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Antoine Meillet
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Antoine Meillet, né le à Moulins (Allier) et mort le à Châteaumeillant (Cher), est un philologue français, le principal linguiste français des premières décennies du XXe siècle.
== Biographie ==
=== Enfance et formation ===
Paul Jules Antoine Meillet est d'origine bourbonnaise, fils d'un notaire de Châteaumeillant (Cher). Il naît à Moulins le 11 novembre 1866.
Il passe son enfance à Châteaumeillant, puis fait ses études secondaires au lycée de Moulins.
Étudiant à partir de 1885 à la faculté des lettres de Paris où il suit notamment les cours de Louis Havet, il assiste également à ceux de Michel Bréal au Collège de France et de Ferdinand de Saussure à l'École pratique des hautes études.
En 1889, il est major de l'agrégation de grammaire, il fait son premier séjour en Arménie, notamment à Etchmiadzin ; son projet est d'apprendre l'arménien moderne et d'étudier d'anciens manuscrits.
Il a formé toute une génération de linguistes français, parmi lesquels Émile Benveniste, Marcel Cohen, Georges Dumézil, Lilias Homburger, André Martinet, Aurélien Sauvageot, Lucien Tesnière, le japonisant Charles Haguenauer ou Joseph Vendryes. Antoine Meillet devait diriger la thèse de Jean Paulhan sur la sémantique du proverbe et c'est lui qui découvrit Gustave Guillaume.
Il a influencé aussi un certain nombre de linguistes étrangers. Il a également été le premier à identifier le phénomène de la grammaticalisation.
Selon le linguiste allemand Walter Porzig, Meillet est un « grand précurseur ». Il montre, par exemple, que, dans les dialectes indo-européens, les groupes indo-européens sont le résultat historique d'une variation diatopique.
L’acte de naissance de la sociolinguistique est signé par Antoine Meillet fondateur de la sociolinguistique qui s’est opposé au Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure dès son apparition en 1916 en le critiquant sur plusieurs plans.
Il meurt en 1936 à Châteaumeillant et est enterré au cimetière de Moulins dans le caveau familial.
== Études arméniennes ==
1891 : une mission de trois mois dans le Caucase lui permet d'apprendre l'arménien moderne.
1902 : il obtient la chaire d'arménien de l'École des langues orientales.
1903 : nouvelle mission en Arménie russe, il publie son Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique, qui demeure une référence en linguistique arménienne et indo-européenne jusqu'à ce jour. L'un de ses étudiants, Hratchia Adjarian, devient le fondateur de la dialectologie arménienne. C'est également sous les encouragements de Meillet qu'Émile Benveniste étudie la langue arménienne.
1919 : il est cofondateur de la Société des études arméniennes avec Victor Bérard, Charles Diehl, André-Ferdinand Hérold, H. Lacroix, Frédéric Macler, Gabriel Millet, Gustave Schlumberger.
1920 : le , il crée la Revue des études arméniennes avec Frédéric Macler.
== Études homériques ==
À la Sorbonne, Meillet supervise le travail de Milman Parry. Meillet offre à son étudiant l'opinion, nouvelle à cette époque, que la structure formulaïque de l'Iliade serait une conséquence directe de sa transmission orale. Ainsi, il le dirige vers l'étude de l'oralité dans son cadre natif et lui suggère d'observer les mécanismes d'une tradition orale vivante à côté du texte classique (l'Iliade) qui est censé résulter d'une telle tradition. En conséquence, Meillet présente Parry à Matija Murko, savant originaire de Slovénie qui avait longuement écrit sur la tradition héroïque épique dans les Balkans, surtout en Bosnie-Herzégovine. Par leurs recherches, dont les résultats sont à présent hébergés par l'université de Harvard, Parry et son élève, Albert Lord, ont profondément renouvelé les études homériques.
== Principaux ouvrages ==
Études sur l'étymologie et le vocabulaire du vieux slave. Paris, Bouillon, 1902-05.
Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique, 1903.
Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes, 1903 ( éd.), Hachette, Paris, 1912 ( éd.).
Les dialectes indo-européens, 1908.
Aperçu d'une histoire de la langue grecque, 1913.
Altarmenisches Elementarbuch, 1913. Heidelberg (en français : Manuel élémentaire d'Arménien classique, traduction de Gabriel Képéklian, Limoges, Lambert-Lucas, 2017 )
Caractères généraux des langues germaniques, 1917, rev. edn. 1949.
Linguistique historique et linguistique générale, 1921 (le tome II est paru en 1936 ; les deux tomes ont été réunis chez Lambert-Lucas, Limoges, 2015).
Les origines indo-européennes des mètres grecs, 1923.
Traité de grammaire comparée des langues classiques, 1924 (avec Joseph Vendryès). Reproduction intégrale de la éd. revue et augmentée de 1953 sur le site du CTLF.
La méthode comparative en linguistique historique, 1925, Oslo, Instituttet for Sammenlignende Kulturforskning (réimpr. Paris, Champion, 1954).
.
Dictionnaire étymologique de la langue latine, 1932 (en collab. Avec Alfred Ernout (1879-1973), éd. augmentée, par Jacques André (1910-1994), Paris : Klincksieck, 2001,
Meillet en Arménie, 1891, 1903, Journaux et lettres publiés par Francis Gandon, Limoges, Lambert-Lucas, 2014, .
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[
"École pratique des hautes études",
"1908",
"Milman Parry",
"Johann Kaspar Zeuss",
"Georges Dumézil",
"agrégation de grammaire",
"Hratchia Adjarian",
"chaire d'arménien de l'École des langues orientales",
"Lucien Tesnière",
"Joseph Vendryès",
"langues persanes",
"1921",
"Marcel Cohen",
"Société de linguistique de Paris",
"lycée Théodore-de-Banville",
"Slovénie",
"1923",
"arménien",
"Japonisation",
"Jean Paulhan",
"1924",
"Doctorat ès lettres (France)",
"Etchmiadzin",
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"Matija Murko",
"Philologie",
"Bosnie-Herzégovine",
"Caucase",
"Cher (département)",
"Châteaumeillant",
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"Gustave Guillaume",
"Albert Lord",
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"Institut national des langues et civilisations orientales",
"sociolinguistique",
"Alfred Ernout",
"Linguistique",
"Alfred Merlin",
"langues indo-européennes",
"Dialecte",
"Variation linguistique",
"Les Presses du réel",
"Marc Décimo",
"1932",
"faculté des lettres de Paris",
"Cours de linguistique générale",
"Louis Havet",
"Institut d'études slaves",
"grammaire comparée",
"Walter Porzig",
"Maurice Grammont",
"Émile Benveniste",
"Université de Lausanne",
"Auguste Carrière",
"Allier (département)",
"Arménien",
"Moulins (Allier)",
"Michel Bréal",
"l'Iliade",
"Frédéric Macler",
"Franz Bopp",
"1912",
"Ferdinand de Saussure",
"Académie des inscriptions et belles-lettres",
"Charles Haguenauer",
"1925",
"Lilias Homburger",
"grammaticalisation",
"liste de linguistes",
"Saint-Désiré",
"Revue des études arméniennes",
"1913",
"Joseph Vendryes",
"Lucien Febvre",
"vieux-slave",
"Balkans",
"Arménie",
"Aurélien Sauvageot",
"1903",
"L'Antiquité classique",
"Collège de France"
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Algèbre linéaire
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L’algèbre linéaire est la branche des mathématiques qui s'intéresse aux espaces vectoriels et aux transformations linéaires, formalisation générale des théories des systèmes d'équations linéaires.
== Histoire ==
L'algèbre linéaire est initiée dans son principe par le mathématicien perse Al-Khwârizmî qui s'est inspiré des textes de mathématiques indiens et qui a complété les travaux de l'école grecque, laquelle continuera de se développer des siècles durant. Elle a été reprise par René Descartes qui pose des problèmes de géométrie, comme la détermination de l'intersection de deux droites, en termes d'équation linéaire, établissant dès lors un pont entre deux branches mathématiques jusqu'alors séparées : l'algèbre et la géométrie. S'il ne définit pas la notion de base de l'algèbre linéaire qu'est celle d'espace vectoriel, il l'utilise déjà avec succès, et cette utilisation naturelle des aspects linéaires des équations manipulées demeurera utilisée de manière ad hoc, fondée essentiellement sur les idées géométriques sous-jacentes. Après cette découverte, les progrès en algèbre linéaire vont se limiter à des études ponctuelles comme la définition et l'analyse des premières propriétés des déterminants par Jean d'Alembert.
Ce n'est qu'au XIXe siècle que l'algèbre linéaire devient une branche des mathématiques à part entière. Carl Friedrich Gauss trouve une méthode générique pour la résolution des systèmes d'équations linéaires et Camille Jordan résout définitivement le problème de la réduction d'endomorphisme. En 1843, William Rowan Hamilton (inventeur du terme vector) découvre les quaternions (extension de degré 4 du corps des nombres réels). En 1844, Hermann Grassmann publie son traité Die lineale Ausdehnungslehre, La théorie de l'extension linéaire, qui est la première tentative de formalisation générale de la notion d'espace vectoriel. Si son œuvre reste grandement inaperçue, elle contient l'essentiel des idées modernes de l'algèbre linéaire, et cette étape fondamentale dans le développement de l'algèbre linéaire est reconnue comme telle tant par Hamilton que par Giuseppe Peano, qui axiomatise entièrement la théorie en 1888. Les espaces vectoriels deviennent alors une structure générale omniprésente dans presque tous les domaines mathématiques, notamment en analyse (espaces de fonctions).
== Intérêt ==
Sous leur forme la plus simple, les applications linéaires dans les espaces vectoriels représentent intuitivement les déplacements dans les espaces géométriques élémentaires comme la droite, le plan ou notre espace physique. Les bases de cette théorie remplacent maintenant la représentation construite par Euclide au IIIe siècle av. J.-C. La construction moderne permet de généraliser la notion d'espace à des dimensions quelconques.
L'algèbre linéaire permet de résoudre tout un ensemble d'équations dites linéaires utilisées non seulement en mathématiques ou en mécanique, mais aussi dans de nombreuses autres branches comme les sciences naturelles ou les sciences sociales.
Les espaces vectoriels forment aussi un outil fondamental pour les sciences de l'ingénieur et servent de base à de nombreux domaines dans la recherche opérationnelle.
Enfin, c'est un outil utilisé en mathématiques dans des domaines aussi divers que la théorie des groupes, des anneaux ou des corps, l'analyse fonctionnelle, la géométrie différentielle ou la théorie des nombres.
== Présentation élémentaire ==
L'algèbre linéaire commence par l'étude de vecteurs dans les espaces cartésiens de dimension 2 et 3. Un vecteur, ici, est une classe d'équivalence de bipoints qui unifie les segments de droite caractérisés à la fois par leur longueur (ou norme), leur direction et leur sens : deux bipoints représentent un même vecteur si le quadrilatère formé sur les quatre points est un parallélogramme. Les vecteurs peuvent alors être utilisés pour représenter certaines entités physiques comme des déplacements, additionnés entre eux ou encore multipliés par des scalaires (nombres), formant ainsi le premier exemple concret d'espace vectoriel.
L'algèbre linéaire moderne s'intéresse beaucoup aux espaces de dimension arbitraire, éventuellement infinie. La plupart des résultats obtenus en dimension 2 ou 3 peuvent être étendus aux dimensions finies supérieures, ce qui permet une interprétation géométrique de listes de nombres (une liste de n nombres s'interprétant comme un vecteur d'un espace à n dimensions).
== Quelques théorèmes ==
Théorème de la base incomplète : soient E un espace vectoriel, G une famille génératrice de E et L une famille libre de vecteurs de E. Alors il existe au moins une base de E formée en prenant la réunion de L et d'une partie de G.
En particulier, tout espace vectoriel possède au moins une base.
Toutes les bases d'un même espace vectoriel ont le même cardinal.
Tout espace vectoriel A possède un espace dual A* ; si A est de dimension finie, A* est de même dimension.
Formule de Grassmann : Soient F et G deux sous-espaces vectoriels d'un même espace vectoriel. On a alors :\dim(F)+\dim(G)=\dim(F+G)+\dim(F\cap G).
D'autres théorèmes concernent les conditions d'inversion de matrices de divers types :
matrice diagonale ;
matrice triangulaire ;
matrice à diagonale dominante.
Un théorème intéressant à l'époque des mémoires d'ordinateurs de petite taille était qu'on pouvait travailler séparément sur des sous-ensembles (« blocs ») d'une matrice en les combinant ensuite par les mêmes règles qu'on utilise pour combiner des scalaires dans les matrices (cf. l’article Matrice par blocs). Avec les mémoires actuelles de plusieurs gigaoctets, cette question a perdu un peu de son intérêt pratique, mais reste très prisée en théorie des nombres, pour la décomposition en produit de facteurs premiers avec le crible général de corps de nombres (algorithme de Lanczos).
== Utilisations ==
Les espaces vectoriels forment le support et le fondement de l'algèbre linéaire. Ils sont aussi présents dans de nombreux domaines distincts. S'il n'est pas possible d'indiquer ici tous les cas d'utilisation, on peut tout de même citer pour les principales structures objet de théories, des exemples significatifs. Leurs rôles dans de vastes théories ne traitant pas d'une structure particulière, comme celles des nombres algébriques ou de Galois peuvent aussi être évoqués.
Les espaces vectoriels utilisés sont d'une grande diversité. On y trouve les classiques espaces vectoriels de dimension 2 ou 3 sur les nombres réels, cependant la dimension peut être quelconque, même infinie. Les nombres complexes sont aussi très utilisés, ainsi que les rationnels. Il n'est pas rare qu'une partie des nombres réels ou complexes soit considéré comme un espace vectoriel rationnel. Le corps de base peut aussi contenir un nombre fini d'éléments, définissant parfois un espace vectoriel fini.
Les propriétés géométriques de la structure permettent la démonstration de nombreux théorèmes. Elles ne se limitent pas aux cas où l'espace est réel, même dans le cas de corps plus insolites comme les corps finis ou les extensions finies des rationnels, les propriétés géométriques s'avèrent parfois essentielles.
=== Groupe fini ===
La classification des groupes finis est une vaste question, encore objet de recherche. Si le groupe contient un petit nombre d'éléments, les théorèmes de Sylow peuvent suffire pour en déterminer la structure. Une méthode beaucoup plus puissante est nécessaire dans le cas général.
Georg Frobenius, à la suite de travaux de Richard Dedekind, développe une nouvelle théorie en 1896. Elle se fonde sur l'idée que l'ensemble des « symétries » (au sens : automorphismes) d'un espace vectoriel possède une structure de groupe. Il est toujours possible de représenter un groupe fini par des « symétries » bien choisies sur un espace vectoriel de dimension suffisante. Un groupe est ainsi incarné par des transformations géométriques simples. Une telle incarnation prend le nom de représentation d'un groupe.
Les espaces vectoriels choisis sont de dimension finie, en général sur le corps des complexes, cependant pour disposer de bonnes propriétés arithmétiques le corps peut être celui des rationnels ou encore utiliser des entiers algébriques comme pour la démonstration du théorème de Burnside sur les groupes résolubles. Richard Brauer étudie un cas très abstrait, celui des représentations sur un espace vectoriel construit à l'aide d'un corps fini.
Un exemple relativement simple d'utilisation de cette théorie est donné par Burnside, avec son théorème sur les sous-groupes d'exposant fini du groupe linéaire GL(n, ℂ).
=== Anneau ===
Un exemple célèbre d'anneau disposant aussi d'une structure d'espace vectoriel est celui des polynômes à coefficients dans un corps. Cet espace vectoriel, de dimension infinie, est largement utilisé en algèbre linéaire, à travers par exemple le polynôme minimal ou caractéristique. Le morphisme canonique entre les polynômes et les applications linéaires d'un espace vectoriel est à l'origine d'une structure d'algèbre qui est un anneau, si la multiplication externe est oubliée.
Cette méthode permet d'élucider la structure de certains anneaux. Tout anneau est un espace vectoriel sur ceux de ses sous-anneaux qui sont des corps. L'espace vectoriel ressemble à la structure développée par Grassman. Cette remarque est utilisée au début du XXe siècle, en particulier par Emil Artin et Emmy Noether, pour élucider cette structure dans le cas des anneaux artiniens et noethériens, qui sont des copies de sous-algèbres sur un espace vectoriel construit sur sous-anneau qui s'avère être un corps.
Un exemple est la généralisation d'un théorème de Wedderburn par Artin et portant maintenant le nom de théorème d'Artin-Wedderburn. Il est important en algèbre non commutative.
Un lemme élémentaire permet par ailleurs d'interpréter le corps des quaternions comme l'algèbre des endomorphismes d'une représentation réelle de degré 4 du groupe associé.
=== Théorie de Galois ===
La théorie de Galois contient de nombreux exemples d'espaces vectoriels. Elle consiste à étudier un corps comme un espace vectoriel sur un sous-corps. Ainsi chaque sous-corps permet de considérer la structure initiale comme un espace vectoriel particulier.
Un exemple d'application est celui des figures constructible à la règle et au compas. Ces points forment un corps disposant d'une structure d'espace vectoriel sur les nombres rationnels. Il est de dimension infinie et, pour chaque point, le plus petit sous-corps le contenant est de dimension finie égale à une puissance de 2. Un tel sous-corps est appelé une tour d'extensions quadratiques. Cette propriété de ces espaces vectoriels permet de résoudre d'antiques conjectures comme la duplication du cube, la trisection de l'angle ou la construction d'un polygone régulier.
L'exemple historique de la théorie est celui de la résolution d'une équation polynomiale. Le théorème d'Abel donne une condition nécessaire et suffisante de résolution par radicaux. Les espaces vectoriels utilisés ont pour éléments ceux du plus petit corps L contenant tous les coefficients du polynôme ainsi que ses racines et le corps sous-jacent est un sous-corps K du premier contenant tous les coefficients. Le groupe de Galois est composé des automorphismes du corps L qui laissent invariant le corps K. Ces automorphismes sont en nombre fini et sont des automorphismes du K-espace vectoriel L. L'élément clé de la démonstration montre que l'équation est résoluble seulement si ces automorphismes sont diagonalisables.
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[
"équation linéaire",
"entier algébrique",
"algèbre",
"Théorème de la base incomplète",
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"équation polynomiale",
"Al-Khwârizmî",
"Théorème d'Abel (algèbre)",
"William Burnside",
"Espace (notion)",
"Espace vectoriel",
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"Joseph Wedderburn",
"René Descartes",
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"William Rowan Hamilton",
"Emil Artin",
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"vecteur",
"Puissance de deux",
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"Théorème de Burnside (problème de 1902)",
"quaternion",
"Hermann Günther Grassmann",
"déterminant (mathématiques)",
"Relation d'équivalence",
"matrice à diagonale dominante",
"Groupe fini",
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"théorèmes de Sylow",
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"corps fini",
"Mécanique (science)",
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"The Mathematical Intelligencer",
"espace dual",
"Théorie de Galois",
"groupe (mathématiques)",
"groupe des quaternions",
"espace vectoriel fini",
"recherche opérationnelle",
"Diagonalisation"
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Algèbre générale
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L'algèbre générale, ou algèbre abstraite, est la branche des mathématiques qui porte principalement sur l'étude des structures algébriques et de leurs relations. L'appellation algèbre générale s'oppose à celle d'algèbre élémentaire ; cette dernière enseigne le calcul algébrique, c'est-à-dire les règles de manipulation des formules et des expressions algébriques.
Historiquement, les structures algébriques sont apparues dans différents domaines des mathématiques, et n'y ont pas été étudiées séparément. C'est pourquoi l'algèbre générale possède beaucoup de connexions avec toutes les branches des mathématiques.
L'étude des structures algébriques peut être faite de manière abstraite, mais unifiée dans le cadre de l'algèbre universelle.
== Histoire ==
Comme dans d'autres parties des mathématiques, des problèmes et des exemples concrets ont joué un rôle important dans le développement de l'algèbre abstraite. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, beaucoup - ou plus - de ces problèmes étaient en quelque sorte liés à la théorie des équations algébriques. Les principaux thèmes sont les suivants:
Résolution de systèmes d'équations linéaires, ce qui a conduit à l'algèbre linéaire
Tentatives de trouver des formules aux solutions d'équations polynomiales générales de degré supérieur qui ont abouti à la découverte de groupes comme des manifestations abstraites de symétrie
Études arithmétiques des formes de degré quadratique supérieur et des équations diophantiennes, qui ont produit directement les notions d'un anneau et idéal.
=== Algèbre moderne ===
La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle a connu un énorme changement dans la méthodologie des mathématiques. L'algèbre abstraite a émergé autour du début du XXe siècle, sous le nom d'algèbre moderne. Son étude faisait partie de l'entraînement pour plus de rigueur intellectuelle en mathématiques. Les définitions officielles de certaines structures algébriques ont émergé au XIXe siècle.
== Applications ==
En raison de sa généralité, l'algèbre abstraite est utilisée dans de nombreux domaines des mathématiques et de la science. Par exemple, la topologie algébrique utilise des objets algébriques pour son étude. La théorie algébrique des nombres étudie divers anneaux numériques qui généralisent l'ensemble des entiers. En utilisant la théorie des nombres algébriques, Andrew Wiles a prouvé le dernier théorème de Fermat.
== Bases ==
Théorie des ensembles
Notion d'ensemble
Sous-ensemble
Opérations sur les ensembles
Produit cartésien
Correspondances et relations
Relation binaire
Fonctions et applications
Loi de composition
Loi interne
== Structures algébriques ==
Magmas :
Demi-groupe (ou semi-groupe)
Quasigroupe
Monoïde
Boucle
Groupe
Annélides :
Anneau
Corps
Corps commutatif
Moduloïdes :
Module
Espace vectoriel (étudié dans le cadre de l'algèbre linéaire)
Algèbres :
Algèbre sur un anneau
Algèbre sur un corps
Treillis :
demi-treillis
treillis
Opérade
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"symétrie",
"algèbre",
"Algèbre sur un corps",
"Module sur un anneau",
"topologie algébrique",
"Groupe (mathématiques)",
"Équation linéaire",
"Structure algébrique",
"Relation binaire",
"rigueur intellectuelle",
"théorie algébrique des nombres",
"Théorie des groupes",
"Opérade",
"Espace vectoriel",
"Andrew Wiles",
"Jules Vuillemin",
"Idéal (mathématiques)",
"Anneau unitaire",
"Quasigroupe",
"structure algébrique",
"Théorie des ensembles",
"Algèbre (mathématiques élémentaires)",
"Algèbre sur un anneau",
"Niels Henrik Abel",
"Équation algébrique",
"mathématiques",
"Magma (mathématiques)",
"Sous-ensemble",
"algèbre linéaire",
"Monoïde",
"expressions algébriques",
"équation algébrique",
"Demi-groupe",
"Équation polynomiale",
"Corps commutatif",
"Corps (mathématiques)",
"Évariste Galois",
"Équation diophantienne",
"Emmy Noether",
"algèbre universelle",
"Opérations sur les ensembles",
"Anneau (mathématiques)",
"Loi de composition",
"dernier théorème de Fermat",
"Groupe de Galois",
"Théorie des codes",
"Loi de composition interne",
"calcul algébrique",
"Produit cartésien",
"Fonction et application",
"Ensemble"
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Algorithmique
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Lalgorithmique est l'étude et la production de règles et techniques qui sont impliquées dans la définition et la conception d'algorithmes, c'est-à-dire de processus systématiques de résolution d'un problème permettant de décrire précisément des étapes pour résoudre un problème algorithmique.
== Étymologie ==
Le mot « algorithme » vient du nom du mathématicien Al-Khwârizmî (latinisé au Moyen Âge en ), qui, au IXe siècle écrivit le premier ouvrage systématique donnant des solutions aux équations linéaires et quadratiques. Le h muet, non justifié par l'étymologie, vient d’une déformation par rapprochement avec le grec (arithmós). « Algorithme » a donné « algorithmique ». Le synonyme « algorithmie », vieux mot utilisé par exemple par Wronski en 1811, est encore parfois utilisé.
== Histoire ==
=== Antiquité ===
Les premiers algorithmes dont on a retrouvé des descriptions datent des Babyloniens, au . Ils décrivent des méthodes de calcul et des résolutions d'équations à l'aide d'exemples.
Un algorithme célèbre est celui qui se trouve dans le des Éléments d'Euclide, et appelé algorithme d'Euclide. Il permet de trouver le plus grand diviseur commun, ou PGCD, de deux nombres. Un point particulièrement remarquable est qu’il contient explicitement une itération et que les et 2 démontrent sa correction.
C'est Archimède qui proposa le premier un algorithme pour le calcul de .
=== Étude systématique ===
Le premier à avoir systématisé des algorithmes est le mathématicien perse Al-Khwârizmî, actif entre 813 et 833. Dans son ouvrage Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison, il étudie toutes les équations du second degré et en donne la résolution par des algorithmes généraux. Il utilise des méthodes semblables à celles des Babyloniens, mais se différencie par ses explications systématiques là où les Babyloniens donnaient seulement des exemples.
Le savant andalou Averroès (1126-1198) évoque une méthode de raisonnement où la thèse s’affine étape par étape, itérativement, jusqu’à une certaine convergence et ceci conformément au déroulement d’un algorithme. À la même époque, au XIIe siècle, le moine Adelard de Bath introduit le terme latin de , par référence au nom de Al Khuwarizmi. Ce mot donne algorithme en français en 1554.
Au XVIIe siècle, on pourrait entrevoir une certaine allusion à la méthode algorithmique chez René Descartes dans la méthode générale proposée par le Discours de la méthode (1637), notamment quand, en sa deuxième partie, le mathématicien français propose de diviser chacune des difficultés que j’examinerois, en autant de parcelles qu’il se pourroit, et qu’il seroit requis pour les mieux résoudre. Sans évoquer explicitement les concepts de boucle, d’itération ou de dichotomie, l’approche de Descartes prédispose la logique à accueillir le concept de programme, mot qui naît en français en 1677.
En 1843 , la mathématicienne et pionnière des sciences informatique Ada Lovelace, fille de Lord Byron et assistante de Charles Babbage réalise la première implémentation d'un algorithme sous forme de programme (calcul des nombres de Bernoulli).
Le dixième problème de Hilbert qui fait partie de la liste des posés par David Hilbert en 1900 à Paris est clairement un problème algorithmique. En l'occurrence, la réponse est qu'il n'y a pas d'algorithme répondant au problème posé.
=== Époque contemporaine ===
L’algorithmique des a pour fondement mathématique des formalismes, par exemple celui des machines de Turing, qui permettent de définir précisément ce qu'on entend par « étapes », par « précis » et par « non ambigu » et qui donnent un cadre scientifique pour étudier les propriétés des algorithmes. Cependant, suivant le formalisme choisi on obtient des approches algorithmiques différentes pour résoudre un même problème. Par exemple l'algorithmique récursive, l'algorithmique parallèle ou l’informatique quantique donnent lieu à des présentations d'algorithmes différentes de celles de l'algorithmique itérative.
L'algorithmique s'est surtout développée dans la deuxième moitié du XXe siècle, comme support conceptuel de la programmation des ordinateurs, dans le cadre du développement de l'informatique pendant cette période. Donald Knuth, auteur du traité The Art of Computer Programming qui décrit de très nombreux algorithmes, a contribué, avec d'autres, à poser les fondements mathématiques de leur analyse.
== Vocabulaire ==
Le substantif algorithmique désigne l'ensemble des méthodes permettant de créer des algorithmes. Le terme est également employé comme adjectif.
Un algorithme énonce une solution à un problème sous la forme d’un enchaînement d’opérations à effectuer.
Les informaticiens utilisent fréquemment l’anglicisme implémentation pour désigner la mise en œuvre de l'algorithme dans un langage de programmation. Cette implémentation réalise la transcription des opérations constitutives de l’algorithme et précise la façon dont ces opérations sont invoquées. Cette écriture en langage informatique, est aussi fréquemment désignée par le terme de « codage ». On parle de « code source » pour désigner le texte, constituant le programme, réalisant l’algorithme. Le code est plus ou moins détaillé selon le niveau d’abstraction du langage utilisé, de même qu'une recette de cuisine doit être plus ou moins détaillée selon l’expérience du cuisinier.
== Étude formelle ==
De nombreux outils formels ou théoriques ont été développés pour décrire les algorithmes, les étudier, exprimer leurs qualités, pouvoir les comparer :
ainsi, pour décrire les algorithmes, des structures algorithmiques ont été mises en évidence : structures de contrôle et structures de données ;
pour justifier de la qualité des algorithmes, les notions de correction, de complétude et de terminaison ont été mises en place ;
enfin, pour comparer les algorithmes, une théorie de la complexité des algorithmes a été définie.
=== Structures algorithmiques ===
Les concepts en œuvre en algorithmique, par exemple selon l'approche de N. Wirth pour les langages les plus répandus (Pascal, C), sont en petit nombre. Ils appartiennent à deux classes :
les structures de contrôle :
séquences,
conditionnelles,
boucles ;
les structures de données :
constantes,
variables,
tableaux ;
structures récursives (listes, arbres, graphes).
Ce découpage est parfois difficile à percevoir pour certains langages (Lisp, Prolog…) plus basés sur la notion de récursivité où certaines structures de contrôle sont implicites et, donc, semblent disparaître.
=== Correction, complétude, terminaison ===
Ces trois notions « correction », « complétude », « terminaison » sont liées, et supposent qu'un algorithme est écrit pour résoudre un problème.
La terminaison est l'assurance que l'algorithme se terminera en un temps fini. Les preuves le plus simples de terminaison font intervenir une fonction à valeurs entières positives strictement décroissante à chaque « pas » de l'algorithme.
Étant donné la garantie qu'un algorithme se terminera, la preuve de correction doit apporter l'assurance que si l'algorithme se termine en donnant un résultat, alors ce résultat est effectivement une solution au problème posé. Les preuves de correction font intervenir une spécification logique que doivent vérifier les solutions du problème. La preuve de correction consiste donc à montrer que les résultats de l'algorithme satisfait cette spécification.
La preuve de complétude garantit que, pour un espace de problèmes donné, l'algorithme, s'il se termine, donnera l'ensemble des solutions de l'espace du problème. Les preuves de complétude demandent à identifier l'espace du problème et l'espace des solutions pour ensuite montrer que l'algorithme produit bien le second à partir du premier.
=== Complexité algorithmique ===
Les principales notions mathématiques dans le calcul du coût d’un algorithme précis sont les notions de domination (notée O(f(n)), « grand o »), où f est une fonction mathématique de n, variable désignant la quantité d’informations (en bits, en nombre d’enregistrements) manipulée dans l’algorithme. En algorithmique on trouve souvent des complexités du type :
Sans entrer dans les détails mathématiques, le calcul de l’efficacité d’un algorithme (sa complexité algorithmique) consiste en la recherche de deux quantités importantes. La première quantité est l’évolution du nombre d’instructions de base en fonction de la quantité de données à traiter (par exemple, pour un algorithme de tri, il s'agit du nombre de données à trier), que l’on privilégiera sur le temps d'exécution mesuré en secondes (car ce dernier dépend de la machine sur laquelle l'algorithme s'exécute). La seconde quantité estimée est la quantité de mémoire nécessaire pour effectuer les calculs. Baser le calcul de la complexité d’un algorithme sur le temps ou la quantité effective de mémoire qu’un ordinateur particulier prend pour effectuer ledit algorithme ne permet pas de prendre en compte la structure interne de l’algorithme, ni la particularité de l’ordinateur : selon sa charge de travail, la vitesse de son processeur, la vitesse d’accès aux données, l’exécution de l’algorithme (qui peut faire intervenir le hasard) ou son organisation de la mémoire, le temps d’exécution et la quantité de mémoire ne seront pas les mêmes.
Souvent, on examine les performances « au pire », c'est-à-dire dans les configurations telles que le temps d'exécution ou l'espace mémoire est le plus grand. Il existe également un autre aspect de l'évaluation de l'efficacité d'un algorithme : les performances « en moyenne ». Cela suppose d'avoir un modèle de la répartition statistique des données de l'algorithme, tandis que la mise en œuvre des techniques d'analyse implique des méthodes assez fines de combinatoire et d'évaluation asymptotique, utilisant en particulier les séries génératrices et des méthodes avancées d'analyse complexe. L'ensemble de ces méthodes est regroupé sous le nom de combinatoire analytique.
On trouvera dans l’article sur la théorie de la complexité des algorithmes d’autres évaluations de la complexité qui vont en général au-delà des valeurs proposées ci-dessus et qui classifient les problèmes algorithmiques (plutôt que les algorithmes) en classes de complexité.
==== Quelques indications sur l’efficacité des algorithmes et ses biais ====
L'efficacité algorithmique n’est souvent connue que de manière asymptotique, c’est-à-dire pour de grandes valeurs du paramètre n. Lorsque ce paramètre est suffisamment petit, un algorithme de complexité asymptotique plus grande peut en pratique être plus efficace. Ainsi, pour trier un tableau de (c’est un paramètre de petite taille), il est inutile d’utiliser un algorithme évolué comme le tri rapide (l’un des algorithmes de tri asymptotiquement les plus efficaces en moyenne) : l’algorithme de tri le plus simple à écrire sera suffisamment efficace.
Entre deux algorithmes informatiques de complexité identique, on utilisera celui dont l’occupation mémoire est moindre. L’analyse de la complexité algorithmique peut également servir à évaluer l’occupation mémoire d’un algorithme. Enfin, le choix d’un algorithme plutôt qu’un autre doit se faire en fonction des données que l’on s’attend à lui fournir en entrée. Ainsi, le tri rapide, lorsque l’on choisit le premier élément comme pivot, se comporte de façon désastreuse si on l’applique à une liste de valeurs déjà triée. Il n’est donc pas judicieux de l’utiliser si on prévoit que le programme recevra en entrée des listes déjà presque triées ou alors il faudra choisir le pivot aléatoirement.
D'autres paramètres à prendre en compte sont notamment :
les biais intrinsèques (acceptés ou involontaires) de nombreux algorithmes peuvent tromper les utilisateurs ou systèmes d'intelligence artificielle, de machine learning, de diagnostic informatique, mécanique, médical, de prévision, de prévention, de sondages ou d'aide à la décision (notamment pour les réseaux sociaux, l'éducation [ex : parcoursup ], la médecine, la justice, la police, l'armée, la politique, l'embauche…) prenant mal en compte ou pas du tous ces biais
la localité de l’algorithme. Par exemple pour un système à mémoire virtuelle ayant peu de mémoire vive (par rapport au nombre de données à traiter), le tri rapide sera normalement plus efficace que le tri par tas car le premier ne passe qu’une seule fois sur chaque élément de la mémoire tandis que le second accède à la mémoire de manière discontinue (ce qui augmente le risque de ).
certains algorithmes (ceux dont l'analyse de complexité est dite amortie), pour certaines exécutions de l’algorithme (cas marginaux), présentent une complexité qui sera très supérieure au cas moyen, mais ceci sera compensé par des exécutions rendues efficaces du même algorithme dans une suite d'invocations de cet algorithme.
l'Analyse lisse d'algorithme, qui mesure les performances des algorithmes sur les pires cas, mais avec une légère perturbation des instances. Elle explique pourquoi certains algorithmes analysés comme inefficaces autrement, sont en fait efficaces en pratique. L'algorithme du simplexe est un exemple d'un algorithme qui se comporte bien pour l'analyse lisse.
== Approches pratiques ==
L'algorithmique a développé quelques stratégies pour résoudre les problèmes :
algorithme glouton : un premier algorithme peut souvent être proposé en étudiant le problème très progressivement : on résout chaque sous-problème localement en espérant que l'ensemble de leurs résultats composera bien une solution du problème global. On parle alors d'algorithme glouton. L'algorithme glouton n'est souvent qu'une première étape dans la rédaction d'un algorithme plus performant ;
diviser pour régner : pour améliorer les performances des algorithmes, une technique usuelle consiste à diviser les données d'un problème en sous-ensembles de tailles plus petites, jusqu'à obtenir des données que l'algorithme pourra traiter au cas par cas. Une seconde étape dans ces algorithmes consiste à « fusionner » les résultats partiels pour obtenir une solution globale. Ces algorithmes sont souvent associés à la récursivité ;
recherche exhaustive (ou combinatoire) : une méthode utilisant l'énorme puissance de calcul des ordinateurs consiste à regarder tous les cas possibles. Cela n'est pour autant possible que dans certains cas particuliers (la combinatoire est souvent plus forte que l'énorme puissance des ordinateurs, aussi énorme soit-elle) ;
décomposition top-down / bottom-up : (décomposition descendante, décomposition remontante) les décompositions top-down consistent à essayer de décomposer le problème en sous-problèmes à résoudre successivement, la décomposition allant jusqu'à des problèmes triviaux faciles à résoudre. L'algorithme global est alors donné par la composée des algorithmes définis au cours de la décomposition. La démarche bottom-up est la démarche inverse, elle consiste à partir d'algorithmes simples, ne résolvant qu'une étape du problème, pour essayer de les composer pour obtenir un algorithme global ;
pré-traitement / post-traitement : parfois, certains algorithmes comportent une ou deux phases identifiées comme des pré-traitements (à faire avant l'algorithme principal), ou post-traitement (à faire après l'algorithme principal), pour simplifier l'écriture de l'algorithme général ;
programmation dynamique : elle s'applique lorsque le problème d'optimisation est composé de plusieurs sous-problèmes de même nature, et qu'une solution optimale du problème global s'obtient à partir de solutions optimales des sous-problèmes.
=== Les heuristiques ===
Pour certains problèmes, les algorithmes ont une complexité beaucoup trop grande pour obtenir un résultat en temps raisonnable, même si l’on pouvait utiliser une puissance de calcul phénoménale. On est donc amené à rechercher la solution de façon non systématique (algorithme de Las Vegas) ou de se contenter d'une solution la plus proche possible d’une solution optimale en procédant par essais successifs (algorithme de Monte-Carlo). Puisque toutes les combinaisons ne peuvent être essayées, certains choix stratégiques doivent être faits. Ces choix, généralement très dépendants du problème traité, constituent ce qu’on appelle une heuristique. Le but d’une heuristique n'est donc pas d'essayer toutes les combinaisons possibles, mais de trouver une solution en un temps raisonnable et par un autre moyen, par exemple en procédant à des tirages aléatoires. La solution peut être exacte (Las Vegas) ou approchée (Monte-Carlo). Les algorithmes d'Atlantic City quant à eux donnent de façon probablement efficace une réponse probablement juste (disons avec une chance sur cent millions de se tromper) à la question posée.
C’est ainsi que les programmes de jeu d’échecs ou de jeu de go (pour ne citer que ceux-là) font appel de manière très fréquente à des heuristiques qui modélisent l’expérience d’un joueur. Certains logiciels antivirus se basent également sur des heuristiques pour reconnaître des virus informatiques non répertoriés dans leur base, en s’appuyant sur des ressemblances avec des virus connus, c'est un exemple d'algorithme d'Atlantic City. De même le problème SAT qui est l'archétype du problème NP-complet donc très difficile est résolu de façon pratique et efficace par la mise au point d'heuristiques.
== Exemples d’algorithmes, de problèmes, d'applications ou domaines d'application ==
Il existe un certain nombre d’algorithmes classiques, utilisés pour résoudre des problèmes ou plus simplement pour illustrer des méthodes de programmation. On se référera aux articles suivants pour de plus amples détails (voir aussi liste des algorithmes) :
algorithmes ou problèmes classiques (du plus simple ou plus complexe) :
échange, ou comment échanger les valeurs de deux variables : problème classique illustrant la notion de variable informatique (voir aussi Structure de données),
algorithmes de recherche, ou comment retrouver une information dans un ensemble structuré ou non (par exemple Recherche dichotomique),
algorithme de tri, ou comment trier un ensemble de nombres le plus rapidement possible ou en utilisant le moins de ressources possible,
problème du voyageur de commerce, problème du sac à dos, problème SAT et autres algorithmes ou approximations de solutions pour les problèmes combinatoires difficiles (dit NP-complets) ;
algorithmes ou problèmes illustrant la programmation récursive (voir aussi algorithme récursif) :
tours de Hanoï,
huit dames, placer huit dames sur un échiquier sans qu’elles puissent se prendre entre elles,
suite de Conway,
algorithme de dessins récursifs (fractale) pour le Tapis de Sierpiński, la Courbe du dragon, le Flocon de Koch… ;
algorithmes dans le domaine des mathématiques :
calcul de la factorielle d'un nombre, de la Fonction d'Ackermann ou de la suite de Fibonacci,
algorithme du simplexe, qui minimise une fonction linéaire de variables réelles soumises à des contraintes linéaires,
fraction continue d'un nombre quadratique, permettant d'extraire une racine carrée, cas particulier de la méthode de Newton,
dans le domaine de l'algèbre : l'algorithme d'unification, le calcul d'une base de Gröbner d'un idéal de polynôme et plus généralement presque toutes les méthodes de calcul symbolique,
en théorie des graphes qui donne lieu à de nombreux algorithmes,
test de primalité ;
algorithmes pour et dans le domaine de l'informatique :
cryptologie et compression de données,
informatique musicale,
algorithme génétique en informatique décisionnelle,
analyse et compilation des langages formels (voir Compilateur et Interprète (informatique)),
allocation de mémoire (ramasse-miettes).
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"équation linéaire",
"Recherche opérationnelle",
"Al-Khwârizmî",
"problème algorithmique",
"bases de Gröbner",
"problème du voyageur de commerce",
"compression de données",
"informatique décisionnelle",
"algorithme récursif",
"algorithme de Las Vegas",
"René Descartes",
"raisonnement",
"informatique quantique",
"suite de Conway",
"codage (programmation)",
"Théorie des graphes",
"Discours de la méthode",
"algorithme de Monte-Carlo",
"algorithme d'Euclide",
"Flocon de Koch",
"mathématicien",
"unification",
"Moyen Âge",
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"mémoire virtuelle",
"Problème SAT",
"Nombre de Bernoulli",
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"Variable (informatique)",
"Diviser pour régner (informatique)",
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"algorithme génétique",
"analyse complexe",
"Algorithme d'approximation",
"Addison-Wesley",
"Plus grand commun diviseur",
"Communications of the ACM",
"Complet (complexité)",
"Algorithme réparti",
"C (langage)",
"machine learning",
"Lisp (langage)",
"complexité en espace",
"Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison",
"Université du Québec à Montréal",
"The Art of Computer Programming",
"Métaheuristique",
"tours de Hanoï",
"1126",
"Structure de données",
"fonction mathématique",
"Algorithme émergent",
"Courbe du dragon",
"Encyclopædia universalis",
"Terminaison d'un algorithme",
"1637",
"Niklaus Wirth",
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"Compilateur",
"Archimède",
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"Problèmes de Hilbert",
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"Stephen Wolfram",
"Al-Andalus",
"Moshe Vardi",
"Persans",
"Averroès",
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"Tableau (structure de données)",
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"heuristique (mathématiques)",
"algorithme du simplexe",
"Calcul (mathématiques)",
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"Lord Byron",
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"Philippe Flajolet",
"Équation",
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"David Hilbert",
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"Télécom ParisTech",
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"Charles Babbage",
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"Mise en œuvre",
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"1198",
"Tapis de Sierpiński",
"ramasse-miettes (informatique)",
"algorithme parallèle",
"Théorie de la complexité (informatique théorique)",
"Librairie Eyrolles",
"Fonction d'Ackermann",
"Donald Knuth",
"Adelard de Bath",
"Paradigme (programmation)",
"théorie de la complexité des algorithmes",
"algorithme",
"Interprète (informatique)",
"itération",
"allocation de mémoire",
"Babylone",
"Josef Hoëné-Wronski",
"Biais (statistique)",
"1554",
"Pi",
"1677",
"programmation dynamique",
"parcoursup",
"Constante",
"virus informatique",
"Pascal (langage)",
"test de primalité",
"Art algorithmique",
"Informatique",
"problème SAT",
"dixième problème de Hilbert",
"correction d'un algorithme",
"cryptologie",
"Liste d'algorithmes",
"Analyse lisse d'algorithme",
"Échecs",
"machines de Turing",
"problème NP-complet",
"suite de Fibonacci",
"bit"
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Politique en Argentine
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L'Argentine est une république présidentielle multipartite, où le président est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est détenu par le gouvernement et le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du Congrès. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers
== Pouvoir exécutif ==
Les élections présidentielles se déroulent en un ou deux tours. Si aucun candidat ne récolte plus de 45 % des votes, alors un deuxième tour est organisé. Seuls les deux candidats qui ont remporté le plus de votes participent au deuxième tour (2003). Historiquement, le pays est marqué par le bipartisme entre le Parti justicialiste (ou péroniste), qui fut cependant interdit de 1955 aux élections de 1973, puis à nouveau réprimé après le coup d'Etat de mars 1976, et le parti radical (Union Civique Radicale, UCR) et l'élection se fait normalement dès le premier tour.
Depuis 1989, il n'y a eu aucun débat télévisé entre deux candidats à la présidentielle.
== Histoire ==
L'année 1890 est considérée comme un tournant dans l'histoire politique de l'Argentine. C'est l'année d'un important soulèvement populaire par suite d'une crise économique qui avait accentuée la misère des classes populaires et appauvrit les classes moyennes. C'est aussi l'apparition de la dite « génération de 1890 » comprenant Leandro N. Alem (futur fondateur de l'Union civique radicale), Lisandro de la Torre (futur fondateur du Parti démocrate progressiste) et Juan B. Justo (futur fondateur du Parti socialiste). Cette nouvelle génération d'hommes politiques favorise une forme d'union des classes populaires et des classes moyennes, sous la direction de ces dernières, contre le pouvoir oligarchique des propriétaires fonciers, des grands commerçants et des banquiers. L'Union civique radicale — qui passe, après le suicide d'Alem, sous la direction d'Hipólito Yrigoyen — devient l'expression principale des classes moyennes et, dans une moindre mesure, populaires. Sa tactique allie, à partir de 1892, un dosage réfléchi entre le recours à la voie électorale légale et l'adoption de la voie insurrectionnelle.
En 1912, afin de réduire le risque d'un nouveau soulèvement révolutionnaire, le gouvernement conservateur accepte d'établir le suffrage universel masculin. Hipólito Yrigoyen est élu président et met en œuvre son programme réformiste : abolition du travail des enfants, repos dominical pour les travailleurs, salaire minimal pour certaines professions, recours à l'arbitrage pour les conflits sociaux, etc. En économie, il déclare que « L'État doit acquérir, jour après jour, une position de plus grande activité dans les entreprises qui fournissent des services publics, et se substituer au capital privé existant pour que le service public devienne un instrument de gouvernement ». Plus tard, l'Union civique radicale se scinde avec le regroupement de son aile droite autour de Marcelo Torcuato de Alvear contre Yrigoyen.
Les élections générales de 2007 ont été à nouveau remportées par le Parti justicialiste, portant la femme de Kirchner, Cristina Fernández de Kirchner, à la présidence. Elle est réélue en 2011. Les élections générales de 2015 voient la victoire de Mauricio Macri, opposant au dauphin de la présidente sortante, qui ne pouvait se représenter après deux mandats.
=== Mandat de Mauricio Macri ===
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== Extrême droite ==
Depuis au moins les années 1930, il existe une extrême droite argentine organisée (création du Parti fasciste argentin en 1932, élection du gouverneur de Buenos Aires Manuel Fresco en 1935, Mouvement nationaliste Tacuara des années 1960 qui organisa une forte campagne antisémite après l'enlèvement du nazi Adolf Eichmann par le Mossad). Celle-ci, désignée sous le terme de « national-catholicisme », eut une influence importante dans l'armée et l'Église (avec notamment l'abbé Julio Meinvielle ; la Cité catholique fondée par Jean Ousset, un disciple de Maurras, proche par ailleurs de l'archévêque Antonio Caggiano, ou le magazine Cabildo) et les différents coups d'État (« Révolution libératrice », « Révolution argentine » de 1966 et coup d'Etat de mars 1976, préparé, entre autres, par l'activisme violent de l'Alliance anticommuniste argentine et de la Concentración Nacional Universitaria), celle-ci fut intégrée au régime de Jorge Rafael Videla après , participant aux nombreux escadrons de la mort, ce qui lui ôta toute existence indépendante du pouvoir.
Depuis la transition démocratique des années 1980, elle se montre plus discrète, à l'exception des soulèvements militaires organisés par les Carapintadas. Elle n'en continue pas moins d'exister, avec la fondation du Partido Nuevo Triunfo en 1990, par Alejandro Biondini, ou la re-création du magazine national-catholique et antisémite Cabildo. La Cour suprême a néanmoins ordonné la dissolution de ce parti en 2009 en raison de déclarations nazies et antisémites.
Par ailleurs, , l'un des partisans du Carapintada Seineldín et participants à son putsch, condamné à 7 ans de prison, a fondé en 1996 le marginal . Candidat à l'élection présidentielle de 2003 et de 2007, il obtint à cette dernière , soit 0,25 % des suffrages exprimés.
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"Adolf Eichmann",
"Mario Mazzitelli",
"Culture de l'Argentine",
"Mauricio Macri",
"Relations entre l'Argentine et l'Union européenne",
"Julio Meinvielle",
"escadrons de la mort",
"Alliance anticommuniste argentine",
"Parti socialiste (Argentine)",
"Cristina Fernández de Kirchner",
"Jorge Altamira",
"Partido Nuevo Triunfo",
"chef du gouvernement",
"Santa Cruz (province argentine)",
"classe ouvrière",
"pouvoir législatif",
"Esteban Righi",
"El Clarín",
"Alfredo Palacios",
"Carlos Menem",
"Alejandro Biondini",
"Catégorie:Politique étrangère de l'Argentine",
"Cour suprême (Argentine)",
"Patricia Walsh",
"Ricardo Mussa",
"transition démocratique",
"Juan Carlos Arcagni",
"Amnesty International",
"Leopoldo Moreau",
"Mouvement nationaliste Tacuara",
"Économie de l'Argentine",
"Cité catholique",
"suffrage universel",
"péroniste",
"José Bonacci",
"Carlos Zaffore",
"Guillermo Sulling",
"Manuel Herrera",
"Parti communiste argentin",
"Adolfo Rodríguez Saá",
"Catégorie:Droits de l'homme en Argentine",
"Marcelo Torcuato de Alvear",
"Cabildo (revue)",
"Coup d'État de 1976 en Argentine",
"Patagonie rebelle",
"El Economista (Espagne)",
"Carapintadas",
"république",
"Nestor Kirchner",
"lutte armée",
"Organisation des Nations unies",
"chef de l'État",
"Leandro N. Alem",
"Commission interaméricaine des droits de l'homme",
"Eduardo Duhalde",
"Mapuches",
"élections générales argentines de 2007",
"Kurt Gustav Wilckens",
"Manuel Fresco",
"Héctor Cámpora",
"FMI",
"Mossad",
"crise économique argentine",
"procureur général",
"coup d'Etat de mars 1976",
"Néstor Kirchner",
"élections de 1973 (Argentine)",
"Corruption politique",
"régime présidentiel",
"Révolution libératrice",
"Charles Maurras",
"14 mai",
"Jorge Rafael Videla",
"Histoire de l'Argentine",
"Oligarchie",
"pouvoir exécutif",
"Union Civique Radicale",
"Droit argentin",
"élections générales argentines de 2015",
"national-catholicisme",
"Alfredo Bravo",
"Liste des chefs d'État argentins",
"Parlement sud-américain",
"Jean Ousset",
"péronisme",
"Démographie de l'Argentine",
"Antonio Caggiano",
"Argentine",
"Semaine tragique (Argentine)",
"Parti démocrate progressiste (Argentine)",
"Révolution argentine",
"Province de Buenos Aires",
"Juan B. Justo",
"Hipólito Yrigoyen",
"bipartisme",
"droit de vote des femmes",
"Congrès de la Nation argentine",
"Ricardo López Murphy",
"Union civique radicale",
"Lisandro de la Torre",
"Elisa Carrió",
"Gustavo Breide Obeid",
"travail des enfants",
"multipartisme",
"Concentración Nacional Universitaria",
"représentations diplomatiques de l'Argentine",
"Enrique Venturino",
"Parti justicialiste",
"piqueteros",
"extrême droite",
"Manuel Manusovich"
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Armée républicaine irlandaise
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L'Armée républicaine irlandaise (, IRA ; ) est le nom porté, depuis le début du XXe siècle, par plusieurs organisations paramilitaires luttant par les armes contre la présence britannique en Irlande. Les différents groupes se réfèrent à eux comme Óglaigh na hÉireann (« volontaires d'Irlande »).
L' appelée aussi Old IRA, issue de l'union en 1916 entre l' (proche du Parti travailliste irlandais) et les Irish Volunteers (alors généralement proches de l'IRB), est active entre et , pendant la guerre d'indépendance irlandaise. Si ceux qui ont accepté le traité anglo-irlandais forment les Forces de Défense irlandaises, une partie de l'organisation, refusant cet accord, se constitue en une nouvelle Irish Republican Army, illégale.
L'Irish Republican Army anti-traité apparaît entre avril et du fait du refus du traité anglo-irlandais par une partie de lOld IRA. Elle participe ainsi à la guerre civile irlandaise de à . Elle maintient son activité dans les deux Irlandes (État libre d'Irlande, indépendant, et Irlande du Nord, britannique), mais concentre son action sur les intérêts britanniques, surtout en Irlande du Nord. En 1969 l'organisation se divise, donnant naissance à lOfficial Irish Republican Army et à la Provisional Irish Republican Army, minoritaire, moins socialiste et plus activiste.
LOfficial Irish Republican Army, proche de l'Official Sinn Féin, plus socialiste et moins nationaliste que la Provisional Irish Republican Army, mène des campagnes d'attentats principalement entre 1969 et 1972 durant le conflit nord-irlandais, avant de décréter un cessez-le-feu.
La Provisional Irish Republican Army, minoritaire après la scission de 1969 (d'où son nom de provisional, « provisoire ») devient rapidement grâce à son militantisme la principale organisation armée républicaine du conflit nord-irlandais. Le terme de provisional est d'ailleurs abandonné vers la fin des années 1970. Elle fut active de 1969 à 1997 (date du cessez-le-feu définitif), puis déposa définitivement les armes en 2005. Refusant le processus de paix, deux organisations scissionnèrent d'avec la PIRA : la Continuity Irish Republican Army et la Real Irish Republican Army.
La Continuity Irish Republican Army est issue d'une scission d'avec la Provisional Irish Republican Army dès 1986. Opposée à l'accord du Vendredi saint de 1997, elle continue son action armée jusqu'à aujourd'hui.
La Real Irish Republican Army est une scission opposée au processus de paix de la Provisional Irish Republican Army, apparue en 1997 et encore active aujourd'hui.
L'Irish Republican Liberation Army naît en 2006 d'une scission de la Continuity Irish Republican Army.
== Généalogie de l'Irish Republican Army ==
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[
"Irish Republican Brotherhood",
"Official Irish Republican Army",
"Saoirse na hÉireann",
"Irish National Liberation Army",
"Continuity Irish Republican Army",
"Saor Uladh",
"Irish People's Liberation Organisation",
"Official Republican Movement",
"Irish Republican Liberation Army",
"Saor Éire (1967-1975)",
"Continuity IRA",
"Official IRA",
"Irish Republican Army (1919)",
"traité anglo-irlandais",
"Real Irish Republican Army",
"Provisional IRA",
"Guerre civile irlandaise",
"Conflit nord-irlandais",
"Irlande (île)",
"Official Sinn Féin",
"Parti travailliste (Irlande)",
"Irish Republican Army (1922-1969)",
"Traité anglo-irlandais",
"Republican Congress",
"Irish Volunteers (1913)",
"Real IRA",
"Forces de Défense irlandaises",
"guerre civile irlandaise",
"Irish Citizen Army",
"guerre d'indépendance irlandaise",
"Óglaigh na hÉireann (groupe armé)",
"Guerre d'indépendance irlandaise",
"conflit nord-irlandais",
"Provisional Irish Republican Army",
"accord du Vendredi saint",
"État libre d'Irlande"
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Autriche
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LAutriche ( ), en forme longue la république d'Autriche (), est un État fédéral d'Europe centrale, sans accès à la mer. Pays montagneux, il est entouré, dans le sens des aiguilles d'une montre, par l'Allemagne et la Tchéquie au nord, la Slovaquie et la Hongrie à l'est, la Slovénie et l'Italie au sud, et par la Suisse et le Liechtenstein à l'ouest. Sa capitale est Vienne, la plus grande ville du pays.
L'Autriche est établie au Xe siècle en tant que margraviat du duché de Bavière au sein du Saint-Empire romain germanique. L'Autriche devient son propre duché en 1156, puis un archiduché en 1453. Au XVe siècle, Vienne devient la capitale de l'empire, et l'Autriche devient un acteur majeur de l'histoire de l'Europe au cours des siècles suivants en tant que terre d'origine de la monarchie de Habsbourg. Après la chute de l'empire en 1806, l'Autriche établit son propre empire, qui devient une des plus grandes puissances mondiales ainsi que le constituant dominant de la Confédération germanique. À la suite de la défaite de l'empire d'Autriche dans la guerre austro-prussienne en 1866, l'Autriche-Hongrie est établie un an plus tard. L'Autriche-Hongrie s'effondre en 1918 après sa défaite lors de la Première Guerre mondiale, menant à l'établissement de la Première République d'Autriche en 1919. En 1938, le pays est annexé par l'Allemagne nazie et devient alors une division de cette dernière. Après sa libération pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Autriche tombe sous la tutelle des Alliés avant de regagner sa souveraineté en 1955. Depuis, le pays est gouverné en tant que république parlementaire fédérale et adopte une politique de neutralité dans les relations internationales.
L'Autriche est membre de l'Union européenne et de la zone euro, respectivement depuis 1995 et 1999. Sa langue officielle est l'allemand, mais depuis la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, six autres langues (hongrois, slovène, croate du Burgenland, tchèque, slovaque et romani) sont reconnues.
== Étymologie ==
La première mention écrite du nom se trouve dans lHistoria gentis Langobardorum, et date de l'année 796. ' signifie en vieil allemand « le royaume de l'Est ». L'Autriche a longtemps été le plus oriental des pays de l'Ouest. Un croisement avec son équivalent latin, (dès le XIIe siècle), a donné ' en moyen français, puis Autriche en français.
est dérivé de Ostarrichi, première mention du nom du pays sur un document qui date de 996. Auparavant, le pays est connu sous le nom dOstmark « Marche de l'est », créée par l'empereur germanique Otton .
== Géographie ==
Les trois plus grandes villes sont, dans l'ordre, Vienne, Graz et Linz.
Les Alpes occupent les deux tiers de la surface au sol de l'Autriche. Le point culminant du pays est le Grossglockner, qui s'élève à 3798 m.
Le fleuve le plus long est le Danube, qui traverse également l'Allemagne, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie et l'Ukraine. Son parcours en Autriche s'étend sur 350 km.
=== Transports ===
L’infrastructure de transports autrichienne est liée directement à sa situation, d’une part au sein des Alpes, et d'autre part à sa situation de carrefour du centre de l’Europe centrale, que ce soit du point de vue des liaisons routières autant que ferroviaires. L'aménagement de voies de communication dans les Alpes nécessite de nombreux tunnels et ponts ayant pour caractéristiques de devoir résister à des conditions météorologiques extrêmes. Du fait de sa situation centrale, l’Autriche constitue un pays de transit, principalement pour les axes Nord-Sud et Nord-Sud-Est, et depuis la chute du rideau de fer également pour l'axe Est-Ouest. Cela implique ainsi un net surdimensionnement des voies de communication, notamment dans des zones écologiques sensibles, soulevant souvent des protestations de la part de la population.
Pour faire face à cette difficile combinaison d'intérêts à la fois économiques et écologiques, certaines mesures ont été rendues nécessaires, contribuant à faire de l'Autriche un pays aux avant-postes de la protection environnementale. La république alpine a par exemple très tôt imposé l'utilisation de pots catalytiques sur les véhicules motorisés. Certaines voies de circulation ne sont ouvertes qu’aux camions à la nuisance sonore réduite. Diverses dérégulations ont toutefois entraîné, principalement parmi certaines populations telles que celles de la vallée de l’Inn, un sentiment d'être oubliées par les instances de régulation agissant aux niveaux nationaux et internationaux, notamment par l’Union européenne.
==== Transport routier ====
Le réseau routier autrichien se compose de :
47,59 % d’autoroutes () et voies rapides ;
47,59 % de routes à caractère prioritaires (anciennement routes fédérales ou ) ;
de routes régionales () ;
de routes communales ().
Le réseau routier est entretenu principalement par l’État. Une taxe sur les véhicules existe sur le réseau autoroutier, sous la forme de vignette obligatoire ( en 2012 pour une vignette annuelle). Les camions doivent payer une redevance kilométrique (maximum /km) à la société .
==== Transport ferroviaire ====
La majorité du réseau ferroviaire est gérée par la société ÖBB (Österreichische Bundesbahnen). D’autres entreprises sont également présentes dans le transport ferré autrichien, détenues soit par les Länder, soit par le secteur privé.
En 2006, près de de passagers ont emprunté le réseau ferroviaire autrichien, soit une augmentation de par rapport à 2005. Cette croissance rapide ainsi que des investissements insuffisants ont obligé ÖBB à louer des voitures supplémentaires auprès de ses partenaires allemands, suisses, italiens, roumains, hongrois et polonais, afin de faire face à la demande notamment lors des vacances de Noël 2006. La moyenne d'âge des voitures de lÖBB est de .
Le transport de camions par voie ferrée (également connu sous le terme de « transport combiné » ou « ferroutage ») est en développement rapide : la traversée du Tyrol sur rails a été utilisée par près de en 2006, soit une augmentation de 130 % du trafic. Grâce en partie à d'importantes subventions de la part de l'État fédéral autrichien, et selon lÖBB, ce mode de transport reviendrait environ 20 % moins cher aux transporteurs, et permet de plus aux chauffeurs de mieux respecter leurs temps de pause réglementaires.
Un réseau de S-Bahn est déployé actuellement dans les régions métropolitaines de chacune des capitales d'État : Vienne, Brégence, Graz, Innsbruck, Klagenfurt, Linz, Salzbourg.
Vienne est la seule ville autrichienne à être équipée d’un véritable réseau de métro (U-Bahn). Certaines stations du réseau de tramway de Linz se trouvent sous terre. Les villes de Vienne, Graz, Linz, Innsbruck et Gmunden possèdent également un réseau de tramway. Le village de Serfaus, situé dans le Tyrol, possède le U-Bahn Serfaus, téléphérique souterrain, parfois considéré comme le métro le plus petit au monde.
=== Effets du réchauffement climatique ===
La crise climatique affecte l'Autriche de diverses manières. Le rapport d'évaluation autrichien sur le changement climatique 2014 (Österreichischer Sachstandsbericht Klimawandel 2014) a abouti aux résultats suivants : en Autriche, la température a augmenté de près de au cours de la période allant de 1880 à 2014 alors qu'au niveau mondial sur la même période, la température n'a en moyenne augmenté que de . Les mesures prises jusqu'à présent par l'Autriche ne couvrent pas la contribution attendue du pays à la réalisation de l'objectif mondial de . Au XXIe siècle, on peut s'attendre à une augmentation des précipitations au cours du semestre d'hiver et à une diminution de ces précipitations pendant le semestre d'été. La durée de l'enneigement s'est raccourcie au cours des dernières décennies, en particulier à moyenne et haute altitude (environ 1000 m). Tous les glaciers mesurés en Autriche ont clairement perdu de la surface et du volume depuis 1980. Par exemple, dans les Alpes du sud de l'Ötztal, la plus grande zone glaciaire contiguë d'Autriche, la zone glaciaire est passée de en 1969 à en 1997 et en 2006. Les glissements de terrain, les coulées de boue, les éboulements et autres phénomènes gravitationnels augmentent considérablement dans les régions montagneuses. Le risque d'incendies de forêt augmente. Les perturbations dans les écosystèmes forestiers augmentent en intensité et en fréquence dans tous les scénarios climatiques discutés. Les écosystèmes à longue période de développement et les habitats des Alpes au-dessus de la limite des arbres sont particulièrement affectés par le changement climatique. Le tourisme d'hiver continuera de subir des pressions en raison de l'augmentation constante de la température.
Le mois de a été le plus chaud jamais enregistré en Autriche.
=== Préservation de l'environnement ===
En 2019, le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Autriche est le 9 avril. L'Autriche est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète.
==== Réseau européen Natura 2000 ====
Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
En décembre 2018, l'Autriche comptait 350 sites dont :
99 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de ;
304 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de ;
la superficie totale est de , ce qui représente 15,4 % de la surface terrestre du territoire de l'Autriche.
== Histoire ==
=== Antiquité et haut Moyen Âge ===
Durant l'Antiquité, l'Autriche est peuplée par les Celtes (culture de Hallstatt). Elle est ensuite partagée entre plusieurs provinces romaines, la Norique ainsi qu’une partie de la Pannonie et de la Rhétie. Elle est intégrée à la Francie orientale qui devient le Saint-Empire romain germanique, après les grandes invasions en tant que marche de l'Empire carolingien.
Pendant tout le Moyen Âge, l’Autriche est une des nombreuses principautés de langue allemande composant le Saint-Empire romain germanique. Grâce au Privilegium Minus et à la maison de Babenberg, indépendante de la Bavière depuis 1156, l'Autriche adoptée par la maison de Habsbourg en 1278 (Rodolphe ) a longtemps été la force dominante de l’Empire, plaçant à sa tête beaucoup de ses souverains, jusqu’à sa dissolution en 1806 par le « double-empereur » autrichien François II/I.
À la fin du Moyen Âge, la maison de Habsbourg (plus tard Habsbourg-Lorraine) transforme ses possessions en puissance européenne par rattachement des pays germanophones et non-germanophones, centralise l’administration et le droit dans l’archiduché d'Autriche et forme enfin en 1804 l’empire d'Autriche.
=== Empire d'Autriche ===
En 1815 l’Autriche et les autres pays germanophones essayent à nouveau de former une confédération germanique, mais l’opposition austro-prussienne domine, et la guerre austro-prussienne achève cette confédération en 1866 et résout la question allemande au détriment de l’Autriche. Sous le règne de François-Joseph , en 1867, l'Autriche se tourne vers le Sud-Est de l’Europe, de sorte que l’empire d’Autriche se transforme et s’agrandit pour former la « monarchie danubienne » (), l’Autriche-Hongrie. Vienne est trois ans après (1873) l'épicentre du krach du siècle. François-Joseph meurt en 1916, à , pendant la Première Guerre mondiale, après de règne.
Après de vaines tentatives de retour à la paix, son petit-neveu et successeur Charles d'Autriche assiste le à la dislocation de son Empire et part en exil.
=== Époque contemporaine ===
Lors de la scission de l'Autriche-Hongrie en 1918, les députés autrichiens allemands du parlement de Cisleithanie (Reichsrat) élus en 1911 décident de fonder un État d'Autriche allemande. L'Assemblée rédige une constitution déclarant que « l'Autriche allemande est une république démocratique » (article 1) et qu'elle « est une partie de la République allemande » (article 2). Les alliés de la Première Guerre mondiale s'opposent à cette idée, et le traité de Saint-Germain-en-Laye interdit le nom d'« Autriche allemande » et son unification éventuelle avec l'Allemagne (article 88), donnant naissance à l'ère de la Première République d'Autriche.
Considérablement réduite en taille après le traité de Saint-Germain-en-Laye de 1919, l'Autriche connaît une grave crise économique au lendemain de la Grande Guerre. Ce n'est que grâce à l'intervention de la Société des Nations que sa situation s'améliore à la fin des années 1920. L'Autriche est alors réduite à son territoire actuel. Le pays se laisse alors tenter par l'austrofascisme de 1934 à 1938, mené par le Front patriotique, parti unique autoritaire ultra-nationaliste catholique, anti-communiste et anti-nazi.
Plus tard, l'Autriche est rattachée à l'Allemagne hitlérienne entre 1938 et 1945. La défaite hitlérienne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, laisse le pays exsangue. Vienne, la capitale historique, connaît alors pendant dix ans un sort similaire à celui de Berlin avec une division quadripartite. En 1955, le pays recouvre sa souveraineté et mène une politique de stricte neutralité. La guerre froide en fait à nouveau une « marche » de l'Europe, cette fois face au bloc soviétique. Elle connaît alors un fort redressement économique durant cette période, avant d'adhérer à l'Union européenne en 1995.
== Politique ==
La Deuxième République est le régime politique républicain en vigueur en Autriche depuis le . Ce régime est qualifié de démocratie parlementaire semi-présidentielle.
=== Système politique ===
Le Conseil national autrichien (Nationalrat, ) est depuis le composé comme suit :
à l’ÖVP (Parti populaire autrichien) (37,54 % des suffrages) ;
au SPÖ (Parti social-démocrate autrichien) (21,22 %) ;
au FPÖ (Parti de la liberté d'Autriche) (16,21 %) ;
à Grünen (Les Verts - L'Alternative Verte) (13,8 %) ;
à NEOS (l'Autriche nouvelle) (8,06 %).
Heinz Fischer, du SPÖ, est élu président fédéral le avec 52,41 % des voix contre 47,59 % des voix pour Benita Ferrero-Waldner. Il est intronisé le , soit deux jours après le décès de son prédécesseur, Thomas Klestil. Le , Fischer est réélu avec 79,3 % des voix pour un nouveau mandat de six ans.
Le a lieu le second tour de l'élection présidentielle de 2022 ; le vainqueur est le président sortant Alexander Van der Bellen qui est réélu au tour avec 56,69 %.
=== Politique internationale ===
L'Autriche est un pays neutre, qui ne fait, par exemple, pas partie de l’OTAN, à la différence de la plupart des pays européens. La neutralité autrichienne est une conséquence directe des négociations pour le Traité d'État autrichien (Staatsvertrag), signé le à Vienne.
Le pays est membre de l'Association européenne de libre-échange de 1960 à 1995, puis rejoint l'Union européenne le . En 2002, l'Autriche abandonne le schilling autrichien et adopte l'euro.
L'Autriche est un pays observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie.
En 2000, après l'entrée au gouvernement du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), les quatorze autres États membres de l'Union européenne cessent toute rencontre bilatérale avec le gouvernement autrichien pendant sept mois, imposent des limitations à ses ambassadeurs et ôtent tout soutien à des candidats autrichiens à des postes dans les organisations internationales{{note| groupe=alpha| Certaines sources désignent à tort ces mesures comme des sanctions de l'Union européenne. Il s'agit seulement de mesures inamicales « quatorze fois bilatérales, au sens où il ne s'agissait pas de mesures de sanction de la violation d'un droit, mais d'une réplique politique à une attitude politique :
Basse-Autriche (), dont la capitale est Sankt Pölten depuis 1986 ;
Burgenland, dont la capitale est Eisenstadt ;
Carinthie ('), dont la capitale est Klagenfurt (') ;
Haute-Autriche (), dont la capitale est Linz ;
Salzbourg (), dont la capitale est Salzbourg ;
Styrie (), dont la capitale est Graz ;
Tyrol () dont la capitale est Innsbruck ;
Vienne (), ville-land et capitale fédérale ;
Vorarlberg, dont la capitale est Brégence.
== Économie ==
Taux de chômage : 4,9 % (2013) ;
PIB (produit intérieur brut) en parité de pouvoir d'achat : de dollars (2013).
Les secteurs-clés de l'industrie autrichienne :
l’industrie chimique (cellulose, pétrochimie) ;
l’industrie textile et de l'habillement (haut de gamme) ;
l’industrie du papier et du carton-pâte (grâce aux ressources forestières très abondantes) ;
l’industrie électrique et électronique (plus de fabriquent des composants électriques ou électroniques, de la puce jusqu’à la centrale électrique livrée clés en main) ;
l’agroalimentaire (a largement bénéficié de l’intégration européenne) ;
l’industrie métallurgique et mécanique (le secteur phare, étant donné que l’Autriche est un pays exportateur de machines-outils).
=== Tourisme ===
Le tourisme est l'un des secteurs économiques les plus importants en Autriche : en 2018, sa valeur ajoutée directe est de d'euros, ce qui correspond à 8,7 % du PIB. Le tourisme est uniformément réparti sur les saisons d'été et d'hiver.
== Démographie ==
Une estimation préliminaire de la population autrichienne en date du , faisait état de . L'Autriche affiche au total une croissance de plus de en une année, et a connu ainsi une croissance démographique exceptionnelle de 1,35 %. L'essentiel de cet accroissement est le fait de l'immigration soutenue, le taux d'accroissement naturel étant nul.
La croissance fut de en 2005. Le taux moyen de 0,66 % observé en 2004-2005 était cinq fois supérieur au taux fort bas affiché au milieu des années 1990.
Mais, à l’instar de tous ses voisins, le pays fait en réalité partie du groupe de pays d’Europe centro-méridionale à bas taux de fécondité (1,41 en 2005). L’excédent des naissances est très faible (de - 1000 à + ces dernières années) et dû totalement à l’excédent naturel des étrangers. La totalité de l'accroissement de la population constaté est dû à une nouvelle vague d’immigration.
Sur en 2005, plus de 9000 étaient de nationalité étrangère, et bien plus encore en comptant les naissances liées à des parents immigrés ou étrangers fraîchement naturalisés. Le flux d’immigration nette a dépassé en 2004 comme en 2005. Le niveau des acquisitions de la nationalité autrichienne est élevé, surtout chez les jeunes et a atteint près de en 2005, après des années 2003 et 2004 records (44694 et 41645). L'Autriche interdit cependant de travailler aux citoyens qui n'ont pas de nationalité de l'UE, afin de freiner l'immigration.
L'espérance de vie en Autriche s'élève à pour les femmes et à pour les hommes.
=== Villes ===
== Culture ==
L'Autriche a donné le jour à de nombreux artistes célèbres, comme les compositeurs Franz Schubert, Johann Strauss (père et fils), Anton Bruckner et Gustav Mahler, les chefs d'orchestre Karl Böhm et Herbert von Karajan, les actrices Hedy Lamarr et Romy Schneider (certes née à Vienne, celle-ci n'a cependant jamais eu la nationalité autrichienne), les peintres Egon Schiele et Gustav Klimt, les écrivains Arthur Schnitzler, Thomas Bernhard, Ingeborg Bachmann, Elfriede Jelinek et Robert Musil, les architectes Adolf Loos, Otto Wagner, Josef Hoffmann. Certains artistes sont venus en Autriche, telle qu'Anna Jermolaewa, artiste multidisciplinaire ayant fui la Russie, et représentant en 2024 l'Autriche à la Biennale de Venise - Exposition Internationale d'Art Contemporain. Beaucoup ont émigré, notamment à la fin des années 1930, et ont connu la notoriété dans des pays étrangers : l'écrivain Stefan Zweig, l'historien d'art Otto Benesch, la peintre Mariette Lydis, le compositeur Arnold Schoenberg, le musicien Erich Wolfgang Korngold, les cinéastes Max Reinhardt, Michael Haneke, la chorégraphe Margarethe Wallmann, l'acteur Arnold Schwarzenegger et beaucoup d'autres. En revanche, et contrairement à une idée répandue, le compositeur Wolfgang Amadeus Mozart n'était pas autrichien : lorsqu'il est né, en 1756, la ville de Salzbourg était encore une principauté du Saint-Empire romain germanique, et ce n'est qu'après sa mort qu'elle a été rattachée à l'Autriche.
=== Langues ===
La langue officielle de l’Autriche est l’allemand. L’allemand autrichien est différent dans sa prononciation et son lexique comparé à celui parlé en Allemagne. Il s’agit de la langue maternelle de 89 % de la population du pays, soit sur .
98 % de la population sait parler l'allemand standard, comme celui parlé en Allemagne. Les minorités linguistiques sont majoritairement bilingues.
=== Religions ===
En 2018, 57,2 % des Autrichiens étaient catholiques, 3,3 % protestants luthériens.
En 2001 4,2 % musulmans, 5,5 % autres et 12 % sans religion.
En 2016, le nombre de musulmans s'établit à près de 600000 provenant principalement de Bosnie et de Turquie. Les alévis bektachi sont environ 60000 en Autriche. En 2010, l'État autrichien a officiellement reconnu l'alévisme comme un culte. Les cemevi ont un statut légal, les chefs religieux sont reconnus par l'État, les jours sacrés (kurban, ashura, Hizir et newroz) des alévis sont devenus des jours fériés, et des masters sur l'alévisme sont mis en place. Les Autrichiens musulmans doivent faire face à une montée de l'intolérance religieuse : la majorité de la population considérerait que les musulmans ne devraient pas bénéficier de droits égaux à ceux des catholiques, et les agressions islamophobes sont en augmentation.
=== Gastronomie ===
=== Médias ===
==== Télévision ====
Télévision en Autriche
Chaînes de télévision en Autriche
==== Presse écrite ====
=== Musique ===
Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels le Concentus Musicus Wien, dirigé par Nikolaus Harnoncourt, et surtout l'Orchestre philharmonique de Vienne conduit par des chefs invités de renom.
=== Littérature ===
=== Sport ===
=== Personnalités ===
Parmi les autres Autrichiens célèbres, on compte les compositeurs Franz Schubert, Anton Bruckner, Mozart (même si, Salzbourg, sa ville natale, n'a été rattachée à l'Autriche qu'après sa mort) et Gustav Mahler, les chefs d'orchestre Karl Böhm et Herbert von Karajan, les physiciens Ludwig Boltzmann, Erwin Schrödinger, et Wolfgang Pauli, le mathématicien Kurt Gödel, les économistes Ludwig von Mises et Friedrich Hayek, les philosophes Karl Popper et Ludwig Wittgenstein, le psychanalyste Sigmund Freud, les écrivains Stefan Zweig, Robert Musil, Carl Zuckmayer, Elfriede Jelinek, Joseph Roth ou Thomas Bernhard, les peintres Gustav Klimt, Egon Schiele et Oskar Kokoschka ainsi que l’acteur et homme politique Arnold Schwarzenegger, l'acteur Christoph Waltz, le réalisateur doublement palmé à Cannes Michael Haneke, l'acteur Helmut Berger, mais aussi Adolf Hitler, émigré en Allemagne en 1913, et qui demande à renoncer à sa nationalité autrichienne le ou encore le père fondateur du sionisme Theodor Herzl.
Située dans les Alpes, l'Autriche est la patrie de nombreux skieurs alpins, comme Toni Sailer, Hermann Maier, Annemarie Moser-Pröll, Anita Wachter et Benjamin Raich. Avec l'Euro 2008, organisé par la Suisse et l'Autriche, les joueurs de l'équipe nationale de football ont gagné aussi en popularité, comme Andy Ivanschitz, Jimmy Hoffer ou Sebastian Prödl.
Ce petit pays démographiquement parlant a aussi donné naissance à deux champions du monde de Formule 1 : Jochen Rindt (champion en 1970 à titre posthume) et Niki Lauda (champion en 1975, 1977 et 1984).
=== Fêtes et jours fériés ===
La pratique religieuse y était de 35 % dans les années 1950.
== Photographies ==
=== Paysages ===
Neusiedler See -- Podersdorf.jpg|Lac de Neusiedl.
Stadtteile von Wien entlang der Donau (gesehen von Nordwesten).jpg|Bassin de Vienne.
Durnstein.jpg|Wachau.
Hallstatt 0.jpg|Hallstatt.
Großglockner vom Fuscherkarkopf.JPG|Grossglockner.
=== Villes ===
Fichier:Stephansdom Vienna July 2008 (27)-Stephansdom Vienna July 2008 (31).jpg|Vienne.
Fichier:Graz Rathaus 2.jpg|Graz.
Fichier:Linz Hauptplatz mit WikiEule 2023-4036.jpg|Linz.
Fichier:1789 - Salzburg - Festung Hohensalzburg.JPG|Salzbourg.
== Statistiques ==
Frontières terrestres : (Allemagne ; Italie ; Hongrie ; Tchéquie ; Slovénie ; Suisse ; Slovaquie ; Liechtenstein ).
Extrémités d'altitude : + < + (Grossglockner).
Lignes de téléphones fixes : 421.7 pour (en 2019).
Téléphones portables : pour (en 2019).
Postes de radio : (en 1997).
Postes de télévision : (en 1997).
Utilisateurs d'Internet : 7712665 (en 2018).
Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 37 (en 2000).
Routes : (la totalité goudronnée) (en 2018).
Voies ferrées : (en 2017).
Voies navigables : (en 2011).
Nombre d'aéroports : 50 en 2020 (dont 24 avec des pistes goudronnées) (en 2017).
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Arc de triomphe de l'Étoile
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L'arc de triomphe de l'Étoile, souvent appelé simplement l'Arc de Triomphe, est un monument de type tétrapyle situé à Paris, en un point haut à la jonction des territoires des 8e arrondissement de Paris|, 16e arrondissement de Paris| et 17e arrondissement de Paris| arrondissements, notamment au sommet de l'avenue des Champs-Élysées et de l'avenue de la Grande-Armée, lesquelles constituent un grand axe est-ouest parisien partant de la pyramide du Louvre, passant par l'obélisque de La Concorde, l'Arc de Triomphe lui-même et se terminant au loin par l'arche de la Défense. Sa construction, décidée par l'empereur , débute en 1806 et s'achève en 1836 sous le règne de Louis-Philippe.
== Place de l'Étoile ==
L'Arc de Triomphe s'élève au centre de la place Charles-de-Gaulle (anciennement place de l'Étoile) dans les 8e arrondissement de Paris|, 16e arrondissement de Paris|, et 17e arrondissement de Paris| arrondissements de Paris. Il est situé dans l'axe et à l'extrémité ouest de l'avenue des Champs-Élysées, à de la place de la Concorde. C'est un tétrapyle haut de , large de et profond de , géré par le Centre des monuments nationaux. La hauteur de la grande voûte est de et sa largeur de . La petite voûte mesure de haut et de large. Le monument pèse . Le coût total de la construction a été de .
La place de l'Étoile forme un énorme rond-point de douze avenues percées au XIXe siècle sous l'impulsion de Napoléon III et du baron Haussmann, alors préfet du département de la Seine. Ces avenues « rayonnent » en étoile autour de la place, notamment l'avenue Kléber, l'avenue de la Grande-Armée, l'avenue de Wagram et, la plus connue, l'avenue des Champs-Élysées. Des pavés de couleurs différentes dessinent sur le sol de la place deux étoiles dont les pointes arrivent pour l'une au milieu des avenues, pour l'autre entre les avenues.
Ce site est desservi par la station de métro Charles de Gaulle - Étoile.
== Histoire ==
, au lendemain de la bataille d'Austerlitz, déclare aux soldats français : Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe. L'Empereur s'est référé aux arcs de triomphe érigés sous l’Empire romain afin de commémorer un général vainqueur défilant à la tête de ses troupes.
Par un décret impérial daté du , il ordonne la construction de cet arc de triomphe consacré à perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises. Son projet initial est d'ériger le monument à l'entrée des boulevards, près du lieu où était la Bastille, de manière qu'en entrant dans le faubourg Saint-Antoine on passe sous cet arc de triomphe. Il veut ainsi en faire le point de départ d'une avenue triomphale traversant notamment le Louvre et la place de la Bastille. Le ministre de l'Intérieur Champagny avise l'Empereur que le choix de la Bastille serait dispendieux et le convainc d'ériger l'Arc à l'ouest de Paris sur la place de l'Étoile qui permettait le dégagement de belles perspectives.
Le comte Jean Bérenger, conseiller d'État, se charge du financement comme directeur général de la Caisse d'amortissement. Le décret impérial du , qui ordonne l'érection d'un arc de triomphe, prévoit en effet que sera pris un million pour cet objet sur les contributions provenant de la Grande Armée. La Caisse d'amortissement tiendra chaque mois, à dater du .
Pour la conception du monument, l'architecte Jean-François Chalgrin est en concurrence avec son confrère Jean-Arnaud Raymond, chargé de collaborer avec lui. Le premier souhaite orner l'arc de colonnes isolées tandis que le second les veut engagées, l'incompatibilité de ces deux conceptions rendant impossible toute collaboration entre les deux architectes. Un arbitrage rendu par Champagny, ministre de l'Intérieur, force Raymond à se retirer honorablement. Chalgrin supprime alors les colonnes de son projet et s'inspire de l'arc tétrapyle de Janus et de l'arc de Titus à Rome, alors en pleine restauration.
=== Construction ===
La première pierre en forme de bouclier portant une inscription est posée le (pour l'anniversaire de l'Empereur) et recouverte d'une plaque en bronze pour la protéger. Cette pose a lieu sans cérémonie officielle, dans l'indifférence générale. Les fondations (un massif de de longueur sur de largeur et de profondeur) exigent deux années de chantier. En 1810, les quatre piles s'élèvent à environ un mètre au-dessus du sol. À l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur délègue des crédits qui permettent à Chalgrin de construire une maquette en vraie grandeur en charpente, stuc et toiles peintes qui restent assez longtemps en place et sous laquelle la princesse passe. L'architecte meurt assez subitement en 1811, suivi, huit jours après lui, par son confrère Raymond.
Lors des premières défaites napoléoniennes (campagne de Russie en 1812), et des événements de 1814, l'Arc de Triomphe est élevé jusqu'aux voûtes (l'imposte de la grande arcade est posée avec la ), mais la construction est interrompue puis abandonnée sous la Restauration. En 1823, Louis XVIII reprend la construction avec les architectes Louis-Robert Goust puis Huyot et sous la direction de Héricart de Thury. L'Arc doit désormais commémorer l'expédition victorieuse d'Espagne. En 1830, Louis-Philippe reprend la pensée initiale de Napoléon mais, dans un esprit de réconciliation, associe les armées qui ont combattu entre 1792-1815. C'est Louis-Philippe et Adolphe Thiers qui décident du choix des thèmes et des sculpteurs : Le départ des Volontaires, communément appelé La Marseillaise, de François Rude et Le Triomphe de Napoléon de Jean-Pierre Cortot. Plus spectaculaire est la frise située au sommet de l'Arc et qui se divise en deux parties : Le Départ des Armées et Le Retour des Armées avec une longue scène centrale à la gloire de la Nation. La construction est menée à bien entre 1832 et 1836 par l'architecte Guillaume-Abel Blouet.
Fichier:Vue de l'arc de triomphe de l'Étoile.png|Mariage de Napoléon et de Marie Louise devant la maquette grandeur nature de l'Arc de Triomphe, .
Fichier:Arc de Triomphe 1811.jpg|Maquette en vraie grandeur de l'Arc de Triomphe en bois, stuc et toile peinte construite par Chalgrin.
Fichier:Barrière de l'étoile, QB.244a (cropped).jpg|L'Arc de Triomphe inachevé entre les pavillons de la barrière de l'Étoile, 1818.
Fichier:Paris, vue générale prise du haut de l'Arc de Triomphe.png|Vue générale de Paris prise du haut de l'Arc de Triomphe en construction, .
=== Inauguration ===
L'Arc de Triomphe est inauguré le pour le sixième anniversaire des Trois Glorieuses. Au départ, une grande revue militaire en présence de Louis-Philippe est prévue. Mais, alors qu'il vient d'être visé par un nouvel attentat le , le roi décide de s'en abstenir. La revue militaire est décommandée et remplacée par un grand banquet offert par le roi à trois cents invités, tandis que le monument est découvert en catimini à sept heures du matin, en la seule présence d'Adolphe Thiers et de son ministre des Finances, Antoine d'Argout.
Durant le transfert des cendres de Napoléon, le , le cortège passe sous l'Arc de Triomphe.
En 1842, Honoré de Balzac en fait un symbole de la fidélité des soldats à l'Empereur : mais tous les cœurs, même les plus hostiles à l'empereur, adressaient au ciel des vœux ardents pour la gloire de la patrie. Les hommes les plus fatigués de la lutte commencée entre l'Europe et la France avaient tous déposé leurs haines en passant sous l'arc de triomphe.
Dans l'esprit des concepteurs, le sommet de l'Arc devait être couronné par un groupe sculpté monumental. Plusieurs projets, dont certains très fantaisistes, sont présentés : la France victorieuse, un aigle colossal, Napoléon sur une sphère, un réservoir d'eau, un éléphant, etc. En 1882, un quadrige conçu par le sculpteur Alexandre Falguière est installé sur le socle laissé vide : cette maquette en charpente et en plâtre, grandeur naturelle, représente une allégorie de La France ou de La République, tirée par un char à l'antique s'apprêtant à « écraser l'Anarchie et le Despotisme ». La sculpture monumentale, baptisée le Triomphe de la Révolution, est enlevée dès 1886 car elle commence à se dégrader, son remplacement définitif par un bronze ne s'étant jamais fait par la suite. On peut observer le monument pourvu du groupe de Falguière sur diverses photographies, tout particulièrement celles prises lors des funérailles grandioses de Victor Hugo, en 1885 (voir section « Événements »). Une réplique en marbre de petite dimension (environ ) du Triomphe de la Révolution est exposée en du musée de Grenoble.
L'Arc de Triomphe est classé au titre des monuments historiques depuis le .
Fichier:Funerailles de l'Empereur Napoleon.png|Retour des cendres de Napoléon, le .
Fichier:Fête de la fraternité à l'arc de triomphe. 20 avril 1848. La remise des drapeaux. QB.315a (cropped).jpg|La remise des drapeaux lors de la fête de la Fraternité, 20 avril 1848.
Fichier:Nouveau Paris. - Vue générale du rond-point de l'Etoile dessin de M. Bertrand. - Voir page 610. QB.298.jpg|L'Arc de Triomphe sur la place de l'Étoile en 1868.
Fichier:Arc de triomphe de l'Etoile. QB.310.jpg|Quadrige en platre installé sur l'Arc de Triomphe entre 1882 et 1886.
=== Au XXe siècle ===
A l'occasion de la cérémonie du 14 juillet 1919, un cénotaphe monumental, réalisé par l'architecte Antoine Sartorio, constitué d'une tour en plâtre doré de 17,5 mètres de haut pesant 30 tonnes, orné de déesses de la victoire, est placé sous l'Arc de triomphe, une dizaine de mètres en avant et légèrement décalé vers la droite pour permettre le passage des troupes.
La tombe du Soldat inconnu est installée sous l'arc de triomphe de l'Étoile le . Elle accueille le corps d'un soldat français, mort lors de la Première Guerre mondiale pour commémorer symboliquement l'ensemble des soldats qui sont morts pour la France au cours de l'histoire.
En 1938, un moulage de la sculpture originale de la Marseillaise de Rude est effectué pour prévenir les éventuelles destructions dans une guerre, avec notamment le développement de l'aviation et des bombardements.
Le 14 juin 1940, les troupes nazies défilent pour la première fois sous l'Arc de Triomphe. Le 11 novembre de la même année, une manifestation de lycéens et d'étudiants sur les Champs-Élysées et devant l'Arc de triomphe, l'un des tout premiers actes publics de résistance à l'occupant en France, est durement réprimée par les nazis.
Le , après la Libération de Paris, le général Charles de Gaulle descend les Champs-Élysées, précédé par quatre chars de la D.B.
Le , en réaction à la crise étudiante et syndicale, une grande manifestation de soutien au président Charles de Gaulle remonte les Champs-Élysées, réunissant entre 300000 et .
Le , à l'issue de la victoire 3-0 de l'équipe de France de football en finale de la Coupe du monde, plus d'un million de personnes célèbrent la victoire sur les Champs-Élysées. Le lendemain, les Bleus paradent sur l'avenue à bord d'un bus. Des scènes similaires se reproduiront en 2000 après la victoire en finale de l'Euro.
Fichier:Collier's 1921 Vol 4 Frontispiece -- Paris.jpg|Vue aérienne de Paris, centrée sur l'Arc de Triomphe, 1921.
Fichier:Paris. Arc de Triomphe. Postcard, c.1920.jpg|L'Arc de triomphe de la place de l'Étoile, dans les années 1920.
Fichier:Crowds of French patriots line the Champs Elysees-edit2.jpg|L'Arc de Triomphe lors de la libération de Paris, le 26 août 1944.
Fichier:Paris 1962 Traffic.jpg|Vue de l'Arc de Triomphe depuis l'avenue Foch, 1962.
=== Au XXIe siècle ===
En est inaugurée la nouvelle scénographie permanente de l'Arc de Triomphe due à l'artiste Maurice Benayoun et à l'architecte Christophe Girault. Renouvelant l'exposition des , cette nouvelle muséographie accorde une large place au multimédia. Intitulée « Entre guerres et paix », elle propose une lecture de l'histoire du monument prenant en compte l'évolution de sa symbolique jusqu'à la période actuelle, période où les valeurs du dialogue et de la rencontre prennent le pas sur le conflit armé. Une présentation multimédia raconte en sept stations et sur trois niveaux l'histoire du monument de façon contemporaine, interactive et ludique. Elle permet de découvrir ce qui aurait pu être (les projets non réalisés), ce qui a disparu et ce qui ne peut être facilement vu (le décor sculpté).
La dégradation de l'Arc de Triomphe le s'est effectuée lors de l'acte III du mouvement des Gilets jaunes à Paris. L'Arc de triomphe de l'Étoile investi par des manifestants a subi des dégradations importantes. Le ministre de la Culture, Franck Riester, avance un coût global de remise en état à hauteur de . Lors du procès de , huit manifestants sont reconnus coupables d'avoir pénétré par effraction dans l'Arc de Triomphe et dégradé celui-ci. Ils sont condamnés à des peines modestes, les principaux auteurs des faits n'ayant pas pu être identifiés.
Fichier:Interior of the Arc de Triomphe (21831396113).jpg|Nouvelle scénographie permanente de l'Arc de Triomphe, inaugurée en 2008.
Fichier:Arc de Triomphe de lÉtoile, Paris 7 June 2012.jpg|Vue de l'Arc de Triomphe depuis l'avenue d'Iéna, 2012.
Fichier:JR 1-185.jpg|Dégradation de l'Arc de Triomphe le .
Fichier:PARADE DES CHAMPIONS PARIS 2024 CHAMPS ELYSEES (53997937113).jpg|Illumination de l'Arc de Triomphe pendant les Jeux olympiques d'été de 2024.
== Symbole historique ==
L'Arc de Triomphe fait partie des monuments nationaux à forte connotation historique.
La dépouille du Soldat inconnu, tué lors de la Première Guerre mondiale, est inhumée sous l'arche le . La sépulture, entourée de bornes de métal noir reliées entre elles par des chaînes, se compose d'une dalle de granite de Vire sur laquelle est inscrite l'épitaphe : Ici repose un soldat français mort pour la Patrie, 1914-1918. Deux ans plus tard, André Maginot, alors ministre de la Guerre, a soutenu le projet d'y installer une « flamme du souvenir » qui a été allumée pour la première fois le par le ministre. Elle commémore le souvenir des soldats morts au combat et ne s'éteint jamais : elle est ravivée chaque soir à par des associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre.
Ce geste de ravivage symbolique a été accompli même le , où l'armée allemande est entrée dans Paris et défilait sur la place de l'Étoile : ce jour-là, le ravivage a eu lieu devant les officiers allemands qui ont autorisé la cérémonie.
Fichier:Cenotaph in memory of the dead of the Great War in front of the Arc de Triomphe.png|Cénotaphe élevé à la mémoire des morts de la Grande Guerre sous l'Arc de Triomphe, 1919.
Fichier:Paris Arc de Triomphe de l'Étoile Grabmal des Unbekannten Soldaten 2.jpg|Sous l'Arc se trouve la dalle de la tombe du Soldat inconnu.
Fichier:Tumba del soldado desconocido (9299955813).jpg|Une flamme éternelle ravivée chaque soir à commémore le souvenir des soldats morts au combat.
Fichier:Bastille Day Parade 170714-D-PB383-005 (35087624434).jpg|Un immense drapeau tricolore est fixé sous l'Arc de Triomphe lors d'événements importants, comme pour le défilé militaire du 14 Juillet.
== Détails des sculptures ==
L'élévation de cet arc monumental tétrapyle est la suivante : devant les façades principales des piédroits, le premier registre est orné de groupes en ronde-bosse sur des piédestaux. Ce bandeau est surmonté d'un premier entablement constitué d'une frise de grecques et d'une corniche saillante. Le second registre est animé de grands cadres de pierre rectangulaires, orné d'un bas-relief, et surmonté d'un entablement, comprenant une frise historiée, sous une corniche saillante. Le troisième registre dans la partition verticale de l'édifice est un important étage d'attique orné de .
Le programme iconographique comprend :
Quatre hauts-reliefs allégoriques posés sur des socles élevés, adossés aux piédroits et hauts de 18 mètres. Ce sont :
Le Départ des volontaires de 1792 (La Marseillaise), par François Rude. Ce haut-relief représente le rassemblement de tous les Français, pour défendre la nation en partant au combat. L'ensemble et la diversité du peuple français sont mis en avant par la diversité des soldats, jeunes et moins jeunes. Au-dessus d'eux, le Génie de la Guerre les guide . Cette figure fut vite considérée comme une allégorie de la Marseillaise. L'architecture générale mélange le style antique (le Génie de la Guerre casqué et ailé portant l'égide, les drapés, les cuirasses, les armes, le nu) avec le style appartenant au romantisme caractéristique du XIXe siècle en France (gestes véhéments, expression marquée des visages, mouvement général).
Le Triomphe de 1810, par Jean-Pierre Cortot.
La Résistance de 1814, par Antoine Étex.
La Paix de 1815, par Antoine Étex.
Fichier:Paris July 2011-16a.jpg|Le Départ des volontaires de 1792, aussi appelé La Marseillaise par François Rude.
Fichier:Paris July 2011-17a.jpg|Le Triomphe de 1810 par Jean-Pierre Cortot.
Fichier:Paris July 2011-15a.jpg|La Résistance de 1814 par Antoine Étex.
Fichier:Antoine Étex, Der Friede von 1815, Halbrelief, Arc de Triomphe, Paris.jpg|La Paix de 1815 par Antoine Étex.
Six bas-reliefs plus petits gravés sur les faces de l'arc, retraçant des scènes de la Révolution et de l'Empire. Ils se situent au-dessus des quatre groupes ainsi que sur les côtés de l'arc :
Les Funérailles du général Marceau le , par Henri Lemaire (face sud droite).
La Bataille d'Aboukir le , par Bernard Seurre (face sud gauche).
La Bataille de Jemappes le , par Carlo Marochetti (face est).
Le Passage du pont d'Arcole le , par Jean-Jacques Feuchère (face nord droite).
La Prise d'Alexandrie le , par John-Étienne Chaponnière (face nord gauche).
La Bataille d'Austerlitz le , par Théodore Gechter (face ouest).
Fichier:Paris Arc de Triomphe Bataille de Jemmappes.jpg|La bataille de Jemmappes le par Carlo Marochetti.
Fichier:Paris Arc de Triomphe Bataille d'Austerlitz.jpg|La bataille d'Austerlitz le par Théodore Gechter.
Fichier:Paris Arc de Triomphe Mort de Marceau 2.jpg|Les funérailles du général Marceau le par Henri Lemaire.
Fichier:Paris Arc de Triomphe Bataille d'Aboukir.jpg|La bataille d'Aboukir le par Bernard Seurre.
Fichier:Paris Arc de Triomphe passage du pont d'Arcole.jpg|Le passage du pont d'Arcole le par Jean-Jacques Feuchère.
Fichier:Paris Arc de Triomphe prise d'Alexandrie.jpg|La Prise d'Alexandrie le par John-Étienne Chaponnière.
L'attique orné de en quinconce par des glaives dressés. Sur les boucliers sont gravés les noms de grandes batailles de la Révolution et de l'Empire : Valmy, Jemappes, Fleurus, Montenotte, Lodi, Castiglione, Arcole, Rivoli, Pyramides, Aboukir, Alkmaar, Zurich, Héliopolis, Marengo, Hohenlinden, Ulm, Austerlitz, Iéna, Friedland, Somosierra, Essling, Wagram, Moskowa, Lützen, Bautzen, Dresde, Hanau, Montmirail, Montereau et Ligny.
Fichier:Batailles gravées sur atique ADT.jpg|Batailles gravées sur les boucliers de l'attique (noter les détails calligraphiques).
Le bas-relief de la frise du grand entablement qui tourne sur les quatre faces de l'édifice. Il représente :
Le Départ des armées, par Joseph-Silvestre Brun, Georges Jacquot et Laité. Sur cette frise on peut voir la représentation de plusieurs personnalités de la Révolution et de l'Empire. De gauche à droite, on y distingue, Chénier, Moitte, Roland, Me Roland, Penthièvre, Marceau, Hoche, Soult, Carnot, Cambronne, Joubert, La Tour d'Auvergne, Championnet, Jourdan, Beurnonville, La Fayette, Sieyes, Duc d'Orléans, Bailly, Duc de Bourbon, Talleyrand, Mirabeau, Custine, Foy, Desaix, le Duc de Chartres, Masséna, Kléber, Houchard, Kellermann, Daboville, Lefebvre, Augereau, Dumouriez, Miranda, Gouvion-Saint-Cyr, Eugène et Joséphine de Beauharnais, David, Gossec, Rouget de l'Isle.
Le Retour des armées, par Louis-Denis Caillouette, François Rude et Bernard Seurre.
Les grandes arcades qui sont rehaussées dans leurs écoinçons de figures allégoriques représentant des personnages de la mythologie romaine (Renommées avec le pied posé sur un globe, leurs mains tenant une trompette et Victoires tendant une couronne de laurier), exécutées par James Pradier.
Fichier:Paris Arc de Triomphe 06.jpg|Une Renommée tenant une trompette (façade nord, écoinçon gauche).
Fichier:Paris Arc de Triomphe 07B.jpg|Une Victoire tendant une couronne de laurier (façade nord, écoinçon droit).
Fichier:Figure allégorique 2 grande arche.jpg|Une Renommée (façade sud, écoinçon gauche).
Fichier:Figure allégorique 1 grande arche.jpg|Une Renommée (façade sud, écoinçon droit).
Les petites arcades rehaussées de figures allégoriques représentant l'infanterie par Théophile Bra, la cavalerie par Achille-Joseph-Étienne Valois, l'artillerie par Debay père et la marine par Charles Émile Seurre.
Fichier:Figure allégorique Infanterie.jpg|Figures allégoriques représentant l'Infanterie.
Fichier:Figure allégorique Cavalerie.jpg|Figures allégoriques représentant la Cavalerie.
Fichier:Figure allégorique artillerie.jpg|Figures allégoriques représentant l'Artillerie.
Fichier:Figure allégorique Marine.jpg|Figures allégoriques représentant la Marine.
Sur les faces intérieures des piliers des grandes arcades, sont gravés les noms des grandes batailles de la Révolution et de l'Empire.
Fichier:Batailles gravées sous grandes arcades.jpg|Batailles gravées sous les grandes arcades (noter les séparateurs).
Sur les faces intérieures des petites arcades, sont gravés les noms des personnalités de la Révolution et de l'Empire. Les noms de ceux qui sont morts au combat sont soulignés à l'instar du général français Frédéric Guillaume de Donop mort à Waterloo.
Fichier:Paris Arc de Triomphe inscriptions 2.jpg|Pilier nord.
Fichier:Paris Arc de Triomphe inscriptions 3.jpg|Pilier est.
Fichier:Paris Arc de Triomphe inscriptions 7.jpg|Pilier sud.
Fichier:Paris Arc de Triomphe inscriptions 6.jpg|Pilier ouest.
Quatre bas-reliefs se situent au-dessus des noms des personnalités de la Révolution et de l'Empire. Ils portent le nom de batailles célèbres de la Révolution et de l'Empire :
Attributs des victoires du Nord, par François-Joseph Bosio. La scène indique les batailles d'Austerlitz, d'Iéna, de Friedland, d'Ulm, de Wagram et d'Eylau.
Attributs des victoires de l'Est, par Jacques-François Walcher. La scène indique les batailles d'Alexandrie, des Pyramides, d'Aboukir et d'Héliopolis.
Attributs des victoires du Sud, par Antoine-François Gérard. La scène indique les batailles de Marengo, de Rivoli, d'Arcole et de Lodi.
Attributs des victoires de l'Ouest, par Jean-Joseph Espercieux. La scène indique les batailles de Jemmapes et de Fleurus.
Fichier:Attributs des victoires du Nord.png|Attributs des victoires du Nord par François-Joseph Bosio.
Fichier:Attributs des victoires de l'Est.png|Attributs des victoires de l'Est par Jacques-François Walcher.
Fichier:Attributs des victoires du Sud.png|Attributs des victoires du Sud par Antoine-François Gérard.
Fichier:Attributs des victoires de l'Ouest.png|Attributs des victoires de l'Ouest par Jean-Joseph Espercieux.
Les intrados des grandes et petites arcades sont ornés de caissons :
Fichier:Arc de triomphee.jpg|Voûtes des grandes et petites arcades.
Fichier:French Flag Flying.jpg|Drapeau tricolore suspendu à la voûte de la grande arcade.
Fichier:Paris Arc de Triomphe de l'Étoile Bogen 3.jpg|Voûte de la grande arcade.
Fichier:Arc de Triomphe May 7, 2008.jpg|Voûtes des grandes et petites arcades.
Le monument est encerclé par cent plots symbolisant les Cent-Jours.
== Événements ==
En 1810, à l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur fait construire par Chalgrin une maquette grandeur réelle (afin de donner l'illusion du monument achevé) en charpente, stuc et toiles peintes en trompe-l'œil pour simuler les bas-reliefs des piédroits sous laquelle la future impératrice passa solennellement.
Le corps de Victor Hugo est veillé sous l'Arc la nuit du , avant d'être enterré au Panthéon. À l'occasion des funérailles, le monument est partiellement voilé de crêpe noir.
Le , un aviateur militaire expérimenté, Charles Godefroy, réussit à passer en avion (avec un appareil biplan Nieuport 17 de 15 mètres carrés de surface portante et 9 mètres d'envergure à moteur de ) sous l'Arc de Triomphe, photographié par Jacques Mortane. Cet exploit est mis en scène en 1968 dans le film de Robert Enrico Les aventuriers. Le célèbre as Jean Navarre s'était tué à proximité de Villacoublay le de la même année au cours d'un vol d'entraînement pour réaliser cet exploit.
Le , une manifestation de lycéens et d'étudiants sur les Champs-Élysées et devant l'Arc de Triomphe, l'un des tout premiers actes publics de résistance à l'occupant en France, est durement réprimée par les nazis.
En 1997, un Australien essaye de se faire cuire des œufs au plat sur la flamme du Soldat inconnu, ce qu'a fait quelques années plus tôt un chanteur de rock du nom d'Hector, à la suite d'un pari avec Jean Yanne.
En , Alain Marchand réédite le passage sous l'Arc de Triomphe à bord d'un MS 880 Rallye; il est condamné à d'amende.
Le , un pilote non identifié passe de nouveau sous l'Arc et la tour Eiffel aux commandes d'un Mudry Cap-10B, déclaré volé à l'aéro-club de Lognes.
À noter que dans le film Les Aventuriers (1967), le personnage joué par Alain Delon envisage de passer en avion sous l'Arc de Triomphe, mais échoue à cause du drapeau qui y est déployé
Des pics de sécurité sont installés après que l'on eut constaté 33 suicides depuis le toit du monument.
Six fois par an (les 7, 8 et et les 3, 4, ), le Soleil se couche dans l'axe des Champs-Élysées. Pour une personne située sur les Champs-Élysées, le disque solaire est ainsi visible quelques minutes sous l'arche de l'Arc de Triomphe. Le , le phénomène s'accompagne d'une éclipse partielle de Soleil, observée par près de 200000 personnes. En sens opposé vu de la porte Maillot, le Soleil se lève quatre fois par an dans l'Arc de Triomphe, les 4, 5, , et le , informations confirmées par l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides.
== Philatélie ==
Dès 1929, l'Arc de Triomphe est représenté sur un timbre de France d'une valeur de 2 F de couleur brun-rouge.
En 1938, il figure sur un timbre de outremer, émis lors de la visite des souverains britanniques en regard de la tour du palais de Westminster. Le visuel est repris pour un entier postal.
La même année un timbre rouge carminé de 65 centimes surtaxé 35 centimes est émis pour célébrer le de la victoire. L'Arc est au centre avec le défilé du sur les côtés du timbre. Le visuel est également repris pour un entier postal.
En 1944, le Gouvernement provisoire en fait un symbole de la République et une série de dix timbres d'usage courant est émise (valeurs entre 5 centimes et 10 F). Ces timbres sont émis par les États-Unis pour servir en France libérée. Une nouvelle série de dix timbres toujours imprimée aux États-Unis sort en 1945 ; les chiffres de la valeur sont en noir et compris entre 30 centimes et .
En 1968, il est présent pour le cinquantenaire de l'armistice du 11 novembre 1918 sur un timbre à 25 centimes carmin et bleu.
En 1971, il est en arrière-plan d'un timbre rouge émis dans la bande émise à l'occasion de la mort du général de Gaulle. Il représente la descente des Champs-Élysées en 1944.
En 1973, la poste célèbre le de la flamme sous l'Arc de Triomphe par un timbre de lilas, rouge et bleu.
En 1989, la poste présente un panorama de Paris sur une bande. L'Arc y figure en arrière-plan de deux timbres multicolores à représentant l'arche de la Défense et la tour Eiffel. Les visuels sont repris sur des entiers postaux.
En 1995, à l'occasion du cinquantenaire de la victoire du , il figure en arrière-plan d'un portrait du général de Gaulle pour une valeur de .
En 1999, il figure sur un timbre de distributeur à valeurs variables.
En 2001, il figure pour une valeur de 3 F ou 46 centimes d'euros, sur un timbre de très grand format émis à l'occasion du centenaire de la naissance du dessinateur et graveur Albert Decaris.
En 2003, il est inclus dans un bloc feuillet : « Portraits de régions. La France à voir ». Dans cette série de dix timbres, il est le sujet unique d'un timbre à 50 centimes d'euro.
Fichier:Arc de Triomphe vu depuis la Terrasse Publicis.jpg|L'Arc de Triomphe vu depuis la terrasse Publicis en 2015.
== Travaux de conservation et restauration ==
=== Confortation des fondations par injection de coulis ===
La confortation des fondations de l'Arc de Triomphe par injection de coulis a été réalisée à la fin des années 1980 en cinq étapes.
==== : Apparitions des désordres de l'édifice ====
L'Arc souffrait de désordres apparents, telles des fissures et chutes de pierres. Un examen visuel a permis d'identifier les fentes et d'en tracer le relevé. La conclusion des reconnaissances et investigations fut que la cause principale des perturbations était un tassement dû au délavage du mortier à la chaux aérienne des fondations par l'eau de ruissellement. Divers travaux de réhabilitation furent décidés, visant à redonner un aspect neuf au monument, à le prémunir contre de telles altérations et à le conforter. La restauration a été conduite par Michel Marot, architecte des bâtiments civils et palais nationaux. Le Bureau Michel Bancon, spécialisé dans les études de structure et de réhabilitation des édifices anciens, a été chargé de l'expertise du bâtiment afin de définir un programme de consolidation. Solétanche, entreprise spécialisée, a réalisé l'ensemble des travaux sous la direction de Jean-Pierre Gadret.
Les travaux de confortement comportaient essentiellement la régénération des maçonneries de fondation et la consolidation de la superstructure.
À partir de , d'autres travaux de restauration ont débuté. Trois parties étaient concernées : la terrasse et la balustrade de l'attique, la voûte d'ogive intérieure et les salles de la partie basse, la voûte en berceau de la grande arche centrale et son décor sculpté de rosaces. Ces travaux, qui se poursuivront jusqu'en , ont été engagés pour des raisons de sécurité, d'entretien de l'édifice et s'inscrivent dans la perspective d'aménagements intérieurs.
==== : campagne de mesures et d'essais ====
Afin d'établir un diagnostic précis et déduire les origines du phénomène et la nature des travaux les plus rationnels, une série de mesures a été opérée :
mesures des vibrations au sol et dans la partie supérieure ;
équipement des fissures et mesures de leur évolution ;
pose sur l'édifice de niveaux de précision et suivi de leur évolution ;
mesures de la rotation des piles et de leur verticalité ;
mesures de l'horizontalité des corniches sur les quatre faces ;
forages dans les fondations au droit des piles et examens.
==== : analyse des désordres ====
Cette analyse, facilitée par l'existence des plans de l'édifice, a permis de constater que le bâtiment souffrait d'un tassement différentiel des joints de maçonnerie des dix-sept assises de fondations (), avec un mouvement hélicoïdal de l'Arc.
Les fondations constituées de gros blocs en pierre ont subi des mouvements consécutifs à la dégradation de leurs joints. L'eau de pluie de l'esplanade, l'eau de ruissellement des façades et l'eau de terrasse canalisée vers des collecteurs, sans doute fuyards, sont la cause des circulations d'eau qui délavent les joints entraînant une forte altération du mortier à la chaux aérienne.
Le tassement différentiel des fondations ainsi généré entraîne une déformation dite en selle de cheval en partie supérieure de l'édifice avec une tendance à l'éloignement des sommets de piles dans le sens des petits côtés et d'une convergence dans l'autre sens. Michel Bancon explique ce comportement différentiel par la configuration des nombreuses cavités ménagées dans l'Arc qui, par leur emplacement et leur géométrie, sollicitent plus le bâtiment dans l'axe des petits côtés. Une analyse par libération des contraintes montre que celles-ci varient à l'intérieur des maçonneries de .
==== : travaux de confortement ====
Ces analyses ont permis d'établir un plan de confortement comprenant cinq phases :
Traitement des vides existant dans les joints de maçonnerie et régénération des mortiers délavés par injection partielle de coulis spéciaux dans les fondations ;
Traitement des fissures en superstructures par injection de coulis de ciment ;
Confortement des superstructures par mise en place de tirants précontraints à l'intérieur de l'édifice ;
Injections complémentaires de coulis dans les massifs de fondations ;
Étanchéification des abords de l'Arc (plate-forme centrale, réseaux d'égouts…).
==== : travaux d'injection ====
Pour remédier à la dégradation des joints de fondation, il a été décidé, à la suite d'une campagne dite de convenance, de procéder à des injections d'abord partielles, sur un huitième de la surface de trois massifs et sur un quart de la surface de celui qui supporte la pile nord-ouest. L'entreprise Solétanche a été choisie pour mener la première campagne d'injection nécessaire. Il a été décidé d'utiliser deux types de coulis, le « Microsol » et le « Silacsol », mis au point, l'un et l'autre, par cette entreprise.
L'usage d'un ciment classique était à rejeter, puisqu'il fallait, d'une part combler au maximum des vides dans les joints des moellons, d'autre part conforter les parties de ces joints qui étaient désagrégées. La granulométrie des produits traditionnels () et la formation qu'ils entraînent de paquets de grains (d'environ 500 µm) auraient empêché une exécution correcte de l'opération.
=== Confortation par précontrainte additionnelle ===
Dans le cas de l'Arc de Triomphe, il s'agit d'une précontrainte additionnelle réalisée à l'intérieur de la structure permettant de comprimer les zones fracturées et de recentrer les efforts obliques engendrés par la poussée des voûtes. Cette précontrainte additionnelle a été réalisée par 112 demi-tirants ancrés dans les parements et raccordés par paires en leur milieu par des coupleurs actifs.
La répartition des tirants tient compte :
du rééquilibrage des contraintes qui nécessite quatre étages de tirants dans le sens du petit côté et deux étages suivant le grand côté ;
de la présence d'équipements existants à l'intérieur de l'ouvrage ;
du phasage des travaux, la mise en tension devant pouvoir se faire de manière progressive, afin d'équilibrer les efforts à répartir ;
de la possibilité de réglages ultérieurs des efforts dans les tirants ;
de l'esthétique finale du renforcement compatible avec le cadre de l'édifice.
== Galerie ==
Fichier:Stairs of Arc de Triomphe de l'Étoile (49652636762).jpg|Escalier de 284 marches menant à la terrasse au sommet de l'Arc de Triomphe.
Fichier:Interior of the Arc de Triomphe (22265695019).jpg|Exposition permanente au sommet de l'édifice, sous la terrasse.
Fichier:Arc de Triomphe statue.jpg|Monument de la Première Guerre mondiale.
Fichier:DecorSculpteMB.jpg|Exposition permanente au sommet de l'édifice, sous la terrasse.
Fichier:ArcTriompheParis.jpg|Vue panoramique de Paris depuis la terrasse au sommet de l'Arc de Triomphe.
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Arsène Lupin
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Arsène Lupin est un personnage de fiction français créé par Maurice Leblanc. Ce gentleman cambrioleur est particulièrement connu pour son talent à user de déguisements, à se grimer et à prendre des identités multiples pour commettre ses délits et résoudre des énigmes criminelles.
Le héros apparaît pour la première fois dans la nouvelle L'Arrestation d'Arsène Lupin, parue dans le magazine Je sais tout en juillet 1905. Son créateur, Maurice Leblanc, reprend cette nouvelle dans le recueil Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur paru en 1907. Face au succès grandissant du personnage auprès des lecteurs, ses aventures paraissent de 1905 jusqu'au décès de l'auteur en 1941, dans dix-huit romans, trente-neuf nouvelles et cinq pièces de théâtre.
Ses nombreuses aventures ont pour cadre la France de la Belle Époque et des Années folles, périodes durant lesquelles Arsène Lupin suit le cheminement de pensée de son auteur : les sympathies anarchistes de Lupin dans les premiers romans disparaissent dans les ouvrages écrits pendant la Grande Guerre au cours de laquelle Lupin devient très patriote. Surtout, il cesse peu à peu d'être cambrioleur pour devenir détective.
En plus d'être un sportif et un combattant aguerri, il a un don pour les déguisements et fait preuve de sagacité, des compétences qu'il met à profit pour venir à bout de n'importe quelle énigme. De plus, son côté enfantin et charmeur, volontiers railleur, doublé d'un caractère torturé et mystérieux, en a fait un personnage populaire incarnant la figure du gentleman cambrioleur de la Belle Époque.
Sa célébrité à l'étranger lui vaut tant des adaptations cinématographiques américaines que des adaptations en manga par des auteurs japonais. Son nom est également lié à la ville française d'Étretat en Normandie, qui se trouve au centre de plusieurs de ses aventures, parmi lesquelles L'Aiguille creuse a contribué au mythe qui entoure le site.
Enfin, sa popularité a permis l'apparition d'un néologisme : la lupinologie. Ce terme désigne l'étude des aventures lupiniennes par les admirateurs de l'œuvre de Maurice Leblanc, à l'instar de la holmésologie.
== Biographie fictive ==
La grande majorité des récits qui composent le cycle « Lupin » forme un ensemble cohérent, ponctué de dates, d'événements relatifs à la vie du gentleman cambrioleur qui permettent des recoupements, des renvois à d'autres récits. Néanmoins, l'existence de contradictions entre les œuvres de Maurice Leblanc conduit à ce que même les chronologies les plus abouties diffèrent sur de nombreux points. Ainsi, malgré les tentatives qui se poursuivent, et notamment par des passionnés, pour corriger les imperfections des travaux antérieurs, les incohérences empêchent l'établissement d'une chronologie rigoureuse et définitive.
=== Généalogie prestigieuse ===
Le premier ancêtre connu d'Arsène Lupin est son arrière-grand-père, un général d'Empire. Le général Lupin participe à la bataille de Montmirail le , dans laquelle les armées de Napoléon sortent victorieuses contre les troupes russes du général Osten-Sacken et les Prussiens du général Johann Yorck. Son avancement dans l'armée impériale se limite cependant au grade de général de division après qu’il a contrarié certains projets de l'empereur.
Il se marie avec une cousine, la comtesse de Montcalmet, avec laquelle il habite les ruines du château d'Orsay.|group= Note}}, vraisemblablement dans le pays de Caux, d'Henriette d'Andrésy et Théophraste Lupin. Sa famille maternelle n'apprécie pas ce mariage avec un roturier sans patrimoine, dont le métier n'est pas prestigieux : professeur de gymnastique, d'escrime et de boxe.
Henriette renie Théophraste lorsqu'elle apprend qu'il exerce la profession d'escroc. Après quoi, ce dernier est emprisonné aux États-Unis où il serait mort. À l'âge de , Arsène vole le précieux collier de la Reine des Dreux-Soubise. Henriette reçoit une enveloppe d'argent en liquide.
Six ans plus tard, Henriette meurt, laissant un orphelin de .
Au vu de son parcours, il a suivi des études classiques, puis des études de médecine et de droit, reçoit une formation aux Beaux-Arts, devient ensuite acteur, professeur de lutte japonaise. Il s'intéresse par la suite à la prestidigitation aux côtés de Dickson. Il adopte le nom de Rostat durant cet apprentissage, puis travaille six mois avec l'illusionniste Pickmann.
En 1893, en séjour sur la Côte d'Azur, à Aspremont près de Nice, il a une aventure avec une jeune femme qui donnera naissance à Geneviève un an plus tard.
À l'âge de , lorsqu'il rencontre Clarisse d'Étigues, Arsène a déjà connu de nombreux démêlés avec la police. Se prétendant descendante du mage Cagliostro, la comtesse affirme détenir le secret de l'immortalité. Elle s'associe au jeune homme pour découvrir les mystérieuses richesses des abbayes du pays de Caux. Ce faisant, elle lui sert de mentor dans la voie du crime, tant et si bien que l'élève finit par dépasser sa maîtresse au terme du roman d'apprentissage La Comtesse de Cagliostro. Arsène conserve toutefois une ligne de conduite à l'égard du meurtre, qui le distingue de Joséphine. Après avoir mis la main sur une partie du trésor des abbayes, Lupin retourne auprès de Clarisse et la demande de nouveau en mariage sous le nom de vicomte Raoul d'Andrésy.
Pendant cinq ans, il file le parfait amour avec Clarisse, malgré la naissance d'un enfant mort-né. Il continue néanmoins de mener une double vie à l'insu de Clarisse en commettant de multiples cambriolages et cherche à percer le secret de l'énigme de la fortune des rois de France.
En 1895, il fréquente, sous l'identité d'un étudiant russe, le laboratoire du dermatologue Altier à l'hôpital Saint-Louis, pendant dix-huit mois.
Après cinq ans de vie commune, Clarisse meurt en donnant naissance à un fils, Jean, lequel est enlevé le lendemain par la comtesse de Cagliostro pour se venger de son ancien amant.
=== Renommée nationale ===
À la suite du décès de sa femme et de la disparition de son fils, Arsène Lupin se jette à corps perdu dans le cambriolage et se fait un nom auprès du grand public : « le vol du Crédit lyonnais, le vol de la rue de Babylone, l'émission des faux billets de banque, l'affaire des polices d'assurance, les cambriolages des châteaux d'Armesnil, de Gouret, d'Imblevain, des Groselliers ».
À l'été 1901 ou 1902, il se fait arrêter par l'inspecteur Ganimard en arrivant à New York à bord du transatlantique La Provence. Son arrestation et son séjour en prison achèvent de lui apporter une renommée nationale. En effet, durant son incarcération à la prison de la Santé, il continue d'organiser des cambriolages tout en informant les journaux et annonce sa prochaine évasion.
À cette époque, Arsène Lupin sympathise avec Maurice Leblanc et, toujours à la recherche de publicité, le charge de raconter ses exploits.
Lors du cambriolage de la villa du député Daubrecq à Enghien-les-Bains, un des deux complices de Lupin tue le domestique de la maison qui alertait la police. Seul Arsène Lupin parvient à prendre la fuite. Par amour pour Clarisse Mergy, la mère du deuxième complice, Lupin va tout faire pour le libérer et l'envoyer vivre en Algérie.
À la suite de sa déception amoureuse avec Clarisse Mergy, Lupin manigance son mariage avec Angélique Sarzeau-Vendôme.
=== Lupin affronte « Herlock Sholmès » ===
Durant les années 1900, Arsène Lupin continue ses activités de manière intensive, se déplaçant même hors du territoire français. Il s'emploie notamment à substituer des copies aux pièces les plus précieuses de musées européens. C'est sans doute pourquoi il charge Ganimard de résoudre l'énigme de l'écharpe de soie rouge, n'ayant pas le temps de s'en occuper lui-même : Je suis débordé de besogne. Un cambriolage à Londres, un autre à Lausanne, une substitution d'enfant à Marseille, le sauvetage d'une jeune fille autour de qui rôde la mort, tout me tombe à la fois sur les bras.
L'année 1904 est marquée par son face-à-face avec Sherlock Holmes à la suite du vol d'un diamant bleu. Appelé pour résoudre cette affaire, le célèbre détective anglais met au jour divers secrets de Lupin et procède à son arrestation, de courte durée cependant.
Pendant dix mois, Arsène Lupin officie à Paris, à l'Agence Barnett et Cie, sous l'identité du détective privé Jim Barnett. Il mène ainsi douze affaires aux côtés de l'inspecteur de police Théodore Béchoux. Finalement démasqué, il emprunte l'identité du duc de Charmerace pour continuer ses vols, pour lesquels il se fait aider par sa vieille nourrice, Victoire, et une nouvelle complice, Sonia Krichnoff. Ganimard sur ses talons, il parvient à prendre la fuite en compagnie de Sonia en Inde.
De retour en France, il affronte une nouvelle fois Herlock Sholmès sur le cambriolage de l'hôtel Imbleval. Le détective récupère les objets volés mais ne parvient toujours pas à arrêter Arsène Lupin.
=== Secret de la fortune des rois de France ===
En avril 1908 ou 1909, soit un an après la mort de Sonia Krichnoff, Arsène Lupin est surpris lors d'un cambriolage au château d'Ambrumésy en Normandie et blessé par balle. Pendant sa convalescence, il est soigné par la jeune femme qui lui a tiré dessus, Raymonde de Saint-Véran, laquelle devient sa maîtresse, puis sa femme lorsqu'il l'épouse quelques mois plus tard sous l'identité de Louis Valméras.
Pendant ce temps, un jeune détective amateur, Isidore Beautrelet, parvient à découvrir le repaire secret de Lupin : l'aiguille d'Étretat, qui contient également tous les trésors des rois de France. Lors de l'irruption de la police, Raymonde est abattue accidentellement par Herlock Sholmès.
=== Ambitions européennes contrariées ===
Après la mort de Raymonde, Arsène Lupin ne fait plus parler de lui pendant quatre ans. En réalité, il continue d'opérer sous deux identités : celle de M. Lenormand, chef de la Sûreté à la célébrité croissante, puis celle de Raoul d'Avenac, mondain qui se lance dans l'enquête sur le meurtre de M. Guercin.
Sitôt l'identité de Raoul d'Avenac fragilisée, il la remplace tantôt par celle d'un noble russe, le prince Paul Sernine, tantôt par celle d'un prince français, le prince Serge Rénine, visite durant laquelle le cambrioleur exige du Kaiser, en échange de ses services, sa libération, que le Maroc soit laissé à la France et que le grand-duché de Deux-Ponts-Veldenz soit rendu à l'héritier qu'il a retrouvé, Pierre Leduc, et que celui-ci puisse épouser Geneviève Ernemont
Durant la période révolutionnaire, l'emplacement du trésor faillit tomber dans l'oubli. Un chevalier de Caux apprit, enfant, le secret de la bouche d'un mystérieux condamné à mort avant d'en indiquer l'emplacement sous forme d'énigme à travers la phrase latine : Ad lapidem currebat olim regina (Vers la pierre jadis courait la reine).
Arsène Lupin découvre que la clé de cette énigme réside dans les initiales des mots de cette formule latine, lesquelles forment le mot « ALCOR », qui désigne l'une des étoiles de la Grande Ourse. En effet, les sept abbayes du pays de Caux d'où convergeaient les richesses de la France chrétienne sont disposées comme les sept étoiles principales de cette constellation, et, à la même position sur une carte terrestre que celle d'Alcor dans la constellation, se trouve l'emplacement du trésor, c'est-à-dire un peu au sud de l'abbaye de Jumièges, la plus riche et la plus puissante des abbayes normandes.
Après être parvenu à déchiffrer l'énigme, Arsène Lupin échoue à mettre la main sur le trésor des abbayes : celui-ci est éparpillé en pleine mer lors de l'explosion du yacht de la Cagliostro. Lupin sauve cependant deux poignées de joyaux, dont un énorme saphir qu'il offre à Clarisse comme cadeau de fiançailles.
== Héros de littérature populaire ==
=== Création du personnage ===
Comment est né Arsène Lupin ? De tout un concours de circonstances.
La première esquisse de son héros apparaît en 1904 dans le journal L'Auto, avec la nouvelle intitulée Un gentleman. Dans ce récit, le gentleman en question était un voleur d'automobiles. Lorsque, l'année suivante, le journaliste Pierre Lafitte lance la nouvelle revue Je sais tout, il fait appel à son ami Maurice Leblanc pour écrire un feuilleton populaire. Or cette affirmation est fréquemment remise en cause. Ainsi, il semblerait que ce soient les bénéfices tirés par le Strand Magazine, périodique anglais publiant les récits de Conan Doyle, qui motivèrent Pierre Lafitte à présenter à son lectorat un récit sur le modèle des aventures de Sherlock Holmes. C'est pourquoi l'éditeur chargea son collaborateur direct, Marcel L'Heureux, un ami de longue date de Maurice Leblanc, de lui transmettre sa proposition, que l'écrivain accepta d'ailleurs avec enthousiasme.
Cependant, Maurice Leblanc l'affirme au journaliste Georges Charensol : , mais Leblanc a nié s'en être inspiré et la question reste ouverte chez les lupinologues. Pendant trois ans, Jacob défraya la chronique avant d'être arrêté et condamné en mars 1905 aux travaux forcés à perpétuité pour être l'auteur de cent-six vols qualifiés, dans un grand retentissement médiatique.
Bien que possédant plusieurs traits communs avec Arsène Lupin, Marius Jacob n'était pas le seul bandit à étonner la presse par ses prouesses. Il semble que Maurice Leblanc ait puisé dans les faits-divers de son temps l'inspiration de son personnage et de ses intrigues. À cet égard, Arsène Lupin apparaît avant tout comme une création littéraire visiblement bien ancrée dans son époque. Cette hypothèse est confirmée par Maurice Leblanc en 1933, lorsqu'il déclare avoir déformé le nom de l'ancien conseiller municipal de Paris avant de s'être lancé dans l'écriture de la nouvelle L'Arrestation d'Arsène Lupin.
=== Genre narratif ===
Le journal Je sais tout fait quotidiennement paraître les premières aventures d'Arsène Lupin à partir de 1905. Leur auteur, Maurice Leblanc, n'est pourtant nullement influencé par les romanciers populaires contemporains, tels que Jules Verne, Michel Zévaco, Eugène Sue, qu'il considérait avec un certain mépris. Le style de ses premiers récits n'a d'ailleurs rien de populaire et est, au contraire, extrêmement littéraire : à la différence des feuilletonistes connus pour écrire au jour le jour, Maurice Leblanc remettait au journal un manuscrit terminé et retravaillé.
Avec la série des Arsène Lupin, Maurice Leblanc expérimente de nombreuses formes narratives de littérature : tout d'abord, il entreprend les aventures de Lupin avec le principe de la suite directe, puis il se contente de mentionner dans ses récits de simples repères chronologiques qui permettent aux lecteurs de situer l'action, et, en parallèle, Maurice Leblanc utilise une formule inédite en France : le récit sériel, dans lequel le héros s'affranchit de toute unité chronologique, garantissant à l'auteur la plus grande liberté narrative.
Par ailleurs, Maurice Leblanc aborde la question du point de vue romanesque de manière variée ; le lecteur est ainsi invité à suivre tantôt la démarche du détective, tantôt celle du confident ou encore celle d'un personnage secondaire. La voix narrative change également, passant du narrateur omniscient à un je intradiégétique. Cependant, la réelle nouveauté qu'il introduit, réside dans l'intrigue policière dont le nom du coupable est connu d'avance : le coupable, c'est Arsène Lupin. La plupart des romans policiers fonctionnent sur le mode inverse : l'intérêt du roman tient dans la recherche du coupable. C'est la raison de l'évolution du personnage : il n'est plus uniquement le cambrioleur, mais devient également détective, le défenseur de la veuve et de l'orphelin. Par ailleurs, cette évolution correspond aussi au changement de mentalité de l'entre-deux-guerres. Ainsi, le ton populaire qu'adopte Maurice Leblanc apparaît moins dans le style que dans les thèmes qu'il décline au fil des aventures de son héros : les pauvres orphelines à protéger, les souterrains secrets, les égouts dont on reste prisonnier.}}. En effet, l'une des spécificités de son œuvre tient à l'intérêt qu'entretient Lupin pour le passé historique et légendaire. Il se passionne pour les énigmes historiques, mais également géographiques, à l'instar de l'énigme de la dalle des rois de Bohême, dont il résout le mystère en devinant la provenance du rocher.
=== Succès littéraire ===
Maurice Leblanc a écrit la nouvelle L'Arrestation d'Arsène Lupin à la demande de Pierre Lafitte, en 1905, sans prévoir de nouvelles aventures pour son héros : la nouvelle se termine sur l'arrestation du voleur. Le succès de son héros le pousse à prolonger ses aventures. C'est cependant la pièce de théâtre écrite en collaboration avec Francis de Croisset et jouée en 1908 à l'Athénée à guichets fermés qui va démultiplier le succès d'Arsène Lupin et le rendre populaire auprès de tous les publics.
Rapidement, sa notoriété va franchir les frontières de la France grâce à l'adaptation de la pièce de théâtre produite à Broadway, avec près de cent cinquante représentations entre août 1909 et janvier 1910.
La publication du roman-feuilleton 813 en 1910 en première page de la revue Le Journal installe définitivement la popularité du héros. Ainsi, en 1923, alors même qu'une adaptation japonaise sort au cinéma en France, il doit soutenir en Hollande un procès contre un éditeur qui publie des traductions en néerlandais des aventures d'Arsène Lupin.
Dans les années 1920, bien qu'il ait accepté de devenir un romancier d'aventures, Maurice Leblanc cherche toujours à s'émanciper de son héros à succès. Cependant, les romans publiés avec un nouveau héros rencontrent un succès moindre, si bien que l'écrivain transforme à l'occasion certains de ses récits en aventures inédites d'Arsène Lupin. Ainsi, en 1923, il consent à introduire de façon anecdotique, le gentleman cambrioleur lors de la réédition de L'Éclat d'obus ; dans les années 1927-1928, Leblanc se résout à transformer, en cours d'écriture, le détective Jim Barnett en avatar de Lupin.
La parution des aventures d'Arsène Lupin au Livre de poche au début des années 1960 a permis de donner une nouvelle vigueur à son succès après un passage à vide à la Libération.
Dans les années 2000, sa popularité ne se cantonne pas uniquement à la France, puisque, parmi les touristes qui visitent le site d'Étretat, beaucoup de « lupinophiles » issus de toute l'Europe, du Brésil et même du Japon refont les trajets du gentleman cambrioleur.
Les accessoires vestimentaires caractérisant Lupin n'ont pas été décrits expressément par Maurice Leblanc, mais peints par Léo Fontan. Outre une photographie de l'acteur André Brulé interprétant Lupin avec un haut-de-forme}}. Parues en couverture des brochures publiées par Lafitte, puis reproduites dans certaines rééditions plus récentes, les représentations de Lupin par Léo Fontan demeurent mémorables aux yeux de nombreux lecteurs. Après la Première Guerre mondiale, un autre artiste figure également le couvre-chef et le monocle dans de nouvelles illustrations où le héros de Maurice Leblanc arbore un visage plus enveloppé. Ainsi, en volant, avant tout, par goût de l'éclat, Arsène Lupin apparaît comme un des émissaires du panache à la française, une figure du bandit romantique qui fascine le peuple{{,.
=== Postérité dans le pays de Caux ===
En 1918, Maurice Leblanc achète une maison dans la commune d'Étretat. C'est dans cette demeure qu'il écrit une grande partie des aventures d'Arsène Lupin. Lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, l'écrivain s'exile à Perpignan où il meurt deux ans plus tard. Rachetée en 1998 par sa petite-fille, cette demeure est transformée l'année suivante en musée consacré au gentleman cambrioleur, dans lequel elle imagine un itinéraire scénographique à travers la maison. La visite audio, guidée par la voix de Georges Descrières, Arsène Lupin du petit écran, permet d'explorer les souvenirs, confidences, images et témoignages de Maurice Leblanc et de son héros.
Maurice Leblanc était très attaché à la région normande, si bien qu'il donne pour cadre géographique à de nombreuses aventures de Lupin, le pays de Caux : Étretat, Jumièges, Tancarville… Ainsi, le site d'Étretat, et plus précisément son pic de pierre, ont été popularisés par l'aventure de l'Aiguille creuse jusqu'à rendre cette aiguille inséparable du gentleman cambrioleur, du moins dans l'imaginaire collectif. Ce lieu unique de Normandie a, en effet, pris une dimension épique et romanesque depuis que Maurice Leblanc a raconté qu'elle renferme le légendaire trésor que les rois de France se transmettaient depuis Jules César et dont Arsène Lupin s'est rendu maître.
Enfin, la bibliothèque municipale de Biville-sur-Mer, située également dans le pays de Caux, a d'ailleurs été dénommée Arsène Lupin en hommage au héros de Maurice Leblanc.
Fichier:Museum Maurice Leblanc.jpg|Le clos Lupin.
Fichier:L'Aiguille (Étretat).JPG|L'aiguille d'Étretat vue du haut de la falaise d'Aval.
Fichier:Biville-sur-Mer, Seine-Maritime, France (5).JPG|Bibliothèque Arsène-Lupin de Biville-sur-Mer.
=== Lupinologie ===
Dans ses romans, Maurice Leblanc se présente comme un biographe et rapporte les conversations qu'il entretient avec Arsène Lupin ou bien quand il participe à des émissions radiophoniques quotidiennes en 1939 en se faisant accompagner par un acteur jouant le rôle d'Arsène Lupin. Ainsi, Maurice Leblanc utilise divers procédés qui tendent à brouiller les limites entre réalité et fiction : transposition de faits divers dans ses récits, métamorphose du romancier en confident-historiographe, transfictionnalité…
À l'instar de Sherlock Holmes, le personnage d'Arsène Lupin a fait l'objet d'un canular littéraire qui perdure jusqu'à aujourd'hui : en étant présenté comme un personnage historique, il a eu le droit à ses biographes et au développement d'une science nouvelle, la « lupinologie ». L'objectif de cette discipline est de retracer la vie du cambrioleur en expliquant notamment les contradictions dans l'œuvre de Maurice Leblanc. Parmi les précurseurs de cette discipline, la Société des études lupiniennes se forma dans les années 1960 avec pour objectif d'explorer le mythe Arsène Lupin. Cette association, qui apparaît comme une émanation du Collège de 'Pataphysique, publia ses travaux dans une revue appelée Gazette des études lupiniennes (quatre numéros de 1965-1966), puis dans la Revue des études lupiniennes (cinq numéros de 1967-1970). Si l'humour et la parodie étaient omniprésents dans ces revues, les auteurs firent néanmoins preuve d'une volonté d'appliquer rigoureusement un examen sérieux à un sujet situé en dehors du champ scientifique académique. Parmi les membres les plus connus de l'A.A.A.L. : les comédiens Georges Descrières, Bernard Lavalette et Jean-Claude Brialy. Outre son rôle d'organisation de manifestations et conférences visant à diffuser la pensée et les actions d'Arsène Lupin, l'association édite également depuis 1986 une revue spécialisée dans les recherches sur la vie du cambrioleur : l'Aiguille Preuve.
== Aventures d'Arsène Lupin ==
=== Œuvres de Maurice Leblanc ===
La « série » d'ouvrages originaux écrits par Maurice Leblanc comprend dix-huit romans, trente-neuf nouvelles et cinq pièces de théâtre, écrits de 1905 à 1941. Ces œuvres, qui mettent en scène Arsène Lupin, forment le canon lupinien.
==== Romans et nouvelles ====
Ce canon, définitivement fixé en 2012 avec la parution d'un texte original découvert tardivement, a également évolué avec des remaniements dans les récits par Leblanc pour y introduire le personnage d'Arsène Lupin. Ainsi, L'Éclat d'obus paru en 1915, ne fait mention du gentleman cambrioleur que dans une deuxième version en 1923, afin de faire rentrer ce roman dans la lucrative collection des « Aventures extraordinaires d'Arsène Lupin » des éditions Pierre Lafitte. De la même manière, la nouvelle Le Pardessus d'Arsène Lupin est une adaptation, pour le lectorat américain, de la nouvelle La Dent d'Hercule Petit, dans laquelle Maurice Leblanc a remplacé le personnage principal par Lupin. Enfin, le roman Dorothée danseuse de corde est aussi inclus dans ce canon lupinien malgré l'absence du cambrioleur, dans la mesure où l'héroïne découvre l'un des secrets de Cagliostro, qu'il gratifie d'une aventure inédite, écrite en collaboration avec Francis de Croisset. Néanmoins, outre Le Retour d'Arsène Lupin qui est un acte tiré de la pièce de 1908 jamais joué, Maurice Leblanc n'a écrit que trois autres courtes comédies, plus proches de la saynète que véritablement de la pièce de théâtre.
En outre, il travaille en 1937 à adapter son roman L'Aiguille creuse avec Léopold Marchand pour en faire une pièce en quatre actes, sans que ce projet ne voie cependant le jour.
, Victor Darlay et Henry de Gorsse présentent pour la première fois leur pièce de théâtre Arsène Lupin contre Herlock Sholmès, inspirée du roman homonyme. La pièce est reprise en France l'année suivante au théâtre du Châtelet à Paris.
À la suite de la popularité grandissante d'Arsène Lupin, une nouvelle pièce de théâtre autour du roman L'Aiguille creuse est créée par Heraclio Serrano Viteri et Enrique Grimau de Mauro. Elle est jouée en 1911 à Paris, puis l'année suivante à Madrid, il disparaît néanmoins des planches de théâtre pendant plusieurs décennies. Ce n'est qu'à la fin du XXe siècle, que le gentleman-cambrioleur y fait son retour. Tout d'abord, en 1996, dans une adaptation par Gilles Gleizes de l'Aiguille creuse, puis en 2007, la compagnie Les brigands reprend l'opérette Arsène Lupin banquier au Théâtre de l'Athénée, tandis que Delphine Piard adapte, en 2014, la pièce de 1908 au Théâtre Michel, au Festival off d'Avignon ainsi qu'en tournée en France.
==== Cinéma et télévision ====
Le personnage d'Arsène Lupin connaît rapidement une carrière internationale au cinéma. Ainsi, trois ans après la parution de sa première aventure, le cinéma américain adapte déjà ses aventures dans le court métrage The Gentleman Burglar réalisé par Edwin Stratton Porter. En Allemagne, Arsène Lupin affronte Sherlock Holmes en 1910 par Viggo Larsen ; en France, c'est le réalisateur Michel Carré qui adapte les aventures de Lupin en 1909, puis de nouveau en 1914 ; le gentleman cambrioleur apparaît ensuite en Angleterre en 1916, en Hongrie en 1921 puis au Japon en 1923.
Le premier long-métrage tiré des aventures d'Arsène Lupin sort aux États-Unis en 1919. Chester Withey réalise The Teeth of the Tiger à partir du roman Les Dents du tigre paru en 1914 aux États-Unis avec une intrigue néanmoins simplifiée.
En 1937, une adaptation du recueil de nouvelles L'Agence Barnett et Cie sort sur les écrans, sous le titre Arsène Lupin détective, avec Jules Berry dans le rôle-titre.
En 1957, Robert Lamoureux interprète le gentleman cambrioleur dans la superproduction française Les Aventures d'Arsène Lupin, réalisée par Jacques Becker. Ce film est un succès en salles et entraîne une suite réalisée par Yves Robert deux ans plus tard, Signé Arsène Lupin, qui fait intervenir plusieurs personnages issus des romans de Leblanc : Isidore Beautrelet de L'Aiguille creuse, l'inspecteur Théodore Béchoux de L'Agence Barnett et Cie. Un troisième volet sort en 1962, Arsène Lupin contre Arsène Lupin d'Édouard Molinaro, qui met cette fois en scène les deux enfants du gentleman cambrioleur, incarnés par Jean-Claude Brialy et Jean-Pierre Cassel.
Arsène Lupin disparaît alors du grand écran pendant plus de quarante-ans et ne revient qu'en 2004 dans une adaptation française de La comtesse de Cagliostro qui dévoile les origines d'un Arsène Lupin joué par Romain Duris.
Entre-temps, les aventures du gentleman cambrioleur se poursuivent sur le petit écran. Une première série québécoise voit le jour en 1960 avec Jean Gascon dans le rôle-titre, mais c'est surtout l'acteur Georges Descrières qui incarnera le plus auprès du public le personnage entre 1971 et 1974, et notamment grâce au succès du générique de la série, chanté par Jacques Dutronc.
En 1980, une nouvelle série, Arsène Lupin joue et perd, adapte 813 avec Jean-Claude Brialy dans le rôle de Lupin. Puis, dans les années 1990, François Dunoyer incarne le cambrioleur dans deux nouvelles séries.
Arsène Lupin est également mis en scène dans Kaitō Lupin - 813 no Nazo en 1979 et Lupin Tai Holmes en 1981, deux films d'animation japonais, inédits en français, qui reprennent respectivement les intrigues de 813 et de La Dame Blonde. Enfin, la série animée franco-canadienne, Les Exploits d'Arsène Lupin, de 1996, raconte des aventures originales dans le Paris des années 1930.
La série Lupin (sous-titrée Dans l'ombre d'Arsène) est une série télévisée française, créée par et François Uzan et diffusée à partir du sur la plateforme Netflix. Elle s'inspire de l'univers et du personnage d'Arsène Lupin à travers les aventures d'Assane Diop, interprété par Omar Sy.
==== Bandes dessinées et mangas ====
Les auteurs de bande dessinée s'intéressent également très tôt au personnage d'Arsène Lupin. Ainsi, entre 1948 et 1949, le dessinateur Georges Bourdin adapte quelques-uns des romans de Maurice Leblanc, publiés sous forme de comics strip dans le quotidien France-Soir. En 1956 et pendant deux ans, Jacques Blondeau prend à son tour le crayon pour raconter les aventures de Lupin dans Le Parisien libéré.
Pendant trente ans, Arsène Lupin disparut de la bande dessinée jusqu'aux années 1990, avec de nouvelles adaptations des romans par André-Paul Duchâteau, dans la collection BDétectives, spécialisée dans la publication de classiques de la littérature policière. Mais c'est véritablement la levée des droits d'auteur en 2012 qui permit à Lupin d'augmenter ses apparitions dans la bande dessinée, et notamment dans des scénarios originaux, tels que Arsène Lupin – Les origines (2014-2016) ou encore Les 1000 mystères d'Arsène Lupin (2016-2018).
===== Au Japon =====
Par ailleurs, Arsène Lupin est très populaire au Japon, au point que plusieurs mangakas se sont approprié le personnage pour adapter ses aventures. Ainsi, Gō Nagai dessine entre 1984 et 1985 des aventures du gentleman cambrioleur dans des mangas restés inédits en France. Takashi Morita adapte également aux éditions Kurokawa quelques-uns des récits de Maurice Leblanc entre 2011 et 2012, sous le nom de Kaitô Lupin Den – Aventurier (Arsène Lupin l’Aventurier). Kazuhiko Katō adapte dès 1967 le personnage sous la nom de Lupin III (Rupan Sansei), connu en France sous le nom d'Edgar de la Cambriole, petit-fils d'Arsène. En animé, une des aventures, Le château de Cagliostro, est réalisée par Hayao Miyazaki en 1979. Les aventures et le personnage d'Arsène Lupin sont également adaptés en jeux vidéo.
=== Pastiches et hommages ===
==== Pastiches littéraires ====
Dès l'apparition d'Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur inspire de nombreux auteurs qui se lancent dans des pastiches, qui racontent une aventure inédite du héros. Ces romans ou nouvelles apparaissent dès 1909, malgré le droit d'auteur et le refus de Maurice Leblanc, puis de son fils Claude, de l'utilisation littéraire de Lupin.
Quelques auteurs ont, cependant, pu obtenir l'accord des héritiers pour poursuivre l'œuvre de Maurice Leblanc, à l'instar des lupinophiles Pierre Louis Boileau et Thomas Narcejac, qui racontent plusieurs aventures d'Arsène Lupin, dans cinq romans, en imitant avec une grande précision le style de Maurice Leblanc, ce qui explique l'augmentation des pastiches littéraires au cours du XXIe siècle.
==== Hommages ====
Outre les aventures apocryphes d'Arsène Lupin, le cambrioleur est également apparu, en tant que personnage secondaire et de manière épisodique, dans des nouvelles lui rendant hommage, aux côtés de grands détectives de son époque. Ainsi, la romancière américaine Carolyn Wells, avec Le Mystère de la Joconde publié en 1912, puis L'Aventure de la corde à linge en 1915, narre des enquêtes d'une société internationale de détectives dont il est membre aux côtés de Sherlock Holmes, Monsieur Lecoq, Arthur J. Raffles et Auguste Dupin. Lupin côtoie de nouveau ses homologues avec la nouvelle d'Edward G. Ashton de 1952, Les Enquêteurs internationaux, dans laquelle huit célèbres détectives se rassemblent pour élucider un mystère lié l'identité secrète du professeur Moriarty.
Mais véritablement, la réappropriation d'Arsène Lupin par de nouveaux auteurs a lieu à partir de 2005, au moment où Jean-Marc Lofficier lance Les Compagnons de l'Ombre, une série anthologique de nouvelles, dans lesquelles de nombreux auteurs français, anglais ou américains mettent en scène des héros et vilains de la culture populaire des . Arsène Lupin y côtoie ainsi le Fantôme de l'Opéra, les Vampires, Belphégor…
C'est également à cette époque que deux séries de bandes dessinées réintroduisent de façon massive les figures littéraires des . En France, c'est Serge Lehman qui intègre le gentleman cambrioleur dans son univers chimérique avec le tome Ami du mystère, dans lequel il rencontre Théo Sinclair avant sa transformation en l'Œil de la Nuit.
Les hommages sont aussi plus indirects et portent sur des œuvres narrant les aventures des ancêtres ou des descendants d'Arsène Lupin. Ainsi, outre le film de 1962, Arsène Lupin contre Arsène Lupin d'Édouard Molinaro, dans lequel deux fils d'Arsène Lupin s'affrontent pour mettre la main sur le trésor royal de Poldavie, le mangaka japonais Monkey Punch met en scène dans la série de manga et d'anime Lupin III créée en 1967, le personnage d'Arsène Lupin III, un petit-fils du gentleman cambrioleur élevé par son grand-père. Par ailleurs, l'écrivain Jean d'Aillon fait apparaître des ancêtres d'Arsène Lupin dans son roman Le Grand Arcane des rois de France (2015) en lien avec le secret de l'Aiguille creuse.
Dans le premier quart du XXIe siècle, l'œuvre de Maurice Leblanc inspire les scénaristes de séries télévisées, qui mettent en scène de nouveaux gentlemen-cambrioleurs. Ainsi, la telenovela philippine Lupin (2007) narre les aventures d'un certain André Lupin, joué par l'acteur Richard Gutierrez. En 2021, dans la série Lupin : Dans l'ombre d'Arsène, Omar Sy incarne un admirateur d'Arsène Lupin, qui s'inspire de son héros pour se venger.
Enfin, le personnage de gentleman cambrioleur a beaucoup inspiré les auteurs qui lui ont rendu hommage à travers des parodies. Ainsi, entre 1980 et 1982, le dessinateur Ferrand imagine pour Le Journal de Tintin un cambrioleur mondain appelé Larsène Rupin. Toujours en 1982, dans la série animée japonaise Gigi, un richissime cambrioleur du nom d'Arsène Lapin opère des vols particulièrement astucieux, simplement pour se distraire. Et depuis 1998, le dessinateur Don Rosa met occasionnellement en scène dans l'univers de Donald Duck, un riche cambrioleur français répondant au nom anagrammatique d'Arpène Lucien ; cet adversaire acharné de Balthazar Picsou adopte une allure élégante de dandy vaniteux et un panache bravache à toujours laisser sa carte de visite sur le lieu de ses forfaits….
== Hommages et mentions ==
Dans Du côté de chez Jean de Jean d'Ormesson, académicien de son état, la pièce est évoquée à demi-mot : « Oui, je dois être très stupide pour m'être ennuyé autant devant des maîtres si remarquables, des camarades si brillants, des livres si prodigieusement géniaux. J'allais lire en cachette Flers et Cavaillet et Arsène Lupin quand je n'en pouvais plus d'Origène. » (chapitre XIII De l'ennui, édition folio, p. 177)
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"Poldévie",
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"La Dent d'Hercule Petitgris",
"Les Exploits d'Arsène Lupin",
"L'Île aux trente cercueils",
"Canon (fiction)",
"Gilles Gleizes",
"Palais de justice de Paris",
"Blois",
"Lupin (série télévisée, 2007)",
"Liste des monarques de France",
"Les Moutons électriques",
"hôpital Saint-Louis",
"Femina (magazine français)",
"Monnaie de Paris",
"Viggo Larsen",
"France",
"Louis Dominique Cartouche",
"Netflix",
"Un quart d'heure avec Arsène Lupin",
"Francis de Croisset",
"Alan Moore",
"Arsène Lupin III",
"André Comte-Sponville",
"Belphégor (roman)",
"Gavroche",
"The Teeth of the Tiger",
"Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur",
"Éditions Pierre Lafitte",
"Jules César",
"Celtes",
"Le Retour d'Arsène Lupin (théâtre)",
"Édouard Molinaro",
"Serge Lehman",
"Seconde Guerre mondiale",
"Ami du mystère",
"Éditions Omnibus",
"Normandie (région administrative)",
"François Uzan",
"Raj britannique",
"Sherlock Holmes",
"1905 en littérature",
"Le Petit Var",
"Jean d'Ormesson",
"L'Éclat d'obus",
"Marie-Antoinette d'Autriche",
"Homme",
"France 3 Normandie",
"Arthur J. Raffles",
"Années folles",
"gentleman cambrioleur",
"YouTube",
"Arsène Lupin contre Herlock Sholmès (théâtre)",
"Jean-Claude Brialy",
"le Fantôme de l'Opéra",
"Comic strip",
"Univers des canards de Disney",
"Arthur Conan Doyle",
"Jean d'Aillon",
"Collège de 'Pataphysique",
"The Strand Magazine",
"Georges Bourdin (illustrateur)",
"François George",
"Le Pardessus d'Arsène Lupin",
"Mangaka",
"1908 en littérature",
"Le Petit Journal (quotidien)",
"Pierre Lafitte",
"Études normandes",
"Balthazar Picsou",
"Jules Verne",
"Honoré de Balzac",
"Louis XIV",
"Gō Nagai",
"1979",
"La Comtesse de Cagliostro",
"Dorothée danseuse de corde",
"Guillaume le Conquérant",
"Edgar Allan Poe",
"Michel Zévaco",
"éditions Pierre Lafitte",
"dandy",
"romans policiers",
"Arsène Lupin (pièce de théâtre)",
"1919 en littérature",
"Arsène Lupin (série télévisée)",
"éditions Omnibus",
"Alcor",
"1923 en littérature",
"Excelsior (journal)",
"Mystère Magazine",
"Origène",
"Aspremont (Alpes-Maritimes)",
"Victor, de la Brigade mondaine",
"Presses universitaires du Septentrion",
"Victor Darlay",
"Léopold Marchand",
"Les Vampires (film, 1915)",
"L'Intransigeant",
"Jean Gascon",
"Les Trois Mousquetaires",
"Le Parisien",
"Athénée théâtre Louis-Jouvet",
"813 (revue)",
"Claude Monet",
"Arsène Lupin contre Ganimard",
"roman-feuilleton",
"stack (géologie)",
"Hugin et Munin",
"La Ligue des gentlemen extraordinaires",
"La Ligue des gentlemen extraordinaires : Volume 2",
"RTL",
"monocle",
"Lauric Guillaud",
"Eugène Sue",
"Théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet",
"Plutarque",
"André-François Ruaud",
"Arsène Lupin (série télévisée, 1960)",
"Austin (Texas)",
"La Barre-y-va",
"La Ligue des gentlemen extraordinaires : Le Dossier Noir",
"Festival Off d'Avignon",
"Le Monde",
"Domaine public en droit de la propriété intellectuelle français",
"Études littéraires (revue)",
"Les Confidences d'Arsène Lupin",
"Jumièges",
"813 (Arsène Lupin)",
"Perpignan",
"André-Paul Duchâteau",
"La Cagliostro se venge",
"transfictionnalité",
"Encrage (maison d'édition)",
"Fabian Gottlieb von Osten-Sacken",
"Le Grand Arcane des rois de France",
"Romain Duris",
"Le Clos Arsène Lupin, Maison Maurice Leblanc",
"Éditions L'Harmattan",
"Umberto Eco",
"Les Éditions du Félin",
"wikt:lupinien",
"Tintin (périodique)",
"Hayao Miyazaki",
"Carolyn Wells",
"Le Retour d'Arsène Lupin (série télévisée)",
"pataphysique",
"Ernest William Hornung",
"L'Express",
"abbaye de Jumièges",
"Aiguille creuse",
"SAGE Publishing",
"personnage de fiction"
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Algorithme
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Un algorithme est une suite finie et non ambiguë d'instructions et d’opérations permettant de résoudre une classe de problèmes.
Le domaine qui étudie les algorithmes est appelé l'algorithmique. On retrouve aujourd'hui des algorithmes dans de nombreuses applications informatiques, dont dans les systèmes permettant le fonctionnement des ordinateurs, la cryptographie, le routage d'informations, la planification et l'utilisation optimale des ressources, le traitement d'images, le traitement de textes, la bio-informatique, l'intelligence artificielle, l'automatique
L'algorithme peut être mis en forme de façon graphique dans un algorigramme ou organigramme de programmation.
== Étymologie et histoire ==
Le mot algorithme a une longue histoire.
'Al-Khwârizmî (en arabe : ) est un mathématicien persan du IXe siècle, dont le nom est relatif au Khwarezm, une région située au Sud de la mer d'Aral. Le traité qu’il écrivit en arabe, au IXe siècle, sera traduit en latin au XIIe siècle, sous le titre Algoritmi de numero Indorum. "Algoritmie des nombres indiens". Algoritmie est la latinisation de son nom par les traducteurs : Alchoarismi puis Algorismi, Algorismo, Algoritmi.
Un de ses ouvrages, Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison, a d'ailleurs donné son nom à l'algèbre. Le titre de la traduction par Gilbert de Cremone en latin est Liber Maumeti filii Moysi Alchoarismi de Algebra et Almuquabala. On y retrouve traduit son nom : Maumeti filii Moysi Alchoarismi (Muhammad Ben Musa al Kwuwarizmi) et le fameux Alchoarismi.
Joannes Sacrobosco, moine ayant étudié à Oxford, est reçu à l'université de la Sorbonne le et élu professeur de Quadrivium peu après. C’est vers cette date qu’il compose De Algorismo. Il est l'un des premiers docteurs du Moyen Âge à utiliser les écrits astronomiques des Arabes, considéré d'ailleurs en Angleterre comme ayant introduit l'usage des « chiffres » (sifer) que le pape Sylvestre II avait tenté en vain de répandre plus tôt.
En 1240, Alexandre de Villedieu écrit son Carmen de Algorismo sur la science des chiffres.
Algoritmie désigne alors aussi ce nouveau système de numération, le système de numération de position avec le zéro :
finitude : un algorithme doit toujours se terminer après un nombre fini d’étapes ;
définition précise : chaque étape d'un algorithme doit être définie précisément, les actions à transposer doivent être spécifiées rigoureusement et sans ambiguïté pour chaque cas ;
entrées : quantités qui lui sont données avant qu'un algorithme ne commence. Ces entrées sont prises dans un ensemble d'objets spécifié ;
sorties : quantités ayant une relation spécifiée avec les entrées ;
rendement : toutes les opérations que l'algorithme doit accomplir doivent être suffisamment basiques pour pouvoir être en principe réalisées dans une durée finie par un homme utilisant un papier et un crayon.
George Boolos (1940-1996), philosophe et mathématicien, propose la définition suivante :
Des instructions explicites pour déterminer le nième membre d'un ensemble, pour n un entier arbitrairement grand. De telles instructions sont données de façon bien explicite, sous une forme qui puisse être utilisée par une machine à calculer ou par un humain qui est capable de transposer des opérations très élémentaires en symboles.
Gérard Berry (1948-), chercheur en science informatique, en donne la définition grand public suivante :
Un algorithme, c’est tout simplement une façon de décrire dans ses moindres détails comment procéder pour faire quelque chose. Il se trouve que beaucoup d’actions mécaniques, toutes probablement, se prêtent bien à une telle décortication. Le but est d’évacuer la pensée du calcul, afin de le rendre exécutable par une machine numérique (ordinateur…). On ne travaille donc qu’avec un reflet numérique du système réel avec qui l’algorithme interagit.
Les entrées sont généralement associées à des capteurs et les sorties à des actions, actionneurs ou opérateurs (affichage, moteur).
== Algorithmes numériques ==
Les algorithmes sont des objets historiquement dédiés à la résolution de problèmes arithmétiques, comme la multiplication de deux nombres. Ils ont été formalisés bien plus tard avec l'avènement de la logique mathématique et l'émergence des machines qui permettaient de les mettre en œuvre, à savoir les ordinateurs.
== Algorithmes non numériques ==
La plupart des algorithmes ne sont pas numériques.
On peut distinguer :
des algorithmes généralistes qui s'appliquent à toute donnée numérique ou non numérique : par exemple les algorithmes liés au chiffrement, ou qui permettent de les mémoriser ou de les transmettre ;
des algorithmes dédiés à un type de données particulier (par exemple ceux liés au traitement d'images).
Voir aussi :
== Algorithmes dans la vie quotidienne ==
L'algorithmique intervient de plus en plus dans la vie quotidienne.
Une recette de cuisine peut être réduite à un algorithme si on peut réduire sa spécification aux éléments constitutifs :
des entrées (les ingrédients, le matériel utilisé) ;
des instructions élémentaires simples (frire, flamber, rissoler, braiser, blanchir) dont les exécutions dans un ordre précis amènent au résultat voulu ;
un résultat : le plat préparé.
Cependant, les recettes de cuisine ne sont en général pas présentées rigoureusement sous forme non ambiguë : il est d'usage d'y employer des termes vagues laissant une liberté d'appréciation à l'exécutant alors qu'un algorithme non probabiliste stricto sensu doit être précis et sans ambiguïté.
Le tissage, surtout tel qu'il a été automatisé par le métier Jacquard, est une activité que l'on peut dire algorithmique.
Le tricot est enseigné parfois comme éveil aux algorithmes : les machines à tricoter des années 1980 fonctionnaient avec des cartes perforées.
Un casse-tête, comme le cube Rubik, peut être résolu de façon systématique par un algorithme qui mécanise sa résolution.
En sport, l'exécution de séquences répondant à des finalités d'attaque, de défense, de progression, correspond à des algorithmes (dans un sens assez lâche du terme). Voir en particulier l'article tactique (football).
En soins infirmiers, le jugement clinique est assimilable à un algorithme. Le jugement clinique désigne l'ensemble des procédés cognitifs et métacognitifs qui aboutissent au diagnostic infirmier. Il met en jeu des processus de pensée et de prise de décision dans le but d’améliorer l’état de santé et le bien-être des personnes que les soignants accompagnent.
Un code juridique, qui décrit un ensemble de procédures applicables à un ensemble de cas, est un algorithme.
Les procédures de dépannage sont des algorithmes.
Le montage/démontage d'un meuble
Les progrès de ce qu'on appelle l'intelligence artificielle s'appuient sur un algorithmique de plus en plus complexe qui devient l'un des rouages cachés du Web 2.0 et des grands réseaux sociaux.
== Nouveaux enjeux, éthiques liés à l'intelligence artificielle ==
== Critiques ==
Dans la vie quotidienne, un glissement de sens s'est opéré, ces dernières années, dans le concept d'« algorithme » qui devient à la fois plus réducteur, puisque ce sont pour l'essentiel des algorithmes de gestion du big data, et d'autre part plus universel en ce sens qu'il intervient dans tous les domaines du comportement quotidien. La famille des algorithmes dont il est question effectue des calculs à partir de grandes masses de données (les big data). Ils réalisent des classements, sélectionnent des informations et en déduisent un profil, en général de consommation, qui est ensuite utilisé ou exploité commercialement. Les implications sont nombreuses et touchent les domaines les plus variés. Mais les libertés individuelles et collectives pourraient être finalement mises en péril, comme le montre la mathématicienne américaine Cathy O'Neil dans le livre Weapons of Math Destruction, publié en 2016 et sorti en français en 2018 sous le titre Algorithmes : la bombe à retardement (aux éditions Les Arènes).
Dans cet ouvrage, l'auteure alerte le lecteur sur les décisions majeures que nous déléguons aujourd'hui aux algorithmes dans des domaines aussi variés que l'éducation, la santé, l'emploi et la justice, sous prétexte qu'ils sont neutres et objectifs, alors que, dans les faits, ils donnent lieu à « des choix éminemment subjectifs, des opinions, voire des préjugés insérés dans des équations mathématiques ».
La notion de bulle de filtre (ou filter bubble en anglais), popularisée par Eli Pariser, désigne l’effet des algorithmes de personnalisation utilisés par les plateformes en ligne qui isolent les utilisateurs dans une sorte de bulle en leur proposant des contenus correspondant à leurs préférences et croyances antérieures. En d’autres termes, l’exposition à des informations et opinions diversifiées est limitée, ayant pour conséquence de renforcer les biais cognitifs et les visions préexistantes de la réalité. Les auteurs J. Farchy et S. Tallec ont analysé l’impact de ces bulles de filtre sur la découverte de contenus culturels, tels que les films ou la musique. Leur étude révèle que, dans un environnement où les algorithmes favorisent la personnalisation au détriment de la diversité, la diversité culturelle est menacée.
L'opacité des algorithmes est l'une des raisons principales de ces critiques. Une meilleure information sur leur mode de fonctionnement spécifique permettrait de rendre plus clair le « contrat social passé entre les internautes et les calculateurs ». La description pour chaque algorithme de son propre principe de classement de l'information aide l'utilisateur à mieux comprendre les choix proposés par l'algorithme et les résultats obtenus.
== Éthique des algorithmes ==
Les philosophes Wendell Wallach et Colin Allen ont soulevé des questions liées à l'implantation par les programmeurs de règles morales dans les algorithmes d'intelligence artificielle : Aujourd'hui, les systèmes [automatiques] s'approchent d'un niveau de complexité qui, selon nous, exige qu'ils prennent eux-mêmes des décisions morales […]. Cela va élargir le cercle des agents moraux au-delà des humains à des systèmes artificiellement intelligents, que nous appellerons des agents moraux artificiels. Dans son livre Faire la morale aux robots : une introduction à l'éthique des algorithmes, Martin Gibert met en évidence le rôle de la programmation dans l'éthique des robots, en traitant plus précisément des enjeux moraux liés à la construction des algorithmes. Il définit un algorithme comme rien de plus qu'une suite d'instructions – ou de règles – pour parvenir à un objectif donné. L'éthique des algorithmes poserait donc une question : Quelles règles implanter dans les robots, et comment le faire ?.}}
===Détournement d'algorithmes===
Le une étude de l'Institute for Strategic Dialogue révèle que des comptes de TikTok appartenant à des utilisateurs d'extrême-droite contournent les règles de modération du site et utilisent l'algorithme de Tik-Tok pour servir leurs intérêts, en l'occurrence la publication de discours d'Adolf Hitler (extraits courts et répétitifs insérés entre des extraits de chansons, musique ou interviews people)
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"algèbre",
"2007 en littérature",
"Soin infirmier",
"Al-Khwârizmî",
"Joannes de Sacrobosco",
"Contrôle",
"Métacognition",
"Société de consommation",
"diversité culturelle",
"Biais algorithmique",
"Traité (littérature)",
"Tactique (sport)",
"Quadrivium",
"Robustesse (ingénierie)",
"Université d'Oxford",
"Ressources et consommation énergétiques mondiales",
"mathématicien",
"Théorie du chaos",
"Centre de Documentació i Museu Tèxtil",
"Moyen Âge",
"Bulle de filtres",
"logique mathématique",
"prise de décision",
"processeur",
"big data",
"Algorithmique",
"systèmes d'exploitation",
"Cathy O'Neil",
"routage",
"Communications of the ACM",
"Correction d'un algorithme",
"bio-informatique",
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"Compilation (informatique)",
"Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison",
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"Langage de programmation de haut niveau",
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"mer d'Aral",
"Notation positionnelle",
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"latin",
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"Philippe Flajolet",
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"Alexandre de Villedieu",
"Théorie de la complexité (informatique théorique)",
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"Eli Pariser",
"scalabilité",
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"George Boolos",
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"Martin Gibert",
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"Gérard Berry",
"Processus (psychologie)",
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"Angleterre"
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Afghanistan
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LAfghanistan (en pachto et en dari : , '), en forme longue de facto lémirat islamique d'Afghanistan (en , ' ; en dari : , ), est un pays d'Asie du Sud ou d'Asie centrale sans accès à la mer entouré par l'Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l'est-sud-est, l’Iran à l'ouest et le Turkménistan au nord-ouest.
Carrefour de l'Asie, ce pays constituait, dans l'Antiquité, un point de passage important sur la route de la soie et pour les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l'Inde tels que Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan et Babur. Cette région était aussi le noyau de vastes empires comme l'Empire bactrien, l'Empire kouchan ou encore l'Empire ghaznévide. L'expansion de l'islam y a commencé dès la fin du VIIe siècle. C'est à la suite de l'effondrement du royaume perse afcharide que l'Afghanistan devient une entité souveraine, en 1747, sous le commandement du général Ahmad Shah Durrani, devenu la même année premier padichah du pays.
À la suite de la seconde guerre anglo-afghane, les Britanniques ont privé l'Afghanistan de certains territoires mais se sont engagés à ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures de la partie restante. Le pays est devenu ainsi un État tampon entre l'empire britannique et la Russie de 1879 à 1919, demeurant indépendant sur le plan de la politique intérieure. En 1919, à la suite de la troisième guerre anglo-afghane, le pays a retrouvé le contrôle de sa politique étrangère avec le traité de Rawalpindi, et rejoint en 1921 la Société des Nations.
À partir de la fin des années 1970, l'Afghanistan a connu plusieurs décennies de guerres ininterrompues qui ont causé la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes. En 1979, les troupes soviétiques sont intervenues militairement en Afghanistan et ont assassiné le président Hafizullah Amin. Une longue guerre a opposé ensuite les Soviétiques et les forces communistes afghanes aux moudjahidines, armés et soutenus par les États-Unis, la Chine. Les forces soviétiques se sont retirées du pays en 1989 et le gouvernement communiste de Mohammad Najibullah a été renversé en 1992. L'État islamique d'Afghanistan a alors été instauré, mais une nouvelle guerre civile a opposé rapidement les différentes factions moudjahidines. Le mouvement taliban a émergé alors en 1994, sous la direction du mollah Omar, et a profité de ces divisions pour prendre le pouvoir à Kaboul en 1996. Une partie du territoire est demeurée cependant sous le contrôle des moudjahidines de l'Alliance du Nord, qui ont poursuivi la lutte contre les talibans. Fin 2001, le régime taliban a été défait par une coalition internationale menée par les États-Unis, en raison de son refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, responsable des attentats du 11 septembre 2001. Les forces de l'Alliance du Nord ont repris le pouvoir et formé en 2004 la république islamique d'Afghanistan, de type présidentiel, dirigée par un président aux pouvoirs étendus mais contrôlés par un Parlement bicaméral. Pendant vingt ans, les talibans ont poursuivi cependant une longue guérilla, que les forces du gouvernement afghan et de la FIAS ne sont pas parvenues à réduire car l’Iran et le Pakistan soutenaient les talibans et leur fournissaient des armes. En 2021, les États-Unis ont retiré leurs troupes d'Afghanistan et les talibans ont mené une offensive à travers tout le pays. Le gouvernement que les États-Unis soutenaient militairement s'est effondré. Le , les talibans ont repris le pouvoir à Kaboul sans combats et à l’aide de l’Iran, vingt ans après en avoir été chassés.
== Géographie ==
L'Afghanistan est un pays montagneux avec des plaines au nord et au sud-ouest. Le point le plus haut du pays, à 7485 m au-dessus de la mer, est le Nowshak. De grandes parties du pays sont arides, et l'eau potable est limitée. L'Afghanistan a un climat continental, avec des étés chauds et des hivers froids. Le pays est fréquemment sujet aux tremblements de terre. Le dernier remonte au 7 octobre 2023 et a eu lieu dans l'Ouest du pays (région d'Hérat). Avec trois secousses majeures de 6.3 et une réplique de 5.5, il a entraîné la mort de 1000 ou 1380 morts (selon les sources).
Les villes principales de l'Afghanistan sont Kaboul, Hérat, Jalalabad, Mazâr-e Charîf et Kandahar.
L'Afghanistan est traversé par le fleuve Hari Rûd, qui coule également en Iran et au Turkménistan.
Frontières terrestres : , dont :
avec le Pakistan ;
avec le Tadjikistan ;
avec l'Iran ;
avec le Turkménistan ;
avec l'Ouzbékistan ;
avec la Chine.
Pendant longtemps, il était établi qu’al-Biruni, le célèbre mathématicien, encyclopédiste et philosophe persan, était le premier à avoir évoqué les Afghans dans son Histoire de l’Inde (1030). En réalité, le terme « Afghan » avait déjà été cité en 982 par Houdoud al Alam, géographe persan et Ibn al-Athîr qui avait cité le nom dix ans avant le premier.
D'autres explications ont été avancées. Ainsi, l’une prétend que le mot « afghan » aurait des origines albanaises (du grec Al-Ab, on aurait fait Agvan, puis Avgan). L'autre, celle de Vera Marigo, se rapporte aux « épigones » — les successeurs d'Alexandre le Grand : Epigonoï aurait évolué en Aphigonoï (Afigani). Ces théories n'expliquent pas les mille ans qui séparent la fin des royaumes grecs de la toute première apparition du mot « Afghan ».
Une histoire raconte que le nom « Afghan » vient du mot qui voudrait dire « cavalier ». Les gens du peuple, pour faciliter la prononciation, disaient Apagan. La phonétique changea lors de la venue des Arabes. Dans l’alphabet arabe la lettre p n’existait pas alors ce qui donna Afagan. Ce mot évolua pour enfin donner le mot Afghan. À la suite de cette interprétation et du roman Les Cavaliers de Joseph Kessel l'on retrouve le « pays des Cavaliers » comme désignation de l’Afghanistan.
Les Afghans considèrent que le nom médiéval de leur pays est Khorassan qui désigne actuellement une région du nord-est de l'Iran.
== Histoire ==
Les Afghans sont d'origine Indo-Iranienne, quelle que soit leur langue actuelle (Pachto, Dari).
L'Afghanistan, considéré comme un carrefour de l'Asie centrale, a une histoire mouvementée. À travers les âges, le territoire désormais connu sous le nom d'« Afghanistan » a dominé la région puis a été occupé à son tour par l’Empire perse, par Alexandre le Grand, Gengis Khan, et l’URSS. Son emplacement géographique sur les routes commerciales a profité aux nombreux royaumes qui se sont succédé sur ce territoire et en fait encore un enjeu stratégique majeur au début du XXIe siècle.
Après l’effondrement des royaumes grecs et un bref contrôle exercé par l’empereur Ashoka, le peuple Yuezhi, avec à sa tête le chef Kujula Kadphisès s’empare du pays et se taille un gigantesque empire : l’Empire kouchan. Son territoire s’étendait de l’Iran actuel jusqu’en Inde, probablement plus loin que Delhi, et de la mer d'Arabie jusqu’à la mer d'Aral. Pour beaucoup d’historiens, c’est grâce à cet Empire kouchan et plus précisément à son empereur Kanishka que le bouddhisme a pu s’étendre jusqu’en Chine, en Corée et au Japon par les voies commerciales et non par des conquêtes militaires.
Les Afghans ont mené de nombreuses batailles contre les envahisseurs, notamment au cours du XIXe siècle pour combattre l'ingérence occidentale britannique. Cette dernière a notamment subi en Afghanistan des défaites marquantes, en particulier celles de Gandamak, en 1842, où le britannique fut totalement anéanti et de Maiwand, en 1880, où le n’a compté que quelques survivants. L'Afghanistan est avec le Siam et le Japon le seul pays d'Asie à avoir tenu tête aux puissances coloniales européennes. Son histoire et sa création comme État tampon entre les possessions de l’Angleterre et de la Russie ne se comprend pas sans une analyse géopolitique du « Grand Jeu » entre ces puissances, réactivé au début du XXIe siècle dans un contexte de contrôle des routes pétrolières et gazières.
Depuis 1900, treize dirigeants ont été déposés, renversés ou assassinés :
1919 : Habibullah Khan est assassiné pendant une partie de chasse ;
1929 : Amanullah Khan doit fuir devant une révolte populaire ;
1929 : Son frère Inayatullah règne trois jours avant d’abdiquer ;
1929 : Habibullah Ghazi, dit « Bacha e Saqao », prend le pouvoir avant d'être chassé et exécuté ;
1933 : Mohammed Nadir Chah est assassiné ;
1973 : Mohammed Zaher Chah est déposé à la suite d'un coup d'État ;
1978 : Mohammad Daoud Khan, qui avait pris le pouvoir en 1973, est assassiné à la suite d’un coup d’État pro-communiste ;
1979 : Nour Mohammad Taraki est assassiné par son Premier ministre et rival Hafizullah Amin ;
1979 : Hafizullah Amin est renversé et tué à la suite d’un coup d’État soutenu par l’Union soviétique ;
1986 : Babrak Karmal, contesté par des révoltes populaires armées, est poussé à la démission par les Soviétiques ;
1992 : Mohammad Najibullah est déposé et le régime communiste s'effondre ;
1996 : Les talibans. Des relations ont pu être établies entre les cultures du chalcolithique afghan et les cultures chalcolithiques du Baloutchistan pakistanais. Plus tard une civilisation dite de l'Hilmand (seconde moitié du millénaire - première moitié du millénaire) prouve par ses productions artisanales l'étendue et la diversité de ses relations avec le plateau iranien, l'Asie centrale et surtout la bordure occidentale du monde indien. Le site de Mundigak (surtout entre 3000 et 2500 av. J.-C.), sur 50 ha, en est un témoin significatif. Il est en relation étroite avec un site du Sistan iranien, fondé av. J.-C. : Shahr-i Sokhta dépasse 100 ha, le travail du lapis-lazuli et de l'albâtre y sont le signe d'une vie florissante. Des échanges révélateurs s'instaurent avec les premières cultures qui précèdent l'apparition de la civilisation de la vallée de l'Indus. Le développement de celle-ci entraine une réorientation complète des échanges commerciaux : Mundigak et de nombreux autres sites disparaissent alors.
Parallèlement, l’Afghanistan a également été le centre de nombreux pouvoirs forts, d'origine grecque sous le royaume gréco-bactrien, bouddhiste sous l’Empire kouchan, turque du Turkestan afghan (la région nord de l'Afghanistan) sous le règne des empereurs Ghaznévides comme Mahmoud de Ghazni qui conquiert, depuis sa capitale Ghazni (sud de l’Afghanistan), la Perse et l’Inde du Nord. L’Afghan Muhammad Ghûrî, de la dynastie des Ghûrides (originaire de la région de Ghûr ou Ghor, au centre de l’actuel Afghanistan) conquiert à son tour la totalité de l’actuel Afghanistan et l’Inde du nord, où on le considère comme le fondateur du Sultanat de Delhi (en réalité fondé après son passage par un de ses lieutenants turcs, Qûtb ud-Dîn Aibak).
La région va souffrir au XIIIe siècle du passage des Mongols de Gengis Khan, qui vont détruire des cités prospères comme Balkh et Bâmiyân et massacrer ses habitants. Après une période de décadence sous de petites principautés qui dominent l’actuel Afghanistan, en 1370, Timur Lang – Tamerlan par les occidentaux – un Turc originaire d’Asie centrale se débarrasse de son beau-frère, s'autoproclame émir dans la cité de Balkh et se lance à la conquête du monde en installant sa capitale à Samarcande (dans l’actuel Ouzbékistan) et fonde l’empire des Timurides. Son fils Shah Rukh Mirza transfère le siège de l’empire à Hérat (dans l’ouest afghan). Cette ville connaît son âge d’or sous le règne du sultan Husayn Bayqara au XVe siècle, avec le développement de l’art timuride, de la littérature et de la connaissance, et devient la capitale impériale et le centre de la connaissance et de la civilisation. En 1510, l’empire Timuride est détruit par l’Ouzbek Mohammad Chaybani. Un prince local timuride de Ferghana, Babur, chassé de son trône par ses oncles et installé à Kaboul, fonde alors un petit royaume autour de Kaboul et Kandahar. Depuis Kaboul, il se lance à la conquête de l’Inde, où il chasse le sultan afghan Ibrahim Lodî du trône de Delhi. Babur fonde la dynastie appelée baburide, connue sous le nom des Grands Moghols de l’Inde. L'Afghanistan, disputé entre les Grands Moghols de l’Inde et les Séfévides de Perse, connaît une période mouvementée. En 1707, le prince afghan de Kandahar, Mirwais Khan Hotaki, de la tribu pachtoune de Ghalzaï, chasse les Perses hors de sa région, et son fils Mahmoud Hotaki repousse les Perses, puis envahit leur pays. Il se fait couronner Shahanshah (roi des rois) à Ispahan, la capitale des Séfévides, par l’empereur déchu des Perses qui lui remet sa couronne et son épée en 1722. En 1739, un Turkmène persan s’autoproclame roi sous le nom de Nader Chah Afshar chasse les Afghans et envahit de nouveau le pays et l'Inde du nord.
==== L’islamisation ====
Au cours de l'expansion arabe et de la conquête de l'Irak, à la suite d'une contre-attaque des Sassanides de Perse en 634 (ou 631/632, Bataille du pont), les premières armées arabo-musulmanes défient leur puissant voisin lors de la bataille d'al-Qadisiyya. La déroute des Sassanides ouvre la voie à l'armée musulmane, qui finit par absorber le vaste empire dont l’Afghanistan était partie intégrante. L’islamisation de l’essentiel du pays prendra plus de . La résistance , la retarde considérablement. La région du Nouristan est la dernière région du pays à se convertir à l’islam : les Nouristanis ne sont majoritairement musulmans que depuis le XIXe siècle, soit plus de après les toutes premières conquêtes arabes.
Après l’installation définitive de l’islam en Afghanistan, celui-ci ne s’est plus étendu par l'action des Arabes, mais surtout par celle des Turcs comme l’empereur Mahmoud de Ghazni, puis de l’Afghan Muhammad Ghûrî. Quant à l’islamisation de l’Inde, le chef militaire afghan Sher Shah Suri y joue un grand rôle alors qu'il est suzerain à Sasaram. Il est notamment à l’origine de la , également connue sous le nom de la Grande marche. Cette route relie le Bengale à Delhi, traverse le Pakistan (Pendjab) et se prolonge jusqu'en Afghanistan via la Passe de Khyber. Le tombeau du suzerain, appelé aussi le deuxième Taj Mahal en Inde, figure sur la liste indicative (candidat à l'inscription) du patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO.
=== Histoire moderne ===
==== Les Hotaki et les Durrani ====
En 1709, Mirwais Hotak, chef de la tribu pachtoune des Ghilzai, se révolte contre les Séfévides et se taille un royaume indépendant dans la région de Kandahar. Après sa mort, son fils Mahmoud envahit la Perse. Il bat les Séfévides à Gulnabad, entre à Ispahan et se proclame roi de Perse en 1722. La domination afghane sur la Perse ne dure que quelques années : dès 1729, Nader Chah reconquiert Ispahan après la bataille de Damghan.
Kandahar, dernier bastion des Hotaki, est prise par Nader Chah en 1738, qui rétablit ainsi l'autorité perse en Afghanistan. Il s'appuie sur les Abdalis, tribu pachtoune rivale des Ghilzai, et place un prince de cette tribu, Ahmad Khan, à la tête d'un régiment de troupes afghanes durant son invasion de l'Empire moghol. Lorsque Nader Chah est assassiné, en 1747, Ahmad Khan est élu roi des Afghans par la loya jirga et adopte le titre de Durr-i-Durrân, « perle des perles ». Le nom de Durrani reste associé à sa dynastie et à la tribu des Abdalis en général. Il fonde ainsi l'Empire durrani, considéré par l'historiographie comme le premier État afghan.
Bénéficiant d'une situation géopolitique favorable, Ahmad Shah Durrani peut étendre son empire aux dépens des Perses comme des Moghols. À son apogée, son autorité s'étend du Khorassan à l'ouest au Cachemire à l'est, et de l'Amou-Daria au nord à la mer d'Arabie au sud. Sa grande victoire sur les Marathes à Panipat en 1761, lui assure la domination sur le nord-ouest de l'Inde, mais il ne peut s'y maintenir face à la montée en puissance des Sikhs, qui prennent le contrôle de Lahore en 1767.
L'Empire durrani ne survit pas longtemps à la mort d'Ahmad Shah, en 1772. Son fils Timour Shah, en butte à l'hostilité des tribus pachtounes, tente de s'appuyer sur les élites urbaines tadjikes et qizilbash et transfère sa capitale de Kandahar à Kaboul en 1775. Nour Mohammad Taraki (1917-1979), chef du Khalq (fraction radicale et majoritairement pachtoune du PDPA) devient président de la nouvelle république démocratique d'Afghanistan, régime socialiste et prosoviétique. Ce régime met en place une série de réformes collectivistes et sociales (école obligatoire pour les filles, droits des femmes, abolition des dettes paysannes, réformes agraires…) qui contrarient les coutumes ancestrales afghanes. Une répression s'exerce contre les opposants au régime, de nombreux dignitaires religieux sont tués ou emprisonnés. L’émigration des Kirghizes du Pamir afghan en Turquie a lieu à cette époque.
Le 15 mars 1979, la régulière de l'armée afghane se révolte dans la ville d'Hérat à l'ouest du pays. Elle est dirigée par le capitaine Ismaïl qui deviendra célèbre comme chef de la résistance de la région d'Hérat contre l'Union soviétique sous le nom d'Ismaïl Khan. Les soldats abandonnent leur division et partent dans les montagnes avec les armes dont ils ont besoin. Ils sont rejoints par de nombreuses personnes de la population et entrent en résistance contre le gouvernement, secrètement aidés par la CIA.
Le président Taraki téléphone le au Premier ministre soviétique Alexis Kossyguine (conversation consignée dans les archives du Kremlin) et lui demande l'intervention discrète de l'Armée rouge. Dans un premier temps, il essuie un refus, car les Occidentaux s'en apercevraient en deux heures. Il obtient gain de cause en conseillant de n'utiliser que des soldats provenant des républiques soviétiques frontalières : un officieux « bataillon musulman », habillé avec des uniformes en laine de chameau.
L'Union soviétique fomente un nouveau coup d’État le afin de permettre à Babrak Karmal, leader d'une faction plus modérée à l'intérieur du Parti communiste, de devenir président. L’Union soviétique intervient massivement à partir de janvier 1980 pour reprendre le contrôle des zones rebelles (Sud-Est du pays principalement).
Une vive résistance se met en place face à un occupant soviétique qui ne s’attendait pas à une telle réaction. De plus, cette agression soulève une grande émotion dans l’ensemble des pays musulmans et de nombreux islamistes issus de divers pays (Algériens, Bosniaques, Philippins, Saoudiens, Palestiniens, Égyptiens…) se joignent aux moudjahidines. Les Soviétiques ne pourront jamais défaire ces combattants qui utilisent le terrain montagneux afghan pour mener une véritable guérilla financée et soutenue militairement par les États-Unis, le Pakistan, l’Arabie saoudite et diverses associations musulmanes à travers le monde.
Le gouvernement entreprend de réformer ou d'abolir certaines pratiques traditionnelles de nature féodale : la dot et les mariages forcés sont interdits, l'âge minimum légal pour le mariage est rehaussé et l'école est rendue obligatoire pour les filles. Les femmes obtiennent par ailleurs le droit de ne pas porter le voile, de circuler librement et de conduire. Un projet de légalisation du divorce est rédigé, mais n'est finalement pas instauré pour ne pas encourager les insurrections conservatrices. Très optimistes, les dirigeants communistes espéraient éliminer l’analphabétisme en cinq ans. En 1988, les femmes représentaient 40 % des médecins et 60 % des enseignants à l'université de Kaboul. Ces réformes ont sapé l'ordre tribal traditionnel et provoqué une opposition dans les zones rurales. Dans le même temps, le gouvernement a brutalement réprimé l'opposition avec des milliers d'exécutions politiques. Jusqu'à 27000 ont été exécutés à la prison de Pul-e-Charkhi.
Le 30 novembre 1986, Mohammad Najibullah devient président de la République à la place de Karmal. Les troupes gouvernementales doivent faire face à l’aide moindre de l’URSS d’année en année (pour cause de perestroïka) et à une intensification des combats soutenus par le Pakistan voisin ainsi que par les États occidentaux, dont les États-Unis. L’aide américaine aux rebelles, qui reçoivent plusieurs milliards de dollars de subsides et d’armements, devient décisive avec la livraison des missiles Stinger permettant d’abattre les hélicoptères et ruinant une stratégie soviétique de contre-guérilla jusqu’alors plutôt efficace.
L’Union soviétique décide unilatéralement de quitter l'Afghanistan en février 1989, laissant à Mohammad Najibullah le contrôle du pays. Le régime tombe le après la prise de Kaboul et la démission de Mohammed Nadjibullah le 16 avril.
==== 1992-1996 : la guerre civile ====
Le , Ahmed Chah Massoud, futur chef de l’alliance du Nord, entre dans Kaboul avec plusieurs milliers d’hommes et devient ministre de la Défense en mai. Le 28 juin, Burhanuddin Rabbani, musulman modéré du Jamiat-e Islami, est nommé président intérimaire, puis élu chef du gouvernement en décembre. De 1992 à 1995, un gouvernement issu de la résistance afghane prend le pouvoir, mais il y a des dissidences internes. Massoud démissionne du gouvernement afin de permettre à Gulbuddin Hekmatyar, un fondamentaliste appartenant à l’ethnie pachtoune, majoritaire dans le pays, de devenir Premier ministre. Mais les affrontements continuent dans Kaboul entre talibans, forces du gouvernement (Massoud) et moudjahidines (Hekmatyar). La charia est progressivement mise en place entre mai et juillet 1992 (port du hijab obligatoire pour les femmes, interdiction de la musique à la radio, application de la loi islamique, prière obligatoire pour les fonctionnaires…)
les talibans, et les fondamentalistes s’emparent dès lors du pouvoir. Le mollah Omar, chef charismatique du mouvement et commandeur des croyants, dirige le pays sans aucun titre politique ou constitutionnel. Mohammad Najibullah et son frère sont assassinés. Selon Ahmed Rashid, le mollah Abdoul Razzaq se trouvait à la tête du groupe qui s’empare de Naibullah, quelques heures avant l’entrée des talibans dans la capitale. Les talibans instaurent une paix relative après des années de guerre, par le biais de l'application d’une loi islamique très stricte ayant pour but d’instaurer « le plus pur État islamique du monde », fondé sur une application rigoureuse de la charia, émanant de l’école déobandi. Les femmes n'ont plus droit à l'éducation et les exécutions sommaires sont courantes. En 1998, la prise de la ville de Mazar-e-Charif entraîne le massacre par les Talibans de quatre à six mille Hazaras.
En 2001, la destruction des statues de Bouddha préislamiques de Bâmiyân (), inscrites au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, attire l’attention de la communauté internationale. Les autorités du Pakistan dénoncent alors publiquement leur politique extrémiste. Des relations étroites entre des groupes fondamentalistes pakistanais et les talibans perdurent néanmoins, notamment dans la région frontalière.
Le , Massoud est assassiné lors d’un attentat suicide déguisé en une fausse interview par de prétendus journalistes. Cet événement est suivi deux jours plus tard des attentats du 11 septembre aux États-Unis, provoquant un revirement de la politique américaine qui va répondre rapidement à cet attentat.
==== 2001-2021 : intervention de la coalition autour des Etats-Unis ====
Accusant le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, d’être responsable des attentats du 11 septembre, avec le soutien des autorités talibanes, les États-Unis déclenchent une nouvelle guerre d’Afghanistan. Avec l’aide des forces terrestres de l’Alliance du Nord et un soutien aérien des forces coalisées, ils renversent en quelques mois le régime taliban. Hamid Karzai devient alors le nouveau président de l’Afghanistan.
La situation à la mi-2002 semble se stabiliser, même si l’insécurité reste présente dans des régions hors du contrôle du nouveau gouvernement, tandis que les zones sous contrôle de la coalition sont la cible d’attentats. Le président Hamid Karzai est ainsi victime d’une tentative d’assassinat, le , lors d’un voyage dans la région de Kandahar. Après le renversement des talibans en 2001, plus de d'anciens réfugiés sont retournés en Afghanistan.
Le , l’OTAN prend le commandement de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS), à laquelle contribuent ; elle s’emploie à étendre l’autorité du pouvoir central et à faciliter la reconstruction du pays. Au , une force internationale de près de stationnait en Afghanistan, s’ajoutant aux américains toujours présents. Cette coalition, formée sous l’égide de l’ONU, tente d’installer des structures favorisant un retour de la démocratie.
Mais les activités rebelles perdurent : le , cinq membres d’ONG sont tués dans une embuscade au nord-ouest de l’Afghanistan. En septembre 2004, une roquette tombe près d’un collège visité quelques minutes plus tard par le président Hamid Karzaï. Le , à Kaboul, un attentat à la voiture piégée fait plus de sept morts. Les talibans visaient l’entreprise de sécurité américaine Dyncorps, qui s’occupe de la protection du président afghan Hamid Karzai.
Entre la chute des talibans en 2001 et la Loya Jirga de 2003, l’Afghanistan a été appelé « État islamique transitoire d’Afghanistan » par les États-Unis et l’Union européenne, lequel est dirigé par une administration intérimaire, puis par une administration transitoire. Depuis l’élaboration de sa nouvelle constitution, le pays est maintenant officiellement nommé « république islamique d’Afghanistan ».
En 2004, deux ans après l’intervention internationale, l’Afghanistan est redevenu le premier pays producteur mondial de pavot, utilisé pour produire l’opium et l’héroïne.
À partir de 2005, la situation s’aggrave à nouveau. Les talibans, appuyés par des volontaires étrangers, s’infiltrent dans certaines régions. En août 2006, l’OTAN lance l'offensive nommée opération Medusa à l’ouest de Kandahar, mais après la perte d’un avion de surveillance avec quatorze militaires et plusieurs morts au sol notamment par tir ami, son commandant réclame des renforts. Sur les dix premiers mois de 2006, la guérilla et les combats ont fait plus de en Afghanistan, alors que la production d’opium a augmenté de 60 % pendant l’année. La guerre d’Afghanistan est particulièrement liée à l'insurrection islamiste au Nord-Ouest du Pakistan. L’instabilité politique provoquée par les talibans au Pakistan, pays pivot de l’action américaine (conquête du district de Buner par les talibans, à une centaine de kilomètres d’Islamabad, la capitale), remet en cause la perspective d’une victoire à court terme en Afghanistan. Toutefois, depuis avril-mai 2009, l’armée pakistanaise a multiplié ses offensives contre les talibans mais refuse de s’attaquer aux groupes talibans afghans basés au Waziristan du Nord.
En 2015, la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) mise en place par l'OTAN est remplacée par la destinée à prodiguer conseils et formations à l'armée et aux institutions en place. Après un engagement coûteux ( de dollars, et parmi les soldats américains), Donald Trump annonce en décembre 2018 son intention unilatérale de se retirer du pays. Les talibans, presque essentiellement composés de Pachtounes, et soutenus de leur côté par l'autre ancien bloc de la guerre froide, prennent l'avantage dans un énième cycle de négociations de paix entamées à Doha en novembre 2018 : après plusieurs conférences avortées, un accord minimal se conclut à Doha en février 2020, visant surtout à sécuriser le retrait des troupes américaines, à éviter les attentats sur le sol américain, et conditionnant un cessez-le-feu entre talibans et gouvernement au pouvoir à la conclusion de négociations ultérieures.
Un nouveau cycle de négociations démarre à Doha le , dans un climat de guerre persistante. Les talibans continuent leurs offensives militaires dans la province de Helmand, les Américains, qui n'ont pas encore effectué leur retrait, reprennent des attaques aériennes contre eux à partir du 10 octobre.
==== 2021 : retrait complet des États-Unis et retour au pouvoir des talibans ====
Comme les présidents américains Donald Trump en 2020, puis Joe Biden s'y étaient engagés, les troupes américaines poursuivent leur retrait définitif du pays en 2021. Le lundi 12 juillet, le général Austin Scott Miller, chef des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, quitte ses fonctions.
Le retrait complet des États-Unis doit être effectif le 11 septembre 2021, date anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient déclenché l'intervention américaine dans ce pays, mettant fin à vingt ans de guerre contre les talibans.
Les talibans ont signé des accords de non-agression avec les pays voisins (Chine, Iran, Pakistan, Tadjikistan et Ouzbékistan). Ces deux derniers pays refusent désormais d'accueillir les bases militaires des États-Unis ; le Tadjikistan a en revanche envoyé à sa frontière avec l'Afghanistan.
En juillet 2021, alors que les talibans revendiquent le contrôle de 85 % du pays et d'importants postes frontières, de nombreux pays font évacuer leurs ressortissants du territoire afghan. Les forces talibanes reprennent rapidement du terrain dans les campagnes et encerclent les grandes villes dont Kaboul, avec, pour objectif, l'instauration d'un régime fondamentaliste islamiste.
Au , les talibans contrôlent 267 districts sur les 407 du pays ainsi que vingt-six capitales provinciales sur trente-quatre, qu'il entend mener la résistance de son peuple face aux talibans.
Le 30 août, le dernier avion de l'armée américaine quitte Kaboul, achevant le retrait des États-Unis d'Afghanistan et mettant ainsi un terme à une guerre qui aura duré près de deux décennies.
== Politique ==
=== Historique ===
Avec les accords de Bonn en décembre 2001, une commission constitutionnelle est établie afin de mener des consultations populaires et rédiger une constitution. Celle-ci est présentée en décembre 2003 avant d'être adoptée par une Loya Jirga (Grand Conseil). La loi fondamentale entre en vigueur le , date de la proclamation de la république islamique d'Afghanistan qui fonctionne sous la forme d'un régime présidentiel avec une législature bicamérale.
En 2002, l'ancien monarque Mohammad Zaher Shah est retourné dans le pays ; bien que très populaire, il n'est pas réinvesti du pouvoir royal à sa demande et son rôle se limite uniquement à des fonctions cérémonielles, jusqu'à sa mort en 2007.
Des élections nationales se tiennent le . Plus de d'Afghans sont enregistrés sur les listes électorales. Plus de 17 candidats s'opposant à Hamid Karzai boycottent les élections, soupçonnant une fraude ; une commission indépendante met en évidence la fraude, mais établit que cela n'affecte pas le résultat du scrutin. Karzai est déclaré élu par 55,4 % des voix. Il est investi de la présidence le 7 décembre. Ce sont les premières élections nationales du pays depuis 1969, date des dernières élections parlementaires, à l'époque de la monarchie.
La politique intérieure du cabinet Karzaï est fondée sur un plan de reconstruction élaboré conjointement par ARTF
et plusieurs ministères clés : du Commerce et de l'Industrie, Économie et Finances, Mines et Ressources Naturelles. Le plan prévoit une privatisation des entreprises publiques ainsi que la création des conditions juridiques et fiscales pour attirer des investissements étrangers. Cette stratégie semble porter ses fruits. En 2007, l'entreprise chinoise a remporté l'appel d'offres du ministère des Mines et des Ressources naturelles portant sur l'exploitation de la mine de cuivre Ainak avec un investissement initial de de dollars US. L'Afghanistan recevra en échange près de d'euros de redevances par an pendant , durée de la concession. Le contrat prévoit également la construction d'une centrale électrique de 400 MW, d'une ville pour les mineurs, d'un hôpital et de plusieurs écoles. La Chine a par ailleurs promis la construction d'un chemin de fer reliant le port d'Hairatan sur le fleuve Amou-Daria dans le nord, jusqu'à la frontière pakistanaise à Turkham d'une valeur totale de de dollars US. Ce chemin de fer est considéré comme stratégique pour le développement du pays.
=== Situation actuelle ===
Depuis la prise de Kaboul par les talibans le , l'Émirat islamique d'Afghanistan est dirigé par le leader suprême des Taliban, chef des croyants, le mollah Hibatullah Akhundzada.
Le suivant, les talibans annoncent la formation d'un gouvernement dirigé par Mohammad Hassan Akhund.
Pendant l'année suivante, en dépit de leurs promesses initiales, les talibans reviennent à une interprétation ultra rigoriste de l’islam, excluant progressivement les femmes de l'école, des universités et de l'espace public.
La fin de l'aide humanitaire et le gel des fonds ont aggravé l'extrême pauvreté et, selon l'ONU, la famine menace désormais le pays si rien n'est fait avant l'arrivée de l'hiver 2022.
Le , une délégation de haut niveau de l'ONU se rend en Afghanistan pour relayer l'indignation provoquée par les mesures visant les droits des femmes.
Selon l'indice de démocratie, l'Afghanistan est le régime le moins démocratique du monde depuis 2021, avec un indice de démocratie de 0,32 en 2021 et 2022.
== Provinces ==
L’Afghanistan est divisé en 34 provinces, ou velayat :
== Économie ==
L'économie de l'Afghanistan repose essentiellement sur l'agriculture. En raison de problèmes de sécurité intérieure, de corruption endémique et de son historique de conflits et d'occupations, le pays est en 2021 l'un des plus pauvres de la planète ; il est très fortement dépendant de l'aide internationale.
=== Agriculture ===
L'Afghanistan est avant tout un pays agricole. 85 % des Afghans sont des paysans. Avant l'intervention soviétique de 1979, réclamée à cor et à cri par le régime communiste afghan alors en place, l'Afghanistan était connu pour sa production de fruits. Profitant d'un climat avantageux et ensoleillé au Sud et humide au Nord, l'Afghanistan produit une large gamme de fruits qui va du raisin aux pastèques en passant par les cerises, abricots et melons. Alexander Burnes, explorateur britannique, décrivait ainsi les fruits afghans : Kaboul est particulièrement renommé pour ses fruits, qui sont exportés en grand nombre vers l'Inde. Ses vignobles sont si abondants que les grains sont donnés, pendant trois mois de l'année, au bétail. Il y en a de dix sortes différentes. Le vin de Kaboul a un parfum proche de celui du Madère ; et il n'est pas douteux qu'une meilleure qualité pourrait être produite dans ce pays avec un peu de soin. Les habitants de Kaboul font de multiples utilisations des raisins, beaucoup plus que dans d'autres pays. Ils utilisent le jus pour rôtir la viande ; et, pendant les repas, ils se servent de poudres de fruits comme condiments. Ils sèchent également beaucoup de raisins, fabriquent beaucoup de sirop. Peshawar est célèbre pour ses poires, Ghazni pour ses prunes, qui sont vendues en Inde sous le nom de « prunes de Boukhara », Kandahar pour ses figues et Kaboul pour ses mûres. Les fruits afghans sont toujours autant prisés par les pays voisins qui absorbent la quasi-totalité de la production.
Une grande partie des terres servent à produire du pavot au détriment de la culture de céréales, de fruits et légumes. La culture du coton a également pâti des années de guerre (170000 tonnes de coton graine étaient produites annuellement avant la guerre) et de la généralisation de la culture du pavot. Cela a pour conséquence une raréfaction de denrées alimentaires sur le marché intérieur et le paradoxe est que l'Afghanistan devient ainsi un importateur de fruits, de céréales et de légumes pour répondre aux besoins intérieurs. En outre, ces produits sont chers et les Afghans pâtissent du renchérissement de ces denrées. La production de pavot reste la principale manne financière du pays. Selon les estimations annuelles de l'ONU, les surfaces dédiées à sa culture ont augmenté de 63 % par rapport à 2016, atteignant le record de 328000 hectares cultivés en 2017. Cette évolution est particulièrement marquée dans le Helmand, région frontalière du Pakistan, où les cultures ont augmenté de 79 % pour recouvrir une surface de 63700 hectares. Produisant à elle seule près de la moitié du pavot du pays, cette région consacre désormais un tiers de ses terres cultivables à la culture de l'opium. Même dans les régions du nord, où le pavot était quasi inexistant avant 2012, l’expansion est rapide : en 2014, la culture du pavot représentait 574 hectares ; en 2017, 43000 hectares. Le pays totalise ainsi près de 90 % de la production mondiale d'opium.
L'Afghanistan fut également longtemps producteur de vin jusqu'à l'arrivée des islamistes au pouvoir. Avant 1992, l'Afghanistan produisait aussi des alcools forts comme la vodka.
Quant à ses céréales, la région de Badakhshan, à elle seule, est considérée comme le grenier à blé du pays. Le pays est largement autosuffisant si les terres sont correctement employées aux cultures vivrières.
=== Eau ===
Le pays contient en son centre un massif montagneux qui culmine à plus de 7000 mètres d'altitude appelé Hindou Kouch, le piémont de l'Himalaya. Ce massif montagneux contient des milliers de milliards de mètres cubes d'eau gelée en neiges éternelles. Plus d'une demi-douzaine de fleuves prennent leur source dans ce massif. Les problèmes de sécheresse sont essentiellement dus à l'absence d'un système d'irrigation efficace.
Les rivières forment un riche potentiel hydroélectrique très peu exploité. Quelques barrages hydroélectriques ont cependant été construits (Surobi et Surobi II, Darunta, Mahipar…).
La construction du canal de Qosh Tepa débute en 2022.
=== Ressources naturelles ===
Au Moyen Âge déjà, certains géographes comme l'Arabe Ibn Hawqal (Xe siècle) font état d'une extraordinaire richesse du pays en ces termes : On se procure à Badakhchan de magnifiques grenats, de splendides pierres précieuses qui valent les rubis par leur beauté et par l'éclat surprenant de leurs coloris roses, grenadins, purpurins ou encore d'une nuance lie-de-vin. C'est également là que l'on extrait le lapis-lazuli, grâce aux nombreux gisements des montagnes environnantes.
En outre, le pays dispose d'autres innombrables richesses en tout genre et un immense potentiel d'exploitation à l'échelle industrielle. Mises au jour par les géologues soviétiques, elles sont estimées à de dollars par des experts américains. La signature d'un protocole d'accord, le , entre le Ministère des mines et deux compagnies chinoises et sur les mines de cuivre d'Aynak, témoigne de ce potentiel.
==== Métaux ====
On peut notamment citer : le plomb, le zinc, l'aluminium, le molybdène, le tungstène, le chrome, le baryum, le lithium, mais aussi des métaux très valorisés comme l'étain et le tantale, sans oublier les incontournables que sont le fer et le cuivre. Pour ce dernier, l'Afghanistan a annoncé en 2010 la signature de la cession d'exploitation de la mine de cuivre Aynak, le plus important investissement étranger civil alors. Les clauses du contrat prévoient un investissement chinois (les gagnants de l'appel d'offres sont et ) de , la construction du chemin de fer reliant le Nord de l'Afghanistan à la frontière pakistanaise, la construction d'une centrale électrique de 400 mégawatts et des royalties calculées sur 40 % des ventes de cuivre réalisées. En outre, l'Afghanistan a obtenu la construction d'une usine de transformation de minerai en lingots de cuivre, ce qui permettra au pays d'en maîtriser la technologie.
Le fer peut également constituer une source importante de devises pour le pays. En effet, selon Albert-Félix de Lapparent, la teneur en fer des gisements découverts au sud du Bâmiyân (centre de l'Afghanistan), dans la région de l', est de l'ordre de 60 %. L'exploitation des minerais de fer n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour, mais représente un immense potentiel pour le pays.
Par ailleurs, des gisements d’or ont également été découverts dans des régions assez éloignées les unes des autres. Au Badakhchan, fut découverte dans les années 1960 une importante mine d'or qui n'est pas encore exploitée. Plus récemment une autre mine d'or a été découverte en 2003 près d'Hérat à l'Ouest de l'Afghanistan. L'exploitation a déjà commencé et c'est une entreprise britannique qui l'assure.
Ces gisements de métaux ferreux et non ferreux constituent un potentiel de développement et de croissance considérable tant pour le pays que pour les entreprises qui envisagent d'y investir.
En 2010, une équipe de géologues américains confirme les immenses réserves en métaux que possède le pays : selon cette évaluation, ces gisements, répartis dans tout le pays, seraient suffisants pour faire de l'Afghanistan l'un des premiers exportateurs mondiaux de minerais. Ils mettent en particulier en avant les réserves de lithium, de fer et de cuivre.
==== Énergies fossiles ====
Le pays possède d'importants gisements de gaz naturel dont l'exploitation avait commencé il y a plus de déjà. Dans les années 1980, les réserves étaient estimées par la Banque mondiale à de m. Des études préliminaires réalisées au début du XXIe siècle montrent que ces évaluations ont été sous-estimées d’au moins 18 fois, les réserves réelles seraient donc plus près de 2520 milliards de m. D'autres experts pensent qu'elles sont encore plus vastes puisque les estimations ne concernaient que le nord et l'ouest. Or certaines poches ont été découvertes dans le Sud et l'Est.
Les réserves de pétrole seraient 90 fois plus grandes que ce que pensaient les Soviétiques dans les années 1980. Aujourd’hui, des compagnies pétrolières comme Unocal, Texaco, BP et Total se sont installés à Kaboul pour remporter des appels d’offres du gouvernement.
===== Charbon =====
Le charbon est exploité au début du XXIe siècle de manière quelque peu rudimentaire par des habitants résidant près des gisements. Son utilisation est encore domestique, essentiellement pour le chauffage. On estime que l'exploitation du charbon en Afghanistan pourrait rendre le pays autosuffisant en termes d'énergie. Son utilisation pose cependant des problèmes sanitaires en raison des conséquences sur la qualité de l'air, notamment dans la capitale Kaboul.
=== Production de tapis ===
L'Afghanistan est l'un des plus grands producteurs de tapis du monde.
Ce secteur d'activité emploie plus d'un million de personnes, soit 3 % de la population. Des millions d'autres personnes travaillent dans des branches d'activités connexes, telles que la production de la laine, la coupe, le lavage et la conception stylistique.
En 2005, les exportations de tapis de l'Afghanistan ont atteint de dollars US, ce qui en fait officiellement le produit d'exportation le plus important du pays.
Selon une étude réalisée pour le compte de l'Agence des États-Unis pour le développement international, l'importance de ce secteur doublerait si le pays pouvait faire revenir les entreprises qui se sont délocalisées au Pakistan.
Seule une petite proportion des tapis au dessin très élaboré et aux belles couleurs est vendue à l'étranger en tant que produits afghans, car plus de 90 % d'entre eux sont envoyés au Pakistan pour la coupe, le lavage et la finition. Ils sont alors exportés avec une étiquette indiquant qu'ils ont été fabriqués au Pakistan.
=== Narco-économie ===
Après le retrait des troupes soviétiques, la production d'opium est devenu une source importante de revenus pour les Afghans. Ainsi dans son livre Afghanistan - Opium de guerre, opium de paix, le journaliste et sociologue Alain Labrousse estime qu'un tiers de l'économie du pays repose sur le trafic d'opium ou de ses dérivés. L'Afghanistan est le premier fournisseur mondial d'opium).
Après la fin de la guerre d'Afghanistan en 2001 et la mise en place d'un nouveau gouvernement, la culture du pavot, qui était déjà diffuse à l’époque des Talibans, a atteint des niveaux records estimés pour 2006 à 6100 tonnes, ce qui dépasse largement la demande mondiale et concurrence durement les autres produits de la toxicomanie. La production par irrigation de légumes ou de fleurs peut s'avérer possible, mais est très vulnérable aux sabotages.
Selon le rapport annuel de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), publié le 27 août 2007, la production d'opium en Afghanistan a augmenté de 34 % entre 2006 et 2007. Le montant total de la récolte de pavot s'élèvera à 8200 tonnes pour 2007, contre 6100 tonnes en 2006. En tout, les terres d'Afghanistan utilisées pour la culture du pavot sont passées de 165000 hectares en 2006 à 193000 en 2007. D'après les enquêteurs de l'ONUDC, la culture du pavot se développe essentiellement là où la présence des talibans est très importante, dans le sud, soit à 80 % dans quelques provinces le long de la frontière avec le Pakistan.
Autre point de comparaison issu de l'ONUDC, d'après ses rapports Opium survey 2001 et Afghanistan Opium Survey 2007, la surface cultivée en pavot est passée de 7606 ha en 2001 (dont plus de 80 %, 6342 ha, dans la province du Badakhshan, celle qui était à l'époque principalement contrôlée par l'Alliance du Nord), à 197000 ha en 2007 (dont 70 % dans 5 provinces du Sud-Ouest bordant le Pakistan, principalement celle de Helmand), puis 224000 ha en 2014.
=== Télécommunications ===
En 2011, l'entreprise de téléphonie mobile Roshan est l'une des plus importantes du pays. Portée par les investissements du prince Karim Aga Khan IV, elle a pu se targuer d'être le premier employeur privé du pays.
Il y a trois autres opérateurs de téléphonie mobile, Afghan Wireless, MTN Group et Etisalat. Depuis 2006 la téléphonie fixe est gérée par Afghan Telecom.
Lignes de téléphone : 134636 (en 2019)(en 2022). : 40,92 % ; : 21,85 % ; : 30,68 % ; : 3,95 % ; + 65 ans : 2,4 % (en 2022)
Taux de mortalité : / 1000 habitants (en 2018).
Avant 1980, il y avait une tradition de francophonie chez les élites et classes favorisées de l'Afghanistan, et le roi Zaher Chah était francophone, ainsi qu'environ . L'anglais était sans doute plus parlé, et sensiblement plus important. La Poste d'Afghanistan a émis des timbres avec légendes en français jusqu'en 1996. Avec la guerre civile, et l'avènement des Talibans, les rares Afghans qui parlaient des langues étrangères parlaient persan, arabe, et anglais. Un grand nombre d'Afghans proches du régime communiste, entre 1978 et 1992, savent parler le russe. Les deux lycées français furent fermés en 1979 ; ils sont de nouveau ouverts depuis 2003, ainsi que d'autres établissements scolaires, américains, britanniques, etc.
Les talibans, au pouvoir, ont demandé aux chaînes de télévision d'éviter de diffuser à l'antenne des films ou des séries mettant en scène des femmes. Ils ont d'ailleurs précisé que les femmes journalistes intervenant à la télévision doivent porter le voile islamique.
== Religion ==
Les Afghans sont musulmans à 99 %. Il y a environ 80 % de sunnites.
Depuis août 2021, la grande majorité des Hindous et Sikhs qui vivaient en Afghanistan sont rapatriés en Inde. Après l'installation du régime des Talibans, il ne resterait plus que moins de 250 Hindous et Sikhs en Afghanistan, tous concentrés à Kaboul, dans un même quartier.
Historiquement, l'Afghanistan entretient de bons rapports avec le monde indien, recevant de nombreux marchands, commerçants ou négociants indiens, musulmans, hindous, ou sikhs et cela, depuis bien avant la colonisation européenne. Même depuis la partition de l'Inde et du Pakistan en 1947, l'Afghanistan entretient de bonnes relations diplomatiques et commerciales avec l'Inde et le Pakistan, et reçoit de nombreux visiteurs qu'ils soient musulmans, hindous, ou sikhs pour des échanges commerciaux. La situation change après la chute du régime communiste, en 1992, et surtout avec l'arrivée des talibans, après 1996. Depuis 2001, cependant, avec l'arrivée de l'armée américaine, et le départ du régime des talibans, il y a un timide retour d'hommes d'affaires indiens hindous et sikhs.
En 1978, il y avait environ en Afghanistan.
De nos jours, les Talibans, qui sont au pouvoir en Afghanistan, ont des relations diplomatiques importantes avec la Chine. La république populaire de Chine, état officiellement athée, n'a émis aucune demande particulière à propos des Bouddhistes en Afghanistan. En revanche, les Japonais, se disent préoccupés du sort des Bouddhistes dans ce pays, au moment où les Talibans refusent aux Japonais de restaurer le site Bouddhiste de Bâmiyân.
Selon la publication annuelle de l'Index mondial de persécution des chrétiens de l'ONG Portes ouvertes, l'Afghanistan est en 2022, le premier pays du monde en termes de persécution des chrétiens après la Corée du Nord. Second du classement pendant de nombreuses années, il en prend la tête cette année-là, à la suite du retour au pouvoir des talibans.
L'Afghanistan compte aussi de faibles effectifs de baha'is ainsi que d'ahmadis, groupe religieux dissident de l'islam qui n'est pas reconnu comme musulman par de nombreux musulmans afghans.
== Santé ==
L'accès à l'eau potable n'est pas acquis dans tout le pays, de même pour le système médical, alors que de nombreuses maladies à transmission vectorielle endémiques ou récemment introduites (notamment transmise par des moustiques, tiques, mouches, poux, etc.) touchent le pays, en tout ou en partie : fièvre hémorragique de Crimée-Congo, paludisme, fièvre pappataci, dengue, fièvre jaune, encéphalite japonaise, maladie du sommeil, leishmaniose cutanée, peste, fièvre de la vallée du Rift, chikungunya, bilharziose, poussières en aérosol ou maladie du contact avec le sol, fièvre de Lassa, filariose, fièvre des tranchées, fièvre boutonneuse méditerranéenne, leishmaniose cutanée (zoonose), leishmaniose cutanée (anthropisation), Leishmaniose viscérale, fièvre Q, fièvre pourprée des montagnes Rocheuses, fièvre jaune, virus du Nil occidental, fièvre de Sindbis, fièvre pourprée des montagnes Rocheuses de Sibérie, typhus à tetranychidae (typhus des broussailles), typhus à poux, typhus murin, fièvre récurrente mondiale, leptospirose (à Leptospira icterohaemorrhagiae, L. hebdomadis, L. tarassovi, L. grippotyphosa, L. pomona, L. javanica, L. canicola, L. ballum, L. bataviae). Le pays est aussi touché par la rougeole, la diphtérie, la méningite, la grippe, la tuberculose, des infections respiratoires aiguës, la méningite à méningocoques, la poliomyélite, le charbon, la rage, la rougeole, Escherichia coli entérotoxinogène, Campylobacter, Shigelle, Salmonella, Cryptosporidium spp., Giardia intestinalis, Entamoeba histolytica, amibiases, hépatite A, hépatite E, fièvre typhoïde et paratyphoïde.
== Éducation ==
Au printemps 2003, on estimait que 30 % des d'Afghanistan avaient été sérieusement endommagées pendant la vingtaine d'années de l'occupation soviétique et de la guerre civile. Seulement la moitié des écoles ont indiqué avoir de l'eau potable, tandis qu'un peu moins de 40 % estimait avoir un état sanitaire adéquat. L'éducation pour les garçons ne fut pas une priorité pendant le régime des Talibans, tandis que les filles en furent complètement bannies.
Une étude de 2002 menée par le groupe d'aide Save the Children indique qu'en regard de la pauvreté et de la violence de leur environnement, les enfants afghans s'adaptent. L'étude donne du crédit aux institutions fortes de la famille et de la communauté.
Plus de quatre millions d'enfants afghans, sans doute le nombre maximal, sont reconnus avoir été scolarisés pendant l'année scolaire qui a débuté en mars 2003. L'éducation est maintenant accessible aux garçons et aux filles.
Le niveau d'alphabétisation de la population est estimé en 2018 à 55.5 % pour les hommes et 29.8 % pour les femmes. En Afghanistan, beaucoup de filles ne reçoivent aucune instruction et celles qui vont à l'école n'y restent en général pas plus de quatre ans.
Depuis la prise du pouvoir des talibans en 2021, les filles n’ont plus accès aux écoles et aux universités.
== Fêtes et jours fériés ==
== Condition féminine ==
Dans un pays traditionnellement patriarcal, après une période plutôt favorable sous l'occupation soviétique, les conditions de vie des femmes se dégradent, dans un contexte de conflits militaires, de difficultés économiques et de l'application de la charia depuis 1992. L'arrivée des talibans au pouvoir en 1996 renforce cette situation.
En 2021, après le retrait des troupes américaines, la reprise en main du pays par les talibans entraine une nouvelle dégradation de leurs conditions et de leurs libertés individuelles. Les restrictions envers les femmes se sont renforcées, touchant tous les aspects de leur vie : éducation, emploi et famille. Depuis 2023, selon Amnesty International, il a été interdit aux femmes « de travailler hors de leur domicile ». Les épouses ne peuvent plus se déplacer sans homme à leurs côtés. Durant l’été 2024, les Talibans édictent de nouvelles règles parmi lesquelles l’interdiction aux femmes de communiquer entre elles « devant ainsi privilégier le chuchotement lors de leur prise de parole. ».
L'anglais est généralement parlé par une grande partie de l'élite, mais pour l'ensemble de la population, généralement pauvre, son enseignement est très limité à cause des déficiences du système d'éducation. Au temps du régime communiste, entre 1978 et 1992, le russe était enseigné. De nos jours, il est le plus souvent parlé et compris dans les régions du nord et à Kaboul, mais il est beaucoup moins présent dans le sud du pays. L'arabe, le hindi, le chinois (mandarin), l'allemand et le français sont des langues enseignées dans un cadre universitaire.
Si l'arabe est la langue parlée dans le cadre religieux, peu d'Afghans le parlent couramment. Cependant, c'est une langue très importante pour le commerce ou le travail au Moyen-Orient, surtout dans les riches pays producteurs d'hydrocarbures.
}}
== Transports ==
Routes : (dont goudronnés) (en 2017)
Voies ferrées :
Voies navigables : (en 2011)
Nombre d'aéroports : 46 (dont 29 avec des pistes goudronnées) (en 2020)
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Algèbre de Boole (logique)
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Lalgèbre de Boole, ou calcul booléen, est la partie des mathématiques qui s'intéresse à une approche algébrique de la logique, vue en termes de variables, d'opérateurs et de fonctions sur les variables logiques, ce qui permet d'utiliser des techniques algébriques pour traiter les expressions à deux valeurs du calcul des propositions. Elle fut lancée en 1854 par le mathématicien britannique George Boole. L'algèbre de Boole trouve de nombreuses applications en informatique et dans la conception des circuits électroniques.
Elle fut utilisée la première fois pour les circuits de commutation téléphonique par Claude Shannon.
== Exemple introductif ==
L'algèbre de Boole des fonctions logiques permet de modéliser des raisonnements logiques, en exprimant un « état » en fonction de conditions. Par exemple, si nous étudions l'expression Communication et l'expression Décrocher :
Communication = Émetteur ET Récepteur
Communication serait « VRAI » si à la fois les variables Émetteur et Récepteur étaient actifs (c'est une fonction logique dépendant des variables Émetteur et Récepteur)
Décrocher = (Sonnerie ET Décision de répondre) OU Décision d'appeler
Décrocher serait « VRAI » soit si à la fois on entend la sonnerie et l'on décide de répondre, soit (OU) si simplement l'on décide d'appeler.
L'algèbre de Boole étant un domaine commun à trois disciplines, on rencontre des notations différentes pour désigner un même objet. Dans le reste de l'article, on indiquera les diverses notations, mais on en privilégiera une pour conserver une certaine homogénéité.
== Algèbre de Boole des valeurs de vérité ==
On appelle B l'ensemble constitué de deux éléments appelés valeurs de vérité {VRAI, FAUX}. Cet ensemble est aussi noté
B=\{1,0\}
B= \{\top , \perp \}.
avec \top pour 1 et \perp pour 0 .
On privilégiera dans la suite la notation B=\{1,0\}.
Sur cet ensemble on peut définir deux lois (ou opérations) binaires, les lois ET et OU, et une opération unaire, la négation (ou le complémentaire).
Pour l'ensemble des exemples et propriétés suivantes, \{a, b, c\} \subset B
=== Conjonction ===
Elle est définie de la manière suivante : a ET b est VRAI si et seulement si a est VRAI et b est VRAI.
Cette loi est aussi notée :
\cdot \, : Opérateur point ;
\wedge ;
« & » ou « && » : cette implémentation fait partie de plusieurs langages de programmation tels que Perl, C, PHP, Swift, Golang. ;
« and » ou « AND » : la plupart des langages de programmation, par exemple Ada, Pascal, Perl, Python, PHP proposent cette fonction ;
« ∧ » : utilisée dans plusieurs notations algébriques et en APL ;
« * » ; le symbole d'une multiplication ordinaire est utilisée dans quelques langages ne disposant pas de fonction adaptée.
On privilégiera dans la suite la notation « \cdot ».
La table de cette loi (analogue à une table d'addition ou de multiplication) n'est pas une table de vérité.
=== Disjonction ===
Elle est définie de la manière suivante : a OU b est VRAI si et seulement si a est VRAI ou b est VRAI. (En particulier, si a est vrai et que b est vrai aussi, alors a OU b est vrai.)
Cette loi est aussi notée :
+
« ∨ » (« \vee ») en mathématiques (et en logique mathématique) ou en APL ;
«|» ou «||» dans certains langages de programmation ;
en toutes lettres « or » ou « OR » en logique ou dans certains langages de programmation.
On privilégiera dans la suite la notation + mais on prendra garde du fait que cette loi n'est pas l'addition usuelle dans Z/2Z. C'est pourquoi, en mathématiques et en logique mathématique, la notation + n'est pas utilisée pour désigner le « ou inclusif » : elle est réservée au « ou exclusif », opération qui (jointe au « et ») fait de toute algèbre de Boole un anneau de Boole, en particulier une Z/2Z-algèbre.
=== Négation ===
La négation de a est VRAIE si et seulement si a est FAUX.
La négation de a est notée :
non-a, non a, not a
\bar{a}
a/
\neg a
« ~a » dans quelques notations algébriques, en APL et dans quelques langages d'interrogation de bases de données (SQL…) ;
« ! » dans quelques langages de programmation (C, C++, Python ..) ;
« 1- » dans quelques langages ne disposant pas de fonctions adaptées (Batch…) (puisque 1-0=1 et 1-1=0).
On privilégiera dans la suite la notation \bar{a}.
On obtient alors \bar{0}=1 et \bar{1}=0.
=== Propriétés ===
==== Propriétés des opérateurs ====
Les opérateurs sont concernés par plusieurs propriétés communes :
associativité : ( a + b ) + c = a + (b + c) , qui est parfois écrit pour cette raison : a + b + c et ( a \cdot b ) \cdot c = a \cdot (b \cdot c), qui est parfois écrit pour cette raison : a \cdot b \cdot c ;
commutativité : a + b = b + a et a \cdot b = b \cdot a ;
distributivité : a \cdot ( b + c ) = (a \cdot b) + (a \cdot c) et a + (b \cdot c) = (a + b)\cdot (a+c) ;
idempotence : a + a = a et a\cdot a=a .
Par ailleurs, chaque opérateur possède un élément neutre et un élément absorbant :
a+0=0+a=a ;
a+1=1+a=1 ;
a \cdot 1=1 \cdot a=a ;
a \cdot 0=0 \cdot a=0 ;
Des simplifications sont possibles comme :
a+a\cdot b=a ;
a\cdot(a+b)=a ;
a+\overline{a} \cdot b = a+b ;
a \cdot (\overline{a}+b) = a \cdot b.
le théorème du consensus s'applique aux opérateurs de l'algèbre de Boole :
a \cdot b + \overline{a} \cdot c = a \cdot b + \overline{a} \cdot c + b \cdot c .
Enfin, ils suivent le principe de complémentarité :
involution : a = \overline{\overline{a}} ( la proposition "La lumière est allumée" équivaut à "la lumière n'est pas non allumée" ou, dit autrement, "la lumière n'est pas éteinte").
tiers exclu : a + \overline{a} = 1 (la proposition "lumière allumée" OU "lumière non allumée" est toujours VRAI.).
contradiction ou antilogie : a \cdot \overline{a} = 0 (la proposition "lumière allumée" ET "lumière non allumée" est toujours FAUX.).
==== Structure ====
On retrouve alors toutes les propriétés qui confèrent à B une structure d'algèbre de Boole.
==== Priorité ====
Pour alléger les écritures, il est d'usage que les opérations booléennes soient soumises aux mêmes règles de priorité que les opérations arithmétiques usuelles : la fonction ET (multiplication logique) est donc prioritaire par rapport à la fonction OU (somme logique). Ainsi :
1 + b\cdot 0 = 1 + 0 =1
Il reste possible de placer des parenthèses dans les calculs pour changer l'ordre de priorité des opérations.
==== Lois de De Morgan ====
Dans les deux cas, l'expression ne sera VRAIEque si a et b sont fausses.
|align="center"|
Deuxième loi de De Morgan (négation de la conjonction)
\overline{ a \cdot b } = \overline{a} + \overline{b}
Dans les deux cas, l'expression ne sera FAUSSEque si a et b sont vraies.
|}
== Fonctions logiques ==
Mathématiquement, une fonction logique ou opérateur logique est une application de Bn dans B.
En électronique, une fonction logique est une boîte noire qui reçoit en entrée un certain nombre de variables logiques et qui rend en sortie une variable logique dépendant des variables d'entrée. L'article fonction logique précise comment construire les boîtes noires de quelques fonctions fondamentales.
Une table de vérité permet de préciser l'état de la sortie en fonction des états des entrées. Elle caractérise la fonction logique.
Toute table de vérité, et donc toute fonction logique, peut se décrire à l'aide des trois opérations de base :
disjonction (OU) ;
conjonction (ET) ;
négation (NON).
On démontre aussi qu'il existe exactement 2^{2^n} fonctions logiques de n paramètres. Il suffit en effet de considérer toutes les tables de vérités possibles, ou de considérer le développement d'une fonction de n paramètres.
=== Fonctions logiques fondamentales ===
|align="center" width="17%"|
|align="center" width="17%"|
|}
=== Fonctions logiques composées ===
Ce sont les fonctions logiques à deux variables. Parmi celles-ci, on en dénombre certaines suffisamment intéressantes pour qu'on leur donne un nom.
==== Disjonction exclusive ====
Le OU étudié jusqu'à présent doit se comprendre de la manière suivante : « l'un ou l'autre ou les deux ». Il est également appelé « OU inclusif ». Le OU exclusif (ou XOR pour ' eXclusive OR') s'entend comme : « l'un ou l'autre, mais pas les deux ».
a XOR b
a\ \operatorname{XOR}\ b = a \oplus b = (a+b) \cdot \overline{(a \cdot b)} = a\bar{b}+\bar{a}b
On peut également le définir avec un modulo sur une somme ordinaire :
a\ \operatorname{XOR}\ b = (a+b)\ \bmod\ 2
Le « ou exclusif » est parfois noté par le signe arithmétique \ne (différent de). Fonctionnellement, on utilise aussi un + entouré :a\oplus b.
Propriété - Toute table de vérité, toute fonction logique, peut se décrire à l'aide de la constante 1 et des deux opérations : disjonction exclusive et conjonction, car :
==== Équivalence ====
L'équivalence (notée EQV ou XNOR) est vraie si les deux entrées ont la même valeur et fausse sinon.
C'est la négation du « ou exclusif ».
L'équivalence peut s'écrire
a\ \operatorname{EQV}\ b = a \odot b = \overline{a \oplus b} = \overline{a \overline{b} + \overline{a} b} = (ab) + (\overline{a} \cdot \overline{b})
L'équivalence est souvent notée par le signe \Leftrightarrow.
Elle peut aussi être notée « == » dans certains langages (C++, PHP…) et « ⊙ » en électronique.
==== Implication ====
L'implication (notée IMP) s'écrit de la manière suivante
a\ \operatorname{IMP}\ b = \overline{a}+b
Cette opération n'est pas commutative. a est une condition suffisante pour b, qui, elle, est une condition nécessaire pour a.
Mais
a\ \operatorname{IMP}\ b = \overline{b}\ \operatorname{IMP}\ \overline{a}
==== Inhibition ====
Linhibition (notée INH) se compose comme suit :
a\ \operatorname{INH}\ b = a \cdot \overline{b}
Si a est VRAI, l'expression vaut VRAI, SAUF si b est VRAI.
Cette opération n'est pas commutative.
=== Exemple de fonctions logiques à trois ou quatre variables ===
==== Fonction logique à trois variables ====
L'égalité
traduit la situation pratique suivante : On décroche un téléphone quand on décide d'appeler quelqu'un ou quand le téléphone sonne et qu'on décide de répondre.
Elle est constituée de trois variables :
a = « Sonnerie » ;
b = « Décision de répondre » ;
c = « Décision d'appeler ».
la variable d = « Décrocher » est fonction logique des 3 précédentes et peut s'écrire
La table de vérité de cette fonction d est alors la suivante (à droite) :
La table indique une situation absurde : quand on décide d'appeler quelqu'un et que le téléphone sonne sans qu'on ait envie de répondre, on décrocherait quand même. Une modification de la table comme ci-contre corrigerait cette absurdité. Cette table correspond à une fonction logique Décrocher d2 ou d2 qu'il est possible de déterminer et simplifier en d2 =\bar a \cdot c + a \cdot b.
==== Fonction logique à quatre variables ====
Un bon élève s'interroge s'il est sage de sortir un soir. Il doit décider en fonction de quatre variables :
a = il a assez d'argent ;
b = il a fini ses devoirs ;
c = le transport en commun est en grève ;
d = l'automobile de son père est disponible.
Cet élève pourra sortir si :
il a assez d'argent, a = vrai ;
il a fini ses devoirs, donc b = vrai ;
le transport en commun n'est pas en grève, donc c = faux ;
ou si l'automobile de son père est disponible, donc d = vrai.
L'expression logique de sortir en fonction de l'état des variables a, b, c et d peut donc s'écrire ainsi :
=== Factorisation d'une expression ===
Une fonction logique peut être déterminée
soit sous forme d'une expression faisant intervenir les 3 opérations (+\,, \cdot\,, \bar{}\,)
soit sous forme de sa table de vérité. Dans ce cas il sera toujours possible d'effectuer un développement pour écrire cette fonction comme une somme de produits.
Exemple : Dans l'exemple de "Décrocher 2", la lecture de la table montre que d2 égale 1 quand (a, b, c) = (0, 0, 1) ou (0, 1, 1) ou (1, 1, 0) ou (1, 1, 1).
Il est possible de trouver une expression minimisant le nombre de termes et le nombre de lettres dans chaque terme. C'est l'objectif de certaines techniques comme la méthode de Quine-Mc Cluskey, les diagrammes de Karnaugh, la méthode des consensus, la double dualisation…
Exemple (suite) : la somme précédente peut être réduite par factorisation des deux premiers termes par \bar a \cdot c et factorisation des deux derniers termes par a \cdot b \,
== Arbre d'expression ==
Les expressions logiques sont souvent représentées en informatique sous forme d'arborescence.
À un premier sommet (racine) sont rattachés différents sous-arbres (ou branches). Les sommets sans issue sont appelés feuilles.
Chaque sommet interne correspond à un sélecteur booléen S(x, y, z) = « si x alors y sinon z », qui ramène une question x à deux sous-questions plus simples, éventuellement réduites à 1/vrai ou 0/faux.
L'évaluation d'une fonction f dépendant d'une variable q choisie pour la première question est alors f = S(q, f(q=1), f(q=0)), qui ramène à deux expressions indépendantes de q.
Soit f = a \cdot b+a \cdot d \cdot f+c \cdot d+e \cdot f ; on peut écrire f= S(a, f(a=1), f(a=0))= S(a, b+c \cdot d+d \cdot f+e \cdot f, c \cdot d+e \cdot f)= S(a, S(b,1,d \cdot f+c \cdot d+e \cdot f), S(c,d+e \cdot f, e \cdot f))\dots
Les arbres dépendant de l'expression et de l'ordre des questions, pour une même expression certains questionnaires seront plus simples que d'autres.
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[
"Fonction (mathématiques)",
"méthode des consensus",
"Opération bit à bit",
"Éditions Dunod",
"George Boole",
"algèbre de Boole (structure)",
"anneau de Boole",
"Commutateur téléphonique",
"calcul des propositions",
"informatique",
"Forme normale conjonctive",
"Électronique (technique)",
"Boîte noire (système)",
"modulo (informatique)",
"Perl (langage)",
"APL (langage)",
"Swift (langage d'Apple)",
"Involution (mathématiques)",
"principe de complémentarité",
"C (langage)",
"théorème du consensus",
"Principe du tiers exclu",
"Les lois de la pensée",
"PHP",
"Fonction OU exclusif",
"table de Karnaugh",
"Go (langage)",
"méthode de Quine-Mc Cluskey",
"ensemble",
"Ada (langage)",
"Notation algébrique",
"loi de composition",
"Algèbre",
"mathématiques",
"table d'addition",
"table de vérité",
"base de données",
"associativité",
"multiplication",
"fonction logique",
"C++",
"Loi commutative",
"Claude Shannon",
"Conjonction logique",
"somme (arithmétique)",
"traitement par lots",
"Équivalence logique",
"Disjonction logique",
"Fonction logique",
"Langage de programmation",
"Opérateur (mathématiques)",
"Britanniques",
"Mise en œuvre",
"Pascal (langage)",
"algèbre sur un corps",
"circuits électroniques",
"contradiction",
"Structured Query Language",
"idempotence",
"Anneau ℤ/nℤ",
"élément neutre",
"mathématicien",
"Opérateur point",
"Négation logique",
"Logique",
"table de multiplication",
"élément absorbant",
"Variable (mathématiques)",
"Python (langage)",
"logique mathématique",
"Gauthier-Villars",
"Éditions Ellipses",
"arborescence",
"logique",
"Conception de circuits intégrés",
"distributivité"
] |
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Ada (langage)
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Ada est un langage de programmation orienté objet dont les premières versions remontent au début des années 1980. La dernière version publiée est Ada 2022.
== Présentation ==
Ada est un langage de programmation conçu par l’équipe de CII-Honeywell Bull dirigée par Jean Ichbiah en réponse à un cahier des charges établi par le département de la Défense des États-Unis (DoD). Les premiers travaux autour du projet ont commencé à la fin des années 1970 et dès 1979 un preliminary ADA reference manual est publié dans la revue du Special Interest Group on Programming Languages de l'ACM. La première version validée du projet sort au début des années 1980 sous le nom d'Ada 83.
Pour développer le langage, l'équipe de Jean Ichbiah s'est inspirée de son précédent langage LIS (Langage d'Implémentation de Systèmes), conçu à la CII pour permettre le développement de systèmes d'exploitation portables (à 95 %, disait Ichbiah).
Ada 83 a été ensuite repris et amélioré au milieu des années 1990 pour donner Ada 95, le second langage objet normalisé de manière internationale (publié en , il est précédé de peu par Common Lisp, publié en ). Sous les auspices de l’Organisation internationale de normalisation (ISO), le langage a bénéficié d'un amendement en 2005 (Ada 2005), puis de nouvelles révisions en 2012 (Ada 2012) et en 2022 (Ada 2023).
Le nom « Ada » a été choisi en l’honneur d’Ada Lovelace, sans doute la première informaticienne de l’histoire. Il est associé à la couleur verte car, lors de l’appel d’offres du DoD, les différentes propositions étaient désignées par des couleurs pour éviter tout biais, et l’équipe qui l’a conçu était l’équipe verte.
Voici quelques particularités d’Ada :
typage statique ;
module par les paquetages et contrôle fin de la visibilité ;
syntaxe claire et non ambiguë (inspirée de celle du langage Pascal) ;
généricité ;
programmation par contrat ;
multi-tâche ;
traits temps réel intégrés au langage (tâches, objets protégés, interruptions) ;
bibliothèques normalisées ;
liens avec les autres langages ;
annexes temps réel avec le Profil Ravenscar pour les systèmes sûrs ;
le document de la norme ISO est librement téléchargeable (voir ci-dessous).
Il est souvent utilisé dans des systèmes temps réel et embarqués nécessitant un haut niveau de fiabilité et de sécurité. De nos jours, Ada est employé bien sûr par son initiateur, mais aussi dans toutes les techniques de pointe : en France, l’automobile, les transports ferroviaires (Alstom, Siemens Mobility, Ansaldo STS), les technologies aéronautiques (Thales Land and Air Systems, Thales Avionics, Airbus, Airbus Defence and Space) et les technologies spatiales (Thales Alenia Space, ArianeGroup, CNES, Arianespace).
En 2013, il est possible de trouver des compilateurs Ada pour certains systèmes d’exploitation (Windows, Linux, VxWorks) et architectures matérielles, y compris un compilateur libre (GNAT, inclus dans GNU Compiler Collection) compilant de l’Ada 83/95/2005/2012.
Ada est parfois utilisé en introduction aux cours de programmation informatique avancée, et il peut être utilisé pour les cours d'introduction à la programmation.
== Autres langages dans la mouvance Ada ==
Ada est inspiré du langage Pascal dont il a repris tant l'esprit de la syntaxe que de l'architecture. Le langage Ada a inspiré Bertrand Meyer pour la conception du langage Eiffel, qui a ajouté des notions de programmation par contrat (mais se montre moins adapté à l'industrie sous certains aspects). La notion de programmation par contrat, formalisée par Bertrand Meyer avec Eiffel, a amené la création d'une extension au langage Ada, , pour lui faire supporter des notations permettant d'exprimer des assertions contractuelles dans les spécifications. La programmation par contrat (des sous-programmes ou des types d'objets) est finalement intégrée dans la version Ada 2012.
Ada a inspiré le langage PL/SQL dans le domaine des bases de données, ainsi que le langage VHDL pour les architectures matérielles.
Le langage Ada est également à la base de la conception des différents langages de la norme CEI 61131-3, en particulier la partie déclarative commune à tous les langages et le langage ST (texte structuré).
== "Hello, world!" en Ada 95 ou Ada 2005 ==
Un exemple courant pour montrer la syntaxe d’un langage est le programme Hello world :
with Ada.Text_IO; -- Bibliothèque
-- Déclaration de la procédure "Hello"
procedure Hello is
begin
-- Imprimer "Hello, world!" à l'écran
Ada.Text_IO.Put_Line("Hello, world!");
end Hello;
Il existe des raccourcis pour Ada.Text_IO.Put_Line nécessitant moins de caractères, mais ils ne sont pas utilisés ici pour des raisons de compréhension. Pour des explications plus détaillées, vous pouvez consulter Wikibooks:Ada Programming/Basic.
== Bref historique ==
1974 : le département de la Défense américain s'aperçoit qu’il gaspille énormément d’argent en utilisant grosso modo un langage de programmation par application, et en entretenant des programmes écrits dans des langages obsolètes endémiques ou exotiques. Certaines sources avancent le chiffre de de programmation employés en ces lieux.Le résultat de cette prise de conscience est l’élaboration, en trois ans, du cahier des charges d’un langage unique, suffisamment souple et puissant pour remplacer tous les autres, que ce soit pour le guidage de missiles ou les travaux sur l’intelligence artificielle en passant par les applications de gestion.
1977 : le département lance un appel d’offres, remporté par une équipe dirigée par le Français Jean Ichbiah.
1980 : Jean Ichbiah fonde la compagnie Alsys ().
1983 : Ada83 est normalisé aux États-Unis par l’ANSI (ANSI/MIL-STD-1815A-1983).
1987 : Ada83 fait l’objet de la norme internationale ISO 8652:1987.
1990 : à partir des améliorations apportées par les différents développeurs de compilateurs, l’Ada Joint Program Office lance un projet de révision du langage.
1991 : Alsys est revendu à Thomson-CSF et devient TSP (Thomson Software Products).
1992 : un contrat est passé entre le comité de révision (Ada9X Program Office) et l’Université de New York pour le développement d’un compilateur de référence pour le nouveau langage, qui sera librement disponible. Ce compilateur, GNAT, est basé sur la technologie GCC de GNU.
1994 : la société (aujourd’hui ) est fondée par les membres du projet GNAT pour poursuivre la maintenance du compilateur et en assurer la commercialisation et le support.
1995 : la révision tant attendue arrive à son terme, Ada95 voit le jour. Une norme révisée est publiée, ISO/CEI 8652:1995. Ada95 est le premier langage mettant en œuvre la programmation orientée objet à faire l’objet d’une norme ISO. Le compilateur GNAT couvre l’intégralité de la norme Ada95, y compris l’ensemble de ses annexes optionnelles.
1996 : TSP devient Aonix.
2000 : l’Ada Conformity Assessment Authority (ACAA) publie un ensemble de corrections mineures accumulées au cours des cinq années précédentes : le Technical Corrigendum 1.
2003 : un rapport du prédit la mort du langage Ada malgré sa supériorité sur les autres.
2007 : l'ISO publie l'Amendement 1 au langage qui introduit de nouvelles fonctions et officialise de nombreuses améliorations proposées initialement par les différents développeurs de compilateurs. Cette version du langage porte le nom d'Ada 2005, année durant laquelle l'Amendement fut figé pour publication par l'ISO.
2012 : l'ISO publie une nouvelle révision de la norme (Ada 2012), qui apporte notamment des facilités syntaxiques, la programmation par contrat, le support des architectures multi-cœurs, et une extension de la bibliothèque prédéfinie.
2016 : Parution d'un corrigendum technique à Ada 2012
2023 : l'ISO publie une nouvelle révision de la norme (Ada 2022). Cette nouvelle révision apporte notamment des facilités pour paralléliser des instructions (en particulier les boucles) et réaliser des réductions ; elle améliore des contrats, les conteneurs, le temps-réel (par exemple avec le Deadline floor protocol) et apporte un certain nombre de précisions et d'améliorations techniques (par exemple, les agrégats de tableaux, de conteneurs et par différences (delta), les littéraux définis par l'utilisateur, le signe @ à droite du signe d'affectation pour désigner la partie gauche de l'affectation, l'arithmétique sur des nombres arbitrairement grands…).
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[
"logiciel libre",
"Ada Conformity Assessment Authority",
"programmation",
"1991 en informatique",
"MaRTE OS",
"CII Honeywell Bull",
"Organisation internationale de normalisation",
"États-Unis",
"généricité",
"Arianespace",
"1974 en informatique",
"Thales Avionics",
"1992 en informatique",
"2012 en informatique",
"1994 en informatique",
"années 1990",
"PL/SQL",
"Compagnie internationale pour l'informatique",
"2016 en informatique",
"2023 en informatique",
"Paquet (logiciel)",
"syntaxe",
"Thales Alenia Space",
"Alsys",
"1987 en informatique",
"1980 en informatique",
"Profil Ravenscar",
"1983 en informatique",
"Système temps réel",
"Linux",
"Siemens Mobility",
"ANSI",
"Interruption (informatique)",
"2003 en informatique",
"Architecture matérielle",
"FreeBSD",
"Airbus Defence and Space",
"MapReduce",
"b:Méthodes de génie logiciel avec Ada",
"Hello world",
"norme internationale",
"2000 en informatique",
"CNES",
"2007 en informatique",
"Typage statique",
"techniques de pointe",
"Base de données",
"Ansaldo STS",
"Multitâche",
"Compilateur",
"Calcul des propositions",
"Simula",
"Thales Land and Air Systems",
"typage statique",
"cahier des charges",
"1996 en informatique",
"1995 en informatique",
"langage de programmation",
"compilateur",
"Ada Lovelace",
"GNU",
"texte structuré",
"Ada9X Program Office",
"Microprocesseur multi-cœur",
"ArianeGroup",
"intelligence artificielle",
"Commission électrotechnique internationale",
"ISO",
"VHDL",
"Jean Ichbiah",
"programmation orientée objet",
"macOS",
"VxWorks",
"GNAT",
"Association for Computing Machinery",
"Eiffel (langage)",
"Windows",
"département de la Défense",
"Programmation orientée objet",
"GNU Compiler Collection",
"Alstom",
"Java (langage)",
"PL/I",
"C++",
"programmation informatique",
"CEI 61131-3",
"2013 en informatique",
"1990 en informatique",
"Pascal (langage)",
"Bertrand Meyer",
"1977 en informatique",
"programmation par contrat",
"Module (programmation)",
"années 1980",
"département de la Défense des États-Unis",
"Special Interest Group on Programming Languages",
"Common Lisp",
"Université de New York",
"Informatique embarquée",
"Microsoft Windows",
"Système d'exploitation",
"système de gestion d'exceptions",
"Airbus"
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30 |
Auvergne
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LAuvergne (en auvergnat Auvèrnha ou Euvarnhà) est une région historique et culturelle située dans le centre de la France, au cœur du Massif central.
De 1941 à 1946 et de 1956 à 2015, la région Auvergne fut également une région administrative française composée des quatre départements de l'Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme. Sa plus grande ville, Clermont-Ferrand, en était le chef-lieu. Cette région a été supprimée le par la loi sur l'Acte de la décentralisation. Les départements qui la composaient font maintenant partie de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes.
Avec plus de d'histoire, l'Auvergne est une des plus anciennes régions de France et une des mieux identifiées. Toutefois, son territoire est perçu de façon variable et le géographe Pierre Bonnaud compte quatre définitions possibles pour les contours de la région. Ainsi, en plus de l’ancienne région administrative, il y a deux Auvergne historiques. La première a existé jusqu'au XIe siècle et correspond à la cité des Arvernes ou Arvernie qui se perpétua avec le diocèse primitif de Clermont. La constitution du duché de Bourbon confisqua le nord de son territoire et laissa une province plus petite au XVIIIe siècle.
Enfin, dans limaginaire parisien, l'Auvergne apparaît souvent comme une région plus vaste. Au XIXe siècle et au XXe siècle une vague d'immigration venant d'Auvergne, de l'Aveyron, de la Lozère et de la montagne limousine a submergé la capitale. Elle y a imposé son folklore et a été identifiée comme celle des « Auvergnats de Paris » ou « bougnats ». Il n'est pas rare que toute la partie sud du Massif central soit ainsi assimilée à l'Auvergne. Clin d’œil à l'histoire, cette aire territoriale fait penser à celle des peuples vassaux des Arvernes sous l’Antiquité.
Même si cette région n’a plus de concrétisation administrative, son histoire et sa géographie lui donnent une profonde cohérence. Sa métropole, Clermont-Ferrand, la polarise en totalité et confirme cette unité.
== Dénomination et blason ==
L'Auvergne tient son nom du peuple des Arvernes, dont le nom est généralement interprété comme « ceux qui vivent devant des terres plantées d'aulnes » par composition du préfixe gaulois are (« près de », « devant ») et de verno ou uerno (« aulnes » ou « aulnaies »). Le nom Auvergne est écrit en roman médiéval ou en auvergnat Arvernha, Auvernha, Auvernhe ou dans le nord de la Lozère Alvernhe. La chaîne évolutive de ce toponyme est : Arvernia › Alvernia › Alvernha › Auvernha › Auvergne.
Le blason de l'Auvergne, d’or au gonfanon de gueules bordé de sinople, a été pris par les comtes d'Auvergne depuis au moins le XIIe siècle, les sceaux et l'iconographie des comtes et présentant déjà le gonfanon pour emblème de l'Auvergne. L'origine de cet emblème n'est pas certaine. Il pourrait s'agir de la bannière de l'abbé d’Aurillac autour de laquelle se rallièrent les chevaliers de la nation d'Auvergne lors de la conquête de Jérusalem ou alors de celle d'Eustache III, aïeul d'Adélaïde de Brabant, la mère du comte. Eustache III avait le titre de comte de Boulogne-sur-Mer et était le frère de Godefroy de Bouillon.
Fichier:Bannière fr Saint-Géraud - 2 pans.svg|Ancienne bannière de l'abbaye d'Aurillac utilisée pendant la première croisade.
Fichier:Bannière fr Saint-Géraud - 3 pans.svg|Bannière de l'abbaye d'Aurillac XIe siècle.
Fichier:Blason de l'Auvergne.svg|Blason adopté des comtes d'Auvergne (XIIe siècle).
== Histoire ==
=== Pays des Arvernes ===
L'Auvergne doit son nom au peuple gaulois des Arvernes. C'était l'une des tribus les plus puissantes et les plus riches de la Gaule antique. Cette prédominance s’explique par plusieurs raisons. Le territoire arverne donnait à ses occupants une totale autonomie agricole, il se composait au centre de la grande plaine très fertile de la Limagne, de coteaux fruiticoles sur le pourtour et enfin de grandes prairies de moyenne montagne idéales pour l'élevage. Ces zones d'autosubsistance étaient noyées dans un dense massif forestier qui fournissait l'énergie nécessaire à la mise en place d'industries prospères : la céramique et la métallurgie. Lezoux devint à l'époque gallo-romaine un des plus grands centres de production de poteries (en particulier sigillées) d'Europe. Ces poteries font partie du matériel archéologique courant que l'on retrouve partout dans le nord de l'Europe et servent à la datation des lieux fouillés. L'exploitation de nombreuses mines d'or, d'argent et d'autres métaux (exploitées depuis 400 au minimum) permit de faire de la métallurgie, de la forge et de l'orfèvrerie (en particulier du travail du cuivre) une grande spécialité arverne. Dans la Guerre des Gaules de César, Vercingétorix est décrit avec « une grande armure faite de nombreuses pièces d'argent assemblées et reflétant le soleil ». Les Arvernes frappaient leur propre monnaie et multipliaient les échanges commerciaux avec les tribus voisines (moins de connues pour gaulois). Ils développèrent au centre du monde gaulois un commerce est-ouest et nord-sud engendrant une grande richesse. La puissance militaire des arvernes était importante, elle s’appuyait sur un territoire difficile à atteindre par les armées adverses car entouré sur quasiment tous ses côtés par des massifs montagneux (seul le nord était ouvert sur les plaines du centre de la Gaule). Enfin, il y avait au sommet du puy de Dôme un sanctuaire d'une importance majeure pour plusieurs nations gauloises qui s'y retrouvaient.
Les recherches archéologiques les plus récentes situent la capitale des Arvernes de la fin du second âge du fer à l'oppidum de Corent.
Strabon décrit une royauté arverne puissante qui impose au IIe siècle av. J.-C. son hégémonie sur les peuples gaulois avec notamment les règnes des rois arvernes Luern et Bituit. Si beaucoup d'historiens, dans la ligne de Camille Jullian, ont décrit la Gaule Celtique comme un « empire arverne », on parle plutôt aujourd'hui d'une « hégémonie » similaire à celle de certaines cités grecques classiques, comme celle qu'exercèrent Athènes ou Sparte, c'est-à-dire non pas une structure politique, mais une ascendance diplomatique, militaire, culturelle et économique. La confédération arverne regroupait les Gabales, les Vellaves, les Cadurques, les Rutènes, et son aire d'influence comprenait une partie du Languedoc et de l'Aquitaine.
Vercingétorix prit le titre de roi en 52 Son père, Celtillos, qui avait tenu cette fonction auparavant, fut exécuté par ses compagnons après avoir tenté de rendre le titre héréditaire. Au cours de l'hiver 53/52 , Vercingétorix profita d'une révolte des Carnutes dans Bourges pour constituer une alliance contre les Romains avec la plupart des celtes des deux tiers nord de la Gaule. Pour la consolider et en gage de fidélité, il réclama et obtient de chaque peuple gaulois des « otages » (fils ou filles de rois).
Un des hauts lieux historiques d'Auvergne est celui de la bataille de Gergovie, situé à au sud de Clermont-Ferrand, où Vercingétorix battit Jules César en 52 av. J.-C., avant de le poursuivre avec ses cavaliers et ses troupes vers le nord.
Beaucoup plus tard, le siège d'Alésia se termina par une victoire romaine et marqua la fin du roi arverne. Pour enfermer les troupes Arvernes dans Alésia, les légionnaires romains construisirent pendant des mois de pièges (fosses avec pieux entre autres) et de fortifications sur plusieurs centaines de mètres. L'arrivée trop tardive des secours des Gaulois de l'ouest (pourtant fortes de plus de ) fut déterminante dans la défaite. Par deux fois, les troupes gauloises dirigées par plusieurs chefs furent à deux doigts d'établir une jonction avec les assiégés. Ces tentatives menées à la tombée de la nuit permirent à Vercingétorix et ses cavaliers de faire des échappées mais coûtèrent de nombreux morts aux troupes arvernes. Vercingétorix négocia sa reddition contre la vie sauve pour les d'Alésia. Après le départ des Gaulois de l'ouest, on l'emprisonna à Rome et on le fit figurer au triomphe de César ; après quoi il fut exécuté.
Les Romains créèrent par la suite la ville d'Augustonemetum sur l'un des cinq sites urbains arvernes existants, lui-même site d'un ancien volcan. Cette ville deviendra plus tard Clermont-Ferrand. La partie est de la commune actuelle était d'ailleurs occupé par une agglomération de plaine importante (site d'Aulnat-Gandaillat).
=== Auvergne romaine ===
Après sa victoire sur les Arvernes, César amorce une politique habile qui les ménage et les associe au pouvoir. Les deux siècles qui suivent la colonisation correspondent à une période de paix et de prospérité. L’Auvergne fait partie de la province d’Aquitaine, les quelques Romains qui viennent s’y installer sont rapidement assimilés, les modes de vie arvernes et romains sont peu différents et facilitent l’association. Le latin s’impose tardivement sur la langue gauloise. La capitale gallo-romaine, Augustonemetum, prend le nom d’Arvernis au IIIe siècle.
À la fin du IIIe siècle ou au IVe siècle, saint Austremoine évangélise l’Auvergne. À cette époque, la province est menacée par la poussée des peuples germaniques et l'affaiblissement de l'empire. En 469, l’autorité de Rome est toujours reconnue mais la province est encerclée par les Burgondes et les Wisigoths. Ces derniers, menés par le roi Euric, déferlent sur le pays en 471. Sidoine Apollinaire, onzième évêque d'Auvergne, mène alors la résistance et la défense d'Arvernis pendant quatre ans aux côtés d'Ecdicius, son beau-frère. Il fournit un riche témoignage sur l'Auvergne à la fin de l'Antiquité.
=== Moyen Âge ===
==== Haut Moyen Âge ====
En 475, et malgré une résistance victorieuse, Rome choisit de céder l'Auvergne aux wisigoths afin de conserver la Provence, plus proche géographiquement et culturellement du cœur de l'Empire. L'Auvergne et sa capitale Clermont sont intégrées au royaume wisigoth d'Euric et en deviennent une pièce majeure. Habilement, le roi wisigoth choisit le catholique arverne Victorius pour devenir comte d'Auvergne et duc des provinces d'Aquitaine. Il libère ensuite Sidoine Apollinaire qui retrouve son siège épiscopal après deux années de captivité. À la suite du décès de Victor, le successeur d'Euric, Alaric II, place Apollinaire (le fils de Sidoine) sur le trône comtal. Ce dernier a la charge d'une part importante de l'armée wisigothique et mène le combat avec de nombreux auvergnats contre les Francs lors de la bataille de Vouillé. Après la chute du royaume wisigoth de Toulouse, l'Auvergne passe sous la domination de Clovis, le roi des Francs. L'aristocratie pro-wisigothe d'Auvergne résiste à cette nouvelle domination comme en témoigne la révolte de Placidina et Arcade. Conquise militairement par Thierry en 536, l'Auvergne est rattachée à l'Austrasie pendant un siècle. Des aristocrates gallo-romains locaux sont nommés comtes et dirigent la province avec les évêques d'Auvergne.
À la fin du VIIe siècle ou au début du VIIIe siècle, l'Auvergne passe sous l'influence du duché d'Aquitaine. Gouvernée par les ducs d'Aquitaine qui portent également le titre de comte d'Auvergne, elle fait l'objet de convoitises entre francs et aquitains. Durant cette période, ce sont les évêques d'Auvergne qui exercent concrètement le pouvoir. Ils fondent partout en Auvergne de nombreux monastères (Brioude, Manglieu, Thiers ou encore Mozac), qui mènent une grande activité intellectuelle et scolaire et font de l'Auvergne une importante place de la Chrétienté.
À ces troubles politiques, se rajoutent pendant ces siècles de grandes calamités telles que les épidémies au VIe siècle et les incursions des troupes du califat ommeyade. En 760 Pépin le Bref, dans sa lutte contre le duc d'Aquitaine, fait deux incursions dévastatrices qui détruisent la province et sa capitale. Les normands attaquent la région à partir du IXe siècle. Ils assiègent et incendient la capitale avant d'être chassés de la région par les milices et nobles locaux. Les puissantes familles seigneuriales auvergnates, livrées à elles-mêmes, se mènent des guerres privées incessantes, et pillent la région sans relâche. L'insécurité permanente culmine au Xe siècle.
Cette insécurité est à l'origine du mouvement de la « Paix de Dieu », qui naît en Auvergne au milieu du Xe siècle, et qui aura un retentissement formidable dans le monde occidental. Il fondera les bases morales de la société médiévale.
==== Moyen Âge central ====
Gouvernée jusqu'alors par les ducs d'Aquitaine et d'Auvergne la province connaît un changement politique majeur à la fin du Xe siècle quand Guy, vicomte de Clermont et d'Auvergne, se proclame comte d'Auvergne et crée la dynastie comtale héréditaire. Les comtes d'Auvergne s'affranchissent de plus en plus de leurs suzerains directs. À mesure que leur autonomie s'affirme, l'Auvergne s'intègre progressivement au royaume de France. Les comtes sont eux-mêmes suzerains de grands seigneurs. À la même époque les évêques d'Auvergne deviennent maîtres de grands domaines centrés sur Clermont qui constituent la « seigneurie épiscopale de Clermont ».
Du fait de la concurrence politique des comtes, une longue rivalité entre Clermont et Montferrand voit le jour. Le comte d'Auvergne n'avait pas un grand réseau de vassaux, sans doute parce qu'il n'était que le descendant d'un modeste vicomte. Il possédait en propre de nombreuses terres en Basse-Auvergne, la majeure partie de la Limagne, des terres en Brivadois mais très peu de choses en Haute-Auvergne. Il n'était pas le maître de la capitale qui appartenait aux évêques qui avaient aussi de nombreux vassaux en Haute-Auvergne. Le domaine de l'Abbaye d'Aurillac était libre et exempt de toute juridiction et ne relevait que du pape (il forma par la suite la vicomté de Carlat).
Les abbayes d'Auvergne voient leur renommée s'étendre très largement dans la Chrétienté et se bâtissent une solide réputation en Occident. Véritables foyers intellectuels, elles sont particulièrement prospères du . Les abbayes d'Aurillac et de la Chaise-Dieu sont les plus célèbres. Gerbert d'Aurillac (926-1003), grand savant et mathématicien favorise l'introduction des chiffres arabes en Occident. Entre 950 et 1150 environ, l'Auvergne se couvre d'admirables églises romanes d'une grande homogénéité de style. C'est la naissance de l'art roman auvergnat.
En 1095 le pape convoque un concile à Clermont. À la fin du concile, il lance l'appel de Clermont et adjure les chrétiens d’Occident de cesser leurs guerres fratricides et de partir pour la Terre Sainte pour délivrer Jérusalem. Une foule considérable de « pauvres gens » se met en route pour Jérusalem et sera massacrée par les Turcs. Les seigneurs partent à leur tour, de tout le royaume, dont le comte d'Auvergne , et de très nombreux seigneurs auvergnats. Ils prendront Jérusalem en 1099.
En 1147 Robert III d'Auvergne meurt en Terre Sainte. À son retour en Auvergne, son fils Guillaume « le jeune », se trouve dépossédé par son oncle Guillaume « l'Ancien » à qui l'on avait confié les biens et prérogatives pendant l'absence du comte d'Auvergne. Le conflit aboutit à un partage des terres du comté : Guillaume l'Ancien (ou Guillaume VIII) garde la plus grande partie des terres et conserve le nom de comté d'Auvergne ;
Guillaume le Jeune (ou Guillaume VII) conserve Montferrand, la capitale comtale, ainsi que quelques terres autour de Pontgibaud et en Limagne (Dauphiné d'Auvergne).
En 1212 le roi de France Philippe-Auguste envoie une armée en Auvergne et dépouille de presque tout son comté. L'Auvergne tombe à la suite du siège de Tournoël en 1213. Les territoires confisqués, qui représentent la plus grande partie de l'Auvergne, sont annexés au domaine royal et nommés « Terre d'Auvergne ». Ainsi, à partir du début du XIIIe siècle, l'ancien comté d'Auvergne se trouve morcelée en quatre entités politiques aux statuts inégaux : Le comté d'Auvergne, petite région centrée sur Vic-le-Comte, le Dauphiné d'Auvergne, région située à l'ouest d'une ligne Clermont-Issoire, la seigneurie épiscopale de Clermont, propriété de l'évêque de Clermont et la Terre d'Auvergne qui devient en 1360 le duché d'Auvergne avec Riom pour capitale.
==== Moyen Âge tardif ====
Au XIVe siècle la province reste dans le giron de la famille capétienne. Elle est donnée en apanage à Alphonse de Poitiers, puis en 1360 comme duché à Jean de Berry (qui rachète aussi la vicomté de Carlat). Une de ses filles épouse le duc de Bourbon qui devient alors duc d'Auvergne. Tous leurs domaines sont finalement confisqués par en 1527.
La peste noire frappe durement l'Auvergne, en particulier en 1348, 1349, 1360 et 1383. La mortalité très élevée diminue fortement l'activité de la région.
Pendant la guerre de Cent Ans des hommes d'armes français recrutés sur les terres soumises à l'Angleterre et groupés en grandes compagnies pillent et rançonnent les villes auvergnates. Après 1375, les routiers s'implantent solidement en Haute-Auvergne et ne seront chassés que par une forte expédition royale en 1392.
=== Auvergne des Bourbons ===
La maison de Bourbon apparaît au Xe siècle à Bourbon-l'Archambault. Ses domaines s'agrandissent rapidement et finissent par constituer un duché situé au nord de l'Auvergne. En 1416, les princes de Bourbon parviennent à commander toute la province. Cette situation se prolongera pendant un siècle. Les Bourbons s'opposent régulièrement aux rois de France au cours de cette période. En 1523, spolié par le roi et sa mère Louise de Savoie, , duc d'Auvergne et de Bourbon se réfugie auprès de l'empereur Charles Quint, qui était également son suzerain pour la principauté des Dombes, et change ainsi de camp pour préserver l'indépendance de ses domaines et la possession de ses biens familiaux. Ses domaines sont finalement confisqués, et l'Auvergne retourne au domaine royal en 1527. Depuis 1012, les comtes d'Auvergne avaient maintenu un petit fief en plein cœur de l’Auvergne à Vic-le-Comte. Catherine de Médicis en hérita par sa mère Madeleine de La Tour d'Auvergne à la mort de sa tante Anne d'Auvergne en 1524. Son mariage en 1533 avec le futur permit la réunion de ce dernier morceau de l'Auvergne à la couronne de France.
=== Temps modernes ===
Un siècle après la guerre de Cent Ans, l'Auvergne plonge dans les guerres de religion. Des milices calvinistes font des incursions dans le Haut-Pays, et prennent par surprise des châteaux ou des bourgs catholiques qu'ils rendent ensuite en contrepartie d'une rançon, pillant et détruisant les abbayes. Le capitaine Merle en particulier, solidement implanté dans le Gévaudan voisin, rançonne Issoire mais échoue devant Saint-Flour. C'est ainsi que l'année qui suit la destruction de l'Abbaye de Vabres, la ville d'Aurillac est prise en 1569, ses habitants rançonnés, et son abbaye entièrement pillée, ses trésors fondus et emportés à Genève, ses richesses vendues aux enchères, ses archives incendiées et ses bâtiments détruits.
En 1623, Blaise Pascal naît le 19 juin au pied de la Cathédrale de Clermont-Ferrand. Il est le fils d'Étienne Pascal (1588-1651), conseiller du roi pour l'élection de Basse Auvergne, puis second président à la Cour des aides de Montferrand, et passionné par les sciences (ami de Leibnitz, Mersenne, Roberval et Descartes). Il décidera d'éduquer seul ses enfants (dont Blaise), avec la visite régulière de ses amis scientifiques.
En 1665, instaure temporairement à Clermont et au Puy une cour criminelle d'exception, les Grands jours d'Auvergne, afin de faire droit à de nombreuses plaintes de personnes du peuple victimes des violences et des exactions de certains fonctionnaires ou membres de la noblesse d'Auvergne. La vie des magistrats est relatée par Esprit Fléchier, de nombreuses condamnations à mort et confiscations sont prononcées.
Au XVIIIe siècle, la condition économique de la paysannerie s'améliore considérablement grâce à la politique avisée des intendants et des subdélégués d'Auvergne qui prennent le relais des abbayes et développent l'élevage, la fabrication du fromage, l'agriculture, les verreries, les forges, les routes. Le contrebandier Mandrin marque la région par ses activités. L'Auvergne voit naître à cette période le général révolutionnaire Desaix.
En 1750 naît la première Loge maçonnique de Clermont. La franc-maçonnerie se développe très rapidement en Auvergne et devient très influente à Clermont où on compte cinq loges à la veille de la Révolution.
Au moment de la révolution française, quelques auvergnats se distinguèrent : Georges Couthon, proche de Robespierre, combattit les cléricaux, Le cantalien Jean-Baptiste Carrier joua un rôle important dans la chute des girondins et Charles-Gilbert Romme créa le calendrier républicain et mit fin à la convention montagnarde.
En 1789, les provinces françaises sont supprimées et sont remplacées par les départements. La partie nord de l'Auvergne donne naissance au Puy-de-Dôme. Les représentants de la région de Clermont, comme le franc-maçon Gaultier de Biauzat, craignaient que l'on choisisse Riom comme chef-lieu. Aussi, ils préférèrent que la partie nord de l'ancienne province fasse partie du département de l'Allier. Cela permettait de mettre Clermont-Ferrand au centre du département et lui garantissait ainsi l'assurance d'être siège de la préfecture. Le nouveau département devait s’appeler "département du Mont-Dore" mais les élus locaux craignirent qu'à Paris, on imagine qu'il y avait de l'or dans la région et qu'on la taxe plus que de raison. Ce fut donc le volcan du puy de Dôme qui donna son nom au nouveau département.
Le département du Cantal correspond à l'ancien bailliage des montagnes d'Auvergne agrandi d'une large partie du Cézallier et de l'Artense, ainsi que de la région de Massiac. Les deux villes d'Aurillac et Saint-Flour se disputèrent âprement le siège de la préfecture. Après une période d'alternance, ce fut Aurillac qui l’emporta. La région de Brioude fut associée au Velay pour former le département de la Haute-Loire. Si les limites extérieures des trois départements reposent sur les frontières historiques des provinces, la ligne qui les sépare reste arbitraire.
=== XIXe siècle et XXe siècle ===
==== XIXe siècle ====
Au XIXe siècle, fit beaucoup pour l'Auvergne. Il se soignait à Vichy et souhaita en faire la plus belle station thermale de France. Pour cela, il prit modèle sur la station allemande de Baden-Baden. Il fit tracer dans la ville de grandes avenues, fit construire un casino, de grands hôtels, l'église, le chemin de fer et la gare. Il ajouta de grands parcs et installa une digue fluviale sur l'Allier pour former un lac de plaisance. Lui et l'impératrice Eugénie fréquentèrent également la station de Royat. Intéressé par l'Histoire, il encouragea les fouilles de Gergovie et fit connaître Vercingétorix. Il était membre de plusieurs sociétés savantes d'Auvergne comme la Société de la Haute-Auvergne.
Le train n'arriva à Clermont-Ferrand qu'en 1858. Le reste de l'Auvergne fut desservi encore plus tardivement. C'est la société du Grand Central qui fut chargée d'établir des voies entre Clermont et le sud-ouest et entre Lyon et Bordeaux. Le franchissement des montagnes du Massif central nécessita des travaux considérables et la construction de nombreux ouvrages d'art. Paradoxalement, l'arrivée de ce moyen de transport n'eut pas que des effets positifs. Le phénomène d’exode rural vers Paris s'accéléra et les campagnes très densément peuplées commencèrent à se vider de façon accélérée.
En 1889, André Michelin et son frère Édouard fondèrent à Clermont-Ferrand la société Michelin et , c'était le début d'une aventure industrielle qui allait transformer le paysage économique et humain de la région.
==== XXe siècle ====
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le maréchal Pétain et Pierre Laval décidèrent de faire de la ville de Vichy le siège de l'État français et de son gouvernement. Les importantes capacités hôtelières et la position en zone libre de la ville furent déterminantes dans ce choix. La ville n'a été délivrée de cette occupation qu'à la libération. L'Université de Strasbourg se replia avec ses professeurs et de nombreux intellectuels à Clermont-Ferrand. En avril 1942, le maréchal Pétain intenta le célèbre procès de Riom dans l'intention de montrer la responsabilité politique des hommes de la République dans la défaite de 1940. Cette tentative se solda par un échec, Léon Blum et Édouard Daladier montrèrent que l'Armée française avait été incapable de préparer et conduire la guerre.
À la même époque, la capitale auvergnate vit la création du premier réseau de résistance de France : Libération-Sud. Le maquis des Résistants d'Auvergne fut l'un des plus grands et des plus actifs de France. Il livra une guerre de guérilla meurtrière face aux Allemands et libéra la région avant l'arrivée de troupes françaises. En 1944, les maquis d'Auvergne menèrent la terrible bataille du Mont Mouchet qui causa d'importantes pertes civiles. Dans les années 1960, Clermont devient une ville universitaire importante, avec un afflux d'étudiants tandis que les lycées de plusieurs villes de la région plus petites vont participer à une version originale de Mai 68, qui va s'étendre rapidement aux entreprises auvergnates.
=== Région administrative ===
En 1941, l’État français créa la région de Clermont-Ferrand, qui regroupait les quatre départements de l'Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme. En 1955, la France se dota de nouvelles structures régionales, la nouvelle région administrative Auvergne regroupait les quatre mêmes départements. En 1972, la loi fit de la région Auvergne un établissement public régional et la loi de décentralisation de 1982 en fit une collectivité territoriale à part entière.
Le . À l'occasion de cette réforme, l'ensemble des administrations régionales a quitté la région et a été relocalisé à Lyon ; de nombreuses directions régionales, comme celle de la SNCF par exemple, ont également suivi le même chemin. L'Auvergne a ainsi perdu plusieurs centaines d'emplois qualifiés. L'éloignement des centres de décisions régionaux est devenue considérable. Il faut par exemple de route pour rejoindre Lyon depuis Aurillac ou plus de de voyage en train.
== Géographie ==
=== Paysages ===
L'Auvergne apparaît comme une région bien individualisée du Massif central. Cependant, si elle est limitée à l'ouest par le Limousin et les gorges de la Dordogne, et à l'est par les monts du Forez, sa bordure méridionale reste plus indécise. On peut néanmoins la jalonner par l'Aubrac et la Margeride. La morphologie d'ensemble de la région se présente comme un entonnoir ouvert au nord et resserré au sud. Au centre, l'Allier forme un axe orienté nord-sud le long duquel s'étendent de vastes plaines : les Limagnes. De part et d'autre s'élèvent les formations collinéennes et de moyenne montagne.
Si le trait dominant de l'Auvergne est son compartimentage en massifs et bassins, un des caractères les plus originaux est la présence de massifs volcaniques remarquablement conservés.
==== Massifs cristallins ====
Les fragments de la vieille chaîne hercynienne qui dataient de la fin du Tertiaire ont été fracturés et portés à des altitudes variables à cette époque lors de l'apparition des Alpes. Les blocs cristallins ont été soulevés le long de failles et délimitent de petits fossés : la plaine d'Ambert, surplombée par le massif du Livradois (Bois Noirs, 1215 mètres), et les monts du Forez (Pierre-sur-Haute, 1631 mètres). Ces hosts granitiques sont prolongés au nord par la Montagne bourbonnaise et au sud par les monts de la Margeride (signal de Randon, 1551 mètres) qui se prolongent dans la Lozère. Du nord-ouest au sud-ouest, les masses cristallines conservent une allure de plateau. Les Combrailles sont profondément entaillées par l'érosion fluviale (gorges de la Dordogne et de la Sioule). L'érosion glaciaire intense est à l'origine des nombreux lacs de l'Artense qui lui donnent des aspects de Scandinavie. Au sud-ouest, la Châtaigneraie offre un paysage de collines et un climat adouci, aux accents méditerranéens.
==== Massifs volcaniques ====
Au-dessus du socle cristallin, surgissent les édifices volcaniques. Le volcanisme auvergnat a principalement été actif durant les périodes tertiaire et quaternaire, l'âge des volcans s'étageant de 65 millions d'années pour les plus anciens à seulement pour la chaîne des Puys. Les volcans d'Auvergne sont donc les plus anciens volcans d'Europe mais parmi ceux-ci se cache également le plus grand volcan d'Europe. Ce qu'on appelle les monts du Cantal et qui compte plusieurs sommets volcaniques ne représente en fait qu'un seul et même volcan s'étalant sur 70 km de longueur, 60 km de large et culminant à 1855 mètres (on estime que sa hauteur originelle aurait pu dépasser les 4000 m d'altitude).
Les monts Dôme alignent 80 volcans. Tous les types y sont représentés, même si les volcans de type strombolien sont les plus nombreux. Ce sont des volcans récents et bien conservés ; ils sont dominés par le puy de Dôme (1465 mètres). Le site a été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO le 2 juillet 2018. Au sud, se situent ensuite les monts Dore qui culminent au puy de Sancy (1885 mètres), point culminant du Massif central. Ce sont de grands stratovolcans plus anciens qui ont été démembrés par l'érosion fluviatile et glaciaire. Ils emprisonnent des lacs d'origines diverses : lacs de cratère (maar) tel que le lac Pavin, lacs de barrage volcanique comme le lac d'Aydat ou le lac Chambon ou lacs morainiques comme le lac de Guéry. Plus au sud, s'enchaînent d'abord le plateau basaltique du Cézallier, qui évoque parfois les paysages de l'Écosse, puis le puissant ensemble volcanique du Cantal d'où rayonnent, à partir du puy Mary (1783 mètres) et du Plomb du Cantal (1855 mètres), des vallées en auge (Cère, Maronne, Rhue, Alagnon). Celles-ci séparent de vastes plateaux basaltiques, aux sols fertiles : les planèzes. La plus grande est la planèze de Saint-Flour. Cet ensemble bénéficie de la protection du parc des Volcans d'Auvergne. Au sud de la Truyère, l'Aubrac conserve une allure de plateau où terrains granitiques et volcaniques se mêlent. À l'est de l'Allier, les volcans du Livradois paraissent plus modestes et le massif du Devès se prolonge jusqu'à Langogne.
Le volcanisme en Auvergne est encore actif. Plusieurs volcans ne sont pas éteints mais seulement endormis et le réveil de l'un d'entre eux reste possible.
==== Plaines ====
Les bassins d'effondrement, dans lesquels les mers tertiaires ont déposé plusieurs centaines de mètres de sédiments, ont fixé les cours de l'Allier le long duquel se succèdent les plaines fertiles. Ces plaines sont appelées « Limagnes » : Limagne de Brioude, d'Issoire, Grande Limagne, Limagne bourbonnaise…
Ces plaines sont parmi les plus basses, les plus plates et les plus fertiles d'Europe. Elles s'étalent sur quatre-vingt-dix kilomètres de long et forment une bande de terre noire en forme de triangle pointé vers le sud et évasé au nord. On y cultive les oléagineux, la betterave mais aussi la vigne et les fruits. Les rendements obtenus sont parmi les plus élevés d'Europe.
=== Hydrographie ===
L'Allier est la grande rivière de l'Auvergne ; après avoir pris sa source dans les monts de la Margeride elle la traverse de part en part en formant un axe orienté nord-sud. Elle fait comme une colonne vertébrale et structure le territoire. L'Auvergne, c'est la vallée de l'Allier, ses coteaux et les montagnes qui l'encadrent. Cette même structure se retrouvait dans l'ancienne région Auvergne.
Le débit de l'Allier dépasse parfois celui de la Loire et cette dernière donne l'impression d'en être l'affluent au point de confluence. L'Allier est une rivière peu domestiquée et qui reste très sauvage. Son lit varie fortement, la faune (notamment les oiseaux) est riche et les zones humides nombreuses. Son débit est très irrégulier, les eaux les plus hautes sont en hiver, les plus basses en été. La Dore dans le Livradois, l'Alagnon dans les monts du Cantal et la Sioule dans les monts Dôme et les Combrailles sont trois de ses affluents principaux. Au sud, la Truyère, affluent du Lot, fait frontière avec les départements de la Lozère et de l'Aveyron et la Cère avec celui de la Corrèze. À l'ouest, la Dordogne fait transition avec le midi aquitain.
Nb : Seuls les cours d'eau dépassant 20 km de longueur sont mentionnés dans ce tableau.
Sioule charlemagne.jpg|La Sioule.
Pont du Diable à Olliergues.jpg|La Dore à Olliergues.
Alagnon Léotoing.JPG|L'Alagnon à Léotoing.
01 Allier - Villages de St-Ilpize et Villeneuve-d'Allier - JPG1.jpg|L'Allier à Saint-Ilpize.
Pont du Chateau.jpg|L'Allier à Pont-du-Château.
Vichy aujourd hui.jpg|L'Allier à Vichy.
=== Nature et environnement ===
L'Auvergne présente une très grande variété de milieux naturels et d'espèces animales et végétales. On y trouve par exemple 80 % des espèces de libellules présentes en France et 56 % des espèces de papillons. D'importantes populations d'espèces rares comme le Grand Murin, le Campagnol amphibie le Cuivré de la bistorte ou le Milan royal arrivent à se maintenir. En 2017, on comptait 51 espèces de mammifères en Auvergne.
La richesse naturelle de l'Auvergne s'explique par la diversité de ses caractéristiques physiques (climats, substrats, sols, reliefs), un réseau hydrographique important et tête de bassin versant, un territoire rural et peu urbanisé () et des pratiques agricoles et sylvicoles globalement moins intensives qu’ailleurs en France.
La région n'échappe toutefois pas au déclin de la biodiversité même s'il est plus modéré qu'ailleurs. La fragmentation des espaces naturels et l'appauvrissement ou la destruction des habitats (simplification des milieux agricoles, urbanisation), la pollution (engrais, assainissement domestique), l'arrivée d'espèces exotiques envahissantes et les changements climatiques sont les principales menaces auxquelles l'Auvergne doit faire face.
==== Parc des Volcans d'Auvergne ====
Situé au cœur de l'Auvergne, le parc naturel régional des Volcans d'Auvergne abrite des paysages, une faune et une flore remarquables. Du nord au sud, il s'étire sur 120 km et sa superficie de 388957 hectares en fait le plus vaste parc naturel régional de France. Son altitude varie de d'altitude. Il se compose de quatre régions volcaniques : le Cézallier, les monts du Cantal, les monts Dore et les monts Dômes, ainsi que d'une région granitique : l'Artense. Ses ressources aquatiques sont d'une grande qualité, il ne compte pas moins de 4000 km de cours d'eau, de nombreux lacs naturels, tourbières ou zones humides ; 60 % de son territoire est reconnu pour sa biodiversité remarquable. La diversité géologique, les reliefs et le climat du parc expliquent son exceptionnelle variété de faune, de flore et de milieux naturels (prairies, landes d'altitude, tourbières, lacs naturels, forêts, falaises).
Les prairies et les pelouses d'altitude et landes couvrent 60 % du parc de façon continue. Leur diversité floristique est considérée comme unique en Europe. On y trouve la plus importante population nationale de Pies-grièches grises d'Europe. Les forêts couvrent 30 % du territoire, leur diversité et leur richesse varient selon l'altitude et l’exposition et sur des substrats variés et forment le milieu terrestre le plus riche en biodiversité. On compte de plus de 1 ha sur le territoire du parc. Elles restent majoritairement en bon état de conservation et abritent des populations d'espèces animales et végétales remarquables comme la Ligulaire de Sibérie, l'Azuré des mouillères, le Criquet palustre, l'Agrion à lunules. On y trouve aussi une exceptionnelle diversité de mousses bryophytes comme les sphaignes. Le parc compte de nombreux lacs, dont plus d'une trentaine sont d'origine naturelle. Ces lacs de montagne d'origine volcanique ou glaciaire sont relativement préservés mais fragiles et présentent une exceptionnelle biodiversité. La plupart abritent des herbiers aquatiques oligotrophes.
Fichier:Chaîne des Puys (28724071020).jpg|lien=|Volcans d'Auvergne.
Fichier:Vue du puy de Sancy.JPG|Puy de Sancy.
Fichier:Puy de Dôme during autumn.jpg|lien=|Puy de Dôme.
Fichier:Puy de come 2001-06-22.jpg|lien=|Puy de Côme.
Fichier:Puy de Pariou (11887177805).jpg|lien=|Puy de Pariou.
Fichier:Fond-de-la-vallée-de-Cheylade-dpt-Cantal-DSC 2480.jpg|lien=|Puy Mary.
==== Parc régional du Livradois-Forez ====
Le parc du Livradois-Forez est le quatrième plus grand parc naturel régional de France. Cette région de moyenne montagne est située sur la partie orientale de l'Auvergne et possède une grande variété de milieux naturels : tourbières et lacs tourbeux, landes montagnardes des Hautes Chaumes du Forez, hêtraies et sapinières, forêts alluviales, buttes et coteaux secs de Limagne, prairies naturelles de fauche, rivières et torrents où l'on trouve encore la moule perlière. Ce territoire, à l'origine consacré à la polyculture et l'élevage, est aujourd'hui très faiblement peuplé. La moitié de sa surface est constituée de vastes espaces boisés. La totalité des de mammifères représenté en Auvergne est présente dans le parc et 1500 ha. Cette tillaie-frênaie constitue un des massifs les plus diversifiés et floristiquement les plus riches de France.
Vallée glaciaire du Fossat Forez France.jpg|Vallée glaciaire du Fossat.
Meadows Les Hommades Celles-sur-Durolle.jpg|Celles-sur-Durolle.
TO rocher.JPG|Vue sur Pierre-sur-Haute.
St bonnet décembre 2008.jpg|Saint-Bonnet-le-Chastel.
Saint-Jean des Ollières 63.JPG|Saint-Jean-des-Ollières.
Rez de Sol Lachaux 2016-08-09 n05.jpg|Vers le sommet du Rez de Sol.
==== Sites naturels protégés ====
On compte cinq réserves naturelles nationales et cinq réserves naturelles régionales en Auvergne. Il y a également « habitats Natura 2000 » ainsi que « oiseaux » pour une superficie 389550 ha (15 % de la région). On y trouve d'oiseaux inscrites en annexe I de la directive Oiseaux, (animales - hors oiseaux - ou végétales) d'intérêt communautaire et naturels retenus au sein de la directive Habitats.
=== Climat ===
Adossée aux versants septentrional et méridional du Massif central, la région présente d'importants contrastes climatiques générés par le relief, avec une continentalisation rapide d'ouest en est. Trois influences interagissent sur cette région :
au sud-ouest l'influence océanique est très sensible, le relief réactivant les perturbations d'origine atlantique (flux de sud-ouest à nord-ouest). Les précipitations sont régulières, partout supérieures à 110 cm/an, abondantes en montagne occasionnant un enneigement important bien qu'irrégulier en raison de redoux marqués. Cette région porte bien son surnom de « pays vert » ; on la compare aussi à l'Irlande ou aux Highlands d'Écosse (l'ensoleillement y est néanmoins supérieur). Le versant méridional de l'alignement montagneux allant des monts Dore aux monts d'Aubrac constitue une franche limite climatique, caractérisée par un effet de foehn et une altération de l'influence océanique ;
à l'est et au nord de cette ligne - soit sur l'essentiel du territoire régional - la tendance continentale se renforce, avec un accroissement de l'amplitude thermique été-hiver et de la part des orages dans le total des précipitations. À altitude égale, les hivers sont plus froids et beaucoup plus secs, et les étés plus chauds (la température peut dépasser en plaine). Les précipitations sont de l'ordre de en plaine (on relève localement des records d'aridité pour la France continentale), en montagne (où l'enneigement est généralement moins abondant mais plus régulier que sur les montagnes du sud-ouest) ;
une timide influence méditerranéenne peut se manifester lors de cycles perturbés dans le Brivadois et la Châtaigneraie.
=== Transports et voies de communication ===
==== Transport aérien ====
L'aéroport de Clermont-Ferrand-Auvergne a accueilli jusqu'à en 2002, il est retombé à 398934 en 2011 à la suite du rachat de Regional Airlines par Air France et à la délocalisation du hub de cette compagnie sur l'aéroport de Lyon en 2003. Depuis le site aéroportuaire a du mal à se relever du préjudice. L'arrivée sur la plate-forme des compagnies Fly Kiss puis de Ryanair en 2013 avait malgré tout contribué à relever le trafic à en 2014. Les aéroports d'Aurillac et du Puy-en-Velay sont reliés à Paris respectivement par Hop ! et Hex'air.
==== Transport routier ====
Les deux autoroutes A71 et A75 constituent un axe nord-sud Paris – Montpellier – Espagne qui se croise à Clermont-Ferrand avec l'axe est-ouest formé par l'A89 Bordeaux – Lyon – Genève. Ils permettent désormais de relier toutes les grandes métropoles nationales. La Méditerranée n'est plus qu'à de l'ancienne capitale régionale depuis l'ouverture du viaduc de Millau en 2004. L'autoroute A89, prolongée hors de l'Auvergne en autoroute A72, relie Clermont-Ferrand à Saint-Étienne. L'autoroute A77, dite « Autoroute de l'Arbre », poursuit l'autoroute A6 au départ de Paris pour la prolonger et aller (en tant que route nationale 7) jusqu'à Moulins, dans l'Allier.
La qualité des routes est excellente sur tout le réseau des nationales et départementales et ce réseau permet de relier Paris à Moulins (RN 7) et Clermont-Ferrand en , et Moulins à Montluçon (A71, RN 79 et ).
Le réseau routier régional compte d'importantes routes nationales comme la RN 102 qui relie l'A75 à Brioude, Le Puy-en-Velay et la vallée du Rhône, la RN 122 reliant l'A75 à Aurillac ou la RN 88 formant l'axe transversal Lyon – Saint-Étienne – Le Puy – Toulouse.
==== Transport ferroviaire ====
La ligne SNCF Paris – Clermont-Ferrand a été électrifiée en 1990 et a reçu des améliorations dans le passé. En 2003 le temps de trajet le plus court entre les deux villes était de , il peut s'élever à pour les trains desservant Nevers, Moulins, Vichy et Riom. Depuis 2012 les trains en provenance d'Auvergne arrivent en gare de Paris-Bercy.
Aucune ligne à grande vitesse n'est prévue à court terme pour la région. Le projet d'une ligne TGV Paris – Bourges – Clermont-Ferrand – Lyon a été plusieurs fois évoqué, notamment en 2015, lors de la création des nouvelles régions administratives. Une telle ligne mettrait Clermont-Ferrand à de Paris et permettrait de dédoubler l'axe TGV rhodanien très chargé. D'autres projets moins ambitieux mais plus réalistes ont également été proposés, comme le projet « Des trains pour tous » qui propose la modernisation des voies existantes et l'utilisation de trains à haut niveau de service. Les temps de parcours seraient alors de mais avec des prix de billets plus faibles et une meilleure desserte des villes moyennes du centre.
Le Plan Rail Auvergne 2009-2013 a permis, en cinq ans, de rénover significativement le réseau ferré auvergnat. Toutefois Aurillac et Le Puy-en-Velay ne disposent pas de relation directe en train avec l'Île-de-France.
La ligne qui relie Clermont-Ferrand à Lyon comporte des tronçons sinueux et non électrifiés, notamment entre Roanne et Lozanne. En 2016, il fallait entre et pour relier les deux villes. L'amélioration de cette liaison est souhaitable car elle permettrait à l'Auvergne de bénéficier des avantages de la gare de la Part-Dieu pour l'accès à la LGV Méditerranée et aux futures lignes Rhin-Rhône porté par l'association ALTRO.
Les lignes Clermont – Nîmes et Clermont – Béziers souffrent d'une faible fréquentation et leur avenir reste incertain.
Depuis le , la région gère le service TER régional dans le cadre d'une convention avec la SNCF. Le périurbain allant de Moulins à Brioude (via Vichy principalement) concentre la plus importante part des services avec un cadencement lentement mis en place depuis . En , le service TER Auvergne comptait en circulation par jour, quinze lignes, de voyages annuels et pour un budget de ( de recettes commerciales).
== Population et société ==
=== Démographie ===
L'Auvergne est habitée depuis plus de . Ses habitants ont donc pu voir les éruptions volcaniques à l'origine des volcans les plus jeunes de la chaîne des Puys (4000 à ). On estime qu'avant la bataille de Gergovie, vers 250 à 50 , la population des Arvernes (les Gaulois les plus riches de la Gaule Antique) était de l'ordre de 200000 à .
En 2013, la Région Auvergne comptait mais la partie correspondant à l'ancienne province ne compte que . Les quatre départements auvergnats sont ceux où la population vit en moyenne le plus en altitude et s'inscrivent dans la diagonale du vide. Leur densité de population moyenne n’est que de . Les départements de l’Allier, du Cantal, et la moitié ouest de la Haute-Loire sont marqués par une faible natalité et un vieillissement de la population.
À l'origine très rurale, la population auvergnate tend à s'urbaniser : plus de sept habitants sur dix vivaient en ville en 2016. Grâce à l'attractivité de l’agglomération clermontoise et l’arrivée de jeunes familles, le Puy-de-Dôme limite cette tendance à la baisse et concentre plus de 50 % de la population régionale.
Clermont-Ferrand se trouve au milieu d’un couloir urbain dynamique de qui s'étend de Vichy à Issoire en suivant l’Allier. Grâce au solde migratoire positif, les quatre départements ont malgré tout gagné entre 2007 et 2014.
L'Agence régionale de développement des territoires d'Auvergne (ARDTA) et l'INSEE ont établi une typologie des « bassins de vie » de la région qui identifie six types de bassins de vie aux caractéristiques différentes. La première est constituée par la grande agglomération de Clermont-Ferrand. Celle-ci stimule des bassins de vie suburbains grâce à son attraction économique. Les agglomérations moyennes de Moulins, Vichy, Montluçon et Aurillac se placent en situation intermédiaire.
À l'opposé, deux types de zones rurales en difficultés se font face. La première correspond à des territoires de moyenne montagne habités par une population âgée et majoritairement agricole. Dans le Cantal, près de 17 % des personnes âgées de plus de vivent sous le seuil de pauvreté alors qu'elles ne sont que 9,3 % en Auvergne-Rhône-Alpes. Clermont-Ferrand représentait plus du quart de la population de l'ancienne région Auvergne et quasiment la moitié de celle de la région historique. L'ensemble urbain a accédé au rang de métropole le .
=== Tendances politiques ===
Les recherches d'Emmanuel Todd ont montré que le système familial dominant en Auvergne est celui de la famille souche, avec une nuance pour le département de l'Allier où on voit la domination de la famille souche de type incomplet. Ce schéma anthropologique tend à favoriser une attitude d'acceptation de la société telle qu’elle est, sans contestation majeure, mais avec le souhait constant d'améliorer les conditions de vie sociale. Ce type familial exalte sa différence, son ethnocentrisme et son attachement aux liens du sang. Dans les deux tiers ouest de la région on note également la présence sporadique de familles communautaires, notamment à l'ouest de l'Allier ce qui expliquerait certaines tendances électorales.
Pierre Charbonnier note qu'en Auvergne, le « notable » a longtemps tenu une place essentielle dans la vie politique. Propriétaires terriens, industriels ou alors médecins, on a vu de véritables lignées dynastiques se constituer, comme celles des Dormoy.
Parmi les hommes politiques auvergnats célèbres, figurent Étienne Clémentel, un des pères de la technocratie et de l'intervention de l'État dans l'économie en France, et plusieurs présidents de la république : Paul Doumer, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing.
Etienne Clémentel.jpg|Etienne Clémentel
Paul Doumer.jpg|Paul Doumer
Georges.Pompidou (cropped).jpg|Georges Pompidou
Valéry Giscard d’Estaing 1978(2).jpg|Valéry Giscard d’Estaing
=== Emploi et logement ===
L'Auvergne connaissait en 2016 un des taux d'emploi les plus élevés de France (91,1 % contre 89,8 % en moyenne nationale).
En 2018, les quatre départements auvergnats comptaient environ 533182 emplois. L'emploi public et l'agriculture sont très représentés ainsi que les activités industrielles (26 % du total contre 18 % en France). Le secteur tertiaire, très varié dans sa composition, représente 64 % du total. Cette proportion est inférieure à la moyenne nationale et les activités scientifiques, techniques et de service aux entreprises y sont insuffisamment développées.
Les cinq principaux employeurs se concentrent sur l'agglomération clermontoise : Michelin, le CHU de Clermont-Ferrand, Limagrain, le conseil départemental du Puy-de-Dôme et la ville de Clermont-Ferrand.
=== Sports ===
==== Rugby ====
L'Auvergne est une terre de prédilection pour le rugby:
Le club de rugby à XV phare de la région est l'ASM Clermont Auvergne. Il a été créé en 1911 par Marcel Michelin et dès la saison 1925 il a accédé à l'élite pour ne plus la quitter. Il a atteint la finale du championnat 14 fois entre 1936 et 2019 mais n'a rapporté chez lui que deux fois le bouclier de Brennus, en 2010 et en 2017. Il a également remporté le Challenge européen à trois reprises en 1999, 2007 et 2019. Le club suscite un véritable engouement dans la région. Sur la saison 2012-2013, le Stade Marcel-Michelin () a connu un taux de remplissage de 96 % et les supporteurs clermontois, plusieurs fois élus « Meilleur public de France », sont souvent considérés comme un des publics les plus fervents et accueillants d'Europe.
Le Stade aurillacois a été fondé le . L'équipe est montée en Honneur en 1932 puis en Excellence en 1933. Elle évolue ensuite en division 1 jusqu’en 1987. Au cours de la saison 2015-2016, le Stade aurillacois a remporté la demi-finale d'accession au Top 14.
==== Football ====
Le Clermont Foot 63 est un club de football fondé en 1984 et basé à Clermont-Ferrand. Il a été créé sous le nom de Clermont Football Club par la fusion de deux clubs de la ville, le Stade clermontois et l'Association sportive montferrandaise. Après avoir connu de graves difficultés en 1990, le club est reparti sous le nom de Clermont Foot et a accédé à la Ligue 2 en 2003 puis à la Ligue 1 en 2021. C'est le premier club auvergnat à évoluer à ce niveau. Il dispute ses matchs à domicile au stade Gabriel-Montpied. Ce succès fait de Clermont-Ferrand une des rares villes françaises à posséder à la fois une équipe de football évoluant en Ligue 1 et une équipe de rugby dans le Top14.
==== Athlétisme ====
Le club d'athlétisme Clermont Athlétisme Auvergne est lui aussi très dynamique. Créé en 2002 il comptait cinq sections locales et en 2015. Il a toujours figuré dans le top 5 du classement des clubs FFA et a terminé premier en 2015 au palmarès FFA national mixte. Plusieurs de ses membres sont des champions de classe mondiale comme le perchiste Renaud Lavillenie et le coureur de haies Garfield Darien. En 1972, le journal donnera naissance au groupe de presse Centre-France. Celui-ci a pris progressivement des parts majoritaires dans de nombreux quotidiens régionaux. En 2017, il couvre non seulement les quatre départements auvergnats et les trois départements limousins mais aussi cinq des six départements du Centre-Val de Loire ainsi que les départements de la Nièvre et de la Loire. Au total il distribue plus de 400000 exemplaires par jour et réalise une audience de plus de de lecteurs par jour. Elle couvre la totalité des départements de l'Allier, du Cantal et du Puy-de-Dôme ainsi que l'ouest du département de la Haute-Loire. C'est une des stations les plus écoutées dans la région de Clermont-Ferrand. Logos FM est une station musicale et culturelle régionale qui est née à Vichy puis s'est installé à Chamalières. Elle couvre aujourd'hui un bassin d'un million d'habitants. RVA est une radio créée au milieu des années 1980, elle diffuse un programme généraliste sur une grande partie des quatre départements régionaux.
Dans le sud de l'Auvergne, Jordanne FM est une radio associative d'Aurillac qui s'est développée et est devenu une station régionale diffusant sur le Cantal, le Lot, l'Aveyron et la Corrèze. Aucune radio commerciale auvergnate n'a su imposer un réseau sur la totalité de la région. C'est une radio Aveyronnaise, Radio Totem, qui a réussi à développer un réseau qui couvre une grande partie du Sud de l'Auvergne après avoir établi un bureau à Aurillac. Celui-ci produit un programme spécifique pour la région.
==== Télévision ====
France 3 Auvergne est une des vingt-quatre antennes de la chaîne France 3 du groupe France Télévisions. Elle a été créée en 1964 à son emplacement actuel, au château Saint-Victor à Chamalières. Elle dispose de bureaux dans l'Allier (à Moulins), le Cantal (à Aurillac) et la Haute-Loire (au Puy-en-Velay). Elle produit quotidiennement des journaux régionaux et des journaux locaux pour l'agglomération clermontoise ainsi que des magazines sportifs, économiques et politiques.
=== Recherche et enseignement ===
À la rentrée 2014, les collèges et lycées des quatre départements accueillaient plus de et les établissements de l'enseignement supérieur près de , dont plus de 32.000 dans l'Université Clermont-Auvergne. Cette dernière a obtenu la marque d'excellence « Label I-Site » en 2017. L'apprentissage a concerné plus de 9000 jeunes. Les jeunes auvergnats présentent un taux de scolarisation plus élevé que la moyenne nationale aussi bien dans le secondaire que dans le supérieur. Leurs résultats aux examens sont plus favorables (89 % de réussite à l'ensemble des Bac contre 87 %, 85 % contre 84 % au CAP). Les jeunes sans diplôme et ne poursuivant pas leurs études sont moins nombreux que dans le reste du pays (10 % contre 12 %) en 2011, dans les domaines de la chimie, des pneumatiques, de l'acier, des sciences médicales et pharmaceutiques, dans la recherche agronomique, dans les biotechnologies, la sismologie, la météorologie. Elle compte aujourd'hui quatre EPST (INRA, CNRS, Inserm, IRSTEA), le BRGM, deux pôles de compétitivité dynamiques (Céréales Vallée et ViaMéca), elle participe au Cancéropôle CLARA et au pôle de compétitivité Elastopôle.
Six grandes écoles d'ingénieurs sont reconnues internationalement : l'ISIMA (Institut supérieur d'informatique, de modélisation et de leurs applications), Polytech-Clermont (Institut des sciences de l'ingénieur), SIGMA Clermont (mécanique et chimie), l'ESC Clermont (École supérieure de commerce de Clermont-Ferrand), Agro Paris Tech ENGREF (École Nationale du Génie Rural des Eaux et des Forêts), VetAgro Sup (Institut d'enseignement supérieur et de recherche en alimentation, santé animale, sciences agronomiques et de l'environnement). Le thermalisme et le tourisme offrent une ressource non négligeable à la région.
=== Industrie ===
L'Auvergne est une région relativement industrielle, puisque la part de l'industrie dans la population active en 2015 s'élevait à 18 % (80000 emplois) contre 13 % pour la moyenne nationale. Toutefois, de 2005 à 2015, l'industrie auvergnate a perdu un cinquième de ses emplois. Le tissu industriel est diversifié : pneumatiques (Michelin), élastomères (Trelleborg Industrie), industries métallurgiques (Aubert et Duval, Constellium), mécaniques (Valeo), pharmaceutiques (MSD-Chibret, Thea), Câbleries (Groupe Omerin)… Il s'appuie aussi sur des traditions industrielles anciennes (coutellerie à Thiers, métallurgie à Issoire, dentellerie au Puy, parapluies à Aurillac).
==== Pneumatiques et caoutchouc ====
La principale industrie auvergnate est celle du pneumatique. Michelin était la première entreprise mondiale du secteur en 2021, elle est implantée dans . L'entreprise a gardé son siège social et son centre directeur à Clermont-Ferrand, c'est un cas unique en France car la quasi-totalité des autres entreprises du CAC40 a son siège à Paris ou en région parisienne. Aujourd'hui encore l'entreprise emploie à Clermont-Ferrand notamment dans les services administratifs ou dans la R&D. Au nord de la ville, le centre de recherche de Ladoux reste le plus important du groupe au niveau mondial (). L'entreprise concurrente Dunlop est installée à Montluçon.
==== Pharmacie ====
En 2016 l'Auvergne se situait au national pour son industrie pharmaceutique. Le secteur représentait d’euros de chiffre d’affaires et faisait vivre . Trois sites majeurs sont installés près de Clermont-Ferrand. À Vertolaye le site de Sanofi produit des corticostéroïdes. À Riom MSD Chibret produit des médicaments ophtalmologiques, antibiotiques et antiparasitaires. Thea, également spécialisée dans l'ophtalmologie, est le premier groupe européen indépendant dans ce domaine et possède des filiales dans vingt pays d'Europe. Le Groupement des Industries du Médicament de la Région Auvergne (Gimra) réunit comme Quantel Medical (équipement laser et à ultrasons) ou TVM (ophtalmologie vétérinaire).
==== Métallurgie et travail des métaux ====
En 2003 le secteur de la métallurgie et des équipements mécaniques en Auvergne représentait 23000 salariés soit 23 % des salariés industriels. L'activité liée aux métaux se concentre dans les environs de Thiers, Issoire et Dompierre-sur-Besbre.
À Thiers, la coutellerie est une activité multiséculaire et fournit encore 80 % de la production nationale. De nombreuses PME y exercent leurs activités principalement dans le décolletage. Aujourd'hui, la ville est reconnue comme étant la capitale française de la coutellerie et représente un important bassin coutelier au niveau mondial. Aubert et Duval (aciers spéciaux) exploite la plus puissante presse hydraulique du monde occidental avec 65000 tonnes de puissance installée en 1974 à Issoire et une aciérie électrique aux Ancizes. Toujours à Issoire, Constellium produit des pièces d'aluminium pour l'industrie aéronautique et Issoire Aviation produit également des pièces pour l'aéronautique et des avions légers. L’équipementier Valeo produit des accessoires pour automobiles et PSA Peugeot Citroën exploite à Dompierre-sur-Besbre une fonderie où l'on fabrique des pièces de freinage. À Ambert, le Groupe Omerin est devenu un chef de file mondial dans le secteur des câbles électriques, gaines tressées et éléments flexibles spéciaux, il est devenu le 1er fabricant mondial de fils et câbles isolés en silicone et le 1er tresseur européen de fil de verre.
=== Agriculture et secteur agro-alimentaire ===
La fenaison, Rosa Bonheur.jpg|
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Avec en 2015, l'agriculture représentait 5 % des emplois régionaux (le double de la moyenne nationale : 3,1 %). En moyenne, La valeur de l’ensemble des productions agricoles approchait d’euros. La production de viande bovine arrive largement en tête (41 % de la production agricole auvergnate). En 2010, l’agriculture occupait plus d’ d’hectares en surface agricole utilisée, soit 57,3 % du territoire régional. Le reste du territoire est occupé par des surfaces boisées () et par des friches (). La sylviculture, la production de miels, de confitures et de fruits confits sont des activités anciennes mais toujours présentes.
==== Filière céréales ====
Dans les Limagnes on pratique les grandes cultures : céréales (blé, orge, maïs), oléagineux (colza, tournesol) et betteraves sucrières. Au total sont consacrés à la production céréalières et c'est à Clermont-Ferrand que se situait l'usine française de transformation de betteraves la plus méridionale. L’entreprise Limagrain est devenue le quatrième plus grand semencier mondial. Elle a établi son siège social à Saint-Bauzire, près de Clermont-Ferrand. Cette société dispose d'un réseau de recherche composé de de sélection, sept laboratoires de biotechnologie et trois laboratoires de recherche sur les ingrédients. Elle investit plus de 14,6 % de son chiffre d'affaires en recherche et développement ( d'euros) et emploie quelque , ce qui en fait, avec l'INRA et Michelin, l'un des principaux pôles de recherche de la région. Jacquet (leader français de la boulangerie industrielle) et Domagri (filiale de Limagrain) disposent d’installations ultra-modernes pour le travail du grain. Parallèlement à la production de céréales et à l'activité de meunerie, une industrie tournée vers l’alimentation animale se développe (Alivert, Jambon SA, Pet Food Plus, Thivat Nutrition Animale). Cinq appellations agricoles fromagères bénéficient de la protection AOP : Bleu d'Auvergne, Cantal (en trois affinages : jeune, entre-deux, vieux), Fourme d'Ambert, Salers, Saint-nectaire. La production est riche et variée : le gaperon, le chèvreton du Forez, le murol, le pavin, le crottin d'Ambert, la fourme de Saint-Anthème ou le chapelou sont des produits appréciés. Les plus grandes entreprises françaises sont implantées dans la région : Sodiaal (Candia), Savencia Fromage & Dairy, Lactalis, Les Fromageries Occitanes, Société laitière des volcans d'Auvergne et d'importantes PME régionales se sont développées : Dishamp, Walchli, Garmy…
==== Sylviculture ====
En 2014, le secteur Bois auvergnat employait environ réparties sur environ et comptait (7 % en exploitation forestière, 13 % en , 74 % en et 6 % en négoce).
Dans le nord de l'Allier, la forêt de Tronçais () est aussi une curiosité touristique. Cette haute futaie de chênes est une des plus grandes d'Europe, elle a été créée à l'époque de Colbert pour les besoins de la marine. Elle produit un bois de très haute qualité qui est utilisé par exemple pour la fabrication des tonneaux des grands crus.
=== Thermalisme ===
L'Auvergne a aussi développé un pôle de santé et de loisirs fort avec les stations thermales de Vichy, du Mont-Dore, de Châtel-Guyon, entre autres. Elle compte dix stations thermales :
L'association Thermauvergne inclut également deux stations immédiatement frontalières de l'Allier : Bourbon-Lancy, située dans le département de Saône-et-Loire, et Évaux-les-Bains, située dans le département de la Creuse (mais Saint-Nectaire ne fait pas partie de cette association). Vichy, sous l'impulsion de , est devenue à partir du milieu du XIXe siècle la « Reine des villes d'eaux ». La station thermale de La Bourboule dans le Puy-de-Dôme, créée en 1875 à la suite de la découverte des eaux thermales, fut un centre touristique d'importance, notamment autour de 1900, lorsque 10000 curistes y venaient chaque année. La fréquentation est aujourd'hui bien plus faible.
=== Tourisme ===
Panorama puy de dome sud.jpg|Panorama vers le sud depuis le Puy de Dôme.
En 2014 le chiffre d'affaires du tourisme auvergnat s'élevait à d'euros. On y a compté de nuitées (dont 37 % sont des nuitées marchandes) pour touristiques marchands (principalement en campings, hôtels et meublés de tourisme) et en résidences secondaires.
Chaque année, la région enregistre environ de nuitées dans les hébergements marchands, de nuitées en résidences secondaires, et de nuitées réalisées chez des parents ou amis
==== Tourisme vert ====
Le tourisme vert est un point fort de la région. Elle compte deux parcs naturels régionaux, le parc naturel régional des Volcans d'Auvergne et le parc naturel régional Livradois-Forez, mais aussi de baignade en plan d'eau ou rivière, douze bases de loisirs, cinq plages labellisées « Pavillon Bleu », seize sentiers de Grande Randonnée, quatorze itinéraires équestres, huit voies vertes et d'itinéraires VTT balisés. Des sites exceptionnels comme le puy Mary ou le Plomb du Cantal sont accessibles par téléphérique ou par la route. Le puy de Dôme est desservi par le train Panoramique des Dômes. De nombreux sentiers de randonnée pédestre, équestre, cycliste et VTT sillonnent l'ensemble des massifs. On peut aussi y pratiquer les sports aériens comme le parapente, le deltaplane, l'ULM, le saut à l'élastique, la chute-libre, le parachute ascensionnel, la pêche, la chasse, le golf, l'escalade et la via ferrata, les parcours dans les arbres, ainsi que le tourisme fluvial.
Depuis le , le site de la Chaîne des Puys et de la Faille de Limagne sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
L'Auvergne possède également de nombreuses communes labellisées « Station Verte ».
La région compte huit routes historiques et touristiques :
la route historique des châteaux d'Auvergne ;
la route des forts villageois d'Auvergne ;
la route des jardins du Massif Central ;
la route des métiers en Livradois-Forez ;
la route des villes d'eaux ;
la route des fromages ;
la route des églises peintes du Bourbonnais ;
les chemins de Saint-Jacques.
Théodore Rousseau (1812-1867) - Landscape in the Auvergne - 60.12 - Barber Institute of Fine Arts.jpg|
Mountain Stream in the Auvergne A10449.jpg|
Théodore Rousseau - Landscape (Auvergne^) - y1948-5 - Princeton University Art Museum.jpg|
Théodore Rousseau (1812-1867) - The Valley of Saint-Vincent - NG3296 - National Gallery.jpg|
Théodore Rousseau - Valley in the Auvergne Mountains - 170-1966 - Saint Louis Art Museum.jpg|
==== Parcs de loisirs ====
Le Pal, situé vers Dompierre-sur-Besbre dans l'Allier, attire plus de par an en combinant les équipements d'un parc de loisirs et d'un grand parc animalier
Plan d'eau des Prades à Saint-Rémy-sur-Durolle.
Plan d'eau des Fades-Besserve aux Ancizes-Comps
Plan d'eau d'Aubusson-d'Auvergne
Plan d'eau de Menat
Base de loisirs de Loumas près d'Arlanc
Base nautique du lac Chambon
Base nautique du lac d'Aydat
Base nautique d'Issoire
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==== Sports d'hiver ====
La région compte plusieurs stations de ski alpin, les principales sont Super Lioran sur le massif du Cantal (, ), Super-Besse (, ) et Le Mont-Dore (, ) dans le massif du Sancy, soit au total de pistes pour le ski alpin. L'Auvergne dispose également de de pistes nordiques réparties sur consacrés au ski de fond. On y pratique aussi le ski joëring, le ski de randonnée et la balade en raquettes ou en traineau.
La région possède quelques communes labellisées « Village de Neige ».
Stations de ski en Auvergne:
==== Festivals et points d'intérêt ====
Plusieurs festivals ont obtenu une renommée internationale:
Le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand est le plus grand festival de court-métrage au monde, et le deuxième festival de cinéma de France quant à la fréquentation (plus de en 2020).
Le festival de théâtre de rue d'Aurillac, créé en 1986, est le plus grand rassemblement hexagonal des arts de la rue.
Le Festival de musique de La Chaise-Dieu, créé en 1966, réunit des milliers de mélomanes et d’artistes de renommée internationale au cœur des hauts plateaux du Livradois.
Trois autres festivals connaissent un grand succès et une forte affluence :
le festival de folklore « Les cultures du monde », créé en 1976. Il a lieu à Gannat la de juillet. En 2016, il a accueilli , des cinq continents, et environ , c'est une des dix manifestations les plus importantes de la nouvelle région administrative ;
le festival de musique La Pamparina, créé en 1997. Il se déroule à Thiers au début du mois de juillet et se tient dans les rues de la cité médiévale autour d'un thème qui change chaque année (cordes, voix, percussions, danses, etc.). Il a attiré plus de en 2018 ;
la Fête du Roi de l'Oiseau, créée en 1985, se déroule au Puy-en-Velay la de septembre. La fête médiévale, animée par plus de costumées, parmi lesquelles plusieurs troupes d'artistes, attire près de dont 30000 se rassemblent pour suivre le grand défilé dominical de clôture.
Six territoires ont été labellisés Villes et Pays d'art et d'histoire par le ministère de la Culture et de la Communication : le Pays de Billom-Saint-Dier, le Pays du Haut-Allier, le pays d'Issoire - Val d'Allier Sud, le Pays de Riom et la ville de Thiers. Trois édifices sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco et historiques sont classés ou inscrits auquel s'ajoute des parties pour le Croissant, le bourbonnais d'oïl et le francoprovençal. Cela n'en fait pas pour autant une région véritablement méridionale. Située au centre-sud du pays, elle fait partie de la France médiane plus que de la France centrale ; c'est selon les mots de Pierre Bonnaud une terre « intermédiaire » qui se trouve à la rencontre d’influences venant aussi bien du nord que du sud. À la fois originaux et diversifiés les traits culturels caractérisant l’Auvergne dépassent largement les frontières étroites de la province historique.
=== Langues régionales ===
La quasi-totalité du territoire auvergnat s’inscrit dans l’aire linguistique de l’occitan. En plus de l’auvergnat, d’autres langues apparentées étaient parlées dans la région tels que les parlers du Croissant (arverno-bourbonnais au nord-est et marchois au nord-ouest) ainsi que l'aurillacois au sud-ouest du Cantal. On parlait le dialecte vivaro-alpin dans quelques communes du sud-est du Puy-de-Dôme. Les spécialistes classent l’auvergnat et les parlers du Croissant dans les ensembles supradialectaux du nord-occitan ou de l’arverno-méditerranéen. Ils classent l’aurillacois dans le groupe de l’occitan méridional.
Un dialecte romani propre à l'Auvergne, le romani auvergnat, est également parlé dans la région par les populations roms. Il a été étudié et codifié par Joseph Valet.
==== Auvergnat ====
Les limites linguistiques de l’auvergnat ne correspondent pas à celles de l’ancienne province. On ne le parlait pas dans l’arrondissement d’Aurillac, mais il était parlé dans le sud du Bourbonnais (ligne Montluçon-Gannat-Vichy), le Velay, la moitié est de la Creuse, le Pays d'Ussel et au nord de la Lozère et de l’Ardèche. On peut utiliser deux systèmes graphiques différents pour écrire l’auvergnat : la norme classique et l'écriture auvergnate unifiée spécialement conçue pour s'adapter aux spécificités de la langue et issue des évolutions de cette dernière. On distingue deux ou trois types de nuances dialectales pour cette langue : l’auvergnat septentrional, le plus répandu géographiquement, concentre 80 % de la littérature, l’auvergnat méridional parlé dans les deux tiers du Cantal. Entre les deux, l’auvergnat médian (ou arverno-vellave) parlé de l’Artense au Velay combine de façons diverses les caractéristiques des deux groupes précédents. Plusieurs linguistes comme Henri Guiter, Hans Goebl, Jacques Allières, Jules Ronjat ou Roger Teulat choisissent de le regrouper dans la seule et unique catégorie de l’arverno-limousin.
==== Vivaro-alpin ====
Le vivaro-alpin est un dialecte parlé de l'extrémité est de la région jusqu'aux vallées occitanes d'Italie. En Auvergne, il est parlé à l'extrême sud-est du Puy-de-Dôme et du Livradois, à l'est d'Ambert et autour d'Arlanc.
==== Aurillacois ====
L'aurillacois est une variété septentrionale du languedocien. Il a été nommé « Dialecte carladézien » par le mouvement du revivalisme linguistique du félibrige et guyennais par le géographe Pierre Bonnaud. Proche du rouergat, il est classé dans le groupe « occitan méridional » par Jean Lhermet.
==== Parlers du Croissant ====
La moitié méridionale du département de l'Allier parle une langue de transition située en l'occitan et la langue d'oïl et nommée langue du Croissant. Cette aire du bourbonnais croissantais est elle-même subdivisée. Une frange nord du département du Puy-de-Dôme y est aussi rattachée avec notamment une partie importante du canton de Saint-Eloy-les-Mines.
L'ouest de l'Allier, autour de Montluçon, parle le marchois qui se rapproche du limousin. Les deux tiers sud-est de l'Allier autour de Vichy, de la Limagne bourbonnaise et de la Montagne bourbonnaise utilise l'arverno-bourbonnais qui est lui un parler du Croissant plus proche de l'auvergnat.
==== Situation actuelle ====
L'université Clermont-Auvergne propose des cours d'occitan. La recherche universitaire est assurée au sein de deux laboratoires : le Centre d'Histoire Espaces et Cultures (CHEC) et l'Institut d'Histoire des Représentations et Idées dans les Modernités (IHRIM)149. Un sondage de l’IFOP datant de 2012 indiquait que le nombre de locuteurs se situait aux environs de 80000. Ce nombre a probablement diminué car une grande partie d'entre eux étaient des gens âgés. Les dernières générations semblaient néanmoins développer une envie d'apprendre l'occitan et se montraient favorables à la valorisation de la langue. L'UNESCO classe l'auvergnat dans la catégorie des langues sérieusement en danger.
==== Querelle linguistique ====
Une querelle linguistique est apparue au cours des années 1970. À cette époque le mouvement nationaliste occitan a repris l’aire linguistique de l’occitan pour asseoir ses revendications politiques. Cette idéologisation a provoqué des réactions en Auvergne. Un groupe d’érudits locaux fortement impliqué dans la défense de la langue a tenu à se détacher de cette mouvance. Autour de l’universitaire Pierre Bonnaud et de l’association le Cercle Terre d'Auvergne, il a construit une théorie tendant à prouver que l’auvergnat est une langue ayant connu un développement distinct des autres dialectes occitans. Cette tentative est qualifiée de « sécessionnisme linguistique » par les occitanistes.
=== Littérature ===
==== Littérature en latin ====
Sidoine Apollinaire naquit en 430 à Lyon dans une famille de notables gallo-romains. Il fréquenta longtemps les allées du pouvoir et ses talents de poète furent remarqués par les officiels de l'époque qui lui demandèrent de composer leurs panégyriques. Il se retira dans la propriété de sa femme à Avitacum (Aydat) et devint ambassadeur des Arvernes puis évêque de Clermont, ce qui lui donna la charge de cette province à des moments troublés. Ses éloges restent très formels et n'ont qu'une valeur documentaire, mais sa nombreuse correspondance illustre ses qualités d'écrivain et apporte un témoignage sur cette époque lointaine.
Grégoire de Tours (539-594) est né à Clermont (ou peut être à Riom). Issu d'une famille aristocratique arverne, il fut éduqué par son oncle paternel Gallus, évêque de Clermont. Il fut ordonné diacre et résida à la basilique Saint-Julien de Brioude jusqu'à son élection comme évêque de Tours en 573. Il a écrit de nombreux textes religieux, mais ce fut surtout le premier historien de France. Son œuvre majeure est l'Histoire des Francs qui raconte l'histoire du pays des origines jusqu'au VIe siècle.
Gerbert d'Aurillac (945-1003) est probablement entré comme oblat à l'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac où il fit de brillantes études. En 999, il devient pape sous le nom de Sylvestre II. Ce fut un humaniste « complet », longtemps avant la Renaissance. Il remit à l'honneur la culture antique et fut un brillant scientifique. Parmi tous ses travaux, on lui doit des traités de mathématiques, des traités ecclésiastiques et une nombreuse correspondance révélant ses qualités humaines.
==== Littérature en occitan auvergnat ====
L'Auvergne est un des principaux berceaux de la littérature occitane et ce depuis le Moyen Âge, moment où l'occitan était aussi utilisé comme langue officielle dans les écrits. En témoignent de nombreux troubadours comme le comte Dalfi d'Auvèrnha ou encore Peire d'Alvernha.
Dès le XVIe siècle, on voit apparaître des écrits en auvergnat dans la région de Clermont, seul endroit où l'instruction est présente. Il s'agit en certains cas de textes d'imitation.
Au XVIIe siècle, les écrivains locaux, issus de la bourgeoisie, forment une confrérie Lau companhou do tour. Chaduc et François Pezant écrivent des noëls dignes d’intérêt. Ceux des frères Pasturel sont religieux et ceux des frères Laborieux sont satiriques. Ces derniers décrivent la vie du vigneron alors que les frères Pasturel écrivent des chansons et des poèmes lyriques. Ils transcrivent l'Énéide de Virgile en vers burlesques auvergnats. À la fin du XVIIe siècle et au début du XIXe siècle, les auteurs auvergnats prennent part au débat d'idées. Jacques Jarsaillon écrit cinq comédies dramatiques remarquables par leur style, dont Margoutou, L'ivrogne et Claudine. Les études sur les coutumes locales et la langue sont nombreuses (Labouderre, Murat, Vinols, Deribier de Cheysac) et concernent toutes les parties linguistiques de l'Auvergne.
De la fin du XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle, la littérature en auvergnat se rétracte dans les petites villes et diminue en qualité de forme et de fond. Les auteurs se laissent influencer par les formes languedociennes et se limitent aux idées convenues. L'ambertois Régis Michalias se distingue dans cet ensemble. Il fut le premier lyrique à la manière auvergnate, Er d'un païzan et Er de loû su évoquent la nature et font part de sentiments retenus.
Depuis 1970, le Cercle Terre d'Auvergne et sa revue Bïzà Neirà ont permis à des locuteurs de s'exprimer.
Les revues Lo Convise d’Aurillac (et leurs éditions) et Parlem! Vai-i qu'a paur! de Thiers (et les éditions de l’Institut d'études occitanes) complètent le paysage littéraire en auvergnat avec les récits d’Étienne Coudert, Josiane Guillot, Jean Roux, Félix Daval, Antoine Chapus, Hervé Quesnel et Christian Bonnet.
==== Littérature en occitan aurillacois ====
La littérature en aurillacois quant à elle connait une chronologie différente de celle de l'auvergnat. Il n'y a pas eu au XVIIe siècle de bourgeoisie cultivée pour promouvoir la langue. C'est à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle qu'elle connait un véritable printemps grâce à l'heureuse influence du félibrige. Le poète fondateur de la littérature de cette langue est sans conteste Arsène Vermenouze (1850-1910) qui décrit avec sensibilité le pays et les hommes de la terre d'Auvergne. À ce sujet, Pierre Bonnaud dit de son œuvre : Dans ses alexandrins, la Haute-Auvergne déploie sa noblesse émouvante et sa simplicité majestueuse.
=== Liturgies régionales ===
Il existe depuis le Moyen Âge plusieurs formes liturgiques auvergnates. Les rares études concernant le sujet attestent dernièrement des découvertes réalisées à partir des manuscrits médiévaux et modernes. Les chercheurs comme Michel Huglo avaient commencé à analyser les différents livres liturgiques. La liturgie clermontoise rayonnait sur toute l'Auvergne médiévale. Mais d'autres grandes églises, dirigées par des chanoines ou des moines lettrés, s'étaient également dotées de liturgistes performants. Ainsi les chanoines de Brioude avaient réalisé des livres liturgiques et des pièces liturgiques différentes de celles de la cathédrale mère du diocèse. Au XVIIIe siècle, les chanoines de Clermont avaient ajouté de nombreux saints auvergnats aux calendriers liturgiques du diocèse. Cela correspond au mouvement du gallicanisme. En Velay, les liturgies du diocèse du Puy avaient adopté d'autres particularités.
Ces liturgies auvergnates étaient directement liées à la valorisation identitaire des personnages locaux et des saints locaux. Les Auvergnats ont donc prié leurs saints grâce à des pièces de chant et des oraisons composées en Auvergne par les moines de La Chaise-Dieu, de Clermont, de Brioude etc. Les liturgies en Auvergne ont favorisé la forme des églises auvergnates en particulier dans l'iconographie et dans les thèmes utilisés dans les chapiteaux sculptés.
Dans les églises romanes du diocèse de Clermont, plusieurs chapiteaux représentent le Saint-Sépulcre. Pendant des années les chercheurs ont supposé l'existence d'offices liturgiques ayant un rapport avec le tombeau du Christ à Jérusalem. Avital Heyman a repéré pour l'Auvergne, la montée de la conscience d'une libération indispensable de la Terre sainte. Comme ailleurs en Europe, la dévotion pour le Saint-Sépulcre était particulièrement en vogue. Les clercs ne participant pas aux croisades, pouvaient cependant réaliser des prières pour aider spirituellement les croisés. La libération du Saint-Sépulcre motivait toute la chrétienté et le pape également. Dans de nombreuses églises, on proposait aux pèlerins de visiter des « copies » du Saint-Sépulcre afin de satisfaire les fidèles.
À Brioude, une relique du Saint-Sépulcre était exposée dans une chapelle éponyme. Un chapiteau du Saint-Sépulcre avait d'ailleurs était placé en face d'un chapiteau représentant un croisé triomphant de l'Islam. L'analyse des bréviaires auvergnats a montré récemment que plusieurs prières surérogatoires étaient récitées dans la cathédrale de Clermont afin de « libérer » le Saint-Sépulcre et la Terre Sainte. À Brioude, les chanoines récitaient un office du Saint-Sépulcre le 4 mars de chaque année. Cet office a été effectué par les chanoines jusqu'en 1789. L'iconographie de la chapelle Saint-Michel de la basilique de Brioude reprenait également le thème de la croisade. Ainsi, en Auvergne, de nombreuses églises étaient ornées de fresques et de sculptures représentant la croisade et le Saint-Sépulcre. Ce thème était mélangé aux thèmes mythologiques et moralisateurs. Les clercs avaient ainsi répondu à la dévotion croissante pour le Saint-Sépulcre. Ils soutenaient ainsi par leur prières et par leurs monuments, la libération du tombeau du Christ.
Les formules liturgiques particulières au diocèse de Clermont étaient encore utilisées avant Vatican II. Après la réforme, de nombreux saints auvergnats ont été supprimés des calendriers liturgiques auvergnats. Le clergé clermontois avait hésité (dans les années 1970) à fabriquer un bréviaire de Clermont (comme on le faisait jadis). La liturgie clermontoise est aujourd'hui remplacée par la liturgie romaine. Un missel de Clermont existe, mais il n'est que rarement respecté. Quelques fêtes de saints auvergnats font encore l'objet de liturgies particulières : on fête la Saint-Austremoine ou la Saint-Julien. Mais beaucoup de saints auvergnats ou de vierges auvergnates, comme sainte Florine, ne sont plus fêtés. Depuis les années 2000, quelques reliques réapparaissent cependant lors des offices. Au hasard du vouloir du prêtre, il est encore possible de célébrer devant une relique d'Austremoine La rédaction des missels et des bréviaires en français n'a que très rarement intégré les anciennes liturgies « régionales » au profit du modèle romain, mais de nouvelles coutumes liturgiques naissent dans les paroisses.
=== Peinture ===
==== École de Murol ====
L’École de Murol, comme l’école de Barbizon ou l’école de Pont-Aven, présente toutes les caractéristiques des écoles de peinture du paysage du et du XXe siècle français : un artiste majeur, une unité de temps et de lieu et une inspiration unique.
L'abbé Léon Boudal, curé de Murol, est à l'origine de l'école. Il a su accueillir une cinquantaine de peintres et les rassembler dans un mouvement pictural fort. Victor Charreton fut leur chef de file. Les autres éléments majeurs de l'école furent Vladimir de Terlikowski, originaire de Varsovie, Armand Point et Mario Pérouse, un industriel auvergnat. Le peintre riomois Charles Jaffeux a également participé au mouvement. À Murol, les artistes ont été séduits par les paysages naturels de la montagne, notamment la neige et les ciels de montagne. Ils ont aussi pris comme modèles des habitants vaquant à leurs occupations. Ces peintres s'inscrivent dans un courant postimpressionniste ou parfois fauviste.
==== Peintres reconnus ====
Édouard Marty (1851-1913) fit ses études à l'École des beaux-arts de Toulouse et à Paris où il enseigna. Il dessina pour des journaux illustrés et devient illustrateur d'ouvrages. Sa santé fragile l'obligea à revenir Aurillac où il fonda un atelier. Son œuvre est variée, elle se compose entre autres d’aquarelles, de dessins, de pastels, de lithographies et de peintures. Il passa la dernière année de sa vie, en 1912, à Chaudes-Aigues.
Charles Jaffeux (1902-1941) était originaire de Riom. Élève de l’École des beaux-arts de Clermont-Ferrand, puis de Paris, il fut l'élève de Charles Waltner. Il fréquenta également l'Académie de la Grande Chaumière, et plus tard l'école de Murol. Sa carrière fut courte mais son œuvre est abondante. Dès son retour en Auvergne, il dessina des eaux-fortes des monuments de la région qu'il éditait ensuite en cartes postales, ce qui lui assurait un revenu confortable. Cela lui permit de se consacrer à la peinture des paysages de l'Auvergne mais aussi d'autres régions.
Victor Fonfreide (1872-1934) était originaire de Volvic. Peintre, illustrateur et lithographe régionaliste, il a contribué à La Veillée d'Auvergne. Élève de l'École d'architecture de Volvic, des beaux-arts de Clermont-Ferrand, puis de l'ENSAD, il a également fréquenté l'école de Murol. Ses techniques sont multiples : aquarelle, sculpture, huile, céramique et plomb, mais c'est surtout avec la craie qu'il est le plus intéressant. Ses sujets sont des paysages et des monuments de l'Auvergne, des personnages et des scènes de genre qu'il traite avec un naturalisme parfois proche de l’expressionnisme.
Élise Rieuf (1897-1990) est née à Massiac. Elle a fait l’École des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand puis est entrée à l'Académie Lacaze à Paris. Elle y a rencontré Marguerite Jeanne Carpentier et a participé à la première école de peinture féminine. Elle enseigna à Düsseldorf et à Agen puis a suivi son mari, l'architecte Paul Veysseyre, à Shanghai où elle s'attacha a peindre la vie et les paysages chinois. Revenue en France, elle resta proche de Marguerite Jeanne Carpentier et exposa régulièrement aux salons. Elle vécut aussi à Aix-en-Provence et se retira à Massiac où elle continua à peindre l'Auvergne. Cette artiste n'a jamais vendu aucune de ses pièces ce qui a réduit sa notoriété. Son œuvre est aujourd'hui exposée dans un musée qui lui est consacré et qui peine à contenir une collection d'une très grande richesse.
François Boucheix est un peintre surréaliste. Reconnu internationalement, il reste fidèle à sa terre natale. Un musée lui est consacré à Vichy.
Marty edouard valle de la doire.JPG|Édouard MartyLa vallée de la Doire.
Fonfreide Simone.jpg|Victor FonfreideLa joueuse de violon.
Ch Jaffeux 50x80 près Murat (Cantal).png|Charles JaffeuxPrès de Murat.
Elise Rieuf.jpg|Élise RieufAutoportraitMusée E.Rieuf - Massiac.
=== Musique ===
==== Musique classique ====
George Onslow est incontestablement le plus éminent des compositeurs ayant vécu en Auvergne. Né à Clermont-Ferrand (1784), il y est également décédé (1853). En dépit d'une renommée internationale, il resta toujours fidèle à sa ville natale, ce qui ne l'empêcha pas de fréquenter les plus illustres musiciens de son temps et d'être publié et diffusé partout en Europe par les plus grandes maisons d'édition. Un festival, Les Soirées Onslow, lui est consacré chaque été pendant la première semaine du mois d'août à l'initiative du Quatuor Prima Vista qui en est le fondateur.
Dans les années 1920, Joseph Canteloube (1879-1957) collecte, harmonise, et orchestre le recueil Chants d'Auvergne. Ces chants traditionnels font partie du répertoire classique et ont été enregistrés par de nombreux chanteurs, telle la soprano Madeleine Grey qui les crée en 1926, les barytons Gérard Souzay puis Bernard Boucheix en 1966 et 2007, Victoria de los Ángeles en 1973, Frederica von Stade en 1985, etc.
Plusieurs compositeurs sont nés en Auvergne mais sont bien vite partis s’établir à Paris : Antoine Lhoyer, Emmanuel Chabrier, François George Hainl, André Messager, Antoine-François Marmontel, Roger Désormière, André Gannes et François-Bernard Mâche. Seuls quelques-uns sont originaires d’Auvergne et y ont établi leur activité : c’est le cas d’Henri Thévenin (né à Vichy), Gilles Raynal (né à Saint-Flour) et Baudime Jam (né à Clermont-Ferrand).
D'autres ont résidé pendant des périodes plus ou moins longues en Auvergne, sans toutefois s’y installer : Jean-Philippe Rameau (originaire de Dijon), Isaac Strauss (originaire de Strasbourg), Pierre Angot (originaire de Neuville-lès-Dieppe) et Dominique Jayles (originaire de Toulouse). Daniel Meier (1934-2004) était originaire de Pau mais s'est établi définitivement en Auvergne en 1975.
==== Orchestre national d'Auvergne ====
L'orchestre national d'Auvergne est une formation de de niveau international créée en 1981 par le Conseil régional d'Auvergne et le ministère de la Culture. Il a été placé sous la direction de Jean-Jacques Kantorow puis d'Arie van Beek et enfin de Roberto Forés Veses en 2012. Il est basé à Clermont-Ferrand et se produit dans la région, dans de nombreux festivals en Europe et dans plusieurs villes du monde telles que Tokyo, Osaka, New York, Philadelphie, Baltimore, Munich, Francfort, Amsterdam, La Haye, Zurich, Genève ou Milan. Son répertoire s'étend de la musique baroque à la musique contemporaine. Il a joué sous la conduite de chefs prestigieux comme Emmanuel Krivine, Gilbert Varga, Fabio Biondi ou Hervé Niquet.
==== Musiques et instruments traditionnels ====
Au Moyen Âge, on a d'abord joué de la flûte, du fifre et du tambour. La vielle à roue est arrivée ensuite. C'est un des instruments traditionnels les plus anciennement utilisés. Elle faisait office d'instrument universel car elle permettait à la fois de jouer la mélodie, l'accompagnement rythmique et l'accompagnement mélodique. Le joueur pouvait également chanter en même temps qu'il jouait. Les vielles utilisées en Auvergne sont d'abord venues de Paris et de l'est de la France. La fabrication à Jenzat d'instruments très décorés est à l'origine de sa grande diffusion dans la région. Au XVIIe siècle on voit apparaître la cornemuse, appelée chèvre, cabre ou cabrette à cause de l'outre faite en peau de chèvre. La cornemuse bourbonnaise connait un succès plus tardif en Basse Auvergne grâce à la présence d'excellents facteurs locaux. Le violon était aussi très utilisé dans les campagnes.
Une grande page de la musique auvergnate s'est écrite à Paris. Dès le début du XIXe siècle l'immigration auvergnate se développe dans la capitale. Elle prend une très large ampleur avec l'arrivée du chemin de fer dans le Massif central. Les Auvergnats s'installent dans les faubourgs miséreux comme le quartier de la Roquette ou la rue de Lappe, ils occupent des petits métiers (ferrailleurs, porteurs d'eau). C'est à cette époque que se créent les bals auvergnats. Il y a de nombreux banquets où l'on se retrouve par canton ou par corps de métier et où l'on danse la bourrée. La cabrette que l'on équipe d'un soufflet placé sous le bras devient alors un instrument extrêmement populaire. Elle a un son puissant qui s'adapte bien aux ambiances bruyantes et ses nombreuses harmoniques permettent un jeu varié.
Après la guerre de 1870 la musique auvergnate devient à la mode dans tout Paris. On finit par compter plus de 200 bals auvergnats dans la Capitale. D'abord régionale, cette musique devient alors une musique urbaine prisée de tous. Un des plus grands joueurs de cabrette de cette époque fut Antoine Bouscatel. Ce musicien originaire de la vallée de la Jordanne a connu un immense succès. Il tenait un bal « Chez Bousca » d'abord rue de Lappe puis rue de la Huchette. C'est peut-être lui qui, le premier, accepte d'associer l'accordéon à la cabrette. Cet instrument a été apporté par les immigrants italiens. Il a d'abord été accueilli avec réticence dans la communauté auvergnate mais le goût du public fut le plus fort. La présence de la manufacture Dedenis à Brive-la-Gaillarde a accéléré la diffusion de l'instrument dans le Massif central.
Un autre grand acteur de cette histoire musicale fut Martin Cayla. Ce joueur de cabrette était originaire de Sansac-de-Marmiesse. Il créa la maison de disques spécialisée dans la musique auvergnate « Les disques du soleil ». Son magasin de disques était le plus grand de Paris. Il signa tous les artistes auvergnats de l'époque et ses enregistrements, revenus dans les campagnes, servirent de modèle à tous les musiciens du Massif central. Cela produisit un phénomène d'unification et de standardisation du répertoire.
Après 1918 la musique jouée dans les bals auvergnats se métisse ; on joue des valses, des polkas, des mazurkas... La cabrette est peu à peu reléguée aux bals strictement régionaux. C'est la naissance d'un nouveau genre de musique : le musette. En Auvergne, jusque dans les années 1960, on aime écouter les deux styles de musique et l'on ne se demande pas lequel est le plus authentique car les deux proviennent de la même source. L'accordéoniste Jean Ségurel a connu un grand succès et aujourd'hui encore des artistes comme Sylvie Pullès poursuivent la tradition.
Depuis les années 1970, lors de la vague folk, la musique de tradition orale est collectée, enregistrée et mise à disposition du plus grand nombre pour que ce patrimoine soit le ferment de nouvelles créations. Aujourd'hui de nombreux groupes assurent des bals, concerts, spectacles comme Bouffard en trio, l'Auvergne Imaginée, Le Comité, La Compagnie Léon Larchet, La Chavannée, La Pastourelle de Roannes Saint Mary, Les Brayauds, Le Duo Artense, Virginie Basset, Anne-Lise Foy, Traucaterme ou encore Alain Bruel. Vielle, accordéons diatonique ou chromatique, cabrettes, violons et cornemuses se mêlent aux trombones à coulisse, trompettes, basses, batteries pour le plaisir de danser des polkas, mazurkas, valses, bourrées à 2 ou 3 temps.
==== Chants ====
Les plus anciens chants d'Auvergne sont probablement les « Chants de Plein Vent ». Il s'agit de simples mélodies psalmodiées sur des onomatopées qui variaient selon la saison ou le moment du jour. Ils accompagnaient les moments de la vie rurale. Les « Grandes » servaient à encourager les animaux à travailler. On note que certains d'entre eux sont composés sur une gamme différente de la gamme moderne ou des gammes antiques grecques ou romaines. Ce système musical original provient probablement de l'époque celtique. Les « chants de moisson » comportaient des paroles.
Les « Baïleros » étaient des psalmodies au rythme libre qui permettaient aux bergers de communiquer entre eux à grande distance.
Les « Révéliés » étaient chantés par les enfants de maison en maison la nuit du ou au moment des fêtes religieuses pour obtenir de petites récompenses.
Les « Regrets » sont des chants mélancoliques comparables à ceux du troubadour Austan d'Orlhac.
Une grande part des chansons traditionnelles de la région sont simplement des versions arvernisées des chansons communes aux provinces paysannes françaises.
=== Danse ===
La bourrée est la plus fameuse des danses d'Auvergne. Aux , Lully, Rameau ou Bach en firent des arrangements pour la cour, Madame de Sévigné raconte l'avoir vu à Vichy. Traditionnellement elle se dansait entre hommes ou entre femmes. Au début du siècle on la dansait souvent en tenant un bâton. La bourrée auvergnate a un rythme ternaire. Les pas sont glissés et ponctués de frappés, les danseurs ne se rencontrent pas. Les hommes se tiennent droit, un peu inclinés en arrière et la tête en avant, et gardent les poings relevés. Les femmes gardent le buste immobile en tournoyant, leurs bras restent en bas et le mouvement des pieds se fait discret sous les jupes.
La bourrée entre homme et femme conçue comme une poursuite galante serait plus récente. Au XVIIe siècle, Fléchier fut choqué par l’indécence d'une de ses variantes appelée la « goignade ». Il raconte que les danseurs font des figures très hardies, des pas déréglés et toutes les parties du corps se démontent d'une manière très indécente.
=== Costume régional ===
Très longtemps le costume paysan est resté simple et peu différent de ceux des autres provinces. Les vêtements étaient faits de chanvre que l'on cultivait sur place ou de laine marron, noire ou grise dans le bas pays. On portait des sabots en boulot ou en vergne dans les montagnes ou en noyer dans les plaines. Les hommes se coiffaient d'un chapeau de feutre à large bord. En Pays Brayaud ils portaient un tricorne de feutre noir. L'hiver on se couvrait d'une mante à cape qui descendait jusqu'aux chevilles appelée la « coubarte » ou la « saïle ».
Dans les Limagnes et la Planèze de Saint-Flour et dans une moindre mesure sur les plateaux défavorisés de la Margeride l'habitat est regroupé en villages. Partout ailleurs l'Auvergne se caractérise par un habitat dispersé. La structure la plus fréquente est celle du hameau de cinq à six maisons d'habitation, accompagnées de leurs granges et dépendances. L'habitat permanent ne dépasse pas les 1000 mètres d'altitude (1200 sur les versants est des massifs). Au-delà les bâtiments sont dévolus à des utilisations saisonnières (burons, granges). Dans le Cantal la date de construction, voire le nom du propriétaire, figurent fréquemment sur le linteau de la porte. En montagne, le « couderc », espace ouvert et commun, est l'un des éléments importants des villages. Les villages à « barriades » sont constitués de groupes linéaires de maisons jointives. En montagne on retrouve quatre types de maisons :
La maison élémentaire de l'ouvrier agricole : sans étage et de plan carré, ses matériaux sont d'une relative pauvreté.
La « borde » ou « bourioto », maison des petits et moyens exploitants : au sol ou non, avec ou sans étage, sa taille reflète l'importance de l'exploitation.
La borie, maison de fermier dépendant d'un domaine bourgeois ou noble : les dépendance (granges, pigeonnier) indiquent l'importance du domaine.
La maison de maître souvent isolée par rapport à l'exploitation se distingue par sa situation dominante, son volume important et son architecture ordonnancée.
Dans les Limagnes les maisons sont regroupées et ont plusieurs étages. L'étable et les cuves de vin sont au rez-de-chaussée, la cave est au sous-sol. On monte à l'étage par un escalier extérieur qui donne sur un balcon, « l'estre », lui-même couvert d'un petit toit, le « courcour ». Les fermes isolées ont leurs bâtiments disposés en équerre ou en carré autour d'une cour.
La région se trouve à la rencontre de l'aire des « toits aiguës » et de l'aire des « toits plats ». Les toits « pointus » et à forte pente correspondent aux anciennes toitures en chaume. Elles sont maintenant couvertes de lauzes, d'ardoises ou, éventuellement, de tuiles plates dans le Bassin d'Aurillac. Les toits à faible pente sont les toits « méridionaux », leur couverture est constituée en tuile canal. On les retrouve principalement dans les Limagnes et la moitié est de l'Auvergne. Entre les zones on trouve fréquemment une étroite zone de transition où les deux types de toit se côtoient.
=== Gastronomie ===
La cuisine auvergnate traditionnelle a gardé la réputation d’être simple et roborative. D'origine paysanne, on y trouve souvent des plats à base de choux. Avec les cochonnailles, ce légume est à l'origine de plats tels que la potée, le chou farci, la pintade fermière aux choux, ou la saucisse de choux. Dans l'Aubrac, la soupe au fromage revient à la mode. Les tripous d'Auvergne se composent d'une farce (20% de fraise de veau, 80% de pansette de veau ou d'agneau, oignon, ail, persil, épices) roulée dans une pansette de mouton, le tout cuisiné au vin blanc. On les accompagne de pommes de terre, carottes ou lentilles…
Les salaisons auvergnates ont une réputation de grande qualité : le jambon d’Auvergne et les saucisses et saucissons secs d'Auvergne bénéficient d'une IGP depuis 2016. Le petit salé peut être accompagné de lentille vertes du Puy (AOP) ou de lentilles blondes de la Planèze. Parmi les charcuteries, les pieds de porc panés ou au vin blanc sont des mets réputés, ainsi que l'andouillette de Saint-Pourçain et le pâté thiersois. Le coq et le chapon fermiers au vin de chanturgue, le gigot brayaude, la truite au lard (fario de la Sioule ou de la Cère), entourée ou farcie d'un morceau de poitrine fumée, ou les rillettes de canard sont des grands classiques de la table auvergnate.
Les bourriols sont des petites galettes composées pour moitié de farine de sarrasin et de farine de blé alors que la pachade est une sorte de crêpe épaisse et croustillante cuite dans une poêle avec du beurre. Les rissoles de Saint-Flour quant à elles sont fourrées avec une préparation à base de cantal entre-deux et de fromage blanc.
L'ail rose de Billom est réputé pour son goût incomparable. Il est produit dans une aire géographique qui s'étend autour des communes de Billom, Reignat, Espirat et Glaine Montaigue.
La pomme de terre, à la culture adaptée au climat d'altitude, est à l'origine de plats tels que la truffade, un plat composé de pommes de terre sautées et de tome fraîche de cantal. L’aligot est une purée faite avec la tome du même fromage et de l’ail. Le pounti est un pâté sucré-salé du Carladès et de la Châtaigneraie. La patranque est un plat à base de cantal doux et de pain de campagne. Ces spécialités se retrouvent aussi en Margeride dans le sud de l'Aubrac et en Viadène. La patia, plat type de la jasserie, est un gratin de patates cuit au chaudron avec ail, oignon, crème fraîche, sel et poivre.
Parmi les nombreux desserts, la pompe aux pommes, les cornets de Murat fourrés à la crème fraîche et les carrés de Salers, sont les plus connus. La fouasse du Cantal est une grosse brioche au levain parfumée à l'eau de fleur d'oranger. La tarte à la tomme de Vic-sur-Cère est une spécialité locale mais les pâtisseries auvergnates les plus classiques sont le milliard aux cerises et les tartes aux myrtilles du pays. Les friandises les plus fameuses sont bien sûr les pâtes de fruits d'Auvergne, les fruits confits et les confitures artisanales de la Limagne et de Clermont mais aussi les croquets de Mauriac, les macarons de Massiac, les volcans du lac Pavin, les pralines de Randan et d'Aigueperse, les massepains d'Aigueperse, les tourtes macarons-myrtilles, l'aliéné de l'Allier, les noisettes de Salers, les chocolats de Royat, les chocolats à la verveine du Puy, les nougats, les miels artisanaux et les pains d'épices locaux.
Certaines appellations d'origine dans le domaine viticole d'Auvergne bénéficient de la protection de l'AOC : Côtes-d'auvergne, Madargue, Châteaugay, Chanturgue, Corent et Boudes sont les cinq dénominations locales. Il se produit aussi des bières, hydromels et cidres de façon artisanale ou fermière. Les eaux minérales sont nombreuses et variées. Les liqueurs de gentiane (Salers, Avèze, Gentiane d'Or, gentiane d'Aurillac…) sont devenues emblématiques de la région comme la Verveine du Velay en Haute-Loire et les apéritifs et liqueurs à base de châtaigne (comme le birlou, le Tonton) dans l'ouest du Cantal. Le Marc d’Auvergne a obtenu une Indication géographique protégée en . Les distilleries Pagès, Balthazar et Couderc sont renommées dans le domaine des liqueurs.
Le Bourbonnais a aussi ses spécialités : le pâté aux pommes de terre aussi appelé « pâté bourbonnais » est préparé avec de la crème fraîche, la pompe aux grattons, le piquenchâgne, la moutarde de Charroux, les dindes de Jaligny, le parfait de Charolais, le canard à la Duchambais, le fromage de Chambérat, les sucreries (pastilles et sucres d'orge de Vichy), les palais d'or de Moulins, les vérités de Lapalisse, les crottes de marquis de Lurcy-Lévis, l'aliéné de l'Allier. Côté boissons, on trouve le vin de Saint-pourçain, qui détient l'AOC depuis 2009 et qui possède un cépage qui lui est propre, le tressalier. La production est actuellement d'environ 31000 hl par an pour cultivés. De petits agriculteurs producteurs se sont également lancés dans la fabrication fermière de bière, de whisky bourbon ou d'absinthe notamment.
Marie Quinton (1854-1933), dite « La Mère Quinton » ou « La Belle Meunière », de Royat est l'ambassadrice de la gastronomie auvergnate et l'aubergiste auvergnate la plus connue au monde avec son cabaret Belle Meunière à l'exposition universelle de Paris 1900 : la truite au bleu, le coq au vin de Chanturgue, ses omelettes, la truite ou la sole « Belle Meunière ».
== Patrimoine bâti ==
=== Art roman auvergnat ===
Aux l'Auvergne a connu une remarquable efflorescence spirituelle et artistique. On ne compte pas moins de deux cent cinquante édifices religieux romans datant de cette époque et constituant un patrimoine culturel exceptionnel. Alors que les régions du nord de la France ont rapidement évolué vers l'art gothique, l'Auvergne a connu un développement plus lent et plus tardif, qui a légué des édifices romans de taille importante et de belle qualité. Cinq édifices situés autour de Clermont-Ferrand sont appelés « les églises majeures » du fait de l'homogénéité de leur architecture : Notre-Dame-du-Port, Saint-Nectaire, Saint-Austremoine d'Issoire, Notre-Dame d'Orcival et Saint-Saturnin. Elles ont toute l'apparence d'édifices construits en une seule campagne, probablement à partir du modèle de l'ancienne cathédrale romane de Clermont aujourd'hui disparue. Ils présentent une synthèse architecturale complexe, précise et tout à fait exceptionnelle dans l'art roman.
Notre dame port arrierer 1.jpg|Notre-Dame-du-Port (Clermont-Ferrand).
Saint-Nectaire Église20.JPG|Saint-Nectaire.
Issoire JPG01.jpg|Saint-Austremoine d'Issoire.
Orcival JPG02.jpg|Notre-Dame d'Orcival.
Eglise Notre-Dame de Saint-Saturnin 1.JPG|Notre-Dame de Saint-Saturnin.
=== Villes et villages pittoresques ===
L'Auvergne compte un grand nombre de villages et villes pittoresques. La majeure partie de la province, notamment la partie montagneuse, est restée à l’abri de l'industrialisation et a connu un fort exode rural ; cela explique pourquoi de très nombreux villages sont restés préservés et ont gardé toute leur authenticité. Neuf d'entre eux (Arlempdes, Blesle, Charroux, Lavaudieu, Montpeyroux, Pradelles, Salers, Tournemire et Usson) ont obtenu le label « Plus Beaux Villages de France ». Il est difficile de citer tous ceux qui peuvent retenir l'attention du visiteur : Brioude, Lavoûte-Chilhac, Saint-Arcons-d'Allier, La Chaise-Dieu, Chanteuges, Saugues, Chaudes-Aigues, Murat, Murol, Ébreuil, Saint-Saturnin, Saint-Saint-Floret, Champeix, Saurier, Courpière, Billom, Marcolès, Maurs-la-Jolie ou Besse-et-Saint-Anastaise en sont quelques-uns.
Dans la capitale, le centre ancien de Clermont et le vieux quartier de Montferrand sont dignes d’intérêt. De nombreuses villes ont gardé un centre particulièrement bien préservé, c'est le cas de Thiers avec ses maisons à colombages, Riom, ancienne capitale ducale, Billom, siège d'une université au Moyen Âge, Le Puy-en-Velay, Aurillac, Moulins ou Saint-Flour, ville épiscopale.
Salers - 21.jpg|Salers.
Tournemire 2.jpg|Tournemire.
Blesle (Haute-Loire) vue d'ensemble.JPG|Blesle.
0 Lavaudieu - L'église de l'abbaye Saint-André et le vieux pont sur la Senouire (1).JPG|Lavaudieu.
AuvMontpeyroux.jpg|Montpeyroux.
Saint-Floret1.JPG|Saint-Floret.
Usson (Puy-de-Dôme) - Village - JPG1.jpg|Usson.
Clermont vu de Montjuzet edit nolege.JPG|Clermont-Ferrand.
Maison de l'Apothicaire.jpg|Montferrand.
Château du Pirou.jpg|Thiers.
Église Notre-Dame du Marthuret.jpg|Riom.
Billom - Maison du Chapitre -623.jpg|Billom.
Saint Flour-Ville haute.jpg|Saint-Flour.
=== Patrimoine civil et militaire ===
À l'apogée de la féodalité, l'Auvergne s'est couverte de châteaux, les vicomtes de Clermont, les seigneurs de Mercœur, les barons de Latour et de Polignac et les sires de Bourbon firent construire de nombreuses forteresses. Depuis le XIIIe siècle, ces bâtiments ont successivement subi les assauts de Philippe Auguste, de la guerre de Cent ans, des villageois, des guerres de Religion, de Richelieu, de Louis XIV et enfin de la Révolution. Avec un peu d'imagination, on ressent la puissance que représentaient au Moyen Âge les châteaux d'Anjony, d'Alleuze, de Léotoing dans les montagnes d'Auvergne ou de Chavaniac dans le Brivadois ou Mauzun dans le Livradois. Le château de Chateaugay a conservé son beau donjon et ceux de Murol et de la Roche résistent au temps. Le château de Tournoël entre Limagne et Monts Dôme a connu de grandes pages d'histoire.
À la Renaissance, les places fortes se transforment en demeures charmantes et deviennent la propriété de bourgeois ou de gens de robe. Le château de Pesteils garda une fonction de surveillance. Les châteaux de Davayat ou d'Effiat ont un beau style Louis XIII. Le château de Cordes dans les Monts Dore reçoit un jardin dessiné par Le Nôtre, celui de Chazeron dans les Combrailles est agrémenté d'un perron et d'une galerie d'honneur. Si le château de Villeneuve-Lembron fait transition entre Moyen Âge et Renaissance, celui de Parentignat prend un tour très classique et celui de La Bâtisse se remarque par la splendeur de ses jardins.
Fichier:Murol Château7.JPG|Murol.
Fichier:Château de Conros, Arpajon.jpg|Conros.
Fichier:Chateau de Pesteil.jpg|Pesteils
Fichier:Chateau de Cordes.JPG|Cordes.
Fichier:Castle of Parentignat 07.jpg|Parentignat.
File:Tournemire - Chateau d'Anjony 1.jpg|Anjony
=== Ouvrages d'art ===
L'établissement de voies de communication modernes au travers des montagnes d’Auvergne a nécessité la construction d'importants ouvrages d'art. Certains, comme le viaduc de Garabit, sont devenus des emblèmes de la région.
garabit.jpg|Viaduc de Garabit.
Viaduc des Fades (5).JPG|Viaduc des Fades.
2014-07-18-193944-Pont de Tréboul.jpg|Pont de Tréboul.
Pont de Saint-Projet vue compléte.JPG|Pont de Saint-Projet.
Viaduc de Barajol par Cramos.JPG|Viaduc de Barajol.
== Honneur ==
L'astéroïde porte le nom latin de la région.
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Aisne (département)
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L'Aisne () est un département français situé dans la région Hauts-de-France, qui tient son nom de la rivière éponyme qui le traverse. Son chef-lieu est Laon, et ses sous-préfectures Soissons, Saint-Quentin, Château-Thierry et Vervins. Il fait partie de l'ancienne région administrative de Picardie, culturelle et historique de Picardie au nord, et de Champagne au sud.
L’Aisne est un département aux paysages variés, alternant vastes plaines agricoles, vallées verdoyantes et massifs forestiers, notamment dans le Laonnois et le Soissonnais. Son patrimoine naturel et architectural en fait un territoire marqué par une histoire riche, où se côtoient villages pittoresques, édifices médiévaux et traces des grandes périodes de l’Histoire de France. La cathédrale de Laon, perchée sur sa colline, est un témoignage emblématique de l’architecture gothique, tandis que Château-Thierry illustre l’héritage littéraire du département en tant que ville natale de Jean de La Fontaine. Saint-Quentin illustre le style art-déco, tandis que Soissons illustre l'architecture médiéval.
L’Aisne bénéficie d’une situation géographique favorable, à la croisée des axes reliant la région parisienne et Paris au sud, Reims à l'est et Lille au nord, ce qui lui permet d’entretenir des échanges économiques et culturels dynamiques avec ces grandes métropoles.
Différents équipements existent, et permettent le développement du tourisme : le familistère de Guise, Center Parcs domaine de l'Ailette, la Cité internationale de la langue française, le donjon de Septmonts, la caverne du Dragon. Dans sa partie sud, près de Château-Thierry, des vignobles existent.
L'Insee et La Poste lui attribuent le code 02.
== Gentilé ==
Les habitants du département de l'Aisne sont appelés les Axonais et Axonaises. Ce gentilé est formé sur le nom celte de la rivière Aisne : Axona.
== Géographie ==
L'Aisne est entourée par les départements du Nord, de la Somme, de l'Oise, de Seine-et-Marne, de la Marne et des Ardennes, ainsi que par la Belgique.
Selon le recensement de 2003, la surface boisée du département est de , soit 16,6 % pour une moyenne métropolitaine de 27,4 %.
Villes principales : Laon (préfecture), Saint-Quentin, Soissons, Château-Thierry, Tergnier, Chauny, Hirson, Villers-Cotterêts, La Fère, Vervins et Guise.
Cours d'eau : l'Escaut (qui prend sa source près du Catelet), l'Aisne, la Marne, l'Ourcq, la Vesle, la Somme qui prend naissance à Fonsomme, l'Oise, la Serre. Dans le sud du département, on trouve le Surmelin, la Verdonnelle et la Dhuys (cette rivière fut canalisée dans l'aqueduc de la Dhuis de pour alimenter en eau potable Paris depuis le , et uniquement le parc de loisirs de Marne-la-Vallée plus récemment).
Le point culminant du département se situe au Nord-est d'Hirson dans la forêt domaniale de Saint-Michel au lieu-dit « La Réserve » près de la frontière belge à 289 m d'altitude.
Rogny (Aisne) croix de chemin.JPG|Rogny, dans le nord-est.
FR-02-Coucy17.JPG|Coucy-le-Château-Auffrique, dans le centre-ouest.
Monceau-le-Waast (Aisne) paysage avec champs de colza.JPG|Monceau-le-Waast, dans le centre.
Marne ChTh.jpg|Château-Thierry et la Marne, dans le sud.
== Transports ==
Canaux : le département est traversé par de nombreux canaux (par exemple le canal de Saint-Quentin, ).
Le département est traversé par quatre lignes de chemin de fer au départ de Paris, les deux premières de la gare du Nord et les deux autres de la gare de l'Est :
la ligne de Paris à Maubeuge, qui dessert notamment les villes de Chauny, Tergnier et Saint-Quentin ;
la ligne de Paris à Laon, qui dessert notamment les villes de Soissons, d'Anizy-le-Château et de Laon (préfecture) ;
la ligne de Paris à Strasbourg, qui dessert notamment la ville de Château-Thierry ;
la LGV Est européenne.
En 1873, le département de l'Aisne possédait déjà dix chemins de fer représentant un développement total de .
== Histoire ==
L'Aisne fut l'un des créés en 1790. Son découpage et son établissement furent confiés par à Jean Charles Joseph Hyacinthe de Sars, futur maire de Laon en 1800. Il fut constitué de territoires issus des anciens Gouvernements militaires puis civils de l'Île-de-France (Laonnois, Soissonnais, Noyonnais, Valois), de la Champagne (Brie, Omois) et de Picardie (Thiérache, Vermandois). Il est à préciser que les territoires issus du Gouvernement d'Île-de-France ont souvent été cités comme étant issus de la province de Picardie.
Le territoire du département regroupe la principale partie de la généralité de Soissons créée en 1595 (élections de Soissons, Laon, Guise...), et le territoire de l'élection de Saint-Quentin pris à la généralité d'Amiens. La généralité de Soissons comptait sept élections : Clermont-en-Beauvaisis, Crépy-en-Valois, Guise, Noyon, Laon et Soissons qui sont issues de Picardie tandis que Château-Thierry est issue de la Brie (pays traditionnel de Champagne).
De 1791 à 1793, les six districts (Saint-Quentin, Vervins, Laon, Chauny, Soissons et Château-Thierry) du département de l'Aisne fournirent cinq bataillons de volontaires nationaux :
Carte du Département de l'Aisne.jpg|Carte des principales agglomérations de l'Aisne en 1950.
Carte des lignes de chemin de fer dans l'Aisne.jpg|Carte des lignes de chemin de fervers 1950.
Carte du Département de l'Aisne2.jpg|Carte économique du département de l'Aisne vers 1950.
A partir de 1960, le département est intégré à la région administrative Picardie regroupant deux autres départements, la Somme et l'Oise. Au la région Picardie, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Nord-Pas-de-Calais pour devenir la nouvelle région administrative Hauts-de-France.
=== Héraldique ===
Ce blason n'est qu'une proposition de Robert Louis, et n'a pour l'instant pas de valeur officielle. Il rappelle la Picardie par un de ses comtés historiques à savoir le comté de Ponthieu, bien qu'il ne se soit jamais étendu sur le territoire de l'Aisne. Le comté historiquement picard du département est en fait le Vermandois qui s'étendait sur Laon, Soissons et Saint-Quentin à une certaine époque. La Brie autour de Château-Thierry est aussi rappelée par les armoiries du comté de Champagne.
== Politique ==
Mélange de zones rurales et de villes ouvrières, lieu de résidence pour certaines familles travaillant à Paris ou en Île-de-France, l'Aisne est historiquement un département plutôt orienté à gauche mais on constate, depuis les années 2000, une forte progression du vote Front national et du taux d'absentéisme.
== Administration ==
L'Aisne est divisée en cinq arrondissements qui sont subdivisés en . Le département compte 798 communes et cinq circonscriptions législatives.
Liste des communes françaises ayant changé de nom au cours de la Révolution
Liste des anciennes communes de l'Aisne
Liste des députés de l'Aisne
Liste des sénateurs de l'Aisne
Liste des conseillers départementaux de l'Aisne
Liste des circonscriptions législatives de l'Aisne
Liste des préfets de l'Aisne
Liste des intercommunalités de l'Aisne en 2019
== Démographie ==
L'Aisne comprend une seule ville moyenne (Saint-Quentin) et trois petites villes (Soissons, Laon et Château-Thierry), auxquelles on peut ajouter l'ensemble formé par Chauny et Tergnier. Mais, il y a encore beaucoup d'autres agglomérations de caractère urbain, car l'Aisne était densément peuplée avant le XIXe siècle. Les villages sont très nombreux et plutôt petits.
L'Aisne a perdu un peu de sa population dans la seconde moitié du XIXe siècle, en raison de l'exode rural, pourtant limité par le développement industriel du nord du département (Saint-Quentinois, Chaunois, Thiérache).
Très affecté par la Première Guerre mondiale, le département a vu sa population augmenter légèrement pour retrouver à peu près son niveau de 1900. Depuis une trentaine d'années, le déclin industriel a entraîné une stagnation de la population ( en 1968, 535489 en 1999). Seul le Sud-Ouest du département, proche de l'agglomération parisienne, connaît encore la croissance démographique.
=== Évolution démographique ===
=== Pyramide des âges ===
=== Population des communes ===
=== Unités urbaines ===
Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, trente-deux unités urbaines sont centrées sur une commune du département : quinze communes isolées, sept agglomérations bi-communales, et dix petites agglomérations composées de trois à huit communes. Les unités urbaines regroupant plus de 5000 habitants sont :
=== Aires urbaines ===
Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, l'Aisne compte onze aires urbaines. du département appartiennent aux aires urbaines de Reims (67), Paris (66) et Ham (1).
== Économie ==
En 2019, le taux de chômage est de 12,2 % et 19 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté.
== Culture ==
=== Langue ===
Le département comprend plusieurs zones linguistiques : picard au nord ; champenois dans le sud ; français d'Île-de-France, au centre et au sud.
Cette coupure linguistique expliquait sans doute la difficulté pour les habitants du Sud de l'Aisne de s'identifier comme appartenant à la région Picardie.
D'après Abel Hugo, en 1835, la langue française était en usage dans tout le département, à l'exception de quelques cantons reculés ; le français était à cette époque parlé assez correctement. Quelques années auparavant, le langage des campagnes était beaucoup plus rude.
=== Gastronomie ===
Cuisine rustique. Le Nord du département est une zone d'élevage, on y trouve des produits à base de lait de vache comme le maroilles ou la confiture de lait. On trouve également des spécialités typiquement picardes, comme la ficelle picarde, sorte de crêpe roulée additionnée de fromage fondu, béchamel, jambon et champignons. Le foie gras est un produit développé en Thiérache ; il est de qualité.
Le porc d'antan de l'Aisne, le porc des plaines et leurs dérivés (jambon sec de l'Aisne, tripes de Thiérache, entre autres) sont reconnus.
Dans tout le département, des producteurs élèvent des volailles fermières et présentent leurs dérivés (pâtés, terrines, aiguillettes, confits, découpe), sur le réseau « Bienvenue à la Ferme ».
Le gibier.
Dans les condiments, on trouve le confit d'oignons de l'Aisne, le vinaigre de cidre de la Thiérache.
Les « Logis », les « Bistrots de Pays », la tourte aux poireaux, la soupe et le velouté au potiron, la crème soissonnaise ou soupe de Soissons, la tarte au maroilles, le filet mignon au maroilles, le porc au lait, les tripes au maroilles et au cidre, le lapin au cidre, échalotes et oignons, lard fumé et champignons, de la Thiérache, le sauté de lapin à la picarde, la salade au lard, les paupiettes de dindonneau à la picarde, le soissoulet ou cassoulet aux haricots de Soissons et canard fermier, le hochepot picard ou pot au feu régional, les rissoles de Coucy ou rissolles laonnoises, le fromage maincamp de Quierzy, le fromage Chauny, les fromages de Thiérache : le dauphin, la baguette de Thiérache, le losange, les jus de pomme et de poire, le poiré.
Le haricot de Soissons, les pavés de Laon, les croustillons picards du Saint-Quentinnois, les biscuits P'tio Crac'lin de Bohain-en-Vermandois, les cugnots ou brioches de Saint-Quentin, les confitures et gelées artisanales.
La culture de fruits rouges (fraises, cerises, framboises) commence à s'y développer dans le Laonnois et la Thiérache.
Des événements rythment l'actualité gastronomique du département : foires aux fromages (La Capelle), au boudin (Saint-Quentin). Les dégustations sur les brocantes et marchés sont de nombreuses occasions de découvrir des produits locaux dans une ambiance traditionnelle.
Dans le Sud, les haricots de Soissons, les champignons de Paris et la route touristique du champagne, où certains champagnes produits dans la région de Château-Thierry sont au même titre que le maroilles reconnus par une appellation d'origine contrôlée (AOC).
Le cidre fermier de Thiérache et son eau-de-vie, la « Folie Douce » (apéritif à base de fruits rouges), le pétillant au cidre, la fabrication de la bière (surtout artisanale).
Des élevages d'abeilles.
== Cinéma ==
== Personnalités liées à l'Aisne ==
=== Rois et reines ===
Charlemagne, roi des Francs et empereur, lieu de naissance supposé à Quierzy.
Berthe au grand pied ou Bertrade de Laon (v720-783), née près de Laon, épouse de Pépin le Bref et mère de Charlemagne.
, roi des Francs et frère de Charlemagne, est né à Soissons en 751 et mort en 771 à Samoussy.
Lothaire (roi des Francs) (941-986), né à Laon, roi des Francs de 954 à 986.
, roi des Francs, pour son rôle dans l'épisode du vase de Soissons.
, à l'origine de l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) sur l'usage de la langue française.
=== Personnalités historiques ===
Charles Martel, maire du Palais, grand-père de Charlemagne, mort en 741 dans la résidence royale de Quierzy.
(1550-1588), dit le Balafré, duc de Guise, chef la Ligue catholique et principal opposant à et pendant les guerres de Religion (France).
Thomas de Marle, seigneur de Coucy.
François-Noël Babeuf, dit Gracchus Babeuf (1760-1797), est natif de Saint-Quentin.
Camille Desmoulins (1760-1794), révolutionnaire, est natif de Guise.
Antoine Fouquier-Tinville (1746-1795), accusateur public du tribunal révolutionnaire est né à Hérouël aujourd'hui Foreste, près de Saint-Quentin.
Saint-Just, de son nom complet Louis Antoine de Saint-Just (1767-1794), révolutionnaire proche de Robespierre a vécu une partie de sa jeunesse à Blérancourt et ailleurs dans l'Aisne.
Nicolas de Condorcet (1743-1794), un philosophe, mathématicien et politologue natif de Ribemont.
Guillaume-Benoît Houdet, avocat, député et maire de Château-Thierry (1800-1805).
Jean Charbonnel (1927-2014), né à La Fère, homme politique.
Jacques Pelletier (1929-2007), né à Villers-en-Prayères, homme politique.
=== Écrivains ===
Jean de la Fontaine est natif de Château-Thierry.
Alexandre Dumas est natif de Villers-Cotterêts.
Jean Racine est natif de La Ferté-Milon.
Henri Martin (1810-1883), né à Saint-Quentin, historien, essayiste, romancier, homme politique.
Madeleine Zillhardt (1863-1950), écrivaine et décoratrice, est native de Saint-Quentin.
Nadine de Rothschild (1932-), née à Saint-Quentin, actrice et femme de lettres.
Philippe Tesson (1928-2023), né à Wassigny, journaliste, écrivain, critique littéraire et dramatique, patron de presse.
Albert Denisse (1868 -1946), brasseur et auteur d'un témoignage sur l'occupation de l'Aisne pendant la Grande Guerre
Champfleury (écrivain), Jules François Félix Husson, dit Fleury, dit Champfleury (1821-1889), né à Laon, écrivain, journaliste, critique d'art, dramaturge, nouvelliste et romancier
=== Artistes ===
Les Frères Le Nain, peintres du XVIIe siècle, sont nés à Laon.
Maurice Quentin de la Tour, peintre, est natif de Saint-Quentin. Il est représenté sur l'ancien billet de 50 francs Quentin de La Tour, avec l'hôtel de ville de Saint-Quentin (probable jeu de mots cinquante/Saint-Quentin)
Paul et Camille Claudel sont natifs du Tardenois.
Henri Matisse, peintre, a passé son enfance à Bohain-en-Vermandois.
Léon Lhermitte (1844-1925), peintre naturaliste, né à Mont-Saint-Père, père du neurologue et psychiatre Jean Lhermitte (1877-1959) et arrière-grand-père de l'acteur Thierry Lhermitte.
Jenny Zillhardt (1857-1939), peintre, est native de Saint-Quentin.
Achille Jacopin est un sculpteur né en 1874 et mort en 1958 à Château-Thierry.
=== Industriels ===
Jean-Baptiste André Godin (1817-1888), un industriel et philanthrope français, créateur du familistère de Guise.
Émile Dewoitine (1892-1979), né à Crépy (Aisne), Industriel et constructeur aéronautique français, considéré comme le père fondateur des usines toulousaines aérospatiales.
=== Médecins ===
Christian Cabrol, chirurgien cardiaque (première transplantation européenne en 1968), né le à Chézy-sur-Marne.
Suzanne Noël, (1878-1924), née à Laon, docteure en médecine, chirurgienne, pionnière de la chirurgie esthétique réparatrice des blessures de guerre (1914-1918) et membre du mouvement féminin Soroptimist.
=== Militaires ===
Émile Driant (1855-1916), né à Neufchâtel-sur-Aisne, officier de la Grande Guerre, député de Nancy et héros de Verdun, mort au champ d'honneur.
Le général Robert Nivelle, à l'origine de la bataille du Chemin des Dames.
Charles de Gaulle, qui a commandé lors de la bataille de Montcornet.
=== Hommes et femmes politiques ===
Jean Pierre-Bloch
René Dosière
Xavier Bertrand
=== Médias ===
Kamini
Nomi, actrice née à Saint-Quentin.
Sébastien Cauet, animateur né à Saint-Quentin et qui a vécu à Marle.
Philippe Etchebest (1966-), né à Soissons, chef cuisinier et animateur de télévision.
=== Autres personnalités ===
Jean Mermoz (1901-1936), né à Aubenton, aviateur.
== Tourisme ==
En général, on admet le découpage touristique de ce département picard en cinq zones, du nord au sud :
le Saint-Quentinois ;
la Thiérache ;
le Laonnois ;
le Soissonnais ;
l'Omois.
Le tourisme fluvial concerne en partie le canal de Saint-Quentin avec son touage électrique et ses deux tunnels (Lesdins et Riqueval / Vendhuile), et en partie le canal de l'Ourcq avec Port aux Perches.
En 2007, une grande infrastructure d'hébergement touristique, Center Parcs, s'est implantée sur le lac de l'Ailette, à deux pas de nombreux points touristiques comme la cathédrale de Laon, le chemin des Dames et le château de Coucy.
Parmi les nombreux lieux à découvrir, on peut citer :
château de Villers-Cotterêts ;
ruines du château médiéval, avec spectacle de rapaces à Château-Thierry ;
château de Condé à Condé-en-Brie ;
château de Coucy à Coucy-le-Château-Auffrique ;
cathédrale Notre-Dame de Laon ;
cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons ;
abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois et son prieuré, le Tortoir ;
abbaye Saint-Vincent de Laon, abbaye Saint-Martin de Laon, chapelle des Templiers de Laon ;
abbaye Notre-Dame de Longpont ;
abbaye Saint-Jean-des-Vignes de Soissons ;
ruines de l'abbaye de Vauclair ;
les églises fortifiées de Thiérache, dont celle de Parfondeval Saint-Médard, abbaye de Saint-Michel-en-Thiérache ;
chemin des Dames: la caverne du Dragon, le plateau de Californie, le fort de la Malmaison, la ferme d'Hurtebise, le monument des Basques, le vieux Craonne ;
fantômes de Landowski à la Butte Chalmont d'Oulchy-le-Château ;
familistère de Godin à Guise.
=== Les manifestations festives, culturelles, commémoratives et sportives ===
Depuis 2020, le département est labellisé Terre de Jeux 2024, le label de Paris 2024 à destination des territoires, et accueillera le passage du Relais de la flamme
Laon : Euromédiévales, Montée historique, Jazz'titudes, Couleurs d'Eté, Festival de Laon, Marché de Noël.
Saint-Quentin : Fêtes du Bouffon, Foire au Boudin, Festival du Livre et de la B.D., Braderie de Saint-Quentin, Village de Noël, Saint-Quentin Plage.
Coucy-le-Château : Son et Lumière Coucy à la Merveille, Les Seigneuriales, Les Automnales.
Château-Thierry : Fêtes à Jean, Festival du Patrimoine vivant, Festival Jean-de-la-Fontaine, Spectacle de Rapaces.
Guise : Fête du Travail au Familistère, Les Ducales de Guise.
Saint-Michel-en-Thiérache : Festival de l'Abbaye.
Hirson : Festival de l'Abbatiale, Transfrontalières.
Liesse-Notre-Dame : Pèlerinage.
La Capelle : Foire aux Fromages.
Marle : Festival d'Histoire vivante.
Soissons : Festival Soissons en Sc'Aisne, Fête du Haricot .
Saint-Gobain : Festival des Vers Solidaires
Chauny : Rock'N Festival
Septmonts : Festival Pic'Arts.
Mérlieux-et-Fouquerolles : Fête du Livre.
Festieux : Plouckstock Festival
Urcel : Festival Woodrock
Berzy le Sec : Festival de musique Berzyk
Festival de Musique en Omois.
Festival des Cathédrales de Picardie.
Rallye des Contes et Légendes en Thiérache.
Jardins en Scène en Picardie.
Picardie Mouv.
Journées Européennes du Patrimoine.
Fête de la Musique.
Fête du Cinéma.
Fête du Travail du .
Fête Nationale du .
Fêtes religieuses des différents cultes.
Commémorations du Souvenir des Première et Seconde Guerres mondiales.
=== Les résidences secondaires ===
En 2008, le département comptait 4,1 % de résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Aisne dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Communes ayant plus de 10 % de résidences secondaires en 2008 :
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"Liste des cantons de l'Aisne",
"Picardie (région culturelle)",
"Liste des préfets de l'Aisne",
"Unité urbaine de Pinon",
"Ribemont",
"Hirson",
"Antoine Fouquier-Tinville",
"Région française",
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"Center Parcs",
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"Le Nouvion-en-Thiérache",
"Aire urbaine de Vervins",
"Liste des circonscriptions législatives de l'Aisne",
"Aire urbaine (France)",
"Sébastien Cauet",
"Villers-Cotterêts",
"Tergnier",
"Kamini",
"Somme (fleuve)",
"District (France)",
"Foreste",
"Lothaire (roi des Francs)",
"Unité urbaine de Vervins",
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"Unité urbaine de Laon",
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"Robespierre",
"Liste des églises de l'Aisne",
"Liste des conseillers départementaux de l'Aisne",
"Vailly-sur-Aisne",
"Arrondissements de l'Aisne",
"La Poste (entreprise française)",
"Ligne de Creil à Jeumont",
"Brie (région)",
"route touristique du Champagne",
"Nadine de Rothschild",
"Thomas de Marle",
"château de Coucy",
"Soissons",
"Français standard",
"Hauts-de-France",
"Somme (département)",
"Liste de pièces héraldiques",
"mathématicien",
"Paul Claudel",
"bataille de Montcornet",
"1874",
"Crépy (Aisne)",
"District de Soissons",
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"INSEE",
"La Fère",
"Liste des sénateurs de l'Aisne",
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"1800 en France",
"Frères Le Nain",
"Aire urbaine de Château-Thierry",
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"Unité urbaine d'Origny-Sainte-Benoite",
"Château-Thierry",
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"Neuville-sur-Ailette",
"Unité urbaine de Tergnier",
"Lille",
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"gentilé",
"Unité urbaine d'Étreux",
"billet de 50 francs Quentin de La Tour",
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"Alphabet phonétique international",
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"Département (France)",
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"Les Fantômes (Landowski)",
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"Unité urbaine d'Hirson",
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"Robert Nivelle",
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"Unité urbaine de Chauny",
"Jacques Pelletier (homme politique, 1929-2007)",
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"Liste des communes françaises ayant changé de nom au cours de la Révolution",
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"Institut national de la statistique et des études économiques",
"Aire urbaine de Paris",
"Saint-Michel (Aisne)",
"abbaye Notre-Dame de Longpont"
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Allier (département)
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L'Allier () est un département du centre de la France situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 03. Sa préfecture est Moulins.
Ce département correspond à une large partie de l'ancienne province du Bourbonnais. Pour cette raison, les habitants du département sont officiellement appelés Bourbonnais. Depuis quelques années, la communication du conseil départemental de l'Allier met en avant l'appellation Allier - Bourbonnais, par exemple sur son logo.
== Dénomination ==
Le nom du département provient de celui de la rivière Allier.
L'Allier est appelé en latin et en bourbonnais du Croissant (moitié sud du département), zone où la langue est de transition entre l'occitan et la langue d'oïl.
== Gentilé ==
Il n'existait pas de gentilé traditionnel pour nommer les habitants du département de l'Allier jusqu'au , date à laquelle le nom de Bourbonnais et Bourbonnaise est officialisé par le conseil départemental.
En effet, les principaux noms usités étaient Bourbonnais, Élavérins, Alliérins et… habitants de l'Allier et le terme Bourbonnais était de loin le plus couramment utilisé tant par la presse locale que par les instances politiques, notamment le conseil général de l'Allier.
Une enquête de ce dernier, datée de 2001, réalisée auprès de la population, a montré que 50 % des habitants se définissaient comme Bourbonnais (et 35 % comme habitants de l'Allier) et lors de la consultation publique « Allier 2021 », 70 % des sondés ont estimé que Bourbonnais est le gentilé idéal pour les habitants du département.
== Histoire ==
Le département est l'un des créés à la Révolution française, le , en application de la loi du . Il correspond à la majeure partie de l'ancienne province du Bourbonnais, à l'exception de Saint-Amand-Montrond et de sa région qui furent rattachés au Cher.
En 1940, le gouvernement du maréchal Pétain s'installe dans la ville de Vichy, qui obtint alors le statut de sous-préfecture, à la place de Lapalisse.
Au la région Auvergne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Rhône-Alpes pour devenir la nouvelle région administrative Auvergne-Rhône-Alpes.
== Héraldique ==
Le blason de l'Allier, qui est aussi celui de l'ancienne province du Bourbonnais, est aux armes de la troisième maison de Bourbon issue de Robert de Clermont, sixième fils de saint Louis, qui épousa Béatrice de Bourbon et fut reconnu sire de Bourbon en 1283 dont descendent en ligne masculine directe l'actuel roi Philippe VI d'Espagne et l'actuel grand-duc Henri de Luxembourg.
== Géographie ==
Le département se trouve au centre de la France (le centre géographique de la France continentale est disputé entre plusieurs communes du Nord-Ouest de l'Allier et du Sud du Cher). Il a une superficie de 7340 km² ( département français) mesurant environ 130 km d'est en ouest et 90 km du nord au sud.
Le département de l'Allier est formé de la majeure partie de l'ancien Bourbonnais (une petite partie occupe le sud du Cher). Il fait partie des 11 départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes dont il occupe le coin nord-ouest (avant la réforme territoriale de 2015, l'Allier faisait partie de l'ancienne région Auvergne). Il est limitrophe des départements du Cher (au nord-ouest), de la Nièvre (au nord), de Saône-et-Loire (au nord-est), de la Loire (à l'est) du Puy-de-Dôme (au sud) et de la Creuse (au sud-ouest).
Le département est principalement rural mais avec des industries (15 % des emplois soit plus que la moyenne de la France de province) avec trois agglomérations principales : Moulins, la préfecture (au centre-nord du département), Montluçon (au sud-ouest) et Vichy (au sud-est).
En plus de Vichy, le département comprend aussi deux autres villes thermales : Bourbon-l'Archambault et Néris-les-Bains.
MontagneBourbonnaise 2007.JPG|La Montagne bourbonnaise, dans le sud-est.
Bocage COUZON Allier Bourbonnais.jpg|Le bocage, près de Couzon, dans le nord.
L'Allier à Moulins.jpg|L'Allier à Moulins, dans le nord.
=== Relief ===
Le département compte cinq régions avec des types de relief bien distincts. Le Bocage bourbonnais couvre la plus grande partie ouest (englobant la forêt de Tronçais) et centrale du département, suivi de la Sologne bourbonnaise pour la partie est - nord-est, la Montagne bourbonnaise, zone de moyenne montagne juste à l'est de Vichy, qui est le toit du Bourbonnais avec le Montoncel, point culminant du département à , dans le sud-est la Limagne bourbonnaise, qui s’étend de Varennes à Gannat, et en est le grenier et à l'extrême sud-ouest du département la partie bourbonnaise des Combrailles, une région de basse montagne.
La Montagne bourbonnaise et les Combrailles sont les derniers reliefs septentrionaux du Massif central.
==== Bocage bourbonnais ====
Au nord, et ne dépassant guère les 500 m d'altitude, le Bocage bourbonnais occupe un bon tiers du département, avec deux déclinaisons, centre et ouest (pour la partie comprise entre le val de Cher et les limites occidentales du territoire). Le bocage est notamment remarquable pour sa richesse en forêts et bois, dont la célèbre forêt de Tronçais mais aussi les forêts de Moladier, Bagnolet, Civrais, Soulongis, Grosbois, Dreuille, Lespinasse ou la Suave. Au sud, le bocage est dominé par la Combraille, sur un territoire qui s'étend au-delà des limites départementales de la Creuse et du Puy-de-Dôme.
À l'ouest de Montluçon se situe la Châtaigneraie bourbonnaise autour d'Huriel ; elle se poursuit jusqu'à la pointe sud du Cher.
==== Sologne bourbonnaise ====
À l'est, reliant le Val d’Allier et les frontières avec la Nièvre et la Saône-et-Loire, la Sologne bourbonnaise présente un bel équilibre entre prairies, cultures, bois et étangs, ce compromis entre agriculture et espaces semi-sauvages constituant un écrin très favorable à la faune et à la flore.
==== Montagne bourbonnaise ====
La Montagne bourbonnaise est une zone de moyenne montagne située au sud-est du département, à l'est de la Allier et de Vichy. Dans son prolongement au sud, elle prend naissance dès le puy Saint-Ambroise (437 m), près de Saint-Léon, pour ensuite s’affirmer sur tout le massif de l’Assise et des Bois Noirs, à la limite du Puy-de-Dôme et de la Loire, jalonnée par le puy de Montoncel (1287 m), point culminant de l’Allier.
==== Limagne bourbonnaise ====
Communément rassemblées sous la dénomination de Val d’Allier, la Limagne bourbonnaise et la Forterre s’étendent respectivement à l'ouest et à l'est de la rivière Allier, entre Vichy et Saint-Pourçain-sur-Sioule, avec une qualité essentielle, la fertilité. La Limagne bourbonnaise, entre Sioule et Allier, s'inscrit dans le triangle Gannat-Escurolles-Saint-Pourçain, tandis que la Forterre couvre l'ancien canton de Varennes-sur-Allier, avec une pointe jusqu'à Jaligny-sur-Besbre.
==== Combraille bourbonnaise ====
La ou les Combrailles, dont la partie bourbonnaise constitue l'extrême bande nord-est, est une région de basse montagne composée de collines et de gorges qui s’incline doucement vers le nord et l'est avec de nombreuses rivières et lacs. Cette zone du département culmine à 778 m à la Bosse, dans la forêt des Colettes, et les rivières (Sioule, Bouble et Cher) y ont creusé les gorges les plus pittoresques de l’Allier.
=== Hydrographie ===
Le département est traversé à l'ouest par le Cher qui arrose Montluçon, en son centre par l'Allier, qui arrose Vichy puis Moulins, et son affluent la Sioule et à l'est par la Besbre, affluent de la Loire, fleuve marquant au nord-est la limite entre les départements de l'Allier et de la Saône-et-Loire.
L'Allier, souvent présentée comme l'une des dernières grandes rivières sauvages d'Europe est connue pour ses violentes crues.
L'ensemble du département est compris dans le bassin de la Loire.
=== Climat ===
L’Allier constitue une zone franche entre nord et midi. Le département bénéficie globalement d’un climat doux et humide, dominé par les vents d’ouest, ce qui contribue un peu plus à le démarquer de ses cousins auvergnats.
Le département de l’Allier est compris entre deux zones climatiques, une zone océanique plus ou moins altérée au nord et à l’ouest, ouverte aux influences atlantiques et une zone plus au sud avec un climat plus de montagne.
L’humeur du temps s’identifie à la diversité des territoires Bourbonnais, comme les régions plates et de faible altitude de la Sologne bourbonnaise et des grandes plaines fluviales ; les pays de collines, à l’altitude moyenne de 300 à 600 m, de la partie centrale du département ; ou la semi-montagne des cantons du sud, avec la Combraille et la Montagne bourbonnaise, entre 700 et 1200 m.
On relève deux maxima de précipitations en juin et octobre, et un minimum en janvier-février, avec des moyennes de 694 mm à Montluçon (altitude 207 m) ; 763 mm à Moulins (245 m) ; 778 mm à Vichy () ; 791 mm à Lapalisse () ; et près de 1200 mm à l’Assise (1050 m).
Les vents atlantiques sont dominants, qu’ils soient d’ouest, nord-ouest, ou sud-ouest. L’influence du relief, notamment dans les vals de Cher et d’Allier, donne également des flux sud-nord.
L’insolation moyenne, relevée à la station météo de Vichy-Charmeil, sur la période 1971-2000, est de par an.
== Démographie ==
En , la population du département était de , ce qui représente une densité moyenne de }} et le taux de fécondité faible de telle sorte que le solde naturel est déficitaire. Mais le solde migratoire qui était devenu très négatif, est redevenu positif depuis le début des années 2000. En 2017, se sont installées dans l'Allier quand 9000 en sont parties.
=== Pyramide des âges ===
La population du département est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à s'élève à 29,2 %, soit un taux inférieur aux moyennes régionale (35,8 %) et nationale (35,5 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (34,6 %) est supérieur aux taux départemental (25,6 %) et national (25,9 %.
=== Unités urbaines ===
Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l'Allier comptait en 2020 douze unités urbaines, dont six composées d'une commune isolée et six formant des agglomérations de deux à treize communes. Dix de ces unités urbaines avaient plus de en 2019 :
=== Aires d'attraction d'une ville ===
Selon le découpage effectué en 2020 par l'INSEE, l'Allier compte huit aires d'attraction dont la commune-centre est située dans le département. Neuf communes font partie de cinq aires d'attraction centrées hors du département, à savoir l'aire d'attraction de Roanne (1 commune), l'aire d'attraction de Saint-Amand-Montrond (3 communes), l'aire d'attraction de Paray-le-Monial (1 commune), l'aire d'attraction de Digoin (3 communes) et l'aire d'attraction de Bourbon-Lancy (1 commune). 113 communes sont hors d'attraction d'une ville.
== Politique et administration ==
L'Allier comprend :
3 arrondissements : arrondissement de Montluçon, de Moulins et de Vichy ;
19 cantons : Canton de Bellerive-sur-Allier, de Bourbon-l'Archambault, de Commentry, de Cusset, de Dompierre-sur-Besbre, de Gannat, de Huriel, de Lapalisse, de Montluçon-1, de Montluçon-2, de Montluçon-3, de Montluçon-4, de Moulins-1, de Moulins-2, de Saint-Pourçain-sur-Sioule. C'est la seconde femme à occuper ce poste dans le département, après Marie-Françoise Lecaillon ;
Arnaud Cochet, du au , auparavant préfet de la Haute-Saône, ensuite préfet de l'Ain ;
Benoît Brocart, du au , auparavant préfet du Territoire de Belfort, ensuite directeur de l'immigration à la Direction générale des étrangers en France, ministère de l'Intérieur ;
Jean-Luc Marx, du au , auparavant préfet du Lot, ensuite préfet de la Réunion ;
Pierre Monzani, du au , auparavant directeur de l’INHES (Institut national des hautes études de sécurité), ensuite préfet de Seine-et-Marne.
=== Deux sénateurs ===
Les deux sénateurs actuels de l'Allier sont Claude Malhuret (Agir, ex-Les Républicains, élu depuis 2014) et Bruno Rojouan (affilié Les Républicains, élu depuis 2020).
Claude Malhuret, médecin (il cofonda Doctissimo) et avocat, fut maire de Vichy de 1989 à 2017, député européen de 1989 à 1993, député de 1993 à 1997 et secrétaire d'État chargé des Droits de l'homme de 1986 à 1988 dans le gouvernement Chirac pendant la Cohabitation. Il préside au Sénat le groupe Les Indépendants – République et territoires.
Bruno Rojouan, enseignant, fut maire de Villefranche-d'Allier de 1992 à 2020, président de la communauté de communes de la Région de Montmarault puis en 2017, après la fusion avec la communauté de communes de Commentry - Néris-les-Bains, président de la nouvelle entité, Commentry Montmarault Néris Communauté. Il présida l'association des maires de l'Allier de 2001 à 2020 et fut conseiller général de l'Allier de 1991 à 2015.
Aux élections de 2014, Claude Malhuret, maire de Vichy, a été élu sénateur ; il remplace Mireille Schurch qui se ne représentait pas. Gérard Dériot est pour sa part réélu. Il ne s'est pas représenté en 2020.
Aux élections sénatoriales de 2008, la gauche a conquis un des deux sièges de sénateurs de l'Allier jusque-là détenu par « la droite ». Mireille Schurch, maire communiste de Lignerolles, a été élue. Gérard Dériot (DVD) est lui réélu (élu en 1998).
=== Trois députés ===
Les élections législatives de 2022 dans l'Allier ont abouti au renouvellement total de la représentation du département à l'Assemblée nationale. Ces nouveaux élus sont :
circonscription : Yannick Monnet (PCF), conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2021 ;
circonscription : Jorys Bovet (RN), chauffeur-livreur ;
de l'Allier : Nicolas Ray (LR), inspecteur des finances publiques, conseiller municipal de Bellerive-sur-Allier depuis 2014.
Les élections législatives de 2017 dans l'Allier ont abouti au renouvellement total de la représentation du département à l'Assemblée nationale. Ces nouveaux élus sont :
circonscription : Jean-Paul Dufrègne (PCF), ancien maire de Saint-Menoux et ancien président du conseil général de l'Allier, conseiller départemental de l'Allier, élu dans le canton de Souvigny depuis 1998 ;
circonscription : Laurence Vanceunebrock (LREM), fonctionnaire de police ;
de l'Allier : Bénédicte Peyrol (LREM), juriste, a 26 ans lors de son élection, elle est une des benjamines de l'Assemblée nationale.
Les élections législatives précédentes en 2012 se déroulèrent pour la première fois avec trois circonscriptions seulement dans l'Allier au lieu de quatre auparavant, à la suite du redécoupage électoral de 2009 (JO du ) à la suite de la baisse de la population dans le département. L'ancienne troisième circonscription, auparavant détenue par Jean Mallot (PS), avait été supprimée. Les trois députés de cette législature étaient tous élus de gauche : Guy Chambefort (PS), Bernard Lesterlin (PS) et Gérard Charasse (PRG).
Les élections législatives de 2007 avaient envoyé à l'Assemblée également quatre élus de gauche avec trois socialistes, Bernard Lesterlin à Montluçon, Jean Mallot à Saint-Pourçain et Guy Chambefort à Moulins et un radical de gauche, Gérard Charasse, à Vichy.
=== Conseil départemental ===
Depuis les élections départementales de , l'Allier a une majorité de droite de deux voix. L'URB (Union Républicaine pour le Bourbonnais, droite) avait déjà dirigé le département entre 2001 et 2008, les dernières années d'une seule voix d'avance. Entre 2008 et 2015, la coalition de gauche était aux manettes, avec également un avantage d'une seule voix (dix PC, six PS, deux PRG, au total), face à généraux de l'URB. L'Allier était ainsi présidé par un communiste, Jean-Paul Dufrègne, seul département à l'être avec le Val-de-Marne en Île-de-France. Le conseil général de l'Allier avait déjà été dirigé par un communiste, Jean-Claude Mairal (1998-2001) ; la perte de son mandat s'était inscrite dans une dynamique nationale de victoire de la droite.
=== Les trois principales villes ===
Les trois grandes villes de l'Allier sont gérées par des maires de droite :
À Montluçon, Daniel Dugléry maire depuis 2001 est réélu lors des municipales de 2014. Il cède sa place à Frédéric Laporte en décembre 2017. Celui-ci est élu lors des municipales de 2020.
À Moulins, Pierre-André Périssol, maire depuis 1995. Il fut auparavant adjoint au maire de Paris sous Jacques Chirac. Il fut ministre du Logement dans les gouvernements Juppé entre 1995 et 1997 et par deux fois député de la première circonscription de l'Allier (1993-1995 et 2002-2007).
À Vichy, Frédéric Aguilera a été élu lors des municipales de 2020. Il était devenu maire en octobre 2017 à la suite de la démission pour cause de cumul de mandats de Claude Malhuret qui avait été maire de la ville de 1989 à 2017.
=== Éléments d'histoire de « la gauche » dans l'Allier ===
Le département se signale par un vote rouge précoce, qui se maintient jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour les deux grands partis politiques de gauche, le Parti communiste et la SFIO, aujourd'hui devenue le PS, et même jusqu'à nos jours.
La petite ville de Commentry a ainsi la particularité d'avoir été la première ville de France et du monde à élire, en 1882, un maire socialiste : Christophe Thivrier. Une autre figure locale, Pierre Brizon, député en 1910, est typiquement le député des métayers.
Plus anciennement, on peut relever que Ledru-Rollin y fait un très bon score en 1848 (14 %), ainsi que les candidats démocrates et socialistes l’année suivante (44 % des voix, contre 35 % en France). De même, la résistance au coup d'État du est importante, après une tentative de soutien à l’insurrection de . Les Républicains sont majoritaires dès 1876, et emportent les six sièges de députés. Après des scores voisins de 15 % des inscrits de 1893 à 1906, les socialistes montent à 31 % des inscrits (42 % des exprimés) en 1910, score maintenu en 1914.
Dès la fin du XIXe siècle, l'Allier est marqué par l'influence des guesdistes, la tendance révolutionnaire du socialisme français. Elle est principalement implantée dans le bassin de Montluçon, auprès des ouvriers de l'industrie sidérurgique, et dans le Bocage bourbonnais, au centre du département. Très tôt s'organise dans l'Allier rural un syndicalisme agricole ancré à gauche, centré sur la défense des métayers et la lutte contre les fermiers généraux.
L'Allier est encore aujourd'hui une des terres du communisme rural (encore 14,66 % aux régionales de 2004, soit le score du parti derrière la Somme), dans une cohabitation parfois difficile avec le Parti socialiste.
Pour les causes, on peut relever qu’historiquement, l’Allier est un département où la grande propriété se combine à un important métayage. Celui-ci, qui se répand seulement au XVe siècle, n’est pas contrebalancé par la vente des biens nationaux à la Révolution. Au XIXe siècle, les grandes propriétés ( et plus) occupent environ la moitié des terres, et même plus de 70 % dans le nord du département. Dans le sud, la petite propriété domine. Le métayage se maintient comme forme de mise en valeur des terres, puisqu’il concerne encore 40 % des terres en 1892 (7 % en France). Les conditions défavorables faites aux métayers favorisent la création de syndicats ruraux, entre 1904 et 1911 (troisième département en France, après l’Hérault et les Landes). Malgré le peu de résultats, la mobilisation est importante et favorise l’élection de candidats de gauche.
== Transports ==
== Économie ==
L'économie du département de l'Allier reste très ancrée sur l'agriculture traditionnelle (notamment l'élevage et la sylviculture) et sur des ressources héritées du passé. L'agriculture occupe encore une grande part du marché de l'emploi, plus qu'au niveau national ( sur en 2010) et représente ainsi 7 à 8 % du produit intérieur brut départemental. S'y ajoutent le tourisme et le thermalisme.
L'industrie est très présente, principalement avec la métallurgie, la construction mécanique, le matériel électrique et la fabrication de denrées alimentaires, mais aussi avec les produits en caoutchouc et en plastique, ce qui totalise la moitié des emplois industriels du département. Les secteurs incluent l'automobile, l'armement, le bâtiment, le textile, l'ameublement, la chimie, la santé. Elle comporte plus de petites et moyennes entreprises qu'au niveau national (seules une vingtaine d'établissements occupent au moins ), mais plutôt plus pérennes et moins renouvelées répertorie, en 2015, / dans le secteur mécanique au sens large, 90 / 3200 dans la filière IAA, 150 / 2800 en transport et logistique, 360 / 1500 en filière bois, 94 / 1450 en éco-activités, et 16 / 1300 en santé.
La filière mécanique/électronique/informatique/automatique/plasturgie compte des grands groupes comme Sagem-Safran (à Montluçon), Potain-Manitowoc, PSA Peugeot Citroën, Dunlop Goodyear (à Montluçon), Erasteel-Eramet, Amis, Bosch (à Yzeure)… et un tissu de PME riche et diversifié. Son développement s'appuie sur le pôle de compétitivité Viameca et sur les formations techniques locales (Montluçon).
Une cinquantaine d’entreprises spécialisées opèrent en éco-construction, éco-énergie, éco-ingénierie (protection, analyse, récupération/traitement/élimination des déchets, liées au cluster d’excellence labellisé auvergnat (E2IA) et aux formations spécialisées à Montluçon et Vichy.
L'activité transport et logistique comporte plus de qui bénéficient d'une situation stratégique vers le nord via l'A77 et l'A71 (Paris, Nantes), l'est via la RCEA et le sud via l'A75, ainsi que des parcs d'activité logistique (La Loue à Montluçon, Château d'eau à Montmarault, Logiparc03 à Moulins, Écherolles à Saint-Loup) et les ZAC (à Saint-Pourcain, Vichy, Commentry et Lapalisse), plus des sociétés d'emballage.
La filière bois, liée à la sylviculture locale, compte des groupes leaders comme Berry Wood, Chignac Bois et scierie, Ets Canard, Ets J. Bourdier, Ets Roy et Fils, Fournel Emballages, Menuiserie Charpente Philippe Guillaumin, Menuiserie Dutour, Office national des forêts, Sedec, Sefic, Stand Expo Deco, Tonnerre.
La filière agroalimentaire s'appuie sur la forte tradition agricole locale, la qualité et le haut de gamme, principalement autour de l’eau et de la viande ainsi que le pôle de compétitivité d’envergure internationale Céréales Vallée. Elle compte de grands groupes industriels (Alliance Bigard Charal, Compagnie de Vichy, Épicentre, Kraft Food, Ldc, Sicarev, Société commerciale des eaux du bassin de Vichy…) et de nombreuses PME (Allier Volailles, Convivial, Pouzadoux, Puigrenier, Sicaba…).
La filière nutrition-santé compte une dizaine de sociétés actives dans la fabrication, l’emballage et le conditionnement et les biotechnologies, groupées dans une association (Nutravita). Elle bénéficie du dynamisme du Parc Naturopôle Nutrition santé et du BioParc de Vichy (L'Oréal Cosmétique à Vichy).
=== Grandes entreprises ===
On compte à fin : réalisant plus de d'euros de chiffre d'affaires annuel.
=== Agriculture, thermalisme ===
=== Tourisme ===
Le département de l'Allier est un pays doté de rivières, d'un bocage et de petites montagnes. Des paysages comme le bocage bourbonnais, la montagne bourbonnaise ou la forêt de Tronçais sont autant de lieux adaptés à la pratique d'activités de pleine nature : randonnée, cyclotourisme et VTT, pêche, nage, aviron et sports d'eaux vives.
Le thermalisme est un des secteurs phare de l'activité touristique bourbonnaise avec la station internationale de Vichy, et d'autres (Bourbon-l'Archambault, Néris-les-Bains).
Cette nature préservée abrite également une multitude de châteaux (plus de 500), d'églises romanes et de belles demeures.
La gastronomie bourbonnaise reflète l'histoire de la province et présente des produits de qualité : pâté aux pommes de terre, viande charolaise, andouillette, vins de saint-pourçain (AOC), chambérat du Bourbonnais, moutarde de Charroux, moulinois, vérités de Lapalisse et pastilles de Vichy.
Parmi les sites touristiques à visiter, on peut citer :
monuments : le château de Lapalisse et ses célèbres plafonds à caissons Renaissance, le château de Bourbon-l'Archambault, « berceau des Bourbons », le Grand Casino de Vichy, le beffroi Jacquemart de Moulins, le château de Chareil-Cintrat, la route historique des châteaux d'Auvergne ;
églises et abbayes : la cathédrale de Moulins et le triptyque de la Vierge en gloire, l'église prieurale Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Souvigny, plus communément appelée le « Saint-Denis » des Bourbons, l'église de Saint-Menoux, l'église de Saint-Désiré, l'église Sainte-Croix de Saint-Pourçain-sur-Sioule, l'abbaye Saint-Vincent de Chantelle, l'abbaye de Sept-Fons à Diou ;
musées : le Centre national du costume de scène, le musée de la Visitation et de la Vie bourbonnaise, le musée Anne-de-Beaujeu, le Musée de l'illustration jeunesse (MIJ), le musée du Bâtiment et la Maison Mantin à Moulins, le musée Augustin-Bernard à Bourbon-l'Archambault, le musée des Musiques populaires (Mupop) à Montluçon, le musée des Arts d'Afrique et d'Asie à Vichy, le musée de la Vigne et du Terroir à Saint-Pourçain-sur-Sioule, le Musée de Souvigny, l'Historial du paysan soldat à Fleuriel, Street Art City à Lurcy-Lévis ;
beaux villages : Charroux, Hérisson, Souvigny et Verneuil-en-Bourbonnais ;
parcs et jardins : l'arboretum de Balaine, le parc des Sources et les parcs d'Allier de Vichy, la route des jardins du Massif Central, le parc de sculptures Erich Engelbrecht au château des Fougis, à Thionne ;
activités : Le Pal, parc d'attractions et animalier à Dompierre-sur-Besbre, Paléopolis, à Gannat, un site conçu pour comprendre les sciences de la vie et de la terre par le biais de la paléontologie, le ski dans la montagne bourbonnaise, à Lavoine, à la Loge des Gardes et au Mayet-de-Montagne, les gorges de Chouvigny, les plans d'eau de Pirot, de Sault, de Saint-Bonnet-Tronçais, du lac d'Allier de Vichy.
Trois villes se distinguent : Moulins, ville d'art et d'histoire, pour son patrimoine historique du XVe siècle, Montluçon, ville d'art et d'histoire, médiévale et festive dominée par son château, et Vichy, importante ville d'eaux et de musées.
==== Résidences secondaires ====
En 2008 le département comptait 7,5 % de résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de l’Allier dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Le département a attiré de nombreux étrangers, Britanniques, Belges, Suisses et Néerlandais. Ceux-ci ont acquis de nombreuses résidences secondaires en les rénovant, apportant ainsi à l’Allier une diversité culturelle sans égal.
On retrouve ainsi de nombreuses communes devenues « européennes », comme Pouzy-Mésangy qui accueille aujourd’hui des résidents britanniques et suisses.
== Culture ==
=== Langues régionales ===
Le département de l'Allier est partagé en différents parlers bourbonnais. S'y rejoignent et se mélangent les trois grands domaines romans de France : langue d'oïl, occitan et francoprovençal.
Longtemps la population de l'Allier n'a pas parlé le français standard, mais une des langues locales suivantes :
bourbonnais d'oïl, variante locale du berrichon (lui-même langue d'oïl), à partir d'une ligne Hérisson / Saint-Pourçain-sur-Sioule / Lapalisse ;
Le Croissant : zone de transition linguistique où les parlers occitans et d'oïl se côtoient et se mélangent. Cette même zone est à diviser en deux avec une partie occidentale autour de Montluçon qui appartient au dialecte marchois tandis qu'une partie orientale autour de Vichy utilise le parler à proprement parler du bourbonnais méridional.
Le francoprovençal est parlé dans quelques communes de l'est de la Montagne bourbonnaise (ex. Laprugne, Lavoine, Saint-Nicolas-des-Biefs, Saint-Pierre-Laval) ou du Forez bourbonnais (Montaiguët-en-Forez et Lenax).
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Alpes-de-Haute-Provence
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Les Alpes-de-Haute-Provence (), appelées Basses-Alpes jusqu'en 1970, en provençal respectivement Aups-d'Aut-Provenço (prononciation : « Aw d'Awt'-prouvince ») et Bassas-Aups (prononciation : « Basse-Aw »), sont un département français de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 04. Sa préfecture est Digne-les-Bains.
== Gentilé ==
Ses habitants se nomment les Bas-Alpins (Bas-Alpines au féminin), en référence au nom de « Basses-Alpes » que portait le département jusqu'au .
== Géographie ==
Avec une superficie de , le département occupe la dix-septième place des plus grands départements.
Limitrophe de l'Italie, le département des Alpes-de-Haute-Provence est entouré par les départements des Alpes-Maritimes, du Var, du Vaucluse, de la Drôme et des Hautes-Alpes. Il peut être divisé en trois zones en fonction du relief, du climat, du peuplement et de l'économie :
les plateaux, collines et vallées de Haute-Provence, qui regroupent un tiers de la surface mais deux tiers de la population, la quasi-totalité de l'activité économique en dehors du tourisme de montagne et les villes les plus importantes du département. La vallée de la Durance, artère du département, coupe cette zone en deux moitiés ;
les Préalpes, zone de montagne intermédiaire aux vallées encaissées et aux villages très enclavés ;
les Grandes Alpes, qui regroupent là les vallées de l'Ubaye, de la Blanche et du haut Verdon (en amont de Colmars-les-Alpes), où l'économie s'est reconstruite autour du tourisme de montagne (stations de ski). En Haute-Ubaye, les sommets dépassent 3000 m d'altitude et tous les cols avoisinent ou dépassent les 2000 m d'altitude. Dans cette partie du département se trouve une des routes les plus élevées d'Europe : la route départementale D 64 atteint l'altitude de 2802 m au-dessus du col de la Bonette (2715 m) et relie le pays de Barcelonnette à la Tinée et à la Vésubie. L'Aiguille de Chambeyron, au Nord-est, est le point culminant du département avec 3412 m d'altitude.
Le relief compartimente la région : les vallées encaissées sont difficiles d'accès, divisant le pays en autant de terroirs ne communiquant que très peu avec l’extérieur. En 1877, n’avaient pour seul accès que des sentiers ou des chemins muletiers.
L'aléa sismique est modéré (zone 3) à moyen (zone 4), différentes failles comme celle de la Durance étant situées dans le département.
Les villes de plus de 5000 habitants sont Manosque, Digne-les-Bains, Sisteron, Oraison, Forcalquier et Château-Arnoux-Saint-Auban.
=== Environnement ===
Les prairies du département sont envahies par Xeropicta derbentina, un petit escargot blanc originaire des steppes allant du Caucase à la Croatie, qui monte par groupes sur les herbes. Généralement, il ne cause pas de dommages à la flore, mais il peut introduire des parasites dans les poumons des moutons.
Fichier:Durance near Manosque.jpg|La Durance vers Manosque, dans le sud-ouest.
Fichier:Plaine au pied de Villemus.JPG|Plaine au pied de Villemus, dans le sud-ouest.
Fichier:Sisteron - Rocher de la Baume.jpg|Le rocher de la Baume (Sisteron), dans l'ouest.
Fichier:Mont Pelat + Lake Allos tour 24.jpg|Le lac d'Allos, dans l'est.
=== Hydrologie ===
La rivière principale est la Durance, qui s'écoule dans la moitié occidentale du département. C'est dans cette vallée qu'on trouve les axes de circulation les plus importants (autoroute A51, voie ferrée, nationale). La quasi-totalité du département se situe dans le bassin versant de la Durance, à l'exception de l'extrême sud-est (cantons d'Annot et Entrevaux) drainé par le Var. Ses principaux affluents dans le département sont l'Ubaye, la Bléone, l'Asse et le Verdon pour la rive gauche, le Buëch, le Jabron et le Largue pour la rive droite.
La Durance et ses affluents ont un caractère torrentiel, avec une transition entre le régime nival des plus hautes vallées et le régime pluvial méditerranéen en moyenne montagne et plus bas. Les étiages estivaux sont sévères et les crues violentes surviennent lorsque de fortes précipitations s'abattent, souvent en automne. La Durance, le Verdon, la Bléone puis le Buëch ont été aménagés au XXe siècle avec la construction de plusieurs barrages, dont celui de Serre-Ponçon, à cheval sur la limite avec le département voisin des Hautes-Alpes, et la déviation d'une partie des cours d'eau pour l'irrigation et la production d'électricité.
=== Climatologie ===
Le climat des Alpes-de-Haute-Provence est un climat méditerranéen dégradé par l'altitude et la latitude. De fait, si dans les basses vallées et plateaux de Haute-Provence règne un climat méditerranéen d'arrière-pays, plus contrasté que sur la côte, celui de la vallée de l'Ubaye est caractéristique des Alpes internes, avec une continentalité assez marquée : les hivers y sont très rigoureux et les étés orageux. Entre les deux, les deux influences se mélangent dans la zone des Préalpes. Les caractéristiques des deux tendances climatiques se retrouvent dans tout le département avec plus ou moins d'intensité :
un air sec et très peu de brouillard (moins de vingt jours par an) ;
des précipitations peu fréquentes (moins de quatre-vingt-dix jours par an) et brutales (cumuls annuels de ) ;
des orages fréquents en montagne l'été ;
un excellent ensoleillement en toute saison ( par an) ;
des amplitudes thermiques élevées, diurnes (plus de 10 °C) et annuelles (18 °C) ;
des hivers frais et lumineux ;
des étés très chauds à peine tempérés par l'altitude.
De ce fait, la Haute-Provence est très intéressante pour tous les astronomes européens à la recherche d'un ciel nocturne souvent dégagé et épargné par la pollution lumineuse. De nombreux observatoires amateurs ont été construits, et l'observatoire de Haute-Provence, un des plus grands observatoires d'Europe continentale, est un centre de recherche en astronomie très actif.
== Démographie ==
Victime de l'exode rural jusqu'au milieu du XXe siècle, le département des Alpes-de-Haute-Provence a vu sa population augmenter depuis 50 ans, même si la population d'aujourd'hui se concentre dans les zones les moins enclavées et ne cultive plus la terre.
=== Un peuplement peu dense et très inégal ===
Le département des Alpes-de-Haute-Provence est l'un des moins densément peuplés de France avec . La population se concentre essentiellement dans les vallées de la Durance, de la Bléone (jusqu'à Digne) et sur les plateaux proches. Le reste du département est très peu peuplé (moins de 10 hab./km2 sur la majeure partie du territoire).
La moitié des communes a moins de deux cents habitants, dix-sept communes en ont moins de cinquante, et de nombreux hameaux ont été abandonnés. Les villes sont petites : seules sont considérées comme urbaines par l'INSEE et seules trois agglomérations, celles de Sisteron, Digne-les-Bains et Manosque, dépassent les . Les arrondissements de Barcelonnette et de Castellane sont les deux arrondissements les moins peuplés de France. Celui de Barcelonette est le seul de France avec moins de . La ville de Castellane est également la plus petite sous-préfecture de France.
Parmi les trente cantons du département, 11 ont une population résidente inférieure à et six autres une population comprise entre . Seuls six cantons comptent une population supérieure à : Digne Ouest, Forcalquier, Manosque Nord, Manosque Sud Ouest, Sisteron et Volonne.
=== Communes ===
==== Communes les plus peuplées ====
==== Communes de moins de 20 habitants ====
=== Population bas-alpine par arrondissement ===
=== Unités urbaines ===
Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, les Alpes-de-Haute-Provence comptaient onze unités urbaines, triées ici selon leur population en 2012 :
Manosque : (quatre communes)
Digne-les-Bains : (quatre communes)
Sisteron : (une commune)
Château-Arnoux-Saint-Auban : (trois communes)
Forcalquier : (deux communes)
Oraison : (deux communes)
Villeneuve : (une commune)
Les Mées : (une commune)
Barcelonnette : (deux communes)
Volx : (une commune)
Peyruis : (une commune)
Gréoux-les-Bains : (une commune)
=== Aires urbaines ===
Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, les Alpes-de-haute-Provence comptent sept aires urbaines. Cinq communes du département appartiennent aux aires urbaines de Gap (3) et Nice (2).
=== Histoire ===
La population était autrefois répartie assez régulièrement sur le territoire, y compris dans les zones montagneuses où l'agriculture de montagne était bien développée. Mais dès le milieu du XIXe siècle, elle commença à diminuer en raison d'un fort exode rural. De plus de en 1850, elle tomba à moins de 100000 après la Première Guerre mondiale. Il fallut ensuite attendre 1960 pour que la tendance revienne à la hausse, assez fortement d'ailleurs, passant de moins de 90000 habitants en 1954 à près de 140000 en 1999 et 153000 en 2005. Cependant, si ce chiffre se rapproche du nombre d'habitants qu'avait le département plus tôt, la répartition et l'activité de la population sont très différentes. La population se concentre à présent dans la vallée de la Durance et le Sud-Ouest du département, et l'agriculture emploie bien moins qu'avant. Le tertiaire, essentiellement le tourisme et les services de proximité, est à présent le principal secteur d'activité.
En 2016 elle compte 162565 habitants et une densité de .
Le département ne s’est jamais vraiment industrialisé ; il comptait mines en 1870 (une de plomb, quatre de schistes bitumineux, et ).
=== Pyramide des âges ===
=== Un département de villégiature ===
Selon le recensement général de la population, 32,8 % des logements disponibles dans le département sont des résidences secondaires. Le tableau ci-dessous indique les principales communes des Alpes-de-Haute-Provence dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008.
Sources :
Source INSEE, chiffres au 01/01/2008.
== Histoire ==
Le département des « Basses-Alpes » est l'un des 83 départements créés à la Révolution française, le , en application de la loi du . Il englobe le Nord-Est montagneux de la Provence, et a été amputé du canton de Sault lors de la formation de Vaucluse en 1793, puis du canton de Barcillonnette rattaché aux Hautes-Alpes en 1810.
Le département compte trois Poilus fusillés pour l'exemple, dont deux communes ont gravé les noms sur leur monument aux morts de la même façon que pour les autres morts de la commune (un à Saint-Michel et l'autre à Méolans-Revel, dont le nom figure également sur le monument de Barcelonnette), celle de Forcalquier s'en étant abstenu. En 2013, le conseil général a officiellement demandé leur réhabilitation.
Le département des Basses-Alpes est occupé par l’Italie fasciste de à .
Le , son nom est changé en « Alpes-de-Haute-Provence ».
Voici un extrait peu flatteur de l'article « Basses-Alpes » de l'Atlas Larousse publié au début du siècle dernier : (P. Joanne). Sur ce sol élevé que le déboisement et les inondations qui en sont la conséquence ont frustré de sa terre nourricière, l’agriculture est des plus misérables. On n’y récolte qu’un peu de blé, du vin en petite quantité, mais bon, et des truffes en assez grand nombre. Dans la partie méridionale, qui bénéficie du climat de la Provence, apparaissent les oliviers, mûriers et orangers ; les plantes aromatiques y abondent, et on compte 250000 ruches d’abeilles. Manosque doit à sa situation dans cette région privilégiée d’être de beaucoup la seconde ville du département (avec ). On trouve près de Manosque des mines de lignite et de gypse. Mais, malgré un commerce assez actif d’huiles, de vins et de soies grèges, ce département est aussi l’un des moins peuplés." (Atlas Larousse Illustré, Imprimerie Larousse, Paris, vers 1900).
== Héraldique ==
== Politique et administration ==
Le département présente une tradition électorale marquée à gauche ancienne. On peut évoquer les solides traditions républicaines, comme le nombre de sociétés populaires pendant la Révolution française, ou la résistance au coup d’État de Napoléon III en 1851. La tradition de gauche s'est aussi manifestée dans le monde rural, puisque l'ensemble des cantons consacrés à l'agriculture ont, très tôt, manifesté une inclination à voter pour des candidats républicains. L’installation de la grande usine chimique de Saint-Auban a aussi eu un effet favorable sur le vote à gauche (cf. ci-dessous) et La centrale électrique de Sainte-Tulle a également fourni de nombreux militants aux organisations de gauche.
Exceptions dans le département : les secteurs alpins de Barcelonnette et de la haute vallée du Verdon, territoires d'émigration mais aussi lieu de garnison des chasseurs alpins pour le premier. Ces secteurs, profondément catholiques, ont longtemps opté pour des élus conservateurs dont l'un des plus connus est l'ancien ministre de la République, Paul Reynaud. Une définition des choix politiques de la population départementale est souvent ainsi traduite : plus l'altitude s'élève, plus le suffrage populaire penche à droite…
Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le département est le plus souvent représenté, tant au Sénat qu'à l'Assemblée nationale, par des élus issus soit du PCF, soit, surtout, du courant socialiste, par la SFIO puis le PS, ou par le courant radical.
Haut-lieu de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, à la Libération, le département a marqué profondément son ancrage à gauche qui n'a pas vraiment été mis en question depuis. Une évolution, peut-être temporaire, a toutefois été constatée en 2007, puisque, pour la première fois dans l'histoire politique locale, un député de droite élu lors du précédent scrutin (en 2002) a été réélu à l'Assemblée nationale.
L'autre siège est occupé par le président du conseil général, Jean-Louis Bianco, ancien ministre de François Mitterrand.
Au Sénat, le département est représenté par Jean-Yves Roux depuis le . Il succède à Claude Domeizel, ancien maire socialiste de Volx.
François Mitterrand a obtenu la majorité des suffrages des habitants du département en 1974, comme en 1981 et 1988, dépassant dans les deux derniers cas la barre des 53 % des voix. En 1995, Jacques Chirac est parvenu en tête au second tour de l'élection présidentielle avec un score légèrement supérieur à 52 %, quoique inférieur à son score national. En 2002, c'est Jean-Marie Le Pen qui est arrivé en tête au premier tour. Enfin, en 2007, c'est Nicolas Sarkozy qui est parvenu en tête au premier tour, avec près de 30 % des voix et 53,2 % au second tour.
Sur les référendums européens, le département a voté Non lors de la consultation sur le traité de Maastricht à 51,6 % (majorité de ) et Non lors de la consultation sur le Traité constitutionnel européen à 60,3 % (majorité de ).
=== Parlementaires des Alpes-de-Haute-Provence ===
Pour la législature de la République (2022-2027), les députés suivants ont été élus dans les Alpes-de-Haute-Provence :
Le département des Alpes-de-Haute-Provence est représenté par un sénateur, en la personne de Jean-Yves Roux, membre du groupe PS, et élu pour la mandature 2014-2020.
=== Conseillers régionaux des Alpes-de-Haute-Provence ===
Le département des Alpes-de-Haute-Provence envoie 4 conseillers régionaux sur les 123 que compte le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
=== Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence ===
Le département est administré par le conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence, comprenant 30 conseillers départementaux, répartis sur 15 cantons.
La présidente du conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence, élue le , est Éliane Barreille, élue LR du canton de Riez.
Pour la mandature 2021-2027, la composition du conseil départemental est la suivante :
== Découpage administratif ==
=== État actuel ===
Arrondissement de Barcelonnette : 14 communes, 1 canton ;
Arrondissement de Castellane : 41 communes, 1 canton ;
Arrondissement de Digne-les-Bains : 16 communes, 6 cantons ;
Arrondissement de Forcalquier : 97 communes, 9 cantons.
Au total 198 communes et 15 cantons.
=== Arrondissements (actuels et anciens) ===
=== Communes et intercommunalités ===
==== Anciennes communes et modification du découpage administratif des communes ====
L'exode rural des a eu des conséquences importantes sur la population des communes : certaines ont été presque complètement ou entièrement abandonnées de leurs habitants, ce qui a entraîné la disparition d’une cinquantaine de communes depuis la création du département. Certains villages existent toujours et ont parfois donné leur nom à la nouvelle commune créée lors du rattachement (par exemple La Mure-Argens), d'autres ne sont plus que des tas de pierres (comme Levens sur la commune de Majastres), ne figurant parfois plus sur les cartes (par exemple Bédejun sur la commune de Chaudon-Norante). À sa formation, le département comptait 270 communes (262 après modification des limites du département), il en reste aujourd'hui 199. En dehors des huit communes rattachées, soit aux Hautes-Alpes (les trois communes du canton de Barcillonnette), soit au Vaucluse (le canton de Sault), de nombreuses communes ont disparu.
En 1854, l'état des communes du département était le suivant :
Arrondissement de Barcelonnette : 20 communes, 4 cantons ;
Arrondissement de Castellane : 48 communes, 6 cantons ;
Arrondissement de Digne-les-Bains : 87 communes, 9 cantons ;
Arrondissement de Forcalquier : 51 communes, 6 cantons ;
Arrondissement de Sisteron (ancien) : 50 communes, 5 cantons ;
au total 256 communes et 30 cantons.
Cas particuliers de rattachement et modifications des limites communales :
certaines communes ont choisi un nom sans filiation historique, par exemple Val-de-Chalvagne formée par la fusion de trois communes (Castellet-Saint-Cassien, Montblanc et Villevieille) ;
certaines communes en ont absorbé un grand nombre d'autres, c'est le cas de Digne, et de Castellane avec sept communes rattachées : Villars-Brandis, Taloire, Éoulx, Taulane, Chasteuil, et Castillon lors de la création du barrage homonyme.
Il faut aussi signaler d'autres cas atypiques :
rattachement puis séparation : Archail et Draix entre elles, ainsi que Saint-Martin-les-Eaux vis-à-vis de Manosque ;
rattachement à une commune puis à une autre : Aurent (rattachée à Braux puis à Castellet-lès-Sausses) ;
une première fusion de deux communes, suivi d'un rattachement à une autre commune : Peyresq avec La Colle-Saint-Michel (sous le nom de Saint-Michel-Peyresq), cette nouvelle entité est ensuite rattachée à Thorame-Haute ;
communes fusionnées mais non limitrophes : Le Poil rattaché à Senez.
Il existe encore des cas de communes associées depuis 1973 (certaines ont d'ailleurs disparu plus ou moins rapidement au profit d'une « fusion simple »). Un exemple : La Mure-Argens, Argens bénéficiant de ce statut (avec un maire-délégué spécialement pour Argens, une mairie annexe, une section électorale...).
=== Cantons ===
=== Territoires de projets : les pays (loi Voynet) ===
== Économie ==
Le département présente, de par ses caractéristiques propres (montagne et faible population), un caractère marqué par une relative faiblesse des activités industrielles, et une évolution vers la création d'emplois dans les domaines du commerce et des services.
Ainsi, selon l'enquête sur les besoins de main-d'œuvre des services de l'ASSEDIC, l'essentiel des offres d'emploi est aujourd'hui porté par les professions de l'animation socioculturelle et sportive ( recensées sur 4752 au total dans le département), de l'hôtellerie (), du nettoyage (), de la restauration ().
Toutes ces offres étaient, pour les trois quarts au moins, proposées sur des emplois de caractère saisonnier.
Toutefois, des évolutions sensibles de la situation sociologique du département sont à attendre de l'implantation prochaine, au débouché de la vallée de la Durance, du projet ITER.
=== Secteur primaire ===
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, l’agriculture a eu une place très importante dans l'économie, mais la monoculture vivrière a laissé place à une agriculture beaucoup plus spécialisée orientée autour des fruits, légumes, des céréales et de produits à haute valeur ajoutée (miel, parfums et huiles essentielles, cosmétiques, olives, viticulture). Les espèces cultivées sont tempérées, surtout en altitude, et méditerranéennes, surtout à basse altitude. La production est d'une grande variété. Depuis quelques années, une recrudescence de la culture de la lavande est apparue, notamment dans le secteur de Saint-André-les-Alpes et de Digne-les-Bains.
La surface agricole utile s'élevait à , dont la plus grande partie dévolue aux activités d'élevage sous forme de prairies en herbe pour plus de .
C'est le secteur de l'arboriculture, notamment le long de la Durance, qui constitue le principal secteur en nombre d’exploitations (829 au total).
Il est suivi du secteur des grandes cultures (céréales notamment) avec , et du secteur de l'élevage dont, et c'est l'une des spécificités du département, dévolues à l'élevage d'autres animaux que les bovins. Il s'agit de l'élevage de brebis et de chèvres, notamment pour la production du lait utilisé pour la fabrication du fromage AOC Banon. Les éleveurs bovins ne sont, en 2013, que 38 pour l'ensemble du département. Entre le plateau d'Albion et la montagne de Lure, sur la commune de Saumane, il existe une production de fromage de chèvre du Mont-Ventoux.
Les viticulteurs de Pierrevert ont, pour leur part, obtenu le classement de leur production en appellation d'origine contrôlée. Autres cultures permanentes, la lavande et le lavandin occupent plusieurs milliers d'hectares et fournissent plusieurs milliers d'emplois directs. La lavande, qui bénéficie d'une AOP, est concentrée sur le plateau d'Albion, dont l'altitude convient à la plante et qui offre un relief facile à cultiver en grandes surfaces. Le lavandin, cultivé plus bas, est très présent sur le plateau de Valensole, qui compte la moitié des cinquante distilleries du département. Outre la production d'essences aromatiques, la lavande joue un rôle important dans la production de miel : 60 % de la production départementale est du miel de lavande. Ces cultures ont également motivé la création de l'université européenne des senteurs et saveurs, à Forcalquier, et du Centre régionalisé interprofessionnel d'expérimentation en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Crieppam), à Manosque. Cette culture et les industries qui en dépendent est menacée par une invasion de cicadelle (Hyalesthes obsoletus plus précisément) depuis quelques années.
Le département des Alpes-de-Haute-Provence est un département dont 49,1 % de la superficie est boisée soit , pour un taux moyen de 39,4 % pour la région Provence–Alpes-Côte d’Azur ; l’ONF gère Les principales essences exploitées sont le pin sylvestre, le pin noir, le mélèze, le chêne pubescent (ou chêne blanc) et le hêtre. Le sapin et les épicéas sont moins répandus. La canicule de 2003 a entraîné le dépérissement de plusieurs espèces d’arbres, accélérant par conséquent le retour des chênes méditerranéens, des alisiers et du tilleul.
=== Industrie ===
L'industrie constitue un ensemble relativement réduit en termes d'établissements mais comporte par contre plusieurs entreprises relativement importantes.
Le département compte fin 2004, du secteur secondaire dont dix-sept dépassent cinquante salariés.
C'est notamment le cas de l'historique usine de Saint-Auban (usine Arkema, anciennement Elf-Atochem), l'usine Sanofi de Sisteron (au nord de la ville) et Manosque (usine de l'Occitane). Quelques fabriques plus spécialisées (huile d'olive, parfums, vins) produisent des produits à haute valeur ajoutée.
Fin 2006, selon les données ASSEDIC, l'industrie employait dans le département , soit un peu plus de 14 % des effectifs salariés du secteur privé.
Les secteurs de la chimie, avec et celui de l'agro-alimentaire avec , constituent les deux principaux pôles d'activité.
Le secteur de la chimie comprend les segments de la pharmacie (usine Sanofi, citée plus haut, avec plus de ), de la chimie de base (usine Arkema, avec plus de cinq cents salariés) et la cosmétique avec plus de .
Pour autant, l'industrie a perdu près de quatre cents emplois depuis 2001, notamment dans le cadre de la réduction des effectifs chez Arkema, malgré la bonne santé financière du groupe Total, qui en est propriétaire.
Cette situation, évidemment, est appelée à connaître une évolution à la suite de l'implantation d’ITER.
Le secteur du Bâtiment et des travaux publics compte, pour sa part, actifs, dont plus de la moitié (758) sont des établissements sans le moindre salarié (artisans établis à leur compte). Fin 2006, ce secteur emploie plus de , dont près de 1500 dans le secteur des travaux publics, particulièrement porté par la réalisation de grandes infrastructures (autoroute A 51 entre autres).
=== Tertiaire ===
Le secteur tertiaire recouvre des réalités extrêmement diverses.
Fin 2006, ce secteur emploie, entre autres, dans le domaine des transports, 3425 dans celui des services aux entreprises et plus de 4000 dans le domaine des services aux particuliers.
Ces secteurs connaissent une évolution à la hausse de leur activité.
Le flux migratoire positif du département, trouvant souvent son origine dans l'arrivée dans le département de ménages retraités, explique en particulier la progression sensible des effectifs dans les segments de l'accueil des personnes âgées et de l'aide à domicile.
Les activités de services recouvrent un ensemble de fin 2004 dont 4323 (plus de 59 %) ne comptent aucun salarié. Pour autant, c'est ce secteur qui comporte, avec 96 établissements, le plus grand nombre de structures dépassant cinquante salariés.
=== Tourisme ===
Le secteur du tourisme est le premier employeur du département avec 16 % des emplois (soit 9000) et un chiffre d'affaires de d'euros. En 2012, le département a accueilli près de de touristes, pour un total de de nuitées (en baisse de 3,1 % depuis 2011) et de jours-skieurs.
Après la dépopulation provoquée par l’exode rural, le département a innové en inventant l’agritourisme dans les années 1950, même s’il n’est plus leader en France dans ce domaine. Environ agricoles proposent une activité touristique (hébergement, restauration ou loisirs) dont 70 labellisées.
Les musées sont aussi un pôle d'attraction : en 2012, ils ont attiré .
=== Commerce ===
Les activités commerciales ont connu de sensibles évolutions, et comptaient en 2004 dont 1396 (plus de 56 %) ne comptent aucun salarié.
Fin 2006, ce secteur emploie cependant , au sein de plus d'un millier d'établissements employeurs, effectif employé en hausse sensible depuis 2001, puisqu'il a créé au total supplémentaires (plus de 10 % des effectifs) depuis cette date. Ce nombre de salariés représente près de 22 % des effectifs salariés du secteur privé.
Elles sont marquées par le développement, notamment dans les agglomérations de Manosque et de Digne, de zones commerciales occupées par les grandes enseignes de distribution. Près de du secteur sont employés dans ces établissements.
=== Autres secteurs ===
Le secteur des transports compte une soixantaine d'emplois complémentaires mais c'est surtout le secteur des services aux entreprises et celui des services aux particuliers, et singulièrement le secteur de l'activité sanitaire et sociale qui ont connu une croissance spectaculaire et sensible.
Les chiffres sont clairs : le premier a accru sensiblement son importance dans l'économie avec plus d'un millier d'emplois de plus, notamment dans les segments de l'intérim, du gardiennage et de l'entretien, avec près de complémentaires.
Cette situation trouve en grande partie explication dans le fait que les principales entreprises industrielles du département, comme les entreprises du secteur du bâtiment, ont recours au travail intérimaire, en lieu et place d'embauches à temps plein. Il conviendrait de fait de s'interroger sur le rapport entre l'évolution de l'emploi dans les secteurs industriels et celui de l'emploi intérimaire, par exemple. Ainsi, dans le canton de Volonne, où se situe l'usine de Saint-Auban, la réduction des emplois industriels ( perdus sur le site Arkema) est en partie compensée par l'accroissement de l'emploi intérimaire (cent emplois complémentaires).
De même, sur Manosque, première ville du département en termes d'emploi, et en développement sensible ( de plus en cinq ans), la progression des emplois intérimaires est spectaculaire, atteignant en effet quatre cents postes de travail, ces salariés intervenant entre autres sur le secteur de la cosmétique (L'Occitane), mais aussi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, et dans le champ des activités du commerce de détail, les grandes enseignes de distribution de la ville préférant ce mode de recrutement aux embauches définitives.
Dans le champ des activités sanitaires et sociales, création importante d'emplois aussi avec de plus, portant à 13 % la part des salariés du secteur au regard du total de l'emploi privé.
Cette progression provient notamment des activités d'accueil et d'hébergement avec près d'un millier de salariés, en hausse de environ depuis 2001 tandis que le secteur de l'aide à domicile emploie désormais au lieu de 457 cinq ans plus tôt.
Avec près de mille postes de travail, l'emploi associatif est aussi très présent dans le département.
== Culture ==
Le département est labellisé Terre de Jeux 2024, le label des territoires de Paris 2024 et accueillera le passage du Relais de la flamme sur son territoire.
Comme son nom moderne l'indique, les Alpes de Haute Provence (04), sont culturellement influencées à la fois par la culture historique provençale (olives, lavandes, garrigues, santons, Noël provençal, merveilles de mardi gras) par le Sud, et par la culture historique montagnarde sud-alpine (génépi, myrtilles, champignons).
Théâtre, cinéma, concerts, sont accessibles dans les villes moyennes toute l'année, et l'été lors de festivals ou fêtes.
Le département des Alpes de Haute Provence (abrégé en "le 04") est d'autre part un territoire de forte culture sportive : ski, vtt, randonnée
=== Gastronomie ===
Le boudin est traditionnellement cuit avec du poireau.
Brouillade de truffes de Riez.
Pattes à la main de Fours.
Agneau de Sisteron.
Vin de Pierrevert (AOC depuis 1997).
Miel de lavande.
Fromage de Banon.
Génépi de la vallée de l'Ubaye.
Pieds et paquets de Sisteron.
Liqueurs Henri Bardouin de Forcalquier.
Promenade Bas-Alpine.
== Médias locaux ==
=== Presse quotidienne ===
La Provence, le Dauphiné libéré et La Marseillaise ont tous trois une édition locale.
=== Presse hebdomadaire ===
Haute-Provence info.
=== Presse gratuite ===
J'y vais Provence, revue bimestrielle gratuite d'informations culturelles et portraits d'artistes du département, créée par Véronique Basso, directrice de publication et Philippe Robert, webmestre de jyvais04.com (devenu jyvaisprovence.com), et diffusée à 4000 exemplaires dans les mairies, les offices du tourisme et certains commerces.
=== Radios locales ===
Alpes 1, basée à Gap, Hautes-Alpes, émet sur les régions de Digne-les-Bains, Sisteron, Barcelonnette et d'Allos ;
Durance FM, basée à Reillanne, émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains et de Sisteron ;
Fréquence Mistral, basée à Manosque, émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains, Sisteron et Castellane ;
Grimaldi FM, basée à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), émet sur les cantons d’Annot et d’Entrevaux ;
Là la radio, basée à Gap, émet sur les régions d'Allos, Barcelonnette et de Colmars-les-Alpes ;
Radio Oxygène, basée à Fréjus (Var), émet sur les régions de Barcelonnette et du Val d'Allos ;
Radio Star, basée à Marseille (Bouches-du-Rhône), émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains et de Sisteron ;
Radio Verdon, basée à Saint-Julien-le-Montagnier (Var), émet sur les régions de Manosque et de Castellane ;
Radio Zinzine, basée à Limans et financée par la coopérative Longo Maï, émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains, Sisteron et de Forcalquier ;
France Bleu Provence, basée à Aix-en-Provence, émet dans le Val-de-Durance (de Manosque à Sisteron), sur les régions de Digne-les-Bains, du plateau de Valensole et du bas-Verdon.
=== Télévision locale ===
Télé Locale Provence (TLP) était accessible sur la TNT, sur la région de Manosque et Val de Durance, par satellite ou internet, sur Avignon et sa région. Elle a arrêté d'émettre le .
En mai 2018, DICI TV, la chaîne également des Hautes-Alpes où est situé le siège, a commencé à émettre dans les Alpes de Haute-Provence couvrant le secteur de Manosque, jusque dans le val d'Allos mais aussi dans le pays de Forcalquier et le Verdon.
=== Site Internet ===
Verdon Info : site d'information sur le secteur du Pays A3 V (arrondissement de Castellane).
== Transports ==
=== Le réseau routier ===
Beaucoup d'axes routiers des Alpes-de-Haute-Provence sont étroits et sinueux en raison du relief. Ces contraintes naturelles rendent l'accès à certaines parties du département assez difficile, surtout en hiver, et principalement les communes des arrondissements de Barcelonnette et de Castellane. Elles sont de ce fait assez isolées du reste du département et de la région.
La route nationale 85 entre Digne-les-Bains et Castellane traverse plusieurs clues dont celle de Taulanne, extrêmement étroite.
=== Le réseau ferroviaire ===
Les lignes de chemin de fer du département des Alpes de Haute-Provence se répartissent en :
une ligne de la Société des Chemins de fer de Provence (connue sous le nom de Train des Pignes) :
la ligne Nice - Digne ;
deux lignes de la SNCF :
la ligne Lyon-Perrache - Marseille-Saint-Charles (via Grenoble) ;
la ligne Saint-Auban - Digne (service assuré par autocars) aujourd’hui désaffectée, qui faisait la liaison entre les deux précédentes. Un projet de réouverture est en cours d'étude et figurait dans le contrat de plan État-Région.
Cette situation place Digne dans la liste des préfectures non ou mal desservies par le rail. La gare la plus proche, offrant des liaisons rapides et régulières par le rail avec d'autres gares (Gap, Aix-en-Provence, Aix-en-Provence TGV, Marseille) est celle de Manosque.
Le service ferroviaire se limite à quelques allers-retours par jour entre Marseille Saint Charles, Veynes-Devoluy, Gap et Briançon, additionné en heures de pointe de relations de banlieue prolongées depuis Marseille et Aix-en-Provence Ville vers Sisteron.
Plusieurs lignes ont été abandonnées :
la ligne Volx - Forcalquier, déposée ;
la ligne Volx - Cavaillon, déposée ;
la ligne Chorges - Barcelonnette, restée inachevée.
La topographie des Alpes-de-Haute-Provence et les conditions de circulation sur le réseau routier rendent difficile l'accès à une gare pour de nombreux habitants du département.
=== Les ponts ===
== Sociétés savantes, associations ==
Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, fondée en 1878 par l'abbé Jean-Joseph-Maxime Feraud.
Alpes de Lumière, association sans but lucratif fondée en 1953 par Pierre Martel et reconnue d'utilité publique.
Proserpine, association sans but lucratif fondée en 1993 dans le but de connaitre et protéger les papillons de Haute-Provence. Gère le jardin des Papillons (insectes en liberté) à Digne-les-Bains.
Sabença de la Valeia est une société savante de la vallée de l'Ubaye, elle recherche, étudie et diffuse tout ce qui concerne la vallée.
== Films et téléfilms tournés dans le département ==
1925 : Les Misérables de Henri Fescourt avec Gabriel Gabrio
1934 : Les Misérables de Raymond Bernard avec Harry Baur
1953 : La Route Napoléon de Jean Delannoy avec Pierre Fresnay
1958 : L'Eau vive de François Villiers avec Pascale Audret
1960 : Crésus de Jean Giono avec Fernandel
1970 : La Maison des bories de Jacques Doniol-Valcroze avec Marie Dubois, Maurice Garrel, Mathieu Carrière, Marie-Véronique Maurin
1973 : L'Affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert avec Jean Gabin, Victor Lanoux, Gérard Darrieu
1981 : Les Babas-cool de François Leterrier avec Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Anémone
1988 : La Maison assassinée de Georges Lautner avec Patrick Bruel
1989 : Après la guerre de Jean-Loup Hubert avec Richard Bohringer
1995 : Le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau avec Juliette Binoche, Olivier Martinez, François Cluzet
2003 : L'Affaire Dominici de Pierre Boutron avec Michel Serrault, Michel Blanc
2006 : Les Courriers de la mort de Philomène Esposito avec Victor Lanoux
2007 : C'est mieux la vie quand on est grand de Luc Béraud avec Daniel Russo
2010 : Le Sang des Atrides de Bruno Gantillon avec Victor Lanoux
2011 : Le Tombeau d'Hélios de Bruno Gantillon avec Victor Lanoux, Féodor Atkine
2012 : Le Secret des andrônes de Bruno Gantillon avec Victor Lanoux
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Alpes-Maritimes
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Les Alpes-Maritimes (prononcé ) sont un département français de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés mais pour désigner la population vivant sur la bande côtière azuréenne de Menton à Théoule-sur-Mer sur la Côte d'Azur.
L'Insee et La Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Nice.
Un premier département des Alpes-Maritimes existe de 1793 à 1814, sous la Révolution française et le Premier Empire. Il est alors composé essentiellement du comté de Nice, détaché du royaume de Sardaigne et réuni à la France, ainsi que de la principauté de Monaco (Monaco, Roquebrune et Menton à l'époque) annexée et l'arrondissement de San Remo, annexé à la République ligurienne. En 1814, le comté de Nice retourne au royaume de Sardaigne et Monaco recouvre son indépendance mais sous protectorat sarde.
Lors du rattachement du comté de Nice à la France (avril 1860 - à l'exception de Tende et La Brigue, qui ne deviendront françaises qu'en 1947 et de Pigna et du marquisat de Dolceacqua, restés italiens), un second département des Alpes-Maritimes est créé par l'adjonction audit comté de Nice de l'arrondissement de Grasse, détaché du département du Var. Peu après a lieu le rattachement des villes de Menton et Roquebrune, qui avaient fait sécession de la principauté de Monaco et s'étaient placées sous la protection de la Sardaigne et dont les droits furent rachetés par l'empereur des Français au prince de Monaco en 1861. Le département comporte alors trois arrondissements, Nice, Grasse, et le nouvel arrondissement de Puget-Théniers (de 1860 à 1926).
Le département compte en .
== Géographie ==
Nizza-Côte d'Azur.jpg|Nice et la Côte d'Azur, dans le sud du département.
Châteauneuf-Grasse -284.jpg|Châteauneuf-Grasse, dans le sud-ouest.
Giarlorgues valley and Privola Lake - panoramio.jpg|Saint-Dalmas-le-Selvage, dans le nord.
=== Situation ===
Le département des Alpes-Maritimes est limitrophe des départements du Var au sud-ouest et des Alpes-de-Haute-Provence au nord-ouest ainsi que de l'Italie à l'est. Il est bordé par la mer Méditerranée au sud. Sa topographie est très contrastée. Comme son nom l'indique, la plus grande partie du département est partie constituante de l'ensemble topographique des Alpes - et notamment des Alpes maritimes - mais il a également la particularité d'être un département côtier avec sa façade méditerranéenne.
La partie côtière du littoral azuréen est très urbanisée et densément peuplée. Elle regroupe toutes les villes de la Côte d'Azur dans une conurbation quasi continue de Menton à Théoule-sur-Mer, tandis que la partie montagneuse, plus étendue mais faiblement peuplée, est entièrement rurale exception faite des chefs-lieux des cantons de l'intérieur.
=== Relief ===
Le point culminant du département - situé sur la frontière franco-italienne - est la cime du Gélas (3143 m) qui domine, plus à l'est, la vallée des Merveilles. En effet, le mont Argentera est certes plus élevé avec 3297 m d'altitude mais il est situé en territoire italien. Le mont Mounier (2817 m) domine au sud le vaste dôme de Barrot formé d'une masse de plus de 900 m d'épaisseur de pélites rouges profondément échancrées par les gorges de Daluis et du Cians. Sauf en période hivernale, quatre grands cols permettent de franchir au nord le massif du Mercantour-Argentera dont l'imposante barrière de 62 km de long dresse l'hiver sa muraille neigeuse visible de la côte. À partir de l'ouest, c'est d'abord, sur la route des grandes Alpes, le col de la Cayolle (2324 m) aux sources du Var (fleuve) dans la commune d'Entraunes. Puis le col de la Bonette, l'un des plus hauts cols routiers d'Europe avec ses 2715 m permettant de relier la vallée de la Tinée à celle de l'Ubaye. Plus à l'est, le col de la Lombarde (2347 m), au-dessus d'Isola 2000, permet de rejoindre le sanctuaire Sainte Anne de Vinadio en Italie. Et enfin, à son extrémité orientale, le col de Tende (1871 m) qui assure la liaison avec Coni (ou Cuneo) en Italie.
=== Massifs forestiers ===
La seule région des Alpes niçoises a un taux de boisement de 60,9 %, un peu supérieur à la moyenne du département et très supérieur au taux moyen de 39,4 % de la région Provence – Alpes - Côte d’Azur.
=== Hydrographie ===
Les cours d'eau sont l'Aigue Blanche, l'Ardon, l'Artuby, la Banquière, la Barlatte, la Bassera, la Bendola, la Bévéra, le Bieugne, le Borrigo, la Bouillide, le Bourdous, le Bouyon, la Brague, la le , la Cagne, le Caïros, la , le Careï, la la , le Cians, le , la Ciavanelle, l'Estéron, la Faye, le Fontanalba, le Fossan, la Ganière, la Gironde, le Gorbio (cours d'eau), la Gordolasque, la Grande Frayère, le torrent de la Guercha, la Lane, la Lévensa, le Loup, la Lubiane, la Maglia, le Magnan, la , le Malvan, le Mayola, la Miagne, la Minière, la Mourachonne, la , le Paillon (les Paillons), le Raton, le Réfréi, le Riou, le Riou de l'Argentière, le Rioulan, la Roudoule, la Roya, la Siagne, la Siagnole, la Tinée, le Tuébi, la Valmasque, le Var, le Végay, la Vésubie et la Vionène.
=== Climat ===
Le climat des Alpes-Maritimes est principalement de type montagnard jusqu'au climat méditerranéen en se rapprochant du littoral. Il est caractérisé par des averses importantes en saison automnale et par des orages violents en saison estivale ; ce phénomène est dû à la rencontre des masses d'air chaud le long du littoral et des masses plus froides provenant des montagnes. Ainsi, dans la nuit du 3 au , à la suite de fortes précipitations, des inondations meurtrières ont causé la mort de vingt personnes dans le département.
La zone littorale a un climat méditerranéen (précipitations importantes en automne et au printemps surtout, sécheresse en été, ainsi qu'un hiver doux et sec). Vers l'intérieur, et surtout dans le nord, un climat de montagne (hiver assez vif, orages d'été).
L'un des attraits du département est son niveau d'ensoleillement important : 300 jours par an.
Le département est le plus orageux de France avec en moyenne d'orages par an.
== Histoire ==
Les Romains créent un district militaire nommé Alpes Maritimæ en 14 av. J.-C., qui acquiert le statut de province au milieu du s. Elle a pour capitale Cemenelum (aujourd'hui Cimiez, un quartier du nord de Nice). Dans sa plus grande extension, en 297, cette province englobe Digne et Briançon. Sa capitale est ensuite déplacée à Embrun.
Lors de la sécession provoquée par Postume qui créa l'Empire des Gaules en 260, la région resta fidèle à Gallien.
Un premier département des Alpes-Maritimes existe de 1793 à 1814. Son chef-lieu est Nice, mais ses limites diffèrent de celles du département actuel, incluant Monaco (Port-Hercule) et Sanremo (Saint-Rème) mais non l'arrondissement de Grasse (alors dans le département du Var) : le département s’arrête donc à l'ouest approximativement au fleuve Var.
Le découpage en 1812 était:
Arrondissement de Nice : Cantons : Aspremont, La Brigue (Briga), Menton, Monaco, Nice (deux cantons), Roquebillière (Roccabilliere), Saint-Salvador, Saorge (Saorgio), L'Escarène (Scarena), Sospel (Sospello), Utelle, Villefranche-sur-Mer
Arrondissement de San-Remo : Cantons : Bordighera, Dolcecacqua, Pigna, San Remo, Taggia, Triora, Vintimille.
Arrondissement de Puget-Théniers : Cantons : Beuil, Gilette, Guillaumes, Puget-Théniers, Roquesteron, Saint-Étienne-de-Tinée, Villars-sur-Var.
En 1860, Cavour, un des partisans de l'unité italienne autour du royaume de Sardaigne, négocie le soutien de Napoléon III. En échange de la Savoie et du comté de Nice, l'Empire français doit aider la Sardaigne à conquérir la partie de l'Italie du Nord détenue par l'Autriche. Cependant, Napoléon III fait machine arrière durant la guerre, ne permettant à la Sardaigne que l'obtention de la Lombardie. Malgré le fait que l'accord n'est pas rempli, la cession des territoires sardes doit bien avoir lieu. L'annexion est appuyée par un plébiscite remis en question, car le résultat n'aurait pas changé l'issue du vote. Les 15 et 16 avril 1860, hommes inscrits des 89 communes du comté de Nice votent pour le rattachement à la France. Cela représente 83,8 % des inscrits () et 99,2 % des votants (). Le nouveau département des Alpes-Maritimes sera composé de l'ancien comté de Nice, divisé en un arrondissement de Nice et un arrondissement de Puget-Théniers (ces deux arrondissements existaient déjà dans l'ancien département (1793-1814)), et d'une partie du département du Var, l'arrondissement de Grasse, déplaçant la frontière occidentale du fleuve Var jusqu'à la Siagne et Théoule, au pied du massif de l'Estérel. Toutefois le comté de Nice est amputé de Tende et de La Brigue qui seront intégrés à la France lors du traité de Paris en 1947.
L'arrondissement de Puget-Théniers est supprimé à des fins d'économie en 1926 et rattaché à celui de Nice.
En septembre 1947, conformément au traité de Paris signé en février de la même année, les communes de Tende et de La Brigue (ainsi que des parties des communes des hautes vallées de la Vésubie et de la Tinée, dont une partie de la commune d'Isola) restées italiennes depuis 1860, sont rattachées à ce département. Le suivant, cette annexion est confirmée par un référendum.
== Héraldique et logo ==
Le département des Alpes-Maritimes utilise un logo dont la forme est un quadrilobe aux arcs sécants, inséré dans un cercle, qui rappelle un motif commun dans les chapelles romanes du département. On y distingue en haut le mélèze de la partie montagneuse du département et en bas le palmier du littoral. À gauche et à droite : la fleur de lys de la partie provençale (issue des armes de la maison d'Anjou) et la croix de la maison de Savoie pour l’ancien comté de Nice, motifs gravés sur les anciennes bornes frontière.
Fichier:Contes - Église Sainte-Marie-Madeleine -15.JPG|Rosace de l'église Sainte-Marie-Madeleine de Contes en forme de quadrilobe.
Fichier:Roquestéron-Grasse -03.JPG|Reproduction d'une borne frontière sur le pont de France, sur l'Estéron, côté La Roque-en-Provence : la fleur de lys de la maison d'Anjou.
Fichier:Roquestéron-Grasse -02.JPG|Côté nord, à Roquestéron : la croix de la maison de Savoie.
Fichier:Blason duche fr Anjou (moderne).svg|Armes du duché d'Anjou.
Fichier:Blason duche fr Savoie.svg|Armes du duché de Savoie.
== Politique et administration ==
=== Tendances politiques et résultats ===
Depuis la Seconde Guerre mondiale, le département vote plutôt à droite. Sur les neuf circonscriptions des Alpes-Maritimes, 5 sont tenues par la droite gaulliste (Les Républicains), trois par l'extrême droite (Rassemblement national) et une par la droite libérale (Horizons). Sur les cinq sénateurs que compte le département, quatre sont de droite et un du Parti socialiste.
Les Alpes-Maritimes ont connu des problèmes de corruption du personnel politique dans les années 1980 et 1990, aboutissant notamment aux condamnations pénales des maires de Nice, Jacques Médecin, de Cannes, Michel Mouillot et d'Antibes, Pierre Merli.
=== Conseil départemental ===
Le conseil départemental est composé de cinquante-quatre conseillers élus pour six ans. Depuis les élections de mars 2015, cinquante sont de droite, dont 43 LR et 7 UDI, et quatre seulement sont de gauche, dont 2 Front de Gauche, un écologiste et un socialiste. Du au 15 septembre 2017, le conseil départemental est présidé par Éric Ciotti (LR), et depuis la fin de l'année 2017, le conseil départemental est présidé par Charles Ange Ginésy (LR).
=== Budget ===
En 2011, le budget primitif du département s'élève à d'euros dont 498 millions (38,3 %) sont consacrés à l'action sociale et 346 millions au fonctionnement (26,6 %). Les dépenses d'investissement atteignent un peu plus de 250 millions d'euros (19,2 %). Cette dette se chiffrait à 2460 euros par foyer fiscal, et à 859 euros par habitant.
==== Communes les plus peuplées ====
==== Unités urbaines ====
Selon l'INSEE, les Alpes-Maritimes comptaient en 2010 dix unités urbaines, dont sept composées d'une commune isolée, deux formant de petites agglomérations composées de trois à neuf communes et la cinquième de France, celle de Nice et ses 51 communes.
==== Aires urbaines ====
Selon l'INSEE, les Alpes-Maritimes comptaient en 2010 deux aires urbaines, dont la septième de France, celle de Nice.
==== Les résidences secondaires ====
Selon le recensement général de la population au , 23,2 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes des Alpes maritimes dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008.
Source Insee, chiffres au 01/01/2008.
=== Transports ===
Au moment du premier rattachement des Alpes-Maritimes à la France à la fin du XVIIIe siècle une route est tracée, qui deviendra plus tard la Route nationale 7.
Le train arrive dans le département à Cagnes en 1863, en prolongement de la ligne Marseille-Draguignan. Nice est relié l'année suivante, puis Menton en 1869, jusqu'à effectuer la jonction avec la ligne ligure en 1872. Le réseau ferré se développe jusqu'à la Seconde Guerre mondiale avec le désenclavement des communes alpines de l'arrière pays niçois et vençois grâce à la ligne de Tende, la ligne Central-Var et la ligne de Digne. Dans le même temps, le Tramways des Alpes-Maritimes (TAM) se développe, permettant l'accès à des communes septentrionales du département : Saint-Sauveur-sur-Tinée et Saint-Martin-Vésubie. Au bord de mer, le Tramway de Nice et du Littoral (TNL) et le Tramway de Cannes relient alors les villes de la côte méditerranéenne.
Au début des années 1950, l'essor de la voiture et du bus conduit à la fermeture de l'intégralité du réseau secondaire. Seuls subsistent les lignes Marseille-Menton, Nice-Digne et celle de Tende. La première autoroute du département est construite à partir de 1956, reliant Mandelieu-la-Napoule et Cagnes-sur-Mer. Elle prend le nom d'Autoroute A8 en 1966. Un second tronçon (Autoroute A53) relie Roquebrune et la frontière italienne en 1969. Les deux sections sont finalement reliées dans les années 1980, par la création du contournement de Nice.
L'Aéroport de Nice-Côte d'Azur trouve son origine dans les années 1910, avec la création d'une liaison postale avec la Corse puis avec Marseille. Aujourd'hui, s'agissant du trafic passagers commerciaux, il occupe la troisième place après les aéroports franciliens, et dessert pour l'été 2022, 108 destinations dans 39 pays. Le second aéroport est celui de Cannes - Mandelieu, deuxième aéroport d'affaires en France après Paris-Le Bourget.
Le réseau Lignes d’Azur est le réseau de transport en commun de la Métropole Nice Côte d'Azur comprenant trois lignes de tramways à Nice et 165 lignes d'autobus et d'autocar.
=== Enseignement ===
==== Enseignement primaire et secondaire ====
Le département compte 222 écoles maternelles, 357 écoles élémentaires et une école d'enseignement spécial. Il accueille également 72 collèges, 14 lycées professionnels et 22 lycées, auxquels il faut ajouter 65 établissements privés sous contrats.
==== Enseignement supérieur ====
L'enseignement supérieur est relativement peu développé dans le département. L'aire urbaine de Nice ne compte ainsi que , tandis que celles de Rennes ou de Bordeaux en ont 60000.
Les Alpes-Maritimes bénéficient de l'installation à Menton, depuis octobre 2005, d'un premier cycle de l'Institut d'études politiques de Paris, dédié aux relations entre les rives nord et sud de la Méditerranée et aux relations de l’Europe avec le Moyen-Orient.
Plusieurs écoles d'ingénieurs sont installées à Sophia Antipolis, dont EURECOM (École d'ingénieur et centre de recherche en systèmes de communication), l'École des mines de Paris et Polytech Nice-Sophia. En outre, deux grandes écoles de commerce sont installées dans la région : l'EDHEC à Nice et la SKEMA Business School à Sophia-Antipolis. L'INRIA et le CNRS sont également implantés à Sophia Antipolis.
Le département compte en tout .
== Activités ==
=== Randonnée pédestre ===
Le département des Alpes-Maritimes possède un vaste réseau de sentiers de randonnée qui s'adresse aux randonneurs débutants comme confirmés, comme les gorges du Loup, le plateau de Caussols, le baou de Saint-Jeannet, le cap d’Ail, ou encore le val de Siagne.
Le département est traversé par des sentiers de grande randonnée (GR, balisage rouge et blanc) : 51, 52, 5, 510, 653A et est doté de nombreux parcours de randonnée à la journée (PR, balisage jaune).
Le balisage comprend un marquage à la peinture complété de balises (panneaux en bois) renseignées sur la direction à suivre et numérotées permettant au randonneur de se repérer sur la carte topographique de randonnée IGN série bleue (échelle 1/25000) de la zone considérée.
Dans ses guides thématiques RandOxygène, le Conseil général divise le département en trois zones touristiques (haut pays, moyen pays et pays côtier) aux caractéristiques et aux influences très différentes, du Mercantour au littoral de la Méditerranée.
== Économie ==
L'économie des Alpes-Maritimes se caractérise par l'importance du secteur tertiaire. Le département compte, outre les activités touristiques et les services traditionnels, un nombre assez élevé d'entreprises de recherche et du secteur tertiaire supérieur. L'agriculture est peu importante et l'industrie joue un rôle relativement faible, mais elle s'est diversifiée vers des activités à haute valeur technologique. Le secteur du BTP est assez important. L'économie est très sensible aux variations de la conjoncture nationale et internationale. Le taux de chômage se situe à 9,1 %.
D'après l'Insee, en 2005 le PIB par habitant des Alpes-Maritimes atteignait 27723 euros ce qui classait le département au treizième rang en France. Son PIB était de 29,6 milliards d'euros.
=== Tourisme ===
La présence de la mer Méditerranée et des Alpes sous un ciel clément a favorisé le tourisme comme activité dominante. Il constitue une ressource essentielle pour toute la Côte d'Azur. Le secteur représente 64000 emplois directs dans le département. Pour la seule ville de Nice, le chiffre d'affaires représente 12 ou 13 % de part de marché du tourisme en France, la capitale Azuréenne étant même la deuxième ville hôtelière du pays, juste après Paris. La ville possède également avec Nice-Côte d'Azur le deuxième aéroport de France derrière Paris et ses entités, avec 14,5 millions de passagés enregistrés en 2019.
Le bord de mer où réside l'essentiel de la population est une des régions les plus prisées du monde avec plusieurs atouts :
des stations balnéaires (Cannes, Cagnes-sur-Mer, Antibes, Juan-les-Pins, Nice, Menton) ;
des petites et moyennes communes côtières profitant des renommées mondiales de leurs voisines tout en se démarquant de ces dernières par des paysages atypiques et une ambiance plus familiale (Théoule-sur-Mer, Villefranche-sur-Mer par exemple) ;
des villes de congrès qui étalent leur activité sur toute l'année (Cannes avec son palais des Festivals, Nice avec Acropolis, Antibes Juan-les-Pins avec son nouveau palais des congrès et Monaco).
En montagne, le ski et la randonnée redonnent vie à Saint-Étienne-de-Tinée (Auron), Beuil, Péone (Valberg), Saint-Martin-Vésubie, Isola, Gréolières, Peïra-Cava, col de Turini, Turini-Camp d'argent (massif de l'Authion).
=== Industries ===
Les industries sont bien développées, comme la parfumerie à Grasse, les nouvelles technologies autour de Sophia-Antipolis et le Centre spatial de Cannes - Mandelieu, où se trouve le premier constructeur de satellites européen et le premier établissement industriel du département.
== Culture ==
La vie culturelle est assez riche, largement décrite dans le quotidien régional Nice-Matin, relatée dans ses colonnes, et annoncée hebdomadairement dans le supplément JV du mercredi.
=== Arts ===
Festival de Cannes (cinéma)
Festival NMA Cannes (NRJ Music Awards)
Festival Pantiero Cannes (musique électronique et indépendante), en août à Cannes
Festival International de danse Cannes (danse), festival qui a lieu en biennal fin novembre début décembre à Cannes
Festival international des jeux, en février à Cannes
Festival des Nuits musicales du Suquet Cannes (musique classique), en juillet à Cannes
Festival d'Art Pyrotechnique Cannes (feux d'artifice), en juillet et août à Cannes
Festival Performances d'acteurs, en juin à Cannes
Festival International du Film Ecologique et Social , en juin à Cannes
Festival de danses « Break the floor », à Cannes en janvier
Festival international de danse, en novembre à Cannes
Festival d'art russe, dont la danse, en août à Cannes
Rencontres internationales de jeunes ballets, organisé par l'École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower en mars à Cannes
Marché Piémontais à Mougins, (devenu en 2011 le marché italien).
Festival international de la gastronomie à Mougins
Festival de Juan-les-Pins (jazz)
Nice Jazz Festival
La Farandole, festival international de folklore à Nice
Carnaval de Nice
Combat naval fleuri de Villefranche-sur-Mer
Nuits du Sud à Vence (musiques du monde)
Festival Tomawok à (Nice) (rock, métal), en juin
Festival du livre de Mouans-Sartoux, trois jours, début octobre ( Festival en 2008).
C'est pas classique est une manifestation annuelle pour la musique classique (Nice)
Fête du Citron de Menton
Fête de la saint-Pierre (Menton)
Fête de la Lavande (Sainte-Agnès)
Parmi les musées renommés, il est possible de citer la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, le musée Picasso d'Antibes et l'Espace de l'Art concret, à Mouans-Sartoux, le musée national Fernand-Léger à Biot, les musées Chagall et Matisse à Nice ainsi que le musée d'art moderne et d'art contemporain (MAMAC), également à Nice.
=== Sports ===
Le Département est labélisé Terre de Jeux 2024, le label de Paris 2024 à destination des territoires, et accueillera le passage du Relais de la flamme.
L'Olympique Gymnaste Club Nice Côte d'Azur évolue en ligue 1 du championnat de France de football
L'Association sportive de Cannes football évolue en Division d'honneur
Le Racing Club de Grasse évolue en Division d'honneur
Le Nice Lawn Tennis Club
Le Stade niçois évolue en Fédérale 2 de rugby à XV
Le Rugby olympique de Grasse évolue en Fédérale 2 de rugby à XV
L'OGC Nice Côte d'Azur Handball évolue en division féminine de handball
Le Cavigal Nice Sports
L'Association sportive de Cannes Volley-Ball évolue en ligue A du Championnat de France masculin
Le Nice Volley-Ball évolue en ligue B de volley-ball
Le Racing Club de Cannes évolue en ligue A du Championnat de France féminin
L'Entente sportive Le Cannet-Rocheville évolue en ligue A du Championnat de France féminin
L'Olympique d'Antibes évolue en Pro A du Championnat de France de basket-ball
Le Nice Hockey Côte d'Azur évolue en D1 de hockey sur glace masculin
L'Olympic Nice Natation évolue en division masculine et féminine
Les Dauphins de Nice évoluent en division de football américain
=== Événements sportifs ===
Le Marathon des Alpes-Maritimes
L'Ironman France
L'arrivée du Paris-Nice
Le Rallye automobile Monte-Carlo
Le grand prix de Monaco (Automobile)
L'Open de Nice
Le Grand Prix de la Ville de Nice
Le Tour des Alpes-Maritimes et du Var
=== Langues ===
Les Alpes-Maritimes connaissent deux langues traditionnelles :
l’occitan ou langue d’oc est la langue traditionnelle. Elle est employée sous 3 formes dialectales:
le niçart dans la commune de Nice et les communes environnantes;
le provençal maritime à l'Ouest;
le gavot dans le haut-pays (avec une variante, le mentonasque).
le ligure qui se trouve sous deux formes :
le monégasque qui se concentre principalement autour de Monaco ;
le royasque à l'est.
Le français, langue officielle nationale, est parlé par l'ensemble de la population. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, l'occitan et l'italien étaient les langues officielles, le français s'est donc imposé tardivement lors de l'unification linguistique de la France promue par la République.
=== Gastronomie ===
=== Patrimoine ===
=== Honneurs ===
(100122) Alpes Maritimes, astéroïde.
|
[
"Alpes maritimes (province romaine)",
"Bordeaux",
"massif du Mercantour-Argentera",
"Charles Ange Ginésy",
"République ligurienne",
"Le Rouret",
"Entente sportive Le Cannet-Rocheville (volley-ball)",
"Entraunes",
"traité de Paris (1947)",
"EURECOM",
"Siagnole",
"Gorbio (cours d'eau)",
"Tende (Alpes-Maritimes)",
"Brague",
"Rassemblement national",
"Aéroport de Nice-Côte d'Azur",
"col de la Lombarde",
"Conseil départemental des Alpes-Maritimes",
"Révolution française",
"Beaulieu-sur-Mer",
"La Brigue",
"Vintimille",
"Maghreb",
"Aigue Blanche",
"Nice Lawn Tennis Club",
"Ligne de Gênes à Vintimille",
"département français",
"Industrie",
"Mourachonne",
"La Roque-en-Provence",
"col de la Cayolle",
"Tournoi de tennis de Nice",
"Gilette",
"Rennes",
"Sophia Antipolis",
"préfecture",
"Tramways des Alpes-Maritimes",
"Syndicat mixte touristique des Alpes d'Azur",
"Signalisation des sentiers de randonnée",
"Valderoure",
"Monaco-Ville",
"Guillaumes",
"Aéroport de Cannes - Mandelieu",
"Artuby",
"conseil départemental des Alpes-Maritimes",
"Tour des Alpes-Maritimes et du Var",
"Église Sainte-Marie-Madeleine de Contes",
"260",
"Valmasque",
"Estéron",
"Carnaval de Nice",
"Puget-Théniers",
"Les Républicains",
"Roubion (Alpes-Maritimes)",
"Grasse",
"Camillo Cavour",
"football américain",
"Briançon",
"Olympic Nice Natation",
"ballet",
"Coni",
"Rioulan",
"Tramway de Nice et du Littoral",
"ski",
"Pigna",
"Italie",
"col de Tende",
"Arrondissements des Alpes-Maritimes",
"Sanremo",
"provençal",
"cours d'eau",
"palmier",
"dôme de Barrot",
"Royaume de Sardaigne (1720-1861)",
"Raton (Cians)",
"mont Mounier",
"Saint-Dalmas-le-Selvage",
"Èze",
"Traité de Paris (1947)",
"Nice",
"Villeneuve-Loubet",
"Sospel",
"Monaco",
"Le Journal du Net",
"Marathon des Alpes-Maritimes",
"Mer Méditerranée",
"Caïros",
"Séranon",
"Lucéram",
"Duché de Savoie",
"Lubiane",
"Saint-Étienne-de-Tinée",
"Juan-les-Pins",
"Réfréi",
"Lévensa",
"mont Argentera",
"Malvan",
"sanctuaire Sainte Anne de Vinadio",
"maison de Savoie",
"industrie",
"Var (fleuve)",
"Institut national de la statistique et des études économiques",
"Le Cannet",
"Liste des circonscriptions législatives des Alpes-Maritimes",
"Région française",
"Roudoule",
"Produit intérieur brut",
"Aire urbaine (France)",
"Contes (Alpes-Maritimes)",
"Roquebrune-Cap-Martin",
"station balnéaire",
"Autoroute A8 (France)",
"Turini-Camp d'argent",
"Unité urbaine de Menton-Monaco (partie française)",
"Institut national de recherche en informatique et en automatique",
"Barlatte",
"Festival international de la gastronomie",
"Bouillide",
"Bouyon (Estéron)",
"Ardon (Tinée)",
"Tourrettes-sur-Loup",
"NRJ Music Awards",
"INSEE",
"Cagne",
"Cavigal Nice Sports",
"Volontaires nationaux pendant la Révolution",
"Saint-Martin-du-Var",
"Vésubie",
"Côte d'Azur",
"Faye (rivière)",
"Banquière",
"Cimiez",
"Châteauneuf-Grasse",
"mélèze",
"Roquebillière",
"Liste des aéroports les plus fréquentés en France",
"Liste des églises des Alpes-Maritimes",
"Annexion du comté de Nice à la France",
"rugby à XV",
"Tuébi",
"Grande Frayère",
"Route nationale 7 (France métropolitaine)",
"Premier Empire",
"Bévéra",
"Valbonne",
"Cannes",
"Référendum local sur le rattachement de Tende",
"1793",
"Lane (Artuby)",
"Secteur tertiaire",
"Stade niçois",
"Ironman France",
"Alpes-de-Haute-Provence",
"Saint-Jean-Cap-Ferrat",
"Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes)",
"Alpes",
"Dauphins de Nice",
"Beuil",
"Ciavanelle",
"Musée Marc-Chagall (Nice)",
"Riou de l'Argentière",
"gorges du Loup",
"Conseil général des Alpes-Maritimes",
"Fondation Maeght",
"Triora",
"Vence",
"Autoroute Esterel-Côte d'Azur",
"Musée d'art moderne et d'art contemporain de Nice",
"Michel Mouillot",
"cime du Gélas",
"commune (France)",
"Aire urbaine de Menton-Monaco",
"Beausoleil (Alpes-Maritimes)",
"Menton (Alpes-Maritimes)",
"Sentier de randonnée",
"(100122) Alpes Maritimes",
"Mougins",
"Espace de l'Art Concret (centre d'art contemporain)",
"Vivaro-alpin",
"Théoule-sur-Mer",
"Front de gauche (France)",
"Liste des cantons des Alpes-Maritimes",
"montagne",
"français",
"Jeux olympiques d'été de 2024",
"secteur tertiaire",
"Nice-Matin",
"Polytech Nice-Sophia",
"aéroport de Nice-Côte d'Azur",
"Roya",
"SKEMA Business School",
"col de la Bonette",
"Aire urbaine de Nice",
"quatre-feuilles",
"La Colle-sur-Loup",
"Gallien",
"Journal",
"Championnat de France de basket-ball",
"1860",
"Saorge",
"L'Escarène",
"Guercha",
"Antibes",
"Préalpes de Nice",
"Unité urbaine en France",
"Vallauris",
"Postume",
"Ligue régionale de football",
"Tramway de Cannes",
"Racing Club de Cannes",
"Route des Grandes Alpes",
"Loup (fleuve)",
"OGC Nice Côte d'Azur Handball",
"Lantosque",
"fleur de lys",
"297",
"Combat naval fleuri de Villefranche-sur-Mer",
"musée Picasso (Antibes)",
"Province de Coni",
"royasque",
"Breil-sur-Roya",
"Valdeblore",
"vallée des Merveilles",
"Festival du livre de Mouans-Sartoux",
"Saint-Paul-de-Vence",
"Nice Volley-Ball",
"Roquefort-les-Pins",
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"Digne-les-Bains",
"italie",
"Pierre Merli",
"Association sportive de Cannes football",
"Vionène",
"Cap-d'Ail",
"chômage",
"Saint-Martin-Vésubie",
"Satellite artificiel",
"Mayola",
"Centre spatial de Cannes - Mandelieu",
"danse",
"France",
"Sentier de grande randonnée",
"Peille",
"handball",
"Borrigo",
"Paris-Nice",
"carte topographique",
"Rallye automobile Monte-Carlo",
"Rugby olympique de Grasse",
"Gironde (Estéron)",
"Taggia",
"Histoire des Alpes-Maritimes",
"Levens",
"1814",
"Racing Club de Grasse",
"ligure",
"col de Turini",
"Nice Hockey Côte d'Azur",
"Ligne de Marseille-Saint-Charles à Vintimille (frontière)",
"Auribeau-sur-Siagne",
"Siagne",
"Jacques Médecin",
"Troisième République (France)",
"arrondissement de Puget-Théniers",
"Seconde Guerre mondiale",
"Auron",
"Bâtiment et travaux publics",
"Hugues Moutouh",
"Horizons",
"Eurostat",
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"Lutite",
"Nuits musicales du Suquet",
"Isola (Alpes-Maritimes)",
"acteur",
"Dolceacqua",
"École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower",
"Rome antique",
"musiques du monde",
"Var (département)",
"Moulinet (Alpes-Maritimes)",
"La Turbie",
"Fontanalba",
"Blason d'Anjou",
"randonnée pédestre",
"Liste des communes des Alpes-Maritimes",
"Grand Prix automobile de Monaco",
"hockey sur glace",
"Caille (Alpes-Maritimes)",
"Championnat de France de water-polo masculin Pro A",
"ligne Central-Var",
"Parti socialiste (France)",
"Liste des intercommunalités des Alpes-Maritimes",
"Valberg",
"Moyen-Orient",
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"Tramway de Nice",
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"Inondations d'octobre 2015 dans les Alpes-Maritimes",
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"Agriculture",
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"Fossan",
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"point culminant",
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"La Poste (entreprise française)",
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"Institut d'études politiques de Paris",
"logo",
"baou de Saint-Jeannet",
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"aéroport",
"Napoléon III",
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"mer Méditerranée",
"Province d'Imperia",
"Alpes-Maritimes (1793-1814)",
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"Empire des Gaules",
"Embrun (Hautes-Alpes)",
"Élections départementales de 2015 dans les Alpes-Maritimes",
"foyer fiscal",
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"occitan",
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"jeu",
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"Roquestéron",
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"Pigna (Italie)",
"Ligne de Nice à Digne",
"EDHEC Business School",
"Provence-Alpes-Côte d'Azur",
"Mouans-Sartoux",
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"Péone",
"agriculture",
"mentonasque",
"résidence secondaire",
"Communauté urbaine Nice Côte d'Azur",
"Gordolasque",
"Cemenelum",
"Grand Prix de la Ville de Nice Bernard Secly",
"Liste de films tournés dans les Alpes-Maritimes",
"14 av. J.-C.",
"Cians",
"Championnat de France de volley-ball masculin",
"Bordighera",
"Bendola",
"Ligne de Nice à Breil-sur-Roya",
"Magnan (Nice)",
"Villars-sur-Var",
"Tinée",
"monégasque"
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Ardèche (département)
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Le département de l'Ardèche () est un département français situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Sa préfecture est Privas. Il doit son nom à la rivière Ardèche qui le traverse d'ouest en est et ses habitants s'appellent les Ardéchois(es). Il est composé de au . L'Insee et La Poste lui attribuent le code 07.
À quelques territoires près, ce département correspond à l'ancienne province du Vivarais qui dépendait elle-même de la province du Languedoc.
== Toponymie ==
=== Histoire du nom ===
Son nom vient de la rivière du même nom : l'Ardèche.
Les habitants de l'Ardèche sont appelés Ardéchois. L'Ardèche correspond approximativement à l'ancienne province du Vivarais.
=== Toponymie et langues régionales ===
L'Ardèche possède traditionnellement plusieurs langues régionales. Dans la grande partie du département était autrefois parlé le vivaro-alpin. Dans cette langue le nom du département est Ardècha en graphie classique, Ardecho en graphie mistralienne (écriture phonétique) et Ardechà en écriture auvergnate unifiée.
Le nord du département parlait, quant à lui, le francoprovençal au point de rencontre du forézien, du lyonnais et du dauphinois. Dans ces dialectes son nom était Ardécha.
== Démographie ==
L'Ardèche est un département assez peu peuplé, avec une densité moyenne de , contre pour la France métropolitaine en . Le département affiche de fortes disparités de peuplement entre la vallée du Rhône et les bassins d'Annonay ou d'Aubenas d'une part, et les très faibles densités du plateau. La population reste plutôt rurale : en 2015, 71 % des habitants vivaient dans des communes de moins de contre seulement 33 % pour la France entière. Certaines communes se développent grâce à leur position géographique, comme Saint-Péray, Guilherand-Granges et Soyons, situées dans l'agglomération de Valence (Drôme). De manière générale, les communes de la vallée du Rhône, le long de l'ancienne route nationale 86, de Tournon-sur-Rhône à Viviers en passant par Rochemaure, sont en croissance soutenue. Les localités de l'extrême sud-est du département bénéficient de l'attraction de la zone du Tricastin et de l'activité touristique de la région de Vallon-Pont-d'Arc. A contrario, certaines municipalités du nord, du centre, et de l'ouest du département continuent de subir une perte parfois sévère de population, souvent causée par une mauvaise accessibilité routière et la faiblesse des bassins d'emplois.
L'Ardèche se caractérise également par la faiblesse de peuplement de ses villes, la plus peuplée étant Annonay avec . Privas, , est la préfecture la moins peuplée de France et Largentière la seconde sous-préfecture possédant la plus faible population avec , juste derrière Castellane. Le département compte vingt-deux unités urbaines, dont quatre comptent plus de 10000 habitants (Aubenas, Tournon-sur-Rhône, Privas et Annonay).
La seule aire urbaine dépassant les est celle d'Aubenas avec en 2015.
=== Population des communes ===
=== Population des unités urbaines ===
Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, 21 unités urbaines sont centrées sur une commune du département : sept communes isolées, quatre agglomérations bi-communales, et dix petites agglomérations composées de trois à vingt-trois communes. Huit autres communes du département appartiennent à des unités urbaines centrées sur des communes d'un autre département. Les unités urbaines regroupant plus de 5000 habitants sont :
=== Aires urbaines ===
Selon l'INSEE, l'Ardèche compte en date de 2010 dix aires urbaines. Vingt-trois communes du département appartiennent par ailleurs aux aires urbaines de Valence (13), de Montélimar (8), de Vienne (1) et de Langogne (1).
=== Accès aux soins ===
L'Ardèche est considérée comme un désert médical. La plupart des communes du département (88 %) sont confrontées à un accès aux soins inférieur à la moyenne nationale, et plus de 10 % des Ardéchois se retrouvent sans médecin traitant.
== Géographie ==
=== Situation ===
Points extrêmes du département de l'Ardèche :
Nord : Limony
Sud : Saint-Sauveur-de-Cruzières
Est : Guilherand-Granges
Ouest : Lespéron
==== Population ====
Commune la plus peuplée : Annonay (16075 habitants en 2013)
Commune la moins peuplée : Loubaresse (30 habitants en 2013)
==== Superficie ====
Commune la plus étendue : Lagorce (6949 hectares)
Commune la moins étendue : Lalevade-d'Ardèche (227 hectares)
Eyrieux.JPG|L'Eyrieux près de Saint-Fortunat-sur-Eyrieux, dans le centre-est.
St.Agrève (Ardêche, Fr) paysage.JPG|Secteur de Saint-Agrève, dans le nord-ouest.
2015 Gorges de l'Ardèche 1.jpg|Gorges de l'Ardèche, dans le sud.
=== Régions naturelles ===
Les sols, le climat et la végétation de l'Ardèche sont bien différents entre le nord et le sud du département, qui est donc caractérisé par sa grande variété de milieux naturels et de paysages, tandis que le département s'étend sur un escarpement de plus de mille mètres de dénivelé, séparant le haut plateau du Massif central et la vallée du Rhône au droit de Valence, puisque 45 % du territoire est couvert par des forêts, soit anciennes, soit reconstituées par suite de la déprise agricole. C'est une forêt très morcelée en nombreuses petites parcelles parfois enclavées, ce qui en complique l'exploitation mécanisée.
Superficie totale : 220000 hectares
Superficie en propriété privée : 200000 hectares
Superficie en propriété publique : 20000 hectares
Nombre de propriétaires privés : 60000
Superficie moyenne des propriétés : 3 hectares
Taux de micro-parcelles (inférieures à 1 hectare) : 50 %
Le plan départemental en faveur de la forêt, adopté en 2006, inscrit les milieux forestiers parmi les grandes priorités de la politique départementale. Le conseil général et le CRPF ou centre régional de la propriété forestière Rhône-Alpes s'entendent pour encourager les projets de regroupements de parcelles, les opérations d'échanges amiables.
== Climat ==
L'Ardèche offre une forte diversité de climats. En effet, un climat tempéré caractérise le Nord du département alors que le Sud offre un climat plus méditerranéen. On peut citer par exemple :
l'Ardèche verte ou haute Ardèche située au nord du département, comprise entre 350 m et 850 m d'altitude, est de climat tempéré, la vallée du Rhône se différenciant par des chutes de neige très rares et des orages moins violents ;
le plateau ardéchois situé à l'ouest du département, d'une altitude moyenne d'environ 1000 m, présente un climat rude en hiver avec des températures pouvant atteindre les . Il est aussi caractérisé par les nombreuses chutes de neige s’étalant de fin novembre au mois de mars. Un vent de nord, glacial, appelé la burle, souffle régulièrement pendant l'hiver et peut former des congères de plusieurs mètres de haut ;
l'Ardèche méridionale est caractérisée par un climat chaud et sec méditerranéen (la zone de culture de l'olivier s'étend jusqu'à Aubenas), en remarquant des extrêmes accentués par l'altitude dans la Cévenne ardéchoise ;
toute la diversité des climats ardéchois se reflète dans la vaste région du Coiron aux Boutières.
== Histoire ==
=== De l'Antiquité à la Révolution ===
L'installation des hommes préhistoriques dans le département remonte environ à (grottes moustériennes de Soyons). De nombreuses traces subsistent encore, notamment dans le sud du département (grotte Chauvet, dolmens et menhirs).
Durant l'Antiquité, les deux tiers sud du département sont occupés par le peuple gaulois des Helviens (le site de Jastres à Lussas en est un vestige), la partie nord des Boutières (entre Eyrieux et Doux) serait du ressort des Segovellaunes, et la partie septentrionale du département , au-delà du Doux, aux Allobroges.
Rome fonde certainement la cité d'Alba-la-Romaine. Les Helviens commercent alors avec les Grecs et les marchands d'Orient. Alba est désertée pendant les invasions et l'évêque local s'installe au bord du Rhône près de son vivarium, site qui prend le nom de Viviers. Le traité de Verdun (843), qui partage l'Empire carolingien, place le comté de Vivarais en Francia Media (domaine de Lothaire à ne pas confondre avec la Lotharingie, future Lorraine, territoire de Lothaire II fils du précédent). Dans les soubresauts du Moyen Âge, le comte-évêque reste sous la suzeraineté du royaume de Provence puis du Saint-Empire en 1032, avant de passer à la couronne capétienne comme fief mouvant en 1308.
Une grande majorité du Vivarais devient protestante au XVIe siècle. S'ensuit un siècle et demi de guerres de religion provoquant répressions et massacres. Le siège de Privas par Richelieu et Louis XIII a lieu en 1629, et Louis XIV après la révocation de l'Édit de Nantes (octobre 1685), lance la répression des camisards au début du XVIIIe siècle (massacre du serre du Pal, du serre de Muans à Boffres).
Sous le règne de Louis XIV, en 1670, éclate la révolte de Roure, une jacquerie paysanne importante dont la répression ensanglante le Sud de la région : plus de , 40 exécutions et 100 condamnations aux galères.
=== De la Révolution au XXIe siècle ===
Les trois ordres se réunissent le à Annonay, le à Villeneuve-de Berg, une assemblée générale a lieu le à Privas dans l'église des Récollets.
Le département des Sources de la Loire est créé le , en application de la loi du , à partir de la quasi-totalité de la province du Vivarais. La Révolution française n'est pas partout bien accueillie en Vivarais. Une partie de la noblesse s'exile. Des bandes de chouans se réfugient dans les montagnes. De 1790 à 1792, plusieurs rassemblements ont lieu au sud du département dans la plaine de Jalès. Lorsque le comte de Saillans tente de soulever le pays dans une contre-révolution royaliste, il est battu à Joyeuse par le général d’Albignac, le .
Les troubles nécessitant l'intervention de forces armées régulières persistèrent jusqu'aux environs de 1800, qu'elles soient simple brigandage (la bande de Degout-Lachamp qui s'était fait connaître en 1783 lors de la révolte des Masques Armés sévit jusqu'en 1796) ou chouannerie résiduelle (Dominique Allier, frère de Claude, prieur de Chambonas et participant des Camps de Jalès), bandits et chouans s'associant parfois (Michel Riou).
Le département participe généreusement à la levée de volontaires nationaux en 1792 et 1793 et aux campagnes de l'Empire.
Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire).
Le XIXe siècle voit le département se développer, notamment grâce à l'industrie de la soie et du papier, de la mine (notamment les hauts fourneaux de La Voulte) et l'arrivée du chemin de fer. De nombreuses terrasses cultivées mettent en valeur le territoire. Département rural, elle ne compte alors aucune grande ville. La taille moyenne des exploitations est de 33 ha. 1 001 exploitations sont certifiées Agriculture Biologique.
Tous les acteurs de la filière châtaigne ou castanéiculture sont représentés en Ardèche, ce qui équivaut à plus de à temps plein entre la production, la transformation et la commercialisation. Le département dispose encore de plus de mille exploitations, dont 20 à 60 % des revenus sont issus de la filière châtaigne. En 2004, la production de châtaignes atteignait 5400 tonnes, soit 50 % de la production française ; elle bénéficie d'un label AOC depuis juin 2006 et du signe AOP depuis 2014. L'AOC Châtaigne d'Ardèche est défendue par le SPCA (syndicat des producteurs de châtaignes d'Ardèche). Les bois de châtaignier sont encore au cœur de la vie rurale, dans la moyenne montagne, soit au-dessus de d'altitude : fruits, farines, bières, bois, confitures, etc. L'espoir de renforcer le secteur explique en partie la création du parc naturel régional des Monts d'Ardèche et le développement des fêtes Castagnades d'automne.
Le vignoble, en trente ans, est devenu réputé - des côtes-du-Rhône septentrionales autour de Cornas et Saint-Péray, notamment avec les appellations AOC du même nom et celle de Saint Joseph (qui s'étend sur plus de 60 km de Mauves (07) à Chavannay (42) - jusqu'aux Côtes-du-Vivarais et aux Côtes-du-Rhône méridionales, autour de Bourg-Saint-Andéol, et les Comtés-rhodaniens. Autour d'Aubenas, les efforts pour faire connaître le gamay nouveau se multiplient. Certains cépages, comme le viognier blanc, forment d'excellents vins de garde. On peut aussi noter une reprise du cépage typique des Cévennes ardéchoises, le Chatus, qui est cultivé par plus d'une douzaine de vignerons et caves coopératives dans le bas Vivarais.
Les arbres fruitiers (cerises, pêches)), ovin, caprin, porcin ; autour de la castanéiculture et du tourisme se développe à nouveau l'élevage des ânes et des chevaux. L'Ardèche est un important producteur de fromages.
Le goût récent du public pour les variétés anciennes de produits du terroir ou les méthodes traditionnelles de culture a permis de relancer des cultures marginalisées. C'est le cas de la culture de pommes de terre primeur de la vallée de l'Eyrieux, dans le périmètre du parc. La production, limitée à deux cents tonnes, est reconnue pour sa qualité exceptionnelle (marque Les Échamps de l'Eyrieux).
=== Industrie ===
Il existe en 2020, en Ardèche, plus de 3 000 établissements employant environ 20 000 personnes. Dans ce département, en 2023, 16 millions de nuitées ont été enregistrées, en progression de 6 % sur un an.
== Transports ==
=== Transport ferroviaire ===
Le département de l'Ardèche a la particularité d'être le seul département de France métropolitaine à ne compter aucune gare ferroviaire ou ligne voyageurs desservie par la SNCF sur son territoire, la dernière ligne ayant fermé en 1973 (Givors-Grezan : itinéraire Lyon-Nîmes via Villeneuve-lès-Avignon) ; ceci s'explique par sa faible densité et son relief. Ainsi, pour se rendre à Paris depuis Privas, la préfecture, le trajet s'effectue par la route jusqu'à Montélimar ou Valence (gare de Valence ville ou gare de Valence TGV ouverte en 2001).
Dans l'est du département, depuis les années 1980, la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône, actuellement dévouée au trafic de fret, a fait l'objet de projets de réouverture au trafic voyageurs, régulièrement évoqués par les élus locaux. À chaque fois, le projet a été repoussé. Certains trains de voyageurs peuvent cependant être détournés vers Saint-Péray et Le Teil en fonction des nécessités de la SNCF. En 2014, Réseau ferré de France a estimé que la réouverture au trafic voyageurs de la ligne concernée coûterait 107,4 millions d'euros pour un revenu annuel de seulement d'euros, rendant le projet non rentable. En 2019, la réouverture aux voyageurs de la liaison ferroviaire Valence - Le Teil est prévue pour 2024.
Dans le sud-ouest du département, la ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes-Courbessac ouverte aux voyageurs pénètre en deux endroits en Ardèche lorsque la voie circule en rive droite de l'Allier : entre Langogne et Cellier-du-Luc et à Laveyrune. Le long de ce tronçon d'une vingtaine de kilomètres, trois gares sont desservies dans le département de la Lozère : Langogne, Luc et La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains dans le bourg de la Bastide-Puylaurent. Cependant, même si ces gares sont parfois distantes de quelques mètres de l'Ardèche et que celle de La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains fait référence au bourg ardéchois de Saint-Laurent-les-Bains-Laval-d'Aurelle distant d'environ huit kilomètres, aucune ne se trouve dans le département.
==== Trains touristiques ====
Le Mastrou, ce train touristique à vapeur de l'Ardèche verte, relie Lamastre à Tournon-sur-Rhône.
Le Velay Express, situé sur le plateau du Velay.
Le train touristique de l'Ardèche méridionale reliait Vogüé à Saint-Jean-le-Centenier jusqu'en 2011.
==== Anciennes liaisons ferroviaires ====
L'abandon de ces voies ferrées ouvre des opportunités de développement du réseau cyclable ardéchois.
CFD Réseau du Vivarais
Ligne transcévenole
Ligne du Pouzin à Privas
Ligne de Saint-Sernin à Largentière
Ligne de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche
Tramways de l'Ardèche
Tramway de Vals-les-Bains à Aubenas
Tramway de Valence à Saint-Péray
=== Transport en commun routier ===
Le conseil général de l'Ardèche a réorganisé le réseau de transport en commun routier, avec une tarification unique depuis 2009, et un nom et un logo unique depuis mai 2011 : « Le SEPT : service express public de transport ».
Cette nouvelle identité est complétée par l'adoption de la carte de transport en commun OùRA!, compatible avec la plupart des réseaux urbains et interurbains de la région Rhône-Alpes, ainsi que les TER.
La carte OùRA! est également compatible avec les réseaux de bus urbains d'Aubenas (Tout'enbus) et les réseaux de Valence (Citéa) et Montélimar (Montélibus).
== Spécialités culinaires ==
Caillette
Castagnou (apéritif à base de liqueur de châtaigne et de vin blanc)
Crème de marrons (confiture de châtaignes)
Crique
Cousina (soupe à la châtaigne)
Foudjou
Bosson macéré
Fin gras du Mézenc
Picodon (fromage de chèvre AOC)
Maôche
La Bombine (plat)
Marquisette (boisson)
La Gueuse (saucisse)
== Tourisme ==
Le tourisme est très développé en Ardèche. Le département est divisé en quatre grandes zones :
L'Ardèche méridionale, également appelé Bas-Vivarais, qui s'étend de la vallée du Rhône au piémont cévenol. Cette zone est de loin la plus touristique lors de la période estivale. Les attractions sont :
Vallon-Pont-d'Arc, commune marquant le début des gorges de l'Ardèche jusqu'à Saint-Martin-d'Ardèche ;
La grotte Chauvet, découverte en 1994, dont on peut visiter la réplique à la caverne du Pont-d'Arc ;
Le site archéologique d'Alba-la-Romaine et son musée (MuséAL),
Le bois de Païolive, près des Vans et des rives du Chassezac ;
L'aven d'Orgnac, Grand Site, musée ;
Le village médiéval de Balazuc, labellisé parmi les plus beaux villages de France, et le Muséum de l'Ardèche,
Le village médiéval de Saint-Montan, élu plus beau village de l'Ardèche en 2022 ;
Le village médiéval de Joyeuse avec le musée de la Châtaigneraie ;
Le village de Saint-Alban-Auriolles, son dolmen et le musée Alphonse-Daudet ;
Le village de Lanas avec son aérodrome et le parc de loisirs Parc Avenue ;
Le site remarquable des gorges de La Beaume à proximité du village de Joyeuse. Gorges préservées et uniquement accessibles à pied ou en canoë au printemps ;
La route touristique des gorges de l'Ardèche à travers sa réserve naturelle et sa garrigue ;
Les nombreux sites mégalithiques (environ 750 dolmens en Bas-Vivarais, et une dizaine de menhirs) ;
Les églises romanes de Larnas et de Bourg-Saint-Andéol, près de demeures Renaissance ;
Viviers, sa cathédrale et sa vieille-ville ;
Les châteaux de Largentière, Vogüé et de Labastide-de-Virac ;
Les villages labellisés comme Balazuc, Saint-Montan, Labeaume.
Le village type Renaissance de Rochemaure, son château médiéval et sa passerelle himalayenne sur le Rhône.
Le Festival Aluna, l'un des plus importants du Sud de la France à Ruoms.
La Cévenne ardéchoise, pays des serres, qui s'étend des Vans au col de Mézilhac, comprend les lieux d'intérêts suivants :
Les villages de caractère comme Thines, Jaujac et Antraigues-sur-Volane.
Le pont du Diable à Thueyts. Construit en pierres de basalte, il enjambe d'une seule arche l'Ardèche, très mince à cet endroit, à plus de 15 mètres de hauteur ;
Le massif du Tanargue, propice aux randonnées cyclistes et pédestres ;
Station de ski alpin de la Croix de Bauzon ;
Gorges de la Borne et du Chassezac ;
La cascade du Ray-Pic, sur la commune de Péreyres.
La montagne ardéchoise, rude plateau à plus de 1000 mètres d'altitude, faiblement peuplé et sauvage :
Le mont Gerbier-de-Jonc, où la Loire prend sa source ;
Le mont Mézenc ;
L'auberge de Peyrebeille, sise sur la commune de Lanarce ;
La station de ski nordique de La Chavade - Bel-Air ;
Le lac d'Issarlès, et d'autres lacs d'altitude, comme ceux de Saint-Martial ou de Coucouron ;
La station thermale de Saint-Laurent-les-Bains.
L'Ardèche verte, au nord du département :
Annonay, berceau de l'aérostation, ville d'origine des frères Montgolfier ;
Le pays de Saint-Agrève, porte du parc naturel régional, avec sur son territoire le lac de Devesset ;
Le village de Lalouvesc, pour ses randonnées et les traces qu'a laissées saint Jean-François Régis ;
Peaugres et son safari ;
Le château de Crussol, un château (maintenant en ruines) construit en pierres calcaires au début du XIIe siècle sur une hauteur dominant la vallée du Rhône, juste en face de la ville de Valence (Drôme) ;
Le château et le lycée de Tournon-sur-Rhône ;
Les locomotives à vapeur du chemin de fer du Vivarais, nommé Le Mastrou, qui relie Tournon-sur-Rhône à Lamastre via Boucieu-le-Roi, et qui empruntent depuis 1891 une étroite voie ferrée qui serpente dans les gorges du Doux ;
L'Eden-Parc, ancien parc du couvent Notre-Dame à Tournon-sur-Rhône ;
Les villages de caractère de Desaignes et Boucieu-le-Roi.
Le pays d'Aubenas-Vals, carrefour de l'Ardèche.
Aubenas, porte du parc naturel régional des Monts d'Ardèche possédant un riche patrimoine (le château d'Aubenas, le dôme Saint Benoît et l'église Saint Laurent notamment) ;
Vals-les-Bains, ville thermale de la route des villes d'eaux du Massif central, représentent le premier parc hôtelier d'Ardèche, à la rencontre entre le Massif central et le Bas-Vivarais.
Le vocable des sources et volcans d'Ardèche désignent le territoire d'accueil touristique composé par les 15 offices de tourisme allant de la vallée du Rhône aux frontières des départements de la Haute-Loire et de la Lozère.
=== Galerie ===
==== Sites ====
Fichier:Paiolive01.jpg|Bois de Païolive.
Fichier:Crussol05-064.jpg|Château de Crussol.
Fichier:France Ardeche Thueyts 05.jpg|Le pont du Diable à Thueyts.
Fichier:Raypic04.JPG|Cascade du Ray-Pic.
Fichier:Paintings from the Chauvet cave (museum replica).jpg|Réplique de peintures de la grotte Chauvet.
Fichier:France Ardeche Lac d Issarles 01.jpg|Lac d'Issarlès.
Fichier:Gorges du chassezac.jpg|Les gorges du Chassezac.
Fichier:Sculpture naturelle dans la vallée de la Cance.jpg|Roche « Péréandre » dans la vallée de la Cance.
Fichier:Aven Orgnac salle sup.jpeg|Salle supérieure de la grotte de l'aven d'Orgnac.
Fichier:Alba Théâtre.JPG|Théâtre du site archéologique d'Alba-la-Romaine.
Fichier:Lac du Ternay.jpg|Lac du Ternay.
Fichier:Mont Gerbier de Jonc (en venant de St Martial au nord-est).JPG|Mont Gerbier-de-Jonc.
Fichier:Ancienne ferme qui abrite la source de la Loire (Mont Gerbier de Jonc).jpg|Ancienne ferme qui abrite la source géographique de la Loire (mont Gerbier-de-Jonc).
Fichier:Les premiers mètres de la Loire vers l'océan (Mont Gerbier de Jonc).jpg|Les premiers mètres à l'air libre de la Loire vers l'océan (mont Gerbier-de-Jonc).
Fichier:L'Eyrieux du pont de Saint Sauveur de Montagut 2007 05 19.jpg|L'Eyrieux depuis le pont de Saint-Sauveur-de-Montagut.
Fichier:Pontdarc.jpg|Pont d'Arc.
Fichier:Balazuc, France.jpg|alt=Balazuc|Balazuc.
Fichier:La rivière La Beaume en hiver.jpg|La Beaume.
==== Villes et villages ====
Annonay, vue générale.JPG|Annonay.
Château d'Aubenas.jpg|Aubenas.
L'église St JEAN L'EVANGELISTE.jpg|Boucieu-le-Roi.
Bourg Saint Andéol.jpg|Bourg-Saint-Andéol.
MairieGuilherand2004-09-18.jpg|Guilherand-Granges.
Joyeuse 2.JPG|Joyeuse.
A 037 Notre-dame de Bon Secours.jpg|Lablachère.
Vue Lalouvesc.jpg|Lalouvesc.
Villagelargentiere.jpg|Largentière.
La Voulte 2.jpg|La Voulte-sur-Rhône.
Le Cheylard, Ardèche.jpg|Le Cheylard.
Pont le teil.JPG|Le Teil.
Maison de Pierre et marie Durand.JPG|Pranles.
Privas2.jpg|Privas.
Abbaye Notre Dame des Neiges.jpg|Saint-Laurent-les-Bains.
Ville de Saint Péray.jpg|Saint-Péray.
Saint-Romain d'Ay site.JPG|Saint-Romain-d'Ay.
Chateau tournon-6.jpg|Tournon-sur-Rhône.
Valsville.JPG|Vals-les-Bains.
Villeneuve-de-Berg01.jpg|Villeneuve-de-Berg.
Viviers - Le village et la cathédrale.JPG|Viviers.
==== Personnalités ====
Fichier:Mère Thérèse COUDERC.jpg|Thérèse Couderc.
Fichier:MarieDurand.jpg|Marie Durand.
Fichier:François-Antoine de Boissy d'Anglas by Delpech.jpg|François-Antoine de Boissy d'Anglas.
Fichier:Jean Ferrat (1980) by Erling Mandelmann.jpg|Jean Ferrat.
Fichier:Charles de Foucauld001.jpg|Charles de Foucauld.
Fichier:Vincent d'Indy 1914.jpg|Vincent d'Indy.
Fichier:Longueville Cuerpo entero a color.jpg|Gabriel Longueville.
Fichier:Statue des frères Montgolfier.jpg|Les Frères Montgolfier.
Fichier:Statuette Ollier par Destot.jpg|Louis Léopold Ollier.
Fichier:DSC02473 St.Fortunat-sur-Eyrieux (Ardèche, Fr) statue Général Rampon.JPG|Antoine-Guillaume Rampon.
Fichier:Statue de Saint Régis à Lalouvesc.jpg|Jean-François Régis.
Fichier:Statue de Marc Seguin (Annonay).jpg|Marc Seguin.
Fichier:Olivier de Serres à Villeneuve de Berg.JPG|Olivier de Serres.
Fichier:Statue du cardinal François de Tournon.jpg|François de Tournon.
Fichier:Charles Seignobos, portrait.jpg|Charles Seignobos.
=== Résidences secondaires ===
Selon le recensement général de la population du , 19,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de l'Ardèche dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % du total des logements en 2008.
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Ariège (département)
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L'Ariège ( ; ) est un département français de la région Occitanie, nommé d'après la rivière homonyme, situé au sud-ouest de la France. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 09. Sa préfecture est Foix, qui se trouve à 772 kilomètres de Paris à vol d'oiseau.
Le département a été formé en de l'addition essentiellement de l'ancien comté de Foix (406455 hectares) et de presque l'entièreté du Couserans (162509 hectares).
== Géographie ==
=== Géographie physique ===
Les points cardinaux situant les extrémités du département sont : L'Hospitalet-près-l'Andorre au sud, Lézat-sur-Lèze au nord, Saint-Lary à l'ouest, Quérigut à l'est.
Au sein du département ariégeois, l'on peut distinguer trois grandes zones :
1- la plaine d'Ariège, située dans le nord du département, est constituée de plaines, de collines et de faibles vallons où l'agriculture est très présente. Une partie du Lauragais s’étend sur le nord-est du département. Deux rivières importantes, l’Ariège et la Lèze, traversent la plaine du sud au nord. Le paysage de parcelles céréalières domine avec la culture du maïs et du tournesol et avec des prairies ;
2- le piémont pyrénéen regroupe le massif du Plantaurel et les collines prépyrénéennes inférieures à 1000 m. Diverses structures géologiques forment des paysages contrastés comme la vallée de Foix dans son massif granitique ou la région de Lavelanet avec ses marnes et son calcaire ;
3- le haut pays ariégeois représente les hautes montagnes des Pyrénées dépassant les 1000 m d'altitude. La pique d'Estats, le pic du Montcalm et le pic du Port de Sullo sont les points culminants du département avec 3143 m, 3077 m et 3072 m respectivement. La forêt domine le paysage, où cohabitent des essences de résineux avec des feuillus comme les châtaigniers, les robiniers faux-acacias, les frênes et les hêtres.
Tabre et Laroque-d'Olmes.jpg|Tabre dans le nord-est (pays d'Olmes).
Campagne d'Oust.jpg|Oust, dans l'ouest du département.
Valier.JPG|Le mont Valier dans le Haut Couserans, au sud-ouest.
=== Géographie humaine ===
L'Ariège fait partie de la région Occitanie. Elle est limitrophe des départements de la Haute-Garonne (à l'ouest et au nord), de l'Aude à l'est et des Pyrénées-Orientales au sud-est, ainsi que de l'Espagne (province de Lérida, communauté autonome de Catalogne) et de l'Andorre au sud.
D'une superficie de , le département est divisé en trois arrondissements : Foix, Pamiers et Saint-Girons.
Il est en outre composé de 13 cantons, 8 intercommunalités et 325 communes (au 1er janvier 2025).
En , le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises est créé, couvrant environ 40 % de la superficie du département de l'Ariège.
== Histoire ==
Le département a été créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir du comté de Foix (Languedoc) et de la quasi-totalité du vicomté de Couserans, plus notamment une partie du comté de Comminges (Gascogne).
Une demande au Conseil d'État a été déposée en 2005 afin de renommer le département en Ariège-Pyrénées. Selon les défenseurs de ce projet, la mention « Pyrénées » permettrait de mieux situer le département afin de le promouvoir dans toute la France. .
Au , la région Midi-Pyrénées, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Languedoc-Roussillon pour devenir la nouvelle région administrative Occitanie.
=== Héraldique ===
== Hymne ariégeois ==
La chanson patriotique Arièjo ô moun Païs (en écriture mistralienne), ou Arièja ô mon país (possible en occitan), fut écrite par le curé Sabas Maury, né le à Gestiès dans la vallée du Siguer, curé de Miglos et de Varilhes (et mort le à Varilhes). Dédiée à la société Amicale des Ariégeois à Paris, elle devint alors tout naturellement l'hymne ariégeois.
== Politique ==
Le département compte 2 circonscriptions législatives et 13 cantons. D'une manière générale on peut dire que :
De tradition républicaine et laïque depuis la
Il n'en demeure pas moins qu'avec une représentation parlementaire très majoritairement issue du PS jusqu'en 2017, et un Conseil départemental dont 22 des 26 élus en 2015 sont membres ou proches de ce parti, l'orientation politique du département est clairement identifiée. En 2007, c'est le département qui a le plus voté pour Ségolène Royal (59,56 %). En 2012, c'est le troisième département de France qui vota le plus pour François Hollande avec 64,69 % juste derrière la Corrèze et la Seine-Saint-Denis.
L'Ariège se distingue encore une fois du reste du territoire et confirme son ancrage à gauche en plaçant en tête (deuxième département après la Seine Saint-Denis), lors de l'élection présidentielle de 2017, le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon avec 26,77 % des suffrages exprimés, suivi par Marine Le Pen avec 21,70 %. Arrive en troisième position Emmanuel Macron avec 20,91 %. François Fillon n'arrive qu'en quatrième position avec 12,74 % des suffrages exprimés, il s'agit du plus mauvais score du candidat Les Républicains sur tout le territoire national. Chose tout à fait inédite en Ariège, qui avait pourtant depuis le début de la République placé à chaque élection présidentielle le candidat du Parti socialiste en tête, ce dernier (Benoît Hamon) n'arrive qu'en cinquième position avec 7,86 %. Les autres candidats ne dépassent pas la barre des 5 % des suffrages exprimés.
Coup de tonnerre en Ariège lors des élections législatives de 2017 où pour la première fois depuis 89 ans, la « forteresse socialiste » est tombée au soir du tour. En effet aucun député socialiste ne représente dès lors le département, tous éliminés dès le tour. Les candidats de la France insoumise sont élus au second tour à une courte majorité dans les deux circonscriptions que compte le département face aux candidats d'En Marche. L'Ariège se distingue une fois de plus au niveau national, seul département à donner la totalité de ses sièges à la FFI.
Lors des élections législatives de 2022, la députée LFI de la 1ère circonscription Bénédicte Taurine est réélue. La deuxième circonscription est remportée par le dissident PS Laurent Panifous. Après l'invalidation de l'élection de la députée LFI le 27 janvier 2022 par le Conseil constitutionnel en raison de la présence de bulletins litigieux du RN au premier tour du scrutin, celle-ci est largement battue au second tour de l'élection partielle du 2 Avril 2023 par la dissidente socialiste Martine Froger.
Les deux députés socialistes sont réélus lors des élections législatives de 2024.
La parité homme/femme est bien respectée pour les députés ( Martine Froger et M. Laurent Panifous).
== Climat ==
Le département est à la limite orientale de la prépondérance océanique dans le régime des pluies, mais d'autres influences se font sentir :
méditerranéenne, notamment visible par la végétation des collines du piémont, de la vallée de l'Ariège vers Tarascon et du Pays de Sault ;
continentale dans les vallées pyrénéennes (nombreux orages, amplitude thermique élevée entre le jour et la nuit).
Il n'y a pas de tendance marquée à la sécheresse estivale : le flux de nord-ouest apporte des pluies tout au long de l'année. La pluviométrie, modérée sur le piémont et dans certaines vallées abritées (cumuls de ), s'accroît sensiblement sur les massifs et dans les hautes vallées (). Les versants exposés au nord-ouest sont logiquement les plus humides (Aulus-les-Bains, Orlu…), ainsi que toutes les crêtes frontalières qui subissent aussi le flux de sud-ouest alors que celui-ci est peu actif ailleurs (effet de foehn). L'enneigement est fréquent au-dessus de 1000 m, durable plusieurs mois de suite au-dessus de . Des espaces péri-glaciaires existent au-dessus de 2500 m (le seul glacier ariégeois se trouve au Mont Valier, près de Castillon-en-Couserans).
Les températures sont douces sur le piémont : à Foix, il fait en moyenne en janvier et en juillet. Elles déclinent rapidement avec l'altitude : à l'Hospitalet (1430 m), on relève en janvier et en juillet.
== Économie ==
Dans le secteur de la haute vallée de l'Ariège, l'extraction du talc constitue la seule activité minière du département après l'échec de la relance de la mine de tungstène de Salau en 2020. L'usine de traitement du talc de Luzenac, approvisionnée par la carrière de Trimouns, produit environ 400000 tonnes par an soit 10% du talc mondial. Tarascon-sur-Ariège a pu conserver une petite unité d'aluminerie sous contrôle chinois et issue du démantelement de Pechiney et voir se développer un sous-traitant de l'aéronautique.Elle est complétée par le tourisme avec les stations de sports d'hiver (Ax 3 Domaines, Ascou-Pailhères, Plateau de Beille, Les Monts d'Olmes, le Chioula, Étang de Lers, Guzet, Goulier Neige et Mijanès-Donezan).
Dans le secteur de Lavelanet, l'industrie textile qui était majoritaire voire exclusive a presque complètement disparu entre les années 1980 et 2000, marquées par la fin des artisans sous-traitants et des grands groupes industriels comme Roudière. Il ne reste que quelques entreprises qui essaient de tenir face à la concurrence nord-africaine et asiatique, notamment l'usine Sage de Laroque-d'Olmes, héritière de l'entreprise Michel Thierry, spécialiste des tissus pour l'automobile.
Dans le secteur de Pamiers, l'industrie de la métallurgie, de l'aéronautique et de la chimie y sont principalement présentes. La métallurgie, avec l'usine Aubert et Duval, produit notamment des pièces forgées pour l'industrie aéronautique et énergétique. L'aéronautique se distingue grâce à plusieurs entreprises de sous-traitance (tels que Recaero et Maz'Air), partenaires des constructeurs d'avions. La chimie est, quant à elle, représentée par l'industrie de la peinture avec Maestria et l'Alliance Maestria qui regroupe plusieurs entreprises de la peinture du bâtiment jusqu'à l'aéronautique. Dans la chimie, il y a également l'usine Étienne Lacroix. Située sur la commune de Mazères, elle y fabrique principalement des feux d'artifice et des pièces pyrotechniques.
Pour le secteur de Saint-Girons, l'industrie est représentée principalement par la fabrication du papier avec l'usine de la Moulasse à Eycheil qui produit du papier à cigarettes et la Papeterie Léon Martin fondée en 1895 à Engomer, toujours familiale et indépendante, qui propose des papiers fins, techniques et spéciaux. Une diversification volontaire a été opérée et réussie dans l'agglomération dès la fin des années 1980 avec différentes unités de production dans l'agroalimentaire, la plasturgie, les biotechnologies... permettant notamment d'attribuer la quasi-totalité des lots disponibles sur la zone industrielle du Couserans à Lorp-Sentaraille et Caumont.
Concentrée principalement dans le Vicdessos et la Haute Ariège, la production hydroélectrique de l'Ariège représente environ le cinquième de la production pyrénéenne. En effet, la centrale hydroélectrique d'Aston possède la plus grosse capacité de production annuelle de la chaîne des Pyrénées (). Avec celles d'Orlu et de l'Hospitalet-près-l'Andorre, ces trois centrales sont les plus importantes du département en capacité de production. L'aménagement hydroélectrique ariégeois peut produire pour une ville de . Les grands établissements industriels utilisent l'énergie ainsi produite sans compenser la disparition de l'aluminerie Pechiney d'Auzat en 2003.
== Transports ==
Majoritairement montagneux et rural, le département de l'Ariège est longtemps resté à l'écart des principaux axes de transport qui desservent les littoraux et les principales vallées. Le chemin de fer est arrivé dans le département en 1861 via la ligne de Toulouse à Puigcerda, la seule à demeurer ouverte à ce jour dans le département. Outre les trains TER Occitanie, cette voie est néanmoins desservie par des Intercités en provenance de Paris-Austerlitz.
Depuis 2002, l'Ariège est reliée au réseau autoroutier national par l'autoroute A66, qui part de l'A61 au niveau de Villefranche-de-Lauragais et se poursuit au sud de Pamiers par la RN 20 en deux fois deux voies jusqu'à Tarascon-sur-Ariège. En 2001, l'ouverture du tunnel de Foix a permis à la RN 20 d'éviter le goulet d'étranglement constitué par le relief et la ville.
Il n'existe aucun franchissement routier ouvert à la circulation qui permette de rallier directement l'Espagne et Andorre depuis l'Ariège ; seuls des chemins pédestres traversent la frontière, au niveau des cols les moins élevés, comme le port d'Orle (2328 m), le port de Salau (2087 m) ou le port de Rat (2539 m). Pour rejoindre l'Espagne, il convient de transiter par le Pas de la Case, et donc une partie du département voisin des Pyrénées-Orientales.
== Démographie ==
Les habitants de l'Ariège sont les Ariégeois.
=== Communes les plus peuplées ===
=== Arrondissements ===
=== Aires urbaines ===
Le département possède 3 aires urbaines : Foix (18433 habitants), Pamiers (35094 habitants) et Saint-Girons (18222 habitants).
== Culture ==
=== Théâtre ===
L'Estive : scène nationale située sur la commune de Foix, elle propose des spectacles tout au long de l'année.
Festival MiMa : festival des arts de la marionnette. Il se déroule sur la commune de Mirepoix tous les ans au mois d'août.
Festival Les Théâtrales en Couserans : festival de théâtre ayant pour objectif de promouvoir et diffuser tous types de spectacles vivants. Il se déroule à Saint-Girons et dans les bourgs du Couserans tous les ans durant la période estivale. Michel Larive en a été le président pendant de nombreuses années avant d'être élu député de la circonscription de l'Ariège en juin 2017.
=== Musique ===
Mirepoix Musique promeut la musique classique à Mirepoix.
« Faites de la musique » à Malegoude.
Festival Vocal de La Bellongaise à Orgibet.
Festival RITE, chant, danse, musique du monde à Saint-Girons et en Couserans.
Festival Latino à Tarascon-sur-Ariège
Festival Jazz Foix
Garosnow à Ax-les-Thermes
Art'cade (scène Ariégeoise de musiques actuelles) (Sainte Croix Volvestre)
100% Rock à Les Cabannes
Festival Swing à Mirepoix
Festival Terre de Couleurs à Daumazan sur Arize
Festival Blues in Sem & Vicdessos à Sem et Vicdessos
Manouch Muzik Festival à Mazères
Celtie d'Oc à Cazavet
=== Cinéma ===
1975 : Le Passe-Montagne, auteur Christian Bernadac, réalisateur Jean Vernier, téléfilm
1980 : L'Orsalhèr, de Jean Fléchet
1982 : Le Retour de Martin Guerre, de Daniel Vigne
2009 : No pasaran, film d'Éric Martin et Emmanuel Caussé tourné dans la vallée du Vicdessos (Miglos Lapège), dans les environs de Saint-Girons, dans le Couserans, à Foix et à Tarascon-sur-Ariège.
2012 : La Panification des mœurs, film documentaire de Gwladys Déprez
2013 : Le Chant du Cygne, film documentaire d'Aurélie Jolibert
=== Littérature ===
Les Cavaliers aux yeux verts : La porte de Kercabanac est un roman de Loup Durand publié en 1991
Castelpu, le village imaginaire des romans de Patrick Cintas se situe en Ariège.
Plusieurs romans de Louis-Henry Destel se déroulent en Ariège.
Le roman policier de Pascal Dessaint Les Pis rennais (Le Poulpe) est situé dans le Couserans. Il a été réédité en bande dessinée.
La plupart des romans de Georges-Patrick Gleize publiés chez l'éditeur parisien Albin Michel ont une accroche ariégeoise ou pyrénéenne comme Le Temps en héritage (pays de Foix), Un brin d'espérance (Pays d'Olmes), Rue des Hortensias Rouges (pays d'Ax les-Thermes), Le Forgeron de la liberté (pays de Mirepoix), Le Sentier des pastelliers (Région de Mazéres), La Vie en plus (Couserans), Le Destin de Marthe Rivière (Le Quérigut), Le Chemin de Peyreblanque ou L'Auberge des myrtilles (Pays de Tarascon), Une nuit en juin (Cerdagne et région de Pamiers), Quelques pas dans la neige (haute vallée des Pyrénées ariégeoises).
Deux romans de Serge Legrand-Vall, La rive sombre de l'Ebre et Reconquista ont pour cadre l'Ariège (pays d'Ax-les-Thermes et Couserans).
== Personnalités ==
=== Arts ===
Aicart del Fossat, troubadour.
Gabriel Fauré (1845-1924), compositeur né à Pamiers.
Alphonse Roubichou (1861-1938), peintre impressionniste né à Pamiers.
Joseph Bergès (1878-1956), peintre.
André Regagnon (1902-1976), peintre.
Manolo Valiente (1908-1991), créateur du monument national aux Guérilleros de Prayols.
René Gaston-Lagorre (1913-2004), peintre ayant eu son atelier en Ariège dans le Couserans et reposant à Seix.
Pierre Daboval (1918-2015), peintre et dessinateur, habitait à Mirepoix.
Mady de La Giraudière, artiste peintre de style naïf.
(1924-2022), réalisateur britannico-canadien qui habite à Mirepoix. Il a réalisé et écrit une centaine de films.
Christian d'Orgeix (1927-2019), artiste contemporain né à Foix.
Marie Laforêt (1939-2019), chanteuse et actrice qui se définit elle-même comme « ariégeoise ». Petite-fille de Louis Doumenach, dirigeant d'une entreprise d'effilochage de textile à Lavelanet.
Claudius de Cap Blanc (1953-2022), artiste contemporain.
Leïla Martial (1984-), chanteuse de jazz.
=== Littérature ===
Pierre Bayle (1647-1706), philosophe et écrivain, né au Carla-Bayle (à l'époque Carla-le-Comte ; la commune changea de nom en son hommage).
Marie de Calage (1631-1661), poétesse, née à Mirepoix. Plusieurs fois couronnée par l'Académie des Jeux Floraux.
Frédéric Soulié (1800-1847), romancier né à Foix.
Latour de Saint-Ybars (1807-1891), poète et dramaturge né à Saint-Ybars.
Napoléon Peyrat, né en 1809 aux Bordes-sur-Arize, mort en 1881, pasteur, historien du catharisme et poète.
Marie-Louise (née en 1876 à Mirepoix) et Raymond Escholier (né en 1882 à Paris), auteurs en collaboration de romans "régionalistes" dont Cantegril, prix Fémina 1922.
Isabelle Sandy (1884-1975), écrivain, née à Saint-Pierre-de-Rivière
Louis-Henry Destel (1885-1962), romancier, né à Lézat-sur-Lèze.
Pierre Dumas.
Marcel Pagnol (1895-1974), romancier, dramaturge et cinéaste, était professeur à l'École Supérieure de Mirepoix.
Adelin Moulis (1896-1996), poète, historien et folkloriste. Né à Fougax-et-Barrineuf, mort à Mazères.
Raymond Abellio (Georges Soulès) (1907-1986) philosophe, romancier. Famille paternelle originaire d'Ax-les-Thermes et famille maternelle de Seix en Haut-Couserans.
Gaston Massat (1909-1966), poète surréaliste et résistant, né à Saint-Girons.
Michel-Aimé Baudouy (1909-1999), universitaire, romancier et auteur dramatique, né au Vernet d'Ariège.
Max-Firmin Leclerc (1923-2014), écrivain et réalisateur de télévision, a vécu sur la commune de Durfort (Maloureille) de 1974 à 1988.
Christian Bernadac (1937-2003), journaliste et écrivain, né à Tarascon-sur-Ariège.
Michel Cosem, né en 1939, éditeur, écrivain, a vécu longtemps en Ariège, auteur de L'Ariège : vérités et émotions, photogr. Fabien Boutet . coll. "Patrimoine & territoires", 2013.
Christian Saint-Paul, né en 1948 au Mas-d'Azil, éditeur, poète et chroniqueur radio.
Georges-Patrick Gleize (1952-), romancier et historien.
Patrick Cintas (1954-), écrivain, peintre, sculpteur, compositeur.
Violaine Bérot (1967-), femme de lettres vivant en Couserans.
Espé (1974-), auteur de bandes dessinées.
=== Politique ===
Marc-Guillaume-Alexis Vadier (1736-1828), homme politique, député à la Convention nationale, créateur du département de l'Ariège.
Joseph Lakanal (1762-1845), né à Serres-sur-Arget, député à la Convention nationale.
Léon Galy-Gasparrou (1850-1921), député de l'Ariège.
Théophile Delcassé (1852-1923), homme politique, plusieurs fois ministre des Affaires étrangères, en particulier lors de la conclusion de l'Entente cordiale avec la Grande-Bretagne, né à Pamiers.
Paul Caujolle (1891-1955), maire de Siguer, conseiller général de l’Ariège et président de l’ordre national des experts comptables.
Pierre Dumas (1891-1967), né et mort à Saint-Martin-d'Oydes (une avenue y porte son nom), écrivain et journaliste, grand résistant connu sous le nom de « st Jean », homme politique, député de la Haute-Garonne.
Paul Vaillant-Couturier (Paris 1892-1937) originaire de Sainte-Croix-Volvestre.
François Camel (1893-1941).
Georges Galy-Gasparrou (1896-1977), député, secrétaire d'État à l'information, maire de Massat.
François Verdier (1900-1944), né à Lézat-sur-Lèze, résistant ariégeois choisi par le général de Gaulle pour devenir le chef des Mouvements Unis de la Résistance du Sud-Ouest. Il est mort assassiné par la Gestapo en 1944 en forêt de Bouconne.
Conchita Ramos (1925-2019), résistante liée aux guérilleros espagnols, arrêtée dans sa maison de l'Ariège par la milice de Vichy, torturée par la Gestapo puis déportée à Ravensbrück.
André Trigano (1925-2024) Officier de la Légion d'honneur. Il fut maire de Mazères durant 24 ans, conseiller général du canton de Saverdun et député de la de l'Ariège de 1993 à 1997. Maire de Pamiers, il est aussi le frère de Gilbert Trigano, cofondateur du Club Med.
Roger Fauroux (1926-2021), ancien ministre, ancien maire de Saint-Girons.
Augustin Bonrepaux (1936-), homme politique, ancien député de l'Ariège et président du conseil général de l'Ariège, ancien président de la commission des finances à l'Assemblée nationale. Acteur du désenclavement routier de l'Ariège notamment par le tunnel du Puymorens.
Henri Nayrou (1944-), homme politique, ancien député de l'Ariège et président du conseil départemental de l'Ariège, ancien maire de La Bastide-de-Sérou.
Jean-Pierre Bel (1951-), sénateur, président du Sénat français du octobre 2011 au 30 septembre 2014
Laurence Marandola porte-parole de la Confédération Paysanne depuis 2023.
=== Religion ===
Antonin de Pamiers (env. 453 - env. 506), martyr et saint chrétien né et mort à Pamiers.
Volusien (mort en 498), évêque de Tours, martyr et saint chrétien, mort à Pamiers. Il est aussi le saint patron de la ville de Foix.
Lizier de Couserans (508-546), second évêque de Couserans, sanctifié.
Bernard Saisset (1232-1314), premier évêque de Pamiers.
Jacques Fournier (1285-1342), évêque de Pamiers puis de Mirepoix, pape sous le nom de Benoît XII de 1336 à 1342 (Avignon), né à Canté près de Saverdun.
François de Caulet (1610-1680), évêque de Pamiers.
Jean-François Boyer (1675-1755), évêque de Mirepoix, précepteur du Dauphin, fils de Louis XV.
Sabas Maury, curé de Miglos de 1890 à 1906 et créateur d'Arièjo ô moun Païs l'hymne ariégeois bien connu.
Jean-Marc Eychenne évêque de Pamiers, Couserans, Mirepoix. Nommé le 17 décembre 2014 par le pape François nommé évêque de Grenoble et Vienne en 2022.
=== Sciences et techniques ===
Jean-Baptiste Mercadier (1750-1816), ingénieur des ponts et chaussées et musicien, né à Bélesta.
Aristide Bergès (1833-1904), ingénieur - inventeur du terme houille blanche.
Alexandre Grothendieck (1928-2014), mathématicien mort à Saint-Lizier.
Raymond Augustin Mailhat (1862–1923), fabricant de télescopes et d'instruments optiques de précision.
Henri Martre (1928-2018), polytechnicien, PDG d'Aérospatiale, président du GIFAS.
=== Sports ===
Louis-Henry Destel (1885-1962), écrivain du rugby, né à Lézat-sur-Lèze.
Jacques Dupont (né en 1928), cycliste, détenteur du record olympique, né à Lézat-sur-Lèze.
Claude Piquemal (né en 1939), athlète sprinteur français médaillé olympique, né à Siguer.
Aldo Quaglio (né en 1932), joueur de rugby international français, né et formé à Lavelanet.
Jacques Crampagne (né en 1944), joueur de rugby international français, né à Foix.
Patrick Estève (né en 1959), joueur de rugby international français, né et formé à Lavelanet.
Claude Bergeaud (né en 1960), entraineur de basketball français, né à Artigat.
Sylvain Dispagne (né en 1968), joueur de rugby international français, né à Saint-Girons.
Jean-Louis Jordana (né en 1968), joueur de rugby international français, né et formé à Lavelanet.
Michel Marfaing (né en 1970), joueur de rugby international français, né et formé à Pamiers.
Fabien Barthez (né en 1971), footballeur international français, né à Lavelanet.
Éric Carrière (né en 1973), footballeur international français, né à Foix.
Fabien Pelous (né en 1973), joueur de rugby international français, né à Toulouse et formé à Saverdun.
Benoît Baby (né en 1983), joueur de rugby international français, né à Lavelanet et formé à Toulouse.
Yoann Huget (né en 1987), joueur de rugby international français, né à Pamiers et formé à Toulouse.
Jean-Marc Doussain (né en 1991), joueur de rugby international français, né et formé à Toulouse, originaire de Sainte-Croix-Volvestre
Perrine Laffont (née en 1998), skieuse française, née à Lavelanet et initiée aux Monts d'Olmes. Championne olympique de ski de bosses aux Jeux Olympiques d'hiver 2018.
Nelson Épée (né en 2001), joueur de rugby à XV et international à VII, a passé son enfance à Saverdun et a débuté avec l'Union athlétique saverdunoise. Il fait partie de l'Équipe de France championne olympique de Rugby à sept en 2024 à Paris.
=== Divers ===
Bertrand Clauzel (1772-1842), Maréchal de France sous Napoléon Ier, né à Mirepoix.
Féréol Dedieu (1816-1889), inventeur du porte-jarretelles.
André Roudière (1922-2010), industriel du textile de Lavelanet, créateur en 1947 d'une entreprise qui comptera jusqu'à 1300 employés.
Richard Stanley (1966), cinéastre sud-africain installé depuis 2008 à Montségur.
Chloé Mortaud (1989), Miss France en 2009.
== Gastronomie ==
Bethmale (fromage)
Flocon d'Ariège, confiserie
Hypocras, apéritif
Azinat, plat de résistance
Le Milla, gâteau
== Tourisme ==
Agence de Développement Touristique Ariège Pyrénées
Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises
=== Les résidences secondaires ===
Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 25,3 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de l'Ariège dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Source INSEE, chiffres au 01/01/2008.
|
[
"Le Retour de Martin Guerre",
"Occitanie (région administrative)",
"Bénédicte Taurine",
"Éditions Albin Michel",
"Festival MiMa",
"Mirepoix (Ariège)",
"Maz'Air",
"Autoroute A61 (France)",
"Lizier de Couserans",
"Élection présidentielle française de 2007",
"Cantegril",
"Pays de Sault",
"André Roudière",
"Conseil d'État (France)",
"Révolution française",
"Serge Legrand-Vall",
"Claudius de Cap Blanc",
"Ustou",
"Confédération Paysanne",
"Liste des églises de l'Ariège",
"Norme mistralienne",
"Roger Fauroux",
"haute montagne",
"département français",
"Michel Chevalier (géographe)",
"Le Destin de Marthe Rivière",
"Max-Firmin Leclerc",
"Club Med",
"Arrondissement de Saint-Girons",
"Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales",
"Georges Galy-Gasparrou",
"Climat océanique",
"Engomer",
"Henri Martre",
"Toulouse",
"La France insoumise",
"Conseil général (France)",
"André Trigano",
"forêt de Bouconne",
"hêtre commun",
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"Claude Bergeaud",
"Daumazan-sur-Arize",
"Henri Nayrou",
"Laroque-d'Olmes",
"Intercités",
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"pique d'Estats",
"Cazavet",
"Violaine Bérot",
"Fabien Pelous",
"François Hollande",
"Canté",
"Aldo Quaglio",
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"Orlu (Ariège)",
"Laurent Panifous",
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"1975 au cinéma",
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"Nelson Épée",
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"Alphonse Roubichou",
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"La Bastide-de-Sérou",
"Liste des circonscriptions législatives de l'Ariège",
"1980 au cinéma",
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"Piémont pyrénéen",
"Paul Caujolle",
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"Oust (Ariège)",
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"Carla-Bayle",
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"Saint-Girons (Ariège)",
"Laurence Marandola",
"Le Sentier des pastelliers",
"calcaire",
"Convention nationale",
"Résidence secondaire",
"le Chioula",
"Autoroute A66 (France)",
"Emmanuel Caussé",
"Éric Martin (réalisateur)",
"Le Poulpe (collection)",
"Monument historique",
"Lézat-sur-Lèze",
"Monts d'Olmes",
"Mazères (Ariège)",
"Jean-Marc Doussain",
"Durfort (Ariège)",
"Français standard",
"aire urbaine de Saint-Girons",
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"L'Hospitalet-près-l'Andorre",
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"Espé",
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"La Dépêche du Midi",
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"Languedoc",
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"Le Temps en héritage",
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"Liste des cantons de l'Ariège",
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"Paul Vaillant-Couturier",
"Hypocras",
"Liste des conseillers généraux de l'Ariège",
"aire urbaine de Pamiers",
"Ax-les-Thermes",
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"Lorp-Sentaraille",
"Liste des intercommunalités de l'Ariège",
"Route nationale 20 (France)",
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"Ascou-Pailhères",
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"Seix",
"Napoléon Peyrat",
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"Soueix-Rogalle",
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"Christian d'Orgeix",
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"Languedoc-Roussillon",
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"Mont Valier",
"Département français",
"Élections législatives partielles au cours de la XVIe législature de la Cinquième République française",
"2013",
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"L'Orsalhèr",
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"Eycheil",
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"Savignac-les-Ormeaux",
"Donezan",
"Régime de Vichy",
"Assemblée nationale (France)",
"Massat",
"Le Chemin de Peyreblanque",
"Aude (département)",
"Climat méditerranéen",
"Michel Cosem",
"Les Cabannes (Ariège)",
"Maire (France)",
"Liste des évêques de Couserans",
"Midi-Pyrénées"
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Aube (département)
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L'Aube () est un département français de la région Grand Est dont le nom vient de l'Aube, premier affluent notable de la Seine (rive droite). L'Insee et La Poste lui attribuent le code 10. Les habitants de ce département sont appelés les Aubois. Sa préfecture est Troyes.
Avec 310020 habitants selon le recensement de 2015, l'Aube se situe en en nombre d'habitants sur le plan national et sur l'ensemble du Grand Est.
Le département est constitué tel qu'il est encore aujourd'hui par le décret de l'Assemblée nationale du . Comme une soixantaine de départements en France, il prend le nom d'un cours d'eau.
== Géographie ==
=== Situation ===
Le département de l'Aube est situé au sud-ouest de la région Grand Est. Elle est limitrophe des départements de la Marne au nord (sur de long environ), de la Haute-Marne à l'est (sur de long), de la Côte-d'Or au sud-est (sur ), de l'Yonne au sud-ouest (sur ) et de Seine-et-Marne à l'ouest (sur ).
=== Sous-régions ou « pays » aubois ===
On peut distinguer au sein du territoire du département ces régions naturelles ou pays traditionnels :
quart nord-ouest : la Champagne crayeuse ;
à la pointe nord-ouest : le Nogentais ;
au sud-ouest de Troyes : le Pays d'Othe ;
au sud du département : le Chaourçois ;
au nord-est : le Briennois ;
à l'est : le Barrois ;
entre Troyes et le Barrois : la Champagne humide.
Fichier:FR-10-Border.JPG|Panneau marquant l'entrée dans le département de l'Aube au bord de la route nationale 77, entre Neuvy-Sautour (Yonne) et Villeneuve-au-Chemin (Aube).
Fichier:Aube regions map-fr.svg|Carte des régions naturelles ou pays traditionnels du département.
Fichier:Carte de l'Aube vers 1870.jpg|Carte de l'Aube vers 1870.
=== Relief et géologie ===
Le point culminant de l'Aube est de 371±1 m situé à Champignol-lez-Mondeville au lieu-dit le Bois du Mont.
Vauchassis verger.jpg|Verger à Vauchassis dans l'ouest.
Lac d'Orient R02.jpg|Une plage du lac d'Orient dans l'est.
Champs de coquelicots à Prunay-Belleville.jpg|Champs de coquelicots à Prunay-Belleville dans l'ouest.
=== Hydrographie ===
Vingt-trois cours d'eau desservent le département, les quatre principaux étant la Seine, l'Aube (affluent de la Seine), l'Armance (affluent de l'Armançon) et la Vanne (affluent de l'Yonne).
=== Forêts et lacs ===
Le département compte de forêts.
Le parc naturel régional de la forêt d'Orient est l'un des premiers parcs naturels créés en France. On y trouve le lac d'Orient, et les lacs Amance et du Temple où l'on peut s'adonner à la pêche, aux loisirs nautiques ou à la baignade. Les lacs sont en partie spécialisés dans une ou plusieurs de ces activités.
=== Faune ===
En décembre 2022, une « zone de présence permanente du loup » dans le Chaourçois est annoncée par la sous-préfète d'Avallon (Yonne). Depuis, un arrêté préfectoral est pris pour l'Aube classant 100 communes en zone 1 (« où des actions de prévention sont nécessaires du fait de la survenue possible de la prédation par le loup pendant l'année en cours ») et 2 communes en zone 2 (« les zones où au moins un acte de prédation sur le cheptel domestique a été constaté au cours de chacune des deux dernières années ») .
Au 13 août 2023, selon le journal L'Est-Éclair, il y a dans l'Aube 17 constats d'attaques qui ont fait 32 victimes. Ce sont au niveau national, soixante départements français qui recourront au dispositif d'aide à la protection face à la prédation.
=== Climat ===
Les conditions climatiques sont modérées, sans froids intenses ni chaleurs excessives, ce qui représente donc un climat d'ordre continental et océanique.
Entre 1950 et 1985, la température moyenne annuelle relevée dans le département est de , ce qui reste équivalent au Bassin parisien et aux villes du nord-est de la France. Le nombre d'heures d'ensoleillement par an est de 1771.
Les précipitations annuelles restent assez importantes ( en moyenne soit de précipitations) et MSN Méteo
| tmin-jan = -0.3
| tmin-fev = -0.2
| tmin-mar = 2.0
| tmin-avr = 3.3
| tmin-mai = 7.3
| tmin-jui = 10.4
| tmin-jul = 12.4
| tmin-aou = 12.0
| tmin-sep = 9.4
| tmin-oct = 6.5
| tmin-nov = 2.5
| tmin-dec = 1.0
| tmoy-jan = 3.0
| tmoy-fev = 3.5
| tmoy-mar = 7.0
| tmoy-avr = 9.5
| tmoy-mai = 13.5
| tmoy-jui = 16.5
| tmoy-jul = 19.0
| tmoy-aou = 18.5
| tmoy-sep = 15.5
| tmoy-oct = 11.5
| tmoy-nov = 6.5
| tmoy-dec = 4.5
| tmax-jan = 5.8
| tmax-fev = 7.5
| tmax-mar = 11.6
| tmax-avr = 14.5
| tmax-mai = 19.0
| tmax-jui = 22.1
| tmax-jul = 25.2
| tmax-aou = 25.2
| tmax-sep = 21.1
| tmax-oct = 16.0
| tmax-nov = 9.4
| tmax-dec = 6.9
}}
=== Voies de communication et transports ===
==== Réseau routier ====
Le réseau routier du département comporte d'autoroutes, de routes nationales, de routes départementales et de de routes communales. Le réseau dessert onze communes dont deux hors agglomération troyenne. Les autres villes, y compris Romilly-sur-Seine, ne possèdent pas de réseau de transports en commun.
L'Aube possède également des réseaux de transport interurbains. Vingt-et-une lignes régulières d'autocars relient entre elles les villes principales du département. L'exploitation de ces lignes est confiée à des autocaristes privés : Transdev - Les Courriers de l'Aube pour quatorze lignes.
== Toponymie ==
Tient son nom de la rivière Aube.
== Histoire ==
=== Naissance ===
Ses premiers habitants furent les Tricasses et les Lingons avec une forte occupation humaine vers l'an 400 avant Jésus-Christ.
Saint Potentien et saint Savinien, prêtres grecs originaires de Samos, vinrent prêcher l'évangile dès le milieu du IIIe siècle.
Saint Patrocle fut l'un des premiers martyrs de la foi nouvelle en l'an 259. Peu de temps après, sainte Jule et quelques notables de la cité des Tricasses subirent également le martyre. Malgré tout, comme ailleurs, la communauté chrétienne devint assez nombreuse pour accueillir un évêque ; saint Amateur fut le premier, en 340.
En l'an 286, les Bagaudes ravagèrent la contrée formant l'Aube. L'empereur Julien vint à Troyes avec son armée et la délivra.
=== Le XIIe siècle et les monastères ===
Deux importants monastères furent fondés sur le territoire du département : l'un à Clairvaux en 1114, créé par Bernard de Clairvaux, l'autre au Paraclet, par son illustre rival, Abélard, et dont Héloïse fut la première abbesse. Le premier se fit remarquer par son éloquence au concile de Troyes et par sa prédication de la deuxième croisade.
La réunion de la Champagne avec le royaume de France ne fut définitive qu'en 1361. Pourtant, la population désirait absolument le rattachement de la Champagne ; en effet, en 1328, le roi offrit la ville de Bar-sur-Seine à Philippe de Croÿ, mais les habitants la rachetèrent pour la rendre au roi, à condition qu'elle devienne inaliénable.
=== Rattachement définitif au royaume de France ===
Le décret de l'Assemblée nationale du crée officiellement le département de l’Aube. Son premier président est Augustin-Henri-Marie Picot et son premier député est Louis Antoine Joseph Robin. Jacques Claude Beugnot est quant à lui élu procureur-général syndic et également député.
=== XXIe siècle ===
Au janvier 2016 la région Champagne-Ardenne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Alsace et Lorraine pour devenir la nouvelle région Grand Est.
== Héraldique ==
== Urbanisme ==
=== Morphologie urbaine ===
=== Logement ===
Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 4,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de l'Aube dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 :
== Politique et administration ==
=== Conseil départemental ===
Le conseil départemental de l'Aube, situé à Troyes, est présidé par Philippe Adnot depuis . Il comprend 33 conseillers généraux représentant les 33 cantons de l'Aube. sont issus de la Droite (principalement de l’UMP), les autres proviennent du Parti socialiste, du Parti communiste et des Verts. le budget du conseil départemental est de 329,8 millions d'euros. Sa principale mission est de mettre en place des actions sociales et de santé
|barcolor=#B2E5B2
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|}
=== Répartition par catégories socioprofessionnelles ===
== Économie ==
=== Généralités ===
L'économie de l'Aube est depuis le XIXe siècle axée sur les industries, notamment textiles. Ce secteur aujourd'hui en crise fait du département une zone en réelle mutation économique.
En 2007, la population active départementale représentait un total de , avec occupant un emploi et au chômage. Les hommes représentaient près de 53 % de cette population active et les femmes 47 %.
Le département de l’Aube présente un important taux de féminisation dans les emplois. En effet, près de la moitié des personnes actives ayant un emploi (46 % en 2007) sont des femmes. Les principaux secteurs touchés par cette féminisation sont le commerce, les transports, le textile, les services publics, l'enseignement ou la santé. Cependant, les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes par le chômage (54,8 % des demandeurs d’emploi en 2007). Cette situation est due principalement aux licenciements dans le secteur textile.
=== Emplois par secteur ===
Répartition des emplois selon le secteur d'activité
=== Tourisme ===
=== Justice ===
Toutes les juridictions auboises se situent à Troyes. La ville dispose d'un tribunal d'instance et de grande instance, d'un tribunal de commerce et d'un conseil des prud'hommes pour les juridictions civiles ainsi que d'un tribunal correctionnel, une cour d'assises et un tribunal pour enfants.
En revanche, chaque appel se fait devant la cour d'appel de Reims.
=== Sécurité ===
Le service départemental d'incendie et de secours de l'Aube (SDIS 10) dispose de d'incendie et de secours dont le plus gros est le centre de secours principal (CSP) de Troyes qui réalise plus de annuelles. De plus, environ disposent de leur propre corps de sapeurs-pompiers communal qui intervient en première intervention sur leur commune.
Le service d'aide médical urgent de l'Aube (SAMU 10) dispose quant à lui de trois services mobiles d'urgence et de réanimation basés à Troyes (avec deux équipes médicales H24), à Romilly-sur-Seine (une équipe médicale H24) et à Bar-sur-Aube (une équipe médicale H24).
=== Gestion des déchets ===
L'Aube accueille deux centres de stockage de déchets radioactifs :
le centre de stockage de l'Aube, un centre de stockage de déchets de faible et moyenne activité (CSFMA) ;
le centre de stockage de Morvilliers, un centre de stockage de déchets de très faible activité (CSTFA).
== Culture et patrimoine ==
=== Lieux culturels ===
==== Théâtres et concerts ====
Le Cube, dans le Parc des Expositions de Troyes
Théâtre de Champagne
Théâtre de la Madeleine
Espace Argence
==== Cinéma ====
Les quatre principales salles de cinéma sont :
Le CGR à Troyes
Le Vagabond à Bar-sur-Aube
Lumière à Nogent-sur-Seine
Cinéma Eden à Romilly-sur-Seine
=== Festivités culturelles ===
Festival en Othe.
Court en Scène, festival international du court métrage
Manifestation Aube Templiers 2012
Foire de Champagne
Troyes Décibels Festival
=== Gastronomie ===
L'andouillette de Troyes ;
Le barberey ;
Le cacibel ;
Le champagne de Montgueux et de la Côte des Bar ;
Le chaource ;
Le chocolat des établissements Jacquot (groupe Cémoi) ;
La choucroute de Brienne-le-Château ;
Le cidre du Pays d'Othe ;
La prunelle de Troyes ;
Le rosé des Riceys.
=== Lieux historiques et monuments ===
Le patrimoine aubois possède 365 monuments historiques dont 144 sont classés, et .
==== Châteaux ====
Château de La Motte-Tilly
Château de Bligny
Château de Droupt-Saint-Basle
Château de Barberey-Saint-Sulpice
Château de Brienne
==== Musées ====
==== Autres lieux historiques ====
Abbaye de Clairvaux
Abbaye Saint-Loup de Troyes
Monastère Notre-Dame-de-la-Sainte-Espérance
Hôtel de Marisy
Hôtel de ville de Troyes
Hôtel de préfecture de l'Aube
=== Lieux touristiques ===
Parc naturel régional de la forêt d'Orient
Lac d'Orient
Lacs Amance et du Temple
Nigloland : parc d'attraction situé à Dolancourt
=== Personnalités liées au département ===
== Énergies renouvelables ==
L'Aube figure parmi les départements qui développent la production d'électricité d'origine renouvelable par l'intermédiaire notamment de parcs éoliens. Au , elle compte deux-cents éoliennes d'une puissance totale de . Trois parcs sont en cours de construction.
En 2014, la région Champagne-Ardenne comprend 629 éoliennes en service d'une puissance totale de .
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Aude (département)
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L'Aude (prononcé ) est un département français de la région Occitanie, qui se situe dans le Sud de la France. Sa préfecture est Carcassonne concentrant 46673 habitants, mais sa plus grande ville est Narbonne, comptant 56395 habitants.
Le nom vient du fleuve l'Aude. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 11.
== Histoire ==
=== Les premiers humains ===
Des traces de la présence humaine, sous forme de percuteurs et d'outils travaillés datant d'environ 1 500 000 ans av. J.-C., sont trouvées dans le département sur la butte de Grazailles, à Carcassonne.
Cependant, la découverte la plus intéressante est celle du crâne de l'homme de Tautavel faite par Henry de Lumley dans la commune de Tautavel dans le département voisin des Pyrénées-Orientales. Il s'agit du plus vieux crâne connu en Europe, datant d'environ 450000 ans L'« homme » de Tautavel vivait vraisemblablement dans toute la région.
=== La période gallo-romaine ===
Les Romains, dirigés par le général-consul Domitius Ahenorbarbus, s'installent tout d'abord à Narbonne en 118 , sur l'oppidum de Montlaurès, qui devient la capitale de la province et un port marchand très actif. L'emplacement est stratégique puisqu'il se situe au carrefour de la Via Aquitania et d'une antique voie existante, la Voie Héracléenne, ainsi qu'en bord de mer et près de l'embouchure de l'Aude. Carcassonne devient latine en 30 avec de nombreuses exploitations agricoles céréalières. Pendant près de deux siècles, l'Aude est en paix et l'économie de la région se développe très fortement.
=== Diverses occupations ===
Les Wisigoths envahissent le pays en 435 alors que Flavius Aétius, sénateur romain, était occupé à réprimer les bagaudes, des brigands de la Gaule. En 507, Clovis remporte la bataille de Vouillé face aux Wisigoths, ce qui lui permet de conquérir Toulouse et l'Aquitaine mais il ne peut récupérer le territoire de l'Aude qui reste aux mains des Wisigoths grâce au secours du roi des Ostrogoths, dont les troupes battent le fils du conquérant franc en 508. La région faisait alors partie de la Septimanie, province ainsi appelée parce qu'elle se composait de sept évêchés que les rois wisigoths y avaient établis : Elne, Agde, Narbonne, Lodève, Béziers, Maguelonne et Nîmes. La Septimanie recouvrait l'Aude mais aussi toute la région du Languedoc-Roussillon.
=== Mise en place des comtés ===
En 817, Louis le Débonnaire détache le Carcassès et le Razès de la Septimanie pour les réunir au marquisat de Toulouse et au royaume d'Aquitaine. Le premier comte de Carcassonne, Oliba, de la famille des comtes de Barcelone, est alors mis en place en 819. Le Razès était un autre comté formé par un archevêque de Narbonne, chassé de sa ville par les Sarrasins. Il y avait transporté son siège épiscopal et avait procuré à ce petit pays les honneurs du titre féodal. Narbonne forme un troisième comté. Ainsi, le département de l'Aude était formé au IXe siècle de trois comtés : le comté de Carcassonne, le comté du Razès et le comté de Narbonne. En 880, le comté du Razès est uni par un mariage à celui de Carcassonne pour n'en être plus jamais séparé.
À partir du comté de Carcassonne est créé le comté de Foix pour la branche cadette de la famille. À partir du comté de Foix est créée la vicomté de Couserans.
=== Le catharisme dans l'Aude ===
Au XIIIe siècle, la région connaît le développement du catharisme. Cette religion fut très vite jugée comme hérétique par l’Église catholique. Face à son implantation profonde dans les comtés de Carcassonne et de Toulouse, le pape Innocent III lance en 1209 la croisade contre les albigeois. Les barons du nord s’unissent pour former l’armée des chevaliers croisés sous les ordres de Simon de Montfort. Tandis que le comte de Toulouse, Raymond VI, reçoit l’absolution, le comte de Carcassonne affronte seul l’armée. Carcassonne devient le refuge de nombreux cathares.
=== La Réforme protestante et l’expansion économique du département ===
En 1561, des troubles religieux apparaissent en particulier à Carcassonne à la suite de la Réforme protestante. Le duc Henri de Montmorency, gouverneur du Languedoc, rejoint les réformés en 1574. Côté catholique, c’est le duc Anne de Joyeuse qui prend la tête de la ligue catholique. Henri II de Montmorency, est défait lors de la bataille de Castelnaudary en septembre 1632 contre les troupes royales, puis condamné à mort et exécuté à Toulouse.
=== La création du département ===
Le département est créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir d'une partie de l'ancienne province du Languedoc. Les députés des trois sénéchaussées de Carcassonne, Limoux et Castelnaudary s’accordaient pour réclamer des changements quel que soit l’ordre auquel ils appartenaient. La majorité des sociétés populaires créées dans les communes furent rattachées au Club des Jacobins, de préférence au Club des Cordeliers. Le département de l’Aude apparut le 29 janvier 1790. Les divisions administratives furent modifiées par la loi du 28 pluviôse an VIII, qui créa quatre arrondissements (Raymond Poincaré les réduisit à trois en 1926) et ramena le nombre de cantons de 45 à 31.
=== XXe siècle ===
L'Aude connaît une forte production viticole tandis que les céréales du Lauragais éprouvent de grandes difficultés. Mais le département subit la surproduction et la mévente du vin. En 1907, sous l’impulsion de Marcelin Albert et du maire de Narbonne, Ernest Ferroul, la crise viticole se transforme en révolte des vignerons. Cela se traduit par la création à partir de 1909 de nombreuses caves coopératives audoises.
=== XXIe siècle ===
Le , la région Languedoc-Roussillon, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Midi-Pyrénées pour devenir la nouvelle région administrative Occitanie.
Dans la nuit du 14 au , le département est touché par des inondations sans précédent qui font gonfler les cours d'eau de 8 m et noient au moins . À l’avenir, le réchauffement climatique devrait entrainer un renforcement des très fortes pluies et des crues éclair dans le sud de la France.
== Héraldique ==
== Géographie ==
L’Aude fait partie de la région Occitanie. Elle est limitrophe des départements des Pyrénées-Orientales au sud, de l’Ariège à l'ouest, de la Haute-Garonne au nord-ouest, du Tarn au nord et de l’Hérault au nord-est. À l’est, le département est bordé par la Méditerranée (golfe du Lion) sur . Sa superficie est de , ce qui le classe au des départements français. L’Aude est aussi un département pyrénéen dont le point culminant est le pic de Madrès à 2469 m.
Points extrêmes du département de l'Aude :
nord : Laprade ;
sud : Le Bousquet ;
est : Fleury ;
ouest : Molandier.
=== Régions naturelles ===
Dans ce département se trouvent des pays qui sont des régions naturelles :
Lauragais ;
Montagne Noire ;
Cabardès ;
Carcassonnais ;
Razès ;
Quercorb ;
Pays de Sault ;
Minervois ;
Corbières ;
Narbonnais.
=== Paysages ===
Chaque région naturelle de l’Aude est marquée par un paysage particulier. Ainsi, dans l'Est, la lagune et les étangs du littoral forment une barrière littorale entre les terres et la mer. Ils se sont formés par l’accumulation des sédiments apportés par l’Aude, l’Orb et l’Hérault. Ce paysage est constitué de nombreux étangs où l’eau est saumâtre. Le milieu est assez contraignant pour la faune et la flore car il doit subir les assauts de la mer, du soleil, du dessèchement et des inondations. S’y sont développées des plantes halophiles et c’est le lieu privilégié des animaux comme le flamant rose ou l’échasse blanche.
Phoenicopterus roseus (16101767099).jpg|Flamants roses à l'étang de Leucate dans l'extrême sud-est.
Lauragais panorama2.jpg|Paysage du Lauragais, dans le nord-ouest.
Quillan.jpg|Paysage de basse montagne dans le Razès à Quillan, dans le sud-ouest.
Bugarach2.jpg|Les Pyrénées audoises : paysage au sommet du pech de Bugarach, et en arrière-plan, le pic de Madrès, dans le sud.
Châteaux du Pays cathare - Château de Quéribus - 04a.jpg|alt=Derrière une voute, une série de vallées et montagnes, un mont neigeux à l'horizon.|Le pic du Canigou depuis le château de Quéribus à Cucugnan dans le département de l'Aude, dans le sud.
Pic-Ourtiset depuis Pic-Bentaillole.jpg|Pic d'Ourtiset (au sud du pays de Sault) : un paysage de prairies d'estive (en médaillon : pic de Bentaillole depuis Ourtiset).
Pic de Nore 10-21 2.jpg|Les forêts de hêtres et de résineux couvrent la partie haute de la Montagne Noire dominée par le pic de Nore.
Plus à l'ouest, dans les terres, le maquis et la garrigue dominent le paysage des zones sèches de l’Aude et des Corbières. Ce paysage est issu du déboisement et était entretenu par l’élevage des animaux. La flore y est variée et typique. On y retrouve de nombreuses espèces d’orchidées. Le pays de Sault est dominé par des hêtraies et des sapinières à l’étage montagnard. Ces forêts sont réputées par leurs champignons et détiennent une flore et une faune riches comme le lis des Pyrénées ou la prêle des bois. On y observe aussi Calotriton asper.
Dans le Nord et dans l’Ouest, le pays de la montagne Noire est constitué de forêts de chênes et de hêtres. Le lauragais est constituée d’un paysage de bocage où l’agriculture céréalière façonne les collines. On y trouve des plans d’eau comme le lac de la Ganguise. Enfin, la haute vallée de l’Aude (Razès) est formée d’une ripisylve constituée de hêtres, aulnes, peupliers ou frênes. On y trouve quelques tourbières, assez rares dans le Sud de la France.
=== Géologie ===
Les paysages de l'Aude peuvent s’expliquer grâce à la géologie. Dans le Sud se trouvent des roches sédimentaires plissées lors de la formation des Pyrénées. Dans le Nord et le Centre se trouvent des roches sédimentaires moins plissées. Dans l’extrême Est, près de la Méditerranée, les roches sont entaillées de failles d'effondrement (faille normale) qui sont dues à l'ouverture du golfe du Lion.
La montagne Noire et le Minervois, dans le Nord, sont constitués de gneiss, de granites, de schistes et de marbre constituant la limite sud du Massif central. Ce sont des roches anciennes formées il y a plus de 300 millions d’années et déformées par la formation de la chaîne hercynienne. La montagne d'Alaric est un pli anticlinal en forme de voûte et constitué de calcaire.
Il est à noter que l'Aude est le seul département du pays à être adossé sur deux massifs montagneux à la fois.
=== Climat ===
Le climat de l’Aude est un climat à dominante méditerranéenne. L’automne est caractérisé par des orages violents et rapides. L’été est souvent chaud et sec, ce qui est favorable à la culture de la vigne et de l’olivier.
Mais le département est plus contrasté. Dans le Nord, la montagne Noire, et dans le Sud, le pays de Sault, sont des climats à dominante montagnarde avec des températures parfois très basses en hiver. Dans l’Ouest, le climat est à dominante aquitaine avec des précipitations plus importantes tandis que dans l'Est le climat est purement méditerranéen. Dans le centre — régions limouxine, carcassonnaise et du Razès – le climat est dit intermédiaire avec des expositions importantes aux vents.
Les vents sont souvent présents dans l’Aude. C’est l’un des départements français les plus venteux avec 300 à 350 jours de vent par an. Ce phénomène est essentiellement dû aux reliefs nord et sud qui forment un couloir. Du nord-ouest souffle le cers, appelé tramontane en Catalogne ou mistral en Provence. C’est un vent de terre, sec, violent et froid en hiver. De l'est souffle le marin qui devient l’autan au-delà de Castelnaudary et en pays toulousain. Il est chaud et humide et provient de la mer. Ces vents réguliers ont permis d’installer de nombreux parcs d’éoliennes.
=== Hydrographie ===
Le réseau hydrographique de l’Aude est marqué par son fleuve du même nom. Il prend sa source au roc d'Aude, traverse les barrages de Matemale et Puyvalador sur le plateau du Capcir à 1500 m, puis traverse le département du sud au nord en passant par Axat, Quillan et Limoux en suivant la haute vallée de l’Aude. À Carcassonne, le fleuve change de direction vers la mer Méditerranée à l’est, où il se jette près de Fleury. L'embouchure de l'Aude se trouve au petit hameau des Cabanes de Fleury, où lors des crues la plage se trouve recouverte de bois et de déchets plastiques et autres de la société moderne...
Les autres cours d'eau principaux sont l'Orbieu, le Verdouble, le Fresquel, la Boulzane, l'Hers-Vif, l'Orbiel, la Berre, l'Hers-Mort et la Vixiège.
== Économie ==
Le secteur primaire tenait une place importante dans le département de l’Aude. Mais depuis les années 1960, ce dernier est en déclin.
=== Agriculture et pêche ===
L’Aude est un pays agricole où la viticulture domine dans l’Est avec les vins de Corbières ou de la Clape, dans le centre avec le Minervois et les côtes de Malepère et dans le Sud avec la blanquette de Limoux. Dans le Lauragais, c’est l’agriculture céréalière qui domine tandis que dans la Montagne Noire seul l’élevage de moutons est possible. De plus, on observe depuis peu une augmentation de la culture d’oliviers en vue de produire de l’huile d'olive.
Port-la-Nouvelle est le premier port de pêche du département suivi du port de Gruissan. En 1996, l’Aude comptait 127 navires de pêche dont 75 à Port-la-Nouvelle et 52 à Gruissan. Ces navires se répartissaient comme suit :
chalutiers : 19 à Port-la-Nouvelle ;
thoniers : 2 à Port-la-Nouvelle ;
petits métiers : 106 dont 54 à Port-la-Nouvelle et 52 à Gruissan.
Les petits métiers correspondent à des embarcations de type barque avec un seul homme pêchant en étang ou des embarcations de type vedette pêchant au large des côtes et emmenant au maximum trois personnes. 85 % des embarcations de petits métiers sont destinées à la pêche en étang (de Bages et de Sigean, de Leucate, de l'Ayrolle) comme dans l’étang de Thau.
=== Viticulture ===
La viticulture est la première économie du département. Les terroirs de l’Aude sont variés et de caractère. La viticulture a connu ses heures de gloire mais aussi de grandes difficultés. Aujourd’hui, elle s’est adaptée et doit encore s’adapter à un marché difficile et changeant. Ce sont les Grecs qui implantent la vigne dans l'Aude et les Romains qui fixent les droits d’exploitation. Les premières vignes sont plantées dans le Minervois au Ier siècle.
Mais la vigne et le vin ne sont produits que pour un usage courant et d’autosuffisance pendant des années. Les céréales et les oliviers dominaient les plaines fertiles de l’Aude. C’est au début du XIXe siècle que le vin se développe dans l’Aude et le reste du Languedoc-Roussillon. Le vin devient un produit de consommation courante. Les rendements sont nécessaires et la vigne remplace les céréales dans les plaines. Une première période de prospérité est importante vers 1850 avant que le phylloxera fasse son apparition vers 1870. À la fin du XIXe siècle, l’Aude connaît une deuxième période faste mais la crise viticole se déclenche en 1901 à cause d’une production importante, de fraudes et de méventes. Elle atteint son paroxysme lors de la révolte des vignerons en 1907. Les viticulteurs créent alors un groupement de coopérants et s’organisent pour éviter les fraudes et la tromperie. En 1919 puis en 1935, une loi sur les AOC est adoptée sous l’impulsion de Jean Capus. L’INAO est dès lors mis en place comme organisme de contrôle et d’application de décrets.
Après la Seconde Guerre mondiale, le vignoble est redynamisé et la région vit d’une viticulture de masse. Le vin est produit en grande quantité et satisfait une population peu exigeante. Il faut fournir un produit en grande quantité à très bas prix. En 1970, le marché a évolué remplaçant la quantité par la qualité et provoquant une seconde crise viticole. De nombreuses manifestations, négociations et attentats paralysent la région et l’économie. Émile Pouytès et le CRS Joël le Gof meurent tragiquement à Montredon-des-Corbières le 4 mars 1976 durant cette crise. Une large évolution de la viticulture audoise se met en marche avec une réorganisation de la profession et du vignoble. La qualité doit alors devenir la marque du vin de l’Aude.
L’Aude a un terroir riche et varié. Le soleil est très présent et permet de produire un vin de qualité. De nombreux crus sont présents dans le département allant des vins de table aux AOCS en passant par les vins de pays et les VDQS. On distingue sept zones principales de production :
le vignoble du Cabardès (1) ;
le vignoble des Corbières (6) ;
le vignoble des Côtes de la Malepère près de Carcassonne (2) ;
le vignoble des Coteaux-du-Languedoc dans la plaine du Narbonnais (5) ;
le vignoble de Fitou (7) ;
le vignoble de Limoux (3) ;
et le vignoble du Minervois (4).
Ces zones produisent différents vins comme la blanquette de Limoux, le crémant et chardonnay du Limouxin, la Clape, les Corbières, le Fitou ou le Cabardès.
=== Industrie et énergie ===
L’activité industrielle est fortement représentée dans la haute vallée de l’Aude surtout dans l’arrondissement de Limoux depuis la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, l’usine de brique (groupe Lafarge) de Limoux est en pleine expansion.
Mais depuis les années 1970, l’industrie connaît un rapide déclin des industries traditionnelles comme la chaussure ou le chapeau. Elle est surtout présente aujourd’hui dans l’arrondissement de Narbonne, notamment avec les installations portuaires et les dépôts pétroliers de Port-la-Nouvelle.
À partir de 1889, la haute vallée de l’Aude connaît un essor important de l’hydroélectricité. Elle fut même le premier département dans le transport et la production d’hydroélectricité grâce aux usines d’Alet et de Quillan. Sous l’impulsion de Joachim Estrade fut créée la Société méridionale de transport de force (SMTF) qui devient la première société d’électricité en France en 1901. L’usine d’Axat-Saint-Georges alimentait les villes de Carcassonne et de Narbonne avec du 20000 volts.
Aujourd’hui, le département de l’Aude est le premier département en ce qui concerne le nombre d’éoliennes installées. Il existe en fonctionnement. Elles ont une puissance d'environ 91 MW et produisent une quantité d'énergie qui représente la consommation domestique d’électricité d’environ . Avec la multiplication de ces installations, la préfecture cherche à mettre en place en concertation avec tous les acteurs (habitants, industriels…) une charte de bonne conduite sur l'éolien.
Toujours dans le domaine de l'énergie, EDF a implanté la plus grande centrale photovoltaïque d'Europe vers Moussan, pas loin de l'usine Comurhex, usine stratégique pour l'industrie nucléaire puisqu'elle transforme le carburant nucléaire.
L'Aude est aussi le siège d'entreprises comme Lafarge (Port-la-Nouvelle), Terreal (Castelnaudary), Actis (Limoux), Formica (marque) (Quillan), Arterris (Castelnaudary), Braas Monier (Limoux), Salins du Midi (Gruissan), Narbonne Accessoires (Narbonne), Socamil (Castelnaudary), Jean de Bru (Carcassonne), Minilampe (Carcassonne), Chipie (Carcassonne), Ateliers d'Occitanie (Narbonne), etc.
=== Artisanat ===
L'artisanat est très bien représenté dans l'Aude. Il occupe plus de 14,6 % de la population active. Il représente dans qui réalisent un chiffre d’affaires de trois milliards de francs.
== Démographie ==
Les habitants de l'Aude sont les Audois. Le recensement de 1990 confirme une croissance de la population de l'Aude depuis les années 1960 avec environ de plus par an. Cette croissance s'explique par le retour des retraités de plus de dans leur région d'origine et par l'arrivée d'une population immigrée issue du bassin méditerranéen.
La population est essentiellement rurale avec une densité de soit deux fois moins que la moyenne nationale. Les deux villes principales, Carcassonne et Narbonne, sont des villes moyennes regroupant seulement un tiers des habitants du département.
=== Communes les plus peuplées ===
==== Population ====
Commune la plus peuplée : Narbonne ( en )
Commune la moins peuplée : Caunette-sur-Lauquet ( en )
==== Superficie ====
Commune la plus étendue : Narbonne (17296 ha)
Commune la moins étendue : Gramazie (200 ha)
== Transport ==
Deux grands axes routiers traversent le département de l'Aude. De l'ouest à l'est, l'autoroute des Deux Mers ou A61 permet de rejoindre Toulouse et Narbonne en passant par la préfecture de l'Aude, Carcassonne. Du nord au sud, en suivant la côte méditerranéenne, l'autoroute A9 permet de rejoindre l'Espagne vers le sud et Montpellier vers le nord.
Le réseau ferré suit le même trajet que le réseau routier. Il est constitué d'un réseau à faible vitesse mais un projet de construction d'une ligne à grande vitesse est en cours pour rejoindre l'Espagne dans le cadre du réseau ferroviaire transeuropéen (RTE).
Enfin, l'Aude est traversée par le canal du Midi qui est un axe fluvial majeur touristique permettant de passer de l'océan Atlantique à la mer Méditerranée. Il pénètre à l'ouest dans l'Aude au niveau du seuil de Naurouze puis rejoint la Méditerranée au niveau de Sète.
L'Aude est aussi un point d'échange à l'international avec le port de commerce de Port-la-Nouvelle.
== Politique ==
La population de l'Aude exprime des opinions royalistes jusqu’à la fin de la Restauration. En 1830, les idées républicaines progressent et feront de ce département un bastion de la gauche. Cette progression est symbolisée par deux hommes : Armand Barbès et Théophile Marcou. Armand Barbès apparaît comme le symbole du combat pour une République démocratique sociale.
C'est dans l'Aude que François Mitterrand réalisa son meilleur score lors de l'élection présidentielle de 1981 avec un peu plus de 63 % des voix.
Après avoir offert 19,81% à Jean-Marie Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, le département évolue progressivement vers l'extrême droite dans les années 2000 et 2010, jusqu'à accorder une majorité en voix à Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles françaises de 2022 et faire élire trois députés RN aux élections législatives de la même année.
Liste des députés de l'Aude
Liste des sénateurs de l'Aude
Liste des conseillers généraux de l'Aude
Liste des préfets de l'Aude
== Éducation ==
Le département de l'Aude compte 367 établissements dans le premier degré, ce qui représente en 2005. Entre 2000 et 2006, les effectifs du primaire ont régulièrement augmenté, passant de à . Dans le secondaire, le département décompte 31 collèges et 17 lycées publics et privés pour environ en 2006.
== Culture ==
=== Fêtes et traditions ===
Le carnaval de Limoux est la fête du pays audois qui se déroule durant plus de dix semaines. C'est l'un des plus longs carnavals du monde. Il se déroule dans la ville de Limoux sur la place de la République tous les week-ends de mi-janvier à fin mars. Il se caractérise par des bandes en costumes de pierrot (les fécos) accompagnés de musiciens.
Dans la région limouxine, une fête de la gastronomie, Toques et clochers organisée par les vignerons du Sieur d'Arques, se déroule le week-end des Rameaux. Elle permet de vendre une grande quantité de vins afin de restaurer le patrimoine local.
L'été voit Narbonne s'animer avec ses Tempos d'Eté.
La Saint-Pierre, la fête des pêcheurs, est très vivace à Leucate et à Gruissan. Dans cette dernière commune, la Saint-Pierre s'accompagne d'un pèlerinage à Notre-Dame des Auzils.
Autre pèlerinage, celui de Notre-Dame de Marceille, en l'honneur de la Vierge du Dimanche.
Le Festival de Carcassonne est un rendez-vous éclectique chaque été dans la ville de Carcassonne : variété, théâtre, danse, opéra, musiques actuelles, musiques traditionnelles...
Le festival Voix d'étoiles à Port Leucate est un festival international des voix du cinéma d'animation.
Carcassonne voit aussi l'embrasement de la Cité à chaque quatorze juillet.
D'une façon plus littéraire, l'Aude est aussi liée au mystère entourant le trésor de l'abbé Saunière, et au sermon du Curé de Cucugnan. Les Banquets du Livre de Lagrasse attirent chaque année des rencontres littéraires et philosophiques.
L'Aude des chanteurs et musiciens, les plus connus étant Charles Trenet, Olivia Ruiz, et René Coll.
=== Sport ===
Le rugby à XV est un sport très pratiqué dans l'Aude. Il apparaît dès le début du XXe siècle avec principalement le club de l'Union sportive Quillan Haute vallée qui domine la fin des années 1920 et remporte le titre en 1929 face au club de Lézignan-Corbières rugby league. L'équipe de Carcassonne sera leader après la Seconde Guerre mondiale. Puis ce sera le Racing Club Narbonnais, champion de France en 1936 et 1979, vainqueur à neuf reprises du Challenge Yves du Manoir et finaliste du Bouclier européen 2001. Mais depuis peu, le rugby à XV audois a du mal à s'imposer dans un sport qui s'est mondialisé et professionnalisé. L'équipe de Carcassonne (Union Sportive Carcassonnaise) et de Narbonne (Racing-Club-Narbonne-Méditerranée) évoluent tout de même dans le championnat de Pro D2 avant de redescendre en Championnat de France de rugby à XV de Nationale.
L'Aude est la terre du rugby à XIII et les équipes de Limoux, Carcassonne et Lézignan évoluent dans l'élite. Puig-Aubert était un joueur emblématique du rugby à treize qui jouait à l'AS Carcassonne.
Le volley-ball est très présent dans l'Aude: le Narbonne Volley évolue en ProA et le Gruissan Volley Ball (Nationale II) est réputé pour ses nombreux titres chez les jeunes filles.
Chaque 15 août, dans la ville de Quillan s'organise un critérium cycliste, le critérium cycliste de Quillan. C'est le plus ancien des critériums cyclistes.
Le tour de l'Aude féminin faisait partie des événements cyclistes féminins les plus importants entre 1985 et 2010. Il avait lieu généralement au mois de mai et était l'une des trois étapes de la Coupe du Monde cycliste avec le Tour de France et le Tour d'Italie.
Le Mondial du vent, compétition nautique regroupant les kitesurfeurs, a lieu chaque année à Leucate-La Franqui.
En 1993, l'Aude a accueilli plusieurs épreuves des Jeux Méditerranéens : rugby, football, handball, canoé-kayak, voile. Depuis cette date, l'équipe de France de natation synchronisée s'entraîne à Narbonne et l'équipe de France de canoé-kayak utilise les infrastructures d'Axat.
=== Gastronomie ===
Emblème de la gastronomie locale, le cassoulet de Castelnaudary fait à base de haricots blancs et de charcuterie est le plat typique du Lauragais audois. Le fréginat (plat traditionnel des Corbières), est présent dans tous les villages et les campagnes de ces montagnes. C'est une fricassée à base de viande de porc et de haricots blancs (lingots de Castelnaudary), le tout parfumé aux herbes de garrigue. Sur le littoral audois, la bourride d'anguilles est un plat de choix.
D'autres spécialités comme les huîtres de Gruissan et de Leucate ou la Pescajoune sont partie intégrante du patrimoine gastronomique local. L'huile d'olive est aussi un produit très répandu dans l'Aude et a fait la spécialité de Bize-Minervois. La carthagène est un vin de liqueur commercialisé par quelques producteurs. L'hypocras, un breuvage médiéval, est notamment produit dans les Corbières. Enfin, la blanquette de Limoux est un vin blanc pétillant très apprécié dans le département, dont l'origine remonte au XVIe siècle. C'est d'ailleurs le plus vieux vin pétillant connu, bien avant le champagne.
=== Langue occitane ===
La langue occitane est parlée dans l'Aude dans sa variante languedocienne. Le nom du département se dit Aude (pr. ['awde]) en occitan.
Dans l'Aude, l'occitan est très peu utilisé de façon écrite avant le XIe siècle, mais plusieurs poètes et troubadours comme Raimon de Miraval utilisent la langue fondée sur l'amour courtois au XIIe siècle et au XIIIe siècle. Aux , l'occitan est utilisé pour rédiger les écrits administratifs locaux. Au XVIe siècle, la langue d'oc est moins utilisée au profit de la langue du roi, le français, dont l'utilisation est rendue obligatoire par l'édit de Villers-Cotterêts en 1539. Elle survit cependant très bien dans la population jusqu'au XXe siècle et l'instauration de l'école publique et obligatoire en français.
D'après Abel Hugo, en 1835, la langue française était en usage dans les villes du département, mais on y parlait aussi communément le languedocien. Cet idiome était à l'époque celui des habitants des campagnes, qui pour la plupart, n'entendaient pas le français. Il y a même quelques petites villes où les prêtres, comme dans les villages, prêchaient en dialecte.
Dans les années 1970 et 1980, de nouvelles revendications apparaissent avec le combat pour la dignité de la langue et son enseignement. Le discours occitaniste touche un public élargi et des chanteurs comme Claudi Marti ou Mans de Brèish ou La Sauze prônent l'utilisation de l'occitan.
== Tourisme ==
L'Aude est un département touristique possédant un patrimoine culturel important et des sites naturels très variés. Depuis les années 1990, l'Aude a développé l'attrait de son territoire en misant sur le développement de la publicité autour du catharisme. L'Aude a ainsi été nommé Pays Cathare par le Conseil Général afin de marquer le caractère authentique et mystérieux du département, notamment avec ses nombreux châteaux cathares.
Le tourisme est aussi favorisé grâce à un parc hôtelier toutes catégories de disponibles à l’année. L'Aude estime sa fréquentation touristique à 16740800 nuitées en 2014 pour un chiffre d’affaires de permettant d'occuper directs et saisonniers.
Dans un secteur très limité de la vallée de l'Orbiel, le département a eu ponctuellement des problèmes de pollution à cause de ses mines d'or désaffectées (mercure et arsenic).
=== Patrimoine architectural et urbain de l’Aude ===
L'Aude possède une quinzaine de bastides, construites après le traité de Meaux en 1229, lorsque la région est rattachée à la couronne capétienne. La bastide est un type d'urbanisation basé sur un quadrillage créé d'un seul jet et placé sur un site nouveau sans construction. Le but de telles constructions est d'affaiblir les seigneurs locaux et d'attirer la population vers de nouveaux centres économiques. Ces bastides entrent en concurrence avec les villages castraux centrés sur un pouvoir ecclésiastique ou seigneurial. Chalabre, Camps-sur-l'Agly, bastide Saint-Louis à Carcassonne sont des exemples de bastides de l'Aude. Plusieurs villages circulaires castraux ou ecclésiaux existent aussi, dont celui d'origine médiéval de Bram qui est le plus important.
Le département possède de nombreux châteaux qui sont mis en valeur par le conseil départemental de l'Aude afin de stimuler le tourisme. Les forteresses sont souvent situées sur des pitons rocheux, comme le château de Quéribus ou les châteaux de Lastours, leur donnant une position stratégique. La cité de Carcassonne était le centre logistique du pays lors des conflits avec le royaume d'Aragon.
De nombreuses abbayes sont dispersées dans le département de l'Aude. Les plus connues sont l'abbaye de Fontfroide, l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, l'abbaye de Caunes-Minervois, l'abbaye Sainte-Marie de Villelongue ou l'abbaye de Saint-Hilaire.
La cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur est une cathédrale gothique remarquable et inachevée. C'est un des symboles de la présence française en terre du Languedoc au Moyen Âge.
=== Spéléologie ===
L'Aude détient de nombreuses cavités naturelles et souterraines propices à la spéléologie. Le pays de Sault est constitué de calcaire, l'une des plus vastes zones des Pyrénées, favorable à la formation de cavités. On y trouve de nombreux barrenc, le nom local pour les gouffres. Ce plateau abrite notamment une grotte, le TM71 qui est une superbe cavité classée comme réserve naturelle depuis 1987. C'est un cas unique en France.
D'autres cavités naturelles de l'Aude contiennent des concrétions comme le gouffre de Cabrespine, la grotte de l'Aguzou ou la grotte de Limousis. Cette dernière contient le plus gros bloc d'aragonite découvert. Dans le massif des Corbières, sur le plateau de Lacamp, se trouvent des cavités particulières formées de roches détritiques (marnes, argiles et poudingues) creusées par l'érosion.
=== Sports d'hiver et montagne ===
La station de ski de Camurac dans les Pyrénées audoises, accueille les amateurs de ski alpin, de raquettes et de randonnée dans une ambiance familiale et contribue à l'économie de tout le Pays de Sault. Camurac est aussi une station verte avec de nombreuses activités de pleine nature. En suivant le sentier cathare qui traverse les gorges de la Frau, le château de Montségur est à quelques kilomètres. Le célèbre village de Montaillou est voisin de Camurac. Les nombreux hébergements touristiques du plateau de Sault accueillent vacanciers et visiteurs.
=== Les résidences secondaires ===
Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 26,5 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de l'Aude dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 :
Source Insee, chiffres au 01/01/2008.
== L'Aude dans l'art ==
=== Au cinéma ===
Toute la diversité du paysage, son authenticité et la singularité de ses monuments ont attiré de nombreux cinéastes. Ainsi, la cité de Carcassonne est le lieu de nombreux tournages. Le parfait état de cette cité offre en effet des décors rêvés pour les films historiques. En 1908, les cinéastes délaissent les décors sur toile et Louis Feuillade filme devant les tours de la cité pour le retour du croisé, serment de fiançailles ou la guitare enchantée. En 1924, des films à gros moyens sont produits comme Le Miracle des loups de Raymond Bernard. En 1928, pour le bimillénaire de la cité de Carcassonne, Jean Renoir réalise Le Tournoi dans la cité. En 1965, la cité de Carcassonne apparaît dans Le Corniaud de Gérard Oury. En 1968 Le Petit Baigneur de Robert Dhéry (avec Louis de Funès et Michel Galabru) est tourné aux Cabanes de Fleury (embouchure de l'Aude).
Plus récemment, le château comtal de la cité sert de décor pour Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré en 1992 tandis que le château de Puivert est utilisé dans La Passion Béatrice de Bertrand Tavernier en 1987 et La Neuvième Porte de Roman Polanski en 1999. La plage de Gruissan est présente dans 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix.
=== Vu par les peintres ===
Comme pour le cinéma, la cité de Carcassonne attira de grands peintres. Jacques Ourtal est celui qui peignit le plus la cité en essayant de reproduire la cité à différentes époques. On peut retrouver « les quatre époques de La Cité » servant de décors pour L'Hôtel de la Cité.
Une autre artiste audoise, Marie-Louise Petiet, est connue pour sa retranscription de scènes de la vie populaire comme La marchande d'oranges ou La jeune fille aux oies. Plusieurs de ses œuvres sont visibles au musée Petiet de Limoux. Les blanchisseuses représentant une scène de leçon de blanchisserie est particulièrement remarquable et connu. Enfin, durant la même période, Paul Sibra peint de nombreux paysages de l'Aude avec des peintures des Corbières, du Lauragais, de Castelnaudary et des villages perchés sur des buttes.
Achille Laugé (1861 Arzens, 1944 Cailhau), incompris à cause de sa technique pointilliste, a su rendre l'éclosion du printemps, notamment avec les genêts et les amandiers en fleur.
Un autre artiste peintre, Lina Bill (Louis Bonnot), né à Gruissan en 1855 et mort à Avignon en 1936, a peint la Provence et la Méditerranée (musées de Narbonne, de Carcassonne, et musée d'Orsay à Paris).
== Personnalités de l’Aude ==
Publius Terentius Varro Atacinus (82-37 ), poète épique romain
Saint Prudent (IIIe siècle), archidiacre de Narbonne et martyr
Saint Sébastien (IIIe siècle), martyr, d'après la légende, il serait un Gaulois narbonnais
Ermengarde de Narbonne (1127-1196), vicomtesse de Narbonne
Raimond-Roger Trencavel (1185-1209), vicomte de Carcassonne et membre de la maison Trencavel, héros et de la croisade des albigeois.
Fabre d'Eglantine (1750-1794), compositeur, acteur, dramaturge, et homme politique, guillotiné pendant la Terreur
Guillaume Peyrusse (1776-1860), trésorier général de la Couronne pendant les Cent-Jours, maire de Carcassonne
Félix Barthe (1795-1863), ministre de l'Instruction publique et des Cultes, puis ministre de la Justice et premier président de la Cour des comptes.
Ferdinand-Auguste Lapasset (Saint-Martin-de-Ré 1817, Toulouse 1875). Général de division français élu conseiller général du département.
Charles Cros (1842-1888), poète et scientifique, il est à l'origine du procédé de la photographie couleur et du phonographe
Armand Gauthier (1850-1926), homme politique, ministre, président du conseil général de l'Aude (1901-1902, 1905-1906, 1908-1921)
Marcelin Albert (1851-1921), figure de proue de la révolte des vignerons de 1907
Paul Sabatier (1854-1941), chimiste français, né à Carcassonne, Prix Nobel de chimie 1912
Paul Combes (1858-1921), organiste et compositeur
Prosper Montagné (1865-1948), chef cuisinier, auteur de nombreux ouvrages sur la gastronomie
Louis Martrou (1866-1954), viticulteur et pionnier de la spéléologie en France
Léon Blum (1872-1950), homme politique élu député puis président du Conseil en 1936.
Albert Sarraut (1872-1962), homme d'État, président du Conseil en 1933 et 1936. Président du Conseil général de l'Aude (1921-1940)
Henry de Monfreid (1879-1974), aventurier et écrivain, auteur de nombreux ouvrages dont Les Secrets de la mer rouge
Loís Alibèrt (1884-1959) linguiste occitan, auteur notamment d'une grammaire, et accessoirement d'un dictionnaire, bases de la norme classique de l'occitan
Benjamin Crémieux (1888-1944), écrivain, docteur ès lettres, mort en déportation à Buchenwald
Pierre Reverdy (1889-1960), écrivain précurseur du surréalisme
Joseph Delteil (1894-1978) écrivain originaire de Pieusse
Joë Bousquet (1897-1950), poète et écrivain surréaliste
René Iché (1897-1954), sculpteur moderne et résistant
André Boyer-Mas (1904-1972), ecclésiastique et diplomate, né à Carcassonne
Roger Peyrefitte (1907-2000), écrivain
Georges Guille (1909-1985), homme politique de la SFIO, ancien ministre de l'énergie nucléaire, président du conseil général de l'Aude (1945-1948 et 1951-1976)
Gaston Bonheur (Gaston Tesseyre) (1913-1980) né à Barbaira. Journaliste et romancier.
Charles Trenet (1913-2001), chanteur et poète né à Narbonne
Jean Cau (1925-1993), écrivain, prix Goncourt, journaliste né à Bram, il fut le secrétaire de Jean-Paul Sartre
Raymond Courrière (1932-2006), ancien Secrétaire d'État (1981-1986) et président du conseil général (1987-1998)
Amédée Domenech (1933-2003), ancien rugbyman international
Jean Guilaine (1936-), archéologue, né à Carcassonne, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
Albert Fert (1938-), physicien français, né à Carcassonne, Prix Nobel de physique 2007
Gérard Schivardi (1950-), maire de Mailhac, candidat à l'élection présidentielle française de 2007
Didier Codorniou (1958-), ancien rugbyman international ayant joué au RC Narbonne et devenu maire de Gruissan
Arnaud Beltrame (1973-2018), colonel de gendarmerie au comportement héroïque
Olivia Ruiz (1980-), chanteuse née à Carcassonne
Dimitri Szarzewski (1983-), talonneur de l'Équipe de France de rugby à XV
Camille Lacourt (1985-), nageur né à Narbonne
, célèbres joueurs de rugby à XV, ayant tous commencé leur carrière au RC Narbonne
== Divers ==
C'est dans l'Aude qu'a été créée la première radio occitane de la région Languedoc-Roussillon : Ràdio Lenga d'òc 95.5 FM.
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Aveyron (département)
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L'Aveyron () est un département français situé dans la région Occitanie, dans le Sud-Ouest de la France. Il doit son nom à la rivière Aveyron qui le traverse. Ses habitants sont appelés les Aveyronnais et les Aveyronnaises.
L'Aveyron est le cinquième plus grand département de France métropolitaine avec ses , le sixième si l'on tient compte de la Guyane.
Le département fait partie de l'académie de Toulouse et dépend de la cour d'appel de Montpellier. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 12. Sa préfecture est Rodez.
== Histoire ==
Le département de l'Aveyron est créé en 1790 sur la majeure partie du territoire de l'ancienne province du Rouergue.
Ses premiers habitants connus sont les Rutènes à l'époque gauloise, mais le peuplement est beaucoup plus ancien (premier département de France pour le nombre de dolmens : plus de mille).
En 1808, le département est amputé du canton de Saint-Antonin-Noble-Val pour créer le département de Tarn-et-Garonne.
Au la région Midi-Pyrénées, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Languedoc-Roussillon pour devenir la nouvelle région administrative Occitanie.
== Culture ==
=== Sous-dialecte régional ===
Le dialecte régional parlé dans l'Aveyron est une forme d'occitan languedocien : le rouergat. Face au risque de disparition de celui-ci, plusieurs associations demandent à l'État et aux collectivités une politique linguistique ambitieuse.
En rouergat, Aveyron s'écrit :
Avairon (orthographe classique de l'occitan). Roergue fòrma lo despartament de l'Avairon ;
Oboyróu (orthographe de l'abbé Vayssier). Rouèrgue fouórmo lou desportomén de l'Oboyróu.
== Politique ==
== Géographie ==
Le département de l'Aveyron, situé dans le sud du Massif central, est limitrophe de sept autres: Lozère, Gard, Hérault, Tarn, Tarn-et-Garonne, Lot et Cantal.
Son point le plus haut, près du lieu-dit les Cazalets, culmine à 1463 mètres sur les pentes occidentales du signal de Mailhebiau, du plateau de l'Aubrac. Découpé en plusieurs régions naturelles comme les Grands Causses ou le rougier de Camarès, ce département est constitué de hauts plateaux rocheux anciens, d'une grande variété géologique. Les rivières Truyère, Lot, Aveyron et Tarn y taillent de profondes vallées.
Fichier:00 0261 Chaos de Montpellier-le-Vieux - Département Aveyron.jpg|Le chaos de Montpellier-le-Vieux sur le causse Noir et les gorges de la Dourbie, au sud-est.
Fichier:ViaducdeMillau.jpg|Le viaduc de Millau franchissant la vallée du Tarn, au sud-est.
Fichier:Paysage du Causse du Larzac.JPG|Le causse du Larzac sur la commune de La Couvertoirade, à l'extrême sud-est.
Fichier:Boralde de Saint-Chély-d'Aubrac.jpg|La vallée de la Boralde à Saint-Chély-d'Aubrac, dans le nord.
Fichier:Mailhebiau-Boraldes.jpg|La vallée du Mardonenque depuis le signal de Mailhebiau (1 469 m), point culminant de l'Aubrac et du département, dans le nord.
Fichier:Rougier de Camarès 08.JPG|Le rougier de Camarès, au sud-ouest
== Climat ==
== Enseignement ==
== Transports ==
== Économie ==
=== Tourisme ===
Le département de l'Aveyron compte de très nombreux monuments historiques ouverts à la visite de nombreuses curiosités géologiques, comme le Chaos de Montpellier-le-Vieux, le Trou de Bozouls, les caves de Roquefort, ou encore la Coulée de lave de Roquelaure et plusieurs sites locaux classé à l'UNESCO. Parmi les autres lieux touristiques et attractions touristiques, parcs animaliers ou parcs d'activité locaux, en général axés sur le tourisme durable : le vélorail du Larzac, sur une ancienne ligne de chemin de fer reliant Tournemire (Aveyron) à Le Vigan (Gard), qui passe par la gare de Sainte-Eulalie-de-Cernon, sur le modèle du périple transibérien à vélorail, effectué par l'ouvrier français Lucien Péraire en 1930, reliant Irkoutsk par les voies du trans-sibérien sur une bicyclette modifiée au Tatarstan.
==== Association Les Plus Beaux Villages de France ====
Dix bourgs de l'Aveyron sont adhérents de l'association Les Plus Beaux Villages de France :
Belcastel
Brousse-le-Château
La Couvertoirade
Conques
Estaing
Najac
Peyre
Saint-Côme-d'Olt
Sainte-Eulalie-d'Olt
Sauveterre-de-Rouergue
==== Autres lieux touristiques ====
Laissac (second marché aux bestiaux de France)
Roquecézière
Saint-Geniez-d'Olt
Loc-Dieu
Bonneval
Coupiac
Monts d'Aubrac
Causse du Larzac
Château et cité médiévale de Séverac-le-Château
Bournazel
Baraqueville
Château de Calmont d'Olt
Rodez
Millau
Plaisance
Pons
Villages médiévaux de la vallée de la Muse (Castelnau-Pégayrols, Montjaux, Saint-Beauzély)
Villecomtal, bastide du XIIIe siècle en grès rouge
Villefranche-de-Rouergue
Villeneuve
Le Trou de Bozouls
Le Tindoul de la Vayssière
Vallon de Marcillac : Marcillac-Vallon, Salles-la-Source, Clairvaux-d'Aveyron, Muret-le-Château (vignoble et bourgs)
Lacs du Lévézou
Laguiole
Sainte-Geneviève-sur-Argence
Les Gorges du Tarn
Sainte-Eulalie-de-Cernon
Salles-Curan et le lac de Pareloup
Salvagnac-Cajarc
Roquefort-sur-Soulzon
Saint-Sernin-sur-Rance (lieu classé historique avec l'enfant sauvage Victor de l'Aveyron)
Peyrusse-le-Roc
Grotte de Foissac
Le bassin de Decazeville (Decazeville, Aubin, Cransac, Firmi et Viviez) avec les anciennes mines de charbon.
==== Les résidences secondaires ====
Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 17,8 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de l'Aveyron dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 :
Source INSEE, chiffres au 01/01/2008.
== Démographie ==
=== Communes les plus peuplées ===
=== Arrondissements ===
== Sociétés savantes ==
Société centrale d'Agriculture de l'Aveyron, fondée en 1798, dissoute de nos jours
Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, fondée en 1836
== Personnalités ==
Denys Affre (1793-1848), archevêque de Paris.
Henri Affre (1816-1907), est un archiviste départemental, un historien régionaliste du Rouergue et un héraldiste.
Georges d'Armagnac (vers 1500-1585), évêque d'Avignon, cardinal et évêque de Rodez.
Didier Auriol (1958-), est le premier français à remporter le titre de champion du monde des rallyes en 1994, sur Toyota Celica.
Auguste de Balsac (1788-1880), haut fonctionnaire et homme politique.
Louis Balsan (1903-1988), archéologue, spéléologue, l'un des derniers grands disciples de Martel.
Adolphe de Barrau (1803-1884), naturaliste.
Hippolyte de Barrau (1794-1863), fondateur de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, érudit.
Eugène de Barrau (1801-1887), notable.
Justin Bessou (1845-1918), poète d'expression principalement occitane.
Roger Béteille, né à Vors le 28 août 1921, est un ingénieur aéronautique, surnommé Monsieur Airbus en tant qu'initiateur du programme de l'avion du même nom.
Joan Bodon (1920-1975), écrivain de langue occitane né à Crespin (maison Joan Bodon).
Adolphe Boisse (1810-1896), ingénieur et homme politique.
Maurice Bompard (1857-1935), peintre, l'un des fondateurs de la Société des peintres orientalistes français.
Louis-Gabriel de Bonald (1754-1840), philosophe.
Louis-Jacques-Maurice de Bonald (1787-1870), cardinal, archevêque de Lyon.
Émile Borel (1871-1956), mathématicien, professeur à la faculté des sciences de Paris, spécialiste de la théorie des fonctions et des probabilités, membre de l'académie des sciences, homme politique français député et ministre.
Louis-Jacques-Maurice de Bonald (1787-1870), prélat.
Éric Bouad (1948-), musicien français.
José Bové né a Talence en Gironde (1953-), altermondialiste, député européen depuis 2009, militant et ancien porte-parole de la Confédération paysanne, paysan sur le Larzac.
Michel Bras (1946-), cuisinier 3 étoiles au Guide Michelin pour son établissement à Laguiole.
Emma Calvé (1858-1942), est une cantatrice française (soprano), née à Decazeville.
Jean Carrier (décédé en 1437), ecclésiastique du XVe siècle, dernier partisan et successeur de l'antipape Benoît XIII sous le nom de Benoît XIV (antipape)
Édouard de Castelnau (1851-1944), général d'armée.
Marc Censi (1936-), ancien président du conseil régional de Midi-Pyrénées, ancien maire de Rodez.
Hippolyte Coste (1858-1924), botaniste.
Bertrand Delanoë (1950-), homme politique français et maire de Paris.
Auguste Denayrouze (1837-1883) est, avec Benoît Rouquayrol, l'un des inventeurs du scaphandre autonome.
François d'Estaing (1501-1529), évêque de Rodez.
Stéphane Diagana (1969 à Saint-Affrique), athlète français spécialiste du 400 m haies et du relais 4 × 400 m, champion du monde en 1997 et 2003.
Louis Dupiech (1900-1945), résistant français, préfet de l'Aveyron, mort en déportation.
Jules Duval, né à Rodez le 30 avril 1813 et mort le 20 septembre 1870, avocat, économiste et journaliste français. Il est un farouche partisan du fouriérisme et de la colonisation de l'Algérie.
François Fabié (1846-1928), poète.
Jean-Henri Fabre (1823-1915), est un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poète français et de langue d'oc (et à ce titre félibre), lauréat de l'Académie française et d'un nombre élevé de prix.
Robert Fabre (1915-2006), fondateur du Mouvement des Radicaux de Gauche, médiateur de la République.
Maurice Fenaille (1855-1937), mécène.
Denis Frayssinous (1765-1841), prélat et précepteur du Dauphin.
David Frétigné (1970-), pilote de motocross, d'enduro et de rallye-raid.
Gustave Garrigou (1884-1963), vainqueur du Tour de France en 1911.
Alexandre Geniez (1988-), coureur cycliste.
Charles Girou de Buzareingues (1773-1856), agronome et philosophe.
Jacques Godfrain, ancien député de la troisième circonscription de l’Aveyron de 1978 à 1995 puis de 1997 à 2007, Ministre de la Coopération durant les gouvernements Juppé I et II, et maire de Millau de 1995 à 2008.
Alain Guiraudie (1964-), scénariste et réalisateur.
Frédéric Hantz (1966-), entraîneur de football.
Marie-Sophie Lacarrau (1975-), journaliste.
Guy Lacombe (1955-), entraîneur de football.
Bernard Laporte (1964-), entraîneur de rugby
Amédée Latieule (1838-1903), évêque de Vannes.
Alain Layrac, est un scénariste français né en 1965 à Decazeville.
Cyril Lignac (1977-), cuisinier français et animateur de télévision.
Eugène Loup (1867-1948), peintre.
Jean-Claude Luche (1952-), président du conseil général de l'Aveyron de 2008 à 2017.
Jean-Henri Magne (1804-1885), est un naturaliste français, professeur puis directeur de l'École nationale vétérinaire d'Alfort.
Colette Magny (1926-1997), chanteuse et auteur-compositeur. Son grand succès : Melocoton en 1963.
Cardinal François Marty (1904-1994), cardinal archevêque de Paris.
Jules Merviel (1906-1976), populaire coureur cycliste des années 1930.
Amans-Alexis Monteil (1769-1850), historien.
Antoine de Morlhon (1753-1828), archevêque d'Auch.
Auguste de Morlhon (1799-1862), évêque du Puy.
Alain Peyrefitte (1925-1999), écrivain, ministre, membre de l'Académie française.
Charles de Pomairols (1843-1916), poète régionaliste, originaire de Villefranche-de-Rouergue.
Pierre Poujade (1920-2003), homme politique.
Denys Puech (1854-1942), sculpteur, directeur de la Villa Médicis.
Jean Puech (1942-), ancien président du conseil général de l'Aveyron, sénateur et ancien ministre.
Jacques Puel (1949-2008), médecin ruthénois spécialisé en chirurgie cardiothoracique.
Paul Ramadier (1888-1961), premier Président du Conseil de la Quatrième République (SFIO), ministre, député et maire de Decazeville.
Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796), historien, philosophe.
Sainte Émilie de Rodat (1787-1852), fondatrice de la congrégation des Sœurs de la Sainte-Famille.
Gaëtan Roussel (1972-), auteur compositeur.
Richard Sainct (1970-2004), pilote de moto.
Antoine Salvanh (vers 1476 - vers 1554), architecte.
Pierre-Frédéric Sarrus (1798-1861), mathématicien.
Frédéric Saurel, est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste français né en mai 1967.
Pierre Soulages (1919-2022), peintre.
Jean-Joseph Tarayre (1770-1855), général et baron d'Empire napoléonien.
Jacques d'Izarn de Valady (1766-1793), officier, député, fusillé.
Armand Vaquerin (1951-1993), international de rugby, recordman du nombre de titres de champion de France (10) avec le club de Béziers.
Joseph Vaylet (1894-1982), majoral du félibrige, est un écrivain, poète, disciple de Frédéric Mistral, qui a contribué à la renaissance de la culture occitane en Aveyron.
Abbé Aimé Vayssier (1821-1874), ecclésiastique licencié ès-lettres auteur du Dictionnaire patois-français du département de l'Aveyron.
Jean Verdier (1864-1940), cardinal archevêque de Paris.
Victor de l'Aveyron (1787?-1828), enfant sauvage d’abord recueilli en 1797 à Lacaune puis retrouvé en 1800 à Saint-Sernin-sur-Rance.
Eugène Viala (1859-1913), poète, peintre, graveur.
Zinédine Zidane, né le à Marseille, est un footballeur international français devenu entraîneur. Il est citoyen d'honneur de l'Aveyron depuis 1999.
== Drapeau ==
Le drapeau ressemble à celui du Rouergue.
== Héraldique ==
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"Alain Peyrefitte",
"Aveyron (affluent du Tarn)",
"José Bové",
"causse Noir",
"Fédération française de la randonnée pédestre",
"Occitanie (région administrative)",
"Région française",
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Argentine
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LArgentine ( ; ), en forme longue la République argentine (), est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Chili à l’ouest, la Bolivie et le Paraguay au nord, le Brésil et l’Uruguay au nord-est, et enfin l’océan Atlantique à l'est et au sud. Son territoire américain continental couvre une grande partie du Cône Sud.
L'Argentine est une république fédérale ayant un régime présidentiel. Elle a pour capitale Buenos Aires et pour langue officielle de facto l'espagnol dans sa version rioplatense. La monnaie nationale est le peso.
L'Argentine fait partie des pays dits du Cône Sud et parmi les pays d'Amérique latine, il est, avec l'Uruguay et le Chili, celui où la culture européenne est la plus affirmée. L'Argentine est l'un des pays les plus développés du continent latino-américain. Le pays est également la troisième puissance économique d'Amérique latine après le Brésil et le Mexique, que ce soit en PIB nominal ou à parité de pouvoir d'achat (PPA). Il connaît cependant une crise économique depuis la fin des années 2010, marquée par une forte inflation et la hausse de la pauvreté.
Comme la plupart des pays d'Amérique latine, l'Argentine est marquée par une instabilité politique et connaît plusieurs épisodes de dictature militaire. Elle joue un rôle majeur dans la construction et la mise en place du Mercosur dont elle est l'un des membres fondateurs.
== Toponymie ==
=== Origines étymologiques ===
Le mot Argentine provient du latin argentum, qui signifie argent (' et ' en espagnol). Cette dénomination est liée à la croyance répandue parmi les premiers explorateurs européens, notamment les Espagnols, que la région abritait d'importantes richesses en argent. Cette croyance était fondée sur les récits des populations locales qui parlaient de l'existence d'une région montagneuse riche en métaux précieux, notamment dans la région du Río de la Plata, littéralement fleuve d'argent.
Le Río de la Plata, découvert par les Européens au début du XVIe siècle, a joué un rôle central dans la genèse du nom Argentine. Les explorateurs espagnols, menés par Juan Díaz de Solís en 1516, furent les premiers à naviguer dans cette région. Ils étaient à la recherche d'une route vers les riches mines d'argent supposées se trouver dans les montagnes du Pérou et de la Bolivie actuels. Le mythe de la Sierra de la Plata, une montagne légendaire supposée regorger d'argent, renforça l'idée que cette région était une véritable terre d'abondance.
Son origine pourrait se trouver dans les cadeaux en argent faits par les peuples amérindiens aux explorateurs européens, notamment Sébastien Cabot ou Juan Díaz de Solís, ou aux ornements portés par les indigènes.
=== Évolution historique ===
Au fil du temps, le terme Argentine a commencé à être utilisé pour désigner la région située autour du Río de la Plata. Au XVIe siècle, les documents espagnols commencent à utiliser le terme Provincia del Río de la Plata ou La Tierra Argentina pour désigner cette région. Le mot argentine est d'abord utilisé comme un adjectif pour décrire quelque chose en rapport avec l'argent-métal ou la couleur argentée. Le premier à l'utiliser est le poète Martín del Barco Centenera, dans un poème écrit en 1602, intitulé La Argentina y conquista del Río de la Plata.
Le terme s'est progressivement institutionnalisé au cours des siècles suivants, surtout après l'indépendance de la région vis-à-vis de l'Espagne au début du XIXe siècle. En 1816, lors de la déclaration d'indépendance, le pays adopte officiellement le nom de Provincias Unidas del Río de la Plata. Cependant, l'usage du terme Argentine se généralise progressivement pour devenir le nom officiel du pays : República Argentina.
== Géographie ==
=== Localisation, frontières et superficie ===
L'Argentine est le pays ayant la deuxième plus grande superficie des pays d'Amérique du Sud derrière le Brésil avec . L'Argentine est cinq fois plus grande que la France. Le pays est limitrophe du Chili à l'ouest, de la Bolivie et du Paraguay au nord ainsi que du Brésil et de l'Uruguay au nord-est. Le pays revendique 965597 km² de territoires en Antarctique (Antarctique argentine), mais aussi les îles Malouines, les îles Orcades du Sud et la Géorgie du Sud, qui sont d'ailleurs représentés comme des territoires argentins dans les cartes et les manuels scolaires.
De la cordillère des Andes à l'océan Atlantique, la distance maximale est de 1214 kilomètres d'est en ouest. De la forêt amazonienne à l'extrême sud de la Terre de Feu, la distance maximale est de 3693 kilomètres du nord au sud.
=== Les grandes régions géographiques ===
L'Argentine peut être divisée en six grandes régions géographiques, chacune ayant ses caractéristiques distinctes.
==== La Pampa ====
La Pampa est la vaste plaine qui occupe le centre de l'Argentine. Elle est connue pour ses terres fertiles, idéales pour l'agriculture et l'élevage. Cette région est le grenier du pays, produisant principalement du blé, du maïs, du soja, des oléagineux et de la viande bovine. Cette région recouvre la plupart des provinces de Buenos Aires et de Córdoba ainsi que celles de Santa Fe et de la Pampa est très urbanisée.
==== La région andine ====
La chaîne des Andes forme la frontière ouest du pays, s'étendant du nord au sud sur environ 4300 km. Elle comprend le point culminant de l'Amérique du Sud, l'Aconcagua, qui atteint 6959 m d'altitude. Les Andes argentines, situées à l'est se trouve une région aride appelée Cuyo, sont riches en ressources naturelles, telles que les minerais (cuivre, lithium, or, argent…), et abritent également des paysages spectaculaires, des glaciers et des volcans actifs. L'eau descendant des montagnes permet la viticulture et l'agriculture grâce à son irrigation, bien que le relief y soit accidenté.
==== La Patagonie ====
Au sud de la Pampa, la Patagonie est une région froide et aride, caractérisée par des steppes vastes et ventées. Elle est bordée à l'est par l'océan Atlantique et à l'ouest par les Andes. La Patagonie est connue pour ses paysages époustouflants, incluant les montagnes, les lacs, les glaciers, et les fjords. La région est aussi un site important pour la production de pétrole et de gaz naturel, avec des gisements importants dans les provinces de Neuquén et de Chubut. La Patagonie est également riche en ressources naturelles, notamment des minerais.
==== Le Gran Chaco ====
Située au nord de la Pampa, cette vaste plaine est couverte de forêts sèches et d'arbustes. Le Gran Chaco est une région chaude et semi-aride, avec une biodiversité riche mais menacée par la déforestation pour l'agriculture, principalement la culture du coton, et l'élevage. Ce territoire se trouve entre le río Paraná et le río Uruguay, partagés entre les provinces de Corrientes et d'Entre Ríos, où l'on entretient le bétail et les Esteros del Iberá. Le climat de la province de Misiones est tropical.
==== La Mésopotamie ====
Entre le río Paraná et le río Uruguay, cette région est plus humide et fertile. Elle est caractérisée par des collines, des forêts subtropicales, et des terres cultivées. La Mésopotamie est également célèbre pour ses chutes d'Iguazú, l'une des merveilles naturelles les plus spectaculaires du monde.
==== La Patagonie australe ====
Cette région est la plus méridionale de l'Argentine. Elle est composée de paysages subpolaires, avec des forêts, des montagnes et des glaciers. La Terre de Feu est séparée du continent par le détroit de Magellan et se termine au cap Horn, le point le plus austral de l'Amérique du Sud.
=== Le climat ===
L'Argentine, pays d'Amérique du Sud s'étendant sur plus de 3 700 km du nord au sud, possède une diversité climatique remarquable. Ce vaste territoire englobe une variété de paysages allant des déserts arides aux forêts tropicales, en passant par les montagnes enneigées et les vastes plaines. Cette diversité géographique se reflète dans les nombreux types de climat que l'on trouve à travers le pays.
==== Les raisons d'une diversité climatique ====
La géographie de l'Argentine, avec ses Andes à l'ouest et l'océan Atlantique à l'est, joue un rôle crucial dans la détermination des conditions climatiques. Les Andes agissent comme une barrière naturelle, influençant les précipitations et les températures. De plus, les courants marins, comme le courant des Malouines et le courant du Brésil, modifient également les conditions climatiques côtières.
==== Les différentes zones climatiques ====
Le nord de l'Argentine, incluant des provinces comme Misiones et Formosa, bénéficie d'un climat subtropical avec des étés chauds et humides et des hivers doux. Dans certaines zones, comme la région du Gran Chaco, le climat est tropical, caractérisé par des températures élevées et une saison des pluies marquée.
Dans le centre de l'Argentine, les Pampas, cœur agricole du pays, connaissent un climat tempéré avec des saisons bien définies. Les étés sont chauds, tandis que les hivers peuvent être frais, mais rarement rigoureux.
Au sud de l'Argentine, la Patagonie, qui s'étend jusqu'à la Terre de Feu, présente un climat subpolaire avec des hivers longs et froids et des étés courts et frais. La région est également connue pour ses vents forts et constants.
Le long de la frontière ouest, les Andes créent un climat de montagne. Les températures varient fortement en fonction de l'altitude, avec des neiges éternelles sur les sommets les plus élevés.
=== Environnement ===
L'Argentine, le huitième plus grand pays du monde en termes de superficie, possède une richesse naturelle exceptionnelle. Ses vastes territoires abritent une grande diversité d'écosystèmes, allant des steppes arides de la Patagonie aux jungles luxuriantes de la région de Misiones, en passant par les plaines fertiles de la Pampa. Cependant, cette biodiversité unique est confrontée à de nombreux défis environnementaux qui nécessitent une attention urgente.
==== Biodiversité et écosystèmes ====
L'Argentine est l'un des pays les plus riches en biodiversité d'Amérique du Sud, avec une grande variété de faune et de flore. Le pays est divisé en plusieurs écorégions, chacune ayant ses caractéristiques propres :
La Pampa : Connue pour ses vastes plaines fertiles, elle est le centre de l'agriculture argentine. Cependant, l'agriculture intensive et l'élevage extensif ont entraîné une déforestation significative et une dégradation des sols.
La Patagonie : Cette région, caractérisée par ses paysages spectaculaires de montagnes, de glaciers et de steppes, abrite des espèces endémiques comme le guanaco et le nandou. Cependant, le réchauffement climatique menace les glaciers, et l'exploitation minière affecte les écosystèmes locaux.
Le Nord-Ouest : Cette région montagneuse est riche en diversité culturelle et écologique. Cependant, la déforestation pour l'expansion agricole, en particulier pour la culture du soja, met en péril les forêts sèches de Chaco.
La Selva Misionera : Une partie de la forêt atlantique, cette région abrite une biodiversité incroyable, y compris des espèces en danger comme le jaguar. Cependant, la déforestation, souvent pour l'exploitation forestière et l'agriculture, menace cet écosystème fragile.
==== Faune et flore ====
===== Faune =====
La faune argentine est impressionnante, avec une grande variété d'espèces qui varient selon les régions.
Pampa : La Pampa était autrefois le domaine du guanaco, une espèce de camélidé sauvage, et du ñandú, un oiseau coureur semblable à l'autruche. Aujourd'hui, ces espèces sont rares, mais on peut encore observer des cerfs des pampas (Ozotoceros bezoarticus) et une grande diversité d'oiseaux, notamment des caracaras et des faucons.
Patagonie : Cette région est célèbre pour ses populations de manchots de Magellan (Spheniscus magellanicus), d'orques et de lions de mer le long des côtes. Dans les terres, on trouve des guanacos, des pumas, et le nandou de Darwin (Rhea pennata), une espèce d'oiseau coureur.
Région andine : Les Andes abritent des espèces emblématiques telles que le condor des Andes, l'un des plus grands oiseaux volants au monde, ainsi que le vigogne (Vicugna vicugna), un parent sauvage du lama. Les pumas sont également présents, ainsi que des petits mammifères comme la viscache.
La Mésopotamie : La faune de cette région humide comprend des caïmans (Caiman latirostris), des cerfs des marais (Blastocerus dichotomus), et une grande variété de poissons et d'oiseaux aquatiques. Les forêts abritent également des singes hurleurs et des toucans.
Le Chaco : Le Chaco est l'un des habitats les plus riches en biodiversité d'Argentine. On y trouve des jaguars, des fourmiliers géants, des tatous, et une multitude d'espèces d'oiseaux et de reptiles, notamment le boa constrictor et diverses espèces de lézards.
===== Flore =====
La flore de l'Argentine est aussi diverse que ses paysages, avec des espèces végétales adaptées à chaque climat et type de sol.
Pampa : La végétation de la Pampa est principalement composée de prairies avec des graminées telles que le fétuque et le pennisetum. Autrefois, cette région était recouverte d'une mer d'herbes ondoyantes, mais l'agriculture intensive a remplacé une grande partie de la végétation indigène par des cultures de blé et de maïs.
Patagonie : Ici, les conditions sont plus rudes, avec des arbustes résistants comme le berbéris à feuilles de buis, des herbes comme le coirón, et des forêts de conifères dans le sud, notamment des cyprès et des lengas (Nothofagus pumilio).
Région andine : On y trouve une grande variété de plantes, des cactus et buissons épineux des zones plus arides aux forêts de nuages denses dans les régions plus humides, avec des espèces comme les queñoas (Polylepis tarapacana) et les alisos (Alnus acuminata).
La Mésopotamie : Cette région est caractérisée par des forêts subtropicales riches, où l'on trouve des espèces comme les palmiers (notamment le butia yatay), des bambous, et des arbres imposants comme le cèdre (Cedrela fissilis) et l'araucaria.
Le Chaco : Les forêts sèches du Chaco abritent des espèces d'arbres tels que le quebracho (Schinopsis balansae), connu pour son bois dense, et le palo santo (Bulnesia sarmientoi), une essence utilisée en parfumerie.
==== Conséquences de la déforestation ====
L'Argentine est l'un des plus grands producteurs mondiaux de soja, et cette culture est l'un des principaux moteurs de la déforestation. La conversion de vastes étendues de forêts en terres agricoles, particulièrement dans le Gran Chaco et la province de Misiones, a conduit à une perte massive d'habitats naturels. Entre 1990 et 2020, l'Argentine a perdu environ 7,6 millions d'hectares de forêts, soit environ 18 % de ses forêts totales.
La monoculture de soja, souvent génétiquement modifié, est non seulement responsable de la déforestation, mais elle entraîne également une diminution de la fertilité des sols et une augmentation de l'utilisation de pesticides. Cette situation crée des problèmes environnementaux graves, comme la contamination des eaux et la perte de biodiversité.
==== Changement climatique et ses conséquences ====
L'Argentine est particulièrement vulnérable aux effets du réchauffement climatique, notamment dans la région andine, où se trouvent certains des plus grands glaciers d'Amérique du Sud. Ces glaciers sont une source essentielle d'eau douce pour les populations locales et pour l'agriculture. Cependant, le réchauffement global provoque un recul rapide de ces glaciers, menaçant à la fois l'approvisionnement en eau et l'équilibre des écosystèmes de montagne.
En Patagonie, des études montrent que les glaciers reculent à un rythme alarmant, ce qui pourrait entraîner une élévation du niveau des mers et affecter les populations côtières. De plus, la fonte des glaciers pourrait libérer des contaminants piégés dans la glace, entraînant une pollution des eaux en aval.
=== Axes de communication et transports ===
L'Argentine, huitième plus grand pays au monde, dispose d'un réseau de transports vaste et diversifié. En raison de sa taille et de la diversité géographique, les infrastructures de transport jouent un rôle crucial pour relier ses grandes villes, ses zones rurales éloignées et ses paysages naturels uniques. Les principaux modes de transport en Argentine incluent les routes, le rail, l'aviation et le transport maritime. Chacun de ces moyens de transport présente des avantages et des défis uniques.
==== Le réseau routier ====
Le réseau routier est le mode de transport dominant en Argentine. Avec plus de 230000 km de routes, dont 40000 km de routes asphaltées, il relie efficacement la plupart des régions du pays. Les autoroutes, notamment les routes nationales 3, 9, 40 et la célèbre route nationale 7, sont les principales artères qui relient les villes majeures comme Buenos Aires, Rosario, Mendoza et Córdoba.
Les bus longue distance, appelés colectivos, sont l'une des options de transport les plus populaires. Ils sont abordables et offrent des services variés, allant des sièges standards aux sièges couchettes pour les longs trajets. Le réseau de bus est bien développé et dessert pratiquement toutes les régions du pays.
Cependant, l’état des routes en Argentine varie selon les régions. Si les axes principaux sont bien entretenus, les routes dans certaines zones rurales peuvent être en mauvais état, notamment dans les provinces éloignées du nord-ouest ou de Patagonie.
==== Le réseau ferroviaire ====
L'Argentine possède historiquement l'un des plus grands réseaux ferroviaires d'Amérique latine, avec près de 30000 km de voies. Cependant, au fil des années, l’entretien insuffisant et la concurrence des autres modes de transport ont entraîné un déclin significatif des services ferroviaires. Aujourd’hui, le transport ferroviaire est limité, notamment pour le transport de passagers, avec des lignes principales comme celles reliant Buenos Aires à des villes telles que Mar del Plata, Rosario et Tucumán.
Le gouvernement argentin a mis en place un programme de modernisation et de réhabilitation du réseau ferroviaire, visant à améliorer le transport de marchandises et de passagers. Le train reste un moyen de transport économique, mais il est souvent plus lent et moins fiable que les bus ou l’avion pour les longues distances.
==== Transport aérien ====
En raison des vastes distances qui séparent certaines villes, le transport aérien est essentiel en Argentine, notamment pour les trajets reliant Buenos Aires aux régions éloignées comme la Patagonie, la Terre de Feu ou encore le nord du pays. Aerolíneas Argentinas et Flybondi sont les deux principales compagnies aériennes du pays, proposant des vols domestiques réguliers.
Les aéroports internationaux de Buenos Aires (Ezeiza et Aeroparque) sont les principaux hubs du pays. En dehors de Buenos Aires, des villes comme Córdoba, Mendoza, Rosario et Salta disposent d’aéroports modernes qui facilitent les déplacements domestiques et internationaux.
L'aviation a connu une expansion récente avec l'introduction de compagnies aériennes low-cost qui ont rendu le transport aérien plus accessible pour de nombreux Argentins. Cependant, les grèves fréquentes et les conditions météorologiques parfois extrêmes peuvent causer des retards dans certaines régions.
==== Transport maritime ====
L’Argentine possède une vaste façade maritime sur l’océan Atlantique, ce qui en fait un acteur important dans le commerce maritime. Les ports de Buenos Aires, Bahía Blanca et Rosario sont parmi les plus importants, facilitant le transport de marchandises, notamment agricoles, vers le monde entier.
Le rio Paraná, l’un des plus longs d’Amérique du Sud, est également crucial pour le transport fluvial de marchandises, reliant le nord du pays à l’océan Atlantique. Ce réseau fluvial permet de transporter des produits agricoles et des matières premières vers les ports pour l'exportation.
== Histoire ==
=== Argentine précolombienne ===
La présence humaine sur le territoire argentin remonte au Paléolithique, avec également des traces datant du Mésolithique et du Néolithique. Jusqu'à la période coloniale, l'Argentine est relativement peu peuplée par un grand nombre de cultures diverses avec différentes organisations sociales, qui peuvent être divisés en trois groupes principaux.
Le premier groupe est composé de chasseurs-cueilleurs sans développement de la poterie, comme les Selknam et les Yagans dans l'extrême sud. Le second est composé de chasseurs cueilleurs plus avancés, qui comprennent les Puelche, Querandí et Serranos dans le centre-est ; les Tehuelche au sud et les Kom et Wichi au nord. Le dernier groupe, le plus avancé, est composé d'agriculteurs fabriquant des poteries, comme les Charrúa, Minuano et Guaraní dans le nord-est, avec une existence semi-sédentaire sur brûlis ; les groupes pratiquant une agriculture basée sur le troc et les échanges, sédentaires avancés comme les Diaguita dans le nord-ouest, qui ont été conquis par l'Empire inca vers 1480 ; les Tonocotés et les Comechingón au centre du pays, et les Huarpes au centre-ouest, beaucoup plus influencés par la culture inca.
=== Période coloniale ===
En 1516, l'explorateur Juan Díaz de Solís découvre l'estuaire qui pris plus tard le nom de Río de la Plata (fleuve d'argent en français). La légende raconte que la flotte du navigateur fit naufrage et que les survivants reçurent des présents en argent de la part des indigènes. L'épisode est connu sous le nom de Sierra del Plata (montagne d'argent en français) vers 1524 en Espagne. La découverte de ces espaces et les légendes entourant les voyages des explorateurs incitent le roi d’Espagne Charles Quint a restaurer les adelantados, qu'il charge de prospecter et d'administrer différents territoires. L'explorateur Sébastien Cabot explore le territoire en 1526.
Buenos Aires est ainsi fondée en 1536 comme point de départ pour de nouvelles conquêtes. La ville est fondée en hommage à la dame du Bon Vent, patronne des marins. Cependant, la ville est rapidement délaissée au profit d'Asunción nouvellement créé en 1537 puis de Lima. Elle est abandonnée en 1541. La ville ne reprend sa position centrale que lors de sa refondation en 1580. D'autres colonies sont fondées, comme Santiago del Estero par Francisco de Aguirre en 1553, Londres en 1558, Mendoza en 1561, San Juan en 1562 ou San Miguel de Tucumán en 1565. Santa Fe est fondée en 1573 par Juan de Garay, tout comme Córdoba, fondée par Jerónimo Luis de Cabrera. C'est Garay qui refonde la colonie de Buenos Aires en 1580, mais plus au sud que l'emplacement initial, à 300 kilomètres de l'océan Atlantique. À la fin du XVIe siècle, Buenos Aires devient un point de passage de la route secondaire qui permettait l'acheminement de l'argent extrait des mines de Potosí. La ville compte environ habitants à la fin du XVIIe siècle, et subit plusieurs révoltes indigènes. Enfin, San Luis est fondée en 1596.
En 1776, le roi décide une réorganisation des territoires de l'Empire espagnol. C'est ainsi qu'est créé la vice-royauté du Río de la Plata dont Buenos Aires est la capitale au profit d'Asunción. La province de Tucumán est rattachée à la vice-royauté alors qu'elle dépendait jusqu'alors de la Vice-royauté du Pérou. À la fin du XVIIIe siècle à lieu le premier recensement dans l'Empire espagnol. Buenos Aires compte alors environ habitants. Les bourgeois créoles prennent alors conscience de leur poids et commencent à songer à l'indépendance. Cependant, Buenos Aires reste en retrait par rapport aux villes du nord-est qui bénéficiaient des relations commerciales établies de longue date avec la Vice-royauté du Pérou.
=== Processus d'indépendance et guerres civiles ===
En 1806 et 1807, les colons espagnols repoussent les invasions britanniques depuis le bassin de la Plata, grâce au chef d'escadre d'origine française Jacques de Liniers. Ils se persuadent alors d'être les seuls à se défendre contre un ennemi, y compris mieux armé et équipé. L'annonce du renversement du roi en 1808 éveille un immense espoir dans la vice-royauté. En 1810, l'annonce de la prise de Séville par les troupes françaises marque le point de départ de la guerre de l'indépendance. La population de Buenos Aires chasse alors le vice-roi Baltasar Hidalgo de Cisneros et sa famille, qui s'enfuient aux îles Canaries. C'est la révolution de Mai qui marque le début du processus de l'indépendance. Le gouvernement du vice-roi est remplacé par la Première Junte, composée de créoles locaux. Cependant, la Junte doit faire face à une insurrection royaliste à Córdoba qu'elle parvient à écraser, mais ne peut empêcher l'indépendance du Paraguay en mai 1811 et les révoltes dans la Bande orientale (future Uruguay) et le Haut-Pérou (future Bolivie). Dans le mouvement des guerres d'indépendance, le franco-argentin Hippolyte Bouchard a mené sa flotte faire la guerre aux troupes espagnoles dans plusieurs territoires occupés, de la Californie aux Philippines. Dans sa lutte, il obtient l'allégeance de Philippins en fuite à San Blas qui ont fait défection des Espagnols pour rejoindre la marine argentine, étant désireux d'aider les Argentins contre le colon espagnol. Plus tard, le Sol de Mayo est adopté comme symbole par les Philippins lors de la révolution philippine contre l'Espagne.
Les révolutionnaires se divisent alors en deux factions : le Parti fédéraliste et le Parti unitaire. L'affrontement entre ces deux factions va marquer les premières décennies de l'indépendance. Les unitaires ont la particularité d'être pour beaucoup présents à Buenos Aires, alors que les fédéralistes sont plus dispersés. L'assemblée de l'an XIII aboutit à la nomination de Gervasio Antonio de Posadas comme Directeur suprême des Provinces unies du Río de la Plata.
Le , le Congrès de Tucumán rédige la et déclare ne plus dépendre de l'Espagne. L'Espagne ne reconnaîtra l'Argentine qu'en 1858. Un an plus tard, le général Martín Miguel de Güemes arrête les troupes royalistes au nord tandis que le général José de San Martín les prenait à revers dans la cordillère des Andes, obtenant l'indépendance du Chili puis celle du Pérou. En 1819, Buenos Aires adopte une constitution prônant la centralisation. Celle-ci est rapidement abrogée par les fédéralistes.
En 1820, la bataille de Cepeda entre les unitaires et les fédéralistes marque la fin du Directoire. Une nouvelle constitution prônant la centralisation est adoptée en 1826, Bernardino Rivadavia devenant le premier président de la Nation argentine. Cependant, les provinces de l'intérieur se soulèvent contre lui et rejettent la constitution. Rivadavia démissionne tandis que le pays sombre dans la guerre civile. Les fédéralistes finissent par l'emporter, fondant la Confédération argentine en 1831. En parallèle, le pays affronte l'empire du Brésil lors de la guerre de Cisplatine pour le contrôle de la province brésilienne à partir de 1825, mais la guerre aboutit à l'indépendance de l'Uruguay.
Jusqu'en 1852, le pays est dirigé par Juan Manuel de Rosas. Le pays connait plusieurs crises et conflits, notamment la guerre de la Confédération et un blocus du Río de la Plata. Rosas parvient à renforcer son pouvoir par ses victoires. Cependant, sa politique protectionniste suscita la révolte des provinces intérieures, qu'il ne contrôlait guère, devant négocier des accords avec les caudillos locaux. Rosas est battu lors de la bataille de Caseros par Justo José de Urquiza, qui lui succède à la tête du pays. Une constitution prônant le fédéralisme est adoptée en 1853, mais elle est combattue par Buenos Aires qui fit sécession jusqu'à sa défaite finale lors de la bataille de Cepeda en 1859.
=== La naissance de la nation argentine ===
Urquiza est renversé en 1861 lors de la bataille de Pavón, où Bartolomé Mitre sécurise la domination de Buenos Aires sur le reste du pays. Il est le premier président de la nation réunifiée. Avec ses successeurs Domingo Faustino Sarmiento et Nicolás Avellaneda, il pose les bases de l'Argentine moderne.
À partir de 1880 sous la présidence de Julio Argentino Roca, le gouvernement fédéral met en œuvre une politique de libéralisme économique. Dans le même temps, le pays favorise l'immigration venue d'Europe, notamment d'Espagne et d'Italie. Seuls les États-Unis accueillent plus de migrants au cours de la période. De plus, le Produit intérieur brut réel a augmenté très rapidement, et le revenu par habitant entre 1862 et 1920 s'est rapproché de celui des pays les plus développés. L'Argentine devient le septième pays le plus riche et le plus développé en 1908. Dès 1900, le secteur tertiaire dépasse le secteur secondaire dans l'économie nationale. Grâce à l'immigration européenne et à la baisse de la mortalité, la population argentine quadruple et la richesse produite est multipliée par 15. Près de 5 millions de personnes débarquent à Buenos Aires entre 1890 et 1914. En dépit de la prospérité du pays, les salaires restent faibles et la pauvreté importante. Yrigoyen quitte le pouvoir en 1922 et remporte l'élection présidentielle de 1928. Son retour au pouvoir est marqué par les débuts de la Grande Dépression. Entre 1930 et 1931, fonctionnaires perdent leur emploi. Yrigoyen est renversé par un coup d'État en septembre 1930 soutenu par le camp conservateur au profit d'une junte menée par le général José Félix Uriburu. C'est le début de ce que les historiens appellent la décennie infâme. Le coup d'État marque un coup d'arrêt au développement économique de l'Argentine.
Uriburu dirige le pays pendant deux ans, jusqu'à l'élection d'Agustín Pedro Justo en novembre 1931, au terme d'un scrutin entaché de fraude électorale. En mai 1933, l'Argentine négocie un accord commercial avec le Royaume-Uni qui a pour conséquence de rendre le pays encore plus dépendant vis-à-vis de son principal client. Au cours des années 1930, beaucoup d'Argentins ont souffert de la faim alors même que le pays était l’un des plus importants exportateurs de produits alimentaires du monde. Sur le plan politique, le latino-américaniste Alain Rouquié indique que « la souveraineté populaire et le suffrage sont fermement dirigés par les représentants de l’élite établie. Ceux-ci n’ont jamais tout à fait cessé de penser que “le suffrage universel est le triomphe de l’ignorance universelle”, comme le déclara un ministre de l'Intérieur. » L'Argentine reste neutre pendant la Seconde Guerre mondiale jusqu'en mars 1945. La décision argentine reçoit l'appui du Royaume-Uni et des États-Unis, qui n'accepteront plus la neutralité argentine après l'attaque de Pearl Harbor. En juin 1943, un autre coup d'État de tendance pronazie mené par le général Arturo Rawson renverse le gouvernement démocratiquement élu de Ramón Castillo et marque le retour au pouvoir des militaires. C'est ce que les historiens appellent la révolution de 1943. Sous la pression des États-Unis, l'Argentine déclare la guerre à l'Allemagne nazie et à l'empire du Japon le . Bien qu'elle ait tardé à s'engager dans le conflit, l'Argentine est admise à l'ONU dès l'origine.
Pendant la courte dictature de Rawson, une figure politique émerge, le futur président Juan Perón, qui est nommé secrétaire d'État au Travail. Perón prend rapidement du galon au sein du gouvernement, au point d'être nommé ministre de la Défense. Il bénéficie en plus du soutien affiché d'une speakerine de Radio Belgrano, Eva Duarte, qui vente les bienfaits de l'action de Perón en faveur des travailleurs. Perçu comme une menace politique par ses rivaux au sein de l'armée et par le camp conservateur, il est contraint à la démission le et arrêté une semaine plus tard. Cependant, Perón bénéficie du soutien de la population et des syndicats et, sous la pression du mouvement social auquel la police participa indirectement, est libéré de prison. Il remporte l'élection présidentielle en février 1946 comme candidat du Parti travailliste et devient président de la Nation.
=== Période péroniste ===
La période péroniste proprement dite dure d'octobre 1945 à septembre 1955. Le péronisme est un mouvement national et populaire ; il encadre la population argentine (syndicats, femmes, jeunes, ouvriers…) en leur octroyant des droits et un statut. Le partage des richesses est désormais moins déséquilibré et la classe ouvrière argentine, avec le soutien des syndicats, s'identifie au mouvement péroniste : les salaires sont augmentés, un salaire minimum et des congés payés sont instaurés, le droit à la retraite et au repos dominical sont reconnus. La politique sociale du gouvernement péroniste se traduisit également par un engagement inédit de l’État argentin en matière de santé et d’éducation. Ainsi, l’enseignement universitaire fut déclaré gratuitement accessible à tous les Argentins à partir de 1949, ce qui entraîna une augmentation de 300 % du nombre d’étudiants au cours de la présidence de Juan Perón. Le taux d'analphabétisme se réduit assez significativement. L'effort est aussi porté sur l’amélioration des services de santé du pays, et surtout du nombre de personnes pouvant en bénéficier. Le taux de mortalité infantile peut alors être réduit de 80,1 pour 1000 en 1943 à 66,5 pour 1000 en 1953, tandis que l'espérance de vie s’accroît de 61,7 en 1947 à 66,5 ans en 1955. Le droit de vote des femmes et le droit au divorce sont reconnus. Pour le journaliste Marcel Niedergang, le péronisme était en réalité un mélange de caudillisme inspiré par Juan Manuel de Rosas et de totalitarisme à la romaine.
Dans les trois premières années de la présidence de Perón, l'Argentine vit en autarcie et bénéficie d'une conjoncture économique favorable. Durant cette période, la politique économique est conduite notamment par , le président de la Banque centrale d'Argentine (nationalisée en mars 1946), qui bénéficie de la confiance d'Eva, que Juan avait épousée le lendemain de sa libération. Il fonde en mai 1946 l' et défend une politique basée sur l'exportation des produits agricoles. L'institut achetait alors aux producteurs et revendait aux entreprises agro-industrielles, souvent en situation de monopole, qui contrôlaient la distribution et la commercialisation, favorisant la vente deux à trois fois plus cher que sur le marché intérieur en exportation. Dans le même temps, le gouvernement procède à la nationalisation des compagnies de chemins de fer britanniques et françaises, celles du gaz, mais aussi de l'Union téléphonique du Rio de la Plata qui appartenait au trust Bell. Le PIB par habitant et les salaires augmentent de manière importante pendant la période péroniste. Autour de 1950, on atteint la plus grande parité dans la distribution des revenus entre chefs d'entreprise et salariés. En juin 1955, la place de Mai est bombardée par des officiers de l'aéronavale ; des centaines de personnes sont tuées. L'objectif des putschistes, qui préparaient le coup d'État depuis trois ans, était de renverser le gouvernement et d'assassiner Perón. Depuis plusieurs mois, le président constatait l'effritement de son pouvoir. En avril 1955, il déclara dans un meeting sur la place de Mai : Je m'en irai avant que l'on ne me chasse. Il n'en aura pas l'occasion, un second coup d'État organisé en septembre 1955 mettant un terme à sa présidence. Perón part en exil en Espagne. Entre 1947 et 1960, la population passe de à 20 millions d'habitants.
=== Le post-péronisme, ou trente ans d'instabilité ===
La fin du péronisme marque le début d'une période de forte instabilité dans le pays, jusqu'à la chute de la dictature militaire en 1983. Le mouvement est proscrit par le régime de Pedro Eugenio Aramburu, qui dirige le pays jusqu'en 1958. Le régime chercha à effacer la mémoire du péronisme (la résidence du général est détruite) et de nombreux militants péronistes, en particulier dans les milieux ouvriers, sont arretés et torturés.
Eduardo Duhalde demeure président de l'Argentine entre janvier 2002 et mai 2003 où il met fin à la parité entre le peso argentin et le dollar américain et met en place un plan économique productiviste. Il appelle à des élections présidentielles anticipées en avril 2003 où il soutient le candidat péroniste de centre gauche Néstor Kirchner. Ce dernier est élu par défaut à la suite du retrait de Carlos Menem au second tour, dans un scrutin où la participation fut historique. La victoire de Kirchner se place dans un cycle victorieux de la gauche dans toute l'Amérique latine.
=== L'ère du kirchnérisme ===
Néstor Kirchner, élu en 2003, a réussi à stabiliser l'économie en adoptant des politiques keynésiennes, augmentant les dépenses publiques et négociant avec les créanciers internationaux. Sa présidence a été marquée par une croissance économique soutenue et une réduction de la pauvreté, le taux de pauvreté passant de 30,6 % en 2005 à 4,3 % en 2012.
Sa femme, Cristina Fernández de Kirchner, a été élue présidente en 2007, puis réélue en 2011. Elle a poursuivi des politiques similaires tout en mettant l'accent sur des réformes sociales, notamment en matière de droits de l’homme, d’éducation et de santé. Son mandat a également été marqué par des controverses liées à la corruption et à la gestion économique.
=== Retour de l'instabilité ===
En 2015, Mauricio Macri est élu président. Le gouvernement supprime l'impôt sur les exportations, met fin au contrôle des changes, laisse flotter le peso et réduit les subventions à l’énergie. Une réforme du marché du travail vient faciliter les licenciements. La libéralisation du secteur financier entraine une fuite des capitaux estimée en 2019 à près de de dollars depuis l’élection de Mauricio Macri, soit environ un sixième du produit intérieur brut (PIB) argentin. La production industrielle baisse fortement du fait de l'arrêt d'une grande partie des subventions. Les taux d’intérêt considérables offerts aux investissements spéculatifs (afin de faire affluer les dollars) favorisent la mise en place d'un cercle vicieux par lequel les emprunts d’hier doivent être remboursés par d’autres, plus coûteux encore. Le pays s'enfonce dans une grave crise économique. Le Financial Times note en octobre 2017 que « Le gouvernement [argentin] a plus emprunté que n’importe quel autre pays émergent depuis l’élection de Mauricio Macri. Environ de dollars en deux ans ». La dette du pays, qui s’établissait à 40 % du PIB en 2015, dépasse 75 % en janvier 2019, après avoir grimpé de vingt points de pourcentage au cours de la seule année 2018. Le cours du peso chute de 118 % entre janvier et septembre 2018.
En octobre 2019, environ 40 % des Argentins vivent en dessous du seuil de pauvreté selon la chaîne nationale C5N. Le taux de chômage dépasse les 10 % selon des chiffres officiels vraisemblablement sous-évalués et une chute de 3,1 % du PIB est à prévoir pour l'année 2019 selon le Fonds monétaire international (FMI).
== Politique et administration ==
L'Argentine est une république fédérale, dotée d'une constitution adoptée en 1853, qui a été modifiée à plusieurs reprises. Le pays a traversé différentes phases politiques, oscillant entre des périodes de démocratie, de coups d'État militaires et de crises économiques. Actuellement, l'Argentine est une démocratie présidentielle où les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont séparés.
=== Organisation des pouvoirs ===
L'Argentine fonctionne selon un système de république représentative, démocratique et fédérale. Le pouvoir politique est divisé entre trois branches : l'exécutif, le législatif et le judiciaire.
Le président de la Nation argentine est à la tête de l'exécutif. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois. Le président est non seulement le chef de l'État mais aussi le chef du gouvernement, ce qui lui confère des pouvoirs étendus, y compris le droit de veto sur les lois votées par le Congrès. Il est responsable de la gestion des affaires du pays, de la mise en œuvre des lois et de la politique étrangère. L'actuel président est Javier Milei, issu du Parti libertarien et du conservatisme libertarien.
Le Congrès de la Nation argentine est bicaméral et composé de deux chambres :
Le Sénat, avec 72 membres, dont trois sont élus pour chaque province et trois pour la ville autonome de Buenos Aires. Ils sont élus pour un mandat de six ans, avec un renouvellement partiel tous les deux ans.
La Chambre des députés, qui compte 257 membres, élus pour un mandat de quatre ans, avec renouvellement partiel tous les deux ans. Les députés sont élus au scrutin proportionnel, en fonction de la population de chaque province.
Le pouvoir judiciaire argentin est indépendant et chargé de veiller à l'application des lois et de la Constitution. Il est dirigé par la Cour suprême de justice de la nation, dont les membres sont nommés par le président avec l'accord du Sénat. En plus de la Cour suprême, le système judiciaire comprend des tribunaux fédéraux, provinciaux et municipaux.
=== Organisation territoriale ===
L'Argentine est un État fédéral, composé de 23 provinces et de la ville autonome de Buenos Aires. Chaque province dispose de sa propre constitution, de son gouvernement et de ses lois, mais reste subordonnée à la Constitution fédérale. Le fédéralisme est un principe fondamental du système politique argentin, bien que des tensions existent souvent entre le gouvernement national et les provinces, notamment en matière de répartition des ressources.
Les provinces ont une grande autonomie en matière de gestion de leurs affaires intérieures, mais dépendent souvent financièrement du gouvernement central, ce qui peut créer des frictions. Les gouverneurs jouent un rôle crucial dans la politique argentine, car ils contrôlent souvent des blocs de votes importants et ont une influence significative au niveau national.
Les provinces ont de fait tous les pouvoirs qui n’ont pas été délégués expressément à l'État fédéral. Elles sont chargées d’administrer la justice et l’éducation primaire. Elles s’organisent comme elles l’entendent en élisant leurs pouvoirs exécutif et législatif. Les provinces peuvent régler entre elles toutes sortes d’accords de type judiciaire, économique ou social. Le pouvoir exécutif national a seulement le pouvoir d’intervenir afin d’assurer la forme républicaine du gouvernement et de repousser les invasions étrangères.
La majorité des provinces du centre et du nord du pays sont antérieures à l’existence de l’Argentine comme fédération, cependant des provinces avec une grande présence aborigène ou une faible population (comme le sont au nord : Chaco, Formosa et Misiones ; et la grande partie sud du pays : La Pampa, Neuquén, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz, la Terre de Feu, le territoire argentin en Antarctique et les îles de l’Atlantique sud) étaient à une époque des territoires nationaux dépendant de l'État fédéral. En devenant des provinces, elles acquirent le même statut administratif que celles qui existaient déjà.
=== Tendances politiques ===
L'Argentine a un système multipartite. Cependant, deux grands courants dominent la scène politique :
Le péronisme (ou justicialisme) : C'est un mouvement politique fondé par Juan Domingo Perón dans les années 1940. Il se caractérise par une forte présence de l'État dans l'économie, la justice sociale, et la défense des classes populaires. Le mouvement péroniste a évolué au fil des décennies et comprend différentes branches, allant de la gauche à la droite.
L'Union civique radicale (UCR) : Fondée en 1891, c'est l'un des plus anciens partis politiques argentins. Il prône le libéralisme politique, la décentralisation et la démocratie représentative. L'UCR a joué un rôle crucial dans la transition démocratique de 1983 après la dictature militaire.
D'autres partis, comme les mouvements de gauche, les partis écologistes et les partis libéraux, ont également une présence plus ou moins forte, mais ils n’ont pas le même poids politique que les deux principaux blocs. Le conservatisme libertarien a émergé sur la scène politique argentine lors de l'élection présidentielle de 2023 remportée par Javier Milei.
=== Politique étrangère et diplomatie ===
La politique étrangère de l'Argentine est marquée par un équilibre entre ses aspirations régionales, ses alliances stratégiques, et son positionnement dans les affaires mondiales. En tant que l'un des principaux acteurs d'Amérique latine, l'Argentine a adopté une approche diplomatique basée sur la coopération, le multilatéralisme et la souveraineté nationale. Voici un aperçu des grands axes de la politique étrangère de l'Argentine.
==== En Amérique latine ====
L'Argentine joue un rôle central dans les dynamiques régionales d'Amérique latine, notamment au sein de deux organisations clés :
Marché commun du Sud (Mercosur) : Fondé en 1991, le Mercosur est une alliance économique regroupant plusieurs pays d'Amérique du Sud, dont l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, et l'Uruguay. L'Argentine voit le Mercosur comme un levier pour promouvoir le développement économique régional et renforcer l'intégration économique entre ses membres. Toutefois, des divergences avec d'autres pays, en particulier le Brésil, concernant les politiques commerciales et tarifaires, créent parfois des tensions.
Communauté d'États latino-américains et caraïbes (CELAC) : L'Argentine est un membre actif de la CELAC, une plateforme multilatérale visant à renforcer la coopération politique, économique et sociale entre les pays latino-américains et caribéens. Buenos Aires y voit une opportunité de s'affirmer comme un leader régional, tout en contrebalançant l'influence des États-Unis dans la région.
==== Relations avec les États-Unis et l'Europe ====
L'Argentine entretient des relations complexes avec les États-Unis. Alors que les deux pays partagent des intérêts économiques, il existe souvent des tensions sur les questions liées à l'ingérence américaine en Amérique latine. L'Argentine cherche généralement à maintenir une certaine indépendance vis-à-vis de Washington, en adoptant une politique étrangère fondée sur la non-intervention. Ainsi, pendant la Seconde Guerre mondiale, le pays est l'objet d'un blocus diplomatique de la part des États-Unis. Cependant, les crises économiques ont parfois conduit à des rapprochements, notamment à travers des accords avec le Fonds monétaire international (FMI). En 1997, Bill Clinton accorde à l'Argentine le statut d'allié privilégié non membre de l'OTAN.
En ce qui concerne l'Europe, l'Argentine a une relation historique avec des pays comme l'Espagne et l'Italie, en raison de liens culturels et migratoires. L'Union européenne est un partenaire commercial important pour l'Argentine, notamment dans les secteurs de l'agro-industrie et des ressources naturelles. Le pays participe également à des négociations visant à finaliser un accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, bien que ces discussions soient marquées par des préoccupations européennes sur les questions environnementales.
==== Le statut des Malouines ====
Un des piliers de la politique étrangère argentine est la revendication de souveraineté sur les îles Malouines, contrôlées par le Royaume-Uni depuis 1833. La guerre des Malouines contre le Royaume-Uni pour le contrôle des îles a laissé une empreinte profonde sur la politique extérieure argentine. Le gouvernement argentin poursuit ses revendications par des moyens diplomatiques, appelant régulièrement aux négociations bilatérales avec le Royaume-Uni sous l'égide des Nations Unies.
==== Relations avec la Chine et la Russie ====
Ces dernières années, l'Argentine a renforcé ses liens avec des puissances émergentes comme la Chine et la Russie. La Chine est devenue l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Argentine, avec des investissements chinois significatifs dans les secteurs des infrastructures, de l'agriculture et de l'énergie. Ce rapprochement est souvent perçu comme une manière pour l'Argentine de diversifier ses partenariats et de réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis et de l'Europe.
Avec la Russie, les relations se sont intensifiées sur le plan diplomatique et commercial, notamment dans les secteurs de l'énergie et de la coopération technologique. L'Argentine a également cherché à bénéficier de l'assistance russe pour la production et la distribution de vaccins lors de la pandémie de Covid-19.
=== Appartenance à des organisations internationales ===
L'Argentine soutient fortement le multilatéralisme et est active au sein d'organisations internationales telles que l'Organisation des nations unies (ONU), l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et le Groupe des 77. Elle s'efforce d'être une voix modérée au sein de ces forums, défendant des principes comme le droit international, la paix et la justice sociale. De plus, l'Argentine accorde une importance particulière à la coopération Sud-Sud, notamment avec des pays africains et asiatiques dans le cadre d’initiatives de développement.
La politique étrangère de l'Argentine est aussi influencée par ses réalités économiques internes. Les crises économiques récurrentes, l’endettement avec le FMI, et l’inflation jouent un rôle dans la manière dont le pays aborde ses relations internationales. La recherche de nouveaux partenaires commerciaux et la diversification des exportations, notamment dans les secteurs agricoles et énergétiques, sont des priorités pour renforcer la stabilité économique du pays.
=== Défense ===
Les forces armées argentines sont une institution nationale clé, responsable de la protection de la souveraineté territoriale du pays, ainsi que de la participation à diverses missions de paix et de coopération internationale. Créées dans le sillage des guerres d'indépendance du début du XIXe siècle, elles ont joué un rôle crucial à travers plusieurs conflits régionaux et ont traversé des périodes de réforme et de modernisation. Le président de la Nation argentine est le commandant en chef des forces armées.
Les forces armées argentines sont organisées en trois branches principales : l'Armée de terre, la Marine et l'Armée de l'air. Chacune a un rôle spécifique dans la défense de la nation et dans les opérations à l'étranger. L'armée de terre est la plus grande force en termes de personnel et est principalement responsable de la défense terrestre, tandis que la marine surveille les vastes étendues côtières du pays, et l'armée de l'air assure la supériorité aérienne et la surveillance.
Aujourd'hui, les forces armées argentines sont largement impliquées dans les missions de maintien de la paix, notamment en Haïti et à Chypre. Elles jouent également un rôle crucial dans la gestion des ressources naturelles, en particulier en Antarctique, où elles assurent une présence continue.
== Population et société ==
=== Démographie ===
L'Argentine compte environ d'habitants. Parmi les multiples groupes ethniques habitant le pays, on en compte trois à l'origine de la population actuelle. Tout d'abord, les Amérindiens représentent, ensemble et sans tenir compte des différences ethnoculturelles, à peu près de la population totale. Les descendants d'Africains amenés comme esclaves pendant les temps de domination espagnole représentent . Le groupe le plus large, les Européens principalement méditerranéen, (espagnol et italien) et métis constituent 91 % de la population selon la CIA. , on compte de même des populations issues de l'immigration du XIXe siècle qui inclut entre autres, en plus des Italiens et des Espagnols, des Arabes, des Allemands, des Français, et des Asiatiques. Il faut bien préciser que lors de l'arrivée de ces immigrants, qui pour la plupart étaient des hommes seuls, un métissage très important a eu lieu entre les étrangers et les femmes locales, de souche européenne et indigène pour la plupart, ce qui a contribué à la diversité ethnique. Selon les résultats d'une étude menée en 2010 par le généticien Daniel Corach, 53,7 % de la population a au moins un ancêtre autochtone, presque toujours matrilinéaire. Selon la Dirección Nacional de Migraciones, près de 45 % des Argentins seraient d'origine italienne et 31 % d'origine espagnole, faisant des Italiens et des Espagnols les principaux groupes ethniques en Argentine.
Au temps de la colonisation espagnole, Buenos Aires fut, en Amérique latine, l’un des principaux ports où débarquèrent les esclaves africains. Lors de l’indépendance de l'Argentine, plus de la moitié de la population de certaines villes était noire ou métisse, ainsi que 30 % des habitants de Buenos Aires. La proportion d'Afro-Argentins a ensuite considérablement chuté du fait d'une immigration européenne massive, du métissage, des épidémies de fièvre jaune (frappant en particulier les populations les plus pauvres) et de leur participation massive – et souvent forcée – aux guerres impliquant l'Argentine au XIXe siècle. De nos jours, moins de 2 % des Argentins sont Noirs. Sur le plan culturel, la marginalisation de la « présence noire » est le fruit d’un discours identitaire des idéologues de la nation argentine en vue d’offrir une perception d’Argentine en tant que pays le plus blanc du continent sud-américain. En 2006, « l’invisibilisation des Afro-Argentins » a été officiellement reconnue par l’Institut national de lutte contre la discrimination, et depuis la crise, une forte reprise économique a aidé postérieurement à réduire la pauvreté à de la population. Plus de 8 % de la population vivait dans des conditions précaires, dans des villas miserias ou bidonvilles, dans le pays il y a miseria.
=== Études génétiques ===
Homburguer et al., 2015, PLOS One Genetics : 67 % européen, 28 % amérindien, 4 % africain and 1,4 % asiatique.
Avena et al., 2012, PLOS One Genetics : 65 % européen, 31 % amérindien, and 4 % africain.
National Geographic : 52 % européenne, 27 % amérindien, 9 % africain et 9 % autres.
=== Langues ===
Il n'y a pas de langue officielle en Argentine, cependant, en raison du système fédéral du pays, chaque province peut établir la langue officielle de son territoire.
L'espagnol est parlé par la quasi-totalité des Argentins. Le pays possède également le nombre le plus important d'hispanophones qui emploie couramment le voseo, l'utilisation du pronom ' au lieu de ' (tu), ce qui implique alors un changement dans la façon de conjuguer les verbes également. À cause de la grande extension géographique de l'Argentine, l'espagnol varie considérablement de régions en régions, le dialecte le plus important numériquement est l'espagnol rioplatense, principalement parlé autour du bassin de La Plata, qui possède un accent similaire à celui de la langue napolitaine. L'italien serait beaucoup parlé en seconde langue, surtout par des personnes d'origine italienne (c'est notamment le cas du pape François).
L'Argentine est un État observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 2016. À la suite de la conquête de 1759 en Nouvelle-France, environ ont immigré en Argentine à partir des années 1857, même si les deux dates (1759 et 1857) semblent éloignées, le phénomène reste le même si l'on tient compte de l'apparition réelle des besoins en émigration des suites de l'effondrement de l'Empire français en Amérique. En 2006, 17 % des Argentins se réclament d'ascendance française.
=== Religion ===
La principale religion est le christianisme, principalement le catholicisme (qui est la religion d'État). La liberté de culte est garantie par l'article 14 de la constitution. Le catholicisme est dominant, avec des estimations du nombre de catholiques variant de 70 à de la population. En , une étude publiée par la CIA Factbook répertorie 92 % de catholiques dont 18 % de pratiquants. Jorge Mario Bergoglio, prélat argentin, est élu pape le sous le nom de François, il est le premier pape issu du continent américain.
La société, la culture et l'histoire de l'Argentine sont profondément imprégnées par le catholicisme. L'Église catholique tient une place importante dans la société argentine, . La présence catholique en Amérique latine remonte à la fin du XVe siècle, au moment où les conquistadors espagnols débarquèrent dans le Nouveau Monde, amenant avec eux leur culture et leur religion.
Il y a sept universités catholiques en Argentine : l'université catholique argentine à Buenos Aires, l'Universidad Católica de Córdoba, l'université nationale de La Plata, l'université de Salta, l'université de Santa Fé, l'université de Cuyo, et l'université de Santiago del Estero. Suivant le modèle de l'Empire romain, l'Église argentine est divisée à travers le pays en plusieurs diocèses et archidiocèses, unités territoriales administratives placées sous l'autorité d'un évêque. Si la plupart des villes de tailles moyennes sont des diocèses, les archidiocèses interviennent dans les villes ou la population est plus importante. Ainsi, Buenos Aires, par exemple, est un archidiocèse en raison, non seulement de la taille de sa population, mais également de l'importance historique de la ville, qui fut en 1776 la capitale de la vice-royauté espagnole du Rio de la Plata. La cathédrale métropolitaine de Buenos Aires, principale église catholique de Buenos Aires et siège de l’archidiocèse, abrite le tombeau du célèbre général José de San Martín.
L'Argentine possède la plus importante communauté juive d'Amérique latine avec environ 230000 personnes.
Selon une importante étude du Barometer d'Amérique latine, le paysage religieux argentin se répartit entre 77 % de catholiques, 7 % de protestants, 4 % des autres religions et 13 % de sans religion. Le nombre d'athées est très important pour un pays d'Amérique latine, d'autant plus que dans les années 1960, il n'y avait que rarement d'Argentins sans religion.
La Convention baptiste évangélique Argentine est fondée en 1908. En 2016, elle compterait 670 églises et .
=== Femmes, droit à l'avortement et droits LGBT ===
Sous le mandat de la présidente Cristina Fernández de Kirchner, le mariage homosexuel est légalisé en 2010, le droit à changer de sexe à l'état civil pour les personnes trans en 2012 et la PMA en 2013. Le 30 décembre 2020, sous le mandat d'Alberto Fernandez, un projet de loi légalisant l'avortement sans conditions jusqu'à la quatorzième semaine de grossesse est approuvé par le Sénat argentin, après un vote en faveur des députés argentins le 11 décembre. Toutefois, les médecins peuvent toujours opposer leur « objection de conscience », dans un pays qui reste très divisé sur la question.
Ces pensions, dont le montant était défini selon des critères retenus au moment de la souscription du contrat initial, obéissaient à plusieurs facteurs variables, tels le capital investi, les intérêts accumulés ou l’espérance de vie. Au moment du départ à la retraite, elles étaient rarement conformes aux prévisions de départ et se révélaient généralement insuffisantes, voire misérables. Désormais, le système garantit dans la plupart des cas un revenu supérieur à 60 % des salaires.
Malgré ces atouts, l'Argentine a accumulé à la fin des années 1980 une lourde dette externe (dette qu'elle ne compte rembourser qu'en partie, « »), l'inflation atteignait par mois et la production avait considérablement chuté. Pour lutter contre cette crise économique, le gouvernement de Menem a lancé une politique de libéralisation du commerce, de déréglementation et de privatisation. En 1991, le gouvernement décida d'ancrer le peso argentin au dollar américain (technique du currency board) et limita par une loi la croissance de la masse monétaire à la croissance de réserves monétaires. Ce système très particulier du currency board permet l'embellie des années 1990, mais se révèle particulièrement dangereux face aux mouvements erratiques et violents du marché des changes flottants qui suivent la crise économique asiatique et à la forte remontée du dollar qui rendent l'économie argentine non compétitive par rapport à celles de ses voisins. Il sombre lorsque l'économie mondiale entre en récession avec la crise de la bulle Internet au début des années 2000.
La récession, amplifiée par les mesures d'économie drastiques exigées par le Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie de son aide en dollars, est extrêmement violente et entraîne une hausse spectaculaire de la pauvreté ainsi que d'importants mouvements sociaux et de rapides changements politiques. L'instabilité politique a plongé l'économie argentine dans une crise sans précédent (2002). Le PIB a chuté de 11 % en 2002 avec la fin de la parité 1 peso = . Cette crise a mené plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvreté. Des manifestations ont alors été organisées, suivies de pillages de magasins. Les banques locales incapables de fournir en dollars sont en faillite technique. Le plan argentin de conversion de dette a pour conséquence des pertes sévères pour les créanciers privés. Le pays fait finalement défaut sur sa dette. Les créanciers étrangers comme EDF sont spoliés. Le gouvernement, en dévaluant, rétablit l'équilibre avec le réal brésilien.
Le pays sort de la partie la plus aigüe de la crise dès 2003. Les conséquences les plus durables sont les difficultés récurrentes des gouvernements à financer leurs budgets, le départ du pays de certains investisseurs industriels, une nette diminution de la confiance des créanciers privés et de longs contentieux avec des fonds vautour américains, contentieux qui se poursuivent jusque dans les années 2010. De 2003 à 2007, le PIB repart à de croissance annuelle, en produisant une réactivation économique dans tous les secteurs, une forte réduction de la pauvreté et un retour de la classe moyenne. Le , l'Argentine et le Brésil signent, après près de trois ans de négociations, un accord qui doit permettre de protéger les secteurs de production qui pourraient être trop durement affectés par la compétition du pays voisin. Le Mécanisme d’adaptation compétitive (MAC) permet de fixer des droits de douane sur le produit « trop compétitif » du pays voisin pour trois ans, renouvelable une fois.
Depuis 2003, l’Argentine semble avoir repris le chemin de la forte croissance économique et de l'augmentation des salaires. Cependant, l'Argentine semble souffrir de la crise américaine et de la chute du dollar ; en effet, la forte inflation avec un taux « officiel » de 8 à , pourrait en réalité atteindre 25 % en 2008. Officiellement, le taux de pauvreté était de 20,6 %, mais si l'on suppute une inflation de 25 %, en 2008, le taux de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté a augmenté, passant à 30,3 % d’Amérique latine, mais sa croissance sur les vingt dernières années est faible et surtout particulièrement volatile. Le niveau de vie argentin est comparable à celui du Mezzogiorno, en Italie du sud.
En 2019, l'économie est en crise, l'industrie automobile ne fonctionne qu'à de la capacité installée, les ventes de voitures sont en chute libre (- sur un an), l'inflation atteint sur un an. Le gouvernement sollicite un prêt du FMI, qui a débloqué en 2018 le versement de de dollars sur trois ans en contrepartie de coupes budgétaires. Près de 300000 emplois ont été perdus en trois ans et la pauvreté atteint son plus haut niveau depuis le début du XXIe siècle.
Le gouvernement argentin introduit en 2020 une taxe sur les grandes fortunes afin de financer des aides sociales, des subventions aux petites entreprises et des programmes de relance économique dans un contexte de crise. La fiscalité est traditionnellement plutôt faible en Argentine et les recettes fiscales de l’État proviennent principalement de la TVA, ce qui favoriserait la montée des inégalités.
L'Argentine est en 2021 toujours en situation de profonde crise économique et sociale (taux de pauvreté de , taux d’inflation de , pression de la dette auprès du FMI). Dans ce contexte, près de 25% des adolescents âgés de 13 à sont obligés de travailler pour aider leurs familles pauvres et endettées.
Monnaie nationale : le peso argentin ()
PIB par habitant : 21832 dollars (2014, valeur PPA)
Taux de chômage : (2014)
Population vivant sous le seuil de pauvreté : (2017)
Taux d'inflation : (2018)
Principaux clients : Brésil (17,3 %), Chili (), États-Unis (), Chine (), Espagne ()
Principaux fournisseurs : Brésil (), États-Unis (), Chine (), Allemagne ()
Coefficient de Gini : (2016)
=== Agriculture ===
Le secteur agricole contribue au PIB à hauteur de 18 % et représente 61 % du total des exportations.
L'Argentine compte environ de paysans, qui produisent près de 80 % des légumes consommés dans le pays. Pourtant, « la culture prédominante des grands propriétaires fonciers rend invisibles les petits producteurs », déplore Matías Bohl, référent de la Fédération nationale paysanne. La propriété de la terre est très inégalement répartie. Moins de 1 % des propriétaires terriens possèdent 40 % de la terre.
L’Argentine est l’un des cinq plus grands producteurs au monde de soja, maïs, tournesol, sorgho, citron et yerba mate, et l’un des 15 plus grands producteurs au monde de blé, orge et raisin. De plus, il est l'un des cinq plus grands producteurs au monde de bœuf et miel.
=== Médias ===
Le groupe Clarín détient la principale chaîne de télévision du pays : Canal 13, ainsi que le journal argentin qui a le tirage le plus important, le quotidien centriste Clarín. Les quotidiens qui suivent, d'après leur tirage, sont La Nación, Página/12, ', ', La Prensa, et Buenos Aires Herald.
Le service téléphonique a été privatisé en 1990 par le gouvernement de Carlos Menem. Il y a de lignes téléphoniques installées, soit pour . La téléphonie mobile relie 75 % de la population ( de personnes). Ce nombre élevé est dû en partie au fait que des personnes de faible revenu ont pu durant les dernières années accéder à des plans de paiement.
Il y a près de 1500 stations de radio, dont 260 sont AM et approximativement sont FM. L'Argentine est le pays d'Amérique latine où l'accès à la télévision par câble est le plus répandu : selon des données de 2001, la grande majorité des foyers possède au moins un téléviseur et 60 % des personnes équipées reçoivent la télévision câblée. Les principales chaines de télévision qui transmettent depuis Buenos Aires sont Canal 13, Telefe, Canal 9 et América TV.
En 2005, de la population avait accès à internet avec plus de dix millions d'utilisateurs dans le pays. En , le gouvernement péroniste argentin promulgue une importante réforme du système médiatique, consistant en une limitation de la concentration des licences, du capital et de l’actionnariat afin de permettre à des médias aux ressources financières plus modestes de se constituer. Après une bataille juridique de quatre ans contre le puissant conglomérat médiatique , qui contestait la constitutionnalité de la loi, celle-ci est finalement validée par la justice. Sous la présidence de Mauricio Macri (élu en 2015) l'essentiel de la loi est abrogé.
=== Rangs internationaux ===
== Sports ==
Bien que le football soit le sport le plus populaire en Argentine avec de très grands joueurs comme Alfredo Di Stéfano, Osvaldo Piazza, Diego Maradona ou Lionel Messi, d'autres sports sont largement pratiqués, le sport national est d'ailleurs le pato. Ainsi, l'Argentine s'illustre régulièrement en basket-ball, en rugby à , en pelote basque, en padel ou encore en tennis avec Guillermo Vilas, Gabriela Sabatini ou Juan Martín del Potro notamment. Par ailleurs, on peut également citer le rink hockey, le hockey sur gazon, le polo avec ou Adolfo Cambiaso, le golf avec Eduardo Romero ou le sport automobile avec Juan Manuel Fangio comme sports appréciés en Argentine. Un autre sport, le rugby à XIII, s'implante également dans le pays depuis la fin des années 2000. Pascual Pérez est le premier argentin à devenir champion du monde en boxe anglaise, en 1954.
Messi in Germany and Argentina face off in the final of the World Cup 2014 -2014-07-13 (24).jpg|Lionel Messi lors de la finale de la Coupe du monde de football de 2014.
Diego Maradona.jpg|Diego Maradona, ancien joueur de football et ancien sélectionneur de l'équipe d'Argentine.
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"Dictature militaire en Argentine (1976-1983)",
"îles Orcades du Sud"
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Akira Kurosawa
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est un réalisateur, producteur, scénariste et monteur japonais, né le à Tokyo, où il est mort le . Il est considéré comme l'un des cinéastes les plus célèbres et influents de l'histoire du cinéma. En cinquante-sept ans de carrière cinématographique, il a réalisé plus de trente films.
Après une brève expérience de peintre, Akira Kurosawa entre dans l'industrie cinématographique japonaise en 1936 en tant qu'assistant réalisateur et scénariste. Il fait ses débuts en tant que réalisateur pendant la Seconde Guerre mondiale avec le film d'action populaire . Son huitième long métrage, , sort en 1948 et est acclamé par la critique, consolidant sa réputation. Ce film marque les débuts de sa collaboration avec l'acteur Toshirō Mifune, qui va tourner dans seize de ses films.
Pour , dont la première a lieu à Tokyo en , Akira Kurosawa reçoit le Lion d'or à la Mostra de Venise 1951. Cette récompense inattendue permet au film d'être diffusé en Europe et en Amérique du Nord. Son succès public et critique ouvre les portes de l'Occident au cinéma japonais et permet à d'autres cinéastes japonais d'obtenir une reconnaissance internationale. Des au début des , Kurosawa réalise environ un film par an, dont , et . Au début des , il devient beaucoup moins prolifique, mais ses œuvres tardives continuent de remporter des prix, dont la Palme d'or au Festival de Cannes 1980 pour Kagemusha.
En 1990, il reçoit l'Oscar d'honneur décerné par l' pour l'ensemble de ses réalisations qui ont inspiré, ravi, enrichi et diverti le public mondial et influencé les cinéastes du monde entier. En 1999, il est nommé à titre posthume « Personnalité asiatique du siècle » dans la catégorie « Arts, littérature, et culture » par le magazine Asiaweek et CNN, présenté comme l'une des cinq personnes ayant le plus contribué à l'épanouissement de l'Asie durant les cent dernières années.
== Biographie ==
=== Enfance et éducation cinématographique (1910-1935) ===
Kurosawa naît le dans le quartier de Higashiōi (arrondissement de Shinagawa) à Tokyo. Son père Isamu, descendant d'une famille de samouraïs de la préfecture d'Akita, est directeur de l'école secondaire de l'Institut d'éducation physique de l'armée, tandis que sa mère vient d'une famille de marchands d'Osaka. Il est le benjamin d'une lignée de sept enfants. Deux d'entre eux sont presqu'adultes à sa naissance, et une de ses sœurs meurt peu de temps après. Kurosawa ne grandit alors qu'avec trois de ses frères et sœurs.
En plus de promouvoir l'exercice physique, son père, Isamu Kurosawa, considère la culture occidentale comme un point essentiel de l'éducation : le jeune Akira découvre le cinéma à l'âge de . Sous l'influence d'un de ses professeurs d'école élémentaire, , il se passionne pour la peinture et le dessin. À cette époque, il étudie également la calligraphie et le kendo.
L'enfance d'Akira Kurosawa est également très influencée par son frère Heigo, de quatre ans son aîné. Kurosawa rapporte qu'à la suite du séisme de 1923 du Kantō, Heigo l'emmène dans les quartiers les plus détruits de la capitale et que lorsqu'il tente de détourner les yeux des cadavres jonchant les rues, son frère l'en empêche pour l'obliger à affronter ses peurs. Pour certains critiques, cet événement a fortement influencé la sensibilité de Kurosawa.
Heigo est un élève brillant, mais échoue à son examen d'entrée au lycée. À la suite de cet échec, il se détache peu à peu de sa famille, et se concentre sur la littérature étrangère. À la fin des années 1920, Heigo devient benshi (commentateur de films muets) et se fait connaître sous le nom de Suda Teimei. Akira, qui veut alors devenir peintre de style occidental, emménage avec son frère. Grâce à Heigo, Akira découvre non seulement le cinéma, mais également le théâtre et le cirque. Dans le même temps, il expose ses toiles et travaux dans le cadre des expositions de la Ligue des artistes prolétariens. Mais il n'arrive pas à vivre de sa peinture et finit par s'en lasser. Il se détourne aussi de la politique alors que la répression policière s'est accentuée.
Avec l'avènement du cinéma parlant au début des années 1930, il devient difficile pour les benshi comme Heigo de trouver du travail, et Akira retourne chez ses parents. En , Heigo se suicide avec sa compagne. Kurosawa décrit cette mort comme un sentiment durable de perte, et l'évoque dans le chapitre intitulé « Une histoire dont je ne veux pas parler » de son autobiographie. Seulement quatre mois après la mort de Heigo, son frère aîné meurt également.
=== Apprentissage de la réalisation (1935-1941) ===
En 1935, le nouveau studio de cinéma « Photo Chemical Laboratories » recherche des assistants réalisateurs. Bien qu'il n'ait jamais envisagé de travailler dans le cinéma et qu'il ait déjà un travail d'illustrateur de livres, Kurosawa répond à l'annonce du studio, qui demande aux candidats de rédiger un essai sur les défauts fondamentaux des films japonais et les moyens d'y remédier. Kurosawa explique dans son papier que si ces défauts sont fondamentaux, alors il n'y a aucun moyen de les corriger. Cette lettre au ton moqueur lui permet de passer les examens suivants. Le réalisateur Kajirō Yamamoto, qui fait partie des recruteurs, insiste pour que Kurosawa soit embauché. En , à l'âge de , Kurosawa entre chez PCL.
Au cours de ses cinq années en tant qu'assistant, Kurosawa travaille pour un nombre important de réalisateurs différents, mais celui qui lui apporte le plus reste Kajirō Yamamoto. Sur ses vingt-quatre films en tant qu'assistant réalisateur, dix-sept sont réalisés par Yamamoto, la plupart étant des comédies jouées par l'acteur Ken'ichi Enomoto, plus connu sous le nom de « Enoken ». Yamamoto cultive le talent de Kurosawa et le fait passer en une année de troisième assistant à « assistant réalisateur en chef ». Les responsabilités de Kurosawa s'accroissent, et son travail va de l'élaboration des scènes et du développement du film aux repérages des lieux de tournage, en passant par la finition du scénario, les répétitions, l'éclairage, le doublage, le montage et la direction de la seconde équipe. Dans son dernier film en tant qu'assistant réalisateur, , Kurosawa prend en charge l'essentiel de la production, Yamamoto étant déjà occupé par le tournage d'un autre film.
Yamamoto confie à Kurosawa qu'un bon réalisateur doit avant tout être un excellent scénariste. Kurosawa comprend alors qu'il peut être davantage rémunéré en écrivant des scénarios plutôt qu'en restant assistant réalisateur. Par la suite, il écrit ou coécrit tous ses films, et écrit fréquemment des scénarios pour d'autres réalisateurs, comme celui du film de Satsuo Yamamoto. L'écriture de scénarios pour d'autres réalisateurs est pour Kurosawa une activité lucrative, qui dure jusque dans les années 1960, bien après qu'il est devenu célèbre.
=== Guerre, censure et mariage (1942-1945) ===
Durant les deux ans suivant la sortie de Cheval en 1941, Kurosawa est en quête d'une histoire qui pourrait lancer sa carrière de réalisateur. Vers la fin de l'année 1942, environ un an après le début de la guerre entre le Japon et les États-Unis, le romancier Tsuneo Tomita publie Sugata Sanshirō, un roman sur la naissance du judo écrit dans le style de Miyamoto Musashi. Intrigué par le livre, Kurosawa l'achète le jour de sa publication ; après l'avoir lu d'une traite, il demande immédiatement à la Tōhō d'en acquérir les droits d'adaptation. Son intuition s'est avérée juste puisque, en l'espace de quelques jours, trois autres grands studios japonais proposent également d'acheter les droits. La Tōhō finit par les obtenir, et Kurosawa entame la préproduction de son premier film en tant que réalisateur.
Le tournage de débute à Yokohama en . La production du film ne pose pas de problème, mais la censure, qui avait donné son accord en amont conformément à la loi sur le cinéma de 1939, juge le résultat du tournage trop anglo-saxon. La Légende du grand judo doit finalement sa sortie le au réalisateur Yasujirō Ozu, qui défend le film. Néanmoins, dix-huit minutes de la version initiale sont censurées. La plupart de ces coupes sont aujourd'hui considérées comme définitivement perdues. La Légende du grand judo est un film caractéristique de l'idéologie de l'époque. Il exalte les vertus morales et l'abnégation du petit peuple, par opposition à l'égoïsme et à la méchanceté des bourgeois occidentalisés, représentés par le personnage de Gennosuke.
Kurosawa s'intéresse ensuite au sujet des femmes ouvrières en temps de guerre dans , un film de propagande tourné dans un style semi-documentaire au début de l'année 1944. Le scénario, écrit par Kurosawa, met en scène un groupe de jeunes ouvrières dans une usine de lentilles optiques à usage militaire qui fait tout son possible malgré les difficultés pour augmenter sa productivité. Pour obtenir des performances réalistes de la part des actrices, Kurosawa les fait vivre dans une véritable usine pendant le tournage, manger la nourriture de l'usine et s'appeler les unes les autres par les noms de leurs personnages. Il utilise des méthodes similaires avec ses interprètes tout au long de sa carrière.
Au cours de la production, Yōko Yaguchi, l'actrice interprétant la meneuse du groupe d'ouvrières, est choisie par ses collègues pour présenter à Kurosawa leurs exigences. Paradoxalement, alors qu'ils s'opposent en permanence, Yaguchi et Kurosawa se rapprochent. Ils se marient le , alors que Yōko est enceinte de deux mois. Ils restent mariés jusqu'à la mort de Yōko en 1985. Ils ont ensemble deux enfants : un fils, Hisao, né le , producteur de quelques-uns des derniers projets de son père, et une fille, Kazuko, née le , chef costumière.
Juste avant son mariage, Kurosawa est pressé par le studio de donner une suite à La Légende du grand judo. Le film de propagande sort en , et est souvent considéré comme l'une des œuvres les moins abouties de Kurosawa.
Dans le contexte de pénurie des derniers mois de la guerre, Kurosawa décide d'écrire le scénario d'un film moins onéreux à produire que les précédents. , basé sur la pièce de kabuki Kanjinchō, avec Enoken, est achevé en . À cette date, le Japon vient de capituler, et l'occupation du pays par les Alliés a commencé. Le système de censure mis en place par les Américains, à l'encontre de tous les films japonais réalisés pendant la guerre, bloque la diffusion du film, estimant qu'il défend des valeurs féodales. Le film avait déjà été critiqué par les censeurs japonais en temps de guerre, qui le jugeaient trop occidental et démocratique. Ils regrettaient notamment le rôle du porteur comique interprété par Enoken. Le film n'aurait donc probablement pas vu le jour même si la guerre s'était poursuivie plus longtemps. Il ne sort finalement qu'en 1952, sept ans après son tournage.
=== Travaux d'après-guerre (1946-1950) ===
Au lendemain de la guerre, Kurosawa est inspiré par les idéaux démocratiques du nouveau régime né de l'occupation. Le premier film résultant de cette inspiration est , sorti en 1946, basé sur l'incident de Takigawa de 1933 et l'affaire de l'espion Hotsumi Ozaki, dans lequel le réalisateur critique le régime japonais d'avant-guerre. Le personnage central du film est une femme, Yukie (interprétée par Setsuko Hara), qui cherche sa place dans un contexte de crise politique. Le scénario original, écrit par Eijirō Hisaita, doit être revu et corrigé de façon importante en raison de ses thèmes politiques. Le film divise la critique, tant par son sujet controversé que par le sexe de son personnage principal. En revanche, le succès auprès du public est présent, et le titre du film devient une phrase culte d'après-guerre.
Son film suivant, , sort en et reçoit un accueil critique mitigé. Il s'agit de l'histoire d'amour relativement simple d'un couple appauvri par la guerre qui souhaite profiter de son jour de repos. Pour ce film, Kurosawa est influencé par les œuvres de Frank Capra, D. W. Griffith et F. W. Murnau, des cinéastes qu'il admire profondément. En 1947 sort , un film de Senkichi Taniguchi et écrit par Kurosawa. Ce film marque les débuts du jeune acteur Toshirō Mifune. C'est Kurosawa, avec l'aide de Yamamoto, qui insiste pour que le studio Tōhō engage Mifune.
L'année suivante sort . Bien que le scénario doive être réécrit à cause de la censure de l'occupation, Kurosawa a le sentiment de pouvoir enfin s'exprimer librement. Le film raconte l'histoire d'un médecin tentant de sauver un yakuza de la tuberculose. Il s'agit de la première collaboration entre le réalisateur et Mifune. Cette collaboration se poursuit durant les seize films suivants du cinéaste (hormis Vivre), où Mifune joue les premiers rôles. À l'origine, Mifune n'est pas censé jouer le personnage principal de L'Ange ivre, mais sa prestation de yakuza est telle qu'il domine le film et éclipse le rôle du docteur alcoolique tenu par Takashi Shimura. Kurosawa décide alors de ne pas gêner la montée en puissance du jeune acteur. Le jeu de rebelle de Mifune conquiert aussitôt le public. L'avant-première a lieu en , et le film est élu meilleur film de l'année par la prestigieuse revue Kinema Junpō. Au total, trois films de Kurosawa seront ainsi récompensés.
Avec le producteur Sōjirō Motoki et les réalisateurs Kajirō Yamamoto, Mikio Naruse et Senkichi Taniguchi, Kurosawa fonde l'. Pour les débuts de cette organisation, et pour son premier film pour Daiei, Kurosawa adapte avec Taniguchi une pièce contemporaine de Kazuo Kikuta. a pour tête d'affiche Toshirō Mifune en jeune médecin idéaliste luttant contre la syphilis. Il s'agit d'une tentative délibérée de Kurosawa de sortir Mifune des rôles de gangsters. Sorti en , le film est un succès au box-office, mais est généralement considéré comme l'un des moins bons du cinéaste.
Son second film de l'année 1949, également produit par l'Association artistique cinématographique et distribué par la Shintōhō, est , l'un de ses films les plus célèbres. Ce film policier raconte l'histoire d'un jeune détective (interprété par Mifune) obsédé par son pistolet volé par un démuni qui s'en sert pour commettre des crimes. Il est chargé d'assister le commissaire Sato, dont la perspicacité pour remonter jusqu'au coupable rappelle celle du commissaire Maigret. Adapté d'un roman de Kurosawa lui-même, et écrit dans le style de l'un de ses auteurs favoris , il s'agit avant tout de sa première collaboration avec le scénariste Ryūzō Kikushima. L'une des séquences les plus célèbres du film, d'une durée de huit minutes et sans dialogues, représente le jeune détective déguisé en pauvre vétéran errant dans les rues à la recherche de son arme ; cette séquence utilise des plans d'un documentaire sur la ville de Tokyo ravagée par la guerre, réalisé par Ishirō Honda, un ami de Kurosawa et futur réalisateur de .
, produit par la Shōchiku et sorti en , est inspiré d'une expérience personnelle du réalisateur avec la presse à scandale. Le film mêle drame judiciaire et problèmes sociaux sur fond de liberté d'expression et de responsabilités personnelles. Mais Kurosawa juge le travail flou et peu satisfaisant, rejoignant ce que s'accorde à dire la majorité des critiques. Cependant, c'est avec son second film de 1950, , que Kurosawa finit par gagner un tout nouveau public.
=== Reconnaissance internationale (1950-1958) ===
Après la sortie de Scandale, Kurosawa est approché par les studios Daiei, afin qu'il réalise un deuxième film pour eux après Le Duel silencieux. Le réalisateur choisit alors le script d'un jeune scénariste, Shinobu Hashimoto, basé sur la nouvelle de Ryūnosuke Akutagawa intitulée qui narre le meurtre d'un samouraï et le viol de sa femme. Kurosawa voit dans cette nouvelle un potentiel cinématographique, et décide de la développer avec l'aide de Hashimoto. Daiei accueille le projet avec enthousiasme d'autant que le budget requis semble faible avec ses deux uniques décors et un tournage majoritairement en extérieur. Matsutarō Kawaguchi, alors cadre à la Daiei, se plaindra plus tard auprès de Kurosawa d'avoir été roulé tant l'imposant décor de la porte Rashō a été couteux.
Le tournage de Rashōmon se déroule du au dans les grands espaces montagneux de la forêt de Nara puis dans la forêt qui longe le Konkai kōmyō-ji à Kyoto. La post-production du film dure une seule semaine, et est gênée par un incendie dans les studios. L'avant-première a lieu le au théâtre impérial de Tokyo, la sortie nationale le lendemain. Les critiques sont partagées, intriguées par le thème unique du film. Il s'agit néanmoins d'un succès financier modéré pour la société Daiei.
Le film suivant de Kurosawa, pour Shōchiku, est , une adaptation du roman de l'écrivain préféré du réalisateur, Fiodor Dostoïevski. Le cinéaste délocalise l'histoire de la Russie à Hokkaidō, mais reste très fidèle à l'œuvre originale, ce que de nombreuses critiques jugent dommageable pour le film. Jugé trop long, le film de Kurosawa est raccourci, passant de (près de ) à , ce qui rend l'histoire difficilement compréhensible. À sa sortie, les critiques sont très mauvaises, mais le film rencontre un succès modéré auprès du public, essentiellement grâce à la présence de Setsuko Hara.
Pendant ce temps, à l'insu de Kurosawa, Rashōmon est sélectionné à la Mostra de Venise grâce aux efforts de Giuliana Stramigioli, une représentante basée au Japon d'une société de production italienne. Le , Rashōmon reçoit la plus haute distinction du festival, le Lion d'or. Cette récompense surprend l'ensemble du monde du cinéma, qui à l'époque ignorait quasiment tout de la tradition cinématographique du Japon.
Daiei exploite alors brièvement le film à Los Angeles jusqu'à ce que RKO rachète les droits de distribution sur le sol des États-Unis. Le risque est grand pour RKO : à l'époque, un seul film sous-titré est sur le marché américain, et le seul film japonais ayant été distribué à New York, une comédie de Mikio Naruse en 1937, a été un échec critique et commercial. Pourtant, l'exploitation de Rashōmon est un succès, aidée par de nombreux critiques dont Ed Sullivan : lors des trois premières semaines, le film engrange 35000 $, et ce dans un seul cinéma de New York. Le public français quant à lui découvre le film en salles en . Ce succès entraîne un regain d'intérêt pour les films japonais en Occident dans les , éclipsant le cinéma néoréaliste italien. Grâce à cette renommée, les films d'autres cinéastes japonais commencent à recevoir des récompenses et à être distribués en Occident, comme ceux de Kenji Mizoguchi, et plus tard ceux de Yasujirō Ozu, des cinéastes reconnus au Japon mais totalement inconnus dans cette partie du monde.
Sa carrière gonflée par sa reconnaissance internationale, Kurosawa retourne chez Tōhō et travaille sur son prochain film, . Le film met en scène Watanabe (Takashi Shimura), un fonctionnaire atteint d'un cancer qui cherche à donner un dernier sens à sa vie. Pour le scénario, Kurosawa s'allie à Hashimoto et à l'écrivain Hideo Oguni, avec qui il coécrit douze films. Malgré le sujet grave, les scénaristes abordent le récit d'une manière satirique, ce que certains comparent au travail de Bertolt Brecht. Cette stratégie leur a permis d'éviter ce sentimentalisme commun qui règne habituellement autour de personnages atteints de maladies incurables. Vivre sort en , Kurosawa est récompensé de son deuxième « meilleur film » de Kinema Junpō, et le film remporte un grand succès au box-office.
En , Kurosawa s'isole durant avec les deux scénaristes de Ikiru, Shinobu Hashimoto et Hideo Oguni. Ensemble, ils écrivent le scénario du prochain film du cinéaste, . Il s'agit du premier véritable chanbara de Kurosawa, genre pour lequel il est aujourd'hui le plus connu. L'histoire, celle d'un pauvre village de l'époque Sengoku qui fait appel à un groupe de samouraïs afin de se défendre des bandits, est traitée par Kurosawa d'une manière totalement épique, et l'action est méticuleusement détaillée durant les trois heures et demie. Le film s'appuie sur une distribution d'ensemble impressionnante, composée notamment d'acteurs ayant déjà tourné avec Kurosawa.
Trois mois sont nécessaires pour la préproduction, un mois pour les répétitions. Le tournage dure étalés sur près d'un an, interrompu entre autres par des difficultés de production et d'ordre financier, ainsi que par les problèmes de santé de Kurosawa. Le film sort finalement en , soit après la date prévue. Le film coûte trois fois plus que prévu, et devient alors le film japonais le plus cher jamais réalisé. Les critiques sont positives, et le succès au box-office permet de rentrer rapidement dans les frais. Après de nombreuses modifications, il est distribué sur le marché international. Au fil du temps, et grâce aux versions non modifiées diffusées par la suite, le film accroît sa notoriété. En 1979, un vote parmi des critiques japonais le classe comme étant le meilleur film japonais de tous les temps. Aujourd'hui encore, il est considéré comme tel par certains critiques.
En 1954, des tests nucléaires militaires dans le Pacifique créent des incidents aux conséquences désastreuses, comme celui impliquant le thonier japonais Daigo Fukuryū Maru. C'est dans cette anxiété ambiante que Kurosawa conçoit son film suivant, . Le propos porte sur un riche industriel (Toshirō Mifune) terrifié à l'idée d'une attaque nucléaire, et qui décide d'emmener sa famille dans une ferme au Brésil pour être en sécurité. La production est moins chaotique que lors du film précédent, mais à quelques jours de la fin du tournage, Fumio Hayasaka, compositeur et ami de Kurosawa, meurt de la tuberculose. La bande originale est alors achevée par l'assistant de Hayasaka, Masaru Satō, qui travaille sur les huit films suivants de Kurosawa. Vivre dans la peur sort en , mais l'accueil des critiques et du public est timide et réservé. Le film devient alors le premier de Kurosawa à ne pas rentrer dans ses frais durant son exploitation en salle. Aujourd'hui, il est considéré comme le meilleur film traitant des effets psychologiques de la paralysie nucléaire mondiale.
Le projet suivant de Kurosawa, , est une adaptation du Macbeth de William Shakespeare, dont l'histoire est transposée en Asie à l'époque Sengoku. Kurosawa donne pour instruction aux acteurs, et notamment à l'actrice principale Isuzu Yamada, d'agir et de jouer comme s'il s'agissait d'un classique de la littérature japonaise et non occidentale. Le jeu des acteurs s'apparente alors aux techniques et styles du théâtre nô. Le film est tourné en 1956 et sort en . Le succès en salle est légèrement moins mauvais que pour Vivre dans la peur. À l'étranger, le film devient rapidement une référence parmi les adaptations cinématographiques de Shakespeare.
La production d'une autre adaptation d'un classique européen suit immédiatement celle du Château de l'araignée. , adapté de la pièce du même nom de Maxime Gorki, est réalisé en mai et . Bien que l'adaptation soit très fidèle à la pièce de théâtre russe, l'exercice de transposition à l'époque d'Edo est considéré comme une réussite artistique. La première a lieu en , et le film reçoit un accueil partagé, similaire à celui reçu par Le Château de l'araignée. Certains critiques le classent parmi les œuvres les plus sous-estimées de Kurosawa.
Les trois films suivant Les Sept Samouraïs n'ont pas connu le même succès auprès du public japonais. Le travail de Kurosawa est de plus en plus sombre et pessimiste, et le réalisateur aborde les questions de la rédemption. Kurosawa, qui s'aperçoit de ces changements, décide délibérément de retourner à des films plus légers et divertissants. À cette même époque, le format écran large devient très populaire au Japon. En résulte , film d'action et d'aventure mettant en scène une princesse, son fidèle général et deux paysans devant traverser les lignes ennemies pour pouvoir rejoindre leurs foyers. Sorti en 1958, La Forteresse cachée est un énorme succès au box-office, et est chaudement accueilli par les critiques. Aujourd'hui, le film est considéré comme l'un des films les plus légers et accessibles de Kurosawa, mais reste très populaire pour ses nombreuses influences, notamment sur Star Wars, le de George Lucas sorti en 1977.
=== Naissance d'une entreprise et fin d'une ère (1959-1965) ===
Depuis Rashōmon, les films de Kurosawa atteignent un public plus large, et la fortune du réalisateur augmente. Tōhō propose alors au réalisateur de financer lui-même une partie de ses films, et ainsi de limiter les risques financiers pour la société de production, en échange de quoi Kurosawa aurait davantage de liberté artistique en tant que coproducteur. Kurosawa accepte, et la Kurosawa Production Company naît en , avec Tōhō comme actionnaire principal.
Alors qu'il met maintenant en jeu son propre argent, Kurosawa choisit de réaliser un film critiquant plus ouvertement la politique et l'économie japonaise que ses précédentes œuvres. , basé sur un scénario de Mike Inoue, neveu de Kurosawa, raconte la vengeance d'un jeune homme grimpant dans la hiérarchie d'une entreprise corrompue afin de démasquer les responsables de la mort de son père. Son thème se révèle d'actualité : pendant la production, de grandes manifestations ont lieu pour dénoncer le traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon. Ce traité est considéré, notamment par la jeunesse, comme une menace pour la démocratie du pays car il donne plus de pouvoir aux entreprises et aux politiciens. Le film sort en sous une critique positive, mais le succès au box-office est modeste. La séquence d'ouverture de , décrivant une cérémonie d'entreprise interrompue par des journalistes et la police, est considérée comme l'une des plus savamment orchestrées de Kurosawa, mais, par comparaison, le reste du film déçoit. Le film est également critiqué pour son héros conventionnel luttant contre un mal social qui ne peut être résolu par des individualités.
, le second film de Kurosawa Productions, est centré sur le samouraï Sanjūrō qui pousse à s'entretuer deux clans se disputant violemment le contrôle d'une ville du XIXe siècle. Le réalisateur joue avec les conventions de genre, en particulier le western, et se permet un portrait artistique de la violence sans précédent au Japon. Sanjurō est parfois perçu comme un personnage fantaisiste qui renverse par magie le triomphe historique des marchands corrompus sur les samouraïs. Le film sort en et obtient un immense succès au box-office, rapportant plus d'argent que tous les films précédents de Kurosawa. Le film démontre une influence importante du genre au Japon, et inaugure une nouvelle ère pour les zankoku eiga, films de samouraïs ultraviolents. Le film et son humour noir sont largement imités à l'étranger , mais beaucoup s'accordent à dire que l'original de Kurosawa est supérieur aux imitations.
À la suite du succès de Le Garde du corps, Kurosawa se retrouve sous la pression de la Tōhō, qui désire une suite. Il s'oriente alors vers un scénario qu'il écrivit avant Le Garde du corps et le retravaille pour y inclure le héros. est le premier des trois films de Kurosawa à être adapté des travaux de l'écrivain Shūgorō Yamamoto (les deux autres sont Barberousse et Dodes'kaden). Le film est plus léger et plus conventionnel que Le Garde du corps, bien que l'histoire de lutte de pouvoir au sein d'un clan de samouraïs est décrite avec des nuances très comiques. Le film sort le et surpasse rapidement Le Garde du corps au box-office.
Pendant ce temps, la Tōhō acquiert à la demande de Kurosawa les droits d'adaptation de Rançon sur un thème mineur (, 1959), roman policier de la série District d'Ed McBain. Kurosawa veut en effet réaliser un film dénonçant le kidnapping, qu'il considère comme l'un des pires crimes. Le thriller est tourné fin 1962 et sort en sous des critiques élogieuses. Le film devient le plus gros succès de Kurosawa au box-office, et le plus gros succès de l'année au Japon. Cependant, son succès est quelque peu terni lorsque, ironiquement, le film entraîne une hausse du nombre d'enlèvements après sa sortie. Kurosawa lui-même reçoit des menaces d'enlèvement visant sa fille Kazuko. Entre le ciel et l'enfer est considéré par de nombreux critiques comme l'une des œuvres les plus importantes du cinéaste.
Kurosawa enchaîne rapidement avec son film suivant . Il se base pour cela sur des nouvelles de Shūgorō Yamamoto, ainsi que sur Humiliés et Offensés de Dostoïevski. Ce film d'époque qui se déroule dans un hospice du milieu du XIXe siècle permet à Kurosawa de mettre en avant les thèmes humanistes qui lui sont chers. Yasumoto, un jeune médecin formé à l'étranger, vaniteux et matérialiste, est contraint de devenir interne dans la clinique pour pauvres du docteur Niide, surnommé Akahige (Barberousse) et interprété par Mifune. Au début réticent, Yasumoto finit par admirer Barberousse et à respecter les patients qu'il méprisait à son arrivée. Yūzō Kayama, l'interprète du personnage de Yasumoto, est à l'époque une star de films et de musiques populaires. Cette célébrité permet à Kurosawa de garantir un certain succès à son film. Le tournage, le plus long jamais effectué par le réalisateur, s'étale sur près d'une année après 5 mois de préproduction, et s'achève au printemps 1965. Barberousse sort en , devient le plus grand succès de l'année au Japon et remporte le trophée du meilleur film de Kinema Junpō, le troisième et dernier pour Kurosawa. Le film reste l'un des plus connus et des plus appréciés de Kurosawa au Japon. À l'étranger, les critiques sont plus partagées. La plupart des critiques reconnaissent sa maîtrise technique (certains le situent même parmi les meilleures réalisations de Kurosawa), tandis que d'autres insistent sur son manque de complexité et de puissance narrative. D'autres prétendent enfin que ce film représente un recul de Kurosawa dans ses engagements politiques et sociaux.
Barberousse marque la fin d'une ère pour Kurosawa. Le réalisateur lui-même le reconnaît à la sortie du film, et déclare au critique Donald Richie qu'un cycle vient de se terminer, et que ses films à venir et ses méthodes de production seront différents. À la fin des années 1950, la télévision se développe et domine les audiences du cinéma. Les revenus des studios de cinéma chutent et ne sont plus investis dans des productions coûteuses et à risques comme celles de Kurosawa. Barberousse marque aussi chronologiquement la moitié de la carrière du cinéaste. Au cours de ses 29 premières années dans l'industrie du cinéma, il réalise , tandis que lors des suivantes il n'en réalise que 7 de plus. En outre, pour des raisons jamais réellement exposées, Barberousse est le dernier film de Kurosawa avec Toshirō Mifune. Yū Fujiki, un acteur ayant travaillé sur Les Bas-fonds, déclare à propos de la complicité des deux hommes sur le plateau que le cœur de . Donald Richie décrit leurs rapports comme une symbiose unique.
=== Passage par Hollywood (1966-1968) ===
Quand le contrat d'exclusivité entre Kurosawa et Tōhō arrive à son terme en 1966, le réalisateur, alors âgé de 56 ans, prend un virage important dans sa carrière. Les problèmes rencontrés par l'industrie cinématographique japonaise et les douzaines d'offres émanant de l'étranger l'incitent en effet à travailler pour la première fois hors du Japon.
Pour son premier projet étranger, Kurosawa s'inspire d'un article du magazine Life. Ce thriller produit par Embassy Pictures, qui aurait dû être tourné en anglais et titré , aurait été le premier film en couleur de Kurosawa. Toutefois, la barrière de la langue est un problème majeur pour cette production, et la traduction en anglais du scénario n'est pas achevée à l'automne 1966, alors que le tournage est censé débuter. Le tournage nécessitant de la neige, il est reporté à l'automne 1967, puis annulé en 1968. Près de vingt ans plus tard, Andreï Kontchalovski, un autre étranger à Hollywood, réalise finalement Runaway Train, un film au scénario totalement différent des travaux de Kurosawa.
Malgré cet échec, Kurosawa est par la suite impliqué dans des projets hollywoodiens beaucoup plus ambitieux. Tora ! Tora ! Tora !, produit par la 20th Century Fox et Kurosawa Production, est une description de l'attaque de Pearl Harbor selon les points de vue américain et japonais. La partie japonaise du film est initialement confiée à Kurosawa, la partie américaine à un réalisateur anglophone. Kurosawa passe plusieurs mois à travailler sur le scénario en compagnie de Ryūzō Kikushima et Hideo Oguni, mais, rapidement, le projet commence à se désagréger. Le réalisateur choisi pour les passages américains n'est pas comme prévu le célèbre anglais David Lean, ce que les producteurs avaient fait croire à Kurosawa, mais Richard Fleischer, un expert en effets spéciaux beaucoup moins connu que Lean. Le budget initial subit également des coupes, et la durée de film allouée aux séquences japonaises ne doit pas excéder , ce qui se révèle un gros problème pour Kurosawa, dont le script dépasse les . En , après une multitude de modifications, un accord est trouvé pour un scénario tronqué et plus ou moins fini. Le tournage débute en décembre, mais Kurosawa reste à peine trois semaines en tant que réalisateur. Son équipe et ses méthodes de travail sont peu familières aux exigences d'une production hollywoodienne et laissent perplexes les producteurs américains, qui en concluent que Kurosawa est un malade mental. Au Noël 1968, les producteurs annoncent que Kurosawa quitte la production, officiellement pour « fatigue ». Officieusement, il en est congédié. Finalement, il est remplacé par les deux réalisateurs Kinji Fukasaku et Toshio Masuda.
Tora ! Tora ! Tora ! sort finalement en sous des critiques peu enthousiastes, et reste une véritable tragédie dans la carrière du cinéaste. Kurosawa consacra en effet plusieurs années de sa vie sur un projet à la logistique cauchemardesque, pour finalement ne pas réaliser un seul mètre de film. De plus, son nom est enlevé des crédits, alors que le script des séquences japonaises reste celui qu'il a coécrit. Par la suite, il se détache de son collaborateur de longue date, l'écrivain Ryūzō Kikushima, et ne travaille plus jamais avec lui. Le projet met également au grand jour une affaire de corruption au sein de sa propre société de production . Sa santé mentale fut remise en question. Enfin, le milieu du cinéma japonais commence à le suspecter de vouloir mettre un terme à sa carrière.
=== Une décennie difficile (1969-1977) ===
Sachant que sa réputation est en jeu après la débâcle du très médiatisé Tora ! Tora ! Tora !, Kurosawa passe rapidement à un nouveau projet. Keisuke Kinoshita, Masaki Kobayashi et Kon Ichikawa, trois amis de Kurosawa, viennent épauler le réalisateur. En , ils créent à eux quatre une société de production qu'ils nomment le . Bien que l'idée de base de cette société est de permettre aux quatre réalisateurs de créer un film chacun, il est parfois évoqué que la véritable motivation des trois autres réalisateurs est d'offrir plus facilement à Kurosawa la possibilité de mener à terme un film, et ainsi de signer son retour dans l'industrie du cinéma.
Le premier projet proposé est un film historique appelé Dora-Heita, mais il est jugé trop coûteux, et Kurosawa se tourne alors vers , nouvelle adaptation d'une œuvre de Yamamoto portant à nouveau sur les pauvres et les démunis. Kurosawa voulant démontrer qu'il est toujours capable de travailler rapidement et efficacement avec un budget restreint, le film est rapidement tourné en neuf semaines. Pour son premier travail en couleur, il laisse de côté le montage dynamique et les compositions complexes et se concentre davantage sur la création d'une palette de couleurs primaires audacieuse, quasi surréaliste, afin de mettre en valeur la toxicité de l'environnement des personnages. Le film sort en au Japon, où il rencontre un succès limité auprès des critiques et une totale indifférence du public. L'échec financier important cause la dissolution du Club des Quatre Chevaliers. À sa sortie à l'étranger, le film est relativement bien accueilli par la critique, mais est depuis considéré comme incomparable avec les meilleurs travaux du réalisateur.
Après avoir connu des difficultés pendant la production de Dodesukaden, Kurosawa se tourne vers la télévision l'année suivante, pour la seule fois de sa carrière, avec , un documentaire sur les chevaux de course pur-sang. Il comporte une voix off narrée par un homme et un enfant fictifs, interprétés par les mêmes acteurs que le mendiant et son fils dans Dodesukaden. Kurosawa retrouve aussi son collaborateur habituel Masaru Satō, qui compose la musique. Il s'agit du seul documentaire dans la filmographie de Kurosawa, et du seul film qu'il n'a pas monté lui-même, dans la mesure où un monteur est crédité.
Incapable d'obtenir des financements pour les projets à venir et souffrant de problèmes de santé, Kurosawa semble atteindre un point de rupture : le , il se tranche la gorge et les poignets à plusieurs reprises. Cette tentative de suicide échoue, et Kurosawa guérit assez rapidement. Il décide alors de se réfugier dans sa vie privée, ne sachant pas s'il réalisera de nouveaux films.
Au début de l'année 1973, le studio soviétique Mosfilm souhaite travailler avec le réalisateur. Kurosawa leur propose alors l'adaptation d'une autobiographie de l'explorateur russe Vladimir Arseniev, intitulée Dersou Ouzala, qu'il souhaite réaliser depuis les années 1930. Le roman traite d'un chasseur Hezhen vivant en harmonie avec la nature avant qu'elle ne soit détruite par la civilisation. En , Kurosawa, alors âgé de , part s'installer un an et demi en Union Soviétique avec quatre de ses plus proches collaborateurs. Le tournage commence en en Sibérie dans des conditions naturelles extrêmement difficiles, et se termine en . Kurosawa, alors épuisé et souffrant du mal du pays, retourne au Japon dès le mois de juin. La première mondiale de a lieu le . Alors que la critique japonaise reste muette, le film est chaleureusement accueilli à l'étranger, remportant le Prix d'Or du Festival international du film de Moscou ainsi que l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Le succès au box-office est également au rendez-vous. Aujourd'hui, la critique reste divisée : certains y voient un exemple du déclin de Kurosawa, tandis que d'autres comptent le film parmi ses travaux les plus aboutis.
Bien qu'il reçoive des propositions de projets pour la télévision, Kurosawa ne manifeste aucun intérêt à sortir du monde du cinéma. Néanmoins, en 1976, il accepte d'apparaître dans une série de publicités télévisées pour le whisky Suntory. Craignant de ne plus pouvoir réaliser de nouveaux films, il continue néanmoins de travailler sur divers projets, écrire de nouveaux scénarios et créer des illustrations détaillées de ses travaux dans l'intention de laisser derrière lui une empreinte visuelle de ses plans, au cas où il ne pourrait les filmer.
=== Deux grandes épopées (1978-1986) ===
En 1977, le réalisateur américain George Lucas sort le premier épisode de la saga Star Wars, un film de science-fiction au succès planétaire influencé par La Forteresse cachée de Kurosawa. Lucas, qui vénère Kurosawa et le considère comme un modèle, est choqué d'apprendre que le Japonais est incapable de trouver les fonds nécessaires pour un nouveau film. En , Lucas et Kurosawa se rencontrent à Los Angeles pour évoquer le projet le moins risqué du réalisateur japonais : , une épopée racontant l'histoire d'un voleur qui devient le double d'un seigneur japonais. Lucas est passionné par le scénario et les illustrations de Kurosawa et use alors de son influence pour convaincre la 20th Century Fox de produire le film, dix ans après l'échec de Tora ! Tora ! Tora !. Lucas parvient également à engager Francis Ford Coppola en tant que coproducteur.
La production de Kagemusha débute en avec un Kurosawa de bonne humeur. Le tournage s'étale de à et n'est pas épargné de problèmes, avec notamment le renvoi de l'acteur principal Shintarō Katsu. Katsu est remplacé par Tatsuya Nakadai, qui joue alors le premier de ses deux rôles principaux avec Kurosawa. Le film est terminé avec quelques semaines de retard et sort à Tokyo en . Kagemusha devient rapidement un succès au Japon. Il s'agit également d'un succès à l'étranger, tant au niveau des critiques qu'au box-office. Le film remporte la Palme d'or au Festival de Cannes 1980 en mai. Malgré tout, certains critiques dénoncent à l'époque et encore aujourd'hui une certaine froideur dans le film. Kurosawa passe le reste de l'année 1980 à promouvoir son film, à recevoir des récompenses et à exposer ses peintures, qui ont servi de storyboards.
Le succès international de Kagemusha permet à Kurosawa d'entamer son projet suivant, , une autre épopée. Le scénario, en partie fondé sur la tragédie Le Roi Lear de William Shakespeare, dépeint un sanguinaire daimyo (interprété par Tatsuya Nakadai) qui, après avoir banni son seul fils loyal, lègue son royaume à ses deux autres fils, qui ne tardent pas à le trahir, plongeant alors le royaume tout entier dans une guerre fratricide. Les studios japonais sont réticents pour produire un des films les plus coûteux de l'histoire du pays, et un financement étranger est une nouvelle fois nécessaire. Cette fois-ci, c'est le producteur français Serge Silberman qui vient en aide à Kurosawa. Le tournage ne commence qu'en , et dure plus d'un an.
En , la femme de Kurosawa, Yōko, tombe malade, et la production de Ran est stoppée. Yōko meurt le à l'âge de 64 ans. La première du film a lieu le au Festival international du film de Tokyo. Le film est un succès financier modeste au Japon, mais beaucoup plus important à l'étranger. Comme précédemment pour Kagemusha, Kurosawa commence un tour d'Europe pour la promotion de son film jusqu'à la fin de l'année.
Ran remporte plusieurs récompenses au Japon, mais n'est pas aussi acclamé que d'autres travaux de Kurosawa des années 1950 et 1960. Le monde du cinéma est très surpris lorsque le Japon décide de ne pas sélectionner le film pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1986. Mais Kurosawa et les producteurs attribuent ce choix à une incompréhension : à cause de la complexité du règlement de l'Academy, personne ne sait si le film peut concourir pour le Japon, pour la France (par son financement), ou bien pour les deux. En réponse à ce petit scandale, le réalisateur Sidney Lumet milite pour que Kurosawa soit nommé à l'Oscar du meilleur réalisateur (remporté cette année-là par Sydney Pollack pour Out of Africa). La costumière de Ran, Emi Wada, reçoit finalement le seul Oscar du film.
Kagemusha et Ran sont souvent cités parmi les films les plus aboutis d'Akira Kurosawa. Après sa sortie, Kurosawa évoque Ran comme son meilleur film, contrairement à son attitude habituelle qui consistait à répondre le prochain lorsqu'on lui demandait de citer son meilleur film.
=== Derniers travaux et mort (1987-1998) ===
Pour son film suivant, Kurosawa choisit un sujet très différent de ce qu'il a pu aborder tout au long de sa carrière. , un film profondément personnel, est entièrement basé sur les propres rêves du réalisateur. Pour la première fois depuis près de quarante ans, Kurosawa s'attelle seul à l'écriture du scénario. Bien que le budget prévisionnel soit plus faible que Ran, les studios japonais restent réticents à produire un nouveau film de Kurosawa. Le cinéaste se tourne alors vers un autre de ses admirateurs célèbres, le réalisateur américain Steven Spielberg, qui persuade la Warner Bros. de racheter les droits du film. Ce rachat permet à Hisao Kurosawa, le fils d'Akira, coproducteur et futur dirigeant de Kurosawa Productions, de négocier plus facilement un prêt au Japon permettant de couvrir les frais de production. Le tournage dure plus de huit mois, et Rêves est projeté pour la première fois en au Festival de Cannes. L'accueil au Festival est poli mais discret, et il en est de même lors de sa diffusion internationale.
Kurosawa se tourne ensuite vers une histoire plus conventionnelle, , qui s'intéresse aux cicatrices du bombardement nucléaire de Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le scénario est une adaptation du roman de Kiyoko Murata, mais les références au bombardement viennent du réalisateur et non du livre. Le film, le premier entièrement produit au Japon depuis Dodes'kaden, est également le premier film de Kurosawa dans lequel apparaît une star du cinéma américain, en l'occurrence Richard Gere dans le petit rôle du neveu de l'héroïne. Le tournage a lieu début 1991 et sort le de la même année. Les critiques sont très mauvaises, notamment aux États-Unis où Kurosawa est accusé d'antiaméricanisme.
Kurosawa ne perd pas de temps et passe très rapidement à son projet suivant, . Basé sur les essais autobiographiques de Hyakken Uchida, le film suit la vie d'un Japonais professeur d'allemand durant la Seconde Guerre mondiale et l'après-guerre. Le récit est centré sur les célébrations d'anniversaires avec ses élèves, au cours desquelles le protagoniste répète son refus de mourir tout de suite . Le tournage débute en et se termine en septembre. Le film sort le , mais récolte des critiques encore plus mauvaises et décevantes que ses deux films précédents.
Cet échec n'empêche toutefois pas Kurosawa de continuer à travailler. En 1993, il écrit le scénario original de , suivi en 1995 du script de . Alors qu'il finalise ce dernier en 1995, Kurosawa chute et se brise la base de la colonne vertébrale. À la suite de cet accident, il doit utiliser un fauteuil roulant pour le reste de sa vie, mettant fin aux espoirs de le revoir un jour réaliser un nouveau film. Son souhait répété de mourir sur le tournage d'un film.
== Méthodes de travail ==
Toutes les sources biographiques s'accordent à dire que Kurosawa est un réalisateur de terrain, passionnément impliqué dans chacun des aspects de la production de ses films. Comme le résume un journaliste, il (co)écrit ses scénarios, supervise la conception, fait répéter les acteurs, met en place tous les plans et monte le film. Sa participation active s'étend du concept initial du film à sa finalisation.
=== Écriture du scénario ===
Kurosawa aime à répéter que le scénario est le fondement absolu d'un bon film et que, si un mauvais réalisateur peut parfois faire d'un bon scénario un film correct, un grand réalisateur ne pourra jamais faire un bon film à partir d'un mauvais scénario. Au cours de la période d'après-guerre, il commence à collaborer avec un groupe de cinq scénaristes : Eijirō Hisaita, Ryūzō Kikushima, Shinobu Hashimoto, Hideo Oguni, et Masato Ide. Quels que soient les membres de ce groupe à travailler sur un film, ils se réunissent autour d'une table, souvent dans une station thermale, où ils ne peuvent être distraits par le monde extérieur. Par exemple, Les Sept Samouraïs est écrit de cette façon. En général, en dehors d'Oguni qui agit comme arbitre, ils travaillent tous sur les mêmes pages et Kurosawa choisit alors la meilleure version de chacune des scènes concernées. Cette méthode est choisie afin que chaque contributeur puisse se mettre en valeur, contrôlant la domination du point de vue de chacun.
Souvent, en plus du véritable script, Kurosawa rédige à ce stade de nombreuses notes très détaillées afin d'élaborer, de préciser sa pensée. Ainsi, pour Les Sept Samouraïs, il écrit six cahiers dans lesquels il crée, entre autres, les biographies détaillées des samouraïs, comprenant par exemple ce qu'ils portent et mangent, leur manière de marcher, de parler, de se comporter, et même leur façon de lacer leurs chaussures. Pour les de paysans du film, il crée un registre de et demande aux acteurs de vivre et travailler dans le cadre de ces familles pour toute la durée du tournage.
=== Tournage ===
Pour ses premiers films, Kurosawa utilise des objectifs standards et une profondeur de champ étendue. À partir des Sept Samouraïs (1954), ses techniques de prises de vues changent radicalement, avec l'utilisation d'objectifs de longue focale et de plusieurs caméras. Kurosawa affirme que l'utilisation de ces objectifs et de plusieurs caméras en simultané offre la possibilité de filmer à une distance plus élevée sans que les acteurs ne sachent quelle caméra sera utilisée au montage final, ce qui leur permet de jouer beaucoup plus naturellement. Tatsuya Nakadai reconnaît d'ailleurs que les caméras multiples l'aident lors de ses interprétations avec le réalisateur. Ces changements ont également un impact important sur l'aspect des scènes d'action du film, en particulier lors de la bataille finale sous la pluie. Selon Stephen Prince, Il peut utiliser les téléobjectifs pour passer sous les chevaux, entre leurs sabots, et ainsi nous plonger dans le chaos de cette bataille d'une manière visuellement sans précédent, que ce soit dans son propre travail ou dans le cinéma de samouraïs en général.
Dans La Forteresse cachée, Kurosawa utilise pour la première fois de sa carrière le format large anamorphosé. Ces trois techniques (objectifs de longue focale, caméras multiples et format large) sont par la suite pleinement exploitées par Kurosawa, même lors de scènes ne présentant pas ou peu d'action. Par exemple, l'utilisation de ces techniques dans les premières scènes de Entre le ciel et l'enfer permet d'intensifier et de dramatiser les tensions et relations de pouvoir entre les différents personnages, le tout dans un espace très confiné.
Pour tous ses films, et plus particulièrement pour ses , Kurosawa insiste sur l'authenticité absolue des décors, costumes et accessoires. Ainsi, dans Le Château de l'araignée, dans la scène ou Washizu (Mifune) est attaqué par ses propres hommes, le réalisateur fait tirer des flèches réelles (évidées et guidées par des fils) en direction de Mifune à une distance d'environ . Des marques au sol permettent à l'acteur de ne pas être touché. Certaines flèches atterrissent cependant à quelques centimètres seulement de Mifune, qui souffre par la suite de cauchemars. Celui-ci admet plus tard qu'il n'a pas eu à forcer son talent pour paraître apeuré à l'écran.
Dans Barberousse, afin de construire la porte d'enceinte de la clinique, Kurosawa demande à ses assistants de démonter d'anciens décors et d'utiliser leur bois pourri afin de créer une porte paraissant ravagée par le temps. Dans le même film, pour les tasses qu'utilisent les personnages, Kurosawa ordonne à son équipe de verser l'équivalent de cinquante ans de thé dans les tasses pour qu'elles soient suffisamment colorées.
Dans Ran, le directeur artistique Yoshirō Muraki, qui construit le troisième château sous la supervision du réalisateur, crée les pierres de l'ouvrage à partir de photographies d'un célèbre château : il peint des blocs de polystyrène en suivant scrupuleusement ces photographies puis les colle selon une technique d'empilement particulière appelée moellonage qui prend plusieurs mois. Plus tard, avant de filmer la scène du château en feu, il apparaît nécessaire d'empêcher les « pierres » de fondre. Pour cela, elles sont recouvertes de quatre couches de ciment puis doivent de nouveau être peintes.
=== Montage ===
Tout au long de sa carrière, Kurosawa fait souvent remarquer qu'il tourne un film dans l'unique but d'avoir de la matière pour le montage, car il s'agit pour lui de la partie la plus importante et artistiquement la plus intéressante dans la production d'un film. L'équipe créative de Kurosawa considère le montage comme le plus grand talent du cinéaste. Hiroshi Nezu, un superviseur de production, déclare : Entre nous, nous pensons qu'il est le meilleur réalisateur de Tōhō, le meilleur scénariste du Japon, et le meilleur monteur du monde. Ce qui le préoccupe le plus est la qualité du déroulement, du rythme qu'un film doit avoir. […] Le film de Kurosawa s'écoule en quelque sorte le long des raccords.
Teruyo Nogami, membre récurrente de l'équipe du cinéaste, confirme ce point de vue : Le montage d'Akira Kurosawa était exceptionnel, l'œuvre d'un génie. […] Personne ne l'égalait. Elle raconte que Kurosawa peut se remémorer précisément chaque prise, et que si, dans la salle de montage, elle lui tend la mauvaise prise d'une scène, il le remarque immédiatement, alors que, contrairement à elle, il ne prend pas de notes détaillées. Elle compare son cerveau à un ordinateur, qui fait avec les morceaux de films ce qu'un ordinateur réalise de nos jours.
Contrairement aux standards hollywoodiens qui consistent à réaliser le montage après la fin du tournage, Kurosawa a pour habitude de monter ses films de façon quotidienne, au fur et à mesure. Cette méthode l'aide beaucoup dans son travail lorsqu'il commence à utiliser plusieurs caméras simultanément et se retrouve avec une quantité importante de rushes à assembler. J'ai toujours monté le soir si nous avions une quantité suffisante d'images dans la boîte. Après avoir visionné les prises, je vais généralement dans la salle de montage et travaille. En raison de cette méthode de travail, la postproduction peut être étonnamment courte. Par exemple, l'avant-première de Yojimbo a lieu le , soit quatre jours seulement après la fin du tournage le .
=== Le « Kurosawa-gumi » ===
Kurosawa travaille constamment avec un cercle fermé de personnes qu'il s'est lui-même constitué tout au long de sa carrière, communément appelé le . Voici une liste partielle des membres de ce groupe, répartis par profession. Les informations suivantes sont basées sur les pages IMDb des films d'Akira Kurosawa et sur la filmographie établie par Stuart Galbraith IV, biographe de Kurosawa.
Compositeurs : Fumio Hayasaka (L'Ange ivre, Chien enragé, Scandale, Rashōmon, L'Idiot, Vivre, Les Sept Samouraïs, Vivre dans la peur) ; Masaru Satō (Le Château de l'araignée, Les Bas-fonds, La Forteresse cachée, Les salauds dorment en paix, Le Garde du corps, Sanjuro, Entre le ciel et l'enfer, Barberousse) ; Tōru Takemitsu (Dodes'kaden, Ran) ; Shin'ichirō Ikebe (Kagemusha, l'Ombre du guerrier, Rêves, Rhapsodie en août, Madadayo).
Direction de la photographie : Asakazu Nakai (Je ne regrette rien de ma jeunesse, Un merveilleux dimanche, Chien enragé, Vivre, Les Sept Samouraïs, Vivre dans la peur, Le Château de l'araignée, Entre le ciel et l'enfer, Barberousse, Dersou Ouzala, Ran) ; Kazuo Miyagawa (Rashōmon, Le Garde du corps) ; Kazuo Yamazaki (Les Bas-fonds, La Forteresse cachée) ; Takao Saitō (Sanjuro, Entre le ciel et l'enfer, Barberousse, Dodes'kaden, Kagemusha, l'Ombre du guerrier, Ran, Rêves, Rhapsodie en août, Madadayo).
Direction artistique : Yoshirō Muraki est le directeur artistique assistant, puis le directeur artistique de l'ensemble des films de Kurosawa (à l'exception de Dersou Ouzala) depuis L'Ange ivre jusqu'à la fin de la carrière du cinéaste.
Équipe de production : Teruyo Nogami a travaillé en tant que scripte, directrice de production, assistante réalisatrice ou assistante productrice sur tous les films de Kurosawa, depuis Rashōmon (1950) jusqu'à la fin de la carrière du réalisateur. Hiroshi Nezu a été directeur de production sur tous ses films à partir des Sept Samouraïs jusqu'à Dodes'kaden, à l'exception de Sanjuro. Plus de après avoir pris sa retraite en tant que réalisateur, Ishirō Honda est revenu pour travailler à nouveau pour son ami et ancien mentor en tant que conseiller à la réalisation, directeur de production et consultant créatif sur les cinq derniers films de Kurosawa (Kagemusha, l'Ombre du guerrier, Ran, Rêves, Rhapsodie en août, Madadayo).
Acteurs :
Rôles principaux : Takashi Shimura (), Toshirō Mifune (), Susumu Fujita (), Masayuki Mori () et Tatsuya Nakadai () ;
Rôles secondaires : Kamatari Fujiwara (), Minoru Chiaki (), Kokuten Kōdō, Masao Shimizu (), Noriko Honma, Sachio Sakai, Yoshio Tsuchiya (), Eiko Miyoshi, Senkichi Ōmura, Yutaka Sada, Gen Shimizu, Atsushi Watanabe (), Bokuzen Hidari, Kōji Mitsui, Noriko Sengoku, Akira Tani, Eijirō Tōno, Kichijirō Ueda (), Ichirō Chiba, Takeshi Katō, Ikio Sawamura (), Kyōko Kagawa, Isao Kimura, Akitake Kōno, Yoshio Kosugi, Seiji Miyaguchi, Chieko Nakakita, Nobuo Nakamura, Toranosuke Ogawa, Ichirō Sugai, Kin Sugai, Yoshitaka Zushi, Hisashi Igawa (), Yūnosuke Itō, Daisuke Katō, Akemi Negishi, Kō Nishimura, Denjirō Ōkōchi et Masayuki Yui ().
== Style ==
Une grande majorité des observateurs qualifient le style de Kurosawa d'audacieux et de dynamique, et le comparent au style narratif hollywoodien traditionnel, qui met l'accent sur la pensée linéaire, chronologique, causale et historique. Ils considèrent aussi que, depuis son tout premier film, Kurosawa dégage un style très distinct du style classique et sans faille d'Hollywood : Kurosawa n'hésite pas à perturber la scène représentée à l'écran par l'utilisation de nombreuses prises de vues différentes, et s'oppose ainsi au traditionnel raccord 180° développé par Hollywood. Kurosawa, par l'utilisation de mouvements fluides de caméra plutôt que d'un montage conventionnel, tend également à intégrer une dimension spatiale dans la narration temporelle.
=== Raccord dans l'axe ===
Dans ses films des années 1940 et 1950, Kurosawa utilise fréquemment le raccord dans l'axe. La caméra se rapproche ou s'éloigne du sujet, non pas par le biais d'un travelling ou d'un fondu enchaîné, mais par une série de plans rapprochés. Par exemple, dans La Nouvelle Légende du grand judo, le héros prend congé de la femme qu'il aime, mais après s'être éloigné un peu, il se retourne et s'incline devant elle, puis, après s'être éloigné encore, il se retourne et s'incline à nouveau. Les trois plans ne sont pas reliés dans le film par des mouvements de caméra ou des fondus, mais par une série de deux coupes rapides. Cela a pour effet de souligner la durée du départ de Sanshiro.
Dans la séquence d'ouverture des Sept Samouraïs dans le village de paysans, le raccord dans l'axe est utilisé à deux reprises. Lorsque les villageois sont à l'extérieur, réunis en cercle, pleurant et se lamentant sur l'arrivée imminente des bandits, ils sont aperçus d'en haut dans un plan extrêmement long ; puis, après un raccord, ils sont filmés en plan beaucoup plus rapproché, puis dans un plan encore plus rapproché au niveau du sol. Ce n'est qu'à ce moment-là que le dialogue commence. Quelques minutes plus tard, lorsque les villageois se rendent au moulin pour demander conseil à l'ancien du village, il y a un long plan du moulin, avec une roue qui tourne lentement dans la rivière. Les plans se succèdent ainsi : un long plan du moulin, avec une roue qui tourne lentement dans la rivière, un plan plus rapproché de cette roue, et un plan encore plus rapproché de celle-ci. Comme le moulin est l'endroit où vit l'ancien, ces plans permettent au spectateur d'associer ce personnage au moulin.
=== Raccord dans le mouvement ===
Plusieurs spécialistes ont souligné la tendance de Kurosawa à utiliser le raccord dans le mouvement. Par exemple, dans une séquence du film Les Sept Samouraïs, le samouraï Shichirôji, debout, tente de consoler le paysan Manzo, assis par terre. Shichirôji met alors un genou à terre pour lui parler. Kurosawa choisit de filmer cette simple action en deux prises au lieu d'une, en les raccordant juste après que Shichirôji commence à s'agenouiller, dans le but de mettre en avant l'humilité du samouraï. Les exemples sont nombreux dans ce même film. Couper l'action, la fragmenter, est un moyen très utilisé par Kurosawa pour créer de l'émotion.
=== Volet ===
Le style de Kurosawa est également marqué par son usage du volet ( en anglais). Il s'agit d'un effet créé par une tireuse optique, qui consiste, à la fin d'une scène, à faire apparaître une ligne ou une barre qui se déplace sur l'écran, effaçant l'image et révélant simultanément la première image de la scène suivante. En tant que dispositif de transition, il est utilisé comme substitut de la coupe directe ou du fondu enchaîné (bien qu'il arrive souvent qu'il utilise ces deux dispositifs ensemble). Dans ses œuvres les plus abouties, Kurosawa utilise le volet si fréquemment qu'il en devient une sorte de signature. L'Ange ivre compte ainsi pas moins de douze volets.
Il existe un certain nombre de théories concernant l'objectif de ce dispositif courant dans le cinéma muet mais plus rare dans le cinéma sonore et réaliste. Goodwin affirme que les volets dans Rashōmon, par exemple, remplissent l'un des trois objectifs suivants : accentuer le mouvement dans les travellings, marquer les changements narratifs dans les scènes de cour et marquer les ellipses temporelles entre les actions (par exemple entre la fin du témoignage d'un personnage et le début de celui d'un autre). Il note également que pour Les Bas-fonds, dans lequel Kurosawa n'utilise à aucune reprise le volet, il manie habilement les personnes et les accessoires dans le cadre afin de faire apparaître et disparaître de nouvelles images, comme le fait un volet.
Kurosawa utilise aussi le volet comme dispositif satirique dans Vivre. Un groupe de femmes se rend au bureau du gouvernement local pour demander aux bureaucrates de transformer un terrain vague en terrain de jeu pour les enfants. Le spectateur est alors confronté à une série de plans subjectifs de différents bureaucrates, reliés par des transitions rapides, chacun d'entre eux renvoyant le groupe à un autre service. L'utilisation du volet rend la séquence plus drôle, les images de bureaucrates sont empilées comme des cartes, chacune plus rigide que la précédente.
=== Bande-son ===
De l'avis général, Kurosawa accorde toujours une grande attention à la bande-son de ses films (les mémoires de Teruyo Nogami en donnent de nombreux exemples). À la fin des années 1940, il commence à utiliser la musique comme contrepoint du contenu émotionnel d'une scène, plutôt que pour simplement renforcer l'émotion, comme le fait le cinéma hollywoodien. Cette approche de la musique de ses films lui est inspirée par une tragédie familiale. Lorsque Kurosawa apprend la mort de son père en 1948, il se met à errer sans but dans les rues de Tokyo. Son chagrin est amplifié lorsqu'il entend soudain la chanson gaie (Valse du coucou, 1918) composée par Johan Emanuel Jonasson. Il s'empresse alors d'échapper à cette musique affreuse. Il demande ensuite à son compositeur, Fumio Hayasaka, avec qui il travaille sur L'Ange ivre, d'utiliser cette chanson comme une sorte d'accompagnement ironique de la scène dans laquelle le gangster mourant, Matsunaga, tombe au plus bas.
Cette approche de la musique se retrouve également dans Chien enragé, sorti un an après L'Ange ivre. Dans la scène finale, le détective Murakami se bat furieusement contre le meurtrier Yusa dans un champ boueux. On entend soudain une sonatine pour piano de Clementi, jouée par une femme dans une maison voisine. La sérénité presque mécanique de cette musique, semblant venir d'un autre monde, contraste avec la violence primitive de la scène et en renforce la puissance. De la même façon, dans Les Sept Samouraïs, des oiseaux gazouillent en arrière-plan durant les épisodes de meurtre et de mutilation comme dans la première scène où les fermiers se lamentent sur leur sort.
== Thèmes récurrents ==
Dans ses œuvres, Akira Kurosawa s'attache à décrire ou à faire une parabole de la société humaine. Il dépeint ainsi au long de ses films la pauvreté (Les Bas-fonds, Dodes'kaden), la violence urbaine (Chien enragé), la maladie et l'immobilité des fonctionnaires (Vivre), la destruction de l'environnement (Rêves), ou encore la vieillesse (Madadayo).
=== Relation maître-disciple ===
De nombreux commentateurs notent chez Kurosawa la redondance du lien complexe entre un homme âgé et un autre plus jeune entretenant une relation de maître-disciple. Ce sujet est clairement tiré de l'expérience personnelle du cinéaste. Selon Joan Mellen, Kurosawa vénérait ses professeurs, en particulier Kajirō Yamamoto, son mentor à Tōhō. […] L'image salutaire d'une personne plus âgée enseignant à un jeune évoque toujours dans les films de Kurosawa de grands moments d'émotions. Le critique Tadao Satō considère le personnage récurrent du maître comme un père de substitution, dont le rôle est de guider le jeune protagoniste et de l'aider à mûrir, à grandir.
Dans son tout premier film, La Légende du grand judo, après que Yano, le maître judoka, est devenu le professeur et le guide spirituel du personnage principal, le récit est une chronique de l'évolution, étape par étape, de la maîtrise et de la maturité grandissantes du héros Sanshiro Sugata. Les relations maître-élève qui apparaissent dans les films d'après-guerre utilisent très peu l'enseignement direct et théorique, mais beaucoup l'apprentissage par l'expérience et l'exemple. Certains attribuent cette caractéristique à la nature silencieuse et privée de l'illumination zen.
Avec Kagemusha, l'Ombre du guerrier, cette relation évolue. Un voleur choisi pour jouer le double d'un grand seigneur continue son imitation après la mort de son maître. La présence du maître est alors fantomatique, et la relation entre les deux personnages est entretenue depuis l'au-delà. Contrairement aux précédents films, la fin de cette relation n'amène alors pas au renouvellement de la vie et de ses engagements, mais à la mort. Toutefois, dans son tout dernier film Madadayo une vision plus joyeuse réapparaît. La fête dépeinte par Kurosawa met en avant les joies simples que peuvent procurer les relations professeurs-élèves, les liens de parenté et le simple fait d'être en vie.
=== Héros ===
Le cinéma de Kurosawa est un cinéma épique, héroïque, dont les films sont emmenés par un héros unique dont les actes et le destin comptent plus que sa propre vie. L'émergence chez Kurosawa de ce héros unique coïncide avec la période d'après-guerre et l'objectif de l'occupation du Japon par les États-Unis de remplacer le féodalisme japonais par l'individualisme. L'évolution politique du pays n'est pas sans déplaire au cinéaste, qui cherche alors à développer son propre style cinématographique. Selon le critique Tadao Satō, le peuple japonais a beaucoup souffert de la défaite militaire du pays et s'est rendu compte que le gouvernement n'était ni juste ni fiable. Pendant cette période de doutes et d'incertitudes, Kurosawa réalise une série de films soutenant l'opinion du peuple selon laquelle le sens de la vie n'est pas dicté par le pays ou la nation, mais qu'il s'agit là de quelque chose que chaque individu doit découvrir dans la souffrance. Le réalisateur lui-même se rend compte de ce lien entre son état d'esprit et celui du peuple : Je sentais que, sans l'instauration du soi comme valeur positive, il ne pouvait y avoir ni liberté ni démocratie.
Le premier de ces héros d'après-guerre fut une héroïne, Yukie Yagihara, interprétée par Setsuko Hara dans Je ne regrette rien de ma jeunesse. Cette héroïne n'hésite pas à fuir sa famille et son milieu social, persévère face aux obstacles qu'elle rencontre, prend en main sa vie et celle des autres, et fait face à une solitude existentielle. Tous ces éléments forment le premier exemple cohérent de l'héroïsme selon Kurosawa. Cette solitude existentielle est également illustrée par le docteur Sanada (interprété par Takashi Shimura) dans L'Ange ivre : Sanada s'oppose à la tradition et se bat, seul, pour un monde meilleur.
Les Sept Samouraïs est considéré comme la représentation ultime du héros idéal de Kurosawa. Selon Joan Mellen, [le film] est avant tout un hommage à la classe des samouraïs dans ce qu'elle a de plus noble […]. Pour Kurosawa, les samouraïs représentent le meilleur de la tradition et de l'intégrité japonaises. C'est à cause, et non en dépit, de la guerre civile chaotique dépeinte dans le film que les sept samouraïs accèdent à la grandeur. Kurosawa identifie les avantages inattendus, tout autant que la tragédie de ce moment historique. Ce bouleversement contraint les samouraïs à utiliser l'altruisme de leur credo de service loyal au service des paysans. Cependant, cet héroïsme est vain car il y a déjà une classe marchande qui supplante l'aristocratie guerrière. Ainsi, le courage et l'habileté suprême des personnages centraux n'empêcheront pas leur destruction finale ni celle de leur classe.
À mesure que la carrière de Kurosawa progresse, il semble avoir de plus en plus de mal à soutenir l'idéal héroïque. Comme le note Prince, Kurosawa a une vision essentiellement tragique de la vie, et cette sensibilité […] l'empêche de réaliser un cinéma socialement engagé. De plus, l'idéal d'héroïsme du réalisateur est subverti par l'histoire elle-même : Lorsque l'histoire est articulée comme elle l'est dans Le Château de l'araignée, comme une force aveugle […] l'héroïsme cesse d'être un problème ou une réalité. Selon Prince, la vision du cinéaste est finalement devenue si sombre qu'il en est venu à considérer l'histoire simplement comme une répétition sans fin de violence, au sein de laquelle l'individu est dépeint non seulement comme non héroïque, mais aussi comme totalement impuissant.
=== Nature ===
La nature est un élément crucial dans les films d'Akira Kurosawa. Comme de nombreux artistes japonais, le réalisateur est très sensible aux subtilités et à la beauté des saisons et des paysages. Il n'hésite pas à utiliser le climat et la météo comme des éléments parfois actifs de l'intrigue. Ainsi, dans Chien enragé et Vivre dans la peur, la chaleur accablante est omniprésente : elle représente notamment le monde oppressé par l'effondrement économique et la menace nucléaire. Kurosawa lui-même déclare : J'aime les étés chauds, les hivers froids, les fortes pluies, les fortes neiges, et je pense que la plupart de mes films le montrent. J'aime les extrêmes, car je les trouve plus vivants.
Dans Le Château de l'araignée, le brouillard permet de renforcer l'ambiance du film. Il produit un effet d'incertitude, d'hésitation, de menace et de peur chez le spectateur, sentiments vécus par les personnages eux-mêmes. Kurosawa déclare sur les décors : Nous avons construit le château au pied du mont Fuji. J'ai voulu du brouillard. Contrairement au château habituel, je l'ai fait de forme plate de sorte qu'il serpente au ras du terrain, pour donner une impression terrifiante afin que l'on pressente un événement de mauvais augure.
Le vent est également un symbole puissant dans la filmographie de Kurosawa, il est la métaphore persistante du changement, du destin et de l'adversité. Dans Le Garde du corps, lors de la bataille finale, les vents soufflent, créant des nuages de poussières, gênant les combats.
Enfin, la pluie n'est jamais neutre chez le cinéaste : il n'est jamais question d'une pluie faible, d'un petit filet, d'une bruine, mais toujours d'averses frénétiques, violentes, de tempêtes. Dans Les Sept Samouraïs, la bataille finale se déroule sous une pluie battante, aveuglante, permettant à Kurosawa de fusionner les différentes classes sociales. Mais cette fusion de l'identité sociale est chaotique, symbolisée par une bataille qui se transforme peu à peu en un vortex de pluie et de boue.
=== Violence ===
Avec Le Château de l'araignée (1957) apparaît une obsession pour les cycles historiques à la violence sauvage et inexorable. Dans le film, la liberté n'existe pas, la seule loi existante est celle de cause à effet dont les événements qui en découlent sont inscrits dans un cycle qui se répète indéfiniment. En effet, le seigneur de Washizu qui assassine son propre seigneur des années auparavant pour s'emparer du pouvoir, est lui-même assassiné par Washizu (Macbeth) pour les mêmes raisons. Selon Prince, Le caractère fatal de l'action de Macbeth […] a été repris par Kurosawa qui a mis l'accent sur l'action prédéterminée et l'écrasement de la liberté humaine sous la loi du karma.
Prince affirme que les deux épopées Kagemusha et Ran marquent un tournant majeur dans la vision du monde de Kurosawa. Dans Kagemusha, alors qu'auparavant […] [le héros] pouvait s'emparer des évènements et les modeler selon ses impulsions, il n'est plus que l'épiphénomène d'un processus impitoyable, sanglant, qui le réduit en poussière sous le poids et la force de l'histoire. L'épopée suivante, Ran, est une chronique implacable de la soif de pouvoir, de la trahison d'un père par ses fils, de guerres et de meurtres omniprésents. Le cadre historique du film est utilisé comme un commentaire sur ce que Kurosawa perçoit désormais comme l'intemporalité des impulsions humaines vers la violence et l'autodestruction. L'histoire cède la place à une perception de la vie comme une roue de souffrance sans fin, tournant sans cesse, se répétant sans cesse, qui est comparée à de nombreuses reprises dans le scénario à l'enfer. Kurosawa a trouvé que l'enfer était à la fois le résultat inévitable du comportement humain et la visualisation appropriée de sa propre amertume et de sa déception.
== Postérité ==
=== Reconnaissance ===
De nombreux cinéastes disent avoir été influencés par l'œuvre de Kurosawa. Ingmar Bergman qualifie son propre film La Source d'imitation minable de Kurosawa. Il ajoute qu'à la sortie du film, en 1960, son admiration pour le cinéma japonais était à son comble. Federico Fellini considérait Kurosawa comme le plus grand exemple vivant de tout ce qu'un auteur de cinéma devrait être. Steven Spielberg a souligné l'importance du cinéma de Kurosawa dans le développement de sa propre vision cinématographique. Le cinéaste Satyajit Ray, à qui a été décerné à titre posthume le prix Akira Kurosawa pour l'ensemble de sa carrière de réalisateur au Festival international du film de San Francisco en 1992, avait déclaré ceci à propos de Rashōmon :
Roman Polanski considère Kurosawa comme l'un de ses trois cinéastes préférés, avec Orson Welles et Federico Fellini. Les Sept Samouraïs, Le Château de l'araignée et La Forteresse cachée font ainsi partie de ses films préférés. Bernardo Bertolucci considère l'influence de Kurosawa comme fondamentale : Les films de Kurosawa et La dolce vita de Fellini sont les films qui m'ont poussé, amené à devenir un réalisateur de films. Andreï Tarkovski cite Kurosawa comme l'un de ses réalisateurs favoris et place Les Sept Samouraïs parmi ses dix films préférés. Sidney Lumet qualifie quant à lui Kurosawa de Beethoven des réalisateurs de films. Werner Herzog, interrogé sur ses cinéastes préférés, évoque Rashōmon en ces mots :
Selon Anthony Frewin, assistant de Stanley Kubrick, ce dernier considère Kurosawa comme l'un des plus grands réalisateurs et parle de lui constamment et avec admiration. Ainsi, lorsque Kurosawa, qui admire aussi Kubrick, lui envoie une lettre, à la fin des années 1990, Kubrick passe plusieurs mois à réécrire sa réponse. George Lucas cite La Forteresse cachée comme principale inspiration pour son space opera Star Wars (1977). Il mentionne également d'autres films de Kurosawa comme ses favoris, notamment Les Sept Samouraïs, Le Garde du corps et Vivre ; Kurosawa, en revanche, est considéré comme plus influencé par le cinéma et la culture occidentaux, un point de vue qui reste contesté.
Au Japon, certains critiques et cinéastes considèrent que Kurosawa est élitiste. Ils estiment qu'il concentre ses efforts et son attention sur des personnages exceptionnels ou héroïques. Dans son commentaire du DVD des Sept Samouraïs, Joan Mellen soutient que certains plans des personnages de samouraïs Kanbei et Kyuzō, qui montrent que Kurosawa leur accorde un statut ou une validité supérieurs, constituent des preuves de ce point de vue. Ces critiques japonais affirment que Kurosawa n'est pas suffisamment progressiste parce que les paysans sont incapables de trouver des leaders dans leurs rangs. Dans une interview avec Mellen, Kurosawa s'en est défendu en disant :
Dès le début des années 1950, Kurosawa est accusé de vouloir satisfaire les goûts occidentaux en raison de sa popularité en Europe et en Amérique. Dans les années 1970, le réalisateur de gauche Nagisa Ōshima, connu pour ses réactions critiques à l'égard de l'œuvre de Kurosawa, accuse ce dernier de se plier aux croyances et idéologies occidentales. L'auteur Audie Bock, cependant, estime que Kurosawa ne joue jamais le jeu d'un public non japonais et qu'il dénonce les réalisateurs qui l'ont fait.
=== Adaptations de son œuvre ===
Au Japon, l'œuvre de Kurosawa a fait l'objet de nombreux . C'est le cas de La Légende du grand judo, qui a inspiré quatre films : Sugata Sanshirō, réalisé par Shigeo Tanaka en 1955, Sanshirō Sugata, produit par Kurosawa et réalisé par Seiichiro Uchikawa en 1965, Ninkyō yawara ichidai, réalisé par Sadao Nakajima en 1966, Dawn of Judo, réalisé par Kunio Watanabe en 1970, ainsi que Sugata Sanshirō, réalisé par Kihachi Okamoto en 1977. Chien enragé a fait quant à lui l'objet de deux reprises : un film réalisé par Azuma Morisaki en 1973 pour la Shōchiku et un téléfilm réalisé par Yasuo Tsuruhashi en 2013 pour TV Asahi. En 2007, Entre le ciel et l'enfer inspire le téléfilm Tengoku to jigoku, réalisé par Yasuo Tsuruhashi. La même année, un de Sanjuro intitulé Tsubaki Sanjurō est réalisé par Yoshimitsu Morita. Enfin, La Forteresse cachée a inspiré le film Kakushi toride no san-akunin: The Last Princess, réalisé par Shinji Higuchi en 2008.
Les films de Kurosawa ont également fait l'objet de reprises hors du Japon. Les Sept Samouraïs a inspiré de nombreux , le premier étant le western Les Sept Mercenaires (), réalisé en 1960 par John Sturges. Le film de Sturges fait lui-même l'objet en 2016 d'un d'Antoine Fuqua intitulé Les Sept Mercenaires (). Il existe d'autres adaptations moins connues des Sept Samouraïs, comme Les Sept Sauvages (), réalisé en 1968 par Richard Rush, Les Mercenaires de l'espace (), réalisé en 1980 par Jimmy T. Murakami, Les Sept Gladiateurs (), réalisé en 1983 par Bruno Mattei et Claudio Fragasso, ou encore un film kazakh, L'Orient sauvage (), réalisé en 1993 par Rachid Nougmanov. Le film Rashōmon a fait l'objet de deux : le western américain L'Outrage () de Martin Ritt, sorti en 1964 et The Outrage (), film thaïlandais de Pantewanop Tewakul sorti en 2011. Un autre film de Kurosawa à avoir fait l'objet de plusieurs reprises est Le Garde du corps. Le plus connu d'entre eux est le western spaghetti Pour une poignée de dollars (), réalisé par Sergio Leone en 1964. Bien que largement inspiré du film de Kurosawa, Leone n'avait pas obtenu l'autorisation officielle pour faire un remake de ce film, qui était protégé par des droits d'auteur. Kurosawa a donc intenté un procès avec la Tōhō pour violation des droits d'auteur et a reçu les droits de distribution au Japon et dans d'autres pays ainsi que 15 % des recettes du box-office mondial. Dernier Recours (), réalisé par Walter Hill en 1996 avec Bruce Willis et Christopher Walken, s'inspire également du Garde du corps.
=== Scénarios posthumes ===
Après la mort de Kurosawa, plusieurs travaux posthumes basés sur ses scénarios sont produits. Le film réalisé par Takashi Koizumi sort en 1999, et réalisé par Kei Kumai sort en 2002. Le scénario de Dora-Heita écrit par le Club des Quatre Chevaliers à l'époque de la production de Dodes'kaden est finalement réalisé par Kon Ichikawa, seul membre du Club encore en vie. Dora-heita sort en 2000. Huayi Brothers Media et CKF Pictures en Chine annoncent en 2017 leur intention de produire un scénario posthume de Kurosawa adapté de la nouvelle Le Masque de la mort rouge d'Edgar Allan Poe pour une sortie en 2020, sous le titre Le Masque de la mort noire. Patrick Frater du magazine Variety déclare en , déclare que deux autres projets de films inachevés de Kurosawa sont prévus, le tournage de Silvering Spear devant commencer en 2018.
=== Société Kurosawa Production ===
En , il est annoncé que les droits de remake de la plupart des films de Kurosawa et des scénarios non produits sont cédés par l'Akira Kurosawa 100 Project à la société Splendent, basée à Los Angeles. La fondatrice de Splendent, Sakiko Yamada, déclare que son objectif est d'aider les réalisateurs contemporains à faire découvrir ces histoires inoubliables à une nouvelle génération de cinéphiles.
La société Kurosawa Production, créée en 1959, continue de superviser de nombreux aspects de l'héritage de Kurosawa. Le fils du réalisateur, Hisao Kurosawa, est l'actuel dirigeant de la société. Sa filiale américaine, Kurosawa Enterprises, est située à Los Angeles. Les droits sur les œuvres de Kurosawa sont alors détenus par Kurosawa Production et les studios de cinéma sous lesquels il travaillait, notamment la Tōhō. Ces droits sont ensuite cédés au Akira Kurosawa 100 Project avant d'être réattribués en 2011 à la société Splendent, basée à Los Angeles.
=== Hommages ===
En 1981, le Kurosawa Film Studio est ouvert à Yokohama ; deux autres sites sont ouverts par la suite au Japon. Une vaste collection de documents d'archives, notamment des scénarios scannés, des photos et des articles de presse, est disponible sur l'Akira Kurosawa Digital Archive, un site Internet japonais géré par le centre de recherche des archives numériques de l'université de Ryūkoku en collaboration avec Kurosawa Production. Une école de cinéma Akira Kurosawa est créée à l'université d'Anaheim au printemps 2009 avec le soutien de la famille Kurosawa et de Kurosawa Production. Elle propose des programmes en ligne sur la réalisation de films numériques, avec un siège à Anaheim et un centre d'apprentissage à Tokyo.
En 1999, Kurosawa est nommé « Asiatique du siècle » dans la catégorie « Arts, Littérature, et Culture » par le magazine Asiaweek et CNN, cité comme l'une des cinq personnes ayant le plus contribué à l'épanouissement de l'Asie durant les . En commémoration du anniversaire de la naissance de Kurosawa en 2010, un projet appelé AK100 est lancé en 2008. Le projet AK100 vise à exposer les jeunes qui sont les représentants de la prochaine génération, et tous les gens partout, à la lumière et à l'esprit d'Akira Kurosawa et au monde merveilleux qu'il a créé. Deux prix cinématographiques sont également nommés en l'honneur de Kurosawa. Le prix Akira Kurosawa récompense l'ensemble de la carrière d'un réalisateur est décerné lors du Festival international du film de San Francisco, tandis que le prix Akira Kurosawa est remis lors du Festival international du film de Tokyo.
== Filmographie ==
=== Réalisateur ===
1943 :
1944 :
1945 :
1945 :
1946 : co-réalisé avec Kajirō Yamamoto et Hideo Sekigawa
1946 :
1947 :
1948 :
1949 :
1949 :
1950 :
1950 :
1951 :
1952 :
1954 :
1955 :
1957 :
1957 :
1958 :
1960 :
1961 :
1962 :
1963 :
1965 :
1970 :
1970 : (téléfilm documentaire)
1975 :
1980 :
1985 :
1990 :
1991 :
1993 :
=== Scénariste ===
Akira Kurosawa est auteur ou coauteur de tous les scénarios de ses films à l'exception de trois d'entre eux : Ceux qui bâtissent l'avenir et Je ne regrette rien de ma jeunesse en 1946 et Un merveilleux dimanche en 1947. Il a aussi écrit ou coécrit des scénarios pour d'autres cinéastes :
1942 : d'Osamu Fushimizu
1942 : de Satsuo Yamamoto
1944 : de Santarō Marune
1945 : de Kiyoshi Saeki
1947 : de Shirō Toyoda
1947 : de Senkichi Taniguchi
1948 : de Keisuke Kinoshita
1949 : de Motoyoshi Oda
1949 : de Senkichi Taniguchi
1950 : de Senkichi Taniguchi
1950 : d'Isamu Kosugi
1950 : de Masahiro Makino
1951 : de Senkichi Taniguchi
1951 : de Tatsuo Ōsone
1952 : de Kazuo Mori
1952 : de Hiroshi Inagaki
1953 : de Senkichi Taniguchi
1955 : d'Akira Mimura
1955 : de Hiromichi Horikawa
1957 : de Kazuo Mori
1959 : de Toshio Sugie
1962 : de Shunkai Mizuho
1964 : de Kinji Fukasaku
1965 : de Seiichirō Uchikawa
=== Montage ===
1963 : L'Héritage des 500 000 de Toshirō Mifune.
=== Œuvres posthumes ===
1998 : de Takashi Koizumi. La mise en scène, le scénario et les dialogues sont signés d'Akira Kurosawa.
2000 : de Kon Ichikawa
2003 : de Kei Kumai, le dernier scénario écrit par Kurosawa
=== Films sur Akira Kurosawa ===
1985 : A.K. de Chris Marker
2002 : de Yoshinari Okamoto
== Distinctions ==
De nombreux prix et récompenses sont décernés à Kurosawa tout au long de sa vie. Ses films ont été récompensés aux Oscars du cinéma et dans les trois principaux festivals de cinéma du monde : le Festival de Cannes, la Mostra de Venise et la Berlinale. Lors de la cérémonie des Oscars en 1990, il reçoit un Oscar d'honneur donné par deux de ses plus grands admirateurs : Steven Spielberg et George Lucas.
Kurosawa a reçu un certain nombre de décorations honorifiques tout au long de sa vie, notamment au Japon. Il est honoré du prix de la personne de mérite culturel en 1976 et reçoit l'ordre de la Culture en 1985. Il est également lauréat du prix de la culture asiatique de Fukuoka en 1990, du Praemium Imperiale en 1992 et du Prix de Kyoto en 1994. Enfin, Kurosawa reçoit à titre posthume en 1998 le Prix d'honneur de la Nation, pour avoir profondément ému la nation avec ses nombreux chefs-d'œuvre intemporels et laissé une marque brillante dans l'histoire du cinéma mondial.
En Europe, Kurosawa est nommé officier de la Légion d'honneur française en 1984, commandeur des arts et des lettres en 1985 et chevalier grand-croix de l'Ordre du mérite de la République italienne en 1986.
=== Récompenses ===
Sauf mention contraire, les informations suivantes sont basées sur la page IMDb d'Akira Kurosawa et sur la filmographie établie par Stuart Galbraith IV, biographe d'Akira Kurosawa.
=== Nominations ===
|
[
"Motoyoshi Oda",
"Masao Shimizu",
"storyboard",
"P.C.L.",
"zen",
"benshi",
"British Academy Film Award du meilleur scénario adapté",
"Prix Asahi",
"Frank Capra",
"A.K.",
"Chris Marker",
"Godzilla (film, 1954)",
"Matsutarō Kawaguchi",
"Toshio Sugie",
"Andreï Tarkovski",
"Hezhen",
"1964 au cinéma",
"doublage",
"1942 au cinéma",
"D. W. Griffith",
"Toshio Masuda (réalisateur)",
"Entre le ciel et l'enfer",
"Jacques Rivette",
"guerre civile",
"box-office",
"Shigeo Tanaka",
"Claudio Fragasso",
"Christopher Walken",
"Jimmy T. Murakami",
"Ordre national de la Légion d'honneur",
"Donald Richie",
"Sachio Sakai",
"Richard Rush",
"Lion d'or",
"Serge Silberman",
"antiaméricanisme",
"documentaire",
"University of Illinois Press",
"Prix FIPRESCI de la Berlinale",
"Après la pluie (film, 1999)",
"Hideo Oguni",
"Raccord (cinéma)",
"Tokyo shinbun",
"British Academy Film Award de la meilleure réalisation",
"Cheval de course",
"1958 au cinéma",
"Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou",
"Masaru Satō",
"Keisuke Kinoshita",
"L'Héritage des 500 000",
"Hollywood",
"Channel 4",
"La Montagne d'argent",
"Ed Sullivan",
"Ken'ichi Enomoto",
"Toranosuke Ogawa",
"Festival international du film de Saint-Sébastien",
"chanbara",
"Kyōko Kagawa",
"avant-première",
"Embassy Pictures",
"Misa Uehara",
"Bruno Mattei",
"Satyajit Ray",
"Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir",
"Toshirō Mifune",
"Cinéma muet",
"incident de Takigawa",
"Laurel Awards",
"Kamatari Fujiwara",
"87e District",
"Osaka",
"Union des républiques socialistes soviétiques",
"Le Plus Beau",
"Robert Altman",
"syphilis",
"La mer regarde",
"nouvelle",
"Atsushi Watanabe",
"Rançon sur un thème mineur",
"Mosfilm",
"Kazuko Kurosawa",
"La Femme de l'enfer",
"mont Fuji",
"Directors Guild of America Award de la meilleure réalisation pour un film",
"1975 au cinéma",
"Cheval (film)",
"Shintōhō",
"japon",
"voix off",
"Shūgorō Yamamoto",
"G.K. Hall",
"Japanese Movie Database",
"Ishirō Honda",
"personne de mérite culturel",
"ordre de la Culture",
"Anthony Frewin",
"Shinji Higuchi",
"1980 au cinéma",
"Festival international du film de San Francisco",
"1977 au cinéma",
"Prix du meilleur film étranger du Syndicat français de la critique de cinéma",
"Objectif de longue focale",
"Martin Ritt",
"Hokkaidō",
"Berlinale",
"Ceux qui bâtissent l'avenir",
"Blue Ribbon Awards",
"Yoshio Kosugi",
"féodalisme",
"1948 au cinéma",
"Le Télégramme",
"L'Histoire officielle",
"Steven Spielberg",
"Faber and Faber",
"Ingmar Bergman",
"Le Triomphe des ailes",
"L'Ange ivre",
"Eijirō Tōno",
"Prix Amanda",
"Internet Movie Database",
"Vintage Books",
"2001 au cinéma",
"1992 au cinéma",
"Tora ! Tora ! Tora !",
"1952 au cinéma",
"1993 au cinéma",
"2003 au cinéma",
"Emanuel Jonasson",
"ordre du Mérite de la République italienne",
"Ichirō Sugai",
"Les Sept Gladiateurs (film, 1983)",
"1950 au cinéma",
"Emi Wada",
"Barberousse (film, 1965)",
"1943 au cinéma",
"Vivre dans la peur",
"L'Outrage",
"Masayuki Yui",
"Daiei (production)",
"David Bordwell",
"Orson Welles",
"Le Masque de la mort rouge",
"Que le spectacle commence",
"attaque de Pearl Harbor",
"Nouvelle Vague",
"Producteur de cinéma",
"Federico Fellini",
"1976 au cinéma",
"Le Déserteur de l'aube",
"Bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki",
"Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre",
"mal du pays",
"Prix de Kyoto",
"1957 au cinéma",
"Kurosawa Akira: Tsukuru to iu koto wa subarashii",
"Kōdansha",
"Gen Shimizu",
"Château de Nagoya (Aichi)",
"1946 au cinéma",
"Prix Edgar-Allan-Poe",
"Tōhō",
"La Source (film, 1960)",
"Dersou Ouzala (livre)",
"Rhapsodie en août",
"Yō-ga (peinture)",
"Les salauds dorment en paix",
"Kenji Mizoguchi",
"Masaki Kobayashi",
"Accident vasculaire cérébral",
"Les Mercenaires de l'espace",
"Alain Bonfand",
"Setsuko Hara",
"Hiromichi Horikawa",
"1985 au cinéma",
"Kazuo Mori",
"Japan Academy Prize",
"Tatsuo Ōsone",
"Mostra de Venise 1951",
"Le Portrait (film, 1948)",
"Kajirō Yamamoto",
"Histoire des femmes",
"Jakoman et Tetsu",
"Prix de la culture asiatique de Fukuoka",
"Richard Gere",
"Shirō Toyoda",
"New York",
"Takeshi Katō (acteur)",
"Runaway Train (film)",
"The Guardian",
"The Criterion Collection",
"La Légende du grand judo",
"kendo",
"Yōko Yaguchi",
"La Nouvelle Légende du grand judo",
"Oscar de la meilleure création de costumes",
"Kyoto",
"science-fiction",
"moellon",
"montage",
"Bertolt Brecht",
"Star Wars",
"Roman Polanski",
"Takashi Koizumi",
"Isao Kimura",
"Les Sept Mercenaires (film, 2016)",
"Nobuo Nakamura",
"National Board of Review",
"Prix du film Mainichi",
"La Forteresse cachée",
"Jussis",
"Volet (cinéma)",
"Sibérie",
"bande-son",
"Rachid Nougmanov",
"1947 au cinéma",
"Los Angeles Film Critics Association",
"1991 au cinéma",
"Néoréalisme (cinéma)",
"University of California Press",
"Fumio Hayasaka",
"format large anamorphosé",
"Hotsumi Ozaki",
"commissaire Maigret",
"British Academy Film and Television Arts Awards",
"yakuza",
"Payot et Rivages",
"Kei Kumai",
"Minoru Chiaki",
"1998 au cinéma",
"Sengoku burai",
"Chicago Film Critics Association",
"Thriller (genre)",
"Sanjuro",
"humour noir",
"Sergio Leone",
"Je ne regrette rien de ma jeunesse",
"1960 au cinéma",
"Bruce Willis",
"Masahiro Makino",
"Yū Fujiki",
"Hyakken Uchida",
"BBC",
"film de propagande",
"Oscars du cinéma",
"Macbeth (Shakespeare)",
"Los Angeles",
"Bodil",
"Asakazu Nakai",
"remake",
"Japon",
"Kō Nishimura",
"1990 au cinéma",
"University Press of Mississippi",
"Kanjinchō",
"monteur",
"Bokuzen Hidari",
"Life",
"studio de cinéma",
"Kunio Watanabe",
"Fondu",
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Afrique du Sud
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LAfrique du Sud, en forme longue la république d'Afrique du Sud, est un pays d'Afrique australe. Sa capitale administrative est Pretoria. Il est frontalier à l'ouest-nord-ouest avec la Namibie, au nord et au nord-nord-est avec le Botswana, au nord-est avec le Zimbabwe, et à l'est-nord-est avec le Mozambique et l'Eswatini. Le Lesotho est un État enclavé dans le territoire sud-africain.
L'Afrique du Sud compte d’habitants en 2018 répartis en 80,2 % de Noirs, 8,8 % de Coloureds, 8,4 % de Blancs et 2,5 % d'Asiatiques.
L'égalité des revenus entre les différents groupes de populations n'a pas progressé depuis la fin de l'apartheid et l'Afrique du Sud connaît un taux d'inégalité parmi les plus élevés au monde. C'est toutefois une puissance de référence pour le continent africain. Le pays se caractérise aussi par une importante population de souche européenne (Afrikaners, Anglo-sud-africains) et par d'importantes richesses minières (or, diamant, charbon, etc.) qui en ont fait un allié indispensable des pays occidentaux durant la guerre froide.
La dénomination « république d'Afrique du Sud » a succédé à celle d'« union d'Afrique du Sud » le , lorsque le pays a cessé d'être une monarchie constitutionnelle pour devenir une république.
== Géographie ==
La république d'Afrique du Sud est entourée au nord par la Namibie (ancienne province sud-africaine du Sud-Ouest africain), le Botswana et le Zimbabwe, au nord-est par le Mozambique et l'Eswatini. Le Lesotho est enclavé au sein du territoire sud-africain.
À ce territoire s'ajoute l’archipel des Îles du Prince-Édouard (île Marion et île du Prince-Edward) et, jusqu'en 1994, Walvis Bay (enclavée au sein du Sud-Ouest africain et seul port en eau profonde de la région).
Les frontières terrestres sud-africaines atteignent 5244 km (Botswana : 1969 km ; Lesotho : 1106 km ; Namibie : 1005 km ; Mozambique : 496 km ; Eswatini : 438 km ; Zimbabwe : 230 km).
=== Climats ===
Les climats régionaux du territoire sont :
Région du Cap : climat méditerranéen
Sud-est, région de Durban : climat subtropical humide
Côte atlantique : climat désertique
Plateaux du nord : climat tropical
Pour faire face à la sécheresse, les autorités instaurent en octobre 2019 des restrictions d’eau dans les principales villes du pays. Plusieurs régions du centre et du nord du pays avaient déjà subi des coupures d'eau, notamment en raison de la défaillance des installations du principal distributeur d’eau d'Afrique du Sud, Rand Water. Dans certaines provinces, comme celles du Cap-Oriental et du Cap-Occidental, la sécheresse a ruiné les récoltes et provoqué la mort de troupeaux de bétail.
=== Espace montagneux ===
Dans la partie sud du pays se trouvent les monts du Drakensberg, qui s'étendent du KwaZulu-Natal jusqu'à la province du Cap (ceinture plissée du Cap), soit sur environ .
L'altitude moyenne est de , le point culminant de ce relief étant le Thabana Ntlenyana, au Lesotho, à . C'est dans ce massif que se trouve le plus haut sommet d'Afrique du Sud, le Mafadi, à .
Le massif du Drakensberg est plutôt ancien avec des sommets arrondis ; c'est une zone verdoyante et un lieu de vie du peuple San. C'est également dans ce massif que le fleuve Orange prend sa source.
Au nord du pays se trouve une ancienne zone volcanique, Pilanesberg. C'est une zone relativement escarpée qui comporte des cratères. La faune y est très riche : mammifères dont des cervidés, etc.
On y rencontre également une flore typique : adansonia, teck, ébène, hibiscus, etc.
Enfin, l'altitude suffisamment élevée pour cette latitude permet la pratique du ski lors de l'hiver austral. Il n'est pas rare, comme lors du mois de juin 2007, de voir tomber de la neige en quantité ( en une journée). Elle reste cependant généralement cantonnée aux plus hauts sommets du Drakensberg pendant l'hiver, et même si la température est assez basse pour l'empêcher de fondre, la faiblesse des précipitations limite l'enneigement. La neige tombe une fois tous les dix ans sur Johannesburg, mais presque jamais à Pretoria, pourtant distante de seulement , mais à une altitude plus faible.
=== Plaines ===
Les plaines se situent principalement dans le Nord-Ouest et dans l'État libre d'Orange, qui sont les greniers céréaliers de l'Afrique du Sud, grâce à la production de blé et de maïs. Le coton est également cultivé. On y pratique aussi l'élevage de moutons. Le pays est au palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010 et neuvième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010, dominé par le Kenya.
Le sous-sol est également très riche en or, en diamants, en uranium et en charbon, particulièrement dans les villes de Kimberley et Bloemfontein.
Le nord-ouest du pays est occupé par le désert du Kalahari qui s'étend également sur le Botswana et la Namibie, et qui a une superficie de près de . Caractérisé par ses dunes de sable rouge, c'est un désert semi-aride comportant de nombreuses zones de savanes et quelques arbres tels les acacias à épines et les baobabs.
On y observe de nombreuses migrations animales.
=== Littoraux ===
L'Afrique du Sud compte de côtes.
Le long de la façade de l'Atlantique, le littoral est plutôt régulier et les côtes mesurent . Dans le Namaqualand on observe une explosion florale pendant un mois, où plus de végétales fleurissent en même temps, lys, aloes, protea, etc. entre mi-août et mi-septembre. Cette zone est très touristique. La zone du cap de Bonne-Espérance est principalement rocheuse et des colonies de manchots y sont installées. On trouve également l'île aux Phoques Robben Island qui accueille des phoques venant principalement de l'Antarctique.
Plus à l'est, le littoral est une alternance de côtes rocheuses et de plages de sable fin.
Les principales stations balnéaires sont dans l'est du pays, East London, Jeffreys Bay, Port Elizabeth, Durban…
On trouve également des zones maritimes protégées dans le cadre de parcs Nationaux comme la réserve , s'étendant sur terre et au large, où l'on peut pratiquer la plongée sous-marine.
Cape Town, Victoria & Alfred Waterfront - 2005.jpg|La montagne de la Table et le Waterfront du Cap.
Drakensburgmountains.jpg|Montagnes du Drakensberg au KwaZulu-Natal.
Namaqua park flowers pompes a eau.jpg|Namaqualand au Cap-Occidental.
Chapman's peak.jpg|Péninsule du Cap.
=== Faune et flore ===
L'Afrique du Sud possède, grâce à sa grande variété d'écosystèmes, une faune et une flore très diversifiées. Les déserts, savanes arides, savanes humides, forêts, fynbos, montagnes et côtes, offrent de nombreuses niches écologiques pour les nombreuses espèces animales et végétales. Des populations très importantes de mammifères marins vivent aux abords des côtes, notamment atlantiques, parmi lesquelles des baleines, des dauphins, des globicéphales et de très importantes colonies de pinnipèdes. Elle fait partie des dix-sept pays mégadivers, pays dont la biodiversité est la plus importante de la planète.
Fichier:Protea orange.jpg|La protea royale, emblème végétal du pays.
Fichier:Saut de gazelle Springbok.jpg|Antilope springbok, emblème animal de l'Afrique du Sud.
Depuis le début du XXe siècle, de plantes ont disparu en Afrique du Sud, principalement victimes de la déforestation.
=== Géographie administrative ===
Traditionnellement, l'on a reconnu historiquement trois capitales officielles à l'Afrique du Sud, l'une, administrative, à Pretoria, l'autre, législative, au Cap et enfin une troisième, judiciaire, à Bloemfontein. Toutefois désormais seule la ville du Cap est mentionnée par la Constitution en tant que siège du parlement. Par ailleurs, l'instance judiciaire suprême du pays, la Cour constitutionnelle, siégeant à Johannesbourg, la ville de Bloemfontein ne mérite dès lors plus son surnom de capitale judiciaire. La métropole de Johannesbourg, la plus riche du pays et siège de la Bourse sud-africaine, est également considérée comme sa capitale économique.
En avril 1994, les quatre provinces et les dix bantoustans qui constituaient géographiquement et politiquement l'Afrique du Sud ont été dissous pour former neuf nouvelles provinces intégrées :
Cap-Occidental (Western Cape) : Sud-Ouest de l'ancienne province du Cap ainsi que les deux îles de l'archipel du Prince-Édouard ;
Cap-Nord (Northern Cape) : Nord de l'ancienne province du Cap ;
Cap-Oriental (Eastern Cape) : Bantoustans indépendants du Transkei, du Ciskei et Sud-Est de l'ancienne province du Cap ;
KwaZulu-Natal : Natal et Zoulouland ;
État Libre (Free State) : État libre d'Orange et quelques homelands intégrés ;
Nord-Ouest (North West) : ancien Transvaal-Ouest, nord de la province du Cap et bantoustan du Bophuthatswana ;
Gauteng : ancien Pretoria-Witwatersrand-Vereeniging, au centre du Transvaal ;
Mpumalanga : ancienne région du Transvaal-Est ;
Limpopo (province) : ancienne région du Transvaal-Nord, appelée province du Nord entre 1995 et 2002.
Chacune de ces provinces est divisée en municipalités métropolitaines et en districts municipaux. Ces derniers sont à leur tour divisés en municipalités locales. Les municipalités locales et métropolitaines sont divisées en circonscriptions électorales appelées wards.
Les municipalités métropolitaines exercent l’intégralité du pouvoir municipal, contrairement aux autres territoires dans lesquels le pouvoir est partagé entre les districts et les municipalités locales.
Les municipalités métropolitaines sont dirigées par un conseil municipal dont les conseillers sont directement élus lors d’un scrutin proportionnel par liste.
Les huit municipalités métropolitaines correspondent aux plus grandes agglomérations du pays :
Buffalo City (East London), Le Cap, Ekurhuleni (East Rand), eThekwini (Durban), Johannesbourg, Mangaung (Bloemfontein), Nelson Mandela Bay (Port Elizabeth), et Tshwane (Pretoria).
Les districts ont la charge de nombreuses missions dont le développement économique, l’entretien des routes et les transports publics. Les conseillers municipaux des districts sont élus au scrutin proportionnel par liste pour 40 % d’entre eux, les 60 % restants étant nommés au sein des conseils des municipalités locales. En 1936, la franchise électorale des populations noires au Cap est supprimée. En 1939, le pays, sous la direction de Smuts, s'engage aux côtés des alliés dans la Seconde Guerre mondiale. En 1945, Smuts participe à la rédaction du préambule de l'Organisation des Nations unies.
==== Prémices de l'apartheid (1948-1961) ====
En 1948, le Parti national remporte les élections générales en ayant préconisé durant sa campagne électorale un système de ségrégation raciale entre Noirs et Blancs. Le nouveau premier ministre, Daniel François Malan, met en place la politique d'apartheid, renforcée en 1956 par la suppression de la franchise du droit de vote des Coloureds (gouvernement Strijdom). En 1958, Hendrik Verwoerd devient premier ministre.
En 1960, le massacre de Sharpeville puis l'interdiction de l'ANC et des mouvements nationalistes africains mènent à la condamnation de la politique d'apartheid par les Nations unies et par la communauté internationale.
=== La République sud-africaine sous l'apartheid (1961-1991) ===
Le , le pays devient une république à la suite d'un référendum où les électeurs votent majoritairement pour la fin de la monarchie. La république d'Afrique du Sud est alors proclamée, et le dernier gouverneur général du pays, Charles Swart, devient ainsi le premier président de l'État. Le pays se retire également du Commonwealth. L'ANC débute alors la lutte armée dans l'Umkhonto we Sizwe.
En 1964, Nelson Mandela, l'un des chefs de Umkhonto we Sizwe est condamné à perpétuité pour terrorisme et les autres chefs de l'ANC sont emprisonnés ou exilés. En 1966, Hendrik Verwoerd, premier ministre d'Afrique du Sud et grand architecte de l'apartheid, est assassiné.
En 1976, les émeutes dans le township de Soweto contre l'enseignement obligatoire en afrikaans conduisent le gouvernement à déclarer l'état d'urgence alors que le Bantoustan du Transkei est déclaré indépendant dans le cadre de la politique d'apartheid.
En 1984, pour sortir du blocage politique, le régime politique est présidentialisé et un parlement tricaméral, ouvert aux Indiens et aux Coloureds, est inauguré. Néanmoins, l'état d'urgence est de nouveau proclamé en 1986 alors que des sanctions économiques et politiques internationales isolent le pays en dépit de l'abrogation de lois symboliques de l'apartheid comme le passeport intérieur. En dépit des condamnations officielles qu'ils émettent eux-mêmes contre l'Apartheid, différents pays continuent néanmoins de maintenir des relations plus ou moins discrètes avec l'Afrique du sud, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne de l'Ouest ou encore Israël.
De leur côté, les pays du bloc de l'Est dont l'Union soviétique et l'Allemagne de l'Est soutiennent activement les mouvements anti-apartheid et la lutte contre le régime sud-africain.
En 1990, le nouveau président sud-africain, Frederik de Klerk, légalise l'ANC, le Parti communiste sud-africain et tous les mouvements noirs. Nelson Mandela est libéré.
En juin 1991, le gouvernement abolit les dernières lois de l'apartheid et entame un processus de transition constitutionnelle (Codesa).
=== L'Afrique du Sud post-apartheid ===
Ce processus de négociations débouche sur un projet intérimaire de constitution en 1993 qui réorganise l'État sud-africain autour des valeurs-clés de liberté, égalité, dignité et place en son sommet une Cour constitutionnelle et sur les premières élections au suffrage universel sans distinctions raciales ou censitaires de l'histoire du pays le . Ces élections sont remportées par le congrès national africain ce qui permet à Nelson Mandela d'être élu par la nouvelle assemblée constituante en tant que premier président noir du pays. Par la même occasion, le pays réintègre le Commonwealth.
En 1995, une Commission vérité et réconciliation est mise en place, puis l'année suivante, le est adoptée la nouvelle constitution sud-africaine, principalement fondée sur la constitution provisoire de 1993.
De 1999 à 2008, le pays est présidé par Thabo Mbeki. Est ainsi apparue aux côtés de la bourgeoisie blanche une bourgeoisie noire ; ni l'ANC, ni le parti communiste, ni le syndicat COSATU (« Congrès des syndicats sud-africains ») n'ont remis en cause l'ordre économique et social. Au contraire, les privatisations se sont multipliées. L'Afrique du Sud est un des pays les plus inégalitaires du monde, ainsi que l'atteste son coefficient de Gini évalué à 0,63 en 2014 par la Banque mondiale, faisant ainsi de l'Afrique du Sud le pays le plus inégalitaire parmi les 168 territoires étudiés par la Banque mondiale (les autres pays n'ayant pas fourni assez de données).
À la suite des difficultés économiques et sociales apparues lors du second mandat de Thabo Mbeki, caractérisées en 2008 par une grave pénurie d'électricité en Afrique du Sud et la dégradation des infrastructures, son parti l'ANC lui retire son mandat le . Thabo Mbeki remet sa démission au Parlement qui élit alors Kgalema Motlanthe pour terminer son mandat jusqu'aux élections générales de 2009.
Après les élections générales du , remportées par l'ANC, Jacob Zuma, ancien vice-président de 1999 à 2005, devient le nouveau président de la République. Il prête serment le et forme un gouvernement plus ouvert aux partis politiques minoritaires, dont le parti communiste mais aussi, pour la première fois depuis 1994, le front de la liberté (droite afrikaner). Le massacre de Marikana en 2012, où la police tire sur des salariés grévistes faisant des dizaines de morts, entache la gouvernance de l'ANC au sein de son électorat mais lors des élections générales sud-africaines de 2014, Jacob Zuma est réélu pour un second mandat, l'ANC restant nettement en tête dans l'électorat bien qu'en recul face à l'Alliance démocratique et aux Combattants pour la liberté économique de Julius Malema.
Visé par des affaires de corruption, Jacob Zuma démissionne sous la pression de son parti début 2018, après avoir été menacé de destitution, et Cyril Ramaphosa lui succède comme président de la République par intérim. Le , le Parlement élit formellement Cyril Ramaphosa président de la République.
Il est réélu chef de l’État le , à l’issue d’élections générales lors desquelles l’ANC obtient le plus faible score de son histoire (57,5 %), passant sous la barre des 60 % pour la première fois depuis un quart de siècle et payant ainsi les errements et les scandales de l'ère Zuma, son prédécesseur.
Il doit également faire face à une opposition interne au sein de l'ANC, avec un clan resté fidèle à Jacob Zuma, ayant à sa tête le secrétaire général de l’ANC, Ace Magashule, et son adjointe, Jessie Duarte. Une vague de xénophobie vis-à-vis des migrants, les « étrangers », secoue également le pays.
Le 10 février 2020, Cyril Ramaphosa prend la présidence de l'Union africaine, succédant à Abdel Fattah al-Sissi.
== Politique et administration ==
=== Organisation des pouvoirs ===
Le régime est parlementaire depuis le South Africa Act de 1910 et le suffrage universel en vigueur depuis 1994. La constitution sud-africaine, la cinquième de l’État sud-africain, fut promulguée par le Président Nelson Mandela le et est entrée en vigueur le .
Les fonctions de chef du gouvernement et de chef d'État se confondent sous le titre de président de la république d'Afrique du Sud. Ce dernier est élu par le parlement.
Le parlement d’Afrique du Sud est composé de deux chambres : une chambre basse, l’Assemblée nationale et une chambre haute, le Conseil national des Provinces (en anglais : National Council of Provinces, NCoP). Les de l'assemblée nationale sont élus par scrutin proportionnel de liste. Le NCoP, qui a remplacé le Sénat en 1997, est composé de représentant les neuf provinces.
Chaque province est dotée d'une législature provinciale monocamérale, et d'un conseil exécutif présidé par un premier ministre (premier en anglais et en afrikaans). Les provinces sont moins autonomes que celles, par exemple, du Canada ou que les États aux États-Unis. Il s'agit alors d'un système fédéral modéré. L'État compte officielles qui, en pratique, sont traitées différemment, l'afrikaans perdant du terrain devant l'anglais favorisé par l'ANC.
Enfin, le système judiciaire sud-africain est hybride en ce sens qu'il se fonde sur le système du common law s'agissant des activités administratives, alors que le droit privé est essentiellement imprégné par la tradition romano-germanique. L'organisation judiciaire est divisée, à l'image du modèle anglo-saxon, entre cours locales, , hautes-cours provinciales d'appel et une Cour suprême d'appel lorsque des causes non constitutionnelles sont en jeu. Le système judiciaire sud-africain est chapeauté par une Cour constitutionnelle, instance suprême du pays chargée d'exercer un contrôle de la constitutionnalité des actes du parlement et du gouvernement et de toute autre cause si l'intérêt de la justice le commande. La Cour constitutionnelle, de type Cour suprême mixte, siège à Constitution Hill, Braamfontein, Johannesburg.
=== Tendances politiques, partis et élections ===
Des élections générales de 1994 à celles de 2014, l'ANC domine la vie politique et demeure de loin le premier parti du pays notamment parce qu'il est le seul à avoir pu réaliser un complet maillage électoral du pays, disposant de militants jusque dans les bourgades les plus reculées.
Le gouvernement doit résoudre le problème des violences qui touchent les campagnes du pays : la réforme agraire impose la redistribution des terres aux Noirs et les fermiers afrikaners doivent souvent vendre leurs exploitations au gouvernement, ce qui suscite des résistances. Ces fermiers, au nombre de 35000 environ, sont parfois attaqués par des bandes organisées et certains s'inscrivent à des stages commandos pour pallier le manque d'aide du gouvernement. Plusieurs partis d'extrême droite continuent de recruter au sein d'une frange de cette population qui se sent délaissée.
Cependant, depuis l'élection de Jacob Zuma en 2009, les performances électorales de l'ANC sont contestées par une opposition hétéroclite qui, bien que morcelée, progresse fortement. En 2014, si l'ANC remporte nettement, pour la cinquième fois, les élections générales avec 62,15 % des voix, il réalise son plus mauvais score national face notamment à l’Alliance démocratique (22,23 %) et aux Combattants pour la liberté économique (6,35 %), un jeune parti radical dirigé par Julius Malema. Lors des élections municipales sud-africaines de 2016, l'ANC enregistre sa plus forte baisse électorale et son plus faible score national (53,91 %). S'il parvient à encore conserver la très grande majorité des municipalités, en particulier en zone rurale (à l'exception notable des municipalités du Cap-Occidental), l'ANC est battu dans les plus grandes métropoles du pays (Le Cap, Tshwane, Johannesbourg, Nelson Mandela Bay) au profit de Alliance démocratique, alliée parfois pour la circonstance au parti de Malema. Cette baisse nationale de l'ANC peut être analysée comme liée aux scandales de corruption visant le président Jacob Zuma et aux mauvaises performances économiques de l'Afrique du Sud. Lors des élections de mai 2019, l'ANC a remporté 57,5% des voix et , tandis que la principale opposition, l'Alliance démocratique (DA), a remporté 20,77% des voix et . Les combattants de la liberté économique (EFF), fondés par Julius Malema, ancien président de la Youth Wing de l'ANC ( ANC Youth League ) qui a ensuite été expulsé de l'ANC, ont remporté 10,79% des voix et . L'ANC est le parti politique au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid. Mais, le pays est plombé dans des difficultés socioéconomiques (chômage, diminution du pouvoir d'achat...) avec comme corollaire, une insécurité grandissante (hausse de la criminalité et la déliquescence des infrastructures). Ainsi,aux élections générales du 29 mai 2024, l'ANC, qui dirige le pays sans partage, enregistre un score historiquement bas : 40,2 % des voix, soit 159 sièges sur 400, contre 230 en 2019. N'ayant plus la majorité, le parti s'est mis en coalition avec le parti de l'opposition, Alliance démocratique, arrivé deuxième avec 21,7%, pour un gouvernement d'union nationale. Investi pour un second mandat, le Président Cyril Ramaphosa declare le mercredi 19 juin 2024 que l'Afrique du Sud entre dans "une nouvelle ère".
=== Politique environnementale et énergétique ===
En 2011, 93 % de l'électricité de l'Afrique du Sud provient du charbon. C'est l'un des pays les plus dépendant de ce combustible ; le port de Richards Bay abrite le premier terminal portuaire exportateur de charbon au monde.
Le pays dispose de la seule centrale nucléaire du continent africain, située à Koeberg, entrée en service en 1982. Pour assurer son développement et sa croissance économique, le pays doit cependant continuer à investir dans le secteur énergétique.
L'Afrique du Sud est le premier pollueur du continent africain, et le quatorzième au niveau mondial, du fait de ses émissions de carbone. Le gouvernement instaure en 2019 une taxe carbone pour tenter d'inciter les entreprises à faire des efforts. Bien que soutenue par les organisations environnementales, cette initiative est jugée insuffisante et peu dissuasive.
La pollution de l'air représenterait un coût annuel de deux milliards d’euros.
==== Énergies renouvelables ====
Le pays bénéficie de caractéristiques naturelles adéquates pour la production d'énergie verte : ensoleillement, vent ou encore espaces maritimes.
=== Organisation des forces de défense ===
La South African National Defence Force (SANDF) a été créée en 1994 en tant que force militaire volontaire composée de l'ancienne South African Defence Force, des forces des groupes nationalistes africains (uMkhonto we Sizwe et Azanian People's Liberation Army), et des anciennes forces de défense des Bantoustans.
La SANDF est subdivisée en quatre branches :
l'armée sud-africaine
l'armée de l'air sud-africaine
la marine sud-africaine
le service de santé des armées sud-africain.
Elle a servi dans des forces multinationales de maintien de la paix des Nations unies. Selon la puissance de feu mondiale, l'Afrique du Sud est classée 26e armée la plus puissante du monde et 2e en Afrique.
L'Afrique du Sud est le seul pays africain à avoir développé avec succès des armes nucléaires. Il est devenu le premier pays (suivi de l'Ukraine) doté d'une capacité nucléaire à renoncer volontairement à son programme et à le démanteler, et a signé dans la foulée le traité de non-prolifération nucléaire en 1991. En 2017, l'Afrique du Sud a signé le traité des Nations unies sur l'interdiction des armes nucléaires.
=== Drapeau ===
Le drapeau de l'Afrique du Sud a été adopté le et est officiellement l'emblème du pays depuis le .
Son prédécesseur était contesté pour son symbolisme exclusivement lié à l'histoire afrikaner et britannique du pays.
Les six couleurs symbolisent à la fois les diverses tendances politiques du pays, les couleurs prédominantes des anciens drapeaux utilisés par l'Afrique du Sud au cours de son histoire ainsi que ses ressources naturelles.
=== Instances internationales ===
Le 21 octobre 2016, l'Afrique du Sud annonce son retrait de la Cour pénale internationale (CPI).
En 2022, l'Afrique du Sud adhère au G4 de l'Union africaine avec l'Algérie, l'Éthiopie, et le Nigeria.
== Population ==
La population sud-africaine compte d'habitants en 2020 ; c'est le pays le plus peuplé au monde. Elle est inégalement répartie : la plupart des habitants résident dans l'Est du pays. Le Gauteng est la région la plus peuplée suivie par le KwaZulu-Natal. L'aridité explique en partie les faibles densités du Nord-Ouest.
Selon le recensement de 2022, 81,4 % des Sud-Africains sont noirs, 7,3 % sont blancs, 8,2 % sont coloureds (métis) et 2,7 % des sud-africains sont indo-asiatiques.
La population noire se répartit en différentes ethnies dont les plus importantes sont les Zoulous et les Xhosas. Concentrée dans l'Est du pays, elle est cependant minoritaire dans les deux provinces du Cap-Occidental et du Cap-Nord. Parmi la population blanche du pays, la plus ancienne, les Afrikaners (ou Boers) représentent une proportion de 60 % des Blancs du pays. Les ancêtres de ces Afrikaners étaient originaires des Pays-Bas ou d'Europe du Nord. Une partie non négligeable était également des huguenots français (voir aussi l'article huguenots d'Afrique du Sud) qui s'installèrent dans la colonie du Cap durant les guerres de religion en France (ces derniers font cependant partie de la communauté Afrikaner, on estime d'ailleurs que 25 % des noms de familles afrikaners sont d'origine française). Les autres blancs (40 %) sont surtout d'origine britannique, portugaise et allemande.
Selon un rapport de la SAIRR (institut sud-africain des relations raciales), environ 900000 Blancs, soit un sixième de la population, ont quitté le pays depuis 1994. Ces départs massifs, surtout de jeunes Sud-Africains diplômés, ont été dénoncés par l'opposition qui a attaqué l'ANC sur ces trop nombreux départs. Cependant, on constate depuis un nouveau phénomène, la « révolution du retour au foyer ».
Beaucoup d’enfants issus des régions rurales n'ont pas de pièce d’identité ou d'acte de naissance, parfois trop coûteux à aller chercher pour les parents. L’ONG Scalabrini Center estime à 40 % la part de ces enfants qui demeurent hors du système éducatif.
=== Santé ===
L'apartheid a doté l'Afrique du Sud d'un système de santé de renommée mondiale mais circonscrit aux zones géographiques blanches. Depuis la fin de l'apartheid, la situation s'est détériorée en raison d'un plan de départ de fonctionnaires et médecins blancs lancé par le gouvernement et du développement de la corruption.
L’espérance de vie a chuté de en 1990 à en 2005, avant de remonter a en 2011.
Le pays a le taux d’incidence du VIH le plus élevé au monde, avec de citoyens porteurs du virus.
En 2012, selon l'UNICEF, 17,9 % de la population adulte vit avec le VIH.
L'espérance de vie des hommes est de , celui des femmes de . L'Afrique du Sud adhère au début du XXIe siècle à l'Union linguistique néerlandaise, mais 60000 citoyens seulement savent encore parler cette langue.
Depuis 1994, onze langues officielles (anglais, afrikaans, zoulou, xhosa, swati, ndebele, sesotho, sepedi, setswana, xitsonga, tshivenda) sont reconnues par la Constitution sud-africaine Selon l'article 6 de la constitution sud-africaine de 1996, l'État et les provinces doivent aussi faire la promotion des langues parlées par les diverses communautés vivant dans le pays ; les principales sont : l'allemand, le grec, le gujarâtî, l'hindi, le portugais, le tamoul, le télougou, l'ourdou, l'arabe, l'hébreu, le sanskrit.
Dans les faits, le zoulou est la langue maternelle la plus pratiquée dans les foyers sud-africains (environ ¼ des habitants), suivi par le xhosa (17,6 %). En troisième place arrive l'afrikaans avec 14 % de locuteurs maternels. Mais comme elle est employée en seconde langue par plus de 30 % des citoyens sud-africains, l'afrikaans est indirectement la deuxième langue la plus parlée du pays. Cependant elle souffre de la concurrence de l'anglais, qui paraît plus utile et reste la langue des affaires et de la communication.
D'une manière générale, l'anglais progresse dans tous les milieux et particulièrement chez les jeunes éduqués, dont beaucoup exigent de suivre un enseignement supérieur dans cette langue, et fait ainsi figure de langue véhiculaire. Aussi, du temps de l'apartheid, l'anglais était vu comme la langue de la liberté, pour communiquer avec le monde extérieur. Si l'anglais est la première des secondes langues et que 85 % de la population du pays le parle (dont plus de 90 % chez les Blancs) ou en a des notions, il n'est réellement la langue maternelle que d'un peu moins de des citoyens de l'Afrique du Sud. Il reste de plus incompris dans des zones rurales ou bien chez des personnes âgées et des membres de tribus locales assez isolées.
En 2020, l'anglais est la langue maternelle de 10 % de la population sud-africaine, et est la seconde langue de 85 % des Sud-Africains. Donc, 95 % de la population (2020) sud-africaine parle anglais couramment, ou à des notions plus ou moins importante de cette langue. Souvent, l'anglais est assez mal parlé, surtout par le prolétariat noir, ou des travailleurs actifs qui ont commencé une vie professionnelle assez jeunes. Une proportion de 5 % de la population sud-africaine, en revanche, ne sait pas parler anglais, souvent des noirs ou des Afrikaners âgés, ou des populations noires souvent très éloignées des centres urbains, ou des migrants (Angolais, Mozambicains). Avec la scolarisation obligatoire, l'anglais devrait être parlé par au moins 98 % de la population en 2050, mais avec des niveaux variables.
=== Religion ===
Selon un recensement de 2016:
chrétiens : 78 % :
églises africaines : 25,4% ;
pentecôtistes : 15,2% ;
indéfini : 7,3% ;
catholiques : 6,8 % ;
calvinistes : 5,3% ;
méthodistes : 5% ;
sans religion : 10,9 % ;
animistes (religions traditionnelles africaines) : 4,4 % ;
musulmans : 1,6 % ;
hindouistes: 1% ;
autres (dont bouddhistes, juifs, Sikhs, Ahmadis, et baha'is) : 4,1%.
=== Droits LGBT ===
== Culture ==
=== Fêtes et jours fériés ===
, Jour de l'an, .
21 mars, Journée des droits de l'homme, , où est commémoré le massacre de Sharpeville en 1960.
Vendredi saint, .
Lundi de Pâques, .
27 avril, Jour de la Liberté, /, fête nationale depuis 1994, qui commémore les premières élections multiraciales de 1994.
=== Sport ===
Dans le domaine sportif, l'Afrique du Sud est surtout connue pour son équipe de rugby à XV, qu'ont représentée des joueurs tels que François Pienaar, Frik du Preez, Joost van der Westhuizen, André Venter, Os du Randt, Percy Montgomery, Bryan Habana etc.
Pieter-Steph du Toit (élu meilleur joueur du monde World Rugby en 2019) et Cheslin Kolbe sont classés parmi les meilleurs joueurs du monde.
En huit participations, l'Afrique du Sud remporte quatre fois la Coupe du monde, ce qui en fait la nation la plus titrée. Le à Johannesbourg (Ellis Park) : Afrique du Sud 15-12 Nouvelle-Zélande (après prolongation) ; le à Saint-Denis (Stade de France) : Afrique du Sud 15-6 Angleterre ; le 2 novembre 2019 au Japon : Afrique du Sud 32-12 Angleterre ; et le à Paris (Stade de France) : Afrique du Sud 12-11 Nouvelle-Zélande. L'équipe nationale est donc championne du monde en titre.
Le rugby à XIII, interdit pendant l’Apartheid car surtout pratiqué par les Noirs, peine à s'implanter malgré un fort succès auprès des couches sociales petites et moyennes.
En 2010, l'Afrique du Sud organise la coupe du monde de football 2010, devenant ainsi le premier pays du continent africain à accueillir cette compétition. L'Afrique du Sud possède de bons joueurs évoluant en Europe. Les vuvuzelas, sortes de trompettes africaines émettant un bruit de ruches d'abeilles, sont le socle d'une véritable culture du football. Le pays fut champion d'Afrique de football 1996 à Johannesbourg (FNB Stadium).
L'Afrique du Sud a organisé la coupe du monde de cricket en 2003.
L'Afrique du Sud compte notamment Jody Scheckter qui fut champion du monde de en 1979 sur Ferrari et son fils Tomas qui fait une carrière en IRL. Le pays a par ailleurs accueilli un Grand Prix du championnat du monde de formule 1 entre 1967 et 1993 sur les circuits d'East London et Kyalami.
L'Afrique du Sud organise aussi plusieurs épreuves du championnat du monde de surf.
Bianca Buitendag, surfeuse professionnelle, finit médaille d'Argent sur l'épreuve de surf lors des Jeux olympiques d'été de 2020 se tiennent à Tokyo, au Japon.
L'Afrique du Sud compte notamment Cameron van der Burgh qui possède les records du monde au brasse grand bassin () et au brasse petit bassin () brasse ().
L'Afrique du Sud compte dans ses rangs l'athlète Wayde van Niekerk, recordman du 400 m en en finale des Jeux Olympiques de Rio en 2016. Il est également le seul homme à avoir réalisé les trois temps suivants en une carrière : 100 m en moins de ; 200 m en moins de et enfin 400 m en moins de .
L'Afrique du Sud est aussi bien représentée au golf. Les golfeurs sud-africains les plus connus sont Bobby Locke, Gary Player et Ernie Els. De nombreuses compétitions internationales se déroulent en Afrique du Sud.
Kristen Neuschäfer, navigatrice, remporte le 27 avril 2023 aux Sables d'Olonne la mythique course autour du monde à la voile sans escale et sans assistance électronique, la Golden Globe Race 2022. Elle est la première femme à remporter un tour du monde à la voile en solitaire.
=== Problèmes sociaux ===
==== Pauvreté, chômage et mouvements migratoires ====
Selon l'indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'Afrique du Sud a reculé de dans leur classement entre 1990 et 2005, constatant l'appauvrissement général de la population. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil d'extrême pauvreté a doublé en dix ans, passant de , soit 8,8 % de la population. Près de 40 % des villes en Afrique du Sud sont composées de townships et cette différence entre les riches et les pauvres est très visible ainsi que très présente, elle est à l'origine de beaucoup de tension entre les deux classes sociales. Plus de 43 % de la population vit avec moins de 3000 rands () par mois. Le chômage a un taux officiel de 23,2 % selon l'OIT, mais les syndicats l'estiment proche de 40 %), par la discrimination positive, par la pandémie du Sida, et par les événements survenus au Zimbabwe à l'encontre des fermiers blancs, émigre massivement en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Ainsi, près d'un million de Sud-Africains blancs auraient quitté le pays depuis 1994. De nombreux émigrés d'Afrique du Sud affirment que la criminalité est un facteur majeur qui explique leur décision de quitter le pays. On assisterait cependant à un retour de beaucoup de Blancs confrontés à la crise mondiale, et qui retrouvent au pays natal des conditions de vie plus enviables.
En mai 2008, Johannesbourg et d'autres villes du pays connaissent de violentes émeutes anti-immigrés qui font environ , 25000 sans-abris et provoquent l'exode de plusieurs milliers d'immigrés clandestins. Ces épisodes de xénophobie relativement fréquents se reproduisent fin mars 2015 dans un contexte d'immigration importante et de chômage massif.
Le jeudi 16 août 2012, trente-quatre mineurs ont été tués et soixante-dix-huit blessés dans des affrontements entre grévistes et policiers à la mine de platine Lonmin de Marikana, au nord de Johannesbourg, selon un bilan officiel de la police nationale. Les mineurs, qui vivent dans des taudis accolés à la mine, sans eau courante, touchent environ 4000 rands par mois (). « Nous sommes exploités, ni le gouvernement ni les syndicats ne sont venus à notre aide », a déclaré l'un d'eux. « Les sociétés minières font de l'argent grâce à notre travail et on ne nous paye presque rien. Nous ne pouvons pas nous offrir une vie décente. Nous vivons comme des animaux à cause des salaires de misère ». Toutefois, le gouvernement sud-africain s'est dit prêt à compenser financièrement « dans les prochains mois » les familles des victimes du massacre de Marikana.
En 2019, le salaire moyen des Sud-africains blancs est 3,5 fois plus élevé que celui des Sud-africains noirs. Le chômage frappe 27 % de la population et à cause de la pandémie de Covid-19 le pourcentage du chômage dépasse 34 % au deuxième trimestre de l'année.
==== Criminalité ====
À la suite de l'augmentation des cambriolages au début des années 1990, les Sud-Africains ont commencé à se barricader chez eux, élevant des clôtures et des murs pour se protéger de la rue, puis de leurs voisins. Devant la hardiesse des cambrioleurs, les plus aisés d'entre eux ont installé des détecteurs de mouvement et des alarmes dans leurs maisons puis des grilles électrifiées à et des barrières à infrarouges. Les malfaiteurs s'en sont alors pris à leurs victimes devant chez elles, leur mettant un pistolet sur la tempe pour les forcer à ouvrir leur maison et à désamorcer le système d'alarme. Les habitants aisés de Johannesbourg se sont retranchés dans des quartiers aux allures de forteresses, murés et sécurisés, uniquement accessibles par un portail surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Si dans ces quartiers la criminalité a chuté, parfois de 70 %, les municipalités ont souvent cependant interdit de se barricader de la sorte, afin notamment d'éviter le repli des Blancs entre eux, qu'un enfant était violé toutes les trois minutes. En 2013, les statistiques avancent que « 40 % des Sud-Africaines seront violées dans leur vie ».
En 2005, l'Afrique du Sud a compté quelque assassinées, violées et selon les chiffres cités par le Sunday Times. Pour les années 2007 et 2008, les statistiques ont encore recensé quelque chez les particuliers, pas moins de dans les magasins, les usines et les bureaux, près de de dégradation lourde de matériel, ainsi que et de meurtre. Les violences se concentrent au Cap, à Durban, mais aussi à Johannesbourg et à Pretoria. Les fermiers sont aussi fréquemment victimes d'attaques. Ainsi, presque tous les habitants d'Afrique du Sud ont une fois dans leur vie fait l'expérience directe de la criminalité.
L'État sud-africain dispose pourtant de et de pour rétablir l'ordre et la sécurité mais les agents de police sont généralement mal formés et mal payés. La police fait elle-même surveiller certains commissariats par des sociétés privées. Ces chiffres sont toutefois à relativiser car les taux et les modalités de déclarations de crimes sont plus performants en Afrique du Sud que dans le reste de l'Afrique subsaharienne. Si en 2013, le taux d'assassinats était encore de 31,8/100000, c'est déjà deux fois moins qu'en 1994. C'est moins qu'en Côte d'Ivoire (56,9/100000) qui arrive juste derrière la Jamaïque et le Honduras au niveau mondial. C'est aussi moins qu'en Zambie (38 pour ), en Ouganda (36,3), au Malawi (36) et au Lesotho (35,2).
== Économie ==
Longtemps première puissance économique du continent, le produit intérieur brut (PIB) de l'Afrique du Sud est, depuis 2014, classé derrière celui du Nigeria à la suite d'un changement de calcul statistique bien que ce pays demeure largement derrière l'Afrique du Sud pour ce qui est du développement ou du PIB par habitant En outre, les multinationales sud-africaines sont prospères et compétitives sur les marchés internationaux. Ainsi, sur les 100 plus grandes entreprises africaines, 61 sont sud-africaines.
=== Classement des principales puissances économiques en Afrique ===
=== Discrimination « positive » ===
Depuis 1994, les autorités sud-africaines ont mis en œuvre une politique d' ou ' (discrimination positive), visant à promouvoir une meilleure représentation de la majorité noire dans les différents secteurs du pays (administration, services publics et parapublics, sociétés nationalisées et privées). Ainsi, dans de nombreux secteurs, des Blancs ont été invités à faire valoir leurs droits à la retraite ou à accepter des licenciements, moyennant une indemnité de départ. Un des résultats fut l'appauvrissement d'une partie de cette minorité blanche (10 % de ses membres vivent aujourd’hui avec par an).
Ce programme a cependant contribué au développement d'une classe moyenne noire. Les black diamonds, qui gagnent plus de par mois (), représentent environ 10 % de la population noire mais ceux-ci sont en général très endettés et souffrent de l'augmentation régulière des taux d'intérêt. Il est également reproché à cette politique de discrimination positive de ne favoriser qu'une toute petite partie de la population des noirs, ceux qui sont diplômés, vivant dans des centres urbains.
En , l'écrivain sud-africain André Brink s'en prend à la mise en œuvre de la politique de discrimination positive constatant que l’application de celle-ci a atteint des extrêmes ridicules qui ont conduit à l’exil bon nombre des personnes les plus qualifiées et les plus habiles du pays, tandis que le gouvernement et ses officines remplacent avec constance la compétence réelle par la médiocrité et l’infériorité.
En , des membres de la nouvelle direction de l'ANC, mise en place par Jacob Zuma, reconnaissaient, auprès des entrepreneurs et des représentants de la minorité blanche, les errements pratiqués dans le domaine de la discrimination positive et promettaient d'infléchir la politique du prochain gouvernement qui succéderait à celui de Thabo Mbeki. Ainsi, Mathews Phosa, trésorier général de l’ANC, reconnaissait le déficit de compétences dans des secteurs comme la gestion financière, les technologies de l’information, la gestion du système judiciaire et des questions sécuritaires causé par la pratique de la discrimination positive. Il indiquait par ailleurs que le personnel Blanc qualifié serait bien accueilli par la prochaine administration en 2009.
=== Réforme agraire ===
Après la seconde guerre des Boers (1899-1902), la spoliation des populations noires a été institutionnalisée. En 1913, le Natives Land Act limite la propriété foncière des personnes noires à 7 % du territoire (étendu à 13 % en 1936). Quatre millions de paysans perdent alors les terres qu'ils possédaient encore et deviennent généralement métayers ou mineurs, une main d’œuvre peu couteuse pour les propriétaires.
En 1994, 87 % des terres arables d'Afrique du Sud appartenaient à des fermiers blancs. L'objectif de la réforme agraire alors mise en place est de redistribuer 30 % des terres aux populations noires d’ici 2014. Selon le procédé mis en place, l’État sud-africain rachète les propriétés au prix du marché pour les redistribuer selon le principe du volontariat. Les deux tiers des 79000 réclamations, enregistrées avant la date butoir fixé au , sont satisfaites mais il s'agit majoritairement de terres en zones urbaines et non dans les régions agricoles. En 2006, seules un peu plus de 3 % des terres concernées avaient effectivement été redistribuées. La loi prévoit que les descendants des fermiers noirs, dépossédés par la force ou injustement indemnisés dans le cadre des lois adoptées depuis 1913, peuvent demander la restitution de leurs terres. En , la majorité des 4000 participants au « Sommet sur la terre », a recommandé des expropriations alors que la vice-présidente Phumzile Mlambo-Ngcuka demandait d'« importer des experts du Zimbabwe ».
À la mi-2011, sur d’hectares, près de d'hectares (8 %) ont été transférés à de noirs alors que 60000 blancs possèdent et gèrent 80 % des surfaces cultivables. Selon d’autres estimations, la part des transferts ne serait pas supérieure à 5 %. Ce faible pourcentage s'explique par la volonté de l’État sud-africain d’éviter un effondrement de la production comme au Zimbabwe voisin au début des années 2000, parce que de nouveaux acquéreurs, incapables de maintenir des rendements équivalents, ont eux-mêmes revendu leurs terres, et surtout parce que le gouvernement devrait débourser jusqu'à d’euros pour dédommager les propriétaires pour atteindre les 30 % escomptés. L’Université de Pretoria estime ainsi que dans 44 % des cas, la production a significativement baissé quand elle n'a pas tout simplement cessé dans 24 % des cas.
En 2008, la croissance sud-africaine a été minée par des coupures d'électricité qui ont paralysé les grandes villes, provoquent des embouteillages monstres sur les grandes artères et menacent l'économie du pays et de la région, en provoquant notamment la fermeture provisoire des principales mines d'or, de platine et de diamant. À la suite de cette crise qui remet en cause l'activité salariée de 450000 personnes, le gouvernement fait son mea culpa pour n'avoir pas modernisé ou construit de centrales électriques depuis la fin de l’apartheid. Cette crise a menacé un temps la valeur du Rand en baisse constante à l'époque ainsi que la capacité de l'Afrique du Sud à organiser la Coupe du monde de football en 2010. Ces prévisions alarmistes se sont véritablement vérifiées aux vues des pertes engendrées par la Coupe du Monde de football et ce malgré la mise en marche de nouvelles centrales électriques. Cette Coupe du Monde aura eu un effet dévastateur sur l'emploi, et entraîné des pertes financières estimées à d'euros. 85 % de l'électricité sud-africaine est produite à partir de centrales thermiques fonctionnant au charbon, dont certaines sont vieillissantes.
En 2018, d'après la géographe spécialiste de l'énergie Bernadette Mérenne-Schoumaker, l'un des grands défis de l'économie sud-africaine est de diversifier son mix énergétique dans l'optique d'une transition énergétique, sans abandonner un secteur minier qui représente plus de 455000 emplois dans un pays où le chômage dépasse 27 %. La découverte des parcs nationaux et autres réserves d'animaux aux excellentes structures d’accueil reste l'un des arguments principaux du séjour, mais le pays présente de nombreux autres attraits.
==== Faune ====
En partant du nord-est vers le sud-ouest, on trouve en Afrique du Sud l'une des plus grandes diversités d'animaux du continent :
Les « Big Five » (terme de chasse réunissant buffles, éléphants, léopards, lions, rhinocéros) sont présents ainsi que les girafes et les guépards, dans le plus grand (350 km de long, 55 km de large) des vingt-deux parcs nationaux sud-africains, le parc national Kruger ; l'aspect particulier de la brousse (végétation parsemée d'arbustes), ses animaux rares (lycaon, rhinocéros noir) et le séjour dans des loges de safari en font une destination touristique importante.
Au sud du Eswatini, la réserve d'Hluhluwe-Umfolozi tire son intérêt de la présence des Big Five mais aussi des rhinocéros blancs, espèce très rare qui a échappé à l'extermination.
Les marais de la région de Santa Lucia, dans le KwaZulu-Natal, abritent des hippopotames, des crocodiles et nombre d’espèces d'oiseaux.
Dans la province du Nord-Ouest, le parc national Pilanesberg accueille des rhinocéros blancs, des zèbres, des buffles, des girafes.
Non loin du Cap se trouvent les réserves d'oiseaux sauvages du lagon de et de .
À mi-distance du Cap et de Port Elizabeth, il est également possible de visiter des fermes d'autruches autour d'Oudtshoorn.
Situé au nord de Port Elizabeth, Addo est un parc national réputé pour ses éléphants.
Dans les savanes du désert du Karoo vivent les springboks, une espèce d'antilope du sud de l'Afrique.
On les retrouve dans le parc transfrontalier de Kgalagadi, aux confins de la Namibie et du Botswana, où ils voisinent avec les lions, les guépards, les zèbres, les gnous, les suricates (petites mangoustes de l'endroit) et de nombreuses espèces d'oiseaux, dont l'aigle martial.
==== Paysages et randonnées ====
Un élément notable des paysages sud-africains est une longue barrière montagneuse, le Drakensberg, qui court des confins du Mozambique jusqu'à la province du Cap. Les panoramas que le Drakensberg a engendrés dans le Transvaal, tout particulièrement ceux du Blyde River Canyon (26 km) comptent parmi les plus beaux du pays. Ils attirent les randonneurs dont les plus chevronnés se lancent, à l'est du KwaZulu-Natal et du pays zoulou, vers les sommets au-dessus de 3000 m de Cathedral Peak ou du parc national de Royal Natal.
Au sud, les paysages gagnent en diversité : on peut aussi bien apprécier les reliefs tourmentés et déchiquetés de la région désertique du Karoo et de la vallée de la Désolation que la douceur de la route des vins, à l'est du Cap.
Les huguenots chassés de France se sont installés dans cette région : « le coin des Français » () et ces vignobles en sont un fort symbole.
On peut également choisir des visites ponctuelles : tout près du Cap, le jardin botanique national de Kirstenbosch, le plus riche du pays grâce à ses 4500 espèces, ou les grottes du Cango, réputées notamment parce qu'elles renferment des fresques et des motifs sans.
D'autres peintures et gravures bochimans sont visibles dans le KwaZulu-Natal, le long de la frontière est du Lesotho (parc national de Royal Natal, ), où il est aussi possible de se familiariser avec les coutumes du peuple zoulou.
Deux curiosités caractérisent la région du fleuve Orange : Les spectaculaires chutes d'Augrabies, d'une hauteur de 146 m, et les mines de diamant de Kimberley.
La majorité de ces sites bénéficient d'une excellente structure touristique et d'un important réseau national de grandes randonnées.
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Aka
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== Sigle ou code ==
=== Sigle ===
AKA est sigle ou un acronyme pouvant signifier :
Abstrackt Keal Agram, un groupe de musique électronique ;
traduit, en mot-à-mot, par « également connu sous le nom de ». Ce qui signifie alias ;
amphibious cargo ship, un type de navire de l'United States Navy chargé de transporter des troupes, du matériel lourd et des fournitures à l'appui des opérations amphibies et de fournir un soutien d'artillerie navale lors de ces opérations.
=== Code ===
AKA ou aka est un code pouvant faire référence :
aux langues akan, des langues parlées au Ghana et en Côte d'Ivoire, selon le code ISO 639 alpha-3 ;
à .
== Sciences humaines et sociales ==
En ethnologie et en linguistique :
les Aka sont un peuple de pygmées nomades d'Afrique centrale ;
l'aka est une langue bantoue, parlée par les Aka ;
la est une tribu de l'Arunachal Pradesh, en Inde ;
l'aka-bo est une langue du groupe grand andamanais, parlée dans la région centrale de la côte est d'Andaman du Nord et sur l'île Récif Nord (Inde), aujourd'hui éteinte.
== Culture et société ==
=== Arts plastiques ===
Une aka-e est une image ukiyo-e entièrement ou en majeure partie imprimée en rouge.
=== Arts martiaux ===
L'aka birman est une forme martiale ou une séquence de combat réalisée dans le vide, pratiquée dans les arts martiaux birmans.
=== Cinéma ===
AKA est un film dramatique britannique écrit et réalisé par , sorti en 2002.
AKA est un film français de Morgan S. Dalibert, sorti en 2023.
Aka Ana est un documentaire français réalisé par Antoine d'Agata, sorti en 2008.
=== Culture populaire ===
Selon une légende urbaine japonaise, Aka Manto (, « le Manteau rouge ») est un esprit masqué vêtu d'un manteau rouge et hantant les toilettes d'établissements scolaires.
=== Littérature et bande dessinée ===
Aka Inu est un personnage du manga One Piece.
Gattai Aka est un personnage du manga Dragon Ball.
Naita Aka-Oni (« L'Ogre rouge qui pleurait ») est un conte japonais écrit par Hamada Hirosuke, publié en 1933.
=== Marine ===
L'AKA-10 (1940-1946) est un navire de guerre américain, de la classe Almaack.
=== Monuments ===
La maison Édouard Aka est une maison historique située dans le quartier France de Grand-Bassam (Côte d'Ivoire), construite dans les années 1920.
=== Musique ===
A.K.A. est un album de Jennifer Lopez.
AKA... What a Life! et AKA... Broken Arrow sont deux chansons de l'album Noel Gallagher's High Flying Birds, du groupe anglais Noel Gallagher's High Flying Birds.
Aka Moon est un groupe belge de jazz, fondé en 1992.
== Anthroponyme ==
=== Prénom ===
Aka Akasaka (1988-) est un mangaka et écrivain japonais.
=== Patronyme ===
Basile Aka Kouamé (1963-), un footballeur puis entraîneur ivoirien ;
Daniel Aka Ahizi (1953-), un homme politique ivoirien ;
Eugène Aouélé Aka (1948-), un homme politique ivoirien ;
Hortense Aka-Anghui (1933-2017), une femme politique ivoirienne ;
Jean-Luc Aka-Evy (1952-), un diplomate, philosophe et écrivain congolais ;
Jonathan Aka (1986-), un joueur français de basket-ball ;
Pascal Aka Brou (?-?), un journaliste et animateur de télévision ivoirien ;
Serge Arnaud Aka (1994-), un footballeur ivoirien ;
Véronique Aka (1959-), une femme politique ivoirienne ;
Vincent Aka-Akesse (1975-), un lutteur libre franco-ivoirien ;
Wilfrid Aka (1979-), un joueur franco-ivoirien de basket-ball.
=== Pseudonyme ===
AKA, de son vrai nom Atsutsè Kokouvi Agbobli (1941-2008), un historien, journaliste, et homme politique togolais ;
AKA, de son vrai nom Kiernan Jarryd Forbes (1988-2023), un rappeur sud-africain ;
Aka Høegh, de son vrai nom Nukardleq Najâraq Eva Høegh (1947-), une peintre et sculptrice groenlandaise ;
Bil Aka Kora, de son vrai nom Bilgho Akaramata Kora (1971-), un auteur-compositeur-interprète burkinabè ;
Jaybo aka Monk, de son vrai nom Jérémy Baudouin (1963-), un artiste français vivant et travaillant à Berlin.
== Toponyme ==
=== Hongrie ===
Aka, un village et une commune du comitat de Komárom-Esztergom ;
=== Japon ===
Aka, un village du district de Tagawa (préfecture de Fukuoka, Kyūshū) ;
l'Aka-gawa (, « la rivière Rouge »), ou simplement l'Aka, un fleuve côtier coulant dans la préfecture de Yamagata (Honshū) et se jetant dans la mer du Japon ;
Aka-jima, l'une des îles Kerama (archipel Nansei, océan Pacifique) ;
le mont Aka (/Aka-dake, « le mont Rouge »), une montagne culminant à 2899 m (préfectures de Nagano et de Yamanashi, Honshū) ;
le mont Aka (/Aka-dake, « le mont Rouge »), un stratovolcan du groupe Daisetsuzan (monts Ishikari, Hokkaidō) ;
=== République démocratique du Congo ===
l'Aka, une rivière coulant dans la Province orientale.
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[
"Afrique centrale",
"peuple",
"Aka Ana",
"lutte libre",
"ukiyo-e",
"ISO 639",
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"Angleterre"
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Aïkido
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L' est un art martial japonais (budō), fondé par Morihei Ueshiba ōsensei entre 1925 et 1969.
L'aïkido a été officiellement reconnu par le gouvernement japonais en 1940 sous le nom d’aikibudō et sous le nom aikido en 1942 donné par la « Dai Nippon Butoku Kai », organisme gouvernemental visant à regrouper tous les arts martiaux japonais pendant la guerre. Il a été créé à partir de l'expérience que son fondateur avait de l'enseignement des koryu (écoles d'arts martiaux anciennes), essentiellement laikijutsu de l'école daitō ryū et le kenjutsu (art du sabre japonais). L'aïkido est né de la rencontre entre ces techniques de combat et une réflexion métaphysique de Morihei Ueshiba sur le sens de la pratique martiale à l'ère moderne.
L'aïkido se compose de techniques avec armes et à mains nues utilisant la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. Ces techniques visent non pas à vaincre l'adversaire, mais à réduire sa tentative d'agression à néant.
L'aïkido peut être considéré comme la concrétisation du concept de légitime défense : une réaction proportionnée et immédiate à une agression. En fait, dans l'esprit de l'aïkido, il n'y a pas de combat, puisque celui-ci se termine au moment même où il commence. Conformément à cette logique, il n'existe pas de compétition d'aïkido excepté dans le style Shodokan fondé par Kenji Tomiki (et de ce fait appelé aussi Tomiki ryu, École Tomiki).
De plus, l'aïkido est aussi intimement lié à la religion Shinto. En 1942, O Sensei Morihei Ueshiba érigea à Kasama (ville située au nord-est de Tokyo) un sanctuaire dédié aux et déesses protecteurs de l'aïkido : l' est aujourd'hui classé monument historique.
== Historique de l'aïkido ==
Comme la plupart des budō modernes (judo, karaté, kendo…), l'aïkido est l'héritier des arts martiaux développés durant les périodes de guerre, qui furent modifiés lors des périodes de paix (ère Tokugawa) et de la disparition de la classe des samouraïs (restauration de Meiji).
Morihei Ueshiba était un fervent pratiquant shinto, il fut également initié à la religion Ōmoto-kyō, au bouddhisme Shingon et au Kototama. Il avait par ailleurs une expérience réelle de la guerre : il participa à la Guerre russo-japonaise, et nombre de ses élèves moururent durant la Seconde Guerre mondiale. Son parcours, emblématique d'une authentique réalisation spirituelle, passant de techniques guerrières visant à tuer rapidement un adversaire à un art visant l'accomplissement de l'être humain, le conduisit à recevoir la révélation de nouvelles techniques martiales, et à devoir nous transmettre l'« art de paix », dont le but serait d'améliorer l'Homme, d'un point de vue physique mais surtout comportemental (tolérance et paix) et spirituel.
== Le terme aïkido ==
Le terme aïkido (aikidō en japonais) est composé de trois kanjis signifiant :
合 ai : du verbe au, concorder ; harmonie ;
気 ki : énergie ;
道 dō : la voie.
Aïkido peut donc se traduire par « la voie de la concordance des énergies ».
En effet, le terme « concordance » est plus près du sens japonais original de l’aiki comme étant une action de rencontre (explicité dans la composition du kanji) que le terme « harmonisation ». L’« harmonie » peut être le résultat souhaité de la pratique de l'aïkido, mais on ne fait pas d'aïkido sans faire concorder les énergies. Comme le fait remarquer Olivier Gaurin, l'aïkido, par la concordance (« mettre les cœurs ensemble »), amène à un résultat où il sera possible de communiquer avec l'« adversaire », chose impossible si on a dans l'idée de l'harmoniser (« amener à une entente, se mettre d'accord », ce qui peut être impossible) ou de le détruire. Un autre problème soulevé est qu'« harmonie » implique souvent une notion d'amitié ou de paix, ce qui est superflu (on ne peut pas être aimé par tout le monde, même si l'on aime soi-même tout le monde)
Kisshomaru Ueshiba rapporte aussi les propos du fondateur au cours d'une visite à Hawaï : « Je crois que l'aiki - qui naît de l'étude des arts martiaux - peut unir les peuples et donne au Monde son harmonie, dans le véritable esprit du budo, en le baignant d'une force immuable d'Amour.»
== Le terme « aïkidoka » ==
est la dénomination que reçoivent les pratiquants de l'aïkido. S'il suffit, en dehors du Japon, d'être un pratiquant pour être appelé ainsi, le terme exact est en réalité aikishugyosha, autrement dit, étudiants de l'aïkido. Au Japon, le terme implique un professionnel qui se voue uniquement à cet art.
Ailleurs, l'usage a cependant conservé une appellation similaire avec les autres arts martiaux japonais, comme les judokas et les karatékas.
== Pratique de l'aïkido ==
L'aïkido est pratiqué par des femmes et des hommes de toutes tailles et âges. Le but de la pratique est de s'améliorer, de progresser (techniquement, physiquement et mentalement) dans la bonne humeur (le fondateur Morihei Ueshiba insistait beaucoup sur ce point). Ne sont montrées que des techniques respectant le partenaire. La complexité de cet art demande un haut niveau de pratique dans son utilisation en combat réel. S'il est vrai que les techniques de base reposaient sur des pratiques académiques classiques et étaient adaptées à un style combatif, il reste que l’aïkido n’est pas une pratique qui vise en premier à la bagarre de rue mais un art martial qui prépare autant physiquement (souplesse, rapidité, musculature), mentalement (rester calme en toutes circonstances) que techniquement (respecter la distance de sécurité, trouver l'ouverture, se placer, gérer plusieurs attaques simultanées) au combat en toute situation. Si l'aïkido est une activité physique, voire sportive, il dépasse ce point de vue en intégrant une vision de l’Homme.
Il existe différents styles d'aïkido répondant à différentes aspirations. Le style le plus répandu est celui initié par le propre fils du fondateur, Kisshomaru Ueshiba, style connu sous le nom dAikikai. Cependant, pour comprendre l’existence d’écoles différentes, il faut prendre en compte le fait que le fondateur de l’aïkido a créé cet art martial et l’a développé tout au long de sa vie. S’il fut un soldat patriote et brillant dans les années 1930, contribuant à la militarisation des esprits en lien avec des organisations secrètes comme la Société du Dragon Noir ou des politiciens d'extrême-droite tels Oawa Shumei, Inoue Nissho et Kozaburo Tachibana, tous membres du groupe ultranationaliste Sakurakai dont certaines des reunions avaient lieu au Ueshiba Dojo, le fondateur de l'aïkido fut profondément bouleversé par l'usage de l'arme atomique en août 1945 et la défaite japonaise qui lui suivit et devint dès lors un pacifiste convaincu. L'aïkido devient le premier art martial japonais à être autorisé par les Autorités américaines qui occupent le Japon en 1948 (création de l'Aïkikaï Hombu dojo) et Ueshiba Senseï situe lui-même dans son interview de 1957 sa conversion au pacifisme vers 1950. En cela il suit parfaitement l'allocution de l'empereur Hirohito lors de la capitulation qui encourageait son peuple à ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir.
Morihei Ueshiba eut de nombreux disciples, dont certains ont propagé des techniques en perpétuelle évolution. En simplifiant, on distingue trois périodes : celles d'avant-guerre très dures et visant avant tout l'efficacité, puis celles des années Iwama 1942-1952 plus fluides mais conservant atemis et armes, et enfin la dernière période beaucoup plus souple encore. Dans cette dernière période, le fondateur privilégie Ikkyo ura sur Shomen à la place de Ikkyo omote. Chaque disciple d'O Senseï a développé une version, maintenant une évolution constante.
Tadashi Abe, de retour au Japon, ne reconnaît pas l'aïkido qu'il avait appris à l'Aïkikaï et le quitte. D'autres maîtres enseignent selon leurs sensibilités, créant des styles et des écoles différentes. En France, on compte une vingtaine de styles.
À Iwama, au dojo de Saïto Mohiro senseï, on estime que l'aïkido est né en 1942 et on y préserve cette version des origines. Pour ce courant, la simplification qui suivit répondait à un intérêt de popularisation. Ainsi Saïto senseï a-t-il été surpris de découvrir que les techniques du livre Budo de 1938 étaient exactement celles qu'a pratiquées Ueshiba senseï avec lui pendant des années, sachant que Saïto a commencé l'aïkido en... juillet 1946.
== La pratique ==
Le fondateur de l'aïkido ne voulait pas entendre parler de compétition. L'accent est mis sur le développement complet de l'individu. Pendant les cours, les élèves observent l'enseignant faire la démonstration d'une technique et travaillent ensuite avec un partenaire pour la répliquer. Ils améliorent ainsi leur technique et leur compréhension de l'art. Le mouvement, le positionnement, la précision et le rythme sont tous des aspects importants dans l'exécution des techniques. Les élèves gagnent également en souplesse et en adaptation en les appliquant.
Au niveau débutant, les aïkidokas s'entraînent par deux. L’« attaquant » (uke, littéralement « celui qui accepte, qui chute », également appelé aite, littéralement « celui qui prête sa main ») déclenche une attaque contre le « défenseur » (tori « celui qui saisit », également appelé shi pour modifier la cible ou la trajectoire de l'attaque. C'est dans cette phase que tori s'approprie l'attaque de aite au lieu de la subir.
L'entrée : tori s'esquive par un pivot, avançant sur son côté, etc. Les possibilités sont nombreuses. Il peut également attaquer pour obliger aite à une réaction de défense et exploiter cette dernière par la suite.
Le déséquilibre : par ses déplacements et mouvements tori dirige, entretient et amplifie le déséquilibre en utilisant l'énergie cinétique et la force de celui-ci.
L'immobilisation ou la projection : tori projette ou immobilise aite. L'immobilisation s'obtient à l'aide d'une clef (au bras, au poignet…). La projection s'obtient à l'aide de différents contrôles au niveau du corps de aite (tête, coude, poignet…) privant ou dissuadant ce dernier de toute autre issue que la chute au sol.
=== Richesse des combinaisons de mouvements ===
==== Omote et ura - 表 裏 ====
La plupart des techniques peuvent être réalisées selon deux variantes. Le terme omote désigne les techniques exécutées en entrant face à l’adversaire et ura celles exécutées en entrant derrière l’adversaire.
Tous les mouvements ont donc une combinaison irimi-tenkan. La rotation (tenkan) est parfois appelée tai sabaki (rotation du corps) ou koshi sabaki (rotation des hanches, puisque le mouvement du corps est en fait le mouvement des hanches).
Les techniques peuvent utiliser entre autres :
uniquement le principe irimi : tori se rapproche de uke ce qui lui permet d'esquiver l'attaque (l'attaque passe « derrière » tori) et de le déséquilibrer (de « prendre son centre ») ; ce sont les techniques les plus directes, mais aussi les plus compliquées à mettre en œuvre, le principal défaut des débutants étant leur tendance naturelle à entrer en utilisant la force ;
uniquement le principe tenkan : le corps s'efface, laissant passer l'attaque, et tori guide aite ; aite suit une trajectoire circulaire dont le centre est tori ;
une combinaison irimi-tenkan : tori entre puis pivote ;
une combinaison tenkan-irimi : tori pivote, puis entre pour prendre le centre de aite.
La majorité des techniques se déclinent en version irimi et tenkan. Les techniques à réaliser pour un passage de ceinture peuvent montrer les deux versions ou se limiter à une.
==== Techniques debout et à genoux ====
Les Japonais vivaient beaucoup assis à même le sol. Ils ont donc développé des techniques pour pouvoir faire face à une attaque alors qu'ils étaient assis. Les mouvements peuvent se faire lorsque les deux partenaires sont debout (tachi waza, 立技), lorsque les deux partenaires sont assis (suwari waza, 座技), ou bien lorsque aite (l'attaquant) est debout et tori (le défenseur) est assis (hanmihandachi waza, 半身半立技).
===== Travail à genoux : Suwariwaza - 座技 =====
Le travail à genoux permet :
de renforcer naturellement la souplesse et la force des jambes ;
de travailler le mouvement (un principe de base est de ne pas compenser la faiblesse technique par la force) ;
d'expérimenter des rapports de taille et de force différents de ceux rencontrés debout ;
de s'obliger à garder le haut du corps à la verticale ;
d'obliger le travail avec les hanches plutôt qu'avec les jambes ;
de travailler le rapport de distance tori / aite avec plus de précision.
Ce travail peut cependant présenter un risque d'aggraver des problèmes de genou, voire d'en créer s'il est mal pratiqué. Pour cette raison, il est aujourd'hui moins pratiqué.
===== Hanmi handachi waza - 半身半立技 =====
Dans ce travail, aite, debout, attaque un tori à genoux. Ce travail cumule les difficultés inhérentes au travail à genoux et le fait que la position debout donne un avantage à aite en termes de puissance et de capacité de déplacement. Ce travail oblige ainsi à une grande précision dans l'obtention du déséquilibre pour tori.
==== Rôle de l'attaquant (aïte, uke) ====
L'aïkido insiste sur le fait que, alors que tori exécute la technique d'aïkido et sort théoriquement « vainqueur » de chaque rencontre, l'attaquant gagne aussi en expérience en suivant correctement la technique, en étant de façon répétitive « projeté » ou amené au sol et subissant une clef. La plupart du temps, le terme aïte est préféré en aïkido à celui de uke, car le pratiquant progresse et travaille quelle que soit sa situation et son rôle dans la pratique. Même en tant qu'attaquant, il faut être attentif et prêt, ce qui correspond plus au terme de aïte alors que pour l'aïkido uke est plus passif.
Aïte doit rester actif en permanence et toujours garder une attitude martiale, comme s'il cherchait en permanence une faille pour frapper, bloquer, ou retourner la situation ; il existe d'ailleurs des techniques de retournement (kaeshi waza), aïte ne pouvant retourner la situation que s'il a une attitude « parfaite ». La tentative d'échapper à l'action de tori est par ailleurs le moteur de certains mouvements, comme irimi nage : aïte est amené vers le sol en pivotant, et lorsqu'il essaie de se rétablir, tori utilise ce mouvement pour le projeter en arrière, s'il n'essayait pas de se rétablir, aïte serait en bien plus mauvaise posture puisque dans l'impossibilité de parer un atemi.
Grâce à son travail en tant qu’aïte, un pratiquant apprend indirectement les sensations de tori. La progression se faisant dans le même temps pour tori et aïte. Même s'il existe une certaine codification du travail d’aïte, tori doit être en mesure de pratiquer l'aïkido avec des non aïkidokas.
==== Richesse des combinaisons — takemusu aiki (武産合気) ====
Il n'existe qu'un nombre relativement réduit de principes techniques, mais chaque technique peut se faire à partir d'une prise ou d'un coup différent de la part de uke, en omote ou en ura (mais pas toujours), debout ou à genoux. Ainsi, le nombre de situations est en fait important, sans compter la possibilité, à haut niveau, de changer de technique en cours de route (henka ōyō waza), ou bien de retourner la situation (kaeshi waza, uke reprend l'avantage et devient tori).
Par ailleurs chaque technique peut posséder un nombre très élevé de variantes. L'exécution de beaucoup de techniques peut de plus être amenée à varier selon les niveaux de pratique. Morihei Ueshiba nommait cette richesse, cette possibilité de « création infinie », takemusu aiki. Le terme takemusu aiki désigne l'aïkido comme source de tous les arts martiaux ; non pas sur un plan historique, mais en tant qu'art contenant les éléments de base utilisés dans tous les autres arts martiaux : gestion de la posture, des distances, même si les postures et distances sont différentes dans les autres arts martiaux.
==== Meguri ====
Mise en place d'une rotation du poignet, permettant de mobiliser uke, de le diriger.
Ce mouvement qui part du seka tanden (centre) est transmis par les chaînes musculaires et énergétiques. La mise en place de ce mouvement a été largement développée par Hirokazu Kobayashi (1929-1998).
==== Un exemple : ikkyō ====
La technique fondamentale ikkyō — littéralement, « premier principe » — Tout le mouvement du corps de tori est identique à celui d'une coupe au sabre. Ikkyō peut se faire :
sous la forme omote : tori avance en direction de uke (irimi, tori « entre » et vient « prendre le centre » de uke), et effectue un mouvement de coupe de sabre en direction de la tête de uke ; il passe devant uke pour l'amener au sol ;
sous la forme ura : tori effectue un mouvement de coupe de sabre (shomen-uchi). Puis pivote (tai sabaki, tenkan) ; tori se retrouve dans la même direction de uke, le déséquilibre et la rotation l'amènent au sol.
Ikkyō donc peut se décliner en
ai hanmi katate dori ikkyō omote : uke saisit le poignet opposé, tori entre (irimi) en levant les mains et fait la forme omote ;
ai hanmi katate dori ikkyō ura : idem mais forme ura ;
gyaku hanmi katate dori ikkyō omote : uke saisit le poignet lui faisant face, tori entre (irimi) en portant un atemi, saisit le poignet de uke avec sa main libre puis fait la forme omote ;
kata dori men uchi ikkyō omote : uke saisit l'épaule de tori, tori frappe uke à la tête en « piquant » avec les doigts, uke recule le buste et bloque la frappe ; tori profite de ce déséquilibre pour pivoter (tenkan), entraînant ainsi uke, et fait la forme omote ;
suwari waza shomen uchi ikkyō omote : les deux partenaires sont à genou, uke porte une attaque à la tête, tori reçoit (pare) avec son bras et effectue ikkyō sur le bras d'attaque ;
…
== La pratique des armes ==
En plus des techniques à main nues, l'aïkido comporte l'étude du maniement d'armes en bois : le sabre ou bokken (aikiken), le bâton ou jō (aikijo), le couteau ou tantō, et de façon plus anecdotique, le juken (baïonnette), arme dans laquelle excellait le fondateur et qui lui avait valu d'en être formateur à l'armée avant et pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905).
Le fondateur a réuni dans le jō des techniques de lance, de sabre de naginata (fauchard) et de Jūkendō (Baïonnette). La technique de sabre qu'il a développée est singulièrement différente du kenjutsu des koryu (écoles traditionnelles). C'est surtout à l'étude de cette dernière que le fondateur consacra son énergie en ce qui concerne les armes.
=== Histoire ===
En réalité, Morihei Ueshiba n'a jamais enseigné directement la pratique des armes, ni lors des stages qu'il donnait régulièrement, ni lors des cours qu'il dispensait à l'Hombu Dojo, le dojo central de l'aïkido à Tokyo. Toutefois, comme il les pratiquait presque chaque jour dans son dojo personnel devant un nombre restreint d'élèves, ceci explique leur relative méconnaissance. La transmission de cette pratique s'est faite essentiellement par les plus gradés de ses uchi deshi (étudiant admis à résider dans le dojo) : Hikitsuchi Michio, Sadateru Arikawa et Morihiro Saito. Ce dernier a vécu 23 ans auprès du Fondateur et, après la mort de celui-ci, a regroupé les techniques qu'il avait apprises et il a élaboré différents exercices pour permettre leur enseignement. Il existe ainsi dix kumijo (jo contre jo) et cinq Kumitachi (ken contre ken), tous sujets à de nombreuses variantes, plus ce que le fondateur nommait « son œuvre » : Ki Musubi No Tachi. Leur validité martiale est manifeste, Morihei Ueshiba ayant d'ailleurs étudié de nombreuses koryu. Ainsi, on note des ressemblances évidentes entre certaines techniques du sabre de l'aïkido et celles de la koryu Kashima Shinto Ryu (par exemple, entre « ichi no tachi » —aïkido— et le premier kata « ipommé » —Kashima Shinto Ryu—).
La place des armes dans l'aïkido est l'objet d'un vif débat : peu d'écoles en maîtrisent réellement la pratique et les techniques à mains nues occupent donc généralement l'immense majorité du temps d'étude.
Dans la branche Iwama ryu (élèves de Morihiro Saito), la pratique des armes, bukiwaza (武器技), est mise sur le même plan que celle à mains nues (taijutsu). La pratique du bokken y est appelée aikiken et la pratique du jō aikijō. Maître Saito expliquait que pour le fondateur, l'aïkido était l'étude du bukiwaza et du taijutsu, et que ces deux éléments sont indissociables.
=== Pratique ===
Par la répétition d'exercices (les suburis qui peuvent être envisagés comme un alphabet de mouvements élémentaires), le pratiquant vise, entre autres, à réaliser l'unité du corps avec le ken ou le jo qui doivent ainsi véritablement devenir le prolongement de son corps. Par extension de ce principe, la sensation doit devenir la même avec un partenaire qui doit être maîtrisé de la même façon et suivant les mêmes principes.
La pratique des armes permet également d'appréhender différentes distances face à un ou plusieurs adversaires (maai), de travailler une posture correcte (shisei) et de vaincre l'appréhension des armes. Bien que la plupart des techniques d'aïkido (issues principalement des 118 techniques de base du Daito-ryu) soient des techniques développées, non pas à partir de techniques d'armes, mais soit de lutte à mains nues, soit de défense à mains nues contre un attaquant armé, l'étude des armes peut parfois être utile à la compréhension de certaines techniques à mains nues via certains parallèles.
En effet, une grande quantité de mouvements est dérivée des techniques utilisées par les guerriers armés, ou de techniques utilisées pour désarmer l'adversaire. De plus, la visualisation d'un mouvement avec un sabre donne une conception plus claire du mouvement à effectuer à mains nues. Les techniques de sabre ont eu une grande importance dans l'élaboration de l'aïkido par Maître Ueshiba.
On peut aussi considérer que, fondamentalement, une technique d'aïkido ne peut se réaliser efficacement que si « l'entrée », l'instant de mise en relation entre les deux protagonistes au moment de l'attaque, est réussie. C'est l'instant « aïki », fraction de seconde où l'harmonie est ou n'est pas, que le génie martial de Moriheï Ueshiba a su percevoir et développer. La pratique des armes permet de se focaliser principalement sur cet instant.
La pratique des armes est très diverse :
jo contre jo ;
jo contre mains nues / mains nues contre jo, pratique appelée « jo nage » lorsque l'adversaire saisit votre jo ; ou « jo dori » lorsqu'il vous attaque avec un jo ;
bokken contre bokken, pratique appelée « ken tai ken » ;
bokken contre mains nues / mains nues contre bokken, pratique appelée « tachi dori » ;
bokken contre jo, pratique appelée « ken tai jo » ;
tanto contre mains nues, pratique appelée « tanto dori » ;
juken (baïonnette) contre mains nues, pratique appelée « juken dori » dont Moriheï Ueshiba fut longtemps instructeur pour les armées impériales.
L'apprentissage peut comporter plusieurs types d'exercices :
suburi : mouvements réalisés seul et destinés à développer la maîtrise des armes et à apprendre différents coups et postures ;
awase : applications avec partenaire des suburi destinées à travailler l'harmonisation ;
kumijo et kumitachi : séquences de combat stéréotypées avec partenaire ;
kata : suite codifiée de coups et techniques pouvant s'exécuter seul ou à plusieurs.
Une autre arme est pratiquée dans certaines écoles d'aïkido : le bō (bâton long) ainsi que le bâton court ou tambō. La pratique du bō permet d'abord la juste position des hanches et des pieds, qui est la même qu'à mains nues.
Aux États-Unis, certains dojo enseignent également des techniques de désarmement avec des pistolets en mousse ou en bois, tandis qu'en Afrique, certains dōjō pratiquent des techniques de défense contre différents types de machettes.
Au niveau des passages de grade, le travail à mains nues contre le jō ou le tantō est généralement exigible à partir du premier kyū. Le travail au bokken, contre mains nues ou contre un autre bokken, est exigible à partir du troisième dan. Bien entendu, des différences existent là aussi d'une école à l'autre.
== Concordance des énergies (principe d’aiki) ==
L'aïkido se base sur le principe de la « concordance des énergies ». D'un point de vue martial, cela se comprend de trois manières :
unir les énergies de son propre corps (via le seika tanden) pour agir, coordonner les bras et les jambes ; notamment, on s'attache à mouvoir les deux mains ensemble (comme si elles tenaient un sabre) en maintenant une certaine extension des bras, afin de mieux transmettre le mouvement au partenaire (par un effet de levier) et de maintenir une distance de sécurité (gestion de la distance, ma ai) ;
unir les énergies des deux partenaires, certificat attestant de la maîtrise des de base équivalent de nos jours au (selon Rinjiro Shirata, le contenu de ce mokuroku est le même que celui du livre Budo Renshu publié en 1933). On sait cependant qu'il adopta le système de Dan avant la Seconde Guerre mondiale puisque Shigemi Yonekawa reçut le en 1940. Il est dit que Ô sensei interdisait quiconque ne portant pas le hakama à entrer dans le dojo, même les visiteurs. Cependant pendant la période d'après guerre, les élèves ne pouvaient plus se payer les hakama, Ô sensei autorisa donc ses élèves à pratiquer sans hakama le temps qu'ils économisent pour s'en payer un. Depuis lors certains de ses élèves ont cru que le hakama avait une portée honorifique. C'est pour cela qu'aujourd'hui beaucoup de professeurs autorisent le port du hakama lorsqu'ils estiment que le pratiquant a atteint un niveau suffisant. Selon les dojos, cela se fait au troisième kyū (équivalent de la ceinture verte au judo) ou au premier kyū (équivalent à la ceinture marron) ou avant (voir « La tenue » ci-dessus). Toutefois, certaines écoles ne l'autorisent qu'à partir du premier dan.
La ceinture noire n'est pas une marque de maîtrise, le pratiquant de niveau premier dan est un étudiant (shodan) qui a acquis les bases. Les usages peuvent toutefois varier d'une école à l'autre. Dans certains dojos, l'étude, qu'on appelle bukiwaza, des techniques avec armes (bokken, jō, etc.) est considérée comme indissociable de l'étude des techniques à mains nues (taijutsu). Une progression en parallèle dans ces deux domaines est obligatoire ; on ne peut, par exemple, prétendre passer le troisième kyū en taijutsu si l'on n'a pas atteint au minimum le quatrième kyū en bukiwaza, et inversement, de sorte qu'il y a à tout moment au plus un kyū, ou un dan, de différence entre le niveau dans ces deux domaines de pratique.
== Le Kiaï et les sons en aïkido (kototama ou kotodama) ==
Habituellement dans les dojos d'aujourd'hui, la pratique de l'aïkido est silencieuse. Cependant, dans l'enseignement de Morihei Ueshiba, l'exécution des techniques étaient accompagnée de Kiaï, certains mouvements (en particulier des enchaînement au Jo) s'accompagnaient de l'articulation de sons, les ''kotodama.
== Étiquette ==
Comme dans tous les budo, l'étiquette, ou reishiki, a une importance particulière en aïkido. En effet, on peut voir les arts martiaux comme reproduisant des situations de combat dans un cadre pacifique (l'entraînement). L'étiquette vise alors à garantir l'intégrité physique et mentale des pratiquants, mais aussi à garder à l'esprit que l'on est en situation de combat, ce qui fait la différence avec d'autres activités sportives.
== L'aïkido à travers le monde ==
La fin de la Seconde Guerre mondiale voit apparaître un hiatus dans l'enseignement de tous les arts martiaux japonais, et l'aïkido est le premier en 1948 à pouvoir rouvrir les portes de ses dojo. Ayant toujours vu son art comme un cadeau à l'humanité, Morihei Ueshiba fait tout ce qui est en son pouvoir, lui qui ne parle que le japonais, pour promouvoir l'aïkido au niveau international en envoyant des émissaires en Europe et en Amérique, et en ouvrant ses portes aux étrangers qui veulent le pratiquer au Japon.
Des techniques de combat variées se sont inspirées de l'aïkido en y mêlant des techniques de sports de combat : à titre d'exemple, le Real Aikido d'origine serbe et dont la vocation est de parfaire le self-defense. Néanmoins, l'esprit combatif, volontaire et très pragmatique de ces techniques semble très différent de l'attitude défensive, de l'esprit pacifique et convivial promus par Morihei Ueshiba, et ne permet pas de les catégoriser dans les pratiques d'Aïkido.
=== L'aïkido dans le monde ===
Selon les chiffres publiés par l'Aikikai, l'aïkido rassemble, dans les années 2010, de pratiquants dans , 44 d'entre eux étant officiellement reconnus par le Hombu Dojo.
=== L'aïkido en France ===
Hors du Japon, la France est l'un des pays qui compte le plus de pratiquants d'aïkido, avec plus de .
L'aïkido est tout d'abord arrivé en France dans sa forme ancienne, l'aïki-budo, introduit par Minoru Mochizuki, qui fut envoyé par le Kodokan en 1951. En 1952, Tadashi Abe, missionné quant à lui par l'Aïkikaï, arrive en France et y reste pendant 8 ans pour y diffuser l’aïkido. Il crée les séries et co-écrit deux manuels avec Jean Zin. Tadashi Abe est un guerrier redoutable qui blesse parfois ses uke. Il voyage beaucoup et enseigne alors à Pierre Chassang, Georges Rousseau, Jean Delforge, etc. C'est lui qui encourage André Nocquet à partir au Japon. Quand celui-ci rentre, il succède à Tadashi Abe comme représentant de l'aïkido en France. Très vite, d'autres Japonais arrivent cependant : Masamichi Noro (1961) et Mutsuro Nakazono (1961) puis Nobuyoshi Tamura (1964).
L'aïkido est exposé en 1964 au grand public par un documentaire de l'émission télévisée Les Coulisses de l'exploit, qui lui est consacré et contient un entretien avec le fondateur Morihei Ueshiba, avec les premiers maîtres français dont André Nocquet ainsi qu'avec des pratiquants ; le documentaire est commenté par le journaliste Thierry Roland.
La FFATK (Fédération Française d'Aïkido, Taï-Jitsu et de Kendo) fut créée en 1958 par Jim Alcheik et Émile Blanc. Ensuite l'aïkido fut pratiqué au sein de la fédération de judo, la FFJDA mais il s'en est séparé en 1982 avec la création de deux fédérations :
la FFLAB (Fédération Française Libre d'Aïkido et de Budo) en 1982, qui devient en 1985 la FFAB (Fédération Française d'Aïkido et de Budo) ;
la Fédération Française d'Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires (FFAAA) en 1983 qui devient la Fédération française d'aïkido, aïkibudo et associées en 2019.
Agréées par le ministère de la Jeunesse et des Sports en 1985, ces deux fédérations sont régulièrement invitées à la fusion de la part des pouvoirs publics. Du fait de l'agrément, l'UFA (Union des fédérations d'aïkido), structure chapeautant les deux fédérations, est seule habilitée à délivrer des grades dan reconnus officiellement en France, par l'intermédiaire de la Commission Spécialisée des Dan et Grades Equivalents - CSDGE- dont les membres sont nommés par arrêté ministériel. Outre ces deux fédérations, il existe un grand nombre de groupes où les différences sont d'ordre pédagogique, technique, spirituel, personnel, hiérarchique, sportif, etc. Ces groupes ont leurs structures et systèmes de délivrance de grades propres dont les titulaires ne peuvent se prévaloir publiquement sans risquer des poursuites . Du fait des grandes différences d'une école à l'autre, chaque aïkidoka doit nécessairement indiquer la source de la valeur attribuée à sa compétence. Il n'existe pas à ce jour de tableau des équivalences entre grades, ceux décernés au Japon paraissant les plus légitimes et authentiques.
Dans les années 1990, une des branches de l'Aïkido, le Ki Aïkido, s'installe en région parisienne, Normandie et Bretagne.
Pendant que Tadashi Abe enseignait l'Aïkido en France, Kenshiro Abbe faisait de même en Angleterre dans les années 1950. Ken Williams y devint le plus jeune troisième dan non-japonais, et premier assistant non-japonais à l'époque. Il fit venir Tadashi Abe pour enseigner à son élève Ken Williams, qui développa l'Aikikai anglais dans les années 1960.
Après avoir étudié auprès de Koichi Tohei (directeur technique de l'Aïkikai des années 1950-60, dont l'enseignement fut influencé par Tempu Nakamura, créateur du yoga japonais Shinshin Toitsu Dou) au Japon dans les années 1970, il fonda la Ki Federation of Great Britain pour enseigner le Ki Aïkido. Les clubs parisiens sont affiliés à sa fédération anglaise.
Seule l'UFA (structure chapeautant les deux principales fédérations françaises d'aïkido, FFAB et FFAAA) est reconnue par la Fédération internationale d'aïkido.
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"Shin Shin Toitsu Aikido",
"Tenshin Aïkido",
"1925",
"Serge Dufoulon",
"Fédération Française d'Aïkido, Taï-Jitsu et Kendo",
"Tori et uke",
"Ju-jitsu",
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"tatami",
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"1940",
"keikogi",
"ju-jitsu",
"Sport de combat",
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"Dan (grade)",
"Grades japonais",
"1942",
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"Morihiro Saitō",
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"Fédération française d'aïkido, aïkibudo et associées",
"André Nocquet",
"taoïsme"
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Alliage
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En métallurgie, un alliage est un mélange de plusieurs éléments chimiques, dont le principal constituant est un métal, et dont les caractéristiques sont celles d'un matériau métallique .
Les caractéristiques mécaniques des métaux purs sont la plupart du temps relativement faibles. Le fait d'ajouter d'autres éléments permet de « durcir » le métal en augmentant ses caractéristiques mécaniques. Outre les renforcements mécaniques engendrés par déformation, tels que l'écrouissage, il existe des durcissements chimiques par addition d'éléments en solution solide ou par précipitation de phases secondaires durcissantes telles que les carbures. Ces ajouts permettent également de modifier les caractéristiques chimiques, telle que la résistance à la corrosion, ou d'améliorer d'autres caractéristiques, par exemple la coulabilité.
Dans un alliage, l'élément métallique majoritaire, c'est-à-dire constituant la plus importante partie du mélange, est appelé « métal de base » ou « base ». Les éléments ajoutés volontairement sont appelés « éléments d'alliage » ou « éléments d'addition » et les éléments non désirés sont appelés « impuretés ».
Les éléments d'alliage sont le plus souvent des métaux, mais peuvent également être d'autres éléments chimiques tels que le carbone (dans l'acier ou la fonte) ou le silicium (dans l'aluminium).
Quand l'élément d'alliage n'est pas un métal, sa teneur reste généralement faible (quelques % massique au maximum). Ainsi, dans un acier la concentration en carbone est inférieure à 2 % massique (inférieure à 7 % massique dans le cas de la fonte), alors qu'il est possible de faire un alliage cuivre-zinc (communément appelé laiton) avec 50 % de chacun des éléments.
== Historique ==
Il existe également des alliages dits naturels, par exemple l'électrum, alliage d'or et d'argent natifs utilisé dans la Préhistoire et l'Antiquité : Varna, Asie Mineure, Ur, Égypte, entre autres. Au , dans un ouvrage Sur les Pierres, le philosophe Théophraste explique le titre d’un alliage est déterminé en collybos, drachmes ou demi-drachme - ou encore en grains d'orge.
== Alliage binaire ==
=== Alliage binaire à une seule phase ===
Un alliage homogène est constitué d'une seule phase solide homogène. Pour obtenir un alliage homogène, il faut qu'il y ait miscibilité totale entre les éléments d'alliage. Il y a deux possibilités :
Les deux éléments d'alliage sont solubles l'un dans l'autre quelles que soient leurs proportions respectives.
La concentration de l'élément d'alliage est inférieure à la limite de solubilité.
Les règles de Hume-Rothery indiquent les conditions pour obtenir un alliage homogène avec solubilité totale à l'état solide.
Le bismuth et l'antimoine sont totalement solubles l'un dans l'autre. Ils forment donc une solution solide quelles que soient la composition chimique et la température (à la condition de rester dans l'état solide c'est-à-dire en dessous de la température de solidus). Le diagramme de phase qui en résulte est dans ce cas un diagramme à un fuseau.
D'autres couples de métaux présentent une bonne miscibilité permettant d’obtenir des solutions solides homogènes à certaines températures : cuivre-nickel, cuivre-palladium, argent-or, argent-palladium, molybdène-vanadium, molybdène-tungstène, etc.
Certains alliages binaires présentent un défaut de solubilité à basses températures. Il apparaît sur le diagramme de phase un secteur où cohabitent deux phases, la première étant constituée d'une solution solide saturée de B dans A, et inversement la deuxième phase étant constituée d'une solution solide saturée de A dans B. C'est le cas par exemple du système cuivre-nickel qui présente en dessous de une zone avec deux phases.
=== Alliage binaire à plusieurs phases ===
Un autre type de diagramme de phases relativement commun dans les alliages binaires est un diagramme de phase eutectique. Ce type de diagramme de phase présente un certain nombre de caractéristiques importantes méritant d'être signalées. Tout d'abord, il existe trois régions monophasées qui sont visibles sur le schéma : α, β et liquide. Sur la figure à gauche, la phase α est une solution solide riche en cuivre, qui a pour soluté l'argent et présente une maille de structure CFC (cubique à faces centrées). La phase β (solution solide) est également caractérisée par une structure CFC, mais pour laquelle le cuivre est le soluté.
Ainsi, la solubilité de l'élément d'addition dans chacune de ces phases solides est limitée. Autrement dit la concentration d'argent qui peut se dissoudre dans le cuivre (pour la phase α) sans en modifier la structure cristallographique est limitée. Pour la même raison l'addition de cuivre dans l'argent (phase β) est limitée. La limite de solubilité de la phase α correspond à la ligne de démarcation, marquée « CBA ».
Pour des températures inférieures à 779 °C (1434 °F), la ligne correspondant à la limite de solubilité solide qui sépare la région de la phase α et la région de coexistence des phases α + β est appelée une ligne de solvus. La frontière séparant la phase α et la région α + L est la ligne de solidus (AB), tandis que la ligne séparant la région α + L et le domaine liquide est la ligne de liquidus (AE). Pour la partie riche en argent du diagramme de phases, trois lignes existent également : solvus (HG), solidus (GF) et liquidus (EF). La ligne horizontale BEG, qui est parallèle à l'axe des abscisses s'étend entre les maxima de solubilité respectifs des phases α et β. Elle est appelée palier eutectique et peut aussi être considérée comme une ligne de solidus, représentant la température la plus basse à laquelle une phase liquide peut exister à l'équilibre thermodynamique pour tout alliage de cuivre et d'argent.
Il y a aussi trois régions de deux phases trouvées dans le système cuivre-argent. Comme l'argent est ajouté au cuivre, la température à laquelle les alliages deviennent totalement liquides diminue au long de la ligne liquidus (ligne AE); ainsi, la température de fusion du cuivre est réduite par l'ajout d'argent. C'est le même principe pour les alliages dont le composé majoritaire est l'argent : l'introduction de cuivre réduit la température de fusion complète au long de la ligne liquidus FE. Ces lignes liquidus répondent au point E sur le diagramme de phase, par le biais de qui passe également la ligne horizontale isotherme BEG. Point E est le point eutectique, qui est désigné par la composition CE et de la température TE; pour le système cuivre-argent, les valeurs de la CE et TE sont 71,9 wt% Ag et 779 °C (1434 °F), respectivement.
Une importante réaction a lieu dans un alliage de composition « CE » cependant elle change la température en passant par TE. Sur le refroidissement, une phase liquide est transformée en deux phases solides (α et β) à la température TE, la réaction inverse se produit sur l'échauffement. C'est ce qu'on appelle une réaction eutectique (eutectique signifie facilement fondu), et CE et TE représentent les composition et température eutectiques, respectivement. Souvent, la ligne solidus horizontale à TE est appelé isotherme eutectique. La réaction eutectique, sur le refroidissement, est similaire à la solidification des composants purs en ce que la réaction à terme à une température constante, ou isométriquement, à TE. Toutefois, le produit solide de la solidification eutectique est toujours deux phases solides, alors que pour un simple composant, une seule phase se forme. À cause de cette réaction eutectique, les diagrammes de phase similaires à ceux de la figure du diagramme Ag-Cu sont qualifiées de diagrammes de phase eutectiques.
Dans la construction de diagrammes de phases binaires, il est important de comprendre qu'un ou au maximum deux phases peuvent être en équilibre dans une région de phase. Pour un système eutectique, trois phases (α, β et L) peuvent être en équilibre, mais seulement à points au long de la ligne eutectique.
Il y a des milliers de combinaisons possibles pour diagrammes de phases avec plusieurs phases. Certaines des principales caractéristiques des diagrammes de phases comprennent points congrus, où une phase solide se transforme directement en liquide. Il y a aussi le point péritectoïde, pour lequel une phase solide se transforme en deux phases solides différentes de la phase solide initiale, lors du chauffage. À l'inverse, si la transformation a lieu lors du refroidissement, on parle de point eutectoïde.
Un diagramme de phase complexe d'une grande importance technologique est celle de la fer-carbone système de moins de 7 % de carbone.
L'axe des X d'un tel schéma correspond à la concentration variable du mélange. Comme les mélanges sont généralement loin d'affaiblir et leur densité en fonction de la température est généralement inconnu, la mesure préférée est la concentration molaire. Un schéma fondé sur le volume de mesure comme molarité serait déconseillé.
== Structure ==
=== Alliage homogène ===
Un élément d'addition qui forme une solution solide avec le métal de base peut être localisé soit entre les atomes de l'élément majoritaire (on parle alors d'« insertion »), soit à la place des atomes du métal majoritaire (on parle alors de « substitution »).
Une substitution peut conduire, soit à un alliage désordonné, où les différents atomes occupent des positions aléatoires, soit à un alliage ordonné, où les atomes de différentes natures suivent une alternance régulière.
=== Alliage hétérogène ===
Lorsque la teneur en élément d'alliage augmente, on peut avoir formation de deux phases : une phase contenant peu d'éléments d'alliage, et une phase à forte teneur en éléments d'alliage. Les cristallites à forte teneur sont appelés « précipités ».
Les précipités sont souvent des alliages ordonnés, que l'on appelle « intermétalliques ». Les intermétalliques ainsi formés sont parfois par la suite étudiés en tant qu'alliages propres, comme un nouveau matériau, et on essaie d'en produire en tant que tel et non plus en tant que précipités.
== Exemples ==
=== Principaux alliages ===
==== Alliages de fer ====
acier : fer + carbone (< 2,1 % en masse) + optionnellement nickel, chrome, molybdène (< 4 %)
acier inoxydable : fer + carbone (< 2,1 % en masse) + nickel + chrome + optionnellement molybdène, vanadium
fonte : fer + carbone (> 2 % en masse)
==== Alliages de cuivre ====
bronze : cuivre + étain
laiton : cuivre + zinc
billon : cuivre + argent ; utilisé principalement pour frapper des monnaies de faible valeur
==== Alliages d'aluminium ====
Ils sont aussi appelés alliages légers compte tenu de la masse volumique de l'aluminium comparée à celle des autres métaux. Le plus employé est le duralium, composé d'aluminium (95 %), de cuivre (4 %), de magnésium (0,5 %) et de manganèse (0,5 %).
Pour plus de détails voir les deux articles ci-dessous :
alliages d'aluminium pour corroyage
alliages d'aluminium pour fonderie
==== Alliages d'or et d'argent ====
or blanc, gris, rose...
électrum : or + argent
porpézite : or + palladium
rhodite : or + rhodium
argent Britannia
argent sterling
=== Alliages moins connus ===
amalgame : mercure + un autre métal, par exemple or ou cuivre ; le terme désigne également un mélange de métaux utilisé pour les soins dentaires (« plombage »)
alliage plomb-étain : pour la brasure
maillechort : cuivre + zinc + nickel
monel (nom commercial) : nickel + cuivre
régule : étain ou plomb + antimoine
ruolz : nickel + argent + cuivre
tumbaga : alliage d'or et de cuivre utilisé par les civilisations précolombiennes d'Amérique du Sud et de Mésoamérique.
virenium : cuivre + zinc + nickel
zamak : zinc + aluminium + magnésium + cuivre et autres « ZL » (composant principaux : zinc et aluminium)
=== Alliages pour des applications spécifiques ===
ferrotitanes : fer + 25 à 70 % de Ti + 4 à 10 % d'aluminium
TA6V : titane + 6 % aluminium + 4 % vanadium, très utilisé dans l'industrie aéronautique
MCrAl : métal + chrome + aluminium + parfois de l'yttrium (MCrAlY), alliages réputés pour leur bonne tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute température
FeCrAl : fer + chrome + aluminium
NiCrAl : nickel + chrome + aluminium
superalliages à base nickel (par exemple les inconels) : bonne tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute température
intermétalliques : alliages ordonnés, respectant une stœchiométrie précise (mais des écarts à la stœchiométrie sont tolérés)
NiAl β : 50 % nickel + 50 % aluminium
FeAl B2 : 50 % fer + 50 % aluminium
TiAl : 50 % titane + 50 % aluminium
Les alliages présentant de faibles coefficients de dilatation (créés par Charles Édouard Guillaume)
Invar (36 % de nickel, 0,4 % de manganèse, 0,1 % de carbone, 63,5 % de fer), dix fois moins dilatable que le fer
Élinvar (Nivarox, Métélinvar, Isoval) (nickel, chrome, fer)
FeNiCo un alliage 54 % fer + 29 % nickel + 17 % cobalt destiné au scellement verre/métal ou céramique/métal
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"cuivre",
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Arabie saoudite
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L, en forme longue le , est une monarchie absolue dynastique islamique dirigée par la dynastie des Saoud, depuis sa création en 1932 par Abdelaziz ibn Saoud. Peuplée de d'habitants, occupant 80 % de la péninsule arabique, c'est le plus grand pays du Moyen-Orient et sa superficie de plus de deux millions de kilomètres carrés en fait aussi le deuxième des pays du monde arabe (après l'Algérie).
La capitale et la plus grande ville de l'Arabie saoudite est Riyad, située dans la province du même nom, son unité monétaire est le riyal saoudien, sa langue officielle est l'arabe et sa religion d'État est l'islam sunnite.
Le royaume abrite les deux plus grands lieux saints de l'islam : la mosquée al-Harâm (à La Mecque) et la mosquée du Prophète (à Médine).
L'Arabie saoudite est la première économie du monde arabe. Sa compagnie nationale d'hydrocarbures, Saudi Aramco, dont le siège social est situé à Dhahran, est la première productrice mondiale de pétrole.
== Géographie ==
L'Arabie saoudite est limitrophe de l’Irak au nord, du Koweït au nord-nord-est, du Bahreïn à l'est-nord-est, du Qatar et des Émirats arabes unis à l'est, d’Oman à l'est-sud-est, du Yémen au sud-sud-est et de la Jordanie au nord-ouest ; elle est bordée par la mer Rouge à l'ouest-sud-ouest et le golfe Persique à l'est-nord-est.
En 2000, l'Arabie saoudite et le Yémen ont signé un accord afin de concrétiser leur frontière commune, source de discorde jusque-là. À l'est-sud-est, une grande partie des frontières avec les Émirats arabes unis et Oman n'est pas clairement établie, d'où la difficulté de calculer correctement la superficie du Royaume saoudien. Le gouvernement annonce tandis que d'autres estimations varient de 1960582 jusqu'à . Cependant le pays est considéré comme le treizième plus grand par sa superficie.
Depuis la région côtière occidentale Tihama, les terres s'élèvent depuis les montagnes du Hedjaz au-dessus desquelles s'étend le plateau de Nejd, dans la partie la plus centrale. La région du sud, Asir, possède des montagnes s'élevant jusqu'à et est réputée pour avoir le climat le plus frais et le plus humide du pays. L'Est est, quant à lui, plutôt rocailleux avec des étendues de sable en continuité jusqu'au golfe Persique. L'hostile Rub' al Khali (le « Quart Vide ») est un désert s'étendant dans le sud du pays.
Relativement peu peuplées, la plupart des terres varient entre désert et zone semi-aride, occupées par une traditionnelle population bédouine. La végétation s'y limite à de maigres plantes et autres herbes. Moins de 2 % des terres sont cultivables, soit tout de même carrés, surtout dans l'Asir, et la région haute de Najran. Le centre de population est principalement situé le long des côtes est et ouest, malgré quelques oasis densément peuplées à l'intérieur du pays, telles Al-Hufuf et Buraydah. Le reste du pays compte très peu d'habitants bien que l'industrie pétrolière y ait bâti quelques communautés artificielles. L'Arabie saoudite n'a aucun lac de surface ou rivière permanente, bien que sa grande ligne côtière s'étende sur de la mer Rouge au golfe Persique, offrant de nombreux récifs de coraux et une large biodiversité côtière et aquatique.
=== Toponymie ===
Alors que le terme « Arabie » désigne la péninsule arabique dans son ensemble, l'adjectif « saoudite » évoque les Al Saoud, et en particulier Abdelaziz ibn Saoud dit « Ibn Saoud », qui reconquit ce pays au profit de sa famille en 1932 et en fit le « Royaume arabe saoudien » (en arabe al-Mamlakat al-°Arabīyat as-Sa°ūdīyat ; ), en français le « royaume d'Arabie saoudite », ou en plus court (es-saoudia), que l'on pourrait traduire par la « Saoudite » ou la « Saoudie ». « Saoud » se réfère ici à Saoud ben Mohammed Al Mouqrin, le père de Mohammed Ibn Saoud, patriarche de la famille et fondateur en 1744 du premier État saoudien.
En français, les graphies « séoudite » (à la place de « saoudite ») et « Séoud » (au lieu de « Saoud »), autrefois courantes, se sont raréfiées sous l'influence de règles de transcription anglophones. Par ailleurs, la transcription « saoudite » est conforme à la norme ISO 233 et à la norme DIN 31635 qui transcrivent par un /a/ la voyelle fatha / َ / que l'on trouve dans le mot sa'ûd (سَعود). En revanche, on continue à trouver le nom du fondateur de la dynastie orthographié Ibn Séoud, à côté de Ibn Saoud.
L'adjectif qualificatif « saoudite » ou « séoudite » s'écrit sans majuscule selon :
la Commission de toponymie de l’IGN (pays, territoires et villes du monde juillet 2021) ;
le Code de rédaction interinstitutionnel, annexe A5, liste des États (au ), publié par l’Office des publications officielles des Communautés européennes ;
la liste alphabétique des pays membres de l'Organisation internationale du travail (OIT) et Alphabetical list of other countries, territories and areas.
Cependant, on le trouve écrit « Arabie Saoudite » dans le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale (, 1990).
=== Climat ===
L’Arabie saoudite a globalement un climat désertique, avec des températures diurnes très élevées et une forte baisse de la température pendant la nuit. Les températures estivales moyennes sont d'environ , mais peuvent atteindre . En hiver, la température descend rarement en dessous de . Au printemps et en automne, la chaleur est tempérée, avec des températures moyennes autour de . Les précipitations annuelles sont extrêmement faibles.
La région de l'Asir diffère, en raison de la mousson de l'océan Indien qui, généralement entre octobre et mars, donne une pluviométrie moyenne de , soit environ 60 % des précipitations annuelles.
La côte ouest du pays, sur la mer Rouge, a un climat subtropical. Dans la zone centrale, autour de Djeddah et La Mecque, les étés sont très chauds avec un degré d'humidité très élevé, alors que les hivers sont modérés avec une humidité basse. Cette région reçoit des pluies légères mais soudaines, parfois accompagnées d'orages de novembre à février. Au printemps et en automne, les pluies sont rares. Les vents du sud occasionnels durant l'hiver entraînent des tempêtes de sable et de pluie, provoquant des inondations dans les vallées, ce qui cause de nombreux dommages aux populations nomades ou semi-nomades qui y résident.
En été, les moyennes de température sont de , alors qu'en hiver, elles avoisinent . Le , une température de a été enregistrée à La Mecque. Le , à Taëf, un minimum de a été constaté.
=== Biodiversité ===
La faune comprend des mammifères comme : des loups, des hyènes, des mangoustes, des babouins, des lièvres, des rats des sables et des gerboises. Les plus gros animaux sont les gazelles, les oryx et les léopards qui, relativement nombreux avant les années 1950, sont des espèces en voie de disparition, à cause de la chasse en véhicules motorisés.
Parmi les oiseaux les plus courants, on trouve les faucons (qui sont capturés et entraînés pour la chasse), les aigles, les vautours, les gangas et les bulbuls.
Il existe plusieurs espèces de serpents, dont beaucoup sont venimeux, et de nombreux types de lézards.
La vie marine, dans le golfe Persique, est variée, avec une réserve de dugongs sur la mer Rouge.
Les animaux domestiques sont les dromadaires, les moutons, les chèvres, les ânes et les poules.
En raison du climat, la vie végétale naturelle de l'Arabie saoudite se compose essentiellement de petites herbes et d'arbustes nécessitant peu d'eau. On note cependant quelques petites zones herbeuses et des arbres dans le sud de l'Asir. Le palmier dattier (Phoenix dactylifera) y est très répandu.
Un nombre important de zones naturelles, terrestres et marines, sont protégées.
=== Géographie administrative ===
L'Arabie saoudite est divisée en treize provinces (mintaqah idāriyya en arabe, expression qui se traduit littéralement par « région administrative », dont la forme au pluriel est manatiq idāriyya).
Les provinces sont divisées en (, muhafazat au pluriel, muhafazah singulier), dont les capitales provinciales, qui ont un statut différent des municipalités (intègres), sont dirigées par des maires (amin).
Les gouvernorats sont subdivisés en sous-gouvernorats (marakiz, au pluriel markaz).
Fichier:Flickr - omar chatriwala - Dawn breaks.jpg|Médine.
Fichier:Buraidah.jpg|Al Qasim.
Fichier:Hai'l city.jpg|Haïl.
Fichier:جبل حرفة في بني عمرو.jpg|Asir.
Fichier:بحر حقل (15037998121).jpg|Tabuk.
Fichier:Origineel huis Najran.JPG|Najran.
Fichier:Makkah-Panorama-2011.jpg|La Mecque.
Fichier:Faifa city.jpg|Jizan.
== Histoire ==
Le premier État saoudien est constitué aux alentours de 1744. Un chef de tribu local, Mohammed Ibn Saoud, s'associe avec un prédicateur religieux marginal, Mohammed ben Abdelwahhab.
La famille Al Saoud et le royaume connaissent ensuite des confrontations augmentant ou réduisant leur pouvoir en fonction des accords et désaccords avec l'Égypte, l'Empire ottoman et d'autres pays arabes pour le contrôle de la péninsule. Trop instable, le royaume finit par disparaître en 1818.
Un second État saoudien est fondé six années plus tard en 1824, mais disparaît en 1891.
Dans la nuit du 15 au , Abdelaziz ibn Saoud, souhaitant restaurer l'ancien État de son aïeul, s'empare de Riyad, alors occupée par la famille rivale Al Rachid, originaire de Haïl. En 1904, il s'empare de l'oasis de Buraydah, capitale de la région du Qasim, au nord du Nejd. Abdelaziz fonde vers 1912, avec l'appui des bédouins, l'ordre des Ikhwâns (« frères ») qui lui permet d'agrandir son domaine. Les Ikhwâns sont progressivement installés dans environ deux cents tentes (les hujjar). En 1913, Abdelaziz s'empare de la province de Al-Hassa, dans l'est, dont la majorité de la population est chiite. Son poids politique est reconnu par les Ottomans en lorsque ceux-ci le nomment wali du Nejd.
Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Abdelaziz se rapproche graduellement des Britanniques. Un traité de protection est signé avec ces derniers en 1915.
Profitant de la dislocation de l'Empire ottoman et de la faiblesse des États arabes qui se constituent pendant le conflit mondial, il fait la conquête par la force en 1924-1925 du Hedjaz, un État comprenant les villes de La Mecque et de Médine, en s'en emparant il met fin à près d'un millénaire de chérifat hachémite, la lignée des descendants du grand-père du prophète. Il finit par se faire reconnaître roi du Hedjaz, en 1927.
L'État ainsi constitué est consolidé par Abdelaziz Al Saoud pour devenir un pays puissant et surtout acteur de la scène internationale. Cet arrêt des conquêtes le brouille avec ses alliés ikhwâns, qui voudraient poursuivre la conquête pour étendre les frontières à toute la communauté des croyants. L'appui des oulémas, essentiellement par une fatwa de 1927, profite à Abdelaziz : ils décrètent qu'il est interdit de se révolter contre le détenteur du pouvoir. Dès lors, il devient licite de faire la guerre contre les Ikhwâns, qui sont écrasés en 1929.
L'Arabie saoudite est fondée officiellement le par la fusion des provinces du Nejd et du Hedjaz. Abdelaziz ibn Saoud (Ibn Saoud) en devient le roi. Les guerres ayant permis l'accession au pouvoir d'Ibn Saoud firent entre 1901 et 1932.
La découverte de pétrole en transforme le pays sur le plan économique et marque le début d'une alliance stratégique avec les États-Unis, concrétisée par le Pacte du Quincy. En échange d'un accès au pétrole, les États-Unis s'engagent à protéger militairement la dynastie des Saoud. Cette alliance se révèlera d'autant plus durable que le pays se présente comme un allié de poids face à la montée des nationalistes arabes dans les années 1950-1960 soutenus par l'Union soviétique.
Abdelaziz accepte le concept de modernisation du pays et persuade les ultra-conservateurs religieux d'accepter les nouvelles technologies, ce qui se traduit concrètement par un confort matériel pour les Saoudiens, mais sans changement des mentalités. Après cinquante ans de pouvoir, Adb al-Aziz meurt en 1953, lui succèdent ses fils .
En 1973, l'Arabie saoudite est le leader du cartel des pays pétroliers, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et son ministre du Pétrole et des Ressources minérales Ahmed Zaki Yamani, diplômé de Harvard, est la tête pensante du quadruplement du prix du pétrole qui fait soudain de l'Arabie saoudite une super-puissance financière.
La rapide augmentation des recettes saoudiennes au début des années 1980, qui passent de de dollars à près de en 1981, permet également au pays qui est le « berceau » du wahhabisme d'exporter sa doctrine religieuse sous la forme du salafisme. Cette politique extérieure se manifeste dans la lutte organisée contre l'Union soviétique dans le conflit afghan en accord avec l'allié américain, mais également dans le soutien financier de nombreuses organisations islamiques à travers le monde dans les années 2000-2015.
Dans les années 1980, la prise de la Grande Mosquée de La Mecque met en évidence le poids de la communauté ultra-conservatrice et la pression fondamentaliste s'accentue. Une police des mœurs, la Muttawa, est mise en place, s'assurant que rien de ce qui se passe dans le royaume n'enfreint les règles de l'islam. Les nouvelles technologies sont encadrées, la musique n'est pas autorisée en public, encore moins le théâtre, et la télévision par satellite est également filtrée, tandis que la ségrégation sexuelle est accentuée, et le port du voile intégral obligatoire.
== Politique intérieure ==
L'Arabie saoudite est une monarchie absolue dynastique islamique, contrôlée par les familles Saoud et Wahhab qui sont liées par le mariage.
Pour le politologue Riadh Sidaoui, les deux dynasties du Nejd sont les « deux faces d’une même pièce ».
Pour Nabil Mouline, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Arabie saoudite, le système successoral saoudien est de type adelphique, c'est-à-dire entre frères. »
La loi fondamentale de l'Arabie saoudite définit le Coran comme constitution du pays et codifie depuis 1992 les règles d'organisation gouvernementale. Le Conseil des oulémas et le Comité permanent des recherches islamiques et de la délivrance des fatwas sont compétents pour l'interprétation des règles religieuses. Aucune manifestation ou culte d'une autre religion ne sont acceptés, et ceux qui expriment à ce titre une opinion différente sont déclarés apostats et passibles de la peine de mort. La liberté de religion de la population non-musulmane d'origine y est très restreinte et doit s'exercer exclusivement dans le domaine privé. Une assemblée consultative existe.
Depuis la fondation de l'État en 1932 par Abdelaziz ibn Saoud, le royaume a été gouverné par sept monarques.
En , après un accident vasculaire cérébral du roi Fahd, en tant que prince héritier, Abdallah a pris de facto la direction de l'État. Il devient roi en 2005 après le décès de ce dernier.
Le , l'Arabie saoudite, confrontée à un ralentissement de son économie (basée en grande partie sur le pétrole) et à une recrudescence de son taux de chômage (30 % de sa population active), décide d'expulser des centaines de milliers de travailleurs étrangers.
En , Salmane succède à son demi-frère Abdallah, décédé.
== Politique extérieure ==
L'Arabie saoudite est l'une des puissances régionales au Moyen-Orient. En tant que gardienne des lieux saints de l'islam, elle jouit d'un grand prestige dans l'ensemble du monde musulman et diffuse le wahhabisme partout dans le monde. Elle rassemble autour d'elle la plupart des pays arabes à majorité sunnite dans une alliance contre l'Iran, où domine le chiisme, et ses alliés. L'Arabie saoudite bénéficie de revenus financiers considérables qu'elle tire de sa richesse en pétrole, dont elle est le premier pays exportateur au monde, et en gaz naturel. La rente pétrolière est la source de sa puissance, mais elle la rend dépendante aux variations du cours du baril et l'oblige à une alliance avec les États-Unis pour assurer la sécurité de l'approvisionnement en hydrocarbures dont les puissances économiques mondiales sont presque toutes très dépendantes.
=== Diffusion de l’islam dans le monde ===
L'historien britannique Charles Allen a chiffré que depuis 1979, les autorités saoudiennes ont consacré plus de de dollars à la diffusion de leur idéologie, le wahhabisme, l'une des formes les plus rigoristes de l'islam sunnite. Ce financement a été rendu possible par les réserves de pétrole du pays et le soutien des États-Unis et de l'Europe qui dépendent de ces réserves pour le fonctionnement de leur économie.
Dans une série d'entretiens en forme de bilan avec le magazine The Atlantic paru en , le président américain Barack Obama a déclaré, selon Jeffrey Goldberg, que l'Arabie saoudite « propage l’extrémisme qui a généré le terrorisme » et expliqué comment l’Indonésie, notamment, « d’État musulman et tolérant, est devenu un pays extrémiste, à cause du financement par l’Arabie saoudite des mouvements fanatiques et des écoles wahhabites ». À la suite de ces propos peu diplomatiques, la maison royale saoudienne s'est dite « offensée ».
Le , le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a estimé que l'Arabie saoudite devait cesser le financement des mosquées salafistes en Allemagne qui ne « sont pas moins dangereuses que les extrémistes de droite ».
=== Opposition à l'Iran, à la Syrie, aux Houthis, aux salafistes djihadistes et aux Frères musulmans ===
Initialement, l'Arabie saoudite entretient de bonnes relations avec les Frères musulmans. La rupture se produit en 1991, lorsque la confrérie dénonce l'alliance saoudienne avec les États-Unis lors de la Guerre du Golfe.
À partir de 1993, la monarchie saoudienne tente un rapprochement avec sa minorité chiite. Mais le , Nouri al-Maliki, alors Premier ministre irakien, proche allié de l'Iran, accuse l'Arabie saoudite et le Qatar de fournir un soutien politique, financier et médiatique aux groupes d'insurgés comme Daech, Front al-Nosra, Al-Qaïda, etc, allant même jusqu'à « acheter des armes au bénéfice de ces organisations terroristes » pour conclure en droit international que : « Ils attaquent l'Irak, via la Syrie, et de manière directe, ils ont déclaré la guerre à l'Irak ».
Bien qu'hostile aux révolutions du Printemps arabe, l'Arabie saoudite commence à soutenir les rebelles en Syrie, quelques mois après le début de la guerre civile syrienne. En 2014 et 2015, l'hebdomadaire britannique The Economist et l'institut Soufan group estiment que ont rejoint des groupes djihadistes en Syrie et en Irak, principalement l'État islamique. L'Arabie saoudite finit par s'inquiéter de la montée en puissance des salafistes djihadistes, qui contestent la légitimité de la dynastie saoudienne, et redoute qu'ils ne puissent bénéficier d'une certaine attractivité aux yeux d'une partie de la population saoudienne, ce qui pourrait déstabiliser le royaume. De à , l'État islamique mène 7 attentats en Arabie saoudite qui font . Le Ministre saoudien de l'Intérieur Mohammed ben Nayef Al Saoud, responsable de la lutte anti-terroriste, est la cible de quatre tentatives d'assassinats de 2004 à 2015, dont un attentat-suicide d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique en 2009.
Pour le politologue François Burgat : le ressort de la politique de l’Arabie saoudite n’est pas idéologique. Arrêtons de penser que ce pays n’a qu’un rêve consistant à vouloir exporter son wahhabisme. Les Saoudiens n’ont qu’un rêve en se réveillant le matin : garder le pouvoir à n’importe quel prix, au prix de n’importe quelle concession idéologique, à savoir en étant capable de prendre appui sur des acteurs qui, sur le papier, leur sont hostiles. Selon lui, plus que par l'Iran et les chiites, l'Arabie saoudite s'estime menacée principalement par son opposition : les « modérés » (Al-Islah, l'organisation yéménite apparentée aux Frères musulmans) et les radicaux.
En Égypte, l'Arabie saoudite approuve le coup d'État mené le par l'armée qui porte au pouvoir le général Abdel Fattah al-Sissi et renverse le président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans.
Le , le roi Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud fait inscrire les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes, mais son successeur, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, se montre plus conciliant à leur égard.
Le journaliste Alain Gresh note qu'à partir de 2016 l'Arabie saoudite se rapproche à petits pas des Frères musulmans : « Prudemment, parce que, à terme, les Frères restent un danger, notamment à l’intérieur du royaume ; avec détermination, car la menace iranienne est prioritaire à court et moyen terme ».
À partir de 2015, l'Arabie saoudite concentre ses efforts au Yémen, où elle intervient militairement contre les Houthis, alliés de l'Iran. En , Mohammed ben Salmane est nommé ministre de la Défense. Il décide de conduire des opérations militaires au Yémen contre les rebelles houthistes afin de limiter l'influence iranienne dans le pays. En , dans une déclaration publique, les services de renseignement allemands ont exprimé leur inquiétude devant la nouvelle politique étrangère du jeune prince héritier, soulignant la façon dont la « position diplomatique jusqu'ici prudente des chefs aînés de la famille royale est remplacée par une politique interventionniste impulsive » et présente un danger pour la stabilité de la région.
En , le royaume wahhabite désigne le Hezbollah comme organisation terroriste et remet en cause une aide financière de quatre milliards de dollars aux forces armées libanaises.
Selon Ali Al-Ahmad, directeur du , basé à Washington, Les Saoudiens sont extrêmement inquiets. Le point de départ d'une éventuelle révolution sera probablement un club de foot plutôt qu'une mosquée.
=== Relations avec le Qatar ===
Le , l'Arabie saoudite accuse le Royaume qatari de complaisance avec l'Iran, le Hamas, le Hezbollah et de « soutenir le terrorisme » et d'avoir des liens avec les Houthis, Al-Qaïda, l'État islamique et les Frères musulmans, groupements classés « terroriste » par l'Arabie saoudite. Riyad décide de sanctionner Doha et, le , le gouvernement saoudien rompt ses relations diplomatiques avec le Qatar et ferme sa frontière avec l'émirat. Ses alliés, les Émirats arabes unis, Bahreïn, Yémen et Égypte feront de même.
Il s'ensuit alors une crise diplomatique : expulsion des nationaux qataris du territoire saoudien, et en , une vague d'arrestations de journalistes, intellectuels, politiques (dont le conseiller du gouvernement saoudien, Issam Al Zamel), universitaires, chercheurs ou écrivains qui seraient proches des mouvances islamistes « pro-Qatar », accusés d'avoir maintenu « le silence sur le Qatar » et de « non-participation à la campagne médiatique contre le Qatar », faits qui sont récemment devenus des délits.
.
=== Alliance avec les États-Unis ===
Liée aux États-Unis depuis le pacte du Quincy en 1945, l'Arabie saoudite prend ses distances avec son allié américain au début des années 2010, en réponse à la non-intervention militaire du pays pendant la guerre civile syrienne et au rapprochement irano-américain qui fait suite à l'élection d'Hassan Rohani à la présidence de la République islamique. En conséquence, l'Arabie saoudite refuse son siège obtenu par l'élection du Conseil de sécurité des Nations unies de 2013.
=== Liens avec les auteurs des attentats du 11 septembre 2001 ===
Il est à noter que 15 des de l'air, lors des attentats du 11 septembre 2001, étaient des sujets du roi d'Arabie saoudite. Selon Bob Graham, ancien vice-président de la commission d'enquête parlementaire sur le , les classifiées du rapport publié en 2002, intitulées « éléments, discussion et récit concernant certains sujets sensibles de sécurité nationale », mettraient en cause le consulat saoudien à Los Angeles, l'ambassade d'Arabie saoudite à Washington ainsi que de riches Saoudiens installés à Sarasota en Floride. Et de conclure : « Pour moi, nous avons montré que quoi qu'ils fassent, il y aurait impunité. Ils ont donc continué à soutenir Al-Qaïda, puis plus récemment dans l'appui économique et idéologique à l'État islamique (Daech). C'est notre refus de regarder en face la vérité qui a créé la nouvelle vague d'extrémisme qui a frappé Paris (attentats contre Charlie Hebdo)». En , Bob Graham a déclaré sur la chaîne de télévision Fox News qu'il aurait reçu un coup de fil de la Maison blanche l'informant de la décision du président américain de déclassifier les 28 pages litigieuses sous . Selon le New York Times, l'Arabie saoudite menacerait de vendre des « centaines de milliards de dollars de titres américains si le Congrès adoptait un projet de loi qui permettrait de rendre responsable le gouvernement du Royaume arabe devant les tribunaux américains de leur éventuel rôle lors des attaques du ». Pour la première fois, en , le Département du Trésor des États-Unis a dévoilé que le montant des bons du trésor détenus par l'Arabie saoudite s'élèveraient seulement à de dollars, ce qui en ferait le treizième adjudicataire très loin derrière la Chine et le Japon. Par ailleurs, les sénateurs américains ont approuvé à l'unanimité la proposition de loi autorisant les victimes du à poursuivre l'Arabie saoudite. En , le Congrès des États-Unis a publié un document de 28 pages crédibilisant les accusations de Zacarias Moussaoui, qualifié de « dérangé » par l'Arabie saoudite :
Une note de l'administration américaine datant de 2009 (et dévoilée par WikiLeaks un an après) avance que « les donateurs privés en Arabie saoudite demeurent la principale source mondiale de financement de groupes terroristes sunnites ». Par ailleurs, deux articles, l'un paru dans The Daily Telegraph en , et l'autre dans Le Monde le (ce dernier étant un point de vue écrit par les historiens Sophie Bessis et Mohamed Harbi), affirment que l'Arabie saoudite serait, avec le Qatar et la Turquie, l'une des principales sources financières et militaires de l'extrémisme islamiste.
=== Accusations de liens avec d'autres activités terroristes ou extrémistes ===
Le , Yves Bonnet, ancien patron de la DST, a affirmé : « On n'ose pas parler de l'Arabie saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d'alimenter de leurs fonds un certain nombre d'actions préoccupantes. »
Le , dans une tribune publiée par le New York Times, le vainqueur du prix Goncourt du premier roman 2015, l'écrivain Kamel Daoud, visé par une fatwa, a affirmé que l'Arabie saoudite n'est qu'un « Daech qui a réussi » en sus d'être le principal « mécène idéologique de la culture islamiste ». Selon lui, pour lutter contre le terrorisme, l'Occident devrait enfin s'attaquer à « la cause » plutôt qu'à « l'effet ».
Pierre-Jean Luizard, historien et chercheur au CNRS, affirme en 2017 : L'Etat qatari ne soutient pas plus le terrorisme que l'Etat saoudien : aucun des deux ne le fait de façon directe. Beaucoup de fonds privés venus d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis financent l'Etat islamique. [...] L'Arabie saoudite, elle, est gangrenée. La menace de la mouvance salafiste y est très présente, y compris dans les branches de la dynastie saoudienne. Il s'agit là d'une crise très grave du système saoudien.
Pour François Burgat, directeur de recherche à l'Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), ni le Qatar, ni l'Arabie saoudite ne soutiennent al-Qaïda ou l'État islamique : Les dirigeants des monarchies pétrolières savent parfaitement qu’ils sont en tête de liste des cibles de Daech ou d’Al-Qaïda et aucun d’entre eux n’est suicidaire.
En 2015, Stéphane Lacroix, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI), déclare : Les princes saoudiens ne soutiennent plus les islamistes comme ils ont pu le faire jusqu'aux années 1990. Ils en ont même aujourd'hui une peur bleue, car ce sont les seuls à représenter un modèle concurrent aux Saoud, et donc à pouvoir déstabiliser la monarchie. L'Arabie saoudite est fondamentalement antirévolutionnaire. Au cours du Printemps arabe, elle a surtout soutenu le statu quo. [...] L'exception est la Syrie. En Syrie, l'État saoudien a soutenu l'Armée syrienne libre, puis des islamistes nationalistes non-djihadistes. Cependant en parallèle des financements étatiques, des oulémas n'appartenant pas à l'establishment officiel se sont rangés derrière des groupes politiques salafistes. Dès le début du conflit, ces religieux ont soutenu en Syrie le groupe Ahrar el Sham et le front Al-Nosra. Mais pour la plupart d'entre eux, ils ne soutiennent pas Daech. L'organisation État islamique est détestée d'eux, car elle prétend au leadership sur l'islam tout entier, ce qui est inacceptable pour ses concurrents. [...] Le pouvoir saoudien se méfie de ces oulémas islamistes, dont certains ont mené la contestation contre le régime dans les années 1990. Mais il ne peut se permettre de les envoyer en prison, le coût étant trop élevé en interne.
=== Communication politique ===
Afin de redorer son blason en France, l'Arabie saoudite aurait missionné quatre agences de communication et de relations presse françaises : Publicis, Image 7, Edile Consulting et une autre dont le nom n'a pas filtré.
=== Relations étrangères ===
En septembre 2020, Showtime a annoncé qu'elle présenterait en première son documentaire original, Kingdom of Silence, le 2 octobre de cette année. Le film était basé sur le meurtre de Jamal Khashoggi en 2018 par les autorités saoudiennes. Il a été réalisé par le cinéaste Rick Rowley, le documentaire examine la relation entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, comme toile de fond du meurtre de Khashoggi, ainsi que les interactions entre l'administration Trump et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Un autre documentaire de Bryan Fogel, The Dissident devait être libéré le même jour, marquant le deuxième anniversaire de la mort de Khashoggi. Il a dépeint le meurtre à l'aide de séquences de surveillance invisibles et d'un accès sans précédent à d'autres détails de couverture.
En , l'Allemagne a assuré de prolonger l'embargo sur l'exportation d'armes vers l'Arabie saoudite jusqu'à la fin de 2021. Le gouvernement fédéral ne délivrerait pas de nouveaux permis d'exportation d'armes en 2021. Par ailleurs, le gouvernement allemand a imposé un embargo sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite en 2018, à la suite de la fin de la guerre au Yémen et en après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
Raytheon Technologies Corporation pourrait vendre les armes directement au gouvernement saoudien après avoir reçu la licence le , et cela malgré les critiques émanant de politiciens et de groupes de défense des droits de l’homme à propos de l’utilisation d’armes américaines par l’armée saoudienne contre des cibles civiles au Yémen.
Le 29 janvier 2021, dans le sillage de la nouvelle administration américaine, l'Italie annonce qu'elle arrêtera les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Ces deux pays sont impliqués dans la guerre au Yémen. En outre, il y avait une pression dans différents pays pour appeler à la fin des livraisons d'armes à Riyad et à Abou Dhabi. Cette décision est qualifiée d'« historique » par le Réseau italien pour la paix et le désarmement, selon lequel, 12700 bombes ne seront pas livrées.
== Forces armées ==
L'Arabie saoudite consacre au budget militaire l'un des pourcentages les plus élevés du monde, ses dépenses militaires dépassant la barre des 10 % du PIB. Les forces armées saoudiennes se composent de l'Armée de terre saoudienne, de la Force aérienne royale saoudienne, de la Marine royale saoudienne, de la , de la (la SANG en anglais, un organisme indépendant de l'armée), et les forces paramilitaires, pour un total de près de en service actif. En 2005, les forces armées affichaient le personnel ci-après : pour l'Armée de terre, ; pour l'armée de l'air, ; pour la marine, (dont ) ; et la SANG affichait actifs et tribaux. En outre, il y a le Al Mukhabarat Al Un'amah le service de renseignement militaire.
Le royaume dispose d'une longue relation militaire avec le Pakistan, il a longtemps été avancé que l'Arabie saoudite aurait secrètement financé le programme nucléaire pakistanais et chercherait à acquérir des armes atomiques au Pakistan, dans un avenir proche. La SANG n'est pas une réserve, mais une force de première ligne pleinement opérationnelle, et est issue de la tribu militaro-religieuse des Saoud, les Ikhwan. Son existence perdure, quoiqu'elle soit présentée comme étant, de fait, l'armée privative de feu Abdallah depuis les années 1960 et, que contrairement au reste des forces armées, elle est indépendante du Ministère de la Défense et de l'Aviation. La SANG contrebalançait les factions dans la famille royale : le Prince Sultan, Ministre de la Défense et de l'Aviation, est l'un des soi-disant « Sept Sudairi » et contrôle le reste des forces armées.
Les dépenses de défense et de sécurité de l'Arabie saoudite ont considérablement augmenté depuis le milieu des années 1990. Elles atteignaient environ de dollars en 2017, ce qui représente environ 10,3 % du produit intérieur brut et la classe au quatrième rang des pays qui dépensent le plus pour leurs forces armées. Son arsenal moderne de haute technologie fait de l'Arabie saoudite l'un des pays les plus puissamment armés du monde. Son équipement militaire est fourni principalement par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.
Les États-Unis ont vendu pour plus de de dollars de matériel militaire entre 1951 et 2006, aux forces armées saoudiennes. Le , le Département d'État des États-Unis a notifié au Congrès son intention de conclure le plus grand marché de l'histoire américaine — une somme estimée à de dollars de commandes par le royaume d'Arabie saoudite. Le package constitue une amélioration considérable de la capacité offensive des forces armées saoudiennes. 2013 a vu les dépenses militaires saoudiennes s'élever à de dollars, dépassant celle du Royaume-Uni, de la France et du Japon au quatrième rang à l'échelle mondiale.
Le Royaume-Uni a également été l'un des principaux fournisseurs d'équipements militaires à l'Arabie saoudite depuis 1965. Depuis 1985, le Royaume-Uni a fourni des avions militaires — notamment les avions de combat Tornado et l'Eurofighter Typhoon et d'autres équipements dans le cadre d'un contrat de long terme le marché militaire Al-Yamamah estimé à une valeur de de livres en 2006 et il est projeté un autre d'une valeur de de livres. En , le géant britannique de la défense BAE a signé un marché de de livres ( de dollars) pour la fourniture de jets d'entraînement Hawk à l'Arabie saoudite.
Selon le Stockholm International Peace Research Institute, le SIPRI, sur la période 2010-2014, l'Arabie saoudite est le deuxième plus grand importateur d'armes, recevant quatre fois plus d'armes majeures que sur la période 2005-2009. Les principales importations de 2010-2014 incluent de combat du Royaume-Uni, de combat des États-Unis, quatre avions ravitailleurs de l'Espagne et plus de blindés du Canada. L'Arabie saoudite a une longue liste de commandes militaires en cours, dont de combat supplémentaires du Royaume-Uni, de combat des États-Unis et un grand nombre de véhicules blindés en provenance du Canada. L'Arabie saoudite a capté 41 % des exportations d'armes du Royaume-Uni, sur la période de 2010-2014.
En dépit de ces dépenses militaires très importantes, pour le géopoliticien Renaud Girard, « son instrument militaire est extrêmement faible » comme le montrerait son incapacité de faire face aux rebelles houthistes au Yémen.
En , des ONG canadiennes demandent d'arrêter l'exportation d'armes vers Riyad. Au total, de défense des droits de l'homme, de contrôle des armements et de travailleurs, parmi lesquelles les sections canadiennes d'Amnesty International et d'Oxfam, écrivent une lettre ouverte au Premier ministre Justin Trudeau « sur les graves implications éthiques, juridiques, sur les droits humains et humanitaires » concernant ces exportations. En , et , des appels similaires ont été adressés au gouvernement mais sont restés sans réponse. Les ventes d'armes à l'Arabie saoudite s'élevaient à de dollars en 2019. Après la mort du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul, Ottawa a suspendu les exportations d'armes vers Riyad mais les a reprises à partir d'.
En , Amnesty International a révélé que la France avait promu et soutenu financièrement et politiquement un campus militaire privé destiné à former des soldats saoudiens. Le camp d'entraînement militaire était situé à Commercy dans l'est de la France et était dirigé par l'armurier belge John Cockerill. Selon le rapport, la France se préparait à former des soldats saoudiens au maniement des dernières versions d'armes déjà utilisées dans le conflit au Yémen. En 2019, le gouvernement français a confirmé qu'une nouvelle cargaison d'armes était dirigée vers l'Arabie saoudite.
Selon le Groupement pour une Suisse sans Armée, durant les trois premiers semestres de 2020, l'Arabie saoudite a acheté du matériel de guerre à la Suisse pour de francs suisses, alors même qu'elle est fortement impliquée dans la guerre au Yémen.
=== Prolifération nucléaire ===
Le , l'Arabie saoudite a ratifié le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, sans avoir pour autant signé le protocole additionnel de 1997 aux fins de vérification des accords de garantie.
Toutefois, selon le Sunday Times, citant un haut responsable américain en , l'Arabie saoudite, en parallèle avec l'Iran, aurait pris la décision stratégique d'acquérir des armes nucléaires au Pakistan. En effet, pour la journaliste Dominique Lorentz, plus de doute, l'Iran est aujourd'hui une puissance nucléaire. Or, dans ce cas de figure, , chef du renseignement militaire d’Israël, avait commenté que si l’Iran avait la bombe, « les Saoudiens n’attendront pas un mois. Ils ont déjà payé pour la bombe, ils iront au Pakistan et ils prendront ce dont ils ont besoin ». Dans ces conditions, toujours selon le Sunday Times, l’Arabie saoudite aurait donc demandé au Pakistan, dont elle finance depuis trente ans le programme nucléaire, un remboursement de sa dette sous la forme de bombes atomiques disponibles à volonté, mais dont le « produit fini » resterait stationné au Pakistan.
Le , le Parlement européen, lors d'une session plénière à Bruxelles, a adopté une résolution, à une large majorité des eurodéputés, pour un embargo sur les livraisons d'armes des pays de l'Union européenne à destination de l'Arabie saoudite. Dans le même sens, le , le Parlement hollandais a adopté une résolution interdisant l'exportation d'armes vers l'Arabie saoudite.
En 2015, l'Arabie saoudite affichait le troisième plus gros budget militaire du monde, avec de dollars, après les États-Unis ( de dollars) et la Chine (estimé à de dollars). Sur une période de dix ans (2006-2015), son budget a augmenté de +97 %. Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), avec par habitant, l'Arabie saoudite est devenue la championne des dépenses militaires par habitant, devant Oman () et Israël (). Autre record mondial, l'Arabie saoudite consacre jusqu'à 13 % de son PIB pour le budget de la défense, lorsque la plupart des pays se bornent à dépenser entre 2 et 4 % de leur PIB.
== Droit ==
Le droit saoudien est officiellement fondé sur la charia. Toutefois, selon des recherches conduites par le Réseau international de solidarité WMUML en 2011 sur les lois dites islamiques (dénommées à tort charia), il s'avère qu'en réalité, elles seraient basées sur la tradition et la coutume. Le terme charia est instrumentalisé par les autorités religieuses ou gouvernementales du pays afin de leur donner une soi-disant légitimité religieuse, mais avant tout pour établir, rétablir ou renforcer le patriarcat de la société.
Pour la hedjazie Suhayla Zayn al-Abidin, le wahhabisme a servi à légitimer ce qui n’est rien d’autre que des coutumes locales najdies : « alors que l’islam a permis l’ijtihad (l’interprétation des textes) dans le but de s’adapter aux circonstances correspondant aux différents lieux et aux différentes époques, un groupe d’oulémas, qui n’est pas peu nombreux, s’est contenté de proclamer des interdictions au nom de sadd al-dharaʿi (« blocage des moyens », principe-clé du droit wahhabite). Ceux d’entre eux qui ont appliqué ce principe à la femme l’ont fait parce qu’ils la regardent avec des yeux païens (jahiliyya), et la traitent selon des coutumes et des traditions païennes, qui ne sont en rien une application de ce qu’a apporté l’islam » (in Al-Sharq al-Awsat, ).
L’assistance d'un avocat avant le procès et la représentation légale en salle est régulièrement déniée aux prévenus. Les accusés sont parfois reconnus coupables sur la base d'« aveux » obtenus sous la torture ou les mauvais traitements. S'agissant des étrangers, beaucoup ne bénéficient pas de services de traduction adaptés durant leur procès et ont signé des documents – notamment des « aveux » – qu'ils ne comprennent pas.
De nombreux crimes sont passibles de la peine de mort, comme l'homicide volontaire, le viol, le vol à main armée, la sorcellerie, l’adultère, la sodomie, l'apostasie, le prosélytisme non-musulman, le trafic de stupéfiants, le sabotage, l'espionnage, la trahison ou la défiance vis-à-vis de la famille royale. En Arabie saoudite, les exécutés sont très généralement décapités au sabre, en particulier pour apostasie, ou lapidés pour l'adultère, rarement par d'autres méthodes comme la crucifixion ou l'arme à feu. Le fait de demander des réformes pour le pays est passible de prison. Le fait de détenir des bouteilles de vin est passible de coups de fouet.
Le fait de propager des contenus à caractère pornographique est passible de cinq ans de prison et d'une amende de de riyals saoudiens, soit environ . Dans le cadre du programme de sécurité de la famille, une nouvelle loi de 2016 prévoit que le fait pour une femme de violer la vie privée de son mari en consultant son téléphone portable sans en avertir celui-ci ou sans son contentement (la réciproque n'étant pas vraie), est désormais passible de coups de fouet, d'une peine de prison ou d'une amende. Par ailleurs, les étrangers jugés « trop beaux » (peu important qu'ils soient musulmans ou non) sont considérés par le comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice comme des « tentateurs » et font donc l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière manu militari pour prévenir tout trouble à l'ordre public.
Depuis le début de l'année 2016, les autorités ont fait exécuter plus de , criminels, opposants au régime ou manifestants laïcs (selon un décompte AFP sur la base d'annonces officielles). L'année 2015 constituait déjà un record en la matière avec pas moins de 153 exécutions, contre 90 exécutions en 2014, ce qui confirme le rythme « sans précédent » observé par Amnesty International. Toujours en 2015, les autorités avaient publié une offre d'emploi pour recruter 8 bourreaux.
Par ailleurs, l'abolition de l'esclavage en 1968 n'est que théorique, puisqu'il perdure de fait dans la péninsule arabique sous des formes très diverses allant de l'esclave domestique à l'esclave sexuel.
De nombreux colloques se sont tenus en Arabie saoudite pour condamner les attentats-suicides, l'agression physique des personnes civiles et les attentats du 11 septembre 2001, entre autres, comme contraires à l'islam. Un décret royal de punit de trois à vingt ans de prison toute « appartenance à des courants religieux ou intellectuels, à des groupes ou à des formations définis comme terroristes nationalement, régionalement ou internationalement ; tout appui quel qu’il soit à leur idéologie ou à leur vision, toute expression d’une quelconque sympathie avec eux », le mot « terrorisme » incluant l’athéisme et toute mise en cause des principes fondamentaux de la religion ainsi que pour une femme enfreignant l'interdiction de conduire.
Depuis les attentats du , le royaume wahhabite tolérait, dans les faits, l'homosexualité des Saoudiens qui n'étaient plus poursuivis à ce titre.
== Droits de l'homme ==
L'Arabie saoudite est l'un des pays qui respecte le moins les droits de l'homme, avec l'un des pires bilans en ce domaine. Les droits d'expression, d'association et la liberté d'opinion ne sont pas garantis. Les droits des femmes sont très limités, la liberté religieuse est minimaliste et les droits LGBT sont inexistants. Les autorités considèrent toute voix dissidente comme du terrorisme. L'Arabie saoudite figure en sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2015.
Le , l'Arabie saoudite empêche la mise en place d’une enquête internationale sur la conduite de ses frappes aériennes au Yémen. Pour Karim Lahidji, président de la FIDH : « C’est là la vraie victoire de l’Arabie saoudite à l’ONU, et non comme on a pu l’entendre la nomination quelques semaines plus tôt de son ambassadeur à la tête du comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme, une position honorifique mais aux pouvoirs restreints». En effet, selon un responsable de l'administration américaine, la coalition conduite par les Saoudiens a recours à des armes à sous-munitions (interdites en droit international) dans le conflit armé au Yémen.
En 2019, l'athéisme et l'homosexualité restent passibles de la peine de mort en Arabie saoudite, l'athéisme pouvant tomber sous le coup de la loi antiterroriste.
=== Torture ===
La torture est une pratique courante et bien documentée en Arabie saoudite.
En 2002, après la révélation par The Guardian de la torture subie lors d'interrogatoires par trois ressortissants britanniques dans un bâtiment du ministère de l'intérieur, Hanny Megally, directeur exécutif de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch déclare : « la pratique de la torture en Arabie Saoudite est bien documentée, et le gouvernement est légalement obligé d'enquêter sur ces récentes allégations. ».
En 2018, à l'issue d'une inspection officielle de cinq jours du pays à l'invitation du gouvernement, l'Organisation des Nations unies a conclu que l'Arabie saoudite utilise systématiquement des lois antiterroristes pour justifier la torture, réprimer toute contestation et emprisonner les défenseurs des droits de l'homme.
=== Maltraitance d'enfants ===
Selon un rapport de l'ONU en date du , intitulé « Le sort des enfants en temps de conflit armé », l'Arabie saoudite serait impliquée dans la mort de plus de dans le cadre de son intervention contre la rébellion houthie au Yémen.
Par ailleurs, selon une étude menée par le Docteur Nura Al-Suwaiyan, directeur du programme de sécurité de la famille à la , un enfant sur quatre est maltraité en Arabie saoudite. La rapporte que près de 45 % des enfants du pays sont confrontés à une certaine forme de violence et à la violence domestique. En 2013, le gouvernement a adopté une loi criminalisant la violence domestique à l'encontre des enfants.
=== Trafic d'êtres humains ===
Il a été affirmé que la traite des femmes est un problème particulier en Arabie saoudite, à raison du grand nombre d'employées de maison qui sont étrangères au pays (en particulier Mauritaniennes), et des failles dans le système aboutissant à ce que nombre d'entre elles sont victimes de mauvais traitements et de torture, sous la forme d'esclavage.
=== Situation des femmes ===
Dès leur naissance, les Saoudiennes sont placées par la charia sous l'autorité légale d'un homme, le « gardien » (mahram), qui peut être leur père, leur mari, leur frère, leur oncle ou même leur fils. Les femmes ne peuvent rien entreprendre sans l'autorisation de leur « gardien », elles ne peuvent ni travailler, ni se marier, ni même se faire ausculter par un médecin (femme), sans l'agrément d'un homme. De ce fait, quels que soient les droits accordés aux femmes (droit de vote, de conduire, etc.), ces droits restent dépendants de la permission du tuteur, ce qui se traduit dans les faits par la privation de ces droits. La plupart des mariages sont arrangés, mais se concluent dans environ 20 % des cas par un divorce, la garde étant la plupart du temps confiée au père. Non accompagnées d'un tuteur, les femmes n'ont pas le droit de sortir dans un espace public, où les membres du comité pour le commandement de la vertu et la répression du vice (Hai'a, une agence gouvernementale qui contrôle l'application de la charia) veillent à ce qu'elles portent bien le voile.
Selon Gérard-François Dumont, de l'Académie de géopolitique de Paris, l’espérance de vie à la naissance des Saoudiennes s'avère étonnamment faible eu égard à la rente pétrolière. D'un point de vue strictement féminin, les Saoudiennes ont une espérance de vie inférieure de deux ans à celle des Tunisiennes, et de dix ans à celle des Françaises. D'un point de vue plus masculin, les Saoudiennes vivent seulement deux ans de plus que les Saoudiens, lorsque les Tunisiennes vivent quatre ans de plus que les Tunisiens et les Françaises atteignent sept ans de plus que les Français.
L'Arabie saoudite impose une stricte séparation des sexes. La plupart des maisons, banques ou universités ont une entrée pour les hommes et une entrée pour les femmes.
En 2005, l'Arabie saoudite affiche un taux de travail féminin parmi les plus bas du monde (18 %). Le ministre du Travail Ghazi Al-Gosaibi promulgue alors une loi pour autoriser les femmes à travailler dans les magasins de lingerie ; elle n'est en réalité appliquée que plus tard, à cause de l'opposition des religieux conservateurs, même si les agents Hai'a procèdent de temps à autre à la fermeture de certains de ces magasins. Jusque-là, les Saoudiennes diplômées qui travaillaient étaient limitées aux secteurs de l'enseignement pour filles ou de la médecine pour les femmes patientes. Les femmes qui travaillent disposent de leur propre compte bancaire. La plupart des Saoudiens souhaitent que leurs filles passent le baccalauréat ; par ailleurs, 42 % des étudiants dans les universités sont des jeunes filles aux élections municipales ainsi que leur éligibilité. Toutefois, il est à noter que les Saoudiennes n'ont voté qu'en 2015 (dans des isoloirs séparés) ; que les candidates (sous réserves d'être autorisées et couvertes de l'abaya) n'ont pas eu le droit de prendre la parole en public ; et que les élues (après plusieurs incidents) n'ont pas eu non plus le droit de siéger dans la même pièce que leurs collègues masculins. En 2012, le roi Abdallah autorise les femmes à vendre de la lingerie et des cosmétiques. Pour lutter contre le chômage des femmes, ce commerce (d'articles exclusivement féminins) est désormais réservé aux seules Saoudiennes, qui n'auront plus besoin de permis de travail dans ce secteur. En 2015, son successeur, le roi Salmane accorde aux femmes le droit de voyager sans qu'un « gardien » ne les accompagne, ni ne donne son autorisation pour qu'elles voyagent sans lui. Concrètement, les Saoudiennes n'auront plus besoin de se munir d'un papier jaune par lequel leur « gardien » les autorisait à partir à l’étranger et elles ne seront plus suspendues à une éventuelle opposition de dernière minute par retour de SMS au moment de quitter le territoire saoudien. La même année, le roi Salmane accorde aux veuves et aux divorcées (seulement) une carte d'identité pour leur permettre d'effectuer des démarches basiques, mais sans autre précision quant à la date d'entrée en vigueur de cette réforme. En 2016, les Saoudiennes se voient accorder le droit de signer leur propre contrat de mariage et d'en obtenir une copie afin de leur permettre de « prendre connaissance » de leurs « droits » et des « termes du contrat ».
Le , un décret signé du roi Salmane annonce que les femmes sont désormais autorisées à se rendre à l’étranger sans requérir au préalable l’agrément du référent masculin qui leur tient de gardien. Le texte dispose qu’un passeport saoudien doit être délivré à tout citoyen qui en fait la demande et que toute personne âgée d’au moins , sans distinction de sexe, peut voyager comme elle l’entend. Le décret dispose également que les femmes peuvent déclarer officiellement une naissance, un mariage ou un divorce et être titulaires de l’autorité parentale sur leurs enfants mineurs. Des prérogatives jusqu’ici réservées aux hommes.
Le , les autorités saoudiennes nomment dix femmes à des postes de responsabilité dans les deux saintes mosquées du pays.
D'autres mesures suivent, comme la fin de la ségrégation des sexes dans les restaurants. Par ailleurs le nombre de femmes travaillant ou en recherche active d'emploi augmente fortement, passant de 20 % à 33 % entre 2018 et 2021 puis 37 % en 2022.
==== La problématique de la conduite des voitures pour les femmes saoudiennes ====
Pendant de longues années, l'Arabie saoudite est pointée du doigt car les femmes y sont interdites du droit de conduire. C'était le dernier pays au monde à pratiquer cette interdiction, alors qu'en 2014 le pays autorisait une aviatrice diplômée, à piloter un avion à titre professionnel. Selon un journal saoudien, cette mesure coûte près de de dollars à l'économie saoudienne du fait de l'emploi de chauffeurs privés ou de taxi. Régulièrement, des femmes bravent cette interdiction en se filmant en train de conduire afin de faire évoluer la situation. En , un prêcheur saoudien déclare que l'interdiction de conduire imposée aux femmes se justifierait, car elles n'ont que le quart du cerveau d'un homme. Bien que cette déclaration ait obtenu des soutiens de milieux conservateurs, les autorités saoudiennes lui interdisent de prêcher en expliquant que les plateformes de prêche ne seront pas utilisées pour porter atteinte aux valeurs d'égalité, de justice et de respect des femmes inhérentes à l'islam. Le , le roi Salman d’Arabie saoudite signe un décret autorisant les femmes à conduire. La mesure est entrée en vigueur le à minuit, mais les premières autorisations ont été délivrées aux saoudiennes dès le début du mois. Certaines femmes n'ont eu parfois qu'à échanger leurs permis étrangers contre des permis saoudiens après avoir passé un test. Selon le cabinet de consultants PricewaterhouseCoopers, quelque trois millions de Saoudiennes pourraient se voir attribuer un permis et commencer à conduire d'ici 2020.
=== Consanguinité ===
Le mariage entre cousins du premier ou deuxième degré, en Arabie saoudite, est parmi les taux les plus élevés dans le monde, environ 35 %. Traditionnellement considérée comme un moyen de « sécuriser les relations entre les tribus et la préservation de la fortune de la famille », la pratique a été citée comme un facteur dans les taux plus élevés de maladies génétiques sévères comme la mucoviscidose (fibrose kystique), les maladies du sang, le diabète de type 2 (qui affecte environ 32 % des adultes saoudiens), l'hypertension (qui affecte 33 %), la thalassémie, la drépanocytose, l'amyotrophie spinale, la surdité et le mutisme. a écrit sur un site web nommé To The Point que : « Cela a conduit récemment des théologiens wahhabites à conseiller préventivement aux jeunes hommes de choisir soigneusement une femme avec une attention toute particulière sur la santé »
== Économie ==
En 2018, l'Arabie saoudite était la plus grande économie du monde (PIB nominal) et la d'Asie. C'est également la première économie du monde arabe. En 2024, le pays est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
=== Industrie pétrolière ===
L'Arabie saoudite est membre de l'OPEP et sa compagnie nationale Saudi Aramco est la première productrice mondiale de pétrole. Le pays a dominé le palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010. En 2012, les revenus des exportations pétrolières (pétrole brut et dérivés) atteignent leur pic historique à hauteur de de dollars. Aussi le krach sur le cours du baril qui passe de fin 2014 à en , a mis le budget 2015 en déficit de , celui de 2016 étant estimé à . En 2017, les revenus pétroliers chutent à . En 2018, le pétrole représente 31 % du PIB et 79 % des recettes d'exportations, l'activité économique non-pétrolière du pays reste fortement tributaire des dépenses publiques, ces dernières corrélées aux cours du pétrole à 65%.
L'exploitation et l'exportation du pétrole ont fortement développé l'activité économique de la côte nord-est du pays, autour de Dammam, Khobar et Dhahran avec le port d'Al-Jubayl, ainsi que la côte sur la mer Rouge (Djeddah, Yanbu).
=== Industrie chimique ===
L'industrie chimique est le économique du pays dans les exportations, avec de revenus générés en 2018 l’Arabie saoudite se positionne comme le plus grand producteur de la région et le mondiale de produit chimique d'après la . SABIC, La plus importante entreprise saoudienne dans le domaine de la chimie, a été classé mondial dans le C&EN's Global Top 50 chemical companies of 2018.
=== Tourisme religieux ===
Le pèlerinage du Hajj et de la Omra représentent la plus importante source extérieure de revenus (derrière les exportations de pétrole et de produits chimiques), elle rapporterait (en temps normal) de revenus annuels.
=== Composition des exportations ===
The Atlas of Economic Complexity
En projet : .
== Science ==
La recherche scientifique est organisée et coordonnée au niveau national par la .
Une stratégie nationale pour le développement de la science, de l'innovation et de la technologie dans le royaume a été mise en place en 2006, elle a pour ambition de transformer l'économie saoudienne en une économie fondée sur la connaissance et compétitive au niveau mondial.
Cette vision est échelonnée en quatre plans quinquennaux :
Le premier plan constituait en l’établissement d'une infrastructure solide pour la science, la technologie et l'innovation (2006-2011).
Le deuxième plan vise à placer le pays aux premiers rangs de la région dans ces domaines (2011-2015).
Le troisième à placer le pays au niveau des pays développés d'Asie (2015-2020).
Le quatrième plan à placer le royaume au niveau des pays les plus avancés au monde (2020-2025).
La production scientifique saoudienne, bien qu'historiquement faible, est entrée dans une phase de croissance rapide depuis 2008.
Cela est dû non seulement à une stratégie visant à augmenter le niveau de collaboration avec les institutions de recherche les plus renommées au monde via une collaboration internationale universitaire accrue et l'ouverture de plusieurs centres de recherche commun (voir JCEP), mais également à une augmentation des fonds financiers alloués à la R&D dans le pays passant de 0,08 % du PIB en 2008 à près 1 % du PIB en 2014 selon les estimations de la revue Nature, pour un des secteurs R&D les plus efficients au monde en termes de rapport Qualité/Coût.
L'Arabie saoudite est citée dans le rapport Nature Publishing Index 2012 comme l'un des cinq pays à surveiller pour la croissance de leur publication scientifique dans la revue scientifique Nature, en 2013 le royaume est également cité dans un rapport de Thomson Reuters sur les performances scientifiques du G20 comme pays gagnant du poids dans le monde de la science.
À la suite de l'implémentation du plan Vision 2030, une révision du plan scientifique NSTIP (National Science, Technology and Innovation Policy) est mise en place, incluant notamment plusieurs programmes stratégiques d'investissement visant a augmenter les dépenses intérieure brute de R&D (DIRD) de 0,8 % en 2017 a 2,5 % en 2020.
=== Institutions scientifiques de premier plan ===
King Abdulaziz City for Science and Technology
La est l'agence nationale scientifique saoudienne, elle dispose de 7 instituts regroupant 28 centres de recherche.
King Abdullah University of Science and Technology
La KAUST est une université de recherche privée mixte internationale sise à Thuwal. Elle est inaugurée en 2009 avec une dotation gouvernementale de , l'institution est comparée à une nouvelle Maison de la sagesse. Elle figure à la du top 500 académique mondial dans le classement Nature Index 2020, est classé premier mondial en citation par faculté depuis cinq années consécutives par le QS World University Rankings et fait partie des 10 meilleures universités de recherche de moins de dans le monde.
King Abdullah Petroleum Studies and Research Center
La est une institution de recherche indépendante à but non lucratif spécialisée dans les politiques énergétiques. En 2020, elle est placée à la du classement 2019 Top Energy and Resource Policy Think Tanks.
King Abdullah International Medical Research Center’s
La KAIMRC est une institution de premier plan dans la recherche clinique et biomédicale en Arabie saoudite.
Elle dispose de nombreux laboratoires et centres de recherche dans le pays. L'organisation fait également office de coordinateur et partenaire au niveau national avec les départements de recherche clinique et biomédicale de deux autres institutions (MNG-HA et KSAU-HS).
En 2020, l'institution réalise la première étude mondiale sur le traitement du MERS.
Les publications scientifiques combinées de la KAIMRC avec la MNG-HA (Ministry of National Guard - Health Affairs) et la KSAU-HS (King Saud bin Abdulaziz University for Health Sciences) auraient augmenté de 300 % entre 2015 et 2019 selon un rapport de l'institution.
King Faisal Specialist Hospital & Research Centre
Le est un établissement médical tertiaire et de recherche situé à Riyadh. Cet hôpital est régulièrement reconnu au niveau international pour l'excellence de ses soins, et est le centre national de référence de recherche dans les domaines de l'oncologie, de la transplantation d'organes, des maladies cardiovasculaires ou encore des maladies génétiques.
En 2014, son service de radio-oncologie accueille le premier laboratoire actif de la région du Moyen-Orient offrant des services de ionisant.
L'établissement est classé en dans le monde arabe et en au Moyen-Orient dans la catégorie médicale du classement scientifique pour l'année 2020.
=== Publication scientifique ===
Selon l'indice de mesure scientifique SCImago, l'Arabie saoudite se situe en 2020 à la par rapport au nombre d'articles publiés et à la par rapport au nombre de citations d'articles, au Moyen-Orient le royaume figure à la derrière l'Iran et la Turquie en nombre d'articles publiés (mais en en nombre de citations d'articles).
En 2020, l'Arabie saoudite est particulièrement active (en nombres d'articles publiés) dans les domaines du Génie chimique (), de la Chimie (), de l'Informatique (), de l'Odontologie (), de l'Énergie (), de l'Ingénierie (), de la Science des matériaux (), des Mathématiques (), de la science Interdisciplinaire (), de la Pharmacologie, Toxicologie et Pharmacotechnie (), de la Physique et de la Astronomie ()
Dans le classement Nature Index 2020 dédié a la recherche de haute qualité le pays figure à la , la KAUST contribuant à hauteur de 78 % au classement du pays.
Selon des données issue de Web of Science, l'Arabie saoudite aurait réalisé un bond spectaculaire dans la publication d'articles scientifiques dans le domaine des nanotechnologies passant de publiés sur base annuelle entre 2008 et 2020.
=== Innovation ===
Selon l'OMPI ont été déposés par des personnes ou organisations résidents ou basées en Arabie saoudite pour l'année 2020, plaçant ce pays à la mondiale (comparativement à la en 2008 avec déposés). Les trois institutions saoudiennes ayant déposé le plus de brevets internationaux (a travers le système PCT) en 2019 sont :
Saudi Aramco figurant à la au rang global dans le classement Top PCT Applicants avec déposés.
SABIC figurant à la au rang global dans le classement Top PCT Applicants avec déposés.
D’après Statnano, l'Arabie saoudite était en 2019 le pays le plus innovant dans les nanotechnologies.
==== Parcs scientifiques ====
Dhahran Techno Valley
Riyadh Techno Valley
Makkah Techno Valley
KAIMRC Medical Biotechnology Park
== Démographie ==
D'après le Département central des statistiques et de l'information, la population du pays s'élève à en 2017 dont environ 38 % d'étrangers. La croissance démographique annuelle est de 2,46 %.
La population est très jeune car 75 % des Saoudiens sont âgés de moins de .
Les travailleurs immigrés non arabes viennent principalement du Bangladesh, du Pakistan, des Philippines, d'Inde et d'Indonésie.
=== La population étrangère résidant en Arabie saoudite ===
Le Département Central des Statistiques et de l'Information d'Arabie saoudite estime la population étrangère à la fin de l'année 2016 à 38 % (). D'autres sources donnent diverses estimations ; Indiens : ; Pakistanais : ; Égyptiens : 900000 ; Yéménites : 800000 ; Bangalais : 500000 ; Philippins : 500000 ; Jordaniens et Palestiniens : 260000 ; Indonésiens : 250000 ; Sri Lankais : 350000 ; Soudanais : 250000 ; Syriens : 100000 et Turcs : 100000. Il y a environ en Arabie saoudite, dont la plupart vivent dans des ou des .
Les musulmans étrangers qui ont résidé dans le royaume pendant dix ans peuvent être naturalisés. La priorité est donnée aux titulaires de diplômes dans divers domaines scientifiques, à l'exclusion des Palestiniens à moins qu'ils ne soient mariés à un ressortissant Saoudien, en raison des instructions de la Ligue arabe défendant aux États arabes de leur octroyer la nationalité. L'Arabie saoudite n'est pas signataire de la Convention des Nations unies sur les réfugiés de 1951.
Compte tenu de l'accroissement démographique saoudien et, en parallèle, de la stagnation des revenus du pétrole, la pression pour la « saoudisation » (le remplacement de travailleurs étrangers par des Saoudiens) de l'emploi croît, de sorte que le gouvernement saoudien entend réduire le nombre de ressortissants étrangers dans le pays. L'Arabie saoudite a ainsi expulsé 800000 Yéménites en 1990-1991 et a construit une face à l'afflux d'immigrants illégaux et contre la contrebande de drogue et d'armes. En , l'Arabie saoudite a expulsé des milliers de clandestins éthiopiens résidant dans le royaume. Différentes organisations de Droits de l'Homme ont critiqué l'Arabie saoudite quant à l'instrumentalisation de la question. Plus de 500000 , principalement en provenance de Somalie, d'Éthiopie et du Yémen — ont été arrêtés et expulsés depuis 2013.
== Processus de sédentarisation ==
Jusque dans les années 1960, la majorité de la population était nomade.
=== Installation de villages pour les semi-nomades entre 1992 et le début des années 2000 ===
Ces installations ont lieu dans les régions de La Mecque et de Djeddah, en Arabie saoudite.
Le réseau compte environ de voies ferrées. Les deux principales lignes ferroviaires du réseau relient Dammam et Riyad, l'une affectée au fret est longue de , l'autre au transport de voyageurs est plus courte avec .
L'Arabie saoudite prend également une part importante dans le projet de la Gulf Railway, une ligne ferroviaire longeant les côtes occidentales du golfe Persique, et impliquant les cinq autres États du Conseil de coopération du Golfe. Cette ligne, qui doit être mise en service en 2017, doit relier entre elles toutes les capitales et autres villes importantes de la région, allant de Koweït (depuis la frontière irako-koweïtienne) à Mascate. La finalisation de la ligne ferroviaire Gulf Railway a été reportée en 2020-2021, puis 2025, sa longueur totale sera de dont dans le territoire saoudien.
=== Transport aérien ===
L'Arabie saoudite dispose de dont quatre aéroports internationaux situés respectivement à Riyad (aéroport international du roi Khaled), Dammam (aéroport international du roi Fahd), Djeddah (aéroport international Roi-Abdelaziz) et Médine (aéroport international Prince Mohammad Bin Abdulaziz). .
== Langues ==
La langue officielle est l'arabe, mais il diffère sensiblement de celui parlé en Syrie ou en Irak, bien que certains dialectes régionaux du pays partagent la moitié de leurs lexiques avec quelques parlers bédouins d'Afrique du Nord ou du Moyen-Orient. L'anglais est très courant. C'est la langue de l'élite et des affaires. Au moins 15 % des Saoudiens parleraient l'anglais en seconde langue, surtout les plus jeunes. Le farsi, ou persan, est parlé surtout en seconde langue dans la région du nord-est, la région de Dhahran, et vers la frontière avec le Bahreïn, où vit une forte communauté chiite.
.
== Sports ==
Le , l'Arabie saoudite annonce le lancement de l'Académie des sports Mahd en France. Elle a pour but de découvrir de jeunes talents, capables d'incarner à terme une nouvelle « génération dorée ». Des footballeurs en herbe formés sur le sol français ont alors l'occasion de rejoindre des clubs avec un sponsor saoudien. En outre, l’objectif de l’académie est de permettre au royaume du Golfe de briller aux niveaux national et international dans le domaine sportif.
Certains appelent les sportifs à boycotter des compétitions en Arabie saoudite afin de faire pression sur le gouvernement. Ainsi, le , Lina al-Hathloul, sœur de la principale militante saoudienne Loujain al-Hathloul, emprisonnée (octobre 2020), avait demandé aux golfeuses du Ladies European Tour de boycotter l'événement en Arabie saoudite, de façon que le gouvernent ne puisse utiliser le sport pour s'attacher une réputation de pays progressiste. Lina al-Hathloul a lancé un appel aux golfeuses : N'allez pas en Arabie Saoudite, n'aidez pas ce régime barbare à blanchir sa réputation par votre excellence. Soyez solidaire des militants des droits des femmes. Boycottez les événements du Ladies European Tour en Arabie saoudite.
Le , des défenseurs des droits de l'homme ont appelé au boycott du Rallye Dakar pour critiquer le « sportswashing » du royaume conservateur d'Arabie saoudite alors que la militante des droits des femmes était toujours en prison. La controverse se poursuit en 2022 à l'occasion du tournoi de golf LIV. De plus, Greg Norman, le patron de LIV Golf, a affirmé que Tiger Woods, un golfeur professionnel américain, avait rejeté une offre de 700 à de dollars à jouer dans la série de golf LIV financée par l'Arabie saoudite. Et les critiques affirment que le LIV est une tactique utilisée par le gouvernement saoudien pour détourner l'attention des abus continus et flagrants des droits de l'homme à Riyad ainsi que des liens avec les attaques terroristes du 11 septembre.
En 2021, l'Arabie saoudite accueille son tout premier Grand-Prix de Formule 1 dans la ville de Djeddah, pendant l'avant dernière manche du championnat du championnat du monde de Formule 1 où les protagonistes Lewis Hamilton et Max Verstappen qui se sont battus jusqu'aux trois derniers tours de course. Et en 2022, le Grand-Prix de Djeddah était la deuxième manche du championnat du monde de F1, voyant le combat entre Max Verstappen et Charles Leclerc, et sera au calendrier de la F1, pour l'année 2023.
En juillet 2022, Le Monde a publié que l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont été utilisés par e-sport comme un outil de « soft power ». Ils ont été massivement investis dans des sports électroniques. Aussi, MBS a investi dans des sociétés de jeux vidéo comme SNK, Electronic Arts et Activision Blizzard. De plus, en septembre 2022, L’Orient-Le Jour a publié que tous des milliards de dollars d'investissements faisaient partie du projet « Vision 2030 », pour restaurer l’image du royaume brutal, qui est encore terni par les violations des droits de l’homme ces dernières années. En outre, en janvier 2022, une organisation, Savvy Gaming Group, a été lancé par le riche fonds souverain saoudien, pour développer le secteur des jeux vidéo, ESL et FACEIT, pour de dollars.
Le , le Conseil olympique d'Asie a annoncé que l'Arabie saoudite accueillera les Jeux asiatiques d'hiver de 2029 à Trojena. Cette décision prise à son assemblée générale à Phnom Penh. Cependant, les organisations non gouvernementales ont accusé que le MBS veut détourner l'attention internationale des violations des droits de l'homme dans le royaume, c'est pourquoi ces dernières années, les événements sportifs se sont multipliés en Arabie saoudite. En outre, en septembre 2022, selon un responsable égyptien, la Grèce, l'Égypte et l'Arabie saoudite avaient commencé des discussions sur une offre conjointe pour la Coupe du monde de football en 2030.
== Religion ==
L'islam sunnite hanbalite (connu pour son rigorisme) est déclaré religion d'État par les autorités saoudiennes qui démentent l'existence du wahhabisme (excommunié du sunnisme dès le milieu du XVIIIe siècle) dans le royaume. Les statistiques officielles font état de 100 % de sunnites parmi les musulmans.
Selon le Pew Research Center, en 2010, 93 % des habitants d'Arabie saoudite sont musulmans, alors que 4,4 % sont chrétiens, principalement catholiques (3,8 %), 1,1 % sont hindous, et 1,5 % de la population n'est pas affilié à une religion.
Mais, dans les faits, le sunnisme ne serait pratiqué que par 85 à 90 % des Saoudiens, le reste professant le chiisme (principalement duodécimain), dont la pratique est tolérée dans la province orientale d'ach-Charqiya, et notamment dans la ville de Qatif. Perçus par le régime comme une cinquième colonne proche de l'ennemi iranien, la plupart des chiites sont, de plus, concentrés dans la région d'Al-Hassa qui recèle l'essentiel des ressources pétrolières du royaume. Une grande partie de ces Saoudiens chiites sont d'origine irakienne. Par ailleurs, une des estimations les plus détaillées de la population religieuse dans le Golfe Persique est celle de Mehrdad Izady qui estime, « en utilisant des critères culturels et non confessionnels », à environ le nombre de wahhabites qui se concentrent en particulier dans la région centrale du Nejd.
L'Arabie saoudite abrite les deux plus importants lieux saints de l'islam :
Mosquée al-Harâm, mosquée sacrée, située à La Mecque ;
Mosquée du Prophète, située à Médine.
L'accès à ces deux villes reste rigoureusement interdit aux non-musulmans.
Il est à noter que l'ensemble du pays est sacralisé par les musulmans, qui se mettent en état d'irham. En effet, pour accomplir la dernière volonté de Mahomet qui aurait dit sur son lit de mort : « deux religions ne peuvent pas coexister en Arabie », le deuxième calife de l'islam, Omar ibn al-Khattab, a expulsé en son temps les juifs et les chrétiens de la péninsule arabique pour n'y laisser que les musulmans, considérés comme les seuls vrais adeptes de la religion d'Abraham. À la suite de la première guerre du Golfe (invasion du Koweït en 1990), Oussama ben Laden entre dans une vive polémique avec le roi Fahd à qui il reproche d'avoir autorisé les « infidèles » à souiller le sol sacré de l'Arabie saoudite en permettant à l'armée américaine d'y installer des bases.
Dans ce contexte, tout autre culte religieux non-musulman est formellement interdit.
En 2013, le roi Abdallah a retiré aux officiers et agents de la police religieuse (accusée de commettre des abus) le pouvoir de procéder à des interrogatoires et d'engager des poursuites judiciaires. En 2016, son successeur, le roi Salmane, leur a retiré également le pouvoir d'arrêter ou détenir des personnes, de demander leurs cartes d'identité, et même de les suivre.
== Culture ==
=== Éducation ===
L'éducation est gratuite à tous les niveaux. Le système scolaire est composé d'écoles élémentaires, intermédiaires et secondaires. Une grande partie du programme, à tous les niveaux, est consacrée à l'islam et, au niveau secondaire, les étudiants peuvent suivre une filière religieuse ou technique. Le taux d’alphabétisation est de 90,4 % chez les hommes et d’environ 81,3 % chez les femmes. Les classes sont séparées par sexe.
En 2018, l'Arabie saoudite se classait au en termes de résultats de recherche, selon la revue scientifique Nature.
L'École française internationale de Riyad enseigne de la maternelle au lycée.
=== Nom patronymique ===
Dans la culture arabe, les hommes ou les femmes ne portent pas un patronyme mais un nom qui mentionne le nom des parents, des ancêtres, ou l'appartenance à une confédération.
Exemple avec le nom de l'actuel souverain : Salman1 ben Abdelaziz2 Al Saoud3
ceci est le prénom.
en arabe, le préfixe ben ou bin signifie l'appartenance à une famille, exemple "Ben Saoud" qui est de la lignée des Saoud. Quant à ibn, il signifie "fils de" suivi du nom du père, exemple "Ibn Abdelaziz" ce qui signifie fils d'Abdelaziz. L'affiliation à la mère est également utilisée, à une fréquence moindre.
ceci désigne la dynastie ou le nom d'une confédération à laquelle appartient l'individu.
Avec les femmes, le principe reste le même, sauf que la forme du préfixe diffère ; ainsi -
Exemple avec le nom de la mère de l'actuel souverain : Hassa bent1 Ahmed Al Soudayri
en arabe, le préfixe bent ou bint est l'équivalent du préfixe ben utilisé chez les hommes, et possède la même signification.
Ce mode d'appellation n'est pas propre à l'Arabie saoudite ou au Moyen-Orient ; il existe aussi en Afrique du Nord, bien qu'il soit de plus en plus abandonné en raison des changements patronymiques opérés par les Français lors de la colonisation.
=== Tenue vestimentaire ===
Le code vestimentaire en Arabie saoudite suit strictement les principes du hidjab (le principe islamique de la pudeur, en particulier dans la tenue vestimentaire). Les vêtements, larges, amples, vagues, couvrant au maximum, sont également adaptés au climat.
Traditionnellement, les hommes portent une chemise longue, couvrant jusqu’aux chevilles, en tissu de laine ou de coton (connu sous le nom dishdasha), avec une sorte de chèche (carré en coton à damiers maintenu en place par un agal) sur la tête. Pour les rares périodes de froid, les hommes portent en plus un manteau en poil de chameau (bisht).
Les femmes portent obligatoirement une abaya, ou des vêtements discrets, ou effacés, en public. Le non-respect de ces obligations vestimentaires peut être poursuivi par la police. En encore, une femme est arrêtée pour avoir posté sur twitter des photos la montrant en jupe et les cheveux non couverts défiant de ce fait le code vestimentaire saoudien.
L'habit traditionnel des femmes est décoré de motifs tribaux, de pièces de monnaie, de paillettes, de fil métallique, et d’appliques.
la shemagh () : c'est une sorte de chèche carré fait de coton qui se plie à partir des extrémités. Il est souvent maintenu par un agal, un cordon en laine noire qui permet la stabilité de cette dernière, mais certaines personnes préfèrent la mettre sans, ce qui s'appelle la coiffe hamdaniya. Toutefois, elles se distinguent les unes des autres avec leurs motifs et leurs couleurs. En Jordanie, la shemagh a des couleurs d'usage sont le rouge et le blanc. En Palestine, on l'appelle le keffiyeh dont le noir et le blanc sont les couleurs de vigueur. Tandis qu'aux Émirats arabes unis, ce chèche se nomme une ghutra et est traditionnellement blanc uni.
le agal () : c'est un cordon noir fait principalement de laine qui se pose sur les diverses sortes de chèches cité ci-dessus, afin de maintenir sa stabilité. Vers le XIXe siècle, ils étaient bien plus larges et épais.
le thawb () : c'est une longue robe principalement blanche ou noire portée par les musulmans, et était le vêtement préféré de Mahomet.
le () : c'est une sorte de cape noire avec des bandes dorées qui se porte durant les moments occasionnels comme les mariages.
l'abaya (), vêtement féminin, manteau noir, qui couvre tout le corps, de manière lâche, sauf la tête. Les manches sont le plus souvent ornées de broderies cousues, de différentes couleurs vives, ou même avec des cristaux. Le reste du manteau est sans décor. Certaines femmes choisissent de se couvrir le visage avec un niqab, d'autres pas. Une tendance récente, surtout à l’ouest, recherche la couleur de l’abaya.
le Salwar kameez / le Kurta Salwar, vêtement pour hommes et femmes, porté par les populations d'origines indienne et pakistanaise établies en Arabie saoudite. Voir salwar kameez.
Les vêtements de travail diffèrent. Ils peuvent être internationaux, surtout sur les chantiers, ou adaptés, surtout dans les hôpitaux.
Le pèlerinage à La Mecque exige une attitude et un vêtement spécifique, l'ihram.
=== Patrimoine classé ===
Quatre sites culturels d'Arabie saoudite sont inscrits patrimoine mondial de l'UNESCO : le site archéologique d'Al-Hijr, le quartier d'at-Touraïf dans la ville de Dariya, la ville historique de Djeddah (la porte de La Mecque) et l'art rupestre de la région de Haïl. Dix autres demandes d'inscription ont été déposées en 2015. Néanmoins, l'Arabie saoudite qui pratique une politique wahhabiste rigoriste, qui condamne et combat l’idolâtrie aurait, entre 1985 et 2014, détruit 98 % de son patrimoine historique.
En , le Conseil des ministres approuve une loi historique pour protéger ses antiquités et son patrimoine, ainsi que pour donner aux institutions saoudiennes du Tourisme et des Antiquités (SCTA) les moyens de les gérer. Dans le cadre du Plan National de transformation Vision 2030 adopté en 2016, le royaume alloue d'euros à la préservation de son patrimoine culturel. L'Arabie saoudite fait également partie de l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH), créée en , et y contribue à hauteur de d'euros.
En , le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud met en place des commissions de rénovation pour développer deux sites archéologiques et historiques majeurs, Al-'Ula et Diriyah Gate.
=== Fêtes et jours fériés ===
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Arménie
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LArménie (en , '), en forme longue la république d'Arménie (en , '), est un État-nation unitaire, démocratique et multipartite.
Située dans la région du Petit Caucase, en Asie occidentale, cette ancienne république socialiste soviétique possède des frontières terrestres avec la Turquie à l'ouest, la Géorgie au nord-nord-ouest, l'Azerbaïdjan à l'est et l'Iran au sud-est, mais aucun accès à la mer.
L'Arménie est membre de plus de trente-cinq organisations internationales, comme l'ONU, le Conseil de l'Europe mais aussi la Communauté des États indépendants initiée et menée par la Russie dès mai 1992, dans le cadre de laquelle entrent l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et l’Union économique eurasiatique. L'absence de soutien de la Russie lors des guerres de 2020 et 2023 au Haut-Karabagh, malgré l'appartenance commune à l'OTSC, pousse l'Arménie à suspendre de facto sa participation à l'OTSC en janvier 2024.
En 2015, un nouvel accord de partenariat avec l'Union européenne est initié. En février 2024, l'Arménie devient officiellement membre de la Cour pénale internationale. En mars 2024 l'Arménie évoque à plusieurs reprises son souhait de devenir officiellement candidate à l'entrée dans l'UE.
Bien que selon les conventions géographiques classiques elle soit située en Asie occidentale, l'Arménie est considérée comme faisant partie culturellement, historiquement et politiquement de l'Europe, voire géographiquement pour les auteurs qui placent la limite Europe-Asie non pas sur la ligne de partage des eaux du Caucase, mais sur les frontières méridionales et orientales de la Géorgie et de l'Arménie. Le haut-plateau arménien est d'ailleurs considéré comme le berceau des civilisations indo-européennes et le premier État au monde à avoir adopté le christianisme comme religion d'État en 301. Bien que l'Arménie actuelle soit un pays constitutionnellement laïque la religion chrétienne y est une composante importante de l'identité nationale.
Si l'Arménie telle qu'elle a été définie au XXe siècle est peu étendue géographiquement, sur seulement un dixième de l'Arménie historique, en revanche elle est dotée d'un riche patrimoine culturel et sa longue histoire remonte à l'une des plus anciennes civilisations au monde, Urartu. L'arrivée des Armens, peuple indo-européen, marque la constitution de la satrapie d'Arménie au VIe siècle av. J.-C. Au Ier siècle av. J.-C., le royaume d'Arménie atteint son apogée sous Tigrane le Grand.
Au IXe siècle, le royaume d'Arménie est rétabli par la dynastie bagratide. Les guerres contre l'Empire romain d'Orient l'affaiblissent jusqu'à sa chute en 1045, suivie par l'invasion des Turcs Seldjoukides. La principauté et ensuite le royaume arménien de Cilicie perdurent sur la côte méditerranéenne entre les . Entre les , le plateau arménien, composé de l'Arménie occidentale et de l'Arménie orientale, est respectivement sous contrôle des empires ottoman et iranien. Au XIXe siècle, l'Arménie orientale est conquise par l'Empire russe, mais la partie occidentale continue d'être soumise à l'Empire ottoman. Peu après le début de la Première Guerre mondiale, les Arméniens de l'Empire ottoman subissent une extermination systématique : le génocide arménien.
En 1918, la révolution russe permet l'indépendance des pays non russes de l'ex-Empire russe dont la république démocratique d'Arménie.
En 1920, le pays est incorporé à la république fédérative démocratique de Transcaucasie qui devient un membre fondateur de l'Union soviétique.
En 1936, la république transcaucasienne est dissoute, ce qui entraîne l'émergence de la république socialiste soviétique d'Arménie.
L'Arménie devient indépendante en 1991, lors de la dissolution de l'URSS.
== Histoire ==
La région, notamment autour du mont Ararat (désormais totalement situé en Turquie), qui a une importante signification religieuse pour les Arméniens, est peuplée depuis la Préhistoire. Les archéologues continuent de trouver des preuves selon lesquelles l'Arménie était un ancien centre de civilisation, avec l'Urartu, rival de l'Assyrie. On ne peut parler de peuple arménien qu'à partir du VIIe siècle av. J.-C., époque à laquelle la région fut investie par un peuple indo-européen (Armens et Hayaza-Azzi) qui se mêla à la population urartéenne.
=== Préhistoire ===
Selon les preuves documentées, une civilisation existait en Arménie depuis l'âge du bronze, voire plus tôt, vers Les fouilles archéologiques effectuées en 2010 et 2011 dans le complexe de grottes Areni-1 ont permis de découvrir les plus vieilles chaussures en cuir connues au monde, une jupe et une structure de production de vins.
=== Antiquité ===
La légende veut que l’Arménie ait été fondée par Haïk en
Plusieurs États ont prospéré dans la région de la Grande Arménie pendant cette période, incluant les Hittites (à leur apogée), le royaume Mittani (au sud-ouest de l'Arménie historique) et la confédération Hayasa-Azzi (1500-1200 ). Les peuples de Nairi ( au IXe siècle av. J.-C.) et d'Urartu (1000-600 ) ont successivement contrôlé le plateau arménien. Ces nations et tribus ont toutes participé à l'ethnogenèse des Arméniens. Une inscription cunéiforme lapidaire retrouvée à Erevan a permis de conclure que la capitale actuelle de l'Arménie avait été fondée en été 782 par le roi . Erevan est la plus vieille ville au monde ayant pu documenter la date de sa fondation.
Vers , une tribu thraco-illyrienne originaire des Balkans passe en Asie Mineure et se déplace graduellement vers l’est jusqu’au Caucase pour se confondre, sans confrontation semble-t-il, avec le royaume de l’Urartu. Incluant alors tous les autres éléments ethniques, l'ethnie arménienne se forme, avec une culture qui incorpore des éléments de la culture urartéenne et une langue, indo-européenne, qui s'impose peu à peu. Les Arméniens sont évoqués dans les archives de Ninive. En , les vassaux arméniens de , roi des Perses, combattent à Marathon contre les Grecs.
La région passa par des périodes d’indépendance et de soumission. À la suite de la conquête de l'Empire perse par Alexandre le Grand, l'Arménie subit l'influence grecque (dynastie séleucide) jusqu'au règne d' (242-187 ). À cette époque, la dynastie orontide défend la souveraineté arménienne.
En , le stratège Artaxias proclame l’indépendance et, en , fonde sa capitale, Artaxate. Cette Arménie hellénistique, sous le règne de la nouvelle dynastie artaxiade, doit faire face aux Parthes. Sous le règne de Tigrane le Grand (95-), elle va s’étendre de la Méditerranée aux rives de la mer Caspienne. Ce même roi déplace sa capitale à Tigranocerte vers
Mais l'expansion de l'Arménie indispose les Romains, qui annexent une bonne partie des terres que Tigrane vient de conquérir, tout en laissant l'Arménie indépendante jusqu'en , année où le pays devient un protectorat romain.
De l'an 1 à 53, les Romains et les Parthes se partagent l'Arménie. Celle-ci est à nouveau romaine de 114 à 117.
Mais, par la suite, la dynastie arsacide rétablit l'indépendance du pays. Au IIe siècle, une nouvelle dynastie perse, les Sassanides, profite de la faiblesse de l'Empire romain pour envahir l'Arménie. Ce n'est que sous l'empereur Dioclétien que les Romains rétablissent leur protection sur l'Arménie. Ils portent au pouvoir le roi qui se convertit au christianisme en 301 sous l'influence de . L’Arménie est ainsi, dès le début du IVe siècle, le premier pays officiellement chrétien. Pour affirmer l'intégrité de la nation arménienne, le moine Mesrob Machtots crée un nouvel alphabet ; geste politique fondateur qui sauve ainsi cette culture de l'oubli. Cet alphabet, qui serait inspiré de l'alphabet grec, avec et , s’écrit de gauche à droite. Les Arméniens peuvent se passer du grec pour la publication des textes. Ainsi, vers l'an 406, l'alphabet arménien est adopté par l'ensemble du royaume. En 428, l'Arménie est divisée entre les Sassanides et les Byzantins.
=== Moyen Âge ===
La région est ensuite envahie par les Arabes qui établissent l'émirat d'Arménie. Vers l'an 885, la dynastie bagratide s'impose en Arménie, et l'indépendance du pays est alors reconnue. À l'époque, l'Arménie a pour capitale Ani. Avec une population dépassant celle des métropoles européennes comme Paris, Londres ou Rome, la ville devient le centre culturel, religieux et économique du Caucase.
L'Empire romain d'Orient, dit byzantin, conquiert la moitié occidentale de l'Arménie en 1045 alors que la moitié orientale est soumise par les Turcs Seldjoukides qui, en 1064, ruinent l'Arménie byzantine et continuent d'avancer vers le reste de l'Asie Mineure. Malgré la renaissance zakaride dans la seconde moitié du - première moitié du XIIIe siècle, des milliers d'Arméniens partent en exil pour s'établir dans des régions plus prometteuses telles que la Moldavie-Transylvanie, la Hongrie, la Pologne-Biélorussie-Ukraine, Chypre, divers ports de la Méditerranée et surtout la Cilicie où ils fondent en 1137 le royaume arménien de Cilicie qui prolonge la souveraineté arménienne jusqu'en 1375.
L'Arménie est l'alliée des croisés de Terre sainte. Plusieurs mariages ont lieu entre princesses arméniennes et souverains francs d’Orient . Il y a aussi des mariages entre des princes arméniens et des princesses chypriotes. En 1190, , empereur romain germanique, remet la couronne royale à . En 1199, Léon lui rend la pareille en lui offrant lui aussi une couronne. La culture arménienne est alors très ouverte sur celle de l’Europe et des États latins d’Orient. En 1374, de la maison de Lusignan est le dernier roi arménien avant l'invasion du pays par les Mamelouks en 1375.
=== Génocide arménien ===
Le , le gouvernement Jeunes-Turcs de l’Empire ottoman décide d’en finir avec la minorité arménienne vivant dans l’actuelle Turquie et organise déportations et massacres où périssent entre ottomans, perpétrant ainsi un génocide qui est souvent considéré comme le premier du XXe siècle. L'Arménie occidentale est vidée de sa population arménienne natale. Ce génocide n'a jamais été reconnu en tant que tel par la Turquie, dont les lois condamnent ceux qui mentionnent un génocide des Arméniens. Après l'effondrement de la Russie (1917) et de l'Empire ottoman (1918), les Arméniens parviennent à créer une république indépendante, à l'existence éphémère (1918-1920).
=== Première république d'Arménie ===
La première république démocratique d'Arménie est née des convulsions qui agitent la Transcaucasie à la fin de la Première Guerre mondiale. L'effondrement de l'Empire russe en 1917 laisse un vide politique dans une région composée d'une mosaïque de groupes ethnico-religieux, qui peinent à s'entendre. Abandonnés par leurs voisins face à la menace turque, les Arméniens proclament la république d'Arménie. Après la défaite des Puissances centrales en 1918, les Arméniens fondent de grands espoirs sur la Conférence de la paix de Paris pour obtenir le rétablissement de la Grande-Arménie historique. Leurs attentes sont rapidement déçues. Abandonnée par les Puissances alliées, face à l'hostilité de ses voisins, la république d'Arménie mène pendant deux ans une existence précaire puis succombe à la collusion de la Turquie kémaliste et de la Russie bolchevique.
=== URSS ===
Battus par Kemal Atatürk, les Arméniens se résignent à accepter la protection des bolcheviks : le naît la république soviétique d'Arménie, qui ne couvre qu'une petite partie du territoire historique de l'Arménie. Le traité de Sèvres promettait d'intégrer à la nouvelle Arménie indépendante plusieurs vilayets (provinces) d'Anatolie orientale. Mais le texte ne fut jamais ratifié. En 1922, elle est incluse dans la république socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie, puis, à partir de 1936 — à l'issue de l'éclatement de la Transcaucasie —, elle devient une république socialiste soviétique à part entière.
Dès lors et durant toute la période soviétique, des tensions sourdes et récurrentes vont opposer Arméniens et Azéris autour du destin de la région du Haut-Karabagh. En , après la soviétisation de l'Azerbaïdjan, les autorités de la RSS d'Azerbaïdjan, nouvellement créée, déclarent renoncer à leurs prétentions sur les territoires litigieux, et reconnaissent officiellement le droit à l'autodétermination du peuple du Karabagh. Mais le bureau caucasien du Comité central du parti bolchevik, alors présidé par Staline, décide du rattachement du Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan. Pendant près de soixante-dix ans, le problème est « gelé ». Durant toute cette période, à intervalles réguliers, la grande majorité des Arméniens du Haut-Karabagh proteste pacifiquement contre les suites de cette décision et demande que soit discutée la possibilité d'une intégration du Haut-Karabagh au sein de l'Arménie.
Puis, avec la glasnost et la perestroïka, les tensions récurrentes entre les deux républiques soviétiques provoquées par la politique des nationalités et surtout par le découpage administratif prennent une tournure plus ouverte et se cristallisent autour de la question du Haut-Karabagh.
Le , la région autonome du Haut-Karabagh se déclare en sécession. Trois jours plus tard, l'Azerbaïdjan réaffirme l'attachement du Haut-Karabagh à son territoire et des violences éclatent.
=== Indépendance ===
L’Arménie accède à son indépendance définitive le . Suivant l'exemple de l'Azerbaïdjan (qui a déclaré son indépendance de l'URSS le 30 août 1991), la région autonome du Karabagh proclame sa propre indépendance le , qui est confirmée par un référendum le suivant. Les autorités de Bakou envoient des troupes au Haut-Karabagh pour y rétablir leur contrôle, ce qui entraîne le début du conflit. Les Arméniens de la région s'organisent pour se défendre. Avec l'aide de l'Arménie, les combattants du Comité Karabakh chassent les Azéris. Les affrontements entre Arméniens et Azéris font des dizaines de milliers de victimes de part et d'autre. Malgré le cessez-le-feu conclu en , cette question n’est toujours pas réglée.
Des transferts de population ont eu lieu (retour en Arménie d'Arméniens vivant en Azerbaïdjan et vice-versa pour les Azéris vivant en Arménie) entre les deux pays qui tendent à devenir ethniquement plus homogènes.
Le pays connaît depuis son indépendance un très fort mouvement migratoire, principalement dû au développement de la pauvreté. C'est ainsi qu'entre ont quitté leur pays depuis 1991.
Cependant, l’Arménie conserve des relations étroites avec la Russie car son soutien lui est indispensable face à la Turquie et l’Azerbaïdjan qui ne cessent de la menacer. La base militaire russe de Gyumri est toujours active et ce sont les troupes russes qui gardent le couloir de Latchin reliant l’Arménie et l'Artzakh.
L’Arménie a déclaré le 3 septembre 2013 qu'elle rejoindrait l’Union économique eurasiatique qui se forme le . Il est brièvement nommé à ce poste sous la présidence d'Armen Sarkissian en 2018, puis démissionne sous la pression de la rue et de la révolution de velours qui lui reproche d'être corrompu. Le chef de l'opposition Nikol Pachinian lui succède au poste de Premier ministre le . Le , le président Armen Sarkissian démissionne à la surprise générale et Vahagn Khatchatourian, est élu président par le parlement au second tour.
Président de la République : Vahagn Khatchatourian (depuis le 13 mars 2022)
Premier ministre : Nikol Pachinian (depuis 2018)
Assemblée nationale :
Élections législatives :
Budget de l'armée : USD en 2009
=== Politique étrangère ===
Les relations avec l'Azerbaïdjan sont très conflictuelles en raison de la question du Haut-Karabagh. Il n'existe pas de relations diplomatiques officielles entre les deux États qui sont dans un état de guerre depuis la fin de la guerre du Haut-Karabagh de 1988-1994, quand une trêve a été négociée par la Russie le .
Les relations avec l'Iran, qui s'étaient dégradées depuis l'installation d'un régime islamique à Téhéran, sont aujourd'hui redevenues meilleures et tendent même à se renforcer comme en témoigne la construction en d'un gazoduc reliant les deux pays. De plus, une coopération dans le domaine de l'énergie s'est installée entre ces deux pays, se manifestant par les projets de construction d'un oléoduc et d'une centrale hydro-électrique sur la rivière Araxe.
Cependant, la politique étrangère de l’Arménie se transforme aussi graduellement vers la recherche d’un soutien plus fort de l’Occident. L’Arménie a ainsi exprimé le désir de s’intégrer dans les institutions européennes. Depuis 1999 est en vigueur un accord de partenariat et de coopération. En 2018 un accord de partenariat global et renforcé entre en vigueur. En mars 2024 l'Arménie évoque à plusieurs reprises son souhait de devenir officiellement candidate à l'entrée dans l'UE.
Elle adhère au programme de Partenariat pour la paix de l’OTAN ainsi qu'au Conseil de l’Europe ( membre). Elle a envoyé une section de soldats de la paix au Kosovo sous commandement des forces grecques de la KFOR. Ainsi, l’Arménie cherche à équilibrer ses relations avec la Russie et avec l’OTAN. L'absence de soutien de la Russie lors des guerres de 2020 et 2023 au Haut-Karabagh, malgré l'appartenance à l'OTSC, pousse l'Arménie à s'éloigner un peu plus de celle-ci. En février 2024, l'Arménie devient officiellement membre de la Cour pénale internationale alors que dans le même temps elle annonce suspendre de facto sa participation à l'OTSC.
Les États-Unis, avec leur diaspora arménienne, apportent une sérieuse contribution à la reconstruction de l’économie arménienne qui a récemment vu son PIB progresser de façon impressionnante.
L’Arménie est en outre assez proche de la Géorgie, dont elle dépend économiquement pour le transit et l'importation des biens de première nécessité. Afin de ne pas mettre en péril cette relation indispensable face au blocus imposé par la Turquie et l'Azerbaïdjan depuis des années, Erevan est resté très prudent et a évité toute déclaration intempestive sur les velléités d'indépendance qui se sont matérialisées durant l'été 2008 au sein de la Géorgie en marge de la guerre d'Ossétie du Sud de 2008. Sur la question de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, l'Arménie s'est donc quelque peu distancée de son protecteur principal, la fédération de Russie — sans pour autant rejoindre le chœur des condamnations occidentales sur l'attitude de Moscou durant la crise.
Elle est aussi un membre permanent de l'Organisation internationale de la francophonie. L'Association des communautés d'Arménie et la ville d'Erevan font partie de l'Association internationale des maires francophones. Enfin, la région de Lorri est membre de l'Association internationale des régions francophones.
=== Forces armées arméniennes ===
Les Forces armées arméniennes représentent l'armée de terre et d'air, la défense aérienne et la garde frontalière de l'Arménie. L'Arménie n'a pas de marine militaire parce qu'elle est un pays sans accès à la mer. Le commandant en chef est le président de l'Arménie, Armen Sarkissian. Le ministre de la Défense, Suren Papikyan, est chargé de la direction politique. L'Arménie a institué la fonction de ministre de la Défense le . Depuis 1992, l'Arménie est membre de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), avant d'en suspendre sa participation début 2024.
== Géographie ==
Superficie :
Densité :
Frontières terrestres : 1254 km (Azerbaïdjan 566 km ; Turquie 268 km ; exclave azérie du Nakhitchevan 221 km ; Géorgie 164 km ; Iran 35 km)
Littoral : 0 km
Altitudes extrêmes : mini : 400 m ; maxi : 4095 m
=== Contexte géopolitique ===
L'Arménie, située à la limite de l'Europe et de l'Asie, dans le Petit Caucase, est l'un des pays les plus enclavés au monde, en partie pour des raisons naturelles (aucune façade maritime, relief très montagneux et vallées encaissées), mais aussi pour des raisons de manque d'infrastructures modernes de transports (routes et voies ferrées datant de l'époque soviétique), et surtout pour des raisons géopolitiques. En fait, le pays a longtemps souffert d'être en marge de l'empire soviétique, limitrophe d'un tronçon du rideau de fer (frontière soviéto-turque) ; désormais indépendante, l'Arménie est en conflit et n'entretient pas de relations diplomatiques avec deux de ses voisins, la Turquie et l'Azerbaïdjan (et son exclave du Nakhitchevan) qui lui imposent un blocus économique (frontières totalement fermées). La frontière avec la Géorgie n'est qu'à demi-ouverte : seul un poste frontalier est ouvert dans le nord du pays (liaisons routière et ferroviaire), les autres routes permettant de franchir la frontière arméno-géorgienne étant fermées par les Géorgiens en raison des volontés autonomistes de la minorité arménienne vivant en Samtskhé-Djavakhétie (Djavakhk), dans la partie sud de la Géorgie. Sur les 1000 kilomètres de frontière que compte le pays, 834 sont fermés. La frontière avec l'Iran (35 km) reste, elle, ouverte. Paradoxalement compte tenu du contexte politique actuel, c'est avec l'Iran que l'Arménie entretient actuellement les relations de voisinage les plus courtoises et les échanges économiques les plus importants. L'alliance russe est précieuse pour l'Arménie, mais la Russie actuelle n'a aucune frontière commune avec l'Arménie. L'aéroport d'Erevan est vital pour le pays, car c'est le seul moyen d'accès aisé reliant l'Arménie au reste du monde.
=== Géographie physique ===
==== Topologie ====
La topologie de l'Arménie n'est pas des plus simples, puisque son territoire n'est pas connexe — en raison de l'enclave arménienne d'Artsvashen, en Azerbaïdjan — et que sa composante connexe principale n’est pas simplement connexe — en raison des enclaves azerbaïdjanaises de Karki, Aşağı Əskipara, Yukhari Askipara et Barkhudarli.
L'Arménie sépare aussi le Nakhitchevan du reste de l'Azerbaïdjan.
==== Géomorphologie ====
L'Arménie est constituée de plateaux et de chaînes montagneuses très élevées, dénommées globalement Petit Caucase. Près de 90 % du territoire se situe à plus de mille mètres d'altitude. Enclavée dans les hauteurs du Caucase, entre la mer Noire et la mer Caspienne, l'Arménie se situe en Eurasie, aux limites de l'Europe et de l'Asie.
Son point culminant historique était le mont Ararat et ses 5160 mètres jusqu'en 1915. Depuis, le mont Ararat se trouve en Turquie, mais reste le symbole de l'Arménie, et le point culminant actuel est le mont Aragats et ses 4095 mètres avec sa végétation de type toundra et quelques névés sommitaux. La chaîne de Gegham, dont le point culminant est le mont Ajdahak, haut de , est en position centrale dans le pays, séparant la plaine de l'Ararat du lac Sevan. De nombreux volcans éteints parsèment le pays, hérissé aussi de nombreux chaînons montagneux dont les sommets sont à plus de 3000 mètres d'altitude, entaillés de vallées profondes, très encaissées. Les cols sont souvent élevés tels le col de Sélim (2410 mètres), le col de Vorotan (2344 mètres), le col de Sisian (2346 mètres) ou le col de Tastun (2483 mètres). Ceci contribue à rendre la circulation difficile et accentue l'isolement des différentes régions.
Le paysage arménien se caractérise également par ses lacs et notamment le lac Sevan, un grand lac à écoulement endoréique de perché à 1900 mètres d'altitude à 60 km à l'est d'Erevan, la capitale. Le lac Sevan est le deuxième symbole de l'Arménie après le mont Ararat.
La seule plaine notable est la plaine de l'Ararat, au sud et à l'ouest d'Erevan, au nord du mont Ararat, où se concentre l'essentiel de la production agricole. Elle coïncide avec la partie nord amont du bassin de l'Araxe, dont le bassin couvre les trois-quarts du pays et qui est donc le fleuve arménien par excellence même s'il est frontalier avec la Turquie et poursuit ensuite son cours au Nakhitchevan et en Azerbaïdjan avant de se jeter dans la mer Caspienne.
Le tiers nord du pays fait partie du bassin hydrographique de la Koura, fleuve qui coule en Géorgie pour sa partie amont et qui se jette aussi dans la mer Caspienne après avoir traversé le nord de l'Azerbaïdjan.
==== Risques naturels ====
L'Arménie est située au cœur d'une zone qui connaît une grande activité sismique. La région est en effet soumise à la pression, forte et constante, de la péninsule Arabique, plaque tectonique jadis détachée du continent africain et qui continue de « pousser » vers le nord-est, se heurtant à la plaque eurasiatique. Le dernier grand séisme a fait entre vingt-cinq mille et trente mille morts le , détruisant particulièrement les villes de Spitak et Leninakan, actuellement rebaptisée Gyumri.
La subduction et la collision à l’œuvre depuis des millions d'années sont à l'origine d'un volcanisme étendu dans l'espace et le temps. Plus de du Quaternaire ont été cartographiés ; la plupart sont des volcans monogéniques mais plusieurs sont des stratovolcans, dont l'Aragats. Plusieurs éruptions préhistoriques et historiques ont été documentées, mettant en évidence le potentiel d'une activité volcanique future dans la région.
La végétation est rare et encore limitée par la déforestation.
Les besoins en eau potable sont difficilement satisfaits, malgré la création de lacs de retenue : les principaux sont le réservoir de Spandarian sur le Vorotan et le réservoir d'Akhourian, à la frontière arméno-turque, sur la rivière du même nom qui est un affluent de l'Araxe. Les prélèvements excessifs d'eau dans le lac Sevan à l'époque soviétique ont entraîné une baisse de dix-huit mètres du niveau du lac (selon un phénomène d'assèchement progressif analogue à celui de la mer d'Aral). La volonté de restauration partielle du niveau antérieur de l'eau du lac est devenue un symbole de l'Arménie redevenue indépendante, même si cette politique suscite des polémiques et des difficultés (ennoiement des infrastructures touristiques construites à l'époque soviétique en fonction du niveau du lac à cette époque ainsi que de tronçons de la route longeant le lac, difficulté pour trouver d'autres sources d'approvisionnement en eau). Le niveau est déjà relevé de trois mètres, un quatrième est prévu.
==== Climat ====
Le climat, continental sur la majeure partie du territoire, devient rapidement montagnard avec l'altitude. Les hivers sont froids (particulièrement sur les hauts plateaux où il peut faire jusqu'à ) et parfois assez neigeux (surtout en altitude). Les étés sont chauds et ensoleillés, souvent ponctués de violents orages.
Tandis que le climat d'Erevan, aux alentours de 1000 mètres d'altitude, est quasi-continental (les étés y sont bien plus secs que dans un climat continental classique), Gyumri, deuxième ville du pays perchée à plus de 1500 mètres, vit des étés relativement doux et des hivers longs, très rigoureux et neigeux, typiques du climat montagnard.
==== Végétation naturelle ====
Un net contraste existe entre la moitié nord du pays, boisée et la moitié sud, steppique, la limite entre les deux zones de végétation étant particulièrement nette et passant approximativement par la ligne de crête formant l'épine dorsale du pays et passant par le mont Aragats, le mont Ajdahak (3597 mètres, situé au centre du pays et dominant le lac Sevan) et le col de Vorotan où le contraste entre les deux versants est particulièrement net.
=== Géographie humaine ===
==== Régions ====
== Démographie ==
La population est officiellement estimée à 2998600 habitants en janvier 2016. Après de nombreuses années de diminution, la population arménienne s'est stabilisée. D'après les chiffres publiés début 2008, elle recommence à augmenter. Les autorités arméniennes se félicitent de voir enfin s’inverser en faveur des immigrants la balance migratoire arménienne, après de longues années d’émigration qui, surtout dans la décennie qui a suivi l’indépendance, ont provoqué une réduction démographique importante. Au , l'Arménie comptait 3238000 habitants, dont 1164600 vivent à la campagne et 2073400 en ville (1111300 rien qu'à Erevan). Cependant, après ce bref sursaut démographique, la population a recommencé à diminuer, provoqué par une diminution de la natalité et une hausse de la mortalité dues au vieillissement de la population.
Depuis 1831, l'évolution démographique a été la suivante :
Quelques chiffres.
==== Anglais ====
L'anglais est une langue ayant une présence importante en Arménie. En 2010, on estimait le nombre de francophones à 20000 (0,6 % de la population totale arménienne) et le nombre de francophones partiels à 180000 (6 % de la population totale arménienne). En 2010, 25,4 % des élèves du primaire, 9,6 % des élèves du secondaire et 16,5 % des étudiants apprenaient le français comme deuxième ou troisième langue.
De plus il est aussi important de noter l’existence d'un site web, Le courrier d’Erevan, sur l'information francophone en Arménie.
Enfin, l'Arménie est membre de l'Organisation internationale de la francophonie.
=== Religions ===
Le royaume d'Arménie est le premier État à reconnaître puis adopter le christianisme comme religion officielle sous le roi (298-330) lorsque ce dernier, une partie de sa famille et quelques membres du palais sont convertis, en 301 selon la tradition, par saint Grégoire l'Illuminateur.
Cependant, il reste une controverse quant à la date exacte du baptême de la famille royale. Les deux études les plus sérieuses proposaient d'une part 314 (P. Anean, 1961) et d'autre part 294 (B. Mc Dermot, 1970), jusqu’à la publication de travaux plus récents affirmant que la conversion eut lieu entre 305 (R. Manaseryan - l’Arménie d’Artawazd à Trdat le Grand, 2005) et 311 et non sous l'influence romaine, affaiblie en Orient à cette époque.
Selon le Pew Research Center, en 2010, 98,5 % des habitants d'Arménie sont chrétiens, principalement apostoliques (86,7 %), et dans une moindre mesure catholiques (8,7 %) et protestants (2,2 %) et alors que 1,3 % de la population n'est pas affilié à une religion et que 0,2 % pratique une autre religion.
== Économie ==
=== Agriculture ===
L'altitude (90 % du pays sont à plus de 1000 mètres), la fréquence et l'importance des pentes, le climat sec l'été et froid l'hiver handicapent lourdement la vie agricole, essentiellement pastorale (bovins, ovins) dans la majeure partie du pays. Toutefois la richesse des sols d'origine volcanique est un atout pour l'agriculture arménienne.
La vie agricole se concentre essentiellement dans la plaine de l'Ararat, qui coïncide avec une partie du bassin de l'Araxe. Elle est devenue grâce à l'irrigation le grenier à blé du pays et assure l'essentiel des productions agricoles. Des vignobles et des vergers se sont développés dans sa partie orientale. Quelques fonds de vallée (celui du Debed surtout) et quelques bas-plateaux abritent aussi une vie agricole.
Au début des années 2020, plus du tiers des terres agricoles sont laissées en friche, et le pays en est réduit à vendre son sous-sol minier aux Russes les plus offrants. L'essentiel des industries est concentré à Erevan, la capitale (construction mécanique, caoutchouc). D'un point de vue énergétique, l'Arménie a longtemps été dépendante de ses voisins et a souffert de graves pénuries (ni la Turquie, ni l'Azerbaïdjan n'étaient prêts à lui vendre de l'énergie). Les Arméniens ont donc dû prendre la décision de redémarrer la centrale nucléaire de Metsamor (mise à l'arrêt sous la pression des écologistes, à la suite du tremblement de terre de 1988) afin de pallier ce déficit énergétique.
=== Croissance économique ===
La croissance est de 3,3 % en 1997, mais la situation s'est améliorée : le PIB a crû ainsi de 13,9 % en 2005. L’Arménie enregistre une croissance de 12,5 % de son produit intérieur brut (PIB) entre janvier et septembre 2006, un PIB évalué à près de de dollars sur les neuf premiers mois de l’année. L’Arménie a en outre enregistré une hausse très forte de son activité économique de 26,3 % entre août et septembre. La production industrielle a néanmoins enregistré une baisse de 2 % s’établissant à de drams entre janvier et septembre 2006. La production électrique estimée à , a quant à elle subi une baisse de 5,2 %. Par ailleurs, l’agriculture enregistrait à fin septembre une croissance de 15,6 % avec une production agricole de de drams. Mais c’est le secteur de la construction qui a enregistré une croissance record de 40 % sur les neuf premiers mois de l’année avec un montant des investissements s’établissant à près de de drams.
En 2007, le produit intérieur brut de l’Arménie a augmenté de 18,6 % à de drams ( d'euros).
Alors que les prévisions de croissance économique de l’Arménie étaient, pour 2008, de 10,0 %, le pays a en fait enregistré une croissance de 13,8 %. Le budget de l’État arménien a atteint un nouveau record en 2008, équivalent à de dollars. C’est ce qu’a annoncé Serge Sarkissian mercredi 12 septembre 2007. Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a également prévu une augmentation des impôts sur le revenu pour l’année à venir. Ce budget prévoit de consacrer de dollars ( de drams) aux dépenses du gouvernement, soit 18 % de plus qu’en 2006. Serge Sargsian n’a pas donné plus de détails. Pour l'année 2009, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) table sur une croissance de 8,3 %. Avec la crise économique mondiale, les données des prochains mois sont néanmoins revues à la baisse. La raison de cette baisse est intimement liée à la souffrance de l'économie de la Russie. Cette dernière étant le premier partenaire économique de l’Arménie.
La dette extérieure de l’Arménie représentait de dollars au en augmentation de 9,3 % en un an (chiffres fournis par le Centre national d’études statistiques d’Arménie). La dette de l’État arménien est de de dollars, celle de la Banque centrale d'Arménie est de . Les créanciers de l’Arménie sont les structures financières internationales () dont la Banque mondiale () et le Fonds monétaire international ().
En 2024, l’Arménie est classée en pour l'indice mondial de l'innovation.
=== Soutien économique de la diaspora ===
Le manque de moyens financiers empêche l'État arménien de financer de nombreux projets de développement ou de rénovation. Les dons recueillis par la diaspora arménienne par le biais d'organismes de soutien ou par l'initiative privée individuelle de personnes riches d'origine arménienne se substituent souvent à l'État défaillant : la construction d'un tunnel routier sur l'axe menant vers la Géorgie, la construction du téléphérique permettant un accès plus aisé au monastère de Tatev, la restauration de nombreux monastères, le financement d'écoles, de routes et la distribution de l'eau, surtout au Karabagh, sont désormais souvent assurés par les fonds venus de la diaspora. Le chanteur d'origine arménienne Charles Aznavour joua, parmi d'autres, un rôle très actif dans les collectes de fonds en faveur de l'Arménie : ce fut particulièrement le cas après le tremblement de terre de Gyumri.
=== PIB ===
== Équipements ==
L'Arménie est très handicapée par le blocus terrestre de la frontière par l'Azerbaïdjan et la Turquie. Le pays compte huit cents kilomètres de voies ferrées, le plus souvent en mauvais état. Les routes, quant à elles, sont normalement praticables dans les montagnes. Les télécommunications sont également en développement.
Le pays compte seize chaînes de télévision et autant de stations radiophoniques.
Lignes de téléphone : 620000 (en 2010)
Téléphones mobiles : 2770000 (en 2010)
Noms de domaine en .am : 14000 (en 2011) dans la tradition de la céramique de Kütahya.
=== Cinéma ===
Le cinéma arménien est né avec son premier film documentaire, Soviet Armenia en 1924.
Dirigé par Hamo Beknazarian, Namus est le premier film muet arménien, en 1926.
Sergueï Paradjanov est un de ses maîtres, avec notamment Les Chevaux de feu et Sayat-Nova (La couleur de la grenade) deux des chefs-d'œuvre cinématographiques du XXe siècle.
America, America, film américain réalisé par le réalisateur grec Elia Kazan en 1963, raconte l'histoire de Stavros, vivant en Anatolie à la fin du XIXe siècle et subissant l'oppression des Turcs musulmans en tant que chrétien. Le pogrom ciblé contre les Arméniens dans son village sera l'évènement déclencheur de sa tentative de fuite vers New-York.
=== Télévision ===
L'Arménie possède plus d'une dizaine de chaînes de télévision nationales et reçoit quelques chaînes étrangères, notamment russes et iraniennes.
La principale chaîne arménienne est Arménie 1 (H1), la télévision publique. Imaginée en 1955 par le conseil des ministres de l'Union soviétique et créée en 1956, elle continue d'émettre aujourd'hui, non seulement en Arménie, mais aussi dans le reste de l'Europe, en Russie, en Australie et aux États-Unis.
L'autre chaîne importante, Armenia TV, est privée. Bien plus jeune que sa grande sœur, elle n'est créée qu'en 1999 et est diffusée dans plusieurs pays européens, américains et asiatiques.
Par ailleurs, Horizon TV est une chaîne de télévision d'informations, en diffusion 24h/24. À noter que CNN et Euronews diffusant leurs programmes en Arménie décrochent plusieurs heures par jour pour des programmes en arménien.
La plupart des autres chaînes du pays sont soit locales (plusieurs télévisions à Erevan par exemple) soit spécialisées (musique, automobile, informations…).
=== Cuisine ===
La cuisine de l'Arménie et de sa diaspora est riche de sa diversité qui s'est forgée au cours de l'Histoire. Tantôt influencée par le Moyen-Orient, tantôt par la Grèce et l'Iran, cette cuisine a également influencé celle des pays avoisinants, notamment la Syrie et le Liban.
La cuisine de l'Arménie est principalement à base de poissons et de brochettes de viande. Le poisson est le plus souvent grillé et servi avec des légumes ou du riz. Les brochettes sont à base de poulet, de bœuf, d'agneau voire de porc — haché ou entier — et accompagnées de riz. Par ailleurs, la spécialité nationale est le khach (), sorte de potée de pieds de bœuf bouillis et assaisonnés au service. Ce plat de la région de Shirak n'est consommé qu'en hiver en Arménie (alors qu'il l'est toute l'année en Géorgie). On consomme aussi des cornichons avec les repas, notamment du chou. À chaque repas, les Arméniens aiment boire du tan (équivalent du dugh iranien et de l’ayran turc). Le café arménien est très réputé. Le thé se consomme plutôt dans le sud de l'Arménie, près de l'Iran.
La cuisine de l'Arménie occidentale (pratiquée en diaspora depuis le génocide arménien) est à rapprocher de la cuisine turque, libanaise et grecque. En entrée, on y mange souvent des mezzés dont du houmous, moutabal, böreks, dolmas Les repas commencent souvent avec un plat de légumes crus : concombres, radis, salades, tomates Le plat principal peut, comme en Arménie, être à base de brochettes accompagnées de riz pilaf. Cependant, des plats plus longs à préparer (parfois jusqu'à une journée) sont très appréciés. Ainsi le su-börek, sorte de lasagnes au fromage et au persil, les mantis, petits raviolis de viande, les kefté ou la moussaka font partie des plats traditionnels.
Les plats sont accompagnés de lavash, le pain traditionnel arménien.
Les desserts arméniens sont à rapprocher des desserts orientaux en général : baklavas, kadaifs, loukoums
=== Fêtes et jours fériés ===
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Angola
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L’Angola (en forme longue : la république d'Angola ; en portugais : ) est un État du sud-ouest de l'Afrique, limitrophe de la république démocratique du Congo au nord et au nord-est, de la république du Congo au nord-ouest (par l'enclave du Cabinda), de la Zambie à l'est-sud-est et de la Namibie au sud.
Le territoire est colonisé par le Portugal en 1575 et gouverné alternativement, au cours de quatre siècles, comme colonie, province ultramarine et État de l'Empire colonial portugais. En 1961 éclate une guerre d'indépendance, qui oppose la puissance coloniale à plusieurs groupes armés anticolonialistes. Le pays obtient son indépendance en 1975, en tant que république communiste à parti unique sous l'égide du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA). Une guerre civile éclate immédiatement après, comme partie de la guerre froide, entre le gouvernement du MPLA et les autres groupes armés rivaux de la guerre d'indépendance, notamment l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA). Bien que le multipartisme ait été instauré en 1992 et que la guerre civile se soit terminée en 2002, le MPLA reste toujours le parti dominant, malgré le changement de son idéologie du communisme au socialisme démocratique.
Le pays est un quadrilatère situé entre l’Afrique centrale francophone et l’Afrique australe anglophone. Il est le deuxième pays lusophone par son étendue et le deuxième par sa population. En tant qu'ancienne colonie portugaise, il est membre de la Communauté des pays de langue portugaise.
== Toponymie et anciens noms ==
Le nom Angola vient du portugais Angola, lui-même emprunt du mot kimbundu ngola, titre porté dès le XIVe siècle par le souverain du royaume Ndongo. Les colons portugais, alliés du Ngola dans la lutte contre des seigneurs locaux, nommèrent ce pays ainsi en son honneur.
Avant l'arrivée des Portugais en 1480, la contrée était appelée Ndongo. Elle avait porté auparavant le nom Ambonde, et ses habitants étaient appelés Ambonds (on trouve également les graphies Abondos ou Abundos).
Après le cessez-le-feu de 1992, le MPLA remporte toutes les élections ; Dos Santos reste ainsi président de l'Angola sans discontinuer pendant . Les identités sociales ethniques se maintiennent, mais, depuis la paix, un sentiment national s'est développé.
Des élections générales se tiennent le . Ces élections se déroulent dans le contexte de l'annonce par le président lui-même de sa renonciation au pouvoir. La victoire du MPLA lors de ces élections amène à la présidence son successeur désigné, João Lourenço, en septembre de la même année.
En , le président de la République João Lourenço est élu chef du parti MPLA, à la suite de la décision de José Eduardo dos Santos de prendre sa retraite.
== Politique ==
Depuis l'indépendance, c'est le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) qui est au pouvoir. Les années de guerre civile, jusqu'au cessez-le-feu de 1992, n'ont pas été favorables à une ouverture du régime, appuyé par Cuba et par l'Union soviétique. Après la fin de cette guerre civile, mais aussi après l’effondrement du Bloc de l'Est (fin des années 1980 et début des années 1990) et celui, en 1991, du régime d’apartheid en Afrique du Sud (qui soutenait les opposants au MPLA), une évolution vers un régime un peu plus démocratique s'est amorcée. Les premières élections générales démocratiques et pluripartites ont eu lieu en Angola les 29 et . José Eduardo dos Santos et le MPLA, de même qu'Isaías Samakuva, successeur de Jonas Savimbi à la tête de l’UNITA, ont renoncé à la lutte armée et se montrent désormais favorables à un processus démocratique. Aux élections de 2017, les deux principaux partis dans l'opposition, l’Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) et la CASA-CE, ont obtenu respectivement 24,04 % et 8,56 % des voix exprimées. Le MPLA a récolté plus de 64 % des suffrages exprimés. Les équipes dirigeantes contrôlent également les ressources naturelles du pays, notamment le pétrole, et les principales entreprises. Cette mainmise était le fait de José Eduardo dos Santos et de sa famille, notamment de sa fille Isabel dos Santos et de son frère José Filomena dos Santos. José Eduardo dos Santos a franchi une ligne rouge au milieu des années 2000 lorsqu’il a substitué son clan .
Depuis l'avènement de João Lourenço, le pouvoir du clan familial dos Santos est remis en cause. Un effort anti-corruption doit être mené, mais des caciques du parti MPLA tiennent encore l'essentiel des manettes.]]
La superficie de l'Angola est de . Sa densité de population est de . Ses frontières terrestres mesurent 5198 km (celle avec la république démocratique du Congo mesure ; avec la Namibie, ; avec la Zambie, ; avec la république du Congo, 201 km – cette dernière borde l'enclave de Cabinda, séparée du reste du pays par le couloir de Moanda, à l'embouchure du fleuve Congo, où la république démocratique du Congo possède un accès maritime). Le littoral de l'Angola s'étend sur .
=== Relief ===
Deux régions s’opposent sur le plan orographique. Un relief varié s’élève en gradins (revers de plateau) depuis la plaine côtière ( maximum de large) vers des plateaux et massifs intérieurs. Le point culminant, à , est le Môco. L’ensemble le plus massif est le plateau angolais qui déborde à l’est les frontières de l’État. L'altitude moyenne y est de . À l’est se trouve le bassin de très grands fleuves tributaires de l’océan Indien. Le plateau est situé directement sur le bouclier granitique qui contient très peu de structure sédimentaire.
=== Climat ===
Situé entre le tropique du Capricorne et l’équateur, l'Angola est le pays africain le plus étendu au sud du Sahara après la république démocratique du Congo. L'Angola connaît de fortes variations de températures. Plus on avance vers le nord, plus les précipitations sont importantes. Au nord, le climat est tropical humide, avec une saison sèche qui s'étend de juin à septembre et au cours de laquelle le ciel est très voilé ; les Angolais parlent « d’hivernage ». Avec l'altitude, dans l'intérieur des terres, les températures sont différentes de celles de la côte, et sont différentes d'une région à une autre.
Plus on avance vers le tropique du Capricorne, plus le climat est désertique ; le désert de Namibie est l’un des plus anciens et des plus secs au monde. Ce n’est pas un désert de sable mais d’ergs. L’orographie, ici le plateau de climat tempéré, modifie ces données. Le long de la côte passe le courant de Benguela. Depuis la côte Angola-Namibie, un brouillard se dessine au-dessus de la mer quand la plage elle-même est dégagée. La côte est ainsi très sèche. La présence du plateau suscite des précipitations au sud, dans la région de Huambo. Les plaines côtières sont relativement sèches et reçoivent annuellement environ de précipitations. Le climat est particulièrement humide dans l’enclave équatoriale de Cabinda. Les plateaux reçoivent par an.
== Subdivisions ==
L'Angola est divisé en dix-huit provinces.
== Économie ==
La république d'Angola est un producteur de matières premières, notamment des hydrocarbures et des pierres précieuses.
Son PIB par habitant était de 3514 dollars en 2016 selon le FMI. En 2024, l'Angola est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
Les années de fortes croissances économiques se sont aussi accompagnées d'un élargissement de la fracture sociale : « Entre 2003 et 2008, lorsque le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 17 % en moyenne, les inégalités dans la distribution du revenu se sont accentuées avec l’accumulation de très grandes fortunes appartenant à une petite élite politique et entrepreneuriale. Il y a donc eu croissance sans développement », selon Alves Rocha, directeur du Centre d’études et investigation scientifique de l’université catholique de Luanda.
L'Angola est à la huitième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l'Arabie saoudite et l'Irak, l'Iran et les Émirats, mais aussi le Koweït, le Nigeria et le Venezuela. Il est le deuxième producteur africain après le Nigeria. Le pétrole fournit à l'État angolais 70 % de ses revenus.
Le marché noir est important et, en 2018, pourrait représenter 90 % de l’activité économique du pays.
== Démographie ==
Le dernier recensement du pays a eu lieu en (il n'y en avait pas eu depuis 1970). Les résultats définitifs ont été publiés en . Selon ces données, la population de l'Angola est de , dont et , soit pour . Avec , on compte 26,9 % de la population du pays résidant dans la province de Luanda.
En 2014, toujours selon les résultats du recensement de , la pyramide des âges comprend 47,2 % de ; 50,3 % de et 2,3 % de plus de . 65 % de la population a moins de , et environ (2013).
=== Éducation ===
Une minorité importante de la population adulte est touchée par l'analphabétisme. Le recensement de annonce que 66 % des plus de sait lire et écrire et que 48 % de la population de plus de n'a aucun diplôme.
== Langues ==
La Constitution du a été révisée le , le , le (loi de , pluralisme), le en ainsi que le . Jusqu'à la dernière version, les constitutions ne contenaient pas de disposition à caractère linguistique. Le portugais était la langue officielle de facto, puisqu’il n’était proclamé dans aucun texte juridique. Dans les lois ordinaires, quelques-unes contiennent une ou quelques rares dispositions d'ordre linguistique, que ce soit au sujet du portugais ou des langues nationales.
Dès la proclamation de l’indépendance, les dirigeants politiques angolais ont privilégié la langue qui leur paraissait la seule immédiatement disponible et opérationnelle : la langue du colonisateur, le portugais. Ce n'est qu'en 2010 que la Constitution du a inclus des dispositions d'ordre linguistique. En effet, l'article 19 de la Constitution proclame pour la première fois que le portugais est la langue officielle de la république d'Angola.
Selon les données du recensement de , 71 % des Angolais utilisent le portugais comme première ou deuxième langue : umbundu (23 %), kikongo (8 %), kimbundu (8 %), tchokwé (7 %), nganguela (3 %) et kwanyama (2 %).Dans le souci de pérenniser le patrimoine culturel et suivant les recommandations de l'UNESCO, le gouvernement angolais annonce l'insertion des langues nationales dans le système éducatif.
== Religions ==
La religion principale en Angola est le christianisme, dont près des trois-quarts de la population du pays sont adeptes. On dénombre environ 1000 églises ou organisations / institutions religieuses officiellement reconnues à 60 % de la population angolaise est constituée par les membres de l'Église catholique introduite par les Portugais dès le XVe siècle. Environ un quart appartient aux Églises protestantes fondées pendant la période coloniale, aux , surtout à l'Église évangélique congrégationnelle, concentrée dans le Plateau Central et les villes côtières avoisinantes, à l'Église méthodiste dont le fief est une région allant de Luanda jusqu'à Malange, ainsi que l'Église baptiste au Nord-Ouest, mais aussi les Églises luthériennes et reformées. À ces Églises chrétiennes « traditionnelles » s'ajoutent les adventistes, les néo-apostoliques mais à partir de l'indépendance, souvent sous influence brésilienne, surtout de nombreuses communautés pentecôtistes ou semblables (y compris les Témoins de Jéhovah), qui surgissent en général dans les grandes villes. Il y a encore deux Églises chrétiennes-syncrétiques, l'Église kimbanguiste dont le centre se trouve en république démocratique du Congo, et l'Église tocoïste que s'est formée en Angola, toutes les deux des créations datant du temps colonial. Une proportion faible de la population, certainement inférieure à 5 %, se dit croyante d'une religion « animiste », mais un certain nombre de chrétiens, plus spécialement en milieu rural, maintient des croyances et pratiques « traditionnelles ». La proportion des musulmans, tous sunnites, est inférieure à 1 %. Il s'agit principalement d'immigrés de l'Afrique de l'Ouest.
== Culture ==
Lorsqu'un jour férié tombe un dimanche, le lundi suivant est chômé.
== Sport ==
=== Football ===
L'équipe d'Angola de football ( l’EAF ) se qualifie pour la première fois de son histoire pour les phases finales de la Coupe du monde en 2006 en Allemagne. Elle y sera éliminée dès le premier tour, après un match serré contre le Portugal (défaite 0-1) et deux matchs nuls contre le Mexique (0-0) et l'Iran (1-1). Le lundi , l'Angola est désigné pour organiser la Coupe d'Afrique des nations de football en 2010.
=== Basketball ===
Le basket-ball est un sport très pratiqué en Angola. L'équipe nationale masculine est la plus titrée de toutes les équipes africaines, ayant remporté à 11 reprises le Championnat d'Afrique et s'étant retrouvée sur le podium de 1983 à 2015 sans discontinuer. Du côté féminin, l'équipe nationale a remporté deux titres continentaux et 5 médailles de bronze.
=== Hockey ===
Du 20 au , l'Angola organise la du championnat du monde de rink hockey à Luanda et Namibe.
=== Handball ===
Du au , l'Angola organise la CAN 2016 de handball féminin à Luanda où l'équipe d'Angola, onze fois vainqueur de l'épreuve et organisateur, est l'un des pays favoris à la victoire finale.
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Andorre
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LAndorre, en forme longue la principauté d'Andorre ( et ), est un État d'Europe du Sud et, selon certaines définitions, d'Europe de l'Ouest, en fait d'Europe du Sud-Ouest. Bordée par l'Espagne et la France (donc enclavée dans l'Union européenne), et située dans le massif des Pyrénées, elle est principalement constituée de montagnes élevées.
Le pays ne fait pas partie de la zone euro ni de l'Union européenne, mais utilise l'euro depuis la création de cette monnaie et frappe ses propres pièces depuis le en vertu d'un accord monétaire avec l'Union européenne.
Il s'agit d'un des plus petits États souverains d'Europe, avec une superficie de et une population estimée à en avril 2024. Établie à 1023 m d'altitude, Andorre-la-Vieille, sa capitale, est la plus haute d'Europe. La langue officielle est le catalan, la monnaie officielle est l'euro. La devise de l'Andorre est ', et son drapeau est constitué de trois bandes verticales bleue, jaune et rouge, la bande jaune étant plaquée de l'écusson andorran. L'hymne national est '.
La principauté, dont la création remonte à 788. Ce contrat de droit féodal concède le trône andorran à deux coprinces, l'évêque catalan d'Urgell et le comte de Foix (dont les droits et devoirs sont passés successivement au roi de Basse-Navarre, puis au roi de France à partir d', et enfin au chef d'État français). L'Andorre est sortie de son isolement au XXe siècle, durant lequel elle a profité de son cadre naturel et a utilisé un système fiscal avantageux pour devenir une grande destination touristique, accueillant près de trois millions de visiteurs chaque année. Si la principauté est réputée aujourd'hui pour ses pistes de ski et ses faibles taxes, elle est aussi souvent considérée comme un paradis fiscal. Elle est membre des Nations unies depuis 1993, du Conseil de l'Europe, mais pas de l'Union européenne.
== Étymologie ==
Le nom ', attesté dès 839, désignait alors uniquement la paroisse nommée aujourd'hui Andorre-la-Vieille ('). Ce toponyme viendrait du basque ', signifiant « Dix sources », composé des mots ' (« dix ») et (« sources »), en référence aux dix affluents que la rivière Valira recevait sur le territoire de la paroisse d'Andorre-la-Vieille.
On peut voir aussi une relation entre le nom Andorra et celui des tribus dAndosins (grec : Andosinoï) qu'Hannibal, selon le grec Polybe, aurait soumises dans ces vallées, après avoir franchi l'Èbre au IIe siècle av. J.-C..
Il existe une ville nommée Andorra dans la province de Teruel (Aragon, Espagne).
== Histoire ==
Selon une légende du XIe siècle, Charlemagne aurait accordé une charte aux Andorrans pour les récompenser de leurs combats contre les Maures. Le grand Charlemagne, mon père, des Arabes me délivra. C'est par ces mots que débute l'hymne andorran.
Le contrôle du territoire passa aux comtes d'Urgell, puis en 1131 à l'évêque du diocèse d'Urgell, en partage avec la famille de Caboet, puis l'héritage passa aux vicomtes de Castelbon, puis aux comtes de Foix. Les deux coseigneurs (laïc et ecclésiastique) s'affrontèrent souvent à propos de leurs droits sur les vallées d'Andorre.
En 1278, le conflit fut résolu par la signature d'un traité instaurant la souveraineté partagée (paréage) de l'Andorre entre le comte de Foix et l'évêque d'Urgell, en Catalogne. Cela donna à la petite principauté son territoire et sa forme politique.
Les années passant, les comtes de Foix devinrent comtes de Foix-Béarn, puis rois de Navarre ; et Henri III de Navarre hérita de la couronne de France, puis devint Henri . Un édit établit le roi de France et l'évêque d'Urgell comme coprinces de l'Andorre en 1607.
Au cours de la période 1812-1814, l'Empire français annexa la Catalogne espagnole, la divisa en quatre, puis trois départements (Sègre, Ter, Montserrat et Bouches-de-l'Èbre, réunis en 1813 au sein des Bouches-de-l'Èbre-Montserrat). L'Andorre fut en même temps annexée et brièvement rattachée au district de Puigcerdà (département de Sègre), avant de retrouver son autonomie.
Le , le Russe Boris Skossyreff se proclama roi du gouvernement d'Andorre sous le nom de Boris , créant de facto le royaume d'Andorre. Le , une unité de la Garde civile espagnole commandée par le marquis Silva de Balboa entra en Andorre et arrêta le roi autoproclamé, qui fut envoyé à Barcelone, puis à Madrid, avant d'être expulsé au Portugal.
Étant donné son relatif isolement, l'Andorre est longtemps restée en marge de l'histoire européenne. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle sut préserver sa neutralité, rendue précaire par la proximité de voisins aux régimes autoritaires. Sans que cela ait été une politique délibérée, l'Andorre servit de lieu de passage et de plaque tournante à un grand nombre de fugitifs et d'évadés. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont probablement transité par la principauté entre 1940 et 1945 : militaires polonais, Français désireux de rejoindre les forces armées des généraux Giraud et de Gaulle en Afrique du Nord, aviateurs alliés abattus (britanniques, canadiens, américains, polonais) et, enfin, juifs fuyant les persécutions nazies et du régime de Vichy. En 1945, il s'agira alors de nazis ou de collaborateurs français cherchant refuge en Espagne.
Un grand nombre de passeurs et d'hôteliers andorrans ont contribué à ces transits et, malgré la présence d'agents secrets et d'espions de tout bord (Allemands, Français de Vichy, franquistes), les réseaux d'évasion britanniques, polonais, français et américains ont pu discrètement mener à bien leurs missions.
Dans les années 1950, le pays a commencé à attirer les visiteurs. Depuis, son tourisme prospère, ainsi que le développement de ses moyens d'accès et d'hébergement, sortent le pays de son anonymat.
Le , l'Andorre met fin à l'état de guerre avec l'Allemagne en cours depuis 1914, en reconnaissant qu'elle n'avait pas été invitée à participer à la conférence de paix après la Première Guerre mondiale et, par conséquent, qu'elle n'avait pas signé le traité de Versailles.
== Organisation politique ==
=== Régime constitutionnel ===
La première Constitution d'Andorre a été adoptée par référendum le . La même année, le pays entre dans l'Organisation des Nations unies. Le régime de l'Andorre est la coprincipauté parlementaire, héritage lointain du pareatge (paréage) de 1278 entre l'évêque d'Urgell et le comte de Foix.
D'après la constitution, les coprinces, institution issue des paréages et de leur évolution historique, sont, à titre personnel et exclusif, l'évêque d'Urgell et le président de la République française. Leurs pouvoirs sont égaux et procèdent de la Constitution. Chacun d'eux jure ou promet d'exercer ses fonctions conformément à la Constitution. Chacun d'eux nomme un représentant personnel chargé de le représenter dans la gestion journalière de la principauté ; ceux-ci s'engagent eux aussi par un serment ou une promesse solennelle. En général le coprince ecclésiastique vient prêter serment en personne tandis que le coprince laïc envoie son représentant personnel lire et transmettre la lettre patente par laquelle il s'engage.
Les ambassadeurs étrangers présentent leurs lettres de créances aux deux coprinces : à Paris au coprince laïc et à Urgell au coprince ecclésiastique. Une conséquence de cette disposition est que le président de la République française vise deux fois la lettre de créance de l'ambassadeur français : une fois en tant que chef d'État du pays émetteur et une fois en tant que co-chef d'État du pays destinataire.
En 2025, le coprince épiscopal est Joan-Enric Vives i Sicília et le coprince français est le président Emmanuel Macron. Leurs représentants personnels sont respectivement et Patrick Strzoda. Le , Josep-Lluís Serrano Pentinat, prêtre du diocèse de Tortosa, a été ordonné évêque-coadjuteur d'Urgell et deviendra donc co-prince d'Andorre quand il prendra la succession de , qui se retirera à l'âge canonique de .
Sauf dans les cas prévus par la Constitution, les coprinces n'engagent pas leur responsabilité. La responsabilité de leurs actes incombe aux autorités qui les contresignent.
Mons. Vives (30612833490).jpg|Joan-Enric Vives i Sicíliaactuel coprince épiscopal d'Andorre depuis le .
Emmanuel Macron (cropped).jpg|Emmanuel Macronactuel coprince français d'Andorre depuis le .
Le pouvoir exécutif est assuré par le chef du gouvernement, en 2025 Xavier Espot Zamora. Le Conseil général, qui assure une représentation mixte et paritaire de la population nationale et des sept paroisses, représente le peuple andorran, exerce le pouvoir législatif, approuve le budget de l'État, donne l'impulsion à l'action politique du gouvernement et la contrôle. Le Conseil général se compose d'un minimum de vingt-huit et d'un maximum de quarante-deux conseillers généraux. La moitié d'entre eux est élue, en nombre égal, par chacune des sept paroisses, et l'autre moitié est élue dans le cadre d'une circonscription nationale unique. Le Conseil général est ainsi une assemblée mixte, représentant à la fois les territoires de la principauté (comme le Sénat en France) et son peuple (comme l'Assemblée nationale en France). Le chef du gouvernement (Cap de Govern) est issu du Conseil général.
Les Andorrans, habitués de longue date au régime représentatif et vivant en paix depuis onze siècles, n'ont guère modifié leur système administratif. Tous les deux ans, entre le 10 et le , chaque paroisse élit pour quatre ans (au suffrage universel depuis 1947) la moitié des membres du conseil de paroisse et deux conseillers généraux. Ce conseil général, appelé avant 1866 « Conseil de la Terre », tient une session par mois à la Casa de la Vall et choisit tous les trois ans le syndic général ainsi que le vice-syndic.
Le gouvernement est par ailleurs accusé par Amnesty International d'utiliser les lois sur la diffamation dans le but de museler toute critique du gouvernement ou des fonctionnaires de l’État, en violation du droit à la liberté d’expression.
=== Organisation territoriale ===
Le pays est divisé en sept paroisses (Parròquies), dans l'ordre protocolaire :
Canillo, la plus étendue, limitrophe du département français de l'Ariège par les communes d'Aston, Mérens-les-Vals, L'Hospitalet-près-l'Andorre et du département des Pyrénées-Orientales par la commune de Porté-Puymorens ;
Encamp, limitrophe des départements français de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales, et de la comarque de Cerdanya (provinces espagnoles de Lleida et de Girona) ;
Ordino, paroisse la plus au nord, limitrophe du département français de l'Ariège par les communes d'Auzat, Lercoul, Siguer et Gestiès ;
La Massana, limitrophe du département français de l'Ariège (Auzat) et de la comarque de Pallars Sobirà (province espagnole de Lleida) par la commune d'Alins ;
Andorre-la-Vieille, paroisse la plus peuplée et dont la principale ville (Andorra la Vella) est la capitale, limitrophe de la comarque de Alt Urgell (province espagnole de Lleida) ;
Sant Julià de Lòria, la plus au sud, limitrophe de la comarque de Alt Urgell (province espagnole de Lleida) ;
Escaldes-Engordany, la plus récente (création en 1978, de la division de la paroisse d'Andorre-la-Vieille), limitrophe de la comarque de Cerdanya (provinces espagnoles de Lleida et de Girona).
== Géographie ==
En raison de sa localisation dans le massif des Pyrénées orientales, l'Andorre est constituée principalement de montagnes élevées, avec une altitude moyenne d'environ 2000 m dont le point culminant est le pic de Coma Pedrosa, à . Le territoire est divisé en trois vallées étroites en forme de Y qui se regroupent en une seule suivant le courant principal, la rivière Valira, coulant vers la Catalogne (au point le plus bas de l'Andorre qui est à ). Le pays des vallées d'Andorre entre la France et l'Espagne, sur le versant sud des Pyrénées, est constitué par deux vallées principales : celle du Valira d'Orient et celle du Valira del Nord dont les eaux réunies forment le Valira. En territoire espagnol, cette rivière se jette dans le Sègre, affluent de l'Èbre. Une ceinture de hauts sommets, tous d'une altitude supérieure à 2500 m, isole l'Andorre de la France. Le col utilisé par la route, le port d'Envalira, est, à d'altitude, le plus haut col routier des Pyrénées et marque la ligne de partage des eaux entre l'océan Atlantique et la Méditerranée. Il est doublé d'un tunnel, ouvert à la circulation depuis le . Les communications avec l'Espagne, par la vallée du Sègre, en Cerdagne espagnole, sont beaucoup plus faciles et restent assurées en toute saison.
La superficie de l'Andorre est de .
Le climat d'Andorre est similaire au climat tempéré de ses voisins, mais sa haute altitude signifie qu'il y a en moyenne plus de neige en hiver et qu'il fait légèrement plus frais en été.
Soixante-deux sommets de plus de parsèment son territoire, mais aucun n'atteint 3000 m.
L'Andorre compte un peu plus d'une trentaine de lacs.
Afin de réaliser un viaduc au-dessus de l'Ariège, un traité signé en 2000 entre la France et l'Andorre a permis l'échange d'un hectare et demi de territoire français. Le lieu concerné se situe sur la commune de Porta (Pyrénées-Orientales), si bien que l'Andorre possède maintenant une étroite bande de terre sur la rive droite de l'Ariège, englobant le nouveau viaduc jusqu'au rond-point exclu, et la France sur la rive gauche de l'Ariège à ce même endroit. En 2016 (entrée en vigueur d'un accord signé en 2012) a lieu plus en amont, vers les sources de l'Ariège, une nouvelle modification du tracé frontalier dans le vallon des Abeillettes, attribuant sans compensation de territoire français à l'Andorre.
== Économie ==
La vie est consacrée en grande partie à l'élevage et à la culture. Le développement des équipements hydroélectriques et touristiques a amené un changement notable dans la vie andorrane.
L'Andorre, bien qu'enclavée entre la France et l'Espagne et bien qu'utilisant comme elles l'euro, ne fait pas partie de l'Union européenne, tout en ayant des relations et certains accords avec elle. Cela étant, les produits y sont vendus avec une taxation moindre.
L'Andorre est considérée par certains pays comme un paradis fiscal, cependant elle lève un impôt sur le revenu de 10 %. Par ailleurs, la principauté a seulement 5 % de fonctionnaires et pratique une fiscalité légère, l'essentiel des ressources de l'État provenant d'un impôt sur les importations (impost de mercaderies indirecte). Néanmoins, plusieurs taxations modérées sont depuis peu en vigueur ou en projet. La TVA est de 4,5 % depuis le . Depuis 2011, il existe un impôt sur les activités économiques (impôt sur les bénéfices) de 10 % et un impôt sur les bénéfices dégagés par les sociétés. Les non-résidents fiscaux sont aussi taxés.
L'économie repose principalement sur deux formes de tourisme :
le tourisme de passage qui profite des prix plus bas qu'en Espagne ou en France (tabac et alcool jusqu'à trois fois moins chers qu'en France)
et le tourisme blanc, qui tout en profitant de ces quelques avantages tarifaires, vient surtout pour l'offre des sports d'hiver.
Ces derniers y sont pratiqués dans quatre stations de ski alpin :
Pas De La Casa-Grau Roig, Soldeu-El Tarter et Ordino-Arcalis (aujourd'hui trois domaines skiables réunis sous la marque Grandvalira),
Pal-Arinsal (domaine sous la marque Vallnord)
Vient s'y ajouter une station de ski de fond :
La Rabassa.
Par ailleurs, le patrimoine architectural, religieux notamment, est remarquable et est une des autres motivations touristiques. Le thermalisme aux Escaldes avec Caldea complète l'offre de loisirs.
En 2017, l'Andorre a accueilli , ce qui la positionne au classement des pays les plus visités.
== Démographie ==
L'Andorre a connu ces dernières décennies une importante hausse de la démographie qui a conduit à une urbanisation sans précédent.
{{Démographie
| titre =
| colonnes = 9
| largeur-tableau = 60%
| source = Département des statistiques d'Andorre
| 1950 = 6176
| 1955 = 6189
| 1960 = 8392
| 1965 = 13583
| 1970 = 19545
| 1975 = 26558
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| marge-interlignes = 18px
| taille-police = 90%
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| hyperliens-années = on
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|2018=76522|2021=79535|2020=78015.
Les données suivantes, sauf mention contraire, sont des estimations datant de 2021. Selon le site Nationmaster, l'Andorre est en première position mondiale pour la longévité de ses habitants (2008), devant Macao.
Taux de croissance : -0,1 %
Taux de natalité : (2021)
Taux de mortalité : (2021)
Taux de mortalité infantile : (2021)
Taux de fécondité : par femme (2021)
Taux de migration : (2021)
== Transports ==
La situation géographique particulière du pays rend son accès difficile. Il est néanmoins correctement desservi par la route depuis les pays voisins. La principauté est un des seuls États européens à ne disposer d'aucun service public ferroviaire et d'aucun aéroport international.
=== Liaisons routières nationales ===
Andorre dispose d'un réseau national exploité par les sociétés Coopalsa et Nadal.
Les lignes L1, L2, LC, L4, L5 et L6 circulent toute l'année et relient les paroisses à la capitale d'Andorre-la-Vieille. Le Bus Exprés relie Escaldes-Engordany à Sant Julià de Lòria avec une fréquence de en semaine. La ligne L3 fonctionne pendant la saison hivernale soit du au .
La principauté dispose également d'un réseau nocturne reliant Andorre-la-Vieille à Escaldes-Engordany, Sant Julià de Lòria, Canillo, Ordino, La Massana. Les lignes nocturnes circulent les vendredis, samedis, veilles de jours fériés, grandes fêtes des capitales paroissiales et jours désignés de 22 h 30 à 5 h.
=== Liaisons ferroviaires ===
Le pays ne comporte pas de gare ferroviaire. Les plus proches sont la gare d'Andorre - L'Hospitalet située à L'Hospitalet-près-l'Andorre, en France, qui permet de se rendre à Toulouse et la gare de Latour-de-Carol - Enveitg, également en France. Cette dernière gare est internationale, et est desservie tant par la SNCF que par la Renfe. Elle permet ainsi de se rendre à Perpignan via le Train Jaune puis la ligne de Perpignan à Villefranche - Vernet-les-Bains et à Barcelone via le réseau espagnol.
La gare de L'Hospitalet a été rebaptisée en 2008 gare d'Andorre - L'Hospitalet, pour souligner le fait qu'elle dessert principalement la principauté, et secondairement la commune française, beaucoup plus petite. La principauté a financé la majeure partie des travaux de modernisation de la gare inaugurés à l'occasion du changement de nom. Les voyageurs accèdent à la gare depuis l'Andorre via une navette par autobus.
=== Projets de liaisons aériennes ===
Avant 2020, différents projets d'aéroports internationaux se sont succédé : près de Mazères (France), commun avec Toulouse, puis la Seu d'Urgell (Espagne).
Un nouveau projet est annoncé le par la chambre de commerce et d'industrie d'Andorre. Le site de Grau Roig, près du Pas-de-la-Case est retenu, à 2000 m d'altitude, juste à côté de la Cerdagne. La piste d'atterrissage et l'aérogare seraient construites au pied de la station de ski de Grandvalira. L'aéroport pourrait accueillir des avions de type Airbus A320 et Boeing 737-600 et aurait une capacité de passagers par an. L'objectif est de développer le tourisme de luxe avec des visiteurs venant de Russie, des monarchies du golfe Persique ou encore d'Asie. Son coût est estimé à .
Finalement, ce projet est annulé en juin 2021 à la suite d'un rapport de l'OACI estimant que la configuration du site n'offrait pas toutes les garanties de sécurité.
== Culture ==
=== Langue ===
L'Andorre est le seul État souverain au monde dont la langue officielle est le catalan, selon l'article 2 de la constitution de 1993. Le Conseil général a adopté le une loi réglementant l'usage de la langue officielle, qui se donne pour objectif de préserver l'identité linguistique d'Andorre. Constatant que la proximité du français et de l'espagnol, la place de l'enseignement dans ces deux langues en Andorre, l'importance de l'immigration et du tourisme pouvaient représenter une menace pour la vitalité du catalan, les autorités andorranes, avant cette loi au cours du XXe siècle et depuis 1999, ont multiplié les réglementations visant à protéger la place du catalan dans tous les aspects de la vie sociale. La variété du catalan parlée en Andorre est le catalan nord-occidental.
L'Andorre est aussi membre de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 2004. L'association des communes d'Andorre pour sa part fait partie de l'Association internationale des maires francophones depuis 2008. L'Andorre fait partie à titre d'associé de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie depuis 1988.
Hors tourisme, les langues les plus parlées au quotidien sont le catalan (58,3 % des conversations), l'espagnol (37,3 %), le portugais (3,5 %) et le français (2,2 %).
=== Héraldique ===
=== Religions ===
Selon le Pew Research Center, en 2010, 89,5 % des habitants d'Andorre sont chrétiens, principalement catholiques (88,2 %). De plus, 8,8 % de la population ne pratique aucune religion et 1,7 % en pratique une autre.
La sainte patronne catholique de la principauté est Notre-Dame de Meritxell.
L'influence considérable de l'Église a pour conséquence le maintien de la pénalisation de l'avortement. En particulier, l'archevêque et coprince Joan-Enric Vives i Sicília a dit en 2014 qu'il démissionnerait de son poste de coprince (et d'évêque d'Urgell) si le Parlement andorran venait à légaliser l'avortement. Le siège épiscopal serait alors laissé vacant, au moins jusqu'à la promulgation de la loi. Dans ce cas, l'Andorre serait (après la Belgique) le deuxième pays dont un chef d'État aurait refusé de sanctionner une loi dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse sans pour autant empêcher la promulgation de cette loi.
=== Fêtes calendaires ===
=== Gastronomie ===
On consomme traditionnellement l'escudella (sorte de bouillon) le .
== Patrimoine ==
=== Patrimoine religieux ===
De nombreuses petites églises aux peintures d'inspiration romane parsèment le pays :
Sant Joan de Caselles,
La Cortinada,
Sant Roma de Les Bons
=== Patrimoine civil ===
Musée national de l'automobile d'Andorre, situé à Encamp, possède une collection de 80 véhicules, 60 motos et environ 100 vélos.
== Éducation ==
La loi fondamentale sur l'éducation reconnaît l'existence de trois systèmes éducatifs : le système français, le système andorran et le système espagnol, auxquels s'ajoute un système « congrégationnel » (en langue catalane).
Le système français est aujourd'hui le deuxième système en nombre d'élèves, après avoir été le premier. Il est actuellement régi par la convention franco-andorrane du et comprend quatorze écoles maternelles et élémentaires et le lycée (et collège) Comte-de-Foix. Il prépare aux examens français, mais comporte à tous les niveaux un enseignement spécifique de la langue catalane, ainsi que de l'histoire, des institutions et de la géographie de l'Andorre. L'enseignement primaire existe depuis le début du XXe siècle, le premier cycle du secondaire depuis 1962, le second cycle depuis 1979.
Le système andorran a été établi en 1982. L'enseignement y est donné en catalan, mais le français y est enseigné en parallèle pour tous.
Le système espagnol est régi par une convention de 2003. Le système éducatif espagnol y est appliqué, mais il comporte aussi un enseignement spécifique de la langue catalane, ainsi que de l'histoire, des institutions et de la géographie de l'Andorre.
== Médias et spectacles ==
=== Équipements majeurs ===
Il existe un Auditorium national situé à Ordino où a lieu chaque année le Festival international de jazz Narciso Yepes ainsi que des concerts du Chœur National des Petits Chanteurs d'Andorre et autres.
=== Médias (service public) ===
Ràdio i Televisió d'Andorra
==== Radio ====
(RNA)
Radio Andorre (1939-1981)
==== Télévision ====
Andorra Televisió (ATV)
== Santé ==
Le pays dispose d'un seul hôpital, l'hôpital Nostra Senyora de Meritxell.
== Sport ==
L'Andorre n'a jamais remporté de titre olympique. Son comité national olympique a été créé en 1971 et est reconnu par le Comité international olympique depuis 1975.
Le Basket club Andorran joue au plus haut niveau du championnat espagnol.
L'Andorre accueille certaines étapes de la Pirena (une compétition de chiens de traîneau). L'Andorre a aussi été de nombreuses fois le théâtre de plusieurs grands rendez-vous de la saison cycliste comme le Tour de France ou la Vuelta où ses cols comme la Collada de la Gallina sont fortement appréciés.
Egalement connue pour ses nombreuses pistes de compétition, elle accueille les championnats du monde de ski de piste sous toutes ses catégories, et le Kilomètre lancé.
== Relations internationales ==
=== Formalités d'entrée ===
L'Andorre ne fait pas partie de l'espace Schengen. Cependant, pour les ressortissants de l'Union européenne, une carte d'identité en cours de validité ou un passeport suffisent pour entrer en Andorre. Pour les autres nationalités, les visas éventuellement requis par la France ou l'Espagne seront nécessaires, en fonction du pays par lequel on transite.
=== Relations avec l'Union européenne ===
L'Andorre est enclavée au sein de l'Union européenne avec laquelle elle a divers accords, mais elle n'en fait pas partie. Ces accords portent notamment depuis 1990 sur une union douanière limitée. L'Andorre a la possibilité d'émettre des euros dans le cadre d'un accord monétaire et financier. Il existe aussi un accord de coopération en matière d’environnement, de transports, de culture, de politique régionale, de questions vétérinaires depuis 2004. En 2018, est aussi entré en vigueur un accord d’échange automatique d’informations concernant les comptes financiers.
=== Accord sur le climat ===
Le , l'Andorre ratifie l'accord de Paris sur le climat signé lors de la COP21. Elle prévoit dans sa contribution une réduction de 37 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, et ce notamment dans les secteurs de l'énergie et des déchets qui représentent la quasi-totalité de ses émissions de gaz à effet de serre. En , dans la perspective de ces objectifs, la principauté a signé avec EDF un accord visant à accélérer la transition énergétique du pays.
== Statistiques ==
Superficie : .
Frontières terrestres : Espagne ; France .
Postes de télévision : 87000 ().
Utilisateurs d'Internet : 85067 ().
Téléphones portables : 79050 ().
Lignes de téléphone fixe : 59700 ().
Postes de radio : 21300 ().
Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 1 (2010) : Andorra Telecom (ex-STA).
Routes : (dont asphaltées) ().
Voies ferrées : néant, mais la gare la plus proche est celle d'Andorre - L'Hospitalet. L'Andorre possède un important parc de remontées mécaniques, dont les téléphériques totalisent plus de de longueur.
Voies navigables : néant.
Nombre d'aéroports : néant (l'aéroport Andorre–La Seu d'Urgell se situe à une vingtaine de kilomètres d'Andorre-la-Vieille).
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[
"accord de Paris sur le climat",
"heure d'été",
"franc français",
".ad",
"Organisation mondiale de la propriété intellectuelle",
"ligne de Perpignan à Villefranche - Vernet-les-Bains",
"Sègre",
"La Dépêche du Midi",
"espace Schengen",
"transition énergétique",
"Géoportail (France)",
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Antigua-et-Barbuda
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Antigua-et-Barbuda ou Antigue-et-Barbude (en anglais: ), est un État insulaire des Antilles en Amérique du Nord ayant pour capitale Saint John's, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de la Guadeloupe et au nord-est de l'île du territoire britannique d'outre-mer de Montserrat. Cet État est composé de deux îles principales, Antigua et Barbuda, ainsi que de quelques îles plus petites.
Antigua-et-Barbuda est membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis 2009.
== Histoire ==
Les Ciboneys habitaient les îles d'Antigua-et-Barbuda depuis -2400. Ensuite arrivèrent les Arawaks et les Kalinagos. Christophe Colomb y débarqua en 1493, lors de son second voyage. Elles furent d'abord colonisées par les Espagnols et les Français, ensuite par les Anglais.
En 1674, Christopher Codrington fonda la première grande plantation de cannes à sucre sur l'île d'Antigua. Le seul village de Barbuda prit son nom. Codrington et les autres propriétaires y firent amener des esclaves de la côte ouest de l'Afrique.
Au XVIIIe siècle, , sur la côte sud d'Antigua, abrita une part importante de la flotte britannique, sous le commandement, un temps, de l'amiral Nelson. Ce site bien encaissé et à peine visible du large était connu comme un « trou à cyclone », un abri sûr.
L'esclavage fut aboli en 1834. Contrairement aux autres colonies britanniques qui choisissent une abolition immédiate suivie d'une période d'apprentissage, période pendant laquelle les esclaves restent au service de leurs anciens maîtres (jusqu'en 1838), les colons d'Antigua choisissent l'abolition immédiate sans apprentissage.
En 1981, Antigua-et-Barbuda devient indépendante en tant que royaume du Commonwealth. Elle adhère le à l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO).
L'île d'Antigua abrite depuis 2020 le campus de l'Université des West Indies (UWI). L'objectif de l'UWI est de s'ancrer au sein de l'Organisation des États de la Caraïbe orientale.
== Politique ==
Antigua-et-Barbuda est un royaume du Commonwealth, dont le chef d'État est le roi , qui y est représenté par un gouverneur général, sir Rodney Williams depuis le . Le pouvoir exécutif est assuré par le premier ministre, qui est aussi le chef du gouvernement. Le premier ministre est généralement le chef du parti gagnant des élections de la Chambre des représentants (), tenues tous les cinq ans. L'autre chambre du parlement, le Sénat, est constituée de qui sont nommés par le gouverneur général. L'actuel premier ministre, Gaston Browne, de l'ABLP, a été élu le .
Pays indépendant, Antigua-et-Barbuda est membre de plein droit de la Communauté caribéenne et de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques depuis 2009.
== Géographie ==
Le pays, situé en mer des Caraïbes, est constitué d'un archipel dont Antigua est la plus grande île, et la plus peuplée. Barbuda, juste au nord d'Antigua, est l'autre île principale. La capitale, Saint John's, se trouve à 48 km au nord-est des côtes septentrionales de Montserrat et à 95 km à l'est-sud-est de Basseterre, la capitale de Saint-Christophe-et-Niévès. Les îles ont un climat chaud et tropical, avec des températures agréables et constantes toute l'année.
Les îles sont dans l'ensemble peu élevées : leur point le plus haut est le mont Obama à 402 m. La ville principale de ce petit pays est la capitale Saint John's sur Antigua ; la ville la plus grande de Barbuda est Codrington.
Antigua et Barbuda carte.png|Carte d'Antigua-et-Barbuda.
Satellite image of Antigua And Barbuda in September 2002.jpg|Photo satellite de 2002 de Barbuda-et-Antigua.
Antigua.JPG|Photo satellite de l'île d'Antigua.
Antigua parishes numbered.png|1. Saint-George 2. Saint-John 3. Saint-Mary 4. Saint-Paul 5. Saint-Peter 6. Saint-Philip.
== Paroisses et dépendances ==
L'île d'Antigua est divisée en six paroisses (voir la carte ci-dessus).
Les îles de Barbuda (moins de 2000 habitants) et de Redonda (simple rocher sans habitant) ont toutes deux le statut de dépendance.
== Économie ==
Le tourisme représente 60 % du PIB en 2023. La production agricole est principalement destinée au marché intérieur. Le manque d'eau et de main-d'œuvre — qui préfère travailler dans le tourisme et la construction, car les salaires sont plus élevés dans ces deux secteurs — limite le développement de l'agriculture. C'est également un pavillon de complaisance.
Le pays propose aux personnes physiques, en 2015, un programme d'acquisition de citoyenneté par investissement, ce qui en fait un paradis fiscal. En octobre 2023, le Conseil de l'Union européenne décide de l'intégrer dans sa liste des pays non coopératifs en matière fiscale.
=== Événements ===
Tous les ans, vers fin avril début mai, a lieu la semaine d'Antigua, une régate internationale ouverte à de nombreuses classes.
== Démographie ==
La population était estimée à en 2021.
== Transport ==
Aéroport international V. C. Bird.
== Patrimoine civil ==
=== Monuments ===
Le fort James, construit au XVIIIe siècle pour protéger l'île en cas d'invasion par les Français.
=== Musées ===
Le Musée d'Antigua-et-Barbuda à Saint John's, construit en 1985.
Musée des chantiers navals
=== Liste du patrimoine mondial ===
Le « », chantier naval historique d'English Harbour, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO le : voir l'article Liste du patrimoine mondial à Antigua-et-Barbuda.
== Patrimoine religieux ==
=== Catholicisme ===
La cathédrale de la Sainte-Famille de Saint John's à Saint John's
=== Anglicanisme ===
La cathédrale Saint-Jean-le-Théologien de Saint John's
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"Antigua",
"Rodney Williams",
"G33",
"Fonds monétaire international",
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Attributs du pharaon
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Les attributs du pharaon ou regalia pharaoniques sont les objets symboliques de la royauté de l'Égypte antique (couronnes, coiffes, sceptres). En usage entre 3150 et 30 , ces attributs sont propres aux pharaons mais aussi à certains dieux tels Atoum, Rê, Osiris ou Horus. Dans la mythologie égyptienne, ces puissants dieux sont en effet considérés comme les détenteurs originels du pouvoir royal et comme les premiers souverains de la vallée du Nil.
Successeur des dieux, le pharaon ne paraît jamais tête nue en public eu égard à sa fonction sacro-sainte. Dans l’iconographie égyptienne, les attributs royaux apparaissent dès l'aube de la civilisation. Déjà sous la , la couronne blanche de Haute-Égypte, en forme de mitre allongée, est portée très couramment par les souverains. Il en va de même pour la couronne rouge de Basse-Égypte, en forme de mortier, ainsi que pour la double-couronne pschent. Cette dernière s'adapte parfois à la coiffe-némès, un linge plissé et rayé. Plus tardive, la coiffe bleue khépresh est assez fréquente sous le Nouvel Empire. Puissant symbole de protection, le serpent-uræus ceint immanquablement le front royal en toute occasion.
Les sceptres sont d'autres symboles de domination. La crosse-héqa et le flagellum-nekhekh, aux aspects pastoralistes, démontrent que le pharaon est le berger de son peuple, le guidant et le protégeant.
Parmi les autres attributs figurent la queue de taureau fixée à l'arrière du pagne, la barbe cérémonielle, les sandales et l'étui-mekes.
== Généralités ==
Pendant toute l'histoire de l'Égypte pharaonique, les couronnes, sceptres, cannes et autres accessoires royaux tels les écharpes, sandales, pagnes, ou barbe cérémonielle ont joué le double rôle de protection et de puissance. Très prosaïquement, ces objets ont servi à distinguer le pharaon des autres humains. Tous ces objets sacrés ont aussi conféré à leur détenteur une autorité civile en tant que commandant suprême de l'administration étatique, une autorité militaire en tant que chef des armées et une autorité religieuse en tant que représentant terrestre des dieux.
Chaque regalia est porteuse de sa propre signification symbolique. Chacune d'elles est une puissante amulette magique dont le rôle est de protéger le pharaon de tout danger et d'éloigner loin de lui les forces hostiles qui hantent l'univers (démons invisibles, rebelles égyptiens, pays ennemis).
Certains de ces objets sont antérieurs à la fondation de l'État égyptien et sont déjà attestés durant la période prédynastique. D'autres se sont ajoutés sous la . Durant la , leurs fonctions se sont formalisées pour ne presque plus se modifier pendant les trois millénaires qu'a duré la royauté pharaonique.
== Couronnes ==
Le pharaon partage avec les divinités majeures le privilège de porter des couronnes. Ces couvre-chefs sacrés sont multiples et variés et certains se présentent comme des compositions complexes qui mêlent cornes, hautes plumes et uræus (couronnes hemhem, atef, ourerèt, hénou, etc.). Les trois couronnes royales sont les plus sobres. La couronne blanche est une sorte de mitre allongée terminée par un bulbe. La couronne rouge ressemble à un mortier dont la partie arrière remonte vers le haut et qui est dotée d'une tige terminée en spirale ; la khabet. Dès le cours de la , ces deux couronnes ont fini par représenter respectivement la royauté de la Haute-Égypte et celle de la Basse-Égypte. Symbole du Sud et non sans liens avec l'inondation annuelle du Nil, la couronne blanche est portée par la déesse vautour Nekhbet et par Osiris, le dieu assassiné dont les lymphes sont à l'origine de la crue nilotique. Cette double couronne symbolise l'union du pays dont le pharaon est le garant. Au niveau divin, le pschent est porté par Atoum le dieu créateur, par Mout la parèdre d'Amon et par le faucon Horus, le protecteur de la double-monarchie et modèle archétypal de pharaon.
Les origines des couronnes blanche et rouge se perdent dans les brumes de la préhistoire mais toutes deux semblent provenir de la seule Haute-Égypte. La plus ancienne représentation de la couronne rouge figure dessinée sur une poterie trouvée à Nagada (Noubt) et datée de la période (3800 / 3500 ). La plus ancienne représentation de la couronne blanche figure sur un encensoir découvert à Qustul en Basse Nubie (vers 3150 ), une localité liée à la ville égyptienne de Nekhen d'où est partie la volonté unificatrice de l'Égypte. De ce fait, durant toute l'histoire pharaonique, la supériorité de la couronne blanche sur la rouge est un fait attesté. La plus ancienne représentation du pschent remonte au règne de Djet (première dynastie). Par la suite, cette même couronne figure sur une étiquette en ivoire datée du règne de Den et trouvée à Abydos. Selon Bernadette Menu, égyptologue française, la documentation archaïque laisse à penser que les deux couronnes, avant d'être des marqueurs géographiques, ont été les indicateurs des deux principaux rôles joués par le pharaon. Coiffé de la couronne blanche, il repousse le désordre en massacrant ses ennemis une massue à la main, tandis que coiffé de la couronne rouge, il amène la prospérité en arpentant les champs et en procédant au recensement des troupeaux.
StatueHeadOfSenusretIII-Louvre.jpg| coiffé de la couronne blanche, Musée du Louvre.
Mentuhotep Closeup.jpg| coiffé de la couronne rouge, Musée du Caire.
GD-EG-Louxor-116.JPG| couronné du Pschent, Musée de Louxor.
== Coiffes ==
Sans être des couronnes, certaines coiffes sont réservées aux dieux et au pharaon. Le némès est un linge plissé et rayé de couleur bleu lapis-lazuli et jaune. Porté sur la tête, il enveloppe entièrement la chevelure et retombe sur la poitrine et derrière les épaules où il est rassemblé dans une sorte de tresse. Au niveau du front est placé un serpent-uræus qui, la gorge dilatée, est prêt à foudroyer un éventuel agresseur. Lorsque le pharaon ne revêt pas le némès, il se contente parfois d'une simple perruque, gonflée sur l'arrière, le khat, ceint du bandeau retenant l'uræus. Le némès semble n'être porté que dans un contexte cultuel lorsque le pharaon officie auprès des dieux ou dans un contexte funéraire. La plus ancienne attestation remonte à une statue du roi Djéser () déposée dans le serdab de la pyramide à degrés (vers 2650 ). La représentation la plus colossale de cette coiffe est celle du sphinx de Gizeh dont la tête représente un souverain de la : Khéops ou Khéphren. Dans le tombeau de Toutânkhamon () redécouvert en 1922, la tête de la momie royale portait un masque funéraire en or finement ouvragé. Le pharaon est montré portant le némès avec au front les symboles des déesses Nekhbet et Ouadjet (vautour et uræus). Dans la statuaire royale, de multiples représentations montrent le souverain portant la coiffe-némès où celle-ci sert de support à la double-couronne pschent.
Fichier:Djoser statue.jpg|alt=statue abîmée au nez|Statue funéraire de Djéser, , Musée égyptien du Caire.
Fichier:Tutanchamon (js) 1.jpg|alt=visage d'un jeune homme|Masque funéraire de Toutânkhamon, , Musée égyptien du Caire.
Fichier:Tutankamón qwelk.jpg|alt=visage d'un jeune homme|Vue sur l'arrière du Némès.
Fichier:GD-EG-Caire-Musée061.JPG|alt=buste en calcaire|Akhenaton coiffé du némès et du pschent, , Musée égyptien du Caire.
Surnommé la « couronne bleue », le khépresh est un couvre-chef tardif exclusivement réservé à l'usage des seuls pharaons. Il apparaît à la fin du Moyen Empire mais ne devient fréquent que sous les et s lorsque les souverains sont au combat. Cette coiffe est relativement haute, en forme de bulbe et parsemée de nombreuses petites pastilles circulaires dorées. À tort, le milieu égyptologique a longtemps considéré cette coiffe comme un casque de guerre en fer car le souverain la porte assez fréquemment dans les scènes de batailles, lors des parades militaires ou lors de certaines célébrations religieuses comme la fête de Min. Il s'agit en fait d'un signe distinctif propre au monarque, une marque de triomphe, probablement confectionnée en tissu ou en cuir.
Egyptian - The Head of a Statue of Amenhotep III, Re-Carved for Ramesses II - Walters 22107 - Three Quarter Left.jpg|alt=tête en pierre noire|Tête d', , Walters Art Museum.
Akhenaten with blue crown.jpg|alt=statue fragmentaire blanche|Buste d'Akhenaton, , Musée égyptien du Caire.
Luxor temple9 c.jpg|alt=mur sculpté|Horemheb sur un bas-relief de Louxor, .
P1200400 Louvre un roi E16277 rwk.jpg|alt=statuette peinte|Statuette de , , Musée du Louvre.
== Uræus ==
Le mot uræus est la forme latinisée d'un terme grec dérivant de iâret, le nom égyptien du cobra qui signifie aussi « monter, s'élever, se dresser ». On voit ce serpent, prêt à l'attaque, fixé sur le front des dieux, des pharaons, et parfois des reines. En tant qu'insigne pharaonique, l'uræus est un ornement fixé sur les couronnes (blanche, rouge, pschent) et sur les coiffes (némès, khépresh). La plus ancienne représentation de l'uræus sur un front royal remonte au règne de Den () sur une étiquette en ivoire qui montre le roi en train d'assommer un ennemi. Le cobra est un des aspects de l'Œil de Rê qui peut aussi prendre l'apparence d'une femme (le mot œil est du genre féminin en égyptien) ou d'une lionne dangereuse. La fonction de l'uræus est claire. Ce serpent femelle est un puissant symbole de protection, de pouvoir et de bienfaisance. Fixé au front du pharaon, le cobra crache le feu de son venin à l'encontre des ennemis du royaume. Le reptile endosse ainsi un pouvoir à la fois agressif et apotropaïque face aux forces malfaisantes du chaos. Dans les plus anciennes scènes royales, le pharaon est précédé par un courtisan qui porte une enseigne où figure le canidé Oupouaout « L'Ouvreur de Chemin » debout sur ses quatre pattes et accompagné d'un uræus protecteur. Le serpent figure seul sur le front de Pharaon lorsque ce dernier est vivant. Dans la mort, le souverain porte le cobra et la tête de vautour, à savoir Ouadjet et Nekhbet, les deux déesses protectrices du Double-Pays égyptien. Tel est le cas sur les sarcophages anthropomorphes de Toutânkhamon, sur ses ouchebtis et sur ses vases canopes.
== Sceptres ==
Le sceptre-héqa est sûrement le plus ancien symbole de la domination pharaonique. Il représente une crosse de berger qui est un bâton avec une extrémité recourbée. Le crochet et son écartement sont conçus pour saisir un ovidé ou un capridé (brebis, chèvre) par la patte arrière afin de lui administrer des soins. La symbolique de la crosse pharaonique est simple à analyser. Reflet des aspects pastoralistes de la société égyptienne, le pharaon est le berger de son peuple, le guidant et le protégeant. Dans l'écriture hiéroglyphique, l'image de la crosse sert d'idéogramme au concept de « pouvoir / autorité / souveraineté » et sert à noter les mots « gouverneur régional » et « souverain étranger ». Les deux plus anciens exemplaires connus proviennent de la nécropole royale d'Abydos (Cimetière U). Le premier est fragmentaire et remonte à la fin de la période Culture de Nagada#Nagada II| tandis que le second est complet et date de la fin de la période prédynastique. Ce dernier a été trouvé dans la tombe U-j où un dirigeant thinite a été enseveli, peut-être le roi Scorpion. La plus ancienne représentation montrant un pharaon avec un sceptre Héqa dans la main est une petite statuette au nom de Ninetjer (). Avec le développement du culte osirien à partir de la , le sceptre-héqa et le fléau-nekhekh deviennent les attributs d'Osiris ; le dieu funéraire tenant l'un et l'autre dans ses deux mains et croisés sur la poitrine. Par assimilation avec cette importante divinité, les pharaons sont eux aussi figurés dans cette posture notamment sur les piliers osiriaques de leurs monuments d'éternité et sur leurs sarcophages.
== Queue de taureau ==
Le monde animal a grandement influencé l'iconographie royale lors de la formation de l'État pharaonique. Sur plusieurs palettes à fard commémoratives datées de la Période prédynastique, le pharaon est représenté sous la forme animale. Il s'agit alors de montrer que le souverain égyptien est tout imprégné des forces surnaturelles de la nature. Sur la Palette du champ de bataille, le pharaon est montré sous la forme d'un lion tandis que sur la Palette au taureau et sur la Palette de Narmer (verso, registre inférieur) il apparaît tel un taureau furieux. Il piétine ses ennemis vaincus figurés comme des hommes en déroute, paniqués et aux corps démantibulés. Le lion et le taureau sont deux animaux qui symbolisent la férocité.
== Barbe ==
Le visage du pharaon est généralement montré glabre, rasé de près. Sur un rare ostracon en pierre blanche figure un dessin d'un roi mal rasé. Le témoignage du grec Hérodote nous apprend qu'en Égypte, les proches parents d'un défunt se laissent pousser la barbe et ne se coupent plus les cheveux. Par là, nous savons qu'il s'agit d'un nouveau pharaon en deuil de son prédécesseur. La barbe cérémonielle (ou barbe postiche) est cependant un insigne royal attesté dès la période prédynastique. Le pharaon partage cet attribut avec les divinités mâles et cela sert à le distinguer du commun des mortels. La barbe se présente comme une longue barbiche artificielle tressée, droite ou recourbée au bout, portée au menton et fixée aux oreilles par un long fil doré. La pharaonne Hatchepsout (), en tant que détentrice du pouvoir suprême, n'a pas hésité à porter cet attribut typiquement masculin.
Ägyptisches Museum Leipzig 035.jpg|alt=visage d'un homme tristounet au gros nez|Le roi Khéphren coiffé du némès et portant la barbe - - Musée égyptien de Leipzig.
Hatshepsut-CollosalGraniteSphinx02 MetropolitanMuseum.png|alt=Femme à barbe|Hatchepsout - - Metropolitan Museum.
== Sandales ==
Les sandales chaussées par le pharaon sont elles aussi imprégnées d'une symbolique religieuse car elles constituent le point de contact entre lui et le territoire sur lequel il exerce son pouvoir. Sous la , le recto et le verso de la Palette de Narmer montrent un courtisan spécialement chargé de les tenir à la main tandis que le roi vaque pieds nus à des rituels. Plus tard, le porte-sandale occupe une fonction administrative d'importance du fait de son intimité avec son maître. Dans le discours et l'imagerie officiels, le rôle symbolique des sandales royales est mis en lien avec le mythe de la lutte entre l'ordre et le chaos. Le rôle premier du pharaon est d'écraser les ennemis de l'Égypte représentés par les habitants des contrées voisines (Nubiens, Libyens, Asiatiques). Pour détourner les influences maléfiques, des ennemis ligotés sont représentés sur le tabouret placé devant le trône ou sur le pavement des chaussées processionnelles. Chaque fois que le souverain foule de ses pieds ces représentations, la victoire pharaonique est symboliquement consommée. Dans chaque cas, les agents de la victoire sont les sandales, les ennemis du pays étant placés sous elles.}}
== Étui-mekes ==
La documentation la plus ancienne fait du mekes une sorte de sceptre qui a l'apparence d'un bâton-massue. L'objet est mentionné sous cette forme dans les Textes des pyramides gravés dans les sépultures des pharaons Ounas et . Par la suite, durant le Nouvel Empire, il s'agit d'un petit rouleau, une sorte d'étui, que le roi tient fermement dans une de ses mains. Dans la statuaire, sous la , est très couramment représenté avec cet attribut. Selon les termes du discours royal, l'étui-mekes est censé contenir un décret divin rédigé par Thot. Ce document fait du pharaon, à l'instar d'Osiris et d'Horus, l'héritier de Geb, le dieu de la terre. La transmission de cet héritage terrestre est aussi très souvent le fait du dieu thébain Amon. Le décret est connu sous le nom d’imit-per et se présente comme un acte de propriété ou une sorte d'inventaire décrivant les possessions du domaine royal.
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Advanced Micro Devices
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Advanced Micro Devices (AMD) est un fabricant américain de semi-conducteurs, microprocesseurs et cartes graphiques basé à Santa Clara (Californie). La compagnie est fondée le par un groupe d'ingénieurs et de dirigeants de Fairchild Semiconductor. Les cofondateurs d'AMD sont Jerry Sanders, , John Carey, Sven Simonsen, Jack Gifford, Frank Botte, Jim Giles et Larry Stenger. La flèche du logotype de la compagnie dirigée vers la droite symbolise sa croissance dans le « droit chemin » (« the right way »).
En 2006, AMD se situe à la des 20 plus grands fabricants de semi-conducteurs, derrière Intel, Samsung, Texas Instruments, Toshiba, STMicroelectronics, Renesas et Hynix. Au premier trimestre 2007, la AMD chute à la de ce classement. Il est par contre le deuxième fournisseur de microprocesseurs pour ordinateur PC à architecture x86, après Intel.
Le marque le retour de la firme sur le marché des semi-conducteurs puisque l'action du constructeur américain frôle la barre symbolique des 10 $ à , alors que sa valeur n'était que de début 2009, ce qui représente une augmentation de 435 % en un an.
AMD occupe également la deuxième place sur le marché des processeurs graphiques (GPU) derrière Nvidia depuis l'acquisition de ATI, et depuis la sortie de la 4ème génération de leurs processeurs dénommé « Ryzen », il occupe la deuxième place sur le marché des processeurs (CPU) derrière Intel.
De 2011 à 2014, AMD connaît des années terribles à cause de l’échec de l'architecture Bulldozer, mais est en partie sauvé par sa division GPU, jusqu’à l'arrivée de Lisa Su en tant que PDG qui réorganise et relance la société avec les GPU Radeon RX et aux CPU Ryzen.
== Historique ==
AMD est créée le avec un capital de 100000 $ chez l'un des cofondateurs, Jerry Sanders. Il dira aux débuts de la société :
D'abord les personnes, les produits et les profits suivront.
Durant la même année, l'entreprise s'installe à Sunnyvale en Californie. Le premier die est produit la même année, l'AM9300, un registre à décalage MSI à .
En 1972, le premier produit créé par la société voit le jour : il s'agit de l'AM2501. La même année, la première unité de production hors des États-Unis est mise en route à Penang en Malaisie.
En 1995 AMD introduit le microprocesseur AMD-K5 premier microprocesseur compatible avec l'architecture x86 et conçu de manière indépendante.
Dans les années 2000, AMD est le premier à franchir le mur historique des grâce au processeur Athlon.
En 2003, AMD et Fujitsu créent la coentreprise Spansion, qui regroupe leurs activités de mémoire flash. AMD est l'actionnaire majoritaire avec une participation de 60 %.
En 2004, AMD fait une démonstration du premier processeur x86 bicœur au monde.
Courant 2005, AMD et Fujitsu vendent leur participation dans Spansion. Cette dernière opère maintenant comme une société indépendante.
Le , AMD rachète ATI Technologies pour de dollars. La même année, AMD présente les premiers processeurs x86 à quatre cœurs du marché.
En octobre 2020, AMD annonce l'acquisition de Xilinx pour de dollars.
Concurrençant Nvidia sur le terrain de l'intelligence artificielle, AMD commercialise en 2023 la puce MI300X.
En août 2024, AMD annonce l'acquisition de ZT Systems pour 4,9 milliards de dollars, tout en annonçant dans le même avoir l'intention de vendre les activités de fabrication de serveur de ce dernier.
== Capacité de production ==
Les principales usines de production de processeurs AMD étaient situées à Dresde en Allemagne. De nouvelles usines sont en construction à Dresde et vers New York et des partenariats avec ont été signés. À la suite des difficultés financières d'AMD, à la fin de 2008, les activités de production physique des processeurs ont été partiellement cédées à des fonds d'investissement pour former GlobalFoundries. Cette nouvelle filiale, détenue à 40 % par AMD, reprend toutes les usines actuelles et futures d'AMD qui devient donc un développeur sans usine.
== Processeurs x86 ==
=== Processeurs 32 bits ===
==== Anciens ====
AMD a fabriqué ses premiers microprocesseurs x86 sous licence, comme avec le 8086 par exemple. Les processeurs qui suivirent, les 80286, 80386 et Am486, étaient également des copies quasi identiques des modèles Intel. Néanmoins, ils avaient régulièrement des fréquences plus élevées pour des prix inférieurs ou comparables, ce qui en faisait des processeurs à bons rapports qualité/prix. Cela permit à AMD de devenir un concurrent sérieux d'Intel.
==== K5 ====
Le premier K5 est sorti en 1995 sous le nom de K5 PR75, cadencé à 75 MHz.
Voici les processeurs lancés à la commercialisation :
SSA/5 :
K5 PR75 (75 MHz)
1995 K5 PR90 (90 MHz)
1995 K5 PR100 (100 MHz)
5k86 :
K5 PR120 (90 MHz)
1996 K5 PR133 (100 MHz)
1996 K5 PR166 (116 MHz)
1996 K5 PR200 (133 MHz)
L'AMD K5 est un microprocesseur x86, construit par AMD, présenté pour la première fois en 1995. Il remplaça l'Am5x86, et fut suivi par le K6. Il est comparable au Cyrix 6x86 : tous deux possèdent une architecture interne en RISC. Tous les modèles ont 4,3 millions de transistors. Aucun K5 ne supporte les instructions MMX.
==== K6 ====
AMD a créé les microprocesseurs K5, K6, K6-2 et K6-III, qui étaient considérés comme des clones de leur équivalent chez Intel, mais vendus moins chers ().
==== K7 ====
AMD a lancé sur le marché les Athlon et les Duron, des processeurs compatibles x86, en 1999. C'est grâce à ces processeurs qu’AMD a accru sa notoriété sur le marché et a pu revenir sur le devant de la scène (après que Cyrix eut abandonné début 1999). L’Athlon était en effet relativement plus performant que tous ses concurrents et vendu à un prix particulièrement compétitif.
Contrairement aux K6, les calculs en virgule flottante étaient très performants, ce qui permit d’en faire un processeur de choix pour les jeux vidéo et pour l'utilisation d'applications multimédia intensives.
En mai 2002, AMD annonce qu’il abandonne la fabrication des processeurs Duron, pour se concentrer sur les Athlon et les processeurs 64 bits.
=== Processeurs 64 bits ===
==== Anciens ====
===== K8 =====
La série 64 bits d'AMD, baptisée AMD64, commence sa carrière début 2003 avec l’Opteron, destiné aux serveurs et aux stations de travail. Il faut attendre l’automne 2003 pour avoir une version de bureau, nommée Athlon 64 et Athlon FX (en fait un Opteron monoprocesseur renommé). Comparativement à l'Itanium d'Intel, la particularité de l’AMD64 était de demeurer totalement compatible avec l'architecture antérieure à 32 bits, et ainsi de supporter toutes les applications existantes. Intel a reconnu l'intérêt de cette approche en adoptant les extensions de AMD64 pour ses nouveaux processeurs.
Pour sa part, Intel lance en 2005 la série d'instructions Intel 64 ou EM64T notamment dans les .
Pour activer le mode à 64 bits, il faut un système d’exploitation adapté. Linux et quelques autres Unix furent les premiers, rejoint par Windows XP Professionnel Édition x64.
Une particularité importante de l’AMD64 est l’intégration du contrôleur mémoire dans l'unité centrale (2004), alors que cette fonction était traditionnellement dévolue au chipset. Tous ces éléments permettent un gain significatif de performances, même en mode à 32 bits. L’AMD64 est une architecture de choix pour les joueurs, plus performante en général qu’un Pentium 4 de la même gamme. La stratégie d'AMD pour concurrencer son adversaire, dont les bénéfices seuls suffisent à dépasser ses revenus, consiste à dominer le marché de la vente au détail (relativement négligée par Intel) en offrant les meilleurs prix quelle que soit la gamme demandée. Leurs processeurs suivent cette stratégie, considérant que la majorité de leurs acheteurs, connaissant bien le marché de l'informatique, utilisent une seule application à la fois (ex : jeu, calcul) demandant énormément de puissance « brute », domaine où excellent les AMD. À l'opposé, grâce à lHyper-Threading, les processeurs d'Intel ont l'avantage dans le multimédia, où les connaissances en informatique des utilisateurs sont plus faibles, et qui demandent surtout une grande visibilité du fabricant.
Le , AMD annonce l'embauche de Samuel Naffziger et de huit autres développeurs-clés qui œuvraient chez son concurrent Intel au développement du processeur 64 bits Itanium qui rencontre des difficultés depuis son lancement en 2001. Cette défection n'aide pas Intel à relancer l'Itanium, dont l'histoire chaotique a provoqué un certain embarras chez ses concepteurs (IBM, Bull, Hewlett-Packard et Sun Microsystems), tandis qu'AMD devrait profiter de l'expérience acquise par les transfuges pour étoffer son offre 64-bit (Opteron, notamment).
En 2006, AMD fait un pas symbolique, car ses futurs processeurs 64 bits quadri-cœurs seront installés dans les serveurs Dell, firme connue pour favoriser Intel. Les rumeurs vont déjà bon train quant à la mise en place de puces AMD dans les ordinateurs Dell. Cela tend à prouver que la puissance des CPU d'AMD est reconnue, alors qu'Intel lance ses architectures Conroe (pour PC de bureau), Merom (pour portable) et Woodcrest (pour serveurs), architectures qui marquent un tournant dans la politique d'Intel qui n'a quasiment fait qu'augmenter la fréquence de ses processeurs durant toute la période des Pentium 4, sans grande amélioration de performances. Depuis fin 2006, les ordinateurs Dell proposent des processeurs AMD.
En , AMD achète le fabricant de cartes graphiques ATI pour 5,4 milliards de dollars. L'alliance de ces deux acteurs majeurs de l'industrie permettra de proposer aux consommateurs des solutions d'ordinateurs intégrant processeur, chipset et puce graphique, c'est-à-dire des ordinateurs complets et très compacts pouvant servir dans les téléphones mobiles ou dans les véhicules.
L'entreprise est concurrente d'Intel. La sortie en fin du Core 2 Quad d'Intel est un désavantage pour AMD, qui ne commercialisera ses quad-core qu'en automne 2007. En attendant, pour avoir une offre à son catalogue, AMD a sorti la plate-forme 4x4. Elle est composée de deux Athlon dual-core, montés sur une carte mère bi-processeur.
===== K10 =====
L'architecture K10 est lancée le lors du lancement de l'Opteron sur l'architecture Barcelona K10, premier processeur possédant quatre cœurs de manière native sur un die unique, contrairement à Intel qui proposait à l'époque des processeurs à quatre cœurs grâce à deux dies placés côte à côte. Cet Opteron de troisième génération est fabriqué avec une technologie SOI issue d'un partenariat avec IBM et gravé en 65 nm.
Des modifications importantes ont eu lieu par rapport au K8, surtout au niveau des caches. En effet, le K10 Barcelona possède trois niveaux de cache : le cache de niveau 1 (L1) est de 64 Kb par cœur, couplé à un cache de (L2) de 512 Kb, et enfin avec un cache partagé de niveau 3 de 2 Mo. Le procédé de victim-cache permet d'éviter de stocker les informations présentes dans le L1 sur le L2 (contrairement à Intel) et ainsi gagner en place. Les caches de et de sont censés être intelligents, ainsi si des informations doivent être utilisées par plusieurs cœurs, elles seront stockées sur le cache partagé de , par contre si elles n'ont pas besoin d'être utilisées par plusieurs cœurs, elles seront stockées sur le cache de .
Une optimisation du prefetch du contrôleur mémoire permet de ne pas être forcé d'utiliser de la mémoire FBDIMM (pour les Opteron), et on peut utiliser de la mémoire non-ECC aussi bien qu'ECC (). Le contrôleur mémoire bénéficie pour la première fois d'un domaine d'alimentation complètement séparé du processeur, permettant au Crossbar Switch de voir sa fréquence augmenter d'environ 200 MHz, et le processeur pourra répondre au bus HyperTransport même quand la mémoire travaillera. Cependant, le contrôleur mémoire reste prévu uniquement pour de la DDR2.
AMD introduit aussi avec le K10 le Power Now sur les desktop, permettant de moduler la fréquence de chaque cœur de manière totalement indépendante, ainsi que le contrôleur mémoire et les différents caches.
Les architectures K10 Barcelona et Phenom possèdent environ 463 millions de transistors pour les cœurs et environ 140 millions pour les caches mémoires, soit un total de plus de 600 millions de transistors. Les K10 possèdent douze niveaux de pipelines, contre seize niveaux chez Intel avec l'architecture Core 2.
Le Phenom possède en plus du Barcelona le bus HyperTransport 3.0. Ce processeur est le nouveau CPU grand public d'AMD, il est sorti le . Au lancement seuls les Phenom X4 9500 () et 9600 (), représentant l'offre quad-core native d'AMD, sont disponibles. Le Phenom X3 (tri-cœurs) est quant à lui sorti durant le premier trimestre 2008, comme le Phenom X2, dual-core. Un nouvel Athlon 64 X2, dépourvu de cache L3, a ensuite fait son apparition (Rana).
Pour les Opterons, la série 1000 basée sur un Barcelona mono-core, le Budapest, devrait sortir d'ici peu.
Les Phenom sont compatibles avec le socket AM2 et les chipset R6XX (AMD), ils doivent toutefois être placés sur une carte-mère basée sur un chipset R7XX (AMD) pour bénéficier de l'HyperTransport 3.0.
En , AMD lance les Phenom II (dont l'architecture est parfois appelée « K10.5 », K 10 et demi), en introduisant la gravure 45 nm et une taille de mémoire cache de 8 Mo. Ces processeurs connaîtront un succès bien supérieur à celui des Phenom en raison de leurs performances supérieures, leur propension à l'overclocking et leur meilleur maîtrise de la chaleur. Mais cette offre arrivera bien trop tard vis-à-vis de l'avance de son concurrent.
En , AMD lance les Llanos, des processeurs d'architectures K10 et Fusion, gravés en et intégrant le Northbridge et un circuit graphique.
==== Actuels ====
===== Bobcat =====
===== K15 =====
Il s'agit de la première architecture grand public d'AMD basée sur le CMT (Clustered Multi Thread) et ayant comme nom de code K15. Ces processeurs sont sortis au deuxième semestre 2011. Cette architecture (CMT), consiste en une refonte importante des anciennes architectures d'AMD et de leurs acquis, afin de mutualiser au maximum les ressources au sein d'une même puce (mémoire cache, unités de calcul…) pour obtenir un meilleur rendement et ainsi monter en fréquence tout en diminuant la consommation énergétique.
===== K12 =====
Il s'agit d'un projet lancé à la suite du rachat d'ATI Technologies. Le but serait de fusionner le processeur graphique dans le processeur central pour diminuer encore une fois de plus les coûts et la consommation en énergie. En pratique, cela consiste à inclure le northbridge et un circuit graphique plutôt gros dans le processeur. Celui-ci emportant aussi des cœurs de processeur habituels, qui seront de microarchitecture distincte (K10, Bobcat, Bulldozer…). Le premier de ces APU (accelerated processing unit) est sur le marché (2011), et utilise deux cœurs Bobcat.
===== Zen =====
Zen est une nouvelle microarchitecture pour les processeurs et les APU de la série Ryzen et les processeurs pour serveur Epyc basés sur x86-64, introduite en 2017 par AMD et construite à partir de zéro par une équipe dirigée par Jim Keller, arrivé en 2012, qui prend son départ en .
L'un des principaux objectifs d'AMD avec Zen était une augmentation d'Instructions par cycle (IPC) d'au moins 40 %. Cependant, en , AMD a annoncé qu'elle avait en réalité réalisé une augmentation de 52 %. Les processeurs basés sur l'architecture Zen reposent sur la technologie FinFET 14 nm et mettent de nouveau l'accent sur les performances monocœur et la compatibilité HSA. Les processeurs antérieurs d'AMD étaient soit construits avec un procédé en 32 nm (processeurs Bulldozer et Piledriver), soit avec un procédé en 28 nm (APU Steamroller et Excavator). De ce fait, Zen est beaucoup plus économe en énergie.
L'architecture Zen est la première à englober les processeurs et les APU d'AMD conçus pour un socket unique (Socket AM4). Autre nouveauté pour cette microarchitecture : la mise en œuvre de la technologie multithreading simultané (SMT), similaire a l'Hyper-Threading qu'Intel utilise depuis des années sur certains de ces processeurs. Zen prend également en charge la mémoire DDR4. AMD a lancé les processeurs Ryzen 7 haut de gamme de la série Summit Ridge basés sur Zen le , les processeurs milieu de gamme de la série Ryzen 5 le et les processeurs d'entrée de gamme de la série Ryzen 3 le .
AMD a par la suite lancé la gamme Epyc, des processeurs pour serveur basés sur Zen pour les systèmes 1P et 2P. En , AMD a lancé les APU basés sur Zen sous le nom de Ryzen Mobile, intégrant des cœurs graphiques Vega. AMD a lancé les processeurs avec la microarchitecture Zen+ (gravure en 12 nm) en . La microarchitecture Zen 2 (gravure en 7 nm) est dévoilée en détail en 2019 à travers la troisième génération de processeurs Ryzen dont la date de sortie est fixée à .
=== Dénomination ===
Au sujet du nom des architectures des processeurs x86 d'AMD, dans le sigle « Kxx », le « K » fait référence à la bande dessinée américaine Superman de DC Comics, le « K » désignant la kryptonite verte qui affaiblit Superman, une allégorie du concurrent d'AMD, le géant Intel.
== Sockets AMD ==
Les sockets AMD sont, par ordre chronologique :
Socket 7
Slot A
Socket A
Socket 754
Socket 939
Socket 940
Socket AM2
Socket F
Socket AM2+
Socket AM3
Socket AM3+
Socket FM1
Socket FM2
Socket G34
Socket AM4
Socket AM5
== Autres technologies et plateformes ==
=== Processeurs Alchemy ===
L'Alchemy est un processeur RISC, d'architecture MIPS, spécialisé dans le traitement multimédia et destiné aux baladeurs.
Dans ces dernières versions il intègre des DSP lui permettant de s'affranchir de quelques composants lors de son intégration.
Ceci lui donne l'avantage de réduire le volume occupé, de moins consommer et d'obtenir un système complet moins cher.
Selon AMD, il est ainsi capable de gérer tout type de format audio et de format vidéo, en apportant un maximum de qualité.
=== AMD Live! ===
AMD Live! est la réponse d'AMD à Intel et son Viiv : ce label définit le standard du PC de salon intégrant un processeur AMD et les périphériques graphiques et de communication permettant le support de toutes les fonctions multimedia du salon.
Description de la certification
Processeur : Athlon 64 X2, Athlon 64 FX-60 ou Opteron
Socket : AM2
Graphique : double GPU de type SLI ou CrossFire
Disque dur SATA
Graveur DVD multiformat
Clavier sans fil
Télécommande
Le terminal DDREAM est la première set-top box, certifiée AMD Live!
=== AMD Quad FX ===
Il s'agit d'une offre proposée par AMD pour contrer l'offre d'Intel. Elle se composait de deux processeurs FX (par exemple des FX-72) pour combiner des configurations incluant quatre cœurs.
Plus efficaces que les quad-core d'Intel, elles ne connurent pas le succès espéré avec pour principale cause son prix excessivement élevé. Les configurations de base pouvaient atteindre les 1500 USD sans compter la mémoire, les disques durs, etc.
La plateforme AMD Quad FX était par contre considérée comme la configuration ultime et pouvait être couplée à une plateforme QUAD-SLI composée de deux cartes graphiques Nvidia 7950 GX2.
En 2013 AMD fut le premier constructeur de microprocesseurs à proposer au grand public un processeur (FX 9590) dont la fréquence atteint 5 GHz au maximum avec son « turbo » ( de base sans overclocking automatique) dans les situations les plus favorables et seulement au prix d'une explosion de la consommation et de la chaleur à dissiper.
=== Processeurs Geode ===
Le Geode est un type de processeur très basse consommation d'AMD. En réalité, il s'agit d'un véritable système sur une puce regroupant à peu près toutes les fonctionnalités attendues d'un ordinateur dans une seule puce consommant très peu d'énergie.
=== Pacifica/AMD-V ===
Il s'agit d'une technologie de virtualisation matérielle similaire au VT-x (anciennement nommé Vanderpool d'Intel) et intégrée aux derniers processeurs d'AMD.
Comme chez Intel avec le VT-d, AMD propose l'équivalent « Virtualisation E/S » qui permet au système invité d'utiliser une carte d'extension physique directement sans passer par l'hyperviseur (le système hôte). Ceci pour utiliser pleinement les performances de ces cartes, comme une carte graphique 3D qui peut être utilisée à 100 % de ses capacités par le système d'exploitation invité et ainsi éviter la perte de temps machine lors d'affichage 3D temps réel.
=== Collaboration et partenariats ===
AMD s'est associé avec THATIC (Tianjin Haiguang Advanced Technology Investment Co., Ltd) pour co-fonder une entreprise en Chine. En obtenant un accord de licence pour l'échange de licence pour les serveurs sur le marché chinois.
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Apple
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Apple Inc. ( « pomme » en anglais) (anciennement Apple Computer, Inc.) est une entreprise multinationale américaine qui crée et commercialise des produits électroniques grand public, des ordinateurs personnels et des logiciels. Parmi les produits les plus connus de l'entreprise se trouvent les Macintosh, l'iPod, l'iPhone et l'iPad, la montre Apple Watch, le lecteur multimédia iTunes ou des logiciels à destination des professionnels tels que Final Cut Pro et Logic Pro. En 2024, l'entreprise emploie 164000 employés et exploite répartis dans et une boutique en ligne où sont vendus les appareils et logiciels d'Apple, mais aussi de tiers. Son chiffre d'affaires pour le 4e trimestre 2023 atteint et un bénéfice net de .
Apple est créée le dans le garage de la maison d'enfance de Steve Jobs à Los Altos en Californie par Steve Jobs, Steve Wozniak et Ronald Wayne, puis constituée sous forme de société le à l'origine sous le nom d'Apple Computer. Cependant, pour ses 30 ans et pour refléter la diversification de ses produits, le mot « computer » est retiré le .
Steve Jobs quitte Apple en 1985 pour reprendre en 1997 la direction de l'entreprise alors au bord de la faillite. Durant quatorze années, il fait son succès et sa richesse, en commençant par le lancement de l'iMac en 1998, puis l'étape disruptive de l'iPhone en 2007. Il meurt le à l'âge de . Tim Cook lui succède.
En raison de sa philosophie industrielle de l'intégration verticale, de son approche marketing fondée sur l'innovation, l'ergonomie et l'esthétique de ses produits appréciées des consommateurs, de ses campagnes publicitaires originales et des clients qui s'identifient à l'entreprise et à la marque, Apple s'est forgé une réputation singulière dans l'industrie électronique grand public.
Selon un classement du magazine Fortune, Apple est la société la plus admirée dans le monde entre 2006 et 2013. À partir de 2011, elle est au gré des fluctuations du marché, la première capitalisation boursière de la planète. En , elle devient la première entreprise privée de l'histoire à atteindre une valeur de de dollars de capitalisation boursière.
Cependant, la firme est mise en cause en raison des conditions de travail imposées à ses ouvriers qui travaillent dans des pays asiatiques comme l'Inde ou la Chine, de son mauvais impact environnemental mais également de ses pratiques commerciales. Il crée alors NeXT et rachète Pixar à George Lucas, ce qui lui vaudra de devenir, lors du rachat des studios d'animation en 2006, membre du conseil d'administration et premier actionnaire individuel de la Walt Disney Company.
Il revient prendre la direction de la marque à la pomme en 1997 et se trouve dès lors à l'origine de la réussite planétaire des différents produits lancés depuis cette époque, toujours présentés à un rythme quasi semestriel lors de ses célèbres « keynotes ». Affecté à partir de 2004 par un cancer du pancréas, Steve Jobs doit finalement renoncer à ses fonctions de PDG le (continuant cependant d'occuper la fonction de président du conseil d'administration et de directeur d'Apple), et c'est Tim Cook qui lui succède.
Steve Jobs décède le , à l'âge de 56 ans. Un hommage lui est rendu sur le site web d'Apple via sa photo et un portrait en noir et blanc avec comme texte « Steve Jobs ; 1955-2011 ».
=== 2011 – présent : direction de Tim Cook ===
Le , Apple a acquis le fabricant local d'applications météo Dark Sky, pour une somme non divulguée, avec l'intention d'arrêter son application d'origine à la fin de 2021. Le 3 avril 2020, Apple a acquis Voysis, une société basée à Dublin, spécialisée dans la technologie vocale numérique AI pour un montant non divulgué. Le 14 mai 2020, Apple a acquis NextVR, une société de réalité virtuelle, basée à Newport Beach, en Californie
Le 4 août 2020, Axios a rapporté qu'Apple avait « un intérêt sérieux » à acheter TikTok, bien que cela ait ensuite été démenti par Apple
Le 19 août 2020, le cours de l'action d'Apple a brièvement dépassé 467,77 $, faisant d'Apple la première entreprise américaine avec une capitalisation boursière de 2000 milliards de dollars.
Le 2 septembre 2020, Apple a annoncé les prochaines fonctionnalités d'iOS qui seront introduites plus tard cette année, permettant aux développeurs d'offrir aux clients des codes d'abonnement gratuits ou à prix réduit appelés « codes d'offre ». Les utilisateurs utilisant iOS 14, iPadOS 14 et versions ultérieures ont été déclarés éligibles pour utiliser les codes promotionnels sur l'App Store. L'offre était censée être échangeable via deux méthodes, en utilisant une URL de remboursement de code à usage unique ou une API de feuille de remboursement de code actuelle, si elle est mise en œuvre dans l'application.
Pour accélérer les livraisons d'appareils aux consommateurs, Apple a commencé à expédier des appareils directement depuis ses magasins à partir d'. La société a annoncé qu'elle utilisait son réseau d'Apple Store comme centre de distribution de facto pour expédier les produits directement des magasins aux clients.
En 2023, le chiffre d'affaires de la société en Russie s'élève à 38 millions d'euros.
=== Acquisition de sociétés ===
Comme Amazon, Facebook et Google, Apple a, depuis sa fondation, racheté de nombreuses entreprises pour alimenter sa croissance, élargir sa base d'utilisateurs et développer de nouvelles technologies. Parmi ses acquisitions, on peut citer NeXT, P.A. Semi, Siri et Beats Electronics.
En , Apple se renforce dans le domaine de l'intelligence artificielle et rachète la société spécialisée Turi, basée à Seattle, pour un montant estimé à millions de dollars. Turi est spécialisée d'après son site internet sur une branche de l'intelligence artificielle appelée machine learning (apprentissage automatique en français) : des outils et algorithmes permettant aux ordinateurs ou aux applications logicielles « d'apprendre » au fur et à mesure de leur utilisation. Cela peut entre autres servir à analyser les comportements des utilisateurs, à cibler en fonction de leur profil des publicités ou des recommandations de produits, ou encore à détecter des anomalies et donc des fraudes potentielles.
En , Apple rachète la startup israélienne Real Face, spécialisée dans la reconnaissance faciale.
== Activité ==
=== Produits électroniques ===
Apple II
Sorti en 1977, l'Apple II est considéré comme le premier ordinateur personnel au monde produit en grande série. Ses ventes firent la richesse d'Apple, et représentèrent la majeure partie de son revenu jusque dans la seconde moitié des années 1980.
==== Apple III ====
==== Lisa ====
Macintosh
Le Macintosh, famille d'ordinateurs, a constitué pendant plus de 20 ans l'activité principale d'Apple. En 2014, ils sont constitués :
le Macintosh 128k (puis 512k), premier ordinateur de la famille Macintosh lancé en 1984.
de l'iMac, ordinateur tout-en-un lancé pour la première fois en 1998. Sa popularité a permis de relancer la firme alors en crise ;
du MacBook Air, un ordinateur portable ultra-fin grand public lancé en 2008 qui a remplacé le MacBook en 2011 ;
du MacBook Pro Retina, un ordinateur portable proposé en 15 et 13", en complément (durant les années 2012-2013) puis en remplacement du MacBook Pro (ce dernier était proposé en 13, 15 et 17" et a remplacé les PowerBook lors de son lancement en 2006). Celui-ci est un MacBook Pro avec un écran de meilleure résolution, plus fin, n'ayant pas de lecteur CD/DVD interne et disposant d'un disque dur SSD de série lors de son lancement en 2012. Il est également équipé d'une connectique HDMI 1.4 ;
du Mac Pro, un ordinateur type station de travail qui remplace les PowerMac lors de son lancement en 2006 ; en 2013, une toute nouvelle version dans un boitier compact de forme cylindrique est mise sur le marché, abandonnant ainsi le format tour. Ce dernier est repris pour le Mac Pro 2019 basé sur la modularité ;
du Mac mini, un ordinateur de bureau compact lancé en janvier 2005.
du Mac studio, un ordinateur de bureau plus imposant que le Mac mini et destiné aux professionnels est lancé le 18 mars 2022.
Apple vend aussi de nombreux accessoires pour les Macintosh (aussi compatibles avec les autres ordinateurs) tels que la Time Capsule, la Magic Mouse, le Magic Trackpad ou les claviers Apple.
iPod
Lancé pour la première fois en 2001, le baladeur numérique iPod signe pour Apple l'entrée dans le monde de la musique et en général dans d'autres appareils que les ordinateurs. D'un modèle unique, le modèle s'est décliné en plusieurs versions au fil des années. L'iPod a été le leader du marché des baladeurs numériques dans le monde et on compte, depuis son lancement en 2001, plus de 275 millions d'appareils vendus. Il exista jusqu'à 4 familles d'iPod :
l'iPod nano, iPod de taille réduite par rapport à l'iPod classic. Il est équipé de mémoire flash. Les premiers modèles étaient équipés d'une molette cliquable, mais les modèles de et générations sont entièrement tactiles et leur format a été revu ;
l'iPod shuffle, baladeur numérique, le plus petit et le plus abordable, qui a la particularité de ne pas posséder d'écran ;
l'iPod touch, baladeur à écran tactile qui ressemble en de nombreux points à l'iPhone, reprenant la même structure et interface, sans la fonction téléphonique et le réseau cellulaire.
l'iPod classic, descendant direct du modèle lancé en 2001 ; il était doté d'un disque dur de 160 Go pour la version de 2009, soit la plus grande capacité d'un iPod.
L'iPod classic, en raison du modèle de disque dur dépassé, cessa d'être produit en 2014. Après avoir été révisés en 2012, l'iPod nano et shuffle furent retirés de la vente en 2017. On souligna que c'est une grande partie de l'histoire d'Apple qui se tourne.
Le 10 mai 2022, Apple annonce la fin de l'iPod touch, dernier iPod encore en vente et dont la dernière version remontait à 2019.
iPhone
L'iPhone, famille de smartphone d'Apple, est présenté par Steve Jobs en janvier 2007 lors de la Macworld Conference & Expo, il est la convergence d'un smartphone, d'un iPod et d'un client internet. L'iPhone est le premier appareil Apple équipé du nouveau système d'exploitation, alors nommé iPhone OS, maintenant iOS. Son succès grandit au fil des nouvelles fonctionnalités qui lui sont apportées. En 2008, Apple ouvre l'App Store, une boutique de logiciels payants et gratuits destinés à l'iPhone OS qui, chaque année, voit l'apparition lors de conférences organisées par Apple de nouveaux modèles d'iPhone qui sont apparus au fil des versions de nouvelles fonctionnalités telles que la 3G, un GPS, un gyroscope ou encore l'appel visio FaceTime. Le , Apple présente l', doté de Siri, une interface à reconnaissance vocale qui permet à l'utilisateur de donner des ordres vocaux à son iPhone. Le 21 septembre 2012, l'iPhone 5, qui présente un design revu, un écran plus long, un processeur plus puissant et plus rapide et qui supporte les réseaux LTE aux États-Unis et dans plus de 40 pays, est mis en vente. Le , Apple annonce l'iPhone 5s, l'un des deux modèles de la génération de l'iPhone ; il prend en charge la 4G LTE des opérateurs français et intègre un nouveau système de déverrouillage par empreinte digitale (Touch ID). L'autre modèle de la génération de l'iPhone, est l'iPhone 5c qui a été annoncé au même moment que l'iPhone 5s ; il reprend la plupart des caractéristiques techniques de l'iPhone 5, avec toutefois la prise en charge des réseaux 4G LTE des opérateurs français, et adopte également un nouveau design en polycarbonate coloré. Le , Apple lance la génération de l’iPhone, avec l'iPhone 6 (écran de ) et l'iPhone 6 Plus (écran de ), qui intègrent le nouveau système de payement d'Apple (Apple Pay). En septembre 2015, à l'occasion du lancement des iPhone 6s et 6s Plus, Apple annonce avoir vendu plus de 13 millions d'appareils dès le premier week-end, ce qui constitue un score historique pour l'entreprise. Apple a présenté lors de la keynote du , un nouvel iPhone qui reprend le modèle de résolution de 4 pouces, le nom de ce modèle est l'iPhone SE, qui signifie « Special Edition », donc édition spéciale. La firme enregistre cependant le une baisse de 16 % sur les ventes de ses iPhone et une chute de 22 % de son bénéfice net. Le , Apple présente lors d'une keynote les iPhone 7 et 7 Plus. Lors de sa keynote du , alors que le public n'attendait qu'un seul modèle d'iPhone, Apple en dévoila trois, l'iPhone 8, 8 Plus et l'iPhone X. Avec ces deux nouveaux smartphones, Apple apporte enfin la recharge sans fil. Alors que l' Plus reprenaient le design de l', l'iPhone X, lui, adopte un tout nouveau design jamais vu chez Apple avec un écran de et embarque la nouvelle technologie développée par Apple de reconnaissance faciale en 3D (Face ID). Tous deux apportent la nouvelle version d'iOS, iOS 11. Il n'existe pas d'iPhone 9, Apple a sorti directement l'iPhone 10 ou X à l'occasion de son 10 anniversaire. Le , Apple annonce la version améliorée de l'iPhone X en deux tailles : l'iPhone XS et l'iPhone XS Max, même technologie que ce dernier avec un écran plus grand (le plus grand qu'Apple n'ait jamais créé). Lors de cette Keynote, Apple annonça également l'iPhone XR. Le 10 septembre 2019, Apple présenta trois nouveaux iPhones : 11, 11 Pro et 11 Pro Max. Les iPhones 11 Pro et 11 Pro Max ont un triple appareil photo ; une première chez Apple. Le 14 avril 2020, Apple annonce une révision de l'iPhone SE, disponible à partir du 24 avril de la même année. Le 14 septembre 2021, Apple a présenté sa nouvelle gamme d'iPhone : les iPhone 13, 13 mini, 13 Pro et 13 Pro Max.
Un an après, le 16 septembre 2022, Apple sort sa nouvelle collection d'iPhone : l'iPhone 14, l'iPhone 14 Plus, l'iPhone 14 Pro et l'iPhone 14 Pro Max.
iPad
La tablette tactile iPad est présentée pour la première fois par Steve Jobs en janvier 2010. Elle fonctionne sous une version modifiée d'iOS (il sera d'ailleurs à l'origine du changement de nom de l'iPhone OS en iOS puisque ce système d'exploitation n'est plus cantonné à l'iPhone). Elle est particulièrement orientée vers les médias tels que les livres, journaux, magazines, films, musiques, jeux, mais aussi vers l'Internet et l'accès à ses courriers électroniques (e-mails). Avec un poids compris entre 680 à 730 grammes, cette tablette est située entre les smartphones et les ordinateurs portables.
La deuxième génération d'iPad est disponible depuis mars 2011 et se distingue par quelques améliorations : un processeur plus puissant (puce Apple A5 bicœur), son épaisseur est réduite de 33 % à , son poids est réduit de 15 % (600 g pour la version Wi-Fi et 610 g pour la version Wi-Fi + 3G) et deux caméras intégrées (une frontale et une dorsale).
Au second trimestre 2012, 34 millions d'iPad, pour un chiffre d’affaires de 19 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros) ont été vendus aux États-Unis.
iPad mini
L'iPad mini est une tablette tactile conçue et développée par Apple, manufacturée par Foxconn, présentée au public le 23 octobre 2012. Ce modèle issu de l'iPad en propose les mêmes fonctionnalités avec un écran plus petit : . Après quatre ans sans nouveauté chez l'iPad Mini, sa cinquième génération sort enfin le 18 mars 2019. L'iPad mini est disponible à partir de 299 € (16 Go) en version Wi-Fi et à partir de 419 € en version Wi-Fi + Cellular (Wi-Fi + 4G LTE). De plus, en version Rétina, avec 16 Go il est proposé à 399 € (Wifi) et 519 € (Wifi + Cellular).
En 2019, sort l'iPad mini 5, avec un meilleur écran, la compatibilité avec l'Apple Pencil 1 et plus de puissance grâce à la puce A12 d'Apple.
Fin 2021, Apple sort l’iPad mini 6, désormais avec un écran plus grand : 8,3 pouces son apparence est calquée sur celui de l’iPad Air 4.
Désormais compatible avec l’Apple Pencil 2 et ultra-puissant grâce à la nouvelle puce A15 d'Apple. À partir de 559 € (64 Go) en version Wifi et à partir de 729 € en version Wifi + Cellular
Apple Pencil
L'Apple Pencil de première génération sorti en même temps que les premiers iPad Pro, soit en novembre 2015, celui-ci permet d'écrire sur les iPad compatibles tout en passant la main sur l'écran, car l'iPad détectera le crayon.
La seconde génération du crayon d'Apple sortie trois ans plus tard change son design et son mode, elle apporte de nouvelles fonctionnalités et est compatible avec les nouveaux design des iPads Pro de et génération.
En septembre 2018, Apple présente l'Apple Watch Series 4. Le design est amélioré et elle renforce son positionnement sur le créneau sport et santé. Elle est disponible en 40 et 44 mm, et le prix débute à 429 €. Apple fait face à une accusation de vol de brevets au détriment de la société Masimo.
Un an plus tard, fut présenté l'Apple Watch Series 5, cette fois, le design ne change pas, mais elle hérite d'un écran toujours allumé et d'une boussole intégrée.
En septembre 2020, l'Apple Watch Series 6 est lancée accompagnée d'une Apple Watch entrée de gamme l'Apple Watch SE, L'Apple Apple Watch Series 3 reste en vente.
Apple TV
Présentée fin mars 2007 dans sa première version par Steve Jobs, L'Apple TV (TV) est une box conçue par Apple permettant la communication sans fil entre un ordinateur et un téléviseur, à l'instar du Chromecast et d'Android TV de Google. L'appareil est conçu pour être utilisé avec un iPhone, un iPad, un iPod, une Apple Watch ou un Mac sous OS X.
La dernière version de l'appareil, présentée lors du keynote d'octobre 2015, est dotée d'un nouveau processeur Apple A8 et d'une télécommande Siri Remote tactile. La box fonctionne dorénavant sous tvOS, basé sur iOS 9, et fut disponible courant novembre 2015.
Lors de sa keynote du Apple lance la TV 4K.
AirPods
Présentés le parallèlement à l'iPhone 7 et à l'Apple Watch Series 2. Apple avait initialement prévu de sortir les AirPods fin , mais la société a reporté la date de sortie le , pour un prix de 179 euros.
Ils comportent de nouvelles interactions avec les utilisateurs. Par exemple, si vous retirez un AirPod de l'oreille, la lecture s'interrompt et reprend une fois les deux AirPods à nouveau portés, et si vous double-cliquez dessus, vous pouvez soit activer Siri, soit lire ou mettre en pause la lecture. Pour une fonctionnalité complète, les AirPods nécessitent des périphériques fonctionnant au minimum sur iOS 10.2, macOS Sierra ou watchOS 3. Ils se synchronisent automatiquement via iCloud afin que l'utilisateur puisse basculer vers d'autres périphériques pris en charge connectés au même identifiant Apple. Ils peuvent également lire de l'audio à partir de tout appareil prenant en charge Bluetooth 4.0 ou supérieur, y compris les appareils Android (qui peuvent utiliser le geste de double clic pour contrôler la lecture).
Lors de la keynote du , Apple annonce la sortie des AirPods 2. La différence marquante entre cette génération et la première est au niveau de la charge, qui peut désormais se faire par induction.
En octobre 2019, Apple présente les AirPods Pro, qui sont une nouvelle gamme, où Apple revoit en grande partie le design, ce qui permet la réduction de bruit active et passive, qui donne l'impression d'être isolé de ce qui se passe dans la rue ou dans un lieu public par exemple.
En décembre 2020, Apple présente les AirPods Max, premiers casques audio de la firme avec des fonctionnalités de réduction de bruit et une molette, pour contrôler la musique ou le volume, similaire à celle des Apple Watch.
Apple AirPower
Apple annonce, en 2017, mettre au jour un socle de recharge par induction. Notamment avec la sortie de l'iPhone X qui se recharge par induction, les AirPods 2 ainsi que l'Apple Watch devaient également se recharger sur le AirPower par induction. Mais le 30 mars 2019, le groupe américain abandonne officiellement son idée d'AirPower.
Apple Vision Pro
La compagnie de Steve Jobs à développé l’Apple Vision Pro, un casque de réalité mixte, espérant ainsi succéder aux autres casques tels que l'Oculus de Meta ou l'Hololens de Microsoft.
Le 5 mai 2023, lors de la WWDC, Apple annonce son casque de réalité virtuel nommé Apple Vision Pro. La promesse d'Apple avec ce nouveau produit est d'étendre l'expérience utilisateur au-delà de la frontière des écrans. Apple Vision Pro devrait sortir au début de l'année 2024 au États-Unis puis progressivement dans d'autres pays. Pour son lancement, l'Apple Vision Pro devrait coûter la somme de 3 499$.
Jeu vidéo
Au milieu des années 1990, Apple s'associe avec Bandai pour la création d'une console de jeux vidéo axée sur le multimédia. La Pipp!n est lancée en 1996 et doit faire face à la Saturn de Sega, à la PlayStation de Sony et à la Nintendo 64 de Nintendo. Un catalogue de jeux famélique, par rapport à ses concurrentes, et un prix élevé mènent à un échec commercial. La production cessa en 1997, seules 45000 consoles ont trouvé preneur.
Apple promeut l'App Store, sur l'iPhone et l'iPod touch, surtout pour son catalogue de jeu, et n'hésite pas à inviter plusieurs développeurs lors des keynotes. L'entreprise développe en 2008, pour promouvoir l'iPod touch, une application de poker Texas Hold'em, qui ne fut jamais mise à jour et a été retirée en 2011. Cette application est re-publiée le 10 juillet 2019 pour célébrer les 10 ans de l'App Store (bien que cela soit en réalité son 11ème anniversaire). Le Game Center est également une création d'Apple pour centraliser les scores et les données.
Dans les Mac, est présent depuis NeXT, un jeu d'échecs, dont la vitesse de réflexion de l'IA est volontairement bridée.
Processeurs
Apple conçoit en interne ses propres processeurs connus sous le nom d'Apple Silicon pour iPhone, iPad, iPod Touch, Apple Watch, Apple TV, AirPods, et débute en 2020 la transition vers le Mac.
=== Services ===
Si Apple est avant tout une entreprise qui crée des produits, lors de la keynote spéciale service du , la société annonce son intention de diversification dans les services. Six nouveaux services sont alors annoncés, Apple Arcade, l'Apple Card, Apple News+, Apple TV+, Apple TV Channels, et la Connexion avec Apple, ils viendront rejoindre iCloud, Podcasts, Game Center, Apple News, Apple Music, Shazam (racheté en 2017), Livres, Plans, Apple Pay, et Siri, l'assistant vocal de la marque.
En 2020, à la suite de la WWDC 20, Apple annonce, entre autres, l'arrivée du futur du service Traduire et de CarKey.
Le , Apple présente Apple One, un service d'abonnement regroupant, à un tarif plus avantageux, plusieurs services payants.
iCloud
iCloud est le service de stockage en ligne d'Apple incluant 5 Go offerts, extensibles contre un paiement mensuel. iCloud est également un service de boîte mail.
Le service de stockage fut rebaptisé iCloud+ avec iOS 15, pour lui ajouter de nouvelles fonctions sans changement de tarif.
Safari
Safari est le navigateur web installé par défaut dans les Mac, iPod touch, iPhone et iPad.
Livres
Apple Books ou Livres en français, est une application permettant d'acquérir des livres numériques dans une boutique en ligne, puis de les lire à l’aide d’un iPad, d’un iPhone, d’un iPod touch ou d'un Mac. Apple Books est distribuée gratuitement. Le service est accessible par n'importe quel écrivain, elle permet notamment de diffuser du contenu en évitant les intermédiaires.
L'application Livres est également sur l'Apple Watch, mais de façon audio, c'est-à-dire que les livres audio doivent être téléchargés préalablement sur la montre, puis pourront être lus via un casque ou des écouteurs sans fil.
Plans
Apple Plans ou tout simplement Plans, est l'application de cartographie installée sur macOS, iOS, WatchOS et iPadOS qui permet de demander son trajet de différentes manières (voiture, transports, services, marche…), ou de se localiser et s'orienter.
Siri
Siri est l'assistant vocal d'Apple par défaut.
Énergie
En 2016, Apple crée la filiale Apple Energy, chargée de revendre aux particuliers l'électricité produite en excédent par les centrales d'énergie renouvelable dont le groupe est propriétaire.
==== Services de communications ====
iMessage
iMessage est un service de messagerie instantanée disponible sur macOS, iOS, WatchOS et iPadOS.
FaceTime
FaceTime est un service d'appel audio et vidéo disponible sur macOS, iOS et iPadOS.
Traduire
L'application Traduire d'Apple est un service de traduction arrivé avec iOS 14 en fin 2020. Il permet la traduction orale et écrite dans une autre langue. Avec l'introduction d'iPadOS 15, il arrive sur les iPad.
==== Services audio ====
Apple Music
Apple Music est un système de musique à la demande annoncé lors de la WWDC 2015. Il concurrence d'autres plateformes de streaming musical comme Spotify ou Deezer. En 2020, il est le second service de musique le plus utilisé avec plus de 60 millions d'utilisateurs dans le monde, et plus de 90 millions de morceaux disponibles en streaming.
Podcast
Podcast est une application gratuite, disponible depuis tous les appareils Apple (Apple Watch compris) qui permet d'écouter des milliers de podcasts gratuitement, de les télécharger, et d'en voir la version vidéo (si celle-ci est publiée sur la plateforme). En juillet 2019, Bloomberg annonce qu'Apple va produire ses propres podcasts. La nouvelle fait chuter de près de 3 % le cours boursier de Spotify, plateforme suédoise de streaming musical et principal concurrent d'Apple sur le terrain des podcasts.
Shazam
Shazam est une application qui permet d'identifier à peu près n'importe quel titre de musique en le faisant écouter à l'application via le micro du smartphone. L'application est rachetée par Apple en décembre 2017 pour environ 400 millions de dollars. Apple supprime la version payante sans pub et intègre le service à Siri qui devient capable de reconnaître la musique, au même titre que l'application. Depuis 2020, Shazam peut être synchronisé avec le compte Apple Music ou Spotify de l'utilisateur.
==== Services de paiement ====
Apple Pay est le service de paiement sans contact proposé par Apple, qui permet de payer en boutiques et sur de nombreux sites internet avec les produits fonctionnant sur macOS, iOS, iPadOS et watchOS.
Wallet est une application développée par Apple, permettant de regrouper des bons de réduction, des réservations de places (cinéma, restaurants, hôtel…) ou encore des cartes de fidélité, il est également possible d'y regrouper ses cartes de crédit.
L'Apple Card est une carte de crédit présentée par l'entreprise en , en partenariat avec la banque américaine Goldman Sachs et Mastercard. Elle n'est disponible qu'aux États-Unis.
Apple a annoncé des modifications de ses règles de l'App Store en août 2024 dans l'UE dans le but d'éviter des milliards d'euros d'amendes potentielles dans le cadre d'une nouvelle législation stricte visant à réduire le pouvoir des plus grandes sociétés technologiques.
==== Services télé ====
L'application Apple TV est une application qui centralise un grand nombre programmes du monde pour les louer ou les acheter ; il est aussi possible de s'abonner à certains services de VOD comme Apple TV+, Paramount+, ou Mubi, ce sont les Apple TV Channels. L'application se synchronise également avec de nombreuses applications de services de vidéo à la demande, pour avoir une vue d'ensemble des programmes que l'on est en train, ou que l'on souhaite regarder.
Apple TV+ est le service de vidéo à la demande d'Apple. Il est annoncé le 25 mars 2019 avec un lancement le 1er novembre suivant et vise à concurrencer les autres services du marché, avec majoritairement des contenus originaux (Apple Originals).
Apple TV Channels est un service qui permet de s'abonner, et d'accéder à des services de vidéos à la demande directement depuis l'application Apple TV. Le prix des abonnements, et les périodes d'essais des chaînes sont déterminés par les sociétés de vidéos à la demande, et non pas par Apple (sauf pour Apple TV+).
==== Services automobiles ====
Au début de mars 2014, Apple officialise l'arrivée de CarPlay, un système d'exploitation (OS) relié à l'iPhone pour les automobiles, ce système permet de transférer certaines applications compatibles de l'iPhone vers le tableau d'affichage de la voiture, comme Plans / Waze, Apple Music / Spotify, ou Messages par exemple.
Le , lors de la WWDC 20, Apple présente son système de déverrouillage sans contact des voitures à l'aide de l'iPhone, CarKey.
Le , Apple a réalisé un investissement d'un milliard de dollars dans un service chinois de voiture de transport avec chauffeur, Didi Chuxing.
==== Jeux ====
Game Center
Game Center est un réseau social de jeu multijoueurs en ligne, publié par Apple. Il permet aux utilisateurs d'inviter des amis à jouer à un jeu, commencer une partie multijoueurs à travers le jumelage, le suivi de leurs réalisations, et de comparer leurs meilleurs scores.
Avec iOS 14, Apple revoit sa copie en modifiant radicalement son interface, son système et ses commandes.
Apple Arcade
Apple Arcade est un service de jeux en ligne lancé durant la keynote du 25 mars 2019 uniquement disponible depuis l'App Store contre un abonnement mensuel de 4,99 € et un mois d'essai gratuit, pour six personnes. Certains jeux sont exclusifs, toutes plateformes confondues (Xbox, PS, Android, PC…), tandis que les autres ne le sont que pour l'App Store ; il n'est donc pas possible de jouer à ces jeux sur les appareils Apple sans passer par Apple Arcade.
À ce jour, le service dispose d'un catalogue de plus de 200 jeux, qui permet de se connecter rapidement à de nombreux comptes d'applications ou de sites internet. Ce service vient directement concurrencer ceux de Google et de Facebook, souvent jugés trop laxistes sur le respect de la vie privée. Ainsi, le service crée une pseudo-adresse e-mail et transmet les messages du site visité sans donner l'identité du visiteur. En 2020, plus de 200 millions de comptes Connexion avec Apple ont été créés.
==== Services santé ====
Santé est l'application mobile d'informations sur la santé annoncée lors de la WWDC 14. Elle permet de regrouper de nombreuses informations sur l'utilisateur de l'iPhone, utile pour les soignants en cas d'accident ou de problème de santé, cela permet également un suivi médical centralisé.
L'application Forme, anciennement « Activité » (rebaptisé avec iOS 14), est l'application présente sur iOS, et qui permet de voir les statistiques de son Apple Watch.
Le , Apple annonce Fitness+, un service destiné au sport, mettant à disposition des vidéos créées par des coachs (Yoga, vélo, danse, tapis roulant, musculation…), le service est disponible sur Apple Watch, iPhone, iPad et Apple TV.
Applications pour professionnels
Pour le marché des professionnels, Apple propose également des solutions logicielles. On trouve, par exemple, une version de Mac OS X destinée aux serveurs, Mac OS X Server, WebObjects, XSan, un système de fichier pour réseau de stockage SAN, etc. Pour le monde artistique professionnel existent Aperture destiné au traitement de photo-RAW, Final Cut Pro, une suite de production vidéo et Logic Pro, un logiciel de MAO.
Apparition d'iCloud
Au-delà des logiciels présents sur les machines localement, Apple propose aussi des services en ligne avec MobileMe (anciennement .Mac) comprenant des pages web perso, un webmail, le service iDisk. MobileMe n'existe plus depuis le , le service est remplacé par iCloud.
== Conditions de production ==
=== Travail forcé ===
Selon un rapport publié en mars 2020 par l'Institut australien de stratégie politique, ASPI, Australian Strategic Policy Institute, think tank créé par l'État australien, les usines ayant recours au travail forcé des Ouïghours au Xinjiang, région au nord-ouest de la Chine, font partie de la chaîne de production de 83 marques internationales, parmi lesquelles Apple.
Sept fournisseurs d'Apple pratiqueraient le travail forcé des Ouïghours, d'après des enquêtes rendues publiques en 2021 ; ces usines chinoises fournissent Apple en verre, antennes et câbles pour ses iPhone, iPad et MacBook. Apple nie les faits, cependant, d'après Tech Transparency Project, « le recours d'Apple au travail forcé dans sa chaîne d'approvisionnement va bien au-delà de ce que l'entreprise a reconnu », et pour le , « il n'y a aucun moyen de produire de façon responsable au Xinjiang jusqu'à ce que le travail forcé et la répression cessent».
Apple a exercé des pressions pour essayer d'affaiblir un projet de loi finalement signé par Joe Biden en décembre 2021 interdisant l'importation aux États-Unis de produits fabriqués au Xinjiang. Le rapport qui révèle ces tentatives d'Apple de contrer la loi associe la firme à d'autres entreprises américaines, Nike et Coca-Cola, elles aussi mises en cause pour leur partenariat supposé avec des usines ayant recours au travail forcé des Ouïghours, et également actives en matière de lobbying contre le projet de loi.
=== Conditions de travail : risques, âge, durée hebdomadaire ===
Apple sous-traite des entreprises asiatiques, notamment Foxconn du milliardaire taïwanais Terry Gou, pour la fabrication de ses produits. Depuis 2006, de nombreuses organisations dénoncent des conditions de travail inhumaines qui y sont imposées.
2009 : Au moins 137 employés (jusqu'à 200) ont été intoxiqués au n-hexane dans l'usine du sous-traitant en Chine entre 2008 et 2009.
2009 : Selon China Labor Watch, les méthodes de gestion du personnel de Foxconn sont très dures pour les salariés. Par exemple en 2009, Sun Danyong s'est suicidé après avoir été suspecté de vol d'un prototype d'iPhone 4. Selon sa dernière conversation électronique avec un ami, il aurait été battu par un chef de la sécurité de l'usine Foxconn dans laquelle il travaillait.
2010 : Dans 55 des 102 usines qui fabriquent des produits Apple, le temps de travail hebdomadaire dépasse 60 heures. Ce temps maximum défini par Apple dépasse lui-même la durée légale maximum en Chine qui est de 49 heures. 24 usines payent les salariés moins de 800 yuans par mois, le salaire minimum chinois. Seulement 61 % des usines sont conformes aux règles de sécurité.
2010 : Onze cas de travail d'enfants ont été révélés. Des filets anti-suicides sont installés dans l'usine de Foxconn à Shenzhen (Chine) pour dissuader les ouvriers surmenés de se jeter par les fenêtres.
En 2012, après une explosion dans une usine d'iPad, le New York Times publie une enquête fouillée sur les conditions de travail. Celle-ci met en lumière des temps de travail très élevés, des conditions de vie difficiles (dortoirs bondés), et pour les sous-traitants, le mépris des risques sanitaires.
En 2015, Apple est de nouveau critiqué « pour des conditions de travail "misérables" chez un sous-traitant chinois », notamment après un rapport de l'ONG China Labor Watch.
En 2019, selon un rapport de China Labor Watch « Apple et Foxconn ont enfreint plusieurs règles de travail en Chine dans l’usine Zhengzhou Foxconn, la plus grande usine d’iPhone au monde ». Les employés de l'usine ne bénéficiaient que d'un jour de repos pour 13 jours de travail, et parfois, ils n'avaient qu'un seul jour de repos par mois. Selon le même rapport, les employés de l’usine ne disposaient pas aux travailleurs de l’équipement de protection individuelle approprié. Apple conteste ce classement dans une lettre ouverte de Steve Jobs, commentée favorablement par Greenpeace. La société déclare effectuer depuis plusieurs années des actions dans le domaine environnemental. Des sites consacrés au Macintosh ont à plusieurs reprises étudié l'aspect écologique d'Apple et l'utilisation de l'image d'Apple par Greenpeace.
Greenpeace France organise en mai 2007 une manifestation devant un revendeur Apple . En mars 2008, Apple est située en milieu de classement, avec une note de 7/10.
La firme de Cupertino réagit assez rapidement concernant l'impact écologique de ses produits, mais pas pour l'iPhone. Lors de l'annonce des nouveaux iMac le , Steve Jobs commence son Apple Event en ces termes : « Mesdames et messieurs, voici le nouvel iMac, il est beaucoup plus écologique et recyclable… ». En effet, le polycarbonate blanc est remplacé par des composants en aluminium anodisé et des façades de verre. Toutefois, en octobre 2007, Greenpeace dénonce les matériaux extrêmement toxiques qui se trouvent à l'intérieur du téléphone. Depuis, Apple a supprimé le PVC du combiné, des écouteurs et du câble USB de l'iPhone, et son verre ne contient plus d'arsenic.
Cependant, en janvier 2011, Apple fait l'objet d'une nouvelle controverse concernant l'écologie et plus particulièrement les conditions de travail en Chine, notamment dans les usines du sous-traitant Foxconn, selon des ONG chinoises.
Il est également reproché à Apple de se livrer à l'obsolescence programmée. Pour les trois premières générations de l'iPod, la firme est confrontée à de nombreux plaignants ayant rencontré des difficultés pour faire réparer le matériel acquis. L'avocate Elizabeth Pritzker chargée du dossier rapporte avoir « découvert que le type de batterie au lithium contenu dans l'iPod était conçu pour avoir une durée de vie limitée » (environ 18 mois), et que leur remplacement n'avait pas été prévu par la firme. Par ailleurs, l'entreprise admet ralentir d’anciens smartphones en invoquant des problèmes de batterie, mais de nombreux consommateurs voient dans cette manœuvre une incitation à acheter de nouveaux modèles. Cette stratégie commerciale a de nombreuses conséquences, en matière de gaspillage (pour le consommateur) et d'impacts écologiques (pour la planète).
En juin 2017, Apple émet une obligation verte pour un montant d'un milliard de dollars afin d'augmenter le financement des énergies propres dans le groupe. Ceci s'est fait dans le cadre de la controverse qui a fait suite au retrait de l'Accord de Paris sur le climat par Donald Trump.
En septembre 2020, la firme annonce l'installation à Esbjerg au Danemark de deux éoliennes d'une puissance de 62 gigawatts-heures pour alimenter son centre de données dès la fin de l'année 2020.
=== Obsolescence programmée ===
En janvier 2017, l'association française HOP (Halte à l'obsolescence programmée) dépose une plainte auprès du procureur de la République de Paris et vise également le chef de « tromperie ». HOP estime qu’Apple, à travers les mises à jour des iPhone, en réduit volontairement les performances et la durée de vie, afin d’en accélérer le remplacement.
En octobre 2018, l'antitrust, autorité chargée de faire respecter la concurrence en Italie, inflige une amende de 10 millions d'euros à Apple pour obsolescence programmée. À la suite de son enquête, l'antitrust affirme que des mises à jour sur des iPhone « ont provoqué de graves dysfonctionnements et réduit de manière significative les prestations, accélérant de cette manière la substitution de ces derniers ».
== Aspects commerciaux ==
=== Stratégie commerciale ===
Ces salons et conférences n'étaient pas les seuls à attirer les foules. Ainsi, il n'est pas rare de trouver de longues files d'attente (atteignant parfois plusieurs milliers de personnes) à l'ouverture de nouveaux Apple Stores ou pour le lancement de nouveaux produits phares tels l'iPhone. Ainsi, à l'ouverture du « Cube » sur la Cinquième avenue, la file a atteint près d'un demi-mile (soit environ 800 mètres).
En 1997, John Sculley, PDG d'Apple durant dix ans (et ex-PDG de Pepsi-Cola), a dit (lors d'une interview pour le journal The Guardian) à propos de son succès à avoir fait croître l'entreprise (en ayant notamment augmenté le budget publicitaire de 15 à 100 millions de dollars) : People talk about technology, but Apple was also a marketing company. It was the marketing company of the decade. Traduction : « Les gens parlent de technologie, mais Apple fut aussi une entreprise de marketing. Ce fut l'entreprise de marketing de la décennie. »
En , le site web d'Apple a fusionné avec l'Apple Store en ligne. L'internaute peut donc directement acheter en ligne sur la page de présentation de chaque produit.
La responsable des Apple Stores, l'une des dirigeantes les plus en vue de la firme, Angela Ahrendts quitte Apple en avril 2019, pour être remplacée par Deirdre O’Brien, directrice des ressources humaines d'Apple.
Fichier:Apple Store San Francisco Union Square Store Interior 201605.jpg|Nouveau design d'Apple store à Union Square, San Francisco
Fichier:New Town Plaza Apple Store 201609.jpg|Nouveau design d'Apple store à New Town Plaza, Hong Kong
Fichier:Apple store fifth avenue.jpg|5e Avenue|, New York
Fichier:Regent Street Apple Store, London 12297897574 o.jpg|Londres
Fichier:Apple Store, George St, Sydney - Right view.jpg|Sydney
Fichier:Apple Store, Barcelona - 0001.JPG|Barcelone
Fichier:Moscow TSUM Apple Store 03-2016.jpg|Tsoum store à Moscou
Fichier:Apple Store Opéra, Paris, France.jpg| Ancien à Paris
=== Politique de prix ===
Durant les années 1980, le prix d’un Macintosh pouvait souvent atteindre deux fois celui d’un PC/compatible IBM, voire trois fois dans les années 1990 après l’apparition du Pentium. Cette politique de prix élevés a probablement freiné le développement du Macintosh au profit des ordinateurs multimédia grand public de l’époque (1990) tels que l’Amiga et l’Atari ST, puis du PC durant les années 1990.
Aujourd’hui encore, les prix affichés par Apple sont très souvent plus élevés et représentent un obstacle pour beaucoup d’utilisateurs souhaitant faire le saut, c’est-à-dire passer de Windows à Mac OS X. En 2005, Apple lance un Mac à plus petit prix, qu'elle nomme Mac mini.
Les marges pratiquées par Apple sont bien plus élevées que celles qui se pratiquent généralement dans ce domaine (entre 25 % et 30 % de marge brute au début des années 2000, alors que certains fabricants PC se contentent de 8 %, voire moins).
Cependant, une étude du Gartner Group, commandée par Apple Australie et diffusée par elle dans la presse en 2002, affirmait que le TCO () ou coût total de possession, c’est-à-dire le coût total de l’équipement informatique, c'est-à-dire l'addition des matériels optionnels, du support, des logiciels et de leurs licences, etc., est moins élevé avec un Mac qu'avec un PC équipé de Windows. Cette étude a été nuancée plus tard par Gartner, qui a précisé que les informations contenues dans son rapport ne reflétaient pas sa position éditoriale et étaient destinées à un usage interne chez Apple, correspondant à un scénario précis.
=== Réseau de distribution ===
Un livre paru en 2011 et intitulé Les 4 Vies de Steve Jobs, explique qu'en France Apple et son réseau de partenaires [de réseau de distribution commercial] ont toujours entretenu des relations conflictuelles.
== Finances et actionnariat ==
=== Capitalisation boursière ===
Le , quelques mois après le lancement réussi de l'iPad 2, la capitalisation boursière du groupe atteint 341,5 milliards de dollars, dépassant celle du géant pétrolier Exxon. Ce chiffre va quasiment doubler en un an, à mesure que le succès populaire de l'iPad ne se dément pas : le , Apple bat le record de la plus grande capitalisation boursière de l'histoire boursière, avec 622,10 milliards de dollars, dépassant le précédent sommet, touché par Microsoft, à 620,58 milliards de dollars le 30 décembre 1999. Le 30 avril 2017, le Wall Street Journal rapporte qu'Apple a une réserve de 250 milliards de $, 256,8 milliards de $ confirmé par la firme. Le 3 novembre 2017, Apple touche de nouveaux sommets avec une capitalisation qui dépasse les 900 milliards de dollars.
Enfin, le 2 août 2018, l'action Apple monte en bourse au-delà de 207 dollars l'unité, pour devenir la première entreprise privée de l'histoire à atteindre une capitalisation boursière de de dollars. Il aura fallu quarante-deux ans pour atteindre son de dollars et à peine deux années de plus pour, le , voir la capitalisation boursière atteindre les de dollars pour une action AAPL qui atteint les 467,77 dollars. Pour la première fois de son histoire, Apple franchit pour le trimestre 2020 la barre des 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires en un seul trimestre.
=== Principaux actionnaires ===
Au :
=== Optimisation fiscale ===
En 2012, la stratégie de contournement fiscal de l'entreprise lui permet, comme à de nombreuses multinationales des nouvelles technologies, d'avoir un des taux effectifs les plus bas de taxation est de plus en plus contestée. En 2012, Apple a réussi à ne payer que 1,9 % d’impôts sur ses bénéfices colossaux réalisés hors États-Unis.
Les profits de l'entreprise sont passés de 5 milliards de dollars en 2007 à 45,2 milliards en 2017. Elle paye un impôt sur les sociétés aux États-Unis qui est passé de 1 milliard de dollars en 2007 à 3,3 milliards en 2011. Cette relative faible hausse vient du fait qu'elle déclare une bonne partie de ses impôts à Reno (Nevada), où la compagnie dispose d'une filiale, Braeburn Capital. L'impôt sur les entreprises étant en 2001 de 8,84 % en Californie et de zéro au Nevada.
Apple optimise également son imposition au niveau international à l'aide des méthodes du « double irlandais » et du « sandwich hollandais ». Elle utilise pour cela une filiale en Irlande (taux d'imposition de 12,5 %) dont l'objectif est de récolter le produit des brevets déposés par Apple. Une autre filiale au Luxembourg gère les revenus des ventes d'iTunes. Une filiale aux Pays-Bas permet de récupérer les bénéfices irlandais en franchise d'impôts. Les bénéfices sont ensuite orientés vers des paradis fiscaux. Elle détient en 2014 plus de 150 milliards de dollars dans le paradis fiscal des îles Vierges britanniques.
Au niveau mondial hors États-Unis, sur des bénéfices à l'étranger de 36,8 milliards de dollars fin 2012, elle a versé 713 millions de dollars au 29 septembre, soit un taux de 1,9 %.
Selon une étude réalisée par Oxfam America et portant sur l'évasion fiscale des plus grandes entreprises américaines entre et , Apple, Microsoft, IBM, Cisco et Google ont transféré plus de 450 milliards de dollars dans les paradis fiscaux, dont 181 milliards concernent Microsoft.
En janvier 2018, Apple annonce qu'elle va rapatrier aux États-Unis tout son argent à l'étranger et payer 38 milliards de dollars ce qui lui permettra d'économiser 50 milliards de dollars d'impôts.
=== Évasion fiscale ===
Grâce à l’installation du siège de sa filiale internationale en Irlande, Apple paye très peu d’impôts sur ses bénéfices réalisés en Europe. En août 2016, après trois ans d'enquête, la Commission européenne sanctionne les pratiques d'Apple en Irlande qui est condamné à rembourser plus de 13 milliards d’euros à l’Irlande au motif qu'Apple a bénéficié illégalement, en Irlande, d’un taux d’imposition sur ses bénéfices européens de seulement 1 % en 2003 et de 0,005 % en 2014. Le gouvernement irlandais fait appel de cette décision et le 15 juillet 2020, les juges européens tranchent en faveur d'Apple contre Bruxelles et annulent la décision de rembourser les 13 milliards d'euros, mais cette condamnation à rembourser 13 milliards d'euros d'arriérés fiscaux à l'Irlande est confirmée en .
L'enquête des Paradise Papers révèle qu'en 2015, le groupe américain a déplacé le domicile fiscal de sa filiale internationale de l'Irlande à l'île de Jersey, un paradis fiscal qui dépend de la couronne britannique, afin de bénéficier d'un taux d'imposition des sociétés nul.
==== Redressement fiscal ====
Les autorités européennes de Bruxelles ont déclenché une enquête visant les régimes fiscaux très généreux dont bénéficient certaines multinationales via leurs filiales en Irlande, aux Pays-Bas ou au Luxembourg. Joaquín Almunia, commissaire européen chargé de la Concurrence, a donc décidé de lancer une enquête visant Apple et ses pratiques d'optimisation fiscale. Si l'aide de l'État irlandais est reconnue, un remboursement important pourrait être exigé. Le , la commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager annonce qu'Apple devra verser 13 milliards d’euros, plus les intérêts, à l’Irlande, au titre des impôts qu’elle aurait dû y payer entre 2003 et 2014. Le 24 avril 2018, le gouvernement irlandais annonce la signature avec Apple d’un accord permettant le versement, sur un compte bloqué, des 13 milliards d’euros d’avantages fiscaux jugés indus par l’Union européenne. La justice européenne annule en première instance la décision de la Commission le 15 juillet 2020.
Le , la Cour de justice de l'Union européenne renverse son jugement de 2020, estimant que l'Irlande a accordé à Apple une aide illégale que cet État est tenu de récupérer : Apple doit donc bien rembourser les 13 milliards d'euros à l'Irlande. Il s'agit du plus gros redressement fiscal de l'histoire de l'Union Européenne.
== Implantation ==
=== Siège social ===
Le siège social d'Apple est situé en plein centre de la Silicon Valley au 1 Infinite Loop (Boucle infinie en français) à Cupertino en Californie. Ce campus Apple est formé de 6 bâtiments d'une surface totale de 79000 m² et a été construit en 1993 par Sobrato Development Cos.
En 2006, Apple annonce son intention de construire un second campus, Apple Park, à Cupertino à 1,6 km à l'est du campus d'Infinite Loop. Celui-ci a été conçu par Norman Foster et c'est Steve Jobs qui en a présenté la maquette (un gigantesque bâtiment circulaire) devant le conseil de la ville de Cupertino, peu avant sa mort en 2011. En , la construction est en phase d'achèvement, ainsi que tous les bâtiments qui vont constituer le nouveau siège d'Apple (auditorium, bâtiments pour la recherche et le développement, parkings).
Apple a un campus satellite en banlieue de Sunnyvale (Californie).
=== Autres sites dans le monde ===
Le siège social pour l'Europe et l'Afrique (EMEA) se situe à Cork au sud de l'Irlande, ouvert en 1980.
En février 2015, Apple ouvre un site à Herzliya, Israël avec environ 800 employés.
Apple prévoit la mise en place en Chine de quatre centres de recherche et développement à Shanghai, Suzhou, Pékin et Shenzhen.
En 2017, Apple inaugure sa première Apple Academy, en partenariat avec l'université Frédéric-II à Naples en Italie.
== Direction ==
=== Équipe de direction ===
Tim Cook, (CEO) ;
, Senior Vice President and General Counsel ;
Jeff Williams, ;
Lisa Jackson, Vice President Environment, Policy and Social Initiatives.
== Aspects juridiques ==
=== Pratiques monopolistiques ===
En 2011, des utilisateurs d'iPhone attaquent Apple pour pratiques monopolistiques concernant le fonctionnement de l'App Store. Ils dénoncent la commission excessive prélevée par Apple sur les applications. En raison du monopole de l’App Store, les prix sont plus importants que si la vente d’applications était aussi possible sur d'autres plateformes.
Après une première victoire d’Apple en 2014, la cour d’appel de San Francisco annule cette décision en 2017. Apple se tourne alors vers la cour suprême qui confirme la décision de 2017 et ouvre la voie à un procès. En mai 2019, les juges estiment : « Les propriétaires d’iPhone paient le surcoût présumé à Apple. L’absence d’intermédiaire est évidente » ils se refusent de donner « un feu vert aux détaillants en position de monopole pour qu’ils en abusent ». La décision de la Cour suprême pourrait également avoir un impact sur d’autres sociétés, telles qu’Amazon, qui préfère se présenter comme un intermédiaire et non comme un vendeur direct.
Début 2019, en Europe, le service de streaming Spotify accuse Apple auprès de la Commission européenne d'avoir abusé de la domination de son App Store pour favoriser son propre service Apple Music. Le 4 mars 2024, la Commission européenne inflige à Apple une amende d’1,84 milliard d’euros à la suite de la saisie par Spotify, pour abus de position dominante sur le marché de la distribution d'applications de diffusion de musique en continu.
=== Infraction au DMA ===
En 2024, Apple fait l'objet d'une enquête pour non respect du Digital Market Act malgré les éléments déjà mis en place par Apple pour son respect. Selon l'Union européenne, il n'est toujours pas possible pour un développeur d'applications d'informer ses clients de l'existence de possibilités d'achat à moindre coût. Le non respect du DMA fait encourir à Apple une amende d'un montant de 10 % de son chiffre d'affaires.
=== Batailles juridiques ===
En 2008, Apple a dû accorder la paternité de l'iPod à Kane Kramer qui avait conçu dès 1979 un baladeur numérique et dont il avait déposé le brevet.
Saisie d'une plainte déposée par Samsung en août 2011, la Commission du commerce international des États-Unis (USITC) a estimé que certains modèles d'iPhone, iPad et iPod violaient des brevets du groupe sud-coréen. L’USITC avait alors interdit leur importation vers les États-Unis depuis l'Asie, où ils sont fabriqués. Autrement dit, elle empêchait le groupe californien de vendre ses produits sur le marché américain.
Une victoire symbolique pour Samsung, qui se livre à des batailles juridiques contre Apple dans de nombreux pays, car elle ne concernait que des produits relativement anciens, à savoir l’iPhone 3G et 4 vendus par l'opérateur AT&T, et les iPad et iPad 2.
Pourtant, le 3 août 2013, le représentant américain de l’USITC, Michael Froman, a annulé la décision prise en recourant à un droit de veto, qui n’avait plus été utilisé depuis 1987. Michael Froman motive dans une lettre ne pas présumer de la violation ou non des brevets de Samsung, mais estime qu’il ne faut pas donner de levier trop grand aux groupes détenteurs de dollars pour violation de brevets essentiels.
Le 8 août 2014, Samsung a marqué un grand coup, ses avocats ayant réussi à convaincre Lucy Koh (avocat d'Apple) que le brevet Apple d'auto-remplissage d'une zone de texte était similaire à celui utilisé chez son concurrent. Finalement, le bureau des brevets américains (USPTO) a décidé de rejeter le brevet utilisé chez Apple, jugeant qu'il fonctionnait de la même manière.
Au même moment, Apple et Samsung ont déclaré, dans un communiqué transmis aux médias, avoir mis fin à toutes les poursuites judiciaires entre eux dans différents pays sauf aux États-Unis dont les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Corée du Sud, le Japon […] et même la France, car ils étaient, dans tous les cas, perdants sauf aux États-Unis où Samsung devait payer 1 milliard de dollars pour violation de brevets.
Le procès iPod/DRM est terminé après 2 semaines de délibération. Les plaignants accusaient Apple de ne pas pouvoir mettre de la musique en utilisant autre chose qu'iTunes. Ils demandaient 350 millions de dollars de dommages et intérêts, mais finalement, Apple n'aura rien à payer. En effet, la firme à la pomme a bien souligné tout au long du procès que, avoir pris cette méthode pour la sécurité de ses clients pour que des logiciels malveillants ne viennent pas s'installer sur leur iPod.
Apple utilise de manière récurrente la justice face aux ONG, aux journalistes et aux associations qui dénoncent certaines de ses activités. D'après le journaliste Ivan du Roy, « dans ces procédures, il y a clairement une inégalité entre les grands groupes qui ont des moyens juridiques énormes et les personnes poursuivies ».
En décembre 2017, Apple poursuit ATTAC pour avoir occupé un de ses magasins parisiens. ATTAC dénonce une procédure baillon. Celle-ci se base sur le risque imminent pour Apple, ses employés et ses clients que feraient courir les actions d'ATTAC, qui se seraient intensifiées depuis mars 2017. Le tribunal de grande instance de Paris déboute Apple le 23 février 2018, et souligne qu'il s'agit d'une campagne d’intérêt général sur l’évasion fiscale.
En mai 2020, l'entreprise française Ubisoft porte plainte contre Apple pour ne pas être intervenu contre la diffusion du plagiat chinois d'un de ses jeux.
=== Litiges sur les brevets ===
Le , un jury américain estime qu'Apple doit payer 234 millions de dollars pour avoir violé un brevet détenu par l'Université du Wisconsin. Le procès porte sur des technologies intégrées à l'iPhone et l'iPad.
En août 2018, un jury fédéral californien ordonne à Apple de payer 145 millions de dollars en dommages et intérêts à WiLan, une compagnie canadienne de gestion de droits de propriété intellectuelle (patent troll), pour la violation de plusieurs brevets.
En août 2020, la justice de l'État du Texas a condamné Apple à verser 506 millions de dollars de dommages au patent troll PanOptis pour violations de brevets sur la 4G.
== Critiques relatives à la vie privée et procédures judiciaires ==
=== Surveillance par le programme PRISM ===
Apple est impliqué dans les révélations faites en 2013 par Edward Snowden concernant le programme de surveillance PRISM mis en place par la NSA. Les données suivantes sont ciblées : les contacts, les SMS et discussions instantanées (texte, vidéo, voix), les courriels, les photos et vidéos, les données stockées, la voix sur IP, le transfert de fichiers, les visioconférences, les notifications concernant l'activité, les détails du réseautage social en ligne, les coordonnées GPS et les « requêtes spéciales ».
=== Demande de contournement de la sécurité par le gouvernement des États-Unis ===
Le 16 février 2016, le FBI demande à Apple de créer un outil afin de contourner la sécurité de son système et donc d'avoir accès à l'iPhone de Syed Rizwan Farook, auteur de la fusillade de San Bernardino qui a eu lieu le 2 décembre 2015. Apple ayant donné au FBI toutes les données sauvegardées en leur possession concernant Farook, refuse cependant la création d'un tel outil, car ce dernier mettrait en danger la sécurité de millions d'utilisateurs et serait une atteinte à la liberté civile. Pour Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE, les déclarations des dirigeants d'Apple comme celles du FBI sont à prendre avec prudence : ce ne sont que des déclarations, et d'une part, on ne sait pas si Apple collabore réellement ou non, et d'autre part, cela peut être interprété comme une opération de communication de l'État américain à la suite de l'Affaire Snowden.
=== Enregistrements à l'insu consommateurs ===
En 2019, des consommateurs américains déposent un recours collectif accusant Apple d’avoir enregistré à leur insu des conversations privées grâce à l’assistant vocal Siri. Ils accusent également Apple d’avoir partagé ces enregistrements avec des sociétés publicitaires qui les ont ciblés grâce au contenu de leurs conversations. Le 31 décembre 2024, Apple accepte un accord pour mettre fin à cette procédure, tout en niant les accusations de ses clients. Dans le cadre de cet accord, Apple devra confirmer avoir supprimé les enregistrements concernés, expliquer aux clients leurs choix de stockage des données collectées par Siri, et payer 95 millions de dollars, soit 92,5 millions d’euros, qui seront distribués aux plaignants. Cette somme représente les bénéfices accumulés par Apple pendant environ neuf heures au moment de l’accord.
En , la LDH transmet au parquet de Paris un signalement doublé d'une plainte contre X pour violation de la vie privée, traitement illicite des données personnelles et pratique commerciale trompeuse contre Apple concernant la collecte massive de données personnelles par son assistant Siri. Cette plainte est basée principalement sur le témoignage du lanceur d'alerte Thomas Le Bonniec, qui explique que des employés étaient chargés d'identifier sir des enregistrements de Siri étaient accidentelles et analysaient ceux-ci pour les rattacher aux données entreposées dans l'appareil telles que les contacts, la géolocalisation, la musique, les films, les marques, Apple affirme que les employés n'avaient pas accès à l'identifiant Apple, mais Le Monde indique que son enquête montre que les informations accessibles permettaient d'identifier les personnes par recoupement. des dizaines voire des centaines de millions d'enregistrements auraient été traités par Apple. La Data Protection Commission irlandaise, équivalent de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) française, a pourtant classé sa plainte en .
=== Blocage de canaux de discussion par Apple ===
Au cours des manifestations biélorusses de 2020 contre le président Alexandre Loukachenko, Apple, Inc. a exigé le blocage de trois groupes de discussion ou canaux du mouvement de protestation biélorusse, selon le fondateur de Telegram Pavel Dourov. Des informations personnelles concernant les agents de police avaient été publiées par le mouvement d'opposition. Les agents des forces de l'ordre agissent pour la plupart masqués, c'est pourquoi les groupes d'opposition avaient commencé à révéler leur identité. Selon Apple, la firme n'a pas demandé le blocage des canaux, mais a plutôt demandé de supprimer les informations personnelles publiées par les canaux en question. Selon Libération, « c'est un bâton de plus dans les roues de l'opposition biélorusse, qui se bat déjà avec des moyens très limités ».
=== Analyse d'images et atteintes à la vie privée ===
En juillet 2021, Apple annonce des mesures de lutte contre les abus sexuels perpétrés contre des enfants par l'analyse des images sur les iPhones. Cette annonce amène certains à protester en raison des atteintes allégués à la vie privée.
== Communication ==
=== Identité visuelle (logo) ===
Le choix du logo fruitier s'inspire du nom de la société Apple (pomme) adopté notamment, car cela le plaçait dans l'annuaire téléphonique avant Atari. Steve Jobs explique à son biographe Walter Isaacson : J'étais dans ma phase 'pommes' de mon régime [végétalien]. Je revenais de la plantation de pommiers. Je trouvais ce nom sympathique et pas intimidant, à la différence des sigles comme IBM ou HP.
Le premier logo d'Apple, dessiné par Ronald Wayne, représente Isaac Newton appuyé contre un pommier. En bordure du dessin, se trouve un segment du poème Prelude de William Wordsworth : Il est très rapidement remplacé, au début de 1977, par la pomme arc-en-ciel dessinée par Rob Janoff, la célèbre pomme croquée. Janoff présenta à Steve Jobs des versions monochromatiques de la pomme croquée ; ce dernier s'est tout de suite pris d'affection pour elle. Il a cependant insisté sur le fait qu'elle devait être colorée pour humaniser la firme. Selon Rob Janoff, la pomme est croquée pour qu'elle ne soit pas confondue avec une cerise ; les couleurs permettaient, elles, de refléter la capacité des Apple II à pouvoir afficher des couleurs.
Ce logo est souvent considéré, à tort, comme un hommage à Alan Turing, mathématicien britannique homosexuel, qui se serait suicidé ― selon la thèse officielle, jamais prouvée ― en mangeant une pomme imprégnée de cyanure. De même, les couleurs proches de celles du drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBT seraient une référence à son homosexualité, en raison de laquelle il fut inquiété par la loi alors en vigueur. Aussi bien le dessinateur du logo qu'Apple ont nié qu'il y avait un quelconque hommage à Turing dans le logo de la pomme arc-en-ciel.
Avec la sortie de l'iMac G3 en 1998, Apple a commencé à introduire la pomme monochrome sur ses machines, mais le modèle arc-en-ciel était toujours sur le système d'exploitation d'alors (Mac OS 8) et restera sur le suivant (Mac OS 9). Le 24 mars 2001 sortit Mac OS X, premier système Apple à arborer la pomme monochrome, marquant définitivement la fin de la pomme arc-en-ciel.
Galerie des logos Apple
Fichier:Apple first logo.png|Le premier logo d'Apple avec Isaac Newton sous un pommier (dessiné par Ronald Wayne).
Fichier:Apple Computer Logo rainbow.svg|Logo utilisé de septembre 1977 à juin 1998 (dessiné par Rob Janoff).
Fichier:Apple logo black.svg|Pomme monochromatique utilisée dès septembre 1998.
Fichier:Logoapplebleu.png|Variante « Aqua » utilisée de septembre 2001 à juin 2007 en même temps que la pomme monochromatique.
Fichier:Apple chrome.png|Variante « chromée », utilisée de septembre 2007 à juin 2013, en même temps que la pomme monochromatique.
Fichier:Apple (flat design).svg|Remise au goût du jour de la pomme monochromatique de 1998 depuis octobre 2013, selon la tendance flat design.
=== Slogans ===
Le premier slogan d'Apple est utilisé sur les brochures publicitaires de l'Apple I en 1976.
Entre 1997 et 2002, Apple a utilisé le toujours célèbre slogan Think different dans ses campagnes publicitaires. Bien qu'il ne soit plus utilisé, il est toujours associé à Apple. Aux côtés de ces slogans génériques, Apple a aussi usité des slogans spécifiques à certains produits dont le célèbre utilisé en 1998 pour la promotion de l'iMac. Après avoir présenté le premier Macintosh avec , puis l'iMac avec , l'iPod puis l'iPhone ont été lancés avec un slogan très proche : et .
=== Publicité ===
Depuis le lancement du Macintosh en janvier 1984 avec le spot 1984 diffusé lors du Super Bowl XVIII, Apple a été reconnu pour ses efforts afin de réaliser des publicités efficaces pour ses produits, bien qu'elles aient été l'objet de critiques.
Une campagne publicitaire en particulier, dont la signature était , est restée célèbre pour avoir évoqué - post mortem - des personnages remarquables comme Gandhi, Picasso, Maria Callas ou Frank Lloyd Wright. De même, ses publicités ont contribué à lancer certains groupes ou musiciens dans la célébrité. Ce fut le cas pour Yael Naim dont la chanson New Soul accompagne la publicité du MacBook Air ou encore Feist avec sa chanson 1234 que l'on retrouve sur les pubs pour l'iPod nano ainsi que pour The Ting Tings avec Shut Up and Let Me Go qui accompagne une publicité pour l'iPod touch.
=== Activités de lobbying ===
==== Moyen qu'Apple possède pour influencer la sphère politique ====
À mesure que les technologies numériques progressent, les firmes multinationales qui contribuent à cette évolution gagnent en importance et en crédibilité aussi bien dans la sphère économique que dans celle politique. La manière dont les entreprises multinationales, comme les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), peuvent influencer les décisions politiques d’un État agit principalement à travers leurs implications dans les institutions politiques nationales (le Parlement, le Conseil constitutionnel, le Conseil économique et social, etc. ), les organisations internationales (Organisation des Nations unies, Organisations mondiale du commerce, et autres) et supranationales tel que l’Union européenne.
Parmi les entreprises multinationales se spécialisant dans le secteur des électroniques et des ordinateurs, Apple occupe un part d’un rôle qui était un quasi-monopole des États auparavant. Peu à peu, au fil des années, cet oligopole est développé entre les géants des produits électroniques. Le pouvoir que les multinationales détiennent sur les États peut être mis en perspective en observant qu'en au Canada, les firmes multinationales représentaient 0,8% de toutes les entreprises, mais qu'elles possédaient les deux tiers des actifs économiques du pays.
Dans le cas d’Apple, il n’est pas rare que les fonds que la compagnie investit dans ses activités de lobbyisme puissent interférer avec la création et la mise en place de certaines lois. C'est par exemple le cas de « The American Innovation and Choice Online Act », une loi dont l'objet est d'empêcher les grandes compagnies comme Apple, Amazon et Google d’établir un monopole du commerce à partir de leur plateforme et de promouvoir de façon équitable les services des autres petites compagnies. Étant donné que le but premier des activités de lobbying du géant de l’industrie technologique est d’influencer les décisions politiques et de les rendre favorables pour le développement de la compagnie, cette loi en elle-même va à contresens de l'objectif de l'entreprise. La mise en place de cette loi est donc retardée en grande partie du fait des débats entrepris par les membres du Sénat à la suite des déclarations d’opposition en provenance des grandes entreprises technologiques, telles qu’Apple, face aux membres du Congrès.
==== Aux États-Unis ====
Les dépenses en lien aux activités de lobbying d'Apple aux États-Unis connaissent des augmentation progressives d'année en année. Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying d'Apple aux États-Unis s'élèvent en 2017 à 7150000 dollars Ces dépenses connaissent une augmentation nette depuis 2011. De 2009 à 2017, l'entreprise est passée d’un investissement de dans ses activités de lobbyisme à 7,15 millions. Ensuite, il y a eu une diminution relativement faible durant l’année de 2018 (6,68 millions) avant de passer à 7,41 millions l’année suivante. En 2020 et 2021, le montant attribué aux activités en lien à la scène politique de la compagnie passe de 6,65 millions à 6,5, avant d’atteindre 9,36 millions d’euros en 2022.
==== Auprès des institutions de l'Union européenne ====
Apple est inscrit depuis 2013 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Il déclare en 2017 pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre et 1250000 euros.
Dans les récentes années, plus précisément en septembre 2021, l’Union européenne a entrepris d’établir des sanctions contre Apple. À partir d’octobre 2021 jusqu'en septembre 2022, les investissements de l'entreprise en matière de lobbyisme dans l’Union européenne sont passés de 7 à 8 millions d’euro, soit une somme deux fois supérieure à celle de l’année 2019 à 2020. Le Parlement de l’Union européenne a néanmoins proposé un projet de loi qui force Apple a changer son chargeur « Lightning » pour un chargeur de type USB-C, qui coûte en moyenne 20 euro moins cher que ceux offerts par la compagnie. Cette mesure vise à dénoncer une compétition dite déloyale d’Apple, puisque c’est la seule compagnie qui utilise ce type de chargeur, forçant ainsi les consommateurs à en acheter. À la suite de cette décision, Apple a jusqu’à la fin de décembre 2024, pour adapter tous ses appareils à un « chargeur universel » USB-C. D’après le commissaire européen Thierry Breton, cette nouvelle mesure fera économiser aux consommateurs européens annuellement.
==== En France ====
Pour l'année 2017, Apple France déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France, mais n'a cependant pas déclaré, comme elle était légalement tenue de le faire avant le l'ensemble de ses activités et les montants engagés.
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Astronomie
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L'astronomie est la discipline scientifique qui étudie les objets célestes afin d'expliquer leurs propriétés physiques et chimiques ainsi que leur origine et leur . Elle prend sa source dans l'observation du ciel.
Le terme « astronomie » vient du grec , « la loi des astres » (de , « astre, étoile », et , « loi »).
Avec plus de d'histoire, l'astronomie remonte au-delà de l'Antiquité dans les pratiques religieuses préhistoriques. L'astronomie est l'une des rares sciences où les amateurs jouent encore un rôle actif. Elle est pratiquée à titre de loisir par un large public d'astronomes amateurs.
== Histoire ==
L'astronomie est considérée comme la plus ancienne des sciences}}
L'astronomie est très longtemps pratiquée parallèlement à l'astrologie.
=== Néolithique ===
On pense que certains des grands cercles mégalithiques du Néolithique avaient une vocation d' observatoires astronomiques. Les plus connus sont Nabta Playa (Égypte), vieux de , et Stonehenge (Wiltshire, Angleterre), édifié plus tard. Camille Flammarion, qui le comprit l’un des premiers, parlera au sujet des cercles mégalithiques de monuments à vocation astronomique et d'observatoires de pierre.
Des recherches plus récentes mettent néanmoins ces interprétations largement en doute. En particulier Clive Ruggles en 1997 souligne que seul l'alignement de l'Avenue lors du solstice d'été peut être acceptée comme preuve d'une possible utilisation astronomique du lieu, toutes les autres preuves/interprétations sont sujettes au doute ou à d'autres explications.
En 2024, Mike Parker
publie dans Archaeology International un article suggérant que Stonehedge a été construit dans le but politique d'unifier la population de l'actuel Royaume-Uni.
=== Antiquité ===
Les systèmes les mieux connus sinon les plus développés sont :
dans l'Ancien Monde :
l'astronomie indienne et chinoise : le Rig-Véda mentionne 27 constellations associées au mouvement du Soleil ainsi que les 13 divisions zodiacales du ciel,
l'astronomie sumérienne, et ses dérivées les astronomies chaldéenne, mésopotamienne, égyptienne et hébraïque. Si bien que la Bible contient des énoncés au sujet de la position de la Terre dans l'Univers et sur la nature des étoiles et des planètes ;
dans le Nouveau Monde, les astronomies amérindiennes sont aussi déjà très développées, notamment la toltèque, la zapotèque (assez proche) et la maya tout à fait originale. Ainsi, sans aucun instrument optique, les Mayas avaient réussi à décrire avec précision les phases et éclipses de Vénus.
==== Préalables ====
Toutes les observations effectuées avant l'an 1600 environ, se faisaient à l'œil nu: elles se limitaient globalement à l'enregistrement du lever et du coucher de certains astres, ainsi que de certains évènements remarquables (éclipses de Lune, de Soleil,...).
La plupart des observations effectuées avant l'antiquité grecques étaient principalement apotélésmatiques, celles qui ne l'étaient pas organisaient les travaux champêtres ou orientaient les navigateurs.
que l'un des meilleurs, sinon le meilleur, observateur à l'œil nu de tous les temps est Tycho Brahé dont la précision des observations permis à Kepler ses découvertes.
Hésiode précise au VIIIe siècle av. J.-C. dans Les Travaux et les Jours :
Commence la moisson quand les Pléiades, filles d'Atlas, se lèvent dans les cieux, et le labourage quand elles disparaissent ; elles demeurent cachées quarante jours et quarante nuits, et se montrent de nouveau lorsque l'année est révolue, à l'époque où s'aiguise le tranchant du fer... Lorsque Orion et Sirius seront parvenus jusqu'au milieu du ciel, et que l'Aurore aux doigts de rose contemplera Arcture, ô Persès ! cueille tous les raisins et apporte-les dans ta demeure...
==== Haute Antiquité ====
À ses débuts, l'astronomie consiste en l'observation et en la tentative de prédiction du mouvement des objets célestes visibles à l'œil nu.
En Mésopotamie, le repérage des trajets des astres errants (les planètes) se fait sur trois voies parallèles à l'équateur. Ensuite, après les premières observations systématiques de la fin du millénaire (vers -1200), les trajets du Soleil et de la Lune sont mieux connus. Vers le VIIIe siècle av. J.-C. apparaît la notion d'écliptique.
Vers le milieu du Ier millénaire on voit émerger un découpage de l'écliptique (dans le sens ancien) pour le repérage de la position des astres. Selon les civilisations ce découpage s'effectue en un nombre varié de parties. En Mésopotamie, l'écliptique (voir Zodiaque) est divisée en douze parties, chacune de ces parties est nommée.
L'astronomie mésopotamienne, comme toutes les astronomies avant l'astronomie grecque tardive, interprète les mouvements des astres par une volonté d'un démiurge.
Dans la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile (livre II, page 146), on lit ceci:
. Les Chaldéens enseignent que le monde est éternel de sa nature,
qu'il n'a jamais eu de commencement et qu'il n'aura pas de fin. Selon leur
philosophie, l'ordre et l'arrangement de la matière sont dus à une providence
divine ; rien de ce qui s'observe au ciel n'est l'effet du hasard ; tout
s'accomplit par la volonté immuable et souveraine des dieux. Ayant observé
les astres depuis les temps les plus reculés, ils en connaissent exactement le
cours et l'influence sur les hommes, et prédisent à tout le monde l'avenir.
Les astronomes mésopotamiens ont cependant le grand mérite d'avoir consigné soigneusement de nombreuses observations dès le VIIIe siècle au moins. Ces observations seront très utiles aux astronomes Grecs.
Dans la Composition Mathématique de Ptolémée, on lit ceci:
. . .Nous avons pris pour première
éclipse celle qui a été observée à Babylone, la trente-unième année du règne de Darius premier,
dans la nuit du trois au quatre du mois égyptien Tybi, au milieu de la sixième heure. On y vit la lune obscurcie de deux doigts du côté du midi . . .
La seconde éclipse est celle qui a été observée à Alexandrie, la neuvième année d'Adrien, dans
la nuit du 17 au 18 du mois égyptien Pachon, à 3 heures équinoxiales avant minuit. La lune
y fut également obscurcie de la sixième partie de son diamètre du côté du midi..
==== Antiquité classique et tardive ====
Avec Thalès et l'école de Millet débute la recherche de "lois" expliquant le mouvement des astres. En particulier Anaxagore qui fût condamné à mort par les Athéniens pour avoir détruit l'influence des dieux sur la nature, en réduisant les phénomènes à des lois immuables.
Socrate considère l’astronomie comme futile, Ératosthène, Eudoxe de Cnide, Apollonios, Hipparque et Ptolémée, construisent progressivement une théorie géocentrique très élaborée. Aristarque de Samos et quelques autres imaginent une théorie héliocentrique.
Platon et plus encore Aristote imposent leurs visions du Monde, bien plus basée sur des considérations esthétiques (tous les mouvements des astres sont circulaires) et poétiques ( les quatre éléments plus l'Ether) que scientifiques. La vision aristotélicienne du Monde -- l'astronomie d'Aristote-- va s'imposer pendant presque 2000 ans. L'on mesure alors le courage qu'il aura fallu aux Copernic, Bruno, Kepler et Galilée pour remettre en cause cette vision du Monde.
En ce qui concerne le Système solaire, grâce à la théorie des épicycles et à l'élaboration de tables fondées sur cette théorie, il est possible, dès l'époque alexandrine, de calculer de manière assez précise les mouvements des astres, y compris les éclipses lunaires et solaires. Concernant l'astronomie stellaire, les Anciens Grecs apportent d'importantes contributions: des débuts de trigonométrie et de trigonométrie sphérique et la définition d'un système de magnitude. L’Almageste de Ptolémée contient déjà une liste de quarante-huit astérismes et 1022 étoiles.
=== Moyen Âge ===
L'astronomie ne peut être étudiée sans l'apport d'autres sciences qui lui sont complémentaires et nécessaires : les mathématiques (géométrie, trigonométrie), ainsi que la philosophie. Elle sert au calcul du temps.
Sur les sciences et l'éducation en général au Moyen Âge :
==== Haut Moyen Âge ====
L'astronomie indienne aurait culminé vers 500, avec lĀryabhaṭīya, qui présente un système mathématique quasi-copernicien, dans lequel la Terre tourne sur son axe. Ce modèle considère le mouvement des planètes par rapport au Soleil.
Pour s'orienter sur mer mais aussi dans le désert, les civilisations arabo-persanes ont besoin de données très précises. Dérivée des astronomies indienne et grecque, l'astronomie islamique culminera vers le Xe siècle.
Boèce est le fondateur dès le VIe siècle du quadrivium, qui inclut l'arithmétique, la géométrie, la musique et l'astronomie.
Après les invasions barbares, l'astronomie se développe relativement peu en Occident.
Elle est par contre florissante dans le monde musulman à partir du IXe siècle. L'astronome persan al-Farghani (805-880) écrit beaucoup sur le mouvement des corps célestes ; il effectue une série d'observations qui lui permettent de calculer l'obliquité de l'écliptique. Al-Kindi (801-873), philosophe et scientifique encyclopédique, écrit 16 ouvrages d'astronomie. Al-Battani (855-923) est astronome et mathématicien. Al-Hasib Al Misri (850-930) est mathématicien égyptien. Al-Razi (864-930) est scientifique persan. Enfin, Al-Fârâbî (872-950) est un grand philosophe et scientifique iranien.
À la fin du Xe siècle, un grand observatoire est construit près de Téhéran par l'astronome perse al-Khujandi.
La philosophie (Platon et Aristote) fait partie intégrante, avec l'ensemble des autres sciences (médecine, géographie, mécanique) de ce grand mouvement de renaissance appelé Âge d'or de l'Islam.
Saint Bède le Vénérable, au VIIIe siècle, développe en Occident les arts libéraux (trivium et quadrivium). Il établit les règles du comput pour le calcul des fêtes mobiles et pour le calcul du temps, qui nécessitent des éléments d'astronomie.
D'autres éléments sont introduits en Occident par l'intermédiaire de Gerbert d'Aurillac (Sylvestre II) un peu avant l'an mille, avec la philosophie d'Aristote. Il est difficile de savoir exactement quels astronomes musulmans sont alors connus de Gerbert d'Aurillac.
==== Bas Moyen Âge ====
L'œuvre d'Al-Farghani est traduite en latin au XIIe siècle, en même temps que bien d'autres traités arabes et que la philosophie d'Aristote.
Dans le monde musulman, on peut citer :
en Perse, Omar Khayyam (1048-1131), qui compile une série de tables astronomiques et réforme le calendrier ;
Ibn al-Haytham (965-1039), mathématicien et physicien arabe ;
Al-Biruni, (973-1048), mathématicien, astronome, encyclopédiste ;
Nasir ad-Din at-Tusi (1201-1274), philosophe, mathématicien, astronome et théologien perse (considéré comme l'un des fondateurs de la trigonométrie) ;
Al-Kashi (1380-1429), en Iran et Ouzbékistan actuels ;
Al-Maghribi ;
Abd al-Rahman al-Soufi.
L'astronomie dans le monde arabe a connu une période florissante pendant le Bas Moyen Âge, et les astronomes arabes ont apporté des contributions significatives à l'histoire de l'astronomie.
Au cours de l'âge d'or de l'islam, l'astronomie était une discipline très développée dans le monde arabe. Les savants arabes ont non seulement traduit et préservé les connaissances astronomiques grecques, mais ont également effectué leurs propres recherches et observations. Les astronomes arabes ont ainsi développé de nouveaux instruments et méthodes pour l'observation du ciel.
Parmi les plus célèbres astronomes arabes figurent Al-Khwarizmi, Al-Farghani et Ibn al-Haytham, également connu sous le nom d'Alhazen. Al-Khwarizmi a contribué à la cartographie stellaire et a développé des tables astronomiques précises, tandis qu'Al-Farghani a travaillé sur la mesure de la circonférence de la terre et la précession des équinoxes. Alhazen, quant à lui, a étudié la réfraction de la lumière et a proposé la première théorie sur la vision.
Les contributions des astronomes arabes ont eu un impact important sur l'astronomie européenne, en particulier pendant la Renaissance, lorsque les savants européens ont découvert et traduit les œuvres des astronomes arabes. L'astronomie arabe a également influencé les mathématiques et la philosophie, et a joué un rôle important dans la diffusion des connaissances scientifiques entre l'Est et l'Ouest.
Aujourd'hui, les astronomes arabes continuent de faire des contributions significatives à la science. Par exemple, les astronomes de l'Observatoire du Golfe à Abou Dhabi ont découvert des exoplanètes en utilisant des méthodes de détection innovantes, tandis que l'Observatoire d'Al-Sharjah en Égypte a étudié la lumière des étoiles pour comprendre leur composition et leur histoire.
Malheureusement, l'importance de l'astronomie dans le monde arabe a diminué après le XVIe siècle en raison de facteurs tels que les conflits politiques, la colonisation et le manque d'investissement dans la recherche scientifique. Cependant, il y a eu un renouveau récent de l'intérêt pour l'astronomie dans certains pays arabes, avec des initiatives pour construire de nouveaux observatoires et encourager la recherche scientifique.
En fin de compte, l'astronomie arabe a eu un impact durable sur la science et la culture du monde entier. Les contributions des astronomes arabes ont permis de préserver et de développer les connaissances scientifiques et ont ouvert la voie à de nouvelles découvertes dans l'astronomie et d'autres domaines de la science.
=== Époque moderne ===
Pendant la Renaissance, Copernic propose un modèle héliocentrique du Système solaire ayant de nombreux points communs avec la thèse de Nasir ad-Din at-Tusi, avec le De revolutionibus publié en 1543 après sa mort.
Près d'un siècle plus tard, cette idée est défendue, étendue et corrigée par Galilée et Kepler. Galilée imagine une lunette astronomique, en s'inspirant des travaux du hollandais Hans Lippershey (dont la lunette ne grossissait que trois fois et déformait les objets), pour améliorer ses observations et surtout découvrir des objets ne tournant pas autour de la Terre, centre du Monde : les satellites de Jupiter. La théorie géocentrique est un peu plus ébranlée. S'appuyant sur des relevés d'observation très précis faits par le grand astronome Tycho Brahe, Kepler est le premier à démontrer que le système d'Aristote est faux : les planètes se meuvent selon des ellipses (et non plus des cercles) dont le Soleil occupe l'un des foyers et énonce ses lois, annonçant ainsi une thèorie héliocentrique.
C'est Isaac Newton qui, en formulant la loi de l'attraction des corps (la loi de la gravitation) associée à ses lois du mouvement permet finalement de donner une explication théorique au mouvement des planètes. Il invente aussi le télescope réflecteur, qui améliore les observations.
Le passage du modèle géocentrique de Ptolémée au modèle héliocentrique avec Copernic / Galilée / Newton est décrit par le philosophe des sciences Thomas Samuel Kuhn comme une révolution scientifique.
=== Époque contemporaine ===
On découvre que les étoiles sont des objets très lointains : l'étoile la plus proche du Système solaire, Proxima du Centaure, est à plus de quatre années-lumière.
Avec l'introduction de la spectroscopie, on montre qu'elles sont similaires au Soleil, mais dans une grande gamme de températures, de masses et de tailles. L'existence de notre galaxie, la Voie lactée, en tant qu'ensemble distinct d'étoiles, n'est prouvée qu'au début du XXe siècle du fait de l'existence d'autres galaxies.
Peu après, on découvre l'expansion de l'Univers, et la loi de Hubble établissant une relation entre la vitesse d'éloignement des autres galaxies par rapport au Système solaire et leur distance.
La cosmologie fait de grands progrès durant le XXe siècle, notamment avec la théorie du Big Bang, largement confirmée par l'astronomie et la physique, comme le rayonnement thermique cosmologique (ou rayonnement fossile), et les différentes théories de nucléosynthèse expliquant l'abondance des éléments chimiques et de leurs isotopes dans l'univers.
Dans les dernières décennies du XXe siècle, l'apparition des radiotélescopes, de la radioastronomie et des moyens de traitement informatique autorisent de nouveaux types d'expérimentations sur les corps célestes éloignés, par analyse spectroscopique des raies d'émission émises par les atomes et leurs différents isotopes lors des sauts quantiques, et transmis à travers l'espace par les ondes électromagnétiques.
L'UNESCO décrète 2009 comme étant l'Année mondiale de l'astronomie.
== Matières de l'astronomie ==
À son début, durant l'Antiquité, l'astronomie consiste principalement en l'astrométrie, c'est-à-dire la mesure de la position dans le ciel des étoiles et des planètes.
Plus tard, des travaux de Kepler et de Newton naît la mécanique céleste qui permet la prévision mathématique des mouvements des corps célestes sous l'action de la gravitation, en particulier les objets du Système solaire. La plus grande partie du travail dans ces deux disciplines (l'astrométrie et la mécanique céleste), auparavant effectué à la main, est maintenant fortement automatisée grâce aux ordinateurs et aux capteurs CCD, au point que maintenant elles sont rarement considérées comme des disciplines distinctes. Dorénavant, le mouvement et la position des objets peuvent être rapidement connus, si bien que l'astronomie moderne est beaucoup plus concernée par l'observation et la compréhension de la nature physique des objets célestes.
Depuis le XXe siècle, l'astronomie professionnelle a tendance à se séparer en deux disciplines : astronomie d'observation et astrophysique théorique. Bien que la plupart des astronomes utilisent les deux dans leurs recherches, du fait des différents talents nécessaires, les astronomes professionnels tendent à se spécialiser dans l'un ou l'autre de ces domaines. L'astronomie d'observation est concernée principalement par l'acquisition de données, ce qui comprend la construction et la maintenance des instruments et le traitement des résultats. L'astrophysique théorique s'intéresse à la recherche des implications observationnelles de différents modèles, c'est-à-dire qu'elle cherche à comprendre et à prédire les phénomènes observés.
Lastrophysique est la branche de l'astronomie qui détermine les phénomènes physiques déduits par l'observation des astres. Actuellement, les astronomes ont tous une formation poussée en astrophysique et leurs observations sont presque toujours étudiées dans un contexte astrophysique. En revanche, il existe un certain nombre de chercheurs et chercheuses qui étudient exclusivement l'astrophysique. Le travail des astrophysiciens est d'analyser des données d'observations astronomiques et d'en déduire des phénomènes physiques.
Les domaines d'études de l'astronomie sont aussi classés en deux autres catégories :
par sujet, généralement selon la région de l'espace (par exemple, l'astronomie galactique) ou le type de problème traité (formation des étoiles, cosmologie) ;
par le mode d'observation, selon le type de particules détectées (lumière, neutrino) ou leur longueur d'onde (radio, lumière visible, infrarouge).
=== Matières par sujet ===
==== Astrobiologie ====
Sujet d'étude récent (bien que des spéculations sur le sujet plus anciennes existent, dans le domaine du fantastique en particulier) et en pleine expansion ayant pour objet principal la recherche de vie extraterrestre, c'est-à-dire existant au-delà des limites de la planète Terre. Plusieurs sujets sont abordés : recherche de biomarqueurs dans les atmosphères planétaires, de fossiles pour les planètes telluriques, sur les extrémophiles afin de comprendre les limites du vivant, de civilisations avancées et éventuels signaux, et comprendre l'origine même de la vie (notamment sur Terre).
==== Astronomie solaire ====
L'étoile la plus étudiée est le Soleil, une petite étoile typique de la séquence principale de type spectral G2V et vieille d'environ 4,6 milliards d'années. Le Soleil n'est pas considéré comme une étoile variable, mais il subit des changements périodiques de son activité, ce qui peut être vu grâce aux taches solaires. Ce cycle solaire de fluctuation du nombre de taches dure 11 ans. Les taches solaires sont des régions plus froides que la normale qui sont associées à une activité magnétique intense.
La luminosité du Soleil a régulièrement augmenté au cours de sa vie. Aujourd'hui, il est en effet 40 % plus brillant qu'au moment où il est devenu une étoile de la séquence principale. Le Soleil a également subi des changements périodiques de luminosité ayant eu un impact significatif sur la Terre. Par exemple, on soupçonne le minimum de Maunder d'être la cause du petit âge glaciaire survenu durant le Moyen Âge.
Au centre du Soleil se trouve le cœur, une zone où la température et la pression sont suffisantes pour permettre la fusion nucléaire. Au-dessus du noyau se trouve la zone de radiations, où le plasma transporte les flux d'énergie au moyen de radiations. La couche recouvrant la zone de radiations forme la zone de convection où l'énergie est conduite vers la photosphère grâce à la convection, autrement dit, les déplacements physiques du gaz. On croit que cette zone de convection est à l'origine de l'activité magnétique qui génère les taches. Les aurores polaires sont également une conséquence de ce vent solaire.
==== Planétologie ====
Ce domaine de la planétologie s'intéresse à l'ensemble des planètes, des lunes, des planètes naines, des comètes, des astéroïdes, et des autres corps orbitant autour du soleil ; ainsi qu'aux exoplanètes. Le Système solaire a été relativement bien étudié, d'abord à l'aide de télescopes puis aux moyens de sondes. Cela a fourni une bonne compréhension globale de la formation et de l'évolution de ce système planétaire, bien qu'un grand nombre de découvertes soient encore à accomplir.
Le Système solaire est subdivisé en cinq parties : le Soleil, les planètes internes, la ceinture d'astéroïdes, les planètes externes et le nuage d'Oort. Les planètes internes sont toutes telluriques, il s'agit de Mercure, Vénus, la Terre, et Mars. Les planètes externes, des géantes gazeuses, sont Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Derrière Neptune se trouve la ceinture de Kuiper, et finalement, le nuage d'Oort, qui s'étend probablement sur une année-lumière.
Les planètes ont été formées par un disque protoplanétaire qui entourait le Soleil lorsqu'il venait de se former. Grâce à un processus combinant attraction gravitationnelle, collision, et accrétion, le disque forma des amalgames de matières qui allaient devenir, avec le temps, des protoplanètes. À ce moment-là, la pression de radiation du vent solaire a expulsé la majorité de la matière qui ne s'était pas assemblée, et seules les planètes munies d'une masse suffisante purent retenir leur atmosphère gazeuse. Les planètes ont continué d'éjecter la matière restante durant une période d'intense bombardement météoritique, comme en témoignent les nombreux cratères trouvés, entre autres, sur la Lune. Durant cette période, quelques protoplanètes ont pu entrer en collision, et selon l'hypothèse majeure, c'est ainsi que la Lune fut formée.
Une fois qu'une planète atteint une masse suffisante, les matériaux de différentes densités commencent à se séparer entre eux, c'est la différenciation planétaire. Ce processus peut former un noyau rocheux ou métallique, entouré par un manteau et une croûte. Le cœur peut inclure des régions solides et liquides, et dans certains cas, il peut générer son propre champ magnétique, qui protège la planète et son atmosphère des attaques du vent solaire.
==== Astronomie stellaire ====
L'étude des étoiles et de l'évolution stellaire est fondamentale pour notre compréhension de l'univers. L'astrophysique des étoiles a été déterminée grâce à l'observation et à la compréhension théorique ainsi que par des simulations informatiques.
Une étoile se forme dans des régions denses de poussières et de gaz, connues sous le nom de nuages moléculaires géants. Lorsqu'ils sont déstabilisés, les fragments peuvent s'effondrer sous l'influence de la gravité pour former une protoétoile. Une région suffisamment dense et chaude provoquera une fusion nucléaire, créant ainsi une étoile de la séquence principale.
Presque tous les éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium ont été créés dans le noyau des étoiles.
Les caractéristiques de l'étoile résultant dépendent d'abord de sa masse de départ. Plus l'étoile est massive, plus sa luminosité est importante et plus elle videra le stock d'hydrogène présent dans son noyau rapidement. Au fil du temps, cette réserve est entièrement convertie en hélium, et l'étoile commence alors à évoluer. La fusion de l'hélium requiert une plus grande température dans le noyau, de cette façon, l'étoile s'agrandit et son noyau se densifie en même temps. Devenue une géante rouge, notre étoile consume alors son hélium. Cette phase est relativement courte. Les étoiles très massives peuvent aussi subir une série de phases rétrécissantes, où la fusion se poursuit en éléments de plus en plus lourds.
Le destin final de l'étoile dépend de sa masse: les étoiles qui sont plus de 8 fois plus massives que le soleil peuvent s'effondrer en supernova ; alors que les étoiles plus légères forment des nébuleuses planétaires et évoluent en naines blanches. Ce qui reste d'une très grosse étoile est une étoile à neutrons, ou dans certains cas un trou noir. Les étoiles binaires proches peuvent suivre des chemins plus complexes dans leur évolution, comme un transfert de masse par le compagnon d'une naine blanche pouvant causer une supernova. Les phases finales de la vie des étoiles, y compris les nébuleuses planétaires et les supernovas, sont nécessaires à la distribution de métaux dans le milieu interstellaire; sans cela, toutes les nouvelles étoiles (leur système planétaire y compris) seraient uniquement formées à partir d'hydrogène et d'hélium.
==== Astronomie galactique ====
Le Système solaire orbite au sein de la Voie lactée, une galaxie spirale barrée qui est un membre important du Groupe local. C'est une masse tournante formée de gaz, d'étoiles et d'autres objets maintenus ensemble par une attraction gravitationnelle mutuelle. Étant donné que la Terre est située dans un bras extérieur poussiéreux, il y a une grande partie de la Voie lactée que l'on ne peut pas voir.
Au centre de la Voie lactée se trouve le noyau, un bulbe de forme étirée qui d'après de nombreux astronomes abriterait un trou noir supermassif en son centre gravitationnel. Celui-ci est entouré de quatre bras spiraux majeurs démarrant du noyau. C'est une région active de la galaxie qui contient beaucoup d'étoiles jeunes appartenant à la population II. Le disque est entouré par un halo sphéroïdal d'étoiles plus vieilles de population I, ainsi que par une concentration relativement dense d'amas globulaires.
Entre les étoiles se trouve le milieu interstellaire, une région de matière éparpillée. Dans les régions les plus denses, des nuages moléculaires formés principalement d'hydrogène moléculaire contribuent à la formation de nouvelles étoiles. Cela commence avec des nébuleuses sombres qui se densifient puis s'effondrent (en un volume déterminé par la longueur de Jeans) pour former des protoétoiles compactes.
Quand des étoiles plus massives apparaissent, elles transforment le nuage en une région HII de gaz et de plasma luminescent. Le vent stellaire et les explosions de supernova servent finalement à disperser le nuage, laissant souvent derrière lui un ou plusieurs amas ouverts. Ces amas se dispersent graduellement et les étoiles rejoignent la population de la Voie lactée.
Les études cinématiques de la matière présente dans la Voie lactée ont démontré qu'il y a plus de masse qu'il n'y parait. Un halo de matière noire semble dominer la masse, bien que la nature de cette matière noire reste indéterminée.
==== Astronomie extragalactique ====
L'étude des objets situés en dehors de notre galaxie est une branche de l'astronomie concernée par la formation et l'évolution des galaxies ; leur morphologie et classification ; l'examen des galaxies actives ; ainsi que par les groupes et amas de galaxies. Ces derniers sont importants pour la compréhension des structures à grande échelle de l'Univers.
La plupart des galaxies sont organisées en formes distinctes, ce qui permet d'établir un schéma de classification. Elles sont communément divisées en galaxies spirales, elliptiques et irrégulières.
Comme son nom l'indique, une galaxie elliptique a la forme d'une ellipse. Ses étoiles se déplacent sur une orbite choisie au hasard sans aucune direction préférée. Ces galaxies ne contiennent que peu ou pas de gaz interstellaire, peu de régions de formation d'étoiles, et généralement des étoiles âgées. On trouve généralement des étoiles dans les noyaux d'amas galactiques qui peuvent se former à partir de la fusion de plus grandes galaxies.
Une galaxie spirale est organisée comme un disque plat en rotation, avec généralement un bulbe proéminent ou une barre en son centre, ainsi que des bras spiraux qui s'étendent vers l'extérieur. Ces bras sont des régions poussiéreuses de formations d'étoiles où les jeunes étoiles massives produisent une teinte bleue. Les galaxies spirales sont typiquement entourées d'un halo d'étoiles plus vieilles. La Voie lactée et la galaxie d'Andromède sont des galaxies spirales.
Les galaxies irrégulières sont chaotiques en apparence et ne sont ni spirales, ni elliptiques. Environ un quart des galaxies sont irrégulières. La forme si particulière peut être le résultat d'une interaction gravitationnelle.
Une galaxie active est une structure dont une partie significative de l'énergie qu'elle émet ne provient pas de ses étoiles, de son gaz ou de sa poussière. Ce type de galaxie est alimenté par une région compacte en son noyau, généralement grâce à un trou noir supermassif, pense-t-on, qui émettrait des radiations grâce aux matériaux qu'il avale.
Une radiogalaxie est une galaxie active qui est vraiment très lumineuse dans le domaine radio du spectre électromagnétique et qui produit de gigantesques lobes de gaz. Les galaxies actives émettant des radiations très énergétiques incluent les galaxies de Seyfert, les quasars et les blazars. Les quasars semblent être les objets les plus lumineux de l'univers connu.
Les grandes structures du cosmos sont représentées par des groupes et des amas de galaxies. Cette structure est organisée de manière hiérarchique, dont les plus grandes connues à ce jour sont les superamas. Le tout est agencé en filaments et en murs, laissant d'immenses régions vides entre eux.
==== Cosmologie ====
La cosmologie (du grec , « monde, univers », et , « parole, récit, étude ») pourrait être considérée comme l'étude de l'Univers comme étant un tout.
Les observations de la structure de l'Univers à grande échelle, une branche appelée cosmologie physique, a donné une profonde connaissance de la formation et de l'évolution du cosmos. La théorie bien acceptée du Big Bang est fondamentale à la cosmologie moderne qui dit que l'univers a commencé comme un simple point et qu'il s'est ensuite agrandi durant 13,7 milliards d'années jusqu'à son état actuel. Le concept du Big Bang peut être retracé jusqu'à la découverte du fond diffus cosmologique en 1965.
Dans ce processus d'expansion, l'univers a connu plusieurs stades d'évolution. Dans les tout premiers temps, nos théories actuelles montrent une inflation cosmique extrêmement rapide, ce qui a homogénéisé les conditions de départ. Ensuite, la nucléosynthèse primordiale a produit les éléments de base de l'univers nouveau-né.
Lorsque les premiers atomes furent formés, l'espace devint transparent aux radiations, libérant ainsi de l'énergie, perçue aujourd'hui à travers le fond diffus cosmologique. L'expansion de l'univers connut alors un âge Sombre dû au manque de sources d'énergie stellaires.
Une structure hiérarchique de la matière commença à se former à partir de variations minuscules de la densité de matière. La matière s'accumula alors dans les régions les plus denses, formant des nuages de gaz interstellaire et les toutes premières étoiles. Ces étoiles massives déclenchèrent alors le processus du réionisation et semblent être à l'origine de la création de beaucoup d'éléments lourds du jeune univers.
L'attraction gravitationnelle a regroupé la matière en filaments, laissant ainsi d'immenses régions vides dans les lacunes. Graduellement, des organisations de gaz et de poussière ont émergé pour former les premières galaxies primitives. Au fil du temps, celles-ci ont attiré plus de matière, et se sont souvent organisées en amas de galaxies, puis en superamas.
L'existence de la matière noire et de l'énergie sombre est fondamentale à la structure de l'univers. On pense maintenant qu'elles sont les composantes dominantes, formant 96 % de la densité de l'univers. Pour cette raison, beaucoup d'efforts sont déployés dans le but de découvrir la composition et la physique régissant ces éléments.
=== Disciplines par type d'observation ===
En astronomie, l'information provient principalement de la détection et de l'analyse de la lumière visible ou d'une autre onde électromagnétique. L'astronomie d'observation peut être divisée selon les régions observées du spectre électromagnétique. Certaines parties du spectre peuvent être observées depuis la surface de la Terre, alors que d'autres sont seulement observables à de hautes altitudes voire dans l'espace. Des informations spécifiques sur ces sous-branches sont données ci-dessous.
==== Radioastronomie ====
La radioastronomie étudie les radiations d'une longueur d'onde supérieure au millimètre. La radioastronomie est différente des autres formes d'observations astronomiques dans la mesure où les ondes radio sont traitées davantage comme des ondes plutôt que comme des photons discrets. Il est plus facile de mesurer l'amplitude et la phase des ondes radio que celles de longueurs d'onde plus courtes. À l'origine, les images optiques étaient dessinées à la main. À la fin du XIXe siècle et durant une bonne partie du XXe siècle, les images furent faites en utilisant un équipement photographique. Les images modernes sont produites grâce à des détecteurs digitaux, particulièrement les caméras CCD. Bien que la lumière visible s'étende elle-même approximativement de à 7000 Å (), toutes issues de la fusion d'objets célestes compactes : la fusion de deux trous noirs (GW150914) et la fusion de deux étoiles à neutrons.
==== Astronomie des neutrinos ====
L’astronomie des neutrinos est une branche de l'astronomie cherchant à étudier les objets célestes capables de produire des neutrinos de très hautes énergies (de l'ordre de quelques centaines de TeV à plusieurs PeV).
== Sciences interdisciplinaires ==
L'astronomie et l'astrophysique ont développé d'importants liens avec d'autres champs d'études scientifiques, à savoir :
l'astrobiologie étudie l'apparition et l'évolution des systèmes biologiques présents dans l'univers ;
l'archéoastronomie étudie les astronomies anciennes et traditionnelles dans leurs contextes culturels, en utilisant des preuves archéologiques et anthropologiques ;
l'astrochimie étudie les substances chimiques trouvées dans l'espace, généralement dans les nuages moléculaires, ainsi que leur formation, leurs interactions, et leur destruction. Cette discipline fait le lien entre astronomie et chimie ;
la cosmochimie étudie les substances chimiques trouvées dans le Système solaire, y compris l'origine des éléments ainsi que les variations dans les rapports isotopiques.
== Astronomie amateur ==
Les astronomes amateurs observent une variété d'objets célestes, au moyen d'un équipement qu'ils construisent parfois eux-mêmes. Les cibles les plus communes pour un astronome amateur sont la Lune, les planètes, les étoiles, les comètes, les essaims météoritiques, ainsi que les objets du ciel profond que sont les amas stellaires, les galaxies et les nébuleuses. Une branche de l'astronomie amateur est l'astrophotographie, consistant à photographier le ciel nocturne. Une partie des amateurs aime se spécialiser dans l'observation d'un type d'objet particulier.
La plupart des amateurs observent le ciel aux longueurs d’onde visibles, mais une minorité travaille avec des rayonnements hors du spectre visible. Cela comprend l'utilisation de filtres infrarouges sur des télescopes conventionnels, ou l'utilisation de radiotélescopes. Le pionnier de la radioastronomie amateur était Karl Jansky qui a commencé à observer le ciel en ondes radio dans les années 1930. Un certain nombre d'amateurs utilisent soit des télescopes fabriqués de leurs mains, soit des télescopes qui ont été construits à l'origine pour la recherche astronomique mais qui leur sont maintenant ouverts (par exemple le ).
La démocratisation (pour quelques Euros) de récepteurs SDR (Sofware Defined Radio) incite beaucoup d'amateurs à observer l'univers dans la Raie à 21 centimètres de l'hydrogène
Une certaine frange de l'astronomie amateur continue de faire progresser l'astronomie. En fait, il s'agit de l'une des seules sciences où les amateurs peuvent contribuer de manière significative. Ceux-ci peuvent effectuer les calculs d'occultation qui servent à préciser les orbites des planètes mineures. Ils peuvent aussi découvrir des comètes, effectuer des observations régulières d'étoiles doubles ou multiples. Les avancées en technologie numérique ont permis aux amateurs de faire des progrès impressionnants dans le domaine de l'astrophotographie.
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"Objet céleste",
"Électronvolt",
"évolution stellaire",
"réionisation",
"cosmochimie",
"loisir",
"photographie",
"culte",
"éclipse",
"nuage moléculaire géant",
"Soleil",
"rayonnement synchrotron",
"Égypte",
"Lunette astronomique",
"radiogalaxie",
"cinématique",
"galaxie spirale barrée",
"Place des femmes en astronomie",
"disque protoplanétaire",
"Hipparque (astronome)",
"élément chimique",
"Odile Jacob",
"Omar Khayyam",
"Histoire de l'astronomie",
"Al-Biruni",
"Fayard (maison d'édition)",
"Fusion d'étoiles à neutrons du 17 août 2017",
"discipline scientifique",
"Nouveau Monde",
"désert",
"Univers",
"Terre",
"Neptune (planète)",
"écliptique",
"Observatoire astronomique",
"Logiciel d'astronomie",
"galaxies actives",
"structures à grande échelle de l'Univers",
"Lois du mouvement de Newton",
"année-lumière",
"Éditions du Cerf",
"naissance des étoiles",
"phase (onde)",
"galaxie elliptique",
"géante rouge",
"astrophysique",
"turbulence",
"Karl Jansky",
"Antiquité",
"astronomie neutrino",
"Ultraviolet",
"Nuage moléculaire",
"Eudoxe de Cnide",
"nucléosynthèse",
"Astronomie dans l'Égypte antique",
"invasions barbares",
"kelvin",
"magnitude apparente",
"médecine",
"étoile variable",
"mésopotamie",
"Civilisation islamique",
"Occident",
"Astrophotographie",
"optique adaptative",
"séquence de Hubble",
"Chimie",
"Herschel (télescope spatial)",
"Objet du ciel profond",
"satellite artificiel",
"Presses universitaires de France",
"lunette astronomique",
"ceinture de Kuiper",
"Fondachelli-Fantina",
"neutrinos",
"Champ magnétique terrestre",
"galaxie irrégulière",
"amateur",
"Nicolas Copernic",
"Agence spatiale européenne",
"The Astrophysical Journal",
"étoile filante",
"Histoire d'Alexandrie à l'époque hellénistique",
"Histoire du vol spatial",
"onde gravitationnelle",
"Ceinture de Van Allen",
"formation et évolution des galaxies",
"humidité",
"Préhistoire",
"rouge",
"Éditions Belin",
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"Capteur photographique",
"information",
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"Âge d'or de l'Islam",
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"infrarouge",
"astronomie galactique",
"couronne solaire",
"astrométrie",
"Āryabhaṭīya",
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"Lois de Kepler",
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"Discipline scientifique",
"Cosmologie",
"atmosphère planétaire",
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"espace (cosmologie)",
"Empire perse",
"Johannes Kepler",
"Spectre visible",
"nucléosynthèse primordiale",
"astronome",
"codex",
"protoétoile",
"Mars (planète)",
"Théia (impacteur)",
"Corps noir",
"cratère d'impact",
"archéologie",
"inflation cosmique",
"Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics",
"nuage moléculaire",
"Radioastronomie",
"al-Khujandi",
"années 1930",
"Vénus (planète)",
"Fossile",
"NGC 6302",
"construction du télescope d'amateur",
"télescope spatial",
"Voie lactée",
"anthropologie",
"an mille",
"Équateur terrestre",
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"pouvoir de résolution",
"Ancien Monde",
"Radiotélescope",
"Claude Ptolémée",
"Centre galactique",
"trivium (éducation)",
"Chronologie des découvertes des satellites naturels du Système solaire",
"gravitation",
"métal",
"rayonnement",
"Al-Fârâbî",
"raie spectrale",
"Jupiter (planète)",
"Pesanteur",
"temps",
"inclinaison de l'axe",
"GW150914",
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"onde électromagnétique",
"Exobiologie",
"Instrument d'optique",
"loi de Hubble",
"halo galactique",
"Instabilité gravitationnelle",
"La Structure des révolutions scientifiques",
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"National Aeronautics and Space Administration",
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"Tycho Brahe",
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"Thomas Samuel Kuhn",
"Chronologie des télescopes, observatoires et la technologie d'observation",
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"Les Travaux et les Jours",
"Science",
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"Catégorie:Liste en rapport avec l'astronomie",
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"Al-Kindi",
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"Instrument d'astronomie",
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"Alhazen",
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"hydrogène",
"astronomie indienne",
"proto-étoile",
"Planète géante gazeuse",
"Galaxie en interaction",
"Télescope",
"Astronomie grecque",
"sonde spatiale",
"astronomie d'observation",
"Astronomie amateur",
"héliopause",
"Hésiode",
"aurore polaire",
"Mésopotamie",
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"photon",
"pulsar",
"musique",
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"Sicile",
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"ordinateur",
"Année-lumière",
"Méthode expérimentale",
"Extrêmophile",
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"supernova",
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"al-Farghani",
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"association OB",
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"superamas",
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"protoplanète",
"étoile",
"Diego Durán",
"Big Bang",
"capteur photographique",
"planétologie",
"spectre visible",
"galaxie",
"longueur d'onde",
"Anaxagore",
"binaire X",
"Spitzer (télescope spatial)",
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"convection",
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"Thalès",
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"univers",
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"chimie",
"arithmétique",
"Toltèques",
"température",
"ceinture d'astéroïdes",
"Jean Richer"
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Acteur pornographique
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Les acteurs pornographiques, parfois appelés « acteur X » ou encore « hardeur », sont les personnes se livrant à des actes sexuels non simulés dans le cadre d'un film pornographique.
Les législations de certains pays les considèrent comme des travailleurs du sexe, . se sont spécialisés : homosexualité, bondage, sodomie, double pénétration, pornographie interraciale, MILF, etc.
== Histoire du film pornographique ==
Les films pornographiques sont apparus dès l'époque du cinéma muet. Jusqu'en 1969, ces films, destinés à une diffusion clandestine -notamment dans des maisons closes - sont réalisés et interprétés par des anonymes. La sortie de la clandestinité du cinéma pornographique, progressivement autorisé dans l'ensemble des pays occidentaux, va permettre l'émergence d'une forme de star system, la promotion de ces films reposant souvent sur la popularité de leurs vedettes.
=== Années 1970 ===
La première femme à avoir été considérée comme une star du X est Linda Lovelace à la suite de sa participation au film Gorge profonde (Deep throat, 1972). Le succès de ce film, qui engrangea des recettes record, engendra bien d'autres films et de nouvelles « stars » comme Marilyn Chambers (dans Derrière la porte verte), Gloria Leonard (dans The Opening of Misty Beethoven), Georgina Spelvin (dans The Devil in Miss Jones), Tina Russell, Leslie Bovee, Sharon Mitchell, Colleen Brennan, Careena Collins, Sharon Kane, Constance Money, Linda Wong, Bambi Woods (dans Debbie Does Dallas).
En France, le documentaire Exhibition (Jean-François Davy, 1975) apporte un éclairage original sur la pornographie et révèle l'actrice Claudine Beccarie ; Exhibition est le premier film pornographique français. Les principales stars de cette période ont été Sylvia Bourdon, Brigitte Lahaie, Karine Gambier et Barbara Moose. Chez les hommes, ce sont Richard Allan, Jean-Pierre Armand, Alban Ceray, Gabriel Pontello, Charlie Schreiner ou Jean-Louis Vattier qui figurent dans la plupart des films de cette époque. Leur carrière s'arrêtera au début des années 1980.
=== Années 1980 ===
Cette période est qualifiée d'« âge d'or de la pornographie », au début des années 1980. Les principaux protagonistes de cette époque sont Kay Parker, Seka, Ginger Lynn, Annette Haven, Veronica Hart, Desiree Cousteau, Vanessa del Rio, Savannah, Traci Lords, Nina Hartley ou encore Hyapatia Lee. On note que les acteurs masculins sont moins connus que leurs collègues féminins mais certains d'entre eux font exceptions comme Jamie Gillis et John Leslie.
En France, les stars étaient Marilyn Jess, Olinka Hardiman, Colette Choisez, Dominique Saint Claire, Élisabeth Buré (active de 1975 à 1983) et Mina Houghe (active en 85 et 86)
=== Années 1990 ===
Le développement des technologies de support comme les cassettes vidéo VHS puis le DVD, permit l'accès au grand public des films pornographiques dans le cadre de la vie privée, en quittant le milieu restreint des cinémas X. La qualité des productions déclina généralement pour répondre à une demande continuellement croissante. Il existe plusieurs centaines de studios qui produisent des dizaines de milliers de films chaque année, et plusieurs milliers de personnes travaillent comme acteur pornographique.
La capacité de production commençant à saturer le marché du film pornographique, les pratiques évoluèrent vers des pratiques jusqu'ici plus confidentielles, comme la sodomie, le BDSM, les pénétrations multiples, etc. Certaines de ces pratiques furent incorporées aux films pornographiques plus conventionnels, créant une nouvelle norme de pratiques sexuelles. D'autres studios se sont tournés vers un système à longue traîne, se spécialisant dans la réalisation de fantasmes plus spécifiques et ne touchant qu'un nombre limité d'amateurs, mais en diversifiant leur offre afin d'occuper ces niches commerciales. Certains studios japonais se sont ainsi spécialisés dans ce type de marché, proposant aux consommateurs de signaler les fantasmes qui les intéressent, le studio réalisant les films ensuite. Les acteurs les plus recherchés devinrent donc ceux qui incorporaient ces pratiques à leur répertoire de jeu d'acteur.
=== Années 2000 ===
L'internet et le web vont changer la donne, les films X sont téléchargés illégalement et parallèlement le paiement se met en place sur des sites web pour voir des films. Tout cela donne accès à un plus large public international. Les actrices X sont rapidement propulsées « starlette » par le web. Les amateurs deviennent aussi des stars avec leur webcam. Mais les Américaines dominent toujours le marché comme Jenna Haze, Tory Lane, Brooke Haven, Sasha Grey et bien d'autres. Parmi les acteurs français s'étant fait connaître depuis les années 2000, on compte Titof, Katsuni, HPG, Melissa Lauren, Ovidie, William Le Bris, ou plus récemment Anissa Kate.
Lou Charmelle Manuel Ferrara.jpg|Lou Charmelle et Manuel Ferrara sur le tournage d'une vidéo de John B. Root (2010).
Montre-moi du rose tournage 2.jpg|Les acteurs Phil Hollyday et Angell Summers tournant une scène du film Montre-moi du rose !, de John B. Root (2009).
AVN Awards 2011 DSC 0123 cropped.jpg|Rocco Siffredi et Rosa Caracciolo en 2011.
Lisa Ann 2009.jpg|Lisa Ann.
AN Katsuni 1.jpg|Katsuni.
Belladonna Erotica Los Angeles 2009 (4).jpg|Belladonna.
Asa Akira - 2013 AVN Expo Photos Las Vegas (8416899938).jpg|Asa Akira.
Titof cropped.jpg|Titof.
== Santé ==
En raison de la nature de leur métier et des rapports sexuels rarement protégés, les acteurs porno sont particulièrement vulnérables au SIDA et autres maladies sexuellement transmissibles ; le port du préservatif est généralement obligatoire si les films sont destinés à la télévision (France, États-Unis…).
Dans les années 1980 aux États-Unis, le SIDA tue plusieurs acteurs érotiques, notamment John Holmes et Lisa De Leeuw. C'est alors qu'est créée l'. Cette fondation met en place des tests de séropositivité mensuels et a demandé que chaque rapport soit répertorié. Ainsi, aujourd'hui aux États-Unis, un éventuel séropositif peut-il être identifié, contacté et à nouveau expertisé sous trois à six mois. Les taux de transmission du VIH s'avérèrent relativement bas et, entre 2000 et 2004, aucun cas de transmission ne fut relevé. En 2004, l'acteur Darren James a été contrôlé positif au VIH. Une de ses anciennes partenaires de scène, Lara Roxx, fut à son tour testée positive. James aurait eu des rapports avec douze autres actrices.
En France, les MST seraient moins présentes, l'utilisation de préservatifs s'étant très vite imposée dans les plus grandes productions. L'actrice Ovidie présente d'ailleurs la différence française sur ce point dans son livre Porno Manifesto.
== Starisation ==
Un certain nombre d'actrices (et un nombre plus limité d'acteurs) ont acquis une véritable célébrité qui dépasse parfois leur domaine. Les films ou les images de ces actrices sont recherchés par les amateurs qui constituent notamment des sites de fans. Ces actrices ont d'ailleurs souvent leur propre site web (en grande partie payants) et participent à des manifestations publiques (salons de l'érotisme…) où elles peuvent rencontrer leurs admirateurs. Certaines actrices parviennent ainsi à mener des carrières qui s'étalent sur plus d'une dizaine d'années.
La notoriété de ces acteurs déborde parfois du milieu pornographique, en participant à des émissions télévisées ou radiodiffusées grand public ou en entamant une carrière dans d'autres domaines du show business. Ainsi l'acteur Rocco Siffredi a tourné dans des films plus classiques comme le Romance de Catherine Breillat, et certaines actrices se sont tournées vers la chanson, comme Catherine Ringer ou Clara Morgane.
Selon Matthieu Dubost « on ne saurait confondre ces prestations. Lorsque Rocco Siffredi joue pour Catherine Breillat, il le fait avec un souci de composition qui, quoi qu'on en pense, échappe à la caricature pornographique qui définit l'acteur du X ».
== Revenus ==
=== Différences entre hommes et femmes ===
Le niveau de salaire varie fortement entre les actrices et les acteurs pornographiques. D'après une enquête de CNBC, la balance des salaires penche certainement en faveur des femmes, ce qui s'explique notamment par le fait que le salaire d'un acteur ne varie pas en fonction de la configuration de l'acte sexuel, contrairement à celui d'une actrice ; ainsi, le revenu moyen aux États-Unis d'une actrice pour une scène classique se situe entre 800 et dollars, suivant le budget du studio ; pour un acteur dans la même situation, il se situe entre 500 et 600 dollars par scène ou par jour.
D'après Grégory Dorcel, directeur général de Marc Dorcel, les hommes sont payés la moitié des actrices, en général. C'est paradoxal, car un film X ne pourrait pas exister sans 'performeur', sans acteur… Mais les films sont achetés pour la beauté des actrices, pas des acteurs. Les premiers rôles sont féminins.
D'après l'actrice Katsuni, le cachet d'un acteur porno est 25-30 % moins élevé (parfois même deux fois moins élevé) que celui de sa collègue même si celle-ci débute dans le métier alors que celui-ci pourra avoir dix ans de carrière derrière lui. [...] Même si les mentalités évoluent et le marché du X avec, un film porno est un produit de divertissement encore essentiellement consommé par les hommes et même le public composé de femmes est aussi très sensible au casting féminin d'un film X. La femme est donc l'argument qui fait vendre. Elle est la source du fantasme, sa représentation, l'image que l'on veut voir mais aussi la personnalité que l'on souhaite éventuellement connaître.
== Récompenses ==
Hot d'or (France)
Adult Video News (AVN Awards) (États-Unis)
X-Rated Critics Organization (XRCO Awards, États-Unis)
Venus Awards (Allemagne)
BGAFD (The British Girls Adult Film Database, Royaume-Uni)
AFAA Award (Adult Film Association of America, 1976-1985, États-Unis)
F.A.M.E. Awards (Fans of Adult Media and Entertainment, depuis 2006, États-Unis)
Festival International de l'Érotisme de Bruxelles (Belgique)
Festival international de cinéma érotique de Barcelone (Espagne)
UK Adult Film and Television Awards (Royaume-Uni)
Urban X Awards (États-Unis)
AV Open (Japon)
Pink Grand Prix (Japon)
Adult Broadcasting Awards (Japon)
Pinky Ribbon Awards (Japon)
Eroticline Awards ou Erotixxx Award (Allemagne)
GayVN Awards (États-Unis)
FlavaMen Blatino Awards (spécialisé dans les films gays)
Free Speech Coalition (États-Unis)
Australian Adult Industry Awards (Australie)
XBIZ Award, organisé par le magazine XBIZ magazine (États-Unis)
NightMoves Awards, magazine (États-Unis)
CAVR Award Cyberspace Adult Video Reviews Awards (États-Unis)
Erotic Awards (Royaume-Uni)
Cybersocket Web Awards (États-Unis)
Television X Shafta Awards (Royaume-Uni)
Miss Freeones (site internet)
Feminist Porn Award (FPA, Canada, depuis 2006)
|
[
"Annette Haven",
"Travailleur du sexe",
"Leslie Bovee",
"Colleen Brennan",
"Brigitte Lahaie",
"Claudine Beccarie",
"Bambi Woods",
"Sylvia Bourdon",
"Tory Lane",
"Dolly Golden",
"Zara Whites",
"Vivid (studio)",
"Droits des travailleurs du sexe",
"Jenna Jameson",
"Constance Money",
"Kelly Trump",
"Pinky Ribbon Awards",
"Hyapatia Lee",
"longue traîne",
"bondage",
"HPG (acteur pornographique)",
"Eroticline Awards",
"Olinka Hardiman",
"NightMoves Awards",
"Exhibition (film)",
"Cleis Press",
"Georgina Spelvin",
"Vanessa del Rio",
"sodomie",
"Serious publishing)",
"Annie Sprinkle",
"double pénétration",
"AVN Adult Entertainment Expo",
"Hot d'or",
"Nina Hartley",
"AV Open",
"Christophe Bier",
"Adeline Lange (actrice pornographique)",
"Nina Roberts",
"homosexualité",
"Gloria Leonard",
"F.A.M.E. Awards",
"film pornographique",
"Pink Grand Prix",
"Veronica Hart",
"XBIZ Award",
"CNBC",
"Marilyn Chambers",
"Gabriel Pontello",
"Titof",
"Film pornographique",
"vie privée",
"Kay Parker",
"GayVN Awards",
"liste des studios produisant des films pornographiques",
"Marc Dorcel",
"casting",
"John Leslie (acteur)",
"Jean-Pierre Armand (acteur pornographique)",
"Jacques Zimmer",
"Virus de l'immunodéficience humaine",
"The Devil in Miss Jones",
"femme",
"BiBi Jones",
"Lara Roxx",
"Nomi (actrice pornographique)",
"Rosa Caracciolo",
"Lisa Ann",
"Brooke Haven",
"Free Speech Coalition",
"Romance (film, 1999)",
"Jenna Haze",
"Sasha Grey",
"DVD",
"Michelle Valentine",
"Festival International de l'Érotisme de Bruxelles",
"Clara Morgane",
"Digital Playground",
"Cybersocket Web Awards",
"Shafta Awards",
"John C. Holmes",
"X-Rated Critics Organization",
"Anissa Kate",
"Erotic Awards",
"Fantasme (sexualité)",
"Ovidie",
"maisons closes",
"Bondage et discipline, domination et soumission et sado-masochisme",
"Australian Adult Industry Awards",
"Liste des acteurs pornographiques apparus dans des films non pornographiques",
"Celia Blanco",
"maladie sexuellement transmissible",
"Linda Wong",
"Phil Hollyday",
"Raffaëla Anderson",
"Desiree Cousteau",
"Ilona Staller",
"Ginger Lynn",
"Karine Gambier",
"Debbie Does Dallas",
"Gina Wild",
"Venus Awards",
"Derrière la porte verte",
"La Musardine",
"Adult Film Association of America",
"Darren James",
"AVN Award",
"Festival international de cinéma érotique de Barcelone",
"2004",
"Seka",
"Kayden Kross",
"UK Adult Film and Television Awards",
"Adult Broadcasting Awards",
"pornographie",
"Jesse Jane",
"2000",
"Ken Shimizu",
"Marilyn Jess",
"pornographie interraciale",
"Richard Allan (acteur pornographique)",
"Stoya",
"François Jouffa",
"Feminist Porn Award",
"Rapport sexuel",
"Catherine Breillat",
"Catherine Ringer",
"Inégalités de revenus salariaux entre hommes et femmes",
"XBIZ",
"Gorge profonde (film)",
"Linda Lovelace",
"Lisa De Leeuw",
"Sylvia Bourdon (actrice pornographique)",
"Careena Collins",
"1972",
"Lou Charmelle",
"cinéma muet",
"Sérologie",
"production",
"Angell Summers",
"Jamie Gillis",
"Traci Lords",
"Nouveau Monde (éditions)",
"Shannon Wilsey",
"Coralie Trinh Thi",
"Alban Ceray (acteur pornographique)",
"Manuel Ferrara",
"Syndrome d'immunodéficience acquise",
"Rocco Siffredi (acteur pornographique)",
"Adult Video News",
"Heather Hunter",
"Sharon Kane",
"Video Home System",
"Melissa Lauren",
"Asa Akira",
"Céline Tran",
"Belladonna (actrice pornographique)",
"MILF",
"XRCO Awards",
"Star (personnalité)",
"Gérard Lenne",
"Tina Russell",
"Pornographie amateur",
"William Le Bris",
"Katsuni",
"Sharon Mitchell",
"Urban X Awards",
"années 1980",
"Alban Ceray",
"préservatif",
"John B. Root",
"CAVR Award",
"Rocco Siffredi"
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Abréviation
|
Une abréviation (du latin brevis, « court », et du latin chrétien abbreviatio "version abrégée d'un texte court") est le raccourcissement écrit d'un mot ou d'un groupe de mots, représentés alors par un caractère ou un groupe de caractères issus de ce mot. L'abréviation consiste donc toujours en une suppression graphique, plus ou moins importante, mais suffisamment claire. Par exemple, « c'est-à-dire » peut s'abréger en « c.-à-d. ». Il existe plusieurs méthodes pour abréger des groupes de mots, dont les plus courantes sont la siglaison et l'acronymie. Le point autre que celui de fin de phrase est souvent l'indice d'une abréviation. Il s'utilise quand la dernière lettre du mot abrégé est elle aussi supprimée : « Monsieur » s'abrège en « » et « Maître » en « » (« e » étant bien la dernière lettre du mot). Si l'abréviation finit la phrase, le point abréviatif et le point final se confondent.
== Histoire ==
=== Abréviation romaine ===
SPQR est l'abréviation de Senatus populusque Romanus est une devise en latin, qui signifie « Le Sénat et le peuple romain ». Elle était l'emblème de la République romaine, puis par tradition de l'Empire romain. Ces quatre lettres représentaient le pouvoir politique romain. Elles constituent encore aujourd'hui le symbole de la ville de Rome.
=== Abréviations médiévales ===
== Abréviations modernes ==
Parmi les nombreux symboles issus de ligatures ou de signes diacrités que l'on utilisait dans les manuscrits, certains se sont maintenus dans les écritures modernes. Les plus importants, étant maintenant intégrés dans quasiment toutes les langues et leurs écritures sont le point d'exclamation (« ! », abréviation du latin ') et le point d'interrogation (« ? », abréviation de '). On peut aussi compter à ce titre l'esperluette (« & », ligature de et) ainsi que le croisillon (« # », abréviation de numerus, « numéro », soit N surmonté d'un titulus).
=== Typologie des systèmes abréviatifs ===
Abréviation : raccourcissement du ou des mots et, éventuellement, suppression de voyelles. Exemple : mes. pour message.
Contraction : réduction du mot par la suppression de lettres conservant une ou plusieurs lettres initiales et finales, parfois avec les lettres finales en lettres supérieures. Exemple : pour Mademoiselle.
Sigle : initiales de plusieurs mots accolées ensemble. Le groupe de lettres ainsi formé sera entièrement épelé. On peut les écrire avec (forme dite « ancienne » mais toujours correcte) ou sans points abréviatifs (forme dite « moderne », qui tend à devenir la norme). Exemples : SIDA ou CAF.
Initiales : procédé équivalent à la siglaison mais limité aux noms propres. Exemples : PPDA pour Patrick Poivre d'Arvor, JJSS pour Jean-Jacques Servan-Schreiber ou DSK pour Dominique Strauss-Kahn, JFK pour John Fitzgerald Kennedy, Jean-François Kahn et FDR pour Franklin Delano Roosevelt.
Troncation : mot tronqué en sa fin et, éventuellement, terminé par la voyelle o. C'est la forme la plus courante pour la construction de diminutif. Exemples : prolo pour prolétaire, Canto pour Éric Cantona.
Mot-valise : réunion d’une syllabe ou d’une lettre entamant un mot avec la fin d'un autre mot. Exemples : aldol pour aldéhyde + alcool ou Bollywood pour Bombay + Hollywood.
Réticence de plume : consiste à masquer les lettres d'un mot, en général ordurier, par un signe de ponctuation qui est souvent le point. Exemple : M.... pour Merde.
Mot forme : la forme caractéristique de l'objet que le mot décrit est intégrée au mot et évite l'emploi d'une syllabe (surtout en anglais). Exemples : T-shirt pour Tee-shirt (chemise en forme de T) ou V-neck pour le col en V.
Phonétique : très usité en téléphonie mobile (SMS) il consiste à remplacer syllabes ou mots par des signes ayant la même sonorité. Exemples : C pour c'est, 2 pour de ou a+ pour à plus (tard).
Il existe aussi beaucoup d'abréviations utilisées pour raccourcir des mots ou des groupes de mots. Aujourd'hui, l'utilisation des téléphones portables est très répandue, et il est courant d'abréger des expressions. Par exemple « mort de rire » se simplifie en « mdr ».
=== Typographie et abréviations ===
Les abréviations doivent être définies avant d’être utilisées, soit en note de bas de page à la première occurrence, soit en préface ou postface.
Les abréviations sont habituellement composées de l’initiale du mot abrégé (et éventuellement d’une ou deux lettres suivantes) suivie d’un point.
naissance : n.
mariage : mar.
divorce : div.
Monsieur :
Elles peuvent l'être aussi de la première et de la dernière lettre du mot, ou des deux dernières lettres :
Docteur : Dr
Madame : Mme
Maître : Me
Professeur : Pr
Ce type d'abréviation, utilisant le début et la fin du mot abrégé, ne recourt pas au point abréviatif, puisque celui-ci est utilisé pour signaler la présence de lettres manquantes.
Dans ces cas-là, on peut aussi utiliser les lettres supérieures (ou exposants) comme dernières lettres du mot :
Docteur :
Madame :
Maître :
Professeur :
Les abréviations de mots composés doivent respecter les tirets et espaces qui séparent ces mots. Les déterminants ne s’abrègent pas. Le trait d'union et l’espace doivent être insécables afin de ne pas risquer de retour à la ligne dans une abréviation.
Jésus-Christ : J.-C.
Jules César : J. C.
sans objet : s. o.
Notre-Dame de Paris : N.-D. de P.
président-directeur général : P.-D.G.
Lorsqu’une phrase se termine par une abréviation, on ne doit pas répéter le point final.
On listera les charges, quantités, mesures, etc.
Il est né en 845 après J.-C.
Il ne faut pas séparer les lettres abréviatives avec la barre de division.
non applicable : N/A est impropre en typographie française. On utilisera de préférence n. a. ou, mieux, s. o. pour sans objet.
=== Abréviations normées ===
Il existe des abréviations normées dans de nombreux domaines, par exemple :
Abréviations militaires
Liste des abréviations d'auteur en taxinomie végétale
Liste d'abréviations en médecine
Liste des constellations astronomiques et de leurs abréviations
Les symboles des unités de mesure sont très souvent des abréviations mais ne sont pas considérés comme tels, ils ne prennent pas de point.
== Représentations culturelles ==
=== Théâtre ===
L'Œuvre des athlètes (1920) par Georges Duhamel, acte scène 5 et acte scène 11 : l'auteur s'y moque de l'abus des initiales en soulignant leur potentiel d'ambiguïté.
|
[
"Alphabet latin",
"point (signe)",
"Jean-Jacques Servan-Schreiber",
"Gaz de France",
"Liste des abréviations d'auteur en taxinomie végétale",
"titulus",
"Croisillon (signe)",
"Acronymie",
"latin",
"Empire romain",
"mot",
"Abréviation (solfège)",
"Jean-François Kahn",
"diacritiques de l'alphabet latin",
"Franklin Delano Roosevelt",
"Éric Cantona",
"Copenhague",
"Abréviation médiévale",
"Esperluette",
"Abréviations de l'aéronautique",
"Liste des constellations",
"acronymie",
"sigle",
"esperluette",
"République romaine",
"Exposant (typographie)",
"SNCF",
"Devise (phrase)",
"Dominique Strauss-Kahn",
"Short message service",
"Patrick Poivre d'Arvor",
"John Fitzgerald Kennedy",
"écriture",
"Rome",
"Bollywood",
"Unité de mesure",
"aldol",
"point d'interrogation",
"langue",
"Liste d'abréviations en médecine",
"Georges Duhamel",
"Linguistique",
"Abréviations militaires (France)",
"Latin ecclésiastique",
"Abréviations en informatique A",
"emblème",
"Kristoffer Nyrop",
"point d'exclamation",
"Sigle",
"Mot-valise",
"Troncation",
"ligature (typographie)",
"Néologisme"
] |
92 |
Liste d'abréviations en informatique
|
Vous trouverez ici, classés par ordre lexicographique, des abréviations, acronymes ou sigles employés dans le domaine de l'informatique.
== Caractère non alphabétique ==
2FA : two-factor authentication, double authentification
/. : Slashdot (site d'information, en anglais)
:) : Smiley
@ : Arobase vers (en direction de ...)
& : et logique
| : ou logique
₿ : bitcoin, depuis 2017 pour le distinguer du symbole ฿ du Baht
€ : euro
# : Dièse Utilisé notamment en communication sur les réseaux sociaux utilisant des hashtag (également mot-dièse ou mot-clic), permet de marquer un contenu avec un mot-clé plus ou moins partagé.
== A ==
: Anti-Aliasing (Anticrénelage)
: Authentication Authorization Accounting
: Advanced Audio Coding
: Analogique-Analogique-Digital
AAL : ATM Adaptation Layer
ABAP : Allgemeiner Berichtsaufbereitungsprozessor, (en anglais : Advanced Business Application Programming) Langage dans SAP
: Acknowledge character (Acquittement (logique))
AC97 : Audio Codec '97 (Audio Codec 1997)
AC : Alternating current
ACE
Access Control Entry, voir Access Control List
Adaptive Communication Environment
ACE (format de fichier)
ACL : Access Control List
ACPI : advanced configuration and power interface
ACRONYM (acronyme) : Abbreviated Coded Rendition Of Name Yielding Meaning
ADMX : ADMinistrative XML template file (Stratégies de groupe)
ADO : ActiveX Data Object de Windows
ADPCM : Adaptive Differential Pulse Code Modulation, algorithme et format de donnée
ADS :
Active Directory Service
Alternate Data Stream
ADSI : Active Directory Service Interface
ADSL : ligne d'abonné numérique à débit asymétrique (asymmetric digital subscriber line)
AES : Advanced Encryption Standard (Standard de chiffrement avancé)
AFD : Ancillary Function Driver
AFNIC : association française pour le nommage Internet en coopération
AFS : Andrew File System
: Apple Filing Protocol
AGL : Atelier de génie logiciel
AGP : Acceleration Graphics Port
AGPgart : AGP
AI : intelligence artificielle (Artificial Intelligence)
AIML : Artificial Intelligence Meta Language
AJAX : Asynchronous JavaScript and XML
ALG : Application Layer Gateway
ALSA : Advanced Linux Sound Architecture
AMD : Advanced Micro Devices
AMI :
Alternate Mark Inversion
American Megatrends Inc.
ANSI : American National Standards Institute
AOL : America Online
AP : Access Point (voir WEP)
APC :
Alternative PHP Cache
Asynchronous Procedure Call (Microsoft)
API : Application Programming Interface
APIPA : Automatic Private Internet Protocol Addressing
APL : A Programming Language
APM : Advanced Power Management, prédécesseur de ACPI
APMD : APM daemon
APNG : Animated Portable Network Graphics
APT : Advanced Packaging Tool (sous Linux)
ARAP : AppleTalk Remote Access Protocol
ARC : Advanced RISC Computing, voir NTLDR
ARM : Advanced RISC Machines
ARP : Address Resolution Protocol
ASA : Adaptive Security Appliance, Cisco Cisco PIX
ASCII : American Standard Code for Information Interchange
ASD : Adaptive software development
ASL : Adobe Source Libraries
ASP :
Application Service Provider
Active Server Pages
ASPI : Advanced SCSI Programming Interface
ASX : Advanced Stream Redirector (Windows Media)
AT : Advanced technology
ATA : Advanced Technology Attachment
ATAPI : ATA with Packet Interface
ATK : Accessibility Toolkit, pour les handicapés ;
ATM :
Asynchronous transfer mode (mode de transfert asynchrone)
Automatic Teller Machines : distributeur de billets ou Guichet Automatique Bancaire (GAB)
Adobe Type Manager, un logiciel de gestion de polices de caractères
AT&T : American Telephone & Telegraph : opérateur et constructeur américain de télécommunications qui a joué un rôle important dans l'histoire de l'informatique
ATX : Advanced Technology Extended
AUTOCHK : AUTOCHecK de Microsoft, Voir Session Manager Subsystem
AUD : Automatic UpDate (Microsoft)
AVI : Audio Video Interleave
AVL : Andelson-Velsii and Landis, voir arbre AVL
AWE : Address Windowing Extension,
AWT : Abstract Window Toolkit (bibliothèque graphique pour Java)
== B ==
BACP : (), voir Protocole point à point
BAP : (), voir Protocole point à point
BAL : boîte aux lettres (courrier électronique)
BASIC : Beginner's All Purpose Symbolic Instruction Code (langage)
BBS : Bulletin board system
BCD :
Binary coded decimal
Boot Configuration Data (pour Vista), voir boot.ini
BCFN : Boyce-Codd forme normale (voir Formes normales)
BD : Blu-ray ou Base de données.
BDD :
Binary Decision Diagram
Base de données
BDF : Bitmap Distribution Format
BEA : Bill Coleman, Edward Scott et Alfred Chuang, société en informatique
BEEP :
BER : Bit error ratio
BFD :
BFS : Breadth First Search (algorithme de parcours en largeur)
BHT : Branch History Table
BI : Business Intelligence (informatique décisionnelle)
BiDi : Bi-directional text (Texte bi-directionnel)
BIND : Berkeley Internet Name Domain
BINL : Boot Information Negotiation Layer (Microsoft)
BIOS : Basic Input Output System
Bit : unité binaire d'information
Blog : weB LOG
BLR : Boucle locale radio
BMP : BitMaP,
BNC : (Bayonet Neill-Concelman)
BOINC : (Berkeley Open Infrastructure for Network Computing)
BOM : Byte Order Mark (Marque d'ordre des octets)
BOOTP : Bootstrap Protocol
BPB : BIOS parameter block
BPEL4WS : Business Process Execution Language For Web Services, voir Architecture orientée services#Les protocoles et les normes
BPL : Broadband over power lines : en français : CPL (Courants porteurs en ligne)
bps : bits par seconde,
BPSK : Binary Phase Shift Keying
BSA : Business Software Alliance
BRLTTY : Braille TTY, voir Oralux, lecteur d'écran et plage braille
BSD : Berkeley software distribution
BSOD : Blue Screen Of Death
BSS
Basic Service Set 802.11b
Block Started by Symbol, Extension de nom de fichier, voir .bss
BT
BitTorrent
Bluetooth
BTX : Balanced Technology Extended
BW : Bandwidth (largeur de bande), voir Bande passante
== C ==
C3 : voir VIA C3
CA : certificate authority
CAB : Change Advisory Board (ITIL)
CAD : Computer Aided Design (Conception assistée par ordinateur) ou humoristiquement, Computer Aided Disaster
CAE : Computer-aided engineering (Ingénierie Assistée par Ordinateur)
CAM : Computer-aided manufacturing (Fabrication assistée par ordinateur)
CAN :
Controller area network
Content Addressable Network
Convertisseur analogique-numérique
CAO : Conception assistée par ordinateur
CAPTCHA : Completely Automated Public Turing test to Tell Computers and Humans Apart (en français : test public de Turing complètement automatique pour différencier les humains des ordinateurs)
CAS : Central Authentication Service
CASE : Computer-aided software engineering
CBFR1252 : Code Braille FRançais Windows-1252, voir plage braille
CBISF : Code braille informatique standard français, voir plage braille
CBR : Constant bit rate
CC :
C Compiler : compilateur C d'Unix.
Copie carbone
CCC :
Chaos Computer Club
CCTA : Central Computer and Telecommunications Agency, remplacé par OGC (voir ITIL)
CCIE : en français : Cisco Career Certifications
CD :
disque compact (compact disc)
carrier detect FR : Détection de porteuse
CDC : Cult of the Dead Cow, groupe de hackers, (voir Back orifice)
CDE : Common Desktop Environment
CD-G : CD-G (compact disc + graphics)
CDMA : Code division multiple access
CDP :
Continuous data protection
Cisco Discovery Protocol
CD-R : disque compact enregistrable (compact disc recordable)
CD-ROM : Compact Disc/Read-Only Memory
CD-RW : disque compact réinscriptible (compact disc rewritable)
CERT : Computer Emergency Response Team
CERT :
Computer Emergency Response Team
CERT/CC, Computer Emergency Response Team Coordination Center
United States Computer Emergency Readiness TeamUS-CERT, the United States Computer Emergency Readiness Team
CF : CompactFlash
CFG :
.cfg : ConFiG : extension de nom de fichier pour fichiers de configuration
Context-free grammar, voir Grammaire hors-contexte
CFM : Cold Fusion Markup
CFT : Cross File Transfer
CG : Computer graphics, voir Synthèse d'image
CGA : Color Graphics Adapter
CGI :
Common gateway interface
Computer-generated imagery, voir Image de synthèse
CHAP : Challenge Handshake Authentification Protocol
CHAT : Conversational Hypertext Access Technology, voir Messagerie instantanée
CHS : Cylinder-head-sector (Cylindre/Tête/Secteur en français), une méthode d'adressage des secteurs d'un disque dur ou d'une disquette
CI :
Circuits Intégrés
Configuration Item : élément de configuration (voir CMDB)
CICS : Customer Information Control System
CIDR : Classless Inter-Domain Routing
CIFS : Common Internet File System
CIM : Common Information Model
CISC : Complex Instruction Set Computer
CLI : command-line interface (Interpréteur de commandes)
CLOS : Common LISP Object System
CLR : Common Language Runtime;
CLSID : CLasS IDentifier (Microsoft) ; pour désigner le GUID d'un objet OLE.
CLUF : Contrat de Licence Utilisateur Final
CMDB : Configuration Management Database
CMOS : Complementary-symmetry/metal-oxide semiconductor
CMS :
content management system (système de gestion de contenu)
Cross Memory Service
Conversation Monitor System
CMYB : Cyan, Magenta, Yellow And Black
CN : Common Name, voir LDAP
CNAME : Canonical NAME, voir Principaux enregistrements DNS
CNLP : Connectionless Network Protocol
CNR :
COBOL : COmmon Business-Oriented Language
codec : Compressor-Decompressor, ou Coder-Decoder, ou Compression/Decompression algorithm
COM : Component object model
CORBA : Common Object Request Broker Architecture
CORIG : COnception et Réalisation en Informatique de Gestion
COW : Copy-On-Write
CPAN : comprehensive Perl archive network
CPC : color personal computer
CP/M : Control Program/Microcomputer
CPS
caractères par seconde
, technique de programmation
CPU : central processing unit (Processeur)
CR : carriage return, (retour chariot)
CRC : Cyclical Redundancy Checksum ou Cyclic Redundancy Check, (Contrôle de redondance cyclique)
CRM : Customer relationship management
CRT : Cathode Ray Tube, moniteur à tube cathodique, voir Écran à tube cathodique
CRUD : Create, Read, Update et Delete.
CS : informatique (computer science)
CSMA : Carrier Sense Multiple Access
CSIRT
CSP :
cryptographic service provider, fournisseur de services cryptographiques
Constraint Satisfaction Problem (Programmation par contraintes)
CSRSS : Client/Server Run-time SubSystem (lancé par Session Manager Subsystem)
CSS :
Content Scrambling System
cascading style sheets (Feuilles de style en cascade)
CSV : valeurs séparées par des virgules (comma-separated values)
CTAN : Comprehensive TeX Archive Network
CTCP :
Client-To-Client-Protocol
Compound TCP, pour Vista, algorithme qui fait partie de la pile TCP de Vista, il est conçu pour optimiser la fenêtre TCP/IP d'émission, voir
CTFMON : Common Trace Facility Monitor, il fait partie de Office, il fournit le alternate user TIP (Text Input Processor)
CVS : Concurrent versions system
== D ==
DAC (et DACL) : Discretionary Access Control List (voir aussi Access Control List)
DADS (et DADS-U) : Déclaration Automatisée des Données Sociales Unifiée (France)
DAG : Directed Acyclic Graph
DADVSI : Droit d’Auteur et Droits Voisins dans la Société de l’Information (droit français)
DAI : Digital Access Index
DAISY : Digital accessible information system
DAL :
Data Access Layer (couche d'accès aux données)
Dossier d'Architecture Logicielle
DAO : Dessin assisté par ordinateur
DAP :
DARPA : Defense Advanced Research Projects Agency
DAT :
Digital Audio Tape
Dossier d'Architecture Technique
DAV : Distributed Authoring and Versioning, , voir WebDAV
DB : Base de données (DataBase)
DBA : Data Base Administrator, voir Administrateur de bases de données
DB2 Data Base 2 (SGBD d'IBM)
DBMS : Système de gestion de base de données (Database Management System)
DC :
Domain Component dans un annuaire (voir LDAP)
Domain Controller, chez Microsoft, voir
Direct current
DCC :
Data Communications Channel
Direct Client Connection, voir Direct Client-to-Client
DCD :
Data Carrier Detect, un terme utilisé avec les modems
Document Content Definition (XML)
DCE : Data Communications Equipment, en français Équipement terminal de circuit de données
DCL : Digital Command Language, (shell utilisateur sur VMS)
DCOM : Distributed Component Object Model
DD :
dd Utilitaire unix pour copier et convertir un fichier
Deployment Descriptor, un composant de J2EE, voir
Design Document (document de conception), voir
Disque dur
Distributed database, base de données distribuées
Double density, pour les disquettes, voir
DDC : Display Data Channel (vidéo)
DDE : Dynamic Data Exchange
DDF : Data Decryption Field (EFS)
DDOS : Distributed Denial Of Service, voir Déni de service
DDR-SDRAM :
Mémoire RAM : Double Data Rate SDRAM
Sur la liste de diffusion des traducteurs francophones de Debian, signifie « demande de relecture ». Cette abréviation est utilisée dans le sujet des courriers et est souvent entourée de crochets.
DDS :
Data Distribution Service
Digital Data Storage, voir Digital Data Storage
DE : Desktop environment
DES : Data encryption standard
DESX : Data encryption standard Xored (Microsoft)
DEV : device, voir device file et devfs
DF : Don't Fragment, bit de l'en-tête IPv4
dhclient : DHCp cLIENT, voir DHCP
DHCDBD : DHCP D-bus daemon
DHCP : Dynamic host configuration protocol
DHS : Definitive Hardware Store (ITIL)
DHT : Distributed hash table (Table de hachage distribuée)
DHTML : Dynamic HTML
DIF : Document Interchange Format
DIMM : Dual Inline Memory Module
DIN : Deutsches Institut für Normung
DIP : Dual Inline Package
DIVX : Digital video express
D/L : DownLoad (Téléchargement)
DLL : Dynamic Link Library
DLM : Dynamic Line Management
DLT : Digital Linear Tape
DLFP : Da Linux French Page, site français d'information sur GNU-Linux http://www.linuxfr.org
DMA : Direct Memory Access
DMEX : Documentation de mise en exploitation
DN : Distinguished Name (LDAP)
DnD : Drag and Drop (glisser-déposer)
DNS : Domain Name Server/System
DNSSEC : DNS Security,
DOI : Digital Object Identifier
DOS :
Disk Operation System (voir système d'exploitation et MS-DOS)
Denial of service
DOM : Document Object Model
DPC :
Deferred Procedure Call
Device-Driver Performance Considerations
DPD : Dead Peer Detection
DPI : Dots Per Inch (Points par pouce, unité de résolution à l'impression), noté PPP pour Point par pouce en français.
DPI : Deep Packet Inspection (Inspection des Paquets en Profondeur)
DPMI :
DPMS : Display Power Management Signaling pour VESA, voir
DRAM : Dynamic Random Access Memory
DRI : Direct Rendering Infrastructure
DRM
Digital Rights Management
Direct Rendering Manager
DS : Data set
DSDM : Dynamic systems development method
DSI : Directeur du Service Informatique
DSL :
Definitive Software Library (ITIL)
Digital subscriber line, voir xDSL
DSN :
DSO : Dynamically Shared Objects de Apache HTTP Server
DSP : Digital signal processor
DSS : Decision Support System (informatique décisionnelle)
DSSS : Direct Sequence Spread Spectrum (Direct Sequence Spread Spectrum)
DTB : Digital Talking Book, voir Digital accessible information system (livre électronique)
DTD : Définition de type de document (Document Type Definition)
DTE : Data Terminal Equipment, en français Équipement terminal de traitement de données
DTR :
DUAL : Diffusing update algorithm, voir
DUMA : Detect Unintended Memory Access, outil de débugage.
DVD : Digital Versatil/Video Disc
DVD5 : DVD, comportant une seule couche de
DVD9 : DVD, comportant deux couches de chacune soit (d'où DVD9)
DVD+/-R : DVD Recordable
DVD+/-RW : DVD ReWritable
DVI : Digital Visual Interface
DWH : Data Warehouse
DWIM : Do What I Mean
DWORD : Double WORD
== E ==
EAI : Enterprise Application Integration
EAP : Extensible Authentication Protocol
EAR : Entreprise ARchive (J2EE)
EARL :
EBCDIC : Extended binary coded decimal interchange code
EBML : Extensible Binary Meta Langage
ECC : Error Checking and Correcting (type de mémoire)
ECM : Enterprise Content Management
EIM : Enterprise Information Management
EDA : Exploratory Data Analysis
EDB :
Execute Disable Bit (pentium 4)
Expression des besoins, voir jargon informatique
EDI :
Échange de données informatisées (Electronic Data Interchange)
Environnement de développement intégré
EDID : Extended Display Identification Data
EDIFACT : Electronic data interchange for administration, commerce and transport. (ISO 9735)
Edit (voir forum Internet) : signale que le message posté a été édité (signalement d'un ajout, d'une suppression, d'une modification)
EDO RAM : Extended Data Out Random Access Memory
EEPROM : Electrically Erasable Programmable Read-Only Memory
EFI (Extensible Firmware Interface)
EFS : Encrypting File System
EGA : Enhanced Graphics Adapter, résolution de 640x350
EHCI : , c'est-à-dire la version 2.0 d'USB
EIAH : Environnements informatiques pour l'apprentissage humain
EIDE : enhanced IDE
EIGRP : Enhanced IGRP
EISA : Extended Industry Standard Architecture
EJB : Enterprise JavaBeans
ELF (Executable and Linking Format)
EMA : Entreprise Memory Architecture
EM64T : Extended Memory 64-bit Technology
EOD : End Of Data
EOF : End Of File
EOT : End Of Transmission
EPIC : Explicitly Parallel Instruction Computing
EPN : Espace public numérique
EPROM : Erasable Programmable Read-Only Memory
EPS : Encapsulated PostScript
ERP : Enterprise resource planning (Progiciel de gestion intégré)
E/S : Entrée / Sortie
ESB : Enterprise Service Bus
ESP : Encapsulating Security Payload, un mode d'en-tête d'IPsec
ESR : Eric Steven Raymond, un célèbre hacker
ESDI : Enhanced Small Device Interface
eth, eth0, eth1, etc. : ethernet
ETL : Extract, Transform, and Load
ETSI : European Telecommunications Standards Institute
EULA : CLUF (End User's License Agreement)
== F ==
FAI : fournisseur d'accès à Internet
FAM : File Alteration Monitor (linux)
FAO : Fabrication assistée par ordinateur
FAQ : foire aux questions (Frequently Asked Questions)
FAT : File Allocation Table
FDD : Feature Driven Development (Méthode agile)
FDD : Flexible/Floppy Disc Drive
FDDI : Fiber Distributed Data Interface
FDL : (GNU) Free Documentation License (licence de documentation libre)
FHS : Filesystem Hierarchy Standard (Unix)
FEC : Fast Ethernet Channel
FF : FireFox
FIFO : First In First Out (premier rentré, premier sorti)
FLEX : File EXchange System
FLOPS : Floating Point Operations Per Second
Fortran : FORmula TRANslation
FP : Floating Point
FPC : Free Pascal Compiler
FPK : Fast Packet Keying, voir Réseau sans fil
FPU : Floating Point Unit (coprocesseur arithmétique pour calcul en virgule flottante)
FQDN : Fully Qualified Domain Name
FS :
File System, (système de fichiers)
Flight Simulator
FSB : File System Block, Front side bus
fsck : File System ChecK
FSF : Free Software Foundation
FSG :
FSH : Finishing SuperHeater
FSHC Full-Size Hard Copy
FSMO : Flexible Single Master Operation, voir Maître d'opérations d'Active Directory
FSSTND : FileSystem STaNDard (unix), voir FHS
FTP :
Protocole de transfert de fichier (File Transfer Protocol, voir Internet)
Foiled Twisted Pairs, voir Paire torsadée
== G ==
G : giga
GAC : Global Assembly Cache (Microsoft .NET)
GAMOT : Guichet d'Accueil Maintenance Opérateur Tiers (France Telecom)
Gandi : Gestion et Attribution des Noms de Domaine sur Internet.
GAP : Générateur automatique de programmes (IBM)
Gbit/s : gigabit par seconde
GC :
Garbage Collector
GameCube
GCC : GNU Compiler Collection
GCJ : GNU Compiler for Java
GCS :
Google Code Search
Group Communication System
GDB : GNU Debugger
GDI : Graphics Device Interface (Microsoft)
GDES : Generalized DES scheme
GDM : GNOME Display Manager
GDS :
Google Desktop Search
Global distribution system
GED : Gestion Électronique de Documents
GFDL : Licence de documentation libre GNU|
GGP : Gateway-Gateway Protocol
GHC : Glasgow Haskell Compiler
GHz : gigahertz
GIF : graphics interchange format
GIJ : GNU Interpreter for Java
GINA : Graphical identification and authentication (Microsoft)
GIMP : GNU Image Manipulation Program
GMAO : Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur
GML :
Generalized Markup Language, prédécesseur du SGML
Geography Markup Language
Graph Modelling Language
GNAT : Gnu Nyu Ada Translator
GND : Ground = Mise à la masse, à la terre
GNOME : GNU Network Object Model Environment
GNU (« GNU's Not Unix ») (acronyme récursif)
GnuCash : GNU Cash
GNUFDL :
GnuLinEx : GNU LINux Extremadura
GnuPg : GNU Privacy Guard
Go : gigaoctet
GPAO : Gestion de la production assistée par ordinateur
GP : Group Policy (Stratégie de Microsoft, dans Active Directory), voir Stratégies de groupe
GPCO : Global Policy Creator Owners
GPO : Global Policy Object
GPMC : Group Policy Management Console
GPL : licence publique générale ().
GPR : General Purpose Registers
GPS :
Girault Poupard/paillès Stern (cryptographie)
Global Positioning System
GPT : GUID Partition Table, l'équivalent du MBR sur le micrologiciel Extensible Firmware Interface
GPU : Graphics Processing Unit
GRC : Gestion de la relation client
GRE : Generic Routing Encapsulation
GSHDSL : Single-pair High-speed Digital Subscriber Line
GT : Google Talk
GTI : Génie des technologies de l'information
GTK et GTK+ : GIMP Tool Kit
GUI : graphical user interface
GUID : Globally Unique Identifier
GUL : Groupe d'utilisateurs Linux
GUS : Gravis Ultrasound (Carte son)
gzip : GNU Zip, logiciel libre de compression de données
== H ==
HAL : Hardware Abstraction Layer
HD : disque dur (Hard Disk)
HDD : Hard disk drive, disque dur magnétique
HDMI (High-Definition Multimedia Interface)
Header : Petit connecteur
Heatsink : Dissipateur thermique
HFS : Hierarchical File System, système de fichiers des Macintosh
HID : Human Interface Device
HMI : Human Machine Interface
HP : Hewlett Packard
HPB : High Ping Bastard
HPL : High-level Programming Language
HTML : HyperText Markup Language
HTTP : hypertext transfer protocol
HTTPS : hypertext transfer protocol secure
== I ==
i18n : internationalisation (de logiciel)
x86 : Intel Corporation Architecture x86 microprocessor Familly
IA-32 : Intel Corporation Architecture 32-bit microprocessor
IA-64 : Intel Corporation Architecture 64-bit microprocessor
IANA : Internet Assigned Numbers Authority
IAS :
Internet Authentication Service
Internet Application Server
IBM : International Business Machines
ICA : Independent Computing Architecture de Citrix Presentation Server
ICF : Windows Firewall|
ICANN : Internet Corporation for Assigned Names and Numbers
ICMP : Internet Control Message Protocol
ICSA : International Computer Security Association (anciennement NCSA)
ICT : Information and Communications Technology
IDA : Interactive DisAssembler
IDE :
Integrated Drive Electronics
Integrated Development Environment
IDL : Interface Description Langage
IDS : Intrus Logic-ion Détection System
IDP : Internet Datagram Protocol
IDPR ; Inter-Domain Policy Routing Protocol
IDRP : Inter-Domain Routing Protocol
IE : Internet Explorer
IEEE : Institute of Electrical and Electronics Engineers
IETF : Internet Engineering Task Force
IFD : InterFace Device, Smartcard
IFS :
Internal Field Separator
: Sur les premières versions de Windows NT
IGMP : Interior Gateway Routing Protocol
IGP : Interior gateway protocol
IIP :
Internet Imaging Protocol
Invisible IRC Project
IIS : Internet Information Services
IM : Instant Messenger
IMAP : internet Message Access Protocol
IMO/IMHO : In My (Humble) Opinion, à mon humble avis
IMS : Information Management System
IMUSE : Interactive Music Streaming Engine
initrd : INIT RamDisk
inode : Index Node
I/O : Input/Output (Entrée/Sortie), voir aussi E/S
IOAT : Intel I/O Acceleration Technology
IOCTL : I/O ConTroL, voir Ioctl
IOS : Internetwork Operating System
IP : Internet Protocol
IPC : Inter-Process Communication
IPCOMP : IP Payload COMpression Protocol
IPENCAP : IP ENCapsulated in IP
IPL : Initial Program Load
IPP : Internet Printing Protocol
IPsec : Internet Protocol Security
IPX : Internetwork packet exchange
IR : InfraRed
IrDA : Infrared Data Association
IRC : Internet Relay Chat
IRP : I/O Request Packet
IRQ : Interrupt ReQuest
IRQL : IRQ Level
ISA :
Industry Standard Architecture (bus ISA))
Instruction Set Architecture
ISAKMP : Internet Security Associations and Key Management Protocol
ISDN : Integrated Services Digital Network
IS-IS : Intermediate system to intermediate system
ISP : Internet Service Provider (Fournisseur d'accès à Internet)
ISR : Interrupt Service Routine, In-Sync Replicas
ISV : Independent Software Vendor, voir Éditeur de logiciel
IT : Information Technology, Informatique
ITIL : Information Technology Infrastructure Library
ITK : Insight ToolKit
== J ==
J2EE : Java 2 Enterprise Edition
J2ME : Java 2 Micro Edition
J2SE : Java 2 Standard Edition
JAAS : Java Authentication and Authorization Service
JAR : Java ARchive
JCE : Java Cryptography Extension
JDBC : java database connectivity
JCL : Job Control Language
JDK : Java Development Kit
JFC : Java Foundation Classes
JID : Jabber ID
JIDEC : Joint Electron Device Engineering
JIGDO (JIGsaw DOwnload) sur linux debian
JMS : Java messaging service
JNI : Java Native Interface
JPEG : Joint Photographic Experts Group
JRE : Java Runtime Environment
JS : JavaScript
JSDK :
Java Servlet Development Kit, voir SDK
JavaScript Developer Kit
JSP : JavaServer Pages
JSSE : Java Secure Socket Extension
JVM : Java Virtual Machine
JXTA : JuXTApose
== K ==
k3b : KDE Burn Baby, Burn !" (En français, Kde grave, bébé grave !)
KBD : KeyBoarD (clavier)
kbit/s : kilobit par seconde
KCC : Knowledge Consistency Checker, voir Active Directory
K(D)B : Knowledge (Data)Base ()
KDE : K Desktop Environment
KD : Kernel Debbugger pour Windows
KDM : KDE Display Manager
Klogd : Kernel LOG Daemon (voir syslog)
Kludge : Klumsy, Lame, Ugly, Dumb, but Good Enough
kHz : kilohertz
ko : kilooctet
KPI : Key Performance Indicator, indicateur clé de performance (ITIL)
KSF : Key Success Factor, facteur clé de succès (ITIL)
KVM :
Keyboard, Video, Mouse (clavier-écran-souris), voir commutateur KVM
Kernel-based Virtual Machine
== L ==
l10n : Localisation, voir Internationalisation de logiciel
L2F : Layer 2 Forwarding (transfert de couche 2)
L2TP : Layer 2 Tunneling Protocol,
LAD : Lecture automatique de documents
LAME : LAME Ain't an MP3 Encoder, acronyme récursif (LAME n'est pas un encodeur MP3)
LAMP : Linux + Apache + MySQL + PHP
LAN : réseau local (''Local Area Network)
LAPP : Linux Apache Postgresql Php
LBA : Logical block addressing, méthode pour adresser un emplacement d'un support disque (disque dur, CD-ROM, etc.) en remplacement de l'adresse CHS.
LCD : liquid crystal display (Écran à cristaux liquides)
LCP : Link Control Protocol
LDAP : Lightweight Directory Access Protocol
LDD : List Dynamic Dependencies (Unix)
LDIF : LDAP Data Interchange Format
LDM :
LE : Logical Extent (LVM)
LF : Line Feed
LHS : Left-Hand Side
LIFO : Last In, First Out
LIPKEY : Lower Infrastructure Public KEY mechanism, voir
LISP : LISt Processing programming language, ou humoristiquement Lots of Infuriating & Silly Parentheses
LKM : Loadable Kernel Module (Linux)
LMD :
Langage de manipulation de données
Locally Mounted Disk
LP : Line Printer
LPB : Low Ping Bastard, voir Lexique du jeu vidéo
LPF : Linux Packet Filter, utilisé par DHCP de linux
LPI :
Linux Professional Institute
LRU : Least Recently Used, voir Mémoire virtuelle
LSA :
Link-State Advertisement, voir OSPF
LSA : Local Security Authority (Microsoft)
LSB :
Least Significant BIT
Linux Standard Base
LSPI : Local Service Provider Identification
LUFS : Linux Userspace File System
Il permet de supporter des systèmes de fichiers exotiques (par exemple : sshfs, ftpfs, gnutellafs, NTFS dans d'anciennes versions de Captive NTFS...)
LUG : Linux Users Group
LUKS : Linux Unified Key Setup
LV : Logical Volume (LVM)
LVDM : Low Voltage Differential Signaling (voir SCSI)
LVM : Logical Volume Manager
== M ==
MAC :
Medium access control, voir adresse MAC
familier Macintosh (à ne pas confondre avec Mac OS)
MACAO : Méthode d'analyse et de conception d'applications orientées objet
MAN : Metropolitan Area Network
MAO : Musique assistée par ordinateur
MAPI : Messaging Application Programming Interface
Mb : mégabit
MB :
Motherboard (carte mère)
Mégabyte (mégaoctet)
Mbit : mégabit
Mbit/s : mégabit par seconde
MBR : Master boot record
MBSA : Microsoft Baseline Security Analyzer
MCD : Modèle Conceptuel de Données, voir méthode MERISE
MCGA : Multicolor Graphics Array
MCH : Memory Controller Hub
MCI : Multimedia Command Interface
MCP :
Maître contrôle principal : (Master Control Program en anglais), programme malfaisant dans le film Tron.
Microsoft Certified Professional
MCSE : Microsoft Certified Systems Engineer
MCT : Microsoft Certified Trainer
MD4 : Message Digest 4
MD5 : Message Digest Version 5
MDA :
Model driven architecture
Monochrome Display Adapter
MDF : Meta Data Framework (Cisco)
mdk : Mandrakelinux
MDI : Multiple Document Interface
MEP : Mise En Production
MFLOPS : Million Floating Point Operations Per Second
MFM : Modified Frequency Modulation
MH : Mail Handler
MHz : mégahertz
MI : messagerie instantanée
MIC : Media Interface Connector
MICR : Magnetic Ink Character Recognition
MIDI : Musical Instrument Digital Interface
MIME : Multipurpose Internet Mail Extensions
MIMO : Multiple-input multiple-output
MIPS : Million d'Instructions par Seconde (voir processeur) ou humoristiquement: Meaningless Indication of Process Speed
ML : Machine learning
MLPP :
MM : Memory Management, voir Allocation de mémoire ; pour Windows, voir Gestionnaire de session
MMORPG : Jeu en ligne massivement multijoueur (Massive Multiplayer On-line Role Playing Game)
MMU : Memory Management Unit
MMX : Multi Media eXtensions
MNG : Multiple-image Network Graphics
Mo : mégaoctet ou Magneto-Optical (type de disque)
MOA : Maîtrise d'ouvrage ou Maître d'ouvrage
MOAD : Maître d'Ouvrage Délégué (voir Fonctions dans la maîtrise d'ouvrage)
MODEM : MOdulator-DEModulator
MOE : Maîtrise d'œuvre ou Maître d'œuvre
MOF : Microsoft Operation Framework
MOP : Maintenance Operation Protocol (voir Decnet)
MOTD : Message Of The Day
MP3 : MPEG-1 couche (layer) 3, format de compression audio
MPEG : Moving Picture Experts Group, groupe de travail de l'ISO ayant produit différents formats de compressions vidéo et audio
MPP : Massive Parallel Processing
MPPC : Microsoft PPp Compression, voir PPP
MPPE : Microsoft PPp Encryption, voir MPPE
MR : Tête Magnétorésistive
MRU : Most Recently Used
ms : milliseconde
MS : Microsoft
MS-CHAP : Microsoft CHAP
MS-DOS : MicroSoft Disk Operating System
MSF : Microsoft Solution Framework
MSI: Microsoft Installer
MSN : MSN
MSRC : Microsoft Security Response Center
msb : Most Significant Bit
MSB : Most Significant Byte
MSS : Maximum Segment Size
MTA : Mail Transfer Agent
MTBF : Mean time between failures, Temps moyen entre pannes
MTRR : , à partir des processeurs Intel P6
MTU : Maximum transmission unit
MUA : Mail User Agent
MUD : Multi-User Dungeon
Mutex : MUTual EXclusion = Exclusion mutuelle, sorte de sémaphore
MVC : Modèle-vue-contrôleur
MX : Mail eXchanger
== N ==
NAB : Not A Bug
NAD : Network Access Device
NaN : Not a Number
NAND : Not AND, porte ET négative
NAS : Network Attached Storage
NAT : Network address translation
NCSA : National Center for Supercomputing Applications
NCP :
L'ancêtre de TCP
Network Control Protocol, un composant de PPP
Network Control Program (IBM), un composant du SNA d'IBM
NCQ : Native Command Queuing pour les disques durs
NDIS : Network Driver Interface Specification
NDP : Neighbor Discovery Protocol : protocole de couche 2 pour IPv6
NDS : Novell Directory Service
Netbeui : NetBIOS Extended User Interface
NFS : Network File System
nfsd : NFS Daemon
NGC : Nintendo GameCube
NGSCB : Next-generation secure computing base
NIC :
Network information center
Network Interface Card (carte d'interface réseau)
NIDL :
NIS : Network Information Service
NLS : Native Language Support
NOR : Not OR, porte OU négative
NOS : Network Operating System
NS: Netscape
NSPI : Name Service Provider Interface
NT : New Technology (dans Windows NT)
NTBTLOG : NT BooT LOG, voir boot.ini
NTDS : NT Directory Service, voir Active Directory
NTFS : New Technology File System
NTLM : NT Lan Manager
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et des Communications
NTP : Network Time Protocol
NTSD : NT Symbolic Debugger de Microsoft
NuBus : MacIntosh-II internal bus
NUMA : Non Uniform Memory Access ou Non Uniform Memory Architecture
NVM : Non Volatile Memory (NVM Express)
NVRAM : mémoire RAM non volatile, une sorte de batterie
NX : Never eXecute
== O ==
OASIS : Organization for the Advancement of Structured Information Standards
OAW : Office Activation Wizard (voir Microsoft Office)
OCL : Object Constraint Language (UML)
OCR : Optical Character Recognition (Reconnaissance optique de caractères)
OCX : OLE Control Extension
ODBC : Open database connectivity
OEM : Original Equipment Manufacturer
ODP :
ODP : OpenDocument Presentation
ODP : Open directory project
ODT : OpenDocument Text
OFDM : Orthogonal Frequency Division Multiplexing (Orthogonal Frequency Division Multiplexing)
OGC : Office for Government and Commerce (ITIL)
OGM : OGg Media
OHCI :
OLA : Operational Level Agreement, accord de niveau d'exploitation, voir ITIL
OLAP : On-Line Analytical Processing
OLE : Object Linking and Embedding
OLEDB : OLE DataBase
OLPC : One Laptop per Child
OLTP : On-Line Transactional Processing, voir Traitement transactionnel en ligne
OS : système d'exploitation (Operating System)
OSCAR : Online SCanning And Retrieval
OSDN : Open Source Development Network
OSF : Open Software Foundation
OSI : Modèle OSI (Open Systems Interconnection)
OSQL : Object-oriented Structured Query Language
OTRS : Open-source Ticket Request System
OWA : Outlook Web Access
OWL : Web Ontology Language
== P ==
P2P : Peer to Peer (Pair à pair)
P3P : Platform for Privacy Preferences
PABX : Private Automatic Branch eXchange
PAC, PAC700, PACBASE : Programmation Automatique Corig
PAM : Pluggable authentication module
PAO : Publication assistée par ordinateur
PAP :
Password Authentication Protocol
apple Printer Access Protocol
ParPort : Parallel port
PAT : Port Address Translation (traduction d'adresse port); c'est une spécification de la traduction d'adresse réseau.
P-ATA : Parallel ATA
PC : Personal Computer (Ordinateur personnel)
PCA : Plan de continuité d'activité
PCB : Printed Circuit Board, voir Circuit imprimé
PCI : Peripheral component interconnect
PCF : Portable Compiled Font
PCL : Printer Command Language
PCMCIA : Personal Computer Memory Card International Association ou, humoristiquement: People Can't Memorize Computer Industry Acronyms
PCT :
PCTS : POSIX Conformance Test Suite, Suite de tests pour la conformité POSIX). Voir Single UNIX Specification
PCX : format d'image de ZSoft Corporation PC Paintbrush
PDA : Assistant personnel (Personal Digital Assistant)
PDB : python debugger
PDC : Primary Domain Controller
PDF : Portable document format
Pdksh : public domain version of the Korn shell
PDL :
, postscript pour Unix
Prime data language
PE :
Physical Extents (LVM)
Portable Executable de Microsoft, voir Portable Executable File Format
Provider Edge (voir , VPN (Virtual Private Network))
PEAP : Protected Extensible Authentication Protocol
: Problem Exists Between Chair and Keyboard (Problème d'Interface Chaise/Clavier), signifie humoristiquement que le problème est lié à l'utilisateur, entre le clavier et la chaise donc
Perl : Practical Extracting and Report Language
PERT : Program Evaluation and Review Technique
PGA :
PGP : Pretty Good Privacy
PGI : Progiciel de gestion intégré
PHP: Hypertext Preprocessor (ou ancien nom : Personal Home Page)
PIC :
Personal Internet Communicator
PID :
Process IDentifier
Product IDentifier
NB : Microsoft utilise le terme PID dans ses 2 sens possibles (identifiant de produit ou de processus)
PIDGEN : Product IDentifier GENerator (Microsoft)
PII : Pentium II
PIIX : PCI ISA IDE Accelerator (chipset Intel)
PIM :
PIN : Personal Identification Number
PIR : Post-Implementation Review (ITIL)
PIU : Peripheral Interface Unit
PIX : Private Internet EXchange de Cisco Systems
PKCS : Public Key Cryptography Standards
PKI : Public key infrastructure (Infrastructure à clés publiques)
PL/I : Programming Language I
PLC : Programmable Logic Controller, voir Automate programmable industriel
PLM : Product lifecycle management
PMD : Physical layer Medium Dependent, voir Fiber Distributed Data Interface
PNG : Portable network graphics
PnP : Plug and Play
POC : Proove of Concept
PoE : Power over Ethernet
POO : Programmation orientée objet
POP :
Point of Presence
Post Office Protocol
POP3 : Post Office Protocol version 3
POSIX : Portable Operating System Interface
POST : Power-On Self Test, voir BIOS, POST
PPD : PostScript Printer Description
PPID : Parent Process IDentifier
PPP : Point par pouce, traduction de l'anglais DPI pour Dots Per Inch
PPP : Point-to-Point Protocol
pppd : PPP Daemon
PPPoA : Point to Point Protocol over ATM
PPPoE : PPP over Ethernet,
PPPoX : Encapsulation PPP
PPS (PowerPoint Show)
PPTP : Point-to-point tunneling protocol
PRA :
Plan Reprise Activité (ITIL), c'est l'équivalent de la partie informatique d'un PCA (Plan de continuité d'activité)
Primary Rate Access (ISDN)
PRI : Primary Rate Interface (ISDN)
PRINCE : PRojects IN Controlled Environments (ITIL)
printcap : printer capability (unix)
PS :
PlayStation
PostScript
PS2 :
Personal System/2
PlayStation 2
PSA :
Persistent Staging Area dans SAP BW, en Ingénierie décisionnelle
Projected Service Availability (ITIL)
PSP : PlayStation Portable
PSTN : Public Switched Telephone Network
PTE : Page Table Entries (Microsoft)
PTY : Pseudo TeletYpe, pseudo-terminal
PUMA :
Protected User Mode Audio de Microsoft Vista
PWD :
PassWorD
pwd (print Workink Directory) : commande unix
PXE : Preboot Execution Environment
PNR : Passenger Name Record
PaaS : Platform as a service
== Q ==
QAM : Quadrature Amplitude Modulation (Modulation d'amplitude en quadrature)
QBE : Query by Example
QIC : Quarter Inch Cartridge, format de bande magnétique
QoS : Quality Of Service
QPS "Queries Per Second"
QPSK : Quadrature Phase Shift Keying (Phase-shift keying)
QOTD : Quote Of The Day, protocole,
QT :
QuickTime, pour regarder des films
Qt : « Boîte à outils » par la compagnie Trolltech.
QVGA : Quarter Video Graphics Array
== R ==
RACF : Resource Access Control Facility
RAD : Rapid Application Design/Development
RADSL : Rate-Adaptive DSL
RAID : Redundant Array of Inexpensive Disks
RAM : Random Access Memory, Mémoire vive
RAR : Roshal ARchive
RAS :
RASDD : RASter Device Driver (Microsoft)
RC2, RC6 : Ron's Code ou Rivest Cipher
RCA :
Radio Corporation of America, voir prise RCA
Root Cause Analysis, voir Analyse de cause racine(fr) / RCA (en)
RCP :
Reality Co-Processor, voir
Rich Client Plaform
RDB : Relational Data Base
RDBMS : RDB Management System
RDMA :
RDRAM : Rambus DRAM
RDF : Resource Description Framework
RDN : Relative Distinguished Name dans LDAP
Regex : REGular EXPression expression régulière ou rationnelle (le choix entre ces 2 adjectifs est sujet à controverses)
ReGIS : Remote Graphic Instruction Set, protocole de commande graphique vectoriel utilisé sur certains terminaux de DEC et émulateurs de terminaux plus récents.
REST : REpresentational State Transfer
RFC :
Request for comment, appellation des standards IETF de l'Internet, normes rédigées ouvertement
Request For Change, demande de changement faite par la gestion des problèmes dans ITIL
RGB : Rouge, vert, bleu (Red Green Blue)
RHCE : Red Hat Certified Engineer
RHS : Right-Hand Side
RIP : Routing information protocol
RIS : Remote Installation Services, Services d'installation à distance
RISC : Reduced instruction set computer
RLL :
RMI : Remote Method Invocation
RMS : Richard M. Stallman
RO : read-only
ROFL (ou ROTFL) : Rolling On (The) Floor Laughing (écroulé de rire), en français : MdR (Mort de Rire)
R-OLAP : Relational OLAP
ROM : Read Only Memory, Mémoire morte
RPC : Remote procedure call
RPM : Red Hat Package Manager
RNIS : Réseau numérique à intégration de services
RRAS : Routing and Remote Acces Server, voir
RSA : Rivest Shamir Adleman
RSOP : Resultant Set of Policy (ensemble résultant d'une application de plusieurs stratégies)
RSS :
Rich Site Summary (RSS 0.91)
RDF Site Summary (RSS 0.90 et 1.0)
Really Simple Syndication (RSS 2.0)
RSSI : Responsable de la sécurité des systèmes d'information
RSVP : Resource ReSerVation Protocol
RT : Real Time, voir Système temps réel
RTC :
Réseau téléphonique commuté (analogique)
Real-time clock, Horloge temps réel
RTF : Rich Text Format
RTFM : Read The Fucking Manual : Lis ce p**** de manuel (ou, pour garder l'acronyme, Reluque Ton Fichu Manuel).
RTFS : Read The Fucking Screen : Lis ce p**** d'écran (ou, pour garder l'acronyme, Reluque Ton Fichu Ecran).
RUP : Rational Unified Process
RV : Réalité virtuelle
RW : Read/Write
== S ==
SaaS : Software as a Service
SAM :
Secure Access Module
chez Microsoft, cette abréviation peut avoir plusieurs significations :
SAMple : extensions de fichier pour les fichiers d'exemple : hosts.sam, lmhosts.sam…
Security Account Manager
Software Asset Manager (logiciel d'inventaire)
SaMBa : mot dérivé de SMB
SAMPA : Speech Assessment Methods Phonetic Alphabet
SAN : Storage Area Network
SANE : Scanner Access Now Easy
SATA : Serial ATA
SATAN :
SAX :
Simple API for XML
SUSE Automated X
SBP2 : Serial Bus Protocol, module pour IEEE1394 (FireWire) sur linux
SCCM : System Center Configuration Manager (Microsoft)
SCCP : Skinny Client Control Protocol
SCM :
Service Control Manager (Microsoft) : services.exe, arrête et relance les différents services systèmes avec
Software configuration management (Gestion de configuration logicielle)
Supply chain management (Gestion de la chaîne logistique)
SCO : Santa Cruz Operation (Unix)
SCP : Secure copy
SCSI : Small computer system Interface
SCTP : Stream Control Transmission Protocol
SCUMM : Script Creation Utility for Maniac Mansion
SD : Secure Digital
SDDL : Security Descriptor Definition Language
SDDM : Simple Desktop Display Manager
SDH : Synchronous digital hierarchy (Hiérarchie numérique synchrone)
SDI : Simple Document Interface
SDK : Software Developers Kit (Kit de développement
SDL :
Simple DirectMedia Layer
Specification and Description Language
SDLC : Synchronous Data Link Control
SDR : Single data rate
SDRAM : Synchronous Dynamic Random Access Memory
SDSL : Ligne d'abonné numérique à débit symétrique (Symmetric Digital Subscriber Line)
SE : système d'exploitation
SED : Stream EDitor
SELinux : Security-Enhanced Linux : module de sécurité pour linux
SEND : SEcure Neighbor Discovery protocole IPv6, version sécurisée de NDP
SFC :
Sequential function chart
System File Checker : vérificateur du système de fichier
SFTP :
Secure FTP, le protocole FTP sécurisé par SSH
Paire SFTP : Shielded and foiled Twisted pairs (Paire torsadée écrantée et blindée), voir paire torsadée
(SFTP), protocole de transfert de fichiers
SSH file transfer protocol, le protocole de transfert de fichier SSH
SGBD : Système de gestion de base de données
SGBD/R : Système de Gestion de Base de Données Relationnelle
SGDT : Store Global Descriptor Table
SGI :
Silicon Graphics Incorporated
SGI est aussi un sigle utilisé par File Alteration Monitor sur linux
SGML : Standard Generalized Markup Language
SH : Shell
SHA-1 : Secure Hash Algorithm
SI : Système d'information
SID : Windows Security Identifier
SIG : Système d'information géographique
SIMD : Single Instruction Multiple Data
SIMM : Single Inline Memory Module
SIP :
Service Improvement Program (ITIL)
Session Initiation Protocol
Single Inline Package
SLA :
Service Level Agreement, accord de niveau de service, dans ITIL.
Subnet Local Aggregator, pour les informations de localisation dans IPv6, voir ; cet acronyme est parfois aussi retranscrit sous la forme ''Site-Level Aggregator
slapd : Stand alone LdAP Daemon
SLIP : Serial Line Internet Protocol
SLM : Service Level Management (ITIL)
slurpd : Stand alone Ldap Update Replication Daemon
SMAP : (messagerie)
SMART : Self-Monitoring, Analysis and Reporting Technology
SMB : Server message block
SMBus : System Management Bus
SMIL : Synchronized Multimedia Integration Language
SMIME : Secure MIME
SMP : Symmetric multiprocessing
SMS :
Short message service, le service de messages courts des téléphones portables
Systems Management Server (Microsoft)
SMSS : Session Manager Subsystem (Gestionnaire de session) (Microsoft)
SMTP : Simple Mail Transfer Protocol
SNMP : Simple Network Management Protocol
SNUSP : SNUSP's Not Unix, but Structured PATH
SO : Shared Object
SOA :
Service Oriented Architecture (Architecture orientée services)
Start Of Authority de DNS
SOAP : Simple object access protocol
SoC : System on Chip, système sur une puce
SOM : Schéma Object Model (XML), modèle objet du schéma d'annuaire
SP :
Service Provider (Fournisseur d'accès)
Service Pack
Support Pack
Stream processor, ou processeur de flux.
SPAM : Send Phenomenal Amounts of Mail (apocryphe)
SPAP : Shiva PAP
SPARC : Scalable Processor ARChitecture
SPDIP : Shrink Plastic Dual Inline Package
SPF : Sender Policy Framework
SPM : Smart Package Manager
SPOC : Single Point Of Contact Point de Contact Unique (ITIL)
SPOF : Single point of failure (ITIL)
SPKM : The Simple Public-Key GSS-API Mechanism
SPS : Service Provider System
SPT : System Page Table
SPX : Sequenced Packet Exchange de Novell
SQL : Structured query language
SRAM :
Shadow Random Access Memory
Static Random Access Memory
SRP : Security Rollup Package (Microsoft)
SSA : Serial Storage Architecture
SSDL : SOAP Service Description Language
SSDP : Simple Service Discovery Protocol
SSDT : System Service Dispatch Table (Microsoft)
SSH : Secure Shell
SSL : Secure socket layer
SSO : Single Sign-On (« authentification unique » en français)
SSP :
Security Support Provider (Windows) = fournisseur de sécurité sous Windows
SSPI : Security Support Provider Interface = API pour Security Support Provider (Windows)
SSR : Sever Side Rendering
SSTIC : Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications
STCP :
STIC : Sciences et technologies de l'information et de la communication
STP : Shielded Twisted Pair (Paire torsadée)
SUID : Set User IDentifier (Unix)
SUS :
Software Update Services (service de mises à jour logicielles) Microsoft
Single UNIX Specification
Les spécifications POSIX ne sont pas publiées sur internet ; par contre, les spécifications SUS le sont et elles sont proches de POSIX.
SuSE : Software- und SystemEntwicklung, distribution linux d'origine allemande
SVCHOST : SerViCe HOST (Microsoft)
SVG : Scalable vector graphics
SVGA : Super Video Graphics Array
SWF : ShockWave File
SWT : Standard Widget Toolkit
== T ==
T1 : Ligne louée dont le taux de transfert atteint 1,45 Mb/s
T3 : Ligne louée dont le taux de transfert atteint 45 Mb/s
TCL : Tool Command Language
TCP : Transmission control protocol
TCPA : Trusted Computing Platform Alliance (actuel Trusted Computing Group)
TCP/IP : Transmission Protocol/Internet Protocol
TCQ : Tagged Command Queuing
TDI :
Tabbed Document Interface
pour l'interface de la couche réseau transport :
Transport Dispatch Interface pour Modèle OSI
Transport Driver Interface pour Microsoft Windows
TDS :
est le nom d'un protocole utilisé entre des serveurs de base de données
en France, Traitement de Données Sociales, de 1986 à 2005 ; depuis début 2006, ce terme a été remplacé par DADS-U (Déclaration Automatisée des Données Sociales Unifiées)
Transaction Driven Subsystem est un système transactionnel sur GCOS 7 de Bull
TIC : Technologies de l'information et de la communication
TIFF : Tagged Image File Format est un format d'image
TFT : Thin-film transistor, une des technologies d'écran à cristaux liquides (LCD)
TIGA :
TIP : alternate user Test Input Processor, voir Microsoft Office
TLS :
Transport Layer Security, la V1.0 correspond à peu près à la version V3.0 de SSL (Secure Socket Layer)
Thread Local Storage
TMA : Tierce maintenance applicative
TMPROXY : Trend Micro PROXY, voir de Trend Micro
TPC : Transparent Processing Performance Council
TR : Temps réel
TSD : Thread-Specific Data (voir Thread Local Storage).
TSO : Time Sharing Option - Interface utilisateur du système d'exploitation z/OS ou/et MVS
TSR (programme) : Terminate and Stay Resident (programme résident)
TSS : Time Sharing System - Système interactif sur système GCOS
TTL : Time-To-Live
TTS :
Text To Speech
Trouble Ticket System
TTW : Through The Web (au moyen du Web)
TTY : Text TeletYpe (terminal ou console)
TWAIN : API contrôle de scanner de documents ou appareil photo numérique
== U ==
UAL : Unité Arithmétique et Logique
UC :
Unité centrale
Underpinning Contract : dans la terminologie ITIL, il s'agit des contrats avec les sous-traitants
UDF : Universal Disk Format
UDMA : Ultra Direct Memory Access, voir Advanced Technology Attachment
UDP : User datagram protocol
UEFI : Unified Extensible Firmware Interface
UEM : Gestion unifiée des terminaux (Unified Endpoint Management) (en lien avec l'Internet des objets)
UHCI : , la version 1.x d'USB
UMB : Upper Memory Block (bloc de mémoire supérieure)
UML : Unified modeling language
UMTS : Universal mobile telecommunications system
UO : Unité organisationnelle (dans Active Directory)
UP : Unified process
UPN : User Principal Name dans LDAP
UPNP : Universal Plug and Play
URANDOM : Unlimited Random
URI : Identifiant uniformisé de ressource (Uniform Resource Identifier)
URL : Repère uniforme de ressource (Uniform Resource Locator)
URN : Nom uniformisé de ressource (Uniform Resource Name)
UPS : Uninterruptible Power Supply
USB : Universal serial bus
UTF-8 : Unicode Transformation Format 8 bits
UTF-16 : Unicode Transformation Format 16 bits
UTF-32 : Unicode Transformation Format 32 bits
UTP : Paire torsadée (Unshielded Twisted Pair)
UUCP : Unix-to-Unix file Copy Protocol
UUID : Universal Unique Identifier
== V ==
VABF : validation (ou vérification) d'aptitude au bon fonctionnement (recette)
VAD :
Virtual Address Description (Microsoft)
Virtual Auxiliary Device
VAO : Vigilance Assistée par Ordinateur (lutte contre le blanchiment)
VAX : Virtual Address eXtension, voir Adressage mémoire
VAR :
Value Added Reseller
VARiable
VB : Visual Basic
VBR :
Variable bit rate
Volume Boot Record
VDD : Virtual Device Drivers (Microsoft)
VDD : Voisin Du Dessus (Dans les forums)
VESA : Video Electronics Standards Association
VFS :
Virtual File system
VG : Volume Group (Gestion par volumes logiques)
VGA : Video graphics array
VGDA : Volume Group Descriptor Area (Gestion par volumes logiques)
VLAN : Virtual LAN
VLC : Video Lan Client (voir VLC media player)
VLIW : Very Long Instruction Word
VLSM : Variable Length Subnet Mask
VM : Virtual Machine (Machine virtuelle)
VM86 : Virtual Mode 8086 (Mode virtuel 8086)
VMM : Virtual Memory Management, voir Mémoire virtuelle
VoD : Video on Demand (vidéo à la demande)
VoIP : Voice over IP
VPB : Volume Parameter Block (voir NTFS)
VPC : Virtual Private Cloud (voir Nuage Privé Virtuel)
VPN : Virtual Private Network, Réseau privé virtuel
VR : Virtual Reality (Réalité virtuelle)
VRAM : Video RAM
VRML : Virtual Reality Markup Language ou Virtual Reality Modeling Language
VTAM : Virtual Telecommunications Access Method
== W ==
W3 : World Wide Web
W3C : World Wide Web Consortium
WAF : Web Application Firewall
W3m : WWW-to-miru, navigateur web en mode texte
WAMP : Windows Apache MySQL, P (pour PHP ou Perl ou Python)
WAN : Wide area network
WAP : Wireless application protocol
WASP : Wireless Application Service Provider
WAV : Waveform Audio File Format
WBEM : Web Base Enterprise Management (Microsoft)
WBMP : Wap BitMaP, format d'image pour les téléphones portables
WCF : Windows Communication Foundation de .NET 3.0
WCS :
Web Coverage Service
Windows CardSpace de .NET 3.0
Wireless Control System (Cisco Systems)
WDM : Windows Driver Model
WDS : Wireless Distribution System
WEP : Wired Equivalent Privacy
WFP de Microsoft :
Windows File Protection, sur Windows 2003 et XP, le prédécesseur du WRP de Windows Vista
Windows Feedback Platform ou Windows Feedback Panel
WHQL : Windows Hardware Quality Labs
Wi-Fi : Norme de communication sans fil (WIreless FIdelity)
WinHEC : Windows Hardware Engineering Conference
WLM : Windows Live Messenger (anciennement MSN Messenger) ou Windows Live Hotmail
WINS : Windows Internet Naming Service
WMA : Windows Media Audio, format de compression audio propriétaire développé par Microsoft
WMF : Windows Metafile
WMI :
Microsoft : Windows Management Instrumentation
Pour X Window System : Window Manager Improved, un Window manager allégé, datant de 1993
WMV : Windows Media Video
WORM : Write Once Read Many
WP :
Write Protect (bit) : Programmation sur processeur
Write Protected : sur une disquette ou une bande ou un disque
WPA :
Windows Product Administration
Wi-Fi Protected Access
WPF :
WebSphere Partition Facility
Windows Presentation Foundation de .NET 3.0
WRP : Windows Resource Protection : voir Windows Vista#Nouveautés secondaires
WSCI : Web Services Choregraphy Interface (voir orchestration dans Architecture orientée services#Les protocoles et les normes
WSFL : Web Services Flow Language d'IBM : voir orchestration dans Architecture orientée services#Les protocoles et les normes
WSOA : WebService Oriented Architecture (une implémentation de l'Architecture orientée services)
WSUS : Windows Server Update Services (Microsoft), voir SUS de Microsoft, Software Update Services
WWF : Windows Workflow Foundation
WWW : World Wide Web (voir Internet)
WYSIWYG : What you see is what you get
WYSIWYM : What you see is what you mean
WZCSVC (Wireless Zero Configuration SerViCes) de Microsoft.
== X ==
X : X Window System
X11 : X Window System version 11
X11R6 : X Window System version 11 release 6
XAML : eXtensible Application Markup Language
XAMPP : X Apache MySQL Perl PHP
XAO : X Assisté par ordinateur
XBL : eXtensible Bindings Language ou XML Bindings Language
XBM : X BitMap
XBMC : Xbox Media Center
XCB : X C Binding
XCF : eXperimental Computing Facility de GIMP
XCL : Xlib Compatibility Layer
XD: eXploser de Rire
XDCC : XDCC (Xabi DCC or eXtended DCC
XDM : X Window Display Manager
xdpyinfo : X11 DisPlaY INFO
XDMCP : X Display Manager Control Protocol
XFS : X File System
XGA : Extended Graphics Array
XHTML : Extensible HyperText Markup Language
XML : Extensible markup language
XMS : Extended Memory Specification, voir mémoire étendue
XMPP : Extensible messaging and presence protocol
XOR : OU exclusif
XP : Extreme programming
XSD : XML Schema Definition, définition du schéma d'annuaire au format XML
XSLT : Extended stylesheet language transformations
XT : X Toolkit
XTM : XML Topic Maps
XUL : XML-based user interface language
== Y ==
Y2K : année 2000, fait référence au bogue de l'an 2000.
YACC : ''Yet Another Compiler of Compiler.
== Z ==
Z : Notation Z (Langage de spécifications)
ZIF : Zero insertion force (pour les circuits électroniques)
ZIP : format de fichier
|
[
"LAME",
"kilooctet",
"Tierce maintenance applicative",
"Deutsches Institut für Normung",
"Static Random Access Memory",
"Display Data Channel",
"BPEL4WS",
"Customer Information Control System",
"Slashdot",
"Maîtrise d'ouvrage",
"NuBus",
"WinFX",
"Internet Protocol Security",
"AT&T",
"Hewlett Packard",
"Musique assistée par ordinateur",
"PostScript Printer Description",
"DWORD",
"Advanced RISC Computing",
"mémoire RAM non volatile",
"Domaine public (propriété intellectuelle)",
"Windows Driver Model",
"Tête MR",
"Video Graphics Array",
"Internet Information Services",
"KDE",
"sigle",
"ADSL",
"Adobe Type Manager",
"Environnement d'exécution Java",
"Microsoft Certified Professional",
"Microsoft Installer",
"Automatic Private Internet Protocol Addressing",
"Pentium II",
"Maximum Segment Size",
"Synthèse d'image",
"Silicon Graphics",
"Novell",
"graphe acyclique orienté",
"Rapid Application Development",
"Single UNIX Specification",
"PlayStation Portable",
"Enhanced Interior Gateway Routing Protocol",
"System Page Table",
"Internet Engineering Task Force",
"Network File System",
"Stratégies de groupe",
"Start Of Authority",
"bitcoin",
"Forme normale (bases de données relationnelles)",
"LDAP",
"GNU-Linux",
"spam",
"Service Improvement Program",
"BASIC",
"Document Object Model",
"Microsoft Vista",
"mégabit",
"Portable network graphics",
"QuickTime",
"BFD (informatique)",
"Universal Unique Identifier",
"Resource Description Framework",
"Circuit intégré",
"Linux",
"Architecture ARM",
"Modèle OSI",
"réseau sans fil",
"Informatique décisionnelle",
"Atelier de génie logiciel",
"Defense Advanced Research Projects Agency",
"MS-DOS",
"Maître d'ouvrage",
"Service Pack",
"Shrink Plastic Dual Inline Package",
"Adressage mémoire",
"ATAPI",
"Synchronous Data Link Control",
"slurpd",
"Connectionless Network Protocol",
"Power-On Self-Test",
"Windows Firewall",
"AJAX",
"IMS (base de données)",
"messagerie instantanée",
"Common gateway interface",
"Carte son",
"commutateur KVM",
"MD5",
"Hiérarchie numérique synchrone",
"Convertisseur analogique-numérique",
"Binary coded decimal",
"Content Scrambling System",
"Concurrent versions system",
"SAP (progiciel)",
"File transfer protocol",
"Google Code Search",
"Interruption matérielle",
"gzip",
"Lexique du jeu vidéo",
"Medium access control",
"MIMO (télécommunications)",
"Quote Of The Day",
"Alternate Mark Inversion",
"DWIM",
"association française pour le nommage Internet en coopération",
"Dynamic systems development method",
"DNSSEC",
"Orthogonal Frequency Division Multiplexing",
"Mode virtuel 8086",
"Service Level Agreement",
"Base de données",
"Windows Media Audio",
"Qt",
"Mémoire vive dynamique",
"Asynchronous JavaScript and XML",
"DVD+/-RW",
"Universal Plug and Play",
"American Telephone & Telegraph",
"Services d'installation à distance",
"firmware",
"IA-64",
"OSPF",
"DHCP",
"Extreme programming",
"GNU Privacy Guard",
"Comment ça marche",
"Front side bus",
"Multicolor Graphics Array",
"System Center Configuration Manager",
"Sciences de l'information et de la communication",
"DPMI",
"Licence de documentation libre GNU",
"DVD ReWritable",
"LAMP",
"Windows Hardware Engineering Conference",
"Advanced Audio Coding",
"Dual Inline Memory Module",
"User identifier",
"Data encryption standard Xored",
"disque dur",
"Double Data Rate",
"DTD",
"Single Instruction Multiple Data",
"Bi-directional text",
"Pare-feu d'applications Web",
"Artificial Intelligence Meta Language",
"abréviations en informatique E",
"prise RCA",
"XDM",
"Identifiant de processus",
"informatique",
"Table de hachage distribuée",
"Executable and Linking Format",
"Digital Audio Tape",
"Gandi (entreprise)",
"GPS (cryptographie)",
"Technologies de l'information et de la communication",
"Security Descriptor Definition Language",
"WebSphere",
"ACRONYM",
"Haskell",
"compilateur",
"Extensible HyperText Markup Language",
"Feuilles de style en cascade",
"American National Standards Institute",
"Fragmentation (informatique)",
"RAID (informatique)",
"Smart Package Manager",
"Non Uniform Memory Access",
"Encrypting File System",
"GNU",
"MAPI (logiciel)",
"Public Switched Telephone Network",
"Advanced Linux Sound Architecture",
"VIA C3",
"Environnements informatiques pour l'apprentissage humain",
"Session Initiation Protocol",
"Active Server Pages",
"Rate-Adaptive Digital Subscriber Line",
"Next-generation secure computing base",
"lecteur d'écran",
"Autorité de certification",
"Sample",
"Réseau étendu",
"Windows Communication Foundation",
"Distribution Linux",
"disquette",
"Kludge",
"PostScript",
"XBL",
"CompactFlash",
"Gravis Ultrasound",
"Preboot Execution Environment",
"Seconde (temps)",
"SMIME",
"XDCC",
"WebDAV",
"Berkeley Open Infrastructure for Network Computing",
"Branch History Table",
"Universal Disk Format",
"Hacker (sécurité informatique)",
"Time-To-Live",
"Address Resolution Protocol",
"Portable document format",
"ZIP (format de fichier)",
"Product Lifecycle Management",
"Simple Network Management Protocol",
"Windows Media Video",
"Microsoft .NET",
"Small Computer System Interface",
"GIMP",
"Daemon (informatique)",
"Flight Simulator",
"BTX (électronique)",
"Éditeur de logiciel",
"pwd",
"Distributed hash table",
"Liste de sigles de deux lettres",
"GNAT",
"Langage de manipulation de données",
"Ogg Media",
"postscript",
"Address Windowing Extension",
"Mémoire vidéo",
"Group Policy Management Console",
"Internationalisation (informatique)",
"x86",
"Samba (informatique)",
"Active Directory",
"Secure copy",
"ADMX",
"Thread Local Storage",
"Subnet Local Aggregator",
"Waveform Audio File Format",
"UTF-32",
"BCFN",
"Distinguished Name",
"NT Lan Manager",
"Color Graphics Adapter",
"Gestion des droits numériques",
"Macintosh",
"Gestionnaire de fenêtres",
"DVD+/-R",
"lsass.exe",
"MSN Messenger",
"Advanced Technology Extended",
"acronyme récursif",
"indicateur clé de performance",
"NTIC",
"Software Asset Manager",
"Ingénierie Assistée par Ordinateur",
"Cross File Transfer",
"Challenge-handshake authentication protocol",
"DSSS",
"système de gestion de contenu",
"DLFP",
"Access Control List",
"Automatic UpDate",
"Secteur de disque",
"Point par pouce",
"Outlook Web Access",
"imprimante",
"Extensible Firmware Interface",
"color personal computer",
"Windows NT",
"Java 2 Micro Edition",
"Secure Shell",
"Informatique",
"Controller area network",
"Virtual Memory System",
"gigahertz",
"Single data rate",
"GameCube",
"Gestion par volumes logiques",
"Réalité virtuelle",
"Generic Routing Encapsulation",
"Private Automatic Branch eXchange",
"POSIX",
"kilobit",
"Internationalisation de logiciel",
"Business Software Alliance",
"Unified Modeling Language",
"Plan de continuité d'activité (informatique)",
"Microsoft Windows",
"annuaire",
"Marque d'ordre des octets",
"P3P",
"Advanced Technology Attachment",
"Digital Access Index",
"Industry Standard Architecture",
"logiciel libre",
"PKCS",
"File Transfer Protocol",
"ACE (format de fichier)",
"World Wide Web Consortium",
"Visual Basic",
"Mandrakelinux",
"GnuLinEx",
"Complex instruction set computer",
"MPEG-1/2 Audio Layer 3",
"X BitMap",
"Ancillary Function Driver",
"Free Pascal",
"Data Base 2",
"Interface description language",
"informatique décisionnelle",
"Notation Z",
"Deployment Descriptor",
"Santa Cruz Operation",
"Réseau numérique à intégration de services",
"Component Object Model",
"DPMS",
"Intel Corporation",
"Extended binary coded decimal interchange code",
"Cisco IOS",
"giga",
"Musical Instrument Digital Interface",
"Remote procedure call",
"Paire torsadée",
"Conversation Monitor System",
"GCJ",
"Thin-film transistor",
"Vidéo à la demande",
"Electrically-erasable programmable read-only memory",
"Extended Industry Standard Architecture",
"mémoire étendue",
"Captcha",
"Encapsulated PostScript",
"GNOME",
"Synchronized Multimedia Integration Language",
"Linux Users Group",
"Acceleration Graphics Port",
"Enterprise Service Bus",
"Service Control Manager",
"Maître d'œuvre",
"GUID Partition Table",
"Richard Stallman",
"Yacc (logiciel)",
"A.out",
"GIJ",
"MSN",
"Google Talk",
"Tool Command Language",
"Espace public numérique",
"Web Ontology Language",
"Multipurpose Internet Mail Extensions",
"Insight ToolKit",
"Time Sharing Option",
"Database",
"processeur",
"ANSI",
"GHz",
"Intel P6",
"General Comprehensive Operating System",
"Interactive Music Streaming Engine",
"Decision Support System",
"Eric Raymond",
"Windows Workflow Foundation",
"Block Started by Symbol",
"JavaServer Pages",
"Registre (informatique)",
"SGDT",
"Fonctions dans la maîtrise d'ouvrage",
"Protocole AAA",
"Monochrome Display Adapter",
"Ioctl",
"Windows-1252",
"GNOME Display Manager",
"Acronymie",
"Breadth First Search",
"Gestion de la production assistée par ordinateur",
"Routing information protocol",
"BINL",
"Lisp (langage)",
"Service-level management",
"Java 2 Standard Edition",
"Advanced Packaging Tool",
"D-bus",
"kilohertz",
"Native Command Queuing",
"bibliothèque logicielle",
"Peripheral component interconnect",
"en:Root cause analysis",
"Identifiant uniformisé de ressource",
"Automatic Teller Machines",
"Internet Assigned Numbers Authority",
"Publication assistée par ordinateur",
"Andelson-Velsii and Landis",
"graphical user interface",
"Internet Corporation for Assigned Names and Numbers",
"Intégration d'applications d'entreprise",
"Moving Picture Experts Group",
"Java Native Interface",
"Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur",
"Short message service",
"Unité centrale",
"X Window System",
"GUID",
"Remote method invocation (Java)",
"Unix",
"Google Desktop",
"java database connectivity",
"Unix to Unix Copy Protocol",
"Allocation de mémoire",
"Windows Metafile",
"Acquittement (informatique)",
"Phase-shift keying",
"boot.ini",
"Terminal informatique",
"Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications",
"CCTP",
"Responsable de la sécurité des systèmes d'information",
"Speech Assessment Methods Phonetic Alphabet",
"Advanced Stream Redirector",
"Interpréteur de commandes",
"Preuve de concept",
"Platform as a service",
"Abbreviated Coded Rendition Of Name Yielding Meaning",
"IrDA",
"Internetwork packet exchange",
"Cisco Discovery Protocol",
"BRLTTY",
"Original Equipment Manufacturer",
"PCMCIA",
"Personal Internet Communicator",
"IPv4",
"Digital subscriber line",
"Dynamic Host Configuration Protocol",
"Générateur automatique de programmes",
"Domaine (informatique)",
"RC6",
"Security Identifier",
"Intrinsics",
"Simple Desktop Display Manager",
"Bootstrap Protocol",
"Directeur du Service Informatique",
"DVD9",
"SPAP",
"Online Analytical Processing",
"Repère uniforme de ressource",
"Virtual Terminal Access Method",
"Red Hat Package Manager",
"GNU FDL",
"Alternative PHP Cache",
"Web",
"AppleTalk Remote Access Protocol",
"Chaos Computer Club",
"Bill Coleman",
"Braille",
"EDO",
"Transport Layer Security",
"Adaptive Communication Environment",
"ABAP",
"ADPCM",
"Conception assistée par ordinateur",
"Geography Markup Language",
"Windows bitmap",
"init",
"Portable Executable File Format",
"Disque Blu-ray",
"Point-to-Point Protocol",
"Data Distribution Service",
"REST",
"BEA Systems",
"Video graphics array",
"Nintendo",
"Carte réseau",
"Wired Equivalent Privacy",
"intelligence artificielle",
"Berkeley Software Distribution",
"ligne d'abonné numérique à débit asymétrique",
"Document Content Definition",
"HyperText Markup Language",
"MPPE",
"Complementary metal oxide semi-conductor",
"DIVX",
"NaN",
"Pair à pair",
"Assistant personnel",
"Réseau téléphonique commuté",
"Schéma (informatique)",
"Recette (informatique)",
"Windows Internet Naming Service",
"2000",
"GIMP Tool Kit",
"Memory Controller Hub",
"Transmission Control Protocol",
"SSDL",
"Organization for the Advancement of Structured Information Standards",
"Analyse de cause racine",
"Network Control Program (IBM)",
"Quarter Inch Cartridge",
"Code division multiple access",
"Unité de calcul en virgule flottante",
"Jeu en ligne massivement multijoueur",
"Architecture SPARC",
"Personal System/2",
"VLIW",
"Python (langage)",
"Secure FTP",
"Apache (logiciel)",
"DVD Recordable",
"Dynamic Line Management",
"OU exclusif",
"Graph Modelling Language",
"Baht",
"Single Inline Package",
"Adobe Source Libraries",
"Cisco Career Certifications",
"G.SHDSL",
"octet",
"Sfc",
"Universal serial bus",
"What you see is what you mean",
"XML Topic Maps",
"Printer Command Language",
"Boot Configuration Data",
"Cisco",
"Transmission control protocol",
"Data Base Administrator",
"FireWire",
"Unité arithmétique et logique",
"XFS",
"Active Directory Service",
"disque compact enregistrable",
"ALSA",
"Volume Boot Record",
"Dessin assisté par ordinateur",
"Diagramme de décision binaire",
"Common Language Runtime",
"GPAO",
"Definitive Software Library",
"NVM Express",
"New Technology File System",
"Traitement transactionnel en ligne",
"Request for comment",
"Red Green Blue",
"Globally Unique Identifier",
"Single document interface",
"Thread-Specific Data",
"PERT",
"Programmation orientée objet",
"PPPoX",
"AUTOCHK",
"Business Intelligence",
"Bull (entreprise)",
"Windows Vista",
"Advanced Micro Devices",
"Internet Explorer",
"Cisco PIX",
"Continuous data protection",
"xDSL",
"Audio Video Interleave",
"Digital accessible information system",
"Distributed Authoring and Versioning",
"Microsoft",
"SDSL",
"double authentification",
"Security Support Provider Interface",
"File Allocation Table",
"Common Internet File System",
"IDA (logiciel)",
"Cult of the Dead Cow",
"Internet",
"IETF",
"Video Electronics Standards Association",
"gnutella",
"Advanced technology",
"Java Secure Socket Extension",
"débogueur",
"PlayStation",
"pentium 4",
"CD-G",
"Direct Rendering Manager",
"PowerPoint Show",
"Graphical identification and authentication",
"SNUSP",
"WHQL",
"disque compact",
"DDOS",
"AGPgart",
"Texte bidirectionnel",
"Taux d'erreur",
"Adresse IP",
"Common lisp object system",
"Infrastructure à clés publiques",
"SANE",
"UTF-16",
"Windows CardSpace",
"Maître d'opérations",
"Hierarchical File System",
"Enterprise JavaBeans",
"Support Pack",
"BACP",
"Gestion de la chaîne logistique",
"SUSE Automated X",
"Alimentation sans interruption",
"Skinny Client Control Protocol",
"Tagged Image File Format",
"Lecture automatique de document",
"TWAIN",
"Internal Field Separator",
"DTE",
"Cylindre/Tête/Secteur",
"adresse MAC",
"Shared Object",
"Service Provider System",
"Extended Graphics Array",
"Model driven architecture",
"Unité organisationnelle",
"Système de réservation informatique",
"One Laptop per Child",
"ITIL",
"What you see is what you get",
"ISDN",
"BEEP",
"téléphone portable",
"Bug informatique",
"Dynamic Link Library",
"Common Object Request Broker Architecture",
"Portable Compiled Font",
"Simple Service Discovery Protocol",
"extension de nom de fichier",
"Architecture orientée services",
"Authentification unique",
"T-carrier",
"Wikipédia:Liste de sigles de trois lettres",
"SHA-1",
"Computer Security Incident Response Team",
"ZSoft Corporation",
"X Display Manager Control Protocol",
"Data encryption standard",
"Universal mobile telecommunications system",
"Alternate Data Stream",
"European Telecommunications Standards Institute",
"ASCII",
"hashtag",
"Modulation d'amplitude en quadrature",
"Linux Professional Institute",
"Query by Example",
"disque compact réinscriptible",
"IPv6",
"Réseau privé virtuel",
"Licence publique générale GNU",
"Network Time Protocol",
"Advanced Power Management",
"Back orifice",
"Digital Visual Interface",
"Système temps réel",
"GTK+",
"Variable (informatique)",
"système d'exploitation",
"Rastérisation",
"Fonction NON-OU",
"Data Carrier Detect",
"Administrateur de bases de données",
"carte mère",
"Serial ATA",
"Abstract Window Toolkit",
"Security Account Manager",
"Base de données relationnelle",
"Drag and Drop",
"Smartcard",
"Microsoft Certified Systems Engineer",
"Audio Codec '97",
"Computer Emergency Response Team",
"Direct Rendering Infrastructure",
"Connecteur BNC",
"Web Coverage Service",
"Layer 2 Tunneling Protocol",
"Software Update Services",
"Wireless Application Protocol Bitmap Format",
"Carte SD",
"EDIFACT",
"Simple Mail Transfer Protocol",
"Script Creation Utility for Maniac Mansion",
"Apache HTTP Server",
"comprehensive Perl archive network",
"SDRAM",
"CRUD",
"Protocole P2P Content Adressable Network",
"Common Information Model",
"APNG",
"France",
"MySQL",
"SSH file transfer protocol",
"Digital Command Language",
"foire aux questions",
"Wireless Distribution System",
"Dynamically Shared Objects",
"Session Manager Subsystem",
"DVD",
"End-of-file",
"Group Communication System",
"Serveur de stockage en réseau",
"Octet",
"Xbox Media Center",
"ACPI",
"Copie carbone",
"Dead peer detection",
"plage braille",
"Extensible Authentication Protocol",
"Mémoire vive",
"liste de diffusion",
"Rivest Shamir Adleman",
"Structured Query Language",
"PACBASE",
"VLC media player",
"télétype",
"Application Service Provider",
"NTLDR",
"Comprehensive TeX Archive Network",
"Java Development Kit",
"debian",
"NX Bit",
"Computer-aided software engineering",
"gigabit",
"Passage informatique à l'an 2000",
"ADSI",
"Système de détection d'intrusion",
"Bluetooth",
"Windows Live Hotmail",
"Neighbor Discovery Protocol",
"Denial of service",
"facteur clé de succès",
"United States Computer Emergency Readiness Team",
"expression régulière",
"Pdksh",
"CD-ROM",
"Processeur",
"Edgar Frank Codd",
"UTF-8",
"clavier d'ordinateur",
"XML-based user interface language",
"Microsoft Certified Trainer",
"DUMA",
"Rouge vert bleu",
"télécommunications",
"Plug and Play",
"z/OS",
"Horloge temps réel",
"Liste d'abréviations de la conception et fabrication assistée par ordinateur",
"IBM Systems Network Architecture",
"PPPoA",
"Animated Portable Network Graphics",
"G (lettre)",
"Design Document",
"Bulletin board system",
"Ground",
"Gestion électronique des documents",
"PHP: Hypertext Preprocessor",
"Logical block addressing",
"Decnet",
"Post Office Protocol",
"Graphics Device Interface",
"Analogique-Analogique-Digital",
"CSMA",
"Linuxfr",
"Adobe Shockwave",
"Kit de développement",
"DVD5",
"Sémaphore (informatique)",
"Link Control Protocol",
"Dual Inline Package",
"RAR (format de fichier)",
"Nom uniformisé de ressource",
"Asynchronous Transfer Mode",
"Data Warehouse",
"Standard Generalized Markup Language",
"IS-IS",
"Rich Client Plaform",
"Gzip",
"Java 2 Enterprise Edition",
"Data Communications Channel",
"Extended Display Identification Data",
"WAMP",
"Asynchronous transfer mode",
"Apple Filing Protocol",
"Dynamic Data Exchange",
"Advanced Encryption Standard",
"Lightweight Directory Access Protocol",
"Direct Memory Access",
"Display Power Management Signaling",
"Access Point",
"Layer 2 Forwarding",
"Ordinateur personnel",
"Système de fichiers virtuel",
"Wi-Fi Protected Access",
"ReGIS",
"Digital Rights Management",
"Application Layer Gateway",
"Java messaging service",
"Network Control Protocol",
"k3b",
"ATA with Packet Interface",
"Algorithme de parcours en largeur",
"Messagerie instantanée",
"Netscape Navigator",
"World Wide Web",
"Andrew File System",
"GPCO",
"OLE DB",
"American Megatrends Inc.",
"Central Authentication Service",
"Grammaire hors-contexte",
"IEEE 802.11",
"DSDM",
"Fully Qualified Domain Name",
"syslog",
"devfs",
"Digital Linear Tape",
"Smiley",
"ordre lexicographique",
"PnP",
"Shell (informatique)",
"Hard disk drive",
"Croisillon (signe)",
"Server message block",
"BIND",
"Perl (langage)",
"Network Information Service",
"QIC",
"Resource Reservation Protocol",
"paire torsadée",
"arbre AVL",
"transaction informatique",
"Interface de programmation",
"Self-Monitoring, Analysis and Reporting Technology",
"VLAN",
"Adaptive Security Appliance",
"Network Driver Interface Specification",
"EPIC (informatique)",
"NetBIOS",
"Windows Live Messenger",
"Boot Information Negotiation Layer",
"Data set",
"Ramasse-miettes (informatique)",
"GNU Compiler Collection",
"réseau local",
"Domain Name System",
"Network address translation",
"Noyau windows NT",
"Pluggable authentication module",
"Mot de passe",
"Écran à tube cathodique",
"Digital Talking Book",
"CP/M",
"Java (langage)",
"Java Foundation Classes",
"Fortran",
"Logiciel en tant que service",
"Open Software Foundation",
"Constant bit rate",
"Pretty Good Privacy",
"PEAP",
"Blog",
"forum Internet",
"Exclusion mutuelle",
"Open directory project",
"Trusted Computing Group",
"Contrôle d'accès discrétionnaire",
"Digital video express",
"LIFO",
"Code correcteur",
"hypertext transfer protocol",
"Déni de service",
"Single Inline Memory Module",
"Merise (informatique)",
"Équipement terminal de traitement de données",
"ethernet",
"Développement basé sur les fonctionnalités",
"Basic Input Output System",
"Multiple-image Network Graphics",
"Circuit imprimé",
"Échange de données informatisées",
"Serial Line Internet Protocol",
"Common Desktop Environment",
"Fournisseur d'accès",
"Rational Unified Process",
"IA-32",
"Nuage Privé Virtuel",
"Secure Neighbor Discovery Protocol",
"fournisseur d'accès à Internet",
"Cisco Systems",
"User datagram protocol",
"Basic Service Set",
"Génie des technologies de l'information",
"Extensible markup language",
"Application Programming Interface",
"Système de gestion de base de données",
"Windows Presentation Foundation",
"ATM Adaptation Layer 5",
"Courant alternatif",
"système de fichiers",
"QVGA",
"DBMS",
"Peripheral Component Interconnect",
"Double WORD",
"Berkeley software distribution",
"Système d'information géographique",
"graphe orienté acyclique",
"Point-to-point tunneling protocol",
"Organisation internationale de normalisation",
"GFDL",
"Captive NTFS",
"Courants porteurs en ligne",
"Enhanced Graphics Adapter",
"AFNIC",
"États-Unis",
"domaine (informatique)",
"Hardware abstraction layer",
"XAML",
"Server Message Block",
"Business Process Execution Language For Web Services",
"Base de données distribuée",
"Hertz",
"OLAP",
"Zero insertion force",
"First In First Out",
"Multiple Virtual Storage",
"Service Host",
"Universal Serial Bus",
"Standard Widget Toolkit",
"Débit binaire",
"Point of Presence",
"National Center for Supercomputing Applications",
"BitTorrent (logiciel)",
"Adaptive Differential Pulse Code Modulation",
"PPPoE",
"Sequenced Packet Exchange",
"COBOL",
"D/L",
"JavaScript",
"Rich Text Format",
"W3m",
"A Programming Language",
"Internet Protocol",
"Extension de nom de fichier",
"ARAP",
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"Automate programmable industriel",
"device",
"Generalized Markup Language",
"Droit d'auteur et droits voisins dans la société de l'information",
"System Management Bus",
"Standard de chiffrement avancé",
"Machine virtuelle Java",
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"Point de Contact Unique",
"modem",
"Image de synthèse",
"Linux Standard Base",
"Symmetric multiprocessing",
"High-Definition Multimedia Interface",
"retour chariot",
"Stream Editor",
"SELinux",
"gigaoctet",
"Mac OS",
"Extensible messaging and presence protocol",
"Processeur de signal numérique",
"codec",
"APMD",
"SOAP Service Description Language",
"Bande passante",
"Global Policy Creator Owners",
"Data Encryption Standard",
"Single point of failure",
"Korn shell",
"Écran bleu de la mort",
"C (langage)",
"Mail Transfer Agent",
"Arobase",
"Boucle locale radio",
"inode",
"Jabber ID",
"QPS",
"SBP2",
"Adaptive software development",
"Integrated Drive Electronics",
"Floating-point operations per second",
"Active Directory Service Interface",
"SVGA",
"Groupe d'utilisateurs Linux",
"Internet des objets",
"XAMPP",
"Fiber Distributed Data Interface",
"CLUF",
"Équipement terminal de circuit de données",
"DESX",
"Double density",
"Dynamic host configuration protocol",
"Simple API for XML",
"SuSE",
"Maximum transmission unit",
"Comma-separated values",
"Scalable Vector Graphics",
"Réseau sans fil",
"Ligne d'abonné numérique à débit symétrique",
"Network information center",
"GMAO",
"Disk Operation System",
"Random Access Memory",
"Jigdo",
"Challenge-Handshake Authentication Protocol",
"MD4",
"Direct Sequence Spread Spectrum",
"internet Message Access Protocol",
"Java Authentication and Authorization Service",
"Red Hat",
"BIOS parameter block",
"I/O request packet",
"ActiveX Data Object",
"Global Policy Object",
"Stream Control Transmission Protocol",
"MIME",
"Internet Control Message Protocol",
"PHP",
"dd (Unix)",
"GNU Interpreter for Java",
"Fichier spécial",
"Kernel-based Virtual Machine",
"Master boot record",
"Global Assembly Cache",
"Free Software Foundation",
"APIPA",
"Jeu d'instructions",
"Accelerated Graphics Port",
"cryptographie",
"Loadable Kernel Module",
"Gestion de la relation client",
"Resource Access Control Facility",
"Advanced SCSI Programming Interface",
"Système d'information",
"Sender Policy Framework",
"Bit de poids faible",
"sshfs",
"Maîtrise d'œuvre",
"Prime data language",
"Direct Client Connection",
"Fonction NON-ET",
"Reduced instruction set computer",
"ColdFusion",
"GPMC",
"Blanchiment d'argent",
"American Standard Code for Information Interchange",
"Mail eXchanger",
"DnD",
"DOS",
"Fournisseur d'accès à Internet",
"Programmation par contraintes",
"CERT Coordination Center",
"Microsoft Office",
"Secure Socket Layer",
"porteuse",
"Accessibility Toolkit",
"euro",
"Diffusing update algorithm",
"Port matériel",
"PlayStation 2",
"Suite des protocoles internet",
"RC2",
"Security Rollup Package",
"Framework .NET",
"glisser-déposer",
"Mémoire virtuelle",
"Anticrénelage",
"Interior Gateway Routing Protocol",
"milliseconde",
"Intel 64",
"Independent Computing Architecture",
"Écran à cristaux liquides",
"seconde (temps)",
"Extensible Markup Language",
"slapd",
"Xlib Compatibility Layer",
"Environnement de bureau",
"GDES",
"Power over Ethernet",
"SoC",
"Trend Micro",
"France Telecom",
"Disque dur",
"Device-Driver Performance Considerations",
"XAO",
"XCF",
"Environnement de Développement Intégré",
"Internet Relay Chat",
"LUKS",
"Modèle-vue-contrôleur",
"Progiciel de gestion intégré",
"VRML",
"PCX",
"File Alteration Monitor",
"International Business Machines Corporation",
"Port Address Translation",
"Oralux",
"Méthode agile",
"Specification and Description Language",
"Gestion de configuration logicielle",
"DIMM",
"Object Linking and Embedding",
"SOAP",
"droit français",
"APM daemon",
"OpenDocument",
"Bitmap Distribution Format",
"CMDB",
"Machine virtuelle",
"Simple DirectMedia Layer",
"Copy-On-Write",
"System Service Dispatch Table",
"Filesystem Hierarchy Standard",
"Extended stylesheet language transformations",
"Voix sur réseau IP",
"Wi-Fi",
"Global Positioning System",
"Open database connectivity",
"XCB",
"Déclaration annuelle des données sociales",
"graphics interchange format",
"Téléchargement",
"GNU Debugger",
"jargon informatique",
"Gateway-Gateway Protocol",
"GnuCash",
"Direct Client-to-Client",
"Contrôle de redondance cyclique",
"Institute of Electrical and Electronics Engineers",
"Microsoft Windows Vista",
"DHTML",
"Deferred Procedure Call",
"Dots Per Inch",
"Tron",
"Temps moyen entre pannes",
"Unified modeling language",
"Fabrication assistée par ordinateur",
"Distributed Component Object Model",
"Data Decryption Field",
"Deep Packet Inspection",
"Bit",
"licence publique générale",
"Job Control Language",
"Communication inter-processus",
"PL/I",
"Wireless Control System",
"Unified Extensible Firmware Interface",
"Définition de type de document",
"Environnement de développement intégré",
"Windows Management Instrumentation",
"JAR (format de fichier)",
"Password Authentication Protocol",
"International Business Machines",
"Joint Photographic Experts Group",
"Processeur graphique",
"Open Source Development Network",
"OTRS",
"Mémoire morte",
"Citrix Presentation Server",
"Boucle Locale Radio",
"Sequential function chart",
"Reconnaissance optique de caractères",
"Advanced Configuration and Power Interface",
"Variable bit rate",
"Definitive Hardware Store",
"DB2",
"America Online",
"Asynchronous Procedure Call",
"Wireless application protocol",
"Digital Object Identifier",
"JXTA",
"Storage Area Network",
"Serial Storage Architecture",
"Distributed Denial Of Service"
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Antoine de Saint-Exupéry
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Antoine de Saint-Exupéry, né le à Lyon et disparu en vol le au large des côtes marseillaises, est un écrivain, poète, aviateur et reporter français.
Né dans une famille de la noblesse française, il passe une enfance heureuse malgré les morts prématurées de son père et de son frère. Élève rêveur, il obtient son baccalauréat en 1917. Après son échec au concours de l'École navale, il s'oriente vers les beaux-arts et l'architecture. Devenu pilote durant son service militaire en 1921, il est engagé en 1926 par la compagnie Latécoère (future Aéropostale). Il transporte le courrier de Toulouse au Sénégal puis rejoint l'Amérique du Sud en 1929. Parallèlement, il devient écrivain. Il publie, en s'inspirant de ses expériences d'aviateur, ses premiers romans : Courrier sud en 1929 et surtout Vol de nuit en 1931, qui connaît un grand succès et reçoit le prix Femina.
À partir de 1933, Saint-Exupéry se consacre au journalisme et aux raids aériens. Il entreprend de grands reportages à Moscou en 1935, en Espagne en 1936 et en 1937, qui nourriront sa réflexion sur les valeurs humanistes. Terre des hommes, publié en 1939, reçoit le grand prix du roman de l'Académie française.
En 1939, il sert dans l'Armée de l'air, étant affecté à une escadrille de reconnaissance aérienne. Après l'armistice de juin 1940, il est démobilisé et quitte la France pour New York avec l'objectif de faire entrer les États-Unis dans la guerre et y devient l'une des voix de la Résistance. Rêvant d'action, il rejoint enfin, en avril 1943, en Afrique du Nord, une unité chargée de reconnaissances photographiques. Il disparaît en mer avec son avion, un Lockheed P-38 Lightning, lors d'une mission le . Il est déclaré « mort pour la France ». Le , son avion est retrouvé au large de Marseille et formellement identifié en 2003.
Le Petit Prince, écrit à New York pendant la Seconde Guerre mondiale et illustré avec ses propres aquarelles, est publié en 1943 à New York, puis en France chez Gallimard en 1946, à titre posthume. Ce conte philosophique, empreint à la fois de légèreté et de pessimisme vis-à-vis de la nature humaine, devient très vite un immense succès mondial.
== Biographie ==
=== Jeunesse et formation ===
Fils de Martin Louis Marie Jean de Saint Exupéry (1863-1904), inspecteur d'assurances, et d'Andrée Marie Louise Boyer de Fonscolombe naît le au 8, rue du Peyrat, dans le de Lyon, dans une famille de la noblesse française.
La mère d'Antoine vit mal ce veuvage prématuré, bien que son naturel optimiste lui permette de faire face à ses obligations. D'une sensibilité à fleur de peau, artiste (elle pratique la peinture), elle tisse avec Antoine des liens privilégiés et lui offre une excellente éducation, chose difficile à l'époque pour une femme seule. Elle transmet à son fils adoré des valeurs qu'il conservera toute sa vie : honnêteté, respect d'autrui, sans exclusivité sociale. Femme exceptionnelle, elle consacre sa vie à ses enfants, avec un humanisme que Saint-Exupéry a cultivé tout au long de ses voyages.
Jusqu'à l'âge de neuf ans, il passe son enfance entre l'appartement lyonnais de sa mère, le château de La Môle dans le Var, propriété de sa grand-mère maternelle, et le château de Saint-Maurice-de-Rémens dans l'Ain, propriété de sa tante Tricaud.
En 1908, il entre en classe de huitième chez les frères des Écoles chrétiennes, à Lyon. À la fin de l'été 1909, Marie de Saint-Exupéry s'installe avec ses enfants au Mans, 21, rue du Clos-Margot, à proximité de son beau-père qui habitait 39, rue Pierre-Belon. Antoine entre au collège jésuite Notre-Dame-de-Sainte-Croix le suivant. Élève médiocre, décrit comme indiscipliné et rêveur, il remporte le prix de la narration française en Troisième pour l'une de ses rédactions.
En 1912, il passe les grandes vacances à Saint-Maurice-de-Rémens. Fasciné par les avions, il se rend souvent à vélo à l'aérodrome d'Ambérieu-en-Bugey, situé à quelques kilomètres, et y reste des heures à interroger les mécaniciens sur le fonctionnement des appareils. Un jour, il s'adresse au pilote Gabriel Salvez, assurant que sa mère l'a autorisé à effectuer un baptême de l'air. Il fait donc son baptême sur le W2 bis (W pour Wroblewski), avion fabriqué à Villeurbanne par la fratrie Pierre et Gabriel Wroblewski dit Salvez. Il écrit alors un poème témoignant de sa nouvelle passion pour les avions :
Saint-Exupéry passe ainsi presque toute son enfance dans le château familial, entouré de ses frères et sœurs. Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Marie de Saint-Exupéry est nommée infirmière-chef de l'hôpital militaire d'Ambérieu-en-Bugey. Elle fait venir ses enfants près d'elle. Ses deux fils, Antoine et François, intègrent en tant qu'internes le collège jésuite Notre-Dame-de-Mongré, à Villefranche-sur-Saône.
À la rentrée scolaire de 1915, Marie de Saint-Exupéry, toujours en poste à Ambérieu-en-Bugey, estime que ses fils ne se plaisent pas vraiment chez les pères jésuites de Mongré. Soucieuse de protéger ses enfants et de favoriser leur développement, elle les inscrit chez les frères marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg, en Suisse. En rapport étroit avec le collège Stanislas de Paris, ce collège a développé une méthode d'éducation moderne basée sur la créativité. Antoine y retrouve Louis de Bonnevie, dont la famille est voisine et amie de la sienne à Lyon. Il noue avec lui, ainsi qu'avec Marc Sabran et Charles Sallès, une amitié profonde et durable.
En 1917, il obtient son baccalauréat. Au cours de l'été, François, le frère cadet d'Antoine, le compagnon de jeux et le confident, qui souffrait de rhumatismes articulaires, meurt d'une péricardite. Attristé par la mort de son frère, le futur écrivain vivra cet évènement comme le passage de sa vie d'adolescent à celle d'adulte.
La guerre aussi l'inspire. Il réalise des caricatures de soldats prussiens et de leurs casques à pointe, de l'empereur et du Kronprinz. Il écrit aussi quelques poèmes :
En 1918, 1919 et 1920, Antoine échoue à l'oral du concours de l'École navale puis s'inscrit en tant qu'auditeur libre en architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts. À la mort de la tante Tricaud, en 1920, Marie hérite du château de Saint-Maurice où elle s'installe. Ses revenus sont modestes, elle subvient aux besoins de ses enfants en vendant les terres attenantes au château. Dans l'entre-deux-guerres, Louise de Vilmorin devient un des piliers de sa bande d'amis, où figurent aussi Jean Prévost, Hervé Mille, Aimery Blacque-Belair, Jean de Vogüé et son épouse Nelly, Jean Hugo, Léon-Paul Fargue.
Le son moniteur, Robert Aéby, le lâche pour un tour de piste. Seul aux commandes de son avion-école, il se présente trop haut pour l'atterrissage. Remettant les gaz trop brusquement, il cause un retour au carburateur. Croyant que le moteur a pris feu il ne s'affole pas, fait un second tour de piste et atterrit en beauté. Son moniteur valide sa formation.
Titulaire du brevet de pilote civil, il est admis à suivre les cours de pilote militaire. La base aérienne de Strasbourg ne dispose pas d'école de pilotage. Le , il est affecté au d'aviation au Maroc, à Casablanca, où il obtient son brevet de pilote militaire, le .
En janvier 1922, il est à Istres et est promu caporal. Reçu le au concours d'élève officier de réserve (EOR), il suit des cours d'entraînement à Avord, qu'il quitte pour la base aérienne de Versailles, en région parisienne. Il vole à Villacoublay. Le , il est nommé sous-lieutenant ; puis breveté observateur d'aviation, le .
Pendant ses loisirs, il réalise des croquis de ses copains de chambrée au crayon mine de charbon et à l'encre turquoise. Ses dessins sont regroupés dans son cahier Les Copains.
En octobre il choisit son affectation au d'aviation, au Bourget. Au printemps 1923, le , il est victime au Bourget de son premier accident d'avion à la suite d'une erreur d'évaluation, sur un appareil qu'il ne maîtrisait pas, avec comme bilan une fracture du crâne. Après ce grave accident, il est démobilisé, le . Pourtant, il envisage toujours d'entrer dans l'Armée de l'air, comme l'y encourage le général Joseph-Édouard Barès. Mais la famille de Louise de Vilmorin, devenue sa fiancée, s'y oppose. Commence pour lui une longue période d'ennui : il se retrouve dans un bureau comme contrôleur de fabrication au Comptoir de Tuilerie, une filiale de la Société générale d'entreprises. En septembre, c'est la rupture des fiançailles avec Louise de Vilmorin, que cette dernière qualifiera plus tard, en 1939, de « fiançailles pour rire », dans un recueil de poèmes. Pourtant, Antoine de Saint-Exupéry en restera attristé sa vie durant.
En 1924, Saint-Exupéry travaille dans l'Allier ainsi que dans la Creuse comme représentant de l'usine suisse Saurer qui fabrique entre autres des camions (il n'en vendra qu'un seul en une année et demie). Il se lasse, donne sa démission. La même année, il commence une œuvre en prose, Manon, danseuse. En 1925, son poème intitulé La Lune montre une inspiration farfelue :
==== Pilote à l'Aéropostale ====
En 1926, il est engagé par Didier Daurat, directeur de l'exploitation des lignes de la compagnie Latécoère (future Aéropostale), sur les recommandations de Beppo di Massimi, et rejoint l'aéroport de Toulouse-Montaudran pour effectuer du transport de courrier sur des vols entre Toulouse et Dakar. Il rédige alors une nouvelle, « L'évasion de Jacques Bernis », dont sera tiré « L'Aviateur », texte publié dans la revue d'Adrienne Monnier, Le Navire d'argent (numéro d'avril 1926), où travaille son ami Jean Prévost. À Toulouse, il fait la connaissance de Jean Mermoz et d'Henri Guillaumet. Au bout de deux mois, il est chargé de son premier convoyage de courrier sur Alicante.
Fin 1927, il est nommé chef d'escale à Cap Juby au Maroc avec pour mission d'améliorer les relations de la compagnie avec les dissidents maures d'une part et avec les Espagnols d'autre part. Il va y découvrir la brûlante solitude et la magie du désert. En 1929, il publie chez Gallimard son premier roman, Courrier sud, dans lequel il raconte sa vie et ses émotions de pilote.
En septembre 1929, il rejoint Guillaumet en Amérique du Sud pour contribuer au développement de l'Aéropostale jusqu'en Patagonie. En 1930, il utilise la bibliothèque de son ami Paul Dony pour écrire divers sonnets inspirés d'autres poètes, qui sont avant tout des exercices de style. En 1931, il publie son second roman, Vol de nuit qui connaît un immense succès ; il y évoque dans un style lyrique ses années en Argentine et le développement des lignes vers la Patagonie. Le , il se marie civilement à Nice, avant le mariage religieux à Agay le lendemain, avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez (décédée le ), à la fois écrivaine et artiste salvadorienne.
==== Pilote de raids et journaliste ====
À partir de 1932, alors que la compagnie, minée par la politique, ne survit pas à son intégration dans Air France, il subsiste difficilement, se consacrant à l'écriture et au journalisme. Saint-Exupéry est pilote d'essai pour Latécoère en 1932-1933, puis engagé au service de propagande d'Air France à partir de 1934, en même temps qu'il est pilote de raid, journaliste, reporter et scénariste pour le cinéma.
===== Crash dans le désert =====
Le , accompagné de son mécanicien André Prévot, il tente un raid Paris-Saïgon à bord d'un Caudron-Renault Simoun, pour battre le record d'André Japy qui quelques jours plus tôt a relié Paris à Saïgon en et 15 heures. Vers 23 h, par une nuit très sombre, ils partent de Benghazi (Libye). Afin d'éviter la zone interdite, ils évitent de longer la côte, volant en ligne droite vers Le Caire (Égypte), au-dessus du Sahara. Le 30 décembre 1935, à 2 h 45, l'avion heurte un plateau rocheux du désert Libyque alors que Saint-Exupéry a volontairement diminué son altitude pour tenter de se repérer. Les deux aviateurs survivent miraculeusement à l'accident, mais leurs cartes primitives et ambiguës ne leur permettent pas d'avoir une idée précise de leur position. Perdus dans les dunes de sable, leurs seules réserves consistent en quelques raisins, deux oranges, une madeleine, une pinte de café dans un thermos cabossé et une demi-pinte de vin blanc dans un autre. Ils possèdent aussi une petite provision de médicaments : cent grammes d'alcool à quatre-vingt-dix pour cent, la même quantité d'éther pur, et un petit flacon d'iode. Après avoir épuisé leurs réserves de boissons dès le premier jour, les deux aviateurs voient des mirages et ont des hallucinations auditives, lesquelles sont rapidement suivies d'hallucinations plus vives. Au deuxième et au troisième jour, après plusieurs expéditions de reconnaissance infructueuses, ils sont tellement déshydratés qu'ils cessent de transpirer. Saint-Exupéry décide de prendre la direction de l'est, « celle de la vie », que Guillaumet suivit 5 ans plus tôt lors de son périple légendaire dans les montagnes andines. Le quatrième jour, deux Bédouins sur un dromadaire les découvrent et leur administrent un traitement de réhydratation indigène qui leur sauve la vie. À Wadi-Natroum, ils plongent la tête dans une bassine d'eau. Accompagnés des deux Bédouins, ils parcourent enfin 80 km jusqu'au Caire.
===== Le dernier raid =====
Le 15 février 1938, Antoine et André tentent un nouveau périple en s'attaquant au raid de New York à Punta Arenas. Mais, en raison d'une regrettable confusion entre les gallons US de et britannique de , ils surchargent trop leur nouveau Simoun, le F-ANXR, au départ du Guatemala, et s'écrasent en bout de piste. Les deux aviateurs grièvement blessés sont soignés au Guatemala puis Saint-Exupéry est transféré à New York, où il termine, pendant sa convalescence, la rédaction de Terre des hommes.
=== Guerre de 1939-1945 ===
==== La campagne de France ====
En 1939, il sert comme capitaine dans l'Armée de l'air. Après un passage comme instructeur à Toulouse-Francazal, au Bataillon de l'air 101, il obtient sa mutation dans une escadrille de reconnaissance aérienne, le Groupe aérien de reconnaissance 2/33. L'unité est initialement positionnée à Orconte, près de Saint-Dizier, avant de se déplacer avec la ligne de front.
Le , il survole Arras alors que les chars allemands envahissent la ville : bien que son avion Bloch 174 soit criblé de balles par la DCA allemande, il réussit à retourner à la base de Nangis avec son équipage sain et sauf ; cet exploit lui vaut d'être récompensé de la Croix de guerre avec palme et cité à l'ordre de l'Armée de l'air le . L'épisode lui inspirera le titre et la trame de Pilote de guerre (à l'époque Suzanne Torrès), et atterrit à Oran. Il poursuit l'objectif de faire entrer en guerre l'armée des États-Unis. Considéré par certains comme pétainiste car non gaulliste, Saint-Exupéry a du mal à faire entendre sa voix.
Comme l'immense majorité des Français, il est au départ plutôt favorable au gouvernement de Vichy, qui lui semble représenter la continuité de l'État et qui représente une forme de cohésion nationale pour les Français souffrant de l'Occupation. Il est donc plutôt méfiant envers le général de Gaulle, lui reprochant de nier la défaite militaire de la France. Sa nomination n'était qu'une rumeur semble-t-il ; son nom n'apparaît ni dans la liste officielle publiée par le Journal officiel le , ni dans la liste publiée par la presse. En revanche, son nom figure dans la liste des membres du comité provisoire du Rassemblement pour la Révolution nationale, organisme concurrent de la Légion française des combattants, qui devait réfléchir à la mise en place d'un mouvement de masse visant à « assurer au nouveau régime ses assises et briser l'activité renaissante de certaines organisation [le PCF] », mais qui n'eut qu'une existence éphémère. Liste publiée par plusieurs journaux le 30 et le .
Le , les États-Unis entrent en guerre. En mai 1942, en route pour les États-Unis, il est accueilli au Canada par la famille de Charles De Koninck sur rue Sainte-Geneviève, dans le Vieux Québec. Des problèmes de visa prolongent son séjour québécois de cinq semaines. Poursuivant son objectif de faire entrer les États-Unis dans la guerre, il publie à New York en Pilote de guerre. Il y montre une France qui ne s'est pas rendue sans avoir mené une héroïque bataille de France. Au sommet des ventes, le livre fera beaucoup pour sensibiliser l'opinion nord-américaine au conflit européen, mais l'auteur est en proie à la dépression.
Par l'intermédiaire de son traducteur Lewis Galantière, il rencontre Silvia Hamilton, journaliste, qui ne parle pas un mot de français. C'est au cours de la relation amoureuse nouée avec celle-ci que l'aviateur écrit Le Petit Prince. L'année suivante, il décide de rejoindre les troupes françaises combattant au sein de l'armée américaine. Avant de repartir, il confie à la jeune journaliste le manuscrit de son conte philosophique, dont la première édition sera publiée aux États-Unis, en anglais puis en français.
==== Retour à l'Armée de l'air en Afrique du Nord ====
Il ne pense qu'à retourner à l'action. Pour lui, tout comme du temps de l'Aéropostale, seuls ceux qui participent aux événements peuvent en témoigner. En , bien que considéré par les Alliés comme un pilote trop âgé pour un avion de combat, il quitte les États-Unis et reprend du service actif dans l'aviation en Tunisie grâce à ses relations et aux pressions du commandement français.
Le , Saint-Exupéry se présente au Palais d'été à Alger devant le général René Chambe, son ami, devenu ministre de l'Information du général Giraud et lui déclare, irrité de n'avoir pas pu venir immédiatement après le débarquement allié : « Présent au rendez-vous, mais avec six mois de retard, excusez-moi. C'est la faute aux gaullistes ». Chambe l'amène à Giraud. Saint-Exupéry explique à Giraud la nécessité de contrer la propagande gaulliste qui jette le trouble au sein de l'armée et le met en garde contre la venue du général de Gaulle à Alger. Par ailleurs, tannés par Saint-Exupéry, Chambe et Giraud obtiennent auprès d'Eisenhower que le pilote français puisse se « transformer » sur l'avion américain Lockheed P 38 Lightning avant de retrouver le prestigieux groupe 2/33, dans lequel il a servi en 1939-1940. Celui-ci est désormais commandé par son ancien camarade René Gavoille, qu'il a d'ailleurs mentionné à plusieurs reprises dans Pilote de guerre, ouvrage publié à New York en 1942 et qui relate son expérience de pilote pendant la Campagne de France au sein de ce même Groupe de reconnaissance 2/33.
Toujours dans la reconnaissance aérienne, il effectue quelques missions et obtient sa promotion au grade de commandant. Mais plusieurs incidents le placent « en réserve de commandement » dès , étant donné son âge et son mauvais état de santé général, consécutif à ses accidents aériens. Il revient alors à Alger et habite chez son ami le docteur Pélissier. Tout en poursuivant ses démarches pour reprendre du service, il continue à travailler sur Citadelle et supporte de plus en plus difficilement son inaction forcée. Au printemps 1944, le général Eaker, commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, l'autorise à rejoindre à nouveau son unité combattante. Il retrouve René Gavoille et le groupe 2/33, alors basé à Alghero, en Sardaigne. Il effectue plusieurs vols, émaillés de pannes et d'incidents.
==== Dernier vol le 31 juillet 1944 ====
Le , le 2/33 s'installe à Borgo, non loin de Bastia, en Corse.
Le Saint-Exupéry décolle de l'aéroport voisin de Poretta. Il vole aux commandes du F-5B-1-LO, bimoteur P-38 Lightning en version reconnaissance aérienne. Quittant le terrain à du matin pour une mission de cartographie, il met le cap sur la vallée du Rhône, devant ensuite passer par Annecy et faire retour par la Provence. Sa mission consiste en une série de reconnaissances photographiques afin de tracer des cartes précises du pays, fort utiles au tout prochain débarquement en Provence, prévu pour le . Il est seul à bord, son avion n'est pas armé et emporte du carburant pour six heures de vol. À , il se signale par son dernier écho radar. La mission démarre. Saint-Exupéry ne revient pas ; le temps de carburant étant écoulé, il est porté disparu.
En 1945, il est reconnu « mort pour la France ».
Le , au Journal officiel, le commandant Antoine de Saint-Exupéry est cité à l'ordre de l'armée aérienne à titre posthume, pour avoir prouvé, en 1940 comme en 1943, sa passion de servir et sa foi en le destin de la patrie, et trouvé une mort glorieuse, le .
Après la disparition de son fils, Marie de Saint-Exupéry se réfugie dans la prière, écrit des poèmes où elle parle de son fils et s'attache à faire publier ses écrits posthumes.
=== Le mystère de sa mort ===
Longtemps perdue, l'épave de l'avion de Saint-Exupéry a été identifiée en 2000, certifiant de la sorte le lieu de sa mort. Pour autant, en dépit de cette découverte essentielle, les circonstances de cette mort n'ont pu être éclaircies. L'hypothèse la plus probable est que son avion ait été abattu par un chasseur allemand. Elle n'est étayée d'aucune preuve.
Les multiples hypothèses quant aux circonstances de la mort de l'aviateur, sans cesse évolutives depuis 1944, forment un mystère régulièrement revisité dans la presse et la culture populaire, en particulier à l'occasion de nouvelles découvertes ou de témoignages inédits. Chacune des nouvelles « révélations » relance l'intérêt aussi bien des spécialistes que du grand public, pour le « mystère Saint-Ex ».
==== L'identification du Lightning de Saint-Exupéry en 2003 ====
En 2000, des morceaux de son appareil sont retrouvés et identifiés en Méditerranée au large de Marseille, face nord-est de l'île de Riou (archipel du même nom) par le plongeur professionnel marseillais Luc Vanrell.
Deux ans plus tôt, le , un patron pêcheur marseillais, Jean-Claude Bianco, assisté de son second, le marin Habib Benhamor, avait fortuitement remonté dans ses filets une gourmette en argent oxydée par un long séjour sous-marin et sur laquelle étaient gravés le nom d'Antoine de Saint-Exupéry, le prénom de son épouse (Consuelo), et l'adresse de sa maison d'édition à New York (Reynal & Hitchcock).
Ces découvertes localisent avec précision la zone de disparition du commandant Antoine de Saint-Exupéry.
Remontés à la surface par la Comex entre le et le , les vestiges de l'avion tant recherché sont formellement identifiés, le samedi , grâce à un numéro matricule retrouvé gravé par le constructeur de l'appareil (Lockheed, Californie).
Les pièces du Lightning F-5B # 42-68223 ont été exposées au musée de l'air et de l'espace du Bourget, dans une exposition temporaire consacrée à l'écrivain aviateur. Ces pièces sont désormais conservées dans les réserves du Musée mais ne sont pas visibles par le public (hors demande écrite officielle), car toujours sujettes à détérioration liées aux attaques du temps.
Ces éléments ne permettent cependant pas de conclure définitivement sur les circonstances de sa mort.
L'étude des vestiges renfloués suggère un piqué dans l'eau, presque à la verticale et à grande vitesse et une panne du moteur gauche (turbocompresseur froid à l'entrée dans l'eau). Panne technique, malaise du pilote, attaque aérienne ou autre : la cause du piqué n'est pas éclaircie. Au grand dam de ses proches, l'hypothèse du suicide est même évoquée ; Saint-Exupéry est diminué physiquement (il ne pouvait fermer seul la verrière de son appareil), désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer. Ses derniers écrits conforteraient cette hypothèse, par leur ton franchement pessimiste, par exemple les dernières lignes d'une lettre adressée à Pierre Dalloz, écrite la veille de sa mort :
Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier.
==== Le chasseur allemand Robert Heichele ====
En 1950, un pasteur d'Aix-la-Chapelle, ancien officier de renseignements dans la Luftwaffe, témoigne avoir appris, le , qu'un P-38 Lightning avait été abattu en Méditerranée par un Focke-Wulf allemand. Puis, en 1972, surgit dans une revue allemande à caractère historico-fictionnel le témoignage « posthume » d'un jeune officier allemand, l'aspirant Robert Heichele, qui aurait fait feu sur le Lightning depuis son appareil, un Focke-Wulf 190, vers midi, au-dessus de Castellane dans le département des Alpes-de-Haute-Provence.
Heichele fut à son tour abattu en , échappa à la mort, fut très grièvement blessé en ayant essayé d'atterrir à Avignon, son avion en flammes. Le malheureux pilote sera finalement tué dans l'ambulance dans laquelle il se trouvait, mitraillée par la chasse alliée lors de la retraite par la vallée du Rhône. Bien que Robert Heichele ait effectivement existé, son rôle dans la mort de Saint-Exupéry est définitivement écarté : le pseudo-témoignage provient de l'imagination d'un passionné allemand. Ce dernier s'excusera peu après d'avoir exposé cette théorie dans une revue allemande de type historico-romanesque « Der Landser » (le Troufion).
==== L'officier de Génie Erich Herot ====
En , à la suite d'un article publié par le journal allemand Bild sur la disparition d'Antoine de Saint-Exupéry, l'ancien officier de Génie Erich Herot écrit au quotidien une lettre de témoignage : « Fin , j'effectuais un voyage d'inspection dans la région de Marseille. Inspectant une de nos positions de Carry-le-Rouet, j'aperçus un avion évoluant au ras du sol venant de la vallée du Rhône. Il volait selon la tactique du « saut de haies », ramenant l'appareil près du sol dès l'obstacle franchi. Après avoir survolé la partie la plus haute de la presqu'île, il redescendit vers la surface de la mer, mais la queue toucha l'eau, ce qui provoqua un jaillissement d'écume et une explosion désintégrant l'avion. Les hommes qui m'entouraient avaient eu le temps de constater qu'il ne s'agissait pas d'un appareil allemand. Nous n'avons pas constaté de tir de D.C.A. ni d'avion poursuivant. »
==== Le Lightning de Carqueiranne ====
Dans les années 1990, un autre témoignage surgit tardivement. Une habitante de Carqueiranne, madame Simone Boudet, aurait vu, le jour fatidique du dernier vol, le Lightning se faire abattre. La mer aurait ensuite rejeté le corps d'un soldat sur la plage, lequel aurait été enterré anonymement dans le cimetière de la commune.
Pour savoir si ce corps est la dépouille de Saint-Exupéry, il faudrait l'exhumer pour procéder à des comparaisons avec l'ADN des membres de sa famille, lesquels s'y montrent opposés. D'autant que, d'après des témoignages locaux, les débris de vêtements militaires portés par la dépouille auraient été allemands. Il existe au moins trois épaves d'avions de guerre allemands dans cette baie, à différentes profondeurs. Un chasseur-bombardier en piqué Junkers Ju 87 « Stuka » littéralement désintégré lors de son impact avec la surface de la mer par six mètres de fond au nord-est de la baie, un bombardier bimoteur Heinkel He 111 au sud de la baie par près de de fond et un chasseur Messerschmitt Bf 109 au sud de la petite île de Bagaud par douze mètres de profondeur. Si les rapports d'archives mentionnent la mort des membres de l'équipage du Ju 87 et du Bf 109, l'histoire du He 111 reste, elle, douteuse.
==== L'aveu du pilote de chasse allemand Horst Rippert ====
En , Horst Rippert, ancien pilote de la Luftwaffe, est localisé dans le nord de l'Allemagne par l'historien Lino von Gartzen. Le pilote vétéran affirme avoir abattu un avion de type P-38 Lightning, précisément le , dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry. Il confirme son témoignage au journaliste Jacques Pradel et au plongeur Luc Vanrell, dont l'enquête paraît en 2008.
En mission pour retrouver un avion ennemi qui survolait la région d'Annecy, Horst Rippert aurait tourné plusieurs minutes au-dessus de la Méditerranée sans rien repérer. Soudain, un avion allié l'aurait croisé, 3000 mètres au-dessous de lui. Horst Rippert aurait alors tiré et touché l'autre appareil. Ce dernier se serait enflammé et serait tombé à pic dans la Méditerranée.
Horst Rippert, qui admirait l'écrivain, a déclaré : Si j'avais su qui était assis dans l'avion, je n'aurais pas tiré. Pas sur cet homme Après la guerre Horst Rippert, par ailleurs frère d'Ivan Rebroff (mort en , soit peu avant cette révélation), s'était reconverti dans le journalisme et dirigeait le service des sports de la ZDF.
Aucune preuve matérielle ne vient pour l'instant étayer ou infirmer ce témoignage.
==== Hypothèse de la mort en captivité après le crash du Lightning ====
En 2017, après la découverte d'un nouveau document, quatre auteurs : Lino von Gartzen, archéologue, Bruno Faurite, inspecteur de la police de l'air, François d'Agay, neveu de Saint-Exupéry et Luc Vanrell, archéologue, suivent une nouvelle piste, celle d'un pilote de reconnaissance décédé le 31 juillet 1944 en soins chirurgicaux. Mais, les archives américaines consultées permettent aux auteurs d'identifier les faits en Normandie, écartant ainsi un lien avec la mort d'Antoine de Saint-Exupéry.
== Œuvres ==
Si elles ne sont pas tout à fait autobiographiques, ses œuvres sont largement inspirées de sa vie de pilote aéropostal, y compris pour Le Petit Prince (1943) qui est plutôt un conte poétique et philosophique.
=== Ouvrages publiés de son vivant ===
L'Aviateur : Publié en 1926. Le premier texte édité de Saint-Exupéry, fragment semble-t-il d'un ensemble plus vaste, et qui servira de matériau pour Courrier sud.
Courrier sud : Publié en 1929. À travers le personnage de Jacques Bernis, Saint-Exupéry raconte sa propre expérience et ses propres émotions de pilote. Louise de Vilmorin est campée dans le personnage de Geneviève.
Vol de nuit : Publié en décembre 1931. Cette œuvre qui atteint au dépouillement de la tragédie, préfacée par son ami André Gide, valut le prix Femina à Antoine de Saint-Exupéry et le consacra comme homme de lettres. Ce fut un immense succès, ayant donné lieu à de multiples traductions. Son adaptation cinématographique fut même vendue à Hollywood. Le personnage principal, Rivière, est inspiré par son chef Didier Daurat. Il donne vie à un chef qui sait pousser ses hommes au bout d'eux-mêmes pour la réalisation de leur mission : le courrier doit passer à tout prix, la mission dépasse en valeur la vie humaine. Les valeurs que le roman véhicule sont : primauté de la mission, importance du devoir et responsabilité de la tâche à accomplir jusqu'au sacrifice. L'importance de la notion de responsabilité traverse toute son œuvre, de Terre des hommes et Vol de nuit jusqu'à ses derniers textes, sans oublier Pilote de guerre où il écrit : Chacun est responsable de tous.
Terre des hommes : Publié en décembre 1939, ce livre obtient le Grand prix du roman de l'Académie française. C'est une suite de récits, de témoignages et de méditations à partir de la somme d'expériences, d'émotions et de souvenirs qu'il a accumulés lors de ses nombreux voyages. C'est aussi un hommage à l'amitié et à ses amis Mermoz et Guillaumet, et plus largement une occasion d'y donner les clés de son humanisme. Certains extraits sont devenus des citations célèbres :
Parlant d'un enfant que la misère de son milieu social privera de chances d'épanouissement :
Pilote de guerre : Publié en 1942.
Le Petit Prince : Conte philosophique écrit à Eaton's Neck (Northport, États-Unis) et publié en 1943 à New York chez Reynal & Hitchcock en deux versions (anglaise et française). Il ne sera publié en France qu'en 1946, soit deux ans après sa mort. Un pilote, sans doute postal, s'est posé en panne dans un désert. Il y fait une rencontre à la fois tendre et surprenante : un jeune garçon habitant d'un astéroïde et venu visiter la Terre. Pour des raisons techniques, les « aquarelles de l'auteur » reproduites dans les versions françaises qui ont suivi n'étaient que des retramages de l'édition américaine, ce qui induisait une perte de qualité sensible. De plus, certains dessins avaient été modifiés de façon mineure. L'édition Gallimard parue en 1999 semble être la première à fournir des illustrations conformes à l'édition originale, de bien meilleure qualité technique et artistique en dépit d'un format plus réduit (les techniques d'impression ayant fait des progrès depuis 1943).
Lettre à un otage : Publié en 1943.
=== Ouvrages posthumes ===
Citadelle : Publié en 1948. Commencée en 1936, cette œuvre ne fut pas achevée par Saint-Exupéry. Publiée dans une première version en 1948 à partir d'un texte dactylographié, elle ne comportait pas l'intégralité de la pensée de l'auteur. La totalité des manuscrits fut mise à la disposition des éditeurs en 1958 et permit de mieux épouser ses intentions. « Citadelle n'est pas une œuvre achevée. Dans la pensée de l'auteur elle devait être élaguée et remaniée selon un plan rigoureux qui, dans l'état actuel, se reconstitue difficilement. L'auteur a souvent repris les mêmes thèmes, soit pour les exprimer avec plus de précision, soit pour les éclairer d'une de ses images dont il a le secret. » (Simone de Saint-Exupéry)
Lettres de jeunesse (1923-1931) : Publié en 1953. Nouvelle édition en 1976 sous le titre Lettres de jeunesse à l'amie inventée.
Carnets : Publié en 1953. Édition intégrale en 1975. Ensemble de notes tenues de 1935 à 1940 sur un agenda et cinq carnets. Très éclectique, l'ouvrage reflète les intérêts et curiosités de l'écrivain pour les sciences, la religion, la littérature et donne lieu à des réflexions et à des aphorismes.
Lettres à sa mère : Publié en 1955. Recueil de la correspondance de Saint-Exupéry avec sa mère couvrant la période 1910-1944.
Un sens à la vie : publié en 1956. Écrits.
Écrits de guerre (1939-1944) : publié en 1982. Ce recueil posthume, contenant la Lettre au général X, est préfacé par Raymond Aron.
Manon, danseuse : Publié en 2007. Court roman achevé en 1925. C'est l'histoire d'amour entre une « poule », Manon, et un homme de quarante ans, « grave », triste, qui cherche un sens à sa vie. Dès leur rencontre, se noue entre eux une relation amoureuse, l'homme protégeant tendrement sa « pauvre petite fille », qu'il croit danseuse. Ils font l'amour sans passion ; partent en voyage en voiture. Mais il apprend un jour par trois de ses clients que Manon est en fait une prostituée. Ils rompent puis se revoient. Manon se jette sous les roues d'un camion et manque de mourir. Elle restera boiteuse.
Lettres à l'inconnue : Collection de lettres d'amour à une jeune ambulancière de la Croix-Rouge rencontrée en dans un train entre Oran et Alger. Ces lettres sont ornées de dessins du Petit Prince que Saint-Exupéry fait parler à sa place. Elles ont été mises au jour en lors d'une vente publique, et publiées par Gallimard en sous forme de fac-similés accompagnés de transcriptions.
=== Recueils d'œuvre ===
Les Œuvres d'Antoine de Saint Exupéry. Trois volumes. Nouvelle Librairie de France, Paris, Imprimerie Nationale, 1963. Enrichie de lithographies originales de Georges Feher.
Antoine de Saint Exupéry. Œuvres complètes (2 tomes). Publiées sous la direction de Michel Autrand et Michel Quesnel avec la collaboration de Paule Bounin et Françoise Gerbod. Collection Bibliothèque de la Pléiade (), Éditions Gallimard (1994, 1999).
Antoine de Saint-Exupéry. Du vent du sable et des étoiles, édition établie et présentée par Alban Cerisier, Gallimard, Quarto, 2018. Contient des textes, lettres et dessins, dont de nombreux documents inédits.
=== Texte pour la presse ===
« Moscou » (1935 pour Paris-Soir)
« Le Vol brisé. Prison de sable » (janvier-février 1936 pour L'Intransigeant)
« L'Espagne ensanglantée » (août 1936 pour L'Intransigeant)
« Madrid » (juillet 1937 pour Paris-Soir)
« La Paix ou la guerre » (1938 pour Paris-Soir)
=== Cinéma ===
Scénario original pour Anne-Marie, film français réalisé par Raymond Bernard, sorti en 1936.
== À noter ==
Antoine de Saint-Exupéry a aussi été un homme de sciences : il détient près d'une dizaine de brevets d'inventions techniques, et a aussi mis au point de nombreux problèmes mathématiques, dont le problème du Pharaon publié à son retour d'Égypte.
Lors de l'émission du billet de cinquante francs français à l'effigie d'Antoine de Saint-Exupéry, la Banque de France avait commis une coquille sur certaines séries en typographiant le nom « Antoine de Saint-Éxupéry » sur le billet.
Le , exactement après la naissance de l'auteur, le logo du site Google.fr a été agrémenté d'une illustration du Petit Prince.
Suzanne Massu née Torrès, infirmière en chef de l'escouade des Rochambelles de la , dit avoir voyagé dans l'avion emmenant Saint-Exupéry en Algérie en 1940.
Il vole pour la première fois à l'âge de 12 ans, sur un Berthaud-Wroblewski W3, piloté par Gabriel Wroblewski. En tout, il volera sur au moins 31 appareils différents.
== Une notoriété mondiale ==
=== Bâtiments ===
Sur les murs du Panthéon de Paris, une inscription honore sa mémoire en ces termes. Il est écrit: À LA MEMOIRE DE ANTOINE DE SAINT EXUPERY POÈTE ROMANCIER AVIATEUR DISPARU AU COURS D'UNE MISSION DE RECONNAISSANCE AÉRIENNE LE 31 JUILLET 1944
Sa ville natale, Lyon, en hommage à l'écrivain et en clin d'œil au pionnier de l'aéropostale, a rebaptisé l'aéroport de Satolas en aéroport international Lyon Saint-Exupéry et la gare de Satolas en gare de Lyon-Saint-Exupéry TGV.
la Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson porte son nom depuis 1956, à la suite de la proposition du colonel René Gavoille, son ancien compagnon d'arme.
En Argentine, l'Aéroport Antoine-de-Saint-Exupéry de San Antonio Oeste porte son nom.
Avec , collèges et lycées à son nom, Antoine de Saint-Exupéry est le huitième personnage le plus célébré au fronton des 67000 établissements d'enseignement français (recensement en 2015), derrière Saint Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-Dame (548), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434), Jean Jaurès (429), Jeanne d'Arc (423), mais devant Sainte Marie (377), Victor Hugo (365), Louis Pasteur (361), Marie Curie (360), Pierre Curie (357), Jean de La Fontaine (335).
=== Lieux naturels et toponymes ===
Un sommet argentin porte son nom : l'aiguille Saint-Exupéry, 2558 m, à proximité du mont Fitz Roy, près de d'El Chaltén, province de Santa Cruz. La face Sud du pic s'appelle « Le Petit Prince ». La face Est de l'aiguille Guillaumet voisine (2579 m) s'appelle « Terre des hommes ». Le pilier Est de l'aiguille Mermoz également voisine (2732 m) s'appelle « Vol de Nuit » et sa face Nord-Ouest « Hyper-Mermoz ». Le Petit Prince est dessiné se tenant au sommet du cerro Fitz Roy au chapitre du Petit Prince.
Un astéroïde a aussi été dénommé (2578) Saint-Exupéry.
=== Numismatique et philatélie ===
La Banque de France a émis des billets de banque à son effigie entre 1992 et 2002, d'une valeur de cinquante francs (environ ).
La monnaie de Paris a frappé un presse-papier, une médaille, un bracelet et fondu une statuette de 22 cm à l'effigie du Petit Prince.
Plusieurs timbres-poste ont été imprimés en l'honneur de Saint-Exupéry, notamment :
AOF : Poste aérienne, émis en 1947 (valeur faciale huit francs)
France : Poste aérienne, émis le , dessiné et gravé par Pierre Gandon (valeur faciale cinquante francs)
Cameroun : timbre émis en 1977 (valeur faciale soixante francs)
France : Poste aérienne, émis en 1970, dessiné et gravé par Jean Pheulpin, Antoine de Saint-Exupéry représenté en médaillon avec Jean Mermoz (valeur faciale vingt francs)
France : feuillet de timbres édité en 1998 sur le thème du Petit Prince
France : Poste aérienne, émis le 26 juin 2000 pour le centenaire de sa naissance (valeur faciale trois francs / )
=== Statues ===
Une statue d'Antoine de Saint-Exupéry et du Petit Prince, œuvre de Christiane Guillaubey, est exposée sur la place Bellecour à Lyon.
Une statue d'Antoine de Saint-Exupéry et du Petit Prince, œuvre de Madeleine Tézenas, sculptrice et peintre de l'Air, se trouve au centre du Jardin Royal de Toulouse.
Un buste de Saint-Exupéry, œuvre de Madeleine Tézenas, est exposé au square Santiago-du-Chili à Paris. Dans la même ville, un monument orné d'un médaillon sculpté se trouve square Pierre-de-Gaulle.
Une statue du Petit Prince, œuvre de Winifred S. DeWitt Gantz, a été inaugurée le à Northport (États-Unis), la bourgade où l'auteur rédigea en 1942-1943 son livre emblématique dans la maison Bevin House du quartier Eaton's Neck. La statue se trouve dans la cour de la bibliothèque publique de Northport, 151 Laurel Avenue, NY 11768.
=== Rues et monuments ===
Une plaque commémorative est apposée au de la place Vauban, à Paris, où il habite de 1934 à 1940.
Sur une place d'Agay, où habitait sa sœur Gabrielle, une fontaine est dédiée au Petit Prince.
Un hommage collectif aux aviateurs français pionniers de l'Aéropostale, dont il fait partie, figure dans une stèle à l'aéroport Jorge-Newbery de la ville de Buenos Aires, près du musée de l'Aviation argentin.
Le téléfilm Saint-Exupéry : La Dernière Mission, réalisé en 1994 pour France 3 par Robert Enrico, retrace sa vie.
De très nombreuses rues françaises portent son nom, par exemple au Chesnay, dans les Yvelines, ou l'avenue Antoine-de-Saint-Exupéry à Toulouse.
Groupe scolaire Antoine-de-Saint-Exupéry à Challans (85).
Rue de Saint-Exupéry, Pezens (11)
Dans le village de Saint-Maurice-de-Rémens où il a grandi, de nombreuses rues font références à ses œuvres (rue du Petit Prince, Clos Citadelle, Clos Terre des Hommes) ou à sa famille (rue Marie de Fonscolombe, Clos Consuelo) ou des aviateurs et aviatrices (rue Mermoz, rue Guillaumet, Clos Maryse Bastié)
=== Promotions ===
La promotion 1946 de l'École de l'air.
La de l'École nationale d'administration (1992-1994).
Le Bureau de la branche Jeunes de la Conférence Olivaint (2003-2004).
La de l'Institut régional d'administration de Bastia (2016-2017).
La promotion 2017 - 2022 de Sciences Po Aix.
La promotion du master 2 droit et politiques de défense et de sécurité nationale de l'université de Lille (2020-2021).
La du master 2 sécurité et défense de l'université Panthéon-Assas (2020-2021).
=== Fondations ou institutions ===
La fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse a été créée en 2009 sous l'égide de la Fondation de France par les héritiers d'Antoine de Saint-Exupéry. Elle soutient des projets tournés vers la jeunesse, en France et dans le monde, portant les valeurs d'Antoine de Saint-Exupéry. Elle a notamment soutenu la formation de jeunes apprentis mécaniciens aéronautiques.
Un fonds Antoine de Saint-Exupéry est établi aux Archives nationales sous la cote 153AP, il contient majoritairement une correspondance surtout adressée à sa mère.
Depuis 2009, le château de Saint-Maurice-de-Rémens (Ain), propriété historique de la famille Saint-Exupéry, est au cœur d'un projet mémoriel autour de l'écrivain et du Petit Prince. Si le développement de ce projet connaît des difficultés pendant plus de dix ans, le rachat du château par la région Auvergne-Rhône-Alpes et le soutien de son président Laurent Wauquiez le 3 février 2020 permettent d'envisager de nouveau l'ouverture de ce musée. Le projet, soutenu par la Succession Antoine de Saint-Exupéry, Stéphane Bern et porté par l'Association pour la sauvegarde et la promotion de la maison d'enfance d'Antoine de Saint-Exupéry et la région devrait ouvrir ses portes en 2026. Antoine de Saint-Exupéry a passé de nombreuses vacances dans le château de Saint-Maurice, qu'il évoque notamment dans Terre des hommes :« Il était quelque part, un parc chargé de sapins noirs et de tilleuls, et une vieille maison que j'aimais. Peu importait qu'elle fût éloignée ou proche, qu'elle ne pût ni me réchauffer dans ma chair, ni m'abriter, réduite ici au rôle de songe : il suffisait qu'elle existât pour remplir ma nuit de sa présence. Je n'étais plus ce corps échoué sur une grève, je m'orientais, j'étais l'enfant de cette maison, plein du souvenir de ses odeurs, plein de la fraîcheur de ses vestibules, plein des voix qui l'avaient aimée. […] Mes songes sont plus réels que ces dunes, que cette lune, que ces présences. Ah ! le merveilleux d'une maison n'est point qu'elle vous abrite ou vous réchauffe, ni qu'on en possède les murs. Mais bien qu'elle ait lentement déposé en nous ces provisions de douceur. Qu'elle forme, dans le fond du cœur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de sources, les songes… »
== Dans les arts et la culture populaire ==
=== Filmographie ===
==== Cinéma ====
1996 : Saint-Ex d'Anand Tucker, joué par Bruno Ganz.
2024 : Saint-Ex de Pablo Agüero, joué par Louis Garrel.
==== Télévision ====
===== Téléfilm =====
1994 : Saint-Exupéry : La Dernière Mission de Robert Enrico, joué par Bernard Giraudeau.
=== Théâtre ===
2021 : Saint-Exupéry à New York de Jean-Claude Idée.
== Documentaires ==
2010 : Héritages et énigmes du monde marin épisode Le dernier vol de Saint-Exupéry de Vincent Pérazio.
2016 : Antoine de Saint-Exupéry, le dernier romantique de Marie Brunet-Debaines.
2023 : Le petit prince, naissance d'une étoile réalisé par Vincent Nguyen, François Morel y lui prête sa voix.
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"Vol de nuit",
"Jeanne d'Arc",
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"1939",
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Port AGP
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Accelerated Graphics Port (AGP) est une norme de carte d'extension parallèle, conçue pour ajouter une carte vidéo à un système informatique afin d'aider à l'accélération graphique 3D. Il a été conçu à l'origine pour succéder aux connexions de type PCI pour les cartes vidéo. Depuis 2004, l'AGP a été progressivement abandonné au profit du PCI Express (PCIe), qui est en série et non en parallèle ; à la mi-2008, les cartes PCI Express dominaient le marché et seuls quelques modèles AGP étaient encore disponibles, les fabricants de GPU et les partenaires de cartes d'extension ayant fini par abandonner la prise en charge de l'interface au profit du PCI Express.
== Historique ==
Les ports AGP sont apparus pour la première fois sur les cartes mères compatibles x86 basées sur les processeurs Intel P5 Pentium sur Socket 7 et P6 Pentium II sur Slot 1. Intel a introduit la prise en charge de l'AGP avec le chipset i440LX sur Slot 1 le , et un flot de produits a suivi de la part de tous les principaux fournisseurs de cartes mères.
Les premiers chipsets Socket 7 à supporter l'AGP ont été les VIA Apollo VP3, SiS 5591/5592, et l'ALI Aladdin V. Intel n'a jamais sorti de chipset Socket 7 équipé de l'AGP. FIC a présenté la première carte AGP Socket 7 en novembre 1997, la FIC PA-2012 basée sur le chipset VIA Apollo VP3, suivie très rapidement par la EPoX P55-VP3 également basée sur le chipset VIA VP3, qui a été la première à être commercialisée.
Microsoft a d'abord introduit la prise en charge de l'AGP dans Windows 95 OEM Service Release 2 (OSR2 version 1111 ou 950B) via le patch USB SUPPLEMENT to OSR2. Après avoir appliqué le patch, le système Windows 95 est devenu Windows 95 version 4.00.950 B. Le premier système d'exploitation basé sur Windows NT à bénéficier de la prise en charge de l'AGP a été Windows NT 4.0 avec le Service Pack 3, introduit en 1997. La prise en charge par Linux des transferts de données rapides améliorés par l'AGP a été ajoutée pour la première fois en 1999 avec l'implémentation du module AGPgart du noyau.
=== Utilisation ultérieure ===
Les GeForce 6600 et ATI Radeon X800 XL, sorties en 2004-2005, ont été les premières cartes AGP Bridge. En 2009, les cartes AGP de Nvidia était limité à la série GeForce 7. En 2011, les cartes AGP compatibles DirectX 10 des fournisseurs AMD (Club 3D, HIS, Sapphire, Jaton, Visiontek, Diamond, etc.) comprenaient les Radeon HD 2400, 3450, 3650, 3850, 4350, 4650 et 4670. La série HD 5000 AGP mentionnée dans le logiciel AMD Catalyst n'a jamais été disponible. Les pilotes AMD Catalyst 11.2 - 11.6 AGP hotfix ont posé de nombreux problèmes sous Windows 7 avec les cartes vidéo AGP de la série HD 4000, l'utilisation des pilotes AGP hotfix 10.12 ou 11.1 est une solution de contournement possible.
== Version ==
Intel a publié la « spécification AGP 1.0 » en 1997, qui spécifiait des signaux de 3,3 V et des vitesses de 1× et 2×. La spécification 2.0 documentait des signaux de 1,5 V, qui pouvait être utilisée à 1×, 2× et à la vitesse supplémentaire de 4×, qui pouvait être utilisée à des vitesses de 4× et 8× (les vitesses de 1× et 2× sont physiquement possibles, mais elles n'ont pas été spécifiées).
==== 64-bit AGP ====
Un canal 64 bits a été proposé comme norme optionnelle pour AGP 3.0 dans des documents préliminaires, mais il a été abandonné dans la version finale de la norme.
=== Variante non officielle ===
==== XGP ====
Le Biostar Xtreme Graphics Port est une autre variante AGP, avec les mêmes avantages et inconvénients que l'AGI et l'AGX.
==== AGX ====
L'EPoX Advanced Graphics eXtended (AGX) est une autre variante AGP propriétaire qui présente les mêmes avantages et inconvénients que l'AGI. Les manuels d'utilisation recommandent de ne pas utiliser de cartes AGP 8× ATI avec les emplacements AGX.
Les cartes AGP Pro ne s'insèrent pas dans les emplacements standard, mais les cartes AGP standard fonctionnent dans un emplacement Pro. Les cartes mères équipées d'un emplacement Universal AGP Pro acceptent une carte 1,5 V ou 3,3 V en configuration AGP Pro ou AGP standard, une carte Universal AGP ou une carte Universal AGP Pro. Immédiatement après la réinitialisation, il suit le même protocole que le bus PCI. La carte AGP doit agir en tant que cible PCI et peut éventuellement agir en tant que maître PCI. En plus de ces fonctionnalités, l'AGP 2.0 a introduit plusieurs améliorations, dont une extension appelée « fast writes ». Cette extension permet aux écritures PCI de la carte mère vers la carte AGP de transférer des données à une vitesse plus élevée.
== Brochage du connecteur ==
Le connecteur AGP contient presque tous les signaux PCI, plus quelques ajouts. Le connecteur a 66 contacts de chaque côté, bien que 4 soient enlevés pour chaque encoche de détrompage. La broche 1 est la plus proche du support d'E/S, et les côtés B et A sont comme dans le tableau, en regardant vers le bas le connecteur de la carte mère.
|
[
"ALi Corporation",
"Intel",
"Biostar Microtech International",
"x86",
"Service pack",
"GeForce",
"Infographie tridimensionnelle",
"ATI Radeon",
"Slot 1",
"DirectX 10",
"PCI (informatique)",
"Carte mère",
"Windows NT 4.0",
"chipset",
"Pentium II",
"Windows 7",
"Advanced Micro Devices",
"Liste de chipsets Intel",
"Microsoft",
"ATI Technologies",
"Transmission parallèle",
"First International Computer",
"Processeur graphique",
"Radeon",
"Intel Pentium",
"Sapphire Technology",
"Windows NT",
"Socket 7",
"Architecture 32 bits",
"Silicon Integrated Systems",
"conception assistée par ordinateur",
"VIA Technologies",
"Nvidia",
"Windows 95",
"AGPgart",
"PCI Express",
"Linux",
"Noyau Linux"
] |
100 |
Atoum
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Atoum ou Toum (traduit par certains par l'Indifférencié) est un dieu de la mythologie égyptienne. Originaire de la ville d'Héliopolis, il y était particulièrement vénéré. Un temple lui était aussi dédié à Pithôm, dans le delta du Nil.
== Généalogie ==
Atoum naît de façon autogène de Noun, personnification de l'Océan primordial : Atoum, « Celui qui advient de lui-même », se distingue du Noun et vient à l'existence en prenant conscience de lui-même. Il apparaît sur Benben, la colline primordiale.
== Genèse ==
Dans le mythe de la création du monde en Égypte antique, en particulier dans la très ancienne cosmogonie héliopolitaine, Atoum occupe la place du démiurge : il ne crée pas le monde ex nihilo, mais façonne les êtres à partir de la matière préexistante et les sépare. C'est lui qui, de sa semence, engendre le premier couple divin, Shou et Tefnout, d'où descendent les principaux dieux de l'Égypte antique (la grande Ennéade).
Le récit de la création du premier couple divin (jumeau et sexué) varie, Atoum n'ayant aucun partenaire pour procréer.
Selon une première légende, le dieu créateur se masturbe, et c'est de sa semence que naissent le dieu masculin Shou et sa sœur jumelle, la déesse Tefnout. Selon les textes des pyramides :
Au Moyen Empire, dans une transparente allusion au geste onaniste, la déesse Djeretef, « la Main du dieu », sera ajoutée. À l'époque saïte, le propos fut édulcoré et « la Dorée, la Divine Main de Rê » « refermée sur la semence divine », « devint enceinte » et « était devenue une belle jeune femme agréable à regarder ».
Selon une autre version issue des textes des sarcophages, c'est par son crachat qu'il leur donne naissance.
Enfin, une dernière légende dit qu'il engendre ses enfants de sa simple parole, en les nommant. Ou encore que ce sont des larmes d'Atoum, pleurant à la suite de l'éloignement de ses enfants lors de la disparition de son œil, que seraient nés les hommes.
À l'origine, Atoum est le dieu Soleil, mais il est rapidement assimilé à Rê, qui finit par le remplacer dans le panthéon égyptien. Selon l'égyptologue Isabelle Franco, Atoum n'est que le principe, tandis que Rê est le moteur. Sous le nom de Rê-Atoum et sous l'aspect d'un vieillard courbé, il incarne le soleil couchant dans la triade d'Héliopolis : Je suis Khépri le matin, Rê à midi, Atoum le soir.
Dans le monde divin, il tient le compte des années de règne de chaque souverain.
== Culte ==
Dieu d'Héliopolis ayant pour animaux sacrés l'anguille et l'ichneumon ou le serpent, le cercopithèque et le lion selon les sources ; il est généralement représenté sous l'apparence d'un roi coiffé de la double couronne de Haute et Basse-Égypte et tenant dans les mains le sceptre Ouas et la croix ansée.
Le taureau Mnévis (Mr-wr) était l'incarnation terrestre d'Atoum. Choisi par les prêtres selon des critères très stricts, le taureau sacré était gardé dans le temple d'Héliopolis et, à sa mort, il était enterré avec tous les honneurs.
Selon Nicolas Grimal, le pharaon Khéphren aurait fait du sphinx de Gizeh une hypostase d'Atoum, dont il aurait considérablement développé la théologie. Il relève également une certaine opposition entre Atoum et Rê qui n'a été résolue par assimilation des deux divinités qu'à la .
== Utilisation ==
Le dieu Atoum représente la création, pourtant en langue égyptienne, le mot « tm » (le nom du dieu) peut aussi bien être utilisé pour désigner que quelque chose est complet, mais aussi comme négation.
|
[
"ex nihilo",
"Soleil",
"XXVIe dynastie égyptienne",
"Égyptien ancien",
"Nicolas Grimal",
"Jean-Pierre Corteggiani",
"Temple de l'Égypte antique",
"delta du Nil",
"Nout",
"Textes des pyramides",
"Pharaon",
"Nebethetepet",
"démiurge",
"Égypte antique",
"mythologie égyptienne",
"textes des pyramides",
"sceptre Ouas",
"Iousaas",
"Ptah",
"Meidoum",
"Isabelle Franco",
"Rê",
"expectoration",
"Pschent",
"Ânkh",
"Ennéade",
"Khéphren",
"musée de Louxor",
"cercopithèque",
"Noun",
"panthéon",
"Mnévis",
"Héliopolis (Égypte)",
"Moyen Empire",
"sphinx de Gizeh",
"Benben",
"Pithôm",
"Textes des sarcophages",
"Serpentes",
"Masturbation",
"François Daumas",
"hypostase",
"pharaon",
"anguille",
"Claire Lalouette",
"Horemheb",
"triade d'Héliopolis",
"textes des sarcophages",
"égyptologue",
"Khépri",
"Shou",
"Divinités égyptiennes",
"mythe de la création du monde en Égypte antique",
"lion",
"Herpestes ichneumon",
"Taureau dans l'Égypte antique",
"Djeretef",
"Tefnout",
"Mythe de la création héliopolitaine",
"Erik Hornung",
"Deux Terres",
"crachat",
"Écriture hiéroglyphique égyptienne",
"Létopolis"
] |
102 |
Glossaire de la fortification médiévale
|
Ce glossaire répertorie les termes employés dans le domaine de la fortification médiévale.
== A ==
assommoir
== B ==
barbacane
barrière de protection
bastille
bâtie
bretèche
== C ==
caponnière
château et châteaux forts
châtelet
courtine
cunette
créneau
== D ==
donjon
douve
== E ==
échauguette
église fortifiée
embrasure
== F ==
fausse braie
== G ==
guette
== H ==
herse
hourd
== I - J - K ==
== L ==
lice
logis seigneurial
== M ==
mâchicoulis
maison forte
manoir
merlon
meurtrière
moineau voir caponnière
== N - O ==
== P ==
pont-dormant
pont-levis
poterne
== Q - R - S ==
== T ==
tour
trou de loup
== U - V - W - X - Y - Z ==
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[
"Douve (fossé)",
"caponnière",
"meurtrière",
"bâtie",
"bretèche",
"poterne",
"tapisserie de Bayeux",
"glossaire",
"Lice (architecture)",
"Tour (fortification)",
"château",
"logis seigneurial",
"église fortifiée",
"barrière de protection",
"pont-levis",
"Pont dormant",
"échauguette",
"maison forte",
"créneau",
"Fortification",
"Herse (architecture)",
"cunette",
"trou de loup",
"fausse braie",
"Hastings (Royaume-Uni)",
"Bastille (forteresse)",
"donjon",
"guette",
"Merlon (fortification)",
"hourd",
"mâchicoulis",
"manoir",
"assommoir",
"Génie militaire",
"courtine",
"barbacane",
"Château fort",
"Châtelet (architecture)",
"Embrasure (fortification)"
] |
103 |
Aton
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Aton est un dieu solaire de l'Égypte antique. Il est surtout connu comme un dieu éphémère de la mythologie égyptienne du Nouvel Empire durant le règne d' qui prit le nom d'Akhenaton (ȝḫ n Jtn, « Éclat d’Aton » ou, en l'absence du déterminatif : « Utile à Aton ») (v. -1353 à -1337).
Son origine est bien plus ancienne en tant que principe visible du dieu Atoum-Rê comme en témoignent les textes des pyramides de la fin de l'Ancien Empire. Au Nouvel Empire, s'était placé sous sa protection et , dont l'une des épithètes était « Rayonnement d'Aton », avait encouragé le culte du dieu.
== Culte d'Aton ==
Akhenaton va progressivement d'abord, puis plus brutalement ensuite, imposer la première religion hénothéiste connue de l'histoire, privilégiant le culte du disque solaire Aton.
Le culte d'Aton, considéré comme le premier monothéisme attesté du monde par certains, ce qui est contesté par d'autres, pour qui il s'agirait plutôt d'un hénothéisme ou d'une monolâtrie, aura duré environ dix-huit ans.
On attribue souvent cette révolution culturelle et religieuse au seul Akhenaton, mais il semble qu'il n'ait fait qu'imposer une tendance née durant le règne de son père, . Nicolas Grimal parle d'une « solarisation » des principaux dieux sous ce roi et le culte exclusif du Disque solaire en serait l'aboutissement logique.
Pour Akhenaton, ce dieu est à la fois physique et spirituel. Il est l'astre solaire qui est au centre de notre système, et l'esprit qui rayonne. C'était le Dieu tutélaire, solaire et spirituel à la fois, irradiant de sa chaleur et de sa lumière dans tous les êtres.
|
[
"Akhetaton",
"Nicolas Grimal",
"Jean-Pierre Corteggiani",
"Aude Gros de Beler",
"textes des pyramides",
"Égypte antique",
"mythologie égyptienne",
"Atoum",
"Akhenaton",
"Ancien Empire",
"uræus",
"hénothéisme",
"Nouvel Empire",
"disque solaire",
"période amarnienne",
"Hénothéisme",
"monolâtrie",
"Divinités égyptiennes",
"Néfertiti",
"Écriture hiéroglyphique égyptienne",
"culte d'Aton"
] |
105 |
Association francophone des utilisateurs de logiciels libres
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L'Association francophone des utilisateurs de logiciels libres (AFUL) a pour principal objectif de promouvoir, directement ou indirectement, les logiciels libres et notamment les systèmes d'exploitation libres comme GNU/Linux ou les systèmes BSD libres, ainsi que l'usage des standards ouverts. L'AFUL est une association française à but non lucratif de type loi de 1901 qui regroupe des utilisateurs, des professionnels du logiciel libre, des entreprises commerciales ainsi que d'autres associations, installés dans une dizaine de pays ou de régions francophones (France, Belgique, Suisse, Québec, Afrique francophone).
L'AFUL a été fondée en 1998 par Stéfane Fermigier, Bernard Lang, Jean-Pierre Laisné, Nat Makarevitch et Thierry Stœhr. Jusqu'au 31 janvier 2009, date du vote du changement de nom long de l'association en assemblée générale, AFUL signifiait Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres
== Activité ==
L'AFUL maintient une liste canonique des Groupes d'Utilisateurs de Linux / de logiciels libres (GUL), ou Linux Users' Groups (LUG) en anglais.
Elle a un accord cadre avec le Ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie (depuis 1998) et un accord-cadre avec l'Agence universitaire de la Francophonie (depuis 1999).
L'association est présente au Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) où son Vice-Président est membre.
À la fin des années 2000, l'association milite contre un accord-cadre entre Microsoft et le Ministère de la Défense.
Au début des années 2010, l'association développe le site « Non aux racketiciels », visant à forcer les constructeurs d'ordinateurs à ne pas facturer à leurs clients des logiciels dont ils ne veulent pas. Cette campagne aboutit à la condamnation de plusieurs constructeurs.
== Membres notables ==
Roberto Di Cosmo, anciennement Maître de Conférences en Informatique à l'École Normale Supérieure de Paris, et aujourd'hui Professeur d'Informatique à l'Université Paris 7 Denis-Diderot, ancien vice-président du groupe thématique « logiciel libre » du pôle de compétitivité Systematic Paris-Region, fondateur de Software Heritage.
Stefane Fermigier, ancien président de l'AFUL, ancien président du groupe thématique « logiciel libre » du pôle de compétitivité Systematic Paris-Region, co-président du CNLL, président de l'APELL, fondateur des sociétés Nuxeo et Abilian.
Bernard Lang, ancien vice-président de l'AFUL, ancien directeur de recherche à l'INRIA, administrateur de la FFII
François Elie, administrateur de l'AFUL, Président de l'ADULLACT
Tristan Nitot, ancien président de Mozilla-Europe
Pierre Jarillon, vice-président de l'ABUL et personnage moteur en matière d'interopérabilité au sein du groupe de travail interop de l'AFUL
|
[
"logiciel libre",
"Ministère de la Défense",
"Roberto Di Cosmo",
"CNLL",
"Stéfane Fermigier",
"interopérabilité",
"standards ouverts",
"Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique",
"Logiciel libre",
"Association à but non lucratif",
"Bernard Lang",
"Association pour une infrastructure de l'information libre",
"Association loi de 1901",
"Nuxeo (entreprise)",
"Institut national de recherche en informatique et en automatique",
"Don (acte)",
"Agence universitaire de la Francophonie",
"Adhésion",
"Berkeley Software Distribution",
"Microsoft",
"Systematic Paris-Region",
"Tristan Nitot",
"ADULLACT",
"Software Heritage",
"assemblée générale",
"Jean-Paul Smets",
"Linux",
"Système d'exploitation",
"Nat Makarevitch",
"ABUL"
] |
106 |
Art ASCII
|
L’art ASCII consiste à réaliser des images uniquement à l'aide des lettres et caractères spéciaux contenus dans le code ASCII.
== Historique ==
Parmi les plus anciens exemples connus d'art ASCII, on trouve les créations du pionnier de l'art informatique datant d'environ 1966. À cette époque, il travaillait pour les Laboratoires Bell.
aa example1.png|Logo de style « Oldskool » ou « Amiga ».
aa example2.png|Logo de style « Newskool ».
aa example3.png|Logo de style « Block » ou « High ASCII », en ANSI art.
== Description ==
Cette pratique a commencé avec les mainframes, où ce genre d'images permettait de montrer ce qu'il était possible de faire avec une imprimante utilisée de manière rationnelle.
Les images étaient alors d'une largeur de pour une longueur variable, et autorisaient les superpositions multiples de caractères. Une image de ce type très répandue dans les années 1960 était un portrait de Brigitte Bardot. Des machines couplées à des caméras vidéo imprimèrent par la suite des portraits sur papier dans des galeries commerciales, et parfois aussi sur des T-shirts par une méthode de transfert.
La pratique s'est plus tard répandue par le biais des premiers BBS, sur lesquels il n'était pas possible d'afficher autre chose que du texte. La superposition de caractères disparut à mesure que les écrans remplaçaient les terminaux de type imprimante à impact.
À partir des années 1980, certains artistes ont utilisé des jeux de caractères étendus tels que la page de code 437, disponible en mode texte sur compatible PC.
On peut réaliser de l'art ASCII avec un simple éditeur de texte à l'aide d'une police de caractères à chasse fixe (par exemple : Courrier New), mais il existe des logiciels automatisant le processus, à l'aide d'algorithmes de conversion d'image en texte. Évidemment, ces images, si elles sont faites à la main, demandent beaucoup de temps et de talent, d'où le terme « art ».
Avec l'apparition des caractères unicode émoticônes basés sur les emoji japonais, des petites icônes graphiques, généralement en couleur sur les smartphones, a étendu l'art ASCII, à l'art emoji (de l').
ASCII Panzerhaubitze und Sattelzug.png|Un char d’assaut et un camion réalisés en art ASCII.
roflcopter.gif| en art ASCII animé.
== Types et exemples d'art ASCII ==
=== Émoticônes ===
La forme la plus simple d'art ASCII est la combinaison de deux ou trois caractères pour exprimer une émotion en texte. Effectuez mentalement la rotation de 90° de ces exemples pour une orientation plus compréhensible de ceux-ci, ou penchez la tête à gauche.
-) ou :) ou =) sourire
-( ou :( ou =( triste
'( pleure
-) ou o;) clin d'œil
-D ou :D ou =D rire
XD mort de rire (paupières serrées)
-P ou :P ou =P tire la langue
B-) ou 8-) cool (lunettes de soleil)
Xo souffrant
') pleure de joie
S malade, gêné
3:) coiffé d'un chapeau (ou de cornes)
Il y a un autre type d'art ASCII en une ligne qui ne nécessite pas de rotation. Ils sont parfois appelés « smileys japonais ». Exemples :
Il est également possible de représenter des animaux et des silhouettes :
[ (`;-£›‹>⋅⋅•⋅\ ]
Représentation en « ASCII (étendu...) » de Sigmund Freud datée du début des années 2000 qui s’inspire du célèbre portrait de Freud réalisé en 1926 par Ferdinand Schmutzer.
=== Dessins ===
Il existe aussi des figures plus complexes, qui nécessitent plusieurs lignes :
(_) | (_) | (_)
() () __ ___| | ___ _ __ ___ __| |_ __ _
(-.-) \ \ /\ / / | |/ / | '_ \ / _ \/ _` | |/ _` |
( ) \ V V /| | <| | |_) | __/ (_| | | (_| |
(") (")o \_/\_/ |_|_|\_\_| .__/ \___|\__,_|_|\__,_|
| |
|_|
_..-/ / | \ \ _|/|
\ /-./_ \; \ \,;' \
,\ / \: `:\ \ // `:`.
,' \ /-._; | : : :: ,. .
,' :: /`-._| | | || ' : `.`.)
_,' |;._:: | | | | `| : `'
,' `. / |`-:_ ; | | | : \
`--.) /|-._: : | \ \
/ / :_| ;`-._; __..--'; : :
/ ( ;|;-./_ _/.-:'o | / ' |
/ , \._/_/_./--/_|:|___|_,' | |
/ `'-'--'----'---------' |
| : O ._O O_. O ._O O_. ; ; Un bateau viking (langskip ou drakkar)
`. // // // // ,' /
(__)
(oo) \ (\_/) (\___/)
/-------\/ __ O \O/ (\___/) \ /\ ()_() (^_^) (='.'=) _[ ]_
/ | || /o)\ /|\ | (='.'=) ( ) (='.'=) (>$<) ( U U ) \('o')/
||----|| \(o/ / \ / \ (")_(") .( o ). (")_(") (/ \) (")_(") ( : )
~~ ~~
Vache Yin/Yang Personne Personne contente Cinq exemples de lapins Bonhomme de neige
Certaines personnes utilisent l'art ASCII comme signatures dans leurs courriels ou leurs posts sur des forums de discussion. Le dessin qui ressemble à une vache est en fait un gnou. C'est un easter egg de apt-get, un gestionnaire de paquets pour certains systèmes GNU/Linux (prononcer « gnou/linux »).
Parfois on rencontre aussi des mots dont les lettres sont constituées d'elles-mêmes. C'est ainsi qu'étaient souvent composées les pages de garde des travaux d'impression sur les machines imprimant en continu des sorties de travaux batch.
HHHHHH HHHHHH IIIIII !!!
HHHH HHHH IIII !!!!!
HHHH HHHH IIII !!!!!
HHHH HHHH IIII !!!!!
HHHHHHHHHHHHHH IIII !!!!!
HHHHHHHHHHHHHH IIII !!!!!
HHHHHHHHHHHHHH IIII !!!
HHHH HHHH IIII
HHHH HHHH IIII !!!
HHHH HHHH IIII !!!!!
HHHHHH HHHHHH IIIIII !!!
On peut aussi s'en servir pour créer de la typographie, par exemple :
___ __,
( / ( o _/_ /
/ __, _ _ `. _ _, / /_
_/_(_/(_/ /_(/_ (___)/ / /_(_(__/ /_
//
(/
Voici un exemple d'art ASCII apparu sur Amiga. Ce genre d'art ASCII est fait à la main dans un éditeur de texte :
______.----------------------------.______
_) (_:
....|: :|....
: : :
···|: :|···:
.---+- -:- -:- -+---.
/\___ | /\___ /\_____ /\______ /\______ | /\___
_/ / | _/ /___ _/ __ / _/ __ / _/ __ / : _/ /
\ __//\ :/\\ _// / \ )/ //\ \ )/ //\ \ )/ //\ /\ \_ //\
_/¯¯ \)¯ \/ ¯¯ __¯ \/¯¯ ¯ ¯¯ \/¯¯ ¯_ ¯¯ \/¯¯ ¯_ ¯¯ \/ ¯)/ ¯¯ \_
\ )/¯ (/ (/ ¯ /
/¯¯ / / / _ ¯¯\
\_ /\__/ /\_ /\__/ /\__/ /\_(/ _/
=/ /===/ /==/ /===/ /=©d/ /=:=/ /=
¯¯¯¯¯¯¯¯¯\/: :¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯¯¯\/ | ¯¯¯¯¯¯\/
______.---+- :____ /\_____ : : ________: -+---.______
_)····· :..... _/ /--+--./\_____.---+---./\___ .....: ·····(_:
|: : ..:..\ / : _/ / : _/ / ..:.. : :|
:.:.: : \ __//\ /\\ __ //\ /\ \_ //\ : :.:.:
|: :..._/¯¯ \)¯ \/ ¯¯ )/ ¯¯ \/ ¯¯)/ ¯¯ \_...: :|
____ ____ \ ¯ ¯ / ____ ____ :
\_. _\_ \\ //¯¯ _ ¯¯\\ // _/_ ._/
---· _ \¯ _ \\ \\_ /\_ /\_(/ _// // _ ¯/ _ ·---
/¯· \¯¯¯ ¯\¯¯¯ ¯¯=/ /:=/ /=:=/ /= ¯¯ ¯¯¯/¯ ¯¯¯/ ·¯\
¯¯¯¯¯¯ ¯¯¯¯¯¯¯¯¯\/-+--¯¯¯¯¯¯¯¯\/--+--¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯ :
|: : : :|
. .
|: _ . | __ .__.__ .|__ __ . :|
¯)..... __(__|-|(_/_| (| ((__||__)(__)(__|__ .....(¯:
¯¯¯¯¯¯·-----------·-------|----|--|----(/----------(/--·-----------·¯¯¯¯¯¯
Voici Tux, le manchot mascotte du système d'exploitation GNU/Linux :
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| `.`, | `.
| `. __.j )
|__ |--""___| ,-'
`"--...,+"""" `._,.-' mh
=== Images réalisées par logiciel ===
Par la suite, l'art ASCII est rarement réalisé à la main, mais plutôt par des logiciels qui facilitent la création d'œuvres de plus en plus complexes.
Voici par exemple un smiley réalisé en art ASCII.
oooo$$$$$$$$$$$$oooo
oo$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$o
oo$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$o o$ $$ o$
o $ oo o$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$o $$ $$ $$o$
oo $ $ "$ o$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$o $$$o$$o$
"$$$$$$o$ o$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$o $$$$$$$$
$$$$$$$ $$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$
$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$ """$$$
"$$$""""$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ "$$$
$$$ o$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ "$$$o
o$$" $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$o
$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$" "$$$$$$ooooo$$$$o
o$$$oooo$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ o$$$$$$$$$$$$$$$$$
$$$$$$$$"$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$""""""""
"""" $$$$ "$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$" o$$$
"$$$o """$$$$$$$$$$$$$$$$$$"$$" $$$
$$$o "$$""$$$$$$"""" o$$$
$$$$o o$$$"
"$$$$o o$$$$$$o"$$$$o o$$$$
"$$$$$oo ""$$$$o$$$$$o o$$$$""
""$$$$$oooo "$$$o$$$$$$$$$"""
""$$$$$$$oo $$$$$$$$$$
""""$$$$$$$$$$$
$$$$$$$$$$$$
$$$$$$$$$$"
"$$$""
Certaines œuvres nécessitent presque de s'éloigner de l'écran ou de plisser les yeux pour apprécier le travail réalisé.
Wikip iaWi pedia ikiped Wikipe Wik pediaW kipediaWik ediaWikiped ikipedi pediaW aWi
ipedi ikip iaWik pediaW ipedi ipe iaWiki diaWikiped aWikipediaWi pediaWiki iaWiki ikipe
iaWi pedi ikip aWik iaW ed kipe Wiki aWikipe ikip iaWikipedi kipe pedia
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Alger
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Alger (en , ', en , ' ou ) et en arabe dialectal de la région, surnommée El Bahdja (« la joyeuse »), El Mahrussa (« la bien-gardée ») ou El Beida (« la blanche »), est la capitale de l'Algérie et en est la ville la plus peuplée.
Située au bord de la mer Méditerranée, la ville d'Alger est en fait constituée de plusieurs communes de la wilaya d'Alger dont elle donne son nom en tant que chef-lieu mais n'a ni personnalité juridique, ni structure d'administration en propre. L'unité urbaine d'Alger comptait 2481788 habitants selon l'Office national des statistiques algérien d'après le dernier recensement de 2008, tandis que l'agglomération en comptait environ en 2010 suivant le classement des 100 plus grandes villes du monde par World Gazetteer et en 2020 selon Population Data, Alger serait d'après ces deux dernières sources la première agglomération du Maghreb et du littoral méditerranéen.
Fondée au IVe siècle av. J.-C. comme comptoir par les Phéniciens, sous le nom dIcosim, elle est occupée par les Romains qui la renomme Icosium, puis par les Vandales, les Byzantins et les Arabes, puis enfin au début du Moyen Âge par la tribu berbère des Beni-Mezghana, avant d'être récupérée en 1204 par la tribu arabe des Thaâliba qui règneront sur la région d'Alger jusqu'en 1516.
C'est le souverain berbère de la dynastie ziride Bologhine ibn Ziri, au milieu du Xe siècle qui refondera l'Alger actuelle sur les ruines d'Icosium. El-Djazaïr est la transcription la plus courante en arabe littéraire, Dzeyer ou Ledzayer seront employés en arabe algerien jusque de nos jours. Elle ne prend son rôle de capitale de l'Algérie qu'à partir de la période de la régence d'Alger en 1515. Elle est alors une des cités les plus importantes de la mer Méditerranée entre le XVIe siècle et le début du XIXe siècle, pratiquant régulièrement le corso, et à laquelle les puissances maritimes non musulmanes versent un impôt pour le passage de leur flotte.
Son rôle de capitale du pays sera confirmé lors de la colonisation française où elle devient le siège du gouverneur général de l'Algérie. Alger fut la capitale de la France libre de 1942 à 1944. Depuis l'indépendance du pays à la suite de la guerre d'Algérie, en 1962, Alger est devenue capitale de l’État algérien. Elle abrite le siège des institutions politiques du pays en plus de tenir un rôle de premier plan économiquement.
== Géographie ==
=== Localisation ===
Alger est située dans l'Algérois au nord de l'Algérie.
=== Topographie ===
La topographie de la côte algéroise est caractérisée par la succession à partir du rivage actuel et jusqu'à une altitude de plus de , d'une série de gradins, disposés les uns au-dessus des autres comme les marches d'un escalier.
Ces marches interrompent brusquement la continuité des pentes, en général très rapides, qui bordent le littoral algérois.
=== Hydrographie ===
Alger est traversée par plusieurs fleuves et plusieurs cours d'eau qu'on nomme indifféremment Oued. Tous les fleuves qui la traversent se jettent dans la Méditerranée qui borde toute la côte algéroise. Son système hydrographique est propre au milieu méditerranéen : le débit d’eau est faible mais ses cours d’eau connaissent des crues importantes en cas de pluies. Le massif de Bouzaréah, connu par ses reliefs accidentés, possède un réseau hydrographique très dense, drainé par huit principaux cours d'eau (Baranès, Sidi Medjber, Frais vallon, jaubert, Scotto Nadal, Chemin du Fort, Birtraria et Oued Koriche ou Oued Atoun (ex-Oued Mkacel)). La moitié de ses cours d'eau a été artificialisée et canalisée par des collecteurs enterrés. À l'ouest l'Oued Mazafran constitue la frontière entre les wilayas d'Alger et de Tipaza, plus à l'est, entre Chéraga et Aïn Benian, l'embouchure de l'Oued Beni messous. À l'est, les Oueds El Harrach, El Hamiz et Réghaïa ainsi que la zone dite « le lac de Réghaia », un site d’importance écologique de dimension internationale protégé par la convention de Ramsar, sont particulièrement touchés par la pollution due aux nombreuses usines implantées dans cette zone. L'Oued El Harrach bénéficie depuis ces dernières années d'un projet d'assainissement et d'aménagement.
La surexploitation des nappes d'eau souterraines en saisons sèches provoquerait un rabattement important du niveau piézométrique, une inversion du sens de l’écoulement souterrain et par conséquent des problèmes d’intrusion marine vers l’aquifère côtier. Le barrage réservoir de Douéra (Skalandji) permet le stockage des eaux des Oueds Mazafran () et El Harrach (). La capacité totale de ce réservoir est de destiné principalement à l’irrigation de 17200 ha de la plaine de la Mitidja centre et la réalimentation de la nappe par infiltration.
Alger est alimentée en eau potable par les barrages de Bouroumi, Keddara, Beni Amrane et Taksebt et par la station de dessalement d'El Hamma mise en exploitation en mars 2008.
=== Géologie et relief ===
L'étude géologique de la région algéroise, peu étendue en surface et formant un rocher qui s'avance dans la mer, révèle qu'en arrière il est recouvert par un cordon de dunes au-delà duquel on retrouve les terrains sédimentaires de la série tertiaire.
Dans une esquisse géologique et topographique du littoral d'Alger datant de 1911, il apparaît que ce littoral comprend essentiellement toute la région basse qui borde sur plus de le pied de l'Atlas, depuis le massif de Sidi-Fredj au nord de Thénia des Béni Aïcha, jusqu'au mont Chenoua à l'ouest de Tipaza.
Le relief se caractérise par trois zones longitudinales : le Sahel, le littoral et la Mitidja.
=== Climat ===
Alger bénéficie d'un climat méditerranéen. Elle est connue par ses longs étés chauds et secs. Les hivers sont doux et humides, la neige est rare mais pas impossible. Les pluies sont abondantes et peuvent être diluviennes. Il fait généralement chaud surtout de la mi-juillet à la mi-août.
=== Risques naturels ===
Alger est une zone sismique sensible, plusieurs failles sont détectées dans son territoire (Khaïr al Dine, Zemmouri, Sahel, Chenoua, Blida, Thenia). Ces failles aux potentiels sismiques différents sont susceptibles de générer des séismes. Le plus violent qui ait jamais été recensé est celui du , par suite duquel Alger fut complètement détruite et en partie inondée. Le dernier séisme important date du et coûta la vie à . En outre, plusieurs quartiers furent touchés par le séisme de Boumerdès en 2003 (faille Zemmouri).
En raison de sa situation géographique, Alger est fortement soumise aux risques d'inondation à cause du ruissellement des eaux de pluie des hauteurs de la ville jusqu'aux quartiers situés en contrebas. Ce risque est accentué par plusieurs facteurs liés à une évolution urbaine prenant peu en compte les risques. Plusieurs édifices sont construits sur des lits d'oued, comme au val d'Hydra.
Le , des pluies diluviennes s'abattirent sur Alger, transformant les lits d'oueds en torrents de boue. Cette catastrophe causa la mort de plus de , majoritairement à Bab El Oued, un quartier où des immeubles entiers furent détruits.
== Démographie ==
=== Période actuelle ===
Il n'existe pas de définition administrative de la ville d'Alger intramuros. La wilaya d'Alger comporte 57 communes, dont la quasi-totalité correspond à des quartiers d'Alger. La wilaya d'Alger correspond donc grosso modo à la ville d'Alger, en tant qu'unité urbaine continue.
D'après la source ANIREF la wilaya d'Alger comptait 3309896 habitants en 2020.
Toutefois, l'aire urbaine d'Alger s'étale au-delà de la seule wilaya d'Alger, dans les trois wilayas voisines de Blida, Boumerdes et Tipaza. Ces trois wilayas comptaient respectivement 1275568, 801068 et en 2018 ou 2020 selon la même source.
Ainsi, la population cumulée des wilayas d'Alger, Blida, Boumerdes et Tipaza était de 6 195 843 habitants en 2018-2020. En en excluant les parties les plus éloignées d'Alger (ouest de la wilaya de Tipaza et est de la wilaya de Boumerdes), il paraît raisonnable d'estimer la population de l'aire urbaine algéroise à environ d'habitants. La publication des données issues du recensement de la population de 2022 devrait permettre d'affiner cette estimation.
Des sources non-officielles et étrangères avancent parfois une population allant jusqu'à d'habitants pour l'agglomération ou l'aire urbaine d'Alger, mais une telle population paraît impossible vu les chiffres officiels fournis par les autorités algériennes (recensement ce la population, ONS et ANIREF). En effet, de telles estimations dépassent la population cumulée des quatre wilayas englobant l'aire urbaine d'Alger, ce qui est objectivement impossible.
La pyramide des âges de la wilaya d'Alger met en avant une population jeune relativement importante, presque un tiers de la population a moins de . Cependant on observe une diminution des naissances à partir de 1983 et une reprise de natalité sur la période 2004/2008.
=== Période ottomane ===
La population d’Alger aurait été d’environ au XVIIe siècle puis aurait décliné jusqu’à habitants en 1830.
=== Période française ===
Avec en 1954, Alger était la ville française derrière Paris, Marseille et Lyon. Avec sa banlieue ( dont et ), la population totale de l'agglomération s'élevait en 1954 à .
== Toponymie ==
Dans les plus anciens documents cartographiques, Alger s'est écrit de différentes façons : Alguer (1275), Algezira (1300), Zizera (1318), Zizeria (1367) Zizara (1409), Aurger (1339) chez Angelino Dulcert. Cependant, dans ces mêmes documents se trouve le nom d'Alger (dès le XIVe siècle) qui était prononcé Aldjère, voire « Algir » sur la mappemonde de Martin Béhaïm (à la fin du XVe siècle), et enfin, Alger chez Sébastien Cabot (au milieu du XVIe siècle). Tous ces noms proviennent de la racine Djezaïr Beni Mezghenna.
Le point sur lequel il y a divergence est la signification du nom Djezaïr Beni Mezghenna. Le premier l'écrit (جزائر بني مزغنّاي), le second (جزاير بنى مزغنى), sans qu'aucun d'eux donne la signification du nom. William Mac Guckin de Slane, en traduisant le livre d'Al-Bakri, ajoute une traduction « îles » pour (جزاير).
Au début du XVIe siècle, Hassan al-Wazzan dit Léon l'Africain pense que le nom « gézeir » viendrait de sa proximité avec les îles Baléares. Diego de Haedo rattache le nom à l'unique île qui faisait face à Alger. En 1843, Louis Adrien Berbrugger explique que le nom d'Alger viendrait des îles qui faisaient, selon lui, face au port d'Alger à l'époque et qui furent plus tard rattachées à sa jetée actuelle ; en arabe Al-Djaza’ir (), « les îlots », en français « les îles des Mezghenna » (جزاير بني مزغنا, Djezaïr Beni Mezghenna). Le terme d'île pourrait, selon des géographes musulmans du Moyen Âge, également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, Al-Jaza’ir. Ibn Hawqal ne cite qu'une île à un jet de flèche de la côte et Al-Bakri aussi.
Par ailleurs, le géographe Al-Idrissi mentionne dans « نزهة المشتاق في اختراق الآفاق » l'existence de la ville qu'il transcrit indifféremment Djézayr beni Mezghena (جزاير بني مزغنا) et parfois Al Djézayr (الجزائر).
Une autre hypothèse existe pour l'origine du mot Djezaïr Beni Mezghenna. Cette hypothèse attribue une origine berbère au nom d'Alger. Selon Smaïl Medjeber, Alger fut prise par Bologhine ibn Ziri qui lui donne le nom de Ziri pour honorer son père. Alger viendrait donc de l'anthroponyme Ziri. Selon la légende, vingt des hommes d’Hercule, embarrassés de choisir le lieu de la fondation de la future ville d’Alger, s’accordèrent à sacrifier trois moutons et placer chacun d’eux sur un emplacement donné (L’Harrach, Pointe-Pescade et l’actuel centre-ville d’Alger) pour constater ensuite lequel des trois moutons demeurera intact. Ils s'aperçoivent que celui du site actuel n'est pas affecté par la décomposition. Ils résolurent de fonder Alger sur cet emplacement en lui attribuant le nom d’Icosium (dérivé du mot grec Eikosi, qui signifie en grec vingt). Marmol affirme de son temps qu'une tradition indigène locale attribuait la fondation d’Alger sur les ruines de Sassa, près d'El-Harrach, aux Mosgan (Mezghana), peuple plus basané que blanc et dont les principaux habitats étaient en Libye, d’où, ayant acquis une certaine puissance, il serait venu dans la province d’Alger et y aurait régné longtemps avant la venue des Romains.
== Histoire ==
=== Préhistoire ===
La seule trace de présence humaine, pour le Paléolithique inférieur, se résume en un seul biface qui fut découvert au voisinage de Mahelma et attribué à un Acheuléen moyen sinon plus vraisemblablement supérieur. Les deux plus importants gisements découverts dans le Sahel d'Alger remontent pour l'un au Paléolithique moyen. Il s'agit de celui découvert lors de la construction, en 1961, de la cité Malki (ex-Allobroges), à Ben Aknoun, et l'autre, celui de la grotte du Grand Rocher, à Aïn Benian, qui remonte au Néolithique. D’autres gisements ont livré des restes attribués à l’Ibéromaurusien remontent au Néolithique et Néolithique pauvre. Vers 1840, Adrien Berbrugger avait découvert l’une des nécropoles mégalithiques les plus importantes du littoral algérien : les dolmens de Beni Messous. La nécropole s’étendait sur les deux rives de l’Oued Beni Messous, celui de Beni Messous (rive droite) et celui d’Aïn Kalaa (rive gauche). Le Sahel d’Alger offre un panel des différentes cultures préhistoriques du Maghreb à l’exception de la hache à talon, de l'âge du bronze, découverte à Saint-Eugène (Bologhine) et qui représente un cas unique au Maghreb.
=== Antiquité ===
Une localité appelée à l'origine par les Puniques Ikosim (nom signifiant « l'île aux mouettes » d'après Victor Bérard ou « l'île aux épines » ou « aux hiboux » d'après Joseph Cantineau et Louis Leschi), lorsqu'elle acquit le statut de comptoir phénicien d'importance, la fondation d'Ikosim est antérieure au IVe siècle av. J.-C. Des débris de vases campiniens datant du IIIe siècle av. J.-C. y furent découverts dans un puits de vingt mètres de profondeur en 1940.
Déjà au début du , Ikosim était un important comptoir phénicien. En -202, la ville passa sous influence romaine à la suite de l'alliance scellée entre Massinissa et Scipion l'Africain contre Carthage. Le nom d'Ikosim prend sa forme romanisée, Icosium, sous Juba et Ptolémée.
Les tribus berbères Maghraouas étaient très nombreuses dans les environs d'Icosium et Ptolémée de Maurétanie devait les contenir. Ptolémée de Maurétanie fit transférer une partie des Maghraoua vers le Chlef et il combat les résistants berbères soulevés par Tacfarinas, dans cette même période. Après Tibère, Vespasien envoya une colonie à Icosium pour arrêter les révoltes.
Après la révolte de Tacfarinas, Firmus (général maure berbère) détruisit Icosium en mettant le feu avec l'aide de toutes les tribus berbères maures (non romanisés) qui vivaient dans les montagnes des environs au IVe siècle.
C'est vers le Ve siècle que le christianisme s'introduisit à Icosium. En 429, la ville passa sous domination vandale, lors de leur conquête de l'Afrique du Nord. En 442, un traité entre Romains et Vandales permit aux Romains de récupérer Icosium et ce durant les cent ans de présence vandale en Algérie.
Après 533, la ville, à peine contrôlée par les Byzantins, fut attaquée par des tribus berbères.
=== Moyen Âge ===
En 710, la conquête musulmane introduisit l'islam en Afrique du Nord. Le territoire d'Alger appartenait aux Maghraouas, une tribu berbère zénète. Le fils de Ziri ibn Menad avec l'autorisation de son père, Bologhine ibn Ziri, fonda trois villes dont Beni Mezghenna (Alger), Médéa et Miliana après avoir chassé les Zénètes.
Bologhine ibn Ziri reconstruisit Icosium au milieu du Xe siècle en fortifiant et agrandissant le site occupé par les Beni Mezghenna et la baptisa « Djezaïr Beni Mezghenna », en 960. Il fonde donc ce qui est aujourd'hui le cœur historique d'Alger, la Casbah d'Alger, comme débouché maritime pour la ville d'Achir. Cette dernière jeune capitale prospère, a besoin d'un port de mer rapproché.
La guerre continua entre les Zénètes et les Sanhadjas. Ziri ibn Menad fut tué en 971 dans une bataille contre les Maghraouas, sa tête fut rapportée à Cordoue par les Maghraoua afin d'obtenir de l'aide pour affronter l'armée des Zirides, vassal des Fatimides. Les Zénètes vengèrent ainsi la mort d'Abu Yazid. C'est ainsi que Moez, calife fatimide, désigna Bologhine ibn Ziri comme calife du Maghreb. Ce dernier continua le combat contre les Zénètes. Ces derniers demandèrent alors l'aide des Omeyyades de Cordoue pour reprendre leur territoire et leurs villes y compris Alger. Bologhine ibn Ziri s’empare de presque tout le Maghreb en suivant les directives de Moez.
En 1510, les Espagnols soumirent Alger et bâtirent une forteresse sur un îlot de la baie, le Peñon d'Alger, destinée à défendre et surveiller la ville. À la mort du roi Ferdinand le Catholique en 1516, les habitants se révoltèrent et imposèrent à l'émir Salim at-Toumi, de faire appel au corsaire turc Barberousse. Ce dernier devint maître de la ville après avoir assassiné Salim at-Toumi qui avait intrigué avec les Espagnols et sa tribu des Tha'alibi pour se débarrasser des corsaires, mais les Espagnols conservèrent la forteresse du Peñon. En 1516 et 1518, Alger fut attaquée par des expéditions espagnoles commandées respectivement par Diego de Vera et Hugo de Moncada, qui échouèrent toutes deux.
Par la suite, Khayr ad-Din Barberousse fut évincé d'Alger par le chef kabyle Sidi Ahmed ou el Kadhi, mais s'y rétablit à la fin des années 1520 avec le soutien du gouvernement ottoman et réussit cette fois à prendre et à détruire la forteresse du Peñon ; il fit construire la jetée Kheir-Eddine, reliant les îlots à la terre ferme et constituant ainsi le premier abri du port d'Alger. Cette date marque le début de la régence d'Alger, qui fit d'Alger la capitale d'un État vassal de l'Empire ottoman, quoiqu'assez indépendant de facto.
En même temps, une double extrapolation se produisit. La ville, El Djazaïr en arabe, donne son nom au pays entier (en arabe, « Alger » et « Algérie » s'écrivent de la même façon : El Djazaïr) tandis que la citadelle perchée en haut de la ville ancienne, la casbah, donne son nom à la ville. De nos jours encore, « casbah » désigne la ville précoloniale, désormais classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
==== Siège d'Alger par l'empereur Charles Quint ====
Après la bataille de Tunis en 1535 et dans le but de sécuriser ses positions méditerranéennes, Charles Quint décida en 1541, de s'emparer d'Alger qui était devenue une véritable base « corsaire » (au sens du corso méditerranéen) sous la houlette des frères Arudj puis Khayr ad-Din Barberousse.
En octobre 1541, l'empereur réunit une flotte de guerre. Alger était alors sous l'autorité de Hassan Agha. Hassan Agha renforça les fortifications et les arsenaux de la ville. Lors du siège de la ville, un orage violent éclata. La tempête continua toute la soirée et même la nuit entière. Au petit matin, la pluie ne cessant de tomber, elle rendit inutilisable la poudre pour les canons et les arquebuses. Les troupes impériales furent alors décimées par les troupes d'Hassan Agha et les irréguliers venus des campagnes environnantes. L'armée impériale battit ensuite en retraite vers le cap Matifou.
La retraite fut désastreuse pour les forces impériales car la route était coupée par une crue de l'Oued El-Harrach tandis que les troupes algéroises et irrégulières les harcelaient, leur occasionnant de grandes pertes. Les survivants arrivèrent à Tamentfoust, puis les troupes de Charles Quint se réfugièrent à Béjaïa, alors toujours aux mains des Espagnols. Après cette débâcle, la ville devint la plus puissante des villes neuves de la Méditerranée. La régence d'Alger, solidement établie, dura trois siècles, jusqu'en 1830.
==== La régence ====
Sous la régence turque, la ville était administrée par un fonctionnaire : le Cheikh-el-Bled. Celui-ci avait entre autres attributions : celle de lever une contribution hebdomadaire sur les boutiques et sur les corps de métiers ; de fournir par voie de réquisition, les mulets et les chevaux de transport nécessaires aux troupes turques envoyées au dehors ; et de défrayer, pendant leur séjour à Alger, les envoyés de l'intérieur. Sa résidence était située dans l'actuelle « rue de la Lyre inférieure », sa villa à Birkhadem (« Djenan Cheikh-el-Bled »).
Au début du XVIIIe siècle, Laugier de Tassy décrivait la population d'Alger en ces termes On ne voit presque dans la ville que les Maures, qui ont été chassés d’Espagne. Au début du XIXe siècle, on comptait à Alger une centaine d'écoles primaires et quatre collèges supérieurs (pour moins de ), à savoir celui de la Grande Mosquée, celui de la Quashashiyya, celui des Andalous et celui de Shaykh al-bilâd.
À la veille de la conquête française, Alger était une ville très cosmopolite, la société se composait de Turcs, de Maures mêlés de Berbères et d’Arabes avec un fort apport andalou, de Kouloughlis, de Kabyles, de noirs affranchis, d'esclaves, de Juifs et de Beranis qui se composaient de minorités régionales : les Biskris, les Laghouatis et les Mozabites. Alger connaissait notamment plusieurs langues et dialectes : l'osmanli parlé par les Turcs, un arabe citadin parlé par les Maures, un hébreu arabisé parlé par les Juifs et les dialectes berbères parlés par chaque communauté berbère. Les troupes du général de Bourmont s'emparent du trésor d'Alger qui s'élève, selon Pierre Péan, à de francs de l’époque (soit d’euros) dont une bonne partie est détournée. Présenté comme simple raid militaire punitif à l'origine, l'occupation française se prolongea pendant plus de , et marqua profondément la cité qui comptait à peine à cette époque.
La ville, bâtie en amphithéâtre sur un rocher dont l'inclinaison est tournée vers l'est, s'étendait alors, dans la partie comprise entre les actuels rue Benganif, boulevard Hahkad, la casbah (la citadelle) et le port, soit 3200 mètres de remparts avec cinq portes (Bab El Oued, Bab Azzoun, Bab Dzira, Bab El Bhar et Bab Jedid) qui enfermaient environ de grandeurs diverses contenant toutes une cour d'une plus ou moins grande étendue, , une dizaine de synagogues, casernes de janissaires, et maures.
Les faubourgs constituaient la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins qui faisaient l'admiration des Européens. La ville haute, le Djebel, constituait la vraie ville avec ses mosquées, ses zaouïas et ses rues étroites.
Au lendemain de la colonisation, la ville fut maintenue comme capitale de la nouvelle colonie d'Algérie, où une commission de gouvernement et un conseil municipal institués par Bourmont, siégeant en premier lieu à l'hôtel Bacri (aujourd’hui « palais Dar Khedaouedj Amiya »), rue Socgémah, remplacèrent l’administration turque. Cette assemblée composée de sept Maures et de deux Israélites, était présidée par un Maure marié à une Française, Ahmed Bouderbah qui, avant 1830, avait vécu en qualité de commerçant à Marseille. C’est lui qui, avec Hamdan Khodja, négocia la reddition de la ville auprès du Dey Hussein. M. Brugière, sous-intendant militaire, agissant en tant que « commissaire du Roi près de la municipalité » le seconda dans sa tâche.
La colonisation française commença par le refoulement des indigènes, qui furent chassés de tout le Sahel algérois, puis évolua vers leur cantonnement qui les obligea pour vivre à vendre leur travail au colon voisin.
Puis dès 1848, Alger devint le siège de la préfecture du département du même nom, permettant ainsi un développement rapide, grâce à l'arrivée d'émigrants européens au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, principalement d'origine française ou méditerranéenne (Espagnols et Italiens), tandis que la population locale se concentre plutôt dans une casbah en voie de taudification (?).
Afin d'investir la ville, deux ressources s'offrent aux colons: soit celle d'occuper les habitations mauresques, en s'adaptant à leur architecture; soit celle d'en démolir quelques-unes pour construire des voies carrossables et des places pouvant servir aux rassemblements de troupes et aux marchés.
La topographie de la ville, accidentée dans sa partie ouest, n'offrant qu'une zone basse légèrement plane dans sa partie est, et étant située en bordure de mer pouvait, grâce au voisinage du port, avoir un plus grand intérêt économique. Ainsi, c'est dans cette dernière zone qu'il y eut le plus de transformations.
On commença par quelques démolitions entre Bab-Azoun et la Marine, ainsi que dans la rue des Souks pour permettre aux chariots de circuler librement. On continua le tracé des rues « Bab-Azoun », «Bab El Oued» et «de la Marine» qui avaient été auparavant simplement élargies. Pour les deux premières, on construisit des rues à arcades et on fit adopter l'établissement de galeries, de façon à lutter contre les rayons du soleil. Aussi l'ouverture de deux autres rues fut décidée : celles « de Chartres » et « des Consuls », afin d'établir une communication entre les portes Nord et Sud, au cas où les rues Bab-Azoun et Bab El Oued auraient été rendues inutilisables.
À partir de 1840, la ville sortant des limites des fortifications ottomanes et des logiques de défense, le Génie élabora en 1841 un projet d’ensemble de fortifications modernes. L’architecte Pierre Auguste Guiauchain rédigea en 1845 un schéma général de voirie et d’alignements concernant les terrains à édifier à l’intérieur de la nouvelle enceinte. Il installa les nouveaux bâtiments publics : hôtel de ville, palais du Gouverneur, théâtre, palais de justice, hôtel des postes et du trésor, etc. dans les meilleurs emplacements dominant la mer et projeta une série de percées transversales destinées à faciliter la liaison entre les nouveaux quartiers du Nord et du Sud de la ville.
Ce plan qui sera publié en 1848 par Delaroche, esquisse les rampes et les escaliers destinés à relier les quais à la ville, quelque plus haut, de même que les liaisons avec la « place du Gouvernement » au sud.
Par étapes cette idée aboutira, en 1860, au projet du baron Charles-Frédéric Chassériau, architecte en chef de la ville, qui dessina l’ensemble de la structure soutenant le boulevard et les rampes entre les quais et la ville. Il prit le nom de boulevard de l’Impératrice en honneur d'Eugénie de Montijo, l’épouse de Napoléon III, qui l’inaugura en 1865 (avant son achèvement) et accueillit, au fil du temps, d’importants édifices publics : la Préfecture, le palais des Assemblées, le Casino, l’hôtel de ville, le grand lycée d'Alger (futur lycée Bugeaud), etc.
Les Français s'installaient principalement dans les faubourgs, dans des maisons qui se trouvaient le long des remparts, comme le quartier populaire de Bab El Oued au nord, tandis que l'on poursuivait également l'européanisation de la ville musulmane ; aménager les constructions mauresques semblait être le meilleur programme d'utilisation de la cité. Ainsi, dès 1839, la partie basse de la ville commença à disparaître, démolitions et expropriations contribuèrent à donner un aspect nouveau à ce quartier. L'immigration d'Européens était importante. Tous les nouveaux venus commençaient d'abord par occuper les maisons mauresques qui sont transformées pour répondre à des exigences nouvelles. Celles-ci devenaient bientôt des bâtisses insalubres et mal aérées. Au cours de son voyage, Napoléon III fit une enquête personnelle qui eut pour résultat d'arrêter les démolitions de la vieille ville. Le rapport dit que la haute ville devait rester telle quelle. On commença à s'apercevoir qu'il était difficile de greffer une ville européenne sur une ville musulmane. Le temps seul se chargea alors de modifier l'aspect de la cité.
Lors de la visite de 1860, le couple impérial pose la première pierre du boulevard du Front de mer, Boulevard de l'Impératrice (devenu Boulevard Che-Guevara). Les analogies sont assez grandes avec Marseille et son port qui se construit au-devant de la rue Impériale (devenue Rue de la République). Désormais, la ville française s’organise autour de ce boulevard, large artère de 2 km de long surplombant la mer d'une hauteur de . Dans le même temps, Napoléon III inaugure la première ligne de chemins de fer entre Alger et Blida. Pour effectuer ces aménagements, la maire rétrocède, comme la loi l'y autorise, la construction de ce boulevard, de l'établissement des magasins et des rampes d'accès vers les quais, à une société anglaise pour , afin de financer les travaux et l'entretien de ce nouvel axe.
Ainsi, les quartiers d’Alger ressemblèrent peu à peu à des quartiers parisiens, dignes des travaux haussmanniens, avec les lieux nécessaires à la vie publique (jardins, églises, mairies, écoles). Les anciennes somptueuses villas ottomanes réquisitionnées, furent utilisées comme maisons secondaires par les grandes familles françaises.
Pendant la construction des immeubles haussmanniens d'Alger, les ouvriers étaient principalement des travailleurs locaux, appelés « maçons indigènes » ou « maçons arabes ». Ils étaient généralement issus de la population algérienne autochtone, qui était majoritaire dans la région à l'époque. Ces ouvriers étaient souvent employés par des entrepreneurs français chargés de la construction des immeubles.
Il est important de noter que le travail dans le secteur de la construction était souvent précaire et mal rémunéré pour les ouvriers algériens. Ils étaient souvent soumis à des conditions de travail difficiles et à des inégalités de traitement par rapport aux travailleurs européens. Les ouvriers locaux étaient généralement chargés des tâches manuelles, tandis que les postes de supervision et d'ingénierie étaient occupés par des Européens.
La construction des immeubles haussmanniens a donc été réalisée grâce à la main-d'œuvre locale, qui a contribué à façonner le paysage urbain d'Alger à cette époque.
La colonisation fit d'Alger une ville à majorité européenne, ceci bien que la population musulmane indigène commençât à s'accroître de façon exponentielle à partir de la Première Guerre mondiale, du fait tant de l'accroissement naturel que de l'exode rural.
En 1871, la ville se proclame Commune d’Alger, avant celle de Paris. En effet, la politique arabophile de Napoléon III ne fait pas l’unanimité parmi les Français d’Alger. Sous la bannière de Charles Lavigerie, ils s’élèvent pour dénoncer l’administration militaire et la politique impériale, « des civils partout » demeure la phrase emblématique de 1870. La chute du Second Empire y est accueillie avec enthousiasme. Autour de l’avocat Romuald Vuillermoz, Alexis Lambert, Ferdinand Lelièvre et Jourdan fondent le Comité républicain de défense de la ville d’Alger. Des centaines de Français descendent dans la rue pour demander le départ du préfet Warnier ainsi que celui de tous les fonctionnaires bonapartistes. La ville a sa commune, début octobre, Vuillermoz est élu maire d’Alger. Ce dernier écrit à Gambetta le 7 novembre pour lui demander le remplacement du pouvoir militaire par le pouvoir civil en Algérie, en cas d’absence de réponse, précise-t-il, « l’Algérie se fera d’elle-même ». La réponse est ferme : « Nous apprenons que vous faites le dictateur et que vous constituez une commission pour prépare l’organisation du conseil communal. Le gouvernement annule cet acte d’usurpation. Il vous engage et vous ordonne de cesser toutes ces violences de la loi qu’il ne peut tolérer plus longtemps... Prouvez nous votre patriotisme et vous aurez avant dix jours un gouvernement civil. » Lors des élections municipales du 5 février 1871, la liste de Vuillermoz l’emporte, le gouvernement civil est mis en place.
À partir de 1903, l’administration française se soucia du respect de la culture indigène, c’est ainsi que le style néo-mauresque est né (exemple : la Grande Poste d'Alger). L’embellissement de la ville s'accentua pendant les années 1930 (centenaire de la conquête de l’Algérie). C’était un moyen pour justifier la colonisation et de montrer sa réussite. Pour cela, on construisit des musées (musée des beaux-arts d'Alger), des jardins (jardin d’Essai), des lieux artistiques (villa Abd-el-Tif, avec ses artistes pensionnaires du concours).
Les transports modernes furent également installés. Ainsi, en 1892 le chemin de fer fit son apparition par la fondation de la Compagnie des Chemins de fer sur routes d'Algérie (CFRA), dont une partie du réseau est centré sur Alger. Il se composait d'une ligne côtière traversant la ville par les boulevards le long du port. La même année, la Société des tramways algériens (TA) fut créée afin de constituer un réseau purement urbain dans Alger. Une longue ligne fut construite, parallèle à celle des CFRA, mais à l'intérieur de la ville. En complément de la ligne de tramways des TA, une nouvelle ligne de trolleybus fut mise en service.
=== Seconde Guerre mondiale ===
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Afrique du Nord française, dont Alger, resta sous les ordres de la métropole, donc à compter de juin 1940 du gouvernement de Vichy. Le 8 novembre 1942 seulement, Alger vit débarquer les forces alliées, dans le cadre de l'opération Torch. À Alger, le succès du débarquement est lié à une opération de résistance de grande ampleur. Quatre cents combattants, dont de nombreux membres de la communauté juive d'Alger, occupèrent les principaux points stratégiques de la ville la nuit précédant le débarquement, emmenés par Henri d'Astier de La Vigerie et José Aboulker. Ce putsch permit d'éviter toute résistance du d'armée vichyste, stationné dans la ville sous le commandement du général Juin.
Alger devint le siège du commandement allié, chargé de libérer la Tunisie de la tutelle de l'Axe et de préparer le débarquement en Italie sous la direction du général Eisenhower, futur président des États-Unis.
Le succès militaire de l'opération permet à la France libre de transférer sa capitale figurative de Brazzaville à Alger, lorsque, après un maintien provisoire du régime de Vichy sous l'amiral Darlan et le général Giraud (voir Situation politique en Afrique libérée (1942-1943)), elle accueillit le général De Gaulle qui le 3 juin 1943 y forma, avec Giraud, le Comité français de libération nationale (CFLN), puis convoqua une Assemblée consultative provisoire. Le 3 juin 1944, le CFLN devint le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), qui siégea à Alger jusqu'au 31 août 1944.
La ville d'Alger fut décorée, le 29 mai 1949, de la croix de guerre 1939-1945 avec palme de bronze.
=== Guerre d'indépendance ===
Alger se constitua en Zone autonome d'Alger, fin de l'année 1956 sous le commandement de Ramdane Abane et ensuite de Yacef Saâdi en 1957, joua aussi un rôle décisif durant la guerre d'Algérie (1954-1962), notamment pendant la bataille d'Alger, durant laquelle la parachutiste de l'armée française, à partir du , mena la chasse aux indépendantistes algériens, sur ordre du garde des Sceaux François Mitterrand, qui lui donne tout pouvoir pour « éliminer les insurgés ». La ville comptait alors . Un an plus tard, les manifestations du lors de la crise de mai 1958 y consacrèrent la chute de la Quatrième République en France, ainsi que le retour du général De Gaulle aux affaires.
Alger reste marquée par cet épisode caractérisé par une lutte sans quartier entre les indépendantistes et l'Armée française menant des opérations de police et pratiquant la torture. Des opposants à l'ordre colonial, comme le jeune professeur de mathématiques Maurice Audin ou le leader nationaliste Larbi Ben M'hidi sont maintenant honorés depuis par la municipalité : des artères principales de la ville portent désormais leurs noms. La bataille d'Alger, remportée par le général Massu, reste cependant une réussite mitigée car si sur le plan militaire, en quelques mois, les principaux dirigeants du FLN sont arrêtés, l'action de ces derniers ainsi que les aspirations du peuple algérien apparaissent sous un jour nouveau aux yeux de l'opinion internationale. Le 11 décembre 1960, des cortèges formés d’habitants des bidonvilles envahissent les rues des quartiers européens afin de réclamer la fin de la guerre. Charles de Gaulle autorise l’armée à ouvrir le feu sur les manifestants, tuant au moins .
Fichier:Bataille d'Alger.jpg|Principaux attentats du FLN, attentats des ultras européens et opérations répressives par l'armée française avant et pendant la bataille d'Alger.
Fichier:Semaine des barricades Alger 1960 Haute Qualité.jpg|Semaine des barricades à Alger en 1960.
Par les décrets du et du , l'organisation de la commune d'Alger sera réorganisée : le « Grand Alger » est formée en agglomérant au centre-ville douze anciennes communes de la périphérie. L'ensemble est divisé en dix arrondissements, dont la gestion est assurée par un administrateur général, par un conseil municipal élu et par des maires et adjoints d'arrondissement.
Les communes concernées par cette réforme étaient :
Air de France () ;
Baraki () ;
Birmandreis () ;
Bouzarea () ;
Dely-Ibrahim () ;
El-Biar () ;
Hussein Dey () ;
Kouba () ;
Maison-Carrée () ;
Mustapha () ;
Oued Smar () ;
Saint-Eugène ().
Mais en , Alger revint de nouveau sur le devant de la scène lorsque les généraux Salan, Challe, Zeller et Jouhaud échouèrent dans leur tentative de soulèvement de l'Armée française contre la politique algérienne du général de Gaulle.
Lors de l'exode de 1962 (appelée aussi l'exode des pieds-noirs), Alger vit partir sa population d'origine européenne et juive ().
=== Après l'indépendance ===
Les Algériens célébrèrent dans une grande liesse populaire l'indépendance de l'Algérie le . Le 19 juin 1965, à minuit, les chars de l’armée prirent position autour de la capitale, le président Ben Bella fut renversé. Accueillant la plupart des révolutionnaires du monde entier et autres figures du tiers monde, ce qui fit dire au chef indépendantiste de Guinée-Bissau Amilcar Cabral : Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à La Mecque et les révolutionnaires à Alger. Alger devient une capitale du tiers monde ainsi qu'une ville phare du Mouvement des non-alignés pendant la guerre froide. Elle accueille le Festival panafricain en 1969.
En octobre 1988, soit un an avant la chute du mur de Berlin, Alger fut le théâtre de manifestations réclamant la fin du système de parti unique, une véritable démocratie baptisées «le Printemps d'Alger». Elles furent réprimées par les autorités (plus de ), mais constituèrent un tournant dans l'histoire politique de l'Algérie moderne. En 1989, une nouvelle constitution fut adoptée qui mit fin au règne du parti unique et permit la création de plus de cinquante partis politiques, ainsi qu'officiellement une libération totale de la presse écrite.
=== Crise des années 1990 ===
La ville devint alors jusqu'en 1992 le théâtre de nombreuses manifestations politiques de toutes tendances. En 1991, une formation politique dominée par des conservateurs religieux, le FIS, engagea un bras de fer politique avec les autorités qui se solda par des élections législatives qu'elle était en passe de remporter en 1992. Le taux de participation fut de 61,01 %. Le FIS rafla dès le premier tour et se plaça en ballotage favorable dans les six circonscriptions restantes. L'annulation du scrutin par les autorités marqua le début d'une période de violences.
=== XXIe siècle ===
De nos jours, Alger veut redevenir une grande capitale africaine et méditerranéenne, elle entreprend une ouverture vers le monde en organisant de nombreuses manifestations et colloques internationaux.
Alger attire ainsi depuis quelques années de grandes multinationales telles que la Société générale ou Siemens. De nombreux grands projets de réalisation d'infrastructures tels que le métro, le tramway ainsi que divers projets de restructuration urbaine, de création de nouveaux centres urbains satellites, peinent à voir le jour, quoiqu'ils auraient dû être achevés il y a plus de : Alger est en pleine expansion urbaine, motivée par un besoin d'affirmation au niveau régional dans sa lutte pour concurrencer les autres villes nord-africaines de Tunisie et du Maroc.
Pour l'année 2007, Alger est capitale de la « culture arabe ».
== Administration et politique ==
=== Organisation de la ville d'Alger ===
L'organisation municipale de la ville d'Alger a souvent évolué à travers le temps, aussi bien à l'époque française, qu'après l'indépendance. Elle a d'abord été une simple commune à partir de 1832 avant de devenir une ville en 1959, divisée en . À la suite d'une réforme de 1977, les arrondissements deviennent des communes et la ville est gérée par un Conseil Intercommunal appelé le CPVA. Depuis 2000, la ville composée de urbaines n'existe plus juridiquement, c'est la wilaya d'Alger et chacune de ses 57 communes qui ont repris les prérogatives de la ville.
=== La ville d'Alger ===
À l'arrivée des Français en 1830, la médina d'Alger était une ville fortifiée qui correspond au territoire de l'actuelle commune de la casbah. Après quelques années sous régime militaire, la vieille ville et la ville européenne constituèrent la Ville d'Alger. En 1832, la commune d'Alger fut créée. En 1835, 14 communes rurales autour d'Alger furent créées. En 1848, les communes d'El Biar et Mustapha (actuellement Sidi M'Hamed) y furent rattachées avant d'en être détachées en 1870. En 1904, la commune de Mustapha fut définitivement intégrée à la ville d'Alger qui fut divisée en pour une superficie totale de .
=== Le Grand Alger ===
En 1959, le Grand Alger est créé avec le regroupement de 9 communes (Alger, Saint-Eugène, Bouzareah, El Biar, Dely Brahim, Birmendreis, Kouba, Hussein-Dey et Maison-Carrée). Cet ensemble était découpé en et un territoire de , il était dirigé par un administrateur général nommé par décret et un conseil municipal de , chaque arrondissement étant dirigé par un maire-adjoint. Après l'indépendance, l'organisation de ville d'Alger fut maintenue en 1967, mais il n'y eut plus d'administrateur général. En 1974, deux arrondissements furent ajoutés (Bouzareah et Bir Mourad Raïs).
En 1977, les arrondissements devinrent des communes de plein exercice, mais il fut créé le Conseil populaire de la Ville d'Alger (CPVA) regroupant les anciens arrondissements afin de poursuivre les prérogatives de l'ex-commune d'Alger. Il est à noter qu'une nouvelle entité vint s'ajouter au CPVA, il s'agit de Baraki, portant l'ensemble à . À la suite du découpage administratif de 1984, la ville fut une nouvelle fois réorganisée en 1985 en passant à mais la superficie fut divisée par trois, passant à , en se délestant des territoires périphériques, à l'est autour d'El Harrach, à l'ouest (Bouzareah) et au sud (Bir Mourad Raïs). Elle continua à être gérée conjointement par les communes et le CPVA mais ce dernier est placé sous la tutelle de la wilaya.
=== La wilaya remplace la ville ===
Depuis le report des élections municipales de 1989, le CPVA n'existe plus. Il fut d'abord remplacé par un Conseil communal provisoire de l'agglomération urbaine d'Alger (CCPAUA). Quelques mois plus tard, en avril 1990, deux nouvelles lois relatives à la commune et la wilaya furent adoptées, et les Conseils urbains coordination de la wilaya d'Alger (CUC) furent créés, les anciennes communes formant la ville d'Alger ayant été regroupées sous l’appellation Conseil intercommunal d'Alger. À partir de ce moment-là, l'administration de la wilaya se substitue définitivement à celle de la ville. Ainsi, les directions et services techniques liées au CPVA furent mis sous la tutelle de la wilaya avant de devenir des EPIC.
En 1997, après s'être agrandie de 24 nouvelles communes, la wilaya d'Alger fut dotée d'un statut particulier et devient le Gouvernorat du Grand Alger (GGA), elle serait dirigée un ministre gouverneur, en l’occurrence Cherif Rahmani. Elle serait organisée en urbaines, dénommées arrondissements urbains et en . Ce nouveau statut ne dura pas longtemps, puisqu'en 2000, le Gouvernorat du Grand Alger fut dissous, ayant été jugé inconstitutionnel.
=== Maires d'Alger ===
==== Liste de quelques maires d'Alger ====
Présidents du CPVA (Conseil populaire de la Ville d'Alger)
À partir du (date des premières élections municipales au suffrage universel depuis l'indépendance) le maire de la Ville d'Alger est appelé « Président du Conseil populaire de la Ville d'Alger ».
1967-1975 : Bachir Mentouri
1977- ? : Mustapha Medjaoui
1980-1985 : Belaid Khelifa
? -1995 : Smaïl Tifaoui
== Urbanisme ==
=== L’organisation spatiale et territoriale de l’aire métropolitaine ===
La vieille ville, comptoir phénicien et médina berbère, appelé casbah d'Alger est adossé au massif de Bouzareah (site en amphithéâtre). Il est protégé des vents de l’ouest et par des écueils et îlots (atouts défensifs).
À l'origine, il y a la casbah d'Alger qui déployait en éventail ses petites maisons basses du pied des collines sahéliennes jusqu'à la mer. L'étroitesse de son territoire poussera les notables à édifier des résidences secondaires plus spacieuses à la campagne, au-delà des remparts de la ville ; c'est le fahs algérois. Il se divise en trois zones, selon les portes qui les desservent, fahs de Bâb El Oued (porte de Bâb El Oued), le fahs de Bâb Azoun (porte de Bâb Azoun) et le Fahs de Bâb J'did (porte de Bâb J'did). Au-delà se délimitaient les wtan. La casbah, le fahs et les wtan composaient ce qui s'appelait Dar Es Soltan. La gestion administrative du fahs était confiée au caid El Fahs. En plus des djenans, des marabouts, des fontaines (Bir Mourad Rais, Bir Khadem, Hamma, des cimetières, fours à chaux parsemaient le territoire. De magnifiques demeures, les Djenans, maisons mauresques avec jardins et dépendances, constellaient de leur blancheur la campagne verdoyante. Occupées en été lors des grandes chaleurs, des travailleurs en assuraient le gardiennage et entretenaient les jardins potagers le reste de l'année. Un grand nombre de ces djenanes existent encore aujourd'hui, dispersées dans le tissu de la ville moderne. Si certains d'entre eux existent encore aujourd'hui, nous le devons à leur occupation et à la maintenance par des institutions d'État (Dar Mustapha Pacha au palais du Peuple) de santé (Dar Hassan Pacha à l'intérieur de l'hôpital Maillot), des musées (musée du Bardo, musée des antiquités ex-Gsel), des sièges de consulats et actuellement d'ambassades. Mais une grande partie de ces demeures a été soit détruite, soit laissée à l'abandon (leurs propriétaires ayant quitté le pays au début de la colonisation). C'est vers le fahs que la ville va s'agrandir, d'abord en occupant l'étroite plaine littorale (Mustapha, Bab El Oued) puis en colonisant les collines du Sahel (quartiers des hauteurs d'Alger).
Le site s’est avéré par la suite, notamment aux débuts de la colonisation française, trop exigu pour contenir une urbanisation alimentée par la pression démographique et les besoins en équipements et infrastructures. Son extension s’oriente principalement vers l’est pour des raisons liées à la topographie du site marquée par l’existence de la plaine de la Mitidja, tandis que la présence d’une barrière montagneuse à l’ouest exclut toute option pour cette direction. Globalement, l’extension spatiale de l’agglomération d’Alger est alors orientée dans les deux directions suivantes :
vers le sud-est (les hauteurs) : ce site culminant à 400 m d’altitude, fortement découpé de ravins et aux pentes très fortes, abritera dans un premier temps un habitat pavillonnaire et par la suite de grands équipements ;
vers l’est : de la plaine littorale jusqu’à la Mitidja.
Ce site a privilégié l’extension de la ville d’Alger pendant la colonisation (Belcourt, Hussein Dey) et après la période coloniale. Composé de terrains agricoles ne présentant pas de difficultés majeures à l’urbanisation, il a accueilli beaucoup de programmes d’équipement après la période coloniale à savoir :
les programmes d’habitat planifiés (ZHUN) : Bab Ezzouar et Dar El Beida ;
l’université de Bab Ezzouar, l’aéroport international, le parc des expositions ;
les zones industrielles (El Harrach - Oued Smar - Rouiba - Réghaïa).
Les dynamiques récentes montrent que le tissu urbain d’Alger s’est élargi et étendu en progressant :
vers les reliefs sahéliens du Sud-Ouest (jonction de l’agglomération de Birkhadem avec les agglomérations de Draria, Sebala et Saoula) ;
vers la zone sahélienne avec l’étalement de l’agglomération de Cheraga et la continuité de son bâti jusqu’à Ouled-Fayet et El Achour au sud-est et avec les agglomérations de Ain Benian et Staoueli au nord-ouest ;
vers le sud, avec la jonction des agglomérations de Baraki, Oued Smar et Dar El Beida ;
le long de la côte et de la baie d’Alger avec le « remplissage » de l’espace compris entre Bordj El Kiffan, Bordj El Bahri, Tamentfoust et El Marsa).
=== Principaux quartiers d'Alger ===
La casbah (« la Citadelle »), arrondissement d'Alger : surnommée Al-Djazaïr al Mahroussa (« Alger la Bien Gardée »), elle est fondée sur les ruines de l’ancienne Icosium. C'est une petite ville qui, construite sur une colline, descend vers la mer, divisée en deux : la ville Haute et la ville Basse. On y trouve des bâtisses et des mosquées du XVIIe siècle ; mosquée Ketchaoua (bâtie en 1794 par le Dey Baba Hassan) flanquée de deux minarets, mosquée el Djedid (1660, à l'époque de la régence turque) avec sa grande coupole ovoïde terminée en pointe et ses quatre coupolettes, mosquée El Kébir (la plus ancienne des mosquées, elle fut construite par l'Almoravide Youssef Ibn Tachfin et plus tard reconstruite en 1794), mosquée Ali Betchnin (Raïs, 1623), Dar Aziza, palais de la Jénina. La casbah, c'est aussi des labyrinthes de ruelles et de maisons pittoresques ; et si l'on s'y perd, il suffit de redescendre vers la mer pour se repositionner.
Alger-Centre. La rue Didouche Mourad (ex rue Michelet) est située dans le d’Alger. Elle s'étend de la Grande Poste jusqu'au palais du Peuple (ancien palais d'été). Elle traverse notamment la place Audin, La faculté d’Alger, le Sacré-Cœur et le parc de la Liberté (ex-de Galland). Elle est bordée de magasins et de restaurants chics sur une grande partie de sa longueur.
Front de mer : à partir de 1840, les architectes Pierre-Auguste Guiauchin et Charles Frédéric Chassériau installèrent de nouvelles constructions en dehors de la casbah, hôtel de ville, palais de justice, bâtiments, théâtre, palais du Gouverneur, casino… pour former une élégante promenade bordée d'arcades qui est désormais le boulevard Che Guevara (ex-boulevard de la République).
Bab El Oued : quartier populaire qui s’étend de la casbah au-delà de « la porte de la rivière ». C'était au départ le quartier du petit peuple européen avant 1962. Célèbre par sa place « les trois horloges » et par son ancien « marché Triolet » noyé après les fameuses inondations de 2001, mais aussi pour ses nombreux artistes de tous genres, Bab El Oued était aussi un des fiefs du FIS. C'est aussi un quartier d'ateliers et de manufactures.
Belouizdad : antérieurement, Belcourt pendant la période coloniale, Hamma Annassers après l'Indépendance, est une commune de la wilaya d'Alger en Algérie, mais aussi un quartier populaire et surtout révolutionnaire de la ville d'Alger.
Birkhadem est une commune située dans la proche banlieue Sud d'Alger, elle est située à environ 8 km au sud du centre-ville d'Alger, La commune de Birkhadem est traversée par la rocade Sud d'Alger. Elle dispose d'une gare ferroviaire à Ain Naadja ainsi qu'une gare routière, elle comporte plusieurs établissements scolaires : des écoles primaires, des collèges et deux lycées, elle dispose aussi d'une bibliothèque municipale réservée principalement aux étudiants. Birkhadem devient une commune de plein exercice par ordonnance le .
Kouba (daïra d'Hussein-dey) : Kouba est une ancienne bourgade qui a été phagocytée par l'expansion de la ville d'Alger. De bourgade, Kouba s'est rapidement développée sous l'ère coloniale française puis plus encore à la faveur de la formidable explosion démographique qu'Alger a connue après l'indépendance de l'Algérie en 1962. Au début du XXIe siècle, c'est un quartier d'Alger à part entière, constitué principalement de maisons, de villas et d'immeubles ne dépassant pas les cinq étages.
El-Harrach (anciennement Maison-Carrée), d'après le nom de l'oued (le fleuve) qui traverse ce quartier. L'embouchure de ce fleuve a joué un rôle très important dans la prise d'Alger et du Peñón, ce rocher en face d'Alger occupé par les Espagnols. En effet, au début du XVIe siècle, à l'appel de l'un des dignitaires autochtones algérois qui voyait la perte progressive de l'autorité de la ville devant l'occupation du Peñón par les Espagnols, l'un des frères Barberousse y cacha sa flotte avant de prendre Alger par surprise par le côté sud-est. Ce quartier d'Alger fut nommé Maison-Carrée par les Français, qui en firent la zone industrielle de la ville. Ainsi, pendant la colonisation, aussi bien Maison-Carrée que Hussein-Dey furent des villes-satellites d'Alger où Algériens autochtones et Français ne cohabitaient guère, du fait d'une nette ségrégation résidentielle. Cette ville fut un quartier résidentiel pour une couche aisée de Français, mais un véritable ghetto pour les Algériens, surtout ceux poussés par l'exode rural. La commune fut annexée par Alger en 1959.
El-Harrach écrivit également une grande page d'histoire sportive avec la boxe et le football. Après l'indépendance, El-Harrach devint progressivement un quartier d'Alger, et ultérieurement chef-lieu de Daira avec un nouveau découpage en quartiers, comme Mohammadia (Lavigerie), Belfort, Bellevue, Le Parc, Oued-Smar, Cinq-Maisons, Les Dunes, Les Pins-Maritimes, Beaulieu, etc.
Hydra, El-Biar, Ben Aknoun, Dely Ibrahim et Bouzareah forment ce que les Algérois nomment les hauteurs d'Alger. Ces communes, parfois réputées chics, abritent la plupart des ambassades étrangères d'Alger, de nombreux ministères et centres universitaires, ce qui en fait un des pôles administratifs et politique du pays, et souvent considérer comme les meilleurs quartiers du pays.
=== Les arrondissements périphériques ===
Les arrondissements périphériques d'Alger abritent désormais plus de la moitié des habitants de la wilaya d'Alger. On peut citer notamment : Hussein-dey, El-Harrach, Bab Ezzouar, Réghaïa, Rouïba, Bouzareah, Chevalley, Hammamet et Kouba. On peut aussi y ajouter les banlieues de Chéraga, Bordj el Kiffan (anciennement « Fort de l'eau »), Dar El Beida, Dély-Ibrahim, Draria, Aïn Benian (anciennement « Guyotville »), Bordj El Bahri (anciennement « cap Matifou ») et Les Eucalyptus.
=== Monuments et sites ===
La casbah fondé par les Zirides est le cœur de la ville et reste une référence architecturale avec ses ruelles et ses joyaux d'art berbère algérienne. Elle renferme de nombreux palais, mosquées, mausolées, musées et demeures pittoresques, notamment les mosquées Jamaa al-Jdid et Ketchaoua.
Le sanctuaire du Martyr (Maqam E'chahid) : érigé à l'emplacement du monument aux morts indigènes de la Seconde Guerre mondiale, le monument, conçu à l'École des beaux-arts d'Alger sous la direction de Bachir Yellès, a été construit par une société canadienne (Lavalin) en 1982. Surplombant la ville, haut de , il est composé de trois palmes stylisées reposant sur une vaste esplanade où brûle la « flamme éternelle » et recouvrant une crypte, un amphithéâtre et un musée souterrains. C'est un lieu de rassemblement et de recueillement à la mémoire des martyrs de la guerre d'indépendance du pays. Maqam E'chahid fait partie d'un vaste ensemble socio-culturel : le parc de la Victoire (Riadh El Feth).
La grande Mosquée d'Alger (Djamaâ el Djazaïr) est la troisième plus grande mosquée du monde. Son minaret qui est un gratte-ciel de (le plus haut d'Afrique) est aussi une attraction touristique mais est considéré comme un minaret (le plus haut du monde). Cette mosquée est d'une capacité d'accueil de .
La Grande Poste : construction de type néo-mauresque similaire à l'architecture des édifices la casbah d'Alger conçu en 1910 par l'architecte Marius Toudoire en collaboration avec Jules Voinot, a été construit par des artisants et ouvriers algériens issus des différentes régions du pays est achevé en 1913 ; c'est le cœur d'Alger.
La Grande Mosquée, de 1097 (Al Djamâa al Kabir) : c'est le plus ancien édifice de la ville. Date de la période almoravide au XIe siècle, le minaret a été quant à lui construit par les Zianides de Tlemcen au XIVe siècle.
La mosquée Ketchaoua : construite en 1436 et reconstruite deux fois en 1613 puis en 1794. Transformée en église par la France entre 1832 et 1962, avant de redevenir une mosquée à l'indépendance.
La place Émir-Abdelkader (ex-place Bugeaud) : en mémoire de l'émir Abd El-Kader, résistant durant la conquête coloniale de l'Algérie.
La villa Abd-el-Tif : magnifique demeure qui a inspiré nombre d’artistes peintres. Durant la colonisation, de 1907 à 1962 y étaient logés les artistes lauréats du prix Abd-el-Tif, notamment Léon Cauvy et Jean Launois.
La Bibliothèque nationale, à l'architecture moderne, se trouve dans le quartier du Hamma.
Le palais des Raïs ou Bastion 23 : situé au quartier de la Marine (XVIIIe siècle). Un des pôles d'intérêt de l'histoire du vieil Alger.
La basilique Notre-Dame d'Afrique : remarquable du fait de sa situation géographique sur un promontoire qui domine le quartier de Bab El Oued, la basilique de style néo-byzantin de Jean-Eugène Fromageau fut édifiée de 1858 à 1872.
L'hôtel El Aurassi : l'imposant hôtel qui barre la perspective en accédant au centre-ville à partir du port depuis la rampe Tafourah.
L'université d'Alger : située au centre-ville, entre la place Audin, la Grande Poste et l'avenue Pasteur. Fondée en 1879, elle constitue le noyau des premiers universitaires algériens, notamment les médecins pendant la colonisation.
Le palais du Peuple : ancienne résidence des gouverneurs, est une bâtisse d'architecture algérienne du XVIIIe siècle. Des peintures murales représentent des scènes de la vie quotidienne réalisées par des artistes français au début du XXe siècle.
Le musée national du Bardo, ancienne villa construite durant l'époque de la Régence d'Alger vers la fin du XVIIIe siècle par un riche commerçant, et transformée en musée en 1930.
Rusguniae, un site archéologique antique, situé dans la commune d'El Marsa. La zone de protection est constituée de réservoirs d'eau, l'abside de la basilique, des thermes et des vestiges du port antique romain.
Le fort de Tamentfoust (Bordj de Tamentfoust) dans la commune d'El Marsa construit en 1661 par Ramdhan Agha sous le règne d'Ismaïl Pacha.
=== Parcs et jardins ===
Jardin d'essai du Hamma : situé à l’est d'Alger, dans le quartier Belouizdad (anciennement Belcourt), il s'étend sur . On y trouve des plantes et jardins exotiques.
Parc zoologique et des loisirs d'Alger : au sud-ouest du centre-ville d'Alger, bordé au nord par Ben Aknoun, au sud par Tixeraine, au nord-ouest par la cité Oued Roumane et à l'est par Hydra. La superficie totale englobe environ d'Alger sur un périmètre de . Le parc fut achevé dans les années 1980 lors du mandat du président Chadli Bendjedid.
Parc de la Liberté, ex-parc de Galland : Construit par l'ancien maire d'Alger : Charles de Galland, inauguré en 1915. Ce jardin se situe sur les hauteurs du Sacré-Cœur, ce jardin aux arbres exotiques abrite également le musée des antiquités et celui de la période musulmane.
Jardin de Prague, ex-jardin Marengo : est le premier jardin public d'Alger, créé en 1832. Il se situe entre les anciennes murailles ottomanes, et les anciennes murailles françaises.
Jardin public de Rouïba : il fut créé en 1934. Sa superficie, s'étalant sur plusieurs hectares, renferme une riche variété florale, dont certaines espèces rares sont protégées par les conventions internationales. En face de ce jardin se trouve le jardin des Roses, réputé par sa diversité florale. Après avoir été mis sous scellés par les instances judiciaires des années durant, le jardin botanique de Rouïba a rouvert ses portes au public.
Parc Beyrouth, ex-jardin Mont-Riant : se situe dans les hauteurs du Télemly, il abrite une salle omnisports, une garderie, une école primaire et le musée de l'Enfant.
Jardin de l'Horloge florale : implanté sur le boulevard Mohamed Khmisti (ex-Laferière). Il domine la Grande Poste et une vue panoramique sur le centre-ville et une partie du port, lui-même dominé par le palais du gouvernement. Il abritait le monument aux morts de la Grande Guerre.
Le parc des grands vents, qui se situe à l'ouest d'Alger a été partiellement () ouvert au public en 2013.
Le parc Tifariti situé sur le sinueux chemin Sfindja (ex-Laperlier).
Le balcon Saint-Raphaël, à El Biar, offre une vue imprenable sur la baie d'Alger.
== Économie ==
Alger connaît une tertiarisation croissante de son économie avec la prolifération des sociétés de services, elle est le premier pôle économique et commercial d'Algérie et le seul pôle financier important du pays. La Bourse d'Alger a enregistré une capitalisation dérisoire s'élevant à d'euros en 2007. Depuis cette capitalisation ne cesse d'augmenter pour atteindre en juin 2024 3,93 milliards $ (ce qui reste trés faible pour un pays comme l'Algérie)
Alger abrite la première zone industrielle du pays, Rouïba créée en 1957, elle s'étend sur 1000 ha. C'est d'abord l'usine Berliet qui ouvre ses portes en 1957. Ensuite, après l'indépendance au tournant des années 1970, l'Algérie entre dans une phase d'industrialisation de son économie, l'usine Berliet devient la Sonacom puis la SNVI.
La zone industrielle Rouïba-Réghaïa, dont la plus grande partie se trouve dans le territoire de la commune de Rouïba, est la plus grande zone industrielle d'Algérie où activent près de , parmi les entreprises qui composent cette zone industrielle (Rouïba-Réghaïa) 79 sont publiques dont la SNVI et la Société nationale du transport routier (SNTR) sur une superficie de . D'un autre côté on établit au nombre de 163, les sociétés privées activant dans cette zone se spécialisent notamment dans les industries pharmaceutique, chimique et agro-alimentaire. Elles occupent une superficie de .
Alger a vu, depuis 2010, date d'ouverture du premier centre commercial, le Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar, le plus grand centre commercial du Maghreb, une prolifération d'autres centres commerciaux : Ardis, Carrefour, Mohammadia Mall, centre de ben aknoun, garden city... Il existe aussi des marchés qu'on trouve pratiquement dans chaque commune.
D'autre part, Alger est touchée par le phénomène commercial de l'informel. Longtemps toléré par le pouvoir algérien, il le considère, à présent, comme un fléau qu'il tente d'éradiquer soulevant à chaque fois des émeutes. Selon Deborah Harold, enseignante américaine de sciences politiques à l’université de Philadelphie et spécialiste de l’Algérie, l’économie informelle brasserait 40/50 % de la masse monétaire en circulation et selon le bilan (2016) de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, 129 sites informels sont enregistrés.
Dans le secteur secondaire, Alger compte une raffinerie implantée à Sidi Arcine, dans la commune de Baraki dont la capacité de traitement est de de tonnes/an.
Alger est aussi le siège des plus grandes entreprises d'Afrique, Sonatrach, Cevital, Sonelgaz, Algérie telecom , Cosider ,mobilis ,yassir (plus récemment)
=== Le port d'Alger ===
Le port d'Alger a toujours joué un rôle essentiel dans le développement économique du pays, le transport maritime représente environ 95 % du commerce international algérien. Jusqu'à 2009, le port d'Alger fut géré par l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL). L'État algérien adopta en 2006 une réforme autorisant les opérateurs privés à prendre en charge les activités portuaires commerciales. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique, un contrat de partenariat est signé, le 17 mars 2009, entre l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) et l'opérateur portuaire DP World (DPW). D'une durée de trente ans, la concession du terminal à conteneurs du port d'Alger devait permettre non seulement de moderniser les installations mais également d’améliorer ses performances et d’attirer un volume important de trafic maritime. Néanmoins, le port d'Alger ne répond plus aux normes et sera délocalisé vers le futur port d'El Hamdania.
En 2016, un décret accorde aux investisseurs privés le droit d'exploiter les ports déjà existants (les ports et abris de pêche : El Djemila, Tamentfoust et Raïs Hamidou et le port de plaisance de Sidi Fredj) pour des activités de plaisance en milieu maritime. Le 3 août 2017, le premier bateau-restaurant d'Algérie est mis en service au port d'El Djemila (ex-la madrague).
== Transports ==
=== Infrastructure routière ===
Deux routes transafricaines se croisent en Alger:
, Le Caire - Dakar
Route transsaharienne, Alger - Lagos
Alger est traversée par l'autoroute Est-Ouest à au sud. Les voies périphériques d'Alger sont :
la rocade sud d'Alger ;
la Deuxième rocade sud d'Alger ;
la rocade nord d'Alger.
=== Transports publics ===
==== Métro ====
Un premier tronçon du métro d'une longueur de et comprenant est mise en service le entre la place des Martyrs et El Harrach-Centre , Les prolongements jusqu’à l'aéroport d'Alger Houari-Boumédiène, ainsi que vers baraki sont en cours de finalisation pour une inauguration en 2026, après plus de de travaux. L'Entreprise Metro d'Alger (EMA) prévoit quatre lignes pour 2030. Le métro d'Alger circule tous les jours de à minuit avec des intervalles de et en heure de pointe et de aux heures creuses. Le métro est exploité par Métro El Djazaïr depuis 2020. Faisant d'Alger l'unique ville aux côtés du Caire à disposer de ce moyen de transport au niveau africain.
==== Tramway ====
Disparu en 1959, le tramway a fait son retour dans sa forme moderne à Alger en 2011. En 2014, le réseau comprend une ligne de et , desservant principalement des quartiers à l'est de la ville. Il dispose de rames du type Alstom Citadis.
Un premier tronçon de entre Bordj el Kiffan et la Cité Mokhtar Zerhouni a été ouvert le . Une nouvelle extension de la cité des fusillés vers la station multimodale de bir mourad raiss devrait bientôt être lancée sur une distance de 4,4 Km.
Le tramway d'Alger est exploité par la Société d'exploitation des tramways (SETRAM).
==== Téléphériques ====
Plusieurs téléphériques offrent une liaison rapide entre des quartiers bas et d'autres situés sur les hauteurs de la ville :
Téléphérique du Mémorial : Jardin d'essai - Mémorial du martyr
Téléphérique d'El Madania : quartier du Hamma (Belouizdad) - cité Diar El Mahsoul (El Madania)
Téléphérique du Palais de la Culture : El-Anasser (Hussein Dey) - Palais de la culture Moufdi Zakaria
Téléphérique de Notre-Dame d'Afrique : Bologhine-Saint Eugène - basilique Notre-Dame d'Afrique
Les téléphériques d'Alger sont tous exploités par l'ETUSA.
==== Autobus ====
L'agglomération d'Alger est desservie par le réseau d'autobus de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (ETUSA) qui s'étend sur une longueur totale de plus de 900 km et qui compte . Elles circulent tous les jours d'environ à environ minuit et demi.
Le réseau d'autobus est structuré en six secteurs organisés autour les principaux pôles d'échange : place du , place Audin, place des Martyrs, place Ben Aknoun, gare routière Bachdjerah et gare routière El Harrach exploite des lignes reliant la capitale à la banlieue algéroise à partir des gares algéroises. Dans la ville d'Alger (de place des martyrs à El Harrach), il existe 6 gares : Alger-Tafourah → Alger-Agha → Ateliers → Hussein Dey → Caroubier → El Harrach. La gare multimodale d'El Harrach est en correspondance avec la ligne 1 du métro d'Alger et quelques lignes de bus. La gare d'Agha et d'Alger sont des gares de correspondance entre le train de banlieue et les grandes lignes régionales ou nationales.
Le train de banlieue d'Alger, équivalent au RER, est composé d'une ligne double : Tafourah → Thenia (Boumerdes) et Agha → El Affroun (Blida). La ligne est commune pour les stations précédentes, et un dédoublement au niveau de la gare d'El Harrach. Le train de banlieue est électrique, climatisé, spacieux et confortable, les gares sont annoncées dans les rames. Ce réseau ferré a une longueur totale de plus de 250 Km.
Le 29 avril 2019 a été inaugurée la desserte par train de la gare d’Agha vers l’aéroport international d’Alger, via Bab Ezzouar, la fréquence des trains de la nouvelle ligne est programmée pour un aller-retour chaque heure à partir de 5h00 jusqu’à 21h00. Faisant d'Alger l'une de rares villes africaines à posséder une liaison directe par train qui la relie à son aéroport.
==== Transport aérien ====
L'aéroport d'Alger géré par l'EGSA Alger (Entreprise de gestion des services aéroportuaires d'Alger), la SGSIA (société de gestion des services et infrastructures aéroportuaire) en collaboration pour (2016) avec Aéroports de Paris (ADP) est situé à . L'aéroport dessert la plupart des villes européennes, l'Afrique de l'Ouest, le Moyen-Orient, la Chine et depuis le 15 juin 2007, l'Amérique du Nord avec un vol Alger-Montréal. L'aéroport est composé de trois terminaux : Terminal 1 (vols internationaux), Terminal 2 (Vols nationaux) et Terminal 3 (vols charter et Hadj). Il existe aussi une zone de fret et un terminal (pavillon) pour les officiels à l'ouest du T1. Le terminal 4 inauguré le 29 avril 2019 : situé à l'ouest du T1, a une capacité de de passagers par an, faisant d'Alger le plus grand aéroport du Maghreb et l'un des plus grands d'afrique.
==== Bateaux-taxis ====
Inaugurée dans sa phase pilote en juin 2014, cette ligne de transport maritime assure quinze navettes quotidiennes entre la Pêcherie (Alger-Centre) et le port d’El-Djamila (Aïn-Bénian).
=== Transports privés ===
Alger dispose de bus et de taxis privés. Le prix des bus est de 30 dinars algériens par section de sur les lignes urbaines. Les taxis sont disponibles pour des courses collectives, ou des courses individuelles. En 2018 environ 18000 taxis sont reconnus par la direction des transports de la wilaya d'Alger. Au niveau de l’Aéroport Houari-Boumediène ou de la gare routière (Sogral), seuls les chauffeurs de taxis conventionnés ont le droit d’y exercer. Le non-respect de la réglementation par les chauffeurs de taxi pousse de nombreux clients à leur préférer «les clandestins » qui proposent des prix moins chers. Il existe dans la capitale cinquante et une sociétés de taxi avec un parc d'environ 840 véhicules.
Le parc automobile de la wilaya d'Alger compte près de 1600000 véhicules.
Fichier:Zeralda plage.jpg|Plage Les sables d'or (Zéralda) et le mont Chenoua en arrière-plan.
Fichier:Sidi-Ferruch-port.jpg|Port de plaisance de Sidi-Fredj.
Fichier:La Madrague.JPG|El Djamila ou La Madrague, station balnéaire située à Aïn Benian.
Fichier:Tamentfoust-vue-port.jpg|Le port de Tamentfoust, à l’extrême est de la baie d'Alger.
Fichier:Alger Monument aux Martyres (2).jpg|Le mémorial du Martyr symbole de la révolution algérienne (voir la guerre d’Algérie).
== Éducation ==
Alger est considérée comme le noyau du pôle universitaire du pays, elle compte plusieurs universités, comme l'université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene qui était considérée comme l'une des meilleures universités en Afrique (années 1970-1990), l'Université Alger 1, l'Université Alger 2, l'Université Alger 3, ainsi que plusieurs écoles et instituts comme l'École polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU), l'École des hautes études commerciales, l'École nationale supérieure d'informatique, l'École nationale supérieure de technologie (ENST), l'École nationale polytechnique d'Alger, l'École supérieure de commerce, l'École supérieure algérienne des affaires, l'École supérieure des travaux publics, l'École supérieure de banque et l'École nationale supérieure d'agronomie. En outre, la ville compte plusieurs Instituts français dispensant cours et examens annuels.
== Lieux de culte ==
Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse d’Alger (Église catholique), Église protestante d'Algérie (Communion mondiale d'Églises réformées), églises évangéliques.
=== Églises ===
L'archidiocèse d'Alger s'organise autour de la Cathédrale du Sacré-Cœur, consacrée en 1966, soit après l'indépendance algérienne. Cette cathédrale se situe en plein cœur d'Alger, sur l'emblématique rue Didouche-Mourad.
La célèbre basilique Notre-Dame d'Afrique, dépendante de l'Église catholique romaine, est située sur les hauteurs d'Alger, dans la commune de Bologhine. Elle célèbre les messes et les offices religieux catholiques. Symbole fort de la communauté chrétienne d'Algérie, la basilique représente, d'après l'archevêque d'Alger Henri Teissier l'harmonie existante entre musulmans et chrétiens en Algérie.
== Les saints walis d'Alger ==
Alger a plusieurs saints protecteurs. Le plus connu est incontestablement Sidi Abderahmane et-Thaâlabi, dont le mausolée se trouve à la rue Ben Cheneb (casbah). On peut citer aussi Sidi M'Hamed bouqabrine (le saint aux deux tombes, une à Belcourt et l'autre en Kabylie) ; Sidi Ben Ali (cimetière des deux princesses : une légende veut que les deux sœurs enterrées en ce lieu moururent de chagrin d'amour) ; Sidi Brahim el Ghobrini appelé aussi Sidi Brahim Essalami (« gardien de la mer »), protecteur des marins algériens, son tombeau se trouve à l'Amirauté ; Sidi H'lal (rue de Bab El Oued), connu surtout par les enfants de la casbah ; Sidi Bougueddour, le seigneur aux marmites (situé en plein centre de la casbah) : la légende lui attribue d'avoir fait naître la tempête qui détruisit une partie de la flotte de Charles Quint dans le mois d'octobre 1541 ; Sidi Medjbar (perché sur les hauteurs d'Alger du côté de Zghara) : la tradition recommande aux femmes divorcées qui veulent retrouver un mari, de faire trois voyages à son mausolée ; Sidi M'hamed Chérif (Casbah) : on dit que pour apaiser ses angoisses, il suffit de boire trois gorgées d'eau de ce lieu de culte ; Sidi Ramdane (casbah), très beau monument, ce quartier est aussi connu pour son Hammam d'une architecture remarquable ; Sidi Yahia à Hydra, Sid Lek'hal à Bab El Oued ; Lalla Setti Taklit, une maraboute à Bab El Oued ; et Sidi Fredj, à l'entrée du port qui porte son nom.
Au fil du temps beaucoup de saints sont tombés dans l'oubli, pour d'autres il ne subsiste aucun renseignement connu que le nom : Sidi El-Kettani, Sidi Djami.
== Culture ==
=== Musées ===
Le musée national des beaux-arts d'Alger, avec sa collection composée de plus de et une superficie d'exposition de , c'est le plus important musée d'Afrique et du Moyen-Orient. Miniatures, peintures, sculptures, gravures, céramiques, mobilier, arts décoratifs, photographies constituent un fonds d'une richesse et d'une variété remarquables. Peinture de l'école européenne du XVIe siècle à nos jours. Entre autres, Fantin-Latour, Prud'hon, Fromentin, Delacroix, Corot, Monet et Utrillo. Sculptures de Rodin et Maillol, miniatures de Mohamed Racim et œuvres d'artistes algériens contemporains.
Le musée national des antiquités et des arts islamiques, anciennement musée Stéphane Gsell, il comprend deux sections. La section antique expose des objets retraçant l'histoire de l'Algérie depuis l'époque punique jusqu'à la pénétration arabe. La section Art musulman nous fait découvrir des éléments d'archéologie et d'artisanat du Maghreb, d'Andalousie musulmane et du Moyen-Orient.
Le musée national du Bardo, ce musée installé dans un djenan mauresque typique, est spécialisé en préhistoire et protohistoire, en ethnographie rurale, urbaine et saharienne. Le squelette de la reine des berbères « Tin-Hinan », datant du , y est exposé avec son mobilier funéraire.
Le musée des arts et traditions populaires d'Alger, installé dans un ancien palais privé du XVIe siècle de la basse casbah, « Dar Khdaouadj El 'Amia ». Peu avant la Révolution française, il fut loué à un riche négociant juif originaire de Livourne, Michel Cohen Bacri, avant d'abriter la première mairie d'Alger après la prise de la ville par les Français. Le musée expose les produits de l'art traditionnel algérien rural et citadin.
Le musée central de l'Armée, le musée retrace les épopées du peuple algérien pour préserver son indépendance et sa liberté tout au long de son histoire tumultueuse.
Le musée national du Moudjahid, ce musée, dont l'entrée est située sous le monumental sanctuaire du Martyr, a pour mission l'acquisition, la récupération, la restauration, la conservation et l'exposition au public des objets et collections se rapportant à la lutte de libération nationale.
Le musée d’art moderne d’Alger, ou « MAMA », dernier-né des musées algérois, tient lieu dans son écrin néo-mauresque de méga-galerie d'art dans l'attente de la constitution de ses collections. Le musée est installé dans les locaux du grand magasin les Galeries de France, bâtis par l'architecte Henri Petit.
Le Centre des Arts et de la Culture du palais des Raïs, inauguré le , , fait partie des plus importants monuments historiques de la ville d’Alger. Beaucoup de manifestations culturelles se déroulent dans ce centre.
=== Musique ===
Les principaux genres musicaux traditionnels à Alger sont, la musique çanâa (école d'Alger de la musique arabo-andalouse), le chaâbi algérien et le houzi.
Alger possède plusieurs associations musicales pour sauvegarder et valoriser la musique andalouse, particulièrement la musique algéroise (çan'a). Parmi les plus importantes : l'association El Djazaïria-El Mossilia créée le 15 octobre 1951, de la fusion de deux associations : El Djazaïria créée en 1930, et El Mossilia, en 1932. Et El Fakhardjia créée en 1981, dont la dénomination se voulait un hommage à la carrière des Fakhardji.
Avant la création des premières associations El Moutribia (La Mélodieuse), vers 1911, et El Andaloussia (L’Andalouse), en 1929 le premier acte de patrimonialisation attesté est celui des muphtis hanafites au XVIIe siècle. Les muphtis hanafites d'Alger avaient décidé d'écrire des mouloudiates (textes panégyriques et religieux) qui seraient chantées dans les mosquées avec les différents modes des noubas. De ce chant religieux le Medh allait naître, plus tard, le style le plus populaire d'Alger : le chaâbi.
L'opéra d'Alger voit évoluer en son sein l'Orchestre philharmonique d’Alger, dont l'objectif vise à valoriser le patrimoine musical algérien sous sa forme symphonique créé en octobre 2001 et l'Ensemble national algérien de musique andalouse (Enama) créé en 2008.
=== Théâtres, spectacles, et discothèques ===
La ville d'Alger abrite plusieurs infrastructures destinées à accueillir des spectacles et événements majeurs. Les plus importants sont la salle Atlas ex-Majestic, le Théâtre national algérien (TNA) (), la Coupole (), le Théâtre des verdures (), le Théâtre du Casif (), l'Opéra d'Alger (un don de la république populaire de Chine, d'un coût de d'euros et sa capacité est de ). Aussi certains spectacles ont-ils lieu dans des infrastructures privées appartenant le plus souvent à des hôtels de luxe tels le Safir à Mazafran (). Depuis 1963, la ville accueille le Ballet national algérien.
Plusieurs discothèques sont présentes en ville parmi lesquelles les plus importantes sont le Hilton Club (), le Pacha Club (), le Stars Studio (), le Stars Studio Beach (), la Veranda (), le VIP Club, le PianoPiano, la Rose Bleue, le Havana Lounge.
=== Cafés ===
Paul Mangin suppose que l’introduction du café, boisson ou établissement, en Afrique du Nord et particulièrement à Alger, pourrait fort bien être due aux Turcs. Il est aussi supposé que le café fut introduit en Algérie bien avant qu’il ne le soit en France. Le café était un véritable lieu de vie, se transformant en dortoir pour certains voyageurs. On pouvait y écouter de la musique ou assister à un spectacle de Garagouz. Progressivement, avec la consolidation de la colonisation, le café maure algérien se transforme. Il va se moderniser. À partir du début du vingtième siècle, il devient le lieu où une partie de la vie collective et associative prend naissance et permet la socialisation politique masculine. Les cafés maures ont joué un rôle non négligeable dans la création et le développement des clubs sportifs musulmans. Ils ont été aussi de hauts lieux de la culture algéroise, le « Malakoff » est dans les années 1940-1950, le rendez-vous des artistes algérois : Hadj el Anka, Hadj Mrizek, Momo, etc.
=== Principaux festivals ===
Festival international de musique Andalouse et des musiques anciennes
Festival international de la musique Gnawi
Festival culturel national de la musique actuelle
Alger Jazz Meeting
Festival panafricain d'Alger
=== Langues ===
Alger est une ville cosmopolite et plurilingue, la ville a connu un accroissement démographique exponentiel dû à des vagues de migration provenant des villes du pays et à l’exode rural, qui s'est traduit sur le plan sociolinguistique par un brassage d’Algériens venus de toutes les régions du pays, avec leurs parlers respectifs. En outre, le parler des jeunes se caractérise par une innovation linguistique et une créativité lexicale.
L’arabe parlé à Alger se rattache aux groupes des parlers occidentaux et à celui des parlers sédentaires. Ainsi, sur certains points, il se rapproche des dialectes orientaux citadins malgré des différences dû à l’influence du berbère, et partage davantage de caractéristiques avec les autres parlers citadins du Maghreb.
La ville a la réputation, en comparaison avec les villes arabophones de l'intérieur du pays, de ville berbérophone. Elle était une ville berbérophone fondée par le souverain ziride Bologhin Ibn Ziri et habitée par la tribu berbère des Béni-Mezerenna. L'arabisation de la ville comme de nombreuses bourgades du littoral algérien, a commencé à partir du XVe siècle par la communauté andalouse après leur exode d'Espagne. Mais le berbère s'est régénéré grâce aux Berbères de Kabylie et de l'Atlas blidéen et aux Mozabites pendant la période de la Régence. Le parler arabe algérois est très influent sur le koiné urbain algérien, pour la raison que c'est un parler directeur diffusé à grande échelle par le biais des médias audio-visuels algériens. De plus le français reste encore parlé par certaines franges de la population.
=== Livre ===
Le Salon international du livre d'Alger (SILA) est une manifestation consacrée au livre. Elle se déroule chaque année au palais des expositions Pins Maritimes.
Alger abrite depuis 2008 le Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA).
== Alger dans les arts et la culture ==
=== Dans la littérature ===
Depuis longtemps, Alger a inspiré de nombreux écrivains. Miguel de Cervantes aurait écrit ou plutôt pensé le roman Don Quichotte durant ses cinq ans de captivité à Alger (1575-1580). Emmanuel d'Aranda captif à Alger (1640-1642) avec Relation de la captivité et liberté hisse le récit d'esclave au rang de genre littéraire autonome. la Provençale serait le seul roman, avant la colonisation française, dans littérature française s'inspirant d'Alger. Il fut attribué à Jean-François Regnard pour semble-t-il le besoin de la France à forger des lettres de noblesse à sa littérature coloniale. Au début du XIXe siècle, Alger est désormais accessible aux artistes occidentaux en mal d'exotisme. Théophile Gautier livre ses impressions sur la ville d'Alger dans Loin de Paris et Voyage pittoresque en Algérie (1845). Alphonse Daudet y fait débarquer son héros Tartarin de Tarascon. Dans la première moitié du XXe siècle l’algérianisme, mouvement intellectuel et culturel, naît en Algérie. Il prend forme en 1920 par l'Association des écrivains algériens et doit son nom au roman Les Algérianistes de Robert Randau (1911), dans lequel il cherche à rendre compte le plus fidèlement possible de la vie quotidienne à Alger. Alger est très présente dans les œuvres d'Albert Camus dans ses essais L'Envers et l'Endroit où il évoque le quartier algérois de Belcourt, Noces, L'été, dans son recueil de nouvelles L'Exil et le Royaume et son roman L'Étranger. Le principal thème algérianiste de Camus est celui de la vie quotidienne des Français en Algérie, thème lancé par Louis Bertrand, en réaction contre « l’orientalisme de bazar » des écrivains voyageurs métropolitains. La ville tient également une place très importante dans les œuvres de Robert Randau, Henry de Montherlant, Louis Bertrand, Gabriel Audisio, Jules Roy. Le printemps n'en sera que plus beau un roman de Rachid Mimouni s'intéresse à la guerre d'indépendance. Rouiba, dans la banlieue est d'Alger, est le sujet du roman Le Serment des barbares de Boualem Sansal pendant la décennie noire.
=== Dans la peinture et la sculpture ===
Alger a été une source d'inspiration pour de nombreux artistes qui ont diffusé son image dans le monde entier. Les premières peintures sont l'œuvre d'officiers, de voyageurs ou d'orientalistes (Delacroix, Théodore Chassériau et Fromentin). Renoir, Marquet, Dufy, Friesz, Maurice Denis, des artistes issus de l'école d'Alger et des peintres abstraits, chacun avec son style et sa technique, ont aussi peint la ville. En 1954-1955, Pablo Picasso réalise quinze variations d'après le chef-d'œuvre d'Eugène Delacroix, Femmes d'Alger dans leur appartement (1834). Il s'agit d'un hommage à l'insurrection algérienne. Un des peintres les plus célèbres pour ses représentations de la Casbah est Mohammed Racim, natif de la Casbah. Ses œuvres illustrent la période ancienne de la Casbah en remettant au goût du jour la tradition populaire algéroise. Louis Comfort Tiffany, peintre américain, connait lui aussi une période orientaliste et visite Alger en 1875. Entre 1957 et 1962, le peintre René Sintès peint la Casbah. Ses peintures, en particulier Petit Matin, La Marine et Couvre-feu reflètent l'atmosphère des troubles secouant la ville d'Alger durant la Guerre d'Algérie.
Fichier:Femmes d'Alger dans leur appartement, Eugène Delacroix - Musée du Louvre Peintures INV 3824 - Q1212737.jpg|Femmes d'Alger dans leur appartement, 1834Eugène DelacroixMusée du Louvre.
Fichier:Lebourg - La Rue des Bouchers à Algers 1873.jpg|La rue des bouchers à Alger,par Albert Lebourg,1873.Collection privée, Vente 2006.
Fichier:Albert Marquet, 1932 - La baie d'Alger.jpg|La baie d'Alger, 1932Albert Marquet
=== Dans la musique et la chanson ===
La chanson Djewhara (la perle) de Djamel Allam (album Gouraya).
=== Au cinéma ===
Pépé le Moko (1937), réalisé par Julien Duvivier.
Casbah (Algiers) (1938), réalisé par John Cromwell.
Au cœur de la Casbah (1952), réalisé par Pierre Cardinal.
La Bataille d'Alger (1966), réalisé par Gillo Pontecorvo.
Omar Gatlato (1976), réalisé par Merzak Allouache sur la société machiste des années 1970.
Bab El-Oued City (1994), réalisé par Merzak Allouache sur la période noire des années 1990.
Alger la blanche (1986), réalisé par Cyril Collard.
Bab el web (2004), réalisé par Merzak Allouache avec Samy Naceri, Julie Gayet, Faudel.
Exils (2004), réalisé par Tony Gatlif avec Romain Duris et Lubna Azabal.
Quelques-uns d'entre nous (2006), documentaire réalisé par Clara Bouffartigue.
Délice Paloma (2007), réalisé par Nadir Moknèche. Avec Biyouna et Nadia Kaci.
Les Terrasses (Es-stouh) (2013), réalisé par Merzak Allouache.
=== Dans la bande dessinée ===
La ville voit évoluer les héros de la série Le Chat du rabbin, écrite et dessinée par Joann Sfar et mise en couleurs par Brigitte Findakly. Le dernier épisode de la série Les Mystères de la Quatrième République, scénarisé par Philippe Richelle et paru en 2017. Il évoque l'Opération Résurrection, opération militaire s'étant déroulée dans cette ville.
== Sports ==
Alger est le plus grand pôle sportif de l'Algérie. Comptant des clubs dans l'ensemble des disciplines qui ont conquis de nombreux titres nationaux et internationaux, elle compte également un énorme complexe sportif, le Complexe olympique Mohamed-Boudiaf qui regroupe le stade olympique du 5 juillet (d'une capacité de ), un stade annexe pour l'athlétisme, une piscine olympique, une salle multisports (la Coupole), un golf 18 trous et plusieurs courts de tennis.
Alger a déjà accueilli les événements sportifs suivants (liste non exhaustive) :
le Championnat du monde de hand ball des moins de 2017 ;
les Jeux méditerranéens 1975 ;
les Jeux panafricains 1978 et 2009 ;
la Coupe d'Afrique des nations de football 1990 ;
le Championnat d'Afrique de handball masculin 1976, 2000 et 2014 ;
les Jeux panarabes 2004 ;
le Championnat d'Afrique de basket-ball masculin 1995 et 2005 ;
la Coupe du monde cadets de Volley-ball 2005 ;
les tournois para-olympiques (zone Afrique) boxe (homme) et volley-ball (femme) 2008.
=== Football ===
En décembre 1897, M. Mallebay, directeur du journal satirique Le Turco, fonde le premier club de la capitale Le club athlétique algérois. Le Club Sportif Algérois (C.S.A) est le premier club de sport proprement indigène, déclaré le mars 1919. Cette année-là, Alger compte deux clubs exclusivement indigènes : Le Club Sportif Algérois (C.S.A) et l'Avant-Garde d'Alger. Le 14 juin 1923 le CSA fusionne avec Alger université club, pour former le club sportif algérois universitaire et perd toute dimension indigène. En 1921, parti d'un encadrement similaire le Mouloudia Club d'Alger parvient à s'imposer sur cette base. Depuis le football occupe une place importante dans la réalité des jeunes algérois pour lesquels il représente un moyen d'évasion. Le temps d'une rencontre de foot, ils se retrouvent pour chanter à propos du chômage, de la pauvreté, de l’Europe où ils rêvent d’aller, de l’État et des militaires qu’ils tiennent pour responsables de la ruine du pays. Avec au moins cinq clubs algérois présents dans le championnat algérien chaque année, la capitale vit d'intenses derbys. Le plus important est celui qui oppose le Mouloudia Club d'Alger à l'Union sportive de la médina d'Alger, un derby attendu par les supporters des deux clubs. Les principaux clubs de football et omnisports de la ville sont :
=== Stades ===
La wilaya d'alger compte de nombreux stades:
stade de douera
stade nelson mandela
stade du 5 Juillet
stade de bologhine
stade du 20 août 1955
stade hussein dey
== Jumelages et partenariats ==
=== Jumelages ===
=== Traités d'amitié et de coopération ===
|
[
"Dey d'Alger",
"trolleybus",
"littoral méditerranéen",
"Thomas-Robert Bugeaud",
"Lycée Bugeaud",
"Festival international de la musique Gnawi",
"Jean-François Regnard",
"El Marsa (Alger)",
"Éditions Autrement",
"1954",
"1992",
"Événements d'octobre 1988 en Algérie",
"Elizabeth Broughton",
"musée national des antiquités et des arts islamiques",
"1870",
"rue Didouche-Mourad",
"Préfecture",
"Archidiocèse d’Alger",
"Carthage",
"École nationale supérieure d'informatique",
"Casbah (film, 1938)",
"Algérie française",
"Établissement de gestion de services aéroportuaires",
"Pierre Cardinal",
"MC Alger",
"Révolution française",
"Omar Agha",
"grande Mosquée d'Alger",
"Maghreb",
"Société nationale des véhicules industriels",
"Youssef Ibn Tachfin",
"Front islamique du salut",
"topographie",
"Bab El-Oued City",
"Stade Nelson-Mandela",
"Mémorial du martyr (Alger)",
"Néolithique précéramique A",
"Tunisie",
"Mohamed Racim",
"Sétif",
"Société nationale des transports ferroviaires",
"Diego de Haedo",
"Paléolithique moyen",
"CR El Harrach",
"Massinissa",
"Nadia Kaci",
"Léon Gambetta",
"Alger Jazz Meeting",
"Sidi M'Hamed (Alger)",
"Afrique",
"Jean-André-Raphaël Antonini",
"Mustapha Medjaoui",
"Thaâliba",
"Dély-Ibrahim",
"Oued El Harrach",
"1835",
"Millau",
"Charles Branthome",
"El-Harrach",
"Les Fusillés (métro d'Alger)",
"rocade sud d'Alger",
"Place de l'Émir-Abdelkader (Alger)",
"1989",
"Larbâa",
"Belaid Khelifa",
"Rodin",
"commune d'Algérie",
"Birkhadem",
"Henry de Montherlant",
"Amérique du Nord",
"Jean-Jules Sarlande",
"Utrillo",
"Tixeraine",
"Sébastien Cabot",
"1535",
"Philippe Richelle",
"Le printemps n'en sera que plus beau",
"Edward Pellew",
"Garagouz (marionnette)",
"station de dessalement d'El Hamma",
"wilaya de Tipaza",
"Eugène Fromentin",
"Henri d'Astier de La Vigerie",
"Widad Amel Rouiba",
"Comité français de libération nationale",
"2004",
"Algérie Presse Service",
"Kabylie",
"juives",
"Djamaâ el Kebir",
"Bidonville",
"Charles Lavigerie",
"Miguel de Cervantes",
"Maghraouides",
"Aéroports de Paris",
"Alphonse Daudet",
"Italie",
"régence d'Alger",
"récit d'esclave",
"Mémorial du Martyr (Alger)",
"rocade Sud d'Alger",
"capitale",
"climat méditerranéen",
"Wilaya d'Alger",
"Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar",
"berbérophone",
"Palais du Peuple (Alger)",
"Julien Duvivier",
"Au cœur de la Casbah",
"Nacéra Benseddik",
"Opération Torch",
"corso (brigandage maritime)",
"Frédéric Altairac",
"université d'Alger",
"Charles Corbin",
"Mazafran",
"Blida",
"Smaïl Medjeber",
"Parc de la Liberté",
"Pépé le Moko",
"Langues berbères",
"Bourse d'Alger",
"Alstom Citadis",
"Stade Ali-la-Pointe",
"biface",
"El Biar",
"Gare de l'Agha",
"boulevard Che Guevara",
"Mer Méditerranée",
"Dar El Beida",
"Aïn Benian (Alger)",
"Diego de Vera",
"Bachir Yellès",
"Deuxième rocade sud d'Alger",
"Chebli",
"Libye",
"Rue de la République (Marseille)",
"Ziri ibn Menad",
"Rouïba",
"Messe",
"archevêque",
"Noces (Camus)",
"Albert Camus",
"hôtel El Aurassi",
"RC Kouba",
"Zirides",
"1942",
"Bombardement d'Alger (1816)",
"Parc de Ben Aknoun",
"Maison-Carrée",
"Pierre-Paul Prud'hon",
"Marseille",
"Guerre d'Algérie",
"Cathédrale du Sacré-Cœur d'Alger",
"Louis Comfort Tiffany",
"wilaya d'Alger",
"Conquête de l'Algérie",
"Baraki (Algérie)",
"Rachid Mimouni",
"Maghraouas",
"Algérie",
"Convention de Ramsar",
"L'Harmattan",
"Maures",
"Juifs",
"Thénia",
"Charles De Galland",
"Maurice Denis",
"Bordj el Kiffan",
"Abd El-Kader",
"Léon Cauvy",
"2003",
"Téléphérique de Notre-Dame d'Afrique",
"Salim at-Toumi",
"Ardis",
"Putsch des généraux",
"Khemis El Khechna",
"Mérinides",
"agglomération",
"Algiers (Indiana)",
"Régence d'Alger",
"Sidi-Fredj (Tipaza)",
"démocratie",
"Avocat (métier)",
"Ben Aknoun",
"Ibn Khaldoun",
"Jean-Jules Feuillet",
"christianisme",
"Ministère des Finances (Algérie)",
"Zaouïa (édifice religieux)",
"Assemblée populaire communale",
"musée des beaux-arts d'Alger",
"Médéa",
"Widad Riadhi Bentalha",
"Oued Roumane",
"Théâtre national algérien",
"Khayr ad-Din Barberousse",
"Bougara (Blida)",
"202 av. J.-C.",
"Wilaya de Blida",
"Tibère",
"Ittihad Riadhi Hussein Dey",
"Aéroport d'Alger - Houari-Boumédiène",
"USM Alger",
"villa Abd-el-Tif",
"Kabyles",
"2005",
"Ben Khellil",
"chemin de fer",
"autoroute Est-Ouest",
"Avoué (France)",
"Paradou Athletic Club",
"unité urbaine",
"statue équestre",
"Judéo-arabe",
"Séisme de 2003 à Boumerdès",
"Ouled Slama",
"John Cromwell",
"1990",
"1982",
"Bordj El Bahri",
"université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene",
"Chine",
"Ségrégation (sciences humaines)",
"Léon l'Africain",
"2017 en bande dessinée",
"ASE Alger Centre football féminin",
"Bordj de Tamentfoust",
"Pablo Picasso",
"Sonelgaz",
"janissaire",
"Rusguniae",
"Nadir Moknèche",
"Théophile Gautier",
"Jean-Baptiste Vincent de Guiroye",
"Victor Poirel",
"Édisud",
"Sahel algérois",
"Miliana",
"Charles X de France",
"Alger-Centre",
"Belouizdad",
"Eugène Delacroix",
"Peñon d'Alger",
"dolmen",
"Téléphérique du Palais de la Culture",
"Clara Bouffartigue",
"Saint-Affrique",
"Sander Rang",
"El-Biar",
"Tanger",
"Adolphe Blasselle",
"William Mac Guckin de Slane",
"boxe",
"Al-Andalus",
"Oued Smar",
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"Baron Hubert",
"Ferdinand le Catholique",
"2022",
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"Biskra",
"Max Régis",
"Béjaïa",
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"Jardin de Prague",
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"mur de Berlin",
"2000",
"Zone autonome d'Alger",
"Toulon",
"1794",
"Ptolémée de Maurétanie",
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"Université Alger 1",
"Bab el web",
"Championnat d'Afrique de handball masculin",
"1830",
"Al-Bakri",
"1082",
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"1541",
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"Hydra (Alger)",
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"Chéraga (Algérie)",
"1995",
"1944",
"Boudouaou",
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"El Djamila",
"Conquête de Tunis (1535)",
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"Bab Ezzouar",
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"musée national des beaux-arts d'Alger",
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"1903",
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"1879",
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"guerre d’Algérie",
"Championnat d'Afrique des nations de handball masculin 1976",
"Laghouat",
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"Université Alger 3",
"1660",
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"casbah",
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"Tamentfoust",
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"France",
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"Faudel",
"Société des tramways algériens",
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"Dakar",
"Le Chat du rabbin",
"Lubna Azabal",
"Histoire de l'expansion de l'islam",
"Cevital",
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"Islam",
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"Albert Marquet",
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"Les Terrasses (film)",
"Aristide Maillol",
"Cyril Collard",
"Emmanuel d'Aranda",
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"Stade du 5-Juillet-1962",
"Charles Quint",
"Hammedi",
"football",
"Kouba",
"Juba Ier",
"Arabes",
"France libre",
"Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture",
"Office national des statistiques (Algérie)",
"Kutama",
"Jardin d'essai du Hamma",
"Génie maritime",
"Brigitte Findakly",
"parler",
"École des beaux-arts d'Alger",
"Sidi Ahmed ou el Kadhi",
"Yacef Saâdi",
"Groupe Cosider",
"1623",
"Festival international de la bande dessinée d'Alger",
"La Bataille d'Alger",
"19e corps d'armée (France)",
"1892",
"Hafsides",
"1840",
"Don Quichotte",
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"Imprimerie nationale",
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"Adrien Berbrugger",
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"Jean Launois",
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"Angelino Dulcert",
"tramways",
"Romains",
"1904",
"Église catholique",
"Jeunesse sportive d'El Biar",
"Algérois",
"Stade du 20-Août-1955 (Alger)",
"Festival culturel national de la musique actuelle",
"Ferdinand-Philippe d'Orléans",
"Boualem Sansal",
"Bab El Oued",
"Alphonse Juin",
"Atlas (massif)",
"533",
"Benjamin Stora",
"Christianisme",
"Saoula",
"Mohammed Racim",
"François Mitterrand",
"Andalousie",
"Musée public national d’art moderne et contemporain d’Alger",
"Dar El Beïda",
"Institut français d'Algérie",
"DP World",
"Jean François Joseph Gastu",
"Hussein Dey",
"Algérie Télécom",
"Union sportive de la médina d'Alger",
"Arudj Barberousse",
"Espagnol",
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"Malikisme",
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"Espagne",
"Tipaza",
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"Ouled Hedadj",
"Koléa",
"L'Été (Camus)",
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"École supérieure algérienne des affaires",
"Eugénie de Montijo",
"Oued Mazafran",
"arabe",
"Jacques Chevallier (homme politique)",
"Martin Behaim",
"Situation politique en Afrique libérée (1942-1943)",
"Pieds-noirs",
"croix de guerre 1939-1945",
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"Beni Mezghenna",
"Louis de Mas Latrie",
"José Aboulker",
"971",
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"André Zeller",
"Zéralda",
"Çanâa d'Alger (musique)",
"Fatimides",
"Jean-Eugène Fromageau",
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"Coupe d'Afrique des nations de football",
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"Abraham Duquesne",
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"René Sintès",
"Albert Lebourg",
"1975",
"Championnat d'Afrique des nations de handball masculin 2014",
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"1977",
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"1984",
"1997",
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"Ouled-Fayet",
"Alain Vircondelet",
"Haï El Badr (métro d'Alger)",
"Berbères",
"raffinerie d'Alger",
"Bologhine",
"Villes d'Algérie",
"Route transsaharienne",
"Carrefour (enseigne)",
"Merzak Allouache",
"Éditions La Découverte",
"Robert Randau",
"Ballet national algérien",
"1839",
"2019",
"Ifrenides",
"Zianides",
"Napoléon III",
"Volley-ball",
"Tramway d'Alger",
"Grande Poste d'Alger",
"Hussein-Dey (commune)",
"1967",
"Tony Gatlif",
"Bir Mourad Rais",
"Seconde guerre barbaresque",
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"Communes de la wilaya d'Alger",
"Puniques",
"Charles de Gaulle",
"Afrique de l'Ouest",
"Conquête de l'Algérie par la France",
"Ramdane Abane",
"palais des Raïs",
"Santa Catarina",
"Djamel Allam",
"mer Méditerranée",
"débarquement de Sidi-Ferruch",
"Hassan Agha",
"Ceuta",
"Stade 5-juillet-1962",
"1943",
"CR Belouizdad",
"Mouvement des non-alignés",
"Douaouda",
"Alger la blanche",
"François de Lévézou",
"Alexis Lambert",
"OMR El Anasser",
"710",
"1515",
"Délice Paloma",
"torture pendant la guerre d'Algérie",
"Henri Petit",
"Mila (Algérie)",
"Commune de Paris",
"Chadli Bendjedid",
"Henri Teissier",
"Adrien Raffeneau-Delile",
"Belcourt",
"chaâbi algérien",
"Bordj El Kiffan",
"Téléphérique du Mémorial",
"Les Eucalyptus",
"Charles Frédéric Chassériau",
"arabisation",
"Algériens",
"hôtel de ville",
"Gabriel Audisio (écrivain)",
"Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont",
"Chevalley (Alger)",
"Mitidja",
"Musée national du Bardo (Algérie)",
"Claude Monet",
"musique arabo-andalouse",
"métro d'Alger",
"Ministère de la Défense (France)",
"Le Caire",
"Air de France",
"Ferdinand Lelièvre",
"Réghaïa",
"Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger",
"Église protestante d'Algérie",
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"Dwight David Eisenhower",
"Jeux panarabes",
"1991",
"Tacfarinas",
"Gillo Pontecorvo",
"Zénètes",
"exode rural",
"Nadi Adabi Riadhi Baladiat Reghaïa",
"wilaya",
"Smaïl Tifaoui",
"Festival international de musique Andalouse et des musiques anciennes",
"François Darlan",
"Saint-Eugène (Algérie)",
"Montréal",
"guerre d'Algérie",
"Bologhine ibn Ziri",
"Zeralda",
"1848",
"Élections algériennes à l'assemblée nationale de 1991",
"Lagos",
"1832",
"Julie Gayet",
"Riadh El Feth",
"port d'Alger",
"Joann Sfar",
"Liste des ministres français de la Défense",
"Meftah",
"Hauts Plateaux (Algérie)",
"mobilis",
"baie d'Alger",
"L'Envers et l'Endroit",
"accroissement naturel",
"Byzantins",
"Augustin Rozis",
"Marcel Duclos",
"Palais de la culture Moufdi Zakaria",
"Fahs d'Alger",
"Putsch du 8 novembre 1942",
"Mahelma",
"Omeyyades",
"Antoine-Alexis Cadet-de-Vaux",
"Boufarik",
"Pierre-René Gazagne",
"El Harrach",
"Phéniciens",
"Hamdan Khodja",
"Henri Fantin-Latour",
"mairie",
"arabe algérien",
"Grenade (Espagne)",
"rue Didouche Mourad",
"Transformations de Paris sous le Second Empire",
"1978",
"Femmes d'Alger dans leur appartement",
"mémorial du Martyr",
"Ziri Ibn Attia",
"Romain Duris",
"Palais des expositions Pins maritimes",
"Alain Blondy",
"Monument des Martyrs (Alger)",
"berbères",
"Almohades",
"L'Obs",
"crise de mai 1958",
"Paul Tubert",
"11e brigade parachutiste",
"Établissement public à caractère industriel et commercial en Algérie",
"1940",
"Régime de Vichy",
"Sidi-Fredj (Alger)",
"Chenoua (montagne)",
"Dar Aziza",
"Société d'exploitation des tramways",
"Tartarin de Tarascon",
"Bruno Étienne",
"Opération Résurrection",
"Liste des gouverneurs d'Algérie",
"Larbi Ben M'hidi",
"Acheuléen",
"Réseau ferré de la banlieue d'Alger",
"Livourne",
"Omar Mohamed Bouarouba",
"lieux de culte",
"L'Exil et le Royaume",
"Ministère des Affaires étrangères (France)",
"Exils (film, 2004)",
"Jeux méditerranéens",
"429",
"Tlemcen",
"Téléphérique d'El Madania",
"Omar Gatlato",
"Complexe olympique Mohamed-Boudiaf",
"2008",
"Abu Yazid",
"années 1980",
"NA Hussein Dey",
"Atlas blidéen",
"1962",
"Elaine Mokhtefi",
"Sidi M'hamed Bou Qobrine",
"Dominique de Font-Réaulx",
"442",
"Henri Giraud (militaire)",
"Louis Leschi"
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Amérique du Sud
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L'Amérique du Sud est un sous-continent ou un continent et la partie méridionale de l'Amérique. Elle est située entièrement dans l'hémisphère ouest et principalement dans l'hémisphère sud. Elle est bordée à l'ouest par l'océan Pacifique et au nord et à l'est par l'océan Atlantique. L'Amérique centrale, qui relie le sous-continent à l'Amérique du Nord, et les Caraïbes sont situées au nord-ouest.
Le portugais et l'espagnol sont les deux langues dénombrant le plus grand nombre de locuteurs en Amérique du Sud.
L'Amérique du Sud fut nommée, à Saint-Dié-des-Vosges en 1507, par les cartographes Martin Waldseemüller et Mathias Ringmann d'après Amerigo Vespucci, qui fut le premier Européen à suggérer que l'Amérique n'était pas les Indes mais un Nouveau Monde inconnu des Européens.
L'Amérique du Sud a une superficie de , soit 11,9 % de la surface des terres émergées de la Terre. En 2015, sa population est d'environ d'habitants. Le gentilé de ses habitants est les « Sud-Américains ». L'Amérique du Sud est classée quatrième continent en superficie (après l'Asie, l'Afrique et l'Amérique du Nord) et cinquième en nombre d'habitants (après l'Asie, l'Afrique, l'Europe et l'Amérique du Nord).
== Géographie ==
L'Amérique du Sud constitue la majeure partie australe des terres émergées de ce qui est généralement désigné comme le Nouveau Monde, l'hémisphère ouest, les Amériques, ou simplement l'Amérique (qui est parfois considérée comme un seul continent et l'Amérique du Sud un sous-continent). Il se trouve au sud et à l'est du canal du Panama, qui traverse l'isthme de Panama. Géologiquement, presque tout le territoire sud-américain est situé sur la plaque sud-américaine. Géopolitiquement, tout le Panama – y compris le segment à l'est du canal de Panama de l'isthme – est souvent considéré comme faisant partie de l'Amérique du Nord et un pays d'Amérique centrale.
Géologiquement, le continent n'est rattaché à l'Amérique du Nord que tout récemment avec la formation de l'isthme panaméen il y a environ d'années, ce qui provoqua le grand échange faunique interaméricain. De même, les Andes sont des chaînes de montagnes relativement jeunes et sismiquement instables, descendant du nord au sud en suivant la bordure occidentale du continent ; le territoire à l'est des Andes est principalement occupé par la forêt tropicale humide, le vaste bassin de l'Amazonie. Le continent présente aussi des régions plus sèches telle la Patagonie orientale ou l'Atacama.
Le continent sud-américain comprend aussi de nombreuses îles, dont beaucoup appartiennent aux pays du continent. Beaucoup d'îles des Caraïbes (les Antilles) – par exemple, les Grandes Antilles et les Petites Antilles – sont situées au-dessus de la plaque caraïbe, une plaque tectonique avec une topographie diffuse. Aruba, les Barbades, Trinité-et-Tobago sont situées sur le plateau continental sud-américain. Les Antilles néerlandaises et les dépendances du Venezuela sont situées au nord du continent. Géopolitiquement, les îles-États et les territoires d'outre-mer des Caraïbes sont généralement regroupés et considérés comme une partie ou une sous-région d'Amérique du Nord. Les nations d'Amérique du Sud qui bordent la mer des Caraïbes (la Colombie et le Venezuela) ou l'océan Atlantique (le Guyana, le Suriname et la Guyane) forment l'Amérique du Sud caribéenne. Les autres îles sont les Galapagos, l'île de Pâques (en Océanie mais qui appartient au Chili), l'île Robinson Crusoé, l'île de Chiloé, la Terre de Feu, et les îles Malouines.
L'Amérique du Sud est la terre des plus hautes chutes d'eau, Salto Ángel, du fleuve au débit le plus important, l'Amazone, de la chaîne de montagne la plus longue, les Andes, du désert le plus aride, le désert d'Atacama, de la voie ferrée la plus élevée, (Pérou), de la capitale la plus haute, La Paz (Bolivie), du plus haut lac commercialement navigable, le lac Titicaca, et de la ville la plus australe, Puerto Toro.
Les ressources naturelles de l'Amérique du Sud sont l'or, le cuivre, le minerai de fer, l'étain et le pétrole.
L'Amérique du Sud abrite de nombreuses espèces d'animaux uniques comme le lama, l'anaconda, les piranha, le jaguar, la vigogne et le tapir. La forêt tropicale humide d'Amazonie possède une biodiversité élevée, contenant une fraction importante des espèces de la planète.
Le plus grand pays d'Amérique du Sud est de loin le Brésil, à la fois du point de vue de sa superficie et de sa population.
En Amérique du Sud, on distingue plusieurs sous-régions : les États andins, les Guyanes, le cône Sud et le Brésil.
== Histoire ==
== Environnement ==
Le nord de l'Amérique du Sud abrite une grande partie de la biodiversité planétaire des terres émergées. Les forêts y sont cependant en forte régression au profit des prairies d'élevage (bovin notamment, destiné à l'exportation) et cultures industrielles (de soja notamment, pour partie transgénique). Les feux de forêts, la dégradation des sols, et l'élevage et l'agriculture industrielle sont à l'origine d'émissions importantes de gaz à effet de serre (qui font par exemple du Brésil un des premiers émetteurs mondiaux). Par ailleurs le sud du continent est situé sous le trou de la couche d'ozone de l'antarctique, qui a conduit à une forte hausse des taux d'UV (cancérogènes, mutagènes).
Les glaciers d'Amérique du Sud ont perdu 30 à 50 % de leur couverture glaciaire entre les années 1980 et 2020.
== Économie ==
L'agriculture reste le secteur d'activité le plus important de l'Amérique du Sud, même si le chômage rural et la pauvreté chassent la population vers les énormes villes côtières. Les ressources minières et pétrolières, bien que substantielles, sont inégalement réparties selon les pays. Pour limiter l'importation de matières premières, relancer la production et renforcer les infrastructures, les gouvernements se sont lourdement endettés auprès de la Banque mondiale dans les années 1960 et 1970. Aujourd'hui, le Brésil est la première puissance économique, suivie de loin par l'Argentine, qui est, à son tour, suivie de près par la Colombie et le Venezuela. L'ouest de l'Amérique du Sud, moins développé, a récemment su tirer parti de sa position géographique. Ainsi, le Chili exporte de plus en plus de matières premières vers le Japon.
Les quatre pays avec la plus forte agriculture d'Amérique du Sud sont Brésil, Argentine, Chili et Colombie. Actuellement :
Le Brésil est le premier producteur mondial de canne à sucre, soja, café, orange, guarana, açaí et Noix du Brésil ; un des 5 plus grands producteurs de maïs, papaye, tabac, ananas, banane, coton, haricot, noix de coco, pastèque et citron ; un des 10 plus grands producteurs au monde de cacao, noix de cajou, avocat, kaki, mangue, goyave, riz, sorgho et tomate ;
L'Argentine est l'un des 5 plus grands producteurs au monde de soja, maïs, graines de tournesol, citron et poire, l'un des 10 plus grands producteurs au monde d'orge, raisin, artichaut, tabac et coton, et l'un des 15 plus grands producteurs au monde de blé, canne à sucre, sorgho et pomélo ;
Le Chili est l'un des 5 plus grands producteurs mondiaux de cerise et canneberge, et l'un des 10 plus grands producteurs mondiaux de raisin, pomme, kiwi, pêche, prune et noisette, en se concentrant sur l'exportation de fruits de grande valeur ;
La Colombie est l'un des 5 plus grands producteurs au monde de café, avocat et huile de palme, et l'un des 10 plus grands producteurs au monde de canne à sucre, banane, ananas et cacao ;
Le Pérou est l'un des 5 plus grands producteurs d'avocat, myrtille, artichaut et asperge, l'un des 10 plus grands producteurs au monde de café et cacao, l'un des 15 plus grands producteurs au monde de pomme de terre et ananas, et a également une production considérable de raisin, canne à sucre, riz, banane, maïs et manioc ; son agriculture est considérablement diversifiée ;
L'agriculture du Paraguay se développe actuellement, étant actuellement le producteur mondial de soja et entrant dans la liste des 20 plus grands producteurs de maïs et canne à sucre.
Le Brésil est le premier exportateur mondial de viande de poulet : de tonnes en 2019. Le pays est le détenteur du deuxième plus grand troupeau de bovins du monde, 22,2 % du cheptel mondial. Le pays était le deuxième producteur de viande bovine en 2019, responsable de 15,4 % de la production mondiale. C'était aussi le producteur mondial de lait en 2018. Cette année, le pays a produit de litres. En 2019, le Brésil était le producteur de porc au monde, avec près de de tonnes.
En 2018, l'Argentine était le producteur mondial de bœuf, avec une production de de tonnes (derrière seulement les États-Unis, le Brésil et la Chine). L'Uruguay est également un important producteur de viande. En 2018, elle a produit de viande bovine.
Dans la production de viande de poulet, l'Argentine fait partie des 15 plus grands producteurs au monde, et le Pérou et la Colombie parmi les 20 plus grands. Dans la production de miel, l'Argentine est parmi les 5 plus grands producteurs au monde, et le Brésil parmi les 15 plus grands. Pour ce qui est de la production de lait de vache, le Argentine fait partie des 20 plus grands producteurs au monde.
Le Chili contribue à environ un tiers de la production mondiale de cuivre. En 2018, le Pérou était le deuxième producteur mondial de argent et de cuivre et le sixième producteur d'or (les 3 métaux qui génèrent le plus de valeur), en plus d'être le producteur au monde de zinc et d'étain et le de plomb. Le Brésil est le deuxième exportateur mondial de minerai de fer, possède 98 % des réserves connues de niobium dans le monde et est l'un des 5 plus grands producteurs mondiaux de bauxite, manganèse et étain. La Bolivie est le cinquième producteur d'étain, le septième producteur d'argent et le huitième producteur de zinc au monde.
Dans la production de pétrole, le Brésil était le producteur mondial en 2019, avec de barils/jour. Le Colombie était le avec , le Venezuela était le avec , l'Équateur le avec et l'Argentine avec . Comme le Venezuela et l'Équateur consomment peu de pétrole et exportent l'essentiel de leur production, ils font partie de l'OPEP. Le Venezuela a connu une forte baisse de sa production après 2015 (où il a produit de barils/jour), tombant en 2016 à , en 2017 à , en 2018 à 1,4 million et en 2019 à , en raison du manque d'investissements.
Dans la production de gaz naturel, en 2018, l'Argentine a produit 1524 bcf (milliards de pieds cubes), le Venezuela 946, le Brésil 877, la Bolivie 617, le Pérou 451, la Colombie 379.
Le Brésil est le pays avec l'énergie la plus propre au monde. La majorité de son énergie électrique provient de sources renouvelables (principalement l'énergie hydroélectrique et la biomasse), et le pays a un énorme potentiel pour l'énergie éolienne (qui fournit déjà 10 % de l'énergie du pays, plus le potentiel de supplanter facilement l'énergie hydroélectrique) et l'énergie solaire (qui n'est pas encore pleinement développée dans le monde, mais le pays a le meilleur taux d'irradiation solaire au monde, ayant le potentiel pour être l'une des principales sources d'énergie). Le Brésil est l'un des principaux producteurs mondiaux d'énergie hydroélectrique. En 2019, le Brésil comptait 217 centrales hydroélectriques en exploitation, d'une capacité installée de 98581 MW, soit 60,16 % de la production d'énergie du pays. Dans la production totale d'électricité, en 2019, le Brésil a atteint 170000 mégawatts de capacité installée, plus de 75 % à partir de sources renouvelables (la majorité, hydroélectrique). Le potentiel éolien du Brésil est évalué, en 2019, à 500 GW (ceci, uniquement à terre), suffisamment d'énergie pour répondre à trois fois la demande actuelle du pays ; il est surtout localisé dans le nord-est et le sud. En février 2021, selon l'ONS, la capacité totale installée était de , avec un facteur de capacité moyen de 58 %. Alors que le facteur de capacité de production éolienne moyenne mondiale est de 24,7 %, il existe des zones dans le nord du Brésil, en particulier dans l'État de Bahia, où certains parcs éoliens enregistrent des facteurs de capacité moyens supérieurs à 60 %; le facteur de capacité moyen dans la région du Nord-Est est de 45 % sur la côte et de 49 % à l'intérieur. En 2019, l'énergie éolienne représentait 9 % de l'énergie produite dans le pays. En 2020, le Brésil était le pays au monde en termes de puissance éolienne installée (). En juillet 2021, selon l'ONS, la capacité totale installée du solaire photovoltaïque était de , avec un facteur de capacité moyen de 23 %. Certains des États brésiliens les plus irradiés sont Minas Gerais, Bahia et Goiás, qui ont en effet des records mondiaux d'irradiation. En 2019, l'énergie solaire représentait 1,27 % de l'énergie produite dans le pays. En 2020, le Brésil était le pays au monde en termes de puissance solaire installée (). En 2020, le Brésil était le pays au monde en matière de production d'énergie grâce à la biomasse (production d'énergie à partir de biocarburants solides et de déchets renouvelables), avec installés. Le Brésil possède le troisième plus grand secteur manufacturier des Amériques. Les industries du Brésil vont de l'automobile, de l'acier et de la pétrochimie aux ordinateurs, avions (Embraer), produits alimentaires, pharmaceutiques, chaussures, métallurgie et biens de consommation durables. Dans l'industrie alimentaire, en 2019, le Brésil était le deuxième exportateur d'aliments transformés au monde. En 2016, le pays était le producteur de pâte au monde et le producteur de papier. Dans l'industrie de la chaussure, en 2019, le Brésil se classait au rang des producteurs mondiaux. En 2019, le pays était le producteur de véhicules et le producteur d'acier au monde. En 2018, l'industrie chimique brésilienne était la au monde ; dans l'industrie textile, le Brésil, bien qu'il figurait parmi les 5 plus grands producteurs mondiaux en 2013, est très peu intégré dans le commerce mondial.
== Galerie ==
Fichier:Cerro ricco.jpg|Mine d'argent en Bolivie
Fichier:Brasil - Ametista do Sul - Piedra amatista.jpg|Mine d'améthyste à Ametista do Sul. L'Amérique du Sud est un producteur majeur de pierres précieuses telles que l'améthyste, la topaze, l'émeraude, l'aigue-marine et la tourmaline
Fichier:The Most Expensive.jpg|Copacabana Palace, le meilleur hôtel d'Amérique du Sud, à Rio de Janeiro. Le tourisme apporte des devises importantes au continent.
Fichier:Sede Neugebauer.jpg|Chocolaterie Neugebauer à Arroio do Meio. L'Amérique du Sud se spécialise dans la transformation des aliments
Fichier:Klabin Unidade Puma, Ortigueira Paraná.jpg|Complexe industriel de Klabin, à Ortigueira. Le Brésil est le deuxième producteur de pâte et le huitième producteur de papier au monde
Fichier:Distrito Industrial, Franca (SP), Brazil.jpg|Portique de l'usine de chaussures pour hommes Democrata, à Franca. Le Brésil est le quatrième producteur de chaussures au monde
Fichier:Cia Hering 2019.jpg|Hering, à Santa Catarina, Brésil. Le pays possède l'une des 5 plus grandes industries textiles au monde
Fichier:Smaragd-G-EmpireTheWorldOfGems.jpg|Émeraude colombienne. Le pays est le plus grand producteur d'émeraude au monde et le Brésil est l'un des plus grands producteurs
Fichier:Detail of pineapples growing.jpg|Ananas au Brésil. Le pays est le producteur mondial. L'Amérique du Sud produit près de 20% de l'ananas du monde.
Fichier:El Calafate sheep herding.jpg|Moutons en Argentine. Le pays est le producteur de laine au monde.
Fichier:Oilpalmmagdalenacolombia-2.jpg|Plantation de palmiers à huile à Magdalena, Colombie. Le pays est l'un des 5 premiers producteurs d'huile de palme au monde.
Fichier:INTA - colmenar apícola.jpg|Production de miel en Argentine. Le pays est le troisième producteur de miel au monde.
Fichier:Cerezas La Candelaria Chépica VI Región.JPG|Cerises chiliennes. Le Chili est l'un des 5 premiers producteurs de cerises douces au monde.
Fichier:Actinidia KIWI 02.jpg|Kiwi du Chili. Le pays est l'un des 10 plus grands producteurs de kiwi au monde.
Fichier:Culture de bananes.JPG|Banane en Équateur. Le pays est le premier exportateur mondial de bananes. L'Amérique du Sud produit près de 20% de la banane mondiale.
== Tourisme ==
Dans la liste des destinations touristiques mondiales, en 2018, l'Argentine était le pays le plus visité au monde, avec de touristes internationaux (et des revenus de de dollars) ; le Brésil était le pays le plus visité avec de touristes (et des revenus de de dollars) ; le Chili le pays avec de touristes (et un revenu de de dollars) ; le Pérou en position avec de touristes (et un revenu de de dollars) ; la Colombie avec de touristes (et des revenus de de dollars) ; l'Uruguay avec de touristes (et un revenu de de dollars). Notez que le nombre de touristes ne reflète pas toujours le montant monétaire que le pays tire du tourisme. Certains pays pratiquent un tourisme de niveau supérieur, obtenant plus d'avantages.
== Infrastructure ==
Le transport en Amérique du Sud se fait essentiellement en utilisant le mode routier, le plus développé de la région. Il existe également une infrastructure considérable de ports et aéroports. Le secteur ferroviaire et fluvial, bien qu'il ait du potentiel, est généralement traité de manière secondaire.
Le Brésil compte plus de 1,7 million de km de routes, dont 215000 km sont revêtus, et environ 14000 km de voies rapides. Les deux autoroutes les plus importantes du pays sont la BR-101 et la BR-116. L'Argentine compte plus de 600000 km de routes, dont environ 70000 km sont revêtus et environ 2500 km sont des voies rapides. Les trois autoroutes les plus importantes du pays sont la Route 9, la Route 7 et la Route 14. Le Chili compte environ 82000 km de routes, dont 20000 km revêtus, et environ 2000 km sont des voies rapides. L'autoroute la plus importante du pays est la Chili Route 5 (Route panaméricaine) Ces sont ceux qui ont la meilleure infrastructure routière et le plus grand nombre d'autoroutes à double voie.
En raison de la Cordillère des Andes, de l'Amazone et de la forêt amazonienne, il y a toujours eu des difficultés à mettre en place des autoroutes transcontinentales ou biocéaniques. Pratiquement, la seule route qui existait était celle qui reliait le Brésil à Buenos Aires, en Argentine et plus tard à Santiago, au Chili. Cependant, ces dernières années, grâce à l'effort combiné des pays, de nouvelles routes ont commencé à émerger, comme le Brésil-Pérou (Pacific Highway) et une nouvelle autoroute entre le Brésil, le Paraguay, le nord de l'Argentine et le nord du Chili (Corridor biocéanique).
Il y a plus de au Brésil. Le pays possède le deuxième plus grand nombre d'aéroports au monde, derrière les États-Unis seulement. L'aéroport international de São Paulo, situé dans la région métropolitaine de São Paulo, est le plus grand et le plus fréquenté du pays - l'aéroport relie São Paulo à pratiquement toutes les grandes villes du monde. Le Brésil compte 44 aéroports internationaux, tels que ceux de Rio de Janeiro, Brasília, Belo Horizonte/Confins, Porto Alegre, Florianópolis, , Salvador, Recife, Fortaleza, Belém et Manaus, entre autres. L'Argentine possède d'importants aéroports internationaux tels que Buenos Aires, Córdoba, , Mendoza, Salta, Puerto Iguazú, et Ushuaïa, entre autres. Le Chili possède d'importants aéroports internationaux tels que Santiago, Antofagasta, Puerto Montt, Punta Arenas et Iquique, entre autres. La Colombie possède d'importants aéroports internationaux tels que Bogotá, Medellín, Carthagène, Cali et Barranquilla, entre autres. Le Pérou possède d'importants aéroports internationaux tels que Lima, Cuzco et Arequipa. Les autres aéroports importants sont ceux des capitales de l'Uruguay (Montevideo), du Paraguay (Asunción), Bolivie (La Paz) et Équateur (Quito). Les 10 aéroports les plus fréquentés d'Amérique du Sud en 2017 étaient : São Paulo-Guarulhos (Brésil), Bogotá (Colombie), São Paulo-Congonhas (Brésil), Santiago (Chili), Lima (Pérou), Brasília (Brésil), Rio de Janeiro. (Brésil), Buenos Aires-Aeroparque (Argentine), Buenos Aires-Ezeiza (Argentine) et Minas Gerais (Brésil).
À propos de ports, le Brésil possède certains des ports les plus fréquentés d'Amérique du Sud, tels que port de Santos, celui de Rio de Janeiro, de Paranaguá, d'Itajaí, de Rio Grande, de São Francisco do Sul et de Suape. L'Argentine a des ports tels que ceux de et de Rosario. Le Chili possède d'importants ports à Valparaíso, Caldera, Mejillones, Antofagasta, Iquique, Arica et Puerto Montt. La Colombie possède des ports importants tels que Buenaventura, et . Le Pérou possède des ports importants à Callao, Ilo et Matarani. Les 15 ports les plus actifs d'Amérique du Sud sont : Santos (Brésil), Bahía de Cartagena (Colombie), Callao (Pérou), Guayaquil (Équateur), Buenos Aires (Argentine), San Antonio (Chili), Buenaventura (Colombie), Itajaí (Brésil), Valparaíso (Chili), Montevideo (Uruguay), Paranaguá (Brésil), Rio Grande (Brésil), São Francisco do Sul (Brésil), Manaus (Brésil) et Coronel (Chili).
Le réseau ferroviaire brésilien a une extension d'environ 30000 kilomètres. Il est essentiellement utilisé pour transporter des minerais. Le rail argentin, avec 47000 km de voies, était l'un des plus importants au monde et continue d'être le plus étendu d'Amérique latine. Il en est venu à disposer d'environ 100000 km de rails, mais le soulèvement des voies et l'accent mis sur le transport automobile l'ont progressivement réduit. Il a quatre sentiers différents et des connexions internationales avec le Paraguay, la Bolivie, le Chili, le Brésil et l'Uruguay. Le Chili compte près de 7000 km de voies ferrées, avec des liaisons vers l'Argentine, la Bolivie et le Pérou. La Colombie ne compte qu'environ 3500 km de voies ferrées.
Parmi les principales voies navigables brésiliennes, deux se distinguent : Hidrovia Paraná-Tietê (qui a une longueur de 2400 km, 1600 sur le fleuve Paraná et 800 km sur le fleuve Tietê, drainant la production agricole des États du Mato Grosso, du Mato Grosso do Sul, de Goiás et d'une partie de Rondônia, Tocantins et Minas General) et (il comporte deux tronçons : Solimões, qui s'étend de Tabatinga à Manaus, avec environ 1600 km, et Amazonas, qui s'étend de Manaus à Belém, avec 1650 km. Le transport quasi-intégral de passagers depuis la plaine amazonienne se fait par cette voie fluviale, en plus de pratiquement tout le transport de marchandises qui est dirigé vers les grands centres régionaux de Belém et Manaus). Au Brésil, ce transport est encore sous-utilisé : les tronçons fluviaux les plus importants, d'un point de vue économique, se trouvent dans le sud-est et le sud du pays. Sa pleine utilisation dépend toujours de la construction d'écluses, de grands travaux de dragage et, principalement, de ports permettant une intégration intermodale. En Argentine, le réseau de voies navigables est composé des fleuves La Plata, Paraná, Paraguay et Uruguay. Les principaux ports fluviaux sont Zárate et Campana. Le port de Buenos Aires est historiquement le premier en importance individuelle, mais la zone connue sous le nom de Up-River, qui s'étend le long de 67 km de la partie Santa Fé du fleuve Paraná, rassemble 17 ports qui concentrent 50 % des exportations totales du pays.
== Langues ==
Les langues les plus utilisées en Amérique du Sud sont l'espagnol et le portugais, qui est la langue officielle du Brésil. L'Amérique du Sud présente un très grand nombre de langues minoritaires : on dénombre près de 600 langues qui appartiennent à linguistiques. Par exemple, les 32 langues de Bolivie sont de différentes, y compris 6 isolats. Les 68 langues de Colombie appartiennent à différentes, dont 10 sont des isolats. Toutefois, le contraste est marqué entre les « grandes » langues (andines et guarani) et les petites langues amazoniennes.
=== Langues européennes ===
Les cinq langues d'origine coloniale de l'Amérique du Sud sont le portugais, l'espagnol, l'anglais, le néerlandais et le français.
=== Langues autochtones ===
La population amérindienne, chiffrée par millions, a été progressivement refoulée vers l'intérieur du continent. Paradoxalement, l'importance de cette population locutrice ne garantit en rien la pérennité des langues amérindiennes, qui sont pour la plupart menacées d'extinction.
On distingue habituellement les langues d'Amérique du Sud selon l'importance recensée de la population locutrice. On dénombre ainsi habituellement quatre « grandes » langues :
Les langues amazoniennes sont parlées par des groupes minoritaires dans les neuf pays du bassin amazonien :
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Beaucoup de ces langues sont parlées à cheval sur les frontières, en zones marginales des pays, pour beaucoup parce que les populations indigènes des côtes et du centre, exploitées par les européens, ont été exterminées. Ce sont dans leur ensemble des langues très menacées.
La région amazonienne constitue un « trou noir » linguistique, au même titre que la Nouvelle-Guinée. Le travail linguistique sur ces langues, qui se sont révélées être très intéressantes dans leur diversité pour le développement de la linguistique, est encore très limité.
=== Langues significatives, mais non officielles ===
Le mapudungun, langue natale des Mapuches et parlée par environ en Patagonie, au Chili et en Argentine.
Le wayuu, langue indigène parlée par plus de en Colombie et au Venezuela.
Diverses langues, comme l'allemand (Sud du Brésil, Paraguay, sud du Chili, provinces de Buenos Aires et Misiones en Argentine), l'italien (Argentine, Brésil, Chili, Uruguay et Venezuela), et le japonais (Brésil et Pérou), qui sont encore parlées par les immigrants qui sont arrivés à la fin du XIXe siècle et pendant le XXe siècle.
Le gallois se parle dans la province patagonienne de Chubut.
Le croate parlé au Chili par la communauté de descendants d'immigrants qui habite dans les régions d'Antofagasta et de Magellan.
Les langues créoles : créole guyanais, créole haïtien (ayisyen), créole martiniquais, créole guadeloupéen ou encore créole saint-lucien. On y trouve également le nenge tongo (bushinengué) plus communément appelé « taki-taki ». Cette langue est à base de portugais pour les Saramaca et Matawai, et d'anglais pour les Ndjuka, Paramaka et Aluku. Fondée sur les langues africaines, elle s'est créolisée et a reçu les apports de langues amérindiennes et européennes. Enfin, le hmong (voir Langues hmong) bien qu'asiatique peut être considéré comme une langue régionale en Guyane parce qu'il répond aux caractéristiques de territorialité.
== Religion ==
La religion principale en Amérique du Sud est le catholicisme. Cependant, les églises protestantes (principalement évangéliques) se développent rapidement en nombre de pratiquants, notamment au Brésil (voir Religion au Brésil) et au Suriname. Dans de nombreux pays la pratique de ces religions, en particulier le catholicisme, se mêlent avec des rites et pratiques de religions précolombiennes.
Entre le début du XXe siècle et le début du XXIe siècle, la proportion de catholiques en Amérique du Sud est passée de 94 % de la population à 69 %, tandis que la proportion de protestants est passée de 1 % à 20 %.
== Peuples ==
=== Existants ===
Les groupes ethniques et indigènes de l'Amérique du Sud incluent :
Arawaks
Atacameños
Aymaras
Descendants africains, plus spécifiquement du bassin du Congo (RDC et République du Congo), d'Angola, du Nigeria et du Bénin.
Awá
Kawésqar
Kayapos
Kalinago
Chibchas
Diaguitas
Chayahuita
Enxet
Descendants européens, plus spécifiquement de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie et de l'Allemagne.
Guaranis
Descendants asiatiques, plus spécifiquement du Japon, de la Chine et de la Corée.
Mapuches
Matsés
Mestizo
Pehuenche
Puels
Quechuas
Shipibo-Conibos
Shuars
Urarina
Yagua
Zaparos
=== Disparus ===
Huarpes
Mánekenks
Pampas
Pehuenche
Selknams ou Onas : Extermination des Selknam
Tehuelches
Yagans
== États et territoires ==
Les pays (et territoires dépendants) dans cette table sont catégorisés d'après le schéma pour les régions et subrégions géographiques utilisé par les Nations unies.
Les douze pays indépendants du tableau ci-dessus ont lancé le (déclaration de Cuzco) un projet de Communauté sud-américaine de nations (CSN), devenu Union des nations sud-américaines (UNASUD), sur le modèle de l'Union européenne.
|
[
"cuivre",
"Aéroport international Arturo-Merino-Benítez",
"Awá (Guajá)",
"Arroio do Meio",
"créole martiniquais",
"créole guyanais",
"Aéroport Rodriguez Ballon",
"Citrus ×paradisi",
"Buenos Aires",
"Atacama (ethnie)",
"Indice de développement humain",
"Buenaventura (Valle del Cauca)",
"Santiago",
"Pampa (ethnie)",
"Guarani (langue)",
"Aéroport international de Porto Alegre",
"coton",
"argent",
"Guyane",
"Afrique",
"Antilles néerlandaises",
"Capitale",
"Bolivie",
"Valparaíso",
"années 1960",
"Avocat (fruit)",
"pétrole",
"vigogne",
"Uros",
"Aéroport international Presidente Carlos Ibáñez del Campo",
"Bénin",
"Volta Redonda",
"Néerlandais",
"énergie hydroélectrique",
"bœuf (animal)",
"Mapuches",
"Amérique du Nord",
"Ametista do Sul",
"Grandes Antilles",
"Port de Rio de Janeiro",
"Embraer",
"tapir",
"Anglais",
"bauxite",
"catholicisme",
"Aéroport international de Carrasco",
"Aéroport international de Brasília",
"tournesol",
"Région de Magallanes et de l'Antarctique chilien",
"UTC−06:00",
"Chachapoyas (peuple)",
"Aéroport international de São Paulo/Guarulhos",
"Italie",
"Trinité-et-Tobago",
"parité de pouvoir d'achat",
"République du Congo",
"Français",
"Cône Sud",
"Pehuenche",
"Argentine",
"Destruction de la couche d'ozone",
"Évangélisme",
"Conseil des Indes",
"Nouveau Monde",
"blé",
"noisette",
"Terre",
"Mapudungun",
"Géorgie du Sud-et-les îles Sandwich du Sud",
"cacao",
"Aymara",
"Enxet",
"Langue des Aluku, des Ndjuka et des Paramaka",
"Paraná (État)",
"Amerigo Vespucci",
"goyave",
"poire",
"Uruguay",
"protestantisme",
"île de Pâques",
"Ortigueira (Paraná)",
"Produit intérieur brut",
"piranha",
"prune",
"2015",
"Route nationale 14 (Argentine)",
"Aéroport international José-María-Córdova",
"UTC−02:00",
"Ultraviolet",
"kilomètre carré",
"allemand",
"pomme",
"Port de Suape",
"hémisphère ouest",
"continent",
"Diaguita",
"Route",
"Route panaméricaine",
"Antofagasta",
"Guyana",
"Route nationale 9 (Argentine)",
"Aéroport international Ernesto Cortissoz",
"Chine",
"Suriname",
"Aéroport d'Iquique",
"canal de Panama",
"haricot",
"Aéroport El Tepual de Puerto Montt",
"Kayapos",
"Eunectes",
"Dollar américain",
"huile de palme",
"Aéroport international Alejandro-Velasco-Astete",
"Organisation des Nations unies",
"Saint-Dié-des-Vosges",
"Amérique latine",
"Aéroport international de Rio de Janeiro/Galeão",
"plaque sud-américaine",
"hémisphère sud",
"Aéroport international Martín Miguel de Güemes",
"miel",
"Shipibo-Conibos",
"lac Titicaca",
"Port de Rosario",
"japonais",
"Ilo (ville)",
"raisin",
"kiwi",
"mapudungun",
"potentiel éolien",
"Matarani",
"Yagua (peuple)",
"maïs",
"Iquique",
"Salto Ángel",
"Noix du Brésil",
"Orge commune",
"guarana",
"années 1970",
"cône Sud",
"Campana (partido)",
"Allemagne",
"papaye",
"Liste des pays par population",
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Akhenaton (rappeur)
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Akhenaton, de son vrai nom Philippe Fragione, né le à Marseille, est un rappeur, producteur, réalisateur, acteur et animateur de radio français d’origine italienne. Membre emblématique du groupe IAM, Akhenaton est, selon RFI en 21 avril 2015, un des représentants les plus écoutés du rap en France.
== Biographie ==
=== Jeunesse et débuts (1968–1993) ===
Akhenaton, de son vrai nom Philippe Fragione, est né le à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. Il est issu d'une famille italienne originaire du Latium et de Campanie. Passionné par l'histoire, les dinosaures et l'Égypte, pendant son temps libre il joue avec ses copains au football jusqu'à l'âge de 16 ans ; il consacre aussi du temps à la lecture. Il passe la plupart de sa jeunesse à Plan-de-Cuques, village voisin de la ville de Marseille mais aussi à Marseille même à la Croix-Rouge. Il décrit le Marseille de son enfance comme extrêmement brutal.
Il découvre le hip-hop en 1982. Il rappe d'abord en anglais. C'est le morceau Disco Dream du groupe The Mean Machine, dans lequel un chanteur rappe en espagnol, qui lui donne envie de rapper en français. Il commence à jouer à Marseille dans des clubs sous le surnom de Chill Phil, attribué par ses amis américains, aux côtés de son ami Éric « Khéops » Mazel par ses origines napolitaines, l’islam auquel il se convertit, les rues de Marseille et de New York, la quête spirituelle, l'humour – parfois poussé jusqu'à l'autodérision –, la lucidité du regard et l'acuité de sa plume.
Sa première apparition discographique a lieu sur le titre This is the B Side, face B du vinyle Let's Make Some Noise des Choice MC's. Il rencontre à cette occasion , membre de 3rd Bass, puis plus tard de Non Phixion.
Grâce à son charisme, sa facilité de parole, son sens aigu de la critique, mais aussi sa sincérité et sa franchise, [AKH est] un interlocuteur de choix pour les médias. Il sait défendre les couleurs du rap, mais aussi celles de Marseille{{,. Le couple a trois enfants : Yanis, né en 1995, lui aussi rappeur sous le nom de JMK$, Inaya, née en 1998 et Reyan, né en 2000.
=== Métèque et Mat (1995–1999) ===
Métèque et mat est le premier album solo d'Akhenaton. Il est sorti en 1995. C'est un album très personnel dans lequel il évoque notamment sa jeunesse à Marseille, ses goûts, sa foi, ses racines, le tout semblant ainsi conçu comme une authentique autobiographie rappée.
Déjà en possession de plusieurs textes depuis 1993 non utilisés avec IAM (Métèque et mat notamment), il prend la décision, en accord avec le groupe, de faire un album solo. Il compose pour la première fois ses propres musiques. Il enregistre et mixe en Italie, à Naples et Capri . Marseille sert de cadre à plusieurs des récits également. Cette identité marseillaise est d’ailleurs revendiquée sur Bad Boys de Marseille. Il évoque également le racisme et la prison (Un brin de haine, Lettres aux hirondelles). Dans cet album introspectif, il fait place aussi à des textes teintés de mysticisme, de mythologie, de mélancolie (Prométhée, Au fin fond d’une contrée, Je combats avec mes démons ou encore Dirigé vers l’Est). Bénéficiant du succès de Bad Boys de Marseille, l’album est certifié disque d’or 8 mois après sa sortie. Devenu un classique du rap français, la critique souligne la qualité des textes, démontrant le talent d’auteur de l’artiste.
En 1998, Luc Besson demande à Akhenaton de composer la bande originale du film Taxi. Ce dernier compose l'instrumental de chaque morceau (sauf Tu me plais, composé par Kheops) et invite plusieurs artistes émergents à y apposer leurs textes.
=== Sol Invictus (2000–2001) ===
En 2000, Akhenaton et Bruno Coulais s'occupent de la bande originale du film Comme un aimant, avec la participation de Millie Jackson, Isaac Hayes, Cunnie Williams et d'autres grands noms de la soul ou de jeunes artistes, qu'ils soient traditionnels ou rappeurs. Issu de cette BO, le titre Belsunce Breakdown écrit par Bouga et composé par Akhenaton connaîtra un gros succès durant tout l'été 2000.
Son deuxième album solo, Sol Invictus (2001, vendus), est plus sombre et moins accessible que Métèque et mat. AKH s'en souviendra plus tard dans Soldats de Fortune, il a écrit Sol Invictus en dépression, le moral fracassé. Cet album exprime un sentiment de solitude face à l'intolérance (Nuits à Médine, Horizon vertical), face au mépris, à la nostalgie et au temps (NYC Transit, Entrer dans la légende) ; il contient également de formidables envolées poétiques (Mes soleils et mes lunes) et se conclut par une introspection en forme de bilan artistique (Mon texte le savon), qui deviendra un véritable classique – Chill reprendra à trois reprises ce titre dans des projets ultérieurs (Mon texte le savon, part 2, 3, 4), prolongeant sa réflexion et son introspection.
L'ouverture de l'album est titrée Paese et intro car, après 3'46" consacrées à dresser un tableau impressionniste de l'Italie, glaçant et brûlant à la fois, l'instru ouvragée décroît tandis que Chill reprend la parole. Bientôt elle s'éteint et il rappe alors a cappella avec brutalité et franchise ses désillusions sur d'autres rappeurs. L'instru le reprend en vol (après un scratch : 4'23"), nouvelle, tandis qu'Akhenaton se consacre à la nostalgie. Chacun des deux couplets de Paese se conclut par l'évocation du silence : Car très étrangement ils aiment tout ce qui ferme sa gueule ; Si on a rien de bon à dire alors vaut mieux se taire, plus précisément par l'évocation de l'action de se taire. À l'époque, plusieurs clashs, notamment avec des MC's franciliens, peuvent peut-être en partie expliquer ces rimes. Ils constituent en tout cas le sujet du titre C'est ça mon frère sur cet album, que l'on a pu entendre comme une réponse à Sheryo.
=== Black Album (2002) ===
Un an après, en 2002, Akhenaton publie le Black Album qui est un peu le prolongement de Sol Invictus. Les influences orientales se remarquent dans la plupart des instrumentales de l'album. Certains textes sont introspectifs : À vouloir toucher Dieu, Musique de la jungle, Une journée chez le diable, J'voulais dire... Le chanteur évoque aussi le trafic d'humains qui alimente les réseaux de prostitution des pays de l'Est dans Nid de guêpes ; la façon dont les médias nourrissent le racisme dans Écœuré ; la légitimité du mouvement hip-hop dans Nerf de glace. Le Black Album comporte aussi quelques freestyles et egotrips : Bionic Mc's, Ancient scriptures, Au minimum, Rimes sévères. L'album accueille de nombreuses collaborations d'artistes, notamment Soprano, Mic forcing et Bruizza.
=== Soldats de fortune (2006) ===
En 2006, Akhenaton revient en solo avec Soldats de fortune, auquel collaborent notamment son groupe IAM ainsi que Sako, Psy 4 de la rime ou Veust Lyricist notamment. ce double album reprend néanmoins les thèmes qui ont toujours inspiré l'artiste (les racines, la musique, la rue). L'actualité et la politique sont toujours des sujets importants, avec des évocations des attentats du 11 septembre 2001 à New York et des guerres en Afghanistan et en Irak qui les ont suivis (Déjà les barbelés). . L'album se caractérise d'ailleurs par La fin de leur monde. Dans ce morceau de plus de 10 minutes, présent sur le second disque de la version collector, Akhenaton et Shurik'n dénoncent les dérives du système capitaliste, les failles des politiques et la manipulation des masses du fait de l'irresponsabilité des médias.
En 2007, Akhenaton participe activement au nouvel album de Julie Zenatti. Il compose pour elle Si le temps me le permettait et Le chemin de l'école ; c'est la première fois qu'il travaille avec une artiste issue de la variété française. Si le temps me le permettait est le troisième single extrait de La Boîte de Pandore. Toujours en 2007, il participe au projet Opinion sur rue vol.3, produit et réalisé par KL13 et les frères Saiff, en enregistrant un duo avec Chiens de paille titré Pour la cause. Opinion sur rue vol.3 est réalisé au bénéfice de l'association J'ai un rêve afin d'aider les enfants défavorisés en France et dans le monde.
En 2008, il fait une apparition sur le troisième album de Sans Pression, pionnier du mouvement hip-hop québécois. Le , Akhenaton chante au pied des pyramides de Gizeh lors du concert anniversaire des 20 ans d'IAM. En octobre de la même année, il réalise en solo le titre Sur les lèvres de la peur pour la bande originale du biopic consacré à Jacques Mesrine et titré Mesrine.
En 2010, il signe la bande originale du film Il reste du jambon ? de Anne Depétrini.
=== Je suis en vie (depuis 2014) ===
Le cinquième album solo d'Akhenaton, intitulé Je suis en vie, est publié le sur le label Def Jam France. La première chanson qui en est extraite est Mon texte le savon part III, la suite d'un de ses morceaux-phares. L'album contient des participations de ses frères d'armes (Faf Larage, Cut Killer, Shurik'n, Veust Lyricist) et d'autres rappeurs reconnus (Perso, Meryem Saci, R.E.D.K, Tyler Woods).
== Production ==
Il a composé des morceaux pour de nombreux rappeurs dont Bambi Cruz, Passi, Stomy Bugsy, Chiens de paille, Fonky Family, Freeman, La Brigade, Œil. Akhenaton a également créé le label musical Côté Obscur, la maison d'édition La Cosca et le label musical 361 Records qui fabrique des disques vinyles (33 tours) et produit des artistes sur support vinyle. Ce dernier est fondé en juin 1999 dans le but de faire découvrir des musiciens encore peu ou pas connus. Il produit des artistes comme Chiens de paille, Psy 4 De La Rime et L'Algérino. Il collabore également avec Oxmo Puccino.
En 2000, il co-réalise le film Comme un aimant avec Kamel Saleh. En 2009, il co-réalise Conte de la frustration aux côtés de Didier D. Daarwin. En 2006, pour accompagner l'album Soldats de fortune, un clip de la chanson La fin de leur monde est monté. Consistant en 11 minutes d'images réelles illustrant les paroles, le clip est boudé par les chaînes musicales, de manière incompréhensible selon les nombreux fans d'Akhenaton et de IAM en général. La vidéo est toutefois largement diffusée sur internet, au travers d'une pléthore de blogs dont certains dénoncent la censure du clip.
En 2010, Akhenaton donne naissance au label électronique de musique Me-Label. Les abonnés en ligne ont accès à des sons inédits de l'artiste. Me-Label est également utilisé pour la distribution d'albums, tels que We Luv New York et les précédents albums solo d'Akhenaton. Il explique : Mais ce qui fait qu'on crée Me-Label, c'est sûrement la disparition de notre label classique, 361 Records. Tous les artistes sont partis, il n'y avait plus que moi dedans... Il poursuit : Chez 361 Records, on avait un studio, avec des frais sur chaque album. Pour certains disques des Psy4 de la rime, on avait des budgets de majors. Ces points d'amortissement très élevés ont complètement disparu avec Me-Label. Avec 2000 téléchargements, tes frais sont amortis. C'est une économie qui fonctionne, même si j'ai conscience que pour avoir 60 000 personnes sur un site, c'est compliqué. En 2009, Akhenaton, passionné de cuisine, présente Cosca Cook, chaque lundi à {{heure|19, une émission culinaire sur la chaîne télévisée Cuisine+. Durant une heure, il reçoit chez lui, dans sa propre cuisine, un proche célèbre pour cuisiner ensemble un plat, sur une idée de l'invité. La deuxième saison ne sera jamais tournée. À ce propos, Akhenaton explique, agacé : J'ai compris en regardant les programmes de Cuisine TV pourquoi ils nous ont refusé la saison 2. Ils ont pris notre concept, ont mis quelqu'un à notre place et l'ont fait eux-mêmes.
En 2018, on le retrouve également pour la musique originale de la série d'animation Max & Maestro.
=== Radio ===
À la rentrée 2011, il anime l'émission Tu le sais sur Le Mouv’, présentant son univers musical rap (souvent avec sessions spéciales). Il reçoit parfois des invités qui présentent leur playlist. Programmée le samedi entre 20 h et 21 h, l'émission est rediffusée le dimanche de la semaine suivante à la même heure. En , l'émission, désormais diffusée le dimanche soir, entame sa quatrième saison. En , il anime l'émission La Sélection, le mardi de à minuit, dans laquelle il présente, là aussi, les artistes rap qu'il écoute, souvent des rappeurs underground américains.
=== Exposition ===
Akhenaton fut le directeur artistique de l'exposition HIP-HOP, du Bronx aux rues arabes à l'Institut du monde arabe ( au ).
=== Publicité ===
En , Chill participe à une campagne publicitaire de Coca-Cola pour laquelle il interprète et écrit les paroles de la chanson Vivre maintenant. Bien qu'il explique que son cachet pour cette publicité sera reversé à des associations caritatives, de vives réactions éclatent sur les réseaux sociaux, une partie du public ne comprenant pas que l'artiste associe son image à celle d'une entreprise aux pratiques contestées. Akhenaton répond aux critiques dans une lettre ouverte publiée sur sa page Facebook : « Les valeurs défendues dans ce morceau sont les mêmes que j'évoque dans le titre Je suis en vie [...], la quête intérieure du bonheur ». Il ne voit pas de contradiction entre ses engagements politiques et la multinationale : « Je ne suis pas un altermondialiste ni un communiste, je suis pour un capitalisme juste et où le partage se ferait mieux qu'aujourd'hui Il explique aussi sa position dans les médias : « L'opposition frontale a-t-elle créé une amélioration ces dernières années ? Les riches sont encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres. Je pense qu'il faut passer à d'autres techniques de combat. »
=== Autres ===
Depuis 2007, Akhenaton dirige Akh WebTV, une émission web qui dévoile son univers musical, les coulisses des clips, les coulisses des projets musicaux et cinématographiques.
En 2012, il collabore avec Adidas et le designer Pablo Reinoso pour concevoir le nouveau maillot third de l'Olympique de Marseille. Ce maillot réversible (couleur noire d'un côté, orange de l'autre) fait référence aux redskins anglais qui, dans les années 1980, « retournaient leurs bombers noir doublé orange dans un esprit anti-raciste ».
En 2015, à la suite d'un sketch de Laurent Gerra dans l'émission Vivement Dimanche, Akhenaton répond à l'imitateur en déplorant les clichés qu'il véhicule. Laurent Gerra, n'appréciant pas le rap et préférant la variété française, s'était moqué des textes du groupe IAM.
== Prises de position ==
Selon Le Point, Akhenaton est « depuis les années Covid via ses réseaux sociaux, antivax complotiste et antisioniste déclaré ».
=== Positions sur la pandémie de Covid-19 ===
Début août 2021, Akhenaton est testé positif au Covid-19 et est hospitalisé pour gêne respiratoire.
En septembre, il explique qu'il continue à dire son opposition d'une part à la vaccination obligatoire et d'autre part au passe sanitaire émis en France selon le modèle du passe sanitaire européen et/ou aux modalités de son application. Il affirme également que l'apparition de variants est liée aux campagnes de vaccination, ce qui est faux. En réalité les variants Alpha et Delta sont apparus au Royaume-Uni et en Inde avant le début de la vaccination.
=== Positionnement politique ===
Le sort le titre No pasarán, référence au slogan antifasciste de la guerre civile espagnole, auquel Akhenaton participe avec une dizaine d'autres rappeurs en réaction au score élevé du Rassemblement national lors des élections législatives françaises de 2024. Certains passages du morceau sont considérés par Le Monde comme « misogynes et complotistes au risque de brouiller leur message » et « d'appel à la haine ». Akhenaton déclare notamment dans le morceau : C'est pas un candidat, c'est les idées qu'il faut qu'on batte / Les années 30 et leur odeur font leur comeback. (...) Rien n'a changé, je préfère la main tendue au bras tendu. Le Point perçoit « une curieuse indulgence » de la presse face à la violence du texte, qui voit notamment Le Monde ériger Akhenaton « en sage »
=== Discographie ===
==== Double titre ====
2018 : Akhenaton x DJ Duke
==== Albums solo ====
1995 : Métèque et mat
2001 : Sol Invictus
2002 : Black Album
2006 : Soldats de fortune
2014 : Je suis en vie
==== Albums collaboratifs ====
1990 : Concept (avec IAM)
1991 : ... de la planète Mars (avec IAM)
1993 : Ombre est lumière (avec IAM)
1997 : L'École du micro d'argent (avec IAM)
2003 : Revoir un printemps (avec IAM)
2007 : Saison 5 (avec IAM)
2011 : We Luv New York (avec Faf Larage)
2013 : Arts Martiens (avec IAM)
2013 : ...IAM (avec IAM)
2017 : Rêvolution (avec IAM)
2019 : Yasuke (avec IAM)
2020 : Astéroïde (avec Just Music Beats)
2021 : The Whole in My Heart (avec Napoleon Da Legend)
2021 : Rimes essentielles (avec IAM)
2022 : Latin Quarter (avec Nicholas Craven)
2023 : Nout (avec Meryem Saci)
2023 : Monopolium (avec Veust Lyricist)
2023 : HHHistory (avec IAM)
==== Compilations ====
2000 : Electro Cypher
==== Bandes originales ====
1998 : Taxi, film de Gérard Pirès
2000 : Comme un aimant, film de Kamel Saleh et lui-même, composée avec Bruno Coulais
2010 : Conte de la frustration, téléfilm de lui-même, en collaboration avec Didier Daarwin
2010 : Il reste du jambon ?, film d'Anne Depétrini
2010 : La Face B, livre d'Akhenaton, en collaboration avec Eric Mandel
== Filmographie ==
=== Réalisateur ===
2000 : Comme un aimant (long métrage pour le cinéma) de Kamel Saleh et Akhenaton
2010 : Conte de la frustration (téléfilm) de Didier Daarwin et Akhenaton
=== Acteur ===
2000 : Comme un aimant de Kamel Saleh et Akhenaton : Sauveur
2008 : Encore un printemps d'Audrey Estrougo : lui-même
2010 : Conte de la frustration (téléfilm) de Didier Daarwin et Akhenaton
2011 : Zak (série télévisée), saison 1 : lui-même
== Vidéographie ==
2005 : Alias Akhenaton de Kamel Saleh
== Décorations ==
(2020)
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"2011 à la télévision",
"C:Category:Hip Hop, du Bronx aux rues arabes",
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"Le mot et le reste",
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Art amarnien
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L'art amarnien, durant la période amarnienne (1353–1336 avant notre ère), est une forme d'art de l'Égypte antique qui révolutionna les canons artistiques classiques en place depuis plusieurs siècles. C'est sous le pharaon que le style amarnien naît, style qui se développera surtout sous le règne de son successeur, Akhenaton, et essentiellement dans la nouvelle capitale fondée par ce pharaon. On le retrouve, par exemple, dans les sépultures des nobles qui furent ensevelis dans les environs. Le nom arabe de cette capitale est Tell el-Amarna, d'où l'adjectif « amarnien ».
== Caractéristiques ==
L'art amarnien se caractérise d'une part par un art délicat où abondent les plantes, les fleurs et les oiseaux ainsi que les scènes de genre, proche d'un art « naturaliste », et par la représentation plutôt réaliste des personnages en dehors de la famille royale. Celle-ci voit ses figures subir de fortes déformations liées à l'expression d'une idéalisation extrême.
== Sculpture ==
=== Akhenaton et sa famille ===
La sculpture suit en quelque sorte l'évolution du règne. En effet, dès le début, le roi se fit figurer dans son temple de Karnak sous l'aspect traditionnel de colosse osiriaque mais dont les formes sont déjà si singulières et uniques dans l'art égyptien. La sculpture officielle, quant à elle, adopte des formes et des traits atteignant un réalisme qui tranche nettement avec la production des règnes antérieurs. Si la tradition est conservée quant à l'identification au roi dans les poses ou les formes générales de la statuaire, s'inscrivant dans la continuité des époques précédentes, les portraits semblent réalisés d'après nature, et non plus à partir du portrait royal officiel, et permettent de donner à la pierre polie davantage d'expressions et de différences morphologiques d'un exemplaire à l'autre.
Par chance on a retrouvé à Akhetaton les ruines de l'atelier de Thoutmès, sculpteur officiel de la cour royale. Sous les couches de débris de l'atelier se trouvaient toute une série d'épreuves de l'artiste dont le célèbre buste de Néfertiti mais également des portraits réalisés en moulage de plâtre dont il est tentant d'imaginer qu'ils ont été réalisés sur le modèle original, les personnes royales elles-mêmes.
Nous serions alors en présence d'une véritable galerie de portraits authentiques de cette cour amarnienne qui marqua si intensément le pays et sa production artistique.
L'art amarnien est un art dont l'origine et le but sont royaux. Certains textes de l'époque (dont une stèle du sculpteur Bak) nous rapportent que le roi lui-même enseigna aux artistes ces modifications profondes dans la représentation.
S'il est vrai que la sculpture subit dès des changements sensibles préfigurant ceux qui seront largement accentués par Akhenaton, c'est essentiellement dans l'art pariétal que la révolution se fait sentir.
Bien que les canons soient restés les mêmes (subdivision et carroyage des figures inchangés à cette époque) il est toutefois notoire que l'on assiste à un assouplissement des poses et une diversification des scènes. Il n'en reste pas moins que l'ensemble de la production pariétale n'avait d'autre but que de mettre en scène la relation entre la création, avec tout ce qu'elle comporte de vivant, et l'astre solaire, le créateur, qui domine toujours les scènes et inonde de ses rayons aux mains bienfaitrices les tableaux ainsi composés. Au milieu ou en bonne place on trouve en général le roi, unique intermédiaire entre le dieu et les hommes en compagnie de la reine et de leurs enfants, faisant face au soleil, consacrant des offrandes et recevant en retour du dieu les signes de vie ânkh.
GD-EG-Caire-Musée061.JPG|Partie supérieure d'un colosse d'Akhenaton(Musée égyptien du Caire).
Princesse amarnienne, musée du Louvre.jpg|Une fille d'Akhenaton. Calcaire peint. L. 10 cm(Musée du Louvre).
Atón.jpg|Stèle à la famille royale amarnienneCalcaire, L. 39 cm(Musée égyptien de Berlin).
UnfinishedStatueOfAmarnaPrincess2.jpg|Tête inachevée d'une princesse amarnienne. Quartzite. H. 21 cm(Musée égyptien de Berlin).
C'est donc le rapport au monde que l'art amarnien change, en cela que l'ensemble de la création devient représentable car issue du dieu soleil Aton qui, à travers la personne du roi, lui garantit la vie - donc l'éternité.
Les images de l'élite du Nouvel Empire donnaient aux femmes un aspect constamment jeune et beau, au Nouvel Empire.
=== La reine Tiyi ===
Seule exception, apparemment, à l'éternelle jeunesse des femmes, le portrait de la reine Tiyi du Neues Museum, aux traits si caractéristiques qu'ils en confinent au réalisme, et pose bien d'autres questions en raison de son étrange coiffure. Mais elle était l'épouse d', dont il existe un portrait de l'homme âgé et qui sont les parents du futur Akhenaton, le réformateur radical ? C'est un curieux portrait, au premier regard, dont la coiffe surprend. Comme un casque, cette masse brune recouvre, en fait, le khat d'argent avec des ornements d'or et d'incrustations précieuses, dont on distingue une boucle d'oreille mais qui devait donner, initialement, à ce portrait un aspect vraiment resplendissant. Autant qu'on puisse le savoir, cette masse brune est en lin, cire et colle, et, à l'origine, elle couvrait l'ensemble des ornements et les cobras (uraei) qui sont aujourd'hui visibles dans la boucle d'oreille. La version altérée par ce « casque » possédait une couronne de plumes, en bois doré et plâtre, dont il reste des traces et des perles bleu engluées dedans. Si cette couronne hathorique était habituelle à Amarna, la perruque n'avait pas cette forme ronde, mais en trois parties. Selon Dorothea Arnold, 1996, les deux états correspondraient, dans la première version, à l'image d'une déesse funéraire (Isis ou Nephthys) à l'époque amarnienne et ensuite, cette fonction n'étant pas conforme au « retour à l'orthodoxie », on aurait transformé la statuette de la reine Tiyi, pour lui donner un aspect traditionnel du retour à l'ordre précédent.
== Tombes ==
Ainsi, les vieux tabous tombent et n'ont plus de raisons de s'exprimer ou d'être censurés, brisant en même temps des siècles de traditions. Ainsi la tombe royale aménagée à l'est de la capitale, et non plus à l'ouest (traditionnel emplacement du monde des morts), porte des représentations au cœur même du caveau ayant plus à voir avec la vie de la famille royale qu'avec la future vie du roi dans l'au-delà. On voit donc Pharaon sur son char sortant du palais suivi de ses serviteurs, se rendant au grand temple d'Aton. Il consacre une grande offrande au dieu qui illumine un monde regorgeant de vie ; ainsi sont représentés des animaux de toutes sortes qui n'auraient jamais trouvé leur place au cœur d'un tombeau royal. D'autres tableaux représentent la famille royale dans des scènes de la vie intime, en train de manger ou encore de se toucher… toutes ces représentations avaient un sens précis qui allait à l'encontre de l'image classique du pharaon, beau comme un dieu, immuable et impénétrable, aussi éloigné du monde des hommes dans sa figuration qu'il pouvait l'être dans la réalité lorsqu'il vivait reclus dans son palais.
En cela l'art amarnien organise donc une vraie rupture que la ville d'Akhetaton elle-même vient confirmer. Installée sur la rive orientale du Nil, elle était en fait concentrée autour du palais royal, gigantesque, et des grands temples dédiés à Aton. Il s'agissait de créer un nouvel espace permettant de mettre en scène la vie de la famille royale, vie et geste qui devenaient alors de véritables rituels dans le culte de l'astre solaire et que les représentations, que nous trouvons si charmantes, ne font que reproduire comme le culte de n'importe quel dieu était figuré sur les murs de son temple. Là, c'est toute la cité qui devient le temple d'Aton et de son hypostase Akhenaton !
Nous pouvons donc dire que l'art amarnien participe à cette mise en scène, mieux, l'illustre et par le truchement de son caractère sacré, qui lui n'est pas abandonné ou changé, rend son effectivité éternelle.
On comprend mieux alors l'acharnement des prêtres des anciens cultes à faire disparaître ces représentations et sculptures afin de les rendre inefficaces à jamais, à la suite de la restauration entreprise dès Toutânkhamon. L'objectif de ces destructions, en plus d'effacer la mémoire d'Akhenaton, était de briser leur capacité de manifestation qui, selon la mentalité égyptienne, habitait toute image figurée, modelée ou sculptée.
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Akhenaton
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=== Politique extérieure ===
En Syrie et au pays de Canaan, les Hittites et les Amorrites grignotent peu à peu les conquêtes de . Ainsi, le roi de Qadech, entré dans l’alliance hittite, conquiert la Syrie du Nord, tandis que Suppiluliuma (-1382 / -1342) et s’attaquent au Mittani, allié de l’Égypte. De son côté, le roi d’Amourrou se rend maître de plusieurs places fortes de la côte phénicienne.
Akhenaton néglige de venir en aide à ses vassaux, malgré leurs appels pressants, de sorte que son inertie cause la perte de Sidon, de Tyr et de Byblos. Pendant ce temps, des bandes de nomades pillards, les Apirou, s’emparent de Megiddo et de Jérusalem.
La correspondance diplomatique retrouvée entre les différents grands États de l'Orient souligne encore davantage la négligence et la maladresse du pharaon, qui aggrave l'affaiblissement de l'Égypte dans ses possessions asiatiques et son influence dans les cours étrangères. L'or est alors un élément de première importance dans la politique internationale, et l'Égypte, prospère, est réputée en posséder à profusion. Alors qu'une grande partie du prestige moral du royaume et de son influence à l'extérieur repose sur sa prodigalité (ce qu'avait parfaitement compris ), Akhenaton est beaucoup moins généreux que son père et les envois d'or diminuent fortement. Les rois d'Assyrie, de Babylone et du Mittani s'en plaignent dans les lettres qu'ils adressent à leur « frère » d'Égypte, sur un ton de moins en moins amical.
=== Fin du règne ===
À la fin du règne, il ne subsiste presque rien de l’empire asiatique des premiers Thoutmôsides.
Les circonstances de la mort d'Akhenaton sont entourées de mystère. On ne sait ni quand ni comment il meurt. Tout au plus peut-on dater de l’an 17 ou 18 la dernière inscription qui le mentionne. Cependant, certains suggèrent que l'éclipse totale de soleil du -1337 pourrait être concomitante avec sa mort. Des études récentes avancent l'hypothèse qu'il était atteint d'un trouble métabolique portant le nom de homocystinurie, gendre et successeur d’Akhenaton, après une probable corégence, meurt à la fin d'un règne éphémère. Le pouvoir revient alors au fils cadet d'Akhenaton, alors âgé de neuf ans : Toutânkhaton, qui a épousé Ankhésenpaaton, la troisième fille d’Akhenaton. Avec la disparition d'Akhenaton s'éteint le culte d'Aton. Au bout de trois ans, Toutânkhaton quitte Amarna. Il adopte le nom de Toutânkhamon, restaure le culte des dieux traditionnels et rend au clergé les biens dont l’avait dépouillé le misérable Akhetaton.
== Sépulture ==
La tombe d'Akhenaton est creusée dans la nécropole royale d'Amarna. Découverte par des fellah à la fin du XIXe siècle, puis redécouverte en 1891, elle a été fouillée par Howard Carter en 1892. Le célèbre égyptologue en releva les décors des parois accessibles pour le compte de l'Egyptian Exploration Society. De 1893 à 1894, le tombeau a été fouillé par Alexandre Barsanti pour le compte du Service des Antiquités égyptiennes. Il le dégagea des gravats qui l'encombraient, révéla son plan et découvrit des restes du sarcophage extérieur du roi, ainsi que de son coffre à canopes et de nombreux fragments d'ouchebtis au nom du roi.
Brisés en centaines de morceaux, ces vestiges de l'équipement funéraire royal ont été transportés au Musée égyptien du Caire, où ils ont été reconstitués et sont désormais exposés.
Ces indices démontrent que dans un premier temps, le roi a bien été inhumé dans la tombe qu'il s'était fait aménager dans sa nouvelle capitale. Après le retour à l'orthodoxie religieuse et (probablement) d'un premier pillage de la nécropole royale, le corps du roi a été déplacé et inhumé dans la tombe de sa mère Tiyi, dans la vallée des Rois.
Fichier:Sarcophage Akhénaton.JPG|Sarcophage externe d'Akhenaton reconstitué au Musée égyptien du Caire.
Fichier:Akhenaten TwoFragmentaryShabtis BrooklynMuseum.png|Ouchebti d'Akhenaton.
En 1907, Theodore Davis et Edward Ayrton fouillant dans la vallée des Rois, mettent au jour la tombe KV55, qui contenait plusieurs restes de viatiques funéraires royaux de la fin de la . Elle comptait un grand sarcophage en bois doré dont les cartouches royaux avaient été martelés, effaçant à jamais le nom de son propriétaire, et dont le visage en or a été arraché, défigurant la tête du sarcophage. D'autres objets portaient également des cartouches, systématiquement effacés, signe caractéristique de la damnatio memoriae subie par les souverains amarniens au cours de la .
Le sarcophage contenait encore une momie, réduite à l'état de squelette et qui n'a pas été immédiatement identifiée. Des examens récents de ce squelette ont été menés de 2005 à 2009 par une équipe égyptienne dirigée par Zahi Hawass. Des analyses ADN permettaient finalement de démontrer que ce corps était bien celui d'un fils d' et de la reine Tiyi. Ces résultats, révélés le à la presse et associés aux objets déjà découverts dans la tombe d'Akhenaton, confirment qu'il s'agit bien des restes du roi.
Akhenaton a bien été momifié et a reçu une sépulture officielle dans la nécropole royale de sa capitale. Après avoir reposé une brève période dans son tombeau royal en Amarna, il a été déplacé avec les restes de son équipement funéraire dans la vallée des Rois, dans la tombe KV55, probablement sous le règne de Toutânkhamon.
Après le règne de ce dernier, la tombe a été réouverte et les objets aux noms du roi délibérément saccagés. C'est à ce moment que le sarcophage royal a été abîmé et probablement ouvert afin de dépouiller la momie du roi des ultimes reliques permettant d'identifier son propriétaire. C'est une condamnation posthume à l'oubli, et surtout une interdiction de tout espoir de renaissance dans l'au-delà, ce qui représentait pour les Égyptiens la pire des punitions. Puis la tombe a été refermée et scellée à nouveau.
La présence de ces sceaux sur le mur fermant la tombe indique que cet acte de désécration a été réalisé officiellement et non par des pillards. Cet acte vient clore la campagne de damnatio memoriae, qui a débuté sous le règne d'Horemheb et s'est achevée sous les premiers pharaons de la .
Fichier:Ataud kv55.jpg|Couvercle du sarcophage royal.
Fichier:KV55 sarcophagus (Cairo Museum).jpg|Détail du visage mutilé, couvercle du sarcophage royal.
Fichier:The KV55 Pharaoh's Vulture by Ulises Muñiz.jpg|Gorgerin en or représentant la déesse Nekhbet, trouvé sur les restes de la momie.
Fichier:KV55 scull.jpg|
== Titulature ==
== Redécouverte contemporaine ==
L’échec de sa réforme religieuse et la violente réaction conservatrice qui s’ensuivit condamnèrent Akhenaton à un oubli quasi total.
Sa redécouverte à la fin du XIXe siècle a été progressive et, même pour les archéologues sérieux qui s’en sont occupés, elle a été l’occasion de descriptions souvent fantasmatiques et de projections de leurs a priori, dans lesquelles Akhenaton est présenté tantôt positivement, tantôt négativement, mais généralement dans une perspective occidentalocentrée. Ainsi, dès 1910, l'égyptologue Arthur Weigall, qui lui consacre la première biographie, voit dans Akhenaton un précurseur évident du Christ : Aucune religion à travers le monde n'est aussi proche du christianisme que la foi d'Akhenathon. Même si la description de Weigall attira de nombreuses critiques de ses pairs, certains allant jusqu'à la taxer de « romanesque », la liste des interprétations hasardeuses, farfelues, voire délirantes n'a fait que s'allonger : la bibliographie consacrée à Akhenaton compte actuellement plusieurs milliers d'ouvrages.
En 1939, Sigmund Freud s'y intéresse dans L’homme Moïse et la religion monothéiste. Il y écrivit : « Si Moïse fut un Égyptien, s’il transmit sa religion aux Juifs, ce fut celle d’Akhenaton... » (cette affirmation revient à identifier Akhenaton et Abraham. Elle a été précisée et dépassée par Messod et Roger Sabbah pour qui Akhenaton fut Abraham et Moïse ). Mais même ses disciples préfèrent classer dans le genre romanesque ou ésotérique cet ouvrage à la rédaction duquel il travailla longtemps (débuté vers 1910 et publié à sa mort).
L'un des auteurs les plus inspirés par l'atonisme fut la femme de lettres et ésotérique nazie Savitri Devi, qui écrit Akhenaton, Fils du Soleil.
Le psychiatre Immanuel Velikovsky, auteur de théories catastrophistes controversées, soutient dans Œdipe et Akhnaton retrouver l'histoire d'Akhenaton sous les traits d'Œdipe.
== Akhenaton, personnage de fiction ==
=== Littérature ===
Agatha Christie en a fait le thème d'une de ses pièces de théâtre, Akhenaton.
Akhenaton est un des principaux personnages du roman de Mika Waltari, Sinouhé l'Égyptien.
Akhenaton est le héros d'un roman de Naguib Mahfouz, Akhénaton le Renégat, où il est décrit par le biais de confessions imaginaires de membres de sa cour.
Akhenaton est un des principaux personnages du roman de Viviane Koenig, Néfertiti Reine d'Égypte.
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Akhenaton est un des personnages du roman d'Éric Giacometti et de Jacques Ravenne, Lux Tenebrae.
L'histoire d'Akhenaton (et de son père ) est racontée dans La mémoire du monde, de Stéphanie Janicot ().
Akhenaton est aussi au centre du roman de Mireille Calle-Gruber, Le Tombeau d'Akhnaton, qui évoque le projet d'un film allégorique par le cinéaste Châdi Abdessalam.
Roman de jeunesse : Les Enfants de la lampe magique, tome 1 « Le tombeau d'Akhenaton ».
Akhenaton est un des personnages du roman Joseph et ses frères de Thomas Mann, au tome 4 « Joseph le nourricier », dans lequel Joseph, fils de Jacob, devient l'ami unique du pharaon, et l'un de ses principaux ministres.
Roman historique d’Andrée Chedid : Nefertiti et le rêve d’Akhenaton, paru le 01/01/1974 chez Flammarion .
Roman historique de Gilbert Sinoué, Akhenaton, le Dieu maudit, Gallimard, 2005.
Principal personnage du roman tiré des annales akashiques : La Demeure du Rayonnant, mémoires égyptiennes de Daniel Meurois, Le Passe-Monde, 2010 .
=== Bande dessinée ===
Edgar P. Jacobs évoque l'histoire et le culte d'Akhenaton dans la bande dessinée Le Mystère de la Grande Pyramide.
Didier Convard et André Juillard reprennent et terminent cette histoire dans l'album hors série L'Aventure immobile.
Lucien De Gieter évoque également Akhenaton dans la bande dessinée Papyrus Le Pharaon maudit.
Jim Starlin a écrit l'histoire de Marvel : The End (publié en 2003 par Marvel Comics), où Akhenaton est enlevé par l'Ordre céleste. L'Ordre lui confère alors une partie du Cœur de l'Univers, un pouvoir qui confère l'omnipotence. Lorsqu'il est en mesure d'utiliser et de comprendre ses pouvoirs, il est envoyé sur Terre pour en prendre le contrôle et y agir en tant qu'agent de l'Ordre. Il se confronte alors aux super-héros de l'Univers Marvel et est finalement arrêté par Thanos, qui prend le contrôle du Cœur de l'Univers.
=== Jeu de rôle ===
Dans le jeu de rôle Nephilim, Akhenaton est un Nephilim visionnaire, créateur des 22 Arcanes Majeurs, les voies d'accomplissement des Nephilim.
=== Musique ===
Le rappeur Marseillais Philippe Fragione a choisi Akhenaton comme pseudonyme.
=== Jeux vidéo ===
Une partie de l'histoire de The Secret World emmène les joueurs en Égypte, dans les environs de la ville fictive d'Al-Merayah, où la résurgence du culte d'Aton (auquel sont fusionnés certains éléments du Culte des Anciens de Lovecraft) constitue le cœur de l'intrigue ; Akhenaton lui-même est évoqué et représenté sous le nom de Pharaon Noir.
Plusieurs quêtes sont dédiées à ce pharaon dans le DLC The Curse of the Pharaohs dAssassin's Creed Origins.
=== Cinéma ===
Néfertiti, reine du Nil (Nefertite Regina del Nilo), péplum italien réalisé par Fernando Cerchio en 1961 ;
L'Égyptien (The Egyptian), film américain réalisé par Michael Curtiz en 1954.
=== Opéra ===
En 1983, le compositeur Philip Glass, figure de proue de la musique minimaliste (avec une approche répétitive), lui consacre un opéra intitulé Akhnaten considéré comme l'une des pièces majeures du XXe siècle finissant.
== Photos ==
Fichier:Amarna-char royal.jpg|Amarna, Akhenaton sur son char, sous les rayons d'Aton, très abîmé.
Fichier:Amarna2.jpg|Amarna, au fond, le roi, la reine et leurs filles aînées.
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Atari ST
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Les Atari ST forment une famille d'ordinateurs personnels conçus par la firme américaine Atari dont le succès commercial a marqué la deuxième moitié des années 1980 et le début des années 1990. Le succès fut autant grand public (jeux vidéo) que professionnel (traitement de texte, PAO et surtout MAO).
Le micro-ordinateur Atari ST marque plus particulièrement l’histoire informatique comme la machine ayant permis l'essor de la musique assistée par ordinateur et la démocratisation de la norme MIDI et l'Atari ST un micro-processeur légèrement plus rapide, un encombrement plus réduit, des prises MIDI et un tarif plus attractif:
Devant l'engouement pour la machine, plusieurs jeux vidéo d'un genre nouveau furent développés originellement sur Atari ST tels que (entre autres) Dungeon Master, Le Manoir de Mortevielle, L’Arche du Captain Blood puis plus tard Vroom.
L'Atari ST a connu également un énorme succès auprès des musiciens grâce aux prises MIDI présentes en configuration standard, ce qui était une grande première pour un ordinateur grand public à cette époque.
Atari a aussi été un sérieux concurrent de la firme Apple avec son micro-ordinateur ST. En 1986, la firme à la pomme s’inquiète de l’arrivée de l’Atari ST qui possède des caractéristiques équivalentes (voire supérieures dans certains cas) au Macintosh et qui ne s’interdit pas non plus de concurrencer directement le secteur de marché de son entrée de gamme : l’Apple II. Quelque temps plus tard, un bidouilleur dénommé Dave Small, commercialise un produit, , permettant d’émuler parfaitement un Macintosh avec des performances supérieures à l’original.
Très abordable, fonctionnant avec l'interface graphique GEM, et utilisant des disquettes 3,5", l'Atari ST a été surnommé le Jackintosh (jeu de mots entre Jack, le prénom de Jack Tramiel et Macintosh) car il se positionnait en concurrent direct du Macintosh.
Ce sont essentiellement le 520 ST, le 1040 ST et dans une moindre mesure le Mega ST qui ont remporté un véritable succès public.
L’Atari ST rencontre rapidement un succès important en Europe dans des pays comme la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et bien d'autres encore. Il obtient aussi un certain succès en Australie ou au Canada avec une logithèque très étendue.
=== Fin de règne et postérité ===
Fin 1992, l’Atari Falcon030 arrive timidement pour remplacer l’Atari ST en proposant une machine à vocation multimédia principalement destinée au grand public. Cette machine techniquement innovante mais d'une puissance très limitée pêchera par son absence de titres phares et sa logithèque peu fournie. Atari laisse vivre sans réel soutien son nouveau micro-ordinateur qui obtient pourtant un certain succès chez les musiciens grâce à son excellent rapport qualité/prix. Atari concentre alors rapidement toutes ses forces sur la promotion de sa console Jaguar, considérant alors le marché des micro-ordinateurs saturé par la consolidation du marché des compatibles PC.
À partir de 1993, malgré la sortie de l'exceptionnel Vroom Multiplayer, les nouveaux titres ludiques se font de plus en plus rares, ce qui annonce la fin de la présence de l’Atari ST sur le devant de la scène. Il s’ensuit progressivement l'année suivante l’abandon de la plate-forme par les revendeurs informatiques grands publics. Toutefois, l’Atari ST conserve des utilisateurs fidèles accumulés au fil des années et reste longtemps très utilisé par les musiciens amateurs ou professionnels.
Jusqu’à la fin des années 1990, ST Magazine et quelques autres magazines français d’informatique alternative permettent aux utilisateurs de la machine de s'informer sur les nouveautés logicielles ou hardware qui continuent à sortir, et cela sans le moindre soutien de la part d'Atari. En France, des salons professionnels consacrés au monde Atari sont organisés et surprennent par leur nombre de visiteurs.
Au début des années 2000, le magazine musical français qualifie l’Atari ST de machine « increvable » dans le cadre de l’exposition événement «HIP-HOP, du Bronx aux rues arabes ». Sous la direction artistique du rappeur Akhenaton, l’exposition se voulait axée sur les points d’ancrage importants de la transmission du mouvement hip hop.
== Musique assistée par ordinateur ==
Dès 1986, les musiciens plébiscitent l’Atari ST avec notamment l’arrivée du séquenceur Pro 24 de Steinberg. Avec son interface MIDI intégrée, l’Atari ST permet alors à tout un chacun de construire facilement un home studio. Il est dorénavant possible de relier (à la manière d’un orchestre) un ou plusieurs instruments électroniques compatibles avec la norme MIDI (synthétiseur, sampler, boîte à rythme…).
L’Atari ST apporte un espace de travail inouï performant aux musiciens de l’époque avec son écran monochrome haute résolution et son interface graphique GEM autorisant une utilisation intensive de la souris. L’Atari ST couplé avec un sampler sonne le glas des toutes premières configurations informatiques musicales jusqu’alors réservées aux musiciens fortunés (comme le Fairlight CMI) par son prix drastiquement inférieur. Une multitude de logiciels de MAO apparaissent pour couvrir divers besoins : séquenceur, éditeur de partition, éditeur de synthétiseur, apprentissage musical, etc. N’importe quel musicien peut dorénavant avant les concerts répéter chez lui, réaliser des maquettes ou même enregistrer un album complet.
Liste non exhaustive des artistes utilisant ou ayant utilisé un Atari ST :
808 State
Alex Gopher
Alliance Ethnik
Alphaville
Aphex Twin
Astral Projection
Atari Teenage Riot
Autechre
Début 1988, le groupe anglais Bomb the Bass sort de nulle part le 45 tours Beat Dis et devient l'événement de l'année. Le titre sera classé au Hot Dance Club Songs américain et au UK Singles Chart. À la surprise générale, ce morceau fait déferler la house music issue des ballrooms de Detroit, dans les charts. Ce morceau dévoile également au grand public les possibilités du sampling avec une utilisation extrême mais toutefois créative d’extraits de morceaux musicaux « volés ». Tim Simenon, initiateur du groupe, continua d’utiliser l’Atari ST sur toutes ses productions ultérieures pour la fiabilité de son séquençage MIDI consécutivement à des essais infructueux avec la plate-forme Macintosh.
Bernard Estardy
Bertrand Burgalat
Au début des années 1990, Bill Bottrell réalise avec Michael Jackson le mégahit . Les données MIDI du morceau, calquées sur les improvisations de Michael Jackson, sont intégralement enregistrées sur un séquenceur de chez Hybrid Arts tournant sur la plateforme Atari.
Calogero
Cappella
sort en 1991 son hit mondial Así me gusta a mí qui deviendra un des titres majeurs de la dance espagnole. Le titre a été réalisé sur un Atari ST avec le séquenceur Pro 24.
CJ Bolland
Culture Beat
dDamage
Dee Nasty
Deep Forest
Depeche Mode
DJ Mehdi
Duran Duran
Érick Bamy
Étienne de Crécy
Faithless
Fatboy Slim
Féfé
Gérard Blanc
Le groupe de rap IAM réalise chez lui sur un Atari une grande partie de l'album ... De la planète Mars avant de le finaliser en studio.
Jaydee
Jean-Jacques Goldman lors de la sortie de son album Chansons pour les pieds explique fin 2001 pendant l'émission télévisée Fréquenstar comment il compose dans son home studio parisien autour d'une configuration Atari qu'il utilise depuis de nombreuses années. Quelques années plus tôt, il fixe un rendez-vous dans un studio à Céline Dion et René Angélil et apporte ses disquettes Atari afin de présenter les maquettes de l'album D'eux qui deviendra l'album francophone le plus vendu au monde.
Jean-Louis Murat a réalisé son premier album à succès Cheyenne Autumn avec un Atari 1040 ST et un Akai S900.
Jean-Michel Jarre, qui utilisera en concert des racks dotés de plusieurs Atari montés en série, notamment pour servir de base rythmique
Joe Zawinul
La chanteuse Juliette s’intéresse d’abord à l’informatique musicale en s’équipant d’un ordinateur Atari 1040 ST principalement pour ses prises MIDI. Un jour, un ami lui prête une disquette piratée du jeu Indiana Jones. Elle se découvre alors une passion débordante pour les jeux vidéo qui va l'amener à être nommée des années plus tard présidente du Fonds d'aide au jeu vidéo (FAJV).
Kassav'
Kent
Klaus Schulze
Kraftwerk
La Caution
Laurent Voulzy
En 1997, Madonna invite le producteur anglais William Orbit à composer son futur album Ray of Light. Au début de l’été, le musicien se rend au réputé Larrabee North Studio en Californie et installe un Atari 1040 ST rafistolé avec lequel il a composé la plupart des chansons. Le micro-ordinateur sera malmené à plusieurs reprises durant les sessions d’enregistrement et prendra même feu.
Marc Kinchen
Michel Berger
Michel Fugain
Mick Fleetwood
Mike Oldfield
Niagara
Oxia
À la fin des années 1980, Patrick Bruel invite chez lui le musicien Alain Lepas à installer son matériel de composition musicale. Dans son petit studio parisien, le chanteur travaille pour la première fois sur un micro-ordinateur (Atari ST) afin de réaliser les maquettes de son futur album phénomène Alors regarde. Il appréciera plus particulièrement la latitude proposée par cette technique de composition pour peaufiner ces chansons.
Phil Barney est un adepte convaincu du home studio dès le milieu des années 1980. Afin de réaliser ses premiers albums, il s'initie à Notator sur Atari pour maquetter ses morceaux chez lui en accumulant le matériel MIDI.
René-Louis Baron
Rita Mitsouko
Serge Perathoner
S'Express
Skinny Puppy
Starmania
Stephan Eicher
Le groupe marseillais Superfunk réalise l'un des gros succès de l'année 2000]avec son titre house . Le groupe déclarera apprécier la simplicité de l'Atari ST lui autorisant une créativité personnelle maximum.
Tangerine Dream
Teddy Riley
The Future Sound Of London
The KLF
The Young Gods
Vangelis
Vincent Lagaf' avec le jeu vidéo Les Aventures de Moktar - Vol 1 : La Zoubida, qui est dans le clip de la musique La Zoubida.
En 1997, White Town explose les charts mondiaux avec son hit qu'il a enregistré dans un petit home studio installé dans sa chambre avec du matériel de seconde main. Un simple Atari 520 STfm accompagné d'un logiciel séquenceur gratuit fut utilisé pour enregistrer l'album complet.
== Les modèles ==
Le premier modèle de la série, présenté au cours du printemps 1985 mais jamais commercialisé fut le 130ST, (doté de de mémoire vive). Il fut suivi des modèles 520ST () et 520ST+ (), qui sortent en 1985.
En 1986 apparurent les modèles 260ST ( + système d'exploitation sur disquette à charger en mémoire au démarrage) uniquement commercialisés en Allemagne (Il y a eu quelques modèles vendus en Belgique également), et 520STm ( + sortie vidéo composite pour la télévision).
Le lecteur de disquette 3"5 ne fut intégré qu'à partir de la série de modèles ST déclinées en 520ST, 520STf ( de mémoire vive) et 1040STf ( de mémoire vive), puis STfm, qui disposait d'un modulateur interne pour une sortie couleur sur écran TV. Suivirent en 1989 la série des STe (e pour enhanced : capacités graphiques et sonores étendues), avec les 520STe et 1040STe.
Le 520STe sorti en 1989 propose plusieurs améliorations, comme l'ajout d'un blitter, une palette de 4096 couleurs au lieu des 512 du STF, une puce sonore améliorée, deux ports supplémentaires pour la connexion de joysticks analogiques (qui, en pratique, ne furent presque pas exploités), et ainsi qu'une sortie son au format RCA stéréo. Une autre amélioration importante du STE est le fait que la mémoire est clipsée, et non plus soudée.
À destination plus professionnelle, il y eut le Mega ST et le Mega STe, et les portables Stacy et ST Book. Un prototype d'ordinateur à écran tactile, le ST Pad a été présenté mais ne fut jamais commercialisé.
== Les successeurs ==
Avec l'apparition des microprocesseurs sont apparus l'Atari TT (TT signifiant Thirty-Two) et le Falcon030 (030 faisant référence au nom du microprocesseur Motorola 68030).
En parallèle, des clones furent mis sur le marché, comme l’Eagle, le Medusa, l’Hadès ou le Milan. Ces machines s’inspiraient principalement de la conception du TT (alors que les projets de clone du Falcon n'arrivèrent pas à entrer en production) en intégrant des évolutions de processeur (principalement 68040 et 68060), et d’autres évolutions, comme l’utilisation d’un bus PCI.
En 2010, après plusieurs années de concertation entre les différents acteurs du monde Atari, la production d'un nouveau compatible est lancée. Baptisé « FireBee », ce micro-ordinateur est majoritairement compatible avec la logithèque Atari ST. Il est architecturé autour du microprocesseur Freescale ColdFire MCF5474 cadencé à 264 MHz (), donnant une vitesse moyenne de traitement d'environ celle d'un Falcon de base.
En 2015, une nouvelle production du « FireBee » est annoncée avec un dispositif de précommande.
Depuis la démocratisation des FPGA, de nombreux ordinateurs apportant la possibilité de cloner le ST sont apparus, comme le MiST, le MiSTer ou encore le Suska.
== Caractéristiques ==
Processeur : Motorola 68000, cadencé à 8 MHz pour les ST/Mega ST/STe, et à 16 MHz pour le Mega STe.
Mémoire vive : pour le 130ST, pour le 260ST (512 ko + système d'exploitation sur disquette à charger en mémoire au démarrage), pour le 520ST, pour le 520ST+ et le 1040ST, pour le Mega STe.
Audio : Chipset sonore Yamaha YM2149 (3 voies), auquel s'ajoute un convertisseur numérique/analogique stéréo en à 50 kHz pour les STe et Mega STe, disposant d'un équaliseur temps réel pour le réglage du volume, des basses et des aigus.
Lecteur de disquette : Format 3"½ double densité.
Disque dur externe (ST): 48 Mo à la norme SCSI, interne pour Méga ST/STe, en option.
=== Connectique ===
L'Atari ST était équipé de nombreux connecteurs à l'arrière, sur le côté et même en dessous.
Connecteurs Standard :
interface Série RS-232-C (DB25 mâle)
interface Parallèle Centronics (DB25 femelle)
deux connecteurs Souris/Joystick (DE-9 mâle) : situés sous le châssis.
deux prises MIDI (DIN cinq broches)
Connecteurs spécifiques aux ST :
prise Moniteur/Television (DIN treize broches)
connecteur ACSI (similaire au SCSI) DMA : pour utiliser un disque externe, en SCSI avec un adaptateur.
interface pour lecteur de disquettes externe.
port cartouche : à l'origine destiné à une application résidente de 128 ko en ROM mais qui a aussi été utilisé pour des extensions hardware : digitaliseurs vidéo (VidiST), scanners à main, digitaliseurs sonores (ST Replay), cartes son (MV16), émulateurs (Spectre CGR), clés hardware de certains logiciels musicaux et dernièrement, carte Ethernet, port USB et IDE.
deux Connecteurs pour joysticks supplémentaires (STe)
=== Affichage ===
==== Mode d'affichage ====
Les ST disposaient de trois modes d'affichage :
basse résolution : en seize couleurs ;
moyenne résolution : en quatre couleurs ;
haute résolution : monochrome (noir et blanc).
Le mode haute résolution nécessitait un moniteur spécial (Atari SM124) du fait de sa fréquence de rafraîchissement de l'écran de , tandis que les deux autres étaient affichables soit sur une télévision (via la prise péritel), soit sur des moniteurs couleurs (tels que les Atari SC1224 et SC1435).
Des moniteurs « multisynchro » permettaient d'afficher les trois modes.
Des montages électroniques permettaient d'utiliser un écran VGA.
==== La palette de couleur ====
Les couleurs sont choisies en spécifiant leurs niveaux de rouge, vert et bleu. Pour les modèles avant le STf, chaque niveau peut prendre une valeur entre 0 et 7, le choix des couleurs se fait donc parmi .
Pour le STe et le Mega STe, chaque niveau peut prendre une valeur entre 0 et 15, permettant de choisir parmi . Une astuce de codage des niveaux permet une compatibilité ascendante pour les jeux apparus avant le STe.
Des astuces de programmation du matériel permettaient à certains logiciels (comme Spectrum 512) d'afficher plus de couleurs que la normale en changeant en continu la palette de couleur. Ces astuces consommaient l'essentiel de la puissance de calcul et étaient donc inexploitables dans des jeux.
== Logiciels ==
=== Système d'exploitation ===
Le système d'exploitation en ROM est le TOS pour The Operating System, décliné en différentes versions (1.n à 2.n) suivant les différents modèles de ST. Le TOS est un système complet regroupant différentes couches : le système et le GEM regroupant la VDI (primitives de base graphiques) et l'AES (couche niveau haut) permettant de gérer les fenêtres, les menus, la souris etc, en se servant de la VDI. La VDI de base des TOS étant relativement lente, 2 autres produits ont vu le jour par la suite : NVDI (commercial) puis fVDI (libre), permettant de multiplier la vitesse de la VDI par 2,5 environ.
En 1989, Eric Smith a sorti MiNT (Mint is Not TOS), surcouche du TOS fournissant un système multitâche préemptif basé sur Unix (programmé avec les outils GNU), pour tous les ordinateurs TOS (des Atari ST au tout dernier "Atari" FireBee en passant par les TT, Falcon, Hades et Milan) et permettant d'utiliser les applications GEM en environnement multitâche.
MiNT (devenu par la suite FreeMiNT), à placer dans le dossier AUTO, utilise un noyau pour piloter le système ainsi que des modules sous forme de fichiers séparés chargeables par MiNT, permettant de piloter, par exemple, une couche réseau internet TCP/IP ou un système de fichier différent de la FAT16 ou FAT32 : Minix. MiNT ne nécessite pas de PMMU. Accessoirement, MiNT peut également charger un serveur de fenêtre de type X11R6 permettant d'utiliser des logiciels graphiques Unix, avec l'inconvénient que ces logiciels sont très lents avec aussi peu de puissance et qu'il vaut mieux posséder un Atari puissant (au moins un Milan à 32 MHz) pour avoir une utilisation relativement confortable (un 68060 est conseillé).
FreeMiNT est actuellement une surcouche du système FireTOS pour ordinateur FireBee permettant d'avoir théoriquement, une logithèque assez conséquente de logiciels du monde Unix adaptée au GEM du FireBee (avec les outils GNU).
=== Logiciels phares ===
L'Atari ST est un ordinateur polyvalent permettant aussi bien de jouer que de travailler.
==== Quelques jeux vidéo qui ont marqué la carrière du ST ====
Dungeon Master (FTL) : le premier jeu de rôle en vue subjective en temps réel dans l'histoire du jeu vidéo.
Speedball (The Bitmap Brothers) : jeu de sport futuriste à deux joueurs en simultané.
Rick Dangerous (Core Design) : jeu de plates-formes rendant hommage à Indiana Jones avec beaucoup d'humour.
Vroom (Lankhor) : jeu d'arcade et de simulation de courses de Formule 1.
North & South (Infogrames) : jeu de stratégie-actions tour par tour inspiré de la bande dessinée Les Tuniques bleues.
Gods (The Bitmap Brothers) : jeu de plates-formes/action avec un level design très élaboré.
Stunt Car Racer : courses 3D innovante de Dragsters sur des pistes surélevées.
Falcon : simulateur aérien de combats en 3D.
L'Arche du Captain Blood : un space opéra novateur pour l'époque.
Maupiti Island (Lankhor) : enquête policière digne d'un roman d'Agatha Christie avec des dialogues en synthèse vocale.
Kick Off 1 & 2 : jeu de foot avec un contrôle du ballon révolutionnaire à sa sortie.
Sensible Soccer : jeu de foot vu de dessus, le rival de Kick Off.
Arkanoid (jeu vendu avec l'Atari 520ST lors de certaines offres promotionnelles) : adaptation fidèle du célèbre casse-briques mais jouable avec une souris.
Monkey Island (Lucasfilm Games) : jeu d'aventure avec beaucoup d'humour.
==== Publication ====
Calamus SL (invers Software) : Logiciel de PAO WYSIWYG et modulaire.
Papyrus (de ROM Logicware) : un intégré (traitement de texte WYSIWYG, tableur graphique, bases de données) bureautique avec de nombreuses innovations pour l'époque (prix international du logiciel 1996). Ce logiciel est toujours produit par Ully Ramps sous le titre de "Papyrus Author" et est devenu une IA pour écrire des romans !
==== Traitement de texte ====
Le Rédacteur : traitement de textes qui avait été choisi par la rédaction de Libération.
Beckertext (Data Becker) Intégré
Evolution (Priam)
Papyrus
Publishing Partner (Upgrade) PAO
Signum (Application System)
==== Graphisme ====
Animator (Aegis Développement) Animation graphique
CAD 3D (Antic) CAO
Artist (Micro Application) Graphisme 2D animation
Deluxe Paint (Electronic Arts) Graphisme 2D
Degas Elite (Batteries Included) Graphisme 2D
GFA Draft, GFA Object, GFA Vector (Micro Application)
Quantum (Eidersoft) Graphisme 2D
Lazypaint, ZZ Rough (Human Technologies) Graphisme 2D
OCP Art Studio (Rainbird) 2D animation
Neochrome
Cyber Paint
Spectrum 512
ZZ Draft, ZZ 2D, ZZ 3D (Human Technologies) DAO
==== Langages ====
GFA BASIC (langage de programmation, mélange entre le BASIC standard et le langage C)
Omikron BASIC
STOS BASIC
Basic 1000D : Un langage Basic très puissant en calcul scientifique, du même niveau que le R ou Julia
Seka ASM
Devpac ASM
Atari ST basic
Interpréteur C (Hisoft)
Compilateur Lattice C
Pure C (Par Application System Heidelberg), le plus évolué des compilateurs C sur Atari/TOS (portage du Borland Turbo C)
Alice Pascal : Compilateur Pascal compatible Watcom Pascal)
HiSpeed Pascal, parfois appelé Maxon : Compilateur Pascal compatible Turbo Pascal 5
Pure Pascal (Par Aplication System Heidelberg) : Compilateur Pascal compatible Turbo Pascal 7. La dernière version, la 1.1 (1995), pouvait manipuler les chaines de caractère au format C avec le type PChar avec une unité de fonctions dédiées (Unité String). Ce compilateur est recommandé à la fois pour sa simplicité d'apprentissage mais aussi pour sa puissance et toute l'étendue de ses possibilités de développement.
GNU C pour les logiciels GEM ou adapter des logiciels Unix sous FreeMiNT
De nombreux autres langages (tels modula 2, fortran, Forth, LISP, prolog...)
==== Musique ====
Cubase (Steinberg Media Technologies) : Séquenceur MIDI.
Notator / Creator (C-Lab/Emagic) : Séquenceur MIDI.
==== Émulation ====
Magic-Sac / Spectre 128 et GCR : des émulateurs Mac pour Atari se targuant de performances vidéo 30 % supérieures. Ces émulateurs utilisaient le port cartouche pour héberger les ROM d'Apple. Ils ont été conçus par l'entreprise , fondée par le programmeur Dave Small.
Aladin : émulateur Mac 128 pour Atari, fonctionnant sans hardware sur le port cartouche.
== Émulateurs Atari ST ==
Il est possible aujourd'hui de lancer des logiciels Atari ST sur les machines actuelles, via plusieurs émulateurs :
Hatari : Émulateur d'Atari ST/STE/TT/Falcon pour les systèmes GNU/Linux, BSD, Mac OS X et Windows, ou tout système supporté par la bibliothèque SDL. Cet émulateur est sous licence GNU GPL. L'émulateur est donc libre, néanmoins l'image du système d'exploitation TOS est encore sous copyright, il est donc illégal de diffuser ce dernier. Cependant, il existe deux moyens de contourner ceci de manière légale. Le premier moyen consiste à recréer l'image TOS à partir d'un Atari existant (ce qui nécessite de posséder la machine physiquement), le deuxième est d'utiliser EmuTOS, un système d'exploitation conçu pour les processeurs Motorola 68000.
STEEM SSE : Autre émulateur disponible sous Linux et Windows.
SainT.
PaCifiST
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"YM2149"
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Amon
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Amon est l’une des principales divinités du panthéon égyptien, dieu de Thèbes. Son nom Imen, « le Caché » ou « l’Inconnaissable », traduit l’impossibilité de connaître sa « vraie » forme, car il se révèle sous de nombreux aspects. Il est Imen achâ renou, « Amon aux noms multiples ».
Avec sa parèdre Amemet, il fait partie des entités divines de l'Ogdoade d'Hermopolis.
== Mythologie ==
Sous la forme d'une oie, l’un de ses animaux symboliques, il pondit l'œuf primordial d'où sortit la vie. Sous la forme d'un serpent, il fertilisa l'œuf cosmique façonné dans les Eaux primordiales. Les textes des pyramides le mentionnent parmi les divinités protectrices du roi défunt et, au Moyen Empire, il prend une place prépondérante dans la région de Thèbes, où il finit par supplanter Montou. Les théologiens thébains lui assignent une nouvelle parèdre, Mout, et un fils, le dieu lunaire Khonsou, avec lesquels il forme la triade thébaine. On peut le retrouver aussi sous la forme d'un bélier, portant les insignes pharaoniques. Dans la conception égyptienne, le bélier est un animal remarquable, symbole de puissance, chef et protecteur du troupeau. Cet animal sacré pour les thébains est considéré comme l'emblème vivant du dieu sur terre.
== Représentation ==
Comme l'indique son nom (« Le Caché »), il n'est pas représentable. C'est pourquoi on le représente comme le pharaon, mais coiffé d'une couronne à mortier surmontée de deux hautes plumes verticales et les chairs peintes en bleu. On le représente également la peau brune, ou plus rarement noire, d'où son assimilation à Min, le dieu de Coptos.
Il est associé à l’oie-smn, sans doute par analogie phonétique, et au bélier-šft. Ainsi, devant l'entrée de son temple de Karnak s'étend une allée de sphinx criocéphales (ou criosphinx), symboles de sa puissance procréatrice. Il a également été représenté avec une tête d'oiseau, que l'on pense être la Ouette d'Égypte.
== Culte ==
Fichier:P1060913 Louvre pretre Kaminem rwk.JPG|Le prêtre d'Amon, Kaminem, avec sa femme et son fils (époque de , ) - Musée du Louvre.
Fichier:Couvercle-planche d'une chanteuse d'Amon.jpg|Couvercle, planche d'une chanteuse d'Amon - Musée de Tessé.
Fichier:F2241 Louvre Amon belier 25 dynastie E33072 rwk.jpg|Tête d'Amon bélier inscrite au nom du roi Tanoutamon () - Musée du Louvre.
Fichier:Amun and Mut.svg|Amon et la déesse Mout.
D'abord dieu local de Thèbes, l'accession de la d'origine thébaine et plus particulièrement des (« Imen est en tête ») de la fera de lui le roi des dieux, « seigneur des trônes du Double Pays ».
Pendant la , Amon devient la divinité nationale par excellence, l’unificateur de l’Égypte qui a permis la victoire d'Ahmôsis sur les envahisseurs Hyksôs. Il est alors associé à Rê, dieu Soleil d’Héliopolis, et devient le dieu cosmique Amon-Rê, « l’éternel, le seigneur de Karnak, créateur de ce qui existe, maître de tout, établi durablement en toutes choses ». Il est dit aussi que « Les dieux se prosternent à ses pieds tels des chiens quand ils reconnaissent la présence de leur seigneur ».
Il est aussi associé à Min, dieu de Coptos sous le nom Amon-Min dans lequel il s'incarne en divinité de la fécondité. Avec Mout et Khonsou, il forme une triade adorée à Karnak. Il compose enfin avec Rê et Ptah le groupe des trois grands dieux égyptiens.
À côté de cet Amon dynastique, inaccessible au commun des mortels, il existe un Amon ressenti comme moins distant et prêtant une oreille attentive aux pauvres, aux malades et aux femmes enceintes, qui peuvent l’approcher lors des grandes festivités religieuses dont la fête d'Opet qui voyait la procession des barques sacrés de la triade thébaine (Amon, Mout et Khonsou) de Karnak à Louxor.
C'est à l'époque archaïque grecque que l'Amon égyptien est assimilé à la divinité grecque Zeus. Ce sont les Cyrénéens qui le feront connaître au monde grec en tant que Ammon-Zeus. Son sanctuaire oraculaire à l'oasis de Siwa, est le troisième en importance après Delphes (consacré à Apollon) et Dodone (consacré à Zeus). Alexandre le Grand s'y fit proclamer fils d'Ammon-Zeus en -331.
=== Principaux lieux de culte ===
! scope="col" | Temple dédié à
! scope="col" | Lieu
|-
| Amon
| Siwa
|-
| Amon
| Umm Ubayda (Oasis de Siwa)
|-
| Amon
| Thônis-Héracléion
|-
| Amon
| Tell el-Balamoun
|-
| Amon-Rê
| Xoïs
|-
| Amon-Rê
| Tanis
|-
| Amon
| Pi-Ramsès
|-
| Amon
| Memphis
|-
| Amon
| Teudjoï
|-
| Amon de Khéménou
| Hermopolis
|-
| Amon
| Chenhour
|-
| Amon-Rê
| Thèbes avec Karnak
|-
| Amon-Min
| Louxor
|-
| Amon de Djemé
| Médinet Habou
|-
| Amon Nil
| Éléphantine
|-
| Amon
| Beit el-Ouali (Nubie)
|-
| Amon-Rê et Rê-Horakhty
| Amada (Nubie)
|-
| Amon Nil
| Ouadi es-Seboua (Nubie)
|-
| Amon de Ramsès
| Abou Simbel (Nubie)
|-
| Amon
| Pnoubs (Soudan)
|-
| Amon-Rê
| (Soudan)
|-
| Amon de Napata
| Gebel Barkal (Soudan)
|-
| Amon
| Méroé (Soudan)
|-
| Amon
| Naqa (Soudan)
|-
| Amon
| Al-Ghuwaytah (Oasis de Al-Kharga)
|-
| Amon
| Hibis (Oasis de Al-Kharga)
|-
| Amon d'Hibis
| Al-Zayyan (Oasis de Al-Kharga)
|-
| Amon
| (Oasis d'Ad-Dakhla)
|}
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[
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"Temple d'Hibis",
"Rê-Horakhty",
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"Hyksôs"
] |
122 |
Akihabara
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est un quartier de Tokyo situé à cheval sur les arrondissements de Chiyoda et de Taitō. Il est célèbre pour ses très nombreuses boutiques d'électronique et pour les mangas qui s'y trouvent. Il est connu dans le monde sous le nom de . Le centre de ce quartier est la gare d'Akihabara.
== Histoire ==
Après un terrible incendie qui dévasta une grande partie de Tokyo en 1870, les autorités décidèrent de créer une zone défrichée au nord-est du palais impérial pour le protéger d'un nouveau risque d'incendie. On y construisit un sanctuaire dédié à une divinité protégeant les hommes contre le feu. Au fil du temps, cette vaste zone inhabitée finit par être envahie par les arbres et à l'automne, elle fut bientôt recouverte de feuilles mortes qui lui donnèrent son nom de « champ de feuilles d'automne » (Akiba-no-hara)
La construction d'une station de métro sur ce site en 1890 lui permit finalement de se développer. Le quartier, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, fut par la suite investi par des étudiants des environs qui s'installèrent à même la rue ou dans de petites échoppes pour vendre des radios et autres appareils électriques qu'ils façonnaient avec les surplus que l'armée leur bradait.
Ainsi naquit le marché de l'électronique, qui ne cessa de croître, grâce notamment au boom de l'électroménager des années 1960, puis de l'informatique dans les années 1980.
Les trois kanji (caractères japonais d'origine chinoise) qui composent le nom de Akiba-no-hara peuvent aussi se lire Akihabara. C'est cette dernière lecture, plus courte, qui s'imposa dès le début du siècle .
Le quartier a également connu une triste notoriété à l'international en , lorsqu'un déséquilibré a blessé dix-sept personnes, dont sept mortellement, dans l'arrondissement de Chiyoda. Cet événement est connu sous le nom de massacre d'Akihabara.
== Aujourd'hui ==
Le succès d'Akihabara tient dans le fait que jusqu'à présent, il a réussi à faire cohabiter de toutes petites boutiques ultraspécialisées aux côtés des « supermarchés » de l'électronique grand public. Cependant, depuis quelques années, les grandes enseignes de l'électronique japonaise (Laox, , voire Yodobashi Camera et Yamada Denki) rachètent les petits magasins en difficulté pour en faire des annexes des leurs.
Dans les petites boutiques situées dans les marchés couverts, ou les ruelles étroites, on peut trouver tout un tas de pièces détachées et d'accessoires allant de la guirlande électrique au matériel de surveillance vidéo, en passant par toutes sortes de composants électroniques et autres multiprises.
Les grands magasins sont, quant à eux, les rois de l'électroménager dernier cri, de la téléphonie mobile, des ordinateurs et des jeux vidéo. Sur les grands axes, on trouve aussi des grands magasins qui vendent des produits hors taxes pour les touristes. On peut même y trouver, à bon prix, des produits japonais destinés au marché français. Le quartier contient également le bâtiment Akihabara Radio Kaikan, ce dernier est l’un des monuments les plus connus du district.
Au début des années 2000, de plus en plus de magasins de manga ou d'animé prennent la place de magasins d'électronique. Shinjuku-ouest prend progressivement de l'importance comme quartier de l'électronique grand public, tandis qu'Akihabara est de plus en plus destiné aux passionnés et otakus.
On peut remarquer dans les maid cafés des maids, serveuses , et dans la rue des émules d'AKB48, le célèbre groupe d'idoles établi à Akihabara. Le quartier compte également de nombreuses boutiques de jeux vidéo anciens comme Super Potato.
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Antiquité
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L'Antiquité (du latin antiquus signifiant « antérieur, ancien ») est une époque de l'histoire. Classiquement, elle couvre la période allant de l'invention de l'écriture vers 3400-3200 jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident en 476. Elle couvre l'Europe, l'Asie occidentale et le Nord de l'Afrique.
Par le développement ou l'adoption de l'écriture, l'Antiquité succède à la Préhistoire. Certaines civilisations de ces périodes charnières n'avaient pas d'écriture, mais sont mentionnées dans les écrits d'autres civilisations : on les place dans la Protohistoire. Le passage de la Préhistoire à l'Antiquité s'est donc produit à différentes périodes pour les différents peuples.
De la même manière, dans l'historiographie occidentale, l'Antiquité précède le Moyen Âge qui précède lui-même l'Époque moderne. Cette périodisation n'est pas forcément adaptée hors du monde occidental et vouloir l'appliquer nolens volens n'a pas grand sens.
La majorité des historiens estiment que l'Antiquité commence dans la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C.| avant notre ère (v. 3500−3000 ) avec l'invention de l'écriture en Mésopotamie et en Égypte. Ces deux civilisations fondent les premiers États et les premières villes, puis développent des royaumes territoriaux de plus en plus stables et étendus, ces phases de croissance étant interrompues par des périodes de division et d'instabilité. L'Égypte antique se forge dès le début autour du principe idéal d'une monarchie unifiée, dominant toute la vallée du Nil et s'étendant au-delà pour obtenir les ressources dont elle a besoin.
Le premier développement de la Mésopotamie se fait en particulier autour de sa région la plus méridionale, le pays de Sumer, au , où se constituent notamment l'écriture cunéiforme qui sera reprise par de nombreux pays du Proche-Orient ancien, et une culture savante qui sert également de référence même longtemps après sa disparition en tant qu'entité culturelle (autour de la fin du même millénaire). Son héritage est préservé et prolongé au millénaire suivant par des peuples parlant une langue sémitique, l'akkadien, qui coexistaient avec elle jusque-là, finalement rassemblés autour de la monarchie de Babylone. Plus au nord émerge dans la seconde moitié du une autre puissance mésopotamienne, l'Assyrie. Aux marges de ce premier monde antique se trouvent la civilisation de l'Élam dans le sud-ouest de l'Iran, et celle des Hittites au cœur de l'Anatolie. À la même époque, le Nouvel Empire égyptien porte la puissance de ce pays à son apogée.
Après une phase de reflux marqué à la fin du , de nouvelles entités ethniques et culturelles se forment à partir du moule antérieur, en particulier en Syrie et au Levant (Araméens, Phéniciens, Philistins, Israélites). Au début du , l'Assyrie pose les bases d'un empire qui domine progressivement la majeure partie du Moyen-Orient. Lui succède à la fin du un empire de Babylone, dont la conquête par les Perses en 539 marque la fin de la domination mésopotamienne. L'empire perse s'étend plus loin que ses prédécesseurs, intégrant notamment l'Égypte, qui n'était pas parvenue à restaurer sa puissance passée.
L'Antiquité classique, qui va d'environ 776 (date supposée des premiers Jeux olympiques) jusqu'à la crise de l'Empire romain du IIIe siècle (au plus tard jusqu'en 284 avec l'avènement de Dioclétien), est traditionnellement la période de référence de l'Antiquité, celle des civilisations grecque et romaine classiques. Elle est en particulier marquée dans sa première partie par l'émergence de la civilisation grecque antique puis le rayonnement culturel d'Athènes, et sa rivalité avec Sparte, la résistance des deux aux tentatives d'hégémonie perse. Le rayonnement de la culture grecque s'étend avec la conquête de l'empire perse par le roi macédonien Alexandre le Grand, qui marquent le début de la période hellénistique, durant laquelle des dynasties gréco-macédoniennes dominent les pays des plus anciennes civilisations antiques.
Dans l'ouest du monde méditerranéen, l'Italie passe au même moment sous le contrôle de la République romaine, qui étend ensuite sa domination sur toutes les rives de la Méditerranée, soumettant les royaumes hellénistiques, et s'imprégnant profondément de culture grecque. À la fin du , Rome devient une monarchie, l'empire romain, qui connaît son apogée au IIe siècle (la pax romana), avant de connaître une période d'instabilité interne et de menaces extérieures au IIIe siècle face à un nouvel empire perse à l'est et aux raids de peuples « barbares » sur sa frontière nord.
La date de fin de l'Antiquité est débattue et imprécise. La déposition du dernier empereur romain d'Occident en 476 est un repère conventionnel pour l'Europe occidentale, mais d'autres bornes peuvent être significatives de la fin du monde antique. Mais la notion d'Antiquité tardive s'est imposée depuis les années 1970, définissant une période à cheval entre l'Antiquité et le haut Moyen Âge conventionnels, connaissant de profonds changements politiques, économiques et culturels, avec la christianisation, qui amène par exemple une redéfinition de l'héritage classique, et plus largement donne un poids croissant au fait religieux. Elle se prolonge au moins jusqu'à la conquête musulmane (au plus tard en 800).
== Contours et définitions ==
=== Le développement de la notion d'époque « antique » ===
La notion d'une époque historique désignée comme l'Antiquité a des racines anciennes : au Haut Moyen Âge les mots latins antiquus ou antiquitas peuvent désigner la période gréco-romaine, puis en italien chez Dante en 1303-1308 le terme antico désigne les périodes pré-chrétiennes, et Boccace désigne par antichità une période historique. En français, le terme « antiquité » désigne une période historique chez Montaigne (v. 1580). Mais il s'agit en général de désignations vagues, et à ces périodes les termes d'« antiques » et d'« antiquités » sont avant tout employés à propos d'œuvres d'art anciennes, dignes d'être collectées et imitées, le cadre chronologique et culturel n'étant affiné que progressivement. L'antiquaire français Bernard de Montfaucon publie en 1719 L'antiquité expliquée et représentée en figures qui prend pour objet les œuvres d'art grecques et romaines jusqu'à la fin du IVe siècle. En allemand coexistent deux termes pouvant servir à désigner une période « antique », Altertum et Antike. Les travaux fondateurs de Johann Joachim Winckelmann sont décisifs pour l'histoire de l'art antique, puis à la fin du XVIIIe siècle (avec notamment avec Auguste et Friedrich Schlegel), se répand le concept d'une période « antique », par opposition à une époque « moderne », qui en vient finalement à désigner la culture antique (et plus particulièrement sa littérature), puis la période des civilisations grecque et romaine, souvent sous la forme de la paire « Antiquité classique » (allemand klassisches Altertum, anglais Classical Antiquity). La notion d'Antiquité en tant qu'époque historique s'impose progressivement au XIXe siècle, d'abord chez les historiens de l'art, puis en histoire littéraire et enfin dans les études historiques en général, et son usage est bien établi au début du XXe siècle, au moins à partir des années 1920. L'émergence de cette notion s'accompagne de celle des grandes autres périodes historiques, à partir de la Renaissance en particulier : le Moyen Âge et l'époque moderne. Avec Christoph Cellarius autour de 1700 la césure entre période ancienne et médiévale est située durant la période qui va de Constantin à la fin de l'Empire romain. Puis, sous les Lumières c'est la conversion de Constantin, marquant le passage de l'ère païenne à l'ère chrétienne, qui est plus spécifiquement vue comme la rupture entre les deux. Mais la question de savoir où placer la limite reste discutée (voir plus bas). Ce découpage est surtout critiqué dans son approche du Moyen Âge, défini à la négative et vu comme une période intermédiaire, une sorte d'« Âge sombre » de la civilisation, conséquence d'une décadence, qui n'est plus vraiment opératoire au regard des évolutions de la recherche historique. L'émergence de la notion d'« Antiquité tardive » est en partie destinée à résoudre ce problème en constituant une périodisation plus pertinente réunissant la fin de l'Antiquité et le début du Moyen Âge, au regard des évolutions sociales et culturelles.
=== L'étude de l'Antiquité ===
L'histoire de l'Antiquité européenne s'appuie traditionnellement sur l'exploitation des textes hérités de l'Antiquité, en premier lieu ceux des historiens antiques (Hérodote, Thucydide, Tite-Live, Polybe, etc.), et plus largement toute la littérature grecque et latine qui a continué à être recopiée, donc le champ des « études classiques », qui prend en particulier son essor à partir de la Renaissance. Comme pour les autres périodes de l'histoire, l'histoire antique se constitue progressivement en champ d'étude autonome à partir de la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, avec la création de chaires académiques, de revues et séries de livres spécialisés, etc. tout en adoptant les principes de la discipline historique « scientifique » qui se mettent alors en place.
À côté de cela, l'histoire antique s’appuie grandement sur l'étude d'objets du passé antique (inscriptions, œuvres d'art, objets divers, ruines de bâtiments, etc.) et leur recherche et leur découverte constituent un aspect essentiel de la discipline. L'intérêt des humains pour les choses de leur passé lointain est présent dès l'Antiquité : des pharaons et prêtres égyptiens comme des monarques et savants babyloniens exhument des inscriptions de leurs aïeux, les copient et en analysent les caractéristiques ; des érudits chinois de la fin de l'Antiquité et d'après s'intéressent aux vases en bronze des premières dynasties, analysent leurs formes et inscriptions, et éditent et commentent les illustres auteurs du passé ; une même attitude envers les choses anciennes s'observe dans la Grèce et la Rome antiques (notamment dans les Antiquités de Varron), où on forge deux mots pour désigner les érudits s'adonnant à ces recherches : antiquitates et antiquarius, « antiquaire ». La caractéristique commune de ces hommes dans ces différentes civilisations sont d'être « des lettrés, capables de déchiffrer les écritures anciennes et qui collectionnent, souvent avec acharnement, des objets inscrits qu'ils s'efforcent, parfois avec succès, de dater et d'interpréter. » (A. Schnapp). L'humanisme de la Renaissance européenne se caractérise par un intérêt nouveau pour les choses antiques, et donne un essor aux antiquaires. Elle concerne en priorité l'Antiquité gréco-romaine, mais s'étend aussi au passé des autres régions d'Europe, du Moyen-Orient et même de l'Amérique précolombienne que l'on découvre alors. Les antiquaires effectuent des classements typologiques des objets (monnaies, armes, inscriptions, éléments architecturaux, etc.), certains conduisent des fouilles qui préfigurent l'archéologie, et cherchent à dater et interpréter ce qu'ils découvrent. Selon l'évolution tracée par A. Momigliano, c'est de la confrontation des travaux des historiens et des antiquaires que naît l'histoire antique, discipline fondée sur une confrontation entre sources écrites et vestiges matériels, soumis à une analyse critique de plus en plus pointilleuse afin de pouvoir mieux les exploiter pour produire un discours historique.
L'archéologie en tant que telle émerge à partir du XVIIIe siècle, de l'exploration des ruines antiques à Herculanum et Pompeï, aussi en Égypte lors de l'expédition française, qui débouche sur l'achèvement du déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens par Jean-François Champollion, qui permet le développement de l'égyptologie. La discipline se développe au XIXe siècle et élargit son champ d'étude : exploration de sites classiques comme Delphes, Délos ou encore Olympie ; découverte des sites égéens pré-classiques avec les découvertes de Heinrich Schliemann à Troie et Mycènes, et d'Arthur Evans à Cnossos ; extension de l'égyptologie aux phases prédynastiques à la suite de Flinders Petrie ; mise au jour des capitales assyriennes (Nimroud, Khorsabad, Ninive) qui amorcent la redécouverte de l'ancienne Mésopotamie, alors que le déchiffrement des écritures cunéiformes aboutit grâce à l'exhumation de nombreux textes, ce qui marque le début de l'assyriologie, l'étude de la Mésopotamie antique (et plus largement celle du Proche-Orient ancien) par les historiens. Les découvertes archéologiques deviennent donc indispensables pour l'étude de l'histoire ancienne.
Il n'empêche que pendant longtemps l'histoire antique reste vue comme l'apanage de l'historien (donc le spécialiste de l'étude des textes), l'histoire est considérée comme la discipline centrale, et les autres disciplines dont les travaux sont mobilisés dans la construction du discours historique sur l'Antiquité (archéologie, numismatique, philologie, etc.) sont vues comme des « sciences auxiliaires ». Cette vision des choses est remise en question par l'autonomisation plus marquée de ces disciplines (en particulier avec l'essor de la « nouvelle archéologie » dans les années 1970), et s'impose dans les dernières décennies du XXe siècle une nouvelle situation dans laquelle la primauté de l'historien n'est plus de mise en histoire ancienne. Cela se marque en France par l'adoption dans le milieu de la recherche de l'expression de « Sciences de l'Antiquité », permettant une approche pluridisciplinaire dans laquelle l'histoire n'est qu'une discipline parmi d'autres permettant de reconstruire le passé antique. Le nombre limité de sources empêche néanmoins d'approcher de nombreux domaines des civilisations antiques.
L'histoire ancienne constitue dans le champ des études historiques une branche à part, qui a pu être décrite par certains de ses propres pratiquants comme « provinciale ». Parce qu'elle repose sur un nombre de sources écrites limité et a priori peu extensibles (du moins dans le contexte grec et romain), il est même arrivé par le passé qu'on prédise qu'elle toucherait un jour à ses limites. C'était sans compter sur la possibilité de jeter un regard neuf sur des textes connus depuis longtemps, et surtout sur l'apport des découvertes venant d'autres disciplines s'intéressant aussi aux périodes antiques.
La pratique de l'histoire ancienne requiert de plus une forme de dépaysement, notamment pour éviter l'écueil d'y plaquer des notions modernes sans discernement ou d'y chercher une forme de modernité qui n'en est pas en atténuant les spécificités des mentalités antiques (comme l'illustrent les débats sur la nature de la démocratie athénienne et ses similitudes et différences avec les démocraties modernes). Les civilisations antiques restent un monde différent, complexe à comprendre pour des gens contemporains. Néanmoins, la barrière n'est pas forcément infranchissable, car, comme le soulignait C. Nicolet en s'interrogeant sur les mentalités économiques de l'Antiquité, les Anciens ne sont pas les Modernes, mais ils ne sont pas non plus des habitants d'une autre planète.
=== Les bornes de l'histoire antique ===
==== Le début de l'Antiquité ====
Traditionnellement, le début de l'histoire ancienne, et donc le début de l'histoire tout court, est placé avec l'apparition de l'écriture, qui donne accès aux sources écrites, qui sont le type de document qu'étudient en priorité les historiens. Plus largement, l'invention de l'écriture est considérée comme un des plus grands accomplissements de l'espèce humaine, qui marquerait selon certains l'entrée dans « la civilisation » (au sens culturel). Par suite, selon les régions du monde, le passage de la Préhistoire à l'Histoire se produit lorsque l'écriture est inventée ou adoptée.
Cela revient à dire, en l'état actuel de la documentation, que l'histoire débute lorsque des administrateurs d'Uruk en Basse Mésopotamie et d'Abydos en Égypte commencent à inscrire des signes pictographiques sur des tablettes d'argile et des poteries, quelque part vers 3400-3200 avant J.-C. Néanmoins, les positions actuelles des spécialistes de cette période, sans remettre en cause la césure majeure qui a lieu à ce moment-là, sont de mettre l'emphase sur les changements politiques et sociaux que reflète l'apparition de l'écriture (apparition de l'État et des villes, développement de l'administration, etc.), plutôt que sur ce développement en lui-même. Ces phénomènes sont apparus grâce à l'apport des découvertes archéologiques qui restent primordiales pour connaître les sociétés mésopotamienne et égyptienne de ces périodes.
Pour les civilisations connues par des textes de peuples voisins mais n'ayant elle-même pas adopté l'écriture, on parle parfois de « protohistoire ». Cela concerne notamment la Gaule avant la conquête romaine.
==== La fin de l'Antiquité ====
Traditionnellement la fin de l'Empire romain d'Occident en 476, point d'orgue de la « décadence de l'Empire romain », marque la fin de l'Antiquité. La chute de Rome, qui s'accompagne d'autres événements marquants (notamment sa prise par les Goths en 410), est sur le plan symbolique quelque chose de très important, qui a suscité une grande quantité d'études réinterprétant sans cesse ce phénomène, qui n'a pas fini de faire réfléchir. Pour marquer la fin de l'Antiquité, d'autres dates antérieures ont pu être proposées, comme l'Édit de Milan de 313 qui autorise le Christianisme, ou bien la fondation de Constantinople en 330, ou encore la partition de l'Empire romain en deux en 395. Mais comme vu plus haut, depuis l'entre-deux guerres au moins les historiens ont commencé à remettre en cause l'importance sur le plan historiographique du déclin de l'Empire romain d'Occident. Ils ont mis en évidence une période d'Antiquité tardive qui s'étend au-delà de l'année 476 et établit une continuité de la culture antique jusqu'à l'avènement de l'Islam, couvrant alors la première partie du « haut Moyen Âge » du découpage chronologique traditionnel. L'Antiquité tardive est depuis devenue une période historique à part entière. Elle s'achève au plus tard autour de 800 de notre ère.
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"maison à quatre pièces",
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"Sanctuaire d'Asclépios et théâtre d'Épidaure",
"L'Antiquité expliquée et représentée en figures",
"Académie de médecine de New York",
"Attique (dialecte)",
"Julien (empereur romain)",
"empire romain",
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"Chronologie de l'Empire romain d'Occident",
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"Hicham (calife omeyyade)",
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"Division de l'Empire romain",
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"Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France",
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"Livre des Juges",
"Linéaire A",
"Macédoine (région)",
"Giacomo Leopardi",
"Celtibères",
"arabesque (beaux-arts)",
"Turquie",
"période védique",
"Idumée",
"Guerres civiles romaines",
"Égypte",
"Musée du Pays châtillonnais",
"Routledge",
"Tanakh",
"mer Noire",
"Avesta",
"Antiquité tardive",
"George Washington",
"Collection des Antiquités",
"Musée égyptien du Caire",
"Bibliothèque d'Assurbanipal",
"Aï Khanoum",
"Karl Marx",
"Drachme antique grecque",
"Ligue de Délos",
"Odoacre",
"Torah",
"Gaule",
"stoïcisme",
"siècle de Périclès",
"Talibans",
"Raphaël",
"bataille de Salamine",
"Palestine (région)",
"Arzawa",
"troisième Période intermédiaire",
"helladique",
"citoyenneté romaine",
"Qataban",
"première dynastie du Pays de la Mer",
"droit de veto",
"Dodone",
"Motyé",
"Genève",
"Bactriane",
"Musée national d'Art oriental",
"civilisation maya",
"Afghanistan",
"Tell Sabi Abyad",
"Sénèque",
"460 av. J.-C.",
"Ashoka",
"Henri-Irénée Marrou",
"Épire",
"-64",
"Kurdes",
"royaume d'Israël",
"listes lexicales",
"Acropole",
"Joseph Mallord William Turner",
"Israël",
"alphabet",
"Table claudienne",
"lagide",
"royaume de Macédoine",
"Ancien Empire égyptien",
"Séleucides",
"Sénat de la République romaine",
"Auguste",
"hourrite",
"tyrannie",
"Colisée",
"Varron (écrivain)",
"oasis du Fayoum",
"premier triumvirat",
"empire Gupta",
"Walters Art Museum",
"Édit de Milan",
"océan Indien",
"Judée",
"Stèle de Mesha",
"empire d'Akkad",
"Premier Empire",
"Guerre médique",
"papyrus Prisse",
"Théogonie (Hésiode)",
"Âge du cuivre",
"troisième guerre punique",
"Jésus",
"Thessalonique",
"Jean-François Champollion",
"Babylonie tardive",
"trésor d'Atrée",
"période protogéométrique",
"centurie",
"Royaume de Juda",
"Lombards",
"IVe millénaire av. J.-C.",
"cataphractes",
"Shou",
"judaïsme rabbinique",
"Bataille d'Andrinople (378)",
"Sri Lanka",
"Pirée",
"Christianisme orthodoxe",
"culture d'Erligang",
"Ninive",
"Tjeker",
"Empire perse",
"Germanie",
"soleil de Vergina",
"Lefkandi",
"Baga (roi)",
"Lydie",
"46 av. J.-C.",
"royaume de Juda",
"Chaldéens (Antiquité)",
"écritures paléo-hispaniques",
"Afrique du Nord",
"période d'Isin-Larsa",
"Mannéens",
"Cimmériens",
"Léonidas Ier de Sparte",
"Âge du fer",
"Sadducéens",
"Asie centrale",
"Tell Brak",
"Isocrate",
"Khorassan",
"Sogdiane",
"Séleucie du Tigre",
"Aristophane",
"musée archéologique de Pella",
"Ibères",
"Bacchus",
"Époque moderne",
"grand autel de Pergame",
"latifundium (Antiquité)",
"iconographie",
"Pylos",
"al-'Ula",
"Élymaïde",
"époque de Heian",
"trois augustes et cinq empereurs",
"culture de Hallstatt",
"peuple fédéré",
"Jean Racine",
"Déluge",
"polygraphe (auteur)",
"Septimia Bathzabbai Zénobie",
"Ningishzida",
"Cadix",
"liban",
"Pharaon",
"Mussolini",
"Hérodote",
"France",
"Foro Italico",
"Abydos (Égypte)",
"Masque funéraire de Toutânkhamon",
"Sam'al",
"Sirmium",
"Moïse",
"Céramique grecque antique",
"Europe",
"Louxor",
"Jules César",
"Maroc",
"Arpad (Syrie)",
"hollywood",
"Pyrénées",
"Hippocrate",
"Ny Carlsberg Glyptotek",
"dynastie sassanide",
"Tribus (Grèce antique)",
"Urkesh",
"Naqsh-e Rostam",
"Hatra",
"Thrace",
"site archéologique de Troie",
"Caius Marius",
"Musée archéologique de Sparte",
"Sind",
"temple solaire",
"Khéops",
"Wisigoths",
"Temples d'Abou Simbel",
"place des Corporations",
"Nikos Kazantzakis",
"Constantin Ier (empereur romain)",
"Tharros",
"oasis",
"romanisation (histoire)",
"Grèce romaine",
"Roman d'Alexandre",
"Saxons",
"Bologne",
"Gudea",
"hiératique",
"alphabet étrusque",
"Christianisme",
"Andalousie",
"fer",
"Bouddhas de Bâmiyân",
"Ovide",
"Carthaginois",
"Martin Litchfield West",
"Ebla",
"Espagne",
"Commode (empereur)",
"sassanides",
"-500",
"Période néo-assyrienne",
"Friedrich Nietzsche",
"Hérakléopolis",
"alphabet arabe",
"Lagides",
"Ératosthène",
"ostraca",
"Mésoamérique",
"Lumières (philosophie)",
"Héraclée (Lucanie)",
"chevalier romain",
"Rê",
"hiéroglyphes égyptiens",
"Vandales",
"bouddhistes",
"476",
"Gutis",
"Pella (cité antique)",
"Bibliothèque d'Alexandrie",
"Guerre sociale (Rome)",
"Volsques",
"Italie fasciste",
"Wiley-Blackwell",
"Kerma",
"Humanistes",
"Daces",
"Ituréens",
"Boccace",
"Jean Cocteau",
"Méroé",
"Bibliothèque Laurentienne",
"Claire Sotinel",
"Zincirli",
"édit de Milan",
"monnaie athénienne",
"Forum de Rome",
"bataille d'Actium",
"Nora",
"Galates",
"Autrement",
"Angles (peuple)",
"langues sémitiques",
"victoire de Samothrace",
"Karl Jaspers",
"lac d'Ourmia",
"Encens (résine oliban)",
"Qatna",
"dynastie 0",
"Musée d'Israël",
"Dynastie égyptienne zéro",
"delta du Nil",
"Paris",
"période des dynasties archaïques",
"hiéroglyphes crétois",
"Friedrich Schlegel",
"Plutarque",
"Jacob Burckhardt",
"Pictes",
"Francs saliens",
"Gaulois (peuples)",
"Narmer",
"Guzana",
"Zénon de Caunos",
"Pharisiens",
"Basse Époque",
"royaumes barbares",
"Ugarit",
"Socrate",
"Livre de l'Exode",
"Khazneh",
"Charles Martel",
"Croissant fertile",
"Esagil",
"Characène",
"Johann Jakob Bachofen",
"âge axial",
"Samnites",
"Thalès",
"Département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France",
"cité-État",
"Marseille antique",
"Carnuntum",
"ligue béotienne",
"Ravenne",
"Belzébuth",
"alphabet araméen",
"champs Catalauniques",
"Otto Eduard Neugebauer",
"Tell Umm el-Marra",
"Sennachérib",
"monachisme",
"histoire (périodes)",
"Montaigne",
"Jourdain",
"Brooklyn Museum",
"royaume du Bosphore",
"Les Belles Lettres",
"humanisme"
] |
124 |
Assistant personnel
|
Un assistant personnel est un outil constitué,
dans sa version simple, d'un carnet ou de quelques fiches ;
dans sa version évoluée, d'un appareil numérique portable (dans sa version évoluée, il est aussi appelé assistant personnel numérique, assistant personnel intelligent, assistant électronique de poche, pocket PC, ou personal digital assistant (PDA)).
L'objectif d'un assistant personnel est d'aider un individu dans l'exécution de certaines tâches comme la gestion d'un agenda ou la gestion d'un carnet d'adresses.
Le terme assistant personnel intelligent est aussi utilisé pour désigner le logiciel qui anime les assistants personnels les plus évolués, les ordinateurs, les tablettes, les téléphones cellulaires et les autres appareils électroniques dans leur fonction d'assistance à des individus pour l'exécution de diverses tâches.
== Évolution ==
Créés à l'origine sur le principe d'une calculatrice évoluée, les assistants personnels servent d'agenda, de carnet d'adresses et de bloc-notes. Ils ont d'abord été dotés d'un clavier de petites touches, puis d'un écran tactile, associé alors à un stylet et intégré dans les logiciels de téléphones, tablettes et ordinateurs.
Selon la définition qu'on leur donne, le premier PDA est le Psion Organiser II de Psion, sorti en 1986). Puis la même année apparaît le premier assistant personnel à écran tactile, le IF-8000 de Casio, suivi par le de Sharp (1988), le Portfolio d'Atari (1989), le Refalo de Kyocera (1990), et le Series 3 de Psion (1991).
La première utilisation publique du terme « PDA » remonte à l'été 1992, lors du Consumer Electronics Show à Chicago où John Sculley, alors CEO d'Apple, présenta le Newton.
Progressivement, les avancées techniques permettent aux PDA de combiner, dans un volume réduit, les principales fonctions de la bureautique, du multimédia, de l'Internet, de la géolocalisation et de la téléphonie. Assez vite, les utilisateurs ont pu synchroniser leurs données avec des ordinateurs personnels via des câbles. Puis les capacités sans fil, au début limitées à l'infrarouge, ont été étendues pour accéder à différents types de réseaux via les techniques sans fil ou la téléphonie mobile numérique. La quasi-totalité des PDA modernes disposent d'une connexion Wi-Fi.
Comme pour les autres ordinateurs, toutes ces applications s'appuient sur un système d'exploitation qui permet la standardisation de leur fonctionnement et de leur développement.
Les téléphones portables ont intégré des fonctions d'assistant personnel de plus en plus sophistiquées (avec les smartphones ou phablettes) via plusieurs systèmes d'exploitation proposant des usages, performances et compatibilités assez comparables. Les PDA bénéficièrent ainsi rapidement de la reconnaissance vocale simplifiée alors que le détecteur de mouvements ou la télévision y apparaissaient aussi. D'abord en concurrence, les deux familles de produits ont convergé dans un marché attirant les grandes industries et sociétés de services des techniques de l'information et de la communication.
== Caractéristiques matérielles ==
L'ordinateur de poche est un boîtier qui a l'architecture informatique d'un ordinateur, qui tient dans la main, de la taille approximative d'une grosse calculatrice.
Comme dispositif de pointage, un stylet permet de sélectionner et d'extraire des informations sur l'écran du PDA. Il permet également d'écrire sur un clavier émulé ou bien directement par reconnaissance d'écriture. Il s'agit alors d'écrits simplifiés où chaque caractère correspond à un mouvement particulier du stylet. Pour saisir du texte sur clavier, plusieurs procédés ont été conçus : émulé ou mécanique, intégré ou détachable, restreint aux chiffres ou étendu à l'alphabet. Le stylet tend à être remplacé par l'usage des doigts sur un écran tactile (sauf sur les grandes tablettes : Lenovo ThinkPad, Microsoft Surface Pro, iPad Pro) et l'utilisation de l'accéléromètre 3D (pour, par exemple, faire défiler l'information ou des images à l'écran). La commande vocale est une alternative.
La mémoire interne de certains PDA peut être augmentée en lui adjoignant une mémoire externe sous la forme d'une carte mémoire que l'on enfiche dans l'appareil ou par des stockages en ligne dans le cloud.
Communicant et mobile, l'ordinateur de poche peut intégrer divers types de récepteurs et d'antenne. En Europe, les normes suivantes sont employées en fonction des réseaux employés :
Pair à pair : infrarouge ou Bluetooth
Réseau local : Wi-Fi
Radiotéléphonie : GSM, Edge, GPRS, UMTS/3G ou HSDPA/3G+, désormais la 4G et la 5G
Positionnement par satellites : GPS, GLONASS, Beidou et Galileo
Télévision numérique terrestre : DVB-H
== Évolutions, tendances ==
Les fonctions de dialogue homme-machine se complexifient avec des interfaces dites intelligentes reconnaissant en quasi-temps réel de grandes quantités de contenu écrit, parlé ou photographié plutôt que de simples indexations de contenu. Des chaînes de caractères sont associées au contexte et reconnues comme des entités (noms d'auteurs, de société, de rues, de produits, etc.) et comparées aux recherches antérieures ou d'autres "clients" du service, permettant des associations de plus en plus précises entre les entités et un raisonnement plus élaboré sur ces relations. La prospective rejoint la science-fiction, avec l'apparition des google Glass et de premières interfaces neuronales (encore expérimentales).
Avec Google Now, Cortana et Siri l'assistanat a largement pénétré la vie digitale et le monde réel. Il est permis par de premières formes d'intelligence artificielle. Certains auteurs alertent sur les limites des assistants personnels dits intelligents, mais aussi sur les risques et dangers potentiels qui peuvent ou pourraient dans un futur plus ou moins proche leur être associés. D'autres ou les mêmes posent des questions éthiques concernant par exemple les assistants conçus pour deviner nos intentions, qui accèdent à de nombreuses données personnelles qu'ils manipulent et éventuellement partagent, et qui pourraient assez facilement influencer nos choix)… pour le meilleur et potentiellement le pire si l'on n'apprend pas à en maitriser les risques selon Stephen Hawking et d'autres dans un billet publié en 2014 par le journal The Independent.
Selon eux, à court terme un enjeu est de savoir qui contrôle l'IA (intelligence artificielle) et à long terme il s'agira de savoir s'il peut encore être contrôlé dans tous les domaines où on l'utilisera ; Bien que nous sommes confrontés potentiellement au meilleur ou à la pire chose qui puisse arriver à l'humanité dans l'histoire, peu de recherches sérieuses portent sur ces questions, en dehors de quelques instituts à but non lucratif tels que le Cambridge Centre for the Study of Existential Risk, le Future of Humanity Institute, the Machine Intelligence Research Institute et le Future of Life Institute. Nous devrions tous nous demander ce que nous pouvons faire maintenant pour améliorer les chances d'en récolter les avantages et d'en éviter les risques insistaient Hawkins et d'autres scientifiques, intellectuels et philosophes en 2014.
== Logiciels ==
Les systèmes d'exploitation les plus répandus sont :
=== Sur les anciennes machines ===
Palm OS édité par la société PalmSource ;
Symbian OS édité par la société Nokia Corporation ;
Linux et Qt Extended, en particulier le Zaurus Linux de Sharp, présenté en 2002 ;
Windows Mobile et Windows Phone de Microsoft ;
=== Sur les machines actuelles (tablettes, smartphones, etc.) ===
Android, système open source conçu par Google et annoncé officiellement le ;
Fire OS d'Amazon (dérivé d'Android).
iPadOS, système conçu par Apple pour leurs iPad (et iOS pour leurs iPhone, iPod touch)
Des milliers de logiciels (applications) gratuits ou payants sont disponibles, le plus souvent téléchargeables sur Internet.
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[
"5G",
"Time (magazine)",
"Cortana (assistant personnel intelligent)",
"cloud computing",
"Appareil mobile",
"1992",
"bureautique",
"stylet (informatique)",
"Lenovo",
"GPRS",
"prospective",
"iPad",
"iOS",
"Windows Mobile",
"Android",
"Paire torsadée",
"High Speed Downlink Packet Access",
"IF-8000",
"Zaurus",
"iPadOS",
"Kyocera",
"Microsoft Surface",
"iPod touch",
"Consumer Electronics Show",
"Psion",
"Beidou",
"calculatrice",
"Éditeur de texte",
"géolocalisation",
"phablette",
"Linux",
"système d'exploitation",
"Radiotéléphonie",
"Chaîne de caractères",
"logiciel",
"écran tactile",
"smartphone",
"Application (informatique)",
"télévision",
"4G",
"ordinateur de poche",
"Hipster PDA",
"Machine Intelligence Research Institute",
"Télévision numérique terrestre",
"téléphonie",
"Tablette tactile",
"The Independent",
"Siri (logiciel)",
"carnet d'adresses",
"Global System for Mobile Communications",
"DVB-H",
"Réseau sans fil",
"Chicago",
"Atari Portfolio",
"Europe",
"Future of Life Institute",
"dispositif de pointage",
"Cambridge Centre for the Study of Existential Risk",
"Réseau informatique",
"risque",
"données personnelles",
"Bluetooth",
"éthique",
"interfaces neuronales",
"Antenne radioélectrique",
"GLONASS",
"Casio",
"1986",
"Palm OS",
"anime",
"accéléromètre",
"Galileo (système de positionnement)",
"ThinkPad",
"techniques de l'information et de la communication",
"assistanat",
"infrarouge",
"enjeu",
"Fire OS",
"Apple",
"Système de positionnement par satellites",
"intelligence artificielle",
"téléphonie mobile",
"Pair à pair",
"agenda",
"iPad Pro",
"carte mémoire",
"Universal Mobile Telecommunications System",
"Synchronisation de fichiers",
"Accéléromètre",
"Enhanced Data Rates for GSM Evolution",
"Ordinateur personnel",
"Clavier d'ordinateur",
"commande vocale",
"Simputer",
"Apple Newton",
"L'Ordinateur de poche",
"Qt Extended",
"google Glass",
"Symbian OS",
"Future of Humanity Institute",
"Normalisation (industrie et service)",
"Wi-Fi",
"Web sémantique",
"Global Positioning System",
"Stephen Hawking",
"Google Now",
"Téléchargement",
"Réseau local",
"multimédia",
"PalmSource",
"John Sculley",
"Microsoft",
"reconnaissance vocale",
"open source",
"architecture informatique",
"Sharp Corporation",
"Internet",
"Stylet (informatique)",
"assistant personnel intelligent",
"Reconnaissance de l'écriture manuscrite",
"iPhone",
"Google",
"Système d'exploitation"
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125 |
Apple I
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L'Apple I de la marque Apple, fut l'un des tout premiers micro-ordinateurs individuels.
== Historique ==
Conçu par Steve Wozniak, Steve Jobs et Ronald Wayne et testé en série dans le garage des Jobs, il fut le premier produit d'Apple mis en vente en avril 1976. Son prix était alors de , ce qui correspondrait aujourd'hui à environ 2700 $ (2070 euros) en prenant en compte l'inflation. Wozniak, intéressé par la numérologie, expliqua que le coût de fabrication de l'ordinateur étant de 540 $, il suggéra qu'un nombre avec le même chiffre est plus attractif, en plus que ce tarif compense aussi les coûts de commercialisation. C'est Jobs qui prolongea l'idée avec les centimes pour être plus visible dans les publicités. Wozniak déclara cependant que le choix n'a rien à voir avec la réputation du nombre 666, le fameux nombre de la bête. Environ 200 unités furent produites. Une cinquantaine d'entre elles ont été vendues par un magasin d'électronique de Mountain View. À la différence d'autres ordinateurs amateurs de cette époque, qui étaient vendus en kit, l'Apple I était constitué uniquement d'une carte assemblée comprenant des composants électroniques dont environ 61 circuits intégrés. Cependant, pour en faire un ordinateur fonctionnel, les utilisateurs devaient encore l'intégrer dans un boîtier avec une alimentation, un clavier, et un écran de télévision. Une carte facultative, fournissant une interface pour un lecteur de cassette, fut proposée plus tard pour un prix de 75 dollars.
L'utilisation d'un clavier et d'un moniteur distinguait l'Apple I des machines concurrentes, telle que l'Altair 8800, qui étaient généralement programmées avec des interrupteurs et utilisaient des voyants lumineux pour l'affichage. Cela faisait de l'Apple I une machine innovante pour son époque, malgré son manque de graphismes ou de fonctions sonores. La production fut arrêtée en mars 1977, avec l'apparition de son successeur, l'Apple II.
Il existe encore six exemplaires de l'Apple I en état de marche, faisant de ceux-ci des objets de collection.
Un clone, le Replica 1, compatible logiciel de l'Apple I, produit en utilisant des composants de nouvelle génération, a été mis sur le marché en 2003 en quantité limitée pour un prix d'environ 200 dollars.
== Spécifications techniques ==
Processeur : MOS Technology 6502 8 bits cadencé à 1 MHz
Bus système : 1 MHz
Mémoire vive : 4 kio, extensible à 8 kio
ROM : 256 octets
Affichage : 40 × 24 caractères
== Apple I à l'écran ==
1999 : Les Pirates de la Silicon Valley, téléfilm qui retrace de façon romancée les parcours, dans les années 1970 et 1980, de Steve Jobs et de Steve Wozniak (fondateurs d'Apple), ainsi que de Bill Gates et de Paul Allen (fondateurs de Microsoft).
2013 : jOBS, film qui retrace la carrière de Steve Jobs de 1971 à 2001.
== Ventes aux enchères ==
Une version originale de l’Apple I, avec son emballage d’origine et une lettre signée par Steve Jobs, a été vendue aux enchères chez Christie's à Londres le . L'ordinateur était estimé 150000 livres (180000 euros) et l'enchère s'est finalement élevée à 133250 livres (150000 euros).
Le , un Apple I a été vendu 374000 dollars aux enchères chez Sotheby's à New York. L’estimation haute des analystes était alors de 180000 dollars.
Le , en Allemagne, le commissaire-priseur Uwe Breker a vendu aux enchères un exemplaire de l'Apple I à un entrepreneur d'Extrême-Orient au prix de 671400 dollars, soit environ 519000 euros.
Le , à Cologne, en Allemagne, la maison Breker a vendu aux enchères un exemplaire de l'Apple I pour 110000 euros. Il s'agit d'un modèle complet, en état de marche et accompagné de sa facture, son manuel d'origine et divers documents du propriétaire d'origine, un ingénieur californien (John J. Dryden).
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[
"2013 au cinéma",
"inflation",
"2003",
"Processeur",
"Smithsonian Museum",
"The Henry Ford",
"666 (nombre)",
"Électronique (technique)",
"Michigan",
"1976",
"États-Unis",
"Micro-ordinateur",
"Bus informatique",
"Bill Gates",
"histoire d'Apple",
"Steve Jobs",
"Bonhams",
"MO5.com",
"1999 à la télévision",
"numérologie",
"nombre de la bête",
"Apple",
"Christie's",
"Mountain View (Californie)",
"Apple II",
"Sotheby's",
"1975",
"Centime",
"Los Altos (Californie)",
"Microsoft",
"1977",
"MOS Technology 6502",
"Dollar américain",
"Replica 1",
"New York",
"Ronald Wayne",
"Steve Wozniak",
"Altair 8800",
"Mémoire morte",
"Allemagne",
"Mémoire vive",
"micro-ordinateur",
"Les Pirates de la Silicon Valley",
"Londres",
"Dearborn (Michigan)",
"Histoire d'Apple",
"Californie",
"Paul Allen",
"Jobs (film)"
] |
126 |
Ampère
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L’ampère (symbole A) est l'unité de mesure du Système international d'unités de l'intensité du courant électrique, c'est-à-dire un déplacement de charges électriques.
Un courant d’un ampère correspond au transport d'une charge électrique d'un coulomb par seconde à travers un matériau (section de fil, électrolyte, tube à vide).
Cette unité doit son nom à André-Marie Ampère, dont la théorie de l'électrodynamique a fortement contribué à la naissance de la théorie de l'électromagnétisme de Maxwell. Le mot ampère est donc un onomastisme.
== Définition ==
=== Définition de 1948 ===
La définition de l'ampère a été donnée par le Comité international des poids et mesures en 1948 comme suit : {{citation bloc|Un ampère est l'intensité d'un courant constant qui, s'il est maintenu dans deux conducteurs linéaires et parallèles, de longueurs infinies, de sections négligeables et distants d'un mètre dans le vide, produit entre ces deux conducteurs une force linéaire égale à :
à partir du volt : à l'aide de la constante de Josephson K ≡ ;
à partir de l'ohm : à l'aide de la constante de von Klitzing R ≡ , par mesure du courant électron par électron (la charge d'un électron est notée q = .
Néanmoins, la cohérence de ces deux approches (triangle métrologique « volt - ohm - ampère ») n'était pas encore démontrée avec le niveau de précision souhaité.
=== Redéfinition retenue en 2019 ===
Le , la définition suivante entre en vigueur :
== Exemples ==
: ordre de grandeur du courant minimal mesurable par un électromètre de laboratoire ;
: ordre de grandeur du courant minimal mesurable par un multimètre commercial ;
: montre à cristaux liquides ;
: prothèse auditive intra-auriculaire ;
10 A : bouilloire électrique de 2300 W alimentée en 230 V ;
15 A : courant maximal délivré par une prise standard NEMA-15 120 V en Amérique du Nord ;
16 A : courant maximal dans une prise électrique standard d'Europe continentale ;
500 A : courant maximal typique d'une batterie automobile au plomb ;
871 A : courant maximal d'un câble haute tension A enterré (section de conducteur ).
== Procédés de mesure ==
=== Mesure imposant une insertion dans le circuit ===
Ampèremètre : Pour un courant continu, la mesure du courant par un ampèremètre (ou la fonction ampèremètre d'un multimètre) est obtenue par insertion d'une résistance électrique calibrée R dans le circuit ce qui permet de transformer le courant en tension électrique V à ses bornes. Le courant est obtenu par la loi d'Ohm .
Galvanomètre : Le galvanomètre à cadre mobile est un système qui met en jeu une bobine parcourue par le courant à mesurer, un aimant permanent et un ressort de rappel dont la déformation traduit la force exercée par l'aimant sur le courant.
Électromètre : Les électromètres modernes sont basés sur un amplificateur électronique de courant. Contrairement aux multimètres, ils imposent une chute de tension quasi constante et non pas proportionnelle au courant.Les électromètres anciens mesuraient la charge accumulée, le courant étant déduit comme variation de la charge par unité de temps.
=== Mesure du champ magnétique engendré ===
==== Pince ampèremétrique ====
Une pince ampèremétrique est fondée sur un circuit magnétique (fer doux, ferrite) que l'on referme autour du fil parcouru par le courant alternatif que l'on souhaite mesurer. On obtient un transformateur de courant dont le primaire est constitué d'une unique spire (le conducteur sur lequel la mesure est effectuée) et dont le secondaire, bobiné à l'intérieur de la pince, contient un nombre de important, par exemple . Il circule donc au secondaire un courant plus faible qu'au primaire, et c'est ce courant qui est mesuré avec un ampèremètre interne (pince ampèremétrique autonome) ou externe (sonde de courant). Le secondaire est généralement refermé sur un shunt (résistance calibrée) ; on déduit de la tension à ses bornes le courant secondaire, et donc le courant primaire ( supérieur). On obtient ainsi en sortie une tension instantanée proportionnelle au courant instantané traversant les mors de la pince.
Le dispositif étant basé sur l'induction électromagnétique, il ne peut mesurer que les courants alternatifs, qui induisent des variations de flux dans l'entrefer (loi de Lenz-Faraday) ; entraînant à leur tour la circulation d'un courant au secondaire. Pour des sondes de mesure dont la sortie se fait en courant il faut respecter les mêmes précautions d'usage qu'avec les transformateurs de courant traditionnels : le secondaire ne doit jamais être ouvert sous peine de claquage de l'isolant du bobinage et de destruction du transformateur. Le fabricant peut intégrer, à cet effet, un écrêteur de tension (par exemple une diode Transil).
==== Sonde à effet Hall ====
Les sondes à effet Hall sont en général des pinces ampèremétriques qui mesurent directement le champ magnétique créé par le courant. Elles sont utilisables aussi bien pour mesurer un courant continu qu'un courant alternatif.
Le principe même de l'effet Hall produit une tension proportionnelle à l'intensité du champ magnétique traversant l'entrefer, ce qui est très pratique à mettre en forme et à afficher. Mais il y a un problème : le circuit magnétique est sujet à la saturation, et la mesure ne peut pas être linéaire sur une grande amplitude de mesure.
Les mors enserrant le barreau semi-conducteur sont munis d'un bobinage (qui possède ) alimenté par un générateur de courant interne d'intensité I. Le principe est le suivant : le générateur de courant, asservi sur la tension de Hall, va induire dans l'entrefer un champ magnétique égal en module et opposé en argument au champ principal, issu du courant à mesurer I. Lorsque la tension de Hall s'annule, les deux champs ont des amplitudes égales.
En effet, comme dans un transformateur, on a . Il suffit alors de mesurer l'intensité du courant I nécessaire à l'annulation de la tension de Hall pour connaître I : on a , c'est-à-dire puisque l'affichage de la pince ampèremétrique correspond à un seul passage du conducteur à mesurer dans les mors.
Ce principe nécessite davantage d'électronique, premièrement à cause de la présence supplémentaire du générateur de courant asservi, et deuxièmement parce qu'il est nécessaire de mesurer un courant (I) et non une tension. Mais cette topologie possède un avantage incontestable : quelle que soit la valeur de I, le champ magnétique qui règne dans l'entrefer est nul. Il s'ensuit une excellente linéarité, indépendamment du courant à mesurer. On dit que le capteur à effet Hall est compensé, cette topologie étant désignée par l'expression « » en anglais (littéralement « boucle fermée », le champ de compensation étant asservi sur la tension de Hall).
==== Sonde à effet Néel ====
Les sondes à effet Néel sont des capteurs de courant qui peuvent se présenter sous forme de boucle ouvrante et flexible ou de capteur busbar et qui mesurent le champ magnétique créé par le courant primaire circulant dans le conducteur. Elles peuvent mesurer du courant alternatif et du courant continu, avec un niveau de précision élevé, comparable à celui des mesures qui imposent une insertion dans le circuit.
== Multiples et sous-multiples ==
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[
"coulomb",
"courant électrique",
"Ampère-heure",
"capteur de courant à effet Néel",
"mètre",
"Ampère par mètre carré",
"transformateur de courant",
"Ampèremètre",
"électrodynamique",
"pince ampèremétrique",
"champ magnétique",
"diode Transil",
"charge élémentaire",
"volt",
"James Clerk Maxwell",
"Haute tension",
"effet Hall",
"électromagnétisme",
"onomastisme",
"newton (unité)",
"milli",
"charge électrique",
"Comité international des poids et mesures",
"ohm (unité)",
"Hertz (unité)",
"ferrite (céramique ferromagnétique)",
"semi-conducteur",
"Abampère",
"André-Marie Ampère",
"seconde (temps)",
"Ohm (unité)",
"femto",
"constante de von Klitzing",
"loi de Lenz-Faraday",
"conducteur (physique)",
"longueur",
"Musée Ampère",
"Pico (préfixe)",
"Volt",
"électron",
"Coulomb",
"unité de mesure",
"Seconde (temps)",
"fer doux",
"Échelles longue et courte",
"Ampère par mètre",
"Ampère - Victor Hugo (métro de Lyon)",
"tension électrique",
"Courant électrique",
"vide (physique)",
"électrolyte",
"Système international d'unités",
"constante de Josephson",
"Galvanomètre",
"Bureau international des poids et mesures",
"Système d'unités naturelles",
"Micro (préfixe du Système international)",
"Force (physique)",
"multimètre",
"ampèremètre",
"électromètre",
"loi d'Ohm",
"Amérique du Nord"
] |
129 |
Aker
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Aker est un dieu de la mythologie égyptienne, symbole de la terre avec Geb et Taténen, et plus particulièrement de la vie du sous-sol. Gardien de l'au-delà, il peut se montrer complaisant mais aussi sans pitié. Primitivement représenté par un morceau de terre avec une tête humaine à chacune des extrémités, il sera représenté par la suite par deux sphinx accolés à têtes d'hommes ou de lions.
Aker, divinité double, personnifie la terre et ses profondeurs, la terre et le monde souterrain des morts. Veillant aussi bien sur les horizons de l’ouest que de l’est (la mort et la renaissance, le sommeil et le réveil), il est donc le gardien redoutable du passage, ouvrant aux défunts les portes d’entrée ou de sortie du monde invisible.
Comme les Égyptiens croyaient que les portes du matin et du soir étaient gardées par Aker, ils plaçaient des statues de lions jumeaux à la porte des palais et des tombeaux contre les mauvais esprits et autres êtres malfaisants. Cette pratique a été adoptée par les Grecs et les Romains car, contrairement à beaucoup d'autres divinités égyptiennes, le culte d’Aker est restée populaire jusqu'à l'époque romaine.
Aker est aussi représenté comme un vieillard courbé en deux tenant entre ses mains le disque solaire. Dans le tombeau de , le soleil poursuit sa course sur le dos d'Aker. Il est parfois accompagné de serpents qui sont les habitants du domaine de Sokaris.
Il joue un rôle important, il veille aux portes du monde des morts à l’Ouest et à l’Est, puisqu’il avale le Soleil le soir, et le matin permet sa renaissance. Ce n’est donc pas un simple gardien, mais un symbole de régénération du mort dans l’autre monde qui peut renaître après le cycle nocturne. Aker et Sokaris sont deux dieux analogues puisqu’ils ont des fonctions similaires. C'est un dieu chthonien, représentant l'autre monde d'où s'accomplit le mystère de la résurrection. C'est depuis l'intérieur de la Terre que va renaître le soleil.
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[
"Divinités grecques chthoniennes",
"Le Grand Livre du mois",
"Divinités égyptiennes",
"lion",
"Geb",
"Taténen",
"mythologie égyptienne",
"Égypte antique",
"Sokaris",
"Écriture hiéroglyphique égyptienne",
"monde souterrain"
] |
130 |
Amemet
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Amemet (ou Amonet, Amonèt, Amenty, Amon-het), est une déesse du panthéon égyptien portant la couronne rouge.
Elle est associée à Amon avec qui elle forme un des couples de l'ogdoade d'Hermopolis.
Elle fait partie des 42 assesseurs qui président au jugement de l'âme après la mort. Elle est appelée également « la dévoreuse des injustifiés » ou « l'avaleuse », celle qui engloutit les âmes corrompues durant leur vie terrestre.
Elle est représentée avec l'arrière d'un hippopotame, l'avant d'un lion et la tête d'un crocodile.
== Histoire ==
À partir de la , Amemet, tout comme la déesse de Thèbes Ouseret, est remplacée par Mout en tant que compagne d'Amon à la suite de la réunification de l'Égypte entreprise par et à l'évolution du culte. Son importance reste néanmoins grande à Thèbes où Amon est vénéré. Là-bas, elle est considérée comme la protectrice du pharaon, jouant un rôle important dans les rituels du sacre (khaj-nisut) et la fête-Sed (heb-sed). Dans le sanctuaire de , à Thèbes, Amemet est représentée en compagnie de Min, dieu de la fertilité et de la reproduction en train de guider un nombre de divinités invitées à la célébration de l'anniversaire du pharaon. Elle y est représentée sous les traits d'une femme portant la Decheret, couronne rouge portée par les pharaons de Basse-Égypte comme on peut le voir sur la statue monumentale érigée à Karnak sous le règne de Toutânkhamon.
Dans certains documents tardifs provenant de Karnak, Amemet est fusionnée avec Neith, bien qu'elle demeure une divinité à part entière jusqu'au royaume ptolémaïque (323 - 30 av. J.-C.). Son image est gravée sur le mur extérieur d'Akh-menu, le sanctuaire de à Karnak alors qu'elle est en train d'allaiter (323 - 317 av. J.-C.) qui apparaît, immédiatement après son intronisation, comme un enfant divin.
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[
"Clergé de l'Égypte antique",
"Égypte antique",
"Basse-Égypte",
"Neith",
"Richard H. Wilkinson",
"Thèbes (Égypte)",
"Toutânkhamon",
"Karnak",
"Decheret",
"Min (dieu)",
"Ouseret",
"pharaon",
"Amon",
"ogdoade d'Hermopolis",
"Divinités égyptiennes",
"Ogdoade d'Hermopolis",
"fête-Sed",
"Écriture hiéroglyphique égyptienne",
"Mout"
] |
131 |
Anoukis
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Anoukis est le nom grec d'une déesse de la mythologie égyptienne. Son nom égyptien est Anqet (ou Anket, Anouket), « Celle qui enlace/embrasse ».
== Fonctions ==
À l'Ancien Empire, elle était vénérée comme une divinité associée à l'eau. Fille du dieu Rê, elle veillait sur le roi et au bon déroulement de la crue du Nil.
Au Nouvel Empire, elle devint la parèdre du dieu Khnoum aux côtés de Satis (dont elle est généralement la fille) avec qui elle forme la triade d'Éléphantine. Elle est alors chargée de canaliser la crue engendrée par Satis pour éviter les trop peu et les trop plein. Parmi ses épithètes on trouve ainsi, « Celle qui nourrit les champs », « Celle qui donne la vie » ou encore « Celle qui tire en avant » (en référence à l'inondation). Elle symbolise également la Nubie, pays des sources du Nil. Elle est alors la « dame du Sud » et est associée aux produits précieux que les Égyptiens allaient y chercher.
Son animal sacré était la gazelle dorcas, nombreuses sur les bords du Nil dans la région de la première cataracte, dont une nécropole a été découverte à Kômir, au sud d'Esna.
À l'époque ptolémaïque, elle fut également associée à la luxure et à la sexualité par extension de son rôle fertilisant et peut-être du fait de son nom ambigu. Elle est alors associée au coquillage cauri dont la forme rappelle celle d'une vulve..
== Diffusion du culte ==
Surtout adorée dans la région de la première cataracte, des temples lui étaient exclusivement consacrés (comme sur l'île de Sehel) ou bien elle les partageait avec les autres membres de la triade (comme sur l'île Éléphantine). Elle est également adorée en Nubie et à Kômir, où elle est associée à la déesse Nephtys.
Les Grecs l'assimilèrent à la déesse Hestia.
== Représentation ==
Elle est représentée sous les traits d'une femme à la robe moulante et tient souvent dans sa main le grand sceptre de papyrus. Elle est coiffée d'une haute couronne de plumes (que les égyptologues semblent penser d'origine nubienne ; probablement des plumes d'autruche), parfois de la couronne blanche agrémentée de deux cornes de gazelle ou encore sous forme anthropomorphe avec une tête de gazelle.
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[
"île de Sehel",
"Dynastie lagide",
"Nubie",
"parèdre",
"Pharaon",
"Hedjet",
"Cataractes du Nil",
"Nephtys",
"Triade d'Éléphantine",
"Égypte antique",
"mythologie égyptienne",
"Kômir",
"Khnoum",
"autruche",
"Rê",
"Ancien Empire",
"grec ancien",
"Nouvel Empire",
"Nil",
"triade d'Éléphantine",
"Esna",
"île Éléphantine",
"Satis",
"gazelle dorcas",
"Hestia",
"Divinités égyptiennes",
"Cypraea moneta",
"Écriture hiéroglyphique égyptienne"
] |
132 |
Anubis
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Anubis (prononcé ) est un dieu funéraire de l'Égypte antique, maître des nécropoles et protecteur des embaumeurs, représenté comme un grand canidé noir couché sur le ventre, sans doute un chacal ou un chien sauvage, ou comme un homme à tête de canidé. La signification du mot Anubis, inpou en égyptien ancien, Anoub en copte, / Anoubis en grec ancien, demeure obscure : de nombreuses explications ont été avancées, mais il peut s'agir simplement d'une onomatopée traduisant le hurlement du chacal. La forme canine du dieu a peut-être été inspirée aux Anciens Égyptiens par le comportement des canidés, souvent charognards opportunistes errant la nuit dans les nécropoles à la recherche de cadavres.
Les principales épithètes du dieu Anubis mettent en avant ses liens avec les grandes nécropoles du pays et son rôle de divinité funéraire qu'il y exerce. Son culte est attesté à travers tout le territoire égyptien depuis le XXXIIe siècle av. J.-C. et a été intense durant plus de trois millénaires, pour ne s'éteindre qu'entre les de notre ère, à la suite de l'essor du christianisme. Si Anubis est une divinité nationale, il est toutefois régionalement très lié aux et de Haute-Égypte et plus particulièrement à la ville de Hardaï, plus connue sous le nom grec de Cynopolis, la « ville du chien ».
Les prêtres égyptiens sont à l'origine de multiples traditions relatives aux liens familiaux d'Anubis, en faisant de lui le fils de la vache primordiale Hésat ou le fils de Rê avec Nephtys. Une version, transmise par le grec Plutarque au IIe siècle de notre ère, fait de lui le fils adultérin de Nephtys avec Osiris. Quand ce dernier est assassiné et démembré par Seth, Anubis participe avec Isis et Nephtys à la reconstitution du corps d'Osiris, inaugurant par ce geste la pratique de la momification. Assigné à la surveillance du « Bel Occident » — un euphémisme pour le pays des morts —, Anubis accueille les défunts auprès de lui. Il momifie les corps afin de les rendre imputrescibles et éternels, il purifie les cœurs et les entrailles souillés par les turpitudes terrestres, il évalue les âmes lors de la pesée du cœur, puis accorde de nombreuses offrandes alimentaires aux défunts ayant accédé au rang de dignes ancêtres.
== Dénomination ==
Le dieu Anubis est l'une des plus anciennes divinités égyptiennes. La manière d'écrire son nom en caractères hiéroglyphiques a évolué au cours des époques, passant du symbole unique du chien couché à un groupe de signes phonétiques augmenté ou non du symbole canin. Malgré de nombreuses hypothèses, la signification du nom reste floue et non élucidée. La dernière en date propose d'y voir une onomatopée. Les différentes fonctions funéraires d'Anubis transparaissent dans ses cinq principales épithètes et font de lui le maître du domaine des morts.
=== Nom ===
==== Hiéroglyphes ====
|+
|-
! scope="col" | Transcription
! scope="col" | Hiéroglyphe
! scope="col" | Traduction
|-
|align=center| inpou ||align=center|E15||align=center | Anubis
|-
|align=center| inpou ||align=center|E16||align=center | Anubis
|-
|align=center|inpou ||align=center|M17-N35:Q3||align=center | Anubis
|-
|align=center| inpou ||align=center|M17-N35:Q3-G43-E15-G7||align=center | Anubis
|-
|align=center|inpou ||align=center|M17-N35:Q3-C6 ||align=center | Anubis
|-
|align=center| sab ||align=center|S29-D58-E17||align=center | chacal
|-
|align=center| inp ||align=center|M17-N35:Q3*Aa2||align=center | décomposition
|-
|align=center| inpou ||align=center|M17-N35:Q3-G43-A42||align=center | enfant royal
|-
|align=center| inpou ||align=center|M17-N35:Q3-A18||align=center | enfant royal
|}
Le théonyme Anubis provient de l'égyptien ancien inpou (Inpou, Anpou, Anoup, Anoupou) par l'intermédiaire de sa forme hellénisée (Anoubis).
Le dieu Anubis, ou un dieu canidé du type d'Anubis, figure parmi les plus anciennes divinités de l'Égypte antique. Le hiéroglyphe du canidé couché (sur le sol ou sur une chapelle) est connu depuis la période prédynastique. Des fouilles archéologiques à Oumm el-Qa'ab, la nécropole royale de la cité d'Abydos, ont permis de découvrir des tessons de poterie et des plaquettes en ivoire où figure l'idéogramme du canidé couché, datés du roi Scorpion de la dynastie Zéro et du roi Den de la (entre 3200 et 3000 avant notre ère). Durant l'Ancien Empire, ce hiéroglyphe se rencontre fréquemment dans les textes des formules d'offrandes funéraires. Il est généralement interprété par les égyptologues comme étant Anubis. Il est cependant très difficile de l'attribuer à cette seule divinité, car le nom d'Anubis n'est pas écrit avec des hiéroglyphes phonétiques avant la , vers 2200 avant notre ère. Sur les monuments, l'idéogramme est le seul mode d'écriture durant les et s. La graphie phonétique, avec ou sans le déterminatif du canidé, apparaît occasionnellement à la fin de la , sous le règne de , et ne devient fréquente qu'à partir de la Première Période intermédiaire (entre 2180 et 2040 avant notre ère). Pour les temps les plus reculés, la lecture du hiéroglyphe du canidé couché en Inpou (Anubis) n'est donc pas garantie. Les autres possibilités de lecture sont relativement nombreuses : Khenty Imentyou (« Celui qui est à la tête des occidentaux »), Inpou Khenty Imentyou (« Anubis, celui qui est à la tête des occidentaux »), Sedi (« celui à la queue »), Oupiou (« celui qui ouvre (l'aîné) »), Meniou (« le gardien du troupeau »), Sheta (« le mystérieux ») et Sab, un terme générique servant à désigner les chacals et les chiens du désert.
==== Étymologie ====
La signification du nom inpou (Anubis) reste le sujet de nombreuses discussions entre spécialistes et aucun consensus ne s'est encore dégagé. La même situation s'applique à d'autres divinités importantes. Malgré maintes hypothèses, les théonymes Rê, Min, Ptah, Osiris, Seth et Anubis ne disposent pas d'étymologies scientifiquement satisfaisantes.
! hiéro. !! trans. !! symbole !! signification !! divinité
|-
| i || i || roseau || vent || Shou
|-
| n || n || vaguelette || eau || Osiris
|-
| p || p || natte, tabouret || désert || Anubis
|}
La plus ancienne explication du nom d'Anubis remonte à la fin de l'époque ptolémaïque et apparaît dans le Papyrus Jumilhac (, 6-7). Cette monographie religieuse, traduite en 1961 par Jacques Vandier, expose les principaux mythes et rituels du nome cynopolite en Moyenne-Égypte. Il y est indiqué qu'Anubis a reçu son nom de sa mère Isis et qu'il fut prononcé relativement au vent, à l'eau et au désert. Ces trois mots sont les représentations symboliques des trois hiéroglyphes phonétiques qui composent la racine inp du nom d'Anubis. Le roseau i représente le vent, la vaguelette n évoque l'eau du Nil et, plus curieusement, le meuble en roseau p est interprété comme le symbole du désert. Selon Georges Posener, cette étymologie sacrée viserait à cimenter une association entre les dieux Shou (vent), Osiris (eau) et Anubis (désert).
À l'instar des auteurs antiques du Papyrus Jumilhac, nombre de savants modernes ont enfreint les règles de l'étymologie pour trouver une signification au nom d'Anubis. Avant le déchiffrement des hiéroglyphes en 1752, le théologien et orientaliste Paul Ernest Jablonski relie le nom d'Anubis au mot copte noub (or) en affirmant que les chacals sont associés à ce métal. En 1872, le britannique Charles Wycliffe Goodwin avance l'idée assez improbable que le mot égyptien inpou est une corruption de la racine sémitique alp, dont les nombreuses variantes serviraient à désigner des animaux.
Les égyptologues allemands Kurt Sethe et Hermann Kees considèrent que la signification du mot inpou est « chien » et plus spécialement « chiot », après avoir remarqué qu'en égyptien ancien le mot s'appliquait aussi pour désigner un « jeune prince ». En 1929, l'italien Giulio Farina suppose que le mot égyptien inpou est similaire au mot sémitique ṷlp, ṷulūp qui désigne le chacal. Dans un article publié à titre posthume en 1972, Pierre Lacau estime que plusieurs divinités thériomorphes tirent leur nom de leur animal sacré. Concernant Anubis, inp est un terme archaïque qui sert à désigner un canidé et Inpou est le nom de la divinité canine. Le terme inp ayant été divinisé, le mot sab aurait pris le relais pour désigner les canidés sauvages. En 1976, Dimitri Meeks traduit le nom inp par « celui qui est couché sur son ventre », cette attitude étant la pose traditionnelle de la forme animale du dieu. Il remarque aussi qu'un passage des Textes des sarcophages rapproche le nom d'Anubis du mot inp « putréfaction », un hapax issu d'un calembour élaboré à partir des mots irpou (« vin ») et repou (« fermentation »).
Plus récemment, en 2005, le britannique Terence DuQuesne, notamment auteur d'une considérable monographie sur les dieux-chacals égyptiens, propose de ne voir, dans le terme inpou (vocalisé sous *yanoup), qu'une simple onomatopée visant à imiter le hurlement du chacal, en conformité avec la pratique égyptienne de former les noms d'animaux à partir de leur cri : miou pour le chat, reret pour le cochon, aâ pour l'âne.
Plus simplement, In-pou et a-nub-is qui sont des synonymes, le second étant la version copte du premier, pourraient vouloir dire, si l'on se réfère au Sumérien, « le rassembleur de troupeau », c'est-à-dire le chien.
=== Épithètes ===
Les principales épithètes appliquées à Anubis mettent en exergue son rôle de divinité funéraire et le décrivent volontiers comme étant le chef du domaine funéraire en son entier ou comme le chef d'une des subdivisions de ce domaine. Dès les débuts de la civilisation égyptienne, Anubis est doté de ses cinq principales épithètes : Khenty imentyou (« Celui qui est à la tête des Occidentaux — les morts »), khenty ta djeser (« Celui qui est à la tête du pays sacré »), tepy djouef (« Celui qui est sur sa montagne »), Khenty seh netjer (« Celui qui préside au pavillon divin ») et imy-out (« Celui qui préside à la salle d'embaumement »), les quatre dernières persistant jusqu'à l'époque gréco-romaine (entre le avant notre ère et le IVe siècle après).
==== Celui qui est à la tête des Occidentaux ====
|+
|-
! scope="col" |Translittération
! scope="col" | Hiéroglyphe
! scope="col" | Traduction
|-
|align=center|khenty imentyou ||align=center|xnt-n:t*y-imnt-tyw-Z3||align=center | Celui qui est à la tête des Occidentaux
|}
L'épithète khenty imentyou, « Celui qui est à la tête des Occidentaux » (variantes : khenty imentet, « Celui qui est à la tête de l'Occident » ; neb imentet, « Seigneur de l'Occident »), est surtout attribuée à Osiris à partir de la toute fin de l'Ancien Empire, quand il devient la divinité majeure du domaine funéraire, mais Anubis n'en sera jamais totalement dépourvu.
==== Seigneur du pays sacré ====
|+
|-
! scope="col" |Translittération
! scope="col" | Hiéroglyphe
! scope="col" | Traduction
|-
|align=center| neb ta djeser ||align=center|V30:N16-D44||align=center | Seigneur du pays sacré, Seigneur de la terre consacrée
|}
Les aspects d'Anubis, en tant que divinité du monde souterrain, se reflètent dans les épithètes Khenty ta djeser — « Celui qui est à la tête du Pays sacré » — et Neb ta djeser — « Seigneur du pays sacré ». La première expression est sans doute la plus ancienne, la seconde n'apparaissant que sous la (aux alentours de 2500 avant notre ère), seule ou en association avec l'épithète khenty seh netjer. Le « pays sacré » est une désignation de la nécropole et, par extension, de tout le royaume de l'au-delà. D'après une stèle du Nouvel Empire conservée au Musée Royal des Antiquités de Leyde, le ta djeser est aussi un toponyme qui sert à désigner la nécropole du nome thinite (la région de la ville d'Abydos) dont les liens avec les divinités canines sont attestés depuis les époques historiques les plus reculées. L'épithète neb ta djeser est surtout attribuée à Anubis, mais très communément aussi au dieu Osiris, essentiellement durant le Moyen Empire, à Abydos et dans le reste du pays.
==== Celui qui est sur sa montagne ====
|+
|-
! scope="col" |Translittération
! scope="col" | Hiéroglyphe
! scope="col" | Traduction
|-
|align=center| tepy djouef ||align=center|D1-N26:I9-A40||align=center | Celui qui est sur sa montagne, Celui qui se tient sur sa montagne
|}
L'épithète tepy djouef, « Celui qui est sur sa montagne », est l'une des plus fréquentes depuis les débuts de l'histoire égyptienne et jusqu'à la période romaine. Elle se retrouve très souvent sur les murs des mastabas de l'Ancien Empire et sur des stèles élevées à Abydos durant le Moyen Empire. Cette expression apporte une précision géographique quant aux lieux où les Égyptiens ont installé leurs nécropoles. L'épithète montre que la puissance d'Anubis s'exerce sur les collines rocailleuses (gebel en arabe) situées entre la fin des terres cultivables bordant le Nil et le début des vastes déserts Libyque et Arabique. Dans cette zone montagneuse, le terrain est fort accidenté mais très riche en pierres de taille ainsi qu'en minerais et métaux précieux, utilisés lors des funérailles les plus somptueuses. En outre errent dans cette zone les canidés prédateurs et charognards en quête de pitance. L'égyptologue Georg Möller a proposé une explication géographique en rapprochant cette épithète du toponyme djouefet — « la montagne de la vipère » —, le nom du de Haute-Égypte, une région située en face du nome lycopolitain dédié au canidé Oupouaout. Le mot égyptien djou survit dans la langue copte sous le terme toou, qui sert à forger des toponymes en lien avec les montagnes désertiques et les monastères reculés.
==== Celui qui préside à la salle d'embaumement ====
|+
|-
! scope="col" |Translittération
! scope="col" | Hiéroglyphe
! scope="col" | Traduction
|-
|align=center|imy-out ||align=center| Z11-G43-X1:O49 ||align=center | Celui qui préside à la salle d'embaumement
|}
La fonction la plus connue du dieu Anubis s'exprime dans l'épithète imy-out (« Celui qui préside à la salle d'embaumement », « Celui de la bandelette »), qui lui est spécifiquement attribuée. Le sens précis de cette expression n'est pas clairement établi. Le mot out est en rapport avec la momification et plus particulièrement avec les bandelettes, tandis que les prêtres qui participent à l'emballement des corps sont désignés sous le terme générique de outyou. En tant que substantif, le mot out se réfère aussi au lieu où se déroule le rituel de la momification. Il est également possible que ce mot soit en rapport avec le terme ouhat, « oasis », lieu d'où sont originaires de nombreux produits, comme les résines nécessaires à la conservation des corps. Sous la dynastie des Ptolémées, le toponyme Out désigne la nécropole du de Haute-Égypte, un lieu sacré fortement lié à Anubis.
== Iconographie ==
L'Égypte antique est une civilisation qui a accordé une grande importance aux images. Avec ses quelque , son écriture le démontre aisément. Cet art du dessin (ou iconographie) se remarque aussi dans la mise en image du monde divin. L'apparence du dieu Anubis, symbolisé par un canidé, est sûrement dictée par ses fonctions funéraires, les chacals et les chiens hantant et gardant les cimetières situés en bordure des déserts.
=== Canidé divin ===
==== Animal emblématique ====
Comme d'autres divinités funéraires égyptiennes, tels Oupouaout, Khentyimentiou et Sed, Anubis appartient au groupe des divinités canines. La morphologie générale d'Anubis sous sa forme entièrement animale, avec son museau pointu, ses deux oreilles dressées, son torse mince, ses quatre longues pattes et sa queue allongée, indique clairement qu'il s'agit d'un membre de la famille des Canidae qui regroupe en Afrique de l'Est les loups, les chacals, les renards, les chiens sauvages et les chiens domestiques. Cependant, la combinaison des éléments morphologiques d'Anubis ne correspond à aucune espèce connue de canidé encore existante. L'emblème animal du dieu semble bien plus être un mélange de plusieurs types. Si la tête et le museau correspondent à un large éventail de canidés, les oreilles pointues sont surtout semblables à celles du renard, tandis que le corps efflanqué rappelle celui du lévrier. La queue d'Anubis ressemble à celle du chacal, mais est bien plus longue et plus étroite ; la queue du renard, si elle tombe à terre comme celle d'Anubis, est bien plus touffue et plus épaisse. De plus, Anubis est dans la plupart des cas représenté avec un pelage noir, une couleur assez peu commune chez les diverses espèces de canidés.
Tout au long du XXe siècle, nombre de spécialistes ont estimé que l'animal d'Anubis est un être hybride, chien-loup, loup-chacal, chacal-chien. Selon George Hart, écrivain et conférencier au British Museum, le chien Anubis est probablement un chacal […] Mais d'autres chiens, par exemple le paria de couleur rouille, peuvent avoir servi de prototype. Anubis représente peut-être la quintessence des chiens du désert. L'assimilation d'Anubis au chacal se base sur un critère comportemental : ce canidé nocturne est connu pour hanter les cimetières durant la nuit, et plus particulièrement autour des tombes fraîchement creusées, afin de déterrer et dévorer les cadavres. Ce comportement aurait été associé par les anciens Égyptiens à la mort et par extension à la momification et aux cérémonies funéraires. La couleur noire d'Anubis est un symbole principalement expliqué de deux manières : d'abord par la coloration en noir du corps du défunt sous l'effet des résines utilisées durant l'embaumement, ensuite par l'association de la couleur noire au concept de la régénération, la crue du Nil apportant, chaque année, du limon noir et fertile sur les terres agricoles.
==== Canidés fouisseurs ====
Le chacal n'est toutefois pas le seul canidé à errer dans les cimetières, car les renards et les hyènes font de même. Les canidés, s'ils diffèrent physiquement, ont cependant certains comportements communs. L'un des plus saisissants est de s'éloigner puis de cacher de la nourriture en enterrant le surplus lorsqu'il est impossible de tout consommer sur place. Ce comportement inné suit invariablement un même schéma stéréotypé. L'animal s'éloigne d'abord avec un reste de viande dans la gueule, afin de trouver un endroit propice à l'enfouissement. Pour trouver l'emplacement adéquat, il renifle périodiquement le sol et gratte la terre avec une de ses pattes avant. Une fois un lieu convenable trouvé, il creuse un trou de plus en plus rapidement, en utilisant alternativement les deux pattes avant. La viande est alors déposée dans l'excavation, parfois en étant poussée à plusieurs reprises avec le bout du museau. L'animal comble ensuite le trou en poussant la terre excavée et en la tapotant avec le museau. À l'issue de l'opération, seule reste visible une légère perturbation du sol, et l'animal s'éloigne pour ne revenir qu'un jour ou deux plus tard afin de retrouver et consommer la viande enterrée. Les anciens Égyptiens n'ont sûrement pas manqué de remarquer ce comportement chez leurs chiens de chasse ou chez les canidés qu'ils connaissaient, tels le Chacal doré (Canis aureus), le Renard roux (Vulpes vulpes), le Fennec (Vulpes zerda) ou le Lycaon (Lycaon pictus). Le dieu Anubis a peut-être été représenté sous la forme canine à cause de ce comportement fouisseur, le principal rôle d'une divinité funéraire étant de soustraire les dépouilles mortelles à la vue des vivants.
=== Représentations ===
==== Forme animale ====
Le dieu Anubis est représenté sous forme de hiéroglyphes, peintures murales, bas-reliefs, amulettes ou statues tout au long de l'histoire de l'Égypte antique, de la période prédynastique jusqu'à l'occupation romaine. La plus ancienne et la plus commune des représentations est la forme animale, tel un canidé noir efflanqué en alerte, couché sur son ventre à même le sol ou sur un coffre reliquaire. Dès les époques les plus reculées, un rare signe hiéroglyphique montre le canidé couché, avec une grande plume lui sortant du dos. Il s'agit sans doute d'une manière d'associer Anubis au dieu Shou (souffle vital) ou à la Maât (vérité-justice), le canidé exerçant la fonction de juge dans le tribunal des âmes. La plume apparaissant aussi sur la coiffure d'Anupet, la déesse de Cynopolis, il se peut que l'on soit en présence d'une manière de différencier le mâle Anubis (sans plume) de la femelle Anupet (avec plume) ou bien d'un procédé scriptural permettant de lier Anubis au nome cynopolitain. On trouve aussi des représentations montrant le canidé couché tenant dans ses pattes avant le flagellum et le sceptre-sekhem, ou avec le flagellum lui sortant du dos.
Il est généralement admis que les représentations du canidé debout et marchant sur ses quatre pattes sont à mettre en rapport avec le dieu Oupouaout. Cette assertion se vérifie de manière générale, mais tout systématisme est à éviter car, en de rares occurrences — à partir de la —, ce signe peut désigner Anubis, l'inverse étant vrai également. Le hiéroglyphe du canidé debout sert aussi de déterminatif au nom de la divinité Oupiou, à l'herminette-noua et au mot sab (chacal).
Ser-Inpu.png|alt=Anubis sur une stèle|Sur la stèle du nain Ser-Inpou, , relevé de W. Petrie.
Egyptian - Box for Ushabtis or Canopic Jars - Walters 626 - Side A.jpg|alt=urne funéraire|Sur une chapelle, coffre à canopes, Troisième Période intermédiaire, Walters Art Museum.
Egyptian - Plaque with a Jackal Shaped Anubis - Walters 481634.jpg|alt=pendentif|Sur une chapelle, plaquette en faïence, Basse Époque, Walters Art Museum.
==== Forme hybride ====
Vers la fin de la apparaissent les premières représentations de divinités hybrides combinant des éléments animaux et humains. La plus ancienne attestation d'un dieu à tête de chacal remonte à cette période et figure sous la forme d'un graffiti sur un fragment d'un bol en porphyre, de provenance inconnue et conservé, depuis 1977, au British Museum à Londres. Le dieu, dont le nom est inconnu, est figuré debout, tenant dans sa main droite un sceptre-ouas et dans sa main gauche un symbole ânkh (vie). L'apparence de la tête avec son museau caractéristique laisse suggérer qu'il s'agit d'Anubis mais il a aussi été proposé d'y voir Seth ou Ach. La plus ancienne attestation certaine de l'image d'Anubis en dieu anthropomorphe à tête de chacal remonte à la et figure sur un fragment d'un relief du temple haut de la pyramide de Niouserrê. Ce bloc de pierre découvert au début du XXe siècle est depuis lors exposé au Neues Museum de Berlin. On y voit le roi assis sur son trône tenir de sa main gauche trois signes-ânkh et en recevant trois autres dans sa main droite, d'Anubis. Le dieu, debout dans l'attitude de la marche, vivifie le souverain en lui touchant les lèvres et le nez avec un septième ânkh. La déesse Ouadjet, symbole de la Basse-Égypte, se tient immobile derrière le roi et lui touche une épaule. Il est probable que, dans ce contexte, Anubis symbolise la Haute-Égypte. Sur le socle du trône est représentée l'union des Deux Terres par le symbole du Sema-tawy. Le registre inférieur de cette scène montre treize hommes courbés en train d'exécuter le rituel khebes-ta ou « piochage de la terre », un geste rituel en lien avec le renouveau printanier, mais aussi connu pour être effectué lors de l'inauguration des temples.
==== Formes exceptionnelles ====
Outre les représentations du dieu Anubis en canidé ou en homme à tête de canidé, il existe des modes de figuration moins courants. La seule image connue d'Anubis en une divinité entièrement anthropomorphe se rencontre à Abydos, sur un relief peint du temple funéraire de édifié durant les premières années du règne de ce pharaon, vers . Une autre image d'Anubis, peu courante, est celle d'un oiseau à tête de canidé. Les occurrences de l'âme-Ba d'Anubis ont été trouvées dans la nécropole d'El-Deir (oasis d'Al-Kharga) sur un fragment d'un cartonnage peint, à Dendérah, dans un relief du kiosque hathorique sur le toit du temple, sur un linceul d'un homme enterré à Deir el-Médineh (répétée quatre fois), dans la tombe de Qetinous (oasis de Dakhla) et dans une tombe de l'époque romaine. L'Anubis à corps de serpent est un autre type de représentation rare. Deux exemples ont été trouvés à Douch et à Labakha (oasis d'Al-Kharga), respectivement sur un élément d'un lit funéraire et sur un cartonnage d'une momie (époque romaine). La figuration la plus ancienne de l'Anubis serpentiforme est attestée à Deir el-Médineh, dans la tombe de Sennedjem, sur une peinture représentant un lit funéraire (). Durant l'époque gréco-romaine se développe la thématique de l'Anubis « à la clé » où le dieu est, dans les papyrus magiques, « celui qui détient les clés de l'Hadès » (Enfers) ou « le porteur de clés ». Dans l'iconographie, Anubis tient la clé à la main (homme à tête de canidé) ou à son cou (canidé) et se rencontre sur des sarcophages, des linceuls, des bandelettes de momie. L'égyptologue allemand Siegfried Morenz y voyait un rapprochement avec la divinité grecque Éaque, l'un des trois juges des Enfers. Jean-Claude Grenier réfute cette idée et privilégie l'hypothèse d'une adaptation de l'iconographie religieuse causée par la diffusion de la clé dans la vie quotidienne des individus.
== Éléments mythologiques ==
=== Mythe osirien ===
Anubis est l'une des plus anciennes divinités de l'Égypte antique, antérieure même au célèbre Osiris, considéré pourtant, dans le mythe, comme son père. L'intégration d'Anubis au sein de la famille osirienne (Osiris, Isis, Horus, Nephtys) s'est montrée complexe, difficile, et a probablement été dictée par le besoin de donner à Osiris, le dieu assassiné, le plus efficace des dieux en lien avec le monde des morts.
==== Origines ====
Le processus d'élaboration des croyances égyptiennes est complexe. Concernant Anubis, quelques faits dominent dans la thématique funéraire. Pour le souverain, l'au-delà est un domaine situé dans le ciel et la personne royale est considérée comme un fils de Rê, le dieu soleil —conception qui se met progressivement en place à partir de la , mais ne culmine que sous les et s. Le reste de la population égyptienne n'a pas les contrées célestes pour destination post-mortem : pour elle, l'au-delà est situé à l'Occident, considéré comme une extension des nécropoles terrestres. Durant les trois premières dynasties (de 3000 à 2600 avant notre ère), Anubis est la seule divinité funéraire qui soit aussi bien au service du roi qu'à celui des particuliers. À partir de la fin de la , l'Occident est surtout connu pour être le royaume d'Osiris, le dieu-roi assassiné puis ressuscité. Mais cette vision de l'Occident n'est qu'une seconde étape ; antérieurement, il était surtout dominé par Anubis.
Une fois la royauté pharaonique bien installée, les familiers et les fonctionnaires royaux se font édifier des tombeaux et des mastabas autour du domaine funéraire royal, constitué par des pyramides plus ou moins monumentales. Pour le groupe des serviteurs royaux, la religion funéraire consiste en une vie post-mortem qui se déroule à l'intérieur de ces sépultures. Le défunt bénéficie d'offrandes funéraires distribuées par faveur royale et sous le regard d'une divinité funéraire. L'Occident est d'abord le cimetière réel, puis cette notion s'élargit et se charge d'un caractère plus spirituel, devenant une contrée lointaine gouvernée par une divinité. Entre les et s, la religion funéraire patronnée par Anubis parvient à attirer à elle de nombreux fidèles non royaux. Mais cette prédominance d'Anubis sur l'Occident ne s'est pas faite sans la concurrence d'autres divinités funéraires. La divinité qui garantit des aliments au défunt est en effet très variable. Durant la , la grande rivale d'Anubis dans cette fonction est la déesse Neith, issue de la ville de Saïs.
Durant la première moitié de la , les grands personnages de l'État pharaonique se placent presque tous sous la protection d'Anubis. Le recours à ce dieu apparaît dans des formules gravées sur les murs des chapelles qui surmontent les tombeaux. À l'extrême fin de la ou durant les débuts de la , Osiris prend place à côté d'Anubis. Au cours de la , Osiris supplante Anubis comme souverain incontesté des mondes de l'au-delà. Toutefois, Anubis conserve une place non négligeable dans les croyances funéraires en tant que divinité protectrice:
==== Osiris ou la momie idéale ====
===== Anubis dans le mythe osirien =====
Les relations entre Anubis et Osiris sont étroites mais relativement tardives. Cela provient du fait qu'historiquement Anubis est un dieu bien plus ancien qu'Osiris. Le premier est déjà bien attesté sous la , tandis que le second n'apparaît que 600 ans plus tard, durant la . L'apparition d'Osiris, un dieu roi assassiné par un meurtrier, son frère Seth au caractère bien trempé, fait probablement suite à une décision politique d'affermissement du pouvoir royal, décision qualifiée par l'égyptologue Bernard Mathieu de « Réforme osirienne ». Terence DuQuesne avance l'idée qu'il se pourrait qu'Osiris résulte de l'anthropomorphisation d'une divinité chacal. Le but recherché par le pouvoir pharaonique aurait été de faciliter l'identification du roi défunt avec une divinité bien définie. Avant l'introduction du mythe osirien, les monarques pouvaient prétendre posséder les caractéristiques des chacals Anubis et Oupouaout, mais la légitimation d'un pouvoir politico-religieux puissant, d'origine divine, ne pouvait facilement se faire accepter qu'à travers l'assimilation du roi à un dieu entièrement anthropomorphe, à savoir Osiris dont le nom signifierait « le Puissant », « Celui du trône » ou « Celui qui est devenu un dieu par les rites ».
À la fin de l'Ancien Empire, dans les Textes des pyramides, Anubis est bien plus lié au pharaon défunt qu'à Osiris et il ne semble pas qu'Anubis soit déjà lié aux divinités du mythe osirien. Par la suite, sous le Moyen Empire, Anubis devient un intermédiaire entre les morts et le dieu Osiris, érigé en tant que parangon de la survie post-mortem. Visiblement, Anubis n'a pas acquis son caractère de divinité funéraire par son intégration au mythe d'Osiris. Tout au contraire, Anubis a été rapproché d'Osiris de par ses anciennes fonctions de ritualiste funèbre auprès des rois défunts. La première mention d'une action d'Anubis sur la dépouille mortelle d'Osiris figure dans les Textes des sarcophages, un corpus funéraire destiné aux nomarques de la Moyenne-Égypte durant le Moyen Empire. Rê, affligé de la mort d'Osiris, envoie son fils Anubis prendre soin du corps de l'assassiné afin de lui redonner une belle apparence, un statut d'ancêtre et la possession éternelle d'une tombe bien approvisionnée en offrandes funéraires :
Les liens filiaux entre Osiris et Anubis se mettent en place à partir du Nouvel Empire comme lorsqu'Anubis est qualifié de fils d'Osiris (sa Ousir) sur une stèle memphite de la (tombe de Hor-Min à Saqqarah). Cette affirmation ne devient cependant courante qu'à partir de la Basse Époque. Cette relation tire probablement son origine dans le fait que l'organisation des funérailles du père incombait à son fils aîné. Or pour un dieu aussi prestigieux qu'Osiris, ce privilège ne pouvait revenir qu'à Anubis, le plus ancien et le plus efficace des dieux funéraires.
===== Mères, multiples traditions =====
Bien qu'Anubis joue un rôle essentiel dans le mythe d'Osiris à partir de la Première Période intermédiaire, les théologiens égyptiens n'ont pu l'intégrer dans la famille osirienne qu'avec de grandes difficultés. Cet embarras se révèle dans son ascendance maternelle, plusieurs déesses coexistant dans le rôle de la mère d'Anubis.
Au Nouvel Empire, le Conte des deux frères, consigné sur le Papyrus d'Obiney et daté du règne de (le petit-fils de ), fait d'Anubis le frère aîné du vigoureux Bata, le dieu taureau de la ville de Saka. D'après cette source, les deux divinités sont nées de la même mère et du même père. L'identité des parents n'est toutefois pas révélée.
D'après un relief gravé sur une paroi du temple funéraire de à Abydos, la déesse chatte Bastet est la mère d'Anubis. Le papyrus N3776 (S), daté de l'époque ptolémaïque et conservé au Musée du Louvre, suit cette même filiation. Les liens théologiques entre Bastet et Anubis sont obscurs. Les deux divinités ont peut-être été liées du fait de leur proximité cultuelle à Memphis, le temple du Bubasteion voisinant avec l'Anoubieion dans la nécropole Ânkh-Taouy « La Vie des Deux-Terres ». Selon l'Allemand Hermann Kees, le nom de Bastet inclut la notion d'onguent et évoque l'activité du momificateur.
D'autres déesses, telles Hésat, Isis ou Nephtys, apparaissent comme étant la mère d'Anubis. La mention de la vache primordiale Hésat, quoique implicite, est la plus ancienne et remonte au règne de lorsqu'il est dit du roi qu'il monte au ciel sur une échelle consolidée par le cuir de l'imy-out enfanté par Hésat, ce fétiche étant une des formes du dieu Anubis (T.P., ). La vache Hésat a ensuite été assimilée à la vache Hathor, très souvent représentée en train d'allaiter le prince héritier, inpou en langue égyptienne et le papyrus démotique magique de Londres et de Leyde. Ces deux sources professent une similitude entre Horus et Anubis. D'après le dernier document, une compilation de formules magico-médicales datée du IIIe siècle de notre ère, Anubis se trouve en Syrie le jour où les mauvais dieux complotent contre la vie de son père Osiris. Isis appelle son fils Anubis à son secours mais, en cours de route, il est piqué par un scorpion. Isis guérit Anubis en lui appliquant de l'huile curative et après lui avoir ordonné de lécher la plaie, tel un chien blessé. Une mésaventure presque similaire est arrivée au jeune Horus, d'après le texte magique de la stèle de Metternich. Isis réussit à guérir son fils après avoir poussé le vieux Rê à révéler son nom secret, ce nom étant la plus puissante des formules magiques.
===== Fils adultérin d'Osiris =====
La relation filiale d'Anubis avec le dieu solaire Rê est attestée dès le Moyen Empire (chap. 908 des Textes des sarcophages). Dans le cadre d'une conjuration magique sur l'eau, le Papyrus magique Harris, daté de la fin de la période ramesside (), poursuit ce dire tout en affirmant d'abord la maternité de la déesse Nephtys, sœur d'Osiris, Isis et Seth :
Cette citation est la seule affirmation égyptienne de la maternité de Nephtys sur Anubis avant la rédaction du traité Isis et Osiris, le premier récit continu du mythe osirien, par le philosophe et historien grec Plutarque (vers 110-120 de notre ère), qui fait d'Anubis le fils issu de la relation adultérine entre Nephtys et Osiris, cette relation (pudiquement présentée sous la forme d'une méprise) causant la fureur de Seth et le meurtre par celui-ci de son frère Osiris :
===== Anubis, le rassembleur des membres d'Osiris =====
Le mythe d'Osiris a donné lieu à de nombreuses variantes locales, parfois contradictoires, les prêtres ayant pour habitude de placer les épisodes centraux de ce mythe national dans leur périmètre régional. Ainsi, le Papyrus Jumilhac, rédigé à l'époque gréco-romaine, même s'il se concentre sur les légendes anubiennes ayant cours dans les et nomes de Haute-Égypte, n'est pas exempt de contradictions, l'auteur de cette compilation religieuse plaçant successivement la découverte de la tête d'Osiris par Anubis dans les montagnes proches d'Abydos dans le de Haute-Égypte (.19 - .4), puis dans les marais de Nedjit dans le de Basse-Égypte (.20 à .14). Ce dernier passage fournit, avec quatre autres mentions, l'origine légendaire du rituel de l'ouverture de la bouche et de la pratique annuelle de façonner des statues d'Osiris en argile lors du mois de Khoiak. Le dieu Seth, après avoir assassiné son frère Osiris, maquille son crime en dépeçant le corps de la victime et en en dispersant les membres. Anubis part à la recherche des lambeaux et trouve la tête à Nedjit, un banc de sable situé près de la ville d'Andjéty (Bousiris). La tête est ensuite transportée à la nécropole de Cynopolis (Hardaï), soit par Anubis lui-même transformé en Horus sous la forme d'un faucon, soit par les quatre enfants d'Horus. Pour retrouver les autres membres d'Osiris, Anubis et Thot se mettent à réfléchir. Le dernier finit par trouver une solution en ensorcelant la tête, le but étant de faire parler l'esprit d'Osiris. Mais, pour ce faire, la tête doit disposer d'un corps de substitution en glaise. Après de nombreuses paroles magiques, la tête du dieu mort révèle finalement l'emplacement des autres membres et Anubis se rend aussitôt vers les lieux indiqués. Pour transporter plus facilement les membres, Anubis fabrique un récipient imy-out, probablement sous la forme d'une corbeille en papyrus. De retour à Hardaï, Anubis momifie le corps d'Osiris et dépose la dépouille dans un caveau funéraire, afin de le soustraire à la furie de Seth:
=== Divinité pastorale et bouchère ===
Si Anubis est surtout connu pour ses fonctions funéraires, dès ses origines, il est aussi assigné à la protection des troupeaux de bovidés. L'élevage étant la principale richesse des Anciens Égyptiens, le sacrifice d'une bête à corne constitue alors le point d'orgue des rituels funéraires. La protection d'Anubis s'exerce naturellement lors des abattages et des répartitions des offrandes. Les fonctions pastorales et funéraires du dieu canin sont inextricablement liées dans le récit mythologique du Conte des deux frères (Anubis et Bata).
==== Maître du bétail ====
===== Anubis et les bovidés =====
Si les aspects funéraires du dieu Anubis sont bien documentés durant toute l'histoire de l'Égypte antique, la personnalité du dieu est riche d'autres caractéristiques. Une des traditions secondaires fait d'Anubis le maître des bêtes à cornes. Ce trait, connu dès l'Ancien Empire, est surtout documenté par des inscriptions de temples tardifs. À Kôm Ombo, Dendérah et Edfou, trois importants sanctuaires réédifiés durant la période gréco-romaine, Anubis apparaît comme le « maître des vaches laitières » (inpou neb oupout) et comme le « souverain des taureaux de combats » (inpou ity en ousheb), un trait agraire résumé par l'épithète « le bon bouvier » (pa-mer-âh nefer) dans le Papyrus magique démotique de Londres et de Leyde. À l'époque ramesside, le Conte des deux frères rappelle cette maîtrise en faisant d'Anubis le riche propriétaire d'un opulent domaine agricole où, grâce aux bons soins de Bata, « les vaches dont il avait la charge devenaient extrêmement belles, elles vêlaient deux fois plus et excellemment ». Ces liens mythologiques entre les canidés et le bétail est toujours d'actualité dans la vallée du Nil, mais plus au sud, dans des récits Shilluk et Anyuak (lire plus bas). D'après ces deux ethnies, des esprits canins habitent des pâturages qui ne connaissent pas la sécheresse estivale et veillent sur le troupeau de Jwok, le dieu créateur. En Égypte antique, la possession d'un large bétail est une bénédiction divine et un marqueur d'importance sociale, la puissance économique permettant de larges sacrifices animaliers à des fins d'offrandes funéraires. Dans ce contexte, Anubis endosse les traits du sacrificateur sous le titre de « chef des bouchers » (hery-tep menhouy).
===== Pourvoyeur d'offrandes =====
Dès les époques les plus reculées, la fonction d'Anubis est d'approvisionner les défunts dans le cadre de ses activités de divinité funéraire. Le dieu est le neb qereset, c'est-à-dire le « maître de la sépulture » ou le « maître de l'enterrement ». Les formules d'offrandes funéraires, les épithètes et les actions d'Anubis qui apparaissent dans les textes funéraires attestent clairement ce rôle. Sous l'Ancien Empire, les défunts lui demandent très fréquemment d'assurer de bons enterrements dans le désert occidental (semyt imentet) afin qu'ils puissent devenir des imâkhou (esprits glorifiés, morts bienheureux), c'est-à-dire des ancêtres aptes à bénéficier d'un culte funéraire régulier et pérenne, financé par des dotations royales ou privées. Dans tous les corpus de textes funéraires, des Textes des pyramides au Livre des Morts, en passant par les Textes des sarcophages, apparaissent des souhaits où il est demandé à Anubis de garantir des offrandes alimentaires en abondance :
==== Conte des Deux Frères ====
===== Anubis et le taureau Bata =====
Le Conte des Deux Frères, découvert en 1852, est rédigé à l'occasion de l'accession au trône du jeune roi , à la fin du ; c'est l'un des textes de l'Égypte ancienne les plus traduits et commentés. Sa nature exacte n'est cependant pas encore bien déterminée. Ses premiers traducteurs, Emmanuel de Rougé et Auguste Mariette ont pensé qu'il s'agissait d'un conte. Depuis, l'opinion générale parmi les égyptologues est qu'il s'agit d'une œuvre littéraire chargée de données mythologiques. En 2003, Wolfgang Wettengel y voit un mythe politique destiné à expliquer, dans une période de crise successorale et de migration sémitique, l'origine divine et séthienne de la lignée de , les dieux Seth et Baal se cachant sous les traits de Bata, un berger devenu roi avec l'aide d'Anubis. En 2011, sur la base d'une comparaison avec les données consignées dans le Papyrus Jumilhac, Frédéric Servajean estime que cette histoire est une sorte de mythe qui camoufle les relations conflictuelles entre les clergés des et de Haute-Égypte, la frontière entre ces deux régions étant très fluctuante. Les deux principaux personnages sont en effet Anubis et Bata, chaque frère étant la divinité majeure de l'un des deux nomes rivaux.
===== Bata et ses multiples vies =====
Anubis, le frère aîné, est l'heureux propriétaire d'un domaine agricole et d'un large cheptel bovin, tandis que Bata, le cadet, s'occupe de tous les travaux de la ferme. Les deux frères mènent une existence paisible mais entrent en conflit le jour où la femme d'Anubis tente de séduire Bata. Ce dernier refuse les avances de la séductrice. Affolée par l'idée d'être dénoncée, l'épouse invente un mensonge et dit à Anubis qu'elle a été violentée par Bata. Anubis, furieux, tente d'assassiner son cadet, mais Bata réussit à fuir aidé par Rê. Le lendemain, les deux frères s'expliquent et Anubis reconnaît s'être emporté à tort. Pourtant, les frères se séparent. Anubis rentre chez lui et tue son épouse infidèle. Bata, bouleversé par cette mésaventure incestueuse, se châtre et décide de quitter l'Égypte pour la « Vallée du Pin parasol », située probablement dans l'actuel Liban. Il mène quelque temps une vie solitaire, se construit une demeure sous le plus grand des pins parasols et survit grâce aux produits de ses chasses quotidiennes. Pris de pitié, l'Ennéade lui fabrique une magnifique compagne. Lorsque Pharaon apprend l'existence de cette déesse, il monte une armée, enlève la femme et trouve le moyen de tuer Bata en suivant les consignes de la déesse, cette dernière ayant choisi de trahir Bata. Chez lui, Anubis apprend la mort de Bata par l'entremise d'intersignes (vin aigre et bière rance). Il accourt aussitôt auprès de la dépouille de son frère et s'active à le faire revivre en lui faisant boire son cœur placé dans un bol d'eau fraîche. Ayant recouvré la vie, Bata se transforme en taureau et retourne en Égypte, guidé par Anubis. Offert en cadeau à Pharaon, le taureau Bata se présente devant sa compagne qui, entre-temps, était devenue la concubine préférée de Pharaon. Prise de terreur, la déesse supplie Pharaon de sacrifier le taureau aux dieux. Pharaon cède à cette demande, mais deux gouttes du sang de Bata éclaboussent les montants d'un portail et donnent naissance à deux magnifiques perseas. La déesse, sachant qu'il s'agit de Bata, demande à Pharaon de les faire abattre afin d'en faire des meubles. Lors de la coupe, un copeau s'envole et finit dans la bouche de la déesse. Ayant avalé l'esprit de Bata, la déesse se trouve ainsi enceinte de lui et lui redonne naissance en tant que prince héritier. À la mort de Pharaon, Bata lui succède et fait traduire en justice la déesse traîtresse. Il règne sur le pays durant trente ans, et, au bout de ce temps de vie humaine, il meurt et rejoint le ciel, non sans avoir fait d'Anubis son successeur légitime.
===== Bata ou Seth capturé =====
À sept reprises, le Conte des deux frères met en relation le personnage de Bata avec une étable. D'après Frédéric Servajean, il est probable que ces mentions sont des allusions à une étable à fonction rituelle qui devait exister dans l'enceinte du temple de la ville de Saka, le « Dos du Taureau » (l'actuelle bourgade d'El-Qîs). Plusieurs passages du Papyrus Jumilhac parlent de cette localité et deux d'entre eux citent nommément l'enclos-medjet de Saka consacré au dieu taureau Bata. D'après une inscription du temple de Dendérah, la ville de Saka est, durant la période gréco-romaine, la capitale du de Haute-Égypte, et Anubis est son dieu principal. Une source postérieure, le Papyrus de Tebtynis , daté de l'époque romaine, rapporte que les dieux Bata, Horus, Isis et Nephtys sont vénérés à Saka, tandis qu'en face, sur l'autre rive, les dieux Anubis, Osiris et Hor-hery-ouadjef (Horus sur son papyrus) sont vénérés à Houtredjou dans le sanctuaire Seh-Netjer, le « Pavillon du Dieu ». Selon le Papyrus Jumilhac, Bata est en réalité Seth, l'ennemi et le meurtrier d'Osiris, mais sous une forme inoffensive, le fougueux Seth ayant été vaincu, ligoté et castré par Anubis après avoir tenté de dérober la momie d'Osiris. Depuis cette capture et pour l'éternité des temps, Seth est enfermé dans l'étable sacrée du temple de Saka sous l'apparence du pacifique bœuf Bata. Cet épisode mythologique est illustré dans le papyrus par une vignette qui représente un taureau courant au galop mais dont la fuite est stoppée par Anubis qui l'a attrapé au lasso. La corde maintient liées les deux pattes postérieures du taureau et Anubis tient fermement de ses deux mains l'autre extrémité afin que Seth ne puisse s'échapper. Sur le dos du bovidé est déposée la momie d'Osiris, Anubis ayant condamné Seth à porter la dépouille sur son dos afin de la ramener dans la crypte mortuaire:
== Nécropoles et sanctuaires ==
=== Croyance égyptienne nationale ===
Les nombreuses découvertes archéologiques réalisées sur l'ensemble du territoire égyptien, au cours des , ont démontré qu'Anubis a été une divinité funéraire très populaire auprès de l'ensemble de la population antique, des plus humbles paysans jusqu'aux plus prestigieux pharaons. Sa présence se manifeste dans les nécropoles grâce aux textes, reliefs et statuettes que chaque défunt a laissé dans sa sépulture. Son culte est bien attesté dans les grands centres religieux qu'ont été les villes de Memphis et Thèbes.
==== Maître des nécropoles ====
La plupart des dieux funéraires égyptiens ne sont vénérés qu'au niveau local. La zone d'influence de ces divinités mineures ne dépasse pas les frontières de la ville ou de la province d'origine. Seuls quelques rares dieux et déesses, très vénérés localement, ont été hissés au niveau national, comme c'est le cas d'Oupouaout d'Assiout et d'Anubis du nome cynopolitain, lequel acquiert très tôt une large influence nationale.
Dès les débuts de l'Ancien Empire, Anubis est invoqué dans les formules d'offrandes funéraires des nécropoles situées entre Memphis et Éléphantine. Certaines de ses épithètes le relient plus particulièrement aux grandes nécropoles du pays. Elles font de lui le seigneur de Ro-Sétaou, un cimetière situé près de Gizeh, et le seigneur de Ro-Qereret, la nécropole de la ville d'Assiout. Anubis est aussi lié à Sepa, une ville non localisée avec certitude, mais située dans les environs de Memphis. Anubis exerce aussi sa puissance sur la carrière de Tourah, d'où ont été extraits les blocs de calcaire ayant servi à l'édification des pyramides de Gizeh et de Saqqarah. Par comparaison, sa parèdre Anupet reste, à toutes les époques, exclusivement cantonnée à son rôle de déesse tutélaire du de Haute-Égypte. Vers le début de la , dans une variante de la traditionnelle énumération des bonnes actions accomplies durant la vie terrestre, le gouverneur Henqou du de Haute-Égypte déclare vénérer le dieu chacal, d'après une inscription de sa tombe de Deir el-Gebraoui : J'ai donné du pain à l'affamé dans le nome de la Montagne de la Vipère. J'ai donné des vêtements à celui qui était nu. (…) J'ai satisfait les chacals de la montagne et les oiseaux de proie du ciel avec de la viande de mouton et de chèvre Cette affirmation funéraire, sans mentionner un temple, suggère néanmoins la présence d'une activité rituelle en lien avec les chacals dans cette région.
==== Pharaon en tant qu'Anubis ====
Dans les Textes des pyramides — écrits religieux gravés sur les parois des complexes funéraires royaux entre 2320 et 2150 avant notre ère — le roi défunt est transfiguré en un être éternel et se voit attribuer les sceptres, les couronnes, les trônes, mais aussi les fonctions judiciaires et régaliennes d'un nombre considérable de divinités, les plus prestigieuses étant Rê et Osiris. Quelque cent trente chapitres, sur le millier que compte ce corpus, font référence à des divinités chacal, à Anubis et Oupouaout en premier lieu, mais aussi à Khentamentiou, Oupiou, Igay et Douamoutef ainsi qu'aux Âmes de Nekhen. Lorsque le roi s'identifie à Anubis, le texte mentionne souvent l'aspect animal du dieu, à savoir le chacal couché, manifestation d'Anubis en tant que gardien vigilant et protecteur du corps momifié}}
Comme la momification est une étape cruciale dans le processus de revitalisation, le roi, qui a bénéficié des compétences d'Anubis, affirme maîtriser cette même compétence en déclarant être « Anubis qui préside au pavillon divin » ou en apparaissant dans la « mystérieuse forme d'Anubis dans le pavillon divin ». Ailleurs, le roi devient « Anubis le magistrat du tribunal divin » ou un terrible chacal carnivore qui détruit les ennemis d'Osiris:
==== Mastabas de l'Ancien Empire ====
À Gizeh, vers 2530 avant notre ère, dans le cadre d'une série très restreinte de formules d'offrandes, des reliefs datés de la font voir des hiéroglyphes de chacals couchés, considérablement agrandis par rapport au texte où ils figurent. Il semble que toutes ces représentations trouvent leur origine dans l'entourage familial du roi Khéops, le bâtisseur de la Grande Pyramide. Pour chaque formule d'offrandes, l'image du chacal est à la fois un immense hiéroglyphe intégré au texte et une figuration du dieu, telle une icône. Le plus ancien relief figure dans le mastaba du prince Kaouab, fils de Khéops, et montre un chacal bien plus grand que les hiéroglyphes qui l'accompagnent. Le texte, dégradé lors de sa découverte, a été restauré en 1946-1947 par l'égyptologue américain William Stevenson Smith. Dans les autres reliefs, la dimension du chacal est légèrement atténuée, mais les détails de la gravure sont plus affirmés. Dans le mastaba du prince Koufoukhâef, un autre fils de Khéops, figurent deux chacals gravés en bas-relief sur les jambages de la porte de la chapelle méridionale. La tête des canidés est pourvue d'un œil humain et coiffée d'une perruque à mèches tressées. L'une de ces perruques dispose d'un ménat en guise de contrepoids (relief sud).
Des représentations assez similaires figurent sur le seuil de la chapelle funéraire du mastaba de la reine , fille de Kaouab, épouse et nièce du roi Khéphren. Le même type de grand chacal peut aussi se retrouver sur des sarcophages, tel celui de la princesse , une fille de Khéops. Le sarcophage de Hotep (un dignitaire de la fin de la ), découvert à Saqqarah en 1937 par Selim Hassan, est cependant le plus spectaculaire, avec un chacal figuré dix fois plus grand que les autres hiéroglyphes. Toujours à Saqqarah, dans le mastaba de Ti, le chacal est présenté avec de nombreux détails, sa longue queue étant plus particulièrement mise en évidence. L'importance accordée à l'appendice caudal du chacal est d'ordre symbolique. Le nom du dieu chacal Sed signifie « queue » et la queue-sed de taureau est l'un des accessoires du costume cérémoniel des dieux mâles et des pharaons. La taille démesurée d'Anubis est peut-être une manière de manifester l'importance du dieu dans son rôle de protecteur des tombes de la famille royale et de souligner l'importance vitale du culte funéraire royal, le dieu chacal étant l'une des apparences divines que revêtent les souverains et les courtisans égyptiens dans l'au-delà.
==== Chapelle d'Anubis à Deir el-Bahari ====
Anubis n'a bénéficié d'un grand temple indépendant que dans la cité de Cynopolis. Il pouvait cependant posséder une chapelle dans les grands temples funéraires royaux, les « Châteaux des Millions d'Années » consacrés au Ka des souverains égyptiens. La plus fameuse d'entre elles est la chapelle inférieure d'Anubis, à Deir el-Bahari, consacrée par la pharaonne Hatchepsout durant la .
La cour supérieure du temple funéraire d'Hatchepsout est délimitée à l'ouest par des portiques, le portique intermédiaire étant prolongé au sud par la chapelle d'Hathor et au nord par la chapelle inférieure d'Anubis. Cette dernière est accessible depuis une salle hypostyle rectangulaire à douze colonnes cannelées et au plafond parsemé d'étoiles. Le mur septentrional est percé d'une niche consacrée à Anubis tandis que son vis-à-vis méridional est percé d'une niche consacrée à Osiris. La salle est ornée de nombreux bas-reliefs montrant Hatchepsout, son époux et son beau-fils faisant des offrandes à différents dieux dont Anubis, Osiris, Rê, Amon et Sokaris. Le mur occidental est percé en son milieu par une ouverture conduisant au Saint des Saints, organisé en une succession de trois petites chambres voûtées se succédant en chicane. Le programme décoratif de ce sanctuaire a été interprété par Christiane Desroches Noblecourt comme les ultimes métamorphoses de la pharaonne avant sa renaissance, Anubis étant la souveraine elle-même.
Hatschepsut-Tempel 09.JPG|alt=photo de la chapelle|Façade orientale de la chapelle d'Anubis.
Hatshepsut temple16.JPG|alt=photo du plafond|Plafond étoilé de la salle hypostyle.
Aegypten1959-033 hg.jpg|alt=photo d'une fresque|Anubis devant des offrandes.
==== Anoubieion de Saqqarah ====
À partir de la se développe pour les canidés un aspect de la religion égyptienne qui vise à les sacrifier puis à les momifier rituellement, afin de les consacrer à la divinité qu'ils représentent, en l'occurrence Anubis et Oupouaout. Les momies étaient vendues par les prêtres à des croyants en pèlerinage, servaient d'ex-voto puis étaient déposées en masse dans des nécropoles spécialement dédiées. Ce rite a perduré et prospéré jusqu'à l'époque romaine puis a disparu avec la fermeture des temples païens en 391 sur ordre de l'empereur . Les recherches archéologiques ont permis de découvrir une douzaine d'importantes nécropoles de canidés réparties entre Memphis et Thèbes (outre ces deux villes on peut signaler Lycopolis, Cynopolis, Coptos, Dendérah, Abydos, etc.).
L'Anoubieion (en grec : ) de Saqqarah, un sanctuaire ptolémaïque consacré à Anubis, s'inscrit dans cette pratique cultuelle. Cette aire sacrée de la région memphite a été aménagée à l'est de la pyramide de Téti et au nord du Bubasteion, une nécropole de félins consacrée à la déesse Bastet. L'Anoubieion reste encore très mal connu, faute de fouilles archéologiques détaillées. On sait cependant qu'il y était joint une nécropole, où des canidés momifiés étaient entassés en masse dans des puits et dans de vastes souterrains. Le Musée égyptien du Caire conserve plusieurs beaux sarcophages de canidés provenant de cette nécropole, bien que très peu de momies animales aient bénéficié de ce meuble funéraire. Ces caisses sont rectangulaires avec un couvercle plat et portent des décorations funéraires. Un exemplaire présente sur ses côtés plusieurs figurations peintes d'Anubis couché sur une barque en roseaux avec un couvercle portant une statuette d'un canidé noir couché. D'autres cercueils en bois de sycomore, hauts de 55 cm, reproduisent sous forme de statuette le dieu Anubis assis sur un trône, sous sa forme hybride d'homme à tête de canidé, le trône ou le torse du dieu servant de réceptacle à la momie. À l'époque romaine, certaines momies étaient conservées dans de grossiers vases en terre cuite rouge, avec pour décor un ou plusieurs canidés debout.
=== Dieu régional de la Cynopolitaine ===
Si Anubis a été vénéré sur l'ensemble du territoire égyptien, il est manifeste qu'il n'a bénéficié d'un culte dans un grand temple indépendant que dans la ville de Cynopolis, située en Moyenne-Égypte. Jusqu'à présent, ce sanctuaire n'a pas encore été localisé avec certitude, l'emplacement même de la ville restant problématique, faute de preuves archéologiques convaincantes. Il est cependant un fait avéré que la région de Cynopolis (la Cynopolitaine) a été, dès son origine, placée sous la protection du dieu canin et de sa compagne Anupet.
==== Hardaï (Cynopolis) ====
Anubis est étroitement lié aux et de Haute-Égypte, le pavois du premier représentant d'ailleurs un chacal couché. Durant la , Anubis est associé à la ville de Hout-Benou, située dans le . Jusqu'à la période ramesside, les deux nomes sont clairement délimités : le se trouve sur la rive occidentale, avec la ville de Hénou pour capitale, tandis que le est situé sur la rive orientale et a pour capitale Houtnésou. Une inscription gravée sur la Chapelle blanche, édifiée par à Karnak, durant la , révèle qu'Anubis est le dieu majeur de Hénou, alors que le faucon Dounânouy règne sur Houtnésou. À partir de la période ramesside et jusqu'au règne de , la ville de Hardaï, installée sur la rive orientale, est la capitale du ; celle de Houtnésou, sur la même rive, reste la cité majeure du . À partir de et durant le reste de la période gréco-romaine, la ville de Saka (rive occidentale) est la capitale du , et Houtredjou (rive orientale), celle du .
Après avoir voyagé à travers l'Égypte vers l'an 25 avant notre ère, le géographe grec Strabon entreprend de décrire le pays. Il nomme la ville de Hardaï Cynopolis, la « ville des chiens » :
Il est probable que le culte traditionnel d'Horus a été évincé, dans cette ville, au profit de celui d'Anubis, originaire de la rive d'en face, même si le toponyme Hardaï signifie « Horus est ici ». Le changement de culte s'est sans doute effectué durant la , peu avant la rédaction du Papyrus d'Orbiney, ce conte mythologique reflétant la rivalité religieuse de la région. Mais la première mention certaine ne remonte qu'à la , lorsqu'un domaine est attribué à Anubis – le seigneur de Hardaï – à l'occasion de l'accession au trône de (Papyrus Harris). Peu de données archéologiques existent au sujet de cette localité. On y a toutefois découvert une nécropole de canidés datée de l'époque gréco-romaine. Ces animaux ont été tués puis momifiés, afin d'être transformés en ex-voto en l'honneur d'Anubis. La nécropole est située au sud-est de l'actuelle Sheikh Fadl, dans un paysage de collines désertiques : une série de tombes humaines désaffectées, datées du Nouvel Empire, a servi à inhumer les canidés.
==== Enseigne du ====
Durant toute l'histoire de l'Égypte ancienne, l'enseigne du représente un canidé couché sur un pavois en tout point similaire à l'aspect animal du dieu Anubis. Ce fait a d'abord encouragé les égyptologues Heinrich Brugsch en 1879, Henri Gauthier en 1925 et Pierre Montet en 1961, à lire cet emblème sous le genre masculin « nome d'Anubis ». Cependant, en 1958, à partir d'inscriptions figurant sur le et sur la Stèle de Kamosé, dans lesquelles le hiéroglyphe du canidé couché est suivi des glyphes du genre féminin et de la ville, Hermann Kees a proposé la lecture « nome d'Anupet », une proposition reprise par Jacques Vandier en 1961.
Cette lecture présuppose l'existence d'un culte rendu primitivement à une déesse-chienne ou à un couple de chiens (Anubis et Anupet). Il existe, en effet, dans la religion égyptienne, des doublets féminins dotés de peu de consistance, en association avec des dieux importants et bien caractérisés, tels Amon et Amonet. Toutefois, d'autres spécialistes, Alan Henderson Gardiner en 1957 et Labib Habachi en 1972, préfèrent la traduction « nome de la ville d'Anubis », cette dernière expression étant très courante dans les textes géographiques des temples tardifs de l'époque gréco-romaine. Il n'en reste pas moins que le (ou sa ville principale) est représenté sous l'aspect d'une femme dès la , dans un groupe statuaire dénommé Triade de Mykérinos. La déesse personnifiant le nome, affublée sur sa tête d'une plume d'autruche barrée par un chacal couché, se tient à la gauche du roi Mykérinos, la déesse Hathor étant figurée à sa droite.
==== Anupet, parèdre d'Anubis ====
L'existence de la déesse Anupet ou Anubet (inpout) n'est attestée de manière certaine que très tardivement. Son nom figure sur des scènes d'offrandes royales gravées sur les murs du temple d'Hathor de Dendérah, réédifié durant l'occupation romaine de l'Égypte. Dans ce lieu saint, la déesse Hathor est comparée à Anupet et un lien est tissé avec le nome d'Anubis. Ces mentions décrivent Anupet comme la protectrice du défunt Osiris et comme une chienne couchée sur son ventre, dont les crocs déchirent les corps des alliés de Seth, le dieu malfaisant:
Au cours de l'histoire égyptienne, la déesse Anupet ne patronne aucune nécropole et ne réside dans aucun temple. Elle ne semble donc être qu'une spéculation religieuse issue des réflexions des prêtres de Dendérah. Même le Papyrus Jumilhac, consacré aux traditions entourant Anubis, ne mentionne pas le nom d'Anubet. Cependant, l'auteur de ce document théologique évoque les aspects de cette chienne dangereuse lorsqu'il rapporte qu'Isis-Hathor se transforma en une chienne (avec un couteau au bout de sa queue), afin d'échapper à Seth, transformé en taureau, qui tentait de la violer:
== Fonctions funéraires ==
=== Momification ===
Dès les Textes des pyramides, les plus anciens écrits religieux de l'Égypte, le dieu Anubis participe aux rites sacrés destinés à éviter le pourrissement des cadavres. Les techniques de conservation des corps morts ont connu de lentes améliorations au cours des époques, pour aboutir à un haut degré de perfection durant le Nouvel Empire. Le personnel chargé de cette besogne est naturellement placé sous la protection d'Anubis. Le processus de la momification est symbolisé par le fétiche imy-out, tandis que celui de la purification l'est par la déesse Qébéhout, la fille d'Anubis.
==== Patronage ====
===== Chef des embaumeurs =====
Les textes de la littérature funéraire fourmillent de mentions et d'allusions à Anubis et certains passages décrivent volontiers ses activités d'embaumeur ou de chef embaumeur dans le ta-djeser, le « Pays sacré » (c'est-à-dire la nécropole) et le seh-netjer, l'atelier d'embaumement : c'est lui qui replace les viscères dans l'abdomen, place ses mains sur la dépouille, enveloppe, parfume, embaume et redresse le défunt, rend le cœur ou replace la tête sur le reste du corps:
===== Mystères funéraires =====
En tant que chef des embaumeurs, toutes les activités funéraires du dieu Anubis se résument dans son appellation de hery seshta, traduite en français par « Maître des secrets », « Supérieur des mystères » ou « Celui qui préside aux secrets (funéraires) ». L'écriture cryptographique de cette expression est le hiéroglyphe du canidé couché sur un coffre ressemblant à une chapelle. Ce meuble de rangement sert à entreposer les outils et les matériaux nécessaires aux rituels de l'embaumement, une pratique qui doit rester un secret aux oreilles et aux yeux des démons à la solde de Seth, l'assassin du dieu Osiris, mais aussi à tout Égyptien des cercles profanes. Dans la tombe du roi Toutânkhamon, la salle qui contenait les vases canopes était gardée par une représentation d'Anubis, maître des secrets, sous la forme d'un magnifique coffre en bois doré surmonté d'une statue de chacal noir couché ; l'intérieur du coffre contenait des amulettes, des objets du culte, des simulacres d'offrandes, des scarabées.
Bien plus que simples thanatopracteurs, les embaumeurs sont des prêtres funéraires chargés d'intégrer les défunts dans le monde divin de l'au-delà en les assimilant à Osiris. Le chef des prêtres funéraires et directeur des rites de l'atelier d'embaumement est le prêtre « Anubis, supérieur des mystères » (hery-seshta) ; il porte un masque reproduisant la figure d'Anubis et son rôle est de veiller au bon déroulement de la cérémonie. Sa surveillance est plus particulièrement active lors de l'enveloppement de la tête du défunt.
L'exécutant principal est le « Chancelier divin » (khetmou-neter). À l'origine, il est le principal prêtre d'Osiris dans la ville sainte d'Abydos, où il joue le rôle d'Horus, fils d'Osiris et d'Isis. Dès la , il devient le chef des praticiens-embaumeurs. Il est secondé par plusieurs autres prêtres-lecteurs, les hery-heb « ceux qui portent la fête », dont le rôle est de lire la liturgie funéraire. Les diverses manipulations du cadavre (préparateurs des onguents et des bandelettes, laveurs de viscères, porteurs d'eau et de natron, etc.) sont exécutées par une série d'hommes désignés sous le nom générique de outyou « les poseurs de bandages », le mot out signifiant « bandelettes, bandages ». Parmi ces artisans funéraires, ceux qui sont les plus élevés en grade officient à côté du Chancelier divin et portent les titres d'« Enfants d'Horus » et d'« Enfants de Khenty-en-Irty ».
===== Fétiche imy-out =====
Le terme imy-out est connu pour être l'une des principales épithètes d'Anubis. Il s'agit cependant aussi de la désignation d'un objet sacré, la peau d'un animal, canidé ou bovidé, sans tête ni pattes postérieures, probablement une sorte d'outre funéraire attachée à un poteau fiché dans un pot ou dans le sol. Ce fétiche est étroitement associé au dieu Anubis, à toutes les périodes de l'histoire de l'Égypte antique. En tant que désignation du fétiche, le terme imy-out est parfois traduit en français par « nébride », en référence à la peau de cerf portée par les adorateurs de Dionysos. Les plus anciennes attestations de limy-out remontent à la période prédynastique, avec des figurations sur des fragments de poteries, sur des sceaux et sur des étiquettes en ivoire, dont un vase découvert à Hiérakonpolis et daté de la période (3500 à 3200 avant notre ère). Limy-out est rarement représenté durant l'Ancien Empire. Il apparaît toutefois sur des stèles frontières datées du règne de Djéser (), accompagné de textes faisant référence à « Anubis à la tête du pays sacré », les plus anciennes mentions du lien spécifique entre le dieu et le fétiche. Plus tard, limy-out figure sur des reliefs sculptés à l'occasion des jubilés Heb Seb des rois Niouserrê et , des et s. Dans les Textes des pyramides, les quatre enfants d'Horus aident le roi à monter au ciel auprès d'Atoum, grâce à une échelle dont les barreaux sont renforcés avec des lanières coupées dans le cuir de l'imy-out mis au monde par la vache primordiale Hésat. Un seul exemplaire réel de limy-out a été découvert, il mesure 62 cm de haut et conserve encore des restes d'une véritable peau, l'animal est toutefois non identifié. Cette trouvaille archéologique remonte à la et a été exhumée lors des fouilles du temple de la à Licht. La chambre funéraire du tombeau de Toutânkhamon () contenait, quant à elle, deux répliques en bois doré hautes de et plantées dans de pseudo-vases en albâtre. Le fétiche, perçu comme une poche placentaire, est un puissant symbole de renouveau et de régénération. Une des anecdotes du Papyrus Jumilhac (, 20 - , 14) rapporte que la vache Hésat a fait revivre le faucon Ânti, une forme du dieu Horus, grâce à limy-out, en plaçant ses ossements et ses organes à l'intérieur et en ayant aspergé le tout d'une goutte de son lait.
===== Qebehout, l'eau lustrale =====
Durant l'Ancien Empire, la déesse Qébéhout est la seule divinité à être dotée explicitement d'un lien de parenté avec Anubis :
Le nom de Qébéhout est déterminé par une serpente et par une aiguière d'où s'écoule de l'eau. Il a été proposé de traduire son nom par « Celle qui purifie avec de l'eau fraîche », le mot qébeh signifiant « purification » et « pureté ». Dans les pyramides à textes, le mot qébéhou sert à désigner le ciel, ce qui permet de voir en Qébéhout une serpente évoluant dans les eaux célestes. Cette divinité n'a jamais bénéficié d'un lieu de culte attitré et il s'agit bien plus de l'anthropomorphisation d'une fonction rituelle que d'une véritable déesse. Il a aussi été proposé de voir en Qébéhout une manifestation du cobra femelle ouadjet, symbole du de Haute-Égypte.
===== Ouâbet =====
Ouâbet signifie « la place pure », le lieu où l'on pratique la momification ; c'est l'atelier des embaumeurs. Anubis en est le maître, il veille sur les opérations mystérieuses qui s'y passent :
À partir de la seconde moitié du , la momification atteint son meilleur niveau. Sous le Nouvel Empire et à la Basse Époque, la momification de la dépouille mortelle d'un personnage de haut rang (roi, noble, grand-prêtre) ou d'un animal sacré comme le taureau Apis s'étale sur une durée de soixante-dix jours. Le jour du décès, la famille confie le corps aux embaumeurs qui le placent dans la « Tente de purification » pour le laver et l'oindre. Durant quatre jours, la famille est astreinte à un jeûne strict. Le cinquième jour après le décès, le corps est déposé dans la ouâbet, la « place de l'embaumement », un lieu mis sous la protection active d'Anubis :
===== Processus =====
L'entrée d'une dépouille mortelle dans la « Place pure » (ouâbet) marque, pour son âme-Ba, le début de sa protection par Anubis dans le monde de l'au-delà. Pour la famille, débute une période de soixante-dix jours de deuil marquée par un jeûne constitué de maigres repas de pain, d'eau et de légumes cuits. Le matin de cette journée, l'abdomen du mort est incisé au flanc gauche pour permettre à son âme de monter au ciel. Le corps est ensuite éviscéré :
Durant quinze jours, le corps est desséché par un salage au natron. La dernière nuit de cette période, le corps est placé dans un bain de résine sefet afin que toutes les parties du corps en soient imprégnées. Le sefet est probablement un onguent à base d'huile de lin, car cette substance a la propriété de se solidifier au bout de quelque temps. Durant les trente-quatre jours qui suivent, la dépouille est entourée par une sorte de coque imperméable constituée d'une douzaine de couches de bandelettes collantes imprégnées dans une solution chaude de graisse de bœuf, d'huile sefet, d'encens et de cire, à raison d'une couche tous les quatre jours, chaque nouvelle couche devant d'abord sécher durant deux jours. La momie continue à sécher pendant encore une vingtaine de jours, durant lesquels elle continue à être habillée par un entrelacement de bandelettes et d'amulettes protectrices. Le soixante-dixième jour, la momification est achevée et le corps est de nouveau déposé dans la « Tente de purification », où il subit le rituel de l'ouverture de la bouche, une opération magico-funéraire destinée à rendre les cinq sens au défunt. Le jour suivant, le corps est déposé en procession dans le caveau funéraire, son lieu de repos éternel. Sur le plan de l'iconographie, l'embaumement commence à être représenté au début de la . Anubis y apparaît sous la forme d'un prêtre grimé d'un masque canin et posté debout derrière un lit funéraire, entouré par Isis et Nephtys.
=== Revivification ===
La momification n'est pas qu'une simple technique de préservation des cadavres. En tant que rituel religieux, il s'agit de traiter la mort comme une maladie que l'on peut soigner. Par l'intermédiaire des prêtres, cette guérison est effectuée par Anubis lorsqu'il redonne magiquement la vie au cœur et aux organes du défunt. Devant la tombe, la momie subit un ultime rituel, celui de l'Ouverture de la bouche, destiné à rendre les cinq sens au défunt dans le monde de l'au-delà. Dans le mythe osirien, toutes ces actions ont été accomplies pour la première fois par Anubis pour son père Osiris assassiné par Seth.
==== Retour à la vie ====
===== Boire son cœur =====
Selon les Anciens Égyptiens, à la mort d'un individu, le cadavre, l'âme-Ba, le Ka, l'ombre-shout et le Cœur se séparent et deviennent indépendants. Dans le mythe osirien, cette séparation des organes physiques et des éléments immatériels (Ba, Ka, prénom) est symbolisée par le dépeçage du corps d'Osiris par Seth. Concernant le cœur, il s'agit de bien distinguer le muscle cardiaque-haty des autres organes internes (foie, poumons, intestins, vaisseaux sanguins, ligaments, sang, lymphes, etc.) désignés par le terme générique de cœur-ib, le second étant dirigé et soumis par les pulsations du premier, qui est aussi le siège des sentiments et de la conscience individuelle. La vieillesse est le symptôme d'une fatigue du cœur-haty, tandis que la mort est le résultat de sa disparition, c'est-à-dire de l'arrêt de sa « danse » pulsative. Par conséquent, de nombreuses divinités, Nout par exemple, sont invoquées afin d'aider le mort à retrouver son cœur. Ce souhait est plus particulièrement lié à la momification et Anubis joue un grand rôle dans sa réintégration dans le corps. Une scène de la tombe thébaine de Inerkhaouy (TT359) montre Anubis, un bol à la main, debout devant la momie, en train de faire boire le cœur-haty au défunt. Plusieurs vignettes illustrant le chapitre 26 du Livre des Morts font de même, l'objectif de la formule magique étant de rendre son cœur-haty (au défunt) dans le Netjer Kheret (nécropole). Ce geste est explicité dans le Conte des deux frères (), lorsque Anubis tire son frère Bata du sommeil de la mort en lui faisant boire son cœur disparu :
===== L'embaumement ou fin d'une maladie =====
D'après les papyrus médicaux, la maladie étant un dérèglement du ib, tout acte médical doit viser à rétablir l'état initial d'équilibre. Certains textes suggèrent même que le ib est un dieu ou un endroit habité par un dieu, en fait un souffle vital d'origine divine. Ce souffle se mêle au sang et aux lymphes et leurs interactions animent le corps. La mort est une destruction totale du ib et le but des rituels funéraires est de le restaurer et de le rendre au défunt. Durant l'embaumement, les organes internes (ib) sont retirés du corps puis insérés dans quatre vases canopes placés sous le patronage des quatre enfants d'Horus. Le cœur-haty est laissé à sa place afin de garantir au défunt sa personnalité. Quand la momie est déposée dans le caveau funéraire, les quatre vases canopes sont placés auprès d'elle. L'intervention d'Anubis permet au défunt de retrouver son unité en se penchant sur lui :
Dans le chapitre 151 du Livre des Morts, ce même discours est mis dans la bouche de Qebehsenouf, l'un des quatre enfants d'Horus. Toutefois, dans l'exemplaire du défunt Qenna, conservé par le Musée de Leyde, Anubis invite le défunt à se rendre dans la « maison des cœurs » afin d'y chercher ses organes et de les remettre en place, dans le ventre :
==== Ouverture de la bouche ====
===== Rituel de vivification =====
Après soixante-dix jours de momification, le corps sort de la salle d'embaumement tel un nouvel Osiris. La nuit précédant la mise au tombeau, se déroulent douze heures de veille pendant lesquelles sont invoqués les dieux assignés à la garde de la momie d'Osiris, afin qu'ils préservent aussi la momie du défunt des assauts de Seth. Avec force lamentations poétiques, les Deux Sœurs (Isis et Nephtys), figurées par des prêtresses, appellent l'âme Ba à se poser sur le corps momifié. Le défunt est ensuite glorifié et justifié dans une mise en scène liturgique du jugement des morts, cette accession au statut d'ancêtre-Akh étant illustrée dans le Livre des Morts par les chapitres 30 et 125.
Le cérémonial de l'Ouverture de la bouche s'est mis en place durant les et s, puis a perduré tout au long de l'histoire de l'Égypte antique. À l'origine, il s'agissait pour un fils d'aller chez des artisans afin de leur faire confectionner, sur ses directives, une statue de son père décédé dans le cadre du culte rendu au Ka (esprit familial qui se transmet de père en fils). La statue était ensuite inaugurée par des prêtres, sans doute lors de la taille du visage, pour qu'elle puisse passer de l'inertie de la pierre au stade d'image cultuelle propice à recevoir les offrandes funéraires. Avec l'amélioration des techniques de momification au cours de l'Ancien Empire, le rituel s'est ensuite attaché aux corps momifiés. Les premières représentations détaillées du cérémonial ne remontent toutefois qu'au Nouvel Empire et figurent surtout dans les tombes des dignitaires thébains.
===== Seth ou le meurtrier sacrifié =====
Le jour de la mise au tombeau, la momie est déposée sur une civière, placée sur un traîneau tiré par des bœufs blancs, et menée en procession vers la tombe. Les vases canopes, déposés dans un coffre et placés sous la protection d'une statue d'Anubis couché, suivent le cortège sur un traîneau halé par un groupe d'hommes. Un prêtre ouvre le chemin en faisant des libations de lait. Il est suivi de près par un groupe de pleureuses professionnelles, deux d'entre elles endossant les rôles d'Isis et de Nephtys. Devant la tombe, vers midi et tournée vers le soleil, la momie bénéficie du rituel de l'Ouverture de la bouche par Horus, représenté par le prêtre-Sem vêtu de sa traditionnelle peau de panthère. Son principal assistant est le prêtre-lecteur (perruque à mèches et étole croisée sur la poitrine), représentant de Thot, auquel se joint, durant les offrandes, le prêtre-out « l'embaumeur », figuré au Nouvel Empire sous les traits d'un homme au masque d'Anubis. Ce dernier soutient la momie, tenue dressée devant l'entrée de la tombe, en l'enserrant dans ses bras.
Le geste cultuel le plus important est l'abattage du taureau-nag, le bovidé étant le substitut du dieu Seth, l'assassin d'Osiris et, par voie d'assimilation, le responsable de la mort du défunt. Une patte avant du taurillon est coupée par un boucher. En courant, un prêtre porte le cuisseau encore palpitant de vie à la bouche de la momie. Ce geste est suivi par la présentation du cœur de l'animal. Cet abattage ne vise pas à alimenter la momie mais à l'animer en transmettant la force vitale du jeune bovidé vers le défunt. Après cela, des gestes rituels mettent en contact la bouche, les yeux et les oreilles de la momie avec de nombreux objets liturgiques inspirés par les outils des sculpteurs (herminettes, ciseaux, polissoirs, etc.). Dans la tombe thébaine de Pairy, il est par exemple question de l'herminette-noua d'Anubis, un outil de menuisier-charpentier formé d'un manche à double courbure en bois exotique rouge et d'une lame à large tranchant. Tous ces gestes, sacrifices et passes magiques, sont dédoublés : la première fois pour la Haute-Égypte, la seconde fois pour la Basse-Égypte. À la fin, la momie est placée dans son tombeau et commence à bénéficier du service des offrandes funéraires.
===== Combats contre Seth =====
Le début du Papyrus Jumilhac expose une série d'affrontements mythiques autour de la tombe du dieu Osiris. Un des épisodes, sur la base de jeux de mots, d'assonances et d'allitérations, raconte l'origine fabuleuse du prêtre funéraire Sem (ou Setem) et de son habit cérémoniel consistant en une peau de léopard. À l'origine, le prêtre-Sem était un membre du clergé de Ptah à Memphis chargé de l'habillage des statues divines. Il tenait aussi le rôle de l'héritier royal lors des cérémonies funèbres royales. Cet officiant est aussi devenu le chef du clergé de Sokaris, le dieu faucon momifié, une divinité funéraire très tôt assimilée à Osiris. À travers cette fonction, le Sem est devenu l'un des principaux acteurs du rituel de l'ouverture de la bouche pratiqué sur les défunts momifiés le jour de la mise au tombeau.
Assigné à la protection de son père défunt, Anubis et ses fidèles mettent tout en œuvre afin de protéger la dépouille momifiée des assauts malfaisants de Seth et de ses complices. Seth trompe la vigilance des gardiens de la crypte en prenant l'apparence d'Anubis et parvient ainsi à s'approcher au plus près du corps d'Osiris. Il réussit à dérober un des vases funéraires contenant les entrailles d'Osiris, puis s'enfuit. Mais Horus et Anubis se mettent à le poursuivre. Ils réussissent à le capturer et à le traduire en justice devant le tribunal de Rê. Seth est reconnu coupable mais il réussit à s'évader en emportant avec lui son précieux butin. Il trouve refuge dans le désert dans un oued, mais il est très vite repéré par Horus qui réussit à lui reprendre le vase et à le déposer dans une crypte surmontée d'une colline sacrée et sous la protection d'un serpent. Transformé en léopard, Seth tente une nouvelle attaque. Anubis parvient à capturer son ennemi et, en l'honneur de Rê, jette son corps dans un feu, en tant qu'animal sacrificiel :
===== Herminette d'Anubis =====
Le but du rituel de l'Ouverture de la bouche est de faire retrouver au défunt l'usage de ses sens et de sa capacité de mouvement. Quelques passages du Livre des Respirations vont dans ce sens. Les exemplaires de ce document funéraire sont surtout attestés dans la région thébaine et sont très tardifs (deux premiers siècles de notre ère), même si une légende datée du règne de l'empereur Auguste fait remonter leurs origines à la :
Le prêtre-Sem est le principal officiant du rituel de l'Ouverture de la bouche. Dans les tombes thébaines des ouvriers de Deir el-Médineh, chargés de creuser et de décorer les tombeaux royaux du Nouvel Empire, ce rôle est souvent attribué à Anubis en personne. On voit par exemple, dans la tombe de Nebenmaât (TT219) ou dans celle de Nakhtamon (TT335), le dieu Anubis penché sur la momie, une herminette à la main, en train de pratiquer ce rituel de revivification. Un cercueil, découvert dans la nécropole de ce même village, relie le dieu à la fonction de ritualiste des défunts, en affirmant qu'Anubis est le prêtre-lecteur en chef (shery-heb tepy) de la Place de Vérité et, selon le Papyrus Jumilhac, Anubis a pris la forme du prêtre-Sem pour ouvrir la bouche de son père Osiris afin de le protéger. Anubis procède au rituel en utilisant l'herminette-nou, parfois désignée à partir du métal-bia (cuivre) dont elle est faite. Le dieu Anubis a détaché ce métal du ciel et l'a donné au dieu funéraire Sokaris de Memphis, connu par ailleurs pour ses talents de forgeron :
=== Ancestralisation ===
Selon le mythe osirien, la haine de Seth envers Osiris n'a pas pris fin avec la mort de ce dernier. À de nombreuses reprises, Seth s'est attaqué à la momie et au tombeau de son frère ennemi. Tout défunt égyptien étant considéré comme un nouvel Osiris, chaque momie se doit d'être mise à l'abri de Seth et de ses sbires. Pour bénéficier de l'aide d'Anubis — fils et protecteur d'Osiris — le défunt doit démontrer qu'il est digne d'être perçu comme un autre Osiris. Pour ce faire, son âme parcourt les chemins de l'au-delà, afin d'atteindre le Tribunal d'Osiris pour y être jugé. Si le verdict est favorable, le mort devient un ancêtre, c'est-à-dire un Bienheureux qui partage le destin et la vie des dieux éternels.
==== Tombeaux ====
===== Protecteur de la momie d'Osiris =====
À partir du Moyen Empire, la géographie de l'au-delà est consignée sur certains sarcophages de notables, où figurent les cartes du Livre des deux chemins (chapitres 1029 à 1131 des Textes des sarcophages). L'idée principale est que la momie d'Osiris est sous la menace perpétuelle de démons maléfiques à la solde de Seth. Toutefois, le dieu Osiris n'est pas sans défense, et la crypte sainte, où repose sa dépouille, est entourée d'une armée de génies munis de couteaux:
Sous le Nouvel Empire, les noms de ces dieux « accroupis » sont connus grâce aux exemplaires du Livre des Morts. Les chapitres 144 et 147 énumèrent sept portes ârryt, chacune gardée par trois gardiens, les chapitres 145 et 146 listent vingt-et-un porches et gardiens, tandis que les chapitres 149 et 150 indiquent respectivement les noms de quatorze et quinze collines, chaque butte sacrée étant hantée par un dieu gardien. Ces lieux de passages barrent la route qui conduit les défunts auprès du tribunal d'Osiris (chapitre 125) et auprès d'un lieu paradisiaque, imaginé comme une riche contrée agricole aux champs fertiles et aux récoltes abondantes : le « Champ des Souchets » ou « Campagne de Hotep » (chapitre 110).
Dans le chapitre 17 du Livre des morts (aussi connu comme chapitre 335 des Textes des sarcophages), le défunt, en tant qu'accompagnateur de Rê dans ses voyages, demande à ce dieu qu'aucun mal ne lui soit fait, car les dieux assignés à la protection d'Osiris et de son monde souterrain se montrent intraitables envers les défunts de mauvaise vie. Pour ne pas être considéré comme l'un de ces malfaisants, le défunt s'adresse à un tribunal créé par Anubis et composé de trois membres. Seth (parfois remplacé par Thot) et Isdès en sont les juges (maîtres de Maât), et le cobra femelle (uréus) Hotepes-Khoues « celle qui est favorable et qui protège » en est la gardienne. Elle ne laisse passer que les justes, ceux qui peuvent prétendre égaler la valeur des sept esprits-Akh qu'Anubis a assignés à la garde rapprochée de la dépouille d'Osiris depuis le jour de son assassinat:
===== Protecteur des tombes =====
Dans la pensée égyptienne, les images et les textes funéraires inscrits sur les murs, sur les sarcophages ou sur des rouleaux de papyrus ont une puissance performative au même titre que la voix humaine. Tout ce qui a été dit au cours d'un cérémonial, ou écrit sur un support quelconque, est considéré comme ayant été accompli dans les faits, par la grâce du verbe créateur : quand un prêtre assimile un défunt à un dieu, le défunt devient ce dieu ; quand un défunt affirme être protégé par une amulette, il est protégé par cet objet, peu importe si cette amulette est un objet réel ou un simple dessin sur papyrus. À partir du Nouvel Empire et jusqu'au premier siècle de notre ère, les riches défunts égyptiens se dotent d'un exemplaire du Livre des morts pour bénéficier dans l'au-delà de la puissance magique d'écrits et de dessins performatifs. Parmi les nombreuses formules de ce corpus funéraire, les chapitres 137A et 151A accordent au défunt la protection de quatre amulettes censées être placées sur des briques d'argile et déposées dans des cavités creusées dans les parois de la chambre funéraire. Pour le mur oriental, il est question d'une statuette d'Anubis figuré sous la forme d'un canidé couché sur une chapelle, et chargé de repousser toute attaque malfaisante venant en sa direction :
La chambre funéraire du roi Toutânkhamon (fin de la ) a réellement bénéficié de ce genre de protection magique. Après avoir retiré le sarcophage royal, l'équipe de Howard Carter s'est attachée à mettre au jour ces quatre amulettes en perçant l'enduit de plâtre qui masquait les niches secrètes. La disposition de ces amulettes est toutefois différente des prescriptions magiques figurant dans le Livre des morts. Chez le jeune roi, la figurine d'Anubis a été placée dans le mur occidental tournée vers le nord.
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|align=center| Livre des Mortschap. 137A ||align=center|statuette d'Anubistournée vers l'ouest||align=center|pilier Djedtourné vers l'est||align=center|statuette d'un hommetourné vers le sud||align=center|mèche enflamméetournée vers le nord
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|align=center|chambre funérairede Toutânkhamon ||align=center|statuette d'Osiristournée vers le sud ||align=center|statuette d'Anubistournée vers le nord||align=center|statuette d'un hommetourné vers l'ouest||align=center|pilier Djedtourné vers l'est
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==== Anubis psychopompe ====
L'au-delà égyptien est une contrée dangereuse, peuplée de démons qui, tels des brigands, parcourent les routes afin d'attaquer les âmes voyageuses. Un des principaux rôle d'Anubis est de guider et de protéger les défunts afin qu'il ne leur arrive rien de fâcheux, d'où son épiclèse grecque de « psychopompe » ( / ) qui signifie littéralement guide des âmes.
===== Chemins de l'occident =====
Dès l'Ancien Empire, les défunts égyptiens souhaitent parcourir l'au-delà sous la protection d'Anubis sur « les beaux chemins sur lesquels vont les Bienheureux » ou sur « les beaux chemins qui mènent au Bel Occident ». Ces routes sont semées d'embûches car de nombreux génies hantent les lieux afin de protéger la momie d'Osiris. À partir du Nouvel Empire et jusqu'à la période romaine, Anubis est mis en scène dans l'iconographie funéraire dans le rôle de guide des défunts. Dans les tombes de Irynefer (TT290) et de Neben-Maât (TT219), deux artisans de Deir el-Médineh, des fresques montrent Anubis à tête de chacal et à corps d'homme en train de tenir la main du défunt et de le faire entrer dans le tribunal d'Osiris. Ce geste d'accompagnement illustre aussi le chapitre 117 du Livre des morts et permet au défunt de marcher en toute sécurité sur les chemins de Ro-sétaou (les nécropoles) :
===== Guide des morts =====
L'action du chapitre 125 du Livre des morts se déroule dans le tribunal d'Osiris et expose une double liste de quarante-deux fautes, que le défunt nie avoir commis de son vivant. Ce texte est tout naturellement présent dans le Papyrus d'Ani. Dans cet exemplaire, ce chapitre présente cependant l'originalité d'être introduit par un texte presque unique, car seule une version très déformée et abrégée existe par ailleurs dans le Papyrus de Anhai. Le défunt discute avec Anubis dans un jeu de questions-réponses où le dieu chacal cherche à mettre en défaut le défunt quant à ses connaissances théologiques, signes de sa pureté spirituelle. Dans ce court passage, Anubis apparaît comme l'ultime portier stationné devant le roi Osiris et agissant tel un chambellan récalcitrant, que le défunt doit convaincre de sa bonne foi afin de pouvoir se présenter, très humblement, en audience devant Osiris, le souverain des morts:
==== Juge du tribunal des morts ====
===== Premières attestations =====
Durant toute l'histoire de l'Égypte pharaonique, Anubis est considéré comme un dieu impliqué dans le jugement des morts. La plus ancienne mention d'une association d'Anubis à un quelconque tribunal apparaît vers la fin de l'Ancien Empire, lorsque les dieux Thot et Anubis sont conjointement honorés du titre de ser djadjat c'est-à-dire de « magistrat du tribunal ». Cette mention se trouve gravée sur la paroi méridionale du vestibule de la . Le même texte figure ensuite chez , son successeur, dans le vestibule de sa pyramide. Ces deux modestes monuments, situés à Saqqarah et culminant respectivement à 52 et 79 mètres de haut à l'origine, sont aujourd'hui fortement ruinés et réduits à l'état de collines informes :
===== Pesée du cœur =====
À partir du Nouvel Empire, Anubis apparaît très clairement comme l'un des magistrats attachés au tribunal divin d'Osiris dans la « Salle des Deux-Maât ». Les illustrations des chapitres 30B et 125 du Livre des Morts dépeignent le dieu Anubis en train de contrôler une grande balance constituée d'un fléau auquel sont suspendus deux plateaux. Le cœur du défunt est placé sur l'un des plateaux et son poids est jaugé par rapport à une plume d'autruche placée sur l'autre plateau. Le poids du cœur est constitué par les multiples errements et fautes du défunt, ses mauvaises actions ne devant pas peser plus lourd que la plume, qui symbolise la déesse Maât, la déesse Vérité-Justice. Dans certains cas, le défunt demande expressément à Anubis de maintenir l'équilibre de la pesée : « Celui qui est dans la tombe dit : je te prie, ô peseur d'équité (Maât), fais que la balance reste stable ». D'après le chapitre 335 des Textes des sarcophages, la peur d'un verdict défavorable de la part d'Anubis est déjà connue durant le Moyen Empire, lorsque le défunt implore le dieu créateur Rê de le sauver du « dieu aux formes mystérieuses, dont les sourcils sont les deux bras de la balance, cette nuit où l'on examine le malfaiteur ». Ce texte funéraire est ensuite identifié comme étant le chapitre 17 du Livre des morts. Dans ce dernier corpus, une glose ajoute que cette mystérieuse divinité se dénomme Inâef « Celui qui produit son bras » — en fait un surnom d'Anubis lorsqu'il lève son bras pour arrêter les oscillations du fléau de la balance. Il est à remarquer que, dès le paragraphe 896a des Textes des pyramides, Anubis est qualifié de dieu aux formes mystérieuses.
Un conte de l'époque ptolémaïque, la trilogie des Tribulations de Setni-Khaemouas met en scène le prince Khâemouaset, quatrième fils de et grand-prêtre de Ptah à Memphis, que sa réputation de sagesse a transformé en personnage légendaire et en magicien de talent. Lors de sa deuxième aventure, le prince descend dans les Enfers guidé par son jeune fils, le prodigieux Sa-Ousir. Après avoir traversé six salles de tortures, les deux voyageurs arrivent dans le tribunal d'Osiris :
== Hors d'Égypte ==
L'influence d'Anubis ne s'est pas arrêtée aux limites du territoire égyptien. Il fut, un temps, avancé que les origines d'Anubis étaient à chercher auprès des populations préhistoriques du Sahara, mais cette affirmation reste encore problématique. Dès l'Antiquité son culte s'est exporté en Nubie et dans le monde gréco-romain. On le retrouve étonnamment chez un auteur comme Platon au travers de l'exclamation « Par le chien ! » fréquemment employée par Socrate notamment dans le dialogue du Gorgias (482 b). Auprès des Anciens Grecs, Anubis a fusionné avec Hermès, autre importante divinité funéraire devenant ainsi Hermanubis. À l'aube du Christianisme, la symbolique d'Anubis se porte sur la figure de Saint Christophe qui reste jusqu'à nos jours très vénéré par les croyants. Depuis le déchiffrement des hiéroglyphes, la culture contemporaine, imprégnée d'égyptomanie, accorde une place non négligeable à l'antique dieu Anubis.
=== Afrique ===
==== Cynocéphales du Sahara ====
La forme hybride du dieu Anubis, avec corps d'homme et tête de canidé, a été rapprochée d'une série de gravures préhistoriques représentant des hommes cynocéphales. Ces œuvres se répartissent dans tout le Sahara central, mais se concentrent principalement sur les parois rocheuses des plateaux montagneux du Messak et du Tadrart Acacus, dans le sud-ouest libyen. La datation de ces images est une entreprise difficile, mais il est admis que la plupart de ces œuvres remontent au Néolithique. À cette époque, cette zone ne s'était pas encore désertifiée mais ressemblait encore à l'actuelle savane africaine. Des figurations de lions, de rhinocéros, d'éléphants, d'hippopotames côtoient des scènes pastorales où des femmes gardent moutons et bovidés. Ailleurs, des scènes de chasse exposent des hommes portant des masques animaliers. On rencontre aussi des géants mythiques à tête de lycaon et armés de haches. La force surhumaine de ces créatures est indiquée par leurs activités cynégétiques. Tel Cynocéphale porte un aurochs adulte sur ses épaules, tel autre traîne le cadavre d'un rhinocéros, tel autre empoigne d'une seule main un oryx. Une série de gravures met en scène des cynocéphales ithyphalliques. Certains désirent s'accoupler à des éléphants adultes en fuite, d'autres avec des femmes cuisses écartées. En 1966, se basant sur des représentations de danseurs à masque de chacal du Fezzan libyen, Jacques Bernolles propose de situer les origines du dieu Anubis dans cette région car, pour lui, « le sens de migration du concept Anubis-Chacal n'est point Égypte-Sahara mais bien Sahara-Égypte ». En 1998, Jean-Loïc Le Quellec, après avoir passé en revue les multiples similitudes existant entre les données sahariennes et égyptiennes, estime que les rapprochements ne sont guère convaincants. Sa principale objection tient au fait que le chacal Anubis n'a jamais été représenté en train de dompter ou de massacrer d'énormes bêtes sauvages. Avant lui, en 1991, Alfred Muzzolini estime que les similitudes entre les Cynocéphales sahariens et l'Anubis égyptien tiennent plutôt d'un fond archaïque africain commun, et que l'influence culturelle des populations sahariennes sur l'Égypte prédynastique puis pharaonique est assez improbable.
==== Cultes funéraires nubiens ====
La Nubie, située entre la première cataracte du Nil (ancien barrage d'Assouan) et le point de confluence du Nil Blanc avec le Nil Bleu (région de Khartoum), est durant l'Antiquité une contrée à la charnière de l'Égypte et des peuples de l'Afrique tropicale. Après avoir été tantôt soumise aux pharaons et tantôt indépendante, la Nubie voit évoluer sur son sol, durant le , une nation indépendante connue sous le nom de royaume de Koush. Entre -660 et -350, sous l'autorité successive des rois de Napata et de Méroé, les traits culturels propres aux Nubiens continuent de se teinter d'une forte influence égyptienne. En matière funéraire, le culte royal et princier s'exerce au sein de modestes pyramides, la plus haute ne culminant qu'à trente mètres de haut. Cette architecture s'inspire des édifices funéraires que les colonisateurs égyptiens du Nouvel Empire (gouverneurs, prêtres) se firent édifier en Basse-Nubie. Plus de 200 pyramides nubiennes ont été recensées, chacune étant précédée, sur sa façade orientale, d'une chapelle mémorielle constituée d'un pylône d'entrée et d'un sanctuaire à salle unique. La théologie funéraire qui s'y exerce repose sur le mythe osirien, le roi défunt devenant, comme en Égypte, un nouvel Osiris, tandis que l'héritier du trône endosse le rôle d'Horus. Malgré le fait que la momification des corps soit peu prouvée, Anubis n'est pas exclu de la pensée funéraire nubienne et tient manifestement une grande place dans les rites de libations. On peut ainsi observer sur la table d'offrande de Qenabelile, conservée au British Museum de Londres, le dieu Anubis se tenant en face de Nephtys, tous deux en train d'offrir l'eau revivifiante au défunt. Une variante de cette scène se trouve sur la table de Tedeqene (Musée des Beaux-Arts de Boston), sur la table du roi Takideamani (Neues Museum de Berlin), sur la table du prince Amanikhe-dolo (Musée national du Soudan de Khartoum) et sur une table anonyme conservée au Musée du Louvre à Paris. Originellement, chaque table d'offrandes était installée sur un promontoire en brique dans la chapelle funéraire et permettait aux vivants d'interagir avec le ou les ancêtres enterrés sous la pyramide. L'offrande liquide était versée, soit directement sur la table, soit sur des nourritures déposées auprès ou sur la table. En suintant à travers le sol, l'eau cérémonielle rejoignait les défunts, les abreuvait et les régénérait dans leur au-delà.
==== Mythes des ethnies du Nil Blanc ====
Le thème mythologique du chien gardien du monde des morts et guide des âmes est répandu à travers le monde : Cerbère et Orthos chez les anciens Grecs, Garm chez les Germains, Xolotl chez les Aztèques. Une multitude de récits similaires ont été récoltés par les ethnologues auprès des populations contemporaines de l'Afrique subsaharienne dont les Sérères, les Azandés et les Bantous. Le mythe du Renard pâle des Dogons du Mali est largement connu du public européen, grâce aux travaux des Français Marcel Griaule et Germaine Dieterlen.
Comme d'autres ethnies africaines, les Shilluk et les Anyuak, installés dans l'actuel Soudan du Sud le long du Nil Blanc et des rivières Sobat, Pibor et Baro, pensent que les âmes des défunts parcourent la savane sous l'apparence de chiens ou d'humains à demi-canins. La mythologie des Shilluk accorde une très large place à leurs deux héros culturels, les rois Nyikang et Dak. Un des épisodes de leur geste les met aux prises avec de mystérieux esprits ayant épousé des femmes transformées en chiennes de chasse. Ces êtres sont capables d'apparaître et de disparaître dans les prairies herbeuses incendiées par la foudre des orages de la saison chaude. D'autres histoires décrivent l'au-delà comme étant le Pays des Chiens. Dans cette contrée, les esprits-jwok qui peuvent se transformer en canidés sont les possesseurs d'opulents troupeaux de bovidés et vivent en concubinage avec de jeunes et nobles belles femmes. Le linguiste allemand Diedrich Westermann a collecté, en 1910, un grand nombre de mythes Shilluk qu'il a ensuite publiés en 1912 en anglais. Plusieurs de ces récits présentent des analogies structurelles ou événementielles avec le Conte des deux frères, qui met en scène le chien Anubis et le taureau Bata. Dans ', « La Fille et le Chien », une princesse devient l'épouse d'un esprit transformé en chien, mais réussit à lui échapper grâce à l'aide de sept chasseurs. Dans ', « Le Pays des Chiens », des chasseurs s'égarent dans un au-delà peuplé de chiens possesseurs de femmes et de troupeaux. Dans , « Une Aventure dans la Forêt », le domaine d'un chien, d'une vieille femme et de leurs chiots se trouve dans le ciel, mais est relié à la terre grâce à un arbre gigantesque et épineux.
Selon un mythe anyuak, autre récit présentant des ressemblances avec le Conte des deux frères, l'origine des actuels troupeaux de l'ethnie Nuer remonte à une razzia effectuée, lors des temps primordiaux dans le Pays des Chiens, par un groupe de guerriers avides de s'approprier le bétail et les femmes des esprits canins. Les Anyuak ont par ailleurs développé un cycle mythologique autour de Medho, le premier chien et serviteur du dieu créateur Jwok. Après avoir créé tous les animaux, Jwok modèle le premier couple humain. Déçu par cette œuvre, qu'il juge laide et rabougrie, Jwok ordonne à son chien de jeter les deux humains hors de son village et de les tuer. Le chien les emmène dans la savane mais décide de les protéger, de les nourrir et de les élever dans le creux d'un arbre. Quand le premier homme atteint l'âge adulte, le chien gruge Jwok et s'empare des lances qu'il destinait au taureau. Désappointé, Jwok doit se contenter d'offrir au bovidé des cornes fabriquées à partir de rames. Un jour, pour se venger, Jwok décide d'enlever la vie à l'humanité et jette un énorme rocher (symbole de la vie) dans une rivière (symbole de la mort). Le chien parvient cependant à grappiller quelques années de vie en arrachant avec ses dents un morceau du rocher qu'il confie à l'humanité.
=== Monde gréco-romain ===
==== Cultes isiaques ====
Durant l'antiquité gréco-romaine, certains dieux égyptiens s'exportent à travers les pays bordant la mer Méditerranée (Grèce, Empire romain) et atteignent ensuite les bords du Rhin et le nord de l'Angleterre. Sous les Lagides, une dynastie de pharaons originaires du royaume de Macédoine, le culte d'Isis prend un essor remarquable en dehors de l'Égypte. Cette religiosité nouvelle s'exerce au sein de petits groupes d'adorateurs et se présente partout comme un fait religieux minoritaire. Ces cultes, dits « alexandrins » ou « isiaques », s'attachent surtout à la déesse Isis. Cette dernière est toutefois accompagnée de son parèdre Sarapis (une forme hellénisée d'Osiris) et de ses deux fils Horus (Horapollon) et Anubis (Hermanubis). Même si la momification perdure en Égypte jusqu'à la conquête arabe du VIIe siècle, les communautés isiaques hors d'Égypte ne suivent pas cette pratique. Dépourvu de cette fonction de conservation, Anubis joue essentiellement le rôle de guide des âmes (psychopompe). Sa place, très secondaire après Isis, fait qu'il n'a pas bénéficié d'un grand sanctuaire indépendant. L'archéologie a toutefois prouvé la présence de chapelles en son honneur, installées dans les temples d'Isis, sur l'île de Délos par exemple. La place d'Anubis dans le cœur des dévots se remarque surtout par les nombreuses inscriptions que ceux-ci ont laissées derrière eux, près des lieux de culte isiaques, et maintenant révélées par l'archéologie. L'une des plus fameuses a été retrouvée sur un fragment de marbre à Cius en Bithynie, une région située au nord de l'actuelle Turquie. Le texte de cette dédicace à Anubis, gravée au Ier siècle, se présente à la manière d'un hymne à Isis, les dieux isiaques étant rarement pris séparément, mais considérés comme un tout complémentaire :
==== Hermanubis ====
Dans le cadre des croyances isiaques et de la réinterprétation hellénistique du fait divin égyptien, Anubis a été rapproché d'Hermès, un dieu grec dont le rôle principal est de conduire les défunts aux Enfers. La fusion de ces deux divinités engendra le théonyme « Hermanubis ». Ce nouveau terme est cependant plus à prendre comme une nouvelle appellation d'Anubis que comme une réelle divinité syncrétique indépendante. Le nouveau vocable repose sur l'addition primitive des noms « Hermès » et « Anubis ». La préséance d'Hermès sur Anubis n'est pas à chercher dans une quelconque domination religieuse d'une divinité grecque sur une divinité égyptienne, mais dans une simple facilité phonétique, l'expression « Anubis-Hermès » ayant été elle aussi utilisée par les dévots (inscriptions du Sarapieion de Délos). Sur le plan iconographique, Hermanubis emprunte les symboles visuels des deux divinités : la tête de chien à Anubis, le caducée, la palme et les ailerons talaires à Hermès. Il est cependant à noter que les adeptes des cultes isiaques n'utilisèrent que très peu le vocable « Hermanubis », sa présence dans les textes antiques est rare et seuls quelques exemples sont parvenus jusqu'à nous.
Statue of the god Anubis.jpg|alt=Statue d'Anubis en toge romaine|Statue du dieu Hermanubis.
Hermes Ingenui Pio-Clementino Inv544.jpg|alt=Statue d'Hermès|Statue du dieu Hermès.
==== Anubophores ====
Dans le cadre des cultes isiaques, il s'est aussi constitué des confréries spécialement attachées au dieu Anubis, les « sunanubiastes » en Lydie à Smyrne (début du IIIe siècle av. J.-C.), les « sêkobates du dieu Hermanubis » en Macédoine à Thessalonique (époque de la Rome impériale), les « Anubiaques » en Gaule narbonnaise à Nîmes (IIIe siècle) et en Italie à Ostie (autour l'an 250). En Égypte, certains prêtres portaient un masque d'Anubis afin de mieux s'identifier à lui, lors de funérailles ou de fêtes sacrées (à Dendérah par exemple). Cette pratique s'est transmise aux cultes isiaques, et une inscription de la première moitié du IIIe siècle, trouvée sur une stèle funéraire à Vienne (Isère), emploie le terme d' « Anuboforus » (Anubophore), c'est-à-dire porteur d'Anubis :
Le port du masque d'Anubis par un dévot est aussi attesté par l'iconographie : mosaïque des Saisons à Thysdrus (El Jem en Tunisie), médaillon d'applique en terre cuite découvert à Orange (Vaucluse) et conservé au Metropolitan Museum of Art, statuette d'Anubophore de la collection Schlumberger du Musée archéologique de Strasbourg. Dans la littérature, Apulée a laissé une description pittoresque d'une fête isiaque qui s'est déroulée un 5 mars, jour du navigium Isidis, à Cenchrées près de la ville de Corinthe :
==== L'Aboyeur ====
Dans les cultes isiaques, Anubis est la seule divinité à mêler les formes humaine et animale. Cette combinaison, habituelle en Égypte antique, fut peu appréciée par nombre d'auteurs classiques, qui firent du dieu à tête de chien l'archétype d'un culte zoolâtre barbare et dégoutant. Les élites grecques se firent plutôt modérées, sans doute pour ne pas froisser leurs alliés lagides. L'opposition aux dieux venus d'Égypte se fit surtout sentir à Rome, à partir de la guerre entre Auguste et (bataille navale d'Actium). Les détracteurs du culte égyptien portèrent majoritairement leurs piques et quolibets contre Anubis, en tant que symbole d'un culte importé et ridicule. Sous la dynastie des Julio-Claudiens, plusieurs poètes latins - dont Virgile - imposèrent le cliché littéraire de l'Anubis aboyeur (), un dieu misérable osant s'attaquer aux nobles dieux romains :
Cette attaque perdura au cours des siècles, malgré l'attitude favorable de quelques empereurs envers le culte égyptien. Les premiers auteurs chrétiens, remplis d'un zèle évangélique, reprirent à leur compte les attaques contre la zoolâtrie égyptienne, qu'ils voyaient comme une aberration :
=== Postérité ===
==== Saint Christophe cynocéphale ====
Durant les premiers siècles du christianisme, le peuple égyptien se remarque par son opposition à la nouvelle croyance. Si, à partir des années 400-450, les chrétiens commencent à devenir majoritaires, une part non négligeable de la population continue toutefois à manifester son attachement aux anciennes divinités. Malgré la disparition de l'essentiel de la religion païenne avec la fermeture des temples et la dissolution des clergés entre les , la résistance à l'évangélisation fait que quelques éléments des anciennes croyances continuent à subsister grâce à la piété populaire. La représentation et le mythe d'Anubis se reportent sur la figure de Christophe de Lycie. Ce saint homme, interrogé par la critique moderne qui cherche à établir le degré d’historicité du personnage, est essentiellement représenté dans la sphère catholique tel un bon géant qui fit un jour traverser une rivière à l'Enfant Jésus en le portant assis sur ses épaules. Cet acte de bonté est à l'origine de son nom « Christophoros » (Porteur du Christ) et en a fait le saint patron des voyageurs et des bonnes routes :
Toutefois, dans la sphère des Chrétiens orientaux, où Saint Christophe est aussi très populaire, il hérite de la tête de chien, un rappel de l'antique dieu Anubis qui ouvrait les routes aux défunts méritants et qui les protégeait jusqu'à leur arrivée aux champs de la Campagne des Joncs, imaginée comme une contrée verdoyante entourée de nombreux cours d'eau (Chap. 110 du Livre des morts). D'après le folkloriste Pierre Saintyves, l'origine du saint cynocéphale serait à chercher auprès des premiers Coptes de Moyenne-Égypte, la ville de Lycopolis, consacrée au chacal Oupouaout, étant devenue un important centre spirituel chrétien avec la fondation d'un monastère. D'après lui, l'iconographie du géant portant l'enfant-Jésus dérive de la statuaire gréco-romaine montrant Hermès portant Dionysos enfant et Héraclès portant le jeune Éros, la lourde charge ayant fait vaciller le captif à plusieurs reprises.
Menkaret.jpg|alt=photo d'une statuette|Menkeret portant Toutânkhamon.
Hermes with dionis pushkin.jpg|alt=photo d'une statue|Hermès portant Dionysos.
Herakles and Telephos Louvre MR219.jpg|alt=photo d'un statue|Hercule portant Télèphe.
St-christopher-buxheim-1423.jpg|alt=photo d'un livre médiéval|Saint Christophe portant l'enfant Jésus.
==== Poésie francophone ====
Depuis la Renaissance et jusqu'à notre époque, nombre d'auteurs et de poètes se sont approprié les mythes et les symboles des dieux égyptiens. Sur le seul Anubis, en se restreignant à la sphère francophone et à quelques exemples, on peut signaler une reprise, aux auteurs classiques de l'Antiquité, du thème de l' « Anubis aboyeur », en 1742 par Louis Racine, fils du dramaturge Jean Racine, dans le du poème La Religion :
Durant l'été 1846, Leconte de Lisle publie dans la revue socialiste La Phalange un long poème dénommé « Le Voile d'Isis », organisé à la manière d'un dialogue entre un pharaon brutal en quête d'immortalité divine et un prêtre thérapeute qui lui conseille la contemplation et l'initiation aux mystères d'Isis. Lorsque le poète évoque Anubis, surgit à nouveau la thématique du chien aboyeur:
Le poète Stéphane Mallarmé s'est attaché à composer plusieurs textes commémoratifs, tel les « tombeaux, » à Edgar Allan Poe, Charles Baudelaire et Paul Verlaine, tous trois rédigés presque immédiatement après la mort des personnes célébrées. Les aspects canins et funéraires d'Anubis sont évoqués dans le premier quatrain de l'hommage rendu à Baudelaire décédé en 1867 :
En 1888, épris de mysticisme et inspiré des premières traductions du Livre des morts des Anciens Égyptiens, Maurice Bouchor s'attache à décrire poétiquement les pérégrinations de l'âme, depuis la momification jusqu'à sa proclamation d'éternité par le tribunal d'Osiris, le dieu Anubis participant à l'emmaillotement du cadavre et à la pesée du cœur :
==== Personnage de fiction ====
Depuis le XIXe siècle et l'apparition du phénomène de la culture de masse, l'image d'Anubis est véhiculée par l'entremise de nombreux supports médiatiques tels les livres de vulgarisation égyptologique, les reproductions d'artéfacts antiques (statuettes et papyrus illustrés), les romans, les bandes dessinées, le cinéma, les sites internet. Grâce à ces moyens d'information et de divertissement, la représentation d'Anubis en tant qu'homme vêtu d'un pagne et doté d'une tête de canidé est devenue immensément populaire, le dieu finissant par représenter le parangon des dieux hybrides de l'Ancienne Égypte. Fort de cette popularité, Anubis est intégré dans la trame de nombreuses fictions.
En 1983, dans le roman Les Voies d'Anubis, œuvre fondatrice du genre Steampunk, l'américain Tim Powers mêle, à travers différentes époques, divinités égyptiennes et personnages historiques (dont des poètes tels Coleridge et Lord Byron), dans des événements surnaturels ou fantastiques.
Dans la série télévisée américano-canadienne Stargate SG-1 (dix saisons diffusées entre 1997 et 2007 aux États-Unis), Anubis est présenté comme un tyran intergalactique issu de la race des puissants extraterrestres parasites Goa'uld. Sur Terre, son action néfaste s'est surtout manifestée durant l'Antiquité, lorsqu'il se fait passer pour un dieu aux yeux du peuple égyptien.
Dans la bande dessinée de Fábio H. Chibilski, titrée Anubis Warrior (Le Guerrier d'Anubis) et éditée en 2012, une fraction des pouvoirs d'Anubis se transmet de génération en génération à un guerrier en lutte contre les forces du mal.
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Apis
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Apis est le nom grec d'un taureau sacré de la mythologie égyptienne vénéré dès l'époque préhistorique. Les premières traces de son culte sont représentées sur des gravures rupestres, il est ensuite mentionné dans les textes des pyramides de l'Ancien Empire et son culte perdura jusqu'à l'époque romaine. Apis est symbole de fertilité, de puissance sexuelle et de force physique.
== Représentation et hypostase ==
Le dieu Apis est d'abord représenté par un taureau au pelage blanc tacheté par endroits de marques noires qui, selon un code précis, permettaient de le distinguer de ses congénères.
Sous sa forme anthropomorphe, c'est un homme vêtu de la chendjit avec une tête de taureau dont les cornes enserrent un disque solaire, parfois doté d'un uræus.
Son incarnation physique était vénérée dans tout le pays sous la forme d'un taureau vivant que les prêtres sélectionnaient selon les signes divins qu'il portait. Il était alors conduit à Memphis et gardé dans un Apieum, voisin du grand temple de Ptah, dont il était également un descendant.
== Culte ==
À Memphis, Apis est d'abord le héraut, puis le fils du dieu Ptah, le créateur ; il est ensuite associé à son ba. À partir du Nouvel Empire, il est également associé au dieu Rê, la vie, et commence à être représenté avec le disque solaire entre ses cornes. À sa mort, l'Apis était assimilé au dieu Osiris sous le nom d'Osiris-Apis et se trouvait associé au culte funéraire. Ainsi, à la Basse époque on le trouve représenté sur les sarcophages comme un taureau portant la momie du défunt sur le dos, et l'accompagnant jusqu'à son tombeau. À l'époque gréco-romaine, sa forme funéraire d'Osiris-Apis sera assimilée (notamment à Alexandrie) aux dieux Pluton et Apollon sous la forme du dieu Sarapis. D'où le nom du tombeau des Apis, le Sérapéum.
L'Apis était donc choisi selon des critères très stricts (peut-être vingt-neuf), dont les principaux étaient :
un pelage noir ;
les poils de la queue doubles ;
un triangle blanc sur le front prenant la forme d'un delta inversé ;
un signe en forme de faucon aux ailes déployées sur le dos ;
un signe en forme de scarabée sous la langue.
Sa mère devait selon la légende avoir été fécondée par l'éclair, Ptah en réalité, et une fois identifiée avec son veau sacré, elle faisait également l'objet d'une vénération à Memphis où elle menait la vie de rites et d'offrandes due à son rang de « mère du dieu ».
On sait aussi que, lorsque les prêtres trouvaient le nouvel Apis, il n'était en général âgé que d'à peine un an. Une fois identifié, on lui bâtissait dans le champ où il vivait une étable orientée vers le soleil levant et on l'y nourrissait pendant quarante jours, pendant lesquels seuls les prêtres pouvaient l'approcher et lui présenter des offrandes.
Le temps prescrit écoulé, il était conduit en grande pompe par un cortège de cent prêtres jusqu'à la ville de Nilopolis où il était accueilli dans le temple de la ville. Il y restait alors quatre mois pendant lesquels toutes les femmes qui le désiraient pouvaient lui rendre visite afin d'obtenir ses faveurs et un gage de fécondité.
Ces cérémonies étaient l'occasion de grandes réjouissances dans tout le pays qui venait adresser ses hommages au nouvel Apis. Au terme de ces quatre mois, le taureau et les cent prêtres quittaient la cité et se rendaient à Memphis au cours d'une fastueuse procession descendant le Nil.
Il faut alors imaginer, le long de ce parcours d'une cinquantaine de kilomètres, le peuple tout entier amassé sur les rives du fleuve acclamant le cortège de barques qui accompagnaient la barge sacrée où l'animal divin était abrité, et jetant dans le fleuve des offrandes, afin d'attirer la bénédiction des dieux sur l'Égypte.
Arrivée dans la grande métropole de la Basse-Égypte qui est le lieu de culte principal du dieu, la procession prenait alors le chemin des temples, faisant halte à chaque station spécialement préparée pour l'occasion afin d'y recevoir sa bénédiction. La ville devait être en effervescence et les offrandes affluaient de partout. Le taureau était officiellement introduit dans le temple de Ptah où il devait rencontrer le grand dieu de la cité au plus profond de son sanctuaire. Il était enfin conduit dans le temple qui lui était réservé pour ne le quitter que lors de cérémonies religieuses précises qui rythmaient l'année des anciens Égyptiens, comme notamment la grande fête du Nouvel An, à l'occasion de l'arrivée de l'inondation. Selon les témoignages des historiens de l'Antiquité classique, une fois par an on présentait au dieu dans son temple une génisse afin de satisfaire ses ardeurs sexuelles, génisse qui était le jour même abattue rituellement et donnée en offrande aux dieux.
C'est à partir de cette époque que l' du dieu Apis qui était rendu dans son temple est largement diffusé. Le dieu qui y avait son étable sacrée, que les Grecs baptisèrent du nom générique de secôs, était présenté aux pèlerins et de ses mouvements répondait à leurs interrogations par l'affirmative ou la négative. À l'époque romaine, cet oracle pouvait aussi s'exprimer au travers d'enfants qui jouaient dans le temple ou devant le sanctuaire, et répondaient aux questions par leurs expressions, exclamations ou gestes, interprétés et traduits par les prêtres d'Apis aux dévots qui assistaient à la scène.
== Mort et culte funéraire ==
Les récits des historiens grecs et romains qui abordent la question du culte d'Apis font souvent référence à une pratique sacrificielle. Selon eux, le dieu ne pouvait vivre au-delà de vingt-cinq années, temps prescrit par les textes sacrés égyptiens. Une fois cet âge atteint, les prêtres auraient conduit l'animal sur les bords du Nil ou dans un bassin spécial et l'y auraient noyé pour respecter à la lettre les écrits et le mythe. Cette mise à mort rituelle pourrait identifier le taureau à la destinée d'Osiris qui mourut une première fois de noyade par les mains de son propre frère le dieu Seth. Pour Pline le Jeune, ce chiffre de vingt-cinq années correspondait à des calculs astronomiques liés au cycle combiné du soleil et de la lune, dont l'Apis était l'incarnation.
Quoi qu'il en soit, la légende veut qu'à sa mort, l'Apis se réincarne dans l'un de ses congénères, que les prêtres étaient chargés de trouver aussitôt. Un seul taureau était vénéré à la fois.
La mort d'Apis était un événement majeur qui conduisait à un deuil national de soixante-dix jours, le temps de sa momification. L'embaumement faisait l'objet d'un rituel complexe, connu par un long papyrus de Vienne dont la première colonne se trouve à Zagreb. Les funérailles étaient fastueuses ; embaumé, Apis était déposé dans un sarcophage et inhumé dans le Sérapéum de Saqqarah, un tombeau commun grandiose aménagé au Nouvel Empire et continuellement agrandi jusqu'aux derniers Ptolémées. La mère de l'Apis avait également droit à un traitement de faveur, et était inhumée dans une nécropole particulière non loin de l'Iséum de Saqqarah.
Le taureau continuait à recevoir un culte après sa mort sous la forme du dieu Osiris-Apis. Les Grecs l'assimilèrent au dieu Sarapis et le culte s'exporta d'abord à Alexandrie, puis à travers toute la Méditerranée dans les principales villes du monde hellénistique, puis romain. Pendant la période romaine, le Sérapéum d'Alexandrie est réputé avoir également contenu des catacombes destinées à l'enterrement des taureaux sacrés et, de fait nous n'avons pas encore retrouvé la trace des sépultures des Apis au-delà des derniers Lagides.
== Galerie ==
Fichier:Bull Apis Altemps Inv182.584.jpg|Statue du taureau Apis d'époque ptolémaïque retrouvée à Rome.
Fichier:Apis MGEg Inv22808.jpg|Statue du dieu Apis d'époque ptolémaïque provenant de Memphis.
Fichier:Kunsthistorisches Museum Vienna June 2006 002.jpg|Masque doré d'une momie d'Apis retrouvée au Sérapéum de Saqqarah.
Fichier:F2230 Louvre Taureau APIS rwk.jpg|Taureau Apis (Musée du Louvre).
Fichier:Amuleto raffigurante il dio Api 2019-05-2712-12-41(A,Radius8,Smoothing4)-2.tif|Amulette (Musée égyptologique de Turin)
== Dans la culture ==
=== Alchimie ===
À la Renaissance, Apis devient un symbole de la matière alchimique. Maïer écrit en 1614 : « Ce bœuf noir est un hiéroglyphe. C'est le caractère indubitable de la vraie et unique matière philosophique. [...] Le bœuf est la représentation, visible et accessible aux sens, d'Isis et Osiris. »
=== Bande dessinée ===
Apis fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix.
=== Musique ===
Le Bœuf Apis, opéra bouffe en deux actes, livret de Philippe Gille, musique de Léo Delibes, créé le 15 avril 1865 au Théâtre des Bouffes-Parisiens. Cette œuvre est en fait une parodie de Moïse et Pharaon de Rossini, créé en 1827.
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Apophis
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Apophis (en grec ancien : ou , ou ou , en égyptien : Apep ou Apepi ou Aapep ou Aapef) est un dieu de la mythologie égyptienne des forces mauvaises et de la nuit, personnification du chaos, du mal, de l'obscurité, cherchant à anéantir la création divine. Son nom Aapep ou Aapef (en égyptien ancien) signifiait « géant » ou « serpent géant ».
== Représentation ==
Apophis est représenté comme un grand serpent, le plus souvent avec une taille gigantesque et surnaturelle. Dans la plupart des représentations il est soumis, battu ou tué, pour représenter le triomphe du bien. Une des représentations les plus courantes est celle que l'on peut trouver dans le Livre des Morts. Le chat de Rê, personnification de la déesse Bastet, aussi appelé chat d'Héliopolis, tue et mutile le serpent avec un couteau. Dans certaines scènes dans des temples, le roi ou le pharaon lors de la bataille est représenté avec un objet rond qui symbolise l'œil d'Apophis.
Il s'attaque quotidiennement à la barque de Rê voguant sur le Noun, afin de mettre fin au processus de la création, mais il est chaque fois vaincu. Chaque lever du soleil marquait ainsi la victoire de Rê sur Apophis.
Rê était aidé pour repousser Apophis par d'autres divinités : Seth était désigné par Rê pour défendre la barque divine à l'aide d'un harpon, Isis, à l'avant de la barque solaire, utilisait ses pouvoirs pour priver Apophis de ses sens dans le but de le désorienter, ce qui permettait au chat de Rê, personnification de la déesse Bastet, de décapiter le serpent. Dans des rites destinés à repousser Apophis et les autres puissances nuisibles, des petites figurines sur lesquelles était gravé le nom d'Apophis étaient jetées au feu. On trouve fréquemment des images d'Apophis ligoté et transpercé de flèches.
Il est possible que ce soit l'explication qu'ont trouvée les Égyptiens de l'Antiquité pour expliquer les phénomènes d'éclipse de soleil qui représentaient autant de combats momentanément perdus par le dieu Rê.
== Dans la culture populaire ==
La série télévisée Stargate SG-1 fait d'Apophis un puissant Goa'uld, antagoniste récurrent des Terriens.
Il apparaît dans le film Gods of Egypt de 2016 où il est combattu éternellement par le dieu Râ.
Il est le principal antagoniste de la saison 3 de Flynn Carson et les Nouveaux Aventuriers.
La série télévisée Les Nouvelles Aventures de Sabrina diffusé sur Netflix, où Apophis est un démon qui possède Jesse l'oncle de l'amie de Sabrina, son ancienne prison est une stèle représentant un serpent.
Il est l'antagoniste principal dans la série de romans Les Chroniques de Kane de Rick Riordan.
Dans le jeu vidéo Rage, l'astéroïde qui percute la Terre est nommé Apophis.
Il apparaît aussi dans le jeu vidéo Assassin's Creed Origins sortie en 2017 sous sa forme de serpent géant attaquant la barque du héros.
Il apparaît dans le jeu vidéo Smite, où il constitue un boss de jungle sur la carte du mode Conflit.
Dans le jeu de cartes à collectionner Yu-Gi-Oh!, une carte Piège dont l'illustration montre une créature mi-femme mi-serpent se nomme « L'Incarnation d'Apophis ».
Il est utilisé par le musicien platiniste et producteur français Brodinski pour titrer l'un des morceaux de la mixtape Old Nick (99942 Apophis).
Dans la série télévisée adaptation des livres de diffusée en 2022, dans la saison 1 « Les serpents du chaos », Théodosia dotée de pouvoirs magiques combat les forces maléfiques d'Apep.
Dans le manga de Makoto Morishita, Apophis est le fardeau de l'humanité que l'Ennéade a scellé aux enfers.
Dans le jeu vidéo Genshin Impact, Apep est une entité primordiale prenant la forme d'un immense serpent qui cherche à se venger des dieux s'étant emparé de son pouvoir.
== Honneur ==
L'astéroïde porte son nom. Le système stellaire est nommé officieusement Apep.
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Armement médiéval
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L'histoire de l’armement médiéval est marquée par la suprématie de la cavalerie, à compter de la bataille d'Andrinople (378 ) où les cavaliers lourds de l'armée des Goths vainquent les cohortes de la Légion romaine.
Cette suprématie s'achève en fin de période par les armes de tir (armes de jet et armes à feu), comme les arcs à la bataille d'Azincourt (1415) et l'avènement de la poudre à canon à partir du XVe siècle avec notamment la bataille de Castillon (1453) et la prise de Constantinople (1453).
== Armement mérovingien ==
L'armement franc a longtemps été vu comme l'une des principales causes des succès militaires de ce peuple au haut Moyen Âge. Parallèlement, l'historiographie moderne a prêté de grandes qualités militaires à Clovis et à certains de ses successeurs qui surent plus particulièrement agrandir le royaume au détriment de leurs voisins.
En réalité, Grégoire de Tours n'a que cette phrase pour qualifier les premiers succès francs dus à ce roi : Il fit beaucoup de guerres et remporta certaines victoires, ce qui tendrait à montrer que Clovis ne fut ni plus doué, ni plus chanceux que ses prédécesseurs moins connus.
En fait, l'armement des Francs mérovingiens, bien étudié grâce à de nombreux recoupements entre l'archéologie et les sources écrites latines, ne devait pas être très différent de celui de leurs voisins germaniques contemporains. Certains historiens pensent même qu'il était inférieur, par exemple, à celui des Wisigoths d'Alaric.
Aujourd'hui, l'hypothèse qui tend à triompher explique plus leurs succès retentissants par l'influence romaine qu'ils subirent précocement, que par une quelconque supériorité technique.
Cette influence apporta notamment plus de discipline dans leurs rangs, ce qui aurait pu peser lourdement sur l'issue des combats importants. Acquise par les hommes de Clovis lors des victoires sur Syagrius, ou simplement transmise aux auxiliaires francs du temps de son père, Childéric, une conception romaine de l'armée apparaît, par exemple, dans la revue des troupes effectuée par Clovis qui donne lieu à l'épisode du vase de Soissons. Ce souci de la tenue traduit donc une rigueur dans le commandement et sans doute n'en allait-il pas autrement sur le terrain.
L'armement proprement dit, quant à lui, est varié et change peu au cours de la période mérovingienne. Ainsi, vers le VIIe siècle, il comprend une hache de jet appelée francisque, la lance appelée framée, l'épée — soit symétrique à deux tranchants (la spatha), soit courte (la semispatha), ou encore à un seul tranchant (le sax ou scramasaxe). Dans une moindre mesure, l'arc en forme de « D » et les flèches sont attestés dans de nombreuses tombes. L'armement des Francs contient aussi le javelot, appelé l'angon.
== Armement carolingien ==
Sous les Carolingiens, l'armement évolue vers ce qu'il sera à l'époque féodale.
Tout d'abord, avec l'importance accrue de la cavalerie, son coût augmente : si en théorie tous les hommes libres du royaume des Francs doivent le service militaire (l'ost), un système de compensations monétaires fait en sorte que seuls les plus riches partent à la guerre. Il s'agit là d'une évolution majeure vers la professionnalisation des hommes d'armes par opposition aux troupes germaniques des périodes précédentes.
De plus, l'armement en général se spécialise : l'épée carolingienne s'allonge et l'alliage dans lequel elle est forgée s'améliore grâce à une évolution constante des techniques servant à l'élaboration de l'acier. Cette épée est connue pour être la meilleure arme de son époque (plusieurs armes franques entrent dans la légende : voir noms d'épées) et des lois strictes en interdisent le commerce à l'étranger (pour éviter de la retrouver entre les mains des Vikings en particulier). L'arc s'améliore également, à la suite des combats contre les Avars, un peuple des steppes.
En fin de période, les Vikings sèment la terreur avec leurs longues cottes de mailles et leurs épées, mais celles-ci sont copiées sur celles des Carolingiens, quand elles ne sont pas directement importées, d'où les lois en interdisant le commerce.
== Le temps des chevaliers ==
C'est à la bataille de Hastings en 1066, qu'apparaît une nouvelle façon de tenir leur lance pour les cavaliers : presque à l'horizontale, pour charger. Ce sont là les origines de la joute équestre. Ce jeu emblématique du Moyen Âge, sans doute au départ un entraînement au combat, n'a toutefois rapidement plus rien à voir avec la guerre.
Au cours du XIIe siècle la lance évolue de façon à permettre à la cavalerie d'obtenir des charges puissantes :
lance tenue sous le bras au lieu d'au-dessus de l'épaule comme au Xe siècle ;
utilisation généralisée des étriers qui permettent de se tenir debout pour combattre, améliorant sensiblement la défense vis-à-vis de l'infanterie ;
changement de la forme de la lance. Une garde d'acier est ajoutée, qui permet de faire soutenir le choc par l'épaule entière ;
l'allongement de la lance est permis par la tenue sous le bras ;
Ces innovations permettent une forte augmentation du choc à l'impact et modifient radicalement l'importance de la cavalerie lourde qui devient dès lors capable d'infliger de lourds dégâts à l'infanterie en peu de temps, sans être pour autant aussi fragile qu'avant dans les mêlées prolongées.
Signe des temps, la « chevalerie » (du nom des cavaliers français), poursuivant l'évolution amorcée sous les Carolingiens, s'impose dans tous les combats. Le chevalier se distingue surtout par ses armes défensives, qui se fondent en une armure de meilleure qualité que celle des autres gens d'armes de l'époque (tout en restant toutefois proportionnel à sa richesse ; ainsi un chevalier de piètre naissance n'a pas le même barda qu'un chevalier plus riche que lui, voire qu'un simple soldat). Le code de la chevalerie chrétienne, qui se définit progressivement à partir des tentatives de l'Église pour limiter les combats au XIe siècle détermine également dans une large mesure la manière dont la guerre est abordée en Occident durant la période.
L'âge d'or de la chevalerie est le XIIIe siècle, au cours duquel le chevalier, armé du haubert long, des chausses de maille, et du grand heaume a une réelle suprématie sur le champ de bataille. Les textes de l'époque parlent de cavaliers fendant et écrasant la masse de la piétaille alliée et ennemie pour aller combattre les chevaliers ennemis seuls considérés. Les armes d'hast, seules armes de piéton à pouvoir inquiéter un cavalier (fers tranchants, piquants ou contondants emmanchés sur de longues hampes d'au moins la hauteur d'un homme) comme la vouge, la guisarme, le goedendag et autres ne se développent qu'à la fin du XIIIe siècle. C'est également au XIIIe siècle que le tournoi acquiert sa forme « moderne » ; composé de plusieurs épreuves dont la joute à cheval, au cours de laquelle deux chevaliers séparés par une barrière s'affrontent face à face armés d'une lance généralement dite « courtoise » c’est-à-dire émoussée.
Au XIVe siècle, la chevalerie française, emblématique de l'époque, se heurte néanmoins aux arcs longs anglais à la bataille de Crécy, puis à la bataille d'Azincourt. Ces derniers, par leur puissance et par leur longue portée permettent de percer une armure : à partir d'une distance de ou moins sur une armure de plate, à partir de sur un simple gambison de cuir. Il permet en outre de déstabiliser et de fatiguer le combattant pendant l'approche. De plus, les Anglais grâce à une meilleure organisation (le roi ayant édicté des ordonnances visant à réformer ses troupes en une réelle armée où chaque homme doit posséder l'équipement de sa fonction - normalisation de l'équipement) déroutèrent une armée française désordonnée et composée de nobles avides de faits d'armes personnels et non pas de se plier à une quelconque stratégie.
L'irruption des armées de métiers sur le champ de bataille annonce en cela la fin de la chevalerie qui est due en dernière analyse à la multiplication des armes à feu. Ainsi, la légende autour de la mort du chevalier Pierre du Terrail de Bayard, dit le « chevalier Bayard », survenue le , à Rovasenda près de Milan, indique à quel point le traumatisme fut grand lorsque n'importe quel soldat pouvait, à l'aide d'une arme à feu, abattre le plus grand guerrier du royaume. Un autre « fléau de la chevalerie » se développa au XVe siècle : le retour sur le champ de bataille des formations d'infanterie denses et compactes (pratique disparue depuis l'Antiquité) constituées de piquiers, hallebardiers et vougiers en périphérie de la formation et d'arbalétriers et canonniers à main au centre. Les Suisses passèrent maîtres dans l'application de cette stratégie et infligèrent aux cavaleries française, bavaroise et surtout bourguignonne de sévères défaites (bataille de Grandson).
== Glossaire ==
Âme : cœur de la lame d'une épée.
Quillons : pièces perpendiculaires à la lame de l'épée, qui composent sa garde.
Umbo : terme latin désignant la bosse du bouclier ou le cache-poing.
== Classement par période ==
=== Haut Moyen Âge ===
Gourgandine : lance ou javelot franc au fer en forme d'un harpon.
Cataphracte : (terme grec) cuirasse à écailles employée par la cavalerie lourde gothique puis byzantine. Celui qui la porte est un cataphractaire.
Contus : (terme latin d'origine grecque) longue lance de cavalier, maniée à deux mains.
Scramasax ou Sax : arme blanche semi-longue à un seul tranchant.
Dague : arme blanche courte à double ou simple tranchant.
Épée : arme blanche à double ou simple tranchant, sans doute d'origine celtique et copiée par les Romains et par les Germains. L'épée franque (carolingienne) est la plus renommée jusqu’à ce que les Vikings la copient et la surpassent.
Durant cette période, l'épée est dite longue lorsqu'elle mesure de . Elle est héritée de la spatha romaine du bas-Empire.
Francisque : nom traditionnel de la hache de jet des Germains occidentaux, que popularisèrent les Francs.
Glaive : (du latin gladius) épée courte ; arme blanche semi-longue à double tranchant.
Javeline : arme de jet légère, semblable à une lance ou à un javelot raccourci.
Javelot : lance de jet légère.
Lance : terme générique désignant une arme offensive dotée d'un fer emmanché sur une hampe. Elle est popularisée par la cavalerie gothique.
Latte (arme) : sabre droit.
Chausse-trape : pointes en fer posées au sol pour empêcher l'avancée ennemie.
Rondache : bouclier de forme circulaire et généralement de taille moyenne.
Sabre : arme blanche longue à un seul tranchant, populaire chez les peuples de la steppe. Le sabre peut être droit (latte, proto-sabre) ou courbe. Au cours du haut Moyen Âge, sa forme a tendance à se courber.
Semispatha : nom latin de l'épée courte.
Spangenhelm : terme historiographique allemand désignant le casque composite segmenté populaire chez les Germains orientaux.
Spatha : nom latin de l'épée longue, utilisé pour désigner l'épée longue romaine tardive, l'épée des grandes invasions et l'épée mérovingienne.
=== Bas Moyen Âge (1300-1500) ===
Baliste (ou pierrière).
Bardiche : arme originaire d'Europe de l'Est, composée d'un manche en bois pouvant être long de 2 m et d'un fer en forme de hache allongée.
Brigandine : « veste » dans laquelle sont rivetés des plaques d'acier afin d'améliorer la flexibilité de l'ensemble sans perdre de résistance à l'impact.
Broigne.
Camail : mnémotechnique : « cagoule de maille » se portant sous un grand heaume ou une cerveliere, pouvant également protéger la mâchoire d'un coup de coupe.
Claymore : Grande épée à garde tronquée, elle est représentative des peuplades des Lowlands et des Highlands d'Écosse.
Cotte d'armes.
Épée : outil de combat se déclinant sous diverses versions, ex. : épée une main, une main et demi, deux mains. Composée de plusieurs parties fondamentales : Lame, Garde, Fusée (poignée), Pommeau. la lame est composée elle-même de plusieurs parties : les tranchants (qui peuvent se décliner en vrai et faux tranchant), le diamantage, la gouttière, le Fort, le Moyen et le Faible.
Espadon Grande épée maniée à deux mains.
Fauchard : arme d'hast inspirée de la faux qu'utilisaient les paysans en temps de guerre. Elle apparaît au début du XIIIe siècle.
Fauchon.
Flamberge : ou lame Flamboyée. Grande épée à la lame ondulée, permettant d'accentuer l'étendue des dégâts lors de la coupe, mais également au potentiel augmenté pour l'impact sur armure.
Fléau d'armes : arme contondante, pouvant être adjointe de piques (morning star). le fléau, à la différence de la Masse d'Arme, se compose d'une chaine servant, entre autres, à passer par-dessus les boucliers pour briser le bras.
Gambison : chemise épaisse remplie de rembourrage ayant plusieurs fonctions : la protection légère, l'absorption des chocs lors du port d'une armure. il se décline sous diverses versions en fonction de l'époque.
Gonfanon.
Guisarme.
Harnois.
Haubert.
Heaume : casque emblématique du chevalier destiné à protéger la tête.
Mangonneau.
Masse d'armes.
Miséricorde : dague à lame mince, à deux tranchants, trois tranchants ou à section carrée essentiellement destinée à frapper d'estoc (de la pointe) dans les ouvertures de l'armure.
Pavois : bouclier massif utilisé par les arbalétriers
Pertuisane : arme dérivée de la lance, utilisée en Italie au XVe siècle.
Pique : longue lance de fantassin (env. 6 m), utilisée pour briser la charge des cavaliers.
Salade.
Tabar : mnémotechnique : « Tablier de l'Arnois ». Se porte par-dessus la cotte de mailles, souvent porteur des couleurs du chevalier. en tissu.
Targe.
Trébuchet.
Vouge : arme composée d'un soc de charrue affuté et montée au bout d'un manche, utilisée par l'infanterie (les « vougiers ») pour couper les jarrets des chevaux, du au XVIe siècle.
== Classement par type d'arme ==
Note : Les termes peuvent apparaître plusieurs fois lorsqu'ils désignent une pièce d'armement appartenant à plusieurs types d'armes.
=== Armes de cavalerie et d'infanterie ===
Cataphracte : (terme grec) cuirasse à écailles employée par la cavalerie lourde gothique puis byzantine. Celui qui la porte est un cataphractaire.
Contus : (terme latin d'origine grecque) longue lance de cavalier, maniée à deux mains.
Lance : terme générique désignant une arme offensive dotée d'un fer emmanché sur une hampe. Elle est popularisée par la cavalerie gothique.
Spatha : nom latin de l'épée longue, utilisé pour désigner l'épée longue romaine tardive, l'épée des grandes invasions et l'épée mérovingienne.
Épée : arme blanche à double tranchant, sans doute d'origine celtique et copiée par les Romains et par les Germains. L'épée franque (carolingienne) est la plus renommée jusqu’à ce que les Vikings la copient et la surpassent. Durant cette période, l'épée est dite longue lorsqu'elle mesure de . Elle est héritée de la spatha romaine du bas-Empire.
Épée à une main et demi : épée de taille moyenne entre l'épée longue et l'épée à deux mains, d'un poids situé entre environ pouvant être maniée à une main ou à deux mains.
=== Armes contondantes ===
Fléau d'armes
Marteau d'armes
Masse d'armes
Morgenstern
=== Armes de contact ===
Dague : arme blanche courte à double tranchant.
Miséricorde : dague à lame mince, à deux tranchants, trois tranchants ou à section carrée essentiellement destinée à frapper d'estoc (de la pointe) dans les ouvertures de l'armure.
Sabre : arme blanche longue à un seul tranchant, populaire chez les peuples de la steppe. Le sabre peut être droit (latte, proto-sabre) ou courbe. Au cours du haut Moyen Âge, sa forme a tendance à se courber.
Scramasaxe ou Sax (dans certaines sources latines) : arme blanche semi-longue à un seul tranchant d'origine germanique.
Semispatha : nom latin de l'épée courte des grandes invasions.
=== Armes d'estoc ===
Épée longue dite estoc : apparaît au cours du XVe siècle pour se faufiler dans les défauts des harnois toujours plus sophistiqué et atteindre les parties vitales.
=== Armes de taille ===
Claymore : épée à deux mains utilisée par les highlanders écossais.
Espadon : grande épée à deux mains
Flamberge : grande épée dont la lame est ondulée.
Latte : sabre droit du haut Moyen Âge (lame à un seul tranchant)
=== Armes d'hast (armes longues) ===
Sous le vocable arme d'hast sont reprises toutes les armes emmanchées, manche en bois prolongé par un fer, le plus souvent dérivé d'un outil agraire. Les armes d'hast donneront naissance aux hallebardes de la Renaissance :
Anicroche : arme composée d'un coutelas recourbé pour couper les jarrets des chevaux, désosser un chevalier en lui arrachant ses pièces d'armures… du XIVe siècle au XVIe siècle.
Bardiche : arme originaire d'Europe de l'Est, composée d'un manche en bois pouvant être long de 2 m et d'un fer en forme de hache allongée.
Faux de guerre ou fauchard : arme d'hast inspirée de la faux qu'utilisaient les paysans en temps de guerre. Elle apparaît au début du XIIIe siècle
Pertuisane : arme dérivée de la lance, utilisée en Italie au XVe siècle.
Pique : longue lance de fantassin (environ 6 m), utilisée pour briser la charge des cavaliers.
Vouge : arme composée d'un long coutelas (d'origine un tranchoir de boucher) au bout d'un manche, utilisée par l'infanterie (les « vougiers »)
Guisarme : arme de la famille des hallebardes composée d'une lance avec une extrémité à double tranchant et souvent en forme de serpe.
Corsèque : arme d'hast composée d'une pique et d'un bout de fer recourbé, permettant de désarçonner le cavalier et de le transpercer.
=== Armes de tir ===
À l'époque, les armes de tir dites à feu sont très peu courantes. La fonction et l'utilisation de la poudre à canon n'est presque pas connue, si ce n'est pour les fusées d'artifice.
=== Armes indirectes ===
Des chausse-trapes en fer forgés de manière à tenir pointe vers le haut permettaient de ralentir une charge de cavalerie en s'incrustant dans le sabot du cheval pour le blesser ou le déséquilibrer. La généralisation du fer à cheval a rendu cette arme moins efficace.
=== Armes de jet ===
Angon : sorte de lance ou javelot propre aux Francs, la forme de son fer serait à l'origine du motif de la fleur de lys des armes de France.
Framée : arme parente de l'angon.
Francisque : nom traditionnel de la hache de jet des Germains occidentaux, que popularisèrent les Francs.
Javeline : arme de jet légère, semblable à une lance ou à un javelot raccourci.
Javelot : lance de jet légère.
=== Armes de siège ===
Baliste : sorte de grande arbalète pouvant tirer avec grande puissance des pierres ou des carreaux prévu à cet effets.
Pierrière
Catapulte : arme de siège d'origine romaine et tirant des boulets de pierre.
Mangonneau
Trébuchet : amélioration de la catapulte et mangonneau, elle utilise un système de contrepoids pour pouvoir tirer des projectiles.
Couillard
Baliste.png|Schéma descriptif d'une catapulte.
Mangonneau2.png|Mangonneau.
Trebuchet Castelnaud.jpg|Trébuchets.
=== Armes de traits ===
Arc
Arbalète
=== Armes à feu ===
Arquebuse : arme à feu introduite au XIIIe siècle, puis généralisée au XVe siècle en Occident (voir poudre à canon).
bombarde première arme à poudre utilisée au Moyen Âge. Elle nécessite de la poudre noire et elle tire des boulets de pierre.
Couleuvrine : arme à feu portative inventée au XIVe siècle.
=== Armures ===
Brigandine
Broigne : armure formée d'anneaux cousus entre eux.
Camail
Cataphracte
Cotte d'armes
Cotte de mailles : armure la plus répandue au Moyen Âge constituée d'anneaux entrelacés.
Gambison
Harnois
Haubert
Heaume : casque du chevalier.
Salade casque utilisé à partir du XVe siècle.
Spangenhelm : casque du Haut Moyen Âge.
=== Boucliers ===
Pavois : grand bouclier occupant le dos des arbalétriers ou posé devant eux pour les protéger pendant qu'ils rechargent
Rondache : bouclier de forme circulaire et généralement de taille moyenne.
Targe : petit bouclier.
Umbo ou ombilic : terme latin désignant la bosse du bouclier ou le cache-poing.
Écu : bouclier rond avec un demi-cercle sur le côté qui permettait de passer la lance. Il était le plus souvent utilisé par les chevaliers.
Bocle : bouclier utilisé dès la fin du XIIIe siècle lors des duels.
Boucliers (escudos - larousse).jpg|Divers boucliers.
Balestriere1.jpg|Arbalétrier rechargeant son arme à l'abri de son pavois fiché en terre.
Bernese arms, 14th century.jpg|Pavois du XIVe siècle.
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Archéologie sous-marine
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L'archéologie sous-marine est un des domaines de l'archéologie, caractérisé par la localisation, l'exploration et l'étude des vestiges archéologiques se trouvant actuellement sous la mer. Ces vestiges peuvent être constitués d'embarcations et de navires anciens, échoués, naufragés, mais aussi de lieux de vie désormais submergés du fait des variations du niveau des mers et océans au cours du temps. La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique adoptée par l'UNESCO en 2001 définit ces vestiges comme « toutes traces de l’existence humaine présentant un caractère culturel, historique ou archéologique se trouvant partiellement ou totalement immergé, de manière périodique ou continuelle ». Cela comprend donc l’ensemble des sites, constructions, artefacts, les épaves ainsi que leurs cargaisons. L'archéologie sous-marine se distingue, en France, de l'archéologie subaquatique, pratiquée quant à elle dans les eaux douces (fleuves, rivières, lacs).
== Particularités ==
Au-delà de la spécificité de son milieu d'intervention - sous les eaux - qui implique une adaptation des méthodes d'investigation et de recherche, elle s'inscrit dans un champ scientifique plus vaste, celui de l'archéologie maritime et littorale, et regroupe plusieurs spécialités telles que l'archéologie du commerce et des échanges, l'archéologie navale, l'archéologie portuaire. Comme l'archéologie terrestre, elle fait appel à de nombreuses spécialités scientifiques connexes comme les sciences paléo-environnementales (géo-archéologie, dendrochronologie, xylologie, palynologie, malacologie, céramologie, archéométrie, etc.).
L'archéologie sous-marine permet de mettre au jour et d'étudier des vestiges fossilisés dans des conditions souvent idéales de préservation.
Sauf en cas de pillage, un navire qui a sombré à entraîné avec lui une cargaison intacte. Cependant après plusieurs siècles certaines marchandises telles que les céréales disparaissent de l'épave contrairement à d'autres objets comme les amphores ou les lingots. De plus la nature sablonneuse ou rocheuse du fond marin influe sur la probabilité de retrouver une épave, ce qui empêche de connaître les flux commerciaux qui ont eu lieu dans certaines régions comme le golfe du Lion.
== Historique ==
=== Chasse aux trésors ===
La première phase importante de l'histoire de l'archéologie sous-marine (1900-1943), née au début du XIXe siècle avec l'apparition des scaphandres pieds lourds et des premiers engins sous-marins, est caractérisée par le prélèvement de trésors trouvés dans les épaves afin de nourrir les collections publiques ou privées, notamment sur les côtes italiennes et françaises.
La plus notable découverte de cette époque est l'épave d'Anticythère, par des scaphandriers grecs pêcheurs d'éponges, qui remonteront à bord du transport de la marine grecque le Mykalè, sous contrôle de l'Éphore des antiquités d'Athènes, un grand nombre de statues, ainsi que l'énigmatique « machine d'Anticythère », un cadran mécanique servant à calculer et prédire divers phénomènes astronomiques comme les phases de la lune ou les conjonctions de planètes.
À cette période se rattache aussi dans les années 1930 l'entreprise de récupération des navires de Caligula, coulés dans le lac de Nemi près de Rome, à la suite de la Damnatio Memoriae qui a suivi la chute de cet empereur romain controversé (épaves déjà explorées très partiellement par des plongeurs en apnée aux ). Pour des raisons de prestige, Mussolini parraine l'entreprise, qui est colossale. Il ne s'agit de rien de moins que de remettre en service un tunnel romain qui maintenait à niveau constant ce lac pluvial enclavé, puis de le vider comme une vulgaire baignoire à l'aide de puissantes pompes baptisées hydrovores, déjà utilisées pour assécher les marais Pontins.
Première entreprise d'archéologie scientifique raisonnée, menée à bien non sans mal, l'entreprise, si elle ne ramène pas au jour de trésors fabuleux, permet au moins de récupérer les deux navires (de plus de de long dans un modeste lac pluvial !) et de faire un point sur l'ingénierie navale romaine, beaucoup plus avancée que ce qu'on imaginait alors.
Les navires, tirés sur la rive du lac et abrités dans un musée consacré au style Art déco fasciste construit tout exprès, seront malheureusement détruits par les Allemands après la capitulation italienne de septembre 1943 et l'arrestation de Mussolini.
=== Naissance de l'archéologie sous-marine scientifique ===
À l'instar de l'archéologie terrestre, l'archéologie sous-marine a progressivement acquis un caractère plus scientifique, avec la mise en œuvre d'une méthodologie spécifique de recherche, de mise en œuvre des opérations de prospection, de sondage, de fouilles, de documentation et de publication.
La première fouille archéologique a été entreprise au début du vingtième siècle par Alfred Merlin et une équipe de scaphandriers, sur l'épave de Mahdia. Plus tard (1943 - 1995), le développement scientifique de l'archéologie sous-marine connait un nouvel essor grâce à la mise au point du scaphandre autonome du commandant Yves Le Prieur en 1937, scaphandre perfectionné en 1943 par Jacques-Yves Cousteau et l'ingénieur Émile Gagnan, qui le dotent d'un détendeur automatique. Ceci a vulgarisé la plongée sous-marine et l'accès aux épaves en Méditerranée. Cousteau relate ses fouilles. D'abord elles sont conjointes avec Philippe Tailliez sur l'épave de Mahdia en 1948. Puis il dirige seul une partie de celles du Grand-Congloué à partir de 1952. Quant à Tailliez il dirige à partir de 1954 celles de l'épave du Titan. Ces fouilles se font en collaboration avec l'archéologue Fernand Benoit qui pose, à l'occasion de ces deux premières fouilles françaises, les bases de l'archéologie sous-marine pour la France.
La troisième phase de l'archéologie sous-marine depuis 1995 correspond au développement de la robotique sous-marine.
La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique adoptée par l'UNESCO en 2001 apporte un instrument juridique pour lutter au niveau international contre l’augmentation des pillages, de la destruction et de l’exploitation commerciale du patrimoine subaquatique. La France a ratifié la Convention de l'Unesco en février 2013.
=== Archéologie des grandes profondeurs ===
En 1987, le sous-marin habité Nautile d'Ifremer et le petit robot Robin photographient l'épave du Titanic à 3821 mètres de profondeur et en rapportent, pour la première fois, des objets. Durant les décennies qui suivent, d'autres épaves sont inspectées et des échantillons sont parfois prélevés en marge d'opérations océanographiques ou industrielles. À cette époque, les pinces hydrauliques des sous-marins habités ou des robots sous-marins sont mal adaptées à la manipulation d'objets fragiles. Ce n'est que vers les années 2000 que les progrès de l'informatique et de la robotique sous-marine permettent d'envisager une utilisation des robots pour l'archéologie sous-marine. Les AUV, tels que le Remus ou l'AsterX permettent d'effectuer des relevés acoustiques profonds (sonar latéral ou sondeur multifaisceau) ou des relevés photographiques. Les ordinateurs de plus en plus puissants permettent l'émergence de la photogrammétrie 3D. Certains robots sous-marins téléopérés sont conçus spécifiquement pour l'archéologie sous-marine et le prélèvement d'objets, à l'instar du ROV Arthur ou d'Ocean One.
== En France ==
=== DRASSM ===
Créée par arrêté du par André Malraux, alors ministre des affaires culturelles, pour exercer sur l'ensemble des littoraux français les compétences des Services régionaux de l'archéologie, la Direction des Recherches Archéologiques Sous-Marines (DRASM) est la première institution étatique au monde consacrée au patrimoine archéologique sous-marin, ce service devient le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (DRASSM) en intégrant le CNRAS (Centre national de recherches archéologiques subaquatiques) alors chargé de l'archéologie dans les eaux douces. Ce service à compétence nationale de la Direction Générale des Patrimoines (ministère de la Culture et de la Communication) a pour mission d'inventorier, d'étudier et de protéger le patrimoine archéologique subaquatique et sous-marin. Il est chargé du suivi scientifique des recherches et découvertes archéologiques sous-marines et de la mise en œuvre de la loi sur les biens culturels maritimes. Ses missions incluent l'expertise, la protection, l'inventaire des biens culturels maritimes, la réalisation de recherches et d'études, la diffusion des connaissances par des publications ou des expositions. Le domaine d'intervention est particulièrement vaste puisqu'il longe plus de de côtes, dont 5533 pour la métropole qui compte (épaves, sites ennoyés) recensés selon des sources historiques. Il s'étend à l'ensemble des eaux sous juridiction française, du rivage à la zone économique exclusive ; le tout représentant une superficie de plus de onze millions de , ce qui correspond au deuxième domaine maritime mondial après les États-Unis : sur les trois millions d'épaves recensées dans le monde selon l'UNESCO, la France en compte 150 à 200000.
Le DRASSM, pour assurer sa mission d'inventaire, d'expertise et de recherche, dispose de moyens opérationnels. De 1967 à 2005, le navire support des opérations du Drassm a été l'Archéonaute, bâtiment de de long destiné à l'archéologie sous-marine. Depuis 2012, son successeur est un navire de de long baptisé André Malraux en l'honneur du fondateur du Drassm.
Le DRASSM, au travers de son Directeur Michel L’Hour, initie également dès 2006, avec Oussama Khatib de l’Université Stanford et le LIRMM - Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier, l’archéologie de demain, celle des abysses. Ils mettent au point des outils - comme le robot humanoïde Ocean One, le robot Speedy, le robot Arthur.
Doté de capacités humaines, Ocean One est, en quelque sorte, un avatar de l’archéologue sous-marin. Il mesure deux mètres de long et pèse . Son corps, en matériau composite orange, est équipé : d’une tête et de deux yeux équipés de caméras, de deux bras à sept articulations prolongés de mains à trois doigts et de huit propulseurs pour se déplacer.
Ocean One est ainsi testé avec succès entre le 10 et le sur l'épave de La Lune située à de profondeur.
En 2021, le DRASSM s'est doté d'un nouveau navire de recherche, l'Alfred Merlin. Le bateau a été baptisé le 2 juillet 2021 à Marseille par la Ministre de la Culture, Madame Roselyne Bachelot-Narquin en présence de Madame Annick Girardin, Ministre de la Mer. Ce navire est équipé pour la bathymétrie et la détection des épaves (sondeur multifaisceaux, sonar latéral tracté et magnétomètre), ainsi que pour leur expertise et leur fouille, aussi bien par des plongeurs que par des robots sous-marins. Il embarque deux robots : le ROV Hilarion et le ROV Arthur, tous deux spécialisés dans l'archéologie sous-marine et capable de travailler respectivement à 500 mètres et 2500 mètres de profondeur à partir de l'Alfred Merlin.
=== Autres acteurs de l'archéologie sous-marine française ===
==== Acteurs institutionnels ====
L'archéologie des sites sous-marins, qui s’inscrit dans le champ scientifique, plus large, de l'archéologie maritime et littorale, est une spécialité exercée par quelques unités de recherche du CNRS et de l'université. Le Centre Camille Jullian, antenne du CNRS, établie au sein de l'université d'Aix-Marseille et le Centre d'études alexandrines, créé en 1990 et basé à Alexandrie, en Égypte, sont les deux principales institutions françaises de recherche disposant d'équipes opérationnelles, spécialisées en archéologie navale, en archéologie portuaire et en archéologie du commerce et des échanges maritimes en Méditerranée. Le centre C. Jullian est un acteur historique du développement de l'archéologie sous-marine en France avec la réalisation de fouilles sous-marines dès les années 1970 ( l'épave de la Madrague de Giens). Le Centre d'études alexandrines a notamment mis en œuvre durant de longues années les fouilles du site du phare d'Alexandrie.
Pour être à même de prendre en charge les opérations d'archéologie préventive en contexte immergé, l'Inrap s'est doté, depuis 2011, d'une « cellule subaquatique ».
==== Organismes privés ====
Ipso Facto est un bureau d'études et de recherches en archéologie sous-marine et subaquatique et en océanographie basé à Marseille. Créé en tant que SARL en 2007, il devient SCOP (Société Coopérative Participative) à responsabilité limitée en 2011. Rassemblant des archéologues plongeurs professionnels, Ipso Facto mène des opérations de fouilles, de post-fouilles et valorise les résultats et le mobilier trouvés.
Différentes associations se consacrent à la recherche et la mise en valeur des biens culturels maritimes. Le centre d’Études en Archéologie Nautique (CEAN), une ONG à but non lucratif, active depuis vingt ans et déclarée d’intérêt général développe un programme d'activités archéologiques axé sur la formation aux techniques et aux méthodes de l’archéologie nautique et la recherche. Créée en 2004, ARKAEOS est une association loi de 1901, accréditée par l'UNESCO depuis 2011. Elle mène des opérations de recherches sur le terrain, analyse les données et s’intègre dans un véritable programme de valorisation du patrimoine maritime et de l’archéologie expérimentale en travaillant conjointement avec les institutionnels de l'archéologie sous-marine, subaquatique et de l'océanographie.
Actif depuis trente cinq ans, le Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN) a réalisé des fouilles importantes, telles que celle du Lomellina, un navire génois coulé en 1516 en rade de Villefranche, celle du , un vaisseau russe coulé sur l'île du Levant en 1780, celle du Magenta, coulé en 1875 en rade de Toulon, sous couvert d'une association créée à cet effet, la fouille de lAlabama, coulé en 1864 devant Cherbourg (Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016), et la fouille de l'Utile, un navire de la compagnie des Indes, coulé en 1761 et de l'installation à terre des naufragés sur l'île Tromelin (océan Indien). Cette association est non seulement active dans les DOM-TOM : Antilles (inventaire du patrimoine sous-marin de la Martinique), Polynésie française (fouille de l'épave du Francisco Alvarez, un voilier chilien coulé à Mangareva (îles Gambier), en 1867, et fouille du site polynésien de la passe de Tupaparau à Moorea, mais aussi à l'étranger : Sénégal, Trinité-et-Tobago, Égypte, Algérie, Malte, Chili). Le GRAN est accrédité par l'UNESCO depuis 2015 et déclaré d’intérêt général.
L'association pour les Recherches Sous-Marines en Roussillon (ARESMAR) travaille sur la côte catalane (Collioure, Port-Vendres, Banyuls, Cerbère) et au Liban (Tyr) depuis 1988, dans le cadre du centre de Recherches sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées de l'université Perpignan-Via Domitia.
== Revue spécialisée ==
Pour les francophones, la collection Archaeonautica a été créée en 1977 par le CNRS et le ministère de la Culture. C'est la maison d'édition CNRS Éditions qui la publie, avec un comité de rédaction assuré par le centre Camille-Jullian. La période couverte va de la Préhistoire à l’époque moderne, incluant l'archéologie maritime et navale, ainsi que l'histoire maritime et économique. Créés en 1972 par Anne et Jean-Pierre Joncheray, les Cahiers d'archéologie subaquatique éditent des articles exhaustifs, relatifs à l'archéologie, antique, médiévale, et postmédiévale.
== Fouilles sous-marines ==
La plupart des épaves sont à moins de 10 mètres de profondeur, donc facilement accessibles aux pillages. Par exemple, un des canons du navire du pirate John Bowen, le Speaker, coulé au large de Madagascar par des fonds de 3 mètres, a été volé en 1982 ; sa trace a été perdue, puis retrouvée en 2019, et le gouvernement de Maurice (pays) l'a racheté pour l'exposer au Musée naval de l'île Maurice. À cause de la faible profondeur, en plus des pillages, la difficulté principale des archéologues est la météorologie : pour ce même bâtiment, les fouilles ne sont possibles qu'un mois par an. -.
=== Techniques et procédés ===
du site
Nettoyage du site avec une lance à eau, une lance Galeazzi
Enregistrement des données du site : , stratigraphie, carroyage orthogonal (matérialisé par des drisses de nylon ou des tubes en PVC)…
Exploration du site, évacuation des déblais par une suceuse-dévaseuse ( ou suceuse à air)
Découverte (relevé des objets, mesure des cotes, photogrammétrie), récupération et conservation des artéfacts
Archéométrie
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"La Lune (1641)",
"Société coopérative et participative",
"Vestiges materiels",
"Centre national de la recherche scientifique",
"Service régional de l'archéologie",
"Scaphandre à casque",
"université d'Aix-Marseille",
"Grand-Congloué",
"Antiquité",
"île du Levant",
"Centre d'études alexandrines",
"compagnie des Indes",
"Sénégal",
"Moorea",
"maison d'édition",
"Nino Lamboglia",
"fossile",
"épave de Mahdia",
"robotique",
"André Malraux (bateau)",
"Alexandre HACHE",
"Archéométrie",
"céramologie",
"Malte",
"carroyage",
"Artéfact (archéologie)",
"Anticythère",
"Catherine Virlouvet",
"Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique",
"Damnatio memoriae",
"Chasseur d'épaves",
"Oussama Khatib",
"ROV Arthur",
"machine d'Anticythère",
"Épave (maritime)",
"Robert Sténuit",
"Vincent Noce",
"île Tromelin",
"Cerbère (Pyrénées-Orientales)",
"Marcel Ichac",
"Expedition: Bismarck",
"2001",
"Liban",
"Roselyne Bachelot",
"John Bowen",
"Nautile (sous-marin de poche)",
"Collioure",
"Alexandrie",
"archéométrie",
"océan Indien",
"Émile Gagnan",
"scaphandre autonome",
"Détendeur de plongée",
"xylologie",
"Banyuls-sur-Mer",
"Université de Perpignan",
"Alfred Merlin",
"Tyr",
"photogrammétrie",
"Martinique",
"magnétomètre",
"Jean-Yves Empereur",
"Photogrammétrie numérique",
"Robot sous-marin autonome",
"Annick Girardin",
"Sonar",
"Sondeur bathymétrique",
"Jacques-Yves Cousteau",
"Éditions Belin",
"Fernand Benoit",
"sonar latéral",
"Sondeur multifaisceau",
"Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture",
"Mangareva",
"Fédération française d'études et de sports sous-marins",
"Ministère de la Culture (France)",
"Association à but non lucratif",
"Maurice (pays)",
"André Malraux",
"Organisation non gouvernementale",
"Musée naval de l'île Maurice",
"Titan (épave)",
"intérêt général",
"Titanic",
"Bois gorgé d'eau",
"Alfred Merlin (bateau)",
"Toulon",
"Michel L'Hour",
"golfe du Lion",
"Université Stanford",
"Cherbourg-en-Cotentin",
"Les Fantômes du Titanic",
"malacologie",
"National Geographic",
"Le Courrier de l'UNESCO",
"La Cité de la Mer",
"Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines",
"rade de Villefranche",
"ROV Leonard",
"Polynésie française",
"Trinité-et-Tobago",
"Ocean One (robot)",
"Philippe Tailliez",
"Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer",
"zone économique exclusive",
"ROV Hilarion",
"Égypte",
"Anne et Jean-Pierre Joncheray",
"Persée (portail)",
"Groupe de recherche en archéologie navale",
"Mer Méditerranée",
"Airlift",
"archéologie subaquatique",
"DRASSM",
"association loi de 1901",
"Institut national de recherches archéologiques préventives",
"CNRS Éditions",
"Scaphandrier",
"archéologie",
"France d'outre-mer",
"Yves Le Prieur",
"Photographie sous-marine",
"Opérateurs agréés pour la réalisation d'opérations archéologiques préventives",
"Épaves de Courbiac",
"dendrochronologie",
"palynologie",
"château des ducs de Bretagne",
"Port-Vendres",
"Bateau Ma'agan Michael",
"îles Gambier",
"éditions Cujas",
"Journal officiel de la République française",
"Algérie",
"Antilles françaises",
"Franck Goddio"
] |
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Arlette Laguiller
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Arlette Laguiller, née le à Paris, est une femme politique française d'extrême gauche.
Militante syndicale d'inspiration trotskiste, elle intègre la direction puis devient porte-parole de Lutte ouvrière (LO).
En 1974, elle devient la première femme à se présenter à une élection présidentielle sous la Cinquième République. Avec six candidatures consécutives entre 1974 et 2007 et des scores allant de 1,3 à 5,7 % des suffrages, elle détient à ce jour le record du nombre de candidatures présidentielles en France.
Connue pour son adresse traditionnelle travailleuses, travailleurs, elle représente son parti à de nombreuses autres élections. Elle est conseillère municipale des Lilas (Seine-Saint-Denis) de 1995 à 2001, conseillère régionale d'Île-de-France de 1998 à 2004 et députée européenne de 1999 à 2004.
== Situation personnelle ==
=== Famille et vie privée ===
Arlette Yvonne Laguiller naît le dans le de Paris.
Elle est issue d’une famille modeste vivant aux Lilas (alors dans le département de la Seine, aujourd'hui Seine-Saint-Denis). Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que sa fille est âgée de , sa mère part s'installer à Clermont-Ferrand afin de se rapprocher de son mari, qui sert dans l’armée française lorsqu’il est fait prisonnier, avant d’être libéré pour des raisons sanitaires en 1942. Arlette Laguiller passe deux ans chez sa famille maternelle, dans l’Oise. Après le conflit, elle retourne avec sa famille aux Lilas, où elle vit dans un pavillon d'une pièce cuisine.
Avant la guerre, son père, Louis Laguiller, est employé d'assurance. Après sa libération, alors que sa santé reste fragile, il travaille comme manœuvre dans différentes places de travail, mais est principalement au chômage. Séminariste avant de devenir athée, il se définit comme anarchiste et milite à l’Association républicaine des anciens combattants (proche de la SFIO et du Parti communiste français). À sa fille, il transmet son goût pour la lecture et la discussion politique. Sa mère, Suzanne Janin, est secrétaire puis sans emploi. C’est ainsi principalement grâce aux prestations sociales que vit le foyer.
Pendant son enfance, elle s'occupe de ses deux frères cadets, nés en 1947 et 1949, notamment en raison de la santé fragile de ses parents. Sous l'influence de sa mère, catholique, elle suit des cours de catéchisme et fait sa première communion, sans toutefois avoir de croyances religieuses. Après la répression de la manifestation, qui avait été interdite par le préfet de la Seine, Arlette Laguiller adhère à la section des Lilas du PSU, dont elle prend rapidement la tête, et rejoint la tendance socialiste-révolutionnaire de Michel Lequenne. Elle fait alors du démarchage dans les HLM et distribue l’hebdomadaire du parti, Tribune socialiste.
Développant à partir de 1961 des idées trotskistes (définies dans le Programme de transition. À l’issue du premier tour, avec 2,33 % des suffrages exprimés, elle arrive en cinquième position (sur douze candidats). En vue du second tour, déclarant que les voix de l'extrême gauche font partie des voix de la gauche, elle appelle à voter pour François Mitterrand face à Valéry Giscard d'Estaing. Les sondages indiquent que deux tiers de ses électeurs soutiennent le candidat socialiste et un quart le candidat de droite.
Lors des élections législatives de 1978, elle fait partie des de LO, Arlette Laguiller se présentant dans la circonscription du Puy-de-Dôme (Thiers-Ambert), où elle obtient 8,4 % des suffrages. Aux élections européennes de l’année suivante, sa liste d’alliance avec la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d’Alain Krivine réunit 3,1 % des suffrages. Étant parvenue à réunir les nouveaux Présentation des candidats à l'élection présidentielle française| requis pour se présenter l’élection présidentielle de 1981, elle recueille 2,30 %. Comme en 1974,
=== Ascension électorale ===
Lors des élections municipales de 1995 aux Lilas, la liste qu’elle conduit rallie les suffrages de 15,6 % des électeurs s’étant exprimés, ce qui lui permet d’être élue au conseil municipal avec un colistier.
De nouveau candidate de Lutte ouvrière à l’Élysée, elle réunit 5,30 % en 1995, 5,72 % en 2002 et 1,33 % en 2007. En 1995, elle ne donne pas de consigne de vote au second tour pour « ne pas cautionner la politique des gouvernements de gauche », estimant que la politique de la gauche au gouvernement « avait suffisamment démontré que les travailleurs n'avaient rien à attendre du Parti socialiste au pouvoir ». En 2002, elle refuse d'appeler à voter pour Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen lors du second tour de l'élection présidentielle. Elle appelle à soutenir Ségolène Royal en 2007.
Arlette Laguiller détient le record du nombre de candidatures (six consécutives) à une élection présidentielle française.
Elle brigue à nouveau un mandat de députée dans la sixième circonscription de la Seine-Saint-Denis, détenue par le socialiste Claude Bartolone, à l’occasion des élections législatives de 1997. Concurrencée par un candidat de la LCR et un du Parti des travailleurs, elle arrive en cinquième position du premier tour avec 8,1 % des suffrages exprimés.
=== Conseillère régionale ===
Lors des élections régionales de 1998, elle est élue conseillère régionale d'Île-de-France avec deux autres colistiers de ses listes LO, qui rassemblent 4,1 % des suffrages au niveau régional et 6,8 % en Seine-Saint-Denis, où elle était tête de liste. Candidate à la présidence de l’assemblée, elle recueille au deuxième tour et trois au troisième tour, alors que le socialiste Jean-Paul Huchon l’emporte. Elle perd son mandat régional aux élections de 2004, après que sa liste d’union LO-LCR a obtenu 3,99 % des voix au premier tour.
=== Députée européenne ===
Régulièrement tête de liste aux élections européennes (avec des scores allant de 3,1 % en 1979 à 1,4 % en 1989), Arlette Laguiller est élue députée européenne en 1999, la liste LO-LCR qu’elle conduisait ayant obtenu 5,2 % des suffrages. Elle devient ainsi parlementaire avec deux autres membres de son parti et deux adhérents de la LCR.
Au Parlement européen, elle siège au sein du groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) et de la commission de l'emploi et des affaires sociales. Elle intervient contre les mécanismes capitalistes et la loi du marché, contre la diminution des salaires et des minima sociaux. En janvier 2000, elle fait partie des députés européens qui empêchent l'adoption d'une résolution visant à permettre l'étude de la faisabilité d'une taxation des flux financiers (« taxe Tobin »), arguant du fait qu'il faut détruire le système capitaliste et non le réformer.
Lors des élections européennes de 2004, elle se présente en deuxième position sur la liste conduite en circonscription Île-de-France par Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR. La liste recueille 2,78 % des suffrages exprimés et n’obtient aucun élu, ce qui conduit Arlette Laguiller à quitter le Parlement européen.
=== Retrait ===
Lorsque Lutte ouvrière l’investit candidate à l'élection présidentielle de 2007, Arlette Laguiller déclare qu'il s’agira de sa dernière campagne présidentielle. Elle indique qu'une jeune militante de LO lui succédera la fois suivante, affirmant qu'il y a tout un vivier de jeunes femmes à LO qui peuvent jouer ce rôle.
Libération précise alors : L'évocation de la succession d'Arlette Laguiller montre que LO poursuit son évolution, certes à pas comptés. En 2003, ce parti, qui fonctionne sur le modèle d'un parti léniniste homologué 1917 et a toujours entretenu un certain secret autour de ses débats internes et de ses cadres les plus élevés, présentait officiellement deux nouveaux entrants au bureau politique. Des jeunes. Un rajeunissement destiné à contrer l'effet Besancenot, raillaient alors les détracteurs du parti. Quelque temps après, c'était au tour de Robert Barcia, alias « Hardy », fondateur et figure historique de Lutte ouvrière, jusque-là resté dans l'anonymat, de se dévoiler dans un livre d'entretiens.
Depuis, elle se tient très en retrait du débat public, mais participe à des rassemblements de son parti.
== Prises de position ==
D'extrême gauche (elle revendique cette étiquette), trotskiste et se définissant comme {{citation|communiste révolutionnaire, elle critique le Parti communiste français en raison de son stalinisme, de ses ralliements systématiques au Parti socialiste et de ses participations au gouvernement au côté de celui-ci. Elle affirme que les travailleurs ne peuvent compter ni sur la droite, ouvertement au service du grand patronat, ni sur la gauche, hypocritement servile envers lui.
Arlette Laguiller met l'accent sur les questions économiques et sociales. Elle défend l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices, le prélèvement des profits des entreprises pour créer des emplois, l'augmentation des salaires, la levée du secret bancaire et du secret commercial, la construction de nombreux logements sociaux.
Elle défend des positions féministes. En 1973, elle prend part à la fondation du Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC), dont elle intègre le bureau national en tant que représentante de Lutte ouvrière. En 1978, sollicitée par Gisèle Halimi, elle témoigne au procès de l'affaire Tonglet-Castellano, du nom de deux femmes belges violées quatre ans plus tôt, et impose l'utilisation de pseudonymes, Arlette Laguiller étant elle-même appelée camarade Bizet, qu'elle choisit en hommage au compositeur Georges Bizet.
== Détail des mandats et fonctions ==
1973 – : porte-parole de Lutte ouvrière
– : conseillère municipale des Lilas (Seine-Saint-Denis)
– : conseillère régionale d'Île-de-France
– : députée européenne
== Résultats électoraux ==
=== Élections présidentielles ===
=== Élections européennes ===
=== Élections législatives ===
=== Élections régionales ===
== Publications ==
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Une travailleuse révolutionnaire dans la campagne présidentielle, éd. Lutte ouvrière, 1974.
Il faut changer le monde, éd. Lutte ouvrière, 1980 (réimpr. 1988).
Le communisme est toujours l'avenir du monde, éd. Lutte ouvrière, 1992.
L'avenir de l'humanité, c'est le communisme, éd. Lutte ouvrière, 1993.
C'est toute ma vie : une femme dans le camp des travailleurs, Paris, Plon, 1996.
Actualité du communisme face à la mondialisation capitaliste, éd. Lutte ouvrière, 1997.
Paroles de prolétaires : réponses des travailleurs eux-mêmes à ceux qui prétendent que la classe ouvrière n'existe plus, Paris, Plon, 1999.
Mon communisme, Paris, Plon, 2002.
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== Hommage ==
En 1993, Alain Souchon lui dédie la chanson Arlette Laguiller, dans l'album C'est déjà ça.
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[
"sixième circonscription de la Seine-Saint-Denis",
"Jean-Marie Le Pen",
"Élections régionales de 1998 en Île-de-France",
"Gisèle Halimi",
"Parti socialiste unifié (France)",
"Force ouvrière",
"boulevard des Italiens",
"Personnalité politique",
"Présentation des candidats à l'élection présidentielle française",
"Élections municipales françaises de 1983",
"secret commercial",
"Claude Bartolone",
"Le Lab (Europe 1)",
"Élection présidentielle française de 2007",
"Retraite (économie)",
"Élections législatives françaises de 1997",
"place Jules-Joffrin",
"Max Chaleil",
"Mécanographie",
"Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique",
"Françoise Gaspard",
"Mouvement pour un parti des travailleurs",
"Élections européennes de 2004 en France",
"Danielle Tartakowsky",
"Sixième circonscription de la Seine-Saint-Denis",
"Contrat de travail à durée indéterminée en droit français",
"Circonscription Île-de-France",
"Anarchisme en France",
"impérialisme",
"Sylvia Zappi",
"Extrême gauche en France",
"Élection présidentielle française de 1988",
"Robert Barcia",
"catéchisme",
"Parlement européen",
"Cinquième République (France)",
"Le Maitron",
"bénéfice",
"Élections européennes de 1989 en France",
"Élections européennes de 1984 en France",
"Élections européennes de 1994 en France",
"Revenu minimum",
"Élection présidentielle française de 1981",
"Olivier Besancenot",
"Encyclopædia Universalis",
"William Guéraiche",
"Interruption volontaire de grossesse en France",
"circonscription Île-de-France",
"Élection présidentielle en France",
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"Habitation à loyer modéré (France)",
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"vie-publique.fr",
"Jean-Paul Huchon",
"Île-de-France",
"Quatrième circonscription du Puy-de-Dôme",
"C'est déjà ça",
"Élections régionales françaises de 1998",
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"France",
"commission de l'emploi et des affaires sociales",
"2e arrondissement de Paris",
"Élection présidentielle française de 1995",
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"Élection présidentielle française de 2002",
"Élections législatives françaises de 1986",
"Lutte ouvrière",
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"Puy-de-Dôme",
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"Seconde Guerre mondiale",
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"Élections législatives françaises de 1981",
"Comité d'entreprise",
"Roger-Gérard Schwartzenberg",
"Association républicaine des anciens combattants",
"Paris",
"Élections régionales françaises de 2004",
"travailleuses, travailleurs",
"Michel Lequenne",
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"Alain Souchon",
"L'Humanité",
"Délégué du personnel",
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"Élections législatives françaises de 1993",
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"Libération (journal)",
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"Pierre Lambert (homme politique)",
"Élections municipales de 1971 à Paris",
"Chômage en France",
"Élections législatives françaises de 1978"
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Alain Madelin
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Alain Madelin, né le dans le de Paris, est un homme politique français.
Engagé à partir de ses seize ans dans des mouvements d'extrême droite, il est l'un des fondateurs du groupe néofasciste et anticommuniste Occident (1964-1968). Après Mai 68, il rejoint les rangs de la FNRI de Valéry Giscard d'Estaing, et fait partie de l'état-major de la campagne de ce dernier pour l'élection présidentielle de 1974. Il prend ensuite la direction du parti, refondé comme Parti républicain en 1977.
Il devient en 1978 député de la majorité dans la quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine et vice-président du conseil régional de Bretagne. À la faveur de la cohabitation, il accède au poste de ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme de 1986 à 1988, puis à celui de ministre des Entreprises et du Développement économique de 1993 à 1995. À l'élection de Jacques Chirac, il devient pendant quelques mois ministre de l'Économie et des Finances.
En 1997, il transforme le Parti républicain en Démocratie libérale. En 2002, il se présente à l'élection présidentielle et remporte 3,91 % des suffrages.
== Situation personnelle ==
=== Origines familiales et enfance ===
Fils de Gaétan Madelin, ouvrier spécialisé chez Renault avant de cumuler plusieurs emplois, et d'Aline Madelin, secrétaire dactylographe, il passe son enfance dans le quartier de Belleville, à Paris.
=== Formation ===
Après avoir quitté le collège en classe de quatrième, il suit de 1959 à 1963 un certificat d'aptitude professionnelle, puis un brevet professionnel d'ajusteur, tourneur et fraiseur au lycée Voltaire, qu'il décrit comme ayant été à l'époque « un lycée communiste ». Il est ensuite étudiant en droit.
=== Carrière professionnelle ===
Il obtient une licence de droit, puis prête son serment d'avocat en 1971. Il travaille alors dans différents instituts et organismes patronaux, notamment avec Georges Albertini.
=== Vie privée et familiale ===
Avec Patricia Salustri, actionnaire de la SA Média Production dont il est divorcé, Alain Madelin a trois enfants.
== Parcours politique ==
=== Engagement étudiant à l'extrême droite ===
Il s'engage à ses dans la cause nationaliste et devient familier des affrontements avec les militants d'extrême gauche. En 1963, il fait partie de la Fédération des étudiants nationalistes (FEN, extrême droite), où il est responsable de l'action militante. Début 1964, alors étudiant en droit et à peine âgé de , il est un des principaux fondateurs d'Occident, mouvement étudiant d'extrême droite qui comprendra également dans ses rangs les futurs ministres Gérard Longuet, Hervé Novelli et Patrick Devedjian. Revenant sur cette époque, il déclare : J'ai été animé par un anticommunisme militant, extrême et passionné, qui a accompagné une bonne partie de ma vie d'étudiant. Et comme à ce moment-là, la France de l'anticommunisme était marginalisée, nous avons été systématiquement confinés à l'extrême droite. En face, ils étaient pour Mao et Pol Pot, pour les Gardes rouges et pour les Khmers rouges. Je ne regrette pas de ne pas avoir choisi ce camp-là.
En 1965, Alain Madelin est délégué à la jeunesse dans le comité de soutien à Jean-Louis Tixier-Vignancour pour le de Paris. En , lui et Patrick Devedjian sont condamnés par le tribunal correctionnel de Draguignan à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve pour vol et détention d'armes.
À partir du , il participe quotidiennement avec d'autres ultranationalistes d'Occident, dont Patrick Devedjian, à des manifestations contre la représentation au théâtre de l'Odéon des Paravents de Jean Genet, une pièce qu'ils dénonçaient comme une atteinte à la France coloniale.
Le , Alain Madelin participe à un commando d'Occident qui attaque des étudiants d'extrême gauche du Comité Vietnam national à l'université de Rouen. Parmi les nombreux blessés, Serge Bolloch, qui deviendra vingt ans plus tard journaliste au Monde, est dans le coma, le crâne fracassé. Le , Alain Madelin est condamné à 1000 F d'amende comme co-auteur de « violence et voies de fait avec armes et préméditation », avec douze autres militants d'extrême droite, dont Patrick Devedjian, Gérard Longuet et Alain Robert.
Au lendemain des événements de mai 68, il rompt avec le mouvement Occident, estimant que la seule solution pour s'opposer au communisme est désormais la voie démocratique et le choix du libéralisme économique.
=== Militant anticommuniste ===
Alain Madelin intègre grâce à Claude Harmel (alias Guy Lemonnier), qui l'a pris sous son aile, les réseaux et les structures anticommunistes de Georges Albertini : il signe en 1970-1971 sous le pseudonyme d'Alain Burgonde des articles sur l'extrême gauche dans la revue Est-Ouest, nouveau titre depuis 1956 du Bulletin d'études et d'informations politiques internationales, travaille pour l'Association pour la liberté économique et le progrès social (ALEPS) et intègre en 1971 les équipes de l'Institut supérieur du travail (IST), lié à l'Institut d'histoire sociale et soutenu comme l'ALEPS par une partie du patronat. Occident était en contact dès 1965 avec Georges Albertini. Madelin signe aussi dans Est-Ouest un article sous son nom en 1977. Albertini a été un artisan du « recyclage » d'anciens militants d'extrême droite. Madelin lui a recommandé Xavier Raufer et il a aussi fait connaître les réseaux Albertini à Yvan Blot, cofondateur du Club de l'horloge. Au sein de ce dernier, Alain Madelin est l'un des plus assidus, selon Les Dossiers du Canard enchaîné, jusqu'en 1984 ; il sera aussi membre d'honneur du club et, en 1986, prendra son secrétaire général, Michel Leroy, à son cabinet ministériel.
Pendant la campagne présidentielle de 1974, Alain Madelin est directeur de publication d'un journal antisocialiste, Spécial Banlieue, et intègre l'état-major de Valéry Giscard d'Estaing, toute comme Anne Méaux, ancienne responsable du groupuscule d'extrême droite Groupe union défense-Assas. Avec celle-ci, Alain Madelin soutient à nouveau VGE en 1981. Entre-temps, en janvier 1977, il est devenu secrétaire national des Républicains indépendants (RI), chargé de l'information interne. En mars 1977, à 31 ans, il est chargé de mission au cabinet de Claude Coulais, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat.
En mars 1978, il est élu député dans la quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine et devient vice-président du conseil régional de Bretagne ; il surprend en arrivant sans cravate dans l'hémicycle. Pour l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, Alain Madelin, Gérard Longuet et Hubert Bassot sont les nouveaux élus « d'extrême droite par majorité interposée ». Lors de ces élections législatives, l'UDF recueille presque autant de voix que les gaullistes.
Le , il est puni de la « censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire), pour « injures ou menace envers le président de la République française » (article 73 du règlement de l'Assemblée nationale). François d'Aubert, Alain Madelin et Jacques Toubon avaient mis en cause François Mitterrand en rappelant que celui-ci avait dirigé, pendant quelques mois, un journal détenu par Eugène Schueller. L'historien Henry Rousso écrit à propos de cet incident : Le rappel de ces faits — sans signification particulière en ce qui concerne Mitterrand (même Catherine Nay en convient implicitement) — est une constante de l'extrême droite et Alain Madelin, ancien dirigeant d'Occident, n'a sans doute pas oublié ses réflexes de jeunesse.
Délégué général du Parti républicain (composante giscardienne revendiquée de l’UDF) en 1985, Alain Madelin en devient le secrétaire général trois ans plus tard.
Dans les années 1980, Alain Madelin est l'un des promoteurs du libéralisme économique, qui gagne alors en influence au sein des partis français de droite. Il est très lié au collectif des nouveaux économistes, qui ambitionne de promouvoir en France l'école autrichienne d'économie et de faire redécouvrir les penseurs libéraux français. Il intervient en faveur du maintien du système de perception de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans la Communauté européenne après 1992.
=== Ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme (1986-1988) ===
Lorsque la droite gagne les élections législatives en 1986 et que débute la première cohabitation, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme. Le scénario se répète lorsque la droite gagne les élections législatives en 1993 et qu'Édouard Balladur, premier ministre de la deuxième cohabitation, nomme Alain Madelin ministre des Entreprises et du Développement économique.
Durant la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, il affirme : « Personne ne peut dire qu'à un moment donné la sécurité des Français a été menacée ».
Son passage laisse deux traces notables : d'une part les contrats de retraite « Madelin », permettant aux non-salariés de se constituer une retraite par capitalisation ; d'autre part une simplification des démarches de création d'entreprise, avec la mise au point du statut d'entreprise unipersonnelle (EURL et EARL).
En 1995, Alain Madelin est élu maire de Redon. Il ne sollicite pas de deuxième mandat en 2001. À la même époque, il cultive son indépendance en lançant en sa propre formation politique, Idées Action, qui réunit des décideurs économiques ainsi que des élus et des militants de droite. Le madelinisme se fédère alors autour de cette structure, qui diagnostique une panne de l'ascenseur social et préconise de rendre l'État plus compétitif en baissant les prélèvements obligatoires.
Idées Action, qui s'apparente plus à un club de réflexion qu'à un parti politique, revendique à la fin des années 1990. Surnommé par son créateur la maison des libéraux, le mouvement permet à Alain Madelin d'organiser ses réseaux et de mobiliser ses sympathisants.
Lorsque l'UDF se range derrière Édouard Balladur lors de l'élection présidentielle de 1995, il choisit de soutenir Jacques Chirac, dont il anime la campagne électorale, avec Philippe Séguin.
=== Ministre de l'Économie et des Finances (1995) ===
Après son élection à la présidence de la République, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Économie et des Finances. Dès son entrée en fonction, il préconise une réforme des retraites par l'alignement du public sur le privé en supprimant les régimes spéciaux de retraite déficitaires, mais ses positions sont jugées trop libérales. Par ailleurs, il bénéficie d'une bonne réputation dans une partie des milieux économiques pour avoir pris, tout comme Philippe Séguin, du recul par rapport aux excès, entre 1991 et 1994, de la politique dite du « franc fort ». En opposition avec le Premier ministre Alain Juppé sur ce point, il est contraint à la démission au bout de trois mois. Il est remplacé par Jean Arthuis.
=== Président de Démocratie libérale (1997-2002) ===
De 1989 à 1997, il exerce les fonctions de vice-président du Parti républicain et de vice-président de l'UDF de 1991 à 1996. Candidat à la présidence de l'UDF en 1996, il est battu par François Léotard. Il devient président du Parti républicain à la suite de la victoire de la gauche plurielle aux législatives de 1997. À l'été 1997, il transforme le PR en « Démocratie libérale », dont il reste président jusqu'en 2002.
Le refus d'Alain Madelin de condamner, en , les présidents de région élus, comme Charles Millon et Jacques Blanc, avec les voix du Front national, provoque la rupture entre Démocratie libérale et l'UDF.
En 1999, il s'abstient, aux côtés de Philippe Séguin, au moment du vote sur le Pacte civil de solidarité, quand les trois groupes parlementaires de droite appellent à voter contre.
=== Candidat à l'élection présidentielle de 2002 ===
Alain Madelin se présente à l'élection présidentielle de 2002, où il recueille 3,91 % des suffrages exprimés (1,1 million de voix). Ce score étant inférieur à 5 %, il n'obtient pas le remboursement d'une grande partie de ses frais de campagne. Il appelle à voter pour Jacques Chirac au second tour et se rallie ensuite à l'UMP, au sein de laquelle DL fusionne. Au sein de ce parti, il incarne la ligne libérale en étant membre du courant Les Réformateurs.
En 2003, il se prononce en faveur de l'intervention militaire en Irak, menée par les États-Unis, pour renverser le régime de Saddam Hussein. En 2006, très critique envers les méthodes du Premier ministre pour faire passer le CPE (refus de compromis avec les partenaires sociaux, utilisation de l'article 49-3 de la Constitution), il invite néanmoins le gouvernement à rester ferme sur ses positions, soutenant que le Contrat première embauche n'est pas fait contre les jeunes, mais pour les jeunes.
Il apporte son soutien à Alternative libérale lors du congrès de ce parti en .
=== Retrait de la vie politique (2007) ===
Le , il annonce qu'il ne se représentera pas aux élections législatives de 2007. Alors qu'il avait été élu dès le premier tour avec plus de 58 % des suffrages en 1993, il ne l'avait emporté qu'avec d'avance sur la candidate socialiste en 2002. Son successeur, élu en , est le socialiste Jean-René Marsac. Alain Madelin se met dès lors en retrait de la vie politique.
En 2008, il devient administrateur de Rentabiliweb.
Il devient président du Groupement d’intérêt public pour l’éducation numérique en Afrique (GIP ENA) en 2010.
En , il est le cofondateur du fonds commun de placement à risque Latour Capital. Le , ce fonds rachète à Veolia quatre de ses filiales : Proxiserve (Veolia Habitat Services) ainsi que les sociétés Prochalor, Semcra et Thop, toutes les trois spécialisées dans les équipements de chauffage. Sylvain Laurens, maître de conférence à l'EHESS spécialiste du pantouflage, s'interroge sur le fait qu', et sur le fait que : s'il n'y a , il estime qu'. Après l'échec de Juppé face à François Fillon, Alain Madelin salue les propositions d'Emmanuel Macron sur les retraites sans apporter officiellement son soutien à ce dernier.
En 2011, son ancienne secrétaire détourne une somme d'environ 600000 euros à son détriment.
== Détail des mandats et fonctions ==
du au , du au , du au , du au , du au , du au , du au : député
du au : membre du conseil régional de Bretagne
au : ministre de l'Industrie, des P. et T. et du Tourisme du gouvernement Chirac II
du au : député européen
du au : vice-président du conseil régional de Bretagne
du au : ministre des Entreprises et du Développement économique, chargé des Petites et moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat du gouvernement Balladur
du au : membre du conseil général d'Ille-et-Vilaine
du au : ministre de l'Économie et des Finances du gouvernement Juppé
du au : maire de Redon (Ille-et-Vilaine)
du à 2002 : président de Démocratie libérale
du au : député européen
le : désigné président du Fonds mondial de solidarité numérique, pour une période de trois ans
== Dans la littérature ==
Dans la bande dessinée Pascal Brutal de Riad Sattouf, Alain Madelin est président de la République.
== Publications ==
Pour libérer l'école, l'enseignement à la carte, Paris, 1984
Chers compatriotes… Programme pour un président, Paris, 1994
Quand les autruches relèveront la tête Paris, 1995
Aux sources du modèle libéral français sous sa direction, Paris, Perrin, 1997
Le Droit du plus faible, Paris, 1999
Quand les autruches prendront leur retraite, coécrit avec Jacques Bichot, Paris, Seuil, 2003
Faut-il supprimer la carte scolaire ? coécrit avec Gérard Aschieri, Paris, Magnard, 2009
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"franc français",
"certificat d'aptitude professionnelle",
"gouvernement Édouard Balladur",
"ministère de l'Économie et des Finances (France)",
"Les Dossiers du Canard enchaîné",
"Personnalité politique",
"Gouvernement Édouard Balladur",
"Frédéric Charpier",
"Union pour un mouvement populaire",
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"Groupement d’intérêt public pour l’éducation numérique en Afrique",
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"Élections législatives de 1978 en Ille-et-Vilaine",
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Alejandro Toledo
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Alejandro Toledo Manrique (né à Cabana, Ancash, Pérou, le ) est un économiste et un homme d'État péruvien. Il est président de la République du au . Il remporte l'élection présidentielle en 2001, en battant au second tour Alan García. Il est marié avec l'anthropologue belge Éliane Karp.
Recherché par la justice péruvienne pour des faits de corruption, il est accusé d'avoir reçu des dizaines de millions de dollars de pots-de-vin d'entreprises brésiliennes, notamment d'Odebrecht. Alors qu'il vivait aux États-Unis depuis des années, son extradition est finalement acceptée par Washington, après six ans d'attente, en 2023.
== Situation personnelle ==
=== Origines ===
Alejandro Toledo naît à Cabana, dans la province de Pallasca (région d'Ancash), le . Ses parents, Anatolio Toledo et Margarita Manrique, sont des paysans pauvres quechuas. Alejandro est le cinquième des seize enfants de la famille, parmi lesquels seuls neuf survivent à l'âge adulte. En 1950, sa famille rejoint Chimbote pour avoir une meilleure situation. Enfant, il travaille comme vendeur ambulant pour aider sa famille.
=== Formation ===
Il suit des études secondaires à la Gran Unidad Escolar San Pedro de Chimbote, avec une prédilection pour les matières littéraires et journalistiques. Ses bons résultats lui valent d'obtenir une bourse en 1966 pour pouvoir aller étudier l'économie à l'université de San Francisco, aux États-Unis. Il poursuit ses études à l'université Stanford, où il obtient deux masters, en 1971 et 1972, suivis en 1993 d'un doctorat (PhD).
== Parcours politique ==
=== Débuts ===
Il est candidat à la présidence de la République en 2000 mais est battu par son adversaire, le président sortant Alberto Fujimori, qui détenait la totalité du pouvoir médiatique. Alejandro Toledo conteste le résultat de l'élection et dénonce des fraudes. Plusieurs de ses partisans sont tués et des dizaines d'autres blessés dans la répression d'une manifestation pacifique par le régime de Fujimori.
=== Président de la République (2001-2006) ===
Se présentant comme le premier président autochtone du Pérou, il lui est reproché de faire de ses origines un marketing politique, sans que cela se traduise par des politiques de rupture. Au pouvoir, il poursuit les politiques économiques néolibérales de son prédécesseur Fujimori ; son mandat est marqué par des mesures en faveur des privatisations et par la signature de traités de libre-échange, notamment avec les États-Unis. Il met aussi en œuvre des politiques de lutte contre la pauvreté.
En 2005, peu avant la fin de son mandat, sa cote de popularité s'établit à moins de 10 % de satisfaction, un taux parmi les plus faibles d’Amérique du Sud, en raison de crises ministérielles à répétition, de manque de résultats en matière économique, d'affaires de corruption et d'accusations de falsification visant à permettre la légalisation de son parti en 1998. Il remanie entièrement son gouvernement en aout 2005 pour faire face à la crise politique. En vertu de la Constitution en vigueur, il ne peut briguer un second mandat consécutif en 2006.
=== Après la présidence ===
==== Élections présidentielles de 2011 et 2016 ====
Il rejoint en 2010 « l'initiative des amis d’Israël », qui regroupe des hommes politiques et hommes d'affaires internationaux afin d'utiliser leurs influences pour soutenir les intérêts israéliens.
Candidat à l’élection présidentielle en 2011, il obtient 15,64 % des votes, arrivant en quatrième position, et soutient la candidature d'Ollanta Humala au second tour, qui est élu face à Keiko Fujimori, la fille d'Alberto Fujimori.
De nouveau candidat à l’élection présidentielle en 2016, il obtient 1,3 % des votes.
==== Affaires judiciaires ====
En , Alejandro Toledo est convoqué en justice pour répondre à des accusations de corruption et de blanchiment d'argent concernant l'achat de plusieurs propriétés en connivence avec un homme d'affaires israélien. Il est soupçonné de trafic d'influence et d'avoir reçu des dizaines de millions de dollars de pots-de-vin d'entreprises brésiliennes, notamment d'Odebrecht, en échange de contrats favorables à ces dernières, puis d'avoir blanchi cet argent dans l'achat de luxueuses propriétés en Israël.
En , la justice requiert son incarcération et les autorités péruviennes annoncent offrir 30000 dollars pour toute information sur sa localisation, Toledo ayant fui à l'étranger. Il est localisé aux États-Unis mais son extradition vers le Pérou est mise en suspens par les autorités américaines, malgré une notice rouge émise par Interpol le concernant. Il y est arrêté le . Washington autorise en février 2023 son extradition. Il est effectivement extradé au Pérou et incarcéré à Lima le 24 avril 2023.
Son épouse Eliane Karp, recherchée au Pérou pour une autre affaire de détournement de fonds et de blanchiment d'argent dans laquelle est également impliqué son époux, prend la fuite en mai 2023 des États-Unis vers Israël, pays qui n'a pas d'accord d'extradition avec le Pérou et dont elle possède la nationalité.
En , un tribunal péruvien condamne Alejandro Toledo, à 20 ans et six mois de prison, pour avoir reçu des pots-de-vin.
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[
"Beatriz Merino",
"Israël",
"Pérou possible",
"Liste des présidents du Pérou",
"homme d'État",
"Ollanta Humala",
"notice rouge",
"Carlos Ferrero",
"Alan García",
"Économie (discipline)",
"États-Unis",
"Élections générales péruviennes de 2016",
"Élections générales péruviennes de 2000",
"libre-échange",
"Président de la république du Pérou",
"Cabana (Pérou)",
"Élections générales péruviennes de 2011",
"Autochtones d'Amérique",
"Eliane Karp",
"Pérou",
"Raúl Díez Canseco Terry",
"trafic d'influence",
"quechuas",
"Éliane Karp",
"Président de la République du Pérou",
"corruption",
"Costa Rica",
"Université de San Francisco",
"université Stanford",
"Université Stanford",
"Belgique",
"Élections générales péruviennes de 2001",
"Amérique du Sud",
"province de Pallasca",
"Région d'Ancash",
"Odebrecht",
"Alberto Fujimori",
"Économiste",
"blanchiment d'argent",
"Keiko Fujimori",
"néolibérales",
"Pedro Pablo Kuczynski",
"Valentín Paniagua",
"Roberto Dañino",
"Anthropologie",
"Privatisation",
"Interpol",
"Áncash (département)",
"région d'Ancash",
"Lima",
"Chimbote",
"Luis Solari"
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Agriculture de précision
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L'agriculture de précision est un principe de gestion des parcelles agricoles qui vise l'optimisation des rendements et des investissements, en cherchant à mieux tenir compte des variabilités des milieux et des conditions entre parcelles différentes ainsi qu'à des échelles intra-parcellaires.
Ce concept est apparu à la fin du XXe siècle, dans le contexte de course au progrès des rendements agricoles. Il a notamment influencé le travail du sol, les semis, la fertilisation, l'irrigation, la pulvérisation de pesticides
Il requiert l’utilisation de nouvelles techniques, telles que l’imagerie satellitaire et l'informatique. Il s'appuie sur des moyens de localisation dans la parcelle dont le système de positionnement par satellites de type GPS.
L'espoir des promoteurs de ces techniques est d'aboutir à un système d'aide à la décision efficace à grande échelle comme aux échelles locales, qui permettrait d'optimiser les rendements des investissements tout en préservant les ressources naturelles, financières et énergétiques. À ce jour, certains progrès ont été faits, pour la gestion des besoins en eau notamment, mais des concepts apparemment simples comme la définition de zones de gestion différenciée vraiment adaptées aux besoins de la plante sont encore hors d'atteinte même pour un seul type de culture sur un seul champ qui évolue dans le temps (voir, par exemple, McBratney (2005), et Whelan (2003). Whelan et McBratney (2003) décrivent les approches actuellement retenues pour définir ces zones de gestion sur des bases agroscientifiques, notamment basées sur les cartes de rendement, les procédures de classification supervisée et non supervisée, sur les imageurs satellites ou vues aériennes, via l'identification des données traduisant des tendances ou des phénomènes stables au fil des saisons ou des années Parmi ces approches l'approche phytogéomorphologique qui lie la stabilité pluriannuelle et certaines caractéristiques de croissance des cultures à des attributs topologiques des parcelles connait un certain succès. Son intérêt vient du fait que la géomorphologie dicte en grande partie l'hydrologie du champ. De nombreuses données pluriannuelles désormais disponibles montrent qu'une certaine stabilité de ces effets existe (Kaspar , (2003)), cependant, le passage à une aide à la décision pouvant universellement aider les agriculteurs, voire permettre une robotisation de tout ou partie des tâches de gestion est encore du domaine de la prospective voire de la science-fiction.
== Enjeux de l'agriculture de précision ==
L'agriculture de précision a pour objectif général de récolter le plus possible de matière et de produits, tout en consommant le moins possible d'énergie et d'intrants (engrais, phytosanitaires, eau). Il s'agit d'optimiser la gestion d'une parcelle d'un triple point de vue, ce qui est devenu encore plus nécessaire dans les pays industriels et dans les régions de grandes cultures en raison d'une tendance marquée et constante à l’augmentation de la taille de chaque parcelle.
environnemental : réduction de l'empreinte écologique de l'activité agricole (par exemple en limitant le lessivage d'azote excédentaire). Il s'agit aussi de diminuer certains risques pour la santé humaine et l'environnement (en particulier en diminuant la diffusion dans l’environnement des nitrates, phosphates et pesticides, en cherchant à appliquer la juste dose, quand il faut et où il faut) ; ce souci de l'environnement apparaît surtout à partir des années 1999 marquées par le Sommet de la Terre de Rio et les premiers constats d'impacts environnementaux et sanitaires négatifs de la révolution verte initialement basée sur la mécanisation et un usage peu mesuré des engrais et pesticides, ou du drainage et de l'irrigation.
économique : augmentation de la compétitivité par une meilleure efficacité des pratiques. Il a été estimé aux États-Unis dans les années 1990 que gaspiller moins d’intrants permettait à un agriculteur d'économiser environ 500 F par hectare grâce à la modulation de la fumure N, P et K, d'abord au Royaume-Uni et en Allemagne et peu après en France, puis en Asie dans le cadre des suites de la révolution verte.
=== En France ===
L'agriculture de précision y est apparue en 1997-1998, avec l'intégration d'analyses physico-chimiques du sol faites par des laboratoires spécialisés (années 1983-1984), permettant de construire des « cartes de rendements ». Ainsi, dans les années 1990 un service d’alerte (par fax, puis par téléphone et internet) aux agriculteurs les prévenant d’un risque important de pullulation d’une ou plusieurs espèces indésirables pour l’agriculture (pucerons, mouche de la carotte) s’est développé, sous l’égide des SRPV en France, de manière à ne traiter qu’en cas de risque avéré ou de forte probabilité d’infestation.
En France, dans les années 1980-2000 le Cemagref et l'INRA, de même que les lycées agricoles, les CFPPA, et des organismes professionnels tels que l’ITCF (institut technique des céréales et des fourrages) ont joué un rôle important dans la diffusion et l'expérimentation de ce concept.
== Étapes et outils ==
On peut distinguer quatre étapes dans la mise en place de techniques d'agriculture de précision prenant en compte l'hétérogénéité spatiale :
=== Géolocalisation des informations ===
La géolocalisation de la parcelle permet de superposer sur celle-ci les informations disponibles : analyse de sol, analyse des reliquats azotés, cultures précédentes, résistivité des sols. La géolocalisation s’effectue de deux manières :
détourage physique à l’aide d’un GPS embarqué, ce qui nécessite le déplacement de l’opérateur sur la parcelle ;
détourage cartographique sur la base de fond d’image aérienne ou satellite. Pour garantir la précision de géolocalisation, ces fonds d’images doivent être adaptés en termes de résolution et de qualité géométrique.
=== Caractérisation de cette hétérogénéité ===
Les origines de la variabilité sont diverses : climat (grêle, sécheresse, pluie…), sol (texture, profondeur, teneur en azote), pratiques culturales (semis sans labour), mauvaises herbes, maladies.
Des indicateurs permanents (essentiellement liés au sol) renseignent l'agriculteur sur les principales constantes du milieu. Des indicateurs ponctuels le renseignent sur l'état actuel de la culture (développement de maladies, stress hydrique, stress azoté, verse, dégâts de gel). Les informations peuvent provenir de stations météorologiques, de capteurs (résistivité électrique du sol, détection à l'œil nu, réflectométrie, imagerie satellite…).
La mesure de la résistivité, complétée par des analyses pédologiques, aboutit à des cartes agro-pédologiques précises qui permettent une prise en compte du milieu.
Des systèmes de gestion des informations permettent de produire des analyses synthétiques du contexte et des besoins agronomiques, puis des systèmes d'aide à la décision.
=== Prise de décision ; deux stratégies possibles face à l'hétérogénéité agronomique ===
À partir des cartes agro-pédologiques, la décision sur la modulation des intrants dans la parcelle s’effectue selon deux stratégies :
l’approche prévisionnelle : basée sur une analyse d’indicateur statique pendant la campagne (le sol, la résistivité, l'historique de la parcelle…) ;
l’approche de pilotage : l’approche prévisionnelle est mise à jour grâce à des mesures régulières pendant la campagne. Ces mesures sont effectuées :
par échantillonnage physique : pesée de la biomasse, teneur en chlorophylle des feuilles, poids des fruits,
par proxy-détection : capteurs embarqués sur les machines pour mesurer l’état du feuillage mais nécessitant l’arpentage total de la parcelle,
par télédétection aérienne ou satellite : des images multispectrales sont acquises et traitées de manière à produire des cartes représentant différents paramètres biophysiques des cultures.
La décision peut être fondée sur des modèles d'aide à la décision (modèles agronomiques de simulation des cultures, et modèles de préconisation), mais elle revient avant tout à l'agriculteur, en fonction de l'intérêt économique et de l'impact sur l'environnement.
=== Mise en œuvre de pratiques palliant les variabilités ===
Les technologies de l'information et de la communication (TIC) devraient rendre la modulation des opérations culturales au sein d'une même parcelle plus opérationnelle et facilitent l'utilisation par l'agriculteur.
L'application technique des décisions de modulation nécessite la disponibilité de matériels agricoles appropriés dit « matériels agricoles d'application modulée » (c'est-à-dire qui s'adaptent mieux aux besoins des plantes ou animaux, selon le contexte). On parle dans ce cas de technique des taux variables (VRT, pour ). Exemples de modulation : semis à densité variable, application d'azote, application de produits phytosanitaires.
La mise en œuvre de l'agriculture de précision est facilitée par des équipements dans les tracteurs :
système de positionnement (par exemple les récepteurs GPS qui utilisent les transmissions par satellite pour déterminer une position exacte sur le globe terrestre) ;
systèmes d'informations géographiques (SIG) : logiciels qui aident à manipuler toutes les données à disposition ;
matériel agricole pouvant pratiquer la « technique des taux variables » (semoir, épandeur), grâce à des outils informatiques embarqués ; calculateurs et/ou régulateurs ( Land Manager de Dickey-John, Spraymat de Muller Elektronik).
== Impact économique et environnemental ==
La réduction des quantités d'azote apportées est significative, entraînant également de meilleurs rendements. Le retour sur investissement se fait donc alors à plusieurs niveaux : économie sur l'achat des produits phytosanitaires et des engrais, et meilleure valorisation des récoltes.
Le deuxième effet bénéfique, à plus grande échelle, de ces apports ciblés, géographiquement, temporellement et quantitativement concerne l'environnement. En effet, apporter plus précisément la bonne dose au bon endroit, et au bon moment ne peut que profiter à la culture, au sol, et aux nappes phréatiques, et ainsi à tout le cycle agricole. L'agriculture de précision est donc devenue l’un des piliers de l'agriculture durable, puisqu'elle se veut respectueuse de la culture, de la terre et de l'agriculteur. On entend par agriculture durable, un dispositif de production agricole qui vise à assurer une production pérenne de nourriture, en respectant les limites écologiques, économiques et sociales qui assurent la maintenance dans le temps de cette production.
Cette agriculture a également des effets négatifs. Elle repose avant tout sur un déploiement d'outils numériques en tout genre : serveurs, capteurs, satellites GPS, bornes RTK, ... participant de cette façon à la boulimie numériques qui affecte les sociétés modernes donc avec des impacts directs d'émissions de polluants pour la fabrication et le recyclage et une consommation d'énergie croissante. Finalement, elle déplace les pollutions et consommations d'énergie en dehors des parcelles agricoles sans pour autant résoudre le problème à l'échelle globale. L'Atelier Paysan enquête sur les impacts environnementaux et sociaux du développement de l'agriculture de précision dans la limite des recherches actuelles.Selon Jeanne Oui, l'agriculture de précision serait une façon de rendre plus acceptable l'agriculture industrielle d'un point de vue écologique.
== Limites ==
En termes d'investissements financiers, c'est une agriculture coûteuse encore inaccessible à la plupart des paysans de la planète.
Les matériels sont aujourd'hui pour la plupart conçus pour la gestion de grandes ou très grandes parcelles agricoles, couvertes de grandes cultures génétiquement très homogènes, voire clonales ou quasi-clonales. Or ces cultures génétiquement très homogènes favorisent les invasions biologiques de parasites ou de phytopathogènes devenus résistants à des fongicides, nématicides, insecticides voire à des désherbants totaux. De plus, les capteurs et outils de pilotage ont surtout été conçus pour des moissonneuses batteuses ou des engins (tracteurs, épandeurs autotractés…) parfois très lourds et qui endommagent les sols vulnérables, ce qui compense alors négativement une partie des avantages apportés par la « précision » des traitements agricoles. En théorie, si le traitement est aussi adéquat que possible, il devrait être plus efficace et il s'ensuit que le nombre de passages annuel d'engins devrait diminuer.
Enfin, à ce jour, l'agriculture intensive qui utilise ces outils a favorisé une homogénéisation des paysages, une adaptation des paysages et de la forme des parcelles aux engins agricoles de grande taille, au détriment de la complexité des écosystèmes, de la biodiversité et des services écosystémiques.
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"réflectance",
"fongicide",
"Satellite de télédétection",
"Matériel agricole",
"désherbant",
"empreinte écologique",
"environnement",
"sciences économiques",
"Cemagref",
"1985",
"systèmes d'informations géographiques",
"résistivité",
"prospective",
"grêle",
"Colorado",
"révolution verte",
"imagerie",
"Université du Minnesota",
"Élevage",
"années 1990",
"analyse de sol",
"1997",
"traçabilité",
"Moissonneuse-lieuse",
"NASA Earth Observatory",
"géolocalisation",
"prise de décision",
"semoir",
"système de positionnement",
"végétation",
"Institut national de la recherche agronomique",
"stress hydrique (écologie)",
"mouche de la carotte",
"azote",
"puceron",
"Machinisme agricole",
"invasions biologiques",
"Rendement agricole",
"gestion différenciée",
"fertilisant",
"nématicide",
"services écosystémiques",
"hectare",
"technologies de l'information et de la communication",
"agronomique",
"betterave",
"Service régional de protection des végétaux",
"phytopathogène",
"institut technique des céréales et des fourrages",
"Systèmes d'informations géographiques",
"Développement durable",
"aide à la décision",
"1998",
"Révolution verte",
"artificialisation",
"informatique",
"maïs",
"infrarouge",
"modèles",
"environnemental",
"pH",
"L'Atelier Paysan",
"semis",
"1996",
"Agriculture industrielle",
"Adventice",
"moissonneuses batteuses",
"Allemagne",
"édaphique",
"verse",
"sol (pédologie)",
"Agriculture durable",
"décision",
"réflectométrie",
"Agriculture biologique",
"Global Positioning System",
"Moissonneuse-batteuse",
"intrant",
"produits phytosanitaires",
"Apiculture de précision",
"Agriculture numérique",
"épandeur",
"insecticide",
"Royaume-Uni",
"agriculture durable",
"amendement (agriculture)",
"parasitisme",
"Lutte intégrée",
"Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux",
"système de positionnement par satellites",
"Agriculture raisonnée",
"Hyper articles en ligne",
"années 1980",
"années 1930",
"Mémoire (sciences humaines)",
"paysage",
"santé environnementale",
"Pédologie (géoscience)",
"Agriculture",
"parcelle"
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Sid Meier's Alpha Centauri
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Jeu de gestion et de stratégie au tour par tour, créé par Sid Meier, Alpha Centauri repose sur une hypothétique colonisation humaine de la planète Chiron, située dans le système d’Alpha du Centaure.
Alpha Centauri peut être considéré comme la suite du jeu Civilization, dont l’objectif final était d’envoyer un vaisseau coloniser le système d’Alpha Centauri. Selon l’histoire, le vaisseau spatial transportant les colons est victime d’une avarie peu avant son arrivée, obligeant les humains jusqu’alors unis à se diviser en sept factions rivales caractérisées par des idéologies différentes et dont les objectifs et les capacités divergent. Chacune des factions parvient à quitter le navire et à gagner la surface de Chiron à bord d’un module de survie.
Bien que le jeu ait bénéficié d'une excellente réception critique, il est celui de la série Civilization qui s'est le moins bien vendu.
== Déroulement du jeu ==
Le jeu débute en 2100. À chaque tour ou année, chacune des 7 factions organise son activité, les déplacements de ses unités (civiles ou de combats). Le jeu s'arrête lorsqu'une des factions domine les autres, soit par ses conquêtes, son économie, ses recherches et le développement de technologies ou lorsque l'on atteint une date déterminée (2600).
En tant que jeu de mise en place des civilisations, il offre la possibilité au joueur de définir lui-même son objectif final, orientant celui-ci vers des objectifs de victoire diplomatique, économique, par conquête ou par transcendance.
Au cours du jeu, le joueur se glisse dans la peau du leader d’une des sept factions, et essaie de développer sa colonie et de parvenir à la victoire. Les différents joueurs entrent progressivement en contact les uns avec les autres, et s’engagent dans une course au pouvoir, chacun étant libre d’adopter la stratégie qui lui convient le mieux dans la poursuite de son objectif.
Les découvertes scientifiques faites au cours du jeu définissent les technologies disponibles pour chaque faction, ce qui définit la nature des bâtiments et aménagements pouvant être construits dans les bases, ainsi que le type d’unités pouvant être produites (militaires, unités d’exploration, de terra-formation ou de colonisation).
En plus de la compétition entre factions humaines, une forme de vie indigène (qui joue un rôle d'anticorps à l'échelle planétaire) entre aussi en compétition pour les ressources disponibles sur Chiron (également appelé Planète).
=== Les factions ===
Les sept factions du jeu sont les suivantes :
la Fédération spartiate - Fidèle à son nom, elle place la plus haute priorité sur la force et la préparation au combat. Elle est commandée par la colonelle Corazon Santiago ;
les Filles de Gaïa - Valorise la vie en harmonie écologique avec la Planète, et déteste le gâchis de la nature. Leur chef est Lady Deirdre Skye ;
l’Université de la planète - Valorise la connaissance et le savoir scientifique, cependant pas nécessairement obtenu éthiquement. Elle est conduite par l’académicien Prokhor Zakharov ;
la Force de maintien de la paix - Travaille dur à maintenir la paix par le truchement de la diplomatie et le maintien de la charte des Nations unies. Elle est menée par le préfet Pravin Lal ;
la Ruche humaine - État policier totalitaire. Elle est contrôlée par le directeur et président Sheng-Ji Yang ;
les Dévots du Seigneurs - Technophobes ultrareligieux. Ils sont menés par sœur Miriam Godwinson ;
les Industries Morgan - Valorise la richesse matérielle. Ils sont conduits par le PDG Nwabudike Morgan.
L'extension Alien Crossfire permet de jouer sept factions supplémentaires, dont deux de race extra-terrestre :
les Gardiens - Race d'extra-terrestre Manifold cherchant à empêcher les Usurpateurs d'atteindre la Transcendance à tout prix. Ils sont supervisés par le Gardien Lula H'minee ;
le culte de la Planète - Sorte de secte dévouée à la Planète et à sa dirigeante, le Prophète Cha Dawn, prétendant incarner la Voix de Chiron ;
la Conscience cybernétique - Faction dont les membres ont sacrifié leurs émotions au profit d'un vaste réseau de savoir mathématique, destiné à faire progresser la science. Leur chef est la Fonction Primaire Aki Zeta-5 ;
les Libres Droïdes - Grande société de droïdes (la classe sociale la plus pauvre) révolutionnaires luttant contre les abus des classes sociales plus aisées, ils sont menés par Bosco Domai ;
les Anges des données - Groupe spécialisé dans l'espionnage et les opérations secrètes, ils aiment déstabiliser les gouvernements. Leur dirigeant est le Technicien des données Sinder Roze ;
les Pirates du Nautilus - Ils vivent dans la mer, profitant ainsi de plus d'espace et de possibilités d'exploration. Cette flotte est commandée par le Capitaine Ulrik Svensgaard ;
les Usurpateurs de Manifold - Deuxième race extra-terrestre Manifold, ils cherchent à vaincre les Gardiens pour mettre fin à la guerre civile Manifold par Transcendance. Leur quête est conduite par le Conquérant Judaa Marr.
== Critique ==
Bien que d’autres jeux soient fondés sur des principes similaires, Alpha Centauri est particulièrement soigné. L’interface est très bien conçue, la bande son impeccable, les vidéos d’excellente qualité et la traduction particulièrement réussie.
Le jeu, doublé d’une œuvre de science-fiction et reposant sur des principes écologiques assez poussés, est extrêmement bien documenté, d’une profondeur conceptuelle rare, et invite à une véritable réflexion sur le devenir de l’humanité.
Un des autres points forts du jeu est la personnalisation avancée des unités, chacune étant considérée comme un « châssis » (jeep, hélicoptère, croiseur…) sur lequel on monte une « arme/module », un « blindage » et un type de « moteur », le tout complété par des « modules » optionnels (amphibie, brouillage, capacité d'artillerie…). Ceci permet de créer au goût du joueur divers types d'unités suivant ses besoins et son style de jeu, et selon les technologies découvertes.
== Plateformes et extension ==
Alpha Centauri est disponible sur PC, Macintosh et Linux (uniquement en anglais), et peut être joué en ligne. Il peut être complété par le pack d’extension Alien Crossfire, lequel propose sept nouvelles factions (dont deux sont extra-terrestres) et de nombreuses nouvelles technologies.
== Inspirations ==
Les formes de vie locales, mais aussi le style de la planète visitée (Alpha Centauri B) se basent fortement sur les univers créés par Frank Herbert dans son cycle du Programme conscience, en particulier dans L'Incident Jésus, ainsi que par Isaac Asimov dans son roman Némésis.
"Planet" pourrait aussi évoquer Solaris, de Stanislas Lem, le xenofongus rappelant l'Océan, mais aussi de par les "contacts" avec ces personnifications.
Plusieurs séquences des vidéos du jeu sont extraites du film Baraka.
== Accueil par la presse spécialisée ==
Le jeu a reçu d'excellentes critiques ; le magazine PC Gamer notamment lui a donné la note de 98 %, la plus haute note qu'il ait donnée à un jeu (aussi décernée à Half-Life 2).
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"Mac OS",
"Jeu de stratégie au tour par tour",
"Loki Software",
"Avril",
"idéologie",
"Février",
"Suite des protocoles Internet",
"2000 en jeu vidéo",
"vaisseau spatial",
"IGN (site web)",
"Aspyr Media",
"Web Archive",
"Microsoft Windows",
"hélicoptère",
"2001 en jeu vidéo",
"Baraka (film)",
"Terraformation",
"Computer Gaming World",
"Alien Crossfire",
"10 mars",
"Joystick (magazine)",
"Sid Meier",
"charte des Nations unies",
"Némésis (Isaac Asimov)",
"Half-Life 2",
"Internetwork Packet Exchange",
"Civilization (série)",
"Totalitarisme",
"Game Revolution",
"Frank Herbert",
"Kim Stanley Robinson",
"Ressource naturelle",
"Alpha Centauri",
"PC Gamer",
"L'Incident Jésus",
"Electronic Arts",
"théorie Gaïa",
"GameSpot",
"Isaac Asimov",
"Firaxis Games",
"modem",
"Sid Meier's Alien Crossfire",
"Jeu 4X",
"colonisation de l'espace",
"Jeu de gestion",
"Alpha Centauri B",
"Civilization (jeu vidéo)",
"Gen4",
"Linux",
"science-fiction"
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Alfred Hitchcock
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Alfred Hitchcock est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma britannico-américain, né le à Leytonstone (Londres) et mort le à Bel Air (Los Angeles).
Plus grand cinéaste selon un classement dressé en 2007 par la critique au Royaume-Uni, The Daily Telegraph écrit : Hitchcock a fait davantage qu'aucun autre réalisateur pour façonner le cinéma moderne, lequel sans lui serait tout à fait différent. Il possédait un flair pour la narration, en dissimulant avec cruauté (à ses personnages et au spectateur) des informations cruciales et en provoquant comme nul autre les émotions du public.
Au cours de ses soixante années de carrière, il réalise plus de cinquante longs métrages, dont certains comptent, tant par leur succès public que par leur réception et leur postérité critiques, parmi les plus importants du septième art. Ce sont, entre autres, Les 39 Marches, Soupçons, Les Enchaînés, Fenêtre sur cour, Sueurs froides, La Mort aux trousses, Psychose, ou encore Les Oiseaux.
Après des succès dans le cinéma muet et le cinéma sonore naissant, Hitchcock quitte son pays natal et s'installe à Hollywood, juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le , il acquiert la citoyenneté américaine mais conserve la citoyenneté britannique, ce qui lui permet, à la fin de sa vie, d'être anobli et nommé chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (KBE). Doué d'un sens aigu de l'autopromotion, notamment au travers de ses caméos, Hitchcock demeure l'une des personnalités du XXe siècle les plus reconnaissables et les plus connues à travers le monde.
Surnommé « le Maître du Suspense », il est considéré comme l'un des réalisateurs les plus influents sur le plan stylistique. Pionnier de nombreuses techniques dans le genre cinématographique du thriller, Hitchcock a installé les notions de suspense et de MacGuffin dans l'univers du cinéma. Ses thrillers, caractérisés par une habile combinaison entre tension et humour, explorent la figure de l'innocent persécuté au moyen de thèmes récurrents : la peur, la culpabilité et la perte d'identité.
== Biographie ==
=== Enfance ===
Alfred Joseph Hitchcock naît en 1899 à Leytonstone, dans la banlieue nord-est de Londres. Il est le fils de William Hitchcock (1862-1914) et d'Emma Jane Hitchcock, née Whelan (1863-1942). Son père est grossiste en volailles, ainsi qu'en fruits et légumes. Alfred, à qui l'on donne le prénom de l'un de ses oncles , est le benjamin de trois enfants : ses aînés, William et Eileen, sont respectivement nés en 1890 et en 1892. Sa famille est en grande partie catholique, sa mère et sa grand-mère paternelle étant d'origine irlandaise. À Londres, Hitchcock fréquente le à Stamford Hill, une école tenue par des jésuites. Plus tard, le christianisme sera parfois évoqué dans ses films, et de temps en temps égratigné, sans doute à cause de cette éducation dont il gardera un très mauvais souvenir, notamment à cause de sa crainte des châtiments corporels. Il avoue lui-même ne pas avoir eu d'amis à cette époque et avoir passé son temps à jouer seul. Ce sentiment d'isolement s'accentue lorsque, un soir de réveillon, il surprend sa mère en train de prendre des jouets dans son bas de Noël pour les glisser dans ceux de son frère et de sa sœur. La mère de Hitchcock a souvent pour habitude, en particulier quand il s'est mal conduit, de l'obliger à s'adresser à elle en se tenant debout, parfois durant des heures, au pied de son lit. Ces expériences seront plus tard utilisées pour décrire le personnage de Norman Bates dans le film Psychose.
Hitchcock témoignera toujours d'une certaine défiance vis-à-vis de la police. Cela peut s'expliquer par un rapide séjour au commissariat. Alors qu'il était âgé de seulement quatre ou cinq ans, son père l'aurait envoyé dans un commissariat avec un mot à remettre aux policiers. Après lecture du billet, les policiers l'auraient enfermé dans une cellule, pour le relâcher au bout de quelques minutes, en lui disant : « Voilà ce qui arrive aux méchants garçons », on trouvera fréquemment dans ses films des échos à cette idée d'être traité durement ou accusé à tort.
En 1914, année de la mort de son père , il quitte le collège Saint Ignatius et part étudier à la London County Council School of Engineering and Navigation à Poplar (Londres). Après l'obtention de son diplôme, il obtient un emploi au département « publicité » de la société W.T. Henley Telegraphic.
=== Du graphisme à la réalisation ===
Son travail dans la publicité développe ses talents de graphiste. Durant cette période, Alfred Hitchcock commence à s'intéresser au cinéma, en 1920, grâce à un acteur qui à l'occasion travaillait aussi chez Henley, il est bientôt engagé comme auteur et graphiste d'intertitres aux Studios Islington que venait de fonder à Londres la Famous Players-Lasky, une firme américaine qui avait pour ambition de monter des productions internationales avec vedettes anglaises et américaines et des metteurs en scène de Hollywood ; cette firme deviendra plus tard la Paramount. Rapidement, Hitchcock devient chef de la section « Titrage » de la société et, pendant deux ans, il rédige et dessine les titres de films de cinéastes tels que Hugh Ford, Donald Crisp et George Fitzmaurice. Au début des années 1920, il voit la possibilité de s'essayer à la réalisation, lorsque le réalisateur dAlways Tell Your Wife (1923), Hugh Croise, tombe malade en cours de tournage, et qu'il parvient à convaincre Seymour Hicks, à la fois la vedette et le producteur du film, de l'aider à le terminer. En 1920, il travaille à plein temps aux Studios Islington, d'abord avec leur propriétaire américain, Famous Players-Lasky, ensuite avec leur successeur britannique, Gainsborough Pictures, toujours comme concepteur d'intertitres. Il lui faudra cinq ans pour passer de cet emploi à celui de réalisateur. Alfred Hitchcock était aussi un collectionneur d'art, qui possédait en particulier des œuvres de Paul Klee, Edward Hopper, Georges Braque dont Les Oiseaux le fascinaient au point d'en commander une mosaïque pour le mur de sa villa de Scott Valley en Californie
Alfred Hitchcock, ensuite, s'associe à l'actrice Clare Greet et tente de produire et réaliser un premier film, Number Thirteen (1922), qui traite du petit peuple londonien. La production sera annulée en raison de difficultés financières.
=== Films muets ===
==== Michael Balcon (1) : Gainsborough ====
Fin 1922, Famous Players-Lasky décide d'arrêter sa production à Islington. Une petite équipe, dont fait partie Hitchcock, est retenue par le studio ; et quand Michael Balcon fonde avec Victor Saville et John Freedman une nouvelle compagnie indépendante, Gainsborough Pictures, et vient tourner son premier film à Islington, Hitchcock est engagé comme assistant réalisateur.
En 1923, il rencontre sa future femme Alma Reville, lors du tournage du film de Graham Cutts, Woman to Woman (La Danseuse blessée), au scénario duquel il collabore. Il l'épouse en 1926 à l'Oratoire de Londres. Pendant ses années de formation, il se perfectionne dans tous les domaines : décors, costumes, scripts... Son perfectionnisme lui vaudra par la suite de nombreuses scènes cultes. La dernière collaboration de Cutts et de Hitchcock conduit ce dernier en Allemagne en 1924, où il travaille pour l'UFA en tant que décorateur puis scénariste. Le film Le Voyou (en allemand Die Prinzessin und der Geiger, en anglais The Blackguard, 1925), réalisé par Cutts et coécrit par Hitchcock, est produit aux studios de Babelsberg à Potsdam, près de Berlin. Alfred Hitchcock a alors l'occasion d'assister au tournage du Dernier des hommes (Der Letzte Mann, 1924) de Friedrich Wilhelm Murnau ; il restera profondément marqué par cette expérience et s'inspirera beaucoup des réalisateurs expressionnistes, principalement Murnau, dont les techniques, plus tard, l'inspireront pour la conception des décors de ses propres films, et Fritz Lang (voir, plus bas, Les influences d'Alfred Hitchcock). Contrairement à d'autres réalisateurs dont la composante littéraire est très affirmée, Hitchcock restera toujours un amoureux de la technique et du perfectionnisme de scènes très complexes.
En 1925, Michael Balcon donne une autre chance à Hitchcock en lui confiant la réalisation du Jardin du plaisir (The Pleasure Garden), dont le tournage a lieu aux studios de l'UFA en Allemagne. Le film, un conte moral ayant le théâtre comme toile de fond, débute par une scène de voyeurisme, emblématique de l'un de aspects de la future carrière du réalisateur : un travelling latéral montrant les réactions réjouies d'un public masculin assistant à une scène de cabaret. Hitchcock dirige ensuite un drame, The Mountain Eagle (sorti aux États-Unis sous le titre Fear o' God), dont aucune copie aujourd'hui ne semble avoir survécu. Une fois les deux films achevés, ils sont visionnés par les distributeurs qui les mettent au placard.
Le , Hitchcock, dont la carrière semble achevée, épouse son assistante, la monteuse et scripte Alma Reville, à l'Église du Cœur-immaculé-de-Marie (Church of the Immaculate Heart of Mary, plus communément appelée Brompton Oratory). Leur premier et seul enfant, une fille, Patricia, naîtra un an et demi plus tard, le . Alma, avec qui Hitchcock restera jusqu'à la fin de sa vie, devait être la plus proche collaboratrice de son mari. Elle participera à l'écriture de quelques-uns de ses scénarios et collaborera avec lui sur la plupart de ses films.
Quelques mois après son mariage, la chance sourit enfin au réalisateur, avec son premier thriller, Les Cheveux d'or, plus connu sous son titre original, The Lodger (A Story of the London Fog), l'adaptation d'un best-seller de Marie Belloc Lowndes avec, dans le rôle principal, Ivor Novello, l'un des acteurs les plus célèbres en Grande-Bretagne à cette époque.
Ce thriller, librement inspiré de l'histoire de Jack l'Éventreur, est jugé invendable par le distributeur C.M. Woolf, qui estime que les angles de prise de vues sont insolites et que les étranges éclairages inspirés par le cinéma allemand vont dérouter le public anglais. Le film, qui sort le , se révélera être un succès commercial et critique majeur au Royaume-Uni : le public se rue dans les salles et le Daily Express ira même jusqu'à qualifier Hitchcock de « jeune homme de génie » dont Hitchcock avait été personnellement le témoin en Allemagne. Certains commentateurs considèrent The Lodger comme le premier film véritablement « hitchcockien », du fait notamment que l’on y trouve entre autres thèmes celui du « faux coupable ». Le film est également connu pour être le premier, dira plus tard Hitchcock à son sujet. Le film, cependant, ne connaît pas un grand succès. Il tourne ensuite Le passé ne meurt pas (Easy Virtue, 1928), tiré d'une pièce de Noël Coward, un film qui souffre de l'absence de dialogues.
==== British International ====
Alfred Hitchcock, mécontent des scénarios qui lui sont proposés, quitte alors Gainsborough Pictures pour signer un contrat avec la British International Pictures (BIP). À sa sortie, le film obtient un succès phénoménal, tant auprès du public que de la critique. La presse est enchantée par l'opposition entre le devoir et l'amour et, plus précisément, « l'amour opposé au devoir ». À cette époque, Hitchcock fonde, avec un attaché de presse du nom de Baker, Hitchcock-Baker Ltd., une petite structure vouée à son autopromotion.
Hitchcock réalise ensuite Junon et le Paon (1930), adapté sans grand brio, sans doute trop fidèlement, d'une pièce de l'Irlandais Seán O'Casey ; il s'agit vraisemblablement d'un reflet de la volonté, après l'arrivée du parlant, d'exploiter surtout cette nouveautvé. Il tourne ensuite, de 1930 à 1934, Meurtre , The Skin Game, À l'est de Shanghai, Numéro dix-sept, ainsi qu'un film musical, Le Chant du Danube.
==== Michael Balcon (2) : Gaumont British ====
En 1933, Hitchcock est de nouveau engagé par Balcon. Son premier film pour la compagnie, L'Homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much, 1934), est un succès. Hitchcock en tournera lui-même un remake aux États-Unis. À la demande de , un exploitant de salle devenu président de la , il embauche pour cette première version des acteurs et des techniciens persécutés comme « juifs » par le régime nazi et ayant fui l'Allemagne hitlérienne. L'amitié nouée par les deux hommes autour du militantisme antifasciste sera indéfectible.
Quant au second film, Les 39 Marches (The 39 Steps, 1935), qui allait plus tard servir de modèle à Jeune et Innocent, Correspondant 17, Cinquième Colonne et à La Mort aux trousses, films du début de la carrière du réalisateur. Les deux films ont en commun d'avoir Charles Bennett pour principal scénariste.
L'histoire est celle d'un homme accusé à tort et contraint de prouver son innocence. Un Canadien (Robert Donat) accepte d'héberger dans son meublé de Londres une jeune femme qui, en fait, est un agent secret luttant contre une mystérieuse organisation criminelle appelée « Les 39 Marches ». L'inconnue est tuée et le jeune homme, craignant d'être accusé d'assassinat, part en Écosse sur les traces de cette organisation. Selon Bernard Eisenschitz, qui cite Claude Chabrol et Éric Rohmer, Hitchcock s'inspire pour ce film de Spione (1928), de Fritz Lang.
Les 39 Marches est le premier film dans lequel Hitchcock recourt à un « MacGuffin », terme désignant un élément de l'intrigue autour duquel semble tourner toute l'histoire, mais qui n'a en réalité aucun rapport avec la signification de celle-ci ou la manière dont elle se termine (voir, plus bas, Le MacGuffin). Dans Les 39 Marches, le « MacGuffin » est en l'occurrence une série de plans qui semblent avoir été dérobés.
Le film suivant du réalisateur, Agent secret (Sabotage, 1936), est l'adaptation très libre, par Charles Bennett et Alma Reville, l'épouse de Hitchcock, d'un roman de Joseph Conrad.
Il y est question d'une obscure organisation terroriste sévissant à Londres, et en particulier de l'un de ses membres, Verloc (Oskar Homolka), au physique brutal, propriétaire d'un cinéma menant une vie en apparence paisible avec sa séduisante épouse (Sylvia Sidney) et le jeune frère de celle-ci. On cite souvent une anecdote à propos de ce film. Lors du tournage d'une scène dramatique où elle devait intervenir, Sylvia Sidney, voyant le réalisateur préférer passer son temps à cadrer des éléments du décor plutôt qu'elle, en aurait été émue jusqu'aux larmes. Après avoir vu le résultat à l'écran, cependant, l'actrice, enthousiasmée, aurait immédiatement alerté le producteur hollywoodien David O. Selznick pour que celui-ci s'intéressât de plus près à l'étonnant réalisateur. Il est possible que cette histoire fasse uniquement partie de la légende entourant le cinéaste, mais elle n'en reste pas moins significative. Agent secret sera un échec sur le plan commercial. Hitchcock l'expliquera du fait que, dans ce film, très sombre, une scène particulièrement angoissante se conclut par la mort, choquante, d'un enfant.
En 1937, Alfred Hitchcock, accompagné de sa femme Alma et de son assistante Joan Harrison, effectue un premier voyage à Hollywood aux États-Unis.
==== Gainsborough, sans M. Balcon ====
Avec Agent secret se termine la deuxième phase de collaboration fructueuse avec Michael Balcon, au moment où les propriétaires de la Gaumont British décident de mettre la clef sous la porte. C'est alors de nouveau pour Gainsborough Pictures qu'Hitchcock tourne ses deux films suivants, mais sans son ancien producteur. Jeune et Innocent (Young and Innocent, 1937) constitue une variation sur le thème de l'innocent injustement poursuivi, avec toutefois un ton de comédie plus prononcé.
Le réalisateur connaît un autre succès important en 1938 avec Une femme disparaît, un film spirituel et au rythme enlevé dans lequel il est question de la disparition de Miss Froy, sympathique vieille dame anglaise (May Whitty), qui voyageait à bord d'un train dans un pays fictif nommé Vandrika, une allusion à peine voilée à l'Allemagne nazie. Bien qu'on y voyage beaucoup, le tournage du film a lieu exclusivement dans un petit studio londonien, et Hitchcock a recours, pour donner l'illusion de dépaysement, à des maquettes et à des projections à l'arrière-plan des personnages.
C'est à cette époque qu'Hitchcock commence à être connu pour avoir fait une réflexion peu flatteuse concernant les acteurs, assimilant ceux-ci à du bétail. La phrase allait suivre Hitchcock durant des années (voir, plus bas, « Hitchcock et ses interprètes »).
Vers la fin des années 1930, le réalisateur commence à jouir d'une certaine réputation auprès du public américain ; il est alors, en Grande-Bretagne, au sommet de son art. C'est ainsi que David O. Selznick lui propose de venir travailler à Hollywood. Hitchcock accepte et, à partir de ce moment, c'est aux États-Unis qu'il tournera quasiment tous ses films. Le , il signe un contrat de 40000 $ par film. En 1939, il tourne un dernier film en Grande-Bretagne, La Taverne de la Jamaïque, un mélodrame historique. Le , lui et sa famille arrivent à New York et s'installent à Los Angeles.
=== Années 1940 américaines ===
==== Installation loin de la guerre ====
Le suspense et l'humour noir, devenus au cinéma la marque de fabrique de Hitchcock, allaient continuer à apparaître dans ses réalisations américaines. Rapidement, Hitchcock sera impressionné par les ressources supérieures dont disposaient les studios américains, en comparaison avec les restrictions financières auxquelles il s'était souvent heurté en Angleterre.
En , les Hitchcock achètent Cornwall, un ranch de () situé près de la petite ville de Scotts Valley, dans les Monts Santa Cruz, au nord de la Californie. Le ranch restera leur résidence principale jusqu'à leur mort, malgré le fait qu'ils conserveront leur maison de Bel Air.
Hitchcock ne réalisera que quatre films pour Selznick (Rebecca en 1940 ; La Maison du docteur Edwardes en 1945 ; Les Enchaînés en 1946 et Le Procès Paradine en 1947) avant de décider qu’il vaut mieux être son propre producteur en 1947. Cependant, produire un film coûte cher et les premières œuvres indépendantes d’Alfred Hitchcock (La Corde et Les Amants du Capricorne) n’ont guère de succès au box-office. Le , le réalisateur signe avec Warner Bros. un contrat par lequel il s'engage à tourner quatre films en six ans.
==== Débuts américains avec David O. Selznick ====
Les conditions de travail avec Selznick ne seront pas optimales. Régulièrement, le producteur se retrouvait lui-même face à des difficultés financières et, souvent, Hitchcock sera mécontent du contrôle exercé par Selznick sur ses films. Selznick « louera » Hitchcock aux plus grands studios (RKO, Universal, 20th Century Fox) plus souvent qu'il ne produira lui-même les films du réalisateur. En outre, Selznick, comme Samuel Goldwyn, son collègue producteur indépendant, ne faisait que quelques films par an, de sorte qu'il n'avait pas toujours de projets à proposer à Hitchcock. Goldwyn avait lui aussi négocié avec le réalisateur pour un possible contrat, mais Selznick avait surenchéri et l'avait emporté. Plus tard, au cours d'une interview, Hitchcock résumera ainsi leur collaboration :
« [Selznick] était le Grand Producteur. [...] Le producteur était le roi. La chose la plus flatteuse que Selznick ait jamais dite à mon sujet ...il a dit que j'étais le « seul réalisateur » à qui « il confierait un film ». »
Au départ, le producteur souhaite qu'Hitchcock réalise un film sur le naufrage du Titanic. Néanmoins, Hitchcock parvient à imposer son choix. Il opte pour Rebecca (1940), l'adaptation d'un best-seller de sa compatriote Daphne du Maurier (auteur également de L'Auberge de la Jamaïque, dont était tiré son précédent film, et de la nouvelle Les Oiseaux, que le réalisateur allait plus tard porter à l'écran). L'histoire se déroule en Angleterre. Les rôles principaux seront tenus par Laurence Olivier et Joan Fontaine, des acteurs britanniques, et l'écriture du scénario est confiée à Joan Harrison, britannique elle aussi. Du fait de l'affection portée par Hitchcock pour son pays natal, un grand nombre de ses films américains auront en effet le Royaume-Uni pour décor, ou y seront tournés, et ce jusqu'à Frenzy, son avant-dernier long-métrage.
Après de nombreux remaniements du scénario, le tournage du film démarre le , cinq jours après la déclaration de guerre du Royaume-Uni à l'Allemagne et la veille de l'avant-première dAutant en emporte le vent. Hitchcock aime travailler seul, sans interférences. Avec Selznick, il doit justifier ses choix et prendre les idées et les remarques du producteur en considération. Concernant le premier point, par exemple, Selznick, qui depuis trois ans travaille sur Autant en emporte le vent , amoureux de littérature, souhaite que des scènes et des dialogues entiers de Rebecca soient fidèlement restitués à l'écran. Son approche est en totale opposition avec celle de Hitchcock de Hitchcock, ce qui montre que, finalement, ce n'est pas lui, le producteur, qui aura le dernier mot pour créer un film à sa manière, mais qu'il est contraint de suivre la vision de Hitchcock concernant ce à quoi doit ressembler le produit fini.
Rebecca, conte gothique, explore les peurs d'une jeune mariée naïve qui vient s'installer dans une vaste demeure de la campagne anglaise ; dans un premier temps, il lui faut s'adapter au formalisme et à la froideur extrêmes qu'elle y rencontre, et ensuite faire face à l'emprise de la précédente femme de son mari, morte longtemps auparavant. Dans ce film, le réalisateur recourt à des procédés qui seront caractéristiques de ses œuvres postérieures les plus accomplies : un rythme lent, une histoire racontée selon le point de vue d'un seul personnage, l'introduction à mi-parcours d'un élément qui change totalement le sens de l'histoire et l'utilisation de procédés visuels spectaculaires réservés aux moments clefs de l'intrigue.
En dépit de sa longueur , c'est un triomphe, et il reçoit deux Oscars sur treize propositions : celui du meilleur film, décerné à Selznick, et celui de la meilleure photographie, décerné au chef opérateur George Barnes. Hitchcock est nommé pour celui du meilleur réalisateur, mais c'est John Ford qui, finalement, décrochera la récompense. Hitchcock ressent avec une certaine amertume le fait que le prix du meilleur film aboutisse dans les mains de Selznick plutôt que dans les siennes, et c'est sans doute ce qui, par la suite, allait le stimuler dans sa volonté d'indépendance. Il leur rend hommage à travers le film Correspondant 17 (Foreign Correspondent, 1940), produit par Walter Wanger et basé sur Personal History, un livre de Vincent Sheean. Correspondant 17 sera nommé pour l'oscar du meilleur film, en compétition avec Rebecca, lequel lui sera donc préféré.
À la même époque, Hitchcock supervise le montage des versions américaines de deux documentaires anglais sur la guerre : Men of the Lightship (1941) et Target for Tonight (1941).
==== RKO ====
Malgré un goût très modéré pour les mondanités, Hitchcock et sa femme se lient d'amitié avec Clark Gable et son épouse Carole Lombard pour qui il accepte de réaliser une comédie romantique avec Robert Montgomery : Joies matrimoniales (1941) L'histoire est celle d'un couple querelleur, interprété par Lombard et Montgomery, qui découvre qu'ils ne sont pas mariés légalement. Après une séparation, ils finissent par se reconquérir à force de disputes. Le Red Book Magazine qualifiera le film de « comédie la plus hilarante et explosive de l'année 1942 ».
Tout comme Joies matrimoniales, Soupçons (Suspicion, 1941) est produit par la RKO. Les deux films de Hitchcock sortent la même année que le Citizen Kane d'Orson Welles, produit par la même compagnie, et dont la musique est signée Bernard Herrmann, un compositeur dont le rôle allait être important par la suite pour Hitchcock.
Hitchcock considèrera Soupçons, adapté du roman Complicité (Before the Fact) de Francis Iles et dont l'histoire se déroule en majeure partie en Angleterre, comme son deuxième film anglais réalisé à Hollywood après Rebecca. Les scènes censées avoir pour décor la côte anglaise seront en réalité tournées sur la côte septentrionale de Santa Cruz en Californie.
Grant joue le rôle d'un homme qui, masquant son oisiveté par son charme, parvient à séduire une jeune femme fortunée et d'un naturel plutôt réservé (Fontaine). Il l'épouse. Rapidement, la jeune femme se rend compte que son mari est tout à fait irresponsable et elle se retrouve, au fil d'une série d'événements, plongée dans une terrible angoisse. Elle finit par suspecter que l'homme qu'elle aime est un meurtrier et qu'il cherche le moyen de se débarrasser d'elle. Selon le réalisateur, la peur et l'angoisse font partie des fantasmes les plus courants chez l'être humain. L'héroïne va jusqu'à imaginer son mari en train de précipiter son ami et associé du haut d'une falaise et, par la suite, à soupçonner qu'un verre de lait est empoisonné, dans une scène typiquement hitchcockienne, où l'on voit le personnage incarné par Grant monter lentement dans la pénombre l'escalier qui mène à la chambre de sa femme, en portant sur un plateau un verre d'une blancheur sidérante. Par la suite, Hitchcock expliquera que, pour cette séquence, il avait fait placer une source lumineuse directement dans le verre.
Dans un premier montage, le film respectait la fin du livre, et le personnage de Grant se révélait être réellement un assassin, mais la RKO considéra que cela était susceptible de nuire à l'image de l'acteur. Bien que, comme il l'avouera plus tard à François Truffaut, un meurtre lui aurait mieux convenu, Hitchcock finit par accepter de donner à l'histoire un dénouement plus heureux, quoique ambigu.
Pour son rôle dans ce film, Joan Fontaine remporte, à vingt-quatre ans, l'oscar de la meilleure actrice}}, ainsi que le prix de la critique new yorkaise pour sa « remarquable performance ».
Souvent, on reprocha au réalisateur de ne plus s'intéresser à ses films avant même que n'en commence le tournage mais, en réalité, Hitchcock, continuellement à la recherche de la perfection, était toujours prêt à modifier n'importe quel élément de son scénario en fonction de l'avancement du travail. Pour Cinquième Colonne, il expérimente de nouvelles techniques avec le décorateur Robert Boyle. Il tourne aussi deux versions différentes de nombreuses scènes, afin d'avoir la possibilité de choisir lors du montage. Hitchcock pouvait porter un regard critique sur son propre travail. À la fin du film, le héros poursuit un assassin qui se retrouve suspendu au sommet de la torche de la statue de la Liberté, son deuxième film Universal, il fait d'abord appel à Thornton Wilder, qui s'attelle à cette tâche en mai et juin de l'année 1942. Avant d'avoir terminé, cependant, le scénariste décide de manière impromptue de rejoindre les services secrets de l'armée. Ce sont dès lors la romancière Sally Benson et Alma Reville qui sont chargées de terminer les dialogues, et le tournage commence le 10 août de la même année. De nouveau, de nombreux plans de L'Ombre d'un doute seront filmés en extérieurs, cette fois-ci dans la ville de Santa Rosa, dans le nord de la Californie.
Dans L'Ombre d'un doute , Joseph Cotten interprète Charlie Oakley, un homme au passé extrêmement trouble, et manipulateur. Se sentant traqué par la justice, il décide de se réfugier chez sa sœur qui, de même que la fille aînée de cette dernière, Charlotte Newton (Teresa Wright), surnommée « Charlie » en référence à son oncle, jeune fille dynamique et rêveuse qui se sent à l'étroit dans sa petite ville et voit en son homonyme une sorte de rédempteur, l'accueille à bras ouverts. Cependant, Oakley est surveillé de près par deux hommes mystérieux, ce qui sème le doute dans l'esprit de Charlie/Charlotte, et amène celle-ci à suspecter son sauveur fantasmé d'être ce qu'il est en réalité : un tueur de vieilles dames, vénal et cynique...
À propos de Charlie Oakley, Hitchcock dira à François Truffaut :
« C'est un assassin idéaliste. Il fait partie de ces tueurs qui sentent en eux une mission de destruction. Peut-être les veuves méritaient-elles ce qui leur est arrivé, mais ça n'était pas son boulot de le faire. Un jugement moral est porté dans le film, n'est-ce pas, puisque Cotten est détruit à la fin, même accidentellement, par sa nièce ? Cela revient à dire que tous les méchants ne sont pas noirs et que tous les héros ne sont pas blancs. Il y a des gris partout. L'oncle Charlie aimait beaucoup sa nièce mais, toutefois, pas autant qu'elle l'aimait. Mais elle a dû le détruire, car n'oublions pas qu'Oscar Wilde a dit : "On tue ce que l'on aime." »
Au sujet du film, des critiques ont pu dire que l'utilisation par Hitchcock de personnages, de dialogues et de gros-plans à double sens a offert une mine d'interprétations psychanalytiques possibles à toute une génération de théoriciens du cinéma, au nombre desquels Slavoj Žižek (directeur d'un ouvrage intitulé Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Lacan sans jamais oser le demander à Hitchcock, paru en 1988). Le réalisateur présente sa propre fascination pour le crime et les criminels dans une scène où deux personnages ont une discussion au sujet des différentes manières de perprétrer un meurtre, suscitant l'émoi de la jeune Charlie. Le réalisateur, durant le tournage, apprend la mort de sa mère, restée à Londres. Certains épisodes de l'enfance de Hitchcock à Leytonstone semblent ainsi évoqués dans le film : comme Hitchcock, Charlie a une mère qui s'appelle Emma ; Oakley a eu un accident de bicyclette dans son enfance ; une petite fille nommée Ann lit Ivanhoé, livre qu'Hitchcock savait par cœur étant enfant ; et le personnage de Joseph refuse de conduire une voiture. Cependant, selon la propre fille du réalisateur, Patricia, il ne s'agirait là que de simples coïncidences.
==== 20th Century Fox ====
Pour la 20th Century Fox, Hitchcock réalise ensuite son premier film ouvertement politique et qui tentent, sans boussole, de rejoindre les Bermudes à bord d'un canot de sauvetage. Un des passagers, l'un des seuls en mesure d'emmener l'embarcation à bon port, cependant, se révèle être un Allemand.
Le film étudie ce dont les hommes sont faits lorsqu'ils n'ont plus rien. Il peut s'agir d'un film de propagande, une nouvelle contribution à l'effort de la guerre. Les scènes d'action sont tournées à bord du canot et l'étroitesse du lieu crée un léger souci concernant le traditionnel caméo du réalisateur. Le problème sera résolu par l'apparition de Hitchcock sur une photo d'un journal que le personnage joué par William Bendix lit dans le bateau, une publicité « avant-après » pour un produit amincissant : . Les Naufragés recevra un accueil critique très favorable dans un premier temps, mais la critique brusquement se ravisera, gangrenée par le doute, car le traitement de ces neuf individualités, et plus que toute autre celle du nazi, prend quelques libertés intolérables dans le contexte de l'époque. Le film est malgré tout nommé trois fois aux oscars dans les catégories meilleur réalisateur, meilleur scénario original (Steinbeck) et meilleure photographie (Glen MacWilliams), et l'actrice Tallulah Bankhead reçoit quant à elle le prix NYFCC de la meilleure actrice.
=== Intermède britannique ===
==== Participation à l'effort de guerre ====
Fin 1943, Hitchcock, au sommet de la notoriété, abandonne la production de son dernier projet, Les Enchaînés, et entreprend le périlleux voyage en bateau. Le second, jugé trop sensible, sera interdit en France. Dans les années 1990, les deux films seront diffusés sur la chaîne américaine Turner Classic Movies et sortiront par la suite en vidéo.
==== Montrer l'horreur des camps ====
Pendant six semaines de juin et , Hitchcock travaille bénévolement comme « conseiller artistique » (treatment advisor, en fait comme monteur) à un documentaire produit par l'Armée britannique.
=== Seconde période américaine ===
==== Derniers films avec Selznick ====
Hitchcock retourne ensuite aux États-Unis pour tourner La Maison du docteur Edwardes (Spellbound, 1945), deuxième film du réalisateur, après Rebecca, ayant Selznick pour producteur, et qui explore le thème alors en vogue de la psychanalyse. Les rôles principaux sont tenus par Gregory Peck et Ingrid Bergman.
Peck incarne un personnage se présentant d'abord comme le dr. Anthony Edwardes, le nouveau directeur d'un asile psychiatrique. On le suspecte bien vite de ne pas être celui qu'il prétend. Atteint d'amnésie, puis bientôt accusé du meurtre du vrai Edwardes, il est aidé dans sa quête d'identité par la jeune dr. Peterson (Bergman) qui, finalement, lui permettra également de se disculper. L'une des séquences les plus célèbres du film, par ailleurs extrêmement bavard, est celle du rêve surréaliste créée par Salvador Dalí, une sorte de rébus qui va permettre à la psychanalyste d'élucider le mystérieux passé de son protégé. Jugée trop dérangeante pour le public, la scène onirique telle qu'elle apparaît aujourd'hui dans le film est sensiblement plus courte que les quelques minutes prévues au départ. Une partie de la bande originale composée pour le film par Miklós Rózsa sera plus tard adaptée par le compositeur sous la forme d'un concerto pour piano La Maison du docteur Edwardes et sera un grand succès commercial. Bergman doit y jouer le rôle d'une jeune femme, fille d'un espion nazi devenue alcoolique qui, au début du film, est séduite par un agent du gouvernement américain (Grant). Ce dernier a en fait pour mission de se servir d'elle pour espionner un dénommé Alexander Sebastian (Claude Rains), l'un de ses anciens amants, ami de son père et qui, réfugié en Amérique latine, plus précisément au Brésil, mène des activités suspectes.
Alors qu'il travaille à l'écriture du scénario avec Ben Hecht, le réalisateur se demande quel « MacGuffin » les héros du film pourraient bien rechercher et choisit l'uranium, passé en contrebande dans des bouteilles de vin par les espions et destiné à la fabrication d'une bombe atomique. Il consulte des experts qui, pour l'éloigner de la vérité, tentent de lui faire croire que cette bombe est composée d'eau lourde et non d'uranium. Le réalisateur finit par percer le secret de la fabrication de la bombe et, par la suite, il apprendra que le FBI l'a fait suivre trois mois durant pour découvrir d'où il tenait cette information. Dans le film, Alida Valli joue une jeune femme accusée d'avoir empoisonné son mari, un vieillard riche et aveugle. Son avocat (Gregory Peck) finira par succomber à son charme glacial. Le film sera un désastre, tant auprès du public que de la critique, inspirée du meurtre commis en 1924 par Nathan Leopold et Richard Loeb}} rebaptisés dans le film Brandon Shaw et Philip Morgan.
Le film débute par l'assassinat d'un jeune homme par deux de ses camarades. Ceux-ci préparent ensuite un dîner auquel sont conviés le soir-même, sur le lieu du crime, les parents de la victime, sa petite amie et un ancien flirt de cette dernière. Parmi les invités se trouve également un de leurs professeurs, Rupert Cadell, qui, observant le comportement étrange des jeunes gens au cours de la soirée, va commencer à soupçonner l'impensable. Les deux meurtriers sont joués par John Dall et Farley Granger et, pour le rôle du professeur, la Warner Bros., qui distribue le film, choisit James Stewart. C'est le premier des quatre films que l'acteur tournera avec le réalisateur, un drame historique ayant pour cadre l'Australie du XIXe siècle. Ingrid Bergman y joue le rôle d'une jeune femme qui, grâce à l'amour, parvient à échapper à l'alcool et à la folie.
Comme pour La Corde, Hitchcock, dans Les Amants du Capricorne, recourt aux plans-séquences, mais de façon toutefois moins appuyée. Le film est également tourné en Technicolor ; cependant, le réalisateur préférera, pour ses trois films suivants, revenir au noir et blanc. C'est le film que le cinéaste dira regretter le plus avoir tourné. Il marque la dernière collaboration de Hitchcock avec l'actrice Ingrid Bergman, et l'échec du film signe la fin de l'éphémère société Transatlantic. Hitchcock continuera néanmoins, jusqu'à la fin, à produire ses propres films.
Le , le réalisateur signe avec Warner Bros. un contrat par lequel il s'engage à tourner quatre films en six ans pour un salaire global de 990000 $). Pour la première fois, Hitchcock associe à l'écran Jane Wyman, l'une des plus grandes vedettes de la Warner Bros, avec la sensuelle actrice allemande Marlène Dietrich. Font également partie de la distribution un certain nombre d'acteurs britanniques de premier plan, dont Michael Wilding, Richard Todd et Alastair Sim. C'est le premier film du réalisateur produit par Warner Bros., qui auparavant avait déjà distribué La Corde.
L'histoire rappelle des films précédents du réalisateur, comme Les 39 Marches (1935), Jeune et Innocent (1937) et Cinquième Colonne (1942) : Jonathan Cooper (Todd), un homme épris d'une comédienne et chanteuse (Dietrich), est soupçonné d'être le meurtrier du mari de celle-ci ; son amie Eve (Wyman) tente dès lors de lui venir en aide. Toutefois, le cinéaste se livre ici à une nouvelle expérience : le film commence par un flashback qui, finalement, se révèlera trompeur. Le film n'est pas un succès, ce qu'Hitchcock expliquera du fait que, à cause de ce procédé narratif alors peu orthodoxe, le public se serait senti grugé.
Au début de l'année 1950, Hitchcock découvre avec enthousiasme le premier roman de Patricia Highsmith : Strangers on a Train, dont il acquiert les droits le , pour un montant de 75000 $. Le réalisateur travaille sur le synopsis avec Whitfield Cook en juin. Pour l'écriture des dialogues, Hitchcock approche d'abord Dashiell Hammett, mais c'est Raymond Chandler, suggéré par la Warner, qui se charge du travail ; celui-ci n'ira cependant pas jusqu'au bout, à cause de désaccords opposant l'écrivain et le réalisateur. Hitchcock expliquera plus tard :
Je me souviens de mon travail sur L'Inconnu du Nord-Express, Je ne trouvais personne qui voulût collaborer avec moi. Tout le monde pensait que mon premier jet était à la fois si plat et si proche des faits qu'on n'y trouvait pas la moindre qualité. En réalité, tout le film était là, visuellement.
Dans L'Inconnu du Nord-Express, Hitchcock combine de nombreux éléments de ses précédents films. Deux hommes se rencontrent par hasard dans un train et évoquent l'idée de chacun débarrasser l'autre de la personne qui lui pose problème. Alors que pour le premier, un champion de tennis (dans le livre, le personnage est un architecte), il ne s'agit que d'une plaisanterie, le second prend l'histoire tout à fait au sérieux. Avec Farley Granger reprenant certains éléments de son rôle de La Corde, le réalisateur, dans L'Inconnu, continue à s'intéresser aux possibilités narratives des thèmes du chantage et du meurtre. Robert Walker, qui jusque-là n'avait joué que des rôles de jeune homme « bien sous tous rapports », incarne ici le « méchant ». Sa performance de dément inquiétant, trop lié à sa mère, annonce celle de Perkins dans Psychose ; malheureusement, Walker décédera quelques mois après la sortie du film. Hitchcock confie par ailleurs l'un des rôles secondaires à Patricia, « Pat », sa propre fille, alors âgée de vingt-deux ans et qui avait déjà joué un petit rôle dans Le Grand Alibi : dans L'Inconnu, elle incarne Barbara, « Babs », une jeune fille victime, non pas directement mais en désir, de la démence meurtrière de Bruno, le personnage joué par Walker.
Sorti en mars 1951, L'Inconnu du Nord-Express, malgré quelques plaintes de personnes outrées par ses connotations sexuelles et son meurtre explicite, connaît un immense succès. Hitchcock, après l'échec de l'aventure Transatlantic, a retrouvé la confiance du public et des studios. L'histoire est celle d'un prêtre que sa conscience force à endosser la culpabilité d'un crime perpétré par un autre, un thème assez délicat. Peu à peu, le projet de ce qui deviendra La Loi du silence (I Confess) se concrétise.
Étant donné le contexte catholique de l'histoire, un tournage aux États-Unis est exclu. L'action, dès lors, est transposée au Québec où, après avoir écrit une première ébauche, le réalisateur et sa femme se rendent en repérage. Le réalisateur hésite quant au choix du scénariste définitif, jusqu'à ce qu'Alma lui suggère d'engager William Archibald, lequel avait fait ses preuves à Broadway ; George Tabori participe également à l'écriture. Montgomery Clift et Anne Baxter interpréteront les deux rôles principaux.
La Loi du silence sort à la mi-février 1953. Le film est reçu timidement, tant par la critique que par le public. Par la suite, Hitchcock expliquera à François Truffaut :
« L'idée de base n'est pas acceptable pour le public. Nous savons, nous les catholiques, qu'un prêtre ne peut pas révéler un secret de la confession, mais les protestants, les athées, les agnostiques pensent : "C'est ridicule de se taire ; aucun homme ne sacrifierait sa vie pour une chose pareille." »
Hitchcock qui, sans doute par commodité, jugera toujours ses films à l'aune de l'accueil réservé à ceux-ci par le public, ira jusqu'à déclarer que La Loi était une « erreur ».
Suivent trois films très populaires ayant chacun pour vedette Grace Kelly, qui allait devenir l'archétype de la « blonde hitchcockienne ».
En 1953, Hitchcock est lié depuis quatre ans à la Warner Bros., pour laquelle il lui reste un film à tourner. Durant quelque temps, il travaille à l'adaptation d'un roman de David Duncan, The Bramble Bush, mais il finit par renoncer. Le réalisateur découvre alors que le studio a acheté les droits d'une pièce à succès de Broadway, Dial M for Murder, dont l'auteur est Frederick Knott.
Le crime était presque parfait marque le retour de Hitchcock au Technicolor, mais il expérimente aussi un procédé en vogue à l'époque, le cinéma en 3-D, en relief stéréoscopique et projection en lumière polarisée, obligeant l'utilisation pour le public de lunettes adaptées. Le film ne sera cependant pas exploité dans ce format à l'origine ; il sera projeté en 3-D au début des années 1980. Hitchcock pense un moment confier les rôles du mari et de l'épouse à Cary Grant et Olivia de Havilland, mais il se heurte à un refus de la part des studios. Le réalisateur fait donc appel à une jeune actrice qui n'avait tourné jusque-là que trois films : Grace Kelly. Elle allait devenir, en plus d'une grande amie, son actrice favorite. Dans Le Crime, le rôle du « méchant », très différent du Bruno de L'Inconnu du Nord-Express, est joué par Ray Milland. C'est un dandy vénal et calculateur, ex-joueur de tennis professionnel (activité exercée par le héros/victime de L'Inconnu), qui échafaude un plan machiavélique pour se débarrasser de sa femme infidèle (Kelly), et hériter de sa fortune. C'est elle cependant qui, pour se défendre, tue l'homme engagé pour effectuer la triste besogne. Le mari manipule alors les preuves pour que sa femme soit accusée d'avoir assassiné l'homme de main. L'amant, Mark Halliday (Robert Cummings), et l'inspecteur de police Hubbard (John Williams) doivent dès lors agir rapidement pour sauver la jeune femme de la peine capitale.
Hitchcock tire astucieusement parti des ressorts, non moins astucieux, de la pièce et, à sa sortie, Le crime était presque parfait est salué comme un « grand » Hitchcock.
Au moment du tournage du Crime était presque parfait, Lew Wasserman, l'agent de Hitchcock, signe avec la Paramount un contrat de neuf films, dont le premier doit être l'adaptation d'une nouvelle de Cornell Woolrich , intitulée It Had to be a Murder, laquelle deviendra à l'écran Fenêtre sur cour (Rear Window, 1954). Pour écrire le scénario, Hitchcock fait appel à John Michael Hayes, un ancien journaliste, qui collaborera également à l'écriture de ses trois films suivants.
Fenêtre sur cour a pour vedettes James Stewart et, de nouveau, Kelly ; les seconds rôles sont notamment tenus par Thelma Ritter et Raymond Burr. L'histoire se passe à New York. Un photographe (Stewart, un personnage basé sur Robert Capa), qui se retrouve à la suite d'un accident plâtré et en chaise roulante, devient obsédé par l'observation des habitants d'un immeuble séparé du sien par une cour. Peu à peu, il commence à suspecter l'un de ces voisins (Burr) d'avoir tué sa femme et, dès lors, tente d'amener à la fois sa petite amie mannequin (Kelly) et un policier de ses amis (Wendell Corey) à partager ses craintes. Tant bien que mal, il finit par y arriver. Comme dans Les Naufragés Il s'agit de la dernière collaboration entre Hitchcock et Grace Kelly, à cause du mariage de celle-ci avec le prince Rainier de Monaco, en 1956, un statut qui l'obligeait à mettre un terme à sa carrière d'actrice.
L'année 1955 marque également les débuts de Hitchcock à la télévision américaine via sa société de production Shamley Productions, avec une série d'histoires plus ou moins macabres produite pour CBS et qui porte son nom : Alfred Hitchcock présente. Hitchcock produit 268 épisodes (dont 18 sont réalisés par ses soins) entre l'année de création et 1962, assurant lui-même la présentation de l'émission. De 1962 à 1965, la série prend le titre de Suspicion pour 93 épisodes.
Le réalisateur n'abandonne pas pour autant sa carrière au cinéma. En 1950, il avait lu le roman de Jack Trevor Story, The Trouble with Harry. Avant de partir tourner La Main au collet, il demande à Hayes de travailler à son adaptation. Les droits sont achetés 11000 $, malgré le fait que, quatre ans plus tôt, le comité de lecture de la Paramount ait émis un avis défavorable concernant le roman, jugeant son humour trop fragile, un peu bizarre, et ses personnages ressemblant un peu à des extra-terrestres.
Mais qui a tué Harry ? suit le parcours d'un cadavre, sur lequel tombe d'abord un petit garçon. Celui-ci court chercher sa maman. Au même moment, un vieux chasseur découvre le corps et pense l'avoir tué. Tour à tour, d'autres personnages, confrontés au mort, s'imagineront avoir quelque chose à voir avec son état ; pour divers motifs, le cadavre est enterré et déterré plusieurs fois. Occupé au tournage de La Main au collet, Hitchcock ne peut s'occuper de la distribution. C'est dès lors Herbert Coleman, son producteur associé, qui s'en charge ; ainsi donc sont choisis, pour les deux rôles principaux, Shirley MacLaine, pour qui ce sera la première apparition au grand écran, et John Forsythe. Le tournage s'effectue en partie en décor naturel dans le Vermont, et en partie en studio, à Hollywood. Harry marque par ailleurs la première collaboration à un film de Hitchcock du compositeur Bernard Herrmann.
Hitchcock confiera à François Truffaut :
Quand le film sort, le réalisateur est déjà occupé à tourner son film suivant, qui retient toute son attention. La Paramount ne sait trop quoi faire de Harry, renonçant même à le promouvoir. Dès lors, aux États-Unis, le film n'intéresse que moyennement le public. Bien qu'il s'agisse d'un échec aux États-Unis, le film reste à l'affiche pendant un an en Angleterre et en Italie, et pendant un an et demi en France. Il ressort alors en salles aux Etats-Unis grâce à sa notoriété à l'étranger.
L'humour macabre de Mais qui a tué Harry se retrouve à la télévision dans les présentations et les conclusions, données par le maître en personne, de chaque épisode de sa série, Alfred Hitchcock présente.
Fin 1954, Hitchcock vient d'achever sa quatrième réalisation en dix-sept mois ; pourtant, hors de question pour lui de faire une pause. Il repense alors à l'un de ses succès de la période britannique, L'Homme qui en savait trop (1934) dont, en 1941, à l'époque où il était sous contrat avec Selznick, il avait déjà envisagé de réaliser une nouvelle version. Finalement, pour la première et ce qui sera la dernière fois de sa carrière, il se décide à tourner un remake, celui de son propre film.
Pour écrire le remake de L'Homme qui en savait trop, Hitchcock s'adresse encore une fois à Hayes. Le réalisateur, qui demande au scénariste de ne pas visionner l'original, lui en raconte simplement l'histoire : un espion est assassiné et confie à un docteur en médecine, rencontré la veille, qu'un attentat se prépare ; le médecin et sa femme se retrouvent alors embarqués dans un complot international et sont obligés de se taire pour sauver leur fils gardé en otage. Hitchcock offre le rôle principal à James Stewart, pour qui il s'agit, après La Corde et Fenêtre sur cour, de la troisième collaboration avec le réalisateur ; quant au rôle de l'épouse, ancienne chanteuse dans le film, il est confié à Doris Day, que le cinéaste avait repérée quelques années auparavant dans Storm Warning. Pour la musique, il est de nouveau fait appel à Herrmann ; on pourra d'ailleurs voir celui-ci diriger l'Orchestre symphonique de Londres lors de l'éprouvante scène finale, au Royal Albert Hall.
Les derniers plans sont tournés dans les studios Paramount en . Le film se révèlera être le plus rentable de l'année 1956. La chanson Que sera, sera (Whatever Will Be, Will Be), écrite par Jay Livingston et Ray Evans, sera récompensée par l'Oscar de la meilleure chanson originale et deviendra un grand succès de Doris Day. Au sujet de la seconde version de L'Homme qui en savait trop, Hitchcock dira plus tard :
« Disons que la première version est l'œuvre d'un amateur de talent et la seconde, celle d'un professionnel. » :
« C'est Alfred Hitchcock qui parle. Par le passé, je vous ai donné de nombreuses sortes de films à suspense, mais cette fois, je voudrais que vous en voyiez un différent. La différence réside dans le fait que c'est une histoire vraie, dont chaque mot est véridique. Cependant, il contient des éléments plus étranges que toute la fiction figurant dans bon nombre de thrillers que j'ai faits auparavant. »
Comme dans La Loi du silence, autre film « sérieux » du réalisateur, le catholicisme est évoqué : certains plans s'attardent sur le chapelet du faux coupable, et c'est à la suite d'une prière de celui-ci devant l'image du Christ, que le vrai coupable est révélé. Le film reçoit un accueil public mitigé. Par la suite, Hitchcock racontera à Truffaut qu'il avait été poussé à faire ce film par la peur qu'il avait toujours éprouvée à l'égard de la police, et dont on trouve des traces dans de nombreuses scènes, notamment celle où le personnage joué par Fonda explique à son fils l'épreuve qu'il a subie et qui fait écho, en inversant les rôles, à un épisode traumatisant qu'aurait vécu le réalisateur durant son enfance.
Quelques années auparavant, Hitchcock s'était intéressé au roman Celle qui n'était plus des Français Pierre Boileau et Thomas Narcejac, mais le livre lui avait échappé et, finalement, c'est Henri-Georges Clouzot qui l'avait porté à l'écran, sous le titre Les Diaboliques, film sorti en 1955. Après Le Faux Coupable, Hitchcock songe à tourner l'adaptation de D'entre les morts, une autre œuvre du tandem.
Pour l'écriture de ce qui deviendra Sueurs froides (Vertigo, 1958), il recourt, avant de se montrer satisfait du scénario, à pas moins de trois auteurs. Le dernier, Samuel Taylor, avouera plus tard qu'il avait travaillé sans lire ni le premier scénario, ni même le roman original, mais en se bornant à suivre les indications du réalisateur, ceci afin de se concentrer sur le personnage principal. Le réalisateur engage comme vedette masculine James Stewart. Pour l'interprète de l'obsédante jeune femme, Hitchcock souhaite d'abord engager Vera Miles, dont la prestation dans son film précédent s'était révélée excellente, mais celle-ci, qui est enceinte, est forcée de refuser. Dès lors, le studio lui trouve une remplaçante en la personne de Kim Novak, laquelle trouvera ici l'un de ses meilleurs rôles.
Bien qu'il soit centré sur un meurtre, Sueurs froides n'est pas à proprement parler un film policier, mais, selon les propres mots du réalisateur, « une histoire d'amour au climat étrange ». Stewart est « Scottie », un ancien enquêteur de la police souffrant d'acrophobie et devenant progressivement obsédé par une mystérieuse jeune femme (Novak), qu'il est amené à prendre en filature. Le vertige insurmontable et l'obsession de Scottie débouchent sur une tragédie. Par la suite, il rencontre une autre jeune femme qui ressemble étonnamment à la disparue. Le film se conclut sans happy end. La première a lieu en Espagne, lors du Festival de Saint-Sébastien, où Hitchcock remporte la concha d'argent. Bien qu'il soit de nos jours souvent considéré comme un classique, Sueurs froides se heurte toutefois, au moment de sa sortie, à des critiques négatives et à un accueil réservé de la part du public ; il marque la dernière collaboration entre James Stewart et le réalisateur. Le film, pourtant, est aujourd'hui considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs films du réalisateur, et se retrouve notamment dans le peloton de tête du classement Sight and Sound des meilleurs films de la décennie ; il constituera par ailleurs, avec Psychose, l'un des points de référence privilégiés par Brian De Palma pour sa relecture cinématographique de l'œuvre hitchcockienne, dans les années 1970-1980.
En 1958, Hitchcock apprend que sa femme, Alma, est atteinte d'un cancer du sein. C'est ainsi qu'il apparaît l'année suivante dans Tactic, une émission de télévision consacrée à la prévention de ce type de cancer. Alma guérira grâce à un traitement expérimental.
Hitchcock, alors, a filmé dans de nombreuses régions des États-Unis. À Sueurs froides, Psychose (Psycho, 1960). Le premier reprend le thème du « Monsieur Tout le monde » pris dans un engrenage, injustement poursuivi, et contraint tant bien que mal de se disculper.
Dans La Mort aux trousses, Cary Grant joue le rôle de Roger Thornhill, un publicitaire de Madison Avenue qui n'a jamais eu maille à partir qu'avec sa mère excentrique, et qui, par un concours de circonstances, se trouve soudainement pris pour cible par une mystérieuse organisation. Il fait la connaissance d'une blonde séduisante, Eve Kendall (Eva Marie Saint), qui le séduit avant de le faire tomber dans un piège... L'écriture du scénario original est confiée à Ernest Lehman. Pour la scène finale, Hitchcock a l'idée d'utiliser comme cadre le Mont Rushmore, un site cependant protégé. Le , il obtient finalement l'autorisation du Ministère de l'Intérieur des États-Unis de se servir de maquettes des fameuses sculptures représentant le visage de quatre présidents. Le générique du film (domaine dans lequel Hitchcock avait fait ses débuts), comme celui de Sueurs froides, est dû au graphiste Saul Bass, et Herrmann, qui depuis Harry est devenu le compositeur attitré de Hitchcock, signe ici ce qui deviendra l'une de ses plus célèbres partitions.
==== Années 1960 ====
La décennie commence avec deux films généralement considérés comme des sommets de l'art du réalisateur, Psychose (1960) et Les Oiseaux (1963). Les films qui suivront seront moins personnels, et peut-être aussi moins ambitieux. L'âge commence à se faire sentir, le cinéma est en crise à cause de l'arrivée de la télévision dans les ménages, et Hitchcock a alors perdu deux de ses plus proches collaborateurs : Bernard Herrmann, le compositeur, et Robert Burks, le directeur photo. Les films réalisés après Pas de printemps pour Marnie (1964) n'auront pas la même dimension que ceux de l'« âge d'or » du réalisateur.
Alors qu'il lit la rubrique « Livres » du New York Times, Hitchcock tombe sur une excellente critique de Psycho, un livre de Robert Bloch, fondé sur l'histoire d'Ed Gein, un tueur en série. Il achète le roman, et annonce à sa secrétaire : « Je tiens notre prochain sujet ». Ce qui motive aussi et surtout le cinéaste, c'est le défi de réaliser un film aussi efficace que possible avec des moyens restreints. Étant donné que beaucoup de mauvais films en noir et blanc et peu coûteux se révélaient malgré tout être des succès au box office, il se demande ce qui se passerait pour un film tourné dans les mêmes conditions, mais réalisé avec soin. Produit avec un budget en effet très limité , Psychose est tourné avec l'équipe de télévision dAlfred Hitchcock présente sur un terrain abandonné des studios Universal.
Pour écrire Psychose, qui allait devenir l'un des sommets de la filmographie du réalisateur, considéré par certains comme son chef-d'œuvre, Hitchcock s'en remet à Joseph Stefano, un scénariste débutant. Tout commence par le vol d'une certaine somme d'argent par l'employée d'une compagnie d'assurances, Marion Crane (Janet Leigh) qui, prise dans une histoire d'amour difficile, agit sur un coup de tête. Elle prend la fuite à bord de sa voiture, qu'elle échange, après avoir été arrêtée par un policier, contre une voiture d'occasion. Surprise par un orage, elle décide de passer la nuit dans un motel, que les clients semblent avoir déserté, et dont elle fait connaissance du propriétaire, Norman Bates (Anthony Perkins), jeune homme sympathique mais aux réactions un peu étranges. Ce dernier vit avec sa mère, possessive à l'extrême, dans une vieille demeure située à proximité. Sa conversation avec Norman convainc Marion de restituer l'argent dérobé. Tandis qu'elle est en train de prendre une douche, cependant, brutalement, violemment, la jeune femme est assassinée dans une scène restée célèbre. Une fois la disparition de l'argent et de la jeune femme constatée, un détective privé (Martin Balsam), ensuite l'amant et la sœur de Marion (Vera Miles), partent à sa recherche... Patricia Hitchcock, fille du réalisateur, joue ici aussi un petit rôle. Pour le film, Herrmann signe de nouveau une musique très inspirée, épousant les images (notamment les coups de couteau) et anticipant les émotions du spectateur à merveille. Pour la promotion du film, Hitchcock insiste pour que, contrairement à ce qui était auparavant une habitude, les guichets des salles ne laissent plus entrer de spectateurs une fois le film commencé, ce qui a en même temps pour effet de titiller la curiosité du public, selon laquelle il n'est pas à la hauteur de La Main au collet, Sueurs froides, La Mort aux trousses, et d'autres films de Hitchcock. La raison probable de ces réactions est que les journalistes n'ont pas apprécié de découvrir le film au cinéma. Le public est cependant au rendez-vous et le film engrangera une recette de 40000000 $. Certains spectateurs, habitués à voir un Alfred Hitchcock plutôt amusant à la télévision sont sous le choc devant la violence, tout à fait inattendue, du film. Hitchcock, amené à s'expliquer, dira dans une interview que Psychose n'est « qu'une plaisanterie ». La violence sans précédent de la scène de la douche, la disparition brutale de l'héroïne après seulement quelques scènes, les vies innocentes abrégées par un meurtrier dérangé, toutes caractéristiques de Psychose, seront par la suite copiées dans de nombreux films d'horreur. (Voir, plus bas, Influence sur le cinéma de genre)
Après avoir achevé Psychose, Hitchcock part pour Universal, pour laquelle il tournera tous ses autres films.
Hitchcock éprouve alors les plus grandes difficultés pour trouver un nouveau sujet. Il commence à travailler avec Joseph Stefano sur le scénario de Pas de printemps pour Marnie, film qui devait marquer le retour à l'écran de l'actrice fétiche du réalisateur, Grace Kelly : bien qu'elle fût devenue princesse de Monaco, celle-ci était prête à accepter dans un premier temps mais, en fin de compte, elle déclinera l'offre. Déçu mais non découragé, le réalisateur, pour son long-métrage au cinéma, se tourne alors vers l'adaptation des Oiseaux, une nouvelle de Daphne du Maurier publiée en 1952 dans la revue féminine Good Housekeeping. Il pense d'abord en tirer un épisode dAlfred Hitchcock présente mais, après avoir entendu qu'en Californie une femme avait réellement été attaquée par des oiseaux, il se décide, malgré les difficultés que cela implique et sans doute en partie à cause de celles-ci, à en faire le sujet de son prochain long-métrage.
À propos des Oiseaux, le réalisateur déclare :
Stefano, qui produisait alors la série Au-delà du réel, n'était pas disponible, et Hitchcock, dès lors, part à la recherche d'un autre scénariste. Après avoir envisagé plusieurs candidats, dont Ray Bradbury, le réalisateur se tourne vers Evan Hunter (qui allait devenir célèbre sous le pseudonyme d'Ed McBain), lequel accepte aussitôt. Le succès de Psychose malgré l'absence de grandes vedettes décide Hitchcock à s'en passer également pour Les Oiseaux. Pour incarner le rôle principal, après divers essais avec plusieurs actrices, son choix se porte finalement sur une inconnue, Tippi Hedren, qui viendra dès lors rejoindre notamment Ingrid Bergman et Grace Kelly dans le cercle fermé des « blondes hitchcockiennes ». Elle aura pour partenaires Rod Taylor, Suzanne Pleshette et Jessica Tandy. Le film commence dans une boutique où l'on vend des oiseaux par la rencontre fortuite et un jeu de séduction entre la fille d'un patron de presse, Melanie Daniels (Hedren), et un avocat, Mitch Brenner (Taylor). Ce dernier veut offrir à sa jeune sœur un couple d'inséparables (en anglais : lovebirds, littéralement « oiseaux d'amour »). Après l'épisode, et bien que la rencontre se fût déroulée assez mal, Melanie, impulsivement, décide de revoir l'homme qui, en fait, vit avec sa mère et sa sœur dans une maison isolée sur un petit îlot de Bodega Bay, un endroit assez éloigné de chez elle. Bientôt, l'endroit devient la cible d'attaques d'oiseaux de toutes espèces, attaques dont la cause n'est pas expliquée dans le film, « sans doute pour souligner le mystère de forces inconnues ».
Le réalisateur dispose ici d'un budget bien plus confortable que pour son film précédent, soit 2500000 $, argent qui sera surtout consacré aux effets spéciaux, lesquels font l'objet d'un soin tout particulier. Les séquences où l'on voit des oiseaux attaquer nécessiteront en effet des centaines de prises, mélangeant scènes réelles et scènes d'animation. Le tournage débute le ; tout a été méticuleusement prévu car Hitchcock n'aime pas les extérieurs, du fait qu'ils impliquent des difficultés relatives au contrôle notamment de la lumière et du bruit ambiant. Pour la bande son, la musique est remplacée par des effets composés entre autres de l'enregistrement de cris d'oiseau et de battements d'ailes, dont Herrmann se charge de superviser la distribution dans les différentes scènes. Avec un gros budget, Hitchcock ne peut décevoir.
Les Oiseaux est présenté pour la première fois en ouverture de l'édition 1963 du Festival de Cannes, en dehors de la sélection officielle. En sortant de la projection, le public est sous le choc : « Ce n'est pas le lâcher de quelques pigeons débonnaires, ni le charme de son interprète Tippi Hedren qui pourront atténuer l'impression d'horreur ressentie à la présentation de son film Les Oiseaux ». Aux États-Unis, le film remporte en tout 11403559 $ des films les plus vus de l'année 1963.
Psychose et Les Oiseaux sont particulièrement remarquables pour leur bande son inhabituelle, orchestrée dans les deux cas par Bernard Herrmann. Les cordes stridentes jouées dans la première scène de meurtre dans Psychose, sorti en 1964, constitue l'une des œuvres majeures du réalisateur, et d'autres encore, comme Claude Chabrol, considèrent que Frenzy, a pour vedettes Paul Newman et Julie Andrews.
Le Rideau déchiré se passe principalement en RDA, avec Paul Newman et Julie Andrews dans les rôles principaux. Il marque la fin assez triste de la collaboration, qui durait depuis douze ans, entre Hitchcock et le compositeur Bernard Herrmann. Mécontent de la partition fournie par Herrmann, Hitchcock finit par le remplacer par John Addison. Le film sort aux États-Unis le .
Le , Le Cinéma selon Hitchcock, publié aux Éditions Robert Laffont, sort à Paris en librairie. Dans cet ouvrage, résultat d'une série d'entretiens accordés à François Truffaut, critique et lui-même réalisateur, Hitchcock se livre sur sa manière de travailler.
Le film suivant de Hitchcock, L'Étau (Topaz), est l'adaptation d'un roman de Leon Uris (auteur dExodus).
L'histoire commence au Danemark, et se poursuit aux États-Unis, à Cuba et en France. Frederick Stafford est engagé pour tenir le rôle principal ; parmi le reste de la distribution, plutôt hétéroclite, figurent John Forsythe, et les Français Dany Robin, Claude Jade, Michel Subor, Philippe Noiret et Michel Piccoli. À la fin du tournage, comme à l'habitude, des projections-tests sont effectuées, qui se révèlent désastreuses : le film est le plus souvent jugé trop long, ennuyeux et sa fin, un duel opposant Devereaux (Stafford) et Granville (Piccoli), ridicule. À la suite de cela, des scènes sont coupées, d'autres raccourcies, d'autres même accélérées, et deux fins optionnelles sont proposées : l'une montre Devereaux montant dans un avion et apercevant Granville montant dans un autre avion à destination de l'Union soviétique, et l'autre, qui tombe assez sèchement, montre, ou plutôt suggère (les acteurs ne sont plus disponibles pour tourner d'autres scènes) le suicide de Granville : on voit furtivement un homme entrer dans une maison, puis on entend un coup de feu. C'est cette dernière fin qui sera conservée pour la sortie en salle, en 1969. Le National Board of Review attribuera néanmoins la récompense du meilleur réalisateur à Hitchcock pour ce film.
Comme Le Rideau déchiré, L'Étau recevra un accueil mitigé de la part de la critique.
=== Années 1970 ===
Après l'échec du Rideau déchiré et de L'Étau, Hitchcock renoue avec le succès en 1972, avec Frenzy, tourné en Grande-Bretagne. Puis Complot de famille, en 1976, reçoit les hommages de la critique.
==== Dernier film britannique ====
En 1971, Hitchcock est fait chevalier de la Légion d'honneur. L'année suivante, il revient à Londres pour y tourner Frenzy.
L'histoire de base recycle l'un de ses succès du muet, Les Cheveux d'or (The Lodger). Richard Blaney (Jon Finch), un serveur de bar à l'humeur changeante, prompt à la colère, devient le suspect numéro un dans l'affaire des « meurtres à la cravate », dont l'auteur réel est en fait son ami, Bob Rusk (Barry Foster), un marchand de fruits.
Cette fois-ci, Hitchcock fait de l'« innocent » et du « méchant » des jumeaux plutôt qu'il ne les oppose, comme c'était le cas dans L'Inconnu du Nord-Express. Seul l'un d'eux, cependant, a franchi la barrière et est devenu meurtrier. Frenzy rencontrera un succès considérable, ses recettes dépassant même celles de Psychose que l'on ne pouvait que tirer de certaines scènes. Ce n'est qu'à partir du Rideau déchiré.
==== Dernier film américain en clin d'œil ====
Complot de famille (Family Plot, 1976) sera le dernier film de Hitchcock, alors quasi octogénaire.
Le film relate les péripéties de « Madame » Blanche Tyler (Barbara Harris), une fausse voyante, et de son amant chauffeur de taxi (Bruce Dern), lequel compte tout de même tirer quelque profit de ces soi-disant pouvoirs. William Devane, Karen Black et Cathleen Nesbitt font également partie de la distribution. C'est le seul film de Hitchcock dont John Williams ait écrit la musique. Le film, dont le scénario sans faille est signé Lehman, est d'une constante drôlerie, et donne l'impression d'être l'œuvre d'un jeune débutant, bourré de talent.
D'une façon qui n'est sans doute pas anodine, Complot de famille se termine par un clin d'œil adressé, via le personnage de Blanche, aux spectateurs du film et, on s'imagine, aux spectateurs de tous les films du « Maître ».
==== Dernier projet ====
Dès le début des années 1970, Hitchcock songeait à faire un film, The Short Night, basé sur l'histoire de l'espion George Blake qui, en 1966, s'était évadé d'une prison de Londres avant de fuir en Union soviétique.
Il acquiert les droits de deux livres consacrés à cette histoire. Les relations de Hitchcock avec James Costigan, le premier scénariste engagé pour le projet, seront assez houleuses ; le réalisateur le congédie et fait alors appel à son ancien collaborateur, Ernest Lehman, auteur des scénarios de La Mort aux trousses et Complot de famille. Celui-ci écrit plusieurs versions de l'histoire, mais aucune ne satisfait Hitchcock, et les deux amis se brouillent. Hitchcock s'adresse alors à Norman Lloyd, un autre ancien collaborateur et ami, mais cela ne fonctionne pas mieux. Après avoir travaillé quelque temps seul à l'adaptation, Hitchcock accepte de collaborer avec un quatrième scénariste, David Freeman, qui s'attelle à la tâche à la fin de l'année 1978.
==== Maladie ====
Entre et , Hitchcock et Feeman se verront régulièrement dans les bureaux du réalisateur aux studios Universal. La santé déclinante du réalisateur rend la tâche de Feeman difficile. Hitchcock souffre d'arthrite. Elle lui cause d'intenses douleurs aux genoux. Il consomme beaucoup d'alcool, sans doute pour apaiser sa souffrance. Les difficultés morales du réalisateur sont accrues par l'inquiétude que lui donne la santé d'Alma, sa femme. Au moment où le scénario est pratiquement terminé, Hitchcock apprend que l'American Film Institute (AFI) veut le récompenser pour l'ensemble de sa carrière. Hitchcock, loin d'être flatté, perçoit la chose comme un présage de sa mort et panique. Il se rend malgré tout à la cérémonie.
Le , il reçoit la visite du consul de Grande-Bretagne, qui vient lui annoncer sa nomination au rang de Chevalier de l'Empire britannique. Après son anoblissement, Hitchcock, très mal en point, prend la décision de définitivement renoncer à tourner The Short Night ; il en avertit directement Universal, et les bureaux de Hitchcock ferment. Le scénario de The Short Night sera finalement publié dans un livre consacré aux derniers jours du réalisateur. Hitchcock reste chez lui quelque temps, puis revient quelquefois aux studios.
==== Mort ====
Le , Alfred Hitchcock meurt dans son sommeil des suites d'une insuffisance rénale à l'âge de 80 ans, entouré des siens dans leur maison de Bel Air, à Los Angeles, en Californie. Il laisse sa femme, Alma Reville, leur fille unique, Patricia, et trois petites-filles, Mary Alma, Teresa et Kathleen. Le corps est incinéré. Une cérémonie, sans cercueil, a lieu en l' à Beverly Hills.
Les cendres de Hitchcock sont dispersées dans l'océan Pacifique.
== Influences d'Alfred Hitchcock ==
À ses débuts, Alfred Hitchcock, en dehors du cinéma, est très influencé par le théâtre. Ses tout premiers films sont en effet pour la plupart des adaptations de pièces. Il confiera par ailleurs souvent l'écriture de ses scénarios à des auteurs dramatiques à succès. Comme beaucoup d'Anglais, il est également très friand de littérature policière et de mystère (Poe figure entre autres parmi ses auteurs préférés) et amateur de faits divers (l'histoire du docteur Crippen, notamment, exercera chez lui une certaine fascination). Lorsqu'il était adolescent, il fréquentait souvent les procès de cours d'assises de l'Old Bailey et pouvait, du moins c'est ce qu'il prétendra lui-même par la suite, réciter de larges extraits de comptes rendus d'affaires célèbres.
En ce qui concerne le cinéma, Alfred Hitchcock revendique lui-même l'influence du cinéma muet allemand ; selon Claude Chabrol, une bonne partie de l'œuvre de Hitchcock serait par ailleurs redevable aux Espions (1928). Ces influences sont non seulement perceptibles dans certains films muets de Hitchcock, comme Les Cheveux d'or (The Lodger, 1927), mais se sentent également dans bon nombre de ses œuvres postérieures. Un exemple concret de l'influence de Murnau : le plan-séquence de L'Aurore (1927) où « l'homme », après avoir traversé un bois, rejoint « la femme de la ville » rappelle, a posteriori, la séquence d'introduction de Rebecca (1940), où un travelling nous emmène jusqu'aux ruines du château de Manderley ; le goût prononcé de Hitchcock pour les plans-séquences en particulier, et la technique en général, vient sans doute de Murnau. Un exemple concret de l'influence de Lang : au début de M le maudit (1931), la mère attend sa petite fille et guette désespérément son retour sur le palier. Un plan montre alors une vue plongeante strictement verticale sur les volées d'escaliers, que l'on peut rapprocher, entre autres, de plans figurant dans les deux scènes montrant l'ascension du clocher dans Sueurs froides (1958).
Selon certains critiques, on peut voir en Cecil B. DeMille une autre influence majeure de Hitchcock. Au moment où ce dernier entame sa carrière au cinéma, DeMille est en effet l'un des réalisateurs les plus importants du cinéma mondial. DeMille était l'inventeur de ce qu'on a pu appeler les « comédies du remariage », dans lesquelles des couples mariés se séparent puis se retrouvent. La comédie Joies matrimoniales (1941), de Hitchcock, est basée sur ce schéma, dont on peut également trouver des traces dans certains autres films du « maître du suspense », où des couples s'affrontent avant de se réunir (Les 39 Marches, 1935 ; La Mort aux trousses, 1959...). Au-delà de ça, on peut trouver un exemple concret de l'influence de DeMille sur Hitchcock dans la seconde partie de la version muette des Dix Commandements (1923), plus précisément dans la scène montrant le meurtre de la « vamp » lépreuse échappée de l'île de Molokai, au moment où celle-ci se trouve derrière un rideau, auquel elle s'agrippe quand le « Caïn » de l'histoire tire sur elle. La scène se termine par un plan montrant le rideau qui se décroche progressivement lorsque la femme s'écroule, un plan que l'on retrouve dans la fameuse scène de la douche de Psychose (1960) (voir aussi, plus bas, Logo).
== Méthode de travail d'Alfred Hitchcock ==
=== Écriture ===
Interrogé sur son travail, Hitchcock expliquera : « Le scénariste et moi planifions la totalité du scénario jusqu'au moindre détail et, quand nous avons terminé, tout ce qui reste à faire c'est tourner le film. En fait, c'est seulement quand on entre en studio, qu'on entre dans la zone des compromis. Vraiment, c'est le romancier qui a le meilleur casting, puisqu'il n'a pas à composer avec les acteurs et tout le reste. » Dans une interview de 1969, Hitchcock précise :
« Dès que le scénario est prêt, j'aimerais autant ne pas faire le film du tout... J'ai un esprit fortement visuel. Dans ma tête, je visualise un film jusqu'au montage final. J'écris tout ceci le plus en détail dans le scénario, et ensuite, quand je tourne, je ne regarde pas du tout le scénario. Je le connais par cœur, tout comme il n'est pas nécessaire à un chef d'orchestre de regarder la partition... Quand vous avez terminé le scénario, le film est parfait. Mais, pendant la réalisation, il perd peut-être quarante pour cent de votre conception d'origine. »
Souvent, pour les films de Hitchcock, l'écriture du scénario se fait à partir d'idées de scènes. C'est notamment le cas de la scène des parapluies ou celle du moulin dans Correspondant 17 (1940), qu'Hitchcock imaginait avant même qu'on ne réfléchisse à l'histoire ou aux personnages, ou celle de l'avion d'épandage dans La Mort aux trousses (1959), qui vient de l'idée, ou du défi, d'une scène de suspense se déroulant, non pas comme à l'habitude dans un lieu clos et étouffant, mais au contraire dans un espace complètement aéré, vide, en rase campagne. Les histoires des films où l'on voit les personnages évoluant dans des sites célèbres (statue de la Liberté dans Cinquième Colonne (1942), siège des Nations unies ou mont Rushmore dans La Mort aux trousses...), sont ainsi en quelque sorte et en partie prétexte à l'utilisation de ces sites comme décor. David Freeman, le dernier scénariste à avoir collaboré avec Hitchcock est au départ assez déconcerté par la méthode utilisée par le réalisateur : « D'abord on décide de ce que vont faire les personnages, puis on les dote de traits de caractère qui rendent plausible leur comportement. [...] On a critiqué Hitchcock pendant des années sur le fait que, chez lui, la forme l'emportait sur le fond. Sa façon de travailler confirmait cette critique. L'astuce tenait en ce que son analyse des personnages était si minutieuse et si pénétrante qu'elle suffisait à leur donner vie dans ses films. ».
=== Procédés narratifs ===
==== MacGuffin ====
Le réalisateur, pour expliquer ce qu'est un « MacGuffin », racontera souvent la même petite histoire drôle :
Deux voyageurs se trouvent dans un train allant de Londres à Édimbourg. L'un dit à l'autre : « Excusez-moi Monsieur, mais qu'est-ce que ce paquet à l'aspect bizarre que vous avez placé dans le filet au-dessus de votre tête ? — Ah ça, c'est un MacGuffin. — Qu'est-ce que c'est un MacGuffin ? — Eh bien... c'est un appareil pour attraper les lions dans les montagnes d'Écosse. — Mais il n'y a pas de lions dans les montagnes d'Écosse. — Dans ce cas, ce n'est pas un MacGuffin. »
Le « MacGuffin » est un élément-clé de l'intrigue, matériel ou pas, généralement mystérieux, qui sert en réalité uniquement de prétexte au développement du scénario, et qui n'a, au-delà de cela, aucune importance véritable. Le terme aurait été employé pour la première fois par Angus MacPhail, scénariste et ami de Hitchcock. Hitchcock et ses scénaristes auront recours au procédé dans de nombreux films. Le « MacGuffin » revêt parfois, peut-être de façon démonstrative, un caractère assez saugrenu. En évoquant le film La Mort aux Trousses, au cours d'une interview avec Truffaut, Hitchcock dira : Le meilleur McGuffin que nous avons utilisé, et par meilleur, je veux dire le plus vide, le plus insignifiant, le plus absurde est celui qui apparaît dans La Mort aux Trousses... Le McGuffin y est réduit à sa plus simple expression: Rien du tout.
Dans Les 39 Marches (1935), le « MacGuffin » est une série de plans que des espions ont dérobé et qui tient en fait en quelques phrases retenues par Memory ; dans Une femme disparaît (1938), c'est un message codé sous la forme d'un petit air de musique ; dans Correspondant 17 (1940), une clause d'un traité qu'un homme politique hollandais est le seul, apparemment, à connaître ; dans Les Enchaînés (1946), un composé chimique caché dans des bouteilles de vin. L'un des « MacGuffin » de La Mort aux trousses (1959) prend la forme de microfilms dissimulés dans une statuette et contenant des « secrets du gouvernement ». C'est la seule explication qui nous sera fournie... Hitchcock voyait là son meilleur « MacGuffin », « le plus inexistant, le plus dérisoire. ». L'importance du « MacGuffin » diminue progressivement au cours du film jusqu'à parfois ne plus en avoir aucune, le spectateur se laissant entraîner par les personnages et la façon dont ils réagissent aux événements générés par le procédé.
Selon certains, le premier « MacGuffin » du cinéma de Hitchcock se trouve déjà dans Les Cheveux d'or (The Lodger, 1927), avec le personnage de l'« Avenger », le tueur, que l'on ne voit en fait jamais à l'écran, dans l'œuvre-même, proposer au héros.
Hitchcock était toujours amusé quand scénaristes ou producteurs dissertaient sur la nature exacte du « MacGuffin », comme ce fut le cas pour celui des Enchaînés ; il dira : « Les gens qui discutent du « MacGuffin » le font parce qu'ils sont incapables d'analyser les personnages. ».
==== Suspense ====
Jean Douchet voit dans le suspense « la principale définition de l'œuvre hitchcockienne », et le définit comme étant « la dilatation d'un présent pris entre les deux possibilités contraires d'un futur imminent ». Selon Douchet, « l'anxiété naît de ce qu'acteurs ou spectateurs sont partagés, déchirés entre l'espérance d'un salut et la crainte de l'irrémédiable entre la vie et la mort. Elle est donc fonction de la durée du conflit, de sa dilatation. Elle aiguise notre perception du temps. ».
Le suspense doit se distinguer de la surprise ou du choc. Dans les films de Hitchcock, le suspense est obtenu par un décalage entre ce que le spectateur sait et ce que le personnage voit. L'attente anxieuse du spectateur peut ensuite être renforcée par une musique accentuée, des effets de lumière, des ombres... Dans le cinéma d'horreur, l'effet de surprise (le choc) consiste à faire apparaître une chose ou un personnage, souvent terrifiant, alors que ni le « héros » ni le spectateur ne s'y attendent. Mais dans les films hitchcockiens, l'anxiété du spectateur augmente au fur et à mesure que le danger, dont le « héros » n'est pas conscient, se précise ; le public se demande ce qui va arriver quand la menace sera enfin perçue par celui (ou celle) auquel il s'identifie. La plupart des thrillers de Hitchcock reposent sur cet effet.
Ainsi, dans Fenêtre sur cour (1954), le spectateur est seul à voir le voisin d'en face sortir de son appartement avec une femme ; Jeffries dort à ce moment. De même, quand le détective Arbogast monte les escaliers de la maison de Norman Bates dans Psychose (1960), le spectateur voit la porte s'entrouvrir et il est seul à prévoir le meurtre. Sueurs froides (1958) est aussi particulièrement significatif puisque le spectateur apprend par un flashback, dès le début de la seconde partie du film, la véritable identité de Judy et tout le complot monté contre Scottie. Le spectateur s'interroge ainsi sur la tournure que vont pouvoir prendre les événements.
==== Humour ====
Dans une interview de 1967, quand on lui demande pourquoi il n'a jamais tourné de comédies, Hitchcock répond : « Mais tous les films que je fais sont des comédies. »
Les thrillers de Hitchcock, en effet, sont pour la plupart émaillés de touches humoristiques. Le réalisateur, qui a lui-même toujours un peu déconcerté les critiques par son incorrigible côté blagueur, considérait que la tension ne pouvait être maintenue tout au long d'un film et que des moments de répit devaient être ménagés dans la narration. Si l'on trouve plusieurs scènes d'un comique assez bon enfant, comme le début des 39 Marches (1935) ou les scènes de voyance cocasses de Complot de famille (1976), l'humour hitchcockien porte fréquemment sur la sexualité et la mort (humour noir). Dans la première catégorie, on trouve par exemple, dans Les 39 Marches toujours, la scène où des représentants en sous-vêtements féminins suscitent le regard un peu désespéré d'un prêtre, ou celle où la main du héros est menottée à la main d'une jeune femme et accompagne celle-ci tandis qu'elle ôte ses bas, ou encore, au début de Sueurs froides (1958), la scène où il est question d'un soutien-gorge révolutionnaire conçu par un ingénieur en aéronautique. Dans la seconde, on trouve entre autres les remarques très terre-à-terre de Stella, l'infirmière de Fenêtre sur cour (1954), concernant ce que le tueur a bien pu faire du corps de sa victime, ou la femme du policier dans Frenzy (1972) s'interrogeant sur le cadavre de Babs tout en grignotant. Mais qui a tué Harry ? (1955) est, par ailleurs, une comédie entièrement vouée à l'humour macabre.
=== Storyboards et tournages ===
La majorité des commentateurs ont cru fermement au fil des ans que les films de Hitchcock étaient largement « storyboardés » jusque dans le moindre détail. On a dit qu'il ne s'était même jamais donné la peine de regarder à travers l'objectif d'une caméra, étant donné que pour lui ce n'était pas utile, même si des photos destinées à la promotion le montrent en train de le faire. Cela lui servait aussi d'excuse pour ne jamais devoir modifier ses films par rapport à la vision qu'il en avait au départ. Si un studio lui demandait de le faire, il pouvait prétendre que le film était déjà tourné d'une seule façon et qu'il n'y avait pas d'autres prises à prendre en considération.
Toutefois, cette façon de voir Hitchcock comme un réalisateur s'en remettant davantage à la préproduction qu'à la réalisation elle-même a été contestée dans le livre Hitchcock au travail (Hitchcock at Work), écrit par Bill Krohn, correspondant américain pour Les Cahiers du cinéma. Krohn, après avoir examiné plusieurs révisions de script, des notes échangées entre Hitchcock et d'autres membres du personnel de production, étudié des storyboards et d'autres matériaux de production, a observé que le travail de Hitchcock déviait souvent par rapport au scénario tel qu'il était écrit ou à la conception qui était faite du film au départ. Il a souligné que le mythe de storyboards à propos de Hitchcock, souvent régurgité par des générations de commentateurs de ses films, avait en grande partie été perpétué par Hitchcock en personne ou par le département des studios chargé de la publicité. Un très bon exemple serait la fameuse scène de pulvérisation du champ de maïs dans La Mort aux trousses... Lors de la première de son dernier film, Complot de famille, Hitchcock fera un petit rectificatif : « C'est un mensonge éhonté. Je n'ai jamais dit une chose pareille. C'est très grossier. Sans doute ai-je dit que les acteurs devaient être « traités comme » du bétail. »
En fait, l'aversion supposée de Hitchcock à l'égard des acteurs a été en grande partie exagérée. Simplement, Hitchcock, qui pensait que les acteurs devaient s'en tenir à se concentrer sur leur rôle et laisser les réalisateurs et scénaristes gérer l'histoire et le traitement des personnages, ne tolérait pas l'approche de « La Méthode ». Ainsi déclare-t-il dans une interview que « l'acteur de La Méthode est OK au théâtre parce qu'il a un espace libre pour se déplacer. Mais quand il s'agit de montrer un plan du visage et un plan de ce qu'il voit, il doit y avoir une certaine discipline. ». Pour Hitchcock, les acteurs, au même titre que les accessoires, n'étaient que des éléments du film ou, du moins, ils devaient considérer la caméra comme un partenaire de jeu à part entière.
Pendant le tournage des Naufragés. À titre d'exemple, on peut rappeler qu'avant son rôle dans Rebecca et dans Soupçons, lequel lui vaudra un oscar, on déniait à Joan Fontaine, sœur d'Olivia de Havilland, le moindre talent. Par ailleurs, certains acteurs ne sont aujourd'hui plus guère connus en tant que tels que par leur prestation dans un film de Hitchcock, non pas simplement grâce à la réputation du réalisateur, mais par la composition qui leur a été permis, alors, de livrer, et qui constitue un ingrédient essentiel de la réussite du film (Kelly dans ses trois films tournés avec le cinéaste, Leigh et Perkins dans Psychose, Hedren dans Les Oiseaux, et bien d'autres, jusque dans de petits rôles...). Hitchcock, simplement, stimulait les talents.
=== Harcèlement ===
Bien après la mort du réalisateur, l'actrice Tippi Hedren relate des faits de harcèlement et d'agression sexuelle commis par Hitchcock. Certains de ces faits avaient été relatés dès 1983 par Donald Spoto dans une biographie de Hitchcock. Celui-ci se serait montré maladivement possessif envers la jeune débutante, et il aurait décidé de ruiner sa carrière cinématographique après qu'elle eut refusé de céder à ses avances.
=== Défis et innovations techniques ===
Hitchcock semblait se délecter à relever les défis techniques de la réalisation.
Dans Les Naufragés (1944).}}
=== Thèmes et personnages ===
==== Hommes ====
===== Héros : innocent « monsieur tout le monde ». =====
Hitchcock porte un intérêt tout particulier au thème de l'innocent accusé à tort, injustement poursuivi, et obligé de se disculper. Parmi les « classiques » de Hitchcock, l'un des premiers à aborder ce sujet est Les 39 Marches (1935), dont le scénario est coécrit par Charles Bennett, et dont le réalisateur tournera plusieurs variantes au cours de sa carrière, jusqu'à La Mort aux trousses en 1959, voire Frenzy en 1972. Le thème, cependant, est déjà présent, dans une certaine mesure, dans quatre films antérieurs, muets, réalisés entre 1925 et 1928 : The Mountain Eagle (film perdu), Les Cheveux d'or, Downhill et Le passé ne meurt pas. Il s'agit presque à chaque fois de drames, seul le second pouvant être considéré comme un thriller. De toute évidence, le thème renvoie au christianisme, plus nettement évoqué dans La Loi du silence (1952) et Le Faux Coupable (1956). Plus prosaïquement, cependant, Hitchcock expliquera que « le thème de l'homme injustement accusé procure aux spectateurs un plus grand sentiment de danger, car ils s'imaginent plus facilement dans la situation de cet homme que dans celle d'un coupable en train de s'évader ».
==== Femmes ====
Hitchcock entretient des rapports difficiles avec les femmes dans son enfance et son adolescence. Il est un enfant solitaire. Plus tard, il dira n'avoir compris vaguement les aspects mécaniques du sexe qu'à l'âge de vingt ans. Dans ses films, les figures féminines sont souvent les plus noires. D'une part, les jeunes femmes aux cheveux bruns représentent souvent le mal. De plus, la figure de la mère, souvent présente, est en général décrite sous un jour assez peu flatteur. Cela est visible dans Les Oiseaux, où la mère a peur d’être abandonnée par son fils ; le paroxysme de cette relation se trouve, bien sûr, dans Psychose.
===== Blonde « hitchcockienne » =====
Les héroïnes de Hitchcock sont le plus souvent des blondes à la beauté glacée qui, dans un premier temps, ont le profil de femmes idéales, mais qui, dès qu'elles sont réveillées par la passion ou le danger, répondent d'une façon plus sensuelle, animale, voire criminelle. La « blonde hitchcockienne », par rapport aux personnages ingénus de « blondes hollywoodiennes », est subversive. Une anecdote, à ce titre, est significative : au milieu des années 1950, quand Marilyn Monroe demande aux studios de travailler avec le réalisateur, Hitchcock aurait refusé, disant ne pas apprécier les femmes qui ont « le sexe affiché sur la figure »...
On notera d'abord que, dans Les Cheveux d'or (The Lodger, 1927), qu'Hitchcock considérait comme son premier « vrai » film, finit par s'éprendre, bien que blonde elle aussi, n'a cependant pas tout à fait ce qui deviendra plus tard les caractéristiques de la blonde selon Hitchcock.
Le prototype en est, en fait, Anny Ondra, qui tourne sous la direction de Hitchcock dans The Manxman et Chantage, deux film muets de 1929, dont le second deviendra le premier film parlant du réalisateur. À cause d'un accent à couper au couteau , Ondra devra être doublée pour la version sonore. On a conservé un essai de l'actrice pour cette version, dans lequel on voit et entend Hitchcock lui poser des questions quelque peu grivoises, et elle y répondre d'un air à la fois choqué et amusé. Dans Chantage, elle joue le rôle de la fiancée d'un policier, qui tue un peintre après que celui-ci a tenté d'abuser d'elle. La blonde hitchcockienne, semble-t-il, est tout d'abord pour le réalisateur, comme le montre la façon dont elle apparaît dans certains de ses films ultérieurs, l'objet d'une fascination s'apparentant au fétichisme : dans Sueurs froides comme dans La Mort aux trousses, certains plans la mettent en scène, avec une insistance que l'on ne peut que relever, comme un sujet d'une œuvre picturale, que l'on pourrait prosaïquement appeler « Blonde mystérieuse de profil regardant vers la droite » ou, mieux, « Blonde mystérieuse, profil gauche »...
Dans Les 39 Marches (1935), on découvre une autre blonde, incarnée par Madeleine Carroll, à qui le héros, innocent poursuivi et aux abois, se présente par un fougueux baiser, mais elle, cependant, n'hésite pas à le dénoncer. Plus tard dans le film, elle se retrouvera littéralement menottée au héros, qui finira par la convaincre. Carroll jouera l'année suivante dans un autre film de Hitchcock, Quatre de l'espionnage.
Dans Fenêtre sur cour (1954), Lisa (Grace Kelly) risque sa vie en s'introduisant dans l'appartement de Lars Thorwald, le tueur supposé, tandis que dans La Main au collet (1955), Francie (de nouveau Grace Kelly) se propose de venir en aide à un cambrioleur « à la retraite » mais qu'elle croit toujours en activité. Dans Sueurs froides (1958), Judy (Kim Novak), déguisée en blonde, est complice d'un meurtre. Dans La Mort aux trousses (1959), la blonde Eve Kendall (jouée par Eva Marie Saint) conduit le héros Roger Thornhill, dont elle est pourtant éprise, dans les griffes de ceux-là mêmes qui cherchent à le tuer. Dans Les Oiseaux (1963), Melanie Daniels (Tippi Hedren) est à un moment accusée d'être à l'origine, par sa simple présence, de l'inexplicable catastrophe.
Dans Pas de printemps pour Marnie (1964) dont le début et la fin sont signalés par deux plans montrant chacun un arbre, l'un quasi identique à l'autre, si ce n'est que l'image est inversée. Au cours du dialogue entre les deux hommes, ils apparaissent à l'écran « en compagnie » d'une lampe massive qui, par les mouvements de caméra, semble se déplacer de façon étonnante au-dessus d'eux, entre eux, au-dessous d'eux ou à côté d'eux, et semble jouer un rôle, comme un troisième acteur. Plus tard dans le même film, après la scène du procès, que suit un plan fixe montrant une statue symbolisant la justice, on assiste à une conversation lors d'un repas entre le juge (Charles Laughton) et sa femme, dont la mise en scène fait intervenir des bougies.
Au début de Cinquième Colonne (1942), la mère (Dorothy Peterson), dont le fils unique vient de mourir victime d'un attentat, et que vient consoler le héros (Robert Cummings) , apparaît assise à une table entre quatre bougies éteintes, deux d'un côté et deux de l'autre, tandis que derrière elle une lampe projette de façon diffuse sa lumière vers le haut. La maison de l'aveugle (Vaughan Glaser), où l'« innocent » arrive ensuite au cours de son périple, est remplie d'un grand nombre de luminaires éteints pour la plupart, des lampes, et des bougies dont la mèche est intacte et qui n'ont jamais servi. La mère et l'aveugle ont en commun qu'ils défendent l'« innocent » de façon « instinctive », ce qui n'est pas le cas, notamment, de l'héroïne (Priscilla Lane) qui, bien qu'elle soit la fille de l'aveugle, doute à plusieurs reprises de l'intégrité de l'« innocent ».
Dans Fenêtre sur cour (1954), le personnage joué par Grace Kelly apparaît à un moment donné entre deux bougies d'abord éteintes, ensuite allumées. Dans le même film, on la voit allumer successivement trois lampes tout en disant à haute voix, comme on prononcerait une formule magique, les trois mots constituant son propre nom. Au début de La Mort aux trousses (1959), lors de la première confrontation de Thornhill (Cary Grant) avec les ennemis qu'il ne se soupçonnait pas avoir, on voit le personnage de Vandamm (James Mason) fermer les rideaux et se placer devant une lampe ; il parle, et sa silhouette rendue fantomatique par le procédé prend un aspect particulièrement menaçant.
Complot de famille (1976), le dernier film de Hitchcock, se termine par une scène où la voyante « de pacotille » (Barbara Harris) découvre de façon inexplicable , une pierre précieuse cachée parmi les perles de cristal décorant un lustre (ce qui renvoie à la boule de cristal de la voyante, par ailleurs élément central du générique du film).
Dans The Lodger, l'arrivée du locataire au sein du foyer se fait alors qu'une coupure d'électricité vient de se produire. Lorsque la mère ouvre la porte pour découvrir qui se tient derrière, la lueur d'une bougie allumée à ce moment-là le révèle comme le probable meurtrier recherché.
Ces éléments, à l'évidence, revêtent un caractère symbolique et se référent, consciemment ou inconsciemment de la part du réalisateur, à des thèmes essentiels du christianisme. Cette religion est abordée plus directement dans La Loi du silence (1953), même si l'on peut considérer qu'il s'agit ici d'un simple prétexte, ou dans Le Faux Coupable (1956), même si le but ne semble être là que la retranscription la plus fidèle possible d'une « histoire vraie »... Dans Le Faux Coupable, c'est après que l'« innocent » a prié devant l'image du Christ que le vrai coupable apparaît. Un peu de la même façon que, dans Les 39 Marches (1935), l'« innocent » a la vie sauve grâce à un livre de prières, qui appartient à un paysan bigot et vénal, et qui se retrouve par hasard dans sa poche
==== Œil et écran ====
Dans Psychose, deux gros plans d'œil semblent se répondre : celui de Norman Bates, qui épie Marion par un petit trou percé dans une paroi et dissimulé derrière un tableau, et celui, grand ouvert mais éteint, de Marion morte, victime du voyeur. Des yeux figurent comme motifs dans le rêve (mis en image avec l'aide du peintre Salvador Dalí) du mystérieux amnésique de La Maison du docteur Edwardes.
==== Lieux ====
==== Escaliers ====
Dans un grand nombre de films de Hitchcock, on trouve des scènes « d'escaliers ». Dans Le crime était presque parfait, la clé est cachée sous le tapis couvrant une marche d'escalier. Dans Sueurs froides, les escaliers constituent eux-mêmes un élément-clé, étant donné que c'est l'impossibilité dans laquelle se trouve le personnage principal de les gravir jusqu'au bout qui est à l'origine du drame. Dans Psychose, le détective Arbogast se fait tuer sur les marches qui conduisent au lieu où, pense-t-il, il est susceptible de trouver la solution du mystère. Dans Complot de famille, la scène finale a aussi pour décor un escalier, en haut duquel le héros se réfugie quand surgit le couple malfaisant, et c'est juste au-dessus de cet escalier que se trouve le lustre où la pierre précieuse est cachée.
==== Véhicules ====
Les moyens de transport jouent un rôle particulier dans bon nombre de films de Hitchcock. On a souvent vu dans l'image d'un train s'engouffrant dans un tunnel à la fin de La Mort aux trousses un symbole de l'acte sexuel (et telle était bien l'intention, avouée, du réalisateur). Le train, avec cette même connotation, est le lieu où se font certaines rencontres : Soupçons et L'Inconnu du Nord-Express débutent par une scène de séduction dans un train. La voiture semble jouer un rôle similaire : notamment dans Le Grand Alibi, Les Enchaînés... La longue séquence de filature dans Sueurs froides, à l'origine de l'obsession du héros pour la mystérieuse jeune femme blonde, et la longue scène où l'on voit le personnage de Marion à bord de ses deux voitures successives, en préambule de sa mort brutale dans Psychose, peuvent ainsi revêtir un sens particulier.
==== Nourritures ====
Hitchcock était complexé par son poids, héritage de son père qui appréciait également la bonne cuisine. Différents acteurs et membres de l'équipe technique racontent qu’Hitchcock les invitait à dîner pour faire plus ample connaissance mais qu’ils parlaient davantage de gastronomie et du bon vin que du film en cours.
Dans ses films, la nourriture a un rôle important. La fameuse scène du baiser dans Les Enchaînés (1946) est entrecoupée de propos sur le poulet. Dans Fenêtre sur cour (1954), Lisa est vue comme une femme parfaite et Jeffries semble l'admettre lorsqu'elle lui apporte son repas, arrivé directement d'un grand restaurant : « Parfait, comme d'habitude ». L'invitation au dîner est souvent l'expression du désir de l'un des deux personnages d'aller plus loin dans sa relation avec l'autre : ainsi, John « le Chat » et Frances s'offrent un pique-nique, Scottie invite Judy à dîner, et Mitch invite Melanie, respectivement dans La Main au collet (1955), Sueurs froides (1958) et Les Oiseaux (1963), et une relation amoureuse peut débuter. La nourriture accentue le désir de Norman Bates pour Marion Crane dans Psychose (1960), puisqu'il lui apporte les sandwiches afin de discuter avec elle. Mais les exemples de scènes où il est question de nourriture abondent dans les films de Hitchcock…
Dans son essai consacré au réalisateur, Jean Douchet analyse le boire, le manger et le fumer dans les films de Hitchcock, et développe à ce sujet une théorie sur « l'absorption » qu'il aborde en disant : « Ce n'est pas gratuitement que l'œuvre du cinéaste, dont les préoccupations digestives se manifestent avec évidence dans la rondeur bonhomme de sa propre personne, est celle où le manger, le boire et le fumer tiennent une place capitale qu'aucune autre œuvre cinématographique, pas même celle de Renoir, autre gourmet célèbre, ne peut lui disputer. [...] Il ne faut donc point s'étonner si, chez Hitchcock, c'est toujours à l'occasion d'un repas que le héros surprend à la dérobée, le secret ténébreux. ».
Il est intéressant de noter, à ce sujet, que l'une des « plaisanteries » les plus appréciées du réalisateur lie la nourriture et la mort, comme le montre le repas servi autour de la malle contenant un cadavre dans La Corde (1948), ou le repas dont le plat principal est l'arme du crime dans L'inspecteur se met à table (Lamb to the Slaughter, 1958) , ou certains passages humoristiques de Fenêtre sur cour (1954), Mais qui a tué Harry ? (1955) ou Frenzy (1972)…
=== Spectateur complice ===
Hitchcock réalise ses films pour le spectateur et il aime jouer avec le côté forcément voyeur, et potentiellement « mauvais », de celui-ci.
Dans L'Inconnu du Nord-Express (1951), le montage parallèle entre, d'une part, le parcours laborieux du « méchant » qui se rend sur les lieux de son crime pour y laisser un briquet susceptible de compromettre le « héros » et, d'autre part, le match de tennis que le « héros » doit remporter au plus vite pour avoir une chance d'empêcher le « méchant », son réel adversaire, d'exécuter son projet, suscite chez le spectateur une tension trouble et, quand le « méchant » peine à atteindre le briquet qu'il a maladroitement laissé tomber dans une grille de soupirail, le spectateur en vient à souhaiter que celui-ci parvienne malgré tout à le récupérer. L'idée du match de tennis est d'ailleurs à ce titre intéressante, et aussi, plus tôt dans le film, l'image de Bruno (le « méchant ») seul parmi le public à ne pas tourner la tête pour suivre la trajectoire de la balle : le « méchant » est sûr de son camp ou, plutôt, il n'a pas de camp ; on pourra observer qu'il ne regarde en fait dans la direction d'aucun des deux joueurs, mais bien droit devant lui : la caméra et, partant, le spectateur...
Dans de nombreux autres de ses films, Hitchcock amène par moments le spectateur à soutenir, quasi inconsciemment, le parti du « méchant ». Dans Le crime était presque parfait (1954), nous sommes un peu déçus, au cœur de la tension, de voir les plans échafaudés par le mari machiavélique pour se débarrasser de sa femme (la pourtant délicieuse Grace Kelly) ne pas se dérouler comme prévu : de voir que le meurtre risque de ne pas avoir lieu, parce que la montre du mari s'est arrêtée et, ensuite, que la cabine d'où il compte donner le coup de téléphone fatal est occupée. Dans Psychose (1960), nous espérons que Norman Bates ne va pas oublier le journal qui risque de le faire suspecter et, plus tard, quand il veut faire disparaître dans un marais la voiture contenant le corps de celle qui au départ était présentée comme l'héroïne, et que le véhicule hésite un moment à s'enfoncer, nous éprouvons avec lui un certain soulagement en voyant tout d'un coup la voiture-cercueil finir de couler. Nous nous surprenons de la même manière, dans Frenzy (1972), à souhaiter que le maniaque parvienne à récupérer l'épingle à cravate, qui pourrait le trahir, restée coincée dans la main, raidie par la mort, de Babs, sa victime...
Un commentaire de ce phénomène se trouve d'une certaine façon formulé dans Fenêtre sur cour (1954), où la fenêtre du « héros » voyeur, assimilable à un écran de cinéma, place le spectateur dans la même position que lui. Au spectateur est renvoyé le reflet de ses désirs troubles à travers ceux de Jeffries et Lisa et, comme le dit cette dernière, « Nous sommes déçus parce qu'un homme n'a pas assassiné sa femme » ; dans le même temps, elle ne condamne le comportement, comme s'il faisait inévitablement partie de la nature humaine, que d'une honte « de principe ». Le spectateur veut une victime et un meurtrier car il veut de l'action. Hitchcock rend le spectateur, malgré lui, complice du tueur.
== Image publique et communication ==
=== Caméos ===
Un caméo est l'apparition furtive (souvent muette) d'une personnalité célèbre dans un film. Hitchcock apparaît d'abord dans Les Cheveux d'or (The Lodger, 1926) car il trouve alors plaisant d'équilibrer lui-même un premier-plan (on le voit assis de dos à un petit bureau, devant une baie vitrée d'une salle de rédaction). Par la suite, ses caméos deviennent un jeu pour le spectateur, et on peut le voir dans tous ses films postérieurs. Bien vite, cependant, il se rend compte que cette apparition furtive peut causer une certaine gêne dans la perception du déroulement de l'action : aussi finit-il par ne plus apparaître qu'en tout début de film, de façon que les spectateurs ne l'attendent plus et puissent être pleinement concentrés sur l'histoire. Toutefois, dans les Enchainés, il apparait deux fois : la première au tout début du film à 2 min 30 environ (le passant devant la maison), la seconde au milieu du film à environ 64 min 30 (un convive buvant un verre de champagne).
Les caméos de Hitchcock révèlent un personnage assez paradoxal. Obsédé par son physique, il ne perdait pourtant pas une occasion de se montrer, contrairement à d’autres réalisateurs très discrets. Cela fait partie de son humour cocasse, qui ponctue bien souvent ses films. L'apparition de Hitchcock dans ses films peut être considérée comme sa signature, et sans doute est-il possible de trouver une signification dans ce que son personnage fait dans cette apparition en rapport avec l'œuvre dans laquelle elle s'insère.
=== Affiches ===
L'exigence et le souci du détail du réalisateur s'étendaient également à chaque affiche de ses films. Hitchcock préférait travailler avec les plus grands talents de l'époque et leur faisait revoir leur copie à d'innombrables reprises, jusqu'au moment où il estimait que l'image unique figurant sur l'affiche représentait fidèlement son film en entier.
=== Logo et thème ===
Le générique de la série Alfred Hitchcock présente montre un dessin représentant, schématiquement mais de manière très reconnaissable, le profil joufflu de Hitchcock et a pour thème La Marche funèbre pour une marionnette de Charles Gounod. La caricature est en fait un autoportrait, dont une première version avait déjà été publiée dans un quotidien en 1923 ; elle aurait été inspirée par Cecil B. DeMille qui avait dessiné un médaillon à son effigie apparaissant au générique de ses films à partir de 1919. Trois ans plus tard, en 1957, Éric Rohmer et Claude Chabrol publient l'une des premières monographies consacrées à Hitchcock.
En 1966, François Truffaut publie Le Cinéma selon Hitchcock, résultat d'une série d'entrevues avec le « maître du suspense » du 13 au dans les bureaux d’Universal. .
== Distinctions ==
=== Oscars ===
Quatre de ses films ont été nommés dans la catégorie meilleur film, seul Rebecca l'emporta (en sachant que cet Oscar ne nomme et ne récompense que les producteurs) :
1940 : Rebecca, produit par David O. Selznick
1940 : Correspondant 17, produit par Walter Wanger
1941 : Soupçons
|-
| 1941
| Soupçons
| Meilleur film
| Darryl F. Zanuck – Qu'elle était verte ma vallée
|-
| 1944
| Les Naufragés
| Meilleur réalisateur
| Leo McCarey – La Route semée d'étoiles
|-
| 1945
| La Maison du docteur Edwardes
| Meilleur réalisateur
| Billy Wilder – Le Poison
|-
| 1954
| Fenêtre sur cour
| Meilleur réalisateur
| Elia Kazan – Sur les quais
|-
| 1960
| Psychose
| Meilleur réalisateur
| Billy Wilder - La Garçonnière
|-
| 1968
| Prix honorifique
| Irving G. Thalberg Memorial Award
| Alfred Hitchcock
|}
Le nombre de nominations (y compris les lauréats) pour les seize films s'élève à cinquante. Miklós Rózsa remporte l'Oscar de la meilleure musique pour La Maison du docteur Edwardes, et Joan Fontaine celui de la meilleure actrice pour sa prestation dans Soupçons ; elle est, parmi tous les acteurs, la seule à être ainsi récompensée pour un rôle dans un film dirigé par Hitchcock.
=== Honneurs et hommages ===
En 1967, Hitchcock reçoit l'Irving G. Thalberg Memorial Award.
En 1971, il est fait chevalier de la Légion d'honneur.
Le profil d'Alfred Hitchcock apparaît, avec d'autres « mythes » du cinéma, dans le générique de Quand la panthère rose s'emmêle (1976) de Blake Edwards, film faisant partie de la série des Panthère rose.
Alfred Hitchcock figure, avec James Whale et, plus tard, George Lucas, parmi les quelques réalisateurs parodiés par Mel Brooks. Le Grand Frisson (High Anxiety, 1977), qui fait référence à plusieurs films et à plusieurs caractéristiques de l'œuvre du « maître du suspense », est d'ailleurs dédié à ce dernier.
En 1979, Hitchcock est récompensé par l'American Film Institute (AFI) pour l'ensemble de sa carrière.
Hitchcock sera fait chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique par la reine Élisabeth II lors des New Year's Honours de 1980. Bien qu'il ait adopté la nationalité américaine en 1956, il était demeuré sujet britannique et pouvait dès lors utiliser le titre de Sir. Hitchcock est mort seulement quatre mois plus tard, le , avant d'avoir pu être investi de son titre de manière officielle.
=== Distinctions posthumes ===
À l'École de cinéma (School of Cinematic Arts) de l'Université de Californie du Sud (USC), une chaire consacrée à l'étude du film américain a été baptisée des noms d'Alma et Alfred Hitchcock : .
Depuis 1991, le Dinard Festival du film britannique (Ille-et-Vilaine, Bretagne) remet un prix portant le nom du réalisateur. On peut par ailleurs voir dans cette ville une statue en bronze du « maître du suspense », évoquant le film Les Oiseaux ; inaugurée le , elle remplace une ancienne statue de Hitchcock faite de plâtre et de résine.
Le , à l'occasion du centième anniversaire de la naissance du réalisateur, une série d'hommages lui sont rendus notamment à Londres, à Los Angeles et à New York.
Des œuvres de Hitchcock sont en outre très régulièrement citées dans des classements « des meilleurs films », dressés par des critiques et des professionnels du cinéma. Six films sont repris au National Film Registry : Sueurs froides, Fenêtre sur cour, La Mort aux trousses, L'Ombre d'un doute, Les Enchaînés, et Psychose. Tous ces films, à l'exception de L'Ombre d'un doute et des Enchaînés figurèrent au Top 100 de l'AFI de 1998, et dans la mise à jour de 2007 de cette liste.
En 2008, quatre films de Hitchcock sont cités parmi les dix meilleurs films de tous les temps dans la catégorie « Mystery » d'un 10 Top 10 dressé par la même institution. Ces films sont Sueurs froides (), Fenêtre sur cour (), La Mort aux trousses () et Le crime était presque parfait (). En 1999, le British Film Institute (BFI) publia un classement des cent meilleurs films britanniques (The BFI 100), dans lequel on retrouve deux films du réalisateur : Les 39 Marches () et Une femme disparaît (). Côté appréciation du public, on peut relever qu'en , pas moins de onze films de Hitchcock figurent au top 250 d'IMDb : Fenêtre sur cour (), Psychose (), La Mort aux trousses (), Sueurs froides (), Rebecca (), L'Inconnu du Nord-Express (), Les Enchaînés (), Le crime était presque parfait (), L'Ombre d'un doute (), La Corde () et Une femme disparaît (). Ce qui est preuve, sinon de l'importance, du moins de la relative perennité de l'œuvre.
== Influence d'Alfred Hitchcock ==
=== Influence au cinéma ===
Les innovations et la vision de Hitchcock ont influencé un grand nombre de cinéastes (citons, par exemple, bien sûr François Truffaut et Claude Chabrol, mais aussi Roman Polanski ou Steven Spielberg...), de producteurs et d'acteurs. Cette influence a notamment participé à la tendance qu'auront les réalisateurs de contrôler les aspects artistiques de leurs films en dépit des producteurs.
Parmi d'autres « hommages » qui ont pu lui être rendus, Hitchcock a engendré deux cas assez uniques dans l'histoire du cinéma : un cinéaste, Brian De Palma, qui base une partie de son œuvre sur celle d'un autre, et le remake pour ainsi dire au plan près, par un cinéaste, Gus Van Sant, de l'œuvre d'un autre cinéaste.
=== Influence sur le cinéma de genre ===
Hitchcock a exercé une influence énorme sur le développement de certains genres cinématographiques, essentiellement avec deux de ses films : Psychose (1960) et Les Oiseaux (1963), réalisés alors qu'il était sexagénaire. Le premier est, notamment, à l'origine du slasher, sous-genre du film d'horreur regroupant des films où un tueur psychopathe élimine un par un les personnages de l'histoire, et le second se trouve à l'origine du film catastrophe, plus particulièrement de toute une série de films mettant en scène des animaux meurtriers.
Psychose sert de référence avouée à Halloween (1978) de John Carpenter, et a engendré une panoplie de films allant de Massacre à la tronçonneuse (1974) de Tobe Hooper jusqu'à Scream (1996) de Wes Craven, et bien au-delà, en passant par Vendredi 13 (1980) de Cunningham ou Les Griffes de la nuit (1984) de Craven. Des films qui, pour la plupart, et comme Psychose lui-même, connaîtront des suites, au nombre parfois assez important.
Les Oiseaux annonce le film catastrophe, bien que le terme soit plus propre à désigner des films où il est question de désastres envisageables, en tout cas plus communs qu'une attaque massive d'oiseaux. On pourrait dire qu'il crée un sous-genre avant que le genre lui-même n'existe, un sous-genre dans lequel on peut ranger un film tel que Les Dents de la mer (1975) de Steven Spielberg, et beaucoup d'autres, d'une qualité souvent bien plus discutable. Certains ingrédients des Oiseaux se retrouveront dans la plupart des films catastrophe : la description d'une histoire personnelle , la description d'une communauté et de ses réactions face à la catastrophe, et la description, en plusieurs scènes choc, de la catastrophe elle-même. Les Dents de la mer se rapproche nettement du modèle offert par Les Oiseaux. Les deux films sont des adaptations d'œuvres littéraires, mais le choix des éléments que l'on retrouve à l'écran est quasiment identique : dans Les Dents de la mer : description de la famille du chef Brody (cfr. Melanie, Mitch et sa mère), de la communauté d'Amity (cfr. Bodega Bay) , et des scènes d'émotion forte distillées progressivement dans le film.
Avec Psychose et, dix ans auparavant, Le Grand Alibi (1950), Hitchcock est par ailleurs le précurseur de ce qui, dans les années 1990-2000, deviendra presque un genre à part entière : le film « à retournement final ».
=== Exégèse De Palma ===
Parmi les réalisateurs ultérieurs, celui qui s'est le plus penché sur l'œuvre de Hitchcock est sans conteste, du moins au début de sa carrière, Brian De Palma, qualifié alors de « maître moderne du suspense ». C'est, pour commencer, après avoir vu Sueurs froides que Brian De Palma laisse de côté des études scientifiques prometteuses pour se tourner vers le cinéma. Dans ses propres films, loin de se contenter d'imiter Hitchcock, pâlement ou même brillamment, De Palma le revisite, en propose une lecture particulière. Son attention se concentre essentiellement sur trois œuvres : Fenêtre sur cour, Sueurs froides et Psychose. Les films de De Palma se distinguent d'abord de ceux de Hitchcock du fait qu'ils sont réalisés au moment où les contraintes sévères visant la représentation ou même l'évocation de la sexualité se sont considérablement relâchées dans le cinéma américain. Ils sont ainsi fréquemment émaillés de scènes érotiques, visant délibérément à exciter le spectateur, et abordent de front des thèmes comme l'insatisfaction sexuelle, l'exhibitionnisme, la transidentité, la pornographie, voire l'impuissance, l'inceste. Le voyeurisme, en même temps qu'il est exploité, est exploré sous de multiples facettes, notamment celui de son rapport avec les médias de toutes sortes. Le thème du double constitue également chez De Palma « auteur », comme chez Hitchcock, un sujet permanent d'interrogation.
C'est de façon assez indirecte que De Palma se réfère d'abord à Alfred Hitchcock, avec Sœurs de sang (Sisters, 1973), Obsession (1976) et Carrie au bal du diable (Carrie, 1976). Le premier, dont la musique est signée Bernard Herrmann, comporte des allusions à Fenêtre sur cour , et explore, comme Psychose, via le cas d'une jeune femme devenue schizophrène à la suite de la mort de sa sœur siamoise, le thème du double et du dédoublement de la personnalité. Obsession (1976, scénario de Paul Schrader d'après une histoire de De Palma), est basé sur une relecture de Sueurs froides, en y intégrant le thème de l'inceste. Le compositeur de la musique du film est encore une fois Herrmann. En ce qui concerne Carrie, il s'agit de l'adaptation d'un roman de Stephen King. Néanmoins, les effets utilisés sont à l'évidence calqués sur ceux utilisés par Hitchcock, notamment dans Psychose, auquel il est par ailleurs rendu hommage à travers le nom donné à l'école de Carrie, la Bates High School. Carrie, cependant, par rapport aux films de Hitchcock, force le trait, avec des séquences humoristiques frôlant le grotesque et, en guise d'apothéose, une longue séquence de suspense horrifique, dramatisée presque à outrance, jusqu'au sursaut final. La symbolique, présente de façon subtile chez Hitchcock, est tout aussi présente dans le film de De Palma, mais de façon plus ostensible, notamment avec l'image de la mère « crucifiée » rappelant celle du saint Sébastien, ou les centaines de bougies que l'on peut voir partout dans la maison lorsque Carrie, après le bal, l'humiliation et la vengeance, rentre chez elle. La maison de Carrie et sa mère n'est sans doute pas sans rapport avec celle de Norman Bates (et sa mère). En ce qui concerne la musique, Donaggio s'inspire directement de l'utilisation qui en est faite par Herrmann dans Psychose.
Le scénario de Pulsions (Dressed to Kill, 1980) s'appuie sur une combinaison entre Sueurs froides et Psychose. Comme Sueurs froides, le film, après présentation des personnages, se poursuit par une longue séquence de séduction, évoquant une parade amoureuse, se déroulant en grande partie dans un musée et au cours de laquelle aucun mot n'est échangé. Comme Psychose, le film se termine par un exposé aux allures scientifiques, concernant la personnalité et les motivations du meurtrier. Ce sont les conflits relatifs à son identité sexuelle qui sont cause chez le meurtrier de Pulsions d'un dédoublement de personnalité. Body Double (1984) est une relecture de Fenêtre sur cour et Sueurs froides. Le rôle principal féminin est par ailleurs tenu par Melanie Griffith, fille de Tippi Hedren. Le film est, au-delà du simple divertissement, une réflexion sur le cinéma et ses artifices (comme le titre du film, en partie, l'indique : la « doublure »), autant que sur les travers sexuels (voyeurisme, exhibitionnisme, voire fétichisme), dans le contexte des années 1980, avec l'émergence de la vidéo, la popularisation relative du cinéma gore et le développement de l'industrie pornographique.
De Palma, dans ces films, recourt par ailleurs au split screen, procédé que n'a jamais utilisé Hitchcock, mais qui correspond à des séquences de La Corde, ou Pas de printemps pour Marnie, dans lesquelles il est donné au spectateur d'assister à des scènes concomitantes, l'une étant susceptible d'avoir un effet sur l'autre. Dans les films de De Palma, l'effet n'a toutefois pas toujours la même fonction ; il s'apparente alors plutôt aux fenêtres de Fenêtre sur cour, ou a pour but de causer une espèce de vertige nauséeux, de « gaver » en quelque sorte d'images le spectateur-voyeur.
=== Psychose de Gus Van Sant ===
Psycho (1998) de Gus Van Sant reprend à quelques détails près les mêmes plans que l'original mais est tourné en couleurs. Van Sant explique : Il s'agit plus d'une réplique que d'un remake [...] C'est presque comme si nous réalisions un faux. Comme si nous faisions une copie de la Joconde ou de la statue de David. Le film, néanmoins, sera un échec commercial.
=== Influence en littérature ===
Certains auteurs, comme Robert Arthur, Jr. et William Arden ont repris le personnage d'Alfred Hitchcock (avec son accord) dans leurs romans pour la jeunesse : Les Trois Jeunes Détectives. Cette saga met en scène de jeunes garçons qui enquêtent sur des événements mystérieux et qui sont parrainés par Alfred Hitchcock en personne, qu'on voit apparaître dans la plupart des romans, en introduction et en conclusion. Cette suite de romans a été traduite en France par Claude Voilier, Vladimir Volkoff ou encore L-M Antheyres, et est parue aux éditions Hachette, dans les collections Bibliothèque verte et Livre de poche.
== Filmographie ==
Le nombre total de longs-métrages réalisés par Alfred Hitchcock pour le cinéma est de cinquante-quatre, ou cinquante-trois si l'on omet Mary, version de Meurtre tournée avec des acteurs allemands. Le premier est en réalité Le Jardin du plaisir, et non Number Thirteen, lequel demeura inachevé et dont ce qui en avait été tourné semble aujourd'hui perdu. The Mountain Eagle, le deuxième film de Hitchcock, est également considéré comme perdu. Chantage existe en deux versions : l'une muette et l'autre parlante. Le Crime était presque parfait existe, quant à lui, en version 2D et il a, à sa sortie et en quelques rares occasions par la suite, été projeté en 3D. Alfred Hitchcock a par ailleurs dirigé vingt épisodes de série télévisée dont la durée varie d'une demi-heure à une heure environ.
Les trois premières bobines du film L'Ombre blanche, que l'on croyait perdues, ont été retrouvées en en Nouvelle-Zélande. Ces images sont les plus anciennes que l'on connaisse du « Maître du suspense ». Sur ce film de jeunesse, il aurait été scénariste, décorateur, monteur et assistant au réalisateur.
Le tableau ci-dessous recense les réalisations d'Alfred Hitchcock au cinéma et à la télévision. En ce qui concerne les débuts de Hitchcock, le tableau s'étend aux films auxquels le cinéaste a collaboré, essentiellement ceux réalisés par Graham Cutts. Pour ce qui est de la télévision, et notamment la série Alfred Hitchcock présente, seuls sont repris les épisodes réalisés par Hitchcock en personne. Les œuvres sont préalablement classées chronologiquement, dans l'ordre de leur première présentation publique (cinéma) ou de leur première diffusion (TV), dans une tentative de refléter au mieux le parcours créatif du réalisateur.
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"Guildford",
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"La Mort aux trousses",
"négationnisme",
"Accident (Alfred Hitchcock présente)",
"Théâtre de Broadway",
"Los Angeles",
"Gary Cooper",
"graphiste",
"Eva Marie Saint",
"Caméra objective et subjective",
"Lew Wasserman",
"Ernest Lehman",
"John M. Stahl",
"Vincent Price",
"remake",
"Leonard Maltin",
"Oscar de la meilleure photographie",
"Dorothy Parker",
"Oscar du meilleur scénario original",
"1935 au cinéma",
"Blake Edwards",
"Royaume-Uni",
"Leon Uris",
"Michael Balcon",
"Le Poison (film, 1945)",
"Mont Rushmore",
"fétichisme",
"Life",
"acrophobie",
"Quand la panthère rose s'emmêle",
"Bernard Eisenschitz",
"inceste",
"Les Trois Lumières",
"1958 à la télévision",
"Anthony Berkeley Cox",
"Université de Californie du Sud",
"1925 au cinéma",
"scénariste",
"Camp de concentration",
"Le Crime était presque parfait",
"Bibliothèque verte",
"Riviera méditerranéenne",
"Soupçons",
"repérage (cinéma)",
"Tallulah Bankhead",
"Carole Lombard",
"Fétichisme sexuel",
"Oscar du cinéma",
"cinéma expressionniste",
"Oskar Homolka",
"David O. Selznick",
"1951 au cinéma",
"Public Broadcasting Service",
"régime nazi",
"Number Thirteen",
"Marlène Dietrich",
"Les Raisins de la colère (film)",
"Betty Compson",
"1924 au cinéma",
"1922 au cinéma",
"Jean Douchet",
"Joseph L. Mankiewicz",
"IMDbTitle:0040746",
"John Forsythe",
"Nova Pilbeam",
"Cinéma en relief",
"Barbara Bel Geddes",
"Le Grand Frisson",
"Laurence Olivier",
"Doris Day",
"New York Film Critics Circle",
"Jack l'Éventreur",
"Henri-Georges Clouzot",
"agression sexuelle",
"Joan Harrison (scénariste)",
"Harold J. Stone",
"Federal Bureau of Investigation",
"Michel Subor",
"Rouge",
"Peter Bogdanovich",
"Edna Best",
"British Museum",
"Cecil B. DeMille",
"Madeleine Carroll",
"Rencontres du troisième type",
"Suzanne Pleshette",
"IMDbTitle:0061107",
"Pino Donaggio",
"1966 au cinéma",
"La Taverne de la Jamaïque",
"United Artists",
"Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)",
"Storm Warning (film)",
"L'Auberge de la Jamaïque",
"1934 au cinéma",
"Patricia Hitchcock",
"Robert Burks",
"Derrick De Marney",
"Histoire du cinéma",
"Cahiers du cinéma",
"Jessie Royce Landis",
"1949 au cinéma",
"20th Century Studios",
"Taschen",
"All About « The Birds »",
"Les Trois Jeunes Détectives",
"Laurence Harvey",
"Royal Albert Hall",
"caméo",
"James Stewart",
"L'Homme qui en savait trop (film, 1956)",
"Jeune et Innocent",
"Michel Piccoli",
"George Lucas",
"Les 39 Marches (film, 1935)",
"Gainsborough Pictures",
"Edward Hopper",
"juif",
"Teresa Wright",
"France",
"Cathleen Nesbitt",
"Kim Novak",
"IMDbTitle:0017075",
"Scott Valley",
"Claude Chabrol",
"Friedrich Wilhelm Murnau",
"Malcolm Keen",
"Plan-séquence",
"À l'est de Shanghaï (film, 1931)",
"Joseph I. Breen",
"assistant réalisateur",
"Ivor Novello (acteur)",
"British Film Institute",
"Europe",
"Harry Dean Stanton",
"John Loder (acteur)",
"Keenan Wynn",
"Charles Vanel",
"May Whitty",
"D'entre les morts",
"Nita Naldi",
"Ivanhoé",
"Joseph Cotten",
"Meurtre (film)",
"Éditions Robert Laffont",
"Ann Todd (actrice britannique)",
"James Donald",
"Laraine Day",
"Rainier III de Monaco",
"François Truffaut",
"Columbia Broadcasting System",
"Barry Foster",
"Psychose",
"California Institute of Technology",
"Fenêtre sur cour",
"Seconde Guerre mondiale",
"Paris Match",
"Joan Fontaine",
"Oscar d'honneur",
"The Prude's Fall",
"33e cérémonie des Oscars",
"Olga Tchekhova",
"Laurent Bouzereau",
"Anne Baxter",
"Les Dents de la mer",
"La Corde",
"Le Faux Coupable",
"Ernest Thesiger",
"Transcription phonétique",
"Jésus de Nazareth",
"L'Écran fantastique",
"Bryan Forbes",
"Margaret Lockwood",
"Orchestre symphonique de Londres",
"M le maudit",
"A. J. Cronin",
"Hitchcock (film)",
"1944 au cinéma",
"Edward R. Stettinius, Jr",
"Titanic",
"1892",
"The New York Times",
"Le Dictateur",
"Junon et le Paon (film)",
"William Devane",
"Oscar du meilleur réalisateur",
"Peter Viertel",
"Les Naufragés (film, 1944)",
"IMDbTitle:0052357",
"Rod Taylor",
"Edmund Gwenn",
"Dany Robin",
"Court métrage",
"Maureen O'Hara",
"Warner Bros.",
"Samson Raphaelson",
"Darryl F. Zanuck",
"Billy Wilder",
"Norman Lloyd",
"Paramount Pictures",
"Chef décorateur",
"Trois dimensions",
"Arthur Mainzer",
"IMDbTitle:0038787",
"Jack Hulbert",
"Le Dernier des hommes",
"guerre froide",
"Sueurs froides",
"Cadre (art)",
"Frederick Stafford",
"flashback",
"Anti-fascisme",
"Frank Lloyd",
"Les Oiseaux (Louvre)",
"Alida Valli",
"Vermont",
"Scène de la douche de Psychose",
"Brigitte Auber",
"Suspicion (série télévisée)",
"comédie romantique",
"statue de la Liberté",
"Californie",
"Henry Fonda",
"Ben Hecht",
"Bon Voyage (film, 1944)",
"17e cérémonie des Oscars",
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"psychanalyse",
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"Directeur de la photographie",
"Leo McCarey",
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"Anthony Shaffer",
"Scénariste",
"ordre de l'Empire britannique",
"États-Unis",
"IMDbTitle:0056869/business",
"Chaire universitaire",
"Taxi Driver (film, 1976)",
"Ingrid Bergman",
"Les Amants du Capricorne",
"William Irish",
"cinéma gore",
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"retournement final",
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"Stephen King",
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"océan Pacifique",
"Abnégation (film)",
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"Blanc",
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"10 août",
"1927 au cinéma",
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"Ivor Novello",
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"1959 au cinéma",
"République démocratique allemande",
"Good Housekeeping",
"Insuffisance rénale aiguë",
"anglais britannique",
"Karen Black",
"IMDbTitle:0044079",
"homéopathie",
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"L'Ombre blanche (film, 1923)",
"RKO Pictures",
"Cary Grant",
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"alphabet phonétique international",
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"Double (dualité)",
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"motel",
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"L'Ombre d'un doute",
"Shirley MacLaine",
"Méchant (fiction)",
"Oscar de la meilleure chanson originale",
"Saul Bass",
"Croix (christianisme)",
"médecin",
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"Leslie Banks",
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"La Danseuse blessée",
"Jessica Tandy",
"1955 à la télévision",
"Vendredi 13 (film, 1980)",
"Londres",
"Le Procès Paradine",
"1955 au cinéma",
"cinéma sonore",
"IMDbTitle:0033922",
"Le Ring (film, 1927)",
"Numéro dix-sept",
"Clark Gable",
"Joies matrimoniales",
"Bretagne (région administrative)",
"revue (théâtre)",
"Noël Blandin",
"The Manxman",
"Sight and Sound",
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"exhibitionnisme",
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"Paris",
"Anthony Perkins",
"1945 au cinéma",
"réalisateur",
"Carrie au bal du diable",
"27e cérémonie des Oscars",
"Franklin Dyall",
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"Ruth Roman",
"châtiment corporel",
"intertitre",
"La Nuit des masques",
"13e cérémonie des Oscars",
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"web-série",
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"Réalisateur",
"Wendell Corey",
"Richard Todd",
"Champagne (film)",
"Technicolor (procédé)",
"Isabel Jeans",
"Adolf Hitler",
"Le Monde",
"Miles Mander",
"Patrick Hamilton (écrivain)",
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"1953 au cinéma",
"identité de genre",
"George Blake (espion)",
"Betty Balfour",
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"Sur les quais",
"1932 au cinéma",
"politique des auteurs",
"Gregory Peck",
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"code Hays",
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"trac",
"Oratoire de Londres",
"Joseph Stefano",
"1952",
"Noir",
"Elia Kazan",
"Mais qui a tué Harry ?",
"Festival de Cannes 1963",
"Psycho (film, 1998)",
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"Robert Montgomery (acteur)",
"Le crime était presque parfait",
"effets spéciaux",
"Alfred Hitchcock: The Final Cut",
"Turner Classic Movies",
"Écran divisé",
"Angleterre"
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Anime
|
Un {{japonais|anime, ou animé ou japanimation, désigne une série d'animation ou un film d'animation en provenance du Japon souvent adapté d'un manga. C'est le diminutif du mot , lui-même transcription de l'anglais .
Alors que les toutes premières animations japonaises connues datent de 1917 et qu'un bon nombre de dessins animés originaux sont produits durant les décennies suivantes, la caractéristique et le style anime se développent durant les années 1960 (notamment grâce aux travaux d'Osamu Tezuka) et se popularisent hors des frontières du Japon durant les années 1970 et 1980.
L'animé, comme le manga, jouissent d'une grande audience au Japon et sont facilement reconnaissables dans le monde entier. Les distributeurs peuvent diffuser un animé par le biais de chaînes télévisées, par vidéo, au cinéma ou encore en streaming.
== Terminologie ==
Au Japon, le premier terme utilisé pour désigner les œuvres d'animation est senga eiga (film dessiné), considéré comme un genre particulier du cinéma, et non un art distinct. Avec la popularisation du manga, le terme (film de manga) apparaît dans les années 1920 pour désigner une œuvre d'animation scénarisée, tandis que senga eiga devient un terme technique désignant l'aspect graphique. Dōga eiga (film d'animation) est un des synonymes de manga eiga, apparu en 1937.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'apparition de séries télévisées à bas coût (Astro Boy (1963) étant la première) introduit un nouveau terme, terebi manga (manga télévisé), usité jusque dans les années 1980, en opposition à manga eiga désignant alors plutôt le cinéma d'animation.
Le terme animēshon, écrit en katakana, apparaît également après-guerre, dérivé du mot anglais sous l'occupation américaine ou, selon une autre théorie, du français dessin animé. Son diminutif anime se diffuse dans les années 1960 et 1970, supplantant définitivement manga eiga et terebi manga dans la décennie 1980. Les changements relèvent aussi de l'appropriation de techniques d'animation modernes permettant une production massive, rapide et peu onéreuse, comme la généralisation du celluloïd et l'animation limitée. Ainsi, l’anime se définit aussi comme un marqueur temporel pour les spécialistes, délimitant l'avant et l'après Astro Boy dans l'animation japonaise.
Au Japon, anime signifie animation au sens large, y compris étrangère, et couvre tous les supports (films, séries télévisées, OVA). En Occident, le terme anime désigne spécifiquement l'animation japonaise. Les réalisateurs Isao Takahata et Hayao Miyazaki préfèrent toutefois définir leurs longs métrages d'animation comme des manga eiga, en opposition aux animes télévisés de moins bonne facture.
== Perception au Japon ==
Les animes sont très populaires au Japon : en 2001, Le Voyage de Chihiro a battu le record de popularité dans ce pays, devançant le film Titanic (film, 1997)|. De ce jour, le record a été battu par le film Demon Slayer: Le Train De L'infini.
Parmi les films qui rencontrent le succès, on peut citer ceux issus du studio Ghibli, fondé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata, dont Le Voyage de Chihiro, Le Château dans le ciel, Le Château ambulant, Princesse Mononoké qui peuvent être considérés comme les chefs-d’œuvre du genre.
Très souvent, ils sont en rapport avec un manga : soit l’anime est basé sur un manga à succès, soit un manga est créé à partir d’un anime populaire. Parfois, les deux sont créés en même temps. D’autres séries, comme Medabots, ou plus récemment Tokyo Demon Campus, s’inspirent de jeux vidéo. Enfin, beaucoup d’animes s’inspirent également de visual novels à succès ; on peut ainsi citer Clannad, Fate/stay night, Ef: A Fairy Tale of the Two et Phantom of Inferno, qui se sont vus adaptés en anime à la suite de leur succès commercial.
== Présentation ==
=== Types d’animes ===
Différents types d’animes sont distingués :
Séries :
Elles sont diffusées à la télévision. Si la durée standard d'un épisode est généralement de 24 minutes environ, le nombre d'épisodes total est variable selon les époques.
Dans les années 1960, plusieurs séries d’animes comptent 52 épisodes, comme Speed Racer, et jusqu'à 193 épisodes pour Astro Boy.
Durant les années 1970, Gatchaman s'étalait sur 105 épisodes et Lupin III sur 24.
De la fin des années 1980 au début des années 1990, plusieurs séries ont dépassé la centaine d'épisodes, comme Les Chevaliers du Zodiaque (145 épisodes), Sailor Moon (200 épisodes) ou Dragon Ball (291 épisodes).
À partir du milieu des années 1990, le format en 26 minutes se répand et devient le plus conventionnel. Par exemple Neon Genesis Evangelion (26 épisodes), Cardcaptor Sakura (70 épisodes, 3 saisons) ou Kenshin le vagabond (95 épisodes, 4 saisons).
De longues séries à succès (plusieurs centaines d'épisodes) voient le jour à partir du milieu des années 1990, avec Pokémon, Bleach, One Piece, Naruto, Fairy Tail ou encore Détective Conan.
Films d'animation :
Destinés à sortir au cinéma, ils bénéficient des plus hauts budgets.
Original video animation (OVA, anciennement orthographié OAV):
Ce sont des animes produits directement pour la vente en vidéo (physique, aujourd'hui également numérique). Leur qualité technique est souvent meilleure que celle des séries, car les délais sont moins contraignants et le budget plus élevé (pour un public plus ciblé). Ce format permet également la production de programmes à public plus restreint (par exemple pour adultes, avec le Hentaï).
Bien qu'aujourd'hui considérée comme désuète au Japon, l'abréviation « OAV » continue parfois d'être utilisée à l'étranger (cf. Original video animation).
Original net animation (ONA):
Ces productions sont similaires aux OVA, mais spécifiquement destinées à être principalement diffusées sur Internet, par exemple à travers une plateforme payante par abonnement. Il est à noter que ces productions peuvent parfois bénéficier par la suite d'une diffusion vidéo physique (a contrario des OVA dont le support physique est le mode de diffusion premier, ou parfois complété par une diffusion numérique).
=== Lexique ===
Au fil du temps, certains termes (associés aussi au monde du cinéma, mais plus particulièrement issus de mots anglais) se sont introduits dans le jargon des amateurs d'anime :
Filler : hors-série/hors du contexte du manga original ;
Fleuve : un anime fleuve est un anime avec un épisode par semaine contrairement aux anime sortant par saisons. L'attente est moins longue mais la qualité graphique peut en pâtir ;
Préquelle : épisode produit après mais concernant une histoire préalable (par ex. Cube Zero est sorti après Cube et Cube 2) ;
Séquelle : une suite ;
Fansub : fait de traduire et de sous-titrer illégalement un épisode sorti au Japon mais pas encore dans son pays. Le fansub est populaire auprès des fans car il permet d'éviter d'attendre l'adaptation des épisodes et de visionner ces derniers en version originale. En effet, nombreux sont ceux qui préfèrent les voix japonaises ;
Simulcast : Similaire au fansub, le simulcast se différencie par une plateforme légale et un partenariat avec la société d'édition.
Version Kai : Recoupage des épisodes sous forme de films d'1 à 2 heures pour être plus fidèle à l'histoire originale en virant les hors séries, les génériques et les temps de pauses.
Semi-hors serie : Filler qui fait quand même avancer l'histoire.
=== Historique ===
Les prémices du dessin animé se trouvent dans les Pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud. Celles-ci sont projetées au musée Grévin à Paris à partir du , grâce au Théâtre optique, appareil complexe qu'Émile Reynaud a breveté en 1888. Plus tard, en 1908, Émile Courtet, dit Émile Cohl, sera considéré comme l'inventeur et le père du dessin animé cinématographique.
L’histoire des animes commence au début du XXe siècle, en 1917, faite par quelques pionniers suivant les traces des Occidentaux, en particulier de France. Après quelques expérimentations, une longue période suivit où la production fut réduite à quelques courts métrages, quelques commandes de l’armée ou des cinémas.
Avec la fin de la guerre, l'industrie cesse d'être anti-américaine et devient le deuxième producteur mondial après les États-Unis.
Dans les années 1950 apparaît la Tōei Dōga ou Toei Animation, le plus gros studio d'animation du Japon. Dans la même décennie, l'industrie japonaise se spécialise pour les deux marchés que sont l'export et le marché local. Tetsujin 28-gō se rendit également célèbre au Japon.
Les années 1970 virent l’explosion de grandes franchises comme Lupin III (1971-1972) et des séries de mecha : Mazinger Z (1972-1974), Yamato (1974-1975), ou bien encore Mobile Suit Gundam (1979-1980). Les années 1980 montrent un fort développement du space opera. On regarde Macross (1982), lequel sera utilisé par Harmony Gold pour créer son Robotech en 1985, Lamu de Mamoru Oshii (1984). Le studio Ghibli fait parler de lui avec Le Château dans le ciel (1986), deux ans après Nausicaä de la vallée du vent (1984), tous deux de Hayao Miyazaki, et les otaku apparaissent. On voit également Le Tombeau des lucioles (1987), Akira (1988) ou Kiki la petite sorcière (1989). Les OAV apparaissent, le hentai également.
Les années 1990 sont marquées par plusieurs œuvres choc, très recherchées : Neon Genesis Evangelion d’Hideaki Anno (1995) abordant des sujets philosophiques, Ghost in the Shell d’Oshii (1995), Cowboy Bebop (1998) ou Serial experiments Lain (1998). La fin des années 1990 et les années 2000 voient un fort retour des œuvres commerciales, utilisant des schémas bien connus, visant essentiellement un public très jeune et ayant fait leurs preuves : Pokémon, Yu-Gi-Oh! (1997), Digimon (1999), Beyblade (2001), ou encore Mahoromatic (2001).
Mais on assiste également à une reconnaissance des animes à travers le monde : le chef-d'œuvre de l'animation Le Voyage de Chihiro reçut le ex æquo du Festival du film de Berlin 2002 et gagna l’Oscar du meilleur film d'animation en 2003, et Ghost in the Shell 2: Innocence fut sélectionné pour le Festival de Cannes 2004.
Récemment les animes visent aussi une certaine réalité, notamment ceux ayant pour thème principal le sport, du premier en 1984 (Jeanne et Serge) jusqu'à aujourd'hui (Haikyū, Yuri on Ice et autre). C'est l'un des types d'animes se rapprochant le plus de la réalité par certains aspects, par exemple par les noms des techniques et les sports représentés. On retrouve les aspects japonais primordiaux tels que le respect de la hiérarchie, de la discipline et le sens de l'effort. Tout cela est contre-balancé par des clins d'œil comiques dans les moments sérieux. Avec le temps, ils ont pris de l'ampleur et sont devenus de plus en plus connus jusqu'à inciter des nouvelles vocations.
=== Caractéristiques ===
Les films d'animation japonais peuvent avoir des caractéristiques particulières sur le public ciblé, sur les techniques de production parfois à bas coût ainsi que sur les questions de genre et de violence.
L'industrie japonaise de l'animation cible un public adulte là où en Occident l'industrie de l'animation cible un public enfantin avec Les Chevaliers du Zodiaque, série qui deviendra le symbole de l’époque, précédée le par la série Dragon Ball (série télévisée d'animation)|. Celle-ci ne connaîtra vraiment le succès que plus tard, dans son second volet, (1990), qui déclenchera une nouvelle vague d’inconditionnels, grands consommateurs de produits dérivés. Cherry Miel, une série contemporaine de Goldorak, a dû attendre quinze ans avant sa diffusion française.
Ces séries ont souvent été décriées pour leur violence. En fait, elles n’étaient pas destinées au public auquel elles ont été présentées (entraînant d’ailleurs une censure, rendant certains épisodes incompréhensibles). En effet, au Japon, il y a une très grande segmentation du manga : les combats de Ken le Survivant n’ont rien à voir avec la candeur ou l’humour de Juliette je t'aime, Lamu, Dr Slump|, Le Collège fou, fou, fou ou Une vie nouvelle. Autres séries phares : Nicky Larson, et , qui auront un impact similaire à .
La réception critique de l'animation japonaise en France a connu un tournant au cours des années 1990 avec la sortie sur les écrans de films comme Le Tombeau des lucioles d’Isao Takahata et Perfect Blue de Satoshi Kon. Le festival Nouvelles images du Japon, organisé par le Forum des images à partir de 1999, a contribué à la reconnaissance d’auteurs majeurs comme Hayao Miyazaki, Isao Takahata, Satoshi Kon, Koji Yamamura qui ont été, parmi d'autres, les invités de cette manifestation très suivie par le public et la presse.
Le mot « anime » entre dans l’édition 2014 du dictionnaire Le Petit Larousse et les mots « anime » et « animé » dans l'édition 2021 du Petit Robert.
Aujourd'hui, peu de chaînes diffusent des animes ; on peut noter la chaîne J-One et Game One qui diffusent activement en J+1 plus de au , les spectateurs d'animes francophones, qui souhaitent regarder plus que ce que propose la télévision, se tournent vers des sites internet de diffusion en ligne (VOD) comme Netflix, Crunchyroll, ADN ou Wakanim qui proposent un catalogue bien plus fourni que la télévision.
=== En Chine ===
La diffusion d'anime japonais en Chine débute avec Astro, le petit robot dans les années 1980, mais ne se développe réellement que dans les années 2000 avec des anime pour enfants : Doraemon, Ikkyû-san, Détective Conan, Crayon Shin-chan ou encore Chibi Maruko-chan. Depuis 2006, la diffusion de dessins animés d’origine étrangère aux heures de grande écoute est interdite, ce qui a favorisé le développement d'un marché parallèle, ainsi que de la vente en ligne.
== Principaux réalisateurs ==
Les principaux réalisateurs des anime sont :
Hideaki Anno (Neon Genesis Evangelion, Nadia, le secret de l'eau bleue, Gunbuster).
Osamu Dezaki (Ashita no Joe, , Rémi sans famille, La Rose de Versailles, Space Adventure Cobra).
Mamoru Hosoda (Digimon, Notre jeu de guerre!, La Traversée du temps, Summer Wars, Les Enfants loups, Ame et Yuki, Le Garçon et la Bête).
Makoto Shinkai (La Tour au-delà des nuages, 5 centimètres par seconde, Voyage vers Agartha, The Garden of Words, Your Name).
Kunihiko Ikuhara (Sailor Moon: les Fleurs maléfiques, Utena, la fillette révolutionnaire, Mawaru Penguindrum).
Yoshiaki Kawajiri (Manie Manie - segment Le Coureur, Wicked City, Demon City Shinjuku, Midnight Eye Goku, Cyber City Oedo 808, Ninja scroll, Vampire Hunter D: Bloodlust).
Shōji Kawamori (Macross, Vision d'Escaflowne, Earth Girl Arjuna, Sōsei no Aquarion).
Satoshi Kon (Perfect Blue, Millennium Actress, Tokyo Godfathers, Paprika et la série Paranoia Agent).
Leiji Matsumoto (Galaxy Express 999, Capitaine Albator, Yamato, Queen Emeraldas, Gun Frontier, Interstella 5555 avec Daft Punk).
Hayao Miyazaki (Le Château de Cagliostro, Nausicaä de la vallée du vent, Le Château dans le ciel, Mon voisin Totoro, Kiki la petite sorcière, Porco Rosso, Princesse Mononoké, le Voyage de Chihiro, Le Château ambulant).
Daisuke Nishio (Dragon Ball, Dragon Ball Z, Pretty Cure (2004-2006)).
Kenji Kamiyama (Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Seirei no moribito, Eden of the East).
Mamoru Oshii (Ghost in the Shell, Patlabor, L'Œuf de l'ange, Ghost in the Shell 2: Innocence, The Sky Crawlers).
Katsuhiro Ōtomo (Manie Manie - segment Stopper le travail!, Akira, Steamboy).
Rintarō (Galaxy Express 999, Manie Manie - segment Labyrinthe, Metropolis).
Jun'ichi Satō (Sailor Moon, Junkers Come Here, Magical Dorémi, Kaleido Star).
Isao Takahata (Goshu le violoncelliste, Le Tombeau des lucioles, Omohide poro poro, Pompoko, Mes voisins les Yamada, Kié la petite peste).
Osamu Tezuka (Tableaux d'une exposition, La Légende de la forêt).
Yoshiyuki Tomino (Yūsha Raideen, Mobile Suit Gundam, ).
Shinichirō Watanabe (Cowboy Bebop, Samurai champloo, Animatrix, Macross Plus).
Shigeyasu Yamauchi (Tenkai-hen Josō: Overture, Casshern Sins, A Town Where You Live).
Taiji Yabushita (1903-1986).
Zenjirō Yamamoto (1898-1981).
Tetsurō Araki (Death Note, Highschool of the Dead, L'Attaque des Titans).
Tatsuo Yoshida (Speed Racer, Gatchaman).
(Domination nakite, ', ').
Masami Kurumada (Saint Seiya).
== Principaux studios de production ==
== Seiyū ==
Les Seiyū sont les comédien(ne)s spécialisé(e)s dans le doublage des animes. Ils sont, au Japon, considérés comme de véritables stars et sont très populaires, par contraste avec le métier de comédien de doublage en Occident.
== Compositeurs de musique pour anime ==
Les musiques d’anime, appelées anison (pour anime song), sont souvent éditées en CD séparés, singles et albums, à destination des fans des séries. Certaines musiques sont parvenues en tête du classement Oricon (l’équivalent du Top 50), tel que Hare hare yukai, ending de Suzumiya Haruhi no yūutsu. Les artistes font aussi parfois des CD regroupant toutes les anison qu’ils ont pu faire.
La plupart des musiques d’anime sont tirées d'un titre ou d'un album d'un groupe de Jpop ou Jrock du moment, sollicité au départ par les studios d'animation : les morceaux présentés sont souvent plus courts, voire légèrement modifiés, par rapport aux morceaux originaux (citons par exemple le titre Tough Boy de TOMCAT, générique de début de l’anime Hokuto no Ken saison 2. Le succès, pour ces groupes, dépend bien évidemment de celui de la série, mais est généralement au rendez-vous au moins à court terme, bénéficiant ainsi d'une publicité inespérée. Les animes utilisent donc souvent des gens de talent et, parfois, en découvrent, comme Asian Kung-Fu Generation (révélé par Fullmetal Alchemist) ou Orange Range.
Parmi les principaux compositeurs de ces musiques, on peut citer :
|
[
"Vampire Hunter D: Bloodlust",
"Digimon Adventure: Bokura no Uō Gēmu!",
"Tableaux d'une exposition (film)",
"Berlinale 2002",
"otaku",
"Suite d'une œuvre",
"L'Œuf de l'ange",
"Michi Himeno",
"Kenji Kawai",
"Liste de sociétés d'animation",
"Synthèse d'image",
"Animation par ordinateur",
"Daria (série télévisée d'animation)",
"Production I.G",
"Shaft (studio)",
"Rémi sans famille",
"Le Garçon et la Bête",
"série d'animation",
"Steamboy",
"Original video animation",
"Mot-valise",
"Wit Studio",
"Bones (studio)",
"La Légende de la forêt",
"Ghost in the Shell 2: Innocence",
"Logiciel de modélisation 3D",
"A-1 Pictures",
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"Gunbuster"
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Anthropologie
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L'anthropologie est une discipline scientifique, située à l'articulation entre les différentes sciences humaines et naturelles, qui étudie l'être humain et les groupes humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques (anatomiques, biologiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs) et culturels (social, religieux, linguistiques, psychologiques, géographiques). L'anthropologie qui utilise les mêmes objets, méthodes que l'ethnologie, est aussi présentée comme une version plus actualisée de celle-ci, qui s'affranchit des critiques d'implication de cette dernière dans la colonisation de certains groupes humains "indigènes" par d'autres "civilisés". Chapitre le plus vaste de l'histoire naturelle, l'anthropologie se veut une monographie sur le genre Homo, qui décrit et analyse les faits anthropologiques, c'est-à-dire caractéristiques de l'homme, de l'hominisation et de l'humanité.
Le terme anthropologie vient de deux mots grecs, anthrôpos, qui signifie homme, et logos, qui signifie science, parole, discours. L'anthropologie constitue jusqu'au XIXe siècle une branche du savoir philosophique plaçant l'homme au centre de ses préoccupations mais, avec la naissance des "sciences sociales et humaines", le terme change de sens pour désigner essentiellement la nouvelle science. La démarche anthropologique prend comme objet d’investigation des unités sociales de faible ampleur à partir desquelles elle tente d’élaborer une analyse de portée plus générale, appréhendant d’un certain point de vue la totalité de la société où ces unités s’insèrent.
== Terminologie ==
=== Anthropologie et ethnographie ===
Les premiers anthropologues s’appuient sur des documents de seconde main comme les récits de voyages d'explorateurs ou de missionnaires ou encore les rapports des administrations coloniales. Cette division du travail entre celui qui collecte les informations et celui qui les interprète reste la norme dans les pays d’Europe jusqu'en 1914. La figure de l’« anthropologue en chambre » (armchair anthroplogist) dont James George Frazer peut faire figure d’archétype est alors dominante. Les voyages d’exploration à visée scientifique formalisent progressivement la tâche que remplissaient spontanément mais de manière aléatoire les explorateurs, en fixant des objectifs de collecte d’information sur les populations rencontrées : l’expédition Baudin (1801) vers les Terres Australes compte ainsi dans ses rangs François Péron qui voyage en qualité d’« anthropologiste ». Les visées géopolitiques de l’expédition Lewis et Clark, soutenue par Thomas Jefferson, s’accompagnent également d’un plan d’étude des tribus amérindiennes qui se trouveraient sur son parcours.
L’anthropologie du XIXe siècle se caractérise par une intense volonté de collecte d’information concernant les populations extra-européennes, première étape d’un travail de mise en ordre et de classification, conçu dans une perspective de plus en plus évolutionniste.
=== Anthropologie et ethnologie ===
L'anthropologie et l'ethnologie sont nées au XVIIIe siècle. L'anthropologie est l'étude de l'homme et des groupes humains. L'ethnologie étudie l'ensemble des caractères de chaque ethnie afin d'établir des lignes générales de structure des sociétés et de leur évolution. Historiquement, ces deux termes ont désigné des concepts différents : l'anthropologie était une science de la nature et l'ethnologie concernait le classement culturel puis « l'analyse comparée des mœurs et des institutions des sociétés traditionnelles ». Selon Marcel Mauss, il est possible de distinguer dans le métier d'anthropologue une phase ethnographique qui observe et collecte les faits, une phase ethnologique qui les analyse, et une phase anthropologique qui compare, synthétise et théorise. Mais pour certains anthropologues contemporains, ce découpage en diverses phases n'est pas applicable dans la pratique : « toute ethnographie est déjà ethnologie, toute observation déjà interprétation ».
L'ethnologie reste cependant implicitement associée à l'étude d'un peuple déterminé, en général d'une société traditionnelle, et au travail sur le terrain, tandis que l'anthropologie étudie les faits anthropologiques, c'est-à-dire propres à l'humanité. Historiquement en France, jusque dans les années 1950, l'ethnologie s'occupait des sociétés primitives et on parlait d'anthropologie physique. L'ethnologie s'est ensuite subdivisée en anthropologie physique ou anthropobiologie et en anthropologie culturelle, économique, politique et sociale.
Dans le monde anglo-saxon, c'est le mot anthropologie qui a été choisi pour l'étude des peuples primitifs, l'ethnologie étudiant leur histoire.
Depuis les années 1950, les expressions anglo-saxonnes « ' » (en particulier britannique) et « ' » (en particulier américaine) ont été assimilées par les chercheurs et tout le monde utilise le terme « anthropologie ».
=== Anthropologie et sociologie ===
L'anthropologie se distingue de la sociologie qui étudie les sociétés humaines, la naissance des groupes sociaux ainsi que leur organisation, les différents types de relations que ces groupes entretiennent entre eux et leurs influences sur les comportements individuels.
Le philosophe Auguste Comte, qui avait l'ambition de faire de la physique sociale, appelée sociologie à partir de 1839, la science de la réalité sociale, est considéré comme l'un de ses fondateurs. Il la définissait ainsi : étude positive de l'ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux. Parmi les fondateurs de la sociologie se trouvent Alexis de Tocqueville, homme politique et historien, Frédéric Le Play, ingénieur et homme politique, et le sociologue Émile Durkheim qui a publié en 1895 les Règles de la méthode sociologique, conduisant à l'étude scientifique des divers faits sociaux.
=== Anthropologie sociale et culturelle ===
L'anthropologie sociale et culturelle étudie principalement les rites et les croyances, les structures de parenté et les mariages, ainsi que les institutions d'un groupe. Ces institutions sont conçues comme le fondement des structures sociales.
Plus généralement, l'anthropologie culturelle cherche à « penser et comprendre l'unité de l'homme à travers la diversité des cultures ». L'anthropologie culturelle connaît ses premiers développements avec l'anthropologue américain d'origine allemande, Franz Boas et les diffusionnistes qui veulent réagir contre l'évolutionnisme. Une fois débarrassé des courants historiques (racialisme, diffusionnisme, structuralisme, évolutionnisme, fonctionnalisme, etc.), le débat continue entre anthropologie sociale et anthropologie culturelle : même s'il s'est apaisé depuis les années 1980, la première est essentiellement européenne (écoles française et britannique) et la seconde américaine. Ces deux courants ne se sont jamais séparés, la distinction ne pouvant être qu'artificielle entre « une sociologie des peuples sans écriture d’un côté, une science de la culture privilégiant l’étude de l’art, du folklore, de la religion, du langage, de l’autre ». L'anthropologue français Claude Lévi-Strauss a relativisé cette distinction en pointant le fait que l'être humain est autant un animal social qu'un Homo faber (être culturel). Ainsi la différence entre les deux domaines ne serait qu'une question de point de vue. Il est nécessaire de distinguer la société de la culture, l'anthropologie est alors soit sociale soit culturelle selon que l'on prend la première ou la seconde comme concept central. Finalement, « l'anthropologie sociale et culturelle prédomine en Europe, mais elle reste en concurrence aux États-Unis avec des approches naturalistes ».
== Disciplines ==
En France, les travaux de Claude Lévi-Strauss, travaux qu'il appela structuralistes, ont exercé une grande influence et donné de nouvelles bases à l'anthropologie. Lévi-Strauss, en appliquant le concept de structure aux phénomènes humains tels que la parenté, le mode de pensée et le mythe, a contribué fortement à institutionnaliser le structuralisme.
Outre l'anthropologie sociale et culturelle et l'anthropologie physique (ou biologique ou l'anthropobiologie), on distingue :
l'anthropologie linguistique, ou ethnolinguistique, qui est une discipline étudiant le langage des peuples ainsi que les relations entre le langage, la culture et la société ;
l'anthropologie économique qui est l'analyse théorique comparée de différents systèmes économiques ;
l'anthropologie politique qui étudie les institutions et le fonctionnement du pouvoir politique dans les sociétés ;
l'anthropologie religieuse qui est l'étude des croyances collectives et des rites dans un groupe social.
Aux États-Unis, l'anthropologie est également axée sur la pluridisciplinarité et divise traditionnellement l’anthropologie en quatre approches :
l'anthropologie biologique (également appelée anthropobiologie ou bioanthropologie) qui étudie les modes de transmission, les causes et les effets des variations biologiques et de leur évolution chez les groupes humains ;
l'ethnologie ou anthropologie sociale et culturelle étudie la variabilité sociale et culturelle des sociétés humaines en examinant leur organisation traditionnelle (parenté, politique, économie, rapport entre les sexes, religion, écologie, santé, droit) et leur réalité contemporaine (migrations, exils, mondialisation). Les disciples de Franz Boas, les anthropologues Abram Kardiner, Ralph Linton, Ruth Benedict et Margaret Mead, ont fait de l'anthropologie culturelle américaine une véritable école et ont démontré l'importance de la culture sur la formation de la personnalité ;
l'archéologie, qui étudie les sociétés humaines passées à travers les vestiges matériels qu’elles ont laissés derrière elles ;
l'ethnolinguistique ou anthropolinguistique, qui se penche sur la variabilité linguistique à travers les différentes sociétés humaines et qui voisine dès lors avec la sociolinguistique et la dialectologie.
L'anthropologie américaine attache beaucoup d'importance aux aspects culturels des langues et des modes de pensée et d'action. Il y a eu un Institut d'Anthropologie à Washington DC pour aider les autorités fédérales dans leurs relations avec les pays étrangers et les contacts transculturels.
== Histoire ==
L'anthropologie étudie dans son acception la plus large, l'espèce humaine, le genre humain étant une appellation impropre puisque désignant une sous-catégorie de l'espèce. L'anthropologie est en ce sens pendant longtemps une branche du savoir philosophique. René Descartes, Thomas Hobbes, Jean-Jacques Rousseau ou encore Emmanuel Kant avec L'anthropologie du point de vue pragmatique participent de cette forme première de l'anthropologie. Elle s'est ensuite développée au cours du XIXe siècle en tant que science pour répondre aux observations faites sur la diversité physique et culturelle de l'espèce humaine. Le terme même d'anthropologie a changé de sens au fil des découvertes et en suivant les différents courants de pensée.
=== Primat de l’anthropologie physique ===
Constituée dans les années 1850, l'étude de l’Homme débute sous l'angle de l'anthropométrie. Elle s’inscrit dans un mouvement plus général qui, ramenant l’Homme au sein de la nature, lui fait perdre la position privilégiée qu’il occupait au sein de la Création dans la théologie chrétienne.
Georges-Louis Leclerc de Buffon définit dans son Traité des variations de l'espèce humaine (1749) l'« Anthropologie » comme l'équivalent de l’«Histoire naturelle de l'Homme ». Denis Diderot propose en 1751 une définition plus étroite en faisant de l’anthropologie un équivalent de l’anatomie. Ces visées restrictives sont contestées par Emmanuel Kant dans son ouvrage l'anthropologie d'un point de vue pragmatique publié en 1798, où le philosophe désigne plutôt ainsi la connaissance que l'Homme a de lui-même comme habitant de la terre qui est inscrit par sa sensibilité et sa raison dans des relations empiriquement nécessaires avec les êtres du monde. Si le périmètre de l’anthropologie et sa position vis-à-vis de disciplines voisines demeurent flous au cours du XIXe siècle, elle reste considérée comme une discipline des sciences naturelles. Se confondant, en France plus particulièrement, avec ce qui est aujourd’hui désigné comme l’anthropologie physique, elle épouse le paradigme naturaliste qui « proclame que le statut d’un groupe humain, comme l’ordre du monde qui le fait tel, est programmé de l’intérieur de la matière vivante ». La préoccupation principale des anthropologues, le plus souvent issus de la médecine ou de la biologie, est d’étudier l’origine et l’évolution de l’homme, d’établir des classifications de l’espèce humaine sur la base du concept de race, en s’appuyant sur les méthodes de l’anatomie comparée.
Sur le plan institutionnel, l’anthropologie se développe d’abord en dehors du cadre universitaire, au sein de sociétés savantes, fruits d’initiatives privées. En France, l’éphémère Société des observateurs de l'homme, présidée par Louis-François Jauffret, se fixe pour tâche l’étude de « l'homme sous ses aspects physique, moral et intellectuel », projetant d’établir une classification des races sur des bases anatomiques. La Société ethnologique de Paris, fondée en 1838 par William Frederic Edwards, circonscrit principalement ses débats à la querelle sur l’origine de l’espèce humaine opposant monogénisme et polygénisme. Elle disparaît en 1848. En 1855, Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau occupe la chaire d’anthropologie qui remplace la chaire d’anatomie humaine au Muséum national d'histoire naturelle. Paul Broca, considéré par ses contemporains comme le père de l’anthropologie physique en France, contribue à affermir ces premiers ancrages académiques. De formation médicale, il fonde la Société d'anthropologie de Paris en puis l'École d'Anthropologie de Paris, inaugurée en , d’orientation polygéniste.
Au Royaume-Uni, la ' naît en 1843, sur le modèle de la société créée par Edwards ; une fraction polygéniste et anti-darwinienne, menée par James Hunt, opère une scission pour créer l en 1863. Les deux sociétés se fondent finalement dans le Royal Anthropological Institute en 1871. En Allemagne, Rudolf Virchow et Adolf Bastian, tous deux médecins, créent en 1869 la Société berlinoise d'anthropologie, d'ethnologie et de préhistoire (Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnologie und Urgerschichte'').
D'un point de vue large, on peut considérer que Hérodote fait déjà de l'anthropologie dans ses Histoires. Le Père de l'histoire, au fil de son enquête donne de précieuses informations sur les peuples rencontrés de près ou de loin par les Perses et s'interroge sur ceux-ci tout en restant assez objectif. Ainsi, il décrit leur aspect physique, leur façon de se vêtir, de faire la guerre, leur mode de vie ou encore leurs croyances et coutumes. C'est notamment le cas des Livres , , , et dans lesquels Hérodote parle des Perses, Mèdes et autres peuples d'Asie Centrale et du Moyen-Orient, puis des Égyptiens et Nubiens, Libyens et Scythes dans le livre et enfin Thraces et Grecs dans les Livres et .
=== Autonomisation de l’anthropologie sociale et culturelle ===
==== Anthropologie, sociologie et politique ====
La scission entre anthropologie et sociologie a fait l'objet de débats depuis ses débuts : il s'agissait alors d'une différence focale, l'anthropologie ayant pour sujet d'étude « l'homme et ses interactions sociales au sein des cultures simples et primitives » (Antonia Newport). L'effondrement de l'idée même de « culture simple et primitive » a conduit l'anthropologie à se redéfinir, sans qu'aucune définition n'ait jusqu'à maintenant pu servir de consensus. Selon la sociologue L.B.B. Claw, qui retrace l'histoire de l'anthropologie, les contours de la discipline se dessinent en réalité « non par une différence de sujet, mais par une spécificité d'écoles, celles qui s'inscrivent soit dans l'héritage maussien, soit dans la tradition structuraliste ». Elle affirme qu'il n'existe aucune différence fondamentale entre la méthode et les sujets traités par le sociologue Émile Durkheim à la fin de sa vie (notamment les Formes élémentaires de la vie religieuse), et ceux traités par son neveu, l'anthropologue Marcel Mauss, allant jusqu'à émettre l'hypothèse selon laquelle « l'anthropologie comme discipline autonome en France a bien pu naître de la seule volonté de son fondateur de se libérer d'un oncle jugé autoritaire et dogmatique ». Plus que des sujets, Durkheim et Mauss partagent une conception du savoir très proche, à mille lieues de la neutralité axiologique wéberienne. On sait que pour Durkheim, la sociologie « ne mériterait pas une heure de peine si elle n'avait qu'un intérêt spéculatif » ( à La Division du travail social). Aussi tire-t-il des enseignements normatifs de ses découvertes sociologiques : si les sociétés industrielles tiennent en raison de la solidarité organique qui leur est typique, il faut encourager les institutions qui l'entretiennent, comme, à ses yeux, les corporations professionnelles. De la même manière, dans son Essai sur le don, son neveu tire des « conclusions de morale et de politique » de sa découverte anthropologique fondamentale : si le don - la triple obligation de donner, recevoir et rendre - constitue le liant sans lequel toute société se délite, il faut encourager les institutions qui l'entretiennent, comme, à ses yeux, les coopératives de consommation.
==== Autonomisation institutionnelle ====
Ce qui est désigné comme l’anthropologie sociale au Royaume-Uni, l’anthropologie culturelle aux États-Unis ou encore l’ethnologie en France s’autonomise progressivement de la tutelle de l’anthropologie physique au tournant des . Premier titulaire d’une chaire d’anthropologie à l’université d'Oxford en 1895, Edward Tylor est l'un des principaux initiateurs de ce processus, notamment avec son ouvrage Primitive Culture. Il est également l’auteur du premier manuel de la discipline, intitulé Anthropology (1881), qui laisse encore une grande place à l’anthropologie physique et à l’exposé des classifications raciales. En 1906, un de ses disciples, James Frazer, définit l’anthropologie sociale comme la branche de la sociologie qui s'intéresse à l’étude des « peuples primitifs ». La même année, cette distinction est reprise à Oxford lors de la création d’un diplôme d’anthropologie.
En France, le groupe de chercheurs regroupés autour de Durkheim et de L'Année sociologique joue un rôle important dans ce processus d’autonomisation. En 1901, Marcel Mauss obtient ainsi la chaire des « religions des peuples sans civilisation » de la de l’École pratique des hautes études. En 1925, Mauss participe également aux côtés de Paul Rivet à la fondation de l’Institut d'ethnologie de l’université de Paris. L’emploi du terme « ethnologie » ne doit cependant pas tromper sur la conception que s’en fait Rivet. Pour lui, elle reste une branche des sciences naturelles et doit permettre de regrouper dans une même institution l’ensemble des disciplines qui concourent à ce qu'il désigne comme la Science de l’Homme : l'anthropologie, restreinte à la seule anthropologie physique, la linguistique, l’archéologie et la préhistoire.
==== Principe du relativisme culturel ====
Certains commentateurs ont soutenu que l'anthropologie, née dans un contexte colonial, avait été solidaire des Empires à ses débuts, et que ses concepts fondamentaux sont déterminés, éventuellement sur un mode inconscient, par cette situation politique initiale (voir, par exemple, Gough, Pels et Salemink, mais cf. Lewis 2004). Ainsi les travaux ethnographiques et anthropologiques sont souvent anhistoriques, et décrivent les groupes humains comme si ces groupes étaient « hors du temps » dans un « présent ethnographique » (Johannes Fabian, Le Temps et les Autres, 1983).
Dans le cadre de leur quête d'objectivité scientifique, les anthropologues actuels préconisent généralement le relativisme culturel, principe qui s'impose à toutes les sous-disciplines de l'anthropologie. Selon ce principe, les cultures ne doivent pas être jugées en fonction des valeurs ou des points de vue de l'observateur extérieur, mais examinées sans passion selon leurs propres termes. Il ne devrait y avoir aucune notion, en bonne anthropologie, d'une culture meilleure ou pire qu'une autre culture.
==== Rôle du musée ====
Les musées jouent un rôle majeur dans la structuration de la discipline. Au cours du XIXe siècle, les artefacts des cultures non occidentales, auparavant disséminés dans les collections des cabinets de curiosités de l’aristocratie européenne, sont progressivement regroupés et exposés dans des sections spécifiques des musées, avant de jouir de lieux d’exposition propres. En 1856 est ainsi créé un département d’ethnologie au sein du Musée des Antiquités de Berlin dont les collections sont transférées en 1873 dans le musée royal d'ethnologie (Königliches Museum für VölkerKunde) sous la direction d’Adolf Bastian. Le premier musée d’anthropologie, le Peabody Museum of Archeology and Ethnology de l’université Harvard l'avait précédé en 1866 tandis qu'en France le musée d'Ethnographie du Trocadéro ouvre ses portes en 1878. Ce type d’institution se généralise dans les dernières décennies du XIXe siècle à l’ensemble des pays occidentaux, notamment sous l’effet des conquêtes coloniales. Il devient un lieu d’affirmation et de promotion de la politique impériale.
Sur le plan scientifique, l’exposition muséale constitue l’aboutissement du travail de collecte d’objets et d’informations, réalisée le plus souvent par le biais du réseau colonial. Mais le musée est aussi un laboratoire où l’anthropologue traite et interprète les données et un lieu d’enseignement où se transmet la culture professionnelle naissante.
=== Grandes périodes ===
L'histoire de l'anthropologie peut se diviser en quatre grandes époques marquant les principales conceptions de cette discipline. De 1850 à 1920, le racialisme catalogue les types humains et les groupes sociaux (il atteindra ses limites puis sera abandonné autour de 1890), et l'évolutionnisme s'intéresse au développement supposé d'un état « sauvage » vers la civilisation. L'adjectif « primitif » est ainsi utilisé des années 1860 aux années 1950 avant de s'incliner devant la complexité de toutes les sociétés humaines. Lewis Henry Morgan (1818-1881), Edward Tylor (1832-1917) et James George Frazer (1854-1941) sont des anthropologues évolutionnistes connus.
De 1880 à 1940, le diffusionnisme s'oriente vers l'évolution des différentes civilisations et la façon dont elles se sont diffusées dans le monde, du point de vue culturel.
Le culturalisme originaire des États-Unis s'oppose au racialisme et à l'évolutionnisme en essayant d'adopter une démarche objective étudiant directement les cultures vivantes. Franz Boas (1858-1942) en est l'un des représentants importants.
De 1920 à 1950, le fonctionnalisme, sous l'influence d'Émile Durkheim, commence à étudier l'humanité dans son ensemble en se préoccupant des « besoins universels des sociétés humaines et des différentes manières de les satisfaire ».
Entre 1950 et 1980, le structuralisme, courant européen développé par Claude Lévi-Strauss, et le néo-évolutionnisme, courant américain plus proche du matérialisme et des théories darwiniennes, finissent par se rapprocher sous l'impulsion de Lévi-Strauss et de Georges Balandier.
Matérialisme et matérialisme historique
Julien Offray de La Mettrie (1709-1751)
Karl Marx (1818-1883)
Leslie White (1900-1975)
Marvin Harris (1927-2001)
Néo nominalisme ou anthropologie dogmatique
Louis-Gabriel de Bonald (1745-1840)
Joseph-Marie de Gérando (1772-1842) (il étend le langage à tous les signes)
Pierre Legendre (1930-2023)
Diffusionnisme :
William H. R. Rivers (1864-1922)
Grafton Elliot Smith (1871-1937)
Culturalisme
Franz Boas (1858-1942)
Margaret Mead (1901-1978)
Christopher Alexander (1936-)
École sociologique française
Émile Durkheim (1858-1917)
Marcel Mauss (1872-1950)
Le Collège de sociologie (1937-1939)
École sociologique allemande
Max Weber (1864-1920)
Arnold Ziest (1871-1917)
École britannique
Meyer Fortes (1906-1983)
Ashley Montagu (1905-1999)
Fonctionnalisme
Arnold van Gennep (1873-1957)
Alfred Reginald Radcliffe-Brown (1881-1955)
Bronisław Malinowski (1884-1942)
Edward Evan Evans-Pritchard (1902-1973)
Structuralisme
Claude Lévi-Strauss (1908-2009)
Pierre Bourdieu, (1930-2002), pour Le Sens pratique.
Françoise Héritier (1933-2017)
Philippe Descola (1949), pour Par delà nature et culture.
Mary Douglas (1921-2007), qui a fait connaître le structuralisme dans son pays.
Anthropologie post-culturaliste
Clifford Geertz (1926-2006)
Médiationnisme
Jean Gagnepain (1923-2006)
Anthropologie philosophique allemande
Max Scheler (1874-1928)
Ernst Cassirer (1874-1945)
Helmuth Plessner (1892-1985)
Arnold Gehlen (1904-1976)
Anthropologie existentielle
Michael Jackson (anthropologue) (1940-)
Albert Piette (1960-)
Anthropologie de la complexité
Edgar Morin (1921-)
École de Rio
Moacir Palmeira (1942-)
Otávio Velho (1942-)
Lygia Sigaud (1945-2009)
Eduardo Viveiros de Castro (1951-)
Anthropologie dynamique, développée à l'Université de Manchester (Royaume-Uni) et à La Sorbonne à partir des années 1950, elle correspond à l'étude du changement dans les sociétés modernes (notamment, l'influence du colonialisme).
Melville Herskovits (1895-1963)
Roger Bastide (1898-1974)
Max Gluckman (1911-1975)
Victor Turner (1920-1983)
Georges Balandier (1920-2016)
Francis Affergan (1945-)
Erwan Dianteill (1967-)
Effet Flynn, qui étudie l'évolution de l'intelligence humaine, essentiellement dans l'époque contemporaine
Arthur Jensen (1923- 2012)
Ulric Neisser (1928-2012)
Gérard Althabe (1932-2004)
James R. Flynn (1934-2020)
William Dickens
Marc Augé (1935-2023)
Autres anthropologies
Julien Freund (1921-1993), philosophe et sociologue français ayant abordé les champs de l'ethnologie et de l'anthropologie.
René Girard (1923-2015)
Harold Barclay (1924-2017)
Luc de Heusch (1927-2012), figure majeure de l'université libre de Bruxelles.
Jan Vansina (1929-2017)
Pierre Clastres (1934-1977)
James C. Scott (1936-)
Mike Singleton (1939-)
Remo Guidieri (1940-)
Anne-Marie Losonczy (?-)
Claude Karnoouh (1940-2021)
Steven Lukes (1941-)
Ellen Meiksins Wood (1942-2016)
Charles Macdonald (1944-)
Jean-Christophe Victor (1947-2016)
Robert Deliège (1953-)
Pierre-Joseph Laurent (1956-)
David Graeber (1961- 2020), Pour une anthropologie anarchiste (2006)
== Anthropologie féministe ==
L'anthropologie féministe s'est constituée en réaction aux biais androcentriques qui affectent la production des connaissances, les pratiques de recrutement et les résultats de la recherche en anthropologie. Elle a traversé deux grandes phases historiques, « l'anthropologie des femmes » dans les années 1970, et « l'anthropologie du genre » dès les années 1980. L'anthropologie des femmes a voulu réhabiliter les femmes en tant qu'actrices culturelles distinctes, autrefois effacées du fait de l'attention quasi exclusive que les anthropologues masculins portaient aux hommes ; elle a critiqué le primat accordé aux vies masculines, considérées traditionnellement comme représentatives de la vie sociale dans son ensemble. Alors que l'anthropologie des femmes s'est intéressée surtout aux différences entre hommes et femmes, l'anthropologie du genre, qui s'est constituée à partir des années 1980, explore davantage les différences séparant les femmes entre elles, par le recours notamment aux catégories de l'ethnicité et de la classe, mais aussi à celles de l'âge, de la profession, du pouvoir, etc (LAMC) de l'université libre de Bruxelles
Laboratoire d'Anthropologie prospective de l'université catholique de Louvain
Laboratoire d'Anthropologie culturelle et sociale (LACS) de l'université de Liège
=== France ===
Centre d'anthropologie culturelle (Canthel) — université Paris Descartes Sorbonne
Centre de recherche sur l'imaginaire (CRI) — université de Grenoble
Laboratoire d'Anthropologie des Enjeux Contemporains (LADEC) — université Lyon 2
Institut interdisciplinaire en anthropologie du contemporain (IIAC) — EHESS
Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS) — EHESS
Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS) — Collège de France
Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (LESC) — CNRS et université Paris Ouest Nanterre La Défense
Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC) — CNRS et université d'Aix-Marseille
Laboratoire d'ethnoécologie et d'éco-anthropologie - CNRS et MNHN
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[
"Mobilier archéologique",
"Genre (sciences sociales)",
"université d'Oxford",
"université d'Aix-Marseille",
"culture",
"Université Paris-Nanterre",
"ethnologie",
"matérialisme",
"Université Paris-Descartes",
"Lewis Henry Morgan",
"université de Liège",
"Évolutionnisme (anthropologie)",
"Histoire évolutive de la lignée humaine",
"anthropologie féministe",
"Rudolf Virchow",
"Hachette Livre",
"Alfred Radcliffe-Brown",
"anatomie comparée",
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"Structuralisme",
"nouvelle université de Paris",
"Libyens",
"Liste d'anthropologues",
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"Anthropologie des techniques",
"Emmanuel Kant",
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"Pierre Legendre (juriste)",
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"polygénisme",
"Biologie",
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"Groupe social",
"Éditions Larousse",
"doctorat",
"Anthropologie anarchiste",
"Économie des sociétés traditionnelles",
"Arnold van Gennep",
"expédition Lewis et Clark",
"Université Laval",
"Pierre Bonte (anthropologue)",
"Liste des œuvres d'Emmanuel Kant",
"Pierre Clastres",
"Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie",
"Création (Bible)",
"Colonisation",
"Moacir Palmeira",
"Culturalisme",
"Université libre de Bruxelles",
"Essai sur le don",
"Psychologie",
"structuralisme",
"James George Frazer",
"Université Lille-I",
"Georges Balandier",
"organisation",
"Luigi Luca Cavalli-Sforza",
"Ulric Neisser",
"Société (sciences sociales)",
"Ellen Meiksins Wood",
"Raymond Boudon",
"Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle",
"Sciences humaines et sociales",
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"Théorie de la médiation",
"discipline scientifique",
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"Paléoanthropologie",
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"Ernst Cassirer",
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"Éditions Bréal",
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"Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnologie und Urgeschichte",
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"Science de la nature",
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"Université catholique de Louvain (1835-1968)",
"Allemagne",
"Liste des courants de l'anthropologie",
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"Franz Boas",
"Morphologie (biologie)",
"Université Paris-Cité",
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"Société d'anthropologie de Paris",
"Leslie White",
"L'Année sociologique",
"Thomas Jefferson",
"Frédéric Le Play",
"Université de Liège",
"Stéréotypes sur l'histoire de l'Afrique",
"université libre de Bruxelles",
"anthropologie politique"
] |
155 |
Arendt
|
Le patronyme germanique Arendt est une variante du patronyme . Il est originaire d'Allemagne, de Suisse, du Grand-Duché de Luxembourg et de la province de Luxembourg belge.
Variantes :
Aarens, Haerens
Ahrend,
, Arends, Arent, Arendt
Harent
, Arents, Arenz, Arentz, Aarrents
Aerens, Aerents, Arets, Arendsen,
, Arndts, Arntz, Arntzen
== Personnalités ==
Fernande Arendt, joueuse de tennis belge ;
Gebhardt Georg Arendt (1925-2013), connu comme Eddi Arent, acteur et humoriste allemand ;
Gisela Arendt (1918-1969), nageuse allemande ;
Hannah Arendt (1906-1975), philosophe allemande naturalisée américaine ;
Helga Arendt (1964-2013), athlète allemande, spécialiste du 400 mètres ;
Josephine Arendt (1945-2023), professeure d’endocrinologie britannique ;
Nicole Arendt, joueuse de tennis américaine ;
Wolfgang Arendt (1950-), mathématicien allemand.
== Titre ==
Hannah Arendt, film allemand.
== Autres ==
(100027) Hannaharendt, astéroïde de la ceinture principale d'astéroïdes
|
[
"Josephine Arendt",
"Helga Arendt",
"Wolfgang Arendt",
"Haerens",
"Arets",
"Arents",
"province de Luxembourg",
"Arntzen",
"Aerents",
"Arends",
"Arndts",
"Arendsen",
"Ahrend",
"Hannah Arendt",
"(100027) Hannaharendt",
"Hannah Arendt (film)",
"Arntz",
"Fernande Arendt",
"Grand-Duché de Luxembourg",
"Arenz",
"Arentz",
"Belgique",
"Gisela Arendt",
"Allemagne",
"Aarens",
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"Aarrents",
"Arent",
"Nicole Arendt",
"Suisse",
"Harent",
"Gebhardt Georg Arendt",
"Eddi Arent"
] |
156 |
Anvers
|
Anvers (prononcé , en néerlandais : ) est une ville belge dans la Région flamande, chef-lieu de la province d'Anvers et de l'arrondissement administratif du même nom, située au cœur de la Dorsale européenne.
Le , la commune d’Anvers était la plus peuplée de Belgique, devant Gand et Charleroi, avec .
=== Étymologie ===
==== Origine mythique ====
Selon la légende populaire, un pirate géant et méchant brigand, Druoon Antigoon, collectait un droit de passage totalement prohibitif sur les bateaux qui passaient et coupait sans pitié la main de ceux qui refusaient de payer. Un soldat romain, moins couard que les habitants, Silvius Brabo, tua l'ogre, lui coupa à son tour la main et la jeta dans l'Escaut. D'où le nom populaire flamand « Hantwerpen » ou « Handwerpen » signifiant « jet de la main ou des mains » (de hand « main » et de werpen « jeter »), devenu Antwerpen.
Il s'agit d'une étymologie populaire, embellie par la légende qui est à l'origine d'un rituel du carnaval et de nombreuses œuvres d'art locales, en particulier une statue emblématique de la ville d'Anvers.
==== Études modernes ====
La graphie Anvers proviendrait ou de l'espagnol Amberes.
=== Prononciation ===
==== Anvers ====
La prononciation utilisée en Belgique francophone est , ce qui correspond à l’étymologie et serait la forme traditionnelle.
Une prononciation utilisée parfois en France est . Certains spécialistes comme Pierre Fouché et Jean-Marie Pierret affirment que c'est cette prononciation qui serait la forme traditionnelle. La prononciation , utilisée notamment par les Belges, serait alors une déformation due à l'influence de la graphie.
==== Antwerpen ====
Antwerpen est prononcé en Belgique et dans les provinces méridionales des Pays-Bas (Zélande, Brabant-Septentrional et Limbourg) mais ou même au nord.
== Géographie ==
=== Répartition administrative ===
==== Fusion des communes et formation des districts ====
Le , le territoire de la commune d'Anvers a été étendu aux sept communes périphériques (Berchem, Borgerhout, Deurne, Ekeren, Hoboken, Merksem et Wilrijk). Les anciennes communes annexées furent transformées en districts anversois, comme l'était déjà depuis 1958, celui de Berendrecht-Zandvliet-Lillo.
Il y a une grande différence au niveau de la gestion hiérarchique des entités par rapport aux autres communes belges : elles sont administrées par le conseil du district et le collège du district.
=== Conseil communal ===
Le conseil d'Anvers est constitué de 55 sièges.
Le tableau ci-dessous donne les résultats des élections municipales anversoises depuis 1982, première élection depuis la fusion des communes.
=== Collège du bourgmestre et des échevins en 2013 ===
=== Collège du bourgmestre et des échevins en 2019 ===
=== Terrorisme islamiste ===
Anvers est présentée par la presse comme l'un des centres du terrorisme islamiste en Belgique. En 2014, celle-ci dénombrait quarante-six personnes de la commune parties combattre en Syrie. En 2017, on en compte 133.
== Population et société ==
=== Démographie ===
==== Évolution démographique: Avant la fusion de 1983 ====
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Sources : INS, Rem. : 1806 jusqu'en 1981 = recensements.
1871: annexion et échange de territoire partielle de Merksem (+? km² gain de 592 habitants).
1912: annexion et échange de territoire partielle de Berchem et Wilrijk (+2,09 km² perte de 36 habitants).
1923: annexion partielle de Burcht et Zwijndrecht (+11,77 km² avec 2.426 habitants).
1929: annexion de Oorderen, Oosterweel en Wilmarsdonk et partielle de Ekeren, Hoevenen, Merksem et Lillo (+46,29 km² avec 5.543 habitants).
1958: annexion de Berendrecht, Lillo et Zandvliet (+52,93 km² avec 7.249 habitants).
==== Évolution démographique de la commune fusionnée (1983-2024) ====
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Source : DGS - Remarque : 1831 jusqu'à 1981=recensement; depuis 1990=nombre d'habitants chaque janvier
|-
!width="70px"|Année!!width="100px"|Population!!width="100px"|Évolution 1992=index 100
|-
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|-
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|-
|1994||align="right"|462880||align="right"|99,4
|-
|1995||align="right"|459072||align="right"|98,6
|-
|1996||align="right"|455852||align="right"|97,9
|-
|1997||align="right"|453030||align="right"|97,3
|-
|1998||align="right"|449745||align="right"|96,6
|-
|1999||align="right"|447632||align="right"|96,1
|-
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|-
|2001||align="right"|445570||align="right"|95,7
|-
|2002||align="right"|448709||align="right"|96,3
|-
|2003||align="right"|452474||align="right"|97,1
|-
|2004||align="right"|455148||align="right"|97,7
|-
|2005||align="right"|457749||align="right"|98,3
|-
|2006||align="right"|461496||align="right"|99,1
|-
|2007||align="right"|466203||align="right"|100,1
|-
|2008||align="right"|471598||align="right"|101,2
|-
|2009||align="right"|477936||align="right"|102,6
|-
|2010||align="right"|483505||align="right"|103,8
|-
|2011||align="right"|493517||align="right"|106,0
|-
|2012||align="right"|502604||align="right"|107,9
|-
|2013||align="right"|507911||align="right"|109,0
|-
|2014||align="right"|510610||align="right"|109,6
|-
|2015||align="right"|513570||align="right"|110,3
|-
|2016||align="right"|517042||align="right"|111,0
|-
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|-
|2018||align="right"|523248||align="right"|112,3
|-
|2019||align="right"|525935||align="right"|112,9
|-
|2020||align="right"|529247||align="right"|113,6
|-
|2021||align="right"|529417||align="right"|113,7
|-
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|-
|2023||align="right"|538910||align="right"|115,7
|-
|2024||align="right"|544759||align="right"|117,0
|}
=== Évolution démographique : commune fusionnée (depuis 2025) ===
En tenant compte des anciennes communes entraînées dans la fusion de communes de 2025 on peut dresser l'évolution suivante:
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Source : DGS, de 1831 à 1981 = recensements population ; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque .
En 2021, selon le Stad in Cijfers de la ville d'Anvers, en prenant en compte la nationalité de naissance des parents, un tiers de la population de la ville est d'origine extra-européenne tous âges confondus et un peu plus de la moitié chez les moins de 20 ans. La principale nationalité d'origine est la nationalité marocaine avec 13,5 % de la population tous âges confondus et 22,4 % chez les moins de 20 ans.
Lecture : en 2021, 22,4 % des jeunes de moins de 20 ans de la ville d'Anvers sont d'origine marocaine (en prenant en compte la nationalité de naissance des parents)
Source : Inwoners naar herkomst, leeftijd (10 klassen) en geslacht, Stad in cijfers - Databank, 2021
=== Religions ===
À Anvers, la plupart des religions sont présentes.
==== Catholiques ====
L'Église catholique romaine compte le plus de fidèles à Anvers. La cité est aussi le siège du diocèse portant le même nom dont la cathédrale (Notre-Dame) est l'église principale. Dans les pays voisins, Anvers est considérée comme un centre de l'Église catholique romaine (jésuites). La branche traditionaliste y est également présente par l'existence de la chapelle du Très Saint Sacrement et de ses fidèles.
==== Protestants ====
Anvers compte cinq paroisses protestantes, qui font partie de l'Église protestante unie de Belgique.
==== Évangéliques ====
Il y a une dizaine de communautés évangéliques néerlandophones à Anvers. Elles appartiennent à l’ (« Alliance évangélique de Flandre »). Elles sont représentées auprès des autorités belges par le CACPE conjointement avec les communautés protestantes.
==== Anglicans ====
L'Église d'Angleterre a une église à Anvers, où siège le curé-doyen pour la Belgique et le Luxembourg de l'archidiaconé d'Europe du Nord-Ouest, c'est-à-dire le Benelux.
==== Orthodoxes ====
Le patriarcat œcuménique de Constantinople compte une paroisse grecque-orthodoxe et une paroisse de tradition russe à Anvers. L'Église orthodoxe russe compte une paroisse. L'Église orthodoxe-romaine compte aussi une paroisse.
==== Islam ====
En 2013, 17,1 % de la population est musulmane, contre 18,8 en 2015. Anvers possède la première communauté musulmane de Belgique.
==== Communauté juive anversoise ====
Anvers et son agglomération abritent une importante communauté juive puisque plus de y résident. , Anvers est d'ailleurs, après Londres et devant Paris, le plus grand centre du judaïsme hassidique en Europe. Les courants , Satmar, , Bobov et Loubavitch ont une solide implantation à Anvers. Un des temples notables de la communauté est la synagogue hollandaise. Historiquement, la communauté juive anversoise a notablement participé à l'expansion des secteurs bancaire et diamantaire de la ville.
==== Bouddhistes ====
À Anvers, on trouve des représentations de diverses tendances du bouddhisme :
Bouddhisme vajrayāna
Bouddhisme theravāda
Zen
Bouddhisme shin
==== Jaïnisme ====
Le commerce diamantaire indien à Anvers est essentiellement le fait de riches familles adeptes du jaïnisme. Elles ont fait construire le temple jaïn d'Anvers à leur usage.
==== Autres religions ====
Église arménienne
Bahaïsme
Hindouisme
Église catholique libérale
Témoins de Jéhovah
=== Enseignement supérieur ===
L'université d'Anvers forme une association avec les hautes écoles École supérieure de navigation d'Anvers| (École supérieure de navigation d'Anvers), ', ' et '. La ' s'est rattachée à la .
En partenariat depuis 2006 avec la , se trouve à Wilrijk une faculté d'études comparatives des religions (en néerlandais, ).
L'Académie royale des beaux-arts d'Anvers, fondée au XVIIe siècle, est à l'origine de ce qui est appelé aujourd'hui l'école belge dans le domaine de la mode après le passage des Six d'Anvers dans les Années 1980 en mode|. Pourtant, la mixité (une quarantaine de nationalité parmi les étudiants) de cette institution fait qu'il n'existe pas réellement de « style anverois ».
== Économie ==
Anvers est le cœur de l'industrie diamantaire avec un grand nombre de magasins de taille de diamants et les bourses de diamant. À proximité se situe une très grande usine pétrochimique de BASF. Le port d'Anvers est encore un des plus grands ports au monde.
== Lieux touristiques ==
La ville est riche d'attractions touristiques. Anvers a accueilli trois fois le congrès mondial d’espéranto : en 1911, 1928 et 1982. En 1993, la ville reçoit la Pomme d'or, distinction internationale qui le consacre meilleur site touristique d’Europe. La même année, la ville est capitale européenne de la culture.
=== Rues et places ===
La ville d'Anvers dispose de plusieurs rues et places notables :
l'avenue De Keyser () se situe entre le Meir et la gare centrale. On y trouve plusieurs restaurants, magasins de luxe, ainsi que des chaînes de restauration rapide et également un Media Markt. L'avenue De Keyser donne également accès au complexe de cinémas de l'UGC Anvers ;
la Grand-Place (), avec l'hôtel de ville et une statue de Brabo ;
la place Verte (Groenplaats), avec la statue de Rubens ;
le Meir, qui est la plus grande rue commerçante de la ville ;
la place Reine Astrid (), où se situent la gare d'Anvers-Central et le jardin zoologique ;
le quartier des Diamantaires.
=== Musées ===
Héritage de l'époque où elle assumait le rôle de centre de la finance et du mécénat artistique mondial, la ville d'Anvers est connue pour son importante densité de musées et de galeries d'art.
==== Musées communaux ====
Maison de Hessen
Maison de Rubens
Musée du Folklore
Musée Mayer van den Bergh
Musée national de la Marine
Musée de sculpture en plein air de Middelheim
Musée Plantin-Moretus
Musée
Maison des lettres
==== Musées provinciaux ====
Musée de la photographie (FotoMuseum)
Musée de la mode (MoMu)
Musée de l'orfèvrerie Sterckshof|
==== Musée régional ====
Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers
==== Musées privés ====
Musée d’art contemporain d’Anvers ()
()
=== Églises ===
Anvers compte de nombreuses églises, dont seules les principales sont listées ici.
Cathédrale Notre-Dame, monument le plus connu, avec l'hôtel de ville.
Église Saint-Charles-Borromée ( en néerlandais). Construite dans le style des églises italiennes de l'époque, de 1615 à 1621, par et pour les Jésuites anversois, lors de la Contre-Réforme avec la participation de Rubens. Ce dernier a contribué à concevoir le clocher, la façade, le maître-autel et les décors des plafonds, ainsi que de la chapelle de Marie (ou chapelle Houtappel du nom de son fondateur). 39 des peintures de Rubens ont été détruites lors d'un incendie. L'église possédait une collection de dentelles aujourd'hui exposée dans un musée aménagé dans une annexe de l'église.
Église Saint-André ( en néerlandais), de style gothique tardif au mobilier baroque. Ce monument fut érigé au XVIe siècle par les Augustins, dans l'actuel quartier des antiquaires et de la mode. L'église abrite notamment une chaire monumentale, un ancien maître-autel venant de l'abbaye cistercienne de Hemiksem, et un monument funéraire à la mémoire de Mary Stuart (reine d'Écosse), ainsi qu'un grand tableau de Otto van Veen qui fut un des maîtres de Rubens.
Église Saint-Jacques ( en néerlandais). Cette église de style gothique tardif construite de 1506 à 1656 était et reste un des points de départ des pèlerins vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle abrite , des stalles, un jubé en marbre et un mobilier religieux plus tardif, presque entièrement de style baroque. Elle est ornée de tableaux de maîtres (Rubens, Jordaens, Van Balen et d'anciennes peintures murales y ont été remises à jour récemment. C'était l'église paroissiale de Rubens qui vivait à de là.
Église Saint-Paul ( en néerlandais). Cet ancien prieuré et son jardin (orné d'un calvaire édifiant sur la souffrance et la résurrection du Christ) ont été construits par et pour l'ordre des dominicains, près de l'Escaut dans un style gothique tardif décoré à la manière baroque. Il abrite de nombreux autels richement décorés, de grandes orgues, plus de et dont les plus connus sont Les quinze Mystères du rosaire réalisés par onze peintres différents vers 1617-1618. Le public peut y admirer ou étudier quinze œuvres de Jordaens, Rubens, David Teniers l'Ancien, Van Balen, Antoine van Dyck.
=== Autres bâtiments ===
Hôtel de ville
Ancien palais royal sur le Meir
Maison Snijders&Rockox dans la rue de l'Empereur ()
Le Steen (Anvers)|
« » où le campus de l'université d'Anvers est situé
La gare centrale
Le nouveau
La (« tour des Paysans »), premier gratte-ciel d'Europe
Temple jaïn d'Anvers
Maison Guiette
, quartier Art nouveau à Anvers
=== Autres attractions touristiques ===
Le , cimetière principal d'Anvers.
Le Zoo d'Anvers, l'un des plus importants de Belgique
Aquatopia
Aujourd'hui, les visiteurs d'Anvers ne viennent pas seulement pour explorer le quartier des diamantaires, admirer les édifices baroques ou les chefs-d'œuvre de Rubens. Ils souhaitent également participer aux croisières en bateau qui leur font découvrir son port. Exceptionnel pour son gigantisme et les points de vue qu'il offre sur les rives de l'Escaut, ce site est devenu un haut lieu de la cité.
Le est un événement de musique électronique et techno rassemblant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs de diverses nationalités.
=== Lieux de culture ===
La bibliothèque patrimoniale expose dans une des salles la paire de Globes céleste et terrestre Blaeu, considérée comme des chefs-d’œuvre de la cartographie du XVIIe siècle.
La ville dispose de nombreux lieux de culture, notamment théâtres et salles de spectacles.
== Cultures ==
=== Langues ===
Le néerlandais est la langue officielle. L'anversois est souvent parlé dans les différentes communes d'Anvers. Le français est parlé par 3 % des habitants de la ville. Les immigrés et les fils d'immigrés marocains et turcs utilisent encore le berbère rifain, l'arabe marocain et le turc comme langue maternelle.
=== Sport ===
Anvers a organisé les Jeux olympiques d'été de 1920 dans le stade du Beerschot AC, club prestigieux du sud de la ville. Le nom de l'emplacement où joue l'équipe est appelé « Stade olympique d'Anvers » en rappel des JO que la ville a organisés.
Anvers a longtemps possédé trois équipes de football principales : le Royal Anvers FC (le plus vieux club de football belge), le FC Germinal Ekeren (disparu en 2013), et le Royal Berchem Sport.
Le cyclisme est florissant au Palais des sports où l'on trouve un vélodrome et un nouveau hall d'exposition. Le , le championnat belge de cyclisme y a été organisé, et l'espoir est de l'y accueillir à nouveau.
Le tennis est très présent à Anvers avec les Tournoi de tennis d'Anvers|, tournoi organisé chaque année dans le palais des sports et plus grand tournoi de tennis féminin en intérieur. D'une valeur d'un million d'euros, le trophée est une raquette de tennis en argent sertie de diamants. Pour gagner ce prix, il faut s'imposer trois fois au tournoi dans une période de cinq ans. Pour le moment, seule Amélie Mauresmo l'a remporté. Venus Williams a gagné deux fois le tournoi mais s'est fait battre par Amélie Mauresmo.
En handball, deux clubs ont fait les beaux jours de cette discipline, le KV Sasja HC Hoboken qui compte un large palmarès national et qui évolue en BeNe League et l'Olse Merksem HC qui remporta quant à lui une seule fois le championnat de Belgique.
En dames, c'est le DHW Antwerpen qui domine depuis quelques années le championnat de Belgique avec le Fémina Visé, ce club est la fusion de la section dame du KV Sasja HC Hoboken et de la première équipe dame du HV Uilenspiegel Wilrijk, un club qui est connu pour avoir fait valoir le handball féminin dans les en remportant de champion de Belgique et 1 coupe de Belgique, d'où le nom Dames Hoboken Wilrijk Antwerpen.
Anvers a aussi une équipe de basket-ball appelée Antwerp Giants.
Le Anvers Rugby Club (ARC) se développe fortement depuis plusieurs années, et profite de l'attractivité du port d'Anvers pour attirer de nombreux joueurs étrangers. L' de l'ARC figure régulièrement dans le haut du tableau de nationale, et ambitionne une promotion en . L'école de rugby ainsi que l'équipe féminine font systématiquement bonne figure sur la scène nationale, et font de l'ARC un acteur incontournable du monde du rugby belge.
Les , ligue de roller derby d'Anvers, championnes de Belgique et classées dans le classement européen, a été fondée en .
Anvers a aussi des champions de boxe thaïlandaise tels que , , Xavier Fraeyman, Jan Van Denderen, ou encore .
==== Principaux clubs de la ville ====
Roller derby
Football
Royal Antwerp Football Club (évolue en D1A Belge
K Berchem Sport 2004 (évolue en D3 Belge)
(évolue en Promotion)
KFCO Beerschot-Wilrijk (évolue en première provincial)
K Rochus Deurne (évolue en deuxième provincial)
K Tubantia Borgerhout VK (évolue en quatrième provincial)
KSC Maccabi Antwerp (évolue en quatrième provincial)
(féminines) (évolue en BeNe League)
Basket-ball
(évolue en D1 Belge)
Hockey sur gazon
Royal Beerschot Hockey Club
Hockey-sur-glace
Phantoms Deurne (évolue en D1 Belge)
Olympia IHC
Brabo IHC
Handball
(évolue en D1 Belge)
(évolue en D1 Belge)
(évolue en D1 Belge )
(évolue en D1 Belge et en Superliga )
(évolue en Promotion)
Baseball
(évolue en D1 Belge)
Waterpolo
(évolue en D1 Belge)
Natation
Athlétisme
Olse Merksem ()
==== Principaux clubs de la ville ayant disparu ====
Football
K Beerschot VAC (disparu en 1999)
Antwerp Football Alliance (disparu en 1912)
Association sportive Anvers-Borgerhout (disparu avant 1926)
Racing Club Anvers-Deurne (disparu en 1933)
KRC Borgerhout (disparu en 1960)
KSK Hoboken (disparu en 2004)
(disparu en 2003)
Beerschot AC Dames
(disparu en 2013)
Hockey sur glace
Cercle des Patineurs Anversoises, Antwerp
Le Puck d'Anvers, Antwerp
=== Sorties ===
À Anvers il y a beaucoup d'endroits où l'on peut sortir tels que des cafés, des restaurants ou encore des boîtes de nuit. À proximité des quais de l'Escaut, on trouve diverses boîtes de nuit, des restaurants et des tavernes. Le grand parc triangulaire de la ville et les quartiers plus au sud comptent des cafés, des clubs et des boîtes qu'animent des DJ.
=== Magasins ===
Le Meir est une des plus grandes rues commerçantes de Belgique où de grandes multinationales sont établies. Celle-ci va de la ' jusqu'à la '.
Le boulevard De Keyser se situe à l'emplacement de la gare centrale. On y trouve des restaurants et des . On y trouve aussi l'entrée du cinéma UGC.
Le est le plus grand centre commercial à l'intérieur de la ville. L'entrée principale se trouve sur et sous la . Le sous-sol accueille un Carrefour Market (ex-GB) qui est le plus grand supermarché de la ville.
Dans la , on trouve les magasins de luxe tels que Gucci ou Louis Vuitton.
Dans la sont installés des brocanteurs où chiner sculptures, vieux meubles, mobilier d'intérieur et objets de tous styles.
La ' est une autre rue commerçante plus populaire auprès des jeunes et jalonnée de boutiques branchées. Elle est parallèle à la ', autre rue commerçante.
=== Spécialités ===
Mains d'Anvers, pâtisserie reconnue par l'Union européenne comme spécialité traditionnelle garantie.
== Anversois connus ==
Par ordre chronologique :
== Jumelages ==
|
[
"dEUS",
"Hoboken (Anvers)",
"Kontich",
"Pays-Bas autrichiens",
"1645",
"Musée national de la Marine (Anvers)",
"Musée d'Art contemporain d'Anvers",
"Région flamande",
"Famille van de Werve",
"Barbara Ogier",
"Socialistische Partij Anders",
"900",
"1529",
"K Rochus Deurne",
"Jan Vanderheyden",
"879",
"Supermarchés GB",
"Brasschaat",
"1870",
"Saint-Nicolas (Flandre-Orientale)",
"Steen (Anvers)",
"1783",
"1994",
"1678",
"1611",
"Katholieke Universiteit Leuven",
"Marten Rudelsheim",
"Casa da Guiné",
"Cologne",
"Révolution française",
"27 octobre",
"Musée de l'orfèvrerie Sterckshof",
"Syrie",
"Élections communales et provinciales belges de 2018",
"boulevard De Keyser",
"autoroute A12 (Belgique)",
"1923",
"1818",
"1834",
"Saint Empire romain germanique",
"CD&V",
"Berendrecht-Zandvliet-Lillo",
"Daniel Bellemans",
"Bécan (humaniste)",
"1639",
"Joos de Momper",
"André Pevernage",
"1635",
"1930",
"1884",
"clavecin",
"Michel Seuphor",
"Casa da India",
"Pieter Lisaert IV",
"Pèlerinage",
"province néerlandaise d'Anvers",
"stalle",
"Congrès mondial d’espéranto",
"Afrique",
"Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde",
"55",
"1810",
"New Belgica",
"Frédéric Perrenot de Granvelle",
"Godefroy de Bouillon",
"Port d'Anvers",
"Traité de Münster (janvier 1648)",
"Maarten de Vos",
"Protestantisme",
"guerre de Succession d'Espagne",
"union d'Arras",
"championnat de Belgique de football D3",
"1584",
"1676",
"flamingant",
"Groupe l'Express-l'Expansion",
"1850",
"Bahaïsme",
"espéranto",
"1762",
"Willem Elsschot",
"Palais des sports (Anvers)",
"1618",
"Dora Janssen",
"1478",
"1543",
"blocus continental",
"LGV 4",
"gare de Gand-Saint-Pierre",
"David Chassé",
"latin médiéval",
"maison de Valois-Bourgogne",
"joden",
"Musée de la photographie d'Anvers",
"Port of Antwerp Giants",
"royaume de France",
"André Cluytens",
"Académie royale des beaux-arts d'Anvers",
"Henry Van de Velde",
"championnat de Belgique de water-polo masculin",
"1519",
"Antoine Bessems",
"General Motors",
"acte de La Haye",
"Séverin Cornet",
"1593",
"restaurant",
"1803",
"Bernard Tokkie",
"1959",
"1989",
"Reimerswaal (commune)",
"anversois",
"Championnat de Belgique de handball féminin",
"Contre-Réforme",
"1606",
"monument funéraire",
"Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie",
"Christen-Democratisch en Vlaams",
"Liste de statues à Anvers",
"Groen!",
"Jōdo shinshū",
"Els van Doesburg",
"Berchem (Anvers)",
"Maurits Gysseling",
"970",
"Feitoria de Flandres",
"Bobov",
"Edith Kiel",
"Liste des souverains des Pays-Bas",
"baroque",
"1577",
"Beerschot AC Dames",
"1737",
"Jean Aloys Joseph de Bosschaert",
"Abraham Ortelius",
"Louis Vuitton Malletier",
"De Lijn",
"VLOTT",
"Bombardement du cinéma Rex d'Anvers",
"Mode (habillement)",
"1689",
"1599",
"1617",
"Carrefour Market",
"1888",
"Zoo d'Anvers",
"évangéliques",
"HV Uilenspiegel Wilrijk",
"Charleroi",
"Simon Denis (peintre)",
"Zwijndrecht (Belgique)",
"juive",
"1926",
"1493",
"Globe terrestre céleste et terrestre Blaeu",
"Tom Lanoye",
"Londen",
"École supérieure de navigation d'Anvers",
"2004",
"Mains d'Anvers",
"Reinhilde Decleir",
"1500",
"1560",
"traités d'Utrecht",
"1897",
"Jan Blockx",
"championnat de Belgique de football D4",
"Turquie",
"ring belge R1",
"Martin Verstappen",
"Olse Merksem",
"Marie Ire d'Écosse",
"Borsbeek",
"Hubert Waelrant",
"1950",
"Hulst (Pays-Bas)",
"Egidius Sadeler",
"Paul de Roubaix",
"Royal Antwerp Football Club",
"1928",
"Louis Franck",
"bouddhisme",
"Frantz Jourdain",
"Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers",
"1912",
"Ludo Van Campenhout",
"Atlanta",
"spécialité traditionnelle garantie",
"Journées de septembre",
"1925",
"1801",
"Willy de Coninck",
"Frans Balthazar Solvyns",
"Kapellen (Anvers)",
"1883",
"restaurants",
"1739",
"François-Henri Laenen",
"Hôtel de ville d'Anvers",
"1656",
"Boerentoren",
"1760",
"Norbert de Xanten",
"Chapelle du Très Saint Sacrement d'Anvers",
"1630",
"1999",
"1942",
"congrès de Vienne",
"industrie",
"Front de Libération du Québec",
"Scaldis et Antverpia",
"Hasselt (Belgique)",
"Partij voor Vrijheid en Vooruitgang",
"fidèle",
"Championnat de Belgique et des Pays-Bas de football féminin",
"1862",
"Attaque d'Anvers",
"Émile van Averbeke",
"1812",
"1838",
"1540",
"Dynastie hassidique de Satmar",
"1927",
"1615",
"Annick De Ridder",
"4 novembre",
"1648",
"Bart De Wever",
"Gustave Wappers",
"Joods Antwerpen",
"boîte de nuit",
"Place Reine Astrid (Anvers)",
"2017",
"commerce international",
"Pays-Bas",
"Huidevettersstraat",
"Ligne de défense d'Anvers",
"Hendrik Conscience",
"Antwerp Football Alliance",
"Arrondissement administratif d'Anvers",
"1946",
"Willem Kerrickx",
"1815",
"K Tubantia Borgerhout VK",
"Alfred Blondel",
"Georges Schoeters",
"1947",
"Catholicisme traditionaliste",
"Saint-Jacques-de-Compostelle",
"1804",
"2003",
"1908",
"Schoten (Belgique)",
"1567",
"Tournai",
"ligne 25 (Infrabel)",
"1915",
"dominicain",
"Superliga (Belgique)",
"1935",
"Chaim Kreiswirth",
"royaume uni des Pays-Bas",
"zoo d'Anvers",
"2015",
"Championnat de Belgique de football",
"comptabilité en partie double",
"pétrochimie",
"1949",
"Diocèse de Gibraltar en Europe",
"Boom (Belgique)",
"1582",
"Gare de Bréda",
"1556",
"citadelle d'Anvers",
"Chassidisch jodendom",
"K Merksem-Antwerpen Noord SC",
"Association sportive Anvers-Borgerhout",
"1632",
"1657",
"DHW Antwerpen",
"Yser",
"Hendrick van Balen",
"1900",
"New Haven",
"1570",
"jubé",
"1861",
"1631",
"1506",
"1536",
"Pierre Phalèse (maison d'édition)",
"Tom Barman",
"Musée Plantin-Moretus",
"1603",
"1849",
"Disc jockey",
"Matthias Schoenaerts",
"2006",
"1808",
"Frank Peeters (photographe)",
"Ordre des Prêcheurs",
"Aartselaar",
"Vlaams Belang",
"Antoinette Feuerwerker",
"Championnat de Belgique de baseball",
"1498",
"autoroute A1 (Belgique)",
"1598",
"1982",
"Pays-Bas espagnols",
"vélos en libre-service",
"Guilielmus Messaus",
"1958",
"1890",
"musée des Beaux-Arts de Pau",
"1583",
"Années 1980 en mode",
"arabe marocain",
"1876",
"port d'Anvers",
"Henri Ier de Brabant",
"KRC Borgerhout",
"Paul Van Hoeydonck",
"Championnat de Belgique de hockey sur glace",
"Guerre franco-allemande de 1870",
"révolution belge",
"Sociaal-Liberale Partij",
"1566",
"Henri Leys",
"Wilrijk",
"Pierre Paul Rubens",
"Lubavitch",
"Panamarenko",
"Hélène Jacubowitz",
"François de Licht",
"gare d'Aarschot",
"Marquisat d'Anvers",
"1532",
"Romelu Lukaku",
"Musée de la mode d'Anvers",
"Philippe van Steelant",
"Open Vlaamse Liberalen en Democraten",
"Pomme d'or (tourisme)",
"Maison Guiette",
"Olse Merksem HC",
"Gand",
"rosaire",
"1773",
"finance",
"Cornelis Floris de Vriendt",
"championnat de Belgique de basket-ball",
"Charles Rogier",
"Maison de Habsbourg (Espagne)",
"Église d'Angleterre",
"Événement (festival)",
"championnat de Belgique de handball féminin",
"Lodewijk Mortelmans",
"Jacob Jordaens",
"autoroute A14 (Belgique)",
"Edegem",
"Étienne Maurice Gérard",
"Jan Van Denderen",
"1685",
"avenue De Keyser",
"duché de Brabant",
"Vivant (parti politique)",
"Xavier Fraeyman",
"Leonora Duarte",
"autobus",
"Guillaume Ier d'Orange-Nassau",
"Premier Empire",
"Herman de Coninck",
"Gérard Le Grelle",
"Hubert Lampo",
"Harry Kümel",
"Empire des Habsbourg",
"Kristien Hemmerechts",
"Jean-Henri Simon",
"1813",
"1568",
"1793",
"Abraham Verhoeven",
"Famille Quellin",
"Ekeren",
"Gare de Rosendael",
"KV Sasja HC Hoboken",
"1976",
"ligne 16 (Infrabel)",
"1719",
"Jacques Sternberg",
"Borgerhout",
"BeNe League (handball)",
"séries provinciales du championnat de Belgique de football",
"1651",
"V2 (missile)",
"Mortsel",
"1937",
"Vooruit (parti politique)",
"Constance Teichmann",
"Carolingiens",
"ligne 59 (Infrabel)",
"Deux-Nèthes",
"Maison de Habsbourg",
"Pieter Aertsen",
"Jan van Dael",
"Edward Schillebeeckx",
"1470",
"Attraction touristique",
"Joos van Cleve",
"Jean F.E. Marquet",
"Meir (Anvers)",
"1996",
"1794",
"Art nouveau à Anvers",
"1830",
"Cornelis Schut III",
"1914",
"Province d'Anvers",
"1541",
"1510",
"Cornelis Schut",
"Napoléon Ier",
"Schoonselhof",
"David Teniers le Jeune",
"Maison de Rubens",
"musique électronique",
"1743",
"1852",
"1867",
"Leien",
"Bart Moeyaert",
"Jan van Dornicke",
"1795",
"Charles-François Beautemps-Beaupré",
"Mons",
"Gare de Hasselt",
"boxe thaïlandaise",
"1869",
"1545",
"1972",
"Croix de guerre 1914-1918 (France)",
"Musée de sculpture en plein air de Middelheim",
"Maison des lettres",
"Balthasar Ommeganck",
"Godefroid Ier de Louvain",
"Racing Club Anvers-Deurne",
"Gare de Liège-Guillemins",
"1995",
"SmartBike",
"1944",
"Satmar",
"K Beerschot VAC",
"1621",
"Courtrai",
"BASF",
"1530",
"1822",
"High Museum of Art",
"Michel Coignet",
"campagne des Dix-Jours",
"français",
"Mégalopole européenne",
"Hendrik Frans Verbrugghen",
"KFCO Beerschot-Wilrijk",
"1508",
"Jeux olympiques d'été de 2008",
"cartographie",
"1677",
"Catholicisme",
"Brésil",
"1661",
"VLD",
"autoroute A13 (Belgique)",
"Maison de Bourbon",
"États belgiques unis",
"Amélie Mauresmo",
"Témoins de Jéhovah",
"Royal Anvers FC",
"doyenné (christianisme)",
"2010",
"1591",
"rois des Belges",
"1903",
"Georges Eekhoud",
"Raoul Lévy",
"N-VA",
"1847",
"FC Germinal Ekeren",
"Jan Vansina",
"1524",
"terrorisme islamiste",
"tonnage",
"Volksunie",
"Hendrik de Cort",
"Direction générale Statistique (Belgique)",
"musée d'Art de Dallas",
"Vrije Universiteit Brussel",
"1625",
"2009",
"musée des Beaux-Arts et de la Dentelle",
"Carl Verbraeken",
"arrondissement de Bréda",
"Six d'Anvers",
"Moyen Âge tardif",
"Malines",
"Charles de Cocquiel",
"Cambridge (Massachusetts)",
"1931",
"Maurice Gilliams",
"province d'Anvers",
"armée révolutionnaire française",
"Famille Ruckers",
"Henri Joseph Antonissen",
"Royal Navy",
"Henri de Braekeleer",
"Pshevorsk",
"Tournoi de tennis d'Anvers",
"techno",
"1485",
"1957",
"1826",
"mer Baltique",
"Jef Lambeaux",
"Royal Antwerp Football Club (féminines)",
"1600",
"dentelle",
"Ordre cistercien",
"Jacqueline Fontyn",
"Françoise Mallet-Joris",
"1755",
"Peter Benoit",
"Île Anvers",
"1831",
"Wannes Van de Velde",
"Limbourg hollandais",
"1882",
"Louise Servaes",
"1628",
"Pascal de Duve",
"Amsterdam",
"Eugène Boudin",
"1601",
"Jef Geeraerts",
"1537",
"Fernand Braudel",
"1572",
"Hessenhaus (Anvers)",
"union d'Utrecht",
"Paule Renard",
"Laura Tesoro",
"1589",
"Parti du travail de Belgique",
"Antoine van Dyck",
"Claude Marinower",
"1652",
"océan Atlantique",
"1575",
"Hoboken (Belgique)",
"Georges Vantongerloo",
"Gare centrale de Rotterdam",
"Athlétisme",
"Marnix Gijsen",
"Normands",
"France",
"Anna Bijns",
"Summer Festival",
"Tielman Susato",
"Bréda",
"handball",
"K Berchem Sport 2004",
"turc",
"Gare de Louvain",
"Béatrice Soetkens",
"1604",
"Robbe De Hert",
"1581",
"Phantoms Deurne",
"Europe",
"1966",
"Zen",
"quartier des Diamantaires",
"Rubens",
"1964",
"coupe de Belgique de handball féminin",
"1814",
"Merksem",
"Tramway d'Anvers",
"Galerie d'art",
"1873",
"Indes orientales",
"province de Zélande",
"David Teniers l'Ancien",
"Marin Henri Jansen",
"1951",
"Quentin Metsys",
"Musée Mayer van den Bergh",
"1466",
"fast-food",
"Escaut",
"Ottoniens",
"Dix-Sept Provinces",
"guerre de Quatre-Vingts Ans",
"Guillaume II d'Orange-Nassau",
"ligne 27 (Infrabel)",
"1899",
"1917",
"Charles Quint",
"Fontaine de Brabo",
"Cornelius Kiliaan",
"Roller derby",
"Royaume uni des Pays-Bas",
"Église catholique libérale",
"musée Mayer van den Bergh",
"1708",
"Venus Williams",
"siège d'Anvers (1814)",
"Fogg Art Museum",
"Amérique",
"Vleeshuis",
"1610",
"1517",
"1623",
"1911",
"1919",
"1892",
"Joan Ijsermans",
"1602",
"Toby Alderweireld",
"Football",
"1840",
"Royal Greys BSC",
"Sebbe de Buck",
"Musée du folklore d'Anvers",
"Liste des communes de Belgique",
"Bruxelles",
"Palais royal d'Anvers",
"Promotions masculine de handball en Belgique",
"1641",
"Bourgmestre (Belgique)",
"1904",
"Stade olympique d'Anvers",
"1920",
"1901",
"prieuré",
"1655",
"1640",
"Église Saint-Charles-Borromée d’Anvers",
"Charedisch jodendom",
"Belz (chassidische gemeenschap)",
"Jeux olympiques de 1920",
"vélodrome",
"Jan-Pieter Suremont",
"prémétro anversois",
"1607",
"Comté de Flandre",
"1627",
"Belgica (navire 1884)",
"Museum aan de Stroom",
"1531",
"Media Markt",
"1585",
"Jules Schmalzigaug",
"1965",
"Dynastie hassidique de Bobov",
"Orthodox jodendom",
"1649",
"Wommelgem",
"1525",
"1858",
"Tamino (chanteur)",
"Hemiksem",
"Siège d'Anvers (1585)",
"Paul van Ostaijen",
"Woensdrecht",
"Toponymie de la Belgique",
"Siège d'Anvers (1914)",
"Silvius Brabo",
"Espagne",
"temple jaïn d'Anvers",
"Église Saint-Paul d'Anvers",
"Seconde annexion française des États de Belgique",
"Église Saint-Jacques d'Anvers",
"Gare d'Anvers-Central",
"Guillaume Herreyns",
"Calvinisme",
"1913",
"gratte-ciel",
"Philippe II (roi d'Espagne)",
"Mécénat",
"Groen",
"jaïnisme",
"1514",
"Aline Sax",
"Franciscus Loots",
"1854",
"Matthaeus Pipelare",
"Conseil administratif du Culte protestant et évangélique",
"4 octobre",
"sp.a",
"1542",
"judaïsme hassidique",
"1824",
"Veolia Transport",
"Nieuw-Vlaamse Alliantie",
"maison de Habsbourg",
"Edward Vissers",
"guerre entre la Belgique et les Pays-Bas",
"pacification de Gand",
"John Bull (compositeur)",
"Statue de Pierre Paul Rubens (Anvers)",
"Albert Lilar",
"1789",
"Rotterdam",
"1520",
"1868",
"Franciscus Gysbrechts",
"Pieter Brueghel l'Ancien",
"Natation",
"Venise",
"Hockey sur gazon",
"aéroport d'Anvers",
"Jan Moretus",
"1597",
"Anvers (district)",
"Dynastie hassidique Habad-Loubavitch",
"Frans Snyders",
"Handball",
"1993",
"Le Grelle",
"1809",
"Alexandre Farnèse (1545-1592)",
"Léopold Ier (roi des Belges)",
"Basket-ball",
"1312",
"1790",
"Christophe Plantin",
"Union générale cinématographique",
"Gare d'Anvers-Luchtbal",
"1961",
"1933",
"Stabroek (Belgique)",
"traité des XVIII articles",
"Complexe cinématographique",
"Calvaire (sculpture)",
"Rifain",
"1674",
"1742",
"diamant",
"Antarctique",
"Questions à la Une",
"gare d'Anvers-Central",
"1977",
"Yale University Art Gallery",
"2013",
"1984",
"Jacob Karsman",
"Kruibeke",
"Couvin",
"Bruges",
"Temple jaïn d'Anvers",
"Bouddhisme theravāda",
"Mathieu-Ignace Van Brée",
"Willem Ogier",
"Deurne (Anvers)",
"1997",
"Ville de Belgique",
"diamantaire",
"Sidi Larbi Cherkaoui",
"première annexion française des États de Belgique",
"Sac d'Anvers",
"1874",
"Liège",
"Concert européen",
"Brabant-Septentrional",
"Pogrom d'Anvers",
"Siège de la citadelle d'Anvers (1832)",
"1595",
"Groenplaats",
"Citadelle d'Anvers",
"Armée du Nord (révolution belge)",
"1839",
"1960",
"Max Elskamp",
"Jan Fyt",
"Belgica Regia",
"DVC 't Rozeke Antwerpen",
"Victor Alexis dela Montagne",
"Guilliam van Nieuwelandt",
"1967",
"1787",
"1460",
"Thomas Grammaye",
"Willem van Haecht (écrivain)",
"Jules Bilmeyer",
"Racing Basket Anvers",
"1713",
"1922",
"Royal Berchem Sport",
"Joachim Patinier",
"ligne 15 (Infrabel)",
"Jan Matsys",
"2016",
"Calais",
"Jean-Marie Pierret",
"1943",
"Benelux",
"Église protestante unie de Belgique",
"Fémina Visé",
"1527",
"Leo Delwaide",
"1515",
"Rabbin",
"néerlandais",
"Pierre Fouché",
"Bagne d'Anvers",
"Constitution du royaume des Pays-Bas",
"Belgique",
"Jonker Frederico Cornelio de Conincq",
"Koninklijke Antwerpse Zwemclub Scaldis",
"Ferdinand Marinus",
"Café (établissement)",
"Grand-Place d'Anvers",
"château-fort",
"Londres",
"Adriaen van Utrecht",
"Hendrik Abbé",
"Gare d'Anvers-Berchem",
"Marc Van Peel",
"Emanuel Adriaenssen",
"1563",
"cathédrale d'Anvers",
"Jésuite",
"Augustins",
"1562",
"1776",
"Église apostolique arménienne",
"Basse-Lotharingie",
"Yvonne Verbeeck",
"Jan Mabuse",
"Inde",
"Open Vld",
"1590",
"Provinces-Unies",
"Damme (Belgique)",
"Maréchal de France",
"musée",
"Baseball",
"Agalev",
"1929",
"1886",
"Nico Gunzburg",
"Paris",
"basket-ball",
"1991",
"Liste des ducs et duchesses de Brabant",
"Jinnih Beels",
"1955",
"1629",
"Jef van Hoof",
"Balthazar Beschey",
"Beveren (Flandre-Orientale)",
"Tia Hellebaut",
"Petrus van Regemorter",
"François de France (1555-1584)",
"Zélande",
"KSC Maccabi Antwerp",
"1670",
"Gucci",
"Noé Faignient",
"François d'Aguilon",
"2012",
"Anne-Mie Van Kerckhoven",
"1896",
"Église Saint-André d'Anvers",
"1832",
"Pays-Bas méridionaux",
"musée d'Orsay",
"capitale européenne de la culture",
"Waterpolo",
"Clear Channel",
"André Corneille Lens",
"1851",
"Histoire des bourses de valeurs",
"ligne 12 (Infrabel)",
"université d'Anvers",
"Arthur Van Gehuchten",
"Shoah en Belgique",
"côte belge",
"Maison Snijders&Rockox",
"Hockey-sur-glace",
"1889",
"Jan van der Noot",
"Cornelis de Vos",
"1764",
"révolte des Gueux",
"1579",
"Banque",
"Aquatopia (Anvers)",
"maroc",
"Jacques de Duve",
"1827",
"Toxandrie",
"Koninklijke Vlaamse Opera",
"1978",
"José Ramet",
"V1 (missile)",
"1690",
"K Beerschot Antwerpen Club",
"1863",
"1905",
"1564",
"mondialisation",
"Henriette van den Bergh",
"Championnat de Belgique de handball",
"1952",
"Belgique au Concours Eurovision de la chanson 2016",
"Hockey sur glace",
"Wijnegem",
"1936",
"Vic Gentils",
"1940",
"Hindouisme",
"Napoléon Bonaparte",
"15 novembre",
"Union européenne",
"La Belgique docile",
"bonnes villes (Premier Empire)",
"Cathédrale Notre-Dame d'Anvers",
"Sara Bals",
"Jeux olympiques d'été de 1920",
"Otto van Veen",
"1757",
"Liévin van Brecht",
"Société de conseil",
"1549",
"Saint-Empire romain germanique",
"1720",
"Convois de la déportation des Juifs de Belgique",
"Henri Cassiers",
"carnaval",
"L'Express",
"Royal Beerschot Hockey Club",
"Margriet Baers",
"bataille de Waterloo",
"Druoon Antigoon",
"2008",
"Caroline Bastiaens",
"1811",
"Jérémie Makiese",
"synagogue hollandaise",
"Bouddhisme vajrayāna",
"Jan Brueghel l'Ancien",
"KSK Hoboken",
"gare de Lierre",
"Velo Antwerpen",
"Abbaye Saint-Michel d'Anvers"
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Aston Martin
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est un constructeur automobile britannique de voitures de luxe et de course, crée en 1913 à Chelsea (Londres) par Lionel Martin et Robert Bamford. Basée à Gaydon, dans le Warwickshire (Angleterre), elle est une filiale de Prodrive depuis 2007. Le nom vient du fait que Lionel Martin avait créé une voiture qui remporta la course d'Aston Clinton en 1914. La fusion des deux noms « Aston » et « Martin » donna donc le nom de la marque. L'emblème ailé, introduit en 1932 par Sammy Davis, un ancien pilote de la marque Bentley, a pour origine le dieu égyptien Khépri, symbolisé par un scarabée.
Le milliardaire canadien Lawrence Stroll étant devenu actionnaire de la marque, Aston Martin s'engage comme constructeur en Formule 1 en 2021, avec Aston Martin F1 Team, nouvelle dénomination de l'écurie Racing Point F1 Team. Le premier podium en Formule 1 dans l'histoire de cette écurie est obtenu par Sebastian Vettel, deuxième du Grand Prix d'Azerbaïdjan le 6 juin 2021.
== Histoire ==
=== De 1910 à 1930 ===
La première voiture produite par Lionel Martin est terminée en 1913 ; elle était destinée à concurrencer Bugatti. Cette voiture atteignait les 115 km/h. Après la Première Guerre mondiale, la firme est sauvée par l'aide financière du comte Zborowski, riche mécène d'origine polonaise. Le , la « Bunny » bat le record du monde en roulant à une moyenne de 125 km/h. En 1925, l’entreprise est mise en liquidation, mais est reprise en octobre 1926 par Augusto César Bertelli. En 1932, une Aston Martin gagne la coupe biannuelle du Mans.
=== De 1940 à 1970 ===
En 1947, la firme fait face à des difficultés financières. Elle est rachetée par David Brown Limited, qui la fusionne avec Lagonda, qu'il possède déjà. Il installe l'usine à Newport Pagnell. En 1948 la marque remporte les 24 Heures de Spa. En 1956 et en 1959, Aston Martin tente des incursions dans la Formule 1, mais sans succès. En 1956, la marque remporte le RAC Rally avec Lyndon Sims sur modèle DB2. En 1959, sortent les DBR, les voitures de course qui feront la renommée de l'entreprise. Ces voitures gagneront trois fois successivement les du Nürburgring, et seront victorieuses dans de nombreuses courses internationales (notamment avec Carroll Shelby aux 24 Heures du Mans 1959). Cette même année 1959 voit également paraître la DB4, puis la DB5 rendue célèbre par son apparition dans le film Goldfinger en tant que voiture de fonction de James Bond. La marque passe sous le contrôle d'investisseurs américains, la Company Developments, en 1972. Mais ces derniers n'arriveront pas à redresser la marque qui est revendue en 1975.
=== De 1980 à 2006 ===
Avant le milieu des années 1980, la société change à nouveau de propriétaire, c'est une famille d'armateurs grecs, les Livanos, qui possédait alors 75 % des parts de la firme anglaise. En 1987, le groupe américain Ford devient actionnaire majoritaire de la firme, puis acquiert la totalité des actions en 1993. Durant les années 1980 et 1990, de nombreux modèles à succès sortiront : DBS V8, cabriolet Volante, Vantage, DB7… En 2004 Aston Martin et le préparateur automobile Prodrive créent l'écurie de course automobile Aston Martin Racing.
=== De 2007 à 2020 ===
Une nouvelle page se tourne le pour Aston Martin. Le groupe Ford, en difficulté financière, avait en effet décidé de vendre la marque pour pouvoir mieux se concentrer sur sa marque. Après plusieurs hypothèses, dont le groupe LVMH, c'est un consortium mené par David Richards (fondateur de Prodrive), John Sinders et deux sociétés koweïtiennes Investment Dar et Adeem Investment qui remportent la mise et deviennent les nouveaux propriétaires d'Aston Martin. Ils annoncent que la production des voitures sera prochainement délocalisée.
Aston Martin a également remporté les Le Mans Series 2009 pour sa première apparition en LMP1 en terminant toutes les courses sur le podium dont deux victoires. Le coupé est nommé Lola-Aston Martin B09/60 ou Lola Aston Martin DBR1-2 en hommage aux de la victoire de la DBR1 aux 24 heures du Mans 1959.
En 2012, Aston Martin crée son antenne de personnalisation appelée Q.
En 2013, Aston Martin fête son centenaire.
En janvier 2014, Aston Martin est contrainte de rappeler 17590 automobiles, soit 75 % de six ans de production, après avoir découvert qu'un de ses sous-traitants utilisait du plastique de contrefaçon pour confectionner une partie de la pédale d'accélérateur.
En septembre 2014, Andy Palmer devient le nouveau patron d'Aston Martin et remplace l'allemand Ulrich Bez parti chez Alset.
En juillet 2017, Aston Martin annonce sa première voiture électrique, la RapidE. L'entreprise planifie de produire en 2019.
En novembre 2017, Aston Martin dévoile la Vantage version route et GTE.
Dans une nouvelle logique, Aston Martin annonce le que le constructeur pourrait revenir en Formule 1 en tant que motoriste après 2020.
En 2018, la marque dévoile au salon aéronautique de Farnborough un concept d'appareil volant à moteur hybride et à décollage et atterrissage vertical, La Volante Vision d'Aston Martin. Le concept est créé en partenariat avec l’université de Cranfield, Cranfield Aerospace Solutions, et Rolls-Royce.
En octobre 2018, la firme Aston-Martin-Lagonda est cotée en bourse à Londres, recevant un accueil mitigé.
En novembre 2018, Aston Martin dévoile son premier SUV encore sous camouflage, le DBX. Le , le constructeur dévoile la version de série du véhicule au salon de Los Angeles 2019.
=== À partir de 2020 ===
Le , jour du Brexit, Lawrence Stroll prend une participation dans Aston Martin en rachetant 16,7 % des parts du constructeur pour la somme de . Il investit dans la marque avec le consortium Yew Tree Overseas Limited et devient président exécutif du constructeur. L'équipe de Formule 1 Racing Point F1 Team deviendra l'équipe officielle d'Aston Martin et en prendra le nom à partir de 2021. En mars 2020, grâce une collecte de fonds supplémentaire, Lawrence Stroll passe à 25 % du capital de la marque.
Le , le conseil d'administration annonce le départ avec effet immédiat du directeur général Andy Palmer. Le vice-président Keith Stanton assure l'intérim jusqu'au où Tobias Moers, ancien directeur général de Mercedes-AMG, prendra ses fonctions.
En 2022, Aston Martin et Britishvolt annoncent officiellement leur collaboration dans le développement de batteries cylindriques. La firme britannique souhaite également devenir une marque 100 % électrique dès 2030.
Aston Martin annonce officiellement en avril 2022 que son premier modèle électrique sera lancé en 2025.
Aston Martin a lancé un partenariat avec le team de course des 24h du Mans "HEART OF RACING" pour engager deux Aston Martin Valkyrie AMR PRO en WEC en 2025. Une autre Aston Martin Valkyrie AMR PRO sera engagée en IMSA en 2025
== Modèles ==
Vintage 1.5 litre (1913 - 1937)
DB1 Vintage 2.0 litres (1948 - 1950)
DB2 (1950 - 1953)
DB3 (1951 - 1956)
DB2/4 (1954 - 1957)
DB Mark III (1957 - 1959)
DB4 (1958 - 1963)
DB4 GT (1959 - 1963)
DB4 GT Zagato (1960 - 1963)
DB5 (1963 - 1965)
DB6 (1965 - 1970)
DBS & DBS V8 (1967 - 1972)
AM Vantage (1972 - 1973)
V8 (1972 - 1989)
V8 Zagato (1986- 1990)
Lagonda (1974 - 1989)
Bulldog (concept-car de 1980 ; originellement destinée à être produite en série, la Bulldog reste finalement un exemplaire unique.)
Virage (1989 - 1995)
Vantage V8 (1992 - 2000)
V8 (1996 - 2000)
DB7 (1994 - 1999)
Aston Martin DB7 V12 Vantage (2000 - 2003)
Aston Martin V12 GT (2002 - 2003)
Aston Martin DB7 Vantage Zagato (2002 - 2003)
Aston Martin DB AR1 (2003 - 2004)
Vanquish (2001 - 2007)
Vanquish S (2005 - 2007)
DB9 (2004 - 2016)
DBS (2008 - 2012)
Virage (2011 - 2012)
V8 Vantage (2005 - 2018)
V12 Vantage (2009 - 2018)
V12 Zagato (2012)
Rapide (2009 -)
Rapide E (2019 -)
One-77 (2009 - 2012)
Cygnet (2011 - 2013)
Vanquish II (2012 - 2018)
Vanquish Zagato (2016)
DB10 (2015)
Vulcan (2015)
DB11 (2016 -)
Vantage (2018 -)
DBS Superleggera (2018 - 2024)
DBS GT Zagato (2019)
Valkyrie (2019 -)
DBX (2020 -)
Valhalla (2020 -)
AMB 001 (2020 -) première moto Aston Martin
V12 Speedster (2020 -)
Victor (2020)
DBR22 (2022)
DB12 (2023 -)
Valour (2023 -)
Valiant (2024)
Vanquish III (2024 -)
== Économie ==
=== Difficultés économiques ===
En octobre 2015, pour faire face à des pertes économiques importantes, le PDG d'Aston Martin, Andy Palmer, annonce la suppression de près de sur les 2100 que compte le Groupe.
=== Ventes annuelles ===
Avec l'arrivée de la DB11, les ventes d'Aston Martin ont augmenté de 50 % en 2017 par rapport à 2016, avec 5117 véhicules commercialisés, et avant même l'arrivée de la nouvelle Vantage, modèle d'entrée de gamme le plus vendu de la marque de Gaydon.
=== Lieux de production ===
La marque Aston Martin est produite à Gaydon en Angleterre.
=== Export ===
2009 : Arrivée officielle en Suède, en Croatie
2010 : Arrivée officielle en Pologne, au Chili
2011 : Arrivée officielle en Ukraine, en Turquie
2013 : Arrivée officielle au Mexique
2009 : Arrivée officielle au Maroc
2019 : Arrivée officielle en Roumanie
En 2015, Aston Martin distribue ses véhicules dans les pays suivants :
== Courses automobiles ==
Très tôt, les voitures Aston Martin (comme ses concurrentes anglaises Jaguar et Bentley) sont engagées dans les courses d'endurance, préférant délaisser les Grands Prix. En 1931, les Aston Martin participent pour la première fois aux 24 Heures du Mans. Grâce au partenariat avec David Brown, ils remportent l'épreuve en 1959.
Les voitures sont également engagées en Formule 1, mais n'obtiennent aucun résultat satisfaisant. En 2004, la légende renaît avec l'écurie Aston Martin Racing| qui devient champion du monde d'endurance 2014 dans la catégorie GTAm. En 2016 la marque devient également un des sponsors de l'écurie Red Bull Racing, et devient sponsor en titre de cette dernière de 2018 à 2020.
=== Modèles de voitures de course ===
Aston Martin DB3 (1950-1953)
Aston Martin DB3S (1953-1956)
Aston Martin DBR1 (1956-1959)
Aston Martin DBR2 (1957-1958)
Aston Martin DBR3 (1958)
Aston Martin DBR4 (1959)
Aston Martin DBR5 (1960)
Aston Martin DP212 (1962)
Aston Martin DP214 (1963)
Aston Martin DP215 (1963)
Aston Martin RHAM/1 (1976-1979)
Aston Martin AMR1 (1989)
Aston Martin AMR2 (1989)
Aston Martin DBR9 (2005-2008)
Aston Martin DBRS9 (2005-2008)
Aston Martin V8 Vantage N24 (2006-2008)
Aston Martin V8 Vantage Rally GT (2006-2010)
Aston Martin V8 Vantage GT2 (2008-2017)
Aston Martin V12 Vantage GT3 (2012)
Aston Martin V8 Vantage GT4 (2008-2018)
Aston Martin DBR1-2 (2009)
Aston Martin AMR-One (2011)
Aston Martin Vantage GTE (2018-)
Aston Martin Vantage GT3 (2018)
Aston Martin Vantage GT4 (2018)
Aston Martin AMR21 (2021)
Aston Martin AMR22 (2022)
Aston Martin AMR23 (2023)
=== Formule 1 ===
=== Endurance (GTE) ===
=== 24 Heures du Mans ===
== Aston Martin et James Bond ==
Les voitures Aston Martin sont récurrentes dans les films de James Bond. Les modèles de la marque apparaissent dans les films suivants :
Goldfinger (film)| (1964) : DB4 et DB5
Opération Tonnerre (1965) : DB5
Au service secret de Sa Majesté (1969) : DBS
Les diamants sont éternels (1971) : DBS
Tuer n'est pas jouer (1987) : V8 Vantage Volante
(1995) : DB5
Demain ne meurt jamais (1997) : DB5
Le monde ne suffit pas (1999) : DB5
Meurs un autre jour (2002) : V12 Vanquish
Casino Royale (2006) : DB5 et DBS V12
(2008) : DBS V12
(2012) : DB5
Spectre (2015) : DB10 et DB5
Mourir peut attendre (2020) : DB5, V8 Vantage, DBS Superleggera et Valhalla
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"24 Heures du Mans 1932",
"Innes Ireland",
"John Riseley-Prichard",
"2003",
"2007",
"Ukraine",
"Aston Martin DB3",
"2009",
"Lyndon Sims",
"James Bond",
"Aston Martin DP214",
"Aston Martin AMR23",
"Les diamants sont éternels (film)",
"Prodrive",
"Brian Shawe-Taylor",
"Public limited company",
"24 Heures du Mans 1957",
"Roumanie",
"1992",
"1954",
"2015",
"1970",
"David Richards (sport automobile)",
"Aston Martin DBR4",
"24 Heures du Mans 1928",
"Aston Martin DB12",
"Aston Martin DBR1",
"1973",
"Brexit",
"Aston Martin Valkyrie",
"Stirling Moss",
"Sport Auto",
"Stuart Lewis-Evans",
"24 Heures du Mans 1963",
"Le Mans Series 2009",
"1980",
"Mexique",
"Aston Martin DBS GT Zagato",
"Aston Martin DB4GT",
"Tony Brooks",
"1994",
"Le Moniteur automobile",
"Grand Prix automobile d'Azerbaïdjan 2021",
"Pologne",
"Aston Martin Valour",
"constructeur automobile",
"Lionel Martin",
"Aston Martin 1.5 litre",
"2013",
"Aston Martin RHAM/1",
"Aston Martin V12 Vantage",
"Aston Martin DP212",
"Aston Martin V8 (72-89)",
"Aston Martin V8 Vantage GT2",
"Aston Martin DB Mark III",
"Aston Martin Racing",
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"Constructeur automobile",
"2018",
"1956",
"24 Heures du Mans 1953",
"Lance Macklin",
"Bentley Motors",
"David Brown Limited",
"Peter Walker (pilote)",
"1957",
"Aston Martin 2-Litre Sports",
"Au service secret de Sa Majesté (film)",
"Bugatti",
"Aston Martin F1 Team",
"Aston Martin AMR22",
"2023",
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"24 Heures de Spa",
"Red Bull Racing",
"Aston Martin DB5",
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"Paul Frère",
"2005",
"George Abecassis",
"1974",
"Le monde ne suffit pas",
"Aston Martin V8 Vantage N24",
"Aston Martin Vantage AMR GT3",
"2019",
"Aston Martin Virage (V12)",
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"1960",
"Eric Thompson (pilote)",
"Aston Martin DB9",
"Gaydon",
"Aston Martin Rapide E",
"Aston Martin DB2/4",
"Aston Martin DBS",
"Aston Martin Virage (V8)",
"Aston Martin One-77",
"Aston Martin DBR1-2",
"Leslie Johnson",
"1990",
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"La Tribune (France)",
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"Kenneth Peacock",
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"1958",
"1 000 kilomètres du Nürburgring",
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"2024",
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"2001",
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"Lagonda",
"Aston Martin DP215",
"24 Heures du Mans 1933",
"Salon de l'automobile de Los Angeles",
"Aston Martin AMR21",
"Mourir peut attendre",
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"Demain ne meurt jamais",
"Aston Martin V8 Vantage",
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"Aston Martin Vanquish",
"salon aéronautique de Farnborough",
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"Directeur général",
"Sammy Davis (pilote)",
"Londres",
"Khépri",
"Aston Martin DBR22",
"Liste des véhicules de James Bond",
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"24 Heures du Mans 1949",
"Maroc",
"Aston Martin DB7",
"2002",
"Q by Aston Martin",
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"1951",
"24 Heures du Mans 1959",
"Lola-Aston Martin B09/60",
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"Aston Martin DBR5",
"Aston Martin Lagonda",
"1953",
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"1986",
"Chelsea (Londres)",
"Première Guerre mondiale",
"Aston Martin V12 Vantage GT3",
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"Wired (magazine)",
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"Goldfinger",
"15 janvier 1913",
"1937",
"Lucien Bianchi",
"24 Heures du Mans 1962",
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"Aston Martin Vantage AMR (GTE)",
"Turbo (émission de télévision)",
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"Aston Martin DB AR1",
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"24 Heures du Mans",
"Tuer n'est pas jouer (film, 1987)",
"Peter Whitehead",
"Goldfinger (film)",
"1950",
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"Aston Martin Vantage (2018)",
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"24 Heures du Mans 1931",
"24 Heures du Mans 1954",
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"Liquidation judiciaire",
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"Jimmy Stewart (pilote)",
"1947",
"Aston Martin Cygnet",
"Racing Point F1 Team",
"Rolls-Royce (entreprise)",
"Angleterre"
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Azote
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L'azote est l'élément chimique de numéro atomique 7, de symbole N (du latin ). C'est la tête de file du groupe des pnictogènes. Dans la langue courante on appelle « azote » le corps simple N (diazote), constituant majoritaire de l'atmosphère terrestre, représentant presque les 4/ de l'air (78,06 %, en volume).
Dans la croûte terrestre, l'azote est le constituant par ordre d'abondance. Les minéraux contenant de l'azote sont essentiellement les nitrates, notamment le nitrate de potassium KNO (constituant du salpêtre) ou nitre, qui servait jusqu'à la fin du XIXe siècle à faire des poudres explosives (la poudre noire), et le nitrate de sodium NaNO (constituant du salpêtre du Chili).
L'azote a de nombreux usages industriels. Il est notamment massivement employé comme engrais en agriculture (sous forme de composés d'ammonium), au point que c'est aujourd'hui son principal usage en Europe (les 3/4 de la production industrielle d'azote), un usage néfaste pour l'environnement.
== Histoire ==
=== Nomenclature et origine ===
Antoine Lavoisier a choisi le nom azote, composé du préfixe a- privatif et du grec , « vivant » et qui signifie donc « privé de vie », du fait que contrairement à l'oxygène il n'entretient pas la vie des animaux.
L'origine du symbole N est son nom latin ' qui provient du grec ', ce qui signifie « formateur de salpêtre » (nitrate de potassium), terme suggéré par le chimiste Jean-Antoine Chaptal. Le terme anglais nitrogen a conservé cette racine pour désigner l'azote, alors que le terme français « nitrogène » n'est plus utilisé de nos jours.
=== Chronologie ===
Bien que des composés contenant l'élément chimique azote fussent connus depuis l'Antiquité, (par exemple le salpêtre, c'est-à-dire les nitrates de sodium et de potassium), le diazote ne fut isolé par Daniel Rutherford qu'en 1772, et indépendamment par Carl Wilhelm Scheele et Henry Cavendish.
Le protoxyde d'azote fut préparé par Joseph Priestley en 1772.
L'ammoniac fut préparé en 1774, également par J. Priestley.
Le premier composé accepteur - donneur faisant intervenir l'azote, fut préparé en 1809 par Louis Joseph Gay-Lussac.
Le premier composé présentant une liaison azote-halogène, le trichlorure d'azote fut préparé par Pierre Louis Dulong qui perdit un œil et l'extrémité d'un doigt en étudiant les propriétés de ce corps très instable et violemment explosif.
== Isotopes ==
L'azote possède 16 isotopes connus de nombre de masse variant de 10 à 25, ainsi qu'un isomère nucléaire, N. Deux d'entre eux sont stables et présents dans la nature, l'azote 14 (N) et l'azote 15 (N), le premier représentant la quasi-totalité de l'azote présent (99,64 %). On assigne à l'azote une masse atomique standard de 14,0067 u. Tous les radioisotopes de l'azote ont une durée de vie courte, l'azote 13 (N) ayant la demi-vie la plus longue, 9,965 minutes, tous les autres ayant une demi-vie inférieure à 7,15 secondes, et la plupart d'entre eux inférieure à 625 ms.
== Entités contenant l'élément chimique azote ==
L'élément chimique azote est présent dans des entités ne contenant que l'élément chimique N et dans les composés de l'azote, à différents degrés d'oxydation.
=== Entités ne contenant que l'élément chimique N ===
Il existe plusieurs entités chimiques ne contenant que l'élément chimique azote, la molécule de diazote, l'atome, et deux ions de l'azote.
==== Diazote ====
Le diazote N est la forme la plus courante d'entité ne contenant que l'élément chimique azote. La triple liaison liant les deux atomes est une des liaisons chimiques les plus fortes (avec le monoxyde de carbone CO). De ce fait, le diazote est cinétiquement inerte. C'est le composant le plus abondant de l'atmosphère terrestre. Industriellement, le diazote est obtenu par distillation de l'air ambiant.
Sa réactivité principale est la formation d'ammoniac par le procédé Haber
N + 3H → 2
==== Atome ====
Il peut être obtenu en laboratoire à partir de diazote sous faible pression (0,1 - 2 mmHg) en présence d'une décharge électrique. À sa formation succède pendant plusieurs minutes une pale lueur jaune. Celle-ci résulte de la désexcitation de N à la suite de la recombinaison de deux atomes N. Cette forme excitée de diazote peut être mise en évidence en présence de . Il se forme alors CO et de l'oxygène atomique dans un état triplet.
==== Ions de l'azote ====
Il existe deux ions stables de l'azote :
l'ion nitrure N qui n'existe que dans les solides (nitrures métalliques) ou dans les complexes métalliques.
l'ion azoture N, forme basique de l'acide azothydrique HN ; Il peut former aussi bien des sels inorganiques comme l'azoture de sodium NaN que des composés organiques substitués tels que la zidovudine dans lesquels il se comporte généralement comme un pseudohalogénure.
=== Composés de l'azote ===
L'azote forme des composés avec de nombreux autres éléments chimiques. Il est présent dans des composés organiques et inorganiques. Il forme des espèces réactives qui ont un rôle de signalisation cellulaire, dans l'immunité, mais qui peuvent aussi être délétères.
==== Azote et hydrogène ====
Le principal composé comportant une des liaisons chimique N-H est l'ammoniac NH. D'autres composés contiennent également cette liaison :
les ions ammonium NH
les ions amidure NH
les amines primaires RNH et secondaires RNH
l'acide azothydrique HN
l'hydrazine
et une grande famille de composés moins courants, les azanes et les azènes, comme le trans-diazène et son isomère le 1,1-diazène, le triazène , le triazane , etc.
==== Azote et oxygène ====
===== Les oxydes d'azote =====
Les oxydes d'azote connus sont, par nombre d'oxydation (moyen) croissant :
l'azoture de nitrosyle , découvert en 1993 ;
le protoxyde de diazote NO, communément appelé protoxyde d'azote ;
le monoxyde d'azote NO ;
le trioxyde de diazote ,
et le trinitramide ;
le dioxyde d'azote ,
et son dimère le tétraoxyde de diazote ;
le pentaoxyde de diazote NO.
Tous sont thermodynamiquement instables au regard de la décomposition en N et dioxygène| à température ambiante.
===== Les oxoanions de l'azote =====
Les principaux oxoanions de l'azote, stables en milieu aqueux, sont les ions nitrate NO et nitrite N. L'ion nitrate est la base conjuguée d'un acide fort, l'acide nitrique. L'ion nitrite est la base conjuguée d'un acide faible, l'acide nitreux. Ce dernier est instable et, dans l'eau, il se "dismute" en monoxyde d'azote (qui se réoxyde en dioxyde d'azote en présence d'air) et en ion nitrate.
==== Azote et halogène ====
Le plus stable des halogènures d'azote, NF ne fut préparé qu'en 1928, plus d'un siècle après le très instable trichlorure NCl. Le tribromure d'azote NBr, très explosif, ne fut isolé qu'en 1975. Le triiodure NI n'a jamais été isolé, mais son adduit , solide noir hautement instable au choc et à la température, a été préparé en 1812.
Des combinaisons comme NF et bien d'autres existent également.
==== Azote et métaux ====
De nombreux azotures métalliques existent. Plusieurs voies de synthèse sont possibles :
La réaction entre le métal et le diazote à chaud
3Ca + N →
La réaction entre le métal et l'ammoniac à haute température
3Mg + 2NH → + 3H
La décomposition d'amidures
3 → + 3NH
Des réactions de transfert
+ 3C + N → 2AlN + 3CO
2 + 4H + N → 2ZrN + 8HCl
== Exploitation et usages ==
=== Diazote ===
Aujourd'hui, l'azote gazeux ou diazote est généralement obtenu par liquéfaction de l'air, dont il est le principal constituant avec une concentration de 78,06 % en volume et de 75,5 % en masse* gaz « neutre » utilisé pour protéger (grâce à la constitution d'une atmosphère inerte confinée) des produits, des objets ou des contenants (citernes par exemple) dans l'industrie, les musées ou autres lieux (protection contre la corrosion, les insectes, les champignons) ;
emploi comme pesticide doux pour éliminer par asphyxie les vers du bois ou certains organismes comme la Petite vrillette ayant colonisé des objets anciens fragiles (cadres, sculptures et objets de bois, incunables, les parchemins, gravures) ;
gonflage de pneumatiques. Bien que l'air contienne déjà 78 % d'azote (de diazote pour être plus précis), certains professionnels de l'aviation ou de la Formule 1 (par exemple), augmentent cette proportion et gonflent les pneumatiques avec de l'azote presque pur. Ce gaz ayant la propriété d'être inerte et stable . Une polémique existe d'ailleurs quant à l'introduction de cette méthode pour les véhicules particuliers. En effet, ceux-ci sont soumis à des contraintes bien moindres ce qui rend la différence avec l'air moins notable. Par contre le gonflage devient payant et on lui reproche souvent d'avoir un prix non justifié (le gonflage à l'air est souvent gratuit et jugé satisfaisant). Ceux qui l'utilisent devraient avoir, en principe, à rectifier le gonflage plus rarement, mais ils doivent néanmoins contrôler les pressions régulièrement ;
gonflage des accumulateurs hydrauliques, en raison de sa passivité vis-à-vis des huiles ;
construction mécanique. Beaucoup de machines de découpe modernes fonctionnent avec un rayon laser, qui nécessite de l'azote comme gaz moteur ou comme gaz d'inertage.
En plongée, l'azote contenu dans l'air respiré sous pression est à l'origine du phénomène de la narcose. Elle est perceptible à partir d'une PpN2 = 3,2 bars (soit 30 mètres pour une plongée à l'air au niveau de la mer) pour les personnes les plus sensibles et plus communément dans la zone des 40 à 60 mètres. Elle devient « toxique » pour l'organisme à partir d'une PpN2 = 5,6 bars (soit 60m pour une plongée à l'air au niveau de la mer). C'est la raison pour laquelle la plongée à l'air est limitée à 60 mètres en France.
L'azote est aussi l'unique élément dictant la durée et la profondeur des paliers de décompression d'une plongée à l'air.
=== Usage des composés de l'azote ===
Paradoxalement, et malgré son nom, l'élément chimique « azote » est (avec le carbone, l'oxygène et l'hydrogène) un des composants principaux du vivant et des écosystèmes ainsi que des agrosystèmes. Il entre dans la composition des protéines (pour environ 15 %). L'azote est présent dans de très nombreux produits chimiques, dont certains pesticides à urées substituées.
L'azote a été et est encore exploité en tant qu'engrais naturel dans l'urée animale (ou humaine) et le guano (excréments secs d'oiseau ou de chauve-souris), notamment au Chili, au Pérou, en Inde, en Bolivie, en Espagne, en Italie et en Russie. Le nitre (nitrate naturel minéral) était autrefois récolté pour produire la poudre à canon.
Aujourd'hui, ses composés sont essentiellement produits industriellement par synthèse chimique pour de nombreux usages, dont :
fertilisants agricoles (engrais) ; les sels d'ammonium sont absorbés par les plantes, qui sont alors forcées d'absorber plus d'eau (équilibre osmotique). Ces sels forcent ainsi la plante à grossir. Si d'autres minéraux sont présents en suffisance (phosphore et potassium en particulier) cet azote dope la croissance des plantes cultivées. De l'azote est pour cette raison utilisé sous forme de nitrate d'ammonium, NHNO, de sulfate d'ammonium, (NH)SO, de monophosphate d'ammonium, NHHPO, ou d'urée, CO(NH). C'est aujourd'hui le principal usage de l'azote dans le monde, qui est également responsable d'une pollution généralisée (eutrophisation, dystrophisation) de l'environnement (eaux de nappes, estuaires, certains littoraux, avec l'apparition de vastes zones mortes dans les océans jugées très préoccupantes par l'ONU).
produits pharmaceutiques :
certains composés organiques nitrés, telle la nitroglycérine, sont utilisés pour soigner certaines affections cardiovasculaires ;
le protoxyde d'azote (gaz hilarant) est utilisé comme anesthésiant ;
l'ammoniac NH, utilisé comme matière première de production de polymères, d'explosifs, d'engrais, ou comme fluide réfrigérant dans certains installations industrielles ;
combustibles (l'hydrazine et autres dérivés comme combustibles de fusée) ;
explosifs (composés chimiques organiques qui possèdent plusieurs groupes -ON ou -N : dynamite) ;
gaz propulseurs pour bombes aérosols (NO) ou aérographes ;
conservateur (nitrite de sodium, NaN, sous le numéro E E250) ;
azoture de sodium, utilisé pour gonfler instantanément les coussins gonflables de sécurité (d'une automobile par exemple) en cas de choc.
=== Bilan azoté ===
La principale source d'azote alimentaire se retrouve dans les acides aminés. En effet les seuls organismes capables d'utiliser de l'azote atmosphérique sont les bactéries. Le bilan azoté est la seule manière connue de mesurer l'azote de manière non-invasive. En géologie par exemple, on irradie les cailloux pour quantifier la teneur en atome de certains éléments comme l'azote. Ceci n'est pas reproductible chez l'Homme pour des raisons éthiques.
Le bilan azoté est déduit en fonction des apports et des pertes en azote.
En pratique, le bilan azoté est estimé en fonction de l'excrétion urinaire d'urée selon deux formules :
la formule de Lee et Hartley
la formule de Mac Kenzie
|
[
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] |
159 |
Asie
|
L'Asie est l'un des continents ou une partie des supercontinents Eurasie ou Afro-Eurasie de la Terre. Avec de terres et d'habitants, l'Asie est le plus grand continent (8,6 % de la surface totale terrestre ou 29,4 % des terres émergées) et le plus peuplé (environ 60 % de la population mondiale). L'Asie est davantage un concept culturel qu'une entité physique homogène.
Ce continent abrite le plus haut sommet du monde, l'Everest, qui culmine à 8849 mètres, et la plus haute tour du monde, Burj Khalifa, à Dubaï, d'une hauteur de 828 mètres, ainsi que la terre émergée la plus éloignée de tout océan, située à de la côte la plus proche, au nord-ouest de la Chine ().
== Étymologie ==
La première mention connue du mot proviendrait d'une stèle assyrienne qui distingue les rivages de la mer Égée par deux mots phéniciens : Ereb, le couchant, et Assou, le levant. L'origine des noms grecs , « Europe » et , « Asie » se trouve vraisemblablement dans ces deux termes sémitiques mais le terme grec Ασία pourrait aussi provenir de l'akkadien (w)aṣû(m) : « montée » ou « lever » du Soleil, d'Assuwa, État de l'Ouest de l'Anatolie dont le nom proviendrait du hittite assu qui signifie bon, ou encore du ionien asia, région basse et humide des vallées du Caystre, de l’Hermos et du Méandre. Par ailleurs, Homère mentionne dans l'Iliade le troyen Asios fils d'Hyrtacus.
Vers 440 av. J.-C., le grec Hérodote découpe le monde en trois parties qu'il nomme en l'honneur de trois personnages de la mythologie grecque : l'Europe en l'honneur de l'Océanide Europe ou de la fille d'Agénor, Europe, la Libye en l'honneur de Libye et l'Asie (Ασία) en l'honneur de l'Océanide Asie, plus communément appelée Clymène.
== Géographie ==
=== Géographie physique ===
L'Asie est le plus grand des sept continents ; il peut aussi être considéré comme un sous-continent de l'Eurasie. Sa superficie est de . Il possède plusieurs records géographiques mondiaux : l'altitude maximale (Everest dans l'Himalaya avec 8849 m), l'altitude minimale (mer Morte avec ) et la terre émergée la plus éloignée de tout océan (située à de la côte la plus proche, coordonnées ), ainsi que le lac le plus profond (lac Baïkal), qui représente près de 20 % des réserves d'eau douce de la planète.
==== Grands ensembles ====
On distingue quatre grands domaines.
===== Asie des moussons (Asie de l'Est et du sud) =====
Il y fait toujours chaud. L’été, les moussons venues de l’océan Indien apportent des pluies abondantes qui causent de nombreuses inondations mais qui sont essentielles aux cultures. Le climat et le relief des plaines et des plateaux sont favorables à la culture du riz, une plante qui a besoin de chaleur et qui pousse dans l’eau. Presque tout l’espace en est cultivé.
===== Asie des montagnes (centre de l'Asie avec l'Himalaya) =====
Le climat est froid en raison de l'altitude ; comme cette région est à l’abri des vents marins, les précipitations sont rares. L’été, le sol est couvert par une maigre prairie naturelle.
===== Asie froide (nord de l'Asie) =====
Le climat est continental avec des hivers très rigoureux et devient polaire près de l’Arctique. Le centre de cette partie de l’Asie est occupé par une grande forêt, la taïga, qui laisse place près de l’océan Arctique à une végétation de mousses et d’arbustes, la toundra.
===== Asie sèche (ouest de l'Asie) =====
Cette région est marquée par l’aridité. Le milieu est désertique avec de vastes étendues de sable ou de pierres. Un climat tempéré méditerranéen occupe une étroite bordure à l’ouest du continent.
=== Faune et flore ===
La faune et la flore de l'Asie ne présentent pas de caractéristiques propres à l'échelle du continent. Diverses espèces ou sous-espèces découvertes ou décrites en Asie ont cependant reçu l'épithète spécifique ou le nom subspécifique (« asiatique »).
=== Géographie politique ===
Ce chiffre inclut la partie européenne de la Russie.
=== Frontières ===
Beaucoup de géographes ne considèrent pas l'Asie comme un continent séparé de l'Europe, car il n'y a pas de séparation physique entre les deux.
L'Asie constitue l'est et le nord de l'Afro-Eurasie ou encore l'est de l'Eurasie. Elle est délimitée au nord par l'océan Arctique, à l'est par l'océan Pacifique, au sud par l'océan Indien, au sud-ouest par l'océan Indien (mer Rouge) et à l'ouest par l'océan Atlantique (mer Méditerranée et mer Noire), le Caucase, la mer Caspienne, le fleuve Oural et les monts Oural.
L'Asie est séparée du continent américain par le détroit de Béring, de l'Océanie par différents mers et détroits et de l'Afrique par l'isthme de Suez. En revanche, la séparation avec le continent européen est nettement plus arbitraire dans la mesure où l'Europe et l'Asie forment une seule masse continentale clairement continue.
Les critères qui définissent l'Europe comme un continent distinct de l'Asie pourraient s'appliquer à d'autres portions de l'Eurasie : Proche et Moyen-Orient, sous-continent Indien, Indochine, etc.
==== Asie-Europe ====
Au XVIIIe siècle, le tsar Pierre désire faire de la Russie une puissance européenne. Son géographe Tatitchev propose alors en 1703 que les monts Oural, le fleuve Oural et le Caucase constituent la frontière entre Europe et Asie en lieu et place du Don qui incluait alors la Russie dans l'Asie.
Avec l'extension récente de l'Union européenne aux portes de l'Asie tant dans les Balkans qu'en Europe de l'Est se pose une nouvelle fois le problème du tracé exact de la limite entre Europe et Asie. , par commodité, voudraient repousser la limite au-delà du Caucase afin d'inclure notamment l'Arménie en Europe. D'autres, à l'inverse, voudraient voir cette frontière fixée à la dépression de Manytch située au nord du Caucase dans le but d'inclure les peuples turcs du Caucase dans l'Asie.
==== Asie-Océanie ====
En 1831, l'explorateur et géographe Jules Dumont d'Urville découpe l'Océanie en quatre régions : la Polynésie, la Micronésie, la Mélanésie et l'Insulinde (alors appelée Malaisie). Cette dernière partie sera ensuite rattachée à l'Asie ce qui explique la frontière actuelle entre Asie et Océanie : l'ensemble des îles indonésiennes sont asiatiques à l'exception de la Nouvelle-Guinée et des îles toutes proches. Mais le caractère arbitraire de cette limite amène les géographes à repenser cette frontière. Certains pensent qu'il serait plus approprié d'utiliser la ligne Wallace, d'autres voudraient inclure entièrement l'Indonésie en Asie en excluant le Timor oriental.
==== Asie-Afrique ====
La frontière entre l'Asie et l'Afrique est généralement fixée à l'isthme de Suez ce qui exclut le Sinaï de l'Afrique. L'Égypte se retrouvant à cheval sur deux continents, proposent de déplacer la limite entre ces deux continents à la frontière israélo-égyptienne.
==== Asie-Amérique ====
Par commodité, la frontière entre ces deux continents est fixée à la frontière russo-américaine, aux alentours du détroit de Béring. Les îles Komandorski sont donc asiatiques tandis que le reste des îles Aléoutiennes sont américaines.
== Histoire ==
Pendant six siècles, le développement du continent s'était construit autour de sa façade maritime. L'Union soviétique fermée, la Chine aussi, l'Inde repliée sur elle-même… l'essor de l'Asie s'était effectuée au travers de ses ports et de ses détroits, vers l'extérieur, Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong, Singapour… La géographie économique et politique de l'Asie qui a émergé au XXe siècle est une géographie côtière. Le bras de fer militaire pour le contrôle de l'océan Indien est là pour en témoigner. Tout cela reste vrai, mais, en parallèle, une autre Asie émerge. Intérieure, continentale, terrestre. Des routes sont tracées, des voies ferrées posées, des pipelines et des villes forment peu à peu une infrastructure si importante que deux experts australiens, Anthony Bubalo et Malcolm Cook, y voient la naissance d'une nouvelle Asie, posée sur un axe est-ouest et qu'ils baptisent l'Asie « horizontale », en référence à l'Asie « verticale », construite le long des côtes. La liste des récents réseaux terrestres qu'ils dressent est impressionnante. Un oléoduc de 7000 kilomètres entre Turkménistan et Chine. Un autre, en projet, entre l'Inde et l'Iran. Des milliers de kilomètres de tuyaux pour acheminer le pétrole russe vers la Chine. Des routes reliant la Birmanie à ce grand voisin. Des voies ferrées à grande vitesse vers le sud (Singapour) et vers l'ouest. Le rêve officiel chinois étant carrément de relier Shanghai à Londres en deux jours en 2025. Tout n'ira pas aussi vite que proclamé. Les Chinois ne pourront pas, conjoncture économique oblige, financer tous les travaux.
=== Grands empires ===
L'Asie connut la domination au cours des siècles de diverses puissances telles que :
l'Empire hittite qui domine l'Asie mineure entre le milieu du et le XIIIe siècle av. J.-C. ;
l'Empire assyrien qui supplante le précédent jusqu'au VIIe siècle av. J.-C. ;
l'Empire médique, puis l'Empire perse ;
l'Empire macédonien fondé par Alexandre le Grand ;
l'Empire romain, qui englobe une partie du Moyen-Orient, et notamment l'Anatolie pour former la province romaine d'Asie. L'Empire byzantin en est héritier à partir du IVe siècle et jusqu'en 1453 ;
l'Empire khmer qui à son apogée s'étend de Singapour au Nord Laos, du Viêt Nam à la Birmanie ;
les empires s'étant succédé dans le sous-continent indien, notamment les dynasties Maurya puis Gupta, l'Empire moghol (1526-1857), l'Empire marathe (1674-1816) puis le Raj britannique (1858–1947) ;
l'Empire chinois, qui voit se suivre de nombreuses dynasties (Qin, Zhou, Tang, Song, Ming, Qing...) ;
l'Empire arabo-musulman, qui s'étend de la péninsule d'Arabie au sous-continent indien, en passant par l'Asie centrale ;
l'Empire mongol, auquel succèdent notamment la Horde d'or puis l'Empire timouride ;
l'Empire ottoman, de 1290 à 1923 ;
le Tsarat (1547-1721) puis l'Empire russe (1721-1917) qui conquièrent la Sibérie entre le , et dont hérite l'Union des républiques socialistes soviétiques (1922-1991) ;
l'Empire japonais (1868-1947), dominant un temps la Mandchourie, l'Extrême-Orient et l'Asie du Sud-Est.
=== Époque coloniale ===
Diverses puissances coloniales se sont partagées l'Asie : la France avec la domination du Cambodge, du Laos et du Viêt Nam puis de la Syrie et du Liban (après la chute de l'Empire ottoman), le Royaume-Uni avec la domination du sous-continent indien sauf l'Afghanistan, de la Palestine, de l'Irak, du Yémen, d'Oman (après la chute de l'Empire ottoman), ainsi que de l'Inde, Bangladesh, Pakistan, Sri Lanka, la Birmanie (Myanmar) et de la Malaisie, les Pays-Bas avec l'Indonésie, les États-Unis avec la colonisation des Philippines, qui furent une colonie espagnole jusqu'en 1898, et l'administration du Japon, et le Portugal avec son Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves, dont l'Inde faisait partie.
=== Asie contemporaine ===
Les colonies asiatiques ont été les premières à connaître l'indépendance grâce à des leaders tels que Jawaharlal Nehru et Mohandas Gandhi en Inde, Ho Chi Minh au Viêt Nam ou encore Sukarno et Hatta en Indonésie qui autoproclamèrent leurs pays respectifs indépendants en 1945, prenant les Empires coloniaux au dépourvu au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Les Américains comprenant la situation (et pour éviter d'éventuelles tensions comme les Pays-Bas avec l'Indonésie ou encore la France avec ses colonies indochinoises), ils décidèrent de donner l'indépendance aux Philippines en 1946, qui fut le premier pays officiellement indépendant d'Asie.
Le Royaume-Uni suivra en 1947 en déclarant l'indépendance du Pakistan et de l'Inde (bien que les comptoirs portugais et français ne doivent pas être pas indépendants avant les années 1950 et 1960). Il s'ensuivit des tensions ethno-religieuses entre les deux pays. Le Royaume-Uni rendit également Ceylan et la Birmanie (1948) puis la Malaisie (1957), Singapour (1965), le Brunei (1984) et enfin Hong Kong (1997). Les Pays-Bas abandonnèrent l'Indonésie en 1949 à la suite d'une guérilla condamnée par l'ONU et qui se prolongera en conflit ethnique post-colonial. Quant à la France et au Portugal, ce n'est que tardivement qu'elles laissèrent leurs colonies. Pour la France, après une guerre contre l'Indochine qui l'épuise, elle donne l'indépendance au Laos, au Cambodge et au Viêt Nam en 1954 (ce dernier se divise en deux parties, Viêt Nam du Sud et Viêt Nam du Nord, ce qui les plongent dans une guerre pour récupérer la Cochinchine). Le Portugal, quant à lui, rendra son dernier comptoir qu'est Macao en 1999.
L'Asie contemporaine a été marquée par la création d'un État sioniste, Israël, en 1948 et cela entraînera des conflits d'ordre ethnico-religieux à plusieurs reprises. Les superpuissances, c'est-à-dire les États-Unis et l'URSS, tentent de rallier à eux le continent, ce qui entraîne des tensions notamment en Corée (de 1950 à 1953) ; dans les années 1950 des révolutions éclatent au Moyen-Orient, comme en Syrie et en Irak puis, dans les années 1960, en Asie du Sud-Est comme la guerre du Viêt Nam (1967 à 1973), au Cambodge et au Laos ; l'Afghanistan sera envahi par l'URSS en 1979. La Chine deviendra un pays communiste en 1949 et s'ensuit la révolution culturelle en 1966.
== Population et civilisation ==
=== Démographie ===
L'Asie compte d'habitants en 2019, soit plus de la moitié de la population mondiale (environ 60 %). Environ deux milliards d'entre eux ont moins de vingt ans. La population est toutefois très inégalement répartie : aux déserts humains de l'ouest et du nord de l'Asie s'opposent les grands foyers de peuplement de l'Asie du Sud et de l'Est.
La population asiatique croît au même rythme que la population mondiale. Certains pays mènent des politiques pour limiter les naissances, comme la Chine avec sa politique du mariage tardif et de l'enfant unique (toutefois abandonnée en 2015), ou l'Inde avec le versement d'allocations valorisées aux familles les moins nombreuses.
La fécondité varie selon les différentes régions d'Asie. Les pays d'Asie de l'Est ont un taux de fécondité très faible : par femme en Chine, 1,4 au Japon, 1,2 en Corée du Sud et 1,1 à Taïwan. En revanche, les pays d'Asie de l'Ouest, d'Asie centrale et d'Asie du Sud ont un taux de fécondité plus élevé : par femme en Afghanistan, 4,4 au Yémen, 3,6 au Pakistan ou encore 3,1 en Israël.
=== Langues ===
Les langues les plus parlées en Asie sont le mandarin, avec environ 1 milliard de locuteurs et l'hindi.
=== Religions ===
L'Asie compte plusieurs religions majeures et pour la plupart originaires d'Asie et dispersées sur tout le continent : animisme, bouddhisme, christianisme, confucianisme, hindouisme, sikhisme, jaïnisme, islam, judaïsme, shintoïsme, taoïsme, zoroastrisme, bahaïsme et le yézidisme.
Kaaba, Arabie saoudite
Angkor Vat, Cambodge
Chocolate Hills, Philippines
Jardin de Shalimar, Inde
Qutub Minar, Inde
Hawa Mahal, Inde
Fort Rouge d'Agra, Inde
Taj Mahal, Inde
Temple de Khajuraho, Inde
Stupa de Sanchi, Inde
Kanchenjunga, Inde et Népal
Varanasi, Inde
Nanda Devi, Inde
Gange, Inde
Vallée du Cachemire, Inde
, Inde
Temple de la Mahabodhi, Inde
Pilier de fer de Delhi, Inde
Cité interdite, Chine
Mausolée de l'empereur Qin, Chine
Palais d'Été, Chine
Mont Huangshan, Chine
Mont Paektu, Chine, Corée du Nord
Temple du Ciel, Chine
Grande Muraille, Chine
Fort de Lahore, Pakistan
Fort de Rohtas, Pakistan
Mosquée du Sheikh Lutfallah, Iran
Persépolis, Iran
l'Himalaya, Afghanistan, Inde, Bhoutan, Népal, Chine et Pakistan
Temple de Borobudur, Indonésie
Massada, Israël
Mur des Lamentations, Israël
Mont Fuji, Japon
Baalbek, Liban
Byblos, Liban
Cèdre du Liban, Liban
Grotte de Jeita, Liban
Minar-e-Pakistan, Pakistan
Masjid Al-Aqsa, Palestine
Monts Otgontenger, Mongolie
Karakorum, Mongolie
Cappadoce, Turquie
Bosphore, Turquie
Dardanelles, Turquie
Pondichéry, Inde
Monts Taurus, Turquie
Mont Ararat, Turquie
Baie d'Halong, Viêt Nam
Tour du Juche, Corée du Nord
Tour Taipei 101, Taïwan
Musée national du Palais, Taïwan
Changdeokgung, Corée du Sud
Temple Bulguksa, Corée du Sud
Sanctuaire de Jongmyo, Corée du Sud
Forteresse de Hwaseong, Corée du Sud
Ville historique d'Ayutthaya, Thaïlande
== Économie ==
Le continent est très riche en ressources naturelles, telles que le pétrole, les forêts, les poissons, l'eau, le gaz naturel, le cuivre et l'argent.
L'Asie est le deuxième continent le plus riche du monde par PIB nominal après l'Europe et le premier en PPA.
Les plus grandes économies d'Asie sont la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud et l'Indonésie.
L'Asie abrite également six des vingt plus grandes puissances économiques mondiales (huit si l'on compte la Russie et la Turquie) : la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud, l'Indonésie et l'Arabie saoudite.
Le 15 septembre 2020, selon la Banque asiatique de développement (BAD), le produit intérieur brut de l’Asie devrait se contracter de 0,7 % en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. En outre, les économies asiatiques n’étaient plus des économies émergentes. C'était la première fois en que les en développement du continent (l'Australie et le Japon n'en faisaient pas partie) devaient même entrer en légère récession en 2020.
FMI - World Economic Outlook - Données récoltées en Avril 2022
=== Industrie ===
L'industrie en Asie a toujours été plus importante dans l'Est, le Sud, et le Sud-est de l'Asie, en particulier en Chine, à Taïwan, en Corée du Sud, au Japon, en Inde et à Singapour. Le Japon et la Corée du Sud continuent à dominer dans le domaine des firmes multinationales.
L'Asie émergente attire de nombreuses délocalisations grâce à une main-d'œuvre bon marché et peu exigeante sur les conditions de travail, sur les heures et les salaires. Par exemple, il y a très peu de lois sociales en Chine.
=== Finance ===
L'Asie a plusieurs grands centres financiers : Hong Kong, Singapour, Tokyo, Shanghai et Mumbai. Dubaï connaît une croissance rapide en tant que centre financier pour l'Asie occidentale. Le nombre d'emplois dans les centres d'appel et les Business Process Outsourcing (BPOs) est très important en Inde, au Pakistan et aux Philippines en raison de la disponibilité d'un vaste nombre de personnes hautement qualifiées, de travailleurs anglophones. L'utilisation accrue de l'externalisation a aidé l'ascension de l'Inde et de la république populaire de Chine en tant que centres financiers. Grâce à sa grande industrie extrêmement compétitive des technologies et de l'information, l'Inde est devenue une importante plaque tournante pour l'externalisation.
=== Alliances commerciales ===
Coopération économique pour l'Asie-Pacifique
Dialogue Asie-Europe
Association des nations de l'Asie du Sud-Est
Conseil de coopération du Golfe
Communauté des États indépendants
Association sud-asiatique pour la coopération régionale
=== Liste des pays par indice de développement humain (IDH) ===
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[
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Acier
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Un acier est un alliage métallique constitué principalement de fer et de carbone. Il se distingue des fontes et des ferroalliages par sa teneur en carbone comprise entre 0,02 % et 2 % en masse. C’est essentiellement cette teneur en carbone qui confère à l'acier ses propriétés mécaniques de dureté, de résistance et d'élasticité. Depuis le XIXe siècle, les aciers sont très utilisés dans l'industrie, le bâtiment et les travaux publics (BTP) et le génie civil et militaire ; purs ou sous forme d'alliages, et souvent améliorés par des traitements thermiques, mécaniques et chimiques agissant sur leurs propriétés mécaniques (recuit, trempe, revenu, cémentation, nitruration et carbonitruration), leur dureté, résilience et de résistance à l'usure et à la corrosion.
== Histoire ==
L’âge du fer se caractérise par l’adaptation du bas fourneau à la réduction du fer. Ce bas fourneau produit une loupe, un mélange hétérogène de fer, d’acier et de laitier, dont les meilleurs morceaux doivent être sélectionnés, puis cinglés pour en chasser le laitier.
En comprimant l'air par des grands soufflets, générant ainsi un courant d'air ou vent plus ou moins continu, la combustion des lits successifs de minerais de fer choisis broyés et de charbon de bois spécifique dans un haut fourneau est attisée, et lorsque la température de fusion du métal est atteinte, une matière métallique fondue liquide nommée fonte peut être coulée puis moulée. En effet, deux phénomènes complémentaires se déroulent dans le creuset au cœur du haut fourneau : le fer se charge de carbone lorsqu’il arrive au contact du charbon de bois, ce qui abaisse son point de fusion. Puis ce métal fondu continue à s’enrichir en carbone, en dissolvant le charbon de bois.
S'il faut attendre en Europe occidentale entre la fin du XIIe siècle et le XVe siècle la généralisation du haut fourneau, les premières coulées de fonte sont réalisées par les Chinois durant la période des Royaumes combattants (entre -453 et -221). Ceux-ci savent aussi brûler le carbone de la fonte, en le faisant réagir avec de l’air, pour obtenir de l’acier. Il s’agit du procédé indirect, car l’élaboration de l’acier se fait après l’obtention de la fonte. En Europe et en Asie, durant l’Antiquité, on produisait également de l’acier en recarburant le fer avec des gaz de combustion et du charbon de bois (acier de cémentation).
Notons que le mot acier apparait en ancien français des chansons de gestes, sous la forme acer, désignant un "fer pur combiné avec le carbone, plus dur et résistant que le fer", dans la Chanson de Roland après 1080 et sous la forme primitive acier dans le Voyage de Charlemagne au XIIe siècle. Ce substantif masculin apparaît aussi précocement en champenois sous la forme technique açiir dans les gloses de Raschi de Troyes dans la seconde partie du XIe siècle. Le lexicologue Albert Dauzat mentionne sa provenance du mot bas latin aciarum ou acciarum, mot dérivé du latin classique féminin ǎciēs, pointe d'une arme, d'un instrument, et par métonymie tranchant. Mais le Trésor de la langue Française rappelle de manière prosaïque que le mot aciarum, décrit en ferrum durum (fer dur) peut être considéré comme l'équivalent tardif du mot latin classique de genre masculin chălybs, désignant l'acier en référence aux fabrications de grande réputation des Chalybes. Le mot féminin latin ǎcǐēris, au sens d'un outil tranchant, en particulier la hache d'airain utilisée dans les sacrifices romains, est aussi un dérivé de ǎciēs. Le mot français acier appartient à la même famille que l'adjectif acéré. Si le verbe aciérer en moyen français est attesté en 1470, les mots communs de la technique, aciérie, aciérage et aciération ne sont attestés respectivement qu'en 1751 dans l'Encyclopédie, 1753 sous la plume du traducteur Diderot et 1793 dans l'Encyclopédie méthodique. Ces derniers mots techniques se répandent surtout après la fin du XVIIIe siècle.
Réaumur, en réalisant de très nombreuses expériences et en publiant les résultats de ses observations en 1722, esquisse les principes de la sidérurgie savante : il est le premier à théoriser le fait que l’acier est un état intermédiaire entre la fonte et le fer pur, mais les connaissances techniques et l'instrumentation du temps ne lui permettent pas d’être sufisament précis. Il faut attendre 1786 pour que l'ancienne métallurgie, malmenée par les théories de Stahl et les billevesées du phlogistique retrouve un accord entre les hommes de l'art et la communauté scientifique : cette année-là, Berthollet, Monge et Vandermonde répondent à l'appel de Lavoisier pour pourfendre cette pseudo-science à succès qui a négligé l'art de la pesée et délaisser les bilans de matière en tous ses états, pour décrire les réactions, et présentent devant l’Académie royale des sciences un Mémoire sur le fer dans lequel ils définissent les trois types de corps : le fer, la fonte et l’acier. Le fer est alors l'aboutissement de la voie naturelle impliquant des procédés complets d'affinage de la fonte coulée du haut fourneau. Différents aciers sont obtenus par voie naturelle (nécessairement incomplète), par cémentation, ou par fusion au creuset de ces deux premiers types d'acier : ce sont selon les trois savants, l'acier naturel, l'acier de cémentation et l'acier fondu. L’acier en général est plus tenace et plus dur que le fer, et surtout moins fragile que la fonte cassante, mais chaque transformation intermédiaire pour l’obtenir augmente son coût.
La révolution industrielle se caractérise par la mise au point de nouvelles méthodes de fabrication et conversion de la fonte en acier. En 1856, le procédé Bessemer propose de produire directement l’acier à partir de la fonte. Son amélioration par Thomas et Gilchrist permet sa généralisation. Ces applications mènent à la fabrication en masse d’un acier de qualité après 1880. D'un point de vue scientifique, vers la seconde moitié du XIXe siècle, Dmitri Tchernov découvre les transformations polymorphes de l’acier et établit le diagramme binaire fer/carbone, dotant la métallurgie en dehors de son champs empirique d'une description technique cohérente.
== Composition chimique ==
L'acier est un alliage à base de fer qui contient une teneur en carbone comprise environ entre 0,02 % et 2 % en masse, et qui peut contenir d'autres éléments chimiques volontairement ajoutés (éléments d'addition, éléments d'accompagnement) ou non (impuretés).
Les éléments d'addition sont ajoutés de manière intentionnelle pour conférer au matériau les propriétés recherchées. Il s'agit principalement du manganèse (Mn), du chrome (Cr), du nickel (Ni) et du molybdène (Mo).
Les éléments d’accompagnement sont utilisés par l’aciériste en vue de maîtriser les diverses réactions physico-chimiques nécessaires pour obtenir un acier conforme à la spécification. C’est le cas d’éléments comme l’aluminium, le silicium, le calcium.
Les impuretés sont des éléments originellement présents dans les ingrédients de haut fourneau qui serviront à produire la fonte qui servira à fabriquer l’acier. Ce sont le soufre (S) et le phosphore (P) présent dans le coke mais aussi le plomb (Pb) et l’étain (Sn) qui peuvent être présents dans les aciers de récupération ainsi que nombre d’autres éléments à bas point de fusion comme l’arsenic (As) et l’antimoine (Sb).
La teneur en carbone affecte fortement la dureté de l’alliage. On modifie également les propriétés des aciers en ajoutant d’autres éléments, principalement métalliques ; on parle alors d’aciers « alliés ». On peut encore améliorer grandement leurs caractéristiques par des traitements thermiques (notamment les trempes ou la cémentation) ; on parle alors d’aciers « traités ».
=== Teneur en carbone ===
Le carbone a une importance primordiale car c’est lui qui, associé au fer, confère à l’alliage le nom d’acier. Son influence sur les propriétés mécaniques de l'acier est prépondérante. Par exemple, en ce qui concerne l'amélioration de la propriété de dureté, l’addition de carbone est trente fois plus efficace que l'addition de manganèse.
La teneur en carbone a une influence considérable (et assez complexe) sur les propriétés de l’acier : en dessous de 0,008 %, l’alliage est plutôt malléable et on parle de « fer » ; au-delà de 2,1 %, on entre dans le domaine de l'eutectique fer/carbure de fer ou bien fer/graphite, ce qui modifie profondément la température de fusion et les propriétés mécaniques de l'alliage, et l'on parle de fonte.
Entre ces deux valeurs, l’augmentation de la teneur en carbone a tendance à améliorer la dureté de l’alliage et à diminuer son allongement à la rupture ; on parle d’aciers « doux, mi-doux, mi-durs, durs ou extra-durs » selon la « classification traditionnelle ».
Dans les manuels de métallurgie un peu anciens, on peut trouver comme définition de l'acier un alliage fer-carbone où le carbone varie de 0,2 à 1,7 % ; la limite actuelle a été établie à partir du diagramme binaire fer/carbone. Toutefois, il y a des aciers avec des concentrations de carbone supérieures à ces limites (acier lédéburitiques), obtenus par frittage.
On distingue plusieurs types d’aciers selon le pourcentage massique de carbone qu’ils contiennent :
les aciers hypoeutectoïdes (de à 0,77 % de carbone) qui sont les plus malléables ;
les aciers extra-doux ont une teneur inférieure à 0,022 % de carbone ; ils sont hors de la « zone d’influence » de l’eutectoïde (perlite) et n’ont donc pas de perlite ; ils sont durcis par des précipités de cémentite en faible quantité,
entre et 0,77 % de carbone, la cémentite est présente dans la perlite mais n’existe pas sous forme « seule » ;
l’acier eutectoïde (0,77 % de carbone) appelé perlite ;
les aciers hypereutectoïdes (de 0,77 à 2,11 % de carbone) qui sont les plus durs et ne sont pas réputés soudables.
La limite de 2,11 % correspond à la zone d’influence de l’eutectique (lédéburite) ; il existe toutefois des aciers lédéburitiques.
Les aciers non alliés (au carbone) peuvent contenir jusqu’à 2,11 % en masse de carbone. Certains aciers alliés peuvent contenir plus de carbone par l’ajout d’éléments dits « gammagènes ».
=== Éléments d'alliage ===
L’aluminium : excellent désoxydant. Associé à l’oxygène, réduit la croissance du grain en phase austénitique. Au-delà d'un certain seuil, il peut rendre l’acier inapte à la galvanisation à chaud.
Le chrome : c’est l’élément d’addition qui confère à l’acier la propriété de résistance mécanique à chaud et à l’oxydation (aciers réfractaires). Il joue aussi un rôle déterminant dans la résistance à la corrosion lorsqu’il est présent à une teneur de plus de 12 à 13 % (selon la teneur en carbone) et rend l'acier inoxydable. Additionné de 0,5 % à 9 % il augmente la trempabilité et la conservation des propriétés mécaniques aux températures supérieures à l’ambiante (famille des aciers alliés au chrome). Il a un rôle alphagène.
Le cobalt : utilisé dans de nombreux alliages magnétiques. Provoque une résistance à l’adoucissement lors du revenu.
Le manganèse : forme des sulfures qui améliorent l’usinabilité. Augmente modérément la trempabilité.
Le molybdène : augmente la température de surchauffe, la résistance à haute température et la résistance au fluage. Augmente la trempabilité.
Le nickel : rend austénitiques (rôle gammagène) les aciers à forte teneur en chrome. Sert à produire des aciers de trempabilité modérée ou élevée (selon les autres éléments présents), à basse température d’austénitisation et à ténacité élevée après traitement de revenu. C’est l’élément d’alliage par excellence pour l’élaboration des aciers ductiles à basses températures (acier à 9 % Ni pour la construction des réservoirs cryogéniques, acier à 36 % Ni dit « Invar » pour la construction des cuves de méthaniers et des instruments de mesure de précision).
Le niobium : même avantage que le titane mais beaucoup moins volatil. Dans le domaine du soudage il le remplace donc dans les métaux d’apport.
Le phosphore : augmente fortement la trempabilité. Augmente la résistance à la corrosion. Peut contribuer à la fragilité de revenu.
Le silicium : favorise l’orientation cristalline requise pour la fabrication d’un acier magnétique, augmente la résistivité électrique. Améliore la résistance à l’oxydation de certains aciers réfractaires. Utilisé comme élément désoxydant.
Le titane : pouvoir carburigène élevé (comme le niobium) et réduit donc la dureté de la martensite. Capture le carbone en solution à haute température et, de ce fait, réduit le risque de corrosion intergranulaire des aciers inoxydables (TiC se forme avant et évite donc l’appauvrissement en chrome au joint de grain).
Le tungstène : améliore la dureté à haute température des aciers trempés revenus. Fonctions sensiblement identiques à celles du molybdène.
Le vanadium : augmente la trempabilité. Élève la température de surchauffe. Provoque une résistance à l’adoucissement par revenu (effet de durcissement secondaire marqué).
== Structure cristallographique ==
=== Types de structures ===
La structure cristalline des aciers à l’équilibre thermodynamique dépend de leur concentration (essentiellement en carbone mais aussi d’autres éléments d’alliage), et de la température. On peut aussi avoir des structures hors équilibre (par exemple dans le cas d’une trempe). Les différentes microstructures de l’acier sont : austénite, bainite, cémentite, ferrite, martensite et perlite.
La structure du fer pur dépend de la température :
jusqu’à , le fer (fer α) a une structure cristalline cubique centrée appelée ferrite ;
entre et , le fer (fer γ) a une structure cristalline cubique à faces centrées appelée austénite ;
entre et son point de fusion à , le fer (fer δ) retrouve une structure cristalline cubique centrée appelée ferrite delta (cette dernière joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre et surtout le soudage des aciers duplex).
La structure du fer + carbone évolue d’une façon plus complexe en fonction de la température et de la teneur en carbone. Les règles diffèrent selon que l’on est hors de la « zone d’influence » de l’eutectoïde (entre 0 % et 0,022 %), entre 0,022 % et 0,77 % (hypoeutectoïde) ou entre 0,77 % et 2,11 % (hypereutectoïde ; au-delà, il s’agit de fonte). Voir l’étude du diagramme fer-carbone.
D’une manière simplifiée, pour un carbone compris entre 0,022 % et 2,11 % :
jusqu’à , on trouve un mélange de ferrite et de cémentite ;
à partir de , le fer α se transforme en fer γ (changement de phase appelé austénitisation) ; la température de fin de transformation dépend de la teneur en carbone.
=== Évolution de la structure lors du refroidissement ===
Lors du refroidissement d’un lingot, l’acier se solidifie à l’état austénitique. Au cours du refroidissement, à , l’austénite se décompose, soit en ferrite + perlite, soit en perlite + cémentite. La vitesse de refroidissement ainsi que les éléments d’alliage ont une importance capitale sur la structure obtenue, et donc sur les propriétés de l’acier. En effet :
les joints de grain bloquent les dislocations, donc augmentent la dureté et la limite élastique ; or, plus les grains sont petits, plus il y a de joints de grain ;
la cémentite est un carbure, une céramique très dure ; sa présence augmente la dureté et la limite élastique, mais diminue la ductilité.
De manière générale :
un refroidissement rapide donne de petits grains, alors qu’un refroidissement lent donne de gros grains ;
la réorganisation des atomes pour passer de la structure austénitique (cubique à faces centrées) à la structure ferritique (cubique centrée) se fait par des mouvements d’atomes de faible ampleur (quelques distances interatomiques) ;
la ferrite pouvant contenir moins de carbone dissous (voir Solution solide et Site interstitiel), le carbone doit migrer sur de plus grandes distances pour former de la cémentite ; la distance à parcourir est moins grande dans le cas de la perlite (eutectoïde), puisque la cémentite s’intercale entre des « tranches » de ferrite ;
la germination des nouveaux cristaux se fait de manière préférentielle aux défauts, et notamment aux joints de grain de l’austénite ; ainsi, la structure de solidification de l’austénite joue un rôle important (voir Solidification).
Certains éléments chimiques peuvent « piéger » le carbone pour former des carbures (par exemple le titane ou l’aluminium). Ils empêchent ainsi la formation de cémentite.
On peut modifier la structure de l’acier par des traitements thermomécaniques :
déformations : écrasement du lingot, laminage à froid ou à chaud, forgeage ;
traitements thermiques, qui permettent de « rejouer » le refroidissement :
trempe, éventuellement suivie d’un revenu : la rapidité de la transformation ne permet pas au carbone de diffuser et le « piège » dans la maille cubique centrée, qui se déforme pour donner de la martensite ; les cristaux forment de petites aiguilles,
une trempe plus lente, ou bien une trempe étagée, permet la formation de bainite,
recuit, permettant la diffusion des éléments, la réorganisation des atomes et l’élimination des dislocations.
La métallurgie des poudres consiste à compacter de la poudre d’acier et de la chauffer en dessous de la température de fusion, mais suffisamment pour que les grains se « soudent » (frittage). Cela permet de maîtriser la structure de l’acier et son état de surface (en particulier pas de retrait ni de retassure), mais introduit de la porosité.
== Familles d'acier ==
Il existe des aciers faiblement alliés, à faible teneur en carbone, et au contraire des aciers contenant beaucoup d’éléments d’alliage (par exemple, un acier inoxydable typique contient 8 % de nickel et 18 % de chrome en masse).
=== Classifications ===
Chaque pays a son mode de désignation des aciers. Le schéma ci-contre indique la désignation européenne selon les normes EN 10027-1 et -2. Cette norme distingue quatre catégories :
les aciers non-alliés d’usage général (construction) ;
les aciers non-alliés spéciaux, pour traitement thermique, malléables, soudables, forgeables ;
les aciers faiblement alliés, pour trempe et revenu ; les éléments d’alliage favorisent la trempabilité et permettent d’avoir des structures martensitiques ou bainitiques, donc des aciers à haute dureté, à haute limite élastique, pour les outils, les ressorts, les roulements ;
les aciers fortement alliés :
les aciers inoxydables,
les aciers rapides, pour les outils à forte vitesse de coupe comme les forets.
=== Aciers non alliés ===
==== Aciers non alliés d'usage général ====
Ils sont destinés à la construction soudée, à l’usinage, au pliage On distingue :
le type S qui correspond à un usage général de base (construction de bâtiment…) ;
le type P pour usage dans les appareils à pression ;
le type L pour les tubes de conduites ;
le type E pour la construction mécanique ;
le type R pour les rails.
La désignation de ces aciers comprend la lettre indiquant le type d’usage, suivie de la valeur de la limite élastique minimale (R) exprimée en mégapascals (MPa). À noter qu’il s’agit de la valeur à faible épaisseur, les résistances décroissant avec l’épaisseur.
S’il s’agit d’un acier moulé, la désignation est précédée de la lettre G. La désignation peut être complétée par des indications supplémentaires (pureté, application dédiée).
Exemples :
S185 (anciennement A33), R = 185 MPa ;
S235 (anciennement A37, E24), R = 235 MPa ;
E295 (anciennement A50), R = 295 MPa ;
GE295, acier moulé, R = 295 MPa ;
S355 J2 WP (anciennement A52, E36), R = 355 MPa, à grain fin et auto-patinable (c’est l’acier Corten A).
==== Aciers non alliés spéciaux (type C) ====
La teneur en manganèse est inférieure à 1 %, et aucun élément d'addition ne dépasse 5 % en masse. Leur composition est plus précise et plus pure et correspond à des usages définis à l’avance.
Leurs applications courantes sont les ressorts, arbres de transmission, matrices (moules)
Leur désignation comprend la lettre C suivie de la teneur en carbone multipliée par 100.
S’il s’agit d’un acier moulé, on précède la désignation de la lettre G.
Exemples :
C45, acier non allié comportant un taux de 0,45 % de carbone ;
GC22, acier moulé non allié comportant un taux de 0,22 % de carbone.
=== Aciers faiblement alliés ===
Certains aciers sont alliés et ont une excellente résistance à la fatigue mais doivent être protégés de la corrosion alors qu'un acier inoxydable n'a pas ce problème mais est moins homogène. La teneur en manganèse est supérieure à 1 % et aucun élément d’addition ne doit dépasser 5 % en masse. Ils sont utilisés pour des applications nécessitant une haute résistance.
Exemples de désignation normalisée :
35NiCrMo16 : contient 0,35 % de carbone, 4 % de nickel, du chrome et molybdène en plus faible teneur. Cet acier présente une bonne tenue aux chocs ainsi qu’une haute résistance mécanique jusqu'à ;
100Cr6 : 1 % de carbone et 1,5 % de chrome. C’est l’acier typique utilisé dans les roulements à billes.
=== Aciers fortement alliés ===
Avec au moins un élément d’addition dépassant les 5 % en masse, ils sont destinés à des usages bien spécifiques. On y trouve des aciers à outils, les aciers inoxydables, réfractaires, acier maraging| (très haute résistance, utilisés dans l’aéronautique et pour la fabrication de coque de sous-marins), (très grande résistance à l’usure), Invar (faible coefficient de dilatation).
Un exemple de désignation normalisée est X 6 Cr Ni 18-9 (acier avec 0.06% de carbone, 18% de chrome, 9% de nickel).
==== Aciers inoxydables ====
Ces aciers présentent une grande résistance à la corrosion, à l’oxydation à chaud et au fluage (déformation irréversible). Ils sont essentiellement alliés au chrome, élément qui confère la propriété d’inoxydabilité, et au nickel, élément qui confère de bonnes propriétés mécaniques. Les aciers inoxydables sont classés en quatre familles : ferritique, austénitique, martensitique et austéno-ferritique. Les aciers inoxydables austénitiques sont les plus malléables et conservent cette propriété à très basse température ().
Leurs applications sont multiples : chimie, nucléaire, alimentaire, mais aussi coutellerie et équipements ménagers. Ces aciers contiennent au moins 10,5 % de chrome et moins de 1,2 % de carbone.
=== Aciers rapides ===
Les aciers rapides ont leur propre classification utilisant le symbole HS suivi de leur teneur, respectivement, en tungstène, molybdène, vanadium, cobalt.
Exemple: HS 6-5-2 désigne un acier rapide comprenant 6% de tungstène, 5% de molybdène, 2% de vanadium et 0% de cobalt ;
les aciers duplex formés de ferrite et d’austénite dans des proportions sensiblement identiques ;
les aciers TRIP ('), où l’austénite se transforme partiellement en martensite après une sollicitation mécanique. On débute donc avec un acier ductile, pour aboutir à un acier de type ' ;
les aciers damassés où des couches blanches ductiles pauvres en carbone absorbent les chocs, et les noires, plus riches en carbone, garantissent un bon tranchant.
== Propriétés et caractéristiques ==
L’acier est un alliage essentiellement composé de fer, sa densité varie donc autour de celle du fer (7,32 à 7,86), suivant sa composition chimique et ses traitements thermiques. La densité d’un acier inox austénitique est typiquement un peu supérieure à 8, en raison de la structure cristalline. Par exemple, la densité d’un acier inoxydable de (X2CrNi18-10) est environ 8,02.
Les aciers ont un module de Young d’environ , indépendamment de leur composition. Les autres propriétés varient énormément en fonction de leur composition, du traitement thermomécanique et des traitements de surface auxquels ils ont été soumis.
Le coefficient de dilatation thermique de l'acier vaut généralement .
La soudabilité des aciers est inversement proportionnelle à la teneur en carbone. Toutes les nuances d’acier n’ont pas la même aptitude au soudage et affichent des degrés de soudabilité différents. Certains aciers sont d’ailleurs intrinsèquement non soudables. Pour qu’un acier soit soudable, il est primordial que les aciéristes se préoccupent de la soudabilité des aciers qu’ils produisent dès l’élaboration dans le souci d’optimiser la mise en œuvre ultérieure. À titre d’exemple, un volume du code (équipements sous pression) exige que l’attestation de conformité d’un acier mentionne sans ambiguïté la qualité d’« acier soudable » pour toute pièce à souder d'un ouvrage soumis au code.
Dans certaines circonstances (dans l’industrie nucléaire notamment) l'exposition aux alliages de plomb peut contribuer à la dissolution, l’oxydation et la fragilisation d’aciers
== Fabrication ==
Le traitement thermomécanique est l’association :
d’un traitement thermique, sous la forme d’un cycle chauffage-refroidissement (trempe, revenu) ;
d’un traitement mécanique, une déformation provoquant de l’écrouissage (laminage, forgeage, tréfilage).
Le traitement de surface consiste à modifier la composition chimique ou la structure d’une couche extérieure d’acier. Cela peut être :
une réaction en phase liquide (chromatation, carburation, nitruration en bain de sel, galvanisation, parkérisation) ;
une réaction en phase gazeuse (nitruration en phase liquide) ;
une projection d’ions (implantation ionique) ;
un recouvrement (peinture, émail)
un traitement anti-usure.
== Applications ==
Comparativement aux autres alliages métalliques, l’intérêt majeur des aciers réside d’une part dans le cumul de valeurs élevées dans les propriétés mécaniques fondamentales :
raideur, résistance à la déformation élastique : module d’élasticité E ;
résistance à la déformation irréversible, à la rupture : limite élastique Re, résistance minimale à la rupture Rm ;
dureté H ;
résistance aux chocs : résilience K.
D’autre part, leur coût d’élaboration reste relativement modéré, car le minerai de fer est abondant sur terre (environ 5 % de l’écorce) et sa réduction assez simple (par addition de carbone à haute température). Enfin les aciers sont pratiquement entièrement recyclables grâce à la filière ferraille.
On peut néanmoins leur reconnaître quelques inconvénients, notamment leur mauvaise résistance à la corrosion à laquelle on peut toutefois remédier, soit par divers traitements de surface (peinture, brunissage, zingage, galvanisation à chaud, etc.), soit par l’utilisation de nuances d’acier dites « inoxydables ». Par ailleurs, les aciers sont difficilement moulables, donc peu recommandés pour les pièces volumineuses de formes complexes (bâtis de machines, par exemple). On leur préfère alors des fontes. Enfin, lorsque leur grande masse volumique est pénalisante (dans le secteur aéronautique par exemple), on se tourne vers des matériaux plus légers (alliages à base d’aluminium, titane, composites, etc.), qui ont l’inconvénient d’être plus chers.
Lorsque le prix est un critère de choix important, les aciers restent privilégiés dans presque tous les domaines d’application technique : équipements publics (ponts et chaussées, signalisation), industrie chimique, pétrochimique, pharmaceutique et nucléaire (équipements sous pression, équipements soumis à l’action de la flamme, capacités de stockage, récipients divers), agroalimentaire (conditionnement et stockage), bâtiment (armatures, charpentes, ferronnerie, quincaillerie), industrie mécanique et thermique (moteurs, turbines, compresseurs), automobile (carrosserie, équipements), ferroviaire, aéronautique et aérospatial, construction navale, médical (instruments, appareils et prothèses), composants mécaniques (visserie, ressorts, câbles, roulements, engrenages), outillage de frappe (marteaux, burins, matrices) et de coupe (fraises, forets, porte-plaquette), mobilier, design et équipements électroménagers, etc.
== Production ==
=== Répartition géographique ===
=== Coût de production ===
Sept facteurs au moins déterminent le coût de production d’un acier :
La composition de l’acier selon sa teneur en éléments nobles (chrome, nickel, manganèse, cobalt) et le niveau de pureté chimique (basse teneur en soufre, phosphore, éléments à bas point de fusion comme le plomb, l’arsenic, l’étain, le zinc) ;
Les exigences particulières liées à la règlementation (directives, décrets, loi) et les spécifications techniques des donneurs d’ordres ;
Les choix d’option(s) proposée(s) par des normes ou des standards internationaux comme des aptitudes au pliage, à l’emboutissage, à l’usinage ;
Les exigences dimensionnelles (tolérance de planéité, classe d’épaisseur). À noter que chez les aciéristes, la densité de l’acier n’est pas une constante. Par exemple, dans le cas de l’acier de construction, elle n’est pas égale à 7,85. Les aciéristes considèrent une densité de facturation différente de la densité physique pour tenir compte du fait que la masse réelle livrée (pesée) est toujours supérieure à la masse théorique (calculée) du produit commandé ;
Les examens et essais effectués sur échantillons prélevés sur coulée ou directement sur produit ainsi que le mode de réception du produit. Il existe trois principaux modes de réception classés ci-après dans l’ordre de coût croissant :
par le vendeur (la réception du produit est donc effectuée par la première partie),
par l’acheteur (la réception du produit est effectuée par la seconde partie), et par une entité administrative extérieure (bureau de contrôle, compagnie d’assurance, ministère, association) autre que le vendeur ou l’acheteur (la réception du produit est effectuée par ce que l’on appelle une tierce partie) ;
Les exigences internes (donc supplémentaires) requises par les procédés de fabrication de l’utilisateur (planéité, limitations de teneurs en éléments chimiques, marquage), et
La loi de l’offre et de la demande et la spéculation sur les métaux qui conditionnent bien sûr le prix du marché.
L’impact des six premières exigences peut avoir une incidence de quelques dizaines d’euros la tonne à plus de 50 % du prix de base (le prix de base étant le prix de l’acier standard conforme à la norme et sans aucune option), d’où l’importance, avant toute passation de commande, de consulter le vendeur ou l’aciériste (qu’on appelle aussi « forge » ou « fonderie ») sur la base d’une spécification technique d’achat rédigée en accord avec les exigences techniques contractuelles et/ou administratives. Le quant à lui n’a pas de limite rationnelle.
== Recherche et développement, prospective ==
De nouveaux types d'aciers spéciaux pourraient être bioinspirés, par exemple en imitant le principe constructif de l'os. Ainsi en 2016-2017, des chercheurs ont produit un acier imitant l'os. Au sein de l'os, des fibres nanométriques de collagène forment une structure stratifiée, dont les couches sont orientées dans des directions différentes. Aux échelles millimétriques, l'os a une structure en mie de pain organisée en treillis (ensemble ordonné) qui le consolide en empêchant la propagation de fissures dans toutes les directions et à partir de n’importe quel point
== Industrie ==
L'industrie sidérurgique est souvent considérée comme un indicateur du progrès économique en raison du rôle crucial joué par l'acier dans le développement des infrastructures et de l'ensemble du développement économique. En 1980, les États-Unis comptaient plus de . En 2000, le nombre de sidérurgistes était tombé à 224000.
L'essor économique en Chine et en Inde a entraîné une augmentation massive de la demande en acier. Entre 2000 et 2005, la demande mondiale d'acier a augmenté de 6%. Depuis 2000, plusieurs entreprises sidérurgiques indiennes et chinoises ont pris de l'importance, telles que Tata Steel (qui a acheté le Corus Group en 2007), Baosteel Group et Shagang Group. En 2017, cependant, ArcelorMittal est le plus grand producteur mondial d'acier. En 2005, le British Geological Survey a déclaré que la Chine était le premier producteur d'acier avec environ un tiers de la part mondiale; le Japon, la Russie et les États-Unis suivaient respectivement. La grande capacité de production d'acier entraîne également une quantité significative d'émissions de dioxyde de carbone inhérentes à la principale voie de production. En 2021, on estimait que près de 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre provenaient de l'industrie sidérurgique. La réduction de ces émissions devrait provenir d'un changement dans la voie de production principale utilisant des cokes, d'un recyclage accru de l'acier et de l'application de la capture et du stockage de carbone ou de la technologie de capture et d'utilisation du carbone.
En 2008, l'acier a commencé à être négocié en tant que matière première sur la London Metal Exchange. À la fin de 2008, l'industrie sidérurgique a connu une forte baisse qui a conduit à de nombreuses réductions.
== Symbolique et expression ==
L’acier est le dans la progression de la sarbacane sportive.
Selon certaines sources, l’acier peut désigner le anniversaire de mariage.
Le terme « acier » sert à caractériser ce qui est solide, par exemple un moral d’acier.
Le « poumon d’acier » désigne un ancien modèle de respirateur artificiel (respirateur à pression négative).
Le gris acier est une couleur gris-bleu reproduisant la couleur de l’acier trempé.
En héraldique, la couleur acier désigne le gris.
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"Georg Ernst Stahl",
"René-Antoine Ferchault de Réaumur",
"Antoine de Lavoisier",
"Castine (pierre)",
"Énergie nucléaire",
"Procédé Thomas",
"corrosion",
"point de fusion",
"acier Corten",
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"Invar",
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"Solidification",
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"Référence:Métallurgie, du minerai au matériau (Jean Philibert, Alain Vignes, Yves Bréchet, Pierre Combrade)",
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"Percy Carlyle Gilchrist",
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"Gaspard Monge",
"Académie des sciences (France)"
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Albert King
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Albert Nelson, dit Albert King, est un guitariste, compositeur et chanteur de blues américain né le et mort à Memphis, Tennessee, le .
Il est, avec B. B. King et Freddie King, un des trois « king » de la guitare blues, il est surnommé The Velvet Bulldozer (le bulldozer de velours) à cause de son physique imposant ( pour 118 kg).
== Biographie ==
Albert Nelson est né dans une famille modeste à Indianola dans le Mississippi près d'une plantation de coton où il travaille pendant sa jeunesse. Ses premières influences musicales lui viennent de son père, Will Nelson, qui joue de la guitare. Pendant son enfance, il chante également à l'église dans un groupe de gospel. Il commence sa carrière professionnelle avec un groupe appelé In the Groove Boys à Osceola dans l'Arkansas.
Son premier succès est la chanson I'm A Lonely Man sortie en 1959. Il doit cependant attendre 1961 et la sortie de Don't Throw Your Love on Me So Strong pour devenir célèbre et atteindre la quatorzième place des classements de R&B. En 1966, il signe pour le label Stax pour lequel il sort en 1967 son album Born Under A Bad Sign. La chanson titre de cet album (écrite par Booker T. Jones et William Bell) devient le morceau le plus connu d’Albert King et il sera repris par de nombreux artistes, entre autres (de Cream à Jimi Hendrix). Le , King est embauché par Bill Graham pour ouvrir le spectacle au Fillmore West devant John Mayall et Jimi Hendrix. Albert King est le premier musicien de blues à avoir joué au Fillmore West (il y rejouera plusieurs fois au cours de sa carrière).
Albert King meurt le d'une crise cardiaque à Memphis.
== Style ==
Albert King était un guitariste gaucher qui jouait généralement sur une guitare de droitier (les cordes n'étant pas inversées) car les guitares pour gaucher n'existaient pas à l'époque. Albert King est également connu pour avoir utilisé des accordages peu communs, comme un accordage de Do (Do-Si-Mi-Sol-Si-Mi) ou de Fa (Do-Fa-Do-Fa-La-Re) lui permettant de réaliser de plus grands bends. Adepte de la guitare électrique, il est associé à sa guitare la plus célèbre qui est une Gibson Flying V (avec une forme triangulaire très caractéristique) qu'il avait appelée Lucy, à ne pas confondre avec la guitare Lucille de BB King.
Même s'il représente le Chicago blues, il enregistra ses meilleurs albums, pendant les années 1970, sur le label de Memphis au service de la Soul et du R&B, Stax records, alors principal concurrent de la Motown (Detroit) au style si différent. Il métissa son blues du meilleur R&B de l'époque, en s'inspirant du rock et du funk naissant (James Brown, Curtis Mayfield, The Meters, The Mar's Keys). Son influence sur le blues, le rock, la soul et le funk contemporain est déterminante et de plus en plus reconnue après vingt ans d'oubli de la part du grand public : rythmes funky, suramplification, voix lente, posée, même son style si particulier est copié par de nombreux jeunes bluesmen et rockeurs d'hier à aujourd'hui. En France, il a influencé de nombreux chanteurs, des musiciens comme Paul Personne, Jean-Jacques Milteau ou Bill Deraime.
Parmi les musiciens anglophones qu'il a influencés, on peut citer les plus connus Steve Cropper, Keith Richards, Ron Wood, Jimi Hendrix, Eric Clapton, Jeff Beck, Mike Bloomfield, Gary Moore, Buddy Guy, Johnny Copeland, Johnny Winter, Robert Cray, Angus Young. Tous rendent ou lui ont rendu un hommage de son vivant, ou de manière posthume. De nombreuses critiques musicales retrouvent de ci et de là quelques notes, un bend, un refrain, un arrangement qui rappelle son style, sans forcément le copier. Mais de tous ses nombreux héritiers, Stevie Ray Vaughan a sans doute été le guitariste le plus fortement influencé par Albert King comme on peut l'entendre sur ses blues lents ou rapides, et les nombreux hommages qu'il a pu rendre à son aîné.
On peut noter par exemple, que le solo de guitare d'Eric Clapton sur la chanson Strange Brew de Cream en 1967 est une reprise note pour note du solo d'Albert King sur Crosscut Saw.
Albert King avait lui-même invité le guitariste irlandais Rory Gallagher à venir jouer avec lui, pour la plus grande fierté du bluesman irlandais ; Stevie Ray Vaughan a par ailleurs fait paraître un CD qu'il avait enregistré avec Albert King : In session -1989- où l'on peut entendre les deux hommes, quelques années avant leurs morts.
Moins connu que BB King, John Lee Hooker ou Muddy Waters, Albert King reste donc comme l'un des grands bluesmen du XXe siècle. Il a profondément influencé la musique contemporaine, beaucoup de chanteurs et musiciens, amateurs ou professionnels, de célèbres guitaristes ou restés inconnus, ont été inspirés consciemment ou non par une œuvre encore largement méconnue du grand public. Son style a profondément été influencé par les valeurs et les croyances d'un Sud si différent du reste des États-Unis, par les traditions liées au gospel, à la méditation et à la prière, enfin par les précurseurs dès les années 1930 et 1940 du jazz et du blues (Howlin' Wolf) alors naissants. Il faut attendre les années 1960 pour qu'à son tour il mâtine son blues de soul, de rock et de funk, et poursuive l'œuvre de création entreprise par des pionniers tels Sam Cooke, Bob Dylan ou Otis Redding, souvent aux frontières des genres.
== Discographie ==
1962 : The Big Blues, King Records
1967 : Born Under a Bad Sign, Stax Records
1968 : Live Wire/Blues Power, Stax Records
1969 : Years Gone By, Stax Records
1969 : King Of The Blues Guitar, Atlantic Records
1969 : Jammed together (Stax Records) avec Pops Staple et Steve Cropper
1970 : Blues For Elvis - King Does The King's Things, Stax Records
1971 : Lovejoy, Stax Records
1972 : I'll Play The Blues For You, Stax Records
1973 : Blues At Sunset, Stax Records
1973 : Blues At Sunrise, Stax Records
1974 : I Wanna Get Funky, Stax Records
1974 : Montreux Festival, Stax Records
1974 : The Blues Don't Change, Stax Records
1974 : Funky London, Stax Records
1976 : Albert, Tomato Records
1976 : Truckload Of Lovin' , Tomato Records
1977 : I'll Play the Blues For You, Tomato Records (avec John Lee Hooker)
1977 : King Albert, Tomato Records
1979 : New Orleans Heat, Tomato Records
1979 : Chronicle, Stax Records (avec Little Milton)
1983 : Crosscut Saw: Albert King In San Francisco, Stax Records
1984 : I'm In A Phone Booth, Baby, Stax Records
1986 : The Best Of Albert King, Stax Records
1986 : The Lost Session, Stax Records (avec John Mayall)
1989 : Let's Have A Natural Ball, Modern Blues Recordings
1989 : Live, Rhino Records
1990 : Door To Door, Chess Records 8 tracks A.King + 6 tracks Otis Rush
1990 : Wednesday Night In San Francisco, Stax Records
1990 : Thursday Night In San Francisco, Stax Records
1992 : Roadhouse Blues, RSP Records
Album sortis post-mortem :
1993 : The Ultimate Collection, Rhino Records
1993 : So Many Roads, Charly Blues Masters
1994 : The Tomato Years, Tomato Records
1995 : Mean Mean Blues, King Records
1996 : Hard Bargain, Stax Records
1997 : Born Under A Bad Sign & Other Hits, Flashback Records
1999 : Blues Power, Stax Records
1999 : The Very Best Of Albert King, Rhino Records
1999 : A Truckload Of Lovin': The Best Of Albert King, Recall Records (Royaume-Uni)
1999 : Albert King With Stevie Ray Vaughan In Session, Stax Records (enregistré en 1983)
2001 : Guitar Man, Fuel 2000 Records
2001 : I Get Evil: Classic Blues Collected, Music Club Records
2001 : More Big Blues Of Albert King, Ace Records
2002 : Blue On Blues, Fuel 2000 Records
2003 : Talkin' Blues, Thirsty Ear Records
2003 : Blues From The Road, Fuel 2000 Records
2004 : The feeling (en fait une compilation des années Tomato)
2007 : The heat of the blues, Music Avenue, reprise des 4 disques parus en 1976 et 1977 chez Tomato Records
2007 : The very best of Albert King, Stax (une compilation des années Stax de 1966 à 1974, quelques versions peu fréquentes).
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"Gary Moore",
"2003",
"Blues rock",
"2007",
"États-Unis",
"1993",
"chanteur",
"Freddy King",
"1992",
"Little Milton",
"1970",
"bend",
"Howlin' Wolf",
"1973",
"guitariste",
"1961",
"Arkansas",
"1994",
"1979",
"1977",
"1984",
"1997",
"Stax Records",
"guitare électrique",
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"Gibson Flying V",
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"1974",
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"Johnny Copeland",
"Chess Records",
"Mike Bloomfield",
"1990",
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"Eric Clapton",
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"William Bell (chanteur)",
"Jimi Hendrix",
"1971",
"2001",
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"Keith Richards",
"1959",
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"1966",
"Stevie Ray Vaughan",
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"Bill Graham",
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"John Mayall",
"Angus Young",
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"Steve Cropper",
"Robert Cray",
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"John Lee Hooker",
"1969",
"Johnny Winter",
"2004",
"Mississippi (État)",
"Booker T. Jones",
"1996",
"années 1970",
"Motown",
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"Atlantic Records",
"1972",
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"Fillmore West",
"Ron Wood",
"1962",
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Architecture
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L'architecture est l'art majeur de concevoir des espaces et de bâtir des édifices, en respectant des règles de construction empiriques ou scientifiques, ainsi que des concepts esthétiques, classiques ou nouveaux, de forme et d'agencement d'espace, en y incluant les aspects sociaux et environnementaux liés à la fonction de l'édifice et à son intégration dans son environnement, quelle que soit cette fonction : habitable, sépulcrale, rituelle, institutionnelle, religieuse, défensive, artisanale, commerciale, scientifique, signalétique, muséale, industrielle, monumentale, décorative, paysagère, voire purement artistique.
C'est pourquoi l'architecture est définie comme « une expression de la culture ». Elle est reconnue comme le premier des arts majeurs dans la classification des arts, communément admise, du XXe siècle, des 9 arts majeurs et fait partie des beaux-arts.
L'Architecture désigne également l'ensemble des connaissances et des techniques de cet art de concevoir et de construire des structures complexes, englobant les édifices terrestres, les espaces et les paysages modifiés par l'homme répondant à des critères architecturaux, les artefacts habitables naviguant sur l'eau et sous l'eau (architecture navale) et dans l'espace (architecture spatiale), que l'humanité a pu imaginer et réaliser au fil des millénaires.
L'architecture intègre le domaine de la planification spatiale et met en pratique les méthodes de la planification au service de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. On distingue différentes échelles de la planification spatiale :
le territoire national : l'aménagement du territoire ;
la région, le massif ou une bande littorale : la planification régionale ;
le quartier, la ville, jusqu'à l'agglomération : l'urbanisme ;
l'îlot ou un groupe de bâtiments dont la composition n'atteint pas la superficie du quartier : la composition urbaine ;
le bâtiment : l'architecture.
C'est ainsi que dans le cadre des études d'aménagement et urbanisme, on retrouve l'architecte le plus souvent autour des réflexions de la composition urbaine via la pratique de la conception urbaine.
== Architecture ==
=== Définition de l'architecture ===
On voit dans les Dix livres de l'architecture de Vitruve que l'architecture comprend l'édification de toutes les sortes de bâtiments civils ou religieux, les ponts, les aqueducs, les ports, ainsi que les villes.
Le terme architecture (en latin ), est issu du grec , de , « maître » et , « ouvrier, charpentier ») ; l'architecture désigne donc la notion de commander aux ouvriers; et l'architecte, celui qui les commande (avec ou sans dessins établis).
Dès le Moyen Âge, différentiés des dessins d'architecture, les dessins de construction sont qualifiés de technique.
À partir du XVIe siècle, les architectes spécialisés dans la conception des bâtiments, des fortifications et des machines pour la guerre ont pris le nom d'ingénieurs.
Au XIXe siècle, certains architectes occidentaux, par exemple Eugène Viollet-le-Duc, s'attachent fortement à l'aspect constructif. Ils se concentrent en particulier sur les charpentes métalliques et participent au développement de la mécanique statique. Le terme architecture peut alors avoir une étymologie sémantique basée sur le grec Techné, la force, la structure, la charpente.
À partir du XXe siècle, en Occident, dont les conceptions de production d'objet sont alors devenues globalement techniques et productives, il est possible de définir l'architecture comme l'art de diriger la construction, de concevoir les structures, de donner finalement une apparence avec des matériaux. L’« art de bâtir » s'ajoute à la simple construction des édifices.
Dans certaines autres parties du monde, on peut formuler que cet « art de bâtir » comporte toujours une ritualisation, qui a existé dans le passé en Occident, distinguant l'architecture de la construction simple.
=== Applications de l'architecture ===
L'architecture s'occupe des bâtiments, des espaces publics, des villes et villages, des paysages, mais aussi d'ouvrages d'art, de navires (architecture navale).
Étant donné l'ampleur de ses applications et la volonté d'expression mise sur la construction d'édifices, l'architecture dans toute son histoire est une activité plus proche des arts et métiers qu'une activité scientifique rigoureuse qu'elle est plus ou moins devenue. L'architecture fait d'abord appel à des savoirs organisés en un ensemble qui lui est particulier par son application à la construction tels que la composition, la géométrie, la morphologie, l'ornementation, l'harmonie (à base religieuse ou non), en même temps que le métré, la statique et le droit de manière habituelle pour la construction d'édifices. L'architecture va puiser d'abord dans les savoir-faire des différents beaux-arts et des différents métiers du bâtiment. Mais l'architecture va aussi puiser dans les ressources de différentes disciplines scientifiques : la géologie, la résistance des matériaux ainsi que dans les différentes sciences humaines comme l'anthropologie, la sociologie, la psychologie (ergonomie), l'écologie ou la géographie. L'architecture se formalise aussi en puisant dans l'Histoire.
L'architecture se différencie de la construction en ce que l'architecture apporte une dimension particulière de réflexion et de planification de la part du concepteur, lorsqu'il envisage l'ensemble du cycle de vie d'une construction. Cette réflexion est à la fois esthétique, sociale, environnementale et philosophique.
L'architecture naît de besoins fonctionnels tels que habiter, traverser un fleuve, travailler, se soigner, faire du sport, se divertir. Des réponses formelles spécifiques sont apportés à ces besoins concernant l’organisation, la structure, la technique de construction, tout en répondant à des objectifs notamment esthétiques et sociaux. L'architecture naît de besoins de représentation des idéaux et de la mémorisation des faits passés.
La corrélation entre la variété des besoins, la variété des réponses possibles, et la variété des sensibilités esthétiques donne une infinité d’architectures différentes et de nombreuses interprétations par des architectes. On peut néanmoins les regrouper par périodes, par courants de styles (formels ou bien éthériques), par type de structure, par type de technique, par fonctions (voir « Le Patrimoine architectural » ci-après).
On utilise l'architecture aussi bien pour la création que pour la restauration ou la transformation (rénovation) des édifices. Il s'agit parfois simplement d'une action d'ornementation du bâti, sans autre opération. Et pour des constructions anciennes, il peut s'agir de réornementation avec retour à l'aspect initial ou à l'inverse d'ajout de différences qui les modernise. Dans certains cas cela concerne la mise en ensemble des édifices, par exemple la constitution de cité. Depuis l'Antiquité, l'objet sur lequel se pose l'acte architectural est quelquefois la ville même prise dans son entier, l'agglomération de constructions, lorsque par exemple il s'agit d'une ville nouvelle aussi bien antique que contemporaine. L'histoire de l'urbanisme est totalement liée à l'histoire de l'architecture, histoires existant déjà avant la fondation de l'Égypte au millénaire avant l'âge des métaux. La caractérisation formelle des édifices fait partie des contraintes d'urbanisme, dont le domaine d'application est la ville et les territoires associés et pour ces domaines les données sociales et politiques ont une importance certaine.
=== Constitution de l'architecture sur l'édifice ===
L'architecture est nécessaire pour produire des marques dans la mémoire des peuples organisés sédentaires dans la quasi-totalité des sociétés existantes. La prise de position solennelle concernant les lieux remarquables est faite par ce moyen. L'architecture traduit pour les lieux de rassemblement leur nature et leur fonction sociale pour le public.
Il s’agit par l'architecture dans un ordre de priorité qui dépend de l'époque considérée :
de montrer la puissance de la « Nature » et composer avec elle et avec l'écoulement du temps et ses énergies,
d'exprimer le pouvoir sécuritaire ou la puissance individuelle avec l'autorité,
d'afficher le niveau hiérarchique des tenants dans la société (classe sociale),
de manifester la fonction de l'édifice dans l'organisation de la société,
de fournir et caractériser des lieux différents du monde ordinaire (religion et spiritualité, spectacle).
Des choses matérielles et immatérielles sont mises en accord convenable par la disposition des éléments. L'Harmonie correspond à la civilisation et l'époque considérée. L'architecture produit des codes à lire dans l'espace aménagé. Ces codes des formes et des matières traduisent le cosmos tel qu'il est appréhendé. Par exemple l'« architecture de ruine » apparue au XIXe siècle est une construction neuve réinscrivant temps et culture.
Dans l’aire occidentale moderne, l'architecture intervient à de nombreuses échelles depuis la conception et la réalisation d'éléments constituant les membres de corps de bâtiments, jusqu'à celle de villes entières conçues comme un tout. L'architecture est ressentie comme un moyen de traduire l'espace entourant le corps humain par la philosophie associée à la psychologie de la sphère intime, de la sphère privée, de la sphère publique qui se définissent selon la société. Cette modélisation des espaces contient en facteurs les importances différentes données par l'individu à la conscience de soi et à la conscience de l'extérieur. L'espace contenant est détaillé graduellement en pièces, en locaux pour l'abri de l'individu, de la famille ; puis en espace public commun ; et enfin en espace « naturel ».
L'activité de l'architecte selon sa motivation personnelle est censée produire de l'architecture lors de la commande de structure collective (État…) ou d'individu. À partir des formes de constructions funéraires ancestrales, l'activité s'est centrée sur celle des formes habitées. Elles sont devenues « classiques » depuis le Moyen Âge : il s'agit de maisons d'habitat, écoles, hôpitaux, en plus des tribunaux, lieux de culte (églises temples…), ateliers, « mairies »… Se sont ajoutés depuis le Néolithique au fur et à mesure du temps au patrimoine des éléments venant de la modernisation de l'activité humaine et de l'organisation de la société où le côté pratique se mêle au côté rituel devenu aspect culturel. Il s'agit des éléments respectant les besoins militaires avec rassemblement (places, forts et châteaux), de besoins structurels de réseaux de transport (ponts, ports, gares ferroviaires, aéroports) et de commerce (boutiques antiques, halles, hypermarchés), besoins d'espace de rassemblement et de loisir (théâtres, stades, gymnases, piscines, patinoires, résidences balnéaires et de montagne) et parfois de besoins exprimés pour la production pré-industrielle et industrielle (manufactures usines construites selon certains modes de gestion des ressources humaines, mode de gestion de l'image publicitaire). Après la Renaissance, le projet architectural à l'occidentale aboutissant à l'Architecture exprimée sur l'édifice d'habitat ou autre prend une formulation technique de la procédure de conception définissant la présence d'Architecture. Ce qui est voulu est d'établir-procurer des sensations chez l'observateur. Dans l'histoire de la construction en Occident, la construction sans formulation architecturale est passée de la majeure partie des bâtiments à son inverse : une formulation architecturale de la majeure partie de la construction d'édifice. La formulation architecturale de l'édifice pour l'aspect et l'organisation des volumes a été associée avec la formulation de l'aspect et l'organisation des terrasses pentes et circulations de la parcelle de terrain qui reçoit l'édifice.
=== Patrimoine architectural ===
L’architecture désigne le corpus de tous les édifices construits, c'est-à-dire leur classification et leur étude, qu'ils aient été conçus par des constructeurs affichant une intention esthétique ou non.
Le terme « architecture » suivi d'un qualificatif permet aussi de spécifier un ensemble générique du patrimoine bâti. Cette classification permet une identification de l'objet bâti. La possibilité est que l'édifice comporte une volonté d'acte architectural. Mais aussi il peut y avoir une absence de déclaration qu'il s'agit d'acte architectural, et que c'est de l'architecture par le fait (voir architecture vernaculaire).
Le terme « architecture » permet ainsi de spécifier, pour l'objet créé par l'acte de bâtir, l’ensemble des caractéristiques telles que la forme et la symbolique ou les propriétés d’usage. Pour cette classification, on ajoute en général un qualificatif distinctif de la mise en ensemble par style, par usage, par époque, par matière (exemples : architecture militaire, architecture chrétienne, architecture romane, architecture bois).
Mais on utilise aussi techniquement des noms qui sont plus spécialisés et moins parlants : exemples « Bauhaus », « Roccoco », « École de Chicago ». Ces noms n'ont par ailleurs pas un sens universel : ainsi si l'époque baroque correspond à l'architecture baroque dans l'Europe partie Est, elle ne correspond pas à l'architecture baroque en France mais à l'architecture classique (les guerres de religion n'ayant en France pas permis un développement de l'architecture autre que celle des grands personnages du pouvoir établis en conflit religieux).
Les méthodes originelles utilisées pour bâtir les édifices ainsi catégorisés a posteriori ne posent pas fondamentalement la différence entre les multiples styles.
== Histoire et styles de l'architecture ==
=== Préhistoire ===
Il existe des maisons et des villages en bois dont les restes n'ont subsisté qu'en milieux aqueux, lac, mer ou rivière. Les plus anciens connus sont postérieurs au Paléolithique. Un site de la fin du Néolithique a été bien étudié à Charavines sur le bord du lac de Paladru en Isère.
La construction existe depuis l'âge de la pierre, elle est le support de l'architecture. Cet art est un des rares regroupements d'autres arts, dont les arts qui lui sont antérieurs, la chasse, la guerre, la peinture, qui la servent pour établir sa symbolique où le feu a une place notable.
La symbolique « du dedans » opposée à celle « du dehors ».
La symbolique de la « voûte ».
La symbolique de « la mort de l'individu ».
La symbolique du « ciel ».
Le monolithisme de la structure initiale qu'est la grotte devient symbolique.
Les tout premiers édifices porteurs d'architecture sont outre les grottes aménagées, les tumulus. Ce qui concerne à la fois les populations nomades et les populations sédentarisées. Et partie de la construction de ces tombes, une partie de l'architecture religieuse s'établit en utilisant l’élévation vers le ciel pour la construction, une autre partie s'établit en creusant la terre.
La différenciation des constructions nécessaires à l'organisation sociale des sédentaires fait naître l'architecture par les édifices spécialisés restant dépendants du climat local et des ressources disponibles. Les arts de la peinture et de la sculpture qui sont antérieurs à l'art de construire-architecture lui sont intégrés. L'aspect conventionnel apparaît localement avec le temps et s'ébauche dès lors des « styles architecturaux ».
=== Antiquité ===
Dans plusieurs civilisations antiques, comme l'Égypte ou la Mésopotamie, l'architecture et l'urbanisme reflètent constamment le divin et le surnaturel. De plus, elles ont recours à la monumentalité dans l'architecture pour symboliser le pouvoir politique des dirigeants, de l'élite, ou de l'État lui-même.
L'architecture et l'urbanisme des civilisations telles que la Grèce antique et la Rome antique évoluèrent à partir d'idéaux civiques plutôt que religieux ou empiriques, et de nouveaux types de constructions émergèrent.
Des textes, les « traités d'architecture », ont été écrits depuis l'Antiquité. Ces textes contiennent à la fois des conseils généraux, et des prescriptions et des canons formels. Certains des plus importants exemples de l'architecture canonique sont religieux.
=== Architecture occidentale après l'antiquité ===
Après la disparition de l'Empire romain, puis le schisme entre l'église byzantine et l'église romaine au Ve siècle, l'aristocratie et le clergé chrétien prennent des initiatives architecturales et artistiques. L'invention d'une nouvelle symbolique viendra ultérieurement, entre le VIIIe siècle et le XIIe siècle. Entamant l'époque moderne au XVIIe siècle, l'« architecture classique » marque déjà la prééminence de la symbolique architecturale non sacrée sur la symbolique architecturale sacrée. Dès le XVIIIe siècle la période moderne aboutit en occident à la fin de la définition de l'architecture comme espace défini par des rituels, mais comme espace défini par la population aristocratique et bourgeoise avec art et contenant de l'art avec re-codification des éléments de l'histoire antique qui sont réutilisés. L'architecture reste un moyen d'affirmer l'identité de la population par « nation ». L'évolution de la technique de construction se conjugue avec la création de nouveaux objets architecturaux « modernes » porteurs des nouveaux styles architecturaux au XIXe siècle.
=== Époque contemporaine ===
Dans l'époque contemporaine, l'architecture reste un moyen d'afficher la splendeur, entre autres par le gigantisme dans la hauteur des édifices verticaux ou le gigantisme dans la portée horizontale. Mais elle devient aussi un élément du domaine économique pour des raisons politiques.
Les progrès techniques des XIXe siècle et XXe siècle ont largement étendu les possibilités de réalisation qui doivent suivre les besoins démographiques et les normes d'hygiène nouvelles. La construction en métal et la construction en béton font leur apparition avec leur esthétique dite « moderne ». La modélisation de l'usage est faite. Les architectes adopteront intégralement les technologies nouvelles et la « standardisation ». L'architecture est depuis le milieu du XXe siècle une composante de la « promotion immobilière ».
=== XXIe siècle ===
C’est sans doute l’un des futurs immeubles emblématiques de Paris. La construction de la tour Triangle, à la limite entre Paris et Issy-les-Moulineaux, est aujourd’hui bien engagée (). Les poutres de béton s’élèvent déjà à 65 mètres de hauteur. La pose des façades de verre a débuté dans les étages les moins élevés. À la fin de 2026, cette nouvelle tour culminera à 180 mètres. Ce sera le troisième édifice le plus élevé de Paris, derrière la tour Eiffell et la tour Montparnasse, ex aequo avec la tour Duo.
=== Architecture bois ===
L'architecture bois vernaculaire inspire les ouvrages contemporains. Le matériau bois permet à l'architecture de concevoir des ouvrages stockant du carbone et d'être plus vertueux. Certains spécialistes comme Yves Weinand, architecte et professeur à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, disent qu'il faut repenser l'architecture avec les matériaux biosourcés disponibles localement et imaginer des constructions réversibles, démontables voire réemployables.
== Théorie de l’architecture ==
Un traité d'architecture est un ouvrage théorique présentant les règles de l'architecture savante. Les traités d'architecture sont le vecteur de transmission de l'architecture européenne se référant à l'Antiquité gréco-latine (du au XIXe siècle).
Un dictionnaire d'architecture est un ouvrage pratique présentant les définitions des termes utilisés pour désigner des éléments d'architecture. Ils peuvent prendre une forme de récapitulatif historique.
== Place des femmes en architecture ==
Julia Morgan (1872-1957) est la première femme admise à l'École des Beaux-Arts de Paris. Alice Malhiot est la première femme architecte au Canada en 1914. Esther Hill (1895-1985) est la première femme à être diplômée en Ontario en 1920. Flora Crawford (1899-1991) est la première femme à obtenir son diplôme en 1923 à l'EPFZ. En Suisse, Lux Guyer fait partie des premières architectes femmes ayant monté leur cabinet d'architecture en 1924.
Parmi les pionnières en architecture on trouve : Eileen Gray (1878-1976), Lilla Hansen (1872-1962), Charlotte Perriand (1903-1999) (1929-2023), Marion Tournon-Branly (1924-2016), Édith Girard.
== Acteurs de l'architecture ==
Les concepteurs, réalisateurs d'architectures sont communément appelés architectes, qu'ils soient professionnels ou pas, néanmoins le titre « architecte » est généralement attribué à des professionnels diplômés d'une école d'architecture. Ils sont quelquefois regroupés en corporations appelées ordre des architectes. Le nom du diplôme et des spécialités sont généralement accolés à ce titre. Toutefois selon l'objet, l'architecture est aussi le domaine des architectes paysagistes, des architectes d'intérieur, des urbanistes, des ingénieurs civils, voire de plasticiens, de designers et d'artistes divers.
=== Architecte-urbaniste ===
L’architecture est exercée, dans le respect des procédures administratives du lieu d'édification, par des architectes dont le titre professionnel est protégé juridiquement, ou des spécialistes assimilés à des architectes.
Par distinction scientifique d’avec la construction qui serait le fait d’assembler différents éléments en utilisant les matériaux et les techniques appropriées, la pratique de l’architecture se caractérise par une intentionnalité établie dans le « projet ». (Voir « définition » ci-dessus). Le projet se définit ainsi en des plans, des représentations symboliques diverses qui lui font intégrer temps de construction et d’usage. Aussi, cet effort conscient et préalable propre à la conception architecturale a-t-il pour objectif de concilier l’utilité, la beauté et la solidité de formes, d’espaces et de structures (habitées ou non). Par ailleurs, la visée fonctionnelle inhérente à l’architecture, l'aspect pratique à l'usage dont découle l'aspect économique la distingue dans l'histoire également des autres arts dits décoratifs que sont le dessin, la gravure, la peinture et la sculpture qui y ont été originellement intégrés.
Bien que de racines historiques antiques, la conception des villes en tant que discipline spécifique est désignée dans l'aire de la pensée occidentale depuis le milieu du XXe siècle par le terme d’« urbanisme ». Le terme ' (littéralement « urbanisation » dont l’acception française correspond au concept « urbanisme ») a été employé pour la première fois par l’ingénieur barcelonais Ildefons Cerdà dans sa ' (1867), un ouvrage considéré comme précurseur de la discipline. L'activité de l'architecte est mesurée par référence à l'édifice simple et complet. Et l'architecte a une action qui recouvre aussi bien l’élément de mobilier que la ville entière. L'urbaniste non-architecte ne peut avoir sur les édifices une action autre qu'organisatrice de l'ensemble. La maison, l'immeuble est le niveau « normal » d'objet traité, ce sont les unités de référence d'activité d'édification pour le droit en usage. Les établissements, résidence, cité, monument, ville correspondent à l'échelle d'activité au-dessus de la « moyenne ». Les mobiliers, édicules qui sont des objets à l'échelle d'en dessous de l'édifice sont la plupart du temps intégrés à l'activité normale, cependant ils composent l'activité spécifique de l'architecte d'intérieur qui ne peut avoir une action de conception au-delà de l'intérieur sur les édifices.
=== Ingénieur-architecte ===
L’architecture portant sur les ouvrages militaires, les fortifications, les engins de siège a été à l’origine de la profession d’ingénieur à partir du XVIe siècle. La technique du génie militaire comporte un ordonnancement: un arrangement des tâches aboutissant à la mise en forme de l'ouvrage. Parmi les acceptions de l’architecte, celle qui correspond davantage à la notion actuelle d’ingénieur lui a ainsi longtemps été confondue. Vitruve, auteur d’un traité célèbre, était lui-même constructeur de machines de guerre et architecte. Un autre exemple d’ingénieur militaire bâtisseur est le maréchal de Vauban manifestant également ses préoccupations d’ordre esthétique. Vauban, commissaire général des fortifications de Louis XIV, illustra ses talents de bâtisseur avec le souci d’un langage formel pourvu de réelles qualités esthétiques. Il a dirigé l’aménagement de plus de 160 forts ou places fortes et en a construit 9 ex nihilo, faisant appel à certains éléments tels que les échauguettes, non pas tant pour leur utilité défensive (devenue obsolète), que pour leur intérêt esthétique. Il a en outre réalisé des travaux d’aménagement du territoire, notamment le perfectionnement du canal du Midi.
Actuellement, l'édification de bâtiment esthétique faisant appel au savoir scientifique élaboré a recours à l'ingénieur-architecte.
=== Paysagiste ===
Sur les bases de la technique du jardinage établie à la Renaissance par les jardiniers est apparu le métier de concepteur paysagiste qui s'apparente aux métiers d'architecte et de dessinateur-projeteur dans le BTP. Avec l'invention du bosquet, le jardinier devient un concepteur. Dans les parcs créés, la verdure est aménagée de chemins et allées (viabilisée) et domestiquée pour son arrosage. Elle donne une esthétique d'encadrement de l'espace de vie bâti ou non. Elle utilise principalement la perspective puis fait usage des terrasses et sauts-de-loup vers la bâtisse, puis des haies, des broderies de buis, d'étangs et de cascades et puis des fabriques. Dans la période moderne de la ville du XIXe siècle, les parcs et jardins sont établis par les paysagistes comme des lieux réintroduisant la nature dans les lieux de vie devenus très denses en édifices. À partir du XXe siècle, les parcs et jardins sont conçus par des paysagistes en relation avec les urbanistes pour les villes où sont créés les « espaces verts » ou en relation avec les architectes pour les immeubles à jardin. Au XXIe siècle, les paysagistes composent les murs végétalisés dans des espaces sans emprise au sol.
=== Autres ===
Lorsque l’architecture est créée par les occupants des édifices eux-mêmes sans le recours à des hommes de l’art, elle est dite vernaculaire. Elle est une expression de leur tradition.
Les navires sont conçus comme un édifice particulier par des architectes navals.
== Aspects juridiques ==
L'architecture est conditionnée par l'autorisation des instances locales et le respect des directives. Particulièrement, l'architecture religieuse est conditionnée par les lois internes des pays. Et concernant l'architecture militaire, elle est conditionnée par les lois externes imposées par les vainqueurs.
Pour l'exercice de l'architecture, il y a un code déontologique. (pour plus de détails, voir l'article « Architecte »).
Par ailleurs, les œuvres architecturales sont protégées par le droit d'auteur, ce qui signifie qu'en Europe toute copie ou reproduction même partielle peut être interdite jusqu'à 70 ans après la mort de l'auteur selon les pays concernés ; d'autres durées peuvent s'appliquer dans d'autres pays. Par ailleurs dans un certain nombre de pays ne garantissant pas la liberté de panorama, il est également proscrit de photographier une œuvre architecturale protégée par le droit d'auteur.
En France un projet de loi sur la liberté de la création, l'architecture et le patrimoine, prévu pour mars puis reporté à septembre 2015 devrait clarifier le droit des espaces protégés avec, selon le gouvernement un souci d'efficacité et d'intelligibilité mais sans renoncer au niveau de protection, en suivant plusieurs recommandations du rapport Bloche « Pour une création architecturale désirée et libérée » publié en juillet 2015 et rassemblant 36 propositions réunies par Patrick Bloche.
== Institutions ==
=== Prix et récompenses ===
L’un des plus prestigieux prix internationaux d’architecture est le prix Pritzker, décerné annuellement depuis 1979 par une fondation privée.
Autres prix :
prix Mies van der Rohe (Union européenne)
prix de l'Équerre d'argent (France), décerné sous l'égide du Moniteur, le plus médiatique
prix de la Première œuvre (France), décerné sous l'égide du Moniteur
prix Stirling (Royaume-Uni)
prix d'excellence de l'IRAC (Canada)
prix du Mipim, Marché international des professionnels de l’immobilier, Cannes (France)
prix Versailles.
Swiss Architectural Award (Suisse)
=== Enseignement ===
D'un point de vue historique, les écoles d'architecture les plus célèbres ont été :
en France au XIXe siècle :
École des beaux-arts de Paris (jusqu'en 1968) ;
École spéciale d'architecture, à Paris ;
École centrale Paris qui délivrait le diplôme d'architecte.
en Allemagne, dans la première moitié du XXe siècle, le , à Weimar, Dessau-Roßlau et Berlin a été un foyer majeur du Mouvement moderne en architecture mondial.
==== En France ====
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"esthétique",
"école d'architecture",
"École centrale Paris",
"dessin",
"artéfact (archéologie)",
"Lux Guyer",
"Le Moniteur (France)",
"droit",
"métré",
"nef",
"architecture gothique",
"ingénieur",
"aménagement du territoire",
"fortification",
"Beaux-Arts de Paris",
"Études d'architecture en France",
"jardin",
"École nationale supérieure des beaux-arts",
"Dessau-Roßlau",
"Membre de corps de bâtiment",
"Pays-Bas",
"Statique (mécanique)",
"anthropologie",
"Maria Deroche",
"Issy-les-Moulineaux",
"canal du Midi"
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Anarchisme
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Lanarchisme , ou idéologie libertaire, regroupe plusieurs courants de philosophie politique développés depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et de pratiques anti-autoritaires fondées sur la démocratie directe et ayant la liberté individuelle comme valeur fondamentale. Le terme libertaire est couramment utilisé comme synonyme d'anarchiste, particulièrement dans le monde francophone à la suite de l'adoption des lois scélérates en France. L'anarchisme, à la différence de l'anomie, ne prône pas l'absence de loi, mais milite pour que son élaboration émane directement du peuple (initiative populaire par exemple), qu'elle soit directement votée par lui (référendum ou vote par des assemblées tirées au sort) et que son application soit sous contrôle de ce dernier (mandat impératif, forces de sécurité dont les officiers sont élus, révocabilité des élus).
Fondé sur la négation du principe de domination d'un individu ou d'un groupe d'individus dans l'organisation sociale, l'anarchisme a pour but de développer une société sans classe sociale. Ce courant, prône ainsi, la coopération dans une dynamique d'autogestion. Contre l'oppression, l'anarchisme propose une société fondée sur la solidarité comme solution aux , la complémentarité de la liberté de chacun et celle de la collectivité, l'égalité des conditions de vie et l'autogestion des moyens de production (coopératives, mutuelles). Il s'agit donc d'un mode politique qui cherche non pas à résoudre les différences opposant les membres constituants de la société mais à associer des forces autonomes et contradictoires.
L'anarchisme est un mouvement pluriel qui embrasse l'ensemble des secteurs de la vie et de la société. Initialement théorisé par des penseurs socialistes, il est habituellement classé à la gauche voire l'extrême gauche du spectre politique bien qu'il refuse par essence de s'inscrire dans le cadre de la démocratie représentative. Concept philosophique, c’est également une idée pratique et matérielle, un mode d’être de la vie et des relations entre les êtres qui naît tout autant de la pratique que de la philosophie ; ou pour être plus précis qui naît toujours de la pratique, la philosophie n’étant elle-même qu’une pratique, importante mais parmi d’autres. En 1928, Sébastien Faure, dans La Synthèse anarchiste, définit trois grands courants qui cohabitent tout au long de l'histoire du mouvement : l'anarchisme individualiste qui insiste sur l'autonomie individuelle contre toute autorité ; le communisme libertaire, qui de l'aphorisme « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » créé par Louis Blanc, veut économiquement partir du besoin des individus, pour ensuite produire le nécessaire pour y répondre ; l'anarcho-syndicalisme, qui propose une méthode, le syndicalisme, comme moyen de lutte et d'organisation de la société. Depuis, de nouvelles sensibilités se sont affirmées, telles l'anarcha-féminisme, l'écologie sociale (et son application, le municipalisme libertaire), l'anarcho-transhumanisme.
En 2007, l'historien Gaetano Manfredonia propose une relecture de ces courants sur la base de trois modèles. Le premier, « insurrectionnel », englobe autant les mouvements organisés que les individualistes qui veulent détruire le système autoritaire avant de construire, qu’ils soient bakouniniens, stirnerien ou partisans de la propagande par le fait. Le second, « syndicaliste », vise à faire du syndicat et de la classe ouvrière, les principaux artisans tant du renversement de la société actuelle, que les créateurs de la société future. Son expression la plus aboutie est sans doute la Confédération nationale du travail pendant la révolution sociale espagnole de 1936. Le troisième est « éducationniste réalisateur » dans le sens où les anarchistes privilégient la préparation de tout changement radical par une éducation libertaire, une culture formatrice, des essais de vie communautaires, la pratique de l'autogestion et de l'égalité des sexes, etc. Ce modèle est proche du gradualisme d'Errico Malatesta et renoue avec l'« évolutionnisme » d'Élisée Reclus. Pour Vivien Garcia dans L'Anarchisme aujourd'hui (2007), l'anarchisme ne peut être conçu comme un monument théorique achevé. La réflexion anarchiste n'a rien du système. […] L'anarchisme se constitue comme une nébuleuse de pensées qui peuvent se renvoyer de façon contingente les unes aux autres plutôt que comme une doctrine close.
Selon l'historien américain Paul Avrich : « Les anarchistes ont exercé et continuent d'exercer une grande influence. Leur internationalisme rigoureux et leur antimilitarisme, leurs expériences d'autogestion ouvrière, leur lutte pour la libération de la femme et pour l'émancipation sexuelle, leurs écoles et universités libres, leur aspiration écologique à un équilibre entre la ville et la campagne, entre l'homme et la nature, tout cela est d'une actualité criante ». L'anarchisme s'inscrit en outre dans l'histoire des mouvements sociaux et de l'art en mobilisant divers symboles.
== Définition et sens commun ==
Le terme « anarchisme » et ses dérivés sont employés tantôt péjorativement, comme synonymes de désordre social dans le sens commun ou courant et qui se rapproche de l’anomie, tantôt comme un but pratique, car l'anarchisme défend l'idée que l'absence d'une structure de pouvoir n'est pas synonyme de désorganisation sociale. Les anarchistes rejettent en général la conception courante de l'anarchie utilisée par les médias et les pouvoirs politiques. Pour eux, « l'ordre naît de la liberté », tandis que les pouvoirs engendrent le désordre. Certains anarchistes useront du terme « acratie », du grec « kratos », le pouvoir, donc littéralement « absence de pouvoir », plutôt que du terme « anarchie » qui leur semble devenu ambigu. De même, certains anarchistes auront plutôt tendance à utiliser le terme de « libertaires ».
Pour ses partisans, l'anarchie n'est justement pas le désordre social. C’est plutôt le contraire, soit l'ordre social absolu, grâce notamment à la socialisation des moyens de production : contrairement à l'idée de possessions privées capitalisées, elle suggère celle de possessions individuelles ne garantissant aucun droit de propriété, notamment celle touchant l'accumulation de biens non utilisés. Cet ordre social s'appuie sur la liberté politique organisée autour du mandatement impératif, de l'autogestion, du fédéralisme intégral et de la démocratie directe. L'anarchie est donc organisée et structurée : c'est l'Ordre moins le pouvoir.
== Étymologie ==
Le terme d'anarchie est un dérivé du grec . Composé du préfixe privatif an- (en grec , préfixe négatif) et du radical grec , « commencement » et « commandement, pouvoir, autorité ». L'étymologie du terme désigne donc, d'une manière générale, ce qui est dénué de principe directeur et d'origine. Cela se traduit par « absence de principe », « absence de chef », « absence d'autorité ». Et dans un sens positif, un système où les individus sont dégagés de toute autorité. À l'image des Inuits, des Pygmées, des Santals, des Tivs, des Piaroas ou des Mérinas, de nombreuses sociétés fonctionnent, parfois depuis des millénaires, sans autorité politique (État ou police) ou suivant des pratiques revendiquées par l'anarchisme comme l'autonomie, l'association volontaire, l'auto-organisation, l'aide mutuelle ou la démocratie directe.
Les premières expressions d'une philosophie libertaire peuvent être trouvées dans le taoïsme et le bouddhisme. Au taoïsme, l'anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un idéal collectiviste et une critique de l'État ; au bouddhisme, l'individualisme libertaire, la recherche de l'accomplissement personnel et le rejet de la propriété privée. Une forme d’individualisme libertaire est aussi identifiable dans certains courants philosophiques de la Grèce antique, en particulier dans les écrits épicuriens, cyniques et stoïciens.
Certains éléments libertaires du christianisme ont influencé le développement de l'anarchisme, en particulier de l'anarchisme chrétien. À partir du Moyen Âge, certaines hérésies et révoltes paysannes attendent l'avènement sur Terre d'un nouvel âge de liberté.
Plusieurs idées et tendances libertaires émergent dans les utopies françaises et anglaises de la Renaissance et du siècle des Lumières. Pendant la Révolution française, le mouvement des Enragés s'oppose au principe jacobin du pouvoir de l'État et propose une forme de communisme. En France, en Allemagne, en Angleterre ou aux États-Unis, les idées anarchistes se diffusent par la défense de la liberté individuelle, les attaques contre l'État et la religion, les critiques du libéralisme et du socialisme.
Remonter si loin dans l'histoire de l'humanité n'est pas sans risque d'anachronisme ou d'idéologie. C'est donner une définition extrêmement vague de l'anarchisme sans tenir compte des conditions historiques et sociales de l'époque des faits.
== Principes généraux ==
=== Absence d'autorité hiérarchique ===
L'anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d'une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social autoritaire. L'objectif principal de l'anarchisme est d'établir un ordre social sans décideur (des dirigeants peuvent exister, dans le sens où ils s'occuperont de l'organisation générale mais ils ne sont pas propriétaire et ils n'ont pas plus de pouvoir décisionnels que ces camarades). Un ordre fondé sur la coopération volontaire d'hommes et de femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l'individu qui participe à celle-ci. Selon l'essayiste Hem Day : « On ne le dira jamais assez, l’anarchisme, c’est l’ordre sans le gouvernement ; c’est la paix sans la violence. C’est le contraire précisément de tout ce qu’on lui reproche, soit par ignorance, soit par mauvaise foi ».
La pensée anarchiste s’oppose par conséquent à toutes les formes d’organisation sociale qui oppriment des individus, les asservissent, les exploitent au bénéfice d’un petit nombre, les contraignent, les empêchent de réaliser toutes leurs potentialités. À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d'émancipation individuelle ou collective. L'amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l'avènement d'une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques.
L'anarchisme est opposé à l'idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d'organisation sociale et économique libertaire, c'est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que la coercition. L'ennemi commun de tous les anarchistes est l'autorité, sous quelque forme que ce soit, l'État étant leur principal ennemi : l'institution qui s'attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s'approprier l'individu (conscription, service militaire).
=== Société sans État ===
Les visions qu'ont les différentes tendances anarchistes de ce que serait ou devrait être une société sans État sont en revanche d'une grande diversité. Opposé à tout credo, l'anarchiste prône l'autonomie de la conscience morale par-delà le bien et le mal définis par une orthodoxie majoritaire, un pouvoir à la pensée dominante. L'anarchiste se veut libre de penser par lui-même et d'exprimer librement sa pensée.
Certains anarchistes dits « spontanéistes » pensent qu'une fois la société libérée des entraves artificielles que lui impose l'État, l'Ordre naturel précédemment contrarié se rétablirait spontanément, ce que symbolise le « A » inscrit dans un « O » (L'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir, Proudhon). Ceux-là se situent, conformément à l'héritage de Proudhon, dans une éthique du droit naturel (elle-même affiliée à Rousseau).
D'autres pensent que le concept d'ordre n'est pas moins « artificiel » que celui d'État. Ces derniers pensent que la seule manière de se passer des pouvoirs hiérarchiques est de ne pas laisser d'ordre coercitif s'installer. À ces fins, ils préconisent l'auto-organisation des individus par fédéralisme, comme moyen permettant la remise en cause permanente des fonctionnements sociaux autoritaires et de leurs justifications médiatiques. En outre, ces derniers ne reconnaissent que les mandats impératifs (votés en assemblée générale), révocables (donc contrôlés) et limités à un mandat précis et circonscrit dans le temps. Enfin, ils pensent que le mandatement ne doit intervenir qu'en cas d'absolue nécessité.
Les anarchistes se distinguent de la vision marxiste d'une société future en rejetant l'idée d'une dictature du prolétariat qui serait exercée après la révolution par un pouvoir temporaire : à leurs yeux, un tel système ne pourrait déboucher que sur la tyrannie. Ils sont partisans d'un passage direct, ou du moins aussi rapide que possible, à une société sans État, celle-ci se réaliserait par le biais de ce que Bakounine appelait l'organisation spontanée du travail et de la propriété collective des associations productrices librement organisées et fédéralisées dans les communes.
Pierre Kropotkine voit pour sa part la société libertaire comme un système fondé sur l'entraide, où les communautés humaines fonctionneraient à la manière de groupes d'égaux ignorant toute notion de frontière. Les lois deviendraient inutiles car la protection de la propriété perdrait son sens ; la répartition des biens serait, après expropriation des richesses et mise en commun des moyens de production, assurée par un usage rationnel de la prise au tas (ou prise sur le tas) dans un contexte d'abondance, et du rationnement pour les biens plus rares.
=== « La propriété, c'est le vol ! » ===
Dans Qu'est-ce que la propriété ? (1840), Pierre-Joseph Proudhon expose les méfaits de la propriété dans une société. Ce livre contient la citation célèbre « La propriété, c'est le vol ! ». Plus tard, dans Théorie de la propriété, Proudhon se ravise et paraphrasant sa célèbre formule, il déclare : « La propriété, c'est la liberté ! ». Formule qui signifie que la propriété doit être strictement personnelle, pour que quelque chose appartienne à quelqu'un il doit l'avoir produit. Cette formulation rejette la propriété par l'exploitation d'autrui, et donc le capitalisme.
Par la suite ce refus de la propriété évolue selon les différents courants d'anarchisme, individualistes ou collectivistes. Il sert de base à l'illégalisme en France, et à l'anarchisme expropriateur, quoique ce dernier encourage le vol des bourgeois dans le but de financer des activités anarchistes, et non sur la base d'une opposition à la propriété en tant que telle.
== Courants et modèles ==
Lors du dernier tiers du XIXe siècle et du début du XXe siècle, l'anarchisme est l'un des deux grands courants de la pensée révolutionnaire, en concurrence directe avec le marxisme.
En 2007, l'historien Gaetano Manfredonia propose une relecture de ces courants sur la base de trois modèles.
Le premier, « insurrectionnel », englobe autant les mouvements très organisés que les individualistes qui veulent détruire le système autoritaire avant de construire, qu’ils soient bakouniniens ou partisans de la propagande par le fait.
Le second, « syndicaliste », vise à faire du syndicat et de la classe prolétaire, les principaux artisans tant du renversement de la société actuelle, que les créateurs de la société future. Son expression la plus aboutie est sans doute la Confédération nationale du travail pendant la révolution sociale espagnole de 1936.
Le troisième est « éducationniste réalisateur » dans le sens où les anarchistes individualistes privilégient la préparation de tout changement radical par une éducation libertaire, une culture formatrice, des essais de vie communautaires, la pratique de l'autogestion et de l'égalité des sexes, etc. Ce modèle est proche du gradualisme de Errico Malatesta et renoue avec « l’évolutionnisme » d'Élisée Reclus.
=== Courants socialistes ===
Les socialistes libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire par mutualisme, collectivisme, communisme, syndicalisme, mais aussi par conseillisme. L'abolition de la propriété lucrative et l'appropriation collective des moyens de production est un point essentiel de cette tendance. Par « propriété », on n'entend pas le fait de posséder quelque chose pour soi, mais de le posséder pour en tirer des revenus du travail des autres (différent de la propriété d'usage). Ces courants, composés initialement de Proudhon (et de ses successeurs), puis de Bakounine, étaient présents au sein de l'Association internationale des travailleurs (Première internationale), jusqu'à la scission de 1872 (où Bakounine et Karl Marx se sont trouvés opposés). Le socialisme libertaire établit un pont entre le socialisme et l'individualisme (notamment par le biais du coopérativisme et du fédéralisme) combattant tant le capitalisme que l'autoritarisme sous toutes ses formes.
L'anarchisme proudhonien se manifeste par l’attachement à la propriété individuelle et à l’entraide entre communautés et ateliers. Il défend l'autogestion fédéraliste, un travaillisme pragmatique, un justicialisme idéo-réaliste et une économie mutualiste. Le travail, fondement de la société, devient le levier de la politique, le réalisateur de la liberté. Le justicialisme permet un pluralisme à travers un équilibre des forces physiques et sociales. Le fédéralisme permet le dynamisme et l'équilibre de la société pluraliste (auteurs : Pierre-Joseph Proudhon, James Guillaume, Maurice Joyeux).
L'anarchisme collectiviste ou socialisme libertaire, qui propose une gestion collective égalitariste de la société (mouvement largement influencé par les écrits de Mikhaïl Bakounine et de Ricardo Mella).
Le communisme libertaire, qui de l'adage « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités » veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre ; ce qui politiquement est lié étroitement avec l'anarchisme qui part des volontés de chaque individu réel, par la liberté politique pour créer/construire la société à l'échelle des humains vivants/désirants (mouvement largement influencé par les écrits de Errico Malatesta, Pierre Kropotkine et Élisée Reclus).
L'anarcho-syndicalisme, courant devenu dominant au sein de l'anarchisme après la faillite de sa tendance violente au cours des années 1880-1890.
Les individualistes nient la nécessité de l’État comme régulateur et modérateur des rapports entre les individus et des accords qu’ils peuvent passer entre eux. Ils rejettent tout contrat social et unilatéral. Ils défendent la liberté absolue dans la réalisation de leurs aspirations.
L'anarchisme individualiste, qui défend l'autonomie individuelle contre toute forme d'autorité et d'aliénation (État, Religion, etc.), et propose la libre association libertaire entre les individus (mouvement largement influencé par les écrits de Max Stirner, John Henry Mackay, Victor Basch, E. Armand, Zo d'Axa, Lysander Spooner, Benjamin Tucker, Han Ryner).
Le néo-anarchisme ou postanarchisme apparaissent en fin du XXe siècle. Termes polémiques, ils opposent un « anarchisme classique » ou « traditionnel » plutôt centré sur la lutte de classes à un anarchisme de la modernité ou de la postmodernité qui serait plus culturel et hédoniste (auteurs : Michel Onfray, Daniel Colson).
=== Courants féministes ===
L'anarcha-féminisme ou féminisme libertaire, qui combine féminisme et anarchisme, considère la domination des hommes sur les femmes comme l'une des premières manifestations de la hiérarchie dans nos sociétés. Le combat contre le patriarcat est donc pour les anarcha-féministes partie intégrante de la lutte des classes et de la lutte contre l'État, comme l'a formulé Susan Brown : « Puisque l'anarchisme est une philosophie politique opposée à toute relation de pouvoir, il est intrinsèquement féministe ».
Un des aspects principaux de ce courant est son opposition aux conceptions traditionnelles de la famille, de l'éducation et du rôle des genres, opposition traduite notamment dans une critique radicale de l'institution du mariage. Voltairine de Cleyre affirme que le mariage freine l'évolution individuelle, tandis que Emma Goldman écrit que « Le mariage est avant tout un arrangement économique […] la femme le paye de son nom, de sa vie privée, de son estime de soi et même de sa vie ». Le féminisme libertaire défend donc une famille et des structures éducatives non hiérarchiques, comme les écoles modernes inspirées de Francisco Ferrer.
L'anarcha-féminisme peut apparaître sous forme individuelle, comme aux États-Unis, alors qu'en Europe il est plus souvent pratiqué sous forme collective. Autrices : Virginia Bolten, Emma Goldman, Voltairine de Cleyre, Madeleine Pelletier, Lucía Sánchez Saornil, l'organisation féminine libertaire Mujeres Libres.
=== Courants écologistes ===
Pour l'écologie libertaire, les ressources ne sont plus déterminées par les besoins de chacun mais par leur limite naturelle. Ce courant se situe au croisement de l'anarchisme et de l'écologie. Selon Robert Redeker dans la revue Le Banquet, un des éléments constitutifs de cette rencontre est « le développement de la question nucléaire, qui a joué un grand rôle en amalgamant dans le même combat milieux libertaires post-soixante-huitards, scientifiques et défenseurs de la nature ».
L'écologie libertaire s'appuie sur les travaux théoriques des géographes Élisée Reclus et Pierre Kropotkine. Elle critique l'autorité, la hiérarchie et la domination de l'homme sur la nature. Elle propose l'auto-organisation, l'autogestion des collectivités, le mutualisme. Ce courant est proche de l'écologie sociale élaborée par l'américain Murray Bookchin.
Très critique envers la technologie, elle défend l'idée que le mouvement libertaire doit, s'il veut évoluer, rejeter l'anthropocentrisme : pour les écologistes libertaires, l'être humain doit renoncer à dominer la nature.
L'écologie sociale cherche à régler les problèmes écologiques par la mise en place d'un modèle de société adapté au développement humain et à la biosphère. C’est une théorie d’écologie politique radicale fondée sur le municipalisme libertaire qui s’oppose au système capitaliste actuel de production et de consommation (auteurs : Murray Bookchin, Élisée Reclus).
L'anarcho-primitivisme, qui mélange les idées primitivistes et anarchistes (auteurs : Fredy Perlman, John Moore, John Zerzan).
Le courant anti-industriel, qui se distingue par une critique radicale de toutes les technologies issues des révolutions industrielles des (auteurs : Theodore Kaczynski, Kirkpatrick Sale).
La décroissance anarchiste, qui intègre les contenus de la décroissance dans la réflexion et le projet anarchiste (auteurs : Jean-Pierre Tertrais, John Rackham).
L'écopunk est centrée sur la cause animale et l’écologie radicale.
=== Courants chrétiens ===
L'anarchisme chrétien entend concilier les fondamentaux de l'anarchisme (le rejet de toute autorité ecclésiale ou étatique) avec les enseignements de Jésus de Nazareth, pris dans leur dimension critique vis-à-vis de l'organisation sociale. D'un point de vue social, il se fonde sur la « révolution personnelle », soit la métamorphose de chaque individu au quotidien. Léon Tolstoï, Søren Kierkegaard, Jacques Ellul, Dorothy Day, Ferdinand Domela Nieuwenhuis et Ivan Illich en sont les figures les plus marquantes.
Selon Ellul, « Tout cela, que l’on voit (le conformisme, le conservatisme social et politique des Églises ; le faste, la hiérarchie, le système juridique des Églises ; la « morale » chrétienne ; le christianisme autoritaire et officiel des dignitaires des Églises…), c’est le caractère « sociologique et institutionnel » de l’Église, […] ce n’est pas l’Église. Ce n’est pas la foi chrétienne. Et les anarchistes avaient raison de rejeter ce christianisme ». Par ailleurs, l'anarchisme est pour Ellul « la forme la plus aboutie du socialisme » s'inscrit dans cette mouvance.
=== Courants non violents ===
L'anarchisme non violent est un mouvement dont le but est la construction d'une société refusant la violence. Les moyens utilisés pour arriver à cette fin sont en adéquation avec celle-ci : écoute et respect de toutes les personnes présentes dans la société, choix de non-utilisation de la violence, respect de l'éthique (la fin ne justifie jamais les moyens), place importante faite à l'empathie et à la compassion, acceptation inconditionnelle de l'autre.
Apolitique, profondément humaniste, il vise à rassembler les hommes et les femmes pour construire une société où chacun puisse se réaliser (la société est au service de l'individu) et en même temps incite l'individu à collaborer, à contribuer au bien-être de tous les acteurs de la société (l'individu est au service de la société).
Personnalités marquantes : Léon Tolstoï, Louis Lecoin, Barthélemy de Ligt, May Picqueray, Jean Van Lierde.
=== "Anarchisme" de droite ===
L'anarchisme de droite, est un courant littéraire français qui regroupe des auteurs s'opposant aux formes gouvernementales traditionnelles comme la démocratie, la république, le pouvoir des intellectuels et le conformisme. Il s'agit donc d'une attitude et d'une esthétique plutôt que d'une idéologie structurée, qui se cristallise autour de valeurs « de droite » telles que l'anti-égalitarisme aristocratique, l'individualisme et l'esprit« libertin ». Certains auteurs s'en revendiquent ou y sont rattaché, c'est le cas de Louis-Ferdinand Céline, Paul Léautaud, François Richard ou Michel-Georges Micberth.
=== Crypto-anarchisme ===
Le crypto-anarchisme s'intéresse à l'étude et au combat de toutes les formes de cyber-pouvoirs de domination engendrées par le statu quo technologique de l'internet militarisé actuel. Les crypto-anarchistes prônent la démilitarisation et la libération totale du cyber-espace et de l'ensemble de ses technologies, de telle sorte qu'ils ne produisent plus de cyber-pouvoirs de domination sur les peuples. Ainsi, le crypto-anarchisme est réellement un prolongement naturel et transverse de tous les courants de pensée anarchistes, qui furent tous inventés et conceptualisés dans un contexte historique où le cyber-espace et les réseaux de télécommunication n'existaient pas, c'est-à-dire dans un contexte où la notion de cyber-pouvoir n'existait pas.
=== Autres courants ===
Au XXe siècle, des courants nouveaux apparaissent, moins connus ou ayant leur autonomie propre, et n'entrant pas dans le cadre des tendances existantes. Ces différents courants/tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique serait la règle. C'est surtout après la Seconde Guerre mondiale qu'apparaissent d'autres courants dans différents domaines : politiques, philosophiques et littéraires. Ils se démarquent parfois assez radicalement des doctrines anarchistes classiques.
L'agorisme est une philosophie qui prône l’autonomie et les échanges volontaires via des marchés libres jouant sur les zones noires et grises, afin de contourner l’État et favoriser une société sans oppression centralisée.
L'anarchisme épistémologique est un mouvement qui s'oppose à l'autoritarisme intellectuel et politique s'appuyant sur la transmission coercitive du savoir, la hiérarchie intellectuelle et la censure, et qui prône au contraire la liberté de pensée et d'expression, la diversité de pensée et de culte, et la libre adhésion aux idées (auteur : Paul Feyerabend).
L'anarcho-punk est un courant musical, culturel et politique influencé par l'anarchisme et le mouvement punk.
L'anarchisme queer qui cherche à radicaliser le mouvement LGBTI d'un côté, et de l'autre à « queeriser » les réseaux anarchistes à travers la mise en avant des questions d'homophobie et de transphobie.
L'anarcho-transhumanisme, en opposition à l'anarcho-primitivisme, vise à ce que l'on puisse étendre les libertés physiques autant que l'on viserait à étendre les libertés sociales. Cette doctrine anticapitaliste postule que la liberté sociale est liée à la liberté matérielle et que la liberté est la capacité de comprendre ce qui nous entoure et d'en tirer des connaissances. La réflexion autour de la technologie et de l'anarchisme est également importante au sein de cette pensée.
Cyber-anarchisme : certains courants et penseurs anarchistes s'intéressent à l'intérêt d'allier cybernétique, cyber-socialisme et anarchisme. Dans sa théorie de l'écologie sociale, Murray Bookchin présente l'intérêt de la cybernétique pour la pensée libertaire et démocratique, notamment dans son article de 1965 intitulé Vers une technologie libératrice où il souhaite « une technologie au service de la vie ». Egalement, Thomas Swann, maître de conférences en théorie politique à l'université de Loughborough, propose l'idée d'un anarchisme cybernétique en s'inspirant notamment des travaux de Stafford Beer et du projet Cybersyn.
=== Conflits entre courants ===
Les tendances de l'anarchisme historique (socialiste, syndicaliste, proudhonien, communiste et individualiste stirnerien) sont également les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique très riche, qui s'est construit au fil des décennies autour d'un militantisme et d'un activisme très vivaces. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l'anarchisme actif, et une majorité d'anarchistes considère que ce sont les seuls mouvements qui peuvent légitimement revendiquer l'appellation d'anarchisme. Ce sont ces mêmes courants qui s'associent parfois pour faire front commun au sein d'organisations synthésistes.
Au sein du mouvement libertaire, d'autres courants non traditionnels sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains étant considérés comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres non. Néanmoins, les diverses tendances se rejettent parfois mutuellement, les individualistes pouvant rejeter la composante socialiste et réciproquement (notamment dans le cas d'une organisation politique de type plateformiste).
Pour les courants libertaires , les idéologies se réclamant de l'anarchisme, tout en y étant diamétralement opposées, tels que le national-anarchisme, l'anarcho-capitalisme et l'anarchisme de droite sont rejetés, considérant que les idées de ces mouvements sont extérieures à l'anarchisme politique et historique et qu'elles n'ont aucun point commun avec les leurs, qu'elles leur sont fondamentalement opposées. Les nationalistes anarchistes sont pointés du doigt pour leur positionnement politique à l'extrême-droite (proche du néonazisme) ou l'incompatibilité de défendre le nationalisme et l'internationalisme. L'anarchisme de droite est critiqué pour son incohérence et son inexistence en tant que mouvement politique. Les critiques à l'égard des anarcho-capitalistes contestent la possibilité de combiner l'anarchisme et le capitalisme, ce dernier étant considéré par eux comme une source majeure d'exploitation. L'anarchisme chrétien est critiqué par ceux qui estiment que la religion est source d'oppression et d'aliénation.
Des courants récents de l'anarchisme tels que l'anarcho-primitivisme et l'anarcho-transhumanisme sont également en conflit sur des sujets liés à la technologie, à la science et à la liberté morphologique.
== Expériences historiques au XIXe siècle et avant-guerre ==
=== Organisations primitives apparentées ===
De nombreux peuples dits primitifs, généralement des chasseurs-cueilleurs comme les Aeta, mais aussi des agriculteurs comme les Papous, sont dépourvus de structures d'autorité et le pouvoir de coercition n'y est pas considéré comme légitime (voir les travaux de l'anthropologue et ethnologue français Pierre Clastres).
=== Propagande par le fait ===
La « propagande par le fait », à ne pas confondre avec l'action directe, est une stratégie d'action politique développée par certains anarchistes à la fin du XIXe siècle en association avec la propagande écrite et verbale. Elle proclame le « fait insurrectionnel », moyen de propagande le plus efficace et vise à sortir du terrain légal pour passer d'une « période d’affirmation » à une « période d’action », de « révolte permanente », la « seule voie menant à la révolution ». Les actions de propagande par le fait utilisent des moyens très divers dans l'espoir de provoquer une prise de conscience populaire. Elles englobent les actes de terrorisme, les actions de récupération et de reprise individuelle, les expéditions punitives, le sabotage, le boycott, voire certains actes de guérilla. Bien qu'ayant été largement employé au niveau mondial (sont notamment assassinés le président français Sadi Carnot, celui des États-Unis William McKinley ou encore l'impératrice Sissi), le recours à ce type d'action est resté un phénomène marginal dénoncé par de nombreux anarchistes. À la suite d'un bilan critique, cette pratique est abandonnée au début du XXe siècle au profit de l'action syndicale.
=== En périodes révolutionnaires ===
Les « Enragés » pendant la Révolution française comptent peu d'anarchistes, à l'exception de quelques individualités, notamment Jean-François Varlet.
Durant la Commune de Paris en 1871 on mentionne parfois Louise Michel, qui n'était alors pas anarchiste mais blanquiste.
La collectiviste Nathalie Lemel, Élie et Élisée Reclus, ou encore d'autres militants n'étaient pas anarchistes à l'époque. Ce n'était pas le cas non plus d'Eugène Varlin, Gustave Lefrançais, Charles Ledroit, Jules Montels, François-Charles Ostyn, ou Jean-Louis Pindy, même si certains anarchistes comme Maurice Joyeux voient un lien avec l'anarchisme.
En 1873, la révolution cantonale pendant la première République espagnole eut une forte influence sur le mouvement anarchiste espagnol.
==== Révolution mexicaine ====
En 1911, Le , le Parti libéral mexicain (PLM) d'obédience anarchiste, planifie l'invasion du territoire de Basse-Californie du Nord, pour en faire une base opérationnelle dans la guerre révolutionnaire. Le parti déclare alors la création de la « république socialiste de Basse-Californie ».
De février à il prend contrôle, notamment grâce aux frères Flores Magón et avec l'aide d'une centaine d'internationalistes armés membres du syndicat Industrial Workers of the World (Travailleurs Industriels du monde), de la majeure partie du district nord du territoire de Basse Californie, notamment des bourgades de Tijuana (), Mexicali (), et Tecate. Les magonistes incitent le peuple à prendre possession collectivement de la terre, à créer des coopératives et à refuser l'établissement d'un nouveau gouvernement. Durant cinq mois ils vont faire vivre la Commune de Basse-Californie : expérience de communisme libertaire avec abolition de la propriété, travail collectif de la terre, formation de groupes de producteurs, etc.
==== Révolution russe ====
Pendant la révolution russe, en Ukraine, Nestor Makhno conduit la Makhnovchina pendant trois ans (1918-1921), une armée anarchiste de guérilla organisée sur la base du volontariat, et qui comptera jusqu'à ayant pour objectif de protéger le nouveau modèle révolutionnaire libertaire mise en place dans le sud de l'Ukraine. Cette dernière combattit avec succès les armées blanches au côté de l'armée rouge, avant d'être trahie par Lénine et Trotsky qui se retournèrent contre elle (voir : Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne). Par ailleurs, en Russie, la pensée libertaire était fortement présente lors de la Révolte de Kronstadt () et plus généralement dans les Soviets jusqu'à leur mise au pas par le parti bolchevique.
==== République des conseils de Bavière ====
En Bavière, en 1919, les anarchistes Gustav Landauer et Erich Müsham participent activement à la république des conseils de Bavière.
==== Association du Peuple Coréen en Mandchourie (APCM) ====
En Mandchourie, en , sous l'impulsion de Kim Jwa-jin et de la Fédération Anarchiste Coréenne en Mandchourie, se forme une administration à Shimmin (une des trois provinces mandchouriennes). Organisée en tant qu'Association du Peuple Coréen en Mandchourie (APCM), elle se présente comme « un système indépendant autogouverné et coopératif des coréens qui rassemblent tout leur pouvoir pour sauver notre nation en luttant contre le Japon ». La structure était fédérale allant des assemblées de villages jusqu'à des conférences de districts et de zones. L'association générale mit en place des départements exécutifs pour s'occuper de l'agriculture, de l'éducation, de la propagande, des finances, des affaires militaires, de la santé publique, de la jeunesse et des affaires générales.
==== Ghadar (1914) ====
En 1914, le Mouvement Ghadar et le parti nationaliste indien Ghadar, animés par l'anarchiste Lala Har Dayal Mathur, l'un de fondateur de l'institut Bakounine de Californie,
==== Révolution sociale espagnole de 1936 ====
Lors de la révolution espagnole de 1936-38, des régions entières (Catalogne, Andalousie, Levant, Aragon) se soulevèrent contre le coup d'état franquiste, et, par l'impulsion du prolétariat armé et organisé en milices révolutionnaires sous l'égide de la CNT et de la FAI, instaurèrent un régime politique et économique communiste libertaire. La ville de Barcelone, ou l'anarchisme se trouve particulièrement bien implanté, deviendra alors le symbole de la révolution, avec des centaines d'usines, de transports, de restaurants, d’hôpitaux, d’hôtels, ou d'autres entreprises collectivisées passant au modèle autogestionnaire. Plusieurs colonnes de combattants anarchistes seront également formées pour partir au front, la plus célèbre sera la Colonne Durruti qui regroupa . Cette expérience reste à ce jour la plus importante mise en place d'un système politique libertaire à grande échelle.
==== Carrare ====
Durant la guerre 1939-45 en Italie, création par des résistants d'une république libertaire près de Carrare.
=== En périodes non révolutionnaires ===
.
Au Brésil, en 1891, dans le Paraná, création de la Colônia Cecília.
Au Paraguay, en 1896, création de la coopérative Cosme.
Au Mexique, en 1881, création de la métropole socialiste d'occident.
En Espagne, début du XXe siècle, création de La Escuela moderna par Francisco Ferrer. Le mouvement s'internationalise grâce aux Modern school.
En Angleterre, en 1921, fondation de la Summerhill School par Alexander Sutherland Neill.
En Espagne, maquis urbains anti-franquistes entre les années 1940 et 1960 avec des figures telles que Francisco Sabaté Llopart et José Luis Facerias.
En France, fin XIXe siècle et début XXe siècle, création de diverses colonies libertaires (Colonie libertaire de Ciorfoli, La Clairière de Vaux, Libertaire-Plage, etc.).
En France, en 1880 création de l'orphelinat de Cempuis, et en 1904 de l'école libre La Ruche (près de Rambouillet).
En Suisse, Dans les années 1870, la Fédération jurassienne était la représentante de l’anarchisme en Suisse. Acquise aux idées libertaires de Mikhaïl Bakounine, elle s’affirme durant une décennie comme la figure de proue de l’Internationale antiautoritaire.
En Nouvelle-France, entre 1663 et 1755, 300 personnes s'établissent dans la région de l'Acadie. Cette région se démarque par des structures économiques et sociales liées à la pêcherie. Ces dernières sont importantes dans la création d’une identité acadienne basée sur une régulation sociale populaire couplée à grande solidarité communautaire.
=== Sur ces diverses périodes expérimentales ===
L'échec de ces expériences sera dû, selon les anarchistes, à plusieurs facteurs, externes ou internes au mouvement anarchiste, dont la situation politique internationale défavorable, le trop faible soutien populaire ou international, la répression, les contraintes inhérentes à une situation de guerre révolutionnaire, les entraves de jacobins, de bolcheviks (pour les Soviets en Russie), de staliniens lors de la Guerre d'Espagne.
Ces expériences parviennent toutefois à réaliser, selon les anarchistes, de nombreux principes anarchistes, en particulier en matière d'éducation libre, de libre collectivisation des terres et des usines, de liberté politique, etc.
== Expériences historiques Après-guerre ==
=== En France ===
Plusieurs militants de la révolte étudiante de mai 1968 en France ayant participé au Mouvement du 22 Mars et au Gauchisme dans les années qui suivent ont été d'abord anarchistes ou le sont restés, comme Jean-Pierre Duteuil.
==== La Fondation de l'UGAC en 1965 ====
La création en 1960 de l’UGAC (Union des Groupes Anarchistes Communistes), d’abord comme une simple tendance de la Fédération anarchiste, puis comme un groupe autonome en 1964 fait augmenter fortement l'implantation des anarchistes mais aussi les tensions internes à ce courant. Cette fraction marxisante (que Joyeux accuse d'être liée au parti communiste (Suisse)) se retire de la F.A après le congrès de Paris.
==== La Fondation de la LEA en 1963-1964 ====
Créée, la même année universitaire, en 1963-1964, a LEA (Liaison des Étudiants Anarchistes) n'apparaît que plus tard, en , à l’université de Nanterre. Elle débute à la Sorbonne : l'anarchiste espagnol Tomás Ibáñez s'inscrit en 1963-1964 à la Sorbonne au département psycho, place forte parisienne des lambertistes, le Comité de liaison des étudiants révolutionnaires (CLER) y étant dirigé par Claude Chisserey. Ce dernier le présente à Richard Ladmiral, membre de Noir et Rouge, ami de Christian Lagant de Mai 68.
La LEA décide à la fin de l’été 1964 d'acquérir une envergure nationale, par un communiqué dans Le Monde libertaire.
==== La création du Comité de liaison des jeunes anarchistes ====
La création du Comité de liaison des jeunes anarchistes fédéra des militants de diverses organisations (FA, UGAC, Noir et Rouge, inorganisés) et Jean-Pierre Duteuil entra en 1966 au comité de rédaction du Monde libertaire et édita l’Anarcho de Nanterre, ronéoté.
=== Congrès de 1965 et 1967 ===
Entre-temps, la Fédération Anarchiste avait adopté à son congrès de 1965 une motion en faveur du Mouvement Libertaire Cubain en Exil, critiquant ouvertement le régime castriste, pourtant une référence parfois même chez les communistes libertaires de la Fédération Anarchiste».
C'est aussi l'époque du départ des JAC (Jeunesses Anarchistes Communistes), créées en 1967, très actives dans les lycées parisiens, fin 1967 puis début 1968 via les Comités d’Actions Lycéens (CAL). L’UGAC produit de son côté dès 1966 une "Lettre au mouvement anarchiste international" affirmant sa conviction que l'anarchisme doit être une simple composante du mouvement révolutionnaire.
=== Au Danemark ===
Le mouvement des communautés libertaires se poursuit, notamment à Copenhague au Danemark, avec la commune libre Christiania, un squat autonome/autogéré au niveau d'un quartier. La mise en place d'Écovillages : agglomérations, généralement rurales, ayant un projet d'autosuffisance variable, reposant sur un modèle économique alternatif telle la Coopérative européenne Longo Maï. L'écologie y est prépondérante.
Dans les années 1980, des libertaires sont présents dans le mouvement des radios libres, en Belgique comme en France avec Radio libertaire.
Dans les années 1990, Hakim Bey introduit le concept de Zone autonome temporaire (Temporary Autonomous Zone - TAZ) interprété comme une forme d'organisation permettant d'accéder à l'anarchie.
=== Mexique ===
En 1994, au Mexique, insurrection zapatiste du Chiapas. Sur des bases idéologiques d'orientation socialistes autogestionnaires l'EZLN prend les armes contre l’État mexicain et déclare l'autonomie des territoires indigènes de la région. À partir de , les zapatistes constituent peu à peu des communes autonomes, indépendantes de celles gérées par le gouvernement du Mexique. Ces communes mettent en œuvre des pratiques d'autogestion et de communalisme tel que des services de santé gratuits, la socialisation des terres, des écoles là où il n'en existait pas et un système de justice et de police communale.
Selon Roy Krøvel, « les anarchistes internationaux et les Zapatistes ont formé un mouvement global de solidarité qui est devenu, à son tour, une inspiration majeure du mouvement global contre le néolibéralisme ». Le zapatisme a été influencé par la pensée de Michel Foucault, bien connue du sous-commandant Marcos.
=== États-Unis ===
En 1999 à Seattle, lors du contre-sommet de l'OMC, un black bloc est médiatisé au niveau international. Un black bloc désigne autant une tactique de manifestation, une forme d'action directe collective que des groupes d'affinité aux contours éphémères. Avant et après une action, un Black Bloc n’existe pas. Sans organigramme, ni porte-parole, il est principalement constitué d'individus tout de noir vêtus pour se fondre dans l'anonymat, c'est un espace décentralisé, sans appartenance formelle ni hiérarchie. Il est formé principalement d'activistes issus des mouvances libertaires.
=== Kurdistan ===
En 2006, à la mort de Murray Bookchin, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'engage à fonder la première société basée sur un confédéralisme démocratique inspiré des réflexions du théoricien de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Le , les cantons du Rojava, dans le Kurdistan syrien, se fédèrent en communes autonomes. Elles adoptent un contrat social qui établit une démocratie directe et une gestion égalitaire des ressources sur la base d’assemblées populaires. C’est en lisant l’œuvre de Murray Bookchin et en échangeant avec lui depuis sa prison turque, où il purge une peine d’emprisonnement à vie, que le dirigeant historique du mouvement kurde, Abdullah Öcalan, fait prendre au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) un virage majeur pour dépasser le marxisme-léninisme des premiers temps. Le projet internationaliste adopté par le PKK en 2005, puis par son homologue syrien, le Parti de l'union démocratique (PYD), vise à rassembler les peuples du Proche-Orient dans une confédération de communes démocratique, multiculturelle et écologiste.
En 2007, une est créée dans le monde virtuel de Second Life par des militants de divers pays.
=== Période actuelle ===
Aujourd'hui, les anarchistes se sont organisés dans une multitude de groupes (, collectif, groupe d'affinité informel, organisations, journaux, syndicat, international, etc) et sont présents dans plusieurs mouvements sociaux non spécifiquement libertaire, sur des terrains aussi divers que :
La lutte politique : Fédération anarchiste, Union Communiste Libertaire
Les journaux et médias : Le Monde libertaire, Alternative Libertaire, Résistances Libertaires, Le Combat syndicaliste, Indymedia
Le syndicalisme révolutionnaire et l'anarcho-syndicalisme : AIT, IWW, CGT, CNT, FORA, SAC, Solidaires
Le féminisme libertaire : Mujeres Creando, La Alzada, Ainsi squattent-elles !, Les Sorcières
Les nouveaux mouvements sociaux : Collectif contre les expulsions, Droit au logement
La protection de l'environnement : ZAD, Mouvement antinucléaire
L'antifascisme : REFLEXes, Action antifasciste
L'alternativisme : S!lence, B17 Nantes
L'autogestion : La Conquête du pain, Les Coopératives intégrales
La contre-culture : Infokiosque, Do it yourself
Le soutien aux émigrés et aux réfugiés : No Border, etc.
La lutte insurrectionnelle : Black bloc, mouvement autonome
La lutte armée : Conspiration des cellules de feu, Fédération anarchiste informelle
La lutte révolutionnaire militaire : Bataillon international de libération, Forces révolutionnaires internationales de guérilla
Le confédéralisme municipal basé sur les pensées de Murray Bookchin : Mouvement Municipal
== Art, culture et esprit anarchiste ==
L'anarchisme a depuis longtemps des liens avec les arts créatifs, en particulier la peinture, la musique et la littérature. L'influence de l'anarchisme dans l'art n'est pas qu'une question d'imagerie spécifique ou de figures publiques propres à l'anarchisme, mais peut être vue comme une approche vers l'émancipation totale de l'homme et de l'imagination.
Dès le XIXe siècle, des liens sont tissés entre artistes et anarchistes. Gustave Courbet est l’ami de Pierre-Joseph Proudhon. Entre 1880 et 1914, nombreux sont les artistes et les écrivains qui s’intéressèrent à l’anarchisme. Ils collaborent à des revues ou font parfois don de certaines œuvres. On peut citer les noms de plusieurs peintres : Camille Pissarro, Paul Signac, Maximilien Luce et Henri-Edmond Cross, ou le critique d'art Félix Fénéon.
Plus significativement, l'esprit libertaire se retrouve dans les œuvres du mouvement dadaïste et du surréalisme.
Dans le monde francophone, des personnalités comme Albert Camus, André Breton, Jacques Prévert, Boris Vian, Robert Desnos ou Étienne Roda-Gil marquent le champ culturel d'une empreinte libertaire. Il en est de même dans le cinéma, avec Jean-Pierre Mocky ou Luis Buñuel.
De manière plus directe, c'est en Espagne que la propagande artistique au service de l'anarchisme et de la révolution sociale connaîtra un immense essor pendant la période de la guerre civile, à travers de très nombreuses affiches syndicales et militaires, ou encore même, par le théâtre libertaire et le cinéma de reportage.
L'anarchisme ne s'exprime pas uniquement à travers un mouvement structuré ou une œuvre. Il peut aussi se manifester dans un état d'esprit, qu'on retrouve dans l'engagement libertaire de Georges Brassens ou à la rédaction des journaux satiriques comme Hara Kiri ou encore Charlie Hebdo. À propos de ces derniers, Michèle Bernier, la fille du professeur Choron, définit cet esprit anarchiste de la manière suivante : Des mécréants, de joyeux anars sans Dieu ni maître. C’était l’humour à plein pot fait par des gens extrêmement drôles et intelligents.
On peut aussi évoquer l'esprit anarchiste de militants plus ou moins anonymes, comme Constant Couanault, ouvrier des cuirs et peaux en région parisienne, secrétaire adjoint de la Confédération générale du travail - Syndicaliste révolutionnaire (CGTSR) dans les années 1930 et qui a sauvé des enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Indépendamment de son militantisme, son attitude peut s'interpréter sous les traits de l'esprit anarchiste : "Constant (Couanault) envoie bouler tel voisin antisémite, Constant bouffe du curé et du patron, Constant houspille les gosses froussards.".
== Critiques ==
Selon le philosophe et historien des idées politiques d'orientation libérale Philippe Nemo, une société anarchiste est impossible à la fois sur le plan théorique et dans la pratique. Il constate que, tout au plus, on a pu observer uniquement « de brefs exemples historiques » mais aucune réalisation durable. Il estime que cette impossibilité est définitive en se basant sur les questions posées au XIXe siècle par Lord Acton concernant la politique : qui doit exercer le pouvoir et quelles doivent être ses limites. Selon lui, la réponse anarchiste, en particulier des anarchistes socialistes, qui réunit un pouvoir sans limitation, exercé par le peuple dans son ensemble, sans que ce pouvoir soit confisqué par un individu ou un groupe d'individus, est fondamentalement instable. Pour Nemo, cette solution ne peut pas durer car elle tend à devenir soit un système totalitaire (prise de contrôle du pouvoir par un individu ou un groupe) soit une démocratie libérale (limitation des pouvoirs exercés par tous). À l'inverse de la réponse anarchiste, selon Nemo, ces deux réponses sont stables puisque, dans le premier cas, les pouvoirs de l'État sur tous permettent facilement son maintien au pouvoir, tandis que dans le second, le « libéralisme rend possible l'existence d'opposants politiques, faisant vivre la démocratie ».
Le politiste Édouard Jourdain, indique que Dans la lignée de la réception aux États-Unis de la French Theory, marquée principalement par des auteurs comme Foucault, Deleuze et Derrida, certains théoriciens ont entrepris de critiquer un anarchisme marqué par la philosophie des Lumières en se tournant vers le post-structuralisme ou le postmodernisme. Ainsi selon Jourdain, des auteurs tels que et se réclamant du postanarchisme critiquent des conceptions de l'anarchisme classique. Une d'entre elles concerne la conception essentialiste de la nature humaine et de la subjectivité : celle-ci étant par essence bonne, l’abolissement du pouvoir en réalisant l'humanité "naturelle" permettrait une société harmonieuse.
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Afrique
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L'Afrique est un continent qui couvre 6 % de la surface de la Terre et 20 % de la surface des terres émergées. Sa superficie est de avec les îles, ce qui en fait la troisième mondiale si l'on compte l'Amérique comme un seul continent. Sa population de 1,3 milliard d'habitants classe l'Afrique deuxième continent du monde après l'Asie et représente en 2020 17,2 % de la population mondiale.
Le continent est bordé par la mer Méditerranée au nord, par le golfe de Suez, la mer Rouge et le golfe d'Aden au nord-est, par l’océan Indien et le canal du Mozambique au sud-est et par l’océan Atlantique et le golfe de Guinée à l’ouest.
L'Afrique est traversée presque en son milieu par l'équateur et présente plusieurs climats : chaud et humide au plus près de l'équateur, tropical dans les régions comprises entre l'équateur et les tropiques, chaud et aride autour des tropiques, tempéré dans les zones d'altitude. Le continent est caractérisé par le manque de précipitations régulières. En l'absence de glaciers ou de systèmes montagneux aquifères, il n'existe pas de moyen de régulation naturelle du climat à l’exception de la flore (forêts notamment) et de la proximité de la mer. Les terres arides représentent 60 % du continent, dont l'environnement est néanmoins très riche . Le continent abrite le second massif forestier continu de la planète : la forêt du bassin du Congo, mais qui est menacé par la surexploitation, la déforestation la fragmentation forestière et la baisse de la biodiversité, conséquences de la pression anthropique, exacerbée par le changement climatique.
En 2020, les indicateurs climatiques montraient une élévation continue des températures en Afrique, une accélération de l'élévation du niveau de la mer, et des événements météorologiques et climatiques extrêmes plus fréquents (ex : inondations, sécheresses, et leurs effets dévastateurs). Le rétrécissement rapide des derniers glaciers d'Afrique de l'Est, qui devraient fondre entièrement dans un avenir proche, signe aussi la menace d'un changement imminent et irréversible du système Terre.
Le continent est considéré comme le berceau de l'humanité, là où sont apparus les ancêtres de l'Homme, puis, il y a 200000 ans environ, l'homme moderne qui s'est ensuite répandu sur le reste du globe. Le Sahara, le plus grand désert chaud du monde, a créé un hiatus, conduisant à des évolutions historiques distinctes entre le nord et le sud. À la période historique, la civilisation de l'Égypte antique se développe le long du Nil, l'Afrique subsaharienne voit naître ses propres civilisations dans les zones de savanes ; l'Afrique du Nord, rive sud de la Méditerranée, subit quant à elle l'influence des Phéniciens, des Grecs et des Romains. À compter de l'Afrique connaît l'expansion bantoue. Il s'agit d'un mouvement de population en plusieurs phases, orienté globalement du nord, depuis le grassland du Cameroun actuel, vers le sud, jusqu'en Afrique australe, atteinte aux débuts de l'ère chrétienne. L'expansion bantoue explique la carte ethnolinguistique actuelle de la zone subsaharienne.
La religion chrétienne s'implante en l'Afrique dès le Ier siècle, essentiellement dans l'Afrique romaine du nord du continent puis en Éthiopie. Le VIIe siècle voit les débuts de l'islam en Afrique, lequel s'installe sur la côte est et dans le nord du continent jusqu'à la frange septentrionale de la zone subsaharienne. L'Afrique du Nord est, dans le même temps, arabisée. En Afrique subsaharienne, à partir du VIIIe siècle et jusqu'au XVIIe siècle, de puissants et riches empires se succèdent. Vers la fin de cette période, au XVe siècle, les Portugais, suivis par d'autres nations européennes, installent sur la côte ouest un trafic d'esclaves, la traite atlantique, qui s'ajoute à la traite intra-africaine et à la traite orientale qui sévissent déjà sur le continent.
Le XVIIIe siècle marque le début des explorations européennes, suivies par la colonisation massive du continent entre la fin du . La traite esclavagiste cesse au début du XXe siècle, mais l'Afrique est presque entièrement sous domination coloniale jusqu'au milieu du XXe siècle, ce qui modèle jusqu'à aujourd'hui les frontières et les économies des pays concernés.
La plupart des États obtiennent leur indépendance entre la fin des années 1950 (Tunisie, Maroc, Ghana…) et le milieu des années 1970 (Angola, Mozambique…). L'Afrique indépendante est constituée essentiellement de « démocraties imparfaites » voire de « régimes autoritaires » et les conflits y sont nombreux. Depuis l'accession à l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, l'Afrique, comprenant Madagascar, compte 54 États souverains (non inclus la RASD et le Somaliland).
Les pays du continent présentent la croissance démographique la plus importante de la planète et une situation sanitaire qui s'améliore nettement tout en progressant moins vite que dans les autres pays en développement.
L'Afrique repose sur une organisation sociale fondée sur la famille élargie et l'appartenance ethnique ; on recense un millier d'ethnies sur le continent, lequel possède en parallèle la diversité linguistique la plus élevée du monde avec près de 2000 langues vivantes.
L'Afrique contemporaine est dans une situation où le poids de la démographie est délicat à gérer (chômage, financement de l'éducation…) car le continent reste celui qui est le moins développé économiquement malgré une forte croissance depuis le début du XXIe siècle, laquelle a permis l'émergence d'une classe moyenne, moins féconde, aux revenus plus élevés.
Économiquement, le commerce intercontinental est soutenu depuis l'époque antique et, à l'époque des grands empires, le continent est le fournisseur d'or de l'Occident et de l'Orient. Plus tard, la colonisation entraîne une spécialisation massive des économies coloniales qui deviennent presque exclusivement extraverties, dévolues à l'exportation des matières premières, minérales et agricoles, vers les métropoles. Sachant qu'elle possède encore d'importantes réserves minières et pétrolières, cette situation perdure au XXIe siècle, avec, en corollaire, des États rentiers et des oligarchies qui captent les revenus au détriment de populations restées pauvres. Sa place dans la mondialisation économique actuelle est minime, au contraire des siècles passés. Certains pays ont cependant amorcé un tournant économique durant la période récente grâce à la diversification économique, le développement du secteur tertiaire et la « croissance inclusive ».
== Étymologie ==
Les Grecs de l'Antiquité appellent le continent (« Libye »). Quant au terme Afrique, il dérive directement du latin Africa qui vient de afri ou afrou, nom de la déesse de la terre dans la mythologie amazigh. De l'Antiquité romaine jusqu'au Moyen Âge, le terme ne désigne que la partie de l'Afrique du Nord entourant Carthage, le sud à majorité noire étant appelé Éthiopie (du grec ). Ainsi, dans le livre V de Histoire naturelle, Pline l'Ancien mentionne le fleuve Niger, qu'il nomme Nigris, comme délimitation : le fleuve Nigris sépare l'Afrique de l'Éthiopie et mentionne également les nations éthiopiennes qui vivent à ses abords.
L'étymologie d'Africa a fait l'objet de nombreuses hypothèses :
Les étymologies antérieures au XXe siècle ne sont plus aujourd'hui que des curiosités historiques : Isidore de Séville tirait ce nom du latin aprica (« ensoleillée »), Léon l'Africain invoquait un mot grec fictif a-phrike (« sans froid »).
Selon Michèle Fruyt, le terme Africa est apparu dans les langues européennes par l'intermédiaire des Romains qui désignaient ainsi la partie nord du continent car, en Campanie, africus qualifiait le vent pluvieux provenant de la région de Carthage.
Selon l'hypothèse de Daniel Don Nanjira, le mot latin Africa pourrait provenir soit du nom Afridi, une tribu berbère qui vivait en Afrique du Nord près de Carthage, soit du terme phénicien Afar signifiant « poussière ».
D'après d'autres chercheurs, le mot Afrique provient de la tribu des Banou Ifren (tribu Amazigh), dont l'ancêtre est Ifren, appelée aussi Iforen, Ifuraces ou Afer). Ifri, la forme au singulier du mot Ifren, désigne également une divinité amazigh.
D'autres encore désignent les Banou Ifren comme étant les habitants de l'ancienne ifrīqīyā qui désignait jadis en arabe l'actuelle Tunisie et que le nom d'Afrique découle de la nomination de la tribu des Banou Ifren. De plus, les Banou Ifren seraient les Ifuraces, tribu qui rassemble les Afar. Les Ifuraces habitaient l'ancienne Tripolitaine et sont des Zénètes berbères, que Corripus a désigné dans son livre par Ifuraces.
== Géographie ==
=== Géographie physique ===
Avec une surface émergée de , l’Afrique est le troisième continent par sa superficie ; cela représente 6 % de la surface terrestre et 20 % de la surface des terres émergées. Séparée de l'Europe par la mer Méditerranée, l'Afrique est rattachée à l'Asie à son extrémité nord-est par l'isthme de Suez (traversé par le canal de Suez) sur 163 km. De son extrémité nord, le cap Angela () en Tunisie, à son extrémité sud, le cap des Aiguilles () en Afrique du Sud, le continent s'étend sur environ . De son extrémité ouest, le cap Vert (), à son extrémité est, le Ras Hafun () en Somalie, il s'étend sur environ.
Ses côtes, peu découpées, sont longues de . L'absence de profondes entailles de sa rive est remarquable ; en effet, par comparaison, l'Europe, qui s'étend sur , soit environ un tiers de la surface de l'Afrique, présente un littoral de . Le Sahel, bande continue de savanes tropicales semi-arides située juste au sud du Sahara, couvre près de . Ainsi les régions hyper-arides, arides et semi-arides du Sahara et du Sahel couvrent à elles seules environ un tiers de la superficie totale du continent africain.
=== Climats ===
Traversée presque en son milieu par l'équateur et comprise pour une majeure partie entre les deux tropiques, l'Afrique est un continent chaud, avec une température moyenne supérieure à neuf mois sur douze ; l'intensité du rayonnement solaire y est constamment forte. Les climats et la végétation qui leur correspond se définissent en fonction des variations pluviométriques plutôt que thermiques.
La pluviométrie est essentiellement dépendante des mouvements atmosphériques se produisant dans la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Il s’agit, dans une zone comprise entre les tropiques et l'équateur, du mouvement ascendant d'un air humide apporté par les alizés. La montée en altitude rafraîchit l’air et l’humidité est relâchée sous forme de précipitations à hauteur de l'équateur, ce qui détermine des climats humides, climat équatorial au plus près de l'équateur et climat tropical de part et d'autre. L'air asséché converge ensuite vers les tropiques nord et sud, ce qui crée un climat aride à ces endroits, aux alentours des nord et sud. Cela correspond au Sahara au nord, et au Kalahari au sud. Les déserts et les plaines arides prévalent également dans la corne de l'Afrique.
L'allongement de la saison sèche, quand on s'éloigne de l'équateur, caractérise le passage du climat équatorial accompagné de forêt dense au climat tropical, qui s'accompagne de forêts claires, puis de savanes lorsque la saison sèche est intense. Lorsque la saison sèche est largement dominante, la savane prend un caractère semi-aride avec, néanmoins, une saison des pluies intense mais très courte. C'est le cas du Sahel, notamment, où la savane domine. Ensuite, les déserts apparaissent près des tropiques.
Enfin, le climat méditerranéen caractérise les côtes de l'Afrique du Nord et la pointe sud de l'Afrique du Sud.
Les saisons, alternance entre les saisons sèches et humides, sont liées aux oscillations annuelles de la ZCIT. Ces oscillations sont un phénomène majeur pour le continent car il est dépourvu de chaînes montagneuses assez haute et longue pour influencer le climat à grande échelle. Comme la majeure partie du continent est sous l'influence de la ZCIT, il est extrêmement sensible aux perturbations de celle-ci, notamment en Afrique de l'Ouest, même lorsque ces perturbations sont faibles. Ainsi, d'une année à l'autre, la saison des pluies peut varier en durée jusqu'à 30 %.
Les amplitudes thermiques annuelles et journalières sont faibles en climat humide équatorial et tropical ; elles s'accentuent lorsqu'on s'éloigne de l'équateur et diminuent à proximité des côtes ; au cœur du Sahara, les variations de température [atmosphérique] entre le jour et la nuit atteignent 20 degrés (et bien plus au sol où la température peut localement dépasser 70 °C plusieurs jours par an, sans toutefois atteindre les records mondiaux enregistrés dans le désert de Lut ou au Mexique ; l'Afrique détient cependant le record d'étendue désertique chaudes, en surface absolue).
Le record officiel de température atmosphérique est de 55 °C mesuré le à Kébili, Tunisie.
D'après une étude scientifique réalisée par plusieurs universités européennes, un Africain citadin sur trois pourrait être soumis chaque jour à des températures avoisinant les en 2090.
=== Environnement ===
L'Afrique est une mosaïque de climats et de biomes ; deux de ses principales caractéristiques sont, d'une part, qu'il s’agit du continent le plus chaud et le plus sec de la planète et, d'autre part, d'un des endroits au monde les plus sensibles à la variabilité climatique.
Les terres arides représentent plus de 60 % de la surface du continent ; il est donc particulièrement sensible à la pluviométrie et à ses variations qui conditionnent fortement le niveau de production agricole et la biodiversité. En effet, quoique l'eau souterraine soit abondante, la difficulté à l'exploiter fait que l'Afrique est et restera encore longtemps dépendante de l'eau pluviale et de l'eau de surface dont l'exploitation est peu rationalisée : 20 % seulement du potentiel d'irrigation du Sahel est exploité. La prévalence de l'onchocercose (cécité des rivières) explique sans doute l'absence d'une tradition d'irrigation (à la notable exception du Nil) sur le continent, malgré la présence de fleuves parmi les plus puissants du monde.
La problématique de l’eau conditionne largement les conditions du développement humain. Le stress hydrique, défini par l'ONU comme une insuffisance d’eau de qualité satisfaisante, pour pouvoir répondre aux besoins humains et environnementaux concerne, par ses conséquences en matière de sécurité alimentaire et de santé, jusqu'à de personnes.
Des conflits, parfois armés, tels celui du Darfour en 2003, sont causés au moins partiellement par l'accès à l'eau ou, plus largement, aux changements climatiques.
Même lorsque l'eau n'est pas rare au sens strict, comme en Afrique de l'Ouest, laquelle, globalement, dépasse le volume de d'eau disponible par habitant et par an, seuil retenu pour caractériser le stress hydrique, le contexte de la disponibilité de l'eau rend la région soudano-sahélienne […] tributaire d’une forte variabilité des précipitations, tant au plan spatial que temporel : celui du bassin du Congo. Pour l'ensemble du continent, le couvert arboré représente 21,8 % de sa surface. En ce qui concerne l'Afrique du Nord, les migrants qui en sont issus représentent 7 % du stock total de migrants de la zone OCDE.
==== Urbanisation ====
La croissance de la population s'accompagne d'un exode rural massif et d'une croissance vertigineuse des villes : Durant la seconde moitié du XXe siècle, la population des villes d'Afrique subsaharienne a été multipliée par 11 Il s’agit, là encore, d'un phénomène de rattrapage, car l'Afrique est le continent le plus faiblement urbanisé de la planète.
L'urbanisation est massive, rapide et mal contrôlée, d'où la prévalence des bidonvilles.}}}}. En ville, les habitants tendent à se regrouper par communauté, région ou village d'origine, tentant de préserver une solidarité dans le nouveau contexte urbain.
La société africaine est donc de plus en plus constituée de jeunes urbains, lesquels développent une culture spécifique qui, notamment grâce à l'internet, se diffuse au niveau international ; cela concerne principalement la danse et la musique, zouglou, kuduro… Les jeunes sont aussi les premiers concernés par les intenses mouvements de population intra-continentaux qui caractérisent l'Afrique. Mais, exaspérés par le chômage et le mal logement, ils sont aussi les acteurs d'une préoccupante violence urbaine.
== Société ==
=== Éducation ===
La jeune population africaine souffre d'un manque d'éducation. Les programmes d'ajustements structurels ont eu tendance à mettre à mal les politiques en la matière du fait des coupes claires effectuées dans les budgets des États concernés : les taux de scolarisation primaire sont descendus en Afrique subsaharienne à 71 % en 1990 […] loin du maximum de 79 % atteint en 1980. Les taux de scolarisation secondaire ont, eux, progressé, passant de 14 % des scolarisables à 27 % entre 1980 et 1996. Les disparités sont cependant importantes entre pays et, globalement, ces chiffres sont nettement supérieurs en Afrique du Nord.
Pour ce qui concerne l'enseignement supérieur, il y a, selon l'Unesco, en 2012, d'étudiants dans des établissements d'enseignement supérieur des pays subsahariens, soit près de vingt-cinq fois le chiffre de 1970. La poussée démographique et les moyens déployés par les États pour améliorer l'accès à l'enseignement primaire et secondaire expliquent la hausse de fréquentation des campus africains. Le continent reste en retard sur le reste du monde, avec un taux de scolarisation dans l'enseignement supérieur de 6 % selon l'Unesco, contre 13 % dans le sud et l'ouest de l'Asie et 72 % en Amérique du Nord et en Europe occidentale.
=== Classes moyennes ===
Le continent est pauvre, 47 % des Africains vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de par jour. Mais, contrepartie de l'urbanisation, le continent voit aussi émerger une classe moyenne de plus en plus importante en nombre et en proportion des habitants, aspirant à la démocratie et à la bonne gouvernance, soucieuse de s'inscrire dans la mondialisation culturelle et économique. Elle fut d'ailleurs un acteur important des printemps arabes. Cette classe moyenne est au cœur du changement de l'Afrique, d'abord par l'effet d'entraînement économique lié à sa consommation. Ensuite, moins féconde que la moyenne, elle participe à la transition démographique qui permettra peut-être de concrétiser le « dividende démographique » lié à la baisse du taux de dépendance (ratio inactifs/actifs) qui ferait de la démographie africaine un atout et non pas un boulet. Une des conditions du dividende démographique est que le niveau d'éducation s'élève ; les classes moyennes et aisées ont, bien évidemment, plus accès que les autres à un enseignement de qualité, notamment grâce aux établissements privés en plein essor.
=== Gouvernance politique et liberté de la presse ===
Malgré quelques progrès depuis la chute du mur de Berlin et les conférences nationales sur le continent, 12 % de la population d'Afrique subsaharienne vit dans un pays considéré comme libre selon ; les autres Africains vivent dans des pays « non libres » ou « partiellement libres ». L'indice de démocratie, avec des indicateurs différents, donne des tendances très similaires.
Quant à la liberté de la presse, elle n'est que très partielle sur tout le continent, sauf quelques rares contre-exemples telle la Namibie, à la place mondiale (Canada , France ) sur étudiés par Reporters sans frontières.
=== Structure sociale ===
==== Organisation sociale ====
La famille et l'ethnie sont les deux piliers de la sociologie du continent.
L'Afrique est souvent présentée comme une mosaïque de peuples et de cultures (on compte plus de 1000 ethnies sur le continent), c'est la principale caractéristique de sa sociologie car l'ethnie est le fondement de la solidarité et de la cohésion communautaire bien plus que l'État-nation.
L'aspect clé du fait ethnique est le sentiment d'appartenance : L’ethnie constitue donc un ensemble […] que l’on s’accorde à définir à partir d’un critère empirique : celui de la conscience ethnique ; elle est la base de l'identité à laquelle se réfèrent les individus, sur le fondement d'une ascendance commune revendiquée, réelle ou mythologique. Multiséculaire ou inventée par le colonisateur, revendiquée par les individus quelle qu'en soit la réalité scientifique, elle peut être mobilisée militairement, comme ce fut tragiquement le cas au Rwanda, ou pour bénéficier de soins à l'hôpital ou, plus pacifiquement encore, pour traiter d'une tradition musicale.
L'ascendance commune est relatée dans de grands mythes fondateurs, qui existent sur tout le continent, certains étant communs à plusieurs ethnies. Ces mythes cosmogoniques servent encore de références à l'époque contemporaine ; ils se transmettent de nos jours au travers de la littérature écrite après l'avoir été oralement.
En parallèle, les systèmes de parenté, famille élargie, clans et lignages, sur les mêmes fondements d'ancêtres communs, en principe réels dans ce cas, complètent les bases sociales fondamentales : Une organisation sociale puissante fondée sur la famille étendue exerce […] une action de premier plan dans la stabilité de la société.
Les structures sociales pré-coloniales et les modes de gestion qui les caractérisent coexistent aujourd'hui avec les États modernes. Les relations sociales se régulent selon des étages sociaux distincts : […] il a dans la société africaine des affaires qui relèvent du niveau du lignage, de l'ethnie, de la tribu… et d'autres qui relèvent du niveau de l'État ; les régulations sociales, y compris dans certains aspects juridiques, échappent à l'autorité étatique.
En effet, l'État-nation et les concepts relatifs ont été brutalement importés via la colonisation, sans qu'il y ait eu un temps de maturation historique, particulièrement dans les sociétés segmentaires et lignagères : il est de vastes régions en Afrique qui n’ont connu avant la colonisation ni chefferies ni États, l’organisation sociopolitique étant de type lignager. Même là où existèrent de puissants royaumes ou empires, l'organisation politique ne suivait pas le modèle occidental, la différence essentielle étant l'absence de recouvrement systématique entre le royaume ou l'empire et un territoire délimité. Cette importation ne s'est pas faite sans heurts, y compris dans les consciences individuelles et les institutions préexistantes ont perduré de facto mais aussi de jure, les États actuels confiants souvent et officiellement des fonctions aux chefs traditionnels aujourd'hui encore.
Les deux systèmes ne fonctionnent pourtant pas sur les mêmes bases, les fonctions du chef coutumier étant culturellement très éloignées de celle d'un fonctionnaire d'administration centrale ou locale. Le rapport à la terre et au pouvoir sont notamment très différents de la conception purement juridique et il existe une composante sacrée évidemment absente des bureaux administratifs.
===== Castes =====
En certains endroits, l'Afrique de l'Ouest, dans une quinzaine de pays (Mali, Guinée…) et autant d'ethnies (Malinkés, Bambaras…), connaît aussi un système de castes liées au métier, hérité de l'empire du Mali du XIIIe siècle. Les castes les plus typiques sont celles des forgerons (considérés, même dans les sociétés sans castes, comme ayant des relations particulières avec le monde spirituel) et des griots, porteurs de la culture orale traditionnelle.
==== Rapport au pouvoir et à la terre ====
Le rapport africain à la terre et les formes d'organisation productives agricoles se distinguent de leurs homologues des autres continents. Concernant la production agricole, le lot commun, y compris en Afrique, est l'étape de la société paysanne, organisée autour de l'auto-production familiale.
Mais la distinction fondamentale avec les autres parties de la planète, c'est que la terre n'est pas un bien matériel susceptible d'être possédé formellement par un individu, qu'il soit simple citoyen ou dirigeant d'une organisation politique (chefferie ou empire). Même la monarchie d'essence divine ne s'accompagne pas pour autant, en Afrique, d'une possession formelle de territoires délimités. Le « chef » africain n'est pas essentiellement un dirigeant politique gérant des terres, il était (et reste dans ses formes traditionnelles), un intercesseur entre le sacré et le profane ; dans la conception africaine, la terre n’est pas un bien matériel au sens où nous l'entendons en Occident, mais le lieu sacré où se rencontrent le visible et l'invisible Les figures du propriétaire terrien et de l'aristocrate foncier sont absentes du système de production africain : la conception que se font de la propriété privée le droit romain, le Code civil et Marx ne s'est développée en Afrique que pour certains biens meubles d'utilisation domestique mais pas pour cet essentiel facteur de production qu'est la terre De ce fait, la « tenure » africaine, y compris contemporaine, est originale au regard des conceptions occidentales et asiatiques, et complexe par le fait.
Cela ne fut pas sans causer des difficultés au moment de la colonisation. Ainsi, la pratique de l’ britannique, consistant à s'appuyer sur des leaders indigènes, conduisit à fabriquer des chefs là où il n'y en avait pas. Ce fut le cas au Nigeria par exemple, pour les Igbos ; leur système social décentralisé, inadapté aux conceptions européennes et aux visées coloniales, lesquelles nécessitaient un chef territorial, amena la création de chefferies artificielles.
De cette conception du rapport à la terre découle une problématique foncière. À l'époque actuelle, le droit coutumier et le droit foncier moderne sont encore et toujours en concurrence, le premier étant frontalement attaqué car considéré comme empêchant la modernisation et le développement de l'agriculture sur un continent en proie à l'insécurité alimentaire. Les femmes représentent jusqu'à 70 % des exploitants agricoles en Afrique subsaharienne mais le droit coutumier fait qu'elles n'ont pas de titres de propriété sur les terres qu'elles exploitent. Sachant que, par ailleurs, 10 % seulement des terres rurales africaines sont enregistrées, 90 % sont donc gérées de manière informelle et coutumière.}}}}.
=== Religions ===
==== Religion de l'Égypte antique ====
La religion de l'Égypte antique, polythéiste, date au moins du et disparait avec son interdiction par l'empereur romain chrétien Théodose à la fin du IVe siècle. Elle plonge ses racines dans la préhistoire : le panthéon égyptien zoomorphe ne contient que des animaux correspondant au biotope prédynastique. Aucun dieu n'est représenté sous la forme d'un animal appartenant à une espèce apparue plus tardivement.
Cette religion mêle le culte des génies de la nature (génie du blé, déesse des moissons…) à des dieux cosmiques d'importance supérieure, qui se manifestent sous forme de phénomènes physiques (Rê, le soleil, Geb, la Terre…). Les Égyptiens anciens représentent leurs dieux sous une forme zoomorphe, incarnés dans des animaux ou sous des formes mixtes, en partie anthropomorphes. Horus, par exemple, est représenté comme un homme à tête de faucon.
Les rituels sont pratiqués par des prêtres, délégués de Pharaon, dans des temples qui deviennent monumentaux lorsque leurs constructeurs commencent à utiliser la pierre au lieu de la brique. Les différents dieux sont en général propres à une zone donnée, autour d'une ville principale dont ils sont la divinité tutélaire. Ces zones correspondent à peu près aux nomes (subdivisions administratives) quoique certains cultes aient rayonné plus largement.
Dans la civilisation égyptienne, la religion joue un rôle de tout premier plan. Le thème de la vie après la mort, particulièrement important dans l'Égypte antique, conduit à la construction des mastabas puis des pyramides, tombeaux monumentaux, ainsi qu'à des rituels de momification (réservés aux couches sociales les plus élevées).
==== Religions traditionnelles ====
Le fait religieux africain autochtone est vulgarisé typiquement comme une forme d'animisme monothéiste. Cependant, la définition même de l'animisme, due à Edward Tylor dans en 1871, le fait que l'animisme puisse être une religion ou que la définition s'applique aux pratiques africaines sont encore débattus. Symbole de cette difficulté à caractériser ce fait culturel et religieux, la terminologie actuelle de « religions traditionnelles africaines » n'est apparue que récemment, en 1965.
Les traits communs des religions traditionnelles africaines sont qu'elles postulent l'existence d'un être suprême, créateur et organisateur de l'univers. Il est en général décrit comme éloigné des hommes et inaccessible. À côté, il existe des esprits, dont ceux des ancêtres, ainsi que des divinités mineures, en lien avec la nature (génie des eaux, par exemple), plus accessibles, qui sont fréquemment invoqués car susceptibles d'intervenir sur Terre : La religion traditionnelle a donc pour double but d'intégrer les individus dans le cosmos et de perpétuer l'ordre social.
Les rituels, entre autres d'initiation, nombreux et fortement codifiés, sont pratiqués sous l'égide d'experts religieux (oracles, guérisseurs…). Il n'existe pas de corpus dogmatique (« textes sacrés ») écrit, à l'inverse des religions du Livre, et la transmission des savoirs afférents est orale. Y sont associées de nombreuses et diverses représentations sous forme de statuettes, masques… classiques de l'art africain.}}}} puisqu'il est toujours possible d'interpréter ce qui se passe dans le monde prosaïque comme étant causé par l'action des divinités ou des esprits. Ainsi, il est coutumier de dire qu'en Afrique, on ne meurt jamais de mort naturelle : 1=L'expression mort naturelle ne couvre pas le même champ sémantique en Afrique ou en Occident. En Afrique, la mort […] résulte […] d'une intervention (faute du défunt = viol de l'interdit, vengeance de l'ennemi, maléfice du sorcier). Entre pratique cultuelle et pratique culturelle, le statut de certains rites est d'ailleurs parfois difficile à définir. En 1972, le bwiti était défini par certains auteurs comme une société initiatique mixte qui tend de plus en plus à devenir une véritable religion.
Cette conception du monde a un impact politique. Le dirigeant porte simultanément l'aspect politique, profane, par exemple la gestion des conflits ; dans le même temps, il est intercesseur avec le sacré et il partage le plus souvent son pouvoir avec d'autres intercesseurs. Cela reste vrai à l'époque actuelle, notamment dans les sociétés rurales, quoique pas uniquement.
Cette intrication explique les syncrétismes apparus en Afrique subsaharienne à l'occasion de l'implantation des religions importées, islam et christianisme.
==== Ier siècle : christianisme primitif ====
Le christianisme est présent dès le Ier siècle en Afrique romaine et en Égypte et s'y développe rapidement. Au IIIe siècle, l'Église d'Alexandrie est un des piliers du christianisme oriental où naît le monachisme chrétien et son Didascalée une des plus grandes écoles théologiques. La communauté chrétienne d'Afrique romaine est numériquement, à ce moment, la plus importante du christianisme latin. En est issu Augustin d'Hippone, père de l'Église dont la pensée a eu une influence déterminante sur l'Occident chrétien au Moyen Âge et à l'époque moderne.
Déchirées par des conflits théologiques, ces communautés ne subsistent pas longtemps lors de la conquête musulmane de l'Afrique du Nord.
Un christianisme orthodoxe sous la forme monophysite existe à l'heure actuelle en Éthiopie, Érythrée et Égypte depuis l'Antiquité tardive. L'Éthiopie se considère comme la seconde plus ancienne nation chrétienne au monde, après l'Arménie, faisant remonter cette tradition à l'an 330.
==== VIIe siècle : expansion de l'Islam en Afrique ====
L'islam s'installe en Afrique du Nord à partir du VIIe siècle et se diffuse ensuite vers l'intérieur de Afrique de l'Ouest et la côte d'Afrique de l'Est.
Le commerce caravanier et l'expansion islamique permettent de nouer de nouvelles relations entre l'Afrique du Nord et le reste du continent. L'islamisation se fait de trois manières : volontaire (les croyants le deviennent par conviction, pacifiquement), contrainte (les populations se convertissent pour ne plus être prises en esclavage et pour échapper à la double-imposition) ou forcée (lors des conquêtes militaires, les vaincus n'ont parfois d'autre choix que la conversion ou la mort). L'islam sunnite se répand surtout au Maghreb, l'islam chiite dans certaines oasis sahariennes et en Égypte, d'où il sera supplanté ultérieurement.
Les prêtres et « sorciers » des nombreux cultes animistes sont parfois les premiers à se convertir, afin de sauvegarder leurs positions sociales et leurs savoirs traditionnels ; ils forment de puissantes confréries comme les Mourides et les Tidjanes en Afrique occidentale. De ce fait, le christianisme et l'islam présentent parfois des particularités syncrétiques et initiatiques typiquement africaines, que les intégristes de chaque religion et les missionnaires combattent.
==== XVe siècle : missionnaires chrétiens ====
Au XVe siècle, la papauté concède au Portugal l'exclusivité du commerce avec l'Afrique mais aussi l'activité de mission par le principe du padroado. Les Portugais évangélisent quelques rois, ce qui facilite les traites négrières, notamment dans l'empire Kongo où le fils du Manikongo devient le premier évêque noir, mais la christianisation touche surtout les esclaves déportés aux Amériques et non les Africains.
Les efforts des missions chrétiennes qui interviennent au XIXe siècle lors du partage de l'Afrique ne rencontrent pas un grand succès ; au début du XXe siècle, seuls 9 % des africains sont chrétiens.
Les religions traditionnelles africaines, qui dominaient historiquement les régions d'Afrique de l'Est, d'Afrique centrale, d'Afrique australe et la région côtière d'Afrique de l'Ouest restaient très pratiquées.
==== XXe siècle : essor du protestantisme évangélique et des nouvelles religions ====
Au XXe siècle, un nouvel essor du christianisme apparaît en Afrique, surtout dans la partie subsaharienne où foisonnent de multiples confessions. Il est dû en partie au prosélytisme des protestants évangéliques, mais aussi à l'émergence de prophètes créant de nouvelles Églises. Ces Églises d'institution africaine, évaluées à près de 6000 en 1968, étaient estimées à plus de 11500 en 2004, la plupart étant totalement inconnues en dehors de l'Afrique.
Au début du XXIe siècle, l'Afrique est le continent où le nombre de chrétiens augmente le plus vite.
==== Contexte religieux contemporain ====
Les religions traditionnelles africaines ont moins de pratiquants aujourd'hui qu'avant l'arrivée des Européens, mais elles restent importantes dans certains pays, par exemple au Bénin et au Togo. Les pratiques religieuses africaines sont syncrétiques ; la chose est du reste parfaitement revendiquée, à tel point que l'Afrique subsaharienne a inventé l'aphorisme « 50 % chrétien, 50 % musulman, 100 % animiste » pour caractériser la répartition des religions dans la région.
Dans les pays du Maghreb, l'islam, très majoritaire, est religion officielle. La Tunisie.
Une minorité juive est présente essentiellement en Afrique du Sud, où l'on compte plus de , pour la plupart des ashkénazes d'origine européenne. Dans la partie nord du continent, la présence des séfarades « Tochavim » remonte à l'ère phénicienne. Les séfarades dits « Megorachim », contraints à l'exil à la suite du décret de l'Alhambra, arrivent quant à eux après 1492. Les Juifs éthiopiens, dont la présence remonte, dit-on, à l'ère du roi Salomon et de la reine de Saba, sont présents en Éthiopie. Certains peuples, comme les Lembas et les Abayudaya, se revendiquent aussi du judaïsme.
Il existe un pays africain où l'hindouisme est la religion majoritaire, Maurice.
=== Langues ===
Les linguistes recensent environ 2000 langues vivantes sur le continent africain (soit environ le tiers des langues du monde), regroupées en quatre grandes familles, exclusion faite des langues de souche non africaine.
La famille afro-asiatique (ou chamito-sémitique), composée de 366 langues vivantes dont 299 parlées en Afrique, totalisant de locuteurs, n’est pas exclusivement africaine. Elle s’étend également sur la péninsule Arabique et ne couvre que la partie nord de l’Afrique de l'Ouest. Elle inclut notamment le berbère, la langue originelle des habitants de l'Afrique du Nord, ainsi que l’arabe qui est la première langue d'Afrique en nombre de locuteurs.
La famille nilo-saharienne (env. 200 langues vivantes et de locuteurs) couvre une partie du Sahara, le haut bassin du Nil et certains hauts plateaux de l’Afrique de l'Est. Selon les auteurs, elle est composée de six, dix-sept ou douze groupes de langues dont seulement deux sont localisés en Afrique de l'Ouest : le songhaï (Mali, Niger, Burkina Faso, Bénin) et le Kanuri (Niger, Nigeria, Cameroun et Tchad autour du lac du même nom).
La famille khoisan (22 langues vivantes et 360000 locuteurs) est la plus petite famille linguistique africaine. Elle est centrée sur la Namibie et l’Angola, elle rayonne également sur le Botswana et l’Afrique du Sud. Dans le passé, les langues khoisan étaient parlées dans la majeure partie de l’Afrique australe et orientale. Elles ont été progressivement évincées de maints endroits par les langues bantoues puis européennes.
La famille Niger Congo compte près de 1500 langues vivantes, ce qui fait d’elle la plus grande famille linguistique du monde (22 % des langues de la planète et 71 % des langues africaines). Elle couvre la plus grande partie du territoire ouest-africain et concerne l’immense majorité de la population de la région. Elle compte en son sein un groupe, le bantou, qui couvre à lui seul la quasi-totalité de l’Afrique sub-équatoriale à l’exception de l’aire khoisan, servant de langue véhiculaire ou de langue maternelle (au Gabon, Côte d'Ivoire, république du Congo, république démocratique du Congo, Cameroun et Bénin notamment) dans un grand nombre de pays, et son utilisation s'intensifie.
Entre 1992 et 2002, le nombre d'apprenants du et en français en Afrique subsaharienne et océan Indien a augmenté de 60,37 %, passant de à de personnes. On peut observer une tendance similaire au Maghreb. Cependant, les chiffres fournis par l'Organisation internationale de la francophonie pour le Maghreb ont été réunis avec ceux du Moyen-Orient, le décompte exact pour les pays du Maghreb n'est donc pas possible mais on observe une augmentation de à d'apprenants pour cet ensemble, quand bien même le français n'est pas langue officielle (cas de l'Algérie par exemple). D'ores et déjà, il y a plus de francophones en Afrique qu'en Europe.
L'Académie africaine des langues a été créée en 2001 afin de gérer ce patrimoine linguistique.
== Économie ==
=== Histoire économique ===
L'échange de biens économiques apparaît avec le passage de l'économie de prélèvement (ou de prédation) à l'économie de production, au moment de la révolution néolithique et de la sédentarisation.
Dès l'Égypte antique voit la naissance d'un État puissant ; à sa tête, le Pharaon contrôle le commerce et l'exploitation des mines. Le bois, rare dans la région, est un élément important des échanges.
En Afrique subsaharienne, l'échange de biens est attesté au néolithique récent et aux débuts de l'âge du fer, durant le Il porte sur le fer et la pierre (pour les outils et les armes), le cuir, le sel, les céréales, le poisson séché, les tissus, la céramique, les bois travaillés, les noix de cola et les parures en pierre et en fer.
Durant le et les premiers siècles de l'ère chrétienne, l'Afrique du Nord avec les comptoirs phéniciens, grecs, romains et l'Afrique subsaharienne prospèrent aux deux extrémités des routes du commerce transsaharien tandis que se continue le commerce vers le Proche-Orient. Un peu avant le début de l'ère chrétienne, l'Afrique du nord, notamment la Cyrénaïque, est le grenier du monde antique. Au début de l'ère chrétienne, le royaume d'Aksoum est une puissance de premier plan du commerce mondial ; les textes font allusion à une large gamme de produits exportés : obsidienne, ivoire, cornes de rhinocéros, peaux d’hippopotames, singes, tortues, poudre d’or, parfums, animaux vivants et esclaves.
Dès le Ve siècle, l'Afrique subsaharienne est qualifiée de « terre de l'or ». À partir du VIIe siècle, l'expansion arabo-musulmane en Afrique s’accompagne d'une intensification du commerce intra et inter-continental de l'or, du sel et des esclaves. Grâce à cela, l'empire du Ghana devient une grande puissance continentale à partir du VIIIe siècle. Le commerce de l'or africain passe quasi exclusivement aux mains des musulmans et la traite arabe s'organise. Les grands centres du commerce de l'époque, Ouadane, Chinguetti, Tichitt, Oualata, Djenné, Gao, Tombouctou, Ségou, Mopti, etc., sont situés en zone sahélienne, zone de contacts entre l'Afrique des arabes et le pays des Noirs. L'empire du Mali, à partir du XIe siècle, le royaume du Kanem-Bornou et l'empire songhaï, à partir du XIVe siècle, se développent sur les mêmes bases économiques.}}}} : la moitié environ des pays d’Afrique subsaharienne sont exportateurs nets de produits de base et, contrairement à ce qui s’est passé ailleurs, les exportations de produits des industries extractives ont vu leur importance augmenter depuis les années 1990, ce qui a fait de cette région l’une des parties du monde les plus fortement tributaires des produits de base, plus ou moins à égalité avec la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Cela entraîne une forte dépendance aux cours internationaux des matières premières. À titre d'exemple, 80 % des exportations de l'Algérie sont constituées de produits pétroliers. En 2014, pour l’ensemble du continent, le pétrole et ses dérivés ajoutés au gaz naturel liquide ou gazeux, représentaient 53,3 % des exportations.
S'il est riche en pétrole et le plus riche de la planète en matière de minerais avec 30 % des réserves minérales mondiales, qui achètent des terres sur le continent. Environ 5 % de la surface du continent appartient ou est louée pour une longue durée à des pays étrangers. Ce phénomène est appelé « accaparement des terres ».
Profitant d'un supercycle haussier des matières premières, la croissance du PIB de l'Afrique, notamment subsaharienne, est continue et soutenue, supérieure à la moyenne mondiale, depuis le début du XXIe siècle : L’Afrique a enregistré un taux de croissance de 5,1 % entre 2000-2011 malgré le décrochage de la crise mondiale qui a fait chuter ce taux à 2,5 % en 2009 ; la productivité a affiché une croissance de l’ordre de 2,7 % au cours de la décennie 2000 ou les États pétroliers en manque de place ; des terres agricoles sont achetées ou louées.
===== Pêche et aquaculture =====
L'Afrique est le deuxième continent, loin derrière l'Asie, par le nombre de bâtiments de pêche mais cette flottille est la plus faiblement motorisée de la planète, des embarcations seulement possèdent un moteur. Le continent ne place donc qu'un pays, le Maroc, à la place mondiale des représentant 82 % de la pêche mondiale.
Il s'agit, de la part des Africains, d'une pêche vivrière et artisanale occupant de nombreux actifs ; en 2014, les pêcheurs et aquaculteurs d'Afrique sont et le poisson assure des moyens d’existence à quelque 30 à 45 millions d’Africains
Cette activité montre cependant de faibles performances : l'offre de poisson par habitant (en kg/an) est la deuxième plus faible du monde à alors que la moyenne mondiale s'établit à 19,7. La performance n'est pas meilleure en matière de transformation : en Afrique, certaines estimations donnent des pertes après capture comprises entre 20 et 25 pour cent, et allant même jusqu’à 50 pour cent La pêche continentale quant à elle, hormis pour partie dans les grands lacs d'Afrique de l'Est (lac Victoria, lac Tanganyika et lac Malawi), est peu industrialisée. À l'instar de la pêche en mer, la pêche continentale voit le nombre de captures baisser, du fait de la pollution, de la dégradation de l'environnement et d'une tendance à la surexploitation. Quant aux produits aquacoles, leur production, exprimée en kg/personne est, en Afrique, la plus faible du monde. La zone la plus productive de ce point de vue est l'Afrique du Nord, avec un peu plus de 5 kg/personne ; les autres sous-régions de l'Afrique étant à moins d'1 kg/personne.
La pêche en mer est, elle, industrialisée. Mais l'exploitation est le fait de compagnies européennes et chinoises qui tendent à épuiser les ressources. Ainsi, la production totale des pêches de capture dans l’Atlantique Sud-Est est restée stable ces dix dernières années, à environ 1,4 million de tonnes par an. La majeure partie de ces captures provient maintenant des ZEE des trois pays côtiers Angola, Namibie et Afrique du Sud, les prises en haute mer d’espèces autres que les thonidés ayant chuté pour s’établir à quelques centaines de tonnes ces dernières années Outre le problème de la surpêche industrielle, se pose celui de la pêche illégale qui représente un manque à gagner important pour les économies africaines.
La pêche concourt au solde positif des échanges car, en valeur, l’Afrique est un exportateur net depuis 1985 (sauf en 2011). En revanche, en volume, le continent est depuis longtemps un importateur net, ce qui traduit la valeur unitaire plus faible des importations (surtout pour les petites espèces pélagiques)
Le poisson est très important dans la sécurité alimentaire du continent. Il représente 22 % des apports protéiques animaux en Afrique subsaharienne et ce taux peut atteindre 50 % lorsque les autres sources de protéines sont rares ou chères et, dans les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest, la proportion de protéine animale provenant du poisson est extrêmement élevée : 47 % au Sénégal, 62 % en Gambie et 63 % en Sierra Léone et au Ghana. Pour l'Afrique intérieure, c'est la pêche continentale qui est vitale : En Afrique […] les vastes habitats aquatiques intérieurs et les pêches continentales fournissent une alimentation et des moyens d’existence essentiels aux communautés qui vivent près des cours d’eau et des zones humides Plus étonnamment, le poisson est aussi un aliment clé pour les zones arides du continent.
=== Industries de transformation ===
L'industrie de transformation manufacturière est, de tout temps, le parent pauvre de l'économie africaine. L'accumulation du capital ayant manqué, car le continent a vu ses ressources servir à l'accumulation européenne mais pas à la sienne, l'industrie de transformation ne s'est jamais vraiment mise en place. Pire encore, au cours des décennies allant des années 1990 à 2010, la part de l'activité manufacturière dans la valeur ajoutée produite n'a cessé de baisser, passant de 13 % en 1990 à 10 % en 2011.
Quelques pays ont cependant réussi, partant d'une situation de rente minière ou agricole, à créer des filières de transformation significatives, générant plus de valeur ajoutée : la Côte d'Ivoire avec la transformation du poisson et du bois, le Sénégal et la transformation du poisson, le Botswana, riche de ses diamants, avec la transformation de la viande, le traitement de peaux animales, les aliments pour animaux…, Maurice avec l'industrie textile… Il convient de faire une place particulière au géant économique qu'est l'Afrique du Sud, qui représente à elle seule entre 20 et 30 % du PIB continental et est dotée d'une industrie diversifiée qui emploie près du quart de la population active et représente près de 30 % de son PIB, sont plus diversifiés qu'auparavant ; ils concernent moins le secteur primaire (agriculture et industries d'extraction) et plus l'industrie manufacturière ; ainsi, depuis 2008, le principal investisseur dans le secteur manufacturier éthiopien est la Chine et, au Rwanda, les IDE chinois ont comme cible, après le secteur tertiaire, les activités de transformation.
Pour l'heure, cependant, l'industrie manufacturière est globalement au point mort, selon l'expression employée par le forum économique mondial en 2015.
=== Services ===
Quoiqu'on caractérise l'Afrique par l'abondance de ses ressources naturelles, les services représentent plus de 50 % du PIB des pays concernés et le secteur est en croissance constante.
Le continent présente un profil de transformation structurelle atypique. Contrairement aux économies occidentales et à celles de l'Asie du Sud et du Sud-Est, la régression tendancielle de l'agriculture n’a pas profité à l'industrie puis aux services ; il y a eu « de moins en moins d'agriculture » et « de plus en plus de services » dans l'économie africaine sans qu'elle passe par une phase intermédiaire d'industrialisation. Au contraire, l'activité manufacturière a décliné alors que croissait la part des services.
Les services accompagnent principalement les activités d'exportation y compris agricoles ; par exemple, les services comptent pour 83 pour cent du prix de vente des roses éthiopiennes Mais, parmi les exportations, ce sont celles des biens manufacturés qui sont le plus associées aux services ; pour le Lesotho et la Tunisie, exportateurs de tels biens, le poids des services dans leur économie (61,7 %), est supérieur à la moyenne. Les pays les moins concernés sont les exportateurs de pétrole, chez qui les services représentent 33,9 % du PIB (mais c'est dans ces mêmes pays que la croissance des services est la plus forte). Certains petits pays sont fortement dépendants de ce secteur, car essentiellement tournés vers des services de voyage et de tourisme ; en 2013, les services représentaient 75 % du PIB du Cap Vert et 74 % de celui de Maurice.
La croissance des services, outre les exportations, est aussi causée par la consommation intérieure. L'accroissement démographique a entraîné une forte demande, notamment en matière de télécommunications, malgré l'insuffisance des infrastructures. Le secteur des télécommunications a attiré 74 % de l’investissement privé dans les infrastructures durant la période 1990-2013.
En termes de ressources humaines, le secteur des services représente 32,4 % de l’emploi total en Afrique au cours de la période 2009-2012 (56,5 % pour l’agriculture et 11 % pour l’industrie) soit largement moins que sa proportion dans le PIB. L'importance de l'emploi informel en est la cause, sachant que l'essentiel des services est assuré par de petites entreprises informelles, notamment dans les sous-secteurs du commerce de gros et de détail ainsi que dans la restauration et les transports.
Les pays africains sont quelques-uns à avoir identifié explicitement les services comme priorité économique : le Botswana pour la saisie et l'analyse de données informatiques ; le Cameroun mise sur les centres d'appel et le télétraitement des données à l'instar du Rwanda, lequel promeut aussi les services financiers ; la Namibie vise à devenir un hub régional de transport. Enfin, certains pays sont massivement dépendants du tourisme : Cap Vert, Comores, Ghana, Kenya, Lesotho, Seychelles…
Sur le plan international, l’Afrique est un acteur mineur du marché des services ; elle représente 2,2 % des exportations mondiales de services, et 4 % des importations totales mondiales ; sa compétitivité est faible, freinée par des réglementations et des politiques inefficaces et par le déficit d’infrastructures.
==== Tourisme ====
Le tourisme en Afrique ne cesse de croître. Les visiteurs internationaux du continent étaient en 2003, ils sont en 2014 ; le chiffre d'affaires correspondant est de en 2013. Les premières destinations touristiques du continent sont, dans cet ordre, le Maroc, l'Égypte, l'Afrique du Sud, la Tunisie et le Zimbabwe.
Fichier:Jardins de la Ménara.jpg|alt=bâtiment rectangulaire se reflétant dans l'eau|Jardin de la Ménara, Marrakech, Maroc.
Fichier:Sphinxfront.jpg|alt=sculpture monumentale en forme de visage humain|Sphinx de Gizeh en Égypte.
Fichier:Landscape kruger-park.jpg|alt=paysage de savane arborée|Paysage du parc national Kruger, en Afrique du Sud.
Fichier:El Jem Amphitheater.jpg|alt=amphithéâtre ovale avec une structure en arcade sur l'un de ses côtés|Amphithéâtre d'El Jem, Tunisie.
Fichier:Victoria5.jpg|alt=vue d'hélicoptère de chutes d'eau tombant dans une faille|Chutes Victoria, à la frontière du Zimbabwe et de la Zambie.
== Arts et littérature, loisirs ==
=== Perspectives socio-historiques ===
==== Pensée symbolique et art ====
L'Afrique est le « berceau de l'humanité » et, peut-être, le berceau de l'émergence de la pensée symbolique chez l'homme moderne. Le continent abrite environ 200000 sites préhistoriques, grottes et abris sous roche ; c'est le plus riche de la planète en la matière. Des représentations artistiques parmi les plus anciennes qui soient, tels que des objets de parure et des gravures abstraites, marqueurs de la pensée symbolique, y ont été trouvées.
Ainsi, au début des années 2000, dans la grotte de Blombos en Afrique du Sud, on découvre des perles d'ornement, faites de coquilles de Nassarius, datées de 72000 à 75000 ans ainsi que des plaquettes d'ocre gravées, datant de 100000 ans. Il s’agit des représentations artistiques parmi les plus anciennes au monde avec celles d'Oued Djebbana, en Algérie, qui recelait aussi des perles ornementales datées de 100000 ans, et celles de la grotte des pigeons à Taforalt, au Maroc, qui a livré des perles de Nassarius gibbosulus datant de 82000 ans.
Cela tend à faire reculer la date de l'émergence d'artefacts artistiques d'au moins trente millénaires car bien longtemps, il a été admis que les plus anciennes parures, alors datées autour de 40000 ans, provenaient d'Europe et du Proche-Orient. Mais, depuis la découverte, en Afrique du Sud, de parures et d'ocres gravées âgées de 75000 ans, cette idée est remise en cause.
==== Art et architecture proto-historiques et historiques ====
L'Égypte antique, puissante et durable civilisation dans laquelle la religion occupe une place importante, produit de nombreuses œuvres dont beaucoup représentent des divinités ou des pharaons, sous forme de peintures, bas-reliefs, hauts-reliefs, sculptures, poteries décorées, bijoux métalliques… L'écriture y apparaît vers , attestée dès par des textes complexes sur papyrus. L'architecture est aussi un témoin majeur de l'art égyptien, surtout l'art des pyramides qui lui confère une réputation universelle. La pyramide de Khéops (vers ) est l'une des Sept Merveilles du monde antique, la seule qui soit parvenue jusqu'à nous ; elle fut la plus haute construction humaine durant 4000 ans.
L'Afrique du nord, sous l'influence de l'aire méditerranéenne puis de l'Islam à partir du VIIe siècle, abrite l'art de l'Antiquité tardive (périodes punique, romaine, vandale, paléochrétienne et arabe) puis l'art musulman, avec la grande Mosquée de Kairouan en Tunisie, érigée en , qui en est l'un des symboles. Dans la partie islamisée de l'Afrique subsaharienne, l'art musulman cohabite avec l'art indigène.
L'Afrique subsaharienne livre des artefacts caractéristiques des cultures (au sens archéologique du terme) qui la peuplent au fil du temps. Ces objets sont d'abord des objets d'histoire ; l'absence de sources écrites indigènes sur l'Afrique ancienne au sud du Sahara fait qu'ils sont presque les seuls témoins du passé ; même les bâtiments sont souvent absents, et les sources écrites, arabo-musulmanes, ne traitent pas du sujet de l'art. Ces artefacts, historiquement précieux, acquièrent aussi, au XXe siècle, le statut d'œuvres d'art, ce qui leur vaut une place de choix dans les musées, sur le marché international actuel et génère aussi un commerce illicite florissant.
Fichier:Mosaïque de la volière Carthage.jpg|alt=Fragments d'un pavement en mosaïque représentant 4 oiseaux et une antilope|Mosaïque « de la volière », Carthage (IVe siècle).
Fichier:Zimbabwe stone lintel.jpg|alt=linteau en pierre au-dessus d'une ouverture percée dans un escalier tournant|Linteau en pierre, complexe du grand Zimbabwe ( - ).
Fichier:Bet Giyorgis church Lalibela 01.jpg|alt=bâtiment aux façades roses percées de fenêtres à cintre ogival, dans une excavation.|Église monolithe Saint-Georges à Lalibela, Éthiopie (XIIIe siècle).
==== Arts du ====
===== Arts visuels et architecture =====
Les arts africains, principalement la sculpture, sont connus en Europe depuis la fin du XVe siècle grâce aux premiers explorateurs portugais qui rapportent des pièces d'ivoire sculptées, dont certaines réalisées à leur demande. Les pièces rejoignent les cabinets de curiosité puis les musées qui leur succèdent à partir du XVIIe siècle. Mais l'art africain n'est pas reconnu en tant que tel, les Européens de la Renaissance, férus d'art gréco-romain, considèrent les productions africaines avec mépris, utilisant le terme « fétiche » , lequel connote la notion d'artificiel, de magique et de grossier.
Ces connotations persistent pendant au moins cinq siècles, jusqu'au début du XXe siècle ; ainsi, David Livingstone, dans ses relations de voyage datées de 1859, écrit, à propos d'un « fétiche », qu'il s’agit de l'image grossière d'une tête humaine […] barbouillée de certaines substances enchantées et le Grand Larousse du XIXe siècle, dans sa définition du mot « fétiche », utilise l'expression « culte grossier des objets matériels ».
La pénétration coloniale, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, permet de découvrir des artefacts, et les objets recueillis commencent à être étudiés sous l'angle archéologique et ethnologique. Ainsi et par exemple, l'art rupestre des grottes de Tsodilo au Botswana (site occupé depuis ) est-il connu depuis le milieu du XIXe siècle ; l'art rupestre du Sahara () est étudié depuis la même époque.
Les premières sculptures d'Ife (avant — XVIIe siècle) sont mises au jour en 1911, à peu près en même temps que les têtes sculptées de la culture de Nok ( — ), lesquelles commencent à être étudiées dans les années 1910 et 1930. Parmi les premiers à rédiger des monographies sur le sujet, Marcel Griaule étudie les masques dogon dans les années 1930… C'est la sculpture, notamment la sculpture sur bois , qui mobilise l'attention au détriment d'autres représentations, considérées comme subsidiaires.
Marcel Mauss disait : Un objet d'art, par définition, est l'objet reconnu comme tel par un groupe. C'est donc à la même époque, vers 1906, que les arts africains commencent à être traités en tant que tels sous l'angle artistique et esthétique : les arts africains n'ont acquis leur qualité d'expression artistique authentique qu'après 1906, lorsqu'ils commencent à intéresser, sous le vocable d'« art nègre » , Picasso et Guillaume Apollinaire, notamment, et qu'ils inspirent le fauvisme et le cubisme puis, au début des années 1920, le sculpteur Alberto Giacometti.
Même si le jugement artistique a évolué, l'« enchantement » de Livingstone continue à être invoqué au XXe siècle
car l'intrication du sacré et du profane, caractéristique de la culture africaine, se retrouve bien évidemment et tout particulièrement dans l'art, tel celui des masques et des sculptures qui intéresse particulièrement les Européens : L’un des principaux traits communs à l’ensemble de l’Afrique noire, dans le domaine de la sculpture, est que les masques sculptés ne sont pas conçus pour être contemplés comme œuvres d’art, mais pour être utilisés à l’occasion de cérémonies rituelles sociales ou religieuses ; on considère donc que l’art africain et, plus généralement l’ensemble des arts premiers, se définissent non pas à partir de leur esthétique, mais à partir de leur rôle. L’art animiste possède en tout premier lieu une fonction : la communication avec les esprits L'Occident postule en conséquence qu'on ne peut étudier un objet sans examiner son contexte socio-historique. L'art africain est donc analysé par les Occidentaux sous le double angle esthétique et ethnologique : le rapport entre le matériel conservé et la connaissance de sa réalité contextuelle doit être recherché par un effort particulier et assidu de documentation, bien au-delà du premier regard esthétique Des expéditions ethnologiques, telle la mission Dakar-Djibouti qui, en 1931-1933, ramène 3500 objets, partent étudier la culture africaine in situ, filmant les danses et les chants qui accompagnent l'exposition des masques et consignant des témoignages de la culture orale.
À l'instar du regard esthétique, le regard ethnologique sur l'art africain n'est cependant pas toujours dépourvu de préjugés ou de biais méthodologiques. L'association entre l'art et le sacré renvoie l'art africain au « primitif » : L'image de la sculpture africaine comme « primitive » et comme associée à des rituels secrets et dangereux continue à influencer la perception de « l'art africain », surtout lorsque les connotations (relation avec la mort, sacrifice…) véhiculées par les objets sont prises au pied de la lettre : Est-ce que l'historien de l'art de la Renaissance oserait parler des images de la Crucifixion comme des représentations d'un sacrifice humain ? Ou des représentations du Saint Sacrement comme centrées sur l'image du cannibalisme
===== Réappropriation =====
Le discours sur l'art africain est monopolisé par l'Occident depuis sa découverte par les Blancs ; le discours africain sur l'art africain apparaît avec des mouvements tels que celui, littéraire, de la « négritude » qui émerge durant l'entre-deux-guerres et les mouvements politiques de l'afrocentrisme et de la Renaissance africaine , ainsi que via la reconnaissance croissante de la spiritualité traditionnelle au travers de la décriminalisation du vaudou et des autres formes de spiritualité, qui visent à faire (re)découvrir et (re)valoriser les cultures africaines traditionnelles.
D'un point de vue plus directement artistique, des rencontres mettant en avant la culture et les artistes du continent sont organisées dès 1956 avec le congrès des intellectuels noirs. En 1966, à Dakar, le premier festival mondial des arts nègres est un symbole de la volonté d'appropriation de l'art par les Africains eux-mêmes ; la problématique de la restitution aux pays d'origine des œuvres présentes dans les musées et chez les collectionneurs occidentaux y est déjà présente. C'est aussi l'occasion de montrer la diversité de l'art (peinture, sculpture, littérature…) au-delà des masques et des fétiches. Il est suivi du premier festival panafricain d'Alger en 1969, considéré par certains comme le symbole de la renaissance culturelle de l’Afrique.
===== Marché de l’art et spoliation des biens culturels de l'Afrique =====
Outre les pièces proprement historiques, les masques, statuettes, sculptures et autres ont acquis le statut d'œuvres d'art. Il ne s’agit pas d'objets très anciens, le plus ancien masque africain conservé date du XVIIIe siècle, le bois, le raphia et les tissus qui les composent ne se conservant pas. Citons, comme pièces représentatives valant des sommes importantes sur le marché, les statues de Nok au Nigeria ( - ), les têtes en terre cuite d'Ifé au Nigeria (), les bronzes du royaume du Bénin, actuel Nigeria (), la statue en métal du dieu Gou, venue du Bénin (XIXe siècle), les reliquaires des Kota du Gabon, les masques Gouro, les masques-cimiers ciwara des Bambaras du Mali, les statues Sénoufos du Burkina Faso et de Côte d'Ivoire, ainsi que celles des Luba, les masques Fang du Gabon…
Fichier:Roi oba (2)-Musée ethnologique de Berlin.jpg|alt=forme cylindrique en laiton représentant un visage humain avec une coiffe tressée|Tête commémorative de roi (oba) du royaume du Bénin, Nigeria, XVIIIe siècle.
Fichier:WLA metmuseum Plaque Warrior and Attendants Edo Court of Benin.jpg|alt=plaque de bronze portant 3 soldats sculpté en haut-relief|Plaques de bronze du palais du roi du royaume du Bénin, XVIIe siècle.
Fichier:Statue fon-République du Bénin (2).jpg|alt=statue en métal figurant de manière stylisée un homme portant une épée, hauteur 168 cm|Statue en métal du dieu Gou, Bénin, av. 1858.
Fichier:Ife sculpture Inv.A96-1-4.jpg|alt=tête humaine en terre cuite|Tête en terre cuite, Ifé, Nigeria, entre le .
Fichier:Nok sculpture Louvre 70-1998-11-1.jpg|alt=personnage faisant reposer son menton sur ses genoux|Tête sculptée de la culture de Nok, Nigeria, vers -500.
Fichier:Reliquaire Kota-Gabon.jpg|alt=plaque circulaire surmontée d'un croissant, représentant un visage humain stylisé|Reliquaire Kota, Gabon, contemporain.
Fichier:Mask seven horns Guro Ivory Coast.JPG|alt=masque anthropomorphe en bois, allongé en hauteur, surmonté d'une coiffure sous forme de bâtons érigés verticalement|Masque Gouro, Côte d'Ivoire, XIXe siècle.
Fichier:Brooklyn Museum 1989.51.14 Chi Wara Headdress Male.jpg|alt=représentation stylisée d'une tête d'antilope hippotrague munie d'une longue corne|Cimier ciwara, Mali, fin XIXe siècle, début XXe siècle.
Fichier:Brooklyn Museum 74.214 Rhythm Pounder Siibele.jpg|alt=figurine féminine en bois sombre d'environ 1 m de hauteur|Statue Sénoufo, Côte d'Ivoire, XXe siècle.
Fichier:Appuie-tête Luba-RDC.jpg|alt=sculpture monoxyle avec une partie supérieure formant un croissant arrondi porté par deux personnages assis se faisant face|Appui-tête Luba, république démocratique du Congo, XIXe siècle.
Fichier:Male Face Mask - Betsi subgroup, Fang people, Gabon, late 19th century, wood, clay - Brooklyn Museum - Brooklyn, NY - DSC08567.JPG|alt=masque figurant un visage humain stylisé, fait de bois recouvert de kaolin|Masque Fang-Betsi, Gabon, XIXe siècle.
La présence de ces œuvres africaines dans les collections et musées occidentaux pose, par ailleurs, le sujet de la spoliation des biens culturels des pays africains. Les puissances coloniales ont prélevé de nombreuses pièces archéologiques et artistiques à l'époque de la colonisation et le florissant marché contemporain de l'art africain contribue à entretenir des pratiques contestables qui amènent la communauté internationale à légiférer. Acte marquant, durant l'été 2016, le Bénin dépose auprès de la France une demande officielle, une première pour une ancienne colonie d'Afrique francophone, celle de lui restituer les œuvres emportées à l'époque de la colonisation ; la demande porte sur environ .
===== Musique et danse =====
Outre les masques, les danses et les chants qui, souvent, les accompagnent, ont conféré à l'Afrique subsaharienne une identité propre. Avec mille ethnies et un milliard d'habitants, l'Afrique est culturellement multiple, mais les musiques et les danses africaines partagent quelques traits distinctifs. Dans la culture traditionnelle, musique, danse et exposition des masques forment fréquemment un triptyque. La musique est essentiellement rythmique et centrée sur la transmission orale, d'où la grande importance du texte. Les instruments sont très divers mais la rythmique fait la part belle aux percussions et, notamment, aux tambours.
Malgré une rencontre « traumatique » entre les cultures, l'Afrique a aussi influencé certaines musiques occidentales, tels le jazz, directement inspiré par les rythmes de l'Afrique de l'Ouest et créé par les esclaves noirs déportés en Amérique, l'afrobeat (années 1970), créée par Fela Kuti, le highlife (années 1920)… Ses propres musiques de l'époque contemporaine, rumba congolaise, soukous, coupé-décalé par exemple, s’exportent dans le monde entier à partir des années 1960, et encore plus avec les métissages croisés de la world music qui naît en 1986 avec l'album de Paul Simon.
===== Littérature =====
D’une manière générale, toutes les traditions africaines postulent une vision religieuse du monde. Dans la culture typique de l'Afrique, la parole est considérée comme possédant une puissance qui permet d'agir sur le maintien ou la rupture de l'harmonie du monde. Il y a donc un grand respect de la parole […] particulièrement lorsqu’il s’agit de transmettre les paroles héritées des ancêtres ou des aînés Dans des sociétés aux langues non-écrites, l'oralité est donc un élément culturel, notamment pédagogique, fondamental.
Le récit oral africain prend les deux formes principales de l'épopée et du conte. L'épopée raconte la vie de héros fondateurs, plus ou moins historiques, comme dans l'épopée de Soundiata et celle de Silâmaka et Poullôri, ou bien relate le mythe fondateur d'un peuple, comme dans le Mvett, légende des origines du peuple Fang. Le conte, quant à lui, véhicule une morale et un système de valeurs. Les deux mettent l'accent sur le poids des actes mais aussi des paroles qui peuvent changer le monde pour le bien ou le mal. L'épopée (chant épique) et le conte sont le plus souvent chantés.
Certains récits sont consignés par écrit assez tôt, dès 1828, et d'abord examinés sous l'angle de l'ethnologie (le texte considéré comme « reflet de la culture ») et de la linguistique (phonologie, commentaires linguistiques).
Il faut attendre longtemps, jusqu'aux alentours des années 1970, pour qu'apparaisse l'étude critique, au sens « critique littéraire », des œuvres (stylistique…). C'est ainsi que paraît, en 1970, Oral litterature in Africa de Ruth Finnegan, ouvrage important en la matière. Cette évolution dans le regard porté sur la littérature orale se produit au moment où la littérature négro-africaine, écrite dans la langue du colonisateur, commence à obtenir de la visibilité, avec, par exemple pour l'aire culturelle francophone, Léopold Sédar Senghor, Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Ousmane Sembène (Sénégal), Guillaume Oyônô Mbia, … Certains auteurs, tel Léopold Sédar Senghor, se déclarent, du reste, explicitement héritiers de la culture orale africaine et, en particulier, de sa poésie.
D'autres personnalité de la littérature sont Bessie Head (Afrique du Sud/Botswana), Lília Momplé (Mozambique), Grace Ogot (Kenya), Ama Ata Aidoo et Amma Darko (Ghana), Amadou Hampâté Bâ, Francis Bebey (Cameroun), Mongo Beti (Cameroun),Mia Couto (Mozambique), (Ghana), Emmanuel Dongala (République populaire du Congo), Nuruddin Farah (Somalie), Ben Okri (Nigeria), Waris Dirie (Somalie) et Damon Galgut (Afrique du Sud).
La Sénégalaise Mariama Bâ est la première romancière africaine francophone à décrire la place faite aux femmes dans sa société dans son livre Une si longue lettre
La littérature, qui commence à émerger avant les indépendances, présente d'abord un aspect protestataire à l'encontre des colonisateurs ; après l'émancipation politique, à partir des années 1960, elle traite des difficultés internes aux nouveaux États, notamment la critique des dictateurs. Mais le XXIe siècle, quant à lui, voit les auteurs déclarer vouloir s'affranchir de leurs identités africaines et revendiquer une identité artistique purement littéraire.
En 2016, l'Afrique compte trois lauréats du prix Nobel de littérature : Wole Soyinka, 1986, nigérian, d'expression anglaise ; Naguib Mahfouz, 1988, égyptien, d'expression arabe ; Nadine Gordimer, 1991, Sud-Africaine, d'expression anglaise. J.M. Coetzee, d'expression anglaise, originaire d'Afrique du Sud, naturalisé australien en 2006, reçoit le prix Nobel en 2003.
===== Spectacle vivant =====
La représentation publique est commune en Afrique depuis longtemps ; les mascarades au sens premier, c'est-à-dire des spectacles où l'on montre des masques, avec accompagnement de danses et de chants, sont consubstantielles à la culture africaine. Même dans le cas d'initiations secrètes, certaines parties des rites sont publiques comme dans la mascarade Makishi en Zambie, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, tout comme est publique l'invocation des esprits (danse de la pluie…), occasion typique des mascarades. Les danses et chants traditionnels ont même été promus par les colonisateurs car leur potentiel touristique a été perçu dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. La littérature orale, quant à elle, par définition, est destinée à un public écoutant le texte en direct.
Les acteurs, danseurs, chanteurs, conteurs ne sont pas nécessairement des professionnels du spectacle et les troupes de danseurs professionnels rémunérés se créent pendant la colonisation dans les années 1930.
Le théâtre consistant à jouer une intrigue sur une scène […] en utilisant un texte appris par cœur est absent de la culture traditionnelle. Propre à la culture urbaine, il est importé par les Occidentaux et s'implante progressivement à l'époque moderne.
===== Arts corporels =====
L'art des costumes, des bijoux et parures diverses, des coiffures, des peintures corporelles et des scarifications est aussi varié que peut l'être la culture africaine aux mille ethnies. L'art corporel servait à matérialiser l'appartenance à une ethnie, une religion, était typique d'un sexe, d'une classe d'âge, d'une situation matrimoniale, de la situation sociale…
Le régime colonial était fortement opposé à ces pratiques et d'incessantes campagnes furent menées pour mener à de « saines habitudes de décence » en matière d'habillement et éliminer tout art corporel. Les études sur le sujet sont donc rares et tardives. Les gouvernements d'après l'indépendance n'ont pas eu plus de tolérance de ce point de vue, certains régimes créant même de toutes pièces des « costumes nationaux » dont le port était censé refléter l'adhésion à l'identité nationale du nouvel État.
=== Contexte artistique contemporain ===
Aucun domaine de l'art n'échappe à l'Afrique au XXIe siècle, sculpture, peinture, bande dessinée, littérature, cinéma, mode, cuisine, danse, musique… L'art et les artistes africains sont présents partout, thématiquement et géographiquement, dans un marché de l'art devenu planétaire. Les influences croisées sont innombrables et très anciennes : les premières cuillères sculptées en Afrique datent du XVIe siècle, elles étaient inconnues avant l’arrivée des Portugais qui les commandèrent aux artisans locaux et, en sens inverse, l'Afrique inspira l'Occident en matière de peinture, de mode, de musique…
Les artistes contemporains sont, pour beaucoup, porteurs d'une culture « hybride », certains tournant même les stéréotypes culturels en pastiches afin de s’en démarquer. L'art africain n'est plus et ne veut plus être celui de la tradition, de la contestation coloniale, de la critique sociale ou de la négritude, mais un art « inséré dans l’art contemporain universel », qui veut être jugé uniquement sur ses qualités à l'instar de tous les autres.
Depuis les années 1990, il est constaté « une mondialisation de la scène artistique qui se traduit par une extension multiculturelle de l’offre ». Les espaces de diffusion connaissent donc une plus grande expansion geographique et des manifestations culturelles de rang international, telles que la Biennale de Dakar, les Écrans noirs, le MASA et bien d’autres, se multiplient chaque année et attirent des milliers de visiteurs ainsi que des experts et acteurs culturels originaires du continent africain et d’ailleurs.
==== Cinéma ====
Les premières séances de cinéma en Afrique datent de 1905 en Égypte et des années 1920 en Afrique subsaharienne ; les séances ont lieu dans des théâtres urbains et sous forme de projections itinérantes dans les zones rurales. Concernant la création, le premier film tourné par un Africain est sans doute Zohra (1922), une production tunisienne, bientôt suivie de La Fille de Carthage (1924), Leila (1926) et de Zainab (1926).
Le cinéma égyptien et le cinéma tunisien sont parmi les plus anciens du monde. Le cinéma égyptien, en particulier, est une industrie établie et florissante en Afrique. Les pionniers Auguste et Louis Lumière ont projeté leurs films à Alexandrie, au Caire, à Tunis, à Suse, en Libye, et à Hammam-Lif, en Tunisie, en 1896. Albert Samama Chikly est souvent cité comme le premier producteur de cinéma africain indigène, projetant ses propres courts métrages documentaires au casino de Tunis dès décembre 1905. Aux côtés de sa fille Haydée Tamzali, Chikly produira d'importants films d'époque tels que La fille de Carthage (1924). En 1927, l'Égypte produit , le premier long métrage d'Aziza Amir, considérée comme la marraine du cinéma africain.
En 1935, le Studio Misr du Caire commence à produire des comédies et des comédies musicales, mais aussi des films comme The Will (1939) de Kamal Selim. Le cinéma égyptien a prospéré dans les années 1940, 1950 et 1960, considérées comme son âge d'or. Le film phare de Youssef Chahine, Gare centrale (film) (1958), a jeté les bases du cinéma arabe.
Malgré ces débuts pionniers, les réticences des gouvernements coloniaux et le manque de moyens font cependant que la majeure partie du continent ne voit réellement émerger des réalisations locales qu'à partir des années 1970 et il est, jusqu'à nos jours, financé par des fonds occidentaux ; son développement reste cependant modeste.
Dès les années 1990, la production cinématographique s'effondre, tandis que les salles de cinéma ferment au point que certains pays n'ont actuellement plus aucune salle de cinéma sur leur territoire. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), un des plus grands festivals africains, dont la édition s'est tenue en 2015, tente de préserver et promouvoir le cinéma africain.
Il existe cependant l'exception nigériane de Nollywood. Le Nigeria produit près de deux mille films par an, et est ainsi le deuxième producteur mondial en quantité, derrière l'Inde et Bollywood et devant les États-Unis. Il s'agit de sorties directes en VCD de productions à petits budgets, pour plus de la moitié en langues locales, dont la qualité artistique est jugée « contestable » et la qualité technique trop basse pour une exploitation ne fût-ce qu'à la télévision.
La production africaine est cependant capable de briller sur la scène internationale, comme dans les autres domaines artistiques, lorsque la qualité, le genre, les thèmes des films prennent le pas sur des critères géographiques ou politiques, comme en témoigne sa présence dans les festivals internationaux tel celui de Sundance.
=== Sports ===
Les cinquante-quatre pays souverains du continent ont une équipe de football faisant partie de la Confédération africaine de football. L'Égypte a remporté sept fois la coupe d'Afrique des nations, suivie par le Cameroun (cinq fois) ensuite le Ghana (quatre fois). L'Afrique du Sud accueille la coupe du monde de football de 2010, devenant le premier pays africain à le faire. Les clubs et les championnats locaux sont cependant confrontés au manque d'infrastructures et de financement.
Le rugby à XV est populaire en Afrique du Sud, Namibie, Zimbabwe et au Kenya. Neuf équipes africaines figurent parmi les cinquante premières du classement World Rugby. La compétition continentale est la coupe d'Afrique de rugby à XV, créée en 2000 ; en 2016, les équipes les plus titrées sont la Namibie (6 titres), l'Afrique du Sud (3 titres, mais n'a participé qu'à cinq reprises en raison de sa trop grande supériorité), le Maroc et le Kenya (2 titres), l'Ouganda et le Zimbabwe (1 titre). Il existe aussi une compétition, l'Africa Cup 2, pour les équipes de seconde division.
Le cricket est populaire en quelques endroits. L'Afrique du Sud et le Zimbabwe jouent au plus haut niveau (respectivement et places mondiales), le Test cricket, tandis que le Kenya était l'équipe africaine leader au niveau inférieur, le One-day International. Les trois pays ont conjointement accueilli la coupe du monde de cricket de 2003. Le Maroc a accueilli un tournoi de cricket en 2002, mais son équipe nationale n'a jamais été qualifiée pour un tournoi majeur.
Les Jeux africains, reconnus par le Comité international olympique, sont organisés tous les quatre ans par l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique ; ils ne mobilisent cependant pas nécessairement les meilleurs athlètes africains.
La place du continent sur la scène sportive internationale est mineure si l'on considère sa place aux Jeux olympiques.
Le sport, moderne et codifié, se développe sur le continent à l'initiative des États plutôt que de celui de la société civile (à l'inverse de l'Occident). Sous la coupe des politiques, il sert de levier et est, par exemple, un moyen du panafricanisme. Le sport est aussi un élément de politique internationale en Afrique, par exemple via la construction de stades par les Chinois. Un exemple, parmi les plus connus, de la rencontre du sport et de la politique est le rugby, qui fut un outil de l'unité de l'Afrique du Sud post-apartheid en même temps qu'un symbole du rayonnement international du pays, avec l'organisation de la Coupe du monde 1995. Le sport est par ailleurs considéré comme un moyen du développement social de la population et, à ce titre, bénéficie de l'aide internationale.
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Andalousie
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LAndalousie () est une communauté autonome composée de huit provinces, située dans le Sud de l'Espagne.
Elle constitue l'une des dix-sept communautés autonomes du pays : la communauté autonome d'Andalousie (). La Junte d'Andalousie est l'institution qui exerce le gouvernement de la communauté autonome. Le préambule du statut d'autonomie du pays reconnaît l'Andalousie comme une « réalité nationale ». Elle est située dans le Sud de la péninsule Ibérique. Elle est bordée au nord par l'Estrémadure et Castille-La Manche, à l'est par Murcie, au sud par la mer Méditerranée, l'océan Atlantique et à l'ouest par le Portugal. La province fut le dernier bastion de la période de domination musulmane de la péninsule ibérique, Al-Andalus (dont l'Andalousie actuelle, qui en tire son nom, n'a longtemps été qu'une petite partie), et la prise de Grenade en 1492 marqua la fin de la Reconquista. L'Alhambra y reste le plus important témoignage architectural de cette période.
== Géographie ==
L'Andalousie est la deuxième plus grande communauté autonome d'Espagne et la plus peuplée avec une population de pour une superficie de , soit une densité de .
=== Provinces d'Andalousie ===
L'Andalousie est divisée en huit provinces :
Province d'Almería (Almería) (, en 2019) ;
Province de Cadix (Cadix) (, en 2019) ;
Province de Cordoue (Cordoue) (, en 2019) ;
Province de Grenade (Grenade) (, en 2019) ;
Province de Huelva (Huelva) (, en 2019) ;
Province de Jaén (Jaén) (, en 2019) ;
Province de Malaga (Malaga) (, en 2019) ;
Province de Séville (Séville) (, en 2019).
=== Relief et hydrographie ===
Au nord de la région, l'élément principal du relief est la vallée du Guadalquivir, située entre deux chaînes de montagnes, la sierra Morena au nord et les cordillères Bétiques au sud (dont fait partie la Sierra Nevada).
Long de , le Guadalquivir (de l'arabe Wad Al Kabir, « le grand fleuve ») est un des grands fleuves de la péninsule Ibérique, arrosant notamment Séville et Cordoue. Ses principaux affluents sont le Jándula, le Yeguas, le Guadalmellato, le Guadiato, le Genil (qui arrose la plaine de Grenade, venant de la sierra Nevada) et le Bembézar.
Son bassin communique au nord avec la Meseta (région de Castille-La Manche) par le défilé de Despeñaperros (sur la route de Jaén à Madrid).
Les cordillères Bétiques séparent l'Andalousie du Guadalquivir (provinces de Jaén, de Cordoue, de Huelva, de Séville et parties des provinces de Malaga, Cadix et Grenade) de l'Andalousie méditerranéenne (provinces d'Almería, de Malaga et parties des provinces de Grenade et de Cadix).
Les principaux points de passage à travers ces cordillères sont le col du Soupir du Maure (entre Grenade et Motril) et le col d'Antequera (entre Cordoue et Malaga).
=== Flore et faune ===
Biogéographiquement, l'Andalousie fait partie de la sous-région méditerranéenne occidentale du bassin méditerranéen.
La végétation typique de l'Andalousie est la forêt méditerranéenne, caractérisée par des plantes vivaces feuillues xérophiles, adaptées aux étés longs et secs. L'espèce dominante de la communauté climacique est le chêne vert (Quercus ilex). Le chêne-liège (Quercus suber), divers pins et le sapin espagnol (Abies pinsapo) sont également abondants. En raison de la culture, les oliviers (Olea europaea) et les amandiers (Prunus dulcis) abondent également.
Le sous-étage dominant est composé d'espèces ligneuses épineuses et aromatiques, telles que le romarin (Rosmarinus officinalis), le thym (Thymus) et le ciste. Dans les zones les plus humides aux sols acides, les espèces les plus abondantes sont le chêne et le chêne-liège, et l'eucalyptus cultivé. Dans les forêts, les feuillus du genre Populus (peupliers, trembles) et Ulmus (ormes) sont également abondants ; les peupliers sont cultivés dans les plaines de Grenade.
Les forêts andalouses ont été très modifiées par les établissements humains, l'utilisation de presque toutes les meilleures terres pour l'agriculture et les incendies de forêt fréquents. Les forêts dégradées deviennent des garrigues arbustives et combustibles. De vastes zones ont été plantées d'arbres non climaciques tels que des pins. Il existe maintenant une politique de conservation claire pour les forêts restantes, qui survivent presque exclusivement dans les montagnes.
La biodiversité de l'Andalousie s'étend également à sa faune. Plus de 400 des 630 espèces de vertébrés existant en Espagne se trouvent en Andalousie. S'étendant sur les bassins méditerranéen et atlantique et adjacente au détroit de Gibraltar, l'Andalousie se trouve sur la route migratoire de bon nombre des nombreux troupeaux d'oiseaux qui voyagent chaque année d'Europe vers l'Afrique et vice-versa.
Les zones humides andalouses abritent une riche variété d'oiseaux. Certains sont d'origine africaine, comme la Foulque à crête (Fulica cristata), la talève sultane (Porphyrio porphyrio) et le flamant rose (Phoenicopterus roseus). D'autres sont originaires d'Europe du Nord, comme l'oie cendrée (Anser anser). Les oiseaux de proie (rapaces) comprennent l'Aigle ibérique (Aquila adalberti), le vautour fauve (Gyps fulvus), le Milan noir et le Milan royal (Milvus migrans et Milvus milvus).
Parmi les herbivores, on compte plusieurs espèces de cerfs (Cervidae), notamment le daim (Dama dama) et le chevreuil (Capreolus capreolus) ; le mouflon européen (Ovis aries musimon ), un mouton sauvage ; et le bouquetin ibérique (Capra pyrenaica, qui malgré son nom scientifique ne se trouve plus dans les Pyrénées). Le bouquetin ibérique perd depuis peu du terrain au profit du mouflon de Barbarie (Ammotragus lervia), une espèce invasive venue d'Afrique, introduite pour la chasse dans les années 1970. Parmi les petits herbivores figurent les lapins - en particulier le lapin européen ( Oryctolagus cuniculus ) - qui constituent la partie la plus importante du régime alimentaire des espèces carnivores des forêts méditerranéennes.
Les grands carnivores tels que le Loup ibérique (Canis lupus signatus) et le Lynx ibérique (Lynx pardinus) sont très menacés et se limitent à la sierra d'Andújar, à l'intérieur de la sierra Morena, Doñana et Despeñaperros. Néanmoins, aucun loup n’a été observé en Andalousie depuis 2013 et son extinction devient officielle en 2023. Plus abondants et dans des situations de conservation variées sont des carnivores plus petits comme les loutres, les chiens, les renards, le blaireau européen (Meles meles), le putois européen (Mustela putorius), la belette pygmée (Mustela nivalis), le chat sauvage européen (Felis silvestris) , la genette commune (Genetta genetta) et la mangouste d'Égypte (Herpestes ichneumon).
== Histoire ==
=== Préhistoire ===
L'agriculture est présente dès le millénaire en Andalousie, apportée par les descendants d'agriculteurs venus d'Anatolie et du bassin égéen par le courant de la céramique cardiale.
Par la suite, la culture archéologique de Los Millares (âge du cuivre) se propage à travers l'Andalousie orientale et le Levant espagnol entre la fin du et la fin du millénaire Son principal représentant est le gisement éponyme de Los Millares. La culture de Los Millares montre un haut degré de fortification des villages, ce qui contraste avec les populations néolithiques précédentes, dispersées et avec peu de protections ; des nécropoles à l'extérieur des villages, avec une abondance de tombes mégalithiques collectives en forme de tholoi et une différenciation sociale marquée dans les tombes.
=== Antiquité : Ibères, colonies phéniciennes et province de l'Empire romain ===
Pendant l'Antiquité, l'Andalousie est peuplée par les Ibères.
Les fouilles archéologiques semblent indiquer que les Phéniciens s'installent sur des sites de la péninsule Ibérique vers la fin du IXe siècle ou le début du VIIIe siècle. Leur venue résulte de la présence dans cette région de riches mines de cuivre, d'argent et de plomb. La principale fondation phénicienne est d'origine tyrienne, sur des îles de la baie de Cadix (Gadir en phénicien). Des Grecs dont des Phocéens installent également des colonies. Au millénaire , dans l'ouest de l'Andalousie moderne se développe la culture tartessienne qui présente un mélange d'éléments phéniciens et indigènes ainsi que son propre système d'écriture utilisé pour écrire le tartessien. Avec la chute des villes phéniciennes d'origine à l'est, Carthage - elle-même la colonie phénicienne la plus importante - devient la puissance maritime dominante de la Méditerranée occidentale et le partenaire commercial le plus important pour les villes phéniciennes le long de la côte andalouse. Certaines des villes andalouses les plus importantes pendant la domination carthaginoise comprennent Gadir (Cadix), Qart Juba (Cordoue), Ilipa (près de la Séville moderne), Malaka (Málaga) et Sexi ou Seksi (près de l'Almuñécar moderne). L'Andalousie est la principale base de la guerre avec Rome menée par le général carthaginois Hannibal.
La région passe enfin sous l'obédience des Romains. La conquête romaine du littoral méditerranéen et de l'Andalousie s'étend entre 194 et 172 Les Romains ayant vaincu les Carthaginois et conquis l'Andalousie, la région est rebaptisée Bétique. Elle est entièrement intégrée à l'Empire romain. De cette région sont venus de nombreux magistrats et sénateurs romains. Corduba (Cordoue), est ainsi le berceau des Annaei, famille des Sénèques et de Lucain et la région celui des empereurs Trajan et (très probablement) Hadrien.
L'Andalousie est une province prospère, grâce à son agriculture, à la facilité de navigation sur le Baetis et surtout à ses ports facilement aménageables. Elle dispose aussi des mines de plomb et d'argent de la sierra Morena et du Rio Tinto. Elle exporte du blé, du vin, des salaisons, du garum, de l'huile d’olive réputée, emballée dans les célèbres amphores espagnoles. La romanisation se manifeste dans ses nombreuses villes (175 du temps de Pline, dont neuf colonies de droit romain).
Vespasien accorde le droit latin à tous les municipes d’Espagne et crée une assemblée provinciale de la Bétique qui se réunit une fois par an pour célébrer le culte impérial et discuter l’administration de la province. La Bétique reste dans l'ensemble en marge de troubles politiques et des menaces barbares qui touchent l’Empire romain à partir de 161, sauf vers 180, lorsque des Maures révoltés traversent le détroit de Gibraltar et ravagent la province, dépourvue de troupes en tant que province sénatoriale. Le légat Gaius Aufidius Victorinus rétablit la situation.
=== L'Andalousie wisigothique (507-710) ===
Avec l'effondrement de l'Empire romain, s'établissent les Vandales et les Wisigoths. À partir de la conquête du royaume wisigoth de Toulouse par les Francs de Clovis en 507, les Wisigoths établissent leur royaume dans la péninsule Ibérique autour de leur capitale Tolède.
Bien que les Wisigoths aient commencé à s'établir en Espagne depuis la fin du Ve siècle, leur installation ne se fait pas sans difficultés. Trop peu nombreux pour occuper toute la péninsule, le peuple wisigoth est surtout établi au nord de la Meseta, entre le Tage et l'Èbre plutôt qu'en Bétique et sur la côte méditerranéenne. Ils se heurtent à la résistance des élites urbaines dans les provinces profondément romanisées de la Bétique et de la Lusitanie.
Les tentatives des Wisigoths pour remettre la main sur la Bétique restent vaines, jusqu’à ce que Léovigild parvienne à s'emparer de l’actuelle Andalousie en 572. Décidé à installer sa lignée, le roi associe à son règne ses fils Récarède et Herménégild, ce dernier étant nommé en 579 duc de la Bétique, dont Hispalis (Séville) est le siège.
Dans les centres urbains comme Séville ou Cordoue, des édifices religieux remplacent des bâtiments plus anciens. De grands évêques, érudits et cultivés, firent de leurs sièges épiscopaux des centres intellectuels en les dotant de bibliothèques et d'écoles. Le plus célèbre d'entre eux fut sans doute Isidore de Séville (vers 570-636), dont les œuvres furent lues et commentées pendant tout le Moyen Âge.
=== Les débuts de la conquête musulmane (710) ===
Au-delà des légendes qui entourent les circonstances assez obscures dans lesquelles se déroulent les premiers épisodes de la conquête musulmane de la péninsule Ibérique, plusieurs documents indiquent assez clairement (« au-delà de tout doute raisonnable », selon l'historien espagnol Pedro Chalmeta) que le débarquement des forces arabo-berbères placées sous le commandement de Tariq ibn Ziyad a bénéficié de l'aide d'un chef byzantin, connu dans les sources arabes sous le nom « Youlyân », et dans l'historiographie chrétienne sous celui de « comte Julien ».
L'existence de ce personnage de religion chrétienne mais d'origine incertaine — chef wisigoth, byzantin ou berbère ? — reste cependant mystérieuse : il semble qu'au moment de la conquête du Maghreb par le wali omeyyade de Kairouan Musa ibn Nusair, qui étend ainsi l'autorité du califat de Damas jusqu'au détroit de Gibraltar, Julien était gouverneur de quelques villes de l'Extrême-Sud de l'Andalousie pour le compte des rois wisigoths, et, en Afrique du Nord, de Tanger et de (Ceuta).
Fidèle vassal des rois Égica (687-700) et Wittiza (702-710), il prend, après la mort de ce dernier, le parti du prince Agila, écarté du trône de Tolède au profit du prétendant Rodéric.
S'étant soumis aux musulmans, qui lui enlèvent Tanger, mais laissent momentanément Ceuta sous son gouvernement, Julien a alors pris part aux tractations engagées par Agila avec les Arabes, les incitant à franchir le détroit de Gibraltar pour aller soutenir dans la péninsule les prétentions de ce prince. Julien a notamment apporté une aide appréciable aux Arabes en leur fournissant des navires permettant, en juillet-août 710, le succès du raid de pillage dirigé par Tarif ibn Malik, puis celui, infiniment plus décisif, du débarquement des forces arabo-berbères placées sous le commandement de Tariq ibn Ziyad, en , aboutissant à la bataille de Guadelete en .
Des sources chrétiennes et arabes expliquent par ailleurs l'attitude de Julien par le fait que sa fille, Florinde, présente à la cour du roi Rodéric à Tolède, aurait été violée par ce dernier. La jeune fille aurait averti son père de cette humiliation en lui faisant parvenir un œuf pourri ; ainsi prévenu, Julien livre la péninsule aux Arabes pour venger l'affront fait à sa fille. Cet épisode est généralement considéré comme légendaire.
Durant le haut Moyen Âge, le détroit de Gibraltar est le point de passage des armées omeyyades en Europe occidentale, à compter de 711.
=== L'Andalousie au Moyen Âge (710-1492) ===
==== L'époque du califat de Cordoue ====
L'Andalousie devient une partie du territoire sous autorité politique musulmane, qu'on appelle généralement Al-Andalus.
Ce territoire se constitue sous la forme d'un émirat dans le cadre du Califat omeyyade de Damas, puis, lorsque le califat passe aux mains des Abbassides, Cordoue devient la capitale d'un califat indépendant.
Sa population est diverse, se composant de juifs (séfarades), de chrétiens de rite mozarabes et de musulmans (en majorité des convertis, ainsi que des Berbères et des Arabes), tous unis par la langue arabe et la culture islamique et arabo-musulmane.
Au Xe siècle, Cordoue est la plus grande ville d'Europe et brille pour l'essor scientifique.
==== La période des royaumes de taifas et des Almohades (1031-1248) ====
Mais le califat disparaît en 1031, ce qui ouvre la voie à des royaumes indépendants (dits taïfas), autour des grandes villes, Séville, Grenade ou Almérie, trop faibles chacun pour résister à l'expansionnisme des royaumes de Castille, de León et d'Aragon, ainsi qu'aux dynasties Almoravide et Almohade qui vont intégrer l'Andalousie dans leur empire.
Les villes n'en continuent pas moins leur développement économique, notamment Séville.
==== L'Andalousie entre le royaume de Castille et le royaume de Grenade (1248-1492) ====
L'effondrement des Almohades au XIIIe siècle favorise la conquête par Ferdinand III de Castille de Cordoue (1236) puis de Séville (1248).
Le reste de l'Andalousie devient le royaume de Grenade, où se développe une culture assez brillante, avec les palais de Grenade notamment.
Les années 1480 sont marquées par la reprise de la guerre de reconquête menée par le royaume de Castille et le royaume d'Aragon, unis par le mariage des Rois catholiques, Isabelle et Ferdinand : le 3 janvier 1492, les chrétiens s'emparent de Grenade, ultime étape de la Reconquista commencée dès le IXe siècle dans le nord de la péninsule.
=== Les Temps modernes (1492-1807) ===
==== Les conséquences de la chute de Grenade ====
Les juifs de Castille et d'Aragon sont aussitôt forcés à la conversion ou à l'exil par le décret de l'Alhambra.
Les musulmans sont dans un premier temps , avant de subir le même sort en 1502. La plupart se convertissent, mais leur fidélité à leur mode de vie et à la langue arabe les rendent suspects et on les désigne sous le nom de morisques, ils subirent l'inquisition . Ils sont finalement expulsés en 1609 par un édit de Philippe III.
==== L'Andalousie et la conquête du nouveau monde ====
Le 17 avril 1492, les Rois catholiques signent les capitulations de Santa Fe (lieudit proche de Grenade) missionnant Christophe Colomb pour atteindre les Indes (l'Asie) en traversant la mer Océane.
C'est du port andalou de Palos de la Frontera que part la première escadre (3 navires et 90 hommes) de Colomb le 3 août 1492. En octobre, croyant être arrivé aux Indes, il atteint quelques îles des Caraïbes, notamment Hispaniola, première étape de la découverte et de la colonisation du nouveau monde.
Le deuxième voyage de Christophe Colomb, qui commence en septembre 1493, part de Cadix avec 17 navires et 1500 hommes : c'est le début de la colonisation d'Hispaniola ; par la suite, des liaisons entre la Castille et Hispaniola ont lieu de façon régulière.
Dans les décennies qui suivent, l'Andalousie fournit nombre de conquistadors : on peut citer Vicente Pinzon, originaire de Palos, qui a participé au voyage de 1492 et qui devient gouverneur de Porto Rico en 1505.
En 1503, l'administration des colonies espagnoles dans le nouveau monde est établie à Séville avec la Casa de Contratación. Après la conquête de l'empire aztèque (Mexique) puis de l'Empire inca (Pérou), l'Amérique devient une source de richesses pour l'Espagne, notamment grâce aux mines d'argent. L'Espagne connaît un afflux considérable d'argent-métal et Séville devient un grand pôle du commerce européen du XVIe siècle.
==== Autres événements ====
En 1704, la couronne espagnole perd Gibraltar qui devient une possession britannique.
=== L'époque contemporaine ===
==== Les révoltes paysannes et l'anarchisme andalou ====
À partir des années 1850, de grandes révoltes paysannes secouent l’Andalousie. Elles se placent bientôt sous l’étendard de l’anarchisme, à la faveur de la diffusion des thèses de Mikhaïl Bakounine dans la région.
==== La guerre civile espagnole en Andalousie (1936-1939) ====
Dès le coup d'Etat militaire des 17 et 18 juillet 1936, les nationalistes parviennent à prendre le contrôle des grandes villes de l'ouest de la province (Séville, Cadix et Cordoue). Durant le reste de l'été, les rebelles étendent rapidement leur emprise sur toute la moitié ouest de la province. Ils sont renforcés par l'Armée d'Afrique venue des colonies espagnoles du Maroc voisin. Franco s'installe d'ailleurs dans un premier temps à Séville qui est tenue d'une main de fer par Gonzalo Queipo de Llano. La partie orientale de la province est conquise les années suivantes. Par exemple, les nationalistes s'emparent de Malaga le avec le soutien de l'aviation italienne.
En Andalousie, la guerre civile se double d'une répression politique d'une intensité sans égale dans le reste de l'Espagne. Les nationalistes fusillent Blas Infante, principal instigateur du mouvement nationaliste andalou le , ainsi que Federico Garcia Lorca le 19 août à Grenade (« le crime a eu lieu à Grenade »). Autre exemple, les 17 Roses, femmes républicaines, sont fusillées dans la ville andalouse de Guillena en 1937. Au total, Paul Preston a décompté 47399 morts causées par la répression nationaliste en dehors des combats (et 8367 par les violences du camp républicain) entre 1936 et 1939 en Andalousie.
=== L'Andalousie dans l'Espagne post-franquiste ===
L'Exposition universelle de 1992 a lieu à Séville.
En février 2007 les Andalous adoptent par référendum un nouveau statut d'autonomie, qui remplace celui de 1981. Dans le préambule la communauté autonome est définie comme une « réalité nationale ». Le statut est comparable à celui de la Catalogne sur de nombreux points, qui renforce les prérogatives régionales et modifie le mode de financement de l'administration régionale, notamment en lui accordant la moitié du produit de l'impôt sur le revenu (IRPF).
== Toponymie ==
== Politique ==
Les pouvoirs d'autogouvernement de la communauté autonome d'Andalousie sont exercés par diverses institutions regroupées au sein de la Junta de Andalucía.
La capitale de l'Andalousie est la ville de Séville : la présidence du gouvernement est installée au palais de San Telmo, et le Parlement autonome occupe l'hôpital de las Cinco Llagas. Le siège du tribunal supérieur de justice d'Andalousie est à Grenade.
La Constitution espagnole de 1978 reconnaissait que les communautés autonomes pouvaient disposer d'une certaine autonomie dans le cadre indissoluble de la nation espagnole. Le premier statut d'autonomie de l'Andalousie entra en vigueur en 1981. Depuis lors des élections sont organisées régulièrement pour renouveler le parlement andalou. Un nouveau statut d'autonomie a été approuvé par le peuple andalou le . Le gouvernement est confié à la Junta de Andalucía, institution regroupant les différents pouvoirs propres de la communauté.
Le parlement est composé de .
Un président est à la tête de la junte d'Andalousie, et dirige son gouvernement. Le socialiste Manuel Chaves González a été élu pour la première fois président en 1990. Il a par la suite été réélu à ce poste en 1994, 1996, 2000, 2004 et 2008 avant de céder sa place à José Antonio Griñán Martínez en à la suite de son entrée au gouvernement. Le , Susana Díaz devient la première femme à occuper la présidence du gouvernement andalou. En , Juan Manuel Moreno est le premier président investi à n'être pas membre du PSOE.
== Économie ==
Même si elle a connu un spectaculaire développement économique dans les années 1990 et 2000, l'Andalousie reste la seconde région la moins riche d'Espagne. Elle a comme atout d'en être la région la plus peuplée et d'être très touristique avec plus de de visiteurs chaque année. Elle est devenue la troisième région d'Espagne pour les nouvelles technologies de l'information. Mais malgré cela, les emplois restent peu qualifiés, la région reste très dépendante du tourisme et de la construction. Éloignée des grands marchés européens, elle souffre aussi d'un manque de tissu industriel et d'investissements étrangers.
Avec la crise économique de 2008, l'Andalousie a atteint jusqu'à 37 % de chômage en .
L'Andalousie est la première région productrice d'olives en Europe (notamment dans la province de Jaén). Les autres productions principales sont les fruits et légumes (du Campo de Dalías ou encore les fraises de Huelva), les céréales et les oléagineux (tournesol) dans la plaine du Guadalquivir, l'élevage bovin et porcin (jambon ibérique et jambon de la marque Jamón Serrano), l'industrie du cuir (notamment à Campillos), le vin (le vignoble d'Andalousie comprend notamment les appellations de malaga, de xérès ou de montilla-moriles). La canne à sucre est également cultivée de manière marginale près de Motril et Malaga.
L’Andalousie a été surnommée le « jardin de l’Europe », en référence aux dizaines de milliers d’hectares qu’elle consacre aux cultures de fruits et de légumes et qui permettent à son agriculture de représenter à elle seule 25 % de la production espagnole. Près d'Almeria, 40000 ha sont couverts de bâches plastiques, visibles depuis les satellites. La majorité des légumes sont cultivés hors-sol, dans des sacs d’argile expansée arrosés par des solutions agrochimiques minérales. L’eau provient principalement de la nappe phréatique qui s'épuise et devient saumâtre. Les sols de la région se saturent rapidement en sels même dans le cas des cultures hors-sol, à cause des rejets de ces eaux de culture.
En analysant les différents sous-secteurs, l'industrie alimentaire représente, dans l'industrie andalouse, plus de 16 % de la production totale. Par comparaison avec l'économie espagnole, ce sous-secteur est pratiquement le seul qui ait un certain poids dans l'économie nationale avec 16,16 %. Loin derrière, la fabrication de produits destinés à l'exportation représente un peu plus de 10 % de l'économie espagnole. Des entreprises comme Cruzcampo (Groupe Heineken), Puleva, Domecq, Renault-Andalousie ou de Santana Motor sont des exemples de ces deux sous-secteurs. On notera le secteur aéronautique andalou, en seconde position au niveau national, derrière Madrid et qui représente environ 21 % du total quant au chiffre d'affaires et à l'emploi, et qui met en lumière des sociétés comme Airbus, Airbus Military, ou Alestis, nouveau venu sur ce marché. Au contraire, le peu de poids, au niveau national, de l'économie régionale dans des secteurs aussi importants que le textile ou l'électronique est symptomatique.
PIB : d'euros (estimations pour 2007) ;
PIB /hab. : 17251 euros ;
Croissance du PIB entre 1995 et 2005 (base 100 en 95) : 154 (Espagne 143, zone euro 122) ;
Taux de croissance du PIB en 2006 : 3,9 % (moyenne de la zone euro : 2,8 %) ;
Taux de chômage : 23 % en 2018 ;
Déficit commercial : d'euros (2006).
La région est l'une des plus pauvres d'Espagne. En 2018, l'Institut national des statistiques (INE) indique que 21 % de ses habitants vivent dans la pauvreté ou la précarité.
== Culture ==
=== Architecture ===
Dans le domaine de l'architecture, l'Andalousie se distingue par la présence de vestiges de l'époque d'Al-Ándalus. Nombreux sont les châteaux et forteresses (château de Baños de la Encina, forteresse d'Alcalá de Guadaíra, alcazabas de Malaga et d'Almería…), les palais (Alhambra de Granada, Alcázar de Jerez de la Frontera, site archéologique de Madinat al-Zahra), les mosquées (Grande Mosquée de Cordoue, mosquée d'Almonaster la Real, Giralda de Séville) et les bains publics (Jaén, Grenade, Cordoue) à être parvenus jusqu'à nos jours, du fait de la présence prolongée des musulmans dans la région, qui ne fut conquise qu'entre 711 et 1492.
Après la conquête, les Castillans reprirent les canons de l'art hispano-mauresque dans l'architecture mudéjare, dont la plus brillante réalisation est l'Alcázar de Séville. Ils introduisirent par ailleurs l'architecture gothique, mise en œuvre dans des ensembles castraux (Alcazar de Cordoue) ou dans des constructions religieuses.
À partir du XVIe siècle, l'architecture de la Renaissance va connaître un certain succès en Andalousie. Le palais de Charles Quint à Grenade, les cathédrales de Cordoue, Jaén et Grenade, la Casa de Pilatos et l'hôpital des Cinq-Plaies de Séville en sont les meilleurs exemples.
Par la suite, l'architecture baroque va se diffuser sur tout le territoire andalou qu'elle va profondément marquer de son empreinte, notamment à Séville. Les témoignages de cette époque sont nombreux et se retrouvent dans toutes les villes de la région. Les églises (San Luis de los Franceses, Salvador…) et palais (palais de San Telmo, palais archiépiscopal…) de Séville et la chartreuse de Grenade figurent parmi les chefs-d'œuvre de cette période.
Les époques successives verront, entre autres, l'apparition de l'architecture néo-classique, bien représentée à la fabrique royale de tabac de Séville, et l'architecture régionaliste, chère à Aníbal González. L'Exposition ibéro-américaine de 1929 à Séville donne lieu à la construction d'un large éventail de constructions de ce type : Plaza de España, Plaza de América ou encore hôtel Alfonso XIII.
=== Littérature ===
Des auteurs andalous ont fait connaitre l'Andalousie et le castillan qu'on y parle à travers leurs écrits : Luis de Góngora, Tirso de Molina, Juan Ramón Jiménez, Federico García Lorca, Antonio Machado, Rafael Alberti, Miguel Hernández ou encore Antonio Muñoz Molina.
Aussi, l'Andalousie est le théâtre principal ou secondaire de nombreuses œuvres littéraires (Fuente Objeuna de Lope de Vega, Don Quichotte de Cervantes, El Buscón de Quevedo, l'œuvre de García Lorca ou de Muñoz Molina), et a vu naître des personnages romanesques, tels que Don Juan et Carmen, largement diffusés dans la littérature européenne.
La région occupe une place singulière dans les récits européens de voyage du XIXe siècle : Chateaubriand, Théophile Gautier, Prosper Mérimée, Alexandre Dumas ou encore Washington Irving ont ainsi consacré une partie de leur œuvre à cette contrée du Sud espagnol.
=== Beaux-arts ===
==== Artistes d'origine andalouse ====
L'Andalousie a donné de grands noms à la peinture, spécialement à l'époque baroque. Diego de Velázquez est né à Séville où il a fait ses premières armes. Par la suite, Bartolomé Esteban Murillo, Francisco de Zurbarán, Alonso Cano, Francisco Pacheco et Juan de Valdés Leal vont faire la gloire de l'école sévillane. Parmi les sculpteurs, Juan Martínez Montañés, Juan de Mesa, Pedro de Mena et Pedro Roldán.
==== Représentations de l'Andalousie et de ses habitants ====
Julio Romero de Torres, peintre réaliste né à Cordoue en 1874, représente dans la plupart de ses tableaux des femmes andalouses.
Pablo Picasso redonne au XXe siècle une certaine notoriété à la peinture andalouse.
==== Musées d'arts ====
Les musées d'art les plus importants d'Andalousie sont le musée des beaux-arts de Séville, le musée Picasso de Malaga et le Centre andalou d'Art contemporain à Séville. Certains musées provinciaux, ainsi que les églises et les monastères, conservent également de belles collections.
La Huerta de San Vicente, maison-musée consacrée à Federico García Lorca, dirigée par sa nièce Laura García Lorca, se situe à Grenade.
=== Cinéma ===
==== Festivals de cinéma et cinémathèque ====
Le festival du film espagnol de Malaga récompense les meilleurs films d'origine espagnole de l'année.
Cines del Sur est un festival international de cinéma ayant lieu à Grenade. Il présente des productions de pays asiatiques, africains et latino-américains.
L'Andalousie possède également une cinémathèque depuis 1987. Située à Cordoue, elle a pour mission de préserver, archiver, diffuser et mettre en valeur le patrimoine cinématographique d'Andalousie.
==== Films et séries tournés en Andalousie ====
Le désert de Tabernas, rappelant les déserts nord-américains, a servi de lieu de tournage à des westerns dans les années 1960 et plus récemment à la série Game Of Thrones.
Le château de l'Alcazar de Séville a accueilli le tournage du film Lawrence d'Arabie.
==== Films et séries se déroulant en Andalousie ====
Certaines villes d'Andalousie sont le théâtre d'œuvres cinématographiques, par exemple : Assassin's Creed, Violettes impériales ou encore Quién te cantará.
=== Culture populaire ===
==== Danse et musique ====
L'Andalousie est la patrie du flamenco, d'où il est originaire. Cet art appartient au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO depuis 2011. De nombreuses académies de danse et de chant flamenco existent en Andalousie, notamment à Séville, Grenade et Jerez.
==== Elevage de chevaux et corrida ====
C'est également la région d'origine du cheval de pure race espagnole, et un des hauts-lieux de la tauromachie. Les arènes de la Real Maestranza de Séville et les Arènes des Califes de Cordoue sont deux places de première catégorie. Qui plus est, une bonne part des élevages de toros bravos est implantée dans les provinces de Cadix, Huelva et Séville.
==== Fêtes annuelles ====
L'Andalousie est le théâtre d'un très grand nombre de fêtes tout au long de l'année. Les fêtes religieuses les plus importantes sont la Semaine sainte (particulièrement fastueuse à Séville et à Malaga) et le pèlerinage d'El Rocío, à la Pentecôte, qui rassemble plusieurs centaines de milliers d'andalous. Les ferias sont les fêtes profanes les plus courues ; chaque ville et village en organise une, souvent à l'occasion des festivités liées au saint patron de la localité. Les plus célèbres sont la Feria de Abril de Séville, la Feria de Nuestra Señora de la Salud de Cordoue et la Feria del Caballo de Jerez de la Frontera. Le carnaval de Cadix attire également des touristes du monde entier.
=== Éducation ===
L’Andalousie est un territoire monolingue. Il y a des accords entre la France et l’Andalousie, et entre l’Allemagne et l’Andalousie pour la mise en place de programmes bilingues entre ces pays. L’Andalousie a créé bilingues à travers son territoire, dont associant à l’espagnol le français, et 8 l’allemand.
== Andalous renommés ==
Hispanie romaine :
Trajan, empereur romain ;
Hadrien, empereur romain ;
Sénèque, philosophe latin ;
le comte Julien (comes Julianus ou Olbàn).
Hispanie wisigothique:
Isidore de Séville, évêque d'Hispalis (Séville).
Al-Andalus :
Al Mutamid Ibn Abbad, poète, juge, roi de Séville ;
Abbas Ibn Firnas, scientifique, théologien musulman et pionnier de l'aéronautique ;
Averroès, ou Ibn Rochd en arabe, juriste, médecin et philosophe ;
Ibn Tufayl, philosophe arabe musulman, médecin et mathématicien ;
Ibn Zeydoun, poète arabe ;
Salomon ibn Gabirol, rabbin, poète, théologien et philosophe ;
Maïmon ben Yossef HaDayan, philosophe et juriste juif ;
Moïse Maïmonide, philosophe juif, fils du précédent ;
Boabdil, ou Abou Abdallah, dernier roi de Grenade ;
Lissan-Edine Ibn al-Khatib, écrivain, historien, philosophe et homme politique arabe andalou.
Espagne moderne :
Bartolomé de Las Casas, théologien et premier défenseur des indigènes ;
Álvar Núñez Cabeza de Vaca, explorateur ;
Bartolomé Esteban Murillo, peintre ;
Luis de Góngora, écrivain et poète ;
Eugénie de Montijo, née à Grenade, Impératrice des Français ;
Diego Vélasquez, peintre.
Espagne contemporaine :
Federico Garcia Lorca, poète et dramaturge ;
Francisco García Lorca, diplomate ;
Isabel García Lorca, écrivaine ;
Paco de Lucía, guitariste ;
Pablo Picasso, peintre ;
Sergio Ramos, footballeur
Antonio Banderas, acteur ;
Morante de la Puebla, matador et artiste ;
Manuel de Falla, musicien ;
Laura de los Ríos Giner, universitaire;
Lola Flores, danseuse et chanteuse de flamenco ;
Carmen Sevilla, danseuse et chanteuse de flamenco ;
Joaquin Turina, musicien ;
Andrés Segovia, guitariste ;
Enrique Morente, et sa fille Estrella Morente, chanteurs de flamenco ;
Cristina Hoyos, danseuse de flamenco, actrice et chorégraphe ;
Vicente Amigo, guitariste ;
Juan Ramón Jiménez, poète ;
Antonio Machado, poète ;
Josefina Manresa, écrivaine ;
Camarón de la Isla, chanteur flamenco ;
Sara Baras, danseuse flamenco ;
Felipe González, homme politique ;
Soledad Ruiz Seguín, syndicaliste et femme politique ;
Pablo Alborán, auteur-compositeur-interprète de pop andalouse ;
Amparo Muñoz, actrice et Miss Univers 1974 ;
Paz Vega, actrice, mannequin égérie de l'Oréal Paris ;
El Risitas, acteur et humoriste
Jesus Quintero, chroniqueur, animateur de l’émission Ratones Coloraos ;
Paquita Rico, actrice ;
Manolo Valiente, peintre et sculpteur ;
Isabel Oyarzábal, écrivaine et diplomate espagnole ;
Juan López Carvajal, combattant républicain espagnol exilé en France après la guerre d'Espagne.
Antonio Ordóñez, matador.
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American Standard Code for Information Interchange
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L' (Code américain normalisé pour l'échange d'information), plus connu sous l'acronyme ASCII (, ), est une norme informatique d'encodage de caractères. Elle est apparue dans les années 1960. Elle contient 128 points de code codés sur 7 bits et permet d'encoder les chiffres arabes de 0 à 9, les 26 lettres de l'alphabet latin en minuscules et en capitales, des symboles mathématiques et de ponctuation.
ASCII est la norme de codage de caractères la plus influente à ce jour. Elle suffit pour représenter les textes en anglais, mais elle est trop limitée pour les autres langues, dont le français et ses lettres accentuées. De nombreuses normes informatiques ont été fondée sur ASCII, ce qui fait que les limitations de son jeu de caractères sont encore sensibles au XXIe siècle, par exemple dans le choix restreint de caractères généralement offerts pour composer une adresse électronique et une adresse web.
L'ASCII est une des variantes de la norme ISO/CEI 646. Les caractères étant codés sur , il est impossible d'avoir un point de code ASCII supérieur à 127 (en décimal, soit 0x7F en hexadécimal, et \177 en octal – selon des notations habituelles). Des valeurs supérieures à 127 existent dans des extensions de l'ASCII, qui sont parfois informellement appelées ASCII étendu. Il existe plusieurs dizaines de normes étendant ASCII : régionales (ISO/CEI 8859), nationales (GB 18030) ou internationales (Unicode).
== Histoire ==
Avant la standardisation, de nombreux codages de caractères incompatibles entre eux existaient. Chaque matériel avait son propre codage, lié aux techniques qu'il utilisait. Tout ordinateur, comme l'IBM 1130, était livré avec ses sous-programmes et ses tables permettant de transposer les codes d'un matériel à un autre. D'autres standards, comme l'EBCDIC d'IBM, étaient utilisés, notamment pour les cartes perforées.
En 1960, l'ISO a créé le Technical Committee on Computers and Information Processing (Comité technique pour les ordinateurs et le traitement de l'information). Il a été divisé en six groupes de travail A à F :
A : Glossaire ;
B : Jeux et codages des caractères ;
C : Reconnaissance des caractères ;
D : Supports d'entrée et de sortie ;
E : Langages de programmation ;
F : Transmission de données numériques.
L'American Standards Association (ASA, aujourd'hui ANSI) était chargée du standard des États-Unis. L'ASA a reconnu le consortium ' (BEMA, puis, CBEMA) comme le parrain du travail de standardisation du traitement des données. En 1960, BEMA a formé un groupe de traitement des données des partenaires, dont Minneapolis-Honeywell. Ce groupe a formé un ', qui à son tour a formé l. L' a formé le comité X3, qui a été reconnu par l'ASA comme . Parmi les membres du comité, Bob Bemer est parfois présenté comme père de l'ASCII'', ce qu'il ne faut pas comprendre comme inventeur de l'ASCII, mais comme grand artisan de la diffusion d'ASCII.
En 1961, le DoD met au point un code standard de transmission de donnée sur 8 bits. Ce standard 8 bits est une variante des standards FIELDATA sixbits utilisés dans la décennie précédente par la défense. Il a eu une influence notable sur la première version de l'ASCII.
En 1963, la première version publiée de l'ASCII apparaît. La liste des caractères à considérer et leur position ont été débattues.
Sa dernière version stabilisée a été normalisée par l'ANSI en 1986 sous la désignation ANSI X3.4:1986 (après deux autres versions en 1967 et 1968, historiquement normalisées par l'ASI, devenu ANSI mais qui ne normalisait pas encore toutes les positions). C'est également la variante américaine des jeux de caractères codés selon la norme ISO/CEI 646 avec laquelle on la confond souvent (d'où sa désignation également comme US-ASCII pour lever l'ambigüité, désignation préférée dans le registre IANA des jeux de caractères codés).
À l'époque elle a été en concurrence avec des standards incompatibles. Par la suite, l'existence de nombreux codages reprenant les conventions de l'ASCII l'a rendu très populaire. IBM, qui utilisait sur ses mainframes un autre codage, l'EBCDIC, ne commença à utiliser officiellement l'ASCII sur ses matériels qu'avec l'IBM PC, en 1981.
En 1983, la France abandonne la norme Z62010 au profit de l'ASCII.
== Principes ==
L'ASCII définit 128 caractères numérotés de 0 à 127 et codés en binaire de 0000000 à 1111111. Sept bits suffisent donc. Toutefois, les ordinateurs travaillant presque tous sur un multiple de huit bits (un octet) depuis les années 1970, chaque caractère d'un texte en ASCII est souvent stocké dans un octet dont le bit est 0. Aujourd'hui encore, certains systèmes de messagerie électronique et de SMS fonctionnent avec des bytes ou multiplets composés de seulement sept bits (contrairement à un octet qui est un byte ou multiplet standardisé à huit bits).
Les caractères de numéro 0 à 31 et le 127 ne sont pas affichables ; ils correspondent à des commandes de contrôle de terminal informatique. Le caractère numéro 127 est la commande pour effacer. Le caractère numéro 32 est l'espace. Le caractère 7 provoque l'émission d'un signal sonore. Les autres caractères sont les chiffres arabes, les lettres latines majuscules et minuscules sans accent, des symboles de ponctuation, des opérateurs mathématiques et quelques autres symboles.
=== Limitations ===
L'absence des caractères des langues étrangères à l'anglais rend ce standard insuffisant à lui seul pour des textes étrangers (par exemple en langue française), ce qui rend nécessaire l'utilisation d'autres encodages.
Lorsqu'il est employé seul pour la langue anglaise, il interdit l'usage des accents dans la langue anglaise.
Quelques-uns des caractères graphiques ASCII ont provoqué une polysémie. Ceci est en tout ou partie lié au nombre limité de codets dans un jeu à sept bits. Ceci se retrouve notamment dans les symboles de ponctuation et l'utilisation des guillemets. L'ASCII a été conservé parce qu'il est omniprésent dans de nombreux logiciels. Cet héritage se retrouve dans Unicode où ces signes sont dans un bloc disjoint des autres symboles similaires, se trouvant pour la plupart codés à partir de U+2000.
== Internationalisation ==
Les limites du standard américain ASCII ont conduit, sur trois périodes différentes, à trois approches de l'internationalisation :
l'utilisation de standards régionaux à caractères mesurant un octet, techniquement les plus faciles à mettre en place ;
l'utilisation de standards extensibles, où un même octet peut représenter un caractère différent suivant le contexte (famille ISO/CEI 2022) ainsi que des extensions où un caractère est codé sur plusieurs octets ;
l'utilisation du standard Unicode (famille ), qui est celui qui comprend le plus grand nombre de caractères.
Les standards régionaux à caractères mesurant un octet ont l'inconvénient de ne permettre la représentation que d'un ensemble réduit de caractères, comme les caractères d'Europe occidentale. Avec cette approche, l'encodage doit être donné par le contexte.
Les standards extensibles ont l'inconvénient d'être contextuels. Il se peut que des logiciels utilisant certains algorithmes de recherche manquent d'interopérabilité à cet égard.
== Standardisation ==
Le jeu de codage ASCII est défini quasiment identiquement par plusieurs standards différents, a de nombreuses variantes et a donné naissance à une foison (des dizaines ou des centaines) d'extensions plus ou moins incompatibles entre elles.
Les principales extensions sont justifiées par le fait que l'ASCII ne répond pas aux divers besoins régionaux. Elles sont proposées par des organismes de normalisation, ou par des fournisseurs de produits et de services.
=== Les standards ASCII ===
N.B. — Ne pas confondre USASI X3.4-1968 ou ANSI X3.4-1968 et ANSI X3.4:1986.
Standards ASCII des États-Unis (les standards hérités, et le standard en vigueur) :
ASA X3.4-1963, (incomplet avec 28 positions libres, et un code de commande non assigné) ;
USASI X3.4-1967 (renommé rétroactivement ANSI X3.4-1967), qui ne normalisait pas encore toutes les positions ;
USASI X3.4-1968 (renommé rétroactivement ANSI X3.4-1968), qui ne normalisait pas encore toutes les positions ;
ANSI X3.4-1977 ;
ANSI X3.4:1986 (en 1986, et en vigueur aujourd'hui).
Les standards internationaux suivants sont généralement considérés compatibles (quasi identiques) avec le standard ASCII en vigueur de 1986 à 2011, tout en constituant une normalisation internationale officielle :
Norme ISO/CEI 646 :
ISO/CEI 646-US Variante des États-Unis,
Variante IRV internationale ;
Code page IBM 367 ;
Alphabet International de Référence :
Alphabet International de Référence (de 1988),
Alphabet International de référence (dans le jeu G0 de l'IRV).
La désignation US-ASCII, ASCII É-U ou ASCII des États-Unis est un mélange des désignations précédentes. Le registre IANA lui attribue la dénomination US-ASCII, sans en définir le codage.
== Approximation, variantes et extensions ==
Norme ISO/CEI 646
Variante INV invariable (incomplète par rapport aux deux précédentes).
Trois types de codages de caractères se rapprochent de l'ASCII :
ceux qui ne changent que par la dénomination — ils sont essentiellement identiques à l'ASCII ;
ceux qui sont des variantes, l'ASCII étant à l'origine la variante locale aux États-Unis de l'ISO/CEI 646 ;
ceux qui l'augmentent, dits extensions.
=== Alias ===
En , le RFC 1345 et la chambre d'enregistrement de jeux de caractères Internet Assigned Numbers Authority
us
IBM367
cp367
csASCII
}}
L'IANA promeut plus particulièrement la dénomination « US-ASCII » pour Internet.
=== Variantes ===
ASCII a donné naissance à certaines variantes qui conservent la plupart des caractères, mais en remplacent une partie. Dès lors, il ne s'agit plus d'ASCII à strictement parler. Outre ISO/CEI 646, on trouve d'autres variantes dans l'histoire de l'informatique. Par exemple, le circonflexe (#94) est remplacé par la flèche vers le haut et le soulignement (#95) est remplacé par la flèche vers la gauche, dans l'ensemble de caractères intégré des puces Motorola 6847 (VDG) et du GIME, qui équipaient les adapteurs vidéo du TRS-80 Color Computer et d'autres anciens ordinateurs des années 1980. Mais plusieurs années plus tôt, les ordinateurs Xerox équipés du langage de programmation Smalltalk incluaient les mêmes deux caractères (en mode graphique).
Par ailleurs, certains anciens ordinateurs n'étaient équipés que du deux tiers d'ASCII, c'est-à-dire les caractères 32 à 95 plutôt que 32 à 126. C'est alors à proprement parler une variante à 6 bits. Sur le TRS-80 Color Computer, on mettait dans les fichiers les codes 32 à 127, mais ceux de 96 à 127 étaient des versions en couleurs inversées (vert sur noir plutôt que noir sur vert). Ces blocs de 32 caractères étaient échangés au moment d'envoyer au VDG, pour lequel les codes ASCII 32 à 63 étaient numérotés 96 à 127, tandis que les 0 à 63 étaient en couleurs inversées (en soustrayant 64). En outre, les codes 128 à 255 encodaient des formes de blocs en couleurs. Le GIME était capable de fonctionner soit comme le VDG, soit en mode ASCII, avec circonflexe #94, soulignement #95. Il avait aussi en option sa propre extension 8-bit pour les lettres accentuées minuscules et majuscules, compatible avec probablement aucun autre ordinateur.
Certaines extensions 7-bit ont un caractère #127, comme les premiers Apple, qui y avaient un quadrillé, et les cartes vidéo PC (Page de code 437) qui y avaient une sorte de pentagone, en plus de remplir les cases 0 à 31 de flèches, cercles et signes divers. Naturellement, on ne pouvait pas utiliser ces codes dans les contextes où ils avaient une signification de contrôle ; et inversement, lorsque des codes de contrôle n'étaient pas interprétés comme tels, comme quand le #27 est censé signifier commencer une séquence VT100 (ANSI.SYS) mais apparaît comme une flèche vers la gauche (par exemple, === Huitième bit et augmentations ===
De nombreuses normes de codage de caractères ont repris les codes ASCII et ajouté d’autres caractères pour les codes supérieurs à 127.
Parmi les nombreuses extensions 8 bits de l'ASCII, le Multinational Character Set créé par Digital Equipment Corporation pour le terminal informatique VT220 est considéré comme à la fois l'ancêtre de l'ISO/CEI 8859-1 et de l'Unicode.
==== Extensions mono-octets ====
En particulier, beaucoup de pages de code étendent l'ASCII en utilisant le bit pour définir des caractères numérotés de 128 à 255. La norme ISO/CEI 8859 fournit des extensions pour diverses langues. Par exemple, l'ISO/CEI 8859-1, aussi appelée Latin-1, étend l'ASCII avec les caractères accentués utiles aux langues originaires d'Europe occidentale comme le français ou l'allemand.
Par abus de langage, on appelle souvent « ASCII » des normes qui étendent l'ASCII, mais qui ne sont pas compatibles entre elles (et parfois même ne sont pas compatibles sur leurs 128 premiers caractères codés). En particulier, les standards Windows-1252 (couramment utilisé sur Microsoft Windows dans les pays occidentaux), ISO/CEI 8859-1 (couramment utilisé sur Internet et Unix) et les pages de code pour PC numéro 437 et 850 (couramment utilisées sur DOS) ne sont pas la norme ASCII. Cet abus de langage ne va pas sans causer des confusions causant des incompatibilités, souvent rendues visibles par le fait que les caractères non ASCII comme les « lettres accentuées » (éÈç) s'affichent mal. On écrit parfois « ASCII de base » pour différencier l'ASCII d'un standard plus étendu.
==== Extensions asiatiques, à base de séquences d'échappement ====
Afin d'unifier les différents codages de caractères complétant l'ASCII et y intégrer les codages complètement différents (le JIS pour le japonais par exemple, qui bien que développé aussi sur la base de l'US-ASCII, en diffère dans l'assignation d'un des 128 premiers codets), la norme ISO/CEI 10646 a été inventée (et aussi développée au départ séparément par le Consortium Unicode dans une version de sa norme Unicode 1.0 initialement incompatible avec ISO/CEI 10646).
Voir notamment ISO/CEI 2022.
==== Extensions Unicode ====
La version 1.0 a été abandonnée depuis la version 1.1 afin d'unifier et fusionner les deux répertoires dans un jeu universel de caractères codés. ISO/CEI 10646 codifie des dizaines de milliers de caractères, mais les 128 premiers restent compatibles avec ASCII (dans sa dernière version X3.4-1986) ; la norme Unicode y ajoute des sémantiques supplémentaires. Dans la norme Unicode, le standard ASCII est défini sous le nom de « C0 Controls and Basic Latin ».
Toutefois, certains pays d'Asie orientale (la République populaire de Chine, les anciens dominions britannique et portugais en Chine, de Hong Kong et Macao, qui sont devenus depuis des régions administratives spéciales de Chine, la République de Chine à Taïwan, et le Japon) ont choisi de continuer à développer leur propre norme pour coder le jeu de caractères universel, tout en choisissant de les maintenir entièrement convertibles avec l'ISO/CEI 10646 ; parmi ces normes asiatiques, seule la norme nationale japonaise continue à maintenir une différence dans ses 128 premières positions avec le jeu ASCII, en codant le symbole monétaire du yen à la place de la barre oblique inversée (comme c'est aussi le cas dans la variante japonaise de la norme ISO/CEI 646).
== Influence ==
L'ASCII a eu une influence importante dans le monde informatique. En particulier, il a longtemps limité les caractères disponibles aux caractères latins non accentués, notamment dans le monde de l'Internet, que ce soit pour les noms de domaine, les adresses de courrier électronique, les caractères disponibles dans le BIOS, ou les caractères dans lesquels peuvent être écrits des programmes informatiques.
La norme ANSI s'est efforcée de régler les problèmes liés à la disparité des séquences de contrôles d'écran sur les différents terminaux informatiques des années 1970, en prescrivant une liste de commandes primitives accessibles sur tous les terminaux, dont les arguments numériques devaient être codés avec les codes ASCII des chiffres. La première des normes ANSI de ce genre est ECMA-48, adoptée en 1976. Ainsi, presque tous les terminaux ou émulateurs reconnaissaient, au milieu des années 1980, des séquences d'échappement ANSI : cela a ouvert l'accès aux terminaux et PC à de nombreux jeux et applicatifs grâce au mode semi-graphique.
== Description ==
=== Table des 128 caractères ASCII ===
On peut présenter la table des caractères ASCII sous une forme condensée qui met en évidence une organisation fondée sur la base 16.
Dans la table détaillée suivante, les 32 caractères de contrôle (codes 0 à 31 et 127) et l'espace (code 32) sont présentés avec leur nom en anglais suivi d'une traduction entre parenthèses.
=== Groupement par type de caractères ===
==== Caractères de contrôle ====
ASCII réserve les 32 premiers codes (nombres décimaux de 0 à 31) pour les caractères de contrôle : codes destinés non à représenter des informations imprimables, mais plutôt à contrôler des périphériques (tels que des imprimantes) qui utilisent ASCII ou à fournir des méta-informations sur les flux de données, tels que ceux stockés sur bande magnétique.
===== NUL =====
nul. Il est à l'origine une NOP, c'est-à-dire un caractère à ignorer. Lui donner le code 0 permettait de prévoir des réserves sur les bandes perforées en laissant des zones sans perforation pour insérer de nouveaux caractères a posteriori. Avec le développement du langage C, il a pris une importance particulière quand il a été utilisé comme indicateur de fin de chaîne de caractères.
===== SOH =====
début d'en-tête. Il est aujourd'hui souvent utilisé dans les communications séries pour permettre la synchronisation après erreur.
===== DEL =====
effacement. Lui donner le code 127 (1111111 en binaire) permettait de supprimer a posteriori un caractère sur les bandes perforées qui codaient les informations sur 7 bits. N'importe quel caractère pouvait être transformé en DEL en complétant la perforation des 7 bits qui le composaient.
===== LF, CR =====
Line Feed : saut de ligne, Carriage Return : retour chariot. Dans un fichier texte, la fin d'une ligne est représentée par un ou deux caractères de contrôle. Plusieurs conventions existent :
sur les systèmes Multics, Unix, Type Unix (Linux, AIX, Xenix, Mac OS X, etc.), BeOS, AmigaOS, RISC OS entre autres, la fin de ligne est indiquée par un saut de ligne (LF) ;
sur les machines Apple et Mac OS jusqu'à la version 9, la fin de ligne est indiquée par un retour chariot (CR) ;
sur les systèmes DEC, RT-11 et généralement tous les premiers systèmes non-Unix et non-IBM, CP/M, MP/M, MS-DOS, OS/2 ou Microsoft Windows, la fin de ligne est indiquée par un retour chariot suivi d'un saut de ligne (CR suivi de LF).
Ainsi, lorsqu'on transfère un fichier ASCII entre des systèmes ayant des conventions de fin de ligne différentes, il faut convertir les fins de ligne pour pouvoir manipuler le fichier confortablement sur le système cible. Autrement, il faut utiliser un éditeur de texte capable de gérer les diverses conventions de fin de ligne, ce qui n'est par exemple pas le cas du classique Bloc-notes de Microsoft Windows. Les programmes utilisant les fichiers ASCII ne sont en général pas perturbés par un changement de type de fin de ligne.
===== SUB =====
Substitute : remplacement. Il est souvent associé à la combinaison de touches Ctrl + z et est utilisé dans les communications séries pour permettre l'envoi des données en lieu et place de la touche entrée.
==== Caractères imprimables ====
Les codes 20hex à 7Ehex, appelés caractères imprimables, représentent des lettres, des chiffres, des signes de ponctuation et quelques symboles divers. Il y a 95 caractères imprimables au total.
Le code 20hex, le caractère espace, désigne l'espace entre les mots, tel que produit par la barre d'espace d'un clavier. Le caractère espace étant considéré comme un graphique invisible (plutôt que comme caractère de contrôle), il est répertorié dans le tableau ci-dessous et non dans la section précédente.
Le code 7Fhex correspond au caractère d'effacement (DEL) n'est pas imprimable et est donc omis de ce tableau. Il est inclus dans le tableau de la section précédente.
|
|-valign="top"
|
|
|-valign="top"
|
|
]
|-
| 111 1110 ||style="background:#CCF"| 176 || style="background:#CFF"| 126 ||style="background:#CCF"| 7E ||style="background:#FCC"| ESC || | || ~
|}
|}
|
[
"ponctuation",
"Contrôle (touche)",
"Multics",
"Barre verticale",
"b (lettre)",
"End of Medium",
"hexadecimal",
"Guillemet",
"w (lettre)",
"v (lettre)",
"caractère d'échappement",
"Point d'exclamation",
"ASCII porn",
"Y (lettre)",
"Motorola 6847",
"RT-11",
"chaîne de caractères",
"ANSI.SYS",
"OS/2",
"Accent circonflexe",
"e (lettre)",
"A (lettre)",
"caractère (informatique)",
"Taïwan",
"Linux",
"MS-DOS",
"Minneapolis-Honeywell",
"page de code",
"Communications of the ACM",
"d (lettre)",
"Shift Out",
"NOP",
"J (lettre)",
"années 1960",
"MP/M",
"Group Separator",
"(3568) ASCII",
"^O",
"touche d'entrée",
"Enregistrement (base de données)",
"Vidéotex",
"^F",
"Crochet (typographie)",
"Capitale et majuscule",
"terminal informatique",
"Système hexadécimal",
"informatique",
"Système octal",
"Caractères semi-graphiques",
"R (lettre)",
"American National Standards Institute",
"Espace typographique",
"Codage des caractères",
"n (lettre)",
"VT100",
"signes de ponctuation",
"expression rationnelle",
"séquence d'échappement ANSI",
"mainframe",
"Negative-acknowledge character",
"X (lettre)",
"+",
"Device Control 1",
"Barre oblique",
"VT220",
"Caractère d'échappement",
"barre d'espace",
"W (lettre)",
"majuscule",
"XOFF",
"Fieldata",
"o (lettre)",
"lettres latines",
"système binaire",
"^E",
"imprimante",
"E (lettre)",
"Xerox",
"^X",
"Microsoft Windows",
"9 (nombre)",
"x (lettre)",
"Retour chariot",
"bit",
"carte perforée",
"End-of-Transmission-Block character",
"ASCII étendu",
"Apostrophe (typographie)",
"Caractère d'effacement",
"Unicode",
"Deux-points",
"Pour cent",
"Device Control 4",
"Extended Binary Coded Decimal Interchange Code",
"Caractère de demande de renseignement",
"caractère d'effacement",
"allemand",
"^C",
"Système décimal",
"caret",
"Smalltalk",
"chasse (typographie)",
"saut de ligne",
"RS-232",
"c (lettre)",
")",
"L (lettre)",
"k (lettre)",
"Touche de tabulation",
"Windows-1252",
"^L",
"méta-information",
"jeu de caractères",
"Retour arrière",
"*",
"N (lettre)",
"Internet Assigned Numbers Authority",
"TRS-80 Color Computer",
"Z (lettre)",
"Bas-de-casse",
"Unix",
"Caractère nul",
"Opérateur (mathématiques)",
"Astérisque",
"Acquittement (informatique)",
"0 (nombre)",
"Substitute character",
"C (lettre)",
"guillemet",
"lettre (alphabet)",
"Japanese Industrial Standard",
"japonais",
"Page de code 437",
"Request for comments",
"U (lettre)",
"F (lettre)",
"Dollar (symbole)",
"Point-virgule",
"Système binaire",
"K (lettre)",
"années 1970",
"D (lettre)",
"z (lettre)",
"Point d'interrogation",
"codet",
"octet",
"Art ASCII",
"P (lettre)",
"^N",
"Type Unix",
"page de code 850",
"français",
"Japon",
"Internet",
"ISO 646",
"B (lettre)",
"Multinational Character Set",
"Ecma International",
"Espace (typographie)",
"alphabet latin",
"Q (lettre)",
"3 (nombre)",
"adresse web",
"^A",
"bande perforée",
"Macao",
"Esperluette",
"r (lettre)",
"Caractère de début de texte",
"f (lettre)",
"caractère d'appel",
"AIX",
"^D",
"périphérique informatique",
"encodage de caractères",
"Séquence d'échappement",
"République populaire de Chine",
"Data Link Escape",
"^Q",
"Tilde",
"ISO/CEI 10646",
"byte",
"chiffres arabes",
"Barre oblique inversée",
"séquence d'échappement",
"O (lettre)",
"V (lettre)",
"Table de symboles mathématiques",
"M (lettre)",
"GB 18030",
"Form feed",
"Digital Equipment Corporation",
"numération octale",
"Signes plus et moins",
"internationalisation (informatique)",
"Caractère d'acquittement",
"Shift In",
"I (lettre)",
"chiffre",
"Saut de ligne",
"^W",
"Synchronous Idle",
"G (lettre)",
"XON",
"Xenix",
"Fonction primitive",
"^V",
"Caractère de début d'en-tête",
"Bloc-notes (Windows)",
"7 (nombre)",
"i (lettre)",
"ISO",
"p (lettre)",
"5 (nombre)",
"EBCDIC",
"espace (typographie)",
"BeOS",
"'",
"Mac OS X",
"^H",
"File Separator",
"Croisillon (signe)",
"Perl (langage)",
"page de code 437",
"GNU Compiler Collection",
"American Standards Association",
"Caractère de fin de transmission",
"Java (langage)",
"Apple II",
"CP/M",
"Signe égal",
"=",
"^B",
"^Z",
"Point de code",
"langage C",
"j (lettre)",
"Record Separator",
"barre oblique inversée",
"ISO/CEI 2022",
"adresse électronique",
"AmigaOS",
"IBM PC",
"États-Unis",
"République de Chine (Taïwan)",
"acronyme",
"m (lettre)",
"^U",
"2 (nombre)",
"ISO/CEI 8859",
"Tiret bas",
"Flèche (symbole)",
"Caractère de fin de texte",
"ISO/CEI 646",
"retour chariot",
"Caractère de contrôle",
"^G",
"Fichier texte",
"Mac OS",
"Point (signe)",
"1 (nombre)",
"Caractère (informatique)",
"g (lettre)",
"^T",
"(",
"C (langage)",
"Arobase",
"^Y",
"anglais",
"^R",
"Chevron (typographie)",
"norme",
"Glyphe",
"wikt:encodage",
"4 (nombre)",
"S (lettre)",
"y (lettre)",
"H (lettre)",
"1981",
"MIME",
"l (lettre)",
"Négation logique",
"6 (nombre)",
"hexadécimal",
"Addison-Wesley Publishing Company, Inc.",
"Device Control 3",
"touche de tabulation",
"RISC OS",
"ISO/CEI 8859-1",
"^/",
"ordinateur",
"DOS",
"h (lettre)",
"sixbit",
"u (lettre)",
"^S",
"Diacritiques de l'alphabet latin",
"Caractère graphique",
"q (lettre)",
"Hong Kong",
"s (lettre)",
"IBM 1130",
"^M",
"t (lettre)",
"8 (nombre)",
"Caractère d'appel",
"Virgule",
"yen",
"Département de la Défense des États-Unis",
"Unit Separator",
"Accolade",
"Device Control 2",
"Image:ASCII Code Chart-Quick ref card.jpg",
"fichier texte",
"^J",
"R.W. Bemer",
"Bob Bemer",
"IBM",
"^P",
"bande magnétique",
"^@",
"Parenthèse",
"T (lettre)",
"Accent grave",
"fin de ligne",
"Cancel character"
] |
188 |
American National Standards Institute
|
L’ (ANSI, « Institut national de normalisation américain ») est un organisme privé à but non lucratif qui supervise le développement de normes pour les produits, les services, les procédés, les systèmes et les employés des États-Unis. Ces normes sont proposées à partir d’une démarche volontaire et consensuelle. L’organisation coordonne également la définition des normes américaines avec les normes internationales afin que les produits américains puissent être utilisés à l’étranger. Par exemple, la normalisation garantit que les possesseurs d’appareil-photo trouveront des pellicules adaptées partout dans le monde.
L’ANSI est le représentant des États-Unis à l’ISO (Organisation internationale de normalisation). L’ANSI valide des normes développées par les représentants des organisations normalisantes telles qu’organismes gouvernementaux, associations de consommateurs, sociétés et autres. Ces normes garantissent que les caractéristiques et les performances des produits sont cohérentes, que chacun utilise les mêmes termes et définitions et que les produits sont testés partout de la même façon. L’ANSI accrédite également les organismes qui délivrent des certifications sur les normes internationales pour des produits ou des personnes.
Le quartier général de l’organisation se trouve à Washington, alors que le bureau des opérations est situé à New York.
En France, l’ANSI est connu par les normes qui ont franchi l’Atlantique. On lui doit par exemple l’ASCII, le SCSI, l’ATA et la normalisation du langage C.
== Historique ==
L’ANSI a été créée en 1918 par cinq sociétés d’ingénierie et trois organismes gouvernementaux qui ont fondé la American Engineering Standards Committee (AESC). L’AESC devint l’American Standards Association (ASA) en 1928. En 1966, l’ASA fut réorganisée pour devenir la United States of America Standards Institute (USASI). Le nom actuel (ANSI) a été adopté en 1969.
== Participants ==
Les membres de l’ANSI sont des agences gouvernementales, des corporations, des organisations académiques ou internationales ou des individus. Au total, l’Institut représente les intérêts de plus de et de professionnels.
==La démarche==
Bien que l’ANSI elle-même ne développe pas de norme, l’Institut facilite la normalisation nord-américaine, connue comme ANS (), en validant les procédures des organisations qui développent de nouvelles normes. L’accréditation ANSI signifie que les procédures utilisées par les organisations normalisantes se conforment aux exigences de l’institut en matière d’ouverture, d’équité, de consensus et de procédé.
Des normes adoptées par consensus volontaire sont acceptées plus rapidement par le marché et indiquent clairement comment améliorer la sûreté de ces produits pour la protection des consommateurs. Il existe environ américaines qui portent la certification ANSI.
Les étapes de normalisation de l’ sont :
recueillir le consensus d’un groupe ouvert à tous les représentants des tiers intéressés ;
large diffusion auprès du public pour validation et commentaires des versions préliminaires ;
prise en compte et réponse aux commentaires ;
incorporation, dans une version révisée, des modifications demandées lorsqu’elles participent au consensus ;
possibilité pour chaque participant de faire appel si ces principes n’ont pas été respectés pendant la phase d’élaboration.
L'ANSI ne dispose pas toujours des standards qu'elle a pu émettre ; par exemple il est possible que l'ANSI n'ait plus accès au standard X3.4-1967.
==Participation aux activités internationales de normalisation==
En plus de faciliter la spécification de normes aux États-Unis, l’ANSI fait la promotion à l’étranger des normes américaines, défend la ligne d’action et les choix techniques, dans les comités internationaux comme sur le continent américain, et encourage l’adoption des normes internationales lorsqu’elles sont appropriées.
L’Institut est le représentant officiel des États-Unis pour deux organisations majeures par le biais du Comité National U.S (U.S. National Committee ou USNC). Ces deux organisations sont : l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et la Commission électrotechnique internationale (IEC). L’ANSI participe à la plupart des programmes techniques à la fois de l’ISO et de l’IEC et dirige de nombreux comités et groupes de travail. Dans de nombreux cas, les normes américaines sont apportées à l’ISO et à l’IEC, au travers de l’ANSI ou de l’USNC, où elles sont adoptées en tout ou partie comme normes internationales.
==Exemple de normalisations réalisées sous la direction de l’ANSI==
L’Institut administre quatre groupes de normalisation :
le Healthcare Information Technology Standards Panel s’occupe des technologies informatiques relatives à la santé et à la médecine ;
le ANSI Homeland Security Standards Panel a pour mission d’identifier, de créer et d’accélérer l’adoption des normes concernant la sécurité nationale ;
le ANSI Nanotechnology Standards Panel coordonne les activités de normalisation dans le domaine des nanotechnologies ;
le Identity Theft Prevention and Identity Management Standards Panel, promulgue les normes et recommandations qui aideront le secteur privé, le gouvernement et les consommateurs à minimiser le vol et les fraudes liés à l’usurpation d’identité.
Chacun de ces comités travaille à identifier, coordonner et harmoniser les normes liées à leurs domaines.
L’ a contribué à :
l’ASA (American Standards Association) dont le système d’exposition pour la photographie devint les bases de la norme ISO pour la sensibilité ISO, utilisée mondialement pour les pellicules ;
l’Art ASCII qui est coloré ou animé par les codes de contrôles de terminal ANSI (code X3.64) ;
la normalisation du langage de programmation C dont la version C ANSI est largement répandue.
|
[
"ACiD Productions",
"sensibilité ISO",
"American Standard Code for Information Interchange",
"Organisation internationale de normalisation",
"Windows-1252",
"langage de programmation",
"Pellicule photographique",
"États-Unis",
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Atome
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Un atome est la plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec un autre. Les atomes sont les constituants élémentaires de toutes les substances solides, liquides ou gazeuses. Les propriétés physiques et chimiques de ces substances sont déterminées par les atomes qui les constituent ainsi que par l'arrangement tridimensionnel de ces atomes.
Contrairement à ce que leur étymologie suggère, les atomes ne sont pas indivisibles, mais sont constitués de particules subatomiques. Ils comprennent un noyau, qui concentre plus de 99,9 % de leur masse, autour duquel se distribuent des électrons, qui forment un nuage 10000 à plus étendu que le noyau lui-même, de sorte que le volume d'un atome, grossièrement sphérique, est presque entièrement vide. Le noyau est formé de protons, porteurs d'une charge électrique positive, et de neutrons, électriquement neutres ; l'hydrogène fait exception, car le noyau de son isotope H ne contient aucun neutron. Les protons et neutrons, également appelés nucléons, sont maintenus ensemble dans le noyau par la liaison nucléaire, qui est une manifestation de l'interaction forte. Les électrons occupent des orbitales atomiques en interaction avec le noyau via la force électromagnétique. Le nuage électronique est stratifié en niveaux d'énergie quantifiés autour du noyau, niveaux qui définissent des couches et des sous-couches électroniques ; les nucléons se distribuent également selon des couches nucléaires, bien qu'un modèle approché assez commode popularise la structure nucléaire d'après le modèle de la goutte liquide.
Plusieurs atomes peuvent établir des liaisons chimiques entre eux grâce à leurs électrons. D'une manière générale, les propriétés chimiques des atomes sont déterminées par leur configuration électronique, laquelle découle du nombre de protons de leur noyau. Ce nombre, appelé numéro atomique, définit un élément chimique. 118 éléments chimiques sont reconnus par l'Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) depuis le . Les atomes d'éléments différents ont des tailles différentes, ainsi généralement que des masses différentes, bien que les atomes d'un élément chimique donné puissent avoir des masses différentes selon les isotopes considérés. Les atomes les plus lourds, ou dont le noyau présente un déséquilibre trop important entre les deux types de nucléons, tendent à devenir plus instables, et sont alors radioactifs ; le est l'isotope stable le plus lourd.
La théorie atomiste, qui soutient l'idée d'une matière composée de « grains » indivisibles (contre l'idée d'une matière indéfiniment sécable), est connue depuis l'Antiquité, et a été notamment défendue par Leucippe et son disciple Démocrite, philosophes de la Grèce antique, ainsi qu'en Inde, plus antérieurement, par l'une des six écoles de philosophie hindoue, le vaisheshika, fondé par Kanada. Elle fut disputée jusqu'à la fin du XIXe siècle et n'a plus été remise en cause depuis lors. L'observation directe d'atomes n'est devenue possible qu'au milieu du XXe siècle avec la microscopie électronique en transmission et l'invention du microscope à effet tunnel. C'est ainsi sur les propriétés des atomes que reposent toutes les sciences des matériaux modernes, tandis que l'élucidation de la nature et de la structure des atomes a contribué de manière décisive au développement de la physique moderne, et notamment de la mécanique quantique.
== Structure ==
=== Ordres de grandeur ===
Le diamètre estimé d'un atome « libre » (hors liaison covalente ou cristalline) est compris entre () pour l'hélium et () pour le césium, tandis que celui d'un noyau atomique est compris entre () pour l'isotope H et () environ pour le nucléide U : le noyau d'un atome d'hydrogène est donc environ plus petit que l'atome d'hydrogène lui-même.
Le noyau concentre cependant l'essentiel de la masse de l'atome : le noyau du lithium 7, par exemple, est environ plus massif que les trois électrons qui l'entourent, l'atome de Li ayant une masse de l'ordre de . Pour fixer les idées, la masse des atomes est comprise entre pour le protium et pour , en s'en tenant aux isotopes qui ont une abondance significative dans le milieu naturel — il existe des noyaux plus lourds mais aussi bien plus instables que le nucléide U.
Cette masse est généralement exprimée en unités de masse atomique (« uma », ou « u »), définie comme la douzième partie de la masse d'un atome de C non lié, immobile et à son état fondamental, soit dans cette unité, la masse du nucléide U vaut . Une unité alternative également très employée en physique des particules est l'électron-volt divisé par le carré de la vitesse de la lumière (eV/c), qui est homogène à une masse en vertu de la fameuse équation de la relativité restreinte, et qui vaut ; dans cette unité, la masse du noyau U est égale à /c.
Compte tenu de leur taille et de leur masse singulièrement réduites, les atomes sont toujours en très grand nombre dès qu'on manipule une quantité macroscopique de matière. On définit ainsi la mole comme étant la quantité de matière constituée par autant d'unités élémentaires (atomes, molécules, électrons) qu'il y a d'atomes dans 12 g de , soit pas moins de élémentaires, ce qu'on appelle le nombre d'Avogadro.
=== Particules subatomiques ===
Bien que son étymologie signifie « indivisible » en grec ancien, un atome est en réalité constitué de particules élémentaires plus petites, et peut donc être divisé ; mais il constitue bien la plus petite unité indivisible d'un élément chimique en tant que tel : en brisant, par exemple, un atome d'hélium, on obtiendra des électrons, des protons et des neutrons, mais on n'aura plus un corps simple ayant les propriétés de l'hélium.
L'électron e est une particule très peu massive (, soit /c) et pourvue d'une charge électrique négative de .
Le proton p est 1836 fois plus massif que l'électron (, soit /c) et porte une charge électrique positive de même valeur absolue que celle de l'électron, soit .
Le neutron n est plus massif que l'électron (, soit /c), et électriquement neutre.
Le modèle standard de la physique des particules décrit les nucléons comme des baryons composés de particules élémentaires appelées quarks :
le proton est constitué de deux quarks up et d'un quark down : ;
le neutron est constitué d'un quark up et de deux quarks down : .
Les électrons, quant à eux, sont des leptons qui constituent, avec les quarks, le groupe des fermions. La grande différence entre quarks et leptons est que seuls les premiers connaissent toutes les interactions élémentaires, y compris l'interaction nucléaire forte, dont les médiateurs sont des bosons de jauge appelés gluons ; les leptons ne connaissent que l'interaction faible (via les bosons Z et W) et l'interaction électromagnétique (via les photons).
Toutes ces particules connaissent a priori également l'interaction gravitationnelle, mais cette dernière n'a pas pu être intégrée au modèle standard de la physique des particules ; son intensité à l'échelle atomique est, quoi qu'il en soit, insignifiante comparée à l'intensité des trois autres interactions.
=== Nuage électronique ===
L'essentiel des propriétés physiques et chimiques des atomes est dû à leur nuage électronique. C'est la compréhension de la nature et de la structure de ce nuage électronique qui a ouvert la voie à la compréhension de la structure de l'atome et, in fine, a conduit au développement de la physique des particules.
Le noyau atomique étant chargé positivement, il forme un puits de potentiel pour les électrons, qui sont chargés négativement. Ce puits de potentiel est constitué de niveaux d'énergie définis par des nombres quantiques dont la combinaison détermine des orbitales atomiques conférant aux fonctions d'onde correspondantes des dimensions et des formes caractéristiques.
==== Introduction au modèle de Schrödinger ====
L'électron manifeste, comme tout objet quantique, une dualité onde-corpuscule, en vertu de laquelle il se comporte tantôt comme une particule géométriquement délimitée occupant une position déterminée, tantôt comme une onde susceptible de présenter, par exemple, des phénomènes d'interférences. Ces deux aspects de l'électron coexistent dans l'atome, bien que le modèle de Schrödinger soit exclusivement ondulatoire :
un électron n'est jamais localisé à un endroit précis d'une trajectoire définie autour du noyau, mais distribué au sein d'une orbitale atomique avec une probabilité de présence égale au carré de la norme de sa fonction d'onde, laquelle est corrélée à son état quantique, ainsi qu'avec une phase d'électron : c'est l'aspect ondulatoire ;
cette distribution n'est pas statique, mais dynamique, en ce que l'électron est pourvu, au sein de son orbitale atomique stationnaire, d'une quantité de mouvement et d'un moment angulaire orbital : c'est l'aspect corpusculaire.
Par conséquent, un électron ne peut pas « tomber sur le noyau » comme un objet tombe par terre, car cela signifierait que l'extension spatiale de sa fonction d'onde serait réduite à un point, ce qui n'est le cas d'aucune fonction propre de l'équation de Schrödinger : cette dernière impose, au contraire, qu'un électron, au voisinage du noyau, se « dilue » dans un volume (une orbitale) à la géométrie déterminée par les nombres quantiques qui satisfont cette équation. On peut donc considérer qu'un électron dans un atome est déjà tombé sur le noyau, dans la mesure où il est confiné dans son voisinage par le puits de potentiel électrostatique.
De surcroît, la fonction d'onde d'un électron n'est pas nulle à l'intérieur du noyau, bien que sa probabilité de s'y trouver soit faible, car le noyau est de taille très réduite comparée à celle des orbitales atomiques. Les fonctions d'ondes possibles pour les électrons d'un atome étant centrées sur le noyau, on peut donc dire que l'électron est en fait tombé dans le noyau, bien qu'il ne s'y trouve que très rarement : du point de vue quantique, plusieurs particules peuvent en effet occuper le même espace en vertu de leur nature ondulatoire. Une façon imagée — mais approchée — de voir les choses est d'imaginer, par analogie, que la fonction d'onde de l'électron serait comme « diffractée » par le noyau atomique, ce qui lui donnerait différentes formes, selon son état quantique, par lesquelles la probabilité de présence de l'électron atteindrait son maximum en certaines zones plus ou moins éloignées du noyau — typiquement, plusieurs dizaines de milliers de fois le rayon nucléaire.
==== Principe d'exclusion de Pauli ====
|-
| align="center" | Équation de Schrödinger d'une onde stationnaire.
|}
Chaque électron est décrit, dans un atome, par un quadruplet de nombres quantiques (, , , ) satisfaisant l'équation de Schrödinger et appelés respectivement :
nombre quantique principal , définissant les couches électroniques ;
nombre quantique azimutal , définissant les sous-couches électroniques ;
nombre quantique magnétique , définissant l'orientation spatiale de l'orbitale atomique ;
nombre quantique magnétique de spin , définissant l'orientation du moment angulaire intrinsèque de l'électron dans son orbitale.
Le principe d'exclusion de Pauli stipule que deux fermions appartenant au même système de fermions (ici, au même atome) ne peuvent avoir tous leurs nombres quantiques égaux en même temps. Ce principe est fondamental car il est à l'origine de la configuration électronique des atomes : les électrons qui « s'empilent » dans l'atome doivent avoir chacun un état quantique distinct des autres, ce qui explique que toutes les orbitales atomiques sont progressivement occupées de la plus liée à la moins liée au noyau au fur et à mesure qu'on ajoute des électrons à l'atome ; c'est le principe d' (« édification » en allemand) matérialisé par la règle de Klechkowski (appelée aussi règle de Madelung), qui sous-tend l'agencement du tableau périodique des éléments chimiques en blocs et en périodes :
==== Orbitales moléculaires ====
Sa structure électronique confère à l'atome ses propriétés chimiques et magnétiques. Ainsi, les éléments chimiques sont communément classés dans un tableau périodique organisé en fonction de leurs propriétés chimiques et dont l'agencement est en réalité déterminé par la distribution des électrons sur les niveaux d'énergie des atomes.
Le recouvrement de deux orbitales atomiques appartenant chacune à un atome distinct peut conduire à la formation d'une orbitale moléculaire constituant une liaison chimique entre deux atomes ; si les orbitales atomiques en recouvrement appartiennent au même atome, on dit qu'il y a hybridation.
Une orbitale moléculaire est dite liante lorsque les phases d'électron des orbitales atomiques sont de même signe (interférence constructive) ; elle est dite antiliante lorsque les orbitales atomiques ont des phases de signe opposé (interférence destructive).
=== Noyau atomique ===
Protons et neutrons forment un noyau atomique de dimension femtométrique. Le rayon nucléaire d'un atome dont le nombre de masse est A vaut environ \begin{smallmatrix}1,2\sqrt[3]{A}\end{smallmatrix} fm, alors que l'atome lui-même a un rayon de l'ordre de la centaine de picomètres (environ plus grand). Les protons étant chargés positivement, ils se repoussent au sein du noyau, mais l'intensité de cette répulsion électrostatique est très inférieure à celle de l'attraction entre nucléons induite par l'interaction nucléaire forte à des distances inférieures à 2,5 fm.
La géométrie des noyaux atomiques est généralement sphérique, bien que certains noyaux stables suffisamment massifs adoptent également des formes sphéroïdes étirées en ballon de rugby ou, au contraire, aplaties. Certains noyaux instables, dits noyaux à halo, sont caractérisés par un ou plusieurs nucléons aux fonctions d'ondes très distendues, qui donnent au noyau des contours flous et un volume apparent très augmenté ; ces noyaux ont une cohésion nucléaire à la limite extrême du champ d'action de l'interaction forte.
Dans le modèle de la goutte liquide, les protons tendent à se repousser les uns les autres et, par conséquent, à se concentrer vers l'extérieur des noyaux (aux « pôles » ou à l'« équateur » dans le cas de sphéroïdes), tandis que les neutrons tendent à s'accumuler au centre du noyau. Des dizaines de modèles ont été proposés afin d'expliquer les données expérimentales sur la nature et la structure des noyaux atomiques, mais aucun, à ce jour, ne suffit seul à rendre compte de l'ensemble des observations.
Le volume nucléaire, estimé expérimentalement par des techniques de diffraction de faisceaux d'électrons, correspond à peu près à l'empilement de sphères dures représentant les nucléons, avec une densité nucléaire constante, ce qui se conceptualise très bien avec le modèle de la goutte liquide. Néanmoins, certaines propriétés quantiques de la structure nucléaire semblent mieux décrites par le modèle en couches, élaboré par les physiciens allemands Maria Goeppert-Mayer et Hans Daniel Jensen, qui ont obtenu le prix Nobel de physique en 1963 pour cette avancée. Leur modèle considère les nucléons comme des fermions soumis au principe d'exclusion de Pauli et répartis sur des niveaux d'énergie quantifiés — les « couches nucléaires » — de façon similaire aux électrons à l'échelle de l'atome. Dans le noyau, protons et neutrons constituent deux populations de fermions distinctes vis-à-vis du principe d'exclusion de Pauli.
L'analogie avec les électrons a cependant ses limites, car, si les électrons interagissent entre eux et avec le noyau via l'interaction électromagnétique, les nucléons interagissent entre eux essentiellement via l'interaction nucléaire forte et l'interaction faible. Les niveaux d'énergie au sein du noyau ont ainsi une distribution différente de celle des niveaux d'énergie des électrons d'un atome. De plus, les phénomènes de couplage spin-orbite sont bien plus sensibles pour les nucléons que pour les électrons, ce qui redistribue les sous-couches nucléaires en fonction du spin (indiqué en indice dans le tableau ci-dessous) :
La saturation d'une couche nucléaire confère au noyau atomique une stabilité supérieure à celle calculée par la formule de Weizsäcker, issue du modèle de la goutte liquide — ce qui n'est pas sans rappeler l'inertie chimique des gaz rares, caractérisés par la saturation de leur sous-couche électronique p périphérique. Le nombre de nucléons d'une population donnée correspondant à la saturation d'une couche nucléaire est appelé « nombre magique » ; le noyau du plomb 208, qui est le plus lourd des isotopes stables, est ainsi constitué de 82 protons et 126 neutrons : 82 et 126 sont deux nombres magiques, ce qui explique la stabilité de ce nucléide par rapport à ceux qui n'en diffèrent que d'un ou deux nucléons.
== Classification ==
Chimie et physique se rejoignent sur ce point, de sorte que les notions relatives à ces deux domaines des sciences se recouvrent à leur sujet. Ainsi, en physique nucléaire, on appelle nucléide un noyau atomique défini par un nombre déterminé de protons et de neutrons, terme souvent confondu avec la notion équivalente d'isotope, qui relève davantage de la chimie.
Un élément chimique se définit comme l'ensemble des atomes et des ions dont le noyau comporte un nombre donné de protons. Ce nombre est le numéro atomique, noté Z, de l'atome ou de l'élément chimique correspondant. Ainsi, tous les atomes n'ayant qu'un seul proton dans leur noyau correspondent à l'élément chimique hydrogène. Il en existe trois variétés principales : le protium 1H, couramment appelé hydrogène (seul nucléide stable dépourvu de neutron), le deutérium 2H (stable, dont le noyau est constitué d'un proton et d'un neutron), le tritium 3H (radioactif, dont le noyau est constitué d'un proton et de deux neutrons). Ces nucléides sont des isotopes, car leur noyau compte le même nombre de protons mais un nombre différent de neutrons.
La classification des atomes suit celle des éléments chimiques, dont les propriétés chimiques — mais aussi physiques — présentent une périodicité découverte au XIXe siècle et à l'origine du tableau périodique des éléments. On emploie indifféremment les termes isotope stable et nucléide stable, radioisotope et radionucléide, ou encore élément superlourd et atome superlourd.
== Propriétés ==
=== Noyaux atomiques ===
==== Moment magnétique nucléaire ====
Les particules élémentaires possèdent un nombre quantique appelé spin, analogue à un moment angulaire et mesuré en unités de constante de Planck réduite (parfois appelée « constante de Dirac ») désignée par le symbole ℏ, qui se lit « h barre ». C'est également le cas des protons et des neutrons du noyau atomique, dont la résultante des spins se manifeste par un moment magnétique nucléaire. La valeur de ce dernier est spécifique à chaque noyau ; à l'état fondamental, elle est nulle pour les nucléides ayant à la fois un nombre pair de protons et un nombre pair de neutrons.
Cette propriété est mise à profit en imagerie par résonance magnétique (IRM), fondée sur la résonance magnétique nucléaire (RMN) : un matériau soumis d'une part à un rayonnement électromagnétique, et d'autre part à un champ magnétique intense (de l'ordre du tesla) qui oriente les noyaux atomiques dans une direction privilégiée (mais en les séparant en deux populations correspondant aux deux sens de cette direction), absorbe une partie du rayonnement électromagnétique à une fréquence déterminée par le rapport gyromagnétique du noyau ciblé, ce qui permet de déterminer par spectroscopie la concentration spatiale de ce noyau — typiquement dans le domaine des radiofréquences pour les champs magnétiques ne dépassant pas .
==== Énergie de liaison nucléaire ====
La liaison nucléaire est généralement décrite comme une manifestation résiduelle entre nucléons de l'interaction nucléaire forte qui maintient ensemble les quarks constituant les nucléons. L'énergie de liaison nucléaire est définie comme l'énergie nécessaire pour arracher un nucléon quelconque au noyau considéré. Elle est de l'ordre de quelques mégaélectron-volts par nucléon, partant de 0 (par définition) pour le protium H pour atteindre /A avec l' en passant par un maximum à /A pour le . Cette propriété fondamentale explique pourquoi ce sont uniquement les atomes légers qui libèrent de l'énergie par fusion nucléaire tandis que ce sont uniquement les atomes lourds qui libèrent de l'énergie par fission nucléaire :
la fusion nucléaire survient lorsque des nucléons ou des noyaux atomiques s'assemblent pour former un noyau atomique plus gros. Si l'énergie de liaison nucléaire par nucléon est plus élevée dans le nouveau noyau, il y a libération d'énergie : c'est le cas dans les étoiles jusqu'au , au niveau duquel s'arrête la nucléosynthèse stellaire ; le Ni étant instable, il se désintègre en , qui est stable. La nucléosynthèse ne se poursuit pas au-delà du nickel car le nucléide qui serait alors formé, le Zn, a une énergie de liaison nucléaire par nucléon inférieure à celle du Ni, et sa formation consommerait de l'énergie au lieu d'en libérer : c'est essentiellement tout à la fin de vie des étoiles, même de taille modeste, et particulièrement lors de l'explosion en supernovae des grosses étoiles, que les éléments plus lourds que le fer et le nickel sont formés ;
la fission nucléaire n'est autre que l'éclatement d'un noyau atomique en au moins deux morceaux plus petits, avec libération de neutrons (car les noyaux légers sont proportionnellement moins riches en neutrons que les noyaux lourds). Si l'énergie de liaison nucléaire par nucléon est plus faible dans le noyau initial que dans les produits de fission alors il y a libération d'énergie : c'est le cas pour les noyaux plus massifs que ceux du ; l'uranium et le plutonium, par exemple, sont dans ce cas.
==== Stabilité nucléaire ====
La physique des noyaux atomiques est gouvernée par les trois interactions fondamentales du modèle standard de la physique des particules : l'interaction forte, l'interaction faible et l'l'interaction électromagnétique. Chaque noyau atomique est défini par le nombre de protons et de neutrons qu'il contient, ainsi que par son énergie totale, l'ensemble définissant les différents « arrangements » des particules selon lesquels l'énergie totale du système peut être distribuée. Plus il y a d'arrangements possibles et plus le système est stable : l'état présentant le plus grand nombre d'arrangements possibles est appelé état fondamental ; c'est celui vers lequel tendent tous les autres états de ce système.
Toute transition d'un état du système vers un autre requiert une énergie d'activation, fournie, dans le cas des noyaux atomiques, par les fluctuations du vide quantique. Lorsque de telles fluctuations suffisent à faire basculer un noyau atomique d'un état donné vers un état d'énergie inférieure, ce noyau est dit instable : on a affaire à un radionucléide. Jusqu'au calcium (Z = 20), les éléments chimiques ont des isotopes stables pour lesquels le nombre N de neutrons est à peu près égal au nombre Z de protons, tandis qu'au-delà de Z = 20 le ratio N/Z tend vers 3/2. Les isotopes instables, appelé radioisotopes, connaissent une désintégration radioactive qui leur permet de se rapprocher d'un état de plus grande stabilité.
==== Radioactivité ====
La radioactivité désigne l'ensemble des phénomènes physiques par lesquels un nucléide instable réorganise sa structure nucléaire afin de gagner en stabilité. Ces phénomènes de désintégration radioactive peuvent être les suivants :
désintégration α : le noyau atomique émet une particule α He pour s'alléger et, notamment, réduire son numéro atomique (et donc sa charge électrique). Ceci concerne surtout les noyaux lourds ;
désintégration β : il en existe plusieurs variantes, la principale étant l'émission d'un électron et d'un antineutrino électronique par un neutron converti en proton sous l'effet de l'interaction faible (désintégration β) ; ceci concerne les noyaux riches en neutrons. La réaction inverse est également possible : émission d'un positron et d'un neutrino électronique par un proton converti en neutron (désintégration β) ; ceci concerne les noyaux riches en protons. La capture électronique est une autre forme de désintégration β, qui survient lorsqu'un électron interagit avec un proton du noyau pour former un neutron avec émission d'un neutrino électronique ; le noyau résultant se trouve alors dans un état excité. Les phénomènes de double désintégration β (le Ca donnant du Ti) et double capture électronique (le Kr donnant du Se par exemple) sont particulièrement rares, car ils impliquent respectivement deux neutrons et deux protons simultanément ;
émission : le noyau atomique se trouve dans un état excité, un ou plusieurs de ses nucléons occupant des niveaux d'énergie supérieurs à ceux de l'état fondamental : un ou plusieurs photons γ sont émis au cours de la relaxation du noyau. Ceci est observé notamment lors d'une transition isomérique (le Tc donnant du Tc, par exemple) ;
fission spontanée : un gros noyau atomique « explose » en au moins deux fragments plus petits, avec émission de neutrons. Ce type de désintégration est observé notamment lorsque le ratio Z/A est au moins égal à 45 (c'est par exemple le cas du Cf) ;
radioactivité de clusters : il s'agit d'un mode de désintégration toujours marginal, ayant un rapport de branchement de l'ordre de 10 (avec l'exception notable du Ba émettant du C), consistant en l'émission de noyaux atomiques de petite taille mais plus gros qu'une particule α ;
conversion interne : un isomère nucléaire retombe à son état fondamental en transférant son énergie d'excitation à un électron de son nuage électronique en vertu de la probabilité non nulle qu'un tel électron se trouve dans le noyau.
Chaque radioisotope est caractérisé par une période radioactive, qui correspond au temps nécessaire pour que la moitié des atomes de cet isotope se soit désintégrée. Un même nucléide peut connaître plusieurs modes de désintégration, la proportion relative de chacun de ces modes étant appelée rapport de branchement.
==== Îlot de stabilité ====
Certaines théories extrapolent les résultats du modèle en couches et les propriétés des nombres magiques en prédisant l'existence d'un îlot de stabilité parmi les nucléides superlourds, pour un nombre magique de et — selon les théories et les modèles — 114, 120, 122 ou 126 protons. Une approche plus moderne de la stabilité nucléaire montre toutefois, par des calculs fondés sur l'effet tunnel, que, si de tels noyaux superlourds doublement magiques seraient probablement stables du point de vue de la fission spontanée, ils devraient cependant connaître des désintégrations α avec une période radioactive de quelques microsecondes Un îlot de relative stabilité pourrait néanmoins exister autour du darmstadtium 293, correspondant aux nucléides définis par Z compris entre 104 et 116, et N compris entre 176 et 186 : ces éléments pourraient avoir des isotopes présentant des périodes radioactives atteignant quelques minutes.
==== Limite à la taille des noyaux ====
Le plus lourd des nucléides synthétisés jusqu'à présent est l'isotope Og et les recherches se poursuivent au GSI afin de produire l'isotope 120. On ignore précisément jusqu'à combien de nucléons un noyau atomique peut contenir : on estime habituellement la limite d'observabilité expérimentale à environ Z ≈ 130 et la limite théorique à Z = 173 : un proton (ou neutron) conférerait à la couche nucléaire 1s1/2 une énergie de , égale à la masse au repos d'un électron ou d'un positron ; un tel noyau serait donc instable par rapport à la désintégration β.
=== Nuage électronique ===
Si les propriétés nucléaires de l'atome (masse, énergie nucléaire, radioactivité) relèvent de la physique, et particulièrement de la physique nucléaire et de la physique des particules, les propriétés des nuages électroniques des atomes (taille, énergie d'ionisation, conductivité électrique, valence) relèvent essentiellement de la chimie et de la science des matériaux.
==== Taille des atomes ====
Le nuage électronique d'un atome n'a pas de dimensions bien définies car il consiste en une superposition d'orbitales atomiques de nature probabiliste. Il n'existe donc pas de définition unique ni de mesure définitive de la taille des atomes : celle-ci est généralement définie en termes de distance moyenne entre noyaux d'atomes liés entre eux, mais cette distance varie en fonction de la nature chimique des atomes environnants, du nombre et de la géométrie des liaisons dans lesquelles l'atome est engagé, ou encore de la nature de ces liaisons (métallique, covalente, ionique). Une valeur théorique de l'extension des orbitales atomiques peut néanmoins être calculée pour chaque noyau atomique, ce qui donne une valeur en excès par rapport aux méthodes empiriques fondées sur la géométrie des mailles cristallines, ou aux mesures effectuées sur des molécules :
Au-delà des valeurs numériques, qui ne doivent être vues ici que comme indicatives, ce tableau permet d'illustrer deux tendances :
en descendant le long d'un groupe du tableau périodique des éléments, la taille des atomes augmente en raison de l'occupation d'orbitales atomiques de nombre quantique principal n croissant, qui correspond à des électrons de moins au moins liés au noyau et donc de plus en plus étendues spatialement ;
en parcourant une période (ligne du tableau) de gauche à droite, la taille des atomes diminue en raison de l'attraction croissante du noyau atomique, de plus en plus chargé positivement, qui limite l'extension spatiale des orbitales atomiques, chargées négativement, en les rapprochant du noyau.
La contraction des lanthanides illustre bien ce dernier phénomène, et est à l'origine du fait que les atomes des métaux de transition des cinquième et sixième périodes ont des tailles à peu près égales : à peine deux picomètres de plus pour le hafnium et le tantale que pour le zirconium et le niobium ; il s'ensuit une augmentation sensible de la masse volumique des métaux correspondants, par exemple 6,5 et 13,3 g/cm respectivement pour le zirconium et le hafnium — soit plus qu'un doublement.
==== Liaisons chimiques ====
L'une des propriétés les plus remarquables des atomes est leur propension à former toute une variété de liaisons chimiques avec d'autres atomes, afin de constituer des édifices moléculaires, des cristaux, voire des agrégats atomiques (clusters, « superatomes »). Ces liaisons résultent du recouvrement d'orbitales atomiques appartenant à deux atomes pour former une orbitale moléculaire occupée par deux électrons provenant chacun d'un des deux atomes engagés dans la liaison (on parle dans ce cas de liaison covalente), mais peuvent aussi provenir de l'attraction électrostatique entre atomes de charge électrique opposée (un cation positif et un anion négatif : on parle alors de liaison ionique).
La réactivité chimique des atomes dépend du nombre d'électrons qu'ils possèdent dans leurs sous-couches électroniques périphériques (sous-couches s et p) — les électrons de valence. En vertu de la règle de l'octet, chaque atome tend en effet à atteindre un état où ses sous-couches s et p périphériques sont saturées d'électrons : deux électrons dans la sous-couche s et six électrons dans la sous-couche p. Par exemple, l'hydrogène n'a qu'un unique électron dans sa sous-couche 1s, de sorte qu'il s'associe avec un autre atome pour acquérir le second électron qu'il manque à cette sous-couche pour être saturée : on dit que l'hydrogène est monovalent. L'oxygène, lui, a quatre électrons dans sa sous-couche 2p, et s'associe donc avec deux autres atomes pour acquérir les deux électrons qui manquent à cette sous-couche pour être saturée : l'oxygène est donc divalent. Le carbone, ayant deux électrons dans sa sous-couche 2p, est tétravalent. Les gaz rares les plus légers tels que l'hélium et le néon, avec respectivement deux électrons dans la sous-couche 1s et six électrons dans la sous-couche 2p, sont à peu près inertes chimiquement car leur configuration électronique est déjà saturée d'électrons de valence — mais il existe une chimie des gaz rares concernant les gaz rares plus lourds, qui présentent une réactivité chimique non nulle en raison de l'écrantage du noyau par les électrons de cœur qui rend les électrons périphériques plus mobilisables.
La liaison covalente est une liaison forte : celle qui unit les deux atomes d'iode de la molécule Diiode| n'est que de 151 kJ/mol, mais atteint 436 kJ/mol pour la molécule Dihydrogène|, 498 kJ/mol pour Dioxygène|, et 945 kJ/mol pour Diazote|.
Un autre type de liaison chimique s'observe dans les métaux : la liaison métallique. Les atomes métalliques ont en effet la propriété, lorsqu'ils s'assemblent, de faire apparaître, par recouvrement de leurs orbitales atomiques périphériques, une « bande de conduction » qui peut être occupée par des électrons délocalisés (on parle « d'aromaticité métallique ») issus des orbitales les moins liées de ces atomes ; la conductivité électrique des métaux résulte du fait qu'il existe un nombre bien plus élevé de configurations électroniques possibles (on parle de densité d'états électroniques) qu'il y a d'électrons dans cette bande de conduction, de sorte que ces derniers y constituent un « gaz d'électrons ».
Des atomes appartenant à des molécules distinctes peuvent également interagir avec leur nuage électronique autrement que par liaison covalente ou ionique. Ainsi, un atome d'halogène déficitaire en électrons et facilement polarisable peut former une liaison halogène avec les atomes ou groupements fonctionnels riches en électrons, tels que des dérivés oxygénés ou azotés. De même, une molécule ayant un atome d'hydrogène acide peut former une liaison faible (de 5 à 20 kJ/mol) avec un atome électronégatif ayant des doublets non liants. Enfin, l'interaction des moments dipôlaires de deux atomes est à l'origine de la force de van der Waals, dont la force est du même ordre de grandeur que celle de la liaison hydrogène.
==== Électronégativité et affinité électronique ====
Compte tenu de leur configuration électronique, certains atomes auront davantage tendance que d'autres à attirer des électrons en formant des liaisons chimiques covalentes. Cette propriété est appelée l'électronégativité d'un atome. Elle dépend en premier lieu de leur numéro atomique et, corrélativement, de l'intensité de la liaison entre le noyau atomique et des électrons de valence. Elle est généralement évaluée à l'aide de l'échelle de Pauling, du nom de Linus Pauling qui la mit au point en 1932. D'autres méthodes d'évaluation donnent des résultats légèrement différents, mais toutes révèlent les mêmes tendances à travers le tableau périodique.
La lecture de ce tableau permet de dégager deux tendances principales :
lorsqu'on parcourt de haut en bas une colonne du tableau, l'électronégativité diminue car les électrons de valence sont séparés du noyau par un nombre croissant de sous-couches électroniques et sont donc de moins en moins liés à lui, d'où une affinité d'intensité décroissante ;
lorsqu'on parcourt de gauche à droite une période du tableau, l'électronégativité est minimale à gauche et maximale à droite ; cela provient du fait que les alcalins ont plutôt tendance à perdre un électron qu'à en gagner pour acquérir la configuration électronique d'un gaz rare, tandis que les halogènes ont fortement tendance à gagner un électron pour saturer leur sous-couche p et acquérir la configuration électronique d'un gaz rare.
Le cas des gaz rares eux-mêmes est particulier car les plus légers d'entre eux sont chimiquement inertes, une véritable chimie des gaz rares n'existant que pour le krypton et, surtout, le xénon — le radon est trop radioactif pour présenter une chimie significative.
L'électronégativité n'est pas une notion atomique absolue, mais plutôt une propriété chimique relative aux atomes engagés dans une liaison avec d'autres atomes. La propriété atomique stricto sensu correspondant à l'électronégativité est appelée affinité électronique et correspond à l'énergie libérée par l'adjonction d'un électron à un atome neutre pour former un anion. Il s'agit donc d'une grandeur physique mesurable, contrairement à l'électronégativité.
Les valeurs représentées par un astérisque dans le tableau ci-dessus sont voisines de zéro d'après l'interprétation quantique de la configuration électronique des atomes correspondants. On note que l'affinité électronique ne présente pas la périodicité régulière de l'électronégativité, mais qu'elle est tout de même la plus élevée pour les halogènes et sensiblement plus faible pour les métaux alcalins et, surtout, alcalino-terreux.
==== Magnétisme ====
Comme les nucléons, les électrons possèdent un spin, analogue à un moment angulaire, intrinsèque à chaque électron, auquel se superpose un moment angulaire orbital, représenté par le nombre quantique secondaire, généré par la distribution probabiliste de l'électron dans son orbitale atomique, qui s'assimile à un « mouvement ». Ces deux moments angulaires se combinent pour constituer un champ magnétique autour de l'atome. Lorsque deux électrons occupent une case quantique de l'atome, ils ont chacun un spin opposé en vertu du principe d'exclusion de Pauli, ce qui annule le moment angulaire résultant ; mais les atomes et les ions qui ont un nombre impair d'électrons ont par conséquent un moment magnétique résultant non nul provenant du spin de leurs électrons.
Les matériaux ferromagnétiques ont la particularité d'orienter dans la même direction les moments magnétiques de leurs atomes par interaction d'échange, ce qui crée un champ magnétique macroscopique : c'est le cas, par exemple, de la magnétite . Certains matériaux orientent au contraire les moments magnétiques de leur atomes dans des directions alternativement opposées, ce qu'on appelle « antiferromagnétisme ».
Les matériaux paramagnétiques révèlent leur magnétisme intrinsèque uniquement sous l'effet d'un champ magnétique extérieur, qui aligne le moment magnétique de leurs atomes tant qu'il est présent (susceptibilité magnétique positive) ; dès que ce champ magnétique extérieur cesse d'être appliqué, la magnétisation d'un matériau paramagnétique disparaît. Les atomes ayant des électrons non appariés dans leurs sous-couches d et f ont des propriétés magnétiques intenses car ces électrons sont fortement localisés ; en particulier, les lanthanides font des aimants particulièrement puissants en raison de leur moment magnétique induit par jusqu'à sept électrons non appariés — notamment le néodyme et le samarium. Il existe une méthode d'analyse spectroscopique sous champ magnétique analogue à la résonance magnétique nucléaire (RMN) qui fait intervenir le spin des électrons au lieu de celui des noyaux : la résonance paramagnétique électronique (également appelée de façon plus propre « résonance de spin électronique »).
Le diamagnétisme, quant à lui, est un phénomène assez général dû au moment angulaire orbital des électrons et non au spin de ces derniers, qui consiste en l'apparition d'un champ magnétique de direction opposée à tout champ magnétique extérieur ; c'est un phénomène généralement de faible intensité, hormis quelques cas particuliers tels que, par exemple, l'or, le mercure, le bismuth et surtout les matériaux supraconducteurs (effet Meissner).
==== Fluorescence et phosphorescence ====
Un électron d'un atome peut être excité par absorption d'un photon incident, ce qui le fait occuper une orbitale atomique d'énergie supérieure à celle de son état fondamental. De nombreuses molécules aromatiques ou présentant des liaisons π conjuguées sont susceptibles d'être ainsi excitées simplement par éclairage ; leur relaxation vers l'état fondamental se traduit alors par l'émission d'un ou plusieurs photons, selon deux mécanismes distincts :
la fluorescence consiste en l'émission, par un atome excité, d'un photon d'énergie inférieure au photon incident et correspondant exactement à la différence d'énergie entre l'état excité de l'électron et son état fondamental. Il s'agit par conséquent d'un phénomène quasi instantané, la durée de vie de l'état excité des matériaux usuellement employés pour leurs propriétés fluorescentes étant de l'ordre de 0,5 à : la fluorescence cesse donc dès que l'éclairage cesse. La longueur d'onde émise est supérieure à celle de la lumière absorbée, ce qui permet par exemple d'obtenir des effets esthétiquement intéressants par éclairage ultraviolet de matériaux fluorescents émettant dans le spectre visible ;
la phosphorescence diffère de la fluorescence en ce que la relaxation fait intervenir un état triplet entre les deux états singulets que sont l'état excité et l'état fondamental. Un électron excité dans un état singulet peut passer facilement dans un état triplet par conversion intersystème, mais s'y trouve alors « piégé » car il ne peut rejoindre l'état fondamental singulet qu'à travers des transitions « interdites » ; ces dernières sont néanmoins possibles du point de vue quantique, notamment grâce à des couplages spin-orbite, mais demeurent cinétiquement très défavorisées, ce qui explique que la phosphorescence soit un phénomène pouvant persister pendant, parfois, plusieurs heures.
==== Raies spectrales ====
L'interaction d'atomes avec un rayonnement électromagnétique peut également se traduire par l'apparition de raies d'absorption ou d'émission à certaines longueurs d'onde particulières sur un spectre par ailleurs continu. Ces longueurs d'onde correspondent à l'énergie de transition entre couches électroniques et sous-couches électroniques : lorsqu'un atome est atteint par un photon ayant une énergie égale à l'une de ces transitions entre niveaux d'énergie électroniques, un électron peut absorber ce photon et passer à un niveau d'énergie supérieur, laissant une longueur d'onde déficitaire en photons, ce qui se matérialise dans le spectre par une raie d'absorption.
Chaque atome, chaque ion, et même chaque molécule ou radical libre, possède ainsi une signature spectrale caractéristique, très employée par exemple en astrophysique pour détecter leur présence et déterminer leur concentration dans le milieu interstellaire, voire l'espace intergalactique : la disposition des raies spectrales, leur éventuel décalage (décalage vers le rouge), leur largeur, leur netteté et leur éventuelle séparation en plusieurs composantes (ce qu'on appelle leur structure fine) sont ainsi des paramètres riches d'informations sur le milieu traversé par le rayonnement analysé entre sa source et sa détection par les instruments de spectroscopie.
La présence d'un champ magnétique dans le milieu analysé peut être détectée par effet Zeeman, qui scinde une raie spectrale unique en trois composantes ou davantage, en raison de l'interaction du champ magnétique ambiant avec le moment magnétique de spin des électrons de l'atome : si plusieurs configurations électroniques partagent le même niveau d'énergie en l'absence de champ magnétique, cela cesse d'être le cas lorsqu'un champ magnétique est appliqué et chacune de ces configurations électroniques acquiert un niveau d'énergie légèrement différent des autres, leur multiplicité devenant alors visible sur le spectre d'absorption.
La présence d'un champ électrique peut être détectée dans le spectre de la même façon, cette fois en raison de l'effet Stark.
La vitesse radiale du milieu étudié par rapport à l'observateur peut être déterminée par le décalage des raies spectrales vers le rouge (éloignement) ou vers le bleu (rapprochement) par effet Doppler-Fizeau : c'est un résultat très utile en astronomie pour évaluer la distance d'un objet à partir de son redshift en appliquant la loi de Hubble.
==== États de la matière ====
La matière baryonique peut exister à l'état solide, liquide ou gazeux selon sa température et sa pression : les transitions entre ces états surviennent à des niveaux de température et de pression directement en rapport avec les propriétés des atomes et de leurs arrangements moléculaires qui constituent chaque matériau. Les états solide et liquide sont qualifiés d’états condensés, tandis que les états liquide et gazeux sont qualifiés d’états fluides. Les cristaux liquides (une mésophase) sont un état intermédiaire entre solide et liquide.
Il existe par ailleurs des états de la matière moins courants sur Terre et qui dérivent des précédents :
les plasmas sont un gaz d'atomes fortement ionisés dans un gaz d'électrons libres. Ce sont donc des milieux conducteurs. Il s'agit de l'état de la matière de loin le plus courant dans l'univers : les étoiles sont entièrement à l'état de plasma, le milieu interplanétaire du Système solaire est balayé par le vent solaire, qui est un plasma, et des plasmas constituent l'essentiel du milieu interstellaire et de l'espace intergalactique. Sur Terre, les éclairs sont également des plasmas, de même que les aurores polaires ;
les condensats de Bose-Einstein sont des gaz de bosons (les atomes sont aussi des bosons) piégés dans un puits de potentiel et refroidis à une température très proche du zéro absolu : dans ces conditions, une grande partie des bosons occupe l'état quantique de plus faible énergie dans le puits de potentiel, de sorte que leurs fonctions d'onde se recouvrent au point de révéler à l'échelle macroscopique des effets quantiques ponctuels (à l'échelle de l'atome) inobservables à température plus élevée ;
les supersolides seraient un état non confirmé de la matière aux atomes ordonnés comme un cristal mais dont les lacunes se comporteraient comme un condensat de Bose-Einstein superfluide.
== Formation et évolution des atomes ==
Les atomes constituent environ 4 % de l'énergie totale observable de l'univers, avec une concentration moyenne d'un atome pour quatre mètres cubes. Dans le milieu interstellaire d'une galaxie telle que la Voie lactée, la concentration d'atomes varie selon les régions entre cent mille et un milliard d'atomes par mètre cube, bien que l'environnement immédiat du Soleil soit bien plus ténu : à peine cinquante mille atomes par mètre cube, ce qui définit précisément la bulle locale comme une cavité dans le milieu interstellaire formée par l'explosion de supernovas voisines il y a deux à quatre millions d'années. Les étoiles se forment à partir de nuages denses, et les réactions de fusion nucléaire qui se déroulent en leur sein conduisent à la formation d'éléments chimiques plus lourds que l'hydrogène, l'hélium et le lithium produits à la suite du Big Bang.
Plus de 95 % des atomes de la Voie lactée se trouvent dans les étoiles, et les atomes « visibles » de notre galaxie représentent environ 10 % de sa masse : le reste de cette masse serait constitué d'une mystérieuse matière noire.
=== Nucléosynthèse ===
Dans les premières minutes de l'existence de l'univers, les quatre éléments les plus légers se sont formés au cours de la nucléosynthèse primordiale : environ 75 % d'hydrogène H, 25 % d'hélium He, 0,01 % de deutérium H, et des traces (de l'ordre de 10) de lithium Li. Cette nucléosynthèse aurait été trop brève pour permettre la synthèse d'éléments plus lourds que le lithium et pour permettre la fusion du deutérium. Les atomes proprement dits, avec leur nuage électronique, se seraient formés lors de la recombinaison, environ 377000 ans après le Big Bang, et les premiers quasars et étoiles se seraient formés après 150 millions d'années.
La nucléosynthèse stellaire aurait alors pris le relais pour former tous les éléments chimiques jusqu'au fer par fusion successive de noyaux d'hélium :
fusion de l'hydrogène :
réaction proton-proton,
cycle carbone-azote-oxygène (CNO) ;
fusion de l'hélium :
réaction triple alpha,
réaction alpha ;
fusion des éléments plus lourds jusqu'au fer :
Fusion du carbone,
Fusion du néon,
Fusion de l'oxygène,
Fusion du silicium.
À ce stade, la fusion cesse d'être exothermique et des réactions nécessitant un milieu très énergétique interviennent pour former les éléments plus lourds : capture neutronique (processus r, processus s), protonique (processus rp), et photodésintégration (processus p), qui interviennent tout à la fin de vie des étoiles, même peu massives, et surtout lors de l'explosion de supernovas.
=== Sur Terre ===
Selon toute vraisemblance, la grande majorité des atomes qui constituent la Terre étaient déjà présents dans la nébuleuse solaire, dont l'effondrement gravitationnel aurait engendré le système solaire. Les atomes apparus depuis proviennent le plus souvent de la désintégration radioactive d'éléments primordiaux instables, et les rapports isotopiques des éléments correspondants offrent le moyen d'évaluer l'âge de la Terre par datation radiométrique. Par ailleurs, l'abondance naturelle de l'hélium 3 sur Terre par rapport à l'hélium 4 des gisements de gaz naturel permet de déduire que 99 % de l'hélium 4 terrestre provient de la radioactivité α. D'autres atomes, qualifiés de « cosmogéniques, » proviennent de l'interaction des rayons cosmiques avec l'atmosphère terrestre : c'est le cas bien connu du carbone 14, mais aussi, par exemple, du béryllium 10. Enfin, de très nombreux atomes synthétiques sont produits en laboratoire à des fins essentiellement scientifiques, parfois militaires, rarement industrielles (en raison du coût prohibitif des matériaux ainsi produits), tels que le silicium 42 (pour valider certaines hypothèses sur le modèle en couches décrivant la structure nucléaire), le plutonium 239 (matériau de choix pour les armes nucléaires), le technétium 99m (très utilisé en médecine nucléaire) ou encore l'américium 241 (employé industriellement dans les détecteurs de fumée).
=== Atomes de Rydberg ===
Sous certaines conditions, il est possible d'exciter des atomes, par exemple avec un laser à colorant, pour placer certains de leurs électrons dans des orbitales atomiques correspondant à un nombre quantique principal n égal à plusieurs dizaines d'unités, voire supérieur à 100. De tels atomes sont appelés atomes de Rydberg. Ils ont des propriétés remarquables, telles qu'une très grande susceptibilité électrique et magnétique, une relative stabilité, et des fonctions d'onde électroniques approchant, dans une certaine mesure, l'orbite décrite par un électron en mécanique classique autour du noyau. Les électrons de cœur écrantent le champ électrostatique du noyau du point de vue de l'électron périphérique, pour lequel le potentiel du noyau est identique à celui d'un atome d'hydrogène. Le comportement de cet électron particulier est particulièrement bien décrit par le modèle de Bohr, pourtant très insuffisant pour modéliser les atomes « conventionnels ».
Les atomes de Rydberg ont une taille très supérieure à celle des atomes à l'état fondamental : l'état d'excitation jusqu'à n = 137 d'un atome d'hydrogène correspond à un rayon atomique d'environ , soit cinq ordres de grandeur au-dessus du rayon d'un atome d'hydrogène à l'état fondamental (). Ils ne peuvent exister dans le milieu naturel terrestre car leur énergie d'ionisation y est bien inférieure à l'énergie thermique, mais représentent une partie importante de la matière du milieu interstellaire, où ils peuvent persister longtemps sans interaction avec d'autres atomes ni avec des champs électriques ou magnétiques susceptible de provoquer leur retour à l'état fondamental. La raie spectrale à révélatrice de la transition de nombre quantique principal entre et de l'atome d'hydrogène est ainsi très fréquemment observée par les astronomes.
Compte tenu de leur susceptibilité électrique et magnétique très élevée, les propriétés électriques et magnétiques des milieux contenant une proportion significative d'atomes de Rydberg sont sensiblement altérées par leur présence.
=== Formes atomiques rares ou hypothétiques ===
Différentes formes d'atomes exotiques ont été conjecturées, et parfois observées. C'est le cas, par exemple, des atomes muoniques, dans lesquels un électron est remplacé par un muon : ce dernier étant plus massif qu'un électron, il présente des orbitales plus proches du noyau, ce qui donne des « atomes » plus petits. De la même façon, un électron peut être remplacé par un hadron, tel qu'un méson, une particule Σ−, voire un antiproton. Le seul atome exotique ayant une durée de vie significative est le muonium, résultant de l'interaction d'un électron avec un muon μ+ servant de « noyau ». Ces formes d'atomes sont utiles pour vérifier certains aspects du modèle standard de la physique des particules, notamment les interactions élémentaires.
L'interaction d'un positron avec un antiproton donne un atome d'antihydrogène, qui est un atome d'antimatière. Il existe a priori un « antiatome » pour chaque atome ; la production d'antimatière demeure néanmoins une expérience particulièrement coûteuse en énergie, et seul l'antihydrogène a été synthétisé à ce jour.
Il existe également tout une variété d'atomes « conventionnels » mais néanmoins absents du milieu naturel et donc produits artificiellement. Ces éléments synthétiques sont, à deux exceptions près, des transuraniens, qui sont de plus en plus instables à mesure que leur numéro atomique augmente.
== Histoire du concept d'atome ==
La notion d'atome est particulièrement bien admise par le grand public, pourtant, paradoxalement, les atomes ne peuvent pas être observés par des moyens optiques et seuls quelques rares physiciens manipulent des atomes isolés. L'atome est donc un modèle essentiellement théorique. Bien que ce modèle ne soit plus aujourd'hui remis en cause, il a beaucoup évolué au cours du temps pour répondre aux exigences des nouvelles théories physiques et rendre compte des résultats expérimentaux obtenus au fil du temps.
=== Antiquité : un concept philosophique ===
Il est possible que divers peuples aient développé la notion de « grain composant la matière », tant ce concept peut sembler évident lorsque l'on morcelle une motte de terre, ou en regardant une dune. Dans la culture européenne, ce concept apparaît pour la première fois dans la Grèce antique au Ve siècle av. J.-C., chez les philosophes présocratiques, notamment Leucippe (environ 460-370 av. J.-C.), Démocrite et plus tard Épicure. La théorie atomiste sera ensuite magnifiquement exposée par le Romain Lucrèce dans son œuvre De rerum natura, qu’il résume en affirmant que « les corps premiers sont [...] d’une simplicité impénétrable, et forment un ensemble homogène et étroitement cohérent de particules irréductibles [...] dont la nature ne permet pas qu’on puisse encore rien retrancher ni soustraire. » Un des arguments majeurs développé par les atomistes est la permanence de l'univers qui suggère l'existence d'objets ultimement insécables rendant nécessaire une certaine quantité d'énergie pour disséquer la matière. Dans le cas contraire, toute énergie non nulle suffirait à dégrader la matière et userait l'univers qui prendrait peu à peu la forme de poussières impalpables. L'univers étant pensé ancien par les Grecs, cette idée d'une continuité de la matière était donc incompatible avec la stabilité du monde observée.
Il s'agit d'une conception du monde qui fait partie de la recherche des principes de la réalité, recherche qui caractérise les premiers philosophes : on suppose que la matière ne peut être divisée indéfiniment, qu'il y a donc une conservation des éléments du monde, qui se transforment ou se combinent selon des processus variés. La décomposition du monde en quatre éléments (eau, air, terre, feu) peut donc compléter cette thèse. L'atomisme est une solution , qui naît de l'opposition de l'être et du néant : l'atome est une parcelle d'être qui se conserve éternellement, sans quoi les choses finiraient par disparaître. Les atomes sont indivisibles ; ils composent la matière comme les lettres composent les mots. Ce fut sans doute un tournant philosophique majeur, à l'origine du matérialisme et de la séparation de la science et de la religion. Cependant, même si l'empirisme épicurien tente d'établir cette hypothèse sur des bases scientifiques, l'atome demeure une intuition sans confirmation.
=== La chimie du XVIIIe siècle — les éléments ===
Depuis des millénaires, on a remarqué que les produits se transforment : le feu, la métallurgie, la corrosion, la vie, la cuisson des aliments, la décomposition de la matière organique Par exemple, pour Empédocle, les transformations de la matière s'expliquaient de la manière suivante : il y avait quatre types d'éléments (eau, air, terre, feu) qui s'associaient et se dissociaient, en fonction de l'amour ou de la haine qu'ils se portaient — les fameux « atomes crochus ». Au Moyen Âge, les alchimistes ont étudié ces transformations et remarqué qu'elles suivent des règles bien précises. Vers 1760, des chimistes britanniques commencent à s'intéresser aux gaz produits par les réactions, afin d'en mesurer le volume et de les peser. Ainsi, Joseph Black, Henry Cavendish et Joseph Priestley découvrent différents « airs » (c'est-à-dire gaz) : l'« air fixe » (le dioxyde de carbone), l'« air inflammable » (le dihydrogène), l'« air phlogistiqué » (le diazote), l'« air déphlogistiqué » (le dioxygène)… (Le terme « phlogistique » provient de la théorie du chimiste allemand Georg Ernst Stahl, au début du XVIIIe siècle, pour expliquer la combustion ; cette théorie fut balayée par Lavoisier.)
Antoine Lavoisier énonce en que : Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme (formulé d'une manière légèrement différente à l'époque) signifiant par là que :
la masse se conserve pendant les réactions chimiques. Les scientifiques avaient observé que si l'on pesait la matière solide avant et après la combustion, on avait une variation de masse ; ceci provient d'un échange avec l'air (l'oxygène s'incorpore et alourdit, le dioxyde de carbone et la vapeur d'eau s'en vont et allègent). Il suffit pour s'en rendre compte de faire brûler dans une cloche fermée, et de peser la cloche en entier, somme solide et gaz (compris) : la masse totale ne change pas ;
les substances se décomposent en « éléments », c'est l'organisation de ces éléments qui change lors d'une réaction.
Cette observation marque la naissance de la chimie. Les scientifiques commencent donc à recenser les éléments dont sont composées toutes les substances et à créer une nomenclature systématique — oxygène : qui produit des acides ( signifie « piquant » en grec) — hydrogène : qui produit de l'eau… Par exemple, en , Lavoisier, en suivant les travaux des chimistes britanniques, établit que l'air se compose d'« air vital » (dioxygène) et d'« air vicié et méphitique, mofette » (diazote) ; en , il décompose l'eau (en faisant passer de la vapeur d'eau sur du fer chauffé au rouge) et montre donc que ce n'est pas un élément, mais que l'eau est décomposable en éléments (c'est en fait une pyrolyse). Le terme d'« analyse » provient d'ailleurs de cette notion de décomposition ( signifie « dissolution » en grec) : on décompose les produits (par attaque acide, en les brûlant, en les distillant) jusqu'à obtenir des substances simples reconnaissables facilement (l'hydrogène, l'oxygène, le carbone, le fer).
On a donc la première constatation expérimentale de la décomposition de la matière en substances élémentaires.
=== La physique du XVIIIe siècle — les particules ===
Un autre pas, fait en parallèle, vient de l'étude des propriétés des gaz et de la chaleur (thermodynamique).
Les fluides (liquides et gaz) sont étudiés en Europe depuis l'Antiquité, mais c'est au milieu du XVIIe siècle que l'on commence vraiment à cerner leurs propriétés, avec l'invention du thermomètre (thermoscope de Santorre Santario, ), du baromètre et du vide pompé (Evangelista Torricelli, ), l'étude de l'expansion des gaz (Gilles Personne de Roberval, ), la pression atmosphérique (Blaise Pascal et Florin Périer, ), les relations entre pression et volume (Robert Boyle en , Edme Mariotte en ), la notion de zéro absolu (Guillaume Amontons, )
René Descartes (mathématicien, physicien et philosophe français) émet l'idée, en , que les gaz sont composés de particules tourbillonnantes. Mais il ne s'agit là encore que d'une conception imagée, sans appui expérimental ; dans le même ordre d'idées, Descartes pensait que c'était aussi un tourbillon de « matière subtile » qui entraînait la rotation des planètes (ceci fut mis en défaut par Isaac Newton avec l'attraction universelle en ).
Cependant, cette notion de corpuscules inspire d'autres scientifiques. Les mathématiciens suisses Jakob Hermann () et Leonhard Euler (), mais surtout le physicien suisse Daniel Bernoulli (), effectuent des calculs en supposant que les gaz sont formés de particules s'entrechoquant, et leurs résultats sont en accord avec l'expérience. C'est la conception « cinétique » des gaz, c'est-à-dire l'explication de la température et de la pression par des particules en mouvement.
Une autre science se développe à la fin du XVIIIe siècle : la cristallographie. Ce qui intrigue les scientifiques, c'est l'observation des formes géométriques des cristaux naturels, et leur capacité à se cliver selon des plans lisses respectant ces symétries. Reprenant l'idée de classification des êtres vivants de Carl von Linné, on commence à rechercher et classer les minéraux (Jean-Baptiste Romé de L'Isle, ). L'abbé René Just Haüy, en , suppose que la forme des cristaux reflète la symétrie d'une « brique élémentaire », le cristal étant un assemblage de ces briques. On retrouve ici cette notion de composant élémentaire de la matière.
=== XIXe siècle — le triomphe de l'atome ===
À ce stade, ressortent trois notions :
les corps chimiques sont décomposables en substances élémentaires ;
les gaz sont composés de corpuscules qui tourbillonnent et s'entrechoquent ;
les cristaux sont composés de cellules dont la forme détermine la forme extérieure du cristal.
Ces notions ont en commun le fait que la matière homogène est composée de corpuscules tous semblables entre eux, mais trop petits pour être visibles. Les découvertes du XIXe siècle permettent de faire converger ces trois notions et d'établir les notions de molécule et d'atome.
John Dalton, en , mesure les masses des réactifs et des produits de réaction, et en déduit que les substances sont composées d'atomes sphériques, identiques pour un élément, mais différents d'un élément à l'autre, notamment par la masse de ces atomes. Il découvre également la notion de pression partielle (dans un mélange de gaz, la contribution d'un gaz donné à la pression totale). Il fut le premier à émettre les idées de la théorie atomique.
En , Joseph Louis Gay-Lussac, établit la loi reliant la température et la pression d'un gaz. En , il établit que les gaz réagissent en proportions déterminées ; les rapports des volumes des réactifs et des produits de réaction sont des nombres entiers petits. Le fait que ce soit des nombres entiers, a induit fortement à penser que la matière n'est pas « continue » (pensée dominante à cette époque), mais faite d'éléments discontinus.
Amedeo Avogadro (physicien italien), en , énonce, sans preuve, que pour une température et une pression fixées, un volume donné de gaz contient toujours le même nombre de molécules, et ce quel que soit le gaz. Il fait également l'hypothèse que les gaz sont polyatomiques, et définit nettement molécules et atomes. André-Marie Ampère (1814), Jean-Baptiste Dumas () et William Prout () arrivent à la même conclusion.
En 1813, Jöns Jacob Berzelius inventa et fit admettre universellement des formules chimiques analogues aux formules algébriques pour exprimer la composition des corps ; le système actuel de notation fut adopté grâce à lui qui le proposa.
En , publie une théorie cinétique des gaz pour expliquer la propagation des sons, les changements de phase (vaporisation, liquéfaction) et la diffusion des gaz.
Robert Brown, en , observe le mouvement de particules à l'intérieur de grains de pollen ; ceux-ci vont en ligne droite, et ne changent de direction que lors d'un choc avec un autre grain ou bien contre une paroi. C'est de ce comportement, le « mouvement brownien », que s'inspireront les physiciens pour décrire le mouvement des molécules de gaz.
Gabriel Delafosse, en , suppose que l'on peut dissocier la composante élémentaire du cristal et son organisation ; ainsi, la brique élémentaire de Haüy pourrait être un réseau aux nœuds duquel se trouveraient des « molécules » ; ce serait la forme du réseau qui donnerait la forme au cristal et non pas nécessairement la forme des molécules.
Louis Pasteur, en , établit le lien entre la forme des molécules et la forme des cristaux (en fait, la molécule donne sa forme au réseau, et le réseau sa forme au cristal). Auguste Bravais, en , détermine les 32 réseaux cristallins possibles.
En , Stanislao Cannizzaro insiste sur la distinction, précédemment émise par Avogadro sous forme d'hypothèse, entre le poids moléculaire et atomique et montre comment le poids atomique des éléments contenus dans des composés volatils peut être déduit de la connaissance de leur chaleur spécifique et comment le poids atomique des composés dont la densité de vapeur est inconnue peut aussi être déduit de la chaleur spécifique. La même année, Rudolf Clausius (physicien allemand) définit le libre parcours moyen d'une molécule dans un gaz (distance moyenne parcourue entre deux chocs). Partant de là, en , James Clerk Maxwell introduit la notion de dispersion statistique des vitesses des molécules dans la cinétique des gaz. Ceci permet à Ludwig Boltzmann, en , d'estimer la taille des molécules et de définir la répartition statistique des vitesses dans un gaz.
En 1863, John Newlands publie le premier tableau périodique des éléments, ordonnés en fonction de leurs masses atomiques relatives, et émet l'hypothèse, en , de la « loi des octaves » selon laquelle les propriétés chimiques d'un élément de la table se retrouvent tous les huit éléments. Personne n'y croit à l'époque.
Dimitri Ivanovitch Mendeleïev (chimiste russe), en , classe les atomes par masse croissante, et remarque qu'il y a bien une périodicité dans leurs propriétés chimiques. Il établit donc un tableau classant les éléments ; les trous dans ce tableau donnent l'élan à des scientifiques de rechercher les éléments manquants.
=== Bilan ===
La notion d'atome et de molécule a donc permis le succès de la thermodynamique statistique, de la chimie et de la cristallographie. À cette notion, vont correspondre des modèles qui seront affinés au cours du développement de la physique et particulièrement précisés par les découvertes de la physique quantique durant le XXe siècle, et notamment :
la découverte de l'électron (Joseph John Thomson, ) ;
les expériences de déviation des particules alpha par la matière (Ernest Rutherford, ) ;
les expériences de diffraction des rayons X sur les cristaux (Max von Laue, ).
== Historique des modèles de l'atome ==
Dans l'histoire des sciences, plusieurs modèles de l'atome ont été développés, au fur et à mesure des découvertes des propriétés de la matière. Aujourd'hui encore, on utilise plusieurs modèles différents ; en effet, le modèle le plus récent est assez complexe, l'utilisation de modèles « anciens » ou partiellement faux, mais plus simples, facilite la compréhension, donc l'apprentissage et la réflexion.
Depuis l'antiquité grecque, on supposait que la matière pouvait se fractionner en petits morceaux jusqu'à obtenir des grains indivisibles, qu'elle était comme « de la poussière dans la lumière ». C'est avec l'expérience de Rutherford que l'on atteint enfin ce grain : les particules α, en traversant la matière, voient leur trajectoire perturbée, ce qui va permettre enfin de savoir comment est organisée cette « poussière »…
1675 : Jean Picard observe une luminescence verte en agitant un tube de baromètre ; on découvrira quelques siècles plus tard que cela est dû à l'électricité statique et aux vapeurs de mercure ;
1854 : Heinrich Geissler et Julius Plücker découvrent les rayons cathodiques, des rayons verts luminescents lorsque l'on établit une forte tension électrique dans une ampoule dont on a pompé l'air (faible pression de gaz) ; ils inventent ainsi la lampe à décharge, qui éclaire maintenant nos supermarchés d'une lumière blanche, nos rues et nos stationnements d'une lumière orange (lampes au sodium) ;
1897 : J. J. Thomson établit que ces rayons cathodiques sont constitués de particules chargées négativement arrachées à la matière, et découvre ainsi l'électron ; c'est la première décomposition de l'atome ;
1900 : Max Planck montre la quantification des échanges d'énergie dans la matière (recherches sur le corps noir) ;
1911 : expérience de Rutherford : il bombarde une feuille d'or par des particules alpha (des noyaux d'hélium, chargés positivement, obtenus par radioactivité) ; il en déduit que :
la plupart des particules vont en lignes droites, donc la matière est « pleine de trous » ;
mais certaines sont déviées et même rebroussent chemin, donc elles rencontrent des îlots très concentrés de matière chargée positivement (les + se repoussent entre eux).
Il en déduit le modèle atomique planétaire : l'atome est constitué d'un noyau positif très petit et d'électrons tournant autour ; ce modèle pose un gros problème : en tournant, les électrons devraient perdre de l'énergie par rayonnement, et donc s'écraser sur le noyau… (ex.: Capture K)
1913 : Niels Bohr réunit les concepts de Planck et de Rutherford, et propose un modèle atomique quantique: les orbites des électrons ont des rayons définis, il n'existe que quelques orbites « autorisées » ; ainsi, les échanges d'énergie quantifiés correspondent à des sauts entre les orbites définies, et lorsque l'électron est sur l'orbite la plus basse, il ne peut pas descendre en dessous et s'écraser (mais ce modèle n'explique pas pourquoi) ;
1914 : l'expérience de Franck et Hertz valide le modèle de Bohr : ils bombardent de la vapeur de mercure avec des électrons ; l'énergie cinétique perdue par les électrons traversant les vapeurs est toujours la même ;
1924 : Louis de Broglie postule la dualité onde-corpuscule ;
1926 : Schrödinger modélise l'électron comme une onde, l'électron dans l'atome n'est donc plus une boule mais un « nuage » qui entoure le noyau ; ce modèle, contrairement aux autres, est stable car l'électron ne perd pas d'énergie.
=== Modèles obsolètes ===
Les modèles présentés dans cette section sont trop éloignés de la réalité pour pouvoir être utilisés. Ils ne sont présentés ici qu'à titre historique.
==== Modèle de J.J. Thomson ou modèle de l'électron élastiquement lié à l'atome ====
Avec la découverte de l’électron en 1897, on savait que la matière était composée de deux parties : une négative, les électrons, et une positive, le noyau. Dans le modèle imaginé alors par Joseph John Thomson, les électrons, particules localisées, baignaient dans une « soupe » positive, à l’image des pruneaux dans le far breton (ou dans le plum-pudding pour les Britanniques ou encore comme des raisins dans un gâteau). Ce modèle fut invalidé en 1911 par l'expérience d’un de ses anciens étudiants, Ernest Rutherford.
==== Modèle planétaire de Rutherford ====
L'expérience de Rutherford met en évidence que les charges positives ne sont pas « étalées » entre les électrons, mais sont concentrées en de petits points. Il bombarda une fine feuille d'or par un faisceau de particules alpha (particules de charges électriques positives). Il observa que les particules étaient déviées faiblement, ce qui ne correspondait pas au résultat prévu par le modèle de Thomson, pour lequel, elles n'auraient pas dû la traverser.
Rutherford imagine donc un modèle planétaire : l'atome est constitué d'un noyau positif autour duquel tournent des électrons négatifs. Entre le noyau et ses électrons, un très grand vide existe.
Ce modèle fut très vite mis en défaut par les équations de Maxwell d'une part, qui prédisent que toute charge accélérée rayonne de l'énergie, et par les expériences montrant la quantification des niveaux d'énergie d'autre part.
=== Modèles approchés couramment employés ===
==== Modèle des sphères dures ====
Le modèle le plus simple pour représenter un atome est une boule indéformable. Ce modèle est très utilisé en cristallographie. Une molécule peut se voir comme plusieurs boules accolées, un cristal comme des boules empilées. On utilise parfois une représentation « éclatée » : les atomes sont représentés comme des petites boules espacées, reliées par des traits, permettant de faire ressortir les directions privilégiées, les angles et de visualiser le nombre des liaisons.
Ce modèle correspond bien à certaines propriétés de la matière, comme la difficulté de comprimer les liquides et les solides, ou bien le fait que les cristaux ont des faces bien lisses. En revanche, il ne permet pas d'expliquer d'autres propriétés, comme la forme des molécules : si les atomes n'ont pas de direction privilégiée, comment expliquer que les liaisons chimiques révèlent des angles bien définis ?
==== Modèle de Bohr ====
Un modèle fut développé par Niels Bohr en 1913 à partir des propriétés mises en évidence par Planck et Rutherford. Dans le modèle des sphères dures, l’atome est un objet entier, indécomposable. Or, on sait depuis le milieu du XIXe siècle que l’on peut en « arracher » des particules portant une charge électrique négative, les électrons. Dans le modèle de Bohr, l’atome est composé d’un noyau chargé positivement, et d’électrons tournant autour, les rayons des orbites des électrons ne pouvant prendre que des valeurs bien précises.
Le noyau est très compact, d’un diamètre d’environ 10 à 10 m, c’est-à-dire que le noyau est cent mille à un million de fois plus petit que l’atome ; il porte une charge électrique positive. C’est aussi la partie la plus lourde de l’atome, puisque le noyau représente au moins 99,95 % de la masse de l’atome. Les électrons sont ponctuels, c’est-à-dire que leur rayon est admis quasi nul (tout du moins plus petit que ce que l’on peut estimer). Ils portent une charge négative. Pour des raisons de lisibilité, le schéma ci-dessous n’est donc pas à l’échelle, en ce qui concerne les dimensions du noyau et des électrons, ni aussi pour les rayons des différentes orbites (on notera ici que le nombre d’électrons sur les orbites n’est pas prédit par le modèle).
Cette vision permet de décrire les phénomènes spectroscopiques fondamentaux, c’est-à-dire le fait que les atomes absorbent ou émettent seulement certaines longueurs d’onde (ou couleur) de lumière ou de . En effet, le système {noyau+électrons} étant stable et confiné, d’énergie négative, il ne possède qu’un ensemble discret d’états (et donc de niveaux) d’énergie : c’est le passage d’un état à l’autre de l’atome qui provoque une émission discrète d’énergie, ce qui explique donc les raies spectroscopiques des atomes. Le modèle de Bohr, décomposant l’atome en deux parties, un noyau et un nuage d'électrons, est plus précis que le modèle des sphères dures, pour lequel la surface de la sphère correspond à l’orbite des électrons extérieurs.
Cependant, très vite, le modèle de l’atome de Bohr ne permettra pas d’expliquer l’ensemble des observations (effet Zeeman). Il faut attendre 1924-1926 pour qu’avec Schrödinger, les orbites deviennent orbitales avec des énergies stationnaires : la mécanique quantique est née.
=== Modèle actuel : modèle de Schrödinger ===
La naissance de la mécanique ondulatoire de Louis de Broglie en 1924, généralisée par Erwin Schrödinger en 1926 amène à proposer un nouveau modèle, dont les aspects relativistes furent décrits par Paul Dirac en 1928 ; il permet d'expliquer la stabilité de l'atome et la description des termes spectroscopiques.
Dans ce modèle, les électrons ne sont plus des billes localisées en orbite, mais des nuages de probabilité de présence. Ce point de vue, révolutionnaire, peut choquer en première approche. Cependant la représentation que l'on pouvait se faire d'un électron — une petite bille ? — était dictée par les formes observées dans le monde macroscopique, transposées sans preuves dans le monde microscopique. Il faut bien avoir conscience du fait que ce que l'on connaît de l'électron ne repose que sur des manifestations indirectes : courant électrique, tube cathodique (télévision)…
Depuis les années 1930, on modélise ainsi l'électron par une « fonction d'onde », généralement notée Ψ, dont le carré de la norme représente la densité de probabilité de présence. Pour représenter fidèlement les propriétés de l'électron, on ne dispose que de fonctions mathématiques compliquées ; cette abstraction rebute encore bien des physiciens. Nous essayons ci-dessous de donner une image de la notion de fonction d'onde, image nécessairement imparfaite.
Imaginons que hors de l'atome, l'électron soit une petite bille. Lorsque l'électron est capturé par l'atome, il se « dissout » et devient un nuage diffus, il s'« évapore ». Quand on l'arrache de l'atome, il redevient une petite bille, il se « recondense ». Il existe d'autres exemples d'objet qui changent de forme, par exemple, hors de l'eau, le sel est sous forme de cristaux ; mis dans l'eau, il se dissout, et si l'on fait s'évaporer l'eau, on retrouve des cristaux. Le sel change de forme (cristal compact ou dissous dans l'eau), mais on a tout le temps du sel.
De manière un peu plus exacte : un électron, hors d'un atome, est représenté par un paquet d'ondes, qui peut être considéré, dans certaines limites, comme une petite bille. La mécanique quantique démontre qu'un tel paquet d'ondes s'étale au cours du temps ; au contraire, un électron d'un atome conserve la structure de la fonction d'onde associée à l'orbite qu'il occupe (tant qu'il n'est pas éjecté de l'atome). La mécanique quantique postule donc, non la conservation de la forme (non connue) de l'électron, mais la conservation de l'intégrale de la probabilité de présence.
Dans le modèle de Schrödinger, les nuages correspondant aux différents électrons s'interpénètrent ; il n'est pas question de se donner une représentation individuelle des électrons chacun sur son orbite, comme cela était dans le cas du modèle de Bohr. Cela est d'autant plus vrai que les électrons sont des particules identiques indiscernables. Les effets d'échange amènent à considérer que chaque électron de l'atome est à la fois sur chaque orbitale occupée (correspondant à une configuration électronique donnée). L'ionisation de l'atome (l'arrachement d'un électron de l'atome) peut alors être représentée par le schéma simplifié ci-dessous.
Pour éviter des complications inutiles, on considérera l'atome le plus simple (l'atome d'hydrogène) afin de montrer quelques schémas dévoilant les points fondamentaux du modèle :
le nuage électronique associé à l'état fondamental, révélant (comme d'autres états) la possibilité pour l'électron d'être au sein du noyau, ce qui a des conséquences en physique nucléaire : capture électronique ;
le nuage électronique associé à une combinaison linéaire de deux orbitales associées au premier niveau excité. Cet exemple montre la possibilité d'obtenir des nuages électroniques pointant vers l'extérieur de l'atome… Nous sommes ainsi préparés aux liaisons moléculaires.
Soit p(r,\theta,\phi) la densité de probabilité de présence de l'électron au point de coordonnées sphériques (r,\theta,\phi). Par définition de cette densité, la probabilité que l'électron se trouve dans l'élément de volume \mathrm d^3V=r^2\sin\theta\,\mathrm dr\,\mathrm d\theta\,\mathrm d\varphi entourant le point (r,\theta,\phi) est p(r,\theta,\phi)\,\mathrm d^3V. Dans l'état fondamental, la densité de probabilité est de symétrie sphérique, c'est-à-dire que ne dépend pas de ni de : on peut la noter plus simplement p(r). On montre que p(r) est maximale pour r=0 (et décroît jusqu'à 0 quand r\to\infty) ; autrement dit, le point où l'électron a le plus de chances de se trouver est au centre de l'atome.
Considérons maintenant la densité radiale de probabilité de présence de l'électron, P(r). Par définition de cette densité, la probabilité que l'électron se trouve dans une couronne sphérique d'épaisseur \mathrm dr autour de la distance radiale , de volume \mathrm dV=4\pi r^2\mathrm dr, est P(r)\,\mathrm dr, donc P(r)=4\pi r^2p(r). On montre que P(r) est une fonction croissante puis décroissante de , nulle pour r=0 et r\to\infty et maximale pour r=r_1 où r_1 est le rayon de la première orbite du modèle de Bohr (). Autrement dit, la distance du centre de l'atome à laquelle l'électron a le plus de chances de se trouver est r_1.
En fonction de l'état quantique de l'électron (fondamental, excité…) ces nuages peuvent prendre différentes formes, qui sont décrites en particulier par les harmoniques sphériques. La forme la plus simple est la symétrie sphérique, montrée en particulier, ci-dessus, dans le cas de l'état fondamental, |1s>.
Des combinaisons linéaires de fonctions d'onde, utilisant des harmoniques sphériques distinctes, permettent l'apparition d'une anisotropie qui va devenir essentielle pour le passage de la notion d'atome à celle de molécule. Le schéma ci-contre montre une coupe de la densité de probabilité de présence de l'orbitale hybride |2sp_{z} > de l'atome d'hydrogène, coupe contenant Oz axe de symétrie de l'orbitale atomique. Pour cet exemple, l'axe Oz devient une direction privilégiée, mais de plus la densité de probabilité de présence s'étale plus loin pour une orientation donnée.
Ce modèle permet d'expliquer :
la stabilité de l'atome, les charges sont accélérées, mais elles sont contraintes par la mécanique quantique (relations d'incertitude) ;
la forme des molécules : orientation préférentielle des nuages électroniques ;
l'organisation des cristaux : le nuage électronique se comporte comme une coquille dure ;
les effets spectroscopiques (la quantification des échanges d'énergie) : le nuage ne peut prendre que des formes déterminées, notamment en ce qui concerne la distance r1 du maximum de densité au noyau.
On notera pour terminer que des corrections relativistes sont à apporter, dans le cas des atomes de numéro atomique élevé, pour la détermination des niveaux internes (les vitesses des électrons sur les orbites du modèle de Bohr sont alors importantes).
== Noyau atomique ==
Si la mécanique quantique permit d'expliquer rapidement les caractéristiques spectroscopiques des atomes et des molécules, le cœur de l'atome, son noyau, fut plus difficile à comprendre. Les difficultés sont ici de deux ordres : l'une correspondant à l'importance de l'énergie des particules sondes permettant d'atteindre les dimensions de l'ordre du fermi, l'autre à la nécessaire invention d'au moins une interaction supplémentaire permettant la stabilité d'un noyau constitué de protons (qui se repoussent électriquement) et de neutrons.
Cette compréhension de la cohésion du noyau devait aussi expliquer les phénomènes de radioactivité alpha, bêta et gamma, dont les premières observations dataient de la dernière décennie du XIXe siècle.
La décennie qui précéda la Seconde Guerre mondiale mena à la découverte des deux interactions maîtresses de la stabilité du cœur : l'interaction forte et l'interaction faible. La petitesse de la portée de ces deux interactions, respectivement 10 m et 10 m explique les difficultés expérimentales rencontrées. Les difficultés théoriques ne manquent pas, non plus ; il ne s'agit pas de lois physiques aussi simples que celles de l'électromagnétisme, même compliquées par la mécanique quantique, mais de la compréhension de toutes les particules élémentaires… L'invention des quarks et des gluons donne ainsi la vision actuelle de l'interaction qui maintient ensemble les nucléons.
Cette physique nucléaire mène aussi à l'explication de la nucléosynthèse, expliquant les aspects nucléaires du tableau de Mendeleïev. On se retrouve là dans le foisonnement de la naissance de l'univers et de la dynamique des étoiles.
== Notation ==
Un atome est couramment désigné par son symbole chimique, complété par son nombre de masse A (égal au nombre de nucléons de l'atome) placé en haut et à gauche du symbole.
Exemple : le carbone 12 de nombre de masse 12 est noté {}^{12}\mathrm C\,.
Il est d'usage de compléter cette écriture par le numéro atomique Z, placé en bas et à gauche du symbole, pour décrire une réaction nucléaire dans laquelle intervient un isotope.
Le carbone 12 est ainsi noté {}^{12}_{\ 6}\mathrm C\,.
Ainsi, le carbone 14 {}^{14}_{\ 6}\mathrm C\, et le carbone 12 {}^{12}_{\ 6}\mathrm C\, sont deux isotopes.
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"or",
"Joseph Louis Gay-Lussac",
"nickel 56",
"Max Planck",
"Isotope stable",
"milieu interplanétaire",
"champ magnétique",
"principe d'exclusion de Pauli",
"fusion nucléaire",
"Dioxygène",
"présocratiques",
"corps simple",
"Aurore polaire",
"chimie des gaz rares",
"physique",
"électrodynamique quantique",
"Gravité",
"Diiode",
"Cristal",
"cristallographie",
"technétium",
"Unbinilium",
"moment angulaire",
"Antineutrino",
"liquéfaction",
"philosophe",
"The Washington Post",
"hydrogène",
"fluorescence",
"formule de Weizsäcker",
"pruneau",
"Désintégration bêta",
"Éléments de la période 5",
"gaz naturel",
"liaison nucléaire",
"Foudre",
"principe d'incertitude",
"Jakob Hermann",
"Technétium 99m",
"dualité onde-corpuscule",
"césium",
"physique nucléaire",
"Période du tableau périodique",
"Susceptibilité magnétique",
"constante de Planck réduite",
"expérience de Rutherford",
"coordonnées sphériques",
"Inde",
"photon",
"énergie de liaison nucléaire",
"atomisme",
"supraconducteur",
"Technétium 99",
"Chaîne proton-proton",
"fonction d'onde",
"Mécanique quantique",
"gaz noble",
"supernova",
"histoire des sciences",
"charge électrique",
"structure fine",
"particule α",
"positron",
"seconde (temps)",
"Champ magnétique",
"distance radiale",
"opérateur laplacien",
"îlot de stabilité",
"étoile",
"effet Meissner",
"Big Bang",
"Règle de l'octet",
"Science des matériaux",
"néon",
"nuage d'électrons",
"Empédocle",
"spectre visible",
"Jöns Jacob Berzelius",
"longueur d'onde",
"galaxie",
"Fusion de l'oxygène",
"vide (physique)",
"Anaxagore",
"cation",
"quark up",
"anion",
"Blaise Pascal",
"Florin Périer",
"lampe à décharge",
"imagerie par résonance magnétique",
"état solide",
"vaisheshika",
"Louis de Broglie",
"Cluster (physique)",
"champ électrostatique",
"effet Doppler",
"Amedeo Avogadro",
"Période radioactive",
"double capture électronique",
"Liaison ionique",
"Carbone 12",
"énergie d'ionisation",
"nombre d'Avogadro",
"Modèle standard (physique des particules)",
"chimie des gaz nobles",
"Unité de masse atomique unifiée",
"liaison chimique",
"univers",
"Atome d'hydrogène",
"picomètre",
"prométhium",
"Quark up",
"1813 en science",
"gaz rare",
"vitesse de la lumière",
"science",
"Heinrich Geissler",
"nébuleuse solaire",
"liaison covalente",
"nickel",
"chimie",
"Niveau d'énergie",
"Liaison π"
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192 |
Agriculture en Arabie saoudite
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L'agriculture représente approximativement 2 % du produit intérieur brut du Royaume d'Arabie saoudite et emploie près de 5 % de la population active. L'État est très engagé pour la production agricole du pays, qui doit cependant importer 70 % de sa nourriture. Les exportations sont principalement constituées de dattes, œufs, poisson, volaille, fruits, légumes et fleurs.
== Caractéristiques générales ==
L'Arabie saoudite dispose de 3 millions d'hectares de terres arables.
Mais l'économie du royaume est quasiment fondée sur l'or noir et la dégringolade des tarifs pétroliers a dirigé à un relâchement du développement. Dès qu'ils ont atteint 3,5 % du produit intérieur brut il y a 1 an, la marge de progression économique saoudienne s'est clairement diminuée en 2016, n'atteignant que 1,2 % du produit intérieur brut en fonction des évaluations. Le gouffre de la dette est allé jusqu'à 14,1 % du produit intérieur brut, en augmentation importante face à 2015 mais inférieur aux estimations. Le déficit public (14 % du produit intérieur brut) a clairement amélioré mais demeure soutenable en raison des grandes stocks saoudiens. Les états financiers 2017 stoppent la politique de rigueur et envisagent des relevés de soutien à la marge de progression.
== Production traditionnelle ==
La production traditionnelle se limite à de rares zones arables fertiles (3 % de la superficie, surtout dans les hautes terres du sud-ouest, en raison du passage de la mousson, et un peu dans le Nord-Ouest (Al-Hudud ach-Chamaliya) à ressources hydriques suffisantes (collines, montagnes ou vallées recevant de faibles précipitations, nombreux oueds, et absence de rivières et de lacs), essentiellement pour la survie du groupe sédentaire (clan, tribu), et accessoirement de vente aux villes, agglomérations, ou autres tribus, par l'intermédiaire de clans (semi-)nomades. Outre les hauteurs de l'Asir (Abha), du Jizan, de l'Al Bahah et de Najran, la basse plaine côtière de la Tihama (ouest) supporte une agriculture de subsistance, pour une population peu nombreuse.
À l'intérieur, au centre, au Nord et à l'Est, rares sont les zones à eaux souterraines permettant une agriculture limitée. Les rares grandes oasis sont sur sols passablement fertiles et nappes phréatiques élevées : Al-Hassa (Al-Hufuf), Al Khardj, Al-'Ula (Dadan), Haïl, Khaybar, Qatif, Sakaka, Tabuk, Tayma, pour les dattes et les agrumes.
L'élevage de bétail (ovins, caprins, bovins, camélidés), par des populations bédouines, est possible uniquement de manière semi-nomade, selon les zones et saisons (ou années) de disponibilité de fourrage et d'eau de pluie (sources et puits à entretenir, développer et partager), en accord, complémentarité et coopération (et parfois/souvent en conflit) avec les populations plus sédentaires.
Les commerçants itinérants (route de l'encens et de la myrrhe) et les pèlerins (Hajj) circulent en caravanes avec approvisionnement et sous protection contre rémunération.
Les bédouins eux-mêmes, généralement en petits groupes indépendants, familiaux, se protègent contre les incursions d'autres groupes, à l'intérieur de fédérations tribales, en développant des relations complexes intra-tribales et inter-tribales.
Cette économie de subsistance tient jusque dans les années 1930. La population du pays dépasse rarement deux millions d'habitants pendant près de deux millénaires. Elle atteint 3 millions vers 1950, 4 vers 1960, 20 vers 2000, 35 en 2021. La démographie du Yémen suit à peu près la même courbe, de même que la démographie des Émirats arabes unis cumulée avec celle d'Oman, de Bahreïn, du Qatar. Au total, la péninsule arabique abrite environ 10 millions d'habitants en 1950 et 90 en 2020.
== Histoire récente ==
La part de l'agriculture dans le PNB saoudien ne cesse de décroître depuis 1960 jusqu'à atteindre moins de 3 % du PIB au milieu des .
Bénéficiant d'aides gouvernementales, le secteur reprend peu à peu de l'importance jusqu'à représenter 13 % du PNB vers 1985. Il retombe pourtant à 7 % en 1990 et à 2,7 % en 2014. En revanche, le nombre de personnes employées par l'agriculture, l'élevage et la pêche est en augmentation ; il équivaut en 2005 à 6,7 % de la population active.
== Culture du blé (1973-2016) ==
La production céréalière saoudienne repose massivement sur l'irrigation, à part dans les montagnes de l'Asir où les pluies de la mousson pourvoient aux besoins des cultures grâce à un système de rétention des eaux impliquant l'usage de terrasses.
Depuis 1973, l'objectif numéro un a été l'extension de la surface cultivée, en particulier dans les régions où le blé en culture irriguée domine. Cette surface cultivée est passée de en 1973 à en 1990 et en 2000, la majeure partie de l'expansion venant des terres à blé. Le gouvernement offrant plusieurs fois le prix du marché pour le blé produit dans le pays, la surface consacrée au blé a littéralement explosé, passant de en une dizaine d'années. En 1954, la production est seulement de , mais le royaume devient autosuffisant en 1981 et en 1989, elle passe à de tonnes. Le record est atteint en 1991 avec de tonnes de blé qui ont donné lieu à de ryals saoudiens ( de dollars valeur 1991 soit milliards de $ actuels) de subvention agricole. Les besoins domestiques se limitant à 800000 tonnes, l'excédent est alors exporté ou donné, faisant de ce pays le exportateur mondial en 1992.
Sous le règne de Fahd Ben Abdel Aziz Al-Saoud|, la région du Nadj se métamorphose : les Saoudiens font pousser du blé dans le désert ; le sable cède la place à des centaines de cercles de blés verts au centre desquels des arroseurs automatiques font jaillir l'eau : les fermes circulaires. Celle-ci provient de sources surexploitées depuis les et désormais en voie de disparition. L'agriculture consomme plus de 80 % de l’eau du Royaume, alors qu’elle ne fournit que 20 % de son alimentation. L’Arabie Saoudite décide pour limiter cette consommation excessive d'eau d’arrêter sa production de blé en 2016.
== Politique agricole ==
L'Arabie saoudite a mené une politique agricole volontariste à partir des années 1970, visant à être autosuffisante.
== Productions agricoles et animales ==
L'Arabie saoudite est un pays grand comme 4 fois la France, essentiellement désertique, excepté une frange semi-désertique (< 200 mm de pluies) située au nord à proximité de la frontière jordanienne, et une petite chaîne montagneuse au Sud-Ouest (500 mm) à proximité de la mer rouge et du Yémen
Les principales productions agricoles sont par ordre décroissant, les céréales, les fruits (dattes principalement), les fourrages et les légumes.
Les principales productions animales sont les vaches laitières, la volaille (poulet de chair et œufs), les chameaux, les petits ruminants, l’aquaculture.
L’essentiel de la production est concentrée autour de quelques grandes entreprises intégrées, allant de la production agricole jusqu’au produit industriel fini. Les plus grandes d’entre elles ont été publiques avant d’être progressivement privatisées. Leurs productions étaient principalement les céréales, le fourrage et le lait, avant de diversifier leur production agricole et industrielle. Une part de plus en plus importante de leurs productions se fait en dehors du pays, Afrique et Amérique pour la production agricole, Moyen-Orient pour la production agroalimentaire.
Seuls les élevages de chameaux et de petits ruminants sont majoritairement le fait de petites exploitations, le plus souvent bédouines.
== Échanges commerciaux ==
Malgré une production agricole et agroalimentaire significative, l’Arabie saoudite importe près de 80 % de ses besoins alimentaires, 22Mds€ en 2015. Les principaux postes sont les céréales (premier importateur mondial d’orge), les préparations alimentaires et les viandes (volailles principalement).
Au cours des 10 dernières années la croissance moyenne des importations agroalimentaires a été en moyenne de 12 % par an, et même de 15 % en moyenne pour les préparations alimentaires, la viande et les fruits et légumes. Ce taux de croissance exceptionnel résulte d’une forte hausse de la population et de son pouvoir d’achat. Elle a, par ailleurs, récemment réformé ses politiques agricoles en faisant des choix drastiques sur les productions qu’elle souhaite développer. Elle veut limiter l’utilisation de ses ressources en eau.
L’Arabie saoudite souhaiterait développer ses exportations de dattes vers l’Europe et la France notamment. Malgré un triplement de ses exportations en 10 ans, sa part de marché n’est cependant que de 4 %, au , loin derrière le Brésil, l’Inde et les États-Unis, à égalité avec l’Allemagne, l’Irlande et l’Égypte. À noter la présence des émirats arabes unis à la , qui correspond pour l’essentiel à des réexportations en provenance des mêmes pays d’origine précités. À noter la faible part de marché des céréales françaises dû aux conditions défavorables de la campagne 2014/2015 et pour le blé, à un taux de protéine, 11 %, ne répondant pas aux conditions des appels d’offres.
Les perspectives de développement des exportations concernent tous les secteurs tant la croissance du marché saoudien est importante et tant la notoriété des produits est bonne. À noter que le fonds souverain saoudien spécialisé dans l’agroalimentaire, la Saudi Agriculture and Livestock Investment Company et les entreprises saoudiennes en général sont très intéressées par la création de partenariats avec des entreprises françaises sous la forme de joints venture, de franchise, d’investissements croisés ou plus simplement de fourniture d’expertise. L’expérience récente dans les secteurs des céréales et de la viande notamment, montre que l’accès au marché des sociétés étrangères est très largement facilité, lorsque ces dernières acceptent des prises de participation de la part d’investisseurs saoudiens.
== Accords internationaux ==
Adhérent de l'organisation mondiale du commerce depuis 2005, exportateur international, membre du G20, l'Arabie saoudite endosse une fonction majeure dans la finance internationale ( économie internationale). Élaboré sur la proximité des dispositifs stratégiques, culturels et économes, ce groupe prenne son temps pour réaliser ses ambitions, à la représentation de la conception d'un marché commun et d'une union monétaire qui paraît s'éloigner (retrait d'Oman et des EAU), malgré l'élaboration deux ans plus tôt d'un Conseil Monétaire commun et d'un coût douanier incroyable. Ce maillage bilatéral, régional et multilatéral permet à l'Arabie saoudite de rendre plus simple grandement ses transactions et l'extension de ses sociétés dans un autre pays, surtout dans les pays du golfe.
== Relations bilatérales ==
Cette relation s'est accélérée avec la consultation au cours du mois de mai à Riyad de Nicolas Sarkozy, qui a abouti à l'approbation d'un programme d'action très audacieux, comportant plusieurs programmes. Le déploiement de ce schéma a été engagée sans attendre avec le triomphe des deux Honoraires conjointes qui se sont tenues coup sur coup dans le courant de l'année 2015 dans la capitale, ensuite au mois d' à Riyad en simultané qu'un important Communauté d'histoires. La quasi-totalité des protagonistes saoudiens admettent la qualité et le savoir-faire française dans le marché, mais regrette le peu de visibilité de la proposition française sur le secteur saoudien. D'autres seraient susceptibles de suivre dans les secteurs du management des ressources marines, des recherches agronomiques, de la fabrication animale.
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"Tihama",
"arabes",
"Arabie",
"États-Unis",
"Al Khardj",
"Légume",
"myrrhe",
"Riyal saoudien",
"1954",
"1985",
"1973",
"démographie du Yémen",
"Démographie de l'Arabie saoudite",
"élevage",
"orge commune",
"démographie des Émirats arabes unis",
"Céréale",
"Sorgo commun",
"Dadan",
"tomate",
"investisseurs",
"mousson",
"exportations",
"Al-Hassa",
"Riyad",
"Al-Hufuf",
"1960",
"produit intérieur brut",
"1990",
"Pêche (halieutique)",
"Fahd Ben Abdel Aziz Al-Saoud",
"Histoire du commerce des épices",
"irrigation",
"Hajj",
"Tayma",
"pomme de terre",
"fonds souverain",
"France",
"Yémen",
"Haïl",
"entreprises",
"Irlande (pays)",
"commerce",
"perspectives",
"finance",
"Arabie préislamique",
"1989",
"Europe",
"oued",
"Géographie de l'Arabie saoudite",
"pastèque",
"Abha (Arabie saoudite)",
"Années 2000",
"fabrication",
"Inde",
"industrie agroalimentaire",
"Nicolas Sarkozy",
"notoriété",
"Sakaka",
"agroalimentaire",
"industriel",
"Khaybar",
"hectares",
"Département de l'Agriculture des États-Unis",
"bédouines",
"volaille",
"Amérique",
"route de l'encens",
"Royaume d'Arabie saoudite",
"Qatif",
"Orge commune",
"Asir",
"années 1970",
"Allemagne",
"Al Bahah (province)",
"2014",
"Al-'Ula",
"Histoire économique de l'Arabie saoudite",
"économie (activité humaine)",
"organisation",
"Nadj",
"Égypte",
"Tabuk",
"concombre",
"subvention agricole",
"agriculture",
"palmier dattier",
"Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation (France)",
"The World Factbook",
"blé",
"Brésil",
"économie de subsistance",
"frontière",
"Jizan (province)",
"Al-Hudud ach-Chamaliya",
"Sécurité alimentaire",
"Najran (province)",
"années 1980",
"Culture en terrasses"
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195 |
Amharique
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L’amharique ( ; autonyme ) est une langues sémitique, historiquement apparenté aux langues sudarabiques anciennes.
En raison de la politique linguistique avant la chute du Derg, la langue est parlée en Éthiopie par une majorité de la population, soit comme langue maternelle , soit comme langue seconde ou véhiculaire.
Depuis l'entrée en vigueur de la Constitution de 1994, l'amharique a perdu son statut de langue officielle unique, l'article 5-1 affirmant la reconnaissance par l'État du même statut pour toutes les langues éthiopiennes ; toutefois, l'article 5-2 accorde à l'amharique le statut de langue de travail du gouvernement fédéral de façon univoque. Elle exige des caractères spéciaux rarement disponibles sur les systèmes informatiques courants. On la rencontre donc peu en dehors des ouvrages de linguistique.
== Écriture ==
=== Différences avec l'alphasyllabaire éthiopien original ===
L'amharique s'écrit à l'aide de l'alphasyllabaire amharique, dérivé de l'alphasyllabaire éthiopien. Plusieurs lettres ont été ajoutées aux 26 de base :
sept consonnes dont six palatales : ሸ (šä), ቸ (čä), ኘ (ñä), ዠ (žä), ጀ (ǧä), ጨ (č'ä) et le ኸ (hä). Les six consonnes palatales correspondant à des dentales, c'est un élément bien visible dans la graphie. Les six nouvelles consonnes ont aussi été insérées dans l'alphabet après les dentales.
le ኧ (ä)
le ቨ (vä), utilisé pour les emprunts : ቪዛ (viza, visa)
un certain nombre de labio-vélaires.
Outre les ajouts, l'alphasyllabaire amharique se distingue par la prononciation identique de quelques lettres différentes :
ሰ et ሠ : sä
ሀ, ሐ, ኀ et ኸ : consonne fricative glottale sourde
አ et ዐ : a
ጸ et ፀ : s'ä
Historiquement, ces sons ont été distincts. Ainsi, አ (ʾ) et ዐ (ʿ) sont à l'origine un coup de glotte et une pharyngale fricative sonore. Ces consonnes sont devenues des « porteurs de voyelles ». Chaque caractère se présente sous sept formes, appelées « ordres », correspondant à la voyelle :
ä (ግዕዝ, gəʼəz, « premier »)
u (ካዕብ, kaʼəb, « deuxième »)
i (ሣልስ, saləs, « troisième »)
a (ራብዕ, rabə(ʾ), « quatrième »)
e (ኃምስ, haməs, « cinquième »)
ə (ሳድስ, sadəs, « sixième »)
o (ሳብዕ, sabe(ʾ), « septième »)
La lecture ne présente en général pas de difficultés ; par exemple, le troisième caractère de la première ligne se lit « hi ». Néanmoins, certains éléments sont sujets de réflexions. L'alphasyllabaire amharique n'indique pas les géminations, ce qui peut prêter à confusion ; አለ peut se lire alä, « il a dit » ou allä, « il y a ». Seul le contexte permet un choix. Dans la retranscription, la gémination est indiquée par un redoublement de la consonne.
Un deuxième problème se rapporte au sixième ordre ə, qui peut être la consonne suivie de la voyelle ou la consonne uniquement, défendue par les traditionalistes. Un exemple est celui du mot ንጉሥ, nəgus, qui s'écrit avec le sä ሠ et non ሰ. Pour ce terme, l'écriture d'origine est généralement respectée et connue, ce qui n'est pas toujours le cas. Il y a des débats entre traditionalistes sur les étymologies afin de justifier le choix d'un caractère.
Au premier ordre, les lettres ሀ, ሐ, ኀ, አ et ዐ sont lues avec une voyelle a identique au quatrième ordre.
== Phonologie ==
=== Consonnes ===
Les consonnes éjectives correspondent aux consonnes emphatiques du proto-sémitique. Elles sont transcrites avec un point suscrit.
Dans les tableaux ci-dessous, les symboles qui ne font pas partie de l'Alphabet Phonétique International sont indiqués entre parenthèses.
=== Voyelles ===
== Histoire ==
Selon le Dictionnaire historique de la Bible, il aurait commencé à supplanter le guèze en Abyssinie, vers l’an 1300, et on le parlait vers 1900 dans presque toute cette région. Les missionnaires catholiques furent les premiers qui essayèrent de traduire en amharique des parties de l'Écriture ; mais leurs travaux n’ont jamais été imprimés. La Bible fut traduite pour la première fois, en entier, de 1810 à 1820, par Asselin de Cherville, consul de France au Caire, aidé d’un vieillard appelé Abou-Roumi. Sa traduction fut achetée par la Bible Society, et revue par J. P. Platt, qui fit paraître les Évangiles (1824), et le Nouveau Testament complet (1829). L’Ancien Testament parut en 1840, et une édition
complète de la Bible, en 1842. La Bible Society a publié en 1875 une édition nouvelle, revue par le Dr Krapf, avec le concours de plusieurs Abyssiniens.
De nos jours, l'amharique est la langue majoritaire des Éthiopiens, dont 27 millions en langue maternelle. En comptant les Éthiopiens qui le parlent en seconde langue, plus de 50 millions d'Éthiopiens savent sans doute parler l'amharique sur 85 millions d'habitants.
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"Israël",
"Langues sémitiques",
"Alphasyllabaire ge'ez",
"Égypte",
"Érythrée",
"ʿAyin (lettre)",
"gémination",
"Constitution éthiopienne de 1994",
"consonne pharyngale",
"guèze",
"langue de travail",
"Éthiopie",
"français de France",
"Langues par zone géographique",
"Jean-Louis Asselin de Cherville",
"langue maternelle",
"Transcription phonétique",
"États-Unis",
"1993",
"Gianfrancesco Lusini",
"Romanisation (écriture)",
"Addis-Abeba",
"ge'ez (langue)",
"Langues par famille",
"Université de Californie à Los Angeles",
"Langues chamito-sémitiques",
"Ethnologue, Languages of the World",
"Prononciation du français",
"alphabet phonétique international",
"Langues en Éthiopie",
"coup de glotte",
"Wikipédia en amharique",
"Djibouti",
"langue officielle",
"Berhanou Abebe",
"British and Foreign Bible Society",
"Dire Dawa",
"Saintes Écritures",
"Marcel Cohen",
"Langues en Afrique",
"consonne fricative glottale sourde",
"Région des nations, nationalités et peuples du Sud",
"consonne éjective",
"point suscrit",
"Alphasyllabaire guèze",
"Yémen",
"Centre français des études éthiopiennes",
"proto-sémitique",
"Amhara (région)",
"Linguistique",
"Gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste",
"consonnes emphatiques",
"Langues éthiosémitiques",
"Benishangul-Gumuz",
"Liste de langues",
"alphasyllabaire éthiopien",
"Alphabet Phonétique International",
"Gambela",
"Aleph (lettre)",
"Soudan",
"Amharas",
"langues sudarabiques anciennes"
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197 |
André Gide
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André Gide est un écrivain français, né le à Paris et mort le à Paris . Il obtient le prix Nobel de littérature en 1947.
Après une jeunesse perturbée par le puritanisme de son milieu, le jeune Parisien, qui se lie d'une amitié intense et tourmentée avec Pierre Louÿs, tente de s'intégrer au milieu littéraire post-symboliste et d'épouser sa cousine. Une rencontre avec Oscar Wilde et un voyage initiatique avec Paul Albert Laurens le font rompre avec le protestantisme et vivre son homosexualité. Il écrit notamment Paludes qui clôt sa période symboliste et, après la mort « libératrice » de sa mère et ses noces avec sa cousine Madeleine en 1895, il achève Les Nourritures terrestres, dont le lyrisme est salué par une partie de la critique à sa parution en 1897, mais qui est aussi critiqué pour son individualisme. Après des échecs au théâtre, il s'affirme comme un romancier moderne dans la construction et dans les thématiques — en faisant notamment de l’arbitraire un sujet privilégié de sa réflexion — et s'impose dans les revues littéraires.
Si André Gide y soutient le combat des dreyfusards, mais sans militantisme, il préfère les amitiés littéraires , amitiés qui s'effacent parfois avec le temps comme celle de Pierre Louÿs. C'est avec ces amis qu'il fonde La Nouvelle Revue française (NRF), dont il est le chef de file et joue dès lors un rôle important dans les lettres françaises.
Parallèlement, il publie des romans sur le couple qui le font connaître, comme L'Immoraliste en 1902 ou La Porte étroite en 1909. Ses autres romans publiés avant et après la Première Guerre mondiale l'établissent comme un écrivain moderne de premier plan auquel on reproche parfois une certaine préciosité. Les préoccupations d'une vie privée marquée par l'homosexualité assumée et le désir de bousculer les tabous sont à l'origine de textes plus personnels comme Corydon (publié tardivement en 1924) où il défend l'homosexualité et la pédérastie. Puis Si le grain ne meurt (1926), récit autobiographique relate sa petite enfance bourgeoise, ses attirances pour les garçons et sa vénération pour sa cousine Madeleine, qu'il finit par épouser tout en menant une vie privée compliquée.
Son œuvre trouve ensuite un nouveau souffle avec la découverte des réalités du monde auxquelles il est confronté. Ainsi, le voyageur esthète découvre l'Afrique subsaharienne et publie en 1927 le journal de son Voyage au Congo, dans lequel il dénonce les pratiques inhumaines des compagnies concessionnaires, mais aussi celles de l'administration coloniale et l'attitude de la majorité des Européens à l'égard des populations colonisées, déclenchant une crise politique. Au début des années 1930, il s'intéresse au communisme, s'enthousiasme pour le régime soviétique, mais subit une désillusion lors de son voyage sur place à l'été 1936. Il publie son témoignage la même année, Retour de l'U.R.S.S., qui lui vaut de virulentes attaques des communistes. Il persiste cependant dans sa dénonciation du totalitarisme soviétique au moment des procès de Moscou et s'engage, parallèlement, dans le combat des intellectuels contre le fascisme.
En 1940, accablé par les circonstances, il abandonne La Nouvelle Revue française et quasiment l'écriture en se repliant sur la Côte d'Azur, puis en Afrique du Nord durant la guerre. Après le conflit, il est mis à l'écart de la vie littéraire, mais honoré par le prix Nobel de littérature en 1947. Il se préoccupe dès lors de la publication intégrale de son Journal. Il meurt le .
== Biographie ==
=== Enfance ===
Paul Guillaume André Gide naît le au 19 de la rue Médicis, dans le arrondissement de Paris. Son père est Jean Paul Guillaume Gide, professeur à la faculté de droit de Paris, mort le 28 octobre 1880, et sa mère Juliette Marie Rondeaux. Le premier, originaire d'Uzès, descend d'une austère famille huguenote qui cultive le souvenir des dragonnades et l'esprit de résistance. La seconde est la fille de riches bourgeois rouennais, protestants également. L'enfance de Gide est marquée par une alternance entre des séjours en Normandie et des séjours chez sa grand-mère paternelle à Uzès, dont il aime passionnément les paysages. Il attachera beaucoup d'importance à ces influences contradictoires, quitte à exagérer leur caractère antithétique. Il est aussi le neveu de l'économiste Charles Gide.
À Paris, les Gide habitent successivement 19 rue de Médicis, puis rue de Tournon (à partir de 1875), à proximité du jardin du Luxembourg. Non loin d'eux, s'installe Anna Shackleton, une pieuse Écossaise jadis placée auprès de la famille Rondeaux comme gouvernante et institutrice de Juliette, qui s’est liée avec elle d'une amitié indéfectible. Anna Shackleton, par sa douceur, sa gaieté et son intelligence, joue un rôle important auprès du jeune Gide. Évoquée dans la Porte étroite et dans Si le grain ne meurt, sa mort, en 1884, le marque profondément et douloureusement.
Enfant, André Gide commence l'apprentissage du piano, qu'il redécouvrira dans les années trente au contact de Youra Guller, rencontre qui réorientera le dernier tiers de sa vie. Interprète sensible à l'analyse fine et originale, il regrettera de ne pas avoir connu assez tôt les professeurs qui eussent fait de lui un véritable musicien. En 1877, il intègre l'École alsacienne, entamant une scolarité discontinue. En effet, il est bientôt renvoyé pour trois mois après s'être laissé aller à ses mauvaises habitudes, c'est-à-dire la masturbation. Peu après son retour en classe la maladie l'en éloigne à nouveau. Malgré les objurgations médicales et parentales, l'onanisme reprendra plus tard sa place parmi ses habitudes, ce qui lui fera écrire à qu'il a vécu jusqu'à cet âge complètement vierge et dépravé.
Le décès de son père, le , l'écarte un peu plus d'une scolarité normale. Déjà marqué par la mort d'un petit cousin, Émile Widmer, qui provoque chez lui une profonde crise d'angoisse, baptisée, d'après Goethe, du nom allemand de Schaudern, André perd, avec la mort de Paul Gide, une relation heureuse et tendre, qui le laisse seul face à sa mère : Et je me sentis soudain tout enveloppé par cet amour, qui désormais se refermait sur moi. Juliette Gide, souvent présentée comme une mère rigoriste et castratrice, n'en éprouve pas moins pour son enfant un amour profond, tout comme celui qu'André Gide lui porte. Elle aura toujours à cœur de l'accompagner dans son cheminement intellectuel – quitte à y porter la contradiction – et montrera une souplesse d'esprit bien supérieure à celle que l'on pouvait attendre d'une jeune fille Rondeaux. Il n'en reste pas moins que son amour étouffant, sa sollicitude sans cesse aux aguets a souvent excédé son fils.
Durant l'année 1881, Juliette Gide l'emmène d'abord en Normandie où elle confie son instruction à un précepteur peu inspiré. Puis elle le conduit à Montpellier, auprès de l'oncle Charles Gide. Persécuté par ses condisciples, Gide échappe au lycée grâce à une maladie nerveuse plus ou moins simulée. Après une série de cures, il réintègre l'École alsacienne en 1882, avant que des migraines ne l'en chassent. Suit une alternance de séjours entre Paris et Rouen, où le jeune André est confié à des professeurs particuliers à l'efficacité variable.
=== Vocations ===
Durant l'un de ses séjours à Rouen, à l'automne 1882, il surprend le chagrin secret que sa cousine Madeleine entretient à propos des relations adultères de sa mère. Dans son émotion, il découvre un nouvel orient à [sa] vie}} qu'il partage avec sa cousine grâce à une correspondance nourrie et des lectures communes. Il puise abondamment dans la Bible, les auteurs grecs, et pratique l'ascétisme. En 1885, il fait connaissance à La Roque-Baignard de François de Witt-Guizot, qu'il associe un temps à son mysticisme. L'année suivante, c’est le pasteur Élie Allégret, précepteur d'un été, qui devient son ami.
André Gide pour rattraper son retard scolaire est placé à la pension Keller, maison d’éducation protestante ouverte au 4 rue de Chevreuse en 1834 par Jean-Jacques Keller (1809-1889, pédagogue zurichois anciennement sous-directeur au collège Sainte-Barbe-des-Champs à Fontenay-aux-Roses) et par Valdemar Monod (1807-1870, frère du prédicateur Adolphe Monod), lequel quittera rapidement cette institution pour prendre une charge de courtier maritime. À l’époque de Gide, l’institution était dirigée par le fils Keller, Jean-Jacques-Édouard (1837-1913), le « Monsieur Jacob » dont parle Si le grain ne meurt. Les comptes de la mère d’André Gide permettent de préciser les dates du passage de son fils dans l’institution : de à .
Mais aux dires d’André Gide lui-même, il venait suivre un cours avec M. Jacob à contretemps des autres élèves qui quittaient la pension pour le lycée, quand lui-même arrivait pour suivre des cours avec des répétiteurs particuliers (surtout avec monsieur Jacob). Il ne vint ensuite (après 18 mois de présence effective) qu’un jour par semaine (le mercredi) prendre un repas dans l’institution. Ce régime fut très bénéfique au jeune garçon selon Jean Delay : « l’auteur de Si le grain ne meurt, connut une croissance intellectuelle rapide, et rattrapa en 18 mois le retard…, et il allait entrer en classe de rhétorique… il devint un excellent élève. »
En 1887, il réintègre l'École alsacienne en rhétorique et y rencontre Pierre Louÿs, avec lequel il s'engage dans une amitié passionnée, qui gravite autour de la littérature et de leur commune volonté d'écrire. L'année suivante, en se préparant au baccalauréat de philosophie (au lycée Henri-IV), il découvre Schopenhauer. Après le baccalauréat (1889), il se met à fréquenter les salons littéraires, rencontrant de nombreux écrivains. Son premier recueil, Les Cahiers d'André Walter, grâce auquel il espère obtenir un premier succès littéraire et la main de sa cousine, rencontre la faveur de la critique, à défaut d’attirer l'attention du public. Les Cahiers lui permettent de rencontrer Maurice Barrès (celui du Culte du moi, non celui des Déracinés, auquel il s’opposera) et Mallarmé, au contact duquel son mysticisme religieux se transforme en mysticisme esthétique. Alors que naît avec Paul Valéry (qu'il rencontre par l'entremise de Pierre Louÿs) une amitié durable, ses relations avec Pierre Louÿs commencent à se détériorer. Quant à Madeleine, elle refuse de l’épouser et s’éloigne craintivement de lui. Commence alors une longue lutte pour vaincre sa résistance et convaincre la famille, elle aussi opposée à cette union. Dans l’ensemble, cette période de fréquentation assidue et vaine des salons le déprime.
=== Tentation de vivre ===
En 1891, peu après avoir écrit le Traité du Narcisse, il rencontre Oscar Wilde. L’homme l'effraie autant qu’il le fascine. Pour Gide qui commence à se détacher d’André Walter, de son idéal ascétique et du rejet de la vie, Wilde est l'exemple même d'une autre voie.
Au printemps 1892, un voyage en Allemagne, sans sa mère, est l'occasion d’approfondir sa connaissance de Goethe. Gide commence alors à penser que c’est un devoir que de se faire heureux. Dans les Élégies romaines, il découvre la légitimité du plaisir et il en découle pour lui une tentation de vivre. C'est aussi le début des tensions avec sa mère. Celle-ci cependant décide de soutenir son fils dans la conquête de Madeleine, contre le reste de la famille Rondeaux et la jeune fille elle-même, qui reste fermement opposée à une union avec son cousin.
Durant l’été 1892, il écrit le Voyage d'Urien qui sera cosigné avec le peintre Maurice Denis qui réalise à la demande de Gide, et par l'intermédiaire d'Edmond Bailly, trente lithographies originales. À sa sortie, le livre est ignoré par la critique, et les encouragements des proches sont peu fournis. À l’automne, après un bref passage en caserne et cinq conseils de révision, Gide est réformé. L'année suivante est marquée par la naissance d’une nouvelle amitié avec Francis Jammes, que lui a présenté Eugène Rouart.
C’est cependant une autre amitié, celle de Paul Laurens, qui va jouer un rôle décisif. Le jeune peintre, dans le cadre d'une bourse d’étude, doit voyager durant un an et l’invite à se joindre à lui. Ce périple, rapporté dans Si le grain ne meurt, va être pour Gide l’occasion d’un affranchissement moral et sexuel qu’il appelait de ses vœux. Ils partent en pour un voyage de neuf mois, en Tunisie, en Algérie et en Italie. Dès le départ, Gide est malade et son état empire à mesure que les deux jeunes gens descendent vers le sud de la Tunisie. C'est pourtant dans ce contexte, à Sousse, qu’il découvre le plaisir avec un jeune garçon, Ali. Paul et André s'installent ensuite à Biskra en Algérie, où se poursuit leur initiation, dans les bras de la jeune Mériem. L’intrusion soudaine de Juliette Gide, inquiète pour la santé de son fils, vient rompre leur intimité, avant que le voyage ne reprenne sans elle, en . À Syracuse, brièvement aperçue, succède la découverte de Rome que Gide toujours maladif apprécie peu. Il séjourne alors deux semaines dans la petite ville thermale d'Acquasanta Terme dans la région des Marches, avant de gagner Florence. Alors que Paul Laurens rentre en France, Gide poursuit vers la Suisse pour y consulter le docteur Andreae. Celui-ci diagnostique une maladie essentiellement nerveuse et lui redonne foi en sa santé. Après un passage par La Roque-Baignard, il retourne en Suisse et s’installe à La Brévine, qui servira de décor à la Symphonie pastorale. Il y achève Paludes tout en songeant aux Nourritures terrestres.
=== Mariage ===
L’année 1895 débute par un second voyage en Algérie. Gide rencontre à nouveau Wilde, flanqué de Lord Alfred Douglas (Bosie), et connaît une autre nuit décisive en compagnie d'un jeune musicien. La correspondance avec sa mère accuse une opposition de plus en plus véhémente. Cependant, à son retour en France, les retrouvailles sont sereines. Madeleine, qu'il revoit au même moment, se rapproche enfin de lui. La mort brusque de Juliette Gide, le , semble précipiter les choses.
Les fiançailles ont lieu en juin, et le mariage, qui ne sera jamais consommé, le au temple protestant d'Étretat. Suit un voyage de noces de sept mois durant lequel André, désormais en pleine santé, se sent sans cesse freiné par une épouse maladive. En Suisse, il travaille aux Nourritures terrestres, commencées à Biskra. Il écrit également une postface à Paludes, qui fait de l'ouvrage une préface aux Nourritures, Paludes clôturant de manière satirique la période symboliste, et les Nourritures ouvrant une voie nouvelle. Gide gardera l’habitude de considérer ses œuvres comme des jalons sur son chemin, écrites par réaction les unes aux autres et qu'on ne peut comprendre que dans une vue d'ensemble.
Le voyage des jeunes mariés se poursuit en Italie, puis, de nouveau, en Algérie, à Biskra, où les Gide reçoivent la visite de Jammes et Rouart. De retour en France au printemps 1896, Gide apprend qu'il a été élu maire de La Roque-Baignard. S'il exerce consciencieusement son mandat, il refuse de s'engager en politique, de même qu'il refuse de s'enrôler dans une école littéraire. La même année, il fait la connaissance de Philippe Berthelot, le secrétaire général du Quai d'Orsay, qui restera ensuite son ami.
Durant l'été, il écrit El Hadj (publié dans la revue du Centaure) et achève les Nourritures. Publié en 1897, le livre reçoit un accueil élogieux, mais également des critiques tant sur le fond (Francis Jammes et d'autres lui reprochent son individualisme et sa joie indécente) que sur la forme, les critiques peinant à comprendre la structure de l’œuvre, à l'exception notable d’Henri Ghéon. Entre les deux hommes se noue une amitié profonde qui dure jusqu'à la conversion de Ghéon au catholicisme en 1916.
=== Pédophilie ===
Madeleine Rondeaux, sa cousine, devenue sa femme, n'apprend ses aventures pédophiles qu'en 1916, en prenant connaissance d'une lettre sans ambiguïté adressée à son mari. L'historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu note dans son livre Histoire de la pédophilie, en parlant de Gide et de Montherlant : Et c'est bien en tant qu'homosexuels amateurs de jeunes chairs qu'ils seront célébrés ultérieurement par les néopédophiles des années 1970.
Julien Green dans son journal non expurgé publié en 2019 parle abondamment du tourisme sexuel de Gide en Tunisie avec des « petits garçons » et des enfants de dix, onze, douze ou treize ans (, , , ).
L'Envers du journal de Gide et les secrets de sa sincérité de François Derais et Henri Rambaud parle d'avances faites (et repoussées) à un garçon de 15 ans. Gide a alors . Une autre fois, il confie une attirance (non sexuelle) pour un enfant de huit ans (Journal 1918, ).
=== Théâtre et chroniques ===
Durant l'hiver 1898, Gide commence à s'intéresser à l'affaire Dreyfus. Il signe la pétition de soutien à Émile Zola mais refuse de rompre le dialogue avec ceux qui, dans son entourage, prennent le parti inverse. Sans transiger, il s'efforce de comprendre, sinon de convaincre, ses adversaires. Un séjour de dix semaines à Rome est marqué par la découverte de Nietzsche. Il retrouve chez le philosophe ses pensées les plus secrètes : La grande reconnaissance que je lui garde, c'est d'avoir ouvert une route royale où je n'eusse, peut-être, tracé qu'un sentier. Il travaille à Saül. Contrepoint aux Nourritures, l’œuvre doit traduire le danger d'une trop grande disposition à l'accueil, le risque de dissolution de la personnalité. Une fois la pièce achevée, Gide s'obstine vainement à la mettre en scène, ce qui explique sa publication tardive (1903). L'année 1898 se traduit également par une activité de critique et de chroniqueur de plus en plus soutenue, notamment dans L'Ermitage, revue qu'il ne dirige pas, mais à la tête de laquelle il a placé son ami Édouard Ducoté, tout en y jouant un rôle prééminent. Il y parle de Nietzsche, y fait l'éloge funèbre de Mallarmé, y répond aux Déracinés de Barrès… C'est cependant dans La Revue blanche qu'il publie Philoctète qui constituera sa contribution littéraire et intellectuelle au cas du capitaine Alfred Dreyfus. Peu après, la sortie du Prométhée mal enchaîné, incompris par la critique, passe inaperçue.
Au printemps 1899, Gide se lie avec les époux van Rysselberghe. Les Cahiers de la Petite Dame (Maria van Rysselberghe), commencés en 1918, à l’insu de l’écrivain, et poursuivis jusqu’à sa mort, constituent pour les biographes un témoignage précieux. L'année suivante, Gide entame une collaboration régulière avec La Revue Blanche. Enfin, en 1901, il parvient à faire monter une de ses pièces. Mais la première du Roi Candaule (écrit en 1899) est un désastre. La pièce est éreintée par la critique. Gide prend alors le parti de snober le grand public et le théâtre.
=== De l’Immoraliste à la Porte étroite ===
En 1902, L'Immoraliste obtient plus de succès, mais l’auteur, trop vite assimilé par la critique au personnage de Michel, se sent incompris. Selon lui, Michel n'est qu'une virtualité de lui-même, dont il se purge en écrivant. Après L'Immoraliste, il connaît un passage à vide qui se prolonge jusqu'à la publication de La Porte étroite en 1909. Entre-temps, il peine à écrire, ne publiant guère que Prétextes (recueil de critiques, en 1903), Amyntas (en 1906, sans aucun retentissement critique) et le Retour de l'enfant prodigue (1907). Il publie également un hommage à Wilde, en 1902 : la bataille ainsi engagée pour préserver la mémoire de l’écrivain contre les attaques sournoises de Bosie se poursuivra dans Si le grain ne meurt.
Pendant ces quelques années, de nouvelles amitiés se nouent ou s'approfondissent (avec Jacques Copeau, Jean Schlumberger et Charles Du Bos). D'autres se défont progressivement, avec Jammes notamment, converti par Paul Claudel, même si les dissensions entre les deux amis précèdent cette conversion. Gide également est entrepris par Claudel, qui se qualifie lui-même de zélote et de fanatique. Ce dernier échoue cependant, car Gide est moins tenté de se convertir que de vivre l'expérience de la foi à travers Claudel, par empathie. C'est aussi durant cette période, après avoir vendu son château de La Roque-Baignard en 1900, qu’il fait construire sa maison à Auteuil, maison qu'il juge inhabitable et que Madeleine prend immédiatement en grippe, mais dans laquelle il vivra vingt-deux ans (1906-1928).
La fin de la décennie est marquée par un retour à l'écriture, avec La Porte étroite, et par la création de la Nouvelle Revue Française. La Porte étroite est le premier livre de Gide à lui rapporter quelques subsides. La critique ne tarit pas d'éloges mais, une fois de plus, il se sent incompris. De même qu'on l'avait assimilé à Michel, on l'assimile désormais à Alissa, alors que son effort d'empathie envers son héroïne n'est en rien une approbation. La dimension ironique et critique de l’œuvre passe largement inaperçue.
Quant à la NRF, si Gide n'en est pas officiellement le directeur, il en est du moins le chef de file, entouré de Jean Schlumberger, Jacques Copeau… En 1911, le groupe s'associe à Gaston Gallimard pour adosser une maison d'édition à la revue. Isabelle sera un des premiers titres du catalogue.
=== Corydon ===
C'est à cette période que Gide commence à écrire Corydon, essai socratique qui tend à combattre les préjugés envers l'homosexualité et la pédérastie. Sa décision d'écrire fait suite au procès Renard, qui voit un homme accusé de meurtre, moins en raison des charges qui pèsent contre lui que de ses mœurs innommables. Les amis à qui Gide soumet l'ébauche du traité sont effrayés par le scandale et le rejaillissement qu'il pourrait avoir sur sa vie publique et privée, tant et si bien que Gide ne fait d'abord imprimer que les deux premiers chapitres, anonymement et en petit nombre, en 1910. Il complètera son œuvre en 1917-1918, pour ne la publier sous son nom qu'en 1924.
Mais Paul Léautaud, lui, fait de Gide au contraire ce beau portrait, dans son Journal littéraire () :
Deux ans après la publication de Corydon, Paul Léautaud rapportera ce petit discours qu'il a tenu à Gide (24 et ) :
1912 est l'année de l'une des plus célèbres bourdes de l'histoire de l'édition quand Gide, lecteur à la NRF, refuse Du côté de chez Swann, en raison du snobisme de son auteur. Il s'en repentira deux ans plus tard, dans un courrier adressé à Proust : Le refus de ce livre restera la plus grave erreur de la NRF, et (car j’ai cette honte d’en être beaucoup responsable) l’un des regrets, des remords, les plus cuisants de ma vie. Le brouillon de cette lettre révèle une autre raison, peu glorieuse, à la décision de Gide : ouvrant le livre au hasard, il était tombé sur une métaphore qui lui avait semblé dépourvue de sens (les célèbres vertèbres frontales de la tante Léonie).
L'année 1913 est marquée par la naissance d’une nouvelle grande amitié, unissant Gide à Roger Martin du Gard (qui deviendra par la suite le dédicataire des Faux-monnayeurs), après la publication de Jean Barois par Gallimard. Ami fidèle et critique dénué de flatteuse indulgence, Roger Martin du Gard restera dans la garde rapprochée de Gide jusqu’à la mort de ce dernier.
L’année suivante, la publication des Caves du Vatican, conçu comme un livre ahurissant, plein de trous, de manques, mais aussi d'amusements, de bizarrerie et de réussites partielles, est un échec. Le livre mécontente notamment Claudel qui y décèle des accents pédérastiques. Après avoir sommé Gide de s’expliquer, il refuse désormais toute collaboration avec lui. Progressivement évincé de la direction effective de la NRF, laissée à Jacques Rivière et à Gaston Gallimard, Gide est désœuvré lorsque commence la Première Guerre mondiale.
Du début de la guerre jusqu'au moins à la fin de l'année 1915, André Gide se sent très proche du mouvement contre-révolutionnaire et royaliste de l'Action française. Au cours de l'année 1915, dans une conversation avec son ami Jean Schlumberger, il dit à ce dernier : « Ce que tu me dis de tes compagnons nationalistes m'intéresse puissamment ! As-tu su que je m'étais décidé à écrire à Maurras, il y a trois mois environ, au sujet de Dupouey [un officier français tué au combat], prétexte que j'étais heureux de saisir, une lettre qu'il a reproduite dans l'Action française ? M'y étant abonné, je la suis chaque jour avec une approbation à peu près constante ». Par la suite, à la fin de la guerre, Gide développe une réflexion sur la complémentarité possible entre la France et l’Allemagne, vision d’une Europe culturelle, qu’il défendra après la guerre (rencontres avec Walther Rathenau).
1916 est l’année d’une nouvelle tentation de se convertir au catholicisme. La crise est provoquée par la conversion de Ghéon. Pour Gide, le problème est moins religieux que moral : il balance entre un paganisme qui lui permet de s’affirmer dans la joie et une religion qui lui donne des armes pour combattre son péché. Sa réflexion se traduit par l’écriture tourmentée de Numquid et tu. Finalement, la conversion n’a pas lieu, par rejet de l'institution ecclésiastique, par refus de substituer une vérité institutionnelle à une vérité personnelle et d'abandonner son libre examen. Le dogmatisme des catholiques qui l'entourent, comme Paul Claudel, l’écarte également de cette voie. Pour poursuivre son cheminement, il commence la rédaction de Si le grain ne meurt.
L’année suivante est bien différente. Tandis qu’il reprend Corydon, Henri Ghéon s’éloigne définitivement. En , Gide tombe amoureux du jeune Marc Allégret alors âgé de 16 ans et entame une brève liaison avec lui lors d'un voyage à Cambridge de juillet à . Alors que désir et amour avaient toujours cheminé séparément, le cœur et le corps vibrent cette fois à l’unisson. C’est alors que Madeleine se détache de lui : pendant qu’il voyage en Angleterre avec Marc, un hasard vient confirmer les doutes qu’elle réussissait encore à taire ; elle brûle toutes les lettres de son mari et se replie chez elle, à Cuverville. Gide, que cette destruction laisse inconsolable (Je souffre comme si elle avait tué notre enfant), devient le spectateur impuissant du lent étiolement de celle qui constitue toujours l'axe de sa vie. Ce drame lui offre cependant une liberté nouvelle : celle de publier Corydon et ses mémoires.
=== Gloire et rançon ===
Au sein d’une NRF divisée (la maison d’édition adossée à la revue devient la Librairie Gallimard), Gide garde la fonction symbolique de figure tutélaire. Auteur, il est également chargé de dénicher de nouveaux talents et de rendre possible la coopération entre anciens et nouveaux venus : Louis Aragon, André Breton, Henry de Montherlant.
Dans les années 1920, sa réputation ne cesse de grandir. On écoute cette voix qui parle de transformer les esprits sans évoquer de révolution. On reconnaît également, avec enthousiasme ou consternation, son rôle de guide de la jeunesse. Lui conserve l’impression d’être célèbre sans avoir été lu ni compris.
Son influence lui vaut des attaques virulentes de la droite catholique (Henri Massis, Henri Béraud). On lui reproche ses valeurs, son intellectualisme, la mainmise de la NRF sur la littérature française et même sa langue. Gide, fermement soutenu par Roger Martin du Gard, se défend peu mais défend la NRF. Plusieurs intellectuels de droite (Léon Daudet, François Mauriac), qui l’admirent malgré leurs divergences, refusent de prendre part à cette campagne de dénigrement, sans pour autant le défendre. Gide va d’ailleurs donner à ses ennemis de quoi nourrir leurs attaques, en publiant enfin Corydon, qui n’avait fait l’objet en 1920 que d’un tirage limité, destiné aux proches. Tous ses amis ont tenté de le dissuader, voire, une fois encore, de le convertir. Il préfère mettre en jeu sa situation, se remémorant le cas douloureux d'Oscar Wilde, qui motive sa volonté de faire tomber le masque. Finalement, la publication (en 1924) tombe dans l'indifférence, à la fois parce que le livre est mauvais, trop démonstratif, et parce que l'opinion, si prompte à lever d'autres tabous, n'est pas encore prête à affronter celui-là. Le scandale viendra deux ans plus tard, avec Si le grain ne meurt.
=== De la paternité au Congo ===
Entre-temps la vie de Gide a été bouleversée par un autre événement : la naissance de Catherine () le fait père, avec la complicité d'Élisabeth van Rysselberghe, fille de Maria, à qui il avait écrit : Je me résigne mal à te voir sans enfant et à n’en pas avoir moi-même. Catherine Gide ne sera officiellement reconnue par son père qu’après la mort de Madeleine, à qui cette naissance est soigneusement cachée. Gide s’occupe également de l’établissement de Marc Allégret. Il compose ainsi une famille hors norme, qui s’installe avec lui rue Vaneau, lorsqu’il vend la villa Montmorency en 1928. Dans cette nouvelle demeure, une chambre est dédiée à Madeleine et à son absente présence, qui pèse sur lui. Les Faux-monnayeurs, publié en 1925, est le premier livre qui n’est pas écrit en fonction d’elle. Malgré la modernité de la seule œuvre qu’il considère comme un roman, Gide craint d’être daté, souffre d’apathie. Son voyage au Congo, avec Marc Allégret, est l’occasion d’un nouvel élan.
Durant ce voyage de onze mois, Gide retrouve le plaisir de l'exotisme et le goût de l'histoire naturelle. Mais ce qui devait n’être qu’un voyage d'esthète prend malgré lui une autre tournure, face à la réalité. Par-delà la monotonie des paysages et des gens jusqu'à la région de Bangui, il constate à la fois : les pratiques indignes des compagnies concessionnaires agissant en zone forestière, brutalisant et escroquant leurs employés indigènes, employés souvent recrutés de force ; le fait que les administrateurs coloniaux placés en dessous des gouverneurs couvrent la plupart du temps ces abus ; le travail contraint, commandité en général par l'administration elle-même pour des travaux d'intérêt général, mais mené dans des conditions inhumaines par les agents et les gardes. Il observe même que souvent les habitants des villages se cachent à l'arrivée de son expédition, par peur du travail forcé. De façon générale, il est frappé par le mépris sinon la condescendance de la majorité des Blancs pour les Noirs. Plusieurs fois, il mène l'enquête pour éclaircir des cas de mauvais traitement faits à des indigènes.
Pour autant, il ne remet pas en cause le principe colonial. En revanche, il dénonce sans complaisance le régime des grandes concessions et la complicité des agents locaux de l'administration coloniale. Il va bientôt comprendre que les dirigeants à Paris sont avertis de ces pratiques par quelque administrateur courageux, mais aussi qu'ils font silence sur ces faits, y compris les plus graves. Il remet alors son témoignage à Léon Blum, qui le publie dans Le Populaire (Voyage au Congo sera publié par la NRF en 1927). La droite visée et les compagnies accusées dénient à l'écrivain Gide la compétence d'analyser le colonialisme. Pourtant, des enquêtes administratives corroborent ses affirmations. Un débat à l'Assemblée nationale s’achève sur de nombreuses promesses gouvernementales. Gide craint que l’opinion ne se rendorme mais il refuse de prendre sur la question coloniale une position de principe. Le temps de l’engagement politique n’est pas venu.
=== Engagement et désillusion ===
Les conversions au catholicisme se multiplient autour de Gide (Jacques Copeau, Charles Du Bos). Beaucoup guettent sa reddition. Leur désir de voir tomber la citadelle imprenable est d’autant plus aigu que Gide a d’indéniables racines chrétiennes et qu’il s'avance sur le même terrain qu’eux, celui de la morale et de l’esprit. Lassé des attaques comme des tentatives de séduction, Gide réplique en publiant les Nouvelles Nourritures terrestres (1935).
Malgré cette publication, il souffre dans les années 1930 d’un certain essoufflement, qui touche aussi bien l’écriture que les amours ou les voyages, pour lesquels il ressent désormais plus de curiosité que de fièvre. Dans un texte de 1934, Simone Weil le décrit d'ailleurs sans ambage comme un « parasite », vivant dans la recherche perpétuelle de sensations sans jamais s'astreindre une véritable activité, « dans la pensée et dans l’action ». Sous l'influence de deux nouveaux venus, Pierre Herbart et Bernard Groethuysen, il s'intéresse au communisme, s'enthousiasmant pour l'expérience russe dans laquelle il voit un espoir, un laboratoire de l’homme nouveau, qu’il appelle de ses vœux.
En s’engageant dans cette voie, Gide cède aussi à la tentation de sortir du purisme esthétique et de faire usage de l'influence acquise à son corps défendant. Sa prise de position n’est guère comprise par ses proches. Roger Martin du Gard accepte mal de voir se terminer par un acte de foi une vie occupée à combattre les dogmes. D’ailleurs, si Gide met bien sa gloire en péril, il n’apporte à la cause que la caution de son nom et ne se sent pas vraiment à sa place dans les réunions politiques. Dans cette affaire, il n’engage que sa personne et non sa plume, refusant par exemple d’adhérer à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (dont il va néanmoins présider plusieurs réunions et paraître au comité directeur de la revue Commune, organe de l'AEAR, jusqu'en 1936) : il ne peut se résoudre à compromettre l’autonomie du champ littéraire, qu’il a toujours défendue.
Beaucoup de ses nouveaux alliés regardent avec défiance ce grand bourgeois qui vient à eux, trouvant, à l’instar de Jean Guéhenno, que les pensées de M. Gide semblent trop souvent ne lui coûter rien. M. Gide n’a pas assez souffert (Europe, ). Rapidement, alors qu'il accepte de présider tout ce qu'on lui demande de présider, son esprit regimbe contre l'orthodoxie. Il développe pour lui-même une vision du communisme qui concilie égalitarisme et individualisme, évoquant dans son journal une religion communiste qui l'effraie. Il est particulièrement actif dans diverses actions antifascistes et apporte son soutien aux auteurs antifascistes allemands exilés en France et sans ressources. En 1936, les autorités soviétiques l’invitent en URSS. Accompagnés de quelques proches (Jef Last, Pierre Herbart, Louis Guilloux, Eugène Dabit, Jacques Schiffrin), il accepte de partir. Ses illusions s'effritent : s'il est ébloui par certaines institutions et mœurs il déplore ce qui lui semble témoigner du culte de Staline et du contrôle de l'information. Il accepte progressivement l’amère déception que partagent ses compagnons. Puis il décide de publier son témoignage, Retour de l'U.R.S.S. Le PCF, Aragon en tête, et les autorités soviétiques tentent d’abord d’empêcher la publication puis d’étouffer l’affaire par le silence. En réaction aux procès de Moscou, Gide revient à la charge avec Retouches à mon retour de l'URSS, où il ne se contente plus de faire part d'observations, mais dresse un réquisitoire contre le stalinisme. Que le peuple des travailleurs comprenne qu'il est dupé par les communistes, comme ceux-ci le sont aujourd'hui par Moscou. C’est alors un nouveau déchaînement contre lui. On le traite de fasciste, on le pousse vers la droite, dont il refuse de rejoindre les rangs. L’heure du désengagement a sonné. L’homme nouveau n’est pas en URSS, la politique ne lui a pas apporté ce qu’il attendait. Tout en soutenant la cause des républicains espagnols (il soutient notamment les militants calomniés du Parti ouvrier d'unification marxiste ou POUM, parti comuniste non-staliniste espagnol), il se remet vite de sa désillusion (sans verser dans l'anticommunisme haineux ou la mauvaise conscience) et essaie de se replonger dans la littérature. Il regrette d’avoir désappris à vivre, lui qui savait si bien.
À ce deuil politique succède un deuil plus intime, celui de Madeleine, morte le . Après avoir maudit son époux, celle-ci avait fini par accepter le rôle lointain, mais essentiel qu’elle n’a cessé de jouer auprès de lui, ainsi que l’amour si particulier que Gide lui vouait. Amour dont il confesse l'étrangeté et les difficultés dans , dont le premier tirage est réservé aux intimes.
Gide part à la recherche de sa sérénité perdue. Le contexte historique est peu favorable. La fin de la guerre d'Espagne emplit son cœur de dégoût, d’indignation, de rancœur et de désespoir. La vieillesse lui ôte également certains plaisirs : le piano que ses mains ne parcourent plus aussi souplement ; les voyages pour lesquels il ne ressent plus l’enthousiasme qu’il savait si bien faire partager ; le désir qui s'éteint.
=== Seconde Guerre mondiale ===
Il ne faut que quelques jours à Gide pour passer de l’approbation à la réprobation du maréchal Pétain. Rapidement, il est accusé d'avoir contribué à la défaite en raison de son influence sur la jeunesse. Les journaux de la collaboration font son procès. Les Allemands reprennent en main la NRF, désormais dirigée par Drieu la Rochelle. Gide refuse de s’associer au comité directeur. Il donne un texte au premier numéro puis, devant l’orientation prise par la revue, s’abstient de toute autre publication, à la manière de Mauriac. Malgré les pressions amicales ou inamicales, il publie dans Le Figaro sa volonté d'abandonner la NRF. Il refuse également une place d'académicien.
À l’atmosphère de Paris, il préfère un exil doré et serein sur la Côte d’Azur, publiant occasionnellement des articles de critique littéraire dans Le Figaro. À partir de 1942, les attaques dirigées contre lui (et bien d’autres) s’intensifient, sans qu’il puisse se défendre, pour cause de censure. Seul, il s’embarque pour Tunis. Pendant l’occupation de la ville, il constate avec effroi les effets de l'antisémitisme. Plus que d'autres privations, il souffre de son isolement. Puis il quitte Tunis libérée pour Alger, où il rencontre le général de Gaulle. Il accepte la direction (nominale) de l’Arche, une revue littéraire dirigée contre la NRF. Le 7 juillet 1944, le résistant communiste Arthur Giovoni intervient à l'Assemblée consultative provisoire pour demander que Gide soit emprisonné en raison de passages de son Journal où il mettait en doute le patriotisme des paysans français.
Après la Libération, il choisit de ne pas rentrer directement à Paris. Il craint l'épuration, non pour lui-même ou ses proches, aucun ne s’étant compromis, mais pour la dangereuse unanimité qui se crée à ce moment et qu'il juge totalitaire. Ses nuances et ses doutes lui valent de nouvelles attaques d’Aragon. Il laisse Paulhan, Mauriac et Herbart prendre sa défense. À son retour, en , il peine à trouver sa place dans un monde littéraire surpolitisé, lui qui a toujours voulu une littérature autonome. Alors que Sartre utilise volontiers sa notoriété à des fins politiques, Gide refuse d'assumer la sienne, cherchant à fuir ses obligations. Pour s’exprimer, il préfère la publication de Thésée aux tribunes.
=== Prix Nobel ===
Après 1947, il n’écrit presque plus. Tout en affirmant haut et fort qu’il ne renie rien , l'écrivain scandaleux qu'il a été pour certains accepte les hommages des institutions conservatrices : université d'Oxford ; prix Nobel de littérature en 1947, preuves selon lui qu’il a eu raison de croire à la vertu du petit nombre qui finit tôt ou tard par l’emporter. Il réaffirme également le rôle de l'intellectuel détaché de l'actualité. C'est par la littérature qu'il s'est dressé contre les préjugés de son temps et son influence est moins redevable à ses engagements politiques qu’à son art. Jean-Paul Sartre décide de suivre une autre voie : sans cesser d’être littéraire, elle fait la part belle à l’engagement politique. Une émouvante rencontre filmée dans la maison de Gide à Cabris en 1950 rassemble les deux hommes pour une sorte de passage de témoin : Gide laisse à Sartre la charge de contemporain capital et l'auréole de haine qui l'accompagne.
=== Mort ===
Sa principale préoccupation est désormais la publication de ses dernières œuvres, notamment son Journal (premier tome en 1939, second en 1950, avec quelques coupures à chaque fois) qu’il ne veut pas laisser à la charge de sa descendance familiale et spirituelle. En , il commence un dernier cahier, Ainsi soit-il ou Les jeux sont faits, dans lequel il s'efforce de laisser courir sa plume. Je crois même que, à l'article de la mort, je me dirai : tiens ! il meurt. En 1927, dans Voyage au Congo, il avait eu cette pensée, d’une plus haute tenue : Je n’aime point l’orgueilleux raidissement du stoïque ; mais l’horreur de la mort, de la vieillesse et de tout ce qui ne se peut éviter, me semble impie. Je voudrais rendre à Dieu quoi qu’il m’advienne, une âme reconnaissante et ravie. Malade despotique entouré de ses fidèles, il s’achemine vers une mort calme, dénuée d’angoisse et sans le sursaut religieux que guettaient encore certains. Il meurt à son domicile parisien au 1 bis rue Vaneau le , à l'âge de , des suites d'une congestion pulmonaire. Gide aura ces mots mystérieux sur son lit de mort : J'ai peur que mes phrases ne deviennent grammaticalement incorrectes. C'est toujours la lutte entre le raisonnable et ce qui ne l'est pas…
Quelques jours plus tard, il est inhumé auprès de Madeleine, au chevet de l'église dans le petit cimetière de Cuverville (Seine-Maritime), village où l'on peut voir le château familial, près d'Étretat.
L'ensemble de son œuvre est mis à l'Index par le Vatican en 1952. Cette nouvelle scandalise les admirateurs enthousiastes de l'écrivain. Quant à ses détracteurs, qui pourtant l'attaquent avec violence, ils ne sont guère convaincus de l'utilité d'une telle discrimination.
== Œuvres ==
Les Cahiers d'André Walter, L'Art indépendant, 1891.
Le Traité du Narcisse, L'Art indépendant, 1891.
Les Poésies d'André Walter, L'Art indépendant, 1892.
.
La Tentative amoureuse, L'Art indépendant, 1893.
Paludes, L'Art indépendant, 1895.
Réflexions sur quelques points de littérature et de morale, Mercure de France, 1897.
Les Nourritures terrestres, Paris : Mercure de France, 1897.
Feuilles de route 1895-1896, SLND, (Bruxelles), 1897.
.
et El Hadj, Mercure de France, 1899.
Lettres à Angèle, Mercure de France, 1900.
De l'Influence en littérature, L'Ermitage, 1900, rééd. Allia, Paris, 2010, 48 p.,
Le Roi Candaule, La Revue blanche, 1901.
Les Limites de l'Art, L'Ermitage, 1901.
L'Immoraliste, Mercure de France, 1902.
Saül, Mercure de France, 1903.
De l'Importance du Public, L'Ermitage, 1903.
Prétextes, Mercure de France, 1903.
.
Le Retour de l'Enfant prodigue, Vers et Prose, 1907.
Dostoïevsky d'après sa correspondance, Jean et Berger, 1908.
La Porte étroite, Mercure de France, 1909.
Oscar Wilde, Mercure de France, 1910.
Nouveaux Prétextes, Mercure de France, 1911.
Charles-Louis Philippe, Figuière, 1911.
C.R.D.N., 1911 (tirage privé à 12 exemplaires).
.
Bethsabé, L'Occident, 1912.
Ne jugez pas : souvenirs de la cour d'assises, Gallimard, 1913.
Les Caves du Vatican, NRF, 1914.
La Symphonie pastorale, NRF, 1919.
Corydon, 1920 (tirage privé à 21 exemplaires).
Morceaux choisis, NRF, 1921.
Pages choisies, Crès, 1921.
, SLND [Bruges, 1922].
Dostoïevsky, Plon, 1923.
Incidences, NRF, 1924.
Corydon, NRF, 1924.
Caractères, La Porte étroite, 1925.
.
Si le grain ne meurt, NRF, 1926.
.
Dindiki, 1927.
Voyage au Congo, NRF, 1927.
Le Retour du Tchad, NRF, 1928.
L'École des femmes, NRF, 1929.
Essai sur Montaigne, Schiffrin, 1929.
Un esprit non prévenu, Kra, 1929.
Robert, NRF, 1930.
La Séquestrée de Poitiers, Gallimard, 1930.
L'Affaire Redureau, Gallimard, 1930.
Œdipe, Schiffrin, Paris : Éditions de la Pléiade, 1931.
Divers, Gallimard, 1931.
Perséphone, Gallimard, 1934.
Pages de Journal 1929-1932, Gallimard, 1934.
Les Nouvelles Nourritures, Gallimard, 1935.
Nouvelles Pages de Journal 1932-1935, Gallimard, 1936.
Geneviève, Gallimard, 1936.
Retour de l'U.R.S.S., Gallimard, 1936.
Retouches à mon Retour de l'U.R.S.S., Gallimard, 1937.
Notes sur Chopin, Revue Internationale de Musique, 1938.
Journal 1889-1939, Paris : NRF, 1939. Collection " Bibliothèque de la Pléiade ", . Réimprimé en 1977.
Les pages immortelles de Montaigne (préface et anthologie), Corrêa, 1939.
Découvrons Henri Michaux, Gallimard, 1941.
Théâtre : Saül, Le Roi Candaule, Œdipe, Perséphone, Le Treizième Arbre, Gallimard, 1942.
Interviews imaginaires, Éd. du Haut-Pays, 1943.
Pages de Journal, Alger, Charlot, 1944. Sur la période 1939-1941.
Pages de Journal 1939-1942, Schiffrin, 1944.
Thésée, New York : Pantheon Books, J. Schiffrin, 1946. Gallimard, 1946
Souvenirs littéraires et problèmes actuels, Les Lettres Françaises, 1946.
Le Retour, Ides et Calendes, 1946.
Paul Valéry, Domat, 1947.
Poétique, Ides et Calendes, 1947.
Le Procès, Gallimard, 1947.
L'Arbitraire, Le Palimugre, 1947.
Préfaces, Ides et Calendes, 1948.
Rencontres, Ides et Calendes, 1948.
Les Caves du Vatican (farce), Ides et Calendes, 1948.
Éloges, Ides et Calendes, 1948.
Robert ou l'Intérêt général, Ides et Calendes, 1949.
Feuillets d'automne, Mercure de France, 1949.
Anthologie de la poésie française, NRF, 1949.
Journal 1942-1949, Gallimard, 1950.
Littérature engagée, Gallimard, 1950.
Égypte 1939, SLND [Paris, 1951].
, Ides et Calendes, 1951.
=== Parutions posthumes ===
Ainsi soit-il ou Les Jeux sont faits, Gallimard, 1952.
Journal 1939-1949. Souvenirs, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1954.
Le Récit de Michel, Ides et Calendes, 1972.
À Naples, Fata Morgana, 1993.
Le Grincheux, Fata Morgana, 1993.
L'Oroscope ou Nul n'évite sa destinée (scénario), Jean-Michel Place, 1995.
Isabelle (scénario avec Pierre Herbart), Lettres Modernes, 1996.
Journal, vol. 1 : 1887-1925, vol. 2 : 1926-1950, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1996, 1997.
Le Ramier, Gallimard, 2002.
Hugo, hélas !, Fata Morgana, 2002.
Histoire de Pierrette, Fata Morgana, 2010.
Quelques réflexions sur l’abandon du sujet dans les arts plastiques, Fata Morgana, 2011.
Le voyage d’Urien, fac-similé de l'édition originale initialement publiée en 1893 avec les lithographies de Maurice Denis, Fata Morgana, 2022 •
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201 |
Arthur John Evans
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Arthur John Evans (né le à Nash Mills dans le Hertfordshire et mort le à Boars Hill dans le Oxfordshire) est un archéologue anglais, qui a mis au jour le site de Cnossos en Crète et est à l'origine des découvertes du XXe siècle sur la civilisation minoenne.
== Biographie ==
Arthur John Evans est né en 1851 à Nash Mills dans le Hertfordshire, un comté d'Angleterre au nord de Londres. Son père est lui-même un célèbre archéologue anglais.
Il commence par s'intéresser dans ses recherches scientifiques et archéologiques à la région de la Laponie et des Balkans. En 1882, il est expulsé de ces derniers par les Autrichiens « à cause de sa prise de position anti-turque (articles du Manchester Guardian) ». Au cours de ses voyages dans la Bosnie Autrichienne, il rencontre la famille serbe de Gavrilo Princip, il décrivit leur condition de vie qui était des plus misérables.
Ensuite, il devient, en 1884, directeur de l'Ashmolean Museum.
Puis, en 1900, il commence des fouilles dans les îles (la Crète en particulier). Il y découvre la mythique civilisation des palais crétois, à Cnossos (Crète minoenne de l'âge du bronze), qui avait déjà été mentionnée dans des textes anciens, mais dont l'existence jusque-là n'avait pu être prouvée. Le site avait déjà été effleuré par Heinrich Schliemann, mais Evans en dégage le palais, dont la conservation paraissait compromise. Il entame une reconstruction archéologique in situ (en termes archéologiques, une anastylose).
Il s'intéresse tout particulièrement aux objets en terre cuite retrouvés sur les sites crétois : des fragments ou céramique entières. Il propose donc dès 1905 une chronologie de la civilisation minoenne en trois parties :
le Minoen ancien
le Minoen moyen
le Minoen récent (chacune de ces périodes étant elle-même divisée en phases I, II et III).
La salle du trône a ainsi été entièrement reconstituée, mais ressemblant sans doute de loin à ce qu'elle a dû être dans les temps anciens : ses peintures ressemblent assez à celles de l'art moderne de cette époque. De plus, il est impossible pour les archéologues actuels d'accéder aux couches inférieures.
Arthur John Evans est élu membre de la Royal Society le . Ses travaux lui valent la médaille Copley en 1936.
Il est fait chevalier en 1911.
Il meurt en 1941, le 11 juillet, à Boars Hill dans le comté anglais du Oxfordshire.
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206 |
Alfred Nobel
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Alfred Bernhard Nobel /'alfrəd 'bɛɳhɑ:ɖ noˈbɛ:l /, né le à Stockholm en Suède et mort le à Sanremo en Italie, dont celui de la dynamite.
À l'âge de neuf ans, il déménage avec sa famille pour Saint-Pétersbourg, où son père, qui plus tard inventera le contreplaqué moderne, fonde une entreprise de mines marines. À la suite d'une infortune dans son pays natal, à tradition pacifiste, Immanuel Nobel s'installa en Russie en 1838. En Suède, ses inventions d'explosifs, notamment les mines, ne rencontrèrent que peu de succès. À l'âge de , Alfred part aux États-Unis, où il étudie la chimie pendant quatre ans et travaille pendant une courte période avec John Ericsson. En 1859, la direction de l'entreprise paternelle est laissée à son frère Ludvig Nobel (1831-1888), qui plus tard fonda, en Russie, la Machine-Building Factory Ludvig Nobel et Branobel, et devint l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de Russie.
Durant des siècles, la poudre à canon est restée le seul explosif puissant. En 1846, sont découvertes la nitrocellulose, puis en 1847, par Ascanio Sobrero, la nitroglycérine. En 1850, Alfred Nobel passe un an à Paris pour étudier sous la direction de Théophile-Jules Pelouze, collègue d'Ascanio Sobrero. Après son retour en Suède en compagnie de son père, Alfred se consacre entièrement, à partir de 1862, à l'étude des explosifs, mettant l'accent sur l'utilisation et la commercialisation sécurisée de la nitroglycérine. Bien que frustré dans son désir d'être un homme de lettres, il rédige à cette période, en anglais, des poèmes de qualité littéraire modeste et entame deux romans restés inachevés, Brothers and Sisters et In Lightest Africa. En 1871, il fonde KemaNobel, une des entreprises à l'origine d'AkzoNobel. Plusieurs explosions ont eu lieu dans l'usine familiale d'Heleneborg, dont une particulièrement désastreuse qui, le , coûta la vie à cinq personnes dont Emil, le frère cadet d'Alfred.
Il s'attelle donc à rendre l'usage de la nitroglycérine moins dangereux, et est le premier à réussir à maîtriser sa puissance explosive. Alfred Nobel découvre accidentellement, par sérendipité, que, lorsque la nitroglycérine est mélangée à un solide inerte et absorbant appelé Kieselguhr (terre diatomacée), elle devient beaucoup plus sûre à transporter et à manipuler, l'explosion nécessitant l'usage d'un détonateur. Il met au point le « détonateur breveté Nobel » en 1865. La dynamite fait l'objet d'un brevet d'invention du en Angleterre et du en Suède. Il l'utilise pour la première fois, le 14 juillet 1867, dans une carrière à Redhill, en Angleterre (Surrey).
Alfred Nobel réside à Paris à partir de 1875. En 1876, il rencontre une jeune femme de dix ans sa cadette, Bertha von Suttner, qui est sa secrétaire pendant deux semaines. Il entretiendra une correspondance avec la future pacifiste. En 1881, il acquiert l'ancien château de Sevran en Seine-et-Oise (actuellement Seine-Saint-Denis). Le , il acquiert le château dit « La Maison du Fayet », une maison caractéristique du XVIIIe siècle. Cette propriété historique à Sevran était consacrée par Alfred Nobel pour ses recherches sur la dynamite-gomme, qui est utilisée dans les travaux sous-marins. Sevran était à l’époque un village de , qui abritait « d’éminents pyrotechniciens qui pratiquent leurs recherches dans les bâtiments de la poudrerie nationale ». Son laboratoire, construit pour ses expériences est situé derrière la maison. Sa « ballistite » à savoir, la poudre sans fumée, pour laquelle il a travaillé avec acharnement, est mise au point secrètement par la Poudrerie nationale.
Dans son laboratoire français, il invente accidentellement, là encore par sérendipité, un nouvel explosif plus pratique d'emploi que la dynamite. Composée de nitroglycérine (93 %) et de collodion (7 %), la « dynamite extra Nobel » (brevet de 1875) ou gélignite (blasting gelatin) n'est autre que la dynamite gomme ou dynamite plastique (à ne pas confondre avec le plastic qui est un mélange d'hexogène et/ou de penthrite avec une huile et un plastifiant).
C'est la publication erronée par un journal français d'une nécrologie prématurée en 1888, condamnant son invention de la dynamite, qui le décide à laisser une meilleure image de lui au monde après sa mort. La nécrologie affirmait ainsi : « Le marchand de la mort est mort. Le Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier »
Fatigué par les lourdeurs administratives françaises et une violente campagne de presse contre lui qui lui reproche d'avoir vendu les droits de la ballistite au gouvernement italien, Alfred Nobel s'installe dans la villa Nobel à Sanremo en Italie en 1891, ce qui ne fait qu'irriter les milieux nationalistes français, l'Italie étant l’alliée des ennemies de la France, l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne.
Le Alfred Nobel met un point final à son testament en léguant la quasi-intégralité de sa fortune pour la création d'un fonds dont les intérêts doivent être redistribués « à ceux qui au cours de l'année écoulée auront rendu à l'humanité les plus grands services » dans cinq domaines : la paix ou la diplomatie, la littérature, la chimie, la physiologie ou la médecine, et la physique : c'est la naissance du Prix Nobel. La fortune qu'il laisse ainsi est de de couronnes suédoises de l'époque, ce qui est estimé à de couronnes suédoises de 2013 ( d'euros). Resté célibataire toute sa vie et sans enfant, saint-simonien prônant la récompense en fonction du mérite et condamnant l'institution de l'héritage qui abandonne l'utilisation des instruments de production au hasard de la naissance, Alfred Nobel lègue tout de même près d'un million de couronnes suédoises, réparties principalement entre les deux fils de son frère aîné Robert Nobel, mais aussi ses nièces, d’anciens employés et des amis.
Alfred Nobel, lui-même de tendance mélancolique. Ainsi avait-il proposé à Francesco Crispi, président du Conseil italien, la somme de trois millions de lires afin de créer à Rome ou à Milan un établissement d'euthanasie pour ceux qui sont fatigués de vivre ; là, au terme d'un repas somptueux, ils seraient définitivement endormis par des parfums agréables au son d'une douce musique.
Il meurt d'un accident vasculaire cérébral le , dans les bras d'un domestique, à Sanremo et est enterré au cimetière du Nord à Stockholm.
== Postérité ==
=== Hommages ===
Le , à l'initiative de la fondation Nobel, une statue en bronze d'Alfred Nobel, réalisée par les sculpteurs et , est inaugurée sur un quai de la Grande Nevka à Saint-Pétersbourg, ville où a résidé Alfred Nobel.
Pour le centenaire de sa mort, une œuvre du sculpteur sevranais Christian Kazan, intitulée L’Élévation, est érigée place Gaston-Bussière, place centrale de Sevran, le . Autour de la sculpture sont disposées cinq colonnes qui symbolisent les cinq prix Nobel et les cinq lettres du nom du savant. Mille messages de paix, rédigés par les écoliers sevranais, ont été déposés dans un coffre scellé au pied de la sculpture.
L'astéroïde (6032) Nobel a été découvert en 1983 à l'observatoire d'astrophysique de Crimée.
L'élément chimique nobélium a été appelé ainsi en son honneur.
=== Rues ===
On trouve des rues ou voies Alfred-Nobel dans plusieurs villes, telles que :
en France : Montpellier, Le Havre, Pau, Nantes, Orvault…
au Canada : Montréal, Québec, Drummondville…
aux États-Unis : Commerce, Alcoa, Longwood, Rogers…
en Australie : Cranbourne, Highbury…
en Norvège : Oslo…
en Bulgarie : Sofia…
=== Divers ===
Il existe une université Alfred Nobel à Dnipro (Ukraine)
== Médiagraphie ==
|
[
"Oslo",
"poudre à canon",
"1846",
"Pacifisme",
"Autriche-Hongrie",
"Time (magazine)",
"1871",
"famille Nobel",
"États-Unis",
"observatoire d'astrophysique de Crimée",
"ballistite",
"Pau",
"Rogers (Arkansas)",
"Olof Rudbeck",
"nitroglycérine",
"Ludvig Nobel",
"Poudrerie nationale de Sevran-Livry",
"1872",
"Dominique Roux",
"médecine",
"Christian Kazan",
"1859",
"paix",
"1831",
"contreplaqué",
"Prix Nobel",
"villa Nobel",
"explosif",
"Alcoa (Tennessee)",
"plastic",
"Kieselguhr",
"Suédois (peuple)",
"Suède",
"Le Havre",
"Drummondville",
"1850",
"1876",
"Ascanio Sobrero",
"physique",
"gélignite",
"Saint-simonisme",
"France",
"Nantes",
"Couronne suédoise",
"chimiste",
"Australie",
"John Ericsson",
"Banyuls-sur-Mer",
"en:Highbury, South Australia",
"1983",
"prix Nobel",
"Bofors",
"imdb.com",
"Montpellier",
"accident vasculaire cérébral",
"nitrocellulose",
"diplomatie",
"Paris",
"1888",
"Les Échos",
"Orvault",
"Surrey (comté)",
"Bureau (meuble)",
"Sebastian Koch",
"littérature",
"1702",
"sérendipité",
"Montréal",
"Longwood (Floride)",
"collodion",
"Italie",
"Allemagne",
"Sanremo",
"1875",
"éditions Rombaldi",
"Commerce (Californie)",
"château de Sevran",
"Anders Österling",
"Bertha von Suttner",
"nécrologie",
"Stockholm",
"physiologie",
"Seine-et-Oise",
"1801",
"Place Gaston-Bussière (Sevran)",
"Québec (ville)",
"élément chimique",
"Immanuel Nobel",
"Seine-Saint-Denis",
"mine marine",
"Paulilles",
"Dnipro",
"nobélium",
"1630",
"en:Cranbourne, Victoria",
"Sofia",
"francetvinfo.fr",
"Robert Nobel",
"industrie",
"rue de Rivoli",
"Birgit Minichmayr",
"(6032) Nobel",
"2014 à la télévision",
"Russie",
"dynamite",
"Sevran",
"AkzoNobel",
"Grande Nevka",
"Urs Egger",
"1881",
"Saint-Pétersbourg",
"Cimetière du Nord (Solna)",
"Théophile-Jules Pelouze",
"1847",
"Dynamiterie de Paulilles",
"détonateur",
"chimie",
"Angleterre"
] |
208 |
Alcène
|
Les alcènes sont des hydrocarbures insaturés, caractérisés par la présence d'au moins une double liaison covalente entre deux atomes de carbone. Ces liaisons sont toujours de types covalentes normales parfaites. Les alcènes non cycliques n'ayant qu'une double liaison possèdent une formule brute de la forme CnH2n où n est un entier naturel supérieur ou égal à 2. L'alcène le plus simple est l'éthylène (nom usuel de l'éthène).
Le terme « oléfine » était le nom donné par le passé aux alcènes ; bien qu'encore employé (ainsi que le terme « polyoléfine »), il tombe progressivement en désuétude.
== Nomenclature ==
=== Nombre de doubles liaisons ===
Les alcènes ne comportant qu'une double liaison sont des monoalcènes, les autres sont des polyènes : diènes (2 doubles liaisons), triènes (3), tétraènes (4)Affixe multiplicateur IUPAC|
=== Alcènes non ramifiés ===
Il faut utiliser le même nom que celui de l'alcane portant le même nombre d'atomes de carbone, en utilisant le suffixe « -ène » à la place de « -ane » et en intercalant l'indice de position de la double liaison (voir #règle 2a|) dans le mot, avant le suffixe, et encadré par deux tirets.
Si l'alcène non ramifié n'a pas sa double liaison en première position, alors il faut préciser s'il s'agit d'un alcène E (si les deux atomes H portés par la double liaison sont opposés) ou Z dans le cas contraire. C'est le cas du pent-2-ène, par exemple.
=== Alcènes ramifiés ===
Voici les règles à suivre pour nommer un alcène ramifié :
Règle 1
Dans la formule de structure, déterminer la chaîne carbonée principale (c'est-à-dire la chaîne la plus longue d'éléments contenant un C) comportant obligatoirement la double liaison.
En pratique, cela revient à :
choisir une extrémité de la chaîne carbonée ;
parcourir la chaîne en passant par le plus grand nombre d'atomes C consécutifs.
Règle 2
Afin de situer la double liaison, numéroter la chaîne principale de façon que le numéro de l'atome C portant la double liaison soit le plus petit possible.
Suivre la même numérotation pour situer les ramifications.
Règle 3
Citer le nom de la ramification alkyle, suivi de son indice de position entouré de tirets. Faire suivre du nom de l'alcène comme s'il n'était pas ramifié.
La stéréochimie de la double liaison peut être déterminée selon les règles de priorité de Cahn-Ingold-Prelog :
si les groupes les plus importants liés à chacun des atomes de carbone de la double liaison se retrouvent du même côté par rapport à la double liaison, l'isomère a la stéréochimie Z (de l'allemand , ensemble), exemple :
(Z) pent-2-ène ;
si les groupes les plus importants liés à chacun des atomes de carbone de la double liaison se retrouvent de côté opposé par rapport à la double liaison, l'isomère a la stéréochimie E (de l'allemand entgegen, opposé), exemple :
(E) pent-2-ène .
== Propriétés physiques ==
Les alcènes ont des températures d'ébullition un peu plus basses que celles des alcanes correspondants car les forces de van der Waals sont plus faibles ; en effet, une double liaison prend plus d'espace qu'une simple liaison, donc les molécules s'empilent de façon moins compacte et les forces intermoléculaires sont moins importantes. Il en résulte qu'il faut fournir moins d'énergie pour les rompre : les températures d'ébullition sont plus basses. Ils brûlent avec une flamme claire.
À température et pression ambiantes, les alcènes sont gazeux jusqu'au , puis liquides et enfin solides à partir de C16. Leur solubilité, médiocre dans l'eau, est bonne dans l'alcool et l'éther.
== Réactivité ==
La double liaison est formée d'une liaison σ (sigma) forte (EL = ) et d'une liaison π (pi), appelée également liaison insaturée, plus faible (EL = 263 kJ/mol).
La force de la liaison π étant plus faible que celle de la liaison σ, elle cède plus facilement.
Les principales réactions des alcènes sont :
réaction d'addition sur les carbones porteurs de la double liaison ;
réaction de destruction et de dégradation.
Bien que les réactions suivantes commencent formellement comme des additions, il est d'usage de les considérer à part :
réaction de coupure de la double liaison (sans destruction de la molécule) comme l'ozonolyse ou la métathèse ;
réaction de polymérisation ;
la présence d'une double liaison (ou de plusieurs doubles liaison conjuguées) active l'hydrogène en alpha de la double liaison.
=== Réaction d'addition ===
Lors des réactions, la liaison π peut se rompre : un réactif A-B électrophile va s'additionner sur la double liaison de l'alcène et il y a formation d'un produit saturé. La liaison π a donc été remplacée par deux liaisons σ.
==== Action du dihydrogène ====
L'addition du dihydrogène sur un alcène donne un alcane : CnH2n + H2 → CnH2n+2
Cette réaction utilisera un mécanisme de cis-addition.
==== Action d'un dérivé halogéné ====
===== Formation du produit Markovnikov =====
Cette réaction obéit à la règle de Markovnikov : dans une réaction d'addition de H-X sur un alcène, en l'absence de peroxyde et dans l'obscurité, l'atome d'hydrogène migre vers le carbone moins substitué (c'est-à-dire le plus hydrogéné, pour former le carbocation le plus stable).
===== Formation du produit Kharasch ou anti-Markovnikov =====
Exemple : addition radicalaire du bromure d'hydrogène sur le 3-méthylhex-3-ène en présence de peroxyde de benzoyle.
Le mécanisme réactionnel est séparable en trois étapes :
amorçage :
un peroxyde est un bon amorceur radicalaire, il se coupe spontanément en deux radicaux, qui, à leur tour, attaquent une molécule de HBr pour former le radical de propagation Br• . L'amorçage peut aussi être réalisé par irradiation aux UV ;
propagation :
c'est dans l'étape de propagation que se forme le produit final, le 4-bromo-3-méthylhexane ;
terminaison :
dans cette étape, M est une molécule quelconque du mélange réactionnel, voire une molécule du récipient, elle absorbe l'énergie issue du regroupement de deux radicaux.
Cette réaction, en présence de peroxyde ou d'UV, donne au dérivé halogéné une orientation inverse de celle observée en l'absence de ces réactifs ; on parle d'orientation anti-Markovnikov, ou d'« effet Kharasch ».
==== Action d'un halogène ====
→ Halogénation : addition de H-X.
→ Dihalogénation : addition de dichlore ou dibrome (diiode trop peu réactif, difluor trop réactif).
==== Action de l'eau (hydratation) en milieu acide ====
Un alcène ne réagit pas avec l’eau. On rend alors le milieu acide en ajoutant par exemple de l'acide sulfurique H2SO4
Cette réaction obéit à la règle de Markovnikov : dans une réaction d'addition de sur un alcène, en l'absence de peroxyde, l'atome d'hydrogène migre vers le carbone le moins substitué (c'est-à-dire le plus hydrogéné).
==== Action d'un oxydant faible ====
Ces réactions d'addition syn, désignées comme réactions de « dihydroxylation » parce qu'elles fixent un radical hydroxyl sur chacun des carbones de la double liaison, doivent être catalysées.
Sur le plan théorique, on peut utiliser comme oxydant :
l'ion permanganate en milieu neutre : la réaction sur l'alcène conduit alors à un diol ; cependant, MnO4− reste un oxydant trop fort : s'il a été trop chauffé, il dégrade le diol en acide gras.
On lui préfère donc en général, pour la synthèse de diols, le tétroxyde d'osmium, mais en petite quantité du fait de son extrême toxicité. De ce fait, on utilise de l'eau oxygénée () qui le reforme après réaction (il tient donc le rôle de catalyseur).
==== Action d'une solution d'oxydant fort ====
(ozonolyse par exemple)
Si R2 est un atome d'hydrogène, alors R1CH=O est un aldéhyde.
Néanmoins l'aldéhyde est oxydée en un acide carboxylique par l'ozone présent dans le milieu ; si on désire conserver l'aldéhyde, il est nécessaire d'utiliser un réducteur (le zinc par exemple).
Si R1 et R2 sont des groupes alkyles, alors R1R2C=O est une cétone.
La même réaction est possible avec le permanganate, chauffé en milieu acide. La différence avec l'ozone est que dans le cas de formation d'un aldéhyde, on ne peut empêcher sa transformation en acide carboxylique.
==== Hydroboration ====
Permet l'obtention de certains alcools primaires, là où l'addition d'eau conduit à un alcool secondaire, par exemple l'hydroboration du but-1-ène conduit au butan-1-ol, alors qu'une l'hydratation donne du butan-2-ol.
==== Formation d'époxydes, obtention d'un diol ====
Un alcène mis en présence de dioxygène conduit à un époxyde. Il est nécessaire de chauffer en présence d'un catalyseur, l'argent par exemple.
En industrie, on utilise des peracides (RCO-O-O-H), dont la liaison peroxyde est très oxydante, le plus utilisé étant le MCPBA (acide méta-chloroperbenzoïque).
L'hydratation (réaction d'addition) d'un époxyde conduit à un diol.
=== Réaction de destruction par combustion ===
== Réaction de Diels-Alder ==
La réaction de Diels-Alder est un cas particulier des cycloadditions entre systèmes π. Il s'agit d'une réaction d'addition entre un diène conjugué (les deux doubles liaisons sont séparées par une liaison simple) et un alcène (diénophile). L'exemple-type de cette réaction est la réaction entre le buta-1,3-diène et l'éthylène pour former le cyclohexène :
|
[
"polymérisation",
"hydrocarbure",
"hydroboration",
"Liaison double",
"peroxyde d'hydrogène",
"Éther diéthylique",
"métathèse (chimie)",
"Hydrocarbure aromatique",
"peroxyde de benzoyle",
"liaison simple",
"diénophile",
"alcool secondaire",
"amorceur radicalaire",
"Énergie de liaison (chimie)",
"dihydrogène",
"Alcane",
"catalyseur",
"polyène",
"époxyde",
"diol",
"Morris Selig Kharasch",
"Alcyne",
"cétone",
"alkyle",
"aldéhyde",
"permanganate",
"alcool primaire",
"Permanganate",
"peracide",
"réaction d'addition",
"ozonolyse",
"Nomenclature Cahn-Ingold-Prelog",
"solubilité",
"peroxyde",
"difluor",
"carbocation",
"acide carboxylique",
"alcane",
"ozone",
"Joule",
"butadiène",
"Composé insaturé",
"Force de van der Waals",
"Conjugaison (chimie)",
"Alcool (chimie)",
"électrophile",
"cyclohexène",
"acide méta-chloroperbenzoïque",
"Oléfination",
"éthylène",
"Addition syn et anti",
"bromure d'hydrogène",
"Polyoléfine",
"Vladimir Markovnikov",
"double liaison",
"diiode",
"règle de Markovnikov",
"Mole (unité)",
"Amorçage (chimie)",
"liaison covalente",
"mécanisme réactionnel",
"Halogénation",
"carbone",
"hydroxyl",
"Affixe multiplicateur IUPAC",
"diène",
"Liaison σ",
"tétroxyde d'osmium",
"acide sulfurique",
"Liaison π",
"polyoléfine",
"entier naturel"
] |
210 |
Ange (homonymie)
|
Un ange est originellement un messager de Dieu, dans certaines religions. Le mot est issu, via le latin angelus, du grec (« messager »).
== Sciences et techniques ==
En biologie, on appelle couramment diverses espèces de poissons cartilagineux, de poissons osseux et de mollusques gastéropodes.
== Culture et société ==
=== Titres d'œuvres ===
;
Ange, une statue en marbre réalisée par Michel-Ange entre 1494 et 1495 ;
Ange du Nord, une sculpture d'Antony Gormley située à Gateshead en Angleterre ;
Le Matricule des anges, un magazine de littérature ;
Ange (Angel), un film américain d'Ernst Lubitsch (1937) avec Marlene Dietrich ;
Un ange, un film policier français de Miguel Courtois (2001) avec Richard Berry et Elsa Zylberstein ;
Anges, une série de bande dessinée d'Olivier Boiscommun ;
;
.
=== Personnages de fiction ===
Les Anges, des monstres dans le manga Evangelion
Ange, un des 12 personnages originaux du jeu de tir à la première personne Overwatch
Ange, un archange des convertis dans le jeu de rôle In Nomine Satanis/Magna Veritas
== Anthroponyme ==
=== Prénom ===
Ange est un prénom mixte.
Plusieurs saints et bienheureux chrétiens sont appelés ;
Plusieurs autres personnalités religieuses sont désignées par le prénom Ange, notamment :
Ange de Saint Joseph (1636-1697), un missionnaire français, frère dans l'Ordre des Carmes déchaussés ;
Ange de Sainte Rosalie (1655-1726), un augustin et généalogiste français.
=== Patronyme ===
la famille Ange, une famille de la noblesse byzantine qui monta sur le trône de l'Empire byzantin ;
Anne Ange (c. 1175-1212), une impératrice consort de Nicée ;
Irène Ange (c. 1181-1208), une princesse byzantine ;
Marc Ange (né en 1978), un artiste et designer franco-italien.
=== Surnom ===
Ange est le pseudonyme commun du couple d'auteurs Anne et Gérard Guéro.
== Toponyme ==
=== Canada ===
la rivière à Ange, un affluent du ruisseau du Pied du Mont, coulant dans Baie-Saint-Paul (MRC Charlevoix, Capitale-Nationale, Québec) ;
=== France ===
l'Ange, une rivière de l'Ain (région Auvergne-Rhône-Alpes), affluent droit de l'Oignin et donc sous-affluent de l'Ain et du Rhône ;
la baie des Anges, une baie à Nice (Alpes-Maritimes, région Provence-Alpes-Côte d'Azur) ;
=== Suède ===
Ånge, une commune du comté de Västernorrland ;
Änge, une localité du comté de Jämtland.
== Ukraine ==
L'allée des Anges à Donetsk, mémorial pour les enfants du Donbass tués pendant la guerre du Donbass.
== Autres ==
A.N.G.E., une série littéraire de l'écrivaine française Anne Robillard
Ange, un groupe français de rock progressif
, un nom vernaculaire de diverses espèces animales
Ange, une société d'édition
Ange, une chaîne de boulangeries
|
[
"comté de Västernorrland",
"religion",
"Empire byzantin",
"A.N.G.E.",
"Ange (groupe)",
"Liste des Anges (Evangelion)",
"Anne Ange",
"grec ancien",
"Anges (bande dessinée)",
"Gastropoda",
"Ange (prénom)",
"espèce",
"Personnages d'In Nomine Satanis/Magna Veritas",
"Carmes déchaussés",
"Antony Gormley",
"Alpes-Maritimes",
"Ange (Michel-Ange)",
"rivière",
"Ånge",
"Rhône",
"Olivier Boiscommun",
"Baie-Saint-Paul",
"Auvergne-Rhône-Alpes",
"Ange de Saint Joseph",
"biologie",
"italie",
"Québec",
"Ernst Lubitsch",
"anglais",
"Gateshead",
"2001",
"Elsa Zylberstein",
"Miguel Courtois",
"France",
"sculpture",
"ruisseau du Pied du Mont",
"Donetsk",
"Ange du Nord",
"boulangerie",
"Augustins",
"baie (géographie)",
"nom vernaculaire",
"comté de Jämtland",
"Un ange",
"latin",
"1937",
"Dieu",
"Overwatch",
"Marc Ange",
"rivière à Ange",
"Ain (département)",
"Chondrichthyes",
"Richard Berry",
"baie des Anges",
"Änge",
"ange",
"Ange (Overwatch)",
"Ange (boulangerie)",
"Ange (film)",
"région française",
"Gaby (auteur)",
"Irène Ange",
"Ange (auteur)",
"Provence-Alpes-Côte d'Azur",
"François Baffard",
"Nice",
"Anne Robillard",
"Osteichthyes",
"rock progressif",
"Capitale-Nationale",
"Michel-Ange",
"Ange (rivière)",
"Mollusca",
"Oignin",
"Ain (rivière)",
"prénom",
"Empire de Nicée",
"famille Ange",
"Charlevoix (municipalité régionale de comté)",
"affluent",
"Marlene Dietrich",
"pseudonyme",
"allée des Anges",
"Le Matricule des anges",
"Ange (éditeur)",
"Angleterre"
] |
213 |
Amstrad CPC 464
|
L'Amstrad CPC 464 est un ordinateur personnel britannique de la gamme Amstrad CPC, à affichage couleurs ou monochrome vert, comportant de RAM, en ROM et utilisant le langage Locomotive BASIC 1.0, considéré par certains passionnés comme le meilleur BASIC ayant jamais
existé.
== Historique ==
Cet ordinateur, conçu pour l'utilisation familiale (il coûtait 3500 FF), répondait au lancement des ZX Spectrum, Oric 1 et Commodore 64 respectivement par Sinclair, Oric Corporation et Commodore. L'Amstrad CPC 464 sorti en septembre 1984 en France a connu un immense succès : il s'en vendait 20000 par mois pour un total d'un million d'exemplaires. Il a fait disparaître beaucoup d'ordinateurs et a peut-être marqué la fin d'une époque. Son succès fut tel que plus d'une dizaine de magazines spécialisés furent créés, dont le plus fameux, Amstrad Magazine. Pour la première fois, une seule fiche secteur était nécessaire, écran et unité centrale s'alimentaient directement sans adaptateur encombrant et deux fiches seulement reliaient les deux éléments entre eux, la mise en fonction était immédiate. C'est peu après le succès commercial du 464 qu'est apparu AMSDOS. CP/M qui était antérieur au 464 a été transposé sur cet ordinateur.
Il existe un projet de descendant de l'Amstrad CPC à base de eZ80 à près de 50 MHz, le CPCNG.
== Description ==
Il utilisait un processeur Zilog Z80A (8 bits) à 4 MHz et comportait un lecteur de cassettes intégré pour le stockage des données. On pouvait lui ajouter un lecteur de disquettes au format 3 pouces.
Le programme Protext de traitement de texte n'était pas présent sur tous les CPC 464.
== Spécifications techniques ==
=== Processeur ===
Z80A à 4 MHz. De par le gateArray les opcodes prenaient tous 4 cycles au minimum. Dès lors certains estiment la perte de performance moyenne à 15 %. Cette estimation reste très statistique mais relativement acceptée par la communauté.
=== Mémoire vive ===
de RAM, extensibles à (des extensions à existent également, ce sont cependant des matériels non officiels).
=== Mémoire morte ===
de ROM, extensibles à .
=== Lecteur de cassette ===
Le fait d'avoir un lecteur de cassette intégré n'avait rien d'anecdotique. En effet les débits depuis la cassette s'effectuaient sur le CPC 464 à 2000 bauds (2 kbit) en vitesse rapide ou à 1000 bauds (1 kbit) en vitesse lente.
Il est à noter que ces vitesses étaient celles indiquées de base par le constructeur. Le jeu Bad Cat, de Rainbow Arts/Go! dans sa version pour Amstrad CPC cassette a été enregistré à 4000 bauds. Et l'Amstrad CPC lit les données à cette vitesse.
César Nicolas Gonzalez, connu dans la communauté sous le pseudo de CNGSOFT a créé des versions compactées de jeux commerciaux, avec une vitesse d'enregistrement allant jusqu'à 6500 bauds. Un vrai CPC 464 est capable de gérer cette vitesse sans problème.
=== Capacités graphiques ===
La machine est équipée d'un Motorola CRTC 6845 (ou clones), plus une puce spécifique à Amstrad, le Gate Array. Le CPC ne possède pas de mode texte en tant que tel. Les informations de modes texte qu'on retrouve régulièrement indiquent en fait le nombre de caractères (de huit pixels sur huit) que peut afficher le système dans les différents modes graphiques.
Le CPC standard possède une palette de 27 couleurs, constituées des trois teintes primaires (rouge, vert, bleu) auxquelles on applique les coefficients 0 ; 0,5 et 1. À l'origine le CPC était annoncé avec une palette de 32 couleurs. Malheureusement les 5 couleurs supplémentaires sont identiques à certaines teintes présentes parmi les 27 sus-nommées. Elles sont accessibles directement en Basic, mais n'ont aucun intérêt pratique.
Chose rare sous l'ère des 8 bits l'affichage est du full bitmap sans contrainte. Chaque pixel peut être adressé indépendamment et n'importe quelle couleurs de la palette définie (2, 4 ou 16 couleurs parmi les 27 selon le mode).
Le CPC dispose de 4 modes graphiques de base utilisant 16 ko de mémoire, dont un non documenté :
Mode 0 : 160x200 en seize couleurs sans contrainte (choisies parmi celles disponibles dans la palette de 27).
Mode 1 : 320x200 en quatre couleurs sans contrainte.
Mode 2 : 640x200 en deux couleurs. Soit la haute définition du CP/M, le CPC jouait donc dans la cour des grands.
Mode 3 : 160×200 en quatre couleurs. Taper « Mode 3 » sous Basic vous renverra une erreur « Improper argument », le système n'est pas capable de gérer ce mode. On ne peut accéder à celui-ci qu'en passant par la programmation assembleur.
Il était possible de créer des modes alternatifs via la programmation du CRTC, voire d'utiliser 32 ko de mémoire pour l'affichage. Cette astuce était essentiellement utilisée pour certains écrans d'accueil en fullScreen en 192×264 (25 ko). Néanmoins les versions CPC de Donkey Kong et d'Arkanoid, par exemple, utilisaient des modes alternatifs permettant du 128×256 en 16 couleurs (16 ko) leur donnant un aspect plus proche des bornes d'arcade à écrans verticaux dont ils étaient originaires.
=== Inconvénient des modes bitmaps pour le jeu vidéo ===
Les développeurs de jeux d'arcade sur Amstrad ont souffert de la carence d'un mode tiles et sprites et d'un scrolling pixel par pixel et de mode graphique full bitmaps sans contrainte.
En effet, pour faire, par exemple un scrolling horizontal pixel par pixel à cinquante images par seconde en plein écran, il fallait que le Z80A fasse cinquante compositions d'écran de 16 kilooctets par seconde, soit 800 ko/s, sans compter les modifications d'image à faire pour positionner les « sprites » logiciels. En effet, bien que le CRTC permît d'effectuer des scrollings horizontaux hard, ceux-ci n'étaient disponibles que par incrément complet d'un octet, soit un pas de 2, 4 ou 8 pixels (mode 0, 1 ou 2) forçant bien des programmes à utiliser des scrolling soft pour éviter les saccades. C'est pour cette raison que la plupart des jeux d'arcade sur CPC présentent une surface jouable inférieure à leurs homologues sur d'autres plateformes.
Il était par contre bien plus facile de gérer des scrolling verticaux en hard mais par incrément dont 1024 était un multiple plein. D'où de nombreux shoot verticaux dans des fenêtres de 128 pixels de large sur les 160 disponibles en mode 0 sur le CPC. Néanmoins, ici, le 128×200 avait aussi l'avantage de conserver l'aspect d'un shoot vertical.
À titre de comparaison, à la même époque :
sur la Sega Master System (également à base de Z80A) le mode Tiles & Sprite avec scrolling hard pixel par pixel nécessitait, pour un scrolling pixel par pixel, 50/8 (scrolling hard) * 1 k (taille de la table de tiles) soit par seconde à gérer par le Z80A.
pour le [Commodore 64], grâce à des caractères redéfinissables en 4 couleurs et d'un scrolling hard d'un pixel en mode texte, on pouvait simuler des tiles cette opération ne nécessitait donc que de traiter que de 50*/8 (scrolling hard) * 10 k (taille d'un 160x200 en 4 couleur + 2 ko définissant les 4 couleurs utilisées par caractère) ⇒ /s, ce qui, avec une capacité CPU deux fois inférieure au CPC, prenait tout de même cinquante fois moins de temps CPU et permettait une réelle fluidité. De plus, il disposait de huit sprites hard monochrome ou multicouleurs.
le ZX Spectrum, lui, devait rafraîchir 350 ko/s mais souffrait du Color Clash.
Sur MSX, point de salut : les développeurs devaient se contenter de scrolling par pas de huit pixels et de sprite monochrome.
Pour les jeux « 3D » fil de fer (dont le jeu spatial Elite) voire en fractales (Rescue on Fractalus!), ces 800 ko/s (ici souvent du 320x200 en 4 couleurs) sont à comparer au 50x = 350 ko/s du mode 256x192 16 couleurs avec contrainte du ZX Spectrum. Ici le C64 devait traiter 50 × 10 ko = 500 ko/s de son mode graphique 320×200 16 couleurs avec contrainte du C64.
=== Capacités sonores ===
General Instruments AY-3-8912, 3 voies stéréo avec une fréquence de 1 MHz. Le même processeur sonore que les Oric, les MSX, les ZX Spectrum modèle 128 et successeurs, et l'Atari ST. L'AY-3-8912 possède aussi des ports d'entrées/sorties, qui sont utilisées sur CPC pour l'interrogation du clavier et du joystick.
=== Clavier ===
AZERTY ou QWERTY suivant les régions, il existe aussi une version de 464 intégrant la touche « ñ » espagnole. Le clavier possède un pavé numérique.
=== Connecteurs ===
Port parallèle 7 bits. On peut néanmoins accéder au à l'aide d'un accessoire largement diffusé dans les magazines à l'époque.
Port d'extension.
Connecteur RGB propriétaire.
Port joystick compatible Atari.
Prise casque stéréo.
Il n'y a pas d'interface RS-232, celle-ci est en revanche disponible séparément.
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"Control Program/Monitor",
"Oric 1",
"pavé numérique",
"Commodore 64",
"Rescue on Fractalus!",
"Zilog Z80",
"Disquette",
"Amstrad CPC",
"Protext",
"Cassette (support de stockage)",
"Master System",
"Borne d'arcade",
"Amstrad CPC 664",
"Port parallèle",
"Amstrad CPC 6128",
"1984 en informatique",
"1984",
"Sinclair Research",
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"Mémoire morte",
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"BASIC",
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"joystick",
"Amstrad",
"processeur",
"RS-232",
"bit"
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Amstrad CPC 6128
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L'Amstrad CPC 6128 est une évolution de l'Amstrad CPC 464 à l'intérieur de la gamme des Amstrad CPC. Il disposait du même processeur Z80 à 4 MHz, mais était doté de 128 ko de mémoire vive (dont 64 ko de mémoire paginée) au lieu de 64 ko, et de 48 ko de mémoire morte au lieu de 32 ko. En plus, il disposait d'un lecteur de disquette 3 pouces dont la capacité pouvait aller jusqu'à 178 ko par face, beaucoup plus rapide que le lecteur de cassette, et intégrait le Locomotive Basic 1.2 en mémoire morte au lieu de la version 1.0 du 464. Il était livré avec des disquettes comportant deux versions du système d'exploitation CP/M (CP/M 2.2 et CP/M 3+) et de nombreux utilitaires.
Dérivé du CPC 464, le CPC 6128 disposait en pratique de moins de mémoire vive accessible pour l'utilisateur BASIC que son prédécesseur. D'une part les 128 ko de mémoire vive étaient en réalité constitués de 64 ko de mémoire paginée, d'autre part son système d'exploitation chargeait le pilote du lecteur de disquettes en plus du pilote du lecteur de cassettes.
== Anecdote ==
En raison de son prix modique (avec un écran couleur, 3990 francs français ; 5990 francs à sa sortie ) et de sa capacité mémoire jugée énorme pour l'époque, le 6128 remporta un beau succès dans les hypermarchés, mais restait lié aux fameuses disquettes 3 pouces (et non 3 pouces 1/2) difficiles à se procurer. L'hebdomadaire Hebdogiciel annonça dans un numéro de la sortie imminente du CPC 5512, un 6128 équipé d'un lecteur de disquettes 5"1/4, accompagné d'une photo de ce prétendu nouveau modèle (en fait, un montage habile). Cela eut pour effet, selon le constructeur, de figer immédiatement les ventes du 6128 en France pendant une semaine… et de valoir à l'hebdomadaire en question un procès intenté par Amstrad.
La crainte d'une pénurie de ces disquettes 3 pouces, qui n'étaient plus utilisées que par les ordinateurs Amstrad et Oric, a persisté longtemps chez les utilisateurs. Il était d'ailleurs possible, moyennant quelques modifications du câblage, de brancher un lecteur externe 5"1/4 sur le CPC 6128.
== Amstrad 6128 plus ==
L'Amstrad 6128 plus est sorti en 1990. C'est une évolution de l'Amstrad CPC 6128, celui-ci comporte quelques différences au niveau architecture :
Un composant ASIC, intégrant les fonctionnalités du Gate Array, du CRTC 6845 et du PPI 8255.
Lecteur de cartouche, compatible GX4000.
Port manette Compatible IBM.
Double port manette DB9.
Port parallèle 8 Bits.
Sortie Stéréo par le moniteur.
Port crayon optique.
Le 6128 plus partageait avec le 464 plus et la GX-4000 la même carte mère, mais en étant équipé de plus de mémoire vive (128 Kio contre 64 Kio) et en étant équipé d'un lecteur de disquette 3 pouces, contre un lecteur de cassette sur le 464 plus.
La GX4000 étant quant à elle un 464 plus dépouillé de son clavier et lecteur de cassettes et se branchant directement sur une télévision ; une tentative commerciale ratée de rester sur le marché des machines orientées jeux en s'attaquant aux consoles vidéo de jeux de salon.
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"Bit (informatique)",
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"système d'exploitation",
"1985 en informatique"
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Amphétamine
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L’amphétamine (DCI) est une substance sympathicomimétique aux effets anorexigènes et psychoanaleptiques. Certains de ses dérivés sont utilisés, chez les enfants et les adultes, dans le traitement du TDAH, de la narcolepsie, de l'obésité, et des troubles de l'hyperphagie boulimique.
L'amphétamine a plusieurs usages dans le traitement de la schizophrénie, mais des doses élevées répétées peuvent provoquer des psychoses.
Son usage non médical est criminalisé dans la plupart des pays du monde. Ses usages non médicaux incluent l'amélioration de la performance sportive, et l'usage récréatif comme euphorisant, stimulant, et aphrodisiaque.
L'amphétamine est utilisée lors de guerres et de conflits armés pour améliorer la performance, principalement dans le cadre de privation de sommeil et d'amélioration de la vigilance.
== Étymologie ==
Le nom amphétamine trouve son origine de ses noms chimiques et est une abréviation dont voici l'étymologie :
l'amphétamine, c'est une phénéthylamine à laquelle a été ajouté un groupement méthyle (-CH3) en position α (alpha) de sa chaîne, ce qui donne alpha-méthyl-phénéthylamine ; c'est la version développée. Du nom alpha-méthyl-phénéthylamine ne seront retenues par simplification que les lettres en gras, ce qui donne finalement : amphétamine. Par extension, un grand nombre de molécules similaires, ayant pour point commun un groupement méthyle en position α, sont appelées amphétamines.
== Historique ==
La première synthèse d'amphétamines fut réalisée le par le chimiste roumain Lazăr Edeleanu, qui lui donna le nom de phénylisopropylamine mais cette découverte tomba dans l'oubli.
En 1914, un chimiste allemand re-découvrit cette molécule et l'utilisa durant la guerre comme sérum de vérité.
Les recherches reprirent de nombreuses années plus tard et l'amphétamine fut à nouveau découverte lors de recherches d'un produit ayant des propriétés bronchodilatatrices, par le chimiste américain Gordon Alles. En 1932, après le rachat du brevet, elle fut lancée sur le marché par le laboratoire Smith, Kline & French sous le nom générique de « » et prescrite comme bronchodilatateur.
Classée comme psychotrope par la Convention sur les substances psychotropes de 1971, elle fut progressivement déclarée illégale à mesure que les pays adaptaient leur législation, réduisant l'usage médical au traitement limité de quelques maladies.
Leur usage, désormais clandestin, concerne principalement l'augmentation des performances sportive et la résistance à la fatigue (lors de soirées festives ou lors de période de travail intense).
En France en 2010, parmi les personnes âgées de , 1,7 % déclarent avoir déjà consommé des amphétamines au cours de leur vie, mais seulement 0,2 % l’a fait au cours de l’année (usage actuel). Contrairement à toutes les autres drogues illicites, les femmes sont plus nombreuses à avoir expérimenté les amphétamines (1,5 % contre 0,8 % des hommes). Cette caractéristique des amphétamines correspond en grande partie à des usages ayant eu lieu à une époque où elles étaient encore présentes dans la pharmacopée et classiquement utilisées par certaines femmes dans la perspective de perdre du poids, grâce à leur puissant effet anorexigène.
== Groupe des amphétamines et diversité des dérivés ==
Les « amphétamines » (au pluriel) sont un groupe de molécules apparentées à l'amphétamine de structure phényléthylamine.
On peut distinguer trois grands types de dérivés amphétaminiques selon leur effet principal, psychostimulant, hallucinogène ou anorexigène. En modifiant plus ou moins la molécule de phényléthylamine, il a été possible d'obtenir des produits dont l'un des effets (stimulant, hallucinogène ou anorexigène) est renforcé au détriment des autres. On a pu ainsi mettre au point des anorexigènes comme la fenfluramine qui ne présente pas d'effet psychostimulant ou des hallucinogènes puissants comme le STP.
Les trois types de dérivés peuvent donner lieu à de l'abus et connaissent des modes de consommation différents selon la nature des produits et les effets recherchés.
Jusqu'aux , le commerce illicite des amphétamines concernait essentiellement des dérivés psychostimulants. Depuis, des dérivés hallucinogènes s'y sont ajoutés, en particulier l'ecstasy qui fait l’objet d’une importante consommation. En outre, certains dérivés anorexigènes, dont l'effet psychostimulant n'est pas totalement absent, sont détournés de leur usage médical.
Une autre classe de produits, celle des phénidates, dont le produit le plus répandu est le méthylphénidate (alias Ritaline) est également dérivée de l'amphétamine.
== Chimie ==
L'amphétamine possède deux énantiomères, le terme amphétamine désigne le mélange racémique (mélange 50/50 de D-amphétamine et de L-amphétamine). La L-amphétamine est nommée lévo-amphétamine, la D-amphétamine est dénommée dexamphétamine (ou dextro-amphétamine). Cette dernière est utilisée dans le traitement de la narcolepsie et de l'hypersomnie.
Formule chimique : CHN
Masse molaire :
== Pharmacologie ==
La structure chimique de l'amphétamine ressemble à celle de stimulants naturels produits par le corps : les catécholamines dont l'adrénaline, la noradrénaline, la dopamine. L'amphétamine inhibe la recapture de la dopamine. Elle a aussi une action libératrice de la noradrénaline et de la dopamine, par action du transporteur vésiculaire VMAT2 (présynaptique). Ce phénomène serait la cause de la perturbation de la production de dopamine.
== Usage médical ==
Elle est principalement employée en Amérique du Nord et en Europe pour traiter les troubles de l'attention, la narcolepsie et parfois dans le traitement de l'obésité. Même si la forme pure est proscrite depuis 1959, elle reste utilisée sous forme de sulfate de dextroamphétamine.
Son utilisation comme anti-fatigue dans l'armée est connue.
Image:Tickets_and_benzedrine_tubes_linked_to_Jack_Kerouac's_life.JPG|Inhalateurs de Benzedrine (pour le film Sur la route de Walter Salles, 2012).
Image:Amphetaminsulfat-d-l-10mg.jpg|DL-amphétamine en gélules.
== Usage détourné et récréatif ==
L'amphétamine est utilisée comme drogue ou comme produit dopant, le plus souvent sous le nom de . La drogue est aussi utilisée par certains pour une recherche de productivité accrue, lors de la réalisation d'un travail scolaire par exemple. Son utilisation est parfois comparable à celle de la cocaïne, mais cette dernière agit beaucoup moins longtemps et coûte beaucoup plus cher, la réservant de fait souvent aux classes les plus aisées.
La drogue se présente généralement en poudre blanche, parfois colorée. On la trouve également en gélule ou comprimé.
Le produit vendu clandestinement sous le nom de peut contenir ou non des amphétamines (notamment amphétamine, dextroamphétamine, méthamphétamine), d'autres produits actifs aux effets similaires ou non dont des psychotropes comme la caféine ou le méthylphénidate (Ritaline), ou même des excipients parfois dangereux, comme la plupart des drogues obtenues de façon illégale.
=== Effets et conséquences ===
L'amphétamine agit en libérant de la dopamine dans le cerveau.
Elle bloque la recapture de la dopamine dans la synapse.
Elle inhibe l'activité de l'enzyme MAO (monoamine oxydase) à forte dose.
Elle agit dans le corps environ de après avoir été ingérée et ses effets peuvent durer jusqu'à 12 heures .
Augmentation de la fréquence respiratoire et de la pression sanguine.
Il arrive parfois que les amphétamines, du fait de leur caractère stimulant, induisent des hallucinations à forte dose ; cet effet ne doit pas être confondu avec celui des psychostimulants.
La descente est souvent très difficile et peut s'accompagner de :
crises de tétanie;
La consommation d'amphétamines cause un effet d'indifférence ou un effet « sérum de vérité ».
L'usage d'amphetamines, particulièrement lorsqu'il est répété et à forte doses peut induire une Psychose toxique amphétaminique et peut mener à une hospitalisation ou une consultation urgente en psychiatrie. Les symptômes disparaissent généralement au bout de quelques jours ou semaines.
==== Effets à long terme ====
Affaiblissement, amaigrissement.
Décalcification des os.
Immunodéficience.
Insomnies.
Troubles de l'humeur : nervosité, irritabilité, anxiété, dépression.
Troubles psychiques : psychose toxique amphétaminique, paranoïa.
Troubles cardio-vasculaires ; notamment hypertension artérielle pulmonaire, endocardite.
Pathologies pulmonaires : SDRA, œdème pulmonaire non cardiogénique.
Dépendance psychologique.
==== Décès imputés à la consommation d'amphétamine ====
Les décès dus à la consommation d'amphétamine sont imputables à :
un dosage trop élevé (overdose) ;
un mélange avec d'autres substances aggravantes telles que l'alcool, l'ecstasy, les boissons stimulantes, la cocaïne, benzodiazepines, etc.
un état de santé incompatible avec la prise d'amphétamines : antécédents de problèmes cardio-vasculaires, hypertension, épilepsie, problèmes rénaux, asthme, diabète, troubles psychiatriques (psychose, schizophrénie, etc.).
Les personnes consommant régulièrement ou en situation de dépendance des amphétamines courent un risque élevé de diverses causes de mortalité, multiplié par 6, par rapport aux personnes ne consommant pas régulièrement ou n'étant pas dépendant des amphétamines.
== Code ATC ==
N06BA01 : amphétamine (racémique).
N06BA02 : dexamphétamine (D-amphétamine).
== Dans la culture populaire ==
Requiem for a Dream : Sara, la mère de Harry, se voit prescrire des amphétamines pour perdre du poids. Elle devient alors dépendante et entame sa descente aux enfers.
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