exploitable et diffusable pour la communaut� scientifique
ne peut �tre utilis� � des fins commerciales
ANNODIS
projet financ� par l'ANR (Agence Nationale pour la Recherche), CNRS, 2007-2010, dirig� par Maire-Paule P�ry-Woodley, universit� de Toulouse - UTM
objectif : cr�ation d'un corpus de fran�ais �crit annot� discursivement
encodage des textes selon la norme de la Text Encoding Initiative, TEIP5
http://www.tei-c.org/release/doc/tei-p5-doc
Les travaux descriptifs qui sont faits sur les propositions subordonn�es circonstancielles concernent essentiellement celles qui ont un verbe conjugu� � un mode personnel. Ils font abstraction des subordonn�es participiales, (d�sormais SP) qui sont reconnues dans l'exemple suivant : le chat parti, les souris dansent. Beaucoup de grammaires de r�f�rence ignorent cette construction (Wagner et Pinchon 1991), d'autres la m�connaissent (Wilmet, 1997). Celles qui l'�voquent l'expliquent en la mettant en �quivalence avec une subordonn�e circonstancielle conjonctive en d�s que ou lorsque : d�s que le chat est parti, les souris dansent (Grevisse 1993 ; Riegel et al 1994).
Dans leur analyse, les grammaires qui parlent de la construction avancent l'id�e que son proc�s est ant�rieur � celui de la proposition qui l'h�berge (d�sormais PH), en pr�cisant que la construction peut �tre indiff�remment pr�c�d�e par des �l�ments comme une fois, sit�t, aussit�t, et que le participe peut �tre pr�c�d� de l'auxiliaire �tant. C'est �galement la position d'A. Borillo (2006 : 5) dans son �tude sur les structures participiales � pr�dication seconde. Elle avance l'explication suivante :
� On peut constater que l'absence du marqueur temporel est parfois possible, sans r�elle modification du sens de l'�nonc�, si ce n'est que sit�t, aussit�t, et � peine ajoutent effectivement une pr�cision d'imm�diatet� et que une fois souligne de mani�re explicite la relation d'ant�riorit� d'une premi�re �ventualit� par rapport � une autre. Une fois le texte r�dig�, il fallut le taper sur un stencil ; le texte r�dig�, il fallut le taper sur un stencil. Sans marqueur temporel, le sens reste tr�s proche, de m�me que les r�gles de construction : le participe pass� est celui d'un verbe construit avec le verbe �tre, qui doit �tre interpr�t� avec une valeur passive si le verbe est transitif, avec une valeur active si le verbe est inaccusative �.
L'objectif de mon propos est de montrer que, pour mieux comprendre le fonctionnement de la SP, celle-ci doit �tre analys�e, non pas dans le cadre de la phrase, mais dans le cadre du discours. En effet, comme B. Combettes (1993) l'a montr�, les constructions d�tach�es sont des �l�ments qui assurent la continuit� th�matique du discours. Elles reprennent, en g�n�ral, des r�f�rents contenus dans le contexte ant�rieur. En tant que telle, la SP peut difficilement avoir un r�f�rent nouveau. Elle a en g�n�ral un r�f�rent qui est d�j� pr�sent dans le discours. Il para�t donc difficile de se contenter de l'analyse phrastique pour rendre compte de ce type de construction. B. Combettes (1993 : 39 - 40) l'a soulign� : � La construction d�tach�e appara�t [...] comme un constituant dont le fonctionnement d�pend autant, sinon plus, de contraintes textuelles, de facteurs discursifs, que de caract�ristiques strictement syntaxiques : le pr�dicat r�duit qu'elle constitue se comporte en fait comme un pr�dicat interm�diaire, passage entre deux �nonc�s, qui prolonge le contexte de gauche dans une fonction de maintien d'un r�f�rent th�matique. �
Dans une analyse discursive, � partir d'un corpus constitu� d'exemples tir�s de la litt�rature du XIXe si�cle et de la presse contemporaine, je pose l'hypoth�se que, contrairement � ce qui est avanc� partout ailleurs, on n'est pas libre d'employer dans cette construction le participe pass� seul avec son sujet, avec un marqueur temporel, ou avec l'auxiliaire �tant. Chaque �l�ment introduit dans la SP - marqueur temporel ou auxiliaire �tant - r�pond � un imp�ratif discursif. Il s'agit de montrer donc qu'il y a trois types de SP au participe pass�, selon que le participe pass� est seul, qu'il est introduit par un marqueur temporel ou pr�c�d� de l'auxiliaire �tant. Mais avant de parler de ces trois types de SP, je m'int�resserai d'abord aux caract�ristiques de cette construction dans le cadre de la phrase.
La SP au participe pass� se d�finit par le fait qu'elle constitue une construction p�riph�rique. Elle se trouve, en effet, � � l'�cart du r�seau syntaxique � (Le Goffic, 1993) de la PH, contrairement � l'analyse de Hanon (1989), qui estime que c'est un �l�ment de la rection verbale. Elle ne peut pas subir les manipulations syntaxiques d'un �l�ment r�gi par le verbe. Dans les exemples suivants :
Le chat parti, les souris dansent
Le chat �tant parti, les souris dansent,
La construction participiale ne peut pas �tre mise en extraction, ou recevoir une modalit� du verbe comme la n�gation restrictive :
? C'est le chat parti que les souris dansent.
? Les souris ne dansent que le chat parti
? C'est le chat �tant parti que les souris dansent
? Les souris ne dansent que le chat �tant parti.
En revanche, comme l'a montr� Blanche-Benveniste (1998), il suffit que la SP soit introduite par un marqueur temporel comme une fois pour qu'elle entre dans la sph�re du verbe. Avec ce marqueur, la SP peut servir de r�ponse � une question :
Quand est-ce-que tu partiras ? - Une fois le match termin�.
Elle peut recevoir la n�gation restrictive, comme dans ces exemples attest�s :
Mondial 2006 : la FIFA impose un arr�t sur l'image. Les sites internet ne pourront pas diffuser plus de cinq photos de chaque mi-temps. Maigre, tr�s maigre. D'autant que ces photos ne pourront �tre publi�es qu'une fois le match termin�. (Lib�ration, 03 - 03 - 06, p.20)
En suivant l'analyse de Blanche-Benveniste, ce marqueur temporel est un �l�ment � stabilisateur �, qui donne � la SP une autonomie syntaxique en l'int�grant dans la rection verbale.
Toutes ces analyses de la SP sont faites � partir de la phrase. Et pourtant, pour plusieurs raisons, la phrase, comme cadre d'analyse des ph�nom�nes grammaticaux, est remise en cause depuis quelques d�cennies (Marcello-Nizia 1979 ; Berrendonner 1989, 1991, 2002). Parmi les nombreuses critiques formul�es contre cette � institution � grammaticale (S�guin 1993), il y a la notion d'autonomie. En effet, depuis longtemps, la phrase est d�finie comme � une unit� grammaticalement autonome �. Or, selon Marcello-Nizia (1979), d'un point de vue strictement grammatical, cette autonomie ne se justifie pas. Car, pour expliquer les temps verbaux ou pour rendre compte du discours rapport�, par exemple, on a besoin d'unit�s sup�rieures � la phrase. D'un point de vue linguistique, l'autonomie de la phrase pose probl�me �galement. Plusieurs raisons expliquent cela.
D'abord, certains �l�ments int�gr�s � la sph�re du verbe peuvent �tre s�par�s de celui-ci par un point (Oui, c'est curieux parce que j'ai l'impression de vivre une autre vie. Sur une autre plan�te. / Et 40 ans plus tard, il choisit sa voie, sa vie. D�finitivement. Exemples emprunt�s � Blanche-Benveniste 1993).Ensuite, beaucoup de linguistes comme F. Rastier (1994) estiment qu'en syntaxe il est important d'accorder beaucoup d'importance � la s�mantique, ce qui fait qu'il semble difficile d'analyser une phrase sans tenir compte des phrases qui la pr�c�dent ou qui la suivent. Pour F.Rastier, l'autonomie de la phrase est dangereuse, car � cette solitude de la phrase entraine toutes sortes d'ambig�it�s s�mantiques comme syntaxiques. � En accordant � la s�mantique la place qu'elle m�rite, F. Rastier pense que ces ambig�it�s seraient lev�es : � la conservation en m�moire de pr�somptions s�mantiques permettrait d'�viter les ambig�it�s lexicales, et par l�, de limiter les ambig�it�s syntaxiques�. Par ailleurs, les travaux qui ont �t� faits sur la coh�sion du texte, entre autres ceux de B. Combettes (1990), M. Charolles et B. Combettes (1999), M. Charolles (2001) montrent que la phrase ne peut pas vivre en solo. On ne peut pas la couper de son contexte d'apparition, parce que, d'apr�s B. Combettes et M. Charolles (1999), � au sein du discours, les phrases entretiennent des liens de coh�sion qui contribuent � sa ...texture et les relations entre phrases qui participent � la mise en place de cette texture sont marqu�es par des expressions ou des constructions qui ont pour fonction de les exprimer.�
En analysant la SP dans son contexte, j'essayerai de montrer que celui-ci joue un r�le important dans le choix du type de SP � employer.
Comme je l'ai annonc� plus haut, la SP constitue une construction th�matique. Elle a le plus souvent un sujet qui reprend ce qui a �t� dit pr�c�demment dans le discours. Les s�quences suivantes en t�moignent :
Jour d'adoubement. Fran�ois Hollande sera r��lu ce soir premier secr�taire du Parti socialiste. Le vote des militants, qui se d�roule entre 18 et 22 heures, rel�ve de l'exercice impos� : le d�put�-maire de Tulle est le seul candidat � sa succession � la t�te du PS. Premier secr�taire, Fran�ois Hollande l'est depuis 1997, quand Lionel Jospin, nomm� Premier ministre, lui a confi� les cl�s de la rue de Solferino, le si�ge parisien du parti. Phrase f�tiche de l'�poque, prononc�e par Jospin devant quelques �quadras� socialistes : Hollande �est le meilleur, le plus brillant et le plus politique d'entre vous�. Six ans plus tard, Jospin parti, voil� Hollande pour la premi�re fois en situation de montrer qu'il m�rite le compliment (Lib�ration, 23 - 05 - 03).
Chaque ann�e, le repas de No�l des �coles est pl�biscit� par les �l�ves. Pour cette 3e �dition d�localis�e � l'espace Barbara, jeudi, ce fut un succ�s qui va en s'amplifiant puisqu'ils �taient 300 � prendre place autour des tables dans une ambiance festive. �lus, membres des associations de parents d'�l�ves, personnel communal, b�n�voles, ils �taient nombreux � s'�tre mobilis�s pour que tout soit parfait. Marco, Gr�gory et leurs assistantes du restaurant scolaire ont r�gal� leurs h�tes en concoctant un menu alliant poissons et volailles avec la traditionnelle b�che de No�l. Cette � d�localisation � est possible gr�ce � une s�rie de prouesses que l'on doit en partie aux services techniques et � tous ceux qui oeuvrent en coulisses. Car une fois le repas termin�, la salle doit �tre pr�te pour le spectacle. (Le Progr�s, 22 - 12 - 07)
Hortense fit un signe � sa m�re pour la rassurer ; car elle se proposait de dire au valet de chambre de renvoyer monsieur Steinbock quand il se pr�senterait. Mais, le valet de chambre �tant sorti, Hortense fut oblig�e de faire sa recommandation � la femme de chambre, et la femme de chambre monta chez elle pour y prendre son ouvrage afin de rester dans l'antichambre (Balzac, La Cousine Bette).
Dans ces trois exemples, on voit que la SP est th�matique. Elle contient un terme qui est d�j� pr�sent dans le discours. Dans ce qui suit, je vais essayer de montrer que chaque type de SP a ses sp�cificit�s.
Ce type de SP se caract�rise par le fait que ce n'est pas seulement le sujet qui est th�matique, mais c'est l'ensemble de la construction. Elle reprend un proc�s qui est d�j� mentionn� dans le discours, et qui est pr�sent� comme d�j� accompli. Reprenons la s�quence (5) :
Jour d'adoubement. Fran�ois Hollande sera r��lu ce soir premier secr�taire du Parti socialiste. Le vote des militants, qui se d�roule entre 18 et 22 heures, rel�ve de l'exercice impos� : le d�put�-maire de Tulle est le seul candidat � sa succession � la t�te du PS. Premier secr�taire, Fran�ois Hollande l'est depuis 1997, quand Lionel Jospin, nomm� Premier ministre, lui a confi� les cl�s de la rue de Solferino, le si�ge parisien du parti. Phrase f�tiche de l'�poque, prononc�e par Jospin devant quelques �quadras� socialistes : Hollande �est le meilleur, le plus brillant et le plus politique d'entre vous�. Six ans plus tard, Jospin parti, voil� Hollande pour la premi�re fois en situation de montrer qu'il m�rite le compliment (Lib�ration, 23 - 05 - 03).
La SP Jospin parti est constitu� seulement du participe pass� et de son sujet. Ce n'est pas seulement le mot Jospin qui est repris, c'est l'ensemble de la SP. Elle constitue une reformulation d'un �v�nement qui est d�j� �voqu� pr�c�demment. En effet, dans la troisi�me phrase de la s�quence, on nous parle de 1997, date � laquelle Hollande devient Premier secr�taire du PS, � quand Lionel Jospin, nomm� Premier ministre, lui a confi� les cl�s de la rue Solferino �. Si Jospin confie � Hollande les cl�s du PS, cela signifie tout simplement que Jospin est parti. La SP est une reprise de ce qui a d�j� �t� dit. Il n'y a aucune information nouvelle dans cette construction, comme dans toutes les SP de ce type. Entre le contexte ant�rieur et la SP, nous avons ici ce que Laurence Danlos (2004) appelle une relation de G�n�ralisation. Dans un article sur les relations temporelles entre deux proc�s qui �voquent le m�me �v�nement, cette linguiste distingue deux types de relation de cor�f�rence �v�nementielle : une relation de Participation et une relation de G�n�ralisation. Dans la premi�re, le deuxi�me �nonc� apporte une information nouvelle, dans la seconde, le deuxi�me �nonc� n'apporte aucune information nouvelle. Son propos est illustr� respectivement par les exemples suivants :
Fred a sali un v�tement. Il a t�ch� une chemise.
Fred a t�ch� une chemise. Il a donc sali un v�tement.
Dans (6), le premier �nonc� n'a pas sp�cifi� quel type de v�tement a �t� sali. Le groupe nominal une chemise constitue donc une information nouvelle. En revanche, dans (7), le mot v�tement reprend, par la relation d'hyp�ronymie, le mot chemise, donc aucune information nouvelle n'a �t� donn�e. Alors, pourquoi reprendre ce qui a �t� d�j� dit ? Laurence Danlos r�pond : � Par d�finition, une reformulation ne peut pas apporter d'information nouvelle, mais elle peut pr�senter un �v�nement sous un nouveau jour, par exemple si le locuteur a l'intention de forger des liens avec d'autres donn�es, [comme dans cet exemple] : Fred a assassin� Sue. Il a donc commis un crime pour lequel il sera jug� devant les Assises �. Nous voyons ici que la reformulation de la deuxi�me phrase permet d'introduire facilement la proposition subordonn�e : il sera jug� aux Assises � partir du crime qu'il a commis.
Si on regarde le fonctionnement de (7) on s'aper�oit qu'il peut �tre rapproch� de celui de (5), car dans les deux cas, on reprend la m�me chose. Dans (5), le locuteur nous a inform�s que Jospin est parti depuis la troisi�me phrase de la s�quence. Donc si la SP est l�, ce n'est pas pour nous apporter une information nouvelle. On peut justifier cela par le fait que la SP peut �tre supprim�e de la s�quence sans probl�me, et aucune information ne serait diminu�e.
Jour d'adoubement. Fran�ois Hollande sera r��lu ce soir premier secr�taire du Parti socialiste. Le vote des militants, qui se d�roule entre 18 et 22 heures, rel�ve de l'exercice impos� : le d�put�-maire de Tulle est le seul candidat � sa succession � la t�te du PS. Premier secr�taire, Fran�ois Hollande l'est depuis 1997, quand Lionel Jospin, nomm� Premier ministre, lui a confi� les cl�s de la rue de Solferino, le si�ge parisien du parti. Phrase f�tiche de l'�poque, prononc�e par Jospin devant quelques �quadras� socialistes : Hollande �est le meilleur, le plus brillant et le plus politique d'entre vous�. Six ans plus tard, voil� Hollande pour la premi�re fois en situation de montrer qu'il m�rite le compliment.
Pour montrer que le comportement de la SP de cette s�quence n'est pas un fait isol�, prenons un autre exemple :
L'odeur du charbon et le r�le provenaient d'une mansarde situ�e au dessus des deux pi�ces dont se composait son appartement ; elle supposa qu'un jeune homme nouvellement venu dans la maison, et log� dans cette mansarde � louer depuis trois ans se suicidait. Elle monta rapidement, enfon�a la porte avec sa force de Lorraine en y pratiquant une pes�e, et trouva le locataire se roulant sur un lit de sangle dans les convulsions de l'agonie. Elle �teignit le r�chaud. La porte ouverte, l'air afflua, l'exil� fut sauv� (Balzac, La Cousine Bette)
Ici encore, la SP est une reformulation de ce qui a �t� dit pr�c�demment. En effet, lorsque la jeune femme monte rapidement l'escalier, enfonce la porte avec sa force, puis trouve le locataire sur un lit, cela signifie tout simplement que la porte est ouverte puisqu'elle est entr�e dans la pi�ce. Le lecteur n'a pas besoin de lire la SP pour le savoir. Donc la SP ne contient rien de nouveau, c'est ce qui explique pourquoi elle peut �tre supprim�e sans faire du mal � la s�quence :
L'odeur du charbon et le r�le provenaient d'une mansarde situ�e au dessus des deux pi�ces dont se composait son appartement ; elle supposa qu'un jeune homme nouvellement venu dans la maison, et log� dans cette mansarde � louer depuis trois ans se suicidait. Elle monta rapidement, enfon�a la porte avec sa force de Lorraine en y pratiquant une pes�e, et trouva le locataire se roulant sur un lit de sangle dans les convulsions de l'agonie. Elle �teignit le r�chaud. L'air afflua, l'exil� fut sauv�.
Il est � signaler que le proc�s du contexte ant�rieur qui permet de comprendre la reformulation de la SP n'est pas forc�ment inscrit dans le texte. Il peut �tre absent du texte, tout en �tant pr�sent dans le discours, comme dans la s�quence suivante :
A peine nomm� � la t�te du conseil g�n�ral, Patrick Devedjian, �galement secr�taire g�n�ral d�l�gu� de l'UMP depuis le 22 mai dernier, a voulu poser sa griffe sur l'organisation des lieux. Nicolas Sarkozy parti, le nouveau patron du d�partement a en effet adopt� quelques mesures imm�diates pour lib�rer l'h�tel du d�partement de certains carcans, parfois g�n�rateurs de conflits avec le personnel, impos�s par son pr�d�cesseur alors ministre de l'Int�rieur (Le Parisien, 11 - 06 - 07).
Dans cette s�quence, la SP Nicolas Sarkozy parti est en premi�re mention dans le texte sans l'�tre dans le discours. Si Devedjian devient secr�taire g�n�ral d�l�gu� de l'UMP le 22 mai, tout le monde sait que c'est en remplacement de Nicolas Sarkozy, devenu officiellement pr�sident de la R�publique le 16 mai. Le lecteur du journal est au courant de cela, soit parce qu'il l'a lu dans les num�ros pr�c�dents du m�me journal ou qu'il l'a entendu � la radio ou � la t�l�. C'est pour cela que l'auteur de l'article juge inutile de le rappeler. Mais cette SP fonctionne de la m�me mani�re que les deux autres que j'ai examin�s plus haut : elle n'apporte aucune information nouvelle. En la supprimant, la s�quence ne perd rien au niveau informationnel :
A peine nomm� � la t�te du conseil g�n�ral, Patrick Devedjian, �galement secr�taire g�n�ral d�l�gu� de l'UMP depuis le 22 mai dernier, a voulu poser sa griffe sur l'organisation des lieux. Le nouveau patron du d�partement a en effet adopt� quelques mesures imm�diates pour lib�rer l'h�tel du d�partement de certains carcans, parfois g�n�rateurs de conflits avec le personnel, impos�s par son pr�d�cesseur alors ministre de l'Int�rieur.
Dans tous ces exemples, si la SP est pr�sente dans la s�quence, c'est juste pour forger un lien entre ce proc�s et celui de la PH. Nous verrons cela dans la section suivante. Mais ce qu'il y a � signaler ici, c'est que dans ces trois exemples que nous avons analys�s, si la SP peut recevoir l'auxiliaire �tant, elle ne peut pas �tre introduite par un marqueur temporel. L'introduction d'un marqueur temporel rendrait la s�quence incoh�rente, parce que le marqueur temporel, comme nous le verrons, n'est pas compatible avec un proc�s accompli. La s�quence suivante est difficilement acceptable :
(8a) ?? L'odeur du charbon et le r�le provenaient d'une mansarde situ�e au dessus des deux pi�ces dont se composait son appartement ; elle supposa qu'un jeune homme nouvellement venu dans la maison, et log� dans cette mansarde � louer depuis trois ans se suicidait. Elle monta rapidement, enfon�a la porte avec sa force de Lorraine en y pratiquant une pes�e, et trouva le locataire se roulant sur un lit de sangle dans les convulsions de l'agonie. Elle �teignit le r�chaud. La porte �tant ouverte, l'air afflua, l'exil� fut sauv� (Balzac, La Cousine Bette)
Je vais maintenant m'int�resser � la relation de discours qu'il y a entre la SP et la phrase qui l'h�berge.
Il y a certainement une relation de Narration, parce que nous avons des �v�nements qui se succ�dent : dans (5), le d�part de Jospin pr�c�de le fait que Hollande doit montrer qu'il m�rite le compliment de l'ancien premier ministre. Dans (8), l'ouverture de la porte pr�c�de le fait que l'air afflue. Mais il me semble qu'il y a plus qu'une relation de Narration. En effet, A. Borillo (2001), dans un article sur les connecteurs temporels et la structuration du discours, a expliqu� que le connecteur aussit�t, lorsqu'il est plac� en t�te du deuxi�me proc�s d'une phrase peut exprimer, en plus de la relation de Narration, une relation qu'il a appel�e � Cons�cutivit� � : le deuxi�me proc�s ne suit pas seulement le premier ; il est compris �galement comme r�sultant du premier, comme dans l'exemple qui suit :
Il se leva pour demander la parole. Aussit�t le silence se r�tablit.
Si le silence se r�tablit, c'est en r�action par rapport � celui qui s'est lev� pour prendre la parole. Il y a silence parce qu'on veut �couter celui qui veut s'exprimer.
Il me semble que la relation entre le proc�s de la SP et celui de la PH est la m�me que celle qui est d�crite ci-dessus. En plus de la relation de Narration, on a �galement une relation de Cons�cutivit�. Dans (8), le fait que l'air afflue est une r�action � l'ouverture de la porte, comme dans (9) le fait que Devedjian a adopt� quelques mesures imm�diates pour lib�rer l'h�tel du d�partement de certains carcans est une r�action au d�part de Nicolas Sarkozy.
J'ai essay� de montrer que la SP sans auxiliaire et sans marqueur temporel est une construction qui est en cor�f�rence �v�nementielle avec un proc�s �voqu� dans le contexte ant�rieur. Elle entretient une relation de G�n�ralisation avec ce proc�s. Elle peut �tre supprim�e de la s�quence sans faire du mal � celle-ci, mais elle ne peut pas �tre introduite par un marqueur temporel. Avec la phrase qui l'h�berge, elle entretient une relation de Cons�cutivit� en plus de la relation de Narration.
L'emploi d'un marqueur temporel devant la SP n'est pas fortuit. Plusieurs facteurs aident � son introduction dans le discours. D'abord, on trouve un marqueur temporel lorsque la SP n'indique pas une reformulation par rapport au contexte ant�rieur. Il ne s'agit pas non plus d'une information nouvelle. Si le proc�s de la SP ne se trouve pas mentionn� dans le contexte ant�rieur, il est sous entendu. C'est ce qu'on peut remarquer dans la s�quence qui suit :
C'est la catastrophe de Tchernobyl qui sera l'�l�ment d�clencheur de son engagement dans la vie politique. Au d�but des ann�es 1990, il s'impliquera dans le probl�me de l'eau courante de la ville dont le taux de nitrates d�passait tr�s largement les normes. Une fois le probl�me r�gl�, face aux odeurs naus�abondes g�n�r�es par le lagunage de l'entreprise chimique pharmaceutique Simafex, il d�posera les statuts de l'association l'Asema au sein de laquelle il occupera le poste de secr�taire. (Sud Ouest, 14 - 11 - 07)
Dans cette s�quence, on voit que le sujet de la SP est une anaphore fid�le, parce que le mot probl�me est pr�sent dans la phrase pr�c�dente, mais pas le proc�s r�gler. Seulement, celui-ci est sous entendu. C'est que quand on annonce qu'il y a un probl�me de l'eau parce que le taux de nitrates d�passe les normes, on attend que ce probl�me soit r�gl�. Le marqueur temporel est l� pour permettre au proc�s de la SP d'�tre accompli, ce qui est une condition n�cessaire pour la SP au participe pass�, puisqu'il est reconnu que c'est un proc�s ant�rieur � celui de la PH. Ce qui est nouveau dans la SP introduite par le marqueur temporel, c'est le fait que celui-ci installe le proc�s de la SP dans l'aspect accompli.
Par ailleurs, le marqueur temporel est introduit lorsque la s�quence �voque des proc�s inaccomplis. Le marqueur installe une signification aspectuelle importante. C'est ce qui se passe dans la s�quence suivante :
Etant donn� le succ�s de l'ann�e derni�re, l'association Danse en L�vezou a d�cid� d'organiser une nouvelle rencontre avec les Musica�res del Pais. Cette soir�e aura lieu le dimanche 18 novembre. A partir de 16 heures on pourra venir danser gratuitement � la salle des f�tes de V�zins. A 20 heures, un repas sera servi o�, pour 10 euros, on pourra manger p�t�, aligot, saucisse, fromage et g�teau � la broche. Sit�t le repas termin�, la musique reprendra ses droits. (Midi Libre, 15 - 11 - 07)
Ici, la phrase qui pr�c�de celle qui contient la SP parle d'un repas qui sera servi. C'est un proc�s �voqu� dans le futur. La PH est aussi dans le futur : la musique reprendra ses droits. Le marqueur temporel sit�t devient donc n�cessaire dans la s�quence, parce qu'il permet de montrer l'ant�riorit� du proc�s de la SP par rapport � celui de la PH.
Dans toutes les s�quences contenant ce type de SP, nous avons une relation de Narration entre le proc�s du contexte ant�rieur et celui de la Proposition h�bergeante. Ce type de SP se caract�rise par le fait qu'elle n'est pas supprimable de la s�quence, contrairement � la SP sans marqueur temporel. Sa suppression nous laisserait une s�quence incompl�te. Le fait que le proc�s de la SP entre dans une relation de Narration fait que sa suppression laisserait un vide dans le discours, comme dans (12a) :
?? A partir de 16 heures on pourra venir danser gratuitement � la salle des f�tes de V�zins. A 20 heures, un repas sera servi o�, pour 10 euros, on pourra manger p�t�, aligot, saucisse, fromage et g�teau � la broche. La musique reprendra ses droits. (Midi Libre, 15 - 11 - 07)
Nous avons vu que le proc�s de la SP sans marqueur temporel entretient une relation de Cons�cutivit� avec la phrase qui l'h�berge. Il arrive quelques fois que cette relation de Cons�cutivit� ne soit pas au rendez-vous. A ce moment l� on utilise le marqueur temporel pour asseoir l'ant�riorit� du proc�s de la SP par rapport � celui de la phrase h�bergeante. Lorsqu'on lit (13),
Chaque ann�e, le repas de No�l des �coles est pl�biscit� par les �l�ves. Pour cette 3e �dition d�localis�e � l'espace Barbara, jeudi, ce fut un succ�s qui va en s'amplifiant puisqu'ils �taient 300 � prendre place autour des tables dans une ambiance festive. �lus, membres des associations de parents d'�l�ves, personnel communal, b�n�voles, ils �taient nombreux � s'�tre mobilis�s pour que tout soit parfait. Marco, Gr�gory et leurs assistantes du restaurant scolaire ont r�gal� leurs h�tes en concoctant un menu alliant poissons et volailles avec la traditionnelle b�che de No�l. Cette � d�localisation � est possible gr�ce � une s�rie de prouesses que l'on doit en partie aux services techniques et � tous ceux qui oeuvrent en coulisses. Car une fois le repas termin�, la salle doit �tre pr�te pour le spectacle. (Le Progr�s, 22 - 12 - 07)
On s'aper�oit que la SP est en cor�f�rence �v�nementielle avec les phrases pr�c�dentes : quand le locuteur dit que les restaurateurs ont r�gal� leurs h�tes, cela signifie que le repas a �t� consomm�, donc termin�. Puisqu'on observe une relation de G�n�ralisation entre la SP et le contexte ant�rieur, on penserait que la porte est ouverte pour une SP sans marqueur temporel. Mais non ! Cela n'est pas suffisant. Il faut �galement que le proc�s de la PH soit le r�sultat de celui de la SP. Et dans cette s�quence, le fait que la salle doit �tre pr�te pour le spectacle ne constitue pas un r�sultat de l'action de terminer le repas. D'o� la n�cessit� du marqueur temporel une fois. On aurait du mal � employer la SP sans marqueur temporel dans cette situation. La s�quence suivante ne me para�t pas naturelle :
�lus, membres des associations de parents d'�l�ves, personnel communal, b�n�voles, ils �taient nombreux � s'�tre mobilis�s pour que tout soit parfait. Marco, Gr�gory et leurs assistantes du restaurant scolaire ont r�gal� leurs h�tes en concoctant un menu alliant poissons et volailles avec la traditionnelle b�che de No�l. Cette � d�localisation � est possible gr�ce � une s�rie de prouesses que l'on doit en partie aux services techniques et � tous ceux qui oeuvrent en coulisses. Car le repas termin�, la salle doit �tre pr�te pour le spectacle.
Le marqueur temporel est employ� aussi lorsque la s�mantique du verbe de la SP ne se pr�te pas � ce type de construction. Nous avons signal� que le proc�s de la SP a un caract�re r�sultatif. Des verbes comme partir, finir, terminer �voquent cela dans leur s�mantisme. Mais beaucoup de verbes n'ont pas ce caract�re r�sultatif. Pour pouvoir �tre employ�s dans la SP, ces verbes doivent �tre introduits par un marqueur temporel, celui-ci �tant seul � pouvoir leur donner ce caract�re r�sultatif. (14) en est une illustration :
Tromp�. Rares sont les candidats qui effectuent publiquement un mea culpa. Or, � peine les premiers r�sultats connus, J.M. le Pen a reconnu son erreur. En r�alit�, il s'agissait davantage d'une r�action d'amertume et de mauvaise humeur face au revers �lectoral subi par le Front National qu'� un r�el acte de contrition. � Je me suis tromp�, a-t-il dit. Les fran�ais sont tr�s contents ; ils viennent de r��lire confortablement les responsables de la situation du pays. � (Le Monde, 24 - 04 - 07, 14)
Dans cette s�quence, le proc�s de la SP, conna�tre, n'est pas r�sultatif. Il serait difficile de l'employer seul dans ce type de construction. C'est pour cela que le marqueur � peine est employ�. Celui-ci apporte � la SP la dose aspectuelle n�cessaire lui permettant de s'inscrire comme ant�rieur au proc�s de la PH. Ce marqueur n'est pas supprimable, sinon on risque d'avoir une construction qui n'est pas naturelle, comme (14a) :
?? Tromp�. Rares sont les candidats qui effectuent publiquement un mea culpa. Or, les premiers r�sultats connus, J.M. le Pen a reconnu son erreur. En r�alit�, il s'agissait davantage d'une r�action d'amertume et de mauvaise humeur face au revers �lectoral subi par le Front National qu'� un r�el acte de contrition. � Je me suis tromp�, a-t-il dit. Les fran�ais sont tr�s contents ; ils viennent de r��lire confortablement les responsables de la situation du pays �.
Ce parcours nous montre que l'emploi d'un marqueur temporel devant une SP est dict� par beaucoup de facteurs : le contexte de gauche, la phrase h�bergeante et la nature du proc�s lui m�me.
Comme pour la SP introduite par le marqueur temporel, celle qui contient l'auxiliaire �tant ne s'emploie pas au hasard. Dans la plupart des cas, l'auxiliaire �tant intervient lorsque la SP apporte une information nouvelle au discours. Cette information nouvelle peut se trouver � plusieurs niveaux de la SP.
Le proc�s de la SP peut introduire une information nouvelle. C'est ce qu'on a dans l'exemple (7), que nous reprenons :
Hortense fit un signe � sa m�re pour la rassurer ; car elle se proposait de dire au valet de chambre de renvoyer monsieur Steinbock quand il se pr�senterait. Mais, le valet de chambre �tant sorti, Hortense fut oblig�e de faire sa recommandation � la femme de chambre, et la femme de chambre monta chez elle pour y prendre son ouvrage afin de rester dans l'antichambre (Balzac, Cousine Bette).
Dans la premi�re phrase, on nous dit qu'Hortense � proposait de dire au valet de chambre de renvoyer monsieur Steinbock quand il se pr�senterait �. Cela signifie qu'Hortense croyait que le valet se trouvait � la maison. Contre toute attente, le valet est sorti. C'est une information inattendue, donc nouvelle dans le discours. La SP ne peut pas appara�tre seule ici, ni introduite par un marqueur temporel.
?? Hortense fit un signe � sa m�re pour la rassurer ; car elle se proposait de dire au valet de chambre de renvoyer monsieur Steinbock quand il se pr�senterait. Mais, une fois le valet de chambre sorti, Hortense fut oblig�e de faire sa recommandation � la femme de chambre, et la femme de chambre monta chez elle pour y prendre son ouvrage afin de rester dans l'antichambre (Balzac, Cousine Bette).
?? Hortense fit un signe � sa m�re pour la rassurer ; car elle se proposait de dire au valet de chambre de renvoyer monsieur Steinbock quand il se pr�senterait. Mais, le valet de chambre sorti, Hortense fut oblig�e de faire sa recommandation � la femme de chambre, et la femme de chambre monta chez elle pour y prendre son ouvrage afin de rester dans l'antichambre (Balzac, Cousine Bette).
C'est l'auxiliaire qui s'impose dans ce type de situation. Entre la SP et le contexte ant�rieur, nous avons une relation de Contraste, qui est d'ailleurs signal�e par le connecteur mais. Dans (15) nous avons le m�me ph�nom�ne :
Mardi, apr�s l'heure du d�jeuner, un restaurateur de la Grand-Combe a violemment frapp� son employ�e. Sous l'emprise de l'alcool (3 grammes), il lui a intim� l'ordre de lui pr�parer son repas. Son service �tant termin�, la jeune fille a refus� et s'est attir� les foudres de son employeur.
Dans la deuxi�me phrase de la s�quence, le restaurateur donne l'ordre � son employ�e de lui pr�parer son repas. Ensuite, dans la SP on nous dit que le service de la jeune femme est termin�. Il y a une relation de Contraste entre la SP et ce qui pr�c�de. Car le restaurateur peut � la rigueur demander � son employ�e de lui faire son repas avant la fin de son service, mais pas apr�s. Ici encore, la SP ne peut appara�tre que si elle est pr�c�d�e de l'auxiliaire.
L'information nouvelle que peut avoir la SP ne vient pas seulement du fait que le proc�s est inattendu. Il peut s'agir aussi d'une pr�cision sur les circonstances du proc�s, comme dans (16) :
Rappel des faits. S�ance de tirs au but � la fin du derby entre GE Servette et FR Gott�ron (3 - 2 tab). Geoffrey Vauclair, le capitaine des Dragons, d�pose un prot�t. La motivation des Fribourgeois? Selon eux, l'arbitre aurait d� accorder un but sur le penalty d'Antti Laaksonen, Gianluca Mona ayant d�plac� sa cage sur cette action. Le lendemain, hier donc, FR Gott�ron n'avait toujours pas confirm� sa protestation aupr�s de la National League (NL). Le match s'�tant termin� � 22 h 10, Serge Pelletier doit agir avant 10 h 09, ce matin, s'il veut saisir la comp�tence du juge unique, Reto Steinmann. Le fera-t-il? �Je dois encore y r�fl�chir�, souffle l'homme de banc de Saint-L�onard. Mais tout porte � croire - c'est en tout cas le voeu du pr�sident Daniel Baudin - que Gott�ron jettera l'�ponge.
Dans cette s�quence, ni le proc�s, ni le sujet ne constituent une information nouvelle. Dans les phrases pr�c�dant la SP, on informe que l'�quipe qui a perdu a d�pos� un prot�t. Cela s'est d�roul� apr�s que le match soit termin�. L'information nouvelle se trouve dans la circonstance temporelle du proc�s, � savoir 22h 10. C'est ce compl�ment temporel qui exige l'introduction de l'auxiliaire, sinon on aurait pu avoir facilement une SP sans auxiliaire. Ceci explique pourquoi toutes les SP sans auxiliaire et sans marqueur temporel n'ont pas de compl�ments. Parce que celui-ci apporterait une information nouvelle. Elles sont form�es seulement du sujet et du proc�s.
Il arrive quelques fois que le sujet m�me de la SP soit en premi�re mention dans le discours, qu'il soit pr�c�d� d'un d�terminant ind�fini. A ce moment l�, la SP encore ne peut pas appara�tre sans l'auxiliaire, comme dans cette s�quence :
Avec la SNCF tout est possible! Apr�s les probl�mes occasionn�s ces jours de gr�ve par la SNCF aux Rivesaltais utilisant ses trains pour aller travailler � Perpignan, ces derniers esp�raient �tre tranquilles pour quelques jours... H�las, hier matin � 8 h 14, aucune information n'�tant donn�e, ces habitu�s de la ligne attendaient leur train bien annonc� sur le panneau d'affichage automatique du quai. En fait, avec 10 minutes de retard le train arriva, entra en gare... (L'Ind�pendant, 13 - 12 - 07)
Dans le contexte de gauche de cette s�quence il n'y a aucune allusion � la notion d'information. Le sujet de le SP est donc une information nouvelle, d'o� la pr�sence de l'auxiliaire. Ici encore, l'auxiliaire ne peut �tre supprim�, et on ne peut introduire un marqueur temporel.
L'auxiliaire �tant permet donc aux SP qui apportent une information nouvelle d'appara�tre sur la surface du discours.
A travers cet examen de la SP dans le discours, j'ai montr� qu'on ne doit pas parler d'une SP au participe pass�, qui pourrait �tre indiff�remment introduit par un marqueur temporel ou pr�c�d� de l'auxiliaire �tant. On doit parler de plusieurs types de SP au participe pass�. Le premier est celui o� la SP est seule - sans marqueur temporel et sans auxiliaire. Elle a un contenu qui est d�j� �voqu� dans le contexte de gauche et se distingue par le fait qu'elle est supprimable. Le deuxi�me contient un marqueur temporel, qui est l� pour insister sur le caract�re ant�rieur du proc�s de la SP par rapport � la PH, et, � ce titre, ce type de SP est n�cessaire au fonctionnement du discours. Le troisi�me type est celui dont le participe est pr�c�d� de l'auxiliaire �tant. On le rencontre lorsque la SP apporte une information nouvelle dans le discours, ce qui fait qu'elle ne peut �tre supprim�e sans porter pr�judice � la s�quence.