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ANNODIS
projet financ� par l'ANR (Agence Nationale pour la Recherche), CNRS, 2007-2010, dirig� par Maire-Paule P�ry-Woodley, universit� de Toulouse - UTM
objectif : cr�ation d'un corpus de fran�ais �crit annot� discursivement
encodage des textes selon la norme de la Text Encoding Initiative, TEIP5
http://www.tei-c.org/release/doc/tei-p5-doc
Les notes qui suivent peuvent �tre consid�r�es comme tour r�actif � la lecture, certainement trop rapide et superficielle, (i) des communications retenues dans l'axe Discours, pragmatique, interaction, et (ii) de Goodwin 2007. Je qualifierai le point de vue th�orique dont elles proc�dent comme de biais mais pas forc�ment biais� : il est celui d'un pratiquant dilettante de l'analyse du discours (d�sormais AD), notamment � canal historique � (Rosier et Paveau 2005), comme de l'analyse conversationnelle (d�sormais AC) dans ses diff�rentes formes, qui trouve encore son bonheur dans la lecture des travaux de Bakhtine, et qui s'int�resse surtout actuellement � l'actualisation de la langue en discours et au dialogisme... Lesdites notes, au-del� du questionnement, invitent au d�bat.
Premier constat : alors que le premier terme de l'intitul� de notre axe d'�tude � Discours, pragmatique, interaction � est discours, force est de constater qu'a �t� fortement privil�gi� un seul type de discours (corpus, probl�matiques, r�f�rences bibliographiques) : le discours dialogal (alternance de locuteurs selon l'alternance des tours ; interaction in praesentia, au moins temporellement), au d�triment du discours monologal (absence d'alternance de locuteurs / de tours ; interaction in absentia). Comme si les recherches actuelles tordaient le b�ton du discours et de son �tude dans le sens inverse de la torsion que lui avait inflig�e l'AD des ann�es 1970 - 1980, qui n'a gu�re travaill� que le discours monologal.
Cette �volution dans le choix des corpus - tendanciellement du monologal au dialogal - qui s'initie au cours des ann�es 1980 - 1990 et que confirme notre colloque (du moins au regard des communications retenues), s'accompagne d'un changement d'approche radical : le discours, dans l'AD, �tait consid�r� dans sa profondeur verticale inconsciente, selon laquelle le locuteur est dit plus qu'il ne dit, voire r�p�te � son insu du d�j� dit. Le discours est, dans l'approche de l'AC, trait� comme surface horizontale cog�r�e et coproduite par les interactants : le locuteur dit avec son / ses interlocuteur(s). En simplifiant quelque peu, on peut avancer que l'AD privil�giait fortement l'interdiscursvit� et n�gligeait l'interlocution. Dans quelle mesure les travaux actuels en AC en privil�giant l'interlocution, ne n�gligent-ils pas l'interdiscursivit� ?
On pourrait rendre compte de la focalisation sur la profondeur verticale pour l'AD, comme de la focalisation sur la surface horizontale pour l'AC, par les diff�rences de corpus : le monologal, plus formel, se construirait principalement de son rapport aux autres discours ; le dialogal, plus familier surtout s'il est conversationnel, se construirait principalement de son rapport aux autres locuteurs. Cette analyse, si elle contient une part de v�rit�, ne me para�t pas fondamentalement juste ; et d'autre part, elle laisse de c�t� la question du choix des corpus. Il y a l� une question d'importance : dis-moi ce sur quoi tu travailles et avec quels outils, et je te dirai qui tu es, ou plut�t qui tu crois �tre, � savoir � quelle id�ologie ton travail participe, le plus souvent � ton insu...
Je ne fais que pointer ce fait, sans le d�velopper ici. Je voudrais plut�t questionner l'AC et son approche horizontale de la production du discours � partir d'un autre paradigme th�orique : celui du dialogisme, issu des travaux du cercle de Bakhtine.
S'il n'est pas question de rapprocher trop facilement l'AD et les travaux de Bakhtine (cf., pour une mise en garde, Authier 1982), et encore moins d'assimiler les notions d'interdiscours et de dialogisme (cf. Bres et Rosier 2008), il me semble que les deux approches posent la question de la dimension verticale du discours, que semble oublier l'AC.
Rappelons bri�vement quelques faits : Bakhtine/Voloshinov 1929 consacre un chapitre entier � l'interaction verbale et propose un ordre pour l'�tude des faits linguistiques qui anticipe largement sur l'approche interactionnelle des faits linguistiques :
L'ordre m�thodologique pour l'�tude de la langue doit �tre le suivant :
Cependant, dans ce m�me ouvrage, � l'heure de passer � l'�tude d'un ph�nom�ne concret, c'est le discours rapport� qui est choisi comme objet d'analyse, soit un fait discursif qui met en jeu, plut�t que la dimension dialogale horizontale, la dimension dialogique verticale. Rappelons que la distinction terminologique dialogal / dialogique, largement circulante aujourd'hui, n'est pas de Bakhtine lui-m�me mais proc�de directement de sa probl�matique (Bres 2005) :
- la dimension dialogale (cf. dialogalit�, supra 1.) concerne le dialogue externe, c'est-�-dire tout ce qui a trait au dialogue en tant qu'alternance des tours de deux ou plusieurs interlocuteurs, et se passe sur le fil du discours ;
- la dimension dialogique concerne le dialogue interne. Elle tient � l'orientation de tout discours vers d'autres discours et ce, triplement : (i) interdiscursivement, le discours en train de se faire ne peut pas ne pas rencontrer les autres discours qui, avant lui, se sont saisis du m�me objet, ni entrer en interaction avec eux ; les mots sont d'autre part toujours habit�s des sens de ces autres discours, avec lesquels �galement l'interaction est incontournable ; (ii) interlocutivement, le discours en train de se faire ne peut pas ne pas anticiper sur la r�ception - en tant qu'�nonc�-r�ponse - que le locuteur imagine par avance que son interlocuteur en fera ; (iii) intralocutivement : la production du discours se fait constamment en interaction avec ce que le locuteur a dit ant�rieurement, et avec ce qu'il envisage de dire. Cette triple orientation est � l'origine d'une triple interaction verticale, qui a pour r�sultat la dialogisation int�rieure du discours produit, dont les manifestations sont extr�mement vari�es : de la citation explicite (discours direct, �lot textuel...) � des ph�nom�nes d'�chos, de r�sonances, d'harmoniques fort subtils. On parle de la pluralit� des voix (terme m�taphorique � comprendre, selon les th�ories, comme '�nonciateurs', ou ' points de vue') qui feuill�tent tout �nonc� depuis sa macrostructure (le roman, le texte, le discours, le tour de parole) jusqu'� sa microstructure : le mot.
Les travaux de Bakhtine privil�gient des objets d'�tude relevant du dialogique, comme p. ex. le discours rapport�, et ne travaillent pas vraiment le dialogal. Ceci pourrait expliquer la relative ignorance de la probl�matique dialogique par l'AC. Pourtant la dimension dialogique, notamment interdiscursive, n'intervient-elle pas sur le fil du discours ? L'interaction verticale avec les discours ant�rieurs n'est-elle pas un param�tre de la production horizontale du discours-en-interaction avec l'interlocuteur ? N'y a-t-il pas une pertinence du dialogique pour l'AC? C'est la cause que je voudrais bri�vement plaider. Non pas th�oriquement, mais pratiquement � partir de quelques occurrences de discours concr�tes, prises dans les travaux conversationalistes.
Goodwin (2007) est, � ma connaissance, un des rares travaux conversationalistes � dialoguer avec les recherches du cercle de Bakhtine ; encore ne le fait-il qu'avec Bakhtine/Voloshinov 1929. L'auteur fait remarquer fort justement que Voloshinov tout comme Goffman (1981) d�veloppent une conception des instances de l'interlocution qui, tout occup�e � d�finir la complexit� des r�les du locuteur, en oublie de poser, parall�lement, la complexit� des r�les interactifs de l'interlocuteur (hearer). Goodwin appuie sa d�monstration par l'analyse de fragments d'interaction dans lesquels intervient le discours rapport�. Je prends un exemple de ces analyses, fort pertinentes, pour pointer l'oubli qui s'y manifeste, selon moi, de la dimension dialogique verticale.
(1) Une femme raconte � un couple d'amis, en pr�sence de son mari Don, une bourde verbale de celui-ci lors d'une interaction ant�rieure avec d'autres amis (Goodwin op. cit. : 4) :
13 Ann : Do(h) n said (o.3)
14 dih-did they ma :ke you take this-wa(h)llpa(h)per?
15Beth : hh !
16Ann : =er(h)di-dju pi(h)ck i(h)t ou(h)t
Goodwin, � partir de l'�tude de la vid�o, montre qu'un interlocuteur participe activement, par sa mimo-gestualit� au r�cit de Ann : il s'agit tr�s pr�cis�ment de celui dont la parole est rapport�e, � savoir Don, le mari de la narratrice, dont le visage et le corps accompagnent par des signaux de rire le rire de sa femme rapportant sa bourde en 14 - 16. D'une fa�on tr�s fine, l'auteur souligne que le discours de Ann, � partir de (13) (Do(h)n said) permet � Don de faire une projection et de doubler par la mimique gestuelle la vocalit� du rire de sa femme. Question na�ve : la projection que fait Don se fonde-t-elle seulement sur l'�nonciation par Ann de l'introduction du discours rapport� (Do(h)n said) ? Ne trouve-t-elle pas peut-�tre aussi son origine dans des r�cits ant�rieurs ? Ann n'a-t-elle pas d�j� racont�, en pr�sence de son mari, � d'autres amis, cette petite anecdote ? L'interaction horizontale de Dan avec la parole de sa femme hic et nunc n'est-elle pas sous-tendue par l'interaction verticale avec du racont� ant�rieur ? Je ne saurais bien s�r r�pondre � ces questions. Ce qui retient mon attention, c'est que Goodwin ne (se) les pose pas, f�t-ce pour �carter ces possibilit�s... Le souci pour la parole qui se co-construit ne s'accompagne-t-il pas d'un oubli de la parole d�j� dite ? Cette fa�on de faire me semble r�currente en AC. Prenons un second exemple, emprunt�e � la tr�s int�ressante communication � Organisation s�quentielle et configurations syntaxiques de la parole-en-interaction � de notre congr�s (occurrence (10)). L'auteur analyse � la configuration en-ligne des trajectoires syntaxiques �, et propose l'exemple suivant :
(2) Oui bon la litt�rature c'est- moi je n'ai jamais tellement aim� mais c'est bien s�r c'est bien si on fait �a
Cet �nonc� est d�crit fort justement comme exemple de � formatage prospectif-r�trospectif de la structuration syntaxique � : le SN la litt�rature initialement projet�, dans le tour � d�tachement gauche, comme apposition au d�monstratif sujet c', se voit ensuite r�interpr�t� comme objet du verbe aimer. On peut regretter que le corpus pr�sent� ne nous fournisse pas le dit imm�diatement ant�rieur : l'adverbe initial oui ne pr�suppose-t-il pas la confirmation d'un propos pr�c�dent, ce qui rendrait compte dans un premier temps de la th�matisation dialogique (reprise-�cho) du SN la litt�rature selon la structure la plus accessible (� la litt�rature c'est- �), qui se voit rectifi�e ensuite par la bifurcation syntaxique ? Ce qui me retient ici �galement, c'est que la pr�sentation comme la segmentation du corpus propos� ne permettent pas de r�pondre... L'int�r�t pour le dire en cours ne va-t-il pas de pair avec le d�sint�r�t pour le d�j� dit (ici imm�diat)... comme si celui-ci n'en �tait pas un param�tre d�terminant ?
Plus constructivement, j'aimerais pointer, � partir d'un autre exemple, ce que l'approche dialogique peut apporter � l'AC. Goodwin formule une deuxi�me critique, tout aussi pertinente, � l'encontre tant de Voloshinov que de Goffman : le fait que ces deux auteurs pensent le discours rapport� seulement en termes de complexit� syntaxique (ench�ssement du discours cit� dans le discours citant) �carte de l'analyse des ph�nom�nes qui ont � voir avec le discours rapport� mais dans lesquels ce type de syntaxe ne se manifeste pas. Ce que Goodwin illustre par l'�tude d'un fragment d'interaction entre trois personnes : Chil, qui � la suite d'un accident ne peut plus dire que yes, no et and, son fils Chuck et sa belle-fille Candy. Celle-ci parle de la neige qui est tomb�e avec moins d'abondance cette ann�e que pr�c�demment.
(3)
10 Candy : but last year.whoo !
11Chuck mm
in the last year-
13 Chil : yeah- no no. no :.
14 Candy : er the year before last
15 Chil : yes
En 10 et 12, Candy pose que les chutes de neige ont �t� fortes l'ann�e derni�re (� last year �), datation que Chil en 13 commence par confirmer (� yeah �), avant de se reprendre pour l'infirmer (� no no. no :. �). Ce qui entra�ne une reformulation de Candy ligne 14 (� the year before last �), nouvelle datation que Chil confirme ligne 15 (� yes �).
Goodwin pointe que Chil, alors qu'il ne peut citer (discours rapport�) les paroles de Candy, est � m�me de les incorporer dans ses possibilit�s discursives r�duites � l'extr�me : la n�gation de la ligne 13 � indexically incorporates what Candy said in line (12), though Chil does not, and cannot, quote what she said there � ( op. cit. : 27). De son c�t�, Candy, ligne 14, en pronon�ant � the year before last �, alors m�me qu'elle ne rapporte pas la parole de Chil, parle pour lui : � though not reporting the speech of another, Candy speaks for Chil in (14), and locates him as the Principal for what is being said there " (op. cit. : 28).
Effectivement, l'approche de Voloshinov comme celle de Goffman, en associant discours rapport� et complexit� syntaxique, ne sont pas � m�me de rendre compte de ph�nom�nes comme ceux-ci, o�, s'il n'y a pas citation effective par A de la parole de B, il est bien question dans l'�nonc� de A de la parole de B. Il me semble que l'approche dialogique, en prolongement des intuitions que l'on trouve dans Bakhtine (1934, 1952), permet de proposer un traitement unitaire de ces questions. Le statut particulier accord� au discours rapport� ne tient que pour autant que l'on met l'accent, dans l'analyse, sur la parole rapport�e, en effacement, voire en oubli de ce qu'il s'agit avant toute chose de l'interaction entre deux �nonc�s. Pour l'approche dialogique, il n'y a pas d'un c�t� le discours rapport� (discours direct, indirect, indirect libre, direct libre, voire discours narrativis�...), et de l'autre des tours syntaxiques (confirmation, n�gation comme dans l'occurrence (3), mais aussi conditionnel, ironie, d�tournement, etc.) qui, d'une fa�on ou d'une autre, ont � voir avec la parole d'un autre �nonciateur (Bres et Verine 2003). Dans les deux cas, on a affaire � un �nonc� dialogique d�fini comme structur� autour d'un dialogue interne, � savoir comme le r�sultat de l'interaction entre deux �nonciations (au moins) : celle du locuteur-�nonciateur qui a la parole, celle d'un autre �nonciateur. Les formes de cette interaction interne sont extr�mement vari�es. C'est donc le m�me ph�nom�ne, � savoir l'interaction dialogique, qui est � la base tant du discours direct - forme la plus explicite de la dualit� �nonciative - que du type de confirmation, ou de n�gation que l'on trouve en (3), types dans lesquels ladite dualit� est fortement implicit�e. La n�gation pr�dicative, en tant que marqueur dialogique, pr�suppose l'�nonc� positif correspondant qu'elle peut � rapporter � de diff�rentes mani�res. Soit en reprenant l'occurrence (3) et en l'adaptant librement au fran�ais :
(4)
L1 : (il a neig� beaucoup plus) l'ann�e derni�re
L2 : a) il n'est pas vrai qu'il a neig� beaucoup plus � l'ann�e derni�re �
b) il n'est pas vrai qu'il a neig� beaucoup plus l'ann�e derni�re
c) non, ce n'est pas � l'ann�e derni�re � qu'il a neig� beaucoup plus
d) non, ce n'est pas l'ann�e derni�re qu'il a neig� beaucoup plus
e) ce n'est pas � l'ann�e derni�re � qu'il a neig� beaucoup plus
f) ce n'est pas l'ann�e derni�re qu'il a neig� beaucoup plus
g) non
h) ...
Parmi ces diff�rentes possibilit�s syntaxiques, l'�nonc� g), � savoir � non � - seul possible pour Chil du fait de son handicap - est celui qui incorpore le plus fortement l'�nonc� positif correspondant avec lequel l'interaction a lieu. Ajoutons que, dans ce cas, l'�nonc� positif doit effectivement avoir �t� actualis� par un autre locuteur (L1), ce qui implique que l'�nonc� n�gatif non, autonome, ne peut appara�tre qu'en discours dialogal.
Consid�rer le discours rapport� comme un fait dialogique comme les autres, permet, en ne se focalisant plus sur lui, de traiter de nombreux ph�nom�nes qui comme lui proc�dent de l'interaction verticale avec du discours (�loign� ou imm�diatement) ant�rieur, et interviennent comme param�tres dans la production horizontale du discours en interaction.
Je voudrais pour finir ajouter que la notion bakhtinienne de bivocalit� (ou de plurivocalit�) permet de rendre compte de faits �nonciatifs extr�mement complexes, comme p. ex. ce qui intervient ligne 14 de l'occurrence (3), que je rappelle pour plus de commodit� :
(3)
10 Candy : but last year.whoo !
11Chuck mm
In the last year-
13 Chil : yeah- no no. no :.
14 Candy : er the year before last
15 Chil : yes
Goodwin, nous l'avons vu, propose l'analyse suivante : � though not reporting the speech of another, Candy speaks for Chil in (14), and locates him as the Principal for what is being said there " (op. cit. : 28). On dirait plut�t, en termes dialogiques, que cet �nonc� est bivocal, que s'y font entendre deux "voix ", ici convergentes : celle de Candy elle-m�me en correction de son �nonc� de la ligne 12, du fait de la n�gation que lui a oppos�e Chil en 13 ; celle de Chil, par une sorte de ventriloquisme : Candy verbalise les mots que Chil ne peut actualiser.
Il semble donc que l'analyse conversationnelle a tout int�r�t � ne pas limiter sa lecture des �crits du cercle de Bakhtine � Voloshinov 1929 : l'approche dialogique des faits linguistiques, qui permet de prendre en compte dans sa complexit� la dimension verticale du d�j� dit dans la production du dire, n'y appara�t pas encore.
Partant du fait que les communications retenues pour ce congr�s relevaient principalement du discours dialogal, qu'elles traitaient dans les cadres de l'AC, nous avons questionn� cette approche, en prenant appui sur la notion de dialogisme : les pertinentes descriptions que propose l'AC de la co-construction horizontale du discours ne n�gligent-elles pas une autre dimension - verticale - du discours ? Ce qui se passe dans l'ici et maintenant du mot � mot dans le face-�-face de l'interaction conversationnelle ne se double-t-il pas constamment de l'interaction avec de l'ailleurs ant�rieur discursif ?
Lin�arit� du discours ? Non, bien plut�t �paisseur ; et �paisseur double : �paisseur dialogale, telle que la d�crit l'AC ; �paisseur dialogique, telle que l'approche bakhtinienne invite � l'analyser.