Analogie et lexique construit : un retour ? ILF ILF r�cup�ration du fichier au format texte Nikola Tulechki cr�ation du header Mai Ho-Dac pretraitement et balisage du texte selon la TEI P5 Nikola Tulechki 10/09/2009 CLLE-ERSS
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Georgette Dal Analogie et lexique construit : un retour ? ILF http://www.linguistiquefrancaise.org/content/view/217/282/lang,fr/

ANNODIS

projet financ� par l'ANR (Agence Nationale pour la Recherche), CNRS, 2007-2010, dirig� par Maire-Paule P�ry-Woodley, universit� de Toulouse - UTM

objectif : cr�ation d'un corpus de fran�ais �crit annot� discursivement

encodage des textes selon la norme de la Text Encoding Initiative, TEIP5

http://www.tei-c.org/release/doc/tei-p5-doc

cmlf article scientifique linguistique lexique(s)
french
Analogie et lexique construit : un retour ? Georgette Dal U Lille 3, et UMR 8163 � STL �, CNRS & U Lille 3 et Lille 1 georgette.dal@univ-lille3.fr [...] on voit ce qu'il faut penser de l'Analogie. A consid�rer l'usage qui en est fait dans quelques livres r�cents, on la prendrait pour une grande �ponge se promenant au hasard de la grammaire, pour en brouiller et en m�ler les formes, pour effacer sans motifs les distinctions les plus l�gitimes et les plus utiles (Br�al, 1899 : 84) Rey (2008 : 13)
Introduction

Le retour, sur le devant de la sc�ne morphologique, du concept d'analogie me semble constituer l'un des changements majeurs de cette derni�re d�cennie.

En effet, apr�s avoir connu des p�riodes de flux et de reflux, le concept r��merge actuellement sous l'impulsion de travaux de psycholinguistes, gagnant peu � peu du terrain dans le champ des �tudes proprement morphologiques, y compris dans des travaux portant sur la morphologie du fran�ais.

La pr�sente contribution s'articulera en trois parties : apr�s une rapide d�finition de l'analogie, je brosserai � grands traits l'utilisation qui en a �t� faite en mati�re de lexique construit. On verra ensuite que la p�riode actuelle r�unit les conditions propices � la r�activation du concept, et que de plus en plus de travaux contemporains recourent � elle, �ventuellement sous des appellations diff�rentes, comme principe explicatif de faits morphologiques.

D�finition

L'analogie est un concept aristot�licien, d�finissable comme une �galit� de rapports. Aristote recourt � elle quand une premi�re chose est dans un rapport � une deuxi�me comme une troisi�me l'est � une quatri�me, assimilant ainsi une �galit� de proportion � une identit� de relation. C'est gr�ce � ce concept fondamentalement math�matique, que les pythagoriciens ont utilis� pour �tablir une �galit� entre quatre termes (a/b = c/d), qu'il est possible de formuler des jugements g�n�raux sur des objets inconnus tr�s divers par un processus d'inf�rence (cf. l'utilisation qu'en fait Saint Thomas d'Aquin selon lequel nous pouvons dire quelque chose sur la connaissance de Dieu bien que nous ne sachions rien de Dieu, parce qu'elle est � Dieu dans le m�me rapport que la connaissance de l'homme est � l'homme). C'est encore sur l'analogie que repose le m�canisme de la m�taphore, en particulier la m�taphore in absentia (Gardes-Tamine, 2003) : puisque a est � b ce que c est � d, a peut �tre substitu� � c (et r�ciproquement), ou b � d (et r�ciproquement).

Si le concept est ancien, l'int�r�t qui lui a �t� port� ne s'est pas d�menti depuis la p�riode grecque (je renvoie ici � Biela, 1991 : 13-sq), et le th�me demeure d'actualit� en ce d�but de xxie si�cle dans diff�rents champs de la connaissance, dont les math�matiques o� l'analogie est une strat�gie de r�solution de probl�mes, et les sciences cognitives en g�n�ral. Une simple requ�te sur la Toile montre en effet la multiplicit� des recherches sur ce th�me, tous champs disciplinaires confondus, pour la seule derni�re d�cennie : analyse discursive (Chardonnet-M�li�s, 1999) et paratextuelle (Perava, 1995), philosophie (Schaar, 1999), traitement automatique (Lepage, 2000 et 2003), pour n'en citer que quelques-uns. L'analogie fait �galement l'objet de recherches f�condes en psychologie depuis un quart de si�cle (pour une revue d�taill�e, cf. Sander, 2000), et est � la source du rapprochement entre psychologie et intelligence artificielle, dans leurs soucis convergents de mod�liser le traitement d'informations (cf. en particulier Gineste, 1997).

Utilisation du concept dans le domaine du lexique construit

Il ne s'agira pas ici de dresser un historique exhaustif de la notion telle qu'elle a �t� utilis�e en grammaire et en linguistique de l'Antiquit� � nos jours, mais seulement d'en brosser les grandes lignes, en centrant les observations sur le domaine de la formation des mots (pour un point historique plus document�, je renvoie � Chevalier & Delesalle, 1986, qui montrent la permanence du concept du xviiie si�cle � la fin du xixe si�cle, ainsi qu'� Biela, 1991 : 107 - 115).

De l'Antiquit� jusqu'au milieu du xixe si�cle

Sans entrer dans le d�tail :

- les grammairiens grecs de l'Antiquit� opposaient la notion d'analogie, alors synonyme de r�gularit�, � celle d'anomalie, synonyme d'irr�gularit�, d�sordre, dissemblance. Cette dichotomie a donn� lieu � la c�l�bre controverse entre analogistes, pour qui la langue �tait fondamentalement r�guli�re, et anomalistes, qui soutenaient la th�se inverse, - cette conception a perdur� jusque Port-Royal, o� l'analogie est consid�r�e comme une � sorte de projection des r�gles de la raison dans une langue particuli�re � (Chevalier & Delesalle, 1986 : 332) : elle s'oppose alors � la notion d'usage (Arnauld & Lancelot, 1660 : 83), en tant que susceptible de venir pervertir ce qu'on appelle alors � l'analogie de la langue �, - Vaugelas, � la m�me �poque, associe au contraire analogie et (bon) usage : pour lui, la premi�re est le � processus d'�tablissement � du second (Chevalier & Delesalle, 1988 : 333).

En tout �tat de cause, pendant cette longue p�riode, l'analogie n'est jamais con�ue comme un principe d'explication, pas plus qu'elle n'est particuli�rement �voqu�e � propos du lexique construit. Ce n'est qu'� partir de Beauz�e qu'elle devient tour � tour :

- un principe organisateur des langues, permettant de les classer en langues analogues (o� analogue signifie � qui suit l'ordre naturel �, i.e. l'ordre SVO), langues transpositives, langues mixtes, - un principe organisateur � l'int�rieur d'une langue, permettant de s�parer l'acceptable du non acceptable, - un principe explicatif, s'opposant chez certains grammairiens � l'arbitraire.

Pour la 1e �dition du dictionnaire de l'Acad�mie (1694), � |l]es mots nouveaux ne peuvent gu�re s'introduire qu'� l'aide de l'analogie �.

La premi�re moiti� du xixe si�cle s'int�resse peu � l'analogie : l'objectif de la grammaire compar�e n'est pas de d�couvrir les principes dynamiques � l'oeuvre dans les langues, mais d'en d�couvrir les origines. L'analogie est par cons�quent tr�s en marge de ce programme de recherche.

Du milieu du xixe si�cle � Saussure

On assiste en revanche � une r��mergence du concept chez les philologues travaillant sur l'�volution du latin au fran�ais. Pour eux, l'analogie est surtout un facteur de trouble : ainsi l'exemple, cit� par Chevalier & Delesalle (1988 : 344), de l'extension du /s/ au cas sujet de tous les noms, consid�r�e comme une r�gularisation abusive, arbitraire, allant � l'encontre des � lois naturelles � que sont les lois d'�volution phon�tique.

Les n�o-grammairiens s'emparent � leur tour du concept et le redorent. L'analogie devient alors une force dynamique, pr�cis�ment parce qu'elle contrecarre les lois phon�tiques : ainsi, pour Leskien (1876) cit� d'apr�s Touratier (1988 : 140 - 141), les lois phon�tiques et l'analogie constituent les seuls facteurs susceptibles d'expliquer la forme que pr�sente � une �poque donn�e la d�clinaison d'une langue.

En 1880, H. Paul �rige l'analogie en principe. Renouant avec la conception aristot�licienne du concept, il l'�nonce au moyen de l'�quation du calcul de la quatri�me proportionnelle, qu'utiliseront et d�velopperont plus tard notamment Saussure (1916), Herman (1931) et Bloomfield (1933). Pour Paul (1880 : chap. 5), l'analogie est susceptible d'intervenir aux niveaux s�mantique, syntaxique, morphologique, flexionnel, phon�tique, puisque chacun d'entre eux permet de d�gager des groupes proportionnels (proportionengruppen), eux-m�mes sources d'�quations proportionnelles (proportionen-gleichungen).

A la m�me �poque en France, M. Br�al institue l'analogie, � cette loi du langage qui fait que des formes d�j� cr��es servent de mod�les � des formes nouvelles � (1890 : 327), en dynamique centrale des langues. C'est pr�cis�ment un exemple de lex�me apparemment construit, sans base identifiable, qui lui sert � illustrer sa d�finition : � ainsi septentrional, qui vient de septentrion, a servi de mod�le � m�ridional, lequel n'a pas de primitif dont il ait pu �tre imm�diatement d�riv� �.

Chez F. de Saussure, l'analogie appara�t comme un principe central de r�gulation des signes entre eux (elle constitue le th�me exclusif ou principal des chapitres 4 et 5 du Cours de linguistique g�n�rale et appara�t comme th�me secondaire des chapitres 6 et 7) : � l'encontre des philologues fran�ais de la premi�re moiti� du xixe, il pose que les facteurs de trouble sont les lois phon�tiques (chap. 4, p. 221), en ceci qu'elles � contribue[nt] � rel�cher les liens grammaticaux qui unissent les mots entre eux �, augmentant ainsi inutilement la quantit� des formes � l'int�rieur d'un paradigme. Pour lui, cette tendance � l'irr�gularit� est heureusement contrebalanc�e par l'analogie, qui � suppose un mod�le et son imitation r�guli�re � (ibid.). Comme H. Paul, il ram�ne le concept au calcul de l'�quation de la quatri�me proportionnelle. Il lui assigne deux r�les majeurs :

passer d'un �tat d'organisation de la langue � un autre lorsque une forme analogique (par exemple, honor) finit par l'emporter sur une forme pr�existante (honos). La perspective est alors diachronique, et le concept intervient dans ce qu'il est convenu d'appeler le � changement analogique � (pour un point sur cette notion, cf. Joseph, 1998, et Joseph & Janda eds, 2003) ;

permettre au locuteur de produire des mots nouveaux. Du point de vue de la synchronie cette fois, l'analogie joue en effet un r�le central dans la formation du lexique construit, comme l'indiquent les deux extraits suivants, emprunt�s respectivement aux pages 225 et 228 du Cours de linguistique g�n�rale :

sur le mod�le de pension :pensionnaire, r�action :r�actionnaire, etc., quelqu'un peut cr�er interventionnaire ou r�pressionnaire, signifiant 'qui est pour l'intervention', 'pour la r�pression' magasinier n'a pas �t� engendr� par magasin ; il a �t� form� sur le mod�le de prisonnier :prison, etc. De m�me, emmagasiner doit son existence � l'analogie de emmailloter, encadrer, encapuchonner, etc., qui contiennent maillot, cadre, capuchon, etc.

Pour lui, du point de vue du locuteur toujours, un nom comme r�pressionnaire n'instancie pas une r�gle abstraite (celle de la suffixation par -aire d'un nom), mais r�sulte bien du calcul de la quatri�me proportionnelle, � partir de ce que Bloomfield (1933 : 383) appelle un � groupe mod�le � (pension :pensionnaire, r�action :r�actionnaire, etc.), dont on remarquera qu'il a la particularit� d'impliquer des lex�mes comportant la m�me finale.

Chez F. de Saussure, le recours � l'analogie n'est pas exclusif du recours aux patrons abstraits, ce qui confirme, comme l'�crit Anderson (1985 : 54) que, pour lui, � analogy is directly linked to the structure of the grammar �. Par exemple, page 227 :

un mot que j'improvise, comme in-d�cor-able, existe d�j� en puissance dans la langue ; on retrouve tous ses �l�ments dans les syntagmes tels que d�cor-er, d�cor-ation, pardonn-able, mani-able, in-connu, in-sens�, etc. ; et sa r�alisation dans la parole est un fait insignifiant en comparaison de la possibilit� de le former
De Saussure au g�n�rativisme

Apr�s avoir �t� consid�r�e comme un principe fondamental dans le domaine de la formation des mots dans le premier tiers du xxe si�cle, l'analogie entre dans une p�riode de somnolence, puis de profond sommeil dans les travaux de morphologues g�n�rativistes, alors m�me, comme le note Milner (1989 : 631), que la linguistique formalisante, qu'elle soit structurale ou g�n�rative, rel�ve d'une conception analogique de la langue, o� analogique signifie � r�gulier � (pour une remarque similaire, cf. Molino 1988 : 12).

On peut voir un r�v�lateur de cette mise en hibernation dans le fait que le terme analogie (ou ses �quivalents dans d'autres langues) est absent de la plupart des index th�matiques des travaux de morphologie s'inscrivant dans ce courant th�orique (par exemple, Scalise, 1984, Di Sciullo & Williams, 1987, Lieber, 1992, Aronoff, 1994). On ne le trouve pas davantage dans Corbin (1987), que ce soit dans l'index ou dans le corps de l'ouvrage, alors m�me que 250 pages sont consacr�es aux r�gularit�s et irr�gularit�s de toutes sortes.

Au moins trois raisons peuvent �tre invoqu�es pour expliquer l'occultation du concept dans ce courant th�orique :

- son rejet explicite par N. Chomsky, en r�action � l'utilisation qu'en fait l'�cole psychologique du b�haviourisme aux Etats-Unis (la remarque provient de Chevalier & Delesalle, 1986 : 352), - la volont� de d�marquer la linguistique de la psychologie. Le point de vue qui pr�vaut est d�sormais celui du linguiste, descripteur de la langue, et non plus celui du locuteur, � inventeur de la langue � (Br�al, 1890 : 328), - l'incompatibilit� entre la notion d'analogie, qui propose un traitement surfacique des ph�nom�nes linguistiques, et celle de structures profondes, sur lesquelles repose tout l'�difice de la grammaire g�n�rative.

Etant donn� les fondements th�oriques de la grammaire g�n�rative, on comprend que l'analogie disparaisse des pr�occupations des morphologues qui s'inscrivent dans ce courant. Mais on s'attend �galement � ce que la notion se charge d'une valeur nouvelle, du moins pour les morphologues qui usent encore du concept : puisque les relations analogiques reposent sur une proc�dure paradigmatique de mise en relation de s�ries de lex�mes, et que les patrons abstraits de la grammaire g�n�rative - les r�gles - mettent en jeu une proc�dure fondamentalement syntagmatique, on peut pr�dire que les notions d'analogie et de r�gles se retrouvent en distribution compl�mentaire.

Effectivement, alors que, par le pass�, les notions �taient parfois interchangeables - on l'a d�j� vu chez les grammairiens de l'Antiquit� ; on le voit �galement dans l'article analogie de l'Encyclop�die, ou encore chez Saussure (1916 : 221), pour qui � une forme analogique est une forme faite � l'image d'une ou plusieurs autres d'apr�s une r�gle d�termin�e � -, il devient d�sormais banal d'opposer formation par analogie et formation par r�gles, et ce y compris dans des travaux utilisant l'analogie comme principe explicatif (cf. par ex. Derwing & Skousen, 1989, qui, reprenant des r�sultats mis au jour dans un travail non publi� de J. Ohala, r�capitulent les points opposant l'approche bas�e sur r�gles et l'approche bas�e sur l'analogie). D�sormais, l'analogie est appel�e � la rescousse pour les cas r�tifs � une explication par r�gle (cf. l'exemple des d�riv�s anglais en -ee d�velopp� dans Bauer, 1983 : 249).

Concomitamment se met en place un second couple, opposant analogie et productivit� (pour un point sur la notion, cf. Dal, 2003a et Dal & al., ce volume). Par exemple, Fradin (1994 : 16) mentionne l'analogie au titre des cr�ations erratiques sous la branche � non productif � d'un diagramme montrant l'ind�pendance de la lexicalisation, des modes de construction et de la productivit� ; Fradin (1998 : 329) cite confortique en tant que cr�ation analogique cr��e � en dehors du syst�me des r�gles de la grammaire � ; Dressler & Lad�nyi (2000) opposent la productivit� par r�gle et l'analogie de surface : les lex�mes que forme cette derni�re �chappent selon eux au domaine des r�gles de construction de mots. La m�me opposition se retrouve dans Booij (2002 : 10 - 11) : selon lui, un patron est productif quand il permet de former de nouveaux lex�mes de fa�on non intentionnelle. Il est en revanche non-productif s'il ne permet pas de former de nouveaux lex�mes, sauf de fa�on intentionnelle sur la base d'une analogie avec des lex�mes existants.

L'opposition r�gles (productives) / analogie trouve aussi parfois son fondement dans des consid�rations quantitatives. C'est ainsi que, pour Bauer (1983 : 257), les cr�ations anglaises en -nik r�sultent de l'application d'une r�gle parce qu'elles sont nombreuses ; elles auraient �t� le fruit de l'analogie si elles avaient �t� plus rares :

Many of the earliest coinages in -nik [...] are evidently based directly on sputnik [...]. If only one such word had existed, it would have been possible to speak of an analogical formation. With so many it seems fairer to speak of a rule

A peu de chose pr�s, on retrouve cette m�me bipartition chez Becker (2003 : 277), pourtant fervent d�fenseur de l'analogie, comme on va le voir dans le paragraphe suivant :

Their difference [entre analogie et r�gles] consists entirely in a difference of productivity. The so-called 'analogies' are rules of low productivity, and rules are productive analogies.
L'analogie en marge du g�n�rativisme

M�me aux beaux jours de la grammaire g�n�rative, l'analogie en tant que processus morphologique conservait cependant des d�fenseurs, d'autant plus virulents parfois que le ph�nom�ne se trouvait marginalis� :

- Motsch (1987 : 24) se demande ainsi s'il est fond� d'opposer analogie et r�gles. Comme d'autres avant (par ex. van Marle, 1985) et apr�s lui (par ex. Biela, 1991 : 114 - 5), il souligne en effet que les r�gles n'existent qu'en tant qu'elles sont incarn�es par des mots existants, pr�sentant des similarit�s :

The creation of new words (...) presupposes rules. But rules need not have an existence of their own. We may conceive of rules as the result of a process of analysis operating on similarity of item of the vocabulary.
- T. Becker va plus loin. Non seulement il consid�re que les r�gles constituent des abstractions faites � partir de paires de mots existants (en 1990, il �crit que toutes les r�gles sont des analogies), mais encore il fait l'hypoth�se en 1993 de deux types de morphologie, orthogonaux l'un � l'autre. Du point de vue de la morphologie qu'il appelle 'syntagmatique', qui est celui du linguiste, les mots construits peuvent �tre d�crits comme des agencements de morph�mes (1993 : 1) ; du point de vue de la morphologie dite 'paradigmatique', qui est celui du locuteur, ils n'ont pas de structure, ce sont des � signes minimaux � (2003 : 272). - La perspective de R. Skousen, seul ou en collaboration, est diff�rente. Apr�s avoir montr� en 1989 l'inaptitude des syst�mes bas�s sur r�gles � venir � bout des r�gles non-d�terministes et propos� une d�finition math�matique de l'analogie, il d�crit en 1992 un algorithme exploitant les similarit�s entre mots attest�s pour pr�dire quelle forme rev�tira un mot nouveau.

Pour des raisons que d�veloppe van Marle (2000 : 226-sq.), la question de l'analogie est souvent pol�mique, et les positions prises � son �gard sont la plupart du temps extr�mes : on peut de la sorte reprocher leur manich�isme � Derwing & Skousen (1989), nettement en faveur de l'analogie, comme on peut reprocher le sien � Plag (1999), partisan, lui, d'une morphologie bas�e sur des r�gles. En t�moignent les vives critiques qu'ont suscit�es les travaux de Becker et le mod�le analogique de Skousen (cf. entre autres Bauer, 1993, Baayen, 1995, et Plag, 1999). En substance, il est reproch� � l'analogie :

- de ne pas permettre de bonnes pr�dictions sur les formes possibles et impossibles, - d'�tre insuffisamment contrainte, - de ne pas permettre de g�n�ralisation, - d'avoir contre elle des �vidences psychologiques, - de ne pas produire de r�sultats diff�rents de ceux que produisent les mod�les statistiques non analogiques.

Cependant, � l'issue de l'examen de chacune de ces critiques, rien de d�cisif ne se d�gage :

- le cas des analogies non r�alis�es (non r�alisables) rejoint celui des r�gles de redondance d�gag�es par Jackendoff (1975) dont la fonction est de rendre compte des mots morphologiquement complexes relevant de r�gles non productives. Si, dans une perspective g�n�rative, on a pu accepter de poser de telles r�gles, rien ne s'oppose � ce que, de m�me, on admette de certaines analogies qu'elles ne sont pas r�alisables, ce d'autant plus que, selon T. Becker et R. Skousen, le degr� de r�alisation d'une analogie d�pend du nombre de mod�les disponibles (cf. Becker, 1990 : 18 ; Becker, 2003 : 278). C'est ce qui explique la faible probabilit� de heye � c�t� de eye, � partir du seul mod�le attest� hear :ear ; - le calcul analogique n'interdit pas les contraintes, au contraire m�me, il les pr�suppose. En effet, de nombreux travaux ont montr� que conditions et analogie sont intimement li�es, quel que soit le domaine d'application concern�. Charconnet (2001) montre ainsi que l'analogie entre deux domaines s'accompagne n�cessairement de ce qu'il appelle des � op�rations d'ancrage �, et que l'analogie exploite ce qui est per�u comme une similitude de propri�t�s entre les �l�ments des notions mises en relation. Rien n'interdit par cons�quent qu'une analogie soit �tablie sur la base de la perception de ressemblances, qui peuvent �tre de diff�rents types : phonologique, s�mantique, syntaxique, etc., chacune de ces ressemblances pouvant elle-m�me jouer au niveau de l'un quelconque des termes de l'�quation de la quatri�me proportionnelle ; - les �vidences psychologiques d'une �poque peuvent �tre invalid�es l'�poque suivante, notamment parce que le protocole exp�rimental a chang� (cf. Gineste & Le Ny, 2002) ou que le paradigme �pist�mologique n'est plus le m�me. Par ailleurs, les �vidences avanc�es contre les mod�les purement analogiques l'ont �t� pour la flexion (cf. Jaeger & al., 1996). Or, rien ne permet d'affirmer que les arguments valant pour la flexion valent �galement pour le lexique construit.
L'analogie aujourd'hui

Les changements �pist�mologiques auxquels on assiste ces derni�res ann�es sont propices � la r�surgence de l'analogie en tant que principe explicatif en mati�re de lexique construit :

- le premier changement est l'abandon massif d'une conception des r�gles vues comme un ensemble de proc�dures ordonn�es � partir d'un mat�riau en entr�e, au profit d'une conception repr�sentationnelle : quand on parle de r�gle d�sormais, on entend de plus en plus souvent expression de r�gularit�s observables, sur les plans formel, s�mantique et syntaxique, sans n�cessairement dire quoi que ce soit de la proc�dure suivie. La r�gle ne pr�tend plus �tre � le principe g�n�rateur des r�gularit�s observ�es � (Fradin, 2003 : 264), mais redevient purement descriptive, comme elle l'�tait chez les structuralistes. C'est ainsi que la con�oivent les mod�les th�oriques actuels bas�es sur l'unification (HPSG, LFG, etc.), ou la th�orie de l'optimalit�, ou les mod�les qui s'en inspirent (cf. par ex. Pl�nat, 2000). Si l'analogie s'oppose � la notion de r�gle con�ue sur le mode proc�dural, elle ne s'oppose en revanche pas � celle de r�gle con�ue sur le mode d�claratif. Le dilemme � [is] morphological creativity [...] rule-governed or driven by analogy � (Bauer, 1993 : 265) devient d�s lors caduc. - la notion de lex�me, voire de mot, r�acquiert une pertinence qu'elle avait perdue dans la th�orie g�n�rative. On la retrouve en effet au coeur de plusieurs th�ories, par exemple la � Whole Word Morphology � (WWM) que d�veloppent A. Ford et R. Singh depuis 1983. R�cusant toute l�gitimit� aux notions de morph�me, base, racine et affixe, la WWM substitue la notion de relation � celle de compositionnalit�, et renoue avec la th�orie saussurienne de valeur. Selon la WWM, le r�le de la morphologie consiste ainsi � exploiter les diff�rences rep�rables entre mots. - les travaux de L. Burzio mettent pareillement l'accent sur l'importance des relations existant entre formes de surface. Dans un cadre proche de celui de la th�orie de l'optimalit�, il pr�conise en effet une � surface-to-surface morphology � : selon lui, les lex�mes construits ne sont pas issus de l'application de r�gles � des formes sous-jacentes, mais sont mis en correspondance avec des formes de surface, selon un principe de conformit� de sortie � sortie (� Output-to-Output faithfulness �), dans la lign�e des travaux de J. Bybee (cf. par ex. Burzio, 2002 : 143). - l'�mergence d'une morphologie de plus en plus bas�e sur l'usage, rendue possible par l'essor de ressources textuelles �lectroniques, facilement consultables, contribue �galement grandement � la r�actualisation du concept (cf. par ex. Vall�s, 2004). - les d�placements th�oriques � l'oeuvre ces vingt derni�res ann�es dans le champ de la psychologie en g�n�ral et de la psycholinguistique en particulier participent du m�me mouvement. En effet, de fa�on tr�s sch�matique, alors que, jusqu'au d�but des ann�es 1980, les psychologues faisaient l'hypoth�se que ce qu'ils appellent l'� apprentissage implicite � s'effectuait en abstrayant des r�gles � partir de l'exposition � des occurrences particuli�res (de situations, de comportements, etc.), � partir de 1980, cette interpr�tation abstractionniste de l'apprentissage a peu � peu c�d� le pas soit � une interpr�tation uniquement exemplariste, soit � une interpr�tation mixte, combinant mise en m�moire d'occurrences particuli�res (de situations, de comportements, etc.) et abstraction de sch�mas � partir de l'exposition � des occurrences particuli�res. Ce passage, en psycholinguistique, de mod�les reposant sur des r�gles symboliques � des mod�les de compromis voire � des mod�les r�cusant l'id�e m�me de r�gle explique que, de plus en plus, les linguistes, m�me les plus r�tifs en leur temps, s'emparent du concept d'analogie : si cela ne prouve pas sa l�gitimit� linguistique, cela m�rite toutefois qu'on reconsid�re l'interdit qui l'a frapp�.

De fait, au niveau international, depuis une petite dizaine d'ann�es et ce, y compris de la part de morphologues qui r�cusaient l'utilit� du concept auparavant, on voit fleurir nombre de travaux utilisant l'analogie comme principe explicatif, qu'elle soit nomm�e comme telle ou qu'on parle de � relations paradigmatiques � (par ex. Booij, 1997, van Marle, 2000) ou de mod�les bas�s sur des exemplaires (exemplar-based models ; par ex. Skousen & al., 2002 ; pour un r�sum� des principaux mod�les de ce type, cf. Eddington, 2004). C'est ainsi que, dans un colloque international r�cent, S. Lappe et I. Plag ont recouru au concept pour expliquer l'assignation de l'accent dans des compos�s [NN] de l'anglais que Krott & al. (2001) l'utilisent pour mod�liser les �l�ments de liaison � la jonction des constituants de compos�s en n�erlandais, que Booij (2007) s'ach�ve sur l'importance de la prise en compte des relations paradigmatiques en mati�re de lexique construit, que Gaeta (2007) se demande si l'analogie est � �conomique �, ou que l'on peut trouver sur la page personnelle de H. Baayen les propos suivants :

The importance of paradigmatic relations for lexical processing has also become evident from our work on the morphological family size effect (Bertram, Baayen and Schreuder, 2000, Journal of Memory and Language, De Jong, Schreuder and Baayen, 2000, Language and Cognitive Processing, Moscoso del Prado Martin, Kostic, and Baayen, 2004, Cognition; for auditory comprehension, see Wurm, Ernestus, Schreuder and Baayen). For recent work addressing the imbalance of semantic interconnectivity for regular and irregular verbs and its consequences for lexical processing, see Baayen and Moscoso del Prado Martin (2004) and Tabak, Schreuder, and Baayen (2004).

Pour ce qui est des travaux portant sur la morphologie constructionnelle du fran�ais, la prise en compte de l'analogie et des relations paradigmatiques commence � percer. Sans pr�tendre � l'exhaustivit�, je citerai ici Amiot (en pr�paration), Dal (2003b), Dal (2004 : 66 - 86), Dal & Namer (en pr�paration), Hathout (2003), Lignon & Montermini (en pr�paration), Stroppa & Yvon (2005).

Conclusion

L'objectif de la pr�sente contribution n'�tait pas de prouver que l'analogie est un concept op�ratoire dans le domaine du lexique construit, mais simplement de rassembler des arguments montrant que, de m�me que dans d'autres champs de la linguistique o� sa r�habilitation a commenc�, le concept m�rite peut-�tre davantage que le sort qu'il lui a �t� r�serv� jusqu'il y a peu. C'est, me semble-t-il, chose faite : si on admet que le r�le du morphologue est de mettre au jour les r�gularit�s qu'il observe dans les lex�mes construits et de les utiliser pour pr�dire le lexique � venir, l'analogie peut �tre r�habilit�e comme mode explicatif, � charge pour lui de contraindre le concept.

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