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5sports
L'Ouganda à l'assaut des "fimbu" de la RDC
L'Ouganda, placé 79e au classement FIFA le 4 avril 2019, a pourtant été l'une des premières équipes du continent africain à s'organiser autour d'une fédération. Malgré son premier match officiel disputé le 1er mai 1926, le pays est l'une des plus irrégulières à la Coupe d'Afrique des Nations. Et pourtant, en 1962, l'Ouganda avait terminé à la 4e place de la CAN. Cependant, il a souvent essuyé de très larges défaites face à ses adversaires. Lire aussi: Ouganda: Desabre nouveau sélectionneur Une vingtaine de footballeurs disparus dans un chavirement sur le lac Albert Le 30 juillet 1995, l'Ouganda se fait corriger par l'Egypte sur le score de 6-0. L'équipe subit la même défaite le 28 juillet 1999 face à la Tunisie. Toutefois, plus fort que Djibouti, l'Ouganda a laminé celui-ci sur le score de 10-1, sa plus large victoire, le 9 décembre 2001. Les Grues ont participé à six phases finales de Coupe d'Afrique des Nations dont une finale perdue en 1978 devant le Ghana, pays organisateur, sur le score de 2-0. Le 14 mars 1978 au Ghana, l'Ouganda avait défait le Nigéria sur le score de 2-1 (buts de Nasour et de Omondi). L'attaquant ougandais Omondi était élu meilleur buteur de la CAN avec 4 buts devant l'Ougandais Kisitu (3 buts), le Ghanéen Afriyie (3 buts) et le Nigérian Odegbami (3 buts). Lire aussi: Un match de Coupe du monde vire au drame en Ouganda L'Ouganda a remporté 14 fois la CECAFA la coupe des pays d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Est. Il est aujourd'hui porté par son attaquant Geofrey Massa qui évolue depuis 2013 à l'équipe de l'Université de Pretoria en Afrique du Sud. Le 28 décembre 2017, le français Sébastien Desabre, ancien entraineur de l'ASEC Mimosas en Côte d'Ivoire, du Coton Sport de Garoua au Cameroun et de l'Espérance de Tunis, est nommé sélectionneur de l'Ouganda. Le français a remporté plusieurs trophées nationaux et continentaux en club. L'Ouganda a été nominé comme la meilleure équipe masculine de l'année 2018 dans le CAF Awards. Il s'est qualifié pour la CAN 2019 dès la 5e journée des éliminatoires en battant le Cap Vert à domicile sur le score de 1-0, sans encaisser le moindre but. La RDC affronte l'une des meilleures défenses du continent cet après-midi.
L'Ouganda à l'assaut des "fimbu" de la RDC L'Ouganda, placé 79e au classement FIFA le 4 avril 2019, a pourtant été l'une des premières équipes du continent africain à s'organiser autour d'une fédération. Malgré son premier match officiel disputé le 1er mai 1926, le pays est l'une des plus irrégulières à la Coupe d'Afrique des Nations. Et pourtant, en 1962, l'Ouganda avait terminé à la 4e place de la CAN. Cependant, il a souvent essuyé de très larges défaites face à ses adversaires. Lire aussi: Ouganda: Desabre nouveau sélectionneur Une vingtaine de footballeurs disparus dans un chavirement sur le lac Albert Le 30 juillet 1995, l'Ouganda se fait corriger par l'Egypte sur le score de 6-0. L'équipe subit la même défaite le 28 juillet 1999 face à la Tunisie. Toutefois, plus fort que Djibouti, l'Ouganda a laminé celui-ci sur le score de 10-1, sa plus large victoire, le 9 décembre 2001. Les Grues ont participé à six phases finales de Coupe d'Afrique des Nations dont une finale perdue en 1978 devant le Ghana, pays organisateur, sur le score de 2-0. Le 14 mars 1978 au Ghana, l'Ouganda avait défait le Nigéria sur le score de 2-1 (buts de Nasour et de Omondi). L'attaquant ougandais Omondi était élu meilleur buteur de la CAN avec 4 buts devant l'Ougandais Kisitu (3 buts), le Ghanéen Afriyie (3 buts) et le Nigérian Odegbami (3 buts). Lire aussi: Un match de Coupe du monde vire au drame en Ouganda L'Ouganda a remporté 14 fois la CECAFA la coupe des pays d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Est. Il est aujourd'hui porté par son attaquant Geofrey Massa qui évolue depuis 2013 à l'équipe de l'Université de Pretoria en Afrique du Sud. Le 28 décembre 2017, le français Sébastien Desabre, ancien entraineur de l'ASEC Mimosas en Côte d'Ivoire, du Coton Sport de Garoua au Cameroun et de l'Espérance de Tunis, est nommé sélectionneur de l'Ouganda. Le français a remporté plusieurs trophées nationaux et continentaux en club. L'Ouganda a été nominé comme la meilleure équipe masculine de l'année 2018 dans le CAF Awards. Il s'est qualifié pour la CAN 2019 dès la 5e journée des éliminatoires en battant le Cap Vert à domicile sur le score de 1-0, sans encaisser le moindre but. La RDC affronte l'une des meilleures défenses du continent cet après-midi.
https://www.bbc.com/afrique/sports-48730747
0business
Stopper la détérioration de l’environnement pour sauver la planète selon l’ONU
La responsable de la biodiversité des Nations unies estime que les négociations mondiales en cours à Montréal constituent la "dernière chance" d'inverser la tendance à la destruction du monde naturel. "La biodiversité est vitale. Sans elle, il n'y a pas de vie", a déclaré Elizabeth Maruma Mrema dans l'émission Inside Science de BBC Radio 4 . Cependant elle s'inquiète de l’avancée des négociations pour que les 196 pays  membres de l’ONU parviennent à un accord. La charte mondiale sur la biodiversité, si elle est ratifiée, va constituer un changement fondamental. Il s'agit de l'équivalent pour la nature de l'accord de Paris, un traité international visant à limiter la hausse de la température mondiale et à mettre fin à la crise climatique. "Les objectifs  de cette charte sont une feuille de route qui ambitionne, d'ici 2030, de stopper la perte de biodiversité, qui a atteint des proportions inquiétantes sans précédent dans l'histoire de l'humanité", a déclaré Mme Mrema. La liste des 20 objectifs qui figurent dans la charte comprend des points réalisables, comme un appel à la conservation de 30 % des terres et des mers grâce à la création d'aires protégées. Mais la mise en œuvre inclut également des questions politiques plus délicates, telles que la protection des droits et l'accès des peuples autochtones à leurs territoires. Les communautés autochtones occupent environ 85 % de la biodiversité mondiale. Force est de remarquer que les zones où elles sont installées, sont nettement mieux protégées contre la dégradation de l’environnement. Le projet d'accord actuel comporte encore "beaucoup de crochets", a déclaré Mme Mrema. "Et qui dit parenthèses dit désaccord - des domaines où les 196 doivent encore se mettre d'accord, faire des compromis et parvenir à un consensus." Dans un article publié dans Nature, avant les négociations, l'écologiste Sandra Diaz, de l'Université nationale de Cordoue, a déclaré que les crochets avaient "proliféré à un rythme alarmant dans tout le texte, neutralisant et paralysant les objectifs et les cibles". Et certains scientifiques de Montréal craignent que la politique ne reflète pas les preuves. Mme Mrema a déclaré que les preuves scientifiques révélaient l'ampleur de la crise et l'urgence de faire aboutir les négociations. "Nous avons déjà dégradé 75 % de la surface de la Terre et plus de 60 % de l'environnement marin", a-t-elle déclaré. "La moitié des récifs coralliens ont déjà disparu et 85 % des zones humides sont dégradées." Il faut agir maintenant, a déclaré Mme Mrema, "sinon il n'y aura pas d'avenir pour nos enfants et nos petits-enfants". Dans son discours d'ouverture, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré que l'humanité avait détruit les écosystèmes et "traité la nature comme des toilettes". Il a appelé à un pacte de paix avec le monde naturel et, dans un clin d'œil à peine voilé à ceux qui ont l'ambition de coloniser Mars, il a déclaré : "Oubliez les rêves de certains milliardaires, il n'y a pas de planète B." S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture, mardi, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré : "Si nous ne pouvons pas nous entendre, en tant que monde, sur quelque chose d'aussi fondamental que la protection de la nature, rien d'autre ne compte." Mais après que de jeunes militants autochtones se soient levés, aient chanté et déployé une bannière disant : "Pour sauver la biodiversité, arrêtez d'envahir nos terres", le premier ministre est resté silencieux alors qu'ils ont fini par sortir de la salle en scandant : "Trudeau est un colonisateur". Mme Mrema a déclaré que la participation des manifestants à l'événement était un signe de transparence. "Tout le monde est inclus", a-t-elle déclaré. "Et ils ont délivré un message à leurs partis pour qu'ils écoutent - et clairement, ils ont été entendus".
Stopper la détérioration de l’environnement pour sauver la planète selon l’ONU La responsable de la biodiversité des Nations unies estime que les négociations mondiales en cours à Montréal constituent la "dernière chance" d'inverser la tendance à la destruction du monde naturel. "La biodiversité est vitale. Sans elle, il n'y a pas de vie", a déclaré Elizabeth Maruma Mrema dans l'émission Inside Science de BBC Radio 4 . Cependant elle s'inquiète de l’avancée des négociations pour que les 196 pays  membres de l’ONU parviennent à un accord. La charte mondiale sur la biodiversité, si elle est ratifiée, va constituer un changement fondamental. Il s'agit de l'équivalent pour la nature de l'accord de Paris, un traité international visant à limiter la hausse de la température mondiale et à mettre fin à la crise climatique. "Les objectifs  de cette charte sont une feuille de route qui ambitionne, d'ici 2030, de stopper la perte de biodiversité, qui a atteint des proportions inquiétantes sans précédent dans l'histoire de l'humanité", a déclaré Mme Mrema. La liste des 20 objectifs qui figurent dans la charte comprend des points réalisables, comme un appel à la conservation de 30 % des terres et des mers grâce à la création d'aires protégées. Mais la mise en œuvre inclut également des questions politiques plus délicates, telles que la protection des droits et l'accès des peuples autochtones à leurs territoires. Les communautés autochtones occupent environ 85 % de la biodiversité mondiale. Force est de remarquer que les zones où elles sont installées, sont nettement mieux protégées contre la dégradation de l’environnement. Le projet d'accord actuel comporte encore "beaucoup de crochets", a déclaré Mme Mrema. "Et qui dit parenthèses dit désaccord - des domaines où les 196 doivent encore se mettre d'accord, faire des compromis et parvenir à un consensus." Dans un article publié dans Nature, avant les négociations, l'écologiste Sandra Diaz, de l'Université nationale de Cordoue, a déclaré que les crochets avaient "proliféré à un rythme alarmant dans tout le texte, neutralisant et paralysant les objectifs et les cibles". Et certains scientifiques de Montréal craignent que la politique ne reflète pas les preuves. Mme Mrema a déclaré que les preuves scientifiques révélaient l'ampleur de la crise et l'urgence de faire aboutir les négociations. "Nous avons déjà dégradé 75 % de la surface de la Terre et plus de 60 % de l'environnement marin", a-t-elle déclaré. "La moitié des récifs coralliens ont déjà disparu et 85 % des zones humides sont dégradées." Il faut agir maintenant, a déclaré Mme Mrema, "sinon il n'y aura pas d'avenir pour nos enfants et nos petits-enfants". Dans son discours d'ouverture, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré que l'humanité avait détruit les écosystèmes et "traité la nature comme des toilettes". Il a appelé à un pacte de paix avec le monde naturel et, dans un clin d'œil à peine voilé à ceux qui ont l'ambition de coloniser Mars, il a déclaré : "Oubliez les rêves de certains milliardaires, il n'y a pas de planète B." S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture, mardi, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré : "Si nous ne pouvons pas nous entendre, en tant que monde, sur quelque chose d'aussi fondamental que la protection de la nature, rien d'autre ne compte." Mais après que de jeunes militants autochtones se soient levés, aient chanté et déployé une bannière disant : "Pour sauver la biodiversité, arrêtez d'envahir nos terres", le premier ministre est resté silencieux alors qu'ils ont fini par sortir de la salle en scandant : "Trudeau est un colonisateur". Mme Mrema a déclaré que la participation des manifestants à l'événement était un signe de transparence. "Tout le monde est inclus", a-t-elle déclaré. "Et ils ont délivré un message à leurs partis pour qu'ils écoutent - et clairement, ils ont été entendus".
https://www.bbc.com/afrique/articles/cevdz4xrp42o
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Coupe d'Afrique des nations 2022 : le sélectionneur de la Sierra Leone révèle les menaces de mort qu'il a reçues
Le sélectionneur de la Sierra Leone, John Keister, affirme avoir reçu des menaces de mort avant de nommer son équipe pour la Coupe d'Afrique des Nations, qui débute dimanche au Cameroun. L'homme de 51 ans a reçu deux menaces - concernant l'inclusion de certains joueurs - un jour avant d'annoncer sa liste de 28 joueurs et les a signalées à la police. "Je pense que c'est très, très triste que l'on en arrive là", a déclaré Keister, originaire de Manchester, à BBC Sport Africa. "Quel que soit le milieu dans lequel vous êtes, personne ne mérite cela". A lire aussi : Keister a ajouté : "Je ne pense pas qu'il faille en arriver à ce point où ma vie est menacée parce que les gens pensent que les joueurs devraient être dans [l'équipe] - et s'ils ne le sont pas, voilà ce qu'ils vont faire." Keister a joué pour plusieurs clubs britanniques, dont Walsall et Margate, au cours de sa carrière. Il a été sélectionné par la Sierra Leone entre 1997 et 2003. Il en est à son deuxième mandat en tant que sélectionneur national et a conduit les Leone Stars, classés 108e au monde, en finale du tournoi pour la première fois depuis 1996. "Nous avons parcouru un long chemin, il n'y a donc aucune raison pour les menaces de mort", a ajouté Keister. "J'ai une famille, je m'occupe de ces garçons et j'ai un travail à faire. Cela me met en colère et pour moi, d'où je viens et de mon milieu, je sens que je dois faire quelque chose à ce sujet. "Quel que soit le travail, je dois faire quelque chose à ce sujet." Son équipe, qui comprend le défenseur anglais Steven Caulker et l'ancien attaquant de Middlesbrough Kei Kamara, 37 ans, affrontera l'Algérie, tenante du titre, la Côte d'Ivoire et la Guinée équatoriale dans le groupe E de la Coupe des Nations.
Coupe d'Afrique des nations 2022 : le sélectionneur de la Sierra Leone révèle les menaces de mort qu'il a reçues Le sélectionneur de la Sierra Leone, John Keister, affirme avoir reçu des menaces de mort avant de nommer son équipe pour la Coupe d'Afrique des Nations, qui débute dimanche au Cameroun. L'homme de 51 ans a reçu deux menaces - concernant l'inclusion de certains joueurs - un jour avant d'annoncer sa liste de 28 joueurs et les a signalées à la police. "Je pense que c'est très, très triste que l'on en arrive là", a déclaré Keister, originaire de Manchester, à BBC Sport Africa. "Quel que soit le milieu dans lequel vous êtes, personne ne mérite cela". A lire aussi : Keister a ajouté : "Je ne pense pas qu'il faille en arriver à ce point où ma vie est menacée parce que les gens pensent que les joueurs devraient être dans [l'équipe] - et s'ils ne le sont pas, voilà ce qu'ils vont faire." Keister a joué pour plusieurs clubs britanniques, dont Walsall et Margate, au cours de sa carrière. Il a été sélectionné par la Sierra Leone entre 1997 et 2003. Il en est à son deuxième mandat en tant que sélectionneur national et a conduit les Leone Stars, classés 108e au monde, en finale du tournoi pour la première fois depuis 1996. "Nous avons parcouru un long chemin, il n'y a donc aucune raison pour les menaces de mort", a ajouté Keister. "J'ai une famille, je m'occupe de ces garçons et j'ai un travail à faire. Cela me met en colère et pour moi, d'où je viens et de mon milieu, je sens que je dois faire quelque chose à ce sujet. "Quel que soit le travail, je dois faire quelque chose à ce sujet." Son équipe, qui comprend le défenseur anglais Steven Caulker et l'ancien attaquant de Middlesbrough Kei Kamara, 37 ans, affrontera l'Algérie, tenante du titre, la Côte d'Ivoire et la Guinée équatoriale dans le groupe E de la Coupe des Nations.
https://www.bbc.com/afrique/region-59881445
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Tissus africains : pourquoi les teintureries historiques du Nigéria, à Kano, risquent la fermeture
Depuis plus de six siècles, une vaste zone située dans la ville historique de Kano, dans le nord du Nigeria, abrite des teintureries, où de magnifiques tissus sont fabriqués selon des techniques anciennes. Les tissus - teints d'un bleu profond - sont depuis longtemps vendus en Afrique et au Moyen-Orient. Mais beaucoup s'inquiètent de voir cette industrie menacée. Lire aussi sur BBC Afrique : "La jeune génération ne veut pas se joindre aux teinturiers", se plaint Baba Muhammad, accroupi près d'une large fosse remplie d'un liquide sombre de couleur indigo. L'homme de 75 ans plonge un morceau de tissu dans le trou, les mains recouvertes de gants en caoutchouc. Le vieux teinturier craint d'être l'une des dernières personnes à pratiquer cet ancien rituel, les jeunes ayant des goûts plus modernes. "Ils préfèrent se lancer dans les affaires, ils aiment concevoir les tissus, mais pas les teindre", explique-t-il. Les teintureries de Kofar Mata - établies au tournant du XVIe siècle - étaient autrefois une source de revenus pour des milliers de personnes de la région. Les motifs uniques des tissus sont généralement créés par les femmes, qui tordent et nouent le tissu chez elles en différentes formes pour produire les motifs. Les tissus noués sont ensuite confiés aux teinturiers. La ville de Kano est un centre économique important pour le nord du Nigeria et était une étape cruciale du commerce transsaharien à l'époque précoloniale. Les historiens racontent que les Touaregs - les "hommes bleus du désert", ainsi nommés en raison de la couleur frappante de leurs vêtements - avaient l'habitude de visiter l'ancienne ville. Ils y échangeaient des chameaux et des dattes contre des tissus aux teintes éclatantes. L'attrait des tissus de Kofar Mata était en grande partie dû aux ingrédients naturels d'origine locale utilisés pour teindre les vêtements. Aujourd'hui encore, les teinturiers affirment qu'ils évitent les ingrédients artificiels et recourent à des matières telles que la plante indigo locale, qui donne sa couleur au tissu. Mais durant ces dernières années, cette ancienne tradition a dû faire face à une myriade de menaces. L'une d'entre elles est l'insurrection de Boko Haram, qui a entraîné une raréfaction des clients, notamment ceux qui voyagent dans le nord-est du Nigeria, où les militants islamistes sont actifs. Cette situation a également eu un impact sur ceux qui viennent de plus loin. "Avant, les touristes venaient ici en permanence, en provenance du monde entier : La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Amérique - mais le problème de l'insécurité dans le nord du Nigeria a affecté le commerce", explique Baballiya Hamisu, l'un des teinturiers. À 37 ans, Hamisu est l'un des plus jeunes teinturiers travaillant dans les puits. "J'ai commencé à teindre à l'âge de 10 ans, donc je fais ce métier depuis environ vingt-cinq ans", dit-il. Pourtant, Hamisu dit qu'il est assez âgé pour être nostalgique de cette forme d'art en voie de disparition. "Quand j'étais enfant, ici, se souvient-il, les teintureries étaient en très grand nombre, mais aujourd'hui nous n'en avons que 144, dont pas plus de 15 sont utilisées." Kano fait partie des villes à la croissance la plus rapide d'Afrique subsaharienne. Durant ces dernières années, elle a été le théâtre de démolitions très controversées d'un certain nombre de ses sites historiques, démolitions jugées nécessaires par le gouvernement, qui veut en faire une ville moderne. Tijjani Muhammad Naniya, historien à l'université Bayero de Kano, affirme que l'urbanisation n'est pas la seule menace sur les teintureries. "Le problème est né d'une politique coloniale visant à transformer l'économie de Kano, qui a vu la ville importer des vêtements de Manchester et d'autres villes à l'étranger", explique-t-il. L'avènement des tissus importés bon marché est un problème majeur pour les teinturiers locaux. Ils affirment que, bien que les prix soient relativement les mêmes, la concurrence est rude, de nombreux clients étant attirés par les nouveaux modèles modernes. La plupart des hommes qui travaillent dans les puits sont des descendants de teinturiers, comme Haruna Baffa, le responsable des puits de teinture de Kofar Mata, qui dit être de la septième génération. Le visage souriant, il retrace la riche histoire de sa famille : "J'ai hérité cette entreprise de mon père, mon père l'a héritée de son père - c'est de génération en génération. Mon septième arrière-grand-père, Muhammadu Dabosa, est le fondateur du centre de teinture." Les teinturiers affirment qu'ils ne reçoivent aucune aide publique du gouvernement ou des pouvoirs publics locaux. Hamisu estime que des efforts peuvent être faits pour préserver cette importante industrie. "Si le gouvernement peut acheter nos produits et encourager les gens à faire de même, nous prospérerons", a-t-il dit. "Imaginez que le président ou un gouverneur porte l'un de nos tissus Kofar Mata, peu importe la valeur qu'il semble avoir, il deviendra précieux", ajoute Hamisu.
Tissus africains : pourquoi les teintureries historiques du Nigéria, à Kano, risquent la fermeture Depuis plus de six siècles, une vaste zone située dans la ville historique de Kano, dans le nord du Nigeria, abrite des teintureries, où de magnifiques tissus sont fabriqués selon des techniques anciennes. Les tissus - teints d'un bleu profond - sont depuis longtemps vendus en Afrique et au Moyen-Orient. Mais beaucoup s'inquiètent de voir cette industrie menacée. Lire aussi sur BBC Afrique : "La jeune génération ne veut pas se joindre aux teinturiers", se plaint Baba Muhammad, accroupi près d'une large fosse remplie d'un liquide sombre de couleur indigo. L'homme de 75 ans plonge un morceau de tissu dans le trou, les mains recouvertes de gants en caoutchouc. Le vieux teinturier craint d'être l'une des dernières personnes à pratiquer cet ancien rituel, les jeunes ayant des goûts plus modernes. "Ils préfèrent se lancer dans les affaires, ils aiment concevoir les tissus, mais pas les teindre", explique-t-il. Les teintureries de Kofar Mata - établies au tournant du XVIe siècle - étaient autrefois une source de revenus pour des milliers de personnes de la région. Les motifs uniques des tissus sont généralement créés par les femmes, qui tordent et nouent le tissu chez elles en différentes formes pour produire les motifs. Les tissus noués sont ensuite confiés aux teinturiers. La ville de Kano est un centre économique important pour le nord du Nigeria et était une étape cruciale du commerce transsaharien à l'époque précoloniale. Les historiens racontent que les Touaregs - les "hommes bleus du désert", ainsi nommés en raison de la couleur frappante de leurs vêtements - avaient l'habitude de visiter l'ancienne ville. Ils y échangeaient des chameaux et des dattes contre des tissus aux teintes éclatantes. L'attrait des tissus de Kofar Mata était en grande partie dû aux ingrédients naturels d'origine locale utilisés pour teindre les vêtements. Aujourd'hui encore, les teinturiers affirment qu'ils évitent les ingrédients artificiels et recourent à des matières telles que la plante indigo locale, qui donne sa couleur au tissu. Mais durant ces dernières années, cette ancienne tradition a dû faire face à une myriade de menaces. L'une d'entre elles est l'insurrection de Boko Haram, qui a entraîné une raréfaction des clients, notamment ceux qui voyagent dans le nord-est du Nigeria, où les militants islamistes sont actifs. Cette situation a également eu un impact sur ceux qui viennent de plus loin. "Avant, les touristes venaient ici en permanence, en provenance du monde entier : La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Amérique - mais le problème de l'insécurité dans le nord du Nigeria a affecté le commerce", explique Baballiya Hamisu, l'un des teinturiers. À 37 ans, Hamisu est l'un des plus jeunes teinturiers travaillant dans les puits. "J'ai commencé à teindre à l'âge de 10 ans, donc je fais ce métier depuis environ vingt-cinq ans", dit-il. Pourtant, Hamisu dit qu'il est assez âgé pour être nostalgique de cette forme d'art en voie de disparition. "Quand j'étais enfant, ici, se souvient-il, les teintureries étaient en très grand nombre, mais aujourd'hui nous n'en avons que 144, dont pas plus de 15 sont utilisées." Kano fait partie des villes à la croissance la plus rapide d'Afrique subsaharienne. Durant ces dernières années, elle a été le théâtre de démolitions très controversées d'un certain nombre de ses sites historiques, démolitions jugées nécessaires par le gouvernement, qui veut en faire une ville moderne. Tijjani Muhammad Naniya, historien à l'université Bayero de Kano, affirme que l'urbanisation n'est pas la seule menace sur les teintureries. "Le problème est né d'une politique coloniale visant à transformer l'économie de Kano, qui a vu la ville importer des vêtements de Manchester et d'autres villes à l'étranger", explique-t-il. L'avènement des tissus importés bon marché est un problème majeur pour les teinturiers locaux. Ils affirment que, bien que les prix soient relativement les mêmes, la concurrence est rude, de nombreux clients étant attirés par les nouveaux modèles modernes. La plupart des hommes qui travaillent dans les puits sont des descendants de teinturiers, comme Haruna Baffa, le responsable des puits de teinture de Kofar Mata, qui dit être de la septième génération. Le visage souriant, il retrace la riche histoire de sa famille : "J'ai hérité cette entreprise de mon père, mon père l'a héritée de son père - c'est de génération en génération. Mon septième arrière-grand-père, Muhammadu Dabosa, est le fondateur du centre de teinture." Les teinturiers affirment qu'ils ne reçoivent aucune aide publique du gouvernement ou des pouvoirs publics locaux. Hamisu estime que des efforts peuvent être faits pour préserver cette importante industrie. "Si le gouvernement peut acheter nos produits et encourager les gens à faire de même, nous prospérerons", a-t-il dit. "Imaginez que le président ou un gouverneur porte l'un de nos tissus Kofar Mata, peu importe la valeur qu'il semble avoir, il deviendra précieux", ajoute Hamisu.
https://www.bbc.com/afrique/region-61202726
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Les revenus pendant la pandémie des dix hommes les plus riches "pourraient permettre d'acheter des vaccins pour tous"
Pendant la pandémie de coronavirus, la richesse combinée des dix hommes les plus riches du monde a augmenté de 540 milliards de dollars (291 206  milliards de Fcfa), constate Oxfam. Cette somme serait suffisante pour éviter que le virus ne plonge tout le monde dans la pauvreté et pour offrir un vaccin à tous, soutient l'ONG. Selon son rapport, la richesse totale des milliardaires équivaut à la totalité des dépenses engagées par tous les gouvernements du G20 pour se remettre du virus. L'organisation caritative exhorte les gouvernements à envisager de taxer les super-riches. Le rapport, intitulé "Inequality Virus", a été publié dans la foulée du sommet virtuel du Forum économique mondial sur le "dialogue de Davos". A ne pas manquer sur BBC Afrique : Le soutien sans précédent apporté par les gouvernements à leurs économies a permis l'essor des marchés boursiers, entraînant une augmentation de la richesse des milliardaires, alors que l'économie réelle est confrontée à la récession la plus grave depuis un siècle, affirme le rapport. À l'échelle mondiale, la richesse des milliardaires a augmenté de 3,9 milliards de dollars entre le 18 mars et le 31 décembre 2020 et s'élève aujourd'hui à 11,95 milliards de dollars, soit l'équivalent de ce que les gouvernements du G20 ont dépensé pour faire face à la pandémie, indique le rapport. Parmi les dix personnes les plus riches, dont la fortune a augmenté de 540 milliards de dollars depuis mars 2020, figurent le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, le fondateur de Tesla, Elon Musk, et le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg. Le rapport révèle que M. Bezos a gagné tellement d'argent au mois de septembre 2020 qu'il aurait pu donner une prime de 105 000 dollars à l'ensemble des 876 000 employés d'Amazon et être toujours aussi riche qu'avant la pandémie. A titre de comparaison, pour les plus pauvres du monde, la reprise pourrait prendre plus d'une décennie. Oxfam estime que jusqu'à 500 millions de personnes supplémentaires vivent dans la pauvreté à cause de la pandémie, inversant ainsi le déclin de la pauvreté mondiale observé au cours des deux dernières décennies. Lire aussi : "Nous pensons que c'est ... une opportunité de faire quelque chose de radical pour reconstruire de manière plus juste, de penser aux impôts sur la fortune, aux impôts sur les sociétés, de penser à augmenter le niveau social de base pour chaque citoyen", explique à la BBC Danny Sriskandarajah, directeur général d'Oxfam GB. En ce qui concerne le Royaume-Uni, il indique que le prélèvement d'un impôt pourrait rapporter des millions. Un nombre relativement élevé de méga-donations caritatives ont eu lieu depuis le début de la pandémie, des célébrités, des stars du sport et des chefs d'entreprise ayant répondu à l'urgence du Covid-19 et à d'autres causes. Le mois dernier, MacKenzie Scott, l'ex-femme de Jeff Bezos, a révélé qu'elle avait donné plus de 4 milliards de dollars (3 milliards de livres sterling) aux banques alimentaires et aux fonds de secours d'urgence en quatre mois. Dans un billet de blog, Mme Scott explique qu'elle veut aider les Américains qui luttent contre la pandémie. Lire aussi : Le co-fondateur de Twitter, Jack Dorsey, a annoncé en avril qu'il transférait 1 milliard de dollars de ses actifs dans un fonds destiné à soutenir les efforts de soutien en cas de pandémie et d'autres causes. Cela représente environ un quart de sa fortune nette de 3,9 milliards de dollars. Bill Gates et sa femme Melinda ont engagé 305 millions de dollars pour la mise au point de vaccins, de traitements et de diagnostics par l'intermédiaire de leur fondation caritative, tandis que l'auteur de Harry Potter, JK Rowling, a fait don d'un million de livres sterling pour aider les sans-abri et les personnes touchées par la violence domestique pendant la pandémie. En juin de l'année dernière, M. Bezos aurait fait un don de 125 millions de dollars à la lutte contre le coronavirus..
Les revenus pendant la pandémie des dix hommes les plus riches "pourraient permettre d'acheter des vaccins pour tous" Pendant la pandémie de coronavirus, la richesse combinée des dix hommes les plus riches du monde a augmenté de 540 milliards de dollars (291 206  milliards de Fcfa), constate Oxfam. Cette somme serait suffisante pour éviter que le virus ne plonge tout le monde dans la pauvreté et pour offrir un vaccin à tous, soutient l'ONG. Selon son rapport, la richesse totale des milliardaires équivaut à la totalité des dépenses engagées par tous les gouvernements du G20 pour se remettre du virus. L'organisation caritative exhorte les gouvernements à envisager de taxer les super-riches. Le rapport, intitulé "Inequality Virus", a été publié dans la foulée du sommet virtuel du Forum économique mondial sur le "dialogue de Davos". A ne pas manquer sur BBC Afrique : Le soutien sans précédent apporté par les gouvernements à leurs économies a permis l'essor des marchés boursiers, entraînant une augmentation de la richesse des milliardaires, alors que l'économie réelle est confrontée à la récession la plus grave depuis un siècle, affirme le rapport. À l'échelle mondiale, la richesse des milliardaires a augmenté de 3,9 milliards de dollars entre le 18 mars et le 31 décembre 2020 et s'élève aujourd'hui à 11,95 milliards de dollars, soit l'équivalent de ce que les gouvernements du G20 ont dépensé pour faire face à la pandémie, indique le rapport. Parmi les dix personnes les plus riches, dont la fortune a augmenté de 540 milliards de dollars depuis mars 2020, figurent le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, le fondateur de Tesla, Elon Musk, et le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg. Le rapport révèle que M. Bezos a gagné tellement d'argent au mois de septembre 2020 qu'il aurait pu donner une prime de 105 000 dollars à l'ensemble des 876 000 employés d'Amazon et être toujours aussi riche qu'avant la pandémie. A titre de comparaison, pour les plus pauvres du monde, la reprise pourrait prendre plus d'une décennie. Oxfam estime que jusqu'à 500 millions de personnes supplémentaires vivent dans la pauvreté à cause de la pandémie, inversant ainsi le déclin de la pauvreté mondiale observé au cours des deux dernières décennies. Lire aussi : "Nous pensons que c'est ... une opportunité de faire quelque chose de radical pour reconstruire de manière plus juste, de penser aux impôts sur la fortune, aux impôts sur les sociétés, de penser à augmenter le niveau social de base pour chaque citoyen", explique à la BBC Danny Sriskandarajah, directeur général d'Oxfam GB. En ce qui concerne le Royaume-Uni, il indique que le prélèvement d'un impôt pourrait rapporter des millions. Un nombre relativement élevé de méga-donations caritatives ont eu lieu depuis le début de la pandémie, des célébrités, des stars du sport et des chefs d'entreprise ayant répondu à l'urgence du Covid-19 et à d'autres causes. Le mois dernier, MacKenzie Scott, l'ex-femme de Jeff Bezos, a révélé qu'elle avait donné plus de 4 milliards de dollars (3 milliards de livres sterling) aux banques alimentaires et aux fonds de secours d'urgence en quatre mois. Dans un billet de blog, Mme Scott explique qu'elle veut aider les Américains qui luttent contre la pandémie. Lire aussi : Le co-fondateur de Twitter, Jack Dorsey, a annoncé en avril qu'il transférait 1 milliard de dollars de ses actifs dans un fonds destiné à soutenir les efforts de soutien en cas de pandémie et d'autres causes. Cela représente environ un quart de sa fortune nette de 3,9 milliards de dollars. Bill Gates et sa femme Melinda ont engagé 305 millions de dollars pour la mise au point de vaccins, de traitements et de diagnostics par l'intermédiaire de leur fondation caritative, tandis que l'auteur de Harry Potter, JK Rowling, a fait don d'un million de livres sterling pour aider les sans-abri et les personnes touchées par la violence domestique pendant la pandémie. En juin de l'année dernière, M. Bezos aurait fait un don de 125 millions de dollars à la lutte contre le coronavirus..
https://www.bbc.com/afrique/monde-55812018
3politics
Guerre Ukraine - Russie : les Etats-Unis critiquent la neutralité des pays africains
L'ambassadeur américain aux Nations Unies a déclaré que les États africains ne pouvaient pas rester neutres sur la guerre en Ukraine. S'adressant à la BBC, Linda Thomas-Greenfield a noté que lors du vote de l'Assemblée générale il y a deux semaines pour déplorer l'invasion russe de l'Ukraine, 17 pays africains - la moitié du total mondial - se sont abstenus et huit autres n'ont pas voté du tout. L'ambassadeur a déclaré qu'il ne pouvait y avoir de terrain neutre et que cette crise n'était pas simplement une compétition de guerre froide entre l'Occident et la Russie. Lire aussi : Mme Thomas-Greenfield a déclaré que les États-Unis aidaient à trouver des sources alternatives de produits de base que les pays importent de Russie. Le diplomate a également déclaré que les États-Unis soutiendraient l'offre de l'Afrique du Sud de servir de médiateur entre la Russie et l'Ukraine. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rendu l'Otan responsable de l'invasion russe en Ukraine et a réitéré ses critiques à l'égard du rôle du Conseil de sécurité de l'ONU dans le conflit. "La guerre aurait pu être évitée si l'Otan [Organisation du traité de l'Atlantique Nord] avait tenu compte des avertissements lancés par ses propres dirigeants et responsables au fil des ans, selon lesquels son expansion vers l'est entraînerait une plus grande, et non une moindre, instabilité dans la région", a déclaré M. Ramaphosa en répondant à des questions au parlement hier. "Les pays les plus puissants ont tendance à utiliser leur position de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies pour servir leurs intérêts nationaux plutôt que les intérêts de la paix et de la stabilité mondiales. Le Conseil de sécurité doit être remanié afin qu'il y ait une représentation équitable et un mécanisme plus inclusif pour résoudre les différends internationaux." Ramaphosa a déclaré le 11 mars que l'Afrique du Sud avait été approchée pour jouer un rôle de médiation dans la guerre Russie-Ukraine. Il n'a pas précisé qui avait approché l'Afrique du Sud, mais a indiqué qu'il avait parlé avec le président russe Vladimir Poutine le 10 mars et lui avait dit que le conflit devait être résolu par la médiation et les négociations. Le 2 mars, l'Afrique du Sud s'est abstenue de voter sur une résolution de l'ONU qui condamnait l'invasion russe en Ukraine. M. Ramaphosa a déclaré que le pays s'était abstenu parce que "la résolution ne mettait pas en avant l'appel à un engagement significatif". Le président sénégalais Macky Sall s'est entretenu avec le président russe Vladmir Poutine le mercredi 9 mars. Lors de cet échange, il dit avoir prôné "un cessez-le feu durable en Ukraine." Les Etats africains n'ont pas adopté une position commune quant à l'invasion russe. Si 28 pays africains ont voté en faveur de la résolution condamnant l'invasion russe, 17 pays africains se sont abstenus lors du vote à l'Assemblée générale de l'ONU. Il s'agit de l'Afrique du Sud, de l'Algérie, de l'Ouganda, du Burundi, du Sénégal, du Sud-Soudan, du Mali et du Mozambique. Les autres pays étaient le Soudan, la Namibie, l'Angola, le Zimbabwe, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, Madagascar, la Tanzanie et le Congo. L'Érythrée est le seul pays africain à avoir voté contre la résolution. 8 pays africains n'ont pas voté, dont le Maroc. Dans un thread Twitter mercredi, le ministère marocain des Affaires étrangères a déclaré : "La non-participation du Maroc ne saurait faire l'objet d'aucune interprétation par rapport à sa position de principe concernant la situation entre la Fédération de Russie et l'Ukraine."
Guerre Ukraine - Russie : les Etats-Unis critiquent la neutralité des pays africains L'ambassadeur américain aux Nations Unies a déclaré que les États africains ne pouvaient pas rester neutres sur la guerre en Ukraine. S'adressant à la BBC, Linda Thomas-Greenfield a noté que lors du vote de l'Assemblée générale il y a deux semaines pour déplorer l'invasion russe de l'Ukraine, 17 pays africains - la moitié du total mondial - se sont abstenus et huit autres n'ont pas voté du tout. L'ambassadeur a déclaré qu'il ne pouvait y avoir de terrain neutre et que cette crise n'était pas simplement une compétition de guerre froide entre l'Occident et la Russie. Lire aussi : Mme Thomas-Greenfield a déclaré que les États-Unis aidaient à trouver des sources alternatives de produits de base que les pays importent de Russie. Le diplomate a également déclaré que les États-Unis soutiendraient l'offre de l'Afrique du Sud de servir de médiateur entre la Russie et l'Ukraine. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rendu l'Otan responsable de l'invasion russe en Ukraine et a réitéré ses critiques à l'égard du rôle du Conseil de sécurité de l'ONU dans le conflit. "La guerre aurait pu être évitée si l'Otan [Organisation du traité de l'Atlantique Nord] avait tenu compte des avertissements lancés par ses propres dirigeants et responsables au fil des ans, selon lesquels son expansion vers l'est entraînerait une plus grande, et non une moindre, instabilité dans la région", a déclaré M. Ramaphosa en répondant à des questions au parlement hier. "Les pays les plus puissants ont tendance à utiliser leur position de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies pour servir leurs intérêts nationaux plutôt que les intérêts de la paix et de la stabilité mondiales. Le Conseil de sécurité doit être remanié afin qu'il y ait une représentation équitable et un mécanisme plus inclusif pour résoudre les différends internationaux." Ramaphosa a déclaré le 11 mars que l'Afrique du Sud avait été approchée pour jouer un rôle de médiation dans la guerre Russie-Ukraine. Il n'a pas précisé qui avait approché l'Afrique du Sud, mais a indiqué qu'il avait parlé avec le président russe Vladimir Poutine le 10 mars et lui avait dit que le conflit devait être résolu par la médiation et les négociations. Le 2 mars, l'Afrique du Sud s'est abstenue de voter sur une résolution de l'ONU qui condamnait l'invasion russe en Ukraine. M. Ramaphosa a déclaré que le pays s'était abstenu parce que "la résolution ne mettait pas en avant l'appel à un engagement significatif". Le président sénégalais Macky Sall s'est entretenu avec le président russe Vladmir Poutine le mercredi 9 mars. Lors de cet échange, il dit avoir prôné "un cessez-le feu durable en Ukraine." Les Etats africains n'ont pas adopté une position commune quant à l'invasion russe. Si 28 pays africains ont voté en faveur de la résolution condamnant l'invasion russe, 17 pays africains se sont abstenus lors du vote à l'Assemblée générale de l'ONU. Il s'agit de l'Afrique du Sud, de l'Algérie, de l'Ouganda, du Burundi, du Sénégal, du Sud-Soudan, du Mali et du Mozambique. Les autres pays étaient le Soudan, la Namibie, l'Angola, le Zimbabwe, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, Madagascar, la Tanzanie et le Congo. L'Érythrée est le seul pays africain à avoir voté contre la résolution. 8 pays africains n'ont pas voté, dont le Maroc. Dans un thread Twitter mercredi, le ministère marocain des Affaires étrangères a déclaré : "La non-participation du Maroc ne saurait faire l'objet d'aucune interprétation par rapport à sa position de principe concernant la situation entre la Fédération de Russie et l'Ukraine."
https://www.bbc.com/afrique/monde-60791431
2health
Symptômes Coronavirus : combien de temps faut-il pour guérir ?
Combien de temps faut-il pour guérir du coronavirus ? La réponse varie selon la gravité des symptômes. Le processus de guérison peut aller de deux semaines à près de deux ans. Ce qu'il faut retenir : le coronavirus peut vous frapper plus ou moins sévèrement en fonction de votre état de santé au moins où si vous êtes contaminé. Les symptômes du coronavirus 'visibles dès cinq jours' Coronavirus: quels sont les derniers symptômes ? Coronavirus: la perte de l'odorat et du goût est-elle le symptôme principal?
Symptômes Coronavirus : combien de temps faut-il pour guérir ? Combien de temps faut-il pour guérir du coronavirus ? La réponse varie selon la gravité des symptômes. Le processus de guérison peut aller de deux semaines à près de deux ans. Ce qu'il faut retenir : le coronavirus peut vous frapper plus ou moins sévèrement en fonction de votre état de santé au moins où si vous êtes contaminé. Les symptômes du coronavirus 'visibles dès cinq jours' Coronavirus: quels sont les derniers symptômes ? Coronavirus: la perte de l'odorat et du goût est-elle le symptôme principal?
https://www.bbc.com/afrique/media-52648851
0business
Félicien Kabuga : le financier présumé du génocide rwandais arrêté en France
Félicien Kabuga, l'un des principaux accusés encore recherchés par la justice internationale dans le cadre du génocide rwandais, a été arrêté samedi matin près de Paris, a annoncé le ministère français de la justice. M. Kabuga a été détenu par des gendarmes à Asnières-sur-Seine, où il vivait sous une fausse identité. Le Tribunal pénal international pour le Rwanda a accusé l'homme de 84 ans de génocide et de crimes contre l'humanité. Il serait le principal financier des extrémistes de l'ethnie hutue qui ont massacré 800 000 personnes en 1994. Ces groupes visaient les membres de la communauté minoritaire tutsi, ainsi que leurs opposants politiques. Les États-Unis avaient offert une récompense de 5 millions de dollars pour toute information menant à l'arrestation de M. Kabuga. Par Will Ross, rédacteur en chef Afrique, BBC World Service L'homme d'affaires hutu est accusé d'être l'un des principaux financiers du génocide rwandais, notamment en payant les milices qui ont perpétré les massacres. Il a également fondé et financé la célèbre Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM), un média rwandais qui encourageait activement les gens à rechercher et à tuer toute personne appartenant à l'ethnie tutsi. Le fait qu'il ait été retrouvé dans la banlieue parisienne vivant sous un faux nom est surprenant. Pendant de nombreuses années, on a cru que Félicien Kabuga vivait au Kenya, où de puissants politiciens étaient accusés de contrecarrer les efforts déployés pour le faire arrêter. Plus d'un quart de siècle après le génocide, il sera jugé par un tribunal international. Comment a-t-il été retrouvé ? Le ministère public français et la police ont déclaré que M. Kabuga avait vécu sous une fausse identité dans un appartement avec la complicité de ses enfants. Il a été arrêté samedi à 05h30 (03h30 GMT) dans le cadre de ce que le procureur en chef du Mécanisme international résiduel pour les tribunaux pénaux (IRMCT) de La Haye - qui s'occupe des affaires de crimes de guerre en suspens pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie - a appelé "une opération sophistiquée et coordonnée avec des recherches simultanées dans plusieurs endroits". "L'arrestation de Félicien Kabuga aujourd'hui est un rappel que les responsables de génocide peuvent être traduits en justice, même 26 ans après leurs crimes", a déclaré Serge Brammertz dans un communiqué. "Pour la justice internationale, l'arrestation de Kabuga démontre que nous pouvons réussir quand nous avons le soutien de la communauté internationale", a-t-il ajouté. M. Brammertz a exprimé sa gratitude à la France, mais a déclaré que des contributions essentielles avaient également été apportées par le Rwanda, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche, le Luxembourg, la Suisse, les États-Unis, Europol et Interpol. A la fin des procédures appropriées en vertu du droit français, M. Kabuga devrait être transféré sous la garde de l'IRMCT, à la Haye où il sera jugé. M. Kabuga a été inculpé en 1997 pour sept chefs d'accusation de génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, tentative de génocide, conspiration de génocide, persécution et extermination. La dirigeante d'une association de veuves du génocide au Rwanda, Valérie Mukabayire, a déclaré que tous les survivants étaient heureux qu'il ait été arrêté. Deux personnes qui doivent être jugées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda sont toujours en fuite : Protais Mpiranya et Augustin Bizimana. Le 6 avril 1994, les présidents rwandais et burundais, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, meurent, lorsque leur avion, qui s'apprêtait à atterrir à Kigali, est abattu par un missile. Les extrémistes hutus ont accusé le groupe rebelle tutsi, le Front patriotique rwandais (FPR) d'être derrière cet attentat, une accusation démentie par le FPR. Dans le cadre d'une campagne de massacre bien organisée, les milices ont reçu des listes de victimes tutsies. Nombre d'entre elles ont été tuées à la machette dans des actes d'une brutalité épouvantable. L'une des milices, l'aile regroupant les jeunes du parti au pouvoir, les Interahamwe, ont mis en place des barrages routiers pour trouver les Tutsis, incité à la haine par le biais d'émissions de radio et effectué des perquisitions de maison en maison. Peu de choses ont été faites au niveau international pour mettre fin à ces tueries. L'ONU et la Belgique avaient des forces au Rwanda, mais la mission de l'ONU n'a pas reçu de mandat pour agir. Les Belges et la plupart des soldats de la paix de l'ONU se sont retirés. La dépouille de Kigeli V à Kigali Rwanda : l'opposante Diane Rwigara arrêtée Le Rwanda "enferme ses pauvres" Le FPR, soutenu par l'Ouganda, a commencé à gagner du terrain et a marché sur Kigali. Quelque deux millions de Hutus ont fui, principalement vers la République Démocratique du Congo. Le FPR est accusé d'avoir tué des milliers de Hutus dans sa conquête du pouvoir, ce qu'il le nie. Des dizaines de Hutus ont été condamnés pour leur rôle dans les massacres par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, et des centaines de milliers d'autres ont été jugés par des tribunaux communautaires au Rwanda.
Félicien Kabuga : le financier présumé du génocide rwandais arrêté en France Félicien Kabuga, l'un des principaux accusés encore recherchés par la justice internationale dans le cadre du génocide rwandais, a été arrêté samedi matin près de Paris, a annoncé le ministère français de la justice. M. Kabuga a été détenu par des gendarmes à Asnières-sur-Seine, où il vivait sous une fausse identité. Le Tribunal pénal international pour le Rwanda a accusé l'homme de 84 ans de génocide et de crimes contre l'humanité. Il serait le principal financier des extrémistes de l'ethnie hutue qui ont massacré 800 000 personnes en 1994. Ces groupes visaient les membres de la communauté minoritaire tutsi, ainsi que leurs opposants politiques. Les États-Unis avaient offert une récompense de 5 millions de dollars pour toute information menant à l'arrestation de M. Kabuga. Par Will Ross, rédacteur en chef Afrique, BBC World Service L'homme d'affaires hutu est accusé d'être l'un des principaux financiers du génocide rwandais, notamment en payant les milices qui ont perpétré les massacres. Il a également fondé et financé la célèbre Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM), un média rwandais qui encourageait activement les gens à rechercher et à tuer toute personne appartenant à l'ethnie tutsi. Le fait qu'il ait été retrouvé dans la banlieue parisienne vivant sous un faux nom est surprenant. Pendant de nombreuses années, on a cru que Félicien Kabuga vivait au Kenya, où de puissants politiciens étaient accusés de contrecarrer les efforts déployés pour le faire arrêter. Plus d'un quart de siècle après le génocide, il sera jugé par un tribunal international. Comment a-t-il été retrouvé ? Le ministère public français et la police ont déclaré que M. Kabuga avait vécu sous une fausse identité dans un appartement avec la complicité de ses enfants. Il a été arrêté samedi à 05h30 (03h30 GMT) dans le cadre de ce que le procureur en chef du Mécanisme international résiduel pour les tribunaux pénaux (IRMCT) de La Haye - qui s'occupe des affaires de crimes de guerre en suspens pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie - a appelé "une opération sophistiquée et coordonnée avec des recherches simultanées dans plusieurs endroits". "L'arrestation de Félicien Kabuga aujourd'hui est un rappel que les responsables de génocide peuvent être traduits en justice, même 26 ans après leurs crimes", a déclaré Serge Brammertz dans un communiqué. "Pour la justice internationale, l'arrestation de Kabuga démontre que nous pouvons réussir quand nous avons le soutien de la communauté internationale", a-t-il ajouté. M. Brammertz a exprimé sa gratitude à la France, mais a déclaré que des contributions essentielles avaient également été apportées par le Rwanda, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche, le Luxembourg, la Suisse, les États-Unis, Europol et Interpol. A la fin des procédures appropriées en vertu du droit français, M. Kabuga devrait être transféré sous la garde de l'IRMCT, à la Haye où il sera jugé. M. Kabuga a été inculpé en 1997 pour sept chefs d'accusation de génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, tentative de génocide, conspiration de génocide, persécution et extermination. La dirigeante d'une association de veuves du génocide au Rwanda, Valérie Mukabayire, a déclaré que tous les survivants étaient heureux qu'il ait été arrêté. Deux personnes qui doivent être jugées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda sont toujours en fuite : Protais Mpiranya et Augustin Bizimana. Le 6 avril 1994, les présidents rwandais et burundais, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, meurent, lorsque leur avion, qui s'apprêtait à atterrir à Kigali, est abattu par un missile. Les extrémistes hutus ont accusé le groupe rebelle tutsi, le Front patriotique rwandais (FPR) d'être derrière cet attentat, une accusation démentie par le FPR. Dans le cadre d'une campagne de massacre bien organisée, les milices ont reçu des listes de victimes tutsies. Nombre d'entre elles ont été tuées à la machette dans des actes d'une brutalité épouvantable. L'une des milices, l'aile regroupant les jeunes du parti au pouvoir, les Interahamwe, ont mis en place des barrages routiers pour trouver les Tutsis, incité à la haine par le biais d'émissions de radio et effectué des perquisitions de maison en maison. Peu de choses ont été faites au niveau international pour mettre fin à ces tueries. L'ONU et la Belgique avaient des forces au Rwanda, mais la mission de l'ONU n'a pas reçu de mandat pour agir. Les Belges et la plupart des soldats de la paix de l'ONU se sont retirés. La dépouille de Kigeli V à Kigali Rwanda : l'opposante Diane Rwigara arrêtée Le Rwanda "enferme ses pauvres" Le FPR, soutenu par l'Ouganda, a commencé à gagner du terrain et a marché sur Kigali. Quelque deux millions de Hutus ont fui, principalement vers la République Démocratique du Congo. Le FPR est accusé d'avoir tué des milliers de Hutus dans sa conquête du pouvoir, ce qu'il le nie. Des dizaines de Hutus ont été condamnés pour leur rôle dans les massacres par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, et des centaines de milliers d'autres ont été jugés par des tribunaux communautaires au Rwanda.
https://www.bbc.com/afrique/region-52691935
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Joe Ligon, le "mineur condamné à la plus longue peine aux États-Unis"
Récemment sorti de prison, le "mineur emprisonné le plus longtemps aux États-Unis" est un homme libre. Joe Ligon a parlé à BBC World Service de son temps en prison, près de sept décennies, des raisons pour lesquelles il a attendu si longtemps la liberté et de la manière dont il a l'intention de passer le reste de ses jours. "Je n'ai jamais été seul, mais je suis un solitaire. Je préfère être seul autant que je le peux. J'étais en prison, dans une seule cellule tout ce temps, depuis le moment de mon arrestation tout le temps jusqu'à ma libération". "Cela aide les gens comme moi, qui veulent être seuls - j'étais le genre de personne, une fois que je suis entré dans la cellule et que j'ai fermé la porte, quoi qu'il se passe, je n'entendais rien et ne voyais rien. Lorsqu'on nous a permis d'avoir la radio et la télévision - ce sont devenus mes compagnons". Il est peut-être juste de dire que la vie en prison convenait plutôt à Joe Ligon, dans une certaine mesure. Cela lui a permis de garder la tête baissée, la bouche fermée et à l'abri des ennuis - toutes les leçons, dit-il, qu'il a apprises au cours de ses 68 années derrière les barreaux. Et quand venait le moment de se retirer en cellule en fin de journée, cela ne le dérangeait pas, il n'y avait personne d'autre là-bas. En fait, garder sa propre compagnie était un choix réfléchi. "Je n'avais pas d'amis à l'intérieur. Je n'avais pas d'amis à l'extérieur. Mais la plupart des gens avec qui je m'associais... je les traitais comme s'ils étaient des amis. Et nous étions cool, nous nous entendions bien", dit-il. "Mais je n'ai pas utilisé ce mot ami, j'ai appris que ce choix de mot signifie beaucoup pour une personne comme moi. Et beaucoup de gens disent que [si vous êtes un] ami ... vous pouvez faire une grande erreur". Ligon a, de son propre aveu, toujours été du genre solitaire. Ayant grandi avec ses grands-parents maternels à Birmingham, en Alabama, il n'avait pas beaucoup d'amis et se souvient plutôt de bons moments avec sa famille, comme les dimanches passés ensemble à regarder son autre grand-père prêcher dans une église locale. Il avait 13 ans lorsqu'il a déménagé du sud profond à Philadelphie pour vivre dans un quartier ouvrier avec sa mère infirmière, son père mécanicien, son jeune frère et sa sœur. Il avait du mal à suivre à l'école et ne savait ni lire ni écrire. Il ne faisait pas de sport et avait peu d'amis. "Je ne sortais pas beaucoup. J'étais le genre de personne qui avait un ou deux amis, c'était suffisant pour moi - je n'allais pas en cours pour trainer en groupe". Quand Ligon "a eu des ennuis" un vendredi soir en 1953, il ne connaissait pas vraiment les gens avec qui il était. Il avait rencontré quelques personnes et alors qu'ils se promenaient dans le quartier, ils sont tombés sur d'autres personnes qui buvaient. "Nous avons commencé à demander de l'argent aux gens pour pouvoir obtenir un peu plus de vin et une chose en a conduit une autre...". Restant vague, il admet tout de même que la nuit s'est terminée par une frénésie de coups de couteau dans laquelle il a été impliqué, des violences qui ont fait deux morts et six blessés. Ligon a été le premier à être arrêté. Au poste de police, il dit qu'il ne pouvait pas dire aux policiers avec qui il avait été cette nuit-là. "Même les deux que je connaissais, je ne connaissais pas leurs noms, je les connaissais par leurs surnoms". Ligon dit qu'il a été emmené dans un poste de police loin de son domicile à Rodman Street et détenu pendant cinq jours, sans accès à une aide juridique. Il dit qu'il était en colère pendant longtemps parce que ses parents n'ont pas été autorisés à lui rendre visite. Cette semaine-là, le jeune homme de 15 ans a été accusé de meurtre - une accusation qu'il a toujours démentie bien qu'il ait depuis accepté dans une interview avec la chaîne américaine CBS qu'il avait poignardé quelqu'un qui avait survécu et avait exprimé des remords. "Ils [la police] ont commencé à nous faire des déclarations à signer, qui m'impliquaient dans un meurtre. Je n'ai tué personne". La Pennsylvanie est l'un des six États américains où la réclusion à perpétuité n'entraîne aucune possibilité de libération conditionnelle. Ligon a fait face à ce qu'on a appelé une audience sur la culpabilité, où il a admis les faits de l'affaire, et le juge l'a déclaré coupable de deux chefs de meurtre au premier degré. L'adolescent n'était pas devant le tribunal pour entendre qu'il avait été condamné à une peine minimale d'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle - ce qui n'est pas inhabituel étant donné que la peine était acquise à l'époque. Mais cela signifiait qu'il était allé en prison sans connaître l'intégralité de sa peine - et il ne lui est venu à l'idée de la demander à personne. "Je ne savais même pas quoi demander. Je sais que c'est difficile à croire mais c'est la vérité", dit Ligon. "Je savais que je devais purger une peine, mais je n'avais aucune idée que je serais en prison pour le reste de ma vie. Je n'avais même jamais entendu les mots "à perpétuité avec libération conditionnelle". "Je vais vous dire à quel point j'étais perturbé quand j'étais enfant - je ne savais ni lire ni écrire, je ne pouvais même pas épeler mon nom. Je savais que je m'appelais Joe, parce que c'est comme ça qu'on m'appelait dans mes souvenirs". Ligon dit qu'il est entré dans le système carcéral confus, plutôt qu'effrayé. L'essentiel dans son esprit était d'être loin de sa famille. En tant que prisonnier AE 4126, Ligon ne s'est apparemment jamais demandé combien de temps il lui restait à purger. Il a vécu dans six prisons pendant 68 ans, s'adaptant à chaque fois à la routine de la vie carcérale. "Ils vous réveillent à 6 heures par le mégaphone, par la voix", 'debout c'est l'heure tout le monde, c'est l'heure des comptes"… 7 heures c'est l'heure du repas, 8 heures c'est l'heure du boulot". Ligon travaillait parfois dans la cuisine et la buanderie, mais la plupart du temps il faisait des taches de nettoyage. Après le repas de midi, il reprenait ses fonctions. Venait à nouveau 'l'heure des comptes' dans la soirée suivie du dîner - la vie en prison est restée en grande partie la même alors que le monde extérieur changeait irrévocablement au fil des décennies. "Je n'ai pas touché à la drogue, je n'ai pas bu en prison, je n'ai rien fait de ces trucs dingues qui font que les gens meurent, je n'ai pas essayé de m'échapper, je n'ai fait de mal à personne", se souvient-il. "Je suis resté aussi humble que possible - ce que la prison m'a appris avec beaucoup d'autres choses, c'est de s'occuper de vos affaires, essayez toujours de faire ce qui est juste, évitez les ennuis quand c'est humainement possible de le faire". Quelque 53 ans après le début de sa peine, Ligon a appris qu'un avocat voulait le voir. Soutenu par la décision de la Cour suprême des États-Unis en 2005 selon laquelle les mineurs ne pouvaient pas être exécutés, Bradley S Bridge avait commencé à se pencher sur ce qu'il croyait être le prochain grand problème juridique - des mineurs qui avaient été condamnés à perpétuité sans libération conditionnelle. À l'époque, la Pennsylvanie comptait 525 prisonniers dans de telles circonstances, ce qui était le nombre le plus élevé des États-Unis, selon Bridge. Philadelphie en avait 325 - et Ligon était le mineur qui est resté emprisonné le plus longtemps. Le défenseur adjoint a organisé une rencontre. "Il n'était pas vraiment au courant de sa condamnation", déclare Bridge, de la Defender Association of Philadelphia. "Il n'en savait rien jusqu'à ce que je le rencontre. C'est assez intéressant qu'il n'ait jamais perdu espoir - il était complètement optimiste, depuis le tout début, il s'attendait toujours à ce que quelque chose soit fait". Pour Ligon, la rencontre a été révélatrice. Lorsque Bridge lui montra une copie de l'appel contestant le statut juridique de sa peine, c'était la première fois que Ligon apprenait les conditions de son incarcération. "J'ai réalisé que j'étais maltraité depuis le moment de mon arrestation. Et on m'a appris et j'ai appris qu'il était inconstitutionnel d'être condamné [en tant que mineur] sans possibilité de libération conditionnelle". En 2016, la Cour suprême des États-Unis a jugé que tous les mineurs à perpétuité devaient être condamnés à nouveau. L'année suivante, Ligon a été condamné de nouveau à 35 ans, ce qui signifie qu'il pouvait demander une libération conditionnelle en raison du temps passé. Bridge le poussa à le faire, mais il rencontra un refus catégorique. Ligon a estimé que sa peine avait toujours été inconstitutionnelle, alors pourquoi devrait-il accepter la libération conditionnelle qui signifierait que sa liberté serait surveillée. Bridge a donc dû contester le jugement de 2017 et a finalement porté l'affaire devant le tribunal fédéral, où en novembre 2020, le juge a tranché en sa faveur. Lorsque Bridge s'est rendu dans le comté de Montgomery pour récupérer Ligon le 11 février, il a trouvé l'ancien détenu remarquablement calme. "J'aurais pu m'attendre à une réaction 'oh mon dieu' plus forte. Mais rien de tel. Pas de drame, rien. Ligon faisait peut-être simplement ce qu'il avait fait pendant des décennies : garder ses pensées pour lui-même. Un mois après sa libération, il réfléchit au jour où il a quitté l'établissement pénitentiaire de l'État de Phoenix avec un certain émerveillement. "C'était comme une renaissance. Parce que tout était nouveau pour moi - à peu près tout [a changé]". Les voitures et les grands immeubles surtout, note-t-il. Les 68 dernières années ont eu un coût pour Ligon. Il sait qu'il a perdu du temps en attendant d'être libéré sans libération conditionnelle - du temps qu'il aurait pu passer avec sa famille, dont beaucoup sont décédés depuis. Et pourtant, alors que ce joueur de 83 ans s'adapte à ce qu'il attend depuis si longtemps, il a peu de projets. Il va plutôt s'en tenir à ce qu'il sait faire. "Je vais faire la même chose que j'ai fait toute ma vie. Donnez-moi un travail de nettoyage, en tant que concierge".
Joe Ligon, le "mineur condamné à la plus longue peine aux États-Unis" Récemment sorti de prison, le "mineur emprisonné le plus longtemps aux États-Unis" est un homme libre. Joe Ligon a parlé à BBC World Service de son temps en prison, près de sept décennies, des raisons pour lesquelles il a attendu si longtemps la liberté et de la manière dont il a l'intention de passer le reste de ses jours. "Je n'ai jamais été seul, mais je suis un solitaire. Je préfère être seul autant que je le peux. J'étais en prison, dans une seule cellule tout ce temps, depuis le moment de mon arrestation tout le temps jusqu'à ma libération". "Cela aide les gens comme moi, qui veulent être seuls - j'étais le genre de personne, une fois que je suis entré dans la cellule et que j'ai fermé la porte, quoi qu'il se passe, je n'entendais rien et ne voyais rien. Lorsqu'on nous a permis d'avoir la radio et la télévision - ce sont devenus mes compagnons". Il est peut-être juste de dire que la vie en prison convenait plutôt à Joe Ligon, dans une certaine mesure. Cela lui a permis de garder la tête baissée, la bouche fermée et à l'abri des ennuis - toutes les leçons, dit-il, qu'il a apprises au cours de ses 68 années derrière les barreaux. Et quand venait le moment de se retirer en cellule en fin de journée, cela ne le dérangeait pas, il n'y avait personne d'autre là-bas. En fait, garder sa propre compagnie était un choix réfléchi. "Je n'avais pas d'amis à l'intérieur. Je n'avais pas d'amis à l'extérieur. Mais la plupart des gens avec qui je m'associais... je les traitais comme s'ils étaient des amis. Et nous étions cool, nous nous entendions bien", dit-il. "Mais je n'ai pas utilisé ce mot ami, j'ai appris que ce choix de mot signifie beaucoup pour une personne comme moi. Et beaucoup de gens disent que [si vous êtes un] ami ... vous pouvez faire une grande erreur". Ligon a, de son propre aveu, toujours été du genre solitaire. Ayant grandi avec ses grands-parents maternels à Birmingham, en Alabama, il n'avait pas beaucoup d'amis et se souvient plutôt de bons moments avec sa famille, comme les dimanches passés ensemble à regarder son autre grand-père prêcher dans une église locale. Il avait 13 ans lorsqu'il a déménagé du sud profond à Philadelphie pour vivre dans un quartier ouvrier avec sa mère infirmière, son père mécanicien, son jeune frère et sa sœur. Il avait du mal à suivre à l'école et ne savait ni lire ni écrire. Il ne faisait pas de sport et avait peu d'amis. "Je ne sortais pas beaucoup. J'étais le genre de personne qui avait un ou deux amis, c'était suffisant pour moi - je n'allais pas en cours pour trainer en groupe". Quand Ligon "a eu des ennuis" un vendredi soir en 1953, il ne connaissait pas vraiment les gens avec qui il était. Il avait rencontré quelques personnes et alors qu'ils se promenaient dans le quartier, ils sont tombés sur d'autres personnes qui buvaient. "Nous avons commencé à demander de l'argent aux gens pour pouvoir obtenir un peu plus de vin et une chose en a conduit une autre...". Restant vague, il admet tout de même que la nuit s'est terminée par une frénésie de coups de couteau dans laquelle il a été impliqué, des violences qui ont fait deux morts et six blessés. Ligon a été le premier à être arrêté. Au poste de police, il dit qu'il ne pouvait pas dire aux policiers avec qui il avait été cette nuit-là. "Même les deux que je connaissais, je ne connaissais pas leurs noms, je les connaissais par leurs surnoms". Ligon dit qu'il a été emmené dans un poste de police loin de son domicile à Rodman Street et détenu pendant cinq jours, sans accès à une aide juridique. Il dit qu'il était en colère pendant longtemps parce que ses parents n'ont pas été autorisés à lui rendre visite. Cette semaine-là, le jeune homme de 15 ans a été accusé de meurtre - une accusation qu'il a toujours démentie bien qu'il ait depuis accepté dans une interview avec la chaîne américaine CBS qu'il avait poignardé quelqu'un qui avait survécu et avait exprimé des remords. "Ils [la police] ont commencé à nous faire des déclarations à signer, qui m'impliquaient dans un meurtre. Je n'ai tué personne". La Pennsylvanie est l'un des six États américains où la réclusion à perpétuité n'entraîne aucune possibilité de libération conditionnelle. Ligon a fait face à ce qu'on a appelé une audience sur la culpabilité, où il a admis les faits de l'affaire, et le juge l'a déclaré coupable de deux chefs de meurtre au premier degré. L'adolescent n'était pas devant le tribunal pour entendre qu'il avait été condamné à une peine minimale d'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle - ce qui n'est pas inhabituel étant donné que la peine était acquise à l'époque. Mais cela signifiait qu'il était allé en prison sans connaître l'intégralité de sa peine - et il ne lui est venu à l'idée de la demander à personne. "Je ne savais même pas quoi demander. Je sais que c'est difficile à croire mais c'est la vérité", dit Ligon. "Je savais que je devais purger une peine, mais je n'avais aucune idée que je serais en prison pour le reste de ma vie. Je n'avais même jamais entendu les mots "à perpétuité avec libération conditionnelle". "Je vais vous dire à quel point j'étais perturbé quand j'étais enfant - je ne savais ni lire ni écrire, je ne pouvais même pas épeler mon nom. Je savais que je m'appelais Joe, parce que c'est comme ça qu'on m'appelait dans mes souvenirs". Ligon dit qu'il est entré dans le système carcéral confus, plutôt qu'effrayé. L'essentiel dans son esprit était d'être loin de sa famille. En tant que prisonnier AE 4126, Ligon ne s'est apparemment jamais demandé combien de temps il lui restait à purger. Il a vécu dans six prisons pendant 68 ans, s'adaptant à chaque fois à la routine de la vie carcérale. "Ils vous réveillent à 6 heures par le mégaphone, par la voix", 'debout c'est l'heure tout le monde, c'est l'heure des comptes"… 7 heures c'est l'heure du repas, 8 heures c'est l'heure du boulot". Ligon travaillait parfois dans la cuisine et la buanderie, mais la plupart du temps il faisait des taches de nettoyage. Après le repas de midi, il reprenait ses fonctions. Venait à nouveau 'l'heure des comptes' dans la soirée suivie du dîner - la vie en prison est restée en grande partie la même alors que le monde extérieur changeait irrévocablement au fil des décennies. "Je n'ai pas touché à la drogue, je n'ai pas bu en prison, je n'ai rien fait de ces trucs dingues qui font que les gens meurent, je n'ai pas essayé de m'échapper, je n'ai fait de mal à personne", se souvient-il. "Je suis resté aussi humble que possible - ce que la prison m'a appris avec beaucoup d'autres choses, c'est de s'occuper de vos affaires, essayez toujours de faire ce qui est juste, évitez les ennuis quand c'est humainement possible de le faire". Quelque 53 ans après le début de sa peine, Ligon a appris qu'un avocat voulait le voir. Soutenu par la décision de la Cour suprême des États-Unis en 2005 selon laquelle les mineurs ne pouvaient pas être exécutés, Bradley S Bridge avait commencé à se pencher sur ce qu'il croyait être le prochain grand problème juridique - des mineurs qui avaient été condamnés à perpétuité sans libération conditionnelle. À l'époque, la Pennsylvanie comptait 525 prisonniers dans de telles circonstances, ce qui était le nombre le plus élevé des États-Unis, selon Bridge. Philadelphie en avait 325 - et Ligon était le mineur qui est resté emprisonné le plus longtemps. Le défenseur adjoint a organisé une rencontre. "Il n'était pas vraiment au courant de sa condamnation", déclare Bridge, de la Defender Association of Philadelphia. "Il n'en savait rien jusqu'à ce que je le rencontre. C'est assez intéressant qu'il n'ait jamais perdu espoir - il était complètement optimiste, depuis le tout début, il s'attendait toujours à ce que quelque chose soit fait". Pour Ligon, la rencontre a été révélatrice. Lorsque Bridge lui montra une copie de l'appel contestant le statut juridique de sa peine, c'était la première fois que Ligon apprenait les conditions de son incarcération. "J'ai réalisé que j'étais maltraité depuis le moment de mon arrestation. Et on m'a appris et j'ai appris qu'il était inconstitutionnel d'être condamné [en tant que mineur] sans possibilité de libération conditionnelle". En 2016, la Cour suprême des États-Unis a jugé que tous les mineurs à perpétuité devaient être condamnés à nouveau. L'année suivante, Ligon a été condamné de nouveau à 35 ans, ce qui signifie qu'il pouvait demander une libération conditionnelle en raison du temps passé. Bridge le poussa à le faire, mais il rencontra un refus catégorique. Ligon a estimé que sa peine avait toujours été inconstitutionnelle, alors pourquoi devrait-il accepter la libération conditionnelle qui signifierait que sa liberté serait surveillée. Bridge a donc dû contester le jugement de 2017 et a finalement porté l'affaire devant le tribunal fédéral, où en novembre 2020, le juge a tranché en sa faveur. Lorsque Bridge s'est rendu dans le comté de Montgomery pour récupérer Ligon le 11 février, il a trouvé l'ancien détenu remarquablement calme. "J'aurais pu m'attendre à une réaction 'oh mon dieu' plus forte. Mais rien de tel. Pas de drame, rien. Ligon faisait peut-être simplement ce qu'il avait fait pendant des décennies : garder ses pensées pour lui-même. Un mois après sa libération, il réfléchit au jour où il a quitté l'établissement pénitentiaire de l'État de Phoenix avec un certain émerveillement. "C'était comme une renaissance. Parce que tout était nouveau pour moi - à peu près tout [a changé]". Les voitures et les grands immeubles surtout, note-t-il. Les 68 dernières années ont eu un coût pour Ligon. Il sait qu'il a perdu du temps en attendant d'être libéré sans libération conditionnelle - du temps qu'il aurait pu passer avec sa famille, dont beaucoup sont décédés depuis. Et pourtant, alors que ce joueur de 83 ans s'adapte à ce qu'il attend depuis si longtemps, il a peu de projets. Il va plutôt s'en tenir à ce qu'il sait faire. "Je vais faire la même chose que j'ai fait toute ma vie. Donnez-moi un travail de nettoyage, en tant que concierge".
https://www.bbc.com/afrique/monde-57060268
0business
Changement climatique : cinq choses surprenantes qui ont un impact sur la planète
Nous connaissons tous le type de mesures qui peuvent réduire notre impact sur le réchauffement de la planète. Réduire les voyages en avion, passer idéalement aux voitures électriques et suivre un régime alimentaire plus végétal. Mais il y a certaines choses dont vous n'avez peut-être pas conscience. A surtout lire sur BBC Afrique : Voici cinq choses inhabituelles qui contribuent au changement climatique. Selon les Nations unies, le riz est l'aliment de base de plus de la moitié de la population mondiale. Mais c'est une culture problématique à exploiter. D'énormes quantités d'eau sont nécessaires pour irriguer les rizières du monde entier, ce qui amène les micro-organismes présents dans le sol humide à produire du méthane, un gaz à effet de serre nettement plus puissant que le dioxyde de carbone. La riziculture représente 1 à 2 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, et la déforestation par brûlis nécessaire pour faire place à de nouvelles rizières contribue également à la libération de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Dans l'espoir de réduire l'impact de la riziculture sur le réchauffement de la planète, les chercheurs travaillent dans le monde entier à la mise au point de variétés de riz produisant de meilleurs rendements et ne nécessitant pas de rizières inondées. Une simple recherche sur Internet génère l'émission de quelques grammes de dioxyde de carbone, en raison de l'énergie nécessaire pour faire fonctionner vos appareils et alimenter votre réseau sans fil. Cela peut sembler peu, mais les derniers chiffres estiment qu'il y a 4,66 milliards d'utilisateurs de l'internet dans le monde et que cela s'additionne rapidement. Le monde diffuse environ un milliard d'heures de vidéos YouTube chaque jour et, bien que Google, qui gère la plateforme de diffusion de vidéos, fasse sa part en alimentant ses serveurs en énergie renouvelable, le visionnage de ces vidéos génère des émissions de carbone chez le spectateur. Une étude de l'université de Bristol au Royaume-Uni a révélé qu'en 2016, les personnes regardant YouTube ont généré environ 11,13 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone, soit une quantité similaire à celle des gaz à effet de serre produits par une ville de la taille de Glasgow (où se tient la semaine prochaine le sommet COP26). Lorsque des terres sont inondées pour créer des réservoirs, les plantes et toute autre matière organique qui ont été submergées commencent à pourrir et à produire du méthane, comme c'est le cas dans les rizières. Des chercheurs de l'université d'État de Washington-Vancouver ont découvert que, globalement, les réservoirs sont responsables d'environ 1,3 % des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine chaque année, soit à peu près le même pourcentage que les émissions totales du Canada. Cependant, de nombreux réservoirs servent également de sources d'énergie hydroélectrique. Il s'agit d'importantes sources d'électricité renouvelable et à faible teneur en carbone qui peuvent être utilisées à la place des combustibles fossiles et qui peuvent donc compenser les émissions de méthane produites par les réservoirs eux-mêmes. Vous serez peut-être surpris d'apprendre que le fromage est le troisième plus grand producteur d'émissions de carbone de l'industrie de la viande et du lait, derrière le bœuf et l'agneau. Le fromage génère 13,5 kg d'émissions équivalentes de dioxyde de carbone pour chaque kilo consommé, ce qui le place plus haut sur la liste des responsables du changement climatique que le poulet, le porc, la dinde ou le saumon. Environ 10 litres de lait sont utilisés pour produire un kilogramme de fromage en raison du processus de maturation, bien que les fromages à pâte molle contiennent moins de lait et ont donc un impact moindre sur l'environnement. Le secteur laitier mondial produit environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, dont les vaches et autres animaux producteurs de lait sont en partie responsables, car ils émettent d'énormes quantités de méthane qui, comme nous le savons, endommage davantage l'atmosphère que le dioxyde de carbone. Des recherches ont montré que lorsque les femmes et les filles vont à l'école et bénéficient de l'égalité des chances, cela renforce les stratégies climatiques de plusieurs manières différentes. Une femme qui a terminé l'école secondaire aura probablement un enfant de moins au cours de sa vie qu'une femme qui n'a terminé que l'école primaire. Cette baisse du taux de natalité a un impact positif sur la planète en ralentissant la croissance démographique et en réduisant ainsi le nombre de personnes susceptibles de générer des émissions de carbone. L'éducation permet également aux femmes et aux filles de devenir des leaders en matière de climat. Des études ont montré que les pays comptant un nombre élevé de femmes au parlement sont plus susceptibles de ratifier des traités internationaux sur l'environnement, de créer des zones terrestres protégées et d'adopter des politiques plus strictes en matière de changement climatique. Le professeur Kimberley Nicholas, spécialiste du développement durable, déclare : "léducation et l'autonomisation des femmes dans la société sont importantes pour la planète, mais ce n'est pas seulement pour le changement climatique que les femmes et les filles devraient avoir cette possibilité - mais parce que c'est un monde dans lequel je veux vivre."
Changement climatique : cinq choses surprenantes qui ont un impact sur la planète Nous connaissons tous le type de mesures qui peuvent réduire notre impact sur le réchauffement de la planète. Réduire les voyages en avion, passer idéalement aux voitures électriques et suivre un régime alimentaire plus végétal. Mais il y a certaines choses dont vous n'avez peut-être pas conscience. A surtout lire sur BBC Afrique : Voici cinq choses inhabituelles qui contribuent au changement climatique. Selon les Nations unies, le riz est l'aliment de base de plus de la moitié de la population mondiale. Mais c'est une culture problématique à exploiter. D'énormes quantités d'eau sont nécessaires pour irriguer les rizières du monde entier, ce qui amène les micro-organismes présents dans le sol humide à produire du méthane, un gaz à effet de serre nettement plus puissant que le dioxyde de carbone. La riziculture représente 1 à 2 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, et la déforestation par brûlis nécessaire pour faire place à de nouvelles rizières contribue également à la libération de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Dans l'espoir de réduire l'impact de la riziculture sur le réchauffement de la planète, les chercheurs travaillent dans le monde entier à la mise au point de variétés de riz produisant de meilleurs rendements et ne nécessitant pas de rizières inondées. Une simple recherche sur Internet génère l'émission de quelques grammes de dioxyde de carbone, en raison de l'énergie nécessaire pour faire fonctionner vos appareils et alimenter votre réseau sans fil. Cela peut sembler peu, mais les derniers chiffres estiment qu'il y a 4,66 milliards d'utilisateurs de l'internet dans le monde et que cela s'additionne rapidement. Le monde diffuse environ un milliard d'heures de vidéos YouTube chaque jour et, bien que Google, qui gère la plateforme de diffusion de vidéos, fasse sa part en alimentant ses serveurs en énergie renouvelable, le visionnage de ces vidéos génère des émissions de carbone chez le spectateur. Une étude de l'université de Bristol au Royaume-Uni a révélé qu'en 2016, les personnes regardant YouTube ont généré environ 11,13 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone, soit une quantité similaire à celle des gaz à effet de serre produits par une ville de la taille de Glasgow (où se tient la semaine prochaine le sommet COP26). Lorsque des terres sont inondées pour créer des réservoirs, les plantes et toute autre matière organique qui ont été submergées commencent à pourrir et à produire du méthane, comme c'est le cas dans les rizières. Des chercheurs de l'université d'État de Washington-Vancouver ont découvert que, globalement, les réservoirs sont responsables d'environ 1,3 % des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine chaque année, soit à peu près le même pourcentage que les émissions totales du Canada. Cependant, de nombreux réservoirs servent également de sources d'énergie hydroélectrique. Il s'agit d'importantes sources d'électricité renouvelable et à faible teneur en carbone qui peuvent être utilisées à la place des combustibles fossiles et qui peuvent donc compenser les émissions de méthane produites par les réservoirs eux-mêmes. Vous serez peut-être surpris d'apprendre que le fromage est le troisième plus grand producteur d'émissions de carbone de l'industrie de la viande et du lait, derrière le bœuf et l'agneau. Le fromage génère 13,5 kg d'émissions équivalentes de dioxyde de carbone pour chaque kilo consommé, ce qui le place plus haut sur la liste des responsables du changement climatique que le poulet, le porc, la dinde ou le saumon. Environ 10 litres de lait sont utilisés pour produire un kilogramme de fromage en raison du processus de maturation, bien que les fromages à pâte molle contiennent moins de lait et ont donc un impact moindre sur l'environnement. Le secteur laitier mondial produit environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, dont les vaches et autres animaux producteurs de lait sont en partie responsables, car ils émettent d'énormes quantités de méthane qui, comme nous le savons, endommage davantage l'atmosphère que le dioxyde de carbone. Des recherches ont montré que lorsque les femmes et les filles vont à l'école et bénéficient de l'égalité des chances, cela renforce les stratégies climatiques de plusieurs manières différentes. Une femme qui a terminé l'école secondaire aura probablement un enfant de moins au cours de sa vie qu'une femme qui n'a terminé que l'école primaire. Cette baisse du taux de natalité a un impact positif sur la planète en ralentissant la croissance démographique et en réduisant ainsi le nombre de personnes susceptibles de générer des émissions de carbone. L'éducation permet également aux femmes et aux filles de devenir des leaders en matière de climat. Des études ont montré que les pays comptant un nombre élevé de femmes au parlement sont plus susceptibles de ratifier des traités internationaux sur l'environnement, de créer des zones terrestres protégées et d'adopter des politiques plus strictes en matière de changement climatique. Le professeur Kimberley Nicholas, spécialiste du développement durable, déclare : "léducation et l'autonomisation des femmes dans la société sont importantes pour la planète, mais ce n'est pas seulement pour le changement climatique que les femmes et les filles devraient avoir cette possibilité - mais parce que c'est un monde dans lequel je veux vivre."
https://www.bbc.com/afrique/monde-59162662
3politics
Qui est Saleh Kebzabo le nouveau Premier ministre du Tchad, et quels sont les défis qui l'attendent ?
Mamadou Faye BBC Afrique La tâche ne sera apparemment pas facile pour l’ancien journaliste Saleh Kebzabo, récemment nommé au poste de Premier ministre du gouvernement de transition du Tchad. Du moins, c’est la conviction de Gilbert Muandunodji, enseignant de Sciences politiques à l’université de Ndjamena, la capitale du pays. L'ancien opposant Saleh Kebzabo, qui était un allié au régime du défunt président Idriss Deby, est nommé à la tête du gouvernement d'union nationale recommandé par le dialogue national inclusif. Seulement, quelques heures après sa nomination par le président de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno, l'analyste poltique tchadien Gilbert Muandunodji lui présage une tâche qui ne sera pas de tout repos pour plusieurs raisons. En effet, l'universitaire estime que l'ancien journaliste fera bien face à plusieurs défis majeurs. "Le Tchad est signataire et a ratifié la Charte africaine de la démocratie des élections et de la gouvernance et la situation du Tchad entre bel et bien dans les quatre cas de figures des changements anticonstitutionnels tels que définis dans cette charte-là, donc, le Tchad ne va pas échapper à des sanctions, et de l’Union africaine", rappelle Gilbert Muandunodji. Un autre problème majeur qui va bien mobiliser l'énergie du nouveau Premier ministre du Tchad est le front sécuritaire. "Par rapport aux défis sécuritaires, il y a le FARC qui a indiqué très clairement que deux des conclusions du dialogue national et des décisions qui allaient intervenir dépendraient de la reprise de la lutte armée ou pas. Et donc, il y a ce front-là sur le plan externe", dit-il. Par ailleurs, Gilbert Muandunodji a également fait état de quelques défis à l'intérieur. "Et à l’intérieur, il y a le front social où plusieurs syndicats avaient déjà enclenché une grève illimitée ; mais également le front politique pour toute la société civile, les partis politiques d’opposition et autres, qui étaient opposés aux conditions d’organisation du dialogue national inclusif, vont certainement reprendre les actions de protestation et de revendication", affirme-t-il. Dans une autre mesure, M. Muandunodji prédit aussi une mission difficile pour le nouveau Premier ministre tchadien dans sa composition du gouvernement. "On s’attendrait à ce que dans les jours à venir, il ait une mission difficile dans la formation du gouvernement parce que le message qu’on peut lire à travers sa nomination, c’est qu’il faut distribuer les cartes entre plusieurs personnes qui attendent d’être récompensées de la même manière que lui." Le portrait du nouveau Premier ministre du Tchad nous est ici présenté par Blaise Le Roi, notre correspondant à N’Djamena, la capitale du pays. "Né à Leri dans le sud-ouest du Tchad le 27 mars 1947, Saleh Kebzabo a d’abord poursuivi ses études primaires et secondaires au Cameroun avant d’intégrer en 1966 le Centre de formation des journalistes (CFJ) à Paris", nous apprend Le Roi. De retour au bercail, "il travaille à l’agence de presse tchadienne et collabore aux rédactions de Jeune Afrique et Demain l’Afrique avant de créer son organe de presse, Ndjamena bi-hebdo". "Saleh Kebzabo va se lancer en politique au sein du parti Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR)." Plus tard, dit-il, il deviendra président de cette formation politique et obtient son siège de député à l’Assemblée nationale du Tchad, sous le régime d’Idriss Deby Itno. "Il a participé aux élections présidentielles de 1996, de 2001, de 2006, de 2016, puis de 2021 durant laquelle il avait retiré sa candidature en dénonçant une militarisation évidente du climat politique", poursuit Blaise Le Roi. "Après la mort d’Idriss Deby en avril 2021, son fils Mahamat Idriss Deby Itno prend le pouvoir et Kebzabo reconnait la légitimité de l’autorité militaire de transition formée par les militaires". Lorsque la junte a mis en place un Comité d’organisation du dialogue national inclusif censé permettre un retour à l’ordre constitutionnel dans le pays, Kebzabo est alors nommé au poste de vice-président dudit comité. L'analyste politique est en fait convaincu que la nomination de M. Saleh Kebzabo est une sorte de récompense pour ses services rendus. "Il n’y a rien de surprenant dans la nomination de Saleh Kedza parce qu’alors que la plupart des opposants avaient décrié sa participation à la première phase de transition, il avait fait le choix de dire qu’il fallait contribuer à asseoir une certaine stabilité au niveau du pays, le calme", explique-t-il. "Donc, il a fait le choix de participer comme le vice-président du CODNI qui est le Comité d’organisation du dialogue national inclusif. Ensuite, il a joué un rôle en tant que vice-président en charge des négociations avec les politico-militaires à Doha pendant cinq mois pratiquement", poursuit-il. Par conséquent, dit-il, "on peut interpréter sa nomination comme une sorte de récompense par rapport à tout ce qu’il a fait". Il faut rappeler que Saleh Kebzabo, qui a pris activement part au dialogue national inclusif, a plusieurs fois été ministre dans son pays.
Qui est Saleh Kebzabo le nouveau Premier ministre du Tchad, et quels sont les défis qui l'attendent ? Mamadou Faye BBC Afrique La tâche ne sera apparemment pas facile pour l’ancien journaliste Saleh Kebzabo, récemment nommé au poste de Premier ministre du gouvernement de transition du Tchad. Du moins, c’est la conviction de Gilbert Muandunodji, enseignant de Sciences politiques à l’université de Ndjamena, la capitale du pays. L'ancien opposant Saleh Kebzabo, qui était un allié au régime du défunt président Idriss Deby, est nommé à la tête du gouvernement d'union nationale recommandé par le dialogue national inclusif. Seulement, quelques heures après sa nomination par le président de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno, l'analyste poltique tchadien Gilbert Muandunodji lui présage une tâche qui ne sera pas de tout repos pour plusieurs raisons. En effet, l'universitaire estime que l'ancien journaliste fera bien face à plusieurs défis majeurs. "Le Tchad est signataire et a ratifié la Charte africaine de la démocratie des élections et de la gouvernance et la situation du Tchad entre bel et bien dans les quatre cas de figures des changements anticonstitutionnels tels que définis dans cette charte-là, donc, le Tchad ne va pas échapper à des sanctions, et de l’Union africaine", rappelle Gilbert Muandunodji. Un autre problème majeur qui va bien mobiliser l'énergie du nouveau Premier ministre du Tchad est le front sécuritaire. "Par rapport aux défis sécuritaires, il y a le FARC qui a indiqué très clairement que deux des conclusions du dialogue national et des décisions qui allaient intervenir dépendraient de la reprise de la lutte armée ou pas. Et donc, il y a ce front-là sur le plan externe", dit-il. Par ailleurs, Gilbert Muandunodji a également fait état de quelques défis à l'intérieur. "Et à l’intérieur, il y a le front social où plusieurs syndicats avaient déjà enclenché une grève illimitée ; mais également le front politique pour toute la société civile, les partis politiques d’opposition et autres, qui étaient opposés aux conditions d’organisation du dialogue national inclusif, vont certainement reprendre les actions de protestation et de revendication", affirme-t-il. Dans une autre mesure, M. Muandunodji prédit aussi une mission difficile pour le nouveau Premier ministre tchadien dans sa composition du gouvernement. "On s’attendrait à ce que dans les jours à venir, il ait une mission difficile dans la formation du gouvernement parce que le message qu’on peut lire à travers sa nomination, c’est qu’il faut distribuer les cartes entre plusieurs personnes qui attendent d’être récompensées de la même manière que lui." Le portrait du nouveau Premier ministre du Tchad nous est ici présenté par Blaise Le Roi, notre correspondant à N’Djamena, la capitale du pays. "Né à Leri dans le sud-ouest du Tchad le 27 mars 1947, Saleh Kebzabo a d’abord poursuivi ses études primaires et secondaires au Cameroun avant d’intégrer en 1966 le Centre de formation des journalistes (CFJ) à Paris", nous apprend Le Roi. De retour au bercail, "il travaille à l’agence de presse tchadienne et collabore aux rédactions de Jeune Afrique et Demain l’Afrique avant de créer son organe de presse, Ndjamena bi-hebdo". "Saleh Kebzabo va se lancer en politique au sein du parti Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR)." Plus tard, dit-il, il deviendra président de cette formation politique et obtient son siège de député à l’Assemblée nationale du Tchad, sous le régime d’Idriss Deby Itno. "Il a participé aux élections présidentielles de 1996, de 2001, de 2006, de 2016, puis de 2021 durant laquelle il avait retiré sa candidature en dénonçant une militarisation évidente du climat politique", poursuit Blaise Le Roi. "Après la mort d’Idriss Deby en avril 2021, son fils Mahamat Idriss Deby Itno prend le pouvoir et Kebzabo reconnait la légitimité de l’autorité militaire de transition formée par les militaires". Lorsque la junte a mis en place un Comité d’organisation du dialogue national inclusif censé permettre un retour à l’ordre constitutionnel dans le pays, Kebzabo est alors nommé au poste de vice-président dudit comité. L'analyste politique est en fait convaincu que la nomination de M. Saleh Kebzabo est une sorte de récompense pour ses services rendus. "Il n’y a rien de surprenant dans la nomination de Saleh Kedza parce qu’alors que la plupart des opposants avaient décrié sa participation à la première phase de transition, il avait fait le choix de dire qu’il fallait contribuer à asseoir une certaine stabilité au niveau du pays, le calme", explique-t-il. "Donc, il a fait le choix de participer comme le vice-président du CODNI qui est le Comité d’organisation du dialogue national inclusif. Ensuite, il a joué un rôle en tant que vice-président en charge des négociations avec les politico-militaires à Doha pendant cinq mois pratiquement", poursuit-il. Par conséquent, dit-il, "on peut interpréter sa nomination comme une sorte de récompense par rapport à tout ce qu’il a fait". Il faut rappeler que Saleh Kebzabo, qui a pris activement part au dialogue national inclusif, a plusieurs fois été ministre dans son pays.
https://www.bbc.com/afrique/articles/c0w5nyzxl3wo
3politics
Guerre Ukraine - Russie : pourquoi Vladimir Poutine n'aurait pas pu entraîner des combattants en Afrique
Une image en noir et blanc, dont certains prétendent à tort qu'elle montre le président russe Vladimir Poutine en train de former des mouvements de libération en Afrique australe, circule sur internet. Elle a été utilisée par certains pour justifier le fait que les pays africains devraient soutenir la Russie dans la guerre en Ukraine. L'image a également été publiée sur Twitter par le fils du président ougandais Yoweri Museveni. Mais elle ne montre pas M. Poutine en Afrique, et le moment où les gens prétendent qu'elle a été prise est également incorrect. La photographie a été largement partagée en ligne après avoir été publiée sur des blogs zimbabwéens à la fin de 2018. Les posts affirmaient qu'elle montrait M. Poutine dans un camp d'entraînement militaire tanzanien pour les mouvements d'indépendance d'Afrique australe en 1973. Le futur président du Mozambique, Samora Machel, et Emmerson Mnangagwa, aujourd'hui président du Zimbabwe, étaient également présents sur la photo, affirme-t-on. "Poutine a séjourné en Tanzanie pour former des combattants de la liberté pendant quatre ans, de 1973 à 1977", affirme également le blog. Toutefois, rien dans les archives russes ou africaines ne prouve que M. Poutine, né en 1952, se soit rendu sur le continent dans les années 1970. Le profil de M. Poutine sur le site web du Kremlin montre qu'il étudiait à l'Université d'État de Leningrad à l'époque et qu'il a obtenu son diplôme en 1975. "Cette affirmation est tout simplement ridicule", déclare Paul Fauvet, un journaliste qui vit au Mozambique depuis plusieurs décennies. La formation offerte aux combattants de la liberté mozambicains dans des camps en Tanzanie, dit-il, "était dispensée par des instructeurs chinois et non par les Soviétiques". Par ailleurs, M. Mnangagwa n'aurait pas pu se trouver en Tanzanie en 1973, car il a été arrêté en 1965 et emprisonné pendant dix ans par le gouvernement de la Rhodésie du Sud, alors à majorité blanche. L'auteur mozambicain Renato Matusse a utilisé la photo dans son livre de 2018, où il dit qu'elle montre M. Machel avec des conseillers militaires soviétiques visitant une installation militaire près de la capitale du pays, Maputo, au milieu des années 1980. Mais il dit qu'il est clair que M. Poutine n'est pas l'homme en question. M. Poutine travaillait en tant qu'agent du KGB en Allemagne de l'Est entre 1985 et 1990 et, au début, il aurait été un officier de rang inférieur, ce qui rend très improbable qu'il ait été un membre dirigeant d'une telle délégation. Il n'est pas non plus fait mention de sa visite au Mozambique par le Kremlin, ni dans aucune de ses biographies. José Milhazes, historien et journaliste, suggère que la personne apparaissant sur la photo était un autre haut fonctionnaire soviétique en poste en Afrique australe. "Quant aux similitudes, je ne peux que dire qu'elles sont une pure coïncidence", dit-il. Georgi Derluguian, qui a travaillé comme interprète portugais-russe dans les années 1980 et qui est aujourd'hui professeur à l'université de New York à Abu Dhabi, considère que l'affirmation selon laquelle l'homme sur la photo est M. Poutine "est une blague". Selon lui, les bottes portées indiquent que la personne est un militaire, alors que M. Poutine était un officier de renseignement. L'apparence ressemble également davantage à celle d'un M. Poutine plus âgé. Et une dernière pièce à ajouter à ce puzzle. L'homme mystère de la photo porte une montre au bras gauche. M. Poutine - du moins de nos jours - a l'habitude d'en porter une au bras droit.
Guerre Ukraine - Russie : pourquoi Vladimir Poutine n'aurait pas pu entraîner des combattants en Afrique Une image en noir et blanc, dont certains prétendent à tort qu'elle montre le président russe Vladimir Poutine en train de former des mouvements de libération en Afrique australe, circule sur internet. Elle a été utilisée par certains pour justifier le fait que les pays africains devraient soutenir la Russie dans la guerre en Ukraine. L'image a également été publiée sur Twitter par le fils du président ougandais Yoweri Museveni. Mais elle ne montre pas M. Poutine en Afrique, et le moment où les gens prétendent qu'elle a été prise est également incorrect. La photographie a été largement partagée en ligne après avoir été publiée sur des blogs zimbabwéens à la fin de 2018. Les posts affirmaient qu'elle montrait M. Poutine dans un camp d'entraînement militaire tanzanien pour les mouvements d'indépendance d'Afrique australe en 1973. Le futur président du Mozambique, Samora Machel, et Emmerson Mnangagwa, aujourd'hui président du Zimbabwe, étaient également présents sur la photo, affirme-t-on. "Poutine a séjourné en Tanzanie pour former des combattants de la liberté pendant quatre ans, de 1973 à 1977", affirme également le blog. Toutefois, rien dans les archives russes ou africaines ne prouve que M. Poutine, né en 1952, se soit rendu sur le continent dans les années 1970. Le profil de M. Poutine sur le site web du Kremlin montre qu'il étudiait à l'Université d'État de Leningrad à l'époque et qu'il a obtenu son diplôme en 1975. "Cette affirmation est tout simplement ridicule", déclare Paul Fauvet, un journaliste qui vit au Mozambique depuis plusieurs décennies. La formation offerte aux combattants de la liberté mozambicains dans des camps en Tanzanie, dit-il, "était dispensée par des instructeurs chinois et non par les Soviétiques". Par ailleurs, M. Mnangagwa n'aurait pas pu se trouver en Tanzanie en 1973, car il a été arrêté en 1965 et emprisonné pendant dix ans par le gouvernement de la Rhodésie du Sud, alors à majorité blanche. L'auteur mozambicain Renato Matusse a utilisé la photo dans son livre de 2018, où il dit qu'elle montre M. Machel avec des conseillers militaires soviétiques visitant une installation militaire près de la capitale du pays, Maputo, au milieu des années 1980. Mais il dit qu'il est clair que M. Poutine n'est pas l'homme en question. M. Poutine travaillait en tant qu'agent du KGB en Allemagne de l'Est entre 1985 et 1990 et, au début, il aurait été un officier de rang inférieur, ce qui rend très improbable qu'il ait été un membre dirigeant d'une telle délégation. Il n'est pas non plus fait mention de sa visite au Mozambique par le Kremlin, ni dans aucune de ses biographies. José Milhazes, historien et journaliste, suggère que la personne apparaissant sur la photo était un autre haut fonctionnaire soviétique en poste en Afrique australe. "Quant aux similitudes, je ne peux que dire qu'elles sont une pure coïncidence", dit-il. Georgi Derluguian, qui a travaillé comme interprète portugais-russe dans les années 1980 et qui est aujourd'hui professeur à l'université de New York à Abu Dhabi, considère que l'affirmation selon laquelle l'homme sur la photo est M. Poutine "est une blague". Selon lui, les bottes portées indiquent que la personne est un militaire, alors que M. Poutine était un officier de renseignement. L'apparence ressemble également davantage à celle d'un M. Poutine plus âgé. Et une dernière pièce à ajouter à ce puzzle. L'homme mystère de la photo porte une montre au bras gauche. M. Poutine - du moins de nos jours - a l'habitude d'en porter une au bras droit.
https://www.bbc.com/afrique/monde-60750411
2health
Améliorer votre digestion: ce qu'il faut manger et ce qu'il faut éviter pour une meilleure santé
Une meilleure fonction immunitaire et une incidence plus faible des maladies cardiaques, du diabète, de l'asthme, de la dépression, du syndrome du côlon irritable et de certaines allergies. Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux avantages liés à la présence de bactéries saines et variées dans votre intestin, votre microbiome. Notre microbiome est composé de milliards de cellules, dont des bactéries, des virus et des champignons. La plus grande communauté se trouve dans l'intestin. En fait, il y a plus de cellules bactériennes que de cellules humaines dans le corps. "Une bonne santé intestinale est liée à la santé de presque tous les autres organes", explique à la BBC le Dr Megan Rossi, également connue sous le nom de "The Gut Health Doctor". La British Dietetic Association énumère les raisons importantes pour lesquelles notre microbiome nous aide, comme le fait que les bactéries intestinales jouent un rôle clé dans la digestion des aliments, en particulier dans la décomposition des fibres et l'absorption des nutriments. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Les bactéries produisent diverses vitamines, comme l'acide folique et les vitamines B2, B12 et K. Elles produisent également des acides gras à chaîne courte (AGCC), qui peuvent réduire l'inflammation, protéger contre les troubles du côlon et abaisser les taux de cholestérol et de sucre dans le sang. Enfin, ils stimulent les cellules qui combattent les infections dans la circulation sanguine. "Nous avons la capacité de déterminer notre microbiome intestinal simplement par la façon dont nous le traitons. Se concentrer sur notre régime alimentaire est l'un des moyens les plus efficaces d'accroître la diversité de notre microbiome", explique M. Rossi. Si certaines recherches suggèrent que cela nous permettrait de modifier nos microbes intestinaux en quelques jours (pour le meilleur ou pour le pire), cela peut dépendre d'un certain nombre de facteurs, tels que l'ampleur des changements apportés à votre alimentation et à votre mode de vie. Les avantages à long terme peuvent prendre plusieurs mois avant de se manifester. En outre, des recherches menées par les National Institutes of Health (NIH) américains ont révélé que vos microbes intestinaux peuvent retrouver leur composition initiale si vous reprenez un régime alimentaire moins bénéfique. " Un soutien régulier et routinier est nécessaire pour maintenir les changements et les bénéfices à long terme", explique à la BBC la scientifique clinicienne Sunni Patel. Les bactéries intestinales sont très différentes - deux personnes sans lien de parenté ne partagent pas plus de 30 % des mêmes souches bactériennes - donc "cela peut être très individualisé en termes de temps nécessaire pour que les changements prennent effet", dit Rossi. A regarder : Chaque personne est différente, mais si vous souhaitez améliorer votre microbiome, certains principes généraux s'appliquent à tous. Mangez une gamme large et variée d'aliments d'origine végétale . "Je recommande environ 30 "points de plantes" par semaine", dit Rossi, ce qui signifie 30 aliments végétaux différents, y compris des fruits, des légumes, des céréales complètes, des légumineuses, des noix, des graines, des herbes et des épices. Un intestin sain abrite une communauté diversifiée de microbes, chacun d'entre eux préférant des aliments différents. Plus votre alimentation est variée, plus les bactéries se développeront dans votre intestin. Mangez plus de fibres. La plupart des gens en mangent moins qu'ils ne le devraient. Les fruits, les légumes, les légumineuses, les noix et les céréales complètes nourrissent des bactéries saines qui fermentent les fibres et produisent ainsi des substances considérées comme "protectrices", comme les acides gras à chaîne courte. Lire aussi : Il est conseillé de consommer au moins 30 grammes de fibres par jour. Il a été démontré qu'une augmentation de la consommation de fibres de seulement 6 grammes par jour (la quantité contenue dans un bol de céréales pour petit-déjeuner riche en fibres ou dans deux tranches épaisses de pain complet) a un effet sur les bactéries intestinales. Si votre régime alimentaire est pauvre en fibres, une augmentation soudaine peut provoquer des gaz et des ballonnements, alors faites des changements en conséquence et buvez plus d'eau. Évitez les aliments hautement transformés. Ils contiennent souvent des ingrédients qui suppriment les "bonnes" bactéries ou augmentent les "mauvaises" bactéries. Les aliments probiotiques (bactéries vivantes présentes dans les aliments fermentés comme le yaourt, le kimchi et la choucroute) peuvent stimuler la croissance d'un plus grand nombre de microbes. Consommez-les si vous les appréciez. Choisissez l'huile d'olive extra vierge plutôt que d'autres types d'huiles et de graisses chaque fois que vous le pouvez. Elle contient la plus grande quantité de polyphénols, qui sont bons pour les microbes. A regarder : Les antibiotiques tuent les "bonnes" et les "mauvaises" bactéries. Si vous devez prendre des antibiotiques, veillez à manger beaucoup d'aliments qui stimuleront vos microbes par la suite. Il a été démontré que le manque de sommeil, même partiel, affecte le microbiome. Établir une routine et éviter la caféine et l'alcool le soir peut aider à obtenir une bonne nuit de sommeil. Le contrôle des niveaux de stress et l'exercice régulier sont également essentiels à la bonne santé du microbiome, selon Mme Rossi. "C'est la question la plus fréquente que l'on me pose dans ma clinique et sur les réseaux sociaux, et c'est une question à laquelle je ne serai jamais en mesure de donner une réponse simple", dit Rossi. Selon le médecin, il n'existe pas de mesure unique pour évaluer la santé intestinale. Elle ne recommande pas les tests commerciaux. Pour savoir si un client a un microbiome diversifié, il faut lui poser des questions sur sa consommation de légumes, la qualité de son sommeil, son niveau de stress et ses habitudes d'exercice. Le microbiome intestinal se modifie avec l'âge, mais selon les études, on ne sait pas si cela est dû à des changements physiologiques, à une inflammation liée à l'âge, à une détérioration progressive du système immunitaire, à l'alimentation, aux médicaments ou à des problèmes de santé chroniques. "Passer du temps sur votre intestin est un investissement qui en vaut la peine", déclare Patel. "Vous n'êtes jamais trop jeune ou trop vieux pour améliorer votre microbiome".
Améliorer votre digestion: ce qu'il faut manger et ce qu'il faut éviter pour une meilleure santé Une meilleure fonction immunitaire et une incidence plus faible des maladies cardiaques, du diabète, de l'asthme, de la dépression, du syndrome du côlon irritable et de certaines allergies. Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux avantages liés à la présence de bactéries saines et variées dans votre intestin, votre microbiome. Notre microbiome est composé de milliards de cellules, dont des bactéries, des virus et des champignons. La plus grande communauté se trouve dans l'intestin. En fait, il y a plus de cellules bactériennes que de cellules humaines dans le corps. "Une bonne santé intestinale est liée à la santé de presque tous les autres organes", explique à la BBC le Dr Megan Rossi, également connue sous le nom de "The Gut Health Doctor". La British Dietetic Association énumère les raisons importantes pour lesquelles notre microbiome nous aide, comme le fait que les bactéries intestinales jouent un rôle clé dans la digestion des aliments, en particulier dans la décomposition des fibres et l'absorption des nutriments. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Les bactéries produisent diverses vitamines, comme l'acide folique et les vitamines B2, B12 et K. Elles produisent également des acides gras à chaîne courte (AGCC), qui peuvent réduire l'inflammation, protéger contre les troubles du côlon et abaisser les taux de cholestérol et de sucre dans le sang. Enfin, ils stimulent les cellules qui combattent les infections dans la circulation sanguine. "Nous avons la capacité de déterminer notre microbiome intestinal simplement par la façon dont nous le traitons. Se concentrer sur notre régime alimentaire est l'un des moyens les plus efficaces d'accroître la diversité de notre microbiome", explique M. Rossi. Si certaines recherches suggèrent que cela nous permettrait de modifier nos microbes intestinaux en quelques jours (pour le meilleur ou pour le pire), cela peut dépendre d'un certain nombre de facteurs, tels que l'ampleur des changements apportés à votre alimentation et à votre mode de vie. Les avantages à long terme peuvent prendre plusieurs mois avant de se manifester. En outre, des recherches menées par les National Institutes of Health (NIH) américains ont révélé que vos microbes intestinaux peuvent retrouver leur composition initiale si vous reprenez un régime alimentaire moins bénéfique. " Un soutien régulier et routinier est nécessaire pour maintenir les changements et les bénéfices à long terme", explique à la BBC la scientifique clinicienne Sunni Patel. Les bactéries intestinales sont très différentes - deux personnes sans lien de parenté ne partagent pas plus de 30 % des mêmes souches bactériennes - donc "cela peut être très individualisé en termes de temps nécessaire pour que les changements prennent effet", dit Rossi. A regarder : Chaque personne est différente, mais si vous souhaitez améliorer votre microbiome, certains principes généraux s'appliquent à tous. Mangez une gamme large et variée d'aliments d'origine végétale . "Je recommande environ 30 "points de plantes" par semaine", dit Rossi, ce qui signifie 30 aliments végétaux différents, y compris des fruits, des légumes, des céréales complètes, des légumineuses, des noix, des graines, des herbes et des épices. Un intestin sain abrite une communauté diversifiée de microbes, chacun d'entre eux préférant des aliments différents. Plus votre alimentation est variée, plus les bactéries se développeront dans votre intestin. Mangez plus de fibres. La plupart des gens en mangent moins qu'ils ne le devraient. Les fruits, les légumes, les légumineuses, les noix et les céréales complètes nourrissent des bactéries saines qui fermentent les fibres et produisent ainsi des substances considérées comme "protectrices", comme les acides gras à chaîne courte. Lire aussi : Il est conseillé de consommer au moins 30 grammes de fibres par jour. Il a été démontré qu'une augmentation de la consommation de fibres de seulement 6 grammes par jour (la quantité contenue dans un bol de céréales pour petit-déjeuner riche en fibres ou dans deux tranches épaisses de pain complet) a un effet sur les bactéries intestinales. Si votre régime alimentaire est pauvre en fibres, une augmentation soudaine peut provoquer des gaz et des ballonnements, alors faites des changements en conséquence et buvez plus d'eau. Évitez les aliments hautement transformés. Ils contiennent souvent des ingrédients qui suppriment les "bonnes" bactéries ou augmentent les "mauvaises" bactéries. Les aliments probiotiques (bactéries vivantes présentes dans les aliments fermentés comme le yaourt, le kimchi et la choucroute) peuvent stimuler la croissance d'un plus grand nombre de microbes. Consommez-les si vous les appréciez. Choisissez l'huile d'olive extra vierge plutôt que d'autres types d'huiles et de graisses chaque fois que vous le pouvez. Elle contient la plus grande quantité de polyphénols, qui sont bons pour les microbes. A regarder : Les antibiotiques tuent les "bonnes" et les "mauvaises" bactéries. Si vous devez prendre des antibiotiques, veillez à manger beaucoup d'aliments qui stimuleront vos microbes par la suite. Il a été démontré que le manque de sommeil, même partiel, affecte le microbiome. Établir une routine et éviter la caféine et l'alcool le soir peut aider à obtenir une bonne nuit de sommeil. Le contrôle des niveaux de stress et l'exercice régulier sont également essentiels à la bonne santé du microbiome, selon Mme Rossi. "C'est la question la plus fréquente que l'on me pose dans ma clinique et sur les réseaux sociaux, et c'est une question à laquelle je ne serai jamais en mesure de donner une réponse simple", dit Rossi. Selon le médecin, il n'existe pas de mesure unique pour évaluer la santé intestinale. Elle ne recommande pas les tests commerciaux. Pour savoir si un client a un microbiome diversifié, il faut lui poser des questions sur sa consommation de légumes, la qualité de son sommeil, son niveau de stress et ses habitudes d'exercice. Le microbiome intestinal se modifie avec l'âge, mais selon les études, on ne sait pas si cela est dû à des changements physiologiques, à une inflammation liée à l'âge, à une détérioration progressive du système immunitaire, à l'alimentation, aux médicaments ou à des problèmes de santé chroniques. "Passer du temps sur votre intestin est un investissement qui en vaut la peine", déclare Patel. "Vous n'êtes jamais trop jeune ou trop vieux pour améliorer votre microbiome".
https://www.bbc.com/afrique/monde-57202790
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Vaccins Covid-19 : pourquoi un tel secret entoure les contrats entre les gouvernements et les laboratoires pharmaceutiques
Le monde entier se bat pour obtenir des vaccins contre le coronavirus, une denrée encore trop rare et produite par trop peu de sociétés pharmaceutiques. Les gouvernements signent des contrats avec les entreprises qui ont développé ces vaccins en un temps record, mais des informations cruciales concernant ces accords restent cachées au grand public en raison de clauses de confidentialité strictes. Leur coût ou leur mode de distribution sont des détails qui, dans la plupart des cas, sont inconnus du public, car c'est ce qu'exigent les contrats signés par les Etats. Au Pérou, par exemple, les négociations entre le gouvernement et Pfizer ont échoué pour cette raison. Et en Colombie, le gouvernement prétend que les clauses de confidentialité l'empêchent de proposer un calendrier de vaccination clair. Le problème est mondial. A ne pas manquer sur BBC Afrique : En réponse à une demande d'informations adressée au Parlement européen à la mi-novembre, la commissaire à la santé, Estela Kiriakides, a déclaré : "En raison de la nature hautement concurrentielle de ce marché, la Commission n'est pas légalement en mesure de divulguer les informations contenues dans ces contrats". Et la ministre belge du budget, Eva de Bleeker, a dû retirer un message sur Twitter peu après l'avoir publié, dans lequel elle indiquait les prix des laboratoires avec lesquels l'UE avait négocié. Outre les plaintes concernant le non-respect des engagements pris par certains fabricants de vaccins, des voix s'élèvent aujourd'hui pour réclamer une plus grande transparence sur une question vitale de santé publique. A regarder : Et la controverse continue de s'intensifier, surtout dans l'Union européenne (UE), en colère après que les laboratoires Pfizer et AstraZeneca lui ont dit qu'ils ne pourront pas fournir au bloc régional la quantité de doses initiales convenues. Cela a conduit, selon des sources européennes citées par Reuters, à ce que Bruxelles exige des sociétés pharmaceutiques qu'elles rendent publiques les conditions des contrats et menace de contrôler les exportations de vaccins produits en Europe. Pourquoi tant de secret ? Selon Jonathan Garcia, expert en santé publique à l'université de Harvard aux États-Unis, "ce n'est pas nouveau ; il est courant que les contrats entre les systèmes de santé des pays et les sociétés pharmaceutiques comportent des clauses de confidentialité". "Les laboratoires cherchent à diviser le marché afin de pouvoir négocier des prix différents avec différents pays", ajoute-t-il. Cela leur permet de négocier avec les pays en fonction de leurs ressources, en offrant des prix plus bas aux pays pauvres ou en développement et en exigeant des montants plus élevés aux pays plus riches. A regarder : AstraZeneca a révélé que le vaccin qu'elle a développé en collaboration avec l'université d'Oxford coûtera environ 1621 FCFA à 2161 FCFA (3 à 4 dollars) par dose (deux doses sont nécessaires). Mais leur cas est pour l'instant exceptionnel. Outre les prix, les informations sur la production et la logistique, ainsi que les clauses dites de responsabilité, sont souvent tenues secrètes. Ces clauses prévoient les limites de la responsabilité des laboratoires en cas d'éventuels effets nocifs des médicaments et précisent que tout litige ne sera pas réglé par les tribunaux nationaux, mais par des tribunaux d'arbitrage internationaux spéciaux. Les appels à une plus grande transparence avertissent que l'urgence de développer un vaccin contre une maladie qui a déjà fait plus de deux millions de victimes dans le monde peut avoir conduit les gouvernements à accepter des limitations de responsabilité encore plus importantes. La stratégie d'achat de vaccins rendue publique par la Commission européenne a déclaré que "la responsabilité du développement et de l'utilisation du vaccin, y compris toute compensation spécifique requise, incombera aux États membres qui achètent le vaccin". A regarder : Un pays d'Amérique latine, le Pérou, est devenu un excellent exemple des problèmes liés à cette limitation de la responsabilité des entreprises pharmaceutiques. Les négociations du gouvernement péruvien avec Pfizer pour l'achat du vaccin ont échoué parce que, selon la ministre de la Santé Pilar Mazzetti, "certaines clauses ont été identifiées qui nécessitent une analyse plus approfondie pour déterminer la compatibilité avec la loi péruvienne et la portée de la responsabilité que l'État peut assumer". Lire aussi : BBC Mundo a essayé de contacter Pfizer, mais n'a pas obtenu de réponse. L'absence d'accord avec Pfizer a conduit les autorités péruviennes à chercher d'autres options, comme le vaccin du fabricant chinois Sinopharm. Contrairement à d'autres pays de la région, tels que l'Argentine et le Chili, la vaccination n'a pas encore commencé au Pérou et les autorités n'ont pas été en mesure de fournir un calendrier ferme. En Colombie, le gouvernement a été vivement critiqué pour ne pas avoir encore commencé à vacciner les gens et a invoqué des clauses de confidentialité pour justifier pourquoi il ne pouvait pas encore proposer une date pour commencer à vacciner les gens. Lire aussi : La confidentialité des contrats a cependant ses défenseurs, basés principalement sur ce qu'on appelle les "subventions croisées". En pouvant faire payer plus cher les pays riches, les laboratoires sont en mesure d'offrir des prix abordables aux pays plus pauvres. L'économiste David Bardey a déclaré à BBC Mundo que s'il y avait une transparence dans les prix des médicaments, "il serait plus difficile pour les laboratoires de facturer des prix plus élevés aux pays riches s'ils peuvent observer des prix plus bas pour les autres pays". A regarder : "Si nous voulons que les pays plus développés paient plus, il vaut mieux que les prix ne soient pas publics", affirme l'expert, qui avertit également que les pays les plus avancés acquièrent beaucoup plus de doses qu'ils n'en ont besoin car "leurs gouvernements subissent une grande pression de l'opinion publique et cela les pousse à une sorte de nationalisme sanitaire". Lire aussi : Il est également souvent fait allusion au droit des entreprises de tirer profit des importants investissements qu'elles réalisent dans la recherche. Et un troisième facteur est celui des droits de propriété intellectuelle. Un expert espagnol en santé publique, qui a préféré ne pas donner son nom, résume le rôle que jouent, selon lui, les grands laboratoires occidentaux : "défendent leurs brevets pour empêcher d'autres de les fabriquer en Inde et de les vendre à moindre coût aux pays pauvres". Jonathan Garcia estime que les arguments en faveur de la transparence gagnent en valeur dans le contexte de la pandémie. "Nous parlons d'une urgence sanitaire mondiale, quelque chose qui se produit tous les 100 ans, on pourrait donc s'attendre à ce que le système utilise des mécanismes beaucoup plus transparents et cherche un schéma plus coopératif. Au lieu de cela, nous constatons qu'ils sont toujours à la recherche d'un marché monopolistique et maintiennent des avantages de prix," dit-il. Les différences d'accès aux vaccins ont fait courir au monde le risque d'un "échec moral catastrophique", comme l'a affirmé le directeur de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, en précisant que les pays les plus pauvres devront attendre des années pour vacciner leurs populations. Plus d'articles sur le Covid : L'histoire des épidémies montre que ce ne serait pas la première fois. C'est déjà arrivé avec la polio et la variole, des maladies qui ont été éradiquées bien plus tôt dans les pays les plus avancés. Ou encore avec le VIH, qui décime encore de nombreuses populations africaines alors que les patients des pays dits du premier monde ont vu leur espérance de vie considérablement prolongée grâce au développement des traitements antirétroviraux. "Les médicaments sont disponibles ; le problème, c'est leur coût", explique Garcia. Et les pays à revenu intermédiaire, comme la plupart de ceux d'Amérique latine, ne peuvent se permettre de négocier avec des laboratoires avec l'attitude exigeante dont fait preuve l'Union européenne, un bloc de 27 pays parmi les plus prospères du monde. Regarder : *Avec des informations complémentaires de Martín Riepl à Lima et Carlos Serrano à Miami.
Vaccins Covid-19 : pourquoi un tel secret entoure les contrats entre les gouvernements et les laboratoires pharmaceutiques Le monde entier se bat pour obtenir des vaccins contre le coronavirus, une denrée encore trop rare et produite par trop peu de sociétés pharmaceutiques. Les gouvernements signent des contrats avec les entreprises qui ont développé ces vaccins en un temps record, mais des informations cruciales concernant ces accords restent cachées au grand public en raison de clauses de confidentialité strictes. Leur coût ou leur mode de distribution sont des détails qui, dans la plupart des cas, sont inconnus du public, car c'est ce qu'exigent les contrats signés par les Etats. Au Pérou, par exemple, les négociations entre le gouvernement et Pfizer ont échoué pour cette raison. Et en Colombie, le gouvernement prétend que les clauses de confidentialité l'empêchent de proposer un calendrier de vaccination clair. Le problème est mondial. A ne pas manquer sur BBC Afrique : En réponse à une demande d'informations adressée au Parlement européen à la mi-novembre, la commissaire à la santé, Estela Kiriakides, a déclaré : "En raison de la nature hautement concurrentielle de ce marché, la Commission n'est pas légalement en mesure de divulguer les informations contenues dans ces contrats". Et la ministre belge du budget, Eva de Bleeker, a dû retirer un message sur Twitter peu après l'avoir publié, dans lequel elle indiquait les prix des laboratoires avec lesquels l'UE avait négocié. Outre les plaintes concernant le non-respect des engagements pris par certains fabricants de vaccins, des voix s'élèvent aujourd'hui pour réclamer une plus grande transparence sur une question vitale de santé publique. A regarder : Et la controverse continue de s'intensifier, surtout dans l'Union européenne (UE), en colère après que les laboratoires Pfizer et AstraZeneca lui ont dit qu'ils ne pourront pas fournir au bloc régional la quantité de doses initiales convenues. Cela a conduit, selon des sources européennes citées par Reuters, à ce que Bruxelles exige des sociétés pharmaceutiques qu'elles rendent publiques les conditions des contrats et menace de contrôler les exportations de vaccins produits en Europe. Pourquoi tant de secret ? Selon Jonathan Garcia, expert en santé publique à l'université de Harvard aux États-Unis, "ce n'est pas nouveau ; il est courant que les contrats entre les systèmes de santé des pays et les sociétés pharmaceutiques comportent des clauses de confidentialité". "Les laboratoires cherchent à diviser le marché afin de pouvoir négocier des prix différents avec différents pays", ajoute-t-il. Cela leur permet de négocier avec les pays en fonction de leurs ressources, en offrant des prix plus bas aux pays pauvres ou en développement et en exigeant des montants plus élevés aux pays plus riches. A regarder : AstraZeneca a révélé que le vaccin qu'elle a développé en collaboration avec l'université d'Oxford coûtera environ 1621 FCFA à 2161 FCFA (3 à 4 dollars) par dose (deux doses sont nécessaires). Mais leur cas est pour l'instant exceptionnel. Outre les prix, les informations sur la production et la logistique, ainsi que les clauses dites de responsabilité, sont souvent tenues secrètes. Ces clauses prévoient les limites de la responsabilité des laboratoires en cas d'éventuels effets nocifs des médicaments et précisent que tout litige ne sera pas réglé par les tribunaux nationaux, mais par des tribunaux d'arbitrage internationaux spéciaux. Les appels à une plus grande transparence avertissent que l'urgence de développer un vaccin contre une maladie qui a déjà fait plus de deux millions de victimes dans le monde peut avoir conduit les gouvernements à accepter des limitations de responsabilité encore plus importantes. La stratégie d'achat de vaccins rendue publique par la Commission européenne a déclaré que "la responsabilité du développement et de l'utilisation du vaccin, y compris toute compensation spécifique requise, incombera aux États membres qui achètent le vaccin". A regarder : Un pays d'Amérique latine, le Pérou, est devenu un excellent exemple des problèmes liés à cette limitation de la responsabilité des entreprises pharmaceutiques. Les négociations du gouvernement péruvien avec Pfizer pour l'achat du vaccin ont échoué parce que, selon la ministre de la Santé Pilar Mazzetti, "certaines clauses ont été identifiées qui nécessitent une analyse plus approfondie pour déterminer la compatibilité avec la loi péruvienne et la portée de la responsabilité que l'État peut assumer". Lire aussi : BBC Mundo a essayé de contacter Pfizer, mais n'a pas obtenu de réponse. L'absence d'accord avec Pfizer a conduit les autorités péruviennes à chercher d'autres options, comme le vaccin du fabricant chinois Sinopharm. Contrairement à d'autres pays de la région, tels que l'Argentine et le Chili, la vaccination n'a pas encore commencé au Pérou et les autorités n'ont pas été en mesure de fournir un calendrier ferme. En Colombie, le gouvernement a été vivement critiqué pour ne pas avoir encore commencé à vacciner les gens et a invoqué des clauses de confidentialité pour justifier pourquoi il ne pouvait pas encore proposer une date pour commencer à vacciner les gens. Lire aussi : La confidentialité des contrats a cependant ses défenseurs, basés principalement sur ce qu'on appelle les "subventions croisées". En pouvant faire payer plus cher les pays riches, les laboratoires sont en mesure d'offrir des prix abordables aux pays plus pauvres. L'économiste David Bardey a déclaré à BBC Mundo que s'il y avait une transparence dans les prix des médicaments, "il serait plus difficile pour les laboratoires de facturer des prix plus élevés aux pays riches s'ils peuvent observer des prix plus bas pour les autres pays". A regarder : "Si nous voulons que les pays plus développés paient plus, il vaut mieux que les prix ne soient pas publics", affirme l'expert, qui avertit également que les pays les plus avancés acquièrent beaucoup plus de doses qu'ils n'en ont besoin car "leurs gouvernements subissent une grande pression de l'opinion publique et cela les pousse à une sorte de nationalisme sanitaire". Lire aussi : Il est également souvent fait allusion au droit des entreprises de tirer profit des importants investissements qu'elles réalisent dans la recherche. Et un troisième facteur est celui des droits de propriété intellectuelle. Un expert espagnol en santé publique, qui a préféré ne pas donner son nom, résume le rôle que jouent, selon lui, les grands laboratoires occidentaux : "défendent leurs brevets pour empêcher d'autres de les fabriquer en Inde et de les vendre à moindre coût aux pays pauvres". Jonathan Garcia estime que les arguments en faveur de la transparence gagnent en valeur dans le contexte de la pandémie. "Nous parlons d'une urgence sanitaire mondiale, quelque chose qui se produit tous les 100 ans, on pourrait donc s'attendre à ce que le système utilise des mécanismes beaucoup plus transparents et cherche un schéma plus coopératif. Au lieu de cela, nous constatons qu'ils sont toujours à la recherche d'un marché monopolistique et maintiennent des avantages de prix," dit-il. Les différences d'accès aux vaccins ont fait courir au monde le risque d'un "échec moral catastrophique", comme l'a affirmé le directeur de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, en précisant que les pays les plus pauvres devront attendre des années pour vacciner leurs populations. Plus d'articles sur le Covid : L'histoire des épidémies montre que ce ne serait pas la première fois. C'est déjà arrivé avec la polio et la variole, des maladies qui ont été éradiquées bien plus tôt dans les pays les plus avancés. Ou encore avec le VIH, qui décime encore de nombreuses populations africaines alors que les patients des pays dits du premier monde ont vu leur espérance de vie considérablement prolongée grâce au développement des traitements antirétroviraux. "Les médicaments sont disponibles ; le problème, c'est leur coût", explique Garcia. Et les pays à revenu intermédiaire, comme la plupart de ceux d'Amérique latine, ne peuvent se permettre de négocier avec des laboratoires avec l'attitude exigeante dont fait preuve l'Union européenne, un bloc de 27 pays parmi les plus prospères du monde. Regarder : *Avec des informations complémentaires de Martín Riepl à Lima et Carlos Serrano à Miami.
https://www.bbc.com/afrique/monde-55855150
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TikTok : comment l'application a changé le monde en 2020
Avec des histoires sur un algorithme qui supprimait "les créateurs laids et pauvres" et le président Donald Trump envisageant une interdiction américaine, TikTok a été à la fois l'application la plus séduisante et la plus calomniée de l'année 2020. Première grande application de médias sociaux à être exploitée au-delà des limites de la Silicon Valley, la plateforme chinoise a rejoint les WhatsApp, Instagram et Twitter dans le régime de nombreux médias sociaux, malgré une multitude de controverses. Elle a popularisé la vidéo courte et a développé un algorithme de recommandation qui en a fait l'un des concurrents vidéo les plus puissants au monde. Mais tandis que les adultes s'efforçaient de comprendre les implications des menaces à la sécurité nationale du Parti communiste chinois et d'un Internet américano-chinois bifurqué, les adolescents se nourrissaient de l'outil le plus puissant qu'ils aient jamais vu. Aujourd'hui, à la fin de l'année 2020, TikTok est l'application la plus téléchargée de l'année - et elle a changé bien plus que notre façon de consommer les médias en ligne. Lire plus : Je suis techniquement trop vieux pour TikTok, car je suis assis juste en dehors de son marché principal des 13-24 ans. Mais spirituellement, j'ai tout à fait raison. Tout comme le fait d'être un baby-boomer n'est pas nécessairement une question d'âge, mais plutôt de mentalité, il n'y a pas de seuil d'âge pour TikTok ; c'est plutôt une volonté de se jeter dans le chaos de l'internet. Rencontrer quelqu'un en ligne avec qui vous avez des relations avant de le suivre religieusement, le DM-er et l'inonder de commentaires et de questions de soutien chaque fois qu'il poste est une culture nettement plus zoomée (Gen Z). Poser des questions, soutenir des initiatives méritoires et faire des essais en masse dans un espace d'application est quelque chose qui vient naturellement à ces natifs du numérique. Dans la foulée de l'ère du trou de ver YouTube, l'algorithme de TikTok vous recommande le contenu dont vous avez inconsciemment envie - mais contrairement à YouTube, ces vidéos durent moins d'une minute. Cela signifie qu'en une seule session, vous pouvez consommer des quantités et des quantités de vidéos intéressantes, tout en vous familiarisant avec les créateurs, les tendances et les communautés. Il y a de la place pour tout le monde sur ce site - les bons, les mauvais et les plus bizarres. Avoir un nombre important de fans sur TikTok se traduit par une étrange sorte de célébrité en 2020 ; je n'ai que 140 000 fans, ce qui est assez peu dans le grand schéma de l'internet, et pourtant je ne peux pas passer une quinzaine de jours sans être reconnu dans la rue. J'aimerais pouvoir dire que mon journalisme étincelant me donnait le même effet, mais le fait que tout le monde connaisse mon visage témoigne de la façon dont TikTok a réussi à coller les gens à leur écran cette année. C'est venu du fait d'être moi-même - et c'est ce que d'autres créateurs disent aussi. Les gens ordinaires qui sont devenus des visages connus se sont empressés de se lancer dans une nouvelle ère de création de contenu ; les hyper-éditeurs rose pastel et les déesses Photoshoppées de l'Instagram d'antan ont disparu. TikTok a peut-être réussi à attirer des célébrités comme le chef Gordon Ramsay, mais les utilisateurs inondent l'application pour voir des personnes tout à fait ordinaires et attachantes. Si Instagram nous a donné le modèle IG, TikTok nous a donné notre talentueux voisin, et à l'aide de son algorithme, voici comment ces personnages ont changé en 2020 - et pourraient bien changer les années à venir. L'histoire retiendra probablement que TikTok a joué un rôle de premier plan dans Black Lives Matter, en le promouvant comme une tendance sur sa page Discover et en remportant le hashtag de plus de 23 milliards de vues. Kareem Rahma, qui a posté des scènes à Minneapolis sur l'air du remix de This Is America de Childish Gambino par Post Malone, est devenu un moment culturel clé pour les jeunes utilisateurs désespérés du changement aux États-Unis et ailleurs. Peu de gens se souviendront que dans les premiers jours qui ont suivi la mort de George Floyd, les pages #GeorgeFloyd et #BlackLivesMatter n'ont eu aucune vue en raison d'un "pépin technique". Un an auparavant, The Intercept avait trouvé des preuves que les modérateurs supprimaient peut-être les créateurs non blancs, handicapés et pauvres dans l'algorithme. Mais pour beaucoup, la plateforme a commencé à se sentir différente récemment, avec des créateurs plus divers apparaissant sur la page "For You" et plus d'initiatives promouvant l'inclusion. Il est également devenu une arène de premier plan pour les manifestations anti-Trump, qui ont en fait abouti à des résultats concrets. On attribue à TikTokkers un rôle au moins partiel dans le faible taux de participation au rassemblement de réélection du président Trump à Tulsa en juin et ils ont également forcé sa campagne à réinitialiser la cote de l'application Trump après que TikTokkers l'ait truffée de mauvaises critiques. Au cours de l'été de cette année, j'ai réalisé un film sur la façon dont l'activisme algorithmique - la façon dont les utilisateurs commentent, aiment, partagent et re-visualisent les vidéos pour le renforcer sur l'algorithme TikTok - a été un moyen important de mobilisation pour les activistes sociaux enfermés quand ils ne peuvent pas quitter la maison. "En matière de comédie, TikTok tue essentiellement la ligne de fond", déclare le baron Ryan, qui a plus de 700 000 abonnés à ses sketches TikTok. "Ce n'est pas une mauvaise chose, c'est juste différent." Une grande partie de la comédie est absurde et, bien qu'elle soit bien diffusée dans les médias grand public, elle peut prendre une vie propre sur une plateforme qui se délecte de l'étrange. "Le rythme est plus rapide maintenant et les détails deviennent plus importants. Vous laissez un œuf de Pâques pendant une demi-seconde en une seule prise, et le public l'attrapera presque toujours. C'est parce que regarder un contenu entre ses mains, par soi-même, est une expérience extrêmement intime que la télévision ne peut remplacer". Pour Ryan, il ne s'agit pas seulement de la qualité du contenu, mais aussi de son comportement en tant qu'individu. Il fait référence à @kallmekris, un créateur qui a créé plusieurs adorables personnages de retour, dont un bambin imposant : "Bien qu'elle soit hilarante, [elle] est incroyablement sympathique. Elle est aimable avec ses fans, elle travaille proprement, ne rôtit pas et ne critique personne avec sa comédie, et c'est pourquoi elle a plus de 10 millions d'adeptes". Il considère que TikTok a créé un nouveau genre de comédie, une tendance qui n'est pas axée sur la punchline, qu'il appelle "ricanement existentiel". Nous ne sommes pas dans le domaine du rire du ventre", dit-il, "nous sommes dans le domaine du "Huh, c'est assez drôle". Dans un monde où il n'y a souvent pas beaucoup de raisons de rire - et beaucoup d'angoisse existentielle - il n'est pas surprenant qu'une application Gen Z ait attiré des artistes comme Ryan aussi facilement. Lire aussi : La promotion des tendances sur TikTok est allée de pair avec la création du mime audio ; la reproduction en masse du même son à toutes ces tendances magiques. Parfois, les sons proviennent d'artistes connus, dont certains courtisent délibérément les TikTokkers pour essayer de stimuler le marketing sur la plateforme, ce qui est exactement ce que Drake a fait avec Toosie Slide. Mais ce qui a été une composante distincte de la culture TikTok cette année, c'est la viralité des chanteurs et artistes inconnus qui ont été sortis de l'ombre pour être vus et écoutés par des millions de personnes. L'un des exemples les plus émouvants est celui de Lyn Lapid, qui a réalisé un TikTok sur une expérience décevante qu'elle a vécue avec un producteur lorsqu'elle a essayé pour la première fois de faire sortir sa musique. "Il m'a dit : viens ici, ma chérie, je peux faire de toi une star/Je veux juste te voir t'épanouir et je sais que tu iras loin/ Ce qu'elle n'a pas pu voir, c'est qu'il était là pour l'argent", chante-t-elle en tapant sur sa table avec des percussions. Le film a été vu 50 millions de fois et la jeune fille de 18 ans l'a maintenant sorti en single, sans doute sans le producteur avide d'argent. Un peu comme Birdy, qui a fait ses débuts sur YouTube, la musique des artistes moins connus, qui se répand de façon virale, a toujours tendance à être habile, sincère et nettement indie. "Les médias traditionnels n'ont pas la portée mondiale folle que crée TikTok", déclare Will Joseph Cook, qui est devenu viral sur la plateforme dernièrement avec sa chanson Be Around Me. Il l'a lancée de manière indépendante et bénéficie aujourd'hui d'un public de plus de 200 000 personnes. "Maintenant, je touche enfin des fans indigènes en Asie du Sud-Est qui auraient beaucoup plus de mal à me rencontrer autrement. Sur une note plus personnelle, j'ai l'impression que c'est un espace où les artistes peuvent montrer leurs autres centres d'intérêt et leur sens de l'humour d'une manière vraiment amusante. J'ai beaucoup apprécié cette partie de l'espace". Cook avertit que ce n'est pas pour tout le monde. "Il y a une culture Internet assez audacieuse sur TikTok ; il faut en quelque sorte être un consommateur de contenu pour être un bon créateur. Cela peut sembler vraiment forcé quand un artiste qui n'utilise pas l'application se déchaîne et essaie de forcer un son viral". Les TikTokkers ont écrit ensemble une comédie musicale basée sur Ratatouille de Pixar. Ce n'est pas une blague, et ce n'est pas non plus, insondable, ridicule - elle a en fait été projetée hors ligne lors d'un événement théâtral à Broadway. Des personnes ayant des connaissances et une formation musicales adéquates ont écrit des numéros de chœur et des solos émouvants, et la conception du produit TikTok encourage les duos, ce qui en fait un outil parfait pour harmoniser et co-écrire de la musique avec de parfaits inconnus. Il s'agit d'une chanson en solo écrite pour le chef Skinner - I Knew I Smelled A Rat - et cette vidéo de montage émouvante montre combien de personnes ont envoyé des chorégraphies, des conceptions de costumes, des illustrations, des acteurs, des maquillages et même une équipe en coulisses dans ce qui a été une véritable œuvre musicale collaborative organique. Dans un contexte de pandémie où tant d'initiatives ont été prises pour tenter de réunir les artistes sur Zoom, la comédie musicale Ratatouille est une première sur Internet. Je suis sûr que les marques vont bientôt essayer de submerger TikTok avec des idées similaires - mais jusqu'à ce que cela arrive, Rémy le rat restera "le rat de tous nos rêves". YouTube a transformé de nombreuses personnes en créateurs de contenu via leur ordinateur - et maintenant TikTok transforme encore plus de personnes en créateurs de contenu via leur téléphone. Les YouTubers doivent tourner en pensant au montage pour la plateforme, mais les TikTokkers sortent souvent leur téléphone en déplacement ou pendant leur temps libre à la maison, filment et montent dans l'application, puis téléchargent instantanément. Il s'agit d'une création de contenu couleur par numéro - les tendances vous sont proposées soit sur la page "Pour vous", soit sur la page "Découvrir" et vous pouvez commencer à faire des vidéos immédiatement. Le fardeau de faire croire qu'un vidéographe a tourné la vidéo disparaît, tout comme la pression de devoir trouver des idées de contenu. Pour de nombreux internautes, le monde d'avant TikTok était divisé entre les influenceurs et les normies. Votre entrée Instagram aurait pu avoir l'œuf au plat parfait et l'avoine écrasée, mais il n'allait jamais atteindre le nombre virale d'un Kardashian. Mais avec une application comme TikTok, votre vidéo amusante a autant de chances de faire le tour du monde que celle de la personne suivante, qu'elle ait 0 ou 100 000 abonnés. Le chaos que cela peut entraîner sur Internet n'est pas toujours positif, mais il y a quelque chose de délicieusement méritocratique dans tout cela. L'essor de TikTok cette année a fait réfléchir beaucoup d'entre nous à deux choses très importantes : les mérites du défilement sur Internet pour échapper à la réalité, mais aussi, et c'est crucial, la question de savoir qui contrôle réellement ce que nous disons et voyons en ligne. Le lancement d'une application chinoise dans la mêlée des médias sociaux de la Silicon Valley a peut-être suscité une grande xénophobie politisée et anti-chinoise, mais il a également suscité une prise de conscience bien nécessaire parmi les internautes quant à savoir qui peut avoir accès à leurs données et qui peut donner la priorité ou supprimer le contenu qu'ils voient sur leurs flux. Pour l'instant, TikTok n'a pas été considéré comme un danger pour les données - et son omniprésence croissante dans tant de vies en a déjà fait un pilier. Si l'algorithme reste tel qu'il est actuellement, 2021 pourrait voir arriver une énorme vague de contenus qui changent la vie et l'esprit. L'expression de soi deviendra synonyme de création de contenu, favorisant ceux qui savent se filmer. Que ce soit une bonne ou une mauvaise chose pour le monde est sujet à débat, mais pour ceux qui se sont longtemps sentis ostracisés ou privés de leurs droits par les détenteurs traditionnels du pouvoir, la célébrité de la vidéo méritocratique des années 2020 définira une nouvelle ère où David battra Goliath. Alors que des plateformes comme Instagram deviennent de plus en plus des arènes où seules les plus grandes marques et leurs budgets de marketing ont droit à l'attention, au détriment de nouveaux talents plus modestes, les TikTokkers aux messages puissants - pour l'instant - sont libres de se déchaîner, défiant leur pouvoir de s'attaquer à l'algorithme, à l'internet et au monde extérieur. Lire également :
TikTok : comment l'application a changé le monde en 2020 Avec des histoires sur un algorithme qui supprimait "les créateurs laids et pauvres" et le président Donald Trump envisageant une interdiction américaine, TikTok a été à la fois l'application la plus séduisante et la plus calomniée de l'année 2020. Première grande application de médias sociaux à être exploitée au-delà des limites de la Silicon Valley, la plateforme chinoise a rejoint les WhatsApp, Instagram et Twitter dans le régime de nombreux médias sociaux, malgré une multitude de controverses. Elle a popularisé la vidéo courte et a développé un algorithme de recommandation qui en a fait l'un des concurrents vidéo les plus puissants au monde. Mais tandis que les adultes s'efforçaient de comprendre les implications des menaces à la sécurité nationale du Parti communiste chinois et d'un Internet américano-chinois bifurqué, les adolescents se nourrissaient de l'outil le plus puissant qu'ils aient jamais vu. Aujourd'hui, à la fin de l'année 2020, TikTok est l'application la plus téléchargée de l'année - et elle a changé bien plus que notre façon de consommer les médias en ligne. Lire plus : Je suis techniquement trop vieux pour TikTok, car je suis assis juste en dehors de son marché principal des 13-24 ans. Mais spirituellement, j'ai tout à fait raison. Tout comme le fait d'être un baby-boomer n'est pas nécessairement une question d'âge, mais plutôt de mentalité, il n'y a pas de seuil d'âge pour TikTok ; c'est plutôt une volonté de se jeter dans le chaos de l'internet. Rencontrer quelqu'un en ligne avec qui vous avez des relations avant de le suivre religieusement, le DM-er et l'inonder de commentaires et de questions de soutien chaque fois qu'il poste est une culture nettement plus zoomée (Gen Z). Poser des questions, soutenir des initiatives méritoires et faire des essais en masse dans un espace d'application est quelque chose qui vient naturellement à ces natifs du numérique. Dans la foulée de l'ère du trou de ver YouTube, l'algorithme de TikTok vous recommande le contenu dont vous avez inconsciemment envie - mais contrairement à YouTube, ces vidéos durent moins d'une minute. Cela signifie qu'en une seule session, vous pouvez consommer des quantités et des quantités de vidéos intéressantes, tout en vous familiarisant avec les créateurs, les tendances et les communautés. Il y a de la place pour tout le monde sur ce site - les bons, les mauvais et les plus bizarres. Avoir un nombre important de fans sur TikTok se traduit par une étrange sorte de célébrité en 2020 ; je n'ai que 140 000 fans, ce qui est assez peu dans le grand schéma de l'internet, et pourtant je ne peux pas passer une quinzaine de jours sans être reconnu dans la rue. J'aimerais pouvoir dire que mon journalisme étincelant me donnait le même effet, mais le fait que tout le monde connaisse mon visage témoigne de la façon dont TikTok a réussi à coller les gens à leur écran cette année. C'est venu du fait d'être moi-même - et c'est ce que d'autres créateurs disent aussi. Les gens ordinaires qui sont devenus des visages connus se sont empressés de se lancer dans une nouvelle ère de création de contenu ; les hyper-éditeurs rose pastel et les déesses Photoshoppées de l'Instagram d'antan ont disparu. TikTok a peut-être réussi à attirer des célébrités comme le chef Gordon Ramsay, mais les utilisateurs inondent l'application pour voir des personnes tout à fait ordinaires et attachantes. Si Instagram nous a donné le modèle IG, TikTok nous a donné notre talentueux voisin, et à l'aide de son algorithme, voici comment ces personnages ont changé en 2020 - et pourraient bien changer les années à venir. L'histoire retiendra probablement que TikTok a joué un rôle de premier plan dans Black Lives Matter, en le promouvant comme une tendance sur sa page Discover et en remportant le hashtag de plus de 23 milliards de vues. Kareem Rahma, qui a posté des scènes à Minneapolis sur l'air du remix de This Is America de Childish Gambino par Post Malone, est devenu un moment culturel clé pour les jeunes utilisateurs désespérés du changement aux États-Unis et ailleurs. Peu de gens se souviendront que dans les premiers jours qui ont suivi la mort de George Floyd, les pages #GeorgeFloyd et #BlackLivesMatter n'ont eu aucune vue en raison d'un "pépin technique". Un an auparavant, The Intercept avait trouvé des preuves que les modérateurs supprimaient peut-être les créateurs non blancs, handicapés et pauvres dans l'algorithme. Mais pour beaucoup, la plateforme a commencé à se sentir différente récemment, avec des créateurs plus divers apparaissant sur la page "For You" et plus d'initiatives promouvant l'inclusion. Il est également devenu une arène de premier plan pour les manifestations anti-Trump, qui ont en fait abouti à des résultats concrets. On attribue à TikTokkers un rôle au moins partiel dans le faible taux de participation au rassemblement de réélection du président Trump à Tulsa en juin et ils ont également forcé sa campagne à réinitialiser la cote de l'application Trump après que TikTokkers l'ait truffée de mauvaises critiques. Au cours de l'été de cette année, j'ai réalisé un film sur la façon dont l'activisme algorithmique - la façon dont les utilisateurs commentent, aiment, partagent et re-visualisent les vidéos pour le renforcer sur l'algorithme TikTok - a été un moyen important de mobilisation pour les activistes sociaux enfermés quand ils ne peuvent pas quitter la maison. "En matière de comédie, TikTok tue essentiellement la ligne de fond", déclare le baron Ryan, qui a plus de 700 000 abonnés à ses sketches TikTok. "Ce n'est pas une mauvaise chose, c'est juste différent." Une grande partie de la comédie est absurde et, bien qu'elle soit bien diffusée dans les médias grand public, elle peut prendre une vie propre sur une plateforme qui se délecte de l'étrange. "Le rythme est plus rapide maintenant et les détails deviennent plus importants. Vous laissez un œuf de Pâques pendant une demi-seconde en une seule prise, et le public l'attrapera presque toujours. C'est parce que regarder un contenu entre ses mains, par soi-même, est une expérience extrêmement intime que la télévision ne peut remplacer". Pour Ryan, il ne s'agit pas seulement de la qualité du contenu, mais aussi de son comportement en tant qu'individu. Il fait référence à @kallmekris, un créateur qui a créé plusieurs adorables personnages de retour, dont un bambin imposant : "Bien qu'elle soit hilarante, [elle] est incroyablement sympathique. Elle est aimable avec ses fans, elle travaille proprement, ne rôtit pas et ne critique personne avec sa comédie, et c'est pourquoi elle a plus de 10 millions d'adeptes". Il considère que TikTok a créé un nouveau genre de comédie, une tendance qui n'est pas axée sur la punchline, qu'il appelle "ricanement existentiel". Nous ne sommes pas dans le domaine du rire du ventre", dit-il, "nous sommes dans le domaine du "Huh, c'est assez drôle". Dans un monde où il n'y a souvent pas beaucoup de raisons de rire - et beaucoup d'angoisse existentielle - il n'est pas surprenant qu'une application Gen Z ait attiré des artistes comme Ryan aussi facilement. Lire aussi : La promotion des tendances sur TikTok est allée de pair avec la création du mime audio ; la reproduction en masse du même son à toutes ces tendances magiques. Parfois, les sons proviennent d'artistes connus, dont certains courtisent délibérément les TikTokkers pour essayer de stimuler le marketing sur la plateforme, ce qui est exactement ce que Drake a fait avec Toosie Slide. Mais ce qui a été une composante distincte de la culture TikTok cette année, c'est la viralité des chanteurs et artistes inconnus qui ont été sortis de l'ombre pour être vus et écoutés par des millions de personnes. L'un des exemples les plus émouvants est celui de Lyn Lapid, qui a réalisé un TikTok sur une expérience décevante qu'elle a vécue avec un producteur lorsqu'elle a essayé pour la première fois de faire sortir sa musique. "Il m'a dit : viens ici, ma chérie, je peux faire de toi une star/Je veux juste te voir t'épanouir et je sais que tu iras loin/ Ce qu'elle n'a pas pu voir, c'est qu'il était là pour l'argent", chante-t-elle en tapant sur sa table avec des percussions. Le film a été vu 50 millions de fois et la jeune fille de 18 ans l'a maintenant sorti en single, sans doute sans le producteur avide d'argent. Un peu comme Birdy, qui a fait ses débuts sur YouTube, la musique des artistes moins connus, qui se répand de façon virale, a toujours tendance à être habile, sincère et nettement indie. "Les médias traditionnels n'ont pas la portée mondiale folle que crée TikTok", déclare Will Joseph Cook, qui est devenu viral sur la plateforme dernièrement avec sa chanson Be Around Me. Il l'a lancée de manière indépendante et bénéficie aujourd'hui d'un public de plus de 200 000 personnes. "Maintenant, je touche enfin des fans indigènes en Asie du Sud-Est qui auraient beaucoup plus de mal à me rencontrer autrement. Sur une note plus personnelle, j'ai l'impression que c'est un espace où les artistes peuvent montrer leurs autres centres d'intérêt et leur sens de l'humour d'une manière vraiment amusante. J'ai beaucoup apprécié cette partie de l'espace". Cook avertit que ce n'est pas pour tout le monde. "Il y a une culture Internet assez audacieuse sur TikTok ; il faut en quelque sorte être un consommateur de contenu pour être un bon créateur. Cela peut sembler vraiment forcé quand un artiste qui n'utilise pas l'application se déchaîne et essaie de forcer un son viral". Les TikTokkers ont écrit ensemble une comédie musicale basée sur Ratatouille de Pixar. Ce n'est pas une blague, et ce n'est pas non plus, insondable, ridicule - elle a en fait été projetée hors ligne lors d'un événement théâtral à Broadway. Des personnes ayant des connaissances et une formation musicales adéquates ont écrit des numéros de chœur et des solos émouvants, et la conception du produit TikTok encourage les duos, ce qui en fait un outil parfait pour harmoniser et co-écrire de la musique avec de parfaits inconnus. Il s'agit d'une chanson en solo écrite pour le chef Skinner - I Knew I Smelled A Rat - et cette vidéo de montage émouvante montre combien de personnes ont envoyé des chorégraphies, des conceptions de costumes, des illustrations, des acteurs, des maquillages et même une équipe en coulisses dans ce qui a été une véritable œuvre musicale collaborative organique. Dans un contexte de pandémie où tant d'initiatives ont été prises pour tenter de réunir les artistes sur Zoom, la comédie musicale Ratatouille est une première sur Internet. Je suis sûr que les marques vont bientôt essayer de submerger TikTok avec des idées similaires - mais jusqu'à ce que cela arrive, Rémy le rat restera "le rat de tous nos rêves". YouTube a transformé de nombreuses personnes en créateurs de contenu via leur ordinateur - et maintenant TikTok transforme encore plus de personnes en créateurs de contenu via leur téléphone. Les YouTubers doivent tourner en pensant au montage pour la plateforme, mais les TikTokkers sortent souvent leur téléphone en déplacement ou pendant leur temps libre à la maison, filment et montent dans l'application, puis téléchargent instantanément. Il s'agit d'une création de contenu couleur par numéro - les tendances vous sont proposées soit sur la page "Pour vous", soit sur la page "Découvrir" et vous pouvez commencer à faire des vidéos immédiatement. Le fardeau de faire croire qu'un vidéographe a tourné la vidéo disparaît, tout comme la pression de devoir trouver des idées de contenu. Pour de nombreux internautes, le monde d'avant TikTok était divisé entre les influenceurs et les normies. Votre entrée Instagram aurait pu avoir l'œuf au plat parfait et l'avoine écrasée, mais il n'allait jamais atteindre le nombre virale d'un Kardashian. Mais avec une application comme TikTok, votre vidéo amusante a autant de chances de faire le tour du monde que celle de la personne suivante, qu'elle ait 0 ou 100 000 abonnés. Le chaos que cela peut entraîner sur Internet n'est pas toujours positif, mais il y a quelque chose de délicieusement méritocratique dans tout cela. L'essor de TikTok cette année a fait réfléchir beaucoup d'entre nous à deux choses très importantes : les mérites du défilement sur Internet pour échapper à la réalité, mais aussi, et c'est crucial, la question de savoir qui contrôle réellement ce que nous disons et voyons en ligne. Le lancement d'une application chinoise dans la mêlée des médias sociaux de la Silicon Valley a peut-être suscité une grande xénophobie politisée et anti-chinoise, mais il a également suscité une prise de conscience bien nécessaire parmi les internautes quant à savoir qui peut avoir accès à leurs données et qui peut donner la priorité ou supprimer le contenu qu'ils voient sur leurs flux. Pour l'instant, TikTok n'a pas été considéré comme un danger pour les données - et son omniprésence croissante dans tant de vies en a déjà fait un pilier. Si l'algorithme reste tel qu'il est actuellement, 2021 pourrait voir arriver une énorme vague de contenus qui changent la vie et l'esprit. L'expression de soi deviendra synonyme de création de contenu, favorisant ceux qui savent se filmer. Que ce soit une bonne ou une mauvaise chose pour le monde est sujet à débat, mais pour ceux qui se sont longtemps sentis ostracisés ou privés de leurs droits par les détenteurs traditionnels du pouvoir, la célébrité de la vidéo méritocratique des années 2020 définira une nouvelle ère où David battra Goliath. Alors que des plateformes comme Instagram deviennent de plus en plus des arènes où seules les plus grandes marques et leurs budgets de marketing ont droit à l'attention, au détriment de nouveaux talents plus modestes, les TikTokkers aux messages puissants - pour l'instant - sont libres de se déchaîner, défiant leur pouvoir de s'attaquer à l'algorithme, à l'internet et au monde extérieur. Lire également :
https://www.bbc.com/afrique/monde-55348037
3politics
Abiy Ahmed : le prix Nobel de la paix devenu chef de guerre
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a été largement salué en-dehors du pays pour son zèle réformateur, mais cette image a été brisée dans les mois qui ont précédé son premier test électoral. Le parcours d'Abiy Ahmed a connu une évolution rapide. Encensé par la communauté internationale, il est ensuite condamné. L'obtention du prix Nobel de la paix en octobre 2019 pour ses actions ayant mis fin à l'impasse de vingt ans avec l'Érythrée a cimenté son statut international. Mais la guerre dans la région du Tigré, dans le nord de l'Éthiopie, a entraîné un revirement rapide. Il est devenu Premier ministre en 2018, à l'âge de 41 ans, prenant ses fonctions sur fond de manifestations antigouvernementales. Son énergie juvénile et son sourire rayonnant offraient de l'espoir. La coalition au pouvoir, dirigée par le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) de M. Abiy, en était à sa troisième décennie au pouvoir et avait été accusée de répression et de violations des droits humains. Les accusations portaient également sur l'emprisonnement d'opposants et de journalistes réduits au silence. Le FDRPE a conduit l'Éthiopie à une croissance économique rapide. Mais beaucoup se sentaient exclus des avantages de cette croissance. Ce sentiment de marginalisation, notamment chez la plus grande ethnie du pays, les Oromo, a alimenté une vague de manifestations. M. Abiy, un Oromo lui-même, a été promu au poste le plus élevé et s'est immédiatement mis à répondre aux préoccupations dans une période vertigineuse de réformes. Il a libéré des milliers de prisonniers politiques, levé les restrictions imposées aux médias indépendants et invité les groupes d'opposition autrefois interdits du pays à rentrer d'exil. Il a soutenu une femme pour qu'elle devienne présidente, a instauré la parité des sexes au sein du gouvernement, en plus d'avoir créé un ministère de la paix. Changements drastiques Le couronnement de la politique de M. Abiy a été l'accord de paix signé avec l'Érythrée et la réouverture de la frontière de l'Éthiopie avec ce pays voisin. Abiy Ahmed a fait le tour du pays et a encouragé le rassemblement au sein d'un pays multiethnique. Il a conçu une nouvelle philosophie politique visant à favoriser un sentiment d'unité nationale pour vaincre les divisions ethniques. Il voulait aussi célébrer la diversité. M. Abiy jouissait d'une grande popularité, en partie en raison des changements drastiques survenus dans le pays... Né à Beshaha, un district caféier du sud-ouest de l'Éthiopie, de parents chrétiens et musulmans, il est rapidement perçu comme la personne idéale pour unir un pays de plus en plus divisé. En tant que premier chef de l'ethnie oromo du pays durant ces dernières années, il a attiré l'attention des jeunes protestataires qui réclamaient une plus grande inclusion politique. Il a voyagé à travers le pays… Son accessibilité contrastait avec la distance effarante de ses prédécesseurs. Et pour de nombreux citoyens ordinaires qu'il rencontrait lors de ses fréquents voyages, il ne ressemblait en rien à ses prédécesseurs… Abiy Ahmed a fait carrière dans l'armée où il a atteint le grade de lieutenant-colonel. Il était alors le fondateur et directeur de l'Agence nationale des réseaux d'information et de sécurité, qui était responsable de la cybersécurité, dans un pays où le gouvernement exerçait un contrôle strict sur Internet. Ensuite, il est devenu ministre de la Science et de la technologie. Les dates clés d'Abiy Ahmed : Mais une fois l'euphorie des premiers jours passée, les tensions qui couvaient depuis longtemps, tenues secrètes à l'époque du régime autoritaire, ont commencé à déborder. Sa volonté d'unité a posé problème, même si le Premier ministre est un militant de la diversité. Des affrontements ethniques et des attaques physique contre des individus, en raison de leur appartenance ethnique, se sont produits dans tout le pays, tuant des milliers de personnes. En 2019, près de 2 millions de personnes ont fui leur domicile. L'assassinat de personnalités, une rareté dans le passé, a commencé à se produire avec une fréquence alarmante. Un musicien assassiné Le chef d'état-major de l'armée et le chef de la deuxième plus grande région du pays ont été tués en une seule nuit, à des centaines de kilomètres de distance. De nombreux autres fonctionnaires de niveau inférieur et intermédiaire ont connu des destins similaires. Et pour réprimer la violence croissante, M. Abiy est revenu aux tactiques des gouvernements précédents. Internet et les lignes téléphoniques ont été coupés à plusieurs reprises. Les suspects ont été arrêtés en masse. Certains ont ensuite été libérés après avoir passé des semaines ou des mois derrière les barreaux sans être jugés. Le meurtre, il y a un an, du célèbre musicien oromo Hachalu Hundessa, dans la capitale, Addis-Abeba, a accru les tensions ethniques et conduit à un renforcement des mesures de sécurité. A lire aussi : Les violences consécutives à son assassinat à Oromia, la plus grande région du pays, et à Addis-Abeba, ont fait plus de 200 morts parmi les civils. Des personnalités de l'opposition ont été arrêtées, soupçonnées d'incitation à la violence. Cela a suscité des accusations contre le Premier ministre par de nombreux militants oromos. Des accusations selon lesquelles il tentait d'éliminer une opposition significative dans l'Oromia. Mais ce sont les relations avec un autre groupe ethnique du pays qui ont surtout entaché sa réputation. Sa décision en novembre 2019 de dissoudre le FDRPE et de former une nouvelle organisation politique unifiée, le Parti de la prospérité, a intensifié sa lutte avec Le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT). Le FLPT était le parti au pouvoir au Tigré et avait été la force dominante au sein du gouvernement du FDRPE. Sentant une diminution de son pouvoir, le FLPT a refusé de rejoindre la nouvelle organisation de M. Abiy. Ses dirigeants sont entrés en dissidence, et les tensions ont finalement dégénéré en conflit entre le gouvernement fédéral et le FLPT. La guerre, qui en est maintenant à son huitième mois, a été décrite par M. Abiy comme une "opération de maintien de l'ordre". Mais les accusations de violations des droits humains, de viols de masse, d'exécutions extrajudiciaires et d'utilisation de la famine comme tactique se multiplient. Les organisations internationales expriment leur préoccupation plus explicitement. Le mois dernier, les États-Unis, autrefois un allié fidèle dans la lutte contre le terrorisme, ont annoncé des restrictions de visa à l'encontre des personnes jugées pour leur opposition à "la résolution de la crise dans le Tigré". Les États-Unis ont également imposé des restrictions sur l'aide économique et sécuritaire. Il s'agit d'un revirement remarquable, par rapport à la façon dont M. Abiy et son gouvernement étaient perçus il y a trois ans. Mais lorsqu'il s'agit de l'élection, c'est sa réputation dans le pays qui compte le plus - et celle-ci a également été écornée. La critique est inévitable Le report du scrutin de l'année dernière, lorsque le coronavirus a frappé le pays, est considéré par certains comme une prise de pouvoir. Certains Oromos "qui le soutenaient ou étaient neutres [à son égard] se sont maintenant retournés contre lui", affirme Adem Abebe, un analyste éthiopien basé aux Pays-Bas. Au Tigré où il y avait des soupçons à son égard dès le début, "la méfiance à son égard s'est transformée en haine", ajoute-t-il. L'important soutien dont il bénéficiait parmi les Amharas a récemment été affecté par une récurrence d'attaques ethniques contre les membres de cette communauté vivant dans les régions d'Oromia et de Benishangul-Gumuz. Malgré cela, le parti de M. Abiy est le favori, car les principaux opposants sont emprisonnés. Certains d'entre eux boycottent le scrutin. Les changements d'attitude envers le Premier ministre sont "en partie le résultat (…) du culte de la personnalité que M. Abiy a cherché à entretenir", a déclaré M. Adem à la BBC. Une tentative de changement Il a promis "la paix, la démocratie et la prospérité tout en faisant face à la méfiance d'une partie importante de la population et, maintenant, des principaux alliés occidentaux". Mais on ne sait pas à quel point cela dérange M. Abiy. S'il fuit les interviews avec les journalistes, il aime en revanche les projecteurs. Un thème commun dans ses nombreux discours et publications sur les réseaux sociaux est de savoir comment l'Éthiopie l'emportera, malgré des défis importants. Il semble qu'il considère la critique de son gouvernement comme la conséquence inévitable d'une tentative de changement.
Abiy Ahmed : le prix Nobel de la paix devenu chef de guerre Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a été largement salué en-dehors du pays pour son zèle réformateur, mais cette image a été brisée dans les mois qui ont précédé son premier test électoral. Le parcours d'Abiy Ahmed a connu une évolution rapide. Encensé par la communauté internationale, il est ensuite condamné. L'obtention du prix Nobel de la paix en octobre 2019 pour ses actions ayant mis fin à l'impasse de vingt ans avec l'Érythrée a cimenté son statut international. Mais la guerre dans la région du Tigré, dans le nord de l'Éthiopie, a entraîné un revirement rapide. Il est devenu Premier ministre en 2018, à l'âge de 41 ans, prenant ses fonctions sur fond de manifestations antigouvernementales. Son énergie juvénile et son sourire rayonnant offraient de l'espoir. La coalition au pouvoir, dirigée par le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) de M. Abiy, en était à sa troisième décennie au pouvoir et avait été accusée de répression et de violations des droits humains. Les accusations portaient également sur l'emprisonnement d'opposants et de journalistes réduits au silence. Le FDRPE a conduit l'Éthiopie à une croissance économique rapide. Mais beaucoup se sentaient exclus des avantages de cette croissance. Ce sentiment de marginalisation, notamment chez la plus grande ethnie du pays, les Oromo, a alimenté une vague de manifestations. M. Abiy, un Oromo lui-même, a été promu au poste le plus élevé et s'est immédiatement mis à répondre aux préoccupations dans une période vertigineuse de réformes. Il a libéré des milliers de prisonniers politiques, levé les restrictions imposées aux médias indépendants et invité les groupes d'opposition autrefois interdits du pays à rentrer d'exil. Il a soutenu une femme pour qu'elle devienne présidente, a instauré la parité des sexes au sein du gouvernement, en plus d'avoir créé un ministère de la paix. Changements drastiques Le couronnement de la politique de M. Abiy a été l'accord de paix signé avec l'Érythrée et la réouverture de la frontière de l'Éthiopie avec ce pays voisin. Abiy Ahmed a fait le tour du pays et a encouragé le rassemblement au sein d'un pays multiethnique. Il a conçu une nouvelle philosophie politique visant à favoriser un sentiment d'unité nationale pour vaincre les divisions ethniques. Il voulait aussi célébrer la diversité. M. Abiy jouissait d'une grande popularité, en partie en raison des changements drastiques survenus dans le pays... Né à Beshaha, un district caféier du sud-ouest de l'Éthiopie, de parents chrétiens et musulmans, il est rapidement perçu comme la personne idéale pour unir un pays de plus en plus divisé. En tant que premier chef de l'ethnie oromo du pays durant ces dernières années, il a attiré l'attention des jeunes protestataires qui réclamaient une plus grande inclusion politique. Il a voyagé à travers le pays… Son accessibilité contrastait avec la distance effarante de ses prédécesseurs. Et pour de nombreux citoyens ordinaires qu'il rencontrait lors de ses fréquents voyages, il ne ressemblait en rien à ses prédécesseurs… Abiy Ahmed a fait carrière dans l'armée où il a atteint le grade de lieutenant-colonel. Il était alors le fondateur et directeur de l'Agence nationale des réseaux d'information et de sécurité, qui était responsable de la cybersécurité, dans un pays où le gouvernement exerçait un contrôle strict sur Internet. Ensuite, il est devenu ministre de la Science et de la technologie. Les dates clés d'Abiy Ahmed : Mais une fois l'euphorie des premiers jours passée, les tensions qui couvaient depuis longtemps, tenues secrètes à l'époque du régime autoritaire, ont commencé à déborder. Sa volonté d'unité a posé problème, même si le Premier ministre est un militant de la diversité. Des affrontements ethniques et des attaques physique contre des individus, en raison de leur appartenance ethnique, se sont produits dans tout le pays, tuant des milliers de personnes. En 2019, près de 2 millions de personnes ont fui leur domicile. L'assassinat de personnalités, une rareté dans le passé, a commencé à se produire avec une fréquence alarmante. Un musicien assassiné Le chef d'état-major de l'armée et le chef de la deuxième plus grande région du pays ont été tués en une seule nuit, à des centaines de kilomètres de distance. De nombreux autres fonctionnaires de niveau inférieur et intermédiaire ont connu des destins similaires. Et pour réprimer la violence croissante, M. Abiy est revenu aux tactiques des gouvernements précédents. Internet et les lignes téléphoniques ont été coupés à plusieurs reprises. Les suspects ont été arrêtés en masse. Certains ont ensuite été libérés après avoir passé des semaines ou des mois derrière les barreaux sans être jugés. Le meurtre, il y a un an, du célèbre musicien oromo Hachalu Hundessa, dans la capitale, Addis-Abeba, a accru les tensions ethniques et conduit à un renforcement des mesures de sécurité. A lire aussi : Les violences consécutives à son assassinat à Oromia, la plus grande région du pays, et à Addis-Abeba, ont fait plus de 200 morts parmi les civils. Des personnalités de l'opposition ont été arrêtées, soupçonnées d'incitation à la violence. Cela a suscité des accusations contre le Premier ministre par de nombreux militants oromos. Des accusations selon lesquelles il tentait d'éliminer une opposition significative dans l'Oromia. Mais ce sont les relations avec un autre groupe ethnique du pays qui ont surtout entaché sa réputation. Sa décision en novembre 2019 de dissoudre le FDRPE et de former une nouvelle organisation politique unifiée, le Parti de la prospérité, a intensifié sa lutte avec Le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT). Le FLPT était le parti au pouvoir au Tigré et avait été la force dominante au sein du gouvernement du FDRPE. Sentant une diminution de son pouvoir, le FLPT a refusé de rejoindre la nouvelle organisation de M. Abiy. Ses dirigeants sont entrés en dissidence, et les tensions ont finalement dégénéré en conflit entre le gouvernement fédéral et le FLPT. La guerre, qui en est maintenant à son huitième mois, a été décrite par M. Abiy comme une "opération de maintien de l'ordre". Mais les accusations de violations des droits humains, de viols de masse, d'exécutions extrajudiciaires et d'utilisation de la famine comme tactique se multiplient. Les organisations internationales expriment leur préoccupation plus explicitement. Le mois dernier, les États-Unis, autrefois un allié fidèle dans la lutte contre le terrorisme, ont annoncé des restrictions de visa à l'encontre des personnes jugées pour leur opposition à "la résolution de la crise dans le Tigré". Les États-Unis ont également imposé des restrictions sur l'aide économique et sécuritaire. Il s'agit d'un revirement remarquable, par rapport à la façon dont M. Abiy et son gouvernement étaient perçus il y a trois ans. Mais lorsqu'il s'agit de l'élection, c'est sa réputation dans le pays qui compte le plus - et celle-ci a également été écornée. La critique est inévitable Le report du scrutin de l'année dernière, lorsque le coronavirus a frappé le pays, est considéré par certains comme une prise de pouvoir. Certains Oromos "qui le soutenaient ou étaient neutres [à son égard] se sont maintenant retournés contre lui", affirme Adem Abebe, un analyste éthiopien basé aux Pays-Bas. Au Tigré où il y avait des soupçons à son égard dès le début, "la méfiance à son égard s'est transformée en haine", ajoute-t-il. L'important soutien dont il bénéficiait parmi les Amharas a récemment été affecté par une récurrence d'attaques ethniques contre les membres de cette communauté vivant dans les régions d'Oromia et de Benishangul-Gumuz. Malgré cela, le parti de M. Abiy est le favori, car les principaux opposants sont emprisonnés. Certains d'entre eux boycottent le scrutin. Les changements d'attitude envers le Premier ministre sont "en partie le résultat (…) du culte de la personnalité que M. Abiy a cherché à entretenir", a déclaré M. Adem à la BBC. Une tentative de changement Il a promis "la paix, la démocratie et la prospérité tout en faisant face à la méfiance d'une partie importante de la population et, maintenant, des principaux alliés occidentaux". Mais on ne sait pas à quel point cela dérange M. Abiy. S'il fuit les interviews avec les journalistes, il aime en revanche les projecteurs. Un thème commun dans ses nombreux discours et publications sur les réseaux sociaux est de savoir comment l'Éthiopie l'emportera, malgré des défis importants. Il semble qu'il considère la critique de son gouvernement comme la conséquence inévitable d'une tentative de changement.
https://www.bbc.com/afrique/region-57470174
6technology
Omegle: des enfants s'exposent sur un site de chat vidéo
Une enquête de la BBC sur le site de chat vidéo en direct Omegle, de plus en plus populaire, révèle que ce qui semble être des garçons prépubères se touchaient de manière sexuellement explicite devant des inconnus. Omegle met en relation des personnes choisies au hasard pour des chats virtuels vidéo et texte, et prétend avoir un service de modération - mais il a la réputation d'avoir un contenu imprévisible et choquant. Les groupes internationaux de protection de l'enfance sont de plus en plus préoccupés par les prédateurs pédophiles qui utilisent le site pour rassembler des vidéos d'abus sexuels commis sur des enfants. Le fondateur du site, Leif K Brooks, affirme à la BBC que son site avait accru ses efforts de modération au cours des derniers mois. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Selon de nouvelles recherches recueillies par l'analyste de données Semrush, Omegle a connu une croissance mondiale, passant d'environ 34 millions de visites par mois en janvier 2020 à 65 millions en janvier 2021. La popularité d'Omegle s'est particulièrement accrue aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Inde et au Mexique. Rien qu'au Royaume-Uni, le trafic a augmenté de 61 %, avec 3,7 millions de visites en décembre, provenant principalement de personnes de moins de 34 ans - dont beaucoup d'adolescents. Omegle a fait l'objet de récentes vidéos virales faites par des influenceurs populaires sur les réseaux sociaux comme KSI, Charli D'Amelio, James Charles et Emma Chamberlain. Sur le seul site TikTok, les vidéos étiquetées "Omegle" ont été visionnées plus de 9,4 milliards de fois. TikTok indique à la BBC que, suite à notre enquête, elle avait désormais interdit le partage de liens vers Omegle. L'entreprise affirme que ses équipes de sécurité n'ont pas trouvé de contenu préjudiciable provenant d'Omegle sur sa plate-forme, mais qu'elle continuera à surveiller les vidéos. 'Des hommes dégoûtants' "C'est une tendance maintenant sur TikTok que tout le monde est sur Omegle, alors mes amis et moi avons pensé s'y mettre", dit Keira, 15 ans, des États-Unis, sur le chat vidéo du site. Lire aussi : "Mes amis et moi voyons beaucoup d'hommes dégoûtants. Il faudrait mieux surveiller. C'est comme le dark web, mais ouvert à tout le monde". Au cours des six derniers mois, de nombreuses écoles, forces de police et agences gouvernementales ont émis des avertissements sur le site au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Norvège, en France, au Canada et en Australie. Pendant les dix heures environ où nous avons surveillé Omegle, nous avons été mis en relation avec des dizaines de jeunes de moins de 18 ans, dont certains semblaient n'avoir que sept ou huit ans. La clause de non-responsabilité d'Omegle précise que les utilisateurs doivent avoir 18 ans ou plus, mais il n'y a pas de processus de vérification de l'âge. Pendant une période d'à peine deux heures, nous avons été mis en relation au hasard avec 12 hommes se masturbant, huit hommes nus et sept publicités pornographiques. Il est également possible de trouver des correspondances en fonction des intérêts, par exemple "football" ou "films". Lorsque nous avons saisi un mot-clé générique relatif à des contenus pour adultes, nous avons été associés encore plus fréquemment à des personnes se livrant à une activité illicite. Lire aussi : Nous avons également été jumelés au hasard à deux reprises avec ce qui semblait être de jeunes garçons prépubères se masturbant en direct sur le chat vidéo. L'un d'entre eux s'est identifié comme ayant 14 ans. Ces vidéos n'ont pas été enregistrées, et nous avons rapidement mis fin aux deux chats avant de les signaler aux autorités. Une porte-parole du Centre national pour les enfants disparus et exploités aux États-Unis a déclaré "La rapidité avec laquelle vous avez trouvé d'éventuels contenus pédopornographiques devrait souligner la nécessité de vérifier l'âge sur les plateformes de réseaux sociaux". M. Brooks, le propriétaire du site, dit qu'il a maintenant bloqué l'utilisation du mot-clé, mais la BBC n'a pas été en mesure de vérifier cela. 'Vidéos pornographiques créées par les utilisateurs' L'Internet Watch Foundation (IWF), qui est chargée de trouver et de supprimer les images et les vidéos Internet d'abus sexuels sur des enfants, estime que les résultats de notre enquête étaient troublants mais qu'ils s'inscrivaient dans une tendance récente. Lire aussi : "Nous avons trouvé ailleurs sur Internet des vidéos d'abus sexuels créés par des prédateurs qui ont capturé et distribué des images provenant d'Omegle", indique Chris Hughes, directeur de la ligne d'assistance téléphonique de la fondation. "Certaines des vidéos que nous avons vues montrent des individus s'auto-pénétrant devant une webcam, et ce type d'activité se déroule dans un cadre domestique où nous savons souvent que les parents sont présents. Il y a des conversations que l'on peut entendre, même des enfants à qui l'on demande de descendre pour prendre le thé". En 2020, l'IWF a déclaré que les analystes ont donné suite à 68 000 rapports qui ont été étiquetés comme incluant des contenus d'abus sexuels sur des enfants générés par les utilisateurs - une augmentation de 77% par rapport à l'année précédente. Un parent au Royaume-Uni à qui nous avons parlé nous a dit que sa fille de huit ans avait presque été forcée à avoir une activité sexuelle avec un homme plus âgé sur le site web. Elle a affirmé à la BBC : "Ma fille a vu des vidéos se propager sur TikTok à propos de personnes se trouvant sur cette Omegle, alors elle a exploré ce site et il n'y a pas de restrictions d'âge ou de connexion ou quoi que ce soit". "Ces gens disaient qu'elle était belle et sexy. Elle leur a dit qu'elle n'avait que huit ans. Elle a vu un homme se masturber et un autre homme voulait jouer à action ou vérité avec elle". "Il lui demandait de secouer ses fesses, d'enlever son haut et son pantalon, ce qu'elle n'a heureusement pas fait." Le député Julian Knight, président de la commission parlementaire sur le numérique, la culture, les médias et le sport, a déclaré que les problèmes rencontrés à Omegle mettaient en évidence la nécessité de légiférer davantage au Royaume-Uni. "Je suis absolument consterné. Ce genre de site doit prendre ses responsabilités au sérieux. Ce que nous devons faire, c'est prévoir une série d'amendes et même éventuellement une interruption de l'activité si nécessaire, ce qui impliquerait le blocage des sites web qui n'offrent aucune protection aux enfants". Sur une période de trois mois, la BBC a tenté à plusieurs reprises de contacter Omegle et son fondateur Leif K Brooks pour recueillir leurs commentaires. Il n'y a aucun moyen de contacter Omegle via son site web ou ailleurs en ligne. M. Brooks n'a pas parlé publiquement d'Omegle depuis plusieurs années. Après avoir envoyé six courriels à une société distincte qu'il a cofondée - Octane AI - il a finalement répondu. Il a dit que son site était modéré et que son équipe bloquait les utilisateurs qui "semblent avoir moins de 13 ans". Il a également déclaré dans un e-mail qu'il avait étendu ses efforts de surveillance en 2020. "Bien que la perfection ne soit pas possible, la modération d'Omegle rend le site beaucoup plus propre, et a également généré des rapports qui ont conduit à l'arrestation et la poursuite de nombreux prédateurs", a-t-il dit. Il a également affirmé que les publicités pornographiques du site étaient limitées en fonction de l'âge des utilisateurs mais n'a pas voulu donner de détails sur la façon dont cela était possible sans vérification de l'âge. Il a décrit ces publicités pornographiques comme étant "discrètes" et a déclaré que les montrer était une "situation classique de la vie qui nous réserve de mauvaises surprises". "Omegle n'est pas destiné à satisfaire des pulsions lubriques, et lorsque des adultes visitent Omegle dans cette intention, il est logique de les diriger vers un endroit plus approprié", a-t-il déclaré. M. Brooks n'a pas répondu à d'autres questions.
Omegle: des enfants s'exposent sur un site de chat vidéo Une enquête de la BBC sur le site de chat vidéo en direct Omegle, de plus en plus populaire, révèle que ce qui semble être des garçons prépubères se touchaient de manière sexuellement explicite devant des inconnus. Omegle met en relation des personnes choisies au hasard pour des chats virtuels vidéo et texte, et prétend avoir un service de modération - mais il a la réputation d'avoir un contenu imprévisible et choquant. Les groupes internationaux de protection de l'enfance sont de plus en plus préoccupés par les prédateurs pédophiles qui utilisent le site pour rassembler des vidéos d'abus sexuels commis sur des enfants. Le fondateur du site, Leif K Brooks, affirme à la BBC que son site avait accru ses efforts de modération au cours des derniers mois. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Selon de nouvelles recherches recueillies par l'analyste de données Semrush, Omegle a connu une croissance mondiale, passant d'environ 34 millions de visites par mois en janvier 2020 à 65 millions en janvier 2021. La popularité d'Omegle s'est particulièrement accrue aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Inde et au Mexique. Rien qu'au Royaume-Uni, le trafic a augmenté de 61 %, avec 3,7 millions de visites en décembre, provenant principalement de personnes de moins de 34 ans - dont beaucoup d'adolescents. Omegle a fait l'objet de récentes vidéos virales faites par des influenceurs populaires sur les réseaux sociaux comme KSI, Charli D'Amelio, James Charles et Emma Chamberlain. Sur le seul site TikTok, les vidéos étiquetées "Omegle" ont été visionnées plus de 9,4 milliards de fois. TikTok indique à la BBC que, suite à notre enquête, elle avait désormais interdit le partage de liens vers Omegle. L'entreprise affirme que ses équipes de sécurité n'ont pas trouvé de contenu préjudiciable provenant d'Omegle sur sa plate-forme, mais qu'elle continuera à surveiller les vidéos. 'Des hommes dégoûtants' "C'est une tendance maintenant sur TikTok que tout le monde est sur Omegle, alors mes amis et moi avons pensé s'y mettre", dit Keira, 15 ans, des États-Unis, sur le chat vidéo du site. Lire aussi : "Mes amis et moi voyons beaucoup d'hommes dégoûtants. Il faudrait mieux surveiller. C'est comme le dark web, mais ouvert à tout le monde". Au cours des six derniers mois, de nombreuses écoles, forces de police et agences gouvernementales ont émis des avertissements sur le site au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Norvège, en France, au Canada et en Australie. Pendant les dix heures environ où nous avons surveillé Omegle, nous avons été mis en relation avec des dizaines de jeunes de moins de 18 ans, dont certains semblaient n'avoir que sept ou huit ans. La clause de non-responsabilité d'Omegle précise que les utilisateurs doivent avoir 18 ans ou plus, mais il n'y a pas de processus de vérification de l'âge. Pendant une période d'à peine deux heures, nous avons été mis en relation au hasard avec 12 hommes se masturbant, huit hommes nus et sept publicités pornographiques. Il est également possible de trouver des correspondances en fonction des intérêts, par exemple "football" ou "films". Lorsque nous avons saisi un mot-clé générique relatif à des contenus pour adultes, nous avons été associés encore plus fréquemment à des personnes se livrant à une activité illicite. Lire aussi : Nous avons également été jumelés au hasard à deux reprises avec ce qui semblait être de jeunes garçons prépubères se masturbant en direct sur le chat vidéo. L'un d'entre eux s'est identifié comme ayant 14 ans. Ces vidéos n'ont pas été enregistrées, et nous avons rapidement mis fin aux deux chats avant de les signaler aux autorités. Une porte-parole du Centre national pour les enfants disparus et exploités aux États-Unis a déclaré "La rapidité avec laquelle vous avez trouvé d'éventuels contenus pédopornographiques devrait souligner la nécessité de vérifier l'âge sur les plateformes de réseaux sociaux". M. Brooks, le propriétaire du site, dit qu'il a maintenant bloqué l'utilisation du mot-clé, mais la BBC n'a pas été en mesure de vérifier cela. 'Vidéos pornographiques créées par les utilisateurs' L'Internet Watch Foundation (IWF), qui est chargée de trouver et de supprimer les images et les vidéos Internet d'abus sexuels sur des enfants, estime que les résultats de notre enquête étaient troublants mais qu'ils s'inscrivaient dans une tendance récente. Lire aussi : "Nous avons trouvé ailleurs sur Internet des vidéos d'abus sexuels créés par des prédateurs qui ont capturé et distribué des images provenant d'Omegle", indique Chris Hughes, directeur de la ligne d'assistance téléphonique de la fondation. "Certaines des vidéos que nous avons vues montrent des individus s'auto-pénétrant devant une webcam, et ce type d'activité se déroule dans un cadre domestique où nous savons souvent que les parents sont présents. Il y a des conversations que l'on peut entendre, même des enfants à qui l'on demande de descendre pour prendre le thé". En 2020, l'IWF a déclaré que les analystes ont donné suite à 68 000 rapports qui ont été étiquetés comme incluant des contenus d'abus sexuels sur des enfants générés par les utilisateurs - une augmentation de 77% par rapport à l'année précédente. Un parent au Royaume-Uni à qui nous avons parlé nous a dit que sa fille de huit ans avait presque été forcée à avoir une activité sexuelle avec un homme plus âgé sur le site web. Elle a affirmé à la BBC : "Ma fille a vu des vidéos se propager sur TikTok à propos de personnes se trouvant sur cette Omegle, alors elle a exploré ce site et il n'y a pas de restrictions d'âge ou de connexion ou quoi que ce soit". "Ces gens disaient qu'elle était belle et sexy. Elle leur a dit qu'elle n'avait que huit ans. Elle a vu un homme se masturber et un autre homme voulait jouer à action ou vérité avec elle". "Il lui demandait de secouer ses fesses, d'enlever son haut et son pantalon, ce qu'elle n'a heureusement pas fait." Le député Julian Knight, président de la commission parlementaire sur le numérique, la culture, les médias et le sport, a déclaré que les problèmes rencontrés à Omegle mettaient en évidence la nécessité de légiférer davantage au Royaume-Uni. "Je suis absolument consterné. Ce genre de site doit prendre ses responsabilités au sérieux. Ce que nous devons faire, c'est prévoir une série d'amendes et même éventuellement une interruption de l'activité si nécessaire, ce qui impliquerait le blocage des sites web qui n'offrent aucune protection aux enfants". Sur une période de trois mois, la BBC a tenté à plusieurs reprises de contacter Omegle et son fondateur Leif K Brooks pour recueillir leurs commentaires. Il n'y a aucun moyen de contacter Omegle via son site web ou ailleurs en ligne. M. Brooks n'a pas parlé publiquement d'Omegle depuis plusieurs années. Après avoir envoyé six courriels à une société distincte qu'il a cofondée - Octane AI - il a finalement répondu. Il a dit que son site était modéré et que son équipe bloquait les utilisateurs qui "semblent avoir moins de 13 ans". Il a également déclaré dans un e-mail qu'il avait étendu ses efforts de surveillance en 2020. "Bien que la perfection ne soit pas possible, la modération d'Omegle rend le site beaucoup plus propre, et a également généré des rapports qui ont conduit à l'arrestation et la poursuite de nombreux prédateurs", a-t-il dit. Il a également affirmé que les publicités pornographiques du site étaient limitées en fonction de l'âge des utilisateurs mais n'a pas voulu donner de détails sur la façon dont cela était possible sans vérification de l'âge. Il a décrit ces publicités pornographiques comme étant "discrètes" et a déclaré que les montrer était une "situation classique de la vie qui nous réserve de mauvaises surprises". "Omegle n'est pas destiné à satisfaire des pulsions lubriques, et lorsque des adultes visitent Omegle dans cette intention, il est logique de les diriger vers un endroit plus approprié", a-t-il déclaré. M. Brooks n'a pas répondu à d'autres questions.
https://www.bbc.com/afrique/monde-56115566
3politics
Troubles au Burkina Faso: des tirs nourris entendus au milieu d'une mutinerie
Des soldats au Burkina Faso ont tenté d'organiser une mutinerie et des pourparlers sont en cours pour résoudre la situation, a déclaré le gouvernement militaire. Après que des tirs nourris ont été entendus dans certaines parties de la capitale, le chef du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a exhorté la population à rester calme. A lire aussi : On ne sait pas si une tentative de coup d'État était en cours. La junte actuelle a renversé un gouvernement élu en janvier, invoquant son incapacité à stopper les attaques islamistes. Mais l'administration du lieutenant-colonel Damiba n'a pas été en mesure de réprimer la violence djihadiste. Lundi, 11 militaires ont été tués alors qu'ils escortaient un convoi de véhicules civils dans le nord du pays. Il s'agit de la deuxième attaque meurtrière à grande échelle ce mois-ci. Après le lever du soleil, la ville normalement animée était en grande partie déserte, avec des soldats dans les rues bloquant certaines routes et gardant des points stratégiques clés. La télévision d'État avait cessé d'émettre.Avant l'aube vendredi matin, des coups de feu et des explosions ont été entendus dans la capitale, Ouagadougou. On craignait qu'un deuxième coup d'État ne soit en cours cette année. Mais dans une déclaration sur Facebook , le lieutenant-colonel Damiba a déclaré qu'il y avait une "situation confuse" créée par des "changements d'humeur" chez certains soldats. Exhortant les gens à rester calmes et à éviter les spéculations sur les réseaux sociaux, le chef militaire a déclaré que "des négociations [étaient] en cours pour ramener le calme et la sérénité". Plus tôt, une source gouvernementale a déclaré à la BBC qu'une mutinerie avait été tentée. En janvier, le lieutenant-colonel Damiba a renversé le président Roch Kaboré, affirmant qu'il n'avait pas réussi à faire face à la violence croissante des militants islamistes. "Nous avons plus que ce qu'il faut pour gagner cette guerre", a déclaré le chef de la junte lorsqu'il a prêté serment en tant que président en février. Mais de nombreux citoyens ne se sentent pas plus en sécurité et il y a eu des manifestations dans différentes parties du pays cette semaine pour demander que davantage soit fait. L'insurrection islamiste a éclaté au Burkina Faso en 2015, faisant des milliers de morts et forçant environ deux millions de personnes à quitter leur foyer. Le pays a connu huit coups d'État réussis depuis l'indépendance en 1960.
Troubles au Burkina Faso: des tirs nourris entendus au milieu d'une mutinerie Des soldats au Burkina Faso ont tenté d'organiser une mutinerie et des pourparlers sont en cours pour résoudre la situation, a déclaré le gouvernement militaire. Après que des tirs nourris ont été entendus dans certaines parties de la capitale, le chef du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a exhorté la population à rester calme. A lire aussi : On ne sait pas si une tentative de coup d'État était en cours. La junte actuelle a renversé un gouvernement élu en janvier, invoquant son incapacité à stopper les attaques islamistes. Mais l'administration du lieutenant-colonel Damiba n'a pas été en mesure de réprimer la violence djihadiste. Lundi, 11 militaires ont été tués alors qu'ils escortaient un convoi de véhicules civils dans le nord du pays. Il s'agit de la deuxième attaque meurtrière à grande échelle ce mois-ci. Après le lever du soleil, la ville normalement animée était en grande partie déserte, avec des soldats dans les rues bloquant certaines routes et gardant des points stratégiques clés. La télévision d'État avait cessé d'émettre.Avant l'aube vendredi matin, des coups de feu et des explosions ont été entendus dans la capitale, Ouagadougou. On craignait qu'un deuxième coup d'État ne soit en cours cette année. Mais dans une déclaration sur Facebook , le lieutenant-colonel Damiba a déclaré qu'il y avait une "situation confuse" créée par des "changements d'humeur" chez certains soldats. Exhortant les gens à rester calmes et à éviter les spéculations sur les réseaux sociaux, le chef militaire a déclaré que "des négociations [étaient] en cours pour ramener le calme et la sérénité". Plus tôt, une source gouvernementale a déclaré à la BBC qu'une mutinerie avait été tentée. En janvier, le lieutenant-colonel Damiba a renversé le président Roch Kaboré, affirmant qu'il n'avait pas réussi à faire face à la violence croissante des militants islamistes. "Nous avons plus que ce qu'il faut pour gagner cette guerre", a déclaré le chef de la junte lorsqu'il a prêté serment en tant que président en février. Mais de nombreux citoyens ne se sentent pas plus en sécurité et il y a eu des manifestations dans différentes parties du pays cette semaine pour demander que davantage soit fait. L'insurrection islamiste a éclaté au Burkina Faso en 2015, faisant des milliers de morts et forçant environ deux millions de personnes à quitter leur foyer. Le pays a connu huit coups d'État réussis depuis l'indépendance en 1960.
https://www.bbc.com/afrique/region-63087927
0business
Coronavirus : les revenus des pêcheurs locaux kenyans augmentent
Les ventes de poisson frais au Kenya ont augmenté alors que les importations en provenance de Chine ont chuté en raison de la pandémie de coronavirus. Les vendeurs de Dunga Beach, sur les rives du lac Victoria, font état d'une hausse des ventes d'environ 40 % en deux semaines. "Les pêcheurs ont vraiment retrouvé le sourire dans la région du lac Victoria car nous recevons plus d'acheteur. Dunga est vraiment très fréquentée par les habitants de Kisumu qui viennent acheter du poisson frais car les gens craignent les boîtes de poisson chinoises à cause du coronavirus", explique Maurice Misodhi, pêcheur et responsable de l'unité de gestion de Dunga Beach. Le poisson frais coûte environ deux fois plus cher que le poisson congelé de Chine, dont le Kenya a importé pour plus de 23 millions de dollars en 2018. Le poisson venu de Chine représentait autrefois environ 50 % du marché, mais cette part a chuté depuis que les importations ont cessé en novembre et que l'épidémie de virus s'est ensuite installée. Avant l'épidémie de coronavirus, les pêcheurs locaux se plaignaient que les importations bon marché nuisaient tellement au commerce local. Ils se contentaient de consommation eux-mêmes leurs prises ou les distribuaient. Mais la rareté du poisson chinois n'est pas une bonne nouvelle pour tout le monde. Caroline Ochieng, une vendeuse de poisson, dit qu'elle a du mal à faire un bénéfice décent parce que le poisson chinois est moins cher que le poisson du lac local. "C'est la raison pour laquelle nous voulons que le poisson chinois soit disponible en plus de celui de notre propre lac, afin de ne pas en subir les conséquences". Il est à craindre que les pêcheurs locaux ne puissent pas répondre à la nouvelle demande de poisson frais. Mais pour l'instant du moins, ils tirent le meilleur parti de l'essor de leur commerce en pleine crise sanitaire.
Coronavirus : les revenus des pêcheurs locaux kenyans augmentent Les ventes de poisson frais au Kenya ont augmenté alors que les importations en provenance de Chine ont chuté en raison de la pandémie de coronavirus. Les vendeurs de Dunga Beach, sur les rives du lac Victoria, font état d'une hausse des ventes d'environ 40 % en deux semaines. "Les pêcheurs ont vraiment retrouvé le sourire dans la région du lac Victoria car nous recevons plus d'acheteur. Dunga est vraiment très fréquentée par les habitants de Kisumu qui viennent acheter du poisson frais car les gens craignent les boîtes de poisson chinoises à cause du coronavirus", explique Maurice Misodhi, pêcheur et responsable de l'unité de gestion de Dunga Beach. Le poisson frais coûte environ deux fois plus cher que le poisson congelé de Chine, dont le Kenya a importé pour plus de 23 millions de dollars en 2018. Le poisson venu de Chine représentait autrefois environ 50 % du marché, mais cette part a chuté depuis que les importations ont cessé en novembre et que l'épidémie de virus s'est ensuite installée. Avant l'épidémie de coronavirus, les pêcheurs locaux se plaignaient que les importations bon marché nuisaient tellement au commerce local. Ils se contentaient de consommation eux-mêmes leurs prises ou les distribuaient. Mais la rareté du poisson chinois n'est pas une bonne nouvelle pour tout le monde. Caroline Ochieng, une vendeuse de poisson, dit qu'elle a du mal à faire un bénéfice décent parce que le poisson chinois est moins cher que le poisson du lac local. "C'est la raison pour laquelle nous voulons que le poisson chinois soit disponible en plus de celui de notre propre lac, afin de ne pas en subir les conséquences". Il est à craindre que les pêcheurs locaux ne puissent pas répondre à la nouvelle demande de poisson frais. Mais pour l'instant du moins, ils tirent le meilleur parti de l'essor de leur commerce en pleine crise sanitaire.
https://www.bbc.com/afrique/region-52092657
2health
Cancer du sein: Au Sénégal, le dépistage reste la solution
Le mois d’octobre, surnommé "octobre rose", est dédié à la lutte contre le cancer du sein. Cette forme de cancer est la plus répandue en Afrique. Il a supplanté le cancer du col de l’utérus. Les femmes sont-elles suffisamment informées de l’impact d’un dépistage précoce sur les chances de guérison ? Mila Kimbuini a rencontré certaines d’entre elles à Dakar au Sénégal. Lire aussi:
Cancer du sein: Au Sénégal, le dépistage reste la solution Le mois d’octobre, surnommé "octobre rose", est dédié à la lutte contre le cancer du sein. Cette forme de cancer est la plus répandue en Afrique. Il a supplanté le cancer du col de l’utérus. Les femmes sont-elles suffisamment informées de l’impact d’un dépistage précoce sur les chances de guérison ? Mila Kimbuini a rencontré certaines d’entre elles à Dakar au Sénégal. Lire aussi:
https://www.bbc.com/afrique/media-45890476
0business
Déforestation : quels sont les pays qui continuent à abattre des arbres ?
Les dirigeants du monde entier se sont engagés à mettre fin à la déforestation et à inverser la tendance d'ici à 2030. Mais dans la forêt amazonienne brésilienne, la déforestation atteint son niveau le plus élevé depuis plus de 15 ans, et ailleurs, les progrès sont difficiles. A surtout lire sur BBC Afrique : Quelque 60 % de la forêt amazonienne se trouve au Brésil, et elle joue un rôle essentiel en absorbant le CO2 nocif qui, autrement, s'échapperait dans l'atmosphère. Après avoir diminué régulièrement depuis 2004, la déforestation en Amazonie brésilienne est repartie à la hausse, selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE) du pays. Son dernier rapport indique que la déforestation a augmenté de 22 % au cours de l'année écoulée, avec une perte de 13 235 km2 de forêt. Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, est critiqué pour ses politiques "anti-environnementales", notamment pour avoir encouragé l'agriculture et l'exploitation minière en Amazonie. Il réduit le financement des agences gouvernementales chargées de poursuivre les agriculteurs et les exploitants forestiers qui enfreignent la législation environnementale. Les amendes pour exploitation forestière illégale chutent de 20 % en 2020. Les chiffres exacts ne sont pas disponibles, mais des études récentes suggèrent que jusqu'à 94 % de la déforestation et de la destruction des habitats au Brésil pourraient être illégales. Le Brésil n'est pas le seul pays responsable de la déforestation de l'Amazonie - les pays voisins, dont la Bolivie, y contribuent également. L'année dernière, la Bolivie perd près de 300 000 hectares de forêt tropicale, soit la quatrième plus grande perte au monde. Le bassin forestier du Congo est la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Plus de la moitié de celle-ci se trouve en République démocratique du Congo. Greenpeace, un groupe de défense de l'environnement, affirme que l'exploitation illégale des forêts, par de grandes et de petites entreprises, entraîne la déforestation. Bien que les États-Unis et l'Union européenne aient interdit l'importation de bois illégal, celui-ci est toujours acheminé en contrebande hors du pays. L'agriculture de subsistance à petite échelle, le déboisement pour la production de charbon de bois et de carburant, l'expansion urbaine et l'exploitation minière constituent d'autres menaces. Au cours des cinq dernières années, la perte annuelle de forêt primaire est de près d'un demi-million d'hectares, selon Global Forest Watch. Le mois dernier, le président Felix Tshisekedi ordonne un audit de certains des baux alloués pour l'exploitation des forêts publiques - dont un portant sur plus de 1,4 million d'hectares - sur fond d'allégations de corruption. Cette mesure est saluée par les activistes. Mais plus tôt cette année, le gouvernement annonce également un plan visant à lever une interdiction datant de 2002 sur les nouvelles opérations d'exploitation forestière - bien qu'il n'ait pas encore été mis en œuvre. Selon Greenpeace, cela contredirait les engagements pris plus tôt cette année pour protéger la forêt et augmenter la couverture forestière de 8 %. L'Indonésie figure parmi les cinq premiers pays au monde pour la perte de forêts au cours des deux dernières décennies. Selon les données de Global Forest Watch, le pays a perdu 9,75 millions d'hectares de forêt primaire entre 2002 et 2020. Le président Joko Widodo s'engage en 2014 à sévir contre la déforestation en s'attaquant au principal contributeur - le défrichage de terres pour les plantations de palmiers à huile. Jusqu'à 80 % des incendies sont allumés à cette fin, selon les données officielles. En 2016, un nombre record de 929 000 hectares de forêts disparaissent, mais on observe une diminution constante du taux de déforestation depuis lors. En 2020, la perte annuelle n'est plus que de 270 000 hectares. En 2019, le président Widodo décrète un moratoire de trois ans sur les nouveaux défrichements de forêts, couvrant environ 66 millions d'hectares de forêts primaires et de tourbières. Cette mesure est prolongée indéfiniment cette année. Les forêts absorbent de grandes quantités de dioxyde de carbone (CO2) - un facteur important du réchauffement de la planète - et l'abattage des arbres peut donc avoir un impact important sur le changement climatique. Selon les Nations unies, 420 millions d'hectares de forêts disparaissent depuis 1990. L'agriculture en est la principale cause. Plus de 100 dirigeants mondiaux promettent de mettre fin à la déforestation et d'inverser la tendance d'ici à 2030, lors du sommet COP26. Des efforts sont déjà déployés pour protéger les forêts. En 2014, l'ONU annonce un accord visant à réduire de moitié la déforestation d'ici 2020 et à y mettre fin d'ici 2030. Puis, en 2017, elle fixe un autre objectif visant à augmenter les terres boisées de 3 % dans le monde d'ici à 2030. Mais la déforestation s'est poursuivie à "un rythme alarmant", selon un rapport de 2019, avec de graves conséquences pour la lutte contre le changement climatique. Il y a bien eu une certaine reforestation, par croissance naturelle ou par plantation, mais les arbres ont besoin d'années pour arriver à maturité avant de pouvoir absorber pleinement le CO2. Au cours de la dernière décennie, 4,7 millions d'hectares de forêt sont encore perdus chaque année - le Brésil, la République démocratique du Congo et l'Indonésie étant parmi les pays les plus touchés.
Déforestation : quels sont les pays qui continuent à abattre des arbres ? Les dirigeants du monde entier se sont engagés à mettre fin à la déforestation et à inverser la tendance d'ici à 2030. Mais dans la forêt amazonienne brésilienne, la déforestation atteint son niveau le plus élevé depuis plus de 15 ans, et ailleurs, les progrès sont difficiles. A surtout lire sur BBC Afrique : Quelque 60 % de la forêt amazonienne se trouve au Brésil, et elle joue un rôle essentiel en absorbant le CO2 nocif qui, autrement, s'échapperait dans l'atmosphère. Après avoir diminué régulièrement depuis 2004, la déforestation en Amazonie brésilienne est repartie à la hausse, selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE) du pays. Son dernier rapport indique que la déforestation a augmenté de 22 % au cours de l'année écoulée, avec une perte de 13 235 km2 de forêt. Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, est critiqué pour ses politiques "anti-environnementales", notamment pour avoir encouragé l'agriculture et l'exploitation minière en Amazonie. Il réduit le financement des agences gouvernementales chargées de poursuivre les agriculteurs et les exploitants forestiers qui enfreignent la législation environnementale. Les amendes pour exploitation forestière illégale chutent de 20 % en 2020. Les chiffres exacts ne sont pas disponibles, mais des études récentes suggèrent que jusqu'à 94 % de la déforestation et de la destruction des habitats au Brésil pourraient être illégales. Le Brésil n'est pas le seul pays responsable de la déforestation de l'Amazonie - les pays voisins, dont la Bolivie, y contribuent également. L'année dernière, la Bolivie perd près de 300 000 hectares de forêt tropicale, soit la quatrième plus grande perte au monde. Le bassin forestier du Congo est la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Plus de la moitié de celle-ci se trouve en République démocratique du Congo. Greenpeace, un groupe de défense de l'environnement, affirme que l'exploitation illégale des forêts, par de grandes et de petites entreprises, entraîne la déforestation. Bien que les États-Unis et l'Union européenne aient interdit l'importation de bois illégal, celui-ci est toujours acheminé en contrebande hors du pays. L'agriculture de subsistance à petite échelle, le déboisement pour la production de charbon de bois et de carburant, l'expansion urbaine et l'exploitation minière constituent d'autres menaces. Au cours des cinq dernières années, la perte annuelle de forêt primaire est de près d'un demi-million d'hectares, selon Global Forest Watch. Le mois dernier, le président Felix Tshisekedi ordonne un audit de certains des baux alloués pour l'exploitation des forêts publiques - dont un portant sur plus de 1,4 million d'hectares - sur fond d'allégations de corruption. Cette mesure est saluée par les activistes. Mais plus tôt cette année, le gouvernement annonce également un plan visant à lever une interdiction datant de 2002 sur les nouvelles opérations d'exploitation forestière - bien qu'il n'ait pas encore été mis en œuvre. Selon Greenpeace, cela contredirait les engagements pris plus tôt cette année pour protéger la forêt et augmenter la couverture forestière de 8 %. L'Indonésie figure parmi les cinq premiers pays au monde pour la perte de forêts au cours des deux dernières décennies. Selon les données de Global Forest Watch, le pays a perdu 9,75 millions d'hectares de forêt primaire entre 2002 et 2020. Le président Joko Widodo s'engage en 2014 à sévir contre la déforestation en s'attaquant au principal contributeur - le défrichage de terres pour les plantations de palmiers à huile. Jusqu'à 80 % des incendies sont allumés à cette fin, selon les données officielles. En 2016, un nombre record de 929 000 hectares de forêts disparaissent, mais on observe une diminution constante du taux de déforestation depuis lors. En 2020, la perte annuelle n'est plus que de 270 000 hectares. En 2019, le président Widodo décrète un moratoire de trois ans sur les nouveaux défrichements de forêts, couvrant environ 66 millions d'hectares de forêts primaires et de tourbières. Cette mesure est prolongée indéfiniment cette année. Les forêts absorbent de grandes quantités de dioxyde de carbone (CO2) - un facteur important du réchauffement de la planète - et l'abattage des arbres peut donc avoir un impact important sur le changement climatique. Selon les Nations unies, 420 millions d'hectares de forêts disparaissent depuis 1990. L'agriculture en est la principale cause. Plus de 100 dirigeants mondiaux promettent de mettre fin à la déforestation et d'inverser la tendance d'ici à 2030, lors du sommet COP26. Des efforts sont déjà déployés pour protéger les forêts. En 2014, l'ONU annonce un accord visant à réduire de moitié la déforestation d'ici 2020 et à y mettre fin d'ici 2030. Puis, en 2017, elle fixe un autre objectif visant à augmenter les terres boisées de 3 % dans le monde d'ici à 2030. Mais la déforestation s'est poursuivie à "un rythme alarmant", selon un rapport de 2019, avec de graves conséquences pour la lutte contre le changement climatique. Il y a bien eu une certaine reforestation, par croissance naturelle ou par plantation, mais les arbres ont besoin d'années pour arriver à maturité avant de pouvoir absorber pleinement le CO2. Au cours de la dernière décennie, 4,7 millions d'hectares de forêt sont encore perdus chaque année - le Brésil, la République démocratique du Congo et l'Indonésie étant parmi les pays les plus touchés.
https://www.bbc.com/afrique/region-59359294
2health
Vaccin Covid-19 : Pfizer annonce une efficacité à 90 %
Les développeurs - Pfizer et BioNTech - l'ont décrit comme "un grand jour pour la science et l'humanité". Leur vaccin a été testé sur 43 500 personnes dans six pays et aucun problème de sécurité n'a été soulevé. Les laboratoires prévoient de demander une autorisation d'urgence pour utiliser le vaccin d'ici la fin du mois. Un vaccin - ainsi que de meilleurs soins - est considéré comme le meilleur moyen de sortir des restrictions qui ont été imposées à toutes nos vies. Une douzaine de tests environ sont actuellement en phase finale - ou plus couramment 'essais de phase 3' - mais ce dernier est le premier à montrer des résultats. Ce vaccin utilise une approche complètement expérimentale - qui consiste à injecter une partie du code génétique du virus - pour activer le système immunitaire. Des essais précédents ont montré que le vaccin encourage le corps à fabriquer deux anticorps - et une autre partie du système immunitaire appelée cellules T pour prévenir les infections au Covid-19. Le premier vaccin efficace contre le coronavirus peut empêcher plus de 90 % des personnes de contracter Covid-19, selon des résultats préliminaires. Deux doses, à trois semaines d'intervalle, sont nécessaires. Les essais - aux États-Unis, en Allemagne, au Brésil, en Argentine, en Afrique du Sud et en Turquie - montrent qu'une protection de 90 % est obtenue sept jours après la deuxième dose. Pfizer pense pouvoir fournir 50 millions de doses d'ici la fin de cette année et environ 1,3 milliard d'ici la fin de 2021. Cependant, il y a des défis logistiques, car le vaccin doit être conservé dans un entrepôt ultra-froid à une température inférieure à moins 80 ° C. Des questions se posent également sur la durée de l'immunité et les sociétés n'ont pas démontré de l'efficacité du vaccin parmi différents groupes d'âge. Le Dr Albert Bourla, président de Pfizer, a déclaré : "nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le Covid-19." Le professeur Ugur Sahin, l'un des fondateurs de BioNTech, a considéré les résultats comme une "étape importante". Ce premier ensemble de résultats, aussi positifs soient-ils, ne constitue un aboutissement pour autant. Il est basé sur les 94 premiers volontaires testés positifs pour Covid - l'efficacité précise du vaccin peut changer lorsque les résultats complets seront analysés.
Vaccin Covid-19 : Pfizer annonce une efficacité à 90 % Les développeurs - Pfizer et BioNTech - l'ont décrit comme "un grand jour pour la science et l'humanité". Leur vaccin a été testé sur 43 500 personnes dans six pays et aucun problème de sécurité n'a été soulevé. Les laboratoires prévoient de demander une autorisation d'urgence pour utiliser le vaccin d'ici la fin du mois. Un vaccin - ainsi que de meilleurs soins - est considéré comme le meilleur moyen de sortir des restrictions qui ont été imposées à toutes nos vies. Une douzaine de tests environ sont actuellement en phase finale - ou plus couramment 'essais de phase 3' - mais ce dernier est le premier à montrer des résultats. Ce vaccin utilise une approche complètement expérimentale - qui consiste à injecter une partie du code génétique du virus - pour activer le système immunitaire. Des essais précédents ont montré que le vaccin encourage le corps à fabriquer deux anticorps - et une autre partie du système immunitaire appelée cellules T pour prévenir les infections au Covid-19. Le premier vaccin efficace contre le coronavirus peut empêcher plus de 90 % des personnes de contracter Covid-19, selon des résultats préliminaires. Deux doses, à trois semaines d'intervalle, sont nécessaires. Les essais - aux États-Unis, en Allemagne, au Brésil, en Argentine, en Afrique du Sud et en Turquie - montrent qu'une protection de 90 % est obtenue sept jours après la deuxième dose. Pfizer pense pouvoir fournir 50 millions de doses d'ici la fin de cette année et environ 1,3 milliard d'ici la fin de 2021. Cependant, il y a des défis logistiques, car le vaccin doit être conservé dans un entrepôt ultra-froid à une température inférieure à moins 80 ° C. Des questions se posent également sur la durée de l'immunité et les sociétés n'ont pas démontré de l'efficacité du vaccin parmi différents groupes d'âge. Le Dr Albert Bourla, président de Pfizer, a déclaré : "nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le Covid-19." Le professeur Ugur Sahin, l'un des fondateurs de BioNTech, a considéré les résultats comme une "étape importante". Ce premier ensemble de résultats, aussi positifs soient-ils, ne constitue un aboutissement pour autant. Il est basé sur les 94 premiers volontaires testés positifs pour Covid - l'efficacité précise du vaccin peut changer lorsque les résultats complets seront analysés.
https://www.bbc.com/afrique/monde-54875552
5sports
Messages des fans pour l'équipe nationale du Sénégal
C’est l’effervescence à Dakar, capitale du Sénégal, à quelques heures du match devant opposer l’Angleterre aux Lions de la Téranga en marge de la Coupe du monde 2022. Une victoire ouvrira les portes des quarts de finale à la sélection sénégalaise. Ce qui serait la seconde fois que les Lions atteignent ce stade de la compétition, vingt ans plus tard après l’exploit réalisé en 2002, en Corée du sud. Cependant, l’Equipe nationale du Sénégal doit faire face à une équipe anglaise qui regorge de joueurs talentueux. ''Allez de l’avant, la discipline, la rigueur et la détermination et vous allez gagner l’Angleterre. Allez les Lions !'' Pour l’ancien international sénégalais Alassane Ndour, ‘’l’heure de l’Afrique a sonné.’’ Et pour lui, le Sénégal sera la première nation du continent a soulevé le trophée mondial. « L’Afrique regorge de talents. Tu ne peux pas trouver de bonne équipe qui évolue sans un joueur africain », affirme M. Ndour. « Nous méritons de jouer ce match. Nous verrons après le match mais nous avons notre chance. Les joueurs anglais doivent savoir que nous n’allons pas là-bas pour les regarder jouer. Nous allons saisir notre chance », explique-t-il. Pour lui, le Sénégal ne doit pas rester dans une position attentiste même s’il faut rester prudent. « Nous pouvons jouer un peu en défense, et peut-être travailler aussi en contre-attaque. Nous avons de très bons joueurs, rapides avec le ballon. Ils peuvent attaquer avec le ballon. Mais nous devons faire en sorte que nous ayons une tactique de défense avant d’attaquer parce que si nous encaissons un but à la première mi-temps, en début de match, ça peut tout changer dans ce match », affirme l’ancien joueur qui a participé à la coupe du monde de 2002. '''Je dis tout simplement aux Lions de la Téranga d’être confiants. Comme on dit : « Go Gainde » un Lion n’a pas peur. On va au combat et on va se battre et on va remporter la victoire.' "Mon message pour l’équipe c’est de gagner. C’est de gagner ce match et aller jusqu’en finale et gagner la coupe du monde." ''On vous remercie déjà pour tout ce que vous avez fait, parce qu’on est content et on est fier de vous déjà. Vous avez gagné une coupe d’Afrique. On est déjà content pour ça. Coupe du monde vous êtes en 8e de finale, c’est ce que nous voulons.'' ''Tous les Sénégalais sont derrière vous et je voudrais que vous jouiez et vous redoubliez d’efforts, surtout Mendy et Koulibaly.'' "Le peuple est derrière vous et a confiance pour la qualification en quart de finale. On sait que vous pouvez le faire et vous allez le faire. Bonne chance à vous, soyez encore des Gainde et rugissez !" ''Toute l’Afrique est derrière vous. Tout le Sénégal est derrière vous. Vous êtes des Lions, comme on vous appelle les Lions de la Téranga. Nous on est paré pour vous recevoir après la finale. Je sais qu’on va aller jusqu’en finale. Du courage et bonne chance, on est tous derrière vous. Gaindé !''
Messages des fans pour l'équipe nationale du Sénégal C’est l’effervescence à Dakar, capitale du Sénégal, à quelques heures du match devant opposer l’Angleterre aux Lions de la Téranga en marge de la Coupe du monde 2022. Une victoire ouvrira les portes des quarts de finale à la sélection sénégalaise. Ce qui serait la seconde fois que les Lions atteignent ce stade de la compétition, vingt ans plus tard après l’exploit réalisé en 2002, en Corée du sud. Cependant, l’Equipe nationale du Sénégal doit faire face à une équipe anglaise qui regorge de joueurs talentueux. ''Allez de l’avant, la discipline, la rigueur et la détermination et vous allez gagner l’Angleterre. Allez les Lions !'' Pour l’ancien international sénégalais Alassane Ndour, ‘’l’heure de l’Afrique a sonné.’’ Et pour lui, le Sénégal sera la première nation du continent a soulevé le trophée mondial. « L’Afrique regorge de talents. Tu ne peux pas trouver de bonne équipe qui évolue sans un joueur africain », affirme M. Ndour. « Nous méritons de jouer ce match. Nous verrons après le match mais nous avons notre chance. Les joueurs anglais doivent savoir que nous n’allons pas là-bas pour les regarder jouer. Nous allons saisir notre chance », explique-t-il. Pour lui, le Sénégal ne doit pas rester dans une position attentiste même s’il faut rester prudent. « Nous pouvons jouer un peu en défense, et peut-être travailler aussi en contre-attaque. Nous avons de très bons joueurs, rapides avec le ballon. Ils peuvent attaquer avec le ballon. Mais nous devons faire en sorte que nous ayons une tactique de défense avant d’attaquer parce que si nous encaissons un but à la première mi-temps, en début de match, ça peut tout changer dans ce match », affirme l’ancien joueur qui a participé à la coupe du monde de 2002. '''Je dis tout simplement aux Lions de la Téranga d’être confiants. Comme on dit : « Go Gainde » un Lion n’a pas peur. On va au combat et on va se battre et on va remporter la victoire.' "Mon message pour l’équipe c’est de gagner. C’est de gagner ce match et aller jusqu’en finale et gagner la coupe du monde." ''On vous remercie déjà pour tout ce que vous avez fait, parce qu’on est content et on est fier de vous déjà. Vous avez gagné une coupe d’Afrique. On est déjà content pour ça. Coupe du monde vous êtes en 8e de finale, c’est ce que nous voulons.'' ''Tous les Sénégalais sont derrière vous et je voudrais que vous jouiez et vous redoubliez d’efforts, surtout Mendy et Koulibaly.'' "Le peuple est derrière vous et a confiance pour la qualification en quart de finale. On sait que vous pouvez le faire et vous allez le faire. Bonne chance à vous, soyez encore des Gainde et rugissez !" ''Toute l’Afrique est derrière vous. Tout le Sénégal est derrière vous. Vous êtes des Lions, comme on vous appelle les Lions de la Téranga. Nous on est paré pour vous recevoir après la finale. Je sais qu’on va aller jusqu’en finale. Du courage et bonne chance, on est tous derrière vous. Gaindé !''
https://www.bbc.com/afrique/articles/c295n9257gko
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Économie : comment fonctionne un marché local basé sur la générosité
"Paisa vasool" est un état d'esprit qui relie un pays incroyablement diversifié, où les habitants trouvent de la valeur dans tout et tirent le meilleur parti de chaque interaction. Lors de mon premier week-end dans mon nouvel appartement à Mumbai, j'ai visité un marché de producteurs locaux où j'ai rempli un panier de légumes et d'épices. Au bout de la file, j'ai ajouté une boîte d'œufs mais je n'avais pas la monnaie exacte pour le vendeur. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter et de les prendre gratuitement - je pourrais le rembourser la semaine suivante. Sa confiance immédiate m'a surpris, tout comme le sentiment inattendu de connexion que j'ai eu avec un étranger, et son acte de gentillesse a fait de moi un client régulier. A ne pas manquer sur BBC Afrique : En Inde, il existe un concept culturel appelé paisa vasool, qui se traduit approximativement par "rapport qualité-prix". Paisa vasool, qui reflète le style de vie local consistant à trouver de la valeur dans tout ce que nous avons et à tirer le meilleur parti de chaque interaction, est souvent compris en termes financiers. Il décrit la façon dont nous pouvons maximiser l'argent que nous avons déjà dépensé, de la satisfaction de profiter du petit-déjeuner gratuit à l'hôtel à l'ingéniosité d'ajouter de l'eau au shampoing pour qu'il dure plus longtemps. Il ne s'agit pas de savoir combien nous payons pour quelque chose, mais plutôt ce que nous en retirons. Mais paisa vasool a aussi une importante composante humaine. Selon Ritu Birla, professeur associé d'histoire à l'université de Toronto, il s'agit de "mettre l'accent sur les réseaux et les liens dans la société indienne", qui se focalise sur les échanges entre humains. Qu'il s'agisse de profiter d'une promotion pour offrir le deuxième article à un ami ou de poser quelques questions supplémentaires à un médecin pour tirer un bénéfice supplémentaire de la consultation, il y a un sens de la générosité inhérent au paisa vasool. C'est un état d'esprit qui relie un pays incroyablement diversifié. Ainsi, lorsque le vendeur m'a laissé payer les œufs plus tard, j'ai ressenti un sentiment de paisa vasool, ayant reçu une valeur ajoutée de notre interaction. Il y avait un sentiment de réciprocité : maintenant qu'il m'avait fait une faveur, il recevait la valeur de ma confiance et la possibilité que je devienne un nouveau client fidèle. A regarder : Cet esprit de générosité est rendu par le mot barkat (bénédiction ou abondance en ourdou), qui est utilisé pour décrire une philosophie autour de l'argent. "Nous disons que lorsqu'il y a barkat, lorsqu'il y a une moralité autour de la source et de l'utilisation de l'argent, il y a une grâce dans la façon dont il semble se multiplier. On n'a pas l'impression de ne pas en avoir assez", explique le Dr Supriya Singh, professeur honoraire en sociologie de la communication à l'université RMIT de Melbourne, en Australie. "En Inde, l'argent est un moyen de relation". Même si les gens n'ont pas beaucoup d'argent, ils le dépensent et le partagent avec soin. L'Inde était autrefois l'un des pays les plus riches du monde, mais la colonisation et la corruption ont radicalement modifié son économie. Au cours des 50 dernières années, le pays a également été frappé par des crises financières et des politiques comme la démonétisation. Aujourd'hui, dans un pays où 60 % de la population vit avec moins de 3,20 dollars par jour, cette incertitude financière a créé une culture dans laquelle les gens font attention à la façon dont ils dépensent leur argent. "La roupie était autrefois une monnaie plus puissante, et l'ancienne génération pense que les choses devraient coûter moins cher qu'actuellement. Ainsi, en grandissant, de nombreux jeunes ont intériorisé le fait qu'ils doivent tirer le maximum de ce qu'ils dépensent", explique Nandini Shenoy, stratège de marque à Mumbai. En outre, dans un pays aussi densément peuplé, où il est facile de se sentir anonyme en marchant dans les rues, les relations personnelles sont devenues un type de monnaie. "Il y a un manque de confiance évident envers le gouvernement, mais ce manque de confiance ne se voit pas avec les gens qui vous entourent", a déclaré Harshvardhan Tanwar, cofondateur de No Footprints, une agence de voyage à Mumbai. Lire aussi : Cette situation a donné naissance à une économie informelle, en dehors des chaînes de magasins et des grandes surfaces, où de nombreuses personnes préfèrent acheter auprès des entreprises locales et des vendeurs de rue en raison de cette touche personnelle. Shenoy fréquente le même magasin du coin depuis des décennies. "J'ai une confiance irréprochable dans le propriétaire du magasin, qui me connaît depuis l'âge de cinq ans, pour ne pas me tromper et me traiter mieux qu'un grand magasin, où je serais l'une des nombreuses personnes anonymes", dit-elle. Même si Shenoy peut trouver des produits de meilleure qualité dans un grand supermarché, elle préfère l'expérience personnelle de l'achat auprès de son vendeur local, quelqu'un qui l'aidera à choisir entre plusieurs options et lui dira quels produits n'en valent pas la peine. Lorsque j'ai déménagé de New York en Inde, j'ai cherché un médecin sur Google, ce qui a amusé ma famille et mes amis. Lorsque j'ai raconté cette histoire à Tanwar, il était d'accord : "Vous allez chez un médecin qui vous est recommandé par quelqu'un que vous connaissez, et ce n'est pas parce que vous faites confiance au médecin, mais parce que vous faites confiance à la personne qui vous le recommande." Paisa vasool m'a également fait découvrir un nouveau type de lien humain avec les personnes chez qui j'achète. Il y a une joie inhérente à parler à un être humain, et non à une entreprise, car cela rend le monde un peu plus personnel. Après seulement quelques semaines dans la ville, je me suis sentie plus à l'aise pour discuter avec les vendeurs locaux. Au bout de seulement trois visites, mon tailleur a commencé à plaisanter avec moi quand il ne m'avait pas vu depuis quelques jours. Bientôt, il me demandait combien je voulais payer lorsque je demandais combien coûtait un raccommodage. La première fois que j'ai fait mes courses hebdomadaires chez un nouveau subziwalla (vendeur de légumes), j'ai découvert en rentrant chez moi des kadi patta (feuilles de curry) gratuites dans mon sac. "En Inde, les affaires vont au-delà de la transaction. Il s'agit autant de la personne que du produit", a déclaré Tanwar. "En Inde, les gens investissent dans les personnes autant que dans les produits ou les services." A regarder : Tanwar se rend dans le village de pêcheurs indigènes de Worli Koliwada pour acheter son poisson à une femme koli locale, et quand elle n'a pas un bon produit, elle lui dit d'acheter à quelqu'un d'autre. Son honnêteté se paie au prix des affaires, mais elle sait qu'elle le gardera comme client fidèle. Lorsqu'il n'a pas d'argent sur lui, elle lui dit : "Payez-moi plus tard". L'argent est la moindre des choses dans notre transaction". Ce type d'échanges informels sur les marchés et les charrettes de rue illustre parfaitement paisa vasool. "Vous faites l'expérience du monde entier, par opposition à une franchise plate, explique le Dr Birla. Lorsque je me promène dans un bazar, que j'admire les couleurs vibrantes des châles et des saris et la percussion des bracelets, c'est une expérience sensorielle qui a de la valeur. Je peux acheter du bhutta (maïs grillé) et, pendant que j'attends, avoir un moment de connexion avec le vendeur qui se souvient que j'aime le mien très épicé. "Il est important de prêter attention à la valeur incalculable de ces contextes", a déclaré le Dr Birla. Lorsque je suis arrivé à Mumbai, j'ai cherché en ligne des conseils et des guides de voyage. Mais j'ai rapidement commencé à utiliser paisa vasool pour tirer le meilleur parti de chaque expérience. J'ai passé une journée entière à Kala Ghoda, un quartier créatif du sud de Bombay, en prenant le temps de visiter tous les endroits de ma liste afin de rentabiliser au maximum mon temps et le coût du taxi. Après que mon ami ait organisé un atelier au Soho House, un club réservé aux membres à Juhu, nous sommes restés pour dîner afin de profiter pleinement de l'espace réservé aux membres. L'organisateur de l'événement avait laissé un bon au bar pour nous, et nous avons donc acheté des boissons correspondant exactement à l'addition. Plus que la satisfaction d'économiser de l'argent après un dîner coûteux, cela m'a encouragé à rester plus longtemps et à savourer le moment. Les visiteurs en Inde peuvent également faire l'expérience du paisa vasool en s'immergeant dans la culture locale et en tirant le meilleur parti de chaque interaction. Qu'il s'agisse de se rendre dans un bazar, de prendre les transports en commun ou d'être ouvert à la conversation avec des inconnus, le simple fait de faire un pas de plus peut aider les visiteurs à profiter de la magie du paisa vasool et, avec elle, du véritable esprit de l'Inde.
Économie : comment fonctionne un marché local basé sur la générosité "Paisa vasool" est un état d'esprit qui relie un pays incroyablement diversifié, où les habitants trouvent de la valeur dans tout et tirent le meilleur parti de chaque interaction. Lors de mon premier week-end dans mon nouvel appartement à Mumbai, j'ai visité un marché de producteurs locaux où j'ai rempli un panier de légumes et d'épices. Au bout de la file, j'ai ajouté une boîte d'œufs mais je n'avais pas la monnaie exacte pour le vendeur. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter et de les prendre gratuitement - je pourrais le rembourser la semaine suivante. Sa confiance immédiate m'a surpris, tout comme le sentiment inattendu de connexion que j'ai eu avec un étranger, et son acte de gentillesse a fait de moi un client régulier. A ne pas manquer sur BBC Afrique : En Inde, il existe un concept culturel appelé paisa vasool, qui se traduit approximativement par "rapport qualité-prix". Paisa vasool, qui reflète le style de vie local consistant à trouver de la valeur dans tout ce que nous avons et à tirer le meilleur parti de chaque interaction, est souvent compris en termes financiers. Il décrit la façon dont nous pouvons maximiser l'argent que nous avons déjà dépensé, de la satisfaction de profiter du petit-déjeuner gratuit à l'hôtel à l'ingéniosité d'ajouter de l'eau au shampoing pour qu'il dure plus longtemps. Il ne s'agit pas de savoir combien nous payons pour quelque chose, mais plutôt ce que nous en retirons. Mais paisa vasool a aussi une importante composante humaine. Selon Ritu Birla, professeur associé d'histoire à l'université de Toronto, il s'agit de "mettre l'accent sur les réseaux et les liens dans la société indienne", qui se focalise sur les échanges entre humains. Qu'il s'agisse de profiter d'une promotion pour offrir le deuxième article à un ami ou de poser quelques questions supplémentaires à un médecin pour tirer un bénéfice supplémentaire de la consultation, il y a un sens de la générosité inhérent au paisa vasool. C'est un état d'esprit qui relie un pays incroyablement diversifié. Ainsi, lorsque le vendeur m'a laissé payer les œufs plus tard, j'ai ressenti un sentiment de paisa vasool, ayant reçu une valeur ajoutée de notre interaction. Il y avait un sentiment de réciprocité : maintenant qu'il m'avait fait une faveur, il recevait la valeur de ma confiance et la possibilité que je devienne un nouveau client fidèle. A regarder : Cet esprit de générosité est rendu par le mot barkat (bénédiction ou abondance en ourdou), qui est utilisé pour décrire une philosophie autour de l'argent. "Nous disons que lorsqu'il y a barkat, lorsqu'il y a une moralité autour de la source et de l'utilisation de l'argent, il y a une grâce dans la façon dont il semble se multiplier. On n'a pas l'impression de ne pas en avoir assez", explique le Dr Supriya Singh, professeur honoraire en sociologie de la communication à l'université RMIT de Melbourne, en Australie. "En Inde, l'argent est un moyen de relation". Même si les gens n'ont pas beaucoup d'argent, ils le dépensent et le partagent avec soin. L'Inde était autrefois l'un des pays les plus riches du monde, mais la colonisation et la corruption ont radicalement modifié son économie. Au cours des 50 dernières années, le pays a également été frappé par des crises financières et des politiques comme la démonétisation. Aujourd'hui, dans un pays où 60 % de la population vit avec moins de 3,20 dollars par jour, cette incertitude financière a créé une culture dans laquelle les gens font attention à la façon dont ils dépensent leur argent. "La roupie était autrefois une monnaie plus puissante, et l'ancienne génération pense que les choses devraient coûter moins cher qu'actuellement. Ainsi, en grandissant, de nombreux jeunes ont intériorisé le fait qu'ils doivent tirer le maximum de ce qu'ils dépensent", explique Nandini Shenoy, stratège de marque à Mumbai. En outre, dans un pays aussi densément peuplé, où il est facile de se sentir anonyme en marchant dans les rues, les relations personnelles sont devenues un type de monnaie. "Il y a un manque de confiance évident envers le gouvernement, mais ce manque de confiance ne se voit pas avec les gens qui vous entourent", a déclaré Harshvardhan Tanwar, cofondateur de No Footprints, une agence de voyage à Mumbai. Lire aussi : Cette situation a donné naissance à une économie informelle, en dehors des chaînes de magasins et des grandes surfaces, où de nombreuses personnes préfèrent acheter auprès des entreprises locales et des vendeurs de rue en raison de cette touche personnelle. Shenoy fréquente le même magasin du coin depuis des décennies. "J'ai une confiance irréprochable dans le propriétaire du magasin, qui me connaît depuis l'âge de cinq ans, pour ne pas me tromper et me traiter mieux qu'un grand magasin, où je serais l'une des nombreuses personnes anonymes", dit-elle. Même si Shenoy peut trouver des produits de meilleure qualité dans un grand supermarché, elle préfère l'expérience personnelle de l'achat auprès de son vendeur local, quelqu'un qui l'aidera à choisir entre plusieurs options et lui dira quels produits n'en valent pas la peine. Lorsque j'ai déménagé de New York en Inde, j'ai cherché un médecin sur Google, ce qui a amusé ma famille et mes amis. Lorsque j'ai raconté cette histoire à Tanwar, il était d'accord : "Vous allez chez un médecin qui vous est recommandé par quelqu'un que vous connaissez, et ce n'est pas parce que vous faites confiance au médecin, mais parce que vous faites confiance à la personne qui vous le recommande." Paisa vasool m'a également fait découvrir un nouveau type de lien humain avec les personnes chez qui j'achète. Il y a une joie inhérente à parler à un être humain, et non à une entreprise, car cela rend le monde un peu plus personnel. Après seulement quelques semaines dans la ville, je me suis sentie plus à l'aise pour discuter avec les vendeurs locaux. Au bout de seulement trois visites, mon tailleur a commencé à plaisanter avec moi quand il ne m'avait pas vu depuis quelques jours. Bientôt, il me demandait combien je voulais payer lorsque je demandais combien coûtait un raccommodage. La première fois que j'ai fait mes courses hebdomadaires chez un nouveau subziwalla (vendeur de légumes), j'ai découvert en rentrant chez moi des kadi patta (feuilles de curry) gratuites dans mon sac. "En Inde, les affaires vont au-delà de la transaction. Il s'agit autant de la personne que du produit", a déclaré Tanwar. "En Inde, les gens investissent dans les personnes autant que dans les produits ou les services." A regarder : Tanwar se rend dans le village de pêcheurs indigènes de Worli Koliwada pour acheter son poisson à une femme koli locale, et quand elle n'a pas un bon produit, elle lui dit d'acheter à quelqu'un d'autre. Son honnêteté se paie au prix des affaires, mais elle sait qu'elle le gardera comme client fidèle. Lorsqu'il n'a pas d'argent sur lui, elle lui dit : "Payez-moi plus tard". L'argent est la moindre des choses dans notre transaction". Ce type d'échanges informels sur les marchés et les charrettes de rue illustre parfaitement paisa vasool. "Vous faites l'expérience du monde entier, par opposition à une franchise plate, explique le Dr Birla. Lorsque je me promène dans un bazar, que j'admire les couleurs vibrantes des châles et des saris et la percussion des bracelets, c'est une expérience sensorielle qui a de la valeur. Je peux acheter du bhutta (maïs grillé) et, pendant que j'attends, avoir un moment de connexion avec le vendeur qui se souvient que j'aime le mien très épicé. "Il est important de prêter attention à la valeur incalculable de ces contextes", a déclaré le Dr Birla. Lorsque je suis arrivé à Mumbai, j'ai cherché en ligne des conseils et des guides de voyage. Mais j'ai rapidement commencé à utiliser paisa vasool pour tirer le meilleur parti de chaque expérience. J'ai passé une journée entière à Kala Ghoda, un quartier créatif du sud de Bombay, en prenant le temps de visiter tous les endroits de ma liste afin de rentabiliser au maximum mon temps et le coût du taxi. Après que mon ami ait organisé un atelier au Soho House, un club réservé aux membres à Juhu, nous sommes restés pour dîner afin de profiter pleinement de l'espace réservé aux membres. L'organisateur de l'événement avait laissé un bon au bar pour nous, et nous avons donc acheté des boissons correspondant exactement à l'addition. Plus que la satisfaction d'économiser de l'argent après un dîner coûteux, cela m'a encouragé à rester plus longtemps et à savourer le moment. Les visiteurs en Inde peuvent également faire l'expérience du paisa vasool en s'immergeant dans la culture locale et en tirant le meilleur parti de chaque interaction. Qu'il s'agisse de se rendre dans un bazar, de prendre les transports en commun ou d'être ouvert à la conversation avec des inconnus, le simple fait de faire un pas de plus peut aider les visiteurs à profiter de la magie du paisa vasool et, avec elle, du véritable esprit de l'Inde.
https://www.bbc.com/afrique/monde-57318128
3politics
"C'est une révolution que nous sommes en train d'opérer dans les mœurs politiques africaines", M. Isssoufou
Plus de 7 millions d'électeurs nigériens votent ce dimanche pour départager une trentaine de prétendants à la succession du président sortant, Mahamadou Issoufou. Les bureaux de vote ont ouvert à 0800 GMT et ferment à 1900 GMT. Parmi les principaux candidats visant à succéder à Mahamadou Issoufou figure Mohamed Bazoum, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) au pouvoir. Ce vétéran politique de 60 ans est le grand favori. Il a occupé le poste de ministre de l'intérieur pendant les quatre dernières années et est un allié fidèle du président Issoufou. Il se présente pour la première fois à la course présidentielle. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Mahamane Ousmane, le premier président du Niger démocratiquement élu en 1993, et Seini Oumarou, ancien Premier ministre de feu le Président Mamadou Tandja, sont également candidats. Chacun d'entre eux a proposé des solutions pour résoudre la crise sécuritaire car c'est sans aucun doute le principal défi auquel le prochain président sera confronté. Les attentats terroristes constituent une menace majeure, en particulier dans la région frontalière avec le Nigeria. "J'attends du président nigérien qu'il fasse passer la sécurité, la santé, le progrès et la démocratie en premier", a déclaré dimanche à l'AFP Aboubakar Saleh, un blanchisseur de 37 ans, sans révéler pour qui il a voté. Issaka Soumana, un chauffeur de camion de 52 ans, a, lui, expliqué qu'il voulait du changement. "Le Niger n'avance pas. Notre pays doit se relever", a-t-il ajouté, brandissant son pouce taché d'encre pour montrer qu'il avait voté. 5.563 observateurs nationaux et 939 observateurs internationaux de l'Union africaine, de la CEN SAD, de la CEMAC, de la CEDEAO, etc. ont été déployés pour surveiller ce double scrutin. Cette élection marquera un tournant décisif dans l'histoire politique du Niger, car le pays, qui a connu trois interruptions de son processus démocratique, se prépare à une transition démocratique pour la première fois depuis son indépendance. Lire aussi : Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde et reste vulnérable avec un taux de pauvreté qui reste très élevé, à 41,4%, touchant plus de 9,5 millions de personnes. "Révolution" dans les mœurs politiques en Afrique Au sortir de son bureau de vote ce dimanche, le président sortant Mahamadou Issoufou n'a pas caché sa fierté d'impulser une "révolution" en Afrique. "J'espère que cette alternance démocratique, une première, sera une pierre d'attente pour d'autres alternances afin de consolider notre processus démocratique," a déclaré M. Issoufou. "Cela va permettre au Niger de consolider son statut de modèle de démocratie en Afrique et dans le monde. C'est une révolution que nous sommes en train d'opérer, dans les mœurs politiques, non seulement nigériennes, mais aussi africaines. Cette révolution a un acteur central qui est le peuple nigérien dont je salue le civisme, la sagesse et la maturité politique. C'est un sentiment de fierté qui m'anime."
"C'est une révolution que nous sommes en train d'opérer dans les mœurs politiques africaines", M. Isssoufou Plus de 7 millions d'électeurs nigériens votent ce dimanche pour départager une trentaine de prétendants à la succession du président sortant, Mahamadou Issoufou. Les bureaux de vote ont ouvert à 0800 GMT et ferment à 1900 GMT. Parmi les principaux candidats visant à succéder à Mahamadou Issoufou figure Mohamed Bazoum, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) au pouvoir. Ce vétéran politique de 60 ans est le grand favori. Il a occupé le poste de ministre de l'intérieur pendant les quatre dernières années et est un allié fidèle du président Issoufou. Il se présente pour la première fois à la course présidentielle. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Mahamane Ousmane, le premier président du Niger démocratiquement élu en 1993, et Seini Oumarou, ancien Premier ministre de feu le Président Mamadou Tandja, sont également candidats. Chacun d'entre eux a proposé des solutions pour résoudre la crise sécuritaire car c'est sans aucun doute le principal défi auquel le prochain président sera confronté. Les attentats terroristes constituent une menace majeure, en particulier dans la région frontalière avec le Nigeria. "J'attends du président nigérien qu'il fasse passer la sécurité, la santé, le progrès et la démocratie en premier", a déclaré dimanche à l'AFP Aboubakar Saleh, un blanchisseur de 37 ans, sans révéler pour qui il a voté. Issaka Soumana, un chauffeur de camion de 52 ans, a, lui, expliqué qu'il voulait du changement. "Le Niger n'avance pas. Notre pays doit se relever", a-t-il ajouté, brandissant son pouce taché d'encre pour montrer qu'il avait voté. 5.563 observateurs nationaux et 939 observateurs internationaux de l'Union africaine, de la CEN SAD, de la CEMAC, de la CEDEAO, etc. ont été déployés pour surveiller ce double scrutin. Cette élection marquera un tournant décisif dans l'histoire politique du Niger, car le pays, qui a connu trois interruptions de son processus démocratique, se prépare à une transition démocratique pour la première fois depuis son indépendance. Lire aussi : Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde et reste vulnérable avec un taux de pauvreté qui reste très élevé, à 41,4%, touchant plus de 9,5 millions de personnes. "Révolution" dans les mœurs politiques en Afrique Au sortir de son bureau de vote ce dimanche, le président sortant Mahamadou Issoufou n'a pas caché sa fierté d'impulser une "révolution" en Afrique. "J'espère que cette alternance démocratique, une première, sera une pierre d'attente pour d'autres alternances afin de consolider notre processus démocratique," a déclaré M. Issoufou. "Cela va permettre au Niger de consolider son statut de modèle de démocratie en Afrique et dans le monde. C'est une révolution que nous sommes en train d'opérer, dans les mœurs politiques, non seulement nigériennes, mais aussi africaines. Cette révolution a un acteur central qui est le peuple nigérien dont je salue le civisme, la sagesse et la maturité politique. C'est un sentiment de fierté qui m'anime."
https://www.bbc.com/afrique/55460253
2health
"J'ai l'impression que mon utérus est en feu"
Crampes menstruelles sévères, douleurs pendant les rapports sexuels, douleurs intestinales et urinaires et saignements pendant les menstruations et même infertilité. Ce sont quelques-uns des symptômes de l'endométriose, une maladie qui touche une femme sur 10. En moyenne, il faut huit ans aux femmes pour recevoir un diagnostic. Un chiffre qui, selon l'ONG Endometriosis UK, qui propose un soutien aux personnes atteintes d'endométriose, n'a pas bougé depuis une décennie. Il n'y a pas de cause ou de remède connu pour la maladie. Megan Morgan, qui vit à Bristol, dans l'ouest de l'Angleterre, a été diagnostiquée avec la maladie en 2021 après avoir ressenti des douleurs en dehors de ses règles, ce qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Elle dit qu'elle a eu une si mauvaise crise une nuit qu'elle s'est réveillée avec une douleur invalidante dans l'utérus et les ovaires. Ce jour-là, elle pensait qu'elle saignait. La jeune femme de 26 ans dit avoir vu un médecin plus âgé, qui lui a fait sentir qu'elle "devenait folle" après avoir essayé de dire que les symptômes que Megan éprouvait étaient "normaux". "J'ai juste pleuré devant elle et elle m'a dit : 'Écoute, je pense qu'on peut faire des tests si tu insistes'", se souvient-elle. "J'ai commencé à penser qu'elle avait peut-être raison, que c'était peut-être normal et que je devrais peut-être tellement souffrir", ajoute-t-elle. C'est après les tests qu'on lui a diagnostiqué une endométriose. Megan, qui souffre également de colite ulcéreuse, une maladie de longue durée qui provoque une inflammation du côlon et du rectum, a déclaré que l'une des parties les plus difficiles du diagnostic était de voir sa santé se détériorer et d'apprendre à accepter une nouvelle réalité. "Quand on m'a diagnostiqué une colite ulcéreuse, je me sentais très seule. J'avais 20 ans et j'étais la personne la plus malade que je connaisse." "J'ai connu des gens qui ont été en deuil à mon âge, mais ils n'ont pas eu la douleur de perdre la santé." Megan dit que lorsqu'elle a reçu un diagnostic d'endométriose, elle savait à quoi "ressemblerait le voyage" et a immédiatement commencé une thérapie." À un moment donné, à cause de la colite ulcéreuse, il se peut que je doive subir une stomie (une intervention chirurgicale qui consiste à ouvrir un organe creux). Avec l'endométriose, je peux devenir infertile ou avoir besoin d'avoir des parties de mon utérus et de mes ovaires enlevées", déclare-t-elle. Malgré cela, Megan, qui poursuit un doctorat en endométriose et douleur chronique, dit que sa plus grande préoccupation est de savoir comment la maladie pourrait limiter son avenir. Victoria Hatton, de Churchdown, dans le comté de Gloucestershire, dans l'ouest de l'Angleterre, a pris des pilules contraceptives à 14 ans après que ses cycles menstruels l'aient rendue physiquement malade. "Cela n'a pas aidé", dit-elle. Elle dit qu'elle est allée plusieurs fois chez le médecin, se plaignant de douleurs dans les jambes et le dos avant ses règles. Cependant, il a continué à prétendre que ce n'était qu'une "tension musculaire". Victoria dit que le manque de connaissances et les symptômes de l'endométriose l'ont amenée à se demander si elle réagissait de manière excessive et si les symptômes étaient tous dans sa tête. "J'ai toujours eu mal au dos et aux jambes ; j'étais malade à cause de la douleur. Le haut du dos et le cou me faisaient mal." Victoria a finalement été diagnostiquée à l'âge de 19 ans après une laparoscopie, une intervention chirurgicale au cours de laquelle une caméra est insérée dans le bassin à travers une petite coupure près de son nombril. La procédure a indiqué un tissu d'endométriose dans son diaphragme.À l'époque, elle en savait très peu sur la maladie; ''Je ne connaissais qu'une seule autre personne atteinte d'endométriose.'' Elle a entendu dire qu'elle pourrait devenir infertile. "Je ne savais rien de l'endométriose", déclare-t-elle. "Je me sentais très seule. Je ne suis allée dans aucun groupe de soutien car il n'y en avait pas. "Après sa dernière intervention chirurgicale, en août 2021, Victoria, avec une amie, a décidé de créer un groupe de soutien à l'endométriose dans sa ville. Elles espèrent commencer les réunions en face à face en août 2022. Victoria ajoute qu'il est important que "les gens si jeunes sachent qu'il existe un soutien" et qu'"ils peuvent parler à leur médecin généraliste sans avoir l'impression qu'ils leur posent un problème inutile".
"J'ai l'impression que mon utérus est en feu" Crampes menstruelles sévères, douleurs pendant les rapports sexuels, douleurs intestinales et urinaires et saignements pendant les menstruations et même infertilité. Ce sont quelques-uns des symptômes de l'endométriose, une maladie qui touche une femme sur 10. En moyenne, il faut huit ans aux femmes pour recevoir un diagnostic. Un chiffre qui, selon l'ONG Endometriosis UK, qui propose un soutien aux personnes atteintes d'endométriose, n'a pas bougé depuis une décennie. Il n'y a pas de cause ou de remède connu pour la maladie. Megan Morgan, qui vit à Bristol, dans l'ouest de l'Angleterre, a été diagnostiquée avec la maladie en 2021 après avoir ressenti des douleurs en dehors de ses règles, ce qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Elle dit qu'elle a eu une si mauvaise crise une nuit qu'elle s'est réveillée avec une douleur invalidante dans l'utérus et les ovaires. Ce jour-là, elle pensait qu'elle saignait. La jeune femme de 26 ans dit avoir vu un médecin plus âgé, qui lui a fait sentir qu'elle "devenait folle" après avoir essayé de dire que les symptômes que Megan éprouvait étaient "normaux". "J'ai juste pleuré devant elle et elle m'a dit : 'Écoute, je pense qu'on peut faire des tests si tu insistes'", se souvient-elle. "J'ai commencé à penser qu'elle avait peut-être raison, que c'était peut-être normal et que je devrais peut-être tellement souffrir", ajoute-t-elle. C'est après les tests qu'on lui a diagnostiqué une endométriose. Megan, qui souffre également de colite ulcéreuse, une maladie de longue durée qui provoque une inflammation du côlon et du rectum, a déclaré que l'une des parties les plus difficiles du diagnostic était de voir sa santé se détériorer et d'apprendre à accepter une nouvelle réalité. "Quand on m'a diagnostiqué une colite ulcéreuse, je me sentais très seule. J'avais 20 ans et j'étais la personne la plus malade que je connaisse." "J'ai connu des gens qui ont été en deuil à mon âge, mais ils n'ont pas eu la douleur de perdre la santé." Megan dit que lorsqu'elle a reçu un diagnostic d'endométriose, elle savait à quoi "ressemblerait le voyage" et a immédiatement commencé une thérapie." À un moment donné, à cause de la colite ulcéreuse, il se peut que je doive subir une stomie (une intervention chirurgicale qui consiste à ouvrir un organe creux). Avec l'endométriose, je peux devenir infertile ou avoir besoin d'avoir des parties de mon utérus et de mes ovaires enlevées", déclare-t-elle. Malgré cela, Megan, qui poursuit un doctorat en endométriose et douleur chronique, dit que sa plus grande préoccupation est de savoir comment la maladie pourrait limiter son avenir. Victoria Hatton, de Churchdown, dans le comté de Gloucestershire, dans l'ouest de l'Angleterre, a pris des pilules contraceptives à 14 ans après que ses cycles menstruels l'aient rendue physiquement malade. "Cela n'a pas aidé", dit-elle. Elle dit qu'elle est allée plusieurs fois chez le médecin, se plaignant de douleurs dans les jambes et le dos avant ses règles. Cependant, il a continué à prétendre que ce n'était qu'une "tension musculaire". Victoria dit que le manque de connaissances et les symptômes de l'endométriose l'ont amenée à se demander si elle réagissait de manière excessive et si les symptômes étaient tous dans sa tête. "J'ai toujours eu mal au dos et aux jambes ; j'étais malade à cause de la douleur. Le haut du dos et le cou me faisaient mal." Victoria a finalement été diagnostiquée à l'âge de 19 ans après une laparoscopie, une intervention chirurgicale au cours de laquelle une caméra est insérée dans le bassin à travers une petite coupure près de son nombril. La procédure a indiqué un tissu d'endométriose dans son diaphragme.À l'époque, elle en savait très peu sur la maladie; ''Je ne connaissais qu'une seule autre personne atteinte d'endométriose.'' Elle a entendu dire qu'elle pourrait devenir infertile. "Je ne savais rien de l'endométriose", déclare-t-elle. "Je me sentais très seule. Je ne suis allée dans aucun groupe de soutien car il n'y en avait pas. "Après sa dernière intervention chirurgicale, en août 2021, Victoria, avec une amie, a décidé de créer un groupe de soutien à l'endométriose dans sa ville. Elles espèrent commencer les réunions en face à face en août 2022. Victoria ajoute qu'il est important que "les gens si jeunes sachent qu'il existe un soutien" et qu'"ils peuvent parler à leur médecin généraliste sans avoir l'impression qu'ils leur posent un problème inutile".
https://www.bbc.com/afrique/articles/c2lxedlpz8eo
2health
Mame Awa Diouf: "J'ai survécu au coronavirus"
De plus en plus d’Africains de la diaspora sont touchés par le coronavirus; une jeune sénégalaise ayant survécu au COVID 19 en France témoigne. Pourquoi suis-je en vie et pas les autres? C’est l’une des questions qu’on peut se poser quand on est atteint du syndrome du survivant, un mal plus que jamais d’actualité dans ce contexte de pandémie. Dr Emilie Tchokoté, psychologue clinicienne nous en parle.
Mame Awa Diouf: "J'ai survécu au coronavirus" De plus en plus d’Africains de la diaspora sont touchés par le coronavirus; une jeune sénégalaise ayant survécu au COVID 19 en France témoigne. Pourquoi suis-je en vie et pas les autres? C’est l’une des questions qu’on peut se poser quand on est atteint du syndrome du survivant, un mal plus que jamais d’actualité dans ce contexte de pandémie. Dr Emilie Tchokoté, psychologue clinicienne nous en parle.
https://www.bbc.com/afrique/monde-52402933
2health
Coronavirus : quand les Africains pourraient-ils se faire vacciner ?
Si la nouvelle de la mise au point de vaccins anti Covid-19 suscite des espoirs dans le monde entier, des questions demeurent : comment et quand l'Afrique aura-t-elle accès au vaccin ? Le CDC Africa (agence de l'Union Africaine pour le contrôle et la prévention des maladies) affirme que les vaccinations pourraient ne pas commencer avant le deuxième trimestre 2021, sans doute entre avril et juin, et qu'il faudra entre deux et trois ans pour vacciner au moins 60% de la population. Cela permettra au continent d'atteindre l'immunité collective, c'est-à-dire qu'une proportion suffisante de la population soit immunisée contre le virus par la vaccination et/ou une infection antérieure pour rendre improbable la propagation d'une personne à une autre. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Une analyse effectuée par l'OMS a révélé qu'environ 40 pays sont prêts à déployer un vaccin Covid-19 au cas où il serait disponible. Mais, ces pays ne sont pas tous au même niveau. Certains pays ont mis en place des groupes de travail qui visent à définir un mécanisme pour la distribution du vaccin. D'autres ont commencé à acheter ou à réaménager les installations de stockage existantes, car comme pour le vaccin Pfizer, le défi sera le stockage car il doit être conservé à une température d'environ - 70°C. Un autre problème auquel les pays seraient confrontés est celui de la désinformation sur le vaccin propagée sur diverses plateformes de réseaux sociaux. Pour y remédier, des organisations de vérification des faits ont commencé à démasquer ces messages et à les partager avec des organismes spécialisés de santé tels que l'UNICEF et l'OMS afin qu'ils puissent trouver de meilleurs moyens d'y répondre. Ne manquez pas ces autres articles : Le CDC Afrique souhaite que l'ONU organise un sommet spécial qui examinera comment le monde peut assurer une répartition plus équitable des vaccins Covid-19. Il s'inquiète du rythme auquel les pays ont conclu des accords avec les sociétés pharmaceutiques pour obtenir davantage de vaccins pour leurs propres populations. Les recherches menées par une alliance d'organismes d'aide montrent que les pays les plus pauvres ne pourront vacciner qu'une personne sur dix si la question n'est pas réglée assez tôt. Lors d'un sommet Afrique-Chine, la Chine a promis de donner la priorité aux pays africains une fois que leur vaccin sera prêt. Parmi les pays que la Chine a promis de soutenir figurent la Zambie et le Burkina Faso. Le Kenya a ouvertement déclaré qu'il se tournerait vers la Chine. Il a également commandé 24 millions de doses de vaccins Covid-19 (via le programme Covax) soit suffisamment pour couvrir 20 % de la population du pays. Lire aussi : Si certains pays achètent les vaccins directement, beaucoup d'autres comptent sur Covax comme moyen d'accès aux vaccins. Il s'agit d'une initiative mondiale menée par l'OMS et d'autres organismes, qui vise à fournir des vaccins aux pays à faible revenu dans le monde entier. Tous les pays africains y ont adhéré. Cela signifie que grâce à cette initiative, le continent pourra obtenir au moins 220 millions de doses initiales de vaccin une fois qu'il aura été homologué et approuvé. D'ici la fin 2021, Covax vise à acheter jusqu'à 2 milliards de doses des futurs vaccins Covid-19. Cela dépendra réellement de la façon dont chaque pays établira les priorités en matière de distribution des vaccins. Selon les lignes directrices de l'OMS, les travailleurs de la santé devraient être parmi les premiers à se faire vacciner, car ils sont au front et plus exposés à la contamination. Ceux qui travaillent aux points d'entrée des pays (aéroports, ports et frontières terrestres) devront suivre, puis les personnes âgées, surtout celles qui souffrent de maladies chroniques. Le reste de la population sera vacciné par la suite. Oui. Jusqu'à présent, quatre pays africains testent certains des vaccins : le Kenya, l'Afrique du Sud, le Maroc et l'Égypte. Le Kenya et l'Afrique du Sud testent le vaccin Oxford - Astrazeneca, l'Afrique du Sud celui de Johnson and Johnson. L'Égypte teste son propre vaccin local appelé "COVIED VACC 1". Les scientifiques affirment qu'il est vital que les Africains participent à ces essais, expliquant que ne pas le faire pourrait compromettre les efforts pour trouver un vaccin qui fonctionne dans le monde entier - et pas seulement pour les nations les plus riches. Près de huit Africains sur dix seraient prêts à se faire vacciner contre le coronavirus lorsqu'il sera disponible, selon une enquête menée par les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) et la London School of Hygiene and Tropical Medicine.Les chercheurs ont interrogé 15 000 personnes dans 15 pays du continent.Ils ont constaté une variation des résultats allant de 94 % d'acceptation du vaccin en Éthiopie à 59 % en République démocratique du Congo.Ceux qui ne voulaient pas se faire vacciner s'inquiétaient surtout de l'innocuité du vaccin, tandis que d'autres se demandaient s'il était justifié de se faire vacciner en général.Selon le CDC Afrique, une grande partie de la méfiance était fondée sur "la désinformation, car la plupart de ceux qui ont dit qu'ils ne se feraient pas vacciner croient que la maladie est d'origine humaine, n'existe pas ou est exagérée et ne constitue pas une menace sérieuse".Les chercheurs ont constaté que les personnes âgées, les habitants des zones rurales et ceux qui connaissaient une personne dont le test de dépistage du coronavirus était positif acceptaient mieux le vaccin.
Coronavirus : quand les Africains pourraient-ils se faire vacciner ? Si la nouvelle de la mise au point de vaccins anti Covid-19 suscite des espoirs dans le monde entier, des questions demeurent : comment et quand l'Afrique aura-t-elle accès au vaccin ? Le CDC Africa (agence de l'Union Africaine pour le contrôle et la prévention des maladies) affirme que les vaccinations pourraient ne pas commencer avant le deuxième trimestre 2021, sans doute entre avril et juin, et qu'il faudra entre deux et trois ans pour vacciner au moins 60% de la population. Cela permettra au continent d'atteindre l'immunité collective, c'est-à-dire qu'une proportion suffisante de la population soit immunisée contre le virus par la vaccination et/ou une infection antérieure pour rendre improbable la propagation d'une personne à une autre. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Une analyse effectuée par l'OMS a révélé qu'environ 40 pays sont prêts à déployer un vaccin Covid-19 au cas où il serait disponible. Mais, ces pays ne sont pas tous au même niveau. Certains pays ont mis en place des groupes de travail qui visent à définir un mécanisme pour la distribution du vaccin. D'autres ont commencé à acheter ou à réaménager les installations de stockage existantes, car comme pour le vaccin Pfizer, le défi sera le stockage car il doit être conservé à une température d'environ - 70°C. Un autre problème auquel les pays seraient confrontés est celui de la désinformation sur le vaccin propagée sur diverses plateformes de réseaux sociaux. Pour y remédier, des organisations de vérification des faits ont commencé à démasquer ces messages et à les partager avec des organismes spécialisés de santé tels que l'UNICEF et l'OMS afin qu'ils puissent trouver de meilleurs moyens d'y répondre. Ne manquez pas ces autres articles : Le CDC Afrique souhaite que l'ONU organise un sommet spécial qui examinera comment le monde peut assurer une répartition plus équitable des vaccins Covid-19. Il s'inquiète du rythme auquel les pays ont conclu des accords avec les sociétés pharmaceutiques pour obtenir davantage de vaccins pour leurs propres populations. Les recherches menées par une alliance d'organismes d'aide montrent que les pays les plus pauvres ne pourront vacciner qu'une personne sur dix si la question n'est pas réglée assez tôt. Lors d'un sommet Afrique-Chine, la Chine a promis de donner la priorité aux pays africains une fois que leur vaccin sera prêt. Parmi les pays que la Chine a promis de soutenir figurent la Zambie et le Burkina Faso. Le Kenya a ouvertement déclaré qu'il se tournerait vers la Chine. Il a également commandé 24 millions de doses de vaccins Covid-19 (via le programme Covax) soit suffisamment pour couvrir 20 % de la population du pays. Lire aussi : Si certains pays achètent les vaccins directement, beaucoup d'autres comptent sur Covax comme moyen d'accès aux vaccins. Il s'agit d'une initiative mondiale menée par l'OMS et d'autres organismes, qui vise à fournir des vaccins aux pays à faible revenu dans le monde entier. Tous les pays africains y ont adhéré. Cela signifie que grâce à cette initiative, le continent pourra obtenir au moins 220 millions de doses initiales de vaccin une fois qu'il aura été homologué et approuvé. D'ici la fin 2021, Covax vise à acheter jusqu'à 2 milliards de doses des futurs vaccins Covid-19. Cela dépendra réellement de la façon dont chaque pays établira les priorités en matière de distribution des vaccins. Selon les lignes directrices de l'OMS, les travailleurs de la santé devraient être parmi les premiers à se faire vacciner, car ils sont au front et plus exposés à la contamination. Ceux qui travaillent aux points d'entrée des pays (aéroports, ports et frontières terrestres) devront suivre, puis les personnes âgées, surtout celles qui souffrent de maladies chroniques. Le reste de la population sera vacciné par la suite. Oui. Jusqu'à présent, quatre pays africains testent certains des vaccins : le Kenya, l'Afrique du Sud, le Maroc et l'Égypte. Le Kenya et l'Afrique du Sud testent le vaccin Oxford - Astrazeneca, l'Afrique du Sud celui de Johnson and Johnson. L'Égypte teste son propre vaccin local appelé "COVIED VACC 1". Les scientifiques affirment qu'il est vital que les Africains participent à ces essais, expliquant que ne pas le faire pourrait compromettre les efforts pour trouver un vaccin qui fonctionne dans le monde entier - et pas seulement pour les nations les plus riches. Près de huit Africains sur dix seraient prêts à se faire vacciner contre le coronavirus lorsqu'il sera disponible, selon une enquête menée par les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) et la London School of Hygiene and Tropical Medicine.Les chercheurs ont interrogé 15 000 personnes dans 15 pays du continent.Ils ont constaté une variation des résultats allant de 94 % d'acceptation du vaccin en Éthiopie à 59 % en République démocratique du Congo.Ceux qui ne voulaient pas se faire vacciner s'inquiétaient surtout de l'innocuité du vaccin, tandis que d'autres se demandaient s'il était justifié de se faire vacciner en général.Selon le CDC Afrique, une grande partie de la méfiance était fondée sur "la désinformation, car la plupart de ceux qui ont dit qu'ils ne se feraient pas vacciner croient que la maladie est d'origine humaine, n'existe pas ou est exagérée et ne constitue pas une menace sérieuse".Les chercheurs ont constaté que les personnes âgées, les habitants des zones rurales et ceux qui connaissaient une personne dont le test de dépistage du coronavirus était positif acceptaient mieux le vaccin.
https://www.bbc.com/afrique/region-55348735
3politics
"L’Afrique ne sera pas un terrain privilégié de la politique américaine", selon le Pr Mamadou Diouf
L'Amérique de Joe Biden ne sera pas sur un terrain politique privilégié en Afrique. C'est la réaction de Mamadou Diouf, professeur d'histoire à l'université Columbia de New York, sur les antennes de la BBC. Le Pr Mamadou Diouf n'est pas enthousiaste concernant la politique extérieure des Etats-Unis, notamment en Afrique. Il l'est encore moins sur le dossier de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest. L'enseignant sénégalais estime qu'en vertu de "la situation dans laquelle l'Amérique se trouvait dans les deux années précédentes, l'Afrique ne sera pas un terrain privilégié" de sa politique. Rappelant la présence des Américains sur le front ouest-africain, Pr Mamadou Diouf est convaincu que cette présence sera "couverte". A ne pas manquer sur BBC Afrique : "Je pense que cette présence sera beaucoup plus une présence couverte et ce qui est très claire, c'est que dans la situation dans laquelle l'Amérique se trouvait dans les deux années…, l'Afrique ne sera pas un terrain privilégié de la politique américaine", a-t-il annoncé. Pour ce professeur d'histoire, la raison est à chercher dans la perte de "crédibilité" du pays de l'oncle Sam sur le continent africain. Par conséquent, l'un des dossiers les plus importants sur lequel l'Amérique de Biden va s'atteler est "d'essayer de récupérer une partie de la crédibilité perdue". "Comme pour l'Afrique, il y a une perte de crédibilité, et aussi une demande de l'Amérique qui sera une demande pour essayer de récupérer une partie de la crédibilité perdue", explique Pr Diouf. Le Pr Mamadou Diouf a aussi souligné que Joe Biden "ne va pas réagir par rapport à la démarche de Trump", qui avait annoncé la réduction des effectifs militaires du dispositif AFRICOM, de lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Est. "Il va plutôt réagir par rapport à ce qui a été réalisé par Trump et par le président Obama", dit-il. Le 5 décembre 1992, une force d'intervention unifiée (UNITAF) et multilatérale des Nations unies est déployée en Somalie, en vertu de la résolution 794 du Conseil de sécurité. L'opération "Restore Hope" (Restaurer l'espoir en Somalie), menée par les Etats-Unis, s'est soldée par un échec à la date du 4 mai 1993. Au début, l'intervention est considérée comme une réussite avec le déploiement de 40 000 hommes, dont 30 000 américains qui portent secours aux populations. Des routes sont refaites, des hôpitaux, des écoles et des orphelinats sont réhabilités. Mais avec l'arrivée de Bill Clinton au pouvoir en janvier 1993, l'opération est arrêtée en mai de la même année, avec la réduction à seulement 2 000 le nombre de soldats de l'UNITAF, désormais sous mandat direct de l'ONU. Quelques temps après, c'est la reprise de la guerre civile. Par ailleurs, l'armée américaine a formé et équipé récemment, de 2002 à 2004, une brigade de réaction rapide de 150 hommes en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Tchad pour renforcer ces pays dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et la contrebande d'armes. L'Amérique est aussi souvent citée dans des missions clandestines ou secrètes sur le continent africain. Selon une enquête publiée par Le Monde diplomatiqueen juillet 2004, les chefs d'état-major de huit pays africains (Tchad, Mali, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Niger, Tunisie et Algérie) ont été conviés les 23 et 24 mars 2004 à une réunion secrète au siège du commandement européen de l'armée américaine (Us-Eucom), à Stuttgart en Allemagne. "La rencontre, dont les travaux sont restés secrets, concernait la coopération militaire dans la lutte globale contre le terrorisme", nous révèle le journal. "Cette rencontre, dit-il, traitait du Sahel, zone tampon entre le Maghreb et l'Afrique noire, entre les zones pétrolières du Nord et celles du golfe de Guinée". Outre la visite fréquente de plusieurs secrétaires d'Etat américains sur le continent, des présidents comme George W. Bush ont également visité l'Afrique (Sénégal, Afrique du Sud, Nigéria, Ouganda et Botswana en juillet 2003). En 2004, dans son programme d'assistance militaire aux pays du Sahel, révèle le média français, les Etats-Unis débloquent plus de 2,5 milliards FCFA (6,5 millions de dollars) pour aider le Mali, la Mauritanie, le Tchad et le Niger à venir à bout de "la contre-bande, les criminels internationaux et les mouvements terroristes". Par son programme African Crisis Response Initiative (ACRI) l'armée américaine a contribué, entre juillet 1997 et mai 2000, à la formation de bataillons au Sénégal, au Mali, en Côte d'Ivoire, au Malawi, en Ouganda, au Ghana et au Bénin. L'universitaire a souligné que les Etats-Unis vont retourner dans leur politique de réprimande, surtout envers ses potentiels concurrents, mais ils pourront rechercher des terrains de compromis avec d'autres. "Il est clair qu'on va retourner à la politique de containment de la Corée du Nord, c'est-à-dire que l'Amérique va être beaucoup plus agressive. L'Amérique va être beaucoup plus agressive dans sa politique russe", dit-il. Toutefois, rappelle-t-il, "l'Amérique va essayer de trouver un compromis avec l'Iran et probablement l'Amérique va réviser donc, dans une certaine mesure, sa politique au Moyen-Orient". Le 46e président des Etats-Unis, Joe Biden, prête serment ce mercredi à Washington, sous l'œil de plus de 25 000 soldats déployés pour éviter des violences, comme ce fut le cas le jour de l'attaque des partisans du président sortant sur le Capitole. Pour des mesures sanitaires liées au Covid-19, une petite foule de privilégiés va assister à la cérémonie d'investiture. En lieu et place des invités, 191 500 drapeaux américains sont installés sur la grande esplanade entre le Capitole et le monument de Washington. Regarder :
"L’Afrique ne sera pas un terrain privilégié de la politique américaine", selon le Pr Mamadou Diouf L'Amérique de Joe Biden ne sera pas sur un terrain politique privilégié en Afrique. C'est la réaction de Mamadou Diouf, professeur d'histoire à l'université Columbia de New York, sur les antennes de la BBC. Le Pr Mamadou Diouf n'est pas enthousiaste concernant la politique extérieure des Etats-Unis, notamment en Afrique. Il l'est encore moins sur le dossier de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest. L'enseignant sénégalais estime qu'en vertu de "la situation dans laquelle l'Amérique se trouvait dans les deux années précédentes, l'Afrique ne sera pas un terrain privilégié" de sa politique. Rappelant la présence des Américains sur le front ouest-africain, Pr Mamadou Diouf est convaincu que cette présence sera "couverte". A ne pas manquer sur BBC Afrique : "Je pense que cette présence sera beaucoup plus une présence couverte et ce qui est très claire, c'est que dans la situation dans laquelle l'Amérique se trouvait dans les deux années…, l'Afrique ne sera pas un terrain privilégié de la politique américaine", a-t-il annoncé. Pour ce professeur d'histoire, la raison est à chercher dans la perte de "crédibilité" du pays de l'oncle Sam sur le continent africain. Par conséquent, l'un des dossiers les plus importants sur lequel l'Amérique de Biden va s'atteler est "d'essayer de récupérer une partie de la crédibilité perdue". "Comme pour l'Afrique, il y a une perte de crédibilité, et aussi une demande de l'Amérique qui sera une demande pour essayer de récupérer une partie de la crédibilité perdue", explique Pr Diouf. Le Pr Mamadou Diouf a aussi souligné que Joe Biden "ne va pas réagir par rapport à la démarche de Trump", qui avait annoncé la réduction des effectifs militaires du dispositif AFRICOM, de lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Est. "Il va plutôt réagir par rapport à ce qui a été réalisé par Trump et par le président Obama", dit-il. Le 5 décembre 1992, une force d'intervention unifiée (UNITAF) et multilatérale des Nations unies est déployée en Somalie, en vertu de la résolution 794 du Conseil de sécurité. L'opération "Restore Hope" (Restaurer l'espoir en Somalie), menée par les Etats-Unis, s'est soldée par un échec à la date du 4 mai 1993. Au début, l'intervention est considérée comme une réussite avec le déploiement de 40 000 hommes, dont 30 000 américains qui portent secours aux populations. Des routes sont refaites, des hôpitaux, des écoles et des orphelinats sont réhabilités. Mais avec l'arrivée de Bill Clinton au pouvoir en janvier 1993, l'opération est arrêtée en mai de la même année, avec la réduction à seulement 2 000 le nombre de soldats de l'UNITAF, désormais sous mandat direct de l'ONU. Quelques temps après, c'est la reprise de la guerre civile. Par ailleurs, l'armée américaine a formé et équipé récemment, de 2002 à 2004, une brigade de réaction rapide de 150 hommes en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Tchad pour renforcer ces pays dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et la contrebande d'armes. L'Amérique est aussi souvent citée dans des missions clandestines ou secrètes sur le continent africain. Selon une enquête publiée par Le Monde diplomatiqueen juillet 2004, les chefs d'état-major de huit pays africains (Tchad, Mali, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Niger, Tunisie et Algérie) ont été conviés les 23 et 24 mars 2004 à une réunion secrète au siège du commandement européen de l'armée américaine (Us-Eucom), à Stuttgart en Allemagne. "La rencontre, dont les travaux sont restés secrets, concernait la coopération militaire dans la lutte globale contre le terrorisme", nous révèle le journal. "Cette rencontre, dit-il, traitait du Sahel, zone tampon entre le Maghreb et l'Afrique noire, entre les zones pétrolières du Nord et celles du golfe de Guinée". Outre la visite fréquente de plusieurs secrétaires d'Etat américains sur le continent, des présidents comme George W. Bush ont également visité l'Afrique (Sénégal, Afrique du Sud, Nigéria, Ouganda et Botswana en juillet 2003). En 2004, dans son programme d'assistance militaire aux pays du Sahel, révèle le média français, les Etats-Unis débloquent plus de 2,5 milliards FCFA (6,5 millions de dollars) pour aider le Mali, la Mauritanie, le Tchad et le Niger à venir à bout de "la contre-bande, les criminels internationaux et les mouvements terroristes". Par son programme African Crisis Response Initiative (ACRI) l'armée américaine a contribué, entre juillet 1997 et mai 2000, à la formation de bataillons au Sénégal, au Mali, en Côte d'Ivoire, au Malawi, en Ouganda, au Ghana et au Bénin. L'universitaire a souligné que les Etats-Unis vont retourner dans leur politique de réprimande, surtout envers ses potentiels concurrents, mais ils pourront rechercher des terrains de compromis avec d'autres. "Il est clair qu'on va retourner à la politique de containment de la Corée du Nord, c'est-à-dire que l'Amérique va être beaucoup plus agressive. L'Amérique va être beaucoup plus agressive dans sa politique russe", dit-il. Toutefois, rappelle-t-il, "l'Amérique va essayer de trouver un compromis avec l'Iran et probablement l'Amérique va réviser donc, dans une certaine mesure, sa politique au Moyen-Orient". Le 46e président des Etats-Unis, Joe Biden, prête serment ce mercredi à Washington, sous l'œil de plus de 25 000 soldats déployés pour éviter des violences, comme ce fut le cas le jour de l'attaque des partisans du président sortant sur le Capitole. Pour des mesures sanitaires liées au Covid-19, une petite foule de privilégiés va assister à la cérémonie d'investiture. En lieu et place des invités, 191 500 drapeaux américains sont installés sur la grande esplanade entre le Capitole et le monument de Washington. Regarder :
https://www.bbc.com/afrique/monde-55732566
0business
Climat : pas encore d'accord au sommet sur le climat
Les négociations au sommet des Nations unies sur le climat, à Madrid, devaient prendre fin vendredi. Mais elles se poursuivent ce samedi, les Etats n'ayant pas réussi à trouver un accord sur les voies et moyens de réduire le réchauffement de la planète. Les pourparlers, qui devaient s'achever tard vendredi, sont dans l'impasse, sur un certain nombre de questions. Des pays comme l'Australie, les Etats-Unis et le Brésil font face aux pressions exercées par d'autres Etats pour leur faire accepter politiques plus strictes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Lire aussi : Qu'attend l'Afrique de la COP? En Europe, ces enfants qui se mobilisent pour le climat L'aide financière aux pays les plus menacés et les règles relatives à l'échange de droits d'émission de carbone font également l'objet de controverses. Les pays doivent individuellement s'engager sérieusement, surtout en ce qui concerne les contributions déterminées au niveau national (NDC), si elles veulent sauver la planète pour les générations futures, a déclaré Tina Stege, la représentante des Iles Marshall, un archipel situé dans l'Océanie. Lire aussi : La légende de la musique qui veut faire reverdir le Sahel Pour limiter le réchauffement de la planète à +2°C, voire +1,5°C, tous les Etats doivent soumettre une version révisée de leurs engagements, avant la prochaine conférence des Nations unies sur le cmimat prévue à Glasgow (Ecosse). A ce stade, quelque 80 pays se sont engagés à présenter un rehaussement de cette ambition, mais ils ne représentent qu'environ 10% des émissions mondiales. Et quasiment aucun des plus grands émetteurs, la Chine, l'Inde ou les Etats-Unis, ne semble vouloir rejoindre ce groupe.
Climat : pas encore d'accord au sommet sur le climat Les négociations au sommet des Nations unies sur le climat, à Madrid, devaient prendre fin vendredi. Mais elles se poursuivent ce samedi, les Etats n'ayant pas réussi à trouver un accord sur les voies et moyens de réduire le réchauffement de la planète. Les pourparlers, qui devaient s'achever tard vendredi, sont dans l'impasse, sur un certain nombre de questions. Des pays comme l'Australie, les Etats-Unis et le Brésil font face aux pressions exercées par d'autres Etats pour leur faire accepter politiques plus strictes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Lire aussi : Qu'attend l'Afrique de la COP? En Europe, ces enfants qui se mobilisent pour le climat L'aide financière aux pays les plus menacés et les règles relatives à l'échange de droits d'émission de carbone font également l'objet de controverses. Les pays doivent individuellement s'engager sérieusement, surtout en ce qui concerne les contributions déterminées au niveau national (NDC), si elles veulent sauver la planète pour les générations futures, a déclaré Tina Stege, la représentante des Iles Marshall, un archipel situé dans l'Océanie. Lire aussi : La légende de la musique qui veut faire reverdir le Sahel Pour limiter le réchauffement de la planète à +2°C, voire +1,5°C, tous les Etats doivent soumettre une version révisée de leurs engagements, avant la prochaine conférence des Nations unies sur le cmimat prévue à Glasgow (Ecosse). A ce stade, quelque 80 pays se sont engagés à présenter un rehaussement de cette ambition, mais ils ne représentent qu'environ 10% des émissions mondiales. Et quasiment aucun des plus grands émetteurs, la Chine, l'Inde ou les Etats-Unis, ne semble vouloir rejoindre ce groupe.
https://www.bbc.com/afrique/50794031
5sports
Les joueurs ghanéens ne pardonnent pas la main de Suarez 10 ans plus tard
"Pour moi, le match contre l'Uruguay est un match que nous avons gagné", déclare John Paintsil, en évoquant l'un des matchs les plus spectaculaires de l'histoire de la Coupe du monde masculine : le quart de finale de 2010 entre son équipe du Ghana et l'Uruguay à Johannesburg. La réalité, cependant, est que le Ghana n'a pas gagné. Une main de Luis Suarez a arrêté un tir au but dans le temps additionnel, l'un des moments les plus controversés et les plus mémorables de ce tournoi. Suarez a été expulsé, mais le Ghana a râté le penalty qui en a résulté et, finalement, a été éliminé aux tirs au but après la prolongation. Dix ans plus tard, la douleur de Paintsil et de son coéquipier Hans Sarpei persiste. Pour de nombreux Ghanéens, Suarez est l'auteur de l'un des plus grands crimes de l'histoire sportive du pays. "Nous avons été trompés", dit Paintsil, "dégager le ballon avec la main - on était censé nous accorder un but." Lire aussi : Paintsil dit que les gens parlent encore de l'incident au Ghana. "Je ne peux pas lui pardonner car ce n'était pas un accident. Il sait ce qu'il a fait. Nous pleurions et vous voyez que quelqu'un qui nous a trompés est en train de célébrer. Comment puis-je lui pardonner ? Je ne pardonnerai jamais, Jamais, jamais", ajoute Sarpei. Première Coupe du monde africaine Le 2 juillet 2010, le Ghana avait sur les épaules les espoirs footballistiques de tout un continent. L'Afrique du Sud a accueilli la première Coupe du monde africaine, mais les Bafana Bafana n'ont pas réussi à passer la phase de groupes malgré un vaillant effort. Les autres équipes africaines ont toutes été éliminées au même moment, ne laissant que les Black Stars dans la compétition. "Sur le chemin du match contre l'Uruguay, je pense que tout le monde savait que nous pouvions les battre - je pense que le monde entier nous soutenait", déclare l'arrière gauche Sarpei. "La façon dont nous jouions : nous jouons devant, nous attaquons devant. Nous essayons d'apprécier le jeu. Quand vous voyez le Ghana, c'est comme si vous écoutiez de la musique parce que le ballon coule", dit-il. Le Ghana a pris l'avantage à la mi-temps sur un puissant tir de 40 mètres de l'ancien milieu de terrain de Portsmouth et de l'Inter Milan, Sulley Muntari. Mais Diego Forlan égalise sur un coup franc et les deux équipes se livrent à une compétition passionnante - sans doute l'un des meilleurs matchs de la Coupe du Monde 2010 - les deux équipes se disputant les occasions tout au long du match. Mais ce sont les dernières minutes de la rencontre qui resteront à jamais parmi les moments d'infamie de la Coupe du monde. Le Ghana s'impose sur un coup franc à l'entrée de la surface de réparation, qui est repris par Paintsil. Dans la bousculade qui a suivi, Suarez a légitimement dégagé un tir du capitaine Steven Appiah sur la ligne de but - avant, quelques secondes plus tard, d'éloigner la tête de Dominic Adiyiah du but. "Pour moi, je me suis dit : 'le dernier homme sur la ligne, a touché le ballon avec sa main, c'est censé être un but' - alors je me réjouissais déjà de notre victoire", se souvient Pantsil . A regarder : Puis j'ai vu que c'était un penalty et j'ai dit : "Quoi ? J'ai crié : "Non, non, prenez le ballon au centre (cercle), prenez le ballon au centre". Suarez a été expulsé, quittant le terrain en larmes, tandis que les joueurs ghanéens commençaient à faire la fête. "Je pense que tout le monde de notre côté se disait 'oui, nous allons en demi-finale' parce qu'Asamoah Gyan avait déjà marqué deux penalties auparavant et qu'il avait donné l'impression que c'était facile", dit Sarpei. Gyan avait été le porte bonheur du Ghana dans le tournoi, en marquant le but de la victoire au tour précédent contre les États-Unis - un match qui avait également donné lieu à une prolongation. "Je me tenais là et pour moi, le ballon allait dans les filets et nous passions au prochain tour", se souvient Sarpei. Ensuite, le ballon a frappé la barre transversale et ma première pensée a été : "C'est vrai ? C'est vrai ? La balle n'est pas dans le filet ? Qu'est-ce qui se passe ? Quel est le problème ?" "Et puis c'était difficile. À ce moment-là, quand il n'a pas marqué et que nous avons dû aller aux tirs au but, le sentiment était que, maintenant, il sera difficile d'aller au prochain tour", raconte-t-il. Suarez, qui était resté dans le tunnel pour regarder le penalty, était photographié en train de célébrer le fait que Gyan avait manqué son tir - quelque chose qui fait encore mal à Paintsil. "Sortir et faire la fête comme si vous étiez le roi du monde en blessant des gens. Soyez au moins un professionnel, ayez de la compassion. Allez dans votre loge et faites la fête, personne ne le verra", déclare-t-il. Suarez a été cité dans la presse en disant "la main de Dieu m'appartient maintenant", faisant référence au but de Diego Maradona contre l'Angleterre lors de la Coupe du monde 1986. A regarder : Le Ghana a ensuite perdu aux tirs au but, une occasion en or manquée pour l'Afrique de remporter la Coupe du monde. Depuis lors, aucune équipe africaine n'a été si près d'atteindre le stade des demi-finales lors de cette compétition. C'est lors du match contre le Ghana que Luis Suarez a acquis pour la première fois une notoriété internationale. Six mois plus tard, il rejoint Liverpool en provenance de l'Ajax, le géant néerlandais. Suarez a pris un pari qui a permis à son pays d'atteindre sa première demi-finale depuis 1970, mais il a été battu 3-2 par les Pays-Bas - sans lui. "Il faut faire ce qu'il faut pour rendre son pays fier et c'est ce qu'il a fait", dit Paintsil - mais il a été catégorique lorsqu'on lui a demandé s'il aurait été prêt à toucher le ballon s'il était dans la même position que Suarez. "Aucun joueur africain n'aurait fait cela", affirme-t-il. "Les Africains sont plus athlétiques. Même si le ballon avait été sur la ligne opposée, j'aurais essayé de frapper le ballon, comme si je faisais du kung-fu", déclare le joueur. On dit que le temps guérit les vieilles blessures. Mais dix ans plus tard, la blessure semble toujours ouverte pour Hans et John. "Ça fait encore mal. Je souffre encore chaque fois que j'y pense", dit Pantsil. "Beaucoup de choses auraient changé dans le football ghanéen, dans notre pays et aussi en Afrique. Pour moi, je ne sais pas quand je vais oublier ce souvenir, mais maintenant, il fait partie de moi", ajoute-t-il.
Les joueurs ghanéens ne pardonnent pas la main de Suarez 10 ans plus tard "Pour moi, le match contre l'Uruguay est un match que nous avons gagné", déclare John Paintsil, en évoquant l'un des matchs les plus spectaculaires de l'histoire de la Coupe du monde masculine : le quart de finale de 2010 entre son équipe du Ghana et l'Uruguay à Johannesburg. La réalité, cependant, est que le Ghana n'a pas gagné. Une main de Luis Suarez a arrêté un tir au but dans le temps additionnel, l'un des moments les plus controversés et les plus mémorables de ce tournoi. Suarez a été expulsé, mais le Ghana a râté le penalty qui en a résulté et, finalement, a été éliminé aux tirs au but après la prolongation. Dix ans plus tard, la douleur de Paintsil et de son coéquipier Hans Sarpei persiste. Pour de nombreux Ghanéens, Suarez est l'auteur de l'un des plus grands crimes de l'histoire sportive du pays. "Nous avons été trompés", dit Paintsil, "dégager le ballon avec la main - on était censé nous accorder un but." Lire aussi : Paintsil dit que les gens parlent encore de l'incident au Ghana. "Je ne peux pas lui pardonner car ce n'était pas un accident. Il sait ce qu'il a fait. Nous pleurions et vous voyez que quelqu'un qui nous a trompés est en train de célébrer. Comment puis-je lui pardonner ? Je ne pardonnerai jamais, Jamais, jamais", ajoute Sarpei. Première Coupe du monde africaine Le 2 juillet 2010, le Ghana avait sur les épaules les espoirs footballistiques de tout un continent. L'Afrique du Sud a accueilli la première Coupe du monde africaine, mais les Bafana Bafana n'ont pas réussi à passer la phase de groupes malgré un vaillant effort. Les autres équipes africaines ont toutes été éliminées au même moment, ne laissant que les Black Stars dans la compétition. "Sur le chemin du match contre l'Uruguay, je pense que tout le monde savait que nous pouvions les battre - je pense que le monde entier nous soutenait", déclare l'arrière gauche Sarpei. "La façon dont nous jouions : nous jouons devant, nous attaquons devant. Nous essayons d'apprécier le jeu. Quand vous voyez le Ghana, c'est comme si vous écoutiez de la musique parce que le ballon coule", dit-il. Le Ghana a pris l'avantage à la mi-temps sur un puissant tir de 40 mètres de l'ancien milieu de terrain de Portsmouth et de l'Inter Milan, Sulley Muntari. Mais Diego Forlan égalise sur un coup franc et les deux équipes se livrent à une compétition passionnante - sans doute l'un des meilleurs matchs de la Coupe du Monde 2010 - les deux équipes se disputant les occasions tout au long du match. Mais ce sont les dernières minutes de la rencontre qui resteront à jamais parmi les moments d'infamie de la Coupe du monde. Le Ghana s'impose sur un coup franc à l'entrée de la surface de réparation, qui est repris par Paintsil. Dans la bousculade qui a suivi, Suarez a légitimement dégagé un tir du capitaine Steven Appiah sur la ligne de but - avant, quelques secondes plus tard, d'éloigner la tête de Dominic Adiyiah du but. "Pour moi, je me suis dit : 'le dernier homme sur la ligne, a touché le ballon avec sa main, c'est censé être un but' - alors je me réjouissais déjà de notre victoire", se souvient Pantsil . A regarder : Puis j'ai vu que c'était un penalty et j'ai dit : "Quoi ? J'ai crié : "Non, non, prenez le ballon au centre (cercle), prenez le ballon au centre". Suarez a été expulsé, quittant le terrain en larmes, tandis que les joueurs ghanéens commençaient à faire la fête. "Je pense que tout le monde de notre côté se disait 'oui, nous allons en demi-finale' parce qu'Asamoah Gyan avait déjà marqué deux penalties auparavant et qu'il avait donné l'impression que c'était facile", dit Sarpei. Gyan avait été le porte bonheur du Ghana dans le tournoi, en marquant le but de la victoire au tour précédent contre les États-Unis - un match qui avait également donné lieu à une prolongation. "Je me tenais là et pour moi, le ballon allait dans les filets et nous passions au prochain tour", se souvient Sarpei. Ensuite, le ballon a frappé la barre transversale et ma première pensée a été : "C'est vrai ? C'est vrai ? La balle n'est pas dans le filet ? Qu'est-ce qui se passe ? Quel est le problème ?" "Et puis c'était difficile. À ce moment-là, quand il n'a pas marqué et que nous avons dû aller aux tirs au but, le sentiment était que, maintenant, il sera difficile d'aller au prochain tour", raconte-t-il. Suarez, qui était resté dans le tunnel pour regarder le penalty, était photographié en train de célébrer le fait que Gyan avait manqué son tir - quelque chose qui fait encore mal à Paintsil. "Sortir et faire la fête comme si vous étiez le roi du monde en blessant des gens. Soyez au moins un professionnel, ayez de la compassion. Allez dans votre loge et faites la fête, personne ne le verra", déclare-t-il. Suarez a été cité dans la presse en disant "la main de Dieu m'appartient maintenant", faisant référence au but de Diego Maradona contre l'Angleterre lors de la Coupe du monde 1986. A regarder : Le Ghana a ensuite perdu aux tirs au but, une occasion en or manquée pour l'Afrique de remporter la Coupe du monde. Depuis lors, aucune équipe africaine n'a été si près d'atteindre le stade des demi-finales lors de cette compétition. C'est lors du match contre le Ghana que Luis Suarez a acquis pour la première fois une notoriété internationale. Six mois plus tard, il rejoint Liverpool en provenance de l'Ajax, le géant néerlandais. Suarez a pris un pari qui a permis à son pays d'atteindre sa première demi-finale depuis 1970, mais il a été battu 3-2 par les Pays-Bas - sans lui. "Il faut faire ce qu'il faut pour rendre son pays fier et c'est ce qu'il a fait", dit Paintsil - mais il a été catégorique lorsqu'on lui a demandé s'il aurait été prêt à toucher le ballon s'il était dans la même position que Suarez. "Aucun joueur africain n'aurait fait cela", affirme-t-il. "Les Africains sont plus athlétiques. Même si le ballon avait été sur la ligne opposée, j'aurais essayé de frapper le ballon, comme si je faisais du kung-fu", déclare le joueur. On dit que le temps guérit les vieilles blessures. Mais dix ans plus tard, la blessure semble toujours ouverte pour Hans et John. "Ça fait encore mal. Je souffre encore chaque fois que j'y pense", dit Pantsil. "Beaucoup de choses auraient changé dans le football ghanéen, dans notre pays et aussi en Afrique. Pour moi, je ne sais pas quand je vais oublier ce souvenir, mais maintenant, il fait partie de moi", ajoute-t-il.
https://www.bbc.com/afrique/sports-53269560
3politics
Les Gullah : comment préserver la culture et les traditions de ces descendants d’esclaves africains
Par Jessica Farthing Moses Ficklin sur l'île Daufuskie, Caroline du Sud Elle court contre le temps, le développement et les éléments naturels de l'île pour sauver les maisons et les cimetières de Gullah. Sallie Ann Robinson n'était pas censée naître à Daufuskie. Mais c'était presque comme si l'île l'avait attirée dès le début. Robinson est la sixième génération de sa famille à vivre sur cette île isolée de Caroline du Sud au large de la côte est des États-Unis. C’est à Daufuskie qu’on tire les origines de la culture Gullah - les coutumes et les traditions façonnées au 18ème siècle par les esclaves afro-américains le long de la côte et des îles marines de la Caroline du Sud. Aujourd'hui, leurs descendants célèbrent cette culture unique à travers la nourriture, l'art, la musique, la spiritualité et la langue. Lorsqu'elle était enceinte et qu'elle rendait visite à ses parents sur l'île, la mère de Robinson a accouché de façon inattendue alors qu'elle préparait le dîner au poêle à bois. Une sage-femme est venue aider, introduisant le bébé Sallie Ann au monde. Après la naissance, la mère et la fille ont été bloquées sur Daufuskie jusqu'à ce qu'elles puissent voyager en toute sécurité. Attirée par la beauté de la côte et réconfortée par la présence de sa famille, la mère de Robinson a décidé de rester dans leur cottage Gullah – de petites maisons construites par les premiers esclaves affranchis capables de posséder des terres. La voix de Robinson contient un soupçon de discours lyrique de Gullah, un flux et reflux chantant qui semble refléter le mouvement de traction et de traction du détroit de Calibogue qui entoure l'île. Il n'y a pas de pont vers Daufuskie, ce qui rend l'accès difficile, mais les touristes ont trouvé le moyen de s’y rendre. Face à cette vague, Robinson s'est donné pour mission de préserver la culture insulaire qui a défini sa vie. A lire aussi : Les visiteurs prennent le ferry de Hilton Head à Daufuskie, débarquant dans une marina près du site d'un complexe abandonné entouré d'un terrain de golf envahi par Jack Nicklaus. Les touristes les plus chanceux plongent dans les artères principales pour parcourir les chemins de terre bordés de chênes de l'île lors de l'Authentic Gullah Tour de Sallie Ann. Robinson partage l'histoire locale, les histoires d'enfance et son rire contagieux alors qu'elle amène les gens à des sites comme l'école à deux pièces de l'île et la First Union African Baptist Church. Malgré sa joie constante, elle ne néglige jamais le sérieux de son travail. Robinson canalise les bénéfices de son entreprise dans son organisme de bienfaisance, The Daufuskie Island Gullah Heritage Society. Dans sa quête pour sauver les maisons et les cimetières de Gullah sur l'île, elle court contre le temps, le développement et les éléments naturels de l'île. Ayant grandi dans les années 1960, Robinson a déclaré que la vie à Daufuskie était un paradis rural où tout le monde était égal. "Les garçons pouvaient faire tout ce que les filles pouvaient faire", a-t-elle déclaré. "Ils nous ont appris à tout faire. Nous avions la meilleure nourriture ; nous avions le meilleur des voisins. J'ai grandi avec des voisins que nous connaissions en tant que famille et amis". Les habitants de l'île étaient des ostréiculteurs, des chasseurs, des cuisiniers, des agriculteurs et des pêcheurs. Ils étaient aussi des conteurs, et Robinson étend ce don pour la narration à son travail. Elle commence chaque tournée avec des histoires de sa propre famille ; les hommes et les femmes qui ont travaillé pour créer une maison loin des commodités de la ville. Elle se souvient des bizarreries de la vie rurale au bord de l'océan, comme monter une vache avec ses amis sur le front de mer pour que les serpents ne les attrapent pas. Elle se souvient également de son passage à l'école primaire en tant qu'élève de Pat Conroy. Le célèbre auteur a parlé de Robinson dans son livre The Water is Wide. Dans le livre, Sallie Ann est Ethel, une étudiante précoce aux promesses illimitées. Conroy est devenue une fan de longue date de Robinson et elle a écrit la page de garde de l'un des trois livres de cuisine célébrant l'héritage culinaire de Daufuskie. À travers ces livres de cuisine, Robinson a présenté au lecteur les recettes de Gullah de sa famille, un mélange de traditions culinaires d'Afrique de l'Ouest et centrale mettant en vedette les ingrédients de la côte sud des États-Unis. De nombreuses recettes reposent sur des fruits de mer et des viandes locales facilement accessibles et nécessitent une cuisson lente afin que des plats puissent être mijotés toute la journée pendant que les gens travaillent dans les champs. Après le départ de Conroy, Robinson a été forcée de déménager hors de l'île à Savannah pour poursuivre ses études. Là, elle se sentait seule, son accent distinctif de Gullah étant une source de railleries de la part des enfants de sa nouvelle école. Après avoir obtenu son diplôme, elle s'est acclimatée à la vie sans Daufuskie, travaillant comme chef à succès, éducatrice en alimentation et mère de trois enfants. Son étoile a continué à monter alors qu'elle démontrait les traditions culinaires de Gullah en tant que chef vedette à la Smithsonian Institution de Washington DC en 2011. Elle a écrit des livres de cuisine et sensibilisé les téléspectateurs à la cuisine Gullah sur Georgia Public Broadcasting, Food Network et Travel Channel. Cependant, il manquait quelque chose. Robinson n'était pas complètement heureuse loin de Daufuskie. Sentant les esprits la rappeler, elle décida de répondre. "J'ai vraiment un faible pour la paix et la tranquillité et Daufuskie vous les donne", a-t-elle déclaré. "Peu importe où j'étais ou dans quelle ville j'étais, je savais que je devrais rentrer à Daufuskie. Les ancêtres m'ont littéralement dit que je devais rentrer chez moi". A son retour, Robinson a retrouvé une île différente de celle dont elle se souvenait. La vie était dure pour les insulaires indigènes et les transports qui permettraient aux résidents à temps plein de travailler dans les environs de Hilton Head ou de Savannah étaient extrêmement limités. Même aujourd'hui, le ferry ne circule que jusqu'à 16h00, ce qui rend les heures de travail normales impossibles. Dans les années 1950, la contamination par le ruissellement industriel à proximité a dévasté la plus grande industrie de l'île, l'ostréiculture et la conserverie. Les résidents étaient confrontés à un choix difficile : partir pour une opportunité sur le continent ou rester et vivre de la terre. Beaucoup ont choisi de partir, et lorsque leurs parents sont décédés, ils n'ont pas pu revenir vivre à temps plein. Les cottages historiques de Gullah, parfois aussi appelés ‘maisons à huîtres’, sont tombés en ruine ; les terres familiales sont restées inutilisées ; et les cimetières sont devenus négligés. La population de Gullah, qui se comptait autrefois par centaines, est tombée à seulement 21 personnes. Lorsque Robinson est revenue pour la première fois en 2016, elle a accepté un emploi dans une agence de voyages locale pour raconter ses histoires, convaincue que l'éducation des visiteurs aiderait à élargir le soutien du public pour la sauvegarde des monuments de Gullah sur l'île. Mais elle est devenue agitée et mécontente des énormes besoins de conservation qui n'ont pas été satisfaits. Estimant qu’un financement serait nécessaire, Robinson a décidé de prendre les choses en main au sein de sa propre entreprise et de consacrer une partie de ses bénéfices pour aider à la restauration des monuments culturels de Daufuskie. Elle a aidé à la préservation des maisons d'origine des Gullah, y compris la Francis Jones House où elle vit, un cottage d'une pièce construit par la famille du premier instituteur de l'île en 1856. Elle a également parrainé le nettoyage des pierres funéraires dans le cimetière. Robinson espère que lorsque le tourisme reprendra, ses efforts apporteront des fonds pour des projets de préservation et de restauration plus urgents. Robinson a emménagé dans ce cottage Gullah restauré en partenariat avec Palmetto Trust for Historic Preservation et a régulièrement accueilli des invités via Airbnb. Les invités ont eu droit à un petit-déjeuner composé de crevettes pêchées dans la nature et de gruau crémeux moulu sur pierre que Robinson a préparé tout en racontant des histoires de Gullah. Ses efforts ont pris de l'ampleur grâce à la publicité dans des articles dans O Magazine, Garden & Gun et Southern Living, ainsi que par le bouche à oreille. Récemment, Netflix est venu à Daufuskie pour en savoir plus sur la nourriture, filmant Robinson pour l'émission High on the Hog: How African American Cuisine Transformed America. Et elle n'a pas encore fini. Robinson a des projets pour des livres pour enfants, des mémoires et plus de restauration. "J'ai une entreprise que j'aime et cela m'apporte de la joie chaque jour de parler des gens qui sont partis", a-t-elle déclaré. "Surtout, je ne veux pas que cela s'arrête ici. Beaucoup d'endroits ont besoin de cette aide. Si nous pouvons le faire ici, nous pouvons le faire n'importe où. Robinson croit fermement que la préservation des lieux historiques rendra ces leçons réelles pour les enfants du futur. "Si nous ne récupérons pas ces maisons et qu'elles continuent de s'effondrer, nous allons perdre toutes les histoires. Oui, elles sont connectées. L’histoire habite ces maisons, la communauté vit dans l'histoire. Tout s’écroule. Je veux faire quelque chose à ce sujet". Après que l'industrie ostréicole a été dévastée dans les années 1950, les habitants de l'île ont dû choisir entre partir travailler ou vivre de la terre (Crédit : Penny Britt/Getty Images) Pour Robinson, les leçons apprises de ses ancêtres Gullah sur Daufuskie sont intemporelles. En regardant par la fenêtre son chêne géant de jardin, ses branches chargées de mousse atteignant le ciel bleu, elle a déclaré : "J'ai grandi ici dans une communauté qui ne vous jugeait pas. Les gens étaient fermes mais ils voulaient le meilleur pour vous. Ils connaissaient une vie où ils devaient tout créer pour l'obtenir. Personne sur cette île n'avait faim ou besoin d'aide. Nous ne vivions pas dans des maisons luxueuses, mais nous n'étions pas pauvres. Nous étions riches de tant de choses". Avec une telle richesse de tradition et de culture, même le progrès ne peut effacer l'influence de Gullah sur la région de Lowcountry de Caroline du Sud. Robinson est là pour s'assurer que les repères physiques perdurent également.
Les Gullah : comment préserver la culture et les traditions de ces descendants d’esclaves africains Par Jessica Farthing Moses Ficklin sur l'île Daufuskie, Caroline du Sud Elle court contre le temps, le développement et les éléments naturels de l'île pour sauver les maisons et les cimetières de Gullah. Sallie Ann Robinson n'était pas censée naître à Daufuskie. Mais c'était presque comme si l'île l'avait attirée dès le début. Robinson est la sixième génération de sa famille à vivre sur cette île isolée de Caroline du Sud au large de la côte est des États-Unis. C’est à Daufuskie qu’on tire les origines de la culture Gullah - les coutumes et les traditions façonnées au 18ème siècle par les esclaves afro-américains le long de la côte et des îles marines de la Caroline du Sud. Aujourd'hui, leurs descendants célèbrent cette culture unique à travers la nourriture, l'art, la musique, la spiritualité et la langue. Lorsqu'elle était enceinte et qu'elle rendait visite à ses parents sur l'île, la mère de Robinson a accouché de façon inattendue alors qu'elle préparait le dîner au poêle à bois. Une sage-femme est venue aider, introduisant le bébé Sallie Ann au monde. Après la naissance, la mère et la fille ont été bloquées sur Daufuskie jusqu'à ce qu'elles puissent voyager en toute sécurité. Attirée par la beauté de la côte et réconfortée par la présence de sa famille, la mère de Robinson a décidé de rester dans leur cottage Gullah – de petites maisons construites par les premiers esclaves affranchis capables de posséder des terres. La voix de Robinson contient un soupçon de discours lyrique de Gullah, un flux et reflux chantant qui semble refléter le mouvement de traction et de traction du détroit de Calibogue qui entoure l'île. Il n'y a pas de pont vers Daufuskie, ce qui rend l'accès difficile, mais les touristes ont trouvé le moyen de s’y rendre. Face à cette vague, Robinson s'est donné pour mission de préserver la culture insulaire qui a défini sa vie. A lire aussi : Les visiteurs prennent le ferry de Hilton Head à Daufuskie, débarquant dans une marina près du site d'un complexe abandonné entouré d'un terrain de golf envahi par Jack Nicklaus. Les touristes les plus chanceux plongent dans les artères principales pour parcourir les chemins de terre bordés de chênes de l'île lors de l'Authentic Gullah Tour de Sallie Ann. Robinson partage l'histoire locale, les histoires d'enfance et son rire contagieux alors qu'elle amène les gens à des sites comme l'école à deux pièces de l'île et la First Union African Baptist Church. Malgré sa joie constante, elle ne néglige jamais le sérieux de son travail. Robinson canalise les bénéfices de son entreprise dans son organisme de bienfaisance, The Daufuskie Island Gullah Heritage Society. Dans sa quête pour sauver les maisons et les cimetières de Gullah sur l'île, elle court contre le temps, le développement et les éléments naturels de l'île. Ayant grandi dans les années 1960, Robinson a déclaré que la vie à Daufuskie était un paradis rural où tout le monde était égal. "Les garçons pouvaient faire tout ce que les filles pouvaient faire", a-t-elle déclaré. "Ils nous ont appris à tout faire. Nous avions la meilleure nourriture ; nous avions le meilleur des voisins. J'ai grandi avec des voisins que nous connaissions en tant que famille et amis". Les habitants de l'île étaient des ostréiculteurs, des chasseurs, des cuisiniers, des agriculteurs et des pêcheurs. Ils étaient aussi des conteurs, et Robinson étend ce don pour la narration à son travail. Elle commence chaque tournée avec des histoires de sa propre famille ; les hommes et les femmes qui ont travaillé pour créer une maison loin des commodités de la ville. Elle se souvient des bizarreries de la vie rurale au bord de l'océan, comme monter une vache avec ses amis sur le front de mer pour que les serpents ne les attrapent pas. Elle se souvient également de son passage à l'école primaire en tant qu'élève de Pat Conroy. Le célèbre auteur a parlé de Robinson dans son livre The Water is Wide. Dans le livre, Sallie Ann est Ethel, une étudiante précoce aux promesses illimitées. Conroy est devenue une fan de longue date de Robinson et elle a écrit la page de garde de l'un des trois livres de cuisine célébrant l'héritage culinaire de Daufuskie. À travers ces livres de cuisine, Robinson a présenté au lecteur les recettes de Gullah de sa famille, un mélange de traditions culinaires d'Afrique de l'Ouest et centrale mettant en vedette les ingrédients de la côte sud des États-Unis. De nombreuses recettes reposent sur des fruits de mer et des viandes locales facilement accessibles et nécessitent une cuisson lente afin que des plats puissent être mijotés toute la journée pendant que les gens travaillent dans les champs. Après le départ de Conroy, Robinson a été forcée de déménager hors de l'île à Savannah pour poursuivre ses études. Là, elle se sentait seule, son accent distinctif de Gullah étant une source de railleries de la part des enfants de sa nouvelle école. Après avoir obtenu son diplôme, elle s'est acclimatée à la vie sans Daufuskie, travaillant comme chef à succès, éducatrice en alimentation et mère de trois enfants. Son étoile a continué à monter alors qu'elle démontrait les traditions culinaires de Gullah en tant que chef vedette à la Smithsonian Institution de Washington DC en 2011. Elle a écrit des livres de cuisine et sensibilisé les téléspectateurs à la cuisine Gullah sur Georgia Public Broadcasting, Food Network et Travel Channel. Cependant, il manquait quelque chose. Robinson n'était pas complètement heureuse loin de Daufuskie. Sentant les esprits la rappeler, elle décida de répondre. "J'ai vraiment un faible pour la paix et la tranquillité et Daufuskie vous les donne", a-t-elle déclaré. "Peu importe où j'étais ou dans quelle ville j'étais, je savais que je devrais rentrer à Daufuskie. Les ancêtres m'ont littéralement dit que je devais rentrer chez moi". A son retour, Robinson a retrouvé une île différente de celle dont elle se souvenait. La vie était dure pour les insulaires indigènes et les transports qui permettraient aux résidents à temps plein de travailler dans les environs de Hilton Head ou de Savannah étaient extrêmement limités. Même aujourd'hui, le ferry ne circule que jusqu'à 16h00, ce qui rend les heures de travail normales impossibles. Dans les années 1950, la contamination par le ruissellement industriel à proximité a dévasté la plus grande industrie de l'île, l'ostréiculture et la conserverie. Les résidents étaient confrontés à un choix difficile : partir pour une opportunité sur le continent ou rester et vivre de la terre. Beaucoup ont choisi de partir, et lorsque leurs parents sont décédés, ils n'ont pas pu revenir vivre à temps plein. Les cottages historiques de Gullah, parfois aussi appelés ‘maisons à huîtres’, sont tombés en ruine ; les terres familiales sont restées inutilisées ; et les cimetières sont devenus négligés. La population de Gullah, qui se comptait autrefois par centaines, est tombée à seulement 21 personnes. Lorsque Robinson est revenue pour la première fois en 2016, elle a accepté un emploi dans une agence de voyages locale pour raconter ses histoires, convaincue que l'éducation des visiteurs aiderait à élargir le soutien du public pour la sauvegarde des monuments de Gullah sur l'île. Mais elle est devenue agitée et mécontente des énormes besoins de conservation qui n'ont pas été satisfaits. Estimant qu’un financement serait nécessaire, Robinson a décidé de prendre les choses en main au sein de sa propre entreprise et de consacrer une partie de ses bénéfices pour aider à la restauration des monuments culturels de Daufuskie. Elle a aidé à la préservation des maisons d'origine des Gullah, y compris la Francis Jones House où elle vit, un cottage d'une pièce construit par la famille du premier instituteur de l'île en 1856. Elle a également parrainé le nettoyage des pierres funéraires dans le cimetière. Robinson espère que lorsque le tourisme reprendra, ses efforts apporteront des fonds pour des projets de préservation et de restauration plus urgents. Robinson a emménagé dans ce cottage Gullah restauré en partenariat avec Palmetto Trust for Historic Preservation et a régulièrement accueilli des invités via Airbnb. Les invités ont eu droit à un petit-déjeuner composé de crevettes pêchées dans la nature et de gruau crémeux moulu sur pierre que Robinson a préparé tout en racontant des histoires de Gullah. Ses efforts ont pris de l'ampleur grâce à la publicité dans des articles dans O Magazine, Garden & Gun et Southern Living, ainsi que par le bouche à oreille. Récemment, Netflix est venu à Daufuskie pour en savoir plus sur la nourriture, filmant Robinson pour l'émission High on the Hog: How African American Cuisine Transformed America. Et elle n'a pas encore fini. Robinson a des projets pour des livres pour enfants, des mémoires et plus de restauration. "J'ai une entreprise que j'aime et cela m'apporte de la joie chaque jour de parler des gens qui sont partis", a-t-elle déclaré. "Surtout, je ne veux pas que cela s'arrête ici. Beaucoup d'endroits ont besoin de cette aide. Si nous pouvons le faire ici, nous pouvons le faire n'importe où. Robinson croit fermement que la préservation des lieux historiques rendra ces leçons réelles pour les enfants du futur. "Si nous ne récupérons pas ces maisons et qu'elles continuent de s'effondrer, nous allons perdre toutes les histoires. Oui, elles sont connectées. L’histoire habite ces maisons, la communauté vit dans l'histoire. Tout s’écroule. Je veux faire quelque chose à ce sujet". Après que l'industrie ostréicole a été dévastée dans les années 1950, les habitants de l'île ont dû choisir entre partir travailler ou vivre de la terre (Crédit : Penny Britt/Getty Images) Pour Robinson, les leçons apprises de ses ancêtres Gullah sur Daufuskie sont intemporelles. En regardant par la fenêtre son chêne géant de jardin, ses branches chargées de mousse atteignant le ciel bleu, elle a déclaré : "J'ai grandi ici dans une communauté qui ne vous jugeait pas. Les gens étaient fermes mais ils voulaient le meilleur pour vous. Ils connaissaient une vie où ils devaient tout créer pour l'obtenir. Personne sur cette île n'avait faim ou besoin d'aide. Nous ne vivions pas dans des maisons luxueuses, mais nous n'étions pas pauvres. Nous étions riches de tant de choses". Avec une telle richesse de tradition et de culture, même le progrès ne peut effacer l'influence de Gullah sur la région de Lowcountry de Caroline du Sud. Robinson est là pour s'assurer que les repères physiques perdurent également.
https://www.bbc.com/afrique/monde-58656807
3politics
Les manifestations ont fait 50 morts au Tchad, selon le gouvernement
BBC News Le gouvernement tchadien dirigé par l'armée déclare que cinquante personnes sont tuées et plus de trois cents autres blessées lors d'une journée de protestation pour réclamer une transition vers la démocratie. Dans une déclaration, le nouveau Premier ministre Saleh Kebzabo affirme que certains des manifestants étaient armés. Parmi les personnes tuées figurent des membres des forces de sécurité. Le gouvernement a annoncé un couvre-feu dans la capitale et dans deux autres villes touchées par les manifestations. Les autorités affirment qu'une enquête va être ouverte. Un dirigeant de l'opposition a confié à la BBC que les protestations se poursuivront jusqu'à ce que les demandes des manifestants soient satisfaites. Les forces de sécurité ont fait usage de la force pour disperser une manifestation interdite appelant à une transition plus rapide vers un régime démocratique, jeudi matin. Un journaliste aurait été tué au cours de la manifestation. Les manifestants ont utilisé des pneus enflammés pour bloquer les routes de la capitale, bravant ainsi l'interdiction du gouvernement. Les manifestations sont dirigées contre le gouvernement militaire de transition et les manifestants réclament le retour à un régime civil. Des manifestants anti-gouvernementaux ont saccagé et incendié jeudi le siège du parti du nouveau Premier ministre tchadien Saleh Kebzabo. La police a fait usage de tirs et de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et certains quartiers de la ville ont été bouclés. Des manifestants en colère ont attaqué le siège du parti du Premier ministre récemment nommé, Saleh Kebzabo, dans la capitale, selon le site d'information pro-gouvernemental Alwihda qui indique que les manifestants ont mis le feu à l'entrée principale des locaux. La vaste nation dirigée par l'armée, est sur les nerfs depuis la mort soudaine du président Idriss Deby alors qu'il rendait visite à des troupes combattant des rebelles en avril 2021. Les forces de sécurité ont réprimé plusieurs manifestations de la société civile et de l'opposition dénonçant la prise du pouvoir par l'armée et le soutien de la France au gouvernement de transition, causant parfois des morts. Dans une déclaration, le porte-parole de la France a condamné l'utilisation d'armes létales contre les manifestants et a nié l'implication de son pays. Un nouveau gouvernement d'unité nationale a été formé vendredi pour diriger le pays pendant les deux prochaines années, jusqu'aux élections. Mais les critiques exigent un retour plus rapide à la démocratie et un changement de gouvernement après le long règne de M. Deby.
Les manifestations ont fait 50 morts au Tchad, selon le gouvernement BBC News Le gouvernement tchadien dirigé par l'armée déclare que cinquante personnes sont tuées et plus de trois cents autres blessées lors d'une journée de protestation pour réclamer une transition vers la démocratie. Dans une déclaration, le nouveau Premier ministre Saleh Kebzabo affirme que certains des manifestants étaient armés. Parmi les personnes tuées figurent des membres des forces de sécurité. Le gouvernement a annoncé un couvre-feu dans la capitale et dans deux autres villes touchées par les manifestations. Les autorités affirment qu'une enquête va être ouverte. Un dirigeant de l'opposition a confié à la BBC que les protestations se poursuivront jusqu'à ce que les demandes des manifestants soient satisfaites. Les forces de sécurité ont fait usage de la force pour disperser une manifestation interdite appelant à une transition plus rapide vers un régime démocratique, jeudi matin. Un journaliste aurait été tué au cours de la manifestation. Les manifestants ont utilisé des pneus enflammés pour bloquer les routes de la capitale, bravant ainsi l'interdiction du gouvernement. Les manifestations sont dirigées contre le gouvernement militaire de transition et les manifestants réclament le retour à un régime civil. Des manifestants anti-gouvernementaux ont saccagé et incendié jeudi le siège du parti du nouveau Premier ministre tchadien Saleh Kebzabo. La police a fait usage de tirs et de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et certains quartiers de la ville ont été bouclés. Des manifestants en colère ont attaqué le siège du parti du Premier ministre récemment nommé, Saleh Kebzabo, dans la capitale, selon le site d'information pro-gouvernemental Alwihda qui indique que les manifestants ont mis le feu à l'entrée principale des locaux. La vaste nation dirigée par l'armée, est sur les nerfs depuis la mort soudaine du président Idriss Deby alors qu'il rendait visite à des troupes combattant des rebelles en avril 2021. Les forces de sécurité ont réprimé plusieurs manifestations de la société civile et de l'opposition dénonçant la prise du pouvoir par l'armée et le soutien de la France au gouvernement de transition, causant parfois des morts. Dans une déclaration, le porte-parole de la France a condamné l'utilisation d'armes létales contre les manifestants et a nié l'implication de son pays. Un nouveau gouvernement d'unité nationale a été formé vendredi pour diriger le pays pendant les deux prochaines années, jusqu'aux élections. Mais les critiques exigent un retour plus rapide à la démocratie et un changement de gouvernement après le long règne de M. Deby.
https://www.bbc.com/afrique/articles/c6pj89deyn2o
2health
Une centaine de soldats sénégalais testés positifs au coronavirus
l'armée sénégalaise affirme qu'une centaine de ses soldats de la mission de la Cedeao en Gambie ont été testés positifs au coronavirus. L'armée sénégalaise affirme que ses 600 soldats de la force ouest-africaine de retour de Gambie ont été mis en quarantaine par mesure de précaution à Toubacouta, une localité du territoire sénégalais proche de la frontière avec la Gambie. Les soldats qui ont été testés positifs, ne présentent aucun symptôme. Les autorités affirment qu'ils se trouvent dans un hôtel dédié au suivi des patients asymptomatiques sans préciser comment ils ont été contaminés. Lire aussi : D'autres tests Covid19 dans le même groupe sont en cours. La mission de la Cedeao en Gambie compte principalement des soldats sénégalais. Le bloc régional des 15 nations l'a déployée pour forcer l'ancien président gambien Yahya Jammeh à remettre le pouvoir à son successeur élu Adama Barrow et pour aider les nouvelles autorités gambiennes à relever les défis sécuritaires. La mission a été prolongée lors de la dernière réunion de la Cedeao à la demande du président Barrow. Coronavirus - Regarder aussi ce reportage de Reality check sur l'importance des tests :
Une centaine de soldats sénégalais testés positifs au coronavirus l'armée sénégalaise affirme qu'une centaine de ses soldats de la mission de la Cedeao en Gambie ont été testés positifs au coronavirus. L'armée sénégalaise affirme que ses 600 soldats de la force ouest-africaine de retour de Gambie ont été mis en quarantaine par mesure de précaution à Toubacouta, une localité du territoire sénégalais proche de la frontière avec la Gambie. Les soldats qui ont été testés positifs, ne présentent aucun symptôme. Les autorités affirment qu'ils se trouvent dans un hôtel dédié au suivi des patients asymptomatiques sans préciser comment ils ont été contaminés. Lire aussi : D'autres tests Covid19 dans le même groupe sont en cours. La mission de la Cedeao en Gambie compte principalement des soldats sénégalais. Le bloc régional des 15 nations l'a déployée pour forcer l'ancien président gambien Yahya Jammeh à remettre le pouvoir à son successeur élu Adama Barrow et pour aider les nouvelles autorités gambiennes à relever les défis sécuritaires. La mission a été prolongée lors de la dernière réunion de la Cedeao à la demande du président Barrow. Coronavirus - Regarder aussi ce reportage de Reality check sur l'importance des tests :
https://www.bbc.com/afrique/region-54121782
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La maladie des os de verre : "j'ai déjà subi 100 fractures"
Depuis qu'elle est bébé, l'étudiante de São Paulo Beatriz Fernandes da Silva, aujourd'hui âgée de 20 ans, doit faire attention à ne pas tomber et se blesser. Alors qu'elle était encore dans le ventre de la mère, les médecins ont remarqué quelque chose de différent lors de l'échographie et ont averti que l'enfant pourrait naître avec un type d'ostéopénie ou même de nanisme. Un mois après sa naissance, sa mère est allée la changer et d'un simple mouvement elle s'est cassé le bras. À l'époque, ses parents se sont précipités à l'hôpital et on leur a même demandé si le bébé était maltraité. "Le médecin m'a demandé et j'ai dit non. Une autre est venue, ils l'ont regardée et ont vu que le blanc de son œil était bleu. C'est alors qu'ils ont découvert la maladie qu'elle avait", se souvient Shirlei Fernandes Serra, la mère de Beatriz. Les médecins ont posé un diagnostic d'ostéogenèse imparfaite, connue sous le nom de "maladie des os de verre". D'origine génétique, l'affection entraîne une fragilité des os, ayant pour principales conséquences des fractures et des déformations. Pour cette raison, l'étudiante ne mesure que 1,22 et a une taille 32. Même si elle avait certaines limitations, Beatriz essayait de mener une vie normale comme n'importe quel enfant. "J'ai été rusé. Je me suis beaucoup blessé, je faisais du skateboard et j'étais un enfant fou", plaisante-t-elle. Sa mère dit qu'elle était prudente, mais pas à l'extrême. "Je ne l'ai jamais privée et je l'ai élevée dans une bulle. Elle a même fait du patinage. Elle a acquis une compétence incroyable en faisant du skateboard. Tout au long de son développement, elle a connu plusieurs douleurs et fractures lors de gestes simples de la vie quotidienne. Elle dit qu'elle s'est déjà cassé le doigt en tuant une fourmi, par exemple. Une autre fois, elle est tombée sur le dos et s'est cassé la jambe et le coude en forme de S en essayant de faire un saut périlleux. Mais sa pire expérience a été à l'école, à l'âge de 12 ans. Au cours d'une farce au lycée, un garçon a essayé d'embrasser son pied, s'est retourné et a attrapé sa jambe gauche. Ce faisant, il s'est cassé le membre et, avec effroi, Beatriz s'est également fracturé le côté droit. "A cette époque, j'avais une tige dans le tibia et elle s'est tellement cassée qu'elle s'est pliée et a dû être retirée. A l'époque, j'avais trois tiges et maintenant j'en ai deux", se souvient-il. Après l'accident, elle a dû se rendre à l'hôpital pour une intervention chirurgicale d'urgence. L'incident a causé un traumatisme à l'élève qui a abandonné l'école pendant quatre ans, compromettant ses études. "Cela m'a rendu anxieux d'aller à l'école. Je n'y suis pas allé pendant quatre ans à cause de cela. J'ai pleuré de toutes sortes de façons", a-t-elle déclaré à BBC News Brasil. À cause de la pause, elle a maintenu une routine de soins à la maison et il lui a fallu un certain temps pour vouloir retourner dans le milieu scolaire. "Je n'aimais pas étudier à la maison, parce que je me souvenais de ce qui s'était passé. Je ne savais pas écrire à la main quand j'avais 14 ans", déplore-t-elle. Lorsqu'elle a décidé de reprendre ses études, elle a dû commencer à l'école primaire, même si elle était adolescente. Aujourd'hui, elle est encore en deuxième année de lycée. Pendant son enfance, la femme de São Paulo était accompagnée par des professionnels du SUS (Système de santé unifié) et était traitée avec un médicament appelé pamidronate de sodium, responsable de la régulation de la quantité de calcium dans le corps. Elle devait se rendre à Santa Casa, à São Paulo, tous les trois mois et utiliser le médicament pendant cinq jours. Pendant la thérapie, elle a été soumise à de fréquentes prises de sang et à des piqûres à la tête. Selon l'étudiante, le suivi a été très pénible et difficile. Parce que c'est quelque chose de très invasif. "Ma mère a eu peur et a décidé d'arrêter. Mais aujourd'hui, je me sens normale. Quand j'ai une fracture plus grave, je vais à l'hôpital", raconte-t-elle. En plus de ce suivi, elle a également subi des interventions chirurgicales lorsqu'elle a eu une fracture très grave. "En tout, j'ai subi une dizaine de chirurgies et ma mère dit que j'ai déjà subi une centaine de fractures", raconte l'élève. Lorsqu'elle a commencé à vieillir, vers l'âge de 14 ans, les fractures osseuses ont commencé à diminuer et elle a acquis une meilleure qualité de vie, raconte la mère de l'élève. Actuellement, elle continue de ne prendre que des précautions de base, comme ne pas marcher sur des sols mouillés et d'autres environnements glissants pour éviter les chutes et les fractures graves. Même avec une petite taille, Beatriz dit qu'elle se débrouille bien à la maison et "s'occupe" des tâches ménagères. Cependant, lorsqu'elle doit aller à l'école et se déplacer dans les rues, sa plus grande difficulté est l'accessibilité. "Je trouve l'ascenseur en panne et les chauffeurs ne m'aident pas à monter dans le bus. Une fois, il n'y en a pas un qui ne s'est pas arrêté et j'ai dû porter plainte. C'est mon droit", dit-elle. Pour l'aider à marcher, elle utilise un fauteuil roulant, car elle se fatigue un peu et ressent beaucoup de douleur aux pieds lorsqu'elle parcourt de longues distances sans utiliser l'appareil. Elle affirme qu'à ce jour, certaines personnes et amis sont surpris qu'elle soit une jeune femme normale. Beatriz a pu parler encore plus de la "maladie des os de verre" en partageant des vidéos sur le réseau social Tik Tok. Avec un engouement surprenant, la jeune femme a eu une réponse positive en quelques jours seulement. Les messages sur la maladie sont rapidement devenus viraux et aujourd'hui, une seule vidéo compte déjà 1,1 million de vues. Ses abonnés atteignent un peu plus de 100 000 abonnés. Elle dit qu'elle ne s'attendait pas à un tel impact positif. L'étudiante plaisante en disant qu'elle ne s'attendait pas non plus à des questions aussi curieuses. "Ils avaient des doutes sur la façon dont je me suis cassé le cou et m'ont même demandé si mes os étaient vraiment en verre", plaisante-t-elle. L'étudiante ne travaille pas à 100 % à la production de contenus, mais s'engage déjà sur internet. Beatriz a ouvert une boutique en ligne de vêtements pour hommes et vend également des maillots. À la fin de ses études secondaires, elle compte continuer dans le domaine de l'audiovisuel. Il s'agit d'une maladie d'origine génétique, qui survient en raison d'un défaut des gènes responsables de la production de collagène de type 1, provoquant des modifications principalement de la formation des os, de la dentine des dents, de la sclérotique des yeux et des ligaments. Comme pour Beatriz, l'enfant peut déjà naître avec la maladie. Cependant, dans certains cas, le début peut apparaître plus tardivement, en période périnatale. "Il peut présenter des fractures au cours de la première année de vie ou seulement après la première année, ce qui caractérise la gravité plus ou moins grande de la maladie", souligne Daniel Ferreira Fernandes, orthopédiste et professeur du cours de médecine à l'Université pontificale catholique du Paraná. (PUCP). La condition peut être divisée en 4 degrés, le plus grave étant le type 2, où l'enfant peut subir des blessures même à l'intérieur de l'utérus de la mère. "C'est une forme mortelle et le bébé meurt peu après l'accouchement ou quelques semaines plus tard", explique Adenor Israel de Oliveira, orthopédiste à l'hôpital INC (Institut de neurologie et de cardiologie de Curitiba). Aux niveaux 3 et 4, il existe des traits classiques de nanisme, comme un visage triangulaire et une petite taille. "Le grade 3 est la deuxième forme la plus grave car elle provoque beaucoup de flexions des membres et celles-ci diminuent la résistance mécanique de la personne. Ce sont généralement des personnes qui ont besoin d'un traitement pour le reste de leur vie", renforce Oliveira, qui est également membre du SBOP (Société brésilienne d'orthopédie pédiatrique). Les fractures peuvent généralement survenir après un traumatisme considéré comme léger et peuvent causer peu d'inconfort. Cependant, des douleurs chroniques peuvent survenir à la suite de déformations osseuses, séquelles de fractures osseuses. "Il existe des formes de présentation plus légères et aussi plus sévères de l'ostéogenèse imparfaite. Plus elles sont sévères, plus la survenue de fractures est importante et plus la maladie se manifeste tôt", explique l'orthopédiste de la PUCPR. A la puberté, du fait des changements hormonaux, le risque de fractures diminue. Mais il réapparaît chez les femmes après la ménopause et chez les hommes après 60 ans. Le symptôme le plus courant est la douleur chronique, résultant de déformations osseuses et de fractures. Les principales caractéristiques de la maladie sont une fragilité osseuse, une malformation dentaire, une sclérotique bleutée et une laxité généralisée des ligaments. Au niveau de la colonne vertébrale, la modification de la forme des vertèbres entraîne des déformations de la région rachidienne thoracique telles que la cyphose (bossu) et la scoliose (colonne vertébrale tordue), qui sont aggravées par l'ostéoporose et les fractures des vertèbres. Selon Fernandes, une perte auditive peut également survenir et toucher 50 % des individus. Le traitement est multidisciplinaire et implique un certain nombre de professionnels spécialisés. L'objectif principal est d'obtenir autant de fonction que possible des membres, donnant à l'individu une meilleure qualité de vie et une indépendance dans les activités quotidiennes. L'utilisation de médicaments spécifiques, qui agissent contre l'ostéoporose et inhibent la résorption osseuse, fait également partie de la thérapie. Dans le cadre des soins, il y a aussi la prévention des fractures, la stimulation de l'orthostatisme (debout), la marche et le renforcement musculaire.
La maladie des os de verre : "j'ai déjà subi 100 fractures" Depuis qu'elle est bébé, l'étudiante de São Paulo Beatriz Fernandes da Silva, aujourd'hui âgée de 20 ans, doit faire attention à ne pas tomber et se blesser. Alors qu'elle était encore dans le ventre de la mère, les médecins ont remarqué quelque chose de différent lors de l'échographie et ont averti que l'enfant pourrait naître avec un type d'ostéopénie ou même de nanisme. Un mois après sa naissance, sa mère est allée la changer et d'un simple mouvement elle s'est cassé le bras. À l'époque, ses parents se sont précipités à l'hôpital et on leur a même demandé si le bébé était maltraité. "Le médecin m'a demandé et j'ai dit non. Une autre est venue, ils l'ont regardée et ont vu que le blanc de son œil était bleu. C'est alors qu'ils ont découvert la maladie qu'elle avait", se souvient Shirlei Fernandes Serra, la mère de Beatriz. Les médecins ont posé un diagnostic d'ostéogenèse imparfaite, connue sous le nom de "maladie des os de verre". D'origine génétique, l'affection entraîne une fragilité des os, ayant pour principales conséquences des fractures et des déformations. Pour cette raison, l'étudiante ne mesure que 1,22 et a une taille 32. Même si elle avait certaines limitations, Beatriz essayait de mener une vie normale comme n'importe quel enfant. "J'ai été rusé. Je me suis beaucoup blessé, je faisais du skateboard et j'étais un enfant fou", plaisante-t-elle. Sa mère dit qu'elle était prudente, mais pas à l'extrême. "Je ne l'ai jamais privée et je l'ai élevée dans une bulle. Elle a même fait du patinage. Elle a acquis une compétence incroyable en faisant du skateboard. Tout au long de son développement, elle a connu plusieurs douleurs et fractures lors de gestes simples de la vie quotidienne. Elle dit qu'elle s'est déjà cassé le doigt en tuant une fourmi, par exemple. Une autre fois, elle est tombée sur le dos et s'est cassé la jambe et le coude en forme de S en essayant de faire un saut périlleux. Mais sa pire expérience a été à l'école, à l'âge de 12 ans. Au cours d'une farce au lycée, un garçon a essayé d'embrasser son pied, s'est retourné et a attrapé sa jambe gauche. Ce faisant, il s'est cassé le membre et, avec effroi, Beatriz s'est également fracturé le côté droit. "A cette époque, j'avais une tige dans le tibia et elle s'est tellement cassée qu'elle s'est pliée et a dû être retirée. A l'époque, j'avais trois tiges et maintenant j'en ai deux", se souvient-il. Après l'accident, elle a dû se rendre à l'hôpital pour une intervention chirurgicale d'urgence. L'incident a causé un traumatisme à l'élève qui a abandonné l'école pendant quatre ans, compromettant ses études. "Cela m'a rendu anxieux d'aller à l'école. Je n'y suis pas allé pendant quatre ans à cause de cela. J'ai pleuré de toutes sortes de façons", a-t-elle déclaré à BBC News Brasil. À cause de la pause, elle a maintenu une routine de soins à la maison et il lui a fallu un certain temps pour vouloir retourner dans le milieu scolaire. "Je n'aimais pas étudier à la maison, parce que je me souvenais de ce qui s'était passé. Je ne savais pas écrire à la main quand j'avais 14 ans", déplore-t-elle. Lorsqu'elle a décidé de reprendre ses études, elle a dû commencer à l'école primaire, même si elle était adolescente. Aujourd'hui, elle est encore en deuxième année de lycée. Pendant son enfance, la femme de São Paulo était accompagnée par des professionnels du SUS (Système de santé unifié) et était traitée avec un médicament appelé pamidronate de sodium, responsable de la régulation de la quantité de calcium dans le corps. Elle devait se rendre à Santa Casa, à São Paulo, tous les trois mois et utiliser le médicament pendant cinq jours. Pendant la thérapie, elle a été soumise à de fréquentes prises de sang et à des piqûres à la tête. Selon l'étudiante, le suivi a été très pénible et difficile. Parce que c'est quelque chose de très invasif. "Ma mère a eu peur et a décidé d'arrêter. Mais aujourd'hui, je me sens normale. Quand j'ai une fracture plus grave, je vais à l'hôpital", raconte-t-elle. En plus de ce suivi, elle a également subi des interventions chirurgicales lorsqu'elle a eu une fracture très grave. "En tout, j'ai subi une dizaine de chirurgies et ma mère dit que j'ai déjà subi une centaine de fractures", raconte l'élève. Lorsqu'elle a commencé à vieillir, vers l'âge de 14 ans, les fractures osseuses ont commencé à diminuer et elle a acquis une meilleure qualité de vie, raconte la mère de l'élève. Actuellement, elle continue de ne prendre que des précautions de base, comme ne pas marcher sur des sols mouillés et d'autres environnements glissants pour éviter les chutes et les fractures graves. Même avec une petite taille, Beatriz dit qu'elle se débrouille bien à la maison et "s'occupe" des tâches ménagères. Cependant, lorsqu'elle doit aller à l'école et se déplacer dans les rues, sa plus grande difficulté est l'accessibilité. "Je trouve l'ascenseur en panne et les chauffeurs ne m'aident pas à monter dans le bus. Une fois, il n'y en a pas un qui ne s'est pas arrêté et j'ai dû porter plainte. C'est mon droit", dit-elle. Pour l'aider à marcher, elle utilise un fauteuil roulant, car elle se fatigue un peu et ressent beaucoup de douleur aux pieds lorsqu'elle parcourt de longues distances sans utiliser l'appareil. Elle affirme qu'à ce jour, certaines personnes et amis sont surpris qu'elle soit une jeune femme normale. Beatriz a pu parler encore plus de la "maladie des os de verre" en partageant des vidéos sur le réseau social Tik Tok. Avec un engouement surprenant, la jeune femme a eu une réponse positive en quelques jours seulement. Les messages sur la maladie sont rapidement devenus viraux et aujourd'hui, une seule vidéo compte déjà 1,1 million de vues. Ses abonnés atteignent un peu plus de 100 000 abonnés. Elle dit qu'elle ne s'attendait pas à un tel impact positif. L'étudiante plaisante en disant qu'elle ne s'attendait pas non plus à des questions aussi curieuses. "Ils avaient des doutes sur la façon dont je me suis cassé le cou et m'ont même demandé si mes os étaient vraiment en verre", plaisante-t-elle. L'étudiante ne travaille pas à 100 % à la production de contenus, mais s'engage déjà sur internet. Beatriz a ouvert une boutique en ligne de vêtements pour hommes et vend également des maillots. À la fin de ses études secondaires, elle compte continuer dans le domaine de l'audiovisuel. Il s'agit d'une maladie d'origine génétique, qui survient en raison d'un défaut des gènes responsables de la production de collagène de type 1, provoquant des modifications principalement de la formation des os, de la dentine des dents, de la sclérotique des yeux et des ligaments. Comme pour Beatriz, l'enfant peut déjà naître avec la maladie. Cependant, dans certains cas, le début peut apparaître plus tardivement, en période périnatale. "Il peut présenter des fractures au cours de la première année de vie ou seulement après la première année, ce qui caractérise la gravité plus ou moins grande de la maladie", souligne Daniel Ferreira Fernandes, orthopédiste et professeur du cours de médecine à l'Université pontificale catholique du Paraná. (PUCP). La condition peut être divisée en 4 degrés, le plus grave étant le type 2, où l'enfant peut subir des blessures même à l'intérieur de l'utérus de la mère. "C'est une forme mortelle et le bébé meurt peu après l'accouchement ou quelques semaines plus tard", explique Adenor Israel de Oliveira, orthopédiste à l'hôpital INC (Institut de neurologie et de cardiologie de Curitiba). Aux niveaux 3 et 4, il existe des traits classiques de nanisme, comme un visage triangulaire et une petite taille. "Le grade 3 est la deuxième forme la plus grave car elle provoque beaucoup de flexions des membres et celles-ci diminuent la résistance mécanique de la personne. Ce sont généralement des personnes qui ont besoin d'un traitement pour le reste de leur vie", renforce Oliveira, qui est également membre du SBOP (Société brésilienne d'orthopédie pédiatrique). Les fractures peuvent généralement survenir après un traumatisme considéré comme léger et peuvent causer peu d'inconfort. Cependant, des douleurs chroniques peuvent survenir à la suite de déformations osseuses, séquelles de fractures osseuses. "Il existe des formes de présentation plus légères et aussi plus sévères de l'ostéogenèse imparfaite. Plus elles sont sévères, plus la survenue de fractures est importante et plus la maladie se manifeste tôt", explique l'orthopédiste de la PUCPR. A la puberté, du fait des changements hormonaux, le risque de fractures diminue. Mais il réapparaît chez les femmes après la ménopause et chez les hommes après 60 ans. Le symptôme le plus courant est la douleur chronique, résultant de déformations osseuses et de fractures. Les principales caractéristiques de la maladie sont une fragilité osseuse, une malformation dentaire, une sclérotique bleutée et une laxité généralisée des ligaments. Au niveau de la colonne vertébrale, la modification de la forme des vertèbres entraîne des déformations de la région rachidienne thoracique telles que la cyphose (bossu) et la scoliose (colonne vertébrale tordue), qui sont aggravées par l'ostéoporose et les fractures des vertèbres. Selon Fernandes, une perte auditive peut également survenir et toucher 50 % des individus. Le traitement est multidisciplinaire et implique un certain nombre de professionnels spécialisés. L'objectif principal est d'obtenir autant de fonction que possible des membres, donnant à l'individu une meilleure qualité de vie et une indépendance dans les activités quotidiennes. L'utilisation de médicaments spécifiques, qui agissent contre l'ostéoporose et inhibent la résorption osseuse, fait également partie de la thérapie. Dans le cadre des soins, il y a aussi la prévention des fractures, la stimulation de l'orthostatisme (debout), la marche et le renforcement musculaire.
https://www.bbc.com/afrique/monde-61235488
3politics
Guerre Ukraine - Russie : l'UE dément les informations faisant état de discrimination à la frontière ukrainienne
La délégation de l'Union européenne (UE) au Kenya a démenti les informations faisant état de discrimination à l'encontre des Africains dans les États membres limitrophes de l'Ukraine. Plus de 200 Kényans ont été bloqués en Ukraine en raison de l'invasion de la Russie, indique un communiqué de presse du bloc. "L'UE regrette les reportages incorrects et biaisés sur cette question qui sont apparus à plusieurs reprises dans divers médias kényans et dans les médias sociaux, et appelle à une vérification minutieuse des faits", indique le communiqué. Lire aussi sur BBC Afrique : "Étant donné que, dans certains cas, une désinformation délibérée est diffusée, les ambassades de l'UE présentes au Kenya sont prêtes à fournir des données exactes", poursuit le communiqué. La Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie ont accordé un accès sans restriction aux personnes fuyant le conflit dans l'Ukraine voisine, y compris les Kényans, a indiqué la délégation. "Contrairement à ce que rapportent certains médias, les Kényans qui sont arrivés aux frontières ont été aidés et autorisés à entrer en toute sécurité dans les États membres de l'UE", poursuit la déclaration. De nombreux étudiants africains en Ukraine ont raconté que des agents de sécurité ukrainiens les avaient empêchés de quitter le pays. L'Ukraine n'est pas membre de l'UE. L'Union africaine a condamné les rapports de discrimination. La mission de l'UE au Kenya a déclaré que sur les 350 000 réfugiés qui ont traversé la Pologne entre le 24 et le 28 février, il y avait "7 721 Africains, dont 88 Kenyans". Elle a ajouté que 4 150 personnes supplémentaires originaires de 40 pays africains ont traversé en Slovaquie au cours des quatre derniers jours. Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a annoncé la création d'une ligne téléphonique d'urgence pour les étudiants africains, asiatiques et autres qui souhaitent quitter l'Ukraine en raison de l'invasion russe. Il a partagé le numéro Twitter avec le message suivant : "Nous travaillons intensivement pour assurer leur sécurité et accélérer leur passage. La Russie doit cesser son agression qui nous affecte tous."
Guerre Ukraine - Russie : l'UE dément les informations faisant état de discrimination à la frontière ukrainienne La délégation de l'Union européenne (UE) au Kenya a démenti les informations faisant état de discrimination à l'encontre des Africains dans les États membres limitrophes de l'Ukraine. Plus de 200 Kényans ont été bloqués en Ukraine en raison de l'invasion de la Russie, indique un communiqué de presse du bloc. "L'UE regrette les reportages incorrects et biaisés sur cette question qui sont apparus à plusieurs reprises dans divers médias kényans et dans les médias sociaux, et appelle à une vérification minutieuse des faits", indique le communiqué. Lire aussi sur BBC Afrique : "Étant donné que, dans certains cas, une désinformation délibérée est diffusée, les ambassades de l'UE présentes au Kenya sont prêtes à fournir des données exactes", poursuit le communiqué. La Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie ont accordé un accès sans restriction aux personnes fuyant le conflit dans l'Ukraine voisine, y compris les Kényans, a indiqué la délégation. "Contrairement à ce que rapportent certains médias, les Kényans qui sont arrivés aux frontières ont été aidés et autorisés à entrer en toute sécurité dans les États membres de l'UE", poursuit la déclaration. De nombreux étudiants africains en Ukraine ont raconté que des agents de sécurité ukrainiens les avaient empêchés de quitter le pays. L'Ukraine n'est pas membre de l'UE. L'Union africaine a condamné les rapports de discrimination. La mission de l'UE au Kenya a déclaré que sur les 350 000 réfugiés qui ont traversé la Pologne entre le 24 et le 28 février, il y avait "7 721 Africains, dont 88 Kenyans". Elle a ajouté que 4 150 personnes supplémentaires originaires de 40 pays africains ont traversé en Slovaquie au cours des quatre derniers jours. Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a annoncé la création d'une ligne téléphonique d'urgence pour les étudiants africains, asiatiques et autres qui souhaitent quitter l'Ukraine en raison de l'invasion russe. Il a partagé le numéro Twitter avec le message suivant : "Nous travaillons intensivement pour assurer leur sécurité et accélérer leur passage. La Russie doit cesser son agression qui nous affecte tous."
https://www.bbc.com/afrique/region-60600578
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Vaccin contre le Covid-19 : les femmes enceintes peuvent-elles le recevoir ?
Alors que le vaccin tant attendu contre le coronavirus commence à se mettre en place, il est déjà clair que tout le monde n'y aura pas accès. Pour les femmes enceintes et allaitantes, cet accès dépendra de la politique du pays où elles vivent. Les essais cliniques du vaccin Pfizer-BioNTech n'ont pas inclus les femmes enceintes ou allaitantes, et la société a déclaré que les données disponibles sont jusqu'à présent "insuffisantes" pour déterminer les risques que le vaccin pose pour la grossesse. Au Royaume-Uni, cette absence de données a conduit les autorités réglementaires à exclure les femmes enceintes et allaitantes des programmes de vaccination. Aux États-Unis, la décision a été laissée à ces femmes elles-mêmes. Voici pourquoi les deux pays sont divisés, et ce que cela signifie pour les femmes enceintes. Lire aussi : Que disent les données ? Jusqu'à présent, elles ne disent pas grand-chose. "Il n'y avait pas de données, point final", a déclaré le Dr Ruth Faden, bioéthicienne à l'université Johns Hopkins, spécialisée dans les droits et la santé des femmes enceintes. Il n'y a aucune suggestion que le vaccin est particulièrement risqué pour les femmes enceintes et les mères allaitantes, il n'y a simplement pas encore assez d'informations pour le dire. Pfizer a déclaré avoir suivi les conseils de la Food and Drug Administration américaine en excluant les femmes enceintes et allaitantes de ses essais cliniques. Ces femmes ne seront pas incluses dans les essais cliniques tant que l'entreprise n'aura pas terminé les études dites "Dart" (toxicité pour le développement et la reproduction), souvent menées sur des animaux. Les experts affirment que c'est la coutume. "En période non pandémique, si vous parlez d'un tout nouveau vaccin, la plupart des personnes raisonnables qui s'engagent à promouvoir les intérêts des femmes enceintes et de leur progéniture diraient encore que nous ne devrions pas faire participer les femmes enceintes" aux premiers essais cliniques, a déclaré le Dr Faden. "On ne peut pas les faire participer dès le début". En bioéthique, les femmes enceintes sont décrites comme "une population complexe", a déclaré le Dr Faden. "Nulle part ailleurs vous n'avez deux entités en même temps, qui sont toutes deux des objets de préoccupation morale". "Et dans l'ensemble, personne ne se préoccupe plus du bien-être de la progéniture que la femme enceinte. La première question que l'on vous pose habituellement est : "Est-ce que ce sera sans danger pour mon bébé ? " Mais la décision d'exclure les femmes enceintes des essais cliniques est plus compliquée en pleine pandémie. "Nous sommes dans une situation difficile", a déclaré le Dr Emily Stinnett Miller, obstétricienne à l'université Northwestern et membre du groupe de travail Covid-19 de la Société de médecine maternelle et fœtale. "Ils doivent prendre des décisions cruciales rapidement, et il y a des avantages et des inconvénients à l'inclusion et à l'exclusion", selon elle. "Nous n'avons pas vraiment les données nécessaires pour prendre ces décisions cliniques que nous devons prendre", a-t-elle déclaré. Pourquoi le Royaume-Uni et les États-Unis diffèrent-ils ? Confrontés au même manque de données, le Royaume-Uni et les États-Unis sont divisés dans leur réponse politique. Lire aussi : "Lorsque vous n'avez pas de données spécifiques pour répondre à la question posée, il faut prendre du recul et de dire "OK, que savons-nous d'autre ? a déclaré le Dr Faden. Le Royaume-Uni a choisi la voie la plus prudente. Sur son site web, Public Health England a déclaré que même si les données "ne soulèvent aucune inquiétude quant à la sécurité pendant la grossesse", l'agence "souhaite voir davantage de données non cliniques" avant de finaliser ses conseils pour la grossesse. "Comme aucun essai clinique spécifique des vaccins Covid-19 n'a encore été effectué sur les femmes enceintes , il n'y a pas suffisamment de preuves pour recommander l'utilisation systématique des vaccins Covid-19 pour les femmes enceintes ou allaitantes", a déclaré le Dr Edward Morris, président du Collège royal des obstétriciens et gynécologues (RCOG), dans une déclaration. Les experts américains ont pris une autre voie, laissant la décision de la vaccination aux femmes enceintes et allaitantes. "Les experts sont parvenus à un consensus sur le fait que la plausibilité scientifique du préjudice n'existait tout simplement pas", a déclaré le Dr Faden. Mais, a-t-elle averti, "cela ne signifie pas zéro préjudice". Les essais du vaccin Covid se sont peut-être déroulés à une vitesse fulgurante, mais ils n'ont sauté aucune étape, ont déclaré les autorités réglementaires américaines et britanniques, et l'approbation n'est donnée que lorsqu'un vaccin est à la fois sûr et efficace. Qu'en est-il des femmes enceintes ? Dans les deux pays, les femmes enceintes et les mères allaitantes devront attendre plus d'informations avant d'obtenir une recommandation plus claire sur le vaccin. Les résultats préliminaires des études de Pfizer sur la toxicité pour le développement et la reproduction sont attendus d'ici la fin de l'année. Une fois ces études terminées, la société pourrait étendre ses essais cliniques aux femmes enceintes. Il y a également une poignée de femmes qui sont devenues enceintes après les essais cliniques et qui seront suivies tout au long de leur grossesse. Le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists a exhorté le gouvernement britannique à financer des études de recherche sur le vaccin et son adéquation concernant les femmes enceintes et allaitantes. Des données seront également recueillies auprès de femmes enceintes et allaitantes aux États-Unis qui choisiront de recevoir le vaccin dans les prochains mois. Ces données proviendront en premier lieu des agents de santé du pays - parmi les premiers aux États-Unis à être éligibles à la vaccination - dont on estime à 330 000 le nombre de femmes enceintes ou allaitantes. "Nous devrons croiser les doigts pour que ces données ... permettent une recommandation sans ambiguïté sur la grossesse", a déclaré le Dr Faden. En attendant, certaines femmes enceintes et allaitantes disent qu'elles n'envisagent pas de se faire vacciner pour le moment. Joanna Sullivan, 35 ans, qui vit dans le sud-ouest de l'Ohio, attend son premier bébé en juin. Elle ne prévoit pas de se faire vacciner avant d'avoir accouché. "Je ne connais aucun type de complications, et comme c'est mon premier enfant, étant un peu âgé, il y a déjà un risque plus élevé", dit-elle. Mme Sullivan a déclaré qu'elle attendra probablement. Dans le Gloucestershire, en Angleterre, Amy Collender, 34 ans, a déclaré qu'elle pourrait envisager de se faire vacciner pendant l'allaitement, mais seulement maintenant que son fils a presque deux ans. "Si j'avais un nouveau-né, je ne le ferais peut-être pas", a-t-elle déclaré. Et si elle était encore enceinte, elle choisirait probablement de ne pas recevoir la dose du vaccin. Et les deux femmes ont indiqué que, bien qu'elles aimeraient avoir plus d'informations, elles ne se porteraient pas volontaires pour participer elles-mêmes à un essai clinique. "C'est le problème, je comprends pourquoi il n'y avait pas de femmes enceintes qui participaient à l'essai", a déclaré Mme Sullivan. "Qui veut mettre son bébé en danger ?" Mais, selon le Dr Faden, un vaccin réussi contre la Covid-19 doit inclure la grossesse et l'allaitement. "Nous ne pouvons pas avoir un vaccin efficace contre cette pandémie si nous n'avons pas un vaccin que les femmes enceintes peuvent recevoir sans risque, point final", a déclaré le Dr Faden. Vidéo de BBC Afrique à ne pas rater :
Vaccin contre le Covid-19 : les femmes enceintes peuvent-elles le recevoir ? Alors que le vaccin tant attendu contre le coronavirus commence à se mettre en place, il est déjà clair que tout le monde n'y aura pas accès. Pour les femmes enceintes et allaitantes, cet accès dépendra de la politique du pays où elles vivent. Les essais cliniques du vaccin Pfizer-BioNTech n'ont pas inclus les femmes enceintes ou allaitantes, et la société a déclaré que les données disponibles sont jusqu'à présent "insuffisantes" pour déterminer les risques que le vaccin pose pour la grossesse. Au Royaume-Uni, cette absence de données a conduit les autorités réglementaires à exclure les femmes enceintes et allaitantes des programmes de vaccination. Aux États-Unis, la décision a été laissée à ces femmes elles-mêmes. Voici pourquoi les deux pays sont divisés, et ce que cela signifie pour les femmes enceintes. Lire aussi : Que disent les données ? Jusqu'à présent, elles ne disent pas grand-chose. "Il n'y avait pas de données, point final", a déclaré le Dr Ruth Faden, bioéthicienne à l'université Johns Hopkins, spécialisée dans les droits et la santé des femmes enceintes. Il n'y a aucune suggestion que le vaccin est particulièrement risqué pour les femmes enceintes et les mères allaitantes, il n'y a simplement pas encore assez d'informations pour le dire. Pfizer a déclaré avoir suivi les conseils de la Food and Drug Administration américaine en excluant les femmes enceintes et allaitantes de ses essais cliniques. Ces femmes ne seront pas incluses dans les essais cliniques tant que l'entreprise n'aura pas terminé les études dites "Dart" (toxicité pour le développement et la reproduction), souvent menées sur des animaux. Les experts affirment que c'est la coutume. "En période non pandémique, si vous parlez d'un tout nouveau vaccin, la plupart des personnes raisonnables qui s'engagent à promouvoir les intérêts des femmes enceintes et de leur progéniture diraient encore que nous ne devrions pas faire participer les femmes enceintes" aux premiers essais cliniques, a déclaré le Dr Faden. "On ne peut pas les faire participer dès le début". En bioéthique, les femmes enceintes sont décrites comme "une population complexe", a déclaré le Dr Faden. "Nulle part ailleurs vous n'avez deux entités en même temps, qui sont toutes deux des objets de préoccupation morale". "Et dans l'ensemble, personne ne se préoccupe plus du bien-être de la progéniture que la femme enceinte. La première question que l'on vous pose habituellement est : "Est-ce que ce sera sans danger pour mon bébé ? " Mais la décision d'exclure les femmes enceintes des essais cliniques est plus compliquée en pleine pandémie. "Nous sommes dans une situation difficile", a déclaré le Dr Emily Stinnett Miller, obstétricienne à l'université Northwestern et membre du groupe de travail Covid-19 de la Société de médecine maternelle et fœtale. "Ils doivent prendre des décisions cruciales rapidement, et il y a des avantages et des inconvénients à l'inclusion et à l'exclusion", selon elle. "Nous n'avons pas vraiment les données nécessaires pour prendre ces décisions cliniques que nous devons prendre", a-t-elle déclaré. Pourquoi le Royaume-Uni et les États-Unis diffèrent-ils ? Confrontés au même manque de données, le Royaume-Uni et les États-Unis sont divisés dans leur réponse politique. Lire aussi : "Lorsque vous n'avez pas de données spécifiques pour répondre à la question posée, il faut prendre du recul et de dire "OK, que savons-nous d'autre ? a déclaré le Dr Faden. Le Royaume-Uni a choisi la voie la plus prudente. Sur son site web, Public Health England a déclaré que même si les données "ne soulèvent aucune inquiétude quant à la sécurité pendant la grossesse", l'agence "souhaite voir davantage de données non cliniques" avant de finaliser ses conseils pour la grossesse. "Comme aucun essai clinique spécifique des vaccins Covid-19 n'a encore été effectué sur les femmes enceintes , il n'y a pas suffisamment de preuves pour recommander l'utilisation systématique des vaccins Covid-19 pour les femmes enceintes ou allaitantes", a déclaré le Dr Edward Morris, président du Collège royal des obstétriciens et gynécologues (RCOG), dans une déclaration. Les experts américains ont pris une autre voie, laissant la décision de la vaccination aux femmes enceintes et allaitantes. "Les experts sont parvenus à un consensus sur le fait que la plausibilité scientifique du préjudice n'existait tout simplement pas", a déclaré le Dr Faden. Mais, a-t-elle averti, "cela ne signifie pas zéro préjudice". Les essais du vaccin Covid se sont peut-être déroulés à une vitesse fulgurante, mais ils n'ont sauté aucune étape, ont déclaré les autorités réglementaires américaines et britanniques, et l'approbation n'est donnée que lorsqu'un vaccin est à la fois sûr et efficace. Qu'en est-il des femmes enceintes ? Dans les deux pays, les femmes enceintes et les mères allaitantes devront attendre plus d'informations avant d'obtenir une recommandation plus claire sur le vaccin. Les résultats préliminaires des études de Pfizer sur la toxicité pour le développement et la reproduction sont attendus d'ici la fin de l'année. Une fois ces études terminées, la société pourrait étendre ses essais cliniques aux femmes enceintes. Il y a également une poignée de femmes qui sont devenues enceintes après les essais cliniques et qui seront suivies tout au long de leur grossesse. Le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists a exhorté le gouvernement britannique à financer des études de recherche sur le vaccin et son adéquation concernant les femmes enceintes et allaitantes. Des données seront également recueillies auprès de femmes enceintes et allaitantes aux États-Unis qui choisiront de recevoir le vaccin dans les prochains mois. Ces données proviendront en premier lieu des agents de santé du pays - parmi les premiers aux États-Unis à être éligibles à la vaccination - dont on estime à 330 000 le nombre de femmes enceintes ou allaitantes. "Nous devrons croiser les doigts pour que ces données ... permettent une recommandation sans ambiguïté sur la grossesse", a déclaré le Dr Faden. En attendant, certaines femmes enceintes et allaitantes disent qu'elles n'envisagent pas de se faire vacciner pour le moment. Joanna Sullivan, 35 ans, qui vit dans le sud-ouest de l'Ohio, attend son premier bébé en juin. Elle ne prévoit pas de se faire vacciner avant d'avoir accouché. "Je ne connais aucun type de complications, et comme c'est mon premier enfant, étant un peu âgé, il y a déjà un risque plus élevé", dit-elle. Mme Sullivan a déclaré qu'elle attendra probablement. Dans le Gloucestershire, en Angleterre, Amy Collender, 34 ans, a déclaré qu'elle pourrait envisager de se faire vacciner pendant l'allaitement, mais seulement maintenant que son fils a presque deux ans. "Si j'avais un nouveau-né, je ne le ferais peut-être pas", a-t-elle déclaré. Et si elle était encore enceinte, elle choisirait probablement de ne pas recevoir la dose du vaccin. Et les deux femmes ont indiqué que, bien qu'elles aimeraient avoir plus d'informations, elles ne se porteraient pas volontaires pour participer elles-mêmes à un essai clinique. "C'est le problème, je comprends pourquoi il n'y avait pas de femmes enceintes qui participaient à l'essai", a déclaré Mme Sullivan. "Qui veut mettre son bébé en danger ?" Mais, selon le Dr Faden, un vaccin réussi contre la Covid-19 doit inclure la grossesse et l'allaitement. "Nous ne pouvons pas avoir un vaccin efficace contre cette pandémie si nous n'avons pas un vaccin que les femmes enceintes peuvent recevoir sans risque, point final", a déclaré le Dr Faden. Vidéo de BBC Afrique à ne pas rater :
https://www.bbc.com/afrique/monde-55412270
3politics
Biafra : souvenirs d'un conflit que beaucoup préfèrent oublier au Nigeria
La mort de plus d'un million de personnes au Nigéria à la suite de la guerre civile brutale qui a pris fin il y a exactement 50 ans est une cicatrice dans l'histoire de la nation. Pour la plupart des Nigérians, la guerre du Biafra est généralement considérée comme un épisode malheureux qu'il vaut mieux oublier, mais pour le peuple Igbo, qui s'est battu pour la sécession, elle reste un événement déterminant pour sa vie. En 1967, après deux coups d'État et des troubles qui ont entraîné le retour d'environ un million d'Igbos dans le sud-est du Nigeria, la République du Biafra a fait sécession avec à sa tête un officier militaire de 33 ans, Emeka Odumegwu Ojukwu. Lire aussi : Le gouvernement nigérian a déclaré la guerre et, après 30 mois de combats, le Biafra s'est rendu. Le 15 janvier 1970, le conflit prit officiellement fin. La politique du gouvernement de "ni vainqueur, ni vaincu" a peut-être conduit à un manque de réflexion officielle, mais de nombreux Nigérians d'origine igbo ont grandi en écoutant les histoires de personnes qui ont vécu la guerre. Trois de ceux qui ont participé à la campagne sécessionniste ont partagé leurs souvenirs. 'Nous pensions que nous étions des magiciens' Il venait de terminer le lycée et avait commencé une formation d'assistant vétérinaire à l'Université du Nigeria, Nsukka (UNN), dans le sud-est du pays, lorsque la guerre civile a commencé. Presque tous les étudiants qu'il a connus ont participé à l'effort de guerre. Il a rejoint l'armée du Biafra et a été affecté à l'unité des transmissions, dont les responsabilités comprenaient "le renseignement actif et l'écoute des militaires nigérians". "Nous pensions que nous étions des magiciens", a dit M. Ago, 76 ans. "Les Nigérians qui nous poursuivaient étaient des soldats entraînés. Nous ne l'étions pas. Nous avons été enrôlés dans la guerre, avec une formation de deux jours", raconte-t-il. "Plus le fait qu'on avait faim. Pour certains d'entre nous, notre peau commençait à pourrir. Personne ne peut faire une guerre comme ça," explique le septuagénaire. Lire aussi : En janvier 1966, des officiers supérieurs de l'armée nigériane, surtout de l'ethnie Igbo, ont assassiné des politiciens clés lors d'un coup d'État dans cet État d'Afrique de l'Ouest. Parmi ceux qui ont été tués, il y a eu Ahmadu Bello, un leader vénéré dans le nord. Cela a conduit à des mois de massacres contre les Igbo vivant dans le nord. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, tandis qu'un million d'autres ont fui vers ce qui était alors connu comme la région de l'Est. Ces événements ont déclenché la décision des Igbo de faire sécession, sous l'impulsion d'Ojukwu, qui était alors le gouverneur militaire de la région de l'Est. Dans les mois qui ont précédé la guerre, Ojukwu s'est souvent rendu à l'UNN, la seule université du sud-est du Nigeria à l'époque, pour rencontrer les étudiants et les préparer à la sécession. M. Ago attendait ces visites avec impatience et s'est joint à la foule qui s'est rassemblée sur la Place de la Liberté de l'université. Lire aussi : "Une fois que son hélicoptère a atterri, tout le monde s'y est rendu et, pratiquement, l'école a fermé", se souvient M. Ago. "Il avait cet incroyable sens de l'humour. Il a fait monter tout le monde, on a formé des chansons et on s'est amusés," se souvient-il. La première année de la guerre, le gouvernement nigérian a capturé la ville côtière de Port Harcourt et a imposé un blocus, ce qui a coupé les vivres au Biafra. M. Ago se souvient de la faim écrasante qui obligeait souvent les soldats du Biafra à attraper et à manger des souris. Il se souvient également de la dernière année de la guerre, lorsque son unité était continuellement en mouvement, fuyant l'armée nigériane qui avançait. "Quelque part au milieu de la guerre, dit-il, les Biafrais ont remporté des succès spectaculaires qui nous ont donné l'espoir que nous pourrions retenir les Nigérians jusqu'à ce qu'au moins une aide extérieure arrive. À la fin de 1969, tout espoir était perdu. Chronologie de la guerre du Biafra M. Ago a quitté l'armée et est parti à la recherche de sa famille, dont il n'avait pas eu de nouvelles depuis plus de deux ans. Il a recueilli sa part d'une allocation de riz brut à son unité, puis il est parti vers le village d'un parent, où il soupçonnait que ses parents et ses frères et sœurs seraient terrés. "J'ai dû transporter le riz en me laissant mourir de faim, le transportant à travers les rivières et les forêts jusqu'à ce que je les trouve", a-t-il dit. Beaucoup de ses amis et de ses camarades de classe sont morts au front. Mais sa famille était ravie de voir que le fils et le frère qu'ils croyaient mort était vivant. Et ils étaient heureux qu'il soit venu avec de la nourriture. La faim a tué plus de Biafrais que les balles et les bombes. Lorsque l'université a rouvert ses portes quelques mois après la fin de la guerre, M. Ago y est retourné, obtenant finalement un diplôme en sciences des plantes et des sols. "Je pense que nous aurions fait mieux si nous avions fait preuve d'un peu plus d'intelligence," a déclaré M. Ago. "Je pense maintenant qu'Ojukwu... s'était pris pour Jésus-Christ", dit-il. "Il pensait qu'il pouvait faire de la magie. S'il avait ralenti et permis à des gens qui étaient avec lui de le conseiller correctement, on s'en serait mieux sortis," explique-t-il. Lire aussi : 'Ils n'avaient que des couteaux et des coupe-coupes' Il était professeur de physique à l'UNN lorsque la guerre civile a commencé. Pendant les 30 mois suivants, il a dirigé le groupe de recherche et de production (RAP) composé de scientifiques Igbo de divers domaines. Sa principale responsabilité était de fournir un soutien technologique à l'armée du Biafra, qui était mal équipée. Le produit le plus remarquable du RAP était l'"ogbunigwe", un lanceur d'armes d'un effet remarquable et dévastateur qui a influencé l'issue de nombreuses batailles en faveur du Biafra, selon des rapports historiques. "Sans nous, la guerre n'aurait duré qu'une trentaine d'heures", a déclaré le vieil homme de 85 ans. "Quand la guerre a commencé, il n'y avait pas une seule arme, ni dans un magasin ni nulle part ailleurs au Biafra. Ils n'avaient que des couteaux et des machettes. Pas d'arme, pas de bombe, rien," témoigne-t-il. Au lendemain de la guerre, le gouvernement nigérian ne voulait imposer aucune forme de punition collective. Néanmoins, les Igbo ont dû faire face à des conséquences dévastatrices, en particulier sur le plan économique, car la monnaie du Biafra que les gens avaient accumulée est devenue sans valeur. Beaucoup d'Igbo se sentent toujours mis à l'écart de la politique nigériane, car depuis la guerre civile, aucun membre de ce groupe ethnique n'est devenu président. Les cris croissants de marginalisation ont conduit ces dernières années à l'émergence de groupes Igbo qui militent à nouveau pour la sécession, en particulier le peuple indigène du Biafra (Ipob), formé par le Britanno-Nigérian Nnamdi Kanu, basé au Royaume-Uni. M. Oragwu souhaite que les Igbo aient accordé moins d'attention à la lutte pour le pouvoir au centre, et qu'ils aient plutôt distingué leur région en faisant progresser les acquis technologiques de la guerre. "Le Biafra aurait été une nation technologique et aurait été capable de rivaliser avec n'importe qui", a-t-il dit, la colère dans la voix. "C'est ce qui me rend triste. À ce moment-là, nous aurions été en concurrence avec au moins la Corée du Sud," regrette-t-il. Les réalisations du scientifique en temps de guerre avaient attiré l'attention des autorités nigérianes et il a été invité par le gouvernement à lancer un programme spécial de science et de technologie pour le pays. Il a été à l'origine de la création de quatre universités de science et de technologie dans différentes régions du Nigéria et, après avoir pris sa retraite, il a publié Scientific and Technological Innovations in Biafra, un livre dont il espérait qu'il inspirerait les jeunes Nigérians. "Le Nigeria a été programmé par les autorités coloniales britanniques pour ne pas participer à la production et à la fabrication de technologies mondiales", écrit-il dans son livre. "La guerre a donné l'opportunité de... rejeter le design colonial," dit-il. Lire aussi : 'Une période incroyable' Edna Nwanunobi, enseignante Elle enseignait l'anglais et le français dans une école secondaire de Port Harcourt, dans le sud du Nigeria, lorsque la guerre civile a commencé. Alors que le Royaume-Uni soutenait le Nigéria, la France était le plus grand soutien du Biafra. Mais l'anglais étant plus largement parlé au Biafra, on avait besoin de traducteurs chaque fois que des responsables français rencontraient Ojukwu. Mme Nwanunobi a rejoint le ministère des Affaires étrangères du Biafra au sein d'une poignée de traducteurs qui ont travaillé directement avec Ojukwu. "La guerre a été une période incroyable", a déclaré Mme Nwanunobi, âgée de 82 ans. "Tout le monde a été forcé de rentrer chez lui, donc vous avez été obligés de fraterniser avec votre peuple plus que jamais auparavant", dit-elle. "Et les gens qui travaillaient dans chaque bureau du Biafra étaient des gens de haut niveau. Ils faisaient toutes sortes de choses et la guerre les a forcés à quitter leur poste," raconte-t-il. Elle aimait travailler directement avec le chef du Biafra, qu'elle et ses collègues appelaient affectueusement "Frère OJ". "C'était une personne magnifique", disait-elle encore et encore. "Et il était discipliné. Si une réunion durait plus de deux heures, il n'y participerait pas." Sa mission la plus mémorable a eu lieu après que l'armée du Biafra ait capturé six travailleurs du pétrole italiens employés par le gouvernement nigérian. Des responsables de différents pays européens se sont rendus à Ojukwu pour demander leur libération. "C'était la plus grande assemblée que nous ayons eue", se souvient-elle. "Même le Vatican a envoyé des représentants." Au cours de la réunion, Mme Nwanunobi a fait savoir à Ojukwu qu'il risquait de perdre le soutien européen. Il a promis d'examiner la question, et les Italiens ont ensuite été libérés. Mme Nwanunobi a rencontré Ojukwu pour la dernière fois le 23 décembre 1969, lorsqu'elle a fait la queue devant son bureau avec ses collègues, pour recevoir un cadeau de Noël et une poignée de main de sa part. Quelques jours plus tard, elle a quitté le pays pour le bureau du Biafra à Paris. Lors d'une escale de plusieurs jours à Lisbonne, elle entendit que le Biafra avait capitulé. Son premier souci fut pour Ojukwu. Lire aussi : "J'avais peur qu'il lui arrive du mal", dit-elle doucement. "Je ne voulais pas qu'on le déshonore." Son inquiétude s'est dissipée quand elle a appris que son patron s'était échappé dans son jet privé, et a obtenu l'asile de la Côte d'Ivoire, un pays francophone. Mme Nwanunobi a passé une grande partie des années 1970 au Canada avant de retourner au Nigeria en 1977, où elle a repris son travail d'enseignante dans le secondaire. Ojukwu lui-même est resté en exil pendant 13 ans. Après avoir été officiellement gracié par le gouvernement nigérian, il est revenu en 1982, avec des multitudes de gens qui se sont déversés dans les rues de son État d'origine, Anambra. Il est décédé en novembre 2011 et a reçu un enterrement militaire complet lors d'une cérémonie à laquelle ont assisté le président nigérian de l'époque, Goodluck Jonathan, d'autres dirigeants africains et des membres du corps diplomatique. Cinquante ans après le conflit du Biafra, le Nigeria lutte toujours pour maintenir son unité, avec divers groupes, et pas seulement les Igbo, qui appellent à la restructuration de l'État le plus peuplé d'Afrique. C'est probablement pour cette raison que la guerre est à peine évoquée. Le gouvernement n'a rien à gagner en rappelant aux Nigérians que la sécession s'est déjà produite et qu'elle peut être tentée à nouveau.
Biafra : souvenirs d'un conflit que beaucoup préfèrent oublier au Nigeria La mort de plus d'un million de personnes au Nigéria à la suite de la guerre civile brutale qui a pris fin il y a exactement 50 ans est une cicatrice dans l'histoire de la nation. Pour la plupart des Nigérians, la guerre du Biafra est généralement considérée comme un épisode malheureux qu'il vaut mieux oublier, mais pour le peuple Igbo, qui s'est battu pour la sécession, elle reste un événement déterminant pour sa vie. En 1967, après deux coups d'État et des troubles qui ont entraîné le retour d'environ un million d'Igbos dans le sud-est du Nigeria, la République du Biafra a fait sécession avec à sa tête un officier militaire de 33 ans, Emeka Odumegwu Ojukwu. Lire aussi : Le gouvernement nigérian a déclaré la guerre et, après 30 mois de combats, le Biafra s'est rendu. Le 15 janvier 1970, le conflit prit officiellement fin. La politique du gouvernement de "ni vainqueur, ni vaincu" a peut-être conduit à un manque de réflexion officielle, mais de nombreux Nigérians d'origine igbo ont grandi en écoutant les histoires de personnes qui ont vécu la guerre. Trois de ceux qui ont participé à la campagne sécessionniste ont partagé leurs souvenirs. 'Nous pensions que nous étions des magiciens' Il venait de terminer le lycée et avait commencé une formation d'assistant vétérinaire à l'Université du Nigeria, Nsukka (UNN), dans le sud-est du pays, lorsque la guerre civile a commencé. Presque tous les étudiants qu'il a connus ont participé à l'effort de guerre. Il a rejoint l'armée du Biafra et a été affecté à l'unité des transmissions, dont les responsabilités comprenaient "le renseignement actif et l'écoute des militaires nigérians". "Nous pensions que nous étions des magiciens", a dit M. Ago, 76 ans. "Les Nigérians qui nous poursuivaient étaient des soldats entraînés. Nous ne l'étions pas. Nous avons été enrôlés dans la guerre, avec une formation de deux jours", raconte-t-il. "Plus le fait qu'on avait faim. Pour certains d'entre nous, notre peau commençait à pourrir. Personne ne peut faire une guerre comme ça," explique le septuagénaire. Lire aussi : En janvier 1966, des officiers supérieurs de l'armée nigériane, surtout de l'ethnie Igbo, ont assassiné des politiciens clés lors d'un coup d'État dans cet État d'Afrique de l'Ouest. Parmi ceux qui ont été tués, il y a eu Ahmadu Bello, un leader vénéré dans le nord. Cela a conduit à des mois de massacres contre les Igbo vivant dans le nord. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, tandis qu'un million d'autres ont fui vers ce qui était alors connu comme la région de l'Est. Ces événements ont déclenché la décision des Igbo de faire sécession, sous l'impulsion d'Ojukwu, qui était alors le gouverneur militaire de la région de l'Est. Dans les mois qui ont précédé la guerre, Ojukwu s'est souvent rendu à l'UNN, la seule université du sud-est du Nigeria à l'époque, pour rencontrer les étudiants et les préparer à la sécession. M. Ago attendait ces visites avec impatience et s'est joint à la foule qui s'est rassemblée sur la Place de la Liberté de l'université. Lire aussi : "Une fois que son hélicoptère a atterri, tout le monde s'y est rendu et, pratiquement, l'école a fermé", se souvient M. Ago. "Il avait cet incroyable sens de l'humour. Il a fait monter tout le monde, on a formé des chansons et on s'est amusés," se souvient-il. La première année de la guerre, le gouvernement nigérian a capturé la ville côtière de Port Harcourt et a imposé un blocus, ce qui a coupé les vivres au Biafra. M. Ago se souvient de la faim écrasante qui obligeait souvent les soldats du Biafra à attraper et à manger des souris. Il se souvient également de la dernière année de la guerre, lorsque son unité était continuellement en mouvement, fuyant l'armée nigériane qui avançait. "Quelque part au milieu de la guerre, dit-il, les Biafrais ont remporté des succès spectaculaires qui nous ont donné l'espoir que nous pourrions retenir les Nigérians jusqu'à ce qu'au moins une aide extérieure arrive. À la fin de 1969, tout espoir était perdu. Chronologie de la guerre du Biafra M. Ago a quitté l'armée et est parti à la recherche de sa famille, dont il n'avait pas eu de nouvelles depuis plus de deux ans. Il a recueilli sa part d'une allocation de riz brut à son unité, puis il est parti vers le village d'un parent, où il soupçonnait que ses parents et ses frères et sœurs seraient terrés. "J'ai dû transporter le riz en me laissant mourir de faim, le transportant à travers les rivières et les forêts jusqu'à ce que je les trouve", a-t-il dit. Beaucoup de ses amis et de ses camarades de classe sont morts au front. Mais sa famille était ravie de voir que le fils et le frère qu'ils croyaient mort était vivant. Et ils étaient heureux qu'il soit venu avec de la nourriture. La faim a tué plus de Biafrais que les balles et les bombes. Lorsque l'université a rouvert ses portes quelques mois après la fin de la guerre, M. Ago y est retourné, obtenant finalement un diplôme en sciences des plantes et des sols. "Je pense que nous aurions fait mieux si nous avions fait preuve d'un peu plus d'intelligence," a déclaré M. Ago. "Je pense maintenant qu'Ojukwu... s'était pris pour Jésus-Christ", dit-il. "Il pensait qu'il pouvait faire de la magie. S'il avait ralenti et permis à des gens qui étaient avec lui de le conseiller correctement, on s'en serait mieux sortis," explique-t-il. Lire aussi : 'Ils n'avaient que des couteaux et des coupe-coupes' Il était professeur de physique à l'UNN lorsque la guerre civile a commencé. Pendant les 30 mois suivants, il a dirigé le groupe de recherche et de production (RAP) composé de scientifiques Igbo de divers domaines. Sa principale responsabilité était de fournir un soutien technologique à l'armée du Biafra, qui était mal équipée. Le produit le plus remarquable du RAP était l'"ogbunigwe", un lanceur d'armes d'un effet remarquable et dévastateur qui a influencé l'issue de nombreuses batailles en faveur du Biafra, selon des rapports historiques. "Sans nous, la guerre n'aurait duré qu'une trentaine d'heures", a déclaré le vieil homme de 85 ans. "Quand la guerre a commencé, il n'y avait pas une seule arme, ni dans un magasin ni nulle part ailleurs au Biafra. Ils n'avaient que des couteaux et des machettes. Pas d'arme, pas de bombe, rien," témoigne-t-il. Au lendemain de la guerre, le gouvernement nigérian ne voulait imposer aucune forme de punition collective. Néanmoins, les Igbo ont dû faire face à des conséquences dévastatrices, en particulier sur le plan économique, car la monnaie du Biafra que les gens avaient accumulée est devenue sans valeur. Beaucoup d'Igbo se sentent toujours mis à l'écart de la politique nigériane, car depuis la guerre civile, aucun membre de ce groupe ethnique n'est devenu président. Les cris croissants de marginalisation ont conduit ces dernières années à l'émergence de groupes Igbo qui militent à nouveau pour la sécession, en particulier le peuple indigène du Biafra (Ipob), formé par le Britanno-Nigérian Nnamdi Kanu, basé au Royaume-Uni. M. Oragwu souhaite que les Igbo aient accordé moins d'attention à la lutte pour le pouvoir au centre, et qu'ils aient plutôt distingué leur région en faisant progresser les acquis technologiques de la guerre. "Le Biafra aurait été une nation technologique et aurait été capable de rivaliser avec n'importe qui", a-t-il dit, la colère dans la voix. "C'est ce qui me rend triste. À ce moment-là, nous aurions été en concurrence avec au moins la Corée du Sud," regrette-t-il. Les réalisations du scientifique en temps de guerre avaient attiré l'attention des autorités nigérianes et il a été invité par le gouvernement à lancer un programme spécial de science et de technologie pour le pays. Il a été à l'origine de la création de quatre universités de science et de technologie dans différentes régions du Nigéria et, après avoir pris sa retraite, il a publié Scientific and Technological Innovations in Biafra, un livre dont il espérait qu'il inspirerait les jeunes Nigérians. "Le Nigeria a été programmé par les autorités coloniales britanniques pour ne pas participer à la production et à la fabrication de technologies mondiales", écrit-il dans son livre. "La guerre a donné l'opportunité de... rejeter le design colonial," dit-il. Lire aussi : 'Une période incroyable' Edna Nwanunobi, enseignante Elle enseignait l'anglais et le français dans une école secondaire de Port Harcourt, dans le sud du Nigeria, lorsque la guerre civile a commencé. Alors que le Royaume-Uni soutenait le Nigéria, la France était le plus grand soutien du Biafra. Mais l'anglais étant plus largement parlé au Biafra, on avait besoin de traducteurs chaque fois que des responsables français rencontraient Ojukwu. Mme Nwanunobi a rejoint le ministère des Affaires étrangères du Biafra au sein d'une poignée de traducteurs qui ont travaillé directement avec Ojukwu. "La guerre a été une période incroyable", a déclaré Mme Nwanunobi, âgée de 82 ans. "Tout le monde a été forcé de rentrer chez lui, donc vous avez été obligés de fraterniser avec votre peuple plus que jamais auparavant", dit-elle. "Et les gens qui travaillaient dans chaque bureau du Biafra étaient des gens de haut niveau. Ils faisaient toutes sortes de choses et la guerre les a forcés à quitter leur poste," raconte-t-il. Elle aimait travailler directement avec le chef du Biafra, qu'elle et ses collègues appelaient affectueusement "Frère OJ". "C'était une personne magnifique", disait-elle encore et encore. "Et il était discipliné. Si une réunion durait plus de deux heures, il n'y participerait pas." Sa mission la plus mémorable a eu lieu après que l'armée du Biafra ait capturé six travailleurs du pétrole italiens employés par le gouvernement nigérian. Des responsables de différents pays européens se sont rendus à Ojukwu pour demander leur libération. "C'était la plus grande assemblée que nous ayons eue", se souvient-elle. "Même le Vatican a envoyé des représentants." Au cours de la réunion, Mme Nwanunobi a fait savoir à Ojukwu qu'il risquait de perdre le soutien européen. Il a promis d'examiner la question, et les Italiens ont ensuite été libérés. Mme Nwanunobi a rencontré Ojukwu pour la dernière fois le 23 décembre 1969, lorsqu'elle a fait la queue devant son bureau avec ses collègues, pour recevoir un cadeau de Noël et une poignée de main de sa part. Quelques jours plus tard, elle a quitté le pays pour le bureau du Biafra à Paris. Lors d'une escale de plusieurs jours à Lisbonne, elle entendit que le Biafra avait capitulé. Son premier souci fut pour Ojukwu. Lire aussi : "J'avais peur qu'il lui arrive du mal", dit-elle doucement. "Je ne voulais pas qu'on le déshonore." Son inquiétude s'est dissipée quand elle a appris que son patron s'était échappé dans son jet privé, et a obtenu l'asile de la Côte d'Ivoire, un pays francophone. Mme Nwanunobi a passé une grande partie des années 1970 au Canada avant de retourner au Nigeria en 1977, où elle a repris son travail d'enseignante dans le secondaire. Ojukwu lui-même est resté en exil pendant 13 ans. Après avoir été officiellement gracié par le gouvernement nigérian, il est revenu en 1982, avec des multitudes de gens qui se sont déversés dans les rues de son État d'origine, Anambra. Il est décédé en novembre 2011 et a reçu un enterrement militaire complet lors d'une cérémonie à laquelle ont assisté le président nigérian de l'époque, Goodluck Jonathan, d'autres dirigeants africains et des membres du corps diplomatique. Cinquante ans après le conflit du Biafra, le Nigeria lutte toujours pour maintenir son unité, avec divers groupes, et pas seulement les Igbo, qui appellent à la restructuration de l'État le plus peuplé d'Afrique. C'est probablement pour cette raison que la guerre est à peine évoquée. Le gouvernement n'a rien à gagner en rappelant aux Nigérians que la sécession s'est déjà produite et qu'elle peut être tentée à nouveau.
https://www.bbc.com/afrique/region-51120852
0business
Laurence Marshall Ilboudo : ‘’Si tantôt on pouvait inciter les enfants à aller chercher du travail ailleurs, c’était plus ou moins sécurisé, maintenant ça ne l’est plus’’
Au Burkina Faso, une trentaine d’enfants victimes de traite et 12 adultes ont été interceptés par les services de sécurité de Gonsé dans la région du Centre-Est du pays. Pour la ministre burkinabè en charge de l’action humanitaire, la question de la mobilité des enfants est préoccupante. Elle appelle à la responsabilisation des parents. Laurence Marshall Ilboudo est l’invitée de BBC Matin. Elle répond à Alexandrine Holognon.
Laurence Marshall Ilboudo : ‘’Si tantôt on pouvait inciter les enfants à aller chercher du travail ailleurs, c’était plus ou moins sécurisé, maintenant ça ne l’est plus’’ Au Burkina Faso, une trentaine d’enfants victimes de traite et 12 adultes ont été interceptés par les services de sécurité de Gonsé dans la région du Centre-Est du pays. Pour la ministre burkinabè en charge de l’action humanitaire, la question de la mobilité des enfants est préoccupante. Elle appelle à la responsabilisation des parents. Laurence Marshall Ilboudo est l’invitée de BBC Matin. Elle répond à Alexandrine Holognon.
https://www.bbc.com/afrique/media-51381854
3politics
Conflit Russie-Ukraine : le discours fort du président Zelensky quelques minutes avant l'opération militaire russe
Volodymyr Zelensky est revenu à la télévision aux premières heures de jeudi matin avec un nouveau discours sur fond de conflit à la frontière avec la Russie, mais cette fois, en plus de s'adresser à son peuple, il a envoyé un message aux Russes dans leur propre langue. Le président ukrainien a prononcé ce discours quelques minutes avant que son homologue russe, Vladimir Poutine, n'annonce une "opération militaire spéciale" dans la région de Donbas, dans l'est de l'Ukraine, où se trouvent les deux territoires rebelles pro-russes de Donetsk et de Louhansk. M. Zelensky s'est d'abord exprimé en ukrainien et a prévenu qu'une invasion russe "pourrait être le début d'une grande guerre sur le continent européen". Il dit avoir cherché en vain à parler au président russe et que Moscou dispose de près de 200 000 soldats et de milliers de véhicules de combat à la frontière entre les deux pays. "J'ai passé un coup de fil au président de la Fédération de Russie. Résultat : le silence. Le silence doit être fait dans le Donbas", annonce Zelensky. Mais passant au russe, il appelle la population du pays voisin à rejeter une attaque et affirme qu'on leur ment à propos de l'Ukraine. "Ils disent que la flamme [de la guerre] libérera le peuple ukrainien, mais les Ukrainiens sont libres", affirme-t-il, rapporte Sarah Rainsford, correspondante de la BBC en Europe de l'Est. "Qui peut arrêter [la guerre] ? Les gens. Et ces personnes sont parmi vous, j'en suis sûr", souligne-t-il. Le dirigeant ukrainien souligne que son pays est prêt à faire face à une attaque russe et prévient : "nous n'avons pas besoin d'une guerre, ni froide, ni chaude, ni hybride. Mais si les troupes nous attaquent, si elles essaient de prendre notre pays - notre liberté, nos vies, les vies de nos enfants - nous nous défendrons." "S'ils nous attaquent, ils verront nos visages, pas nos dos", indique le président ukrainien. "Ils vous disent que nous détestons la culture russe. Comment pouvez-vous détester la culture ? Ou toute autre culture. Les voisins s'enrichissent toujours culturellement (...). Nous sommes différents, mais ce n'est pas une raison pour être ennemis", poursuit M. Zelensky. "Ils vous disent que nous sommes des nazis, mais comment un peuple qui a perdu plus de huit millions de vies pour la victoire sur le nazisme peut-il soutenir le nazisme ? Comment puis-je être un nazi ? Dites cela à mon grand-père, qui a passé toute la guerre dans l'infanterie de l'armée soviétique et est mort colonel en Ukraine", ajoute-t-il. Poursuivant en russe, M. Zelensky explique que les Ukrainiens se souviennent de leur passé, mais "veulent déterminer et construire leur propre histoire". "Les Russes veulent-ils une guerre ? J'aimerais beaucoup répondre à cette question. Mais la réponse ne dépend que de vous, citoyens de la Fédération de Russie", conclut-il. Quelques minutes après le discours de M. Zelensky, Vladimir Poutine a annoncé une "opération militaire spéciale" dans la région de Donbas, dans l'est de l'Ukraine, où se trouvent les deux territoires rebelles de Donetsk et de Louhansk, des républiques autoproclamées que M. Poutine a reconnues comme indépendantes lundi. Alors que M. Poutine faisait cette annonce, le Conseil de sécurité des Nations unies l'a imploré de mettre fin à toute action militaire. Quelques minutes plus tard, le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal a tweeté : "Poutine vient de lancer une invasion à grande échelle de l'Ukraine. Les villes ukrainiennes pacifiques sont attaquées. C'est une guerre d'agression. L'Ukraine se défendra et gagnera".
Conflit Russie-Ukraine : le discours fort du président Zelensky quelques minutes avant l'opération militaire russe Volodymyr Zelensky est revenu à la télévision aux premières heures de jeudi matin avec un nouveau discours sur fond de conflit à la frontière avec la Russie, mais cette fois, en plus de s'adresser à son peuple, il a envoyé un message aux Russes dans leur propre langue. Le président ukrainien a prononcé ce discours quelques minutes avant que son homologue russe, Vladimir Poutine, n'annonce une "opération militaire spéciale" dans la région de Donbas, dans l'est de l'Ukraine, où se trouvent les deux territoires rebelles pro-russes de Donetsk et de Louhansk. M. Zelensky s'est d'abord exprimé en ukrainien et a prévenu qu'une invasion russe "pourrait être le début d'une grande guerre sur le continent européen". Il dit avoir cherché en vain à parler au président russe et que Moscou dispose de près de 200 000 soldats et de milliers de véhicules de combat à la frontière entre les deux pays. "J'ai passé un coup de fil au président de la Fédération de Russie. Résultat : le silence. Le silence doit être fait dans le Donbas", annonce Zelensky. Mais passant au russe, il appelle la population du pays voisin à rejeter une attaque et affirme qu'on leur ment à propos de l'Ukraine. "Ils disent que la flamme [de la guerre] libérera le peuple ukrainien, mais les Ukrainiens sont libres", affirme-t-il, rapporte Sarah Rainsford, correspondante de la BBC en Europe de l'Est. "Qui peut arrêter [la guerre] ? Les gens. Et ces personnes sont parmi vous, j'en suis sûr", souligne-t-il. Le dirigeant ukrainien souligne que son pays est prêt à faire face à une attaque russe et prévient : "nous n'avons pas besoin d'une guerre, ni froide, ni chaude, ni hybride. Mais si les troupes nous attaquent, si elles essaient de prendre notre pays - notre liberté, nos vies, les vies de nos enfants - nous nous défendrons." "S'ils nous attaquent, ils verront nos visages, pas nos dos", indique le président ukrainien. "Ils vous disent que nous détestons la culture russe. Comment pouvez-vous détester la culture ? Ou toute autre culture. Les voisins s'enrichissent toujours culturellement (...). Nous sommes différents, mais ce n'est pas une raison pour être ennemis", poursuit M. Zelensky. "Ils vous disent que nous sommes des nazis, mais comment un peuple qui a perdu plus de huit millions de vies pour la victoire sur le nazisme peut-il soutenir le nazisme ? Comment puis-je être un nazi ? Dites cela à mon grand-père, qui a passé toute la guerre dans l'infanterie de l'armée soviétique et est mort colonel en Ukraine", ajoute-t-il. Poursuivant en russe, M. Zelensky explique que les Ukrainiens se souviennent de leur passé, mais "veulent déterminer et construire leur propre histoire". "Les Russes veulent-ils une guerre ? J'aimerais beaucoup répondre à cette question. Mais la réponse ne dépend que de vous, citoyens de la Fédération de Russie", conclut-il. Quelques minutes après le discours de M. Zelensky, Vladimir Poutine a annoncé une "opération militaire spéciale" dans la région de Donbas, dans l'est de l'Ukraine, où se trouvent les deux territoires rebelles de Donetsk et de Louhansk, des républiques autoproclamées que M. Poutine a reconnues comme indépendantes lundi. Alors que M. Poutine faisait cette annonce, le Conseil de sécurité des Nations unies l'a imploré de mettre fin à toute action militaire. Quelques minutes plus tard, le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal a tweeté : "Poutine vient de lancer une invasion à grande échelle de l'Ukraine. Les villes ukrainiennes pacifiques sont attaquées. C'est une guerre d'agression. L'Ukraine se défendra et gagnera".
https://www.bbc.com/afrique/monde-60508092
0business
Questions d'argent: les taxis face à la technologie
Dans les villes africaines comme Dakar, les taxis sont incontournables pour se déplacer. Quand on est taximan, comment être compétitif et s'assurer une carrière prospère? Certains ont décidé de passer à la vitesse supérieure en adoptant la technologie. Raissa Okoi de Questions d'argent a rencontré Modou Seck, un chauffeur de taxi depuis 19 ans, et Mohamet Mbow qui a créé l'application Sama taxi.
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https://www.bbc.com/afrique/region-50267999
5sports
Coupe de la Confédération : deux clubs égyptiens dans la même poule
Les deux équipes égyptiennes encore en lice pour la Coupe de la Confédération ont été tirées au sort dans le même groupe ce mardi au Caire. Pyramids et Al Masry font tous deux partie du Groupe A aux côtés des Mauritaniens de Nouadhibou et des Nigérians d'Enugu Rangers. La phase de groupes débutera le 1er décembre et se terminera en mars de l'année prochaine. Les deux premiers des quatre groupes se qualifieront pour les quarts de finale. Il y aura un nouveau nom sur le trophée cette année car aucune des 16 équipes toujours en course ne l'a gagné depuis sa création en 2004. Lire aussi: Groupe A: Nouadhibou (Mauritanie) - Enugu Rangers (Nigéria) - Pyramids (Egypte) - Al Masry (Egypte) Groupe B: Bidvest Wits (Afrique du Sud) - El Nasr (Libye) - Djoliba (Mali) - Horoya (Guinée) Groupe C: Renaissance Berkane (Maroc) - Motema Pembe (RD Congo) - Zanaco (Zambie) - ESAE (Bénin) Groupe D: San Pedro (Côte d('Ivoire) - Hassania Agadir (Maroc) - Enyimba (Nigéria) - Paradou (Algérie)
Coupe de la Confédération : deux clubs égyptiens dans la même poule Les deux équipes égyptiennes encore en lice pour la Coupe de la Confédération ont été tirées au sort dans le même groupe ce mardi au Caire. Pyramids et Al Masry font tous deux partie du Groupe A aux côtés des Mauritaniens de Nouadhibou et des Nigérians d'Enugu Rangers. La phase de groupes débutera le 1er décembre et se terminera en mars de l'année prochaine. Les deux premiers des quatre groupes se qualifieront pour les quarts de finale. Il y aura un nouveau nom sur le trophée cette année car aucune des 16 équipes toujours en course ne l'a gagné depuis sa création en 2004. Lire aussi: Groupe A: Nouadhibou (Mauritanie) - Enugu Rangers (Nigéria) - Pyramids (Egypte) - Al Masry (Egypte) Groupe B: Bidvest Wits (Afrique du Sud) - El Nasr (Libye) - Djoliba (Mali) - Horoya (Guinée) Groupe C: Renaissance Berkane (Maroc) - Motema Pembe (RD Congo) - Zanaco (Zambie) - ESAE (Bénin) Groupe D: San Pedro (Côte d('Ivoire) - Hassania Agadir (Maroc) - Enyimba (Nigéria) - Paradou (Algérie)
https://www.bbc.com/afrique/sports-50396478
3politics
Vitali Klitschko sur le conflit Russie-Ukraine : "nous nous battons pour notre avenir"
L'ancien boxeur champion du monde des poids lourds s'est dit conscient de la supériorité de l'armée russe sur l'Ukraine mais qu'ils se battront jusqu'au bout. Dans une interview qu'il a accordée à la BBC Radio 4 après l'invasion de son pays par la Russie, Vitali Klitschko affirme qu'ils prennent les armes pour leur futur et celui de leurs enfants. Le maire de Kiev, la capitale Ukrainienne, dit être conscient de la supériorité de l'armée russe sur celle de son pays. "Nous avons en face de nous l'une des armées les plus fortes du monde, mais nous nous battrons, nous nous battrons pour notre avenir, pour nos enfants", poursuit-il. "Plusieurs milliers de personnes se rendent actuellement à la défense territoriale pour prendre des armes et attendre de pouvoir défendre leur maison ou leur ville", dit-il. "Je vais me battre, mais je crains pour les gens autour de moi. La vie de tant de citoyens de mon pays dépend aussi de moi", indique-t-il. "Nous entendons, tout le monde dans notre ville, des attentats à la bombe, des explosions. Partout dans la ville, il y avait d'énormes explosions. Les gens sont effrayés et nous avons reçu l'information que la base militaire et l'aéroport étaient en train d'être bombardés", dit-il. Les alertes aux bombardements, dit-il, ont entrainé la panique des populations qui veulent quitter la ville. Le maire de Kiev estime que La Russie ne s'est jamais accommodée de l'indépendance de l'Ukraine. "La population ne veut pas retourner dans l'URSS", précise-t-il. Pour pouvoir faire face à l'agression, il dit que son pays a besoin d'unité et du soutien de l'Occident. "Nous avons besoin d'unité. Tous les pays démocratiques doivent être unis avec l'Ukraine, parce que notre objectif, notre rêve est de construire un pays démocratique moderne". Au peuple russe, Vitali Klitschko lance un appel. "Chaque guerre est une histoire de sang. Toute guerre entraîne la mort de personnes. Chaque guerre est un handicap. La question pour le peuple russe. Avez-vous besoin de sang ? Avez-vous besoin d'un handicap ? Avez-vous besoin de sanctions ? Avez-vous besoin d'un bon avenir ? Où est la raison ?"
Vitali Klitschko sur le conflit Russie-Ukraine : "nous nous battons pour notre avenir" L'ancien boxeur champion du monde des poids lourds s'est dit conscient de la supériorité de l'armée russe sur l'Ukraine mais qu'ils se battront jusqu'au bout. Dans une interview qu'il a accordée à la BBC Radio 4 après l'invasion de son pays par la Russie, Vitali Klitschko affirme qu'ils prennent les armes pour leur futur et celui de leurs enfants. Le maire de Kiev, la capitale Ukrainienne, dit être conscient de la supériorité de l'armée russe sur celle de son pays. "Nous avons en face de nous l'une des armées les plus fortes du monde, mais nous nous battrons, nous nous battrons pour notre avenir, pour nos enfants", poursuit-il. "Plusieurs milliers de personnes se rendent actuellement à la défense territoriale pour prendre des armes et attendre de pouvoir défendre leur maison ou leur ville", dit-il. "Je vais me battre, mais je crains pour les gens autour de moi. La vie de tant de citoyens de mon pays dépend aussi de moi", indique-t-il. "Nous entendons, tout le monde dans notre ville, des attentats à la bombe, des explosions. Partout dans la ville, il y avait d'énormes explosions. Les gens sont effrayés et nous avons reçu l'information que la base militaire et l'aéroport étaient en train d'être bombardés", dit-il. Les alertes aux bombardements, dit-il, ont entrainé la panique des populations qui veulent quitter la ville. Le maire de Kiev estime que La Russie ne s'est jamais accommodée de l'indépendance de l'Ukraine. "La population ne veut pas retourner dans l'URSS", précise-t-il. Pour pouvoir faire face à l'agression, il dit que son pays a besoin d'unité et du soutien de l'Occident. "Nous avons besoin d'unité. Tous les pays démocratiques doivent être unis avec l'Ukraine, parce que notre objectif, notre rêve est de construire un pays démocratique moderne". Au peuple russe, Vitali Klitschko lance un appel. "Chaque guerre est une histoire de sang. Toute guerre entraîne la mort de personnes. Chaque guerre est un handicap. La question pour le peuple russe. Avez-vous besoin de sang ? Avez-vous besoin d'un handicap ? Avez-vous besoin de sanctions ? Avez-vous besoin d'un bon avenir ? Où est la raison ?"
https://www.bbc.com/afrique/monde-60522672
3politics
Naomi Osaka : comment elle change le Japon à coups de douce rébellion
Naomi Osaka raconte une histoire. Nous sommes en Floride, où les meilleurs jeunes joueurs de tennis du monde se rassemblent et s'affrontent. Osaka, 10 ans environ, se prépare pour un match du prestigieux tournoi Orange Bowl. Osaka entend la conversation de son adversaire. "Elle parlait avec une autre fille japonaise", a déclaré Osaka au Wall Street Journal. "Et ils ne savaient pas que j'écoutais ou que je parlais japonais. "Son amie lui a demandé avec qui elle jouait, alors elle a dit 'Osaka'. Et son amie a dit 'Oh, cette fille noire. Elle est censée être japonaise ?' Et puis la fille avec qui je jouais a dit : 'Je ne pense pas.'" Osaka, la fille d'une mère japonaise et d'un père haïtien élevée aux États-Unis, est le visage de Tokyo 2020. Lire aussi sur BBC Afrique : À chaque arrêt de bus à Tokyo, épinglée en hauteur, l'image de la jeune femme de 23 ans salue les passagers locaux et internationaux. Elle est parée d'une veste rose fluo et des vêtements de sport noirs. Le slogan est écrit moitié en anglais, moitié en japonais. C'est le mot "nouveau", suivi d'un symbole qui peut être traduit soit par "monde" soit par "génération". Osaka, qui a renoncé à sa citoyenneté américaine en 2019 au profit de ses origines japonaises, ramène plus que des titres dans son pays natal. Elle apporte le changement. Il n'est pas nécessaire de remonter à l'enfance d'Osaka pour douter de sa place dans la société japonaise. "Pour être honnête, nous nous sentons un peu éloignés d'elle parce qu'elle est si différente physiquement", a déclaré Nao Hibino, actuellement numéro trois du Japon, alors qu'Osaka entrait dans les échelons supérieurs du tennis féminin en 2018. "Elle a grandi dans un endroit différent et ne parle pas autant le japonais. "Ce n'est pas comme Kei (Nishikori), qui est un pur joueur japonais." Elle n'est pas la première sportive métisse ou 'hafu' à entraîner de telles interrogations. Sachio Kinugasa et Hideki Irabu étaient des stars du baseball. Ni eux ni le public japonais n'ont évoqué leurs pères américains, des soldats qui ont occupé le pays après la Seconde Guerre mondiale, ou de la discrimination à laquelle ils étaient confrontés. Osaka est différente. "Certaines personnes âgées ont des idées sur la façon dont une athlète japonaise devrait parler et se comporter en public", explique Hiroaki Wada, journaliste au journal Mainichi au Japon. "Naomi ne rentre pas dans ce moule traditionnel. Elle a rendu ces problèmes très visibles à travers ses paroles et ses actions au Japon. "La race et l'identité ont été davantage discutées dans les médias et en ligne à cause d'elle, y compris ses déclarations politiques. C'est une figure qui suscite la réflexion et les réactions". Osaka est entré à l'US Open de l'année dernière avec une idée en tête. Elle avait avec elle sept masques différents. Un pour chaque tour du tournoi. Chacun portant le nom d'un Noir américain décédé à cause de présumées violences policières ou racistes. Elle a utilisé chacun des masques portant des noms tels que George Floyd, Breonna Taylor et Trayvon Martin. Au Japon, l'une des nations les moins ethniquement diversifiées de la planète, cette question fait toujours polémique. Le radiodiffuseur public japonais NHK s'est excusé l'année dernière après qu'un film d'animation expliquant les manifestations pour la justice raciale ait caricaturé les Noirs et exclu certaines des principales raisons du mouvement. En 2019, la société japonaise de nouilles instantanées Nissin a réalisé, puis tiré, une publicité d'Osaka avec une illustration de manga à la peau blanche. La mère et le père d'Osaka ont émigré aux États-Unis, quand elle avait trois ans, séparée de ses grands-parents maternels qui désapprouvaient l'union. "Je pense que ce qui s'est passé, c'est que l'année dernière a été un processus d'apprentissage pour les Japonais", déclare Robert Whiting, auteur de Tokyo Junkie, un livre qui détaille près de 60 années dans la ville. "Il y a eu des discussions dans des émissions de variétés à la télévision, expliquant pourquoi Naomi ressentait cela et avait parlé comme elle l'a fait. "Au Japon, la tradition est d'éviter les conflits et les disputes. Ce n'est pas comme en Amérique. "En général, plus vous êtes célèbre, plus vous êtes discret. Vous ne voulez pas de controverse, vous ne voulez pas que cela se répercute sur vos coéquipiers, votre organisation ou vos sponsors. "L'individualisme est une chose très appréciée en Occident, pas au Japon. Ici, l'harmonie est la chose la plus importante." Si les discussions l'année dernière portait sur les origines d'Osaka, cette année on s'intéresse davantage à elle. En mai, après avoir initialement déclaré qu'elle ne parlerait pas aux médias pendant Roland-Garros, elle s'est retirée de ce tournoi, puis de Wimbledon, invoquant sa mauvaise santé mentale et ses longs épisodes de dépression au cours des trois années précédentes. Les Jeux olympiques de Tokyo devraient marquer son retour sur le terrain après deux mois. Elle est la personnalité japonaise la plus en vue, mais loin d'être la seule, à soulever la question de la santé mentale aux yeux du public. En juin 2021, Le footballeur international Kumi Yokoyama a fait son coming out, en tant qu'homme transgenre, et a décidé d'adopter le pronom neutre 'ils'. Ils ont expliqué que le fait de jouer aux États-Unis et en Allemagne leur avait fait prendre conscience de l'existence de préjugés au Japon. En 2020, Hana Kimura, une lutteuse professionnelle, s'est suicidée après être apparue dans Terrace House - une émission de téléréalité populaire. Le nombre de personnes déclarant des problèmes de santé mentale au Japon a doublé de 1999 à 2014. "Traditionnellement dans notre pays, quand j'étais enfant, il y a 40 ans, c'était honteux si vous ou un de vos proches aviez un problème de santé mentale", a déclaré Wada. "En général, la perception de faiblesse, probablement plus chez les athlètes, a empêché les gens de parler. "Mais les choses changent. Les gens sont de plus en plus ouverts à admettre que les gens ont des problèmes de santé mentale et c'est quelque chose que nous devons gérer." Et Whiting ne doute pas de l'origine de ce changement. "Je pense que Naomi Osaka et d'autres Japonais métis sont encore dans une certaine mesure des étrangers", dit-il. "Mais cette génération de Japonais est beaucoup plus sophistiquée que les générations précédentes, ils sont beaucoup plus globaux dans leurs perspectives avec Internet et d'innombrables chaînes de télévision. "Il y a une compréhension plus large qui n'existait pas quand je suis arrivé dans les années 1960 ou dans les années 80 et 90. Le monde est maintenant beaucoup plus petit et le Japon en a profité." Nouveau monde. Nouvelle génération. Quelle que soit la façon dont vous le traduisez, Osaka en fait partie intégrante.
Naomi Osaka : comment elle change le Japon à coups de douce rébellion Naomi Osaka raconte une histoire. Nous sommes en Floride, où les meilleurs jeunes joueurs de tennis du monde se rassemblent et s'affrontent. Osaka, 10 ans environ, se prépare pour un match du prestigieux tournoi Orange Bowl. Osaka entend la conversation de son adversaire. "Elle parlait avec une autre fille japonaise", a déclaré Osaka au Wall Street Journal. "Et ils ne savaient pas que j'écoutais ou que je parlais japonais. "Son amie lui a demandé avec qui elle jouait, alors elle a dit 'Osaka'. Et son amie a dit 'Oh, cette fille noire. Elle est censée être japonaise ?' Et puis la fille avec qui je jouais a dit : 'Je ne pense pas.'" Osaka, la fille d'une mère japonaise et d'un père haïtien élevée aux États-Unis, est le visage de Tokyo 2020. Lire aussi sur BBC Afrique : À chaque arrêt de bus à Tokyo, épinglée en hauteur, l'image de la jeune femme de 23 ans salue les passagers locaux et internationaux. Elle est parée d'une veste rose fluo et des vêtements de sport noirs. Le slogan est écrit moitié en anglais, moitié en japonais. C'est le mot "nouveau", suivi d'un symbole qui peut être traduit soit par "monde" soit par "génération". Osaka, qui a renoncé à sa citoyenneté américaine en 2019 au profit de ses origines japonaises, ramène plus que des titres dans son pays natal. Elle apporte le changement. Il n'est pas nécessaire de remonter à l'enfance d'Osaka pour douter de sa place dans la société japonaise. "Pour être honnête, nous nous sentons un peu éloignés d'elle parce qu'elle est si différente physiquement", a déclaré Nao Hibino, actuellement numéro trois du Japon, alors qu'Osaka entrait dans les échelons supérieurs du tennis féminin en 2018. "Elle a grandi dans un endroit différent et ne parle pas autant le japonais. "Ce n'est pas comme Kei (Nishikori), qui est un pur joueur japonais." Elle n'est pas la première sportive métisse ou 'hafu' à entraîner de telles interrogations. Sachio Kinugasa et Hideki Irabu étaient des stars du baseball. Ni eux ni le public japonais n'ont évoqué leurs pères américains, des soldats qui ont occupé le pays après la Seconde Guerre mondiale, ou de la discrimination à laquelle ils étaient confrontés. Osaka est différente. "Certaines personnes âgées ont des idées sur la façon dont une athlète japonaise devrait parler et se comporter en public", explique Hiroaki Wada, journaliste au journal Mainichi au Japon. "Naomi ne rentre pas dans ce moule traditionnel. Elle a rendu ces problèmes très visibles à travers ses paroles et ses actions au Japon. "La race et l'identité ont été davantage discutées dans les médias et en ligne à cause d'elle, y compris ses déclarations politiques. C'est une figure qui suscite la réflexion et les réactions". Osaka est entré à l'US Open de l'année dernière avec une idée en tête. Elle avait avec elle sept masques différents. Un pour chaque tour du tournoi. Chacun portant le nom d'un Noir américain décédé à cause de présumées violences policières ou racistes. Elle a utilisé chacun des masques portant des noms tels que George Floyd, Breonna Taylor et Trayvon Martin. Au Japon, l'une des nations les moins ethniquement diversifiées de la planète, cette question fait toujours polémique. Le radiodiffuseur public japonais NHK s'est excusé l'année dernière après qu'un film d'animation expliquant les manifestations pour la justice raciale ait caricaturé les Noirs et exclu certaines des principales raisons du mouvement. En 2019, la société japonaise de nouilles instantanées Nissin a réalisé, puis tiré, une publicité d'Osaka avec une illustration de manga à la peau blanche. La mère et le père d'Osaka ont émigré aux États-Unis, quand elle avait trois ans, séparée de ses grands-parents maternels qui désapprouvaient l'union. "Je pense que ce qui s'est passé, c'est que l'année dernière a été un processus d'apprentissage pour les Japonais", déclare Robert Whiting, auteur de Tokyo Junkie, un livre qui détaille près de 60 années dans la ville. "Il y a eu des discussions dans des émissions de variétés à la télévision, expliquant pourquoi Naomi ressentait cela et avait parlé comme elle l'a fait. "Au Japon, la tradition est d'éviter les conflits et les disputes. Ce n'est pas comme en Amérique. "En général, plus vous êtes célèbre, plus vous êtes discret. Vous ne voulez pas de controverse, vous ne voulez pas que cela se répercute sur vos coéquipiers, votre organisation ou vos sponsors. "L'individualisme est une chose très appréciée en Occident, pas au Japon. Ici, l'harmonie est la chose la plus importante." Si les discussions l'année dernière portait sur les origines d'Osaka, cette année on s'intéresse davantage à elle. En mai, après avoir initialement déclaré qu'elle ne parlerait pas aux médias pendant Roland-Garros, elle s'est retirée de ce tournoi, puis de Wimbledon, invoquant sa mauvaise santé mentale et ses longs épisodes de dépression au cours des trois années précédentes. Les Jeux olympiques de Tokyo devraient marquer son retour sur le terrain après deux mois. Elle est la personnalité japonaise la plus en vue, mais loin d'être la seule, à soulever la question de la santé mentale aux yeux du public. En juin 2021, Le footballeur international Kumi Yokoyama a fait son coming out, en tant qu'homme transgenre, et a décidé d'adopter le pronom neutre 'ils'. Ils ont expliqué que le fait de jouer aux États-Unis et en Allemagne leur avait fait prendre conscience de l'existence de préjugés au Japon. En 2020, Hana Kimura, une lutteuse professionnelle, s'est suicidée après être apparue dans Terrace House - une émission de téléréalité populaire. Le nombre de personnes déclarant des problèmes de santé mentale au Japon a doublé de 1999 à 2014. "Traditionnellement dans notre pays, quand j'étais enfant, il y a 40 ans, c'était honteux si vous ou un de vos proches aviez un problème de santé mentale", a déclaré Wada. "En général, la perception de faiblesse, probablement plus chez les athlètes, a empêché les gens de parler. "Mais les choses changent. Les gens sont de plus en plus ouverts à admettre que les gens ont des problèmes de santé mentale et c'est quelque chose que nous devons gérer." Et Whiting ne doute pas de l'origine de ce changement. "Je pense que Naomi Osaka et d'autres Japonais métis sont encore dans une certaine mesure des étrangers", dit-il. "Mais cette génération de Japonais est beaucoup plus sophistiquée que les générations précédentes, ils sont beaucoup plus globaux dans leurs perspectives avec Internet et d'innombrables chaînes de télévision. "Il y a une compréhension plus large qui n'existait pas quand je suis arrivé dans les années 1960 ou dans les années 80 et 90. Le monde est maintenant beaucoup plus petit et le Japon en a profité." Nouveau monde. Nouvelle génération. Quelle que soit la façon dont vous le traduisez, Osaka en fait partie intégrante.
https://www.bbc.com/afrique/sports-57969902
2health
Santé : comment obtenir une bonne nuit de sommeil et vivre plus longuement
"Si vous voulez vivre plus longtemps, vous devriez investir dans une bonne nuit de sommeil", indique Matthew Walker, spécialiste du sommeil. Matthew, professeur de neurosciences et de psychologie à l'Université de Californie à Berkeley (UC Berkeley), a examiné les données de millions de personnes qui ont participé à plusieurs études épidémiologiques. "Le sommeil est le système de soins de santé le plus démocratique et le plus libre que l'on puisse souhaiter", dit-il. Lire aussi: Et la communauté scientifique est d'accord : après 50 ans de recherche, les spécialistes du sommeil du monde entier ne cherchent plus à savoir "ce que fait le sommeil", mais "y a-t-il quelque chose que le sommeil ne nous apporte pas vraiment" ? Jusqu'à présent, les experts ne peuvent rien trouver qui ne soit pas nourri par le sommeil, ou qui implose lorsque le sommeil est court : la science a prouvé qu'un manque de sommeil a un impact dramatique sur notre cerveau et notre corps. Toutes les maladies qui tuent les gens dans les pays développés - la maladie d'Alzheimer, le cancer, les maladies cardiovasculaires, l'obésité, le diabète, la dépression, l'anxiété et même le suicide - ont un lien important ou occasionnel avec un manque de sommeil. Tous les principaux systèmes physiologiques du corps humain et tous les réseaux ou opérations de l'esprit font l'objet d'une révision pendant le sommeil - ce qui est nettement altéré lorsque vous n'en avez pas assez. Mais il faut que ce soit le sommeil naturel pour qu'il fonctionne le mieux - les somnifères ont été associés à un risque accru de cancer, d'infection et de mortalité. Lire aussi: Le sommeil est donc très bon pour nous.... et pourtant, si vous regardez les données des pays industrialisés, il y a une tendance claire : les gens dorment moins maintenant qu'il y a un siècle. Idéalement, une personne devrait s'efforcer de dormir de sept à neuf heures pour assurer une bonne santé physique, sans compter que c'est aussi crucial pour la créativité et essentielle pour la santé mentale. Une fois que vous avez moins de sept heures de sommeil, vous pouvez commencer à mesurer les déficiences objectives de votre cerveau et de votre corps : le système immunitaire et la performance cognitive commencent à être affectés. Mais comment pouvez-vous vous assurer d'avoir tout ce temps de sommeil important ? Lire aussi: S'endormir n'est pas seulement une question de mettre la tête sur l'oreiller : un nombre croissant de personnes dans le monde semblent ne pas être prêts ou incapables de s'endormir. Nous passons des heures à absorber la lumière bleue des écrans, le rythme de la vie moderne est trépidant. Et ne pensez même pas à "rattraper" le sommeil perdu quand vous en avez l'occasion : "Ce qui est parti, c'est parti", dit le professeur Walker. Mais vous pouvez vous apprendre à dormir plus et mieux - les scientifiques disent que si vous changez vos habitudes, vous commencerez à en ressentir les bienfaits immédiatement. Le professeur Walker, qui a aussi écrit "Why We Sleep" (Pourquoi nous dormons), a ces meilleurs conseils pour nous aider à dormir. Pour commencer, c'est aussi simple que cela : assurez-vous d'aller au lit tous les jours et de vous réveiller à la même heure. Le plus important est de toujours garder une heure de réveil constante - car cela vous aidera à garder des heures de sommeil régulières, car à la fin de la journée, vous aurez plus tendance à avoir sommeil en même temps aussi. Nous avons besoin de l'obscurité pour permettre la libération de la mélatonine, l'hormone critique qui induit un bon sommeil sain. Malheureusement, l'un des effets secondaires du progrès est que nous sommes constamment baignés de lumière électrique - mais vous pouvez vous aider en créant l'atmosphère propice au sommeil : baissez la lumière dans la maison une heure avant d'aller au lit. Cela signifie également qu'il faut déconnecter les écrans, car ils sont particulièrement enrichis en lumière bleue visible, le type de lumière le plus puissant pour bloquer la mélatonine. Donc, pas de lumière bleue pour toi une heure avant le coucher. 3. Gardez-vous au frais Les progrès ont également entraîné une perte de contact avec le flux et le reflux naturel de chaleur et de fraîcheur tout au long de la période de 24 heures. La fraîcheur est le déclencheur d'un bon sommeil, notre cerveau et notre corps ont besoin d'abaisser sa température centrale d'environ 1°C pour pouvoir se reposer naturellement dans un sommeil réparateur. N'oubliez donc pas de régler le thermostat de votre maison à 18°C la nuit. Et pour l'intimité, pas de concours de pizza, de marathons de lecture ou de batailles d'oreillers. Le cerveau humain est très rapide à faire des associations : vous voulez renforcer le message "le lit est synonyme de sommeil", et non pas "l'heure du coucher, c'est pour se ballotter et se retourner sans fin en espérant s'endormir". Si vous êtes au lit depuis 20 minutes et que vous ne dormez pas, sortez et faites autre chose - comme marcher ou lire dans une autre pièce légèrement éclairée - jusqu'à ce que vous soyez prêt à dormir. Dans une journée normale, nous pouvons consommer de grandes quantités de stimulants comme le cola, la caféine et la théine - tous bien connus pour leurs effets stimulants sur le système nerveux. Arrêtez-les 12 heures avant l'heure du coucher - oui, le Prof Walker recommande vraiment 12 heures entières ! Il dit que le café a une "demi-vie" : cela signifie que six heures après l'avoir bu, vous avez encore autant de caféine dans le sang que si vous aviez bu un demi expresso, et neuf heures plus tard, c'est toujours les trois quarts d'un expresso.... donc pour tout éliminer de votre sang, il vous faut 12 heures ! De cette façon, vous vous préparerez pour une soirée plus relaxante. Contrairement à la croyance populaire, l'alcool ne vous aidera pas à vous assoupir ou à vous détendre vraiment. Un sommeil induit par l'alcool ne conduira pas non plus à un sommeil réparateur, et il interférera avec votre sommeil paradoxal ou de rêve.
Santé : comment obtenir une bonne nuit de sommeil et vivre plus longuement "Si vous voulez vivre plus longtemps, vous devriez investir dans une bonne nuit de sommeil", indique Matthew Walker, spécialiste du sommeil. Matthew, professeur de neurosciences et de psychologie à l'Université de Californie à Berkeley (UC Berkeley), a examiné les données de millions de personnes qui ont participé à plusieurs études épidémiologiques. "Le sommeil est le système de soins de santé le plus démocratique et le plus libre que l'on puisse souhaiter", dit-il. Lire aussi: Et la communauté scientifique est d'accord : après 50 ans de recherche, les spécialistes du sommeil du monde entier ne cherchent plus à savoir "ce que fait le sommeil", mais "y a-t-il quelque chose que le sommeil ne nous apporte pas vraiment" ? Jusqu'à présent, les experts ne peuvent rien trouver qui ne soit pas nourri par le sommeil, ou qui implose lorsque le sommeil est court : la science a prouvé qu'un manque de sommeil a un impact dramatique sur notre cerveau et notre corps. Toutes les maladies qui tuent les gens dans les pays développés - la maladie d'Alzheimer, le cancer, les maladies cardiovasculaires, l'obésité, le diabète, la dépression, l'anxiété et même le suicide - ont un lien important ou occasionnel avec un manque de sommeil. Tous les principaux systèmes physiologiques du corps humain et tous les réseaux ou opérations de l'esprit font l'objet d'une révision pendant le sommeil - ce qui est nettement altéré lorsque vous n'en avez pas assez. Mais il faut que ce soit le sommeil naturel pour qu'il fonctionne le mieux - les somnifères ont été associés à un risque accru de cancer, d'infection et de mortalité. Lire aussi: Le sommeil est donc très bon pour nous.... et pourtant, si vous regardez les données des pays industrialisés, il y a une tendance claire : les gens dorment moins maintenant qu'il y a un siècle. Idéalement, une personne devrait s'efforcer de dormir de sept à neuf heures pour assurer une bonne santé physique, sans compter que c'est aussi crucial pour la créativité et essentielle pour la santé mentale. Une fois que vous avez moins de sept heures de sommeil, vous pouvez commencer à mesurer les déficiences objectives de votre cerveau et de votre corps : le système immunitaire et la performance cognitive commencent à être affectés. Mais comment pouvez-vous vous assurer d'avoir tout ce temps de sommeil important ? Lire aussi: S'endormir n'est pas seulement une question de mettre la tête sur l'oreiller : un nombre croissant de personnes dans le monde semblent ne pas être prêts ou incapables de s'endormir. Nous passons des heures à absorber la lumière bleue des écrans, le rythme de la vie moderne est trépidant. Et ne pensez même pas à "rattraper" le sommeil perdu quand vous en avez l'occasion : "Ce qui est parti, c'est parti", dit le professeur Walker. Mais vous pouvez vous apprendre à dormir plus et mieux - les scientifiques disent que si vous changez vos habitudes, vous commencerez à en ressentir les bienfaits immédiatement. Le professeur Walker, qui a aussi écrit "Why We Sleep" (Pourquoi nous dormons), a ces meilleurs conseils pour nous aider à dormir. Pour commencer, c'est aussi simple que cela : assurez-vous d'aller au lit tous les jours et de vous réveiller à la même heure. Le plus important est de toujours garder une heure de réveil constante - car cela vous aidera à garder des heures de sommeil régulières, car à la fin de la journée, vous aurez plus tendance à avoir sommeil en même temps aussi. Nous avons besoin de l'obscurité pour permettre la libération de la mélatonine, l'hormone critique qui induit un bon sommeil sain. Malheureusement, l'un des effets secondaires du progrès est que nous sommes constamment baignés de lumière électrique - mais vous pouvez vous aider en créant l'atmosphère propice au sommeil : baissez la lumière dans la maison une heure avant d'aller au lit. Cela signifie également qu'il faut déconnecter les écrans, car ils sont particulièrement enrichis en lumière bleue visible, le type de lumière le plus puissant pour bloquer la mélatonine. Donc, pas de lumière bleue pour toi une heure avant le coucher. 3. Gardez-vous au frais Les progrès ont également entraîné une perte de contact avec le flux et le reflux naturel de chaleur et de fraîcheur tout au long de la période de 24 heures. La fraîcheur est le déclencheur d'un bon sommeil, notre cerveau et notre corps ont besoin d'abaisser sa température centrale d'environ 1°C pour pouvoir se reposer naturellement dans un sommeil réparateur. N'oubliez donc pas de régler le thermostat de votre maison à 18°C la nuit. Et pour l'intimité, pas de concours de pizza, de marathons de lecture ou de batailles d'oreillers. Le cerveau humain est très rapide à faire des associations : vous voulez renforcer le message "le lit est synonyme de sommeil", et non pas "l'heure du coucher, c'est pour se ballotter et se retourner sans fin en espérant s'endormir". Si vous êtes au lit depuis 20 minutes et que vous ne dormez pas, sortez et faites autre chose - comme marcher ou lire dans une autre pièce légèrement éclairée - jusqu'à ce que vous soyez prêt à dormir. Dans une journée normale, nous pouvons consommer de grandes quantités de stimulants comme le cola, la caféine et la théine - tous bien connus pour leurs effets stimulants sur le système nerveux. Arrêtez-les 12 heures avant l'heure du coucher - oui, le Prof Walker recommande vraiment 12 heures entières ! Il dit que le café a une "demi-vie" : cela signifie que six heures après l'avoir bu, vous avez encore autant de caféine dans le sang que si vous aviez bu un demi expresso, et neuf heures plus tard, c'est toujours les trois quarts d'un expresso.... donc pour tout éliminer de votre sang, il vous faut 12 heures ! De cette façon, vous vous préparerez pour une soirée plus relaxante. Contrairement à la croyance populaire, l'alcool ne vous aidera pas à vous assoupir ou à vous détendre vraiment. Un sommeil induit par l'alcool ne conduira pas non plus à un sommeil réparateur, et il interférera avec votre sommeil paradoxal ou de rêve.
https://www.bbc.com/afrique/monde-50564277
0business
En France, Nicolas Sarkozy bientôt jugé pour "corruption"
La justice française a définitivement validé le renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel dans l'affaire dite des "écoutes". La Cour de cassation a rejeté mardi les derniers recours formés par l'ancien chef de l'État (2007-2012) et ses coprévenus. Le procès de Nicolas Sarkozy, sur lequel pèse par ailleurs la menace d'un autre procès pour "financement illégal" de sa campagne de 2012, devrait se tenir dans les prochains mois à Paris. Aucune date n'est encore fixée. L'ancien président Jacques Chirac (1995-2007) avait été déjà jugé dans une affaire politico-financière, mais pour des faits différents. Il avait été condamné en 2011 pour "détournements de fonds publics" dans une affaire d'emplois fictifs à la mairie de Paris, qu'il a longtemps dirigée. Lire aussi : Pourquoi Kadhafi "hante" Sarkozy France : Sarkozy renvoyé en correctionnelle M. Sarkozy, retraité politique depuis fin 2016, est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir début 2014, par l'entremise de son avocat Thierry Herzog, des informations secrètes auprès de Gilbert Azibert, dans une procédure concernant la saisie de ses agendas dans l'affaire Bettencourt. Il aurait tenté d'obtenir des informations confidentielles en échange d'un coup de pouce à l'ex-magistrat pour un poste prestigieux à Monaco. Lire aussi : Nicolas Sarkozy en garde à vue Sarkozy : "Takieddine est un escroc" "Sarkozy a reçu des fonds de Kadhafi" Au terme de leur instruction, émaillée de nombreux recours, les juges français avaient ordonné le 26 mars 2018 un procès pour "corruption" et "trafic d'influence" contre les trois hommes : Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert. Ils seront aussi jugés pour "violation du secret professionnel". Nicolas Sarkozy vit sa retraite politique sous pression judiciaire : il a également été inculpé le 21 mars 2018, notamment pour corruption passive, dans le financement présumé de sa campagne électorale de 2007 avec des fonds libyens.
En France, Nicolas Sarkozy bientôt jugé pour "corruption" La justice française a définitivement validé le renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel dans l'affaire dite des "écoutes". La Cour de cassation a rejeté mardi les derniers recours formés par l'ancien chef de l'État (2007-2012) et ses coprévenus. Le procès de Nicolas Sarkozy, sur lequel pèse par ailleurs la menace d'un autre procès pour "financement illégal" de sa campagne de 2012, devrait se tenir dans les prochains mois à Paris. Aucune date n'est encore fixée. L'ancien président Jacques Chirac (1995-2007) avait été déjà jugé dans une affaire politico-financière, mais pour des faits différents. Il avait été condamné en 2011 pour "détournements de fonds publics" dans une affaire d'emplois fictifs à la mairie de Paris, qu'il a longtemps dirigée. Lire aussi : Pourquoi Kadhafi "hante" Sarkozy France : Sarkozy renvoyé en correctionnelle M. Sarkozy, retraité politique depuis fin 2016, est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir début 2014, par l'entremise de son avocat Thierry Herzog, des informations secrètes auprès de Gilbert Azibert, dans une procédure concernant la saisie de ses agendas dans l'affaire Bettencourt. Il aurait tenté d'obtenir des informations confidentielles en échange d'un coup de pouce à l'ex-magistrat pour un poste prestigieux à Monaco. Lire aussi : Nicolas Sarkozy en garde à vue Sarkozy : "Takieddine est un escroc" "Sarkozy a reçu des fonds de Kadhafi" Au terme de leur instruction, émaillée de nombreux recours, les juges français avaient ordonné le 26 mars 2018 un procès pour "corruption" et "trafic d'influence" contre les trois hommes : Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert. Ils seront aussi jugés pour "violation du secret professionnel". Nicolas Sarkozy vit sa retraite politique sous pression judiciaire : il a également été inculpé le 21 mars 2018, notamment pour corruption passive, dans le financement présumé de sa campagne électorale de 2007 avec des fonds libyens.
https://www.bbc.com/afrique/48698793
3politics
Géostratégie : la Russie se prépare-t-elle à envahir l'Ukraine ? Et d'autres questions
Les forces russes se préparent-elles à la guerre en Ukraine ? Le président américain Joe Biden s'attend certainement à une action militaire. La Russie veut que l'Occident promette que l'Ukraine ne rejoindra pas l'alliance défensive de l'OTAN, et bien que les deux parties négocient, cela ne se produira pas. La suite des événements pourrait mettre en péril l'ensemble de la structure de sécurité de l'Europe. A surtout lire sur BBC Afrique : La Russie nie qu'elle prépare une invasion, mais elle a déjà saisi des territoires ukrainiens et on estime à 100 000 le nombre de soldats déployés près de ses frontières. La Russie s'oppose depuis longtemps à ce que l'Ukraine se rapproche des institutions européennes, et de l'OTAN en particulier. L'Ukraine a des frontières communes avec l'UE et la Russie, mais en tant qu'ancienne république soviétique, elle entretient des liens sociaux et culturels profonds avec la Russie, et le russe y est largement parlé. Lorsque les Ukrainiens ont déposé leur président pro-russe début 2014, la Russie a annexé la péninsule de Crimée, dans le sud de l'Ukraine, et a soutenu les séparatistes qui se sont emparés de larges pans de l'est de l'Ukraine. Les rebelles combattent l'armée ukrainienne depuis lors dans un conflit qui a fait plus de 14 000 morts. La Russie affirme qu'elle n'a pas l'intention d'attaquer l'Ukraine : le chef des forces armées, Valery Gerasimov, a même dénoncé comme mensongers les rapports faisant état d'une invasion imminente. Mais les tensions sont fortes et le président Vladimir Poutine menace de prendre des "mesures militaro-techniques de rétorsion appropriées" si l'approche qu'il qualifie d'agressive de l'Occident se poursuit. Le secrétaire général de l'OTAN avertit que le risque de conflit est réel et le président Biden dit qu'il pense que la Russie va intervenir. Les États-Unis disent être au courant des plans de la Russie pour renforcer ses forces près de l'Ukraine "dans un délai très court". Les États-Unis affirment que la Russie n'a fourni aucune explication concernant le déploiement de troupes à proximité de l'Ukraine. Des troupes et des chars russes se sont rendus au Belarus pour des exercices. Le vice-ministre russe des affaires étrangères a comparé la situation actuelle à la crise des missiles de Cuba en 1962, lorsque les États-Unis et l'Union soviétique ont frôlé le conflit nucléaire. Les renseignements occidentaux suggèrent qu'une incursion ou une invasion russe pourrait avoir lieu au début de l'année 2022. La Russie évoque un "moment de vérité" dans la refonte de ses relations avec l'OTAN : "pour nous, il est absolument obligatoire de veiller à ce que l'Ukraine ne devienne jamais, au grand jamais, membre de l'OTAN", explique le vice-ministre des affaires étrangères, Sergueï Ryabkov. Moscou accuse les pays de l'OTAN de " pomper " des armes à l'Ukraine et les États-Unis d'attiser les tensions. Le président Poutine s'est plaint que la Russie n'avait "plus aucun endroit où se retirer - pensent-ils que nous allons rester les bras croisés ? En réalité, la Russie souhaite que l'OTAN revienne à ses frontières d'avant 1997. Elle exige l'arrêt de l'expansion vers l'Est et la fin de l'activité militaire de l'OTAN en Europe orientale. Cela signifierait le retrait des unités de combat de Pologne et des républiques baltes d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie, et l'arrêt du déploiement de missiles dans des pays comme la Pologne et la Roumanie. La Russie a également proposé un traité avec les États-Unis interdisant le déploiement d'armes nucléaires au-delà de leurs territoires nationaux. La Russie s'est emparée de la Crimée en 2014, affirmant qu'elle y avait un droit historique. L'Ukraine faisait partie de l'Union soviétique, qui s'est effondrée en décembre 1991 et M. Poutine a déclaré que c'était la "désintégration de la Russie historique". Un indice de la pensée du président Poutine sur l'Ukraine est apparu l'année dernière dans un long article où il a qualifié les Russes et les Ukrainiens de "nation unique". Il a qualifié les dirigeants actuels de l'Ukraine de responsables d'un "projet anti-russe". La Russie est également frustrée par le fait que l'accord de paix de Minsk de 2015 pour l'est de l'Ukraine est loin d'être respecté. Il n'y a toujours pas d'arrangements pour des élections contrôlées de manière indépendante dans les régions séparatistes. La Russie nie les accusations selon lesquelles elle fait partie du conflit qui perdure. Le président Vladimir Poutine s'est entretenu à plusieurs reprises avec M. Biden et les discussions de haut niveau se poursuivent, mais les responsables russes ont prévenu que le rejet par l'Occident de leurs principales exigences conduisait à une "impasse". La question est de savoir jusqu'où la Russie ira. Le président Biden a prévenu qu'une invasion à grande échelle serait un désastre pour la Russie. Mais s'il s'agissait d'une incursion mineure, il a déclaré de manière controversée que l'Occident "finirait par devoir se battre pour savoir quoi faire". La Maison Blanche souligne que tout mouvement à travers la frontière constitue une nouvelle invasion, mais fait remarquer que la Russie dispose d'autres armes, notamment des cyber-attaques et des tactiques paramilitaires. Le Pentagone accuse la Russie de préparer une opération sous faux drapeau, avec des agents prêts à commettre des actes de sabotage contre les rebelles soutenus par la Russie, afin de fournir un prétexte à une invasion. La Russie dément ces accusations. La Russie a également distribué 500 000 passeports dans les zones contrôlées par les rebelles, de sorte que si elle n'obtient pas ce qu'elle veut, elle peut justifier toute action par la protection de ses propres citoyens. Cependant, si le seul objectif de la Russie est de forcer l'OTAN à s'éloigner de son arrière-cour, il n'y a aucun signe de réussite. Les 30 membres de l'OTAN ont refusé catégoriquement toute tentative de leur lier les mains pour l'avenir. "Nous ne permettrons à personne de fermer la politique de la porte ouverte de l'OTAN", affirme la secrétaire d'État adjointe américaine Wendy Sherman. L'Ukraine souhaite un calendrier précis pour son adhésion et l'OTAN affirme que la Russie n'a "aucun droit de veto, aucun droit d'interférer dans ce processus". La Suède et la Finlande, qui ne sont pas membres de l'OTAN, ont également rejeté la tentative de la Russie de les empêcher de renforcer leurs liens avec l'alliance. "Nous ne laisserons pas tomber notre marge de manœuvre", explique le Premier ministre finlandais. Les États-Unis ont clairement indiqué qu'ils n'envisageaient pas d'envoyer des troupes de combat, tout en s'engageant à aider l'Ukraine à défendre son "territoire souverain". Les principaux outils de l'arsenal occidental semblent être les sanctions et l'aide militaire sous forme de conseillers et d'armes. Le président Biden menace le dirigeant russe de prendre des mesures "comme il n'en a jamais vu" si l'Ukraine est attaquée. En quoi consisteraient-elles ? Le coup économique ultime serait de déconnecter le système bancaire russe du système de paiement international Swift. Cette mesure a toujours été considérée comme un dernier recours, mais la Lettonie déclare qu'elle enverrait un message fort à Moscou. Une autre menace importante est d'empêcher l'ouverture du gazoduc russe Nord Stream 2 en Allemagne, dont l'approbation est actuellement décidée par le régulateur allemand de l'énergie. Il pourrait également y avoir des mesures visant le fonds souverain russe RDIF ou des restrictions sur la conversion des roubles en devises étrangères par les banques. Washington déclare qu'elle est déterminée à "travailler au pas de course" avec ses alliés, mais il existe des divisions entre les États-Unis et l'Europe. Les dirigeants européens sont catégoriques : la Russie ne peut pas décider de l'avenir avec les États-Unis. La France a même proposé que les Européens travaillent ensemble avec l'OTAN et mènent ensuite leur propre dialogue avec la Russie. Le président ukrainien souhaite la tenue d'un sommet international pour résoudre le conflit, auquel participeraient la France et l'Allemagne ainsi que la Russie. Vous pourriez aussi être intéressés par :
Géostratégie : la Russie se prépare-t-elle à envahir l'Ukraine ? Et d'autres questions Les forces russes se préparent-elles à la guerre en Ukraine ? Le président américain Joe Biden s'attend certainement à une action militaire. La Russie veut que l'Occident promette que l'Ukraine ne rejoindra pas l'alliance défensive de l'OTAN, et bien que les deux parties négocient, cela ne se produira pas. La suite des événements pourrait mettre en péril l'ensemble de la structure de sécurité de l'Europe. A surtout lire sur BBC Afrique : La Russie nie qu'elle prépare une invasion, mais elle a déjà saisi des territoires ukrainiens et on estime à 100 000 le nombre de soldats déployés près de ses frontières. La Russie s'oppose depuis longtemps à ce que l'Ukraine se rapproche des institutions européennes, et de l'OTAN en particulier. L'Ukraine a des frontières communes avec l'UE et la Russie, mais en tant qu'ancienne république soviétique, elle entretient des liens sociaux et culturels profonds avec la Russie, et le russe y est largement parlé. Lorsque les Ukrainiens ont déposé leur président pro-russe début 2014, la Russie a annexé la péninsule de Crimée, dans le sud de l'Ukraine, et a soutenu les séparatistes qui se sont emparés de larges pans de l'est de l'Ukraine. Les rebelles combattent l'armée ukrainienne depuis lors dans un conflit qui a fait plus de 14 000 morts. La Russie affirme qu'elle n'a pas l'intention d'attaquer l'Ukraine : le chef des forces armées, Valery Gerasimov, a même dénoncé comme mensongers les rapports faisant état d'une invasion imminente. Mais les tensions sont fortes et le président Vladimir Poutine menace de prendre des "mesures militaro-techniques de rétorsion appropriées" si l'approche qu'il qualifie d'agressive de l'Occident se poursuit. Le secrétaire général de l'OTAN avertit que le risque de conflit est réel et le président Biden dit qu'il pense que la Russie va intervenir. Les États-Unis disent être au courant des plans de la Russie pour renforcer ses forces près de l'Ukraine "dans un délai très court". Les États-Unis affirment que la Russie n'a fourni aucune explication concernant le déploiement de troupes à proximité de l'Ukraine. Des troupes et des chars russes se sont rendus au Belarus pour des exercices. Le vice-ministre russe des affaires étrangères a comparé la situation actuelle à la crise des missiles de Cuba en 1962, lorsque les États-Unis et l'Union soviétique ont frôlé le conflit nucléaire. Les renseignements occidentaux suggèrent qu'une incursion ou une invasion russe pourrait avoir lieu au début de l'année 2022. La Russie évoque un "moment de vérité" dans la refonte de ses relations avec l'OTAN : "pour nous, il est absolument obligatoire de veiller à ce que l'Ukraine ne devienne jamais, au grand jamais, membre de l'OTAN", explique le vice-ministre des affaires étrangères, Sergueï Ryabkov. Moscou accuse les pays de l'OTAN de " pomper " des armes à l'Ukraine et les États-Unis d'attiser les tensions. Le président Poutine s'est plaint que la Russie n'avait "plus aucun endroit où se retirer - pensent-ils que nous allons rester les bras croisés ? En réalité, la Russie souhaite que l'OTAN revienne à ses frontières d'avant 1997. Elle exige l'arrêt de l'expansion vers l'Est et la fin de l'activité militaire de l'OTAN en Europe orientale. Cela signifierait le retrait des unités de combat de Pologne et des républiques baltes d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie, et l'arrêt du déploiement de missiles dans des pays comme la Pologne et la Roumanie. La Russie a également proposé un traité avec les États-Unis interdisant le déploiement d'armes nucléaires au-delà de leurs territoires nationaux. La Russie s'est emparée de la Crimée en 2014, affirmant qu'elle y avait un droit historique. L'Ukraine faisait partie de l'Union soviétique, qui s'est effondrée en décembre 1991 et M. Poutine a déclaré que c'était la "désintégration de la Russie historique". Un indice de la pensée du président Poutine sur l'Ukraine est apparu l'année dernière dans un long article où il a qualifié les Russes et les Ukrainiens de "nation unique". Il a qualifié les dirigeants actuels de l'Ukraine de responsables d'un "projet anti-russe". La Russie est également frustrée par le fait que l'accord de paix de Minsk de 2015 pour l'est de l'Ukraine est loin d'être respecté. Il n'y a toujours pas d'arrangements pour des élections contrôlées de manière indépendante dans les régions séparatistes. La Russie nie les accusations selon lesquelles elle fait partie du conflit qui perdure. Le président Vladimir Poutine s'est entretenu à plusieurs reprises avec M. Biden et les discussions de haut niveau se poursuivent, mais les responsables russes ont prévenu que le rejet par l'Occident de leurs principales exigences conduisait à une "impasse". La question est de savoir jusqu'où la Russie ira. Le président Biden a prévenu qu'une invasion à grande échelle serait un désastre pour la Russie. Mais s'il s'agissait d'une incursion mineure, il a déclaré de manière controversée que l'Occident "finirait par devoir se battre pour savoir quoi faire". La Maison Blanche souligne que tout mouvement à travers la frontière constitue une nouvelle invasion, mais fait remarquer que la Russie dispose d'autres armes, notamment des cyber-attaques et des tactiques paramilitaires. Le Pentagone accuse la Russie de préparer une opération sous faux drapeau, avec des agents prêts à commettre des actes de sabotage contre les rebelles soutenus par la Russie, afin de fournir un prétexte à une invasion. La Russie dément ces accusations. La Russie a également distribué 500 000 passeports dans les zones contrôlées par les rebelles, de sorte que si elle n'obtient pas ce qu'elle veut, elle peut justifier toute action par la protection de ses propres citoyens. Cependant, si le seul objectif de la Russie est de forcer l'OTAN à s'éloigner de son arrière-cour, il n'y a aucun signe de réussite. Les 30 membres de l'OTAN ont refusé catégoriquement toute tentative de leur lier les mains pour l'avenir. "Nous ne permettrons à personne de fermer la politique de la porte ouverte de l'OTAN", affirme la secrétaire d'État adjointe américaine Wendy Sherman. L'Ukraine souhaite un calendrier précis pour son adhésion et l'OTAN affirme que la Russie n'a "aucun droit de veto, aucun droit d'interférer dans ce processus". La Suède et la Finlande, qui ne sont pas membres de l'OTAN, ont également rejeté la tentative de la Russie de les empêcher de renforcer leurs liens avec l'alliance. "Nous ne laisserons pas tomber notre marge de manœuvre", explique le Premier ministre finlandais. Les États-Unis ont clairement indiqué qu'ils n'envisageaient pas d'envoyer des troupes de combat, tout en s'engageant à aider l'Ukraine à défendre son "territoire souverain". Les principaux outils de l'arsenal occidental semblent être les sanctions et l'aide militaire sous forme de conseillers et d'armes. Le président Biden menace le dirigeant russe de prendre des mesures "comme il n'en a jamais vu" si l'Ukraine est attaquée. En quoi consisteraient-elles ? Le coup économique ultime serait de déconnecter le système bancaire russe du système de paiement international Swift. Cette mesure a toujours été considérée comme un dernier recours, mais la Lettonie déclare qu'elle enverrait un message fort à Moscou. Une autre menace importante est d'empêcher l'ouverture du gazoduc russe Nord Stream 2 en Allemagne, dont l'approbation est actuellement décidée par le régulateur allemand de l'énergie. Il pourrait également y avoir des mesures visant le fonds souverain russe RDIF ou des restrictions sur la conversion des roubles en devises étrangères par les banques. Washington déclare qu'elle est déterminée à "travailler au pas de course" avec ses alliés, mais il existe des divisions entre les États-Unis et l'Europe. Les dirigeants européens sont catégoriques : la Russie ne peut pas décider de l'avenir avec les États-Unis. La France a même proposé que les Européens travaillent ensemble avec l'OTAN et mènent ensuite leur propre dialogue avec la Russie. Le président ukrainien souhaite la tenue d'un sommet international pour résoudre le conflit, auquel participeraient la France et l'Allemagne ainsi que la Russie. Vous pourriez aussi être intéressés par :
https://www.bbc.com/afrique/monde-60082370
3politics
Élections de mi-mandat aux États-Unis : l'avenir de Trump et 3 autres enjeux de la bataille pour le Congrès
Sans que leurs noms figurent sur les bulletins de vote, Joe Biden et Donald Trump sont devenus les protagonistes d'une intense campagne électorale qui a une nouvelle fois mis en lumière la division que connaissent les États-Unis. Le pays célèbre les élections de mi-mandat le 8 novembre, les soi-disant « mi-mandat », et le résultat devrait avoir un grand impact au cours des deux années qui restent de la présidence Biden (et au-delà). Aux États-Unis, la Chambre des représentants et une partie du Sénat sont renouvelées tous les deux ans : dans certains cas coïncidant avec les présidentielles et dans d'autres au milieu de la période présidentielle, d'où le nom des élections. Lire aussi : C'est pourquoi beaucoup considèrent cette élection comme un référendum sur le président sortant. Et il est très courant que, dans ce processus, le parti qui occupe la Maison Blanche ait tendance à perdre des sièges. Le Parti démocrate a obtenu une majorité à la Chambre et une égalité au Sénat lors des élections de 2020, qui est en fait une majorité car le vote décisif revient au vice-président Kamala Harris. Cela a permis à Biden de faire passer certains des plans de son ambitieux programme législatif. Pour les républicains, c'est un moment clé : ce seront les premières élections depuis que Trump a quitté la Maison Blanche, et elles seront le meilleur indicateur pour que l'ancien président décide de se présenter ou non comme candidat à la présidentielle de 2024. De plus, si les républicains prennent le contrôle de l'une ou l'autre chambre, ils pourraient effectivement freiner l'agenda de Biden . Ils pourraient également contrôler les commissions d'enquête du Congrès, mettant ainsi potentiellement fin à l'enquête en cours sur l'attaque contre le Capitole américain le 6 janvier 2021, bien que leur travail devrait se terminer plus tard dans l'année. Le correspondant politique de la BBC à Washington, Anthony Zurcher, a partagé certains de ce qu'il pense être les points clés de cette élection. Un changement dans la composition du Congrès peut avoir un impact direct sur la vie quotidienne des Américains. Un bon exemple est le cas de l'avortement. En juin, la Cour suprême a infirmé l' arrêt Roe v. Wade qui a accordé une protection constitutionnelle à l'avortement dans le pays. Les deux partis ont déjà des projets législatifs qu'ils essaieront de mettre en œuvre au niveau fédéral s'ils prennent le contrôle du Congrès en novembre. Les démocrates promettent de défendre le droit des femmes à se faire avorter, tandis que les républicains ont proposé une interdiction fédérale de l'avortement au-delà de 15 semaines de grossesse. Au niveau des États, le résultat des courses législatives au poste de gouverneur et locales dans des États clés comme la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan pourrait signifier que ces endroits imposent des restrictions plus importantes à l'avortement. Mais quel que soit le parti qui remportera le contrôle du Congrès - et le pouvoir dans les États - il aura le potentiel d'influencer l'orientation politique au-delà de l'avortement. Si les républicains sont victorieux, l'immigration, les droits religieux et la criminalité devraient devenir des priorités. En revanche, pour les démocrates, les questions clés sont l'environnement, les soins de santé, le droit de vote et le contrôle des armes à feu. Contrairement aux anciens présidents qui ont perdu des concours électoraux aux États-Unis, Trump ne s'est pas discrètement retiré de la politique . Il semble qu'il soit toujours interessé à retourner à la Maison Blanche en 2024, et les élections de mi-mandat pourraient finir par renforcer sa position ou anéantir ses espoirs. Bien qu'il n'apparaisse pas sur le bulletin de vote en tant que candidat, le soutien politique de Trump à des dizaines de candidats républicains l'est. Malgré les objections de certains dirigeants du parti, l'ancien président a réussi à donner un coup de pouce à certains des candidats au Sénat - comme l'ancien footballeur Herschel Walker en Géorgie, le médecin de la télévision Mehmet Oz en Pennsylvanie et l'auteur populiste JD Vance dans l'Ohio -. pour surpasser les républicains plus traditionnels dans les primaires. Si ces candidats gagnent, on pourrait affirmer que les instincts politiques de Trump sont aiguisés et que sa marque de politique conservatrice a un attrait national. Mais si les républicains échouent au Congrès, et c'est à cause de l'échec des candidats non conventionnels de Trump, l'ancien président pourrait en prendre le blâme. Un tel résultat augmenterait les espoirs des rivaux présidentiels de Trump au sein du parti. Le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, et le gouverneur du Texas, Greg Abbott, sont candidats à la réelection en novembre et pourraient utiliser les résultats comme tremplin pour leurs propres campagnes pour remporter l'investiture républicaine de 2024. Les élections de mi-mandat sont normalement considérées comme un référendum sur les deux premières années d'un mandat présidentiel ; et c'est pourquoi, historiquement, le parti au pouvoir subit une défaite. Les cotes d'approbation de Biden sont faibles depuis plus d'un an. Alors que les démocrates semblent s'être quelque peu rétablis, l'inflation élevée et les inquiétudes concernant l'état de l'économie présentent une bataille difficile pour le parti au pouvoir pour conserver le contrôle des deux chambres du Congrès. Au cours de ses deux premières années en tant que président, Biden a fait adopter une nouvelle législation sur des questions telles que le changement climatique, le contrôle des armes à feu, les investissements dans les infrastructures et la pauvreté des enfants, malgré des majorités étroites au Congrès. Cependant, si le contrôle de l'une ou l'autre chambre devait passer aux Républicains, ces dernioers auraient le pouvoir d'empêcher le Congrès d'adopter des projets de loi démocrates, et le résultat serait une impasse législative . Une mauvaise nuit pour les démocrates serait également interprétée comme un signe de la faiblesse politique continue du président et pourrait raviver les appels à Biden pour ouvrir la voie à un autre candidat démocrate lorsqu'il entamera la campagne présidentielle de 2024. Pourtant, le président et ses conseillers insistent sur le fait qu'ils sont candidats à la réélection, et il n'a été vu qu'une seule fois dans la politique moderne qu'un président sortant perde la nomination de son parti lors d'une primaire. Les élections de mi-mandat de 2022 seront les premières élections fédérales depuis la prise d'assaut du Capitole américain le 6 janvier 2021, au cours de laquelle les partisans de Trump ont tenté d'empêcher les membres du Congrès de valider la victoire électorale de Joe Biden. Loin de se calmer après les troubles, Trump a persisté dans ses contestations des résultats des élections et a activement soutenu les candidats républicains qui, selon lui, lui ont volé sa victoire. Beaucoup de ces candidats, comme les candidats au poste de secrétaire d'État Mark Finchem en Arizona et Jim Marchant au Nevada et le candidat gouverneur Doug Mastriano en Pennsylvanie, se présentent à des élections où ils auront au moins un certain contrôle sur les systèmes électoraux des États-Unis. à l'approche de la course présidentielle de 2024. Ces politiciens, s'ils sont élus, pourraient refuser de certifier les résultats des élections dans leurs États si le pays devait voir une élection serrée pour la présidence. Ils pourraient également se joindre à des poursuites contre certains comtés, alléguant la corruption électorale, ou ils pourraient promulguer de nouvelles règles et réglementations pour restreindre certaines méthodes de vote, comme le vote par correspondance. Lors des élections de 2020, plusieurs responsables républicains de l'État ont refusé de céder aux pressions de Trump pour inverser les résultats à différents endroits. Si dans deux ans il y a une élection aussi proche que celle de 2020, on pourrait voir un résultat bien différent de ce type de contestation.
Élections de mi-mandat aux États-Unis : l'avenir de Trump et 3 autres enjeux de la bataille pour le Congrès Sans que leurs noms figurent sur les bulletins de vote, Joe Biden et Donald Trump sont devenus les protagonistes d'une intense campagne électorale qui a une nouvelle fois mis en lumière la division que connaissent les États-Unis. Le pays célèbre les élections de mi-mandat le 8 novembre, les soi-disant « mi-mandat », et le résultat devrait avoir un grand impact au cours des deux années qui restent de la présidence Biden (et au-delà). Aux États-Unis, la Chambre des représentants et une partie du Sénat sont renouvelées tous les deux ans : dans certains cas coïncidant avec les présidentielles et dans d'autres au milieu de la période présidentielle, d'où le nom des élections. Lire aussi : C'est pourquoi beaucoup considèrent cette élection comme un référendum sur le président sortant. Et il est très courant que, dans ce processus, le parti qui occupe la Maison Blanche ait tendance à perdre des sièges. Le Parti démocrate a obtenu une majorité à la Chambre et une égalité au Sénat lors des élections de 2020, qui est en fait une majorité car le vote décisif revient au vice-président Kamala Harris. Cela a permis à Biden de faire passer certains des plans de son ambitieux programme législatif. Pour les républicains, c'est un moment clé : ce seront les premières élections depuis que Trump a quitté la Maison Blanche, et elles seront le meilleur indicateur pour que l'ancien président décide de se présenter ou non comme candidat à la présidentielle de 2024. De plus, si les républicains prennent le contrôle de l'une ou l'autre chambre, ils pourraient effectivement freiner l'agenda de Biden . Ils pourraient également contrôler les commissions d'enquête du Congrès, mettant ainsi potentiellement fin à l'enquête en cours sur l'attaque contre le Capitole américain le 6 janvier 2021, bien que leur travail devrait se terminer plus tard dans l'année. Le correspondant politique de la BBC à Washington, Anthony Zurcher, a partagé certains de ce qu'il pense être les points clés de cette élection. Un changement dans la composition du Congrès peut avoir un impact direct sur la vie quotidienne des Américains. Un bon exemple est le cas de l'avortement. En juin, la Cour suprême a infirmé l' arrêt Roe v. Wade qui a accordé une protection constitutionnelle à l'avortement dans le pays. Les deux partis ont déjà des projets législatifs qu'ils essaieront de mettre en œuvre au niveau fédéral s'ils prennent le contrôle du Congrès en novembre. Les démocrates promettent de défendre le droit des femmes à se faire avorter, tandis que les républicains ont proposé une interdiction fédérale de l'avortement au-delà de 15 semaines de grossesse. Au niveau des États, le résultat des courses législatives au poste de gouverneur et locales dans des États clés comme la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan pourrait signifier que ces endroits imposent des restrictions plus importantes à l'avortement. Mais quel que soit le parti qui remportera le contrôle du Congrès - et le pouvoir dans les États - il aura le potentiel d'influencer l'orientation politique au-delà de l'avortement. Si les républicains sont victorieux, l'immigration, les droits religieux et la criminalité devraient devenir des priorités. En revanche, pour les démocrates, les questions clés sont l'environnement, les soins de santé, le droit de vote et le contrôle des armes à feu. Contrairement aux anciens présidents qui ont perdu des concours électoraux aux États-Unis, Trump ne s'est pas discrètement retiré de la politique . Il semble qu'il soit toujours interessé à retourner à la Maison Blanche en 2024, et les élections de mi-mandat pourraient finir par renforcer sa position ou anéantir ses espoirs. Bien qu'il n'apparaisse pas sur le bulletin de vote en tant que candidat, le soutien politique de Trump à des dizaines de candidats républicains l'est. Malgré les objections de certains dirigeants du parti, l'ancien président a réussi à donner un coup de pouce à certains des candidats au Sénat - comme l'ancien footballeur Herschel Walker en Géorgie, le médecin de la télévision Mehmet Oz en Pennsylvanie et l'auteur populiste JD Vance dans l'Ohio -. pour surpasser les républicains plus traditionnels dans les primaires. Si ces candidats gagnent, on pourrait affirmer que les instincts politiques de Trump sont aiguisés et que sa marque de politique conservatrice a un attrait national. Mais si les républicains échouent au Congrès, et c'est à cause de l'échec des candidats non conventionnels de Trump, l'ancien président pourrait en prendre le blâme. Un tel résultat augmenterait les espoirs des rivaux présidentiels de Trump au sein du parti. Le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, et le gouverneur du Texas, Greg Abbott, sont candidats à la réelection en novembre et pourraient utiliser les résultats comme tremplin pour leurs propres campagnes pour remporter l'investiture républicaine de 2024. Les élections de mi-mandat sont normalement considérées comme un référendum sur les deux premières années d'un mandat présidentiel ; et c'est pourquoi, historiquement, le parti au pouvoir subit une défaite. Les cotes d'approbation de Biden sont faibles depuis plus d'un an. Alors que les démocrates semblent s'être quelque peu rétablis, l'inflation élevée et les inquiétudes concernant l'état de l'économie présentent une bataille difficile pour le parti au pouvoir pour conserver le contrôle des deux chambres du Congrès. Au cours de ses deux premières années en tant que président, Biden a fait adopter une nouvelle législation sur des questions telles que le changement climatique, le contrôle des armes à feu, les investissements dans les infrastructures et la pauvreté des enfants, malgré des majorités étroites au Congrès. Cependant, si le contrôle de l'une ou l'autre chambre devait passer aux Républicains, ces dernioers auraient le pouvoir d'empêcher le Congrès d'adopter des projets de loi démocrates, et le résultat serait une impasse législative . Une mauvaise nuit pour les démocrates serait également interprétée comme un signe de la faiblesse politique continue du président et pourrait raviver les appels à Biden pour ouvrir la voie à un autre candidat démocrate lorsqu'il entamera la campagne présidentielle de 2024. Pourtant, le président et ses conseillers insistent sur le fait qu'ils sont candidats à la réélection, et il n'a été vu qu'une seule fois dans la politique moderne qu'un président sortant perde la nomination de son parti lors d'une primaire. Les élections de mi-mandat de 2022 seront les premières élections fédérales depuis la prise d'assaut du Capitole américain le 6 janvier 2021, au cours de laquelle les partisans de Trump ont tenté d'empêcher les membres du Congrès de valider la victoire électorale de Joe Biden. Loin de se calmer après les troubles, Trump a persisté dans ses contestations des résultats des élections et a activement soutenu les candidats républicains qui, selon lui, lui ont volé sa victoire. Beaucoup de ces candidats, comme les candidats au poste de secrétaire d'État Mark Finchem en Arizona et Jim Marchant au Nevada et le candidat gouverneur Doug Mastriano en Pennsylvanie, se présentent à des élections où ils auront au moins un certain contrôle sur les systèmes électoraux des États-Unis. à l'approche de la course présidentielle de 2024. Ces politiciens, s'ils sont élus, pourraient refuser de certifier les résultats des élections dans leurs États si le pays devait voir une élection serrée pour la présidence. Ils pourraient également se joindre à des poursuites contre certains comtés, alléguant la corruption électorale, ou ils pourraient promulguer de nouvelles règles et réglementations pour restreindre certaines méthodes de vote, comme le vote par correspondance. Lors des élections de 2020, plusieurs responsables républicains de l'État ont refusé de céder aux pressions de Trump pour inverser les résultats à différents endroits. Si dans deux ans il y a une élection aussi proche que celle de 2020, on pourrait voir un résultat bien différent de ce type de contestation.
https://www.bbc.com/afrique/monde-63556019
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Sida chez les personnes âgées : "Je pensais que le VIH était une maladie de jeunes"
Lorsqu'Ashley, âgé de 59 ans, a été hospitalisé pour une appendicite, ni lui, ni les médecins n'ont envisagé la possibilité d'une infection au VIH. "Ils ont dit : tu n'a rien, tu a un virus - sans savoir que j'avais le plus gros virus qu'on peux attraper", se souvient Ashley. Il a été diagnostiqué séropositif il y a trois ans, après avoir eu des rapports sexuels non protégés. Mais le diagnostic tardif signifiait que le virus avait déjà commencé à endommager son système immunitaire: Huit mythes sur le VIH/sida Stanley Ngara, le roi du préservatif au Kenya L'expérience d'Ashley n'est pas inhabituelle : six personnes de plus de 50 ans sur dix atteintes du VIH ont été diagnostiquées tardivement en 2018, selon les chiffres de Public Health England (PHE). Selon les professionnels de la santé et les organisations caritatives, la stigmatisation et l'idée fausse selon laquelle les personnes âgées ne sont pas sexuellement actives font que les symptômes ne sont pas toujours détectés. "Les plus de 50 ans, les personnes qui sortent d'un divorce ou d'un mariage, se croient en sécurité", explique Ashley. Comme personne ne peut plus tomber enceinte, "il n'y a pas de danger". Parce que "ces maladies sont pour les jeunes". Mais elles ne le sont pas, elles sont pour tout le monde". Les chiffres obtenus par le programme Victoria Derbyshire de PHE montrent que les taux d'infections sexuellement transmissibles (IST) chez les plus de 45 ans ont augmenté d'environ un tiers au cours des cinq dernières années. Selon Norah O'Brien, experte en santé sexuelle de PHE, les personnes âgées elles-mêmes ne se perçoivent souvent pas comme étant à risque. Ce point de vue est partagé par Karen Norton, 63 ans, qui a contracté le VIH il y a quelques années en Afrique. "La majorité d'entre nous croit que nous sommes invincibles et que cela ne nous arrivera jamais", dit-elle. "Les professionnels pensent qu'un homme de plus de 50 ans ne serait pas atteint de cette maladie". Séropositifs : 'briser les préjugés sur le VIH' A la rencontre des LGBTQI+ d'Abidjan "C'est une supposition que nous faisons tous à propos des personnes de plus de 50 ans". "Vous n'aimez pas vraiment penser que votre mère ou votre père puisse avoir cette maladie, mais c'est tellement possible". Karen a mis beaucoup de temps à s'ouvrir sur son diagnostic, craignant d'être jugée: "Vous avez l'impression de porter un sale secret que vous devez cacher", dit-elle. "Si vous avez des rapports sexuels non protégés, cela peut vous arriver. Je suis un exemple vivant". Le mois dernier, les chiffres ont montré que le nombre de personnes diagnostiquées séropositives au Royaume-Uni avait considérablement diminué depuis 2012 - en particulier chez les hommes homosexuels et bisexuels. En réponse, le Terrence Higgins Trust a déclaré qu'il fallait désormais se concentrer sur d'autres aspects que les communautés associées de manière stéréotypée au VIH. Aled Osborne, de Brigstowe, une organisation caritative basée à Bristol qui soutient les personnes touchées par le VIH, a déclaré que les personnes de plus de 50 ans pouvaient croire à tort que le VIH était une "maladie d'homosexuels". Les personnes âgées se souviennent encore des campagnes de lutte contre le VIH/sida des années 80 et 90, dit-il, et elles n'ont pas nécessairement reçu des informations correctes depuis. "Vivre avec le VIH aujourd'hui n'est plus la condamnation à mort qu'elle était dans les années 80 et 90. Nous disposons d'un traitement efficace", dit-il. "Les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement efficace ne peuvent pas transmettre le virus". L'espérance de vie des personnes à qui l'on prescrit des médicaments antirétroviraux à un stade précoce est conforme à celle de la population générale. Mais les infections à un stade avancé présentent un risque de décès plus de dix fois supérieur dans l'année qui suit le diagnostic par rapport à ceux qui sont diagnostiqués à un stade précoce et commencent immédiatement un traitement. Ashley s'est battu contre le diagnostic tardif. "Ça ne me dérangeait pas d'être séropositive. Ça ne me dérange pas du tout. Mais ce n'est que ce retard - qu'ils ne l'ont pas trouvé", dit Ashley. "C'était si long... et les dommages causés à mon corps - je suis un peu amère à ce sujet".
Sida chez les personnes âgées : "Je pensais que le VIH était une maladie de jeunes" Lorsqu'Ashley, âgé de 59 ans, a été hospitalisé pour une appendicite, ni lui, ni les médecins n'ont envisagé la possibilité d'une infection au VIH. "Ils ont dit : tu n'a rien, tu a un virus - sans savoir que j'avais le plus gros virus qu'on peux attraper", se souvient Ashley. Il a été diagnostiqué séropositif il y a trois ans, après avoir eu des rapports sexuels non protégés. Mais le diagnostic tardif signifiait que le virus avait déjà commencé à endommager son système immunitaire: Huit mythes sur le VIH/sida Stanley Ngara, le roi du préservatif au Kenya L'expérience d'Ashley n'est pas inhabituelle : six personnes de plus de 50 ans sur dix atteintes du VIH ont été diagnostiquées tardivement en 2018, selon les chiffres de Public Health England (PHE). Selon les professionnels de la santé et les organisations caritatives, la stigmatisation et l'idée fausse selon laquelle les personnes âgées ne sont pas sexuellement actives font que les symptômes ne sont pas toujours détectés. "Les plus de 50 ans, les personnes qui sortent d'un divorce ou d'un mariage, se croient en sécurité", explique Ashley. Comme personne ne peut plus tomber enceinte, "il n'y a pas de danger". Parce que "ces maladies sont pour les jeunes". Mais elles ne le sont pas, elles sont pour tout le monde". Les chiffres obtenus par le programme Victoria Derbyshire de PHE montrent que les taux d'infections sexuellement transmissibles (IST) chez les plus de 45 ans ont augmenté d'environ un tiers au cours des cinq dernières années. Selon Norah O'Brien, experte en santé sexuelle de PHE, les personnes âgées elles-mêmes ne se perçoivent souvent pas comme étant à risque. Ce point de vue est partagé par Karen Norton, 63 ans, qui a contracté le VIH il y a quelques années en Afrique. "La majorité d'entre nous croit que nous sommes invincibles et que cela ne nous arrivera jamais", dit-elle. "Les professionnels pensent qu'un homme de plus de 50 ans ne serait pas atteint de cette maladie". Séropositifs : 'briser les préjugés sur le VIH' A la rencontre des LGBTQI+ d'Abidjan "C'est une supposition que nous faisons tous à propos des personnes de plus de 50 ans". "Vous n'aimez pas vraiment penser que votre mère ou votre père puisse avoir cette maladie, mais c'est tellement possible". Karen a mis beaucoup de temps à s'ouvrir sur son diagnostic, craignant d'être jugée: "Vous avez l'impression de porter un sale secret que vous devez cacher", dit-elle. "Si vous avez des rapports sexuels non protégés, cela peut vous arriver. Je suis un exemple vivant". Le mois dernier, les chiffres ont montré que le nombre de personnes diagnostiquées séropositives au Royaume-Uni avait considérablement diminué depuis 2012 - en particulier chez les hommes homosexuels et bisexuels. En réponse, le Terrence Higgins Trust a déclaré qu'il fallait désormais se concentrer sur d'autres aspects que les communautés associées de manière stéréotypée au VIH. Aled Osborne, de Brigstowe, une organisation caritative basée à Bristol qui soutient les personnes touchées par le VIH, a déclaré que les personnes de plus de 50 ans pouvaient croire à tort que le VIH était une "maladie d'homosexuels". Les personnes âgées se souviennent encore des campagnes de lutte contre le VIH/sida des années 80 et 90, dit-il, et elles n'ont pas nécessairement reçu des informations correctes depuis. "Vivre avec le VIH aujourd'hui n'est plus la condamnation à mort qu'elle était dans les années 80 et 90. Nous disposons d'un traitement efficace", dit-il. "Les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement efficace ne peuvent pas transmettre le virus". L'espérance de vie des personnes à qui l'on prescrit des médicaments antirétroviraux à un stade précoce est conforme à celle de la population générale. Mais les infections à un stade avancé présentent un risque de décès plus de dix fois supérieur dans l'année qui suit le diagnostic par rapport à ceux qui sont diagnostiqués à un stade précoce et commencent immédiatement un traitement. Ashley s'est battu contre le diagnostic tardif. "Ça ne me dérangeait pas d'être séropositive. Ça ne me dérange pas du tout. Mais ce n'est que ce retard - qu'ils ne l'ont pas trouvé", dit Ashley. "C'était si long... et les dommages causés à mon corps - je suis un peu amère à ce sujet".
https://www.bbc.com/afrique/monde-51442234
3politics
Procédure d'impeachment contre Trump: Pourquoi l'Ukraine est si importante pour les États-Unis?
Le président Donald Trump a-t-il refusé l'aide militaire à son allié ukrainien pour ses propres intérêts politiques? Telle est la grande question au cœur de la procédure de destitution menée par les démocrates. L'Ukraine n'est pas dans l'OTAN et elle a fait face à des scandales de corruption pendant des années. Mais son orientation future revêt une importance géopolitique. Lire aussi : Pendant une grande partie de ses 28 années d'indépendance, il n'a pas été clair si l'Ukraine finirait par s'aligner sur la Russie ou sur l'Occident. En 2014, cette incertitude semble avoir pris fin. Après une révolution de rue sanglante, les nouveaux dirigeants ukrainiens ont affirmé que l'avenir du pays réside dans une association plus étroite avec l'Europe et l'Occident. La Russie était maintenant considérée comme l'ennemi et elle a réagi en s'emparant de la Crimée et en soutenant un soulèvement armé dans l'est de l'Ukraine qui a coûté la vie à plus de 13 000 personnes. Sous l'administration Obama, le droit des Ukrainiens à décider de leur propre avenir et à résister à l'agression russe a été défendu comme un principe idéologique important. Cela a changé lorsque le président Trump est entré en fonction et le gouvernement ukrainien n'a pas pu compter sur le soutien actif des États-Unis de la même manière. Les États-Unis entretiennent des relations de longue date avec l'armée ukrainienne et ont engagé environ 1,5 milliard de dollars US (1,4 milliard d'euros) en aide depuis 2014. Une grande partie de cette somme a été consacrée à la formation des soldats et aux efforts de modernisation de l'organisation et du fonctionnement de l'armée ukrainienne. La dernière tranche d'aide, qui a été bloquée puis débloquée par l'administration Trump, s'élève à 391 millions de dollars et comprend une série d'armes et une assistance technique. C'est important tant sur le plan militaire que symbolique. Alors qu'autrefois les militaires ukrainiens savaient que les Etats-Unis étaient à leurs côtés, on ne peut plus tenir cela pour acquis. Les hésitations au sujet de l'aide et les fréquentes paroles désobligeantes du président Trump au sujet de l'Ukraine auront presque certainement renforcé la position de Moscou dans les négociations de paix. Quel est le lien entre l'Ukraine et la procédure d'impeachment contre Trump ? L'enquête de destitution touche à la campagne électorale présidentielle américaine de 2016 et à l'adversaire potentiel du président Trump en 2020, Joe Biden. L'Ukraine est impliquée dans les deux. Jusqu'à présent, aucun Ukrainien n'a été appelé à témoigner. L'enquête se concentre plutôt sur les voies de communication officielles et "irrégulières" des États-Unis entre Washington et Kiev. Regarder aussi : L'attitude tiède du président Trump envers l'Ukraine remonte à la campagne électorale de 2016. À l'époque, le directeur de campagne de M. Trump, Paul Manafort, a été contraint de démissionner après l'apparition en Ukraine de documents suggérant qu'il avait reçu des paiements officieux d'un parti politique pro-russe. Le président Trump et ses partisans affirment qu'en publiant les documents, les autorités ukrainiennes se sont injustement ingérées pour soutenir son adversaire démocrate Hillary Clinton. Malgré tous les efforts déployés par l'avocat du président Trump, Rudy Giuliani, les preuves à l'appui des allégations demeurent extrêmement minces. Entre-temps, M. Manafort a été emprisonné pour des crimes financiers. C'est devenu la partie centrale de l'enquête de mise en accusation, les deux parties abordant la question sous un angle différent. Il s'agit da la période de 2014-2015 où le vice-président Biden était l'homme des dossiers ukrainiens pour l'administration Obama. En même temps, son fils, Hunter, avait un juteux poste de directeur dans une compagnie de gaz ukrainienne. Lire aussi Les démocrates cherchent à prouver que le président Trump a tiré parti de l'aide militaire américaine et d'une visite à la Maison-Blanche en échange du lancement par le président ukrainien d'une enquête sur les Bidens. Les républicains essaient de faire ceci à propos des Bidens. Ils veulent savoir pourquoi M. Hunter a été si bien payé et si le vice-président a utilisé son influence politique pour aider l'entreprise de son fils. La première réponse de l'Ukraine, par l'intermédiaire du président Volodymyr Zelensky, a été de dire qu'il n'avait ressenti "aucune pression" de la part de la Maison-Blanche pour lancer une enquête sur les Bidens. C'est devenu un mantra du président Trump lorsqu'il parle de son appel téléphonique "parfait" du 25 juillet avec son homologue ukrainien. Depuis lors, les témoignages et les SMS diffusés par les diplomates américains ont clairement montré que les responsables ukrainiens étaient confus et préoccupés par le retard de l'aide américaine. Et qu'on leur disait que la solution était d'annoncer des enquêtes sur les élections de 2016 et sur les Bidens. Nous savons maintenant, par exemple, que les Ukrainiens envisageaient activement de capituler et de faire une interview télévisée qui annoncerait les enquêtes que le président Trump voulait clairement. Hésitant a se laisser davantage entraîner dans la politique partisane américaine, les responsables ukrainiens impliqués refusent de donner leur version des faits. Pour la plupart, ils sont passés à autre chose. Les Ukrainiens sont plus préoccupés par les efforts de leur nouveau président pour ramener la paix dans l'Est que par son appel téléphonique avec Trump. Le président Zelensky a récemment fait une série de concessions dans l'espoir d'amener la Russie à la table des négociations. Ses critiques l'accusent de naïveté et de capituler devant le président Vladimir Poutine.
Procédure d'impeachment contre Trump: Pourquoi l'Ukraine est si importante pour les États-Unis? Le président Donald Trump a-t-il refusé l'aide militaire à son allié ukrainien pour ses propres intérêts politiques? Telle est la grande question au cœur de la procédure de destitution menée par les démocrates. L'Ukraine n'est pas dans l'OTAN et elle a fait face à des scandales de corruption pendant des années. Mais son orientation future revêt une importance géopolitique. Lire aussi : Pendant une grande partie de ses 28 années d'indépendance, il n'a pas été clair si l'Ukraine finirait par s'aligner sur la Russie ou sur l'Occident. En 2014, cette incertitude semble avoir pris fin. Après une révolution de rue sanglante, les nouveaux dirigeants ukrainiens ont affirmé que l'avenir du pays réside dans une association plus étroite avec l'Europe et l'Occident. La Russie était maintenant considérée comme l'ennemi et elle a réagi en s'emparant de la Crimée et en soutenant un soulèvement armé dans l'est de l'Ukraine qui a coûté la vie à plus de 13 000 personnes. Sous l'administration Obama, le droit des Ukrainiens à décider de leur propre avenir et à résister à l'agression russe a été défendu comme un principe idéologique important. Cela a changé lorsque le président Trump est entré en fonction et le gouvernement ukrainien n'a pas pu compter sur le soutien actif des États-Unis de la même manière. Les États-Unis entretiennent des relations de longue date avec l'armée ukrainienne et ont engagé environ 1,5 milliard de dollars US (1,4 milliard d'euros) en aide depuis 2014. Une grande partie de cette somme a été consacrée à la formation des soldats et aux efforts de modernisation de l'organisation et du fonctionnement de l'armée ukrainienne. La dernière tranche d'aide, qui a été bloquée puis débloquée par l'administration Trump, s'élève à 391 millions de dollars et comprend une série d'armes et une assistance technique. C'est important tant sur le plan militaire que symbolique. Alors qu'autrefois les militaires ukrainiens savaient que les Etats-Unis étaient à leurs côtés, on ne peut plus tenir cela pour acquis. Les hésitations au sujet de l'aide et les fréquentes paroles désobligeantes du président Trump au sujet de l'Ukraine auront presque certainement renforcé la position de Moscou dans les négociations de paix. Quel est le lien entre l'Ukraine et la procédure d'impeachment contre Trump ? L'enquête de destitution touche à la campagne électorale présidentielle américaine de 2016 et à l'adversaire potentiel du président Trump en 2020, Joe Biden. L'Ukraine est impliquée dans les deux. Jusqu'à présent, aucun Ukrainien n'a été appelé à témoigner. L'enquête se concentre plutôt sur les voies de communication officielles et "irrégulières" des États-Unis entre Washington et Kiev. Regarder aussi : L'attitude tiède du président Trump envers l'Ukraine remonte à la campagne électorale de 2016. À l'époque, le directeur de campagne de M. Trump, Paul Manafort, a été contraint de démissionner après l'apparition en Ukraine de documents suggérant qu'il avait reçu des paiements officieux d'un parti politique pro-russe. Le président Trump et ses partisans affirment qu'en publiant les documents, les autorités ukrainiennes se sont injustement ingérées pour soutenir son adversaire démocrate Hillary Clinton. Malgré tous les efforts déployés par l'avocat du président Trump, Rudy Giuliani, les preuves à l'appui des allégations demeurent extrêmement minces. Entre-temps, M. Manafort a été emprisonné pour des crimes financiers. C'est devenu la partie centrale de l'enquête de mise en accusation, les deux parties abordant la question sous un angle différent. Il s'agit da la période de 2014-2015 où le vice-président Biden était l'homme des dossiers ukrainiens pour l'administration Obama. En même temps, son fils, Hunter, avait un juteux poste de directeur dans une compagnie de gaz ukrainienne. Lire aussi Les démocrates cherchent à prouver que le président Trump a tiré parti de l'aide militaire américaine et d'une visite à la Maison-Blanche en échange du lancement par le président ukrainien d'une enquête sur les Bidens. Les républicains essaient de faire ceci à propos des Bidens. Ils veulent savoir pourquoi M. Hunter a été si bien payé et si le vice-président a utilisé son influence politique pour aider l'entreprise de son fils. La première réponse de l'Ukraine, par l'intermédiaire du président Volodymyr Zelensky, a été de dire qu'il n'avait ressenti "aucune pression" de la part de la Maison-Blanche pour lancer une enquête sur les Bidens. C'est devenu un mantra du président Trump lorsqu'il parle de son appel téléphonique "parfait" du 25 juillet avec son homologue ukrainien. Depuis lors, les témoignages et les SMS diffusés par les diplomates américains ont clairement montré que les responsables ukrainiens étaient confus et préoccupés par le retard de l'aide américaine. Et qu'on leur disait que la solution était d'annoncer des enquêtes sur les élections de 2016 et sur les Bidens. Nous savons maintenant, par exemple, que les Ukrainiens envisageaient activement de capituler et de faire une interview télévisée qui annoncerait les enquêtes que le président Trump voulait clairement. Hésitant a se laisser davantage entraîner dans la politique partisane américaine, les responsables ukrainiens impliqués refusent de donner leur version des faits. Pour la plupart, ils sont passés à autre chose. Les Ukrainiens sont plus préoccupés par les efforts de leur nouveau président pour ramener la paix dans l'Est que par son appel téléphonique avec Trump. Le président Zelensky a récemment fait une série de concessions dans l'espoir d'amener la Russie à la table des négociations. Ses critiques l'accusent de naïveté et de capituler devant le président Vladimir Poutine.
https://www.bbc.com/afrique/region-50441109
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Psychologie : la vérité complexe de la croissance post-traumatique
Eranda Jayawickreme est né à Londres mais a grandi au Sri Lanka dans les années 80 et 90, dans l'une des périodes les plus turbulentes de son histoire. Il a été témoin de l'insurrection du Front populaire de libération et de la guerre civile en cours avec les Tigres de libération de l'Eelam tamoul. "Il y avait beaucoup de violence. Mais en grandissant avec tant d'adversité et de traumatismes autour de moi, j'étais souvent frappé par la mesure dans laquelle les gens parvenaient en quelque sorte à 'continuer à continuer' dans le sillage de toutes ces mauvaises expériences", dit-il. Lorsqu'il a déménagé aux États-Unis pour étudier la psychologie à l'université, il était peut-être tout naturel qu'il soit attiré par la science de la résilience humaine. Jayawickreme a été particulièrement fasciné par le concept de "croissance post-traumatique". Il s'agit de l'idée selon laquelle de nombreuses personnes non seulement se remettent d'événements bouleversants, mais connaissent également une transformation positive de leurs valeurs, de leurs actions et de leurs relations. La recherche semble confirmer l'aphorisme de Nietzsche selon lequel "ce qui ne me tue pas me rend plus fort". L'attrait intuitif de ce concept est évident - et il a été promu dans de nombreux articles de magazines et livres, notamment dans le best-seller "Option B", de Sheryl Sandberg et Adam Grant. Cependant, en se penchant sur les recherches, Jayawickreme a découvert que la vérité était bien plus compliquée que ne le laissait entendre une partie de la couverture médiatique - et que de nombreuses études scientifiques pouvaient présenter de graves lacunes. Les conclusions de Jayawickreme sont nuancées, mais il semble désormais de plus en plus probable que la prévalence déclarée de la croissance post-traumatique ait été exagérée. Il ne s'agit pas seulement de pinailler ou de dire des choses pessimistes : cela pourrait avoir de graves conséquences. "Dans certains cas, ce discours sur le potentiel de croissance pourrait être oppressant", explique Jayawickreme, qui est aujourd'hui professeur de psychologie à la Wake Forest University, en Caroline du Nord (États-Unis). "Cela crée l'attente que non seulement je dois me remettre de ce qui m'est arrivé, mais apparemment, je suis censé devenir meilleur que jamais. Et cette pression, pense-t-il, pourrait conduire à des résultats de santé mentale plus mauvais pour certaines personnes." Nietzsche a peut-être fait allusion à l'existence de la croissance post-traumatique (CPT) au XIXe siècle, mais l'étude scientifique du phénomène n'est apparue que dans les années 90, avec les recherches pionnières des psychologues Richard Tedeschi et Lawrence Calhoun. Pour mesurer le PTG, ils ont demandé aux participants d'évaluer comment ils se sentaient aujourd'hui, par rapport à ce qu'ils ressentaient avant leur traumatisme, dans cinq domaines : appréciation de la vie, relations avec les autres, nouvelles possibilités dans la vie, force personnelle et changement spirituel. Ils devaient ensuite estimer dans quelle mesure ce changement était lié au traumatisme lui-même. À titre d'exemple, ils ont cité les paroles du rabbin Harold Kushner, décrivant sa vie après la mort de son fils : "Je suis une personne plus sensible, un pasteur plus efficace, un conseiller plus sympathique grâce à la vie et à la mort d'Aaron que je ne l'aurais jamais été sans cela. Et je renoncerais à tous ces acquis en une seconde si je pouvais retrouver mon fils. Si je pouvais choisir, je renoncerais à toute la croissance et à la profondeur spirituelles qui me sont venues grâce à nos expériences... Mais je ne peux pas choisir." Ces récits suggèrent une transformation positive qui va bien au-delà du rétablissement et de l'adaptation. "La croissance post-traumatique n'est pas simplement un retour au point de départ - c'est une expérience d'amélioration qui, pour certaines personnes, est profondément profonde", ont écrit Tedeschi et Calhoun dans l'un de leurs premiers articles. Des recherches ultérieures ont mis en évidence l'existence d'une croissance post-traumatique chez les personnes ayant survécu à de nombreuses crises différentes, notamment des ruptures relationnelles, des deuils, des diagnostics de cancer, des abus sexuels et l'immigration depuis des zones de guerre. La croissance post-traumatique semble être étonnamment courante, certaines estimations suggérant que jusqu'à 70 % des survivants de traumatismes pourraient en faire l'expérience. En cours de route, les chercheurs ont dû comprendre comment émerge la croissance post-traumatique. Amy Canevello, professeure de psychologie à l'université de Caroline du Nord, aux États-Unis, la décrit comme un processus constructif. "Le traumatisme brise votre vision du monde et perturbe vos croyances fondamentales, explique-t-elle. Et la croissance post-traumatique, du moins en théorie, est le résultat de votre tentative de recomposer votre vision du monde d'une manière qui intègre cet événement traumatique. Vous sortez de l'autre côté en ayant l'air différent d'une certaine manière." Cette vidéo pourrait vous intéresser : À l'appui de cette hypothèse, Canevello a constaté que les niveaux de croissance post-traumatique ont tendance à être corrélés aux niveaux de rumination après l'événement : plus les gens y pensent, plus ils sont susceptibles de voir une transformation positive. Au début, ces pensées peuvent être intrusives et indésirables, renseigne-t-elle, mais avec le temps, la pensée peut devenir plus contrôlée et réfléchie. "Cela vous permet de commencer à rassembler cognitivement ces éléments et à donner un sens à l'événement", ajoute Canevello. Certaines personnes faisant état d'une croissance post-traumatique décrivent un courage et une détermination énormes pour venir à bout de leur adversité. Ann Wild est née avec une maladie congénitale de la colonne vertébrale et affirme avoir vécu une série de traumatismes en raison de son handicap et des procédures médicales qu'elle a subies - la dernière ayant entraîné des complications qui pourraient s'avérer fatales dans les années à venir. Elle a participé à cinq Jeux paralympiques, a été décorée de l'Ordre de l'Empire britannique et travaille comme ergothérapeute. "J'ai constamment grandi en tant que personne et j'ai toujours gardé les principes d'indépendance, d'optimisme, de gratitude et de bonté, ajoute-t-elle. Bien que je ne suive pas de religion organisée, j'ai une profonde spiritualité et une foi inébranlable dans ce que je fais dans le monde et dans ce que je peux accomplir au-delà des limites de mes déficiences... " "Je pense que pour certaines personnes, il faut un traumatisme pour nous faire prendre conscience de notre potentiel", analyse Amy Canevello. Wild reconnaît cependant que de nombreuses personnes ne voient pas cette croissance. Les chercheurs qui étudient la croissance post-traumatique ont pris soin de ne pas négliger la douleur de surmonter l'adversité. "Ce n'est certainement pas que du soleil et des arcs-en-ciel, dit Canevello. Cela signifie que vous êtes sorti de l'autre côté de cette chose - que vous avez ces expériences de croissance, malgré le stress." Ce message est parfois perdu dans la couverture médiatique et la compréhension publique de la croissance post-traumatique, cependant, qui peut se concentrer sur les éléments inspirants du phénomène. Le concept se prête à une compréhension plutôt "pollyannaise" de la récupération de l'adversité", déclare Jayawickreme. La principale préoccupation de Jayawickreme concerne toutefois les méthodes scientifiques spécifiques qui sous-tendent la recherche et la façon dont la croissance post-traumatique est le plus souvent mesurée - des problèmes qu'il a récemment exposés dans un livre pour Oxford University Press. Il ne doute pas que certaines personnes connaissent une transformation positive après un traumatisme, mais il estime que ces lacunes nous ont conduits à surestimer la probabilité que cela se produise. L'un des problèmes est la formulation des questions de l'enquête. Presque toutes les études utilisent le "Post-traumatic Growth Inventory" (PTGI), dans lequel les participants sont invités à considérer une série d'affirmations décrivant des changements potentiellement positifs, puis à indiquer combien de fois ils les ont vécus, de 0 ("Je n'ai pas vécu ce changement à la suite de ma crise") à 5 ("J'ai vécu ce changement à un très haut degré à la suite de ma crise"). "Vous ne pouvez pas signaler un changement négatif", explique Jayawickreme. Cela pourrait inciter les gens à faire état d'une croissance, ajoute-t-il. (En général, les participants peuvent être réticents à encercler 0 pour chaque question). Il cite une étude de 2015 qui s'est penchée sur les réponses des gens aux tremblements de terre de Canterbury, en Nouvelle-Zélande, en 2010 et 2011. Dans ces enquêtes, les participants avaient la possibilité de signaler des changements aussi bien négatifs que positifs - et les preuves d'une croissance post-traumatique généralisée étaient beaucoup moins convaincantes que les études standard. Ensuite, il y a le risque que le biais de mémoire fausse les résultats. Pour remplir le PTGI, les participants doivent regarder en arrière et comparer ce qu'ils étaient avant le traumatisme avec leur état actuel. Ils doivent ensuite évaluer dans quelle mesure ce changement est dû à l'adversité à laquelle ils ont été confrontés. "Cela suppose qu'une personne puisse calculer avec précision son changement et sa cause, et je pense que la plupart des gens n'en sont pas capables", explique Jayawickreme. La mémoire humaine est notoirement peu fiable, après tout, et des recherches antérieures suggèrent que la plupart des gens sont naturellement enclins à trouver des améliorations dans leur personnalité au fil du temps - même s'il y a peu de raisons de penser que cela s'est réellement produit. La meilleure façon de démontrer une croissance réelle serait d'interroger les gens avant et après l'événement traumatique. Malheureusement, très peu d'études sur la croissance post-traumatique l'ont fait, mais les résultats de celles qui l'ont fait sont révélateurs. Prenons l'exemple d'un article de Patricia Frazier, professeure de psychologie à l'université du Minnesota, qui a examiné un échantillon de plus de 1 500 étudiants. Au début et à la fin de l'étude, les participants ont rempli divers questionnaires approfondis qui mesuraient les domaines censés être positivement affectés par l'adversité, tels que l'appréciation de la vie et l'état de leurs relations. Cent vingt-deux des participants ont déclaré avoir subi un traumatisme quelconque, comme un accident mettant leur vie en danger ou le décès d'un ami proche, au cours des deux mois de l'étude. En comparant leurs réponses au début et à la fin de cette période, les chercheurs ont pu déterminer si une transformation psychologique réelle s'était produite et l'ont comparée à la croissance perçue par les participants, mesurée à la fin de l'étude avec le PTGI. Bien que l'étude n'ait duré que quelques mois, nombre de ces personnes ont effectivement fait état d'un changement positif en utilisant le PTGI. Pourtant, ces réponses ne reflétaient généralement pas une amélioration de l'une des mesures psychologiques prises au début et à la fin de la période d'étude. Une telle divergence semble confirmer les soupçons de Jayawickreme selon lesquels nombre de nos estimations de la prévalence de la CPT pourraient être erronées et ne pas refléter le nombre de personnes qui connaissent une véritable transformation psychologique. On peut se demander si la perception d'une croissance après un traumatisme peut aider les gens à faire face à la situation ; il est peut-être sain d'essayer de voir une issue positive à l'adversité. En réalité, le PTGI peut être associé à un risque plus élevé de maladie mentale. Une étude a examiné des soldats déployés en Irak pendant quinze mois après leur retour de mission. Les soldats qui ont fait état d'une croissance post-traumatique plus importante cinq mois après leur retour avaient tendance à présenter des symptômes plus graves de troubles liés au stress post-traumatique à la fin de l'étude. Cela suggère que, pour certaines personnes, la fausse perception de la croissance peut être un moyen peu utile de traiter le traumatisme. Si tel est le cas, nous devrions nous méfier particulièrement d'encourager les gens à voir des transformations positives résultant de leur traumatisme. Jayawickreme n'est pas le seul à avoir ces préoccupations, même si de nombreux chercheurs continuent de croire que les questionnaires standard mesurant la croissance post-traumatique ont capté quelque chose de significatif. "Les avis sont partagés dans la littérature", explique Dr Matt Brooks, maître de conférences en psychologie à la Manchester Metropolitan University, au Royaume-Uni. Dans le cadre de ses propres travaux sur la croissance post-traumatique, Dr Brooks a constaté que certaines personnes qui déclarent avoir connu une croissance post-traumatique dans les questionnaires décrivent également des difficultés persistantes découlant de leurs expériences négatives. Elles peuvent avoir encore du mal à quitter la maison, par exemple, ou signaler des idées suicidaires. Dans de tels cas, il est naturel de se demander si la perception d'un changement positif n'est pas illusoire ou ne reflète pas une stratégie d'adaptation dysfonctionnelle, dit-il. "Mais pour certaines personnes, il y a certainement un changement transformateur", ajoute Matt Brooks. Il décrit des personnes qui en sont venues à réévaluer leurs valeurs fondamentales, de sorte qu'elles changent d'emploi, voyagent dans le monde entier ou s'engagent dans des œuvres caritatives. "Ils ont canalisé [leur détresse] vers quelque chose de positif", constate le psychologue. Dr Hanna Kampman, maître de conférences en psychologie à l'université d'East London, adopte un point de vue tout aussi nuancé. "Nous avons une responsabilité majeure dans la façon dont nous présentons la théorie, dit-elle, afin qu'elle ne s'accompagne pas d'une pression supplémentaire pour quelqu'un qui a déjà traversé une période très difficile." Cela pourrait être particulièrement dommageable, dit-elle, si le discours sur la croissance post-traumatique signifie que les autres commencent à attendre des gens qu'ils se rétablissent trop rapidement. Cependant, Mme Kampman craint également que notre culture ne dévie dans la direction opposée, de sorte que le potentiel de résilience et de croissance soit complètement négligé. Ses recherches portent sur la croissance post-traumatique chez les personnes souffrant de handicaps acquis, que beaucoup de gens associent uniquement à la vulnérabilité et à la faiblesse. "Il est très important que nous montrions aussi l'autre côté - que certaines personnes excellent et se lancent des défis - plutôt que de se concentrer uniquement sur l'attente de la souffrance." Les recherches futures - utilisant des méthodes expérimentales mieux conçues - devraient permettre de lever l'incertitude sur la prévalence réelle de la croissance post-traumatique, et sur les facteurs susceptibles d'aider les personnes à traiter leurs crises. Forts de ces connaissances, les thérapeutes devraient être mieux à même d'adapter leurs conversations avec leurs clients et de les guider dans leur rétablissement. En attendant, nous devons nous rappeler que l'expérience de chaque individu sera très différente et qu'elle doit être jugée selon ses propres termes. La priorité doit être de fournir le soutien dont ils ont personnellement besoin pour accepter leur traumatisme, qu'ils fassent état de détresse ou d'épanouissement - ou des deux à la fois - sans imposer un récit à leur rétablissement. * David Robson, écrivain,est l'auteur de "The Expectation Effect : How Your Mindset Can Transform Your Life", livre publié par Canongate (Royaume-Uni) et Henry Holt (États-Unis), début 2022.
Psychologie : la vérité complexe de la croissance post-traumatique Eranda Jayawickreme est né à Londres mais a grandi au Sri Lanka dans les années 80 et 90, dans l'une des périodes les plus turbulentes de son histoire. Il a été témoin de l'insurrection du Front populaire de libération et de la guerre civile en cours avec les Tigres de libération de l'Eelam tamoul. "Il y avait beaucoup de violence. Mais en grandissant avec tant d'adversité et de traumatismes autour de moi, j'étais souvent frappé par la mesure dans laquelle les gens parvenaient en quelque sorte à 'continuer à continuer' dans le sillage de toutes ces mauvaises expériences", dit-il. Lorsqu'il a déménagé aux États-Unis pour étudier la psychologie à l'université, il était peut-être tout naturel qu'il soit attiré par la science de la résilience humaine. Jayawickreme a été particulièrement fasciné par le concept de "croissance post-traumatique". Il s'agit de l'idée selon laquelle de nombreuses personnes non seulement se remettent d'événements bouleversants, mais connaissent également une transformation positive de leurs valeurs, de leurs actions et de leurs relations. La recherche semble confirmer l'aphorisme de Nietzsche selon lequel "ce qui ne me tue pas me rend plus fort". L'attrait intuitif de ce concept est évident - et il a été promu dans de nombreux articles de magazines et livres, notamment dans le best-seller "Option B", de Sheryl Sandberg et Adam Grant. Cependant, en se penchant sur les recherches, Jayawickreme a découvert que la vérité était bien plus compliquée que ne le laissait entendre une partie de la couverture médiatique - et que de nombreuses études scientifiques pouvaient présenter de graves lacunes. Les conclusions de Jayawickreme sont nuancées, mais il semble désormais de plus en plus probable que la prévalence déclarée de la croissance post-traumatique ait été exagérée. Il ne s'agit pas seulement de pinailler ou de dire des choses pessimistes : cela pourrait avoir de graves conséquences. "Dans certains cas, ce discours sur le potentiel de croissance pourrait être oppressant", explique Jayawickreme, qui est aujourd'hui professeur de psychologie à la Wake Forest University, en Caroline du Nord (États-Unis). "Cela crée l'attente que non seulement je dois me remettre de ce qui m'est arrivé, mais apparemment, je suis censé devenir meilleur que jamais. Et cette pression, pense-t-il, pourrait conduire à des résultats de santé mentale plus mauvais pour certaines personnes." Nietzsche a peut-être fait allusion à l'existence de la croissance post-traumatique (CPT) au XIXe siècle, mais l'étude scientifique du phénomène n'est apparue que dans les années 90, avec les recherches pionnières des psychologues Richard Tedeschi et Lawrence Calhoun. Pour mesurer le PTG, ils ont demandé aux participants d'évaluer comment ils se sentaient aujourd'hui, par rapport à ce qu'ils ressentaient avant leur traumatisme, dans cinq domaines : appréciation de la vie, relations avec les autres, nouvelles possibilités dans la vie, force personnelle et changement spirituel. Ils devaient ensuite estimer dans quelle mesure ce changement était lié au traumatisme lui-même. À titre d'exemple, ils ont cité les paroles du rabbin Harold Kushner, décrivant sa vie après la mort de son fils : "Je suis une personne plus sensible, un pasteur plus efficace, un conseiller plus sympathique grâce à la vie et à la mort d'Aaron que je ne l'aurais jamais été sans cela. Et je renoncerais à tous ces acquis en une seconde si je pouvais retrouver mon fils. Si je pouvais choisir, je renoncerais à toute la croissance et à la profondeur spirituelles qui me sont venues grâce à nos expériences... Mais je ne peux pas choisir." Ces récits suggèrent une transformation positive qui va bien au-delà du rétablissement et de l'adaptation. "La croissance post-traumatique n'est pas simplement un retour au point de départ - c'est une expérience d'amélioration qui, pour certaines personnes, est profondément profonde", ont écrit Tedeschi et Calhoun dans l'un de leurs premiers articles. Des recherches ultérieures ont mis en évidence l'existence d'une croissance post-traumatique chez les personnes ayant survécu à de nombreuses crises différentes, notamment des ruptures relationnelles, des deuils, des diagnostics de cancer, des abus sexuels et l'immigration depuis des zones de guerre. La croissance post-traumatique semble être étonnamment courante, certaines estimations suggérant que jusqu'à 70 % des survivants de traumatismes pourraient en faire l'expérience. En cours de route, les chercheurs ont dû comprendre comment émerge la croissance post-traumatique. Amy Canevello, professeure de psychologie à l'université de Caroline du Nord, aux États-Unis, la décrit comme un processus constructif. "Le traumatisme brise votre vision du monde et perturbe vos croyances fondamentales, explique-t-elle. Et la croissance post-traumatique, du moins en théorie, est le résultat de votre tentative de recomposer votre vision du monde d'une manière qui intègre cet événement traumatique. Vous sortez de l'autre côté en ayant l'air différent d'une certaine manière." Cette vidéo pourrait vous intéresser : À l'appui de cette hypothèse, Canevello a constaté que les niveaux de croissance post-traumatique ont tendance à être corrélés aux niveaux de rumination après l'événement : plus les gens y pensent, plus ils sont susceptibles de voir une transformation positive. Au début, ces pensées peuvent être intrusives et indésirables, renseigne-t-elle, mais avec le temps, la pensée peut devenir plus contrôlée et réfléchie. "Cela vous permet de commencer à rassembler cognitivement ces éléments et à donner un sens à l'événement", ajoute Canevello. Certaines personnes faisant état d'une croissance post-traumatique décrivent un courage et une détermination énormes pour venir à bout de leur adversité. Ann Wild est née avec une maladie congénitale de la colonne vertébrale et affirme avoir vécu une série de traumatismes en raison de son handicap et des procédures médicales qu'elle a subies - la dernière ayant entraîné des complications qui pourraient s'avérer fatales dans les années à venir. Elle a participé à cinq Jeux paralympiques, a été décorée de l'Ordre de l'Empire britannique et travaille comme ergothérapeute. "J'ai constamment grandi en tant que personne et j'ai toujours gardé les principes d'indépendance, d'optimisme, de gratitude et de bonté, ajoute-t-elle. Bien que je ne suive pas de religion organisée, j'ai une profonde spiritualité et une foi inébranlable dans ce que je fais dans le monde et dans ce que je peux accomplir au-delà des limites de mes déficiences... " "Je pense que pour certaines personnes, il faut un traumatisme pour nous faire prendre conscience de notre potentiel", analyse Amy Canevello. Wild reconnaît cependant que de nombreuses personnes ne voient pas cette croissance. Les chercheurs qui étudient la croissance post-traumatique ont pris soin de ne pas négliger la douleur de surmonter l'adversité. "Ce n'est certainement pas que du soleil et des arcs-en-ciel, dit Canevello. Cela signifie que vous êtes sorti de l'autre côté de cette chose - que vous avez ces expériences de croissance, malgré le stress." Ce message est parfois perdu dans la couverture médiatique et la compréhension publique de la croissance post-traumatique, cependant, qui peut se concentrer sur les éléments inspirants du phénomène. Le concept se prête à une compréhension plutôt "pollyannaise" de la récupération de l'adversité", déclare Jayawickreme. La principale préoccupation de Jayawickreme concerne toutefois les méthodes scientifiques spécifiques qui sous-tendent la recherche et la façon dont la croissance post-traumatique est le plus souvent mesurée - des problèmes qu'il a récemment exposés dans un livre pour Oxford University Press. Il ne doute pas que certaines personnes connaissent une transformation positive après un traumatisme, mais il estime que ces lacunes nous ont conduits à surestimer la probabilité que cela se produise. L'un des problèmes est la formulation des questions de l'enquête. Presque toutes les études utilisent le "Post-traumatic Growth Inventory" (PTGI), dans lequel les participants sont invités à considérer une série d'affirmations décrivant des changements potentiellement positifs, puis à indiquer combien de fois ils les ont vécus, de 0 ("Je n'ai pas vécu ce changement à la suite de ma crise") à 5 ("J'ai vécu ce changement à un très haut degré à la suite de ma crise"). "Vous ne pouvez pas signaler un changement négatif", explique Jayawickreme. Cela pourrait inciter les gens à faire état d'une croissance, ajoute-t-il. (En général, les participants peuvent être réticents à encercler 0 pour chaque question). Il cite une étude de 2015 qui s'est penchée sur les réponses des gens aux tremblements de terre de Canterbury, en Nouvelle-Zélande, en 2010 et 2011. Dans ces enquêtes, les participants avaient la possibilité de signaler des changements aussi bien négatifs que positifs - et les preuves d'une croissance post-traumatique généralisée étaient beaucoup moins convaincantes que les études standard. Ensuite, il y a le risque que le biais de mémoire fausse les résultats. Pour remplir le PTGI, les participants doivent regarder en arrière et comparer ce qu'ils étaient avant le traumatisme avec leur état actuel. Ils doivent ensuite évaluer dans quelle mesure ce changement est dû à l'adversité à laquelle ils ont été confrontés. "Cela suppose qu'une personne puisse calculer avec précision son changement et sa cause, et je pense que la plupart des gens n'en sont pas capables", explique Jayawickreme. La mémoire humaine est notoirement peu fiable, après tout, et des recherches antérieures suggèrent que la plupart des gens sont naturellement enclins à trouver des améliorations dans leur personnalité au fil du temps - même s'il y a peu de raisons de penser que cela s'est réellement produit. La meilleure façon de démontrer une croissance réelle serait d'interroger les gens avant et après l'événement traumatique. Malheureusement, très peu d'études sur la croissance post-traumatique l'ont fait, mais les résultats de celles qui l'ont fait sont révélateurs. Prenons l'exemple d'un article de Patricia Frazier, professeure de psychologie à l'université du Minnesota, qui a examiné un échantillon de plus de 1 500 étudiants. Au début et à la fin de l'étude, les participants ont rempli divers questionnaires approfondis qui mesuraient les domaines censés être positivement affectés par l'adversité, tels que l'appréciation de la vie et l'état de leurs relations. Cent vingt-deux des participants ont déclaré avoir subi un traumatisme quelconque, comme un accident mettant leur vie en danger ou le décès d'un ami proche, au cours des deux mois de l'étude. En comparant leurs réponses au début et à la fin de cette période, les chercheurs ont pu déterminer si une transformation psychologique réelle s'était produite et l'ont comparée à la croissance perçue par les participants, mesurée à la fin de l'étude avec le PTGI. Bien que l'étude n'ait duré que quelques mois, nombre de ces personnes ont effectivement fait état d'un changement positif en utilisant le PTGI. Pourtant, ces réponses ne reflétaient généralement pas une amélioration de l'une des mesures psychologiques prises au début et à la fin de la période d'étude. Une telle divergence semble confirmer les soupçons de Jayawickreme selon lesquels nombre de nos estimations de la prévalence de la CPT pourraient être erronées et ne pas refléter le nombre de personnes qui connaissent une véritable transformation psychologique. On peut se demander si la perception d'une croissance après un traumatisme peut aider les gens à faire face à la situation ; il est peut-être sain d'essayer de voir une issue positive à l'adversité. En réalité, le PTGI peut être associé à un risque plus élevé de maladie mentale. Une étude a examiné des soldats déployés en Irak pendant quinze mois après leur retour de mission. Les soldats qui ont fait état d'une croissance post-traumatique plus importante cinq mois après leur retour avaient tendance à présenter des symptômes plus graves de troubles liés au stress post-traumatique à la fin de l'étude. Cela suggère que, pour certaines personnes, la fausse perception de la croissance peut être un moyen peu utile de traiter le traumatisme. Si tel est le cas, nous devrions nous méfier particulièrement d'encourager les gens à voir des transformations positives résultant de leur traumatisme. Jayawickreme n'est pas le seul à avoir ces préoccupations, même si de nombreux chercheurs continuent de croire que les questionnaires standard mesurant la croissance post-traumatique ont capté quelque chose de significatif. "Les avis sont partagés dans la littérature", explique Dr Matt Brooks, maître de conférences en psychologie à la Manchester Metropolitan University, au Royaume-Uni. Dans le cadre de ses propres travaux sur la croissance post-traumatique, Dr Brooks a constaté que certaines personnes qui déclarent avoir connu une croissance post-traumatique dans les questionnaires décrivent également des difficultés persistantes découlant de leurs expériences négatives. Elles peuvent avoir encore du mal à quitter la maison, par exemple, ou signaler des idées suicidaires. Dans de tels cas, il est naturel de se demander si la perception d'un changement positif n'est pas illusoire ou ne reflète pas une stratégie d'adaptation dysfonctionnelle, dit-il. "Mais pour certaines personnes, il y a certainement un changement transformateur", ajoute Matt Brooks. Il décrit des personnes qui en sont venues à réévaluer leurs valeurs fondamentales, de sorte qu'elles changent d'emploi, voyagent dans le monde entier ou s'engagent dans des œuvres caritatives. "Ils ont canalisé [leur détresse] vers quelque chose de positif", constate le psychologue. Dr Hanna Kampman, maître de conférences en psychologie à l'université d'East London, adopte un point de vue tout aussi nuancé. "Nous avons une responsabilité majeure dans la façon dont nous présentons la théorie, dit-elle, afin qu'elle ne s'accompagne pas d'une pression supplémentaire pour quelqu'un qui a déjà traversé une période très difficile." Cela pourrait être particulièrement dommageable, dit-elle, si le discours sur la croissance post-traumatique signifie que les autres commencent à attendre des gens qu'ils se rétablissent trop rapidement. Cependant, Mme Kampman craint également que notre culture ne dévie dans la direction opposée, de sorte que le potentiel de résilience et de croissance soit complètement négligé. Ses recherches portent sur la croissance post-traumatique chez les personnes souffrant de handicaps acquis, que beaucoup de gens associent uniquement à la vulnérabilité et à la faiblesse. "Il est très important que nous montrions aussi l'autre côté - que certaines personnes excellent et se lancent des défis - plutôt que de se concentrer uniquement sur l'attente de la souffrance." Les recherches futures - utilisant des méthodes expérimentales mieux conçues - devraient permettre de lever l'incertitude sur la prévalence réelle de la croissance post-traumatique, et sur les facteurs susceptibles d'aider les personnes à traiter leurs crises. Forts de ces connaissances, les thérapeutes devraient être mieux à même d'adapter leurs conversations avec leurs clients et de les guider dans leur rétablissement. En attendant, nous devons nous rappeler que l'expérience de chaque individu sera très différente et qu'elle doit être jugée selon ses propres termes. La priorité doit être de fournir le soutien dont ils ont personnellement besoin pour accepter leur traumatisme, qu'ils fassent état de détresse ou d'épanouissement - ou des deux à la fois - sans imposer un récit à leur rétablissement. * David Robson, écrivain,est l'auteur de "The Expectation Effect : How Your Mindset Can Transform Your Life", livre publié par Canongate (Royaume-Uni) et Henry Holt (États-Unis), début 2022.
https://www.bbc.com/afrique/monde-60806752
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Le prix du pétrole américain devient négatif en raison de la baisse de la demande
Le prix du pétrole américain a baissé pour la première fois de l'histoire car les mesures de confinement à travers le monde ont maintenu les gens chez eux. Cela signifie que les producteurs de pétrole paient les acheteurs pour se débarrasser de cette matière première, craignant que la capacité de stockage ne soit épuisée en mai. La demande de pétrole s'est pratiquement asséchée, car les mesures de confinement dans le monde entier ont maintenu les gens à l'intérieur. En conséquence, les compagnies pétrolières ont eu recours à la location de pétroliers pour stocker l'excédent de l'offre, ce qui a poussé le prix du pétrole américain en territoire négatif. Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI), la référence pour le pétrole américain, est tombé jusqu'à moins 37,63 dollars (22 617 FCFA) le baril. "C'est une situation farfelue", a déclaré Stewart Glickman, un analyste de l'équité énergétique chez CFRA Research. "Le choc de la demande a été si important qu'il a dépassé tout ce que les gens auraient pu attendre. La forte baisse de lundi est due en partie à une technicalité du marché mondial du pétrole. Le pétrole est négocié sur son prix futur et les contrats à terme de mai doivent expirer mardi. Les négociants ont tenu à se décharger de ces avoirs pour éviter de devoir prendre livraison du pétrole et d'encourir des frais de stockage. En juin, les prix du WTI étaient également en baisse, mais s'échangeaient à plus de 20 dollars (12 112 FCFA) le baril. Pendant ce temps, le Brent - la référence utilisée par l'Europe et le reste du monde, qui se négocie déjà sur la base des contrats de juin - était également plus faible, en baisse de 8,9 % à moins de 26 dollars (15 745 FCFA) le baril. M. Glickman a déclaré que le renversement historique des prix rappelait les tensions auxquelles est confronté le marché du pétrole et a averti que les prix de juin pourraient également baisser, si les verrouillages restent en place. "Je ne suis vraiment pas optimiste quant aux perspectives des compagnies pétrolières ou des prix du pétrole", a-t-il déclaré. OGUK, le lobby des entreprises du secteur pétrolier et gazier offshore britannique, a déclaré que le prix négatif du pétrole américain affecterait les entreprises opérant en mer du Nord. "La dynamique de ce marché américain est différente de celle du Brent produit au Royaume-Uni, mais nous n'échapperons pas à l'impact", a déclaré Deirdre Michie, la patronne d'OGUK. "Notre marché n'est pas seulement un marché commercial ; chaque centime perdu entraîne une plus grande incertitude pour l'emploi", a-t-elle déclaré. L'industrie pétrolière est confrontée à la fois à une chute de la demande et à des luttes intestines entre producteurs pour réduire la production. Au début de ce mois, les membres de l'OPEP et ses alliés ont finalement conclu un accord record pour réduire la production mondiale d'environ 10%. Cet accord est la plus importante réduction de la production pétrolière jamais convenue. Mais de nombreux analystes affirment que les réductions n'ont pas été assez importantes pour faire la différence. "Il n'a pas fallu longtemps pour que le marché reconnaisse que l'accord Opec+ ne suffira pas, dans sa forme actuelle, à équilibrer les marchés pétroliers", a déclaré Stephen Innes, stratège en chef du marché mondial chez Axicorp. Par Andrew Walker Correspondant économique Les principaux exportateurs - l'OPEP et des alliés tels que la Russie - ont déjà accepté de réduire leur production d'un montant record. Aux États-Unis et ailleurs, les entreprises productrices de pétrole ont pris des décisions commerciales pour réduire la production. Mais le monde dispose toujours de plus de pétrole brut qu'il ne peut en utiliser. Et il ne s'agit pas seulement de savoir si nous pouvons l'utiliser. Il s'agit aussi de savoir si nous pouvons le stocker jusqu'à ce que les mesures de verrouillage soient suffisamment souples pour générer une demande supplémentaire de produits pétroliers. Les capacités se remplissent rapidement sur terre et en mer. À mesure que ce processus se poursuit, il est probable que les prix baissent encore. Il faudra une reprise de la demande pour que le marché se redresse réellement et cela dépendra de l'évolution de la crise sanitaire. Il y aura d'autres réductions de l'offre à mesure que les producteurs du secteur privé réagiront aux prix bas, mais il est difficile d'imaginer que cela soit à une échelle suffisante pour avoir un impact fondamental sur le marché. Pour les conducteurs américains, la baisse des prix du pétrole - qui ont chuté d'environ deux tiers depuis le début de l'année - a eu un impact à la pompe, bien que pas aussi dramatique que la baisse de lundi pourrait le suggérer. "Le point positif est que si, pour diverses raisons, vous devez être sur les routes, vous faites le plein pour beaucoup moins que ce que vous auriez fait il y a quatre mois", a déclaré M. Glickman. "Le problème pour la plupart d'entre nous est que même si vous pouviez faire le plein, où iriez-vous ? Le président américain Donald Trump a déclaré que le gouvernement achètera du pétrole pour la réserve nationale du pays. Mais on craint toujours que les installations de stockage aux États-Unis ne soient à court de capacité, les stocks à Cushing, le principal point de livraison de pétrole aux États-Unis, ayant augmenté de près de 50 % depuis le début du mois de mars, selon la banque ANZ. M. Innes a déclaré : "C'est un dépotoir à tout prix car personne, et je dis bien personne, ne veut de livraison de pétrole avec les installations de stockage de Cushing qui se remplissent à la minute près."
Le prix du pétrole américain devient négatif en raison de la baisse de la demande Le prix du pétrole américain a baissé pour la première fois de l'histoire car les mesures de confinement à travers le monde ont maintenu les gens chez eux. Cela signifie que les producteurs de pétrole paient les acheteurs pour se débarrasser de cette matière première, craignant que la capacité de stockage ne soit épuisée en mai. La demande de pétrole s'est pratiquement asséchée, car les mesures de confinement dans le monde entier ont maintenu les gens à l'intérieur. En conséquence, les compagnies pétrolières ont eu recours à la location de pétroliers pour stocker l'excédent de l'offre, ce qui a poussé le prix du pétrole américain en territoire négatif. Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI), la référence pour le pétrole américain, est tombé jusqu'à moins 37,63 dollars (22 617 FCFA) le baril. "C'est une situation farfelue", a déclaré Stewart Glickman, un analyste de l'équité énergétique chez CFRA Research. "Le choc de la demande a été si important qu'il a dépassé tout ce que les gens auraient pu attendre. La forte baisse de lundi est due en partie à une technicalité du marché mondial du pétrole. Le pétrole est négocié sur son prix futur et les contrats à terme de mai doivent expirer mardi. Les négociants ont tenu à se décharger de ces avoirs pour éviter de devoir prendre livraison du pétrole et d'encourir des frais de stockage. En juin, les prix du WTI étaient également en baisse, mais s'échangeaient à plus de 20 dollars (12 112 FCFA) le baril. Pendant ce temps, le Brent - la référence utilisée par l'Europe et le reste du monde, qui se négocie déjà sur la base des contrats de juin - était également plus faible, en baisse de 8,9 % à moins de 26 dollars (15 745 FCFA) le baril. M. Glickman a déclaré que le renversement historique des prix rappelait les tensions auxquelles est confronté le marché du pétrole et a averti que les prix de juin pourraient également baisser, si les verrouillages restent en place. "Je ne suis vraiment pas optimiste quant aux perspectives des compagnies pétrolières ou des prix du pétrole", a-t-il déclaré. OGUK, le lobby des entreprises du secteur pétrolier et gazier offshore britannique, a déclaré que le prix négatif du pétrole américain affecterait les entreprises opérant en mer du Nord. "La dynamique de ce marché américain est différente de celle du Brent produit au Royaume-Uni, mais nous n'échapperons pas à l'impact", a déclaré Deirdre Michie, la patronne d'OGUK. "Notre marché n'est pas seulement un marché commercial ; chaque centime perdu entraîne une plus grande incertitude pour l'emploi", a-t-elle déclaré. L'industrie pétrolière est confrontée à la fois à une chute de la demande et à des luttes intestines entre producteurs pour réduire la production. Au début de ce mois, les membres de l'OPEP et ses alliés ont finalement conclu un accord record pour réduire la production mondiale d'environ 10%. Cet accord est la plus importante réduction de la production pétrolière jamais convenue. Mais de nombreux analystes affirment que les réductions n'ont pas été assez importantes pour faire la différence. "Il n'a pas fallu longtemps pour que le marché reconnaisse que l'accord Opec+ ne suffira pas, dans sa forme actuelle, à équilibrer les marchés pétroliers", a déclaré Stephen Innes, stratège en chef du marché mondial chez Axicorp. Par Andrew Walker Correspondant économique Les principaux exportateurs - l'OPEP et des alliés tels que la Russie - ont déjà accepté de réduire leur production d'un montant record. Aux États-Unis et ailleurs, les entreprises productrices de pétrole ont pris des décisions commerciales pour réduire la production. Mais le monde dispose toujours de plus de pétrole brut qu'il ne peut en utiliser. Et il ne s'agit pas seulement de savoir si nous pouvons l'utiliser. Il s'agit aussi de savoir si nous pouvons le stocker jusqu'à ce que les mesures de verrouillage soient suffisamment souples pour générer une demande supplémentaire de produits pétroliers. Les capacités se remplissent rapidement sur terre et en mer. À mesure que ce processus se poursuit, il est probable que les prix baissent encore. Il faudra une reprise de la demande pour que le marché se redresse réellement et cela dépendra de l'évolution de la crise sanitaire. Il y aura d'autres réductions de l'offre à mesure que les producteurs du secteur privé réagiront aux prix bas, mais il est difficile d'imaginer que cela soit à une échelle suffisante pour avoir un impact fondamental sur le marché. Pour les conducteurs américains, la baisse des prix du pétrole - qui ont chuté d'environ deux tiers depuis le début de l'année - a eu un impact à la pompe, bien que pas aussi dramatique que la baisse de lundi pourrait le suggérer. "Le point positif est que si, pour diverses raisons, vous devez être sur les routes, vous faites le plein pour beaucoup moins que ce que vous auriez fait il y a quatre mois", a déclaré M. Glickman. "Le problème pour la plupart d'entre nous est que même si vous pouviez faire le plein, où iriez-vous ? Le président américain Donald Trump a déclaré que le gouvernement achètera du pétrole pour la réserve nationale du pays. Mais on craint toujours que les installations de stockage aux États-Unis ne soient à court de capacité, les stocks à Cushing, le principal point de livraison de pétrole aux États-Unis, ayant augmenté de près de 50 % depuis le début du mois de mars, selon la banque ANZ. M. Innes a déclaré : "C'est un dépotoir à tout prix car personne, et je dis bien personne, ne veut de livraison de pétrole avec les installations de stockage de Cushing qui se remplissent à la minute près."
https://www.bbc.com/afrique/region-52370628
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Fortune : qui sont les milliardaires devenus les plus riches en 2021 et comment expliquer l'incroyable hausse de leurs fortunes ?
Les 500 personnes les plus riches de la planète ont connu une année spectaculaire. Les fortunes combinées de ces "super-riches" ont atteint le chiffre record de 8,4 billions de dollars américains, un montant bien supérieur à la taille des économies de grandes puissances telles que le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni, et au produit intérieur brut (PIB) combiné de toute l'Amérique latine. Wall Street leur a déroulé le tapis rouge avec un gigantesque rallye boursier qui a porté la richesse des magnats à des niveaux sans précédent. Les marchés boursiers ont grimpé en flèche, tout comme le prix de l'immobilier, des crypto-monnaies, des matières premières et de bien d'autres produits, malgré la deuxième année de la pandémie qui tient encore en échec de nombreux pays en développement. C'est ainsi que la richesse combinée de ces 500 magnats a dépassé les 1 000 milliards de dollars, comme si leur pied était sur l'accélérateur sans restriction de vitesse, selon l'indice Bloomberg des milliardaires. Parmi les 10 magnats les plus riches de la planète, celui qui a vu sa fortune augmenter le plus est le fondateur de Tesla et SpaceX, Elon Musk, avec une hausse écrasante de 75% en seulement un an, laissant loin derrière lui d'autres magnats comme Jeff Bezos ou Bill Gates dans le classement. Comme si une valeur nette de 273,5 milliards de dollars n'était pas suffisante, dans les premiers jours de cette année, Musk a battu son propre record en ajoutant mardi 32 milliards de dollars à sa fortune. Ce bond est intervenu après que le cours de l'action de Tesla a grimpé en flèche à la suite de l'annonce que le constructeur de voitures électriques a mis sur le marché 936 000 véhicules l'année dernière, un chiffre qui a largement dépassé les prévisions des analystes. Musk est suivi par d'autres personnes super riches telles que les cofondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin (dont la fortune a augmenté de 57 % et 56 % l'année dernière, respectivement). Le fondateur de l'empire du luxe LVMH, Bernard Arnault (55%), et l'ancien PDG de Microsoft, Steve Ballmer (50%), complètent la liste. Alors que les plus riches ont profité de la hausse des marchés boursiers - au cours d'une année où les taux d'intérêt étaient historiquement bas et où les banques centrales et les gouvernements ont injecté beaucoup d'argent dans les économies - les personnes à faibles revenus et les pays les plus vulnérables n'ont pas participé à la fête boursière. La relance de la croissance économique après l'impact du virus covid-19 a été inégale et une grande partie de la croissance du PIB affichée par les pays au cours de l'année écoulée est due à un "effet de rebond" car la base de comparaison avec 2020 est très faible. Et, d'autre part, une grande partie de la croissance de ces derniers mois est due à des facteurs tels que la consommation ou la hausse des prix des matières premières, mais ce n'est pas la croissance productive qui témoigne d'une reprise plus fondamentale. L'Amérique latine est loin de retrouver ses niveaux d'expansion d'avant la pandémie, qui étaient déjà faibles en 2019. Au niveau mondial, les 40 % les plus pauvres de la population n'ont pas encore commencé à récupérer leurs pertes de revenus dues à la pandémie et plus de 100 millions de personnes sont tombées dans l'extrême pauvreté à cause du covid-19, selon la Banque mondiale. L'élite financière chinoise a connu sa pire année depuis que Bloomberg a commencé à suivre la richesse en 2012, accumulant des pertes de près de 61 milliards de dollars US, alors que le gouvernement a lancé une campagne de répression pour contrer le pouvoir des géants de la technologie dans un contexte d'endettement élevé du secteur privé. Hui Ka Yan, autrefois deuxième personne la plus riche de Chine, a perdu 17 milliards de dollars de richesse après l'effondrement de son empire, Evergrande, qui est devenu la société immobilière la plus endettée du monde. Les projections des analystes de marché pour 2022 suggèrent que cette année continuera à présenter de bonnes conditions pour les investisseurs, mais les gains géants de 2021 ne sont pas attendus, selon près de 50 institutions financières interrogées par Bloomberg. L'un des problèmes qui tient les gestionnaires de patrimoine en haleine est la montée des pressions inflationnistes, une préoccupation qui pousse également les gouvernements et les banques centrales à prendre des décisions. À l'horizon 2022, les économistes estiment que l'avenir de la reprise économique sera soumis à une multiplicité de facteurs, notamment les nouvelles variantes du covid-19, le processus de vaccination, les pressions inflationnistes, ainsi que l'orientation du commerce international et l'évolution des conflits politiques tels que les relations entre les États-Unis et la Chine ou les menaces de la Russie sur l'Ukraine. Jusqu'à présent, un domaine qui semble faire l'objet d'un consensus est que les choses devraient être bien meilleures en 2023 qu'elles ne le sont aujourd'hui.
Fortune : qui sont les milliardaires devenus les plus riches en 2021 et comment expliquer l'incroyable hausse de leurs fortunes ? Les 500 personnes les plus riches de la planète ont connu une année spectaculaire. Les fortunes combinées de ces "super-riches" ont atteint le chiffre record de 8,4 billions de dollars américains, un montant bien supérieur à la taille des économies de grandes puissances telles que le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni, et au produit intérieur brut (PIB) combiné de toute l'Amérique latine. Wall Street leur a déroulé le tapis rouge avec un gigantesque rallye boursier qui a porté la richesse des magnats à des niveaux sans précédent. Les marchés boursiers ont grimpé en flèche, tout comme le prix de l'immobilier, des crypto-monnaies, des matières premières et de bien d'autres produits, malgré la deuxième année de la pandémie qui tient encore en échec de nombreux pays en développement. C'est ainsi que la richesse combinée de ces 500 magnats a dépassé les 1 000 milliards de dollars, comme si leur pied était sur l'accélérateur sans restriction de vitesse, selon l'indice Bloomberg des milliardaires. Parmi les 10 magnats les plus riches de la planète, celui qui a vu sa fortune augmenter le plus est le fondateur de Tesla et SpaceX, Elon Musk, avec une hausse écrasante de 75% en seulement un an, laissant loin derrière lui d'autres magnats comme Jeff Bezos ou Bill Gates dans le classement. Comme si une valeur nette de 273,5 milliards de dollars n'était pas suffisante, dans les premiers jours de cette année, Musk a battu son propre record en ajoutant mardi 32 milliards de dollars à sa fortune. Ce bond est intervenu après que le cours de l'action de Tesla a grimpé en flèche à la suite de l'annonce que le constructeur de voitures électriques a mis sur le marché 936 000 véhicules l'année dernière, un chiffre qui a largement dépassé les prévisions des analystes. Musk est suivi par d'autres personnes super riches telles que les cofondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin (dont la fortune a augmenté de 57 % et 56 % l'année dernière, respectivement). Le fondateur de l'empire du luxe LVMH, Bernard Arnault (55%), et l'ancien PDG de Microsoft, Steve Ballmer (50%), complètent la liste. Alors que les plus riches ont profité de la hausse des marchés boursiers - au cours d'une année où les taux d'intérêt étaient historiquement bas et où les banques centrales et les gouvernements ont injecté beaucoup d'argent dans les économies - les personnes à faibles revenus et les pays les plus vulnérables n'ont pas participé à la fête boursière. La relance de la croissance économique après l'impact du virus covid-19 a été inégale et une grande partie de la croissance du PIB affichée par les pays au cours de l'année écoulée est due à un "effet de rebond" car la base de comparaison avec 2020 est très faible. Et, d'autre part, une grande partie de la croissance de ces derniers mois est due à des facteurs tels que la consommation ou la hausse des prix des matières premières, mais ce n'est pas la croissance productive qui témoigne d'une reprise plus fondamentale. L'Amérique latine est loin de retrouver ses niveaux d'expansion d'avant la pandémie, qui étaient déjà faibles en 2019. Au niveau mondial, les 40 % les plus pauvres de la population n'ont pas encore commencé à récupérer leurs pertes de revenus dues à la pandémie et plus de 100 millions de personnes sont tombées dans l'extrême pauvreté à cause du covid-19, selon la Banque mondiale. L'élite financière chinoise a connu sa pire année depuis que Bloomberg a commencé à suivre la richesse en 2012, accumulant des pertes de près de 61 milliards de dollars US, alors que le gouvernement a lancé une campagne de répression pour contrer le pouvoir des géants de la technologie dans un contexte d'endettement élevé du secteur privé. Hui Ka Yan, autrefois deuxième personne la plus riche de Chine, a perdu 17 milliards de dollars de richesse après l'effondrement de son empire, Evergrande, qui est devenu la société immobilière la plus endettée du monde. Les projections des analystes de marché pour 2022 suggèrent que cette année continuera à présenter de bonnes conditions pour les investisseurs, mais les gains géants de 2021 ne sont pas attendus, selon près de 50 institutions financières interrogées par Bloomberg. L'un des problèmes qui tient les gestionnaires de patrimoine en haleine est la montée des pressions inflationnistes, une préoccupation qui pousse également les gouvernements et les banques centrales à prendre des décisions. À l'horizon 2022, les économistes estiment que l'avenir de la reprise économique sera soumis à une multiplicité de facteurs, notamment les nouvelles variantes du covid-19, le processus de vaccination, les pressions inflationnistes, ainsi que l'orientation du commerce international et l'évolution des conflits politiques tels que les relations entre les États-Unis et la Chine ou les menaces de la Russie sur l'Ukraine. Jusqu'à présent, un domaine qui semble faire l'objet d'un consensus est que les choses devraient être bien meilleures en 2023 qu'elles ne le sont aujourd'hui.
https://www.bbc.com/afrique/monde-59871011
3politics
Affoussiata Bamba-Lamine:"Les autorités ivoiriennes sont à l'origine de la dégradation de son état"
Simon Soro, frère cadet de l'ancien président du parlement ivoirien en prison depuis décembre dernier a été évacué à l'hôpital, souffrant de coronavirus. Simon Soro, a été arrêté fin 2019 dans le cadre d'une affaire d'insurrection touchant son ainé Guillaume Soro. Une avocate du collectif défendant l'ex premier ministre ivoirien, Maitre Affoussiata Bamba-Lamine, a signalé que l'état de Simon Soro qui toussait et a du mal à respirer est très grave. "L'Etat de Côte d'Ivoire est pleinement responsable de la dégradation de l'état de santé de M. Simon Soro, tant en raison de son maintien illégal en détention, mais aussi du fait qu'il ait contracté la maladie à coronavirus, en son lieu d'incarcération". Maître Afoussiata Bamba Lamine est interrogée par Syntiche Mantar Tompté. Aucun officiel n'a répondu à nos demandes répétées de réactions pour l'instant.
Affoussiata Bamba-Lamine:"Les autorités ivoiriennes sont à l'origine de la dégradation de son état" Simon Soro, frère cadet de l'ancien président du parlement ivoirien en prison depuis décembre dernier a été évacué à l'hôpital, souffrant de coronavirus. Simon Soro, a été arrêté fin 2019 dans le cadre d'une affaire d'insurrection touchant son ainé Guillaume Soro. Une avocate du collectif défendant l'ex premier ministre ivoirien, Maitre Affoussiata Bamba-Lamine, a signalé que l'état de Simon Soro qui toussait et a du mal à respirer est très grave. "L'Etat de Côte d'Ivoire est pleinement responsable de la dégradation de l'état de santé de M. Simon Soro, tant en raison de son maintien illégal en détention, mais aussi du fait qu'il ait contracté la maladie à coronavirus, en son lieu d'incarcération". Maître Afoussiata Bamba Lamine est interrogée par Syntiche Mantar Tompté. Aucun officiel n'a répondu à nos demandes répétées de réactions pour l'instant.
https://www.bbc.com/afrique/media-53034841
3politics
Xi Jinping : 5 événements qui ont façonné la vision du monde du puissant leader chinois
Cette semaine se tient à Pékin la sixième session plénière du Comité central du Parti communiste chinois, qui devrait ouvrir la voie à un troisième mandat pour Xi Jinping. Comment le président Xi Jinping voit-il son pays sur la scène mondiale ? Le passé peut peut-être fournir quelques indices, estime Rana Mitter, professeur d'histoire à l'université d'Oxford et spécialiste des affaires chinoises.* La Chine est une puissance mondiale, ce qui était à peine imaginable il y a quelques décennies. Sa puissance provient parfois de la coopération avec le reste du monde, comme lors de la signature de l'accord de Paris sur le climat. Ou parfois, il s'agit de lui faire concurrence, comme dans le cas de l'initiative de la nouvelle route de la soie, un réseau de projets de construction dans plus de 60 pays qui a apporté des investissements à de nombreuses nations qui n'empruntent pas aux puissances occidentales. A surtout lire sur BBC Afrique : Cependant, une grande partie de la rhétorique mondiale de la Chine a également un ton très conflictuel. Pékin condamne les États-Unis pour avoir tenté de "contenir" la Chine par le biais du nouveau pacte Aukus (Australie-Royaume-Uni-États-Unis) sur la fabrication de sous-marins. Ou bien elle avertit le Royaume-Uni qu'il y aurait des "conséquences" à accorder la résidence britannique aux Hongkongais qui s'opposent à ses décrets. Et plus récemment, il a dit à Taiwan qu'elle devait se préparer à rejoindre la Chine continentale. Le président Xi Jinping a placé la Chine sur la scène mondiale avec plus de force qu'aucun de ses prédécesseurs depuis Mao Tsetung, le dirigeant suprême de la Chine pendant la guerre froide. Toutefois, d'autres éléments de sa rhétorique s'appuient sur des sources beaucoup plus anciennes, remontant à sa propre histoire, tant ancienne que récente. Voici cinq de ces thèmes récurrents. Pendant plus de 2 000 ans, les normes de la pensée confucéenne ont façonné la société chinoise. Confucius (551-479 av. J.-C.) a élaboré un système éthique combinant la hiérarchie - où chacun connaît sa place dans la société - et la bienveillance - l'idée que les personnes occupant une position supérieure doivent s'occuper de leurs inférieurs. Très adapté au fil du temps, ce système de pensée a soutenu les dynasties chinoises jusqu'à la révolution de 1911, lorsque le renversement du dernier empereur a provoqué un retour de bâton contre Confucius et son héritage de la part de radicaux, dont le parti communiste nouvellement formé. L'un de ces communistes, Mao Tsetung, était profondément hostile à la philosophie traditionnelle chinoise pendant ses années de pouvoir (1949-1976). Mais dans les années 1980, les idées confucéennes ont fait leur retour dans la société chinoise, louées par le parti communiste comme les leçons d'une personne brillante dans l'éducation de la Chine contemporaine. Aujourd'hui, la Chine célèbre l'"harmonie" (hexie) comme une "valeur socialiste", bien qu'elle ait un côté très confucéen. Et un sujet brûlant dans les relations internationales chinoises est la question de savoir comment le terme "bienveillance" (ren) peut façonner les relations de Pékin avec le monde extérieur. Le professeur Yan Xuetong de l'université de Tsinghua a écrit que la Chine devait rechercher une "autorité bienveillante" plutôt qu'une "domination", contrairement à ce qu'il considère comme le rôle peu charitable des États-Unis. Même l'idée de Xi Jinping d'une "communauté mondiale avec un destin commun" a une saveur philosophique traditionnelle. Le président s'est rendu à Qufu, la ville natale de Confucius, et a cité ses paroles en public. Les confrontations historiques des XIXe et XXe siècles ont profondément façonné la pensée chinoise sur le monde. Les guerres de l'opium, au milieu du XIXe siècle, ont vu les marchands occidentaux utiliser la force pour ouvrir violemment les portes de la Chine. Une grande partie de la période allant des années 1840 aux années 1940 est considérée comme un "siècle d'humiliation", une période de honte qui a montré la faiblesse de la Chine face aux agressions européennes et japonaises. Au cours de cette période, la Chine a dû céder Hong Kong au Royaume-Uni, le territoire de la partie nord-est de la région de Mandalay au Japon et une série de privilèges juridiques et commerciaux à un certain nombre de pays occidentaux. Dans l'après-guerre, c'est l'Union soviétique qui a tenté de gagner en influence aux frontières de la Chine, notamment en Mandchourie et au Xinjiang. Cette expérience a créé une profonde suspicion à l'égard des intentions du monde extérieur. Même des gestes tels que l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce en 2001 étaient sous-tendus par une mémoire culturelle des "traités injustes", lorsque le commerce de la Chine était contrôlé par des étrangers, une situation que le parti communiste actuel a juré de ne plus jamais laisser se reproduire. En mars de cette année, lors d'une négociation sino-américaine à Anchorage, en Alaska, les Chinois ont accusé leurs hôtes de "condescendance et d'hypocrisie". La Chine de Xi ne tolère pas l'idée que des étrangers puissent dénigrer leur pays en toute impunité. Pourtant, même des événements terribles peuvent générer des messages plus positifs. L'un de ces messages provient de la participation de la Chine à la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'elle a combattu le Japon après l'invasion de 1937 et avant que les Alliés occidentaux ne rejoignent la guerre en Asie à Pearl Harbor en 1941. Au cours de ces années, la Chine a perdu plus de 10 millions de personnes et a retenu plus d'un demi-million de soldats japonais en Chine continentale, un exploit largement commémoré dans les livres d'histoire, au cinéma et à la télévision. Aujourd'hui, la Chine se présente comme faisant partie de "l'alliance antifasciste" des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union soviétique, et se place sur un plan moral en rappelant au monde sa place parmi les vainqueurs des puissances de l'Axe. La Chine s'appuie également sur son rôle historique de leader du tiers-monde à l'époque de Mao (par exemple, la conférence de Bandung en 1955 et des projets tels que la construction du chemin de fer TanZam en Afrique de l'Est dans les années 1970) pour renforcer son image de leader dans le monde non occidental. L'histoire moderne reste un élément clé de la manière dont le parti communiste chinois perçoit sa propre légitimité. Cependant, certains éléments de cette histoire, en particulier la terrible famine provoquée par les politiques économiques désastreuses du Grand Bond en avant de 1958 à 1962, sont à peine évoqués en Chine aujourd'hui. Et certaines guerres modernes peuvent être utilisées à des fins plus conflictuelles. Au cours de la dernière année de relations difficiles entre les États-Unis et la Chine, de nouveaux films ont commémoré la guerre de Corée de 1950-1953, un conflit dont les Chinois se souviennent sous un autre nom : "la guerre de résistance aux États-Unis". La trajectoire historique du marxisme-léninisme est également profondément ancrée dans la pensée politique chinoise et a été très activement ravivée sous Xi Jinping. Tout au long du XXe siècle, Mao Tsetung et d'autres dirigeants politiques communistes importants se sont engagés dans des débats théoriques sur le marxisme, qui ont eu d'immenses conséquences. Par exemple, la notion de "lutte des classes" a entraîné la mort d'un million de propriétaires terriens au cours des premières années du règne de Mao. Bien que la "classe" soit tombée en désuétude en tant que moyen de définir la société, le langage politique de la Chine d'aujourd'hui est toujours façonné par des idées telles que la "lutte", l'"antagonisme" et les conceptions du "socialisme" par opposition au "capitalisme". Des publications de premier plan, telles que l'organe théorique du parti communiste, Qiushi, discutent régulièrement des "contradictions" de la société chinoise en des termes qui s'inspirent largement de la théorie marxiste. La Chine de Xi définit la concurrence entre les États-Unis et la Chine comme une lutte qui peut être comprise en termes d'antagonisme marxiste. Il en va de même pour les forces économiques de la société et leur interaction : les difficultés à faire croître l'économie et à maintenir cette croissance convenablement "verte" sont interprétées en termes de contradiction. Dans le marxisme classique, un résultat attendu, ou une synthèse, est atteint, mais pas avant d'avoir traversé des "antagonismes" souvent douloureux et prolongés. Pékin soutient que le destin inébranlable de l'île de Taïwan sera son unification avec la Chine continentale. Toutefois, l'histoire de Taïwan au cours du siècle dernier montre que la question de son statut n'a cessé de se poser dans la politique chinoise. En 1895, après une guerre désastreuse avec le Japon, la Chine a été contrainte de céder Taïwan, qui est ensuite devenue une colonie japonaise pour le demi-siècle suivant. Elle a ensuite été brièvement unifiée avec le continent par les nationalistes de 1945 à 1949. Sous le règne de Mao, la Chine a raté l'occasion d'unifier l'île ; les États-Unis auraient probablement laissé Mao la prendre, mais Pékin s'est joint aux Nord-Coréens pour envahir la Corée du Sud en 1950, déclenchant la guerre de Corée et faisant soudainement de Taïwan un allié clé de la guerre froide. Mao a lancé des attaques sur les côtes de Taïwan en 1958, mais a ensuite abandonné l'idée de reconquérir le territoire pendant les 20 années suivantes. Après le rétablissement des relations entre les États-Unis et la Chine en 1979, il a été convenu que toutes les parties reconnaissaient qu'il n'y avait qu'une seule Chine, mais n'ont jamais pu s'accorder sur la question de savoir si le régime de Pékin ou de Taipei était réellement la république légitime. Quarante ans plus tard, Xi Jinping insiste sur le fait que l'unification doit se faire rapidement, tandis que la rhétorique agressive et le sort de Hong Kong ont conduit les habitants de Taïwan, désormais citoyens d'une démocratie libérale, à devenir de plus en plus hostiles à une relation plus étroite avec la Chine continentale. *Le professeur Rana Mitter enseigne à l'université d'Oxford, où il est spécialisé dans l'histoire et la politique de la Chine moderne.
Xi Jinping : 5 événements qui ont façonné la vision du monde du puissant leader chinois Cette semaine se tient à Pékin la sixième session plénière du Comité central du Parti communiste chinois, qui devrait ouvrir la voie à un troisième mandat pour Xi Jinping. Comment le président Xi Jinping voit-il son pays sur la scène mondiale ? Le passé peut peut-être fournir quelques indices, estime Rana Mitter, professeur d'histoire à l'université d'Oxford et spécialiste des affaires chinoises.* La Chine est une puissance mondiale, ce qui était à peine imaginable il y a quelques décennies. Sa puissance provient parfois de la coopération avec le reste du monde, comme lors de la signature de l'accord de Paris sur le climat. Ou parfois, il s'agit de lui faire concurrence, comme dans le cas de l'initiative de la nouvelle route de la soie, un réseau de projets de construction dans plus de 60 pays qui a apporté des investissements à de nombreuses nations qui n'empruntent pas aux puissances occidentales. A surtout lire sur BBC Afrique : Cependant, une grande partie de la rhétorique mondiale de la Chine a également un ton très conflictuel. Pékin condamne les États-Unis pour avoir tenté de "contenir" la Chine par le biais du nouveau pacte Aukus (Australie-Royaume-Uni-États-Unis) sur la fabrication de sous-marins. Ou bien elle avertit le Royaume-Uni qu'il y aurait des "conséquences" à accorder la résidence britannique aux Hongkongais qui s'opposent à ses décrets. Et plus récemment, il a dit à Taiwan qu'elle devait se préparer à rejoindre la Chine continentale. Le président Xi Jinping a placé la Chine sur la scène mondiale avec plus de force qu'aucun de ses prédécesseurs depuis Mao Tsetung, le dirigeant suprême de la Chine pendant la guerre froide. Toutefois, d'autres éléments de sa rhétorique s'appuient sur des sources beaucoup plus anciennes, remontant à sa propre histoire, tant ancienne que récente. Voici cinq de ces thèmes récurrents. Pendant plus de 2 000 ans, les normes de la pensée confucéenne ont façonné la société chinoise. Confucius (551-479 av. J.-C.) a élaboré un système éthique combinant la hiérarchie - où chacun connaît sa place dans la société - et la bienveillance - l'idée que les personnes occupant une position supérieure doivent s'occuper de leurs inférieurs. Très adapté au fil du temps, ce système de pensée a soutenu les dynasties chinoises jusqu'à la révolution de 1911, lorsque le renversement du dernier empereur a provoqué un retour de bâton contre Confucius et son héritage de la part de radicaux, dont le parti communiste nouvellement formé. L'un de ces communistes, Mao Tsetung, était profondément hostile à la philosophie traditionnelle chinoise pendant ses années de pouvoir (1949-1976). Mais dans les années 1980, les idées confucéennes ont fait leur retour dans la société chinoise, louées par le parti communiste comme les leçons d'une personne brillante dans l'éducation de la Chine contemporaine. Aujourd'hui, la Chine célèbre l'"harmonie" (hexie) comme une "valeur socialiste", bien qu'elle ait un côté très confucéen. Et un sujet brûlant dans les relations internationales chinoises est la question de savoir comment le terme "bienveillance" (ren) peut façonner les relations de Pékin avec le monde extérieur. Le professeur Yan Xuetong de l'université de Tsinghua a écrit que la Chine devait rechercher une "autorité bienveillante" plutôt qu'une "domination", contrairement à ce qu'il considère comme le rôle peu charitable des États-Unis. Même l'idée de Xi Jinping d'une "communauté mondiale avec un destin commun" a une saveur philosophique traditionnelle. Le président s'est rendu à Qufu, la ville natale de Confucius, et a cité ses paroles en public. Les confrontations historiques des XIXe et XXe siècles ont profondément façonné la pensée chinoise sur le monde. Les guerres de l'opium, au milieu du XIXe siècle, ont vu les marchands occidentaux utiliser la force pour ouvrir violemment les portes de la Chine. Une grande partie de la période allant des années 1840 aux années 1940 est considérée comme un "siècle d'humiliation", une période de honte qui a montré la faiblesse de la Chine face aux agressions européennes et japonaises. Au cours de cette période, la Chine a dû céder Hong Kong au Royaume-Uni, le territoire de la partie nord-est de la région de Mandalay au Japon et une série de privilèges juridiques et commerciaux à un certain nombre de pays occidentaux. Dans l'après-guerre, c'est l'Union soviétique qui a tenté de gagner en influence aux frontières de la Chine, notamment en Mandchourie et au Xinjiang. Cette expérience a créé une profonde suspicion à l'égard des intentions du monde extérieur. Même des gestes tels que l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce en 2001 étaient sous-tendus par une mémoire culturelle des "traités injustes", lorsque le commerce de la Chine était contrôlé par des étrangers, une situation que le parti communiste actuel a juré de ne plus jamais laisser se reproduire. En mars de cette année, lors d'une négociation sino-américaine à Anchorage, en Alaska, les Chinois ont accusé leurs hôtes de "condescendance et d'hypocrisie". La Chine de Xi ne tolère pas l'idée que des étrangers puissent dénigrer leur pays en toute impunité. Pourtant, même des événements terribles peuvent générer des messages plus positifs. L'un de ces messages provient de la participation de la Chine à la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'elle a combattu le Japon après l'invasion de 1937 et avant que les Alliés occidentaux ne rejoignent la guerre en Asie à Pearl Harbor en 1941. Au cours de ces années, la Chine a perdu plus de 10 millions de personnes et a retenu plus d'un demi-million de soldats japonais en Chine continentale, un exploit largement commémoré dans les livres d'histoire, au cinéma et à la télévision. Aujourd'hui, la Chine se présente comme faisant partie de "l'alliance antifasciste" des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union soviétique, et se place sur un plan moral en rappelant au monde sa place parmi les vainqueurs des puissances de l'Axe. La Chine s'appuie également sur son rôle historique de leader du tiers-monde à l'époque de Mao (par exemple, la conférence de Bandung en 1955 et des projets tels que la construction du chemin de fer TanZam en Afrique de l'Est dans les années 1970) pour renforcer son image de leader dans le monde non occidental. L'histoire moderne reste un élément clé de la manière dont le parti communiste chinois perçoit sa propre légitimité. Cependant, certains éléments de cette histoire, en particulier la terrible famine provoquée par les politiques économiques désastreuses du Grand Bond en avant de 1958 à 1962, sont à peine évoqués en Chine aujourd'hui. Et certaines guerres modernes peuvent être utilisées à des fins plus conflictuelles. Au cours de la dernière année de relations difficiles entre les États-Unis et la Chine, de nouveaux films ont commémoré la guerre de Corée de 1950-1953, un conflit dont les Chinois se souviennent sous un autre nom : "la guerre de résistance aux États-Unis". La trajectoire historique du marxisme-léninisme est également profondément ancrée dans la pensée politique chinoise et a été très activement ravivée sous Xi Jinping. Tout au long du XXe siècle, Mao Tsetung et d'autres dirigeants politiques communistes importants se sont engagés dans des débats théoriques sur le marxisme, qui ont eu d'immenses conséquences. Par exemple, la notion de "lutte des classes" a entraîné la mort d'un million de propriétaires terriens au cours des premières années du règne de Mao. Bien que la "classe" soit tombée en désuétude en tant que moyen de définir la société, le langage politique de la Chine d'aujourd'hui est toujours façonné par des idées telles que la "lutte", l'"antagonisme" et les conceptions du "socialisme" par opposition au "capitalisme". Des publications de premier plan, telles que l'organe théorique du parti communiste, Qiushi, discutent régulièrement des "contradictions" de la société chinoise en des termes qui s'inspirent largement de la théorie marxiste. La Chine de Xi définit la concurrence entre les États-Unis et la Chine comme une lutte qui peut être comprise en termes d'antagonisme marxiste. Il en va de même pour les forces économiques de la société et leur interaction : les difficultés à faire croître l'économie et à maintenir cette croissance convenablement "verte" sont interprétées en termes de contradiction. Dans le marxisme classique, un résultat attendu, ou une synthèse, est atteint, mais pas avant d'avoir traversé des "antagonismes" souvent douloureux et prolongés. Pékin soutient que le destin inébranlable de l'île de Taïwan sera son unification avec la Chine continentale. Toutefois, l'histoire de Taïwan au cours du siècle dernier montre que la question de son statut n'a cessé de se poser dans la politique chinoise. En 1895, après une guerre désastreuse avec le Japon, la Chine a été contrainte de céder Taïwan, qui est ensuite devenue une colonie japonaise pour le demi-siècle suivant. Elle a ensuite été brièvement unifiée avec le continent par les nationalistes de 1945 à 1949. Sous le règne de Mao, la Chine a raté l'occasion d'unifier l'île ; les États-Unis auraient probablement laissé Mao la prendre, mais Pékin s'est joint aux Nord-Coréens pour envahir la Corée du Sud en 1950, déclenchant la guerre de Corée et faisant soudainement de Taïwan un allié clé de la guerre froide. Mao a lancé des attaques sur les côtes de Taïwan en 1958, mais a ensuite abandonné l'idée de reconquérir le territoire pendant les 20 années suivantes. Après le rétablissement des relations entre les États-Unis et la Chine en 1979, il a été convenu que toutes les parties reconnaissaient qu'il n'y avait qu'une seule Chine, mais n'ont jamais pu s'accorder sur la question de savoir si le régime de Pékin ou de Taipei était réellement la république légitime. Quarante ans plus tard, Xi Jinping insiste sur le fait que l'unification doit se faire rapidement, tandis que la rhétorique agressive et le sort de Hong Kong ont conduit les habitants de Taïwan, désormais citoyens d'une démocratie libérale, à devenir de plus en plus hostiles à une relation plus étroite avec la Chine continentale. *Le professeur Rana Mitter enseigne à l'université d'Oxford, où il est spécialisé dans l'histoire et la politique de la Chine moderne.
https://www.bbc.com/afrique/monde-59247358
5sports
Coronavirus: le Real Madrid en quarantaine
La Liga espagnole a été suspendue pour "au moins les deux prochaines de séries de matches" en raison de la mise en quarantaine de l'équipe du Real Madrid pour cause de coronavirus. Cette suspension fait suite au test positif d'un joueur de basket du Real Madrid, qui partage des installations d'entraînement avec le club de la Liga. Le Real doit jouer à Manchester City dans le cadre de la Ligue des champions mardi. Le club espagnol a fermé les installations de son camp d'entrainement. "La recommandation a été faite de mettre en quarantaine la première équipe de basket-ball et la première équipe de football, étant donné que les deux équipes partagent des installations à Ciudad Real Madrid", a déclaré le Real. La deuxième division espagnole a également été suspendue et la Liga a déclaré qu'elle "réévaluera" la situation après la fin de la quarantaine "dans les clubs concernés et d'autres situations possibles qui pourraient se présenter". Le Real, qui est deuxième de la Liga, devait accueillir Eibar vendredi, a déjà annulé tous les rendez-vous médiatiques d'avant-match. L'épidémie de coronavirus, désormais déclarée pandémie, a entraîné une perturbation généralisée des rencontres sportives dans le monde entier. En Italie, tous les sports sont suspendus, y compris la Série A jusqu'au 3 avril, le pays étant en quarantaine. Le défenseur central de la Juventus et de l'Italie, Daniele Rugani, se dit "bien" après avoir été testé positif au virus, et Reuters a signalé que toute l'équipe de la Juve passera deux semaines en quarantaine. Deux matches-aller de l'Europa League prévus pour jeudi ont été reportés et un certain nombre d'entre eux seront joués à huis clos, notamment le déplacement de Manchester United à LASK. La NBA a été suspendue et McLaren s'est retiré du Grand Prix d'Australie de ce week-end après qu'un membre de l'équipe a été testé positif au virus.
Coronavirus: le Real Madrid en quarantaine La Liga espagnole a été suspendue pour "au moins les deux prochaines de séries de matches" en raison de la mise en quarantaine de l'équipe du Real Madrid pour cause de coronavirus. Cette suspension fait suite au test positif d'un joueur de basket du Real Madrid, qui partage des installations d'entraînement avec le club de la Liga. Le Real doit jouer à Manchester City dans le cadre de la Ligue des champions mardi. Le club espagnol a fermé les installations de son camp d'entrainement. "La recommandation a été faite de mettre en quarantaine la première équipe de basket-ball et la première équipe de football, étant donné que les deux équipes partagent des installations à Ciudad Real Madrid", a déclaré le Real. La deuxième division espagnole a également été suspendue et la Liga a déclaré qu'elle "réévaluera" la situation après la fin de la quarantaine "dans les clubs concernés et d'autres situations possibles qui pourraient se présenter". Le Real, qui est deuxième de la Liga, devait accueillir Eibar vendredi, a déjà annulé tous les rendez-vous médiatiques d'avant-match. L'épidémie de coronavirus, désormais déclarée pandémie, a entraîné une perturbation généralisée des rencontres sportives dans le monde entier. En Italie, tous les sports sont suspendus, y compris la Série A jusqu'au 3 avril, le pays étant en quarantaine. Le défenseur central de la Juventus et de l'Italie, Daniele Rugani, se dit "bien" après avoir été testé positif au virus, et Reuters a signalé que toute l'équipe de la Juve passera deux semaines en quarantaine. Deux matches-aller de l'Europa League prévus pour jeudi ont été reportés et un certain nombre d'entre eux seront joués à huis clos, notamment le déplacement de Manchester United à LASK. La NBA a été suspendue et McLaren s'est retiré du Grand Prix d'Australie de ce week-end après qu'un membre de l'équipe a été testé positif au virus.
https://www.bbc.com/afrique/sports-51820809
0business
Antoinette Sayeh, première Africaine DGA du FMI
L'ancienne ministre des Finances du Libéria, Antoinette Sayeh, est nommée directrice générale adjointe du Fonds monétaire international. Elle est la première femme africaine à occuper ce poste et la deuxième personne issue d'un pays africain après l'actuel président Ivoirien Alassane Ouattara nommé en 1994. Elle a pour mission de coordonner les politiques financières et monétaires des pays africains. Antoinette Monsio Sayeh a été Directrice du Département Afrique du Fonds monétaire international entre juillet 2008 et juillet 2016. Elle a été ministre des Finances du Libéria de janvier 2006 à juin 2008 sous le magistère d'Ellen Jonhson Sirleaf. Avant d'entrer au gouvernement de la Présidente Ellen Johnson Sirleaf, Mme Sayeh avait travaillé à la Banque mondiale pendant dix-sept ans, en qualité de Directrice des opérations pour le Bénin, le Niger et le Togo, économiste-pays pour le Pakistan et l'Afghanistan. Avant de rejoindre la Banque mondiale, Mme Sayeh a travaillé comme conseillère économique au ministère des Finances et au ministère du Plan du Libéria. Elle est titulaire d'une licence en économie et d'un doctorat en relations économiques internationales. Mme Sayeh a occupé le poste d'administrateur puis de Directeur Afrique du FMI de 2008- 2016.
Antoinette Sayeh, première Africaine DGA du FMI L'ancienne ministre des Finances du Libéria, Antoinette Sayeh, est nommée directrice générale adjointe du Fonds monétaire international. Elle est la première femme africaine à occuper ce poste et la deuxième personne issue d'un pays africain après l'actuel président Ivoirien Alassane Ouattara nommé en 1994. Elle a pour mission de coordonner les politiques financières et monétaires des pays africains. Antoinette Monsio Sayeh a été Directrice du Département Afrique du Fonds monétaire international entre juillet 2008 et juillet 2016. Elle a été ministre des Finances du Libéria de janvier 2006 à juin 2008 sous le magistère d'Ellen Jonhson Sirleaf. Avant d'entrer au gouvernement de la Présidente Ellen Johnson Sirleaf, Mme Sayeh avait travaillé à la Banque mondiale pendant dix-sept ans, en qualité de Directrice des opérations pour le Bénin, le Niger et le Togo, économiste-pays pour le Pakistan et l'Afghanistan. Avant de rejoindre la Banque mondiale, Mme Sayeh a travaillé comme conseillère économique au ministère des Finances et au ministère du Plan du Libéria. Elle est titulaire d'une licence en économie et d'un doctorat en relations économiques internationales. Mme Sayeh a occupé le poste d'administrateur puis de Directeur Afrique du FMI de 2008- 2016.
https://www.bbc.com/afrique/region-51642397
2health
Décoder l'ADN des Africains pourrait aider à lutter contre les maladies
Les Africains noirs sont désavantagés lorsqu'il s'agit de traitements médicamenteux parce qu'ils ne représentent que 2% des échantillons génétiques utilisés pour la recherche pharmaceutique, mais une nouvelle société de génomique basée au Nigeria veut changer cela. Cette pénurie d'études génétiques sur diverses populations a également des implications pour la prédiction du risque de maladies dans le monde, selon un article scientifique publié par des universitaires américains en mars. Selon Abasi Ene-Obong, fondateur et PDG de la start-up biotechnologique 54gene, les Africains noirs et les personnes d'origine noire sont génétiquement différents de toutes les autres populations du monde réunies, faisant de leur information génétique "une ressource énorme à exploiter". Lire aussi: Il a mis en place un laboratoire de recherche génétique dans la plus grande ville du Nigeria, Lagos, d'où son équipe prévoit d'analyser quelque 40 000 échantillons d'ADN d'ici fin 2019, en vue d'atteindre 100 000 au cours des 12 prochains mois. Selon Dr Ene-Obong, la connaissance du rôle de la génétique dans les maladies aidera à mettre au point un traitement pertinent. "Les médicaments ne sont même pas fabriqués en pensant aux Africains, ils ne sont pas testés cliniquement auprès d'une population africaine, donc ce que vous avez, c'est des médicaments moins efficaces pour les populations africaines et moins sûrs ", a-t-il déclaré à la BBC. Il faut aussi du temps pour que les nouveaux médicaments atteignent l'Afrique - parfois entre 15 et 20 ans, estime Dr Ene-Obong. Les géants pharmaceutiques fabriquent souvent des médicaments pour le marché occidental rentable, et les variantes génériques ne sont disponibles en Afrique qu'après que ces sociétés ont perdu leurs brevets. Selon le Dr Ene-Obong, le moyen de combler ce retard est d'accroître l'accès aux données génomiques des populations africaines afin de promouvoir une recherche scientifique inclusive. "Cela permettra d'optimiser le traitement et les résultats diagnostiques qui ne traiteront pas seulement les Africains, mais aussi tous les autres ", dit-il. Vous pouvez également être intéressé par : Son entreprise de biotechnologie a l'intention de faire des recherches sur des maladies comme la drépanocytose, qui touchent principalement les Noirs africains. Mais le Dr Ene-Obong indique que 54gene explorera également le rôle génétique dans les maladies non transmissibles comme le cancer, les maladies cardiovasculaires, l'hypertension, la démence et autres. La start-up travaille actuellement avec des hôpitaux au Nigeria pour prélever des échantillons d'ADN. "Nous n'interférons pas avec les soins que reçoivent les patients, mais avec leur consentement... nous prélevons des crachats, du sang ou des tissus corporels pour les analyser ", a déclaré le Dr Ene-Obong. Selon lui, l'entreprise ne s'intéresse pas seulement au prélèvement d'échantillons et à leur stockage dans une biobanque, mais aussi à l'amélioration des soins de santé dans les collectivités où elle travaille. Lancé en janvier, 54gene a connu une croissance frénétique. En juillet, la start-up a reçu un financement de démarrage d'une valeur de 4,5 millions de dollars US (2,676,229,275 FCFA) des investisseurs. La majeure partie de l'argent est utilisée pour agrandir le laboratoire de Lagos, embaucher de nouveaux employés et construire une alimentation électrique hors réseau en raison des fameuses pannes d'électricité au Nigeria. Le Dr Ene-Obong a quitté son poste de consultant en gestion dans le secteur pharmaceutique pour lancer 54gene, qui est actuellement composé de plus de 30 chercheurs ayant travaillé dans des institutions médicales de pointe aux États-Unis et au Royaume-Uni. "Je vois cela comme une fuite inversée des cerveaux, une sorte de gain de cerveaux, réunissant des gens talentueux qui ont travaillé dans des endroits où ils fournissent des soins médicaux de classe mondiale", soutient-il. "Notre objectif est de nous assurer que les gens sont diagnostiqués et traités selon des normes de soins similaires à celles que l'on trouve au Royaume-Uni ou aux États-Unis ", poursuit-il. L'entreprise de biotechnologie - qui porte le nom des 54 pays africains internationalement reconnus - prévoit également d'étendre ses activités sur le continent par le biais de partenariats avec des produits pharmaceutiques et de programmes de recherche sur le continent. "Nous n'essayons pas seulement d'être une entreprise nigériane... nous sommes en pourparlers avec des pays d'Afrique de l'Est, de l'Ouest et du Sud." Cependant, il s'inquiète des réglementations ou de leur absence dans certains pays africains. "Nous respectons les lois nécessaires, mais comme vous le savez, il y a parfois des règlements qui ne sont pas clairs. Nous sommes donc constamment en état d'alerte pour nous conformer à toutes les lois nécessaires," explique-t-il. La société s'est engagée à se conformer à la réglementation sur la protection des données, comme la loi américaine sur la transférabilité et la responsabilité en matière d'assurance maladie (Hipa) et la politique européenne de réglementation générale sur la protection des données (GDPR). Il dit que toutes les données des patients sont anonymisées et stockées dans des systèmes cryptés. Les entreprises qui développent des médicaments ou des tests de diagnostic paient 54 gènes pour la collecte, l'anonymisation et l'agrégation des données génétiques, explique le Dr Ene-Obong à propos de la stratégie commerciale de l'entreprise. Il existe plusieurs gouvernements en Afrique, par exemple au Kenya et en Ouganda, où les autorités ont proposé la collecte massive de données génétiques pour aider à combattre la criminalité. Les données collectées par 54gene pourraient donc être utiles au gouvernement et à d'autres organisations privées. Mais le Dr Ene-Obong dit que le cabinet n'a aucun intérêt à partager les informations qu'il recueille. "Nous avons été contactés par des compagnies d'assurance pour voir si elles pouvaient utiliser les données pour modifier leurs offres, mais nous les avons refusées," affirme-t-il. L'entreprise serait toutefois prête à partager des "données globales", ce qui pourrait aider le gouvernement à comprendre l'état de santé de leurs populations. "Des informations qu'ils peuvent utiliser pour la planification et l'allocation des ressources ", explique-t-il. Selon lui, 54gene est déterminé non seulement à être considéré comme une "entreprise africaine", mais aussi comme une entreprise de biotechnologie à vocation mondiale.
Décoder l'ADN des Africains pourrait aider à lutter contre les maladies Les Africains noirs sont désavantagés lorsqu'il s'agit de traitements médicamenteux parce qu'ils ne représentent que 2% des échantillons génétiques utilisés pour la recherche pharmaceutique, mais une nouvelle société de génomique basée au Nigeria veut changer cela. Cette pénurie d'études génétiques sur diverses populations a également des implications pour la prédiction du risque de maladies dans le monde, selon un article scientifique publié par des universitaires américains en mars. Selon Abasi Ene-Obong, fondateur et PDG de la start-up biotechnologique 54gene, les Africains noirs et les personnes d'origine noire sont génétiquement différents de toutes les autres populations du monde réunies, faisant de leur information génétique "une ressource énorme à exploiter". Lire aussi: Il a mis en place un laboratoire de recherche génétique dans la plus grande ville du Nigeria, Lagos, d'où son équipe prévoit d'analyser quelque 40 000 échantillons d'ADN d'ici fin 2019, en vue d'atteindre 100 000 au cours des 12 prochains mois. Selon Dr Ene-Obong, la connaissance du rôle de la génétique dans les maladies aidera à mettre au point un traitement pertinent. "Les médicaments ne sont même pas fabriqués en pensant aux Africains, ils ne sont pas testés cliniquement auprès d'une population africaine, donc ce que vous avez, c'est des médicaments moins efficaces pour les populations africaines et moins sûrs ", a-t-il déclaré à la BBC. Il faut aussi du temps pour que les nouveaux médicaments atteignent l'Afrique - parfois entre 15 et 20 ans, estime Dr Ene-Obong. Les géants pharmaceutiques fabriquent souvent des médicaments pour le marché occidental rentable, et les variantes génériques ne sont disponibles en Afrique qu'après que ces sociétés ont perdu leurs brevets. Selon le Dr Ene-Obong, le moyen de combler ce retard est d'accroître l'accès aux données génomiques des populations africaines afin de promouvoir une recherche scientifique inclusive. "Cela permettra d'optimiser le traitement et les résultats diagnostiques qui ne traiteront pas seulement les Africains, mais aussi tous les autres ", dit-il. Vous pouvez également être intéressé par : Son entreprise de biotechnologie a l'intention de faire des recherches sur des maladies comme la drépanocytose, qui touchent principalement les Noirs africains. Mais le Dr Ene-Obong indique que 54gene explorera également le rôle génétique dans les maladies non transmissibles comme le cancer, les maladies cardiovasculaires, l'hypertension, la démence et autres. La start-up travaille actuellement avec des hôpitaux au Nigeria pour prélever des échantillons d'ADN. "Nous n'interférons pas avec les soins que reçoivent les patients, mais avec leur consentement... nous prélevons des crachats, du sang ou des tissus corporels pour les analyser ", a déclaré le Dr Ene-Obong. Selon lui, l'entreprise ne s'intéresse pas seulement au prélèvement d'échantillons et à leur stockage dans une biobanque, mais aussi à l'amélioration des soins de santé dans les collectivités où elle travaille. Lancé en janvier, 54gene a connu une croissance frénétique. En juillet, la start-up a reçu un financement de démarrage d'une valeur de 4,5 millions de dollars US (2,676,229,275 FCFA) des investisseurs. La majeure partie de l'argent est utilisée pour agrandir le laboratoire de Lagos, embaucher de nouveaux employés et construire une alimentation électrique hors réseau en raison des fameuses pannes d'électricité au Nigeria. Le Dr Ene-Obong a quitté son poste de consultant en gestion dans le secteur pharmaceutique pour lancer 54gene, qui est actuellement composé de plus de 30 chercheurs ayant travaillé dans des institutions médicales de pointe aux États-Unis et au Royaume-Uni. "Je vois cela comme une fuite inversée des cerveaux, une sorte de gain de cerveaux, réunissant des gens talentueux qui ont travaillé dans des endroits où ils fournissent des soins médicaux de classe mondiale", soutient-il. "Notre objectif est de nous assurer que les gens sont diagnostiqués et traités selon des normes de soins similaires à celles que l'on trouve au Royaume-Uni ou aux États-Unis ", poursuit-il. L'entreprise de biotechnologie - qui porte le nom des 54 pays africains internationalement reconnus - prévoit également d'étendre ses activités sur le continent par le biais de partenariats avec des produits pharmaceutiques et de programmes de recherche sur le continent. "Nous n'essayons pas seulement d'être une entreprise nigériane... nous sommes en pourparlers avec des pays d'Afrique de l'Est, de l'Ouest et du Sud." Cependant, il s'inquiète des réglementations ou de leur absence dans certains pays africains. "Nous respectons les lois nécessaires, mais comme vous le savez, il y a parfois des règlements qui ne sont pas clairs. Nous sommes donc constamment en état d'alerte pour nous conformer à toutes les lois nécessaires," explique-t-il. La société s'est engagée à se conformer à la réglementation sur la protection des données, comme la loi américaine sur la transférabilité et la responsabilité en matière d'assurance maladie (Hipa) et la politique européenne de réglementation générale sur la protection des données (GDPR). Il dit que toutes les données des patients sont anonymisées et stockées dans des systèmes cryptés. Les entreprises qui développent des médicaments ou des tests de diagnostic paient 54 gènes pour la collecte, l'anonymisation et l'agrégation des données génétiques, explique le Dr Ene-Obong à propos de la stratégie commerciale de l'entreprise. Il existe plusieurs gouvernements en Afrique, par exemple au Kenya et en Ouganda, où les autorités ont proposé la collecte massive de données génétiques pour aider à combattre la criminalité. Les données collectées par 54gene pourraient donc être utiles au gouvernement et à d'autres organisations privées. Mais le Dr Ene-Obong dit que le cabinet n'a aucun intérêt à partager les informations qu'il recueille. "Nous avons été contactés par des compagnies d'assurance pour voir si elles pouvaient utiliser les données pour modifier leurs offres, mais nous les avons refusées," affirme-t-il. L'entreprise serait toutefois prête à partager des "données globales", ce qui pourrait aider le gouvernement à comprendre l'état de santé de leurs populations. "Des informations qu'ils peuvent utiliser pour la planification et l'allocation des ressources ", explique-t-il. Selon lui, 54gene est déterminé non seulement à être considéré comme une "entreprise africaine", mais aussi comme une entreprise de biotechnologie à vocation mondiale.
https://www.bbc.com/afrique/region-50388022
3politics
Qui est Malala Yousafzai, la lauréate du prix Nobel de la paix qui vient de se marier ?
La lauréate du prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai, a "noué le nœud" avec son partenaire lors d'une cérémonie islamique dans la ville britannique de Birmingham. Elle et Asser Malik, un cadre de l'industrie du sport, ont pris part à une cérémonie de nikkah, où les mariés consentent à se marier mardi. La militante de 24 ans a déclaré que c'était " un jour précieux " dans sa vie. A lire sur BBC Afrique : "Asser et moi, nous sommes mariés pour être partenaires pour la vie", a-t-elle tweeté mardi, partageant comment ils avaient pris part à une "petite cérémonie de nikkah avec la famille". "Nous sommes excités de marcher ensemble pour le voyage à venir", a-t-elle ajouté. Malala a publié plusieurs photos de la cérémonie sur son compte Twitter. Malala Yousafzai a d'abord attiré l'attention du public grâce à un journal intime sincère, publié sur BBC Urdu, qui relatait son désir de rester dans l'enseignement et de donner aux filles la possibilité de s'instruire dans le nord-ouest du Pakistan dominé par les talibans. Mais la militante pakistanaise a accédé à la célébrité mondiale dans des circonstances des plus effrayantes. Alors qu'elle n'avait encore que 15 ans, après avoir fait campagne pour le droit des filles à l'éducation, Malala a reçu une balle dans la tête, tiré par un militant alors qu'elle se trouvait à bord d'un bus scolaire en 2012. A lire sur BBC Afrique : Elle a survécu à la fusillade, au cours de laquelle deux de ses camarades de classe ont également été blessés. Après une intervention chirurgicale qui lui a sauvé la vie au Pakistan, elle a reçu des soins médicaux spécialisés au Royaume-Uni, et s'est installée à Birmingham. Deux ans plus tard, Malala est devenue la plus jeune personne à recevoir le prix Nobel. En acceptant le prix Nobel à Oslo, elle s'est dite "humble" et fière d'être la première Pachtoune et la première Pakistanaise à remporter le prix. Elle a également plaisanté en disant qu'elle était probablement la première lauréate à se battre encore avec ses jeunes frères. L'histoire de son rétablissement - de l'intervention chirurgicale délicate dans un hôpital militaire pakistanais à d'autres opérations et à la rééducation au Royaume-Uni, puis à la diffusion mondiale de sa campagne - a été suivie de près par les médias du monde entier. Elle est sortie de l'hôpital en janvier 2013 et sa vie actuelle est incroyablement différente de tout ce qu'elle aurait pu envisager lorsqu'elle était une voix anonyme relatant les craintes des écolières dans l'ombre des talibans. Malala et son père, Ziauddin Yousafzai, ont fondé en 2013 le Fonds Malala, qui investit dans des campagnes de défense des droits à l'éducation dans le monde entier. La même année, elle a été désignée par le magazine TIME comme l'une des personnes les plus influentes et a été nominée pour la première fois pour le prix Nobel de la paix. Malala a également remporté le prix Sakharov du Parlement européen pour la liberté de pensée et a publié son autobiographie "I Am Malala". Malala n'avait que 11 ans lorsque son journal intime anonyme a captivé le public. Elle écrivait sous un pseudonyme - Gul Makai, le nom d'une héroïne d'un conte populaire pachtoune. Les militants ont détruit des dizaines d'écoles de filles à l'époque où les talibans exerçaient leur pouvoir dans la vallée de Swat, où Malala a reçu une balle. Ils avaient une attitude implacable à l'égard de l'éducation des femmes et c'était la préoccupation première de Malala. En janvier 2009, alors que l'école fermait pour les vacances d'hiver, elle écrivait : "Les filles n'étaient pas très enthousiastes à l'idée de partir en vacances car elles savaient que si les talibans appliquaient leur décret [interdisant l'éducation des filles], elles ne pourraient plus venir à l'école. Je suis d'avis que l'école rouvrira un jour, mais en partant, j'ai regardé le bâtiment comme si je ne viendrais plus ici." Elle a décrit l'anxiété qu'elle et ses amis ressentaient en voyant les élèves abandonner les cours par crainte d'être pris pour cible par les militants. Finalement, Malala et sa famille, comme des milliers d'autres habitants de Swat, ont fui la vallée lorsqu'une opération militaire gouvernementale a tenté de débarrasser la région du militantisme. Malala a toujours reçu le soutien et les encouragements de ses parents dans son militantisme. L'idée du blog était même celle de son père, qui dirigeait une école privée locale. Et son identité de blogueuse de Swat a fini par être connue lorsqu'elle a commencé à s'exprimer sur le droit des filles à l'éducation. C'est un sujet qui n'a jamais cessé de la passionner, même après son retour au pays, une fois que les militants ont été chassés de Swat. En 2009, un documentaire a été réalisé sur elle. De nombreux autres honneurs ont suivi : en 2011, elle a été nominée pour le Prix international de la paix pour les enfants par la Fondation KidsRights et en 2012, le gouvernement pakistanais lui a décerné le Prix national de la paix - rebaptisé par la suite Prix national de la paix Malala - pour les moins de 18 ans. Elle s'est même adressé à l'envoyé spécial des États-Unis dans la région, Richard Holbrooke, pour lui demander de faire quelque chose pour les femmes qui veulent s'instruire. Lorsqu'elle est finalement retournée à Swat, Malala a profité de l'amélioration de la sécurité et est retournée à l'école. Malala et sa famille ont fait l'objet de menaces et c'est le 9 octobre 2012 que celles-ci se sont concrétisées. Les talibans ont déclaré qu'ils la visaient pour "promouvoir l'éducation laïque" et ont menacé de l'attaquer à nouveau. La balle a touché le front gauche de Malala et, au lieu de pénétrer dans son crâne, elle a traversé sous la peau, le côté de sa tête et son épaule. Au milieu d'un déluge de soutien mondial, elle a été transportée par avion au Royaume-Uni et à l'hôpital Queen Elizabeth de Birmingham, elle a reçu un traitement spécialisé et s'est vu poser une plaque de titane ainsi qu'un implant cochléaire dans le crâne pour l'aider à entendre. Elle a fréquenté l'Edgbaston High School et son père a obtenu un emploi au consulat pakistanais de Birmingham pendant trois ans. En 2017, elle a été acceptée pour étudier la politique, la philosophie et l'économie (PPE) à l'université d'Oxford. Elle a obtenu son diplôme l'année dernière. "Bien qu'une pandémie mondiale m'ait fait passer mes derniers mois d'étudiante universitaire dans la maison de mes parents, je suis reconnaissante d'avoir pu terminer mes études. Après avoir pris le temps de me détendre, je suis plus dévouée que jamais à mon combat pour les filles", a écrit Malala sur son site web. Tout en étudiant, elle a poursuivi sa campagne et l'a portée dans le monde entier. Tout cela est bien loin de la jeune fille qui écrivait dans son journal intime : " Aujourd'hui, je lis aussi mon journal intime écrit pour la BBC en ourdou. Ma mère aimait bien mon nom de plume, Gul Makai. J'aime aussi ce nom parce que mon vrai nom signifie frappé par le chagrin. "
Qui est Malala Yousafzai, la lauréate du prix Nobel de la paix qui vient de se marier ? La lauréate du prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai, a "noué le nœud" avec son partenaire lors d'une cérémonie islamique dans la ville britannique de Birmingham. Elle et Asser Malik, un cadre de l'industrie du sport, ont pris part à une cérémonie de nikkah, où les mariés consentent à se marier mardi. La militante de 24 ans a déclaré que c'était " un jour précieux " dans sa vie. A lire sur BBC Afrique : "Asser et moi, nous sommes mariés pour être partenaires pour la vie", a-t-elle tweeté mardi, partageant comment ils avaient pris part à une "petite cérémonie de nikkah avec la famille". "Nous sommes excités de marcher ensemble pour le voyage à venir", a-t-elle ajouté. Malala a publié plusieurs photos de la cérémonie sur son compte Twitter. Malala Yousafzai a d'abord attiré l'attention du public grâce à un journal intime sincère, publié sur BBC Urdu, qui relatait son désir de rester dans l'enseignement et de donner aux filles la possibilité de s'instruire dans le nord-ouest du Pakistan dominé par les talibans. Mais la militante pakistanaise a accédé à la célébrité mondiale dans des circonstances des plus effrayantes. Alors qu'elle n'avait encore que 15 ans, après avoir fait campagne pour le droit des filles à l'éducation, Malala a reçu une balle dans la tête, tiré par un militant alors qu'elle se trouvait à bord d'un bus scolaire en 2012. A lire sur BBC Afrique : Elle a survécu à la fusillade, au cours de laquelle deux de ses camarades de classe ont également été blessés. Après une intervention chirurgicale qui lui a sauvé la vie au Pakistan, elle a reçu des soins médicaux spécialisés au Royaume-Uni, et s'est installée à Birmingham. Deux ans plus tard, Malala est devenue la plus jeune personne à recevoir le prix Nobel. En acceptant le prix Nobel à Oslo, elle s'est dite "humble" et fière d'être la première Pachtoune et la première Pakistanaise à remporter le prix. Elle a également plaisanté en disant qu'elle était probablement la première lauréate à se battre encore avec ses jeunes frères. L'histoire de son rétablissement - de l'intervention chirurgicale délicate dans un hôpital militaire pakistanais à d'autres opérations et à la rééducation au Royaume-Uni, puis à la diffusion mondiale de sa campagne - a été suivie de près par les médias du monde entier. Elle est sortie de l'hôpital en janvier 2013 et sa vie actuelle est incroyablement différente de tout ce qu'elle aurait pu envisager lorsqu'elle était une voix anonyme relatant les craintes des écolières dans l'ombre des talibans. Malala et son père, Ziauddin Yousafzai, ont fondé en 2013 le Fonds Malala, qui investit dans des campagnes de défense des droits à l'éducation dans le monde entier. La même année, elle a été désignée par le magazine TIME comme l'une des personnes les plus influentes et a été nominée pour la première fois pour le prix Nobel de la paix. Malala a également remporté le prix Sakharov du Parlement européen pour la liberté de pensée et a publié son autobiographie "I Am Malala". Malala n'avait que 11 ans lorsque son journal intime anonyme a captivé le public. Elle écrivait sous un pseudonyme - Gul Makai, le nom d'une héroïne d'un conte populaire pachtoune. Les militants ont détruit des dizaines d'écoles de filles à l'époque où les talibans exerçaient leur pouvoir dans la vallée de Swat, où Malala a reçu une balle. Ils avaient une attitude implacable à l'égard de l'éducation des femmes et c'était la préoccupation première de Malala. En janvier 2009, alors que l'école fermait pour les vacances d'hiver, elle écrivait : "Les filles n'étaient pas très enthousiastes à l'idée de partir en vacances car elles savaient que si les talibans appliquaient leur décret [interdisant l'éducation des filles], elles ne pourraient plus venir à l'école. Je suis d'avis que l'école rouvrira un jour, mais en partant, j'ai regardé le bâtiment comme si je ne viendrais plus ici." Elle a décrit l'anxiété qu'elle et ses amis ressentaient en voyant les élèves abandonner les cours par crainte d'être pris pour cible par les militants. Finalement, Malala et sa famille, comme des milliers d'autres habitants de Swat, ont fui la vallée lorsqu'une opération militaire gouvernementale a tenté de débarrasser la région du militantisme. Malala a toujours reçu le soutien et les encouragements de ses parents dans son militantisme. L'idée du blog était même celle de son père, qui dirigeait une école privée locale. Et son identité de blogueuse de Swat a fini par être connue lorsqu'elle a commencé à s'exprimer sur le droit des filles à l'éducation. C'est un sujet qui n'a jamais cessé de la passionner, même après son retour au pays, une fois que les militants ont été chassés de Swat. En 2009, un documentaire a été réalisé sur elle. De nombreux autres honneurs ont suivi : en 2011, elle a été nominée pour le Prix international de la paix pour les enfants par la Fondation KidsRights et en 2012, le gouvernement pakistanais lui a décerné le Prix national de la paix - rebaptisé par la suite Prix national de la paix Malala - pour les moins de 18 ans. Elle s'est même adressé à l'envoyé spécial des États-Unis dans la région, Richard Holbrooke, pour lui demander de faire quelque chose pour les femmes qui veulent s'instruire. Lorsqu'elle est finalement retournée à Swat, Malala a profité de l'amélioration de la sécurité et est retournée à l'école. Malala et sa famille ont fait l'objet de menaces et c'est le 9 octobre 2012 que celles-ci se sont concrétisées. Les talibans ont déclaré qu'ils la visaient pour "promouvoir l'éducation laïque" et ont menacé de l'attaquer à nouveau. La balle a touché le front gauche de Malala et, au lieu de pénétrer dans son crâne, elle a traversé sous la peau, le côté de sa tête et son épaule. Au milieu d'un déluge de soutien mondial, elle a été transportée par avion au Royaume-Uni et à l'hôpital Queen Elizabeth de Birmingham, elle a reçu un traitement spécialisé et s'est vu poser une plaque de titane ainsi qu'un implant cochléaire dans le crâne pour l'aider à entendre. Elle a fréquenté l'Edgbaston High School et son père a obtenu un emploi au consulat pakistanais de Birmingham pendant trois ans. En 2017, elle a été acceptée pour étudier la politique, la philosophie et l'économie (PPE) à l'université d'Oxford. Elle a obtenu son diplôme l'année dernière. "Bien qu'une pandémie mondiale m'ait fait passer mes derniers mois d'étudiante universitaire dans la maison de mes parents, je suis reconnaissante d'avoir pu terminer mes études. Après avoir pris le temps de me détendre, je suis plus dévouée que jamais à mon combat pour les filles", a écrit Malala sur son site web. Tout en étudiant, elle a poursuivi sa campagne et l'a portée dans le monde entier. Tout cela est bien loin de la jeune fille qui écrivait dans son journal intime : " Aujourd'hui, je lis aussi mon journal intime écrit pour la BBC en ourdou. Ma mère aimait bien mon nom de plume, Gul Makai. J'aime aussi ce nom parce que mon vrai nom signifie frappé par le chagrin. "
https://www.bbc.com/afrique/monde-59248681
2health
Intelligence artificielle: une brosse à dents pourrait-elle détecter que vous avez un cancer ?
Qu'il s'agisse des parfums et déodorants que nous portons ou de l'entretien des espaces publics, les odeurs pourraient être le dernier élément de notre vie à être révolutionné par l'intelligence artificielle. Le big data et les ordinateurs ultra-rapides sont utilisés pour identifier les nouvelles tendances en matière de parfums et préparer les produits plus rapidement que jamais. La révolution olfactive de l'IA s'accompagne du développement d'une technologie qui pourrait un jour détecter les maladies à leur stade initial, ce qui nous aiderait à rester en meilleure santé et à vivre plus longtemps. Lire aussi : Voici comment l'IA pourrait tout affecter, des parfums que nous portons à la manière dont les maladies sont diagnostiquées. La start-up technologique Aryballe analyse les odeurs pour découvrir comment elles peuvent nous affecter et ce qu'elles peuvent nous apprendre sur notre santé. La détection des odeurs est toutefois délicate : alors que la lumière ou le son ont une longueur d'onde spécifique, il n'existe aucun moyen facile de mesurer et de quantifier les odeurs. L'entreprise française utilise donc des fragments de protéines montés sur des puces en silicium pour détecter les molécules que nous pouvons sentir, tout en ignorant les nombreux gaz - tels que l'oxygène, l'azote et le monoxyde de carbone - que notre nez ne perçoit pas. "Vous avez besoin de l'intelligence artificielle car vous ne pouvez pas décrire une odeur [scientifiquement]", explique le PDG Sam Guilaumé. "La seule chose que vous pouvez faire est d'apprendre à la machine 'ceci est du fromage, ceci est de la fraise, ceci est de la framboise'". La technologie pourrait jouer un rôle dans la surveillance des lieux où nous passons du temps, pour s'assurer qu'un environnement animé est agréable à vivre, ce à quoi les gens sont de plus en plus sensibilisés depuis la pandémie. La détection olfactive pourrait également jouer un rôle dans nos foyers. On sait depuis longtemps que certaines maladies peuvent être détectées par l'odeur. L'année dernière, l'aéroport d'Helsinki a mené un essai en utilisant des chiens pour identifier les cas de Covid chez les voyageurs. Ce concept pourrait déboucher sur des produits qui surveillent notre santé au quotidien afin de détecter les premiers signes de maladie. "Peut-être que lorsque je me brosse les dents, j'aurai un capteur olfactif [odeur] dans ma brosse à dents pour qu'elle puisse évaluer ma santé", explique Guilaumé. Le capteur serait capable de dire : "Ceci est la signature du diabète... ceci est la signature du cancer". La détection et le traitement précoces des maladies - bien avant que des symptômes graves ne commencent à se manifester - amélioreraient massivement les chances qu'une affection soit traitée efficacement. Guilaumé pense que des outils intelligents alimentés par l'IA, comme la brosse à dents de diagnostic, sont à l'horizon. Ce n'est pas une question de "si", mais de "quand", dit-il. L'IA est également utilisée pour développer de nouveaux parfums. "Je suis une accro aux parfums depuis l'âge de quatre ans, ce qui est honteusement tôt", déclare Mariya Nurislamova. "J'avais l'habitude de voler le parfum de ma mère - et elle le savait à chaque fois". Cet amour précoce pour les parfums a conduit Mariya Nurislamova à cofonder Scentbird, une start-up américaine qui envoie chaque mois aux abonnés un parfum haut de gamme différent. "Mais la technologie est une deuxième passion", ajoute-t-elle. Lorsque l'entreprise a décidé de lancer sa propre gamme de parfums unisexes, elle a utilisé l'IA pour analyser les commentaires de ses 300 000 abonnés. Le problème à résoudre, selon Mme Nurislamova, était que la majorité des parfums de cette catégorie avaient tendance à être aimés par un genre et seulement tolérés par un autre. "Il est difficile d'être neutre sur le plan du genre", explique-t-elle, mais leurs recherches ont permis d'identifier 12 notes parfumées autant appréciées par les deux sexes, et elles ont été utilisées pour développer leur gamme Confessions d'une rebelle. Elle fait partie des 3 % de leurs parfums les plus vendus. "J'appelle cela une victoire", déclare Mme Nurislamova, "parce que Confessions of a Rebel n'est pas une marque reconnue comme Gucci ou Versace, et qu'elle a connu un succès formidable - je l'attribue aux données qui ont servi à sa création." Scentbird utilise les recherches pour développer encore plus de parfums, et deux nouvelles lignes ont été ajoutées cette année. Mais ce n'est pas la seule entreprise à utiliser l'IA pour changer nos odeurs. La société International Flavors & Fragrances (IFF) utilise également l'IA pour développer des parfums, mais elle s'intéresse aussi de plus près à la façon dont les odeurs nous affectent. Vous ne verrez pas le nom de cette multinationale dans les magasins, mais elle travaille en coulisse pour développer des parfums avec de grands noms comme Armani, Calvin Klein et Givenchy. L'IFF a plus d'un siècle d'expérience dans la création de parfums, mais comme un parfum utilise souvent 60 à 80 ingrédients sur une palette d'environ 2 000, l'IA contribue réellement à libérer le processus de création. "L'IA est un outil, un peu comme Google Maps, qui aide le parfumeur à se frayer un chemin dans la complexité, afin qu'il puisse se concentrer sur son métier, c'est-à-dire sur la création et l'émotion", explique Valery Claude, responsable mondial de l'innovation au sein de la division Parfums de l'entreprise. Le travail de l'IFF va bien au-delà des parfums fins et s'étend aux odeurs plus quotidiennes que nous rencontrons - dans les poudres à laver, les assouplissants, les shampooings, etc. - et les attentes des gens ont changé au fur et à mesure de la pandémie de Covid. Ce que les gens veulent a changé pendant la pandémie de Covid. " Le " propre et le frais " n'est plus de mise ", dit Claude. "Ils veulent davantage d'éléments de soin, de protection, de cocooning". "Ils veulent se sentir à l'aise, soignés". L'effet que les parfums peuvent avoir sur l'humeur et les perceptions des gens est un aspect sur lequel l'entreprise se concentre fortement. Son programme Science of Wellness vise à utiliser sa technologie d'IA pour créer des parfums capables d'évoquer le bonheur, la relaxation, la pleine conscience et l'estime de soi. Ses recherches portent également sur la façon dont il est possible d'aider les personnes souffrant de troubles neurologiques. "En termes d'amélioration de la qualité de vie", explique Valery, "si vous pensez à la maladie d'Alzheimer, nous savons que la [stimulation] sensorielle, comme les visuels, comme les olfactifs [odeurs], peut jouer un rôle positif." "Pas en termes de guérison bien sûr, mais en stimulant le cerveau pour en ralentir l'impact".
Intelligence artificielle: une brosse à dents pourrait-elle détecter que vous avez un cancer ? Qu'il s'agisse des parfums et déodorants que nous portons ou de l'entretien des espaces publics, les odeurs pourraient être le dernier élément de notre vie à être révolutionné par l'intelligence artificielle. Le big data et les ordinateurs ultra-rapides sont utilisés pour identifier les nouvelles tendances en matière de parfums et préparer les produits plus rapidement que jamais. La révolution olfactive de l'IA s'accompagne du développement d'une technologie qui pourrait un jour détecter les maladies à leur stade initial, ce qui nous aiderait à rester en meilleure santé et à vivre plus longtemps. Lire aussi : Voici comment l'IA pourrait tout affecter, des parfums que nous portons à la manière dont les maladies sont diagnostiquées. La start-up technologique Aryballe analyse les odeurs pour découvrir comment elles peuvent nous affecter et ce qu'elles peuvent nous apprendre sur notre santé. La détection des odeurs est toutefois délicate : alors que la lumière ou le son ont une longueur d'onde spécifique, il n'existe aucun moyen facile de mesurer et de quantifier les odeurs. L'entreprise française utilise donc des fragments de protéines montés sur des puces en silicium pour détecter les molécules que nous pouvons sentir, tout en ignorant les nombreux gaz - tels que l'oxygène, l'azote et le monoxyde de carbone - que notre nez ne perçoit pas. "Vous avez besoin de l'intelligence artificielle car vous ne pouvez pas décrire une odeur [scientifiquement]", explique le PDG Sam Guilaumé. "La seule chose que vous pouvez faire est d'apprendre à la machine 'ceci est du fromage, ceci est de la fraise, ceci est de la framboise'". La technologie pourrait jouer un rôle dans la surveillance des lieux où nous passons du temps, pour s'assurer qu'un environnement animé est agréable à vivre, ce à quoi les gens sont de plus en plus sensibilisés depuis la pandémie. La détection olfactive pourrait également jouer un rôle dans nos foyers. On sait depuis longtemps que certaines maladies peuvent être détectées par l'odeur. L'année dernière, l'aéroport d'Helsinki a mené un essai en utilisant des chiens pour identifier les cas de Covid chez les voyageurs. Ce concept pourrait déboucher sur des produits qui surveillent notre santé au quotidien afin de détecter les premiers signes de maladie. "Peut-être que lorsque je me brosse les dents, j'aurai un capteur olfactif [odeur] dans ma brosse à dents pour qu'elle puisse évaluer ma santé", explique Guilaumé. Le capteur serait capable de dire : "Ceci est la signature du diabète... ceci est la signature du cancer". La détection et le traitement précoces des maladies - bien avant que des symptômes graves ne commencent à se manifester - amélioreraient massivement les chances qu'une affection soit traitée efficacement. Guilaumé pense que des outils intelligents alimentés par l'IA, comme la brosse à dents de diagnostic, sont à l'horizon. Ce n'est pas une question de "si", mais de "quand", dit-il. L'IA est également utilisée pour développer de nouveaux parfums. "Je suis une accro aux parfums depuis l'âge de quatre ans, ce qui est honteusement tôt", déclare Mariya Nurislamova. "J'avais l'habitude de voler le parfum de ma mère - et elle le savait à chaque fois". Cet amour précoce pour les parfums a conduit Mariya Nurislamova à cofonder Scentbird, une start-up américaine qui envoie chaque mois aux abonnés un parfum haut de gamme différent. "Mais la technologie est une deuxième passion", ajoute-t-elle. Lorsque l'entreprise a décidé de lancer sa propre gamme de parfums unisexes, elle a utilisé l'IA pour analyser les commentaires de ses 300 000 abonnés. Le problème à résoudre, selon Mme Nurislamova, était que la majorité des parfums de cette catégorie avaient tendance à être aimés par un genre et seulement tolérés par un autre. "Il est difficile d'être neutre sur le plan du genre", explique-t-elle, mais leurs recherches ont permis d'identifier 12 notes parfumées autant appréciées par les deux sexes, et elles ont été utilisées pour développer leur gamme Confessions d'une rebelle. Elle fait partie des 3 % de leurs parfums les plus vendus. "J'appelle cela une victoire", déclare Mme Nurislamova, "parce que Confessions of a Rebel n'est pas une marque reconnue comme Gucci ou Versace, et qu'elle a connu un succès formidable - je l'attribue aux données qui ont servi à sa création." Scentbird utilise les recherches pour développer encore plus de parfums, et deux nouvelles lignes ont été ajoutées cette année. Mais ce n'est pas la seule entreprise à utiliser l'IA pour changer nos odeurs. La société International Flavors & Fragrances (IFF) utilise également l'IA pour développer des parfums, mais elle s'intéresse aussi de plus près à la façon dont les odeurs nous affectent. Vous ne verrez pas le nom de cette multinationale dans les magasins, mais elle travaille en coulisse pour développer des parfums avec de grands noms comme Armani, Calvin Klein et Givenchy. L'IFF a plus d'un siècle d'expérience dans la création de parfums, mais comme un parfum utilise souvent 60 à 80 ingrédients sur une palette d'environ 2 000, l'IA contribue réellement à libérer le processus de création. "L'IA est un outil, un peu comme Google Maps, qui aide le parfumeur à se frayer un chemin dans la complexité, afin qu'il puisse se concentrer sur son métier, c'est-à-dire sur la création et l'émotion", explique Valery Claude, responsable mondial de l'innovation au sein de la division Parfums de l'entreprise. Le travail de l'IFF va bien au-delà des parfums fins et s'étend aux odeurs plus quotidiennes que nous rencontrons - dans les poudres à laver, les assouplissants, les shampooings, etc. - et les attentes des gens ont changé au fur et à mesure de la pandémie de Covid. Ce que les gens veulent a changé pendant la pandémie de Covid. " Le " propre et le frais " n'est plus de mise ", dit Claude. "Ils veulent davantage d'éléments de soin, de protection, de cocooning". "Ils veulent se sentir à l'aise, soignés". L'effet que les parfums peuvent avoir sur l'humeur et les perceptions des gens est un aspect sur lequel l'entreprise se concentre fortement. Son programme Science of Wellness vise à utiliser sa technologie d'IA pour créer des parfums capables d'évoquer le bonheur, la relaxation, la pleine conscience et l'estime de soi. Ses recherches portent également sur la façon dont il est possible d'aider les personnes souffrant de troubles neurologiques. "En termes d'amélioration de la qualité de vie", explique Valery, "si vous pensez à la maladie d'Alzheimer, nous savons que la [stimulation] sensorielle, comme les visuels, comme les olfactifs [odeurs], peut jouer un rôle positif." "Pas en termes de guérison bien sûr, mais en stimulant le cerveau pour en ralentir l'impact".
https://www.bbc.com/afrique/monde-58955201
5sports
Quinze footballeurs d'un même club attrapent le coronavirus
Dix-neuf membres du club de première ligue zambienne Napsa Stars ont été testés positifs au coronavirus . Ce nombre est le deuxième plus élevé après celui des Forest Rangers qui ont signalé 28 cas positifs de joueurs et d'officiels il y a deux semaines. Les quinze joueurs et quatre officiels des Napsa Stars ont été testés positifs au coronavirus après un contrôle de routine, a déclaré la porte-parole du club, Gwen Chipasula, dans un communiqué. Elle a déclaré que tous les joueurs et officiels positifs s'étaient depuis isolés, conformément aux directives du ministère de la santé. Covid-19 : La ligue de Zambie reprend après 28 tests positifs Le Cameroun met fin à son championnat national de football Un footballeur nigérian infecté par le coronavirus en Italie Zamalek ne jouera pas "avant la fin du coronavirus" Mme Chipasula a déclaré que le club est en contact avec le ministère pour s'assurer qu'ils sont étroitement surveillés afin d'éviter une nouvelle propagation du virus. Elle a ajouté que le reste de l'équipe a continué à préparer les prochains matchs. Le président du club, Greg Chola Nsofu, a ajouté : "Je voudrais lancer un appel à nos joueurs, aux supporters et à la fraternité du football en général pour qu'ils respectent toutes les mesures de santé, y compris le port de masques faciaux, la distanciation sociale et la désinfection des mains, entre autres". La Zambie a jusqu'à présent signalé plus de 4 481 cas de coronavirus et 139 décès.
Quinze footballeurs d'un même club attrapent le coronavirus Dix-neuf membres du club de première ligue zambienne Napsa Stars ont été testés positifs au coronavirus . Ce nombre est le deuxième plus élevé après celui des Forest Rangers qui ont signalé 28 cas positifs de joueurs et d'officiels il y a deux semaines. Les quinze joueurs et quatre officiels des Napsa Stars ont été testés positifs au coronavirus après un contrôle de routine, a déclaré la porte-parole du club, Gwen Chipasula, dans un communiqué. Elle a déclaré que tous les joueurs et officiels positifs s'étaient depuis isolés, conformément aux directives du ministère de la santé. Covid-19 : La ligue de Zambie reprend après 28 tests positifs Le Cameroun met fin à son championnat national de football Un footballeur nigérian infecté par le coronavirus en Italie Zamalek ne jouera pas "avant la fin du coronavirus" Mme Chipasula a déclaré que le club est en contact avec le ministère pour s'assurer qu'ils sont étroitement surveillés afin d'éviter une nouvelle propagation du virus. Elle a ajouté que le reste de l'équipe a continué à préparer les prochains matchs. Le président du club, Greg Chola Nsofu, a ajouté : "Je voudrais lancer un appel à nos joueurs, aux supporters et à la fraternité du football en général pour qu'ils respectent toutes les mesures de santé, y compris le port de masques faciaux, la distanciation sociale et la désinfection des mains, entre autres". La Zambie a jusqu'à présent signalé plus de 4 481 cas de coronavirus et 139 décès.
https://www.bbc.com/afrique/sports-53596137
5sports
Football : qui pour succéder à Luka Modric pour le Ballon d'Or 2019 ?
L'heure est venue de couronner le meilleur joueur de football masculin pour l'année 2019. Qui de Sadio Mané (Liverpool), Lionel Messi (Barcelone), Cristiano Ronaldo (Juventus), Virgil van Dijk (Liverpool) ou de Mohamed Sallah (Liverpool) va succéder au Croate Luca Modric? Le vainqueur du Ballon d'Or masculin de cette année sera annoncé lors d'une cérémonie qui sera organisé lundi à Paris. Lire aussi: L'argentin Lionel Messi du FC Barcelone et le Portugais Cristiano Ronaldo de la Juventus de Turin qui l'ont remporté tous les deux plusieurs fois, sont encore en lice. Âgé de 32 ans, l'attaquant du club catalan a remporté cinq victoires au Ballon d'Or. Champion de la Liga en Espagne et auteur d'une saison exemplaire en club, avec 54 buts en 2018-2019, Messi est un prétendant sérieux au titre individuel. Il a déjà remporté le prix du meilleur joueur de l'année en 2019. Le Portugais Ronaldo, considéré comme son rival de toujours, a remporté le championnat italien de Série A, après ses trois championnats de Premier League (Angleterre avec Manchester United) et deux couronnes de la Liga (Espagne avec le Real Madrid). L'attaquant de la Juve a également aidé le Portugal à la Coupe d'Europe des Nations avec un triplé contre la Suisse. Il a marqué 26 buts lors de ses 40 premiers matches en Serie A, faisant de lui également un sérieux candidat. Parmi les 30 candidats présélectionnés, 15 sont issus du championnat anglais de Premier League, avec une belle représentation de Liverpool, champion en titre et champion d'Europe. Lire également: Virgil van Dijk, le défenseur néerlandais de Liverpool compte parmi les cinq favoris qui sortent du lot. Il est le premier défenseur à recevoir cet honneur en 13 ans. Âgé de 28 ans, van Dijk est le premier défenseur à prétendre à cet honneur depuis l'Italien Fabio Cannavaro, vainqueur de la Coupe du Monde en 2006. Le Néerlandais est champion d'Angleterre avec Liverpool en 2019, et vainqueur de la Ligue des Champions de l'UEFA la même année. Van Dijk a été élu Joueur de l'année de l'Uefa. Son coéquipier en club, Sadio Mané du Sénégal, âgé de 27 ans, est lui aussi auteur d'une belle saison avec Liverpool. Co-meilleur buteur de Premier League avec l'Egyptien Mohamed Salah, avec 30 buts, Sadio Mané a été finaliste de la Coupe d'Afrique des Nations en 2018 en Egypte. Il est champion d'Angleterre et vainqueur de la Ligue des Champions avec Liverpool. L'Egyptien Mohamed Sallah, 27 ans, lui également joueur de Liverpool, s'est une nouvelle fois distingué grâce à son excellent parcours en club. Buteur en finale de la Ligue des champions, il a aussi partagé le Soulier d'or du championnat anglais avec son coéquipier Sadio Mané et Aubameyang, d'Arsenal.
Football : qui pour succéder à Luka Modric pour le Ballon d'Or 2019 ? L'heure est venue de couronner le meilleur joueur de football masculin pour l'année 2019. Qui de Sadio Mané (Liverpool), Lionel Messi (Barcelone), Cristiano Ronaldo (Juventus), Virgil van Dijk (Liverpool) ou de Mohamed Sallah (Liverpool) va succéder au Croate Luca Modric? Le vainqueur du Ballon d'Or masculin de cette année sera annoncé lors d'une cérémonie qui sera organisé lundi à Paris. Lire aussi: L'argentin Lionel Messi du FC Barcelone et le Portugais Cristiano Ronaldo de la Juventus de Turin qui l'ont remporté tous les deux plusieurs fois, sont encore en lice. Âgé de 32 ans, l'attaquant du club catalan a remporté cinq victoires au Ballon d'Or. Champion de la Liga en Espagne et auteur d'une saison exemplaire en club, avec 54 buts en 2018-2019, Messi est un prétendant sérieux au titre individuel. Il a déjà remporté le prix du meilleur joueur de l'année en 2019. Le Portugais Ronaldo, considéré comme son rival de toujours, a remporté le championnat italien de Série A, après ses trois championnats de Premier League (Angleterre avec Manchester United) et deux couronnes de la Liga (Espagne avec le Real Madrid). L'attaquant de la Juve a également aidé le Portugal à la Coupe d'Europe des Nations avec un triplé contre la Suisse. Il a marqué 26 buts lors de ses 40 premiers matches en Serie A, faisant de lui également un sérieux candidat. Parmi les 30 candidats présélectionnés, 15 sont issus du championnat anglais de Premier League, avec une belle représentation de Liverpool, champion en titre et champion d'Europe. Lire également: Virgil van Dijk, le défenseur néerlandais de Liverpool compte parmi les cinq favoris qui sortent du lot. Il est le premier défenseur à recevoir cet honneur en 13 ans. Âgé de 28 ans, van Dijk est le premier défenseur à prétendre à cet honneur depuis l'Italien Fabio Cannavaro, vainqueur de la Coupe du Monde en 2006. Le Néerlandais est champion d'Angleterre avec Liverpool en 2019, et vainqueur de la Ligue des Champions de l'UEFA la même année. Van Dijk a été élu Joueur de l'année de l'Uefa. Son coéquipier en club, Sadio Mané du Sénégal, âgé de 27 ans, est lui aussi auteur d'une belle saison avec Liverpool. Co-meilleur buteur de Premier League avec l'Egyptien Mohamed Salah, avec 30 buts, Sadio Mané a été finaliste de la Coupe d'Afrique des Nations en 2018 en Egypte. Il est champion d'Angleterre et vainqueur de la Ligue des Champions avec Liverpool. L'Egyptien Mohamed Sallah, 27 ans, lui également joueur de Liverpool, s'est une nouvelle fois distingué grâce à son excellent parcours en club. Buteur en finale de la Ligue des champions, il a aussi partagé le Soulier d'or du championnat anglais avec son coéquipier Sadio Mané et Aubameyang, d'Arsenal.
https://www.bbc.com/afrique/sports-50630391
3politics
Guerre Ukraine - Russie : combien d'armes nucléaires la Russie possède-t-elle ?
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé une "mobilisation partielle" des troupes vers l'Ukraine et menacé d'utiliser "tous les moyens" à sa disposition pour défendre le territoire russe. Les analystes suggèrent que, plutôt que d'indiquer un désir d'utiliser de telles armes - y compris des armes nucléaires - les actions de Poutine peuvent être interprétées comme un avertissement aux autres pays de ne pas intensifier leur implication en Ukraine. Cependant, l'escalade rhétorique et militaire de Poutine a suscité des inquiétudes dans le monde entier. Les armes nucléaires existent depuis près de 80 ans et de nombreux pays les considèrent comme un moyen de dissuasion pour assurer leur sécurité nationale. Tous les chiffres concernant les armes nucléaires sont des estimations, mais, selon la Fédération des scientifiques américains, la Russie possède 5 977 têtes nucléaires - les dispositifs qui déclenchent une explosion nucléaire - bien que ce chiffre comprenne environ 1 500 têtes retirées et prêtes à être démantelées. Sur les quelque 4 500 restantes, la plupart sont considérées comme des armes nucléaires stratégiques - des missiles balistiques ou des fusées, qui peuvent être ciblés sur de longues distances. Ce sont les armes généralement associées à la guerre nucléaire. Les autres sont des armes nucléaires plus petites, moins destructrices, utilisées à courte portée sur les champs de bataille ou en mer. Mais cela ne signifie pas que la Russie dispose de milliers d'armes nucléaires à longue portée prêtes à être utilisées. Les experts estiment qu'environ 1 500 têtes russes sont actuellement "déployées", c'est-à-dire installées dans des bases de missiles et de bombardiers ou sur des sous-marins en mer. Neuf pays possèdent des armes nucléaires : La Chine, la France, l'Inde, Israël, la Corée du Nord, le Pakistan, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni. La Chine, la France, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni font également partie des 191 États signataires du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En vertu de cet accord, ils doivent réduire leur stock d'ogives nucléaires et, en théorie, s'engagent à les éliminer complètement. Et le nombre d'ogives stockées dans ces pays a diminué depuis les années 1970 et 1980. L'Inde, Israël et le Pakistan n'ont jamais adhéré au TNP - et la Corée du Nord l'a quitté en 2003. Israël est le seul des neuf pays à n'avoir jamais reconnu officiellement son programme nucléaire, mais il est largement admis qu'il possède des têtes nucléaires. L'Ukraine ne possède pas d'armes nucléaires et, malgré les accusations du président Poutine, rien ne prouve qu'elle ait tenté d'en acquérir. Les armes nucléaires sont conçues pour causer une dévastation maximale. L'ampleur de la destruction dépend d'une série de facteurs, notamment : Mais même la plus petite tête peut causer d'énormes pertes humaines et des conséquences durables. La bombe qui a tué jusqu'à 146 000 personnes à Hiroshima, au Japon, pendant la Seconde Guerre mondiale, pesait 15 kilotonnes. Et les têtes nucléaires d'aujourd'hui peuvent dépasser les 1 000 kilotonnes. Il y a peu de chances de survivre dans la zone d'impact immédiat d'une explosion nucléaire. Après un éclair aveuglant, il y a une énorme boule de feu et une onde de choc qui peuvent détruire des bâtiments et des structures sur plusieurs kilomètres. L'argument en faveur du maintien d'un grand nombre d'armes nucléaires était que la capacité de détruire complètement votre ennemi l'empêcherait de vous attaquer. Le terme le plus célèbre pour cela est devenu destruction mutuelle assurée (DMA). Bien qu'il y ait eu de nombreux essais nucléaires et une augmentation constante de leur complexité technique et de leur pouvoir destructeur, les armes nucléaires n'ont pas été utilisées dans une confrontation armée depuis 1945. La politique russe reconnaît également les armes nucléaires uniquement comme un moyen de dissuasion et énumère quatre cas d'utilisation : - le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Fédération de Russie ou de ses alliés - l'utilisation d'armes nucléaires ou d'autres types d'armes de destruction massive contre la Fédération de Russie ou ses alliés - une attaque contre des sites gouvernementaux ou militaires critiques de la Fédération de Russie qui menace sa capacité nucléaire - une agression contre la Fédération de Russie au moyen d'armes conventionnelles lorsque l'existence même de l'État est menacée. Le président russe a suggéré d'y recourir lorsqu'il était sur la défensive, comme après l'échec de son plan initial de février visant à renverser rapidement le gouvernement de Kiev, et à nouveau aujourd'hui lorsqu'une offensive ukrainienne a repoussé ses forces. Il espère que la mention de la puissance dévastatrice de ces armes intimidera et dissuadera ses adversaires et les obligera à réfléchir à deux fois avant d'aller plus loin. Il existe également un motif interne : la population russe est préoccupée par la mobilisation partielle et par les affirmations de M. Poutine selon lesquelles l'OTAN menace son pays. Ainsi, évoquer l'arme nucléaire est un moyen de rassurer l'opinion intérieure en suggérant que, malgré tout, Moscou reste capable de se défendre. La doctrine militaire russe stipule que l'arme atomique ne sera utilisée que si l'État russe est menacé. Il convient de noter que Poutine a formulé leur utilisation dans un sens défensif en réponse à ce qu'il prétend être des menaces nucléaires occidentales. Sa référence au fait qu'il ne s'agit pas d'un "bluff" fait allusion à une situation dans laquelle l'intégrité territoriale de la Russie serait menacée. En ce sens, il est important de se demander jusqu'où la Russie cherche à étendre son territoire après les prochains référendums sur le territoire ukrainien.Tout ceci suggère que l'utilisation d'armes nucléaires est loin d'être imminente ou même probable. Bien que la possibilité que Poutine les utilise ne puisse être exclue, surtout s'il sent que la sécurité de l'État est menacée, pour l'instant, la réponse de l'Occident est probablement de surveiller de près les actions de la Russie, plutôt que la rhétorique, et de rester concentré sur sa stratégie.
Guerre Ukraine - Russie : combien d'armes nucléaires la Russie possède-t-elle ? Le président russe Vladimir Poutine a annoncé une "mobilisation partielle" des troupes vers l'Ukraine et menacé d'utiliser "tous les moyens" à sa disposition pour défendre le territoire russe. Les analystes suggèrent que, plutôt que d'indiquer un désir d'utiliser de telles armes - y compris des armes nucléaires - les actions de Poutine peuvent être interprétées comme un avertissement aux autres pays de ne pas intensifier leur implication en Ukraine. Cependant, l'escalade rhétorique et militaire de Poutine a suscité des inquiétudes dans le monde entier. Les armes nucléaires existent depuis près de 80 ans et de nombreux pays les considèrent comme un moyen de dissuasion pour assurer leur sécurité nationale. Tous les chiffres concernant les armes nucléaires sont des estimations, mais, selon la Fédération des scientifiques américains, la Russie possède 5 977 têtes nucléaires - les dispositifs qui déclenchent une explosion nucléaire - bien que ce chiffre comprenne environ 1 500 têtes retirées et prêtes à être démantelées. Sur les quelque 4 500 restantes, la plupart sont considérées comme des armes nucléaires stratégiques - des missiles balistiques ou des fusées, qui peuvent être ciblés sur de longues distances. Ce sont les armes généralement associées à la guerre nucléaire. Les autres sont des armes nucléaires plus petites, moins destructrices, utilisées à courte portée sur les champs de bataille ou en mer. Mais cela ne signifie pas que la Russie dispose de milliers d'armes nucléaires à longue portée prêtes à être utilisées. Les experts estiment qu'environ 1 500 têtes russes sont actuellement "déployées", c'est-à-dire installées dans des bases de missiles et de bombardiers ou sur des sous-marins en mer. Neuf pays possèdent des armes nucléaires : La Chine, la France, l'Inde, Israël, la Corée du Nord, le Pakistan, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni. La Chine, la France, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni font également partie des 191 États signataires du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En vertu de cet accord, ils doivent réduire leur stock d'ogives nucléaires et, en théorie, s'engagent à les éliminer complètement. Et le nombre d'ogives stockées dans ces pays a diminué depuis les années 1970 et 1980. L'Inde, Israël et le Pakistan n'ont jamais adhéré au TNP - et la Corée du Nord l'a quitté en 2003. Israël est le seul des neuf pays à n'avoir jamais reconnu officiellement son programme nucléaire, mais il est largement admis qu'il possède des têtes nucléaires. L'Ukraine ne possède pas d'armes nucléaires et, malgré les accusations du président Poutine, rien ne prouve qu'elle ait tenté d'en acquérir. Les armes nucléaires sont conçues pour causer une dévastation maximale. L'ampleur de la destruction dépend d'une série de facteurs, notamment : Mais même la plus petite tête peut causer d'énormes pertes humaines et des conséquences durables. La bombe qui a tué jusqu'à 146 000 personnes à Hiroshima, au Japon, pendant la Seconde Guerre mondiale, pesait 15 kilotonnes. Et les têtes nucléaires d'aujourd'hui peuvent dépasser les 1 000 kilotonnes. Il y a peu de chances de survivre dans la zone d'impact immédiat d'une explosion nucléaire. Après un éclair aveuglant, il y a une énorme boule de feu et une onde de choc qui peuvent détruire des bâtiments et des structures sur plusieurs kilomètres. L'argument en faveur du maintien d'un grand nombre d'armes nucléaires était que la capacité de détruire complètement votre ennemi l'empêcherait de vous attaquer. Le terme le plus célèbre pour cela est devenu destruction mutuelle assurée (DMA). Bien qu'il y ait eu de nombreux essais nucléaires et une augmentation constante de leur complexité technique et de leur pouvoir destructeur, les armes nucléaires n'ont pas été utilisées dans une confrontation armée depuis 1945. La politique russe reconnaît également les armes nucléaires uniquement comme un moyen de dissuasion et énumère quatre cas d'utilisation : - le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Fédération de Russie ou de ses alliés - l'utilisation d'armes nucléaires ou d'autres types d'armes de destruction massive contre la Fédération de Russie ou ses alliés - une attaque contre des sites gouvernementaux ou militaires critiques de la Fédération de Russie qui menace sa capacité nucléaire - une agression contre la Fédération de Russie au moyen d'armes conventionnelles lorsque l'existence même de l'État est menacée. Le président russe a suggéré d'y recourir lorsqu'il était sur la défensive, comme après l'échec de son plan initial de février visant à renverser rapidement le gouvernement de Kiev, et à nouveau aujourd'hui lorsqu'une offensive ukrainienne a repoussé ses forces. Il espère que la mention de la puissance dévastatrice de ces armes intimidera et dissuadera ses adversaires et les obligera à réfléchir à deux fois avant d'aller plus loin. Il existe également un motif interne : la population russe est préoccupée par la mobilisation partielle et par les affirmations de M. Poutine selon lesquelles l'OTAN menace son pays. Ainsi, évoquer l'arme nucléaire est un moyen de rassurer l'opinion intérieure en suggérant que, malgré tout, Moscou reste capable de se défendre. La doctrine militaire russe stipule que l'arme atomique ne sera utilisée que si l'État russe est menacé. Il convient de noter que Poutine a formulé leur utilisation dans un sens défensif en réponse à ce qu'il prétend être des menaces nucléaires occidentales. Sa référence au fait qu'il ne s'agit pas d'un "bluff" fait allusion à une situation dans laquelle l'intégrité territoriale de la Russie serait menacée. En ce sens, il est important de se demander jusqu'où la Russie cherche à étendre son territoire après les prochains référendums sur le territoire ukrainien.Tout ceci suggère que l'utilisation d'armes nucléaires est loin d'être imminente ou même probable. Bien que la possibilité que Poutine les utilise ne puisse être exclue, surtout s'il sent que la sécurité de l'État est menacée, pour l'instant, la réponse de l'Occident est probablement de surveiller de près les actions de la Russie, plutôt que la rhétorique, et de rester concentré sur sa stratégie.
https://www.bbc.com/afrique/monde-60591287
2health
Omicron : 5 bonnes nouvelles pour finir l'année en beauté
La pandémie n'est pas terminée, et nous ne savons pas comment ni quand elle se terminera. Le niveau d'incertitude reste très élevé. Il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas sur Omicron et il est très risqué de prédire comment le virus va évoluer. Nous ne pouvons exclure que la situation puisse même s'aggraver, mais nous pouvons aussi trouver quelques bonnes nouvelles qui nous permettent de rester modérément optimistes. Il existe de plus en plus de preuves que l'infection par cette variante présente un risque réduit d'hospitalisation. Les premières analyses provenant d'Afrique du Sud suggèrent un risque réduit d'hospitalisation chez les personnes infectées par l'omicron par rapport à celles infectées par d'autres variants, sur la même période. En outre, une fois hospitalisées, les personnes infectées par le virus omicron présentaient un risque réduit de maladie grave par rapport aux personnes infectées par le virus delta. Une partie de cette réduction est probablement due à l'immunité élevée de la population. Dans d'autres pays, le découplage entre les infections à omicron et le nombre de patients entrant en soins intensifs et mourant de covid-19 devient également illustratif, bien qu'il soit encore difficile de déterminer si le nouveau variant est moins virulent ou s'il s'agit de l'effet de l'immunité de la population (infections antérieures et vaccination), ou les deux. En Afrique du Sud, le nombre d'hospitalisations est inférieur de 65 % ; en Écosse, de 60 % ; et en Angleterre, de 40 %. Un rapport récent de l'Imperial College London conclut que les personnes qui contractent le variant omicron sont moins susceptibles d'avoir besoin de soins hospitaliers que celles qui contractent le variant delta. L'Agence britannique de sécurité sanitaire, dans son rapport d'évaluation des risques pour le variant, décrit déjà la probabilité d'hospitalisation pour omicron, par rapport à delta, comme un "risque relativement modéré" (bien qu'elle admette qu'il n'existe pas encore de données sur la gravité une fois à l'hôpital ou la mortalité). En Norvège, aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Afrique du Sud et en Autriche, le nombre de cas a déjà commencé à diminuer. Il est possible que dans plusieurs de ces pays, l'effet delta et omicron soit mixte. Certains de ces pays ont également mis en place des restrictions depuis plusieurs semaines. Mais si l'on considère l'Afrique du Sud, où l'effet omicron semble le plus évident, la hausse a été explosive et exponentielle et la baisse semble également très rapide. Certains suggèrent une montée de quatre à cinq semaines jusqu'au pic et une descente de quatre à cinq semaines. C'est peut-être la meilleure nouvelle. Même si le risque individuel d'hospitalisation est plus faible, un mur vertical de cas est extrêmement dangereux pour le système de santé et peut conduire à son effondrement. Par conséquent, la diminution du nombre de dossiers est une très bonne nouvelle. Les personnes ayant reçu deux doses restent protégées contre l'hospitalisation, même si elles ont perdu une certaine protection contre l'infection. Cela est probablement dû au fait que la plupart des vaccins fournissent une réponse cellulaire qui n'est pas affectée par ce variant. Il est également prouvé qu'une troisième dose de vaccins à ARN messager a une puissante capacité de neutralisation contre omicron. En outre, de nouveaux vaccins universels contre le SRAS-CoV-2 et tous ses variants, y compris omicron, sont déjà en cours de développement. La revue Science présente sur sa couverture le Paxlovid, un nouvel inhibiteur de protéase virale par voie orale, capable de réduire de plus de 90 % le risque de covid-19 grave. Cet antiviral a déjà été approuvé par la FDA. Le paxlovid est un inhibiteur de l'une des protéases du SRAS-CoV-2, la 3CL. Le traitement est associé à un autre inhibiteur de la protéase, le ritonavir, qui a été utilisé contre le VIH. Comme le variant omicron ne présente pas de mutations dans les protéines ciblées par Paxlovid, le médicament est susceptible d'être aussi efficace contre le nouveau variant dans la vie réelle. Du moins, comme le rapporte Pfizer, les tests in vitro montrent que c'est le cas. Mais il y a plus. L'anticorps monoclonal Sotrovimab de GSK semble également être efficace contre omicron. Il s'agit d'un anticorps qui se lie à un site spécifique (épitope) sur le SARS-CoV-2 partagé avec le SARS-CoV-1 (le virus qui cause le SRAS), ce qui indique que cet épitope est hautement conservé. Il est donc difficile pour la résistance de se développer dans les nouveaux variants. Le remdesivir, un inhibiteur de l'ARN polymérase virale, est un autre antiviral qui, chez les patients non hospitalisés présentant des symptômes de covid-19, a entraîné un risque d'hospitalisation ou de décès inférieur de 87 % à celui du placebo. Gilead, le fabricant de Remdesivir, a effectué une analyse de l'information génétique d'omicron et n'a trouvé aucune mutation affectant la cible du médicament, ce qui rend très probable que l'antiviral reste actif contre ce variant. A ce jour, l'activité antivirale de Remdesivir a été confirmée in vitro contre tous les autres variants du SRAS-CoV-2, y compris alpha, beta, gamma, delta et epsilon. Au moins dans les modèles cellulaires et chez les hamsters. Il est vrai que nous ne disposons pas de données chez l'homme, mais plusieurs études préliminaires suggèrent que le variant omicron se multiplie moins bien dans les cellules pulmonaires, ce qui pourrait être une indication de sa moindre virulence (il faudrait toutefois vérifier ce qui se passe dans d'autres organes). La situation est encore très délicate, notamment en raison de l'augmentation explosive du nombre de cas, qui entraîne l'effondrement du système de santé. Si auparavant 1 cas sur 100 aboutissait à l'hôpital, aujourd'hui, grâce aux vaccins, c'est 1 cas sur 1000, mais si le nombre de cas augmente de façon exponentielle, les hospitalisations augmenteront également et le système s'effondrera, comme nous le voyons déjà. Nous devons donc être très prudents. En tout état de cause, cette nouvelle, bien que préliminaire, est une bonne nouvelle et nous permet de rester optimistes. 2020 a été l'année du virus, 2021 l'année des vaccins à ARN messager et, espérons-le, 2022 le début de la fin de la pandémie. *Ignacio López-Goñi est professeur de microbiologie à l'université de Navarre, en Espagne. Vous pouvez lire la version originale de cet article dans The Conversation.
Omicron : 5 bonnes nouvelles pour finir l'année en beauté La pandémie n'est pas terminée, et nous ne savons pas comment ni quand elle se terminera. Le niveau d'incertitude reste très élevé. Il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas sur Omicron et il est très risqué de prédire comment le virus va évoluer. Nous ne pouvons exclure que la situation puisse même s'aggraver, mais nous pouvons aussi trouver quelques bonnes nouvelles qui nous permettent de rester modérément optimistes. Il existe de plus en plus de preuves que l'infection par cette variante présente un risque réduit d'hospitalisation. Les premières analyses provenant d'Afrique du Sud suggèrent un risque réduit d'hospitalisation chez les personnes infectées par l'omicron par rapport à celles infectées par d'autres variants, sur la même période. En outre, une fois hospitalisées, les personnes infectées par le virus omicron présentaient un risque réduit de maladie grave par rapport aux personnes infectées par le virus delta. Une partie de cette réduction est probablement due à l'immunité élevée de la population. Dans d'autres pays, le découplage entre les infections à omicron et le nombre de patients entrant en soins intensifs et mourant de covid-19 devient également illustratif, bien qu'il soit encore difficile de déterminer si le nouveau variant est moins virulent ou s'il s'agit de l'effet de l'immunité de la population (infections antérieures et vaccination), ou les deux. En Afrique du Sud, le nombre d'hospitalisations est inférieur de 65 % ; en Écosse, de 60 % ; et en Angleterre, de 40 %. Un rapport récent de l'Imperial College London conclut que les personnes qui contractent le variant omicron sont moins susceptibles d'avoir besoin de soins hospitaliers que celles qui contractent le variant delta. L'Agence britannique de sécurité sanitaire, dans son rapport d'évaluation des risques pour le variant, décrit déjà la probabilité d'hospitalisation pour omicron, par rapport à delta, comme un "risque relativement modéré" (bien qu'elle admette qu'il n'existe pas encore de données sur la gravité une fois à l'hôpital ou la mortalité). En Norvège, aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Afrique du Sud et en Autriche, le nombre de cas a déjà commencé à diminuer. Il est possible que dans plusieurs de ces pays, l'effet delta et omicron soit mixte. Certains de ces pays ont également mis en place des restrictions depuis plusieurs semaines. Mais si l'on considère l'Afrique du Sud, où l'effet omicron semble le plus évident, la hausse a été explosive et exponentielle et la baisse semble également très rapide. Certains suggèrent une montée de quatre à cinq semaines jusqu'au pic et une descente de quatre à cinq semaines. C'est peut-être la meilleure nouvelle. Même si le risque individuel d'hospitalisation est plus faible, un mur vertical de cas est extrêmement dangereux pour le système de santé et peut conduire à son effondrement. Par conséquent, la diminution du nombre de dossiers est une très bonne nouvelle. Les personnes ayant reçu deux doses restent protégées contre l'hospitalisation, même si elles ont perdu une certaine protection contre l'infection. Cela est probablement dû au fait que la plupart des vaccins fournissent une réponse cellulaire qui n'est pas affectée par ce variant. Il est également prouvé qu'une troisième dose de vaccins à ARN messager a une puissante capacité de neutralisation contre omicron. En outre, de nouveaux vaccins universels contre le SRAS-CoV-2 et tous ses variants, y compris omicron, sont déjà en cours de développement. La revue Science présente sur sa couverture le Paxlovid, un nouvel inhibiteur de protéase virale par voie orale, capable de réduire de plus de 90 % le risque de covid-19 grave. Cet antiviral a déjà été approuvé par la FDA. Le paxlovid est un inhibiteur de l'une des protéases du SRAS-CoV-2, la 3CL. Le traitement est associé à un autre inhibiteur de la protéase, le ritonavir, qui a été utilisé contre le VIH. Comme le variant omicron ne présente pas de mutations dans les protéines ciblées par Paxlovid, le médicament est susceptible d'être aussi efficace contre le nouveau variant dans la vie réelle. Du moins, comme le rapporte Pfizer, les tests in vitro montrent que c'est le cas. Mais il y a plus. L'anticorps monoclonal Sotrovimab de GSK semble également être efficace contre omicron. Il s'agit d'un anticorps qui se lie à un site spécifique (épitope) sur le SARS-CoV-2 partagé avec le SARS-CoV-1 (le virus qui cause le SRAS), ce qui indique que cet épitope est hautement conservé. Il est donc difficile pour la résistance de se développer dans les nouveaux variants. Le remdesivir, un inhibiteur de l'ARN polymérase virale, est un autre antiviral qui, chez les patients non hospitalisés présentant des symptômes de covid-19, a entraîné un risque d'hospitalisation ou de décès inférieur de 87 % à celui du placebo. Gilead, le fabricant de Remdesivir, a effectué une analyse de l'information génétique d'omicron et n'a trouvé aucune mutation affectant la cible du médicament, ce qui rend très probable que l'antiviral reste actif contre ce variant. A ce jour, l'activité antivirale de Remdesivir a été confirmée in vitro contre tous les autres variants du SRAS-CoV-2, y compris alpha, beta, gamma, delta et epsilon. Au moins dans les modèles cellulaires et chez les hamsters. Il est vrai que nous ne disposons pas de données chez l'homme, mais plusieurs études préliminaires suggèrent que le variant omicron se multiplie moins bien dans les cellules pulmonaires, ce qui pourrait être une indication de sa moindre virulence (il faudrait toutefois vérifier ce qui se passe dans d'autres organes). La situation est encore très délicate, notamment en raison de l'augmentation explosive du nombre de cas, qui entraîne l'effondrement du système de santé. Si auparavant 1 cas sur 100 aboutissait à l'hôpital, aujourd'hui, grâce aux vaccins, c'est 1 cas sur 1000, mais si le nombre de cas augmente de façon exponentielle, les hospitalisations augmenteront également et le système s'effondrera, comme nous le voyons déjà. Nous devons donc être très prudents. En tout état de cause, cette nouvelle, bien que préliminaire, est une bonne nouvelle et nous permet de rester optimistes. 2020 a été l'année du virus, 2021 l'année des vaccins à ARN messager et, espérons-le, 2022 le début de la fin de la pandémie. *Ignacio López-Goñi est professeur de microbiologie à l'université de Navarre, en Espagne. Vous pouvez lire la version originale de cet article dans The Conversation.
https://www.bbc.com/afrique/monde-59828603
6technology
Ces technologies qui pourraient transformer le vieillissement
Au début de l'été, Paula Tinkler était prête à donner une nouvelle orientation à sa carrière. Ce n'est peut-être pas inhabituel, mais la rapidité avec laquelle elle a pu faire la transition l'est. En l'espace d'une semaine, elle a assisté un soignant à Workington, en Angleterre. Un mois plus tard, elle travaillait elle-même comme aide-soignante. Non seulement sa formation a été rapide, mais elle s'est également déroulée entièrement chez elle. "J'ai commencé le processus de recrutement par e-mail et j'ai effectué mon évaluation en ligne, qui a été suivie d'un entretien et d'une formation entièrement numérique", dit-elle. Elle l'a fait par l'intermédiaire d'une société britannique appelée Cera Care, un "prestataire de soins à la pointe de la technologie" qui ne possède ni ne gère aucun centre de soins. Elle permet aux familles d'organiser et de gérer les soins à domicile pour leurs proches en utilisant une plate-forme numérique qui trouve des clients compatibles avec un groupe de soignants disponibles. Il utilise également Uber pour transporter les patients vers les hôpitaux pour leurs rendez-vous et un service de livraison à la demande pour aller chercher les ordonnances des clients dans les pharmacies. L'entreprise a recueilli plus de 100 millions de dollars d'investissements depuis sa création en 2016 et effectue environ un demi-million de visites à domicile chaque mois, y compris chez Tinkler. Comment l'intelligence artificielle pourrait débloquer la paix dans le monde? Une nouvelle génération d'implants "intelligents" pourrait remplacer les médicaments traditionnels Des modèles nouveaux et agiles comme celui-ci pourraient devenir une nécessité dans les années à venir. Près d'un citoyen de l'UE sur cinq a plus de 65 ans, un chiffre qui devrait augmenter rapidement ces prochaines décennies. On observe un modèle similaire dans le monde entier. La population mondiale des plus de 60 ans a doublé depuis 1980 pour atteindre environ un milliard d'habitants. Elle doublera encore d'ici 2050. Face à ce défi imminent, de nouveaux modèles devront être conçus pour permettre aux personnes âgées de mener une vie saine et indépendante. Et Cera Care est loin d'être la seule entreprise à développer des technologies d'assistance qui peuvent permettre aux personnes âgées de vivre de manière autonome et saine. Les appareils auditifs haut de gamme, par exemple, comportent désormais un dispositif de détection des chutes comme élément de sécurité. Un sous-vêtement orné de capteurs a été la clé de la fonctionnalité d'Alfred, un majordome virtuel développé par l'UE pour s'occuper des personnes âgées et les guider dans les tâches quotidiennes d'équilibre et d'exercice. Le Lean Empowering Assistant ou Lea, quant à lui, est un robot marcheur qui sert également d'assistant virtuel et même de partenaire de danse. La nécessité de tout cela est bien sûr sous-tendue par le fait que nous vieillissons. "Une personne sur trois née aujourd'hui vivra jusqu'à 100 ans", déclare Ben Maruthappu, directeur général et cofondateur de Cera Care. Pour l'industrie, le défi est qu'à mesure que le marché se développe, la main-d'œuvre devient limitée. La demande est supérieure à l'offre - nous n'avons pas assez de maisons de soins pour tout le monde". De plus, la plupart des gens préfèrent recevoir des soins à domicile plutôt que de changer de résidence. Cera a également mis au point Martha, une assistante virtuelle qui aide les soignants dans leur travail quotidien. "Martha a évolué pour répondre aux besoins de nos clients et du personnel soignant", dit Maruthappu. "Au départ, c'était un chatbot auquel les soignants pouvaient s'adresser pour obtenir des conseils. Aujourd'hui, nous avons une interface qui fournit des conseils et des recommandations aux soignants, sur la base d'informations recueillies précédemment sur les clients qu'ils soignent". En 2019, l'entreprise s'est associée à IBM pour tester l'installation de capteurs Lidar - plus souvent présents sur les véhicules à moteur - au domicile des personnes. Ces capteurs recueillent des données sur les mouvements des résidents et, surtout, peuvent alerter les soignants en cas de chute. "Il s'agit d'une assistance 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et non pas seulement lorsque les soignants sont là", explique M. Maruthappu. L'objectif global de Cera, explique M. Maruthappu, est de prévoir et d'éviter les séjours à l'hôpital, la composante de soins qui nécessite le plus de ressources et qui contribue gravement à la morbidité. Toutefois, des mises en garde ont été émises concernant l'utilisation de l'IA. En 2018, le Nuffield Council on Bioethics, un groupe consultatif médical indépendant, a publié une note d'information sur l'utilisation de l'IA dans la recherche et la médecine, notant le potentiel de réduction de la transparence dans les décisions cliniques, les préoccupations concernant la vie privée des patients et une possibilité accrue d'exclusion sociale. Bien qu'il soit généralement admis que nous vivons plus longtemps, ce n'est qu'une partie de l'histoire. Si le nombre de personnes atteignant 80 ans a beaucoup augmenté au cours du siècle dernier, le nombre de personnes atteignant 90 ou 100 ans n'a pas augmenté dans les mêmes proportions. La réalité est que si nous vivons plus longtemps, ces années supplémentaires ne sont pas nécessairement passées en bonne santé. Avec l'augmentation de l'âge moyen de la population, nous serons de plus en plus nombreux à être préoccupés par les effets chroniques de l'arthrose, du diabète, de l'obésité, des accidents vasculaires cérébraux, des maladies cardiaques, des maladies respiratoires et des maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer et le glaucome. Si votre espérance de vie est le nombre total d'années que vous vivez, votre durée de vie est le nombre de celles qui sont passées sans maladie chronique. Et l'espérance de vie est une chose que tout le monde souhaite ardemment prolonger. Dans sa stratégie industrielle pour 2019, le gouvernement britannique, par exemple, a lancé un "grand défi" consistant à ajouter cinq années de vie en bonne santé à chacun de ses citoyens d'ici 2035. Pendant ce temps, l'entreprise de recherche biologique de Google ("California Life Company") a consacré les sept dernières années et 2 milliards de dollars à la recherche de traitements "qui permettent aux gens de vivre plus longtemps et en meilleure santé". Une grande attention a été accordée aux solutions médicales à ce problème, par exemple des médicaments tels que la rapamycine et la metformine, connus sous le nom de sénolytiques, qui peuvent purger les cellules pathologiques et rajeunir le corps - chez les souris, au moins. Bien que, comme le souligne Judy Campisi - professeur de biogérontologie au Buck Institute for Research on Aging en Californie, aux États-Unis, et cofondatrice de la société de médicaments sénolytiques Unity -, il existe des options bien plus prosaïques. "Optimiser le régime alimentaire, l'exercice et les interactions sociales aide beaucoup", dit-elle. "Fournir des défis intellectuels, un engagement ou d'autres activités mentales aide également". Un point d'interrogation subsiste quant à savoir qui assurera cet engagement et cette interaction sociale. Puisque la population active totale se réduit par rapport aux retraités, il y aura moins de personnes disponibles pour payer les soins par leurs impôts - et moins de médecins, d'infirmières, de thérapeutes et de travailleurs sociaux pour fournir ces services directement. Le nombre de personnes dans le besoin augmentera même si les ressources et les budgets de santé se réduisent. Pour assurer une vie digne aux personnes âgées, il faut donc trouver des moyens de faire plus avec peu. Il n'est pas étonnant que les gens se tournent vers la technologie pour prendre le relais. Le prix 2018 du vieillissement intelligent, décerné par le groupe de réflexion britannique Nesta, a par exemple été attribué au norvégien Komp, une tablette à un bouton destinée aux personnes âgées. Cette tablette est calquée sur les téléviseurs analogiques d'antan et offre un moyen simplifié de partager des photos et de passer des appels vidéo à la famille et aux amis. Pour ceux qui ont besoin d'un contact plus régulier que le FaceTime occasionnel, les robots prêts à devenir votre meilleur ami ne manquent pas. Il y a Pepper, le petit androïde fabriqué par le groupe japonais SoftBank, qui a été vu en train de divertir les invités du club social Life 90 à Prague - "très stupide, mais très amusant", selon l'une des personnes présentes. Un bébé phoque robotisé en peluche nommé Paro se trouve dans les centres de soins du monde entier, miaulant et se tortillant pendant que les personnes âgées le cajolent. L'improbable robot japonais (pour recharger ses batteries, il suce une sucette attachée) est conçu pour être une expérience thérapeutique pour les patients atteints de démence, dont beaucoup ne savent pas qu'ils tiennent un robot et non un bébé phoque vivant, se liant avec le robot comme si c'était un vrai animal. Et le projet Enrichme, financé par l'UE, a permis d'envoyer des robots Tiago, construits par l'entreprise espagnole Pal Robotics, dans les maisons de personnes âgées. Ces grands droïdes qui se déplacent après avoir été chargés, leur rappelaient leurs rendez-vous et leurs horaires de prise de médicaments, effectuaient des exercices physiques et cherchaient les objets égarés. Mais leur compagnonnage était aussi apprécié que leur capacité à retrouver des clés perdues. À la fin de l'expérience, les résidents ont pleuré la perte de leurs nouveaux amis, l'un d'eux a réorganisé ses meubles pour remplir l'espace vide laissé par le droïde. Antonio Kung est le PDG de Trialogue, une entreprise de technologie d'innovation basée en France. En 2016, il a dirigé un projet de trois ans visant à développer des robots en collaboration avec des personnes âgées. Les deux modèles étaient Buddy, un "compagnon émotionnel" mignon ; de la taille d'un chien, et Astro, un assistant de marche robuste presque aussi grand qu'une armoire d'arcade. Les responsables du projet ont visité des maisons de soins et parlé aux résidents de la façon dont les robots pourraient mieux répondre à leurs besoins. "Nous voulions savoir si nous pouvions recueillir les réactions des utilisateurs et fournir un système plus proche de leurs attentes", explique M. Kung. "Curieusement, il n'y a pas grand-chose de fait pour l'instant à ce sujet." Les recherches de Kung ont également laissé entrevoir les limites de ce qui peut être réalisé avec la technologie. Alors que les réactions à Astro étaient communes - le robot était trop gros, disaient-ils - Buddy était une autre affaire. "Ils voulaient des caractéristiques qu'un humain possède - mieux les comprendre, être plus fluide, avoir une conversation vocale qui fonctionne bien", dit Kung. "Ils voulaient qu'il soit plus humain". En fin de compte, l'isolement social qu'un robot peut atténuer est limité. Ceux-ci ont leur place en tant que facilitateurs, dit Kung, mais au fond, ce sont toujours des jouets, même s'ils sont utiles. À son avis, le robot révolutionnaire pour les soins aux personnes âgées sera probablement une ramification d'un produit plus courant - un produit qui est assez bon pour que tout le monde en veuille un. Même si, c'est le lien humain qui est au cœur de nos relations. "Je peux jurer, que j'aime absolument mon nouveau travail et qu'il est incroyablement gratifiant", déclare M. Tinkler. "Moi-même et d'autres soignants de Cera Care dans cette région avons eu des voisins qui nous applaudissaient dans la rue, et nous sommes constamment arrêtés lors de visites par des personnes qui nous offrent des tasses de thé ou nous remercient. J'espère que cela inspirera d'autres personnes à faire carrière dans le domaine des soins". Le besoin de personnes comme Tinkler n'a jamais été aussi accru. Les États-Unis devront recruter environ 2,3 millions de soignants d'ici 2025 pour répondre à la demande, tandis que l'Australie aura besoin de 100 000 personnes. D'autres pays développés sont confrontés à des pénuries similaires. Une main-d'œuvre dotée de compétences techniques, formée en ligne et associée à des assistants virtuels, des médecins télé-présents, des maisons équipées de capteurs et des robots compagnons fiables est un avenir qui devient rapidement réalité. Pour un monde qui vieillit rapidement, le plutôt serait le mieux pour un tel changement.
Ces technologies qui pourraient transformer le vieillissement Au début de l'été, Paula Tinkler était prête à donner une nouvelle orientation à sa carrière. Ce n'est peut-être pas inhabituel, mais la rapidité avec laquelle elle a pu faire la transition l'est. En l'espace d'une semaine, elle a assisté un soignant à Workington, en Angleterre. Un mois plus tard, elle travaillait elle-même comme aide-soignante. Non seulement sa formation a été rapide, mais elle s'est également déroulée entièrement chez elle. "J'ai commencé le processus de recrutement par e-mail et j'ai effectué mon évaluation en ligne, qui a été suivie d'un entretien et d'une formation entièrement numérique", dit-elle. Elle l'a fait par l'intermédiaire d'une société britannique appelée Cera Care, un "prestataire de soins à la pointe de la technologie" qui ne possède ni ne gère aucun centre de soins. Elle permet aux familles d'organiser et de gérer les soins à domicile pour leurs proches en utilisant une plate-forme numérique qui trouve des clients compatibles avec un groupe de soignants disponibles. Il utilise également Uber pour transporter les patients vers les hôpitaux pour leurs rendez-vous et un service de livraison à la demande pour aller chercher les ordonnances des clients dans les pharmacies. L'entreprise a recueilli plus de 100 millions de dollars d'investissements depuis sa création en 2016 et effectue environ un demi-million de visites à domicile chaque mois, y compris chez Tinkler. Comment l'intelligence artificielle pourrait débloquer la paix dans le monde? Une nouvelle génération d'implants "intelligents" pourrait remplacer les médicaments traditionnels Des modèles nouveaux et agiles comme celui-ci pourraient devenir une nécessité dans les années à venir. Près d'un citoyen de l'UE sur cinq a plus de 65 ans, un chiffre qui devrait augmenter rapidement ces prochaines décennies. On observe un modèle similaire dans le monde entier. La population mondiale des plus de 60 ans a doublé depuis 1980 pour atteindre environ un milliard d'habitants. Elle doublera encore d'ici 2050. Face à ce défi imminent, de nouveaux modèles devront être conçus pour permettre aux personnes âgées de mener une vie saine et indépendante. Et Cera Care est loin d'être la seule entreprise à développer des technologies d'assistance qui peuvent permettre aux personnes âgées de vivre de manière autonome et saine. Les appareils auditifs haut de gamme, par exemple, comportent désormais un dispositif de détection des chutes comme élément de sécurité. Un sous-vêtement orné de capteurs a été la clé de la fonctionnalité d'Alfred, un majordome virtuel développé par l'UE pour s'occuper des personnes âgées et les guider dans les tâches quotidiennes d'équilibre et d'exercice. Le Lean Empowering Assistant ou Lea, quant à lui, est un robot marcheur qui sert également d'assistant virtuel et même de partenaire de danse. La nécessité de tout cela est bien sûr sous-tendue par le fait que nous vieillissons. "Une personne sur trois née aujourd'hui vivra jusqu'à 100 ans", déclare Ben Maruthappu, directeur général et cofondateur de Cera Care. Pour l'industrie, le défi est qu'à mesure que le marché se développe, la main-d'œuvre devient limitée. La demande est supérieure à l'offre - nous n'avons pas assez de maisons de soins pour tout le monde". De plus, la plupart des gens préfèrent recevoir des soins à domicile plutôt que de changer de résidence. Cera a également mis au point Martha, une assistante virtuelle qui aide les soignants dans leur travail quotidien. "Martha a évolué pour répondre aux besoins de nos clients et du personnel soignant", dit Maruthappu. "Au départ, c'était un chatbot auquel les soignants pouvaient s'adresser pour obtenir des conseils. Aujourd'hui, nous avons une interface qui fournit des conseils et des recommandations aux soignants, sur la base d'informations recueillies précédemment sur les clients qu'ils soignent". En 2019, l'entreprise s'est associée à IBM pour tester l'installation de capteurs Lidar - plus souvent présents sur les véhicules à moteur - au domicile des personnes. Ces capteurs recueillent des données sur les mouvements des résidents et, surtout, peuvent alerter les soignants en cas de chute. "Il s'agit d'une assistance 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et non pas seulement lorsque les soignants sont là", explique M. Maruthappu. L'objectif global de Cera, explique M. Maruthappu, est de prévoir et d'éviter les séjours à l'hôpital, la composante de soins qui nécessite le plus de ressources et qui contribue gravement à la morbidité. Toutefois, des mises en garde ont été émises concernant l'utilisation de l'IA. En 2018, le Nuffield Council on Bioethics, un groupe consultatif médical indépendant, a publié une note d'information sur l'utilisation de l'IA dans la recherche et la médecine, notant le potentiel de réduction de la transparence dans les décisions cliniques, les préoccupations concernant la vie privée des patients et une possibilité accrue d'exclusion sociale. Bien qu'il soit généralement admis que nous vivons plus longtemps, ce n'est qu'une partie de l'histoire. Si le nombre de personnes atteignant 80 ans a beaucoup augmenté au cours du siècle dernier, le nombre de personnes atteignant 90 ou 100 ans n'a pas augmenté dans les mêmes proportions. La réalité est que si nous vivons plus longtemps, ces années supplémentaires ne sont pas nécessairement passées en bonne santé. Avec l'augmentation de l'âge moyen de la population, nous serons de plus en plus nombreux à être préoccupés par les effets chroniques de l'arthrose, du diabète, de l'obésité, des accidents vasculaires cérébraux, des maladies cardiaques, des maladies respiratoires et des maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer et le glaucome. Si votre espérance de vie est le nombre total d'années que vous vivez, votre durée de vie est le nombre de celles qui sont passées sans maladie chronique. Et l'espérance de vie est une chose que tout le monde souhaite ardemment prolonger. Dans sa stratégie industrielle pour 2019, le gouvernement britannique, par exemple, a lancé un "grand défi" consistant à ajouter cinq années de vie en bonne santé à chacun de ses citoyens d'ici 2035. Pendant ce temps, l'entreprise de recherche biologique de Google ("California Life Company") a consacré les sept dernières années et 2 milliards de dollars à la recherche de traitements "qui permettent aux gens de vivre plus longtemps et en meilleure santé". Une grande attention a été accordée aux solutions médicales à ce problème, par exemple des médicaments tels que la rapamycine et la metformine, connus sous le nom de sénolytiques, qui peuvent purger les cellules pathologiques et rajeunir le corps - chez les souris, au moins. Bien que, comme le souligne Judy Campisi - professeur de biogérontologie au Buck Institute for Research on Aging en Californie, aux États-Unis, et cofondatrice de la société de médicaments sénolytiques Unity -, il existe des options bien plus prosaïques. "Optimiser le régime alimentaire, l'exercice et les interactions sociales aide beaucoup", dit-elle. "Fournir des défis intellectuels, un engagement ou d'autres activités mentales aide également". Un point d'interrogation subsiste quant à savoir qui assurera cet engagement et cette interaction sociale. Puisque la population active totale se réduit par rapport aux retraités, il y aura moins de personnes disponibles pour payer les soins par leurs impôts - et moins de médecins, d'infirmières, de thérapeutes et de travailleurs sociaux pour fournir ces services directement. Le nombre de personnes dans le besoin augmentera même si les ressources et les budgets de santé se réduisent. Pour assurer une vie digne aux personnes âgées, il faut donc trouver des moyens de faire plus avec peu. Il n'est pas étonnant que les gens se tournent vers la technologie pour prendre le relais. Le prix 2018 du vieillissement intelligent, décerné par le groupe de réflexion britannique Nesta, a par exemple été attribué au norvégien Komp, une tablette à un bouton destinée aux personnes âgées. Cette tablette est calquée sur les téléviseurs analogiques d'antan et offre un moyen simplifié de partager des photos et de passer des appels vidéo à la famille et aux amis. Pour ceux qui ont besoin d'un contact plus régulier que le FaceTime occasionnel, les robots prêts à devenir votre meilleur ami ne manquent pas. Il y a Pepper, le petit androïde fabriqué par le groupe japonais SoftBank, qui a été vu en train de divertir les invités du club social Life 90 à Prague - "très stupide, mais très amusant", selon l'une des personnes présentes. Un bébé phoque robotisé en peluche nommé Paro se trouve dans les centres de soins du monde entier, miaulant et se tortillant pendant que les personnes âgées le cajolent. L'improbable robot japonais (pour recharger ses batteries, il suce une sucette attachée) est conçu pour être une expérience thérapeutique pour les patients atteints de démence, dont beaucoup ne savent pas qu'ils tiennent un robot et non un bébé phoque vivant, se liant avec le robot comme si c'était un vrai animal. Et le projet Enrichme, financé par l'UE, a permis d'envoyer des robots Tiago, construits par l'entreprise espagnole Pal Robotics, dans les maisons de personnes âgées. Ces grands droïdes qui se déplacent après avoir été chargés, leur rappelaient leurs rendez-vous et leurs horaires de prise de médicaments, effectuaient des exercices physiques et cherchaient les objets égarés. Mais leur compagnonnage était aussi apprécié que leur capacité à retrouver des clés perdues. À la fin de l'expérience, les résidents ont pleuré la perte de leurs nouveaux amis, l'un d'eux a réorganisé ses meubles pour remplir l'espace vide laissé par le droïde. Antonio Kung est le PDG de Trialogue, une entreprise de technologie d'innovation basée en France. En 2016, il a dirigé un projet de trois ans visant à développer des robots en collaboration avec des personnes âgées. Les deux modèles étaient Buddy, un "compagnon émotionnel" mignon ; de la taille d'un chien, et Astro, un assistant de marche robuste presque aussi grand qu'une armoire d'arcade. Les responsables du projet ont visité des maisons de soins et parlé aux résidents de la façon dont les robots pourraient mieux répondre à leurs besoins. "Nous voulions savoir si nous pouvions recueillir les réactions des utilisateurs et fournir un système plus proche de leurs attentes", explique M. Kung. "Curieusement, il n'y a pas grand-chose de fait pour l'instant à ce sujet." Les recherches de Kung ont également laissé entrevoir les limites de ce qui peut être réalisé avec la technologie. Alors que les réactions à Astro étaient communes - le robot était trop gros, disaient-ils - Buddy était une autre affaire. "Ils voulaient des caractéristiques qu'un humain possède - mieux les comprendre, être plus fluide, avoir une conversation vocale qui fonctionne bien", dit Kung. "Ils voulaient qu'il soit plus humain". En fin de compte, l'isolement social qu'un robot peut atténuer est limité. Ceux-ci ont leur place en tant que facilitateurs, dit Kung, mais au fond, ce sont toujours des jouets, même s'ils sont utiles. À son avis, le robot révolutionnaire pour les soins aux personnes âgées sera probablement une ramification d'un produit plus courant - un produit qui est assez bon pour que tout le monde en veuille un. Même si, c'est le lien humain qui est au cœur de nos relations. "Je peux jurer, que j'aime absolument mon nouveau travail et qu'il est incroyablement gratifiant", déclare M. Tinkler. "Moi-même et d'autres soignants de Cera Care dans cette région avons eu des voisins qui nous applaudissaient dans la rue, et nous sommes constamment arrêtés lors de visites par des personnes qui nous offrent des tasses de thé ou nous remercient. J'espère que cela inspirera d'autres personnes à faire carrière dans le domaine des soins". Le besoin de personnes comme Tinkler n'a jamais été aussi accru. Les États-Unis devront recruter environ 2,3 millions de soignants d'ici 2025 pour répondre à la demande, tandis que l'Australie aura besoin de 100 000 personnes. D'autres pays développés sont confrontés à des pénuries similaires. Une main-d'œuvre dotée de compétences techniques, formée en ligne et associée à des assistants virtuels, des médecins télé-présents, des maisons équipées de capteurs et des robots compagnons fiables est un avenir qui devient rapidement réalité. Pour un monde qui vieillit rapidement, le plutôt serait le mieux pour un tel changement.
https://www.bbc.com/afrique/monde-54979105
0business
Les pays africains achètent les médicaments "30 fois plus" chers
Les médicaments sont de mauvaise qualité, et les prix sont élevés à cause de l'absence de concurrence sur le marché africain, a déclaré à la BBC un éminent spécialiste de la santé, Kalipso Chalkidou, du Centre pour le développement mondial. Les pays africains à revenu faible ou moyen paient beaucoup plus cher pour des médicaments moins efficaces, selon Mme Chalkidou. Elle estime que la mauvaise qualité et la cherté des médicaments sont la conséquence de l'absence de concurrence sur le marché africain. Dans des pays comme la Zambie, le Sénégal et la Tunisie, les médicaments génériques comme le paracétamol peuvent coûter jusqu'à 30 fois plus cher qu'au Royaume-Uni et aux États-Unis, a dit Kalipso Chalkidou à l'émission "Newsday" de la BBC. Lire aussi : Des trafiquants de médicaments condamnés au Bénin Un député béninois condamné à 6 ans de prison Le marché du médicament ne fonctionne pas correctement dans les pays pauvres, faute de concurrence, mais aussi à cause d'une "chaîne d'approvisionnement concentrée", selon Mme Chalkidou, directrice de la politique de santé au Centre pour le développement mondial, et coauteure d'une étude sur l'approvisionnement en médicaments. Cette étude conclut que les pays à revenu faible ou moyen achètent une petite variété de médicaments, ce qui entraîne la faiblesse de la concurrence, de la réglementation et de la qualité. Selon l'étude, les pays les plus riches sont en mesure de se procurer des médicaments moins chers, grâce aux fonds publics et aux solides chaînes d'approvisionnement. Lire aussi : Des drones pour livrer du sang et des médicaments au Ghana Faux médicaments, des pharmaciens sénégalais demandent de lourdes sanctions "C'est très problématique" Les pays les plus pauvres ne tirent pas profit de l'initiative des donateurs étrangers de leur acheter des médicaments. "C'est très problématique", a souligné Mme Chalkidou, estimant que les pays à revenu faible ou moyen "ont peu de capacité à négocier des prix en baisse et à assurer la qualité des médicaments". Selon elle, la hausse des tarifs des médicaments est souvent causée par les taxes et la corruption. A cause d'une réglementation peu stricte, la qualité des médicaments laisse à désirer, constate Kalipso Chalkidou. L'étude à laquelle elle a pris part recommande une plus grande coopération internationale et une réforme de la politique de l'Organisation mondiale de la santé, pour un meilleur approvisionnement des pays à faible revenu en médicaments.
Les pays africains achètent les médicaments "30 fois plus" chers Les médicaments sont de mauvaise qualité, et les prix sont élevés à cause de l'absence de concurrence sur le marché africain, a déclaré à la BBC un éminent spécialiste de la santé, Kalipso Chalkidou, du Centre pour le développement mondial. Les pays africains à revenu faible ou moyen paient beaucoup plus cher pour des médicaments moins efficaces, selon Mme Chalkidou. Elle estime que la mauvaise qualité et la cherté des médicaments sont la conséquence de l'absence de concurrence sur le marché africain. Dans des pays comme la Zambie, le Sénégal et la Tunisie, les médicaments génériques comme le paracétamol peuvent coûter jusqu'à 30 fois plus cher qu'au Royaume-Uni et aux États-Unis, a dit Kalipso Chalkidou à l'émission "Newsday" de la BBC. Lire aussi : Des trafiquants de médicaments condamnés au Bénin Un député béninois condamné à 6 ans de prison Le marché du médicament ne fonctionne pas correctement dans les pays pauvres, faute de concurrence, mais aussi à cause d'une "chaîne d'approvisionnement concentrée", selon Mme Chalkidou, directrice de la politique de santé au Centre pour le développement mondial, et coauteure d'une étude sur l'approvisionnement en médicaments. Cette étude conclut que les pays à revenu faible ou moyen achètent une petite variété de médicaments, ce qui entraîne la faiblesse de la concurrence, de la réglementation et de la qualité. Selon l'étude, les pays les plus riches sont en mesure de se procurer des médicaments moins chers, grâce aux fonds publics et aux solides chaînes d'approvisionnement. Lire aussi : Des drones pour livrer du sang et des médicaments au Ghana Faux médicaments, des pharmaciens sénégalais demandent de lourdes sanctions "C'est très problématique" Les pays les plus pauvres ne tirent pas profit de l'initiative des donateurs étrangers de leur acheter des médicaments. "C'est très problématique", a souligné Mme Chalkidou, estimant que les pays à revenu faible ou moyen "ont peu de capacité à négocier des prix en baisse et à assurer la qualité des médicaments". Selon elle, la hausse des tarifs des médicaments est souvent causée par les taxes et la corruption. A cause d'une réglementation peu stricte, la qualité des médicaments laisse à désirer, constate Kalipso Chalkidou. L'étude à laquelle elle a pris part recommande une plus grande coopération internationale et une réforme de la politique de l'Organisation mondiale de la santé, pour un meilleur approvisionnement des pays à faible revenu en médicaments.
https://www.bbc.com/afrique/region-48679495
0business
La Nigériane qui désintoxique un terrain pollué de pétrole
C'est une histoire très rare. Une solution à un désastre environnemental qui fonctionne réellement. Marée noire après marée noire, le delta du Niger, dans le sud du Nigeria, est devenu l'un des endroits les plus pollués de la planète. La région est extrêmement dangereuse - des groupes de militants font sauter des pipelines, les compagnies pétrolières sont accusées de négligence, les enlèvements se multiplient - et les habitants se méfient profondément des étrangers. Dans une terre trempée de pétrole et brûlée par les incendies, une scientifique, Eucharia Nwaichi, arrive armée de connaissances et d'une détermination calme mais inébranlable à la désintoxiquer. "Nous voulons des solutions vertes et basées sur la nature. Notre objectif est de ne pas faire de mal dans tout ce que nous faisons", explique-t-elle dans une interview à la BBC. Aujourd'hui âgée de 44 ans, elle vient de recevoir le prix John Maddox - qui récompense les scientifiques qui tiennent bon face à l'adversité. "Félicitations à moi", a-t-elle déclaré avec joie lors de la cérémonie de remise du prix à Londres, fière d'être la première femme africaine à le remporter. Eucharia est biochimiste à l'université de Port Harcourt. La façon dont elle réhabilite les sols et les eaux contaminés par le pétrole et d'autres produits chimiques est relativement simple.\n\nIl s'agit de la bioremédiation, qui consiste à planter des végétaux qui éliminent naturellement les polluants dans le sol, sans qu'il soit nécessaire de retirer les produits chimiques et de les éliminer ailleurs.\n\nElle est appelée sur les lieux de déversements d'hydrocarbures - où des produits chimiques et des métaux lourds comme le mercure, le plomb et le chrome s'échappent dans le sol - et surveille la pollution. Elle travaille dans le delta du Niger - le "jardin du Nigeria" qui recèle de profondes réserves de pétrole et de gaz - depuis 2003. Lorsqu'elle était doctorante, elle a découvert que les déchets issus du raffinage du pétrole étouffaient l'eau. Eucharia explique qu'en démontrant la cause du problème à l'aide de preuves documentées, elle a persuadé la compagnie de modifier sa méthode d'extraction du pétrole. C'est cette utilisation de la science lors de conflits violents qui lui a valu le prix Maddox.\n\n"Eucharia a engagé des forces hostiles opposées en posant des questions scientifiques pour s'assurer que les solutions seraient efficaces", a déclaré Tracey Brown, directrice de l'organisation caritative Sense in Science qui décerne le prix John Maddox. Ce qui la distingue, c'est sa diplomatie : elle a su convaincre les populations locales et persuader les compagnies pétrolières de payer pour la désintoxication.\n\nAprès avoir subi les effets d'une pollution majeure pendant des décennies, les gens se sont tournés vers les tribunaux pour obtenir justice. En 2021, un tribunal néerlandais a décidé que Shell devait indemniser les agriculteurs. Mais selon Eucharia, l'environnement souffre en attendant. Pendant les litiges, le nettoyage n'est pas une priorité, dit-elle. Pour obtenir leur adhésion, elle est bien consciente que les populations locales doivent se sentir impliquées dans la solution.\n\n"Si vous ne vous engagez pas correctement avec les gens, vous courez le risque d'être pris en otage. Je rencontre d'abord le chef de la communauté, le leader des femmes, les leaders des jeunes", dit-elle. Le fait de parler le pidgin ou la langue locale et d'utiliser les connaissances traditionnelles contribue à instaurer la confiance, explique-t-elle. "Les gens sont enthousiastes et se sentent comme des scientifiques, car ils travaillent avec nous, les chercheurs, pour résoudre le problème", dit-elle. "Nous apprenons également d'eux. Ils ont des techniques de plantation que nous ne connaissons pas - ils nous apprennent comment faire fonctionner la solution dans leur région", explique-t-elle. Eucharia estime que les terres contaminées devraient être restaurées afin que les cultures puissent à nouveau pousser et que la pêche soit rendue possible, au lieu que les communautés se concentrent uniquement sur la compensation financière.\n\nBien qu'on lui ait proposé des emplois dans de prestigieuses universités américaines, elle dit être restée pour travailler dans le delta du Niger, avec "pour mission de rendre mon pays formidable".\n\nDe nombreux écologistes considèrent sans aucun doute les compagnies pétrolières internationales comme un ennemi. Amnesty International et les Amis de la Terre se sont battus pour les obliger à rendre des comptes sur les communautés laissées en mauvaise santé, sans eau potable et dont les moyens de subsistance ont été détruits. Mais Eucharia dit qu'elle ne souhaite pas prendre parti. "Nous ne sommes pas là pour nous battre. Nous voulons simplement que les gens soient responsables", dit-elle. "Être responsable est plus important que de se battre. C'est plus durable."\n\nElle a cependant fait face à des menaces contre sa personne. En 2020, alors qu'elle documentait une nouvelle marée noire, elle dit avoir été menacée par une compagnie pétrolière qui a confisqué ses données et son matériel. Elle affirme que l'opérateur l'a également interpellée, lui disant qu'en tant que femme, elle ne devrait pas être autorisée à travailler là-bas. Malgré le risque permanent de violence, elle continue, convaincue que "mère nature m'a demandé d'être une intendante" et parce qu'elle considère les faits comme une force du bien.\n\n"Le pouvoir de la science est que les gens peuvent prouver que cela n'a pas été fait sur la base de préjugés ou des intérêts personnels de quelqu'un", dit-elle.
La Nigériane qui désintoxique un terrain pollué de pétrole C'est une histoire très rare. Une solution à un désastre environnemental qui fonctionne réellement. Marée noire après marée noire, le delta du Niger, dans le sud du Nigeria, est devenu l'un des endroits les plus pollués de la planète. La région est extrêmement dangereuse - des groupes de militants font sauter des pipelines, les compagnies pétrolières sont accusées de négligence, les enlèvements se multiplient - et les habitants se méfient profondément des étrangers. Dans une terre trempée de pétrole et brûlée par les incendies, une scientifique, Eucharia Nwaichi, arrive armée de connaissances et d'une détermination calme mais inébranlable à la désintoxiquer. "Nous voulons des solutions vertes et basées sur la nature. Notre objectif est de ne pas faire de mal dans tout ce que nous faisons", explique-t-elle dans une interview à la BBC. Aujourd'hui âgée de 44 ans, elle vient de recevoir le prix John Maddox - qui récompense les scientifiques qui tiennent bon face à l'adversité. "Félicitations à moi", a-t-elle déclaré avec joie lors de la cérémonie de remise du prix à Londres, fière d'être la première femme africaine à le remporter. Eucharia est biochimiste à l'université de Port Harcourt. La façon dont elle réhabilite les sols et les eaux contaminés par le pétrole et d'autres produits chimiques est relativement simple.\n\nIl s'agit de la bioremédiation, qui consiste à planter des végétaux qui éliminent naturellement les polluants dans le sol, sans qu'il soit nécessaire de retirer les produits chimiques et de les éliminer ailleurs.\n\nElle est appelée sur les lieux de déversements d'hydrocarbures - où des produits chimiques et des métaux lourds comme le mercure, le plomb et le chrome s'échappent dans le sol - et surveille la pollution. Elle travaille dans le delta du Niger - le "jardin du Nigeria" qui recèle de profondes réserves de pétrole et de gaz - depuis 2003. Lorsqu'elle était doctorante, elle a découvert que les déchets issus du raffinage du pétrole étouffaient l'eau. Eucharia explique qu'en démontrant la cause du problème à l'aide de preuves documentées, elle a persuadé la compagnie de modifier sa méthode d'extraction du pétrole. C'est cette utilisation de la science lors de conflits violents qui lui a valu le prix Maddox.\n\n"Eucharia a engagé des forces hostiles opposées en posant des questions scientifiques pour s'assurer que les solutions seraient efficaces", a déclaré Tracey Brown, directrice de l'organisation caritative Sense in Science qui décerne le prix John Maddox. Ce qui la distingue, c'est sa diplomatie : elle a su convaincre les populations locales et persuader les compagnies pétrolières de payer pour la désintoxication.\n\nAprès avoir subi les effets d'une pollution majeure pendant des décennies, les gens se sont tournés vers les tribunaux pour obtenir justice. En 2021, un tribunal néerlandais a décidé que Shell devait indemniser les agriculteurs. Mais selon Eucharia, l'environnement souffre en attendant. Pendant les litiges, le nettoyage n'est pas une priorité, dit-elle. Pour obtenir leur adhésion, elle est bien consciente que les populations locales doivent se sentir impliquées dans la solution.\n\n"Si vous ne vous engagez pas correctement avec les gens, vous courez le risque d'être pris en otage. Je rencontre d'abord le chef de la communauté, le leader des femmes, les leaders des jeunes", dit-elle. Le fait de parler le pidgin ou la langue locale et d'utiliser les connaissances traditionnelles contribue à instaurer la confiance, explique-t-elle. "Les gens sont enthousiastes et se sentent comme des scientifiques, car ils travaillent avec nous, les chercheurs, pour résoudre le problème", dit-elle. "Nous apprenons également d'eux. Ils ont des techniques de plantation que nous ne connaissons pas - ils nous apprennent comment faire fonctionner la solution dans leur région", explique-t-elle. Eucharia estime que les terres contaminées devraient être restaurées afin que les cultures puissent à nouveau pousser et que la pêche soit rendue possible, au lieu que les communautés se concentrent uniquement sur la compensation financière.\n\nBien qu'on lui ait proposé des emplois dans de prestigieuses universités américaines, elle dit être restée pour travailler dans le delta du Niger, avec "pour mission de rendre mon pays formidable".\n\nDe nombreux écologistes considèrent sans aucun doute les compagnies pétrolières internationales comme un ennemi. Amnesty International et les Amis de la Terre se sont battus pour les obliger à rendre des comptes sur les communautés laissées en mauvaise santé, sans eau potable et dont les moyens de subsistance ont été détruits. Mais Eucharia dit qu'elle ne souhaite pas prendre parti. "Nous ne sommes pas là pour nous battre. Nous voulons simplement que les gens soient responsables", dit-elle. "Être responsable est plus important que de se battre. C'est plus durable."\n\nElle a cependant fait face à des menaces contre sa personne. En 2020, alors qu'elle documentait une nouvelle marée noire, elle dit avoir été menacée par une compagnie pétrolière qui a confisqué ses données et son matériel. Elle affirme que l'opérateur l'a également interpellée, lui disant qu'en tant que femme, elle ne devrait pas être autorisée à travailler là-bas. Malgré le risque permanent de violence, elle continue, convaincue que "mère nature m'a demandé d'être une intendante" et parce qu'elle considère les faits comme une force du bien.\n\n"Le pouvoir de la science est que les gens peuvent prouver que cela n'a pas été fait sur la base de préjugés ou des intérêts personnels de quelqu'un", dit-elle.
https://www.bbc.com/afrique/articles/cek2pr3n2vmo
3politics
Pourquoi la Barbade devient une république et se sépare de la Reine d'Angleterre
La Barbade a officiellement retiré la reine Elizabeth II de son rôle de chef d'État et est devenue la plus récente république du monde. Lors d'une cérémonie qui s'est déroulée dans la nuit à Bridgetown, la capitale, Dame Sandra Mason a prêté serment en tant que présidente. Le prince de Galles et la chanteuse barbadienne Rihanna ont assisté à l'événement, qui coïncidait avec le 55e anniversaire de l'indépendance du pays. Dans un discours, le prince Charles a reconnu "l'atrocité effroyable de l'esclavage" dont a souffert l'île des Caraïbes. A surtout lire sur BBC Afrique : La nouvelle ère pour la Barbade met fin à des siècles d'influence britannique, dont plus de 200 ans où l'île était une plaque tournante de la traite transatlantique des esclaves. Pour signifier le changement officiel de pouvoir, un dernier salut a été fait à la monarchie britannique et le drapeau du Royal Standard a été abaissé et remplacé. Invité d'honneur de l'événement, le prince Charles a réaffirmé la continuité des liens entre les deux nations malgré le changement de statut constitutionnel. Il décrit ce moment comme un nouveau départ avant de se voir remettre le prestigieux Ordre de la liberté de la Barbade par le nouveau président. La reine transmet au pays ses "vœux les plus chaleureux" de "bonheur, de paix et de prospérité pour l'avenir" et indique que la nation occupe une "place spéciale" dans son cœur. Dame Sandra Mason, 72 ans, gouverneur général de l'île depuis 2018, est nommée présidente élue de la nation à la suite d'un vote du parlement le mois dernier. Elle remplace désormais la reine en tant que chef d'État. "Le navire Republic Barbados prend la mer pour son voyage inaugural. Puisse-t-il résister à toutes les tempêtes et faire atterrir notre pays et nos citoyens en toute sécurité sur les horizons et les rivages qui sont devant nous", dit-elle après avoir prêté serment. La Barbade annonce son intention de devenir une république l'année dernière, mais elle restera au sein du Commonwealth. Anciennement connu sous le nom de Commonwealth britannique, le Commonwealth des Nations est une association libre d'anciennes colonies britanniques et de dépendances actuelles, ainsi que de certains pays qui n'ont aucun lien historique avec la Grande-Bretagne. Des personnalités nationales de premier plan, dont le Premier ministre Mia Mottley, ont prêté serment d'allégeance à la Barbade devant le nouveau président lors de la cérémonie, qui a duré plusieurs heures. Elle a ensuite annoncé que la pop star Rihanna serait nommée héros national par le président Mason. L'artiste et femme d'affaires, dont le nom complet est Robyn Rihanna Fenty, avait déjà été nommée ambassadrice par son pays d'origine en 2018. "Puissiez-vous continuer à briller comme un diamant et à faire honneur à votre nation", indique Mme Mottley, en référence à l'une des chansons de Rihanna. Analyse Par Daniela Relph, Correspondante royale Dans la chaleur d'une nuit de la Barbade, la cérémonie de passation des pouvoirs a combiné le faste et la cérémonie avec une grande fête. C'était une démonstration de fierté nationale avec, en guise d'invités VIP, les noms les plus célèbres de l'île, dont le joueur de cricket Sir Garfield Sobers et la chanteuse Rihanna. Entre les deux, le Prince de Galles était assis. Ce fut sans doute un moment d'émotions contradictoires pour lui : il a tiré le dernier salut et regardé l'étendard royal descendre pour la dernière fois, alors que sa mère était destituée de ses fonctions de chef d'État. Il profite de son discours pour souligner la douleur de l'esclavage et l'amitié durable entre les deux nations. La musique d'ambiance de la maison royale a été positive et pragmatique. Ils ne peuvent pas empêcher un changement constitutionnel mais ils peuvent essayer de s'assurer que les relations positives demeurent. Le premier ministre du pays décrit le passage à la république comme un "moment décisif" qui permettra à la Barbade de laisser derrière elle son passé colonial. C'était l'une des premières colonies d'esclaves de l'Angleterre. Les colons anglais ont occupé l'île pour la première fois en 1627 et, sous le contrôle des Britanniques, elle est devenue une économie de plantation sucrière utilisant des personnes asservies amenées d'Afrique. L'esclavage a été aboli à la Barbade en 1834 et le pays est devenu totalement indépendant en 1966. Dans son discours de mardi, le prince Charles évoque "l'atrocité épouvantable de l'esclavage" qui, selon lui, "entache à jamais notre histoire". Avant la Barbade, la dernière nation à avoir retiré la reine de son poste de chef d'État était l'île Maurice, en 1992. Avec une population d'environ 285 000 habitants, la Barbade est l'une des îles les plus peuplées et les plus prospères des Caraïbes. Autrefois fortement tributaire des exportations de sucre, son économie s'est diversifiée, mais elle a été durement touchée par le Covid-19 qui a nui au tourisme et par la hausse des prix provoquée par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement.
Pourquoi la Barbade devient une république et se sépare de la Reine d'Angleterre La Barbade a officiellement retiré la reine Elizabeth II de son rôle de chef d'État et est devenue la plus récente république du monde. Lors d'une cérémonie qui s'est déroulée dans la nuit à Bridgetown, la capitale, Dame Sandra Mason a prêté serment en tant que présidente. Le prince de Galles et la chanteuse barbadienne Rihanna ont assisté à l'événement, qui coïncidait avec le 55e anniversaire de l'indépendance du pays. Dans un discours, le prince Charles a reconnu "l'atrocité effroyable de l'esclavage" dont a souffert l'île des Caraïbes. A surtout lire sur BBC Afrique : La nouvelle ère pour la Barbade met fin à des siècles d'influence britannique, dont plus de 200 ans où l'île était une plaque tournante de la traite transatlantique des esclaves. Pour signifier le changement officiel de pouvoir, un dernier salut a été fait à la monarchie britannique et le drapeau du Royal Standard a été abaissé et remplacé. Invité d'honneur de l'événement, le prince Charles a réaffirmé la continuité des liens entre les deux nations malgré le changement de statut constitutionnel. Il décrit ce moment comme un nouveau départ avant de se voir remettre le prestigieux Ordre de la liberté de la Barbade par le nouveau président. La reine transmet au pays ses "vœux les plus chaleureux" de "bonheur, de paix et de prospérité pour l'avenir" et indique que la nation occupe une "place spéciale" dans son cœur. Dame Sandra Mason, 72 ans, gouverneur général de l'île depuis 2018, est nommée présidente élue de la nation à la suite d'un vote du parlement le mois dernier. Elle remplace désormais la reine en tant que chef d'État. "Le navire Republic Barbados prend la mer pour son voyage inaugural. Puisse-t-il résister à toutes les tempêtes et faire atterrir notre pays et nos citoyens en toute sécurité sur les horizons et les rivages qui sont devant nous", dit-elle après avoir prêté serment. La Barbade annonce son intention de devenir une république l'année dernière, mais elle restera au sein du Commonwealth. Anciennement connu sous le nom de Commonwealth britannique, le Commonwealth des Nations est une association libre d'anciennes colonies britanniques et de dépendances actuelles, ainsi que de certains pays qui n'ont aucun lien historique avec la Grande-Bretagne. Des personnalités nationales de premier plan, dont le Premier ministre Mia Mottley, ont prêté serment d'allégeance à la Barbade devant le nouveau président lors de la cérémonie, qui a duré plusieurs heures. Elle a ensuite annoncé que la pop star Rihanna serait nommée héros national par le président Mason. L'artiste et femme d'affaires, dont le nom complet est Robyn Rihanna Fenty, avait déjà été nommée ambassadrice par son pays d'origine en 2018. "Puissiez-vous continuer à briller comme un diamant et à faire honneur à votre nation", indique Mme Mottley, en référence à l'une des chansons de Rihanna. Analyse Par Daniela Relph, Correspondante royale Dans la chaleur d'une nuit de la Barbade, la cérémonie de passation des pouvoirs a combiné le faste et la cérémonie avec une grande fête. C'était une démonstration de fierté nationale avec, en guise d'invités VIP, les noms les plus célèbres de l'île, dont le joueur de cricket Sir Garfield Sobers et la chanteuse Rihanna. Entre les deux, le Prince de Galles était assis. Ce fut sans doute un moment d'émotions contradictoires pour lui : il a tiré le dernier salut et regardé l'étendard royal descendre pour la dernière fois, alors que sa mère était destituée de ses fonctions de chef d'État. Il profite de son discours pour souligner la douleur de l'esclavage et l'amitié durable entre les deux nations. La musique d'ambiance de la maison royale a été positive et pragmatique. Ils ne peuvent pas empêcher un changement constitutionnel mais ils peuvent essayer de s'assurer que les relations positives demeurent. Le premier ministre du pays décrit le passage à la république comme un "moment décisif" qui permettra à la Barbade de laisser derrière elle son passé colonial. C'était l'une des premières colonies d'esclaves de l'Angleterre. Les colons anglais ont occupé l'île pour la première fois en 1627 et, sous le contrôle des Britanniques, elle est devenue une économie de plantation sucrière utilisant des personnes asservies amenées d'Afrique. L'esclavage a été aboli à la Barbade en 1834 et le pays est devenu totalement indépendant en 1966. Dans son discours de mardi, le prince Charles évoque "l'atrocité épouvantable de l'esclavage" qui, selon lui, "entache à jamais notre histoire". Avant la Barbade, la dernière nation à avoir retiré la reine de son poste de chef d'État était l'île Maurice, en 1992. Avec une population d'environ 285 000 habitants, la Barbade est l'une des îles les plus peuplées et les plus prospères des Caraïbes. Autrefois fortement tributaire des exportations de sucre, son économie s'est diversifiée, mais elle a été durement touchée par le Covid-19 qui a nui au tourisme et par la hausse des prix provoquée par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement.
https://www.bbc.com/afrique/region-59474984
0business
Afrique Avenir : Faire de l'Afrique et des caraïbes des destinations d'investissement, la mission de Venicia S. Guinot
« Avant d'attendre que la Silicone Valley vienne miser sur nos talents il est essentiel pour nous en tant qu'équipe d'aller frapper à la porte de ces fortunes africaines pour que ces jeunes entrepreneurs aient devant eux des gens qui investissent sur leurs projets » Créer des ponts entre entrepreneurs et investisseurs du continent, c'est l'un des objectifs de Venicia Stelle Guinot. La journaliste et entrepreneure média est à la tête du conglomérat sud-africain Tropics Group of Companies qui organise le Tropics Business Summit. C'est une rencontre de décideurs, de penseurs, d'entrepreneurs et d'investisseurs d'Afrique et des caraïbes avec pour but de faire de ces destinations des pôles d'investissement de premier plan. Pour cet entretien, Venicia Stelle Guinot revient sur son parcours d'entrepreneur, son rêve africain et la cinquième édition du Tropics Business Summit, qui a lieu du 12 au 16 Octobre, entièrement en ligne avec plus de 350 intervenants.
Afrique Avenir : Faire de l'Afrique et des caraïbes des destinations d'investissement, la mission de Venicia S. Guinot « Avant d'attendre que la Silicone Valley vienne miser sur nos talents il est essentiel pour nous en tant qu'équipe d'aller frapper à la porte de ces fortunes africaines pour que ces jeunes entrepreneurs aient devant eux des gens qui investissent sur leurs projets » Créer des ponts entre entrepreneurs et investisseurs du continent, c'est l'un des objectifs de Venicia Stelle Guinot. La journaliste et entrepreneure média est à la tête du conglomérat sud-africain Tropics Group of Companies qui organise le Tropics Business Summit. C'est une rencontre de décideurs, de penseurs, d'entrepreneurs et d'investisseurs d'Afrique et des caraïbes avec pour but de faire de ces destinations des pôles d'investissement de premier plan. Pour cet entretien, Venicia Stelle Guinot revient sur son parcours d'entrepreneur, son rêve africain et la cinquième édition du Tropics Business Summit, qui a lieu du 12 au 16 Octobre, entièrement en ligne avec plus de 350 intervenants.
https://www.bbc.com/afrique/58929621
3politics
Conflit en Ukraine : comment la Russie a tissé des liens plus étroits avec l'Afrique
Ces dernières années, la Russie a étendu son influence en Afrique et, après l'invasion de l'Ukraine, elle attend de ses nouveaux alliés qu'ils lui apportent leur soutien, ou du moins qu'ils restent neutres, dans les instances internationales telles que l'ONU. De la Libye au Mali, en passant par le Soudan, la République centrafricaine (RCA), le Mozambique et d'autres pays, la Russie s'implique davantage, souvent militairement, en aidant à combattre les rebelles ou les militants djihadistes. Au Conseil de sécurité des Nations unies, le Kenya, actuellement membre non permanent, a exprimé très clairement son opposition à l'action de la Russie en Ukraine. Mais les autres pays n'ont pas encore soutenu la position du Kenya en chœur. L'organe continental, l'Union africaine, s'est dit "extrêmement préoccupé" par ce qui se passait, mais est resté discret dans ses critiques à l'égard de la Russie. L'Afrique du Sud, qui est un partenaire de la Russie au sein du groupe Brics, a appelé le pays à retirer ses forces d'Ukraine, mais a déclaré qu'elle gardait l'espoir d'une solution négociée. Par ailleurs, le président de la RCA, Faustin-Archange Touadéra, aurait soutenu la décision de la Russie de reconnaître les régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk comme des États indépendants. Et mercredi, le chef adjoint de la junte soudanaise, Mohamed Hamdan Dagalo, a conduit une délégation à Moscou, signe d'un rapprochement entre les deux pays. L'un des exemples les plus flagrants de l'évolution des alliances en Afrique est apparu une semaine avant l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, avec la fin de la participation française à la lutte contre les djihadistes au Mali. Le Premier ministre malien, Choguel Maiga, a confirmé, dans une interview accordée à France24, que son pays avait signé des accords de coopération militaire avec la Russie. Mais, il a nié que la société militaire privée russe controversée, le groupe Wagner, soit impliquée. L'aide russe au Mali, ainsi que l'offre qui aurait été faite au gouvernement militaire du Burkina Faso, s'inscrivent dans le cadre des mesures prises par la Russie au cours des cinq dernières années pour accroître son influence en Afrique, tant officielle qu'informelle. Alors que l'engagement renouvelé de la Russie et de l'Afrique prenait de l'ampleur, un sommet organisé en 2019 dans la ville de Sotchi, dans le sud de la Russie, a réuni des délégués de plus de 50 pays africains, dont 43 chefs d'État. Le président Vladimir Poutine s'est adressé aux dirigeants, faisant appel à un passé de soutien aux mouvements de libération et s'engageant à stimuler le commerce et les investissements. Mais il y a également eu un autre type de présence : la fourniture opaque de sécurité aux gouvernements d'un certain nombre de pays africains, sous forme de formation, de renseignements et d'équipements, ainsi que l'implication de mercenaires russes dans les conflits locaux. Comme l'a indiqué M. Poutine, il existe des liens historiques qui remontent à l'époque de l'URSS, le prédécesseur de la Russie, lorsque l'Afrique était l'une des nombreuses sphères de concurrence entre celle-ci et les États-Unis. Mais depuis l'effondrement de l'URSS en 1991 jusqu'au début de la dernière décennie, alors que la Russie traversait une période de transition, les relations avec l'Afrique ne figuraient pas en tête des priorités. Puis, retrouver le statut de superpuissance est devenu une priorité de politique étrangère pour le président russe. En 2014, après l'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée et les sanctions internationales qui ont suivi, les relations avec les États-Unis et l'Union européenne se sont fortement détériorées. Face à la menace d'un isolement international, Moscou a commencé à chercher de nouveaux alliés. "À la suite des sanctions, la Russie a dû chercher de nouveaux marchés pour ses exportations", explique Irina Abramova, directrice de l'Institut de l'Afrique à l'Académie nationale des sciences de Russie. Mais la Russie ne cherchait pas seulement des marchés, elle voulait aussi accroître son influence dans le monde. En 2014, elle s'est impliquée dans la guerre civile en Syrie, soutenant le président Bachar al-Assad, en partie pour mettre en évidence le chaos que l'Occident était en train de créer et montrer comment la Russie pouvait le réparer. De la Syrie, elle s'est ensuite tournée vers le continent africain. Irina Filatova, professeur honoraire de l'université de KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, explique que la tâche principale de la Russie en Afrique était de discréditer l'influence occidentale, de la même manière qu'en Syrie. Elle voulait montrer que les Européens, par exemple, n'avaient pas réussi à contenir la menace djihadiste dans le Sahel. Elle l'a fait par le biais d'une double politique en Afrique, combinant des instructeurs militaires officiels travaillant dans certains pays, et des agences informelles, telles que le Groupe Wagner, combattant dans un certain nombre d'autres. La RCA a été le premier pays africain où des mercenaires russes du groupe Wagner sont apparus en 2017. Plus tard, ils ont été suivis par un contingent officiel de consultants militaires russes. Leur objectif était d'aider le président Touadéra à garder le contrôle. Les allégations d'atrocités commises par les mercenaires sont devenues courantes, mais la Russie a toujours nié qu'un de ses citoyens ait été impliqué dans des crimes de guerre ou des violences contre des civils. Les mercenaires russes ont également été actifs en Libye, au Soudan, au Mozambique et au Mali, avec plus ou moins de succès. Autre signe de l'importance croissante du continent, l'Afrique est devenue un marché clé pour l'industrie de l'armement russe. Selon l'agence nationale d'exportation d'armes, près de la totalité des armes destinées à l'Afrique proviennent de Russie. Les principaux importateurs sont l'Algérie et l'Égypte, mais de nouveaux marchés ont vu le jour au Nigeria, en Tanzanie et au Cameroun. Mais il y a aussi un prix à payer pour des liens plus étroits sur le front diplomatique. L'Afrique, au total, dispose de plus d'un quart des voix à l'Assemblée générale des Nations unies, et peut être une voix collective puissante dans d'autres organes internationaux. Un rapport de 2021 sur les perspectives de coopération entre l'Afrique et la Russie, publié par l'École supérieure d'économie de Moscou, souligne que les pays africains ont eu tendance à rester neutres face aux actions de la Russie par le passé. "Aucun des pays africains n'a introduit de sanctions contre la Russie [après 2014]. Lors des votes à l'ONU sur les questions liées à l'Ukraine, la plupart des pays du continent expriment une position neutre", indique le rapport. Avec l'invasion de l'Ukraine, si cette position neutre se poursuit, ou si elle se traduit par un soutien plus marqué, alors les efforts de la Russie au cours des dernières années pourraient être considérés comme ayant porté leurs fruits.
Conflit en Ukraine : comment la Russie a tissé des liens plus étroits avec l'Afrique Ces dernières années, la Russie a étendu son influence en Afrique et, après l'invasion de l'Ukraine, elle attend de ses nouveaux alliés qu'ils lui apportent leur soutien, ou du moins qu'ils restent neutres, dans les instances internationales telles que l'ONU. De la Libye au Mali, en passant par le Soudan, la République centrafricaine (RCA), le Mozambique et d'autres pays, la Russie s'implique davantage, souvent militairement, en aidant à combattre les rebelles ou les militants djihadistes. Au Conseil de sécurité des Nations unies, le Kenya, actuellement membre non permanent, a exprimé très clairement son opposition à l'action de la Russie en Ukraine. Mais les autres pays n'ont pas encore soutenu la position du Kenya en chœur. L'organe continental, l'Union africaine, s'est dit "extrêmement préoccupé" par ce qui se passait, mais est resté discret dans ses critiques à l'égard de la Russie. L'Afrique du Sud, qui est un partenaire de la Russie au sein du groupe Brics, a appelé le pays à retirer ses forces d'Ukraine, mais a déclaré qu'elle gardait l'espoir d'une solution négociée. Par ailleurs, le président de la RCA, Faustin-Archange Touadéra, aurait soutenu la décision de la Russie de reconnaître les régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk comme des États indépendants. Et mercredi, le chef adjoint de la junte soudanaise, Mohamed Hamdan Dagalo, a conduit une délégation à Moscou, signe d'un rapprochement entre les deux pays. L'un des exemples les plus flagrants de l'évolution des alliances en Afrique est apparu une semaine avant l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, avec la fin de la participation française à la lutte contre les djihadistes au Mali. Le Premier ministre malien, Choguel Maiga, a confirmé, dans une interview accordée à France24, que son pays avait signé des accords de coopération militaire avec la Russie. Mais, il a nié que la société militaire privée russe controversée, le groupe Wagner, soit impliquée. L'aide russe au Mali, ainsi que l'offre qui aurait été faite au gouvernement militaire du Burkina Faso, s'inscrivent dans le cadre des mesures prises par la Russie au cours des cinq dernières années pour accroître son influence en Afrique, tant officielle qu'informelle. Alors que l'engagement renouvelé de la Russie et de l'Afrique prenait de l'ampleur, un sommet organisé en 2019 dans la ville de Sotchi, dans le sud de la Russie, a réuni des délégués de plus de 50 pays africains, dont 43 chefs d'État. Le président Vladimir Poutine s'est adressé aux dirigeants, faisant appel à un passé de soutien aux mouvements de libération et s'engageant à stimuler le commerce et les investissements. Mais il y a également eu un autre type de présence : la fourniture opaque de sécurité aux gouvernements d'un certain nombre de pays africains, sous forme de formation, de renseignements et d'équipements, ainsi que l'implication de mercenaires russes dans les conflits locaux. Comme l'a indiqué M. Poutine, il existe des liens historiques qui remontent à l'époque de l'URSS, le prédécesseur de la Russie, lorsque l'Afrique était l'une des nombreuses sphères de concurrence entre celle-ci et les États-Unis. Mais depuis l'effondrement de l'URSS en 1991 jusqu'au début de la dernière décennie, alors que la Russie traversait une période de transition, les relations avec l'Afrique ne figuraient pas en tête des priorités. Puis, retrouver le statut de superpuissance est devenu une priorité de politique étrangère pour le président russe. En 2014, après l'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée et les sanctions internationales qui ont suivi, les relations avec les États-Unis et l'Union européenne se sont fortement détériorées. Face à la menace d'un isolement international, Moscou a commencé à chercher de nouveaux alliés. "À la suite des sanctions, la Russie a dû chercher de nouveaux marchés pour ses exportations", explique Irina Abramova, directrice de l'Institut de l'Afrique à l'Académie nationale des sciences de Russie. Mais la Russie ne cherchait pas seulement des marchés, elle voulait aussi accroître son influence dans le monde. En 2014, elle s'est impliquée dans la guerre civile en Syrie, soutenant le président Bachar al-Assad, en partie pour mettre en évidence le chaos que l'Occident était en train de créer et montrer comment la Russie pouvait le réparer. De la Syrie, elle s'est ensuite tournée vers le continent africain. Irina Filatova, professeur honoraire de l'université de KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, explique que la tâche principale de la Russie en Afrique était de discréditer l'influence occidentale, de la même manière qu'en Syrie. Elle voulait montrer que les Européens, par exemple, n'avaient pas réussi à contenir la menace djihadiste dans le Sahel. Elle l'a fait par le biais d'une double politique en Afrique, combinant des instructeurs militaires officiels travaillant dans certains pays, et des agences informelles, telles que le Groupe Wagner, combattant dans un certain nombre d'autres. La RCA a été le premier pays africain où des mercenaires russes du groupe Wagner sont apparus en 2017. Plus tard, ils ont été suivis par un contingent officiel de consultants militaires russes. Leur objectif était d'aider le président Touadéra à garder le contrôle. Les allégations d'atrocités commises par les mercenaires sont devenues courantes, mais la Russie a toujours nié qu'un de ses citoyens ait été impliqué dans des crimes de guerre ou des violences contre des civils. Les mercenaires russes ont également été actifs en Libye, au Soudan, au Mozambique et au Mali, avec plus ou moins de succès. Autre signe de l'importance croissante du continent, l'Afrique est devenue un marché clé pour l'industrie de l'armement russe. Selon l'agence nationale d'exportation d'armes, près de la totalité des armes destinées à l'Afrique proviennent de Russie. Les principaux importateurs sont l'Algérie et l'Égypte, mais de nouveaux marchés ont vu le jour au Nigeria, en Tanzanie et au Cameroun. Mais il y a aussi un prix à payer pour des liens plus étroits sur le front diplomatique. L'Afrique, au total, dispose de plus d'un quart des voix à l'Assemblée générale des Nations unies, et peut être une voix collective puissante dans d'autres organes internationaux. Un rapport de 2021 sur les perspectives de coopération entre l'Afrique et la Russie, publié par l'École supérieure d'économie de Moscou, souligne que les pays africains ont eu tendance à rester neutres face aux actions de la Russie par le passé. "Aucun des pays africains n'a introduit de sanctions contre la Russie [après 2014]. Lors des votes à l'ONU sur les questions liées à l'Ukraine, la plupart des pays du continent expriment une position neutre", indique le rapport. Avec l'invasion de l'Ukraine, si cette position neutre se poursuit, ou si elle se traduit par un soutien plus marqué, alors les efforts de la Russie au cours des dernières années pourraient être considérés comme ayant porté leurs fruits.
https://www.bbc.com/afrique/monde-60546110
5sports
Barça vs PSG : l'année de la revanche ?
Le FC Barcelone affrontera le Paris Saint-Germain en huitième de finale de la Ligue des champions. Si Neymar, blessé dimanche, est apte, il sera aux prises avec son grand ami et ancien coéquipier. Le Paris SG, vice-champion en titre, va croiser un FC Barcelone, sa bête noire, mal en point. Sur le papier, le Barça est prenable pour le club parisien. Actuel huitième de Liga, l'ancien club de Neymar est plongé dans une crise institutionnelle et sportive. En terminant deuxième de son groupe derrière la Juventus, le club culé ne pouvait plus éviter d'affronter un adversaire difficile dès les huitièmes. Mais le PSG a un lourd passif contre son futur adversaire. Depuis son rachat par les qataris, il a croisé trois fois la route des Blaugranas, pour trois éliminations (2013, 2015, 2017) dont l'humiliante "remontada" (0-4, 6-1) subie en huitièmes de finale en 2017. Lire aussi: Neymar et ses coéquipiers ont une nouvelle occasion de rompre le signe indien. Sous réserve que le Brésilien soit sur pied, ce pourrait être le cas lors de cette double confrontation programmée en février et mars prochains, avec la plus belle affiche de ces huitièmes. Le tirage au sort a livré d'autres affiches, certes, moins alléchantes mais qui s'annoncent toutes aussi disputées. CR7 rentre au pays L'autre superstar du football européen, Cristiano Ronaldo, retournera dans son Portugal natal dès février. La Juventus Turin se déplacera en effet à Porto pour le match aller, prévu les 16-17 ou 23-24 février, avant de recevoir les "Dragons" au match retour, les 9-10 ou 16-17 mars. C'est la première fois depuis 2016, et la confrontation en poules entre le Real Madrid et le Sporting Portugal, son club formateur, que "CR7" affronte une équipe portugaise. Il pourra se rappeler au souvenir de Porto, auquel il avait passé un spectaculaire but tout en puissance en 2009, l'année de son premier Ballon d'Or, alors qu'il jouait encore à Manchester United. Lire aussi: Deux autres des plus grands buteurs européens se croiseront aussi dès les huitièmes: Robert Lewandowski et Ciro Immobile. Atlético-Chelsea : la revanche des Blues? Le tirage au sort, au siège de l'UEFA à Nyon (Suisse), a en effet accouché d'un duel entre le Bayern Munich et la Lazio Rome. C'est une confrontation inédite en Coupe d'Europe pour les champions en titre bavarois, qui aspirent à conserver leur titre à l'issue de la finale, le 29 mai au stade olympique Atatürk d'Istanbul (Turquie). Autre match qui promet de faire des étincelles : l'Atlético Madrid-Chelsea. La dernière fois que les "Colchoneros" avaient disputé une confrontation à élimination directe en C1 contre les "Blues", c'était en demi-finale et le club madrilène l'avait emporté, avant d'échouer en finale contre le Real Madrid en 2014. Le Real, 13 fois titré en C1, défiera l'Atalanta Bergame, séduisant quart-de-finaliste la saison dernière. Manchester City affrontera un des outsiders de la compétition, le Borussia Mönchengladbach, que les Anglais avaient déjà croisés en 2016 lors de la phase de groupes. Candidat pour retrouver sa couronne conquise en 2019, Liverpool affrontera Leipzig, demi-finaliste la saison dernière et tombeur en poules de Manchester United. Enfin, Dortmund, l'éternel dauphin du Bayern Munich, rencontrera le Séville FC, maître de la Ligue Europa, la "petite" Coupe d'Europe.
Barça vs PSG : l'année de la revanche ? Le FC Barcelone affrontera le Paris Saint-Germain en huitième de finale de la Ligue des champions. Si Neymar, blessé dimanche, est apte, il sera aux prises avec son grand ami et ancien coéquipier. Le Paris SG, vice-champion en titre, va croiser un FC Barcelone, sa bête noire, mal en point. Sur le papier, le Barça est prenable pour le club parisien. Actuel huitième de Liga, l'ancien club de Neymar est plongé dans une crise institutionnelle et sportive. En terminant deuxième de son groupe derrière la Juventus, le club culé ne pouvait plus éviter d'affronter un adversaire difficile dès les huitièmes. Mais le PSG a un lourd passif contre son futur adversaire. Depuis son rachat par les qataris, il a croisé trois fois la route des Blaugranas, pour trois éliminations (2013, 2015, 2017) dont l'humiliante "remontada" (0-4, 6-1) subie en huitièmes de finale en 2017. Lire aussi: Neymar et ses coéquipiers ont une nouvelle occasion de rompre le signe indien. Sous réserve que le Brésilien soit sur pied, ce pourrait être le cas lors de cette double confrontation programmée en février et mars prochains, avec la plus belle affiche de ces huitièmes. Le tirage au sort a livré d'autres affiches, certes, moins alléchantes mais qui s'annoncent toutes aussi disputées. CR7 rentre au pays L'autre superstar du football européen, Cristiano Ronaldo, retournera dans son Portugal natal dès février. La Juventus Turin se déplacera en effet à Porto pour le match aller, prévu les 16-17 ou 23-24 février, avant de recevoir les "Dragons" au match retour, les 9-10 ou 16-17 mars. C'est la première fois depuis 2016, et la confrontation en poules entre le Real Madrid et le Sporting Portugal, son club formateur, que "CR7" affronte une équipe portugaise. Il pourra se rappeler au souvenir de Porto, auquel il avait passé un spectaculaire but tout en puissance en 2009, l'année de son premier Ballon d'Or, alors qu'il jouait encore à Manchester United. Lire aussi: Deux autres des plus grands buteurs européens se croiseront aussi dès les huitièmes: Robert Lewandowski et Ciro Immobile. Atlético-Chelsea : la revanche des Blues? Le tirage au sort, au siège de l'UEFA à Nyon (Suisse), a en effet accouché d'un duel entre le Bayern Munich et la Lazio Rome. C'est une confrontation inédite en Coupe d'Europe pour les champions en titre bavarois, qui aspirent à conserver leur titre à l'issue de la finale, le 29 mai au stade olympique Atatürk d'Istanbul (Turquie). Autre match qui promet de faire des étincelles : l'Atlético Madrid-Chelsea. La dernière fois que les "Colchoneros" avaient disputé une confrontation à élimination directe en C1 contre les "Blues", c'était en demi-finale et le club madrilène l'avait emporté, avant d'échouer en finale contre le Real Madrid en 2014. Le Real, 13 fois titré en C1, défiera l'Atalanta Bergame, séduisant quart-de-finaliste la saison dernière. Manchester City affrontera un des outsiders de la compétition, le Borussia Mönchengladbach, que les Anglais avaient déjà croisés en 2016 lors de la phase de groupes. Candidat pour retrouver sa couronne conquise en 2019, Liverpool affrontera Leipzig, demi-finaliste la saison dernière et tombeur en poules de Manchester United. Enfin, Dortmund, l'éternel dauphin du Bayern Munich, rencontrera le Séville FC, maître de la Ligue Europa, la "petite" Coupe d'Europe.
https://www.bbc.com/afrique/55307352
0business
Questions d'Argent : Des bicoques transformées en maisons de vacances
Cette semaine dans Questions d'Argent : Plus d'un demi-million de touristes se ruent vers l'archipel de Zanzibar, chaque année. Mais il y a plus de visiteurs que d'hôtels alors certains habitants en profitent. Ils gonflent leurs revenus en transformant des espaces vides en logements. Pour voir d'autres épisodes de Questions d'Argent :
Questions d'Argent : Des bicoques transformées en maisons de vacances Cette semaine dans Questions d'Argent : Plus d'un demi-million de touristes se ruent vers l'archipel de Zanzibar, chaque année. Mais il y a plus de visiteurs que d'hôtels alors certains habitants en profitent. Ils gonflent leurs revenus en transformant des espaces vides en logements. Pour voir d'autres épisodes de Questions d'Argent :
https://www.bbc.com/afrique/region-51538421
2health
Covid : des tests sur nos téléphones pourraient-ils révéler des cas asymptomatiques ?
Les porteurs asymptomatiques ont été l'un des plus grands défis dans le contrôle de la pandémie de Covid-19. Ces personnes, bien qu'elles ne développent aucun signe de la maladie, peuvent infecter d'autres personnes sans le savoir, il est donc essentiel de les identifier. Selon un examen des données disponibles publié en mai par Daniel Oran et Eric Topol, chercheurs au Scripps Research Institute aux États-Unis, on estime qu'au moins une infection au CoV-2 par le SRAS sur trois pourrait être asymptomatique. A surtout lire sur BBC Afrique : Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue eLife, un groupe de scientifiques chiliens et britanniques affirme avoir mis au point une nouvelle méthode pour identifier les patients asymptomatiques ou présymptomatiques afin de contribuer à réduire la propagation du virus. Leur technique consiste à prélever des échantillons sur les écrans des téléphones portables des gens, une idée peu coûteuse, non invasive et aux résultats fiables, selon l'étude. "Le gros problème avec le covid-19, c'est que beaucoup de gens se promènent dans la rue en le propageant sans le savoir", a déclaré à BBC Mundo le Dr Rodrigo Young, créateur de cette méthode et chercheur à l'Institut d'ophtalmologie de l'University College London au Royaume-Uni. C'est pourquoi, comme l'explique Young, tester le plus grand nombre de personnes possible est un moyen efficace de réduire la contagion. Plusieurs experts consultés par BBC Mundo s'accordent à dire que la méthode de Young peut être très utile, mais qu'elle doit aussi relever certains défis. PCR et téléphones portables Les personnes atteintes du covid-19 peuvent infecter d'autres personnes à partir d'environ 2 jours avant le début des symptômes et jusqu'à 10 jours après, selon les National Institutes of Health (NHS) du Royaume-Uni. Les personnes infectées peuvent transmettre l'infection à d'autres personnes, même si elles présentent des symptômes légers ou inexistants, explique le NHS. Les tests PCR traditionnels, qui sont effectués par voie nasale, sont un moyen efficace de savoir si une personne est infectée par le SRAS-CoV-2, même si elle ne présente pas de symptômes ou n'est pas au stade contagieux du virus. Ces tests peuvent toutefois être coûteux ou inconfortables pour le patient. C'est pourquoi Young a pensé qu'une bonne alternative pourrait être de prélever des échantillons sur les écrans des téléphones portables des gens. "J'ai réalisé que la clé n'est pas d'échantillonner la personne, mais quelque chose qui est un reflet de la personne", dit-il. Parce que nous passons tellement de temps à toucher et à parler sur nos téléphones, ce qui reste sur l'écran peut être un bon reflet de ce qui se trouve à l'intérieur, explique M. Young. Le test, qu'ils ont appelé PoST (Phone Screen Testing), consiste, au lieu d'insérer un écouvillon dans le nez de la personne, à passer l'écouvillon sur l'écran de son téléphone portable. De cette façon, ils peuvent détecter s'il y a des traces d'ARN, le matériel génétique du virus, sur l'écran du téléphone portable. En d'autres termes, il fait un test PCR sur le téléphone portable. Pour tester leur méthode, Young et son équipe ont examiné environ 1 200 personnes, qui ont subi à la fois le test PCR nasopharyngé et la méthode PoST. Le résultat est qu'avec la méthode PoST, ils ont détecté toutes les personnes qui avaient une charge virale élevée sur la base de la PCR nasopharyngée. Les personnes ayant une charge virale élevée sont les plus susceptibles d'infecter d'autres personnes. Selon les données de l'étude, la concordance entre les résultats des PCR nasopharyngées et la méthode PoST était comprise entre 81 % et 100 %. Pour ces essais, Young a bénéficié du soutien de l'Université du Chili et du Great Ormond Street Hospital de Londres. Young précise que la méthode PoST ne remplace pas un test PCR nasopharyngé. Le PoST est un test de pré-diagnostic. La PCR nasopharyngée permet de détecter toutes les personnes infectées, contagieuses ou non. Avec le PoST, en revanche, seules les personnes ayant une charge virale élevée peuvent être identifiées. Cela signifie que le PoST peut passer à côté de personnes malades, mais qui ne sont plus contagieuses. "Si cette personne n'a pas atteint ou quitté le stade où le virus est contagieux, elle ne va pas propager le virus sur son téléphone portable", explique M. Young. "La PoST ne remplace pas la PCR nasopharyngée, mais elle nous permet de détecter des personnes malades qui n'auraient pas de PCR nasopharyngée parce qu'elles ne présentent pas de symptômes. "C'est un test pour savoir si vous êtes contagieux", explique le chercheur. Ainsi, si un téléphone portable est positif au test PoST, le propriétaire de ce téléphone doit effectuer une PCR traditionnelle pour confirmer qu'il est infecté par le SRAS-CoV-2 et qu'il peut infecter d'autres personnes. De même, si le test PoST est négatif, cela ne signifie pas que la personne n'est pas infectée, mais qu'elle ne risque pas d'infecter d'autres personnes. Selon M. Young, une grande partie des coûts des PCR traditionnels est liée à la logistique nécessaire pour les réaliser, au personnel, au matériel de protection et aux fournitures. Le chercheur explique que sa méthode permet de réduire les coûts de la même manière qu'acheter les ingrédients pour faire une pizza à la maison revient moins cher que de l'acheter toute prête. "Nous achetons les intrants pour la détection par PCR séparément, au lieu d'acheter des kits avec certification clinique où tout est prêt", dit-il. "Les composants que nous utilisons sont les mêmes que ceux utilisés dans les kits cliniques et sont également approuvés par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). (CDC)". "L'assemblage de ce kit, nous pouvons le faire car nous sommes experts en techniques de PCR et de biologie moléculaire", dit-il. Interrogés par BBC Mundo, plusieurs experts qui n'ont pas participé à cette recherche conviennent que la méthode PoST est une bonne idée. "Ce test peut être utile comme système d'alerte précoce, lorsqu'il est utilisé en conjonction avec un test conventionnel", explique à BBC Mundo Emanuel Goldman, professeur de microbiologie, de biochimie et de génétique moléculaire à l'université Rutgers. M. Goldman prévient toutefois qu'il est important de garder à l'esprit que la présence de traces d'ARN dans le téléphone portable ne signifie pas que la personne est infectée. "Il peut y avoir d'autres façons pour l'ARN viral de se retrouver sur la surface d'un téléphone", explique M. Goldman. Par exemple, quelqu'un aurait pu toucher une surface contenant l'ARN du virus et le transférer à la surface du téléphone portable. L'ARN est juste le signal que le virus était présent à un endroit. Selon M. Goldman, il est donc possible que l'ARN présent dans le téléphone portable provienne de quelqu'un d'autre ou que la personne l'ait transféré sans même être infectée. Un autre scénario possible envisagé par M. Goldman est qu'une personne n'a plus le virus, mais que des traces du virus, l'ARN, se trouvent encore à la surface de son téléphone portable. Dans ce cas, par exemple, la PoST pourrait générer un faux positif. Pour ces raisons, le PoST "ne doit pas être considéré comme un substitut à l'écouvillon nasal ou au test salivaire", insiste Goldman. "Si le test téléphonique est positif, un test conventionnel doit être effectué pour vérifier." Rosanna Peeling, professeur de recherche diagnostique à l'école d'hygiène et de médecine tropicale du Royaume-Uni, partage cet avis. "Qu'en est-il des personnes qui ne parlent pas avec le téléphone près de leur bouche, beaucoup de gens l'utilisent avec des écouteurs alors qu'ils ont leur téléphone portable dans leur poche", demande Peeling lors de l'interview avec BBC Mundo. "Il y a beaucoup d'explications possibles pour un résultat obtenu en prélevant des échantillons sur un téléphone ... cela dépend de la façon dont la personne utilise le téléphone, qui a été en contact avec l'appareil, peut-être que quelqu'un d'autre l'a ramassé ou a toussé dessus." Bien que cela ne soit pas documenté dans l'étude, M. Young affirme que les résultats de leurs tests montrent que la probabilité que des tiers contaminent le téléphone portable du testeur est faible. "Nous avons conclu cela parce que nous avons pu tester des familles entières qui vivent ensemble et échangent parfois des téléphones portables", explique-t-il. "Dans ces familles, seule la personne qui a également été testée positive pour la PCR nasopharyngée a donné un test de PST positif." Selon l'interprétation de M. Young, pour qu'un échantillon soit positif, il doit s'accumuler suffisamment sur l'écran pour être détecté, ce qui signifie que l'autre personne devrait utiliser le téléphone portable plus fréquemment pour déposer des traces détectables du virus. M. Young prévient toutefois qu'il leur faut un plus grand nombre de cas pour être en mesure de tirer une conclusion plus précise. En revanche, l'étude a montré que même si les personnes nettoient le téléphone portable avant le test, le résultat du PoST n'est pas affecté. "Les liquides que les gens utilisent pour nettoyer les téléphones portables détruisent le virus, mais le cadavre est toujours là, et c'est ce que nous détectons", dit-il. La méthode PoST est déjà utilisée dans certaines entreprises et écoles au Chili dans le cadre d'un service de recherche active de personnes infectées mais ne présentant aucun symptôme. Selon M. Young, cette stratégie est un moyen de maintenir la continuité des opérations dans ces institutions et d'éviter les épidémies. Le chercheur explique qu'il est en pourparlers avec les autorités sanitaires pour définir le cadre réglementaire qui les couvrira et appliquera massivement les tests. A ce stade, Peeling mentionne que la logistique de la mise en œuvre massive de PoST peut être un défi. "C'est comme si on ajoutait une couche supplémentaire", dit-elle, en faisant référence au fait que dans de nombreux endroits, il n'est pas facile de mettre en place des sites de tests PCR traditionnels et d'ajouter des tests de prédiagnostic PoST. Quoi qu'il en soit, M. Young mentionne, par exemple, la possibilité de fabriquer des machines situées dans différents endroits des villes, dans lesquelles chaque personne peut saisir son téléphone et recevoir les résultats par SMS. "L'important est de le mettre en œuvre à grande échelle dès que possible, car il pourrait contribuer grandement à ralentir la pandémie afin que nous puissions retrouver une vie normale", conclut M. Young. Regarder :
Covid : des tests sur nos téléphones pourraient-ils révéler des cas asymptomatiques ? Les porteurs asymptomatiques ont été l'un des plus grands défis dans le contrôle de la pandémie de Covid-19. Ces personnes, bien qu'elles ne développent aucun signe de la maladie, peuvent infecter d'autres personnes sans le savoir, il est donc essentiel de les identifier. Selon un examen des données disponibles publié en mai par Daniel Oran et Eric Topol, chercheurs au Scripps Research Institute aux États-Unis, on estime qu'au moins une infection au CoV-2 par le SRAS sur trois pourrait être asymptomatique. A surtout lire sur BBC Afrique : Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue eLife, un groupe de scientifiques chiliens et britanniques affirme avoir mis au point une nouvelle méthode pour identifier les patients asymptomatiques ou présymptomatiques afin de contribuer à réduire la propagation du virus. Leur technique consiste à prélever des échantillons sur les écrans des téléphones portables des gens, une idée peu coûteuse, non invasive et aux résultats fiables, selon l'étude. "Le gros problème avec le covid-19, c'est que beaucoup de gens se promènent dans la rue en le propageant sans le savoir", a déclaré à BBC Mundo le Dr Rodrigo Young, créateur de cette méthode et chercheur à l'Institut d'ophtalmologie de l'University College London au Royaume-Uni. C'est pourquoi, comme l'explique Young, tester le plus grand nombre de personnes possible est un moyen efficace de réduire la contagion. Plusieurs experts consultés par BBC Mundo s'accordent à dire que la méthode de Young peut être très utile, mais qu'elle doit aussi relever certains défis. PCR et téléphones portables Les personnes atteintes du covid-19 peuvent infecter d'autres personnes à partir d'environ 2 jours avant le début des symptômes et jusqu'à 10 jours après, selon les National Institutes of Health (NHS) du Royaume-Uni. Les personnes infectées peuvent transmettre l'infection à d'autres personnes, même si elles présentent des symptômes légers ou inexistants, explique le NHS. Les tests PCR traditionnels, qui sont effectués par voie nasale, sont un moyen efficace de savoir si une personne est infectée par le SRAS-CoV-2, même si elle ne présente pas de symptômes ou n'est pas au stade contagieux du virus. Ces tests peuvent toutefois être coûteux ou inconfortables pour le patient. C'est pourquoi Young a pensé qu'une bonne alternative pourrait être de prélever des échantillons sur les écrans des téléphones portables des gens. "J'ai réalisé que la clé n'est pas d'échantillonner la personne, mais quelque chose qui est un reflet de la personne", dit-il. Parce que nous passons tellement de temps à toucher et à parler sur nos téléphones, ce qui reste sur l'écran peut être un bon reflet de ce qui se trouve à l'intérieur, explique M. Young. Le test, qu'ils ont appelé PoST (Phone Screen Testing), consiste, au lieu d'insérer un écouvillon dans le nez de la personne, à passer l'écouvillon sur l'écran de son téléphone portable. De cette façon, ils peuvent détecter s'il y a des traces d'ARN, le matériel génétique du virus, sur l'écran du téléphone portable. En d'autres termes, il fait un test PCR sur le téléphone portable. Pour tester leur méthode, Young et son équipe ont examiné environ 1 200 personnes, qui ont subi à la fois le test PCR nasopharyngé et la méthode PoST. Le résultat est qu'avec la méthode PoST, ils ont détecté toutes les personnes qui avaient une charge virale élevée sur la base de la PCR nasopharyngée. Les personnes ayant une charge virale élevée sont les plus susceptibles d'infecter d'autres personnes. Selon les données de l'étude, la concordance entre les résultats des PCR nasopharyngées et la méthode PoST était comprise entre 81 % et 100 %. Pour ces essais, Young a bénéficié du soutien de l'Université du Chili et du Great Ormond Street Hospital de Londres. Young précise que la méthode PoST ne remplace pas un test PCR nasopharyngé. Le PoST est un test de pré-diagnostic. La PCR nasopharyngée permet de détecter toutes les personnes infectées, contagieuses ou non. Avec le PoST, en revanche, seules les personnes ayant une charge virale élevée peuvent être identifiées. Cela signifie que le PoST peut passer à côté de personnes malades, mais qui ne sont plus contagieuses. "Si cette personne n'a pas atteint ou quitté le stade où le virus est contagieux, elle ne va pas propager le virus sur son téléphone portable", explique M. Young. "La PoST ne remplace pas la PCR nasopharyngée, mais elle nous permet de détecter des personnes malades qui n'auraient pas de PCR nasopharyngée parce qu'elles ne présentent pas de symptômes. "C'est un test pour savoir si vous êtes contagieux", explique le chercheur. Ainsi, si un téléphone portable est positif au test PoST, le propriétaire de ce téléphone doit effectuer une PCR traditionnelle pour confirmer qu'il est infecté par le SRAS-CoV-2 et qu'il peut infecter d'autres personnes. De même, si le test PoST est négatif, cela ne signifie pas que la personne n'est pas infectée, mais qu'elle ne risque pas d'infecter d'autres personnes. Selon M. Young, une grande partie des coûts des PCR traditionnels est liée à la logistique nécessaire pour les réaliser, au personnel, au matériel de protection et aux fournitures. Le chercheur explique que sa méthode permet de réduire les coûts de la même manière qu'acheter les ingrédients pour faire une pizza à la maison revient moins cher que de l'acheter toute prête. "Nous achetons les intrants pour la détection par PCR séparément, au lieu d'acheter des kits avec certification clinique où tout est prêt", dit-il. "Les composants que nous utilisons sont les mêmes que ceux utilisés dans les kits cliniques et sont également approuvés par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). (CDC)". "L'assemblage de ce kit, nous pouvons le faire car nous sommes experts en techniques de PCR et de biologie moléculaire", dit-il. Interrogés par BBC Mundo, plusieurs experts qui n'ont pas participé à cette recherche conviennent que la méthode PoST est une bonne idée. "Ce test peut être utile comme système d'alerte précoce, lorsqu'il est utilisé en conjonction avec un test conventionnel", explique à BBC Mundo Emanuel Goldman, professeur de microbiologie, de biochimie et de génétique moléculaire à l'université Rutgers. M. Goldman prévient toutefois qu'il est important de garder à l'esprit que la présence de traces d'ARN dans le téléphone portable ne signifie pas que la personne est infectée. "Il peut y avoir d'autres façons pour l'ARN viral de se retrouver sur la surface d'un téléphone", explique M. Goldman. Par exemple, quelqu'un aurait pu toucher une surface contenant l'ARN du virus et le transférer à la surface du téléphone portable. L'ARN est juste le signal que le virus était présent à un endroit. Selon M. Goldman, il est donc possible que l'ARN présent dans le téléphone portable provienne de quelqu'un d'autre ou que la personne l'ait transféré sans même être infectée. Un autre scénario possible envisagé par M. Goldman est qu'une personne n'a plus le virus, mais que des traces du virus, l'ARN, se trouvent encore à la surface de son téléphone portable. Dans ce cas, par exemple, la PoST pourrait générer un faux positif. Pour ces raisons, le PoST "ne doit pas être considéré comme un substitut à l'écouvillon nasal ou au test salivaire", insiste Goldman. "Si le test téléphonique est positif, un test conventionnel doit être effectué pour vérifier." Rosanna Peeling, professeur de recherche diagnostique à l'école d'hygiène et de médecine tropicale du Royaume-Uni, partage cet avis. "Qu'en est-il des personnes qui ne parlent pas avec le téléphone près de leur bouche, beaucoup de gens l'utilisent avec des écouteurs alors qu'ils ont leur téléphone portable dans leur poche", demande Peeling lors de l'interview avec BBC Mundo. "Il y a beaucoup d'explications possibles pour un résultat obtenu en prélevant des échantillons sur un téléphone ... cela dépend de la façon dont la personne utilise le téléphone, qui a été en contact avec l'appareil, peut-être que quelqu'un d'autre l'a ramassé ou a toussé dessus." Bien que cela ne soit pas documenté dans l'étude, M. Young affirme que les résultats de leurs tests montrent que la probabilité que des tiers contaminent le téléphone portable du testeur est faible. "Nous avons conclu cela parce que nous avons pu tester des familles entières qui vivent ensemble et échangent parfois des téléphones portables", explique-t-il. "Dans ces familles, seule la personne qui a également été testée positive pour la PCR nasopharyngée a donné un test de PST positif." Selon l'interprétation de M. Young, pour qu'un échantillon soit positif, il doit s'accumuler suffisamment sur l'écran pour être détecté, ce qui signifie que l'autre personne devrait utiliser le téléphone portable plus fréquemment pour déposer des traces détectables du virus. M. Young prévient toutefois qu'il leur faut un plus grand nombre de cas pour être en mesure de tirer une conclusion plus précise. En revanche, l'étude a montré que même si les personnes nettoient le téléphone portable avant le test, le résultat du PoST n'est pas affecté. "Les liquides que les gens utilisent pour nettoyer les téléphones portables détruisent le virus, mais le cadavre est toujours là, et c'est ce que nous détectons", dit-il. La méthode PoST est déjà utilisée dans certaines entreprises et écoles au Chili dans le cadre d'un service de recherche active de personnes infectées mais ne présentant aucun symptôme. Selon M. Young, cette stratégie est un moyen de maintenir la continuité des opérations dans ces institutions et d'éviter les épidémies. Le chercheur explique qu'il est en pourparlers avec les autorités sanitaires pour définir le cadre réglementaire qui les couvrira et appliquera massivement les tests. A ce stade, Peeling mentionne que la logistique de la mise en œuvre massive de PoST peut être un défi. "C'est comme si on ajoutait une couche supplémentaire", dit-elle, en faisant référence au fait que dans de nombreux endroits, il n'est pas facile de mettre en place des sites de tests PCR traditionnels et d'ajouter des tests de prédiagnostic PoST. Quoi qu'il en soit, M. Young mentionne, par exemple, la possibilité de fabriquer des machines situées dans différents endroits des villes, dans lesquelles chaque personne peut saisir son téléphone et recevoir les résultats par SMS. "L'important est de le mettre en œuvre à grande échelle dès que possible, car il pourrait contribuer grandement à ralentir la pandémie afin que nous puissions retrouver une vie normale", conclut M. Young. Regarder :
https://www.bbc.com/afrique/monde-57629262
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Pourquoi les Etats-Unis veulent rétablir leur influence en Afrique
Les États-Unis perdent de l'influence en Afrique, mais leur diplomate le plus haut placé sur le continent veut renverser la situation. "Pendant trop longtemps, lorsque les investisseurs ont frappé à la porte et que les Africains ont ouvert, les seules personnes qui se tenaient sur le pas de la porte étaient les Chinois ", a récemment déclaré Tibor Nagy, secrétaire d'État adjoint aux Affaires africaines à la BBC. Les relations économiques et commerciales entre la Chine avec le continent africain ont éclipsé ceux des États-Unis au cours de la dernière décennie et, en 2018, il était plus trois fois plus important. Certains des postes diplomatiques américains les plus importants dans les capitales africaines sont restés vacants depuis l'entrée en fonction du président Trump. M. Nagy dit qu'il veut renverser la vapeur et rétablir l'influence de l'Amérique sur le continent. "Mon travail est de m'assurer que lorsqu'on frappe à la porte, il y a aussi un Américain", dit-il. L'Amérique peut-elle inverser la tendance et concurrencer la Chine sur le continent africain ? A lire aussi Ivanka, la fille de Donald Trump, en visite en Afrique La Chine défend ses investissements africains L'Afrique fait-elle marche arrière en matière de démocratie ? Afrique: Bill Gates avertit Trump Les nominations d'ambassadeurs américains dans les capitales africaines ont très peu progressé au cours des deux dernières années. Certains postes de haut niveau, dont ceux de l'Afrique du Sud et du Nigeria, sont restés vacants depuis que le président Trump a destitué tous les ambassadeurs des États-Unis dans le monde entier après son investiture en 2017. Certains ont été nommés par le président, comme l'Afrique du Sud et le Nigeria, et sont en attente de confirmation par le Sénat américain, mais d'autres, comme le Tchad et la Tanzanie, sont restés vacants. M. Nagy n'a été nommé représentant permanent du département d'État pour l'Afrique qu'en juillet 2018. Auparavant, il s'agissait d'un poste laissé vacant, puis comblé par une nomination temporaire. Les analystes disent par contre que la Chine a envoyé des hauts fonctionnaires dans les pays africains. "En Afrique du Sud, la Chine a un diplomate de premier rang, ce qui prouve que c'est un pays vraiment important pour Pékin", déclare Lina Benabdallah, spécialiste des relations sino-africaines à l'Université Wake Forest. Un certain nombre d'autres puissances émergentes, comme la Turquie et l'Inde, étendent également leur présence diplomatique. Le gouvernement indien a récemment approuvé des plans pour 18 nouvelles ambassades en Afrique. "(C'est difficile) de faire de l'Afrique une priorité dans l'administration ", déclare Eric Olander, fondateur du projet Afrique-Chine, une organisation à but non lucratif dédiée à l'exploration de l'engagement de la Chine en Afrique. Les relations n'ont pas été facilitées par les déclarations sur l'Afrique de responsables du gouvernement américain, dont le président, qui ont été considérées comme très offensantes. M. Trump aurait décrit les pays africains comme des "pays de merde" et parlé de l'Afrique comme d'un endroit où ses amis allaient essayer de s'enrichir. Il s'est également penché sur la question très controversée de l'expropriation des terres des fermiers blancs en Afrique du Sud, provoquant une réaction de colère du gouvernement de ce pays. "Le problème fondamental est que l'on ne peut pas excuser le président - il a décrit toute l'Afrique dans les termes les plus vils", a déclaré Reuben E Brigety, ancien ambassadeur des États-Unis auprès de l'Union africaine sous le président Obama. Le département d'État américain maintient qu'il apprécie ses partenariats dans toute l'Afrique et que son engagement est plus fort que jamais. Les États-Unis ont été la principale source d'investissement direct en Afrique, mais leur contribution est en baisse. En 2018, la Chine a annoncé des investissements d'une valeur de 60 milliards de dollars (après 60 milliards de dollars engagés en 2015) qui comprenaient des projets d'infrastructure dans le cadre de son initiative Belt and Road pour construire des routes commerciales mondiales. Mme Benabdallah dit que le commerce entre les États-Unis et les pays africains a diminué en raison de l'intérêt accru non seulement de la Chine, mais aussi d'autres pays comme la Russie et la Turquie. "Je pense que c'est parce que la concurrence de tous les autres pays a augmenté par rapport à la dernière décennie", explique Mme Benabdallah. La croissance économique de la Chine a montré récemment des signes de ralentissement qui pourraient bien affecter ses niveaux de commerce et d'investissement en Afrique à l'avenir. Mais compte tenu de la concurrence de plus en plus vive qui s'exerce dans le monde entier pour faire des affaires avec les pays africains, les États-Unis devront redoubler d'effort pour reconquérir des économies de plus en émergentes.
Pourquoi les Etats-Unis veulent rétablir leur influence en Afrique Les États-Unis perdent de l'influence en Afrique, mais leur diplomate le plus haut placé sur le continent veut renverser la situation. "Pendant trop longtemps, lorsque les investisseurs ont frappé à la porte et que les Africains ont ouvert, les seules personnes qui se tenaient sur le pas de la porte étaient les Chinois ", a récemment déclaré Tibor Nagy, secrétaire d'État adjoint aux Affaires africaines à la BBC. Les relations économiques et commerciales entre la Chine avec le continent africain ont éclipsé ceux des États-Unis au cours de la dernière décennie et, en 2018, il était plus trois fois plus important. Certains des postes diplomatiques américains les plus importants dans les capitales africaines sont restés vacants depuis l'entrée en fonction du président Trump. M. Nagy dit qu'il veut renverser la vapeur et rétablir l'influence de l'Amérique sur le continent. "Mon travail est de m'assurer que lorsqu'on frappe à la porte, il y a aussi un Américain", dit-il. L'Amérique peut-elle inverser la tendance et concurrencer la Chine sur le continent africain ? A lire aussi Ivanka, la fille de Donald Trump, en visite en Afrique La Chine défend ses investissements africains L'Afrique fait-elle marche arrière en matière de démocratie ? Afrique: Bill Gates avertit Trump Les nominations d'ambassadeurs américains dans les capitales africaines ont très peu progressé au cours des deux dernières années. Certains postes de haut niveau, dont ceux de l'Afrique du Sud et du Nigeria, sont restés vacants depuis que le président Trump a destitué tous les ambassadeurs des États-Unis dans le monde entier après son investiture en 2017. Certains ont été nommés par le président, comme l'Afrique du Sud et le Nigeria, et sont en attente de confirmation par le Sénat américain, mais d'autres, comme le Tchad et la Tanzanie, sont restés vacants. M. Nagy n'a été nommé représentant permanent du département d'État pour l'Afrique qu'en juillet 2018. Auparavant, il s'agissait d'un poste laissé vacant, puis comblé par une nomination temporaire. Les analystes disent par contre que la Chine a envoyé des hauts fonctionnaires dans les pays africains. "En Afrique du Sud, la Chine a un diplomate de premier rang, ce qui prouve que c'est un pays vraiment important pour Pékin", déclare Lina Benabdallah, spécialiste des relations sino-africaines à l'Université Wake Forest. Un certain nombre d'autres puissances émergentes, comme la Turquie et l'Inde, étendent également leur présence diplomatique. Le gouvernement indien a récemment approuvé des plans pour 18 nouvelles ambassades en Afrique. "(C'est difficile) de faire de l'Afrique une priorité dans l'administration ", déclare Eric Olander, fondateur du projet Afrique-Chine, une organisation à but non lucratif dédiée à l'exploration de l'engagement de la Chine en Afrique. Les relations n'ont pas été facilitées par les déclarations sur l'Afrique de responsables du gouvernement américain, dont le président, qui ont été considérées comme très offensantes. M. Trump aurait décrit les pays africains comme des "pays de merde" et parlé de l'Afrique comme d'un endroit où ses amis allaient essayer de s'enrichir. Il s'est également penché sur la question très controversée de l'expropriation des terres des fermiers blancs en Afrique du Sud, provoquant une réaction de colère du gouvernement de ce pays. "Le problème fondamental est que l'on ne peut pas excuser le président - il a décrit toute l'Afrique dans les termes les plus vils", a déclaré Reuben E Brigety, ancien ambassadeur des États-Unis auprès de l'Union africaine sous le président Obama. Le département d'État américain maintient qu'il apprécie ses partenariats dans toute l'Afrique et que son engagement est plus fort que jamais. Les États-Unis ont été la principale source d'investissement direct en Afrique, mais leur contribution est en baisse. En 2018, la Chine a annoncé des investissements d'une valeur de 60 milliards de dollars (après 60 milliards de dollars engagés en 2015) qui comprenaient des projets d'infrastructure dans le cadre de son initiative Belt and Road pour construire des routes commerciales mondiales. Mme Benabdallah dit que le commerce entre les États-Unis et les pays africains a diminué en raison de l'intérêt accru non seulement de la Chine, mais aussi d'autres pays comme la Russie et la Turquie. "Je pense que c'est parce que la concurrence de tous les autres pays a augmenté par rapport à la dernière décennie", explique Mme Benabdallah. La croissance économique de la Chine a montré récemment des signes de ralentissement qui pourraient bien affecter ses niveaux de commerce et d'investissement en Afrique à l'avenir. Mais compte tenu de la concurrence de plus en plus vive qui s'exerce dans le monde entier pour faire des affaires avec les pays africains, les États-Unis devront redoubler d'effort pour reconquérir des économies de plus en émergentes.
https://www.bbc.com/afrique/region-49191926
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Luca Attanasio: l’Italie met la pression sur le PAM et exige une enquête de l'ONU sur l’assassinat de son ambassadeur en RDC
Au moment où l'enquête diligentée par les autorités congolaises suit son cours, Rudi Di Maio, le ministre italien des Affaires étrangères a demandé à l'ONU d'ouverture une enquête sur l'assassinat de son ambassadeur à Kinshasa, Luca Attanasio. Luca Attanasio, l'ambassadeur d'Italie en RDC, a été tué lundi dans l'Est du pays en même temps que Vittorio Iacovacci, son garde du corps de la police militaire italienne, et Mustapha Milambo, un chauffeur congolais, lors d'un voyage organisé par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies pour visiter un projet scolaire dans un village. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Pour le ministre italien des Affaires étrangères, si leur ambassadeur pouvait décider seul des modalités de ses déplacements dans le pays, l'organisation de ce voyage dans l'Est était de l'entière responsabilité du Programme alimentaire mondial (PAM). "Nous avons donc officiellement demandé au Programme alimentaire mondial (PAM) et à l'ONU d'ouvrir une enquête afin de clarifier ce qui s'est passé, les raisons des dispositifs de sécurité utilisés et les responsables de ces décisions. Nous avons également expliqué que nous attendions dans un délai très court des réponses claires et exhaustives", affirme Rudi Di Maio. En réaction à ce qui est arrivé au diplomate italien, Marie Tumba Nzeza, la ministre congolaise des Affaires étrangères a rendu publique une décision du gouvernement congolais. "Tous les diplomates présents sur le territoire national sont désormais obligés de signaler tout déplacement à l'intérieur du pays auprès du gouvernement", annonce-t-elle. Ceci, permettra au gouvernement, en cas d'éventuels déplacements, de renforcer la sécurité des diplomates concernés dans les zones dites rouges. Pour sa part, le président de la République, Félix Tshisekedi, veut que la lumière soit faite au plus vite sur cette affaire. Lire plus sur la violence en RDC : C'est la déclaration faite par sa porte-parole jointe mercredi par la BBC. "Le chef de l'Etat a dépêché son émissaire à Goma au lac Kivu où a eu lieu ce crime. C'est son conseiller principal en diplomatie qui va aller renforcer avec d'autres experts la cellule qui a été mise en place localement", révèle-t-elle. Du côté de Rome, le parquet qui a ouvert une enquête parallèle, a dépêché une équipe d'enquêteurs à Kinshasa. Funérailles d'État Des funérailles nationales sont organisées jeudi à Rome pour le défunt ambassadeur italien tué lundi en République démocratique du Congo. Le nouveau Premier ministre italien, Mario Draghi, les présidents du Sénat et de la Chambre des Députés, ainsi que quelques ministres et les familles des défunts ont porté le deuil lors du service funèbre présidé par le cardinal Angelo De Donatis à l'église Santa Maria Degli Angeli. Le gouvernement congolais accuse un groupe rebelle hutu rwandais, les FDLR. Les rebelles de leur côté nient cette allégation.
Luca Attanasio: l’Italie met la pression sur le PAM et exige une enquête de l'ONU sur l’assassinat de son ambassadeur en RDC Au moment où l'enquête diligentée par les autorités congolaises suit son cours, Rudi Di Maio, le ministre italien des Affaires étrangères a demandé à l'ONU d'ouverture une enquête sur l'assassinat de son ambassadeur à Kinshasa, Luca Attanasio. Luca Attanasio, l'ambassadeur d'Italie en RDC, a été tué lundi dans l'Est du pays en même temps que Vittorio Iacovacci, son garde du corps de la police militaire italienne, et Mustapha Milambo, un chauffeur congolais, lors d'un voyage organisé par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies pour visiter un projet scolaire dans un village. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Pour le ministre italien des Affaires étrangères, si leur ambassadeur pouvait décider seul des modalités de ses déplacements dans le pays, l'organisation de ce voyage dans l'Est était de l'entière responsabilité du Programme alimentaire mondial (PAM). "Nous avons donc officiellement demandé au Programme alimentaire mondial (PAM) et à l'ONU d'ouvrir une enquête afin de clarifier ce qui s'est passé, les raisons des dispositifs de sécurité utilisés et les responsables de ces décisions. Nous avons également expliqué que nous attendions dans un délai très court des réponses claires et exhaustives", affirme Rudi Di Maio. En réaction à ce qui est arrivé au diplomate italien, Marie Tumba Nzeza, la ministre congolaise des Affaires étrangères a rendu publique une décision du gouvernement congolais. "Tous les diplomates présents sur le territoire national sont désormais obligés de signaler tout déplacement à l'intérieur du pays auprès du gouvernement", annonce-t-elle. Ceci, permettra au gouvernement, en cas d'éventuels déplacements, de renforcer la sécurité des diplomates concernés dans les zones dites rouges. Pour sa part, le président de la République, Félix Tshisekedi, veut que la lumière soit faite au plus vite sur cette affaire. Lire plus sur la violence en RDC : C'est la déclaration faite par sa porte-parole jointe mercredi par la BBC. "Le chef de l'Etat a dépêché son émissaire à Goma au lac Kivu où a eu lieu ce crime. C'est son conseiller principal en diplomatie qui va aller renforcer avec d'autres experts la cellule qui a été mise en place localement", révèle-t-elle. Du côté de Rome, le parquet qui a ouvert une enquête parallèle, a dépêché une équipe d'enquêteurs à Kinshasa. Funérailles d'État Des funérailles nationales sont organisées jeudi à Rome pour le défunt ambassadeur italien tué lundi en République démocratique du Congo. Le nouveau Premier ministre italien, Mario Draghi, les présidents du Sénat et de la Chambre des Députés, ainsi que quelques ministres et les familles des défunts ont porté le deuil lors du service funèbre présidé par le cardinal Angelo De Donatis à l'église Santa Maria Degli Angeli. Le gouvernement congolais accuse un groupe rebelle hutu rwandais, les FDLR. Les rebelles de leur côté nient cette allégation.
https://www.bbc.com/afrique/region-56195088
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Mansa Musa, l'homme le plus riche de tous les temps
Jeff Bezos, fondateur d'Amazon, est l'homme le plus riche du monde, selon la liste des milliardaires de 2019 publiée par le magazine Forbes. Avec une fortune estimée à 131 milliards de dollars US (76 000 milliards de FCFA), il est l'homme le plus riche de l'histoire moderne. Mais il n'est pas du tout l'homme le plus riche de tous les temps. Ce titre revient à Mansa Musa, un roi de l'empire du Mali du 14ème siècle, qui était si riche que ses dons généreux ont détruit l'économie d'un pays entier. Lire aussi sur BBC Afrique : "Les récits contemporains sur la richesse de Musa sont tellement époustouflants qu'il est presque impossible de se rendre compte à quel point il était riche et puissant", a déclaré à la BBC Rudolph Butch Ware, professeur associé d'histoire à l'Université de Californie. Mansa Musa était "plus riche que quiconque", a écrit Jacob Davidson à propos du roi africain, sur le site Money.com en 2015. En 2012, le site américain Celebrity Net Worth a estimé sa fortune à 400 milliards de dollars (233 000 milliards de FCFA), mais les historiens de l'économie s'accordent à dire que sa fortune est impossible à chiffrer. Source : Money.com, Celebrity Net Worth Mansa Musa est née en 1280 dans une famille de souverains. Son frère, Mansa Abu-Bakr (Bakary II), dirigea l'empire jusqu'en 1312, date à laquelle il abdiqua pour partir en expédition. Selon l'historien syrien du XIVe siècle Shibab al-Umari, Abou-Bakr était obsédé par l'océan Atlantique et ce qui l'entourait. Il se serait embarqué dans une expédition avec une flotte de 2 000 navires et des milliers d'hommes, de femmes et d'esclaves. Ils sont partis pour ne jamais revenir. Certains, comme le défunt historien américain Ivan Van Sertima, pensent qu'ils ont atteint l'Amérique du Sud. Mais il n'y a aucune preuve de cela. En tout cas, Mansa Musa a hérité du royaume qu'il a laissé derrière lui. Sous son règne, le royaume du Mali s'est considérablement développé. Il a annexé 24 villes, dont Tombouctou. Le royaume s'étendait sur environ 3 000 kilomètres, de l'océan Atlantique jusqu'au Niger actuel en passant par le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée et la Côte d'Ivoire. En plus de cette grande étendue terrestre, il disposait de grandes ressources comme l'or et le sel. Sous le règne de Mansa Musa, l'empire du Mali représentait près de la moitié des réserves d'or de l'Ancien Monde, selon le British Museum. Et tout cet or appartenait au roi. Lire aussi : Première femme noire professeure d'histoire au Royaume-Uni "Je ne veux pas être la seule noire professeure d'histoire du Royaume-Uni" "En tant que roi, Mansa Musa avait un accès presque illimité à la source de richesses la plus précieuse du monde médiéval", a expliqué à la BBC Kathleen Bickford Berzock, spécialiste de l'art africain au Block Museum of Art de la Northwestern University. "De grands centres d'affaires, qui faisaient le commerce de l'or et d'autres marchandises, se trouvaient également sur son territoire. Et il en tirait des richesses", a-t-elle ajouté. Même si l'empire du Mali avait de telles quantités d'or, le royaume lui-même n'était pas bien connu. Cela a changé lorsque Mansa Musa, musulman pieux, a décidé d'aller en pèlerinage à La Mecque, en passant par le désert du Sahara et l'Égypte. Le roi aurait quitté le Mali avec une caravane de 60 000 hommes. Il prit toute sa cour royale et ses fonctionnaires, des soldats, des griots, des marchands, des chameliers et 12 000 esclaves, ainsi que des chèvres et des moutons, pour se nourrir. C'était comme si toute une ville traversait le désert. Une ville dont les habitants, jusqu'aux esclaves, étaient vêtus de brocarts d'or et de la soie persane la plus fine. Une centaine de chameaux étaient en remorque, chaque chameau transportant des centaines de livres d'or pur. Un vrai spectacle. Et c'est lorsque la caravane atteignit Le Caire qu'ils purent vraiment montrer leurs richesses et leur opulence. Mansa Musa a laissé au Caire un souvenir si mémorable qu'al-Umari, qui a visité la ville 12 ans après le roi malien, a raconté à quel point les habitants du Caire parlaient de lui. Il a si généreusement distribué de l'or au Caire que son séjour de trois mois a fait chuter le prix de l'or dans la région pendant 10 ans, ruinant l'économie. La société américaine SmartAsset.com estime qu'en raison de la dépréciation de l'or, le pèlerinage de Mansa Musa a entraîné des pertes économiques d'environ 1,5 milliard de dollars US (près de 900 milliards de FCFA) à travers le Moyen-Orient. Lire aussi : Le Royaume-Uni rend les cheveux d'un empereur éthiopien La France va restituer des œuvres d'art au Bénin Sur le chemin du retour, Mansa Musa est repassé par l'Égypte et, selon certains, il a tenté d'aider l'économie du pays en retirant une partie de l'or de la circulation en l'empruntant à des taux d'intérêt exorbitants auprès des prêteurs égyptiens. D'autres disent qu'il avait tellement dépensé qu'il n'avait plus d'or. Lucy Duran, de la School of African and Oriental Studies de Londres, note que les griots maliens, les conteurs historiens, en particulier, lui en voulaient. "Il a donné tellement d'or malien en cours de route que les [griots] n'aiment pas le louer dans leurs chansons parce qu'ils pensent qu'il a gaspillé les ressources locales en dehors de l'empire", dit-elle. Il ne fait aucun doute que Mansa Musa a dépensé ou gaspillé beaucoup d'or pendant son pèlerinage. Mais cette générosité excessive a aussi attiré l'attention du monde entier. Mansa Musa avait littéralement mis le Mali et lui-même sur la carte du monde. Sur une carte de l'Atlas catalan de 1375, le dessin d'un roi d'Afrique est assis sur un trône d'or au sommet de Tombouctou, tenant un morceau d'or dans sa main. Tombouctou est devenu un eldorado africain, et les gens venaient de près ou de loin pour y jeter un coup d'œil. Au XIXe siècle, la ville avait encore un statut mythique de cité perdue de l'or au bout du monde, un lieu phare pour les chasseurs de trésors et les explorateurs européens. Et cela, en grande partie, grâce aux exploits du Mansa Musa, 500 ans auparavant. Mansa Musa est revenu de La Mecque avec plusieurs savants musulmans, dont des descendants directs du prophète Mahomed et un poète et architecte andalou du nom d'Abu Es Haq es Saheli, qui est largement reconnu pour avoir conçu la célèbre mosquée Djinguereber. Le roi aurait payé au poète 200 kg d'or, soit 8,2 millions de dollars (4,7 milliards de FCFA) en monnaie actuelle. En plus d'encourager les arts et l'architecture, il a également financé la littérature et construit des écoles, des bibliothèques et des mosquées. Tombouctou est rapidement devenu un centre d'éducation et des gens sont venus du monde entier pour étudier à la future Université Sankore. Le richissime roi est souvent crédité d'avoir commencé la tradition de l'éducation en Afrique de l'Ouest, bien que l'histoire de son empire reste largement méconnue en dehors de la région. Lire aussi : Omar Victor Diop revisite l'histoire du peuple noir Les soldats musulmans oubliés de la Première Guerre Mondiale Après la mort de Mansa Musa en 1337, à l'âge de 57 ans, ses fils ont hérité de l'empire, mais il n'ont pas pu maintenir son unité. L'empire s'est fractionné en petits États et a fini par s'effondrer. L'arrivée tardive des Européens dans la région a précipité la chute définitive de l'empire. "L'histoire de l'époque médiévale est encore largement considérée comme une histoire occidentale", explique Lisa Corrin Graziose, directrice du Block Museum of Art, expliquant pourquoi l'histoire de Mansa Musa n'est pas largement connue. "Si les Européens étaient arrivés en grand nombre à l'époque de Musa, avec le Mali au sommet de sa puissance militaire et économique, au lieu de quelques centaines d'années plus tard, les choses auraient presque certainement été différentes", explique Rudolph Butch Ware, de l'Université de Californie. A regarder :
Mansa Musa, l'homme le plus riche de tous les temps Jeff Bezos, fondateur d'Amazon, est l'homme le plus riche du monde, selon la liste des milliardaires de 2019 publiée par le magazine Forbes. Avec une fortune estimée à 131 milliards de dollars US (76 000 milliards de FCFA), il est l'homme le plus riche de l'histoire moderne. Mais il n'est pas du tout l'homme le plus riche de tous les temps. Ce titre revient à Mansa Musa, un roi de l'empire du Mali du 14ème siècle, qui était si riche que ses dons généreux ont détruit l'économie d'un pays entier. Lire aussi sur BBC Afrique : "Les récits contemporains sur la richesse de Musa sont tellement époustouflants qu'il est presque impossible de se rendre compte à quel point il était riche et puissant", a déclaré à la BBC Rudolph Butch Ware, professeur associé d'histoire à l'Université de Californie. Mansa Musa était "plus riche que quiconque", a écrit Jacob Davidson à propos du roi africain, sur le site Money.com en 2015. En 2012, le site américain Celebrity Net Worth a estimé sa fortune à 400 milliards de dollars (233 000 milliards de FCFA), mais les historiens de l'économie s'accordent à dire que sa fortune est impossible à chiffrer. Source : Money.com, Celebrity Net Worth Mansa Musa est née en 1280 dans une famille de souverains. Son frère, Mansa Abu-Bakr (Bakary II), dirigea l'empire jusqu'en 1312, date à laquelle il abdiqua pour partir en expédition. Selon l'historien syrien du XIVe siècle Shibab al-Umari, Abou-Bakr était obsédé par l'océan Atlantique et ce qui l'entourait. Il se serait embarqué dans une expédition avec une flotte de 2 000 navires et des milliers d'hommes, de femmes et d'esclaves. Ils sont partis pour ne jamais revenir. Certains, comme le défunt historien américain Ivan Van Sertima, pensent qu'ils ont atteint l'Amérique du Sud. Mais il n'y a aucune preuve de cela. En tout cas, Mansa Musa a hérité du royaume qu'il a laissé derrière lui. Sous son règne, le royaume du Mali s'est considérablement développé. Il a annexé 24 villes, dont Tombouctou. Le royaume s'étendait sur environ 3 000 kilomètres, de l'océan Atlantique jusqu'au Niger actuel en passant par le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée et la Côte d'Ivoire. En plus de cette grande étendue terrestre, il disposait de grandes ressources comme l'or et le sel. Sous le règne de Mansa Musa, l'empire du Mali représentait près de la moitié des réserves d'or de l'Ancien Monde, selon le British Museum. Et tout cet or appartenait au roi. Lire aussi : Première femme noire professeure d'histoire au Royaume-Uni "Je ne veux pas être la seule noire professeure d'histoire du Royaume-Uni" "En tant que roi, Mansa Musa avait un accès presque illimité à la source de richesses la plus précieuse du monde médiéval", a expliqué à la BBC Kathleen Bickford Berzock, spécialiste de l'art africain au Block Museum of Art de la Northwestern University. "De grands centres d'affaires, qui faisaient le commerce de l'or et d'autres marchandises, se trouvaient également sur son territoire. Et il en tirait des richesses", a-t-elle ajouté. Même si l'empire du Mali avait de telles quantités d'or, le royaume lui-même n'était pas bien connu. Cela a changé lorsque Mansa Musa, musulman pieux, a décidé d'aller en pèlerinage à La Mecque, en passant par le désert du Sahara et l'Égypte. Le roi aurait quitté le Mali avec une caravane de 60 000 hommes. Il prit toute sa cour royale et ses fonctionnaires, des soldats, des griots, des marchands, des chameliers et 12 000 esclaves, ainsi que des chèvres et des moutons, pour se nourrir. C'était comme si toute une ville traversait le désert. Une ville dont les habitants, jusqu'aux esclaves, étaient vêtus de brocarts d'or et de la soie persane la plus fine. Une centaine de chameaux étaient en remorque, chaque chameau transportant des centaines de livres d'or pur. Un vrai spectacle. Et c'est lorsque la caravane atteignit Le Caire qu'ils purent vraiment montrer leurs richesses et leur opulence. Mansa Musa a laissé au Caire un souvenir si mémorable qu'al-Umari, qui a visité la ville 12 ans après le roi malien, a raconté à quel point les habitants du Caire parlaient de lui. Il a si généreusement distribué de l'or au Caire que son séjour de trois mois a fait chuter le prix de l'or dans la région pendant 10 ans, ruinant l'économie. La société américaine SmartAsset.com estime qu'en raison de la dépréciation de l'or, le pèlerinage de Mansa Musa a entraîné des pertes économiques d'environ 1,5 milliard de dollars US (près de 900 milliards de FCFA) à travers le Moyen-Orient. Lire aussi : Le Royaume-Uni rend les cheveux d'un empereur éthiopien La France va restituer des œuvres d'art au Bénin Sur le chemin du retour, Mansa Musa est repassé par l'Égypte et, selon certains, il a tenté d'aider l'économie du pays en retirant une partie de l'or de la circulation en l'empruntant à des taux d'intérêt exorbitants auprès des prêteurs égyptiens. D'autres disent qu'il avait tellement dépensé qu'il n'avait plus d'or. Lucy Duran, de la School of African and Oriental Studies de Londres, note que les griots maliens, les conteurs historiens, en particulier, lui en voulaient. "Il a donné tellement d'or malien en cours de route que les [griots] n'aiment pas le louer dans leurs chansons parce qu'ils pensent qu'il a gaspillé les ressources locales en dehors de l'empire", dit-elle. Il ne fait aucun doute que Mansa Musa a dépensé ou gaspillé beaucoup d'or pendant son pèlerinage. Mais cette générosité excessive a aussi attiré l'attention du monde entier. Mansa Musa avait littéralement mis le Mali et lui-même sur la carte du monde. Sur une carte de l'Atlas catalan de 1375, le dessin d'un roi d'Afrique est assis sur un trône d'or au sommet de Tombouctou, tenant un morceau d'or dans sa main. Tombouctou est devenu un eldorado africain, et les gens venaient de près ou de loin pour y jeter un coup d'œil. Au XIXe siècle, la ville avait encore un statut mythique de cité perdue de l'or au bout du monde, un lieu phare pour les chasseurs de trésors et les explorateurs européens. Et cela, en grande partie, grâce aux exploits du Mansa Musa, 500 ans auparavant. Mansa Musa est revenu de La Mecque avec plusieurs savants musulmans, dont des descendants directs du prophète Mahomed et un poète et architecte andalou du nom d'Abu Es Haq es Saheli, qui est largement reconnu pour avoir conçu la célèbre mosquée Djinguereber. Le roi aurait payé au poète 200 kg d'or, soit 8,2 millions de dollars (4,7 milliards de FCFA) en monnaie actuelle. En plus d'encourager les arts et l'architecture, il a également financé la littérature et construit des écoles, des bibliothèques et des mosquées. Tombouctou est rapidement devenu un centre d'éducation et des gens sont venus du monde entier pour étudier à la future Université Sankore. Le richissime roi est souvent crédité d'avoir commencé la tradition de l'éducation en Afrique de l'Ouest, bien que l'histoire de son empire reste largement méconnue en dehors de la région. Lire aussi : Omar Victor Diop revisite l'histoire du peuple noir Les soldats musulmans oubliés de la Première Guerre Mondiale Après la mort de Mansa Musa en 1337, à l'âge de 57 ans, ses fils ont hérité de l'empire, mais il n'ont pas pu maintenir son unité. L'empire s'est fractionné en petits États et a fini par s'effondrer. L'arrivée tardive des Européens dans la région a précipité la chute définitive de l'empire. "L'histoire de l'époque médiévale est encore largement considérée comme une histoire occidentale", explique Lisa Corrin Graziose, directrice du Block Museum of Art, expliquant pourquoi l'histoire de Mansa Musa n'est pas largement connue. "Si les Européens étaient arrivés en grand nombre à l'époque de Musa, avec le Mali au sommet de sa puissance militaire et économique, au lieu de quelques centaines d'années plus tard, les choses auraient presque certainement été différentes", explique Rudolph Butch Ware, de l'Université de Californie. A regarder :
https://www.bbc.com/afrique/region-47540332
5sports
Liverpool : Klopp se prononce sur le cas de Mohamed Salah, testé positif au coronavirus
Le patron de Liverpool, Jurgen Klopp s'est prononcé sur le comportement de Mohamed Salah vu à une célébration de mariage Jurgen Klopp, signale avoir parlé à l'attaquant Mohamed Salah de sa conduite après qu'il a été testé positif à deux reprises au coronavirus alors qu'il était parti jouer avec les Pharaons d'Égypte. Le jeune homme de 28 ans aurait été vu en train de danser au mariage de son frère. Salah, qui s'est isolé, manquera le match de dimanche contre le leader de la ligue Leicester et manquera probablement le match de la Ligue des champions contre l'Atalanta. A lire aussi: Covid-19: le vaccin d'Oxford montre une réponse immunitaire "encourageante" La femme médecin qui a popularisé le frottis Klopp a déclaré que Salah était de retour vendredi et que la relation entre eux était "bonne". L'Allemand a ajouté : "Il est en bonne position. Il se sent bien. Il n'y a rien à dire en public sur toutes les choses dont je parle avec mes joueurs, mais je peux dire que l'été dernier, j'étais en Allemagne et un ami a déplacé sa fête d'anniversaire parce que j'étais là". "Il y avait 50 personnes présentes. J'ai décidé à la dernière minute de ne pas y aller. C'était à l'extérieur mais je n'y suis pas allé". "Dans d'autres pays, la pression sociale est plus forte et le mariage d'un frère est un moment très spécial. Ce que je peux dire, c'est que mes joueurs sont tous incroyablement disciplinés. Il y a eu quelques cas, mais ils sont tous au courant de la situation. Mais parfois, ça ne marche pas comme ça quand quelque chose se passe, et nous sommes dans la situation, mais tout le reste est entre Mo et moi , et nous avons déjà discuté donc nous allons bien". Salah a marqué 10 buts en 13 matchs dans toutes les compétitions cette saison.
Liverpool : Klopp se prononce sur le cas de Mohamed Salah, testé positif au coronavirus Le patron de Liverpool, Jurgen Klopp s'est prononcé sur le comportement de Mohamed Salah vu à une célébration de mariage Jurgen Klopp, signale avoir parlé à l'attaquant Mohamed Salah de sa conduite après qu'il a été testé positif à deux reprises au coronavirus alors qu'il était parti jouer avec les Pharaons d'Égypte. Le jeune homme de 28 ans aurait été vu en train de danser au mariage de son frère. Salah, qui s'est isolé, manquera le match de dimanche contre le leader de la ligue Leicester et manquera probablement le match de la Ligue des champions contre l'Atalanta. A lire aussi: Covid-19: le vaccin d'Oxford montre une réponse immunitaire "encourageante" La femme médecin qui a popularisé le frottis Klopp a déclaré que Salah était de retour vendredi et que la relation entre eux était "bonne". L'Allemand a ajouté : "Il est en bonne position. Il se sent bien. Il n'y a rien à dire en public sur toutes les choses dont je parle avec mes joueurs, mais je peux dire que l'été dernier, j'étais en Allemagne et un ami a déplacé sa fête d'anniversaire parce que j'étais là". "Il y avait 50 personnes présentes. J'ai décidé à la dernière minute de ne pas y aller. C'était à l'extérieur mais je n'y suis pas allé". "Dans d'autres pays, la pression sociale est plus forte et le mariage d'un frère est un moment très spécial. Ce que je peux dire, c'est que mes joueurs sont tous incroyablement disciplinés. Il y a eu quelques cas, mais ils sont tous au courant de la situation. Mais parfois, ça ne marche pas comme ça quand quelque chose se passe, et nous sommes dans la situation, mais tout le reste est entre Mo et moi , et nous avons déjà discuté donc nous allons bien". Salah a marqué 10 buts en 13 matchs dans toutes les compétitions cette saison.
https://www.bbc.com/afrique/monde-55049347
2health
Quel genre de sport faire pendant la grossesse ?
Quel est l'impact du sport sur la grossesse et la santé sur une femme enceinte? Toutes les femmes enceintes sont-elles habilitées à faire du sport? Le Dr Abdoulaye Diop, gynécologue obstétricien, nous en dit plus sur le sport de la femme enceinte. Il a été joint par Cheick Omar Bandaogo de la BBC. Vingt ans de prison pour une nounou tombée enceinte de l’enfant qu’elle gardait Guinée: "la guérisseuse m’a promis une grossesse que je n’ai jamais eue" Guinée : Enceinte de quintuplés, une femme évacuée
Quel genre de sport faire pendant la grossesse ? Quel est l'impact du sport sur la grossesse et la santé sur une femme enceinte? Toutes les femmes enceintes sont-elles habilitées à faire du sport? Le Dr Abdoulaye Diop, gynécologue obstétricien, nous en dit plus sur le sport de la femme enceinte. Il a été joint par Cheick Omar Bandaogo de la BBC. Vingt ans de prison pour une nounou tombée enceinte de l’enfant qu’elle gardait Guinée: "la guérisseuse m’a promis une grossesse que je n’ai jamais eue" Guinée : Enceinte de quintuplés, une femme évacuée
https://www.bbc.com/afrique/region-50189489
6technology
Le football est-il en train de perdre la lutte contre le racisme ?
Les incidents racistes lors des matchs de football ont fait la une des journaux dans plusieurs pays européens ces derniers mois. La dernière mauvaise nouvelle est venue du Royaume-Uni. La police écossaise a annoncé le 10 février qu'un garçon de 12 ans avait été inculpé pour des chants racistes contre Alfredo Morelos, un international colombien jouant pour les Rangers. Le garçon ne peut être identifié pour des raisons juridiques. La police avait lancé une enquête suite à des allégations d'abus lors du choc entre les Rangers et le Celtic, le dimanche 29 décembre - les deux clubs de Glasgow ont l'une des plus féroces rivalités du football mondial. Le footballeur camerounais, Valery Douglas, victime de racisme Balogun, le combat contre le racisme une responsabilité collective Deeney remet en cause la politique anti-racisme de l'UEFA Le 31 janvier, le ministère de l'intérieur britannique a publié des chiffres cités par le journal Guardian montrant que les incidents raciaux dans le football anglais avaient augmenté de plus de 50 % au cours de la saison 2018/19. Plus de 150 incidents racistes liés au football ont été signalés à la police la saison dernière, soit le double du nombre enregistré trois saisons auparavant. La situation en Angleterre est particulièrement préoccupante car la Premier League - l'une des compétitions les plus riches et les plus suivies du sport - s'est forgée une réputation nationale et internationale de lutte contre la discrimination plus forte que ses homologues européens. L'année 2019 s'est terminée par des problèmes de foule lors du derby de Manchester le 7 décembre - un supporter de Manchester City a été arrêté après avoir prétendument fait des bruits de singe envers le milieu de terrain de Manchester United, Fred. "Il est déplorable que ce genre de choses se produise, mais c'est encore plus inquiétant quand cela se passe en Angleterre, où il y a toujours eu un tel effort pour éradiquer le racisme", a déclaré à la BBC Gilberto Silva, ancien milieu de terrain d'Arsenal et vainqueur de la Coupe du monde 2002 avec le Brésil. En octobre dernier, des joueurs noirs représentant l'Angleterre avaient été pris pour cible par les supporters de l'opposition lors d'un match de qualification pour l'Euro 2020 contre la Bulgarie. Cela a conduit à un tollé médiatique contre le racisme en faveur des joueurs anglais, mais les critiques disent maintenant que le pays doit mettre de l'ordre dans ses affaires. "Nous étions autrefois célèbres pour notre tolérance, notre inclusion, tout cela. Nous risquons de perdre tout cela", déclare Iffy Ounora, qui a joué et dirigé des équipes de la ligue professionnelle en Angleterre et qui travaille aujourd'hui pour la Professional Footballers' Association (PFA). Mais le pays est loin d'être le seul à souffrir d'une recrudescence du racisme. Parmi les autres incidents majeurs survenus en Europe cette saison, citons le carton rouge controversé donné au joueur brésilien Taison lors d'un match du championnat ukrainien. Il a été expulsé en novembre dernier pour avoir réagi aux abus commis lors de la victoire 1-0 à domicile du Shakhtar Donetsk contre le Dynamo Kiev. Taison a fait un geste offensif envers les supporters du Dynamo et a envoyé un ballon vers eux. Aux Pays-Bas, les clubs de première et deuxième divisions n'ont pas joué la première minute des matchs le week-end du 23 novembre pour protester contre le racisme - une semaine auparavant, un match avait été suspendu pendant 30 minutes après que des supporters de Den Bosch aient abusé de l'attaquant de l'Excelsior Ahmad Mendes Moreira à des fins racistes. Une autre controverse a eu lieu en Espagne le 25 janvier, lorsque le joueur de l'Athletic Bilbao, Inaki Williams, a été soumis à des chants de singe par une partie du public lors d'un match à l'Espanyol. L'arbitre José Sanchez n'a pris aucune mesure, malgré les appels du joueur de l'Athletic, et n'a pas non plus mentionné l'incident dans son rapport de match - bien que quelques jours plus tard, l'Espanyol ait annoncé qu'il interdisait à 12 supporters de match à vie. Mais le manque d'action de l'arbitre a provoqué un tollé, notamment parce que les matches ont été arrêtés pour d'autres raisons. En décembre, un match entre Rayo Vallecano et Albacete a été abandonné à cause de chants destinés à Roman Zozulya sur ses prétendues tendances d'extrême droite, par exemple. Et le racisme s'étend aussi en dehors du stade de football. En Turquie, Trabzonspor a déposé une plainte à la police suite à des abus raciaux en ligne dirigés par des fans de Fenerbahçe à l'encontre de l'international nigérian John Mikel Obi. Les abus ne se limitent pas au haut niveau : en Allemagne, l'équipe des moins de 16 ans du Hertha Berlin a quitté le terrain le 15 décembre lors d'un match à Auerbach au cours duquel des joueurs ont signalé des abus raciaux - cette fois de la part de joueurs de l'opposition. "Il y a beaucoup de choses à faire. Il faut commencer par un changement de mentalité, pour passer de la complaisance et de l'indignation à la connaissance d'une contagion du racisme dans le football européen", déclare Piara Powar, directrice exécutive de Football Against Racism in Europe (Fare), un réseau d'ONG de lutte contre la discrimination. Certains militants estiment que l'augmentation du nombre d'incidents est alimentée par l'indulgence perçue dans la sanction des délits racistes. Le réseau Fare a critiqué l'instance dirigeante du football européen, l'UEFA, après qu'elle ait décidé de punir la Fédération bulgare de football d'une amende de 97 000 dollars seulement et d'une décision selon laquelle son équipe nationale devrait jouer un match à domicile à huis clos après que ses supporters ont abusé de joueurs anglais. C'est la troisième fois que des supporters bulgares sont punis pour un tel comportement. L'organe directeur mondial de la Fifa a des règles permettant des sanctions plus sévères. Les joueurs ou les officiels coupables de racisme sont passibles d'une interdiction de jouer d'au moins 10 parties. Les clubs ou les équipes internationales dont les supporters ont un comportement discriminatoire peuvent subir des déductions de points, voire être disqualifiés ou relégués d'une compétition. Toutefois, aucune des mesures les plus extrêmes n'a jamais été appliquée. "La contagion en Europe est caractérisée par des facteurs tels que la montée des mouvements politiques d'extrême droite mais aussi par l'inaction des associations de football", ajoute M. Powar. "Elles devraient passer d'actions contre des individus à des actions contre des équipes". Dans une interview accordée au journal britannique Daily Mirror, le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, a admis qu'"il faut faire plus" pour lutter contre le racisme. Mussa Okwonga, un écrivain et journaliste britannique basé à Berlin, a déclaré à la BBC que la complaisance faisait partie du problème. "Certaines personnes affirment que les choses ne sont pas aussi mauvaises qu'avant", dit-il. "Le problème avec cet argument est qu'il suppose que le progrès est inévitable. La question devrait probablement être de savoir à quel point le football perd la lutte contre le racisme", ajoute-t-il. Daniel Kilvington, maître de conférences à l'université de Leeds Beckett, considère que la multiplication des incidents en Europe est la conséquence de l'évolution du paysage politique du continent. "Lorsque les pays font des embûches en raison de troubles sociaux et politiques, le racisme et la xénophobie sont rarement loin derrière", a-t-il écrit en octobre. L'Italie est l'un des pays où le terrain s'est déplacé. La dernière édition d'une enquête annuelle traditionnelle réalisée par la société de sondage SWG a révélé que 55% des Italiens ont déclaré que les actes racistes étaient "justifiés au moins une fois". Les incidents de discrimination dans le football italien ont proliféré ces dernières années. En novembre, l'attaquant de Brescia Mario Balotelli a tenté de quitter le terrain après avoir été maltraité par les supporters de l'Hellas Verona. Il en a été dissuadé par ses coéquipiers et ses adversaires. En Italie, les comportements abusifs se retrouvent à tous les niveaux du jeu. Avant sa mort le mois dernier, le sociologue et écrivain italien Mauro Valeri a enregistré plus de 80 cas sur deux saisons de football pour jeunes, dont certains concernaient des enfants de 12 ans seulement. "L'Italie ne s'est jamais considérée comme un pays multiethnique, et alors que d'autres pays se sont sérieusement attaqués au racisme dans le football, l'Italie ne l'a jamais fait", a déclaré Mauro Valeri au journal britannique Guardian en septembre. La consternation s'est encore accentuée début décembre lorsque le journal national Corriere dello Sport a publié le titre "Vendredi noir" au-dessus d'un article mettant en scène deux joueurs noirs, Romelu Lukaku de l'Inter Milan et Chris Smalling de la Roma. Lorsque Lukaku et Smalling ont critiqué la manchette, le journal a rejeté les accusations de racisme et a affirmé que la manchette était "innocente" et "rendue toxique par ceux qui ont du poison en eux". Puis, quelques semaines plus tard, la ligue italienne a lancé sa campagne contre le racisme : le 16 décembre, elle a dévoilé des affiches représentant les visages de trois singes. "Le monde nous regarde et nous ne pouvons pas nous en sortir", a commenté le magazine Esquire Italia. Le directeur exécutif de Fare, M. Powar, affirme que le manque de diversité dans les abris et les salles de conférence a un effet profond sur les réponses aux incidents racistes. Bien que les joueurs noirs soient nombreux dans toutes les grandes ligues européennes, il y a un manque important de représentation parmi les directeurs et les administrateurs. Lors de la Coupe du monde de 2018, seul un des 32 directeurs d'équipe nationale était noir. Une étude de Fare 2014 a révélé que dans le football européen, seulement 0,6 % des postes de direction étaient occupés par des minorités ethniques, et que seulement 0,4 % des postes de cadres supérieurs étaient occupés par des minorités ethniques. "Il est important de traiter la question de la diversité de toute urgence. Où sont les dirigeants des minorités ethniques ? Où sont les cadres noirs ?" demande M. Powar. "Ils n'existent pas et c'est un problème." Les militants et les joueurs ont également mis en garde contre une augmentation des abus en ligne. L'organisation antiraciste Kick It Out a fait état de 22 000 messages discriminatoires sur les médias sociaux destinés aux joueurs et aux équipes qui ont participé au championnat d'Europe de 2016. En avril dernier, des joueurs professionnels basés en Angleterre ont organisé un boycott des médias sociaux pendant 24 heures afin d'exiger des mesures plus fermes pour lutter contre les abus en ligne. En 2018, le Brésil et le milieu de terrain de Manchester City, Fernandinho, se sont temporairement exclus de l'équipe nationale après avoir été victime d'abus racistes sur Twitter à la suite de la défaite du Brésil contre la Belgique lors de la Coupe du monde.
Le football est-il en train de perdre la lutte contre le racisme ? Les incidents racistes lors des matchs de football ont fait la une des journaux dans plusieurs pays européens ces derniers mois. La dernière mauvaise nouvelle est venue du Royaume-Uni. La police écossaise a annoncé le 10 février qu'un garçon de 12 ans avait été inculpé pour des chants racistes contre Alfredo Morelos, un international colombien jouant pour les Rangers. Le garçon ne peut être identifié pour des raisons juridiques. La police avait lancé une enquête suite à des allégations d'abus lors du choc entre les Rangers et le Celtic, le dimanche 29 décembre - les deux clubs de Glasgow ont l'une des plus féroces rivalités du football mondial. Le footballeur camerounais, Valery Douglas, victime de racisme Balogun, le combat contre le racisme une responsabilité collective Deeney remet en cause la politique anti-racisme de l'UEFA Le 31 janvier, le ministère de l'intérieur britannique a publié des chiffres cités par le journal Guardian montrant que les incidents raciaux dans le football anglais avaient augmenté de plus de 50 % au cours de la saison 2018/19. Plus de 150 incidents racistes liés au football ont été signalés à la police la saison dernière, soit le double du nombre enregistré trois saisons auparavant. La situation en Angleterre est particulièrement préoccupante car la Premier League - l'une des compétitions les plus riches et les plus suivies du sport - s'est forgée une réputation nationale et internationale de lutte contre la discrimination plus forte que ses homologues européens. L'année 2019 s'est terminée par des problèmes de foule lors du derby de Manchester le 7 décembre - un supporter de Manchester City a été arrêté après avoir prétendument fait des bruits de singe envers le milieu de terrain de Manchester United, Fred. "Il est déplorable que ce genre de choses se produise, mais c'est encore plus inquiétant quand cela se passe en Angleterre, où il y a toujours eu un tel effort pour éradiquer le racisme", a déclaré à la BBC Gilberto Silva, ancien milieu de terrain d'Arsenal et vainqueur de la Coupe du monde 2002 avec le Brésil. En octobre dernier, des joueurs noirs représentant l'Angleterre avaient été pris pour cible par les supporters de l'opposition lors d'un match de qualification pour l'Euro 2020 contre la Bulgarie. Cela a conduit à un tollé médiatique contre le racisme en faveur des joueurs anglais, mais les critiques disent maintenant que le pays doit mettre de l'ordre dans ses affaires. "Nous étions autrefois célèbres pour notre tolérance, notre inclusion, tout cela. Nous risquons de perdre tout cela", déclare Iffy Ounora, qui a joué et dirigé des équipes de la ligue professionnelle en Angleterre et qui travaille aujourd'hui pour la Professional Footballers' Association (PFA). Mais le pays est loin d'être le seul à souffrir d'une recrudescence du racisme. Parmi les autres incidents majeurs survenus en Europe cette saison, citons le carton rouge controversé donné au joueur brésilien Taison lors d'un match du championnat ukrainien. Il a été expulsé en novembre dernier pour avoir réagi aux abus commis lors de la victoire 1-0 à domicile du Shakhtar Donetsk contre le Dynamo Kiev. Taison a fait un geste offensif envers les supporters du Dynamo et a envoyé un ballon vers eux. Aux Pays-Bas, les clubs de première et deuxième divisions n'ont pas joué la première minute des matchs le week-end du 23 novembre pour protester contre le racisme - une semaine auparavant, un match avait été suspendu pendant 30 minutes après que des supporters de Den Bosch aient abusé de l'attaquant de l'Excelsior Ahmad Mendes Moreira à des fins racistes. Une autre controverse a eu lieu en Espagne le 25 janvier, lorsque le joueur de l'Athletic Bilbao, Inaki Williams, a été soumis à des chants de singe par une partie du public lors d'un match à l'Espanyol. L'arbitre José Sanchez n'a pris aucune mesure, malgré les appels du joueur de l'Athletic, et n'a pas non plus mentionné l'incident dans son rapport de match - bien que quelques jours plus tard, l'Espanyol ait annoncé qu'il interdisait à 12 supporters de match à vie. Mais le manque d'action de l'arbitre a provoqué un tollé, notamment parce que les matches ont été arrêtés pour d'autres raisons. En décembre, un match entre Rayo Vallecano et Albacete a été abandonné à cause de chants destinés à Roman Zozulya sur ses prétendues tendances d'extrême droite, par exemple. Et le racisme s'étend aussi en dehors du stade de football. En Turquie, Trabzonspor a déposé une plainte à la police suite à des abus raciaux en ligne dirigés par des fans de Fenerbahçe à l'encontre de l'international nigérian John Mikel Obi. Les abus ne se limitent pas au haut niveau : en Allemagne, l'équipe des moins de 16 ans du Hertha Berlin a quitté le terrain le 15 décembre lors d'un match à Auerbach au cours duquel des joueurs ont signalé des abus raciaux - cette fois de la part de joueurs de l'opposition. "Il y a beaucoup de choses à faire. Il faut commencer par un changement de mentalité, pour passer de la complaisance et de l'indignation à la connaissance d'une contagion du racisme dans le football européen", déclare Piara Powar, directrice exécutive de Football Against Racism in Europe (Fare), un réseau d'ONG de lutte contre la discrimination. Certains militants estiment que l'augmentation du nombre d'incidents est alimentée par l'indulgence perçue dans la sanction des délits racistes. Le réseau Fare a critiqué l'instance dirigeante du football européen, l'UEFA, après qu'elle ait décidé de punir la Fédération bulgare de football d'une amende de 97 000 dollars seulement et d'une décision selon laquelle son équipe nationale devrait jouer un match à domicile à huis clos après que ses supporters ont abusé de joueurs anglais. C'est la troisième fois que des supporters bulgares sont punis pour un tel comportement. L'organe directeur mondial de la Fifa a des règles permettant des sanctions plus sévères. Les joueurs ou les officiels coupables de racisme sont passibles d'une interdiction de jouer d'au moins 10 parties. Les clubs ou les équipes internationales dont les supporters ont un comportement discriminatoire peuvent subir des déductions de points, voire être disqualifiés ou relégués d'une compétition. Toutefois, aucune des mesures les plus extrêmes n'a jamais été appliquée. "La contagion en Europe est caractérisée par des facteurs tels que la montée des mouvements politiques d'extrême droite mais aussi par l'inaction des associations de football", ajoute M. Powar. "Elles devraient passer d'actions contre des individus à des actions contre des équipes". Dans une interview accordée au journal britannique Daily Mirror, le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, a admis qu'"il faut faire plus" pour lutter contre le racisme. Mussa Okwonga, un écrivain et journaliste britannique basé à Berlin, a déclaré à la BBC que la complaisance faisait partie du problème. "Certaines personnes affirment que les choses ne sont pas aussi mauvaises qu'avant", dit-il. "Le problème avec cet argument est qu'il suppose que le progrès est inévitable. La question devrait probablement être de savoir à quel point le football perd la lutte contre le racisme", ajoute-t-il. Daniel Kilvington, maître de conférences à l'université de Leeds Beckett, considère que la multiplication des incidents en Europe est la conséquence de l'évolution du paysage politique du continent. "Lorsque les pays font des embûches en raison de troubles sociaux et politiques, le racisme et la xénophobie sont rarement loin derrière", a-t-il écrit en octobre. L'Italie est l'un des pays où le terrain s'est déplacé. La dernière édition d'une enquête annuelle traditionnelle réalisée par la société de sondage SWG a révélé que 55% des Italiens ont déclaré que les actes racistes étaient "justifiés au moins une fois". Les incidents de discrimination dans le football italien ont proliféré ces dernières années. En novembre, l'attaquant de Brescia Mario Balotelli a tenté de quitter le terrain après avoir été maltraité par les supporters de l'Hellas Verona. Il en a été dissuadé par ses coéquipiers et ses adversaires. En Italie, les comportements abusifs se retrouvent à tous les niveaux du jeu. Avant sa mort le mois dernier, le sociologue et écrivain italien Mauro Valeri a enregistré plus de 80 cas sur deux saisons de football pour jeunes, dont certains concernaient des enfants de 12 ans seulement. "L'Italie ne s'est jamais considérée comme un pays multiethnique, et alors que d'autres pays se sont sérieusement attaqués au racisme dans le football, l'Italie ne l'a jamais fait", a déclaré Mauro Valeri au journal britannique Guardian en septembre. La consternation s'est encore accentuée début décembre lorsque le journal national Corriere dello Sport a publié le titre "Vendredi noir" au-dessus d'un article mettant en scène deux joueurs noirs, Romelu Lukaku de l'Inter Milan et Chris Smalling de la Roma. Lorsque Lukaku et Smalling ont critiqué la manchette, le journal a rejeté les accusations de racisme et a affirmé que la manchette était "innocente" et "rendue toxique par ceux qui ont du poison en eux". Puis, quelques semaines plus tard, la ligue italienne a lancé sa campagne contre le racisme : le 16 décembre, elle a dévoilé des affiches représentant les visages de trois singes. "Le monde nous regarde et nous ne pouvons pas nous en sortir", a commenté le magazine Esquire Italia. Le directeur exécutif de Fare, M. Powar, affirme que le manque de diversité dans les abris et les salles de conférence a un effet profond sur les réponses aux incidents racistes. Bien que les joueurs noirs soient nombreux dans toutes les grandes ligues européennes, il y a un manque important de représentation parmi les directeurs et les administrateurs. Lors de la Coupe du monde de 2018, seul un des 32 directeurs d'équipe nationale était noir. Une étude de Fare 2014 a révélé que dans le football européen, seulement 0,6 % des postes de direction étaient occupés par des minorités ethniques, et que seulement 0,4 % des postes de cadres supérieurs étaient occupés par des minorités ethniques. "Il est important de traiter la question de la diversité de toute urgence. Où sont les dirigeants des minorités ethniques ? Où sont les cadres noirs ?" demande M. Powar. "Ils n'existent pas et c'est un problème." Les militants et les joueurs ont également mis en garde contre une augmentation des abus en ligne. L'organisation antiraciste Kick It Out a fait état de 22 000 messages discriminatoires sur les médias sociaux destinés aux joueurs et aux équipes qui ont participé au championnat d'Europe de 2016. En avril dernier, des joueurs professionnels basés en Angleterre ont organisé un boycott des médias sociaux pendant 24 heures afin d'exiger des mesures plus fermes pour lutter contre les abus en ligne. En 2018, le Brésil et le milieu de terrain de Manchester City, Fernandinho, se sont temporairement exclus de l'équipe nationale après avoir été victime d'abus racistes sur Twitter à la suite de la défaite du Brésil contre la Belgique lors de la Coupe du monde.
https://www.bbc.com/afrique/sports-51464674
5sports
CAN 2019: l'Ouganda aussi boude l'entrainement
Selon la Fédération ougandaise de football (FUFA), les joueurs ougandais ont boycotté l'entraînement à la Coupe d'Afrique des Nations mardi en raison d'une dispute salariale. C'est le dernier différend de ce type à éclater lors du tournoi, après ceux avec le Zimbabwe, le Nigeria et le Cameroun. Les Cranes ont terminé deuxièmes de leur groupe et se préparent à affronter le Sénégal en huitièmes de finale vendredi. Selon la FIFA, les joueurs tentent de "renégocier" les termes d'un accord signé entre les deux parties. Ils disent que l'arrangement a été convenu avant le tournoi et a détaillé les paiements qui avaient déjà été faits à l'équipe. Lire aussi Ouganda : des footballeurs licenciés Partielles sous tension en Ouganda 23 radios fermées pour "promotion de la sorcellerie" "En date du 2 juillet 2019, chaque joueur a reçu jusqu'à 14 600 $... avec des indemnités journalières et des bonus de gain en attente d'être gagnés", peut-on lire dans un communiqué. "Nous espérons que les joueurs reviendront sur leur décision et se présenteront à l'entraînement mercredi", a déclaré un porte-parole de la FUFA à la BBC. Les joueurs n'ont pas encore fait de commentaires. Le Nigeria, le Zimbabwe et le Cameroun ont tous connu des situations similaires, que ce soit dans le cadre de la préparation d'Égypte 2019 ou depuis son lancement. Toutes ces situations ont été résolues sans perturbation significative du tournoi.
CAN 2019: l'Ouganda aussi boude l'entrainement Selon la Fédération ougandaise de football (FUFA), les joueurs ougandais ont boycotté l'entraînement à la Coupe d'Afrique des Nations mardi en raison d'une dispute salariale. C'est le dernier différend de ce type à éclater lors du tournoi, après ceux avec le Zimbabwe, le Nigeria et le Cameroun. Les Cranes ont terminé deuxièmes de leur groupe et se préparent à affronter le Sénégal en huitièmes de finale vendredi. Selon la FIFA, les joueurs tentent de "renégocier" les termes d'un accord signé entre les deux parties. Ils disent que l'arrangement a été convenu avant le tournoi et a détaillé les paiements qui avaient déjà été faits à l'équipe. Lire aussi Ouganda : des footballeurs licenciés Partielles sous tension en Ouganda 23 radios fermées pour "promotion de la sorcellerie" "En date du 2 juillet 2019, chaque joueur a reçu jusqu'à 14 600 $... avec des indemnités journalières et des bonus de gain en attente d'être gagnés", peut-on lire dans un communiqué. "Nous espérons que les joueurs reviendront sur leur décision et se présenteront à l'entraînement mercredi", a déclaré un porte-parole de la FUFA à la BBC. Les joueurs n'ont pas encore fait de commentaires. Le Nigeria, le Zimbabwe et le Cameroun ont tous connu des situations similaires, que ce soit dans le cadre de la préparation d'Égypte 2019 ou depuis son lancement. Toutes ces situations ont été résolues sans perturbation significative du tournoi.
https://www.bbc.com/afrique/sports-48854371
5sports
Quelles sont les preuves scientifiques qui justifient la fermeture des gymnases?
Pour la deuxième fois cette année, les gymnases de certaines régions d'Angleterre ont fermé leurs portes. Ce n'est pas à l'échelle nationale cette fois-ci - seuls les lieux répondant au critère du niveau «très élevé» de risque dans le cadre du nouveau système d'alerte anglais ont éteint les tapis de course. Mais quelles sont les preuves scientifiques justifiant la fermeture des gymnases? Sont-ils des endroits plus risqués en cas de pandémie que les magasins et les restaurants? Et comment expliquer que le gouvernement ordonne la fermeture des gymnases et nous dit en même temps de rester en forme et de prendre soin de notre santé mentale alors que les cas de coronavirus augmentent? Un propriétaire d'une salle de sport du Merseyside a été condamné à une amende de 1 000 £ (environ 720 000 Fcfa) après avoir publié sur les réseaux sociaux que sa salle de sport resterait ouverte «non pas pour un gain financier mais davantage pour le bien-être mental et physique de nos membres». Et les utilisateurs de salles de sport ont dit à Newsbeat (un programme de BBC) qu'ils étaient «déconcertés» par la décision de fermer les salles de sport alors que d'autres endroits restent ouverts. Que nous dit la science? Le professeur Jonathan Ball est un expert des virus de l'Université de Nottingham. "On a tendance à faire de l'exercice assez vigoureusement, ce qui signifie qu'on peut respirer rapidement et assez profondément. "Par conséquent, on peut s'attendre à produire potentiellement des gouttelettes ou des aérosols qui pourraient infecter d'autres personnes"., dit-il à Newsbeat. Il souligne également qu'il existe de nombreuses parties des équipements que les gens touchent, comme les poignées, avant de toucher leur visage. Il y a un mais cependant. Le professeur Ball dit qu'une grande partie de ce risque peut être considérablement réduite grâce à des mesures telles qu'une climatisation efficace, le nettoyage régulier, la distance sociale et la désinfection des mains. ''D'après les données que j'ai vues de Public Health England, il n'est pas évident qu'il existe un risque élevé pour les infections dans l'environnement du gymnase s'ils sont soumis à un examen plus minutieux. Je pense qu'il est important pour le gouvernement et pour les scientifiques d'expliquer les données qui ont conduit à des restrictions supplémentaires." Lire aussi : "Je pense que le gouvernement et les autorités locales vont chercher des établissements qu'ils peuvent essayer de cibler pour réduire la propagation du virus, sans perdre de vue l'impact économique que cela peut avoir. Nous commençons donc à voir ce que, à première vue, certains pourraient considérer comme des restrictions injustes visant certaines activités, mais les activités dans d'autres secteurs comme les pub, par exemple sont autorisées." "Mais les impacts économiques sont peut-être considérés comme moins dommageables dans les domaines visés. Mais vous savez, c'est une décision politique." Analyse par BBC Reality Check Au Royaume-Uni, les seules données gouvernementales sur les gymnases proviennent du rapport de surveillance de Public Health England, basées sur les indications provenant des tests et des contacts. Ces données placent les gymnases à 3%, les supermarchés à 12%, les pubs et les bars à 10% et les écoles secondaires à 5% de risque de propagation. Mais ce que signifient ces pourcentages est un peu délicat. La semaine précédant le 11 octobre, 73 561 personnes qui avaient été testées positifs au coronavirus devaient rechercher leurs contacts. Parmi ces contacts, 20 776 ont eu lieu pendant les sept jours précédents. Environ 620 d'entre eux ont déclaré être allés au gymnase. Nous ne savons pas s'ils ont été contaminés au gymnase ou pas - nous savons juste qu'ils ont visité le gymnase. Est-ce beaucoup? C'est difficile à dire - vous devez prendre en compte le nombre de personnes qui fréquentent régulièrement une salle de sport par rapport, par exemple, à un supermarché. Le fait est que pour la dernière semaine, les gymnases sont arrivés sixième sur la liste des lieux communs, devant les gens qui vont à l'université, ceux qui travaillent dans les maisons de retraite et les gens qui achètent des vêtements. Et le gouvernement ne manque pas de l'avoir remarqué. Son groupe consultatif scientifique Sage a estimé que la fermeture des gymnases et des centres de loisirs pourrait potentiellement réduire le nombre R (c'est le nombre moyen de personnes infectées par chaque personne infectée) de 0,1, mais a souligné que l'estimation est "très difficile" à faire.
Quelles sont les preuves scientifiques qui justifient la fermeture des gymnases? Pour la deuxième fois cette année, les gymnases de certaines régions d'Angleterre ont fermé leurs portes. Ce n'est pas à l'échelle nationale cette fois-ci - seuls les lieux répondant au critère du niveau «très élevé» de risque dans le cadre du nouveau système d'alerte anglais ont éteint les tapis de course. Mais quelles sont les preuves scientifiques justifiant la fermeture des gymnases? Sont-ils des endroits plus risqués en cas de pandémie que les magasins et les restaurants? Et comment expliquer que le gouvernement ordonne la fermeture des gymnases et nous dit en même temps de rester en forme et de prendre soin de notre santé mentale alors que les cas de coronavirus augmentent? Un propriétaire d'une salle de sport du Merseyside a été condamné à une amende de 1 000 £ (environ 720 000 Fcfa) après avoir publié sur les réseaux sociaux que sa salle de sport resterait ouverte «non pas pour un gain financier mais davantage pour le bien-être mental et physique de nos membres». Et les utilisateurs de salles de sport ont dit à Newsbeat (un programme de BBC) qu'ils étaient «déconcertés» par la décision de fermer les salles de sport alors que d'autres endroits restent ouverts. Que nous dit la science? Le professeur Jonathan Ball est un expert des virus de l'Université de Nottingham. "On a tendance à faire de l'exercice assez vigoureusement, ce qui signifie qu'on peut respirer rapidement et assez profondément. "Par conséquent, on peut s'attendre à produire potentiellement des gouttelettes ou des aérosols qui pourraient infecter d'autres personnes"., dit-il à Newsbeat. Il souligne également qu'il existe de nombreuses parties des équipements que les gens touchent, comme les poignées, avant de toucher leur visage. Il y a un mais cependant. Le professeur Ball dit qu'une grande partie de ce risque peut être considérablement réduite grâce à des mesures telles qu'une climatisation efficace, le nettoyage régulier, la distance sociale et la désinfection des mains. ''D'après les données que j'ai vues de Public Health England, il n'est pas évident qu'il existe un risque élevé pour les infections dans l'environnement du gymnase s'ils sont soumis à un examen plus minutieux. Je pense qu'il est important pour le gouvernement et pour les scientifiques d'expliquer les données qui ont conduit à des restrictions supplémentaires." Lire aussi : "Je pense que le gouvernement et les autorités locales vont chercher des établissements qu'ils peuvent essayer de cibler pour réduire la propagation du virus, sans perdre de vue l'impact économique que cela peut avoir. Nous commençons donc à voir ce que, à première vue, certains pourraient considérer comme des restrictions injustes visant certaines activités, mais les activités dans d'autres secteurs comme les pub, par exemple sont autorisées." "Mais les impacts économiques sont peut-être considérés comme moins dommageables dans les domaines visés. Mais vous savez, c'est une décision politique." Analyse par BBC Reality Check Au Royaume-Uni, les seules données gouvernementales sur les gymnases proviennent du rapport de surveillance de Public Health England, basées sur les indications provenant des tests et des contacts. Ces données placent les gymnases à 3%, les supermarchés à 12%, les pubs et les bars à 10% et les écoles secondaires à 5% de risque de propagation. Mais ce que signifient ces pourcentages est un peu délicat. La semaine précédant le 11 octobre, 73 561 personnes qui avaient été testées positifs au coronavirus devaient rechercher leurs contacts. Parmi ces contacts, 20 776 ont eu lieu pendant les sept jours précédents. Environ 620 d'entre eux ont déclaré être allés au gymnase. Nous ne savons pas s'ils ont été contaminés au gymnase ou pas - nous savons juste qu'ils ont visité le gymnase. Est-ce beaucoup? C'est difficile à dire - vous devez prendre en compte le nombre de personnes qui fréquentent régulièrement une salle de sport par rapport, par exemple, à un supermarché. Le fait est que pour la dernière semaine, les gymnases sont arrivés sixième sur la liste des lieux communs, devant les gens qui vont à l'université, ceux qui travaillent dans les maisons de retraite et les gens qui achètent des vêtements. Et le gouvernement ne manque pas de l'avoir remarqué. Son groupe consultatif scientifique Sage a estimé que la fermeture des gymnases et des centres de loisirs pourrait potentiellement réduire le nombre R (c'est le nombre moyen de personnes infectées par chaque personne infectée) de 0,1, mais a souligné que l'estimation est "très difficile" à faire.
https://www.bbc.com/afrique/monde-54592999
2health
"L'obésité devrait être définie par l'état de santé et non le poids"
Une nouvelle directive clinique canadienne indique que l'obésité devrait être définie par l'état de santé d'une personne, et pas seulement par son poids. Elle conseille également aux médecins d'aller au-delà de la simple recommandation d'un régime alimentaire et de l'exercice physique. Les spécialistes devraient plutôt se concentrer sur les causes profondes de la prise de poids et adopter une approche holistique de la santé. La directive, qui a été publiée mardi dans le Journal de l'Association médicale canadienne, admet spécifiquement la stigmatisation liée au poids des patients dans le système de santé. "Le discours culturel dominant sur l'obésité alimente des hypothèses sur l'irresponsabilité personnelle et le manque de volonté et rejette la responsabilité et la honte sur les personnes vivant avec l'obésité", indique la directive, qui est destinée à être utilisée par les médecins de premier recours pour diagnostiquer et traiter l'obésité dans leur pratique quotidienne. Ximena Ramos-Salas, directrice de la recherche et de la politique chez Obesity Canada et l'un des auteurs de la directive soutient que les recherches montrent que de nombreux médecins font de la discrimination à l'encontre des patients obèses. Ce qui peut entraîner de plus mauvais résultats pour la santé, quel que soit leur poids. "Les préjugés sur le poids ne consistent pas seulement à croire ce qu'il y a de mal à propos de l'obésité", dit-elle. "Les préjugés sur le poids ont en fait un effet sur le comportement des praticiens de la santé". Lire aussi De petites réductions de poids, d'environ 3 à 5 %, peuvent entraîner des améliorations de la santé et le "meilleur poids" d'une personne obèse pourrait ne pas être son "poids idéal" selon l'IMC, indique la directive. Elle souligne que l'obésité est une maladie chronique complexe qui doit être gérée tout au long de la vie. "Pendant longtemps, nous avons associé l'obésité à un comportement de style de vie... Il y a eu beaucoup de honte et de reproches auparavant", dit Mme Ramos-Salas. "Les personnes vivant avec l'obésité ont besoin de soutien comme les personnes vivant avec toute autre maladie chronique." Mais au lieu de simplement conseiller aux patients de "manger moins, bouger plus", la directive encourage les médecins à fournir un soutien sous forme de thérapie psychologique, de médicaments et de chirurgie bariatrique comme le pontage gastrique. La directive ne supprime pas complètement les conseils habituels en matière de perte de poids. "Tous les individus, quelle que soit leur taille ou leur composition corporelle, gagneraient à adopter des habitudes alimentaires saines et équilibrées et à pratiquer une activité physique régulière", affirme-t-elle. Cependant, elle note qu'il est souvent difficile de perdre du poids car le cerveau compense en ayant plus faim, ce qui encourage les gens à manger davantage. De nombreuses études ont montré que la plupart des personnes qui perdent du poids en suivant un régime le reprennent. "Les régimes ne fonctionnent pas", déclare Mme Ramos-Salas. Les médecins devraient également demander la permission avant de discuter du poids d'un patient et travailler avec lui pour se concentrer sur les objectifs de santé qui lui importent, au lieu de lui dire simplement de réduire ses calories.
"L'obésité devrait être définie par l'état de santé et non le poids" Une nouvelle directive clinique canadienne indique que l'obésité devrait être définie par l'état de santé d'une personne, et pas seulement par son poids. Elle conseille également aux médecins d'aller au-delà de la simple recommandation d'un régime alimentaire et de l'exercice physique. Les spécialistes devraient plutôt se concentrer sur les causes profondes de la prise de poids et adopter une approche holistique de la santé. La directive, qui a été publiée mardi dans le Journal de l'Association médicale canadienne, admet spécifiquement la stigmatisation liée au poids des patients dans le système de santé. "Le discours culturel dominant sur l'obésité alimente des hypothèses sur l'irresponsabilité personnelle et le manque de volonté et rejette la responsabilité et la honte sur les personnes vivant avec l'obésité", indique la directive, qui est destinée à être utilisée par les médecins de premier recours pour diagnostiquer et traiter l'obésité dans leur pratique quotidienne. Ximena Ramos-Salas, directrice de la recherche et de la politique chez Obesity Canada et l'un des auteurs de la directive soutient que les recherches montrent que de nombreux médecins font de la discrimination à l'encontre des patients obèses. Ce qui peut entraîner de plus mauvais résultats pour la santé, quel que soit leur poids. "Les préjugés sur le poids ne consistent pas seulement à croire ce qu'il y a de mal à propos de l'obésité", dit-elle. "Les préjugés sur le poids ont en fait un effet sur le comportement des praticiens de la santé". Lire aussi De petites réductions de poids, d'environ 3 à 5 %, peuvent entraîner des améliorations de la santé et le "meilleur poids" d'une personne obèse pourrait ne pas être son "poids idéal" selon l'IMC, indique la directive. Elle souligne que l'obésité est une maladie chronique complexe qui doit être gérée tout au long de la vie. "Pendant longtemps, nous avons associé l'obésité à un comportement de style de vie... Il y a eu beaucoup de honte et de reproches auparavant", dit Mme Ramos-Salas. "Les personnes vivant avec l'obésité ont besoin de soutien comme les personnes vivant avec toute autre maladie chronique." Mais au lieu de simplement conseiller aux patients de "manger moins, bouger plus", la directive encourage les médecins à fournir un soutien sous forme de thérapie psychologique, de médicaments et de chirurgie bariatrique comme le pontage gastrique. La directive ne supprime pas complètement les conseils habituels en matière de perte de poids. "Tous les individus, quelle que soit leur taille ou leur composition corporelle, gagneraient à adopter des habitudes alimentaires saines et équilibrées et à pratiquer une activité physique régulière", affirme-t-elle. Cependant, elle note qu'il est souvent difficile de perdre du poids car le cerveau compense en ayant plus faim, ce qui encourage les gens à manger davantage. De nombreuses études ont montré que la plupart des personnes qui perdent du poids en suivant un régime le reprennent. "Les régimes ne fonctionnent pas", déclare Mme Ramos-Salas. Les médecins devraient également demander la permission avant de discuter du poids d'un patient et travailler avec lui pour se concentrer sur les objectifs de santé qui lui importent, au lieu de lui dire simplement de réduire ses calories.
https://www.bbc.com/afrique/monde-53651708
5sports
Primes de la Coupe du monde au Sénégal : la frustration des athlètes
La décision du président sénégalais, Macky Sall, de verser aux joueurs de l'équipe nationale senior de football des primes après la Coupe du monde, bien qu'ils n'aient pas atteint leur objectif, a provoqué la colère de certains athlètes du pays. Les champions d'Afrique avaient pour mission d'atteindre les quarts de finale du Mondial, mais ils ont été éliminés au deuxième tour, après une défaite contre l'Angleterre, 0-3. Lire aussi sur BBC Afrique : "Nous paierons intégralement les primes de qualification pour les quarts de finale, pour toute la délégation officielle", a annoncé Macky Sall deux jours après l'élimination des Lions. Les primes de la Coupe du monde - qui proviennent du budget de près de 19 millions de livres sterling (environ 14,1 milliards de francs CFA) débloqué par le gouvernement sénégalais pour assurer les dépenses de la Coupe du monde - varieront en fonction du niveau de participation des 26 joueurs à l'ensemble de la compétition, y compris les éliminatoires. D'anciens joueurs de l'équipe nationale senior de football et d'autres sportifs sénégalais ont dénoncé l'initiative présidentielle. "Si vous gagnez, vous devez être récompensé. Si vous perdez, en revanche, vous devez en tirer des leçons", a déclaré au journal Stades un ancien attaquant des Lions du Sénégal, Diomansy Kamara. Malgré sa nature généreuse, la décision de Macky Sall a été accueillie avec regret par certains athlètes. Ces derniers doivent souvent se battre pour financer leur propre participation aux compétitions. Hamadel Ndiaye est un champion sénégalais de triathlon qui tente d'atteindre les séries mondiales et de se qualifier pour les Jeux olympiques. Bien qu'il ait travaillé comme caméraman à Londres, il a souvent du mal à acheter les billets d'avion en vue de sa participation aux compétitions. Ndiaye dit avoir ressenti un choc lorsqu'il a appris que les supporters de l'équipe nationale devaient se rendre au Qatar sans rien payer avec leurs propres moyens, pour soutenir les Lions. "Tout d'abord, j'ai été troublé lorsque j'ai entendu parler de la belle somme d'argent débloquée pour emmener les supporters au Qatar", a déclaré à la BBC l'ancien nageur âgé de 26 ans. "En 2019 et 2021, j'ai voulu participer à une course, mais le billet d'avion pour Dakar était de 705 livres sterling (environ 525 294 francs CFA) et je devais payer 100 livres sterling (environ 89 420 francs CFA) de plus pour mon vélo comme bagage supplémentaire, mais je ne pouvais pas me le permettre", raconte Hamadel Ndiaye. "Parfois, nous devons attendre jusqu'à la dernière minute pour savoir si nous pourrons participer ou pas", se plaint-il. Lire aussi : Le point de vue de Ndiaye est soutenu par l'athlète Sangoné Kandji, qui pratique le triple saut. Kandji affirme que de telles situations se produisent beaucoup trop souvent et empêchent les athlètes de s'"acclimater" sur les lieux des compétitions et impactent leurs résultats. "Cette année, aux Jeux de la solidarité islamique, nous sommes arrivés en retard à Konya et l'un des athlètes a atterri à la veille de sa course. Ces choses sont à revoir, afin que nous puissions aider l'athlète à récupérer après son voyage et avant les compétitions." Kandji ajoute qu'elle a été récompensée d'une "modeste somme" après son titre obtenu aux Championnats d'Afrique d'athlétisme de Maurice, en juin. Ndèye Binta Diongue, une escrimeuse sénégalaise, se bat également pour gagner sa vie. La Fédération sénégalaise d'escrime lui a payé l'année dernière des primes qui devaient être versées depuis 2008. "Cette année, j'ai remporté la médaille de bronze aux Championnats d'Afrique, et les primes ne me sont pas encore parvenues", déclare-t-elle à BBC Sport Africa. "Les fonds destinés au football engendrent des frustrations…" se désole Ndèye Binta Diongue. Selon elle, un Sénégalais médaillé d'or en escrime au niveau continental perçoit environ 539 livres sterling (environ 402 094 francs CFA), une somme que dépasse de loin celle versée aux footballeurs. Lire aussi : Outre les frustrations qu'engendrent les primes accordées aux Lions du football, les athlètes sont également constamment troublés par l'attention accordée à cette discipline sportive aux dépens des autres sports. "Le football est la priorité et tout le monde le sait. Toutes les fédérations africaines en souffrent", regrette Diongue. Le député Guy Marius Sagna, l'un des leaders de l'opposition, a manifesté son soutien aux athlètes, lors du vote du budget du ministère des Sports à l'Assemblée nationale, en décembre dernier. "C'est un débat qui dure depuis longtemps : est-il le ministre des Sports ou le ministre du Football ?" a demandé M. Sagna. "Des sports comme le karaté ou le taekwondo ont apporté des médailles mondiales. Le football n'a jamais apporté de médaille mondiale, mais la façon dont on s'occupe du football n'a absolument rien à voir ce qu'on fait avec le karaté ou le taekwondo", a dénoncé le député. Lire aussi : Saut erreur de sa part, a déclaré M. Sagna, le budget de la Fédération sénégalaise d'athlétisme est d'environ 30 millions de francs CFA, tandis que le budget d'un seul match amical des Lions du football varie entre 300 millions et 500 millions de francs CFA. "Il n'existe aucun sport que nous ne soutiendrons pas", a promis le ministre des Sports, Yankhoba Diatara. "Je pense que la solution est d'avoir une réunion chaque année, entre le Comité national olympique, le gouvernement et les fédérations, pour faire les arbitrages" sur le plan financier, a-t-il poursuivi. "Les sports susceptibles de remporter des médailles recevront des fonds. Les autres devront attendre", a soutenu M. Diatara. Confrontée à une rareté des fonds, Diongue se concentre sur son propre plan d'entraînement, tout en enseignant l'escrime aux enfants de la ville française d'Asnieres-sur-Seine. "Mon entraîneur m'accepte gratuitement, car il comprend que je ne peux pas payer 2 000 à 4 000 euros (entre 1 300 000 et 2 600 000 francs CFA) par an", explique-t-elle, ajoutant : "Avant les Jeux olympiques de 2020, j'avais trois emplois mais j'ai (…) presque abandonné. Heureusement, j'avais ma famille, mes amis et mes entraîneurs pour m'aider. J'ai également reçu des dons, j'ai réussi à obtenir 3 000 euros (environ 1 967 871 francs CFA) au total." Les primes perçues après sa première participation aux Jeux olympiques ont servi surtout à payer ses dettes. Alors que le Sénégal se prépare à accueillir les Jeux olympiques de la jeunesse en 2026, le premier événement olympique en Afrique, de nouvelles infrastructures sont construites ou rénovées dans et autour de la capitale du pays, Dakar. Lors des derniers Jeux olympiques, à Tokyo, neuf athlètes ont représenté le Sénégal, mais la seule médaille olympique du pays - une médaille d'argent - a été remportée par le coureur de 400 m haies Amadou Dia Ba, à Séoul, en 1988. Une fois encore, ce qui pourrait apparaître comme un investissement solide pour l'avenir continue de susciter l'angoisse de certains athlètes, qui espèrent briller pour le Sénégal lors des prochains Jeux olympiques seniors. "Beaucoup d'investissements ont été faits (…) Pourtant [ces infrastructures] restent inutilisées pendant une bonne partie de l'année", souligne Hamadel Ndiaye. "Les équipements du gymnase de [Dakar Arena] sont à peine utilisés et je trouve cela dommage…" déplore Ndiaye.
Primes de la Coupe du monde au Sénégal : la frustration des athlètes La décision du président sénégalais, Macky Sall, de verser aux joueurs de l'équipe nationale senior de football des primes après la Coupe du monde, bien qu'ils n'aient pas atteint leur objectif, a provoqué la colère de certains athlètes du pays. Les champions d'Afrique avaient pour mission d'atteindre les quarts de finale du Mondial, mais ils ont été éliminés au deuxième tour, après une défaite contre l'Angleterre, 0-3. Lire aussi sur BBC Afrique : "Nous paierons intégralement les primes de qualification pour les quarts de finale, pour toute la délégation officielle", a annoncé Macky Sall deux jours après l'élimination des Lions. Les primes de la Coupe du monde - qui proviennent du budget de près de 19 millions de livres sterling (environ 14,1 milliards de francs CFA) débloqué par le gouvernement sénégalais pour assurer les dépenses de la Coupe du monde - varieront en fonction du niveau de participation des 26 joueurs à l'ensemble de la compétition, y compris les éliminatoires. D'anciens joueurs de l'équipe nationale senior de football et d'autres sportifs sénégalais ont dénoncé l'initiative présidentielle. "Si vous gagnez, vous devez être récompensé. Si vous perdez, en revanche, vous devez en tirer des leçons", a déclaré au journal Stades un ancien attaquant des Lions du Sénégal, Diomansy Kamara. Malgré sa nature généreuse, la décision de Macky Sall a été accueillie avec regret par certains athlètes. Ces derniers doivent souvent se battre pour financer leur propre participation aux compétitions. Hamadel Ndiaye est un champion sénégalais de triathlon qui tente d'atteindre les séries mondiales et de se qualifier pour les Jeux olympiques. Bien qu'il ait travaillé comme caméraman à Londres, il a souvent du mal à acheter les billets d'avion en vue de sa participation aux compétitions. Ndiaye dit avoir ressenti un choc lorsqu'il a appris que les supporters de l'équipe nationale devaient se rendre au Qatar sans rien payer avec leurs propres moyens, pour soutenir les Lions. "Tout d'abord, j'ai été troublé lorsque j'ai entendu parler de la belle somme d'argent débloquée pour emmener les supporters au Qatar", a déclaré à la BBC l'ancien nageur âgé de 26 ans. "En 2019 et 2021, j'ai voulu participer à une course, mais le billet d'avion pour Dakar était de 705 livres sterling (environ 525 294 francs CFA) et je devais payer 100 livres sterling (environ 89 420 francs CFA) de plus pour mon vélo comme bagage supplémentaire, mais je ne pouvais pas me le permettre", raconte Hamadel Ndiaye. "Parfois, nous devons attendre jusqu'à la dernière minute pour savoir si nous pourrons participer ou pas", se plaint-il. Lire aussi : Le point de vue de Ndiaye est soutenu par l'athlète Sangoné Kandji, qui pratique le triple saut. Kandji affirme que de telles situations se produisent beaucoup trop souvent et empêchent les athlètes de s'"acclimater" sur les lieux des compétitions et impactent leurs résultats. "Cette année, aux Jeux de la solidarité islamique, nous sommes arrivés en retard à Konya et l'un des athlètes a atterri à la veille de sa course. Ces choses sont à revoir, afin que nous puissions aider l'athlète à récupérer après son voyage et avant les compétitions." Kandji ajoute qu'elle a été récompensée d'une "modeste somme" après son titre obtenu aux Championnats d'Afrique d'athlétisme de Maurice, en juin. Ndèye Binta Diongue, une escrimeuse sénégalaise, se bat également pour gagner sa vie. La Fédération sénégalaise d'escrime lui a payé l'année dernière des primes qui devaient être versées depuis 2008. "Cette année, j'ai remporté la médaille de bronze aux Championnats d'Afrique, et les primes ne me sont pas encore parvenues", déclare-t-elle à BBC Sport Africa. "Les fonds destinés au football engendrent des frustrations…" se désole Ndèye Binta Diongue. Selon elle, un Sénégalais médaillé d'or en escrime au niveau continental perçoit environ 539 livres sterling (environ 402 094 francs CFA), une somme que dépasse de loin celle versée aux footballeurs. Lire aussi : Outre les frustrations qu'engendrent les primes accordées aux Lions du football, les athlètes sont également constamment troublés par l'attention accordée à cette discipline sportive aux dépens des autres sports. "Le football est la priorité et tout le monde le sait. Toutes les fédérations africaines en souffrent", regrette Diongue. Le député Guy Marius Sagna, l'un des leaders de l'opposition, a manifesté son soutien aux athlètes, lors du vote du budget du ministère des Sports à l'Assemblée nationale, en décembre dernier. "C'est un débat qui dure depuis longtemps : est-il le ministre des Sports ou le ministre du Football ?" a demandé M. Sagna. "Des sports comme le karaté ou le taekwondo ont apporté des médailles mondiales. Le football n'a jamais apporté de médaille mondiale, mais la façon dont on s'occupe du football n'a absolument rien à voir ce qu'on fait avec le karaté ou le taekwondo", a dénoncé le député. Lire aussi : Saut erreur de sa part, a déclaré M. Sagna, le budget de la Fédération sénégalaise d'athlétisme est d'environ 30 millions de francs CFA, tandis que le budget d'un seul match amical des Lions du football varie entre 300 millions et 500 millions de francs CFA. "Il n'existe aucun sport que nous ne soutiendrons pas", a promis le ministre des Sports, Yankhoba Diatara. "Je pense que la solution est d'avoir une réunion chaque année, entre le Comité national olympique, le gouvernement et les fédérations, pour faire les arbitrages" sur le plan financier, a-t-il poursuivi. "Les sports susceptibles de remporter des médailles recevront des fonds. Les autres devront attendre", a soutenu M. Diatara. Confrontée à une rareté des fonds, Diongue se concentre sur son propre plan d'entraînement, tout en enseignant l'escrime aux enfants de la ville française d'Asnieres-sur-Seine. "Mon entraîneur m'accepte gratuitement, car il comprend que je ne peux pas payer 2 000 à 4 000 euros (entre 1 300 000 et 2 600 000 francs CFA) par an", explique-t-elle, ajoutant : "Avant les Jeux olympiques de 2020, j'avais trois emplois mais j'ai (…) presque abandonné. Heureusement, j'avais ma famille, mes amis et mes entraîneurs pour m'aider. J'ai également reçu des dons, j'ai réussi à obtenir 3 000 euros (environ 1 967 871 francs CFA) au total." Les primes perçues après sa première participation aux Jeux olympiques ont servi surtout à payer ses dettes. Alors que le Sénégal se prépare à accueillir les Jeux olympiques de la jeunesse en 2026, le premier événement olympique en Afrique, de nouvelles infrastructures sont construites ou rénovées dans et autour de la capitale du pays, Dakar. Lors des derniers Jeux olympiques, à Tokyo, neuf athlètes ont représenté le Sénégal, mais la seule médaille olympique du pays - une médaille d'argent - a été remportée par le coureur de 400 m haies Amadou Dia Ba, à Séoul, en 1988. Une fois encore, ce qui pourrait apparaître comme un investissement solide pour l'avenir continue de susciter l'angoisse de certains athlètes, qui espèrent briller pour le Sénégal lors des prochains Jeux olympiques seniors. "Beaucoup d'investissements ont été faits (…) Pourtant [ces infrastructures] restent inutilisées pendant une bonne partie de l'année", souligne Hamadel Ndiaye. "Les équipements du gymnase de [Dakar Arena] sont à peine utilisés et je trouve cela dommage…" déplore Ndiaye.
https://www.bbc.com/afrique/region-64074352
2health
A la rencontre du Kényan qui sensibilise les hommes sur les menstrues
Steve Kipepeo encourage les hommes de son pays à parler et à s'informer sur les menstrues, démystifiant ainsi l'idée que c'est un problème qui ne concerne que les femmes. M. Kipepeo, qui vit dans le bidonville de Mukuru, à Nairobi, la capitale du Kenya, parle aux hommes dans leurs lieux de rencontre, autour des tables de billard. Il a déclaré aux émissions "Lifeclinic" et "Maisha" de la BBC qu'il avait commencé à éduquer les hommes sur les règles, après avoir remarqué que les femmes de sa communauté avaient besoin de soutien. "La plupart des filles ici n'ont pas de solutions appropriées pour leurs menstrues. Elles finissent par avoir des relations sexuelles avec des hommes qui peuvent leur acheter des serviettes hygiéniques", a-t-il dit. A lire aussi : "Elles sont abusées et abandonnent même l'école. Elles finissent par utiliser des choses bizarres comme des morceaux de matelas, de vieux vêtements ou même du papier de soie", déplore Steve Kipepeo. M. Kipepeo affirme que lors de sa première rencontre avec des hommes, il leur a tendu une serviette hygiénique - en essayant de faire en sorte qu'il soit normal que les hommes en manipulent une. "La plupart d'entre eux ne veulent même pas prendre la serviette. Ils me regardaient simplement avec une certaine attitude. Ils pensent que c'est un tabou de parler des règles. Ils ne comprennent pas qu'il est important d'apprendre ce que les filles vivent pendant leurs règles", a-t-il constaté. Steve Kipepeo espère normaliser la conversation sur les menstrues et gagner le soutien des hommes dans ce combat.
A la rencontre du Kényan qui sensibilise les hommes sur les menstrues Steve Kipepeo encourage les hommes de son pays à parler et à s'informer sur les menstrues, démystifiant ainsi l'idée que c'est un problème qui ne concerne que les femmes. M. Kipepeo, qui vit dans le bidonville de Mukuru, à Nairobi, la capitale du Kenya, parle aux hommes dans leurs lieux de rencontre, autour des tables de billard. Il a déclaré aux émissions "Lifeclinic" et "Maisha" de la BBC qu'il avait commencé à éduquer les hommes sur les règles, après avoir remarqué que les femmes de sa communauté avaient besoin de soutien. "La plupart des filles ici n'ont pas de solutions appropriées pour leurs menstrues. Elles finissent par avoir des relations sexuelles avec des hommes qui peuvent leur acheter des serviettes hygiéniques", a-t-il dit. A lire aussi : "Elles sont abusées et abandonnent même l'école. Elles finissent par utiliser des choses bizarres comme des morceaux de matelas, de vieux vêtements ou même du papier de soie", déplore Steve Kipepeo. M. Kipepeo affirme que lors de sa première rencontre avec des hommes, il leur a tendu une serviette hygiénique - en essayant de faire en sorte qu'il soit normal que les hommes en manipulent une. "La plupart d'entre eux ne veulent même pas prendre la serviette. Ils me regardaient simplement avec une certaine attitude. Ils pensent que c'est un tabou de parler des règles. Ils ne comprennent pas qu'il est important d'apprendre ce que les filles vivent pendant leurs règles", a-t-il constaté. Steve Kipepeo espère normaliser la conversation sur les menstrues et gagner le soutien des hommes dans ce combat.
https://www.bbc.com/afrique/region-51767656
3politics
Pourquoi les troupes ougandaises sont entrées une nouvelle fois en RD Congo
Les forces ougandaises ont une nouvelle fois franchi la frontière occidentale du pays pour pénétrer en République démocratique du Congo. Les incursions précédentes ont été extrêmement controversées, les troupes ayant par le passé combattu des soldats rwandais, commis des atrocités et pillé les ressources naturelles du pays. Mais cette fois, c'est avec l'approbation du gouvernement de la RD Congo. A lire aussi sur BBC Afrique : S'exprimant quelques jours après un attentat suicide perpétré le mois dernier au cœur de la capitale, Kampala, le président Yoweri Museveni a appelé les responsables à se rendre : "Mon conseil à tous... s'ils ne se rendent pas, ils mourront." Le gouvernement était clairement déterminé à poursuivre les militants où qu'ils se trouvent. Dans le dernier et le plus audacieux d'une série d'attentats, le 16 novembre, trois kamikazes se sont fait exploser et ont tué au moins quatre autres personnes. Le gouvernement a accusé un groupe rebelle islamiste militant appelé les Forces démocratiques alliées (ADF), qui a été fondé en Ouganda mais a ensuite été forcé de s'installer en RD Congo. Il affirme que ce groupe fait désormais partie du groupe État islamique. Mardi, l'armée ougandaise a confirmé qu'elle avait effectué des frappes aériennes sur des cibles des ADF de l'autre côté de la frontière. Puis, mercredi, des centaines de soldats ougandais ont été vus en train de traverser la frontière avec la République démocratique du Congo. Le gouvernement congolais a déclaré qu'il avait invité les forces armées de son voisin à entrer dans le pays, les ADF étant l'un des nombreux groupes armés qui font des ravages dans l'est de la RD Congo. Les ADF, chassés de l'Ouganda au début des années 2000, attaquent et pillent des villages congolais, tuent des gens et recrutent de force des enfants depuis au moins dix ans. Un habitant de la ville de Beni, près de la frontière, a déclaré à la BBC qu'il pouvait entendre le bruit des explosions. "Il y a de sérieux combats. Les soldats ougandais sont entrés à pied et avec des véhicules. Nous avons vu des drones voler". Des vidéos ont circulé sur les médias sociaux montrant des villageois proches de Beni regardant des colonnes de soldats ougandais défiler. Mais les responsables des gouvernements ougandais et congolais n'ont pas donné beaucoup de détails, sauf pour confirmer la présence de troupes ougandaises. L'armée ougandaise a publié une série de photos montrant des colonnes de soldats en RD Congo accompagnées de véhicules blindés et de chars. Elle affirme que des milliers de combattants des ADF ont été tués dans les frappes aériennes, mais n'a fourni aucune preuve et il n'a pas été possible de vérifier. L'opération sera réexaminée tous les deux mois, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le porte-parole de l'armée congolaise, le général Leon Kasonga, a déclaré que les combats se déroulaient dans des zones reculées, notamment au milieu d'une forêt et dans le parc national des Virunga, qui s'étend le long de la frontière entre les deux pays. Il a ajouté que les mouvements de troupes, la durée de l'opération et le nombre de victimes étaient confidentiels. Les politiciens de l'opposition et certains commentateurs se sont vivement opposés à l'incursion des troupes en RD Congo. Cela s'explique en partie par le fait que le déploiement a été effectué sans consultation ni approbation du Parlement, comme l'exige la Constitution. Mais l'Ouganda a déjà fait fi de cette exigence par le passé. Il n'y a pas eu de consultation lorsque les troupes ont pénétré en RD Congo dans les années 1990. Et en 2013, les forces ougandaises sont passées au Soudan du Sud pour soutenir le président Salva Kiir sans l'approbation du Parlement. Si de nombreux Congolais souhaitent désespérément que les attaques des ADF cessent, certains ne gardent pas un bon souvenir des précédentes incursions ougandaises. La réaction du Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix congolais, résume certaines des préoccupations. "Non aux pyromanes/pompiers, les mêmes erreurs produiront les mêmes effets tragiques. Debout les Congolais, Nation en danger !" a-t-il tweeté en début de semaine. Le groupe militant Lucha a également exprimé son inquiétude, affirmant que ce n'était pas le moyen de ramener la paix dans cette région troublée. S'adressant à l'armée congolaise, il a déclaré dans un communiqué que "la confiance... doit être gagnée. Le peuple a besoin d'un gouvernement et d'une armée dans lesquels il peut vraiment placer toute sa confiance." Un porte-parole de la Monusco, la force de l'ONU en RD Congo, a déclaré qu'inviter les Ougandais était un choix légitime et que l'ONU encourageait "les pays de la région à travailler ensemble pour résoudre la menace transfrontalière". La Monusco a déjà mené des opérations conjointes avec l'armée congolaise pour tenter d'arrêter les attaques des ADF, mais celles-ci se poursuivent. L'armée ougandaise a une réputation souillée pour ses incursions en RD Congo dans les années 1990 et au début des années 2000. En 1999 et 2000, les forces armées ougandaises et rwandaises, chacune soutenant une faction différente du groupe rebelle RCD, se sont affrontées dans la ville congolaise de Kisangani. Le RCD se battait pour renverser le président de l'époque, Laurent Kabila. Dans ce qui est désormais connu comme la guerre des six jours, plus de 1 000 personnes auraient été tuées en juin 2000, alors que les forces ougandaises et rwandaises se battaient pour prendre le contrôle de la ville. Les troupes ougandaises ont été accusées de violations des droits de l'homme à l'encontre de la population pendant cette phase des combats. On leur reproche notamment d'avoir exploité sexuellement des femmes locales. Les forces ougandaises ont également été accusées de piller les vastes ressources naturelles de la RD Congo. Selon un rapport des Nations unies de 2001, les forces ougandaises, ainsi que d'autres voisins, ont pillé des minéraux, du café, du bois et du bétail. En 2005, la Cour internationale de justice a déclaré que l'Ouganda devait verser des réparations à la RD Congo pour cette invasion illégale. L'argent n'a toujours pas été remis. La région, riche en ressources, attire les rebelles depuis des décennies. Selon certains rapports, au moins 120 groupes militants différents y seraient basés. Les combats portent aujourd'hui autant sur le contrôle des richesses du pays que sur le pouvoir politique. Certains pays voisins ont été accusés de soutenir les rebelles afin de profiter du chaos par le pillage. Bien que le président Félix Tshisekedi ait déclaré ce qui a été appelé un "état de siège" - essentiellement la loi martiale - dans les deux provinces concernées, les attaques et les meurtres de résidents se sont poursuivis. Regarder :
Pourquoi les troupes ougandaises sont entrées une nouvelle fois en RD Congo Les forces ougandaises ont une nouvelle fois franchi la frontière occidentale du pays pour pénétrer en République démocratique du Congo. Les incursions précédentes ont été extrêmement controversées, les troupes ayant par le passé combattu des soldats rwandais, commis des atrocités et pillé les ressources naturelles du pays. Mais cette fois, c'est avec l'approbation du gouvernement de la RD Congo. A lire aussi sur BBC Afrique : S'exprimant quelques jours après un attentat suicide perpétré le mois dernier au cœur de la capitale, Kampala, le président Yoweri Museveni a appelé les responsables à se rendre : "Mon conseil à tous... s'ils ne se rendent pas, ils mourront." Le gouvernement était clairement déterminé à poursuivre les militants où qu'ils se trouvent. Dans le dernier et le plus audacieux d'une série d'attentats, le 16 novembre, trois kamikazes se sont fait exploser et ont tué au moins quatre autres personnes. Le gouvernement a accusé un groupe rebelle islamiste militant appelé les Forces démocratiques alliées (ADF), qui a été fondé en Ouganda mais a ensuite été forcé de s'installer en RD Congo. Il affirme que ce groupe fait désormais partie du groupe État islamique. Mardi, l'armée ougandaise a confirmé qu'elle avait effectué des frappes aériennes sur des cibles des ADF de l'autre côté de la frontière. Puis, mercredi, des centaines de soldats ougandais ont été vus en train de traverser la frontière avec la République démocratique du Congo. Le gouvernement congolais a déclaré qu'il avait invité les forces armées de son voisin à entrer dans le pays, les ADF étant l'un des nombreux groupes armés qui font des ravages dans l'est de la RD Congo. Les ADF, chassés de l'Ouganda au début des années 2000, attaquent et pillent des villages congolais, tuent des gens et recrutent de force des enfants depuis au moins dix ans. Un habitant de la ville de Beni, près de la frontière, a déclaré à la BBC qu'il pouvait entendre le bruit des explosions. "Il y a de sérieux combats. Les soldats ougandais sont entrés à pied et avec des véhicules. Nous avons vu des drones voler". Des vidéos ont circulé sur les médias sociaux montrant des villageois proches de Beni regardant des colonnes de soldats ougandais défiler. Mais les responsables des gouvernements ougandais et congolais n'ont pas donné beaucoup de détails, sauf pour confirmer la présence de troupes ougandaises. L'armée ougandaise a publié une série de photos montrant des colonnes de soldats en RD Congo accompagnées de véhicules blindés et de chars. Elle affirme que des milliers de combattants des ADF ont été tués dans les frappes aériennes, mais n'a fourni aucune preuve et il n'a pas été possible de vérifier. L'opération sera réexaminée tous les deux mois, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le porte-parole de l'armée congolaise, le général Leon Kasonga, a déclaré que les combats se déroulaient dans des zones reculées, notamment au milieu d'une forêt et dans le parc national des Virunga, qui s'étend le long de la frontière entre les deux pays. Il a ajouté que les mouvements de troupes, la durée de l'opération et le nombre de victimes étaient confidentiels. Les politiciens de l'opposition et certains commentateurs se sont vivement opposés à l'incursion des troupes en RD Congo. Cela s'explique en partie par le fait que le déploiement a été effectué sans consultation ni approbation du Parlement, comme l'exige la Constitution. Mais l'Ouganda a déjà fait fi de cette exigence par le passé. Il n'y a pas eu de consultation lorsque les troupes ont pénétré en RD Congo dans les années 1990. Et en 2013, les forces ougandaises sont passées au Soudan du Sud pour soutenir le président Salva Kiir sans l'approbation du Parlement. Si de nombreux Congolais souhaitent désespérément que les attaques des ADF cessent, certains ne gardent pas un bon souvenir des précédentes incursions ougandaises. La réaction du Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix congolais, résume certaines des préoccupations. "Non aux pyromanes/pompiers, les mêmes erreurs produiront les mêmes effets tragiques. Debout les Congolais, Nation en danger !" a-t-il tweeté en début de semaine. Le groupe militant Lucha a également exprimé son inquiétude, affirmant que ce n'était pas le moyen de ramener la paix dans cette région troublée. S'adressant à l'armée congolaise, il a déclaré dans un communiqué que "la confiance... doit être gagnée. Le peuple a besoin d'un gouvernement et d'une armée dans lesquels il peut vraiment placer toute sa confiance." Un porte-parole de la Monusco, la force de l'ONU en RD Congo, a déclaré qu'inviter les Ougandais était un choix légitime et que l'ONU encourageait "les pays de la région à travailler ensemble pour résoudre la menace transfrontalière". La Monusco a déjà mené des opérations conjointes avec l'armée congolaise pour tenter d'arrêter les attaques des ADF, mais celles-ci se poursuivent. L'armée ougandaise a une réputation souillée pour ses incursions en RD Congo dans les années 1990 et au début des années 2000. En 1999 et 2000, les forces armées ougandaises et rwandaises, chacune soutenant une faction différente du groupe rebelle RCD, se sont affrontées dans la ville congolaise de Kisangani. Le RCD se battait pour renverser le président de l'époque, Laurent Kabila. Dans ce qui est désormais connu comme la guerre des six jours, plus de 1 000 personnes auraient été tuées en juin 2000, alors que les forces ougandaises et rwandaises se battaient pour prendre le contrôle de la ville. Les troupes ougandaises ont été accusées de violations des droits de l'homme à l'encontre de la population pendant cette phase des combats. On leur reproche notamment d'avoir exploité sexuellement des femmes locales. Les forces ougandaises ont également été accusées de piller les vastes ressources naturelles de la RD Congo. Selon un rapport des Nations unies de 2001, les forces ougandaises, ainsi que d'autres voisins, ont pillé des minéraux, du café, du bois et du bétail. En 2005, la Cour internationale de justice a déclaré que l'Ouganda devait verser des réparations à la RD Congo pour cette invasion illégale. L'argent n'a toujours pas été remis. La région, riche en ressources, attire les rebelles depuis des décennies. Selon certains rapports, au moins 120 groupes militants différents y seraient basés. Les combats portent aujourd'hui autant sur le contrôle des richesses du pays que sur le pouvoir politique. Certains pays voisins ont été accusés de soutenir les rebelles afin de profiter du chaos par le pillage. Bien que le président Félix Tshisekedi ait déclaré ce qui a été appelé un "état de siège" - essentiellement la loi martiale - dans les deux provinces concernées, les attaques et les meurtres de résidents se sont poursuivis. Regarder :
https://www.bbc.com/afrique/region-59562770
5sports
L'international ghanéen, Christian Atsu, vous fait découvrir les secrets de son équipe
Vous avez toujours rêvé de plonger dans le vestiaire de l'équipe du Ghana ? Saisissez l'opportunité aux côtés de l'international ghanéen, Christian Atsu. Découvrez tous les petits secrets de son équipe comme si vous étiez avec eux. Lire aussi : CAN 2019 : Les Black Stars vers une cinquième étoile ? Asamoah Gyan nommé ''capitaine général'' des Black Stars CAN 2019 : Cameroun, rester roi d’Afrique CAN 2019 : le retour des Ecureuils CAN 2019 : deuxième participation de la Guinée Bissau
L'international ghanéen, Christian Atsu, vous fait découvrir les secrets de son équipe Vous avez toujours rêvé de plonger dans le vestiaire de l'équipe du Ghana ? Saisissez l'opportunité aux côtés de l'international ghanéen, Christian Atsu. Découvrez tous les petits secrets de son équipe comme si vous étiez avec eux. Lire aussi : CAN 2019 : Les Black Stars vers une cinquième étoile ? Asamoah Gyan nommé ''capitaine général'' des Black Stars CAN 2019 : Cameroun, rester roi d’Afrique CAN 2019 : le retour des Ecureuils CAN 2019 : deuxième participation de la Guinée Bissau
https://www.bbc.com/afrique/sports-48759213
3politics
Conflit Russie-Ukraine : choc et soutien dans les rues de Moscou
Choc, horreur et perplexité - trois mots qui pourraient décrire l'humeur de beaucoup dans la capitale Moscou et dans la ville méridionale de Rostov ce jeudi. Mais les journalistes de la BBC découvrent que les avis sont partagés quant à savoir s'il faut condamner ou applaudir les actions du président Poutine. Lorsque deux jeunes hommes bien habillés s'arrêtent pour discuter avec la BBC, l'un d'eux semble assez détendu au sujet de l'invasion de l'Ukraine. A surtout lire sur BBC Afrique : "Oui, nous avons entendu quelque chose mais nous n'avons pas eu l'occasion de comprendre ce qui se passe", dit-il. Mais il est rapidement interrompu par son ami, qui jure en le faisant. "Nous sommes choqués", dit-il. "Nous n'avons jamais vu de guerre de notre vivant et nous sommes sur le point d'en voir une". Un homme en manteau bleu vif a l'air malheureux. "On ne sait pas trop quoi faire et c'est très effrayant", dit-il. "Mais outre la peur, il y a un sentiment d'horreur et un sentiment de honte face à ce que font nos autorités. Dans mon cercle d'amis, ce sentiment est très répandu. "Je n'ai jamais voté pour ceux qui sont au pouvoir actuellement", ajoute-t-il, "et j'ai fait ce que j'ai pu, ce qu'une personne en Russie est actuellement capable de faire pour influencer la vie politique - je suis allé aux manifestations. Mais je ne pense pas qu'il y en aura maintenant. Tout le monde a bien trop peur." Une femme ne sait pas trop quoi penser de ces nouvelles, bien qu'elle soit généralement contre la guerre. "Ce sont les politiciens qui essaient de régler les choses entre eux et les gens ordinaires qui souffrent. Cela ne fera rien de bon pour ma famille". Certains de ceux qui sont contre l'invasion se sont rassemblés sur la place Pouchkine, dans le centre de Moscou, pour protester. Anastasia Golubeva, de la BBC russe, estime qu'il y avait initialement plus de 200 personnes rassemblées avant que la police ne demande aux gens de partir. Toute personne commençant à crier "Non à la guerre !" a été arrêtée. Un jeune homme confie à la BBC : "j'ai pleuré toute la journée. Des gens meurent en Ukraine. Des enfants meurent. Des hommes qui se battent meurent. Et puis quoi ? Nous, les jeunes hommes russes de 19-20 ans, nous serons envoyés au combat nous aussi ?". Lorsqu'on lui demande si lui et ses amis ont eu peur de venir au rassemblement, il répond : "Non. Ce n'est pas effrayant. Ce qui se passe en Ukraine et à ses frontières est effrayant. Ce que nous avons ici maintenant n'est rien". À l'écart de la manifestation, un homme vêtu d'un manteau bleu pâle et bleu marine déclare soutenir à la fois l'Ukraine et la Russie, mais pas le président russe Poutine. Une déclaration publique aussi directe est rarement entendue en Russie de nos jours. "Cela est fait dans le but de satisfaire les ambitions géopolitiques de notre leader", dit-il. Mais trois personnes plus âgées - deux hommes d'âge moyen et une femme âgée - sont beaucoup plus favorables à l'invasion. Un homme portant une casquette de baseball parle de "protéger les Russes" en Ukraine. Il blâme les Ukrainiens eux-mêmes et dit que c'est "leur propre faute s'ils se sont retrouvés dans cette situation". "Ils ont toujours été problématiques, tout au long de l'histoire", dit-il. En savoir plus sur l'attaque de la Russie en Ukraine : Une femme en manteau et chapeau rose fait également référence aux Russes en Ukraine. "Il y a des Russes qui vivent là-bas", dit-elle. Mais qu'en est-il des Ukrainiens qui vivent là-bas, demandons-nous ? "Les Ukrainiens sont pour la plupart des terroristes", claque-t-elle, ajoutant qu'elle tient cette information de la télévision d'État et de YouTube. "C'est une offre de paix", dit un autre homme âgé. "Tout va bien se passer après". À Rostov, une région du sud de la Russie qui a accueilli des personnes évacuées des zones tenues par les séparatistes en Ukraine, l'ambiance est encore plus appréhensive qu'à Moscou. Une femme vêtue d'un manteau rouge vif ne sait pas trop quoi penser des événements. "Nous sommes inquiets de ce qui se passe car c'est si proche de nous. Mais aussi nous ne sommes pas complètement sûrs de ce qui s'est passé", ajoute-t-elle. "Nous ne croyons pas vraiment les nouvelles que nous voyons à la télévision". Une jeune femme portant un bonnet de laine gris et une parka rouge a l'air morose. "C'est très effrayant. Ça nous rend inquiets pour nos enfants." Un homme âgé aux cheveux gris et aux yeux sombres et brillants ne peut cacher sa tristesse. "Nous avons autrefois gagné une immense guerre et nous sommes maintenant en guerre entre nous ?" demande-t-il rhétoriquement. Plus certaine que la ligne de conduite choisie est la bonne, une jeune femme portant un bonnet tricoté et un manteau bordé de fourrure. "Ce n'est que justice", dit-elle. "Ce qui se passe maintenant. Ce qui nous a été enlevé nous est maintenant rendu." Une femme dans un manteau rose framboise avec ses lunettes perchées sur son masque facial est également sûre que l'invasion était une bonne décision. "Nous allons très bien survivre, dit-elle. Nous avons un grand pays, riche en ressources. Personne ne pourra nous mettre à genoux avec des sanctions."
Conflit Russie-Ukraine : choc et soutien dans les rues de Moscou Choc, horreur et perplexité - trois mots qui pourraient décrire l'humeur de beaucoup dans la capitale Moscou et dans la ville méridionale de Rostov ce jeudi. Mais les journalistes de la BBC découvrent que les avis sont partagés quant à savoir s'il faut condamner ou applaudir les actions du président Poutine. Lorsque deux jeunes hommes bien habillés s'arrêtent pour discuter avec la BBC, l'un d'eux semble assez détendu au sujet de l'invasion de l'Ukraine. A surtout lire sur BBC Afrique : "Oui, nous avons entendu quelque chose mais nous n'avons pas eu l'occasion de comprendre ce qui se passe", dit-il. Mais il est rapidement interrompu par son ami, qui jure en le faisant. "Nous sommes choqués", dit-il. "Nous n'avons jamais vu de guerre de notre vivant et nous sommes sur le point d'en voir une". Un homme en manteau bleu vif a l'air malheureux. "On ne sait pas trop quoi faire et c'est très effrayant", dit-il. "Mais outre la peur, il y a un sentiment d'horreur et un sentiment de honte face à ce que font nos autorités. Dans mon cercle d'amis, ce sentiment est très répandu. "Je n'ai jamais voté pour ceux qui sont au pouvoir actuellement", ajoute-t-il, "et j'ai fait ce que j'ai pu, ce qu'une personne en Russie est actuellement capable de faire pour influencer la vie politique - je suis allé aux manifestations. Mais je ne pense pas qu'il y en aura maintenant. Tout le monde a bien trop peur." Une femme ne sait pas trop quoi penser de ces nouvelles, bien qu'elle soit généralement contre la guerre. "Ce sont les politiciens qui essaient de régler les choses entre eux et les gens ordinaires qui souffrent. Cela ne fera rien de bon pour ma famille". Certains de ceux qui sont contre l'invasion se sont rassemblés sur la place Pouchkine, dans le centre de Moscou, pour protester. Anastasia Golubeva, de la BBC russe, estime qu'il y avait initialement plus de 200 personnes rassemblées avant que la police ne demande aux gens de partir. Toute personne commençant à crier "Non à la guerre !" a été arrêtée. Un jeune homme confie à la BBC : "j'ai pleuré toute la journée. Des gens meurent en Ukraine. Des enfants meurent. Des hommes qui se battent meurent. Et puis quoi ? Nous, les jeunes hommes russes de 19-20 ans, nous serons envoyés au combat nous aussi ?". Lorsqu'on lui demande si lui et ses amis ont eu peur de venir au rassemblement, il répond : "Non. Ce n'est pas effrayant. Ce qui se passe en Ukraine et à ses frontières est effrayant. Ce que nous avons ici maintenant n'est rien". À l'écart de la manifestation, un homme vêtu d'un manteau bleu pâle et bleu marine déclare soutenir à la fois l'Ukraine et la Russie, mais pas le président russe Poutine. Une déclaration publique aussi directe est rarement entendue en Russie de nos jours. "Cela est fait dans le but de satisfaire les ambitions géopolitiques de notre leader", dit-il. Mais trois personnes plus âgées - deux hommes d'âge moyen et une femme âgée - sont beaucoup plus favorables à l'invasion. Un homme portant une casquette de baseball parle de "protéger les Russes" en Ukraine. Il blâme les Ukrainiens eux-mêmes et dit que c'est "leur propre faute s'ils se sont retrouvés dans cette situation". "Ils ont toujours été problématiques, tout au long de l'histoire", dit-il. En savoir plus sur l'attaque de la Russie en Ukraine : Une femme en manteau et chapeau rose fait également référence aux Russes en Ukraine. "Il y a des Russes qui vivent là-bas", dit-elle. Mais qu'en est-il des Ukrainiens qui vivent là-bas, demandons-nous ? "Les Ukrainiens sont pour la plupart des terroristes", claque-t-elle, ajoutant qu'elle tient cette information de la télévision d'État et de YouTube. "C'est une offre de paix", dit un autre homme âgé. "Tout va bien se passer après". À Rostov, une région du sud de la Russie qui a accueilli des personnes évacuées des zones tenues par les séparatistes en Ukraine, l'ambiance est encore plus appréhensive qu'à Moscou. Une femme vêtue d'un manteau rouge vif ne sait pas trop quoi penser des événements. "Nous sommes inquiets de ce qui se passe car c'est si proche de nous. Mais aussi nous ne sommes pas complètement sûrs de ce qui s'est passé", ajoute-t-elle. "Nous ne croyons pas vraiment les nouvelles que nous voyons à la télévision". Une jeune femme portant un bonnet de laine gris et une parka rouge a l'air morose. "C'est très effrayant. Ça nous rend inquiets pour nos enfants." Un homme âgé aux cheveux gris et aux yeux sombres et brillants ne peut cacher sa tristesse. "Nous avons autrefois gagné une immense guerre et nous sommes maintenant en guerre entre nous ?" demande-t-il rhétoriquement. Plus certaine que la ligne de conduite choisie est la bonne, une jeune femme portant un bonnet tricoté et un manteau bordé de fourrure. "Ce n'est que justice", dit-elle. "Ce qui se passe maintenant. Ce qui nous a été enlevé nous est maintenant rendu." Une femme dans un manteau rose framboise avec ses lunettes perchées sur son masque facial est également sûre que l'invasion était une bonne décision. "Nous allons très bien survivre, dit-elle. Nous avons un grand pays, riche en ressources. Personne ne pourra nous mettre à genoux avec des sanctions."
https://www.bbc.com/afrique/monde-60522665
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Psychologie : comment utiliser l'anxiété à votre avantage ?
Lorsque mon fils est né avec une maladie cardiaque congénitale, comme tout parent, je me suis sentie perdue. Il a dû subir une opération à cœur ouvert et j'ai ressenti une incertitude écrasante quant à ce que l'avenir pouvait nous réserver. Je savais que l'issue ne serait peut-être pas bonne, mais je savais aussi qu'une issue positive était possible si je pouvais lui fournir les meilleurs soins. Cependant, pour de nombreuses personnes, l'anxiété peut être étouffante et est devenue synonyme de mal-être. Lire aussi : Lorsque j'ai grandi dans les années 1980, le stress était le raccourci habituel pour désigner un malaise émotionnel. Comment se passe l'organisation de votre mariage ? Oh, c'est génial, mais je suis stressée. Comment se passe votre chimiothérapie ? Plutôt stressante, mais je m'en sors. Aujourd'hui, nous semblons vivre à l'ère de l'anxiété. Google Trends montre que les recherches du mot "anxiété" ont augmenté de plus de 300 % depuis 2004. L'anxiété nous préoccupe, à juste titre. Pas moins de 31 % de la population américaine connaîtra un trouble de l'anxiété à un moment de sa vie, qui peut aller du trouble de l'anxiété généralisée au trouble panique et au trouble de l'anxiété sociale - qui est l'un des types les plus courants. En dehors des diagnostics médicaux, le mot semble également s'être glissé dans notre langage courant. Il a usurpé le stress pour désigner le sentiment d'inconfort - l'anxiété à l'idée de faire une présentation, d'aller à un rendez-vous galant ou de commencer un nouvel emploi. Le mot est devenu omniprésent et a absorbé sa signification, à la manière d'une amibe, pour tout englober, de la crainte à l'anticipation agréable. Trop souvent, le simple fait de l'utiliser confère à ces expériences un aspect négatif, en leur insufflant une menace et un soupçon d'inconvenance. Ensuite, il y a les troubles anxieux - ils sont les plus courants des diagnostics de santé mentale, plus courants que la dépression et la toxicomanie. Des centaines de millions de personnes dans le monde se verront diagnostiquer un trouble anxieux au cours de leur vie. Les taux de ces troubles, en particulier chez les jeunes, continuent d'augmenter, comme ils le font depuis plus de vingt ans. Pourtant, il existe des dizaines de thérapies validées, 30 médicaments anti-anxiété différents, des centaines d'excellents livres d'auto-assistance et des milliers d'études scientifiques rigoureuses. S'ils peuvent certainement aider les individus, pourquoi ces solutions n'ont-elles pas réussi à réduire l'ampleur du problème de manière aussi spectaculaire ? Comme je l'avance dans mon livre Future Tense, l'une des raisons de cet échec est que les professionnels de la santé mentale, moi y compris, ont involontairement induit les gens en erreur sur la nature de l'anxiété dans le passé - un malentendu qui nous a fait du tort. Je propose une nouvelle approche, plus utile et pleine d'espoir, pour comprendre et vivre avec l'anxiété au 21e siècle - l'utiliser à votre avantage. Dans un tel moment, il était difficile de se concentrer sur ces points positifs, mais j'ai appris que je pouvais utiliser mon anxiété pour garder mon énergie. Sachant que l'avenir était incertain mais que mes actions pouvaient influencer le résultat, mon anxiété m'a aidé à fonctionner dans une situation qui aurait pu me sembler désespérée. Je crois que l'anxiété peut être un outil pour nous aider à faire face aux défis que la vie nous lance. Les émotions sont des outils de survie, forgés et affinés au cours de centaines de milliers d'années d'évolution pour protéger et assurer la prospérité de l'homme. L'anxiété est une information sur l'avenir incertain : quelque chose de mauvais pourrait arriver, mais quelque chose de bien pourrait aussi arriver. L'anxiété, c'est l'attente du résultat positif ou négatif de votre test Covid, ou l'anticipation d'une conversation difficile avec votre patron, qui peut se passer bien ou complètement mal. L'anxiété n'est cependant pas une information sur des menaces certaines et présentes - c'est la peur, comme voir un aileron de requin sortir de l'eau à quelques mètres de l'endroit où vous nagez. La peur nous prépare principalement à nous battre, à prendre la fuite ou à nous figer, alors que l'anxiété est un facteur de civilisation. Elle nous prépare à persister, à rester vigilants et à agir de manière à éviter les catastrophes futures, mais aussi à concrétiser les possibilités positives. Les émotions négatives comme l'anxiété ont longtemps eu mauvaise réputation : au mieux, elles sont irrationnelles, au pire, elles sont destructrices. Le poète romain Horace a écrit, il y a plus de 2 000 ans, que la colère est une courte folie. Mais au cours des 150 dernières années, à partir de l'ouvrage de Darwin intitulé L'expression des émotions chez l'homme et l'animal, nous avons compris que les émotions comme la colère, la peur et l'anxiété sont plus avantageuses que dangereuses. À l'instar du pouce opposable et du langage, les émotions sont des outils de survie, forgés et affinés au cours de centaines de milliers d'années d'évolution pour protéger et assurer la prospérité des humains. Elles le font en fournissant deux choses : des informations et une préparation. Lorsque nous sommes anxieux, non seulement nous sommes plus créatifs et innovants, mais notre cerveau réagit avec plus de concentration et d'efficacité lorsque nous sommes confrontés à l'imprévisible. L'anxiété est donc plus que le "circuit de la peur" du cerveau. L'anxiété active également nos pulsions de récompense et de connexion sociale, nous incitant à travailler pour ce qui nous tient à cœur, à entrer en contact avec les autres et à être plus productifs. C'est pourquoi, du point de vue de la théorie de l'évolution, l'anxiété n'est pas destructrice. L'anxiété incarne la logique de la survie. Pourtant, la théorie et la recherche évolutionnistes ne sont pas parvenues jusqu'à la conscience du public - ni jusqu'à celle de la plupart des professionnels de la santé. Loin de considérer l'anxiété comme un allié potentiel, nous la traitons comme un ennemi qui hurle aux portes. Si les troubles anxieux peuvent être paralysants, l'utilisation répandue du terme "anxiété" pour désigner un malaise général est problématique car elle signifie que nous acceptons deux idées fausses essentielles : (a) l'anxiété est dangereuse et destructrice ; et (b) la solution à sa douleur est de la prévenir ou de l'éradiquer. C'est une façon de penser qui nous a amenés à percevoir les anxiétés quotidiennes comme des dysfonctionnements à réparer. Pourtant, seuls les troubles anxieux - lorsque l'anxiété extrême et nos tentatives pour y faire face interfèrent avec notre vie quotidienne - sont reconnus comme des problèmes de santé mentale. L'émotion de l'anxiété, en revanche, devrait être considérée comme saine et normale - et même bénéfique. La logique inexorable de cette métaphore de la maladie nous oblige à la pousser encore plus loin : comme d'autres maladies, des maladies infectieuses aux cancers, tant que nous n'avons pas supprimé l'anxiété, nous ne pouvons pas être mentalement sains, tout comme la simple présence d'une cellule cancéreuse signifie que nous sommes malades. Cette métaphore de la maladie nous piège plutôt que de nous élever, car elle nous pousse à confondre l'anxiété normale avec un trouble, et à craindre, éviter et supprimer tout sentiment d'anxiété dès que nous l'éprouvons. À la différence d'une maladie infectieuse ou d'un cancer, l'évitement et la suppression de l'anxiété vont presque certainement l'amplifier, tout en exigeant un coût d'opportunité en nous empêchant de trouver des moyens productifs d'y faire face et de développer des compétences de résilience émotionnelle. C'est le cercle vicieux de l'anxiété, une spirale hors de contrôle : ressentir l'anxiété comme dangereuse, la craindre et finalement la fuir par la suppression et l'évitement. Le préjudice causé par la métaphore de la maladie pour l'anxiété ne s'arrête pas là. Elle nous empêche également de voir que l'anxiété n'est pas seulement quelque chose à apaiser et à gérer. L'anxiété est quelque chose à maîtriser et à exploiter, car elle a évolué pour nous aider à persévérer, à innover, à établir des liens sociaux et à garder espoir face à l'incertitude, afin de créer un avenir meilleur. L'anxiété fait mal pour faire son travail. Même les origines du mot, dérivé des mots latin et grec anciens pour ''étouffé'', ''douloureusement'' restreint et ''mal à l'aise'', reflètent ce caractère désagréable essentiel. Seule une chose aussi désagréable peut nous obliger à nous asseoir et à prêter attention, peut exiger que nous travaillions dur pour éviter un danger futur et tracer une voie plus positive. Pensez à l'anxiété comme à un détecteur de fumée, qui nous avertit que la maison est en train de prendre feu et nous incite à prendre les mesures nécessaires. Pourtant, la plupart d'entre nous ont appris à éviter et à ignorer cette émotion utile - à notre détriment. Imaginez l'anxiété comme un détecteur de fumée, qui nous avertit que la maison est en train de prendre feu et nous incite à prendre des mesures utiles. Et si, au lieu de sortir en courant de la maison et d'appeler les pompiers, nous ignorions simplement l'alarme, ou retirions la pile, ou évitions les endroits de la maison où l'alarme est la plus forte. Ainsi, au lieu de profiter de l'alarme, d'éteindre le feu et de prévenir d'autres incendies, nous nous contentons d'espérer et de prier pour que la maison ne brûle pas. Nous ne pouvons pas ignorer le rôle que jouent le stress incessant et l'adversité. Parfois, la vie ne s'arrête pas et n'importe lequel d'entre nous, dans de telles situations, ressentirait une anxiété intense et écrasante. Mais quelle qu'en soit la cause, écouter notre anxiété - croire qu'il y a une sagesse inhérente à ce qu'elle nous dit et que nous pouvons l'utiliser à notre avantage - est la toute première étape pour apprendre à être anxieux de la bonne manière. Ce changement d'état d'esprit a un impact positif considérable. Une étude de Harvard, par exemple, a montré que lorsqu'on demandait à des personnes socialement anxieuses d'accomplir une tâche réellement stressante - prononcer un discours public devant un jury sans avoir le temps de se préparer - mais qu'on leur apprenait également à considérer leurs réactions anxieuses comme un signal indiquant qu'elles étaient prêtes à relever un défi (au lieu d'un signal de détresse), elles obtenaient de meilleurs résultats sous pression. Ils étaient plus confiants, moins anxieux, leur rythme cardiaque était plus régulier et leur tension artérielle plus basse lorsqu'ils étaient concentrés et engagés. S'engager avec l'anxiété est souvent la clé de la guérison. Prenons l'exemple de la recherche sur les anciens combattants, qui réduisent leur risque de développer un SSPT en accordant plus d'attention aux informations anxiogènes, plutôt qu'en s'en détournant. Ou encore, considérez les patients ayant subi une transplantation cardiaque qui ont eu besoin de moins de jours d'hospitalisation dans l'attente d'une transplantation cardiaque et qui avaient donc plus de chances d'obtenir une greffe lorsqu'ils étaient anxieux. Apprendre à être anxieux de la bonne manière signifie trouver des moyens de travailler à travers l'anxiété plutôt que de la contourner, de tirer parti de l'anxiété et de la canaliser pour atteindre des objectifs, et de discerner quand l'anxiété n'est pas utile et s'entraîner à la laisser partir. Pensez à ce cycle vertueux de l'anxiété comme ayant trois parties : écouter, tirer parti et laisser aller. Écouter : L'anxiété contribue à renforcer notre concentration et notre dynamisme à mesure que nous comblons l'écart entre notre situation actuelle et celle que nous voulons atteindre. C'est pourquoi l'anxiété contient de l'espoir - nous pouvons voir les menaces futures, mais nous gardons aussi les yeux sur le prix et croyons que nous pouvons travailler pour que les bons résultats deviennent réalité. Mais pour que l'anxiété y parvienne, elle doit être inconfortable afin que nous nous asseyions, que nous soyons attentifs et que nous écoutions ce qu'elle nous dit. Les sentiments terribles, ceux que l'on ne peut ignorer, nous poussent également à nous détourner. C'est pourquoi, lorsqu'il s'agit d'écouter l'anxiété, la curiosité est notre meilleure amie. Effet de levier: Trouver des informations utiles dans l'anxiété nous prépare à canaliser et à diriger nos énergies vers des objectifs et à poursuivre un but. Prendre le temps de réfléchir à un objectif permet de remonter le moral, d'améliorer la concentration et l'apprentissage. Ces avantages peuvent persister pendant des mois, voire des années. Lorsque nous canalisons notre anxiété vers la poursuite et la priorisation d'un objectif, c'est là qu'elle devient du courage. L'anxiété alimente notre élan, libère notre force. Laissez-vous aller : Mais l'anxiété n'est pas toujours utile ou directe. Parfois, elle est lente à révéler son message. D'autres fois, elle est inutile - la vie est vraiment difficile, et il y a beaucoup d'émotions mais aucune information utile. Cela nous renvoie au futur, à l'inquiétude et à l'accablement. La meilleure façon de lâcher prise ? Chercher des activités qui nous ralentissent et nous plongent dans le présent : lisez votre poème préféré ou trouvez du réconfort dans la musique. Écoutez ce nouveau podcast. Faire de l'exercice ou une promenade dans les méandres de la nature. Appelez votre thérapeute ou un ami qui apporte toujours une perspective utile. C'est dans ces moments que nous développons également la conscience émotionnelle et les compétences nécessaires pour gérer - et non contourner - nos émotions difficiles, et pour demander de l'aide lorsque nous en avons besoin. À l'heure des pandémies, de la polarisation politique et du changement climatique, beaucoup d'entre nous se sentent, à juste titre, submergés par l'anxiété pour leur avenir. Pour y faire face, nous avons appris à considérer cette émotion comme n'importe quelle maladie : nous voulons la prévenir, l'éviter et l'éradiquer à tout prix. Mais le fait est que nous avons pris les choses à l'envers. Le problème n'est pas l'anxiété. L'anxiété est un messager qui nous dit que nous sommes confrontés à l'incertitude et que nous devons relever le défi, ou qui nous indique que notre vie doit changer ou que nous avons besoin de soutien. Au contraire, l'un des principaux problèmes est que nos croyances sur l'anxiété nous empêchent de croire que nous pouvons la gérer, d'accéder aux stratégies d'adaptation et aux traitements qui existent et d'en tirer profit, et d'apprendre à l'utiliser à notre avantage. Et lorsque nos croyances aggravent l'anxiété, nous risquons davantage de nous engager sur la voie de l'anxiété débilitante et des troubles anxieux. Le principal problème d'une personne diagnostiquée comme souffrant d'un trouble anxieux n'est pas qu'elle éprouve une anxiété intense, mais que les outils dont elle dispose pour atténuer ces sentiments lui causent une déficience fonctionnelle. Cela les empêche de prendre soin d'elles-mêmes, de travailler, de nouer des liens avec les autres et de vivre une vie épanouie. Changer notre approche de l'anxiété peut nous aider, peu importe où nous nous situons sur le spectre de l'anxiété. Et nous nous trouvons tous quelque part sur ce spectre. Il y a plus de 180 ans, le philosophe danois Soren Kierkegaard a écrit : "Quiconque apprend à être anxieux de la bonne manière a appris le summum." Nous sommes tous nés anxieux. Le travail de l'être humain consiste à apprendre que, même si l'anxiété peut être difficile, parfois terrifiante, nous pouvons apprendre à en faire une alliée, un avantage et une source d'ingéniosité. Lorsque nous sauvons l'anxiété, nous nous sauvons nous-mêmes.
Psychologie : comment utiliser l'anxiété à votre avantage ? Lorsque mon fils est né avec une maladie cardiaque congénitale, comme tout parent, je me suis sentie perdue. Il a dû subir une opération à cœur ouvert et j'ai ressenti une incertitude écrasante quant à ce que l'avenir pouvait nous réserver. Je savais que l'issue ne serait peut-être pas bonne, mais je savais aussi qu'une issue positive était possible si je pouvais lui fournir les meilleurs soins. Cependant, pour de nombreuses personnes, l'anxiété peut être étouffante et est devenue synonyme de mal-être. Lire aussi : Lorsque j'ai grandi dans les années 1980, le stress était le raccourci habituel pour désigner un malaise émotionnel. Comment se passe l'organisation de votre mariage ? Oh, c'est génial, mais je suis stressée. Comment se passe votre chimiothérapie ? Plutôt stressante, mais je m'en sors. Aujourd'hui, nous semblons vivre à l'ère de l'anxiété. Google Trends montre que les recherches du mot "anxiété" ont augmenté de plus de 300 % depuis 2004. L'anxiété nous préoccupe, à juste titre. Pas moins de 31 % de la population américaine connaîtra un trouble de l'anxiété à un moment de sa vie, qui peut aller du trouble de l'anxiété généralisée au trouble panique et au trouble de l'anxiété sociale - qui est l'un des types les plus courants. En dehors des diagnostics médicaux, le mot semble également s'être glissé dans notre langage courant. Il a usurpé le stress pour désigner le sentiment d'inconfort - l'anxiété à l'idée de faire une présentation, d'aller à un rendez-vous galant ou de commencer un nouvel emploi. Le mot est devenu omniprésent et a absorbé sa signification, à la manière d'une amibe, pour tout englober, de la crainte à l'anticipation agréable. Trop souvent, le simple fait de l'utiliser confère à ces expériences un aspect négatif, en leur insufflant une menace et un soupçon d'inconvenance. Ensuite, il y a les troubles anxieux - ils sont les plus courants des diagnostics de santé mentale, plus courants que la dépression et la toxicomanie. Des centaines de millions de personnes dans le monde se verront diagnostiquer un trouble anxieux au cours de leur vie. Les taux de ces troubles, en particulier chez les jeunes, continuent d'augmenter, comme ils le font depuis plus de vingt ans. Pourtant, il existe des dizaines de thérapies validées, 30 médicaments anti-anxiété différents, des centaines d'excellents livres d'auto-assistance et des milliers d'études scientifiques rigoureuses. S'ils peuvent certainement aider les individus, pourquoi ces solutions n'ont-elles pas réussi à réduire l'ampleur du problème de manière aussi spectaculaire ? Comme je l'avance dans mon livre Future Tense, l'une des raisons de cet échec est que les professionnels de la santé mentale, moi y compris, ont involontairement induit les gens en erreur sur la nature de l'anxiété dans le passé - un malentendu qui nous a fait du tort. Je propose une nouvelle approche, plus utile et pleine d'espoir, pour comprendre et vivre avec l'anxiété au 21e siècle - l'utiliser à votre avantage. Dans un tel moment, il était difficile de se concentrer sur ces points positifs, mais j'ai appris que je pouvais utiliser mon anxiété pour garder mon énergie. Sachant que l'avenir était incertain mais que mes actions pouvaient influencer le résultat, mon anxiété m'a aidé à fonctionner dans une situation qui aurait pu me sembler désespérée. Je crois que l'anxiété peut être un outil pour nous aider à faire face aux défis que la vie nous lance. Les émotions sont des outils de survie, forgés et affinés au cours de centaines de milliers d'années d'évolution pour protéger et assurer la prospérité de l'homme. L'anxiété est une information sur l'avenir incertain : quelque chose de mauvais pourrait arriver, mais quelque chose de bien pourrait aussi arriver. L'anxiété, c'est l'attente du résultat positif ou négatif de votre test Covid, ou l'anticipation d'une conversation difficile avec votre patron, qui peut se passer bien ou complètement mal. L'anxiété n'est cependant pas une information sur des menaces certaines et présentes - c'est la peur, comme voir un aileron de requin sortir de l'eau à quelques mètres de l'endroit où vous nagez. La peur nous prépare principalement à nous battre, à prendre la fuite ou à nous figer, alors que l'anxiété est un facteur de civilisation. Elle nous prépare à persister, à rester vigilants et à agir de manière à éviter les catastrophes futures, mais aussi à concrétiser les possibilités positives. Les émotions négatives comme l'anxiété ont longtemps eu mauvaise réputation : au mieux, elles sont irrationnelles, au pire, elles sont destructrices. Le poète romain Horace a écrit, il y a plus de 2 000 ans, que la colère est une courte folie. Mais au cours des 150 dernières années, à partir de l'ouvrage de Darwin intitulé L'expression des émotions chez l'homme et l'animal, nous avons compris que les émotions comme la colère, la peur et l'anxiété sont plus avantageuses que dangereuses. À l'instar du pouce opposable et du langage, les émotions sont des outils de survie, forgés et affinés au cours de centaines de milliers d'années d'évolution pour protéger et assurer la prospérité des humains. Elles le font en fournissant deux choses : des informations et une préparation. Lorsque nous sommes anxieux, non seulement nous sommes plus créatifs et innovants, mais notre cerveau réagit avec plus de concentration et d'efficacité lorsque nous sommes confrontés à l'imprévisible. L'anxiété est donc plus que le "circuit de la peur" du cerveau. L'anxiété active également nos pulsions de récompense et de connexion sociale, nous incitant à travailler pour ce qui nous tient à cœur, à entrer en contact avec les autres et à être plus productifs. C'est pourquoi, du point de vue de la théorie de l'évolution, l'anxiété n'est pas destructrice. L'anxiété incarne la logique de la survie. Pourtant, la théorie et la recherche évolutionnistes ne sont pas parvenues jusqu'à la conscience du public - ni jusqu'à celle de la plupart des professionnels de la santé. Loin de considérer l'anxiété comme un allié potentiel, nous la traitons comme un ennemi qui hurle aux portes. Si les troubles anxieux peuvent être paralysants, l'utilisation répandue du terme "anxiété" pour désigner un malaise général est problématique car elle signifie que nous acceptons deux idées fausses essentielles : (a) l'anxiété est dangereuse et destructrice ; et (b) la solution à sa douleur est de la prévenir ou de l'éradiquer. C'est une façon de penser qui nous a amenés à percevoir les anxiétés quotidiennes comme des dysfonctionnements à réparer. Pourtant, seuls les troubles anxieux - lorsque l'anxiété extrême et nos tentatives pour y faire face interfèrent avec notre vie quotidienne - sont reconnus comme des problèmes de santé mentale. L'émotion de l'anxiété, en revanche, devrait être considérée comme saine et normale - et même bénéfique. La logique inexorable de cette métaphore de la maladie nous oblige à la pousser encore plus loin : comme d'autres maladies, des maladies infectieuses aux cancers, tant que nous n'avons pas supprimé l'anxiété, nous ne pouvons pas être mentalement sains, tout comme la simple présence d'une cellule cancéreuse signifie que nous sommes malades. Cette métaphore de la maladie nous piège plutôt que de nous élever, car elle nous pousse à confondre l'anxiété normale avec un trouble, et à craindre, éviter et supprimer tout sentiment d'anxiété dès que nous l'éprouvons. À la différence d'une maladie infectieuse ou d'un cancer, l'évitement et la suppression de l'anxiété vont presque certainement l'amplifier, tout en exigeant un coût d'opportunité en nous empêchant de trouver des moyens productifs d'y faire face et de développer des compétences de résilience émotionnelle. C'est le cercle vicieux de l'anxiété, une spirale hors de contrôle : ressentir l'anxiété comme dangereuse, la craindre et finalement la fuir par la suppression et l'évitement. Le préjudice causé par la métaphore de la maladie pour l'anxiété ne s'arrête pas là. Elle nous empêche également de voir que l'anxiété n'est pas seulement quelque chose à apaiser et à gérer. L'anxiété est quelque chose à maîtriser et à exploiter, car elle a évolué pour nous aider à persévérer, à innover, à établir des liens sociaux et à garder espoir face à l'incertitude, afin de créer un avenir meilleur. L'anxiété fait mal pour faire son travail. Même les origines du mot, dérivé des mots latin et grec anciens pour ''étouffé'', ''douloureusement'' restreint et ''mal à l'aise'', reflètent ce caractère désagréable essentiel. Seule une chose aussi désagréable peut nous obliger à nous asseoir et à prêter attention, peut exiger que nous travaillions dur pour éviter un danger futur et tracer une voie plus positive. Pensez à l'anxiété comme à un détecteur de fumée, qui nous avertit que la maison est en train de prendre feu et nous incite à prendre les mesures nécessaires. Pourtant, la plupart d'entre nous ont appris à éviter et à ignorer cette émotion utile - à notre détriment. Imaginez l'anxiété comme un détecteur de fumée, qui nous avertit que la maison est en train de prendre feu et nous incite à prendre des mesures utiles. Et si, au lieu de sortir en courant de la maison et d'appeler les pompiers, nous ignorions simplement l'alarme, ou retirions la pile, ou évitions les endroits de la maison où l'alarme est la plus forte. Ainsi, au lieu de profiter de l'alarme, d'éteindre le feu et de prévenir d'autres incendies, nous nous contentons d'espérer et de prier pour que la maison ne brûle pas. Nous ne pouvons pas ignorer le rôle que jouent le stress incessant et l'adversité. Parfois, la vie ne s'arrête pas et n'importe lequel d'entre nous, dans de telles situations, ressentirait une anxiété intense et écrasante. Mais quelle qu'en soit la cause, écouter notre anxiété - croire qu'il y a une sagesse inhérente à ce qu'elle nous dit et que nous pouvons l'utiliser à notre avantage - est la toute première étape pour apprendre à être anxieux de la bonne manière. Ce changement d'état d'esprit a un impact positif considérable. Une étude de Harvard, par exemple, a montré que lorsqu'on demandait à des personnes socialement anxieuses d'accomplir une tâche réellement stressante - prononcer un discours public devant un jury sans avoir le temps de se préparer - mais qu'on leur apprenait également à considérer leurs réactions anxieuses comme un signal indiquant qu'elles étaient prêtes à relever un défi (au lieu d'un signal de détresse), elles obtenaient de meilleurs résultats sous pression. Ils étaient plus confiants, moins anxieux, leur rythme cardiaque était plus régulier et leur tension artérielle plus basse lorsqu'ils étaient concentrés et engagés. S'engager avec l'anxiété est souvent la clé de la guérison. Prenons l'exemple de la recherche sur les anciens combattants, qui réduisent leur risque de développer un SSPT en accordant plus d'attention aux informations anxiogènes, plutôt qu'en s'en détournant. Ou encore, considérez les patients ayant subi une transplantation cardiaque qui ont eu besoin de moins de jours d'hospitalisation dans l'attente d'une transplantation cardiaque et qui avaient donc plus de chances d'obtenir une greffe lorsqu'ils étaient anxieux. Apprendre à être anxieux de la bonne manière signifie trouver des moyens de travailler à travers l'anxiété plutôt que de la contourner, de tirer parti de l'anxiété et de la canaliser pour atteindre des objectifs, et de discerner quand l'anxiété n'est pas utile et s'entraîner à la laisser partir. Pensez à ce cycle vertueux de l'anxiété comme ayant trois parties : écouter, tirer parti et laisser aller. Écouter : L'anxiété contribue à renforcer notre concentration et notre dynamisme à mesure que nous comblons l'écart entre notre situation actuelle et celle que nous voulons atteindre. C'est pourquoi l'anxiété contient de l'espoir - nous pouvons voir les menaces futures, mais nous gardons aussi les yeux sur le prix et croyons que nous pouvons travailler pour que les bons résultats deviennent réalité. Mais pour que l'anxiété y parvienne, elle doit être inconfortable afin que nous nous asseyions, que nous soyons attentifs et que nous écoutions ce qu'elle nous dit. Les sentiments terribles, ceux que l'on ne peut ignorer, nous poussent également à nous détourner. C'est pourquoi, lorsqu'il s'agit d'écouter l'anxiété, la curiosité est notre meilleure amie. Effet de levier: Trouver des informations utiles dans l'anxiété nous prépare à canaliser et à diriger nos énergies vers des objectifs et à poursuivre un but. Prendre le temps de réfléchir à un objectif permet de remonter le moral, d'améliorer la concentration et l'apprentissage. Ces avantages peuvent persister pendant des mois, voire des années. Lorsque nous canalisons notre anxiété vers la poursuite et la priorisation d'un objectif, c'est là qu'elle devient du courage. L'anxiété alimente notre élan, libère notre force. Laissez-vous aller : Mais l'anxiété n'est pas toujours utile ou directe. Parfois, elle est lente à révéler son message. D'autres fois, elle est inutile - la vie est vraiment difficile, et il y a beaucoup d'émotions mais aucune information utile. Cela nous renvoie au futur, à l'inquiétude et à l'accablement. La meilleure façon de lâcher prise ? Chercher des activités qui nous ralentissent et nous plongent dans le présent : lisez votre poème préféré ou trouvez du réconfort dans la musique. Écoutez ce nouveau podcast. Faire de l'exercice ou une promenade dans les méandres de la nature. Appelez votre thérapeute ou un ami qui apporte toujours une perspective utile. C'est dans ces moments que nous développons également la conscience émotionnelle et les compétences nécessaires pour gérer - et non contourner - nos émotions difficiles, et pour demander de l'aide lorsque nous en avons besoin. À l'heure des pandémies, de la polarisation politique et du changement climatique, beaucoup d'entre nous se sentent, à juste titre, submergés par l'anxiété pour leur avenir. Pour y faire face, nous avons appris à considérer cette émotion comme n'importe quelle maladie : nous voulons la prévenir, l'éviter et l'éradiquer à tout prix. Mais le fait est que nous avons pris les choses à l'envers. Le problème n'est pas l'anxiété. L'anxiété est un messager qui nous dit que nous sommes confrontés à l'incertitude et que nous devons relever le défi, ou qui nous indique que notre vie doit changer ou que nous avons besoin de soutien. Au contraire, l'un des principaux problèmes est que nos croyances sur l'anxiété nous empêchent de croire que nous pouvons la gérer, d'accéder aux stratégies d'adaptation et aux traitements qui existent et d'en tirer profit, et d'apprendre à l'utiliser à notre avantage. Et lorsque nos croyances aggravent l'anxiété, nous risquons davantage de nous engager sur la voie de l'anxiété débilitante et des troubles anxieux. Le principal problème d'une personne diagnostiquée comme souffrant d'un trouble anxieux n'est pas qu'elle éprouve une anxiété intense, mais que les outils dont elle dispose pour atténuer ces sentiments lui causent une déficience fonctionnelle. Cela les empêche de prendre soin d'elles-mêmes, de travailler, de nouer des liens avec les autres et de vivre une vie épanouie. Changer notre approche de l'anxiété peut nous aider, peu importe où nous nous situons sur le spectre de l'anxiété. Et nous nous trouvons tous quelque part sur ce spectre. Il y a plus de 180 ans, le philosophe danois Soren Kierkegaard a écrit : "Quiconque apprend à être anxieux de la bonne manière a appris le summum." Nous sommes tous nés anxieux. Le travail de l'être humain consiste à apprendre que, même si l'anxiété peut être difficile, parfois terrifiante, nous pouvons apprendre à en faire une alliée, un avantage et une source d'ingéniosité. Lorsque nous sauvons l'anxiété, nous nous sauvons nous-mêmes.
https://www.bbc.com/afrique/monde-63314882
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'J’ai survécu au coronavirus et à l’isolement'
Alors que le coronavirus continue de se propager à travers le monde et que le nombre de victimes ne cesse d’augmenter, des milliers de personnes ont réussi à guérir. Mais peu de personnes acceptent de parler de leur expérience publiquement, en raison de la discrimination et de la stigmatisation auxquelles elles peuvent être confrontées. Une femme à Singapour, où il y a eu plus d'une centaine de cas, a décidé qu'il est temps de parler. Voici l'histoire de Julie.
'J’ai survécu au coronavirus et à l’isolement' Alors que le coronavirus continue de se propager à travers le monde et que le nombre de victimes ne cesse d’augmenter, des milliers de personnes ont réussi à guérir. Mais peu de personnes acceptent de parler de leur expérience publiquement, en raison de la discrimination et de la stigmatisation auxquelles elles peuvent être confrontées. Une femme à Singapour, où il y a eu plus d'une centaine de cas, a décidé qu'il est temps de parler. Voici l'histoire de Julie.
https://www.bbc.com/afrique/region-51727684
0business
Pourquoi les pays impriment l'argent à l'extérieur de leurs frontières
La semaine dernière, le gouvernement libérien a annoncé qu'il avait perdu 104 millions de dollars US (61.983.402.123 FCFA). Ce n'était pas à cause d'une mauvaise décision d'investissement ou d'une fraude comptable, l'argent - en espèces - avait littéralement disparu. Les billets avaient été commandés par la Banque centrale du Libéria auprès d'imprimeurs étrangers et avaient disparu après avoir traversé le principal port et aéroport du pays. Une enquête diligentée par le gouvernement est en cours afin de faire la lumière sur cette situation. Lire aussi: Pendant ce temps, le mois dernier, les Indiens ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux au sujet de l'impression de l'argent. Selon un article paru dans le "South China Morning Post", la "China Banknote Printing and Minting Corporation", propriété de l'État, a obtenu un contrat pour l'impression de roupies indiennes, ce qui soulève des inquiétudes quant à la sécurité nationale. Lire aussi: Le Soudan dévalue sa monnaie Le gouvernement indien a nié ce fait, affirmant qu'il était "sans fondement" - il imprime toute sa monnaie dans quatre presses de haute sécurité. Mais ces deux affaires ont soulevé la question de savoir si nous devrions nous soucier de l'endroit où notre argent est imprimé. Des sujets qui peuvent vous intéresser: Certains pays, comme l'Inde, fabriquent tout leur argent liquide chez eux. Par exemple, les États-Unis sont légalement obligés d'imprimer leurs billets de banque sur leur territoire. Mais pour la plupart d'entre eux, c'est une pratique courante d'imprimer une partie de leur argent à l'étranger, alors que d'autres comme le Libéria n'ont même pas leur propre imprimerie. Un certain nombre d'entreprises hautement spécialisées gagnent de l'argent dans la plupart des monnaies du monde. Le producteur de billets "De La Rue" estime que le marché de l'impression commerciale représente 11 % de l'ensemble des billets produits. Les plus grands producteurs de billets se trouvent principalement en Europe et en Amérique du Nord. Lire aussi: La société britannique De La Rue, qui a perdu un contrat pour l'impression du nouveau passeport bleu britannique cette année, est la plus grande société de fabrication de billets de banque au monde. Elle produit des liquidités pour environ 140 banques centrales. Chaque semaine, il produit suffisamment de notes pour atteindre deux fois le sommet de l'Everest en cas d'empilement. Son concurrent, la société allemande Giesecke & Devrient, produit des billets pour une centaine de banques centrales, tandis que la Canadian Banknote Company et la société américaine et suédoise Crane sont également des acteurs majeurs, bien qu'il s'agisse d'une grande entreprise, c'est aussi une entreprise quelque peu secrète. Lire aussi: La BBC a contacté un certain nombre de fabricants de monnaie, qui ont tous refusé de révéler exactement pour quelles banques centrales ils produisent de l'argent. Beaucoup de gouvernements n'aiment pas en parler non plus. C'est peut-être compréhensible étant donné la colère en Inde, qui montre la sensibilité de certaines personnes à l'endroit où leurs monnaies sont imprimées. "Cela devient une question de nationalisme ", dit Duncan Connors, spécialiste de l'histoire de la monnaie à l'Université de Durham. Fondamentalement, c'est coûteux et difficile à faire. Les entreprises impliquées dans l'impression de billets existent depuis quelques centaines d'années. Elles disposent d'une technologie spécialisée et ont développé une crédibilité en matière de sécurité. De La Rue a commencé à produire des billets de banque en 1860, d'abord pour l'île Maurice, puis ailleurs. Elle fabrique le nouveau polymère de la Banque d'Angleterre, concernant les billets de 5 et de 10 livres. Pour les petits pays, il peut être très judicieux d'externaliser la production. Il ne vaut peut-être pas la peine d'acheter des presses coûteuses si elles n'ont besoin que d'un petit nombre de billets. Il faudrait également suivre l'évolution rapide des progrès technologiques pour prévenir la contrefaçon. Vous pourez aussi être intéressé par: Une imprimerie de billets produit environ un à 1,4 milliard de billets par an. Donc, si une banque centrale produit moins que ça, cela ne vaut pas vraiment la peine sur le plan financier. Les États-Unis impriment environ sept milliards de billets par an. La petite nation des Îles Salomon du Pacifique, qui compte 600 000 habitants, a sa monnaie conçue et imprimée par De La Rue. D'autres informations accessibles au public montrent que la Macédoine et le Botswana sous-traitent également à la société britannique. Lire aussi: De nombreuses préoccupations en Inde étaient fondées sur des questions de sécurité nationale, d'autant plus que le pays est actuellement engagé dans un différend frontalier avec la Chine. Mais les craintes concernant l'externalisation de la production monétaire sont-elles justes ? Un exemple frappant est la Libye en 2011. Le gouvernement britannique a retenu environ 1,86 milliard de dinars (713.284.317.150 FCFA), dont 140 millions avaient été imprimés par De La Rue, provoquant une pénurie de billets de banque dans les derniers moments au pouvoir du colonel Mouammar Kadhafi. Donc, dans certains cas, un gouvernement étranger pourrait retenir de l'argent, mais c'est rare. L'incident en Libye a choqué les experts de l'industrie, mais n'a pas eu beaucoup d'impact sur l'externalisation de la production des billets de banque. Lire également: Théoriquement, un pays pourrait être miné par l'externalisation de la production si le fabricant imprimait plus qu'on ne le lui demandait, sans l'autorisation d'une banque centrale, en fournissant trop de liquidités à une économie. Cela pourrait avoir un effet indésirable sur l'économie, comme l'inflation. Il y a aussi le risque qu'une puissance étrangère qui imprime de l'argent ait connaissance des éléments de sécurité d'un billet de banque particulier, ce qui permettrait de produire des billets frauduleux. Cependant, il n'y a pas de preuve visible que l'un ou l'autre de ces exemples se soit produit. Lire aussi: Il y a cependant un problème de confiance dans les pays où les niveaux de corruption sont élevés et qui impriment leur propre monnaie. "Faites-vous confiance aux gens de votre pays pour imprimer votre propre argent ?" dit M. Connors. Cependant, étant donné que la plupart des devises sont encore imprimées par les pays eux-mêmes, la menace n'est peut-être pas si grande. "La majorité des pays impriment leurs propres billets de banque et une petite quantité est imprimée par l'industrie commerciale ", explique Guillaume Lepecq, directeur de l'International Currency Association. Il n'existe pas d'organisme international de réglementation de la production monétaire. Aurons-nous forcément besoin d'argent à l'avenir ? Selon la Banque populaire de Chine, seulement 10 % des paiements de détail ont été effectués en espèces en 2016 en raison de l'augmentation des paiements mobiles Malgré cela, selon les experts de l'industrie Smithers Pira, la demande de billets de banque dans le monde entier continue de croître. Elle estime la croissance annuelle à 3,2 % pour le marché mondial, qui représente actuellement un peu moins de 10 milliards de dollars US (plus de 5.000 milliards FCFA). L'Asie et l'Afrique sont les régions qui connaissent la croissance la plus rapide pour l'impression des billets de banque. Donc on n'est pas encore post-trésorerie.
Pourquoi les pays impriment l'argent à l'extérieur de leurs frontières La semaine dernière, le gouvernement libérien a annoncé qu'il avait perdu 104 millions de dollars US (61.983.402.123 FCFA). Ce n'était pas à cause d'une mauvaise décision d'investissement ou d'une fraude comptable, l'argent - en espèces - avait littéralement disparu. Les billets avaient été commandés par la Banque centrale du Libéria auprès d'imprimeurs étrangers et avaient disparu après avoir traversé le principal port et aéroport du pays. Une enquête diligentée par le gouvernement est en cours afin de faire la lumière sur cette situation. Lire aussi: Pendant ce temps, le mois dernier, les Indiens ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux au sujet de l'impression de l'argent. Selon un article paru dans le "South China Morning Post", la "China Banknote Printing and Minting Corporation", propriété de l'État, a obtenu un contrat pour l'impression de roupies indiennes, ce qui soulève des inquiétudes quant à la sécurité nationale. Lire aussi: Le Soudan dévalue sa monnaie Le gouvernement indien a nié ce fait, affirmant qu'il était "sans fondement" - il imprime toute sa monnaie dans quatre presses de haute sécurité. Mais ces deux affaires ont soulevé la question de savoir si nous devrions nous soucier de l'endroit où notre argent est imprimé. Des sujets qui peuvent vous intéresser: Certains pays, comme l'Inde, fabriquent tout leur argent liquide chez eux. Par exemple, les États-Unis sont légalement obligés d'imprimer leurs billets de banque sur leur territoire. Mais pour la plupart d'entre eux, c'est une pratique courante d'imprimer une partie de leur argent à l'étranger, alors que d'autres comme le Libéria n'ont même pas leur propre imprimerie. Un certain nombre d'entreprises hautement spécialisées gagnent de l'argent dans la plupart des monnaies du monde. Le producteur de billets "De La Rue" estime que le marché de l'impression commerciale représente 11 % de l'ensemble des billets produits. Les plus grands producteurs de billets se trouvent principalement en Europe et en Amérique du Nord. Lire aussi: La société britannique De La Rue, qui a perdu un contrat pour l'impression du nouveau passeport bleu britannique cette année, est la plus grande société de fabrication de billets de banque au monde. Elle produit des liquidités pour environ 140 banques centrales. Chaque semaine, il produit suffisamment de notes pour atteindre deux fois le sommet de l'Everest en cas d'empilement. Son concurrent, la société allemande Giesecke & Devrient, produit des billets pour une centaine de banques centrales, tandis que la Canadian Banknote Company et la société américaine et suédoise Crane sont également des acteurs majeurs, bien qu'il s'agisse d'une grande entreprise, c'est aussi une entreprise quelque peu secrète. Lire aussi: La BBC a contacté un certain nombre de fabricants de monnaie, qui ont tous refusé de révéler exactement pour quelles banques centrales ils produisent de l'argent. Beaucoup de gouvernements n'aiment pas en parler non plus. C'est peut-être compréhensible étant donné la colère en Inde, qui montre la sensibilité de certaines personnes à l'endroit où leurs monnaies sont imprimées. "Cela devient une question de nationalisme ", dit Duncan Connors, spécialiste de l'histoire de la monnaie à l'Université de Durham. Fondamentalement, c'est coûteux et difficile à faire. Les entreprises impliquées dans l'impression de billets existent depuis quelques centaines d'années. Elles disposent d'une technologie spécialisée et ont développé une crédibilité en matière de sécurité. De La Rue a commencé à produire des billets de banque en 1860, d'abord pour l'île Maurice, puis ailleurs. Elle fabrique le nouveau polymère de la Banque d'Angleterre, concernant les billets de 5 et de 10 livres. Pour les petits pays, il peut être très judicieux d'externaliser la production. Il ne vaut peut-être pas la peine d'acheter des presses coûteuses si elles n'ont besoin que d'un petit nombre de billets. Il faudrait également suivre l'évolution rapide des progrès technologiques pour prévenir la contrefaçon. Vous pourez aussi être intéressé par: Une imprimerie de billets produit environ un à 1,4 milliard de billets par an. Donc, si une banque centrale produit moins que ça, cela ne vaut pas vraiment la peine sur le plan financier. Les États-Unis impriment environ sept milliards de billets par an. La petite nation des Îles Salomon du Pacifique, qui compte 600 000 habitants, a sa monnaie conçue et imprimée par De La Rue. D'autres informations accessibles au public montrent que la Macédoine et le Botswana sous-traitent également à la société britannique. Lire aussi: De nombreuses préoccupations en Inde étaient fondées sur des questions de sécurité nationale, d'autant plus que le pays est actuellement engagé dans un différend frontalier avec la Chine. Mais les craintes concernant l'externalisation de la production monétaire sont-elles justes ? Un exemple frappant est la Libye en 2011. Le gouvernement britannique a retenu environ 1,86 milliard de dinars (713.284.317.150 FCFA), dont 140 millions avaient été imprimés par De La Rue, provoquant une pénurie de billets de banque dans les derniers moments au pouvoir du colonel Mouammar Kadhafi. Donc, dans certains cas, un gouvernement étranger pourrait retenir de l'argent, mais c'est rare. L'incident en Libye a choqué les experts de l'industrie, mais n'a pas eu beaucoup d'impact sur l'externalisation de la production des billets de banque. Lire également: Théoriquement, un pays pourrait être miné par l'externalisation de la production si le fabricant imprimait plus qu'on ne le lui demandait, sans l'autorisation d'une banque centrale, en fournissant trop de liquidités à une économie. Cela pourrait avoir un effet indésirable sur l'économie, comme l'inflation. Il y a aussi le risque qu'une puissance étrangère qui imprime de l'argent ait connaissance des éléments de sécurité d'un billet de banque particulier, ce qui permettrait de produire des billets frauduleux. Cependant, il n'y a pas de preuve visible que l'un ou l'autre de ces exemples se soit produit. Lire aussi: Il y a cependant un problème de confiance dans les pays où les niveaux de corruption sont élevés et qui impriment leur propre monnaie. "Faites-vous confiance aux gens de votre pays pour imprimer votre propre argent ?" dit M. Connors. Cependant, étant donné que la plupart des devises sont encore imprimées par les pays eux-mêmes, la menace n'est peut-être pas si grande. "La majorité des pays impriment leurs propres billets de banque et une petite quantité est imprimée par l'industrie commerciale ", explique Guillaume Lepecq, directeur de l'International Currency Association. Il n'existe pas d'organisme international de réglementation de la production monétaire. Aurons-nous forcément besoin d'argent à l'avenir ? Selon la Banque populaire de Chine, seulement 10 % des paiements de détail ont été effectués en espèces en 2016 en raison de l'augmentation des paiements mobiles Malgré cela, selon les experts de l'industrie Smithers Pira, la demande de billets de banque dans le monde entier continue de croître. Elle estime la croissance annuelle à 3,2 % pour le marché mondial, qui représente actuellement un peu moins de 10 milliards de dollars US (plus de 5.000 milliards FCFA). L'Asie et l'Afrique sont les régions qui connaissent la croissance la plus rapide pour l'impression des billets de banque. Donc on n'est pas encore post-trésorerie.
https://www.bbc.com/afrique/monde-50573252
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Finances : voici la raison pour laquelle les "managers médiocres" freinent l'ascension des femmes
Selon une nouvelle étude, les managers "médiocres" bloquent la carrière des femmes dans le monde de la finance parce qu'ils sont plus doués pour les intrigues de bureau. Les femmes ont également déclaré que de nombreux managers "feignent l'empathie" en matière de diversité et qu'il est plus facile de travailler sous la responsabilité directe des patrons. L'étude, soutenue par la London School of Economics (LSE), appelle à un changement de culture pour améliorer la diversité. Menée auprès des femmes dans le secteur de la finance, elle révèle que les hommes progressent parce qu'ils sont plus doués pour le jeu des intrigues de bureau. "Le problème,c'est le copinage" Le professeur Grace Lordan, auteur de l'étude, a déclaré : "Nous avons fait beaucoup de progrès depuis le sexisme flagrant des années 1980 et 1990. Mais le problème aujourd'hui, c'est le copinage." Basée sur des entretiens avec 79 femmes de la City, la Bourse de Londres, l'étude a été réalisée par la LSE et un groupe chargé de la campagne "Women in Banking and Finance" (les femmes dans les secteurs de la banque et de la finance). Les femmes interrogées estiment qu'elles doivent faire preuve d'une excellence soutenue pour progresser. Elles disent être l'objet d'un examen plus minutieux que leurs collègues masculins. Les femmes ont également fait état d'une tendance des managers de sexe masculin à s'ériger en défenseurs de la diversité tout en ne faisant pas grand-chose pour la promouvoir. Ces managers ne font "feindre l'empathie", en d'autres termes. La plupart des femmes interrogées déclarent qu'elles préfèrent les managers plus sévères et manquant d'empathie, car elle "savent à quoi s'en tenir" avec ces derniers. "Un mauvais manager peut faire dérailler toute votre carrière. Nous avons besoin d'un changement de culture et de managers qui comprennent vraiment les avantages de la diversité dans les organisations", a déclaré le professeur Lordan. Les femmes noires doivent être plus performantes Selon l'étude, le problème est encore plus grave chez les femmes noires travaillant dans la finance. Un quart des personnes interrogées sont noires. Elles déclarent avoir affaire à "plus de vents contraires" que les autres femmes et disent être soumises à des niveaux d'examen plus élevés, à devoir travailler plus dur pour obtenir la même reconnaissance que les hommes et les femmes blanches. Dr Shefaly Yogendra, directrice à la US Smaller Companies Investment Trust de JP Morgan, a déclaré à la BBC qu'elle avait eu du mal à trouver du travail dans la finance lorsqu'elle est arrivée au Royaume-Uni il y a vingt ans. Même si elle a dirigé cinq entreprises et est diplômée. "Je n'aurais jamais été prise en considération par les conseils d'administration de ces mêmes sociétés de premier ordre, qui aiment regarder la validation d'autres sociétés avant de permettre à des personnes comme moi d'entrer dans les salles de conseil", a-t-elle déclaré. "Cette exclusion systémique n'a pas disparu et elle affecte beaucoup de femmes, en particulier les femmes de couleur", soutient Mme Yogendra. Le manque de représentation féminine dans les conseils d'administration des grandes entreprises a suscité un regain d'attention. Les directives gouvernementales stipulent qu'un tiers des membres des conseils d'administration du FTSE 350 - les 350 plus grandes entreprises de la Bourse de Londres - devraient être des femmes, et cet objectif a été largement atteint. Mais une nouvelle étude montre que près de la moitié des petites entreprises cotées en bourse n'ont qu'une seule femme au conseil d'administration, voire aucune. L'année dernière, "The Pipeline", un cabinet de conseil en matière de diversité des sexes a constaté que les grandes entreprises britanniques dont les conseils d'administration sont composés d'au moins un tiers de femmes sont en moyenne 10 fois plus rentables que les conseils d'administration composés exclusivement d'hommes. A ne pas manquer : Selon l'étude de la LSE, le fait de récompenser le travail collaboratif et d'encourager un travail plus flexible pourrait augmenter les opportunités pour les employés négligés dans la finance, y compris les hommes qui sont plus introvertis, les minorités et les femmes. Laura Lambie, directrice principale des investissements chez Investec, a déclaré que l'essor du travail flexible pourrait améliorer la diversité. "Si vous revenez dix ans en arrière, il n'est pas surprenant que vous n'obteniez pas les meilleurs managers si vous ne considérez que la moitié de la population", a-t-elle déclaré.
Finances : voici la raison pour laquelle les "managers médiocres" freinent l'ascension des femmes Selon une nouvelle étude, les managers "médiocres" bloquent la carrière des femmes dans le monde de la finance parce qu'ils sont plus doués pour les intrigues de bureau. Les femmes ont également déclaré que de nombreux managers "feignent l'empathie" en matière de diversité et qu'il est plus facile de travailler sous la responsabilité directe des patrons. L'étude, soutenue par la London School of Economics (LSE), appelle à un changement de culture pour améliorer la diversité. Menée auprès des femmes dans le secteur de la finance, elle révèle que les hommes progressent parce qu'ils sont plus doués pour le jeu des intrigues de bureau. "Le problème,c'est le copinage" Le professeur Grace Lordan, auteur de l'étude, a déclaré : "Nous avons fait beaucoup de progrès depuis le sexisme flagrant des années 1980 et 1990. Mais le problème aujourd'hui, c'est le copinage." Basée sur des entretiens avec 79 femmes de la City, la Bourse de Londres, l'étude a été réalisée par la LSE et un groupe chargé de la campagne "Women in Banking and Finance" (les femmes dans les secteurs de la banque et de la finance). Les femmes interrogées estiment qu'elles doivent faire preuve d'une excellence soutenue pour progresser. Elles disent être l'objet d'un examen plus minutieux que leurs collègues masculins. Les femmes ont également fait état d'une tendance des managers de sexe masculin à s'ériger en défenseurs de la diversité tout en ne faisant pas grand-chose pour la promouvoir. Ces managers ne font "feindre l'empathie", en d'autres termes. La plupart des femmes interrogées déclarent qu'elles préfèrent les managers plus sévères et manquant d'empathie, car elle "savent à quoi s'en tenir" avec ces derniers. "Un mauvais manager peut faire dérailler toute votre carrière. Nous avons besoin d'un changement de culture et de managers qui comprennent vraiment les avantages de la diversité dans les organisations", a déclaré le professeur Lordan. Les femmes noires doivent être plus performantes Selon l'étude, le problème est encore plus grave chez les femmes noires travaillant dans la finance. Un quart des personnes interrogées sont noires. Elles déclarent avoir affaire à "plus de vents contraires" que les autres femmes et disent être soumises à des niveaux d'examen plus élevés, à devoir travailler plus dur pour obtenir la même reconnaissance que les hommes et les femmes blanches. Dr Shefaly Yogendra, directrice à la US Smaller Companies Investment Trust de JP Morgan, a déclaré à la BBC qu'elle avait eu du mal à trouver du travail dans la finance lorsqu'elle est arrivée au Royaume-Uni il y a vingt ans. Même si elle a dirigé cinq entreprises et est diplômée. "Je n'aurais jamais été prise en considération par les conseils d'administration de ces mêmes sociétés de premier ordre, qui aiment regarder la validation d'autres sociétés avant de permettre à des personnes comme moi d'entrer dans les salles de conseil", a-t-elle déclaré. "Cette exclusion systémique n'a pas disparu et elle affecte beaucoup de femmes, en particulier les femmes de couleur", soutient Mme Yogendra. Le manque de représentation féminine dans les conseils d'administration des grandes entreprises a suscité un regain d'attention. Les directives gouvernementales stipulent qu'un tiers des membres des conseils d'administration du FTSE 350 - les 350 plus grandes entreprises de la Bourse de Londres - devraient être des femmes, et cet objectif a été largement atteint. Mais une nouvelle étude montre que près de la moitié des petites entreprises cotées en bourse n'ont qu'une seule femme au conseil d'administration, voire aucune. L'année dernière, "The Pipeline", un cabinet de conseil en matière de diversité des sexes a constaté que les grandes entreprises britanniques dont les conseils d'administration sont composés d'au moins un tiers de femmes sont en moyenne 10 fois plus rentables que les conseils d'administration composés exclusivement d'hommes. A ne pas manquer : Selon l'étude de la LSE, le fait de récompenser le travail collaboratif et d'encourager un travail plus flexible pourrait augmenter les opportunités pour les employés négligés dans la finance, y compris les hommes qui sont plus introvertis, les minorités et les femmes. Laura Lambie, directrice principale des investissements chez Investec, a déclaré que l'essor du travail flexible pourrait améliorer la diversité. "Si vous revenez dix ans en arrière, il n'est pas surprenant que vous n'obteniez pas les meilleurs managers si vous ne considérez que la moitié de la population", a-t-elle déclaré.
https://www.bbc.com/afrique/monde-57514562
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Coronavirus : Emirates s'apprêtent à supprimer 9 000 emplois, en raison de la pandémie
Le président d'Emirates a déclaré que la compagnie aérienne du Moyen-Orient allait supprimer jusqu'à 9 000 emplois en raison de la pandémie de coronavirus. C'est la première fois que le plus grand transporteur long-courrier du monde révèle le nombre d'emplois qui seront perdus. Avant la crise, Emirates employait 60 000 personnes. Sir Tim Clark a déclaré que la compagnie aérienne avait déjà réduit un dixième de son personnel, mais il a ajouté "Nous devrons probablement en licencier quelques autres, probablement jusqu'à 15%." L'industrie aérienne mondiale a été gravement touchée par le coronavirus, et l'activité a pratiquement cessé. Dans une interview à la BBC, Sir Tim a déclaré qu'Emirates n'était "pas aussi mal en point que les autres". Mais sa condition actuelle marque un revirement radical dans la situation de la compagnie aérienne, qui, selon lui, avant la pandémie, "se dirigeait vers l'une des meilleures années de son histoire". Les suppressions d'emplois qui touchent l'ensemble du secteur de l'aviation alimentent la crainte du personnel d'Emirates que la situation n'empire. ll y a une frustration croissante que suscite ce qui pourrait être considéré comme un manque de communication et de transparence de la part de la compagnie aérienne. Au moins 700 des 4 500 pilotes de la compagnie aérienne ont reçu des avis de licenciement cette semaine, ce qui signifie qu'au moins 1 200 d'entre eux ont été informés de la suppression de leur emploi depuis le début de la crise du coronavirus. Les coupes se sont concentrées sur ceux qui pilotent des avions Airbus, plutôt que des Boeing. Emirates utilise des Airbus A380 super jumbo qui transportent environ 500 passagers. Alors que les Boeing 777 transportent moins de passagers et sont donc plus faciles à remplir pendant cette période de diminution des voyages aériens. Des milliers de membres du personnel de cabine ont également été informés de la suppression de leur emploi. France : L'aéroport d'Orly fermé Comment une compagnie aérienne a contribué à propager le Covid-19 De nouvelles règles de sécurité pour lutter contre les passagers clandestins au Kenya L'Association internationale du transport aérien, qui représente 290 compagnies aériennes, prévoit que les compagnies aériennes du monde entier perdront plus de 84 milliards de dollars et un million d'emplois cette année. Cette semaine, United Airlines, l'une des trois grandes compagnies américaines, a averti son personnel qu'elle pourrait devoir réduire ses effectifs de 36 000 personnes en raison de l'énorme chute de la demande de transport aérien. Helane Becker, directrice générale et analyste principale de la société d'investissement Cowen, a déclaré qu'étant donné "la persistance des problèmes liés à la pandémie", elle s'attend à ce que les compagnies aériennes américaines licencient jusqu'à 200 000 de leurs 750 000 employés cette année. A quoi ressemblera un voyage avant un vaccin contre le Covid-19 ? Coronavirus : quand pourra-t-on voler à nouveau en toute sécurité? UA : un marché unique africain du transport aérien Les syndicats américains de l'aviation font pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il augmente les fonds du plan de sauvetage de 25 milliards de dollars qu'il a fourni jusqu'à présent. Dans le cadre des conditions d'obtention de l'aide de l'État, les compagnies aériennes doivent protéger les emplois jusqu'à la fin du mois de septembre. Mais selon l'IATA, cette mesure présente des avantages plus larges. Un porte-parole a déclaré que l'ampleur des suppressions d'emplois dans le secteur de l'aviation "montre la grave crise économique à laquelle sont confrontés l'industrie et tous ceux qui dépendent de la connectivité aérienne". Il a ajouté qu'il était parfaitement compréhensible que les gouvernements aient mis en place des restrictions pour essayer de protéger les gens contre les coronavirus "mais cela doit être fait en pleine connaissance des conséquences économiques et sociales".
Coronavirus : Emirates s'apprêtent à supprimer 9 000 emplois, en raison de la pandémie Le président d'Emirates a déclaré que la compagnie aérienne du Moyen-Orient allait supprimer jusqu'à 9 000 emplois en raison de la pandémie de coronavirus. C'est la première fois que le plus grand transporteur long-courrier du monde révèle le nombre d'emplois qui seront perdus. Avant la crise, Emirates employait 60 000 personnes. Sir Tim Clark a déclaré que la compagnie aérienne avait déjà réduit un dixième de son personnel, mais il a ajouté "Nous devrons probablement en licencier quelques autres, probablement jusqu'à 15%." L'industrie aérienne mondiale a été gravement touchée par le coronavirus, et l'activité a pratiquement cessé. Dans une interview à la BBC, Sir Tim a déclaré qu'Emirates n'était "pas aussi mal en point que les autres". Mais sa condition actuelle marque un revirement radical dans la situation de la compagnie aérienne, qui, selon lui, avant la pandémie, "se dirigeait vers l'une des meilleures années de son histoire". Les suppressions d'emplois qui touchent l'ensemble du secteur de l'aviation alimentent la crainte du personnel d'Emirates que la situation n'empire. ll y a une frustration croissante que suscite ce qui pourrait être considéré comme un manque de communication et de transparence de la part de la compagnie aérienne. Au moins 700 des 4 500 pilotes de la compagnie aérienne ont reçu des avis de licenciement cette semaine, ce qui signifie qu'au moins 1 200 d'entre eux ont été informés de la suppression de leur emploi depuis le début de la crise du coronavirus. Les coupes se sont concentrées sur ceux qui pilotent des avions Airbus, plutôt que des Boeing. Emirates utilise des Airbus A380 super jumbo qui transportent environ 500 passagers. Alors que les Boeing 777 transportent moins de passagers et sont donc plus faciles à remplir pendant cette période de diminution des voyages aériens. Des milliers de membres du personnel de cabine ont également été informés de la suppression de leur emploi. France : L'aéroport d'Orly fermé Comment une compagnie aérienne a contribué à propager le Covid-19 De nouvelles règles de sécurité pour lutter contre les passagers clandestins au Kenya L'Association internationale du transport aérien, qui représente 290 compagnies aériennes, prévoit que les compagnies aériennes du monde entier perdront plus de 84 milliards de dollars et un million d'emplois cette année. Cette semaine, United Airlines, l'une des trois grandes compagnies américaines, a averti son personnel qu'elle pourrait devoir réduire ses effectifs de 36 000 personnes en raison de l'énorme chute de la demande de transport aérien. Helane Becker, directrice générale et analyste principale de la société d'investissement Cowen, a déclaré qu'étant donné "la persistance des problèmes liés à la pandémie", elle s'attend à ce que les compagnies aériennes américaines licencient jusqu'à 200 000 de leurs 750 000 employés cette année. A quoi ressemblera un voyage avant un vaccin contre le Covid-19 ? Coronavirus : quand pourra-t-on voler à nouveau en toute sécurité? UA : un marché unique africain du transport aérien Les syndicats américains de l'aviation font pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il augmente les fonds du plan de sauvetage de 25 milliards de dollars qu'il a fourni jusqu'à présent. Dans le cadre des conditions d'obtention de l'aide de l'État, les compagnies aériennes doivent protéger les emplois jusqu'à la fin du mois de septembre. Mais selon l'IATA, cette mesure présente des avantages plus larges. Un porte-parole a déclaré que l'ampleur des suppressions d'emplois dans le secteur de l'aviation "montre la grave crise économique à laquelle sont confrontés l'industrie et tous ceux qui dépendent de la connectivité aérienne". Il a ajouté qu'il était parfaitement compréhensible que les gouvernements aient mis en place des restrictions pour essayer de protéger les gens contre les coronavirus "mais cela doit être fait en pleine connaissance des conséquences économiques et sociales".
https://www.bbc.com/afrique/monde-53375523
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Arnaque financière : qu'est ce que "l'abattage de porcs"
Qui ne veut pas avoir une vie meilleure ? Sous cette prémisse, les escrocs de la soi-disant "Pig Butchering" se déplacent sur les réseaux sociaux à la recherche de leur prochaine victime à cajoler, devenant, par exemple, le partenaire qu'ils ont toujours voulu ou le frère qu'ils n'ont jamais eu, pour se tourner plus tard vers les investissements. Il s'agit donc d'une escroquerie financière à long terme relativement nouvelle dans laquelle les victimes - que les fraudeurs appellent des "porcs" - sont "massacrées" après avoir été manipulées émotionnellement pour investir de grosses sommes dans des plateformes de trading prétendument alimentées par des crypto-monnaies. A lire aussi sur BBC Afrique : "La méthodologie est nouvelle, mais elle utilise les mêmes caractéristiques que les arnaques romantiques", explique à BBC Mundo Luis Orellana, expert de la police d'investigation chilienne (PDI) et secrétaire exécutif du réseau de lutte contre la cybercriminalité en Europe et en Amérique latine. CIBELLA. "Ce qui est différent dans ce crime, c'est le temps que les escrocs passent à engraisser la victime puis à la massacrer lorsqu'ils la font investir. C'est principalement lié aux investissements avec des crypto-monnaies ou des monnaies virtuelles", ajoute-t-il. Tout commence par un message innocent via WhatsApp ou un réseau social dans lequel ils écrivent des choses comme "Bonjour, je vous ai parmi mes numéros de contact, il semble que nous nous soyons rencontrés quelque part" ou une prétendue erreur "Oups, je suis désolé , J'avais tort" ou via des plateformes de rencontres comme Tinder où ils attirent leurs cibles avec des photos attrayantes. "Ils donnent l'impression d'être normaux et lorsqu'ils parviennent à engager la conversation, ils commencent à parler de la vie, de ce qu'ils aiment et n'aiment pas, etc. Les conversations deviennent monnaie courante et se déroulent toujours par messagerie instantanée. Ils ne se parlent jamais au téléphone", explique M. Orellana, qui fait partie, avec CIBELA, du programme d'assistance contre le crime organisé transnational entre l'Europe et l'Amérique latine, connu sous le nom d'El PAcCTO. Les victimes sont préparées patiemment pendant des semaines. Ils se présentent, par exemple, comme la personne qui vous apporte le soutien que vous recherchiez. "C'est ainsi qu'ils gagnent votre confiance pour finalement la manipuler contre vous. Tout cela implique beaucoup de manipulation émotionnelle", explique à BBC World Grace Yuen, de l'organisation internationale de lutte contre l'escroquerie Gaso. Une fois qu'un fort lien de confiance a été établi, les escrocs ne demandent pas d'argent directement, mais présentent aux victimes un faux site web ou une fausse application d'investissement où les victimes se sentent en sécurité pour déposer des fonds. "Ils prennent tout leur temps. Lorsqu'ils ont déjà créé les liens de confiance, c'est à ce moment-là que commence la deuxième étape, lorsqu'ils commencent à parler de l'investissement et des avantages qu'il génère. Nous avons eu des cas au Chili où ils leur parlent d'informations privilégiées, d'un supposé oncle ou cousin qui travaille dans une banque d'investissement en crypto-monnaies et ils leur parlent de rentabilité élevée", explique Orellana. "Tout le monde veut avoir une vie meilleure et ils donnent de l'argent à ceux qui, selon eux, peuvent les aider à la faire évoluer. Les escrocs leur disent des choses comme qu'ils veulent les aider à offrir une vie meilleure à leur famille. Ce genre de choses les fait tomber dans le panneau et les incite à investir des fortunes dans des plateformes", explique Yuen. Les escrocs surmontent les réticences de leurs victimes en leur faisant croire qu'ils investiront conjointement, c'est-à-dire que si l'investissement est de 20 000 USD, ils en mettront chacun la moitié, par exemple. Ils leur expliqueront progressivement comment investir des sommes d'argent croissantes grâce à une série de techniques psychologiques et de ruses sur le site web ou l'application qu'ils contrôlent et où ils voient des retours supposés sur leurs investissements. Il s'agit d'applications ou de sites web similaires aux originaux, mais dans ce cas, ils sont faux. Ils sont contrôlés à tout moment par les fraudeurs. "Nous avons eu des personnes au Chili qui commencent avec des investissements faibles et qui commencent ensuite à contracter des prêts, à utiliser l'argent de leur pension... le problème se pose lorsqu'ils veulent retirer une partie de leurs gains", explique Orellana. "Beaucoup de ces escroqueries sont liées aux sites de rencontre. En particulier pendant la pandémie, ces plates-formes étaient très courantes", explique M. Yuen. "Mais toutes les arnaques ne sont pas que des arnaques à la romance. Nous voyons maintenant beaucoup de victimes qui ont rencontré leurs escrocs sur Instagram, Facebook ou LinkedIn, ce dernier étant le plus important, bien qu'ils utilisent en fait n'importe quel réseau social", ajoute-t-il. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce type d'escroquerie concerne un grand nombre de personnes instruites et même financièrement compétentes. "Environ 80% ou plus des victimes ont des diplômes universitaires et un grand pourcentage d'entre elles ont un master ou un doctorat. Ce sont des victimes de tous horizons : des infirmières et des avocats aux informaticiens ou aux ingénieurs en télécommunications. Ce sont tous des gens très instruits, généralement âgés de 24 à 40 ans, bien que nous voyions maintenant des victimes plus âgées aussi", dit Yuen. Les escrocs ont un scénario qui convient aux personnes de tout âge. Tout le monde peut être la cible de cette escroquerie qui a débuté en Chine fin 2019, mais qui s'est répandue dans le monde entier les années suivantes, principalement aux États-Unis. "Tout le monde peut être sensible à cette escroquerie", déclare Yuen, tout en notant que les Latino-Américains font également partie des victimes, bien qu'ils s'installent principalement dans des régions où ils pensent qu'il y a une certaine somme d'argent à gagner, comme des régions comme la Californie, où les salaires sont très élevés. Ils cherchent à maximiser leurs profits. "De nombreuses victimes, qui nous viennent par exemple de Californie, ont facilement perdu un million de dollars dans cette arnaque", explique la porte-parole de Gaso, une organisation créée en 2021 par une femme victime de ce type de fraude. "Mais bien sûr, il y a aussi des victimes en Amérique du Sud. Nous connaissons des personnes qui ont été escroquées et qui viennent du Pérou, du Brésil ou d'Espagne, par exemple. Ce n'est pas du tout rare", ajoute-t-il. Ce profil de victime s'applique à tous les pays. "On nous a signalé des personnes ayant des études et des connaissances numériques, mais aussi des personnes qui travaillent dans le domaine financier. Également les retraités qui investissent leur retraite. Ce sont des gens de tous horizons", souligne M. Orellana à propos du profil des victimes au Chili. Les fraudeurs savent très bien utiliser les réseaux sociaux pour cibler les victimes potentielles. Mais celui qu'ils trouvent le plus utile est LinkedIn. "Il est rempli de très bonnes informations pour les escrocs. Ils connaissent votre niveau d'éducation, ce qui en soi en dit long. Si vous avez fréquenté une université réputée, il y a de fortes chances que vous gagniez bien votre vie. Si vous travaillez pour une organisation reconnue mondialement, c'est la même chose", dit Yuen. "Ils peuvent également calculer votre âge à partir de la date de votre diplôme et voir combien d'années vous avez travaillé dans une certaine industrie. Ils commenceront par des conversations normales sur le nombre d'années que vous avez travaillé dans l'industrie de la technologie, par exemple. Des conversations que vous pouvez avoir lorsque vous rencontrez quelqu'un dans une soirée. Tout cela suffit pour qu'il se rende compte si vous êtes une bonne cible et si cela vaut la peine d'investir du temps en vous », ajoute-t-il. En 2021, le Internet Crime Complaint Center du FBI a reçu plus de 4 300 plaintes liées à la « boucherie de cochons » , entraînant des pertes de plus de 429 millions de dollars. Dans cette fraude, il est très difficile de récupérer l'argent car dès qu'ils l'ont reçu, ils l'ont immédiatement retiré. Habituellement, la victime a envoyé l'argent il y a longtemps, de sorte que la piste de l'argent est perdue. Grâce à Gaso, environ 2 000 personnes ont signalé depuis la mi-2021, avec une moyenne de 173 000 USD par victime de ce type d'escroquerie . De l'organisation, ils reconnaissent que "ce n'est que la pointe de l'iceberg" d'une arnaque qui opère généralement à partir de centres situés en Asie. À certaines occasions, même, comme dans des pays comme le Cambodge, le Laos et le Myanmar, les escrocs sont eux-mêmes victimes d'un système de traite des êtres humains. Parmi ses plaintes, Gaso a des cas comme, par exemple, celui d'une femme dans la soixantaine, que son escroc a trouvé sur LinkedIn. "Le profil de l'escroc lui rappelait son fils. Elle était aussi une immigrée. Elle avait quitté la Chine pour les États-Unis il y a plusieurs décennies et sympathisait avec l'histoire du jeune homme qui venait de déménager de la Chine aux États-Unis il y a quatre ans et Elle était toujours aux prises avec un choc culturel. Ses instincts maternels se sont manifestés et elle les a projetés sur l'escroc. Il l'a convaincue d'investir jusqu'à plus d'un million de dollars via la plateforme », explique Yuen. "Il y a beaucoup d'histoires tragiques comme celle d'une femme divorcée qui a investi toutes ses économies dans une plateforme", raconte l'expert. "Nous avons beaucoup de femmes veuves ou divorcées prêtes à passer à autre chose qui sont utilisées par des escrocs." Du FBI, ils le résument en cinq points :
Arnaque financière : qu'est ce que "l'abattage de porcs" Qui ne veut pas avoir une vie meilleure ? Sous cette prémisse, les escrocs de la soi-disant "Pig Butchering" se déplacent sur les réseaux sociaux à la recherche de leur prochaine victime à cajoler, devenant, par exemple, le partenaire qu'ils ont toujours voulu ou le frère qu'ils n'ont jamais eu, pour se tourner plus tard vers les investissements. Il s'agit donc d'une escroquerie financière à long terme relativement nouvelle dans laquelle les victimes - que les fraudeurs appellent des "porcs" - sont "massacrées" après avoir été manipulées émotionnellement pour investir de grosses sommes dans des plateformes de trading prétendument alimentées par des crypto-monnaies. A lire aussi sur BBC Afrique : "La méthodologie est nouvelle, mais elle utilise les mêmes caractéristiques que les arnaques romantiques", explique à BBC Mundo Luis Orellana, expert de la police d'investigation chilienne (PDI) et secrétaire exécutif du réseau de lutte contre la cybercriminalité en Europe et en Amérique latine. CIBELLA. "Ce qui est différent dans ce crime, c'est le temps que les escrocs passent à engraisser la victime puis à la massacrer lorsqu'ils la font investir. C'est principalement lié aux investissements avec des crypto-monnaies ou des monnaies virtuelles", ajoute-t-il. Tout commence par un message innocent via WhatsApp ou un réseau social dans lequel ils écrivent des choses comme "Bonjour, je vous ai parmi mes numéros de contact, il semble que nous nous soyons rencontrés quelque part" ou une prétendue erreur "Oups, je suis désolé , J'avais tort" ou via des plateformes de rencontres comme Tinder où ils attirent leurs cibles avec des photos attrayantes. "Ils donnent l'impression d'être normaux et lorsqu'ils parviennent à engager la conversation, ils commencent à parler de la vie, de ce qu'ils aiment et n'aiment pas, etc. Les conversations deviennent monnaie courante et se déroulent toujours par messagerie instantanée. Ils ne se parlent jamais au téléphone", explique M. Orellana, qui fait partie, avec CIBELA, du programme d'assistance contre le crime organisé transnational entre l'Europe et l'Amérique latine, connu sous le nom d'El PAcCTO. Les victimes sont préparées patiemment pendant des semaines. Ils se présentent, par exemple, comme la personne qui vous apporte le soutien que vous recherchiez. "C'est ainsi qu'ils gagnent votre confiance pour finalement la manipuler contre vous. Tout cela implique beaucoup de manipulation émotionnelle", explique à BBC World Grace Yuen, de l'organisation internationale de lutte contre l'escroquerie Gaso. Une fois qu'un fort lien de confiance a été établi, les escrocs ne demandent pas d'argent directement, mais présentent aux victimes un faux site web ou une fausse application d'investissement où les victimes se sentent en sécurité pour déposer des fonds. "Ils prennent tout leur temps. Lorsqu'ils ont déjà créé les liens de confiance, c'est à ce moment-là que commence la deuxième étape, lorsqu'ils commencent à parler de l'investissement et des avantages qu'il génère. Nous avons eu des cas au Chili où ils leur parlent d'informations privilégiées, d'un supposé oncle ou cousin qui travaille dans une banque d'investissement en crypto-monnaies et ils leur parlent de rentabilité élevée", explique Orellana. "Tout le monde veut avoir une vie meilleure et ils donnent de l'argent à ceux qui, selon eux, peuvent les aider à la faire évoluer. Les escrocs leur disent des choses comme qu'ils veulent les aider à offrir une vie meilleure à leur famille. Ce genre de choses les fait tomber dans le panneau et les incite à investir des fortunes dans des plateformes", explique Yuen. Les escrocs surmontent les réticences de leurs victimes en leur faisant croire qu'ils investiront conjointement, c'est-à-dire que si l'investissement est de 20 000 USD, ils en mettront chacun la moitié, par exemple. Ils leur expliqueront progressivement comment investir des sommes d'argent croissantes grâce à une série de techniques psychologiques et de ruses sur le site web ou l'application qu'ils contrôlent et où ils voient des retours supposés sur leurs investissements. Il s'agit d'applications ou de sites web similaires aux originaux, mais dans ce cas, ils sont faux. Ils sont contrôlés à tout moment par les fraudeurs. "Nous avons eu des personnes au Chili qui commencent avec des investissements faibles et qui commencent ensuite à contracter des prêts, à utiliser l'argent de leur pension... le problème se pose lorsqu'ils veulent retirer une partie de leurs gains", explique Orellana. "Beaucoup de ces escroqueries sont liées aux sites de rencontre. En particulier pendant la pandémie, ces plates-formes étaient très courantes", explique M. Yuen. "Mais toutes les arnaques ne sont pas que des arnaques à la romance. Nous voyons maintenant beaucoup de victimes qui ont rencontré leurs escrocs sur Instagram, Facebook ou LinkedIn, ce dernier étant le plus important, bien qu'ils utilisent en fait n'importe quel réseau social", ajoute-t-il. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce type d'escroquerie concerne un grand nombre de personnes instruites et même financièrement compétentes. "Environ 80% ou plus des victimes ont des diplômes universitaires et un grand pourcentage d'entre elles ont un master ou un doctorat. Ce sont des victimes de tous horizons : des infirmières et des avocats aux informaticiens ou aux ingénieurs en télécommunications. Ce sont tous des gens très instruits, généralement âgés de 24 à 40 ans, bien que nous voyions maintenant des victimes plus âgées aussi", dit Yuen. Les escrocs ont un scénario qui convient aux personnes de tout âge. Tout le monde peut être la cible de cette escroquerie qui a débuté en Chine fin 2019, mais qui s'est répandue dans le monde entier les années suivantes, principalement aux États-Unis. "Tout le monde peut être sensible à cette escroquerie", déclare Yuen, tout en notant que les Latino-Américains font également partie des victimes, bien qu'ils s'installent principalement dans des régions où ils pensent qu'il y a une certaine somme d'argent à gagner, comme des régions comme la Californie, où les salaires sont très élevés. Ils cherchent à maximiser leurs profits. "De nombreuses victimes, qui nous viennent par exemple de Californie, ont facilement perdu un million de dollars dans cette arnaque", explique la porte-parole de Gaso, une organisation créée en 2021 par une femme victime de ce type de fraude. "Mais bien sûr, il y a aussi des victimes en Amérique du Sud. Nous connaissons des personnes qui ont été escroquées et qui viennent du Pérou, du Brésil ou d'Espagne, par exemple. Ce n'est pas du tout rare", ajoute-t-il. Ce profil de victime s'applique à tous les pays. "On nous a signalé des personnes ayant des études et des connaissances numériques, mais aussi des personnes qui travaillent dans le domaine financier. Également les retraités qui investissent leur retraite. Ce sont des gens de tous horizons", souligne M. Orellana à propos du profil des victimes au Chili. Les fraudeurs savent très bien utiliser les réseaux sociaux pour cibler les victimes potentielles. Mais celui qu'ils trouvent le plus utile est LinkedIn. "Il est rempli de très bonnes informations pour les escrocs. Ils connaissent votre niveau d'éducation, ce qui en soi en dit long. Si vous avez fréquenté une université réputée, il y a de fortes chances que vous gagniez bien votre vie. Si vous travaillez pour une organisation reconnue mondialement, c'est la même chose", dit Yuen. "Ils peuvent également calculer votre âge à partir de la date de votre diplôme et voir combien d'années vous avez travaillé dans une certaine industrie. Ils commenceront par des conversations normales sur le nombre d'années que vous avez travaillé dans l'industrie de la technologie, par exemple. Des conversations que vous pouvez avoir lorsque vous rencontrez quelqu'un dans une soirée. Tout cela suffit pour qu'il se rende compte si vous êtes une bonne cible et si cela vaut la peine d'investir du temps en vous », ajoute-t-il. En 2021, le Internet Crime Complaint Center du FBI a reçu plus de 4 300 plaintes liées à la « boucherie de cochons » , entraînant des pertes de plus de 429 millions de dollars. Dans cette fraude, il est très difficile de récupérer l'argent car dès qu'ils l'ont reçu, ils l'ont immédiatement retiré. Habituellement, la victime a envoyé l'argent il y a longtemps, de sorte que la piste de l'argent est perdue. Grâce à Gaso, environ 2 000 personnes ont signalé depuis la mi-2021, avec une moyenne de 173 000 USD par victime de ce type d'escroquerie . De l'organisation, ils reconnaissent que "ce n'est que la pointe de l'iceberg" d'une arnaque qui opère généralement à partir de centres situés en Asie. À certaines occasions, même, comme dans des pays comme le Cambodge, le Laos et le Myanmar, les escrocs sont eux-mêmes victimes d'un système de traite des êtres humains. Parmi ses plaintes, Gaso a des cas comme, par exemple, celui d'une femme dans la soixantaine, que son escroc a trouvé sur LinkedIn. "Le profil de l'escroc lui rappelait son fils. Elle était aussi une immigrée. Elle avait quitté la Chine pour les États-Unis il y a plusieurs décennies et sympathisait avec l'histoire du jeune homme qui venait de déménager de la Chine aux États-Unis il y a quatre ans et Elle était toujours aux prises avec un choc culturel. Ses instincts maternels se sont manifestés et elle les a projetés sur l'escroc. Il l'a convaincue d'investir jusqu'à plus d'un million de dollars via la plateforme », explique Yuen. "Il y a beaucoup d'histoires tragiques comme celle d'une femme divorcée qui a investi toutes ses économies dans une plateforme", raconte l'expert. "Nous avons beaucoup de femmes veuves ou divorcées prêtes à passer à autre chose qui sont utilisées par des escrocs." Du FBI, ils le résument en cinq points :
https://www.bbc.com/afrique/monde-63158657
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Hygiène sanitaire : ce que dormir avec la bouche ouverte peut représenter pour la santé de l'enfant
Selon des études publiées ces dernières années, plus de la moitié des enfants dorment avec la bouche ouverte. Si fréquente, cette habitude n'attire pas toujours l'attention ou ne déclenche pas le signal d'alerte des parents et des tuteurs. Mais les médecins consultés par BBC News Brésil soulignent que dormir avec la bouche ouverte - ce qui est lié aux allergies, aux rhinites ou à la croissance de structures qui obstruent le nez - peut être très nocif pour la santé. A surtout lire sur BBC Afrique : Ces enfants courent un plus grand risque de développer les complications les plus diverses, qui vont des caries et de la mauvaise haleine aux altérations posturales et aux difficultés d'apprentissage à l'école. Pour aggraver les choses, ces effets délétères ne se limitent pas à l'enfance : si la respiration buccale nocturne n'est pas résolue dès les premières années de la vie, les répercussions négatives peuvent durer toute la vie. Comprenez ci-dessous ce qui se cache derrière cette affection, tous les dommages causés à la santé et les principaux moyens de résoudre le problème au plus vite. En tant que structure externe du système respiratoire, le nez a une fonction très particulière : réchauffer, humidifier et filtrer l'air qui entre par les narines. En revanche, lorsque l'on respire par la bouche, l'oxygène ne subit pas ce traitement spécial avant d'atteindre les poumons. Cela représente en soi un risque. L'air qui passe par la bouche arrive dans le thorax plein d'impuretés, sec et à une température inadéquate. "La respiration buccale augmente le risque d'infections virales ou bactériennes et de rhumes à répétition", explique le docteur Alexandre Ordones, de l'Association brésilienne d'oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale (ABORL-CCF). "La personne souffre aussi généralement davantage de brûlures, de sifflements et de mucus bloqué dans l'arrière-gorge", ajoute-t-il. La bouche ouverte pendant le sommeil aura des effets encore plus profonds sur la formation même du visage de cet individu. "Les os du visage ne se développent pas correctement, ce qui modifie la physionomie. L'enfant peut avoir les joues tombantes, les yeux tristes, des cernes sous les yeux ?", énumère l'oto-rhino-laryngologiste Saramira Bohadana, coordinatrice du programme aérodigestif de l'hôpital infantile Sabará, à Sao Paulo. "L'arcade dentaire elle-même change également. L'os maxillaire [qui supporte les dents supérieures] devient très fermé et fait saillie vers l'avant. La mâchoire ne se développe pas comme prévu", explique le spécialiste. Pour couronner le tout, ces modifications du crâne altèrent le reste du corps. "Le cou finit par se rétracter, avec le menton vers l'intérieur, le thorax se courbe et le ventre devient proéminent", décrit Bohadana. Et comme si tous ces changements physiques ne suffisaient pas, dormir la bouche ouverte a également des conséquences très graves sur le cerveau et le comportement. Les enfants qui dorment la bouche ouverte souffrent souvent d'une maladie appelée apnée du sommeil. Elle se caractérise par des interruptions de la respiration pendant le repos nocturne qui, à leur tour, provoquent de petits réveils (souvent, ils ne sont même pas remarqués consciemment). Le fait est que ces micro-éveils empêchent la personne d'atteindre les stades les plus profonds du sommeil, qui sont liés à la consolidation des souvenirs et à l'apprentissage. Maintenant, imaginez l'effet que cela aura sur un cerveau qui est encore en train de se former. "Nous avons plusieurs études qui montrent que l'enfant qui dort la bouche ouverte a de moins bons résultats à l'école", révèle Ordones. Un examen des recherches, mené en 2016 par des scientifiques de l'Université fédérale de Sergipe, a par exemple montré que les enfants qui respirent par la bouche présentent plus souvent des difficultés d'apprentissage par rapport à ceux qui utilisent le nez comme source principale du système respiratoire. Selon l'oto-rhino-laryngologiste, l'absence d'un sommeil réparateur est également liée à la diminution de la concentration et à l'augmentation de l'irritation au cours des premières années de la vie. "Il n'est pas rare que nous recevions dans notre bureau des enfants qui ont reçu un diagnostic de trouble du déficit de l'attention et d'hyperactivité (TDAH) et qui prennent même des médicaments pour contrôler leur état. Ensuite, lorsque nous résolvons le problème de la respiration par la bouche, l'irritation s'améliore et il n'est plus nécessaire de prendre des médicaments", explique-t-il. Enfin, Ordones ajoute un autre facteur à la longue liste des conséquences : l'énurésie. "L'hormone qui contrôle l'urine est produite pendant le sommeil profond. Si sa production n'est pas suffisante, le petit enfant mouille le matelas et ne peut souvent pas abandonner les couches", enseigne-t-il. Face à tant d'effets dangereux (et peu connus), il est temps de savoir ce qui peut se cacher derrière cette difficulté à respirer par le nez chez les petits. En général, la respiration par la bouche se fait parce que les voies respiratoires sont fermées. L'oxygène ne pouvant pas passer par les narines, le corps utilise une voie alternative pour faire fonctionner les poumons. L'un des principaux "blocages" du nez est la rhinite, qui se caractérise par une réaction allergique à des substances courantes de l'environnement, telles que la poussière, les acariens et les poils d'animaux. Lorsque la personne est en crise, la muqueuse du nez s'épaissit, sous l'effet d'un processus inflammatoire, et devient gonflée. Pour couronner le tout, la production de mucus - le catarrhe populaire - finit d'obstruer les tubes par lesquels passerait l'oxygène. Le mucus est produit par l'organisme pour tenter d'englober et d'expulser l'"agent" à l'origine de l'allergie. Une autre cause fréquente de la fermeture nasale (et de la nécessité de respirer par la bouche) est la croissance d'un tissu appelé adénoïde. "Cette chair spongieuse se trouve à l'arrière du nez et fait partie du système de défense de l'organisme. Lorsqu'il est exposé à la pollution ou à des agents infectieux, il augmente de taille et obstrue le passage de l'air", explique Bohadana. Le gonflement d'autres structures situées dans le visage et au début de la gorge, comme les amygdales ou les turbines inférieures (ces "petits plis" que nous avons à l'arrière des narines), empêche également le transit de l'oxygène dans cette région. Mais comment les parents et les tuteurs peuvent-ils soupçonner que l'enfant dort avec la bouche ouverte ? "Dans la grande majorité des cas, il est possible d'entendre un bruit, comme un ronflement ou une respiration bruyante", souligne M. Ordones. "D'autres signes courants sont un oreiller humide en raison de l'excès de salive qui sort de la bouche et un sommeil très agité, du type où l'enfant se débat, se roule dans son lit et se réveille la tête en bas", ajoute le médecin ORL. Quelle que soit la source, les médecins insistent sur le fait que le dépistage précoce du problème a des effets bénéfiques sur toute la vie. "Si nous intervenons avant l'âge de quatre ans, nous pouvons inverser complètement la plupart des changements osseux et musculaires", souligne Mme Bohadana. Soyons clairs : le traitement peut améliorer la santé et la qualité de vie à tout âge, mais les effets bénéfiques seront beaucoup plus importants s'il est effectué dans la petite enfance. Si vous remarquez un signe quelconque indiquant que votre enfant dort avec la bouche ouverte, la première étape consiste à consulter un médecin ORL pour une évaluation initiale. Au cabinet du médecin, celui-ci peut effectuer un examen appelé nasofibroscopie, au cours duquel une petite caméra est introduite dans les narines pour visualiser toutes les structures internes et vérifier si quelque chose est gonflé ou déplacé. Si le problème est lié à une rhinite, le traitement consiste à modifier l'environnement dans lequel vit l'enfant (en éliminant de la chambre les tapis, les peluches et autres sources de poussière et d'acariens, par exemple) et à prescrire des médicaments qui régulent l'inflammation et soulagent les crises d'éternuement et de congestion nasale. Or, si l'on détecte une augmentation des adénoïdes (qui ne disparaît pas complètement avec le contrôle de l'allergie), des amygdales ou des turbinats inférieurs, il est nécessaire de recourir à la chirurgie. "L'intervention est relativement simple, l'enfant peut généralement sortir le jour même et la douleur postopératoire est tout à fait tolérable", précise Bohadana. "En moyenne, au bout de sept jours, l'enfant est déjà bien rétabli". L'oto-rhino-laryngologiste insiste sur le fait que plus l'intervention est précoce, meilleurs sont les résultats. "Parfois, les parents ont peur et préfèrent attendre que leur enfant grandisse un peu avant d'enlever l'amygdale ou l'adénoïde, même s'ils pensent que cela peut nuire à l'immunité", commente-t-elle. "Nous savons que si ces structures sont supprimées, d'autres parties du système de défense peuvent répondre aux besoins." "Sans compter qu'attendre pour se faire opérer peut aggraver ou approfondir toutes ces séquelles de la respiration buccale", conclut le spécialiste. En plus de l'intervention au bistouri, il est souvent nécessaire de suivre des séances d'orthophonie, dans le but de renforcer les muscles du visage et d'exercer l'entrée d'air par les narines. Tout cela garantit une respiration plus calme et plus saine, qui se fait pour le reste de la vie par la voie la plus appropriée : le nez lui-même. Voir sur le lien ci-dessous un rapport complet sur les causes et les traitements contre la rhinite.
Hygiène sanitaire : ce que dormir avec la bouche ouverte peut représenter pour la santé de l'enfant Selon des études publiées ces dernières années, plus de la moitié des enfants dorment avec la bouche ouverte. Si fréquente, cette habitude n'attire pas toujours l'attention ou ne déclenche pas le signal d'alerte des parents et des tuteurs. Mais les médecins consultés par BBC News Brésil soulignent que dormir avec la bouche ouverte - ce qui est lié aux allergies, aux rhinites ou à la croissance de structures qui obstruent le nez - peut être très nocif pour la santé. A surtout lire sur BBC Afrique : Ces enfants courent un plus grand risque de développer les complications les plus diverses, qui vont des caries et de la mauvaise haleine aux altérations posturales et aux difficultés d'apprentissage à l'école. Pour aggraver les choses, ces effets délétères ne se limitent pas à l'enfance : si la respiration buccale nocturne n'est pas résolue dès les premières années de la vie, les répercussions négatives peuvent durer toute la vie. Comprenez ci-dessous ce qui se cache derrière cette affection, tous les dommages causés à la santé et les principaux moyens de résoudre le problème au plus vite. En tant que structure externe du système respiratoire, le nez a une fonction très particulière : réchauffer, humidifier et filtrer l'air qui entre par les narines. En revanche, lorsque l'on respire par la bouche, l'oxygène ne subit pas ce traitement spécial avant d'atteindre les poumons. Cela représente en soi un risque. L'air qui passe par la bouche arrive dans le thorax plein d'impuretés, sec et à une température inadéquate. "La respiration buccale augmente le risque d'infections virales ou bactériennes et de rhumes à répétition", explique le docteur Alexandre Ordones, de l'Association brésilienne d'oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale (ABORL-CCF). "La personne souffre aussi généralement davantage de brûlures, de sifflements et de mucus bloqué dans l'arrière-gorge", ajoute-t-il. La bouche ouverte pendant le sommeil aura des effets encore plus profonds sur la formation même du visage de cet individu. "Les os du visage ne se développent pas correctement, ce qui modifie la physionomie. L'enfant peut avoir les joues tombantes, les yeux tristes, des cernes sous les yeux ?", énumère l'oto-rhino-laryngologiste Saramira Bohadana, coordinatrice du programme aérodigestif de l'hôpital infantile Sabará, à Sao Paulo. "L'arcade dentaire elle-même change également. L'os maxillaire [qui supporte les dents supérieures] devient très fermé et fait saillie vers l'avant. La mâchoire ne se développe pas comme prévu", explique le spécialiste. Pour couronner le tout, ces modifications du crâne altèrent le reste du corps. "Le cou finit par se rétracter, avec le menton vers l'intérieur, le thorax se courbe et le ventre devient proéminent", décrit Bohadana. Et comme si tous ces changements physiques ne suffisaient pas, dormir la bouche ouverte a également des conséquences très graves sur le cerveau et le comportement. Les enfants qui dorment la bouche ouverte souffrent souvent d'une maladie appelée apnée du sommeil. Elle se caractérise par des interruptions de la respiration pendant le repos nocturne qui, à leur tour, provoquent de petits réveils (souvent, ils ne sont même pas remarqués consciemment). Le fait est que ces micro-éveils empêchent la personne d'atteindre les stades les plus profonds du sommeil, qui sont liés à la consolidation des souvenirs et à l'apprentissage. Maintenant, imaginez l'effet que cela aura sur un cerveau qui est encore en train de se former. "Nous avons plusieurs études qui montrent que l'enfant qui dort la bouche ouverte a de moins bons résultats à l'école", révèle Ordones. Un examen des recherches, mené en 2016 par des scientifiques de l'Université fédérale de Sergipe, a par exemple montré que les enfants qui respirent par la bouche présentent plus souvent des difficultés d'apprentissage par rapport à ceux qui utilisent le nez comme source principale du système respiratoire. Selon l'oto-rhino-laryngologiste, l'absence d'un sommeil réparateur est également liée à la diminution de la concentration et à l'augmentation de l'irritation au cours des premières années de la vie. "Il n'est pas rare que nous recevions dans notre bureau des enfants qui ont reçu un diagnostic de trouble du déficit de l'attention et d'hyperactivité (TDAH) et qui prennent même des médicaments pour contrôler leur état. Ensuite, lorsque nous résolvons le problème de la respiration par la bouche, l'irritation s'améliore et il n'est plus nécessaire de prendre des médicaments", explique-t-il. Enfin, Ordones ajoute un autre facteur à la longue liste des conséquences : l'énurésie. "L'hormone qui contrôle l'urine est produite pendant le sommeil profond. Si sa production n'est pas suffisante, le petit enfant mouille le matelas et ne peut souvent pas abandonner les couches", enseigne-t-il. Face à tant d'effets dangereux (et peu connus), il est temps de savoir ce qui peut se cacher derrière cette difficulté à respirer par le nez chez les petits. En général, la respiration par la bouche se fait parce que les voies respiratoires sont fermées. L'oxygène ne pouvant pas passer par les narines, le corps utilise une voie alternative pour faire fonctionner les poumons. L'un des principaux "blocages" du nez est la rhinite, qui se caractérise par une réaction allergique à des substances courantes de l'environnement, telles que la poussière, les acariens et les poils d'animaux. Lorsque la personne est en crise, la muqueuse du nez s'épaissit, sous l'effet d'un processus inflammatoire, et devient gonflée. Pour couronner le tout, la production de mucus - le catarrhe populaire - finit d'obstruer les tubes par lesquels passerait l'oxygène. Le mucus est produit par l'organisme pour tenter d'englober et d'expulser l'"agent" à l'origine de l'allergie. Une autre cause fréquente de la fermeture nasale (et de la nécessité de respirer par la bouche) est la croissance d'un tissu appelé adénoïde. "Cette chair spongieuse se trouve à l'arrière du nez et fait partie du système de défense de l'organisme. Lorsqu'il est exposé à la pollution ou à des agents infectieux, il augmente de taille et obstrue le passage de l'air", explique Bohadana. Le gonflement d'autres structures situées dans le visage et au début de la gorge, comme les amygdales ou les turbines inférieures (ces "petits plis" que nous avons à l'arrière des narines), empêche également le transit de l'oxygène dans cette région. Mais comment les parents et les tuteurs peuvent-ils soupçonner que l'enfant dort avec la bouche ouverte ? "Dans la grande majorité des cas, il est possible d'entendre un bruit, comme un ronflement ou une respiration bruyante", souligne M. Ordones. "D'autres signes courants sont un oreiller humide en raison de l'excès de salive qui sort de la bouche et un sommeil très agité, du type où l'enfant se débat, se roule dans son lit et se réveille la tête en bas", ajoute le médecin ORL. Quelle que soit la source, les médecins insistent sur le fait que le dépistage précoce du problème a des effets bénéfiques sur toute la vie. "Si nous intervenons avant l'âge de quatre ans, nous pouvons inverser complètement la plupart des changements osseux et musculaires", souligne Mme Bohadana. Soyons clairs : le traitement peut améliorer la santé et la qualité de vie à tout âge, mais les effets bénéfiques seront beaucoup plus importants s'il est effectué dans la petite enfance. Si vous remarquez un signe quelconque indiquant que votre enfant dort avec la bouche ouverte, la première étape consiste à consulter un médecin ORL pour une évaluation initiale. Au cabinet du médecin, celui-ci peut effectuer un examen appelé nasofibroscopie, au cours duquel une petite caméra est introduite dans les narines pour visualiser toutes les structures internes et vérifier si quelque chose est gonflé ou déplacé. Si le problème est lié à une rhinite, le traitement consiste à modifier l'environnement dans lequel vit l'enfant (en éliminant de la chambre les tapis, les peluches et autres sources de poussière et d'acariens, par exemple) et à prescrire des médicaments qui régulent l'inflammation et soulagent les crises d'éternuement et de congestion nasale. Or, si l'on détecte une augmentation des adénoïdes (qui ne disparaît pas complètement avec le contrôle de l'allergie), des amygdales ou des turbinats inférieurs, il est nécessaire de recourir à la chirurgie. "L'intervention est relativement simple, l'enfant peut généralement sortir le jour même et la douleur postopératoire est tout à fait tolérable", précise Bohadana. "En moyenne, au bout de sept jours, l'enfant est déjà bien rétabli". L'oto-rhino-laryngologiste insiste sur le fait que plus l'intervention est précoce, meilleurs sont les résultats. "Parfois, les parents ont peur et préfèrent attendre que leur enfant grandisse un peu avant d'enlever l'amygdale ou l'adénoïde, même s'ils pensent que cela peut nuire à l'immunité", commente-t-elle. "Nous savons que si ces structures sont supprimées, d'autres parties du système de défense peuvent répondre aux besoins." "Sans compter qu'attendre pour se faire opérer peut aggraver ou approfondir toutes ces séquelles de la respiration buccale", conclut le spécialiste. En plus de l'intervention au bistouri, il est souvent nécessaire de suivre des séances d'orthophonie, dans le but de renforcer les muscles du visage et d'exercer l'entrée d'air par les narines. Tout cela garantit une respiration plus calme et plus saine, qui se fait pour le reste de la vie par la voie la plus appropriée : le nez lui-même. Voir sur le lien ci-dessous un rapport complet sur les causes et les traitements contre la rhinite.
https://www.bbc.com/afrique/monde-61350750
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Changement climatique - Justice : le guide de montagne péruvien qui poursuit une entreprise énergétique allemande
Les activistes expriment souvent leur espoir d'une "lutte équitable" contre le changement climatique. Ils citent des chiffres qui démontrent que les pays développés ont bénéficié d'économies fondées sur les combustibles fossiles et que, du fait de leur richesse, ils sont protégés de l'impact du réchauffement planétaire qu'ils ont en grande partie provoqué. Les effets néfastes du changement climatique se font massivement sentir dans les régions qui ont historiquement le moins contribué aux gaz à effet de serre. Pour obtenir ce qu'ils appellent la justice climatique, certains portent la bataille devant les tribunaux. A lire aussi: "C'est triste et frustrant de penser que les montagnes telles que nous les connaissions vont un jour disparaître. Je me sens parfois impuissant", a déclaré Saúl Luciano Lliuya. "Quand j'étais enfant, le glacier était couvert de blanc. Au fil du temps, il a rétréci." Le guide de montagne est né dans la ville péruvienne de Huaraz en 1981, et au fil des décennies, il a vu le glacier local Palcaraju reculer, les eaux de fonte gonflant dangereusement un lac voisin. Environ 50 000 personnes vivent dans la zone qui pourrait être touchée par les inondations, et l'on craint de plus en plus que leurs maisons ne soient emportées comme elles l'étaient autrefois. Un samedi matin de 1941, un énorme volume d'eau a dévalé la vallée depuis le lac glaciaire, détruisant une partie nord de Huaraz et tuant des centaines - voire des milliers - de personnes. Craignant que cela ne se reproduise, Saul Lliuya s'est demandé ce que nous pouvions faire. "J'ai décidé de faire des recherches, et j'ai découvert que les gros pollueurs sont en fait responsables du changement climatique", affirme M. Lliuya à la BBC. Mais en lisant, il a découvert que les pays et les entreprises les plus responsables des émissions mondiales de gaz à effet de serre se trouvaient sur des continents totalement différents. Comment pouvait-il s'y prendre pour prouver leur culpabilité dans les problèmes environnementaux du Pérou ? C'est le début d'une longue lutte pour Saul Lliuya, ses alliés de l'ONG berlinoise Germanwatch et, de l'autre côté de la salle d'audience, le géant de l'énergie RWE. Le Péruvien a déposé une plainte contre la société allemande pour son "rôle dans l'alimentation du réchauffement climatique" par le biais de ses centrales à charbon. L'affaire a été admise pour la première fois par un tribunal de la ville de Hamm en 2017. Il a été soutenu par Germanwatch, qui cherche à démontrer qu'il existe "une responsabilité légale des grands émetteurs d'être en charge des personnes menacées par leur contribution au changement climatique". "Au début, je ne pensais pas que cela irait loin, mais nous y sommes", déclare Lliuya. Il y a un nombre croissant de litiges climatiques dans le monde, visant des gouvernements et des entreprises, certains devant des tribunaux nationaux, d'autres devant des tribunaux internationaux. "Il y a plus d'affaires comme celle de Saul Lliuya et cela donne le sentiment qu'il y a un risque réel si vous ne respectez pas vos engagements", explique Tessa Khan, avocate internationale spécialisée dans le changement climatique et les droits de l'homme, basée à Londres. "Chaque fois que l'humanité fait des progrès sociaux ou politiques, les tribunaux ont été impliqués", ajoute-t-elle. Comme d'autres militants pour le climat, Tessa Khan estime que les gouvernements et les entreprises qui prennent des engagements en faveur du climat dans le cadre des Nations unies doivent être tenus responsables. Pour les plaignants comme Saul Lliuya, porter des accusations devant les tribunaux est beaucoup plus personnel. Ils y voient un moyen pratique et tangible de lutter contre un système qu'ils considèrent comme injuste et qui leur porte directement préjudice. "Il s'agit d'accepter que les acteurs qui ont le plus contribué à la crise climatique sont ceux qui, en fin de compte, portent la plus lourde charge pour y remédier", explique Mme Khan. Elle ajoute : "Qu'il s'agisse d'un litige, d'un pays parmi les plus vulnérables qui demande plus d'argent, ou de communautés au sein d'un pays qui sont les plus touchées par l'impact du changement climatique qui poursuivent les entreprises, la justice climatique est à la base de toute action sur le changement climatique". Sur la base de ce principe, le Vanuatu se rendra aux Nations unies en septembre. Le pays du Pacifique Sud, qui figure parmi les régions les plus vulnérables du monde, souhaite que les États membres votent en faveur de sa demande d'avis consultatif auprès de la Cour internationale de justice. "Le Pacifique contribue peu aux émissions mondiales de carbone, et pourtant nous sommes en première ligne. Nous avons vu des problèmes d'eau et de sécurité, des communautés déplacées et des terres ancestrales perdues", explique Lavetanalagi Seru, porte-parole de la campagne du Vanuatu. Un "avis consultatif" est une forme de conseil juridique que la CIJ fournit aux Nations unies. Il n'est pas juridiquement contraignant, mais c'est un instrument qui, selon les experts, pourrait ouvrir la voie au développement d'un droit international sur la crise climatique. Il pourrait, par exemple, "clarifier les droits et obligations des États, donner des conseils sur la manière dont les plans climatiques nationaux devraient être élaborés et examiner comment les droits de l'homme des [jeunes] sont affectés par le changement climatique", explique M. Seru. "L'une de nos frustrations est la lenteur des négociations dans le cadre du système des Nations unies. C'est l'un des outils qui nous permettra de pousser les pays du Nord à agir de toute urgence", ajoute-t-il. Il semble qu'une action rapide soit de plus en plus nécessaire. Des chercheurs du Met Office britannique ont récemment constaté que la probabilité qu'au moins une des cinq prochaines années dépasse de 1,5 °C les niveaux préindustriels est désormais de 50 %. Ce chiffre de 1,5 °C est celui que les dirigeants de la planète ont décidé d'atteindre afin d'éviter les pires effets du changement climatique : la faim, la sécheresse, la famine et les conflits. Comme les avertissements précédents, celui-ci souligne le risque que certaines parties de la planète soient inhabitables dans un avenir très proche. En conséquence, des millions de personnes seront obligées de fuir leurs maisons, et où iront-elles ? Recevront-ils une protection juridique, comme c'est le cas pour certains de ceux qui fuient pour cause de persécution ou de guerre ? De nombreux militants souhaitent qu'une solution soit trouvée à l'avance. "Si les pays riches continuent à émettre d'énormes quantités de CO2 qui rendent d'autres pays inhabitables, ils doivent ouvrir leurs frontières à ces réfugiés. C'est fondamental pour toute conception de la justice climatique", explique M. Khan. Le changement climatique peut affecter des vies non seulement en rendant les rendant plus difficile physiquement, mais aussi en nuisant à l'économie. Les récentes vagues de chaleur en Inde et au Pakistan ont mis une nouvelle fois en évidence la situation critique des personnes dont l'emploi dépend du climat, comme les travailleurs du bâtiment ou les livreurs. "Non seulement ils vivent dans des pays qui ont moins contribué à la crise climatique, mais leurs salaires - dans certains cas, l'équivalent d'un dollar américain par jour - pourraient être affectés par les changements climatiques", explique Anjal Prakash, directeur de recherche à l'Indian School of Business. Qu'elles souffrent directement des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine ou de phénomènes météorologiques extrêmes aggravés par le changement climatique, les communautés vulnérables doivent être indemnisées, estiment les militants. "C'était le point de friction de la COP26 et ce sera le combat de la COP27", déclare M. Khan. Une alternative à la "lenteur des politiques '' M. Lliuya n'attend pas que les négociations sur le climat progressent comme il l'espère. Il réclame une compensation d'environ 17 000 euros à RWE. Il dit vouloir que cet argent serve à financer la construction d'un barrage pour protéger sa ville des inondations. Le fondement de sa demande est une étude de 2014 qui a montré que le géant allemand de l'énergie est responsable à lui seul de 0,5 % de l'ensemble des émissions de dioxyde de carbone causées par l'homme depuis le début de l'industrialisation. Il affirme que le montant de la compensation est proportionnel aux dommages que l'entreprise a causés à l'environnement. RWE rejette la plainte de Lliuya comme étant non fondée, affirmant qu'un seul émetteur ne peut et ne doit pas être tenu responsable des dommages causés par le changement climatique au Pérou. Mais, selon Khan, si elle est confirmée, cette affaire pourrait créer un précédent. "Si le tribunal accepte qu'une entreprise est responsable de la proportion de dommages qu'elle a causés en raison de la proportion de gaz à effet de serre qu'elle a émis historiquement dans l'atmosphère, en principe, vous pouvez appliquer cela à chaque entreprise énergétique." Cependant, elle ajoute que ce ne serait qu'un début sur la voie de la justice climatique. "Comme le reconnaissent tous les avocats spécialisés dans le changement climatique, les litiges ne sont qu'une partie de la solution. À lui seul, il ne suffira jamais à produire l'ampleur du changement dont nous avons besoin." La semaine dernière, des juges de la cour allemande et un groupe d'experts se sont rendus au Pérou pour examiner si la maison de Saul est menacée par les inondations du lac. Selon Germanwatch,"si le tribunal admet que le risque est élevé et imminent, la prochaine question serait de savoir s'il peut être attribué aux émissions de CO2 de RWE." Le verdict est attendu l'année prochaine, et bien que Lliuya admette librement que son "procès ne sauvera pas la planète", il pense que quelque chose devait être fait. "En tant que membre d'une famille d'agriculteurs, je m'inquiète de ne plus avoir assez d'eau pour nos cultures. Et en tant que guide de montagne, je m'inquiète de ne plus avoir grand-chose pour attirer les touristes." "Cela n'a pas été une partie de plaisir. Les gens de mon entourage m'ont critiqué, certains m'accusant même de vouloir tirer un profit financier personnel de cette affaire. Mais je suis convaincu que nous faisons ce qu'il faut. Au moins, nous contribuons. Nous faisons notre part."
Changement climatique - Justice : le guide de montagne péruvien qui poursuit une entreprise énergétique allemande Les activistes expriment souvent leur espoir d'une "lutte équitable" contre le changement climatique. Ils citent des chiffres qui démontrent que les pays développés ont bénéficié d'économies fondées sur les combustibles fossiles et que, du fait de leur richesse, ils sont protégés de l'impact du réchauffement planétaire qu'ils ont en grande partie provoqué. Les effets néfastes du changement climatique se font massivement sentir dans les régions qui ont historiquement le moins contribué aux gaz à effet de serre. Pour obtenir ce qu'ils appellent la justice climatique, certains portent la bataille devant les tribunaux. A lire aussi: "C'est triste et frustrant de penser que les montagnes telles que nous les connaissions vont un jour disparaître. Je me sens parfois impuissant", a déclaré Saúl Luciano Lliuya. "Quand j'étais enfant, le glacier était couvert de blanc. Au fil du temps, il a rétréci." Le guide de montagne est né dans la ville péruvienne de Huaraz en 1981, et au fil des décennies, il a vu le glacier local Palcaraju reculer, les eaux de fonte gonflant dangereusement un lac voisin. Environ 50 000 personnes vivent dans la zone qui pourrait être touchée par les inondations, et l'on craint de plus en plus que leurs maisons ne soient emportées comme elles l'étaient autrefois. Un samedi matin de 1941, un énorme volume d'eau a dévalé la vallée depuis le lac glaciaire, détruisant une partie nord de Huaraz et tuant des centaines - voire des milliers - de personnes. Craignant que cela ne se reproduise, Saul Lliuya s'est demandé ce que nous pouvions faire. "J'ai décidé de faire des recherches, et j'ai découvert que les gros pollueurs sont en fait responsables du changement climatique", affirme M. Lliuya à la BBC. Mais en lisant, il a découvert que les pays et les entreprises les plus responsables des émissions mondiales de gaz à effet de serre se trouvaient sur des continents totalement différents. Comment pouvait-il s'y prendre pour prouver leur culpabilité dans les problèmes environnementaux du Pérou ? C'est le début d'une longue lutte pour Saul Lliuya, ses alliés de l'ONG berlinoise Germanwatch et, de l'autre côté de la salle d'audience, le géant de l'énergie RWE. Le Péruvien a déposé une plainte contre la société allemande pour son "rôle dans l'alimentation du réchauffement climatique" par le biais de ses centrales à charbon. L'affaire a été admise pour la première fois par un tribunal de la ville de Hamm en 2017. Il a été soutenu par Germanwatch, qui cherche à démontrer qu'il existe "une responsabilité légale des grands émetteurs d'être en charge des personnes menacées par leur contribution au changement climatique". "Au début, je ne pensais pas que cela irait loin, mais nous y sommes", déclare Lliuya. Il y a un nombre croissant de litiges climatiques dans le monde, visant des gouvernements et des entreprises, certains devant des tribunaux nationaux, d'autres devant des tribunaux internationaux. "Il y a plus d'affaires comme celle de Saul Lliuya et cela donne le sentiment qu'il y a un risque réel si vous ne respectez pas vos engagements", explique Tessa Khan, avocate internationale spécialisée dans le changement climatique et les droits de l'homme, basée à Londres. "Chaque fois que l'humanité fait des progrès sociaux ou politiques, les tribunaux ont été impliqués", ajoute-t-elle. Comme d'autres militants pour le climat, Tessa Khan estime que les gouvernements et les entreprises qui prennent des engagements en faveur du climat dans le cadre des Nations unies doivent être tenus responsables. Pour les plaignants comme Saul Lliuya, porter des accusations devant les tribunaux est beaucoup plus personnel. Ils y voient un moyen pratique et tangible de lutter contre un système qu'ils considèrent comme injuste et qui leur porte directement préjudice. "Il s'agit d'accepter que les acteurs qui ont le plus contribué à la crise climatique sont ceux qui, en fin de compte, portent la plus lourde charge pour y remédier", explique Mme Khan. Elle ajoute : "Qu'il s'agisse d'un litige, d'un pays parmi les plus vulnérables qui demande plus d'argent, ou de communautés au sein d'un pays qui sont les plus touchées par l'impact du changement climatique qui poursuivent les entreprises, la justice climatique est à la base de toute action sur le changement climatique". Sur la base de ce principe, le Vanuatu se rendra aux Nations unies en septembre. Le pays du Pacifique Sud, qui figure parmi les régions les plus vulnérables du monde, souhaite que les États membres votent en faveur de sa demande d'avis consultatif auprès de la Cour internationale de justice. "Le Pacifique contribue peu aux émissions mondiales de carbone, et pourtant nous sommes en première ligne. Nous avons vu des problèmes d'eau et de sécurité, des communautés déplacées et des terres ancestrales perdues", explique Lavetanalagi Seru, porte-parole de la campagne du Vanuatu. Un "avis consultatif" est une forme de conseil juridique que la CIJ fournit aux Nations unies. Il n'est pas juridiquement contraignant, mais c'est un instrument qui, selon les experts, pourrait ouvrir la voie au développement d'un droit international sur la crise climatique. Il pourrait, par exemple, "clarifier les droits et obligations des États, donner des conseils sur la manière dont les plans climatiques nationaux devraient être élaborés et examiner comment les droits de l'homme des [jeunes] sont affectés par le changement climatique", explique M. Seru. "L'une de nos frustrations est la lenteur des négociations dans le cadre du système des Nations unies. C'est l'un des outils qui nous permettra de pousser les pays du Nord à agir de toute urgence", ajoute-t-il. Il semble qu'une action rapide soit de plus en plus nécessaire. Des chercheurs du Met Office britannique ont récemment constaté que la probabilité qu'au moins une des cinq prochaines années dépasse de 1,5 °C les niveaux préindustriels est désormais de 50 %. Ce chiffre de 1,5 °C est celui que les dirigeants de la planète ont décidé d'atteindre afin d'éviter les pires effets du changement climatique : la faim, la sécheresse, la famine et les conflits. Comme les avertissements précédents, celui-ci souligne le risque que certaines parties de la planète soient inhabitables dans un avenir très proche. En conséquence, des millions de personnes seront obligées de fuir leurs maisons, et où iront-elles ? Recevront-ils une protection juridique, comme c'est le cas pour certains de ceux qui fuient pour cause de persécution ou de guerre ? De nombreux militants souhaitent qu'une solution soit trouvée à l'avance. "Si les pays riches continuent à émettre d'énormes quantités de CO2 qui rendent d'autres pays inhabitables, ils doivent ouvrir leurs frontières à ces réfugiés. C'est fondamental pour toute conception de la justice climatique", explique M. Khan. Le changement climatique peut affecter des vies non seulement en rendant les rendant plus difficile physiquement, mais aussi en nuisant à l'économie. Les récentes vagues de chaleur en Inde et au Pakistan ont mis une nouvelle fois en évidence la situation critique des personnes dont l'emploi dépend du climat, comme les travailleurs du bâtiment ou les livreurs. "Non seulement ils vivent dans des pays qui ont moins contribué à la crise climatique, mais leurs salaires - dans certains cas, l'équivalent d'un dollar américain par jour - pourraient être affectés par les changements climatiques", explique Anjal Prakash, directeur de recherche à l'Indian School of Business. Qu'elles souffrent directement des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine ou de phénomènes météorologiques extrêmes aggravés par le changement climatique, les communautés vulnérables doivent être indemnisées, estiment les militants. "C'était le point de friction de la COP26 et ce sera le combat de la COP27", déclare M. Khan. Une alternative à la "lenteur des politiques '' M. Lliuya n'attend pas que les négociations sur le climat progressent comme il l'espère. Il réclame une compensation d'environ 17 000 euros à RWE. Il dit vouloir que cet argent serve à financer la construction d'un barrage pour protéger sa ville des inondations. Le fondement de sa demande est une étude de 2014 qui a montré que le géant allemand de l'énergie est responsable à lui seul de 0,5 % de l'ensemble des émissions de dioxyde de carbone causées par l'homme depuis le début de l'industrialisation. Il affirme que le montant de la compensation est proportionnel aux dommages que l'entreprise a causés à l'environnement. RWE rejette la plainte de Lliuya comme étant non fondée, affirmant qu'un seul émetteur ne peut et ne doit pas être tenu responsable des dommages causés par le changement climatique au Pérou. Mais, selon Khan, si elle est confirmée, cette affaire pourrait créer un précédent. "Si le tribunal accepte qu'une entreprise est responsable de la proportion de dommages qu'elle a causés en raison de la proportion de gaz à effet de serre qu'elle a émis historiquement dans l'atmosphère, en principe, vous pouvez appliquer cela à chaque entreprise énergétique." Cependant, elle ajoute que ce ne serait qu'un début sur la voie de la justice climatique. "Comme le reconnaissent tous les avocats spécialisés dans le changement climatique, les litiges ne sont qu'une partie de la solution. À lui seul, il ne suffira jamais à produire l'ampleur du changement dont nous avons besoin." La semaine dernière, des juges de la cour allemande et un groupe d'experts se sont rendus au Pérou pour examiner si la maison de Saul est menacée par les inondations du lac. Selon Germanwatch,"si le tribunal admet que le risque est élevé et imminent, la prochaine question serait de savoir s'il peut être attribué aux émissions de CO2 de RWE." Le verdict est attendu l'année prochaine, et bien que Lliuya admette librement que son "procès ne sauvera pas la planète", il pense que quelque chose devait être fait. "En tant que membre d'une famille d'agriculteurs, je m'inquiète de ne plus avoir assez d'eau pour nos cultures. Et en tant que guide de montagne, je m'inquiète de ne plus avoir grand-chose pour attirer les touristes." "Cela n'a pas été une partie de plaisir. Les gens de mon entourage m'ont critiqué, certains m'accusant même de vouloir tirer un profit financier personnel de cette affaire. Mais je suis convaincu que nous faisons ce qu'il faut. Au moins, nous contribuons. Nous faisons notre part."
https://www.bbc.com/afrique/monde-61661079
0business
La RD Congo rejoint la Communauté économique de l'Afrique de l'Est : entre défi et avantage pour les commerçants
L'intégration de la RD Congo dans la Communauté économique de l'Afrique de l'Est doit être un avantage et non un handicap, estime le Dr Joël Baraka, professeur à l'Institut supérieur de développement rural de Bukavu et chercheur senior à Pole Institute de Goma. "Il faut que nos commerçants soient compétitifs, que cet avantage ne soit pas un handicap. Donc, c'est un défi, c'est un challenge mais tout en restant un avantage", confie-il à la BBC. A surtout lire sur BBC Afrique : Toutefois, il estime que la RD Congo devra réaménager sa législation dans ce sens. "Evidemment, il faudra encore qu'au niveau de notre législation, qu'on sache comment est-ce qu'on protège les petits, les intermédiaires sans que ça ne nuise aux intérêts de la communauté", ajoute-t-il. Pour lui, la RDC doit être à la hauteur de la concurrence. "Ils faut que nos commerçants se positionnent parce que les commerçants ougandais, kenyans, tanzaniens vont aussi profiter de ce marché congolais qui s'ouvre", dit-il. A Goma, l'intégration de la RDC dans la Communauté de l'Afrique de l'Est suscite déjà beaucoup d'espoir. Dans sa boutique de Biréré où les étals et les étagères sont remplis d'habits ou de souliers, donnant un large choix aux clients, Adèle Mbunda est sereine. Téléphone à la main, elle est propriétaire de la boutique. Son affaire a commencé avec 20 dollars qu'elle avait utilisés en achetant 2 paires de souliers pour les revendre. Aujourd'hui, elle doit traverser la frontière vers l'Ouganda voisin pour se ravitailler malgré les taxes et les visas, au-delà de son transport. Ce qui pèse sur le développement de son business. "Nous nous ravitaillons à Kampala. Là vraiment, ce n'est pas facile parce que c'est un autre pays, et avec les documents, le visa c'est autant", dit-elle. Mais une lueur d'espoir se profile à l'horizon. "Comme la RDC vient d'intégrer dans la communauté d'Afrique de l'Est, c'est vraiment un avantage. Cela va nous aider à gagner l'argent là qu'on gaspillait pour les visas, ça va nous aider peut-être pour le transport", explique-t-elle. La jeune commerçante entrevoit quelques perspectives qui pourraient être prometteuses. "Je suis en train de planifier mon voyage pour Kampala. Je vais aussi réfléchir sur comment ouvrir une boutique à Kampala. Je peux aussi leur faire les styles du Congo. Me ravitailler aussi au Kenya", explique la jeune femme. Cependant, le voyage d'Adèle devra encore attendre un peu car le processus de cette intégration de la RDC dans la communauté Est africaine (AEC) a pris beaucoup de temps et quelques étapes restent encore à franchir. La RDC, qui sera le septième pays à intégrer cette communauté de l'Afrique de l'Est, après le Sud-Soudan, le Rwanda, le Burundi, l'Ouganda, la Tanzanie et le Kenya, sera également le plus grand marché avec plus de 100 millions de consommateurs.
La RD Congo rejoint la Communauté économique de l'Afrique de l'Est : entre défi et avantage pour les commerçants L'intégration de la RD Congo dans la Communauté économique de l'Afrique de l'Est doit être un avantage et non un handicap, estime le Dr Joël Baraka, professeur à l'Institut supérieur de développement rural de Bukavu et chercheur senior à Pole Institute de Goma. "Il faut que nos commerçants soient compétitifs, que cet avantage ne soit pas un handicap. Donc, c'est un défi, c'est un challenge mais tout en restant un avantage", confie-il à la BBC. A surtout lire sur BBC Afrique : Toutefois, il estime que la RD Congo devra réaménager sa législation dans ce sens. "Evidemment, il faudra encore qu'au niveau de notre législation, qu'on sache comment est-ce qu'on protège les petits, les intermédiaires sans que ça ne nuise aux intérêts de la communauté", ajoute-t-il. Pour lui, la RDC doit être à la hauteur de la concurrence. "Ils faut que nos commerçants se positionnent parce que les commerçants ougandais, kenyans, tanzaniens vont aussi profiter de ce marché congolais qui s'ouvre", dit-il. A Goma, l'intégration de la RDC dans la Communauté de l'Afrique de l'Est suscite déjà beaucoup d'espoir. Dans sa boutique de Biréré où les étals et les étagères sont remplis d'habits ou de souliers, donnant un large choix aux clients, Adèle Mbunda est sereine. Téléphone à la main, elle est propriétaire de la boutique. Son affaire a commencé avec 20 dollars qu'elle avait utilisés en achetant 2 paires de souliers pour les revendre. Aujourd'hui, elle doit traverser la frontière vers l'Ouganda voisin pour se ravitailler malgré les taxes et les visas, au-delà de son transport. Ce qui pèse sur le développement de son business. "Nous nous ravitaillons à Kampala. Là vraiment, ce n'est pas facile parce que c'est un autre pays, et avec les documents, le visa c'est autant", dit-elle. Mais une lueur d'espoir se profile à l'horizon. "Comme la RDC vient d'intégrer dans la communauté d'Afrique de l'Est, c'est vraiment un avantage. Cela va nous aider à gagner l'argent là qu'on gaspillait pour les visas, ça va nous aider peut-être pour le transport", explique-t-elle. La jeune commerçante entrevoit quelques perspectives qui pourraient être prometteuses. "Je suis en train de planifier mon voyage pour Kampala. Je vais aussi réfléchir sur comment ouvrir une boutique à Kampala. Je peux aussi leur faire les styles du Congo. Me ravitailler aussi au Kenya", explique la jeune femme. Cependant, le voyage d'Adèle devra encore attendre un peu car le processus de cette intégration de la RDC dans la communauté Est africaine (AEC) a pris beaucoup de temps et quelques étapes restent encore à franchir. La RDC, qui sera le septième pays à intégrer cette communauté de l'Afrique de l'Est, après le Sud-Soudan, le Rwanda, le Burundi, l'Ouganda, la Tanzanie et le Kenya, sera également le plus grand marché avec plus de 100 millions de consommateurs.
https://www.bbc.com/afrique/region-60941441
5sports
Ligue des Champions: la CAF révise son programme
La Confédération africaine de football (Caf) abandonne son projet d'organiser dans un seul pays les demi-finales de la Ligue des champions de cette année. Cela signifie que les demi-finales, qui opposeront le Maroc à l'Égypte, Al Ahly au Wydad Casablanca et le Zamalek au Raja Casablanca, se dérouleront à domicile et à l'extérieur. Les matchs aller auront lieu les 25 et 26 septembre au Maroc et les matchs retour une semaine plus tard en Égypte. Ces quelques jours seront bien remplis pour le Maroc qui accueillera un mini tournoi pour les demi-finales et la finale de la Coupe de la Confédération dans la même semaine. Le lieu de la finale unique reste à déterminer et dépendra de l'identité des équipes qui atteindront la finale, qui doit se jouer le 16 ou le 17 octobre. "Selon le principe d'équité, la finale sera jouée dans un lieu neutre au cas où une équipe d'Égypte et du Maroc se qualifierait pour les finales", a expliqué la Caf dans un communiqué. "Par conséquent, la procédure d'appel d'offres a été ouverte aux associations membres à l'exclusion de l'Égypte et du Maroc pour l'organisation d'une finale unique", ajoute le document. Les associations membres intéressées doivent soumettre leur dossier de candidature comprenant le lieu du match et la garantie gouvernementale obligatoire au plus tard le 17 août 2020. "Au cas où les deux clubs égyptiens ou marocains se qualifieraient pour la finale, le match unique sera joué soit en Égypte soit au Maroc avec une date proposée pour le 16 ou le 17 octobre 2020. À cet égard, les associations membres concernées, la Fédération égyptienne de football et la Fédération royale marocaine de football, ont reçu jusqu'au 15 août pour confirmer leur disponibilité. Le Caf poursuivra les discussions avec les différentes parties prenantes sur les possibilités d'organiser les matches restants de la Ligue des champions Total Caf 2019/20 à huis clos ou autrement", informe le document. La CAF met fin à la mission de Fatma Samoura Eto'o et Drogba à la CAF Des arbitres africains suspendus par la CAF Le Caf avait proposé des tournois pour la Ligue des champions et la Coupe de la Confédération en réponse à la suspension du football sur le continent en raison de la pandémie de Covid-19. La Coupe de la Confédération, l'événement continental de deuxième niveau pour les clubs, se poursuivra comme prévu avec un mini-tournoi au Maroc. Les deux demi-finales se joueront le 22 septembre. Pyramid FC d'Égypte affronteront Horoya de Guinée à Casablanca, tandis que le derby marocain de Renaissance Berkane contre Hassania Agadir se jouera à Rabat. La capitale marocaine accueillera également la finale au stade Prince Moulay Abdellah le 27 septembre, tous les matches se jouant à huis clos. La Caf avait espéré organiser un événement similaire pour la Ligue des champions mais a été laissé sans hôte suite au retrait de la Fédération camerounaise de football. "Conformément au principe d'équité, il a été décidé de ne pas accueillir un carré final en Egypte ou au Maroc, dont les représentants constituent les demi-finalistes", a déclaré la Caf dans un communiqué.
Ligue des Champions: la CAF révise son programme La Confédération africaine de football (Caf) abandonne son projet d'organiser dans un seul pays les demi-finales de la Ligue des champions de cette année. Cela signifie que les demi-finales, qui opposeront le Maroc à l'Égypte, Al Ahly au Wydad Casablanca et le Zamalek au Raja Casablanca, se dérouleront à domicile et à l'extérieur. Les matchs aller auront lieu les 25 et 26 septembre au Maroc et les matchs retour une semaine plus tard en Égypte. Ces quelques jours seront bien remplis pour le Maroc qui accueillera un mini tournoi pour les demi-finales et la finale de la Coupe de la Confédération dans la même semaine. Le lieu de la finale unique reste à déterminer et dépendra de l'identité des équipes qui atteindront la finale, qui doit se jouer le 16 ou le 17 octobre. "Selon le principe d'équité, la finale sera jouée dans un lieu neutre au cas où une équipe d'Égypte et du Maroc se qualifierait pour les finales", a expliqué la Caf dans un communiqué. "Par conséquent, la procédure d'appel d'offres a été ouverte aux associations membres à l'exclusion de l'Égypte et du Maroc pour l'organisation d'une finale unique", ajoute le document. Les associations membres intéressées doivent soumettre leur dossier de candidature comprenant le lieu du match et la garantie gouvernementale obligatoire au plus tard le 17 août 2020. "Au cas où les deux clubs égyptiens ou marocains se qualifieraient pour la finale, le match unique sera joué soit en Égypte soit au Maroc avec une date proposée pour le 16 ou le 17 octobre 2020. À cet égard, les associations membres concernées, la Fédération égyptienne de football et la Fédération royale marocaine de football, ont reçu jusqu'au 15 août pour confirmer leur disponibilité. Le Caf poursuivra les discussions avec les différentes parties prenantes sur les possibilités d'organiser les matches restants de la Ligue des champions Total Caf 2019/20 à huis clos ou autrement", informe le document. La CAF met fin à la mission de Fatma Samoura Eto'o et Drogba à la CAF Des arbitres africains suspendus par la CAF Le Caf avait proposé des tournois pour la Ligue des champions et la Coupe de la Confédération en réponse à la suspension du football sur le continent en raison de la pandémie de Covid-19. La Coupe de la Confédération, l'événement continental de deuxième niveau pour les clubs, se poursuivra comme prévu avec un mini-tournoi au Maroc. Les deux demi-finales se joueront le 22 septembre. Pyramid FC d'Égypte affronteront Horoya de Guinée à Casablanca, tandis que le derby marocain de Renaissance Berkane contre Hassania Agadir se jouera à Rabat. La capitale marocaine accueillera également la finale au stade Prince Moulay Abdellah le 27 septembre, tous les matches se jouant à huis clos. La Caf avait espéré organiser un événement similaire pour la Ligue des champions mais a été laissé sans hôte suite au retrait de la Fédération camerounaise de football. "Conformément au principe d'équité, il a été décidé de ne pas accueillir un carré final en Egypte ou au Maroc, dont les représentants constituent les demi-finalistes", a déclaré la Caf dans un communiqué.
https://www.bbc.com/afrique/sports-53635542
2health
Ebola en RDC : une nouvelle épidémie frappe le Congo
De nouveaux cas d'Ebola ont été confirmés en République démocratique du Congo. Le ministre de la santé a déclaré que quatre personnes étaient mortes du virus dans la ville de Mbandaka, à l'ouest du pays, qui compte environ un million d'habitants. Mbandaka se trouve à plus de 1 000 km de l'épicentre de l'épidémie actuel dans l'est du pays. Lire aussi: Un deuxième vaccin anti-Ebola en RDC Nouvelle "épidémie d’Ebola" en RDC La République démocratique du Congo était sur le point de déclarer la fin de la deuxième plus grande épidémie d'Ebola jamais enregistrée en avril, mais une nouvelle chaîne d'infections a été découverte. Plus de 2 000 personnes sont mortes de la maladie depuis août 2018. Le pays est également aux prises avec le coronavirus, avec plus de 3 000 cas confirmés. La dernière épidémie de virus Ebola enregistrée à Mbandaka remonte à 2018, lorsque 33 personnes sont mortes dans la ville et dans la province de l'Équateur. Lire aussi: Plus de 90 agents de santé infectés par le virus Ebola en RDC Des malades d’Ebola portés disparus en RDC
Ebola en RDC : une nouvelle épidémie frappe le Congo De nouveaux cas d'Ebola ont été confirmés en République démocratique du Congo. Le ministre de la santé a déclaré que quatre personnes étaient mortes du virus dans la ville de Mbandaka, à l'ouest du pays, qui compte environ un million d'habitants. Mbandaka se trouve à plus de 1 000 km de l'épicentre de l'épidémie actuel dans l'est du pays. Lire aussi: Un deuxième vaccin anti-Ebola en RDC Nouvelle "épidémie d’Ebola" en RDC La République démocratique du Congo était sur le point de déclarer la fin de la deuxième plus grande épidémie d'Ebola jamais enregistrée en avril, mais une nouvelle chaîne d'infections a été découverte. Plus de 2 000 personnes sont mortes de la maladie depuis août 2018. Le pays est également aux prises avec le coronavirus, avec plus de 3 000 cas confirmés. La dernière épidémie de virus Ebola enregistrée à Mbandaka remonte à 2018, lorsque 33 personnes sont mortes dans la ville et dans la province de l'Équateur. Lire aussi: Plus de 90 agents de santé infectés par le virus Ebola en RDC Des malades d’Ebola portés disparus en RDC
https://www.bbc.com/afrique/region-52879694
5sports
Nigeria-Cameroun: duel de géants
Les Super Eagles et les Lions indomptables s'affrontent ce 06 juillet pour une place en quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019, à 16 h 00 GMT, à Alexandrie. Les matchs entre ces deux équipes font partie des duels les plus épiques du football africain. Nigérians et Camerounais, qui se disputent le leadership continental, se sont déjà rencontrés 22 fois. Les Super Eagles ont remporté 11 des matchs joués contre les Lions indomptables. Quatre victoires pour les Camerounais. Les deux équipes ont fait match nul sept fois. Leur première rencontre officielle remonte à 1960. C'était un match amical, qui s'est terminé sur un score de nul vierge. Le match le plus récent entre Super Eagles et Lions indomptables a eu lieu en 2017. C'était lors des qualifications pour la Coupe du monde 2018. A domicile, les Nigérians avaient battu les Lions indomptables, 4-0, avant de faire match nul avec eux au match retour, 0-0. Trois des 22 rencontres entre le Cameroun et le Nigeria ont eu lieu en finale de la CAN, et une autre lors des quarts de finale. Les Super Eagles et les Lions indomptables ont joué la finale de l'édition 1984 de la CAN, en Côte d'Ivoire. Les Nigérians avaient été battus (3-1) comme lors de la finale de 1988 au Maroc (1-0).
Nigeria-Cameroun: duel de géants Les Super Eagles et les Lions indomptables s'affrontent ce 06 juillet pour une place en quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019, à 16 h 00 GMT, à Alexandrie. Les matchs entre ces deux équipes font partie des duels les plus épiques du football africain. Nigérians et Camerounais, qui se disputent le leadership continental, se sont déjà rencontrés 22 fois. Les Super Eagles ont remporté 11 des matchs joués contre les Lions indomptables. Quatre victoires pour les Camerounais. Les deux équipes ont fait match nul sept fois. Leur première rencontre officielle remonte à 1960. C'était un match amical, qui s'est terminé sur un score de nul vierge. Le match le plus récent entre Super Eagles et Lions indomptables a eu lieu en 2017. C'était lors des qualifications pour la Coupe du monde 2018. A domicile, les Nigérians avaient battu les Lions indomptables, 4-0, avant de faire match nul avec eux au match retour, 0-0. Trois des 22 rencontres entre le Cameroun et le Nigeria ont eu lieu en finale de la CAN, et une autre lors des quarts de finale. Les Super Eagles et les Lions indomptables ont joué la finale de l'édition 1984 de la CAN, en Côte d'Ivoire. Les Nigérians avaient été battus (3-1) comme lors de la finale de 1988 au Maroc (1-0).
https://www.bbc.com/afrique/sports-48895622
2health
Covid-19 : le cas de l'homme possédant des superanticorps contre le coronavirus et pourquoi il constitue un espoir pour les scientifiques
L'écrivain américain John Hollis, 54 ans, a cru qu'il allait contracter le COVID-19 lorsqu'un ami avec qui il partageait une maison a été infecté et est tombé gravement malade en avril 2020. "C'était deux semaines où j'avais très peur", dit John Hollis. "Pendant deux semaines, j'ai attendu que la maladie me frappe, mais ça n'est jamais arrivé". Hollis pensait simplement qu'il avait eu de la chance de ne pas contracter la maladie. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Mais en juillet 2020, de manière tout à fait fortuite, Hollis a mentionné cette cohabitation avec une personne très malade lors d'une conversation avec le docteur Lance Liotta, professeur à l'université George Mason, aux États-Unis, où Hollis travaille sur dans la communication. M. Liotta, qui mène des recherches sur les moyens de combattre le coronavirus, a invité M. Hollis à se porter volontaire pour participer à une étude scientifique sur le virus en cours de développement à l'université. Hollis a ainsi découvert que non seulement il avait contracté le COVID-19, mais que son corps possédait des superanticorps qui l'immunisaient de manière permanente contre la maladie, c'est-à-dire que les virus pénétraient dans son corps, mais ne pouvaient pas infecter ses cellules et le rendre malade. "Cela a été l'une des expériences les plus surréalistes de ma vie", reconnaît Hollis. "Nous avons collecté le sang d'Hollis à différents moments et c'est maintenant une mine d'or pour étudier les différentes façons d'attaquer le virus, explique Liotta. Chez la plupart des gens, les anticorps fabriqués pour combattre le virus s'attaquent aux protéines des spicules du coronavirus, des formations en pointe à la surface du Sars-Cov-2 qui l'aident à infecter les cellules humaines. "Les anticorps du patient se fixent sur les spicules et le virus ne peut pas se fixer sur les cellules et les infecter", explique M. Liotta. Le problème est que lorsqu'une personne entre en contact avec le virus pour la première fois, il faut du temps pour que son organisme produise ces anticorps spécifiques, ce qui permet au virus de se propager. Mais les anticorps de Hollis sont différents : ils attaquent diverses parties du virus et le tuent rapidement. Ils sont si puissants qu'Hollis est immunisé contre les variantes les plus récentes du coronavirus. Lire aussi : "On pourrait diluer ses anticorps à un millième et continuer à tuer 99 % du virus", affirme Liotta. Les scientifiques étudient ces superanticorps de Hollis et de quelques autres patients comme lui dans l'espoir d'apprendre comment améliorer les vaccins contre la maladie. "Je sais que je ne suis pas la seule personne à posséder des anticorps de ce type, je suis seulement l'une des quelques personnes qui ont été découvertes", déclare Hollis. Préjugés raciaux dans les études scientifiques Cependant, ce genre de découvertes ne se produit pas toujours en raison de préjugés raciaux dans la recherche scientifique : la plupart sont faites avec des patients blancs. La participation des personnes noires aux études est souvent bien inférieure à leur représentation dans la société. "Il existe une longue histoire d'exploitation (des patients noirs) qui rend la communauté afro-américaine méfiante lorsqu'il s'agit de participer à des recherches", révèle Jeff Kahn, professeur à l'Institut de bioéthique de l'université John Hopkins. "Il est compréhensible qu'il y ait une telle méfiance", reconnaît-il. Lire aussi : L'une des expériences les plus connues impliquant des Afro-Américains est l'étude sur la syphilis de Tuskegee. Pendant plus de 40 ans, des scientifiques financés par le gouvernement américain ont étudié des hommes noirs atteints de syphilis en Alabama sans leur fournir de médicaments contre la maladie. "Au fil des ans, pendant le déroulement de l'étude, les antibiotiques sont devenus un remède largement disponible et n'ont pas été proposés à ces personnes", explique-t-il. "Les enquêteurs ont menti sur ce qui leur a été fait et ils se sont vu refuser tout traitement au nom de l'étude", condamne Kahn. "Lorsque l'étude Tuskegee a été révélée, des règles et des règlements ont été établis pour la recherche sur les êtres humains, qui sont en vigueur depuis les années 1970." Cette histoire est l'une des raisons pour lesquelles une partie de la population, durement touchée par la pandémie, est souvent réticente à participer à des études ou à se faire vacciner. "Nous voulons nous assurer que les communautés les plus touchées reçoivent les bénéfices des innovations qui sont développées", explique Kahn. "Et pour cela, ces populations doivent aussi faire partie des études...". " " Nous devons honorer ces personnes, les victimes de l'étude Tuskegee, en initiant un processus pour s'assurer que cela ne se reproduise pas. Et aussi pour sauver des vies, notamment dans la communauté afro-américaine, qui a été durement touchée par la pandémie", fait valoir Hollis. "Se protéger mutuellement est un devoir envers nous-mêmes et envers les personnes que nous aimons", dit l'écrivain.
Covid-19 : le cas de l'homme possédant des superanticorps contre le coronavirus et pourquoi il constitue un espoir pour les scientifiques L'écrivain américain John Hollis, 54 ans, a cru qu'il allait contracter le COVID-19 lorsqu'un ami avec qui il partageait une maison a été infecté et est tombé gravement malade en avril 2020. "C'était deux semaines où j'avais très peur", dit John Hollis. "Pendant deux semaines, j'ai attendu que la maladie me frappe, mais ça n'est jamais arrivé". Hollis pensait simplement qu'il avait eu de la chance de ne pas contracter la maladie. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Mais en juillet 2020, de manière tout à fait fortuite, Hollis a mentionné cette cohabitation avec une personne très malade lors d'une conversation avec le docteur Lance Liotta, professeur à l'université George Mason, aux États-Unis, où Hollis travaille sur dans la communication. M. Liotta, qui mène des recherches sur les moyens de combattre le coronavirus, a invité M. Hollis à se porter volontaire pour participer à une étude scientifique sur le virus en cours de développement à l'université. Hollis a ainsi découvert que non seulement il avait contracté le COVID-19, mais que son corps possédait des superanticorps qui l'immunisaient de manière permanente contre la maladie, c'est-à-dire que les virus pénétraient dans son corps, mais ne pouvaient pas infecter ses cellules et le rendre malade. "Cela a été l'une des expériences les plus surréalistes de ma vie", reconnaît Hollis. "Nous avons collecté le sang d'Hollis à différents moments et c'est maintenant une mine d'or pour étudier les différentes façons d'attaquer le virus, explique Liotta. Chez la plupart des gens, les anticorps fabriqués pour combattre le virus s'attaquent aux protéines des spicules du coronavirus, des formations en pointe à la surface du Sars-Cov-2 qui l'aident à infecter les cellules humaines. "Les anticorps du patient se fixent sur les spicules et le virus ne peut pas se fixer sur les cellules et les infecter", explique M. Liotta. Le problème est que lorsqu'une personne entre en contact avec le virus pour la première fois, il faut du temps pour que son organisme produise ces anticorps spécifiques, ce qui permet au virus de se propager. Mais les anticorps de Hollis sont différents : ils attaquent diverses parties du virus et le tuent rapidement. Ils sont si puissants qu'Hollis est immunisé contre les variantes les plus récentes du coronavirus. Lire aussi : "On pourrait diluer ses anticorps à un millième et continuer à tuer 99 % du virus", affirme Liotta. Les scientifiques étudient ces superanticorps de Hollis et de quelques autres patients comme lui dans l'espoir d'apprendre comment améliorer les vaccins contre la maladie. "Je sais que je ne suis pas la seule personne à posséder des anticorps de ce type, je suis seulement l'une des quelques personnes qui ont été découvertes", déclare Hollis. Préjugés raciaux dans les études scientifiques Cependant, ce genre de découvertes ne se produit pas toujours en raison de préjugés raciaux dans la recherche scientifique : la plupart sont faites avec des patients blancs. La participation des personnes noires aux études est souvent bien inférieure à leur représentation dans la société. "Il existe une longue histoire d'exploitation (des patients noirs) qui rend la communauté afro-américaine méfiante lorsqu'il s'agit de participer à des recherches", révèle Jeff Kahn, professeur à l'Institut de bioéthique de l'université John Hopkins. "Il est compréhensible qu'il y ait une telle méfiance", reconnaît-il. Lire aussi : L'une des expériences les plus connues impliquant des Afro-Américains est l'étude sur la syphilis de Tuskegee. Pendant plus de 40 ans, des scientifiques financés par le gouvernement américain ont étudié des hommes noirs atteints de syphilis en Alabama sans leur fournir de médicaments contre la maladie. "Au fil des ans, pendant le déroulement de l'étude, les antibiotiques sont devenus un remède largement disponible et n'ont pas été proposés à ces personnes", explique-t-il. "Les enquêteurs ont menti sur ce qui leur a été fait et ils se sont vu refuser tout traitement au nom de l'étude", condamne Kahn. "Lorsque l'étude Tuskegee a été révélée, des règles et des règlements ont été établis pour la recherche sur les êtres humains, qui sont en vigueur depuis les années 1970." Cette histoire est l'une des raisons pour lesquelles une partie de la population, durement touchée par la pandémie, est souvent réticente à participer à des études ou à se faire vacciner. "Nous voulons nous assurer que les communautés les plus touchées reçoivent les bénéfices des innovations qui sont développées", explique Kahn. "Et pour cela, ces populations doivent aussi faire partie des études...". " " Nous devons honorer ces personnes, les victimes de l'étude Tuskegee, en initiant un processus pour s'assurer que cela ne se reproduise pas. Et aussi pour sauver des vies, notamment dans la communauté afro-américaine, qui a été durement touchée par la pandémie", fait valoir Hollis. "Se protéger mutuellement est un devoir envers nous-mêmes et envers les personnes que nous aimons", dit l'écrivain.
https://www.bbc.com/afrique/monde-56430785