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https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais%20de%20la%20Cit%C3%A9
Palais de la Cité
Le palais de la Cité était la résidence et le siège du pouvoir des rois de France, du , tout en restant le siège des principales cours de justice jusqu'à nos jours. Il s’étendait sur la partie ouest de l’île de la Cité dans le de Paris. Une partie du palais a été convertie en prison d’État en 1370, après l’abandon du palais comme résidence par Charles V et ses successeurs. La prison de la Conciergerie occupait le rez-de-chaussée du bâtiment bordant le quai de l’Horloge et les deux tours ; l’étage supérieur était réservé au Parlement. La prison était considérée pendant la Terreur comme l’antichambre de la mort. Peu en sortaient libres. La reine Marie-Antoinette y fut d'ailleurs emprisonnée en 1793. Jusqu'au printemps 2018, une grande partie du site a été occupée par le palais de justice de Paris. L'essentiel des vestiges du palais de la Cité sont constitués par l'ancienne prison de la Conciergerie qui longe le quai de l'Horloge, au nord-est de l'île, ainsi que par la Sainte-Chapelle. Histoire Antiquité Entre 308 et 336, l'île de la Cité fut ceinte d'un mur défensif. Ainsi défendue, l'île fut dotée de deux grands monuments publics : à sa pointe occidentale le grand castellum ou palatium ; et sous l'actuel Marché aux Fleurs, une basilique de très grande taille. De fait, lors des invasions barbares, l'île de la Cité devint un enjeu stratégique et deux empereurs militaires y résidèrent : Julien, en 358 et durant l'hiver 359-360 puis . La muraille, avec deux mètres d'épaisseur et dont on ne sait si elle était munie de tours constituait une défense relativement faible. Le Palatium occupait une surface avoisinant un hectare. Cet espace abritait le Tribunal du prétoire et fut de façon temporaire la demeure des deux empereurs Julien et Valentinien. La basilique, partiellement découverte en 1844, n'a été identifiée qu'en 1986 à l'occasion d'une fouille. Ses dimensions étaient très vastes. Pendant le Moyen Âge, c'est au sein du palatium que s'installèrent les rois francs, ponctuellement sous les Mérovingiens puis de façon permanente sous les Capétiens. Moyen Âge Les Mérovingiens La période mérovingienne est mal connue du fait de la pauvreté des sources textuelles. Il est vraisemblable que les rois mérovingiens, lorsqu'ils séjournaient à Paris, résidaient dans la Citadelle de la Cité, toujours ceinte des murs du Bas-Empire. , roi des Francs de 629 à 638, avait une cour itinérante, mais on sait qu'il séjourna en son palais de la Cité. L'importance du lieu est confirmée par le fait qu'il y fit établir un atelier monétaire : les pièces issues de cet atelier portent l'inscription Palati moneta et représentent saint Éloi. En 635, fut fondée, sous la direction de ce saint homme et sous la protection du roi, face au palais (en bordure nord de l'actuelle préfecture de police), une abbaye de femmes consacrée à saint Martial de Limoges et connue ensuite sous le nom de Saint-Éloi. Les Carolingiens À l'époque carolingienne, Paris cessa de jouer un rôle prédominant. Charlemagne ne séjourna qu'épisodiquement à Paris. Sous le règne de son petit-fils, , les remparts de la Cité furent endommagés, à la suite des attaques des Normands et c'est le roi Eudes qui les fit restaurer, bien qu'il n'habitât pas à Paris. De nombreuses chapelles furent érigées dans l'île de la Cité à partir du milieu du . Le palais de la Cité fut la demeure des comtes de Paris. Il fut habité par le roi Hugues Capet, premier roi capétien, qui y établit la Curia Regis (le Conseil royal) et divers services de son administration. Robert II le Pieux Selon le témoignage du moine Helgaud, , fils d'Hugues Capet, entreprit à la fin de son règne de reconstruire à Paris un palais tout à fait remarquable. Il transforma profondément l'ancienne citadelle du Bas-Empire en demeurant dans les limites du rempart, qui formait un quadrilatère d'environ 100 à de côté. Ce fut le premier « Logis du Roi » : le bâtiment, situé à l'ouest du Palais, est visible sur une des miniatures des Très Riches Heures du duc de Berry. Cette partie résidentielle s'ouvrait sur la pointe de l'île peut-être déjà occupée par un jardin, en retrait par rapport aux bâtiments dévolus à l'administration royale et à la justice, qui prenait une place prééminente au sein du Palais. Robert II fit aussi réédifier l'ancien Tribunal du prétoire, hérité des temps gallo-romains, qui s'élevait au nord-est du Palais. S'établissant sans doute sur les fondations antiques, le nouveau corps du bâtiment abrita la Salle du Roi, que les chartes dénomment Aula Regis (la future Grand-Salle mais de surface plus réduite). Une Chambre du Roi fut construite dans son prolongement occidental. À l'emplacement de la future Sainte-Chapelle, le roi fit édifier une chapelle Saint-Nicolas. À partir du règne de Robert II, le palais demeura, jusqu'au règne de , contraint dans son quadrilatère fortifié du Bas-Empire, le rempart étant défendu par des tours en nombre inconnu. Louis VI Les documents relatifs aux règnes d' et (1031-1108) ne fournissent que de rares indications sur le Palais. Cependant, l'existence d'une Salle du Roi y est bien confirmée dès le . À partir de 1043, plusieurs diplômes font état de la réunion de la Curia Regis, instance qui rassemblait les seigneurs palatins autour du roi et l'aidait à administrer le royaume, dans l'Aula Regis. (1108-1137) semble avoir procédé à des adjonctions et réfections importantes. Selon la Chronique de l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif de Sens, il fit construire une « Grosse Tour », dont les soubassements existent encore dans les sous-sols du Palais de justice. Celle-ci s'élevait, avec sa haute toiture, en position centrale par rapport aux corps de bâtiments qu'elle dominait. C'était un haut cylindre, percé de deux étroites meurtrières. Elle avait des créneaux et sa base avait un diamètre de , ses murs avoisinant d'épaisseur. Le donjon du Louvre, construit par , fut appelé « Tour neuve » par opposition à la Grosse Tour qui subsista jusqu'en 1778. Louis VI fit modifier le Logis du Roi, entre les deux tours quadrangulaires qui l'encadraient, la Tour carrée et la tour dite plus tard « de la Librairie ». Le logis était caractérisé par une façade puissamment structurée : quatre arcades surbaissées ornées d'un important corps de moulures étaient portées par de hauts contreforts et surmontées d'une sorte de chemin de ronde percé de onze ouvertures rectangulaires. Le contrefort situé entre la deuxième et la troisième arcade abritait un escalier à vis. Un bandeau soulignait la limite entre rez-de-chaussée et premier étage. Louis VI fit également achever la chapelle Saint-Nicolas et pourvut généreusement à l'entretien d'un chapelain qu'il y nomma. Louis VII En 1141, (1137-1180) établit auprès du Palais et de façon exclusive les changeurs sur le Grand-Pont, dès lors nommé Pont-aux-Changeurs. Moyennant redevance, ceux-ci y louaient des boutiques pour exercer leur commerce. Du côté oriental, l'entrée principale du palais se faisait dans la Grande Cour où existait un escalier d'honneur. Ainsi, vers 1165-1166, le roi accueillit officiellement les moines de Vézelay sur les « degrés du Palais ». Ces degrés devaient donner accès à l'étage d'une galerie reliant la Salle du Roi à la chapelle Saint-Nicolas. Louis VII fit édifier dans son palais un oratoire royal, dédié à la Vierge, situé à l'emplacement de l'actuelle chapelle des Girondins. Dans la chapelle Saint-Michel, située au sud-est du palais, l'évêque de Paris, Maurice de Sully, célébra un dimanche de la deuxième quinzaine d'août 1165 (donc soit le 22 ou le 29 août) le baptême du fils de Louis VII, le futur Philippe II Auguste. Cependant, cette chapelle resta en dehors de l'enceinte du palais jusqu'au règne de . Philippe II Auguste élargit les fonctions du palais en lui attribuant en 1190, avant son départ pour la croisade, la conservation des archives royales. Le roi fit réaliser de nombreux travaux dans le palais comme en témoigne le premier compte général connu, celui de 1202-1203. C'est sous le règne de Philippe Auguste que des lettres patentes mentionnent pour la première fois la charge de concierge du Palais qui exerçait les fonctions de basse et moyenne justice sur le territoire du palais et ses dépendances. Le chroniqueur Rigord rapporte que le roi, incommodé par les odeurs nauséabondes des rues, ordonna de paver les abords du palais, ainsi que plusieurs rues importantes de Paris. Les crues de la Seine isolaient régulièrement l'île, obligeant le souverain à se réfugier à l'abbaye Sainte-Geneviève, par exemple en 1197. À l'ouest, le Jardin du Roi occupait la pointe de l'île, au-delà d'une cour délimitée par le mur d'enceinte du palais datant de l'antiquité. C'est sans doute sous le règne de Philippe Auguste qu'il fut clos par une muraille. C'est sous le règne de Philippe Auguste que le palais de la Cité perdit son statut de principale forteresse de Paris quand le roi fit ériger le château fort du Louvre et ceindre la ville d'un nouveau rempart. Saint Louis À partir du règne de Saint Louis (années 1240) et durant près d'un siècle de travaux, le Palais connut une expansion et une structuration remarquables correspondant au développement du rayonnement et de la centralisation du pouvoir royal. Saint Louis partagea durablement l'espace du quadrilatère initial : la partie occidentale réservée aux appartements privés de la famille royale, une partie orientale ouverte sur la Cité, une partie méridionale dévolue aux chanoines de la Sainte-Chapelle et aux chapelains du roi. Saint Louis fit construire la Sainte-Chapelle entre 1242 et 1248. Les travaux commencèrent avec la démolition de la chapelle Saint-Nicolas. En janvier 1246, le roi fonda un collège de chanoines et de marguilliers chargé de la garde des reliques. Le 26 avril 1248, la chapelle haute de la Sainte-Chapelle, dédiée à la Sainte-Couronne et à la Sainte-Croix, fut consacrée par le légat du Pape, Eudes de Châteauroux, tandis que la chapelle basse, dédiée à la Vierge, l'était par l'archevêque de Bourges, Nicolas Berruyer. Se plaçant dans la lignée architecturale et symbolique de l'antique modèle de Saint-Vital de Ravennes (526-547) et des chapelles palatines carolingiennes comme celle d'Aix-la-Chapelle (vers 800), la Sainte-Chapelle est une version magnifiée de chapelle à deux étages, aussi élevée qu'une cathédrale gothique ( de long, de large, de haut sans la flèche). À côté de la Sainte-Chapelle, jouxtant par un passage la première travée nord de son abside, Saint Louis fit édifier le Revestiaire, qui abritait les sacristies et le Trésor des Chartes. Très proche sur le plan architectural mais de dimensions plus restreintes, ce petit bâtiment comptait deux travées droites et une abside à cinq pans. Un escalier polygonal desservait ses deux niveaux au nord-ouest. Le voisinage direct de la Sainte-Chapelle conféra une dimension protectrice très particulière aux archives royales. À proximité fut aménagée la parcheminerie où l'on préparait les supports sur lesquels étaient transcrits les actes royaux. Le trésor des Chartes a subsisté jusqu'en 1783. Au nord-ouest du Palais, hors de l'enceinte de Philippe Auguste, Louis IX fit élever la salle sur l'Eau, qui était vraisemblablement destinée à accueillir des cérémonies solennelles ou d'apparat. De plan rectangulaire, l'édifice était scandé au nord comme au sud par sept contreforts et par deux autres sur ses murs pignons. L'étage abritait une vaste salle alors que le rez-de-chaussée était divisé en deux et abritait des cuisines. La salle sur l'eau a été peu modifiée jusqu'au milieu du et elle a partiellement subsisté jusqu'en 1865. La tour connue sous le nom de Tour Bonbec fut longtemps la tournelle des Réformateurs. Elle ne comportait comme la salle sur l'eau que deux étages. Elle fut haussée d'un niveau sous le Second Empire. C'est dans cette tour que l'on mettait à la question, sur ordre du juge de la Tournelle, juridiction criminelle. Cette tour aurait été ainsi appelée par la suite tour « bon bec » devenu Bonbec car c'est là qu'était pratiquée la « question » (la torture) qui faisait avouer les suppliciés. On sait que Saint Louis consomma son mariage dans la Chambre verte, pièce jouxtant l'oratoire, située au nord du logis du roi, même s'il couchait habituellement dans la Chambre du Roi, chambre haute contiguë à la Salle du roi, et prenait ses repas dans le niveau inférieur de cette dernière. Dans le Palais, au milieu de la cour de Mai, on plantait chaque année au printemps un arbre d'une quinzaine de mètres afin de célébrer les bienfaits de la nouvelle saison. Dans la cour, le magnifique escalier appelé Grand Degré montait jusqu'à la galerie des merciers que Saint Louis avait fait construire pour accéder directement de ses appartements à la Chapelle Haute de la Sainte Chapelle. Philippe III Sous le règne de , le palais s'agrandit à l'ouest, au nord, au sud, au-delà de l'enceinte du . Autour du palais, les berges ont été étendues. On connaît la destination des bâtiments sous le règne du fils de Saint Louis. En 1278, la Salle du Roi cessa d'être l'endroit où se tenaient les sessions juridiques de la Curia Regis pour devenir la chambre d'attente des plaideurs avant leur entrée dans la Chambre aus Paiz En dehors des séances des plaids, le roi y prenait ses repas, tandis que le « Commun » se restaurait sous la Salle du Roi. Le roi dormait dans la Chambre du Roi dite Chambre Haute. La tour qui jouxtait la Chambre du roi abritait la garde-robe dans laquelle mangeaient les chambellans. Entre la Galerie des Merciers et le flanc nord de la Sainte-Chapelle, se trouvait la Maison d'audience du Roi qui voisinait avec le Trésor des Chartes. Au cœur du palais, se trouvait la Chambre aux deniers ou caisse de l'hôtel du Roi citée dans un document de 1286. Philippe IV Philippe IV le Bel fit reconstruire le palais. Les travaux furent achevés en 1313 sous l’impulsion d’Enguerrand de Marigny. La source essentielle pour étudier ces travaux est constituée par les journaux du Trésor. Des enclaves morcelant alors le terrain royal, Philippe IV expropria les occupants. De nombreuses chartes réglant les indemnités d'expropriation ont été conservées. De vastes salles furent construites au nord et au sud du palais de la Cité. À l'est, à l'emplacement de l'ancienne Grande salle de , elle-même devant être bâtie sur le prétoire romain, et doublant sa surface en profitant d'un espace libre au nord, Philippe IV le Bel fit aménager la Grand-Salle. La Grand-Salle du Palais de la Cité était la pièce où le roi tenait ses « lits de justice » et dans laquelle avaient lieu les réceptions. Les repas étaient servis sur la table de marbre noir (dont il reste un vestige à la Conciergerie). C’était une salle immense supportée par une file de piliers qui la séparait en deux nefs couvertes de berceaux lambrissés. Murs et piliers étaient ornés de statues représentant chacun des rois de France depuis Pharamond jusqu'à Philippe IV Le Bel, contemporain de ces travaux. Cette salle est exceptionnelle (le plus grand vestige de salle civile gothique d’Europe) : longue de , large de et haute de à la clé, elle fut édifiée en 1302 et 1313 par Enguerrand de Marigny. La Salle des Gens d'Armes aménagée sous la Grand-Salle servait de réfectoire au très nombreux personnel (environ ) employé au service du roi. À l'est également, la façade donnant sur la rue de la Barillerie, absorbée depuis par le boulevard du Palais, fut également remodelée et complétée. En 1298, la nouvelle enceinte était construite : c'est donc de cette époque que datent les deux portes d'entrée fortifiées ouvertes sur le front oriental du palais, placées au droit de deux voies d'antique origine, traversant l'île vers la cathédrale. Au nord-est, la grande porte encadrée par deux échauguettes se situait en face de la rue de la Vieille-Draperie, et au sud-est, la porte Saint-Michel, flanquée de deux tours, donnait sur la rue de la Barillerie. À l'est enfin, Philippe IV le Bel transforma l'aspect de l'entrée officielle du palais qui se trouvait dans le long corps de bâtiment rectangulaire et peu profond appelé la Galerie des Merciers (on appelait Galerie mercière le premier étage) : créée sous le règne de Saint Louis, cette longue aile servait à relier la Sainte-Chapelle et le reste du palais. L'escalier monumental était appelé au Grands Degrés et au , Perron du Beau Roi Philippe. Le retable du Parlement de Paris par André d'Ypres, vers 1450, présente le Grand Perron avec son trumeau sur lequel était représenté le roi Philippe IV, son fils étant à sa droite, et Enguerrand de Marigny, probablement à sa gauche. À l’ouest (en direction de l’actuelle pointe du Vert-Galant), on dessina des jardins et l'ancien verger qui jouxtait la Chambre du Roi sous Saint Louis fut agrandi vers le nord après démolition de deux lignes de rempart pour former un nouvel espace assurant la jonction entre la Grand-Chambre et la Salle sur l'eau : ce genre de cloître appelé le Grand Préau était caractérisé par ses arcades brisées et moulurées, portées par des colonnes à chapiteaux ornés de motifs végétaux. À l'ouest également, le roi fit agrandir ses appartements par l'adjonction d'une aile sur le revers oriental du Logis, dont il modifia la forme des baies. Au nord, les comptes de 1302 à 1305 et de 1307 font état de la construction d'une série de « Chambres sur l'eau », rendues nécessaires par la mise en place de nouvelles procédures judiciaires ou administratives : la Grand-Chambre ou Chambre des plaids, la Chambre des enquêtes qui instruisait les affaires, la Chambre des requêtes qui examinait les demandes des justiciables, une chambre spécialisée dans les affaires criminelles. La Grand-Chambre fut réédifiée avec splendeur : elle était réservée au Parlement qui abritait la chambre d'appel des tribunaux royaux et la Chambre de première instance réservée aux pairs de France. Le Parlement enregistrait les actes royaux. La Grand-Chambre fut dotée en 1499 d'un plafond sculpté à clefs pendantes réalisé à l'occasion du mariage de et Anne de Bretagne. Au nord encore, le roi fit bâtir une enceinte bordant la Seine et qui renforçait les tours toujours existantes, dites « tour d’Argent » (allusion au trésor royal qui y avait été gardé) et « tour César » (ainsi nommée en souvenir de la présence des Romains et du fait que la tour est bâtie sur des fondations romaines). Il fit construire vers 1310 une Salle des Gardes servant d’antichambre au rez-de-chaussée de la Grand-Salle. On trouve dans le Roman de Fauvel, manuscrit français 146 de la BnF, un poème sur le palais en 1314 : Entre deux braz d'une rivière Siet, qui la batent environ.Des creniaus en haut remire ouLe douz païs et la contréeQui douce France est appelée ;.................Ou palais à quatorze ou douseChastelez, que tours que tournelles, Bateilleresses, fors et beles,Qui li aïdent au besoing,Et se voir dire ne resoing,La est le plus bel oratoireDont on peust faire memoire :Bien le puis appeler chapele,Car il n'a ou monde si beleN'ou il ait tant de biax joiaxQui y pourchaça tiez reliques. Jean II (1350-1364) fit réaliser plusieurs aménagements dans le palais de la Cité. En décembre 1349, juste avant son avènement, alors duc de Normandie, fit procéder à des travaux dans la "Chambre du Palais", peut-être au deuxième étage du Logis du Roi. Au début des années 1350, on commença également à surélever l'aile de la Galerie Mercière, en construisant des galetas à l'est du palais. L'appartement du dauphin se trouvait dans la « Chambre des Galethas » : le futur Charles V y résida entre 1357 et 1358. En 1353, Jean II le Bon fit construire à l’angle nord-est du palais de la Cité le pavillon carré des cuisines qui était destiné au « commun » de l’hôtel du roi. Reliée à la salle des Gens d'Armes, les cuisines étaient un petit bâtiment carré de près de de côté à deux niveaux : à l'étage, une grande cheminée centrale, carrée, était portée par des colonnes ; la salle basse, largement éclairé par deux baies sur chaque face, était subdivisée en quatre travée et quatre cheminée occupaient ses angles Les quatre travées ouest de la salle des Gens d’armes furent isolées du reste de la salle par des grilles et par un mur. Toujours au nord-est, le roi fit édifier entre 1350 et 1353, sur un ancien terrain marécageux, une tour dont le beffroi était dominé par un lanternon et qui devint par la suite la tour de l'Horloge du palais de la Cité. Elle joua un rôle de guet pour la sécurité du palais. Cette tour était de forme carrée, massive, haute de et ses murs étaient épais de près d'un mètre. Au-dessus du soubassement très élevé sur lequel elle reposait, le corps en maçonnerie de la tour formait un léger retrait. Les façades nord et est étaient percées de deux fenêtres, sur deux rangées superposées. Au sommet, un petit pavillon rectangulaire était surmonté d'un clocheton. C'est en 1356 qu'apparaît la première mention de la Salle de la Pointe qui occupait la pointe occidentale de l'île de la Cité à l'extrémité des remparts que l'on connaît bien par un inventaire de 1428. Ce petit bâtiment fut dénommé par la suite « Logis », « Hostel » ou encore « Maison des Étuves du palais ». À partir de 1354, les comptes ne signalent plus que des travaux d'entretien, notamment en 1357, où l'on modifia la salle sur l'eau. On attribue également à Jean II d'autres aménagements à la Chambre du Parlement ou à la tour de la Librairie. Charles V Les événements consécutifs à la capture de Jean II, conduisirent son fils à quitter le palais dès 1360. La veuve de s'installa à l'hôtel Saint-Pol et Charles V au Château du Louvre. Charles V ne se désintéressa cependant pas du palais qu'il utilisa pour célébrer sa souveraineté : le cadre était en effet idéal au déploiement des fastes de la royauté française, notamment pour assurer de grandes réceptions. Ainsi, c'est dans ce palais que le roi reçut avec magnificence l'empereur en janvier 1378 qui découvrit la Sainte-Chapelle et la Grand-Salle. Dès lors, cette dernière ne servit plus que pour les banquets royaux et les lits de justice. Charles V fit réaliser plusieurs travaux pour maintenir et embellir le palais de la Cité. Ainsi, lors de réparations entreprises en 1370, dota la tour nord-est de la première horloge publique à Paris, construite par Henri de Vic, horloger lorrain. En 1371, il dota la tour de l'Horloge du palais de la Cité d'une cloche en argent. La Garde du palais, devenue résidence honoraire et occasionnelle, fut confiée à un concierge. Le nom de conciergerie s'étendit à l'ensemble des bâtiments gardés par le concierge du palais. Cette dénomination avait une triple signification : logis du concierge, logis du roi et enfin, prison attachée à l'exercice de la juridiction du concierge, mise par la suite au service du parlement. Charles VI Sous , différents travaux furent entrepris et le palais abandonné par le roi continua de servir de cadre aux fastes royaux. Ainsi, à partir de 1381, une série de travaux fut dévolue à l'aménagement d'un espace carcéral : le rez-de-chaussée de l'ancien hôtel du roi fut utilisé comme prison. Jusqu'alors, les prisonniers du Parlement étaient gardés au Grand Châtelet et la seule prison existant au palais dépendait de la juridiction du concierge. La conciergerie devint une annexe du Châtelet. Sous la galerie des Merciers devait se trouver le logis du geôlier. Par la travée occidentale de la Grand-Salle basse, on accédait aux geôles aménagées dans la Salle des Gardes. Mais les principaux cachots se trouvaient le long de la berge nord. En 1383, on remplaça également la flèche de la Sainte-Chapelle dont la charpente était pourrie par une nouvelle flèche, due à Robert Fourchier. En 1416, l'empereur Sigismond demanda à visiter le palais : il assista à une messe à la Sainte-Chapelle et à une séance du Parlement. En 1418, la municipalité réclama que l'horloge comportât un cadran extérieur « pour que les habitants de la ville puissent régler leurs affaires de jour comme de nuit ». Après l'occupation anglaise, le fils de Charles VI, rétablit les services de l'administration royale dans le palais de la Cité mais il n'y résida pas, de même que . Renaissance Charles VIII Après que le roi eut affirmé son droit à régner, lors d'un lit de justice tenu solennellement dans la Grand-Chambre en juillet 1484, il fit réaliser des travaux à la Sainte-Chapelle. Il y fit notamment mettre en place une balustrade ornée d'un K, pour Karolus, et modifia de manière significative l'aspect de sa façade occidentale en la dotant d'une rose flamboyante. En 1491, à l'occasion de son mariage avec Anne de Bretagne, Charles VIII avait fait orner d'un plafond à caisson et clefs en pendentif la Grand-Chambre. Louis XII , successeur de Charles VIII, réalisa plusieurs travaux. Il remania la partie sud de la cour du palais aux abords de la Sainte-Chapelle. Pour magnifier les cérémonies qui s'y déroulaient, il fit édifier un escalier monumental couvert de voûtes rampantes. Les quarante-quatre marches longeaient son flanc méridional et aboutissaient au porche de la chapelle haute. Cet escalier, qui a connu de nombreuses modifications, a subsisté, ruiné, jusqu'au tout début du . Louis XII fit aussi édifier une nouvelle Chambre des comptes et ne fut achevée que sous . Célèbre grâce aux gravures d'Israël Silvestre, de Pérelle et bien d'autres artistes, sa façade orientale est bien connue. Élevée à partir de 1504 par l'architecte italien Giovanni Giocondo, elle était ornée de fleur de lys, de dauphins couronnés et de cinq statues placées dans les niches de part et d'autre des fenêtres du premier étage : la Tempérance, la Prudence, Louis XII, la Justice et la Force. Son escalier latéral conduisant au premier étage, vers deux salles d'audience, puis vers le Grand Bureau destiné aux audiences solennelles. Au rez-de-chaussée se tenaient la Chambre de France et celle d'Anjou. La Chambre des Comptes de Louis XII a disparu dans les flammes de l'incendie survenu dans la nuit du 26 au 27 octobre 1737. Louis XII fit également rénover la Grand-Chambre par Fra Giocondo : ses dorures, son plafond sculpté, ses riches tentures fleurdelisées lui valurent l'appellation de Chambre dorée. Les derniers Valois (1494-1547) célébra autour de la table de marbre de la Grand-Salle ses noces avec Éléonore de Habsbourg le 7 juillet 1530. Le frère de celle-ci, Charles Quint, y fut somptueusement reçu le . Sous le règne d' (1547-1559), le Parlement continua à s'octroyer un rôle croissant jusque dans la conduite de la politique intérieure et extérieur. En dehors des aménagements liés à l'apparat des séances royales, seuls quelques travaux concernèrent au sud du palais, la rue de Nazareth et la rue de Jérusalem bordant l'ancien quartier des Chanoinoires, reliées entre elles par l'arc de Nazareth. (1574-1589) entreprit, à partir de 1578, la réalisation du terre-plein du futur Pont Neuf en réunissant les anciens îlots (île aux vaches, îlot de Gourdaine — l'îlot des Juifs ayant été relié avant 1550) par un apport considérable de remblais. Il fit aussi remblayer la rive sud pour y établir un quai. Ce fut la fin du Jardin du Roi et de l'hôtel du Bailliage construit au sud de ce jardin et occupé depuis le règne de par le « Concierge du Palais » nommé dès lors bailli. Les Bourbon Avec le règne d' commença une période d'intense urbanisation aux abords du palais médiéval. Le roi concéda en 1607 au premier président du Parlement, Achille de Harlay les terrains situés à la pointe de l'île, à charge d'y bâtir des maisons : ceci aboutit à la création entre 1607 et 1620 de la place Dauphine. La rue de Harlay, percée entre l'aile orientale de la place et le jardin du bailliage, fut aménagée dans la foulée, à la suite d'expropriations faites en 1608. Louis XIII poursuivit l'œuvre de son père en créant les premiers véritables quais de pierre de l'île de la Cité. Le remblaiement du quai nord se fit aux dépens du rez-de-chaussée de la Conciergerie, qui fut encavé de plusieurs mètres en 1611. L'incendie de la nuit du 6 au 7 mars 1618 détruisit l'étage de la Grand-Salle et fit de grands dommages dans le reste du palais. Louis XIII finança la reconstruction de la partie haute de la Grand-Salle par la vente de terrains situés au long des fossés de Saint-Germain-des-Prés. Confiée à Salomon et Paul de Brosse, elle ne fut achevée qu'en 1622. Les deux architectes conservèrent le plan à deux vaisseaux mais le transposèrent en style classique. Les travaux durèrent jusqu'en 1638. À la suite d'un second incendie en 1630, il fallut également reconstruire la flèche de la Sainte-Chapelle. Par lettres patentes du 14 février 1640, le roi fit transformer la Galerie Mercière et édifier au sud de la Grand-Salle, la Galerie Dauphine. Sous le règne de (1643-1715), le palais connut divers travaux dont la reconstruction de la Première Chambre des requêtes, du Parquet, du Greffe. Par ailleurs, des agrandissements furent entrepris vers l'ouest. En 1671, Guillaume de Lamoignon, premier président du Parlement de Paris, établit un projet d'agrandissement du palais. Le jardin de l'hôtel du bailliage, dit aussi jardin du roi, est cédé le 23 février 1671 afin d'y faire construire les nouveaux bâtiments. La cour Lamoignon et la cour Harlay sont alors créées, rendant possible d'entrer dans le palais par l'ouest en venant du Pont-Neuf. En 1686, un bâtiment neuf fut élevé par Libéral Bruant pour la cour des Monnaies. Les crues de la Seine lors de l'hiver 1689-1690 détruisirent les vitraux de la chapelle basse de la Sainte-Chapelle. En 1737, sous le règne de (1715-1774), le palais connut un troisième incendie qui détruisit la Chambre des Comptes. Jacques V Gabriel construisit alors à la place un ensemble classique. Commencés en 1738, les travaux furent achevés deux ans plus tard. Cette nouvelle Chambre des Comptes est connue par des photographies prises après l'incendie de 1871. Un quatrième incendie eut lieu au début du règne de (1774-1792), dans la nuit du 10 au 11 janvier 1776. Le souverain saisit l'occasion et décida de dégager l'entrée principale du palais. Il put donner une apparence monumentale en accord avec les goûts architecturaux de l'époque. Les architectes du roi Pierre Desmaisons, Joseph-Abel Couture, Pierre-Louis Moreau-Desproux et Denis Antoine furent chargés de faire table rase des constructions orientales et de remplacer l'ancienne cour dissymétrique par une cour d'honneur néoclassique imposante, dont l'homogénéité allait masquer l'identité primitive du lieu et ses édifices les plus remarquables : la Sainte-Chapelle et l'ancienne Grand-Salle devenue Salles des Pas-Perdus. Les nouvelles façades néoclassiques de la Galerie Mercière (avec son ordre colossal corinthien, son dôme carré et son escalier monumental) et de la Galerie Dauphine furent alors aménagées. En 1778, la Grosse Tour fut démolie. Il n'y eut pas de projet global mais plusieurs campagnes de travaux. Les travaux furent financés par un impôt spécial financé par les Parisiens. La démolition de l'enceinte orientale commença en 1781 et fut suivie en 1783 de celle du Trésor des Chartes. En 1785, Desmaison et Antoine entamèrent la construction d'une nouvelle aile est-ouest, dite « galerie de la Sainte-Chapelle », bordant cette dernière sur son flanc nord. La Galerie Dauphine fut modifiée pour border la totalité de la Salle des Pas-Perdus. Enfin, la nouvelle cour d'honneur du palais fut fermée en 1787 par une grille en fer forgé et doré, œuvre de Bigonnet. Révolution En 1789, le palais de la Cité abritait les principales institutions du royaume de France dont la Chambre des Comptes, la Cour des Monnaies, la Cour des Aides et surtout le Parlement de Paris. Dès le mois de novembre, l'activité de ce dernier fut interrompue et six tribunaux de district le remplacèrent en partie dont un seul fut hébergé par le palais de la Cité. Mais le palais resta le cœur du pouvoir judiciaire : il abrita en 1791 le Tribunal de Cassation, établi dans la Grand-Chambre, le Tribunal criminel de Paris y fut également installé de même que les départements de la Police, des Domaines, des Finances et des Contributions. Entre le 10 août 1792, date de la prise des Tuileries et le 21 septembre, qui vit la proclamation de la République, Paris, aux mains de la Commune, vécut une période d'insurrection accompagnée de massacres qui s'amplifièrent sous la Terreur. Étroitement lié à l'histoire du palais, le Tribunal révolutionnaire a été créé le 17 août 1792 : rapidement supprimé par la Convention, il fut rétabli en mars 1793. Le , le Tribunal révolutionnaire s’installa au premier étage, dans l’ancienne grande-chambre du parlement de Paris rebaptisée salle de la Liberté et une seconde salle, dite de l'Égalité, fut établie dans l'ancienne salle Saint-Louis. L’accusateur public du tribunal, Fouquier-Tinville, avait aménagé ses bureaux au même étage, entre les tours de César et d’Argent (non loin se trouvent aussi ses appartements). De 1793 à 1794, plus de 2700 personnes comparaissent devant lui, dont Marie-Antoinette et Robespierre. Dès lors, tous les prisonniers qui étaient détenus dans les différentes prisons de Paris, ainsi que dans certaines prisons de province, et qui devaient comparaître devant le tribunal, furent progressivement transférés à la Conciergerie. Déjà réputée comme la plus dure des prisons, pendant la Terreur, les cellules de la Conciergerie accueillent plusieurs centaines de prisonniers, où les conditions de détention sont aggravées par l'insalubrité et la promiscuité. Le nombre de condamnation des « ennemis du peuple » ne cessa de croître jusqu'à la chute de Robespierre, surtout après le vote de la loi des suspects du 17 septembre, qui ordonne l'arrestation de tous les ennemis de la Révolution, avoués ou présumés. Les procès collectifs remplacent les procès individuels des grandes figures de l'époque. En 1794, témoins et défenseurs sont supprimés et chaque jour, plusieurs dizaines de personnes sont guillotinées. Arrêté le 9 thermidor de l'an II (27 juillet 1794), Robespierre fut condamné à mort le lendemain par le Tribunal révolutionnaire. Le 12 prairial de l'an III (31 mai 1795), la Convention supprima le Tribunal révolutionnaire et le Tribunal de Cassation retrouva le palais de la Cité. Au fil des réformes consulaires puis impériales, l'administration judiciaire prit possession du palais, qui devint alors le palais de justice de Paris. « L’antichambre de la guillotine » Les détenus qui avaient comparu devant le Tribunal révolutionnaire qui siégeait au Palais de justice attenant et avaient été condamnés à mort n’étaient pas ramenés dans leur cachot. Ils étaient immédiatement séparés des autres prisonniers et conduits, pour les hommes dans l’arrière-greffe, pour les femmes dans de petites cellules situées dans le couloir central. Dès que le bourreau et ses aides arrivaient, tous étaient regroupés dans le vestibule baptisé salle de la toilette pour y être dépouillés de leurs effets personnels, tondus et attachés. Encadrés par des gendarmes, les condamnés traversaient la salle du guichet et gagnaient la cour du Mai, donnant sur la rue de la Barillerie (qui se trouvait à l’emplacement de l’actuel boulevard du Palais). C’est là que les détenus attendaient les charrettes qui devaient les conduire à la guillotine. En tout, 2780 détenus ont été guillotinés à Paris. Détenus célèbres Il passe à la Conciergerie, durant la Terreur, suspectées d'actes anti-révolutionnaires, parmi lesquelles : La construction du Palais de justice Sous le Premier Empire, la Sainte-Chapelle fut transformée en dépôt annexe des Archives nationales et elle conserva cette affectation jusqu'en 1837. La prison de la Conciergerie fut réorganisée. L'architecte Beaumont en réalisa à partir de 1807 un premier plan, puis des relevés systématiques furent effectués en 1810 et 1811 par Antoine-Marie Peyre, nommé architecte du palais de justice. Il entreprit la surélévation de la Salle Saint-Louis pour y établir la Cour de Cassation, puis il fit refaire dans un style « quasi-égyptien » l'escalier Louis XII de la Sainte-Chapelle. Sous la Restauration, à la demande de Louis XVIII, fut édifiée une chapelle expiatoire à l'emplacement du cachot de la reine Marie-Antoinette. La restauration des voûtes de la Grand-Salle basse entreprise sous l'Empire fut achevée en 1819 et entraîna son dégagement, car elle était remplie de déblais et obstruée. En 1817, il fut procédé à la scission des lieux dévolus à la justice et à l'incarcération : l'entrée de la prison se fit au niveau du quai de l'Horloge et non plus par la cour de Mai. La façade septentrionale du palais entre la tour de l'Horloge et la Tour Bonbec dans un style médiéval. Sous la Monarchie de Juillet, Guy de Gisors refit entre 1833 et 1835 la Galerie Saint-Louis en néogothique où il mit en œuvre les premières théories sur la restitution de la polychromie médiévale. Parallèlement, entre 1835 et 1840, Jean-Nicolas Huyot, l'architecte du palais conduisit avec une équipe d'architectes une série de réflexions ambitieuses sur l'agrandissement du palais après le refus du projet de Gisors. Ils prévirent entre autres la suppression de la place Dauphine, la transformation du palais selon un principe de symétrie nécessitant, la création de deux tours et d'une grande salle au sud, la suppression de la Tour Bonbec et la création de tours carrées aux angles ainsi qu'une nouvelle répartition des activités liées à l'exercice de la justice au sein du palais rénové. Le palais de justice devait être régularisé et structuré par deux grandes galeries prolongeant les deux ailes en retour sur la cour de Mai. Le quai des Orfèvres devait être transformé en une promenade créant une grande perspective jusqu'à Notre-Dame de Paris. Le 18 août 1836, le projet d'agrandissement et d'isolement du palais de justice fit l'objet d'un arrêté de déclaration d'utilité publique. Le 15 août 1840, après le décès de Jean-Nicolas Huyot, le préfet de la Seine, Rambuteau, nomma Joseph-Louis Duc et Honoré Daumet architectes du palais. En 1847, un nouveau projet fut adopté, sensiblement différent du précédent, le changement le plus important étant un basculement de l'entrée principale de l'est vers l'ouest, avec la création d'une nouvelle façade dotée d'un escalier monumental. Sous le Second Empire, ce projet fut en grande partie mené à bien parallèlement aux travaux de restaurations de la Sainte-Chapelle et des bâtiments médiévaux de la Conciergerie. La façade des six Chambres civiles du Tribunal de Première Instance, au Nord-Est du Palais, le long du quai de l'Horloge fut poursuivie en style néogothique de même que la façade à l'est de la Salle des Pas-Perdus. Le palais fut agrandi au nord-ouest et du côté du quai des Orfèvres. Notamment, la construction des bâtiments de la Cour de cassation commença en 1856. C'est également durant cette période que l'ancien Logis du Roi fut détruit. En pleine insurrection de la Commune, le palais de justice, à peine achevé, est l'objet d'un incendie criminel, le 24 mai 1871, obligeant Duc et Daumet à reprendre nombre de travaux (Joseph-Louis Duc décédera en 1879) : la salle des Pas-Perdus et la Grand-Chambre furent totalement consumées. Sous la Troisième République, les travaux ont en particulier porté sur une révision de l'organisation des parties centrales et sud-ouest du palais ; ils s'achevèrent en 1914. En 1874, le côté est de la place Dauphine fut démoli pour mettre en valeur l'ordonnance néo-grecque de la façade de Harlay. En 1881, la Cour de cassation fut terminée. Le projet de couvrir le côté méridional de l'île de la Cité d'une façade monumentale, de restructurer les Chambres correctionnelles et d'agrandir le palais fut confié à Albert Tournaire : on expropria les habitants de l'ancien quartier des chanoines en 1904, afin d'y édifier les locaux de Tribunal de grande instance de Paris. Les travaux commencé en 1907 furent achevés en 1914, peu de temps après que la crue de la Seine de 1910 ait inondé le palais. À la suite de ces travaux, le palais n'a fait l'objet que de réaménagements intérieurs et il perdit définitivement sa fonction de prison en 1934. Vestiges contemporains La Sainte Chapelle et la Conciergerie sont gérées par le Centre des monuments nationaux à qui elles ont été attribuées à titre de dotation par un arrêté du . Ces lieux sont ouverts au public, et des expositions temporaires y sont organisées. Les quatre tours donnant sur la Seine sont des vestiges du Moyen Âge, les façades ont elles été construites au . La vie quotidienne de la prison de la Conciergerie est reconstituée : le bureau du greffier, chargé d'inscrire les détenus sur les registres ; le bureau du concierge, devenu sous la Révolution, responsable des prisonniers ; des geôles révolutionnaires (cellules à pailleux, à pistole) et la cellule de Marie-Antoinette. La lame de la guillotine qui servit à l’exécution de Lacenaire est exposée. La salle des Gardes Anciennement réfectoire du Palais, elle fut réservée à la prison des hommes et sommairement compartimentée en cachots. Devant l’afflux des prisonniers, elle fut divisée par un plancher installé à mi-hauteur, permettant d’aménager ainsi deux salles superposées. C’est au-dessus de la salle des Gardes, au premier étage, dans l’ancienne grand-chambre du parlement de Paris, que siégeait le Tribunal révolutionnaire. La Rue de Paris La Rue de Paris tire son nom de Monsieur de Paris, surnom donné au bourreau du Tribunal révolutionnaire, qui venait visiter les prisonniers par ce couloir. Aussi elle fut annexée à la prison des hommes et de ce fait compartimentée en minuscules cellules. Celles des « pailleux » étaient réservées aux prisonniers sans ressources, qui ne pouvaient s'offrir que de la paille pour dormir à même le sol. Celles des « pistoles » étaient louées aux prisonniers (dits les pistoliers) de classe moyenne et étaient pourvues d'un lit. Enfin, pour les plus fortunés étaient louées des cellules pour une seule personne avec de quoi écrire (il était d'usage d'écrire ses mémoires avant de mourir), de la lumière et bien sûr un lit. Le Grand Préau Il s’agissait de l’ancien jardin du roi, auquel s’était substitué une vaste cour rectangulaire. Celle-ci était entourée d’une galerie compartimentée en cachots pour les hommes. Le couloir central Sombre et étroit, il distribuait sur son parcours de nombreuses pièces : la salle du guichet, le bureau du concierge, le greffe, l’arrière-greffe, le parloir, une pièce de repos pour les guichetiers, l’infirmerie, la chapelle, quelques cellules pour femmes... La cour des Femmes Ancien jardin bordant le logis du roi, cette cour était le lieu de promenade des femmes. Elle était entourée de cellules dont le confort variait suivant les possibilités pécuniaires des détenues. Dans cette cour, les femmes lavaient leur linge à une fontaine (aujourd’hui encore existante); sur l’une des tables de pierre, elles prenaient leur repas. L’endroit fut, dans la vie cellulaire révolutionnaire, un lieu important pour la vie sociale des prisonniers. Dans un coin subsiste ce qui fut le « côté des Douze » : un enclos triangulaire séparé par une grille de la cour des femmes, dépendant du quartier des hommes et, surtout qui comptait chacun des « douze » condamnés qui pouvaient une dernière fois, dans cet espace, dire au revoir à leur famille avant d'être emportés par la charrette (à douze places…) vers la guillotine. Le bureau du greffier Il a été reconstitué dans le musée de la Conciergerie. C’était là que l’on inscrivait, dès leur arrivée, les noms des détenus sur les registres. Cette pièce est devenue la buvette du Palais de Justice. La salle de la toilette À cet endroit, les condamnés à mort étaient dépouillés de leurs objets personnels au profit de l’État ou du bourreau, peu rémunéré et pour qui, donc, il n'y avait pas de petits gains : bijoux, tabatières, lunettes, montres. Chacun d’eux était ensuite assis sur un escabeau, avait les mains liées derrière le dos, puis le col de sa chemise était échancré afin d’avoir les cheveux coupés au ras de la nuque. Les condamnés étaient ensuite escortés jusqu’à la cour du Mai, où attendaient les charrettes qui devaient les conduire sur leur lieu d’exécution. La petite chapelle royale Dite « Chapelle des Girondins », elle occupe l'emplacement de l'oratoire médiéval du roi. La tradition y situe le lieu dans lequel les vingt-et-un Girondins attendirent la mort dans la nuit du 29 au 30 octobre 1793. La première cellule de Marie-Antoinette La première cellule de Marie-Antoinette d'Autriche fut installée dans l’ancienne chambre de réunion des guichetiers (une cellule humide composée d’un lit de sangle avec deux matelas, d’un fauteuil en canne, de deux chaises et d’une table) donnant sur la cour des femmes par une étroite fenêtre. Après une tentative d’évasion (voir Alexandre Gonsse de Rougeville), Marie-Antoinette fut transférée dans la deuxième cellule. La reconstitution de la cellule de la reine a été faite pour une moitié sur l’authentique cellule et pour l’autre moitié sur la travée contiguë à l’est. Elle fut gardée par Madame Larivière qui montra trop de compassion envers la reine et fut remplacée par la citoyenne Harel qui, en tant qu'épouse d'un membre de la police secrète, était là à titre d'espionne. La seconde cellule de Marie-Antoinette Elle est située à côté de la petite chapelle royale. Pour plus d'intimité, la cellule fut coupée en deux par une cloison de planches avec un paravent qui la séparait des deux gendarmes, qui assuraient sa surveillance en permanence. fit ériger à l’endroit même de la cellule de la reine, qui fut coupée par un mur, une chapelle expiatoire. La moitié ouest fut réunie à la chapelle par un local où la tradition situe les dernières heures de Maximilien de Robespierre. Notes et références Notes Références Voir aussi Sources et bibliographie Sophie Abdela, La Prison parisienne au XVIIIe siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, coll. "Epoques", 2019. Antoine Boulant, "La Conciergerie", dans Jean-Christian Petitfils (dir.), Marie-Antoinette. Dans les pas de la reine, Perrin, 2020, p. 249-264. Camille Dégez, Une Société carcérale. La prison de la Conciergerie (fin XVIe-milieu XVIIe siècles), thèse sous la direction de Denis Crouzet, Université Paris IV, 2013. Jean Guerout, Le Palais de la Cité, des origines à 1417. Essai topographique et archéologique, dans Mémoires de la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de-France, 1949, tome 1, , 1950, tome 2, et 1951, tome 3, (les articles ont été regroupés dans un livre publié en 1953 ; 432 p.). Arlette Lebigre, Moi, Barthélémy Dumont, geôlier de la Conciergerie, Perrin, 2009. Françoise Chevrier, La Conciergerie. Petites anecdotes et grandes tragédies, éditions Anovi, 2016. Guillaume Mazeau, La Conciergerie sous la Révolution, Editions du Patrimoine/Centre des monuments nationaux, 2019. Adrien Pitor, L'Espace du Palais. Étude d’un enclos judiciaire parisien de 1670 à 1790'', thèse sous la direction de Reynald Abad, Sorbonne Université, 2019. Articles connexes Liste des demeures royales françaises Liste des résidences des chefs d'État français Liste des prisons de Paris sous la Révolution Grand-Salle du Palais de la Cité Tour de l'Horloge du palais de la Cité Chambre des comptes de Paris Liens externes Site officiel du Centre des Monuments Nationaux Camille Dégez, Un univers carcéral (s) la prison de la Conciergerie et sa société, Thèse de l'École nationale des chartes, 2005. La Conciergerie, une enclave patrimoniale au cœur du Palais de Justice, Centre des monuments nationaux
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Coulomb%20%28homonymie%29
Coulomb (homonymie)
Charles-Augustin Coulomb (1736-1806), physicien français, dont le nom a été donné au coulomb, unité de charge électrique dans le Système international d'unités ; à la loi de Coulomb en électrostatique qui exprime la force s'exerçant entre deux particules chargées (immobiles) ; à la loi de Coulomb en mécanique, relation concernant le frottement entre solides ; à un astéroïde(30826) Coulomb ; à un cratère lunaire, Coulomb. Jean Coulomb (1904-1999), physicien français élève de Louis de Broglie. La famille Coulomb, constructeurs navals français. Nom de plume Jeanne de Coulomb, nom de plume de Cécile Marguerite Coulon de Lagrandval (1864-1945), femme de lettres française.
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Capacité au champ
La capacité au champ est la capacité de rétention maximale en eau du sol. Elle correspond plus précisément à la quantité d'eau retenue, après 48 heures d'égouttement de l'eau libre vers la nappe phréatique, par un sol préalablement gorgé d'eau (par des pluies ou un arrosage intensif). Le terme provient d'Israelson et West ainsi que de Frank Veihmeyer et Arthur Hendrickson. Ces deux derniers auteurs définissent la capacité au champ (CC) du sol comme la quantité d’eau retenue par le sol après écoulement par gravité de l’eau excédentaire qui circule dans la macroporosité, et après que la vitesse d’écoulement a sensiblement diminué. Cela prend en général 2 à 3 jours après qu’une pluie a gorgé en eau des sols perméables et de structure et texture uniformes. Lorsque l'eau ne descend plus, le sol atteint alors son point de ressuyage ou sa capacité de rétention. La quantité totale d'eau retenue dépend essentiellement de la texture du sol et de sa profondeur. Ainsi, par exemple, un sol argilo-calcaire d'une profondeur de , d'une densité de 1,2 et d'une capacité de rétention de d'eau pour de terre fine et sèche retiendra : 400 x 1,2 x 30 % = L'eau excédentaire descend vers la nappe phréatique, plus ou moins vite suivant la perméabilité du sol, qui dépend de la texture du sol, mais également de sa structure (sol tassé, sol ameubli ayant une bonne porosité, etc.). La capacité au champ et la perméabilité sont des données très importantes pour l'irrigation : la capacité intervient pour calculer la dose d'arrosage et la perméabilité pour déterminer la vitesse d'arrosage. Il existe également une définition physique de la capacité au champ, qui correspond à une quantité d'eau du sol à une certaine pression d'aspiration ou pression de succion : . Notes et références Agronomie Pédologie
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Château de Fontainebleau
Le château de Fontainebleau est un château royal de styles principalement Renaissance et classique, près du centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris, en France. Les premières traces d'un château à Fontainebleau remontent au . Les derniers travaux sont effectués au . Haut lieu de l'histoire de France, le château de Fontainebleau est l'une des demeures des souverains français depuis , qui en fait sa demeure favorite, jusqu'à . Plusieurs rois laissent leur empreinte dans la construction et l'histoire du château, qui est ainsi un témoin des différentes phases de l'histoire de France depuis le Moyen Âge. Entouré d'un vaste parc et voisin de la forêt de Fontainebleau, le château se compose d'éléments de styles médiévaux, Renaissance, et classiques. Il témoigne de la rencontre entre l'art italien et la tradition française exprimée tant dans son architecture que dans ses décors intérieurs. Cette spécificité s'explique par la volonté de de créer à Fontainebleau une « nouvelle Rome » dans laquelle les artistes italiens viennent exprimer leur talent et influencer l'art français. C'est ainsi que naît l'École de Fontainebleau, qui représente la période la plus riche de l'art renaissant en France, et inspire la peinture française jusqu'au milieu du , voire au-delà. surnomme ainsi le château la « maison des siècles », évoquant par là les souvenirs historiques dont les lieux sont le témoignage. Le château fait l’objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862, classement complété par plusieurs arrêtés pris en 1913, 1930, 2008 et 2009. Par ailleurs, depuis 1981, le château fait partie avec son parc du patrimoine mondial de l'UNESCO. Riche d'un cadre architectural de premier ordre, le château de Fontainebleau possède également une des plus importantes collections de mobilier ancien de France, et conserve une exceptionnelle collection de peintures, de sculptures, et d'objets d'art, allant du au . Histoire Moyen Âge Un château fort est mentionné à cet endroit pour la première fois en 1137 dans une charte du roi des Francs Louis VII le Jeune. La date exacte de la fondation du château reste inconnue, mais le premier édifice a probablement été construit sous le règne du père de , Louis VI le Gros, voire sous celui de son grand-père, Philippe , lorsqu'il réunit le Gâtinais au domaine royal français en 1068. En 1169, une autre charte de établit et dote un chapelain pour desservir la chapelle ; celle-ci sera consacrée à la Vierge et à saint Saturnin par Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, alors réfugié à Sens. À la Noël 1191, Philippe II Auguste fête à Fontainebleau le retour de la troisième croisade. Le château est agrandi par Louis IX, qui l'appelle « ses déserts » où il aime à prendre le « déduit de chasse » au ; il y installe des religieux de l'ordre des Trinitaires en 1259 dans l’enceinte même du château pour desservir l'hôpital-couvent qu'il fonde. De cette disposition originelle subsistent les fondations de la chapelle des Trinitaires et de leurs bâtiments conventuels, alors situés à proximité de l’actuelle chapelle de la Trinité. Philippe IV le Bel est le premier roi de France à naître au château en 1268 et fait aménager des appartements en 1286. Il est également le premier roi à y mourir des suites d'une chute de cheval en 1314, après une longue agonie. En 1313, Jeanne de Bourgogne, petite fille de saint Louis par sa mère et propriétaire du domaine de Fontainebleau, épouse Philippe de Valois, futur roi de France Philippe VI de Valois, qui y fait des séjours fréquents. En 1325, le château reçoit la visite d'Isabelle de France devenue reine d'Angleterre. En janvier 1332, a lieu à Fontainebleau la signature du contrat de mariage entre Jean II le Bon et Bonne de Luxembourg. Le roi y vit dès 1350. Charles V le Sage y installe une bibliothèque et Isabeau de Bavière y entreprend des travaux, après avoir acquis les domaines de la forêt de Bière, de Fontainebleau, de Moret et la châtellenie de Melun en 1404. Charles VI y séjourne à partir de 1388. Le château est cependant abandonné en raison des affrontements de la guerre de Cent Ans, lorsque la cour s'exile au bord de la Loire et à Bourges. Charles VII y revient après la libération de l'Île-de-France et de Paris en 1436, privilégiant le lieu pour sa salubrité. Renaissance décide de faire édifier un logis de style Renaissance à l'emplacement du château féodal, permettant ainsi de moderniser un pied-à-terre proche de la vallée de Bière, le roi prétextant lui-même choisir cet endroit pour la chasse des bêtes « rousses et noires ». Il fait raser la précédente construction, à l'exception du donjon et d'une partie de la courtine nord, et fait appel à des artistes italiens pour assurer la construction et la décoration de son palais. C'est ainsi que sont édifiés un bâtiment dessinant la cour Ovale et un autre situé sur la basse cour ouest, tous deux reliés par une galerie. vient chasser à Fontainebleau, accompagné de sa cour et de sa favorite, la duchesse d'Étampes, délaissant ainsi plus ou moins le château de Blois, et annonçant le retour progressif de la cour dans les environs de Paris. Plusieurs conducteurs de travaux se succèdent durant son règne : Florimond de Champeverne, secrétaire et valet de chambre du roi, est nommé en 1528 conducteur jusqu'à sa mort en 1531. Pierre Paule dit l'Italien, présent dès 1528, ancien concierge du château de Moulins, valet de chambre de Louise de Savoie, dirige ensuite les travaux jusqu'à sa mort en 1535. Il est remplacé par acte du par un conducteur particulier, Salomon des Herbaines, tapissier du roi, garde des meubles et tapisseries, qui présente l'avantage de résider sur place et travaille en collaboration avec Pierre des Hôtels, notaire, secrétaire et valet de chambre du roi ; il décède en 1558. Les noms des architectes du château sont, quant à eux, plus hypothétiques : Sebastiano Serlio, pour sa part, se voyait offrir le l'assurance de livres par an pour . Il apparaît néanmoins que son apport au sein de l'édifice reste limité. Gilles Jamin, architecte et maître d'œuvre du château de Fontainebleau, ainsi que son fils Gracieux Jamin et François Jamin son petit-fils. D'autres noms ont été avancés pour identifier l'architecte qui officia sous le règne de . Si Gilles Le Breton a effectivement travaillé sur le projet du château, il n'en est pas le créateur. Le Rosso ou Girolamo della Robbia qui a proposé des décors pour la porte Dorée, peuvent eux aussi figurer parmi les architectes potentiels. Les constructions successives du règne de , notamment pour la cour du Cheval Blanc, sont mieux connues depuis des recherches récentes : les trois ailes, nord, ouest et sud, de la susdite cour furent construites en 1540-1542, tandis que l'aile est datée de 1538-1539 pour sa moitié sud (pavillon des Poêles) et postérieure à 1545 pour sa moitié nord (chapelle de la Trinité et pavillon des Armes). L'aile sud fut également surélevée d'un étage, vers 1545-1546, abritant la célèbre galerie d'Ulysse. Le roi souhaite faire de Fontainebleau un foyer de l'art de la Renaissance : il collectionne les objets d'art, commande des œuvres sur la mythologie, fait venir d'Italie des antiques. Il reçoit des tableaux de la part du pape, collectionne des œuvres de maîtres italiens (La Joconde et La Vierge aux rochers de Léonard de Vinci, la Sainte-Famille, Saint-Michel, et la Belle Jardinière de Raphaël) et fait venir des moules de statues romaines (Laocoon, Apollon du Belvédère…) afin de couler des bronzes. Pour la décoration du château, il commet Rosso Fiorentino qui dessine le pavillon de Pomone, le pavillon des Poesles, la galerie Basse (tous détruits) et surtout la galerie François (1534-1540). Giorgio Vasari désigne Fontainebleau comme la « Nouvelle Rome » et son école est renommée dans toute l'Europe de l’Ouest. constitue dans le château une importante bibliothèque, ancêtre de la bibliothèque nationale. Le château de Fontainebleau reçoit, entre le 4 et le , la visite de , futur époux de Madeleine de France. C'est en 1539 que reçoit à Fontainebleau Charles Quint et lui fait visiter son palais, entre le 24 et le . Ronsard se fera l'écho du faste déployé au château par l'écriture de quelques vers : Le fils de , le roi de France , complète le château avec une salle de bal et une chapelle, reliées à l'édifice par la célèbre galerie François , qui fait face à l'étang des Carpes. Il nomme Philibert Delorme pour vérifier et visiter le château le , date à laquelle la suite des travaux lui est confiée. C'est ainsi qu'une grande partie du château actuel voit le jour, dont la salle de bal. C'est à Fontainebleau que naissent la plupart des enfants de et de Catherine de Médicis, les futurs rois () et () ainsi qu'Élisabeth de France (), Claude de France (), Louis de France (), François d'Alençon () et les jumelles Victoire et Jeanne (). Deux jours après la mort d' en 1559, Catherine de Médicis remercie Philibert Delorme, protégé de Diane de Poitiers, et confie les travaux à Francesco Primaticcio, dit Le Primatice qui devient surintendant des maisons royales le . Le , le contrôleur général des bâtiments de France, Jean Bullant, est remplacé par François Sannat. C'est à cette époque que Nicolò dell'Abbate décore le château. À la mort du Primatice, le , celui-ci est remplacé par Tristan de Rostaing. Jean Bullant finit par revenir à Fontainebleau et est nommé auprès de Rostaing le comme architecte conducteur des travaux. À la mort de Jean Bullant en octobre 1578, le chantier est confié par à Baptiste Androuet du Cerceau. Pendant le règne des trois fils d' (François II, et Henri III), le château de Fontainebleau est moins habité, les monarques lui préférant le Louvre, ou encore les demeures du Val de Loire comme Amboise ou Blois. Le château est néanmoins le théâtre d'une assemblée de notables réunis du 21 au pour résoudre les questions religieuses qui troublent le royaume et aboutissant à la convocation des États Généraux. Le , et Catherine de Médicis reçoivent les ambassadeurs du pape, de l'empereur et du roi d'Espagne en vue d'une négociation afin que la France revienne sur l'édit de pacification d'Amboise. Sous le règne des Bourbons Plus tard, agrandit la demeure de plusieurs ailes et de la porte du Baptistère : il dépense entre 1593 et 1609 près de deux millions et demi de livres pour les travaux. Il fait aménager la cour des Offices et redresser la cour Ovale alors assez irrégulière. Désormais, le palais peut accueillir près de mille personnes. Le roi vient jouer à la paume dans une salle spécialement aménagée. À cette époque, une nouvelle génération d'artistes, français et flamands, décore l'intérieur du château (Martin Fréminet, Jean de Hoey, Ambroise Dubois…). C'est la seconde école de Fontainebleau, rassemblant des artistes issus plutôt de milieux parisiens. Le château accueille entre le 14 et le la visite de Charles-Emmanuel de Savoie. C'est à Fontainebleau que se marient Concino Concini et Léonora Dori, dite Galigaï le dans la chapelle du roi, et que naît le futur , le , qui est baptisé le en même temps que ses deux sœurs, Élisabeth et Chrétienne. Le , a lieu au château l'arrestation du maréchal de Biron et du comte d'Auvergne, convaincus de trahison. Le de la même année, naît au château Élisabeth de France, fille d' puis le , son fils Gaston d'Orléans, événement fêté par une série de spectacles donnés en l'honneur de la reine Marie de Médicis. On y joue notamment une partie de la tragédie Bradamante de Robert Garnier. La même année, l'ambassadeur d'Espagne don Pedro de Tolède est reçu à Fontainebleau. Le , le château est le théâtre du mariage de César de Vendôme et d'Henriette de Lorraine. Louis XIII, qui hérite en 1610 un château encore en chantier, fait achever les travaux sans apporter de modification majeure. C'est là que le cardinal Barberini, neveu du pape , est reçu par au château pendant l'été 1625 ; que le maréchal d'Ornano est arrêté le . Le , et le prince électeur de Bavière signent à Fontainebleau une alliance secrète. Le 14 et le a lieu la promotion, au château, de 49 chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit. Le est signé à Fontainebleau le contrat de mariage entre et Marie-Louise de Gonzague-Nevers. Un an plus tard, du 19 au a lieu la réception d'Henriette Marie de France, reine d'Angleterre, et de son fils, le futur . La reine Christine de Suède y demeure une première fois du 4 au ; durant son second séjour, du au , elle fait assassiner à l'épée et au poignard son écuyer et favori Giovanni Monaldeschi le pour trahison, ce qui provoque un scandale d'autant plus grand que, portant une cotte de mailles sous son habit, Monaldeschi voit son martyre prolongé. , bien que préférant les demeures situées à l'ouest de Paris et accordant toutes ses attentions au château de Versailles, aime venir à Fontainebleau. Durant son règne, Fontainebleau est considéré comme une demeure du passé, mais reste un symbole de l'héritage des rois de France, et son entretien s'inscrit donc dans la continuité de la monarchie. C'est pourquoi les modifications architecturales restent limitées, mais on observe une profonde rénovation des jardins : entre 1645 et 1646, Anne d'Autriche fait redessiner le jardin de Diane par André Le Nôtre, lequel, avec Louis Le Vau, modifie le Parterre en installant notamment au centre une fontaine de rocaille. Elle fait également décorer ses appartements, selon M. Hébert, avec quatorze paysages historiés peints par Henri Mauperché. Il est possible qu'une partie de ces tableaux se trouve aujourd'hui à la Galerie Nationale de Sofia, en particulier Le Christ à la Samaritaine et le Christ et les pèlerins d'Emmaüs. C'est en 1661-1662 que Le Nôtre crée le bassin des Cascades. Le roi fait néanmoins construire un théâtre, vient au château presque chaque année : c'est à Fontainebleau que naît le Grand Dauphin le , que débute le le procès du surintendant Nicolas Fouquet à la chancellerie, qu'a lieu l'audience du cardinal Flavio Chigi, légat du pape le , qu'est célébré, le , le mariage de la nièce du roi Marie Louise d'Orléans et de , qu'est signé le traité entre la France et la Suède puis celui entre le Danemark et le duc de Holstein-Gottorp le , et en 1698. y signe le l'édit révoquant celui de Nantes et interdisant ainsi le protestantisme en France. Le compositeur Jean-Baptiste Lully suit à plusieurs reprises la Cour à Fontainebleau, la première fois en 1661 pour monter le Ballet des Saisons, une autre en 1670 où il donne une représentation dans l'aile de la Cheminée, une troisième le pour diriger un Te Deum dans la chapelle de la Trinité pour le baptême de son fils aîné, Louis, et une dernière le . En 1679-1680, François d'Orbay fait construire des hôtels pour les secrétaires d'État (bâtiments de la cour des Mathurins et au coin de la grotte des Pins). En 1701, Hardouin-Mansart double l'aile de la galerie des Cerfs, le long du mur est, par un bâtiment en moellons en enduit et briques. Le , meurt à Fontainebleau Louis Armand de Bourbon, prince de Conti. Le Grand Condé s'éteint à son tour dans le château le . Du 11 au a lieu au château le premier séjour de l'ancien roi d'Angleterre et de sa femme Marie de Modène. Ceux-ci reviendront chaque année au château jusqu'en 1700. Le , le château est le théâtre de la réception de Marie-Adélaïde de Savoie, future duchesse de Bourgogne et mère de . Saint-Simon décrira notamment la scène : . Le , le château de Fontainebleau reçoit le mariage par procuration de Léopold, duc de Lorraine, et d'Élisabeth Charlotte d'Orléans. Saint-Simon affirme que la décision d'accepter pour le duc d'Anjou la couronne d'Espagne a été prise lors d'un conseil tenu le dans les appartements de de Maintenon. Vers la fin du règne de , Fontainebleau reçoit la visite entre le 21 et le de Henry St John, vicomte Bolingbroke, mandaté par Anne Stuart pour négocier la paix après la guerre de Succession d'Espagne, et la visite le de Frédéric-Auguste, prince-électeur de Saxe et roi de Pologne, sous le nom de comte de Lusace. La Régence est marquée par la visite à Fontainebleau, du tsar de Russie Pierre le Grand le 30 et . , qui s'y marie le , fait aménager une salle de spectacles, qui brûlera en 1856, et reconstruire une galerie ainsi que le pavillon des Poêles par Ange-Jacques Gabriel, et ne séjournent pas souvent au château, mais restent plus ou moins fidèles à la tradition d'un séjour annuel, faisant de Fontainebleau une sorte de « palais d'automne ». Le , Fontainebleau est le théâtre de la signature d'un traité d'alliance secret entre la France et l'Espagne. Le a lieu au château la première représentation du Devin du Village de Jean-Jacques Rousseau. Le y est signé le traité de Fontainebleau, traité secret entre la France et l'Espagne au sujet des possessions de la Louisiane. Le dauphin Louis, fils de , meurt de la tuberculose au château le . Le roi y séjourne du 24 au , puis du 2 au , et y voit jouer Tancrède de Voltaire. Le , a lieu à Fontainebleau la réception de Marie-Joséphine de Savoie, future comtesse de Provence, puis celle, le , de Marie-Thérèse de Savoie, future comtesse d'Artois. Le règne de est marqué par la ratification à Fontainebleau de deux traités : d'une part le traité de Fontainebleau signé en 1785 entre l'Autriche et les Pays-Bas à la suite de (la guerre de la Marmite), et d'autre part un traité de commerce entre la France et l'Angleterre, le . Époque contemporaine Pendant la Révolution française, le palais est vidé de son mobilier. En , le feu prend dans l'Orangerie, l'incendie s'étant propagé et ayant endommagé la chapelle, réduit en cendres l'appartement du Dauphin (dans l'aile précédemment connue sous le nom de Galerie de François ). Il est occupé par l'École Centrale de Seine-et-Marne, puis devient, du au , la caserne de l'École spéciale militaire qui sera transférée à Saint-Cyr-l'École et enfin une prison. fait revivre Fontainebleau à partir de 1804, il le fait meubler, y tient sa cour pour laquelle il fait aménager 40 appartements de maître. Deux soirs par semaine, il fait donner des spectacles d'opéra et de théâtre. Fontainebleau est aussi un lieu de décision politique, comme le montrent la salle du trône et la bibliothèque de travail de l'empereur, qui y fait transférer secrètement le pape (prisonnier de l'Empereur à Savone), le , qui y resta enfermé pendant dix-neuf mois et y signera sous pression le concordat de Fontainebleau, le . Le pape quittera Fontainebleau le . Le , le château accueille la visite de et de la reine Marie-Louise. L'année 1807 est marquée par trois événements : le traité fixant les frontières entre l'Autriche et le royaume d'Italie le , un traité d'alliance franco-danois le , et un traité secret entre la France et l'Espagne concernant le Portugal le . Implanté en 1807 entre l'étang des Carpes et la forêt, le manège de Sénarmont est le principal édifice élevé à la demande de Napoléon dans l'enceinte du palais de Fontainebleau. Il est construit selon des dispositions architecturales ambitieuses, avec une charpente à la Philibert Delorme qui a permis la couverture d'un volume de dimensions exceptionnelles pour l'époque, rappelant le de 1785 d'Étienne-Louis Boullée pour la Bibliothèque du Roi. Le futur est baptisé au château le , avec 24 autres enfants de dignitaires et généraux. Napoléon passe les derniers jours de son règne dans le château avant d’abdiquer le sous la pression de ses maréchaux Ney, Berthier, et Lefebvre (le traité de Fontainebleau, qui formalise son abdication sans condition, est signé à Paris le ). Le , après avoir vainement tenté de se suicider, il prononce un discours resté fameux à sa garde dans la cour dite depuis « cour des Adieux », scène illustrée par le tableau Les Adieux de Fontainebleau peint par Horace Vernet. Il dit notamment à sa Vieille Garde : et les remercie : Napoléon se souviendra d'ailleurs du château de Fontainebleau lors de son séjour à Sainte-Hélène : . Pendant les Cent-Jours, Napoléon y fera un arrêt le . À la suite de Napoléon, les derniers monarques français y feront plusieurs séjours : le , Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry, est reçue au château. et y ont dormi. Sous la monarchie de Juillet, Louis-Philippe entreprend les premiers travaux de restauration (dirigés par Jean Alaux, Picot, et Abel de Pujol) et fait redécorer et remeubler l'intérieur, avant que le château ne serve de cadre au mariage de Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin le . Du 20 au , le château est visité par l'ancienne reine d'Espagne Marie-Christine. Le , un garde de la forêt, Pierre Lecomte, tente d'assassiner Louis-Philippe dans le parc du château. Le palais reçoit la visite du bey de Tunis, , les 15 et . C'est en 1848 qu'Abel Blouet devient architecte du château et entreprend de nouvelles restaurations (galerie François , ailes de la cour du Cheval blanc…). À sa mort en 1853, il est remplacé par Hector Lefuel puis Alexis Paccard en 1855. Le château fait l’objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. En 1867, Prosper Desbuisson devient architecte du palais et poursuit les restaurations engagées par ses prédécesseurs. Sous le Second Empire, Fontainebleau fait partie, avec Saint-Cloud, Compiègne et Biarritz, des lieux de villégiature de la cour. L'impératrice Eugénie, épouse de , passe ses soirées dans le petit théâtre construit par son mari. Elle s'attache au salon chinois, agrémenté par des objets provenant du sac du palais d'Été et par les cadeaux des ambassadeurs du Siam, reçus au château le . Ils avaient été précédés par le roi de Prusse, futur empereur allemand, (15 et ) et par (17 au ). Lors de la guerre de 1870, le château est investi par les Prussiens () ; Frédéric Charles de Prusse et son état-major l'occupent du 6 au ; il est finalement évacué cinq jours plus tard. En , les dépendances du château sont confiées à lÉcole d'application de l'artillerie et du génie, après que celle-ci a quitté Metz. Les débuts de la Troisième République sont marqués par la réception d'invités de marque par les présidents de la République : le et le par Sadi Carnot, , roi des Belges, le par Félix Faure, et le par Raymond Poincaré. Le château devient la demeure occasionnelle de quelques présidents de la Troisième République. Les protections se poursuivent : les façades et combles des extérieurs des bâtiments qui encadrent la cour et la cour des Princes, ainsi que les façades et combles du Pavillon Sully, font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le . Plusieurs événements importants auront lieu à Fontainebleau au cours du . Après une visite le de l'ancienne impératrice Eugénie, le a lieu à Fontainebleau l'inauguration du Conservatoire américain avant celle de l'École des beaux-arts américains le . Dès 1927 (date à laquelle le château est consacré musée national) et ce jusque dans les années 1930, les parties hautes de l'aile de la Belle Cheminée (incendiée en 1856) sont reconstruites grâce aux fonds Rockefeller. Le manège de Sénarmont est classé au titre des monuments historiques par arrêté du . Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande commandée par le général Richard Ruoff investit Fontainebleau le et l'occupe jusqu'au , puis du à fin octobre 1941. Après guerre, le château reçoit du 6 au une conférence franco-vietnamienne sous la présidence de Max André et Phạm Văn Đồng et le est créée au château l'Union internationale pour la protection de la nature. En janvier 1949, une partie du château (notamment la cour des Offices) est investie par le commandement en chef des forces alliées Centre-Europe (OTAN) et y restera jusqu'en juillet 1966. Une restauration générale du château est permise par la loi-programme des années 1964-1968 dont André Malraux est l'initiateur. Le domaine de Fontainebleau est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981. Les 25 et se réunit à Fontainebleau le Conseil des chefs d'États et de gouvernement de la Communauté économique européenne, présidé par François Mitterrand. C'est en 1986 qu'est inauguré dans l'aile , le musée . Les bâtiments de la cour des Offices (en restauration) ont été récemment affectés au Centre européen de musique de chambre. Le ministère de la Culture et de la Communication a par ailleurs acquis en 2006 les anciennes écuries royales et y entreprend des restaurations. Le domaine national de Fontainebleau dans sa totalité, incluant les parties bâties et non bâties non encore protégées, fait l’objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du . En 2011, des visites thématiques et des expositions se tiennent au château dans le cadre du festival de l'histoire de l'art. À l'occasion du bicentenaire de la mort de en 2021, une grande exposition, intitulée Un palais pour l'Empereur. Napoléon à Fontainebleau, est organisée au château. À cette occasion, plus de 200 œuvres issues des collections bellifontaines et de musées français ou étrangers ont été prêtées au château. Architecture et intérieur Éléments médiévaux Du château féodal ne restent que le donjon et des traces de courtines. Les deux tours qui défendaient la porte ainsi que les bâtiments en masure qui formaient le carré ont disparu. Le donjon, comprenant dès le une partie des appartements royaux, se présente comme une grosse tour carrée sans contreforts, coiffée en pavillon et supportant deux grandes cheminées latérales. À l'origine, la maçonnerie extérieure était faite de moellons avec un appareil de pierre de taille aux chaînages d'angle et aux encadrements des baies. Le toit était recouvert de tuiles. Dans le mur nord subsiste un escalier droit voûté en berceau qui se retournait dans le mur est pour mener au deuxième étage. Les traces de courtines du subsistent au rez-de-chaussée du corps de logis. On retrouve également des traces des bâtiments du au rez-de-chaussée des façades de la cour Ovale, où sont visibles des parties en pierres de taille. Ainsi, toutes les traces médiévales n'ont pas été détruites et un devis de 1528 précisait même à l'architecte de , d'où la conservation de traces du bâtiment du dans la cour Ovale. Bâtiments du Aile de l'escalier du Fer-à-cheval Pavillon des Armes et galerie des Chevreuils (détruite) Ce pavillon devait à l'origine contenir l'armurerie du roi. Il présente dans son architecture un système mixte de pierres de taille et de moellons. Ambroise Perret y pose les boiseries sculptées en 1559. Le deuxième étage fut refait au . Le pavillon des Armes se situait à l'extrémité de la galerie des Chevreuils, détruite en 1833. Celle-ci fut décorée (comme la galerie des Cerfs) par Louis Poisson de 1601 à 1608, de peintures sur plâtre et de lambris de bois en partie basse des murs. Les peintures constituaient une série de sept grandes scènes de chasse (chasse au loup, au sanglier, au cerf, au renard, au faucon, etc.), alternant avec des décors d'architectures feintes composées de niches dans lesquelles prenaient place des vases, portant un lys au naturel, surmontés de têtes de chevreuils, encadrés par des colonnes corinthiennes. Les décors de cette galerie nous sont connus aujourd'hui grâce à un dessin de Charles Percier représentant une vue extérieure de la galerie, et surtout des relevés de Antoine-Laurent Castellan, exécutés en 1833, peu avant la destruction du bâtiment. Chapelle de la Trinité Ancienne église conventuelle des religieux Trinitaires installés ici par saint Louis en 1259, celle-ci a été rattachée au château sous . Reconstruite à partir de ce règne et sous celui d’Henri II, elle reçoit la voûte actuelle sous et fut terminée par puis enrichie par , et . On doit au peintre Martin Fréminet des scènes du mystère de la Rédemption de l'homme (les Trinitaires étant un ordre rédempteur) : L'Apparition de Dieu à Noé au-dessus de la tribune, L'Annonciation derrière le maître-autel, Le Christ du Jugement dernier entouré des sept premières intelligences au centre, ainsi que des personnages de l'ancienne Loi (rois de Juda, prophètes, vertus), peints sur la voûte entre 1608 et 1619. Le maître-autel, réalisé par le sculpteur italien Francesco Bordoni en 1633, lequel est aussi l'auteur du dallage en marbre multicolore du sol, est entouré de statues de souverains (saint Louis à droite de l'autel avec les traits de , et Charlemagne à gauche avec les traits de Henri IV). L’autel et le tabernacle d’origine se trouvent à l’église paroissiale de Fontainebleau où ils furent transférés à la Révolution. Le tableau d'autel a quant à lui été peint par Jean Dubois le Vieux en 1642 et représente la Sainte Trinité au moment de la déposition de croix. La tribune, portée par des colonnes de marbre, est l'œuvre de Francesco Scibec de Carpi, tout comme la clôture du chœur datant de 1554. Philibert Delorme avait présidé à la création de deux oratoires : l'un pour réalisé en 1557, l'autre pour Diane de Poitiers. Les deux furent détruits en 1605. Les boiseries et les grilles des chapelles sont l'œuvre du menuisier Jean Maujan, qui sous-traite avec Robert Andry en 1629. Barthélémy du Tremblay quant à lui avait commencé les peintures décoratives, terminées par son gendre Germain Gissey, associé à Jean Bertrand et Robert Cammel. Les dernières peintures décoratives exécutées dans la chapelle sont les tableaux ovales réalisés sous . L'orgue de François-Henry Clicquot, toujours en place, fut réalisé en 1774. Le principal événement qui eut lieu dans cette chapelle fut le mariage de et Marie Leszczyńska en 1725 (le Supérieur des Trinitaires, Louis Blouin, premier valet de Louis XIV, présenta l’eau bénite au roi et à la reine). La chapelle fut aussi le théâtre du mariage de Marie-Louise d'Orléans avec (représenté par le prince de Conti) et du baptême du prince Louis-Napoléon Bonaparte (futur ) en 1810 avec 24 autres enfants et du mariage de Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin le . Vestibule du Fer-à-cheval Le vestibule du Fer-à-cheval ou « vestibule de la chapelle », situé au premier étage, présente un mobilier réalisé sous le Second Empire et copiant l'ornementation des encadrements des trois portes en bois sculpté, qui datent en partie du et desservent les différentes parties du château. Les vantaux en bois sculptés ont été réalisés par Jean Gobert en 1639, tandis que le reste du décor de la pièce est dû à Jean-Baptiste-Louis Plantar (1833). L'encadrement et la porte de la chapelle sont ornés de motifs religieux (anges, couronnes d'épines), la porte de la terrasse est décorée de trophées d'armes, de têtes de lions et de masques, et celle de la galerie François de motifs militaires et de têtes d'Hercule. Appartements des Reines-mères et du Pape L'aile des Reines-mères abrite les appartements des Reines-mères et du Pape. Elle a été édifiée entre 1558 et 1566. Ces appartements, aménagés au puis refaits au après la reconstruction du pavillon d'angle, doivent leur nom au séjour de Catherine de Médicis, de Marie de Médicis, d'Anne d'Autriche et du pape (qui y dormit en 1804, 1812 et 1814). Les appartements sont divisés en deux : les appartements dits « », habités par le Grand Dauphin puis , et ceux dits (), habités notamment au par les tantes de , et par le comte de Provence (futur Louis XVIII) et son épouse à partir de 1770. La décoration et l'ameublement furent revus notamment sous le Second Empire, mais le décor de boiseries des trois salles les plus importantes a été renouvelé dès 1644. L'équipe de menuisiers se composait de François Moriceau, Guillaume Noyers, Pierre Dionis, Louis Torchebat, Jean Langlacé et Jean Adnet, et les peintres et doreurs étaient Henri Champagne et Claude d'Hoey, tous sous la direction de l'architecte Jacques Le Mercier. Antichambre obscure Cette petite pièce faisait office de salle d'attente. Elle possède un mobilier tendu de velours vert, datant du Second Empire. Salon des huissiers D'abord salle des gardes, puis antichambre, cette pièce ne reçoit le nom de salon des huissiers qu'au . Les canapés et fauteuils de style Directoire, en bois peint par Jacob Frères sont recouverts de tapisseries de Beauvais illustrant les arts et les sciences. Salon des officiers Ce salon de réception est orné de tapisseries des Gobelins représentant L'Évanouissement d'Esther d'après Noël Coypel, et Joseph et ses frères d'après des cartons de Mignard, datés de 1687. Au-dessus de la porte, deux tableaux de Pierre Mignard représentant des muses : Clio et Calliope, et Érato, Euterpe et Terpsichore. Le mobilier se compose d'un ensemble du auquel s'ajoutent des copies du dans le style et . Sur la cheminée est posée une pendule de style . Salon de réception Cette pièce, dite aussi « salon d'angle », est ornée d'une tapisserie des Gobelins de 1687 représentant Le Parnasse d'après des cartons de Pierre Mignard. Sur la partie supérieure des murs et au-dessus des fenêtres sont visibles six tableaux : Un vase de fleurs et deux paons et Un enfant, un tapis, et un vase de fleurs par Pierre Nicolas Huilliot, Une table avec un tapis brodé et Une figure de l'amour et un bouclier par Piat Sauvage, Des fleurs et un ananas dans un vase de porphyre et Un vase d'or, une aiguière, un bassin et des fleurs et fruits par Jean-Baptiste Belin. Le mobilier de style et Second Empire fut livré par Jeanselme. Chambre du Pape Le lit de cette chambre, agrandi pour la duchesse d'Orléans, est l'œuvre de Hauré, Sené et Régnier ; il fut réalisé en 1787 pour au château de Saint-Cloud et servit à Napoléon aux Tuileries. Une commode, dite aux faisceaux, en amarante, bois de rose, bronze doré et marbre blanc, fut réalisée en 1787 par Stöckel et Guillaume Beneman pour la salle du conseil du château de Compiègne. Cabinet de toilette Cette pièce fut décorée en 1784 de lambris dorés sculptés pour le comte de Provence. La commode porte l'estampille de Jean-Henri Riesener. Les fauteuils, exécutés vers 1770, sont attribués à Foliot et furent copiés par Sené. Second cabinet de toilette Cette pièce, toute en longueur, comporte des boiseries redessinées par Jacques-Ange Gabriel pour les filles de . Au centre de la pièce figure un portrait de par Jacques-Louis David, réalisé en 1805. Chambre à coucher d'apparat Cette ancienne chambre d'Anne d'Autriche possède un plafond et des lambris peints de grotesques polychromes par Jean Cotelle. Sur les dessus-de-porte figurent le portrait d'Anne d'Autriche en Minerve et celui de Marie-Thérèse d'Espagne en l'Abondance, tous deux réalisés par Gilbert de Sève vers 1660. Aux murs, deux tapisseries des Gobelins de la série du Triomphe des Dieux : Le Triomphe de Mars et Le Triomphe de la Religion, sur des cartons de Noël Coypel d'après Jules Romain. Le mobilier se compose d'un ensemble en noyer sculpté : un lit à colonnes, deux tables de nuit, deux commodes, une console, un canapé, six fauteuils, six chaises, deux tabourets de pieds, livrés en 1860 par la maison Fourdinois. Le guéridon (œuvre du marbrier italien Pietro Martinori) au centre de la salle, fut offert par au prince impérial, son filleul, et fut présenté à l'Exposition universelle de 1867. Le plateau circulaire est recouvert d'une mosaïque de marbres retrouvés sur le mont Palatin. Au centre de la composition figurent les armes du pape. Le Gros salon Ce salon de réception, ancienne antichambre d'Anne d'Autriche, est décoré d'un plafond sculpté qui était situé auparavant dans la chambre de , mais dont le décor fut déménagé par Anne d'Autriche et remonté par André Gobert en 1659 et enrichi de dorures par Jean Dubois en 1662. Ambroise Perret l'avait décoré des figures du soleil et des planètes en 1558. Il se compose de neuf compartiments dont sept sont ornés d'allégories célestes. Le plafond possède également les armes d'Anne d'Autriche. Les murs sont ornés de tapisseries des Gobelins illustrant la vie d'Alexandre le Grand d'après des cartons de Charles Le Brun. Le mobilier se compose notamment de deux grandes consoles en bois doré à figures égyptiennes, réalisées en 1787 par le menuisier Trompette et le sculpteur Butteaux. Le vase en porcelaine de Sèvres, dit « de Socibius », sur la console, date de 1824 et fut réalisé d'après un antique. Son décor se rapporte aux arts et aux sciences. Second salon des officiers Cette pièce possède un plafond peint en camaïeu rehaussé d'or par Charles Errard, réalisé entre 1662 et 1664. Les murs sont ornés de tapisseries de Beauvais. L'ameublement se compose notamment d'un cabinet en ébène du , de vases en majolique d'Urbino, de sièges Premier Empire, et au centre d'une table en palissandre réalisée pour la bibliothèque de Louis-Philippe aux Tuileries. Galeries des Fastes et des Assiettes Antichambre de la galerie des Fastes Cette pièce, créée sous , est ornée de deux vases d'Achille en porcelaine de Sèvres datés de 1866-1867 (l'un représente des guerriers, l'autre des femmes entourées d'angelots) et conserve plusieurs tableaux, dont une Danse de femmes dans un palais et un Péristyle d'un palais en ruine réalisés par Jean Lemaire, ainsi que plusieurs tableaux exécutés par Jean-Baptiste Oudry représentant les chiens de : Gredinet, Petite fille et Charlotte sur le premier, Turlu et Misse sur le deuxième, Mignonne et Sylvie sur le troisième, et Lise et trois faisans sur le dernier. Au centre est installé Un tambour et une épée, nature morte peinte par Jeaurat de Bertry. L'antichambre est également ornée d'un vitrail installé dans la baie centrale. Réalisé par le verrier Laurent Charles Maréchal, ce vitrail intitulé L'Artiste a été réalisé pour l'Exposition universelle de 1867 et a rejoint le château de Fontainebleau en 1869. Exposé depuis 1939, il a été installé dans l'antichambre en 1984. Galerie des Fastes Aménagée par en 1866 à l'emplacement d'un escalier et d'un vestibule, la galerie des Fastes (dont le plafond est décoré de l'aigle impérial, peint par Alexandre Denuelle en 1866-1867) est ornée de plusieurs tableaux illustrant l'histoire du château parmi lesquels : relevant Sully par Millin du Perreux (1819) ; La Reine Christine et Monaldeschi par Adrienne Marie Louise Grandpierre-Deverzy (1824) ; Le Baptême de à Fontainebleau par Clément Boulanger (1834) ; Allégorie de la mort du Dauphin par Lagrenée (1767) ; Rencontre de et du pape dans la forêt de Fontainebleau par Dunouy et Demarne (1808) ; Cour ovale du château de Fontainebleau par Justin Ouvrie (1886) ; La Justice et la Clémence par Lagrenée ; Fleurs et Fleurs et fruits par Jan van Dael ; Incendie du théâtre de Fontainebleau par Henri Frédéric Schopin (1856) ; Vue de la forêt de Fontainebleau par Hue (1892). Galerie des Assiettes Construite en 1840 à l'emplacement d'une ancienne terrasse, la galerie des Assiettes (dite aussi galerie des Fresques) possède un plafond orné de 21 peintures de l'atelier d'Ambroise Dubois réalisées vers 1600. Celles-ci, représentant des divinités de la mythologie et des enfants chasseurs, étaient initialement réalisées à l'huile sur plâtre et faisaient partie du décor de la voûte de la galerie de Diane. Déposées sous et transposées sur toile, elles furent amenées dans cette galerie qui prit ainsi le nom de « galerie des Fresques ». La pièce fut ornée sous Louis-Philippe de boiseries néo-Renaissance et de lambris dans lesquels sont installés près de 128 assiettes en porcelaine de Sèvres du Service historique de Fontainebleau illustrant l'histoire du château (François recevant Benvenuto Cellini en 1540 par Jean-Charles Develly, Naissance de Philippe le Bel au château de Fontainebleau), la forêt, le château à différentes époques, d'autres demeures royales ou encore des lieux visités par Louis-Philippe pendant son premier exil (Amérique du Nord avec les chutes du Niagara, Angleterre, Sicile). Le cabinet avec son coffret de plaque de porcelaine de Sèvres illustre quant à lui le mariage du duc Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin (Accueil de la Princesse, Mariage civil dans la salle de bal, Mariage catholique dans la chapelle de la Trinité, Mariage protestant dans la salle des Colonnes), peint par Jean-Charles Develly. Aile des Ministres L'aile des Ministres, dite aussi « aile basse », a été bâtie à partir de 1530 et ferme la cour du Cheval-Blanc par le nord. Construite dans le même appareil de brique et pierre que le corps de bâtiment qui lui fait face, cette aile septentrionale comporte une longue façade à un étage, assise sur un soubassement en pierre de taille de grès. Le mur en moellons de grès recouvert d'un crépi ocre, est rythmé par des portes et fenêtres rectangulaires encadrées de chambranles à deux fasces en brique (pied-droits et plates-bandes), et de pilastres surmontés de chapiteaux inspirés de l'ordre dorique, scandant les travées de largeur différente. Ce rez-de-chaussée est coiffé d'un toit orné de grandes lucarnes à frontons curvilignes, et est divisé par un pavillon central à deux étages lui-même couronné d'une lucarne monumentale à trois travées comportant une baie entre deux niches, surmontées d'un corps supérieur plus étroit lui- même d'une salamandre, emblème royal de François , ce corps étant flanqué de volutes et surmonté d'un fronton triangulaire. Les cheminées portent également le chiffre de ce roi. Objet de restaurations et de restitutions successives (d'après les gravures du ) jusqu'en 1878, cette aile abrite aujourd'hui les services administratifs du château. Aile de la galerie François Galerie François Construite entre 1528 et 1530, elle mesure environ de long et de large, et constituait autrefois un pont couvert jouissant d'ouvertures des deux côtés. Le roi la fit édifier et décorer afin de relier ses appartements à la chapelle de la Trinité. Il en gardait les clés et la faisait visiter à ses hôtes de marque. La galerie a été confiée à l'Italien Rosso Fiorentino qui la décora de façon originale avec des peintures, des lambris, des fresques et des stucs, de mars 1535 à mai 1537 pour les stucs, à partir de 1536 pour les fresques, et qui l'acheva juste avant la visite de Charles Quint à la Noël 1539. Les boiseries en noyer sculpté sont l'œuvre du menuisier italien Francisco Scibec de Carpi qui les réalisa dès 1535 avec des essences rares, mais se tourna presque exclusivement vers le bois de noyer à partir de 1539, date à laquelle il exécute le parquet de la galerie. Le plafond à caissons joue dans l'ensemble décoratif un rôle plutôt secondaire et affiche un style plutôt classique. La galerie dessine un jeu de travées, rythmées par des ouvertures symétriques et de grands panneaux peints. On retrouve partout le monogramme du roi. Les peintures représentent des récits de la mythologie gréco-romaine et des allégories dont le sens nous échappe aujourd'hui (Marguerite d'Angoulême, sœur de , admettait elle-même la complexité des thèmes et disait « lire en hébreu » sans explication annexe), mais qui symbolisent probablement le bon gouvernement du roi et font l'éloge de . Une scène est consacrée à l’éducation d'Achille par le centaure Chiron. Dans la travée centrale sont représentées deux scènes ovales : Danaé (par Le Primatice) et La Nymphe de Fontainebleau (réalisée en 1860 d'après une œuvre du Rosso). À l'est, du côté du buste de , sont peintes des scènes violentes : Défaite de Pavie, Captivité du roi à Madrid, Combat des Centaures et des Lapithes (par le Rosso), La Jeunesse et la Vieillesse, La Destruction de la flotte grecque, etc. Sous la scène de Vénus et l'Amour au bord d'un bassin (intitulée aussi Vénus frustrée ou encore Vénus tentant de réveiller l'Amour endormi, tandis que Mars est parti guerroyer, peinte par le Rosso) est représentée, dans un tableautin réalisé en 1540, une vue du château de Fontainebleau représentant la galerie François et la porte Dorée. Rosso est également l'auteur de La Vengeance de Nauplius, de La Mort d'Adonis, ou encore de scène représentant Le Roi tenant une grenade, Le Sacrifice, et L'Ignorance chassée. Il répand également le motif du cuir découpé qui fera école par la suite. À l'ouest sont notamment représentés Cléobis et Biton et Les Jumeaux de Catane ainsi que certaines peintures allégoriques : l'une des plus célèbres est celle de L'Éléphant au caparaçon ou L'Éléphant royal (symbole de force, de sagacité, et de pérennité de la royauté) qui porte le chiffre royal et représenterait le roi lui-même. À ses pieds figurent trois allégories de l'air, de la terre et de l'eau (la foudre représente Jupiter, le trident Neptune, et Cerbère Pluton, en référence aux trois espaces sur lesquels règne François ), ainsi qu'une cigogne qui symboliserait l'amour filial, celle-ci représentant la mère du roi, Louise de Savoie. Sur les côtés sont peintes deux fresques sur le thème des enlèvements mythologiques : à droite Saturne déguisé en cheval enlevant Philyre, et à gauche Jupiter, changé en taureau, enlevant Europe. Appartements intérieurs de l'Empereur Louis XVI fit dédoubler l'aile en 1786 en ajoutant des appartements, la privant ainsi de son ouverture sur le jardin de Diane, mais faisant réaliser de fausses portes-fenêtres pour garder un aspect symétrique. Ces appartements sont occupés sous l'Empire par . Chambre de Napoléon La chambre de Napoléon a gardé l'essentiel de son décor (boiseries, cheminée, décors des dessus-de-porte). Elle servait en effet au , de cabinet à la poudre (cabinet de toilette). Le décor fut enrichi pour l'empereur de victoires, abeilles, chiffre impérial, et par des peintures en grisaille d'or, réalisées par Simon-Frédéric Moench en 1811. Meublée en 1808-1809 dans le style Empire, avec notamment deux fauteuils dits « paumier » (aux accoudoirs inégaux) par Jean-Baptiste Rode, qui est aussi l'auteur du lit (sommé de La Noblesse et La Gloire, face à La Justice, et L'Abondance, il est recouvert comme le reste du mobilier d'un velours chiné dont le fond de couleur prune a été retissé en jaune à la demande de l'empereur, pour l'éclaircir) la pièce possède un tapis orné de trophées militaires tissé à Aubusson en 1809. Petite chambre à coucher Ancien cabinet de travail de (dont subsistent la cheminée, les dessus-de-porte et les boiseries), la petite chambre à coucher des appartements de l'Empereur constituait en fait le cabinet de travail de Napoléon, où il fit installer en 1811 un lit de repos de camp en fer doré. La garniture des meubles et des décors se compose d'un ensemble de soie verte, de brocart rouge, de draperies « à la romaine » en brocart ponceau (rouge coquelicot) et or retissés et reposés de 1984 à 1995. Au centre de la pièce a été installé un grand bureau mécanique de Jacob Desmalter conçu pour . La peinture du plafond, réalisée en 1818 par Jean-Baptiste Regnault, a été commandée par et représente une allégorie des Bourbons de retour en France: La Clémence royale arrêtant le cours de la Justice. Salon de l'Abdication Le mobilier Empire (mis en place en 1808) de ce salon témoigne de l'abdication de , survenue le , et qui aurait eu lieu dans cette pièce. Il se compose notamment d'un guéridon et d'un ensemble de chaises, fauteuils et tabourets de pieds en bois dorés tendus de brocart rouge et or à motif de lyres et de rosaces, réalisés par Marcion, Jacob-Desmalter, et Thomire. Passage des bains Le passage des bains (dont le décor mural fut reconstitué en 1966) servait aussi de petite salle à manger, comme en témoigne une petite table à abattant dite « à l'anglaise », réalisée par Jacob-Desmalter et livrée en 1810. Le reste du mobilier se compose de deux fauteuils réalisés par Marcion en 1809 (rachetés en 1991) couverts en gourgouran orange retissé à Lyon, de chaises de Marcion, d'une console de Jacob Frères, et de flambeaux de Thomire réalisés en 1809. En outre, la pièce est ornée de six gravures : Vues de Milan par L. Radus et François Bellemo, réalisées en 1807 et 1808. Salle de bains La salle de bains de fut installée en 1806. Son décor mural de style Empire fut reconstitué entre 1985 et 1988. Elle abrite notamment une baignoire en cuivre étamé garnie de mousseline ainsi qu'un bain de pieds en tôle vernie réalisé par la manufacture de Martel en 1806, et des sièges en acajou. Salon des aides de camp de l'Empereur Cette salle était la pièce des cuves du roi en 1786, avant de devenir l'antichambre d'Eugène de Beauharnais en 1804, puis le salon des valets de chambre du roi en 1814, le cabinet du secrétaire du roi en 1832, et le cabinet du secrétaire de l'Empereur en 1855. La cheminée date de 1786, tandis que le décor mural datant de 1808 a été reconstitué en 1987-1989. Cette pièce, bien plus sobre que les précédentes, possède un mobilier installé en 1806, se composant entre autres d'un canapé et de huit sièges en bois peint de blanc, réalisés par Boulard, couverts de tapisserie de Beauvais réalisée pour le salon du prince Borghèse au Petit Trianon en 1805. Les encoignures ont été réalisées par Levasseur pour les tantes de au château de Bellevue. Le reste du décor se compose d'un tapis moquette retissé en 1995 sur un modèle de la manufacture de Tournai, d'une console Jacob-Desmalter (1805), d'un bureau Lerpsher (1807?), d'un lustre de style Empire, de bras de lumière et de feux de style , de flambeaux réalisés par Galle en 1804, d'une pendule borne en marbre noir de Leplaute (1806) et de deux gravures exécutées d'après Melling montrant des Vues de Constantinople. Antichambre de l'Empereur Cette pièce, ancienne chambre de bains de , chambre d'Eugène de Beauharnais en 1804, et cabinet topographique en 1805, devint antichambre en 1808, date à laquelle fut installé son mobilier actuel, d'une grande simplicité. Son décor mural fut modifié sous Louis-Philippe (dessus-de-porte) et . En 1859 furent installés les deux grands tableaux, l'un de Joseph-Marie Vien (Hector déterminant Pâris à prendre les armes, réalisé en 1783), l'autre de Nicolas Guy Brenet (Dames romaines offrant leurs bijoux au Sénat, datant de 1785). La pendule italienne à dix cadrans, achetée pour et installée dans l'antichambre, indique outre l'heure, les jours de la semaine et leurs signes, le quantième, le mois, les phases de la lune et du soleil, les équinoxes, les années bissextiles et les signes du zodiaque. Le reste du mobilier se compose de banquettes et de tabourets d'antichambre de style Empire. Appartement des Bains (détruit) François avait fait aménager, en 1534, au rez-de-chaussée de l'aile qui porte aujourd'hui son nom, un ensemble composé de trois salles de bains et de quatre petits salons qui furent décorés de stucs, de grotesques et de fresques, dont certaines étaient dues au Primatice. Ces pièces furent détruites en 1697 pour créer un nouvel appartement. Elles ne sont connues que par des descriptions assez imparfaites. Petits appartements de Les petits appartements de se situent à l'emplacement des anciens bains de , transformés sous en appartements privés réservés au roi, à de Pompadour puis à Du Barry. Ils furent aménagés pour de 1808 à 1810. Les salles donnant sur le jardin de Diane comportent des boiseries de style et un mobilier de style Empire. Antichambre de l'Empereur Cette pièce constituait la première puis la seconde antichambre de de Pompadour, avant de devenir la première antichambre de Madame Élisabeth. Elle est meublée de sièges d'antichambre en bois peint, réalisés en 1810, et replacés en 1972. Premier salon de l'Empereur Cette pièce était la deuxième antichambre puis le cabinet de de Pompadour. Elle devint en 1768 le cabinet de Du Barry, puis sa salle à manger en 1772. Sous le règne de , la pièce servit de salle de billard à la princesse de Lamballe, puis de salle à manger en 1786, avant de devenir la seconde antichambre de Madame Élisabeth en 1791. Enfin, elle fut l'antichambre du cardinal Fesh en 1804 avant d'être le premier salon de l'Empereur. Les boiseries datent du , tandis que les glaces furent posées en 1863. La pièce a néanmoins perdu beaucoup de son décor Empire, dont subsiste un guéridon réalisé par Jacob-Desmalter en 1810 et des bras de lumières et feux de Thomire, réalisés également en 1810. Le reste du mobilier se compose de sièges en bois peint couverts de tapisseries provenant des Tuileries, d'une pendule représentant Vénus et l'Amour et deux flambeaux. Deuxième salon de l'Empereur Cette pièce était le second salon de la princesse de Lamballe en 1786, et le salon du cardinal Fesh en 1804. Ce salon, aux boiseries réalisées en 1862, est orné de plusieurs tableaux de François Boucher (Jupiter et Callisto, Amynthe et Sylvie), Noël Coypel (Bacchus et Ariane), Clément Belle (Psyché et l'Amour endormi) ou encore Joseph-Marie Vien (Enfants jouant avec des cygnes). Le mobilier a été installé en 1810 : sièges, en bois doré, tendus de velours vert ciselé dont des chaises de Brion, un tapis réalisé par Bellanger, un guéridon de Jacob-Desmalter, des bras de lumières, flambeaux, et feux de Thomire, des consoles en bois doré à figures réalisées en 1808 et 1810 par Marcion, un lustre de Chaumont de 1809, et une pendule créée par Leplaute en 1810, avec du marbre précieux issu de la Fabrique royale de porcelaine du Buen Retiro datant de 1790 et offert à l'Empereur en 1808. Chambre de Méneval Cette pièce, d'apparence modeste et basse de plafond, fut aménagée à l'emplacement du cabinet du jeu du roi (de 1769 à 1782), puis salon de la princesse de Lamballe (de 1782 à 1787) puis pièce dévolue aux domestiques de Madame Élisabeth (en 1791), puis logement du géographe Louis Albert Guislain Bacler d'Albe (en 1807), avant de devenir la chambre du secrétaire de , Claude François de Méneval. Son mobilier très simple, reconstitué en 1976 à l'aide du mobilier décrit dans un inventaire de 1810, se compose entre autres d'un lit encastré dans le mur. Garde-robe de l'Empereur Cette pièce est notamment meublée d'un meuble-étagère de garde-robe, réalisé en 1810 par Jacob-Desmalter, et d'un siège de toilette en acajou dit « à la Shepherd », réalisé pour Madame Adélaïde. Pièce du gardien du Portefeuille Cette pièce, ancien cabinet intérieur de Madame Élisabeth en 1791, et occupée par Haugel et Landoire (les gardiens du Portefeuille de l'Empereur, qui se relayaient toutes les 24 heures dans cette pièce) à partir de 1810, fut reconstituée en 1975. Chambre à coucher de l'Empereur Cette pièce était la salle de billard de la princesse de Lamballe en 1786, avant de devenir la chambre de Madame Élisabeth en 1791, puis la chambre du cardinal Fesch en 1804. L'alcôve fut supprimée en 1810, tandis que fut installée la cheminée en brocatelle. Les boiseries datent de la fin du . La pièce subit une restauration générale en 1977. Le lit de cette pièce (installé dans cette pièce en 1810 après avoir été dans la chambre de l'Empereur du premier étage, tout comme les sièges), en bois bronzé et doré, à figures égyptiennes, coiffé de casques dorés et signé Jacob-Desmalter, a été utilisé par le pape aux Tuileries en 1804. Il est entré à Fontainebleau en 1805. Le reste du mobilier se compose d'une bergère, de quatre fauteuils, et de deux chaises attribuées à Jacob-Frères, d'un canapé réalisé en 1806 par Jacob-Desmalter, d'un paravent tendu de velours chiné , posé sous le Premier Empire, d'un guéridon et d'un somno réalisé en 1810 par Jacob-Desmalter, de feux de Thomire réalisés en 1810, d'un candélabre à vestales offert par d'Espagne, tout comme la pendule-autel en marbre, d'un tapis de pied par Bellanger (1810) et d'une commode, achetée en 1810 au marchand Rocheux, et installée à la place d'une commode en laque de Martin Carlin (aujourd'hui au Louvre). Pièce intermédiaire Cet ancien cabinet du tour de (en 1786) puis cabinet du cardinal Fesch (en 1804), est orné de boiseries de style , remontées en 1786 après la destruction de l'ancien cabinet de retraite du roi en 1785, et décapées en 1863. Les dessus-de-porte sont des copies d'œuvres de Lancret, installées en 1839 et envoyées au Louvre en 1889. La pièce fut remeublée pour en 1808 pour devenir son cabinet des dépêches. Il ne subsiste de cet ancien ameublement que les feux à chiens bronzés. Bibliothèque La bibliothèque des appartements a été aménagée en 1808 dans l'ancien salon des jeux de , et une grande partie des décors de 1786 ont été préservés (des boiseries et le dessus-de-porte peints par Sauvage notamment). Un escalier en colimaçon en bois permet d'accéder au premier étage. Le mobilier se compose entre autres d'un grand bureau plat créé par Jacob Frères et acheté au général Moreau, et un canapé en bois doré garni de satin broché, prévu initialement pour être installé dans la chambre de parade de l'impératrice. Les ouvrages sont classés par ordre alphabétique (lettres en bronze sur la partie supérieure des bibliothèques). La bibliothèque possédait à l'origine près de ouvrages, principalement concernant l'histoire, la géographie et les sciences. Bureau de l'Empereur (troisième pièce) Le mobilier de cet ancien salon de billard du roi (en 1786) puis cabinet, fut reconstitué d'après un inventaire réalisé en 1810. Bureau de l'Empereur (deuxième pièce) Cette salle servit de salle de billard à avant de devenir la salle de billard du grand Maréchal en 1804. Une partie du mobilier, issu de l'ancienne chambre de Madame Mère (aliéné en 1882 et donné par madame Dumaine) fut installé en 1904. Ce mobilier se compose notamment d'un lit en acajou en bronze doré exécuté par Jacob-Desmalter en 1806, d'une commode de Jacob Frères achetée en 1804, de bergères, fauteuils et chaises en acajou réalisés par Marcion en 1806, d'un guéridon en acajou, et d'une pendule d'Apollon en bronze doré achetée en 1806. Bureau de l'Empereur (première pièce) Cette pièce se trouve à l'emplacement des anciens bains de , et de la moitié de la salle à manger de . La corniche de style a été complétée sous l'Empire, tandis que les cheminées ont été posées en 1862, date à laquelle sont encastrées dans le mur plusieurs peintures : Concert d'oiseaux par Frans Snyders, Oiseaux de proie s'abattant sur des canards sauvages dans un marais par Jan Fyt, Oiseaux et deux lièvres anonyme, Perroquet, faisan blanc et spatule anonyme, douze toiles anonymes représentant des pigeons et dix toiles anonymes représentant des faucons, ainsi que deux études : Canards et Aigles par Pieter Boel. Le mobilier se compose notamment d'une chaise en acajou de Jacob Frères, d'un bureau à cylindre de Jacob-Desmalter (1806) et de bras de lumière à une branche de Duverger (1808). Antichambre du Col du cygne Située à l'emplacement des étuves de , l'antichambre servit de pièce des buffets de . Elle doit son nom à la fontaine en plomb doré qu'elle contient, représentant Un enfant jouant avec un cygne au milieu des roseaux porté sur une coquille de marbre, réalisée en 1784 par le sculpteur Roland et le bronzier Thomire. La pièce conserve également un service de porcelaine de Sèvres, au décor en camaïeu carmin à guirlandes de fleurs et nœuds de ruban, utilisé sous et . Cabinet topographique Ce cabinet, situé à l'emplacement de la salle à manger de , possède une corniche datant de cette époque et complétée sous l'Empire. La pièce fut modifiée en 1862 (déplacement de la cheminée, création d'une fausse porte). Meublée de trois grandes tables réalisées par Jacob-Desmalter en 1805, cette pièce servait à l'Empereur pour préparer ses campagnes. La pendule géographique, œuvre d'Antide Janvier, indique l'heure exacte dans chaque région de France. Créée pour en 1791, elle fut acquise par en 1806. Le reste du mobilier se compose notamment d'un bureau à cylindre attribué à Riesener, de bras de lumière à flèches, d'un feu en bronze doré réalisé par Ravrio en 1808, d'un tapis de Bellanger datant de 1810 et modifié à la Restauration, de deux fauteuils en acajou à sphinges et incrustations de Jacob Frères, de chaises en acajou et dossier grille de Jacob-Desmalter, et d'un fauteuil de bureau en acajou de Marcion datant de 1806. Les cinq dessus-de-porte sont ornés de grisailles : trois furent réalisées par Sauvage en 1786, tandis que les deux autres (Parque et Victoire) furent réalisées par Lussigny en 1810. Aile des appartements royaux L'aile dite des « appartements royaux » a été édifiée au sur les traces de l'ancien château médiéval, dont elle reprend le tracé ovoïde, autour de la cour Ovale. En 1565, Catherine de Médicis fait doubler le corps de bâtiment jouxtant le jardin de Diane et multiplie ainsi le nombre d'appartements. Les intérieurs subiront diverses modifications du . Appartements de l'impératrice Joséphine Situé au rez-de-chaussée de l'aile des appartements royaux, les appartements de Joséphine ont été aménagés pour elle en 1808, à partir d'une suite de pièces aux lambris de style . Ils furent occupés par l'impératrice Marie-Louise à partir de 1810. Salon d'étude de l'impératrice Le salon d'étude à rotonde se situe sous la salle du conseil. Le mobilier de style Empire, ayant appartenu à Marie-Louise, se compose notamment d'un métier à broder et de son chevalet, d'une table à dessiner de Jacob-Desmalter, et d'une table écritoire. Le piano-forte a appartenu à Hortense de Beauharnais. Boudoir Ce boudoir ou « cabinet de passage » est orné d'une tenture plissée en taffetas vert datant de 1808 et est meublé d'une banquette d'alcôve et de chaises de Jacob-Desmalter (1808), ainsi que d'une lampe en albâtre à col-de-cygne dorés, par Chaumont (1809). Chambre de l'impératrice Le mobilier de cette petite pièce se compose notamment d'un lit au couronnement singulier, agrandi en 1843 pour l'une des filles de Louis-Philippe et son époux, en soierie de Lyon blanche et bleu lapis broché d'or. Salle de bains À l'origine boudoir, cette pièce peut aussi être utilisée comme salle de bain. Elle peut en effet être transformée grâce à un canapé dont l'estrade roulante cache une baignoire encastrée dans le sol. Le mobilier de cette salle de bain se compose d'un secrétaire en bois d'if, d'un ensemble de sièges en gondole en bois doré, dont le gourgouran en taffetas bleu ciel fut retissé à l'identique en 1977, d'une psyché et d'une table de toilette en acajou orné de bronzes de Thomire. Derrière le canapé est aménagé un petit cabinet faisant office de garde-robe. Pièce de passageCette pièce de passage ou « de service », ancien grand cabinet (en 1754) puis cabinet particulier (1771) de Madame Victoire, avant de devenir la chambre de la sous-gouvernante des Enfants de France (en 1783), possède un décor refait en 1859. Elle est notamment meublée d'un guéridon de Jacob-Desmalter (1809), d'un lustre en parasol chinois de Chaumont (1809), d'une commode en citronnier et amarante avec figure d'Isis incrustée de Jacob Frères, et d'un tapis de Bellanger (1809). Salon des jeuxLe salon des jeux de l'impératrice, dit aussi « salon jaune », au mobilier et aux murs tendus de gros de Naples jaune d'or brodé de soie d'amarante, présente également des meubles de style Empire avec plusieurs réalisations de Jacob Desmalter et un grand tapis d'Aubusson à fond blanc. Cette pièce orientée au nord avait ainsi une faible luminosité que vient compenser la vivacité des coloris utilisés dans la décoration. Le problème du manque de chaleur, quant à lui, est réglé par un système d'air chaud pulsé depuis la bouche de chaleur percée derrière la console de bois doré. Les pilastres à l'arrière de la pièce sont en bronze pour diminuer le risque d'incendies. Salons de billard Cette pièce possédait autrefois un billard, aujourd'hui disparu. L'ameublement se compose d'une table de jeux, de chaises de joueurs, auxquelles s'ajoutent plusieurs « chaises-voyeuses ». Appartements royaux Passage entre la galerie François et la salle des Gardes Ce passage a été créé en 1845 pour obtenir un accès direct entre les deux espaces, sans passer par les appartements royaux. Il a été orné de tableaux du : Amour sur des nuages (école Française du ), L'Équité et La Vigilance (tableaux de Coypel autrefois conservés aux Tuileries), Amours tenant des fleurs et Amours pressant des raisins (tableaux de Florentin Damoiselet autrefois à Marly), Le Matin et Le Soir (tableaux de Michel Corneille le Jeune autrefois au Grand Trianon). Salle des Gardes La salle des Gardes se trouve dans l'alignement de l'aile de la Belle-Cheminée. Elle était initialement sobrement peinte et ornée (par Ruggiero di Ruggieri en 1570), puisque seules les poutres du plafond et la frise supérieure étaient décorées. Ses ornements d'emblèmes militaires sont remaniés sous . Elle sert de salle des gardes du roi aux , avant de devenir l'antichambre de l'Empereur en 1804, puis antichambre du roi en 1814, et enfin salle des Gardes en 1837. Le décor actuel a été réalisé en partie sous Louis-Philippe (décor des murs, parquet reprenant les motifs du plafond) qui en avait fait un salon de réception avant que la désigne comme salle à manger ordinaire. Le décor mural est de style Renaissance, et a été réalisé par Charles Moench entre 1834 et 1836. Il représente des personnages historiques, accompagnés de leurs armes, leur chiffre, et ceux de leur épouse, leur emblème, leur devise, autour de figures allégoriques. Ainsi reconnait-on , , Antoine de Bourbon, Marie de Médicis, , , Anne d'Autriche, et la salamandre de remplaçant le portrait de Louis-Philippe. La pièce possède une cheminée monumentale en marbre ornée d'un buste d' réalisé en 1600, attribué à Mathieu Jacquet, et qui ornait autrefois l'ancienne volière du jardin de Diane. Il est encadré par des bas-reliefs évoquant des allégories des Éléments et des Saisons réalisées par Bontemps en 1555 et 1556 pour la chambre d' au pavillon des Poesles. De part et d'autre du buste sont installées les allégories de la Clémence et de la Paix, provenant de la « belle cheminée » d' aujourd'hui détruite. Le reste de la cheminée, réalisé en 1836, est l'œuvre de Jean-Baptiste Plantar. Le parquet, réalisé par Poncet en 1837, comporte différentes essences de bois. Le mobilier de la pièce est resté dans son état du Second Empire : la pièce abrite notamment un vase de la Renaissance, en porcelaine de Sèvres réalisé en 1832 et représentant des scènes qui auraient eu lieu à Fontainebleau : Léonard de Vinci peignant la Joconde devant François et Benvenuto Cellini sculptant Diane devant Diane de Poitiers, d'après des cartons d'Aimé Chenavard, dans le style de Bernard Palissy. Le reste du mobilier se compose notamment d'une grande table de salle à manger circulaire, réalisée vers 1800 et provenant de l'hôtel parisien du général Moreau, de pliants en bois doré, réalisés par l'artiste Rode en 1806 pour le premier salon de l'impératrice, d'un écran en bois doré d'époque , acquis en 1835, de lustres en bronze dorés de style Boulle, réalisés par Chaumont pour l'exposition des produits de l'industrie française de 1834, de neuf bras de style Boulle datant de 1837, et de feux en bronze doré de style du acquis en 1866. Escalier du roi Construit en 1748-1749 à la demande de et sous la direction de Jacques-Ange Gabriel, l'escalier du roi (dit aussi autrefois Chambre d'Alexandre et Antichambre de Madame de Maintenon) se situe à l'emplacement des anciens appartements de la duchesse d'Étampes. Les murs de l'escalier sont décorés de scènes érotiques de la vie d'Alexandre le Grand réalisées entre 1541 et 1544 par Le Primatice avec une inspiration évidente des œuvres de Raphaël et de la luxure de , roi libertin aux nombreuses maîtresses (il en aurait eu 27 à la fois) qui aurait dit selon Brantôme : « Une cour sans dames, c'est comme un jardin sans fleurs ». Les décors furent complétés à partir de 1570 par Nicolò dell'Abbate (après la construction de l'aile de la Belle-Cheminée), puis en 1834 avec l'intervention du peintre Abel de Pujol. Ainsi sont visibles, du Primatice : Alexandre domptant Bucéphale, Le Mariage d'Alexandre et Roxane, Alexandre épargnant Timoclée, de Nicolò dell'Abbate : Alexandre fait serrer dans un coffret les œuvres d'Homère, et Thalestris monte dans le lit d'Alexandre, et d'Abel de Pujol : Alexandre tranchant le nœud gordien, Le Banquet de Persépolis (d'après une gravure de Florentin), et Apelle peignant Alexandre et Campaspe (d'après une gravure de Davent). La haute bordure de l'escalier est ponctuée d'une série de cariatides aux corps très étirés, de putti, de cuirs découpés, de guirlandes de fruits, de têtes de boucs, et de satyres en stucs, œuvres de Francesco Primaticcio, dit le Primatice. C'est lors de la transformation de la pièce en escalier, en 1748, que les fresques et certains stucs sont déposés avant d'être réinstallés par le sculpteur Verberckt, demandant de plus à l'architecte de recouvrir d'un voile de pudeur le sexe des représentations féminines. La rampe d'escalier, en fer forgé, a été exécutée par le serrurier Parent d'après des dessins de Gabriel. Le plafond, illustrant L'Apothéose d'Alexandre, peint par Abel de Pujol en 1834, est surélevé entre 1836 et 1837, et de nouvelles voussures ornées sont ajoutées par le sculpteur sur carton-pierre Huber et par le peintre Moench, qui créent des portraits en camaïeu bronzé de , , , , , , , et Napoléon, auxquels il faut rajouter ceux de Louis-Philippe et Marie-Amélie (qui ont disparu en 1848). La pièce est de nouveau restaurée entre 1962 et 1964. Rotonde Cette petite pièce circulaire voûtée, accolée à l'escalier du roi, conserve une statue en marbre représentant une allégorie de La Nature, réalisée par Niccolò Tribolo, commandée par en 1529 pour servir de support à une vasque, ce qui explique ses bras levés. Le vocabulaire décoratif de cette statue s'inspire de la statuaire grecque ancienne (la profusion des poitrines évoquant la fertilité se retrouve dans des représentations primitives de la déesse Artémis). Le décor a été exécuté en 1836, tandis que le lampadaire néo-Renaissance de la pièce a été réalisé en 1840. Salle du Buffet La salle du Buffet, dite aussi « première salle Saint-Louis », s'ouvre par une large arcade créée en 1757 (pour permettre l'aménagement des deux pièces en une grande salle à manger) sur la chambre du roi. Elle est d'abord la salle puis l'antichambre du roi (salle du Buffet au ), première antichambre du roi en 1757 (avec la deuxième salle Saint-Louis qui est aujourd'hui le salon du donjon), salon des pages en 1807, salle des gardes en 1814, et reçoit son nom de première salle Saint-Louis en 1837. Si l'arcade et les boiseries datent de 1757, l'essentiel du décor fut réalisé sous Louis-Philippe : en 1836 fut installé le plafond en carton pierre doré, par Huber (d'après des boiseries d'époque à Versailles), et le haut des murs fut orné de cinq tableaux d'Ambroise Dubois et François-André Vincent. Le mobilier, resté intact depuis , se compose d'éléments de style et : l'objet le plus marquant est une pendule attribuée à Boulle et ses fils, datant de 1725, installée en 1837 et représentant le char d'Apollon. À Chantilly en 1740, elle est envoyée au palais du Luxembourg sous le Directoire, avant d'être donnée à Louis-Philippe par la chambre des Pairs en 1835, et d'intégrer ainsi les collections de Fontainebleau en 1837. La salle du Buffet présente également des sièges en bois noir de style , en bois de Fourdinois recouverts de tapis de la Savonnerie (à fonds bleus ornés de bouquets de fleurs, d'après des cartons de Chabal-Dussurgey et Godefroy). La pièce possède aussi deux portraits de (d'après Van Loo, 1773) et (d'après Pourbus le jeune, 1777) en tapisserie des Gobelins réalisés au (atelier Cozette), ainsi que quatre tableaux d'enfants provenant de Marly, réalisés par Florentin Damoiselet et Pierre Poisson entre 1684 et 1686. Salon du Donjon Installé dans les vestiges du château médiéval, le salon du Donjon, autrefois appelée chambre de la « grosse vieille tour », appelée parfois « chambre Saint-Louis » ou encore « chambre François » faisant office de chambre du roi du Moyen Âge au . Sous , Primatice dirigea les travaux de réfection des peintures dont il avait conçu le décor sous . Il fit de nouveaux dessins pour les grandes peintures représentant des sujets tirés non plus de l’histoire de Proserpine mais de l’Iliade et, en 1570, Nicolò dell'Abbate fut payé pour leur réalisation. L’ancien décor fut pour le reste conservé. Antichambre du roi aux , elle devient première antichambre du roi en 1737, date à laquelle elle sert aussi de salle à manger. Elle devient le salon des Officiers de la maison de l'Empereur en 1804, avant d'être baptisée « salle Saint-Louis » en 1814, et de devenir la deuxième salle Saint-Louis en 1837. Il s'agit de la plus ancienne salle du château. Des travaux y ont été menés en 1757, date du percement d'une grande arcade menant à la salle du Buffet. Des modifications sont apportées aux boiseries, au plafond, et au chambranle de la cheminée. Cette cheminée, en marbre du Languedoc, est ornée sur son manteau d'un bas-relief équestre représentant , réalisé vers 1600 par Matthieu Jacquet, issu de l'ancienne « Belle-Cheminée » et installé ici sous Louis-Philippe, lors des travaux de 1836 (date à laquelle le plafond a été modifié une nouvelle fois). Dix tableaux exposés au mur, où figurent des enfants, proviennent du château de Marly. Cinq tableaux exécutés par François-André Vincent dans les années 1783-1787 et installés en 1836, représentent des scènes de la vie d' (Gabrielle d'Estrées évanouie, relevant Sully, soupant chez le meunier Michaut, rencontrant Sully blessé, Les Adieux de à Gabrielle d'Estrées à son départ pour l'armée). Le mobilier a gardé ici son état du Second Empire : on peut par exemple noter des feux en bronze patiné représentant Vénus et Adonis, sur un modèle de la Renaissance (acquis en 1860). Passage Un passage, situé entre le salon du Donjon et le salon , est orné à son plafond de Trois Amours sur des nuages, peinture de l'école française du . Salon Louis XIII Cette pièce, dite chambre Ovale, « cabinet du roi » (sous Henri IV) ou encore « salon Louis XIII » rappelle la naissance de dans cette pièce le , symbolisée par l'Amour chevauchant un dauphin sur le caisson du plafond, peint par Ambroise Dubois, et entouré à gauche d'Apollon et de Diane, et à droite d'Hercule et de Déjanire. Cette pièce servit de seconde antichambre du roi à partir de 1737, date à laquelle elle prend le nom de "Cabinet de Théagène", ou encore de "l'Œil de Bœuf". Elle devient le salon des Grands Dignitaires en 1804, puis salon des Nobles en 1814, avant d'être baptisée définitivement "Salon Louis XIII" en 1837. Onze tableaux d'Ambroise Dubois, ayant pour thème Les Amours de Théagène et de Chariclée, datant de 1610, sont disposés au-dessus d'un décor de lambris peints de fruits et de fleurs. Ainsi se distinguent Le Sacrifice, Le songe de Calasiris, Le médecin Acestinus examine Chariclée, Entrevue de Calasiris et Chariclée, Théagène enlève Chariclée, Le serment de Théagène, Embarquement de Théagène et Chariclée pour l'Égypte, Chariclée et Théagène blessés sur les rivages de l'Égypte, Théagène et Chariclée prisonniers des brigands, Théagène revient sur l'île des Pâtres à la recherche de Chariclée, Théagène et Chariclée dans la caverne. Cet ensemble est l'une des plus belles séries peintes de la seconde école de Fontainebleau, et l'un des plus beaux ensembles conservés du peintre Ambroise Dubois, grande figure de la peinture française du tournant des . fit décorer les murs de petits paysages antiques et fantastiques peints par Paul Bril, de part et d'autre de bouquets, de figures en camaïeu, de fleurs sur fond or, et des chiffres de et de Marie de Médicis, ainsi que ceux de , de Gaston d'Orléans, et le S barré de (signe cryptique signifiant constance et fermeté). Le miroir encastré dans les boiseries a été installé par Duban en 1849. L'ameublement se compose notamment d'un ensemble de sièges (un canapé, dix fauteuils, un tabouret de pied), de fauteuils meublant de style , de chaises légères en bois doré datant du Second Empire (réalisées par Souty en 1858), de six chaises blanches de Chiavari, d'une table en hêtre signée Fourdinois (1860), d'une table de famille de style Boulle, réalisée par Jacob-Desmalter en 1840, d'une console en bois doré du , d'une console en pâte dorée de style présentée lors de l'exposition des produits de l'industrie française de 1839. Le salon conserve également plusieurs objets d'art, comme un groupe en bronze réalisé par P.J. Mène en 1861 intitulé La Prise du renard, chasse en Écosse, un coffret en ivoire allemand réalisé dans la première moitié du , et un vase émaillé évoquant Les Saisons, par Gobert (manufacture de Sèvres), au Second Empire. Enfin, la pièce est éclairée par des lustres du , onze bras de lumière de style Renaissance, réalisés en 1837 (Chaumont), d'un flambeau couvert de Vermeil, réalisé par Biennais en 1809, et de feux ornés d'enfants tritons, exécutés en 1836 (Chaumont). Salon François Le salon François est nommé parfois « chambre de la reine Éléonore » à partir de 1530 ou « antichambre de la reine » dès 1565, avant de devenir salle du grand couvert de la reine et salle de spectacle aux . Elle devint par la suite la salle à manger de (en 1804) puis servit de salon de réception sous Louis-Philippe (elle est rebaptisée salon en 1837). Seule la cheminée (réalisée entre 1535 et 1537, ornée de stucs et de fresques inspirées directement du décor du palais du Te, avec un médaillon peint représentant Le Mariage de Vénus et Adonis d'après Jules Romain) et le plafond restauré au conservent les décors du Primatice (réalisés entre 1534 et 1537) qui ornaient auparavant la pièce. Les murs sont ornés à leurs lambris bas du chiffre et de l'emblème d'Anne d'Autriche (le Pélican), réalisés vers 1644. Ils sont également habillés d'un ensemble de tapisseries des Gobelins du issues de la série des Chasses de Maximilien, d'après une célèbre tenture flamande du réalisée par Van Orley, aujourd'hui au Louvre. Les dessus-de-porte ont été réalisés par Blanchin en 1861. Le sol de la salle est recouvert d'un vaste tapis de la Savonnerie (il ne subsiste ici que les parties latérales), d'époque Restauration, réalisé d'après des dessins de Jean-Démosthène Dugourc en 1818 pour la salle du trône des Tuileries. L'ameublement se compose notamment de sièges en bois doré de style , recouverts en tapisserie de Beauvais à fond rose, et de dessins byzantins, livrés en 1852, et dont le bois est attribué à Fourdinois. On note également un cabinet dit « de l'Odyssée », en ébène sculpté, datant de la première moitié du , et décoré pour son intérieur d'après des gravures de Theodoor van Thulden, exécutées elles-mêmes d'après les décors du Primatice dans la Galerie d'Ulysse, et illustrant l'Odyssée. On peut également y admirer le cabinet dit « des Cariatides », en ébène sculpté, réalisé aussi dans la première moitié du , mais restauré et remanié au . Le reste du mobilier se compose de deux bas d'armoire de style Boulle, réalisées par Jacob-Desmalter en 1839, d'une table en bois doré de style , réalisée par Cruchet en 1860, d'après des dessins de l'architecte Ruprich-Robert pour le salon d'Apollon aux Tuileries. Le salon conserve également une coupe en porcelaine de la fabrique d'Adolphe Hache et Pépin Le Halleur à Vierzon, réalisée au Second Empire, deux vases en porphyre italiens du (ayant appartenu à la collection de ), de vases en nacelle de porphyre rouge, monté en bronze doré, réalisés en 1770 dans le style Transition, et de vases en nacelles en marbre vert, montés en bronze doré, d'époque . La pièce est éclairée de lustres du , de sept bras de lumière de style Renaissance exécutés en 1840 et de feux à chimères réalisés en 1837 (Chaumont). Salon des Tapisseries Longtemps salle de la Reine et salle des Gardes de la reine (au ), puis première antichambre de la reine à partir de 1768, cette pièce devint le premier salon de l'impératrice en 1804, de nouveau salle des Gardes de la reine en 1814, et fut transformée en salon de réception sous Louis-Philippe. Elle prend son nom actuel en 1837, lorsqu'elle est tendue de tapisseries, remplacées au Second Empire. Les tapisseries de la première moitié du décorant le salon représentent l'''Histoire de Psyché et proviennent d'ateliers parisiens, d'après un modèle créé dans l'entourage de Raphaël. Ainsi sont illustrées La Toilette de Psyché, Psyché est portée sur la montagne, La vieille raconte l'histoire de Psyché et Le Repas de Psyché. La cheminée date de 1731. Le plafond, en sapin du Nord, a été exécuté par Poncet en 1835, dans le style Renaissance. L'essentiel du mobilier a été installé au Second Empire. La pièce conserve deux bas d'armoire de style Boulle associant l'écaille, le cuivre, et l'ébène, réalisés par Jacob-Desmalter en 1839. Au centre de la pièce figurent un bureau et une table de famille réalisés par Jacob-Desmalter en 1840. Le tapis de pied, d'époque Restauration, provient de la manufacture de la Savonnerie, et a été tissé pour le salon bleu de l'appartement du roi aux Tuileries, d'après des dessins de Saint-Ange, en 1817. La pièce est éclairée d'un lustre du , de candélabres en forme de vase d'époque , de deux paires de candélabres de style réalisés quant à eux sous , de feux en bronze doré d'époque . La pièce abrite également une pendule Boulle du , et une coupe émaillée par Gobert, provenant de la manufacture de Sèvres, datée du Second Empire. Antichambre de l'impératrice Cette pièce, aménagée sur l'emplacement de l'ancien escalier de la reine (qui datait du ), constitua à partir de 1768 la salle des Gardes de la reine. Devenue antichambre en 1804, son décor fut enrichi sous Louis-Philippe par un nouveau plafond et de nouvelles boiseries (1835). Elle est décorée de tapisseries des Gobelins du illustrant les saisons, d'après Le Brun (L'Automne et le château de Saint-Germain, avec le roi à la chasse ; L'Hiver et le Louvre avec un ballet ; L'Été et le château de Fontainebleau avec l'étang). Le sobre mobilier se compose d'un ensemble Second Empire installé pour l'impératrice Eugénie (reconstitué en 1979 et 1980), dont deux divans et quatre chaises en bois recouvert de velours vert, rappelant le modèle anglais, un lustre du , ainsi qu'une console et un bureau en chêne, sculptés par Fourdinois en 1865. La pièce est également ornée de deux vases en émail aux inspirations indiennes, œuvres de la manufacture de Sèvres du Second Empire, de deux bras de Chaumont (1841) réalisés à l'origine pour la galerie des Fresques, d'un cartel de style Boulle surmonté d'une Renommée, et d'une statuette représentant une Baigneuse en marbre blanc, copiée d'après l'antique. Salon Blanc Le Salon Blanc ou « petit salon de la reine », après avoir servi à Marie de Médicis (il fut décoré pour elle par Ambroise Dubois de scènes illustrant lHistoire de Tancrède et Clorinde, tirées de La Jérusalem délivrée du Tasse), fut divisé vers 1730 et habité par la suite par Marie-Amélie (comme petit salon), puis par les dames de l'impératrice Eugénie (à partir de 1853). Il a été décoré en 1835 à partir d'éléments anciens (les boiseries sont de style , la cheminée ornée de bronze est de style et avait été installée en 1805 dans l'appartement de Madame Mère). Le salon est meublé dans le style du Consulat, et fut installé sous Louis-Philippe (reconstitué en 1977) avec des sièges en bois doré (recouverts d'un lampas broché à fond vert orné de roses et d'abeilles) réalisés par la maison Sériziat de Lyon, un canapé (provenant du salon de Mars à Saint-Cloud), des fauteuils et des chaises de Jacob Frères provenant du salon des Princes du château de Saint-Cloud, une jardinière en bronze de Thomire (livrée en 1812), une console en acajou et des chimères en bois bronzé et doré réalisés par Jacob-Desmalter en 1804, un écran réalisé par Marcion pour Monte Cavallo en 1813, un tabouret de pied de style Empire, un guéridon en bronze doré d'époque . Sur la cheminée est installée une pendule en biscuit de Sèvres ornée de représentations des trois Grâces, par Chaudet (1810). La pièce conserve également des Vases de Sèvres à fond bleu au décor d'or et de platine, d'époque Louis-Philippe. La pièce est éclairée d'un lustre du , de bras de lumière ornés d'enfants réalisés par Thomire en 1810, et de feux d'époque . Grand salon de l'impératrice Le Grand Salon, dit aussi « salon des jeux de la Reine », servait aux de « Grand cabinet de la Reine », avant de devenir salon des jeux sous Marie-Antoinette. En 1804, la pièce devient le deuxième salon de l'impératrice, et redevient salon des jeux à la Restauration. Transformé en salle de billard en 1827, il devient le salon de la reine en 1835, puis le Grand salon de l'impératrice en 1853. Son mobilier fait alterner le style et le style Empire, regroupant des ensembles présentés dans la pièce à tour de rôle. Le plafond, œuvre de Jean Simon Berthélemy, représente Minerve couronnant les Muses. Les murs sont ornés d'arabesques et de motifs pompéiens, dans le plus pur style néo-classique, réalisé en 1786 par Michel-Hubert Bourgois et Jacques-Louis-François Touzé, d'après les dessins de l'architecte Pierre Rousseau. Les dessus-de-porte ornés de Sacrifices à Mercure en trompe-l'œil sont l'œuvre de Piat Sauvage, et les motifs de sphinges et de caducées sculptés en plâtre de Philippe-Laurent Roland, réalisés eux aussi en 1786. Les lustres de cristal anglais sont des prises de guerre de en 1805. Le mobilier de style , bien qu'incomplet, restitue assez fidèlement l'aspect de la pièce lors de la réalisation des décors muraux. Les tissus des rideaux et des sièges ont été réalisés par la maison Tassinari et Chatel entre 1961 et 1981 d'après l'ancien modèle qui avait subsisté sur le paravent. L'ensemble de sièges, réalisés en 1786 par Sené et Vallois, sous la direction d'Hauré, se compose de six ployants provenant du salon des jeux de la reine du château de Compiègne, et de deux voyeuses. La pièce possède également un paravent, un écran, et deux commodes réalisées en 1786 par Beneman, sous la direction d'Hauré, à partir d'un meuble de Stöckel. La présentation de l'état se compose également d'un tapis de la Savonnerie d'époque , de vases en porcelaine de style Transition réalisés vers 1770, de candélabres, d'une pendule ornée d'une figure de L'étude, et de feux à aiguière d'époque . Le mobilier de style Empire, plus complet, a été reconstitué en 1986. Les rideaux sont en taffetas alternativement vert et blanc, tandis que les sièges sont couverts de velours vert galonné d'or. L'important ensemble de sièges rassemble notamment des fauteuils réalisés pendant le Consulat par Jacob Frères, des tabourets de pieds réalisés en 1805 par Jacob Desmalter, quinze tabourets en X, des pliants en X exécutés par Jacob Desmalter en 1806, et des chaises signées Jacob Frères. Le paravent, réalisé par Boulard et Rode, date de 1806. Le tapis en moquette à fond vert a été retissé entre 1984 et 1986 d'après l'ancien modèle. Le reste du mobilier de style Empire se compose de consoles réalisées en 1804-1805 par Jacob Desmalter, d'un guéridon en porcelaine de Sèvres dit "La table des Saisons", peint par Georget en 1806-1807 d'après les dessins de l'architecte Brongniart, de deux candélabres à bacchants et bacchantes daté du début du , de quatre candélabres à figures ailées d'époque Consulat, de flambeaux réalisés par Galle au Premier Empire, d'une pendule ornée d'une figure représentant la poétesse grecque Sappho, réalisée par Lepaute en 1804, de huit vases en porcelaine de Sèvres, et de deux vases en ivoire montés en bronze doré d'époque , ainsi que d'un feu à galerie orné de sphinges, d'époque Consulat. Chambre de l'impératrice Cette pièce abrite la chambre à coucher de la reine depuis le , et c'est là qu'est né le Grand Dauphin, fils de et Marie-Thérèse, le . Cette pièce est surnommée ainsi la « chambre des six Marie », en référence aux différentes souveraines qui l'ont utilisée (Marie de Médicis, Marie-Thérèse d'Espagne, Marie Leszczynski, Marie-Antoinette, Marie-Louise de Habsbourg, Marie-Amélie). La pièce a été réaménagée pour Joséphine entre 1805 et 1807, avant d'être habitée pour la dernière fois par l'impératrice Eugénie. Le mobilier de la chambre conserve son état du Premier Empire, reconstitué en 1986. Il se compose d'un lit à baldaquin (réalisé en 1787 pour Marie-Antoinette par Séné et Laurent, sous la direction d'Hauré, en bois de noyer et tilleul doré, en seulement trois mois et livré à Fontainebleau le , orné de guirlandes dorées et d'un lampas broché acheté en 1790 par le Garde-meuble à la faillite du fabricant lyonnais Gaudin et brodé par la veuve Baudoin. Il fut réutilisé dans cette chambre en 1805) entouré d'une balustrade dorée recouverte de velours vert, réalisée par Jacob-Desmalter en 1804 pour le trône des Tuileries et remaniée en 1805 ; des fauteuils d'apparat ornés de sphinges attribués à Jacob Frères (vers 1800) et des commodes de Stöckel et Beneman datant de 1786 (placés dans cette chambre en 1806) ainsi que des tabourets de Jacob-Desmalter. On note également la présence d'un paumier de Jacob Desmalter datant de 1805, et un paravent, un écran, et des consoles datant de 1806. La pièce était éclairée par un lustre de Ravrio datant de 1805, par des candélabres de Galle réalisés en 1807, et par des feux datant de la fin du . La chambre présente un ensemble de trois paires de vases en porcelaine de Sèvres, ornés de fleurs et de fruits, et datés du début du . La pièce conserve également une pendule ornée de Zéphyr et Flore, par Lepaute, réalisée en 1804. La partie principale du plafond en bois peint et doré a été réalisée en 1644 pour la reine-mère Anne d'Autriche (remanié en 1747 par Guillaume Noyers et Jacques-Ange Gabriel, composé d'un médaillon principal circulaire à compartiments rayonnant d'où pend le lustre, cantonné de quatre autres médaillons décorés aux armes de France et de Navarre, ornés de cordelières de veuve en hommage à Anne d'Autriche), les boiseries, le plafond de l'alcôve (au-dessus du lit figure un dôme correspondant à l'agrandissement de la chambre sous , orné de fleurs de lys et du chiffre « M » de la reine), le trumeau de glace, une partie des lambris et la cheminée en brèche violette (réalisée par Trouard) pour Marie Leszczyńska en 1746 et 1747, et les portes peintes en faux acajou en styles arabesques ainsi que les dessus-de-porte en trompe-l'œil imitant des bas-reliefs antiques (des scènes évoquant le sommeil, la toilette, etc. par Sauvage) pour Marie-Antoinette en 1787. La soierie des murs brochée et chenillée a été retissée sur le modèle ancien exécuté à Lyon à la fin du règne de . Réalisée par Philibert de La Salle, aux décors dits de la « Perdrix blanche », elle a été retissée avec les soieries du lit en 1970 et la passementerie refaite entre 1978 et 1986. Il aura fallu près de vingt ans de recherches à la maison Tassinari et Chatel de Lyon, mais aussi aux maisons Prelle et Brocard, pour retrouver cette technique sophistiquée. Boudoir de la reine D'abord cabinet de la reine au , le boudoir de la reine a été aménagé par Richard Mique pour Marie-Antoinette entre 1776 et 1777. Il devient le boudoir de l'impératrice en 1804, puis de nouveau boudoir de la reine en 1814, avant de devenir le cabinet de toilette de l'impératrice Eugénie en 1853. Il est décoré de boiseries peintes dans le goût turc par Bourgois et Touzé sur les dessins de l'architecte Rousseau, qui ornent les murs de motifs pompéiens sur fond d'or blanc, et d'un plafond réalisé par Berthélemy illustrant L'Aurore. Les quatre portes de la pièce sont surmontées d'une corniche dorée portant des personnages en stuc, sculptés en haut reliefs, et représentant huit des neuf muses (il manque Terpsichore), réalisés par Roland. Le bronze de la cheminée et les espagnolettes ont été réalisés par Pitoin en 1786. La pièce a été réaménagée en petite chambre à coucher de l'impératrice Joséphine en 1806 et redécorée avec un mobilier en acajou et bronze doré estampillé Jacob-Desmalter. La pièce est meublée dans son état , cependant incomplet. Le mobilier se compose ainsi d'un secrétaire à cylindre et d'une table à ouvrage en acier, bronze doré et marqueterie de nacre réalisés par Jean-Henri Riesener en 1786, d'un lit, d'une chaise longue, d'une paire de bergères (copies du seul fauteuil original subsistant de l'ensemble, aujourd'hui conservé au musée Gulbenkian à Lisbonne), de quatre chaises, d'un tabouret de pied en bois doré et argenté réalisé par Georges Jacob en 1786, et d'un écran de cheminée. Les garnitures sont en velours blanc lamé or et en gros de Tours jaune broché or. Le parquet en acajou de différentes teintes est au chiffre de la reine, et a été posé en 1787 par Pierre Molitor. Passage Un petit passage est situé entre le boudoir de la reine et la salle du trône. Son plafond est orné d'un tableau représentant des Amours versant des fleurs avec des colombes, réalisé par un artiste français du . Salle du trône Cette ancienne chambre à coucher du roi, de à , a été transformée en salon de l'empereur par en 1804, puis en salle du trône en 1808. Le décor mural de la salle fut harmonisé au à partir d'éléments anciens : lors des agrandissements réalisés entre 1752 et 1754, certains éléments furent remaniés par Jacques-Ange Gabriel (deux portes à côté de la cheminée) et d'autres créés de toutes pièces dans le style rocaille (panneaux de boiseries chantournés, en face du trône). La partie centrale du plafond (aux armes de France et de Navarre), une partie du lambris bas, les portes à fronton et les bas-reliefs à motifs guerriers datent pour leur part du milieu du . Les boiseries murales sont ornées de l'emblème de : la massue d'Hercule accompagnée de l'inscription Erit haec quoque cognita monstris (Les monstres eux-mêmes la connaîtront). Les médaillons en dessus de portes sont inspirés de jetons du règne de . Leur iconographie commémore la lutte contre l'hérésie (la massue d'Hercule écrasant l'hydre de Lerne), et les prises de Turin et d'Arras en 1640. Une grande partie des boiseries a été réalisée entre 1752 et 1754 par Verberckt et Magnonais. La cheminée date également de 1752. Au-dessus de la cheminée figure un portrait en pied de , issu de l'atelier de Philippe de Champaigne, qui fut placé ici en 1837 sur le modèle de celui existant durant l'Ancien Régime et qui fut brûlé à la Révolution. Napoléon y avait placé son propre portrait réalisé par Robert Lefèvre. Le trône a été réalisé en 1804 par Jacob-Desmalter d'après les dessins de Percier et Fontaine. Il est placé sur une estrade, sous un dais rouge et bleu brodé de 350 abeilles en fil d'or par Picot en 1808, et encadré par deux enseignes. Prévu initialement pour être installé à Saint-Cloud, il entra finalement à Fontainebleau en 1808. Le reste du mobilier se compose notamment d'éléments de style Empire exécutés d'après les dessins de Percier et Fontaine par Jacob-Desmalter. On note ainsi des consoles en bois doré à têtes de lions datées de 1808, des candélabres en bois dorés de Jacob Desmalter et des girandoles montées par Thomire en 1808, quatre candélabres à motifs guerriers de Thomire datant de 1808, une table de prestation de serment datant de 1813, ainsi que des flambeaux de style Empire, des feux d'époque , et une pendule murale réalisée par Lepaute en 1808. La salle conserve également des lustres de Chaumont, un écran et un paravent de style , réalisés par Boulard, Rode, et Chatard en 1805, un tapis de la Savonnerie à motifs militaires, réalisé entre 1811 et 1813 d'après les dessins de l'architecte Saint-Ange, sur le modèle de celui de la chambre de Napoléon aux Tuileries, et des ployants en bois dorés de style , réalisés par Hauré, Sené, et Vallois pour le salon des jeux de Marie-Antoinette à Compiègne en 1786-1787. Cabinet des dépêches Ce petit cabinet (ancienne pièce du premier valet de chambre du roi), situé entre la salle du trône et la salle du conseil, orné de boiseries rehaussées d'or et de panneaux peints de motifs floraux et d'oiseaux par Alexis Peyrotte en 1753, possède une petite cheminée de marbre rouge où les dépêches n'ayant pas besoin d'être archivées étaient systématiquement brûlées. Salle du conseil Incorporée dans les appartements Renaissance, cette pièce était le cabinet de Madame de 1528 à 1531, puis cabinet du roi et premier cabinet du roi ou petite chambre à coucher du roi. Le Cabinet du Roi a été décoré entre 1543-1545. Les peintures réalisées sur des dessins de Primatice consistaient en représentation de héros et de Vertus, associés par couple sur les portes des armoires : César et la Force, Scipion et la Tempérance, Ulysse et la Prudence, Zaleucos et la Justice. Des « petites histoires » étaient peintes en grisailles en dessous de ces figures. Une des armoires au moins fut décorée sous la conduite de Serlio, architecte du roi. Deux tableaux de mêmes dimensions étaient accrochés l’un au-dessus de l’autre sur la cheminée : Le Maître de la Maison de Joseph faisant fouiller les bagages de ses frères et Les Cyclopes fabriquant les armes des amours dans la forge de Vulcain. Le plafond a été modifié au fil du temps en fonction de l’agrandissement de la pièce, mais a toujours été un plafond à caisson. Les remaniements n’ont pas empêché que, de réfection en réfection, l’iconographie du décor de la pièce ait été maintenue. L’actuel plafond peint par François Boucher en 1751 reprend la découpe et le sujet d’une composition de Primatice, connue par deux dessins ("La Course des chars du Soleil et de la Lune"), qui pourrait avoir été faite en 1550-1561, au moment où fit refaire la plus grande partie des peintures de son appartement. Devenue grand cabinet ou cabinet du conseil en 1737, elle est achevée en 1753. François Boucher y réalise des lambris peints avec des allégories, Alexis Peyrotte peint quant à lui les encadrements de fleurs. Cette salle possède néanmoins un hémicycle qui fut ajouté en 1773 (orné au plafond d'une Gloire entourée d'enfants par Lagernée Le Jeune, ainsi que de trophées de la Moisson et de la Vendange peints par François-Gabriel Vernet) permettant ainsi un gain d'espace original. La pièce est décorée dans le style Louis XV : le plafond à caissons possède cinq tableaux, les quatre premiers aux angles représentent chacun un groupe d'enfants symbolisant une saison, le cinquième au centre Phébus vainqueur de la Nuit, tous peints par François Boucher entre 1751 et 1753. Les lambris des murs et les portes sont ornés de figures allégoriques peintes alternativement en camaïeu bleu et rose, par Carle van Loo et Jean-Baptiste Marie Pierre : La Guerre, La Terre, La Valeur, la Force, la Justice, la Clémence, la Prudence, l'Automne, l'Hiver, le Feu, la Renommée, le Secret, la Fidélité, la Paix, la Vérité, le Printemps, l'Air, l'Été, l'Eau, l'Histoire (réalisées entre 1751 et 1753). Le reste du décor se compose d'éléments floraux et de trophées des sciences et des arts , réalisés par Alexis Peyrotte. Le sol est couvert par un tapis de la Savonnerie, retissé en 1981 d'après l'original de la fabrique de Tournai. Le mobilier est celui mis en place sous . Les soieries furent retissées entre 1966 et 1972, et se composent d'un damas cramoisi à couronnes et étoiles, avec des broderies de brocart à feuilles de chêne (pour les sièges), et à palme (pour les rideaux), commandé en 1804 à la maison Pernon de Lyon et initialement prévu pour la chambre de l'Empereur au château de Saint-Cloud. L'ensemble de sièges se compose de deux fauteuils, de trente pliants réalisés par Marcion en 1806, de deux fauteuils et de six chaises réalisées par Jacob-Desmalter en 1808. On note la présence de deux consoles en bois doré datant de 1774, et d'une table de conseil recouverte d'un tapis de velours de soie vert. Les lustres sont de style , les flambeaux de style Empire, les feux de style , tandis que les candélabres à motifs militaires ont été réalisés par Galle en 1807. La salle possède également une pendule-borne en marbre noir ornée d'une figure de l'étude, réalisée par Lepaute en 1808. Portique de Serlio Le portique de Serlio donne sur la cour ovale. Sa construction, en pierre de taille et grès, est issue de la même campagne de travaux que les chapelles hautes et basses Saint-Saturnin. Le portique a vraisemblablement été édifié en 1531, il est donc antérieur à l'arrivée de Serlio à Fontainebleau. Il fut déplacé par et fut reconstruit en 1893. Il était à l'origine jouxté d'un grand degré hors œuvre, supprimé à partir de 1541 et remplacé par un escalier à l'intérieur du portique jusqu'en 1767. Il se présente aujourd'hui comme un arc de triomphe à deux niveaux comportant trois arcades chacun. Deux sont en plein cintre et la troisième est en anse de panier. Aile de la Belle Cheminée L'aile de la Belle Cheminée, dite aussi aile de l'Ancienne Comédie, bâtie entre 1565 et 1570 en pierre de Saint-Leu sur les dessins du Primatice. Commandée par Catherine de Médicis, elle tire son nom de la cheminée qui occupait la grande salle au . Elle fut abattue et ses sculptures furent dispersées. Le nom d'Ancienne Comédie lui vient de la salle de théâtre que y avait fait aménager. D'abord dite « salle de la Belle Cheminée » de 1597 à 1601, elle fut appelée « salle de spectacle » dès 1725, à l'occasion du mariage de ; elle fut détruite en 1856 par un incendie. L'escalier extérieur monumental a deux rampes à l'italienne (rampes droites et opposées) ; il fait le lien avec la cour de la Fontaine. Pavillon de la porte Dorée et appartements de Madame de Maintenon La porte Dorée date de 1528. Elle constituait l'entrée d'honneur du château jusqu'à l'ouverture de la porte du Baptistère sous . Les murs sont de moellon enduit de crépi et l'architecture est soulignée par la pierre de taille de grès gris qui trace les lignes de force (pilastres d'ordre pseudo-corinthien à l'étage, chambranles) et compose les lucarnes couronnées comme les fenêtres de frontons triangulaires, parmi les premiers de ce type dans un château de France au siècle de la Renaissance, tandis que le toit en pavillon garde l'empreinte de la tradition gothique. Le tympan est orné de la salamandre de . À chacun des deux étages s'ouvrait une loggia à l'italienne. Celle du premier étage, fermée par un vitrage sous correspond à l'appartement de Madame de Maintenon. Les intérieurs sont décorée par les peintures du Primatice et son atelier entre 1534 et 1544, et qui ont été restaurées : le porche est orné en 1534 par le Primatice de deux scènes de l’Histoire d'Hercule ; il décore le vestibule de six scènes, dont plusieurs tirées de l’Iliade. Entre l'arc de la porte et le vestibule, Benvenuto Cellini a imaginé et fondu en bronze la fameuse nymphe de Fontainebleau, qui ne sera jamais installée sur place, ayant été offerte à Diane de Poitiers par pour le château d'Anet (aujourd'hui au musée du Louvre). Les appartements dits « de Madame de Maintenon » ont été habités en 1625 par la princesse de Conti, en 1641 par Cinq-Mars, par le maréchal de Villeroy sous , puis par Madame de Maintenon entre 1686 et 1715. Sous , les appartements sont occupés par la duchesse de Bourbon, puis par Charlotte-Aglaé d'Orléans, et enfin par le comte de la Marche et Marie Fortunée d'Este-Modène. En 1804, les appartements deviennent les quartiers privés de Louis Bonaparte. En 1837, ils sont occupés par le duc et la duchesse de Broglie, puis par le maréchal Gérard en 1839, et Madame Adélaïde en 1845. Sous le Second Empire, les appartements sont habités par la princesse Mathilde, puis par Anna Murat en 1863 et 1864, et enfin le duc d'Albe en 1868. Passage Cette petite pièce, édifiée à l'emplacement d'une terrasse, était utilisée comme cabinet de toilette sous Louis-Philippe. Chambre à coucher Les boiseries de la chambre, réalisées en 1725, furent rehaussées sous Louis-Philippe. Le mobilier a gardé son état Louis-Philippe : il se compose d'un lit en bois doré réalisé pour Madame Élisabeth par Sené et Vallois sous la direction de Hauré en 1787, de deux fauteuils et d'un tabouret à éperon provenant du cabinet intérieur de Marie-Antoinette à Saint-Cloud. Le mobilier a été recouvert en 1837 de satin blanc à losanges verts et bouquets de fleurs, tissé entre 1812 et 1814 par Lacostat, avec des bordures réalisées en 1809-1810. Le tout fut retissé entre 1979 et 1982. Le reste du mobilier se compose entre autres d'une commode Boulle datant de la fin du ou du début du , achetée en 1837, d'une pendule « des trois Grâces » appartenant au général Moreau, réalisée vers 1770 et entrée au château en 1804, et d'un candélabre de style . Cabinet de travail Les boiseries de cette pièce furent réalisées par Lalande en 1686. La cheminée de style fut posée en 1836. Du reste, le cabinet conserve son état Second Empire. Le cabinet est notamment meublé de fauteuils en bois doré de Sené entrés au château en 1837, d'un bas d'armoire formé d'une ancienne encoignure transformée au , d'une console , d'une pendule Boulle et d'un vase de Sèvres du . Les murs sont ornés de deux tableaux en tapisseries de Beauvais réalisés par Milice : Le Printemps, et Les Bijoux. Loggia et Grand salon La loggia fut vitrée en 1641, et les boiseries furent réalisées en 1686. Le sculpteur et doreur Lalande renouvela la décoration et remplaça les anciens stucs, ses travaux coûtant près de . Jean Dubois, qui refit les tableaux et les trumeaux, reçu , tandis que le miroitier Guimard remplaça les glaces. Le décor mural de la pièce date en partie de 1686 (amours et soleil royal, corne d'abondance) et de 1836 (trumeau de la cheminée, panneaux armoriés et rosaces en carton-pierre). Le mobilier a gardé son état Second Empire : dans la loggia, un lustre du , augmenté en 1847 et des tabourets en bois peint d'époque , et dans le salon, des sièges en bois doré d'époque avec des tapisseries datant de la fin du , des canapés et fauteuils achetés en 1855, un bureau Mazarin des ateliers Boulle datant de la fin du et restauré au , une console en bois doré du début du , un lustre du , une pendule en marbre blanc ornée de L'Innocence raillée par l'Amour, des feux en bronze doré d'époque , et deux paires de vases de Sèvres à fond rose entrés en 1863. Antichambre Cette pièce, aux boiseries , a servi de salle de bains au . Son mobilier se compose de chaises de bois peint couvertes de tapisseries de Beauvais, datées du Premier Empire, et entrées en 1832, d'une commode , d'une pendule sculptée représentant L'Amour, réalisée vers 1765-1770, et de deux vases-carafes de Sèvres datant de 1857. Passage Un autre passage, donnant sur l'antichambre, abrite une lanterne en cristal en forme de cul-de-lampe, datée du Premier Empire et entrée en 1835. Vestibule Cette pièce, aux boiseries datant de 1834, donnait sur les appartements de Madame de Maintenon, ainsi que sur l'escalier du roi, et sur un long couloir menant à la salle de bal. Elle est ornée d'une sculpture de Jean-Baptiste Joseph Debay, La Pudeur cède à l'Amour (salon de 1853) et de plusieurs peintures : La Détresse de Ménélas, d'après le Primatice (auparavant dans la chambre de Charles IX), deux paysages de l'école franco-flamande du début du (qui se trouvaient autrefois dans les appartements de , dans la conciergerie du château), Allégorie de la peinture et de la sculpture (auparavant dans le cabinet de la volière), Allégorie du mariage de et de Marie de Médicis et Flore (autrefois dans la chambre du roi) par Ambroise Dubois, La Félicité sous les traits d'Anne d'Autriche d'après Jean Dubois (auparavant dans la chambre de la reine, l'original est au Louvre). La pièce possède en outre une lanterne de la fin du (entrée en 1810) et des bras pour deux lampes carcel datant de 1841, par Chaumont. Petit salon Cette pièce fut décorée en 1840, et ornée de plusieurs peintures. Au plafond, L'Alliance de la peinture et de la sculpture, par Challe (salon de 1753) et sur les murs, La Justice amenant la Tempérance par Charles Errard, et sept figures de dieux tenant les signes du Zodiaque et symbolisant les mois de l'année (Minerve et le bélier représentent mars, Vénus et le taureau pour avril, Jupiter et le lion pour juillet, Céres et la vierge pour août, Vulcain et la balance pour septembre, Diane et le sagittaire pour novembre, Vesta et le capricorne pour décembre), par François Verdier. La pièce conserve également des cartons peints vers 1685-1686 d'après des tapisseries du . Ce petit salon possède également des bras de lampe carcel réalisés en 1838 par Chaumont. Aile de la salle de bal Salle de bal La salle de bal, dite parfois « galerie », longue de et large de , a une superficie qui dépasse . À l'origine (sous François ), elle était une simple loggia (réalisée sous la direction de Gilles Le Breton) qui ouvrait sur la cour Ovale et les jardins, et qui devait être couverte d'une voûte en berceau, comme en attestent les piles de consoles de retombée des arcs. puis décident de la transformer en une grande salle de réception et d'apparat pour y organiser les fêtes royales. La conception de la salle est confiée à l'architecte Philibert Delorme. Un marché de charpenterie est passé le pour le couvrement de la salle. Les peintures dont les dessins furent réalisés par le Primatice et exécutées en fresque par Nicolò dell'Abbate et son équipe, décorant la salle de bal, s'inspirent pour la plupart de la mythologie gréco-romaine. Sur le mur de la cheminée : Diane à la chasse, Sébastien de Rabutin tuant un loup-cervier, Diane, Cerbère et l'Amour, Hercule et le sanglier d'Érymanthe, et Diane conduisant un char attelé de dragons. Sur les murs latéraux : Le festin de Bacchus, Apollon et les Muses au Parnasse, Les Trois Grâces dansant devant les dieux, Les noces de Thétis et Pélée et la pomme de Discorde, Jupiter et Mercure chez Philémon et Baucis, Phaéton suppliant Apollon de lui laisser conduire son char, Vulcain forgeant les armes demandées par Vénus pour l'Amour, La Moisson, et huit trophées d'armes peints sous les culots sculptés. Dans les embrasures: L'Océan, Homme avec un enfant tenant des fruits, Amours dans les airs, Femme tenant une rame, Enfant et homme couronnés de pampre, Nymphe, Jupiter, Deux hommes tenant un gouvernail, Mars, Deux hommes, Junon, Pan, Deux hommes dont un tient une torche, Pomone, Esculape, L'Abondance, Hercule, Caron, un homme, et Cerbère, Homme endormi, Saturne et Mercure, Déjanire tenant la tunique de Nessus, Adonis, Deux hommes accoudés, Amours dans les airs, La Vigilance, Vénus parée des armes de Mars, Vénus et l'Amour, Narcisse, Ganymède enlevé par Jupiter, Amazone blessée et femme tenant un trait, Mars, Amphitrite, Arion, Vulcain, L'Assurance, Neptune, Hébé, La Résolution, Janus, Une source et une femme, Bacchus, Cybèle, Mars et Vénus, La Nuit ou la Vérité, Cupidon, l'Amour, et un homme se lamentant, Saturne, Flore, Le Sommeil, Homme assis sur une cathèdre, L'Hiver, Vulcain. Sur le mur du fond, au-dessus de la tribune : Un Concert. La cour était invitée à des bals masqués extravagants : on a pu voir déguisé en centaure. Lors des fêtes, la table d'honneur était dressée sur des tréteaux près de la grande cheminée. Une fois le banquet terminé, on enlevait les tables pour danser. Les peintures furent peut-être restaurées par Toussaint Dubreuil sous . Utilisée régulièrement jusqu'au règne de , la salle perdit son rôle festif au pour devenir une salle des Gardes occupée par les Cent-Suisses jusqu'à la Révolution. En 1642, le surintendant des bâtiments du roi, François Sublet de Noyers fait appel à Poussin pour savoir comment éviter des dégradations qui ruinent peu à peu le décor peint. La première grande campagne de restauration n'interviendra cependant qu'en 1834, date à laquelle Jean Alaux repeint la totalité des fresques, parfois avec lourdeur, selon le procédé « Vivet ». Les menuiseries (plafond et tribune) sont quant à elles restaurées par le sculpteur Lambert-Théophile Lefébure, et le menuisier Poncet. Les lambris sont également refaits, ainsi que la marqueterie du parquet, qui reprend le schéma du plafond à caissons décoré d'or et d'argent, inspiré directement du plafond de la basilique de Constantin à Rome, et exécuté à partir de 1550 par Francesco Scibec de Carpi, lequel avait été choisi par un marché du et du pour les travaux de menuiseries: le plancher, l'estrade (en février 1550), le plafond (en ), la tribune, et les lambris. De nouvelles restaurations sont menées en 1858, 1865, 1883-1885, et entre 1963 et 1966, date à laquelle on tente de supprimer le travail de Jean Alaux, et où est rouverte la baie de la tribune. La cheminée de la salle dessinée par Philibert Delorme repose sur deux atlantes en bronze moulé représentant des satyres, moulages d'antiques conservés au musée du Capitole, peints et dorés en 1556 par Guillaume Rondel. Fondus à la Révolution, ils ont été refaits à Rome en 1966. Durant ce temps, ils furent remplacés en 1805 par des colonnes en plâtre de Percier et Fontaine. La cheminée est également décorée du chiffre « H » de mêlé aux deux « C » entrecroisés de Catherine de Médicis, ainsi que des représentations d'arcs, de flèches, de carquois, de fleurs de lys et des emblèmes de l'ordre de Saint-Michel. Les lustres néo-renaissance sont l'œuvre de Soyer et Ingé, en 1837. La porte d'entrée en pierre de taille réalisée par Philibert Delorme date du règne de et était autrefois peinte, comme le prouve un paiement fait en 1558 à deux peintres. Les vantaux aujourd'hui disparus avaient été réalisés par le menuisier Ambroise Perret. La salle de bal fut utilisée pour des événements d'importance, comme la cérémonie durant laquelle le cardinal de Richelieu fut fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit et pour le mariage du duc d'Orléans en 1837. Chapelle Saint-Saturnin La chapelle Saint-Saturnin est située entre la cour Ovale et le Parterre, à l'extrémité de la salle de bal. C'est une chapelle double (ou à étage), comprenant en fait deux chapelles : une basse, pour les domestiques et les officiers, et une haute, l'étage noble, réservé au maître de maison et à sa famille. Cette disposition rappelle celle de la Sainte-Chapelle du palais de la Cité à Paris et de quelques autres Saintes chapelles royales ou princières. Construite en pierre de taille et plus dégagée qu'elle ne l'est aujourd'hui, elle apparaissait comme le pendant du portique de Serlio avec lequel elle partageait de nombreux traits français : arcs en anse-de-panier, chapiteaux de fantaisie, ici avec le cerf de Fontainebleau. On situe les débuts des travaux de la chapelle en 1541, mais le portique est de 1531. Par la suite, elle s'est trouvée enveloppée par l'aile de la salle de bal, construite sous et , et par l'aile construite sous entre le pavillon des Dauphins et la chapelle, avec une façade sur cour imitant celle de la salle de bal. Elle est achevée en 1546. La chapelle basse occupe l’emplacement d'une ancienne chapelle du . Celle-ci ayant disparu sous , elle fut reconstruite puis restaurée sous Louis-Philippe qui y fait poser de grands vitraux réalisés par Émile Wattier. Dans les vitraux, peints sur les dessins de la princesse Marie, on peut lire cette inscription : « Cette chapelle, bâtie en 1169 par le roi , a été consacrée par Saint Thomas Becket ». Dès le règne de , la chapelle haute aurait dû recevoir un riche décor religieux, mais celui-ci ne fut que partiellement mis en place. Dans ce décor, les douze pilastres de la chapelle devaient être ornés des fameux Apôtres émaillés réalisés par Léonard Limosin, qui furent finalement placés par Philibert Delorme au château d'Anet. Le tableau La Sainte Famille de François Ier de Raphaël ornait le maître-autel avant d'être transféré au Louvre et d'être remplacé par une copie dans la chapelle. La tribune de l'orgue, réalisée sous , est dessinée par Philibert Delorme et exécutée par le menuisier Scibec de Carpi, et a été entièrement refaite au . Il ne reste de l'ancien ouvrage que deux colonnes ioniques en marbre, taillées par Ambroise Perret en 1554. En 1612, une commande passée à Ambroise Dubois prévoyait l'exécution de six grandes toiles pour couvrir les fenêtres aveuglées. Leur réalisation fut interrompue par la mort de l'artiste en 1614, mais fut reprise en 1631 par son fils Jean Dubois qui partage alors son travail avec son oncle Claude d'Hoey. L'ensemble est aujourd'hui détruit, à part le décor peint en grisaille d'or en 1639 de la chapelle basse, par Claude d'Hoey. La chapelle haute fut transformée en bibliothèque sous et le resta jusqu'au Second Empire et le déménagement des livres dans la galerie de Diane. La chapelle basse fut dotée sous de nouveaux vitraux, d'après les cartons de Marie d'Orléans. Salle des colonnes Située sous la salle de bal, la salle des colonnes a été aménagée par Louis-Philippe. Elle doit son nom aux paires de colonnes qui scandent le passage entre chaque travée de fenêtres. Bâtiments du Hôtel des secrétaires d'État L'hôtel des secrétaires d'État a été construit sous le règne de afin de loger l'administration lors de déplacements importants. Jeu de paume (8 sur plan Van der Krogt) Le jeu de paume est un bâtiment situé au nord du château. Ce type de construction, réservé aux divertissements royaux du jeu de paume (ancêtre du tennis) était courant dans les demeures royales du . Le jeu de paume de Fontainebleau fut surtout utilisé par le roi . Construit par celui-ci vers 1600, le jeu de paume fut en proie à un incendie au qui le détruisit complètement. Il fut immédiatement reconstruit au même endroit. Aile de la galerie des Cerfs (11 sur plan Van der Krogt) Galerie de Diane Cette galerie dorée autrefois appelée « galerie de la reine » (elle reliait les appartements de la reine et le cabinet de la volière), longue de et large d'environ , a été décorée une première fois de scènes illustrant le mythe de Diane, celui d'Apollon, et les victoires du roi, par Ambroise Dubois et Jean de Hoey, sur les attiques en bois des murs et le plafond de la voûte brisée. Son ancien décor nous est notamment connu grâce à un riche album aquarellé de Percier, et à des fragments de peintures et de lambris, conservés aujourd'hui au château. Pendant la Révolution la galerie de Diane devient une prison dans laquelle furent incarcérés, entre autres, des religieux Trinitaires. Abîmée au , elle fut restaurée d'abord sous par l'architecte Maximilien Joseph Hurtault qui supprima les décors du , puis pendant la Restauration, époque à laquelle sa voûte fut ornée dans le style du peintre David, par Merry-Joseph Blondel (Diane sur son char allant vers Endymion) et Abel de Pujol. Ces décors sont complétés de 24 scènes historiques dans le style « troubadour » (notamment Charlemagne passe les Alpes par Hyppolite Lecomte) dont 8 nous sont parvenues. Utilisée comme salle des banquets par Louis-Philippe, elle est transformée en bibliothèque sous le Second Empire, en 1858. Ses principaux conservateurs au furent entre autres Auguste Barbier, Vatout, Jacques-Joseph Champollion, Octave Feuillet et Jean-Jacques Weiss. Contenant aujourd'hui près de volumes rassemblés grâce à Guillaume Budé à partir de 1530, elle possède en son centre un globe terrestre installé au Second Empire et réalisé auparavant pour en 1810, et qui devait être installé aux Tuileries. Galerie des Cerfs La Galerie des Cerfs date du début du et a été restaurée au Second Empire : elle avait été divisée en appartements au et avait servi sous d'appartements pour les frères et sœurs de l'Empereur. Elle est longue de et large de . Située en rez-de-chaussée, elle doit son nom aux 43 têtes de cerfs (seuls les bois sont naturels, les têtes sont en plâtre et les yeux sont en verre) qui la décorent, installées en 1642 (elles furent toutes refaites au ). Elle est notamment ornée de peintures à l'huile sur plâtre réalisées entre 1601 et 1608 par Louis Poisson, refaites sous et présentant 13 vues cavalières des grandes demeures royales sous (Saint-Germain-en-Laye, Chambord, Amboise, Villers-Cotterêts…). Ces cartes possèdent des cadres imitant le stuc, comportant des cartouches aux motifs de cuir et peints de paysages en camaïeu. Le plafond est quant à lui orné de motifs de vénerie réalisés vers 1639-1640. La galerie conserve également les fontes d'origine des copies de statues antiques exécutées par le Primatice en 1540. Ces statues ont été apportées du Louvre en 1967. Ainsi sont exposées des copies de Laocoon et ses enfants, de La Vénus de Cnide, de l’Apollon du Belvédère, de l’Hercule Commode, et de l’Ariane endormie, mais aussi de la Diane à la biche, copie d'antique exécutée en 1602 par Barthélémy Prieur, qui ornait auparavant le jardin de Diane. Cette galerie fut le théâtre de l'assassinat de Giovanni, marquis de Monaldeschi, favori de Christine de Suède, le . Fortement remaniée sous le Second Empire à partir des modifications du début du , la galerie subit une restauration partielle sous l'égide des artistes Pacard et Denuelle, qui entreprirent notamment de remplacer les lambris en bois de la partie basse des murs, fortement endommagés, par un décor imitant à l'identique les lambris peints de la chapelle Saint-Saturnin. Porte du Baptistère (Entre 14 et 17 sur le plan Van der Krogt) La porte du Baptistère, ou porte Dauphine, doit son nom au baptême de et ses sœurs, Élisabeth et Chrétienne, qui a eu lieu le , à l'emplacement de la plate-forme. Située à l'emplacement d'une ancienne porte, aux bossages rustiques en grès, construite en 1565 par le Primatice et qui constitue aujourd'hui le rez-de-chaussée de l'édifice, la porte triomphale actuelle possède un étage en forme d'arcade surmonté d'un dôme à pans dont le fronton triangulaire est orné de sculptures représentant deux victoires soutenant les armes d'. Des bustes ornent les niches de la façade intérieure. Bâtiments du Aile C'est l'aile sud du château surélevée d'un étage, vers 1545-1546. À l'origine construite par , elle abritait la fameuse galerie d'Ulysse qui comportait près de 58 tableaux (connus aujourd'hui par les dessins préparatoires de Primatice conservés au musée du Louvre, et surtout grâce aux 58 gravures que Theodoor van Thulden réalisa au ). , soucieux de trouver de nouveaux espaces la transforma de 1738 à 1741, puis de 1773 à 1774, en fonction des disponibilités offertes par le trésor royal. Musée Le musée , ouvert depuis 1986, occupe près de 15 salles de l'aile et retrace la vie de l'Empereur à travers une série de portraits (peintures et sculptures), une collection d'orfèvrerie (nef de l'Empereur en vermeil réalisée en 1804 par Henri Auguste, montre de col de Marie-Louise), d'armes (épée du sacre de 1801 issue de la manufacture d'armes de Versailles, sabre des empereurs créé en 1797), de décorations, de céramiques (services de l'Empereur), d'habits (habits du sacre, uniformes, redingote de l'Empereur), et de souvenirs personnels. Les pièces du premier étage évoquent le sacre (tableau de François Gérard datant de 1804), les campagnes de l'Empereur, sa vie quotidienne (bureau mécanique réalisé par Jacob-Desmalter), l'impératrice Marie-Louise en grand costume ou faisant le portrait de l'empereur (tableau d'Alexandre Menjaud), ou encore la naissance du roi de Rome (berceau en bronze de 1811 créé par Thomire et Duterme, jouets). Les lieux ont néanmoins gardé leur apparence d'appartements princiers grâce aux meubles et objets d'arts qu'ils présentent. Gros pavillon Le Gros pavillon est un pavillon d'angle qui remplace le pavillon des Poesles, appelé ainsi à cause des poêles à l'allemande qui y ont été installés. Il a été édifié par Jacques-Ange Gabriel en 1750, avec un toit d'ardoises mansardé et percé de plusieurs œils-de-bœuf. L'ancienne chambre de dans le pavillon des Poêles faisait office de grand cabinet de la reine ; ornée par Jean Cotelle, elle était décorée de paysages à sujets bibliques peints par Henri Mauperché vers 1664. Son plafond était peint en camaïeu. Toute la chambre a été détruite en 1750, lors de la reconstruction du pavillon. Musée Chinois Le musée Chinois, installé en 1863 par l'impératrice Eugénie au rez-de-chaussée du Gros pavillon, a été constitué grâce au butin de l'expédition franco-anglaise contre la Chine en 1860, jouissant notamment de la mise à sac du palais d'Été de l'empereur de Chine, et grâce à la venue en 1861 d'une délégation d'ambassadeurs siamois qui complètent la collection par plusieurs présents. La scène est d'ailleurs illustrée par une peinture de Gérôme. Les salons qui composent ce musée, aux décors de style Second Empire, furent restaurés en 1991. La visite commence par un autel servant à brûler les encens, en fonte peinte datant de 1857. Antichambre L'antichambre conserve notamment un palanquin royal siamois et un trône palanquin avec son parasol, des selles et des armes offertes lors de la visite des ambassadeurs du Siam. Salon-galerie Cette pièce présente plusieurs tables de jeu, dont deux billards, ainsi qu'une sculpture de Charles Cordier, Une femme arabe, datant de 1862, en marbre, onyx et métal argenté. Cette pièce était autrefois ornée du tableau de Winterhalter représentant l'impératrice Eugénie en compagnie de ses dames d'honneur, aujourd'hui au château de Compiègne. Grand salon Cette pièce, parfois appelée « salon du lac » est ornée de tentures cramoisies et meublée de fauteuils capitonnés, de mobilier d'ébène et d'objets de Chine et du Siam. Vaste salle de sur , elle présente des objets d'Extrême-Orient en tant qu'éléments décoratifs. Le salon est meublé de trois tables recouvertes de tapis cramoisis à franges vertes, de dix-huit chaises légères en bois verni de noir fabriquées à Chiavari, en Italie, de canapés, de divans, et de fauteuils garnis de cotteline verte, de lampas de style chinois ou de cuir. Sur un mur, deux portraits de cour, l'un représentant , par Hyacinthe Rigaud, et l'autre Marie Leszczyńska en costume de sacre, d'après Louis Tocqué. Cabinet de laque Ce cabinet est décoré de 15 panneaux issus de paravents de laque chinois datant du . Il conserve les objets issus du sac du palais d'été, comme des vases et émaux cloisonnés chinois du , et un grand stupa de tradition tibétaine en laiton doré rehaussé de turquoises abritant une statuette du Bouddha. Les étagères d'angles présentent une collection de porcelaine chinoise des . Les vitrines abritent quant à elles des porcelaines, des jades blancs et verts, des cristaux de roche, des armes, des bijoux, ainsi qu'une réplique de la couronne royale siamoise en or incrusté de rubis, perles et émeraudes. Le plafond du cabinet est orné de trois tissus de soie réalisés par les manufactures impériales chinoises au et représentant les bouddhas du passé, du présent, et du futur, entourés de disciples. Ailes de la cour des Princes Appartement des Chasses L'appartement des Chasses (dit aussi « appartement du Prince impérial » de 1856 à 1868) donne sur la cour Ovale et fait le lien avec la galerie de Diane. Construit sous , mais agrandie aux , cette partie du château a abrité trois appartements de suite. Le terme d'appartement des Chasses était réservé, sous la Restauration, aux pièces situées au premier étage de l'aile, mais fut étendu au rez-de-chaussée lorsque de nouveaux décors furent réalisés sous le règne de Louis-Philippe. Les appartements ont été habités par le cardinal Barberini en 1625, par Mazarin pendant la régence d'Anne d'Autriche, et par le duc et la duchesse d'Orléans sous . Ils sont occupés par le Cardinal de Fleury en 1743, par mesdames de Lauraguais et de Flavacourt en 1744, par Marie-Thérèse-Raphaëlle d'Espagne en 1745, par Marie Leszczynska en 1746, et par madame Élisabeth, duchesse de Parme, en 1749. Ils sont habités par Marie-Josèphe de Saxe de 1747 à 1767, puis par le maréchal d'Estrées et la comtesse de Coigny en 1767, et par en 1768. Ils sont de nouveau occupés en 1773, à l'étage par la comtesse d'Artois, et au rez-de-chaussée par le dauphin Louis, puis par le comte d'Artois. Sous l'Empire, les appartements accueillent le baron de Dalberg en 1804, et Marie-Julie Clary en 1807. Ils sont occupés par le duc de Bourbon, puis par le duc d'Angoulême sous la Restauration. Pendant la monarchie de Juillet, ils sont habités par le duc d'Orléans, et par les ducs d'Aumale et de Montpensier à partir de 1833. Ils reçoivent en mai 1837, Augusta de Hesse-Hombourg et Hélène de Mecklembourg-Schwerin, avant de loger en 1838. le duc de Wurtemberg, sa femme Marie, et son fils. Ils reçoivent enfin la duchesse de Kent en 1844, le prince et la princesse de Joinville en 1845, et le prince et la princesse de Salerne en 1846. Sous le Second Empire, ils accueillent Lucien Bonaparte et la princesse Murat en 1853, et sont occupés par le prince Impérial de 1856 à 1868. Abandonnés en 1870, les appartements des chasses furent rouverts à la visite en 1938, en tant qu'appartement de Louis Bonaparte, avant d'être de nouveau fermés à la fin des années 1960. Un récent projet, mené par Yves Carlier, conservateur en chef, a permis d'ouvrir en son sein une « galerie des meubles », réunissant près de 80 objets. Un escalier d'honneur, édifié en 1768 à l'emplacement d'un ancien escalier du , est orné sous Louis-Philippe de tableaux d'Alexandre-François Desportes et Jean-Baptiste Oudry représentant des scènes de chasse et des natures mortes. Le salon est orné de vastes tableaux de Jean-Baptiste Oudry (Chasses de Louis XV, Cerf aux abois dans les rochers de Franchard, Bois de cerf bizarre sur fond de planches datant de 1735) et de Jean-Jacques Bachelier (Bois de cerf exécutés en 1835) illustrant les chasses royales dans la forêt de Compiègne. La chambre est également ornée de scènes de chasses de Compiègne et Fontainebleau. Elle est notamment meublée du lit et de la table de nuit du Prince impérial, livrés en 1864. Le rez-de-chaussée fut habité par l'impératrice Eugénie, qui le fit restaurer à partir de 1861. Bâtiments du Au cours du , le château de Fontainebleau n'a subi que peu de transformations extérieures. Les modifications ont surtout eu lieu à l'intérieur, par l'installation de nouveaux décors, l'aménagement de nouvelles salles, qui parfois perdent leur fonction d'origine. Ces aménagements ont surtout eu lieu sous les règnes de , , et Louis-Philippe. On peut néanmoins noter la construction en 1834 (sous Louis-Philippe), d'un petit pavillon, dit « pavillon Louis-Philippe », jouxtant la galerie de Diane. Cependant, sous le règne de , s'ouvre une nouvelle ère d'aménagements et de constructions, qui verra notamment naître le musée Chinois de l'impératrice Eugénie au rez-de-chaussée du Gros pavillon, et surtout le théâtre de , à l'extrémité de l'aile . Théâtre de Ce théâtre, ainsi que le foyer de l'Empereur et les salons annexes, ont été aménagés à l'extrémité ouest de l'aile à partir de 1857, sur les plans de l'architecte Hector Lefuel. Disposant d'environ quatre cents places (dont une centaine debout) sur une surface de sur 15, le théâtre s'inspire des décors de l'opéra royal de Versailles. le fit construire pour l'impératrice Eugénie et recevoir la bonne société lors de soirées privées (ce ne fut jamais un théâtre public) ; pour des raisons de coût (il était compliqué à chauffer et faire venir les acteurs et les musiciens de loin par le train était onéreux), seulement une quinzaine de représentations y furent données sous son règne. Conservant encore tous ces décors réalisés par Voillenot, son mobilier, et ses boiseries, le théâtre possède toujours sa machinerie d'origine, et renferme également une collection exceptionnelle d'une vingtaine de décors de scènes, dont certains remontent au règne de . À la chute du Second Empire, le théâtre est fermé ; il rouvre au début du pour seulement quelques représentations. Les dégradations du temps font que le lustre central tomba en 1926. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, les troupes allemandes y font donner quelques concerts mais l'administration déclare en 1941 le lieu inapte aux spectacles en raison de sa vétusté. Une restauration débute en 2007, grâce au mécénat d'Abou Dabi (pour dix millions d'euros, en contrepartie de quoi la salle est renommée théâtre Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane) : elle a permis de conserver au maximum les tissus, décors et objets d'origine. L'inauguration a lieu le , en présence du cheikh et de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti. Le théâtre est depuis visitable mais n'aura pas pour vocation à ce que des pièces s'y déroulent . Cours et parc Cours Cour du Cheval Blanc La cour du Cheval Blanc, dite aussi « cour des Adieux » ou « cour d'honneur » de forme rectangulaire, est une ancienne basse-cour puis cour de service, qui devient très tôt une cour de parade. L'ensemble s'est construit sur cinq siècles, ce qui explique sa grande diversité architecturale. Cette cour acquiert son nom grâce à un moulage en plâtre de la statue équestre de Marc Aurèle au Capitole, réalisé par Vignole pour Catherine de Médicis, installé entre 1560 et 1570, disparu en 1626, et dont une petite dalle, dans l'allée centrale, rappelle l'emplacement. La statue est couverte en 1580 d'un toit pour la protéger des intempéries. Cette cour est originairement close par quatre ailes du château, dont la démolition de l'aile ouest (dite « aile de Ferrare » en raison de sa proximité avec l'hôtel du même nom), est prévue dès le . Fermée sur trois côtés depuis la démolition de cette aile remplacée par une grille d'honneur, aux décors napoléoniens (aigles en plomb doré, ornements autour du portail d'entrée), réalisée par Hurtault en 1808, la cour regarde désormais à l'ouest sur la ville. Le fameux escalier du Fer-à-cheval est réalisé en 1550 par Philibert Delorme, puis refait entre 1632 et 1634 par Jean Androuet du Cerceau. Composé de deux monumentales volées chantournées parallèles de 46 marches à palier intermédiaire, il rompt avec l'escalier à vis médiéval et présente une apparence comparable à celui du château d'Anet, créé aussi par Delorme. Cour Ovale La cour Ovale, au centre du château, tient sa forme singulière de l'ordonnancement de l'ancien château fort, celui-ci délimitant une cour octogonale aux angles arrondis. Elle est en partie délimitée par des façades en grès sur lesquelles court une galerie continue supportée par une rangée de colonnes. Elle fut considérablement modifiée sous (celui-ci la fit agrandir à l'est et fermer par la porte du Baptistère). Cour de la Fontaine Cette cour est délimitée par l'aile des Reines-mères et le Gros pavillon, l'aile de la galerie François , et l'aile de la Belle Cheminée. La fontaine, située en face de l'étang des carpes, à l'extrémité de la cour, donnait une eau très pure, réservée au roi, d'où l'affectation de deux sentinelles à la garde de la fontaine de jour comme de nuit pour éviter tout empoisonnement. La fontaine, élevée en 1543 par le Primatice, était ornée d'une statue d'Hercule par Michel-Ange. Le monument actuel a été construit en 1812, et est surmonté d'une statue représentant Ulysse, exécutée par Petitot en 1819 et installée au sommet de la fontaine en 1824. Autres cours Cour des Mathurins La cour des Mathurins se situe au nord du château de Fontainebleau, et a joué le rôle de cour de service dès le . Son nom lui vient des premiers habitants du lieu, des religieux trinitaires, aussi appelés Mathurins. Elle est aujourd'hui aménagée en parking administratif. Cour des Princes La cour des Princes ou « cour de la Conciergerie » a reçu sa forme rectangulaire et étroite lors de l'élévation progressive des ailes de la galerie de Diane, des appartements des Chasses et de la conciergerie. Cour des Offices La cour des Offices ou « cour des Cuisines », édifiée par entre 1606 et 1609, est accessible par une entrée gardée par deux hermès en grès réalisés par Gilles Guérin en 1640. De forme rectangulaire, elle est fermée par trois ailes de bâtiments en grès, briques et moellons au style sobre, ponctuées de pavillons trapus. Parc et jardins Le parc de Fontainebleau s'étend sur 115 hectares. Celui qui s'élevait sous nous est connu grâce aux dessins de Du Cerceau et à ses planches gravées dans son ouvrage… des plus excellents bastiments de France. Jardin de Diane Le jardin de Diane, au nord du château, fut créé par Catherine de Médicis sur un espace déjà aménagé par et portait à l'époque le nom de jardin de la Reine. Tracé à la française, le jardin fut réaménagé par et cloisonné au nord par une orangerie. Il fut de nouveau remanié sous . Au , sous puis Louis-Philippe, le jardin fut transformé en jardin anglais et l'orangerie détruite. Il doit son nom à la fontaine de Diane, placée en son centre, commandée en mai 1603 par Henri IV à l'ingénieur fontainier Tommaso Francini. L'année précédente, le roi avait par soucis de conservation retiré de ce jardin la précieuse statue antique de marbre blanc aujourd'hui exposée au Louvre et connue sous le nom de Diane de Versailles. Au nom du roi, un marché de restauration avait été signé en entre le surintendant des bâtiments Jean de Fourcy et le sculpteur Barthélemy Prieur auquel avait également été commandé un premier tirage de bronze de la « Diane » pour remplacer le marbre enlevé du jardin de Fontainebleau. Dès le mois d', Pierre Biard l'Aîné, architecte et sculpteur ordinaire du roi, avait été chargé de l'exécution des quatre têtes de cerf et des quatre chiens limiers assis en bronze, destinés à orner le piédestal. Posé au centre d'un bassin circulaire à gradins, ce piédestal présente une base de forme cubique, recouverte de marbre noir et blanc, surmontée d'un tambour de pierre pour accueillir la statue. Lorsque, sur ordre du Directoire, tous les bronzes et marbres furent réquisitionnés et transférés dans le futur musée du palais du Louvre, la fontaine de Diane fut dépouillée de la partie inférieure du piédestal, en marbre, et de ses bronzes. Napoléon la fit partiellement restituer en 1813 avec la seule partie haute (ronde) du piédestal. C'est alors que l'on commit l'erreur d'apporter du château de Marly la Diane à la biche, fondue par les frères Keller en 1684. On ne prit conscience de cette confusion qu'en 1877, lorsque le bronze d'origine de Barthélemy Prieur « signé et daté B.-P. 1602 » fut par hasard découvert et identifié au château de la Malmaison. Il rejoignit les bronzes de Pierre Briard, toujours conservés au Louvre et fut finalement rendu à Fontainebleau et mis à l'abri dans la galerie des Cerfs. La fontaine recouvra en 1964 son piédestal carré avec ses chiens assis et ses têtes de cerf en bronze. Rétablie dans son état du début du et surmontée de la Diane à la biche des frères Keller, proche de celle de Barthélemy Prieur, la fontaine de Diane se présente aujourd'hui telle que les frères Francini l'avaient conçue. Les jardins sont bordés à l'est par l'aile de la galerie des Cerfs en brique et pierre, et par le jeu de paume à l'ouest. Jardin anglais Abandonné après la Révolution, l'espace constituant aujourd'hui le jardin anglais a été recréé en 1812 par l'architecte Maximilien Joseph Hurtault selon les vœux de . Cependant, les lieux ont été aménagés dès le règne de , qui y avait fait élever un « jardin des Pins ». Ce jardin, connu par les planches de Du Cerceau comme le « jardin du Clos de l'Étang », était disposé à l'emplacement de l'ancien clos des religieux trinitaires. Un marché, passé en 1538 avec Claude de Creil prévoyait plusieurs travaux : l'accroissement d'un petit jardin cultivé, la plantation de vignes, de saules, et la semence de graines de pins. En 1535 déjà, deux laboureurs de Marrac, près de Bayonne, avaient apporté des essences de pins maritimes. Le roi l'embellit alors de deux fabriques : le pavillon de Pomone (pavillon de repos construit en 1530 à l'angle nord-ouest, orné de deux fresques de l'histoire de Vertumne et Pomone par le Rosso et le Primatice, qui fut détruit en 1566) et l'actuelle grotte du jardin des Pins. Même après la disparition de ces arbres, le nom lui est resté, et y plante le premier platane, essence rare à l'époque. Plus nombreux aujourd'hui, les platanes (Platanus) côtoient plusieurs cyprès chauves (Taxodium distichum). Le jardin est aujourd'hui composé de bosquets et d'une rivière artificielle. Les essences actuellement présentes dans le jardin sont composées notamment d'épicéas, de cyprès chauves, de tulipiers de Virginie et de Sophoras du Japon, dont les plus anciens datent du Second Empire. Le jardin est orné de plusieurs sculptures d'extérieur, parmi lesquelles deux copies d'antiques en bronze du : le Gladiateur Borghèse et le Gladiateur mourant, ainsi qu'une œuvre de Joseph-Charles Martin : Télémaque assis dans l'île d'Oygie. Grotte du jardin des Pins Cette grotte, située au rez-de-chaussée du pavillon sud-ouest de la cour du Cheval Blanc et caractéristique du goût pour les nymphées au , présente des arcades à bossages rustiques soutenues par des atlantes se présentant sous la forme de satyres monstrueux ouvrant sur un intérieur orné de fresques (animaux en reliefs, cailloux, coquillages) L'architecture, due à Serlio ou à Primatice (les avis sont divergents) avec une influence certaine de Jules Romain, fut très vraisemblablement réalisée en 1545, tandis que le décor intérieur ne fut terminé que sous . Grâce à deux dessins préparatoires conservés au musée du Louvre, on sait que Primatice est le concepteur des compartiments peints à fresque. La grotte des Pins a fait l'objet d'importantes restaurations, en 1984-1986 puis en 2007, qui ont permis de rétablir la composition initiale du décor de la voûte et de replacer le sol à son niveau ancien. Fontaine Bliaud Située au milieu du jardin, au creux d'un bosquet, la fontaine Bliaud ou Blaut, appelée Belle-Eau dès le et qui donna son nom au château, s'écoule dans un petit bassin carré à pans coupés. Étang des Carpes Au centre d'un vaste étang peuplé de carpes, dont les premiers spécimens, une soixantaine, furent offerts à par Charles de Lorraine, s'élève le pavillon de l'Étang, un abri d'agrément octogonal à toiture basse, sobrement décoré, édifié sous , reconstruit sous en 1662 et restauré par . Il devient enfin un lieu de fêtes nautiques sous le règne de et de l'impératrice Eugénie. Les sept de ses huit faces du pavillon sont fenestrées, donnant un point d'accès sur la face nord et faisant ainsi face à la cour de la Fontaine. Une carte de la fin du atteste la présence d'un jardin de l'Étang sur une partie du plan d'eau actuel, dont l'accès était possible depuis la cour de la Fontaine. Parterre Le « Parterre » ou « Grand jardin », ou encore « jardin du roi » a été créé sous , et retracé sous puis redessiné par André Le Nôtre. Les bassins du Tibre et du Romulus puisent leur nom dans un groupe sculptural qui les orna successivement aux . Fondu pendant la Révolution, le Tibre, moulé à nouveau d'après l'original conservé au Louvre a aujourd'hui retrouvé sa place. Le bassin central fut orné en 1817 d'une vasque succédant à une fontaine en forme de rocher dite le « pot bouillant » qui existait à cet emplacement au . Clos de murs entre 1528 et 1533, Serlio avait imaginé pour ce jardin un pavillon d'agrément. Aménagé entre 1660 et 1664, il comportait des rinceaux formant les chiffres du roi et de la reine-mère Anne d'Autriche, qui disparurent au . Les terrasses furent plantées de tilleuls sous . Le bassin des cascades a été édifié en 1661-1662 à l'extrémité du Parterre, mais depuis le , ne présente plus qu'un bassin aux niches ornées de marbre. Le bassin est orné en son centre, depuis 1866, d'un Aigle défendant sa proie en bronze, œuvre de Cain (fonte réalisée par Vittoz). Parc Le parc de près de 80 hectares a été créé sous , qui y fait creuser le Grand canal de de long entre 1606 et 1609, et y fait planter plusieurs essences d'arbres, notamment des sapins, des ormes et des arbres fruitiers. Précédemment avait vers 1530 établi la « Treille du Roi » où était cultivé, sur la face sud du mur, le chasselas doré de Fontainebleau. Le canal, précédant de près de soixante ans celui de Versailles, devient vite un lieu d'attraction. On pouvait s'y promener en bateau et y fit naviguer une galère. Il est alimenté par plusieurs aqueducs établis au . Léonard de Vinci C'est en 1692 qu'apparaît pour la dernière fois, dans les inventaires de Fontainebleau, le tableau de Léonard de Vinci, Léda et le cygne. Les tableaux qui étaient conservés dans l'appartement des Bains, sous la galerie François ont souffert de l'humidité. Le peintre Jean de Hoey, petit-fils de Lucas de Leyde, a été nommé « garde des tableaux » au château de Fontainebleau en 1608, pour « les peintures des vieux tableaux de Sa Majesté au château de Fontainebleau, tant pour rétablir ceux qui sont gastez, peints à l'huile sur bois ou sur toile, ensemble pour nettoyer les bordures des autres tableaux à fresque des chambres, salles, galeries, cabinets d'iceluy château ». Son petit-fils, Claude (1585-1660), a suivi l'installation des tableaux de Fontainebleau qui ont été déplacés au palais du Louvre. Le château aujourd'hui Liste des directeurs du château de Fontainebleau 2006 : Amaury Lefébure 2006-2009 : Bernard Notari 2009-2021 : Jean-François Hebert 2021 - en cours : Marie-Christine Labourdette Château : quelques chiffres Le château de Fontainebleau, entièrement meublé, a cinq hectares de bâti et recensées, de planchers, deux hectares de toitures, cinq cours, un parc et trois jardins sur et pas moins de mobiliers (la majorité étant entreposés dans les réserves) dont une centaine de pendules qui sont réglées hebdomadairement. Tourisme : quelques chiffres Il est nécessaire de différencier, dans l'appréciation des chiffres du tourisme sur le site du château de Fontainebleau, le château lui-même (musée national du château de Fontainebleau), le domaine (château, jardins et parc), et un troisième ensemble plus large englobant le château, ses jardins, son parc et la forêt de Fontainebleau environnante. Le château de Fontainebleau a reçu en 2011, puis en 2012 en hausse de près de 4 % par rapport à 2011. Le château et son parc constituent en 2011 le deuxième site le plus visité du département de Seine-et-Marne (derrière Disneyland Paris, de visites). En tout, château, jardins et forêt de Fontainebleau accueillent quelque treize millions de visiteurs par an. En 2017, le musée national du château de Fontainebleau attire , ce qui en fait le culturel et de loisirs du département derrière Disneyland Paris, la Vallée Village et la cité médiévale de Provins. Représentations culturelles Littérature Sous , le château fut célébré par les poètes italiens Luigi Alamanni et Paolo Pietrasanta, protégés par le roi. Par ailleurs, le château fut utilisé comme décor de nombreux romans et œuvres littéraires : Le Mémorial de Sainte-Hélène écrit par Emmanuel de Las Cases pour retracer les mémoires de Napoléon décrit dans le détail la période bellifontaine de l'Empereur ; un passage de L'Éducation sentimentale, histoire d'un jeune homme de Flaubert se déroule à Fontainebleau, lorsque Frédéric Moreau, fuyant l'agitation de Paris durant l'été 1848, y trouve le repos et fait une visite détaillée du château où il mesure sa différence de milieu et de culture avec la Maréchale, sa maîtresse. C'est également lors d'un séjour au château que Prosper Mérimée écrit et dicte sa célèbre dictée en 1857 à la demande de l'impératrice Eugénie pour distraire la cour de . Musique Dès le règne de , alors que Fontainebleau devient progressivement un véritable pôle culturel, le château est le théâtre de nombreuses représentations musicales, de bals, et les compositeurs français à la suite de la cour de France, séjournent au château. On note la présence des compositeurs Claudin de Sermisy et Clément Janequin dans la cour de . Dans la dernière moitié du siècle, et en particulier sous le règne d', les œuvres de Roland de Lassus et Claude Goudimel sont jouées au château. Cette démarche artistique sera poursuivie au siècle suivant, avec la venue de Jean-Baptiste Lully, Michel-Richard de Lalande, Marc-Antoine Charpentier, François Couperin, et Marin Marais. Le est particulièrement marqué par la venue, sur ordre de Louis-Philippe, de l'opéra de Paris qui interprète en 1835 Le Comte Ory de Rossini. À partir de 1921, sous l'influence du général Pershing, le château accueille le Conservatoire américain de Fontainebleau sous la direction de Francis Casadesus et Charles-Marie Widor, mais c'est la personnalité de Nadia Boulanger qui marquera de 1949 à 1979 la vie musicale du lieu avec ses cycles d'enseignement et les concerts organisés durant la saison estivale dans la salle du jeu de paume. De nos jours, le château est toujours très actif dans ce domaine qu'il a toutefois étendu à d'autres formes de créations comme l'architecture. En 2012, la chanteuse américaine Lana Del Rey y tourne son clip Born to Die, réalisé par Woodkid. Dans celui-ci, elle siège sur un trône entourée de tigres en plein milieu de la chapelle de la Trinité, est allongée sur le capot d'une voiture sur le côté est du Parterre et marche le long de la galerie François . Le , Norman Thavaud sort sur sa chaîne YouTube le clip vidéo de la chanson Assassin des templiers réalisé par Théodore Bonnet, et avec la participation Squeezie, dans le cadre d'une collaboration pour la promotion du jeu vidéo Assassin's Creed. Le , de à , plusieurs scènes sont ainsi tournées sur les toits, la cour Ovale, la chapelle Saint-Saturnin et la galerie des Fleurs. En 2019, Aya Nakamura y filme le clip de son titre Pookie. L'artiste/DJ britannico-norvégien Alan Walker y tourne le clip de sa chanson à succès Alone, Pt. II. Cinéma Le château de Fontainebleau, grâce à son cadre historique, a été le théâtre de nombreux tournages cinématographiques. Devant la recrudescence des demandes de tournage de films dans l'enceinte du domaine du château de Fontainebleau, la Caisse nationale des monuments historiques publie, le , une note limitant les prises de vues dans les appartements et les jardins aux scènes à caractère historique. Bien qu'une partie de l'intrigue des Jardins du Roi (2014), d'Alan Rickman, se déroule au château de Fontainebleau, le film a entièrement été tourné en Angleterre, de sorte qu'aucune scène n'a été tournée au château. Numismatique et billetophilie Les premières esquisses du billet de 10 000 francs Bonaparte font apparaître au verso l'aile de l'escalier du Fer-à-cheval du château, avant qu'elle ne soit remplacée par l'hôtel des Invalides. Événements récurrents Festival de l'histoire de l'art Depuis 2011, le château constitue le cœur de chaque édition annuelle du Festival de l'histoire de l'art de Fontainebleau. Administration du château Jusqu'à la Révolution, le château dépendait de l'administration des Bâtiments du roi. Le surintendant des Bâtiments nommait un contrôleur des bâtiments du roi responsable du château : Antoine de Roquelaure (1592-1599). Jacques Le Roy (1595-1599), adjoint, surintendant de facto. Sébastien Zamet (1599-1614). Jean Zamet (1614-1622). (1622-1636). Jeanne de Goth (de facto). Antoine Petit jusqu'en . Pierre d'Estrechy. Ange-Jacques Gabriel en 1740. Louis de Cotte jusqu'en 1749. Louis-François Thourou de Moranzel jusqu'en 1776. Nicolas Marie Potain. Antoine-François Peyre. Gouverneur du château de Fontainebleau : Melchior de Polignac, entre 1825 et 1830. Auguste Luchet, en 1848. Antoine-Victor Deshorties de Beaulieu. Conservateur du château de Fontainebleau : Louis Carrière, entre 1882 et 1901. Jean Alboize, de 1901 à 1904. Étienne Pallu de La Barrière en 1904-1905. Robert Rey, entre 1930 et 1936. Charles Terrasse, entre 1937 et 1964. Boris Lossky, entre 1965 et 1970. Jean-Pierre Samoyault, entre 1970 et 1994. Architecte du château de Fontainebleau : Étienne Leroy, entre 1804 et 1810. Louis Boitte, entre 1877 et 1900. Albert Bray, architecte en chef entre 1922 et 1954. Jacques Warnery, architecte en chef entre 1954 et (jour de son décès). Rogatien de Cidrac, architecte en chef entre 1959 et 1976. Notes et références Notes Références Sources (non consultable) (non consultable) ; Jean-Pierre Samoyault, "Fontainebleau" in Les Gabriel, 1982, Paris, Editions Picard, 331 p. p. 214-231 & 203-304. ; (non consultable) (non consultable) Annexes Bibliographie Père Pierre Dan, Le Trésor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau, Paris, 1642. Abbé P. Guilbert, Description historique des château, bourg et forest de Fontainebleau, Paris, 1731, 2 vol.Monographie du palais de Fontainebleau, deux tomes, dessinée et gravée par M. Rodolphe Pfnor, texte historique et descriptif par M. Champollion-Figeac, 1863-66. Léon Deroy, Les Chroniques du château de Fontainebleau, P.Roget et Cie, 1909, 266 pages Eugène Müntz, Émile Molinier, Le château de Fontainebleau au d'après des documents inédits, Paris, 1886 (lire en ligne) Louis Dimier, Le Château de Fontainebleau et la cour de François , Calmann-Lévy, 1930, 234 pages Félix Herbet, Henri Stein, Le Château de Fontainebleau : les appartements, les cours, le parc, les jardins, , Paris, 1937 Robert Rey, Histoire mobilière du Palais de Fontainebleau, La Révolution, Librairie de France, Paris, 1938 André Mazelet, Le Château de Fontainebleau, Alpina, 1943 Charles Terrasse, Le Château de Fontainebleau, H.Laurens, 1946, 107 pages Marc Foucault, Emmanuel Boudot-Lamotte, Georges Pillement, Le Château de Fontainebleau, éditions Tel, 1947 Clément Mesdon, Le Château de Fontainebleau, Atlas, 1983, 76 pages Jean-Marie Pérouse de Montclos, Fontainebleau, Éditions Scala, Paris, 1998 Fr. Boudon, J. Blecon, C. 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https://fr.wikipedia.org/wiki/Confucianisme
Confucianisme
Le confucianisme, Rújiā (儒家) « école des lettrés » puis Rúxué (儒学) « enseignement des lettrés » , est l'une des plus grandes écoles philosophiques, morales, politiques et dans une moindre mesure religieuses de Chine. Elle s'est développée pendant plus de deux millénaires à partir de l'œuvre attribuée au philosophe Kongfuzi, « Maître Kong » 孔夫子 (551-479 av. J.-C.), connu en Occident sous le nom latinisé de Confucius. Après avoir été confrontée aux écoles de pensée concurrentes pendant la période des Royaumes combattants et violemment combattue sous le règne de Qin Shi Huang, fondateur du premier empire, elle a été imposée par l'empereur Han Wudi (-156 ~ -87) en tant que doctrine d'État et l'est restée jusqu'à la fondation de la République de Chine (1911). Elle a aussi pénétré au Viêt Nam, en Corée et au Japon où elle a été adaptée aux circonstances locales. À partir du milieu du se sont dégagés divers courants constituant le néoconfucianisme (Lǐxué 理学, Dàoxué 道学, Xīnxué 心学), qui en est devenu la version officielle au . Sous la dynastie Qing est apparu le Hànxué (漢学), critique du néo-confucianisme, puis au , le nouveau confucianisme. La Chine est depuis deux millénaires régie par un système de pensée complet formé du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme, le confucianisme exerçant la plus grande influence. L'influence de Confucius en Asie orientale est telle qu'on peut la comparer à celles de Platon et Jésus en Occident. Il n'est pas le fondateur d'une religion, mais a créé avec ses disciples, sur la base de la pensée de son époque, un système rituel achevé et une doctrine à la fois morale et sociale, capable de remédier selon lui à la décadence spirituelle de la Chine de l'époque. Pendant la révolution culturelle chinoise, une propagande politique initiée par Mao Zedong en 1973 faisait la critique de Confucius, associée systématiquement à celle de Lin Piao, sous le nom de Pi Lin, Pi Kong. Morale confucéenne Confucius est convaincu que la réforme de la collectivité n'est possible qu'à travers celle de la famille et de l'individu. Les hommes de l'Antiquité, dit-il, À la lumière de l'analyse de la littérature classique confucéenne (tel par exemple), qui doit être considérée comme le support des préceptes confucéens, il apparaît que le confucianisme a servi dans l'histoire de l'Asie de l'Est d'outil politique pour les gouvernants permettant la constitution de barrières hermétiques entre les divers groupes sociaux, mais a particulièrement institué un ordre hiérarchique très marqué au sein même du cercle familial, où l'épouse doit être soumise aux ordres de son mari, à qui elle doit témoigner quotidiennement son respect et sa gratitude. Ainsi, selon la morale confucéenne, dans cette même dynamique de pacification du corps social, d'ordre et d'harmonie, les enfants se doivent d'être obéissants à leurs aînés et faire preuve en toute situation de piété filiale (父母愛之, « aimer ses parents »). Plus globalement, le confucianisme permet l'émergence d'une classification verticale très poussée des couches de la société, érige en tant que dogme l'obéissance aux puissants et contribue à placer au centre l'homme, la femme n'ayant que peu voix au chapitre au regard des textes classiques. Même si l'importance des principes moralistes confucéens a quelque peu décliné en République populaire de Chine à la suite de la Révolution culturelle, l'influence latente que le confucianisme exerce encore de nos jours, par exemple sur le modèle social de la Corée du Sud, mais aussi du Japon (respect des ancêtres, piété filiale, obéissance aux aînés, patriarcat), est centrale. Confucius a accordé un rôle très important à la musique, synonyme d'ordre, d'harmonie et d'expression de sentiments nobles et élevés. La musique classique confucéenne, avec ses instruments, existe encore aujourd'hui en Asie, principalement en Corée. Le ren Le ren (仁, « sens de l'humain ») est une notion importante de la pensée de Confucius. Il se manifeste avant tout dans la relation à autrui et au premier chef dans la relation du fils au père (voir Piété filiale). C'est elle qui sert de modèle à toute relation : relation du prince et du sujet, du frère aîné et du frère cadet, du mari et de la femme et entre amis. L'ensemble est appelé « Cinq Relations » (五伦, wulun) ou « Cinq Constantes » (五常, wuchang). Leur respect induit confiance et bienveillance. De la cellule familiale, le ren peut ainsi s'étendre à l'humanité entière, illustrant la parole de Confucius : . Le ren ne peut être séparé du respect des rites (禮, li). Confucianisme et nature Confucius enseigne une morale et ne présente pas une métaphysique ou une cosmologie. Il recherche l’harmonie dans les relations humaines. La nature n’occupe pas de place dans sa pensée. C’est au que le néo-confucianisme créa sa cosmologie. Elle apparaît comme une ébauche d’une théorie scientifique de l’Univers voire une explication rationaliste du monde. Elle considère que l’interaction des forces de la nature est responsable de tous les phénomènes et mutations. Chaque organisme remplit avec précision sa fonction, quelle qu’elle soit, au sein d’un organisme plus vaste dont il n’est qu’une partie. Développement du confucianisme Les principaux disciples du maître sont nommés les Douze Philosophes et révérés dans les temples confucéens. Quand le confucianisme devient doctrine officielle pour le recrutement des fonctionnaires sous les Han antérieurs, on peut déjà y distinguer différents courants. Par la suite, deux mille ans d'interprétations, d’influences extérieures et de retours aux sources successifs ont continué à compliquer le tableau. Néanmoins, selon les philosophes du Xu Fuguan (徐復觀) et (牟宗三), les différents courants ont toujours gardé comme constante l’importance de la dimension sociale et éthique de leur pensée. Ces deux spécialistes estiment qu’un confucianiste n’examine pas les choses avec une attitude détachée, mais toujours concernée. On peut proposer de distinguer six périodes dans l’histoire du confucianisme : période classique de formation jusqu’à la dynastie Qin (-221) ; dynastie Han (-206 — 220) : reconstitution des textes perdus et rédaction de commentaires qui deviendront eux-mêmes l’objet d’études philosophiques ; apparition d'un confucianisme d'État ; du : apparition du xuanxue généralement rattaché au taoïsme, mais dont certains auteurs se considèrent comme des confucéens ; développement d’une philosophie bouddhiste chinoise qui influencera le confucianisme ; à partir du et jusqu’à la fin de la dynastie Ming (milieu du ) : apparition de penseurs et de courants influencés par le taoïsme et le bouddhisme, tout en cherchant à s’en démarquer, qui constituent le néoconfucianisme ; ce courant devient la version officielle du confucianisme sous les Yuan lorsque ses quatre livres principaux deviennent le programme de référence des examens impériaux. Le néo-confucianisme se diffuse en Corée, au Japon et au Viêt Nam où il acquiert une grande importance avec notamment ses ; dynastie Qing, à partir de la fin du : développement du courant Hanxue(漢学), « études Han », qui reproche aux philosophes des siècles précédents de s’être trop écartés du confucianisme originel et préconise le retour aux textes de l’époque Ha ; à partir du début du : développement du nouveau confucianisme sous l’influence de la philosophie occidentale (trois générations importantes : 1921-1949, représentants sont Xiong Shili et Ma Yifu ; puis 1950-1979, Fang Dongmei et Tang Junyi ; enfin 1980-2013, Cheng Zhongying). Confucius La relation entre le confucianisme et Confucius lui-même est ténue. Le confucianisme a profondément influencé l'Asie orientale pendant vingt siècles, néanmoins, les idées de Confucius n'ont pas été acceptées durant sa vie et il a souvent déploré le fait qu'il ne trouvait aucun maître à servir. De même que pour de nombreuses autres figures historiques majeures (Bouddha, Socrate, Jésus), on ne dispose pas de traces directes de ses idées ; ne sont parvenues jusqu'à nous que des paroles et des pensées recueillies par ses disciples dans un unique ouvrage : Les Analectes ou Entretiens de Confucius. Le confucianisme s’est développé à partir de l’interprétation qu’ont faite ses successeurs des thèmes des Analectes, mais aussi d’autres textes, appelés Cinq classiques, dont la rédaction, la compilation ou le commentaire lui étaient attribués à tort : Shijing, Shujing, Yijing, Lijing, Chunqiu. Le problème est aggravé par la vague d'éradication des idées discordantes durant la Dynastie Qin, plus de deux siècles après la mort de Confucius. Ce qui est parvenu de sa pensée jusqu'à nous est donc limité. Cependant, il est possible d'esquisser les idées de Confucius à travers les fragments qui restent. Confucius était un homme de lettres, qui se préoccupait des temps troublés qu'il vivait et allait de place en place en essayant de répandre ses idées politiques et d'influencer les nombreux royaumes luttant pour la domination de la Chine. L'affaiblissement de la Dynastie Zhou avait créé un vide, rempli par de petits États luttant pour le pouvoir. Intimement persuadé qu'il avait une mission, Confucius promouvait infatigablement les vertus des anciens rois et politiciens illustres, tels que le duc de Zhou (周公), et s’est efforcé de jouer un rôle politique, acceptant même à l’occasion l'invitation de souverains à la réputation douteuse comme le duc Ling de Wei. Néanmoins, bien qu'il ait été qualifié de « roi sans couronne », il n'a jamais eu l'occasion d'appliquer ses idées, a été expulsé de nombreuses fois et est finalement retourné dans ses terres natales pour passer la dernière partie de sa vie à enseigner. Les Entretiens de Confucius, l'œuvre la plus proche de la source de ses pensées, relatent des discussions avec ses disciples. Ce livre est une compilation de conversations, de questions et de réponses ou d’éléments biographiques, et non pas l’exposé d'un système de pensée cohérent. Une citation très célèbre de cette œuvre est N'utilisant pas le raisonnement déductif et la loi de non-contradiction à la différence de nombreux philosophes occidentaux, il recourt à des tautologies et des analogies pour expliquer ses idées. De ce fait, les lecteurs occidentaux pourraient penser que sa philosophie est confuse, ou que Confucius n'a pas d'objectif clair. Cependant, il a aussi dit . Tchouang Tseu, qui a écrit lui-même une grande partie des proverbes chinois connus en Occident, utilisera abondamment aussi les métaphores. Avant l'empire Les premières ébauches d'un vrai système ont été réalisées par des disciples ou des disciples de disciples. Le premier d'entre eux est Zi Si(子思), petit-fils de Confucius, à qui l’on attribue le Zhong Yong qui disserte sur la notion d’invariable milieu : pour une société et un État harmonieux, il faut que chacun soit fidèle à sa nature propre liée à la position sociale (zhicheng, 致誠, « être fidèle à sa nature »). Cette fidélité entraîne un état de sérénité, dont on ne doit s’écarter que par des sentiments conformes aux circonstances (zhonghe, 中和, « être en harmonie avec les circonstances »). Ce texte deviendra important surtout à partir du pour promouvoir le conformisme social et la modération. Durant la période philosophiquement fertile des Cent Écoles de Pensée, les figures les plus importantes du confucianisme sont Mencius (孟子), peut-être disciple de Zi Si, et Xun Zi(荀子)(ne pas confondre avec Sun Zi 孫子), qui développèrent les aspects éthique et politique du confucianisme, luttant contre les idées concurrentes pour gagner la confiance des dirigeants à l'aide de l'argumentation et du raisonnement. Ils se penchèrent particulièrement sur le thème de la nature humaine (renxing 人性). Elle est un thème essentiel chez Mencius, qui la considère comme fondamentalement bonne. Il ne semble pas avoir obtenu un très grand succès dans l’immédiat, mais devint un millénaire plus tard l’auteur principal des néoconfucianistes, la théorie de la bonne nature humaine constituant un élément essentiel de leur système métaphysique. La vision qu’a Xun Zi de la nature humaine est opposée à celle de Mencius ; il la considère comme fondamentalement mauvaise, mais s’accorde avec lui sur le rôle capital de l’éducation et des rites, qui peuvent la corriger. Certains de ses disciples, comme Han Fei Zi (韩非子), connurent un grand succès politique, mais sous la bannière légiste, s’étant ralliés à l’idée qu’un système pénal très sévère, et non l’enseignement moral préconisé par le confucianisme, faisait fonctionner la société. Ils aidèrent Qin Shi Huang à unifier la Chine sous un contrôle très strict des activités humaines. Ainsi, le rêve de Confucius d'une Chine unifiée et pacifiée fut-il réalisé sous une école de pensée diamétralement opposée à ses idées. Néanmoins, cette postérité légiste de Xun Zi peut aussi être vue comme une indication que l’opposition entre les différentes écoles de pensée n’est pas absolue. Reconnaissance officielle sous les Han Le confucianisme survécut aux épreuves de la dynastie Qin - autodafé des textes non techniques et interdiction d’enseigner le Shijing et le Shujing - grâce à des lettrés ayant mémorisé les textes et à des redécouvertes, dont la plus notoire est celle du trésor de Classiques dissimulé dans les murs de la maison ancestrale de Confucius. Bien que les premiers empereurs de la Dynastie Han semblent plutôt avoir été partisans du huanglao(黄老)taoïsto-légiste, les lettrés confucianistes n'étaient pas mal en cour. Peut-être pour rompre avec la clique huanglao dominée par sa grand-mère l'impératrice douairière Dou, peut-être influencé par des lettrés tels que Dong Zhongshu(董仲舒), Han Wudi(漢武帝)(-156 ~ -87) fit du confucianisme la philosophie d'État officielle en établissant en -136 des chaires impériales pour les « docteurs » des Cinq Classiques confucéens à l’exclusion de tout autre corpus. Une école fut créée en -124 à Chang'an pour la formation des talents recrutés pour le service de l’État. Ces mesures ne furent toutefois pas suffisantes pour certains lettrés qui, déçus, soutinrent l'usurpation de Wang Mang(王莽)(-45 ~ 23) qui promettait de revenir à l’âge d’or des premiers Zhou vanté par Confucius. En tout état de cause, l'étude des Classiques confucéens devint la base d'examens de recrutement ou de certification des fonctionnaires, faisant du confucianisme le noyau du système d'éducation chinois - bien que le plein régime des concours mandarinaux ne débute qu'au sous les Sui. Inculqué profondément dans le système de pensée des Chinois et de leurs politiciens, cette philosophie devint un courant politique important et l'idéologie sociale dominante, particulièrement à partir du , mais non sans s’être constamment enrichie des apports d’autres courants. Car le confucianisme qui séduisit le pouvoir Han, dont les écrits de Dong Zhongshu donnent un exemple, intégrait des éléments issus d’autres écoles (yin-yang, qi, cinq éléments), et s’accommodait des structures légistes conservées par les empereurs. Il ne se limitait pas aux propositions de perfection morale pour l’amélioration de la société, mais proposait une métaphysique dans laquelle le Ciel, la Terre et la société humaine étaient liés. Le Ciel, auquel un culte impérial était rendu, réagit positivement ou négativement aux actes de l’empereur et émet des signes lisibles par les sages. Confucius était dans ce système quasiment déifié comme le sage absolu qui avait su lire les signes et transmettre ce savoir dans les écrits qu’on lui attribuait, en particulier la version Gongyangzhuan du Chunqiu. Les Cinq classiques rédigés et commentés par lui contenaient des messages cachés et des présages qui devaient être retrouvés par les lettrés, qui les explicitaient dans des textes oraculaires appelés chenwei (讖緯). Wang Mang en fit grand usage pour justifier son usurpation. Ce confucianisme Han aux aspects ésotérico-magiques est appelé « École du nouveau texte » car, apparu au début de la dynastie, il se basait sur les textes récemment reconstitués. Les opposants à cette vision surnaturelle se regroupèrent pour leur part autour de textes découverts dans la seconde moitié du dans la maison ancestrale de Confucius, et constituent « l’École du texte ancien ». Ils voyaient Confucius seulement comme un homme modèle sans aspect surnaturel et préconisaient une exégèse plus rationnelle des classiques. Liu Xin et Yang Xiong en sont deux exemples représentatifs. Ils tentèrent d’imposer leur version, mais le Nouveau texte garda son ascendant sur les études confucéennes officielles. Les arguments des deux parties sont connus grâce au rapport du débat (58 ap. J.-C.) de la salle du Tigre blanc rédigé par Ban Gu. Vers la fin de la dynastie, Zheng Xuan (郑玄) tenta la synthèse des deux courants. Des Trois royaumes à la fin des Tang École du Nouveau texte ou du Texte ancien, à la chute de la dynastie Han les deux partis sont également blâmés pour s’être perdus en débats scolastiques stériles et avoir laissé se corrompre le système confucéen de sélection des sages, favorisant le délitement de l’empire. Des lettrés comme Wang Bi, He Yan, Guo Xiang et Xiang Xiu s’appuient alors sur le Yijing et des textes taoïstes (Daodejing, Zhuangzi) pour proposer une nouvelle métaphysique sur laquelle baser la formation des gouvernants et l’harmonie de la société. Leur courant de pensée est nommé « École du mystère » ou « École de la profondeur » (xuanxue) d’après une phrase du Daodejing. Parfois surnommé en Occident « néo-taoïsme », il peut aussi être considéré comme un maillon du confucianisme. En effet, Confucius reste le modèle parfait pour la plupart de ses penseurs. Ainsi, Wang Bi considère qu’il incarne mieux l’idéal taoïste du non-agir (wuwei) que Laozi (Lao Tseu) lui-même car, contrairement à ce dernier, il n’a rien écrit. Guo Xiang également place Confucius au-dessus de Laozi et Zhuangzi car ces derniers manquent d’après lui de l’expérience du monde. Les classiques restent primordiaux pour la formation des fonctionnaires, mais le grand empire reconstitué en 265 par les Jin est repoussé au sud du Chang Jiang en 316 et disparaît définitivement en 420. De nombreux États, dont plusieurs sont fondés par des membres d’ethnies non Han, le remplacent. Le destin du confucianisme d’État suit ces changements, soutenu par certains comme Liang Wudi ou négligé par d’autres. Des textes se perdent au cours des guerres. Parallèlement, le bouddhisme gagne du terrain, des moines devenant conseillers des souverains « barbares », et certains groupes taoïstes (Nouveaux Maîtres célestes, Shangqing) se structurent et obtiennent de l’influence auprès du pouvoir. Le grand empire est reconstitué en 581 par les Sui, rapidement suivis des Tang qui restent au pouvoir jusqu'en 907. Le système des examens est réinstauré sous les Sui. Au début des Tang, de nouvelles écoles pour lettrés sont fondées, un corpus officiel des Classiques est reconstitué et les rites confucianistes sont réinstaurés. Néanmoins, le taoïsme et le bouddhisme ont aussi une grande influence en cour et au sein de l’aristocratie. La philosophie bouddhiste, en particulier, sous la forme de courants tels que Tiantai ou Huayan, séduit les élites. Une réaction contre l’emprise du bouddhisme se dessine chez certains confucianistes, comme Han Yu et Li Ao. Ils préconisent de se concentrer sur les Classiques confucéens qui montrent parfaitement la Voie sans qu’il faille recourir à des philosophies étrangères, et de prendre les sages qui y sont cités comme modèles. Ils écartent néanmoins Xunzi et les confucéens Han et désignent Mencius, qui considère la nature humaine comme fondamentalement bonne, comme le dernier confucéen orthodoxe. Han Yu est franchement hostile au bouddhisme, qu’il accuse d’être antisocial à cause de l’importance donnée au monachisme ; il critique le culte des reliques comme superstitieux et rejette les notions qu’il considère étrangères à la pensée chinoise comme le karma. Li Ao, tout en critiquant l’oisiveté des moines, fréquente des bouddhistes et a des idées proches du taoïsme et du Chan. Leurs idées seront reprises par le courant néo-confucianiste. Des Song à la fin des Ming Différentes Écoles se développent sous les Song autour de lettrés qui, à l’instar de Han Yu des Tang, rejettent les aspects du bouddhisme qu’ils considèrent antisociaux comme le célibat, et certaines notions comme l’absence de soi, tout en lui accordant parfois aussi des qualités. Ils souhaitent remettre l’homme au centre d’un cosmos que sa bonne conduite, basée sur les vertus confucéennes, contribue à maintenir en ordre. Les premiers néoconfucianistes établissent chacun leur système cosmologique et métaphysique qui doit en fait beaucoup au bouddhisme et au fond ancien taoïste et naturaliste (taiji, qi, yin-yang) ; ils préconisent un certain détachement et l’effacement des désirs, et emploient parfois la méditation. Zhu Xi réalise la synthèse de leurs pensées. Les Quatre livres (Analectes, Mencius, Zhong Yong, Da Xue), les plus importants textes du confucianisme selon le courant dont il se réclame, deviennent à partir du début du le programme officiel des examens impériaux, et son interprétation du confucianisme, appelée « École du principe » (理学 lixue) s’impose seule jusqu’à la fin du , lorsque l'« École de l’esprit » (心学 xinxue) de Wang Yangming vient la concurrencer. Chez Zhu Xi, le cosmos est représenté comme l’ensemble Ciel-Terre présent dans les anciens classiques, mais aussi comme le taiji, source de toute création, notion adoptée très tôt par le taoïsme. L’activité du taiji se déploie selon une forme fondamentalement correcte appelée [dao]li ([道]理) ou principe, notion inspirée du tianli (天理) des frères Cheng, qui peut être appréhendée à travers ses reflets partiels que sont les li individuels des objets, êtres et phénomènes. La compréhension du daoli requiert donc l’étude minutieuse des classiques et l’investigation attentive de tous les phénomènes. Cette étude, proposée aussi par Cheng Yi, se nomme qiongli (窮理) ou gewu (格物) et amena parfois Zhu Xi à entreprendre des observations quasi-scientifiques. Mais un courant de penseurs comprenant l’aîné des Cheng et Lu Jiuyuan pense que l’investigation est fastidieuse et inefficace et que, puisque la nature humaine reflète parfaitement le li suprême, le meilleur moyen d’y accéder est l’introspection de l’esprit débarrassé de l’égocentrisme et des désirs matériels. Les néo-confucianistes pensent en effet comme Mencius que la nature humaine est fondamentalement bonne, puisqu’elle est conforme au li ; suivant Zhu Xi, ils rejettent Xun Zi comme hérétique. Pour expliquer les imperfections observables en réalité, Zhu Xi fait appel à la déjà ancienne notion de qi, sorte de matière ou de force qui remplit l’univers, qui peut obscurcir le li. Malgré le prestige de Zhu Xi, le courant d'introspection et de subjectivité radicale (École de l’esprit »ou 心学 xinxue) prit progressivement le dessus avec Wang Yangming. Il donna parfois des versions contestataires du confucianisme comme chez Li Zhi (1527-1602) et séduisit les Japonais et les Coréens. Peu après la fin des Ming (au début du ) le courant philologique Hanxue contesta l’interprétation selon eux « fantaisiste » que les néo-confucianistes ont fait des Classiques. L'influence du confucianisme sur les relations interpersonnelles en Chine Le confucianisme en Chine Le confucianisme est le courant de pensée philosophique principal qui a influencé la majeure partie du développement de la Chine jusqu’à nos jours (B. Yang, 2012). Malgré les différentes dynasties, régimes, révolutions et directions politiques jusqu’à notre époque actuelle, le confucianisme prédomine la société chinoise (Sun et al., 2016). Le confucianisme est une philosophie de pensée qui a débuté il y a plus de 2500 ans en Chine (Swain, 2017). Confucius, son créateur, a vécu entre 551 et 471 avant Jésus-Christ. Il a notamment travaillé sur des règles de pensées et de conduites visant à améliorer la vie sociale en Chine, au niveau politique, au niveau institutionnel et dans le but d’atteindre une harmonie à tous les niveaux (Swain, 2017). L’objectif étant de pacifier les relations entre les différentes classes sociales et les différents niveaux de pouvoirs (Swain, 2017). La dynastie des Han a imposé le confucianisme en tant que doctrine d’État (J. Li, 2019). L’idéologie de pensée de Confucius a marqué toute la civilisation chinoise jusqu’à aujourd’hui, mais aussi la vie politique en Chine. En observant la carte de la Chine de façon historique et géographique on se rend compte que les écoles confucianistes se comptent par centaine de milliers (W. Li et al., 2020). De plus elle s’est étendue sur des pays comme le Japon, la Corée du Sud ou le Vietnam (J. Li, 2019). Durant toute l’histoire de la Chine le Confucianisme a connu de nombreux moments tumultueux. Il a subi des moments de déclins au niveau politique et sociale avec de nombreuses personnes se battant contre cette philosophie de pensée. Par la suite, elle a regagné un certain niveau de popularité dans les années 1980 (J. Li, 2019). Le confucianisme a été une idéologie alternative importante contre le marxisme ou le léninisme (J. Li, 2019). De nos jours, elle gagne de plus en plus en popularité car elle est vue comme le symbole de la culture chinoise. Il n’est pas rare de voir dans les écoles et les institutions un gain de popularité autour du confucianisme. Le confucianisme est devenu un sujet de recherches de plus en plus apprécié (J. Li, 2019). On y voit l’apparition du Néoconfucianisme qui tend la société à s’ouvrir au monde extérieur et à échanger avec le reste de l’humanité (J. Li, 2019). Le président Xi Jinping a notamment annoncé l’étude du confucianisme à l’école comme un point majeur de la culture chinoise (Tan, 2017). Le rôle du confucianisme Le premier but capital du confucianisme est de privilégier le bien et l’intérêt collectif, plutôt que l’intérêt personnel (W. Li et al., 2020). La philosophie créée par Confucius regroupe de nombreuses idées, mais principalement 5 vertus qui guident une personne au niveau personnel, au niveau de ses relations et dans son rapport avec sa famille (Sun et al., 2016). Les 5 vertus sont la fidélité (xin), la sagesse (zhi), la bienséance (li), la droiture (yi), et la bienveillance (ren) également (Chine Magazine, 2018). Le second point fondamental dans le confucianisme, régit les relations entre les personnes (Watson, 2007). Il est en effet très important que tout le monde joue son rôle, selon sa position dans la société, et respecte les limites de cette position afin qu’aucun problème ne survienne (Ma & Tsui, 2015). La piété filiale est un troisième élément clé du confucianisme. Il est important que le fils respecte son père et sa volonté. Il ne doit en aucun cas lui désobéir. Cette idée est d’autant plus importante à respecter pour le serviteur lorsqu’il sert son maître (Hu, 2007). Selon Confucius il y a toujours une autodiscipline à avoir et un respect mutuel à entretenir. De plus dans toutes les situations il faut agir avec modération et compromis (Hu, 2007). Le confucianisme dans la société actuelle chinoise au niveau professionnel Le confucianisme joue un rôle capital dans la société, dans le développement des compagnies chinoises (Yu et al., 2021), dans la manière de manager les autres (Woods & Lamond, 2011), de gérer ses relations (Zhu et al., 2021), et notamment de développer une entreprise (Yan et al., 2020). De plus le confucianisme a créé le terme « guanxi » qui est de nos jours un terme désignant la gestion des relations, non seulement entre les personnes, mais aussi entre les objectifs, et les différentes forces existantes (M. Zhang et al., 2021). La loyauté, la réciprocité, les faveurs, et une relation éternelle sont les objectifs du guanxi (Luo, 2008). Le confucianisme dû à ses idéologies de respect et de piété filiale envers son père ou son seigneur a permis à la corruption de s’étendre très rapidement dans la vie politique et professionnelle (Hu, 2007). Les clés du succès dans l’économie chinoise viennent des idéologies de pensées chinoises, dont le confucianisme (Rowley & Oh, 2020). De surcroît, le leadership très paternel amène à de nouveaux types de management productif (Rowley & Oh, 2020). Mais, il faut reconnaître que le confucianisme n’est pas adopté par tous en entreprise. « Temples de la littérature » et textes classiques canoniques Depuis l'époque, où, sous les Han (env. 206 av. J.-C., 220 apr. J.-C.) ; le confucianisme est devenu idéologie d'État en Chine, chaque ville qui était un centre d'administration disposait d'un temple consacré à Confucius, où les fonctionnaires de l'État devaient régulièrement organiser des cérémonies en son honneur. Les salles dans lesquelles Confucius et ses disciples étaient vénérés portaient le nom de wénmiào (文庙 « temples de la littérature ») ; dans ces édifices se trouvait simplement une table devant laquelle le fonctionnaire en question faisait ses génuflexions rituelles. Ces temples étaient souvent flanqués d'une bibliothèque, où les « fonctionnaires de la littérature » discutaient des textes classiques. Le confucianisme repose essentiellement sur l'étude approfondie d'un certain nombre de livres canoniques, dont les Cinq Classiques (Shi Jing《詩經》, Shu Jing《書經》, Li Ji《禮記》, Chun Qiu《春秋》et Yi Jing《易經》) canonisés dès la dynastie Han, et les Quatre Livres (Lun Yu《論語》, Da Xue《大學》, Zhong Yong《中庸》, et le Mencius《孟子》) représentant le néo-confucianisme, choisis comme programme des examens impériaux à partir du . Notes et références Voir aussi Bibliographie A. Rygaloff, Confucius, Que sais-je?, Paris, 1946. Lin Yutang, La sagesse de Confucius, 1938. Marcel Granet, La pensée chinoise, Albin Michel, Paris, 1968. Jean Levi, Confucius, 2001. Fernand Braudel, Grammaire des civilisations, Flammarion, 2008 Olivier Meier, Carole Douery Verne, Culture et éthique: regards sur le Japon, VA Press, 2014. Articles connexes Confucius Néo-confucianisme Liens externes Culture chinoise Philosophie chinoise Courant philosophique Religion asiatique
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Corée
La Corée est un pays d'Asie de l'Est divisé depuis 1945 en deux États souverains et antagonistes, la Corée du Nord et la Corée du Sud, qui revendiquent la représentation de l'ensemble de la Corée. Le territoire de la Corée a des frontières terrestres avec la Chine et la Russie, une frontière maritime avec le Japon, et trois façades maritimes sur la mer Jaune à l'ouest, le détroit de Corée au sud et la mer du Japon à l'est que les Coréens appellent mer de l'Est. Il occupe une superficie de . La Corée s'étend principalement sur la péninsule de Corée, entourée de nombreuses îles ainsi que des terres situées entre l'isthme de Corée et les fleuves Yalou et Tumen. La Corée est peuplée de plus de d’habitants presque exclusivement coréens. À la suite de la fin de la colonisation japonaise (1905 – 1945), la Corée acquit son indépendance. Les tensions entre le camp des communistes, soutenus par l'URSS et la Chine, et le Sud, soutenue par les États-Unis et le Royaume-Uni, empêchent de trouver un accord sur la formation d'un gouvernement à la suite des élections de 1948. La Corée bascule en 1950 dans la guerre civile et demeure depuis 1953, à la suite de l'armistice de Panmunjeom, divisée en deux États rivaux : la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord), qui occupe 55 % du territoire au nord, est gouvernée par un régime totalitaire issu des doctrines staliniennes ; elle compte environ un tiers de la population de la péninsule ; la République de Corée (Corée du Sud), qui occupe au sud 45 % du territoire de la péninsule, est une démocratie représentative à orientation capitaliste et compte en 2017 environ deux tiers des habitants de la péninsule. Les deux Corée ont la même langue officielle, le coréen, supposée d’origine altaïque. Jusqu’au , la langue coréenne n’avait pas d’écriture propre et utilisait les sinogrammes chinois par les systèmes Idu et Hyangchal. Aujourd’hui, le coréen s’écrit avec l’alphabet hangeul. En plus des deux États indépendants, il existe une « troisième Corée » : le peuple coréen de Chine. Cette troisième Corée peut être assimilée à l’un des trois royaumes historiques, celui de Goguryeo. Une partie de ce territoire est une division administrative du Nord-Est de la province du Jilin en Chine : la préfecture autonome coréenne de Yanbian. La Corée est surnommée le pays du Matin calme ( : « pays du Matin frais » : Joseon (ou Chosǒn) (조선, 朝鮮). Géographie Topographie Le paysage se compose à 70 % de zones montagneuses partiellement couvertes de forêts à l’est et séparées par des vallées profondes et étroites. Dans l’ouest et le sud, on trouve des plaines côtières peuplées et cultivées. La chaîne principale est constituée par les monts Taebaek, qui occupent le versant oriental de la péninsule. De plus, il existe également une cinquantaine de montagnes dépassant les d’altitude qui sont, pour la plupart, situées dans le Hamgyong au nord, dont le point culminant est le mont Paektu (). Hydrographie Le Yalou et le Tuman sont les deux fleuves les plus importants ( et respectivement), ils marquent la frontière avec la république populaire de Chine et la Corée du Nord. Tandis que le Han (), qui traverse Séoul, et le Nakdong () assurent aussi bien les besoins en eau des villes que ceux de l’agriculture. Littoral et îles La Corée du Sud occupe la partie méridionale de la péninsule coréenne, qui s’étend sur du continent asiatique vers le sud. Cette péninsule montagneuse est baignée à l'ouest par la mer Jaune et à l'est par la mer de l'Est (ou comme l'appellent les Japonais, mais l’appellation n'est pas reconnue par la communauté internationale, la mer du Japon). Au sud, le détroit de Corée sépare les côtes coréennes et japonaises. Ses côtes sont très découpées, et on y compte plus de trois mille îles dont la principale est Jeju, située à au sud de la péninsule. Le cas des rochers Liancourt (appelé aussi « Dokdo ») est particulier : bien qu’ils soient administrés par la Corée du Sud et compris dans le territoire coréen depuis 1954, ils sont toujours revendiqués par le Japon. Climat Le climat local est typique des façades orientales des continents, mais avec des nuances selon les zones. La côte sud a un climat subtropical humide et est touchée par le régime des moussons appelé localement le jangma, permettant notamment la culture du riz. En remontant vers le nord, le climat devient très vite continental avec des hivers de plus en plus rudes car plus influencé par la Sibérie. Les hivers sont relativement secs. La péninsule reste exposée aux aléas climatiques : ainsi, les inondations en Corée du Nord ont causé, en , plus de et disparus et touché plus d’un million de personnes, entraînant une demande d’aide internationale du gouvernement nord-coréen et des appels à dons d’ONG. Flore La végétation naturelle dans la péninsule coréenne peut être classifiée selon quatre écorégions principales, essentiellement en fonction de la rudesse des hivers. Tout au sud, sur la côte exposée à un climat subtropical et pratiquement à l'abri des gelées, elle est normalement constituée d'une forêt toujours verte de type laurisylve (forêts sempervirentes de Corée méridionale) tandis que la plus grande partie de la péninsule est couverte par des arbres à feuilles caduques (forêts décidues de Corée centrale). Toutefois, ce sont des régions très peuplées, en grande partie urbanisées ou consacrées à l'agriculture. Dans les montagnes et dans le Nord de la Corée, les conifères se font de plus en plus présents, notamment le pin blanc de Corée et le sapin de Mandchourie, ce sont les zones des forêts mixtes de Mandchourie et celle des monts Changbai. Faune La faune de Corée appartient à l'écozone paléarctique. Parmi les espèces natives ou endémiques de la péninsule coréenne, on trouve le , le cerf d'eau, le , la grenouille brune coréenne ou encore l'. La zone coréenne démilitarisée constitue une réserve naturelle faunique inédite, abritant des espèces menacées telles que la grue à couronne rouge et le léopard de l'Amour. Culture et arts Dans les textes chinois antiques, la Corée est désignée sous le nom des « fleuves et des montagnes brodés dans la soie » () et « la nation orientale du décorum » (). Pendant les , la route de la soie a relié la Corée à l’Arabie. Dès 845, les commerçants arabes ont écrit, Le hanbok est le vêtement traditionnel coréen, d'apparence générale assez sobre, il peut comporter certains raffinements. Le tigre blanc (백호), le dragon bleu (청룡), le phénix rouge (주작) et la tortue noire (현무) sont les quatre gardiens de la Corée ancestrale dans la mythologie coréenne. Musique et danse Il existe traditionnellement plusieurs types de musiques, selon les cultures, en Corée. Les musiques de cour, telles les aak et tangak, d'inspiration chinoise, ou le hyangak, qui à partir du , devient plus local. Les musiques chamaniques, telles que le samulnori et ses danses tournantes, dans les nongak ou le sinawi, improvisé. La musique bouddhique, reprenant généralement les rituels apportés de Chine du bouddhisme chán (appelé son localement et zen au Japon), tandis que le hwach'ong s'inspire davantage du folklore local. Le Pansori, musique chantée accompagnée de percussions janggu est classé au patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO. Cuisine La péninsule coréenne se distingue également par sa cuisine, qui fait la part belle aux plats d'accompagnements (banchan servi lorsque l'on consomme du riz), parmi lesquels il existe une grande variété de légumes saumurés (kimchi), et parfois très épicés. On remarque une grande présence du sésame et de l'huile de sésame grillée, ainsi que depuis le milieu du de nombreux plats pimentés. Les plats les plus souvent représentés à l'étranger sont le bulgogi (barbecue coréen), utilisant généralement des fines tranches de bœuf (viande, langue) marinée, souvent de porc et parfois de fruits de mer. Le bibimbap (plat de riz couvert de cinq aliments de couleurs différentes), les gimbap (un mets proche du makizushi japonais, mais au sésame et généralement végétarien), la crêpe coréenne (une sorte d'omelette très fine), le plat nommé japchae (des nouilles de patates douces avec poivron, lentin du chêne, carottes) avec bœuf ou végétarien, souvent en entrée, plus rarement en plat. Les tteok (aliments à base de pâte de riz gluant), base de différents plats, salés ou sucrés. Les mandu (équivalent des jiaozi chinois). Comme dans les cas des gyoza japonais, ils sont généralement frits à l'étranger, mais comme dans les jiaozi, ils peuvent également être bouillis ou cuits à la vapeur en Corée. Administration La péninsule est aujourd’hui divisée, à peu près au (휴전선, 休戰線) en deux États indépendants antagonistes : au nord, la république populaire démocratique de Corée qui, selon sa Constitution du , est une démocratie populaire, d'orientation marxiste-léniniste héritée de la Seconde Guerre mondiale, fondée sur les idées du juche, qui revendique l’indépendance politique, économique et militaire de la Corée du Nord ; au sud, la république de Corée, qui est actuellement une démocratie parlementaire à représentation monocamérale (le Gukhoe), d'orientation pro-occidentale et capitaliste. De fortes tensions ont toujours existé entre les parties depuis la guerre froide, celles-ci trouvant son paroxysme durant la guerre de Corée de 1950 à 1953. Depuis, la zone tampon située le long de la frontière entre les deux États, dite « zone coréenne démilitarisée » (DMZ), concentre le plus grand nombre de forces armées au monde. Le village de Panmunjeom, lieu de signature du cessez-le-feu de 1953, est l’endroit où se déroulent traditionnellement les négociations entre les deux Corée. La déclaration conjointe Nord-Sud du est la pierre angulaire des nouvelles relations qu’entretiennent les deux États, en vue d’une réunification de la péninsule. Le , la Corée du Nord annonce qu'elle met fin aux accords de non-agression avec la Corée du Sud et qu'elle coupe, par la même occasion, le téléphone rouge entre Pyongyang et Séoul. Histoire Le 3 octobre 2333 av. J.-C. : fondation mythique de la Corée par un homme nommé Dangun, fils de Hwanung et d’une ourse transformée en femme. Plus tard, Gaya apporte les éléments d’une civilisation de Chine (culture du riz, tissage et élevage des vers à soie) ; on appelle aujourd’hui la Corée de cette époque Go-Joseon (signifiant Corée ancienne). Présence chinoise de 108 à 313 Les Trois Royaumes : Silla (신라), Baekje (백제) et Goguryeo (고구려) de 57 à 668. Confédération de Gaya (가야). Période Silla (신라) : la Corée est unifiée en un seul royaume, de 668 à 935. Royaume de Balhae (발해) (698-926). Royaume de Goryeo (고려) (918-1392). Invasion mongole en 1231. Période Joseon (조선) (la dynastie fondée par le général Yi Seong-gye) (1392-1910). Tentatives d’invasion japonaises en 1592, l'année du Dragon, et 1597-98, repoussées par l’amiral Yi Sun-sin (이순신), héros national. Défaite et vassalisation de la Corée par les Chinois mandchous en 1637, dynastie des Qing, la Corée est surnommée le royaume ermite et les étrangers qui entrent ont interdiction d’en sortir. 1894 : les paysans coréens sont très mécontents et réclament des réformes économiques et sociales, à cause de l’augmentation des impôts et de l’inflation du prix des biens de première nécessité. Ne pouvant gérer la crise, la Corée demande de l’aide à la Chine. Fin : la Corée est obligée de signer une alliance militaire avec le Japon. 1905 : la Corée devient protectorat japonais. Annexion par le Japon le , qui en fait une province. 1 mars 1919, soulèvement contre l'occupant japonais. 1945 : libération et division du pays en deux zones, séparées par le . Guerre de Corée de 1950 à 1953 : le Nord, sous influence de l’Union soviétique cherche à annexer le Sud sous influence américaine. 1953 : fixation de la frontière entre les deux États. Comme pont et point de passage entre la Chine et le Japon, depuis ses origines, la décolonisation de la Corée a été un échec où le Nord, se rapprochant de la république populaire de Chine a adopté une politique communiste basée sur le culte de la personne (juche) et le Sud sous celle, de fait, des États-Unis par l’irruption de la guerre de Corée qui a rendu ces deux parties dépendantes de leur parrainage. Le Sud est en coopération compétitive économique avec le Japon pour s’affirmer. Le Nord s’affirme vis-à-vis du parrain chinois en se faisant plus communiste encore. L’Union soviétique et les États-Unis se sont affrontés par pays interposés, évitant un conflit direct qui, à l’époque aurait pu mener vers une escalade atomique (le limogeage de MacArthur en était une preuve). Très vite préoccupée par la situation en Europe, l’Union soviétique s’est désengagée du conflit, laissant la place à la république populaire de Chine. Un accord de paix historique a été signé le entre les deux présidents, Roh Moo-hyun sud-coréen et Kim Jong-Il nord-coréen. Il met officiellement fin à la guerre de Corée, débutée en 1950. En effet, un simple armistice avait été signé en 1953. Mais depuis peu, la Corée du Nord devenu le neuvième pays à posséder l'arme atomique, multiplie les « provocations », notamment avec les essais nucléaires et des bombardements délibérés du territoire sud-coréen, dont celui de Yeonpyeong le est l’incident le plus sérieux depuis la fin de la guerre en 1953. Pour certains analystes, par son attitude belliqueuse le régime de Pyongyang chercherait à maintenir sa population dans un semi-état de guerre permanent permettant de faire accepter à cette dernière les privations qu’elle subit, d’autant plus que la situation alimentaire de la Corée du Nord s’est aggravée de façon catastrophique ces dernières années, dont les menaces récurrentes de famine sont l’illustration. Cependant, cette dictature adopte un comportement paradoxal. En effet, un mois avant le bombardement de Yeonpyeong, elle réclamait encore une aide humanitaire à sa voisine du sud qui ne la lui avait jamais refusée jusque-là, attitude qui trahit néanmoins un affaiblissement significatif du régime totalitaire de Pyongyang. Notes et références Annexes Bibliographie André Fabre, Histoire de la Corée, Paris, Langues & Mondes - l’Asiathèque, 2000. Pascal Dayez-Burgeon, Les Coréens, Tallandier, 2011. Pascal Dayez-Burgeon, Histoire de la Corée : Des origines à nos jours, Tallandier, 2019, Patrick Maurus, La Corée dans ses fables, Actes Sud, 2010 . Li Ogg, La Corée, des origines à nos jours, 1996. Li Ogg, Histoire de la Corée, 1969. Li Ogg, La mythologie coréenne et son expression artistique, 1995. Gi-Wook Shin/Michael Robinson (éd.), , Cambridge, Harvard University, Asia Center, 1999 . Articles connexes Corée du Sud (république de Corée) Corée du Nord (république populaire démocratique de Corée) Guerre du Crabe, conflit maritime entre les deux Corées Liens externes Bibliographie sur la Corée. Deux Corées. Quelles perspectives pour la péninsule coréenne ? par le Barthélémy Courmont. Chronologie des entités politiques de l’histoire de Corée [-2333 ~ 1948], sur Focus Culture Corée Chronologie abrégée de l’histoire de Corée [-2333 ~ 1994], sur Focus Culture Corée Le Mythe de fondation de la Corée, sur Focus Culture Corée
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Premier concile œcuménique du Vatican
Le premier concile œcuménique du Vatican, ou simplement appelé Vatican I, est le concile œcuménique de l'Église catholique. Il se tient du au . Convoqué par Pie IX, il définit notamment l'infaillibilité pontificale. Il est interrompu quand les troupes italiennes envahissent Rome. Suspendu sine die, il n'est jamais repris. Contexte Contexte historique Ce concile s'inscrit dans un contexte géopolitique très troublé, marqué sur le plan italien par le Risorgimento - l'unification italienne et la fin des 'États pontificaux' - et leur corollaire que l'on appellera la question romaine, et sur le plan international par la guerre franco-prussienne de 1870. Le concile, dont l'œcuménicité n'est pas reconnue par les Églises orientales, s'ouvre alors que, depuis 1861, le pape a perdu son pouvoir temporel sur les États pontificaux, à l'exception de la ville de Rome, et que Rome est elle-même sous la protection des troupes françaises de Napoléon III. Contexte ecclésiastique Pie IX évoque en privé, pour la première fois, la tenue d'un nouveau concile œcuménique le , lors d'une session de la Sacrée congrégation des rites. Le précédent concile, celui de Trente, s'était clos trois siècles auparavant. Au cours de l'année 1865, le pape mène des consultations auprès de l’épiscopat de rite latin sur des questions de discipline. Le , à l'occasion de la fête des saints Pierre et Paul, il annonce son intention de convoquer un concile. Il remet aux évêques présents un questionnaire sur l'état de l'Église. Le , la bulle d'indiction Æterni Patris convoque les évêques catholiques pour un concile devant se tenir à Rome dès le . La bulle trace le programme de la future assemblée : défense de la foi contre les erreurs du temps, précédemment condamnées par le Syllabus ; mise à jour des canons du concile de Trente. Une invitation est envoyée à l'ensemble de l’épiscopat catholique et même à des dignitaires orthodoxes. Le concile est ouvert le . Sur les mille évêques invités, les trois quarts sont présents. Tout de suite une majorité infaillibiliste et une minorité s'opposent, comportant toutes deux d'importants prélats. La majorité comprend notamment le cardinal Bilio, et divers évêques dont Victor-Auguste Dechamps (de Malines), Henry Edward Manning (de Westminster), Louis-Edourard Pie (de Poitiers) et la plupart des évêques italiens, très nombreux (35 % des participants). La minorité comprend notamment les cardinaux Rauscher (Vienne), Mathieu (Besançon), Schwarzenberg (Prague) et divers évêques dont Simor (primat de Hongrie), Ketteler (Mayence), Dupanloup (Orléans), Darboy (Paris), Place (Marseille) et beaucoup d'autres évêques allemands et français. Les Églises orientales catholiques sont réticentes. L'ensemble des évêques melkites, conduit par leur patriarche Grégoire II Joseph, et plusieurs évêques orientaux chaldéens (dont Joseph VI Audo) font également partie de la minorité. Suspension des travaux Après plusieurs sessions, des travaux difficiles et des débats complexes, seules deux constitutions dogmatiques ont finalement pu être votées et ratifiées quand, le , les troupes italiennes pénètrent dans Rome. Le 9 octobre, ce qui reste des États pontificaux est intégré au nouveau Royaume d'Italie par plébiscite (référendum). Le concile est matériellement empêché de poursuivre ses travaux. Aussi, le 20 octobre, Pie IX le suspend-il sine die. Les deux constitutions dogmatiques La première constitution dogmatique du Concile Vatican I, Dei Filius, sur les rapports entre foi et raison (dont le texte fut préparé par le théologien Jean-Baptiste Franzelin), est votée à l'unanimité par les Pères conciliaires et ratifiée aussitôt par le pape le . La deuxième constitution dogmatique, Pastor Æternus, qui devait être un traité complet sur l'Église du Christ, reste inachevée. Seule la dernière partie sur le rôle de la papauté dans l'Eglise et son dernier chapitre sur l'infaillibilité pontificale sont votés et promulgués, en , par le pape Pie IX. L'absence d'un texte complet a donné une place et importance disproportionnée à la question de l'infaillibilité pontificale. L'infaillibilité pontificale Une partie de la presse romaine et parisienne, inspirée par l'ultramontanisme, avait développé l'idée que le but principal du concile serait de définir le dogme de l'infaillibilité pontificale. Le même Pie IX, avait publié en 1864 le Syllabus, texte dans lequel il condamnait, parmi d'autres 'idées modernes', la « liberté de conscience ». Pie IX revendiquait aussi dans le Syllabus la suprématie du fait religieux sur l'ordre temporel. Dix ans auparavant, le , Pie IX avait défini ex cathedra le dogme de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, après avoir consulté l'ensemble de l’épiscopat catholique mais sans en référer à un concile comme il est de coutume lorsqu'il s'agit de questions touchant la foi catholique. En janvier 1870, une pétition lancée par quelques évêques demande qu'on mette à l'ordre du jour du concile la question de l'infaillibilité pontificale : elle recueille la signature de plus de 400 des quelque 700 évêques présents. Peu après, 136 évêques signent une pétition en sens contraire. Les évêques et les cardinaux de la minorité étaient soutenus par plusieurs personnalités connues en Europe, comme l'évêque d'Orléans, Félix Dupanloup, l'historien allemand Ignaz von Döllinger, l'évêque de Mayence, Wilhelm Emmanuel von Ketteler. Entre les deux partis les débats furent tumultueux. On évoqua en particulier quelques cas supposés d'erreurs doctrinales commises par des papes : Honorius , condamné par le troisième concile de Constantinople (680-681), Libère, Vigile, Jean XXII. Les débats historiques font alors appel à d'autres travaux érudits, tels ceux de du théologien Alphonse de Liguori, ou ceux, plus contemporains de Rohrbacher (1789-1856) dans sa monumentale histoire de l'Église, ou encore ceux de Prosper Guéranger (1805-1875), le restaurateur de l'Abbaye bénédictine de Solesmes, pour contrer les accusations portées contre certains papes évoqués ci-dessus. Après de longs débats, le , c'est encore un quart de l'assemblée qui exprime son désaccord. Les tractations reprennent, des précisions sont apportées, mais sans rallier pourtant l'ensemble de la minorité : 55 évêques de la minorité décident alors de s'abstenir et de quitter Rome plutôt que de voter non. Le , le concile, par les voix de 533 des 535 Pères présents, affirme la primauté universelle du pape comme de droit divin et définit que l'infaillibilité pontificale est une vérité de foi divinement révélée. Cette infaillibilité pontificale est strictement et précisément délimitée : elle concerne le cas où le pape, en vertu de sa charge et en matière de foi ou de morale, prononce solennellement et ex cathedra qu'« une doctrine doit être tenue par toute l’Église ». Les deux Pères qui avaient voté non et ceux qui s'étaient abstenus se rallient alors, après la ratification par le pape du vote du concile. Le théologien américain Philip Schaff espérait que le pape renoncerait à ce dogme. Réception du concile Le monde catholique accepta dans son ensemble les décisions conciliaires, à l'exception de quelques-uns dont l'historien et théologien Ignaz von Döllinger, éminente personnalité du monde intellectuel catholique. Il n’empêche qu'un groupe d'irréductibles se sépara de l'Église catholique romaine à cette occasion. C'est la naissance de l'Église des 'Vieux catholiques'. Notes et références Voir aussi Bibliographie Texte de Dei Filius Texte de Pastor Aeternus Cl. Bressolette, « Vatican I », in Dictionnaire critique de théologie, Jean-Yves Lacoste (dir), 1998, PUF, pp. 1200-1202 ; Y. Congar, L'Église. De saint Augustin à l'époque moderne, Paris, Cerf, 1997, notamment pp. 440-450 ; David Douyère, Communiquer la doctrine catholique : Textes et conversations durant le concile Vatican II d'après le journal d'Yves Congar, Genève, Labor et Fides, 2018, 258 p. ; Ch. Theobald, « La constitution dogmatique Dei Filius du concile de Vatican I » in Histoire des dogmes, T. 4, B. Sesboüé (dir), Cerf, 1996, pp. 259-313 ; Ch. Theobald, « Première constitution dogmatique sur l’Église du Christ : Pastor Aeternus du concile de Vatican I » in Histoire des dogmes, T. 4, B. Sesboüé (dir), Cerf, 1996, pp. 315-344 ; K. Schatz, La primauté du pape. Son histoire, des origines à nos jours, Cerf, 1992, notamment les pp. 225-242 ; G. Thils, Primauté et infaillibilité du Pontife romain à Vatican I et autres études d'ecclésiologie, Presses de l'Université de Louvain, Louvain, 1989 ; J. Gadille, « Vatican I, concile incomplet ? », Le Deuxième concile du Vatican, Actes du colloque de l'École française de Rome, Rome, 1989, 33–45 ; G. Thils, La Primauté pontificale. La doctrine de Vatican I, les voies d'une révision, Duculot, Gembloux, 1972 ; V. Conzemius, « Pourquoi l'autorité pontificale a-t-elle été définie précisément en 1870 ? », Concilium, n° 64, 1971 ; J. Gadille, Albert du Boys. Ses « Souvenirs du Concile du Vatican », Nauwelaerts, Louvain, 1969 ; G. Thils, L'Infaillibilité pontificale, Gembloux, 1969 ; R. Aubert, « La Composition des commissions préparatoires du Concile du Vatican », in Reformata reformanda, t. II, Münster, 1965 ; R. Aubert, Vatican I, L'Orante, Paris, 1964 (avec bibliographie) ; H. Rondet, Vatican I, le concile de Pie IX. La préparation, les méthodes de travail, les schémas restés en suspens, Lethielleux, Paris, 1961 ; R. Aubert, Le problème de l'acte de foi, Louvain, 1952 ; E. Cecconi, Histoire du concile du Vatican, Librairie Victor Lecoffre, 1887. Disponible en PDF sur ce site. Bernard Lecomte : Les derniers secrets du Vatican (Perrin, 2012) - Chapitre 2 : « Infaillible, le pape ? » (p. 28-49) Articles connexes Infaillibilité pontificale Pastor Æternus Syllabus Modernisme dans l'Église catholique Église vieille-catholique Affaire Mortara Liens externes
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Clergé
« Clergé » est le terme qui désigne les différentes institutions d'une religion. Il n'y a donc pas un clergé, mais plusieurs clergés. Certains ministères chrétiens (évêque, presbytres, diacres) se sont regroupés, à l'aube du , autour d'un statut commun en un . Le mot, en ancien français clergié (), provient du latin ecclésiastique clericatus, forgé sur clericus (clerc) qui signifie « homme d’Église » (en grec klêrikos), au sens large, à quelque degré que ce soit. Il désignait alors l’ensemble des personnes proches d'un statut « ecclésiastique », d’une église, d'une ville, d’un pays. Cela commençait au niveau des simples enfants (appelés aussi les « petits clercs »), acolytes, sous-diacres, diacres, prêtres, et plus tard les membres des universités médiévales, etc. Évolution des clergés Catholicisme Jusqu'en 1972, c'est par la cérémonie de la tonsure que le fidèle accédait à l'état clérical. Le pape Paul VI publie le le , une . Ce motu proprio supprime la cérémonie de la tonsure et détermine que l’entrée dans l’état clérical est désormais jointe à l'ordination au diaconat. Ainsi le Code de droit canonique de 1983 déclare : . Sont distingués : le clergé régulier, c'est-à-dire soumis à une règle religieuse : abbé, moines (convers et profès), chanoines réguliers par exemple ; ils vivent dans un monastère (bénédictins, cisterciens...), un couvent (dominicains, franciscains...), un prieuré ou une abbaye. le clergé séculier, c'est-à-dire non soumis à une règle , obéissant à l'ordinaire d'un diocèse : archevêque, évêque, curé, vicaire, aumônier et autres prêtres non soumis à une règle, tous les ecclésiastiques qui vivent « dans le siècle », c'est-à-dire dans le monde, au contact de leurs concitoyens. La tradition catholique fait appartenir au clergé séculier tous les clercs de chœur. La tonsure n'est plus obligatoire. Cependant, une paroisse peut être confiée au clergé régulier. Parmi les réguliers, les abbés mitrés d'une abbaye ont rang d'évêque. Un évêque peut être choisi parmi le clergé régulier. Parmi les deux clergés, on trouve des prêtres et des diacres. L'Église catholique de l'Ancien Régime était constituée de plusieurs « clergés », mais tous se distinguaient des laïcs par la tonsure. Historiquement, se distinguaient aussi : le bas clergé : le curé et ses vicaires, se trouvant en bas de la hiérarchie religieuse dans les paroisses. Selon les ressources des paroisses, il était souvent assez pauvre, ne vivant que de la portion congrue de la dîme ; le haut clergé : les évêques, dirigeant le diocèse, placés en haut de la hiérarchie religieuse et résidant dans un évêché, archevêques, cardinaux, nonces… Ces ecclésiastiques étaient généralement riches, du fait des ressources foncières importantes de chaque siège épiscopal et des biens de leurs propres familles nobles. Comme ce n'était pas le cas de tous les diocèses, certains sièges épiscopaux pauvres étaient appelés, par mépris, « évêchés crottés ». En France et dans d'autres pays européens, le clergé bénéficiait du privilège du for ecclésiastique, c'est-à-dire qu'il ne pouvait être jugé que par un tribunal ecclésiastique, de la même manière qu'un noble ne pouvait être jugé que par ses pairs. Cette situation créa des abus dus a l'esprit de corps, notamment lorsque certaines professions comportant de nombreux clercs (comme le personnel des universités) furent assimilées au clergé d'ancien régime. Organisation du clergé Le pape, élu par les cardinaux, nomme en général les évêques qui ordonnent et nomment les prêtres et les diacres. Les religieux (moines, religieuses, etc.) élisent leurs supérieurs (abbés, etc.). Clergé et états généraux En France, le clergé constituait l'un des trois ordres des états généraux avec la noblesse et le tiers état. Ces trois ordres étaient la société de Loyseau. Il pouvait cependant arriver que des ecclésiastiques fussent élus dans d'autres ordres, surtout dans le tiers état. Orthodoxie Protestantisme Lors de la Réforme protestante, les notions théologiques et sociales régissant le clergé furent profondément modifiées. En effet, Luther considère comme central le principe dit du « sacerdoce universel » selon lequel chaque baptisé est « prophète, prêtre et roi » sous la seule seigneurie du Christ. Ce concept anéantit toute hiérarchie au sein de l'Église, à commencer par celle qui place les prêtres en position d'intermédiaire entre le croyant et Dieu. Chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris les ministres (dont les pasteurs font partie). Issus d'études de théologie et reconnus par l'Église, ils sont au service de la communauté pour l'annonce de la Parole de Dieu (prédication et sacrements) et les missions particulières qui en découlent. En aucun cas ils ne détiennent le pouvoir d'absolution. En conséquence, pour Martin Luther, la gouvernance de l'église ne peut qu'être démocratique. Il affirme clairement qu'une assemblée chrétienne a le pouvoir de juger ce qui est enseigné et d’élire et de destituer ses responsables. Organisation du clergé Les églises protestantes sont organisées selon l'une des modalités suivantes : Système épiscopal : pratiqué notamment dans les pays scandinaves où les diocèses catholiques sont devenus luthériens en bloc lors de la Réforme, il n'implique cependant qu'une fonction de l'Église et non un ordre sacramentel. Doté d'un double rôle pastoral et administratif, l’évêque est chargé de veiller sur les pasteurs de son ressort et sur le maintien du bon ordre dans les paroisses. Dans les églises luthériennes de France, cette fonction porte le titre d'inspecteur ecclésiastique, retour au sens originel du mot évêque qui provient du grec . L'inspecteur ecclésiastique étant élu par le synode régional, cela n'empêche pas les églises luthériennes de France de relever du système presbytérien synodal ci-dessous ; Système presbytérien synodal : ce système de gouvernement de l'Église repose sur une complémentarité des niveaux local et national : le niveau local est celui des Anciens du consistoire, dit aussi Conseil presbytéral (du grec presbuteroi, les plus anciens, désignant déjà les responsables de la cité ou de la communauté). Il est directement responsable de la vie spirituelle et matérielle de la communauté, et, généralement, élit et révoque le(s) pasteur(s). Le niveau national est celui des synodes, composés de pasteurs et de délégués des conseils presbytéraux. Dans l'Église réformée de France, le synode national est responsable de la confession de foi et de l'organisation générale (la Discipline), de la formation, du recrutement et du salaire des ministres, des relations avec les autres Églises, etc. ; Congrégationalisme : ce système se réduit au niveau local exposé ci-dessus. Accès des femmes au ministère Les femmes ont accès aux ministères de la plupart des Églises protestantes, y compris aux fonctions hiérarchiques. Aire culturelle occidentale Christianisme Anglicanisme (communion anglicane) Catholicisme Pape Cardinaux Patriarches Archevêques Évêques Prêtres Chanoines Diacres Abbés Prieurs Moines et moniales Communion orthodoxe Popes Protestantisme Pasteurs Prédicateurs laïcs Anciens ou conseillers presbytéraux Diacres Synodes Aire culturelle orientale Islam Dans le sunnisme, il n'y a pas de clergé à proprement parler, le mot d' (qui vient du mot église) est donc impropre. Le chef, ou savant, religieux est appelé mufti, `alim ou encore cheikh. Le terme imam est généralement employé pour se référer aux formes diverses que peuvent prendre les chefs religieux et peut désigner aussi bien une personne présidant une prière qu'un membre d'un groupe de savants (oulémas) composés de juristes (faqih) et de muftis. Aucun d'entre eux n'a de connaissances ésotériques. Ces savants musulmans sont principalement consacrés à l'étude et peuvent être impliqués dans la mise en œuvre de la charia dont les muftis ont autorité pour émettre des avis juridiques (appelés fatwas) mais leurs infaillibilités (`isma) n'est pas une condition, contrairement au chiisme. Dans une mosquée, le muezzin fait l'appel à la prière, l'imam guide la prière et le recteur s'occupe des opérations administratives de la mosquée. Le calife est le titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 jusqu'à l'abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les califes réunissaient le pouvoir temporel au pouvoir spirituel. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans. L'autorité d'un calife s'étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants (`amir al-mou'minin). L'imamat Dans le chiisme, le terme imam possède par contre des significations plus spécifiques et il ne peut être que le seul guide à la fois spirituel et temporel. La « guidance » spirituelle de l'imam ne saurait être assurée sans le lien direct avec Dieu. Le chiisme originel était composé de certains compagnons qui estimaient que `Alî, gendre et cousin de Mahomet, avait été choisi, par lui, pour lui succéder après la conquête de La Mecque, et l'aurait explicitement désigné comme son successeur et son exécuteur testamentaire (wasî) près du ruisseau de Khumm. Dès la deuxième moitié du de l'Hégire, cette précellence de l'imam Alî est devenue un élément fondamental du chiisme et elle est au cœur de son principe de foi. La prophétie en tant que message révélé (risâla) a pris la forme d'un livre, le Coran, mais le lien (imamat) qui lie les êtres humains à Dieu se poursuit et se poursuivra jusqu'à la fin des temps. Pour ce faire, l'humanité a besoin d'un Guide spirituel (imam) pour transmettre l'exégèse spirituelle du Coran et actualiser le message prophétique selon les conditions de l'époque. Les chiites vont mettre de l'importance sur la bivalence du Coran : l'exotérique (zâhir) et l'ésotérique (bâtin). La connaissance exotérique est donnée à toutes les personnes sans exception alors que l'ésotérique n'est accordée qu'aux initiés. L'imam est le continuateur de la pédagogie prophétique. L'imam détient sa connaissance (`ilm) directement par illumination divine. Judaïsme Rabbin Aire culturelle extrême-orientale Bouddhisme Monachisme bouddhiste Bhikkhu et Bhikkhuni Brahmanisme Brahmane Notes et références Voir aussi Articles connexes Religion Cultes Monachisme Christianisme, catholicisme Discipline ecclésiastique Liste d'ordres religieux catholiques Constitution civile du clergé, bulle Clericis laicos Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A2ble%20coaxial
Câble coaxial
Le câble coaxial ou ligne coaxiale est une ligne de transmission ou liaison asymétrique, utilisée en basses ou hautes fréquences, composée d'un câble à deux conducteurs (central et extérieur). L' centrale, qui peut être mono-brin ou multi-brins (en cuivre ou en cuivre étamé / argenté, voire en acier cuivré), est entourée d'un matériau diélectrique (isolant). Le diélectrique peut être entouré d'une tresse (simple ou double) conductrice (sous laquelle on peut trouver un feuillard / un ruban en cuivre ou en aluminium enroulé) ou d'un tube (cuivre nu / cuivre annelé / cuivre étamé / aluminium étamé), et puis d'une gaine extérieure isolante et protectrice. Pour le câble coaxial ayant un blindage externe sous la forme d'un tube métallique on parle alors de câble semi-rigide. Sa forme particulière permet de ne produire (et de ne capter) aucun flux net extérieur. Ce type de câble est utilisé pour la transmission de signaux numériques ou analogiques à haute ou basse fréquence. L'invention en est attribuée à Oliver Heaviside (breveté en 1880). L'Américain Herman Affel a développé le câble coaxial moderne, dont le brevet a été accepté en 1931. Principe Les deux conducteurs de pôles opposés d'un câble coaxial sont de natures différentes (sur une ligne bifilaire, constituée de deux conducteurs parallèles séparés par un diélectrique, ils sont indifférenciés) : l'âme, qui est le conducteur central en cuivre est entourée d'un matériau isolant, puis d'un blindage qui est le second conducteur, généralement constitué de tresses de cuivres. La caractéristique spécifique de ce type de câble est que les axes centraux de symétrie des deux conducteurs se confondent : la conséquence est qu'ils subissent les mêmes perturbations induites par les champs électromagnétiques environnants. Le blindage évite aussi que les conducteurs ne produisent des perturbations vers le milieu extérieur. Cela fonctionne sur le principe de la cage de Faraday. Le signal utile est égal à la différence de tension entre les deux conducteurs. En théorie, quand les axes sont parfaitement confondus, les champs magnétiques extérieurs créent le même gain (ou la même perte) de potentiel sur les deux parties du câble. La tension induite (créée par les champs perturbateurs) est donc nulle, et le signal est transmis sans perturbation. Usages Par exemple, il est possible de trouver un câble coaxial : dans les réseaux de transmissions de données tels qu'Ethernet dans ses anciennes versions : 10BASE2 et 10BASE5 ; pour les liaisons inter-urbaines téléphoniques et dans les câbles sous-marins ; pour le transport d'un signal vidéo, exemple caméra filaire déportée, sur des distances significatives (plusieurs dizaines de mètres) ; pour le transport d'un signal HF, VHF ou UHF depuis ou à destination d'une antenne de transmission. Le câble coaxial est progressivement remplacé depuis la fin du par la fibre optique pour les utilisations sur de longues distances (supérieures à un kilomètre). Un câble coaxial peut être placé le long des murs, gouttières ou enfoui car la présence d'objets n'influence pas la propagation du signal dans la ligne. La perte énergétique dans un câble coaxial augmente avec la fréquence, la distance et est influencée par les caractéristiques du diélectrique. On peut placer, entre la sortie d'une antenne (symétrique) et la ligne coaxiale (asymétrique) un balun (BALanced/UNbalanced, convertisseur symétrique/asymétrique) pour optimiser le transfert de l'énergie entre l'antenne et le câble (en réception comme en émission). La connexion à un câble coaxial doit être réalisée par l'utilisation de connecteurs coaxiaux adaptés au câble et montés en respectant les indications fournies pour conserver à l'ensemble les caractéristiques souhaitées sur le plan de la qualité de transmission (voir par exemple le connecteur BNC). Pour la TV Numérique Terrestre, les fiches sont désignées, alors que pour la TV par satellite ce sont les fiches F à visser, bien qu'elles soient montées sur un même type de câble « grand public ». Il est préférable de ne pas utiliser de câble endommagé car ses caractéristiques et ses propriétés sont alors dégradées et les ondes pourraient déborder (rayonner) vers l'extérieur. Caractéristiques Elles sont données par les constructeurs. Caractéristiques mécaniques du câble coaxial : la nature du conducteur et ses dimensions ; les diamètres intérieur du conducteur central (celui-ci est parfois creux) et extérieur de la gaîne ; la nature du diélectrique (exemples : en téflon PTFE / FEP, en polyéthylène PE, en polypropylène PP) ; le rayon de courbure minimal (autour duquel le câble peut être courbé) ; la gamme de température. Caractéristiques électriques du câble coaxial : son impédance caractéristique Zc, standardisée à pour la TV (SAT et TNT), la radio FM, la vidéo ou l'audio, et à pour l'instrumentation ou la connexion d'antennes Wi-Fi, les hyperfréquences et les anciens réseaux ethernet, de même que les installations d'émission en général ; sa constante d'affaiblissement ou son atténuation α à une fréquence donnée, qui traduit les pertes dans la ligne (en dB/m) ; sa fréquence d'utilisation et sa fréquence de coupure ; sa vitesse de propagation ; sa rigidité diélectrique. Pertes Les courants haute fréquence circulent dans une pellicule proche de la surface des conducteurs. L'épaisseur de cette pellicule diminue quand la fréquence augmente. La résistance d'un conducteur augmente comme la racine carrée de la fréquence ; c'est ce qu'on appelle l'« effet pelliculaire ». Les pertes produisent une diminution de l'amplitude du signal en fin de ligne ; cela se manifeste par exemple par une diminution de la puissance RF rayonnée dans le cas d'un émetteur. Voici quelques règles : plus le diamètre du conducteur est petit, plus grande sera sa résistance, et donc plus il y aura de pertes ; plus la fréquence augmente, plus il y aura de pertes ; plus on augmente la longueur du câble, plus il y aura de pertes ; 19 Vatc = perte de 19 dB/100 mètres à une fréquence de référence de (790 précis) ; 17 Vatc = perte de 17 dB/100 mètres à une fréquence de référence de . En réception satellite (B.I.S 950/2150 MHz) le câble ou Patc est préconisé, ainsi que pour la réception (C 21/60) de la TV terrestre numérique (TNT) « délicate ». En d'autres termes, pour une installation TV terrestre monoprise, avec une longueur de descente d'antenne standard, jusqu'à , la dégradation (atténuation) est contenue, de l'ordre de . Les pertes en mode satellite à la fréquence maximale de oscillent autour de . En outre, il existe un rapport optimum du diamètre de l'âme sur celui du blindage. Celui-ci correspond à une impédance caractéristique de , ce qui explique que cette valeur soit employée pour les câbles de réception qui doivent minimiser les pertes, toutes choses étant égales par ailleurs. Pour le transport de puissance, on aurait tendance à penser que maximiser le diamètre de l'âme diminue la résistance et donc les pertes. Ceci est vrai en continu, mais en haute fréquence, l'épaisseur réduite du diélectrique entraîne une tension de claquage plus faible, et donc une puissance maximale admissible limitée. L'optimum se réalise pour une impédance caractéristique de l'ordre de . La valeur de correspond à un compromis entre pertes en émission et pertes en réception. Caractéristiques des principales références de câbles coaxiaux Notes et références Annexes Articles connexes Protocole réseau sur la couche physique Cable coaxial Ligne de transmission
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Cyclades
Les Cyclades (en / ) constituent un archipel de Grèce situé dans le Sud de la mer Égée, dans la périphérie de l’Égée-Méridionale. L’archipel comprend environ 250 îles, îlots et îlots-rochers. Seules 24 îles sont habitées. On les appelle Cyclades car elles forment un cercle (en / ) autour de l’île sacrée de Délos. Les petites Cyclades, au sud de Naxos entre les îles d'Ios et d'Amorgós, font partie des Cyclades et comptent 6 îles principales. De 1833 à la réforme Kallikratis de 2010, les Cyclades formaient un nome. Définition de l'archipel Le nombre des îles considérées comme faisant partie des Cyclades a varié au cours de l'histoire. Selon Strabon, on pensait dans l'Antiquité que le groupe comprenait originellement douze îles, auxquelles trois étaient venues s'ajouter. Citant le géographe Artémidore, il énumère quinze îles dont sont alors absentes les îles du sud-est (Folegandros, Sikinos, Ios, Théra (Santorin), Amorgós, Anafi) qui sont alors désignées du nom de Sporades. Histoire Préhistoire Les plus anciens habitats permanents connus datent du , mais les premières traces d'activité humaine datent du Les Cyclades connurent une grande prospérité lors du néolithique, en partie grâce à l'obsidienne, dont Milo, île volcanique, était une des principales sources ; on trouve de l'obsidienne mélienne jusqu'en Thessalie et Asie Mineure. Au cours du , les îles abritèrent la civilisation cycladique, célèbre pour ses idoles de marbre. Les villages de cabanes, d'abord en terre puis en pierre, se situent en haut des collines près des cimetières placés sur les pentes de ces mêmes collines. On enterre les morts avec divers objets (vases, poignards en bronze, lames d'obsidienne, figurines en marbre, etc.). Les habitants pratiquent l'agriculture, la chasse et la pêche en plus des travaux artisanaux. Ils naviguent à la rame sur des bateaux sans voiles et aux proues relevées. Les Crétois de la civilisation minoenne occupèrent les Cyclades au . Antiquité Les Achéens s'installent dans l'archipel vers 1450 avant notre ère et les Doriens à partir de 1100 avant notre ère. Les Ioniens arrivèrent au Ils créèrent le grand sanctuaire religieux de Délos vers le . Les auteurs antiques évoquent un peuplement plus ancien, avant l'arrivée des Grecs, qu'ils nomment « Pélasges ». Thucydide (I, 4) dit que Minos chassa de l'archipel ses premiers habitants, les Cariens. Hérodote (I, 171) précise que ceux-ci, aussi appelés « Lélèges », étaient arrivés depuis le continent. Ils étaient totalement indépendants (« ils ne payaient aucun tribut »), mais fournissaient des marins aux navires de Minos. Ils auraient ensuite été chassés des Cyclades par les Doriens, suivis des Ioniens, et seraient repassés sur le continent. Les Perses tentèrent de s'emparer des Cyclades en 490 avant notre ère. Les îles entrèrent ensuite dans la première Ligue de Délos en 478-477 avant de passer sous la domination totale d'Athènes. Elles versèrent leur tribut jusqu'en 404. Elles connurent alors une relative période d'autonomie avant d'entrer dans la seconde Ligue de Délos et de repasser sous la coupe d'Athènes. Elles se révoltèrent lors du conflit de 357-355, pour finalement passer sous la domination des Macédoniens. D’après Démosthène et Diodore, le tyran thessalien Alexandre de Phères mena des opérations de piraterie dans les Cyclades vers 362-360. Ses navires se seraient emparés de quelques-unes des îles, dont Tinos, et auraient emporté un grand nombre d’esclaves. Les Cyclades se révoltèrent à l’occasion de la troisième guerre sacrée (357-355) qui vit l’intervention de Philippe II de Macédoine contre la Phocide alliée à Phères. Elles commencèrent alors à passer dans l'orbite du Royaume de Macédoine. En 308, elles sont gouvernées par Antigone le Borgne qui créa la Ligue des Nésiotes. Les Ptolémées les gouvernèrent ensuite, mais, vaincus à Andros en 228, ils les cédèrent aux Macédoniens d'Antigone III Doson. Après Cynocéphales, les îles passèrent aux Rhodiens puis aux Romains. Mithridate VI, en 88 avant notre ère, après avoir chassé les Romains d'Asie mineure, s'intéressa à la Mer Égée. Son général Archélaüs soumit Délos et la plupart des Cyclades qu'il confia à Athènes qui s'était déclarée en faveur de Mithridate. Délos réussit à retourner dans le giron romain. Pour la punir, l'île fut dévastée par les troupes de Mithridate. La défaite de celui-ci par Sylla, Lucullus puis Pompée rendit l'archipel à Rome. Vespasien le constitua en province romaine. Moyen Âge Les Goths pillèrent une partie de l'archipel au , ainsi que les Scythes en 376 sous l'empereur Valens. Lors de la division de l'Empire romain, les Cyclades passèrent à l'Empire d'Orient (ou Empire byzantin), qui les conserva jusqu'au de notre ère. Pendant toute cette période, la déforestation pour la marine (dont les insulaires fournissaient souvent les équipages) désertifie progressivement certaines des îles. En 727, les insulaires, orthodoxes, se révoltèrent contre l'Empereur iconoclaste, Léon l'Isaurien. Cosmas, à la tête de la rébellion, fut proclamé empereur. Il périt lors du siège de Constantinople. Léon rétablit brutalement son autorité sur les Cyclades. En 769, beaucoup d'îles furent à nouveau pillées par les Slaves, puis par les Sarrasins en 821. Ces derniers s'installèrent en Crète d'où ils menèrent des raids sur les Cyclades pendant plus de cent ans. En 1204, la Croisade s'empara de Constantinople, et les vainqueurs se partagèrent l'Empire byzantin. La souveraineté nominale sur les Cyclades échut aux Vénitiens. Ces derniers annoncèrent alors qu'ils laisseraient la gestion des îles à qui serait capable de s'en emparer pour eux. Cette nouvelle suscita de nombreuses vocations. De nombreux aventuriers armèrent des flottes à leurs frais et en 1207, s'emparèrent des Cyclades et y créèrent des États féodaux. André et Jérôme Ghisi (ou Ghizzi) se rendirent maîtres de Tinos, Mykonos, Skiros et Skopelos ; les Pisani prirent Kéa. On vit aussi le passage des Guistiniani, des Michieti, des Dandoli. Les Sanudi, eux, fondèrent le duché de Naxos sur les principales îles comme Naxos, Paros, Antiparos, ou Milo. Les Vénitiens administrèrent directement le reste. Époques modernes et contemporaines Barberousse prit les îles pour les Turcs à partir de 1537. Les insulaires, meurtris par les persécutions des « Latins », lui firent bon accueil, et furent traités avec une certaine mansuétude par la « Sublime Porte » qui n'envoya que rarement des officiers et gouverneurs les diriger en son nom propre. Il y eut bien au départ une tentative d'installer des colons musulmans, des cadis (juges) et des beys (gouverneurs) sur chaque grande île, mais les pirates chrétiens les enlevaient systématiquement pour les revendre à Malte : la Porte dut y renoncer. Les îles ne furent plus gouvernées que de loin. Des magistrats locaux, souvent appelés épitropes, gouvernaient localement. Leur principale attribution était de collecter les impôts pour le Capitan-Pacha (grand amiral de la flotte ottomane) à qui le revenu des Cyclades appartenait. Il ne venait qu'une fois par an, avec toute sa flotte, toucher la somme globale des impôts des Cyclades. Il s'installait alors dans la baie de Dryo au sud-est de Paros. Pour réunir cette somme, les insulaires se livraient à la piraterie contre les nefs des « Latins ». Toutefois, la domination ottomane était de plus en plus mal vécue. Les Cyclades furent de tous les soulèvements importants, comme en 1770-1774, lors du bref passage des Russes de Catherine II. À l'issue de la guerre d'indépendance grecque, à laquelle elles fournirent armes, navires et combattants, elles firent partie dès le départ du nouvel état. Pendant l'Occupation de la Grèce consécutive à la Seconde Guerre mondiale, les deux îles de Milo et Amorgós furent investies dès 1941 par la Kriegsmarine allemande, les autres par les Italiens ; d'octobre 1943 à l'été 1944 les Allemands occupèrent toutes les îles mais, se heurtant à un harcèlement constant de la Résistance, finirent par s'en retirer, non sans avoir exécuté des otages. Après la guerre, l'économie traditionnelle des Cyclades, jadis basée sur l'élevage extensif, les cultures vivrières et la pêche, se tourna de plus en plus vers le tourisme, et les constructions se multiplièrent. Géographie Liste des îles habitées : Îles actuellement inhabitées : Antimilos, Ánydros, Aspronissi, Délos, Despotikó, Gyáros, Kéros, Makronissos, Néa Kaméni, Paléa Kaméni, Polyaigos, Rinia, Kato Koufonissi, etc. Architecture L'architecture des Cyclades présente se caractérise par le dépouillement et la forme géométrique brute des maisons, très souvent blanches avec des volets de couleur (bleu, vert, etc.). Apparue au cours des grandes invasions, elle a eu une influence certaine sur le mouvement fonctionnaliste en architecture. Économie La Grèce attire vers les îles centrales de la mer Égée des centaines de milliers de touristes. Particulièrement fréquentées, y compris des croisiéristes, sont Santorin, Mykonos, Naxos ou Paros. L'île de Délos, proche de Mykonos, est inhabitée et ne possède pas d'hébergement, mais est le but d'excursion de très nombreux touristes en raison de son importance archéologique et historique : l'un des centres religieux les plus importants de la Grèce antique. Chaque jour, des dizaines de ferries relient les îles entre elles et au continent. Notes et références Voir aussi Liens externes
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Chiba
est la capitale de la préfecture de Chiba, sur l'île de Honshū, au Japon. Toponymie Le toponyme « Chiba » () est créé au début du , lorsqu'un membre du clan Chiba fonde la cité de Chiba, dans le sud de la province de Shimōsa. Géographie Situation La ville de Chiba est située sur l'île de Honshū, dans le nord-ouest de la péninsule de Bōsō, à environ , à vol d'oiseau, au sud-est de Tokyo, capitale du Japon. Le long de la côte orientale de la baie de Tokyo, la capitale de la préfecture de Chiba s'étend sur , au relief peu élevé ( d'altitude), d'est en ouest et du nord au sud. Démographie En 2016, la population de Chiba était de (), répartis sur une superficie de . Elle était en baisse de 0,33 % par rapport aux estimations du recensement de 2015 (). Voies de communication et transports Air L'aéroport international de Narita et l'aéroport international de Tokyo Haneda sont les principaux aéroports les plus proches. Rail La ville est parcourue par le monorail urbain de Chiba qui comporte deux lignes. Les principales gares sont la gare de Chiba (Lignes Chūō-Sōbu, Narita, Sōbu, Sotobō et Uchibō, ainsi que le monorail de Chiba), la gare de Keisei Chiba (Ligne Keisei Chiba), et la gare de Soga, (Lignes Keiyō, Sotobō et Uchibō), toutes dans l'arrondissement de Chūō. Route Autoroute Higashi-kantō vers Tokyo, Narita et Kashima. Autoroute Tateyama vers Kisarazu. Climat Urbanisme Morphologie urbaine La ville de Chiba est divisée en six depuis 1992. Histoire À partir de 1907, l'excavation du site archéologique de (arrondissement de Wakaba), sur lequel un amas coquillier a été découvert, révèle l'existence, dans le nord de la péninsule de Bōsō, d'une présence humaine durant le milieu de la période Jōmon ( ). En 1126, Chiba Tsuneshige, du clan Chiba, s'installe dans le Sud de la province de Shimōsa et y fait construire une place forte : le château de Chiba. La jōkamachi (ville-château) prospère jusqu'en 1455, année au cours de laquelle des affrontements militaires entre différentes factions du clan Chiba entraînent sa destruction. La cité connaît un regain de prospérité, vers le milieu de l'époque d'Edo (1603-1868), lorsqu'elle est reprise par le clan Hotta du domaine de Sakura. Elle devient un relais routier et un port d'où sont transportées des marchandises pour la capitale Edo, siège du pouvoir du shogunat Tokugawa. En 1873, après l'officialisation par le gouvernement de Meiji, issu de la restauration impériale, du découpage du territoire national en préfectures, la préfecture de Chiba est officiellement créée. Son administration est établie dans le bourg de Chiba, qui est alors promu centre politique, économique et culturel préfectoral. Un an plus tard, l'université de Chiba est fondée et ouvre ses portes aux jeunes gens attirés par les études de médecine. Le bourg de Chiba acquiert le statut de ville en 1921. La municipalité s'étend alors sur et regroupe (). Durant la Seconde Guerre mondiale, 70 % du centre-ville de Chiba est détruit par deux raids aériens, menés, les 7 et , par les forces armées américaines. La création d'un port et l'implantation des entreprises TEPCO et , conjuguées aux efforts des habitants, aboutissent rapidement à la reconstruction de la capitale préfectorale. L'urbanisation se poursuit, notamment au plus fort de la période du « miracle économique japonais » (décennie 1965-1975), avec le développement de la façade maritime, d'un parc industriel et de quartiers résidentiels. La population atteint le demi-million d'habitants en 1971. En 1992, Chiba s'organise en six arrondissements et devient la des villes désignées par ordonnance gouvernementale. En 2001, le monorail suspendu de , inauguré en 1988, entre dans le Livre Guinness des records, surclassant le de Wuppertal (Allemagne), long de et opérationnel depuis 1900. En 2009, la population de la ville dépasse les . Deux ans plus tard, le gouvernement japonais classe le comme « port stratégique pour le commerce extérieur », aux côtés de ceux d'Osaka, Kobe, Nagoya, Yokohama et Tokyo, entre autres. Culture locale et patrimoine Personnalités liées à la municipalité Yoshiki, Toshi et Pata (X-Japan). Yukihiro (L'Arc-en-Ciel) Jumelage En 2018, la ville de Chiba est jumelée avec les municipalités étrangères suivantes : ; ; ; ; ; ; . Symboles municipaux L'arbre symbole de la municipalité de Chiba, sélectionné en 1993, est l'une des espèces d'arbres la plus commune dans la ville : le Zelkova du Japon. Son oiseau et sa fleur symboles, choisis en 1993, sont respectivement la Sterne naine et le Lotus Ōga. Celui-ci, aussi appelé Nelumbo 'Ōga', est un cultivar d'une espèce fossile de Lotus d'Orient. Il a été obtenu par germination de graines vieilles de deux mille ans, découvertes, en 1951, par le botaniste Ichirō Ōga, dans le sous-sol d'un terrain du Nord de la ville, une annexe de l'université de Tokyo. Depuis 1954, le Lotus Ōga est classé monument naturel de la préfecture de Chiba, sous le nom de « Lotus Ōga de Kemigawa ». Par la suite, il est devenu une plante ornementale cultivée aussi bien au Japon et en Chine qu'en Allemagne et aux États-Unis. Galerie Notes et références Notes lexicales bilingues Références Voir aussi Liens externes Ville au Japon
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cameroun
Cameroun
Le Cameroun ( ou ), en forme longue la république du Cameroun (en anglais : et ), est un pays d'Afrique centrale, situé entre le Nigeria au nord-nord-ouest, le Tchad au nord-nord-est, la République centrafricaine à l'est, la république du Congo au sud-est, le Gabon au sud, la Guinée équatoriale au sud-ouest et le golfe de Guinée au sud-ouest. Les langues officielles sont le français et l'anglais pour un pays qui compte une multitude de langues locales. Avant la période coloniale, les habitants ne forment pas un seul groupe homogène et présentent plusieurs formes d'organisations sociales allant de royaumes structurés à des ethnies nomades. Aux anciens royaumes (Bamoun, Bodjongo, Adamaoua, Garoua) succède au la colonie allemande qui place le Cameroun sous protectorat. À l'issue de la Première Guerre mondiale, le Cameroun est placé sous la tutelle de la Société des Nations et confié à l'administration de la France pour sa partie orientale et du Royaume-Uni pour sa partie occidentale. L'ancien mandat de l'ONU sous administration française accède à l'indépendance sous l’appellation de république du Cameroun le et le président Ahmadou Ahidjo. Il est rejoint par la Cameroun du Sud (partie du territoire sous administration britannique) en pour former la république fédérale du Cameroun qui, le 20 mai 1972, est renommée république unie du Cameroun, puis république du Cameroun en 1984. Depuis la démission d’Ahidjo en 1982, Paul Biya sert comme président du pays. Comme pour la plupart des États d’Afrique, les frontières actuelles du pays résultent de la colonisation européenne qui a séparé des mêmes ethnies telles que les Fang-Beti qui se trouvent au Cameroun et au Gabon. Le Cameroun est aujourd'hui membre de droit de l'Organisation internationale de la francophonie, du Commonwealth ainsi que de l'Organisation de la coopération islamique. Le Cameroun est surnommé « l'Afrique en miniature » en raison de sa diversité climatologique, minière, géographique, humaine, linguistique et culturelle. L'ouest du pays présente une importante chaîne volcanique dominée par le mont Cameroun. Histoire Les premiers habitants du Cameroun sont probablement les chasseurs-cueilleurs Baka, des nomades Pygmées. Mais, dès le , se développent des sociétés sédentaires d'agriculteurs-éleveurs, peut-être venus du Sahara alors en voie de désertification et les Baka sont repoussés dans les forêts des provinces du sud et de l'est où on les trouve encore. Parmi les sédentaires, ceux du sud-ouest de l'actuel Cameroun et du sud-est du Nigeria sont les plus anciennement attestés comme utilisant des langues bantoues. Ces langues se sont ensuite répandues à travers la majeure partie de l'Afrique subsaharienne occidentale, jusqu'en Afrique du Sud, probablement en même temps que l'agriculture. La première allusion historique des côtes camerounaises se trouve dans le récit dit Périple d'Hannon, dans un texte grec très discuté. Au , ce carthaginois atteint le mont Cameroun qu'il baptise le Char des Dieux. Mais ce texte est controversé pour sa traduction approximative depuis le phénicien et surtout parce qu'il n'y a pas de preuve archéologique que les Carthaginois soient allés au sud d'Essaouira. En revanche, on a la certitude que, en 1472, les marins portugais du navigateur Fernando Pó sont entrés dans l'estuaire du Wouri, s'extasiant de l'abondance des crevettes dans le cours d’eau qu'ils appellent aussitôt Rio dos Camarões (rivière des crevettes). Les marins anglais adoptent ce nom en l'anglicisant (Cameroons), d'où le nom actuel de Cameroun. Après les Portugais viennent les Néerlandais puis les Allemands. Par les contacts avec les Européens et les Sahéliens (royaume du Kanem-Bornou) débutent des échanges commerciaux réguliers. Le développement de la traite négrière, soit occidentale, soit orientale, la diffusion du christianisme par le sud et de l'islam par le nord, changent profondément les sociétés du Cameroun, favorisant les groupes structurés ayant adopté une religion monothéiste et capables de se procurer des armes à feu, au détriment de l'organisation politique antérieure (comme le royaume Bamoun). Colonisations allemande, française et britannique Dans l'optique de protéger leurs intérêts commerciaux, les Allemands établissent le leur protectorat du nom de Kamerun. L'Allemagne est en particulier intéressée par le potentiel agricole du Cameroun et confie à de grandes firmes le soin de l'exploiter et de l'exporter. Le chancelier Otto von Bismarck définit l'ordre des priorités comme suit : le marchand d'abord, le soldat ensuite. C'est en effet sous l'influence de l'homme d'affaires Adolph Woermann, dont la compagnie implante une maison de commerce à Douala, que Bismarck, d'abord sceptique sur l'intérêt du projet colonial, se laisse convaincre. De grandes compagnies commerciales allemandes et compagnies concessionnaires s'implantent massivement dans la colonie. Laissant les grandes compagnies imposer leur ordre, l'administration se contente de les épauler, de les protéger, et d'éliminer les rébellions indigènes. Afin d'assurer l'essor économique du protectorat, les Allemands se lancent dans des travaux importants : construction de routes et de la première ligne de chemin de fer, démarrage des travaux du port de Douala, édification d'écoles et d'hôpitaux, création de grandes plantations (cacaoyers, bananiers, caféiers, hévéas, palmiers à huile...). Mais les populations locales sont, pour la plupart, soumises au travail forcé et aux châtiments corporels. Quant aux Baka, ils sont piégés et étudiés comme des animaux ; certains sont emmenés en Allemagne pour être montrés, en cage, dans les expositions coloniales. En 1918, les Allemands perdent leur colonie en raison de leur défaite lors de la Première Guerre mondiale ; la Société des Nations confie alors la majeure partie du pays à la France et deux poches occidentales limitrophes du Nigeria (colonie britannique) au Royaume-Uni. Pendant les vingt premières années, la France s'emploie notamment à liquider les rébellions de populations kirdis dans le nord du Cameroun. Si la pacification de cette région s'accompagne de massacres et de pillages récurrents, la France, à la différence de l'Allemagne, pratique aussi une politique d'assimilation à l'instar de ce qui se passe dans ses autres colonies. Le Royaume-Uni applique le régime de l'indirect rule. Indépendance et guerre civile Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement de l'UPC (Union des populations du Cameroun), dirigé par Ruben Um Nyobe, revendique l'indépendance et la réunification avant d'être interdit puis réprimé par les Français en pays bassa et en pays bamiléké (« guerre bamiléké »). L'indépendance de la zone française est proclamée le , le Cameroun devenant la première des 18 colonies africaines à accéder à l'indépendance en 1960. La réunification a lieu l'année suivante avec la partie sud de la zone britannique (Cameroun du Sud), la partie nord (Northern Cameroons) ayant opté pour l'union avec le Nigeria. Cette indépendance reste pourtant largement théorique puisque des « conseillers » français sont chargés d'assister chaque ministre et disposent de la réalité du pouvoir. Le gouvernement gaulliste préserve son ascendant sur le pays à travers la signature « d'accords de coopération » touchant à tous les secteurs de la souveraineté du Cameroun. Ainsi, dans le domaine monétaire, le Cameroun conserve le franc CFA et confie sa politique monétaire à son ancienne puissance tutrice. Toutes les ressources stratégiques sont exploitées par la France et des troupes sont maintenues dans le pays. Il s'ensuit une période de violente répression contre le mouvement de l'UPC, et l'ALNK, son « Armée de libération nationale du Kamerun », par le nouveau gouvernement avec l'assistance de la France, qui dure jusqu'à la fin des années 1960. D'après l'ouvrage Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, ce sont des officiers français qui, au cours des années 1960, dirigent clandestinement les opérations de répression menées par l'armée camerounaise contre les derniers bastions de l'insurrection « upéciste », essentiellement dans l'ouest du pays. Tortures, regroupement et déplacement de force des populations, exécutions extrajudiciaires, guerre psychologique, villages rasés ou bombardés au napalm, les méthodes employées sont peu à peu transmises par les militaires français à leurs homologues camerounais, notamment au sein de l'École militaire interarmes du Cameroun (EMIA), dirigée au cours de cette période par des officiers français formés à la doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR). Le , un référendum conduit à un État unitaire et met fin au fédéralisme. Présidence de Paul Biya Le Premier ministre Paul Biya devient président de la République le 6 novembre 1982, après la démission du président Ahidjo. Le 6 avril 1984, il échappe à une tentative de coup d’État perpétrée par des membres de la Garde présidentielle. Plusieurs des putschistes sont arrêtés et quelques-uns exécutés. De nombreuses autres personnalités sont également interpellées et emprisonnées à cet effet. Associé au coup d’État manqué, l’ancien président Ahidjo sera condamné à mort par contumace puis gracié plus tard par le président Biya. La répression vise particulièrement les régions du Nord, où des centaines de personnes sont tuées. Paul Biya reprend dès lors en main le parti unique, qu'il rebaptise Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Seul candidat, il est élu président en 1984 et 1988. Il adopte un plan d’ajustement structurel qui lui est présenté par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : privatisation, ouverture à la concurrence, réduction des dépenses sociales, etc. Les salaires des fonctionnaires sont réduits de 60 %, le secteur informel augmente très significativement, mais les classes dirigeantes ne sont pas affectées par ce programme. Au début des années 1990, à la suite d'opérations de désobéissance civile, baptisées « Villes mortes », et d'émeutes, il accélère la mise en œuvre du multipartisme. Il supprime la législation « contre-subversive » instaurée par son prédécesseur, restaurant ainsi la liberté d’association, et permet à une presse indépendante de commencer à paraître. Cette démocratisation a ses limites : le gouvernement continue d'avoir recours aux fraudes électorales et instrumentalise les appareils judiciaire et policier contre l'opposition. À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de minières, dans plus de , pour la plupart encore à l'état de projet, multiplient les contrats avec des pays africains parmi lesquels le Cameroun, où Mega Uranium a des concessions sur . L'ambassadeur américain au Cameroun, Niels Marquardt organise le voyage du premier ministre Ephraïm Inoni à l’été 2007 aux États-Unis, au cours duquel la délégation camerounaise est orientée vers des sociétés minières canadiennes, américaines, anglaises et australiennes. Le régime de Paul Biya est proche du gouvernement français, qui lui livre des armes et forme ses forces de répression. La France est le premier investisseur étranger, devant les États-Unis. Cent cinq filiales françaises sont implantées dans tous les secteurs-clés (pétrole, bois, bâtiment, téléphonie mobile, transport, banque, assurance, etc.). En février 2008, des émeutes éclatent, réclamant la baisse des prix et le départ de Paul Biya. Les manifestants sont sévèrement réprimés : une centaine de morts, des milliers d’arrestations. Fin 2016, un mouvement séparatiste initie un conflit dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le 1er octobre 2017, Sisiku Julius Ayuk Tabe déclare symboliquement l'indépendance de la république d'Ambazonie sur le territoire de ces deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, déclenchant une répression par les forces de l'ordre se soldant par des morts, des blessés, des émeutes, barricades, manifestations, couvre-feu, etc. Paul Biya est réélu pour un septième mandat en 2018, dans un scrutin dont la régularité est contestée par l'opposition. Il lance un « grand dialogue national », mais aucune avancée décisive n'en ressort sur la crise dans les régions anglophones. Paul Biya fait libérer des détenus, mais les leaders du mouvement restent en prison. Politique Le Cameroun est une république de type présidentiel. Le pouvoir est concentré entre les mains du président de la République reconnu par la constitution comme celui qui « définit la politique de la nation » (Titre II, Chapitre 1, article 5, alinéa 2). Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement. Il est composé de deux chambres, l'Assemblée nationale (où on compte ) et le Sénat (composé de ), le Sénat est mis en place depuis le 14 mai 2013. On désigne souvent le régime comme étant une « démocrature » dans la mesure où le système politique du Cameroun s'apparente plus à une démocratie procédurale ; derrière les institutions au fonctionnement a priori démocratique, la réalité de l'exercice du pouvoir est celle d'une dictature qui réprime avec force toute velléité de contestation politique ou sociale. Les incarcérations de journalistes, écrivains, syndicalistes et activistes sont fréquentes. Le 10 avril 2008, l'Assemblée nationale adopte le projet de loi sur la révision constitutionnelle avec pour, 5 contre et 15 non votants. Ce projet adopté est très critiqué par les partis politiques de l'opposition puisqu'il permet à Paul Biya de prétendre à un quatrième mandat à la fin de son mandat en 2011. Le , Paul Biya est réélu à travers des élections présidentielles au premier tour de scrutin et avec 77,99 % des voix. Le , il y a un nouveau gouvernement avec à sa tête le premier ministre Philémon Yang, qui se succède à lui-même. Le , Joseph Dion Ngute est nommé Premier ministre. Sur tout le territoire, les chefs traditionnels conservent un réel pouvoir et sont consultés par les autorités centrales. Outre les codes juridiques modernes émanant des législations internationales, la réglementation juridique s'appuie sur le droit coutumier qui permet aux Camerounais de maintenir leurs cultures originelles. Il n'est pas rare que les fils des dynasties royales, des lamibé ou des sultans, exercent des responsabilités ministérielles à Yaoundé. Le Cameroun est également membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. L'extrait du projet de loi /PPJL/AN adopté par l'Assemblée nationale, punissant de peine de mort qui ose s'opposer au régime par manifestation de quelque type que ce soit, classe le Cameroun parmi les gouvernements de type dictatorial. Subdivisions administratives Le Cameroun est peuplé par 280 ethnies dont quelques grands ensembles (Sémites, Hamites, Bantous, Semi-Bantous et Soudanais) et de nombreux métissages. Sur le plan administratif, le Cameroun compte aujourd'hui dix régions elles-mêmes divisées en . Les départements sont divisés en arrondissements. Les régions sont créées à la suite d'un décret présidentiel le . Jusque-là on avait affaire aux « provinces » ou « districts ». Géographie Le Cameroun est un pays du golfe de Guinée, sur la façade occidentale de l'Afrique. Il possède de côtes très découpées le long de l'océan Atlantique. Très étendu en latitude ( du nord au sud), le pays a schématiquement la forme d'un triangle dont la base longe le de latitude nord, tandis que le sommet, riverain du lac Tchad, atteint le . Le Cameroun est entouré des pays et étendues d'eau suivants : Le Nigeria et l'océan Atlantique à l'ouest. La Guinée équatoriale, le Gabon et la république du Congo au sud. La République centrafricaine et le Tchad à l'est. Le lac Tchad au nord. Par sa superficie de et sa population d'environ en 2010, le Cameroun est un pays de taille moyenne en Afrique. Le pays se situe entre la bordure méridionale du Sahara et la limite septentrionale de la forêt équatoriale du bassin du Congo au sud. L'ouest du pays est dominé par les Hauts-Plateaux, et comprend le massif le plus haut de toute l'Afrique de l'Ouest : le mont Cameroun, qui culmine à mètres ; c'est le neuvième sommet du continent africain. L'est du pays est recouvert dans sa très grande majorité d'une forêt équatoriale encore bien conservée. Le long de ses de côtes, on compte quelques cités balnéaires : Kribi, et Limbé près du mont Cameroun. Frontières terrestres Le Cameroun partage ses frontières avec six pays, dont avec le Nigeria, avec le Tchad, avec la République centrafricaine, avec la république du Congo, avec le Gabon et avec la Guinée équatoriale. Relief Le relief est extrêmement varié et les études géologiques et géomorphologiques rendent compte que la barrière orographique de l’Adamaoua sépare le Cameroun « humide » du Cameroun « sec ». Basses terres Les basses terres sont composées de la cuvette de Mamfé (Sud-Ouest), de la cuvette de la Bénoué et de la plaine du Nord. Plateaux Les plateaux camerounais comptent le Sud camerounais, avec une altitude moyenne de , et l'Adamaoua dont l'altitude moyenne est de mais qui s'élève jusqu'à . Hautes terres de l'Ouest Les hautes terres de l'Ouest sont un bloc du socle soulevé et recouvert d'épanchements basaltiques, disposé en un arc de cercle appelé la dorsale camerounaise. Les sommets vont de . Les massifs les plus connus sont les monts Mandara (Extrême-Nord), Alantika (Nord), et les volcans encore en activité d'Oku (Nord-Ouest) et du mont Cameroun (Sud-Ouest) qui est, à d'altitude, le point culminant de l'ouest de l'Afrique. Climat Domaine équatorial Le domaine équatorial se caractérise par des précipitations abondantes, des températures élevées et stables et une végétation se dégradant au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'équateur. On distingue les plateaux du Centre et du Sud avec quatre saisons bien tranchées : petite saison de pluie (de mars à juin), petite saison sèche (juillet et août), saison de pluie (de septembre à novembre), grande saison sèche (décembre à février), et la zone occidentale (Littoral, montagnes du Sud-Ouest et hauts plateaux de l'Ouest) avec ses pluies surabondantes qui tombent pendant neuf mois d'affilée de mars à novembre. Domaine tropical Le domaine tropical se distingue par des températures élevées et des pluies peu abondantes, de type soit soudanien (une saison pluvieuse de mai à octobre, une saison sèche de novembre à avril), soit sahélien, marqué par des pluies très irrégulières, mais absentes de décembre à mars. Les températures les plus basses sont de et les plus élevées de . Environnement Végétation La végétation camerounaise est diversifiée et peut être divisée en deux grandes zones : la zone tropicale et la zone équatoriale. Elle souffre d'une importante déforestation, ayant conduit à un appauvrissement de la biodiversité et à d'importantes émissions de gaz à effet de serre. Zone tropicale La zone tropicale est en grande partie couverte de savane. On y trouve : La savane boisée de l'Adamaoua riche en arbustes. La savane herbeuse du Nord. La steppe de l'Extrême-Nord pauvre en arbres et en herbe. Les arbres qu'on rencontre dans la steppe sont à épines et à feuilles caduques pour mieux résister à la sécheresse. Zone équatoriale La végétation de la zone équatoriale camerounaise est d'un vert luxuriant et composée de : La forêt dense humide du Sud et de l'Est formée de très grands arbres. Les forêts galeries de l'Ouest et du Nord-Ouest le long des cours d'eau et dans les bas-fonds. La mangrove sur les côtes du Littoral et du Sud-Ouest. Faune Plus de la moitié des espèces de mammifères sont amputées d'au moins 70 % de leurs effectifs, notamment à cause de la chasse. Géologie La géologie du Cameroun présente de forts contrastes pétrographiques et structurels répartis sur quatre grands ensembles géologiques majeurs : un craton ancien (Archéen et Paléoprotérozoïque) et sa couverture protérozoïque à l’extrême sud ; des dépôts sédimentaires et des granitoïdes néoprotérozoïques déformés et métamorphisés durant l'orogenèse panafricaine, occupant la majeure partie du pays, traversé par deux cisaillements majeurs ; des dépôts sédimentaires d'extension très localisée d'âges paléozoïques, crétacés à quaternaires ; la Ligne du Cameroun est une structure majeure orientée N 30° E, soulignée par un volcanisme actif depuis 40 Ma formant une ligne d'édifice volcanique allant du golfe de Guinée jusqu'au lac Tchad. Économie Généralité De 1965 à 1985, le Cameroun connaît une croissance soutenue (plus de 15 % par an en moyenne), portée par les prix des matières premières, et est longtemps parmi les pays les plus prospères du continent africain. La situation économique s'est ensuite fortement dégradée jusqu'à la dévaluation, en janvier 1994 du franc CFA, précédée par une diminution drastique des salaires de l'ordre de 70 %. Après une décennie de récession caractérisée par une forte baisse du PIB (-30 % entre 1985 et 1993) et une chute de 40 % de la consommation par habitant, le Cameroun renoue avec la croissance économique depuis 1994. Son PIB (environ de dollars américains en 2009, soit américains par habitant en PPA) représente aujourd’hui la moitié de celui de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), ce qui lui confère une place importante au niveau régional. Pour ce qui est des importations, les principaux partenaires économiques du Cameroun sont la France (19,1 %), la Chine (13,3 %), le Nigeria (12,4 %). Pour les exportations, ce sont l'Espagne (15,1 %), les Pays-Bas (12,8 %), la Chine (9,4 %), l'Italie (9,3 %), la France (6,5 %) et les États-Unis (6,4 %), en 2010. La dette publique constitue 14,3 % du PIB (2009), tandis que la dette extérieure est d'environ de dollars américains (estimation 2009). Le Cameroun devient un pays producteur de pétrole en 1977. Prétendant vouloir faire des réserves pour les temps difficiles, les autorités gèrent les recettes pétrolières « hors budget » dans la plus totale opacité (les fonds sont placés sur des comptes parisiens, suisses et new-yorkais). Plusieurs milliards de dollars sont ainsi détournés au bénéfice de compagnies pétrolières et de responsables du régime. L'influence de la France et de ses au Cameroun reste considérable. La revue African Affairs note au début des années 1980 qu'ils continuent à dominer presque tous les secteurs clés de l'économie, à peu près comme ils le faisaient avant l'indépendance. Les ressortissants français contrôlent 55 % du secteur moderne de l'économie camerounaise et leur contrôle sur le système bancaire est total. Secteurs d’activités Le pays dispose de ressources naturelles agricoles (bananes, cacao, café, coton, miel), forestières, minières (bauxite, fer, cobalt, nickel, manganèse, diamant, marbre) et pétrolières ; les compagnies minières junior de Vancouver ou de Toronto jugent qu'il . La population active se répartit en 2010 entre secteurs primaire (19,7 %), industriel (31,4 %) et tertiaire (48,9 %). La filière coton a pris de l'ampleur, même si sur le marché mondial, le cours de la livre de la fibre, est en 2015 autour de américain, relativement bas comparé au pic des américains la livre qu'il a atteint en 2011. Le pays est à la cinquième place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des . Économie informelle 75 % de la main-d'œuvre urbaine travaille dans le secteur informel et six ménages sur dix tirent au moins une partie de leurs revenus de ce secteur informel. Cette importance du secteur informel a tendance à croître de plus en plus depuis la crise économique. Il permet de remédier partiellement au problème du chômage (20 % de la population en 1995, 30 % en 2003). En 2011, le taux de chômage a dégringolé et est estimé à 13,1 %. Infrastructures de communication Routes et voies ferrées Le Cameroun possède de routes, dont . Réseau ferroviaire Le réseau ferroviaire totalise de voies ferrées avec la ligne du transcamerounais, gérée par la société Camrail. Camrail est une filiale de Bolloré Africa Logistics. En janvier 2022, il est annoncé que la société mère de Camrail, Bolloré Africa Logistics, va être rachetée par l'armateur MSC. On peut se demander si la compagnie de porte-conteneurs MSC poursuivra le transport de passagers sur les rails du Cameroun. En effet, les trains de passagers vont gêner l'activité principale de MSC, à savoir le transport de conteneurs par voie ferroviaire. Cette situation contraste avec celle du Nigeria tout proche, où la compagnie ferroviaire locale NRC réalise justement des bénéfices avec le transport de passagers. Ports Trois grands ports sont actifs, à commencer par le Port autonome de Douala. Les ports de Limbé et Kribi sont en grande partie financés par la Banque d'investissement chinoise et ont vocation à devenir des ports en eau profonde pour abriter les navires avec de plus grands tirants d'eau que ceux accédant aujourd'hui à Douala. Le Cameroun compte plusieurs ports dont les plus importants sont ceux de Douala et de Limbé. Il possède aussi un port fluvial saisonnier à Garoua (sur la rivière Bénoué). Le port en eaux profondes à Kribi est en fonction depuis 2016. Transport aérien Le Cameroun dispose de quatre aéroports internationaux (Douala, Yaoundé-Nsimalen, Garoua et Maroua Salak) et une dizaine d'aéroports secondaires. En 2008, la compagnie nationale aérienne Cameroon Airlines fait faillite. Son successeur, Camair-Co, effectue son premier vol le . Il existe quelques compagnies privées de taille modeste dont la flotte se limite à un ou deux porteurs de moins de desservant essentiellement l'intérieur du pays. Lutte contre la corruption On retrouve la pratique de la corruption dans les plus hauts niveaux de l'État jusqu'au fonctionnaire au bas de l'échelle. La corruption quotidienne est qualifiée de nombreux noms : « tchoko », « bière », « taxi », « carburant », « motivation » et d'autres. Malgré son potentiel naturel, minéral et humain énorme, le Cameroun souffre encore aujourd’hui de plusieurs maux qui empêchent un véritable décollage économique : la corruption, une production énergétique déficitaire par rapport à la demande, des finances publiques insuffisamment épurées, une attractivité pour des investissements de capitaux privés et étrangers en retrait par rapport à d'autres pays, une lourdeur administrative souvent handicapante. À cela s'ajoute une inadéquation entre la formation des jeunes et les besoins du marché de l'emploi qui aggrave le chômage, et l'ampleur du secteur informel. Population et société Démographie La population du Cameroun est estimée en 2015 à 20 000 000 d'habitants. Lors de l'indépendance du pays, en 1960, le Cameroun comptait un peu plus de 5 000 000 d'habitants. En 2001, dépassent le seuil des : Douala (la capitale économique, d'habitants), Yaoundé (la capitale politique et siège des institutions, environ d'habitants), Garoua (environ ), Bamenda (environ ), Maroua (environ ) et Bafoussam (environ ). Cependant, les estimations démographiques varient selon les sources. Selon le quotidien gouvernemental (en se basant sur les dossiers spéciaux hebdomadaires dans une ville du pays au cours des années 2008 et 2009), les dix agglomérations les plus peuplées sont : Douala ( d'habitants), Yaoundé (), Garoua (), Bafoussam (), Nkongsamba (), Bamenda (), Édéa (), Kribi (), Maroua () et Ngaoundéré (). Le Cameroun compte au total une vingtaine de villes ayant au moins . Selon les résultats du dernier recensement, le Cameroun compte toujours un peu plus de femmes (50,6 %) que d’hommes (49,4 %). La moitié de la population a moins de et le poids démographique des moins de se situe à 43,6 %. Les personnes âgées de plus de ne représentent que 5,5 % de la population totale. Malgré une démographie urbaine en constante croissance, une majorité (de 55 % à 65 % selon les estimations) de la population demeure en zone rurale. Les provinces les plus densément peuplées (plus de ) sont les provinces de l'Ouest, du Littoral, de l'Extrême-Nord et du Nord-Ouest. Par contre, les provinces de l'Adamaoua, de l'Est et du Sud sont très faiblement peuplées (moins de 15 hab./). En fonction de l’importance numérique de l’effectif de leur population, les régions du Cameroun peuvent être classées en : Première catégorie : les régions les plus peuplées avec plus de deux millions d’habitants ; ce sont les régions du Centre (), de l’Extrême-Nord (), du Littoral () et du Nord (). Deuxième catégorie : les régions dont l’effectif de la population se situe entre d’habitants : ce sont les régions du Nord-Ouest (), de l’Ouest (), du Sud-Ouest () et de l'Adamaoua (). Troisième catégorie : les régions ayant moins d’un million d’habitants : ce sont les régions de l’Est () et du Sud (). Niveau de vie et IDH Le PNUD classe le Cameroun au au niveau mondial sur en 2014, avec un Indice de développement humain (IDH) égal à 0,512. Ce dernier classement est établi sur les données socio-économiques telles que l'éducation, la santé ou encore le revenu par habitant. Il donne une estimation du niveau de vie général d'un pays. Pour le Cameroun, il s'est amélioré entre 1980 et 2014, passant de 0,405 à 0,512. Indice de développement humain Indicateur de pauvreté humaine (IPH-1) sur (IPH-1 de 30,7 %). Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'indicateur de pauvreté humaine au Cameroun en 2004 est de 35,6 % de la population totale. La pauvreté est beaucoup plus présente dans les campagnes (70 %), tandis que la pauvreté urbaine touche près de de personnes, essentiellement à Yaoundé et à Douala. La moitié des ménages n'est pas raccordée au réseau électrique et le tiers n'a pas accès à l'eau potable. L'assainissement des villes, assuré par la société Hysacam (Hygiène et salubrité du Cameroun), n'est pas encore suffisant pour éradiquer des maladies telles que le paludisme, le choléra et autres. Ceci est dû aux ressources financières qui s'avèrent limitées, mais aussi et surtout aux mentalités rétrogrades des populations qui peinent à coopérer avec les autorités pour l'évolution de la salubrité dans les quartiers. Toutefois, on observe une amélioration du système collectif d'assainissement et des conditions d'hygiène des familles. En outre, on assiste au développement de l'insécurité et de la délinquance des enfants de la rue. Le taux de sous-emplois quant à lui dépasse le seuil des 35 % dans les grandes villes, ce qui pousse plusieurs personnes à se rabattre sur des petits boulots. Santé Le système de santé camerounais se situe encore à un niveau bas. D'après l'OMS, il y a un médecin pour . On remarque aussi une répartition inégale des services médicaux dans le pays, et ce sont les zones enclavées du Grand Nord et de l'Est du pays qui en pâtissent le plus. En 2009, on estime à déclarés de VIH et de SIDA. On constate environ à la suite de ces maladies. Éducation Le système éducatif comporte trois types d'enseignements : enseignement de base, enseignement secondaire et enseignement supérieur. La particularité du système éducatif est le bilinguisme. En effet, on peut étudier en français et en anglais et obtenir des diplômes équivalents. L'éducation est encadrée par deux principaux types d'enseignement : L'enseignement public, qui relève du domaine de l'État. L'enseignement privé, constitué du privé (laïc et confessionnel). On dénombre des centaines d'établissements d'enseignement maternel, primaire, secondaire. Dans les grands centres urbains, l'alphabétisation est presque universelle alors que certaines régions du Cameroun, notamment la zone septentrionale, souffrent encore d'une sous-alphabétisation, ce qui n'empêche pas le pays d'afficher un taux d'alphabétisation d'environ 80 % selon l'UNICEF (un des taux les plus élevés du continent africain) ou de 70 % selon . Cependant, le pays doit faire face à une pénurie d'enseignants, pas souvent bien formés ou alors démotivés par une très modeste rémunération. L'entrée à l'école maternelle se fait en général à l'âge de trois ans. Le cycle maternel et primaire dure , aboutissant à l'obtention d'un CEP (certificat d'études primaires). L'accès au cycle secondaire se fait généralement par le biais d'un concours dit d'entrée en classe de . Il est à noter qu'au Cameroun, le terme « lycée » désigne un établissement public, tandis que le qualificatif « collège » est attribué à un établissement privé. Le cycle secondaire dure et il est sanctionné dans son cours par trois diplômes : le BEPC (brevet d'études du premier cycle) délivré après avoir accompli les quatre premières années, le Probatoire (niveau Première) et le Baccalauréat (niveau Terminale), ouvrant l'accès aux études universitaires. En moyenne, dans les écoles primaires et secondaires, les heures de cours vont du lundi au vendredi de à , avec une pause d'une heure à midi, à l'exception du mercredi où les cours s'arrêtent à . Dans plusieurs établissements, des cours sont aussi dispensés le samedi matin, selon le niveau d'études (généralement les classes d'examen). La rentrée scolaire a lieu traditionnellement le premier lundi de septembre (sauf si celui-ci est le ). L'année scolaire, à cheval sur deux années civiles, est divisée en trois trimestres d'inégale longueur : le de septembre à décembre, le de janvier à mars et le d'avril à mai. Les épreuves des examens officiels (CEP, BEPC, Probatoire, Baccalauréat) se déroulent au mois de juin, en une seule session (il n'y a pas de session de rattrapage et l'oral au Baccalauréat a été annulé en 1993), à l'exception des épreuves sportives qui se tiennent souvent en mai. Le Cameroun compte huit universités d'État (, Ngoa Ekélé), (Soa), Douala, Buéa, Dschang, Ngaoundéré, Bamenda, Maroua), une dizaine d'universités privées (dont l'université catholique d'Afrique centrale située à Yaoundé, l'université des Montagnes à Bangangté, l'université adventiste de Nanga-Eboko) et une cinquantaine d'instituts universitaires parapublics et privés répartis sur l'ensemble du territoire. En 2008, on dénombre plus de . La rentrée universitaire a lieu traditionnellement en octobre. Médias Presse Le Cameroun compte une douzaine de journaux quotidiens. Les plus connus sont le (quotidien gouvernemental bilingue), La Nouvelle Expression, Mutations, Le Jour, Le Messager, Le Quotidien de l'économie. On dénombre aussi des hebdomadaires comme Motbinama Press, Repères, Diapason, Intégration, Ça Presse, Nyanga, Situation, Le Popoli (journal humoristique), La Météo, La Nouvelle, Kalara, ou encore le bi-hebdomadaire économique, EcoMatin. Selon les données de 2013, le Cameroun compte près de 644 journaux. Chaînes de télévision Le paysage audiovisuel s'est considérablement diversifié depuis l'ouverture aux médias privés au début des . La principale chaîne de télévision publique, la (CRTV), voit le jour en 1985 et est basée à Yaoundé, avec une station dans chacune des dix régions du pays. Les principales chaînes de télévision privées (STV1 et 2, International, Equinoxe TV, Samba TV, , Ariane TV, Afrique media, LTM International, New TV…) sont basées à Douala et Yaoundé. Depuis les années 2000, les chaînes de télévision implantées au Cameroun initient des débats télévisés. Les plus en vue étant les débats télévisés du dimanche au cours desquels des acteurs socio-politiques, journalistes, universitaires, membres de la société civile sont régulièrement invités pour discuter des sujets d'actualité de la semaine. De tels dispositifs, malgré de nombreux manquements au niveau de l'organisation, contribuent indéniablement à l'émergence d'un espace public au Cameroun. Radio De nombreuses radios locales (RTS 1, , Radio Véritas, , , Radio balafon, Kalak Fm, Radio Lumiere, , Poala FM, , Radio Campus, Radio Bonne Nouvelle, Satellite FM, Radio Vénus, , Radio Environnement, Radio Reine, Afrik2, Il est Écrit…) émettent sur l'ensemble du territoire. Quelques grands réseaux radiophoniques internationaux sont captés comme RFI, BBC, Africa Radio, Medi 1 radio ou Radio Vatican. Sports Parmi la diversité des disciplines sportives pratiquées sur le territoire, le football est certainement la plus populaire. Le Cameroun est connu à l'international notamment grâce à son équipe nationale : les Lions Indomptables, et ses joueurs internationaux évoluant dans des grands clubs européens. Le plus célèbre, Samuel Eto'o, a remporté le titre de joueur africain de l'année à 4 reprises entre 2003 et 2010. Le palmarès du Cameroun aux jeux olympiques est constitué de deux médailles d'or en athlétisme, deux médailles en boxe et une en football (2000). Les sports collectifs, tels que le basket-ball, le volley-ball et le handball, voient leurs qualifications aux compétitions continentales et internationales être de plus en plus fréquentes. Le Cameroun organise des compétitions nationales, telles que le Tour cycliste du Cameroun et la Course de l'espoir (ascension du Mont Cameroun), ainsi que des compétitions continentales (Afrobasket féminin 2015, CAN féminine 2016). Culture La culture camerounaise est caractérisée par une très grande diversité ethnique, linguistique, religieuse et culinaire liée à son histoire et sa géographie. Cette diversité permet le développement d'une créativité d'une grande richesse dans tous les domaines artistiques. Diversité culturelle Ethnies Différents groupes socioculturels sont représentés au sein de la population camerounaise. À l'image de ses milieux naturels contrastés, le Cameroun est d'une grande diversité humaine. Trois grands ensembles peuvent être identifiés : Au grand nord, on distingue principalement deux grands groupes. Les Peuls (ou foulbés) et les « Kirdis ». Parmi ces « Kirdis », les montagnes du Cameroun depuis la région de Garoua jusqu'à Mora abritent une grande variété d'ethnies non-musulmanes. On y trouve généralement les ethnies Mofu, Mafa, Toupouri, Moundang, Guiziga, Massa Aussi, les Peuls des savanes du Nord se sont souvent organisés en Lamidats dirigés par un lamido, l'équivalent d'un chef de village. Leurs constructions sont encore visibles à ce jour et leurs coutumes perdurent. Les populations du Centre et du Sud possèdent également leurs coutumes, caractérisées par une très grande diversité linguistique. Les habitations des anciens chefs traditionnels ont presque disparu au profit de constructions modernes, la zone étant la plus développée du pays, mais plusieurs monuments commémoratifs y sont érigés. Au grand ouest, sont présents les Bamilékés (groupe dynamique dans le commerce, où ils excellent), le plus grand groupe ethnique du pays, aux côtés des Tikar (descendants de populations du nord) ainsi que des Bamouns (renommés pour leur histoire – surtout politique et militaire – et leurs créations artistiques). Ces groupes ont développé une civilisation originale, basée sur des chefferies qui sont autant de petits royaumes. Au grand sud, les principaux groupes sont les Beti (groupe principal de la zone forestière du centre, sud et est), les Eton, les Manguissa, les Ewondo, les Boulou, qui se rattachent au monde bantou. Les Bétis/Boulou, ethnie à laquelle le président Paul Biya appartient, détiennent de facto le pouvoir depuis 1982. Les Bassa, les Yabassi, les Dibom (au centre-ouest et le littoral géographique du pays), et les Sawa et apparentés (peuplant la zone côtière) sont les autres principaux peuples. Les Bassa sont majoritairement installés dans plusieurs villes, en commençant par Éséka en passant par Édéa jusqu’à Yabassi et un peu dans le Moungo et le Wouri. Les Bassa sont structurés en plusieurs petits groupes. Les Gbaya, occupants majoritaires de plus de six unités administratives des régions de l'Est et de l'Adamaoua. Les Gbaya, faiblement représentés dans la classe politique, sont locuteurs de plusieurs dialectes : laii (Bétaré-Oya), do'oka (Garoua-Boulaï), yayoué (Meiganga) Bodomo… Les pygmées du Sud vivent principalement dans la forêt. Langues On recense au Cameroun 309 langues, dont le ngumba, le gbaya regroupant plusieurs dialectes : laii (Bétaré-Oya), do'oka (Garoua-Boulaï), yayoué (Meiganga, Ngaoundal, Dir, Tibati), bBodomo, le bamoun, le tikar, le bankon, le tunen, l'eton, l'ewondo, le douala, le bassa, le yabassi, le dibom, le mbang, le ntumu (Vallée-du-Ntem), le bakweri, le boulou, le peul ou foufouldé, le mofu-gudur, le mofu du Nord, le haoussa, le psikye, le guidar, le moundang, le mousgoum, le toupouri, le massa, le guiziga – guiziga du Nord et guiziga du Sud –, les langues bamilékées composées de plusieurs sous-ensembles comme le nufi (à Bafang), le ghomalaʼ (à Bafoussam, Baham, Bahouan, Bamendjou, Pète-Bandjoun, Batié, Bansoa, Bandenkop, Batoufam…), le nuguru, le bafia, le medumba (à Bangangté), le yemba (à Dschang), le ngomba (à Bamesso), le ngiemboon (à Mbouda), et bien d'autres. Contrairement à la majorité des pays africains, le Cameroun n'a donc pas de langue régionale dominante ou commune. Cette variété fait également du Cameroun l'un des au monde possédant une « mégadiversité linguistique » avec la mondiale, mais la en Afrique après le Nigeria. En plus de ces langues, plusieurs langues créoles se sont développées depuis le commencement des explorations européennes modernes et de la colonisation. Cela a entraîné un brassage de populations, et ce, particulièrement depuis le début du . Aujourd'hui encore, la jeunesse urbaine a créé une forme d'argot complexe dit camfranglais (mélange de français, d'anglais, de locutions dialectales camerounaises et de verlan) qui varie selon les villes. Par ailleurs, le , proche de sa version nigériane, sert parfois de aux commerçants à travers tout le pays (en particulier dans sa moitié Sud). Il tend à se répandre dans la population au travers des productions audiovisuelles nigérianes et à la faveur des relations entre francophones et anglophones du pays. En 2011, une chaîne de télévision privée utilise le pidgin pour ses émissions d'informations. Langues officielles Les langues officielles sont le français, environ de la population est francophone et vit dans des subdivisions francophones, et l'anglais, parlé dans deux subdivisions administratives limitrophes du Nigeria, celle du Nord-Ouest et celle du Sud-Ouest. Ce sont les deux langues de l'administration, de l'enseignement et des médias. Ce bilinguisme au Cameroun est un héritage de la colonisation et permet au Cameroun de faire à la fois partie du monde francophone et anglophone. Le Cameroun constitue ainsi le seul pays bilingue français / anglais d'Afrique jusqu'à ce que le Rwanda ajoute en 2003 l'anglais au français comme langue officielle, et est un des rares pays ayant un tel bilinguisme au monde avec le Canada, les Seychelles, le Vanuatu et Maurice. Malgré tout, le français est largement avantagé dans l'administration et les médias par le fait de la prépondérance démographique / territoriale des francophones. Certains anglophones se plaignent d'ailleurs de discrimination à l'égard de leur langue. Cependant, le bilinguisme est officiellement encouragé par le gouvernement et la plupart des documents officiels lus ou écrits le sont dans les deux langues. L'administration, les représentants des autorités sont tous censés être bilingues, et il est en principe attendu des citoyens camerounais qu'ils puissent communiquer dans les deux langues. La chaîne de télévision publique CRTV émet notamment ses informations dans les deux langues par alternance. Par ailleurs, six des huit universités publiques sont bilingues, dont deux sous régime linguistique anglophone, l'université de Buéa et l'université de Bamenda, et de nombreux lycées et écoles primaires bilingues existent sur l'ensemble du territoire. Religions Le Cameroun est un État laïc mais est cependant membre de l'Organisation de la coopération islamique. Sa population est composée de : Environ 65,2 % de chrétiens : Les catholiques (38,4 %) sont répartis en . Leur plus haut dignitaire est Samuel Kleda, archevêque de Douala qui succède au cardinal Christian Wiyghan Tumi, archevêque émérite de Douala. Les protestants (26,3 %) sont répartis principalement sur le littoral et les provinces anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et en grande partie au Sud-Cameroun. Les orthodoxes : 0,5 % sont répartis principalement sur le littoral, le Centre et l'Est. Autres chrétiens : 4 % 20,9 % de musulmans, concentrés dans l'Adamaoua, le Nord, l'Extrême Nord et à l'ouest (peuple bamoun). 5,6 % d'animistes ; les adeptes des religions traditionnelles sont principalement présents à l'ouest, au sud et à l'est. 1 % d'autres religions. 3,2 % d'athées. Gastronomie Le Cameroun, à l'image de sa diversité ethnique, présente une vaste diversité culinaire. Plats Le galow (gambo) avec du couscous (appellation de la polenta). Le folléré avec du couscous (appellation de la polenta). Le bokko avec du couscous (appellation de la polenta). Le ngniébé (poisson fumé) avec couscous (appellation de la polenta). Le ngniebé (viande fumée) avec couscous (appellation de la polenta). Le ndolé. Le bongo'o (poisson aux épices). Le poulet DG (poulet frit avec du plantain frit et des légumes). Le kuem sans sel. Le eru/ero (plat à base de légumes (eru et waterleaf) originaire des zones anglophones et du Nigeria). Le taro (taro à la sauce jaune). Accompagnements Le bobolo (bâtonnets de manioc trempé).. Le pen (couscous de maïs). Le ndjapche : couscous de manioc à base de légume Ndjapche (légume connu aussi sous le nom de NdjamaNdjama). Le miondo (bâton fin de manioc). Le dang-waaké (farine de manioc ou blé transformé en des petits morceaux qui s'accompagne d'une sauce ou des œufs. cuits). Le mets de pistache. Le nkui (préparation à base de fruits, écorces, racines et aubergines). Le kondré (préparation à base de bananes plantains, légumes, et condiments). Desserts Le waïna rôogo (petits beignets à partir de manioc cru râpé). Les mââssé (beignets faits à partir de la farine de riz bien sucré). Le koki (gâteau de petits haricots blancs). Le mintoumba. Le ntas. Condiments La sauce d'arachide. Le achu (sauce jaune). L'okok. Diversité artistique Art L'art camerounais est caractérisé par une très grande diversité de style liée à son histoire et sa géographie (diversité des ethnies, des langues, des religions…). Cette diversité culturelle permet le développement d'une grande créativité sur tous les supports de l'art contemporain (art plastique, peinture, sculpture, photographie…) et inspiré par son art traditionnel (masques, statuettes, architecture…). Les œuvres publiques, les événements artistiques, les lieux d'expositions et les galeries d'art se développent petit à petit au Cameroun. Littérature Musique Depuis les temps anciens, la musique traditionnelle est le moyen de commémorer les faits et événements ayant marqué une famille, une ethnie, un peuple durant son vécu. Elle est riche en sons et couleur, et on peut y remarquer l'usage d'instruments tels le mvett, le tam-tam, le tambour, le balafon et diverses formes de percussions. De nos jours, l'ouverture du pays et les nouvelles technologies de l'information et de la communication ont fortement transformé l'univers musical camerounais à tel point que cette musique devenue tradition-moderne est fortement et fièrement représentée et vendue dans le monde entier, notamment l'œuvre d'artistes parmi lesquels, notamment, Ekambi Brillant, Elvis Kemayo, André-Marie Tala, Ben Decca, Grace Decca, Charlotte Dipanda, Kareyce Fotso, Manu Dibango, Claude Moundi dit « Petit-Pays », Richard Bona, Simon Ngaka, Josco L'inquiéteur, Sam Fan Thomas ou encore Yannick Noah. Cinéma Tourisme Progression du tourisme Le tourisme est peu développé. En 2002, le tourisme représentait 2,5 % du PIB, en 2005, il n'en représente que 1,8 %, soit américains par habitant. Le gouvernement affirme à plusieurs reprises sa volonté de développer ce secteur, mais des tarifs aériens élevés comparés aux destinations asiatiques et un prix élevé du visa ont un effet dissuasif. Récemment, pour pallier la faiblesse du tourisme, le gouvernement a lancé un plan d'aménagement à long terme, susceptible de porter la masse de à d'ici la fin 2009. Pour cela, le gouvernement noue des liens de coopération en ouvrant des bureaux touristiques dans les grandes villes européennes telles que Paris, Londres et Madrid. Ces derniers ont pour but de vanter le Cameroun à l'étranger afin d'inciter des voyageurs à y faire un tour. Ces programmes passent également par la recherche de nouveaux investisseurs. C'est notamment le cas avec la Chine, qui signe un contrat spécial avec le gouvernement camerounais afin d'envoyer, et ce dès l' quelque par an au Cameroun. La recherche de nouveaux partenaires vise aussi les États-Unis, via un partenariat culturel et des échanges entre les deux pays. En 2012, le Cameroun accueille . Quelques sites touristiques Le Cameroun possède trois sites naturels classés au patrimoine mondial par l'UNESCO : La réserve de faune du Dja. Le parc national de Waza. Le parc national de Lobéké qui fait partie du Trinational de la Sangha. Officiellement, le ministère du Tourisme recense à potentiel touristique, dont une soixantaine en mesure d'accueillir des touristes. Divers Fêtes et jours fériés Codes Le Cameroun a pour codes : CMR, dans la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques. .cm, selon les noms de domaine de premier niveau national. CM, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2. CMR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3. CM, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2. CMR, selon la liste des codes pays du CIO. CMR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3. FK, selon les codes OACI des aéroports. TJ, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs. 237 est le code téléphonique international du Cameroun. Notes et références Voir aussi Droits LGBT au Cameroun Bibliographie . . Atlas de la République Unie du Cameroun, 72 p. ; Éditions Jeune Afrique, 1979,. . . . . . Les cultures du Cameroun, Paix et Diversité (2007) Collection Rencontres et Terre d'Afrique, imprimé par DELTA PAPIERS, Paris. Liens externes « Le Cameroun dans les classements internationaux », in Investir au Cameroun, mars 2016, , 36 p. . État fondé en 1960
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Caduc%C3%A9e
Caducée
Le caducée est un des attributs du dieu Hermès dans la mythologie grecque, représenté comme une baguette de laurier ou d'olivier surmonté de deux ailes et entouré de deux serpents entrelacés. Le caducée sert à guérir les morsures de serpents et c'est pourquoi il en est orné. Le caducée est souvent confondu, à tort, avec l'emblème du corps médical, le bâton d'Asclépios ou bâton d'Esculape, avec la coupe d'Hygie des pharmaciens ou d'autres symboles médicaux ou paramédicaux dérivés de ces derniers. Mythe Le caducée est un des attributs du dieu Hermès dans la mythologie grecque ; il est représenté comme une baguette de laurier ou d'olivier surmontée de deux ailes et entourée de deux serpents entrelacés. Le serpent est un animal chthonien dont le symbolisme est clair : les serpents du caducée, dressés et entrelacés, signifient l’union du ciel et de la terre et l’éveil de la conscience cosmique, comme cela apparaît aussi avec le serpent d’airain de Moïse. Ce symbole est d’origine sumérienne. Le caducée sert à guérir les morsures de serpents, c'est pourquoi il en est orné. Il est parfois représenté avec une paire d'ailes. À l'origine, ce n'était qu'un bâton orné de rubans qui flottaient au vent, remplacés avec le temps par les fameux serpents. Le caducée symbolise tout ce qui se rapporte au commerce et au transport, . Outre Hermès, la déesse Iris était aussi représentée avec un caducée, car elle était la messagère d'Héra, pendant féminin d'Hermès, messager de Zeus. Selon l'hymne homérique qui lui est dédié, c'est Apollon qui a donné à Hermès son bâton emblématique. En effet, alors qu'il était encore enfant, il lui déroba une partie de son troupeau et se cacha dans une grotte pour échapper à la colère olympienne. Le dieu de la beauté et des arts se mit alors à sa recherche pour le punir de ce larcin. Or, lorsqu'il trouva Hermès, ce dernier se mit à jouer de la lyre qu'il avait inventée. Apollon en fut à ce point charmé que sa colère s'apaisa immédiatement. Un accord eut lieu entre les deux divinités : Apollon épargna Hermès en échange de l'instrument mélodieux. Il en fut tellement ravi qu'il gratifia le dieu des carrefours du caducée. Selon une autre version, après que Hermès eut donné sa lyre à Apollon, il inventa la flûte de Pan ; en échange de l'instrument, Apollon lui offrit le caducée et lui apprit à prédire l'avenir avec des cailloux. Jacques de Guyse, dans ses Chroniques du Hainaut, 1390, reprend des chroniqueurs ou auteurs plus anciens qui présentent le caducée tenu par l'idole d'or représentant le dieu Mercure dans le temple de Mercure de la mythique ville de Belgis comme Ce caducée est le sceptre porté par les hérauts, qui rend leur personne inviolable. À l'origine, il est simplement en olivier, encore orné de ses branches. Par la suite, les branches sont enroulées autour du bâton pour figurer des serpents. Symbole Aujourd'hui encore c'est le symbole du commerce et de l'éloquence (il figure notamment sur les côtés de la tribune de l'Assemblée nationale de France). Le caducée ne doit pas être confondu avec le bâton d'Asclépios (ou Esculape, de son nom latin) autour duquel ne s'enroule qu'un seul serpent, symbolisant la couleuvre que promenait ce dieu antique. Par ailleurs, le bâton d'Esculape ne porte jamais l'attribut hermaïque que sont les ailes, mais est parfois surmonté d'un miroir symbolisant la prudence. Le bâton d'Asclépios sert de symbole à la médecine en Europe, mais c'est celui d'Hermès qui représente la médecine en Amérique. On parle tout aussi abusivement de « caducée » pour désigner l'emblème des pharmaciens, la coupe d'Hygie, qui représente en réalité une coupe enlacée d'un unique serpent. Enfin, par extension, le terme de caducée s'emploie pour désigner d'autres emblèmes dérivés des précédents, tels le bâton surmonté d'un diapason des audioprothésistes ou le serpent représentant la courbure du ventre de la personne enceinte pour les sages-femmes. Parallèles dans les religions Dans la Bible Le caducée peut être rapproché du Bâton de Moïse, présentant un serpent d'airain. Origine hindouiste Il existe deux forces selon le yoga qui s'entremêlent autour d'une troisième et forment ainsi schématiquement un caducée le long de la colonne vertébrale, en remontant du premier chakra jusqu'au septième. Le yoga parle même d'une énergie primitive lovée au niveau du premier chakra, symbolisé par un serpent, dénommé kundalini, qu'il faut faire jaillir afin d'atteindre l'hypothétique état appelé "éveil". Dans de nombreux livres yogiques, on peut retrouver le symbole de ces trois forces : ida, pingala et sushumna. Ésotérisme Les ésotéristes de toutes époques ont interprété à leur façon ce symbole. Voici l'interprétation de Omraam Mikhaël Aïvanhov. Le caducée a un axe, deux lignes s'élevant en , cinq renflements. Il représente la structure occulte de l'anatomie humaine, telle que la voient Tantra-Yoga et Kundalinî Yoga. Le bâton central est le canal (nâdî) médian sushumna, à l'intérieur de la moelle épinière ; le long de ce canal, qui est , s'élève l'énergie kundalinî ; les deux serpents sont les deux canaux Idâ, , et Pingalâ, ; de haut en bas, pour les cinq renflements : cerveau (hémisphère droit et gauche), poumons (poumon gauche, cœur ; poumon droit), foie et rate (foie à droite, rate à gauche), rein (rein gauche, rein droit), glandes génitales (glande à droite, glande à gauche). Sources antiques Cornélius Népos, Vies des grands hommes, Hannibal : « Hannibal, pour indiquer clairement aux siens où se trouvait Eumène, envoie un messager dans un esquif avec le caducée. » Le caducée était un symbole de paix mais c'est aussi une allusion aux serpents venimeux utilisés pour effrayer les Pergaméniens. , I : « Mercure met à ses pieds des ailes, dans sa puissante main le caducée qui fait naître le sommeil, et sur sa tête un casque […]. Il se sert de ce caducée, comme un berger de sa houlette, pour conduire […] un troupeau de chèvres. » Homère, Hymne homérique à Hermès , II, 7. , Thésée : « Il [le héraut] accepta les couronnes ; mais, au lieu de les mettre sur sa tête, il en entoura son caducée. » Culture populaire Dans la série Lost : Les Disparus, La Caducée est l'une des stations du Projet Dharma. Il s'agit, en fait, d'une station à but médical. Dans le jeu vidéo Assassin's Creed Odyssey, le Bâton d’Hermès est un artéfact de la Première Civilisation. Notes Voir aussi Bibliographie Jean-Pierre Bayard, Le Symbolisme du caducée, Guy Trédaniel, 1978, 175 p. Cazenave, M. éd. (1989), Encyclopédie des symboles, La Pochothèque, et 238-239. Grimal, P. (1969), Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, PUF, . Articles connexes Hermès Bâton d'Asclépios et Coupe d'Hygie Croix verte (pharmacie) Liens externes « La guerre des serpents n'aura pas lieu... » ou le Caducée est-il caduc ?, R. van Tiggelen et R. Derleyn, 1996 The Caduceus vs the Staff of Asclepius, Keith Blayney, 2002 Les Emblèmes officiels de la pharmacie française, Dominique Kassel, 2003 Objet ou substance de la mythologie grecque Symbole Hermétisme Attribut (iconographie)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cit%C3%A9%20%28ville%29
Cité (ville)
Une cité (latin civitas) est un statut administratif ou honorifique attribué à un établissement humain généralement plus peuplé qu'une ville selon les règles locales. Dans l’Antiquité, avant la création des États, elle désignait un groupe d’hommes sédentarisés libres (pouvant avoir des esclaves), constituant une société politique, indépendante des autres, ayant son gouvernement, ses lois, sa religion et ses propres mœurs. Par extension, ce mot est appliqué à la désignation du lieu où ces hommes se sont réunis et ont créé un habitat fixe, la ville, et où ils avaient organisé un culte. La structuration de la cité reposait sur la spécialisation des activités pour permettre des échanges commerciaux, sur l'administration du lieu et des activités et sur une armée de protection des personnes et des biens. Les hommes exerçaient depuis l'Âge du cuivre (de -4000 à -2000 env. selon la région), où commence l'exploitation de mines et de la transformation en métal des premiers minerais utilisés (plomb, cuivre, or) par des fours et forges, une activité d'artisanat du métal pour outils, vases et armes, de la joaillerie, de la fabrication de tissus et d'objets en céramique. Ces activités impliquent l'échange avec monétarisation en plus de l'activité de culture et d'élevage sur des territoires environnant la cité, c’est-à-dire des terres cultivées que des personnes déclaraient posséder par le droit qu'ils s'étaient conféré vis-à-vis des nomades. (La sédentarisation ne concerne la majorité effective des habitants en France seulement après le Moyen Âge, et la notion de possession ne s'applique guère à ce qui n'est pas de fabrication humaine. Pour les ressources que fournit la Nature à l'être humain, il s'agit en fait d'usufruit selon le schéma prôné par la religion chrétienne.) Les significations du terme « cité » dérivent de la tradition de la Grèce antique, où la ville est désignée par le mot grec polis. Ainsi les textes grecs antiques n’emploient jamais le terme d’Athènes ni de Sparte en politique, mais des expressions telles que : « Constitution des Athéniens » (Aristote), « les Athéniens déclarèrent la guerre » ou « les Spartiates envahirent les terres des Athéniens », ou « la flotte des Athéniens ». Ces expressions dénotaient l'absence d'unité politique de la Grèce antique, bien qu'il y eut une unité culturelle, fondée sur les écrits homériques. De nos jours, la cité est aussi un statut légal défini différemment selon les régions du monde. À la période gallo-romaine Dans le contexte gallo-romain, une cité correspond à plusieurs définitions : on parle de cité pour définir le territoire occupé par un peuple gaulois : on parle alors de la cité des Éduens, de la cité des Ségusiaves. Le chef-lieu de ce territoire est appelé capitale de cité, Forum Ségusiavorum : Feurs dans la Loire fut la capitale de la cité des Ségusiaves ; on parle aussi de cité pour ce que l’on peut comparer aujourd'hui à une ville, (mot dérivé du bas-latin villa désignant une maison de campagne-ferme pouvant être constituée de 50 locaux). Plus habituellement on emploie la désignation 'agglomération secondaire' pour une autre ville que la capitale de cité, afin de marquer la différence avec le territoire du peuple gaulois, d’une cité au premier sens du terme. Au Moyen Âge Dans un contexte médiéval, la cité (civitas, rarement urbs) correspondait à une réalité distincte de l'environnement urbain. Elle était opposée au suburbium. Ce terme représente un regroupement d'hommes libres constituant une société politique indépendante, sans le servage. Le reprend son sens antique de prérogatives. Le terme apparaît au à partir du picard. En règle générale, aux environs du , les villes fondées dans l'antiquité en Occident ont connu une rétractation de leur emprise spatiale à l'intérieur d'un quartier fortifié (le castrum), qui comprenait les centres politiques (forum, curie...) et religieux (cathédrale, résidence épiscopale), parfois le siège de l'autorité civile. Les villes ont vu leur superficie diminuer parfois de façon drastique : Senlis 7 ha, Tours 6 ha, Clermont 3 ha ; même si certaines villes ont conservé une emprise fortifiée démesurée en regard de leur population : Trèves 285 ha, Mayence 120 ha, Toulouse 90 ha, Metz 70 ha, Reims 35 ha, Bordeaux 30 ha… Un excellent exemple de la cité médiévale est fourni par la ville d'Angers, dont le rempart du Bas-Empire a été édifié à la fin du ou au début du , cernant un secteur comprenant la cathédrale, la résidence de l'évêque, le forum antique (mentionné en fonctionnement par les Formules d'Angers du ) et probablement un centre de pouvoir - le comte d'Angers y résidait déjà bien avant 851. La cité d'Angers a formé le noyau du développement urbain, autour duquel les faubourgs se sont développés. Le tout est resté une entité à part dans la ville (quartier canonial de Saint-Maurice au Moyen Âge), encore aujourd'hui. Dans la deuxième partie du Moyen Âge, pour des villes fortifiées on transformera des cités en citadelles (technique italienne). C'est la partie qui peut être inexpugnable de l'agglomération et faire sa réputation militaire. À la Renaissance Le terme désignant l'habitant de la cité est apparu au à partir de l'italien. Au prend pleinement le sens de personne morale, au sens pris actuellement par le terme Société dans 'Société des Nations'. Du mouvement européen d'imitation des formes prises dans l'Antiquité, il sera issu des appellations cité pour des regroupements littéraires et de beaux-arts, pour des Sociétés savantes, des Académies. Ceci constitue de fait dans la vie organisée en groupe un contrepoint séculier et noble à l'harmonie religieuse qui est du ressort unique du clergé. Cette notion de groupe d'hommes donnera son sens très particulier au terme de au moment de la Révolution. Après le Siècle des Lumières La notion de cité sera aussi bien celle d'habitat réel et de lieu d'échange d'idées ou de savoir que celui d'habitat-état rêvé dans la politique, réalisé dans l'aménagement du territoire, imaginé dans la fiction artistique. Il est devenu aussi une simple adresse postale, qui ne réfère plus qu'à un lieu. Cette forme dissociée des références aux cultes religieux voire aux mœurs, est grandement issue du travail des philosophes aboutissant ensuite à la laïcisation de la société. L'émergence des Nations a constitué la forme nouvelle de regroupement humain dans une politique moderne majeure plus ou moins démocratiquement voulue (par exemple sous l'Ancien Régime en France), se distinguant des regroupements communautaires. On trouve derrière la notion de cité, une idée d'homogénéité des éléments présents (cité universitaire, cité ouvrière...) héritée de la conception utopique de la cité harmonieuse où le système ressemble à la communauté (proximité des statuts des individus, solidarité mécanique). Au XIXe siècle Si l'usine va pouvoir se confondre avec habitat ouvrier sur le modèle de l'entreprise Menier, cité idéale dans les faits, le terme nouveau cité ouvrière désigne un lieu à caractéristiques économiques et sociales nouvelles de la société industrielle (lorsque le lieu ne prend pas une forme dégradante de parcage de la main-d'œuvre sans hygiène, sans asile-crèche pour les enfants en bas âge : on le désigne à l'époque dans ce cas de casernement ouvrier). Des agglomérations opportunes sont fabriquées, administrativement elles sont une Commune avec un maire, souvent le patron d'usine. Ces créations sont l'effet des besoins techniques, des besoins de ressources ou bien de l'avantage financier de délocaliser sa manufacture pour éviter l'inconvénient de la compagnie de travailleurs revendicatifs, salariés ou travaillant à façon. La désignation utilisée pour la localité est opposable à village, terme issu du bas-latin 'villa' signifiant ferme agricole. Cité peut être aussi le label représentatif de la puissance industrielle pour une usine qui ne comporte pas du tout en fait de zone d'habitat sur son emprise. L'intérêt pour la communauté scientifique de l'époque moderne de connaître les origines de l'homme et son histoire va conduire à reconstituer par l'archéologie des cités lacustres de la période néolithique. Au milieu du la puissance publique organisatrice de l'espace d'Ordre et de Justice va organiser la mise à l'écart par leur exil de personnes privées de liberté pour cause politique en Nouvelle-Calédonie, mais aussi jusqu'à la limite de la mort par la « guillotine sèche » des travaux forcés en Guyane. On les y relègue après avoir perdu tout droit de citoyen dans une hors de métropole au Maroni. Ce nouveau terme négatif de cité, en dénégation du sens de sa racine étymologique, n’est que la continuation-constatation de ce qui a été fait depuis les et s en Louisiane concernant la liberté - désordre suivi de déportation. Un aménagement du territoire des loisirs débute avec les issues du modèle anglais. Les constructions hôtelières sont nouvelles, elles jouxtent le pavillonnaire et l'habitat est totalement séparé des lieux affectés à l'activité de production. Au XXe siècle La notion de cité recouvre autant le lieu que ce qui s'y passe. Il s'agit de zones situées dans la ville pour la plupart. Il s'agit aussi de bâtiments qui sont désignés. Première moitié du : zone d'urbanisme à caractéristiques architecturales « cité-jardin » zone habitat social collectif « cité » de Société Anonyme d'Habitation Ouvrière « cité-HBM » zone habitat social individuel « cité » de pavillons loi Loucheur en lotissement. Deuxième moitié du zone d'urbanisme à caractéristiques architecturales cité-radieuse zone à caractéristiques administratives particulières « cité administrative d'État » « cité universitaire » zone habitat social sur zone privée ou publique obtenue par expropriation ou non « cité » de baraquements « Murondins » du Service des Constructions Provisoires cité-HLM Au dernier quart du , on confondra sémantiquement village (notion de quartier à l'intérieur de la grande ville prenant le sens de petite ville distincte et autonome) et cité. Aujourd'hui Canada Cependant, la cité peut aussi être un titre porté par les villes les plus importantes, comme c'est le cas dans les provinces canadiennes du Nouveau-Brunswick et de l'Alberta et anciennement au Québec. Ce titre peut être lié à des pouvoirs et des responsabilités plus grandes, comme dans le cas du Nouveau-Brunswick. France Si « cité » peut au désigner le quartier de la ville le plus ancien (à Paris, Londres, Carcassonne...) ou se voir porté par le plus récent (à Lyon : la Cité internationale), ce terme désigne fréquemment une zone urbaine ou un grand ensemble créé en France dans les années 1960 dans le cadre des ZUP afin de répondre à la crise du logement, dans la périphérie des grandes villes, et ce dans une architecture issue d'un processus industriel. . Les différentes politiques d'urbanisme défaillantes et l'accumulation de personnes à revenu modeste dans ces zones (due au départ des classes moyennes dans les années 1970), ont généré des zones où la pauvreté et le chômage sont endémiques. La zone habitat est séparée de la zone industrielle et de la zone de secteur tertiaire de bureaux. Sur ces zones urbaines l'absence de transports en commun efficaces et d'opportunités réelles d’emploi sur place sont un terreau propice à la ghettoïsation et au commerce illégal en économie parallèle. En France, le terme « cité » s'oppose à celui de « ville » dans sa sémiologie et a une connotation souvent négative dans le langage courant. Royaume-Uni Au Royaume-Uni, la cité () est un statut accordé par le monarque aux grandes villes denses, dynamiques, prestigieuses et historiques, telles que Manchester ou Londres. Philosophie Aristote définit quant à lui la « cité » comme la réunion de plusieurs villages en société parfaite atteignant d’une certaine manière la limite de l’indépendance économique et offrant ainsi à l’homme la satisfaction de l’ensemble de ses besoins, et même au-delà, de tout ce que l’homme demande pour vivre ; de même que la famille se définit principalement par sa fonction de génération, la cité se définit également par sa finalité : « formée au début pour satisfaire les seuls besoins vitaux, elle existe pour permettre de bien vivre ». Notes et références Voir aussi Articles connexes Polis : la cité grecque Politique Sociologie urbaine Cultures urbaines Banlieue Cité idéale Ville mythique Utopie Cité Hellemans Résidence universitaire Jean-Zay La Ruche (cité d'artistes) La Cité, arrondissement de la ville de Québec (Québec), Canada Recherches-actions autour de « la cité d'aujourd'hui » Rachid Sakji, (2010), « Chroniques d'une cité ordinaire », éd.L'Harmattan, juillet 2010, : La vie d'un enfant au cœur d'une cité défavorisée. Michel Anselme, Du bruit à la parole. La scène politique des cités, l'Aube, 1999 : les habitants des quartiers les plus difficiles sont capables de prendre la parole, de participer à la gestion de leur cadre de vie, du moment qu'on sait mettre en place des dispositifs adéquats. Élisabeth Bautier, La langue des cités est-elle fréquentable ?, éd.Lien social, numéro 608, 7 février 2002. Joëlle Bordet, Les « jeunes de la cité », PUF, 1999 : bilan d'une recherche menée entre 1987 et 1993 sur la vie des adolescents dans les quartiers d'habitat social d'une banlieue parisienne. Tahar Bouhouia, (2007), La téci, revue CEDREA - les cahiers d’étude des dynamiques sociales et de la recherche-action. Tahar Bouhouia, (2008), La cité facteur de relégation ou de recomposition sociale, revue L'esprit d'avant. Collectif, Aux marges de la ville, au cœur de la société : ces quartiers dont on parle, l'Aube, 1997 (publication coordonnée par Anne Querrien) : compte rendu d'un programme de recherche mené sur sept sites en procédure Développement Social des Quartiers ou en convention de quartier du Plan, et fondé sur deux types d'approches : d'une part, l'analyse de données objectives sur les conditions de vie ; d'autre part, l'étude des représentations collectives et des perceptions individuelles. Liane Mozère et al., Intelligence des banlieues, l'Aube, 1999 : diverses contributions pour analyser les pratiques habitantes en se démarquant des approches habituelles qui mettent en avant les conflits, les dysfonctionnements, voire l'anomie supposés régner sans partage dans les quartiers dits, selon les cas, défavorisés, « sensibles » ou « difficiles ». Charles Rojzman, La Peur, la haine et la démocratie, Desclée de Brouwer, 1999 : s'appuyant sur des années de travail dans les quartiers populaires, l'auteur propose ici les conditions d'élaboration d'une intelligence collective : faire se rencontrer ceux qui s'ignorent ou ne savent plus communiquer autrement que par la violence, écouter leur parole et découvrir le changement possible derrière l'expression de la peur et de la haine. « Couvre-feu'' » de Kamel, 15 ans. Pour entendre de vive voix le témoignage d'un jeune homme des cités, un collectif d'artiste lui a laissé la parole, afin d'entendre également le témoignage d'un enjeu collectif d'importance. Le Grand Souffle Éditions, Collection Cri Urgent - 2006 Histoire urbaine Organisation sociale
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cano%C3%AB-kayak
Canoë-kayak
Le canoë-kayak ou canoé-kayak est une activité physique de loisir ou sportive, pratiquée avec des embarcations propulsées à la pagaie, comme le canoë, le kayak, le raft, ou la pirogue. Cette activité est également désignée par « sports de pagaie » . Le canoë-kayak se pratique en loisir (tourisme nautique, pratique individuelle,compétitions ou associative) ou en compétition, dans les milieux d'eau calme (étangs), d'eau vive (rivières) et maritime (estuaires, mer). La sécurité implique la maîtrise du bateau, un entraînement technique et physique, l'équipement, l'information préalable des conditions du parcours (météo, état du parcours), l'encadrement… variables selon le type de pratique. Historique Le terme français « canoë-kayak » apparait au milieu du . Formé à partir des mots canoë et kayak, il rassemble plusieurs activités de sport ou loisir réalisées non seulement avec un canoë ou un kayak, mais plus généralement avec toute embarcation propulsée par des pagaies (sports de pagaie), telle que la pirogue et le bateau-dragon, le radeau pneumatique (raft) ou le wave-ski. Le canoë-kayak se distingue ainsi de l'aviron (sport), activité réalisée avec des embarcations propulsées avec des avirons (rames). L'intégration en Occident au du canoë, du kayak, du raft et de la pirogue dans une discipline sportive globale, ainsi que la redéfinition linguistique avec l'invention de ce terme composé, ont certainement participé à la réappropriation de ces pratiques ancestrales issues d'autres cultures. Le canoë est originaire d'Amérique du Nord, où les Amérindiens s'en servaient comme embarcation de transport ; la propulsion et la direction étant assurées par une pagaie simple. Le kayak nous vient des Inuits, en particulier des Aléoutes ; utilisé notamment pour la chasse, il était manœuvré à l'aide d'une pagaie simple ou double. La distinction entre canoë et kayak tient donc plus du type de pagaie et de la position d'assise qu'au nombre de ses occupants : il y a des canoës monoplaces et des kayaks à deux, quatre ou dix places par exemple. On trouve d'autres pratiques de la pagaie à travers les temps, les peuples, les régions : pirogues (Afrique, Amériques), va’a (Polynésie), vaka (îles Cook). Les embarcations mues à la pagaie sont parmi les plus anciens moyens de déplacement humains, utilisant les chemins d'eau, bien longtemps avant la roue sur les chemins de terre. Elles sont pratiquées pour divers autres usages : moyen de transport, fêtes traditionnelles, annexes à de plus grandes embarcations, loisirs de promenades, de sport à sensation, de glisse. Les pratiques de canoë-kayak ont beaucoup évolué depuis la fin du , se diversifiant notamment pour les activités de loisir et sport, aidées par l'emploi de nouveaux matériaux et procédés de fabrication dans les embarcations elles-mêmes, mais également dans la pagaie ou les accessoires de sécurité. Initialement en écorce ou en peau tendue sur une armature de bois, canoës et kayaks furent construits en toile tendue sur armature métallique, en bois latté, en métal, et désormais surtout en plastiques et matériaux composites (fibre de verre, carbone, Kevlar). Les embarcations ont pris des formes et équipements propres à de nouvelles pratiques, plus exigeantes (free-style, haute rivière, mer…) ou grand public (embarcations non pontées — c'est-à-dire que le pagayeur est assis dessus et non plus dedans —, avec ou sans autovideur…). La forme actuelle des canoës et kayaks dépend plus de la pratique à laquelle ils sont destinés, et de préférences individuelles, que de leur origine. Ainsi, il est souvent facile de confondre un canoë avec un kayak. Seule la position assise ou à genoux du pagayeur — et la pagaie double ou simple — permet de les différencier aisément. La pratique de compétition en eau calme débute en Angleterre en 1865. La France (1869) et l'Amérique du Nord (1871) suivent. La fédération internationale est créée en 1924 ; elle organise les premiers championnats d'Europe en 1933 et les championnats du monde en 1938. Le programme olympique comprend des courses en eau calme depuis 1936. En eau vive, la première compétition se tient en 1939 en Allemagne. La Coupe du monde est créée en 1945 et le slalom en eau vive est inclus au programme olympique en 1972. Le premier championnat du monde de descente de rivière est couru en 1959 sur la Vézère (France). Technique sportive Le canoë-kayak d'eau calme se pratique avec deux types d'embarcations qui obligent le kayakiste ou le céiste à adopter des techniques différentes, même si très souvent les concepts sont les mêmes. Propulsion en kayak : le kayakiste est assis sur un siège bas au fond du bateau. Ses pieds reposent sur des cales fixes (en loisir) ou réglables, ou une barre communément appelée « cale-pied » ou « barre à pied ». Le kayakiste pagaie alternativement des deux côtés, chassant l'eau vers l'arrière. Mais c'est en fait surtout le pagayeur qui se tire vers l'avant sur l'eau où il s'est ancré avec la pagaie, et transmet le mouvement au bateau via son tronc, par contact de ses fesses et poussée de ses pieds. Propulsion et direction sont assurées simultanément. Des actions correctives (coup de pagaie au large, en arrondi) peuvent être nécessaires. Explications techniques en commentaire Sur les kayaks de course en ligne, le kayakiste a les genoux plus relevés, et ses pieds commandent une barre de gouverne qui traverse le cale-pied, et actionne par des poulies un gouvernail. Propulsion en canoë : le pagayeur est installé assis sur un siège, un pouf ou un barreau, les genoux au fond du bateau. En compétition, on utilise des calages au niveau des genoux et des hanches. Le mouvement de pagayage est un peu différent du kayak. Notamment, la pagaie simple (à une pale) n'est (normalement!) utilisée que d'un côté, et il faut donc « redresser » la direction. Ceci est assuré par un 'redressement', soit en faisant gouvernail à l'arrière (débutants, loisir), soit en « col de cygne », ou (« coup en J » (freine moins, pas d'à-coup). En canoë de course en ligne, le céiste a une position dite « en tchèque », un genou au fond du bateau, l'autre en « fente avant », qui permet de produire un effort plus intense. La difficulté du mouvement, notamment en compétition, et en particulier en canoë/position tchèque, est compliquée par l'instabilité des bateaux, très profilés, combinée à la recherche de performance pour aller le plus vite possible. Le kayakiste ou céiste, en constante situation de précarité, doit gérer l'équilibre. Même les meilleurs au monde ont des pertes d'équilibre, surtout dans les fins de courses avec la fatigue. Voir l'article Course en ligne. Aux techniques de propulsion décrites ci-dessus s'ajoutent d'autres techniques pour agir sur la direction et l'équilibre (« manœuvres »), souvent associées pour réaliser des « figures » de styles, mais aussi pour gérer la navigation (tactiques, sécurité). Par exemple : la manœuvre de l« appel » consiste à utiliser une pale de la pagaie qui agit passivement en incidence à l'avant du bateau pour tourner rapidement. Lécart (en canoë) consiste à déplacer le bateau latéralement; la propulsion circulaire permet de corriger activement la direction ; les appuis, en suspension ou en poussée, permettent de stabiliser une gîte excessive voire redresser le bateau ; l'esquimautage permet de retourner complètement le bateau chaviré sans sortir du bateau ; lancrage permet d'accrocher le bateau dans un virage pour empêcher de déraper ; la chandelle est une figure consistant à soulever l'avant ou l'arrière du bateau, souvent à la faveur d'une vague ; le soleil est une chandelle aboutissant au pivotement vertical complet du bateau ; le freestyle comporte de nombreuses figures similaires au surf. En rivière, un bac consiste à traverser un courant en oblique ; un stop courant consiste à s'arrêter sur le bord ou derrière un caillou en faisant demi-tour ; une reprise de courant consiste, une fois arrêté vers l'amont, à repartir dans le courant ; une lettre à la poste combine une reprise et un stop-courant. Propulsion, manœuvres et dangers font l'objet de descriptions théoriques. Organisation de l'activité Le canoë-kayak recouvre le sport de compétition olympique, des disciplines compétitives non olympiques et les pratiques de loisir et de tourisme libre ou commercial. La Fédération française de canoë-kayak (FFCK) catégorise les activités de canoë et de kayak en fonction de la nature du milieu aquatique où elles sont pratiquées : eau vive, eau calme, mer. Leau vive (EV) correspond aux milieux aquatiques de types rivière ou fleuve avec des mouvements d'eau dus à la pente et aux rochers du torrent, ayant un effet direct plus ou moins fort sur l'embarcation : rapides, marmites, drossages, vagues, tourbillons; les classes officielles de difficulté en EV vont de classe I à VI, niveau extrême possible en conditions rares. À partir de la classe IV, la reconnaissance des passages est nécessaire. Leau calme permet rapidement d'agir sur la maniabilité de son embarcation en maîtrisant l'éventuel courant faible et le vent : des barrages peuvent présenter des dangers, ils sont à reconnaître, et souvent nécessitent un portage. La mer rassemble les activités en océan, mer ou estuaires de fleuves, où les informations sur la météo, les marées et les courants sont nécessaires. La FFCK et les fédérations européennes proposent une échelle de compétences dans les trois milieux de pratique sous forme de Pagaies Couleurs - Euro Paddel Pass -, certifiées dans les écoles françaises de canoë-kayak labellisée. Des manifestations de loisir et des compétitions sont organisées. Pratiques Loisir Randonnée nautique Le kayak est monoplace ou biplace, le canoë se pratique seul, à deux, voire trois à huit personnes, embarcations privées, d'associations, ou en location. Les formes sont en général polyvalentes volumineuses et assez stables. C'est une pratique touristique ou de loisir vert, surtout estivale ou occasionnelle, sur les rivières calmes, comme les parcours de l'Ardèche, la Dordogne, la Vézère, le Tarn, l'Hérault mais aussi sur les étangs et lacs… Kayak de mer Cette discipline permet de découvrir les bords de mer (tourisme, raids) ou de réaliser des courses (Merathon, Marathon). Elle se pratique avec des kayaks très longs (cinq mètres en moyenne), souvent munis d'une dérive et quelquefois d'une voile, avec des compartiments fermés par des trappes permettant de recevoir des vivres, tentes, sacs de couchage. Le kayak est immatriculé aux affaires maritimes, le kayakiste de mer peut donc pêcher, alors que les kayaks définis comme « engins de plage » ne le permettent pas. Freestyle En eau vive, le rodéo ou freestyle se pratique avec un kayak ou un canoë monoplace sur des spots (vagues ou rouleaux formés par le courant), on parle alors de freestyle, et le pratiquant utilise les mouvements d’eau et le relief pour effectuer des figures. Les pratiquants de cette discipline se réunissent souvent sous forme de team où ils organisent ensemble de nombreux festivals réunissant concerts, spectacle aquatique ainsi qu’aérien. Les pratiquants dénommés « freestylers » ou « rodéomans » n’hésitent pas à parcourir plusieurs centaines de kilomètres à la recherche du spot parfait. Les plus connus en France sont Hawaï-sur-Rhône, Charnay… Kayak de rivière La discipline consiste à descendre des rivières dans un kayak ou un canoë, généralement en plastique. Cette activité nécessite à la fois des qualités techniques, physiques et mentales afin de pouvoir être réalisée en toute sécurité. C'est également pour cette raison qu'elle se pratique généralement en équipes organisées. Wave-ski et Kayak surf Sur une plage à vagues, le wave-ski consiste à enchaîner le plus de figures, à l’instar du freestyle. Cette discipline est un compromis entre surf et kayak. Le kayakiste est assis sur une planche et les pieds encastrés dans des foot-straps. Le kayak-surf est davantage un bateau — on y entre ; il a généralement la forme d'un « sabot » — qu'une planche. Compétition Les compétitions sont gérées essentiellement par la Fédération internationale de canoë (FIC), reconnue par le CIO et l'AGFIS. Le canoë-kayak est un sport olympique depuis 1936 grâce à la course en ligne (la vitesse sur , et en couloirs de bassin plat, la finale est accessible à travers des courses éliminatoires). Le slalom a été pour la première fois discipline olympique en 1972 puis a disparu jusqu’en 1992 et les Jeux olympiques de Barcelone (le slalom en bassin d'eau vive ; le parcours de à contre la montre comprend des passages de portes qui peuvent entraîner des pénalités en cas de passage incorrect). Les disciplines non olympiques sont la descente et plus récemment le freestyle, le wave-ski et le kayak-polo. La FIC gère la descente de rivière d'eau vive contre la montre, le kayak-polo, le dragon-boat, le marathon, le freestyle, le kayak-surf, le rafting dans certains pays, et le canoë à voile. Des discussions concernant le va’a (pirogue à balancier du Pacifique) sont en cours. En France, les pratiquants en compétition sont classés par catégories basées sur l'âge. Ces catégories sont les suivantes : poussin : 9 et 10 ans ; benjamin : 11 et 12 ans ; minime : 13 et 14 ans ; cadet : 15 et 16 ans ; junior : 17 et 18 ans ; senior : 19 à 34 ans ; vétéran : à partir de 35 ans. La catégorie vétéran est organisée par tranches d’âges de cinq années (ex. : 35 à 39 = V1 ; 40 à 44 = V2). Outre ces catégories d'âge, il existe une catégorie spécifique nommée « handikayak », spécifique aux pratiquants handicapés. Pratique féminine Les épreuves féminines de canoë monoplace slalom et sprint feront leur apparition aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 bien qu'elles soient déjà existantes aux Championnats du Monde et aux Championnats d'Europe. Elles étaient apparues lors des Championnats du Monde 2009 et 2010. Les épreuves de canoë dames biplace et monoplace et étaient alors des épreuves de démonstration. Jusqu'en 2012, les femmes ne pouvaient concourir dans les disciplines du canoë et avaient déjà 2 fois moins de courses que les hommes dans le kayak sprint. Ce sport est encore loin de la parité, puisqu'aux derniers Jeux de Londres en 2012, les femmes ne pouvaient participer qu'à une seule épreuve contre trois pour les hommes en slalom. En sprint, deux tiers des 12 catégories étaient masculines. La justification pour laquelle le canoë était interdit aux femmes était la suivante : "concourir sur un ou les genoux déformerait le bassin et engendrerait des risques pour de futures grossesses". Course en ligne Sur un plan d’eau calme, neuf concurrents répartis en couloirs doivent parcourir une distance donnée afin de franchir en premier la ligne d’arrivée (comme c'est également le cas en aviron (sport)). En compétition, on distingue deux types de distances : la vitesse : 200 ou pour les femmes et 200 ou pour les hommes ; le fond : pour tous. Par ailleurs, les embarcations peuvent être monoplaces, biplaces ou quadruples (on parle alors respectivement de K1, K2 ou K4 pour les kayaks et de C1, C2 et C4 pour les canoës). Slalom Sur des eaux turbulentes, les concurrents doivent parcourir une distance d’environ trois cents mètres et négocier dix-huit à vingt-cinq portes dans un minimum de temps. Il y a plusieurs types de portes : les portes vertes qui se franchissent dans le sens du courant, les portes rouges qui se franchissent à contre-courant les porte en « sky » qui sont sur deux piquets. On doit passer entre les portes sans les toucher, dans le sens de la descente pour les vertes, en remontée pour les rouges. Chaque touche donne une pénalité de 2 points, tandis qu'une porte franchie de manière incorrecte (ou qui n'est pas franchie) entraîne 50 points de pénalité. Les pénalités sont ajoutées au temps réalisé qui est converti en points (1 point = 1 seconde). Il existe différents types d’embarcations pour pratiquer le slalom : le kayak monoplace (le kayakiste est assis dans le bateau), le canoë monoplace C1 (le céiste est à genoux dans son embarcation et utilise une pagaie simple à une pale), le canoë biplace C2. D’une manière générale les embarcations des slalomeurs de compétition sont en aramide (ou Kevlar) ou fibre de carbone ou un mélange des deux : les progrès techniques des dernières années ont fait que la conception des bateaux de slalom est sans cesse marquée par l’avènement de nouvelles formes et volumes. Les bateaux actuels mesurent entre et . Descente Sur eau vive moyennement turbulente, le compétiteur doit aller le plus vite possible d’un point à un autre de la rivière (c’est une course contre la montre), il s’agit de bien choisir sa trajectoire en fonction des courants et des obstacles naturels que forment les rochers. Il existe deux types de courses : la descente « course classique » de moins de 30 minutes, et la descente « sprint » d’une distance de à et d'une durée comprise entre 30 secondes et 2 minutes 30 secondes ; une course sprint se déroule en deux manches, deux fois le même parcours. Kayak-polo Sur plan d’eau calme, le kayak-polo est un sport collectif qui voit s’opposer deux équipes de cinq joueurs sur des périodes de deux fois dix minutes. C’est un sport spectaculaire où il faut associer aisance en bateau avec adresse au ballon et esprit d’équipe. On peut le comparer à du water-polo mais dans un bateau. Marathon Le marathon est une course de longue distance sur plan d’eau ou rivière avec la possibilité d’effectuer deux ou trois portages. Les épreuves durent deux ou trois heures voire plus. Les pirogues (Dragon Boat, Va'A, Waka, Vaka) Originaire des îles du Pacifique Sud, c’est une embarcation qui peut comporter jusqu’à huit pagayeurs. Diverses embarcations traditionnelles survivent, avec même des compétitions dont : le Va’a (pirogue polynésienne à balancier) en tête de file pratiqué en France jusqu’à huit pagayeurs par embarcation, mais aussi le Waka (pirogue maorie), le Vaka (pirogue des îles Cook) ; le Dragon Boat (embarcation chinoise, avec un équipage d’une vingtaine de pagayeurs). Merathon (Ocean Racing) Sur un parcours en mer, le mérathon est une course longue distance en kayak de mer, surf-ski ou en pirogue. War canoë Le Canada est le seul pays au monde à avoir dans sa liste d'embarcations de compétition un canoë de quinze rameurs. Communément appelé « war canoë » il provient des premiers habitants de l'Amérique, les Iroquois par exemple qui se déplaçaient sur les rivières canadiennes pour faire la guerre. Leur bateau était semble-t-il très rapide et semblable au C-15. Bien sûr, aujourd'hui ce dernier est conçu exclusivement pour la course et a subi des refontes majeures pour optimiser sa vitesse. Le bateau est en fait un grand canoë de quatorze rameurs (sept gauchers, sept droitiers) et d'un barreur debout à l'arrière. Ce dernier s'occupe de la direction, mais occupe aussi le poste de chef de bateau (souvent l'entraîneur). C'est une embarcation rapide considérant son poids, et le bois est encore le matériau le plus répandu et le plus prisé pour ces embarcations. Les courses de war canoë sont très impressionnantes en raison de la grosseur des bateaux qui coursent dans les mêmes couloirs que le reste des bateaux. Kayak extrême Les compétitions peuvent consister en des franchissements de portes ou des descentes chronométrées sur des rivières tumultueuses. Elles se déroulent en équipes ou en individuel. Autres pratiques Le handikayak La position assise en kayak mono ou biplace permet la pratique à des handicapés moteurs des membres inférieurs et du dos. Des modèles de kayak stables avec des dossiers et des sièges bien formés existent dans le commerce et en location. Il est assez facile d'adapter le siège avec les matériaux modernes. Les malvoyants profitent des biplaces, des aveugles pratiquent le C2 en eau vive. Des précautions particulières concernent les personnes sensibles au froid. Des moniteurs sont formés par la FFCK pour l'accueil des handicapés (complément handikayak). Kayak neige Anecdotiques, des équipements ont été construits à partir d'une paire de ski, de raquettes à neige, avec pagaies modifiées, pour glisser sur la neige, voire faire des randonnées. Canoë béton : anecdotique aussi, mais il existe des challenges de canoë construits en béton. Matériels Les bateaux utilisés en loisir et tourisme sont essentiellement le canoë, le kayak et le raft, en matériaux rigides, tendus sur ossature (les pliants) ou gonflables. Les bateaux sont ouverts avec un espacé interne fermé faisant flottabilité, et des sièges ou fixation moulées. Les bateaux de compétition recourent aux résines synthétiques armés de tissus de verre ou de carbone/kevlar, plus légers, avec des formes plus fines mais moins robustes. Les pagaies sont en bois, en résine/fibres, ou en polyéthylène selon l'usage. S'ajoutent divers accessoires, dont le gilet de sécurité (flottabilité 30 à 70 N – 3 à 7 kgf), le casque (pour la rivière, le K-polo), la jupe (ou jupette) pour fermer l'hiloire (trou d'homme) (pour la rivière, la mer, le K-polo) ; des vêtements isothermes (en rivière et mer : par exemple combinaisons néoprène similaire à celles de plongée, bottillons…) Sécurité Outre les aspects spécifiques (notamment en mer), quelques précautions générales pour naviguer en eau calme : le port du gilet de sécurité (selon les normes en vigueur) et autres équipements adaptés à sa taille, le port – si nécessaire – de lunettes de soleil contre la réverbération de l'eau, et autres protections de la peau et de la tête (crème solaire, couvre-chef), notamment en randonnée et en mer. La difficulté d'une rivière (à naviguer en CK) est appréciée sur une échelle de « classe » I à VI partiellement subjective en fonction des obstacles (vagues, rochers, branches), de la vitesse et du débit du courant (pente), de la notion d'engagement… La classe I correspond à un plan d'eau ou quasi sans courant, tandis que la classe VI correspond à des passages torrentueux très difficiles voire réputés infranchissables ou très exposés. On désigne en chiffre romain la difficulté globale du parcours, complétée de chiffre(s) arabe (par ex III-4, ou III(4,5+) correspondra à une classe III sur l'ensemble du parcours, avec un ou plusieurs passages en classe 4 voire un passage en classe 5/6). Cette classification est similaire à celle utilisée par des nageurs en eau-vives, mais ne s'applique pas aux difficultés de la navigation en mer. Notes et références Voir aussi Articles connexes Canoë Kayak liste de rivières de France Canoë-kayak aux Jeux olympiques Fédération française de canoë-kayak Fédération internationale de canoë Liens externes Fédération française de canoë-kayak Fédération québécoise de canoë-kayak d'eau vive Canoe Kayak Magazine Eauxvives.org Sport nautique Discipline olympique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Couramiaud
Couramiaud
Couramiaud ou Couramiau est le gentilé des habitants de Saint-Chamond (Loire). Autrefois, un feu allumé par les habitants célèbre la fête de la Saint-Jean. Il symbolise la purification et le renouveau au moment du solstice d'été. Au-dessus, est suspendue, à l'extrémité d'un mat, une cage en osier avec des chats noirs. Ils symbolisent le démon. La cage tombe et se brise quand le mat brule, et les chats s'enfuient. Alors, les Couramiauds courent après les chats. Appellation datant du Moyen-âge et lié aux superstitions concernant les chats noirs, supposés porter malheur et être liés aux sorcières. Dans de nombreux endroits ils étaient chassés et massacrés. Deux étymologies sont avancées. La première indique que court après les chats donne court après les miaous puis courre-à-miau et par suite couramiaud. La seconde avance que . Actuellement, cette fête est célébrée sans ce rituel alors que le nom demeure. Notes et références Notes Références Tradition française Saint-Chamond Gentilé
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyberpunk
Cyberpunk
Le cyberpunk (association des mots cybernétique et punk) est un genre de la science-fiction très apparenté à la dystopie et à la hard science-fiction. Il met souvent en scène un futur proche, avec une société technologiquement avancée (notamment pour les technologies de l'information et la cybernétique). Selon Bruce Sterling, Les mondes cyberpunks sont empreints de violence et de pessimisme ; ils sont souvent lugubres, parfois ironiquement grinçants ; les personnages sont des antihéros désabusés, cyniques et cupides. Le cyberpunk a depuis essaimé ses thématiques dans de nombreux médias, notamment dans la bande dessinée, le cinéma, la musique, les jeux vidéo et les jeux de rôle. Thématiques En opposition avec les récits de science-fiction se déroulant dans une perspective plus large (voyages dans l'espace, découverte de nouveaux espaces, conflits mettant en jeu l'univers connu et inconnu), le cyberpunk est un confluent et conflit des thématiques du hacker, de l'intelligence artificielle et des multinationales se déroulant la plupart du temps dans un futur proche sur Terre. Le lieu où l'histoire se déroule possède des caractères dystopiques, « punk », en ce sens que les personnages faisant leur possible pour se débrouiller dans un univers désorganisé, où le futur est déjà passé, se retrouvant dans la zone d'incertitude séparant une « presque-apocalypse » et l'univers post-apocalyptique, voient leurs actions se heurter à des intérêts inamovibles, impalpables. L'assimilation du terme « punk » est aussi induite par le slogan de ce mouvement, « No Future! », et par son esthétique à la fois familière et particulièrement agressive (en particulier celle de la branche dite « néo-punk » comprenant notamment le mohawk, la coupe « iroquois »). L'implication politique anarchiste vaut surtout par son opposition à l'organisation des pouvoirs dépourvue d'éthique, très fortement dénoncée et la plupart du temps combattue. Les écrivains cyberpunk empruntent divers éléments aux romans noirs, policiers et récits post-modernistes pour exprimer un côté underground, chaotique et nihiliste d'une société entièrement informatisée voire robotisée. Cette vision trouble et tourmentée du futur est souvent à l'antipode de ce qu'elle fut dans les années 1940. Dans son livre "The Gernsback Continuum", William Gibson exprime avec sarcasme le mépris de la culture cyberpunk envers le roman utopique. Dans les œuvres cyberpunk, l'action prend le plus souvent place en ligne, dans le cyberespace, ce qui a tendance à souvent brouiller les frontières entre virtuel et réalité. Neuromancien de William Gibson est le roman canonique du genre . L'auteur y a le génial pressentiment de ce qui va devenir le fait marquant, dans le domaine des technologies, de la décennie suivante : Internet. Il fait véritablement œuvre d'anticipation, en imaginant un futur où la technologie, au développement hypertrophique, finit par envahir irrémédiablement l’environnement humain, par le remplacer ; un univers froid où l’informatique révèle son pouvoir de contrôle, renforçant celui des autorités, où elle sacre son omniprésence en venant s’inscrire au cœur des organismes humains, au moyen de tout un arsenal de gadgets électroniques. Futur proche Il constitue fréquemment une vision plutôt pessimiste de notre avenir. Ainsi y sont décrits des problèmes tels que la pollution, l'essor de la criminalité, la surpopulation, le décalage de plus en plus grand entre minorité de riches et majorité de pauvres. Le cyberpunk brosse un portrait sinistre et noir du monde qui serait alors entièrement dominé par des programmes informatiques et où les multinationales ont, pour la plupart, remplacé toute forme de gouvernement. L'état économique et technologique du Japon dans les années 1980 a largement inspiré et contribué à cette littérature. Les paysages artificiels, sur-urbanisés ainsi que les néons et autres enseignes lumineuses caractérisent le visuel cyberpunk. Ce que devrait nous apporter la science dans les décennies à venir se retrouve dans la littérature cyberpunk. Tous les domaines technologiques sont abordés, même si les technologies relatives à l'informatique et à l'électronique sont le plus souvent mises en avant. Le concept de Techno-accélération y est important : la technologie avance plus vite que la pensée (et la société) : l'humain semble être dépassé par la Machine. Les œuvres cyberpunks popularisent l'idée de la fusion de l'humain et du spirituel avec la machine, donnant ainsi naissance à des êtres hybrides, constitués de chair et de métal. La notion de membres artificiels, c'est-à-dire de prothèses intelligentes, plus résistantes et plus sensibles que des membres naturels, a été introduite avec le cyberpunk. De manière générale, nombre de personnages de romans cyberpunk possèdent un corps dont les facultés ont été augmentées artificiellement, que ce soit par des nanomachines ou des drogues. On peut supposer qu'une telle fascination pour les machines vient de la découverte par le grand public, à la fin des années 1970, de la puissance de calcul des ordinateurs émergents et des possibilités que l'informatique promet alors. Perception, mémoire et réalité virtuelle Possibilité commune d'une histoire réécrite comme dans Blade Runner ou de l'ensemble du monde sensible qui est faux comme dans Matrix. Dans Jusqu'au bout du monde de Wenders les personnages deviennent accros à l'usage d'une machine enregistrant leur propre rêve . Anti-héros et méga-corporations Il nait un nouveau type de personnage, l’homme de la rue, solitaire et marginal, contraint de s’adapter à une évolution technologique rapide et incessante, et de s’en sortir le moins mal possible. Ce personnage sans racines, surdoué de l’électronique mais pas des relations humaines, travaille parfois pour de grandes sociétés, mais le plus souvent pour son compte ; spécialiste de l’infiltration de banques de données, de la création de virus informatiques, et de la prise de drogues suspectes, c’est un « mauvais garçon » sous tous rapports, un punk de l’âge cyber. Les anti-héros du genre cyberpunk se découvrent souvent pions manipulés dans un imbroglio de sociétés secrètes, services gouvernementaux, syndicats du crime, tout cela plus ou moins dirigé par les cadres supérieurs de multinationales devenues plus puissantes que des États ; elles ont leurs propres lois, possèdent des territoires, et contrôlent la vie de leurs employés de la naissance à la mort. Leurs dirigeants sont souvent dénués de tout sens moral. Les personnages des romans cyberpunk sont insignifiants comparativement au pouvoir quasi-divin que possèdent les méga-corporations : ils sont face à elles les grains de sable dans l'engrenage. Cette lutte de David contre Goliath est celle du hacker contre la multinationale et constitue un thème récurrent des romans cyberpunks (comme Gravé sur chrome, William Gibson, 1986). Bien que certains ouvrages soient ancrés sur des thèmes politiques, une large part de cette littérature penche vers un nihilisme apolitique . Histoire et origine du terme Contexte et précurseurs Les auteurs de romans cyberpunks prirent leur inspiration de nombreuses sources. Il est possible de faire remonter les influences du mouvement jusqu'au Frankenstein de Mary Shelley . En préface à l'anthologie Mozart en verres miroirs (), Bruce Sterling nomme plusieurs auteurs dont Harlan Ellison, Samuel Delany, Norman Spinrad, Michael Moorcock, Brian Aldiss, J. G. Ballard, John Brunner et surtout Phillip K. Dick en source pour le genre . Origine du terme cyberpunk Le terme cyberpunk a été popularisé par Gardner R. Dozois, éditeur du . C'est le , dans le , qu'un article de Dozois intitulé « » qualifie de « cyberpunk » le style de l'œuvre de l'écrivain William Gibson, et plus particulièrement de son roman Neuromancien (1984). Il décrivait aussi tout un groupe de jeunes auteurs « bizarres » écrivant dans le fanzine : Bruce Sterling, William Gibson, Lewis Shiner, Pat Cadigan et Greg Bear. Le « mouvement » cyberpunk était né. Le terme avait cependant été employé plus tôt, en , par l'écrivain américain Bruce Bethke, comme titre d'une de ses nouvelles publiées en novembre 1983 dans le magazine . Influences et adaptations Les innovations technologiques sur lesquelles s'appuie la littérature cyberpunk sont présentes dans beaucoup de média qui ne sont pas classés comme cyberpunks. Par exemple, certains auteurs considèrent que le film Johnny Mnemonic, bien qu'inspiré de la nouvelle du même nom de William Gibson, n'est pas cyberpunk et marque plutôt la fin de celui-ci. Adaptations audiovisuelles Cinéma (Pour les films d'animations japonais, se référer à Manga et anime japonais ci-dessous) New York 1997 (John Carpenter, 1981) Blade Runner (Ridley Scott, 1982, d'après le roman de Philip K. Dick) Tron (Steven Lisberger, 1982) RoboCop (Paul Verhoeven, 1987). Ce film a fait l'objet d'un remake en 2014. Total Recall (Paul Verhoeven, 1990, d'après une nouvelle de Philip K. Dick). Ce film a fait l'objet d'un remake en 2012. Hardware (Richard Stanley, 1990) Jusqu'au bout du monde (Wim Wenders, 1991) Demolition Man (Marco Brambilla, 1993) Johnny Mnemonic (Robert Longo, 1995, d'après une nouvelle de William Gibson) Judge Dredd (Danny Cannon, 1995). Ce film a fait l'objet d'un remake en 2012. Strange Days (Kathryn Bigelow, 1995) Nirvana (Gabriele Salvatores, 1996) Le Cinquième Élément (Luc Besson, 1997) New Rose Hotel (Abel Ferrara, 1998, d'après une nouvelle de William Gibson) Matrix (les Wachowski, 1999) . Avalon (Mamoru Oshii, 2001) Minority Report (Steven Spielberg, 2002, d'après une nouvelle de Philip K. Dick) Cypher (Vincenzo Natali, 2002) Immortel, ad vitam (Enki Bilal, 2004, librement inspiré de La Foire aux immortels et La Femme piège) Babylon A.D (Mathieu Kassovitz, 2008) Tron : L'Héritage (Joseph Kosinski, 2010) Chappie (Neill Blomkamp, 2015) Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve, 2017) Alita: Battle Angel (Robert Rodriguez, inspiré du manga Gunnm, 2018) Upgrade (Leigh Whannell, 2018) Ready Player One (Steven Spielberg, 2018) Plusieurs films du réalisateur David Cronenberg relèvent du genre cyberpunk ou contiennent des thématiques s'en inspirant (eXistenZ, Vidéodrome...) Séries télévisées Le cyberpunk a influencé certaines séries télévisées sans que celles-ci soient futuristes. Par exemple, un des épisodes de X-files qui, bien qu'il se déroule dans le présent, utilise le thème cyberpunk ; l'épisode Clic mortel (), dont le scénario a été écrit par William Gibson, fait référence au téléchargement de conscience à travers Internet par des hackers informatiques vivant en marge de la société. Autres exemples marquants : Max Headroom (1987 - 1988, Peter Waag) Total recall 2070 (1999, Art Monterastelli) Dark Angel (2000 - 2002, James Cameron et Charles H. Eglee) Dollhouse Caprica Almost Human Person of Interest Continuum (2012, Simon Barry) Minority Report Black Mirror (2011, Charlie Brooker) Altered Carbon (2018, créé par Leata Kalogridis d'après le roman de Richard K. Morgan sorti en 2002) La série américaine Mr. Robot (2015 - 2019, Sam Esmail), qui se déroule dans notre monde, la société hyperconnectée des années 2010, peut être vue comme une série cyberpunk. Elle reprend en effet plusieurs concepts et éléments propres au genre : multinationale surpuissante, omniprésence de l'informatique, héros solitaire et drogué, hackers contestataires, contrôle des masses par les médias et la technologie... Jeux Jeux de rôle papier Rapidement, le genre toucha le monde des jeux de rôle sur table avec des titres comme Cyberpunk 2013 qui fit connaître R. Talsorian Games plus connu sous sa seconde version Cyberpunk 2020 et qui muta parallèlement en 1986 par l’ajout d'éléments de Fantasy en Shadowrun (FASA, Jeux Descartes). En parallèle, des versions génériques apparurent tel GURPS : Cyberpunk (Steve Jackson Games) et CyberAge (un univers du jeu de rôle SimulacreS). On retrouve aussi des éléments d'ambiance cyberpunk dans le jeu de plateau Warhammer 40.000, développé par Games Workshop à partir de 1987 (adapté par la suite en jeu vidéo, avec Warhammer 40.000 : Dawn of War et ses suites). Plus récemment, R. Talsorian Games a édité une nouvelle version dans sa franchise Cyberpunk : Cyberpunk RED. Jeux de société En 1996, sort le jeu Netrunner, créé par le célèbre Richard Garfield, qui met en scène les tentatives de piratage d'un « runner » (pirate informatique) contre une corporation. Une réinterprétation du jeu est sortie en 2012, nommée Android: Netrunner. Jeux vidéo De nombreuses adaptations d'univers cyberpunk ont été produites. On peut citer le fait que William Gibson présida lui-même l'adaptation d'un de ses romans avec le jeu de rôle Neuromancer produit en 1988 par Interplay. Indirectement, les films Blade Runner et la série Max Headroom eurent aussi des adaptations en jeu vidéo. Le jeu de rôle papier Shadowrun reçut jusqu'à quatre adaptations vidéo-ludiques. Plusieurs titres originaux inspirés du cyberpunk virent le jour dans différents types comme Beneath a Steel Sky (jeu d'aventure pointez-cliquer), Snatcher (jeu d'aventure japonais) en 1988, Syndicate (Jeu de stratégie en temps réel) en 1993, System Shock en 1994 et sa suite System Shock 2 en 1999, The Nomad Soul en 1999 et E.Y.E.: Divine Cybermancy (Tir subjectif) en 2011 et VA-11 Hall-A (Visual Novel) en 2016. L'exemple le plus fréquent de jeu vidéo à l'univers cyberpunk réussi, en termes de succès d'estime et de vente, restera probablement la série des Deus Ex, lancée en 2000 sous l'impulsion de Warren Spector (alors Ion Storm), héritiers assumés des jeux System Shock dont il fut également l'un des créateurs. Tous les ingrédients habituels y sont : prothèses, piratage, une société sombre et désespérée dans un futur proche, etc. Square Enix s'est également inspiré du courant cyberpunk pour créer l'univers de Final Fantasy VII, sorti en 1997. On y retrouve en effet une intrigue se déroulant sur une planète semblable à la Terre, bien que plus avancée technologiquement, contrôlée par une firme hégémonique aux dirigeants peu scrupuleux, la Shinra. Le siège de cette société se trouve à Midgar, une cité urbanisée à l'extrême, dans laquelle les personnes les plus aisées vivent dans des habitations construites sur une gigantesque plaque à au-dessus du sol, alors que la partie la plus modeste de la population est contrainte de vivre dans des taudis, situés sous la plaque et privés des rayons du soleil. L'univers du jeu accorde également une place prépondérante à la technologie, notamment par le biais de la Shinra, qui tire sa position dominante d'une technologie capable de convertir l'énergie terrestre (énergie Mako) en électricité d'une part, et qui d'autre part utilise la robotique, principalement à des fins militaires. Le protagoniste du jeu, Cloud Strife, a également été employé au sein des forces paramilitaires du conglomérat Shinra, fraîchement reconverti en mercenaire solitaire au début de l'intrigue, il incarne parfaitement cet anti-héros récurrent dans les œuvres cyberpunk. Le même studio avec la pariticipation de sa filiale Eidos Montréal développera Deus Ex: Human Revolution en 2011, où le thème central du jeu est l'essor des sociétés dans la mondialisation, l'espionnage, la survie de l'homme, la pauvreté et l'éthique du transhumanisme avec le remplacement artificiel de parties du corps humain qui est aussi un thème compatible avec le cyberpunk. Atlus a repris des éléments cyberpunks dans plusieurs de ses jeux, notamment Shin Megami Tensei II où la société de Tokyo Millenium est divisée entre les riches et puissants fidèles du Centre (l'égale de la multinationale cyberpunk) et les infidèles qui doivent survivre dans un environnement métallique, dévasté et sans ressources. Un autre exemple serait Devil Summoner : Soul Hackers, où la Phantom Society exploite le réseau Paradigm X pour voler les âmes des habitants de la ville ultramoderne Amami City. L'objectif de la Phantom Society est de se servir des âmes fauchées comme source d'énergie pour invoquer Manitou et ainsi conquérir le monde. À noter que le héros de Soul Hackers est un jeune hackeur en marge de la société, ce qui renforce la ressemblance. En 2020, le studio CD Projekt Red sort sa vision d'un monde cyberpunk adapté du jeu de rôle papier Cyberpunk 2020, avec son jeu Cyberpunk 2077, dans lequel le joueur incarne V, un mercenaire vivant à Night City, une ville bâtie après l'effondrement des Etats-Unis. Manga et anime japonais C'est dans les anime et les manga que le cyberpunk eut la plus grande influence . Akira de Katsuhiro Ōtomo (manga en 1982, anime en 1988) Appleseed de Masamune Shirow (1985) Bubblegum Crisis (1987) Silent Möbius de Kia Asamiya (1989) AD Police de Tony Takezaki (1989) Ghost in the Shell (manga de Masamune Shirow en 1989, anime de Mamoru Oshii en 1995, film avec Scarlett Johansson en 2017) Gunnm de Yukito Kishiro (1990) Cyber City Oedo 808 de Yoshiaki Kawajiri (1990) Armitage III (1994) BLAME! de Tsutomu Nihei (1998) Serial Experiments Lain de Ryutaro Nakamura (1998) Eden (manga publié de 1998 à 2008) Metropolis de Rintarō (2001) Mardock Scramble de Tow Ubukata (2003) Texhnolyze (2003) Wonderful Days de Kim Moon-Saeng (2003) Mardock Scramble (2010), d'après les romans illustrés de Tow Ubukata (2003) Ergo Proxy de Shukō Murase (2006) Vexille (2007) Accel World (manga en 2010 et animé en 2012) Psycho-Pass (2012) Bandes dessinées Métal hurlant sous l'impulsion de Jean-Pierre Dionnet Les Chroniques de Centrum (scénario Jean-Pierre Andrevon, dessins Afif Khaled) Zentak (scénario Jean-Pierre Pécau, dessins Def) Little Blade (scénario Jean-Pierre Pécau, dessins Def, Hubert) Carmen Mc Callum (scénario Fred Duval, dessins Gess) Travis (scénario Fred Duval, dessins Christophe Quet) Marvel 2099 Nomad (scénario Jean-David Morvan, dessins Philippe Buchet, Sylvain Savoia) Ultima Parano (scénario JB, dessins et couleurs Steph) Sha (scénario Pat Mills, dessins et couleurs Olivier Ledroit) L'Incal (scénario Alexandro Jodorowsky, dessin Moebius) Urban (scénario Luc Brunschwig, dessin Roberto Ricci) L'univers de l'auteur illustrateur Enki Bilal (La Trilogie Nikopol, La Tétralogie du Monstre) RanXerox (Dessin Stefano Tamburini, Tanino Liberatore) 1978 Transmetropolitan (scénario Warren Ellis, dessins Darick Robertson) Tokyo Ghost (Dessin Sean Murphy, Scénario Rick Remender) Musique L'album Afterworld du producteur Siren sortie le 26 janvier 2015 s'inspire de l'univers Cyberpunk. Sorti en 1993, l'album Cyberpunk de Billy Idol est réalisé après avoir participé à une partie de jeu de rôle du même nom Cyberpunk. L'album recevra néanmoins de très bonnes critiques de la part d'une nouvelle clientèle, les « rôlistes », qui l'apprécient pour son ambiance très proche du jeu, permettant ainsi de le faire tourner durant les parties. La comédie musicale Starmania de Michel Berger sur un livret de Luc Plamondon créée le 10 avril 1979 au Palais des Congrès à Paris, développe un univers cyberpunk. On retrouve l'influence du cyberpunk au sein de beaucoup de groupes de musique industrielle, EBM, Darkwave tels que Front Line Assembly, Nine Inch Nails, Skinny Puppy ou Ministry, autant dans les paroles et l'atmosphère musicale que les codes vestimentaires et les vidéo clips. L'album Trinity du rappeur français, Laylow, est aussi considéré comme s'inscrivant dans le mouvement cyberpunk. Les genres synthwave et vaporwave ont également été influencés par le style cyberpunk. Le premier est un renouveau nostalgique rétrofuturiste des origines du cyberpunk et le second est une critique dystopique du capitalisme. Sous-genres et postérité Sous-genres Il peut y avoir contestation au sujet de la classification des différents sous-genres du cyberpunk : par exemple, on considère le steampunk et le biopunk comme des sous-genres mais, les caractéristiques de ces sous-genres du cyberpunk étant relativement vastes et encore assez proches des caractéristiques définissant le cyberpunk, un chevauchement peut aisément survenir lors d'une identification d'une œuvre au cyberpunk et à ses sous-genres. Le cyberpunk étant un genre assez vaste, il est parfois problématique de dissocier clairement les sous-genres des simples facettes variées de ce genre. Le modèle de terminologie "~punk" peut être utilisé pour nommer des spécialités du cyberpunk ou de ses sous-genres qui ne sont pas véritablement identifiées comme séparées, soit par le manque de différences, soit par le manque d'utilisation de pareils termes. Par exemple, le terme "arcanepunk" peut faire référence à la relative alliance de la technologie et de la magie dans un univers cyberpunk. Fin probable Dès le milieu des années 1980, les auteurs comme Gibson et Sterling annonçaient que le mouvement cyberpunk était déjà moribond, récupéré par Hollywood, digéré et recraché sous une forme dépourvue de son élément punk. À cet égard, un article de Lewis Shiner, publié dans le New York Times et intitulé Confessions of an ex-Cyberpunk, fera date, et entraînera une longue réponse de la part de Bruce Sterling : Cyberpunk in the Nineties, dans laquelle il déplore, tout en s'en amusant, que cette étiquette lui colle encore à la peau, mais revendique toujours haut et fort les valeurs véhiculées par le mouvement. Pour certains, c'est le refus du mouvement d'imaginer un meilleur futur qui est la cause de la courte durée du mouvement. C'est Neal Stephenson, dans son roman Le Samouraï virtuel (Snow Crash) paru en 1992, qui enterre définitivement le cyberpunk dans les toutes premières pages. Cependant, cette opinion est contestée par les gens mettant en avant les œuvres de nouveaux auteurs comme Richard Morgan. On peut éventuellement expliquer la diminution du nombre d'œuvres cyberpunk par le fait que certains thèmes abordés, qui étaient auparavant futuristes et précurseurs, sont de plus en plus vrais dans la société contemporaine. Notamment aux thèmes, qui furent novateurs mais ne le sont plus, de l'émergence d'un réseau mondial de communication (Internet), du terrorisme de masse, du pouvoir de l'État qui s'amoindrit au profit des grandes entreprises, des prothèses et implants, etc. Ainsi, en 2007, Charles Stross publie le roman Halting State dont l'histoire se situe dans un futur moyennement proche (2016) mais dont les problématiques contemporaines reflètent l'actualité de 2005-2006. Il faut peut-être alors plus parler de réorientation d'une partie du cyberpunk que d'une fin. Notes et références Annexes Articles connexes Postcyberpunk, steampunk, biopunk Cybernétique, cyborg, Cyberart Réalité virtuelle Informatique Littérature postmoderne Liens externes L’univers cyberpunk- dystopie de notre relation aux machines sur Jurojin.net Punk
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Carte à puce
Une carte à puce est une carte en matière plastique, en papier ou en carton, de quelques centimètres de côté et moins d'un millimètre d'épaisseur, portant au moins un circuit intégré capable de contenir de l'information. Le circuit intégré (la puce) peut contenir un microprocesseur capable de traiter cette information, ou être limité à des circuits de mémoire non volatile et, éventuellement, un composant de sécurité (carte mémoire). Les cartes à puce sont principalement utilisées comme moyens d'identification personnelle (carte d'identité, badge d'accès aux bâtiments, carte d'assurance maladie, carte SIM) ou de paiement (carte bancaire, porte-monnaie électronique) ou preuve d'abonnement à des services prépayés (carte de téléphone, titre de transport) ; voir ci-dessous. La carte peut comporter un hologramme de sécurité pour éviter la contrefaçon. La lecture (l'écriture) des données est réalisée par des équipements spécialisés, certaines puces nécessitant un contact physique (électrique), d'autres pouvant fonctionner à distance (communication par ondes radio). Histoire Dès 1947, une mémoire portative est décrite par un ingénieur britannique : un substrat en bakélite sur lequel sont imprimées de très fines pistes de cuivre qui, sous l'effet d'un courant important, se volatilisent irréversiblement, créant un effet mémoire. Il est question, à l'époque, de 64 bits. En 1968, Helmut Gröttrup et Jürgen Dethloff, deux ingénieurs de l'entreprise allemande Giesecke & Devrient, inventent une carte automatique dont le brevet ne sera finalement accordé qu'en 1982. En 1969, les Américains Halpern, Castrucci, Ellingboe, notamment, contribuent à la genèse de la mémoire portative. Le premier brevet concernant un dispositif de type carte à puce (mémoire sécurisée) est déposé le par le Français Roland Moreno, qui, par la suite, pour exploiter ce brevet, transforme en SARL la SA Innovatron, elle-même issue d'une association loi de 1901 homonyme née en 1972. En mars puis , Moreno développe par plusieurs certificats d'addition les moyens inhibiteurs revendiqués dans le premier brevet et étend la protection internationalement : comparaison interne du code confidentiel ; compteur d’erreurs, qui provoque l’autodestruction de la puce en cas de soumission répétée d’un code faux : un code inexact provoque la destruction d'un fusible en mémoire, d'où une surconsommation électrique importante ; moyens de traitement ; lecture irréversiblement impossible de zones prédéterminées, notamment code confidentiel, clés, etc. ; écriture, modification, effacement irréversiblement impossibles de zones prédéterminées de la mémoire. Ces moyens inhibiteurs prévus dès 1974 n'ont été installés industriellement qu'en 1983. L'agencement d'un circuit intégré ASIC est en effet une lourde opération industrielle qui ne se justifie nullement en l'absence d'un risque de fraude massive. En , la Compagnie Honeywell Bull, compagnie sous la tutelle de France Télécom, dépose de son côté une demande de brevet pour une carte portative du type carte de crédit également, comprenant au moins un dispositif de traitement de signaux électriques disposé à l’intérieur de la carte. Les Français Bernard Badet, François Guillaume et Karel Kurzweil y sont désignés inventeurs. La protection industrielle sera étendue à onze autres pays. En 1977, l'Allemand Dethloff dépose un brevet pour une carte à mémoire portative dont les moyens inhibiteurs seraient constitués par un microprocesseur. Ce perfectionnement significatif autorisant un changement de fonctions de la carte par simple reprogrammation (fonderie sur la base d'un masque spécifique). Aujourd'hui, plus des trois quarts des cartes à puce en service sont dotées d'un microprocesseur ou d'un microcontrôleur. En , le Français Michel Ugon dépose pour le compte de son employeur Bull un brevet sur une technique comparable, nommée CP8, pour « Circuit Portatif des années 1980 », comportant deux chips : un chip processeur et un chip mémoire, Cette carte intelligente, permet d'assurer un bon niveau de sécurité en implantant des algorithmes cryptographiques. Mais dans cette version bi-puces elle présente une faiblesse évidente, un espionnage du contenu des informations échangées entre le processeur et la mémoire. En , Michel Ugon dépose le brevet SPOM (self programmable only memory) qui réunit en une seule puce, le processeur et la mémoire, et résout le problème de sécurité. Ce qui ne donnera lieu à une activité industrielle qu'à partir du début des années 1990, tout en engendrant le dépôt de plus de brevets. Il s'agit de l'application cryptographique la plus répandue dans le monde ce jour. En 1978, la Direction générale des télécommunications (DGT, qui deviendra France Télécom) organise elle-même la mise au point des prototypes, la réalisation des cartes et des terminaux points de vente, et elle impulse la constitution la même année d'un groupement d'intérêt économique (GIE) intitulé Carte à Mémoire et regroupant autour d’elle dix banques françaises. En 1979, le géant des services pétroliers Schlumberger entre au capital d’Innovatron, pour 23 %, puis 34 % ; il devient par la suite numéro 1 mondial de la carte à puce, absorbant notamment ses deux plus lourds concurrents français : Solaic en 1997 puis Bull CP8 en 2001. À signaler cependant que, avant ces absorptions, via Innovacom qui lui appartient, France Telecom était entrée en 1989 dans le capital de la société Innovatron et qu’alors l’augmentation de capital opérée lors de la fusion des deux protagonistes avait multiplié par quinze celui-ci (porté à d’euros). Des moyens considérables ont été déployés à partir de la fin des années 1970 par Philips, IBM et Siemens pour tenter de faire annuler les brevets de Roland Moreno, en vain. En 1981, le GIE Carte à Mémoire lance trois expérimentations de la carte à puce, respectivement à Blois avec Bull, Caen avec Philips, et Lyon avec Schlumberger. La première diffusion massive de la carte à puce auprès du grand public débutera en 1983 avec la mise en place de la Télécarte, une carte à puce destinée à être utilisée dans les cabines téléphoniques françaises. À la fin des années 1980, le GIE Carte bancaire, qui a succédé au GIE Carte à mémoire, commande de cartes CP8, lançant la généralisation de la carte à puce en France en 1992. Ce délai de dix années s'explique par un grave défaut de conception des cartes fabriquées par Bull, qui commence par livrer plusieurs millions de cartes dont le code secret est lisible avec un jouet du commerce : sur ordre des banques, toutes ces cartes (plusieurs millions) sont purement et simplement pilonnées, afin d’éviter le discrédit public de l’ensemble de cette technique. Les premières puces sécurisées apparaîtront en 1982 (logique câblée) et 1983 (microcontrôleur). En 1988, Marc Lassus crée Gemplus en France. Cette société fut jusqu'à sa fusion avec Axalto (ex-Schlumberger) en juin 2006, le numéro 1 mondial de la carte à puce, ayant mis en circulation de 1980 à 2006 plus de de cartes. Le leader mondial de la carte à puce est depuis Gemalto, devant Oberthur Card Systems et Giesecke & Devrient. En , dépôt du brevet SPOM (Self Programmable One Chip Microprocesseur) par Bull-CP8 inventeur Michel Ugon, lequel couvre toutes les cartes à une seule puce de type microprocesseur : cartes bancaires, carte vitale… Les banques d'Amérique du Nord attendront, elles, la fin de la période d'exclusivité pour équiper leurs clients (quid de la concurrence ?), . Composition La puce d'une carte typique est constituée d'un microprocesseur, le plus souvent en 8 bits et fonctionnant à une vitesse de , d'une mémoire morte (ROM) de taille variant entre quelques kilooctets et plusieurs centaines de kilooctets, d'une mémoire vive généralement très petite ( dans le cas d'une carte bancaire B0', pour la carte d'identité électronique (eID) Belge), et d'une mémoire de stockage de type EEPROM ou Flash. Les composants des cartes à puce suivent l'évolution générale de l'électronique ; puissance des microprocesseurs (2005 : à plus de ) et capacité de mémoire (plus de de mémoire non volatile EEPROM, de mémoire morte), diversité des types de mémoire (mémoire flash de plusieurs mégaoctets dès 2005). La puce composant peut être accessible : par contact : l'interface entre les contacts de la puce et ceux du lecteur est le circuit imprimé doré très mince appelé micromodule. Il est divisé en , chacune ayant un rôle précis permettant l'échange des données entre la puce et le lecteur. La puce est quant à elle située sous ces contacts et donc « cachée », c'est à tort que l'on désigne le micromodule comme une « puce » ; sans contact : par radiofréquence à courte ou moyenne portée, via une antenne interne dont les spires sont moulées dans l'épaisseur de la carte ; par une combinaison des deux précédentes : on parle alors de cartes « combi » ou « dual interface ». Carte à puce et systèmes d'exploitation L’évolution technologique a amené la venue des microprocesseurs dont a bénéficié notamment la carte à puce. Cela lui a permis d’exécuter des tâches plus complexes à l’instar des ordinateurs, lui ouvrant de nouvelles perspectives applicatives et surtout une standardisation avec l'arrivée de système d'exploitation pour carte à puce. Fonctionnement La carte à puce succède : aux cartes embossées ; aux cartes à codes barres ; aux cartes plastiques à pistes magnétiques. Quatre catégories de carte à puce sont référencées par le Conservatoire National des Arts & Métiers. Elles se différencient par les moyens de contrôle d'accès et/ou par le mode de communication : contrôle d'accès par microprocesseur ou par logique câblée, celle-ci pouvant être élémentaire (moins de 50 portes) ou complexe ; communication par contacts et/ou radiofréquences. La logique à haute intégration est mise en œuvre dans la TV payante, ainsi que dans certaines cartes RFID (multi-application, cryptographie DES, triple DES et RSA). Les cartes à microprocesseurs, largement les plus répandues de nos jours, sont : mono-applicatives, comme les cartes bancaires B0' ou les cartes cryptographiques pour la sécurité informatique exploitant la technologie PKI ; multi-applicatives, comme les cartes bancaires Europay Mastercard Visa, ou les cartes SIM des téléphones mobiles. Actuellement, les cartes à puce comportent le plus souvent un microcontrôleur les rendant actives et permettant des fonctions plus élaborées, en particulier des reconnaissances de clé. Elles comportent principalement une zone mémoire, ainsi que plusieurs dispositifs de calcul destinés (entre autres) à la cryptographie. Ainsi, une fois insérées dans un lecteur, elles se comportent en fait comme un microordinateur capable d'effectuer des traitements d'information. Un code confidentiel (mot de passe, en anglais ) dans la puce, par principe inaccessibles depuis l'extérieur de la carte, est garant de la personnalité, tandis que le chiffrement assure la confidentialité. Elles sont aujourd'hui particulièrement répandues dans des applications comme les cartes bancaires françaises, les cartes Vitale, mais aussi les cartes SIM ( = Module d'identité d'abonné) utilisées dans les téléphones portables pour l'identification du propriétaire et la sauvegarde d'informations diverses (numéros de téléphone et autres). Avant d'être remise à la personne qui l'utilisera, une carte à puce est normalement 'personnalisée' électriquement (par l'organisme émetteur) via un encodeur de cartes et un programme informatique (outil de personnalisation), afin d'inscrire dans la puce les informations nécessaires à son utilisation. Par exemple, on inscrira dans une carte bancaire les références bancaires de l'utilisateur, ou dans la carte d'un contrôle d'accès, les autorisations accordées au porteur de la carte. La personnalisation physique de la carte consiste quant à elle à imprimer des données supplémentaires (nom de la personne, photo, etc) sur la carte, par exemple à l'aide d'une imprimante à sublimation, au-dessus d'une pré-impression offset. On peut considérer à juste titre que les clefs USB, récemment apparues, font partie de la famille des « cartes à puce », en tant qu'objets portatifs dotés d'une mémoire : mais une minorité de ces clefs intègrent une circuiterie protégeant l’accès à la mémoire, contrairement aux cartes à puce proprement dites, dont la caractéristique principale est de protéger les données qu'elles contiennent contre toute intrusion. Il existe en outre des cartes à puce fonctionnant à distance, par ondes radio. C'est le cas des cartes utilisées dans la norme NFC (ou Cityzi en France). Certaines de ces cartes fonctionnent aussi comme des cartes « classiques » — c'est-à-dire qu'on peut accéder aux données contenues dans la puce à partir d'un lecteur à contacts. Dans ce cas ces cartes sont dites mixtes. Les cartes à distance (RFID, NFC) possèdent une antenne et un convertisseur de signal associés à la puce. L'antenne perçoit le signal (alternatif) émis à distance par le terminal, et le convertisseur transforme ce signal d'une part en un courant continu qui alimente la puce, d'autre part en un courant alternatif appelé horloge qui sert à synchroniser les échanges de la puce et du terminal dans le temps. Les cartes de transport Navigo sont un exemple de cartes mixtes. Sécurité La sécurité des cartes à puce repose d'une part sur les techniques matérielles propres, et d'autre part sur la conception d'éléments logiciels spécifiques. Sécurité matérielle Trois familles de vulnérabilités matérielles sont distinguées : Les attaques non invasives Les attaques non invasives sont les attaques qui n’entraînent pas la destruction du matériel (c’est-à-dire la carte à puce). Il s'agit ici d'attaques matérielles par exploitation de canaux auxiliaires. Il est par exemple possible d'étudier le temps que met la carte à puce pour traiter une commande particulière, ou la quantité d'énergie qu'elle consomme pour en déduire de l'information sur les données secrètes qu'elle traite. les attaques invasives les attaques invasives consistent par exemple à utiliser des acides pour mettre à nu le circuit électronique au cœur de l’activité de la carte à puce. Ainsi, il devient possible, par exemple, d'appliquer des techniques de rétroingénierie ou encore d'installer des sondes pour obtenir une lecture des données manipulées (l'homme de l'art parle de microprobing). Dans ce cas, l'attaque opérée permet effectivement de voler l'information, mais le matériel est détruit. Les attaques semi-invasives L'idée est, par exemple, de provoquer délibérément un dysfonctionnement matériel, en perturbant ponctuellement l'alimentation de la carte à puce, ou en utilisant une lumière ultraviolette pour perturber le fonctionnement des transistors. L'homme de l'art parle alors d'une attaque par faute. En réponse à ces problèmes de sécurité spécifiques, il est possible de distinguer deux sortes de solutions, selon qu'elles reposent sur des procédés entièrement logiciels, ou qu'elles impliquent la conception et l'usage de matériels spécifiques. Sécurité logicielle Dans le contexte des cartes multi-applicatives, le plus simple moyen d’introduire du code malicieux sur une carte est de créer une application impropre et de l’installer sur la carte. Le comportement malveillant de programme permet ensuite d'extraire des données d'autres applications, soit directement en vidant le contenu de la mémoire, soit en dévoyant l'usage de données/objets qu'elles partagent. Différentes techniques matérielles et/ou logicielles peuvent être utilisée pour éviter ce type de problème de sécurité, tel que la vérification de bytecode Java Card, dans le cadre des technologies Java Card. Quelques utilisations Monétique : Carte bancaire : Groupement des Cartes Bancaires CB, nouvelles cartes EMV, etc. ; Porte-monnaie électroniques : Octopus à Hong Kong, Moneo en France, Proton en Belgique, Geldkarte en Allemagne, dont la particularité est de servir à la certification de l'âge des clients des distributeurs automatiques de cigarettes. Identification : Cartes d'identité nationales (eID en Belgique) ; E-passeports ( en France) ; Certains badges d’accès à des bâtiments : cartes d'étudiant et/ou de restauration, cartes de lycéen, etc. Téléphonie mobile : Carte SIM. Prépaiement de télécommunications ; Secteur santé (par exemple carte Vitale en France, carte SIS en Belgique) ; Titres de transport ; Sécurité informatique (authentification forte et signature électronique) ; dans ce cas : La carte contient un cryptoprocesseur pour la génération des clés et le stockage de la clé privée ; La technologie ICP (Infrastructure à clés publiques) est utilisée : Utilisation de la carte à puce pour l'authentification forte au domaine Microsoft (Kerberos PKINIT - Smart Card Logon), applications Web (SSL), VPN ; Signature de documents numérique, d'un flux de données (workflow, etc.). Transport routier : les cartes de chronotachygraphe servent de support d'enregistrement des temps de conduite, de travail et de repos et des vitesses sur les véhicules lourds (camions, bus). Entreprises dans le domaine de la carte à puce L'industrie de la carte à puce implique différents acteurs : les fondeurs fabriquent le hardware (les puces de silicium) ; les encarteurs fabriquent la carte proprement dite en intégrant la puce de silicium dans une carte plastique ; les développeurs de système d'exploitation ou d'applets conçoivent les logiciels qui s'exécutent dans la carte à puce elle-même. Enfin, les fabricants de lecteurs fournissent aux intégrateurs et développeurs d'applications le matériel nécessaire pour s'interfacer avec la carte à puce. Marché Depuis les années 1980, le marché de la carte à puce ne cesse de progresser. En 2011, d'unités ont été produites. L'essentiel de la production (75 %) est destiné au marché des télécommunications (dont les cartes SIM pour les téléphones portables), 16 % au paiement (cartes bancaires). On s'attend à une forte croissance de la technologie sans contact (et "dual interface") grâce au dynamisme de NFC. Quelques données sur le marché français (données Banque de France) : On dénombre en 2010, de cartes à puce à usage bancaire en France ( en 2003) ; Le nombre de paiements par carte à puce a dépassé en 2001 celui des règlements par chèque ; En 2007, 41,5 % des paiements étaient effectués par carte à puce (25,5 % par chèque). L'observatoire de la sécurité des paiements de la banque de France produit régulièrement des rapports à ce sujet. Normes Les principaux standards en matière de carte à puce sont le fruit des travaux de l'ISO : la norme est découpée en 15 parties, et est complétée par la norme pour les communications sans contact. D'autres technologies apparaissent rapidement, et d'autres organismes de normalisation interviennent. Citons : ETSI : pour les téléphones mobiles ; EMVCo : consortium bancaire regroupant Visa, MasterCard et JCB ; ECMA : pour la communication en champ proche (NFC), depuis normalisée par l'ISO IEC 18092 et CEI 21481. La capacité des cartes à puce évoluant (1 gigaoctet), des protocoles de communication rapides apparaissent : USB (dont USB-Inter chip) et MMC/SD. Les besoins de communication sans contact des téléphones mobiles ont pour leur part donné naissance aux protocoles SWP (Single Wire Protocol et NFC-Wi, qui décrivent le lien entre la carte à puce (UICC) et le composant chargé des communications sans contact (contactless front end, CFE). Notes et références Voir aussi Bibliographie La Carte à Puce, PUF, collection « Que sais-je ? », , 1999. . . . Articles connexes Lien externe Spécifications PC/SC Invention française
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcus%20Junius%20Brutus
Marcus Junius Brutus
Marcus Junius Brutus Cæpio, dit Brutus, né vers 85 av. J.-C. à Rome et mort le à Philippes, est un sénateur romain, juriste et philosophe de la fin de la République romaine, fils de Servilia, la maîtresse de Jules César, auquel il porta le dernier coup, en le poignardant le Brutus possède à la fois l'image du traître par excellence, pour sa participation à la mort du dictateur romain, qui lui avait pardonné son adhésion au parti de Pompée, et celle d'un homme vertueux, qui préféra toujours le salut de la République au sien. Plutarque dresse de lui un portrait tragique et vertueux, constatant que « même ceux qui lui veulent du mal pour ce qu'il conjura à l'encontre de César, s'il y a eu aucune chose généreuse faite en toute la conjuration, l'attribuent à Brutus ». Biographie Origine Brutus prétendait descendre de Lucius Junius Brutus qui, en -509, après le viol de Lucrèce, renversa le dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe, et, de ce fait, fonda la République romaine. Bien que Plutarque ait rapporté et approuvé cette ascendance traditionnelle, il énonça aussi une origine plus prosaïque : selon certains, il serait issu d'une « maison populaire », Junius Brutus n'ayant pas eu de descendance, car il avait lui-même fait périr ses enfants. Son père légitime était Marcus Junius Brutus, partisan de Marius, et sa mère Servilia Cæpionis, demi-sœur de Caton d'Utique. Il naquit en 85 av. J.-C. et tient de son oncle, qui l'adopta, son deuxième cognomen de Cæpio. Contrairement à une idée répandue et à une rumeur rapportée par Plutarque, Brutus n'a jamais été adopté par Jules César. L'hypothèse selon laquelle il serait le fils naturel de Jules César, affirmée par Plutarque, est généralement rejetée par les historiens modernes. . Jeunesse Brutus passa une grande partie de sa jeunesse en Grèce à étudier la philosophie. Il fut envoyé à Chypre en -58/-57 avec Caton d'Utique (Marcus Porcius Cato), son oncle, qui l'éleva, pour organiser l'annexion de l'île. Brutus y fit preuve de bonté envers la ville de Salamine de Chypre qui ployait sous les dettes. Il revint à Rome enrichi et commença son cursus honorum. Il obtint en -53 la questure en Cilicie où il s'enrichit encore plus. Sa conduite fut ensuite dénoncée par Cicéron. La république agonisante est l'objet d'une lutte entre Jules César d'une part, et le Sénat, sous la protection de Pompée, de l'autre. Brutus suivit le parti de Pompée dans la guerre civile (bien que Pompée ait fait exécuter son père lorsque Brutus était enfant), pensant que c'était dans ce parti qu'il serait le plus utile à Rome, et combattit César à la bataille de Pharsale (-48). Choisissant d'oublier cet épisode, César, qui, d'après Plutarque, le considérait comme son propre fils, l'appela auprès de lui après sa victoire, et le combla de faveurs. César lui fit gravir les échelons du cursus honorum traditionnel. Il fut nommé gouverneur de Gaule cisalpine pour -46/-45, puis préteur urbain pour l'année -44, préféré alors à son concurrent, Caius Cassius Longinus, futur assassin, lui aussi, de César, qui fut nommé préteur pérégrin. Ces faveurs « intéressées » ne l'empêchèrent pas de garder ses idéaux républicains et de vertu. Assassinat de César Devenu préteur, son tribunal fut constamment couvert de lettres lui enjoignant d'être digne du nom de Brutus, son aïeul revendiqué qui avait mis fin à la période royale de Rome, tandis qu'on soupçonnait César de vouloir se faire proclamer roi. Restant fermement républicain malgré les faveurs de César, il participa à l'organisation d'un attentat contre le dictateur avec Cassius Longinus, Publius Servilius Casca, Cimber Tillius et Decimus Junius Brutus Albinus, lui aussi ami de César. Les conjurés firent valoir la fidélité de Brutus aux idéaux de ses ancêtres. Aux Ides de Mars, il fut présent au Sénat et donna un coup de poignard à César, mais refusa que les conjurés assassinent également Marc Antoine. César, au moment de mourir, le voyant au nombre des conjurés, se serait alors écrié en grec « καὶ σύ, τέκνον » (« Kaì sú, téknon », en latin « Tu quoque mi fili »), signifiant « Toi aussi, mon fils ». Lutte contre les triumvirs, bataille de Philippes et mort Après ce meurtre et sous la pression des partisans de César, Brutus se réfugia sur le Capitole avec les conjurés et finit par rejoindre Athènes, puis sa province de Crète. Contrairement à Cassius, il fit preuve de clémence et de modération pendant les sièges de villes en Orient, en tentant notamment de protéger les édifices. Poursuivi par Marc Antoine qui voulait venger à la fois la mort de César et celle de son propre frère, Caius Antonius, assassiné sur les ordres de Cassius et Brutus en représailles de la mort de Cicéron (43), il rejoignit Cassius. La bataille décisive les opposa à Marc Antoine et Octave dans la plaine de Philippes, dans la province de Macédoine. Dans un premier temps, les troupes de Brutus s'emparèrent du camp d'Octave, tandis qu'Antoine massacrait les légions de Cassius. Ce dernier, persuadé de la défaite de Brutus, se suicida. À nouveau vaincu trois semaines plus tard par Antoine (et Octave dans une moindre mesure), Brutus se suicida. On dit qu'il se serait écrié en mourant, le 23 octobre 42 av. J.-C. : « Vertu, tu n'es qu'un mot ! » ; mais ces paroles de désespoir n'ont rien d'historique. En apprenant la nouvelle, sa veuve, Porcia, la fille de Caton d'Utique, se serait suicidée en avalant des charbons ardents, mais ce point est discuté. Robert Garnier a composé une tragédie sur ce sujet : Porcie (1568). La dépouille de Brutus fut envoyée à ses vainqueurs. On peut dire que sa mort marqua définitivement la fin de la République. Octave et Antoine affirmèrent leur pouvoir avant de se déchirer eux-mêmes. Activité littéraire Brutus cultiva un très grand intérêt pour les lettres et la philosophie. On l'a souvent considéré comme un adepte du stoïcisme, mais il se situait en réalité davantage dans l'héritage de Platon et de l'Académie et put y puiser des raisons d'intervenir contre César. Il a composé un éloge de son oncle et beau-père Caton d'Utique et d'autres ouvrages qui ne nous sont pas parvenus, en particulier un De virtute et un De patientia - il ne reste toutefois de lui que quelques lettres à Cicéron et à Atticus. Cicéron lui a dédié plusieurs de ses traités philosophiques : Paradoxes des stoïciens, De finibus bonorum et malorum, De Natura Deorum, les Tusculanes, et de ses traités sur l'art oratoire : De claris oratoribus et Orator ad Brutum. Plutarque a écrit sa Vie. La mort de Brutus Le dernier discours de Brutus Brutus s'exprimant à ses troupes, pour la dernière fois : Ce m'est une très grande joie, en cet instant, de constater que je n'ai été trahi par aucun de mes amis. Si j'avais des reproches à faire, je n'en ferais qu'à la Fortune. Non pour moi, mais pour ma patrie. Car je m'estime, pour ma part, plus heureux que nos vainqueurs. Dans le passé comme aujourd'hui, oui, je suis plus heureux qu'ils ne le seront jamais. Je laisserai au moins une réputation de vertu. De cela, ils ne triompheront jamais par les armes. Et tout leur argent ne parviendra pas à la ternir cette vertu. Ils ne pourront empêcher la postérité de voir en eux des individus méchants et injustes, qui auront mis à mort des hommes de bien, loyaux et justes, dans le but d'usurper un pouvoir auquel ils n'avaient aucun droit. Sa mort vue par les historiens de l'Antiquité La mort de Brutus a été relatée par les historiens de l'Antiquité : Renonçant à sauver sa vie et croyant indigne de lui d’être pris, il se réfugia, lui aussi, dans la mort. Après s’être écrié, comme Hercule : « malheureuse vertu ! tu n’étais qu’un mot ; je te cultivais comme une réalité, et tu étais l’esclave de la fortune » ; […] Il pria un de ceux qui se trouvaient avec lui de le tuer. [...] puis il se retira à l’écart avec deux ou trois personnes seulement, dont Straton. Il l'avait connu en étudiant la rhétorique. Il approcha le plus près de lui, et prenant son épée à deux mains par le manche, il se laissa tomber de son haut sur la pointe, et il se tua ainsi. Lors Brutus se retournant vers ses amis, leur parla ainsi : Alors il appela un de ses principaux amis, nommé Straton, et il le pria de vouloir avancer sa mort. Et voyant que ce Straton temporisait et voulait le persuader d'adopter de meilleures pensées, il appela l’un de ses esclaves pour exécuter ce projet. Alors Straton lui dit : Et aussitôt, il lui fit passer son épée à travers le corps, sans que Brutus se retirât ni ne remuât. Personnage littéraire Marc Aurèle rend hommage à Brutus « De Sévère : l'amour de la famille, de la vérité et de la justice, et grâce à lui la découverte de Thraséas, Helvidius, Caton, Dion et Brutus, la notion d'un gouvernement démocratique, fondé sur l'égalité et le droit d'expression, et d'un empire respectant par-dessus tout la liberté de ses sujets ; mais aussi le culte constant et régulier de la philosophie, la bienfaisance, la libéralité, l'espérance et la foi en l'amitié, la franchise envers ceux qu'il désapprouvait et la transparence envers ses amis, qui n'avaient jamais à s'interroger sur ce qu'il voulait. » Marc Aurèle, Écrits pour lui-même, 14. L'empereur Marc Aurèle fut stoïcien, il semble associer ici Dion à Brutus, tous deux platoniciens, comme l'avait fait avant lui Plutarque. La Divine Comédie, de Dante Dans la Divine Comédie, Dante accompagné de Virgile, descend aux Enfers, qu'il dépeint comme organisé en différents cercles. Le premier cercle accueille les auteurs de crimes dont la gravité est jugée moindre, jusqu'au neuvième cercle, où sont punis les traîtres. Trois traîtres sont dans la gueule de Lucifer : Judas Iscariote, traître envers Jésus, donc traître suprême, Brutus et Cassius, traîtres envers Jules César, donc envers l'autorité impériale. Tragédies françaises Brutus apparaît dans trois tragédies humanistes françaises : Iulius Cæsar de Marc-Antoine Muret (1553) César de Jacques Grévin (1560) Cornélie de Robert Garnier (1574) Shakespeare Brutus apparaît dans la pièce de William Shakespeare, Jules César, voici un extrait de Brutus s'expliquant devant le peuple romain : Astérix le Gaulois Dans la bande dessinée Astérix, Brutus est présenté comme le fils adoptif et unique héritier de César. César lui lance très souvent « Tu quoque mi fili » ou « Toi aussi, mon fils » dans des circonstances dont la légèreté contraste avec les circonstances historiques de cette phrase . Dans Les Douze Travaux d'Astérix, on peut voir Brutus siéger avec les conseillers de César et « jouer » constamment avec un couteau. Jules César finit par lui dire : « Brutus ! Cesse de jouer avec ce couteau ! Tu finiras par blesser quelqu'un ! » (il se blesse effectivement lui-même). Il est le principal antagoniste dans Le Fils d'Astérix, où il veut enlever l'enfant en question et finit par brûler le village des irréductibles. Son physique change au fil des cinq albums où il apparaît : dans Astérix Gladiateur, il a un visage carré qui s'allonge dans La Zizanie et Le Devin; et enfin Le Fils d'Astérix le présente sous les traits de Tony Curtis. Il est interprété dans les adaptations au cinéma de cette série successivement par Didier Cauchy, Victor Loukianenko et Benoît Poelvoorde. Annexes Arbre généalogique Œuvres Traité de la Vertu de Marcus Junius Brutus (ce manuscrit n'a pu être retrouvé) Bibliographie Abrégé d'histoire Romaine, Florus, Tome II des Œuvres, P. Jal, Belles Lettres, 1967. Vie de Brutus, Plutarque, Belles Lettres. Histoire romaine, Dion Cassius, Belles Lettres. Anne Bernet, Brutus, assassin par idéal., Perrin, 2001 , 414 pages. Roger Breuil, Brutus, Editions Gallimard, 1945. Gérard Walter, Brutus et la fin de la République, Payot, 1938. Bertrand Borie, « Brutus, le personnage historique », Histoire antique & médiévale, 89, janv. – févr. 2017, pp. 14-43. Collectif, La véritable histoire de Brutus, la République jusqu'à la mort, Les Belles Lettres, 2017 , 304 pages. Film Brutus (Bruto), film muet en noir et blanc italien, sorti en 1911 et réalisé par Enrico Guazzoni, avec Amleto Novelli dans le rôle de Brutus ; Jules César (Julius Cæsar) est un film américain réalisé par Joseph Leo Mankiewicz, d'après la pièce de William Shakespeare, sorti en 1953, avec James Mason dans le rôle de Brutus, et Marlon Brando dans celui de Marc-Antoine ; Cléopâtre, film américain réalisé par Joseph Leo Mankiewicz et sorti en 1963, avec Kenneth Haigh dans le rôle de Brutus Rome, série télévisée de 2005, avec Tobias Menzies dans le rôle de Brutus ; Empire (mini-série), avec James Frain dans le rôle de Brutus. Brutus vs César est une comédie française, réalisée par Kheiron qui joue également le rôle de Brutus, sortie en 2020. Jeu-vidéo Dans le jeu vidéo Assassin's Creed: Brotherhood figure une petite histoire annexe sous la forme d’une énigme du manuscrit de Romulus écrite par Brutus qui révèle que César était en réalité un pion de l'Ordre des Anciens et que Brutus et les conspirateurs ont été membres du Liberalis Circulum. Plus tard Dans Assassin's Creed Origins, Brutus et Cassius font partie des premiers assassins entrainés par Aya et participent à l’assassinat de Jules César. Notes et références Annexes Liens externes L'image brouillée de Brutus le tyrannicide - Texte de la conférence du 15 octobre 2013 de Paul Marius Martin à l'Association le Latin dans les Littératures Européennes. Personnalité politique de la Rome antique Général de la République romaine Philosophe romain Meurtrier supposé Suicide par sectionnement Naissance en 85 av. J.-C. Décès en 42 av. J.-C. Personnage cité dans la Divine Comédie (Enfer) Naissance à Rome Personnalité politique suicidée Assassins de Jules César
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Cecil B. DeMille
Cecil Blount DeMille, plus couramment appelé Cecil B. DeMille, est un réalisateur et producteur américain, né le à Ashfield (Massachusetts) et mort le à Los Angeles (Californie). D'abord acteur dans les années 1900, il fonda avec Jesse L. Lasky et Samuel Goldwyn une société de production cinématographique (l'ancêtre de la Paramount) et réalisa en 1914 le premier long-métrage tourné à Hollywood, Le Mari de l'Indienne. Grâce à ses nombreuses comédies vaudevillesques avec la star d'alors Gloria Swanson, il devint l'un des réalisateurs les plus importants du cinéma muet dans les années 1920. Il se spécialisa ensuite dans les films d'aventures et historiques, tels que Le Signe de la Croix, Les Croisades, Les Tuniques écarlates (son premier film en Technicolor), Les Naufrageurs des mers du sud, Les Conquérants d'un nouveau monde, Sous le plus grand chapiteau du monde ou Les Dix Commandements. Pionnier de son art et producteur indépendant, Cecil B. DeMille fut l'un des rares metteurs en scène à bénéficier d'une totale liberté artistique tout au long de sa carrière, et fut l'un des premiers à envisager le cinéma comme un divertissement pour le grand public. Grand directeur de foules, il sut imposer un style propre et reconnaissable. Républicain, fervent garant des valeurs morales de l'Amérique puritaine, il transgressa pourtant les règles de moralité imposées au cinéma par le code Hays dans plusieurs de ses films, contenant des scènes de sensualité exacerbée (Le Signe de la croix) ou de métaphores à caractère érotique (Cléopâtre). Si son nom reste aujourd'hui associé excessivement à l'idée de démesure et de gigantisme au cinéma, apparaissant comme le représentant archétypal du film biblique (il n'en tourna pourtant que quatre dans sa carrière), Cecil B. DeMille n'en est pas moins l'un des réalisateurs les plus importants de l'âge d'or du cinéma américain. À l'instar de David W. Griffith ou Charles Chaplin, sa carrière a été décisive et son influence importante sur ses contemporains et les générations de cinéastes suivantes. Biographie Jeunesse Cecil Blount DeMille, né le à Ashfield, était le deuxième fils de et de Mathilda Beatrice deMille (née Samuel). Son père Henry DeMille descendait de la famille protestante flamande de Mille, originaire de Bruges, réfugiée aux Pays-Bas à la fin du lors de l'invasion espagnole, qui avait ensuite émigré aux États-Unis en 1658, et il était membre actif de l'Église épiscopalienne américaine. Sa mère Mathilda Samuel était arrivée aux États-Unis en 1871 à 18 ans avec sa famille juive allemande. Son frère aîné William naquit le , sa sœur Agnès le (celle-ci décède prématurément en 1895). Le grand-père paternel de Cecil, William Edward DeMille, avait été un négociant important en Caroline du Nord avant de faire faillite dans les années 1860. Henry DeMille exerça plusieurs métiers : pasteur, instituteur et auteur dramatique. Il ne rencontra pas grand succès jusqu'à sa rencontre avec le dramaturge David Belasco en 1887. Cecil Blount assista à sa première représentation théâtrale à l'âge de huit ans au théâtre de Madison Square. Son père mourut le , emporté par la fièvre typhoïde. Cecil entra au collège militaire de Pennsylvanie à l'âge de quinze ans. Il voulut s'engager dans la guerre que menaient les États-Unis contre l'Espagne, mais ne fut pas enrôlé en raison de son trop jeune âge. Il sortit de l'établissement en 1898 et, suivant l'exemple de son frère, se lança dans le théâtre à Broadway. Il s'inscrit dans un cours d'art dramatique à New York et obtint son diplôme en 1900. Il joua dans une pièce à succès de , Hearts Are Trumps. En tournée, il tomba amoureux d'une des actrices, : « Le , à minuit, assis sur les marches d'une pension de famille, au 9 Beacon Street, Boston, complètement oublieux du froid, nous célébrâmes la nouvelle année et le nouveau siècle en devenant fiancés ». Ils se marièrent le dans le New Jersey. Après une tournée au cœur de l'Amérique, il commença à écrire des pièces, parfois avec son frère. Il s'occupa également de la compagnie du Standard Opéra pendant quelque temps. Il fut engagé par David Belasco en 1907 pour une pièce écrite par son frère, . Figurait également à l'affiche de cette pièce la future star Mary Pickford. La collaboration entre DeMille et Belasco prit fin, pour un contentieux sur la paternité d'une pièce, en 1911. Administrateur au sein de la Société américaine de théâtre, il rencontra Jesse L. Lasky, un producteur de vaudevilles et d'opérettes. Un pionnier de Hollywood Avec Cecil arrivé à Hollywood en 1913, Samuel Goldfish (alors vendeur de gants) et Arthur Friend (un juriste), fondent une nouvelle société, la , à laquelle un troisième comparse, Jesse L. Lasky, donne son nom. Goldfish s'occupe de la distribution, Friend de la partie juridique, et Cecil B. DeMille est chargé de réaliser les films. Pour leur première production, audacieuse, ils adaptent une pièce de théâtre, The Squaw Man (Le Mari de l'Indienne). Ils partent tourner à Hollywood, alors simple village de la côte ouest des États-Unis, dans une grange louée en et qui fait office de studio. Distribué, le film rapporte deux fois la mise financière. Fort de succès d'estime et public, Cecil B. DeMille commence le tournage de The Virginian le , film qui est bien accueilli, tourné à l'aide de plusieurs caméras françaises qui dominent à l'époque le marché mondial, la caméra Pathé Professionnelle. Après La Fille du Far-west, tourné en huit jours, il passe à The Warrens of Virginia, adapté de la pièce de son frère, où il commence à développer son souci du réalisme, notamment avec la séquence de l'explosion d'un train. Réalisme qui coûte la vie à un homme lors du le tournage de The Captive en 1915, tué par une arme qui aurait dû être chargée à blanc. La Lasky Company engage la grande vedette cantatrice Geraldine Farrar. DeMille, pour « tester » les performances de comédienne de la star la fait tourner dans Maria Rosa (sorti en 1916) avant de lui confier le rôle de Carmen. Rassuré sur ses prestations, il lui offre un troisième rôle dans . Le film le plus célèbre de cette année 1915 reste Forfaiture, qui offre à Sessue Hayakawa son premier grand rôle. « Dans ce Paris mort au plaisir, voué au silence et à l'angoisse de la guerre, les spectateurs tendus depuis des mois sur un objectif de cauchemar, se détendaient enfin devant ce drame exotique, entraînant, admirablement mené dans un esprit nouveau, un mouvement accéléré, un dynamisme jamais senti. » Des comédies conjugales aux films historiques La période « muette » (1915-1928) En 1915, Samuel Goldfish rencontra Adolph Zukor, avec qui il fonda la Famous Players Lasky Corporation. DeMille ne tourna que quatre films en 1916, dont Le Cœur de Nora Flynn. Il fit aussi l'acquisition d'une grande propriété dans le canyon du Little Tujunga, non loin de Hollywood, qu'il baptisa Le Paradis. En 1917, il tourna son premier grand film historique, Jeanne d'Arc (Joan, The Woman), avec Geraldine Farrar et Theodore Roberts. C'est aussi la première utilisation de la couleur par Cecil B. DeMille dans quelques scènes. Le film fut un échec. Adolph Zukor lui impose ensuite de tourner deux films avec Mary Pickford : La Bête enchaînée (A Romance of the Redwoods) puis La Petite Américaine (The Little American) qui fit d'elle « la petite fiancée de l'Amérique » et qui révéla le jeune Ramón Novarro. La surenchère des salaires des stars entraîna un bouleversement de l'industrie du cinéma et des coûts de production. DeMille ne pensait pas les stars essentielles à la réussite d'un film : « Je pensais alors, et je pense toujours, que des grands films peuvent être réalisés sans vedettes. » D'ailleurs, en 1918, il tourna (The Whispering Chorus) et (Old Wives for New) sans noms connus. Il réalisa également une réadaptation de son propre film Le Mari de l'Indienne. Après la guerre, il découvrit une jeune actrice, Gloria Swanson à laquelle il confia le premier rôle de Après la pluie, le beau temps. Ce succès en entraîna six autres, dont L'Admirable Crichton (Male and Female). En 1920, il fonda sa propre société de production, la Cecil B. DeMille Productions et continua de réaliser plusieurs films par an, dont Le Détour et Le Réquisitoire avec Leatrice Joy et « se permet des moments de marivaudages très audacieux pour l'époque (rachetés par un intertitre moralisateur) et jette les bases de tous les rapports de couple de la future comédie américaine ». En 1923, à la suite d'un « concours de la meilleure idée de film » lancé dans le Los Angeles Times, DeMille entreprit la réalisation d'un film aux moyens colossaux : Les Dix Commandements : deux mille cinq cents figurants, trois mille animaux, un budget de près de . Énorme succès, le film en rapporta trois fois plus. L'année suivante, il réalisa trois films aux budgets plus modestes. À la suite d'un désaccord avec la Famous Players Lasky, il créa son propre studio, le DeMille Studio et y tourna L'Empreinte du passé (The Road to Yesterday) et Les Bateliers de la Volga (The Volga Boatman). Un autre projet ambitieux fut celui de porter à l'écran la vie du Christ, dans Le Roi des rois en 1927. « Tout ce que j'ai fait dans The King of Kings et dans mes autres films bibliques, c'est de traduire dans un langage différent, celui des formes visuelles et sonores, les mots de la Bible. » Il tourne son dernier film muet en 1929 avec La Fille sans dieu (The Godless Girl). En 1928, il signa un contrat de trois ans avec la MGM et tourna en 1929 Dynamite, première apparition de Kay Johnson, et apporta l'année suivante son soutien au Code Hays. Après Madame Satan, un film musical, et une nouvelle réadaptation du Mari de l'Indienne, un échec, il créa avec Frank Borzage, King Vidor et Lewis Milestone la Guilde des metteurs en scène (qui sombra peu après). Il se retrouva à cette époque sans travail. Entre incertitudes et nouveau départ Après un voyage en Europe, où il rencontra Charles Laughton, il rentra aux États-Unis et signa un nouveau contrat avec la Paramount Pictures pour Le Signe de la croix qui lança Laughton et Claudette Colbert. Certaines scènes contournent allègrement le code Hays, probablement en raison des liens qu'entretenait DeMille avec William Hays, d'autres utilisent à nouveau des milliers de figurants. Il tourna ensuite deux films, La Loi du Lynch (This Day and Age) et Four Frightened People, toujours avec Claudette Colbert. Celle-ci fut en 1934 la Cléopâtre de DeMille, « dont une séquence au moins est anthologique, celle de la séduction de Marc-Antoine ». Henry Wilcoxon, qui interprète ce dernier, devint par la suite le producteur associé du réalisateur sur quelques films. Les Croisades est son dernier film historique à proprement parler. Loretta Young et Henry Wilcoxon sont les héros de cette fresque médiévale, inégale. DeMille signa un nouveau contrat avec la Paramount Pictures lui laissant plus de liberté. En 1936, il fait tourner la grande vedette Gary Cooper dans Une aventure de Buffalo Bill (« dont la mise en scène séduit par son aisance et un souci de l'authenticité assez rare à l'époque »), puis Fredric March et Anthony Quinn (qui deviendra son gendre) dans Les Flibustiers. Il refuse dans le même temps de devenir candidat républicain aux élections sénatoriales. DeMille préfère continuer de raconter l'histoire des États-Unis à travers ses films. Avec Pacific Express, dont Barbara Stanwyck était la vedette, où il racontait les débuts du chemin de fer, il relança la mode du western. Le film remporta la Palme d'or au Festival de Cannes rétroactivement en 2002. Ce fut aussi son dernier film en noir et blanc. Les films en technicolor En 1940, il tourna son premier film en technicolor trichrome, Les Tuniques écarlates où il retrouva Gary Cooper pour une histoire d'aventures au cœur de la rébellion du Nord-Ouest dans les années 1880 au Canada. Toutefois, il resta fidèle à sa manière de travailler, en studio, et l'immense majorité des décors n'étaient que des toiles peintes, à l'exception de quelques plans naturels tournés par une seconde équipe. Deux ans plus tard, il retrouva Paulette Goddard pour Les Naufrageurs des mers du sud, où s'affrontèrent John Wayne et Ray Milland. Les scènes sous-marine permettent cette année-là à Farciot Edouart et Gordon Jennings de remporter l'Oscar des Meilleurs effets spéciaux. Après l'entrée en guerre des États-Unis, le président américain Roosevelt évoqua à la radio l'histoire héroïque d'un médecin, . DeMille s'empara aussitôt de son histoire et fit venir le héros pour qu'il raconte ses exploits et déposa le titre de son futur film, L'Odyssée du docteur Wassell. À nouveau Gary Cooper fut choisi pour interpréter le héros américain. Sorti en 1944, DeMille rajouta à la fin du film un commentaire informant qu'un marin resté seul et probablement prisonnier venait d'être retrouvé sain et sauf. Gary Cooper est pour la dernière fois le héros d'un film de DeMille en 1947, où il retrouve également Paulette Goddard, Les Conquérants d'un nouveau monde. Le film, qui traite de l'esclavage, se place dans un contexte où le réalisateur avait refusé de s'opposer à une loi californienne qui visait à donner à tout habitant de l'État le droit au travail, qu'il fut syndiqué ou non. Deux ans plus tard, Samson et Dalila marqua son retour au péplum biblique. Les dirigeants de la Paramount Pictures, d'abord réticents à une nouvelle folie du réalisateur, le laissèrent finalement mener à bien son projet. Le film fut un énorme succès public, et rapporta près de onze millions de dollars. L'année suivante, il interpréta son propre rôle dans le célèbre Boulevard du crépuscule de Billy Wilder aux côtés de Gloria Swanson, incarnant une ancienne star du muet préparant son retour. En 1952 sortit Sous le plus grand chapiteau du monde, premier grand rôle de Charlton Heston au cinéma. Le film, qui raconte les mésaventures d'un cirque en tournée, remporta notamment l'Oscar du meilleur film en 1953 et reçut un très bon accueil du public, et d'une partie de la critique : « La vie des coulisses, la routine quotidienne, le voyage éternel, le montage de la tente sont décrits par un véritable Victor Hugo du cinéma. » Toutefois, il semblerait que Cecil B. DeMille ne s'attarda pas longtemps avant de se consacrer entièrement à son ultime film, une réadaptation de sa propre œuvre de 1923, Les Dix Commandements. Des moyens colossaux furent déployés : plus de trois ans d'écriture, des mois de repérage, animaux, près de figurants, sept mois de tournage dont plusieurs séquences ont été tournées en Égypte. Déjà âgé, le réalisateur fut victime un samedi d'une crise cardiaque, mais revint le surlendemain après le repos du dimanche, ne manquant ainsi aucun jour de tournage, pour terminer son travail. Le film, qui fut présenté à New York le , fut un triomphe mondial et plusieurs scènes appartiennent aujourd'hui à la légende de cinéma (l'Exode ou l'ouverture de la mer Rouge). Dans les années 1950, Cecil B. DeMille, à la suite de démêlés avec des syndicats (refus du closed shop lorsqu'il était présentateur au , dissension avec la Directors Guild of America), devint un républicain réactionnaire en apportant son soutien au sénateur Joseph McCarthy dans la traque d'éventuels agents, militants ou sympathisants communistes aux États-Unis. Décès et postérité Cecil B. DeMille effectua un voyage en Europe où il rencontra entre autres Churchill, le pape Pie XII et Konrad Adenauer. À son retour, il se remit au travail : il voulut faire une réadaptation des Flibustiers (le film fut dirigé par son gendre Anthony Quinn sous le titre Les Boucaniers avec Charlton Heston et Yul Brynner) et s'atteler à la réalisation de Queen of the Queens, sur la vie de la Vierge Marie. Un dernier projet dont on ne connaît presque rien, appelé Projet X, est évoqué plusieurs fois dans ses mémoires et ses dernières correspondances. Mais fatigué, il meurt sans avoir pu en concrétiser aucun, le . Il est inhumé au Hollywood Forever Cemetery de Hollywood. Une récompense, le Cecil B. DeMille Award récompense les artistes pour l'ensemble de leur carrière dans l'industrie du cinéma. Il est attribué tous les ans depuis 1952 lors de la cérémonie des Golden Globes à Hollywood. Un bâtiment de l'université Chapman d'Orange, en Californie, fut également nommé en son honneur. Vie privée Cecil B. DeMille épousa le l'actrice (1874-1960) et ils eurent une fille, Cécilia (1908-1984). Ils adoptèrent également une orpheline, Katherine Lester, qui prit le nom de son père adoptif et épousa par la suite l'acteur Anthony Quinn. Cecil B. DeMille était par ailleurs franc-maçon. Filmographie Distinctions Étoile sur le Hollywood Walk of Fame (face au 1725 Vince Street) Récompenses Oscars 1950 : Oscar d'honneur (pour l'ensemble de sa carrière) Golden Globes 1952 : Cecil B. DeMille Award (pour l'ensemble de sa carrière) Directors Guild of America Awards 1953 : Lifetime Achievement Award (pour l'ensemble de sa carrière) Golden Globes 1953 : Meilleur réalisateur pour Sous le plus grand chapiteau du monde Oscars 1953 : Oscar du meilleur film pour Sous le plus grand chapiteau du monde Laurel Awards 1958 : Golden Laurel du meilleur réalisateur/producteur Festival de Cannes 2002 : Palme d'or décernée rétroactivement au film Pacific Express (1939) par un jury présidé par Jean d'Ormesson Nominations Oscars 1953 : meilleur réalisateur pour Sous le plus grand chapiteau du monde. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie par ordre chronologique Biographies et analyses Donald Hayne (éditeur), The Autobiography of Cecil B. DeMille, Prentice-Hall Inc., 1959. Charles Higham, Cecil B. DeMille : A Biography of the Most Successful Film Maker of them All, Scribner, 1973. Charles Higham, Cecil B. DeMille : An Uncensored Biography, Dell, 1976. Gene Ringgold et Dewitt Bodeen, The Complete Films of Cecil B. DeMille, Citadel Press, 1985. Sumiko Higashi, Cecil B. DeMille and American Culture : The Silent Era, University of California Press, 1994. Robert S. Birchard, Cecil B. DeMille : In Pursuit of the Grand Award, Emprise Publishing, 1999. Michel Mourlet, Cecil B. DeMille, le fondateur de Hollywood, Paris, Durante, 2002. Robert S. Birchard, Cecil B. DeMille's Hollywood, The University Press of Kentucky, 2004. Simon Louvish, Cecil B. DeMille and the Golden Calf, Faber & Faber, 2007. Simon Louvish, Cecil B. DeMille : A Life in Art, Thomas Dunne Books, 2008. Scott Eyman, Empire of Dreams : The Epic Life of Cecil B. DeMille, Simon & Schuster, 2010. Luc Moullet, Cecil B. DeMille, l'empereur du mauve, Capricci Editions, 2012. Jean-Loup Bourget, Cecil B. DeMille : Le Gladiateur de Dieu, PUF, 2013. Ouvrages thématiques Olivier-René Veillon, « Cecil B. DeMille », Le Cinéma américain : Les Années trente, Paris, Seuil, 1986, . Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon, « Cecil Blount DeMille », 50 ans de cinéma américain, Paris, Omnibus, 1995, . John Douglas Eames et Robert Abele, The Paramount Story, Simon & Schuster, 2004. Michel Mourlet, Sur un art ignoré : La Mise en scène comme langage, Paris, Ramsay Poche Cinéma, 2008. Pierre Berthomieu, « Le Canon Cecil B. DeMille : au commencement et à la fin du monde », Hollywood classique : Le Temps des géants, Nîmes, Rouge profond, 2009, . Articles K. Owen, « The Kick-in prophets, legend of the brothers DeMille, who built a daylight reality out of a dream », Photoplay, , . Agnès DeMille, « Good night C.B. », Esquire, . Michel Pérez, « DeMille et un film », Le Nouvel Observateur, . Michel Ciment, « Un roi à Hollywood », Le Monde, . Collectif, « Sur Cecil B. DeMille », Les Cahiers du cinéma, , . Article connexe Cecil B. DeMille Award (prix attribué tous les ans lors de la soirée des Golden Globes) Liens externes Cecil B. DeMille sur le site de la Cinémathèque française. Naissance dans le comté de Franklin (Massachusetts) Réalisateur américain Réalisateur du muet Golden Globe de la meilleure réalisation Naissance en août 1881 Décès en janvier 1959 Décès à 77 ans Oscar d'honneur Cecil B. DeMille Award Étudiant de l'American Academy of Dramatic Arts Décès à Los Angeles Hollywood Walk of Fame Personnalité inhumée au Hollywood Forever Cemetery Américain descendant de huguenots
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amstrad%20CPC
Amstrad CPC
LAmstrad CPC est un ordinateur personnel 8 bits produit par Amstrad dans les années 1980. CPC est le sigle de Colour Personal Computer, « ordinateur personnel couleur », même si une version dotée d'un moniteur monochrome était disponible. L'Amstrad CPC s'est vendu à environ trois millions d'exemplaires dans le monde, dont environ un million en France. Historique Ce projet a débuté en 1983. Amstrad, société britannique produisant du matériel hifi dirigée par Alan Michael Sugar (souvent abrégé en « AMS »), est à la recherche d'un nouveau créneau. AMS voit une place vacante dans le marché de la micro-informatique de l'époque : jusque-là, en effet, elle s'adressait avant tout à des hobbyistes, passionnés ou susceptibles de le devenir (d'où des ordinateurs peu chers, mais en kit ou avec trop de branchements à réaliser pour le grand public, ou des appareils à la pointe de la technique, mais très chers et encore à moitié expérimentaux). Alan Sugar choisit de s'adresser à une clientèle résolument familiale, inexpérimentée et sans grands moyens : il décide donc de vendre un ordinateur dont l'installation est la plus simple possible, et qui soit directement utilisable même par un profane dès la mise sous tension (d'où le moniteur inclus et le nombre de câbles remarquablement réduit pour l'époque), le tout pour le même prix qu'un Commodore 64 sans écran. Le fait de fournir un moniteur couleur ou monochrome avec l'ordinateur pour un prix abordable participa grandement au succès de ces ordinateurs, les modèles concurrents nécessitaient souvent de monopoliser le téléviseur du salon. De plus, pour rester dans cette logique de clientèle familiale, Amstrad va organiser ses points de vente uniquement sur la base de la grande distribution. En 1984 sort l'Amstrad CPC 464, comprenant de mémoire vive, vendu avec un écran monochrome (vert) ou un écran couleur et, chose inhabituelle à l'époque, un lecteur de cassette intégré. L’Amstrad CPC 464 connaît dès sa sortie un immense succès, surtout en France, se vendant à plus d'un million d’exemplaires. En 1985 sortent successivement l'Amstrad CPC 664 où le lecteur de cassette est remplacé par un lecteur de disquette, puis l'Amstrad CPC 6128, où la mémoire vive est portée à . Les ordinateurs familiaux à disquette étaient également fournis avec des disquettes contenant le système d'exploitation CP/M, encore concurrent de MSDos, qui permettait d'utiliser un certain nombre de logiciels professionnels comme Multiplan, DBase ou Turbo Pascal. En 1990, voyant les ventes de ces CPC décliner, Amstrad tenta de reprendre le marché avec une version plus évoluée du CPC (l'Amstrad plus) ainsi qu'une console de jeux (la GX-4000) (voir Tilt no 82) : 4096 couleurs, sprites gérés par le matériel, canaux DMA pour le son, port cartouche, nouveau design. Ces machines n'avaient cependant plus assez d'atouts face aux ordinateurs Amiga de Commodore et autres 520ST d'Atari de l'époque et l'arrivée des consoles de 4 génération tel que la Mega Drive. La gamme Amstrad plus et GX-4000 disparut rapidement des rayons. Frise chronologique de production des différents modèles : Gamme et spécifications Spécifications techniques de l'Amstrad CPC Ces machines sont toutes équipées d'un microprocesseur Zilog Z80 à (sauf les CPC+ qui possédaient un Z80 à , mais qui n'apportaient aucun gain de vitesse, cette augmentation de fréquence servait pour les possibilités supplémentaires implantées dans le CPC+). Étant donné que le CPC partage la mémoire avec le contrôleur de l'écran (CRTC), le processeur doit attendre pendant les périodes de lecture du CRTC, entraînant le léger ralentissement de certaines instructions. L'IPC du Z80 est faible et les instructions sont toutes sujettes à des cycles d'attente pour laisser le contrôleur vidéo lire la mémoire partagée avec le Z80. En conséquence les Amstrad CPC ne peuvent exécuter au maximum qu'un million d'instructions par seconde. L'Amstrad CPC est équipé d'un générateur de son programmable (ou processeur sonore), l'AY-3-8912 fabriqué par General Instrument qui permet de décharger le Z80 de la gestion du son. Ce processeur 8 bits permet de créer des sons sur 3 canaux et possède une sonorité caractéristique des machines de l'époque (il équipe également le MSX, l'ORIC et les ZX Spectrum 128, +2 et +3). Ce son numérique se différencie des méthodes de création de sons avec les ordinateurs actuels (restitution d'ondes sonores, de boucles ou d'instruments préenregistrés) car il ne permet de programmer que des signaux électriques carrés afin de produire un son et de lui appliquer divers effets. Le résultat est un son purement électronique appelé CHIPSOUND. Résolutions graphiques avancées Le contrôleur vidéo de l'Amstrad CPC est facilement programmable, même en Basic. On peut ainsi réduire ou augmenter la taille de l'écran. La plupart des jeux commerciaux réduisent la résolution standard de 80 à 64 octets pour faciliter les calculs d'affichage et gagner en vitesse. Au contraire, certains programmes graphiques augmentent la résolution affichable pour utiliser toute la hauteur de l'écran (par exemple Arkanoid), toute la largeur (Super Cauldron) ou même tout l'écran (page d'intro de Crazy Cars II). Il est aussi possible de mélanger les résolutions entre elles, technique courante dans le jeu vidéo, pour avoir un HUD en haute résolution et un écran de jeu en basse résolution avec plus de couleurs. Les résolutions maximales sont: 192 x 272 en 16 couleurs (Mode 0 en Basic : 20 colonnes x 25 lignes de caractères) 384 x 272 en 4 couleurs (Mode 1 en Basic : 40 colonnes x 25 lignes de caractères) 768 x 272 en 2 couleurs (Mode 2 en Basic : 80 colonnes x 25 lignes de caractères) Les Amstrad CPC originaux Le premier chiffre dans le nom des CPC indique le type du système de stockage : 4 pour un stockage sur cassettes, 6 pour un stockage sur disquettes 3". Les chiffres suivants indiquent la quantité de RAM. Amstrad CPC 464 (Arnold 1) : lecteur de cassette, de RAM Amstrad CPC 472 (Arnold 1) : lecteur de cassette, de RAM (Modèle spécifique à l'Espagne) Amstrad CPC 664 (Arnold 2) : lecteur de disquette, de RAM Amstrad CPC 6128 (Arnold 3 puis 4) : lecteur de disquette, de RAM (dont de mémoire paginée) Amstrad 464 Plus (Arnold 5) : lecteur de cassette et port cartouche, de RAM Amstrad 6128 Plus (Arnold 5) : lecteur de disquette et port cartouche, de RAM GX-4000 (Arnold 5) : une console de jeux basée sur le hardware du CPC+ Arnold 4 L'Arnold 4 est d'aspect extérieur identique au CPC 6128 classique mais était beaucoup moins cher à produire avec un circuit imprimé et un ASIC qui réduisaient de façon considérable la taille de la carte mère et le nombre de puces. Si la carte d'un CPC 6128 occupe tout l'espace du boîtier, c'est un 6128 classique. Si au contraire la carte n'occupe environ que les deux tiers de l'espace disponible et laisse vide une partie du boîtier, c'est un Arnold 4. CPC472 Le CPC472 est un modèle assez spécial sorti uniquement en Espagne. Il avait été créé par le distributeur espagnol sans en informer la maison mère pour contourner une loi espagnole de l’époque qui exigeait que tous les ordinateurs familiaux avec moins de de RAM possèdent le caractère Ñ spécifique à la langue espagnole, sous peine d'être taxé. Le distributeur recevait les CPC464, les modifiait (un petit montage qui se mettait à la place d’une des ROM pour ajouter une puce de de RAM) et modifiait l’inscription en CPC472. Cette mémoire supplémentaire était parfaitement inutile car invisible. Quelque temps après cette loi fut étendue à tous les modèles familiaux. Les CRTC Indépendamment des modèles de la gamme, Amstrad a utilisé des CRTC (Cathodic Ray Tube Controller) provenant de divers fabricants. Même si leurs principales caractéristiques sont identiques, de légères différences existent, dues soit à un bogue dans la puce, soit à un comportement différent de celui spécifié par la documentation. C'est ainsi qu'une démo écrite pour le CRTC 1 peut ne pas s'afficher correctement (ou pas du tout) sur un CRTC 0. En 2008, cinq types de CRTC étaient identifiés : CRTC 0 : chipset HD6845S (Hitachi), UM6845 (UMC) CRTC 1 : chipset UM6845R (UMC), CRTC 2 : chipset MC6845 (Motorola), CRTC 3 : ASIC de l'Amstrad plus, CRTC 4 : ASIC de l'Arnold 4. Les numéros de CRTC ont été attribués par des passionnés qui essayaient d'exploiter la machine à son maximum. C’est pourquoi ils ne respectent pas l'ordre chronologique : Le CRTC 4 (ASIC de CPC ancienne génération) est plus ancien que le CRTC 3 (Amstrad plus) parce qu’il n’a été « découvert » qu'après la sortie de l'Amstrad plus. On peut de même remarquer l’existence de deux puces distinctes rassemblées sous l'appellation CRTC 0 : en effet, cette numérotation se fonde sur le fonctionnement des puces, et aucune différence de comportement entre ces deux puces n’a été mise en évidence. Les périphériques De nombreux périphériques étaient disponibles pour le CPC comme : une imprimante (DMP 2000), des lecteurs de disquettes ou de cassettes un joystick (il est possible de brancher deux joysticks simultanément sur le CPC via un adaptateur), une souris (d’utilisation peu ergonomique), un lecteur de disquettes externe (modèle DDI-1), un synthétiseur vocal (Techni-Musique, avec un excellent rendu en français), un scanner (lecteur optique s’interfaçant sur la tête d’impression de l’imprimante DMP 2000), un tuner TV (qui permit à beaucoup d’adolescents dans les années 1980 d’avoir pour la première fois un téléviseur dans leur chambre, inutilisable de nos jours depuis que la TNT a remplacé la diffusion analogique) des extensions de mémoire externes augmentant de la mémoire des CPC 464 et 664 en se branchant sur le port d'extension du CPC. L'interface du lecteur de disquettes externe était alors insérée dans le port de l'extension mémoire. une extension de mémoire interne produite par VORTEX qui se branchait à l'intérieur d'un CPC 464, directement sur les emplacements du processeur et du Gate Array. Cette extension avait l'avantage sur les extensions externes d'être invisible depuis l'extérieur. Ces extensions mémoire avaient un intérêt limité car la quasi-totalité des logiciels étaient prévus pour fonctionner avec 64 Ko de RAM afin de conserver une compatibilité entre CPC 464 et 6128. le Multiface qui permettait, entre autres, de sauvegarder des instantanés des jeux et logiciels. une interface pour la transmission série Presse De nombreux magazines mensuels ou bimensuels ont été consacrés en partie ou en totalité à cette machine. Ceux-ci pouvaient traiter de nombreux sujets comme les jeux, les utilitaires, les périphériques, la programmation, le demomaking, les fanzines, etc. Voici la liste des magazines parus en France (ils sont pour la plupart téléchargeables en version pdf) : Amstrad Cent Pour Cent Am-Mag Amstar Amstrad Magazine Amstradebdo et PC Cahiers d'Amstrad Magazine CPC CPC Infos Logistrad Log'Star Microstrad Runstrad Run'Star Tilt Émulation Il existe différents logiciels qui permettent d'émuler avec un système informatique actuel un Amstrad CPC. Il est ainsi possible de continuer à exploiter la grande logithèque disponible pour cet ordinateur sans en posséder un. Parmi les émulateurs les plus connus, on peut citer : ACE pour MorphOS Arnold pour macOS CaPriCe 32 pour Windows CPCE pour windows (Le plus compatible pour le chargement des jeux sur K7) CrocoDS multiplateforme (Windows, linux, macOS, iOS, Web, ...). Dérivé (et amélioré) de la version Nintendo DS d'origine Wiituka pour Nintendo Wii CPCDroid pour Android CPCBox pour tout navigateur Web supportant le JavaScript WinAPE pour Windows JavaCPC pour Windows : très riche en options, très graphique, émule également l'imprimante DMP 2000 ! CPC4RPI pour carte Raspberry Pi XCPC pour systèmes Unix, Linux, BSD Annexes Articles connexes Liste de jeux Amstrad CPC Amstrad CPC 464 Amstrad CPC 6128 CRTC CP/M Notes et références Liens externes CPCWiki - L'encyclopédie dédiée aux CPC, à noter aussi pour son forum très fourni. Amstrad Today - Site incontournable si vous souhaitez faire revivre votre Amstrad CPC. CPC-Power - Base de données regroupant des informations et images sur les jeux, utilitaires, compilations, démos et listing de revue pour l'Amstrad CPC / GX 4000. Amstrad CPC for ever : Amstrad.eu - Site d'actualité et de ressources. AMSTRAD CPC MÉMOIRE ÉCRITE - Préservation de la littérature consacrée à l'AMSTRAD CPC. Une très grosse banque de données multilingue. Genesis8 Amstrad Page - Site d'actualité et de ressources. CPC Box : Un émulateur Amstrad utilisable sans installation depuis n'importe quel navigateur Web. Vidéo de présentation du hardware et de l'histoire de l'Amstrad CPC - Vidéo. Serveur FTP d'archive avec tous les jeux et utilitaires Amstrad CPC Ordinateur Amstrad Ordinateur 8 bits Microprocesseur Z80
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cerb%C3%A8re
Cerbère
Dans la mythologie grecque, Cerbère (en grec ancien ) est le chien polycéphale (généralement à trois têtes, mais aussi cinquante selon Hésiode ou cent chez Horace) gardant l'entrée des Enfers. Il empêche les morts de s'échapper de l'antre d'Hadès et les vivants de venir récupérer certains morts. Cerbère est notamment connu pour avoir été capturé par Héraclès (Hercule) lors de ses douze travaux. On retrouve Cerbère dans de nombreuses œuvres de la littérature grecque et romaine antique, ainsi que dans l'art et l'architecture, aussi bien moderne qu'ancienne. Étymologie L'étymologie est assez incertaine et diffère selon les sources. Dans l'Antiquité, Servius avançait que « Cerbère » est un dérivé de « creoberos » qui voudrait dire « dévoreur de chair ». Cette interprétation a été rejetée par Daniel Ogden. Plusieurs mots seraient à l'origine du nom « cerbère ». Pour Ogden, le mot savara du sanskrit serait une épithète du chien de Yama, le dieu de la mort indien kerbero. Cette étymologie a néanmoins été critiquée. Bruce Lincoln note une similitude entre Cerberus et le chien mythologique nordique Garm, reliant les deux noms à une racine proto-indo-européenne *ger- « grogner » (peut-être avec les suffixes -*m/*b et -*r). Cependant, comme l'observe Ogden, cette analyse nécessite en fait que Kerberos et Garmr soient dérivés de deux racines indo-européennes différentes (respectivement *ker- et *gher-), et n'établit donc pas réellement de relation entre les deux noms. Description De nombreuses divergences existent concernant l'exacte description de Cerbère. Selon les auteurs et les époques, le chien des enfers connaît différentes formes. La représentation la plus habituelle est celle du chien à trois têtes mais les multiplicités de descriptions arrivent avec Hésiode qui représente Cerbère avec cinquante têtes ou Pindare qui va jusqu'à lui donner cent têtes. D'autres auteurs vont donner des représentations plus extravagantes. Ainsi, Horace accorde à Cerbère une tête de chien, cent têtes de serpents et une bouche à trois langues. Pseudo-Apollodore représente le chien infernal avec trois têtes de chiens et des têtes de « tous les types de serpents », peut-être pour concilier les différences entre les auteurs. D'autres descriptions encore plus atypiques ont été faites par Jean Tzétzès avec un chien à cinquante têtes, dont trois de chiens et le reste « des têtes de bêtes de toutes sortes ». Euripide nous présente quant à lui un Cerbère à trois têtes et trois corps, et Virgile un chien à multiples dos. Enfin, il existe des représentations de Cerbère bien plus reptiliennes que canines avec Hécatée de Milet qui fait de lui un grand serpent venimeux et Ovide qui lui donne une bouche venimeuse et des serpents sur le corps. Mythe Naissance Cerbère était le fils d'Échidna, au corps de serpent et au visage de femme, et de Typhon le serpent à plusieurs têtes. Son frère est Orthos, chien bicéphale chargé de la garde du bétail et du château de Géryon. Il serait également le frère de l'Hydre de Lerne, du lion de Némée et de la Chimère. Dans la plupart des œuvres, il est représenté avec trois têtes. Selon certains mythes les trois têtes voient et représentent respectivement le passé, le présent et le futur ; d'autres sources suggèrent qu'elles représentent plutôt la naissance, la jeunesse et la vieillesse. Chacune des têtes n'aurait d'appétit que pour la viande vivante et autorise donc les esprits des morts à entrer dans le monde souterrain, mais les empêche d'en sortir. Cerbère fut toujours utilisé comme le fidèle gardien d'Hadès, gardant les portes donnant sur le monde souterrain. Il était enchaîné à l'entrée des Enfers et terrorisait les morts eux-mêmes qui devaient l'apaiser en lui apportant un gâteau de miel qu'on avait placé dans leur tombe en même temps que l'obole pour Charon déposée dans la bouche. Mais Cerbère était aussi terrible pour les vivants qui essayaient de forcer la porte des Enfers comme Pirithoos et Thésée, qui cherchaient à enlever Perséphone. Psyché qui était venue chercher la boîte à cosmétique de Perséphone sur l'ordre d'Aphrodite l'endormit avec un gâteau trempé dans du vin drogué. Énée fit de même avec un gâteau soporifique préparé par la Sibylle. Plusieurs héros parviennent à déjouer sa vigilance, voire à le vaincre. Orphée, décidé à sortir des Enfers sa femme Eurydice, morte d’une morsure de vipère, parvient à le charmer en chantant et en jouant de sa lyre. Hercule réussit à le faire dans les douze travaux d'Hercule (voir en dessous). Les douze travaux d'Hercule Eurysthée, roi de l'Argolide, donne comme dernière tâche à Hercule la capture de Cerbère vivant. Hercule se rend alors à Éleusis, afin d'être initié aux mystères d'Éleusis, pour pouvoir entrer et sortir du monde souterrain vivant, et s'absoudre au passage pour avoir tué des centaures. Il trouve l'entrée du monde souterrain à Taenarum, et est aidé par Athéna puis Hermès pour traverser respectivement dans un sens et dans l'autre. Il passe Charon avec l'aide de Hestia. En passant dans le monde souterrain, Hercule libère Thésée, mais la terre tremble lorsqu'il essaye de libérer Pirithoos et il doit donc le laisser sur place. Ils avaient été emprisonnés par Hadès, liés magiquement à un banc pour avoir essayé d'enlever Perséphone : la magie était si forte que lorsque Hercule libéra Thésée, des morceaux de ses cuisses restèrent sur le banc, ce qui explique pourquoi ses descendants ont les cuisses maigres. Hercule rencontre enfin Hadès et lui demande la permission d'emmener Cerbère à la surface, ce à quoi Hadès consent si Hercule parvient à maîtriser la bête sans arme, ce qu'il réussit ; il écrabouille la bête pour n'en faire qu'un petit chiot et le hisse sur son dos, le traînant hors du monde des Enfers à travers une caverne du Péloponnèse. Il l’amène à Eurysthée, qui en est si effrayé qu'il demande à Hercule de le remmener au monde souterrain. De passage à Mycènes, le monstre contamine de sa bave empoisonnée des plantes, que les sorcières utiliseront ensuite pour leurs propriétés maléfiques. Iconographie De nombreuses références à Cerbère se trouvent dans l'art antique grec et romain : dans des sites archéologiques, on trouve des statues et des morceaux de l'architecture inspirés par la mythologie de cette créature. Le thème de Cerbère était assez populaire pendant la période antique, notamment avec la capture du chien par Héraclès. La représentation de Cerbère dans l'art est divergente. Il est parfois représenté avec deux têtes, trois têtes ou bien une seule. Il est extrêmement rare voire impossible de trouver une représentation artistique de Cerbère avec plus de trois têtes. L'une des premières représentations tricéphales est présente sur une coupe qui nous vient de Laconie vers 560 av. J.-C.. On trouve des coupes et des vases le représentant aussi avec des serpents sur la queue et sur le corps. La coupe de Corinthe, qui est l'une des premières représentations datant d'environ 590-580 av. J.-C. le montre avec une seule tête et des serpents lui recouvrant le corps. Les critiques classiques ont identifié l'une des œuvres sur Cerbère comme la , celle-ci étant le vase de Laconie dans lequel Cerbère est montré avec trois têtes, une multitude de serpents lui recouvrant le corps et une queue finissant avec une tête de serpent. On voit très souvent des représentations de serpent sur Cerbère qui fait notamment référence à l'origine de ses parents, Typhon et Echidna. Évocations artistiques ultérieures Dans la culture populaire Littérature Dans La Capture de Cerbère (1947) d'Agatha Christie, le personnage d'Hercule Poirot enquête dans le cabaret « L'Enfer », surveillé par un chien nommé Cerbère. Dans Harry Potter à l'école des sorciers (1997) de J. K. Rowling, le chien Touffu est inspiré de Cerbère. Le personnage est également présent dans l'adaptation en film et en jeu-vidéo. Dans Amos Daragon : La Clé de Braha (2003) de Bryan Perro. Dans Percy Jackson, Le Voleur de foudre (2005) de Rick Riordan Dans les sagas Demonica et Les cavaliers de l'apocalypse (2008 à 2019) de Larissa Ione. Dans le tome 1 des Cavaliers de l'apocalypse intitulé « Guerre », Cerbère sauve Cara d'une mort certaine. Dans Le cerbère blanc (2020) de Pierre Raufast. Dans "La Prophétie des Songes" (2020) d'Aloïsia Nidhead Cinéma Dans Scooby ! (2020) de Tony Cervone, les personnages enquêtent sur un chien-fantôme nommé Cerbère. Il apparaît notamment dans le film animé de Disney Hercule (film, 1997) comme le chien de compagnie et de garde de Hadès. Télévision Dans le téléfilm Cerberus (2005) de John Terlesky. Dans la série Teen Wolf (2011–2017), avec l'adjoint du shérif Jordan Parish. Jeux vidéo Dans Le Maître de l'Olympe : Zeus, Cerbère est la créature rattachée à Hades. En construisant un sanctuaire à Hades, Cerbère protège votre cité contre les invasions ennemies. Dans Devil May Cry 3 - L'Eveil de Dante, Cerberus est un chien tricéphale contrôlant la glace. Il est le deuxième boss du jeu. Il peut être affronté à l'entrée du Temen-ni-gru. Le nunchaku de glace à trois branches est l'âme du gardien du Temen-ni-gru. Dans World of Warcraft, Guarm du raid « Le jugement des Valeureux » est un chien à trois têtes. Dans Kingdom Hearts et Kingdom Hearts 2. Dans Titan Quest: Immortal Throne, Cerbère est un des monstres à affronter. Dans la série Mass Effect, Cerbérus est le nom d'une puissante organisation terroriste qui vise la suprématie de l'humanité dans l'univers au détriment des autres espèces. Dans League of Legends, l'apparence de Nasus Infernal quand il est sous forme ultime le montre avec trois têtes de chien rouges avec des gueules enflammées. Dans Final Fantasy XIV : Le Monde des Ténèbres. Dans Kid Icarus Uprising, un des trois lieutenants de Medusa s'appelle Cerberos. Dans Smite, Cerbère est un des personnages jouables. Dans Hades. Dans Assassin's Creed Odyssey, le joueur affronte Cerbère dans l'épisode 2 « Le Tourment d'Hadès » du second DLC, « Le Sort de l'Atlantide ». Dans la série God of War, plusieurs monstres apparaissent sous le nom de Cerbère, prenant la forme de chiens tricéphales. Notes et références Annexes Bibliographie Source antique Autres ouvrages Jacquot, Laurent, Le chien en Préhistoire (Le chien dans la Mythologie), Bulletin de la Société préhistorique française, tome 7, 10, 1910, pages 498-502 Ogden, Daniel (2013a), Drakōn : Mythe de dragon et culte des serpents dans le monde Grec et Romain, Presse de l'Université d'Oxford, 2013. Articles connexes Mythologie grecque Psychopompe Liste de créatures légendaires Aconit napel Berserk, guerrier-fauve (mythologie nordique et germanique) Sarama, chienne des dieux (hindouisme) Liens externes Mythologie Cerbère Créature fantastique de la mythologie grecque Chien légendaire Enfers grecs Créature des enfers Chien de garde Personnage cité dans la Divine Comédie (Enfer) Expression issue de la mythologie gréco-romaine Éponyme d'un objet céleste
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Culte%20%C3%A0%20myst%C3%A8res
Culte à mystères
Les religions à mystères ou cultes à mystères sont des cultes, rituels ou religions apparus dans la civilisation gréco-romaine à des dates variables, mais dont l'expansion la plus grande se situe aux premiers siècles de notre ère, coïncidant avec le développement du christianisme. Une notion historique à préciser On réunit sous ces termes, auxquels peuvent s'ajouter les adjectifs « initiatiques » ou « orientaux », des cultes ayant certaines caractéristiques communes : présence dans l'Antiquité gréco-romaine origine orientale culte pratiqué hors du cadre traditionnel de la cité culte comportant une ou des initiations culte contenant l'idée d'un salut individuel culte comportant l'idée d'une mort et d'une résurrection… …sans qu'aucun d'entre eux ne possède à lui seul toutes ces caractéristiques. Un phénomène diffus longtemps schématisé L'importance de ces cultes est soulignée par Ernest Renan lorsqu'il affirme que « si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste ». De son côté, Franz Cumont a développé le concept de « religions orientales », qu'il décrit à la fois comme concurrentes et inspiratrices du christianisme. À la fin du , époque de Renan, ou au début du , à l'époque de Cumont, on aborde, sous l'influence ancienne de Montesquieu mais surtout d'Edward Gibbon, la question de l'histoire des religions antiques à travers un prisme évolutionniste qui suppose pour la civilisation antique gréco-latine un apogée (« âge d'or ») et une décadence : les religions dites « orientales » étant vues comme des signes ou comme des causes de la « décadence » de l'Empire romain. Néanmoins, les idées de Cumont sont, depuis au moins les années 1990, en « plein réexamen » et la notion même de « culte à mystères » ou de « religion orientale » pose aux chercheurs de sérieux problèmes de méthodologie et de classement, tant les réalités sont diverses dans le temps et dans l'espace. En outre, ces réalités sont mouvantes : ainsi au , Dionysos (qui n'est pas un dieu olympien) possède un caractère oriental donc « barbare » prononcé dans l'esprit d'un Athénien assistant au spectacle des Bacchantes d'Euripide mais, pour un Romain du début de l'empire, par le jeu de l'assimilation à Bacchus ou à Liber, il est une divinité complètement autochtone, surtout face à un Mithra ou à une Isis. Enfin, l'interpretatio romana, qui consistait à réinterpréter les dieux étrangers comme des retranscriptions des dieux « autochtones », a certainement facilité la cohabitation entre cultes autochtones et cultes plus ou moins étrangers : il est probable que la barrière entre dieux nationaux et dieux étrangers est plus une fiction d'historiens modernes qu'une réalité de l'Antiquité. L'approche du cherche à nuancer les théories des siècles précédents. Par exemple, l'œuvre de Robert Turcan, Les Cultes orientaux dans le monde romain, est significative de l'évolution de la réflexion, qui se donne un objet plus concret (on va parler de « cultes » plutôt que de « religions ») et plus précisément délimité dans le temps. Étymologie Le terme « mystère » dérive du latin , lui-même dérivant du grec , mustếrion (généralement au pluriel : , mustếria), qui signifie « secret », « chose secrète ». Les « mystères » désignent en particulier dans l'Athènes classique l'antique culte semi-officiel des « mystères d'Éleusis ». Un individu adepte de ces mystères est un «  », du grec (mustês), littéralement un « silencieux », c'est-à-dire un homme ou une femme qui a été initié à ce culte ; « myste » vient du verbe (muô), « rester silencieux » (les philologues considèrent comme probable l'origine onomatopéique du verbe : mmm représentant la « non-parole »), ce qui souligne le caractère non-public de ce culte, un caractère « initiatique » au sens antique : le myste ne devait pas parler pendant l'initiation aux mystères. Néanmoins, le grec utilise aussi au moins trois autres familles de mots pour désigner les pratiques religieuses mystériques : ἑορτή (héortè), « fête », qui s'applique aux cérémonies publiques (par exemple les Grandes Dionysies à Athènes ou les processions isiaques) ; τελετή (télétè), « cérémonie d'initiation », mais aussi simple « cérémonie » ; ou encore ὄργια (org-ia), qui n'indique pas une débauche sexuelle mais une possession par le dieu (c'est l'« en-thou-siasme », le « dieu-dans-soi »). Ces mots ou leurs dérivés – par exemple ὀργιασμός (orgiasmos), dérivé de ὄργια – peuvent aussi bien désigner des cultes à initiation que des cultes sans initiation. La richesse du vocabulaire grec sur ce terme marque bien la complexité et la diversité des objets à étudier. Caractéristiques Selon certains, les « mystères » proviendraient de l'Inde mais, selon Diodore, c'est Orphée, prêtre légendaire d'Apollon, qui introduisit en Grèce les mystères rapportés d'Égypte. Mais l'origine égyptienne des inventions (cf. le mythe platonicien de Thot inventant l'écriture) et le retour d'Asie du dieu ou du héros sont de véritables topoi culturels dans l'empire gréco-latin : ils sont généralement à lire comme des mythes, plutôt que comme des réalités factuelles. Quoi qu'il en soit, ces cultes se sont répandus dans tout l'Empire, tant en Orient qu'en Occident. En Gaule, les traces les plus connues de cultes à mystères se situent à Alésia et Bibracte (Autun). Les cultes à mystères se différencient des cultes traditionnels (cultes autochtones du ou des dieux de la cité) sur différents points : ils sont enseignés par des « initiés » et ne concernent pas une ethnie ou une cité particulière. Ils ont un côté secret : pour se mettre à l'abri de tout dévoiement et profanation, ces cultes sont souvent accomplis à l'abri des regards (mais certains aspects sont publics : ainsi les processions d'Isis, très bien décrites par Apulée). À l'instar des philosophies en vogue dans les premiers siècles de notre ère – en particulier le stoïcisme et le platonisme –, ces religions s'articulent souvent sur des idées d'universalisme, de conversion des mœurs, de purification, de salvation, ainsi que sur un discours concernant l'au-delà. L'initié doit montrer sa force morale, son courage, sa droiture et pratiquer les vertus. Certains thaumaturges célèbres des premiers siècles de notre ère (Apollonius de Tyane, Jamblique) semblent devoir être mis en relation avec les cultes à mystères. Mais la divulgation des mystères peut aussi se produire et être la source d'un scandale public (on connaît bien le cas d'Alcibiade à Athènes, accusé d'avoir parodié les mystères d'Éleusis, ou celui de Clodius qui se déguise en femme pour assister au culte de Bona Dea à Rome). Les participants de certains cultes subissent des initiations successives, apprenant graduellement ce qui est présenté comme des secrets de la nature, ou de la divinité ; ils progressent éventuellement dans des grades (l'exemple le plus connu est le culte de Mithra qui comporte sept grades). Dans son parcours, l'initié doit souvent jurer. Ce serment est une preuve de son statut d'homme libre (l'esclave ne peut le faire). Néanmoins, les cultes à mystères tendront de plus en plus à admettre les non-citoyens, c'est-à-dire les femmes et les esclaves. Ces cultes apportent, contrairement aux cultes traditionnels, une vision nouvelle de l'après-vie, plus encourageante que la simple éternité dans les Champs Élysées des Enfers réservés aux plus méritants, les héros. En général, ces cultes proviennent de l'Orient (à l'instar du Dionysos de la tradition) mais aussi de pays barbares au nord de la Grèce (Orphée est thrace). Cultes Les religions à mystères les plus connues sont : les Mystères d'Éleusis, honorant la triade Déméter, Perséphone et Hadès, le culte de Mithra, d'origine perse ou iranienne, célébrant Mithra, le guerrier le culte d'Isis, venant d'Égypte (la divinité du culte à mystères n'a toutefois plus grand-chose à voir avec l'Isis traditionnelle) le culte de Cybèle et de la Grande Mère de Pessine, honorant Cybèle, la mère des dieux, ainsi que celui d'Attis, fils et amant de Cybèle le culte des Cabires, lié aux divinités chtoniennes et aux Mystères de Samothrace les Mystères dionysiaques célébrant aussi son avatar orphique Zagreus le culte romain de Bona Dea (qui n'est toutefois pas oriental, mais probablement autochtone) Mais on peut aussi mentionner les cultes suivants, qui peuvent comporter un aspect de culte à mystères : le culte principalement alexandrin de Sérapis, le dieu chtonien calatophore et, dans une moindre mesure, Osiris (mais Sérapis n'a semble-t-il pas connu de culte à mystère) le culte du Baal d'Émèse le culte de Glycon, l'oracle-serpent d'Abonuteichos le culte d'Harpocrate, avatar d'Horus Jupiter Dolichène, originaire d'Anatolie le culte de Sabazios le culte des Telchines, divinités magiciennes de Rhodes Culte de Trophonios Culte de Zalmoxis le culte de Despina (si despina δεσποίνα n'est pas le prête-nom d'une déesse connue) Références Sources anciennes Platon, Euthydème. Présentation par Luc Brisson. Paris, Flammarion, 2006. (GF ; 1059). . Platon, Les Lois. Livres I à VI ; avec Jean-François Pradeau. Paris, Flammarion, 2006. (GF ; 1059). . Voir aussi Bibliographie . Jean-Pierre Vernant, Mythe et religion en Grèce ancienne, Paris, Le Seuil, 1990. - rééd. 2014 Ita Wegman, The Mysteries, Forest Row, 2016. Articles connexes Isis Mithraïsme Mystères d'Éleusis Orphisme Religion hellénistique Wicca Liens externes Les Mystères : divers éléments sur les organisations ésotériques des Mystères : histoire, doctrine, organisation… Daremberg et Saglio (1877) Religion de la Grèce antique Culte importé à Rome
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Chronobiologie
La chronobiologie est une discipline scientifique étudiant l’organisation temporelle des êtres vivants, des mécanismes qui en assurent la régulation (contrôle, maintien) et de ses altérations. Cette discipline traite essentiellement de l’étude des rythmes biologiques. Histoire Premières observations L’Homme préhistorique acquiert déjà une connaissance sommaire de l’organisation temporelle des êtres vivants (maturité des fruits, migration du gibier, frai des saumons). L’Homme du néolithique maîtrise l’agriculture et l’élevage par sa connaissance du cycle végétal et du cycle reproducteur des animaux. Les premiers écrits décrivant les rythmes biologiques concernent la biologie végétale. Ils remontent au : Théophraste rapporte dans son Histoire des plantes qu’Androsthène observe sur l’île de Tylos un arbre : ce photopériodisme concerne probablement le tamarinier. Au , le médecin italien Santorio Santorio met en évidence le rythme circadien chez l’Homme en mesurant la variation journalière de son poids. Premières expérimentations et applications En 1729, le savant français Jean-Jacques Dortous de Mairan étudie la nyctinastie chez le mimosa pudique, appelé aussi sensitive : même placée dans l’obscurité totale et dans un environnement constant (température, humidité), la plante continuait d’ouvrir ses feuilles (comme elle le fait pendant le jour) et les replier la nuit. Il expérimente ainsi pour la première fois les rythmes circadiens et montre ainsi leur nature endogène. En 1751, le naturaliste suédois Carl von Linné applique ce phénomène de nyctinastie pour concevoir une horloge florale. En 1814, le médecin Julien Joseph Virey (1755-1836) publie Éphémérides de la vie humaine, ou Recherches sur la révolution journalière et la périodicité de ses phénomènes dans la santé et les maladies, première thèse de chronopharmacologie dans laquelle il pose la terminologie . En 1832, Augustin Pyrame de Candolle découvre que la nyctinastie de la sensitive s’exerce sur une périodicité de 22 à , montrant l’existence d’une période endogène en cours libre. Il réalise aussi la première expérience de resynchronisation biologique en exposant la sensitive à l’obscurité le jour et à un éclairage permanent la nuit. En 1910, l'entomologiste Auguste Forel est le premier à mettre en évidence une horloge interne chez les animaux : observant que les abeilles étaient attirées par la confiture à chaque fois qu'il petit-déjeunait sur la terrasse de son chalet, il nota, par un jour de mauvais temps, qu'elles revenaient à la même heure sur sa terrasse alors qu'il prenait son petit-déjeuner à l'intérieur et qu'elles ne pouvaient la sentir. En 1911, l’éthologiste allemand Karl von Frisch, en étudiant le contrôle photique de la pigmentation cutanée d'un poisson, le Vairon, découvre un mécanisme qu'il nomme « photoréception extraoculaire », cette photoréception contrôlée par la glande pinéale jouant un rôle important dans la photorégulation physiologique et la synchronisation métabolique. À partir de 1914, il porte toutes ses recherches sur l’abeille et montre avec son étudiante que l'insecte dispose d’une horloge interne, avec trois mécanismes de synchronisation ou de réglage. En 1915 dans son ouvrage Contributions à la connaissance sur l'origine des mouvements de sommeil, le botaniste Wilhelm Pfeffer est le premier à émettre l'hypothèse d'une horloge interne autonome . En 1920, les botanistes américains Whigtman Garner et Henry Allard font une étude approfondie sur le photopériodisme et classent un grand nombre de plantes en jours courts et longs. En 1925, le biophysicien russe Alexander Chizhevsky établit une relation entre les tempêtes solaires et les catastrophes sur terre (guerres, épidémies, meurtres). Il fonde l’héliobiologie qui sera plus tard intégrée à la chronobiologie. Recherche contemporaine Les premiers laboratoires scientifiques étudiant les oscillations biologiques se mettent en place dans les années 1920. En 1935, le biologiste allemand Erwin Bünning montre l’origine génétique du rythme circadien chez des plantes. Les travaux exhaustifs de Jürgen Aschoff, Erwin Bünning et dans les années 1950 sur les horloges circadiennes des oiseaux et souris, font qu’ils sont considérés comme les fondateurs de la chronobiologie. Franz Halberg, de l’université du Minnesota, qui a étudié l’influence de l’heure d’administration des médicaments et inventé le mot circadien en 1959, est considéré comme le « père de la chronobiologie américaine ». En France, c’est Alain Reinberg qui fait figure de pionnier. En 1960, le symposium à jette les bases pour le domaine de la chronobiologie. La même année, Patricia DeCoursey invente la (courbe de réponse de phase), un des principaux outils utilisés dans le domaine. Dans les années 1970, le premier gène de l’horloge, nommé per (pour ) est mis en évidence dans le règne animal (drosophile, en 1971 chez le rongeur), d'autres gènes de ce type sont identifiés dans le règne végétal (algue Chlamydomonas reinhardtii), fongique (Neurospora crassa). Des expériences « hors du temps » (isolement temporel selon le protocole de libre cours) sont menées par les biologistes allemands Jürgen Aschoff et Rutger Wever (1962) et par Michel Siffre (en 1962 et 1999) : elles montrent que diverses fonctions humaines (physiologiques, cognitives ou comportementales) sont contrôlées par une horloge circadienne de période endogène en cours libre ( et en moyenne : 24 h 5 min chez les femmes, 24 h 11 min chez les hommes, ce qui explique qu'en moyenne les femmes ont besoin de se coucher plus tôt et sont plus sujettes aux insomnies que les hommes). En 1992, Michael Rosbash met en évidence des horloges circadiennes au niveau moléculaire (ARN messager de per). En 1997, une étude révèle que la majorité des cellules possède une horloge moléculaire indépendante. En 2005, une horloge d'une cyanobactérie est reconstituée dans un tube à essai. Si la chronobiologie actuelle s'intéresse à la génétique et aux niveaux moléculaires (par exemple les travaux du docteur James Bendayan qui étudie les différences de rythmicité des génomes différents chez les femmes et les hommes) elle porte également son attention sur les impacts des rythmes biologiques dans un référentiel calqué sur la vie quotidienne des êtres humains et des sociétés, au travers de la chronomédecine, de la variation de la performance humaine (sports, cognition), de la chronobiologie appliquée où plus récemment de la chronoprévention des risques (influences du travail posté et du travail de nuit sur la santé au travail, analyse et couverture des risques, problématiques de santé publique). Chronobiologie et homéostasie Bien que l’idée du facteur temps en biologie et en médecine ne soit pas nouvelle (notion que l’on retrouve chez Aristote et Pline qui constatent la rythmicité dans la reproduction, la floraison, l’hibernation ou la migration), les réflexions, recherches et pratiques de ces dernières décennies ont longtemps été influencées par une croyance en l’invariance des êtres vivants sur le « court terme », à l’échelle des , tout comme à l’échelle d’une année. Certains parlent à cet égard de dogme en visant plus ou moins directement le concept d’homéostasie, que l’on retrouve chez Walter Cannon s’inspirant des idées sur la stabilité du milieu intérieur de Claude Bernard. La contradiction entre le sujet d’étude de la chronobiologie et ce concept n’est qu’apparente et est probablement due à une mauvaise interprétation. En effet, l’homéostasie traite de la capacité qu’a le milieu intérieur d’un être vivant à se maintenir dans un état apparemment ou globalement stable et ce malgré les fluctuations et changements survenant au sein de son environnement. Or ce dernier n’est jamais constant, ses caractères perceptibles évoluent sans cesse : de manière rythmique, facilement prévisibles (la Terre tourne sur elle-même et autour du Soleil, ce qui induit une alternance lumière/obscurité ainsi que la présence de saisons) ; de manière aléatoire ce qui est parfois beaucoup plus subtil à percevoir et à prévoir. L’effet de fluctuations rythmiques (comme l’alternance jour/nuit sur , ou jours courts / jours longs sur une année) sur un organisme qui se veut homéostatique induit logiquement une compensation du même ordre en vue du maintien de l’organisme observé. Ces rétrocontrôles ou feed-backs réguliers permettent donc l’équilibre d’un état de « non-équilibre ». La chronobiologie s’inscrit à ce titre dans le cadre de l’étude des processus non linéaires, que l’on retrouve en thermodynamique chez des chercheurs comme Prigogine ou en science des systèmes. Elle traite donc d’oscillations des systèmes ouverts et évolutifs. Selon Alain Reinberg, de nombreux chronobiologistes s’accordent à dire que, globalement, les rythmes biologiques correspondent à une adaptation des êtres vivants aux variations prévisibles de l’environnement. La question du « Pourquoi ? » des rythmes biologiques reste toutefois « embarrassante » : selon l’auteur, tenter d’y répondre correspondrait à introduire la question de la finalité, et plus précisément celle des mécanismes de l’évolution des êtres organisés, de leur adaptation spécifique (relative à l’espèce) et individuelle à l’environnement. Dans cette situation il est donc difficile de fournir des « preuves expérimentales » de ce que l’on avance. Les rythmes biologiques peuvent donc apparaître comme une « condition » de la survie des individus ou d’une espèce dans la périodicité de l’environnement terrestre. Il faut toutefois remarquer qu’il existe certains rythmes qui ne semblent pas correspondre de prime abord à une nécessité environnementale. Le concept d’homéostasie doit donc impérativement intégrer les notions de dynamique et de biopériodicité. La notion d’équilibre en biologie, lorsque cet équilibre n’est pas dynamique (un déséquilibre perpétuellement rattrapé), est synonyme de mort. Caractérisation des rythmes biologiques Un rythme biologique se caractérise par sa période, l’emplacement de l’acrophase (ou pic, ou sommet, ou zénith) de la variation dans l’échelle de temps de la période, l’amplitude et le niveau moyen de la variation (MESOR). Période Intervalle de temps mesuré entre deux épisodes qui vont se reproduire identiques à eux-mêmes au cours de la variation. La période du rythme d’une variable biologique peut être obtenue par analyse spectrale, fournissant une estimation de la période prépondérante fondamentale et de ses harmoniques. On peut aussi l’obtenir via la connaissance du rythme des synchroniseurs (conditions expérimentales). En fonction de la période prépondérante, la chronobiologie distingue trois grands domaines de rythmes : les rythmes circadiens, d’une période équivalant théoriquement à un jour (), mais qui varie en réalité de 20 à ; les rythmes ultradiens, c’est-à-dire d’une fréquence plus rapide qu’un rythme circadien, donc d’une durée théoriquement inférieure à ; les rythmes infradiens, c’est-à-dire d’une fréquence plus lente qu’un rythme circadien, donc d’une période supérieure à . Parmi ceux-ci : les rythmes septénaires (environ une semaine), les rythmes circamensuels (environ un mois), les rythmes circannuels, ou saisonniers. Une même variable biologique manifeste sa rythmicité dans plusieurs de ces domaines (exemple du cortisol plasmatique). Acrophase L’acrophase (pic, ou zénith), dont l’opposé est la « batyphase » ou « bathyphase », est la position de la plus haute valeur de la variable biologique mesurée dans l’échelle du temps, pour la période considérée en fonction d’une référence temporelle. Lorsque l’on se trouve dans le domaine circadien, le pic peut être donné en heures avec comme référence une heure (par exemple minuit de l’heure locale). Il est possible de donner l’emplacement de l’acrophase par rapport à la température corporelle, mais cela reste beaucoup plus rare. Lorsqu’on utilise la méthode du Cosinor, le pic sera le point le plus élevé de la fonction sinusoïdale, mais la plupart du temps on parle de pic au regard des valeurs expérimentales. Amplitude La caractérisation est la même qu’en sciences physiques ou en mathématiques. Elle représente la variation totale de la valeur biologique mesurée sur la période considérée. Mesor ou niveau moyen du rythme MESOR pour . Il s’agit de la moyenne arithmétique des mesures de la variable biologique. Propriétés des rythmes biologiques Les rythmes biologiques ont une origine à la fois endogène et exogène : Origine endogène Leur origine est génétique, ils sont innés et ne résultent pas d’un apprentissage individuel. Ils sont gouvernés par des horloges biologiques (ou garde-temps). Cette caractéristique peut être mise en évidence par une isolation (protocole de libre cours) durant laquelle les rythmes persistent sur une fréquence qui leur est propre. Ces facteurs endogènes sont entraînés par des facteurs exogènes, les Zeitgebers ou synchroniseurs. L’origine endogène prend son origine de la constitution génétique de l’espèce et de ses individus. Il est possible qu’interviennent d’une part des gènes programmant directement le rythme considéré et d’autre part la structure d’ensemble de l’individu dépendant à la fois de l’ensemble des autres données génétiques et de facteurs socio-psycho-biologiques exogènes. On connaît une horloge principale localisée dans l’hypothalamus et des horloges secondaires dont plusieurs sont gérées, elles aussi au niveau cérébral. Il existe plusieurs gènes codant diverses horloges biologiques : on a, par exemple, décrit une horloge alimentaire qui réglerait la préparation digestive au repas à venir ( Étienne Challet et al., du ). Rythmes d'origine centrale et rythmes d'origine périphérique En fait, toutes les cellules de l’organisme, et pas seulement celles qui appartiennent aux structures cérébrales plus spécialisées, sont dotées d’une horloge propre qui est difficile à mettre en évidence dans les conditions habituelles du laboratoire. Benoît Kornmann et ses collaborateurs ont découvert la possibilité de laisser en activité ou d’annihiler l’horloge de cellules hépatiques ; cela a permis de déterminer que leur rythme circadien est à 90 % d’origine « locale » mais qu’il existe un impact « global » (central et/ou lié directement aux synchroniseurs externes) de 10 % au moins. Cette part est très robuste et persiste lorsqu’on bloque l’horloge propre des cellules périphériques. Facteurs d'entraînements exogènes, ou synchroniseurs Le synchroniseur est un facteur environnemental, parfois social, mais toujours périodique, susceptible de modifier la période ou la phase d’un cycle biologique. Les synchroniseurs ne créent pas les rythmes biologiques mais ils en contrôlent la période et la phase. Les principaux agents d’entraînement des rythmes chez l’homme sont de nature cognitive, ainsi les indicateurs socioécologiques y jouent un grand rôle. On peut citer ici l’alternance activité/repos, lumière/obscurité au niveau quotidien, ou encore la photopériode (jours courts / jours longs) et la température au niveau annuel ou saisonnier. Conclusions et implications Les rythmes biologiques sont donc entraînables (ajustement de la période des rythmes) mais aussi persistants (mise en évidence par protocoles de ou libres cours, dans lesquels on coupe l’individu de tous signaux susceptibles de le resynchroniser). On peut déplacer leurs phases par induction via la manipulation des synchroniseurs (lumière essentiellement) et ainsi créer des avances ou des retards de ces phases, on peut ainsi en cas de pathologie remettre à l’heure l’horloge biologique et ainsi remettre en phase l’organisation temporelle de l’individu. Les rythmes circadiens, quasiment ubiquitaires, sont peut-être les rythmes biologiques les plus remarquables et les plus facilement observables. D’autres synchroniseurs – sociaux notamment – s’adressent à notre cortex. Ils sont des signaux et peuvent être appris. Grâce à un travail cérébral spécifique, tout signal perçu comme repère temporel peut devenir un synchroniseur et orienter notre « vécu » circadien, mais aussi, le cas échéant, circannuel, ultradien Autrement formulé, notre « horlogerie » interne est influencée par le bruit des voisins, le déclenchement de la sonnerie du réveil, l’heure de passage du facteur, le moment quotidien pendant lequel telle personne a pris l’habitude de nous téléphoner — la liste est longue. Chez l’homme, les synchroniseurs sociaux ont un effet plus important que les synchroniseurs naturels, mais on observe des phénomènes semblables chez certains animaux sociaux qui se synchronisent grâce aux informations données par leurs congénères. Un synchroniseur social peut en remplacer un autre par un phénomène d’apprentissage. Désynchronisation La désynchronisation correspond à une perte de la relation de phase des rythmes biologiques. Elle peut être d’origine externe (liée aux modifications de l’environnement) ou interne (sans relation directe avec l’environnement). Désynchronisation externe Travail posté Le travail de nuit ou le travail posté peuvent provoquer une désynchronisation de l’organisation temporelle de l’individu (il est difficile de prédire qui est tolérant ou non à ce type de travail). Décalage horaire ou En cas de vol transméridien supérieur à environ cinq heures (phénomène de décalage horaire) on observe une désynchronisation chez les individus. Rythme nycthéméral : recadrage en . Température du corps : recadrage en une semaine. Sécrétion du cortisol : recadrage en 15 à . Cécité totale Les aveugles dont la rétine est complètement inopérante (la rétine contient des récepteurs non photiques permettant de stimuler la sécrétion de mélatonine par la glande pinéale) présentent de nombreux troubles de leur organisation temporelle. La lumière ne pouvant pas être traduite en signal hormonal de synchronisation, il s’ensuit des symptômes similaires à ceux pouvant apparaître dans d’autres cas de désynchronisation. Désynchronisation interne Cette dernière est mal comprise. Elle est affectée par l’âge, la dépression, ou les cancers hormono-dépendants (sein, ovaires, prostate). Mise en évidence d'une désynchronisation On peut la mettre en valeur via l’étude de rythmes marqueurs (cortisol plasmatique, mélatonine plasmatique, température). Si la désynchronisation est mise en évidence, ces marqueurs seront dits soit en avance de phase, soit en retard de phase par rapport à l’organisation temporelle de référence (normale) pour l’individu étudié. Désynchronisation et perte de poids L’horloge circadienne périphérique des tissus adipeux L’horloge centrale, soit celle située dans les noyaux suprachiasmatiques (NSC), régule les horloges périphériques par entrée neuronale directe. Par contre, les entrées sympathiques seules ne peuvent être responsable de toutes les activités circadiennes. Il y a présence d’une horloge dans plusieurs organes liés à l’apport alimentaire comme l’estomac, l’intestin, le pancréas ainsi que le foie. Un changement dans l’alimentation peut influencer par entraînement neurohumoral les mécanismes des horloges circadiennes périphériques. De plus, la présence d'une horloge circadienne active dans le tissu adipeux suggère qu'il existe une composante temporelle à la régulation de la fonction des tissus adipeux. L’horloge circadienne dans l’adipocyte modifie la sensibilité de ce dernier à des stimuli spécifiques différents au cours de la journée de 24 heures tels l’insuline ou encore l’adrénaline. L’horloge des adipocytes peut aussi modifier la capacité de stockage des triglycérides comme la périlipine. Une asynchronie entre le sommeil et l’alimentation altère l’horloge circadienne de l’adipocyte et cette altération serait responsable de l’augmentation de l’adiposité. Une modification dans l’horaire d’alimentation peut aussi modifier la phase d’expression de gènes avec un rythme circadien jusqu’à 12 h sans affecter la phase de l’expression circadienne dans le NSC. Dans ce cas, il y a donc désaccouplement des horloges périphériques avec l’horloge centrale. Ce réajustement de phase fait par les horloges périphériques à la suite d'un changement dans l’horaire alimentaire se produit rapidement dans le foie, mais est plus lent dans les reins, le cœur et le pancréas. Impact du moment de la prise alimentaire sur la leptine Bien que les mécanismes reliant la synchronisation des repas et la prise de poids soient encore méconnus, il semble que les hormones y aient leur rôle à jouer. L'expression rythmique et l'activité des voies métaboliques sont principalement attribuées à la robustesse et l'expression coordonnée des gènes de l’horloge dans les différents organes et tissus. Or, les changements dans le moment de l'apport calorifique peuvent altérer ce bien construit et modifier la rythmicité de nombreuses hormones impliquées dans le métabolisme, telles que la leptine ou encore la ghréline. En fait, les études réalisées en laboratoire ont montré que les moments durant lesquels les souris étaient éveillées et en train de manger au cours de leur nuit biologique, (c’est-à-dire le jour dans le cas des souris, puisque ce sont des animaux nocturnes) a entraîné de multiples changements métaboliques. Cela comprend notamment une modification de la sécrétion de leptine, une hormone anorexigène qui procure le sentiment de satiété à l’organisme en inhibant les neurones NPY / AgRP et en activant les neurones POMC / CART. Plus précisément, il a été montré que les valeurs plasmatiques de leptine nocturne étaient significativement diminuées. Habituellement, c’est-à-dire lorsque l’apport alimentaire est fait durant le jour biologique (la nuit pour les souris), la sécrétion de leptine par les tissus adipeux est faite proportionnellement aux réserves lipidiques. Or, plus les réserves sont élevées, plus la sécrétion de l’hormone est élevée, ce qui signifie une augmentation de la sensation de satiété et une diminution de l’apport calorifique. Par conséquent, les variations quotidiennes de l'apport alimentaire jouent directement sur la sécrétion de leptine puisqu’elle augmente après l'alimentation et diminue pendant le jeûne. Maintenant, le problème avec les souris nourries durant la nuit biologique est que le taux de leptine étant significativement inférieur, le sentiment de satiété est moindre contrairement aux souris nourries la nuit. Ainsi, la faible quantité de l’anorexigène tend à favoriser l’augmentation de l’apport calorifique par jour et ce, bien que les besoins énergétiques restent inchangés. Ce serait ainsi une cause de la prise de poids. C’est d’ailleurs un phénomène qui est aussi présent chez l’homme. Impact du déphasage de la corticostérone et de l’insuline Comme mentionné précédemment, le moment auquel l’apport calorifique est effectué a un effet direct sur la sécrétion d’hormones, dont la corticostérone fait partie. Il a été montré expérimentalement qu’une souris habituellement nourrie la nuit et dont le rythme alimentaire est bouleversé par l’apport de ses repas le jour, montre un haut pic de corticostérone lors des repas. Il est donc suggéré que cette hormone serait liée invariablement à la prise inhabituelle de poids. En effectuant une ablation de la glande adrénale, responsable de la production de corticostérone, il est maintenant possible d’observer une perte de poids. Cela serait dû au fait que la corticostérone augmente la lipogénèse et l’accumulation de gras abdominal. La lipogénèse, se faisant normalement lorsque l’animal est en grande période d’activité, limite la création de gras abdominaux. Par contre, si elle se produit durant une phase peu active de la journée, son effet est grandement augmenté. L’insuline est également responsable de la prise de poids chez l’homme. Une expérience se faisant sur des rats a montré ses effets. Chez des rats ayant six repas par jour répartis sur une période de , le niveau de glucose dans le sang était très régulier durant la période de lumière. Par contre, les deux repas donnés pendant la nuit engendraient un niveau d’insuline beaucoup plus haut. Ainsi, le glucose sanguin s’est vu largement diminué par l’effet de l’insuline. Les rats normalement actifs la nuit et mangeant à cette période voient leur métabolisme complètement bouleversé lorsqu’ils mangent en journée. Le glucose sanguin devient alors plus élevé, ce qui amène à des risques d’augmenter la masse adipeuse de l’individu. Impact du déphasage sur le métabolisme des souris La désynchronisation des divers éléments humoraux du métabolisme présentés plus haut est impliquée dans le découplement de deux paramètres importants du métabolisme : le ratio d’échange respiratoire (RER) et la dépense énergétique des cellules. En situation de restriction alimentaire à la nuit subjective plutôt que durant le jour subjectif, le RER subit un déphasage d’environ 10 heures dans les cellules hépatiques. Cela signifie que la prise de nourriture a un impact plus important dans les cellules du foie que l’horloge centrale. En situation de nutrition sans restriction, le RER fluctue de façon à synchroniser les moments où l’énergie provient des réserves de gras ou des intrants provenant de l’alimentation. Ici, la restriction de nourriture lors de la nuit subjective augmente la valeur moyenne de ce paramètre sur toute la période de 24 heures, indiquant que moins de réserves de gras sont sollicitées par la dépense énergétique. Le jour, la dépense énergétique vient en grande partie de l’activité musculaire, qui repose sur l’utilisation des carbohydrates (fournis directement par l’alimentation) imposée par une valeur élevée du RER (au-dessus de 1). Celui-ci étant moins sensible au Zeitgeber alimentaire, son déphasage se situe donc entre 5 et 7 heures, ce qui le désynchronise d’avec le déphasage du RER du foie (10h). De plus, la dépense énergétique est environ 9 % plus faible durant toute la période de 24 heures, signifiant qu’en plus de ne pas être en phase avec les pics d’utilisation des carbohydrates, moins d’énergie est dépensée par l’organisme. Ainsi, garder plus de gras stocké chez les souris nourries durant leur nuit subjective, couplé à une diminution des dépenses énergétiques, entraîne une augmentation du nombre de cellules adipeuses des individus. La désynchronisation des rythmes du foie, qui fournit une grande partie de l’énergie durant la nuit, entraîne une utilisation moins efficace du glycogène et un fort débalancement de l’homéostasie énergétique du corps, pouvant avoir des impacts sur la prise de poids. Pour conclure, plusieurs hypothèses sont émis selon lesquelles le moment auquel l’apport alimentaire est effectué aurait des impacts sur la prise de poids. En effet, le changement dans le taux de sécrétion d’hormone telles que la leptine, la ghréline, la corticostérone et l’insuline, ainsi que la diminution de l’activité physique de l’individu semble être les causes principales de ce gain. Par contre, le mécanisme précis qui explique le lien direct entre ces composantes et la prise de poids reste encore inconnu et ce, bien que le lien entre ceux-ci et l'embonpoint soit prouvé. Autres facteurs pouvant affecter les rythmes biologiques Le sexe : la notion de rythme chez la femme est moins facile à étudier que chez l’homme (cycles menstruels). La surface corporelle joue également. L’âge est un facteur dont il faut tenir compte : le fœtus est cosynchronisé avec les rythmes de sa mère ; le nourrisson a ses rythmes qui seront plutôt portés sur l’ultradien (cycle activité/repos de à une heure en rapport avec la maturité du système nerveux ?) ; l’enfant de est totalement circadien ; le stade pubertaire change les rythmes biologiques ; la personne âgée aura des rythmes de moins en moins bien synchronisés et « marqués ». Rythmes circadiens pendant le développement fœtal Les rythmes circadiens chez l’humain sont générés à partir des noyaux suprachiasmatiques (NSC) de l’hypothalamus. Ces NSC prennent du temps à être formés, mais on peut observer leur structure complète à partir d’environ 18 à 20 semaines de grossesse chez l’humain. En étudiant le développement natal chez les primates, on observe qu’après une exposition lumineuse pendant la nuit, il y a une forte augmentation de l’activité métabolique et de l’expression des gènes c-fos et per1 dans les NSC à des âges équivalents à 24 semaines de gestation pour les humains. Cela prouve que l’horloge circadienne très prématurée répond aux signaux lumineux. Comme le fœtus est dépourvu de tout Zeitgeber (les entrées de l’environnement), l’entrainement circadien de ses NSC implique la communication maternelle de signaux circadiens. En effet, les signaux maternels sont requis pour l’entrainement de la synchronisation des rythmes postnataux du fœtus. Les premières études suggérant que l’horloge biologique du fœtus devait probablement provenir de la mère ont été faites sur des rats. Les chercheurs ont en fait déterminé que l’enzyme qui assure la production de mélatonine continuait de suivre un rythme circadien même si les sujets, soit des fœtus de rats, avaient été mis dans des environnements qui ne suivaient pas des cycles « light-dark » (LD). Ainsi, même s’ils étaient en conditions constantes, soit de lumière ou de noirceur, l’enzyme continuait de suivre un certain rythme indépendamment de l’environnement extérieur. Les fœtus étaient donc synchronisés avec le rythme de leur mère. À partir de là, plusieurs études ont été faites également chez les humains. La mère peut effectivement transmettre son cycle circadien au fœtus par de nombreuses façons, comme par la rythmicité de sa température corporelle, par la libération de cortisol et de mélatonine, par les contractions de son utérus, par les variations de la concentration de glucose, ou encore, par la libération de CRF («corticosterone releasing factor») où la corticostérone vient influencer le rythme circadien de l’activité utérine. En ce qui concerne la sécrétion rythmique du cortisol par la mère, il a effectivement été démontré que bloquer le cortisol maternel, avec de la triamcinolone par exemple, peut provoquer la perte du rythme circadien des battements cardiaques, de la respiration et de la mobilité chez le fœtus. De plus, des chercheurs ont suggéré que, chez l’humain, le niveau de glucocorticoïde maternel pouvait influencer le fonctionnement de la glande surrénale du fœtus, et de ce fait, entraîner son rythme circadien. Les rythmes circadiens maternels de CRF et de cortisol peuvent influencer l’activité des NSC du fœtus par leur grande quantité de récepteurs de glucocorticoïde lors du développement fœtal. Une autre composante qui participe grandement au développement du fœtus et du nouveau-né ainsi qu’à la régulation des rythmes circadiens est la mélatonine. Cette hormone est toutefois particulière puisque sa synthèse apparaît seulement après la naissance du nourrisson. Ainsi, durant la grossesse, elle doit être transmise par la mère via le placenta. Elle sera alors en mesure d’agir sur le fœtus grâce à ses récepteurs spécifiques présents sur les NSC à partir de la 18e semaine de grossesse, soit au même moment où les NSC sont complètement formés. Comme la mélatonine a déjà une sécrétion rythmique chez la mère, c’est elle qui va dicter au fœtus le rythme selon le jour et la nuit. Après la naissance, c’est le nourrisson qui commence à la produire de façon endogène, mais un rythme jour-nuit est réellement perçu à partir d’environ 3 mois. On sait que la mélatonine est entre autres responsable des cycles éveil-sommeil par sa sécrétion plus accrue durant la nuit, mais elle participe également à la régulation d’autres cycles dont la température corporelle. Elle ne peut donc pas être négligée. Les rythmes circadiens du fœtus apparaissent séquentiellement lors du développement. En effet, à partir de la 22e semaine, on peut déjà observer le rythme de la fréquence cardiaque qui débute. Environ à la 29e semaine de gestation, on observe une rythmicité du cycle repos-activité et de la température corporelle entrainée sur une période de 24 heures. De plus, vers la 28e semaine de la grossesse, le sommeil et le cycle de sommeil apparaissent. Ils sont essentiels au développement neurosensoriel et moteur ainsi que pour la création de la mémoire et du maintien de la plasticité cérébrale. Il est important de noter que ce cycle de sommeil ne correspond pas à celui qu’un adulte connait, il est plutôt en développement et ce développement se poursuit également après la naissance. Par exemple, chez le nouveau-né, les périodes de sommeil sont courtes et nombreuses dans une journée de façon irrégulière. Ces périodes vont durer entre 2.5 et 4 heures, le nouveau-né dort donc au total entre 16 et 18 heures par jour. Dans les mois qui suivent la naissance, la période de sommeil sans interruption s’allonge graduellement et la fréquence dans une journée diminue pour éventuellement donner un cycle normal qui suit le jour et la nuit. Finalement, au cours de la 36e semaine de gestation, il y a la formation de la voie rétino-hypothalamique. Cette dernière achemine la lumière de l’environnement aux NSC. Conditions externes lors du développement Il est important de noter que le développement des cycles circadiens chez les nouveau-nés n’est pas seulement dû à la maturité des NSC, il est également influencé par les différentes expositions aux Zeitgebers dans la période postnatale. Plusieurs études ont été faites à ce sujet. Par exemple, dans une étude, le premier groupe est formé de nourrissons nés à terme, qui n’ont pas besoin d’être gardés à long terme à l’hôpital, ils peuvent donc se développer dans une maison exposée aux conditions normales de l’environnement et où la seule personne qui leur donne les soins est leur mère. Ils sont donc exposés au patron circadien social et comportemental d’une seule personne. Le deuxième groupe est formé de nourrissons prématurés gardés à l’hôpital plus longtemps où ils sont placés dans une pièce à éclairage constant avec de nombreuses personnes qui leur donnent les soins. À la fin de cette étude, les chercheurs ont constaté que de la 6e à la 12e semaine postnatale, il était possible d’observer que les enfants restés sous un cycle normal de lumière-noirceur avaient pris plus de poids et dormaient plus que ceux restés en conditions de lumière constante. L’analyse de plusieurs situations semblables démontre que les enfants exposés à un cycle normale de lumière-noirceur développent plus rapidement leurs cycles circadiens que les autres en conditions de lumière constante. Ils seraient également moins malades et grandiraient plus vite. En effet, pour ce qui est de la croissance des jeunes enfants, le fait de dérégler les cycles jour-nuit par un environnement où il y a toujours de la lumière vient affecter la rythmicité de l’hormone de croissance. Il est donc important pour les nouveau-nés que leur horloge interne soit éduquée à un très jeune âge. Un autre exemple qui appuie ces observations est l’étude de deux groupes de bébés prématurés, où l’un d’eux a eu droit à un masque photothérapeutique plusieurs jours avant la sortie de l’hôpital, soit de 18 à 52 jours. Les jeunes bambins ont ensuite été amenés dans un environnement normal à la maison où l’éclairage suit le cycle jour-nuit. Le deuxième groupe n’avait pas accès à ce traitement et était donc soumis à la lumière constante de l’hôpital. Comme mentionné plus haut, l’exposition à cette lumière de façon constante a beaucoup de répercussions. Dans cette étude, il a été montré que le premier groupe, à l’âge de 52 semaines, avait développé un rythme circadien de mélatonine identique à celui des nourrissons non-prématurés, mais que le deuxième groupe prenait plus de temps pour développer leurs rythmes circadiens, incluant celui de la mélatonine. Cela permet de constater que dans ces situations, ce n’est bien pas le fait d’être prématuré qui affecte les rythmes, mais plutôt les conditions de l’environnement extérieur. Ainsi, ces études montrent que les Zeitgebers, dont l’éclaircissement cyclique lors de la période postnatale, ont un grand rôle à jouer dans le développement des cycles circadiens chez les nouveau-nés. Exemples d'applications En France, Michel Siffre, spéléologue, a réalisé l'une des premières expérience d’isolement hors temps dans le gouffre du Scarasson, du 18 juillet au à d’altitude dans les Alpes italiennes (entre Limone et Tende). Les conditions de cette expérimentation peuvent se rapprocher des conditions de , situation dans laquelle les individus étudiés sont privés de tous synchroniseurs. Le permet de mettre en valeur les périodes des rythmes endogènes de chaque individu. Le (Canada) a étudié les rythmes circadiens de la souris et sur les phénomènes psychopathologiques humains. Chronopsychologie En 1967, dans Psychologie du temps, Paul Fraisse crée et développe la notion de chronopsychologie. François Testu (université de Tours), a étudié les rythmes d’apprentissage chez l’enfant, en leur faisant faire des exercices simples et en regardant les taux de réussite selon les heures. Il a observé la présence de deux acrophases, vers et (acrophase qui n’existe pas chez les petits enfants), et de deux batyphases, la première vers (elle n’est pas directement et uniquement liée à la digestion du déjeuner, sinon il y aurait également une batyphase durant toute période post-prandiale, après toute prise d’aliments). Elle dure environ , (entre et ). Cette baisse est très liée à la baisse physiologique de la vigilance correspondant au creux méridien. Claire Leconte s’étonne de voir un tel résultat sur les rythmes d’apprentissage chez l’enfant : est-il réveillé la nuit pour faire une épreuve d’attention ? Cette dernière est sans doute liée à la chute de la température, qui est au plus bas entre 3 et du matin. Outre ce cycle circadien d’attention, on note aussi un cycle ultradien d’environ , ce que appelle le BRAC (, Cycle fondamental activité-repos). Par exemple après le début d’un cours, l’attention est à son maximum après environ , puis décroît et la batyphase se situe vers . Aucune recherche n’a permis de confirmer un tel résultat, la variation de l’attention lors d’un cours d’une heure est très dépendante du contenu de ce cours, de la compétence de l’enfant par rapport à l’activité à réaliser, de la motivation que cet enfant éprouve pour ce cours, du contexte pédagogique dans lequel il est fait. Dans les expériences menées, on relève de grandes différences inter-individuelles. Une étude américaine a révélé un cycle d’attention correspondant à l’intervalle entre les publicités qui coupent les émissions télévisées. Chronothérapie Les études et découvertes en chronobiologie ont découlé de nouvelles façons de traiter certaines pathologies. Cette branche de la chronobiologie est dite chronothérapie et vise à traiter les patients en fonction de leur horloge endogène pour maximiser les bénéfices du traitement, et réduire les effets secondaires. Cela peut être une approche possible de traitement pour les troubles bipolaires. Rôle dans l'accidentologie Alain Reinberg, en citant Folkard, insiste sur la place de la chronobiologie en accidentologie et donne quelques raisons : l’accident a une rythmicité à l’échelle d’une population. « Il est unique et peut être mortel pour l’individu, mais le regroupement de son incidence en fonction du temps montre qu’il existe des heures noires ». Selon l’auteur, l’intervalle des heures noires se situe entre minuit et quatre heures du matin (mais les frontières sont légèrement floues, dues à la variabilité biologique et aux synchronisations respectives des individus concernés) ; le caractère nocturne de l’accident de l’adulte est une expression des rythmes circadiens affectant directement la vigilance et la performance des activités des individus. Ces variations de vigilance sont très étudiées dans le cas de surveillance du pilotage des navires (organisation en quarts) ou de salles de contrôles d'installation industrielles (usines chimiques, centrales nucléaires) ou de trafic (tour de contrôle, Cross). Des catastrophes industrielles de l'époque moderne se sont produites au cœur de la nuit, à un moment de vigilance moindre ; on peut citer l'exemple célèbre du naufrage du Titanic qui s'est produit durant la période critique aux alentours de 23 h et 1 h du matin. Justice et management En 2011, une étude sur l’impartialité de la justice a montré que les libérations sur parole accordées par les tribunaux varient de 65 % (après une restauration) à pratiquement zéro relaxe obtenue avant la pause déjeuner. Recherche sur l'horloge biologique L'horloge biologique est déjà largement pressentie au . En 1729 l'astronome français Jean-Jacques Dortous de Mairan cite ainsi comme exemple la feuilles du Mimosa se fermant au crépuscule et s'ouvrant à l'aube (même quand elle est conservée [vivante] dans l'obscurité). Parallèlement à la découverte de l'importance de la mélatonine, ce n'est qu'au XXᵉ siècle que le mécanisme génétique et moléculaire commence à être expliqué. Seymour Benzer et Ronald Konopka au California Institute of Technology de Pasadena créent dans les années 1970 des drosophiles mutantes présentant une horloge biologique anormale et montrent que ces mutations et anomalies proviennent d'un même gène muté qu'ils dénommeront avec d'autres le gène (qui sera séquencé en 1984). En 2017 le travail sur les mécanismes de l'horloge biologique (identification des gènes impliqués dans le rythme circadien, chez la drosophile) réalisé par trois chercheurs américains : Jeffrey Hall, Michael Rosbash et Michael Young a été récompensé par le prix Nobel de médecine. En 1984 M. Rosbash avait isolé un gène dit "period" contrôlant le rythme biologique circadien. Avec Jeffrey Hall il a montré que la protéine PER (codée par le gène period) est accumulée dans les cellules avec un pic la nuit puis dégradée le jour. Puis en 1994 Michael Young montre qu'un autre gène dit code une protéine dite indispensable au déroulement du rythme circadien, TIM se liant à PER pour entrer dans le noyau de la cellule et bloquer l'activité du gène period (rétrocontrôle négatif). Ce principe a été détecté chez la drosophile, mais ensuite retrouvé dans les cellules de nombreuses autres espèces, dont Homo sapiens. Notes et références Autres publications Buijs ,R. M., van Eden, C. G., Goncharuk, V. D., & Kalsbeek, A. (2003). The biological clock tunes the organs of the body: timing by hormones and the autonomic nervous system. J Endocrinol, 177, 17 –26. Kobayashi, H., Oishi, K., Hanai, S., & Ishida, N. (2004). Effect of feeding on peripheral circadian rhythms and behaviour in mammals. Genes Cells, 9, 857–864. Zvonic, S., Ptitsyn, A.A., Conrad, S. A., Scott, L. K., Floyd, Z. E., Kilroy, G., Wu, X., Goh, B. C., Mynatt, R. L., & Gimble, J. M. (2006). Characterization of Peripheral Circadian Clocks in Adipose Tissues. 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Christian Poirel, Les Rythmes circadiens en psychopathologie (Perspectives neurobiologiques sur les structures de rythmes temporalité), Masson éd., Paris, 1975. Alain Reinberg, (1991), Chronobiologie médicale, chronothérapeutique, Flammarion, coll. Médecine Sciences, (2003), Paris Alain Reinberg, F. Levi et M. Smolensky, « Chronobiologie et pathologie infectieuse »/« Chronobiology and infectious diseases », Médecine et Maladies infectieuses, vol. 17, supplément 2, , pages 348-350 ; doi:10.1016/S0399-077X(87)80286-X Sechter, D. et Poirel, C., Chronobiologie et psychiatrie, Masson Publ., Paris et New York, 1985. Articles connexes Alain Reinberg Avantage évolutif des horloges endogènes Chronobiology International Horloge circadienne Horloge moléculaire Photopériodisme Rôle de l'horloge circadienne dans le développement de la maladie du diabète Rythme circadien et cancer Rythme circadien et les troubles bipolaires Scotobiologie Yvan Touitou Liens externes International Society for Chronobiology Société francophone de chronobiologie (SFC) Synchroniseurs cellulaires périphériques (histoire des sciences) Aux origines de la chronobiologie, texte d'A. Klarsfeld commentant une « observation botanique » (Mairan 1729), en ligne sur BibNum. Neurosciences Pédagogie Physiologie animale et humaine Physiologie végétale Chronobiologie
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hi%C3%A9rarchie%20de%20Chomsky
Hiérarchie de Chomsky
En informatique théorique, en théorie des langages, et en calculabilité, la hiérarchie de Chomsky (parfois appelée hiérarchie de Chomsky-Schützenberger) est une classification des grammaires formelles (et par extension, des langages formels respectifs engendrés par les grammaires), esquissée par Noam Chomsky en 1956, et décrite de façon formelle en 1959. Présentation La hiérarchie introduite par Noam Chomsky repose sur le modèle de grammaire formelle. Il définit les classes de sa hiérarchie comme modèles possibles pour la description des propriétés structurelles des langues naturelles. Noam Chomsky a proposé une classification en quatre types de langages, des type 0 au type 3. Cette terminologie initiale s’est maintenue, mais d’autres noms sont maintenant plus fréquents. Chomsky a présenté ces familles en termes de grammaires formelles, et les diverses classes de grammaires sont définies par des restrictions successives dans la forme des règles. Une propriété remarquable de la classification de Chomsky est que, pour chaque type, il existe une famille d’automates qui acceptent exactement les langages de ce type. Ces automates varient par la nature et l’emploi de la mémoire auxiliaire. La traduction en classes de complexité est moins nette : les langages rationnels (type 3) sont dans DTIME(n), les langages algébriques (type 2) dans DTIME(n3), les langages contextuels (type 1) en DTIME(nM), où M dépend de la grammaire, mais la réciproque n'est pas vraie. La classification de Chomsky, reprise dans la presque totalité des manuels d’enseignements de l'informatique, s'est révélée très fructueuse dans ses applications, notamment dans la conception et l’analyse des langages de programmation et la compilation de ces langages. Les langages rationnels et algébriques ont fait l’objet d'études théoriques très poussées par le passé. Les langages contextuels sont surtout employés dans la description de langues naturelles. Quatre classes de grammaires et de langages Chomsky a défini quatre classes de grammaires, nommées de type 0 à type 3, et donc aussi quatre classes de langages, engendrés par ces grammaires hiérarchiquement imbriquées: Les langages de type 0 sont les plus généraux : ce sont les langages récursivement énumérables. Les langages de type 1 sont les langages contextuels, en anglais « context-sensitive ». Les langages de type 2 sont appelés langages algébriques ou « hors contexte », en anglais « context-free ». Les langages de type 3 sont les langages « réguliers » ou langages rationnels. Tous les langages de type 3 sont des langages de type 2. Tous les langages de type 2 sont des langages de type 1. Tous les langages de type 1 sont des langages de type 0. La table suivante résume la correspondance entre types de grammaire, langages et machines. {| class="wikitable" |- ! Grammaire ! Règles de production ! Langage ! Machine |- | type 0 | | récursivement énumérable | Machine de Turing |- | type 1 | | contextuel | Automate linéairement borné |- | type 2 | | algébrique | Automate à pile non déterministe |- | type 3 | | rationnel | Automate fini |} Dans la présentation formelle ci-dessous, est le vocabulaire de la grammaire, composé des symboles terminaux et non-terminaux, est l'ensemble des symboles non-terminaux, et est le mot vide. Type 0 : grammaires générales Aucune restriction n'est imposée aux règles. Elles ont la forme : Ces grammaires génèrent la classe des langages récursivement énumérables. Ce sont exactement les langages reconnaissables par une machine de Turing. Le problème de l'appartenance d'un mot à un langage de cette classe est indécidable. Type 1 : grammaires contextuelles Les règles sont de la forme : Autrement dit, toute règle comprend un non-terminal entouré de deux mots qui décrivent le contexte dans lequel la variable peut être remplacée. Ces grammaires sont dites contextuelles (en anglais context-sensitive), car le remplacement d'un élément non-terminal peut dépendre des éléments autour de lui : son contexte. Les langages produits, appelés langages contextuels ou sensibles au contexte, sont exactement ceux reconnus par une machine de Turing non déterministe à mémoire linéairement bornée, appelés couramment automates linéairement bornés. D'autres formulations équivalentes existent pour les grammaires définissant les langages contextuels. Type 2 : grammaires non contextuelles ou algébriques Les règles sont de la forme : Une telle règle peut être vue comme une règle contextuelle où le contexte des règles est vide, à condition que le membre droit n'est pas le mot vide. L'adjectif « non contextuel » exprime le fait que les symboles non terminaux sont traités indépendamment de la place où ils apparaissent. Ces grammaires engendrent exactement les langages algébriques, appelés aussi langages hors contexte, langages acontextuels, ou langages non contextuels. Ils sont reconnus par un automate à pile. Type 3 : grammaires régulières Les grammaires régulières sont soit les grammaires linéaires à gauche soit les grammaires linéaires à droite : Dans les grammaires linéaires à gauche, les règles sont de la forme : Dans les grammaires linéaires à droite, les règles sont de la forme : Les grammaires régulières engendrent les langages rationnels. En effet, une grammaire régulière se transforme facilement en un automate fini (théorème de Kleene). Attention, on ne peut pas autoriser les deux types de règles simultanément dans une grammaire sans sortir de la classe des langages rationnels : on obtient les grammaires linéaires qui constituent une classe intermédiaire entre le type 2 et le type 3. Les règles d'une grammaire linéaire sont de la forme : Inclusion des familles La classe des langages rationnels (type 3) est incluse strictement dans la classe des langages algébriques (type 2). La classe des langages contextuels (type 1) est incluse strictement dans la classe des langages récursivement énumérables (type 0). L'inclusion de la classe des langages algébriques (type 2) dans la classe des langages contextuels (type 1) doit être précisée car un langage contextuel ne contient jamais le mot vide ε. L'énoncé exact est : Un langage algébrique ne contenant pas le mot vide est un langage contextuel ou, de manière équivalente : Un langage algébrique est un langage contextuel éventuellement augmenté du mot vide. Exemples de langages Langages réguliers : . Langages algébriques qui ne sont pas rationnels : , l'ensemble des palindromes (qui est même un langage linéaire, comme le précédent), le langage de Dyck Langages contextuels qui ne sont pas algébriques : . Voir aussi les exemples sur la page grammaire formelle. La théorie des langages formels dispose de nombreux outils pour affirmer, ou infirmer, le type d'un langage (rationnel, algébrique etc.). La construction explicite d'une grammaire reconnaissant un langage donné n'est pas toujours facile. Raffinement de la hiérarchie de Chomsky La hiérarchie originale de Chomsky comprenait quatre classes. D'autres classes sont souvent intercalées : entre le type 0 et le type 1, les langages récursifs, qui sont acceptés par les machines de Turing qui s'arrêtent toujours ; entre le type 1 et le type 2, les langages à grammaires indexées, définis par des grammaires plus générales que les grammaires contextuelles ; entre le type 2 et le type 3, les langages algébriques déterministes, pour lesquels il existe une caractérisation par automate, mais pas par les grammaires ; aussi entre le type 2 et le type 3, les langages linéaires, engendrés par les grammaires linéaires. Les grammaires d'arbres adjoints définissent une famille entre les langages algébriques et les langages contextuels. Ils sont acceptés par les automates à piles embarquéee. Ces grammaires font partie des grammaires qui permettent de mieux cerner la structure des langues naturelles, regroupés sous le nom . D'autres raffinements existent, qui montrent que la structure n'est pas « linéaire » : par exemple, si l'on compare les langages linéaires et les langages algébriques déterministes, on s’aperçoit que ces familles ne sont pas contenues l'une dans l'autre. Extension de cette hiérarchie La hiérarchie de Chomsky concerne uniquement le domaine du calculable défini paradigmatiquement par ce que peut calculer une machine de Turing. Au-delà existent d'autres hiérarchies de langages dont la hiérarchie arithmétique. Bibliographie — Ne contient plus de chapitre spécifique à la hiérarchie de Chomsky Notes et références Articles connexes Théorie des automates Théorie des langages Langage formel Grammaire formelle Marcel-Paul Schützenberger Langage formel Calculabilité Syntaxe Linguistique générative Noam Chomsky
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20chimistes
Liste de chimistes
A Emil Abderhalden (Suisse, 1877-1950) : travaux sur l'alimentation et le métabolisme. Richard Abegg (Allemagne, 1869-1910) : pionnier de la théorie de valence chimique. Frederick Augustus Abel (Royaume-Uni, 1827–1902) : traitement pour rendre plus stable les nitrocelluloses. Friedrich Accum (Allemagne, 1769–1838) : avancées dans le domaine de l'éclairage au gaz. Homer Burton Adkins (États-Unis 1892–1949) : travaux sur l'hydrogénation des composés organiques. Peter Agre (États-Unis, né en 1949) : prix Nobel de chimie 2003 pour la découverte des aquaporines. Georgius Agricola (Allemagne, 1494-1555) : père de la minéralogie moderne. Arthur Aikin (Royaume-Uni, 1773-1855) : fondateur de la Société géologique de Londres. Adrien Albert (Australie, 1907–1989) : chimie médicale. Kurt Alder (Allemagne, 1902-1958) : prix Nobel de chimie 1950 pour la réaction de cycloaddition. Sidney Altman (États-Unis, né en 1939) : prix Nobel de chimie 1989 pour la mise en évidence de l'activité enzymatique de la molécule d'ARN. Faiza Al-Kharafi (Koweït, née en 1946) : présidente de l' de 1993 à 2002, première femme à diriger une université au Moyen-Orient. Christian B. Anfinsen (États-Unis, 1916–1995) : prix Nobel de chimie 1972 pour ses travaux sur la ribonucléase. Richard Anschütz (Allemagne, 1852-1937) : synthèse de l'anthracène. Jean d'Arcet ou Darcet (France, 1724-1801) : fabrication de la porcelaine, extraction de la gélatine des os. Jean-Pierre-Joseph d'Arcet ou Darcet (France, 1777-1844) : industrie chimique. Johan August Arfwedson (Suède, 1792-1841) : découverte du lithium. Henry Edward Armstrong (Royaume-Uni, 1848-1937) : substitution électrophile du naphtalène. Anton Eduard van Arkel (Pays-Bas, 1893–1976) : procédé Van-Arkel-de-Boer. Svante August Arrhenius (Suède, 1859-1927) : prix Nobel de chimie 1903 pour la loi d'Arrhenius. Francis William Aston (Royaume-Uni, 1877-1945) : prix Nobel de chimie 1922 pour la découverte, au moyen de son spectromètre de masse, des isotopes d'un grand nombre d'éléments non radioactifs et pour sa formulation de la . Carl Auer von Welsbach (Allemagne, 1858-1929) : travaux sur les terres rares. Amedeo Avogadro (royaume de Sardaigne, 1776-1856) - travaux sur la dilatation des gaz, loi d'Avogadro. Johan Afzelius (Suède, 1753-1837) : isolement de l'acide formique. B Francis Bacon (Angleterre, 1561-1626) : philosophie de la méthode expérimentale. Leo Baekeland (Belgique, 1863-1944) : synthèse de la bakélite. James Watson Bain (Canada, 1875-1964) : premier président de l'. Alexis Balandine (URSS, 1898-1967) : principe de l'état de transition. Antoine-Jérôme Balard (France, 1802-1876) : découverte du brome. Philippe Barbier (France, 1848-1922) : synthèse des premiers composés organomagnésiens. Neil Bartlett (Royaume-Uni, 1932-2008) : travaux sur le xénon. Derek Barton (Royaume-Uni, 1918-1998) : prix Nobel de chimie 1969 pour sa contribution au développement du concept de Conformation et son application en chimie. Antoine Baumé (France, 1728-1804) : confection de l'aréomètre. Pierre Bayen (France, 1725-1798) : réfutation de la théorie du phlogistique de Stahl et première isolation de l'oxygène. Karl Josef Bayer (Autriche-Hongrie, 1847-1904) : procédé Bayer pour la production d'aluminium. Antoine Béchamp (France, 1816-1908) : travaux sur la synthèse des colorants, découverte de l'atoxyl. Johann Joachim Becher (Allemagne, 1635-1682) : précurseur de la chimie scientifique. Ernst Otto Beckmann (Allemagne, 1853-1923) : réarrangement de Beckmann. Henri Becquerel (France, 1852-1908) : prix Nobel de physique 1903 pour la découverte de la radioactivité. Auguste Béhal (France, 1859-1941) : nombreux travaux en chimie organique, défense et enseignement de la théorie atomique. Friedrich Konrad Beilstein (Allemagne puis Empire russe, 1838-1906) : test de Beilstein. Jacques Bergier (France, 1912-1978) : première synthèse revendiquée d'un élément radioactif, le polonium. Friedrich Bergius (Allemagne, 1884-1949) : prix Nobel de chimie 1931 pour ses contributions à l'invention et au développement de méthodes chimiques à haute pression (procédé Bergius). Torbern Olof Bergman (Suède, 1735-1784) : travaux en chimie inorganique. Marcellin Berthelot (France, 1827-1907) : pionnier de la thermochimie. Claude-Louis Berthollet (France, 1748-1822) : invention de l'eau de Javel. Jöns Jacob Berzelius (Suède, 1779-1848) : découverte de nombreux éléments chimiques. Pietro Biginelli (Italie, 1860-1937) : réaction de Biginelli. Joseph Black (Grande-Bretagne, 1728-1799) : travaux sur les carbonates de sodium, de magnésium et de calcium. Edmond Blaise (France, 1872-1939) : travaux sur les organométalliques Herman Boerhaave (Pays-Bas, 1668-1738) : biochimie, isolement de l'urée, développement du concept d'affinité chimique. Niels Bohr (Danemark, 1885-1962) : prix Nobel de physique 1922 pour ses travaux sur la structure de l'atome. Alexandre Borodine (Empire russe, 1833-1887) : travaux sur les aldéhydes. Carl Bosch (Allemagne, 1874-1940) : lauréat du prix Nobel de chimie 1931 pour ses contributions à l'invention et au développement de méthodes chimiques à haute pression ; catalyseurs pour la production industrielle de divers composés organiques. Pierre-Hippolyte Boutigny (France, 1798-1884) : étude de l'état sphéroïdal. Alexandre Boutlerov (Empire russe, 1828-1886) : introduction du concept de structure chimique. Robert Boyle (Irlande, 1627-1691) : thermodynamique des gaz, loi de Boyle-Mariotte. Henri Braconnot (France, 1781-1855) : étude de nombreuses substances d'origine animale et végétale. Louis de Broglie (France, 1892-1987) : prix Nobel de physique 1929 pour ses travaux sur la dualité onde-corpuscule. Joannes Brønsted (Danemark, 1879-1947) : théorie des réactions acido-basiques. Eduard Buchner (Allemagne, 1860-1917) : prix Nobel de chimie 1907 pour ses travaux en biochimie et sa découverte de la fermentation non-cellulaire. Robert Wilhelm Bunsen (Allemagne, 1811-1899) : principe des titrages iodométriques. Adolf Butenandt (Allemagne, 1903-1995) : prix Nobel de chimie 1939 pour ses travaux sur les hormones sexuelles. C Auguste Cahours (France ; 1813-1891) - Isolement des premiers chlorures d'acide Melvin Calvin (États-Unis ; 1911-1997) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1961 - Travaux sur la photosynthèse, cycle de Calvin Constantin Cândea (Roumanie ; 1887-1971) - Travaux sur les combustibles Stanislao Cannizzaro (Italie ; 1826-1910) - Réaction de Cannizzaro Georg Ludwig Carius (Allemagne ; 1829-1875) - Études sur l'oxydation Heinrich Caro (Allemagne ; 1834-1910) - Recherches sur l'indigo de la BASF. Isole l'« acide de Caro » Wallace Hume Carothers (États-Unis ; 1896-1937) - Travaux dans le domaine des matières plastiques José Casares Gil (Espagne ; 1866-1961) - Travaux sur le fluor. Réformateur de l'enseignement et de la recherche espagnols en chimie. Henry Cavendish (Royaume-Uni ; 1731-1810) - Premières mesures quantitatives précises Georges Champetier (France ; 1905-1980) - Travaux en chimie des polymères Luc Chanteloup (France ; né en 1963) - Marquage isotopique de lADN et synthèse du Paclitaxel Jean-Antoine Chaptal (France ; 1756-1832) - Procédé de chaptalisation Duc de Chaulnes (Joseph d'Albert d'Ailly, France ; 1741-1792) chimiste et naturaliste Yves Chauvin (France ; 1930-2015) - Lauréat du prix Nobel de chimie 2005 - Métathèse des oléfines Michel-Eugène Chevreul (France ; 1786-1889) - Travaux sur la saponification et les acides gras Ludwig Claisen (Allemagne ; 1851-1930) - Condensation des esters Georges Claude (France ; 1870-1960) - Éclairage au néon James Bryant Conant (États-Unis ; 1893-1978) - Travaux en chimie organique Elias James Corey (États-Unis ; né en 1928) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1990 - Synthèse de produits naturels John Warcup Cornforth (Australie ; 1917-2013) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1975 - Travaux en chimie organique Charles-Augustin Coulomb (France ; 1736-1806) - Inventeur de la loi de Coulomb en mécanique et de la loi de Coulomb en électromagnétisme Archibald Scott Couper (Royaume-Uni ; 1831-1892) - Théorie sur la liaison chimique Bernard Courtois (France ; 1777-1838) - Découverte de l'iode James Mason Crafts (États-Unis ; 1839-1917) - Réaction de Friedel-Crafts Donald J. Cram (États-Unis ; 1919-2001) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1987 - Travaux en stéréochimie William Crookes (Royaume-Uni ; 1832-1919) - Découverte du thallium Marie Curie (France ; 1867-1934) - Lauréate des prix Nobel de physique 1903 et de Chimie 1911 - Travaux sur la radioactivité Pierre Curie (France ; 1859-1906) - Lauréat du prix Nobel de physique 1903 - Piézoélectricité Robert Curl (États-Unis ; né en 1933) - Lauréat du prix Nobel de Chimie 1996 - Découverte du fullerène. Theodor Curtius (Allemagne ; 1857-1928) - Découverte de l'hydrazine D John Dalton (Royaume-Uni ; 1766-1844) - loi des proportions multiples Oscar D'Agostino (Italie ; 1901-1975) - neutrons lents Carl Peter Henrik Dam ; (Danemark ; 1895-1976) - lauréat du prix Nobel de médecine 1943 - découverte de la vitamine K John Frederic Daniell Royaume-Uni ; 1790-1845) - pile Daniell Humphry Davy (Royaume-Uni ; 1778-1820) - travaux en électrochimie Peter Debye (Pays-Bas ; 1884-1966) - lauréat du prix Nobel de chimie 1936 - théorie des moments dipolaires James Dewar (Royaume-Uni ; 1842-1923) - inventeur du vase Dewar, travaux en physique des basses températures (Luxembourg ; né en 1952) - étude des phénomènes de reconnaissance moléculaire Otto Diels (Allemagne ; 1876-1954) - lauréat du prix Nobel de chimie 1950 - synthèse diènique Edward Adelbert Doisy (États-Unis ; 1893-1986) - lauréat du prix Nobel de médecine 1943 - découverte de la vitamine K (Slovénie ; 1921-2005) - étude des solutions de polyélectrolytes Charles Dufraisse (France ; 1885-1969) - travaux sur les antioxydants Pierre Louis Dulong (France ; 1785-1838) - règle de Dulong et Petit Jean-Baptiste Dumas (France ; 1800-1884) - Londateur de l'école française de chimie organique E Philip Eaton (États-Unis ; né en 1936) - Systèmes polycycliques ultra-contraints : cubane, [5]prismane, [2.2.2]propellane, etc. Paul Ehrlich (Allemagne ; 1854-1915) - Lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine 1908 - Précurseur de la chimiothérapie Manfred Eigen (Allemagne ; né en 1927) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1967 - Théorie des hypercycles Alfred Einhorn (Allemagne ; 1856-1917) - Synthèse de la Novocaïne Emil Erlenmeyer (Allemagne ; 1825-1909) - Inventeur de la fiole conique Richard R. Ernst (Suisse ; né en 1933) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1991 - Spectroscopie RMN Albert Eschenmoser (Suisse ; né en 1925) - Sel d'Eschenmoser, fragmentation d'Eschenmoser, contraction de sulfure d'Eschenmoser, réarrangement d'Eschenmoser-Claisen (ou réarrangement d'Eschenmoser) Hans von Euler-Chelpin (Suède ; 1873-1964) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1929 - Enzyme de fermentation Henry Eyring (États-Unis ; 1901-1981) - Théorie du complexe activé F Michael Faraday (Royaume-Uni ; 1791-1867) - Loi sur l'électrolyse des solutions salines, découverte du benzène, liquéfaction de gaz, or colloïdal Hermann von Fehling (Allemagne ; 1812-1885) - Liqueur de Fehling Emil Fischer (Allemagne ; 1852-1919) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1902 - Synthèse de nombreuses purines et sucres, stéréochimie Ernst Gottfried Fischer (Allemagne ; 1754-1831) ; Tables de stœchiométrie Ernst Otto Fischer (Allemagne ; 1918-2007 ) Lauréat du prix Nobel de chimie 1973 Franz Joseph Emile Fischer (Allemagne ; 1877 - 1947) - Découverte avec Hans Tropsch du procédé Fischer-Tropsch. Hans Fischer (Allemagne ; 1881-1945) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1930 - Chimie du pyrrole Rudolph Fittig (Allemagne ; 1835-1910) - Travaux en chimie organique, découvreur du biphényle Paul J. Flory (États-Unis) ; 1910-1985) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1974 - Théorie de la polycondensation Antoine-François Fourcroy (France ; 1755-1809) - Travaux sur les sels Ernest Fourneau (France ; 1872-1949) - Fondateur de la chimie pharmaceutique française Rosalind Franklin (Royaume-Uni ; 1920-1958) - Découverte de la structure de l'ADN en 1953 Edward Frankland (Royaume-Uni ; 1825-1899) - Découvreur des organomercuriels et organoboranes Edmond Frémy (France ; 1814-1894) - Sel de Frémy Carl Remigius Fresenius (Allemagne ; 1818-1897) - Chimie analytique Ida Freund (Royaume-Uni ; 1863-1914) - Première femme professeure d'université de chimie au Royaume-Uni Charles Friedel (France ; 1832-1890) - Réaction de Friedel-Crafts Carl Julius Fritzsche (Allemagne ; 1808-1871) - découverte de l'acide anthranilique (Russie ; 1895-1976) - Théorie des réactions aux électrodes G Johan Gadolin (Finlande ; 1760-1852) - Travaux sur les oxydes d'yttrium Jean-Nicolas Gannal (France ; 1791-1852) - Fondateur de l'embaumement moderne Ludwig Gattermann (Allemagne ; 1860-1920) - Synthèse d'aldéhydes aromatiques Marc Antoine Gaudin (France ; 1804-1880) - Préparation de rubis et saphir artificiels Louis Joseph Gay-Lussac (France ; 1778-1850) - Travaux sur la dilatation des gaz Étienne-François Geoffroy (France ; 1672-1731) - Travaux en réactivité chimique Hans Geiger (Allemagne ; 1882-1945) - Inventeur du compteur Geiger Charles Gerhardt (France ; 1816-1856) - Première synthèse de l'acide acétylsalicylique ou aspirine. Willard Gibbs (États-Unis ; 1839-1902) - Équilibre dans les systèmes thermodynamiques Victor Goldschmidt (Suisse ; 1888-1947) - fondateur de la géochimie moderne Maria Goeppert-Mayer (Allemagne ; 1906-1972) - Lauréat du prix Nobel de physique pour son étude de la structure nucléaire et du noyau atomique. Michael Grätzel (Suisse ; 1944- ) - Inventeur de la cellule photovoltaïque Grätzel, professeur à l'EPFL. Victor Grignard (France ; 1871-1935) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1912 - Réactif de Grignard Robert Grubbs (États-Unis ; né en 1942) - Lauréat du prix Nobel de chimie 2005 - Catalyseur de métathèse et de polymérisation. H Fritz Haber (Allemagne ; 1868-1934) - Inventeur de l'électrode de verre, synthèse de l'ammoniac Albin Haller (France ; 1849-1925) Odd Hassel (Norvège ; 1897-1981) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1969 - Étude de la structure moléculaire. Charles Hatchett (Grande-Bretagne ; 1765-1847) - Découverte du Niobium Walter Norman Haworth (Royaume-Uni ; 1883-1950) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1937 - Travaux sur les sucres Clayton Heathcock (États-Unis ; né en 1936) - Synthèse de produits naturels Werner Heisenberg (Allemagne ; 1901-1976) - Lauréat du prix Nobel de physique 1932 - Principe d'incertitude Hermann Hellriegel (Allemagne ; 1831-1895) - Découverte de la fixation symbiotique de l'azote chez les légumineuses Louis Henry (Belgique ; 1834-1913) - Synthèse de la glycérine Dudley Robert Herschbach (États-Unis ; né en 1932) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1986 = La dynamique des processus chimiques élémentaires Gerhard Herzberg (Allemagne ; 1904-1999) ; Lauréat du prix Nobel de chimie 1971 - Spectroscopie atomique et moléculaire Germain Henri Hess (Suisse ; 1802-1850) - Précurseur de la thermochimie George de Hevesy (Hongrie ; 1885-1955) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1943 - Développement des traceurs radioactifs Jaroslav Heyrovský (République tchèque ; 1890-1967) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1959 - Polarographie (Irlande ; 1737-1818) - Travaux sur les calcaires William Higgins (Irlande ; 1762-1825) William Hillebrand (Allemagne ; 1853-1925) Dorothy Crowfoot Hodgkin (Royaume-Uni ; 1910-1994) - Lauréate du prix Nobel de chimie 1964 - Détermination de la structure de la pénicilline par diffraction de rayons X Jacobus Henricus van 't Hoff, Pays-Bas ; 1852-1911) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1901 - Cinétique chimique, équilibres chimiques, pression osmotique Roald Hoffmann (États-Unis ; né en 1937) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1981 - Mécanismes de réaction August Wilhelm von Hofmann (Allemagne ; 1818-1892) - Réarrangement de Hofmann et Élimination de Hofmann Fritz Hofmann (Allemagne ; 1866-1956) - Fabrication de caoutchoucs synthétiques I Christopher Kelk Ingold (Royaume-Uni ; 1893 - 1958) - Mécanismes de réaction J Frédéric Joliot-Curie (France ; 1900-1958) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1935 - Travaux en radioactivité Irène Joliot-Curie (France ; 1897-1956) - Lauréate du prix Nobel de chimie 1935 - Travaux en radioactivité K Paul Karrer (Suisse ; 1889-1971) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1937 - Travaux sur les pigments végétaux Friedrich Kekulé von Stradonitz (Allemagne ; 1829-1896) - Structure cyclique du benzène Morris Selig Kharasch (Ukraine ; 1895-1957) - Addition radicalaire sur les alcènes Heinrich Kiliani (Allemagne ; 1855-1945) - Chimie des hydrates de carbone Gustav Kirchhoff (Allemagne ; 1824-1887) - Lois spectroscopiques Richard Kirwan (Irlande ; 1733-1812) - Pionnier en stœchiométrie Martin Heinrich Klaproth (Allemagne ; 1743-1817) - Découverte du cérium Emil Knoevenagel (Allemagne ; 1865-1921) - Réaction de condensation des benzaldéhydes Ludwig Knorr (Allemagne ; 1859-1921) - Synthèse de pyrazolones Friedrich Kohlrausch (Allemagne ; 1840-1910) - Conductivité électrique des solutions Walter Kohn (Australie ; 1923-2016) - Propriétés électroniques des métaux Adolph Wilhelm Hermann Kolbe (Allemagne ; 1818-1884) - Travaux sur les alcools Izaak Kolthoff Pays-Bas ; 1894-1993) - « Père » de la chimie analytique Dmitri Petrowitsch Konowalow (Russie ; 1856-1929) - Théorème de Gibbs-Konovalov William Justin Kroll (Luxembourg : 1889-1973) - Procédé Kroll Harold Kroto (Royaume-Uni ; 1939-2016) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1996 - Nanotechnologie Richard Kuhn (Autriche ; 1900-1967) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1938 - Travaux sur les caroténoïdes Jean Kunckel (Allemagne ; 1630-1703) - Procédés de fabrication de verres colorés L Louis-Guillaume de Lafolie (France ; 1739-1780) - le Philosophe sans prétention Irving Langmuir (États-Unis ; 1881-1957) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1932 - Chimie des surfaces, sonde de Langmuir Antoine Lavoisier (France ; 1743-1794) - « Père » de la chimie Nicolas Leblanc (France ; 1742-1806) - Procédé Leblanc Louagie Thibault (Belgique ; 1990-...) - Théorie relative de la molécule d'eau Henry Le Chatelier (France ; 1850-1936) - Principe de Le Chatelier, équilibre chimique Louis Le Chatelier (France ; 1815-1873) - Extraction de l'alumine de la bauxite Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran (France ; 1838-1912) - Précurseur en spectroscopie, découverte de plusieurs éléments Eun Lee (Corée du Sud ; né en 1946) - Synthèses organiques Yuan Tseh Lee (Taïwan ; né en 1936) - Cinétique chimique Jean-Marie Lehn (France ; né en 1939) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1987 - Chimie supramoléculaire Primo Levi (Italie ; 1919-1987) - chimie, écrivain italien rendu célèbre par son livre Si c'est un homme Gilbert Lewis (États-Unis ; 1875-1946) - Règle de l'octet Willard Frank Libby (États-Unis ; 1908-1980) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1960 - Datation par le carbone 14 Justus von Liebig (Allemagne ; 1803-1873) - « Père » de l'industrie des engrais Joseph Lister (Royaume-Uni ; 1827-1912) - Utilisation du phénol comme antiseptique Hugh Christopher Longuet-Higgins (Royaume-Uni ; 1923-2004) - Structure des hydrures de bore Thomas Lowry (Royaume-Uni ; 1874-1936) - Théorie acide-base M Antonio Madinaveitia (Espagne ; Mexique ; 1890-1974) - Travaux sur les produits naturels et sur la synthèse des médicaments organiques Léon Malaprade (France; 1903-1982) - étude de la neutralisation de quelques polyacides minéraux, en particulier acides oxydants et acides complexes; Réaction Malaprade. Vladimir Markovnikov (Russie ; 1838-1904) - Régiosélectivité des réactions électrophiles, règle de Markovnikov Lise Meitner (Autriche ; 1878-1968) - Travaux en radioactivité Dmitri Mendeleïev (Russie ; 1834-1907) - Classification périodique des éléments John Mercer (Royaume-Uni ; 1791-1866) - Traitement chimique du coton Robert Bruce Merrifield (États-Unis ; 1921-2006) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1994 - Synthèse des peptides Julius Lothar Meyer (Allemagne ; 1830-1895) - Classification périodique Viktor Meyer (Allemagne ; 1848-1897) - Découverte du thiophène - Loi d'esthérification de Victor Meyer Luis Miramontes (Mexique ; 1925-2004) - Co-inventeur du premier contraceptif oral Henri Moissan (France ; 1852-1907) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1906 - Chimie du fluor Enrique Moles (Espagne ; 1883-1953) - Détermination des masses moléculaires Moitre d'Element : inventeur de la cuve à eau pour la récupération des gaz (États-Unis ; né en 1939) - Étude de la structure, de la fonction et du mécanisme d'action du ribosome. Henry Moseley (Royaume-Uni ; 1887-1915) - Découvre la loi de Moseley. Taher Movassaghian (Iran ; Arménie ; 1944-1987) - Travaux sur le développement des médicaments et sur la recherche en pharmacologie. voire chimie pharmaceutique. Robert Mulliken (États-Unis ; 1896-1986) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1966 - Concept d'orbitale moléculaire Victor Mills (États-Unis ; 1897-1997) — Inventeur de la couche-culotte Pampers et des chips Pringles. N (Arménie ; 1937-2002) - Travaux sur les protéines Walther Nernst (Allemagne ; 1864-1941) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1920 - Thermodynamique chimique Kyriacos Costa Nicolaou (États-Unis ; né en 1946) - Synthèse totale Alfred Nobel (Suède ; 1833-1896) - Inventeur de la dynamite Arthur Amos Noyes (États-Unis ; 1860-1936) - "Dissolution des solides" O Alexandre Oparine (Russie ; 1894-1980) - Porte-drapeau des tenants de la théorie « métabolisme d'abord » Wilhelm Ostwald (Lettonie ; 1853-1932) - Lauréat du prix Nobel de chimie de 1909 - Catalyse et équilibres chimiques, vitesse de réaction. George A. Olah (Hongrie ; 1927-2017) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1994 - Étude des carbocations Lars Onsager (Norvège ; 1903-1976) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1968 Chimie physique P Paracelse (Suisse ; 1493-1541) - alchimiste, Précurseur de la chimie pharmaceutique Rudolph Pariser (Chine ; né en 1923) - Méthode de calcul des orbitales moléculaires Pariser-Parr-Pople Blaise Pascal (France ; 1623-1662) - Mécanique des fluides Robert Ghormley Parr (États-Unis ; 1921-2017) - Chimie théorique Louis Pasteur (France ; 1822-1895) - Précurseur de la microbiologie Wolfgang Pauli (Autriche ; 1900-1958) - Lauréat du prix Nobel de physique 1945 - Principe d'exclusion de Pauli Linus Pauling (États-Unis ; 1901-1994) - Lauréat des prix Nobel de chimie 1954 et de la Paix 1962 - Théories sur la nature de la liaison chimique Anselme Payen (France ; 1795-1871) - Travaux sur les glucides William Henry Perkin (Royaume-Uni ; 1838-1907) - Découvreur de la mauvéine Charles Pedersen (États-Unis ; 1904-1989) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1987 - Études des éthers-couronnes Eugène-Melchior Péligot (France ; 1811-1890) - Isolement de l'uranium métallique Pierre Joseph Pelletier (France ; 1788-1842) - Fondateur de la chimie des alcaloïdes Théophile-Jules Pelouze (France ; 1807-1867) - Découvreur de la fonction nitrile Raffaele Piria (Italie ; 1815-1865) - Réaction de Piria Max Planck (Allemagne ; 1858-1947) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1918 - Loi spectrale du rayonnement Roy Plunkett (États-Unis ; 1910-1994) - Découvreur du teflon John Pople (Royaume-Uni ; 1925-2004) -Lauréat du prix Nobel de chimie 1998- Chimie théorique Pierre Potier (France ; 1934-2006) - Caractérisation de nombreux alcaloïdes John Polanyi (Canada ; né en 1929) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1996-Cinétique chimique Fritz Pregl (Autriche ; 1869-1930) - Microanalyse élémentaire des composés organiques Vladimir Prelog (Suisse ; 1906-1998) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1975 - Travaux en stéréochimie Joseph Priestley (Royaume-Uni ; 1733-1804) - Découvreur de l'oxygène Ilya Prigogine (Belgique ; 1917-2003) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1977 - Thermodynamique de non-équilibre Joseph Louis Proust (France ; 1754-1826) - Loi des proportions définies Q R Henri de Ruolz (France ; 1808-1887) - Inventeur de la dorure sans recours au mercure William Ramsay (Royaume-Uni ; 1852-1916) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1904 - Travaux sur les gaz rares François-Marie Raoult (France ; 1830-1903) - Travaux sur les solutions, lois de Raoult (États-Unis ; né en 1944) - Chimie organique, chimie supramoléculaire, reconnaissance moléculaire Alexandre Réformatski (Empire russe puis URSS ; 1864-1937) - Chimie organique Sergueï Réformatski (Empire russe puis URSS ; 1860-1934) - Chimie organique, réaction de Réformatski Henri Victor Regnault (France ; 1810-1878) - Propriétés thermiques des gaz, synthèse du PVC Ignacio Ribas Marqués (Espagne ; 1901-1996) - Travaux sur les alcaloïdes végétaux et l'hormone juvénile des insectes Tadeusz Reichstein (Pologne ; 1897-1996) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1950 - Synthèse de la vitamine C. Karl von Reichenbach (Allemagne ; 1788-1869) - Travaux sur les composés issus de la pyrogénation du bois de hêtre Stuart Rice (États-Unis ; né en 1932) - Chimie théorique Ellen Richards -(États-Unis ; 1842-1911) - Chimie de l'environnement. Theodore William Richards (États-Unis ; 1868-1928) - Détermination précise des masses atomiques de nombreux éléments Jeremias Benjamin Richter (Allemagne ; 1762-1807) - Loi des proportions réciproques Robert Robinson (Royaume-Uni ; 1886-1975) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1947 - Théorie de la substitution électrophile aromatique Guillaume-François Rouelle (France ; 1703-1770) - Propriétés des cristaux Hilaire-Marin Rouelle (France ; 1718-1779) - Découvreur de l'urée Frank Sherwood Rowland (États-Unis ; 1927-2012) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1995 - Travaux sur l'ozone Lavoslav Ružička (Croatie-Suisse ; 1887-1976)) Lauréat du prix Nobel de chimie 1939- Chimie des parfums, Travaux sur les terpènes Benjamin Thompson, Compte de Rumford (Royaume-Uni ; 1753-1814) - Chaleurs massiques des liquides Daniel Rutherford (Royaume-Uni ; 1749-1819) - Mise en évidence de l'azote dans l'air Ernest Rutherford (Nouvelle-Zélande ; 1871-1937) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1908 - Travaux sur la radioactivité, modèle de l'atome compact S Paul Sabatier (France ; 1854-1941) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1912 Hydrogénation catalytique Henri Sainte-Claire Deville (France ; 1818-1881) - Travaux sur l'aluminium, découvreur du toluène Traugott Sandmeyer (Suisse ; 1854-1922) - Réactions de Sandmeyer Frederick Sanger (Royaume-Uni ; 1918-2013) - Lauréat des prix Nobel de chimie 1958 et 1980 - Détermination de la structure de l'insuline Jean-Pierre Sauvage (France) - Lauréat du prix Nobel de chimie - Chimie supramoléculaire et nanomachines Carl Wilhelm Scheele (Suède ; 1742-1786) - Découverte de nombreux éléments chimiques Hugo Schiff (Allemagne ; 1834-1915) - Réactif de Schiff : fuchsine basique utilisée dans la coloration PAS (Periodic Acid - Schiff) Christian Schönbein (Allemagne ; 1790-1868) - Découverte de la nitrocellulose et de l'ozone Stuart L. Schreiber (États-Unis ; né en 1956) - Pionnier de la chimie biologique. Alexander Shulgin (États-Unis ; 1925-2014) - Travaux sur les psychotropes et psychédéliques. Peter G. Schultz (États-Unis ; né en 1956) - Travaux sur les acides aminés Richard R. Schrock (États-Unis né en 1945) - Lauréat du prix Nobel de chimie 2005 - Métathèse des oléfines Glenn Theodore Seaborg (Canada ; 1912-1999) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1951 - Découverte de nombreux éléments transuraniens Nils Gabriel Sefström (Suède ; 1787-1845) - Découverte du vanadium. Francesco Selmi (Italie ; 1817-1881) - Un des fondateurs de la chimie des colloïdes Nikolaï Semionov- (Russie ; 1896-1986) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1956 - Cinétique chimique K. Barry Sharpless (États-Unis ; né en 1941) - Lauréat du prix Nobel de chimie 2001- Étude des réactions d'oxydation stéréosélectives. Oktay Sinanoğlu (Turquie ; né en 1935-2015) - Biologie moléculaire, Chimie théorique. Zdenko Skraup (Autriche-Hongrie ; 1850-1910) - Synthèse des hétérocycles Frederick Soddy (Royaume-Uni ; 1877-1956) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1921 - Travaux sur les substances radioactives Ernest Solvay (Belgique ; 1838-1922) - Procédé Solvay Nils Gabriel Sefström (Suède ; 1787-1845) - Découverte du vanadium. Søren Sørensen (Suède ; 1868-1930) - Notion de pH (Slovénie ; né en 1938) - Chimie organique. Georg Ernst Stahl (Allemagne ; 1660-1734) - Notion de phlogistique Jean Servais Stas (Belgique ; 1813-1891) - Détermination de la masse atomique de plusieurs éléments Alphonse Seyewetz (France ; 1869-1940) - Travaux sur la photographie Hermann Staudinger (Allemagne) ; 1881-1965) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1953 - Notion de polymère, précurseur de la chimie macromoléculaire Alfred Stock (Allemagne ; 1876-1946) - Développement dans la chimie du béryllium James Fraser Stoddart (Royaume-Uni ; né en 1945) -Chimie supramoléculaire, nanotechnologie. Gilbert Stork (Belgique ; 1921-2017) - Synthèse de l'énamine James Batcheller Sumner (États-Unis ; 1887-1955) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1946 - Travaux sur les enzymes Theodor Svedberg (Suède ; 1884-1971) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1926 - Principe de l'ultracentrifugation pour la détermination de la masse moléculaire de polymères T Henry Taube (Canada ; 1915-2005) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1983 - Étude des transferts d'électrons dans les complexes métalliques Jean-Marie Tarascon Marc Tiffeneau (France ; 1873-1945) - Travaux sur les transpositions moléculaires - Louis Jacques Thénard. Découverte du silicium, de l'eau oxygénée, description de la stibine. Hervé This. Gastronomie moléculaire et ses applications : cuisine, moléculaire, cuisine note à note. Marc Tiffeneau. Réactions de transposition moléculaire. Gaston Tissandier. Aerostation Eugène Turpin (France ; 1848-1927) - Utilise la mélinite comme explosif à la place de la poudre noire U Harold Clayton Urey (États-Unis ; 1893-1981) - Lauréat de prix Nobel de chimie 1934- Travaux pionniers sur les isotopes. Otto Unverdorben (Allemagne) ; 1806-1873) - Découvreur de l'aniline en 1826. V Amand Valeur (France ; 1870-1928) - Travaux sur la spartéine (Estonie ; 1925-2015) - Complexe de Vaska d'iridium Antoine Villiers-Moriamé (France ; 1854-1932) - Travaux sur la cyclodextrine Artturi Ilmari Virtanen (Finlande ; 1895-1973) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1945 - Chimie de la nutrition Carl Voegtlin (États-Unis ; 1879-1960) - Pharmacologie des arsenicaux : découverte de l'arsénoxyde Alessandro Volta (Italie ; 1745-1827) - Électrochimie. Invention de la cellule voltaique W Johannes Diderik van der Waals (Pays-Bas ; 1837-1923) - Lauréat du prix Nobel de physique 1910 - Équation d'état des gaz John Ernest Walker (Royaume-Uni ; né en 1941) -Lauréat du prix Nobel de chimie 1997- Biologie moléculaire. Alfred Werner (Suisse ; 1866-1910) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1913 - Chimie de coordination George M. Whitesides (États-Unis ; né en 1939) - Travaux en RMN Heinrich Otto Wieland (Allemagne ; 1877-1957) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1927 - Détermination de la structure chimique de la morphine Geoffrey Wilkinson (Royaume-Uni ; 1921-1996) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1973 - Composés organométalliques Clemens Winkler (Allemagne ; 1873-1902) - Découverte du germanium Georg Wittig (Allemagne ; 1897-1987) - Lauréat du prix Nobel de chimie en 1979 - Réaction de Wittig Friedrich Wöhler (Allemagne ; 1800-1882) - Synthèse de l'urée, pionnier de la chimie organique et de la synthèse organique William Hyde Wollaston (Grande-Bretagne ; 1766-1828) - Découverte du palladium et du rhodium Robert Burns Woodward (États-Unis ; 1917-1979) - Lauréat du prix Nobel de chimie 1956 - Synthèse de la quinine et du cholestérol Kurt Wüthrich (Suisse ; né en 1938) - Lauréat du prix Nobel de chimie 2002 - Utilisation de la RMN pour l'étude des protéines Charles Adolphe Wurtz (France ; 1817-1884) - Réaction de Wurtz X (Chine né en 1962) - Travaux pionniers en microscopie moléculaire et CARS variante de la spectroscopie Raman. Y (Russie ; 1909-1995) - Chimie des alcaloïdes. Z Aleksandr Mikhaïlovitch Zaïtsev (Russie ; 1841-1910) - Découverte des sulfoxydes Ahmed Zewail (Égypte ; 1946-2016) - Lauréat du prix Nobel de chimie - Mécanismes des réactions. Voir aussi Chimie Chimiste prix Nobel de chimie Chimistes Chimistes célèbres
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Num%C3%A9ration%20japonaise
Numération japonaise
La numération japonaise est calquée sur le modèle chinois. Les sinogrammes sont d'ailleurs restés identiques dans l'écriture kanji. Le tableau ci-dessous présente les différentes façons d'écrire les nombres en japonais. Pour le chiffre 4, « し » (shi) est moins utilisé parce qu'il se prononce de la même façon que « la mort » (死). Une fois que l'on connaît ce tableau, il suffit de mettre les kanjis côte à côte pour construire les nombres. Une différence réside néanmoins dans le fait que l'on regroupe les chiffres par quatre et non par trois. Exemples : ; ; ; , littéralement « quinze myriades », et non , littéralement « cent cinquante mille ». En japonais, le mot « zéro » n'est jamais utilisé pour un entier supérieur à « 0 », et ce, au contraire du chinois qui demande l'utilisation de 零 partout où il y a un groupe de zéros, par exemple 三百零二 pour « 302 ». De même, le mot « un » n'apparait jamais devant la dizaine, la centaine ou le millier ; si « 11 » s'écrit 十一 en japonais comme en chinois, « 111 » s'écrit 百十一 en japonais (au lieu de 一百一十一 en chinois), et « » s'écrit 千百十一 en japonais (au lieu de 一千一百一十一). C'est en fait l'ancien usage chinois qui s'est conservé en japonais. Le symbole du 1 est par contre bien écrit devant le symbole de la myriade : s'écrit ainsi 一万, pas juste 万. Aujourd'hui, les chiffres arabes sont largement utilisés en langue japonaise. Les kanjis sont à comparer avec l'écriture en lettres dans les langues fondées sur un alphabet. Contrairement à la façon de lire les nombres (« dix myriades » pour « »), les nombres sont écrits comme en anglais, les chiffres étant regroupés par groupes de trois séparés par des virgules. Écriture décimale positionnelle Aujourd'hui il est commun d'utiliser les caractères de 0 à 9 comme dix chiffres de l'écriture décimale positionnelle. Cet usage est aussi commun dans la numération chinoise, même si l'on lit les numéros différemment dans les deux langues. Puissances de 10 Grands nombres Les très grands nombres sont créés en groupant les chiffres par quatre (tous les ) plutôt que par trois (tous les ) comme c'est le cas dans les pays occidentaux : Exemples (la séparation par groupes de quatre chiffres est donnée pour plus de clarté) : Dans l'utilisation moderne, les chiffres indo-arabes sont écrits comme en anglais et sont séparés par des virgules tous les trois chiffres, mais tout en utilisant pour leur énonciation la division de quatre chiffres japonais. Fractions décimales Le japonais possède aussi des chiffres pour les fractions décimales. Ils ne sont généralement plus utilisés, sauf pour noter une promotion ou des résultats sportifs. Pour représenter un taux ou une promotion, les mots suivants sont utilisés : Par exemple : Dans leur utilisation moderne, les nombres décimaux sont écrits avec le système arabe et sont lus comme des chiffres successifs. Caractères légaux Enfin, les Japonais possèdent un jeu séparé de kanjis pour les chiffres des documents légaux, afin de prévenir l'ajout d'un trait ou deux, remplaçant par exemple « 2 » par « 3 ». Ce sont : Notes Voir aussi Articles connexes Japonais Nombres dans le monde Système de numération Notation positionnelle Numération chinoise Système décimal Kanji Japonaise
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Calligramme
Calligramme
Un calligramme est un poème dont la disposition graphique sur la page forme un dessin, généralement en rapport avec le sujet du texte, mais il arrive parfois que la forme apporte un sens qui s'oppose au texte. Cela permet d'allier l'imagination visuelle à celle portée par les mots. Histoire Le , le journal satirique Le Charivari publie en couverture le verdict d'un procès intenté à son encontre. Ce texte apparait sous forme de poire, il lui était reproché précisément d'avoir caricaturé Louis Philippe sous forme de poire. C'est le poète français Guillaume Apollinaire qui est à l'origine du mot (formé par la contraction de « calligraphie » et d'« idéogramme »), dans un recueil du même nom (Calligrammes, 1918). Étymologiquement, ce mot-valise signifie dans la mesure où il reprend l'adjectif grec kallos et le nom gramma qui signifie . Il s'agissait donc pour Apollinaire d'. Il aurait ainsi déclaré parodiquement à son ami Picasso : (). Cette forme particulière de poésie est parfois nommée « poésie graphique ». Les premiers seraient dû à Simmias de Rhodes, poète grec du , en représentant une hache, un œuf et des ailes de l'amour. Raban Maur, au , compose le Liber de laudibus Sanctae Crucis, poème mystique de vingt-huit calligrammes. Rabelais, au , avait ainsi représenté sa dans le Cinquième Livre. Le calligramme suppose une lecture , car le lecteur doit chercher le sens et la direction des phrases, chose qui paraît évidente dans un texte classique. Le genre fut également pratiqué à la fin du , notamment par Edmond Haraucourt. Depuis Guillaume Apollinaire, qui réalisa les célèbres calligrammes, La Colombe poignardée et le Jet d'eau, La Cravate et la Montre ou encore Voyage, André Breton (1896-1966), poète surréaliste français, décrit un vase et son reflet dans le calligramme Pièce fausse, issu du recueil Clair de terre. Michel Leiris dévoile la vie par le biais des termes entrelacés « amour » et « mourir » dans Le Sceptre miroitant, extrait de l'ouvrage Glossaire j'y serre mes gloses (1939). Pour Jérôme Peignot, spécialiste de la typographie, le calligramme relève de quatre domaines : la littérature, la peinture, la calligraphie mais aussi la philosophie, ce qu'il développe dans son ouvrage Du calligramme, paru en 1978, Éd. du Chêne. Un calligramme a été publié par Plantu dans le journal Le Monde, en 2006, à partir de la phrase : Exemples Références Voir aussi Articles connexes Ambigramme Calligraphie Carmen figuratum Poésie concrète Poésie (typo)graphique Poésie visuelle Spatialisme Liens externes . Page « Des calligrammes » d'un site consacré à Guillaume Apollinaire. Écriture Forme poétique Art et écriture
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Conte
Conte
Le mot conte désigne à la fois un récit de faits ou d'aventures imaginaires et le genre littéraire (avant tout oral) qui relate lesdits récits. Le conte, en tant que récit, peut être court mais aussi long. Qu'il vise à distraire ou à édifier, il porte en lui une force émotionnelle ou philosophique puissante. Depuis la Renaissance, les contes font l'objet de réécritures, donnant naissance au fil des siècles à un genre écrit à part entière. Cependant, il est distinct du roman, de la nouvelle et du récit d'aventures par l'acceptation de l'invraisemblance propre au genre merveilleux, ainsi que par certains codes, comme la fameuse phrase d'introduction traditionnelle « Il était une fois ». Il y a deux pratiques du genre littéraire qu'est le conte : orale et écrite. Ces deux pratiques se différenciant par leur mode de création et de diffusion comme par leur contenu, il convient de les distinguer. Le conte est un objet littéraire difficile à définir étant donné son caractère hybride et . Le genre littéraire comme les histoires elles-mêmes font l'objet d'études convoquant des savoirs connexes, à la lumière des sciences humaines, tels que l'histoire littéraire, la sémiologie, la sociologie, l'anthropologie ou la psychanalyse. Le terme de « conte » est utilisé parfois pour désigner l'activité de conter, quel que soit le type d'histoires (épopée, légende, histoire de vie, nouvelle, etc.). Un terme, deux réalités littéraires : conte oral / conte écrit Un terme Walter Benjamin, dans son étude Le conteur - Considérations sur l’œuvre de Nicolas Leskov (1936), montre que l'art de raconter arrive à sa fin, et que la capacité d'écouter est de plus en plus limitée. La capacité d'échanger des expériences entre humains devient impossible. Ce serait parce que l'expérience humaine perd de sa valeur. Le début de ce processus a commencé, selon lui, avec la Première Guerre mondiale. Cette guerre aurait frappé de mutisme les combattants : leur expérience serait non communicable. Le vécu qui parcourt l'humanité par l'oralité est la source de toutes les conteuses anonymes. Cette source se partage en deux groupes imbriqués, chaque narrateur devant se représenter l'un et l'autre pour bien tenir l'histoire. Le premier groupe est constitué de voyageurs, le second de sédentaires. Le premier peut être une agricultrice, qui raconte les histoires et traditions du pays ; le second peut être un marin commerçant, qui raconte les histoires de l'ailleurs. L'imbrication de ses deux formes a été accomplie au Moyen Âge, grâce aux corporations : paysans et marins maîtrisaient déjà le récit, et les artisans en furent le liant, avec les maîtres sédentaires, qui portaient la première forme, et leurs apprentis itinérants, qui portaient la seconde, l'ensemble dialoguant dans la même pièce de travail. Pour Walter Benjamin, Nikolaï Leskov, écrivain aux traits clairs et simples, serait l'exemple d'un conteur du monde du voyage, qui mène un combat contre la bureaucratie orthodoxe en Russie. Ses thèmes peuvent être l'alcoolisme, la classe ouvrière ou les médecins. Par un ensemble de récits légendaires, dont souvent la figure centrale est le juste, il peint des hommes modestes qui deviennent des saints de façon presque normale. Ces récits invoquent quelques fois le merveilleux, mais ils préfèrent, pour ce qui est des croyances, rester dans un naturel solide. Cet intérêt pour les choses pratiques est le trait dominant de nombreux conteurs. Jeremias Gotthelf donne des conseils agricoles aux paysans ; Johann Peter Hebel explique des notions de physique. C'est parce que le vrai récit porte en lui son utilité ; cette utilité est tantôt une morale, tantôt une instruction pratique, tantôt une règle de vie, dans tous les cas le conteur ou la conteuse sont des personnes de bon conseil pour l'auditoire. Ce conseil est plus une proposition de suite à l'histoire que la réponse à une question. Mais cette capacité à communiquer une expérience est en train de disparaître : ce sont les forces productives qui, progressivement, éloignent le récit de la parole vivante, même si elles lui donnent une nouvelle beauté. Walter Benjamin affirme que le premier signe de phénomènes qui provoquent le déclin du récit est l'apparition du roman (littérature). Le roman se place en dehors de toute tradition orale ; une conteuse racontera sa propre expérience ou celles d'autres, alors que le romancier travaille dans la solitude, en vue d'écrire un texte qui sera imprimé, seul moyen pour lui de diffuser son œuvre. Sans imprimerie, pas de romans. Dans sa solitude, une romancière sera dans l'impossibilité d'exprimer comme exemplaire son propre vécu. Écrire un roman demande d'exacerber les vies humaines, et de développer la profonde perplexité d'un être vivant. Il n'y a plus, comme dans le conte, une expérience qui peut être utile à un autre humain, pouvant se propager de bouches en bouches. En plus du roman, une autre forme de communication affaiblit encore la vitalité des récits : l'information. L'information impose la possibilité d'une vérification rapide. Mais elle n'est souvent pas plus exacte que les contes des siècles précédents. Alors que les contes invitent au merveilleux, au dépassement, l'information reste sur la question du plausible. Les informations qui viennent à nous du monde entier débordent d'explications, de précisions infinies qui desservent ce qui pourrait être un récit. Dans un conte, si l'extraordinaire y est raconté avec précision, la psychologie n'est pas imposée, donnant la liberté à l'auditoire d'exercer son imagination, et l'histoire prend alors une amplitude hors de la portée d'une information. Le conte oral ou conte populaire Le conte oral est aussi souvent appelé conte populaire par les ethnologues et historiens(ennes) en raison de l'aspect traditionnel et communautaire qui a longtemps régi la création et la circulation de ces histoires et de l'importance qu'il a revêtue dans l'émergence des nationalismes au (référence à la notion de « peuple »). Ce type de récit fait partie de la famille de la littérature orale. Celle-ci englobe aussi l'épopée, la saga, le mythe, la devinette, la légende, le proverbe, la comptine, le mémorat, la fable, la légende urbaine, etc. Le conte est un genre narratif, contrairement à la devinette, au proverbe ou à la comptine. Il est aussi délibérément fictif, contrairement à la légende, la saga et le mémorat qui se présentent comme véridiques. Contrairement au mythe, le conte de tradition orale a pour cadre narratif principal le monde des hommes, avec son environnement animal végétal et minéral, même si, notamment dans le cas du conte merveilleux, ce monde est souvent en contact avec l'autre monde, celui des morts, des esprits, du petit peuple ou des dieux. Paul Zumthor, spécialiste des poétiques médiévales, montre que le conte traditionnel partage ses principales caractéristiques avec la poésie orale. Geneviève Calame-Griaule montre la même idée chez le peuple Dogon. Par l'oralité, le langage est formé d'une voix, cette voix vient d'un corps humain, ce corps étant dans un espace concret. Le corps est présent, même s'il est invisible : sa voix peut dépasser les limites visuelles. La voix s'inscrit à la fois dans la compréhension et l'imagination de l'auditoire, et peut aller jusqu'à susciter l'idée d'une puissance primitive, inspirant l'unité du corps et du cœur. Le temps où cette voix et ce corps interviennent est un élément clef de cette esthétique ; ce temps passé, l’œuvre ne pourra être refaite à l'identique, ne pouvant rester que dans la mémoire des êtres présents lorsqu'elle a été faite, vue et écoutée. Cependant, aucune esthétique générale n'a pu être élaborée, et nous ne pouvons construire que des descriptions particulières de certains genres de contes. Un nouvel art du spectacle ? Associée généralement aux arts oratoires et du spectacle, cette discipline artistique semble paradoxale. Alors qu'elle est vraisemblablement l'une des plus vieilles formes d'expression de l'histoire de l'humanité, elle semble très jeune en tant que pratique artistique formelle. En effet, ce n'est que depuis la seconde moitié du qu'elle intéresse les théoriciens de l'art et cherche à se structurer au même titre qu'une autre discipline artistique. Depuis les années 1970 en France, les années 1990 au Québec, avec le mouvement du renouveau du conte, le terme de conte est de plus en plus utilisé pour désigner l'art de raconter des histoires à un auditoire. Le terme de conte urbain a même émergé pour désigner un nouveau genre du conte s'appuyant sur des thématiques modernes et urbaines. Un conteur se produit au théâtre, avec une mise en scène travaillée (son, éclairage…). Le conte est pris comme une démarche artistique : il se transforme en une œuvre, en une création. Ses lieux d'exposition se diversifient : écoles, maisons de la culture, musées. Du milieu culturel émerge une organisation : formation, financement, catalogue, etc. Le conte musical, comme le Pierre et le loup de Prokovief, continue de se développer. Des conteurs ou conteuses amateurs en seraient la base, des professionnels, le sommet ; des lieux comme les maisons du conte, organisant partenariats et résidences, en seraient le ciment. Des conventions décrivent les droits d'auteur, des statuts, et se normalisent. D'autres lieux ne suivent pas le même schéma. Ainsi, au Brésil, la pratique du conte évolue en fonction d'un contexte urbain ou traditionnel. Le récit traditionnel reste attaché aux cultures populaires, par exemple des Caboclas (métis entre européen et amérindien vivant en Amazonie) ou des Ribeirinhos (peuple d'Amérique du sud vivant près des rivières). Le récit urbain se glisse dans les bouleversements des villes, avec leurs processus de partage de connaissance de vie ordinaire, et donne matière au parler courant. Ces deux types de récit coexistent au Brésil : l'industrialisation, l'exode rural, les affaiblissent, mais ne les font pas disparaître. Le conte en tant que genre écrit Nombre de ces contes véhiculés par le bouche à oreille ont fait l'objet, depuis la Renaissance, de collectes et de réécritures par des écrivains. Ces démarches figent ces histoires dans une version donnée, et les transforment en objets appartenant au domaine de la littérature écrite. Cela amène les écrivains à se détacher peu à peu des sujets, des structures et des thèmes des contes oraux dont ils s'inspirent. Le conte littéraire est alors un récit court (contrairement au roman ou à l'épopée), dans lequel les actions sont racontées (et non représentées comme au théâtre). Selon Vial, on peut qualifier de conte . Le terme de conte littéraire n'est donc pas synonyme de conte de fées ou de littérature exclusivement enfantine, contrairement à ce que son caractère volontiers fantaisiste et invraisemblable laisse souvent penser. Cette forme littéraire peut adopter des contenus très diversifiés ; elle ne vise pas nécessairement à émerveiller le lecteur, mais peut également vouloir l'édifier (conte moral, allégorique), l'effrayer (conte d'horreur), l'amuser (conte satirique), etc. Le Centre des Contes et Légendes est un Centre d'art unique en France constitué d'une scène extérieure de 300 places, deux salles de 138 et 62 places, une médiathèque, une résidence d'artistes situé dans le Château de Bernicourt à Roost-Warendin dans le département du Nord. Le chantier du Catalogue du conte populaire français se poursuit à Toulouse après collaboration au catalogue des contes-nouvelles (éds du CTHS, 2000) et publication d'un supplément au catalogue des contes merveilleux de P. Delarue et M.-L. Tenèze (PUM, 2017). Bibliographie Monographies Bruno de La Salle, Le murmure des contes, En collaboration avec Henri Gougaud, Édition Desclée Brouwer, 2002 Bruno de La Salle, Plaidoyer pour les Arts de la parole, Éditions CLiO, 2004 B. de La Salle, M. Jolivet, H. Touati, F.Cransac, Pourquoi faut-il raconter des histoires ? , Éditions Autrement, 2005 B. De la Salle, M. Jolivet, H. Touati, F. Cransac, Pourquoi faut-il raconter des histoires ? , Éditions Autrement, 2006 Bruno de La Salle, Le Conteur amoureux, Nouvelle édition augmentée, Éditions du Rocher, 2007 Nicole Belmont, Poétique du conte (essai sur le conte de tradition orale), Gallimard, 1999 Nicole Belmont, Mythe, conte et enfance, les écritures d'Orphée et de Cendrillon. Paris, L'Harmattan, 2010 Nicole Belmont et Michel Izard, édition fr. du Rameau d'or (1911-1915) de James Frazer, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1984 Nicole Belmont, Petit-Poucet rêveur, la poésie des contes merveilleux. Paris, José Corti, coll. « Merveilleux », 2017 Bernadette Bricout, La Clé des contes, Seuil, 2005 Josiane Bru et Bénédicte Bonnemason (éds.), Le conte populaire français, contes merveilleux. Supplément au catalogue de Paul Delarue et Marie-Louise Tenèze, Toulouse, PUM, coll. « Amphi 7 », 2017. René-Lucien Rousseau, L'envers des contes. Valeur initiatique et pensée secrète des contes de fées, Saint-Jean-de-Braye : Dangles, 1991, 239 p. Vladimir Propp, Morphologie du conte, Points-Seuil, Paris Vladimir Propp, Les racines historiques du conte merveilleux, Paris, Gallimard, 1983 Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, Gallimard, Paris Marie-Louise Von Franz (collaboratrice de Carl Gustav Jung), L'interprétation des contes de fées, La fontaine de Pierre, Paris Pierre Péju, La petite fille dans la forêt des contes. Pour une poétique du conte : en réponse aux interprétations psychanalytiques et formalistes. Jean-Claude Bouvier, Contes de l'écrit - contes de l'oral : l'opposition est-elle pertinente ?, Publications de l'université de Provence, Aix-en-Provence, 2003 Michel Hindenoch, Conter, un art ?, Éditions La Loupiote Docteur Serge-René Fuchet, Le Conte philosophique, Éditions collections de mémoire, 2017 Jeanne Demers, Le Conte - Du mythe à la légende urbaine. Québec Amérique, coll. « En Question » Luda Schnitzer, Ce que disent les contes, Éd. du Sorbier, 1985 Marie-Louise Tenèze, Les contes merveilleux français, recherche de leurs organisations narratives, Paris, Maisonneuve et Larose, 2004 Marie-Louise Tenèze, « Une contribution fondamentale à l’étude du folklore français : Le conte populaire français. Catalogue raisonné des versions de France et des pays de langue française d’outre-mer. Tome I », Arts et traditions populaires, n° 3-4, 1958, 289-308 Catherine Velay-Vallantin, L'Histoire des contes, Fayard, 1992 (en particulier l'Introduction : Le conteur et l'historien) Fabien Vehlmann et Frantz Duchazeau, Les Cinq Conteurs de Bagdad, Dargaud, coll. « Long courrier », 1996 Jihad Darwiche, Le conte oriental, la tradition orale au Liban, Édisud, coll. « L'espace du conte », 2001 "Le conteur - Considérations sur l’œuvre de Nicolas Leskov (1936)" (voir Nikolaï Leskov), dans Expérience et pauvreté, de Walter Benjamin, Petite Bibilothèque Payot Classiques (voir Payot et Rivages), traduction Cédric Cohen Skalli. Numéros de revue « Conte parlé, conte écrit », Études françaises, numéro préparé par Jeanne Demers et Lise Gauvin, vol. 12, nos 1-2, 1976, 177 p. (http://revue-etudesfrancaises.umontreal.ca/volume-12-numero-1-2/) Articles Pierre Gamarra, « De la théorie et de l'art du conte » in Europe, avril 1984, numéro 660, Les contes musicaux pour enfant Revues consacrées au conte La Grande Oreille, la revue des arts de la parole. Sous la dir. de Martin de la Soudière. Éditée par l'association D'une Parole à l'Autre. Cahiers de littérature orale Notes et références Voir aussi Articles connexes Tradition orale, Rondes et comptines, formulette d'élimination voir Comptine, Proverbe Sagas légendaires, Légende, Mythe Palabre, Griot Histoire enseignement Folkloristique, Folklore, Motif (folkloristique) Folklore allemand, Folklore belge, Folklore français Imaginaire Culture populaire, Art modeste Oralité Contes Liste de contes merveilleux Récit exagéré Contes Bassa Conte russe Conte occitan en Périgord Conte occitan en Lot-et-Garonne Conte (oral) Narratologie Vladimir Propp, Nicole Belmont, Claude Bremond, Paul Delarue, André Mazon, Aleksandr Nikiforov, Marie-Louise Tenèze Personnage type, Morphologie du conte, Conte-type, Motif (folkloristique) Classification Aarne-Thompson-Uther (AT, 1910), Classification Aarne-Thompson-Uther (ATU, 2004) Encyclopédie du conte, Encyclopedia Mythica, la revue Fabula Catégories Créatures du folklore populaire et Folkloristes Renouveau du conte à partir des années 1970 Liens externes « Autour de la notion de conte écrit : quelques définitions », par Jeanne Deniers et Lise Gauvin. Études françaises, vol. 12, , 1976, . CLiO Conservatoire contemporain de Littérature Orale La Grande Oreille, revue des arts de la parole Documents de références sur le conte au Québec Contes et musiques dans la cité Folklinks (Portail international de contes), par D.L. Ashliman (Université de Pittsburgh) Conte Art oratoire
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Cas grammatical
En linguistique, le cas est au sens large un trait grammatical principalement associé au nom, au pronom, à l'adjectif et au déterminant, et exprimant leur fonction syntaxique dans la proposition, ou leur rôle sémantique en rapport avec le procès exprimé par le verbe. Par exemple, l’accusatif est le cas du complément d'objet direct (fonction syntaxique) ; l’ est le cas indiquant le lieu de l’intérieur duquel on sort (rôle sémantique). Le cas ainsi défini de façon large peut s'exprimer dans les langues de trois manières : par l'ordre respectif des éléments dans la proposition ; par exemple, en français, l'élément correspondant à l'accusatif (complément d'objet direct) se place presque toujours après le verbe transitif (entre le sujet et le verbe si cet élément est un pronom personnel) ; par une adposition (préposition ou postposition) ; par exemple, en français, la préposition « avec » exprime le comitatif (accompagnement) l'instrumental (moyen) ou l'instructif (manière) ; par une variation morphologique du nom, pronom ou adjectif considéré, dans les langues flexionnelles ou agglutinantes. Elle consiste souvent en l'ajout d'un affixe ; lorsqu'il s'agit plus précisément d'un suffixe, on le nomme désinence. Le cas peut aussi s'exprimer par flexion interne. Souvent l'utilisation du mot « cas » est limitée au troisième sens, restreinte aux situations où ledit cas s'exprime morphologiquement. L'ensemble des marques casuelles forme la déclinaison des noms, des adjectifs et des pronoms. Il existe souvent plusieurs séries de tels affixes, qui répartissent les mots déclinables en plusieurs déclinaisons selon la série de marques qu'ils sont susceptibles de porter. Origine du terme La formulation du concept de cas remonte à la Grèce ancienne : c'est en effet un trait grammatical saillant du grec ancien, qui comporte cinq cas. Les premiers grammairiens grecs ont nommé « chute » l'ensemble des variations formelles susceptibles d'affecter les mots : le terme s'apparentait donc plus à la notion moderne de flexion. Ce sont les stoïciens qui ont par la suite restreint le terme à son sens actuel de flexion liée à la fonction syntaxique. Le choix de ce terme provient d'une métaphore conceptuelle des variations formelles comme déviation loin d'une position d'équilibre, assimilée à la forme habituelle de citation du mot (son lemme, en terminologie moderne). Cette position d'équilibre a reçu le nom de ou « cas direct » (correspondant au nominatif), les autres formes étant dénommées « cas oblique ». Cette terminologie subsiste encore de nos jours pour décrire certains systèmes à deux cas. Les termes spécifiques à chaque cas n'ont été introduits que plus tard. Les grammairiens latins ont rendu la notion dans leur langue par un calque lexical : cāsus « chute », et ajouté, selon une métaphore semblable, le terme de dēclīnātiō, littéralement « inclinaison ». D'autres langues ont suivi le même exemple, telles l'allemand avec Fall (à côté de Kasus), le tchèque avec pád, etc. Hiérarchie des cas Dans la typologie linguistique, la hiérarchie des cas désigne un ordre de cas grammaticaux . Si une langue a un cas particulier, elle a également tous les cas inférieurs à ce cas particulier. Pour le dire autrement, si une langue n'a pas de cas particulier, il est également peu probable qu'elle développe des cas supérieurs à ce cas particulier. Cette théorie a été développée par le linguiste australien Barry Blake. Sa théorie s'inspire de l'approche du linguiste italien Guglielmo Cinque. La hiérarchie est la suivante: Nominatif < Accusatif Ergatif < Génitif < Datif < Locatif < Ablatif Instrumental < Comitatif < autres Ce n'est cependant qu'une tendance générale. De nombreuses formes d'allemand central comme le colologien ou le luxembourgeois ont un cas datif mais n'ont pas de génitif. Dans les noms irlandais, le nominatif et l'accusatif sont tombés ensemble, et le cas datif est resté séparé dans certains paradigme. L'irlandais a également un cas génitif et vocatif. En pendjabi, l'accusatif, le génitif et le datif ont fusionné en un cas oblique, mais la langue conserve toujours les cas vocatifs, locatifs et ablatifs. Le vieil anglais avait un cas instrumental mais non un locatif ou prépositionnel. Blake soutient qu'il est "douteux que la hiérarchie puisse être étendue beaucoup plus loin" mais suggère que les cas les plus courants non répertoriés dans la hiérarchie sont les cas comitatifs, téléologiques, allatifs, perlatifs et comparatifs. Les systèmes casuels et leur évolution Le nombre de cas dans les langues qui le marquent dans leur morphologie est extrêmement variable. Dans le cas le plus simple, certaines ne distinguent que deux cas : c'est par exemple le cas de l'ancien français, du hindi, du pachto, de l'abkhaze. À l'inverse, les langues daghestaniennes ont typiquement des systèmes de plusieurs dizaines de cas, qui marquent très précisément un grand nombre de relations spatiales. Les systèmes casuels sont susceptibles de varier au cours de l'évolution des langues. Ils ont souvent tendance à s'éroder au cours du temps : l'évolution phonétique crée des homonymies qui amènent des syncrétismes de cas ainsi que le développement d'autres moyens de distinguer les fonctions grammaticales, ce qui peut aboutir à la perte complète des déclinaisons. C'est une évolution fréquente chez les langues indo-européennes. L'indo-européen commun avait huit cas : nominatif, vocatif, accusatif, génitif, datif, ablatif, instrumental et locatif, que les langues filles ont eu tendance à perdre peu à peu. Le sanskrit conservait les huit cas, mais les langues indo-aryennes modernes les ont fortement réduits, souvent à un système à deux cas : direct et oblique. Les langues slaves ont en général conservé sept cas, les emplois de l'ablatif ayant été repris par le génitif. En russe, le vocatif est moribond. En latin, l'ablatif a absorbé l'instrumental, le locatif ne subsiste que pour certains termes géographiques et le vocatif se confond souvent avec le nominatif. En grec ancien, il ne reste que cinq cas, les mêmes qu'en latin moins l'ablatif, dont les emplois ont été repris par le génitif. Le passage du grec ancien au grec moderne a vu la disparition du datif. Les langues germaniques anciennes avaient quatre cas : nominatif, accusatif, génitif, datif (avec parfois des restes de vocatif et d'instrumental). Dans les langues modernes, ils ne se sont conservés tels quels qu'en islandais, en féroïen et en allemand ; encore le génitif est-il couramment supplanté en allemand moderne par des tournures au datif. En ancien français et en ancien occitan, il ne reste de la déclinaison latine que deux cas, le cas sujet (fusion du nominatif et du vocatif) et le cas régime (fusion des quatre autres cas). En français et en occitan modernes, le cas régime a pratiquement fini par absorber le cas sujet. Les autres langues romanes avaient perdu leur déclinaison dès leurs premières attestations, à l'exception du roumain. Dans toutes cependant, les pronoms conservent des vestiges de déclinaison, par exemple qui (sujet) que (complément d'objet direct ou attribut), etc. Les langues sémitiques donnent un autre exemple de réduction d'une déclinaison. Elles possédaient à l'origine trois cas : nominatif, accusatif, génitif, bien représentés en akkadien et en arabe classique. Ils se sont beaucoup réduits dans les dialectes arabes modernes et ont entièrement disparu en hébreu et en araméen. Inversement, une langue peut développer de nouveaux cas, souvent par univerbation de prépositions ou de postpositions avec le substantif, l'adjectif ou l'article dont elles indiquaient la fonction grammaticale. Ce processus est typique des langues agglutinantes, et s'observe notamment dans l'histoire des langues ouraliennes (finnois ou hongrois, par exemple). Certaines langues indo-européennes ont également connu pareille évolution, comme les langues tokhariennes, le vieux lituanien ou l'ossète. Liste de cas Un cas n'a pas de signification dans l'absolu, il s'inscrit dans un système grammatical propre à la langue considérée ; des cas de même dénomination peuvent donc recouvrir des fonctions syntaxiques quelque peu divergentes d'une langue à l'autre. Dans de nombreuses langues, certains cas sont susceptibles d'exprimer plusieurs fonctions : on parle alors de syncrétisme. L'appellation des cas peut aussi varier selon les traditions grammaticales. La liste ci-dessous ne doit donc être prise qu'à titre indicatif. Les typologues recourent fréquemment à une subdivision fonctionnelle des cas en trois groupes : les cas centraux indiquent les différents actants, c'est-à-dire les groupes nominaux dont la présence est régie (et parfois requise) par la valence du verbe ; les cas locaux expriment les différentes variétés de complément circonstanciel de lieu ; les autres cas indiquant les circonstants forment un groupe résiduel sans dénomination bien fixée. Cas centraux Ce sont les cas les plus répandus, en ce qu'ils marquent les constituants fondamentaux de la proposition. Certaines langues ne possèdent que ce type de cas, et marquent les circonstants par l'usage secondaire de certains cas centraux ou l'intervention d'adpositions. L'inventaire des cas centraux d'une langue est directement lié à sa structure d'actance, c'est-à-dire la façon dont elle organise le marquage des différents actants par rapport aux différents types de verbes, en particulier selon leur transitivité. Cas locaux Les cas locaux expriment en premier lieu les différentes possibilités de complément circonstanciel de lieu, mais ont souvent des fonctions figurées exprimant l'état, le temps, la cause, le but, l'attribution ou la possession. Les langues à déclinaisons diffèrent considérablement quant à leur façon d'exprimer le lieu. Certaines ont des systèmes complexes de cas locaux, variant selon plusieurs paramètres : c'est par exemple le cas du basque, des langues daghestaniennes et de la plupart des langues ouraliennes. Pour ces dernières, on peut établir le tableau récapitulatif suivant : La nomenclature dépend quelque peu des traditions descriptives : certains noms d'application spécifique dans les langues à nombreux cas locaux peuvent s'employer dans un sens plus large dans des langues qui en ont moins. D'autres langues n'ont pas du tout de cas locaux, exprimant plutôt le lieu par un usage secondaire de cas centraux éventuellement associé à l'emploi d'adpositions : c'est par exemple le cas du grec ancien, où l'accusatif exprime le lieu où l'on va, le génitif le lieu d'où l'on vient et le datif le lieu où l'on est. Il est enfin des systèmes mixtes : ainsi le sanskrit a un locatif pour le lieu où l'on est et un ablatif pour le lieu d'où l'on vient, mais utilise l'accusatif pour le lieu où l'on va (à côté de son rôle principal de marqueur de l'objet) ; le turc a également un locatif et un ablatif mais utilise le datif pour le lieu où l'on va. Autres cas Circumessif : cas exprimant la position autour de quelque chose . Maléfactif : cas indiquant le détriment d'un objet ou d'une personne dû à une action. Il est présent dans certaines langues africaines . Temporel : cas exprimant une date — utilisé par exemple en hongrois. Exemples Latin Le latin possède un système de six cas (plus un locatif résiduel restreint à certains noms de lieu). C'est une langue flexionnelle où les marques de cas sont amalgamées en une désinence à celles de nombre et de genre et forment plusieurs séries, traditionnellement réparties en cinq déclinaisons. Le tableau ci-dessus illustre les principaux de leurs emplois, appliqués aux noms amīca « amie » (nom féminin de la première déclinaison) et amīcus « ami » (nom masculin de la deuxième déclinaison) au singulier. Les désinences sont soulignées en gras. Arabe L'arabe littéral a un système à trois cas (ce qui correspond bien à son système de trois voyelles). Annexes Notes Références Bibliographie Ivan G. Iliev. On the Nature of Grammatical Case... (Case and Vocativeness) On the Nature of Grammatical Case... Voir aussi Articles connexes Fonction syntaxique Rôle sémantique Trait grammatical : Genre Nombre Déclinaison Grammaire des cas Liens externes Fonction syntaxique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Comitatif
Comitatif
En linguistique, le comitatif (parfois dénommé sociatif ou associatif) est un cas grammatical exprimant l'accompagnement. Il s'exprime en français au moyen de la préposition avec. Exemple : « Il est allé au cinéma avec son amie. » Dans certaines autres langues plus synthétiques, comme le hongrois, le finnois, l'estonien, le japonais, le mongol et beaucoup de langues australiennes, le comitatif s'exprime au moyen d'une désinence (comme -ga en estonien après la forme du génitif au singulier ou celle du partitif au pluriel, -val/-vel en hongrois) et remplit également d'autres fonctions (notamment celle de l'instrumental). En finnois En finnois, ce cas (-ine, une forme a priori plurielle) est en passe de tomber en désuétude, et s'il est universellement compris, n'est plus vraiment productif et tend à ne se retrouver que dans des expressions figées : miehet vaimoineen ↔ les hommes avec leurs femmes. Il est remplacé par l'utilisation de la postposition kanssa (avec), qui fonctionne comme un clitique et n'obéit donc pas dans la plupart des cas aux lois de l'harmonie vocalique typiques du finnois. Ce phénomène de désuétude touche aussi d'autres cas, comme l'abessif ou l'instructif. La désinence doit porter un suffixe possessif. Ex : Hän tuli parhaine ystävineen. = « Il/elle est venu(e) avec son (sa/ses) meilleur(e/s) ami(e/s). » En letton En letton, le sens comitatif est exprimé par la préposition ar et le cas instrumental (« instrumentālis »). Les désinences sont semblables, au singulier à celles de l'accusatif, et au pluriel à celles du datif : ar brāli (avec le frère), ar brāļiem (avec les frères). En mongol En mongol classique, la marque du comitatif -luγa / -lüge sert également à indiquer le passé perfectif (s'emploie typiquement à la fin des récits), mais il n'est pas clair s'il s'agit de la grammaticalisation de la marque casuelle ou d'une coïncidence. En portugais En portugais, le comitatif est exprimé par la contraction de la préposition com (avec) avec la forme latine du comitatif : comigo (com+mecum), contigo (com+tecum), consigo, connosco et convosco (Eu vou convosco ao cinema. Je vais au cinéma avec vous''.) En tamoul En tamoul, le suffixe associatif ஓடு (ōṭu) ou உடன் (uṭaṇ, formel) est ajouté au nom ou au pronom. Notes et références Cas grammatical
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chinois
Chinois
Chinois ou chinois peut désigner : un citoyen de la Chine, membre d'une des ethnies de Chine, tout particulièrement l'ethnie majoritaire des Han ; plus rarement, un citoyen de Taïwan (État principalement peuplé par les descendants des Chinois qui ont fui la Chine continentale au moment de l'instauration du régime communiste en 1949 par Mao Zedong), mais plus couramment appelé « Taïwanais « ; une citoyenneté chinoise ; une personne relevant de la diaspora chinoise — Han ou non — mais n'étant pas forcément citoyen chinois ; une personne d'origine asiatique à la Réunion, un Chinois ; une des nombreuses langues chinoises, principalement représentées par le mandarin, langue officielle à Taïwan et en Chine, le wu (shanghaïais/上海话, hangzhouhua/杭州话,wenzhouhua/温州话…), le cantonais (guangdonghua/广东话), le minnanhua (taïwanais/台湾话 et cháoshānhuà/潮汕话, également appelé chaozhouhua/潮州话, ou diojiu (retranscrit teochew) par les locuteurs), le chinois classique ; une des écritures chinoises, utilisées pour les langues Han, comme les Hanzi (souvent appelés sinogrammes en français), ou d'autres langues de Chine ; un ustensile de cuisine comparable à une passoire, mais avec une forme conique de chapeau chinois ; un gâteau alsacien ou allemand composé de brioche et de crème pâtissière ; une liqueur préparée à partir du fruit du bigaradier. Articles connexes Catégorie Langue chinoise Liste des langues chinoises Climat chinois Mandarin (langue) Boutique chinois
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptologie
Cryptologie
La cryptologie, étymologiquement la « science du secret », ne peut être vraiment considérée comme une science que depuis peu de temps. Elle englobe la cryptographie — l'écriture secrète – et la cryptanalyse – l'analyse de cette dernière. La cryptologie est un art ancien et une science nouvelle : un art ancien car les Spartiates l'utilisaient déjà (la scytale) ; une science nouvelle parce que ce n'est un thème de recherche scientifique académique, c'est-à-dire universitaire, que depuis les années 1970. Cette discipline est liée à beaucoup d'autres, par exemple l'arithmétique modulaire, l'algèbre, la théorie de la complexité, la théorie de l'information ou encore les codes correcteurs d'erreurs. Histoire Les premières méthodes de chiffrement remontent à l’Antiquité et se sont améliorées, avec la fabrication de différentes machines de chiffrement, pour obtenir un rôle majeur lors de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale. Cryptographie La cryptographie se scinde en deux parties nettement différenciées : d'une part la cryptographie à clef secrète, encore appelée symétrique ou bien classique ; d'autre part la cryptographie à clef publique, dite également asymétrique ou moderne. La première est la plus ancienne, on peut la faire remonter à l'Égypte de l'an 2000 av. J.-C. en passant par Jules César ; la seconde remonte à l'article de W. Diffie et M. Hellman, New directions in cryptography daté de 1976. Toutes deux visent à assurer la confidentialité de l'information, mais la cryptographie à clef secrète nécessite au préalable la mise en commun entre les destinataires d'une certaine information : la clef (symétrique), nécessaire au chiffrement ainsi qu'au déchiffrement des messages. Dans le cadre de la cryptographie à clef publique, ce n'est plus nécessaire. En effet, les clefs sont alors différentes, ne peuvent se déduire l'une de l'autre, et servent à faire des opérations opposées, d'où l'asymétrie entre les opérations de chiffrement et de déchiffrement. Bien que beaucoup plus récente et malgré d'énormes avantages – signature numérique, échange de clefs... – la cryptographie à clef publique ne remplace pas totalement celle à clef secrète, qui pour des raisons de vitesse de chiffrement et parfois de simplicité reste présente. À ce titre, signalons la date du dernier standard américain en la matière, l'AES : décembre 2001, ce qui prouve la vitalité encore actuelle de la cryptographie symétrique. Dans le bestiaire des algorithmes de chiffrement, on peut citer : pour les systèmes symétriques, le DES, l'AES, Blowfish, IDEA, etc. pour les systèmes asymétriques, le RSA, DSA-DH, ElGamal, les courbes elliptiques, etc. Cryptanalyse Le pendant de cette confidentialité se trouve dans la cryptanalyse. Évidemment, depuis l'existence de ces codes secrets, on a cherché à les casser, à comprendre les messages chiffrés bien que l'on n'en soit pas le destinataire légitime, autrement dit décrypter. Si la cryptanalyse du système de César est aisée (un indice : les propriétés statistiques de la langue, en français, le e est la lettre la plus fréquente), des systèmes beaucoup plus résistants ont vu le jour. Certains ont résisté longtemps, celui de Vigenère (Le traité des secrètes manières d'écrire 1586) par exemple, n'ayant été cassé par Charles Babbage qu'au milieu du . D'autres, bien que n'ayant pas de faille exploitable, ne sont plus utilisés car ils sont à la portée des puissances de calcul modernes. C'est le cas du DES avec sa clef de 56 bits jugée trop courte car elle peut être trouvée par recherche exhaustive (force brute). Dans un bestiaire de la cryptanalyse, il faudrait presque passer chaque système en revue — non seulement chaque système, mais aussi chaque mise en œuvre : à quoi sert la meilleure porte blindée si le mur qui la soutient est en contreplaqué ? Cela dit, si l'on veut vraiment citer quelques techniques, on a : la cryptanalyse différentielle, Biham et Shamir (le S de RSA), 1991, systèmes symétriques ; la cryptanalyse linéaire, Matsui, 1994, systèmes symétriques ; la factorisation, seul vrai moyen de déchiffrer RSA à l'heure actuelle ; la force brute, c'est-à-dire l'essai systématique de toutes les clefs possibles ; et d'autres encore. Autres facettes de la cryptologie La confidentialité n'est que l'une des facettes de la cryptologie. Elle permet également : lauthentification ou l'authentification forte d'un message : l'assurance qu'un individu est bien l'auteur du message chiffré ; la non-répudiation est le fait de s'assurer qu'un contrat ne peut être remis en cause par l'une des parties ; l'''intégrité : on peut vérifier que le message n'a pas été manipulé sans autorisation ou par erreur ; la preuve à divulgation nulle de connaissance — par exemple d'identité —, on peut prouver que l'on connaît un secret sans le révéler ; et autres, dont lanonymat et la mise en gage. Pour l'essentiel, c'est la cryptographie à clef publique qui fournit les bases nécessaires à ces aspects de la cryptologie. Une arme de guerre La cryptologie a très longtemps été considérée comme une arme de guerre. Au , Énée le Tacticien, un général grec, y consacre un chapitre dans Commentaires sur la défense des places fortes. On peut aussi citer le siège de la Rochelle, où Antoine Rossignol (1600 - 1682) décrypte les messages que les huguenots assiégés tentent de faire sortir. Richelieu y apprend ainsi que les huguenots sont affamés et attendent la flotte anglaise. Celle-ci trouvera à son arrivée la flotte française, prête au combat, ainsi qu'une digue bloquant l'accès au port. Autre exemple, la Première Guerre mondiale, où le Room 40 — service du chiffre britannique — s'illustre tout particulièrement en décryptant un télégramme envoyé en janvier 1917 de Berlin à l'ambassadeur allemand à Washington, qui devait le retransmettre au Mexique. Ils apprennent ainsi que l'Allemagne va se lancer dans une guerre sous-marine totale et demande une alliance militaire, devant permettre au Mexique de récupérer le Nouveau-Mexique, le Texas et l'Arizona. Les Britanniques pouvaient transmettre directement ces renseignements aux États-Unis, mais ils auraient ainsi révélé aux Allemands l'interception et la mise à jour de leur code. Ils préfèrent donc envoyer un espion récupérer le message destiné aux Mexicains, faisant ainsi croire à une fuite côté Mexique. Le télégramme en clair se retrouve publié dans les journaux américains le mars 1917. À la suite de cela, le président Wilson n'a pas de mal à obtenir l'accord du congrès, les États-Unis entrent en guerre. Ces exemples illustrent bien pourquoi les gouvernements sont prudents quant à l'utilisation de moyen cryptographique. Philip Zimmermann en a fait l'expérience lorsqu'il a mis à disposition son logiciel de messagerie sécurisée, Pretty Good Privacy (PGP), en 1991. Violant les restrictions à l'exportation pour les produits cryptographiques, PGP a été très mal accueilli par le gouvernement américain qui a ouvert une enquête en 1993 — abandonnée en 1996, peu avant que le gouvernement Clinton ne libéralise grandement, à l'aube de l'ère du commerce électronique, l'usage de la cryptographie. Aspects juridiques En France, depuis la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN), l'usage de la cryptologie est libre. Néanmoins, l'article 132-79 du code pénal prévoit que lorsqu'un moyen de cryptologie a été utilisé pour préparer ou commettre un crime ou un délit, ou pour en faciliter la préparation ou la commission, le maximum de la peine privative de liberté encourue est relevé. Les dispositions pénales ne sont toutefois pas applicables à l'auteur ou au complice de l'infraction qui, à la demande des autorités judiciaires ou administratives, leur a remis la version en clair des messages chiffrés ainsi que les conventions secrètes nécessaires au déchiffrement. Des logiciels de chiffrement avec une fonction de déni plausible permettent d'échapper à l'aggravation des peines (ex : FreeOTFE et TrueCrypt). Références Annexes Bibliographie Ouvrages historiques Cours de cryptographie du général Marcel Givierge, 1925 Éléments de cryptographie du commandant Roger Baudouin, 1939 Ouvrages contemporains L'Art du secret, Pour la science, dossier hors-série, juillet-octobre 2002. La Guerre des codes secrets, de D. Kahn, Interéditions, 1980 (trad. de The Codebreakers) Handbook of Applied Cryptography, de A. J. Menezes, P. C. van Oorschot et S. A. Vanstone, CRC Press, 1996, en ligne Le Décryptement de A. Muller, PUF, 1983 (cryptanalyse des systèmes « traditionnels ») Les Écritures secrètes de A. Muller, PUF, 1971 (présentation des systèmes « traditionnels ») Cryptologie, une histoire des écritures secrètes des origines à nos jours de Gilbert Karpman, éditions Charles Lavauzelle 2006 Codage, cryptologie et applications de Bruno Martin, éditions PPUR 2004 Théorie des codes (Compression, chiffrement, correction)'' de J.-G. Dumas, J.-L. Roch, E. Tannier et S. Varrette, éditions Dunod 2007 Articles connexes Liens externes Ars Cryptographica Étude des messages secrets de l'Antiquité à nos jours, et cours de cryptologie Cours et logiciels en téléchargement FAQ sur la longueur des clefs Algorithmes sans limitation de longueur de clef FAQ en français du forum Usenet sci.crypt Forum Usenet francophone consacré à la cryptologie Exemple de nombreux messages chiffrés réels présents sur des groupes de discussions Usenet ACrypTA, cours, exercices, textes, liens concernant la cryptologie Algorithmique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Augustin%20Coulomb
Charles-Augustin Coulomb
Charles-Augustin Coulomb, né le à Angoulême et mort le à Paris, est un officier, ingénieur et physicien français. Il est passé à la postérité pour la formulation précise des lois du frottement solide, et pour l'invention du pendule de torsion, dynamomètre de précision qui lui permit de formuler la loi d'attraction entre solides électrisés. Biographie Charles-Augustin Coulomb (ou Charles-Augustin de Coulomb<ref>« Charles de Coulomb », larousse.fr. « Charles-Augustin de Coulomb », britannica.com. « Charles-Augustin de Coulomb », nationalmaglab.org. « Scientist of the Day - Charles-Augustin de Coulomb », lindahall.org. « Charles de Coulomb », biography.com. « Charles Augustin De Coulomb », thefamouspeople.com. « Charles-Augustin de Coulomb Facts », softschools.com. </ref>) est le fils d'Henry Coulomb, inspecteur des domaines royaux originaire de Montpellier, et de Catherine Bajet. Il étudie à Paris au collège des Quatre-Nations, bien que sa famille n'appartienne pas à strictement parler à l'aristocratie. Les cours de mathématiques de Pierre Charles Le Monnier le décident à se détourner de la médecine. Déshérité, il rejoint la famille de son père à Montpellier et participe de 1757 à 1759 aux travaux de l'académie de cette ville, dirigée par le mathématicien Augustin Danyzy. Avec l'approbation de son père, il rentre à Paris en 1759 pour assister aux cours de l'institut préparatoire dirigé par l'abbé Camus, et réussit le concours d'entrée à l'École du génie de Mézières. À sa sortie de l'école en 1761, il est d'abord commis au levé des cartes côtières de Bretagne, puis envoyé en mission à la Martinique en 1764 pour participer sous les ordres du lieutenant-colonel de Rochemore à la construction du fort Bourbon car, à la suite de la guerre de Sept Ans, la colonie française est désormais isolée au milieu des possessions anglaises et espagnoles. Coulomb travaille huit années à diriger les travaux, y contracte des fièvres tropicales, mais réalise aussi plusieurs expériences sur la résistance des maçonneries et la tenue des murs d'escarpe (soutènements), qui lui sont inspirées par les idées de Pieter van Musschenbroek sur le frottement. Rapatrié en 1772 avec le grade de capitaine, il tente de renouer avec la carrière scientifique en adressant à l'Académie des sciences un mémoire rapportant l'ensemble de ses recherches, Essai sur une application des règles de maximis et de minimis à quelques problèmes de Statique relatifs à l'Architecture (1773). Coulomb y emploie le calcul différentiel pour étudier la flexion des poutres, la poussée des remblais sur les murs de soutènement, l'équilibre des voûtes en maçonnerie. Coulomb est affecté successivement à Cherbourg (1774-1776), à Besançon (1777-79) et à Rochefort (1779-1780), où il est chargé de la réparation du fort de l'île d'Aix. En collaboration avec l'arsenal de Rochefort, il fait réaliser diverses expériences sur les cordages et obtient en 1781 le prix de l'Académie des sciences sur la détermination des lois du frottement et de la roideur (raideur) des cordes, distinction qui est suivie de son élection à l'Académie. Choisi en tant qu'expert pour l'extension du port de Saint-Malo, il est nommé à la suite de son rapport intendant des eaux et fontaines de France sur la recommandation du comte d'Angiviller en 1784, puis promu en 1786 lieutenant-colonel. La Révolution ne met sa position en péril qu'à partir de 1791. Sous la Terreur, il se réfugie prudemment avec son collègue Jean-Charles de Borda dans la région de Blois, abandonnant ses biens à Paris. Il rentre dans la capitale sous le Directoire et, les quatre dernières années de sa vie, il occupe à la demande de Bonaparte le poste d'inspecteur général de l'instruction publique, sous le ministère Fourcroy. Œuvres Ingénieur de formation, il est surtout physicien. Il publie sept traités sur l'électricité et le magnétisme, et d'autres sur le phénomène de torsion, les frottements solides Expérimentateur très rigoureux, pratiquement toutes ses recherches expérimentales ont été sanctionnées favorablement et intégrées sans grande modification à la physique classique et à l'ingénierie mécanique : lois du frottement, poussée des terres sur les murs de soutènement, « roideur » des câbles, stabilité des voûtes. Ses recherches sur le travail mécanique, humain et animal, préfigurent les études de Gaspard de Prony et au-delà, préparent le taylorisme. Son Mémoire sur le service des officiers du corps du génie (1776) a été mis à profit par le comte de Saint-Germain pour réorganiser cette arme à la fin des années 1780. Coulomb est toutefois surtout connu pour les expériences historiques qu'il a réalisées à l'aide d'une balance de torsion appelée « balance de Coulomb » pour déterminer la force qui s'exerce entre deux charges électriques (loi portant son nom). Membre de l'Académie des sciences, on a de lui des Mémoires et des Recherches sur les moyens d'exécuter sous l'eau des travaux hydrauliques, 1779. Hommages On a donné son nom à l'unité de charge électrique, le coulomb. Son nom est inscrit sur la tour Eiffel. Un timbre postal, d'une valeur de 0,20 + 0,10 franc, le représentant avec sa balance de torsion a été émis le avec une oblitération premier jour le à Angoulême. En 1970, l'Union astronomique internationale a donné le nom de Coulomb à un cratère lunaire. Un lycée d'Angoulême (lycée général technologique et professionnel), porte son nom. Un buste de Charles Coulomb (œuvre du sculpteur roumain Radu Marcel Moraru) se trouve devant les locaux des laboratoires de recherche de l'Institut universitaire de technologie d'Angoulême. Il s'agit d'un don fait par le professeur Radu Munteanu, recteur de l'université technique de Cluj-Napoca (Roumanie), pour témoigner de la pérennité du partenariat scientifique entre les deux établissements. Un laboratoire de physique porte son nom à Montpellier. Bibliographie C.-A. Coulomb Théorie des machines simples (1821), impr. Bachelier, Paris, réimpr. facsimilé, éd. Blanchard, 2002 . Stephen Timoshenko, History of Strength of Materials, 1956. Sylvie Provost, « Charles Coulomb. La précision de l’ingénieur », dans Aventures scientifiques. Savants en Poitou-Charentes du (J. Dhombres, dir.), Les éditions de l’Actualité Poitou-Charentes, Poitiers, 1995 , . C.-A. Coulomb, « Mémoires », dans Collection de mémoires relatifs à la physique, , 1821. Stewart Gillmor, Coulomb and the Evolution of Physics and Engineering in Eighteenth-Century France'', Princeton, Princeton University Press, 1971. Notes et références Liens externes @.Ampère et l'histoire de l'électricité Ingénieur militaire français Chimiste français Histoire de l'électricité Membre de l'Académie des sciences (France) Physicien français du XVIIIe siècle Théoricien de la plasticité Savant dont le nom est inscrit sur la tour Eiffel Naissance en juin 1736 Naissance à Angoulême Décès en août 1806 Décès à Paris Décès à 70 ans Naissance en Angoumois Éponyme d'un objet céleste Éponyme d'une unité de mesure
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Commodore%2064
Commodore 64
Le Commodore 64 est un ordinateur personnel conçu par Commodore Business Machines Inc. en 1982, sous l'égide de Jack Tramiel. Il fut la première machine vendue à plusieurs millions d'exemplaires (de 17 à 25 millions selon les estimations), et il reste le modèle d'ordinateur personnel le plus vendu à ce jour, selon le Livre Guinness des records. Description Le Commodore 64 utilise un microprocesseur 8 bits 6510 (un dérivé proche du 6502 qui a la possibilité de gérer des banques de mémoires en les amenant à la demande dans l'espace d'adressage du processeur) et dispose de 64 kilooctets de mémoire vive. Au Royaume-Uni, il a rivalisé en popularité avec le ZX Spectrum et a tiré bénéfice d'un clavier de taille normale et de puces graphiques et son plus avancées. La puce graphique, , fournit 16 couleurs, huit sprites, des capacités de défilement (scrolling), et deux modes graphiques bitmap. Le mode texte standard fournit 40 colonnes, comme la plupart des modèles PET de Commodore. La puce sonore, SID, a trois voix, plusieurs formes d'ondes, modulations sonores et capacités de filtrage. Elle est très avancée pour son époque. Son concepteur, Bob Yannes, sera le cofondateur de la société de synthétiseur Ensoniq. Le BASIC incorporé n'offre pas un moyen facile d'accéder aux capacités graphiques et sonores avancées de la machine ; les utilisateurs doivent donc utiliser les commandes PEEK et POKE pour adresser directement la mémoire afin d'obtenir le résultat escompté, ou alors utiliser des extensions comme Simon's BASIC, ou encore programmer directement en assembleur. Les limitations extrêmes de ce BASIC, la nécessité d'avoir à se documenter afin de rechercher des informations machines proches du système (puce audio, puce vidéo) pour afficher des graphiques, pouvoir jouer de la musique et créer des sons, la lourdeur d'utiliser les instructions PEEK et POKE en BASIC sur des programmes importants, tout ceci a sans doute conduit les programmeurs de l'époque à basculer très rapidement du BASIC au langage assembleur, bien plus rapide et offrant davantage de possibilités, ce qui peut expliquer en partie le très fort engouement autour de cette machine et la qualité supérieure des jeux et démos dessus, comparativement à d'autres micro-ordinateurs de la même époque. Ceci étant dit, Commodore possédait une meilleure implémentation du BASIC, mais choisit finalement de vendre le C64 avec le même BASIC 2.0 utilisé dans le VIC-20 de peur que le C64 ne fasse chuter les ventes du PET/CBM. Le C64 hérite des machines CBM et du VIC-20 un port utilisateur programmable (6522) et un port série propriétaire fonctionnant sur un principe proche de l'IEEE-488 et permettant de brancher (et d'adresser) des périphériques, en particulier une ou plusieurs unités de mono-disquettes de 1540 (lecteur de disquette du VIC-20), 1541 et 1542. Il y eut un modèle portable avec lecteur de disquette et écran intégrés, mais sans le port du lecteur de cassette. Avec cet ordinateur est (probablement) apparue une culture underground informatique connue sous le nom de scène démo. Historique Commodore tente en 1984 de remplacer le C64 par le Commodore Plus/4, qui offre un affichage plus haut en couleur, une meilleure implémentation du BASIC (V3.5) et quatre logiciels (traitement de texte, tableur, gestionnaire de fichier et graphisme) implantés en mémoire morte. Cependant, il manque à ce modèle les capacités de sprite, et il propose des capacités sonores en retrait, une bibliothèque de logiciels quasi inexistante et surtout une absence de compatibilité avec les logiciels du C64. Malgré un prix d'achat attractif ( à sa sortie), le Commodore Plus/4 est un échec. Des ordinateurs plus performants arrivant sur le marché, comme le successeur du C64, le Commodore 128 (fin 1985), entièrement compatible, Commodore positionne le C64 comme un ordinateur d'entrée de gamme, baissant son prix de façon notable. En 1986, est lancé le Commodore 64C, qui est fonctionnellement identique à l'original, mais avec un design extérieur remodelé dans l'esprit plus « moderne » du C128. Le C64C était souvent fourni avec le système d'exploitation graphique GEOS. Les derniers jeux officiels pour Commodore 64 se sont vendus jusqu'en 1994. Pendant l'été 2004, après une absence sur le marché de près de 10 ans, (propriétaire de la marque Commodore depuis 1997) annonce un C64-Direct-to-TV, une console-joystick basée sur le C64 avec 30 titres préprogrammés en ROM, selon un principe similaire aux mini-consoles basées sur l'Atari 2600 et l'Intellivision, qui avaient eu un succès plutôt modeste auparavant. Le C64 reste toujours employé, particulièrement pour la musique. Ses programmes peuvent être utilisés sur des machines plus récentes au moyen d'un émulateur ; certains jeux sont disponibles sur le service de la Console Virtuelle de la console Wii. Renouveau du Commodore 64 En 2011, une société basée en Floride a mis en vente un « Commodore 64 » reprenant le boîtier d'origine et compatible PC. En 2017, Retro Games Ltd. annonce une réédition du Commodore 64, « The C64 Mini », une version miniaturisée de l'ordinateur personnel, dont la distribution doit être assurée par Koch Media. Celle-ci est basée sur le processeur Allwinner A20, comporte 256 Mo de RAM, 256 Mo de flash pour le système et, pour la connectique, un port HDMI, ainsi 2 ports USB, le clavier intégré étant ici uniquement représentatif, mais ne fonctionnant pas. Spécifications techniques Processeur MOS Technology 6510 (un dérivé du 6502) cadencé à (PAL) / (NTSC) 64 Ko de Mémoire vive (38 Ko disponible pour les programmes BASIC par défaut ; 2 Ko de mémoire vidéo de caractère) ou 320 Ko (avec Commodore 1764 256 Ko) avec l'Unité d'extension mémoire, cependant, seulement 64 Ko sont directement accessibles, l'unité destinée principalement à GEOS) 20 Ko de ROM (8 Ko BASIC 2.0, 8 Ko Noyau, 4 Ko de caractères générés, produisant deux ensembles de 2000 caractères) Puce graphique VIC-II MOS 6567/8567 (NTSC) MOS 6569/8569 (PAL) Modes « texte » : -40×25 caractères de 8×8 pixels 2 couleurs chacun parmi 16. -40×25 demi-résolution caractères de 4×8 pixels 4 couleurs chacun parmi 16 (39x24 en mode scrolling). Le mode texte bénéficie du scrolling hard pixel par pixel. La grande majorité des jeux type arcade redéfinissaient les caractères pour en faire l’équivalent des « tuiles » des consoles. Avec les sprites hard, on s'approche grandement des techniques utilisé par les consoles 8 bits type NES et SMS. Modes « graphiques » bitmap : en 320x200 chaque bloc de 8*8 peut avoir 2 couleurs parmi les 16 (mode graphique notamment utilisé pour les jeux 3D fil de fer, par exemple Elite) en 160×200 chaque bloc de 4*8 peut avoir 4 couleurs parmi les 16. les 16 couleurs sont noir, blanc, rouge, cyan, violet, vert, bleu, jaune, orange, marron, rouge clair, gris foncé, gris moyen, vert clair, bleu clair, gris clair. Puce sonore SID MOS Technology 6581/8580 (Son) Son : 3 voix ADSR-programmable sur 9 octaves Jeux vidéo La popularité et les capacités graphiques et sonores avancées du Commodore 64 lui ont permis d'accueillir plusieurs milliers de jeux vidéo. 50 jeux parmi les plus appréciés : Airborne Ranger Alter Ego: Male Version Archon: The Light and the Dark Armalyte Bard's Tale, The: Tales of the Unknown Barry McGuigan World Championship Boxing Blue Max Boulder Dash Bruce Lee Bubble Bobble California Games Creatures 2: Torture Trouble Defender of the Crown Elite Emlyn Hughes International Soccer Fort Apocalypse Great Giana Sisters, The Gunship HERO: Helicopter Emergency Rescue Operation Hyper Sports IK+ Impossible Mission Infernal Runner International Karate Katakis Last Ninja, The Last Ninja 2 Leaderboard Golf Maniac Mansion Mayhem in Monsterland MicroProse Soccer M.U.L.E. Newcomer Paradroid Pirates! Pitstop II Project Firestart Rainbow Islands Samurai Warrior: The Battles of Usagi Yojimbo Skate or Die! Space Taxi Summer Games Summer Games 2 Turrican Turrican II: The Final Fight Ultima IV: Quest of the Avatar Winter Games Wasteland Wizard of Wor World Games Zak McKracken and the Alien Mindbenders Notes et références Annexes Article connexe CBterm Liens externes Commodore 64 Mania - Chaine Youtube Française 100% consacrée au Commodore 64 CommodoreHDCovers - Site de pochettes de jeux/Astuces/Blog iDoC64 - Documentations Françaises en rapport avec le Commodore 64. C64.com - Programmes, Démos pweighill - Commodore 64 Type-In Program Books in the GameBase64 Collection Ordinateur 8 bits Microprocesseur 6510 Produit lancé en 1982 Produit arrêté en 1994 Ordinateur personnel Commodore Ordinateur personnel des années 1980
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptographie%20asym%C3%A9trique
Cryptographie asymétrique
La cryptographie asymétrique est un domaine de la cryptographie où il existe une distinction entre des données publiques et privées, en opposition à la cryptographie symétrique où la fonctionnalité est atteinte par la possession d'une donnée secrète commune entre les différents participants. La cryptographie asymétrique peut être illustrée avec l'exemple du chiffrement à clef publique et privée, qui est une technique de chiffrement, c'est-à-dire que le but est de garantir la confidentialité d'une donnée. Le terme asymétrique s'applique dans le fait qu'il y a deux clefs de chiffrement (que l'utilisateur qui souhaite recevoir des messages fabrique lui-même), telles que si l'utilisateur utilise une première clef dans un algorithme dit « de chiffrement », la donnée devient inintelligible à tous ceux qui ne possèdent pas la deuxième clef, qui peut retrouver le message initial lorsque cette deuxième clef est donnée en entrée d'un algorithme dit « de déchiffrement ». Par convention, on appelle la clef de déchiffrement la clef privée et la clef de chiffrement la clef publique. La clef qui est choisie privée n'est jamais transmise à personne alors que la clef qui est choisie publique est transmissible sans restriction. Ce système permet deux choses majeures : chiffrer le message à envoyer : l'expéditeur utilise la clef publique du destinataire pour chiffrer son message. Le destinataire utilise sa clef privée pour déchiffrer le message de l'expéditeur, garantissant la confidentialité du contenu ; s'assurer de l'authenticité de l'expéditeur : L'expéditeur utilise sa clef privée pour chiffrer un message que le destinataire peut déchiffrer avec la clef publique de l'expéditeur ; c'est le mécanisme utilisé par la signature numérique pour authentifier l'auteur d'un message. Historique Concept Le concept de cryptographie à clef publique — autre nom de la cryptographie asymétrique — est généralement attribué à Whitfield Diffie et à Martin Hellman qui l'ont présenté au public à la en 1976, puis publié quelques mois plus tard dans . Le concept aurait cependant été découvert indépendamment par d'autres chercheurs à la même époque. Ralph Merkle aurait fait la même découverte à la même époque, même si ses articles ne furent publiés qu'en 1978. Mise en œuvre Dans leur article de 1976, W. Diffie et M. Hellman n'avaient pas pu donner l'exemple d'un système à clef publique, n'en ayant pas trouvé. Il fallut attendre 1978 pour avoir un exemple donné par Ronald Rivest, Adi Shamir et Leonard Adleman, le RSA, abréviation tirée des trois noms de ses auteurs. Les trois hommes fondèrent par la suite la société . Le système Merkle-Hellman est généralement considéré comme la première réalisation pratique d'un système de chiffrement à clef publique, il a cependant été prouvé non sûr par Shamir en 1982. Recherches secrètes du GCHQ Parallèlement aux recherches publiques, les services du chiffre britannique (GCHQ, ) auraient mené des recherches secrètes aboutissant à des concepts et outils de chiffrement asymétrique dès la première moitié des années 1970 : James Ellis, du GCHQ aurait proposé le concept avant Hellman et Diffie; Clifford Cocks aurait décrit dès 1973 ce qu'on appelle l'algorithme RSA ; Malcolm J. Williamson aurait inventé un protocole d'échange de clef très proche de celui de Diffie et de Hellman dès 1974. Ces découvertes n'auraient été rendues publiques par le GCHQ qu'en 1997. Fonctionnement Principe général La cryptographie asymétrique, ou cryptographie à clef publique est fondée sur l'existence des fonctions à sens unique et à brèche secrète. Les fonctions à sens unique sont des fonctions mathématiques telles qu'une fois appliquées à un message, il est extrêmement difficile de retrouver le message original. L'existence d'une brèche secrète permet cependant à la personne qui a conçu la fonction à sens unique de décoder facilement le message grâce à un élément d'information qu'elle possède, appelé clef privée. Supposons qu'Alice souhaite recevoir un message secret de Bob sur un canal susceptible d'être écouté par un attaquant passif Eve : Alice transmet à Bob une fonction à sens unique pour laquelle elle seule connait la brèche secrète ; Bob utilise la fonction transmise par Alice pour chiffrer son message secret ; Alice réceptionne le message chiffré puis le décode grâce à la brèche secrète ; Si Eve réceptionne également le message alors qu'il circule sur le canal public, elle ne peut le décoder, même si elle a également intercepté l'envoi de la fonction à sens unique, car elle n'a pas connaissance de la brèche secrète. La terminologie classiquement retenue est : pour la fonction à sens unique : « clef publique » ; pour la brèche secrète : « clef privée ». En pratique, sont utilisées des fonctions de chiffrement classiques, les termes « clef publique » et « clef privée » correspondant alors à des paramètres employés pour ces fonctions. Fonctionnement pratique Alice souhaite pouvoir recevoir des messages chiffrés de n'importe qui. Diffusion des clefs publiques Elle génère alors une valeur à partir d'une fonction à sens unique et à brèche secrète à l'aide d'un algorithme de chiffrement asymétrique (liste ici), par exemple RSA. Alice diffuse à tout le monde la fonction pour coder les messages (notée clef publique) mais garde secrète la fonction de décodage (notée clef privée). Chiffrement L'un des rôles de la clef publique est de permettre le chiffrement ; c'est donc cette clef qu'utilisera Bob pour envoyer des messages chiffrés à Alice. L'autre clef — l'information secrète — sert à déchiffrer. Ainsi, Alice, et elle seule, peut prendre connaissance des messages de Bob. La connaissance d'une clef ne permet pas de déduire l'autre. Authentification de l'origine D'autre part, l'utilisation par Alice de sa clef privée sur le condensat d'un message, permettra à Bob de vérifier que le message provient bien d'Alice : il appliquera la clef publique d'Alice au condensat fourni (condensat chiffré avec la clef privée d'Alice) et retrouve donc le condensat original du message. Il lui suffira de comparer le condensat ainsi obtenu et le condensat réel du message pour savoir si Alice est bien l'expéditeur. C'est donc ainsi que Bob sera rassuré sur l'origine du message reçu : il appartient bien à Alice. C'est sur ce mécanisme notamment que fonctionne la signature numérique. Analyse fonctionnelle Analogies Le coffre-fort Le chiffrement : Alice a choisi un coffre-fort. Elle l'envoie ouvert à Bob, et en garde la clef. Lorsque Bob veut écrire à Alice, il y dépose son message, ferme le coffre, il n'a pas besoin de la clef pour cela, et le renvoie à Alice. À sa réception, seule Alice peut ouvrir le coffre, puisqu'elle seule en possède la clef, à supposer le coffre inviolable, et que personne ne puisse refaire la clef. L'authentification ou la signature : Alice place un message dans le coffre-fort qu'elle ferme avec sa clef privée avant de l'envoyer à Bob. Si Bob parvient à ouvrir le coffre à l'aide de la clef publique d'Alice (dont il dispose), c'est que c'est bien le coffre fermé par Alice puisque la clef de Bob ne permet d'ouvrir que les coffres fermés par Alice. Bob est donc certain que c'est bien Alice qui y a placé le message. La boîte à deux serrures Une autre analogie envisageable serait d'imaginer une boîte avec deux serrures différentes. Lorsque l'on ferme la boîte d'un côté, seule la clef correspondant à l'autre serrure permet l'ouverture de la boîte et vice-versa. Une des clefs est privée et conservée secrète, l'autre est dite publique et un exemplaire peut-être obtenu par quiconque souhaite utiliser la boîte. Pour chiffrer un message Bob prend la boîte, y place son message, et la ferme à l'aide de la clef publique. Seul le détenteur de la clef privée permettant d'accéder à l'autre serrure, Alice en l'occurrence, sera en mesure de rouvrir la boîte. Pour signer un message, Alice le place dans la boîte et ferme celle-ci à l'aide de sa clef privée. Ainsi n'importe qui ayant récupéré la clef publique pourra ouvrir la boîte. Mais comme la boîte a été fermée par la clef privée, cette personne sera assurée que c'est bien Alice, seule détentrice de cette clef, qui aura placé le message dans la boîte et fermé ladite boîte. Inconvénients et limites En contrepartie de leurs propriétés spécifiques, les chiffrements asymétriques sont globalement moins performants que leurs équivalents symétriques : les temps de traitement sont plus longs et, pour un niveau de sécurité équivalent, les clefs doivent être beaucoup plus longues. Si le chiffrement asymétrique permet de se prémunir des écoutes passives (eavesdrop), la transmission initiale de la clef publique sur un canal non sécurisé expose à des attaques de l'homme du milieu. Pour se prémunir contre ce risque on fait généralement appel à une infrastructure à clefs publiques. Articulation avec le chiffrement symétrique La cryptographie asymétrique répond à un besoin majeur de la cryptographie symétrique : le partage sécurisé d'une clef entre deux correspondants, afin de prévenir l'interception de cette clef par une personne tierce non autorisée, et donc la lecture des données chiffrées sans autorisation. Les mécanismes de chiffrement symétrique étant moins coûteux en temps de calcul, ceux-ci sont préférés aux mécanismes de chiffrement asymétrique. Cependant toute utilisation de clef de chiffrement symétrique nécessite que les deux correspondants se partagent cette clef, c'est-à-dire la connaissent avant l'échange. Ceci peut être un problème si la communication de cette clef s'effectue par l'intermédiaire d'un medium non sécurisé, « en clair ». Afin de pallier cet inconvénient, on utilise un mécanisme de chiffrement asymétrique pour la seule phase d'échange de la clef symétrique, et l'on utilise cette dernière pour tout le reste de l'échange. Applications Mécanismes d'authentification Un inconvénient majeur de l'utilisation des mécanismes de chiffrement asymétriques est le fait que la clef publique est distribuée à toutes les personnes : Bob, Carole et Alice souhaitant échanger des données de façon confidentielle. De ce fait, lorsque la personne possédant la clef privée, Alice, déchiffre les données chiffrées, elle n'a aucun moyen de vérifier avec certitude la provenance de ces données (Bob ou Carole) : on parle de problèmes d'authentification. Afin de résoudre ce problème, on utilise des mécanismes d'authentification permettant de garantir la provenance des informations chiffrées. Ces mécanismes sont eux aussi fondés sur le chiffrement asymétrique dont le principe est le suivant : Bob souhaite envoyer des données chiffrées à Alice en lui garantissant qu'il en est l'expéditeur. Bob crée une paire de clefs asymétriques : il définit une clef privée et diffuse librement sa clef publique (notamment à Alice) Alice crée une paire de clefs asymétriques : elle définit une clef privée et diffuse librement sa clef publique (notamment à Bob) Bob effectue un condensat de son message « en clair » puis chiffre ce condensat avec sa clef privée Bob chiffre une seconde fois son message déjà chiffré avec la clef publique d'Alice Bob envoie alors le message chiffré à Alice Alice reçoit le message chiffré de Bob (mais qu'un tiers, par exemple Ève, pourrait intercepter) Alice est en mesure de déchiffrer le message avec sa clef privée. Elle obtient alors un message lisible sous forme de condensat. Eve quant à elle ne peut pas déchiffrer le message intercepté de Bob car elle ne connait pas la clef privée d'Alice. En revanche Alice n'est pas sûre que le message déchiffré (sous forme de condensat) est bien celui de Bob Pour le lire, Alice va alors déchiffrer le condensat (chiffré avec la clef privée de Bob) avec la clef publique de Bob. Par ce moyen, Alice peut avoir la certitude que Bob est l'expéditeur. Dans le cas contraire, le message est indéchiffrable et elle pourra présumer qu'une personne malveillante a tenté de lui envoyer un message en se faisant passer pour Bob Cette méthode d'authentification utilise la spécificité des paires de clefs asymétriques : si l'on chiffre un message en utilisant la clef publique, alors on peut déchiffrer le message en utilisant la clef privée ; l'inverse est aussi possible : si l'on chiffre en utilisant la clef privée alors on peut déchiffrer en utilisant la clef publique. Certificats La cryptographie asymétrique est également utilisée avec les certificats numériques, celui-ci contenant la clef publique de l'entité associée au certificat. La clef privée est quant à elle stockée au niveau de cette dernière entité. Une application des certificats est par exemple la mise en œuvre d'une infrastructure à clefs publiques (PKI) pour gérer l'authentification et la signature numérique d'une entité, par exemple un serveur web (Apache avec le module SSL par exemple), ou simplement un client souhaitant signer et chiffrer des informations à l'aide de son certificat de la façon décrite dans les sections précédentes. Sécurité Un chiffrement symétrique au moyen d'une clef de propose 2128 (~ 3,4 1038) façons de chiffrer un message. Un pirate qui essaierait de déchiffrer le message par la force brute devrait les essayer une par une. Pour les systèmes à clef publique, il en va autrement. Tout d'abord les clefs sont plus longues (par exemple 2048 bits minimum pour RSA) ; en effet, elles possèdent une structure mathématique très particulière (on ne peut pas choisir une suite de bits aléatoire comme clef secrète, par exemple dans le cas du RSA, seuls les nombres premiers sont utilisés). Certains algorithmes exploitant cette structure sont plus efficaces qu'une recherche exhaustive sur, par exemple, . Ainsi, dans le cas de RSA, le crible général des corps de nombres est une méthode plus efficace que la recherche exhaustive pour la factorisation. Il faut noter le développement actuel de la cryptographie utilisant les courbes elliptiques, qui permettent (au prix d'une théorie et d'implémentations plus complexes) l'utilisation de clefs nettement plus petites que celles des algorithmes classiques (une taille de étant considérée comme très sûre actuellement), pour un niveau de sécurité équivalent. Dans son édition du 6 septembre 2013, le journal The Guardian affirmait que la NSA était capable de déchiffrer la plupart des données chiffrées circulant sur Internet. De nombreuses sources ont cependant indiqué que la NSA n'avait pas mathématiquement cassé les chiffrements mais s'appuierait sur des faiblesses d'implémentation des protocoles de sécurité. Notes et références Annexes Bibliographie . . . . . . . . . . . Articles connexes Cryptographie hybride Infrastructures à clefs Publiques (PKI) Authentification Authentification forte Alice et Bob Signature numérique Chiffrement Chiffrement fondé sur l'identité Chiffrement par attributs Liste d’algorithmes de cryptographie asymétrique RSA, le plus utilisé d'entre eux Cryptosystème de ElGamal Cryptosystème de Merkle-Hellman Logiciels de cryptographie asymétrique ou PGP, logiciel existant en versions payante et gratuite (aux fonctionnalités plus réduites). ou GPG ou GnuPG, version Libre (open-source) et gratuite de PGP. OpenSSL (Open Secure Socket Layer), version libre et gratuite permettant, notamment, de développer des fonctionnalités à base de chiffrement asymétrique. Acid Cryptofiler, logiciel développé par la Délégation Générale pour l'armement pour un usage gouvernemental. Liens externes . . .
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cor%C3%A9en
Coréen
Le coréen est une langue parlée en Corée, dans les districts frontaliers de la République populaire de Chine (Yanbian) et dans les communautés émigrées (notamment au Japon, en Chine (Pékin, Shandong), en Russie, en Australie, aux États-Unis, en France, etc.), et est la langue officielle de la Corée du Nord et de la Corée du Sud. La classification du coréen est encore controversée. La plupart des linguistes le considèrent comme un isolat, tandis que d'autres le regroupent dans une hypothétique famille altaïque. Quelques similitudes avec le japonais ont été relevées. L’alphabet qui sert à écrire le coréen est le hangeul, créé au et devenu officiel au ; les hanja (sinogrammes employés dans cette langue) sont également utilisés, une assez grande partie du lexique étant d’origine chinoise (du moins hors du vocabulaire courant). La langue s'étend sur un territoire comparable à celui de l'Italie, environ carrés, dont environ carrés pour les deux Corées réunies, environ carrés pour la préfecture chinoise de Yanbian (province de Jilin) et le reste en partie sur trois autres provinces chinoises. Système d’écriture Le coréen utilisait les « hanja » (prononciation coréenne du mot chinois hanzi désignant les caractères chinois han — souvent nommés « sinogrammes » en français — très proches de ceux utilisés sous la Chine impériale, en République de Chine (Taïwan) et République populaire de Chine, au Japon, à Singapour, ou encore autrefois au Vietnam) du au début du . Depuis le début du l'écriture chinoise est remplacée par une écriture propre à la Corée et appelée hangeul. Il s'agit d'un alphabet créé vers 1443 sous Sejong le Grand, puis interdit à partir de 1504 par son successeur, Yeonsangun ; ces caractères seront donc interdits pour la majeure partie de la période Joseon (1392 – 1910), avant d'être réhabilités en 1894 et officialisés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, en Corée du Sud, les milieux universitaires continuent d’employer la graphie combinant les deux systèmes d’écriture, en utilisant les hanja pour la notation des mots d’origine chinoise. Contrairement aux caractères chinois, le hangeul est une écriture phonétique à démarcation syllabique, chaque caractère hangeul représente donc une syllabe, elle-même composée de deux à quatre lettres, qui représentent chacune un phonème. L’alphabet hangeul comprend : ( et ). Il est utilisé en regroupant les lettres par syllabes occupant des blocs carrés, à raison de 2 à par syllabe. La forme des consonnes correspond à la morphologie des organes de phonation, celle des voyelles utilise trois symboles d’origine taoïste (c'est-à-dire le point ou trait court, le trait vertical et le trait horizontal, qui représentent respectivement le Soleil, l’Homme et la Terre). Le coréen moderne s’écrit avec des espaces entre les mots, contrairement à d’autres langues comme le chinois ou le japonais. La ponctuation coréenne a recours aux signes de la ponctuation occidentale, utilisés toutefois de façon beaucoup plus parcimonieuse qu’en Occident. Traditionnellement, le coréen s’écrivait en colonnes de haut en bas, disposées de droite à gauche (comme le chinois traditionnel), mais il est désormais écrit en rangées de gauche à droite, disposées de haut en bas (sauf en poésie où le format traditionnel est parfois conservé). Grammaire, syntaxe et usages Le coréen étant une langue agglutinante, son système est très différent de celui du français. La langue suit la typologie SOV c’est-à-dire « Sujet Objet Verbe ». De plus le déterminant se place avant le mot qu’il détermine. Il n’y a ni article, ni genre, ni nombre ; les verbes ne se conjuguent pas selon les personnes (je, tu, il…) mais ils intègrent de nombreuses déterminations, comme l’aspect, le temps, ou le degré de politesse ; des particules invariables indiquent la fonction du mot dans la phrase. Les connecteurs entre deux propositions sont intégrés au verbe de la première proposition à connecter. Les degrés de politesse sont souvent exprimés en coréen par les suffixes ajoutés au verbe ; ils expriment différentiellement le respect et l’humilité. Lexique Le vocabulaire de base du coréen lui est propre, cependant une grande partie des termes plus spécifiques est d’origine chinoise, on parle alors de mot sino-coréen. Les estimations vont de 60 % à 70 % de termes sino-coréens. Certains mots ont aussi une origine mongole en raison de la proximité linguistique et historique des deux langues (langues altaïques) et des invasions de la Corée par les Mongols (), d’autres ont une origine sanskrite à la suite de l’introduction du bouddhisme en Corée par les moines chinois (quatrième siècle). Plus récemment des mots d’origine japonaise ou provenant de langues occidentales (principalement l'anglais depuis la guerre de Corée), mais également, à moindre mesure, l'allemand, le français ou d'autres langues européennes) sont apparus. En Corée du Nord, l’influence de ces langues est beaucoup moins importante. Les emprunts du coréen au français Un certain nombre de mots français sont entrés dans le vocabulaire coréen, avec généralement des évolutions liées aux contraintes de la phonétique coréenne, fortement liées à son système d'écriture. Ce sont notamment des termes du domaine culinaire comme (bageteu) (baguette), etc. Il s’agit aussi de mots du domaine culturel qui sont passés du français au coréen par l'intermédiaire de l'anglais : (angkoreu) (encore, avec le sens de bis, au théâtre), (debwi) (début, s’agissant du premier concert d’un chanteur ou de la première apparition sur scène ou à l’écran d’une actrice ou d’un acteur), (sinema) (cinéma), (nubel bageu) (nouvelle vague), (abang-gareudeu) (avant-garde). Des termes politiques français sont également entrés dans le vocabulaire coréen par l'intermédiaire de la langue anglaise, tels que (kudeta) (coup d’État), (nobeulriseu obeulije) (noblesse oblige), (peuroletaria) (prolétariat), et (rejiseutangseu) (résistance). Enfin, des mots exprimant les sentiments sont également entrés dans le vocabulaire coréen, tels que (melangkkoli) (mélancolie) () et (rangde bu) (rendez-vous) (ce dernier terme est exclusivement employé, comme en anglais, pour désigner un rendez-vous amoureux). Les emprunts du français au coréen Le français a emprunté directement des termes culinaires des plats coréens, comme kimchi (plat à base de piments et de légumes lacto-fermentés, notamment du chou chinois), bibimbap (d’un mot coréen signifiant « mélange », de « riz cuit » pap, de viande et de légumes) et bulgogi (dont le sens littéral est « viande » kogi (grillée sur le) « feu » bul, comme pour les grillades que nous faisons sur un barbecue). Cependant certains plats coréens connus par leur version turco-mongole, comme le tartare de bœuf ont conservé le nom donné par les occidentaux aux turco-mongols. Le français a également adopté le terme chaebol en référence aux conglomérats industriels sud-coréens ; on conserve généralement l'appellation coréenne des entreprises de ce pays. Les pratiquants du sport coréen taekwondo sont également au contact d'expressions coréennes, aussi bien pour décrire les techniques que lors du combat. Par exemple, le combat commence lorsque l'arbitre déclare shijak (signifiant « départ, début, commencement » en coréen). Les emprunts du coréen à l'anglais De nombreux mots sont empruntés à la langue anglaise tels que ; sweater : (seuweteo), coat : (koteu), coffee : (keopi), computer : (keompyuteo) et des expressions tel que "Thank you" ou "Alright" car ils décrivent principalement des objets ou des habitudes d'origine non asiatique. Les noms coréens en chinois En raison de l'utilisation historique de l'écriture chinoise han par les Coréens, les Chinois prononcent généralement les noms communs ou propres coréens de la même manière que les hanja se prononcent en chinois (il est fait de même pour les kanji japonais). Par exemple : Samsung : coréen : 삼성 (Samseong) ; . Corée (autrefois unifiée (1897 – 1910), aujourd'hui du Nord, ou la péninsule géographique) : coréen 조선 (Joseon) ; . Corée du Sud : coréen : 한국 (Hanguk) ; . Dialectes L’aire géographique du coréen se partage en correspondant chacune à un parler, au Dongbei, principalement Sud-Est de la province du Jilin et Est de celle du Liaoning (République populaire de Chine) à l’île de Jeju. Dans chacune des deux Corées, un parler a été choisi comme langue officielle. La péninsule est extrêmement montagneuse, et le « territoire » de chaque parler correspond étroitement aux frontières naturelles entre les différentes régions géographiques. La plupart des noms des parlers correspondent par conséquent aux régions qu’ils représentent. Il y a intercompréhension plus ou moins grande entre tous ces parlers, en fonction de la distance, à l’exception de celui de l’île de Jeju. Les parlers de la péninsule ne sont donc pas tous des dialectes. Deux parlers officiels : Le parler de Gyeonggi - Séoul est le parler officiel en Corée du Sud. Le parler de Pyongan - Pyongyang est le parler officiel de la Corée du Nord et est parlé à Pyongyang, la région de Pyongyang, et la province de Chagang. Autres parlers : Le parler de Chungcheong est utilisé dans la région de Chungcheong en Corée du Sud, y compris dans la ville de Daejeon. Le parler de Gangwon est employé dans la province de Gangwon, à cheval sur la Corée du Nord et la Corée du Sud. Le parler de Gyeongsang est employé dans la région de Gyeongsang (Yeongnam) en Corée du Sud, y compris dans les villes de Busan, de Daegu et d’Ulsan. Le parler de Hamgyong est employé dans la région de Hamgyeong et la province de Yanggang en Corée du Nord. Le parler de Hwanghae est pratiqué dans la région de Hwanghae en Corée du Nord. Le parler de Jeolla est employé dans la région de Jeolla (Honam) en Corée du Sud, y compris la ville de Gwangju. Le parler de Jeju est parlé sur l’île de Jeju, et un peu sur la côte sud-ouest de la Corée du Sud. Il s’agit d’un véritable dialecte, qui n’est pas compréhensible pour les locuteurs natifs de la péninsule. Prononciation Différence entre le nord et le sud À la suite de la séparation de la Corée en deux, des différences sont apparues entre le coréen parlé en Corée du Sud et celui parlé en Corée du Nord. Ces différences sont notables au niveau de la prononciation, de l’écriture, de la grammaire, du vocabulaire. Il faut spécifier aussi l'apport de mots nouveaux étrangers : surtout anglais pour la Corée du Sud et chinois et russes pour la Corée du Nord ; et plus spécifiquement ceux utilisés pour désigner les nouvelles technologies (internet, technologies numériques, etc.) absentes au Nord, partiellement ou totalement. Plus généralement, le coréen parlé en Corée du Nord est resté presque identique à celui parlé en 1945. Face à l'isolement, la langue parlée au nord ne suit pas les évolutions de celle du sud. À noter aussi les différences d'accent : plus rude et plus tonal au nord, plus proche des langues dites ouralo-altaïques et plus proche de l'accent japonais au sud. La langue coréenne évolue donc très rapidement des deux côtés de la frontière, et les médias ne manquent pas d'en faire l'écho, en constatant les différences de langage et de vocabulaire des réfugiés du nord qui sont pris en charge après leur passage au sud. L'accent nord-coréen et les variantes de vocabulaires surprennent au sud. Souvent, on confond un réfugié nord-coréen avec un réfugié ou travailleur immigré chinois qui peine à s'exprimer correctement en coréen (du sud), alors que cette même personne parle un coréen proche de celui parlé dans toute la péninsule avant 1945. De plus, un langage de courtoisie est né au Sud pour s'adapter à l'univers capitaliste des entreprises, et ses codes, et qui ressemble aux codes de communications des Japonais en entreprises, ce qui est inconnu en Corée du nord, où les valeurs restent celles de l'ancien voisin soviétique, au temps de l'URSS. Enfin, la diaspora coréenne, installée en grande partie dans des pays où l'anglais est la langue officielle, contribue grandement au changement de la langue en Corée du Sud. Au nord, l'apport du chinois ou du russe est, lui, finalement plutôt marginal, ce qui s'explique du fait que le pays soit fermé et isolé, depuis la fin des années 1940. Il n'y a pas de contacts humains avec les locuteurs du sud, pourtant de la même ethnie. Par ailleurs, la population en Corée du Nord ne bouge pas beaucoup et reste très sédentaire, contrairement à celle du sud. Les observateurs constatent de ce fait des différences régionales au niveau de la langue, d'une région à une autre en Corée du Nord, mais la force du régime totalitaire, du moins dans sa communication, maintient l'unité de ce langage, en le standardisant dans toutes ses provinces. Le coréen ne connait également qu'une seule forme académique officielle au sud (coréen scolaire). Voir aussi Bibliographie Dictionnaires Charles Alévêque, Petit Dictionnaire français-coréen, premier dictionnaire français-coréen, 1901. Dictionnaire français-coréen, Seung-Ja Shim, l'Asiathèque, Paris, 1979, 210 pages. Dictionnaire franco-coréen, Oedae ch'ulp'ansa, Séoul, 1992, 1494 pages. Nouveau Dictionnaire coréen-français, Société coréenne de langue et littérature française, , Séoul, 2007. Méthodes de coréen André Fabre, Le Coréen sans peine, Assimil, 1999, . Autres Pascal Dayez-Burgeon, Les Coréens, Tallandier, 2011. Articles connexes Société de la langue coréenne Cuisine coréenne Calligraphie coréenne Sur Wikilivre, une Méthode de Coréen Purisme en langue coréenne Liens externes Dictionnaire dictionnaire coréen-français/français-coréen sur Freelang Coréen Actuel (langue & culture) Cours de coréen et dictionnaire en ligne Cours de coréen de KBS-World Cours de coréen Cours de coréen de l’université de Sogang Apprendre et écouter des expressions pratiques en coréen Linguistique coréenne Dictionnaire coréen-français/français-coréen en ligne Univers coréen: critique de livres, podcast, ressources… Notes et références Inventaire de langues Langue coréanique Langue officielle Langue en Corée Langue en Corée du Nord Langue en Corée du Sud Langue en Chine
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20mexicaine
Cuisine mexicaine
La cuisine mexicaine (a ne pas confondre avec les cuisines indigènes) est considérée comme très variée de par son héritage préhispanique (des indigènes de Mésoamérique) et européen (principalement espagnol), conséquence de la conquête espagnole de l'empire Aztèque au cours du . Elle a aussi connu l'influence des cuisines africaines, caraïbéennes, asiatiques et moyen-orientales. La base traditionnelle de cette cuisine est le maïs, ainsi que d'autres aliments d'origine autochtone comme le haricot, l'avocat, la tomate, la dinde, les cacahuètes, la vanille et le piment, accompagnés de riz, transporté par les Espagnols. Les Européens ont amené avec eux un grand nombre d'aliments parmi lesquels les plus importants sont les viandes d'animaux domestiqués (bœuf, porc, poulet, chèvre et mouton), les produits laitiers (en particulier le fromage), et diverses herbes et épices. Les Espagnols ont conservé leurs propres habitudes alimentaires mais aussi adopté celles des autochtones... les aliments et les techniques culinaires ont fini par se mélanger, en particulier dans les couvents de l'ère coloniale. Les influences africaines et asiatiques ont aussi été apportées pendant cette période, résultat de l'esclavage africain en Nouvelle-Espagne et le transport de marchandises par les galion de Manille reliant Manille à Acapulco. Au cours des siècles, tout ceci a conduit à l'apparition de cuisines régionales liées aux conditions locales, telles que la cuisine d'Oaxaca, de Veracruz et de la péninsule du Yucatan. La cuisine mexicaine est un aspect important de la culture, de la structure sociale et des traditions populaires du Mexique. Un des exemples les plus marquants de cette connexion est l'utilisation du mole pour les occasions spéciales et les jours de fêtes, en particulier dans les régions du sud et du centre du pays. C'est l'une des raisons pour lesquelles a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO le . Les plats et boissons énergisantes cités dans l'article ne font pas tous partie de l'inscription au patrimoine immatériel de l'UNESCO, certains sont d'origine étrangère, d'autres des inventions très récentes et/ou sans connexion avec les traditions culinaires du pays. Certains sont même servis dans les restaurants mexicains comme étant de la cuisine internationale. Éléments de base La cuisine mexicaine est aussi complexe que n'importe quelle autre cuisine du monde. Elle est principalement constituée d'ingrédients originaires du Mexique mais aussi de produits apportés par les conquistadors espagnols et bien d'autres influences apparues depuis. En plus des aliments de bases que sont le maïs et les piments, les ingrédients autochtones comprennent les tomates, les courges, les avocats, les fèves de cacao et la vanille, ainsi que d'autres ingrédients généralement non utilisés dans d'autres cuisines parmi lesquelles des fleurs comestibles, des légumes comme le huauzontle, le papaloquelite, et de petits avocats nains dont la peau est comestible. Les légumes occupent un rôle important dans la cuisine mexicaine. Parmi les plus courants, on trouve la courgette, le chou-fleur, le maïs, les pommes de terre, l'épinard, les blettes, les champignons, les tomates, etc. Il y a aussi d'autres légumes traditionnels délicieux comme le huitlacoche (champignon de maïs) et le figuier de Barbarie dont sont consommés les fruits et les raquettes La contribution européenne est constituée par le porc, le poulet, le bœuf, le fromage, certaines herbes et épices ainsi que certains fruits. Des fruits tropicaux tels que la goyave, la figue de Barbarie, la sapote, la mangue, la banane, l'ananas et la chérimole sont populaires, en particulier dans le centre et le sud du pays. La part de cuisine indigène dans la cuisine mexicaine fait encore l'objet de débats. Toutefois, la base de leur régime alimentaire reste constituée de maïs et de haricots, deux aliments complémentaires, assaisonnés de piments. Maïs Malgré l'introduction du blé et du riz au Mexique, le principal féculent reste le maïs dans presque toutes les régions du pays. Alors qu'il peut être consommé frais, la majorité du maïs est séché, puis mélangé à de la chaux et moulu en une pâte appelée masa. Cette pâte est utilisée aussi bien telle quelle que fermentée pour préparer une grande variété de spécialités, des boissons (atole, pozol, etc.) et des plats (tamales, sopes, pozole, etc.). Toutefois, la manière la plus ordinaire de consommer du maïs au Mexique est de manger des tortillas, accompagnement indispensable de presque tous les plats. Les tortillas sont faites de maïs dans la plupart des contrées du pays mais d'autres versions existent, au blé dans le nord, à base de bananes plantain, de manioc et de divers légumes-feuilles dans l'Oaxaca. Piments L'autre ingrédient de base que l'on retrouve sur tout le territoire du Mexique est le piment. La cuisine mexicaine a la réputation d'être très épicée, mais son assaisonnement est mieux décrit par l'adjectif « fort ». Beaucoup de plats ont aussi des saveurs plus subtiles. Les piments ne sont pas seulement utilisés pour la chaleur qu'ils apportent mais aussi pour leurs saveurs, les Mexicains en utilisant une très grande variété. Si un plat ou un encas ne contient pas de piment, de la sauce pimentée est habituellement ajoutée. On retrouve aussi le piment sur les fruits frais et les sucreries. L'importance du piment remonte à la période préhispanique où il était considéré comme un élément de base au même niveau que le maïs et le haricot. Durant le , Bartolomé de las Casas écrivit que sans les piments, les populations indigènes n'avaient pas vraiment l'impression de manger. Même de nos jours, la plupart des Mexicains considèrent qu'ils perdraient une partie de leur identité nationale sans les piments. Au Mexique, beaucoup de plats sont définis par les sauces et les piments qu'elles contiennent, plutôt que par la viande ou le légume qu'elles recouvrent. Ces plats comprennent l’entomatada (dans une sauce tomate), l’adobo ou adobados, les pipians et les moles. Une soupe d’hominy appelée pozole peut être blanche, verte ou rouge en fonction de la sauce utilisée ou omise. Les tamales se différencient par leur contenu qui peut, là aussi, être défini par la sauce : piments rouges, verts ou mole. Les plats sans sauce sont rarement consommés sans une sauce salsa ou des piments frais ou saumurés. On évoque ici les encas de cuisine de rue que sont les tacos, les tortas, les soupes, les sopes, les tlacoyos, les tlayudas, les gorditas et les sincronizadas. Pour la majorité des plats, c'est le type de piment utilisé qui lui donne sa principale saveur. Cactus Le Cactus, malgré sa réputation de plante seulement décorative ou dangereuse pour ses épines, est un aliment de base dans le pays. Il est utilisé à des fins médicinales, pour la confection de délicieux plats (Nopales) ou même de bonbons (la gourmandise acidulée appelée Acitron). On s'imagine difficilement lécher cette boule de piquants… Très souvent en salade et accompagné de viande ou de légumes, il peut être servi grillé, mariné, rôti, et les Mexicains en raffolent. Le nopal n'est pas le seul cactus comestible, la figue de Barbarie est un classique : tout comme la figue française, le fruit de l'Opuntia murit en septembre. Comme dans une multitude de cactus, beaucoup de parties de la plante sont utilisées dans l'alimentation. Alors que l'on fait de la farine à base de nopal (pour confectionner des biscuits, entre autres), la figue de Barbarie possède des graines, à cuisiner également. Contributions espagnoles Les principales contributions des Espagnols sont la viande et le fromage ; le régime alimentaire des Mésoaméricains contenant très peu de viandes en dehors des dindes domestiquées et les produits laitiers étant absents. Les Espagnols ont aussi introduit la technique de friture dans du saindoux. De nos jours, les principales viandes cuisinées sont le porc, le poulet, le bœuf, la chèvre et le mouton. Les fruits de mer autochtones et le poisson restent populaires, en particulier le long des côtes. La fabrication de fromages au Mexique a évolué au point de développer ses propres spécialités. C'est une activité économique importante, en particulier dans le nord, et est fréquemment réalisé à la maison. Les régions majeures de production fromagère sont l'état de Chihuahua, d'Oaxaca, de Querétaro et de Chiapas. Du fromage de chèvre est aussi produit mais n'est pas aussi populaire et plus difficile à trouver en magasin. Alimentation et société Cuisine maison Sur la majorité du territoire mexicain et en particulier dans les régions rurales, une grande partie de la nourriture est consommée à la maison et est constituée de plats de la cuisine traditionnelle mexicaine, préparée à partir d'ingrédients locaux. Cuisiner pour la famille est considéré comme étant le travail des femmes, aussi bien pour le quotidien que pour les célébrations. Traditionnellement, on estimait les jeunes filles prêtes à se marier lorsqu'elles savaient cuisiner, et savoir cuisiner est un talent apprécié chez les femmes au foyer. Au Mexique, le principal repas de la journée est le comida, signifiant « repas » en espagnol. Ce terme désigne le dîner ou souper. Il commence avec une soupe, souvent un bouillon de poulet avec des pâtes ou une « soupe sèche », des pâtes ou du riz parfumé avec des oignons, de l'ail ou des légumes. Le plat principal est une viande servie en sauce avec de la sauce salsa à côté, accompagné de haricots et de tortillas, souvent accompagné d'un jus de fruit. Le soir, il est fréquent de manger les restes du comida ou des pains sucrés accompagné de café ou de chocolat. Le petit-déjeuner est généralement plus copieux que dans les autres pays et peut être constitué de restes, de viande dans un bouillon (comme le pancita), de tacos, d'enchiladas ou de viande avec des œufs. On sert habituellement des haricots, des tortillas avec du café ou du jus de fruit. Cuisine et festivals La cuisine mexicaine est élaborée, riche en symbolisme, et souvent associée à des festivals, une des raisons pour lesquelles elle a été citée en exemple dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. De nombreux aliments du Mexique ont une relation compliquée avec la structure sociale du pays. La préparation des aliments, notamment pour les évènements familiaux et sociaux, est considérée comme un investissement pour maintenir des relations sociales. La saveur, elle-même, a un aspect social, certains mets étant confectionnés pour certains dîners et pour certaines occasions, lorsqu'ils seront les plus appréciés. La faculté de bien cuisiner, appelée sazón (litt. « assaisonnement ») est considéré comme un don généralement acquis par l'expérience et un engagement envers ses convives. Pour le jour des morts, de la nourriture, par exemple des tamales et du mole sont placés sur les autels et les Mexicains croient au fait que les membres de la famille décédés rendent visitent et consomment l'essence de la nourriture. Si elle est consommée par les vivants après, cette nourriture est jugée sans goût. Dans le centre du Mexique, les aliments essentiels des festivals sont le mole, le barbocoa, les carnitas et les mixiotes. Des groupes entiers de cuisiniers les préparent en grande quantité, de quoi nourrir près de cinq cents convives. La cuisine est une partie des coutumes sociales et servent à rassembler les familles et les communautés. La cuisine domestique régionale mexicaine est complètement différente de la nourriture servie dans la plupart des restaurants mexicains en dehors du Mexique. On y sert généralement une sorte de cuisine tex-mex. Certains aliments traditionnels mexicains impliquent une complexe ou longue préparation. Avant l'industrialisation, les femmes passaient traditionnellement plusieurs heures par jour à bouillir du maïs séché, puis à le moudre sur un metate afin d'élaborer la pâte à tortillas, cuits un par un sur un comal. Dans certaines régions, les tortillas continuent d'être produits de cette manière. Les sauces et les salsas sont aussi broyés sur un mortier appelé molcajete. De nos jours, les robots mixeurs sont très souvent utilisés, bien que la texture soit légèrement différente. La plupart des Mexicains affirmeront que ceux préparés avec un molcajete ont un meilleur goût mais rares sont ceux qui l'utilisent encore. Le mets le plus important pour les fêtes et les autres occasions spéciales est le mole, tout particulièrement le mole poblano dans le centre du pays. Le mole est servie à Noël, à Paques, le Jour des morts, aux anniversaires, aux baptêmes, aux mariages ainsi qu'aux enterrements. On a tendance à le réserver uniquement pour les grandes occasions car c'est un plat très complexe et très long à préparer. Bien qu'il reste prédominant dans ce cas, d'autres plats sont admis en de telles occasions, par exemple le barbacoa, les carnitas et les mixiotes, en particulier depuis les années 1980. Cela est dû sans doute aux crises économiques de l'époque, conduisant au remplacement des ingrédients par des aliments moins chers, ou peut être au fait que ces mets pouvaient être achetés prêt à consommer ou faire partie des entreprises familiales. Un autre plat festif notable est le tamal. Il s'agit d'une portion de semoule de maïs farcie, cuite à la vapeur. C'est l'un des aliments de bases dans de nombreuses régions du Mexique et même de l'Amérique Latine. Ses origines remontent à l'ère préhispanique et on en trouve de nombreuses variétés dans tout le Mexique. Comme le mole, il est compliqué à préparer et propice à une préparation en grande quantité. Les tamales sont associés à certaines célébrations, par exemple la Chandeleur. Ils sont enveloppés dans une enveloppe de maïs dans les régions montagneuses et désertiques du Mexique et dans des feuilles de bananes dans les régions tropicales. Cuisine de rue La cuisine de rue mexicaine est la partie la plus diversifiée de cette cuisine. Elle comprend les tacos, les quesadillas, les pambazos, les tamales, les huaraches, les alambres, l’al pastor, et d'autres aliments difficiles à cuisiner à la maison, notamment le barbacoa, les carnitas, et, puisque de nombreux foyers mexicains ne disposent pas de four, le poulet rôti. Un des attraits de la cuisine de rue au Mexique est la possibilité de satisfaire sa faim sans toutes les implications sociales et émotionnelles de partager un repas à la maison, bien que les clients de longue date puissent entretenir une forme de relation amicale/familiale avec leur vendeur favori. La spécialité mexicaine de cuisine de rue la plus connue est le taco, dont l'origine est l'habitude préhispanique de se servir de tortillas pour prendre d'autres aliments, les couverts n'étant pas utilisés. L'origine du mot fait débat, certains affirmant qu'il est dérivé du nahuatl, d'autres d'expressions en espagnol. Les tacos ne sont pas consommés comme plat principal ; ils sont généralement consommés avant midi ou tard dans la soirée. À peu près n'importe quoi peut être enveloppé dans une tortilla, et au Mexique, on y met généralement du riz, de la viande (telle quelle ou parfois en sauce), de la crème, des légumes, du fromage ou simplement des piments ou une sauce salsa fraîche. Les garnitures préférées varient de région en région, généralement du porc dans le centre et le sud, du bœuf dans le nord, des fruits de mer le long des côtes et du poulet ainsi que de l'agneau dans tout le pays. Un autre élément apprécié de la cuisine de rue, en particulier à Mexico et dans les régions avoisinantes est la torta. Il s'agit d'une sorte de pain, garni avec plusieurs ingrédients. Ses origines remontent au , lorsque les Français introduisirent de nombreuses variétés de pains. La torta se compose d'un pain ouvert et garni de haricots. De nos jours, on retrouve les frijoles refritos sur beaucoup de tortas. À Mexico, le pain le plus utilisé pour les tortas est appelé telera ; il s'agit d'un pain relativement plat avec deux incisions à sa surface. À Puebla, le pain favori est appelé cemita et a aussi donné son nom au sandwich. Dans ces deux régions, le pain est rempli de garnitures variées, en particulier si c'est un sandwich chaud, avec des haricots, de la crème (la mayonnaise étant peu commune) et quelques variétés de piments. L'influence de la restauration rapide américaine sur la cuisine de rue mexicaine s'est accrue durant la fin du . On peut citer par exemple la popularité des hot dog mais préparés dans un style mexicain. Les saucisses sont généralement bouillies puis enveloppée de lard et mises à frire. Ils sont servis dans un pain à hot-dog ordinaire mais les condiments sont une combinaison typiquement mexicaine de dés de tomate, d'oignon et de jalapeño. Outre la nourriture, les vendeurs de rue proposent aussi toutes sortes de boissons (parmi lesquelles, l’agua fresca, le tejuino et le tepache) et des gourmandises (telles que le bionico, les tostilocos, les raspados). Les vendeurs de tamales mettent aussi de l’atole pour accompagner leurs plats. Histoire Période pré-hispanique Au début du , les peuples indigènes du Mexique et d'Amérique centrale chassaient du gibier et ramassaient des plantes, y compris des piments sauvages. Le maïs n'était pas encore cultivé ; ainsi, l'une des premières sources de calories était les cœurs d'agaves rôtis. Vers le début du , le maïs fut domestiqué et une méthode appelée nixtamalisation, ou traitement à la chaux, fut développé pour ramollir les grains de maïs pour faciliter son moulage et améliorer sa valeur nutritionnelle. Cela permit la fabrication de tortillas et d'autres sortes de pains plats. Les peuples indigènes de Mésoamérique racontent de nombreuses histoires sur l'origine du maïs, généralement lié au don par une ou plusieurs divinités, notamment Quetzalcoatl. Les haricots étaient un autre aliment de base, consommé avec le maïs comme source de protéines complémentaire. Malgré cela, des études sur des os ont montré des signes de carence en protéine dans le régime alimentaire indigène, car la viande était difficile à obtenir. Parmi les autres sources de protéines, on retrouve l'amarante, la dinde domestique, des insectes comme les sauterelles et les larves de fourmis, les iguanes, et les œufs de tortue sur les littoraux. Quant aux légumes, on mangeait des courges et leurs graines, des chilacayote, des jicama (une sorte de patate douce) et des fleurs comestibles, en particulier celles des courges. Le piment était employé pour l'alimentation mais aussi pour les rituels et comme remède. Quand les Espagnols débarquèrent, les Aztèques avaient déjà développé des techniques agricoles sophistiquées et disposaient d'une abondance de nourriture qui était à la base de leur économie. Cela leur permit d'étendre leur empire, leur procurant en tribut des denrées que les Aztèques ne pouvaient pas cultiver eux-mêmes. Selon Bernardino de Sahagún, les peuples nahua du centre du Mexique se nourrissaient de maïs, de haricots, de dinde, de poisson, de petit gibier, d'insectes et d'une variété de fruits, de légumes, de légumineuses, de graines, de tubercules, de champignons sauvages, de plantes et d'herbes qu'ils cueillaient ou cultivaient. Après la conquête a déclaré que « l'épicier, et non le conquistador, était le véritable père espagnol de la société mexicaine ». Après la conquête, les Espagnols introduisirent une variété de produits alimentaires et de techniques culinaires européennes. La cuisine espagnole était déjà à cette époque un assemblage d'ingrédients variés, à la suite de huit siècles d'influence arabe. L'objectif initial était d'imiter leur cuisine nationale mais, avec le temps, de plus en plus d'ingrédients et de techniques culinaires autochtones furent incorporés. Ils apportèrent : de l'huile d'olive, du riz, des oignons, de l'ail, de l'origan, de la coriandre, de la cannelle, des clous de girofle et d'autres herbes et épices. Mais surtout, ils apportèrent des animaux domestiqués tels que les porcs, les bœufs, les poulets, les chèvres et les moutons, pour leur viande et leur lait, faisant croître la consommation de protéines. Le fromage devint le produit laitier le plus essentiel. La plus notable technique culinaire introduite par les Espagnols fut la friture. Malgré la domination de la culture espagnole, la cuisine mexicaine a conservé ses bases, faites de maïs, de haricots et de piment. Cela s'explique en partie par le nombre écrasant d'habitants indigènes durant le début de période coloniale, et le fait que de nombreux ingrédients de la cuisine espagnole n'étaient pas disponibles ou chers au Mexique. Une des principales voies pour le mélange des deux traditions culinaires a été les couvents. Par exemple, les Espagnols ont apporté du riz au Mexique qui s'est très bien acclimaté à Veracruz. Les tomates du Nouveau monde finirent par se substituer au coûteux safran espagnol, tout comme d'autres ingrédients locaux. La canne à sucre fut cultivée avec succès, menant à la confection de nombreuses sucreries, surtout les fruits locaux au sirop. Une confiserie appelée alfeñique fut adopté, mais adapté à la culture locale, tout spécialement pour le Jour des morts. Durant le , le Mexique reçut un flux d'immigrés variés, notamment, des Libanais, des Allemands, des Chinois et des Italiens, ce qui ne fut pas sans conséquence sur la nourriture. Le chef Tudor, invité au Mexique par l'empereur Maximilien de Habsbourg, influença ces nouvelles tendances. Une dernière preuve de cette mode est la variété de pains et brioches comme les bolillos, les conchas et bien d'autres, que l'on retrouve dans les boulangeries mexicaines. Les Allemands et les Espagnols (Corona (bière) apportèrent les techniques de fabrication de la bière et les Chinois leur cuisine dans certaines régions du pays. Cela mena le Mexique à distinguer sa cuisine non pas par des techniques culinaires particulières mais par sa relation aux traditions populaires. Depuis le , des échanges ont eu lieu entre les cuisines mexicaines et américaines. La cuisine mexicaine continuait bien entendu d'être pratiquée dans le sud-ouest des États-Unis, après la guerre américano-mexicaine, mais Diana Kennedy établit une distinction précise entre la cuisine mexicaine et la cuisine tex-mex dans son livre The Cuisines of Mexico (publié en 1972). La cuisine tex-mex se construisit à partir des influences mexicaines et anglo-saxonnes, et on en retrouve des traces depuis la fin du au Texas. Elle continua d'évoluer, basée sur des tortillas de farine de blé, et fut de plus en plus apprécié au nord de la frontière seulement depuis la fin du . Du côté nord comme au sud, une grande partie de ses racines est liée aussi bien à l'industrialisation de l'alimentation qu'à la disponibilité croissante de la nourriture, surtout depuis la révolution mexicaine. Un autre signe visible de cette influence des États-Unis est l'apparition de la restauration rapide, sous forme de hamburgers, de hot dogs et de pizzas. À la fin du , l'influence internationale au Mexique a accru l'intérêt et le développement pour la haute cuisine. Au Mexique, de nombreux chefs professionnels sont formés à la cuisine internationale, mais l'utilisation des ingrédients de base mexicains et des saveurs typiques nationales est encore préférée, y compris la nourriture simple des marchés traditionnels. Il n'est pas inhabituel de voir des quesadillas ou des petits tacos parmi d'autres hors-d'œuvre à des dîners raffinés au Mexique. La cuisine professionnelle au Mexique croît et met l'accent sur les méthodes et ingrédients traditionnels. Dans les villes, la diffusion et la préservation de la cuisine mexicaine authentique est promue. On peut identifier les racines de ce mouvement à l'année 1982 avec le « cercle culinaire mexicain » de Mexico. Il a été créé par un groupe de cheffes cuisinières et d'autres experts culinaires en réaction à une crainte que les traditions soient perdues avec l'introduction croissante de techniques et aliments étrangers. En 2010, la cuisine du Mexique fut reconnue par l'Unesco en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Boissons Outre l'inévitable tequila, le Mexique consomme une variété notable de boissons, alcoolisées ou non - que ce soit sous forme pure ou de cocktails (telle la margarita). Des brandy, des vins, des rhums et des bières sont aussi produits localement. La boisson alcoolisée la plus consommée au cours des repas est la bière, suivie par la tequila. Le maïs n'est pas seulement mangé tel quel mais il peut aussi être consommé sous forme de boisson. Le maïs est la base d'une boisson chaude appelée atole, qui est souvent parfumé avec des fruits, du chocolat, du riz ou d'autres parfums. Le maïs fermenté est à la base de nombreuses boissons fraîches comme le tejuino, le pozol et bien d'autres. Les aguas frescas sont une autre boisson préparée à partir de fruits, d'eau et de sucre. On trouve aussi des thés glacés à l'hibiscus, au tamarin ou encore au riz et qu'on appelle horchata. Beaucoup de boissons appréciées sont commercialisées par des vendeurs de rue et des frutería, des bars à jus mexicains. Le chocolat occupe un rôle important dans l'histoire de la cuisine mexicaine. Le mot « chocolat » est originaire de la cuisine aztèque, dérivé du mot nahuatl xocolatl. Le chocolat était d'abord servi en boisson avant d'être mangé. Il était aussi utilisé dans des rituels religieux. La civilisation maya cultivait des cacaoyers et utilisait les fèves de cacao pour produire une boisson mousseuse et amère. La boisson, appelée xocoatl, était souvent parfumée à la vanille, au piment et au roucou. Non-alcoolisées Alcoolisées Cuisines régionales Nord du Mexique La nourriture consommée dans cette région a toujours différé des régions méridionales depuis l'ère préhispanique. Les peuples indigènes étaient des chasseurs-cueilleurs dont l'agriculture et les implantations étaient limitées par les terres arides. Lorsque les Européens sont arrivés, ils jugèrent les terres de ce territoire propices à l'élevage de bovins, de chèvres et de moutons. C'est ainsi que la viande, en particulier de bœuf, devint prédominante dans la région. Les plats les plus connus de la région comprennent la machaca, la arrachera et le cabrito. Le technique de cuisson qui se distingue dans cette région est la grillade, puisque la présence de ranch a favorisé la cuisson de la viande en extérieur réalisée par des hommes. L'existence de ranchs a aussi entraîné la production de fromages mexicains et le nord est la région qui en produit la plus grande variété. On pense au queso fresco, un fromage frais fermier, au ranchero, similaire au monterey jack, à la cuajada, un lait caillé crémeux à base de lait frais, légèrement doux, le requesón, similaire au fromage cottage ou à la ricotta, au queso menonita, un fromage crémeux à pâte demi-ferme de la région de Chihuahua et 56 autres variétés de fromages fumés (asadero). Un autre aspect primordial dans la cuisine septentrionale est la présence de blé, entre autres pour préparer des tortillas de blé. On y élabore au moins 40 différents types de tortillas de blé. La principale raison est que la plupart des terres sont favorables à la production de blé, apporté par les Espagnols. Ces grandes tortillas ont permis de confectionner des burritos, souvent garnis de machaca à Sonora, qui finirent par gagner en popularité dans le Sud-Ouest des États-Unis. La variété de produits alimentaires dans le nord n'est pas aussi variée que dans le sud du Mexique à cause du climat en majeure partie désertique. Une grande partie de la cuisine y est dépendante des techniques de conservation, la déshydratation et la mise en conserve notamment. Les produits séchés comprennent la viande, le piment, la courge, les pois, le maïs, les haricots et les fruits séchés. Un certain nombre d'entre eux peuvent aussi être mis en conserve. Les techniques de conservation modifient la saveur des aliments ; par exemple, de nombreux piments sont moins forts après séchage. Dans le Nord-Est du Mexique, durant la période coloniale espagnole, Nuevo León fut fondée et des familles espagnoles d'origine juive s'y installèrent. Ils contribuèrent de façon significative à la cuisine régionale, apportant des plats tels que le pan de semita (pain sémitique, une forme de pain non-levé), la capirotada (un type de dessert), et le cabrito (chevreau) qui est devenu un mets typique de Monterrey, de Nuevo León, ainsi que de quelques régions de Coahuila. Le nord a connu des vagues d'immigration de Chinois, de Mormons et de Mennonites qui ont influencé la cuisine dans ces zones, notamment Chihuahua et Basse-Californie. Plus récemment, la cuisine baja med a fait son apparition à Tijuana et ailleurs en Basse-Californie, combinant les saveurs mexicaines et méditerranéennes. Oaxaca La cuisine d'Oaxaca est restée plus intacte après la Conquête que celle d'autres régions, puisque les Espagnols en prirent le contrôle grâce à moins de combats et moins de perturbations dans l'économie et les systèmes de production alimentaire. Toutefois, ce fut la première région à subir le mélange des ingrédients et des styles culinaires, tandis que le centre du Mexique continuait de se rétablir. Malgré sa taille, l'état combine une grande variété d'écosystèmes et d'ingrédients locaux. Les légumes sont cultivés dans la vallée centrale, les fruits de mer sont abondants sur les côtes et la région à la limite de Veracruz produit des fruits tropicaux. La cuisine de l'état est influencée par les Mixtèques et, dans une moindre mesure, les Zapotèques. Tardivement durant la période coloniale, Oaxaca a perdu sa place de fournisseur majeur de nourriture et la cuisine régionale est revenu à un style plus indigène, conservant seulement un petit nombre d'ingrédients, notamment le poulet et le porc. La mozzarella apportée par les Espagnols fut adaptée et devint ce que l'on appelle de nos jours le fromage d'Oaxaca. Une des caractéristiques majeures de la cuisine d'Oaxaca est l'existence de 7 variétés de mole, mineurs par rapport au mole poblano en importance. Il s'agit de la negro (noire), amarillo (jaune), coloradito (légèrement rouge), mancha manteles (« qui tache la nappe »), chichilo (ragoût fumé), rojo (rouge), verde (vert). Le maïs est l'aliment de base de la région. Les tortillas sont appelées blandas et figurent à tous les repas. Le maïs est aussi utilisé pour confectionner des empanadas, des tamales et bien plus encore. Les haricots noirs sont appréciés, souvent servis en soupe ou en sauce pour les enfrijoladas. Les piments régionaux comprennent la pasilla oaxaqueña (rouge, fort et fumé), ainsi que des amarillos, des chilhuacles, des chilcostles et des costeños. Ils apportent, avec les herbes comme la hoja santa, un goût unique aux plats. Un autre important aspect de la cuisine régionale est le chocolat, généralement consommé en tant que boisson. Il est fréquemment moulu à la main et combiné à des amandes, de la cannelles et d'autres ingrédients. Yucatán La nourriture de la péninsule du Yucatan se distingue de celle du reste du pays. Elle est basée sur la nourriture maya avec des influences caribéennes, du centre du Mexique, européennes (en particulier française) et moyen-orientales. Comme dans d'autres régions du Mexique, le maïs est l'aliment de base, aussi bien liquide que solide. Une façon ordinaire de consommer du maïs, surtout pour les pauvres, est sous la forme d'une boisson diluée ou un gruau de maïs blanc appelé pozol ou keyem. Une des épices fondamentales de la région est la graine de roucou appelée achiote. Elle donne à la nourriture une couleur rougeâtre et un parfum légèrement poivré avec une pointe de muscade. Les recados sont des pâtes d'assaisonnement, basés sur le roucou (recado rojo) ou une mixture d'habanero et de charbon appelé chirmole, badigeonnée aussi bien sur le poulet que le porc. Le recado rojo est employé pour préparer le plat le plus connu de la région, le cochinita pibil. Pibil désigne la méthode de cuisson (du maya p'ib, « enterré ») qui consiste à envelopper la nourriture dans des feuilles de bananes et à cuire dans un four enterré. Diverses viandes sont cuites de cette manière. Le habanero est un autre ingrédient typique, mais ils sont généralement servis comme condiments au lieu d'être intégré aux plats. Une caractéristique prépondérante de la cuisine du Yucatan est l'usage de fruits tropicaux ; du tamarin, des prunes, du mamey, des avocats et des oranges amères, ce dernier étant souvent employé dans des salsa typiques. Le miel était utilisé depuis longtemps avant l'arrivée des Espagnols pour adoucir les mets et préparer un breuvage alcoolisé rituel appelé balché. De nos jours, il existe une liqueur de miel appelée xtabentun qui continue d'être consommée dans la région. Les côtes offrent plusieurs plats de fruits de mer, employant du poisson comme le mérou, une variété de gorette et de cobia, qui sont frits et servis avec de la salsa épicée, à base de piment x’catic et de la pâte de roucou. On mange aussi des filets de conque (servi cru, juste mariné de jus de lime), des crevettes à la noix de coco et des escargots de lagon. Traditionnellement, certains plats sont servis en tant qu'entrées, comme le brazo de reina (un type de tamale à base de chaya et de papadzules (tacos aux œufs assaisonné par une sauce de graines de citrouille). La cuisine de rue consiste habituellement de taco de cochinita pibil, de kebbeh d'origine libanaise, de tacos au shawarma et d'encas utilisant une pâte de maïs durcie appelée piedras et des glaces aux fruits. Mexico Un des traits typiques de la cuisine de Mexico est qu'elle a été influencée par celle des autres régions du Mexique, ainsi que par un certain nombre d'influences étrangères. En effet, la ville de Mexico a été au cœur des migrations mexicaines depuis la période préhispanique. La majorité de ses ingrédients ne sont pas cultivés in situ mais importés de tout le pays (notamment les fruits tropicaux). La cuisine de rue est très populaire, avec des stands à taco et des comptoirs-déjeuner à tous les coins de rue. Les plats notable de la ville sont le barbacoa (une spécialité des régions montagneuses du centre), la birria (de l'Ouest du Mexique), le cabrito (du nord), les carnitas (originaires de Michoacán), les sauces mole (de Puebla et du centre du Mexique), les tacos garnis de nombreuses manières et de grands sandwichs appelés tortas, habituellement écoulés par des magasins spécialisés appelés torterías. Certains établissements de restauration se sont spécialisés dans la nourriture préhispanique, y compris les mets avec des insectes. C'est aussi ici qu'on retrouve une partie de la haute cuisine mexicaine. Ouest du Mexique Les États de Michoacán, Jalisco et Colima ainsi que la côte pacifique se situent à l'ouest de Mexico. La cuisine de Michoacan est basée sur celle des Purépechas, qui domine encore dans la majorité de l'État. Un grand réseau de rivières et de lacs y fournit quantité de poisson. L'utilisation de maïs y est la plus diversifiée. Tandis que l’atole est bu dans de nombreuses parties du Mexique, il est proposé avec beaucoup plus de parfums dans la région, y compris aux mûres, au piment cascabel et bien d'autres. Dans la région de Bajío, les tamales sont souvent servis avec un ragoût de viande appelé churipo, qui est parfumé aux fruits de l'Opuntia. La principale contribution espagnole à la cuisine locale est le riz, le porc et les épices. Parmi les plats les plus connus de l'état, on trouve la morisquesta, un plat de saucisse et de riz, les carnitas, de la viande de porc frite. On retrouve ce dernier dans de nombreuses zones du Mexique, mais certains déclarent que son origine authentique est Michoacán. Un autre ingrédient essentiel est le blé (le pain symbolisant la fertilité) que l'on emploie dans les pains et les pâtisseries. Le sucre permet l'existence d'une grande variété de desserts et de sucreries, notamment des gelées de fruits et de la crème glacée qu'on associe tout particulièrement à la ville de Tocumbo. La ville de Cotija a donné son nom à un fromage. La boisson alcoolisée locale est la charanda, que l'on fermente à partir de maïs. La cuisine de Jalisco et Colima est notable pour des plats comme la birria, le chilayo, le menudo et quelques plats de porc. La cuisine de Jalisco est connue pour sa tequila, certaines régions seulement étant autorisées à utiliser l'appellation. Le centre culturel et gastronomique est Guadalajara où l'agriculture et l'élevage de bétail prospèrent. Le plat le plus connu est la birria, un ragoût de chèvre, de bœuf, de mouton ou de porc avec des piments et des épices. Les tortas ahogadas sont un élément essentiel de la cuisine de rue ; il s'agit d'un sandwich recouvert de sauce pimentée. La ville de Tonalá se trouve près de Guadalajara et est réputée pour son pozole, un ragoût d’hominy dont la recette initiale contiendrait de la chair humaine. De la tequila est produite tout autour de la ville. La boisson populaire locale est le tejuino, fermenté à partir de maïs. Le bionico est un dessert apprécié dans la région. Sur la côte pacifique, les fruits de mer sont courants, généralement cuisinés avec des épices européennes et du piment, souvent servis avec une salsa piquante. Les espèces de poissons de prédilections sont le marlin, l'espadon, le vivaneau, le thon, les crevettes et le poulpe. Les fruits tropicaux sont aussi très présent. La cuisine de la péninsule de Basse-Californie repose beaucoup sur les produits de la mer, dans sa plus large diversité. Des piments verts doux figurent au menu, avec des dattes, pour les desserts entre autres. Veracruz La cuisine de Veracruz est un assemblage d'éléments indigènes, afro-mexicains et espagnols. La contribution autochtone est l'utilisation de maïs comme aliment de base, ainsi que de vanille indigène et d'herbes appelées acuyo et hoja santa. Une grande variété de fruits tropicaux complète les assiettes, notamment la papaye, le mamey et la sapote, en plus de la culture de citrons et d'ananas par les Espagnols. Ces derniers introduisirent aussi des herbes européennes comme le persil, le thym, la marjolaine, le laurier, la coriandre et d'autres qui caractérisent désormais la cuisine de cet état. On en trouve dans le huachinango a la veracruzana, un plat de vivaneau rouge des plus typiques de la région. L'influence africaine vient du transport d'esclaves à travers les Caraïbes, apportant des plantes comme les cacahuètes qu'ils ont reçues des Portugais. On peut constater cet apport dans des plats tels que le pollo encacahuatado (poulet à la sauce cacahuète). D'autres ingrédients africains sont souvent consommés, parmi lesquels la banane plantain, le manioc et la patate douce. Ouvert sur le Golfe du Mexique, les fruits de mer s'imposent dans la majorité de l'état. La place de l'État comme voie de communication du Mexique a placé la consommation de maïs en retrait par rapport à d'autres États du Mexique, le riz étant de loin préféré. Les plats de maïs comprennent les garnachas (une sorte de gâteau de maïs), qu'on trouve aisément dans les régions montagneuses où les apports indigènes sont prédominants. Chiapas Comme ailleurs au Mexique, le maïs est essentiel et les éléments indigènes fortement présents en cuisine. Accompagné d'un piment appelé simojovel utilisé nulle part ailleurs, la cuisine se distingue aussi par l'utilisation d'herbes comme le chipilín et la hierba santa. Comme dans l'Oaxaca, les tamales sont habituellement enveloppés de feuilles de bananes (ou parfois dans des feuilles de hoja santa) mais le chipilín est souvent incorporé dans la pâte. Comme au Yucatán, le maïs fermenté est bu sous forme de pozol mais il est généralement parfumé avec du cacao naturel. Les viandes prisées sont le bœuf, le porc, le poulet, en particulier dans les hautes terres propices à l'élevage de bétail. L'industrie animalière a aussi poussé à la fabrication de fromage, en grande partie dans des ranchs et de petites coopératives, les plus connues étant celles de Ocosingo, Rayón et Pijijiapan. La viande et les plats à base de fromage sont souvent accompagnés de légumes comme la courge, la chayote et la carotte. Cuisine mexicaine en dehors du Mexique La cuisine mexicaine est proposée dans quelques restaurants éminents en Europe et aux États-Unis. Parfois, des cultivars traditionnels de maïs du Mexique sont importés et moulus dans ces établissements. États-Unis La majeure partie de la nourriture mexicaine consommée hors du Mexique se limite vaguement aux plats de l'extrême nord du Mexique et du sud des États-Unis. Les nachos, les burritos, les fajitas, le et le chimichanga sont des exemples de plats américains aux origines mexicaines et font partie de la cuisine tex-mex. Le chili con carne souvent associé au Mexique est originaire du Texas. Toutefois, avec la croissance de la population mexicaine aux États-Unis, la cuisine mexicaine authentique a fait peu à peu son apparition aux États-Unis. Cela peut s'expliquer par l'envie des populations d'origine mexicaine vivant dans les états annexés lors de la guerre américano-mexicaine ou issues de l'immigration récente. Autrement, davantage d'Américains ayant pu goûter à la nourriture mexicaine au Mexique, on observe une demande croissante pour des saveurs plus authentiques. Plats Avec des tortillas Taco Enchilada Quesadilla Tostada Panucho : Plats à base de maïs Corunda Gordita Huchepo Pozole : Tamales Tostadas À base de viande Milanesa Barbacoa Tinga Mixiote Mondongo cabic Carnitas Chorizo Longaniza Chicharrones Saucisson à l'ail : spécialité mennonite de Zacatecas et Chihuahua À base de poisson Michmole, poisson frit et baigné dans une sauce verte à base d'ail, d'oignon, de piment, d'épazote et de tomate verte. Huachinango a la veracruzana (plat devenu cher et rare, cette espèce de poisson étant très menacée par la pollution de son habitat). À base de fruits de mer Jaibas en chilpachole (plat très rare, la jaiba qui est une sorte de crabe est une espèce qui a quasiment disparu) Autres Chilahuate Chilaquiles Chilaquiles rojos Chilaquiles verdes Chilaquiles de mole Quesillo À base de piments Mole Mole poblano Mole negro de Oaxaca Pipián Chiles en nogada Chile relleno Sauce salsa (nom français, au Mexique c'est salsa de chile) Salsa Mexicana Desserts, fruits et plats sucrés Pan dulce Gâteau aux trois laits (Pastel de tres leches) Flan à la vanille, au caramel Principaux fruits produits au Mexique : papaye, orange, pastèque, ananas, pitaya, figue de Barbarie, xoconostle, guanabana, tamarin, pomme, banane, fraise, lime, datte, citron, poire, abricot, grapefruit, melon, noix, cacahuète, mangue, prune, raisin. Glaces (helados) et sorbets. Notes et références Voir aussi Bibliographie Zilah de Jesus et Alondra Ramirez, Cuisine du Mexique, Édisud, Aix-en-Provence, 2010, 159 p. Collectif, Comida, cultura y modernidad en México, INAH. Ken Albala, « Mexico », in Food Cultures of the World Encyclopedia, vol. 2, Americas, ABC-CLIO, 2011, Jeffrey M. Pilcher, Planet taco : a global history of Mexican food, Oxford University Press, Oxford, New York, 2012, 292 p. Pilcher, Jeffrey M. Planet Taco: A Global History of Mexican Food (Oxford University Press, 2012) online review Pilcher, Jeffrey M. Que Vivan Los Tamales! Food and the Making of Mexican National Identity (1998) Filmographie Escale au Mexique, film de Jenny Dames, TF1 vidéo, Issy-les-Moulineaux, 2007, 50 min (DVD) (coll. « Sur la route des saveurs ») Articles connexes Gastronomie du monde Culture du Mexique Comal Molcajete Pan dulce Quelites Liens externes La cuisine traditionnelle mexicaine - culture communautaire, vivante et ancestrale, le paradigme de Michoacán de l'UNESCO Patrimoine culturel immatériel de l'humanité au Mexique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Calcul%20distribu%C3%A9
Calcul distribué
Un calcul distribué, ou réparti ou encore partagé, est un calcul ou un traitement réparti sur plusieurs microprocesseurs et plus généralement sur plusieurs unités centrales informatiques, et on parle alors d'architecture distribuée ou de système distribué. Le calcul distribué est souvent réalisé sur des clusters de calcul spécialisés, mais peut aussi être réalisé sur des stations informatiques individuelles à plusieurs cœurs. La distribution d'un calcul est un domaine de recherche des sciences mathématiques et informatiques. Elle implique notamment la notion de calcul parallèle. Historique Le calcul réparti est un concept qui apparaît dans les années 1970, lorsque le réseau Cyclades français, poussé par la CII et sa Distributed System Architecture, basés sur le Datagramme, tentent de mettre en commun les ressources informatiques des centres universitaires et de grandes entreprises en forte croissance comme EDF ou le Commissariat à l'énergie atomique. Aux États-Unis, IBM et Digital Equipment Corporation créent les architectures SNA et DECnet, en profitant de la numérisation du réseau de téléphone d'AT&T (voir Réseau téléphonique commuté) et ses connexions dédiées à moyen débit. À partir de là, la conception du grand système est concurrencée par les mini-ordinateurs en réseau, comme le Mitra 15 puis le Mini 6, qui viennent le compléter et modifier son architecture. Système distribué Un système informatique distribué est une collection de postes ou calculateurs autonomes qui sont connectés à l'aide d'un réseau de communication. Chaque poste exécute des composantes, par exemple des séquences de calculs, issues du découpage d'un projet de calcul global, et utilise un middleware, qui s'occupe d'activer des composantes et de coordonner leurs activités de telle sorte qu'un utilisateur perçoive le système comme un unique système intégré. Une propriété importante des systèmes distribués est que la distribution est généralement cachée pour l’utilisateur et les programmeurs de l’application. Ces derniers préfèrent voir l'ensemble comme un seul et unique système, ce qui cache la complexité de la distribution le plus possible et augmente la transparence du système distribué. Cela permet de développer le plus possible les applications de la même façon que les systèmes centralisés. Un système distribué est généralement séparable en plusieurs composantes entièrement autonomes. Il n’existe pas de composante maître qui gère les autres et chacune est donc responsable de son propre fonctionnement. Cela permet notamment d’avoir une hétérogénéité dans la technologie utilisée pour chaque composante, qui peuvent être écrits dans différents langages de programmation (Java, Cobol, C++, etc.) et s'exécuter sur différents systèmes d'exploitation (Mac OS X, Linux, Windows, etc.). L’autonomie des composantes fait que les systèmes sont exécutés simultanément (programmation concurrente). De plus, contrairement aux systèmes centralisés, les systèmes distribués possèdent plusieurs points de défaillances (problème de composantes, réseau, trafics, etc.). Exigences des systèmes distribués Le besoin d'utiliser un système distribué est souvent dérivé d'exigences non fonctionnelles soit : extensibilité (« scalability ») – les systèmes distribués permettent facilement une expansion si nécessaire ; ouverture – les composantes des systèmes distribués possèdent des interfaces bien définies, ce qui leur permet d'être facilement extensibles et modifiables. Les services web sont un exemple de système distribué qui possède une grande ouverture ; hétérogénéité – les composantes peuvent être écrits en différents langages sur différentes machines. Par exemple, les éléments d’un serveur peuvent être programmés en C++ et s'exécuter sous Unix, alors que le client peut être en Java et s'exécuter sous Windows ; accès aux ressources et partage – les systèmes distribués fournissent un moyen de partager les ressources, c'est-à-dire à la fois le matériel, le logiciel et les données ; tolérance aux pannes – les systèmes distribués peuvent être plus tolérants aux pannes que les systèmes centralisés, car ils permettent de répliquer facilement les composantes. Projets Le projet « pionnier », dans l'emploi du calcul distribué est le SETI@home, développé par l'université de Berkeley, en Californie (États-Unis). Ce projet, développé en collaboration avec le programme SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence), vise la détection d'une possible trace d'activité extraterrestre dans l'espace. Cependant, le besoin croissant de puissance de calcul informatique dans la recherche médicale et autres domaines est surtout ce qui a suscité l'emploi de plus en plus important de cette technologie. Le coût des superordinateurs étant trop élevé, il est ainsi envisagé d'utiliser la puissance de calcul « disponible » d'ordinateurs au repos (ou sous-utilisés). Le procédé consiste souvent en l'installation d'un logiciel qui télécharge des données brutes à partir d'un serveur, les retravaille (les « traite ») de façon transparente pour l'utilisateur (en n'utilisant que la puissance de calcul non utilisée par les autres applications), puis renvoie les résultats aux serveurs. Certains systèmes de calcul distribué sont ouverts au public via Internet (cf. Quelques projets de calcul partagé) et attirent facilement les utilisateurs. On peut voir l'évolution du projet depuis ses débuts, le classement des utilisateurs, le temps de calcul réalisé par les possesseurs d'une architecture donnée, ou par tel ou tel système d'exploitation (Linux, Windows, Macintosh, etc.). Plusieurs de ces projets utilisent la plate-forme libre BOINC (Berkeley Open Infrastructure for Network Computing), une évolution du SETI@home original. Le calcul distribué est aussi un thème actif de recherche, avec une abondante littérature. Les plus connues des conférences sur le calcul distribué sont « The International Conference on Dependable Systems and Networks » et « ACM Symposium on Principles of Distributed Computing ». Il existe également la revue Journal of Parallel and Distributed Computing. Une part importante du génome humain a ainsi pu être décryptée par les internautes du programme « Décrypthon » de l'AFM en collaboration avec le CNRS et IBM. Des projets sont également en cours, centralisés par le World Community Grid visant à l'analyse des protéines et à l'élaboration de solutions contre le sida. La grande majorité des projets de ce type sont faits par des universités et/ou des professeurs très sérieux diffusant leurs résultats. Le Décrypthon a par exemple contribué au décodage du génome humain qui est maintenant disponible sur Internet sans brevet déposé. Notes et références Voir aussi Articles connexes Quelques projets de calcul partagé Liens externes Très large éventail de projets utilisant le calcul distribué Le calcul distribué sur Internet Cours sur les systèmes répartis Programmation concurrente Informatique distribuée
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chlore
Chlore
Le chlore est l'élément chimique de numéro atomique 17, de symbole Cl. C'est le plus commun des halogènes. Le chlore est abondant dans la nature, son dérivé le plus important est le sel de table ou chlorure de sodium (NaCl). Ce dernier est nécessaire à de nombreuses formes de vie. Le chlore, à l'état de corps simple, se présente sous la forme de la molécule de dichlore Cl2, qui est un gaz jaune-vert 2,5 fois plus dense que l'air, aux conditions normales de température et de pression. Ce gaz a une odeur suffocante très désagréable et est extrêmement toxique. L'ion hypochlorite de l'eau de Javel contenant un atome de chlore, on dit souvent d'une eau javellisée qu'elle est « chlorée ». Il s'agit toutefois d'un abus de langage, source fréquente de confusions entre l'élément chlore, le gaz dichlore et l'ion hypochlorite. C'est sous le nom de chlore que le dichlore est en effet répertorié pour le transport des matières dangereuses par exemple. Certains virus (norovirus par exemple), certaines bactéries ou les biofilms peuvent développer une certaine résistance au chlore. Ce phénomène est d'intérêt épidémiologique et écoépidémiologique. Découverte Le premier chimiste à avoir isolé le dichlore est réputé être le Suédois Carl Wilhelm Scheele, en 1774. Il lui donna le nom d'acide muriatique déphlogistiqué, car il pensait que c'était un gaz composé. Avec l'abandon du phlogistique, on crut pendant quelques années que ce gaz contenait de l'oxygène, et ce n'est qu'en 1809 que le chimiste britannique Humphry Davy prouva qu'il n'en était pas ainsi, reconnut que c'était un corps simple, et lui donna son nom actuel de chlore. Le nom de chlore vient du grec chloros qui signifie « vert pâle », en référence à la couleur de l'élément chimique pur. Isotopes Le chlore possède 24 isotopes connus de nombre de masse variant entre 28 et 51, ainsi que deux isomères, 34 mCl et 38 mCl. Seuls deux isotopes sont stables, 35Cl et 37Cl, et représentent la quasi-totalité du chlore naturellement présent (respectivement 75,77 et 24,23 %), le reste étant le chlore 36, un radioisotope cosmogénique présent à l'état de trace. La masse atomique standard du chlore est de . Caractéristiques notables L'élément chimique pur a la forme d'un gaz jaune-verdâtre diatomique , le dichlore cité plus haut, dans les conditions normales de température et de pression. Le chlore est produit à partir des chlorures, par oxydation et principalement par électrolyse. Avec des métaux, il forme des sels appelés les chlorures. Le chlore se liquéfie aisément, il bout à à pression atmosphérique. Il est transporté (ou conservé) liquide, sous pression (vers ), aux températures ambiantes : sous à . Avec le fluor, le brome et l'iode, le chlore appartient à la famille des halogènes, dans le groupe 17 du tableau périodique — groupe d'éléments très électronégatifs, donc très réactifs. Il se combine aisément avec presque tous les éléments. En effet, la liaison entre les deux atomes est relativement faible (seulement ), ce qui fait de une molécule fortement réactive. Des composés avec l'oxygène, l'azote, le xénon et le krypton sont connus. Ils ne se forment pas par une réaction directe entre ces éléments, mais qui doit être initiée par un agent externe, catalyseur ou ionisation. Bien que très réactif, le chlore n'est pas aussi extrêmement réactif que le fluor. Le gaz de chlore pur, cependant, est (comme l'oxygène) un comburant et peut soutenir la combustion des composés organiques tels que les hydrocarbures, bien que le carbone composant le carburant tende à ne brûler qu'incomplètement, une grande partie demeurant sous forme de suie. Ce qui montre l'affinité (relative) extrême du chlore pour l'hydrogène (comme tous les halogènes), produisant du chlorure d'hydrogène, un corps mieux lié que l'eau (l'oxyde d'hydrogène). À et pression atmosphérique normale, d'eau dissout de chlore et à . En solution, le chlore se trouve généralement sous forme d'ion chlorure Cl. Cet ion est le principal ion dissous dans l'eau de mer : environ 1,9 % de la masse de l'eau de mer est celle des ions chlorure. Utilisations Le chlore est un produit chimique important dans la purification de l'eau, dans les désinfectants, les agents de blanchissement ainsi que dans le gaz moutarde. En raison de sa toxicité, le dichlore a été un des premiers gaz employés lors de la Première Guerre mondiale comme gaz de combat. Les premiers masques à gaz inventés pour s'en protéger étaient en fait des compresses ou des cagoules de toiles imbibées de thiosulfate de sodium. Le dichlore est depuis largement utilisé pour fabriquer de nombreux objets et produits courants : comme biocide, pour tuer les bactéries et autres microbes, donc pour la potabilisation de l'eau (dichlore, eau de Javel…). Le chlore a des propriétés rémanentes, ce qui signifie que son action désinfectante est valable sur tout le long du réseau de distribution d'eau. Pour purifier l'eau, on peut également utiliser le dioxyde de chlore, gaz très oxydant qui présente l'avantage de ne pas produire de chlorophénols lorsqu'il reste des traces de dérivés phénoliques dans l'eau. Ce produit est en outre décolorant et désodorisant ; pour le traitement de l'eau des piscines comme biocide sous la forme de chloro-isocyanurates (par exemple le dichloroisocyanurate de sodium dihydrate pour le chlore choc) ou d'acide trichloroisocyanurique (par exemple pour le chlore lent) qui ont l'avantage de se présenter sous une forme solide ; pour le blanchissement du papier : autrefois on utilisait du chlore gazeux mais ce procédé était très polluant. Il a été remplacé par un procédé employant du dioxyde de chlore en combinaison avec du peroxyde d'hydrogène ; pour la production d'antiseptiques, de colorants, d'insecticides, de peintures, de produits pétroliers, des plastiques (comme le PVC), des médicaments, des textiles, des dissolvants, et de beaucoup d'autres produits de consommation. La chimie organique emploie le chlore comme oxydant et en substitution de l'hydrogène, parce que cette substitution confère souvent des propriétés intéressantes aux composés organiques, par exemple au néoprène (un caoutchouc synthétique résistant aux hydrocarbures). Il existe d'autres emplois dans la production des chlorates, chloroforme, tétrachlorure de carbone, et dans l'extraction de brome. En géomorphologie et paléosismologie, l'isotope Cl, créé par les rayons cosmiques, est utilisé pour la datation d'une surface ou la détermination d'un taux d'érosion. Historique Le mot chlore vient du grec khlôros signifiant « vert pâle ». Le dichlore est découvert en 1774 par le chimiste Carl Wilhelm Scheele en versant quelques gouttes d'acide chlorhydrique sur du dioxyde de manganèse. Scheele pense à tort qu'il contient de l'oxygène. C'est en 1810 que Humphry Davy lui attribue le nom de chlore, en insistant sur le fait que c'était en fait un élément chimique bien distinct. À partir du , le chlore, notamment sous forme d'eau de Javel, est utilisé comme désinfectant et pour le traitement de l'eau potable. Il est également utilisé pour le blanchiment des tissus dans l'industrie textile. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le chlore est utilisé en prépondérance pour la désinfection des eaux de centres de remise en forme et de piscines publiques et privées. Le chlore est quelquefois associé à d'autres produits algicides, pour neutraliser le développement des algues dans les eaux de baignades chaudes et froides. En 2010, le chlore intervient sous la forme du 5-chloro-uracile, remplaçant la thymine du code génétique d'une bactérie et formant un AXN (voir xénobiologie). Sources Dans la nature, on ne trouve le chlore que combiné avec d'autres éléments, en particulier du sodium, sous forme de sel (chlorure de sodium : NaCl), mais également avec la carnallite et la sylvine. L'électrolyse chlore-soude est la principale méthode de production du chlore. Elle a lieu à partir d'une solution aqueuse de chlorure de sodium : le chlore se dégage à l'anode et l'eau est décomposée à la cathode en hydrogène (qui se dégage) et en ions hydroxyde formant progressivement une solution de soude. On peut aussi électrolyser directement le sel fondu. En laboratoire, le chlore peut s'obtenir en chauffant un mélange de solution d'acide chlorhydrique et de dioxyde de manganèse. Composés Chlorures - hypochlorites - chlorites - chlorates - perchlorates Composés organochlorés En analyse biologique Le taux sanguin de chlore est appelé chlorémie. Dans le sang d'un adulte de poids moyen à jeun, il doit être compris entre 98 et . Effets sur la santé Des études ont montré une influence de la chloration des piscines sur le risque d'asthme et de rhinites allergiques, soit à cause du chlore, soit à cause des produits secondaires ou sous-produits que son usage génère, qui peuvent aussi en cas d'exposition chroniques affecter le personnel travaillant dans les piscines (trihalométhanes ou autres) qui peuvent être toxiques ou génotoxiques. Le chlore irrite le système respiratoire, spécialement chez les enfants et les personnes âgées. Une forte exposition au chlore peut entraîner un asthme induit ou syndrome de Brooks. Cet asthme serait prédisposé par l'exposition chronique à l'air des piscines intérieures qui s'accompagne d'une destruction des cellules de Clara (cellules protectrices situées dans les poumons). Dans son état gazeux, il irrite les membranes des muqueuses et dans son état liquide, il brûle la peau. Il suffit de pour distinguer son odeur, mais ce gaz est mortel à partir de pour une bouffée d'environ une minute. L'exposition à ce gaz ne devrait donc pas excéder (valeur d'exposition moyenne pondérée sur , par semaine). Sur les sites industriels, la détection du chlore est primordiale pour la sécurité des personnes, ainsi des détecteurs sont mis en place. L'Institut national de recherche et de sécurité (INERIS) a réalisé une étude indépendante sur cinq détecteurs de chlore à la demande de l'EXERA. Son utilisation pour la désinfection de l'eau potable ou des piscines génère des sous-produits dangereux, dont certains gazeux comme les chloramines, particulièrement au contact de la sueur et de l'urine. Certains sont toxiques, d'autres peuvent entraîner des défauts de naissance, d'autres encore sont génotoxiques et enfin certains sont des cancérigènes connus. D'autres effets secondaire du chlore dans l'eau potable seraient lié à ses caractéristiques très oxydantes avec pour conséquences des irritations de la peau et une sensation de sécheresse en bouche conduisant parfois à un défaut d'hydratation. La plupart des filtres à base de charbon actif éliminent facilement le chlore par adsorption, au risque toutefois d'entraîner alors dans le réservoir à température ambiante une prolifération microbienne. Notes et références Voir aussi Articles connexes Liens externes , avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope WebElements.com - Chlorine EnvironmentalChemistry.com - Chlorine Le livre blanc du chlore Risques pour la santé liés à la consommation de sous-produits de la chloration de l'eau potable : rapport d'un groupe d'experts
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Carbone
Carbone
Le carbone est l'élément chimique de et de Il possède trois isotopes naturels : C et C qui sont stables ; C qui est radioactif de demi-vie ce qui permet de dater des éléments utilisant du carbone pour leur structure. Le carbone est l'élément le plus léger du groupe 14 du tableau périodique. Le corps simple carbone présente plusieurs formes allotropiques dont principalement le graphite et le diamant. L'élément carbone forme divers composés inorganiques comme le dioxyde de carbone , et une grande variété de composés organiques et de polymères. C'est l'élément de base de toutes les formes de vie connues. Le carbone est le élément le plus abondant dans l'univers et le le plus abondant dans la croûte terrestre. Il est présent sur Terre à l'état de corps simple (charbon et diamants), de composés inorganiques () et de composés organiques (biomasse, pétrole et gaz naturel). De nombreuses structures basées sur le carbone ont également été synthétisées : charbon actif, noir de carbone, fibres, nanotubes, fullerènes et graphène. La combustion du carbone sous toutes ses formes a été le fondement du développement technologique dès la préhistoire. Les matériaux à base de carbone ont des applications dans de nombreux autres domaines : matériaux composites, batteries lithium-ion, dépollution de l'air et de l'eau, électrodes pour les fours à arc ou la synthèse de l'aluminium Histoire et étymologie Le nom carbone vient du latin , . La fabrication de carbone sous forme de charbon de bois par pyrolyse du bois sous une couche de terre était aussi connue des Romains. Le carbone sous sa forme diamant est connu depuis l'antiquité en Asie, il est aussi mentionné dans l'ancien testament. Son nom vient aussi du romain adámas, adámantis (« acier dur »). La notion d'élément carbone apparaît lorsque René Antoine Ferchault de Réaumur étudie la formation d'acier à partir de fer, il constate que cette transformation correspond à l'absorption d'un élément par le fer. En 1772, Antoine Lavoisier étudie ensuite la combustion de charbon et de diamants, il constate la formation quantitative de dioxyde de carbone mais ne détecte pas la formation d'eau. Il prouve ainsi que ces deux matériaux sont formés uniquement de carbone. Le graphite naturel était connu depuis l'antiquité, mais sa nature n'était pas comprise car on le confondait avec la molybdénite et on croyait que c'était une forme de plomb. En 1779, Carl Wilhelm Scheele démontre, lui aussi par oxydation du graphite, qu'il est composé principalement de carbone. En 1787, la Nomenclature chimique de Louis-Bernard Guyton-Morveau lui consacre un article en définissant le carbone comme la forme pure du charbon. Le nom « carbone » n'apparaît dans le dictionnaire de l'Académie française qu'à sa (1832-5). Le correspond à l'essor du carbone pour la production d'énergie. Par exemple, en 1865, Antoine César Becquerel publie le contenu en carbone des principales formes de bois d'énergie achetés à l'époque à Paris : 1 stère de bois dur (chêne, l'orme, le charme, le hêtre et le frêne) : ; 1 stère de bois blanc (bouleau, le tremble, le peuplier et les bois résineux) : ; 1 stère de bois à fagots et cotrets : . L'histoire est ensuite marquée par l'importance accrue du carbone, on peut citer par exemple : 1828 : découverte des composés organiques et de la chimie organique (voir article Friedrich Wöhler) ; 1842 : avec la résistance des matériaux, August Wöhler pose les fondements de la future « science des matériaux » ; 1985 : découverte des fullerènes par Robert Curl, Harold Kroto et Richard Smalley ; 2004 : découverte du graphène par Andre Geim, composé d'une seule couche de Graphite. Élément Formation L'élément carbone n'est pas directement issu du Big Bang (nucléosynthèse primordiale), car les conditions de sa formation n'étaient pas réunies (la dilatation et le refroidissement de l'univers ont été trop rapides). Le carbone est en revanche produit en masse dans le cœur des étoiles très massives, dites de la branche horizontale, où trois noyaux d'hélium fusionnent (réaction triple alpha). Le carbone est présent sur Terre depuis la formation de celle-ci. Il existe sous forme de sédiments, charbon, pétrole, et également sous sa forme pure graphite, diamant. Les diamants naturels pouvant se trouver dans la kimberlite des cheminées d'anciens volcans, notamment en Afrique du Sud et dans l'Arkansas. On peut parfois trouver des diamants microscopiques dans certaines météorites. Isotopes et masse atomique Le carbone possède deux isotopes stables dans la nature : C (abondance = 98,93 %) qui a été choisi comme nucléide de référence unique pour la , après plusieurs propositions (anciennement l’hydrogène, puis conjointement avec l’oxygène pour les chimistes) ; C (abondance = 1,07 %). La masse atomique du carbone, , est légèrement supérieure à 12 en raison de la présence de l'isotope, C. Le carbone possède aussi deux radio-isotopes : C : période radioactive de couramment utilisé pour la datation d'objets archéologiques jusqu'à . Il ne sera d'aucune utilité pour les archéologues de demain, intéressés par les trésors de la civilisation actuelle, car les explosions thermonucléaires, réalisées dans l'atmosphère à partir des années 1960, ont créé des excès considérables ; C a une période de . Cette courte période et la relative facilité de substituer un atome de C à un atome de carbone C (stable) en font un isotope utilisé en médecine nucléaire, notamment en tomographie à émission de positon. Les radiotraceurs les plus utilisés à ce jour sont le C-Raclopride qui se fixe préférentiellement sur les récepteurs dopaminergiques D2, et le utilisé en imagerie cardiaque. Structure électronique Le carbone possédant six électrons adopte une configuration électronique à l'état fondamental 1s 2s 2p. Il possède quatre électrons sur sa couche de valence, ce qui lui permet de former quatre liaisons covalentes, dont des liaisons de type (première liaison avec un atome) ou de type (seconde ou troisième liaison). Les liaisons de type sont toujours accompagnées d'une liaison de type . Le recouvrement des fonctions électroniques dans une liaison est plus faible. Ces liaisons sont donc moins « solides ». Corps simple État solide Le carbone est présent dans la nature dans deux formes allotropiques principales : le graphite, empilement de structures cristallines hexagonales et monoplanes (graphène), et de couleur grise. C'est la forme stable à température et pression ambiante ; le diamant, de structure cristalline tétraédrique (structure type « diamant ») est transparent. C'est la forme stable à haute température et haute pression, métastable à température et pression ambiante. Dans les conditions de pression normales, le carbone est sous la forme graphite, dans laquelle chaque atome est lié à trois autres dans une couche d'anneaux hexagonaux fusionnés, comme ceux des composés aromatiques hydrocarbonés. Grâce à la délocalisation des orbitales , le graphite conduit l'électricité. Le graphite est mou, car les liaisons chimiques entre les plans sont faibles (2 % de celles des plans) et les couches glissent donc facilement les unes par rapport aux autres. Sous très haute pression, le carbone cristallise dans un système cubique à face centrée nommé diamant, dans lequel chaque atome est lié à quatre autres (distance interatomique de ). Le diamant, grâce à la résistance des liaisons carbone-carbone, est, avec le nitrure de bore, la matière la plus dure à rayer. À température ambiante, la métamorphose en graphite est si lente qu'elle est indécelable. Sous certaines conditions, le carbone se cristallise en lonsdaléite, une forme similaire au diamant mais hexagonale. De toutes les pierres précieuses, le diamant est la seule à se consumer complètement. En plus du graphite (pur sp) et du diamant (pur sp), le carbone existe sous forme amorphe et hautement désordonnée (a-C). Ces formes amorphes du carbone sont un mélange de sites à trois liaisons de type graphite ou à quatre liaisons de type diamant. De nombreuses méthodes sont utilisées pour fabriquer du a-C : pulvérisation, évaporation par faisceau d'électrons, dépôt à l'arc électrique, ablation laser En 2019, la molécule cyclique (pur sp) a été synthétisée par élimination des groupes CO dans l'oxyde . Les oignons de carbone sont des structures basées sur une structure de type fullerène, mais dont la paroi est constituée de plusieurs couches de carbone. Les formes cylindriques du carbone sont appelées nanotubes (nanotube de carbone, abréviation : NTC). Elles ont été découvertes dans le culot se formant à la cathode de l'arc électrique durant la synthèse de fullerènes. Ces objets de diamètre nanométrique et de longueur atteignant parfois le millimètre se présentent comme des plans de carbone d'épaisseur monoatomique (ou graphène) enroulés sur eux-mêmes et formant un tube de diamètre nanométrique). Les nanotubes dont la paroi n'est constituée que d'un seul plan de carbone sont dits « monofeuillets ». Les nanotubes fabriqués par la méthode de l'arc électrique sont presque tous « multifeuillets ». Le graphène est constitué d'un plan unique de carbone d'épaisseur monoatomique. Le graphène peut être simplement obtenu en prélevant un plan unique de carbone d'un cristal de graphite. Conjointement à ces structures, on observe un grand nombre de nanoparticules polyédriques. À l'image des oignons et des nanotubes multifeuillets, les observations en microscopie électronique en transmission haute résolution ( HRTEM : ) révèlent que ces nanoparticules de carbone sont constituées de plusieurs couches de graphène, fermées, laissant une cavité nanométrique en leur centre. Liquide et gaz À pression atmosphérique le carbone (graphite) se sublime à . Sous forme gazeuse, il se constitue habituellement en petites chaînes d'atomes appelées carbynes. Refroidies très lentement, celles-ci fusionnent pour former les feuilles graphitiques irrégulières et déformées qui composent la suie. Parmi ces dernières, on trouve en particulier, la forme sphérique monofeuillet C appelée fullerène, ou plus précisément buckminsterfullerène, et ses variétés C , qui forment des structures extrêmement rigides. Le carbone liquide ne se forme qu'au-dessus de la pression et de la température du point triple, et donc au-delà de (environ 100 fois la pression atmosphérique) et . Composés Le carbone est le composant essentiel des composés organiques, qui contiennent fréquemment au moins une liaison carbone-hydrogène. Cependant le carbone existe aussi dans la nature sous forme inorganique, principalement sous la forme de dioxyde de carbone, et sous forme minérale. Carbone organique La chimie du carbone est essentiellement covalente. Le carbone est à la base d'une multitude de composés pouvant contenir un grand nombre d'atomes, en association avec l'hydrogène, l'oxygène, l'azote, les halogènes, le phosphore, le soufre, et les métaux, par liaisons simples, doubles ou triples. L'étude et la synthèse de ces composés constituent la chimie organique. Les principaux composés organiques du carbone sont les « hydrocarbures » des molécules associant carbone et hydrogène. On classe les hydrocarbures en trois familles : les alcanes, où le carbone forme des liaisons sp (« simples ») : méthane CH, éthane CH ; les alcènes, où au moins un carbone forme des liaisons (« double ») (carbones sp) : éthène (éthylène) CH, propène CH ; les alcynes, où au moins un carbone forme des liaisons (« triple ») (carbones sp) : éthyne (acétylène) CH, propyne CH Suivant le nombre d'atomes de carbone, on fait précéder le suffixe -ane, -ène ou -yne : La rotation est libre autour des liaisons simples carbone-carbone. En revanche, les liaisons doubles ou triples sont rigides : la liaison double est planaire, les angles de liaison autour des atomes de carbone sont 120°. Cela conduit à la formation de diastéréomères, c'est-à-dire de composés ayant la même formule chimique mais une disposition différente des atomes dans l'espace. La liaison triple est linéaire. En outre, le carbone sp peut former des composés chiraux (du grec kheir (), la main). Le cas le plus simple est un composé possédant 4 substituants différents autour d'un atome de carbone. Suivant la disposition dans l'espace de ces substituants, on obtient deux molécules qui sont différentes : elles ne sont pas superposables, il s'agit d'une paire d'énantiomères. Les énantiomères sont l'image l'un de l'autre dans un miroir (comme nos deux mains). Dans les hydrocarbures aromatiques, les atomes de carbone forment des cycles ou noyaux stabilisés par des liaisons π délocalisées. Carbone inorganique Ce type d'atomes de carbone est relativement rare en termes de variété par rapport aux carbones organique et minéral. Il se présente le plus souvent sous forme de complexes inorganiques ou organo-métalliques qui intègrent un atome de carbone nu ou une molécule de CO ou de , dans leurs sphères de coordination. Par exemple : C dans et ; CO dans les nombreux complexes du type ou ; dans le complexe . Carbone minéral La molécule de dioxyde de carbone existe à l'état gazeux dans l'atmosphère terrestre. Une certaine quantité de ce se dissout dans les eaux océaniques et continentales, et une partie du dissous réagit avec la molécule d'eau pour former de l'acide carbonique suivant la réaction : Puis (dihydrogénocarbonate, ou acide carbonique), étant un diacide, cède ses deux protons dans la mesure des constantes d'acidité des couples acido-basiques () et () et de la composition initiale en solutés acido-basiques de l'eau selon les équations :et : Or il se trouve que dans l'eau de mer, ce système de carbonates est présent en grandes quantités et dans des proportions telles qu'il joue un rôle tampon fondamental dans l'acidité de l'eau océanique (pH 8,1-8,4) qu'il permet de rendre très stable. Ce taux de carbonates (et de borates, pour être exact) s'appelle l'alcalinité ou titre alcalimétrique complet (TAC, mesuré en degrés français, ou kH mesuré en °allemands ; il existe d'autres unités. Le mieux est de parler en ppm, ou parties par million). Ce pH a permis à des quantités « géologiques » de tests calcaires de protozoaires planctoniques de former des roches sédimentaires calcaires constituées essentiellement d'un cristal de carbonate de calcium et de magnésium (mélange qu'on appelle le calcaire) : la pierre de Paris, le marbre, etc. Toute cette chimie est traditionnellement incluse dans la chimie inorganique, c'est-à-dire minérale, bien qu'il y ait évidemment de nombreux points sur lesquels cela ne se justifie pas. Ainsi, on pourra qualifier le carbone contenu dans le dioxyde de carbone, l'acide carbonique, l'hydrogénocarbonate et le carbonate, de carbone inorganique. C'est aussi valable pour le carbone diamant et les autres variétés allotropiques du cristal de carbone. Dangers du carbone et de ses composés Le carbone pur a une faible toxicité pour les humains et peut être manipulé et même ingéré en toute sécurité sous la forme de graphite ou de charbon de bois. Il est résistant à la dissolution ou l'attaque chimique, même dans le contenu acide du tractus digestif, par exemple. En revanche, le disulfure de carbone CS, quoique de structure similaire au dioxyde de carbone, est un liquide hautement toxique utilisé comme solvant (vulcanisation du caoutchouc). Les autres oxydes de carbone sont le monoxyde de carbone CO, et le suboxyde de carbone CO, moins commun. Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore, formé par combustion incomplète des composés organiques ou du carbone pur (charbon). Le monoxyde de carbone se lie plus fortement que l'oxygène, à l'hémoglobine sanguine pour former de la carboxyhémoglobine, un composé stable. Le résultat de cette réaction est l'empoisonnement des molécules d'hémoglobine, ce qui peut être mortel (voir l'entrée en question). L'ion cyanure CN a un comportement chimique similaire à un ion halogénure. Les sels contenant l'ion cyanure sont hautement toxiques. Le cyanogène, un gaz de composition (CN) est également proche des halogènes. Avec les métaux, le carbone forme des carbures C ou des acétylures C. Quoi qu'il arrive, avec une électronégativité de 2,5, le carbone préfère former des liaisons covalentes. Quelques carbures sont des treillis covalents, comme le carbure de silicium, SiC, qui ressemble au diamant, et est d'ailleurs utilisé pour la taille de ceux-ci. La toxicité des nouvelles formes allotropiques du carbone (fullerènes, nanotubes, graphène) est aujourd'hui très étudiée. À l'état natif, ces nanostructures restent difficiles à filtrer dans l'air et pourraient constituer un danger qu'il est nécessaire d'évaluer. À noter que dans le cadre de leur utilisation, ces composés se trouvent généralement dispersés dans un solvant, ou fixés sur un substrat solide. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Gérard Borvon, Histoire du carbone et du CO2, Vuibert, 2013 Articles connexes Liens externes , avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope Los Alamos National Laboratory - Carbon WebElements.com - Carbon EnvironmentalChemistry.com - Carbon Lavoisier et la naissance du mot carbone
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Commodore 128
Le Commodore 128 est un ordinateur personnel familial, aussi connu sous le nom de C128, présenté lors du Consumer Electronics Show (CES) de janvier 1985. Caractéristiques C'était une version étendue et compatible du Commodore 64, mais relooké (allure dont allait s'inspirer l'Amiga 500) avec 128 kilo Octets de mémoire vive. Il était doté du processeur 6510 du Commodore 64 pour lui assurer une compatibilité à 100 %, mais également d'un nouveau processeur 8502 avec un jeu d'instructions BASIC plus étendu et des possibilités d'extension par cartouche mémoire, jusqu'à 512 Ko. Il contenait également un processeur Zilog Z80 avec le système d'exploitation CP/M. Enfin, il proposait une commutation d'écran du mode standard 40 colonnes vers un mode 80 colonnes. Cet ordinateur hybride, intégrait 2 microprocesseurs différents interconnectés, qui assuraient une compatibilité matérielle complète avec différents systèmes d'exploitation. Ce concept n'a jamais été reproduit depuis avec un ordinateur personnel. Le commodore 128 est en cela un ordinateur unique et hors normes. Il y eut une version semi-portable : le Commodore 128/D avec lecteur de disquette 5"1/4 intégré, poignée et clavier clipsable au-dessous. Historique Le Commodore 128 ne parvint pas à s'imposer. Les développeurs de jeux sortirent moins d'une dizaine de produits dédiés et quelques logiciels professionnels (GEOS, VizaWrite/Calc, Superbase) convertis depuis les versions CBM ne purent vivre, bien que parfois plus performants que leurs concurrents PC (en particulier en termes d'économie de mémoire), mais manquant de crédibilité. Le C128 a été la dernière machine à processeur 8 bits commercialisée par Commodore Business Machines, peu avant la sortie de l'Amiga. Liens externes The MOS 6567/6569 video controller (VIC-II) and its application in the Commodore 64 - detailed hardware description of the VIC-II. Commodore VIC-II Color Analysis (Preview) - an attempt to provide accurate information as to the VIC-II color palette, by Philip Timmermann. Description of C64 graphics modes - simple explanations with example pictures of the common modes used for C64 graphics, including hacked and software-assisted modes. Real Interlace video modes using the VIC-IIe. VIC programming information on Codebase64. VIC-II die shots Ordinateur 8 bits Microprocesseur 6510 Produit lancé en 1985 Produit arrêté en 1989 Ordinateur personnel Commodore Ordinateur personnel des années 1980
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Caféine
La caféine, aussi désignée sous les noms de théine, ou 1,3,7-triméthylxanthine ou méthylthéobromine est un alcaloïde de la famille des méthylxanthines, présent dans de nombreux aliments, qui agit comme stimulant psychotrope et comme léger diurétique. La caféine a été découverte en 1819 par le chimiste allemand Friedlieb Ferdinand Runge. Il la nomma « » en tant que composé chimique du café, qui en français devint « caféine ». La caféine est présente dans les graines, les feuilles et les fruits de différentes plantes où elle agit comme insecticide naturel, paralysant ou tuant les insectes qui les consomment. En revanche, chez les mammifères, la caféine agit surtout comme stimulant du système nerveux central et du système cardiovasculaire, diminuant temporairement la somnolence et le temps de réaction et augmentant l'attention. Des boissons très populaires contiennent de la caféine comme le café, le thé et le maté. On en trouve également dans certains sodas et boissons énergisantes à base de dérivés de la noix de kola, qui en contient de grandes quantités. Le cacao en contient aussi un peu. La caféine est notamment présente dans les graines du caféier et du guarana ainsi que dans les feuilles de yerba maté et du théier. Du fait de sa présence dans des plantes autres que le caféier elle est parfois appelée « théine », « guaranine » ou, encore, « matéine ». Il s'agit pourtant de la même molécule, de formule brute C8H10N4O2, avec les mêmes effets même si elle n'est consommée ni seule, ni de la même manière et qu'elle n'est pas présente à la même concentration que dans le café. De fait, la caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde ; elle est légale dans tous les pays, à la différence d'autres substances psychoactives. Le profil psychotrope analeptique stimulant de la caféine a été défini par électroencéphalographie quantitative après administration orale d'une dose élevée (400 mg) versus placebo chez des sujets volontaires sains. Elle entraîne de la tachycardie et une stimulation mentale pendant plusieurs heures suivie d'insomnie. En Amérique du Nord, 90 % des adultes consomment de la caféine quotidiennement. La liste la caféine parmi les « substances alimentaires à buts multiples généralement reconnues comme sans danger » aux doses habituelles, mais toxiques au-delà d'une certaine dose. Provenance On trouve de la caféine dans différentes espèces de plantes où elle jouerait le rôle de pesticide naturel (comme beaucoup d'alcaloïdes), en particulier dans les plantules dont le feuillage est en cours de développement et qui n'ont pas encore mis en place de mécanisme de protection ; la caféine entraîne la paralysie, voire la mort de certains insectes qui se nourrissent de la plante. De hautes teneurs en caféine sont mesurées dans le sol autour des plantules de caféier ; la caféine agirait donc également comme inhibiteur de la germination et de la croissance des jeunes plants de caféier voisins, augmentant ainsi les chances de survie de la plantule par élimination de la concurrence. Les produits naturels contenant de la caféine les plus utilisés sont le café, le thé et, dans une moindre mesure, le cacao. Le maté, le guarana et la noix de kola sont d'autres sources de caféine, moins couramment utilisées, que l'on utilise parfois dans des préparations à base de thé ou des boissons énergisantes. Deux des synonymes de la caféine, la matéine et la guaranine, sont d'ailleurs dérivés du nom de ces plantes. Certains inconditionnels du maté prétendent que la matéine est un stéréoisomère de la caféine et qu'il s'agirait ainsi de deux substances différentes. Cela est cependant erroné, car la caféine est une molécule achirale, sans atome de carbone asymétrique, de sorte qu'elle n'a ni énantiomère ni diastéréoisomère. Les disparités constatées expérimentalement entre les différentes sources naturelles de caféine pourraient être dues au fait que la caféine extraite de ces plantes contient également des proportions très variables d'autres xanthines alcaloïdes, dont la théophylline et la théobromine, des stimulants cardiaques, et d'autres substances telles que des polyphénols qui forment des complexes insolubles avec la caféine. À l'échelle mondiale, la première source de caféine est le « grain » de café (en fait la graine du caféier), à partir duquel le café boisson est infusé. La teneur en caféine du café varie fortement et dépend du type de grain de café et de la méthode de préparation ; même les graines issues d'un pied donné peuvent présenter des différences de concentration. La quantité contenue dans une portion de café varie d'environ pour un expresso () de la variété arabica, à environ pour une tasse (120 millilitres) de café filtré. Le café très torréfié présente généralement moins de caféine que celui qui l'est moins, car la torréfaction diminue la teneur en caféine de la graine. Le café arabica contient normalement moins de caféine que le robusta. Les différentes espèces de caféier présentent des taux variables de caféine ; le café de Charrier (Coffea charrieriana) originaire du Cameroun et décrit en 2008 produit ainsi des grains pratiquement sans caféine. Le café contient aussi des traces de théophylline, mais pas de théobromine. Le thé est une autre source de caféine, et l'on a souvent dit que son effet sur l'humain est plus doux et plus progressif que celui du café grâce à ses tanins qui ralentiraient l'assimilation de la caféine. Cependant cette affirmation n'a pas été démontrée chez l'homme et une étude n'indique pas de différence majeure avec le café. De surcroît, bien que le thé contienne plus de caféine que le café à poids égal, une portion habituelle en contient beaucoup moins, car le thé est normalement bien plus faiblement infusé. À côté de l'intensité de l'infusion, le type de thé, les conditions de croissance, les procédés de transformation et d'autres variables influent également sur la teneur en caféine. Il n'y a pas de relation entre la couleur d'un thé et sa teneur en caféine. Ainsi des thés tels que le pâle thé vert japonais gyokuro contiennent bien plus de caféine que d'autres thés plus foncés tels que le lapsang souchong, qui en contient très peu. Le thé contient une faible quantité de théobromine et une teneur en théophylline légèrement supérieure au café. La caféine est aussi un ingrédient commun à certains sodas tels que le Coca-Cola, où ses propriétés stimulantes remplacent les extraits de feuilles de coca et de noix de kola utilisées originellement pour sa préparation. Ces sodas contiennent généralement entre 10 et de caféine par portion. En comparaison, une boisson énergisante comme le dépasse les de caféine par portion. La caféine contenue dans ces boissons provient des ingrédients utilisés ou est ajoutée comme additif ; elle est alors obtenue par décaféination d'un produit naturel ou par synthèse chimique. Le guarana, un ingrédient typique des boissons énergisantes, contient une grande quantité de caféine et de faibles teneurs en théobromine et théophylline. Le chocolat, dérivé du cacao, contient une faible quantité de caféine. Le léger effet stimulant du chocolat est semble-t-il dû autant à la combinaison de théobromine et de théophylline qu'à la caféine. Cependant le chocolat contient trop peu de ces composés pour entraîner un effet comparable au café à portion égale. Une barre de chocolat au lait de contient ainsi à peu près dix fois moins de caféine qu'une tasse d'expresso. Ces dernières années, plusieurs fabricants ont commencé à ajouter de la caféine dans des produits de bain tels que le shampooing ou le savon, prétendant que la caféine peut être absorbée par la peau. Cependant l'efficacité de tels produits n'a pas été démontrée et il est peu vraisemblable qu'ils aient un effet stimulant sur le système nerveux central, car la caféine est difficilement absorbée à travers la peau. Des fabricants commercialisent des comprimés de caféine, affirmant qu'utiliser de la caféine de qualité pharmaceutique améliore la vigilance. Ceci a été démenti par une étude qui montre que la caféine, qu'elle soit en comprimé ou non, diminue la fatigue et augmente l'attention aussi efficacement. Histoire Les humains consomment de la caféine depuis le Paléolithique. Les premiers peuples ont découvert que mâcher les graines, l'écorce ou les racines de certaines plantes diminuait provisoirement la fatigue, et stimulait la vigilance ou améliorait l'humeur. C'est bien plus tard qu'il fut constaté que l'effet de la caféine augmentait en faisant tremper certains composants végétaux séchés et/ou torréfiés et broyés dans l'eau chaude. De nombreuses cultures ont des légendes qui attribuent la découverte de telles plantes à des gens vivant il y a des milliers d'années. D'après une légende chinoise populaire, l'empereur de Chine Shennong a accidentellement découvert que, quand des feuilles étaient plongées dans de l'eau bouillante, une boisson caféinée, parfumée et reconstituante en résultait. La première référence au café dans la littérature apparaîtrait dans les écrits du médecin perse al-Razi, datés du . À cette époque, les grains de café n'étaient disponibles que dans leur région d'origine, l'Éthiopie. Une légende populaire attribue sa découverte à un gardien de chèvre nommé Kaldi, qui observa que ses chèvres devenaient euphoriques et restaient éveillées la nuit après avoir brouté des caféiers. Essayant à son tour les baies que les chèvres avaient consommées, il ressentit la même vitalité. En 1587, Malaye Jaziri retrace dans un ouvrage l'histoire et les controverses sur le café, intitulé « Undat al safwa fi hill al-qahwa ». Jaziri y relate qu'un cheikh, Jamal-al-Din al-Dhabhani, mufti d'Aden, fut le premier à adopter l'usage du café en 1454, et qu'au , les soufis du Yémen utilisaient couramment du café pour rester éveillés pendant les prières. Vers la fin du , l'utilisation du café était rapportée par un Européen habitant l'Égypte et c'est à cette époque que son usage se généralisa au Moyen-Orient. L'apparition du café comme boisson en Europe, où il fut d'abord connu en tant que « vin arabe » date du . Durant cette période, des cafés ont été créés, les premiers étant ouverts à Constantinople et Venise. En Angleterre, les premiers cafés ont ouvert à Londres en 1652, sur la . En France, la première « maison de café » est ouverte en 1671 à Marseille, port doté de liaisons régulières avec l'Orient, puis le phénomène s'étend rapidement à Paris où on compte en 1723, selon le « Dictionnaire du commerce », « ouverts à la causerie ». Les cafés sont rapidement devenus populaires dans l'ensemble de l'Europe de l'Ouest et jouèrent un rôle important dans les relations sociales du et du . L'usage de la noix de kola tout comme le grain de café et la feuille de thé, semble avoir des origines anciennes. Elle est mastiquée dans de nombreuses cultures d'Afrique de l'Ouest, individuellement ou lors de rassemblements sociaux, pour redonner de la vitalité et pour soulager la faim. En 1911, le kola a été l'objet d'une des premières menaces de santé publique documentée. Le gouvernement des États-Unis avait alors saisi quarante barils et vingt fûts de sirop de Coca-Cola à Chattanooga, dans le Tennessee, sur le motif que la caféine de cette boisson était « dangereuse pour la santé ». Le , le gouvernement intenta un procès à Coca-Cola (« ») afin d'obliger la compagnie à enlever la caféine de ses formules, usant d'arguments tels que l'excès de Coca-Cola dans une école de filles avait entraîné des « caprices nocturnes, violations de règles et même immoralités ». Bien que le juge rendît un verdict en faveur de Coca-Cola, deux lois furent introduites à la Chambre des représentants en 1912 pour amender le , en ajoutant la caféine à la liste des substances « nuisibles » et « créant une dépendance » qui doivent être mentionnées sur l'étiquette d'un produit. Les premières preuves de l'utilisation de cacao sont des résidus trouvés dans un pot maya daté de 600 Dans le Nouveau Monde, le chocolat était consommé dans une boisson amère et épicée appelée xocoatl, souvent assaisonnée avec de la vanille, du piment et du roucou. Le xocoatl était reconnu pour combattre la fatigue, une croyance qui est probablement due à sa teneur en théobromine et caféine. Le xocoatl était une denrée de luxe importante dans l'ensemble de la Mésoamérique précolombienne et les fèves de cacao étaient souvent utilisées comme monnaie d'échange. Introduit en Europe par les Espagnols, le chocolat devient une boisson populaire vers 1700. Les feuilles et les tiges du yaupon (Ilex vomitoria) étaient utilisées par les Amérindiens pour infuser un thé appelé asi ou boisson noire, dont il a été démontré par des archéologues qu'il en était déjà fait usage au cours de l'Antiquité. Le principe actif de cette boisson est la caféine et, malgré le nom latin de la plante, elle n'a pas d'action émétique. Elle fut souvent utilisée par les colons comme substitut au thé ou au café sous l'appellation ou en espagnol, en anglais ou apalachine en français. Au , l'association « Café-Bar-Tabac » omniprésente en France et dans une partie de l'Europe, illustre, selon Robert MOLIMARD, , mais elle illustre aussi le lien entre l'industrie, le commerce et trois produits en vente libre qui peuvent conduire à l'addiction, seuls ou combinés. Plusieurs études dont l'Étude de Framingham ont montré que les fumeurs sont souvent des buveurs de café, mais non de thé. Récemment on a fabriqué des alcools (maintenant interdits aux États-Unis), des boissons énergisantes, des gommes, des poudres de thé ou granules de thé, des chewing-gums (dont un modèle breveté à relargage contrôlé) contenant de la caféine et il a même été proposé de faire un spray nasal de microparticules. Découverte et synthèse En 1819, le chimiste allemand Friedlieb Ferdinand Runge a isolé pour la première fois de la caféine relativement pure. Il la nomma « kaffein » en tant que composé chimique du café, qui en français devint caféine. Il effectua ce travail à la demande de Johann Wolfgang von Goethe. Elle est décrite en 1821 par Pierre Joseph Pelletier et Pierre-Jean Robiquet. En 1827, Oudry a isolé la théine du thé dont Gerardus Mulder et Jobat ont montré, en 1838, qu'il s'agit de la même substance que la caféine. La structure de la caféine a été élucidée vers la fin du par Hermann Emil Fischer qui a été également le premier à en réussir la synthèse totale. Fischer sera d'ailleurs récompensé par le Prix Nobel de chimie de 1902 en partie pour ce travail. Le caractère aromatique de la caféine est dû au fait que les atomes d'azote y sont essentiellement plans (dans l'orbitale d'hybridation sp). La caféine n'est généralement pas synthétisée car elle est déjà disponible en grande quantité en tant que sous-produit de la décaféination. On peut cependant la synthétiser à partir de la diméthylurée et de l'acide malonique. Propriétés physico-chimiques La caféine — , ou 1,3,7-triméthylxanthine ou encore 1,3,7-triméthyl-1H-purine-2,6-dione — est une molécule de la famille des méthylxanthines, qui comprend également la théophylline et la théobromine. Sous sa forme pure, elle consiste en une poudre blanche d'un goût extrêmement amer. La caféine est modérément soluble dans l'eau et les solvants organiques. À haute température, la solubilité de la caféine dans l'eau augmente. La caféine, stable dans les milieux relativement acide et basique, est une base faible et peut réagir avec des acides pour donner des sels. Cependant, dans une solution aqueuse normale, elle n'est pas ionisée. Dissoute, elle peut être présente sous forme de dimères ainsi que de polymères. La caféine est une substance absorbant dans l'UV avec un maximum à la longueur d'onde de . Consommation La consommation mondiale de caféine a été estimée à par an, ce qui en fait la substance psychoactive la plus répandue et la plus consommée au monde. Ce chiffre équivaut à une boisson caféinée par jour pour chaque habitant de la planète. En Amérique du Nord, 90 % des adultes consomment de la caféine quotidiennement. Les pays où l'on consomme le plus de caféine par habitant sont indiqués dans l'histogramme ci-contre. Les valeurs des deux principales sources de caféine, le café et le thé y sont indiquées. Notons qu'une troisième source de caféine, particulièrement importante et en constante augmentation, n'est pas représentée dans ce graphique, il s'agit des boissons gazeuses. L'apport de caféine du cacao ne dépasse pas pour le Danemark, premier consommateur, et est négligé ici. L'Argentine et le Paraguay sont les deux principaux consommateurs de maté, soit un apport en caféine de 100 et (respectivement), non représenté ici. L'évolution de la consommation des trois principales sources de caféine aux États-Unis est présentée dans le graphique ci-dessous. Pharmacologie La caféine, qui est un stimulant du système nerveux central et du métabolisme, est utilisée dans un but à la fois récréatif et médical pour réduire la fatigue physique et restaurer la vigilance quand une faiblesse ou une somnolence inhabituelle se produit. La caféine stimule le système nerveux central au niveau du cerveau, il en résulte une vigilance accrue, un flot de pensées plus claires et rapides, une augmentation de la concentration et une coordination générale du corps améliorée. Une fois dans le corps, elle a une chimie complexe et agit au travers des différents mécanismes décrits ci-dessous. Pharmacocinétique La caféine est très rapidement et intégralement absorbée par le tube digestif, et parvient au cerveau dès la suivant l'ingestion. Dans une étude, chez 75 % des volontaires, une dose de de caféine est absorbée par l'estomac après un quart d'heure. Le pic plasmatique est atteint au bout d'une heure. La caféine diffuse rapidement dans le milieu extra-vasculaire. Elle n'est que faiblement liée aux protéines circulantes du plasma (environ 15 %). Elle passe la barrière hémato-encéphalique grâce à sa ressemblance à l'adénosine. Sa concentration dans le liquide céphalo-rachidien est égale à celle du plasma. Son passage dans le lait maternel est également important, sa concentration y est égale à 50 % de la concentration plasmatique de la mère. Chez l'adulte, la caféine est presque complètement métabolisée au niveau hépatique par oxydation, déméthylation et acétylation. La caféine ne peut être détectée dans l'organisme plus de après la dernière prise de caféine, que ce soit par analyse globulaire du sang ou par examen chimique de l'urine. Métabolisme et demi-vie La caféine du café ou d'autres boissons est absorbée au niveau de l'estomac et de l'intestin grêle, puis redistribuée via la circulation sanguine dans tous les tissus du corps. Elle est éliminée selon une cinétique du premier ordre. La caféine peut aussi être absorbée rectalement, c'est le cas des suppositoires à base de tartrate d'ergotamine et de caféine pour le soulagement des migraines ou de chlorobutanol et de caféine pour le traitement de l'hyperémèse (nausées et vomissements incoercibles de la grossesse). La demi-vie de la caféine varie fortement suivant les individus en fonction de facteurs tels que l'âge, le fait d'être enceinte ou non, la présence d'autres médicaments concurrents ou le niveau d'activité dans le foie des enzymes nécessaires au métabolisme de la caféine. Chez des adultes en bonne santé, la demi-vie de la caféine est de 2 à (4 à en moyenne). Chez les femmes prenant des contraceptifs oraux, cette durée peut augmenter à 4- et chez celles enceintes la demi-vie est d'environ 9-. La caféine peut s'accumuler chez les individus atteints d'une hépatopathie sévère, la demi-vie pouvant aller jusqu'à . Chez les nourrissons et les jeunes enfants, la demi-vie peut être plus longue que chez les adultes ; chez les nouveau-nés, elle varie de 65 à . D'autres facteurs tels que le fait de fumer peut diminuer la demi-vie de la caféine. La caféine est métabolisée dans le foie par le système enzymatique cytochrome P450 (spécialement, l'isoenzyme 1A2) en trois isomères de la diméthylxanthine, chacun de ces métabolites a ses propres effets sur le corps : la paraxanthine (84 %) : augmente la lipolyse, entraînant des concentrations élevées de glycérol et d'acides gras dans le plasma sanguin ; la théobromine (12 %) : dilate les vaisseaux sanguins et augmente le volume d'urine (diurèse). La théobromine est aussi le principal alcaloïde du cacao et donc du chocolat ; la théophylline (4 %) : relaxe les muscles lisses des bronches et est utilisée pour traiter l'asthme. La dose thérapeutique de la théophylline représente cependant plusieurs fois les concentrations atteintes lors du métabolisme de la caféine. Chacun de ces métabolites est à son tour métabolisé puis excrété dans les urines. Mode d'action Comme l'alcool et la nicotine, la caféine traverse facilement la barrière hémato-encéphalique qui sépare la circulation sanguine du cerveau du reste du corps. Une fois dans le cerveau, elle agit principalement comme antagoniste des récepteurs à adénosine, c'est-à-dire en les bloquant. En effet la molécule de caféine, qui a une structure similaire à l'adénosine, peut se fixer aux récepteurs à adénosine se trouvant à la surface des cellules sans les activer. La caféine agit donc comme un inhibiteur compétitif. L'adénosine est présente dans l'ensemble du corps, elle y joue en effet un rôle dans le métabolisme énergétique de l'ATP, mais elle a des fonctions spéciales au niveau du cerveau. Les concentrations d'adénosine dans le cerveau sont augmentées par différents types de stress métaboliques (dont l'anoxie et l'ischémie) et permettent de protéger le cerveau en supprimant l'activité neuronale et en augmentant la circulation sanguine. Ainsi la caféine, en neutralisant l'adénosine, a globalement un effet désinhibiteur sur l'activité cérébrale. Cependant, le mécanisme précis par lequel ces effets se traduisent en une augmentation de la vigilance et de l'éveil n'est pas connu. L'antagonisme de l'adénosine par la caféine provoque l'augmentation de l'activité nerveuse avec la libération d'adrénaline et l'augmentation des niveaux de dopamine. L'adrénaline est une hormone qui cause plusieurs effets tels que l'augmentation du rythme cardiaque (chronotrope positif), de la contractilité du cœur (inotrope positif), de la pression artérielle, de l'apport de sang aux muscles, la diminution de l'apport de sang aux autres organes (excepté le cerveau) et la libération de glucose par le foie, par néoglucogenèse par exemple. Quant à la dopamine, c'est un neurotransmetteur. La modulation de sa concentration a des répercussions importantes : par exemple, les effets des amphétamines sont dues à l'augmentation de l'activité de la dopamine. Certains des effets secondaires de la caféine sont probablement causés par des mécanismes non liés à l'adénosine. La caféine est connue pour être un inhibiteur compétitif de l'enzyme AMPc-Phosphodiestérase (AMPc-PDE) qui convertit l'AMP cyclique (AMPc) des cellules en sa forme non cyclique inactive, entraînant ainsi une accumulation d'AMPc dans les cellules. L'AMP cyclique participe à l'activation de la protéine kinase A (PKA) qui débute la phosphorylation d'enzymes spécifiques utilisées dans la synthèse du glucose. En bloquant son élimination, la caféine intensifie et prolonge les effets de l'adrénaline et de médicaments adrénaline-like tels que l'amphétamine, la méthamphétamine ou le méthylphénidate. Une augmentation des concentrations d'AMPc dans les cellules de l'épithélium stomacal entraîne une augmentation de l'activation de la protéine kinase A (PKA) qui à son tour augmente l'activation de l'ATPase H+/K+, ce qui provoque finalement une augmentation de la sécrétion d'acide gastrique des cellules. Les métabolites de la caféine contribuent aussi aux effets de la caféine. La paraxanthine est responsable de l'augmentation de la lipolyse qui libère du glycérol et des acides gras dans le sang pour être utilisés comme source d'énergie par les muscles. La théobromine est un vasodilatateur qui augmente le flux d'oxygène et de nutriments dans le cerveau et les muscles. La théophylline relâche les muscles lisses et affecte principalement le rythme et le bon fonctionnement cardiaque. Principaux effets de la caféine De façon générale, la caféine est un stimulant et un psychostimulant. Sur le système cardiovasculaire, ce composé bioactif entraîne une accélération du rythme cardiaque et une vasodilatation. Elle présente également des effets au niveau du système respiratoire et gastro-intestinal. De plus, elle agit au niveau des muscles squelettiques, du flux sanguin rénal, de la glycogénolyse et de la lipolyse. Il y a amélioration des performances physiques et augmentation de la diurèse. La caféine peut provoquer une certaine amélioration de l'humeur, du niveau d'éveil et des performances intellectuelles. En contrepartie, l'arrêt de la consommation habituelle ou un simple oubli de prise cause souvent des symptômes de sevrage : fatigue, maux de tête, voire état dépressif. Du fait de ces symptômes de sevrage, il semble que les effets réels de psychostimulation de la caféine aient été parfois surévalués par la recherche. Ceci viendrait du fait que dans certaines études, l'état psychique dégradé lors de l'arrêt de la consommation de caféine (sevrage et manque) a été considéré comme l'état d'une personne ne consommant pas habituellement de café. L'amélioration par la disparition des effets de sevrage consécutive à un apport a alors pu être interprétée comme étant un effet bénéfique de la caféine. Cas d'une prise modérée La quantité à partir de laquelle la caféine produit des effets varie selon les individus en fonction de leur corpulence et de leur degré de tolérance à la caféine. Les premiers effets se font sentir moins d'une heure après l'ingestion et les effets d'une faible dose disparaissent au bout de trois ou quatre heures. La consommation de caféine n'élimine pas le besoin de dormir, elle ne fait que diminuer temporairement la sensation d'être fatigué. La caféine a un effet ergogène puissant, augmentant la capacité de travail mental et physique. Une étude réalisée en 1979 a montré que des sujets qui avaient consommé de la caféine parcouraient à vélo, pendant une durée de deux heures, une distance supérieure de 7 % par rapport aux sujets témoins. Certaines études ont produit des résultats bien plus spectaculaires : une étude sur des coureurs entraînés a montré que pour une dose de de caféine par kilogramme de poids corporel, on constate une augmentation de 44 % de l'endurance en course à pied, de même qu'une augmentation de 51 % de l'endurance à vélo. D'autres études ont rapporté des effets similaires. Une étude a ainsi montré que chez des cyclistes s'exerçant sur des circuits nécessitant un travail intense, une concentration de de caféine par kilogramme de poids corporel augmente la durée de l'effort de 29 %. La caféine relâche le sphincter anal interne et de ce fait doit être évitée par les personnes souffrant d'incontinence fécale. Elle possède également une action diurétique. La caféine peut augmenter l'efficacité de certains médicaments. La caféine améliore ainsi l'efficacité des médicaments soulageant les maux de têtes de 40 % et aide l'organisme à absorber ces substances plus rapidement, diminuant plus vite la douleur. De ce fait de nombreux médicaments contre les maux de têtes vendus sans ordonnance contiennent de la caféine. Elle est également utilisée avec l'ergotamine dans le traitement des migraines et des algies vasculaires de la face, de même que pour surmonter les somnolences dues aux antihistaminiques. Alors que relativement sans danger pour l'humain, la caféine est considérablement plus toxique pour d'autres animaux tels que les chiens, les chevaux et les perroquets du fait de leur capacité bien plus limitée à métaboliser ce composé. Chez les araignées notamment, la caféine a un effet beaucoup plus significatif que d'autres composés actifs. Accoutumance, dépendance et sevrage Comme la caféine est principalement un antagoniste des récepteurs du neurotransmetteur adénosine dans le système nerveux central, l'organisme des personnes qui consomment régulièrement de la caféine s'adapte à la présence continuelle de cette substance en augmentant substantiellement le nombre de récepteurs de l'adénosine du système nerveux central. Cette augmentation du nombre de récepteurs à adénosine rend l'organisme bien plus sensible à l'adénosine, avec deux conséquences principales. Tout d'abord, pour une même dose, les effets stimulants de la caféine sont significativement réduits, c'est le phénomène d'accoutumance. Ensuite, comme ces réponses adaptatives à la caféine rendent les individus bien plus sensibles à l'adénosine, une réduction de la prise de caféine va augmenter les effets physiologiques de l'adénosine, entraînant des symptômes de sevrages importuns. D'autres recherches contestent l'idée que la régulation des récepteurs à adénosine soit responsable de l'accoutumance aux effets stimulants de la caféine, notant entre autres que cette tolérance est insurmontable pour des doses plus élevées de caféine (cela devrait être surmontable si l'accoutumance était due à une augmentation des récepteurs) et que l'augmentation du nombre de récepteurs à l'adénosine est modeste et n'explique pas la forte accoutumance à la caféine qui se produit. L'accoutumance à la caféine se développe très rapidement. L'accoutumance complète aux effets de la caféine apparaît après la consommation de de caféine trois fois par jour pendant sept jours. L'accoutumance complète aux effets subjectifs de la caféine se produit après la consommation de de caféine trois fois par jour pendant et probablement plus tôt. Dans une autre expérience, l'accoutumance complète à la caféine a été observée chez des sujets consommant des doses de 750- par jour, tandis qu'une accoutumance incomplète a été observée chez ceux qui consomment des doses de caféine dans la moyenne. La consommation continue de caféine finit par faire apparaître une dépendance liée à l'excès de récepteurs à l'adénosine et au manque de récepteurs à la dopamine. Elle a atteint plusieurs écrivains célèbres comme Honoré de Balzac. Comme l'adénosine sert en partie à réguler la pression sanguine en provoquant la vasodilatation, les effets accrus de l'adénosine dus au sevrage à la caféine entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins de la tête, y occasionnant un excès de sang et pouvant générer des céphalées et des nausées. La diminution de la pression artérielle peut générer d'autres symptômes comme la bradycardie. Une activité catécholaminergique réduite peut causer des sensations de fatigue et de somnolence. Une diminution de la concentration en sérotonine quand la consommation de caféine s'arrête, peut engendrer anxiété, irritabilité, incapacité à se concentrer et diminution de la motivation pour commencer ou terminer des tâches quotidiennes ; dans les cas extrêmes, elle peut entraîner une légère dépression. Le manque de récepteurs à la dopamine peut générer une sorte d'état dépressif et une nette diminution des performances cérébrales ; c'est pourquoi on recommande toujours un sevrage progressif étalé sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Cependant, contrairement à d'autres stimulants du système nerveux central, la caféine n'agit pas directement sur le noyau accumbens, responsable de la dépendance psychologique. Les symptômes de sevrage peuvent apparaître entre 12 et après l'arrêt de la prise de caféine, le pic étant atteint vers . Ils durent généralement de un à cinq jours, le temps nécessaire pour que les récepteurs à adénosine du cerveau reviennent à des niveaux « normaux ». Des antalgiques tels que l'aspirine peuvent soulager ces symptômes, tout comme une faible dose de caféine. Le plus efficace étant la combinaison d'un analgésique et d'une petite quantité de caféine. Surconsommation La consommation de caféine en grande quantité pendant une durée prolongée peut conduire à une intoxication connue sous le nom de caféisme. Le caféisme combine généralement une dépendance à la caféine avec un grand nombre d'états physiques et mentaux désagréables dont l'anxiété, l'irritabilité, les tremblements, la fasciculation (hyperréflexie), l'insomnie, les céphalées, l'alcalose respiratoire et les palpitations cardiaques. De plus, la caféine augmentant la production d'acide gastrique, une forte consommation prolongée peut conduire à des ulcères gastro-duodénaux, des œsophagites érosives et des reflux gastro-œsophagiens. Il y a quatre troubles psychiatriques induits par la caféine, reconnus par le , : intoxication à la caféine, trouble de l'anxiété induit par la caféine, trouble du sommeil induit par la caféine et troubles liés à la caféine non spécifiés. Intoxication La caféine est classée dans la catégorie des substances moyennement toxiques. La Food and Drug Administration la liste parmi les « substances alimentaires à buts multiples généralement reconnues comme sans danger », mais après que le nombre de visites aux services d'urgence impliquant des boissons énergétiques avait doublé de 2000 à 2011 (passant de à , adolescents ou jeunes adultes pour la plupart), selon la . La plupart des cas concernaient des adolescents ou de jeunes adultes, aux États-Unis en 2013, après discussion avec la FDA, le groupe Wrigley a cessé son marketing et ses ventes de gommes caféinées () et en 2010, l'agence a interdit la fabrication de boissons alcoolisées contenant de la caféine. , a rappelé en 2014 Jennifer Dooren (porte-parole de la FDA qui a en 2014 lancé une alerte à la suite de la mort soudaine d'un jeune sportif (lutteur) dont l'autopsie a mis en évidence plus de de caféine par millilitre de sang, soit jusqu'à 23 fois la quantité trouvée dans un café typique ou un soda caféiné. L'intoxication aiguë à la caféine intervient habituellement aux environs de , selon le poids corporel et le niveau de tolérance à la caféine. Elle peut entraîner un état de surstimulation du système nerveux central, avec des symptômes différents de ceux observés lors d'overdoses d'autres stimulants. Ils peuvent inclure anxiété, excitation, insomnie, flushing cutané (rougeur de la face), polyurie, troubles gastro-intestinaux, contraction involontaire, flot de pensées et de paroles incohérentes, irritabilité, arythmie cardiaque, tachycardie et agitation psychomotrice. Dans le cas d'overdoses plus importantes, manie, dépression, erreurs de jugement, désorientation, désinhibition, délire, hallucination, psychose et rhabdomyolyse (destruction de cellules musculaires) peuvent se produire. Il est recommandé de ne pas dépasser une consommation quotidienne de caféine (toutes sources) de , ce qui équivaut à environ six tasses de café ou deux à trois litres de thé par jour. Pour les femmes enceintes, il est recommandé de limiter la consommation quotidienne à un maximum de . Notamment quand elle est abusivement utilisée sous forme de poudre comme complément alimentaire (encore en vente libre aux États-Unis en 2014) ou automédication (pour maigrir), l'overdose peut conduire à la mort. Une cuillère à café de poudre de caféine peut contenir de caféine, une dose potentiellement mortelle. La FDA rappelle que le dosage de la poudre est presque impossible à faire avec les outils habituels de la cuisine. La dose létale 50 (DL) chez le rat est de par kg. La DL de la caféine chez l'humain, qui dépend du poids et de la sensibilité individuelle, est estimée à environ 150 à par kg de masse corporelle, soit pour un adulte normal approximativement quatre-vingt à cent tasses de café, prises en un temps limité qui va dépendre de la demi-vie. Atteindre une telle dose létale avec un café ordinaire est extrêmement difficile, cependant, des cas de mort par surdose de caféine en comprimé ont été rapportés, ainsi que des symptômes graves d'overdoses nécessitant une hospitalisation se produisant dès deux grammes de caféine. Une exception à cela pourrait être la prise d'un médicament tel que la fluvoxamine qui bloque les enzymes du foie intervenant dans le métabolisme de la caféine. Il s'ensuit une augmentation drastique d'un facteur cinq des concentrations sanguines de caféine et de ses effets. Dans ce cas, le café n'est pas contre-indiqué, mais il est fortement conseillé de réduire de façon importante la consommation de boissons caféinées, puisque boire une tasse de café aura les mêmes effets qu'en boire cinq en condition normale. La mort intervient généralement à la suite d'une fibrillation ventriculaire provoquée par les effets de la caféine sur le système cardiovasculaire. Une intoxication sévère à la caféine ne nécessite généralement qu'un traitement de soutien, mais si le patient a des concentrations sériques de caféine très élevées, alors une dialyse péritonéale, une hémodialyse ou une hémofiltration peut être nécessaire. Troubles de l'anxiété et du sommeil Les deux troubles rarement diagnostiqués, induits par une consommation de caféine excessive pendant une durée prolongée et qui sont reconnus par l'Association américaine de psychiatrie (APA), sont le trouble de l'anxiété induit par la caféine et le trouble du sommeil induit par la caféine. Le trouble du sommeil induit par la caféine se produit chez une personne qui ingère régulièrement de grandes quantités de caféine, suffisamment importantes pour induire de sévères perturbations de son sommeil et justifier des soins cliniques. Chez certains individus, une grande quantité de caféine peut induire une anxiété sévère nécessitant des soins cliniques. Ce trouble de l'anxiété induit par la caféine peut prendre des formes variées telles que de l'anxiété généralisée, des crises de panique, des troubles obsessionnels compulsifs ou même des phobies. Comme ces états peuvent être similaires à des troubles mentaux organiques tels que le trouble bipolaire ou même la schizophrénie, un grand nombre de professionnels de la médecine pensent que des personnes intoxiquées à la caféine sont couramment mal diagnostiquées et traitées avec des médicaments, alors qu'il suffit pour les psychoses induites par la caféine d'arrêter de consommer de la caféine. Une étude du a conclu que le caféisme, bien que rarement diagnostiqué, pourrait toucher une personne sur dix dans la population. Cœur et maladies cardiovasculaires La caféine se fixe sur des récepteurs à la surface des cellules musculaires du cœur, ce qui entraîne une augmentation de la concentration en AMPc à l'intérieur de ces cellules (par blocage de l'enzyme qui dégrade l'AMPc), mimant ainsi les effets de l'adrénaline (qui se fixe à des récepteurs sur la cellule qui activent la production d'AMPc). L'AMPc agit comme messager secondaire et active un grand nombre de protéines kinases A (PKA). Cela a pour effet général d'augmenter la glycolyse et la quantité d'ATP disponible pour la contraction et le relâchement musculaire. D'après une étude épidémiologique, la consommation de caféine sous forme de café est corrélée significativement avec un moindre risque de maladies cardiovasculaires chez les personnes âgées de 65 ans ou plus. Cependant, cette relation n'a été vérifiée que chez les personnes qui ne souffraient pas de sévère hypertension. De plus, rien de tel n'a été trouvé chez les personnes âgées de moins de ou celles âgées de ou plus pour ce qui est de la mortalité par maladies vasculaires cérébrales. Mémoire et apprentissage Un grand nombre d'études ont montré que la caféine pourrait avoir des effets nootropiques, provoquant certains changements dans la mémorisation et l'apprentissage. Cependant, les résultats des tests se sont révélés contradictoires et peu concluants. Des chercheurs ont découvert que la consommation à long terme de faibles doses de caféine ralentit l'apprentissage dépendant de l'hippocampe (une partie du cerveau associé au processus de mémorisation) et diminue la mémoire à long terme chez la souris. La consommation de caféine durant quatre semaines diminuait significativement la neurogenèse hippocampale comparée aux témoins au cours de l'expérience. La conclusion était que la consommation à long terme de caféine pourrait inhiber l'apprentissage dépendant de l'hippocampe et la mémoire partielle par l'inhibition de la neurogenèse hippocampale. Dans une autre étude, de la caféine était ajoutée in vitro à des neurones de rats. Les épines dendritiques (une partie des neurones formant des connexions entre les neurones) de l'hippocampe ont grandi de 33 % et de nouvelles épines se sont formées. Toutefois, après une heure ou deux, ces cellules ont retrouvé leur forme originale. Une autre étude encore a montré que des sujets ayant reçu de caféine avaient une activité accrue dans le lobe frontal, une région du cerveau où se situe une partie du réseau impliqué dans la mémorisation, et le cortex cingulaire antérieur, une partie du cerveau qui contrôle l'attention. Les sujets sous caféine ont également mieux effectué les exercices de mémorisation. Cependant, une étude différente a montré que la caféine pourrait diminuer la mémoire à court terme et augmenter l'occurrence du phénomène dit du « mot sur le bout de la langue ». L'étude a amené les chercheurs à suggérer que la caféine pourrait aider la mémoire à court terme quand l'information à se rappeler est liée au train de pensées, mais également à formuler l'hypothèse que la caféine gênerait la mémoire à court terme quand le train de pensées est sans lien de parenté. En résumé, la consommation de caféine augmenterait les performances mentales d'une pensée focalisée, tandis qu'elle pourrait diminuer les capacités de réflexion d'un vaste champ de pensées. Consommation pendant la grossesse Malgré un usage largement répandu et l'idée communément admise selon laquelle la caféine est une substance sans danger, une étude de 2008 suggère que les femmes enceintes qui consomment ou plus de caféine par jour ont un risque de fausses couches environ deux fois plus élevé que les femmes qui n'en consomment pas. Cependant, une autre étude n'a pas révélé de lien entre la consommation de caféine et le risque de fausse couche. Au Royaume-Uni, la (FSA) a recommandé aux femmes enceintes de limiter leur consommation de caféine à moins de par jour. La FSA fait remarquer que le protocole expérimental utilisé dans ces études ne permet pas de déterminer si les différences observées sont dues à la caféine elle-même ou aux modes de vie associés à une forte consommation de caféine, mais a estimé que le conseil était bon. La grossesse dure statistiquement un peu plus longtemps (quelques heures) chez les femmes buvant beaucoup de café, mais indépendamment de la caféine, ce qui laisse penser qu'un autre composant du café peut agir sur la grossesse, a priori sans conséquences majeures pour la santé de l’enfant. Une étude réalisée en Norvège et basée sur un panel de près de enceintes (ayant accouché d'un seul bébé après une grossesse sans complication) n'a pas trouvé de preuve de prématurité accrue. Cette étude a cependant conclu que l'exposition in utero à la caféine est effectivement un facteur de risque de petite poids de naissance du bébé, et ce de manière indépendante au tabagisme (qui est lui aussi facteur de risque et souvent associé à la consommation de café). Les études sur un possible effet de la consommation de caféine durant la grossesse sur le poids du nouveau-né sont néanmoins contradictoires : certaines montrent que la consommation de caféine est corrélée à un poids de naissance plus faible, d'autres ne trouvent pas d'association. Une méta-analyse de 13 études épidémiologiques a conclu à l'existence d'une association. Quel que soit le moment de la grossesse concerné, . L'OMS supposait antérieurement que sous /jour ce risque n'existait pas, et il est généralement recommandé de ne pas dépasser plus de de caféine par jour. L'étude suédoise montre cependant qu'au-dessus de ce seuil de /j, une femme nord européenne moyenne a jusqu’à . L'effet potentiel de la consommation de café pendant la grossesse sur la santé ultérieure de l'enfant est moins bien documenté. Des études chez l'animal suggèrent qu'une consommation élevée de caféine pourrait affecter le neurodéveloppement. Chez l'humain, les études épidémiologiques existantes s'accordent à conclure qu'une consommation inférieure à 200 mg par jour (environ deux tasses) est sans risque majeur pour le développement cognitif de l'enfant. Dans une cohorte épidémiologique française, l'étude EDEN, une consommation supérieure à 200 mg par jour a cependant été mise en relation avec un quotient intellectuel plus bas à l'âge de 5-6 ans. Traitement à base de caféine chez l'enfant prématuré Une étude réalisée sur amène à penser que la caféine aurait un rôle positif sur leurs fonctions respiratoires. Le citrate de caféine a des effets bénéfiques dans le traitement des troubles de la respiration des enfants prématurés tels que l'apnée du prématuré et la dysplasie bronchopulmonaire. Le seul risque à court terme d'un traitement au citrate de caféine est la diminution temporaire de la prise de poids au cours de la thérapie. Des études sur le long terme (18 à ) ont montré des avantages durables pour le traitement à la caféine des enfants prématurés. Consommation chez l'enfant Plusieurs études scientifiques ont réfuté la croyance selon laquelle la consommation de caféine entraîne l'ostéoporose chez l'enfant. Les enfants peuvent ressentir les mêmes effets induits par la caféine que les adultes. La plupart des boissons énergisantes (contenant de grandes quantités de caféine) ont été interdites dans de nombreuses écoles de par le monde mais elle a d'autres effets secondaires indésirables, dont problèmes d'estomac, de nervosité, de tremblements, d'accélération du rythme cardiaque, d'insomnie et d'irritabilité. Maladie de Parkinson Plusieurs études réalisées à grande échelle ont montré que la prise de caféine est associée à une réduction du risque de développer la maladie de Parkinson chez l'homme, tandis que les études chez la femme ne sont pas concluantes. Le mécanisme par lequel la caféine est inversement corrélée à cette maladie demeure un mystère. Chez les modèles animaux, les chercheurs ont montré, sans pouvoir l'expliquer, que la caféine peut prévenir la perte de cellules nerveuses dopaminergiques que l'on observe dans la maladie de Parkinson. Décaféination L'extraction de caféine est un procédé industriel courant qui peut être réalisé selon trois voies : Extraction par un solvant organique ; Extraction par un fluide supercritique (du dioxyde de carbone) ; Extraction à l'eau. La première méthode, qui a été utilisée pendant des années, tend à être remplacée par la deuxième pour des raisons sanitaires (traces résiduelles de solvants), d'impact sur l'environnement, de coût et de saveur. La dernière est la moins efficace et peut dénaturer le goût. Un café dit « décaféiné » ne l'est en fait pas totalement ; pour la plupart des marques, cinq à dix tasses de café « décaféiné » procurent une dose de caféine équivalente à celle de deux tasses de café caféiné, selon une étude nord-américaine qui a testé les cafés de neuf marques par chromatographie en phase gazeuse : hormis une marque, toutes contenaient de à de caféine. Selon le , professeur de psychiatrie à l'université de Floride, cette quantité est suffisante pour provoquer une dépendance physique au café chez certains consommateurs. Extraction par des solvants organiques C'est le procédé classique qui repose sur la solubilité différentielle (coefficient de partage) de la caféine. La caféine du café est dissoute dans le solvant organique, généralement un solvant chloré (chloroforme, trichloréthylène ou dichlorométhane) ou le benzène, qui est ensuite éliminé par distillation. Des solvants organiques tels que l'acétate d'éthyle présentent bien moins de risques pour la santé et l'environnement que les solvants aromatiques et chlorés utilisés par le passé. Extraction au dioxyde de carbone supercritique Le dioxyde de carbone fluide supercritique est un excellent solvant apolaire pour la caféine et, de plus, il est plus sain que les solvants organiques synthétiques. Le processus d'extraction est le suivant : le est forcé à passer au travers des grains de café à des températures supérieures à et des pressions supérieures à . Sous ces conditions le , qui est dans un état supercritique, a les propriétés d'un gaz, ce qui lui permet de pénétrer profondément dans les grains de café, mais a également celles d'un liquide qui dissout 97-99 % de la caféine. Le chargé de caféine passe ensuite au travers d'un jet d'eau sous haute pression pour en retirer la caféine. La caféine peut enfin être isolée par adsorption sur charbon activé, par distillation, recristallisation ou osmose inverse. Extraction à l'eau Les grains de café sont mis à tremper dans l'eau. Cette eau, qui ne contient pas seulement de la caféine mais également beaucoup d'autres composés qui participent au goût du café, est ensuite passée à travers du charbon activé, qui retient la caféine. L'eau peut ensuite être remise avec les grains puis évaporée, ce qui laisse un café décaféiné doté d'un bon arôme. La caféine retirée est commercialisée comme ingrédient de sodas ou comme base de comprimés de caféine vendus sans ordonnance. Religion Certains adeptes de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (Mormons), de l'Église adventiste du septième jour, de l'Église de Dieu restaurée et de la Science chrétienne évitent de consommer de la caféine ou n'en consomment pas du tout, arguant que Dieu est opposé à un usage non médical de substances psychoactives ou, pour les adventistes, que la consommation d'une substance pouvant avoir des effets néfastes sur la santé n'est pas compatible avec le respect du corps que les chrétiens devraient avoir. Les hindous vaishavistes s'abstiennent généralement de consommer de la caféine alléguant qu'elle trouble l'esprit et hyperstimule les sens. Pour être initié par un guru, on doit ne pas avoir consommé de caféine (de même pour l'alcool, la nicotine et d'autres drogues) pendant au moins une année. Notes et références Voir aussi Ouvrages . . . Liens externes Informations générales (en) Michael Pollan, This Is Your Mind on Plants, Penguin Press, 2021. ; Anxiogénique Principe actif Xanthine Alcaloïde Produit dopant Saveur amère Stimulant Psychotrope Inhibiteur de la phosphodiestérase Cancérogène du groupe 3 du CIRC Antagoniste des récepteurs de l'adénosine
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil%20national%20de%20la%20protection%20de%20la%20nature
Conseil national de la protection de la nature
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) créé en 1946, est une institution rattachée au ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer français, chargée d'étudier et de donner un avis consultatif sur les projets et textes législatifs ou réglementaires concernant la préservation des espèces sauvages et des espaces naturels, notamment la création de réserves naturelles sur le territoire métropolitain et en Outre-mer. Initialement présidé par le ministre de l'Éducation nationale, il est placé en 1977 sous le contrôle du ministre chargé de la protection de la nature. La réglementation précise les cas où le CNPN doit être consulté, par exemple lorsque des arrêtés interministériels peuvent avoir des conséquences sur la faune et la flore sauvage. Le CNPN est un groupe pluridisciplinaire d'experts, dont le comité permanent et le rôle a fait l'objet de plusieurs réformes ou projets de réforme . Ces experts sont désignés intuitu personae et reconnus pour leurs compétences en biodiversité, écologie, gestion et conservation des milieux naturels, géologie, sociologie, anthropologie, droit de l’environnement…) venant de tout le territoire français dont d'Outre-mer. Ils apportent leur conseil à l’État (préfets y compris) sur des sujets complexes concernant la biodiversité. Les avis du CNPN ont appuyé l'évolution des pratiques des autorités environnementales (préfets de région) vers le principe « éviter-réduire-compenser » qui tend lui-même à faire évoluer l'évaluation environnementale, les mesures compensatoires et restauratrices. La loi pour la reconquête de la biodiversité (2016) a demandé aux pétitionnaires de projets d’atteindre «  une absence de perte nette de biodiversité  » et il revient au CNPN d'évaluer rigoureusement la possibilité d'atteinte de cet objectif. Missions Le CNPN : donne des avis au ministre sur les moyens de : préserver et restaurer la diversité de la flore et de la faune sauvages et des habitats naturels (Un avis du CNPN peut aussi ne porter que sur une seule espèce (ex le hamster commun en france) et sur des milieux ruraux ou réputés non-remarquables ) ; assurer la protection des espaces naturels et le maintien des équilibres biologiques auxquels ils participent, notamment en matière de parcs nationaux, parcs naturels régionaux et réserves naturelles, et dans les sites d'importance communautaire ; étudie les mesures législatives et réglementaires et les travaux scientifiques afférents à ces objets. ... y compris lors de certains processus préparatoires à des lois comme à propos des propositions de groupes de travail du Grenelle de l'environnement. Il reçoit les comptes rendus d’activités annuel et avis rendus par les CSRPN. Il ne donne pas d'avis sur les espèces gibier (qui relèvent du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage) sauf pour donner des avis sur un éventuel changement de statut de protection de l'espèce. Composition Le ministre chargé de la protection de la nature préside le CNPN, le directeur de la nature et des paysages est vice-président. Quarante membres sont répartis en deux catégories : 20 membres de droit, désignés ès qualités, pouvant se faire représenter aux séances : Cinq fonctionnaires nommés (sur proposition des ministres de l'agriculture, de l'équipement, de l'intérieur, de la culture et de la mer ; Le directeur général de l'Office national des forêts ; Le directeur général de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage ; Le directeur du Muséum national d'histoire naturelle ; Le directeur général du Centre national de la recherche scientifique ; Le directeur général de l'Institut national de la recherche agronomique ; Le directeur du Centre national du machinisme agricole du génie rural, des eaux et des forêts ; Le président de la Fédération française des sociétés de protection de la nature ; Le président de la Société nationale de protection de la nature ; Le président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture ; Le président de la Fédération nationale des chasseurs ; Le président de l'Union nationale des fédérations des associations de pêche et de pisciculture agréées ; Le directeur du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres ; Le président de la Ligue pour la protection des oiseaux ; Le président de l'Association nationale des centres régionaux de la propriété forestière ; Le président du Fonds mondial pour la nature, WWF-France. 20 membres nommés pour 4 ans (renouvelables). : Huit personnalités scientifiques qualifiées désignées parmi les enseignants et chercheurs spécialisés dans les sciences de la nature ; Six personnalités désignées sur proposition des associations agréées de protection de la nature ayant un caractère régional ; Le président du conseil d'administration d'un parc national ; Le président de l'organisme de gestion d'un parc naturel régional, sur la proposition de la Fédération des parcs naturels de France ; Trois personnalités qualifiées désignées par le ministre chargé de la protection de la nature ; Une personnalité désignée sur proposition de Réserves naturelles de France. Gouvernance. Le CNPN se réunit en moyenne au cours de 30 à 40 réunions par an, dans différentes commissions, conduisant à environ 1 100 à 1 200 avis rendus. Le CNPN plénier instruit les dossiers et délègue l’instruction de certains dossiers soit au comité permanent, soit aux commissions thématiques, soit à un expert délégué, chargés de rendre l’avis au nom du CNPN. Le comité plénier prépare également les dossiers et délibérations discutés en CNPN plénier. Il est composé de quatre commissions thématiques (commissions faune, flore, charte de parc naturel régional et de parc national, aires protégées), prévues par le règlement intérieur et mises en place par délibérations du CNPN. Un comité permanent de 14 membres élit en son sein un président, un vice-président et un secrétaire général (élections soumises à l'approbation du ministre). Le comité se réunit au moins 4 fois par an et autant qu'il le juge nécessaire, sur convocation de son président (ou à la demande du ministre). Le comité permanent est chargé de procéder à l'étude préalable de toutes les questions qui sont soumises à l'avis du conseil national. Il désigne à cet effet en son sein ou au sein du conseil national un rapporteur qui peut s'adjoindre des experts pris à l'extérieur du conseil. Tout projet de création d'une réserve naturelle est obligatoirement soumis au comité avant l'engagement de la procédure de classement. Le comité peut être consulté sur tout projet de plan de gestion d'une réserve naturelle, et est obligatoirement consulté sur toute demande d'autorisation de modification de l'état ou de l'aspect d'une réserve naturelle. La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages d'août 2016, consacre l'existence du CNPN et précise ses missions et ses modalités de fonctionnement. Interventions Il a par exemple donné, en 2008, un avis négatif concernant la construction de l'autoroute A65, dans le sud-ouest de la France, entre Pau et Langon. Il s'est également montré critique à l'égard de l'expérimentation de contraception de marmottes dans le Parc national des Écrins . Vers la fin du CNPN ? En 2019 le gouvernement envisage de considérablement réduire le rôle du CNPN. Un « projet de décret relatif à la simplification de la procédure d’autorisation environnementale » a été mi-avril mis en consultation publique (jusqu’au 6 mai 2019) ; il envisage à partir de septembre 2019 de transférer le rôle du CNPN aux Conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel (CSRPN) (bien que ceux-si soient déjà surchargés de travail). Seules les dérogations concernant 37 espèces particulièrement rares et emblématiques (choisies dans une liste faite 20 ans plus tôt) continueraient à être traitées par le CNPN (qui antérieurement donnait des avis sur des milliers d'espèces protégées). Avis des ONG sur l'éventuelle modification du statut du CNPN Selon France nature environnement (FNE) et une vingtaine de membres du CNPN : . ; il faudrait au contraire renforcer le CNPN, pour atteindre les objectifs de la loi biodiversité. Voir aussi Articles connexes Protection de la nature Gestion restauratoire étude d'impact Protection de la nature et de l'environnement en France Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN). Charte de l'environnement Séquence « éviter-réduire-compenser » GIZC Liste des commissions et instances consultatives ou délibératives françaises Bibliographie Badré M (2011) Évaluation environnementale et préservation de la biodiversité. Revue juridique de lenvironnement, (5), 79-86. Lefeuvre J.C (1990) De la protection de la nature à la gestion du patrimoine naturel. Patrimoines en folie, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 29-75. Lepart J & Marty P (2006) Des réserves de nature aux territoires de la biodiversité L'exemple de la France. In Annales de géographie (Nº 5, pp. 485-507). Armand Colin. Rameau J.C (1997) La directive" Habitats": analyse d'un echec, reflexions pour l'avenir. Revue forestière française, 399-416. Vanpeene-Bruhier, S., Pissard, P. A., & Kopf, M. (2013). Prise en compte de la biodiversité dans les projets d’aménagement: comment améliorer la commande des études environnementales ?. Développement durable et territoires. Économie, géographie, politique, droit, sociologie, 4(1). Références Liens externes Organisme relevant du ministère de l'Écologie (France) Commission et instance ministérielle consultative ou délibérative
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte%20des%20paysans
Charte des paysans
La Charte des paysans est une déclaration de principe, adoptée à la Conférence Mondiale sur la Réforme Agraire et le Développement Rural (en anglais WCARRD) que la FAO a organisée à Rome en 1979. Les droits des paysans : proviennent de leurs contributions passées, présentes et futures à la conservation de la nature, la modification et l'échange de ressources phytogénétiques l'innovation qu'ils ont apportée dans le domaine de l'élaboration de plantes est un processus collectif et cumulatif. Ce sont donc des communautés agricoles et non des individus isolés qui doivent être investies de ces droits dérivent de leurs contributions intellectuelles à l'obtention de graines et de ressources phytogénétiques sont une composante nécessaire de la conservation de la biodiversité les semences ne sont ni la propriété privée d'agriculteurs individuels, ni le patrimoine commun de l'humanité. Elles constituent une ressource commune appartenant aux communautés agricoles locales qui les ont produites et conservées. comprennent les droits des agriculteurs à la sécurité écologique. comprennent les droits des agriculteurs en tant que consommateurs, lesquels supposent une information sur le produit vendu et ses impacts écologiques et des possibilités de choix. passent par des restrictions sur les monopoles et par le droit des agriculteurs à défier les monopoles des producteurs de semences. comprennent le droit à la sécurité alimentaire des productions agricoles comprennent le droit à produire des aliments divers et nourrissants Voir aussi Biopiraterie Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture (Article 9) Politique agricole Bioéthique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Contrep%C3%A8terie
Contrepèterie
La contrepèterie ou abusivement le contrepet est un jeu de mots consistant à permuter certains phonèmes ou syllabes d'une phrase afin d'en obtenir une nouvelle, présentant souvent un sens indécent masqué par l'apparente innocence de la phrase initiale. Jusqu'au début du , les termes antistrophe et équivoque étaient également employés comme synonymes. Joël Martin se plaît à définir le contrepet comme , cette définition étant elle-même une contrepèterie (« L'art de délasser les cons que débouche notre bite »). L'usage veut qu'on ne donne jamais la solution d'une contrepèterie, chacun devant la trouver lui-même. On dit qu'il faut être trois pour apprécier une contrepèterie : celui qui l'énonce, celui qui la comprend, et celui qui ne la comprend pas. Le journal Le Canard enchaîné est célèbre pour sa sélection hebdomadaire de contrepèteries dans la rubrique intitulée Sur l'Album de la Comtesse. Créée par Yvan Audouard en 1951, elle fut notamment reprise par Henri Monier en 1955, puis par Luc Étienne en 1957 et enfin par Joël Martin en 1984. Définition Afin de distinguer la contrepèterie d'autres jeux sur les mots, tels que l'anagramme, on en restreint généralement la définition aux permutations de sons obtenues par produit de transpositions à supports disjoints. Ceci exclut par exemple « Le groupe affine » de la classe des contrepèteries (on obtient « Le gouffre à pines » à partir d'un 3-cycle), tandis qu'un exemple valide est : (on obtient par transposition des sons [p] et [m] : ). Notons bien que c'est le son et non l'orthographe qui compte, et cette correspondance phonétique doit être stricte. Ainsi, la confusion entre les phonèmes /ʒ/ et /g/ rend douteuse la phrase (Ne pas connaître d'orgasme sous un tel mari). De même, des cas tels que restent exceptionnels. Et l'on ne saurait admettre « Le ministre des finances trouve toutes les baisses faisables », épinglée (mais publiée) par Le Canard enchaîné, ni une autre qui lui a échappé : « On voyait la ribaude de la tente aux festons » puisque « teston » en ancien français n'a jamais été confondu avec « téton ». Étymologie Le terme « contrepèterie » dérive du verbe « contrepéter » signifiant « équivoquer » () puis par la suite « imiter », « contrefaire » (). La première référence à ce mot remonte en 1572 à Étienne Tabourot, d'après qui certains employaient ce terme, contrairement aux qui lui préféraient jusque-là ceux d'équivoque et d'antistrophe. Joël Martin indique que Rabelais usait du verbe contre-petter, quand le substantif correspondant n'existait pas encore. Avant de se fixer au , des orthographes telles que contrepéterie, contrepetteries ou contre-petteries pouvaient se rencontrer. Quant au terme contrepet, il fut forgé par Luc Étienne pour désigner l'art de résoudre et d'inventer des contrepèteries, ainsi le contrepet est à la contrepèterie ce que la littérature est au livre. On retrouve notamment ce mot en 1957 dans le titre de l'ouvrage de référence en la matière : L'art du contrepet ; il est entré depuis dans le dictionnaire. Par abus de langage, le mot contrepet est parfois synonyme de contrepèterie. Historique Qui pouvait bien être à l'origine d'un tel procédé si ce n'est l'illustre François Rabelais ? Ainsi paraissent en 1532 avec son Pantagruel les deux premiers exemples connus du genre : la célèbre (molle à la fesse) ainsi que l'équivoque sur (à beau con le vit monte). Quarante ans plus tard, en 1572, le Dijonnais Étienne Tabourot, alias Seigneur des Accords, publie les Bigarrures, premier ouvrage comportant un article traitant exclusivement du sujet. On y retrouve la première référence au terme « contrepéterie », jusque-là désignée par les appellations « antistrophe » ou « équivoque ». On ne retrouve plus de trace écrite évoquant le contrepet pendant plusieurs siècles jusqu'à la parution confidentielle du Trésor des équivoques, antistrophes et contrepéteries de Jacques Oncial en 1909, premier traité lui étant intégralement consacré. Citons également la publication en 1924 de T.S.V.P., recueil de plaisanteries relevées par J.-W. Bienstock et Curnonsky dont l'édition hors commerce comporte un chapitre supplémentaire intitulé , recensant quelques dizaines de contrepèteries. C'est en 1934 que paraît un des piliers de la littérature contrapétique : La Redoute des contrepèteries. Louis Perceau y a compilé et trié des centaines de contrepèteries succulentes issues de la tradition orale ainsi que de sa propre composition. C'est dans cet ouvrage que l'on peut retrouver nombre de classiques tels que , qui ouvre le bal en fanfare. En 1951, l'hebdomadaire Le Canard enchaîné contribue activement à la popularité de la contrepèterie grâce à Yvan Audouard qui y crée la première — et à ce jour unique — plaisante rubrique lui étant spécifiquement consacrée : Sur l'Album de la Comtesse. Il fallut attendre 1957 pour voir paraître la seconde œuvre majeure du genre : L'art du contrepet de Luc Étienne, affublée du sous-titre . En plus d'introduire le terme de contrepet, cet ouvrage lui donnera réellement ses lettres de noblesse en proposant une étude méthodique et pertinente, outre quelques centaines d'exemples inédits. Cette publication valut aussitôt à son auteur la reconnaissance de ses pairs, concrétisée par son intronisation immédiate comme « Comtesse du Canard » jusqu'à son décès en 1984. Depuis les années 1970 nombre d'auteurs sont venus enrichir cette littérature. Citons notamment le dessinateur Jean Pouzet ou encore Jacques Antel, fidèle bras droit de la Comtesse. À la mort de Luc Étienne, la relève est alors assurée (et encore à ce jour) par un autre de ses disciples : Joël Martin. Stakhanoviste du contrepet — auteur de dizaines de milliers —, il fit entrer cet art dans l'ère industrielle en doublant, puis triplant, voire quadruplant la production hebdomadaire de la Comtesse et en publiant dix-sept ouvrages (deux autres sont en préparation) comportant, pour la plupart, plusieurs milliers d'inédits. La contrepèterie subsiste dans la culture populaire, au côté des autres jeux de mots. Des contrepèteries sont attribuées au journal L'Équipe mais en réalité elles sont apocryphes car ce journal n'en publie jamais : « Tsonga a un tennis prévisible ». Certaines contrepèteries sont glissées à un(e) collègue en réunion de travail pour détendre l'atmosphère ou tromper l'ennui : « À l'Éducation nationale, on aime bien l'équipe en place ». La contrepèterie dans l'histoire littéraire François Rabelais, qu'on dit être l'inventeur du procédé, prête à Panurge dans le livre second de Pantagruel les propos suivants : / À beau con, le vit monte D'Estienne Tabourot (1547-1590) : / Toutes les jeunes filles foutent de leur doigts / Foutez-moi cette garce ! / La foire me nuit. / Cette femme est une chieuse de lardons. D'Honoré de Balzac (1799-1850) / Allez faire de la poix ! De Victor Hugo : De plus, sont passés à la postérité des exemples (supposés) involontaires, tout de son cru, comme : / Le vainqueur de son cul Benjamin Péret publie en 1928 l'ouvrage / Les couilles enragées. Robert Desnos en écrivit un certain nombre dans la section sur Rrose Sélavy du recueil Corps et biens, souvent en donnant la solution : René Barjavel, dans sa nouvelle de science-fiction Béni soit l'atome, initialement publiée en 1945, contrepète sur un nom de personnage connu : De Boris Vian : C'est également dans l’Écume des jours que Vian fait intervenir le philosophe Jean-Sol Partre. Inévitablement, l'œuvre de Frédéric Dard fourmille de contrepèteries. Citons un exemple ancien tiré de Tu vas trinquer San-Antonio, roman paru en 1958, dans lequel Bérurier exprime son dégoût pour un fromage made in the USA : L'écrivain et journaliste Georges-Armand Masson fit paraître chez Stock en 1958 un recueil d'essais humoristiques, de parodies et de pastiches intitulé Chorceaux moisis. L'histoire farfelue de la genèse aux temps modernes. Cet ouvrage remporta le Prix Alphonse Allais l'année suivante. La contrepèterie sur Radio Londres Radio Londres, envoyait à la Résistance des messages, phrases diverses, au sens convenu. Le Colonel Rémy, éminente personnalité de la France libre, raconte dans son Livre du courage et de la peur que, devant choisir de telles phrases codées à lire sur Radio Londres pour avertir la Résistance, il se trouva être, avec ses amis, en possession de La Redoute des contrepèteries. Ils eurent l'idée de se servir de ce livre. Et ils étaient en joie quand ils entendaient la charmante speakerine de la radio britannique lire avec soin, ton neutre et parfaite diction des phrases, certes au sens codé convenu, mais qui l'auraient fait rougir si elle avait su ce qu'elles pouvaient signifier en tant que contrepèteries. Il faut dire qu'ils n'avaient pas beaucoup d'occasions de se distraire ; la contrepèterie est venue à leur aide dans ces moments difficiles. On peut également relever, pendant l'Occupation, le détournement du terme « Métropolitain » en ou encore, pendant les années 1930, l'association des Croix-de-Feu du colonel de La Rocque devenue les pour ses opposants. Mussolini ne fut pas oublié avec la fameuse exclamation : « Duce, tes gladiateurs circulent dans le sang ! » La contrepèterie dans la chanson De nombreux textes de chansons comportent des contrepèteries, implicites ou explicites. On ne s'étonnera pas d'en rencontrer dans certaines chansons de Boby Lapointe, dont par exemple Mon père et ses verres (1969); ainsi : Pour ce qui est de l'hygiène Là nous l'avons Faut bien sur un bateau L'avoir Quand il y a de la julienne Nous l'avalons Père essuie ses lattes au Bavoir En 1985, Gérard Jugnot commet un 45 tours intitulé Je suis miné / Le Choix dans la date. Les paroles de la seconde chanson, figurant sur la face B, se terminent ainsi : Maintenant que tu sais où j'habite, Passe quand tu veux m'serrer la main. Je te laisse le choix dans la date. Sur l'Album de la Comtesse Contrepèteries historiques On remarque que, bien souvent, les contrepèteries font allusion au sexe. Le mot vit ne survit du reste en français que dans les contrepèteries et les chansons paillardes. Joël Martin a néanmoins écrit plusieurs chapitres de contrepèteries « de salon » dans sa Bible du contrepet. D'autres circulent sur Internet, par exemple . Ce qui suit doit rester une liste succincte attestée de quelques contrepèteries parmi les plus courantes dans l'histoire. Marques et slogans / Mamie écrase les prouts (par Coluche). Film et télévision Conan le Barbare / Connard le barbant. Comptines Il court, il court, le furet / Il fourre, il fourre, le curé. Amis du contrepet Louis Perceau Ouvrier tailleur né à Coulon (Deux-Sèvres) reconverti dans le journalisme une fois à Paris, Louis Perceau (1883-1942), dont le militantisme socialiste révolutionnaire lui valut six mois de prison, est également reconnu comme bibliographe de littérature érotique ; en témoigne notamment son travail avec Apollinaire et Fleuret entre 1914 et 1919 sur L'Enfer de la Bibliothèque Nationale. Pour ce qui est du contrepet, Louis Perceau présenta en 1934 l'ouvrage de référence La Redoute des Contrepèteries (Éditions Briffaut), illustré par Jacques Touchet, où sont compilées, archivées, triées des centaines de contrepèteries. Probablement y sont également insérées quelques-unes de sa propre composition. À noter qu'il n'y cite pas Jacques Oncial ; Luc Étienne évoque la possibilité que les deux hommes se soient abreuvés aux mêmes sources (celles du bonheur) tandis que Gershon Legman suppose qu'il ne s'agit que d'une seule et même personne. Il est lui-même à l'origine de la phrase : / « Avez-vous l'air puceau ? » que les initiés se plaisent à poser. Luc Étienne Professeur de sciences au lycée de Reims, régent d'Astropétique au Collège de 'Pataphysique, oulipien, Comtesse du Canard de 1957 à 1984, Luc Étienne (1908 - 1984) se fit le spécialiste de cet art, lui inventant le nom de contrepet. Il a rédigé entre autres œuvres (La méthode à Mimile, l'Art de la charade à tiroirs) un Art du contrepet qui fait encore référence aujourd'hui et qui contient des passages fort travaillés comme ce discours d'un locataire : Il donne également des conseils : de même que le charme des mots croisés réside dans le fait d'y donner des définitions non banales, il faut une fois le contrepet trouvé lui trouver une courte introduction aussi appropriée à l'innocente phrase de base qu'à sa variante sulfureuse. Ainsi, sur les mots « roussette » et « pain », l'introduction suivante, qui utilise l'homophonie entre pêcher et pécher ne fait que rendre plus savoureuse la contrepèterie : Et sur « affale » et « bazar », quoi de plus plaisant que ces cinq mots d'introduction ? Jacques Antel Fidèle disciple de Luc Étienne, Jacques Antel est régent de la chaire de contrepet du Collège de 'Pataphysique depuis le . Il est l'auteur du classique Le tout de mon cru présentant plus de 500 contrepèteries inédites (à l'exception notable de celle constituant le titre). Sa spécialité est la chasse aux contrepèteries involontaires, comme dans ses ouvrages Titres fourrés et Ceux que la muse habite s'attaquant respectivement aux articles journalistiques et à la littérature française. Joël Martin Successeur de Luc Étienne au titre de Comtesse du Canard, Joël Martin est l'auteur de nombreuses publications toutes plus « contrepétillantes » les unes que les autres, dont La bible du contrepet, Le dico de la contrepèterie ou encore un Que sais-je sur la contrepèterie. Marc Lagrange Marc Lagrange, est un chirurgien digestif membre de plusieurs confréries vineuses, auteur de plusieurs ouvrages de contrepèteries sur le vin et la médecine, le vin et l'érotisme, etc. Prix Nobel (gourmand), il abreuve régulièrement L'Album de la Comtesse de ses facéties sémantiques dans Le Canard enchaîné, entre ses passages sur les ondes, dont Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard. Armelle Finard Armelle Finar est l'auteur de plusieurs recueils de contrepèteries ces dernières années. Joël Martin se demande, en rapport à l'un de ses ouvrages, ou . Étienne Sloujbier Étienne Sloujbier, linguiste, a dans son ouvrage mené un développement de la contrepèterie à tiroir visant particulièrement les permutations circulaires, ternaires, etc. Il insiste sur les contrepèteries enchevêtrées allant dans le sens de Jean Pouzet. Les contrepets inédits qu'il présente sont également classiques ou de salon. Il présente une certaine variété dans les sujets : la politique, le sport, la vie quotidienne ou encore la cuisine. Exemple : Philippe Harlé Moniteur aux Glénans et architecte naval renommé, Philippe Harlé était connu dans le monde de la plaisance pour l'excellence de ses voiliers mais aussi pour son goût des contrepèteries qu'il glissait même dans les correspondances sérieuses avec les chantiers navals ou les clients de son bureau d'études. L'une d'entre elles a particulièrement fait florès : Congre Debout est , d'après les statistiques des Affaires maritimes un nom régulièrement donné à des embarcations de pêche ou de plaisance, tournant ainsi plaisamment un règlement naval indiquant que l'on ne doit pas « donner à un navire un nom attentatoire aux bonnes mœurs ou susceptible d'être confondu avec un indicatif de détresse ». Portent, ou ont porté ce nom , entre bien d'autres : un cotre des Glénans, un voilier de course type Téquila Half tonner (plan Harlé) , un semi-rigide de plongée basé en Corse et un palangrier basé à Cherbourg après avoir été enregistré dans les quartiers maritimes de Martigues puis de l'île d'Oléron. Pierre Repp Acteur et humoriste français (1909-1986), célèbre pour son « talent de bafouilleur », Pierre Repp, a employé l'art du contrepet dans ses sketchs. Les Contrepétographes Duo lyonnais constitué de Dom Agnesina pour le texte et de Stéphane Massa-Bidal pour le graphisme qui propose de revisiter le genre de la contrepèterie illustrée. Travaillant sur l'actualité ou sur des créations originales, ils mêlent typographie, graphisme, photo et un indice pour résoudre la contrepèterie. Contrepèteries étrangères On consultera avec profit les liens inter-langues de Wikipédia… en se rendant compte que quelques-uns référencent une forme de poésie avec les lettres échangées, sans rien de piquant. Anglophone Le terme vient du Révérend (1844-1930) qui en commettait souvent, volontairement ou non, dans ses sermons. Il n'est pas aussi systématiquement grivois que l'est son homologue français. L'œuvre de Shakespeare en comporterait quelques-uns. (correspondance phonétique non-rigoureuse) " I sat on a shit " (a Star Wars related one) Le film Les cartoons n'y échappent pas non plus : Ni les personnages de roman : Ni même les plus innocents aliments : <ref group="solutions">{{Citation étrangère|Cock'Porn (contrepèterie défectueuse)|lang=en}}</ref> Ou encore le monde de la musique : Night in the ruts d'Aerosmith, Cunning Stunts de Caravan ou Punk in Dr'''ublic de NOFX Espérantophone Quelques exemples de kontraŭknalo, ou contrepèterie en espéranto : , le « gâteau au miel » devenant « comme du mucus ». , la « nourriture puissante » qui devient une « putréfaction récente ». , « Travailler en bâclant et en se trompant » donnant « travailler comme un poisson et comme une souris ». , « elle pousse toujours ses partenaires au tennis », qui donne « elle touche toujours ses partenaires au pénis ». Germanophone Comme l'allemand est très phonétique, les contrepèteries sont plutôt rares. Hispanophone « No es lo mismo tubérculo que ver tu culo ». Italophone Puisqu'en italien les finales des mots sont toujours prononcées, la contrepèterie est bien plus rare qu'en français. Cependant, il y a quelques exemples, dont certains grivois : , le « coût du pain » devenant la « place du chien ». , le « jeu de cartes » devenant une partie anatomique du dieu Mars. Traductions Le problème de la traduction d'une contrepèterie peut a priori paraître absurde, étant donné la nature essentiellement phonétique de ce jeu de mots. Néanmoins, il se pose nécessairement dans le cas de la traduction d'une œuvre littéraire comportant de telles plaisanteries. Plusieurs solutions s'offrent alors au traducteur : adapter coûte que coûte, éluder le problème, ou avouer son échec dans une note de bas de page. Le premier cas est représenté, par exemple, par la traduction française de la nouvelle fantastique de Theodore Sturgeon intitulée Shottle Bop. Ce nom est dans le récit l'enseigne d'une mystérieuse boutique où un genre de petit lutin vend toutes sortes de flacons, fioles et bouteilles « avec des choses à l'intérieur ». Il s'agit bien évidemment d'un pour , « boutique de bouteilles ». Le traducteur, Éric Piir, a dans ce cas joué le jeu en traduisant le titre de la nouvelle par Le « Bouffon caratique », où il faut bien sûr voir une « boutique Carafon ». Certes, le changement d'article (le devenant nécessairement la) est un peu dérangeant, et la syntaxe grince un peu, mais le caractère grotesque du début du récit est renforcé par l'emploi du mot bouffon dans le « sujet » (pour employer la terminologie de Luc Étienne). La continuité de sens est quant à elle assurée par le carafon faisant écho à la bottle. La deuxième solution (évacuer le problème en le balayant sous le tapis) a été adoptée par Mary Rosenthal dans sa traduction d'une autre nouvelle de Theodore Sturgeon, , initialement parue en 1948. L'un des personnages cite un mot d'esprit de William Luther Pierce concernant Herbert George Wells, reprochant à ce dernier d'avoir . Il s'agit d'un pour , équivalent anglais de l'expression biblique « vendu son droit d'aînesse pour un plat de lentilles ». Dans la version française de la nouvelle, intitulée L'Union fait la force, Mary Rosenthal rend la phrase par « Wells a vendu son droit d'aînesse pour un plat de messages » : si le sens général et la référence biblique demeurent, la contrepèterie est en revanche perdue. Le troisième cas se manifeste, entre autres, dans la version française de la nouvelle de science-fiction de Philip José Farmer , traduite par France-Marie Watkins sous le titre Les Cavaliers du fiel ou le grand gavage. Outre que le titre de la nouvelle constitue lui-même un jeu de mot explicité par l'auteur dans sa postface, le récit contient un apparaissant à sa conclusion, et lui donnant tout son sens. L'intrigue assez complexe repose en partie sur le personnage de "Grand-Papa Winnegan" et de son magot de vingt milliards de dollars dissimulé dans un cercueil, au fond d'une tombe. Lors du dénouement, le cercueil explose, et une banderole apparaît, où l'on peut lire l'inscription en lettres noires : . Il s'agit d'une contrepèterie basée sur le titre de l'ouvrage de James Joyce, Finnegans Wake, paru en 1939, et que l'on peut rendre par « la veillée funèbre des Finnegan » (mais où un jeu de mots avec « sillage » n'est pas exclu). À ce stade, France-Marie Watkins jette l'éponge et se limite à la note de bas de page suivante : Jeu de mots intraduisible avec « Finnegan's wake ». Peut signifier « La fraude de Winnegan » ou « L'imposteur Winnegan », etc…. On notera à sa décharge que, le titre de l'ouvrage de Joyce n'ayant pas d'équivalent officiel en français, il était difficile d'en proposer une contrepèterie. Cas spécial : il arrive qu'un traducteur rende un simple jeu de mots en langue étrangère par une contrepèterie en français. C'est le cas d'Henri Parisot, dans sa traduction d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, roman initialement paru en 1865. Dans le célèbre passage où la Fausse-Tortue énumère à Alice toutes les matières étranges qu'on lui enseignait à l'école dans la mer, il est entre autres mentionné Fainting in Coils, littéralement « s'évanouir en rouleaux », « s'évanouir en s'enroulant sur soi-même », jeu de mot sur Painting in Oils, « la peinture à l'huile ». Henri Parisot rend le calembour par une contrepèterie, Feindre à la Presque (pour Peindre à la Fresque), qui va donc un peu plus loin que l'original, tout en s'écartant du sens originel. Solutions Notes et références Voir aussi Articles connexes Bibliographie Ouvrages Joël Martin et Marc Lagrange, Les Soupers d'un grand palace et les vins qu'il a reçus, Albin Michel, 2011, 341.p. , préface de Michel Lis (le Jardinier) , préface du professeur Christian Cabrol , préface du professeur Christian Cabrol , préface du professeur Yves Coppens. Patrice Dard, Les contrepets de San-Antonio ou L'initiation de Bérurier à la contrepèterie, Fayard, 2002 ; illustrations de François Boucq. Étienne Sloujbier, L'Intégrale des contrepèteries, City, 2012 , Hachette Articles Denise François-Geiger, « Le Contrepet », dans La Linguistique 1966/2, PUF, Paris, p. 31-52 ; réédité dans L'Argoterie, Sorbonnargot, 1989, p. 145-168 Jeu de mots Langue française Modification phonétique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chilocorus
Chilocorus
Chilocorus est un genre d'insectes coléoptères prédateurs de la famille des coccinellidés, dont les larves et les adultes ont pour proies principalement les pucerons et les cochenilles sur les arbres fruitiers et la vigne. Liste des espèces Chilocorus bipustulatus (Linnaeus, 1758) Chilocorus baileyi (Blackburn, 1890) Chilocorus braeti Weise, 1895 Chilocorus cacti (Linnaeus, 1767) Chilocorus canariensis Crotch, 1874 Chilocorus circumdatus (Gyllenhal in Schönherr, 1808) Chilocorus coelosimilis Kapur, 1967 Chilocorus hauseri Weise, 1895 Chilocorus hexacyclus Smith Chilocorus infernalis Mulsant, 1853 Chilocorus kuwanae Silvestri, 1909 Chilocorus matsumurai Miyatake, 1985 Chilocorus melanophthalmus Mulsant, 1850 Chilocorus melas Weise, 1898 Chilocorus nigrita (Fabricius, 1798) Chilocorus politus Mulsant, 1850 Chilocorus renipustulatus (L.G. Scriba, 1791) Chilocorus rubidus Hope in Gray, 1831 Chilocorus similis (Rossi, 1790) Chilocorus stigma (Say) - Twice-stabbed Lady Beetle Chilocorus subindicus Booth, 1998 Chilocorus tricyclus Smith Liens externes Genre de Coléoptères (nom scientifique) Coccinellidae Insecte auxiliaire Taxon décrit en 1815
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Coccinella
Coccinella
Le genre Coccinella regroupe des coléoptères prédateurs de la famille des coccinellidés, dont les larves et les adultes ont pour proies principalement des pucerons aussi bien sur les arbres fruitiers, la vigne, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales que sur des plantes sauvages. Ce genre comprend les espèces suivantes : Espèces présentes en Europe Coccinella (Chelonitis) venusta (Weise 1879) Coccinella (Chelonitis) venusta adalioides (Sicard 1907) Coccinella (Chelonitis) venusta venusta (Weise 1879) Coccinella (Coccinella) algerica Kovàr 1977 Coccinella (Coccinella) genistae Wollaston 1854 Coccinella (Coccinella) hieroglyphica Linnaeus 1758 Coccinella (Coccinella) hieroglyphica hieroglyphica Linnaeus 1758 Coccinella (Coccinella) magnifica Redtenbacher 1843 Coccinella (Coccinella) quinquepunctata Linnaeus 1758 Coccinella (Coccinella) saucerottei Mulsant 1850 Coccinella (Coccinella) saucerottei lutschniki Dobzhansky 1917 Coccinella (Coccinella) saucerottei saucerottei Mulsant 1850 Coccinella (Coccinella) septempunctata Linnaeus 1758 - Coccinelle à sept points Coccinella (Coccinella) septempunctata septempunctata Linnaeus 1758 Coccinella (Coccinella) transversoguttata Faldermann 1835 Coccinella (Coccinella) transversoguttata transversoguttata Faldermann 1835 Coccinella (Coccinella) trifasciata Linnaeus 1758 Coccinella (Coccinella) trifasciata trifasciata Linnaeus 1758 Coccinella (Spilota) miranda Wollaston 1864 Coccinella (Spilota) undecimpunctata Linnaeus 1758 Coccinella (Spilota) undecimpunctata aegyptiaca Reiche 1861 Coccinella (Spilota) undecimpunctata boreolitoralis Donisthorpe 1918 Coccinella (Spilota) undecimpunctata tripunctata Linnaeus 1758 Coccinella (Spilota) undecimpunctata undecimpunctata Linnaeus 1758 Autres espèces Coccinella arcula Erichson, 1847 Coccinella californica Mannerheim, 1843 Coccinella lineola (Fabricius, 1775) Coccinella repanda Thunberg, 1781 Liens externes Genre de Coléoptères (nom scientifique) Coccinellidae Aphidiphage Taxon décrit en 1758 Taxon décrit par Carl von Linné
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptolaemus
Cryptolaemus
Le genre rassemble des coléoptères prédateurs de la famille des coccinellidés, dont les larves et les adultes ont pour proies principalement les cochenilles sur les cultures ornementales. Liste d'espèces Selon : Cryptolaemus montrouzieri Selon : Cryptolaemus montrouzieri Mulsant, 1853 Selon : Cryptolaemus montrouzieri Notes et références Liens externes Genre de Coléoptères (nom scientifique) Coccinellidae Taxon décrit en 1853
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chrysopa
Chrysopa
Chrysopa (les chrysopes) est un genre d'insectes prédateurs de la famille des Chrysopidae et de l'ordre des névroptères, dont les larves et les adultes ont pour proies principalement les acariens, les cochenilles, les psylles, les pucerons, les thrips, les œufs de lépidoptères et d'aleurodes sur les arbres fruitiers, la vigne, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales. Liste d'espèces Selon ITIS : Chrysopa chi Fitch, 1855 Chrysopa coloradensis Banks, 1895 Chrysopa excepta Banks, 1911 Chrysopa incompleta Banks, 1911 Chrysopa nigricornis Burmeister, 1839 Chrysopa oculata Say, 1839 Chrysopa pleuralis Banks, 1911 Chrysopa quadripunctata Burmeister, 1839 Chrysopa slossonae Banks, 1924 et Chrysopa eximia Yang & Yang, 1999 Chrysopa timberlakei Penny, Tauber & De Leon, 2000 ... Espèces européennes selon Fauna Europaea : Noms en synonymie Chrysopa elegans Burmeister, 1839, un synonyme de Hypochrysa elegans (Burmeister, 1839) Chrysopa elegans (Guérin-Méneville, 1844), un synonyme de Vieira elegans (Guérin-Méneville, 1844) Notes et références Liens externes Bibliographie Genre de Névroptères (nom scientifique) Chrysopidae Insecte auxiliaire
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https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique%20du%20Congo
République du Congo
Le Congo, en forme longue la république du Congo, aussi appelé de manière informelle Congo-Brazzaville, est un pays d'Afrique centrale, situé de part et d'autre de l'équateur. Ses voisins sont le Gabon à l'ouest, le Cameroun au nord-nord-ouest, la République centrafricaine au nord-nord-est, la République démocratique du Congo au nord-est, au sud-est et au sud — de laquelle il est séparé, en partie, par le fleuve Congo puis l'Oubangui — et le Cabinda (Angola) au sud-ouest. Le pays s’étend sur du nord au sud et d'est en ouest. La république du Congo est fréquemment appelée « Congo-Brazzaville » pour la distinguer de la République démocratique du Congo ou « Congo-Kinshasa ». De 1969 à 1992, elle a porté le nom de république populaire du Congo. Avant la colonisation française, le territoire actuel du Congo était occupé par plusieurs entités politiques, parmi lesquelles le royaume de Loango (fondé entre le ), le Kongo (fondé au ) et le royaume Tio (fondé au ). À la suite de plusieurs missions d'exploration, dont la plus notable reste celle de Savorgnan de Brazza (la capitale du pays porte aujourd'hui son nom), ce territoire est intégré au second empire colonial français à la fin du . Après de colonisation, il prend son indépendance en 1960, avec pour premier chef de l'État l'abbé Fulbert Youlou. Les deux décennies suivantes sont marquées par un grand nombre de tentatives de coup d'État, dont quatre réussissent (1963, 1968, 1977 et 1979). Le chef de l'État actuel est Denis Sassou-Nguesso ; il a été au pouvoir de 1979 à 1992, puis de 1997 à nos jours. En 1991, une conférence nationale souveraine est organisée dans le but de mettre fin au système du parti unique et d'installer la démocratie. À la suite de grandes grèves générales, le président Sassou-Nguesso cède et des élections sont organisées. Pascal Lissouba est élu président de la République en 1992 pour un mandat de cinq ans, dont la fin est marquée par une guerre civile l'opposant à Denis Sassou-Nguesso, qui reprend le pouvoir en 1997 et ne l'a pas quitté depuis. Depuis le début du , la stabilisation de la situation politique et l'essor de la production d'hydrocarbures assurent au pays une relative prospérité au point de vue macroéconomique, malgré des infrastructures et des services publics en mauvais état ainsi que de fortes inégalités dans la répartition des revenus pétroliers. Histoire Histoire ancienne Les Pygmées sont les premiers habitants du Congo. Le pays a ensuite été touché par la grande migration des Bantous, venus du nord en longeant la côte et les cours d'eau. Plusieurs royaumes, dont on ne connaît pas encore bien les origines, se succèdent ou coexistent. D'abord le royaume de Loango (fondé entre le ) dans toute la partie sud, le massif du Mayombe et sur la côte. Ensuite le Kongo (fondé au ) dans les territoires du Nord de l'Angola et du Cabinda, du sud-est de la république du Congo, l'extrémité occidentale de la république démocratique du Congo et une partie du Gabon. Enfin le royaume Tio (fondé au ) dans les régions des plateaux, du Pool, la Lékoumou et à l'Est du Gabon. Les Bantous introduisent le travail du fer et construisent un réseau commercial dans le bassin du Congo. Schématiquement, les structures géopolitiques précoloniales congolaises peuvent se simplifier en deux catégories : les sociétés sans État, fondées sur des chefferies qui sont autant de micro-nations que des conditions géographiques et démographiques difficiles ont maintenu dans un relatif isolement, ceci dans la moitié nord du pays, terres Mboshi, Makaa, etc. ; les sociétés à État organisé, dans la moitié Sud, autour de trois pôles essentiels : le vieux royaume de Loango fondé entre les , le Kongo fondé au et le royaume Tio fondé au . Des vestiges, ténus certes, mais assez nombreux, attestent de cultures assez avancées sur l'actuel territoire congolais, bien avant ces États que nous connaissons : poteries, vestiges de fours à métaux, de grands travaux (tunnel sous le mont Albert près de Mouyondzi) remontent à une période antérieure au , parfois avant l'an mille. Colonisation Les premiers contacts avec les Européens ont lieu au , et des échanges commerciaux sont rapidement établis avec les royaumes locaux. La région côtière est une source majeure durant la traite d'esclaves transatlantique. Lorsque celle-ci prend fin au , les pouvoirs bantous s'érodent pour laisser place au colonialisme. En 1482, après les premières reconnaissances effectuées par des navigateurs portugais, l'explorateur Don Diogo Cão atteint l'embouchure du fleuve Congo. Les contacts avec le royaume du Kongo suscitent des tensions. La traite opère une grande ponction démographique et déstabilise considérablement les entités politiques et les sociétés d'Afrique centrale en général. La pénétration française débute vers 1875 avec Pierre Savorgnan de Brazza ; il atteint le fleuve Congo en 1879 en remontant le cours de l'Ogoué, jusqu'à l'embouchure de l'actuelle île Mbamou. En 1880, il fait signer un traité de souveraineté au Makoko, le roi des Tékés à Mbé ( au nord de Brazzaville), et fonde un poste au village de Mfoa, (en référence à une petite rivière) à Nkuna qui deviendra Brazzaville en 1911. Dans le même temps, le lieutenant de vaisseau Cordier explore la région du Kouilou et du Niari, et fait signer au roi Maloango un traité qui reconnaît la souveraineté de la France sur le royaume de Loango, et fonde à son tour en 1883 Pointe-Noire, dont la gare ferroviaire CFCO est inspirée de celle de Deauville en France. En 1885, le Congo devient l'un des quatre États de l'Afrique-Équatoriale française, et Brazzaville, la capitale de l'AEF. La colonie du Congo français est créée en 1891, l’actuel territoire gabonais en fait partie jusqu’en 1904. Dès 1899, le territoire est cédé à des compagnies concessionnaires, qui versent un impôt à l’administration française. Ces compagnies exploitent majoritairement le caoutchouc. Elles reçoivent pour trente ans, d’immenses domaines variant entre et d’hectares. Lesdites compagnies doivent verser 15 % de leurs bénéfices comme impôts à l’administration française. Elles exploitent les ressources naturelles de la colonie comme le sucre, le caoutchouc, l’ivoire ou le bois précieux. Le principal défenseur de ce système économique est Eugène Étienne, alors sous-secrétaire d’État aux colonies. Un autre sous-secrétaire d’État aux colonies, Théophile Delcassé, accorde discrètement, sans publication officielle du contrat, une concession de d’hectares (soit 1/5 de la France), située dans le Haut-Ogooué. Puis, de mars à , le ministre des Colonies Guillain accorde, par décret, quarante concessions au Congo français, comme l'indique le rapport Brazza. De nombreuses compagnies concessionnaires sont aux mains de nombreux actionnaires, dont qui achète des actions sous un faux nom. Ce fait, découvert après la mort du souverain belge, choque beaucoup les autorités françaises de l’époque, qui doivent constater que leur colonie est exploitée par un pays étranger. Voie de l'indépendance En 1926, André Matswa fonde une amicale chargée de venir en aide aux tirailleurs (anciens combattants qui ont participé aux côtés de l'armée française à la Première Guerre mondiale). Les conditions très dures d'exploitation de la colonie (cf. chemin de fer Congo-Océan) expliquent que le nationalisme se soit vite développé au Congo. Cette amicale devient vite un mouvement de protestation, l'administration coloniale prend peur, et fait incarcérer Matsoua, qui meurt en prison en 1942, dans des conditions restées obscures. Le mouvement se transforme alors en une église qui recrute surtout dans l'ethnie d'origine. Le nationalisme congolais prend réellement corps après la Seconde Guerre mondiale. Le , les Congolais élisent le premier député congolais, Jean Félix-Tchicaya, à l'assemblée constituante de Paris. Celui-ci fonde en 1946 le Parti progressiste congolais (PPC), section congolaise du Rassemblement démocratique africain (RDA). Tchicaya s'oppose à Jacques Opangault. L'un et l'autre sont pris de vitesse par l'abbé Fulbert Youlou, fondateur de l'Union démocratique de défense des intérêts africains (UDDIA), qui remporte avec éclat les élections municipales de 1956. En 1958, le référendum sur la Communauté française obtient 99 % de « oui » au Moyen-Congo. Le Congo devient une république autonome, avec Fulbert Youlou pour Premier ministre. En 1959, des troubles éclatent à Brazzaville et l'armée française intervient : Youlou est élu président de la République, et, le , le Congo accède à l'indépendance. La république du Congo Les 13, 14 et , l'abbé Fulbert Youlou, premier président de la république congolaise, est contraint à la démission sous la pression des syndicalistes et de l'armée. De 1963 à 1968, Alphonse Massamba-Débat lui succède à la tête de l'État. Il se rapproche de la Chine communiste en matière de politique internationale, et se prononce en faveur du « socialisme scientifique ». Alphonse Massamba-Débat utilise l'expression de « socialisme bantou », instaure un parti unique, et abandonne le pluralisme politique. Mais ce pouvoir civil et socialiste subit de nombreuses contradictions en interne. Le , le président Alphonse Massemba-Debat dissout l'Assemblée nationale congolaise et tente d'écarter le bureau politique du Mouvement national de la révolution (le parti unique). Mais cette tentative de reprise en main reste sans lendemain, et le , a priori incapable d'imposer son autorité, il se retire dans son village natal. L'armée prend le pouvoir. Les officiers congolais créent un conseil de la révolution et abrogent la Constitution. Un gouvernement provisoire est constitué sous la direction du capitaine Alfred Raoul qui assume pendant plusieurs mois la charge de chef de l'État. Puis, le , un autre officier, Marien Ngouabi est désigné chef de l'État, tandis qu'Alfred Raoul, promu commandant, passe au second plan, comme Premier ministre puis vice-président. D'un point de vue idéologique, l'option socialiste est réaffirmée : la république du Congo devient même une démocratie populaire, la république populaire du Congo. La république populaire du Congo Le régime est instable et doit faire face à de nombreux soubresauts. Au cours de cette période, le Congo reste dépendant de l'extérieur, en particulier en ce qui concerne les produits alimentaires et manufacturés. Son économie repose sur les exportations de matières premières brutes (bois, potasse, pétrole, fer, etc.), auxquelles s'ajoutent de modestes ressources pétrolières. Finalement, le , le président Marien Ngouabi est assassiné dans sa résidence. Dans les jours qui suivent, le cardinal Émile Biayenda, archevêque de Brazzaville (le ) et l'ancien président de la République Alphonse Massamba-Débat sont également assassinés. Le , le colonel Joachim Yhombi-Opango, devient président de la République, et ce jusqu'en . Puis le , le colonel Denis Sassou-Nguesso prend le pouvoir par un coup d'État, qu'il qualifie de « riposte résolue de l'ensemble des forces de gauche de notre pays contre le courant droitier » ». Il reste au pouvoir jusqu'en , avec un Parti unique et une centralisation du pouvoir. Denis Sassou-Nguesso se pose comme le seul héritier légitime de Marien Ngouabi. Confronté à une opposition de plus en plus forte, Denis Sassou-Nguesso organise une Conférence nationale, du au . En , la nouvelle Constitution est massivement adoptée par référendum. Elle entérine l'instauration d'une démocratie multipartite dans le pays et instaure un régime semi-parlementaire concentré autour de trois organes politiques : le président de la République, le Premier ministre et le Parlement bicaméral. Le président de la République est élu pour au suffrage universel direct, rééligible une fois. À l'élection présidentielle d', Sassou-Nguesso obtient 16,87 % des voix, en troisième position derrière Pascal Lissouba, ancien Premier ministre d'Alphonse Massamba-Débat et Bernard Kolélas. En position d'arbitre pour le second tour, Sassou-Nguesso s'accorde avec Lissouba pour le deuxième tour de la présidentielle et leurs partis respectifs signent un accord de gouvernement. Le Sassou-Nguesso effectue la passation de pouvoir avec Pascal Lissouba, et se retire. La situation politique reste toutefois tendue durant la présidence de Pascal Lissouba. Le , Sassou-Nguesso, installé en France, revient au Congo, et y est accueilli avec ferveur par ses partisans. La situation dégénère en guerre civile de à . Le , l'armée angolaise s'engage dans le conflit aux côtés de Sassou-Nguesso et fait pencher la balance en sa faveur. Le , les forces de Lissouba sont défaites. Pascal Lissouba et ses proches quittent le pays. Les forces de Sassou-Nguesso, appuyées, outre l'armée angolaise, par des soldats tchadiens et des mercenaires rwandais, contrôlent les principales villes du pays. Le nombre de morts de la guerre civile est estimé à environ . Des massacres sont perpétrés, en particulier dans la région du Pool. Sassou-Nguesso de nouveau président, d' à aujourd'hui Le , Sassou-Nguesso se proclame président de la République et promulgue un acte fondamental qui aménage une transition de durée flexible. Il établit trois organes dirigeants : la présidence de la République, le gouvernement et le Conseil national de transition. En 2002 est adopté une nouvelle constitution supprimant le poste de Premier ministre, renforçant les pouvoirs du président de la République. Le président est élu pour un mandat de renouvelable une seule fois. La même année a lieu l'élection du président de la République : Denis Sassou-Nguesso est reconduit à ce poste. Le septennat de Denis Sassou-Nguesso de 2002 à 2009 est marqué par le retour à la paix civile. En 2009, Denis Sassou-Nguesso est de nouveau réélu président du Congo, avec 78,61 % des voix à l'issue du vote du . Le , une nouvelle constitution est adoptée par référendum. Elle entre en vigueur le , après sa promulgation par Denis Sassou-Nguesso. Fin , Denis Sassou-Nguesso est à nouveau désigné candidat de son parti (le PCT) à la présidentielle de 2021. Le , la commission électorale annonce que Denis Sassou-Nguesso est réélu dès le premier tour de l'élection présidentielle avec 88,57 % (résultats provisoires officiels). La participation est estimée à 67,55 % et son principal opposant, Guy Brice Parfait Kolélas, (mort de la Covid-19 le lendemain de l'élection), recueille 7,84 % des voix. Ses opposants annoncent former des recours. Le , la Cour constitutionnelle de la République du Congo a entériné la réélection du président Denis Sassou-Nguesso au scrutin du , après avoir rejeté les recours de l'opposition. Géographie La république du Congo est située en Afrique centrale. Les pays limitrophes sont le Gabon à l'ouest, le Cameroun au nord-ouest, l'Angola avec l'enclave de Cabinda au sud-ouest, la République centrafricaine au nord-nord-est et la république démocratique du Congo à l’est et au sud. Le fleuve Congo, deuxième fleuve du monde par le débit moyen après l'Amazone, forme une partie de la frontière entre la république du Congo et la RDC. La forêt tropicale humide s'étend sur près des deux tiers du territoire de la république du Congo, ce qui en fait le quinzième pays au monde par la proportion de couvert forestier. L'équateur traverse le Congo ; son passage par la ville de Makoua, dans la région de la Cuvette, est matérialisé par une borne. Le pays possède une façade maritime sur l'océan Atlantique d'une longueur de . Population Démographie Avec à peine plus de cinq millions d'habitants, le Congo-Brazzaville est un pays à faible densité démographique, avec en moyenne ; les seuls pays moins densément peuplés en Afrique subsaharienne sont le Gabon, la République centrafricaine, le Tchad, la Mauritanie, la Namibie et le Botswana. La majeure partie de sa population est urbaine (62,2 % de la population) ; elle est concentrée dans les deux principales villes du pays, Brazzaville et Pointe-Noire, situées dans la partie sud du pays. On peut parler de « macrobicéphalie », Brazzaville et Pointe-Noire comptent respectivement environ , alors que la troisième ville du pays, Dolisie, atteint tout juste . Le tissu urbain est très peu dense, avec une quinzaine de villes de plus de pour un territoire de . Les régions rurales du sud sont relativement densément peuplées (entre 5 et ), le maximum étant atteint dans la région de Boko (Pool) et aux alentours. En revanche, la partie septentrionale du pays peut être qualifiée de désert humain, avec des densités le plus souvent comprises entre 0 et , en particulier dans les régions marécageuses du nord-est. Peuples On distingue quatre grandes composantes au groupe bantou (97,9 % de la population, sur les estimés en ) le groupe Kongo constitue 40,5 % de la population, au sud et au centre du pays, dans les départements du Pool, de la Bouenza, du Niari et du Kouilou. Il rassemble douze sous-groupes ethniques, dont les Lari, les Kongo, les Sundi, les Yombe, les Kamba, les Vili, les Beembe, les Dondo, les Kugnis,on peut aussi rajouter deux petites ethnies, les Kenge et les Hangala. le groupe Téké constitue 16,9 % de la population et s'étend en grande partie au nord et au sud du pays, depuis Brazzaville jusqu'à Pointe-Noire sur la côte atlantique. Ce groupe comprend entre autres, les Gangoulou, les Koukouyas, les Bomas, les Gangoulous et les Tsayi ; le groupe Mbochi, constitue 13,1 % de la population. C'est le troisième grand groupe ethnique du Congo. Il rassemble environ dix ethnies : les Likouala, Likouba, Kouyou, Makoua, Bonga, Bonbongui, Moye, Mbochi, Ngaré et Mboko. Ils sont implantés au nord du pays, dans la région de la Cuvette, autour d'Owando, Makoua, Mossaka et le long de nombreux fleuves poissonneux et navigables tels que la Likouala-Mossaka, le Kouyou (Kuyu), l'Alima et la Sangha. le groupe Sangha représente 5,6 % de la population. Autres groupes : Mbere/Mbeti/Lokele 4,4 %, Échira (dont font partie les Punu, les Loumbou et les Bouissi) 4,3 %, Pygmée 1,6 %, Bobangi 1,6 %, Nzebi 1,5 %, Maka 1,3 %, autres et non identifiés 1 %. Réfugiés au Congo Selon le World Refugee Survey 2008 publié par le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants, la république du Congo abritait environ et demandeurs d'asile à la fin de 2007. Près de provenaient de la république démocratique du Congo (Congo-Kinshasa) mais environ ont pu retourner chez eux au cours de l'année 2007. Les autres réfugiés et demandeurs d'asile au Congo proviennent du Rwanda et de l'Angola. Pauvreté Le taux de pauvreté dans le pays est passée de 50,2 % en 2005 à 36 % en 2015. Entre 2005 et 2011, 18 % des ménages sont dirigés par une personne sans emploi. Dans la même période, le coefficient de Gini sur les inégalités est passé de 0,460 à 0,465. Cette réduction de la pauvreté s'explique en partie par la forte croissance économique enregistrée par le pays (+5,4 % en moyenne par an). Une étude de l'Unicef réalisée en 2014-2015 a relevé que chez les enfants de moins de dans le pays, entre 63 % et 75 % d'entre eux n'avaient pas accès aux services de santé, de protection et de développement. Ce rapport établi que d'enfants dans le pays vivent en dessous du seuil de pauvreté. Langues La langue officielle de la république du Congo est le français. Le français est parlé par 56 % de la population congolaise (78 % des plus de ) soit le pourcentage le deuxième plus élevé d'Afrique en 2010, derrière celui du Gabon. Environ 88 % des Brazzavillois de plus de déclarent avoir une expression aisée à l'écrit en français. Les autres langues sont essentiellement des langues bantoues. Ainsi, les deux langues nationales véhiculaires du pays sont le kituba et le lingala (13 %), viennent ensuite les langues téké (17,3 %), lari et plus d'une quarantaine d'autres langues dont les langues pygmées (1,4 %) qui ne sont pas des langues bantoues. Selon l'université Laval, Politique L'actuel chef de l'État est Denis Sassou-Nguesso, qui après une première présidence de 1979 à 1991, est revenu au pouvoir à l'issue d'une guerre civile probablement au moins en partie financée par la compagnie française Elf, du au , au cours de laquelle il l'a emporté sur le président sortant, Pascal Lissouba. La constitution du Congo, adoptée par référendum le , a établi un régime présidentiel. Denis Sassou-Nguesso a été réélu en 2002, puis le avec 78 % des voix. D'après le ministère de l'Intérieur congolais, le taux de participation aurait été de 66 %, un chiffre peu crédible d'après les observateurs indépendants locaux et internationaux. La constitution du Congo, adoptée par référendum le , établit un régime présidentiel. Le président de la République, Denis Sassou-Nguesso, est arrivé au pouvoir à la suite de la guerre civile de 1997, guerre civile qui se déclencha à la suite de l'attaque du (soit quelques mois avant la fin du mandat de Pascal Lissouba). Le , Denis Sassou Nguesso sort triomphant de cette guerre civile durant laquelle il a bénéficié d’un soutien financier provenant de la compagnie française Elf et de certains États étrangers notamment l'Angola de José Eduardo dos Santos (lui aussi financé par Elf). Après une période de transition, des élections présidentielles sont organisées en 2002. Sassou remporte ces élections en l'absence des grands ténors de la politique congolaise. Sept ans plus tard, Denis Sassou-Nguesso gagne de nouveau les élections qui le conduisent jusqu'en 2016. Il est de nouveau élu le dans des conditions jugées suspectes par ses opposants. Le régime est qualifié d'autoritaire, voire de dictatorial. Subdivisions Le Congo est divisé en douze départements : Bouenza (), chef-lieu Madingou ; Brazzaville, le chef-lieu est la ville de Brazzaville, la commune ayant le rang de département ; Cuvette (), chef-lieu Owando ; Cuvette-Ouest, chef-lieu Ewo ; Kouilou (), chef-lieu Loango ; Lékoumou (), chef-lieu Sibiti ; Likouala (), chef-lieu Impfondo ; Niari (), chef-lieu Dolisie ; Plateaux (), chef-lieu Djambala ; Pool (), chef-lieu Kinkala ; Pointe-Noire, à de Brazzaville dont le chef-lieu est la ville du même nom (municipalité de rang départemental) ; Sangha (), chef-lieu Ouesso. Les communes urbaines sont : Dolisie, à de Pointe-Noire ; Nkayi, à de Dolisie ; Mossendjo ; Ouesso ; Owando. Celles-ci sont elles-mêmes divisées en 86 sous-préfectures. Brazzaville est composé de neuf communes (arrondissements) qui sont : Makélékélé ; Bacongo ; Poto-Poto ; Moungali ; Ouenzé ; Talangai ; Mfilou ; Madibou ; Djiri. Économie Le Congo est un pays en développement, inclus dans l'Initiative pays pauvres très endettés (IPPTE). Le point d'achèvement de l'initiative PPTE a été atteint en , avec l'approbation de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. L'économie congolaise repose principalement sur l'exploitation des hydrocarbures le long de la côte Atlantique ; cette activité représente environ 90 % des exportations du pays. La production est de l'ordre de par jour, dont la plus grande partie est assurée par les sociétés Total (champs de Nkossa, Libondo, et surtout Moho Bilondo, entré en production en ), Eni et Maurel & Prom, en partenariat avec la Société nationale des pétroles du Congo. L'exploration et la production pétrolières, concentrées dans la périphérie de Pointe-Noire, en font la capitale économique de la république du Congo. Le bois représente une part importante des exportations du Congo, dont la surface est couverte de forêts à près de 60 %, pour un total de vingt-et-un millions d'hectares. On peut distinguer deux grandes zones d'exploitation forestière, l'une dans le Sud du pays (massifs du Mayombe et du Chaillu), où l'on trouve notamment de l'okoumé et du limba, et l'autre tout à fait au Nord (sapelli, sipo), notamment autour de la ville de Pokola, centre des activités de la Congolaise industrielle des bois. La plus grande partie de la production agricole (manioc, fruits et légumes) est consommée localement ; néanmoins, la Société agricole et de raffinage industriel du sucre (SARIS), implantée à Nkayi, dans la Bouenza, commercialise ses produits dans d'autres pays d'Afrique centrale. L'activité industrielle, peu développée, repose sur la production de biens principalement destinés à la consommation locale : cigarettes, ciment, textile, savon, boissons alcoolisées, chaussures, etc. Étant donné les projets d'exploitation du fer, de bois, et autres, on peut croire à un bon développement du Congo au cours des 10 prochaines années. Revenus pétroliers Les ressources pétrolières du Congo sont gérées par une compagnie pétrolière d’État (la Société nationale des pétroles du Congo ou SNPC), dirigée en 2008 par Denis Gokana. Les revenus pétroliers de l'État congolais se chiffrent à environ six milliards US. Depuis 1976, le raffinage du pétrole est effectué à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Il fournit 90 % des recettes de l'État, et constitue le même pourcentage des exportations. Avec une croissance annuelle du PIB de 5 %, l'un des taux les plus forts d'Afrique, au début des années 1980, la forte croissance des revenus pétroliers a permis au Congo de financer des projets de développement à grande échelle. Par la suite, la chute des cours du brut a réduit de moitié le PNB. La dévaluation de 50 % du franc CFA, le , a provoqué un taux record d'inflation de 61 % la même année. Dette L'enlisement dans la mauvaise gouvernance et le manque de stratégie pour le développement économique et social ont fait inscrire le Congo, malgré la richesse et la diversité de ses ressources, à l'initiative de Pays pauvre très endetté (PPTE). En 2010, le Club de Paris (groupe informel de créanciers publics) et le FMI annulent une partie de la dette d'un Congo au bord de la faillite, lui permettant de revenir à un endettement équivalent à 20 % du produit intérieur brut congolais. En , le gouvernement annonce un endettement équivalent à 77 % du PIB, réévalué par le FMI à environ d’euros, soit 110 % du PIB. À la fin de l’année 2017, la République du Congo est ainsi pour la seconde fois en sept ans au bord de la faillite. Cette situation est due à l’effondrement des cours pétroliers mais aussi aux détournements de fonds massifs opérés par les cercles du pouvoir. L’allègement de la dette par le FMI est soumis à un certain nombre de conditions, parmi lesquelles la renonciation aux préfinancements pétroliers (emprunter de l’argent contre la promesse d’un remboursement à moyen ou à long terme grâce à la production d’hydrocarbures) car ces prêts gagés sur les produits pétroliers sont souvent coûteux pour le pays, ne permettent pas de gérer sainement les comptes publics et servent souvent d'instrument au détournement d'une partie des revenus pétroliers (comme l'a notamment démontré l'affaire Gokana en 2005). Les autorités sont donc sommées d’engager des « réformes de gouvernance audacieuses et immédiates ». Culture Le Congo, par la disposition même de son territoire, possède une grande variété de paysages naturels, des savanes de la plaine du Niari aux forêts inondées du nord, de l'immense fleuve Congo aux montagnes escarpées et forestières du Mayombe et aux de plages de la côte atlantique. La présence de nombreuses ethnies et jadis de diverses structures politiques (royaume du Kongo, royaume de Loango, royaume Teke, chefferies du Nord) a doté le pays actuel d'une grande diversité de cultures traditionnelles et d'autant d'expressions artistiques anciennes : « fétiches à clous » Vili, statuettes bembes si expressives qui atteignent malgré leur petite taille à une sorte de monumentalité, masques étranges des Punu et des Kwele, reliquaires Kota, fétiches Téké, cimetières curieux, avec leurs tombeaux monumentaux, du pays Lari. Il faut y ajouter un patrimoine architectural colonial considérable, que les Congolais redécouvrent aujourd'hui comme faisant partie de leur héritage historique (et de leur capital touristique) et restaurent plutôt bien, du moins à Brazzaville. Le tourisme demeure pour l'instant au Congo une ressource très marginale, faute d'infrastructures d'accueil hors de Pointe-Noire et Brazzaville, et faute d'un réseau de communications suffisant et cohérent. Beaucoup de sites sont difficiles à atteindre et, paradoxalement, le Sud plus peuplé et plus développé est souvent le moins accessible : le massif du Chaillu par exemple est presque impossible à parcourir. En outre, de nombreux chanteurs congolais ou d'origine congolaises ont acquis une certaine reconnaissance tant au niveau national qu'international : le rappeur franco-congolais Passi évoluant en France à qui l'on doit la sortie de plusieurs albums à succès à l'instar des Tentations avec le titre Je zappe et je mate, la chanteuse M'Passi de l'ex-groupe Melgroove, les rappeurs Calbo du groupe Arsénik, Ben J des Nèg' Marrons, le groupe Bisso Na Bisso et Casimir Zao. Avant eux, des stars du soukous telles qu’Aurlus Mabélé et Mav Cacharel, membres fondateurs du groupe Loketo, ont contribué à faire connaître la musique congolaise dans le monde. En revanche, d'autres genres artistiques tels que le cinéma congolais peinent à faire leur percée. Après des débuts prometteurs dans les années 1970, le contexte politique troublé et la fermeture des salles de cinéma ont rendu la production difficile. Le pays ne produit aucun long-métrage par an et les cinéastes diffusent directement leur production en vidéo. En définitive, au Congo-Brazzaville la culture est restée jusque-là le parent pauvre des investissements des différents gouvernements successifs Enfin, la république du Congo compte plusieurs écrivains reconnus en Afrique et dans le monde francophone : Alain Mabanckou, Jean-Baptiste Tati Loutard, Jeannette Balou Tchichelle, Henri Lopes et Tchicaya U Tam'si. Religion La population de la république du Congo est en grande majorité chrétienne (d'après The World Factbook : catholiques 33,1 %, Églises de réveil 22,3 %, autres églises protestantes 19,9 %). L'évangélisation du pays a commencé au et s'est faite pour l'essentiel au , même si la région côtière a été touchée par la première vague d'évangélisation menée dans le cadre de la colonisation portugaise dès la fin du . Les Églises de réveil se sont sensiblement développées à partir du dernier quart du et jouent un rôle de plus en plus important dans la vie sociale et politique du pays. Les religions traditionnelles perdurent. Elles font appel à une large gamme d'intermédiaires tels que les mânes des ancêtres, qui sont sollicités pour obtenir des conseils, la guérison et de bonnes récoltes. L'Église catholique compte neuf diocèses en république du Congo, dont l'archidiocèse de Brazzaville. En , lors de la venue du secrétaire d'État du Vatican le cardinal Pietro Parolin, le pays a été consacré à la Vierge Marie. L'acte de consécration s'est déroulé lors de la cérémonie religieuse du dans la basilique nationale Sainte-Anne à Brazzaville. Environ 1,6 % de la population, dont une part importante de résidents étrangers venus d'Afrique de l'Ouest, sont de confession musulmane. Presse Émergence et développement de la presse congolaise Les médias au Congo ont traversé toute une décennie troublée où la guerre s’est profondément inscrite dans leur environnement immédiat, dans la ville de Brazzaville. Les médias audiovisuels ont été à la fois le lieu et l’instrument des règlements des comptes politiques, et la presse écrite a traversé une période d'extinction. Ivresse de la liberté Lors de la libération du secteur de la presse à partir de 1990 et de la suppression de la censure préalable, des dizaines de nouveaux titres ont vu le jour, particulièrement durant la Conférence nationale de 1991, la période de transition et les élections présidentielles de 1992. Ainsi l’hebdomadaire Madukutsiékélé, surnommé Maduku, animé par des étudiants, a été le premier à user d’un ton très satirique, remportant un grand succès pendant la Conférence nationale. Il a été suivi, dès 1991, par La Rumeur (qui deviendra ensuite La Rue meurt) et Le Choc, puis par La Colombe, Le Forum, Maintenant et La Ruche (nés en 1992). La presse écrite évoluait dans une grande précarité qui se traduisait « par l’irrégularité de leurs parutions, la confidentialité de leurs tirages, la modicité de leurs dividendes et… la mendicité de leurs agents ». Malgré cette fragilité, ces titres, qui ont atteint la soixantaine, ont apporté un ton nouveau en ce qui concerne les médias audiovisuels d’État (le journal gouvernemental Mweti ayant disparu) et la présence d’un seul titre privé « historique » lié à l’Église catholique. La Semaine africaine, hebdomadaire créé en 1952 a eu un grand succès jusqu’en 1990. L’apparition des publications privées d’opinion a souvent entrainé une chute de moitié du tirage de La Semaine africaine dont le lectorat s’est brusquement détourné. En 1993, lors de la première guerre civile les titres se sont rapidement rangés entre « pouvoir » et « opposition ». Après cette guerre, la presse est demeurée extrêmement politisée : ainsi, Le Temps, La Corne enchantée (1993), L’Alternative, L’Espoir, Le Canard de mercredi (1994) étaient proches de Pascal Lissouba et son parti, l’Upads. La Rue meurt (1991) soutenait le MCDDI de Bernard Kolélas. Le Choc, Aujourd’hui, Le Rayon, Le Flambeau, La Référence, La Liberté, Le Messager, Le Gardien (1993), flirtaient avec les FDP (Forces démocratiques et patriotiques) de Denis Sassou-Nguesso. Ces titres, menant l’un contre l’autre des batailles rangées, vont poursuivre leur dialogue de sourd jusqu’à l’éclatement de la seconde guerre en 1997. À la fin de la guerre, après la victoire de Denis Sassou-Nguesso, presque tous les titres ont disparu. Seuls subsistaient Le Choc, La Rue meurt et Le Flambeau, favorables au nouvel homme fort du pays. Est également resté le titre La Semaine africaine, qui a dès lors été taxé, par certains proches de Sassou-Nguesso, d’organe d’opposition. À partir de 1999, de nouveaux titres sont apparus, marquant un deuxième printemps de la presse congolaise : Le Pays, Les Échos du Congo, Cocorico, le Coq, L’Autre vision, Vision pour demain, Les Dépêches de Brazzaville, Thalassa, L’Éléphant, L’Humanitaire, Lumière équatoriale, Présence économique, Le Paysan, L’Observateur…Le régime soigne son image à travers l’hebdomadaire gouvernemental La Nouvelle République, qui a recommencé à apparaitre de manière très irrégulière et surtout Les Dépêches de Brazzaville, , éditée par une agence privée à vocation régionale du même nom créée en 1998 par un journaliste français conseiller à la présidence. L’ACI (Agence congolaise d’information), née en 1960, a recommencé à fonctionner et édite un bulletin quotidien, après avoir souffert tout particulièrement de la guerre de 1997 au cours de laquelle ses infrastructures ont été pillées. Le paysage audiovisuel quant à lui est des plus réduits. Jusqu’en 1998, le secteur était sous monopole étatique, malgré la libéralisation du secteur proclamée lors de la Conférence nationale et se limitait donc à Radio Congo, Télé Congo et leurs quelques stations locales, notamment à Pointe-Noire. L’Agence intergouvernementale de la Francophonie (ex-ACCT) avait en outre aidé à l’implantation de quatre stations communautaires locales à Nkayi, Moussendjo, Etoumbi et Sembé. Pendant la guerre de 1999, le mouvement rebelle du pasteur Ntumi a, à son tour, monté une station clandestine, Radio Royale, qui émettait de façon épisodique dans la région du Pool. Elle a aujourd’hui cessé d’émettre. Quelques autres initiatives ont vu le jour ces dernières années : YAKALA FM, Radio Océan à Pointe-Noire, Radio Louvakou à Dolisie, Digital Radio Number One à Brazzaville. Cette dernière, propriété d’un officier des Forces armées de la république du Congo, complétée par une station de télévision privée (DRTV), a une vocation essentiellement commerciale et se mêle peu de politique. La radio nationale a également développé une station de proximité, Canal FM, issue de l’ancienne radio rurale. Le réseau des radios communautaires locales s’est aussi élargi avec la création, généralement par des ministres ou des autorités préfectorales, de Radio Moka, Radio Nkeni et Radio Lekena. Quant à l’Église catholique, elle a ouvert une station à Pointe-Noire (Radio Kintouari). Ordres nationaux Ordre du Mérite congolais. Ordre du Dévouement congolais. Codes La république du Congo a pour codes : CF, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; .cg, selon les noms de domaine de premier niveau national ; CG, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; CGO, selon la liste des codes pays du CIO ; COG, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; COG, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; FC, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ; RCB, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; TN, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Jean-Alexis Mfoutou, Histoire du français au Congo-Brazzaville. Chance et défi de la francophonie, L'Harmattan, Paris, 2013, Jean-Alexis Mfoutou, La langue de la politique au Congo-Brazzaville. Contexte sociopolitique et comportements langagiers, L'Harmattan, Paris, 2012, Jean-Alexis Mfoutou, Le français et les langues endogènes au Congo-Brazzaville. L'Harmattan, Paris, 2009, Jean-Alexis Mfoutou, La langue française au Congo-Brazzaville. Manifestations de l'activité langagière des sujets parlants, L'Harmattan, Paris, 2007, Articles connexes Liste des peuples de la république du Congo Français d'Afrique Liens externes État fondé en 1960
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https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%B4te%20d%27Ivoire
Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire, officiellement République de Côte d'Ivoire (RCI), est un État situé en Afrique, dans la partie occidentale du golfe de Guinée. Elle présente sensiblement la forme d'un carré d'environ 600 kilomètres de côté. D’une superficie de , elle est bordée au nord-ouest par le Mali, au nord-est par le Burkina Faso, à l'est par le Ghana, au sud-ouest par le Liberia, à l'ouest-nord-ouest par la Guinée et au sud par l’océan Atlantique. La population est estimée à en 2021. La Côte d'Ivoire a pour capitale politique et administrative Yamoussoukro mais la quasi-totalité des institutions se trouvent à Abidjan, son principal centre économique. Sa langue officielle est le français, mais quelque 70 langues et dialectes sont parlés au quotidien. Sa monnaie est le franc CFA. Le pays fait partie de la CEDEAO, de l'Union africaine et de l'Organisation de la coopération islamique. D'abord protectorat français en 1843 puis colonie française le , le pays acquiert son indépendance le , sous la houlette de Félix Houphouët-Boigny, premier président de la République. L'économie, essentiellement axée sur l'agriculture, notamment la production de café et de cacao, connaît au cours des deux premières décennies un essor exceptionnel, faisant de la Côte d'Ivoire un pays phare en Afrique de l'Ouest. En 1990, le pays traverse, outre la crise économique survenue à la fin des années 1970, des périodes de turbulence sur les plans social et politique. Ces problèmes connaissent une exacerbation à la mort de Félix Houphouët-Boigny en 1993. L'adoption d'une nouvelle constitution et l'organisation de l'élection présidentielle qui, en 2000, porte au pouvoir Laurent Gbagbo, n’apaisent pas les tensions sociales et politiques, qui conduisent au déclenchement d'une crise politico-militaire le . Après plusieurs accords de paix, l'élection présidentielle de 2010 voit la victoire d'Alassane Ouattara face à son opposant Laurent Gbagbo. Réélu en 2015, Alassane Ouattara relance la croissance économique par une politique libérale et interventionniste tout en étant critiqué pour sa gestion de l'armée et de la justice. En 2016, une nouvelle constitution est adoptée, marquant l'avènement de la Troisième République. Cette nouvelle constitution a subi des modifications le 17 mars 2020. La Côte d'Ivoire est en voie de développement et se place en selon son indice de développement humain (IDH) en 2019. Étymologie et toponymie La dénomination de « Côte d'Ivoire » est la traduction en français du nom portugais de donné par les commerçants navigateurs en route vers l’Inde, qui apparaît sur les portulans portugais à la fin du . En octobre 1985, le gouvernement ivoirien a demandé à tous les pays d'utiliser comme dénomination officielle le nom en français de (de manière similaire aux noms de certains pays qui ne sont pas traduits comme Costa Rica, Sierra Leone). Ce nom officiel s’écrit sans trait d'union, faisant exception, comme certains autres noms de pays, aux règles de la typographie française qui prescrivent habituellement, pour la graphie des noms d’unités administratives ou politiques, des traits d’union entre les différents éléments d’un nom composé, et une majuscule à tous les éléments (sauf articles…) ce qui donnerait normalement (voir l’article trait d'union#Noms des entités politiques et administratives). Hors des pays francophones, le nom de en français reste toutefois d’usage purement diplomatique, les médias et les populations continuant à s’exprimer usuellement dans leurs propres langues : Elfenbeinküste en allemand, Ivory Coast en anglais, Costa do Marfim en portugais, Costa de Marfil en espagnol, Бе́рег Слоно́вой Ко́сти- Béreg Slonovoï Kosti en russe (avec Кот д’Ивуа́р-« Kot d'Ivouar » comme transcription phonétique du nom français) ou 象牙海岸 en chinois (avec aussi 科特迪瓦 comme transcription du nom français). Depuis 1985, le pays a donc, dans les pays non-francophones, deux noms : le nom officiel en français sans trait d’union, et un nom vernaculaire selon la langue et les règles de chaque pays. La Côte d’Ivoire a aussi communément été appelée la , qui désigne la partie forestière du pays. À l'indépendance, des propositions avaient suggéré de remplacer le nom de Côte d'Ivoire, considéré comme trop colonial, par celui d'« Eburnea ». Langues Le français est la langue officielle de la Côte d’Ivoire et plus de 80 % des habitants du pays le comprennent et le parlent. Selon l'OIF en 2009, 99 % des habitants de la plus grande ville du pays Abidjan savent lire, écrire et parler français. Aujourd’hui, plus du tiers de la population du pays a le français comme langue maternelle, surtout parmi les jeunes générations. En plus du français parlé par la majorité des Ivoiriens, plus de langues sont parlées au quotidien, principalement dans les zones rurales. Parmi ces langues, les plus parlées dans le nord sont le sénoufo () et le malinké, mais on y compte aussi d'autres langues régionales, par exemple le mahoka et le koyaka (). Plus au sud, le baoulé () et le bété () sont les plus parlées. Le yacouba (), l’agni (), le gouro sont aussi des langues beaucoup parlées. Le dioula est la langue la plus parlée au pays du fait de son utilisation universelle dans le commerce. Le dioula ne correspond à aucune ethnie ivoirienne, mais fut créé par les commerçants et les artisans du commerce transsaharien dans le but de faciliter les échanges commerciaux entre les grands groupes ethniques du nord de la Côté d'Ivoire, ainsi qu'avec les pays frontaliers, dont le malinké est la langue officielle ou la plus parlée comme au Mali, en Guinée et au Burkina Fasso. Géographie Topographie Le territoire de la Côte d’Ivoire présente l'aspect d'un quadrilatère, dont le sud offre une façade de sur l'océan Atlantique, dans la partie occidentale du golfe de Guinée. Le pays est caractérisé par un relief peu élevé. Les terres sont constituées en majeure partie de plateaux et plaines. L’ouest du pays, région montagneuse, présente toutefois quelques reliefs au-delà de mille mètres (le mont Nimba culmine à ). Hormis cette région, les altitudes varient généralement entre 100 et , la plupart des plateaux se situant autour de 200 à . Ceux-ci présentent différents aspects. Les plateaux les plus élevés sont rigides dans leurs formes ainsi que dans leurs matériaux ; ceux de niveaux intermédiaires ont assez souvent des formes émoussées ; les plus bas présentent quant à eux une certaine rigidité, mais sont constitués de matériaux meubles. Des étendues énormes et verticales rigoureusement tabulaires et horizontales sont parfois présentes dans les régions de savanes, mais également sous les petits accrocs de savanes incluses dans la forêt dense. L’élément dominant de ces plateaux est constitué par une cuirasse ferrugineuse visible en surface sous forme de dalles de teinte rouille, mais parfois voilées de sables, de gravillons ou produits plus fins. Les eaux, qui couvrent environ , soit 1,38 % de la superficie totale du pays, sont constituées au sud par l’océan (Atlantique), les lagunes dont les plus célèbres sont les complexes Aby-Tendo-Ehy, Ebrié, Grand-Lahou-Lagune Tadio-Makey-Tagba, ainsi que d'eaux mortes. De nombreux cours d’eau avec souvent des débits extrêmes, drainent tout le territoire. Au nombre de ceux-ci figurent quatre grands fleuves qui sont le Cavally (), le Sassandra (), le Bandama () et la Comoé (). D'autres cours d’eau importants sont tributaires de ces derniers ou forment des bassins versants indépendants en tant que fleuves côtiers comme le Tabou, le Néro, le San-Pedro, le Bolo, le Niouniourou, le Boubo, l'Agnéby, la Mé, la Bia. À cet ensemble s'ajoutent des ruisseaux et plusieurs étendues marécageuses. Géologie Les sols présentent la même apparence que ceux que l’on rencontre en grande partie en Afrique de l’Ouest . Ils sont souvent meubles, parfois indurés, d’un matériau dont la couleur se situe habituellement dans la gamme des rouges, allant de l’ocre au rouille sombre. Toutefois, l’empreinte des milieux équatoriaux sur les sols ivoiriens est proportionnellement plus marquée que dans la quasi-totalité des territoires qui se situent au nord du golfe de Guinée. Tout comme le relief, les sols sont influencés de manière souvent déterminante par la composition des roches. Le soubassement rocheux de la Côte d’Ivoire est diversement constitué et presque invisible, à l’exception des dômes cristallins. Il est formé en quasi-totalité par des roches de socle, cristallines ou phylliteuses, présentant divers degrés de métamorphisation. Les formations cristallines occupent environ les deux tiers du pays et sont subdivisées en cinq grandes familles par les géologues : les migmatites et les gneiss (anciennes roches plutoniques, volcaniques ou sédimentaires métamorphosées), les charnockites (granites à hypersthène) et norites, les « granites baoulé » qui elles-mêmes comprennent plusieurs variétés de roches, la catégorie des roches riches en minéraux noirs (diorites ou granodiorites) et les « granites de Bondoukou » (fréquemment granodioritiques mais parfois alcalins également). Quant aux roches phylliteuses, elles sont essentiellement composées de schistes, qui divergent en fonction des caractères des sédiments originels qui les ont formés et des degrés de métamorphismes qu’ils ont subis. Mais elles comprennent également quelques quartzites et grès-quartzites. Sont assimilées à cette famille les roches communément appelées « roches vertes » en Côte d’Ivoire (métamorphiques mais d’origine non sédimentaire). Le socle ivoirien est bordé par une minuscule couverture sédimentaire constituée surtout de sables argileux d’origine continentale, d’argiles, sables et vase d’origine marine. Les sols ferralitiques couvrent la majeure partie du territoire ivoirien. Ils sont notamment présents dans l’Est, l’Ouest, le Sud, les zones forestière et pré-forestière, les zones de savanes soudanaises ou sub-soudanaises, les aires septentrionales Les sols ferrugineux tropicaux qui se rencontrent sur des roches granitoïdes ont leur extension majeure dans le Nord-Est du pays, autour de la localité de Bouna et dans l’interfluve entre le haut N’Zi et la haute Comoé. Les trois dernières classes citées sont beaucoup plus étroitement localisées ; elles sont situées en topographie accidentée et se rencontrent dans les régions de buttes du Yaouré et de Bondoukou, de la haute Comoé et dans les chaînes des localités de Sifié, d’Oumé à Fetékro. Climat Compris entre 4° et 10° de latitude nord, le territoire de la Côte d’Ivoire est distant de l'équateur d'environ sur ses marges méridionales, et du tropique du Cancer d’environ sur ses frontières septentrionales. Le climat, généralement chaud et humide, constitue dès lors une transition entre l’équatorial et le tropical. Équatorial le long des côtes, il est semi-aride à l'extrême nord. Le pays connaît en général des variations importantes de température entre le nord et le sud, mais également le long de l’année en fonction des saisons. Les températures oscillent autour de en moyenne. Deux grandes zones climatiques se côtoient : le climat équatorial et le climat tropical de savane, lui-même plus ou moins sec. Le climat subéquatorial est caractérisé par des températures de faibles amplitudes de ( à ), un fort taux d’humidité (de 80 à 90 %) et des précipitations abondantes, qui atteignent à Abidjan et à Tabou . Cette zone connaît deux saisons sèches et deux saisons humides. La grande saison sèche, chaude, est entrecoupée de quelques pluies et s’étend du mois de décembre au mois d'avril. La petite saison sèche couvre les mois d'août et de septembre. Quant aux saisons de pluie, elles s'échelonnent de mai à juillet pour la grande et d’octobre à novembre pour la petite. Le climat tropical de savane humide couvre le nord de la zone forestière du sud et le sud de la région des savanes. Les températures, à amplitudes plus importantes, y oscillent entre et avec une hygrométrie de 60 % à 70 % et des précipitations annuelles de à Bouaké. Cette région climatique connaît également quatre saisons : deux saisons sèches, de novembre à mars et de juillet à août et deux saisons pluvieuses, de juin à octobre et de mars à mai. Le climat de savane sec concerne principalement la Région des Savanes. Les amplitudes thermiques quotidiennes et annuelles y sont relativement importantes, de l’ordre de , le taux d’humidité, inférieur à celui du sud du pays, varie de 40 % à 50 %. La zone considérée est caractérisée par la présence intermittente entre les mois de décembre et février d’un vent frais et sec, l’harmattan. On y relève deux saisons : l’une sèche, de novembre à juin, ponctuée par quelques pluies au mois d'avril, et l’autre pluvieuse, couvrant la période de juillet à octobre. Les précipitations moyennes enregistrées sont de à Korhogo. Ces climats induisent quatre grands types de biomes différents, que le WWF désigne par écorégions. La savane soudanienne occidentale, au nord du parallèle, recouvre près du tiers du territoire. Le tiers sud du pays est lui à cheval sur deux écorégions : à l’ouest l’écorégion de forêts appelée « forêt de plaine de l’ouest guinéen » ainsi qu’au centre sud et au sud-est l’écorégion de la forêt de l’est guinéen, séparée par le Sassandra. Entre ces deux zones, la mosaïque de forêt-savane guinéenne, entrecoupée de zones ripariennes et de zones humides au centre du pays, présente de nombreux points de forêt sèche assez dense. En outre, le centre ouest du pays abrite une petite écorégion de montagne appelée forêt de montagne ouest-africaine. Ces trois zones sont incluses par la Conservation International dans le point chaud de biodiversité de l’Upper Guinean forests (littéralement de l'anglais « forêt haute-guinéenne »). Il existe aussi deux mangroves, de l’écorégion des mangroves guinéennes, une à l’ouest d’Abidjan, à l’embouchure de la Bia et l’autre à l’ouest à l’embouchure du Boubo. Le climat de Odienné, une ville du nord-ouest, est lui, influencé par la présence des montagnes, la pluviométrie y est plus élevée avec et les températures y sont plus basses, que plus à l’est. La pluviométrie de cette zone est même de à Man. Faune et flore Le couvert végétal s’est considérablement modifié au cours des années. Le paysage de base, constitué par les forêts denses, globalement subdivisées en forêts hygrophiles et forêts mésophiles, occupe à l’origine un tiers du territoire au sud et à l’ouest. Il est complété par les forêts claires ou savanes arborées ou boisées, qui s’étendent du Centre au Nord, avec toutefois de nombreux points de forêt dense sèche. De petites mangroves en outre existent sur la côte. Depuis la période coloniale, les surfaces de forêts denses ont connu, par le fait de l’homme (plantations arbustives, exploitations forestières), une importante réduction. Le patrimoine forestier ivoirien est estimé en 2007 à ; il était estimé à près du double dans les années 1920. La faune présente une richesse particulière, avec de nombreuses espèces animales (vertébrés, invertébrés, animaux aquatiques et parasites). Parmi les mammifères, l’animal le plus emblématique reste l’éléphant, dont les défenses, constituées d'ivoire, ont jadis été une importante source de revenus. Espèce autrefois abondante en forêt comme en savane, l’éléphant a été intensément chassé et braconné. Aussi ne subsiste-t-il que dans les réserves et parcs et en quelques points des forêts où il est côtoyé par les deux espèces d’hippopotames, celle de savane répandue dans toute l'Afrique, et l'espèce pygmée, localisée aux forêts du pays et du Liberia voisin, l’hylochère ou sanglier géant, les antilopes et céphalophes, des buffles, des singes encore nombreux, des rongeurs, des pangolins et des carnivores, parmi lesquels le lion, la panthère et la mangouste. Les oiseaux, dont plusieurs centaines d’espèces ont été identifiées, embellissent les paysages. On trouve également de nombreux reptiles (serpents, lézards, caméléons...), batraciens et poissons d'eau douce, et d'innombrables espèces d'invertébrés comme des mollusques, insectes (papillons, scarabées, fourmis, termites...), araignées et scorpions, etc. Certains animaux, célèbres dans la zone plus humide du Sud, deviennent, à l’image de quelques sous-espèces du Chimpanzé commun, plus rares. Bien d’autres espèces sont en voie de disparition. La Côte d’Ivoire a perdu 80 % de ses forêts depuis les années 1960. Protection de l’environnement La création et l’aménagement des aires protégées participent de la volonté du gouvernement ivoirien de protéger l’environnement, notamment le couvert forestier en nette régression et certaines espèces animales rares ou en voie de disparition. Le ministère ivoirien de l’Environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable assure la mise en œuvre de la politique de gestion de l’environnement et des aires protégées. Des plans de réintroduction d’animaux, notamment pour le rhinocéros noir et la girafe qui avaient disparu de certaines zones ont été menés à bien, par exemple dans la nouvelle Réserve d’Aboukouamékro. Le gouvernement doit aussi faire face, comme ailleurs, au problème du trafic d’animaux auquel, de l’avis de certains observateurs, une solution satisfaisante n’a encore pu être trouvée. En 2002 en effet, on a recensé d’ivoire dans les boutiques pour touristes d’Abidjan. En 2008 on dénombre huit parcs nationaux et près de naturelles de plusieurs types dont quinze réserves botaniques. Six zones protégées sont inscrites à la convention de Ramsar, trois le sont au patrimoine mondial et deux sont des réserves de biosphère. Parmi les parcs, figure le Parc national de la Comoé fondé en 1968, qui couvre et de pistes carrossables. Il occupe près du quart de la zone forestière du pays et est l’une des plus grandes aires protégées d’Afrique. Y ont été recensés notamment , , , , , et environ , mais le parc de la Comoé renferme aussi de très nombreuses autres espèces d’antilopes comme le céphalophe, dont six familles différentes ont été identifiées, des singes, des hyènes, des panthères, des mangoustes, d’innombrables oiseaux. Le Parc national de Taï (), prolongé au nord par la réserve de faune du N'Zo (), est surtout axé sur la préservation de la forêt primaire (forêt vierge). Un embranchement permet d’atteindre, à l’intérieur de celui-ci, le mont Niénokoué qui le domine, ainsi que les derniers géants végétaux. Le Parc national de la Marahoué s’étend sur . Le Parc national du Mont Péko () est surtout réputé pour sa végétation : flore de montagne et forêt primaire. Le Parc national d'Azagny est situé au bord de l’océan à l’embouchure du Bandama, sur essentiellement constitués de savane marécageuse avec des palmiers, où l’on peut apercevoir des troupeaux d’éléphants et de buffles. La réserve de faune du Haut-Bandama () couvre une zone de savane et abrite des éléphants, des buffles et antilopes. Le Parc national du Mont Sangbé, d’une superficie de est entièrement situé en zone montagneuse ( de plus de dans les monts du Toura) ; il est giboyeux et abrite une flore particulière. Le Parc de Kossou, né de la nécessité de reloger les animaux menacés de la noyade par la montée des eaux du barrage de Kossou, s'étend sur . Le Parc national du Banco (), situé aux portes d’Abidjan, est un exemple de forêt primaire avec des acajous, framirés, avodirés, niangons, espèces devenues très rares. Le Parc national des îles Ehotilé, un parc marin créé en 1974 et situé sur la lagune Aby à l’Est d’Abidjan, présente un intérêt particulier pour les recherches historiques et archéologiques. Démographie La population ivoirienne, comme dans la quasi-totalité des pays africains, connaît une croissance rapide. Au cours des derniers recensements effectués en 1975, 1988 et 1998, elle s'élève à , puis . Elle est estimée à en 2017. Cette population est constituée de 51,6 % d'hommes et de 48,4 % de femmes. Le taux d'accroissement naturel est de 2,6 % en 2014 selon l'Institut National de Statistique (INS). Cet accroissement rapide est en partie imputable à l’immigration continue de populations étrangères venus en partie des pays limitrophes comme le Mali et le Burkina Faso. En effet, durant les trente premières années de son existence, la Côte d’Ivoire avait produit un véritable creuset en accueillant environ 26 % d’étrangers des pays limitrophes. Le recensement général effectué en 1998 révèle ainsi un taux d’étrangers de 26 %, soit plus du quart de la population totale. Ces immigrés, en quête de mieux-être, sont attirés par le développement économique rapide et la stabilité sociale et politique que connaissait le pays avant le début des crises sociopolitiques et militaires. Ils proviennent majoritairement des pays voisins membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Malgré la crise politico-militaire de 2002, le pays compte encore en 2008 de nombreux étrangers originaires de la CEDEAO dont des Burkinabés, de loin les plus nombreux (environ deux millions), des Maliens, des Guinéens, des Sénégalais, des Libériens, des Ghanéens. À ceux-ci s’ajoutent les Libano-Syriens essentiellement commerçants, quelquefois industriels, des Asiatiques et des Européens. Les Libanais seraient , soit la plus grosse communauté libanaise en Afrique. Le pourcentage d'étrangers naturalisés est de 0,6 %. La population ivoirienne est en outre multiethnique. Cinq grands groupes ethniques, comprenant environ une soixantaine d'ethnies, constituent les nationaux d'origine : au nord, le groupe voltaïque (gur) ou sénoufos (13 % de la population) ; au nord-ouest, le groupe mandé du Nord ou malinké (17,2 % de la population) ; à l’ouest, le groupe mandé du Sud (8,4 % de la population) ; au sud-ouest et au centre-ouest, le groupe krous (9,4 % de la population) ; au centre et à l'est, le groupe akans (41,1 % de la population), qui inclut les Baoulés (25 % de la population) Composée d'une forte proportion de jeunes (en 1998 les jeunes de moins de représentaient 43 % de la population totale, contre 4 % pour les personnes âgées), la population ivoirienne est inégalement répartie sur le territoire national. Les variations s'observent d'une région à l'autre, mais également entre zones rurales et zones urbaines. Au détriment de la zone du nord, le sud, l’ouest et l’est sont en effet, en plus des étrangers, fortement peuplés d’allogènes dont le déplacement est dicté par la recherche de terres arables ou propices au développement des cultures de rente comme le café et le cacao. Le taux de peuplement est également élevé dans les zones urbanisées, compte tenu de l’exode des populations rurales constituées en majorité de jeunes en quête d’emploi. La crise déclenchée en septembre 2002 a pour sa part accéléré le clivage entre les zones nord et sud. Sur l'ensemble du territoire en 1998, la densité moyenne est de . En zone sud, zone forestière, elle varie de 53,3 (district du Bas-Sassandra) à (région des Lagunes). 57 % de la population vit en milieu rural, les zones urbaines en abritent quant à elles 43 %. Le taux de croissance de la population urbaine est évalué à 4,2 % entre 1988 et 1998. En 2010, le taux de croissance annuelle de la population était de 2,6 % selon l'Institut National de la Statistique. Sont considérées comme villes les localités semi-urbaines de au moins, agglomérées, dotées d'une fonction politique et administrative et au sein desquelles la population active non agricole est supérieure ou égale à 50 %. Sur cette base, sont dénombrées par le dernier recensement général de la population (1998). Abidjan reste le principal centre urbain et économique du pays, avec en 1998. Yamoussoukro (), Bouaké (), Daloa (), Korhogo (), Gagnoa (), Man () et San-Pédro (), sont également de grandes villes. Par ailleurs, le pays abrite environ et demandeurs d'asile en 2007, dont provenant du Liberia et ayant fui la guerre civile qui y a sévi entre 1989 et 2004. En , il y a eu une très forte croissance des réfugiés car on estime en 2010 le nombre de réfugiés de plus à . Religions En 2015 les différentes religions du pays sont: islam – 41,7 % animisme (religions traditionnelles africaines) – 19,6 % catholicisme – 19,3 % protestantisme – 8,8 % (principalement: pentecôtistes et méthodistes) autres chrétiens – 9,7 % (principalement des Églises africaines) autres – 0,9 %. Histoire Terre de migrations La date de la première présence humaine en Côte d’Ivoire est difficile à évaluer, les ossements ne se conservent pas dans le climat humide du pays. Cependant, la présence de fragments d'armes et d'outillages très anciens (haches polies taillées dans des schistes, débris de cuisine et de pêche) découverts sur le territoire national est interprétée comme la possibilité de la présence d’hommes, en assez grand nombre, au paléolithique supérieur ( avant le présent) ou au minimum, l’existence sur ce terroir, d’une culture néolithique. Les plus anciens habitants connus de la Côte d’Ivoire ont toutefois laissé des traces disséminées à travers tout le territoire. Les populations arrivées avant le sont aujourd'hui des groupes minoritaires ayant plus ou moins bien conservé l'essentiel de leurs civilisations. Ce sont les Agoua et Ehotilé (Aboisso), Kotrowou (Fresco), Zéhiri (Grand-Lahou) et Ega ou Diès (Divo). Mais le pays est surtout une terre de refuge et de migration qui reçoit, en provenance de la zone du Sahel, entre le et le , les Mandé forestiers (Dan, Gban et Kwéni) mais également aux et , d’autres groupes venus du nord (Ligbi, Numu et quelques clans Malinké), ce qui provoque des déplacements limités de populations plus anciennement établies (Krou sur la côte avant le et Sénoufo). Les et consacrent l’arrivée au nord de plusieurs clans Malinkés ou mandé-dioula (Kamagaté, Keita, Binate, Diomandé) et Sénoufo et au sud-est, des peuples en provenance de la basse vallée de la Volta (Efié, Essouma, Abouré, Alladian et Avikam). L’un de ces groupes akan (Abron) s’installe dans la région de Bondoukou à l’est du pays. Le consacre les grandes migrations akan (Agni, Baoulé, Atié, Abbey, Ébriés, M'Batto, Abidji) dans le sud-est et le centre du pays ainsi que celle d’autres groupes malinkés (en provenance des rives de la Volta noire) et du sud des territoires actuels du Mali et du Burkina Faso. Ces migrations sont causes de conflits entre les populations, mais permettent surtout de tisser de nombreuses alliances politiques et matrimoniales ainsi que des parentés à plaisanterie. Premiers contacts avec l’Europe À l’initiative du prince Henri le Navigateur, les Portugais João de Santarém et Pedro Escobar découvrent le littoral ivoirien en 1470-1471. Ils seront pendant plus d'un siècle les seuls Européens présents sur le littoral ivoirien, avant d'être rejoints à la fin du par les Hollandais, puis au par les Français et les Anglais. Etablissement sans lendemain de Français En 1687, des missionnaires et des commerçants français s'installent sur le site d'Assinie, à l'extrémité est de l'actuel littoral ivoirien, vers la côte de l'Or. Bien qu'ils aient construit et occupé le fort Saint-Louis à Assinie de 1701 à 1704, ils repartent en 1705 car le commerce des esclaves (achetés contre des céréales) n'est pas assez rentable. Parmi eux, le chevalier d'Amon et l'amiral Jean-Baptiste du Casse, directeur de la Compagnie du Sénégal, principale société de la traite négrière française, débarquent, intéressés par le trafic de l'or, et sont reçus à la cour du roi Zéna. Dans le rapport que Jean-Baptiste du Casse remet aux autorités françaises, il insiste sur la nécessité de créer des établissements fixes dans la région, et propose trois lieux pour élever trois forteresses : Assinie, Commendo et Accra. Mais les Français sont plutôt établis à Ouidah, l’un des deux ports qui, avec Lagos, a ont concentré 60 % des deux millions d'embarquements d'esclaves de la baie du Bénin. Ils ramèneront en France le jeune « prince » Aniaba et son cousin Banga, lesquels seront présentés au roi de France et se convertiront au catholicisme (Aniaba sera baptisé par Bossuet, évêque de Meaux). Ils deviendront officiers dans le Régiment du Roi avant de retourner à Issiny vers 1700. Aniaba serait devenu en 1704 conseiller du roi de Quita (actuel Togo) sous le nom d'Hannibal. Traite négrière Ces Européens tentent d'évangéliser et parfois d'entretenir des contacts politiques avec les populations du littoral ivoirien mais les relations sont surtout commerciales. L’abondance de l’ivoire dans cette partie du territoire africain va lui valoir le nom de « Côte de l’ivoire » — mais aussi « Côte des mal gens » en raison des relations difficiles avec les habitants. Le commerce porte sur divers produits tropicaux, mais il est surtout dominé par la traite négrière. Ces esclaves sont des captifs des guerres tribales, les résultats d’une mise en gage ou d’une décision judiciaire, ou sont tout simplement esclaves de naissance, ayant hérité du statut de leurs ascendants. La Côte d’Ivoire, qui est jusqu’au , un espace de traite secondaire comparé au Bénin ou au Nigeria, subit toutefois également les conséquences négatives du phénomène : nombreux morts, diminution de la natalité, rapide diffusion d’épidémies et de famines qui n’épargnent ni les sociétés lignagères, ni les empires ou royaumes établis sur le territoire. . Monarchies dans le pays La zone forestière dans le sud est par excellence une zone de développement de sociétés où l’autorité du chef de lignage s’exerce généralement au niveau d’une tribu. Elle connaît une mutation sociale significative caractérisée par la multiplication et le développement de diverses alliances d’où naissent des confédérations tribales, claniques ou régionales. Cette évolution ne se retrouve pas au nord dans les différentes branches du groupe sénoufo. S'étant développé à l’origine selon un schéma proche de celui des sociétés lignagères, le groupe sénoufo se constitue par la suite, peu à peu, en chefferies sur le modèle du « Kafu » malinké (un territoire restreint sur lequel s'exerce l'autorité d'un chef : le Faama) qui se consolident pour faire face notamment à l’expansionnisme de l’empire de Kong. Les autres sociétés vivant au nord, mais également celles du centre et de l’est, se présentent de manière encore plus hiérarchisée avec une organisation confortée par le renforcement de pouvoirs monarchiques ou l’apparition de nouvelles structures traditionnelles de type étatique. C’est le cas du royaume Abron de Gyaman dont l’autorité s’étend sur de nombreux peuples de l’est du territoire (Koulango de Nassian, Goro, Gbin, Ligbi, Huela, Agni et Dioula de Bondoukou) et qui s’affranchit du pouvoir Ashanti en 1875. Après une période d’expansion, ce royaume est cependant affaibli par des dissensions internes qui le fragilisent face aux conquêtes de Samory Touré et à l’impérialisme européen. Le Royaume du Sanwi tire le meilleur parti de ses relations avec l’extérieur et consolide son pouvoir sur les peuples du littoral du sud-est. La monarchie baoulé est dominée par les Warébo et les Faafoué jusqu’à la dislocation après 1850, lorsque plusieurs groupes se constituent en entités indépendantes ou en nouvelles confédérations militaires aux contours plus ou moins précis. Dans le nord, les conquérants se multiplient mais sont tour à tour vaincus par Samory Touré qui soumet également tous les royaumes (Kong, Bouna, Koulango, Gyaman...). Ces conquêtes et guerres tribales sont fortement exacerbées par la traite négrière qui accentue la déstructuration des systèmes politiques et sociaux traditionnels en raison notamment de l’apparition de nouvelles hiérarchies sociales constituées par des personnes qu’elle enrichit. Le apporte ainsi de profondes mutations au niveau des organisations sociales traditionnelles et la création de nouvelles valeurs fondées sur la richesse, qui s’apprécie à la quantité de produits détenus (produits vivriers, cheptel, vêtements, poudre d’or, armes à feu) et au nombre d’individus sur lesquels l’autorité est exercée. Ainsi, les femmes, les enfants et les esclaves qui dépendent d’une même personne constituent pour celle-ci non seulement des ouvriers agricoles et des défenseurs du lignage, mais également une possibilité d’accroissement des alliances avec les autres familles par le mariage. L’abolition de l’esclavage en 1815 au Congrès de Vienne, réaffirmée en 1885 au Congrès de Berlin, ouvre la voie au développement de nouvelles relations commerciales entre les populations ivoiriennes et les nouveaux acteurs européens qui font leur apparition. En dépit d’une concurrence anglaise tenace et parfois l’hostilité des populations locales, des comptoirs français sont installés à Assinie et Grand-Bassam (Côte du Sud-Est) en 1843 et, en 1857, le fort de Dabou est édifié. Colonisation française Les causes Après avoir réussi à conquérir ce qui deviendra un jour l'Algérie et les quelques conquêtes à motivations commerciales réalisées sous le Second Empire, la France encore convalescente de la guerre de 1870, se lance, à l'instigation de Léon Gambetta et de Jules Ferry, dans la colonisation d’une partie majeure de l’Afrique occidentale et équatoriale et de la péninsule indochinoise. Le prétexte affiché est au début de « civiliser » ces régions, avec bientôt l'espoir que ces colonies offrent un jour des débouchés voire qu'on puisse en tirer des dividendes. Mais, en réalité, la motivation est davantage la rivalité avec les autres puissances coloniales. L'établissement des négociants marseillais La France est déjà présente sur les côtes d'Afrique occidentale depuis très longtemps et l'installation des négociants marseillais entre le fleuve Sénégal et le delta du Niger remonte aux années 1840, motivée par le commerce des arachides, de l'huile de palme et des palmistes. En 1833, les frères Victor et Louis Régis sont ainsi le premier négociants marseillais à envoyer l'un de leurs navires explorer les rives du golfe de Guinée, organisant de nombreuses expéditions vers la Gambie, la Guinée ou encore au Gabon. Ces entreprises (rassemblant des comptoirs commerciaux, une flotte et des huileries) connaissent un développement remarquable dépourvu de volonté de coloniser la zone. En effet, pour garantir la sécurité et la prospérité de leurs échanges, les Marseillais préfèrent s'entendre avec les grands chefs africains qui contrôlent le littoral. C'est ce que fait Victor Régis en Côte-d'Ivoire (Grand-Bassam) avec le roi Peter. Autour de l’année 1840, le gouvernement français incite les négociants français à implanter des factoreries, c'est-à-dire des installations fixes pour récolter, pendant toute l’année, et stocker, les produits livrés par les Africains, en certains points de la côte. L'objectif est de renforcer la présence pour contrer les Anglais qui sont de plus en plus présents dans la zone. En 1842, Edouard Bouët, récemment promu gouverneur du Sénégal, reçoit l’ordre de Paris de construire des comptoirs, notamment à Grand-Bassam et à Assinie, et d’y attirer des commerçants français. En 1844 et 1845, seuls les Frères Régis acceptent d'ouvrir des factoreries, sans enthousiasme, surtout par amitié pour Bouët. Toutefois, la plus puissante des puissances coloniales du , le Royaume-Uni, agit déjà sur le Niger inférieur. Joindre les possessions françaises du golfe de Guinée à celles du bas Sénégal via ce qu'on appelle à l'époque le « Soudan » (aujourd'hui « Sahel ») paraît la parade adéquate à l'entreprise anglaise qui s'annonce à partir de l'est. Mais sur route se trouve un obstacle : l'empire construit par le chef de guerre Samory Touré, le plus grand commerçant d'esclaves de l'Afrique occidentale, et contre lequel les populations assujetties se révoltent à la fin des années 1880. Ces populations animistes refusent l'islam imposé par Samory et finissent par espérer leur libération par les Français. L'exploration de l'arrière-pays Parallèlement, la méconnaissance de l’arrière-pays ivoirien amène les Français Édouard Bouët-Willaumez (1837-1839), Paul Fleuriot de Langle, Marcel Treich-Laplène (1887-1890), Louis-Gustave Binger (et, dans une moindre mesure, les Anglais Lonsdale (1882), Freeman (1888) et Lang (1892)) à lancer de nombreuses missions d’exploration. Après la signature de divers traités de protectorat, un décret, le , crée la Côte d’Ivoire en tant que colonie française autonome. La France qui y est déjà représentée par Arthur Verdier (1878) puis Treich-Laplène (1886) en qualité de Résidents, désigne Louis-Gustave Binger comme gouverneur avec résidence à Grand-Bassam. L’autorité française commence à s’établir dans l’ensemble du pays au moyen d’un système de quadrillage hiérarchisé qui comprend les villages, les cantons, les subdivisions et les cercles. Elle établit des liens de subordination à travers l’instauration de l’impôt de capitation, la prestation gratuite de travail (travail forcé), le service militaire obligatoire, l’application d’un code de l’indigénat et l’exercice d’une justice indigène. Pour sa part, l’administration française doit procéder à la mise en valeur du territoire, à la mise en place de services sociaux de base, à garantir la libre circulation des personnes et des biens en mettant un terme définitif là où elle s'exerce à l'esclavage. La résistance locale s’exprime dès la phase d’exploration (guerre de Jacqueville et de Lahou en 1890, guerre de Bonoua en 1894 et 1895, guerre en pays adioukrou en 1897 et 1898). Paris rentre en guerre ouverte avec Samory en 1896, qui est enfin vaincu à Guéouleu (Guélémou) en 1898. Quelques années plus tard, pour asseoir rapidement et définitivement l’autorité de la France sur le territoire, le gouverneur Gabriel Angoulvant opte pour l’accélération forcée de la colonisation : De fait, la conquête de ce qui deviendra la Côte d'Ivoire a été, de par la résistance rencontrée entre 1893 et la Première Guerre mondiale, l'une des plus longues et sanglantes que la colonisation française ait eu à affronter en Afrique de l'Ouest, et presque aucune des régions de la future colonie n'a été acquise « pacifiquement », même si les formes d'opposition ont été différentes, échelonnées dans le temps et rarement coordonnées entre elles. Les résistances Des résistances apparaissent notamment dans l’ouest forestier (siège de Daloa en 1906, siège de Man en 1908, siège de Sémien en 1911) ou chez les Abés (attaques des postes d’Agboville et d’Adzopé en 1910). Elles sont intermittentes mais longues en pays Baoulé (1893-1912), en pays Gouro, Dida et Bété du Centre-Ouest (1907-1914) et en pays Lobi (1898-1920). En dépit de quelques défaites françaises, toutes les résistances sont définitivement vaincues en 1920. Les chefs de la résistance sont tués ou déportés et les pertes en vies humaines sont importantes chez les populations locales. La mise en place d'une nouvelle économie Une nouvelle économie peut s'installer progressivement. De 1905 à 1930, des maisons de commerce dont le siège est en Europe (SCOA, CFAO, CCAF, Peyrissac) s’installent et réalisent la collecte des produits locaux et l’écoulement des produits importés. De même, les Européens encouragés par la politique française et aidés par le recrutement pour des travaux forcés dans les plantations, développent des exploitations agricoles privées, notamment des plantations de café et de cacao à partir de 1930. Ces cultures d’exportation supplantent très rapidement les produits de cueillette (cola, graines de palmes, bois, caoutchouc). Parallèlement, des infrastructures et des équipements sont réalisés pour soutenir l’exploitation économique. Le réseau routier s'étoffe et un chemin de fer est construit grâce au recrutement obligatoire des jeunes. Des écoles et des postes médicaux sont également ouverts. La Côte d’Ivoire apparaît dans les débuts des années 1920 comme l’une des colonies les plus dynamiques de l’Afrique occidentale française. Sa part dans le commerce extérieur de l’AOF passe de 11 % en 1925 à 18 % en 1929. La mise en valeur de la colonie est freinée de 1930 à 1935 par la crise économique. Malgré de réels efforts du gouverneur pour redresser l’économie, la crise laisse des séquelles. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale accroît les difficultés économiques et financières locales. Outre l’impôt de capitation, les prestations obligatoires se multiplient et les populations versent des « dons pour la défense de la Côte d’Ivoire et de la France ». Mais l’effort de guerre est surtout militaire avec des milliers de recrues mobilisées et envoyées sur les champs de bataille en Europe et en Afrique du Nord. Après la défaite de , ce sont de nombreux volontaires ivoiriens qui s’engagent aux côtés du général Charles de Gaulle dans la Résistance. Vers l'émancipation Avant la fin de la guerre 1939-1945, les populations encore inorganisées commencent assez timidement une lutte pour l’émancipation politique, sociale et économique. Mais à partir de 1945, en Côte d’Ivoire comme dans toutes les colonies françaises d’Afrique, la vie politique s’organise en prenant appui sur la Conférence de Brazzaville. Les Ivoiriens participent à leurs premières élections municipales (Abidjan et Grand-Bassam) et législatives, les territoires d’outre-mer devant désormais, par décision de l’autorité coloniale, être représentés à l’Assemblée nationale constituante française. En dépit de l’opposition de l’administration locale, Félix Houphouët-Boigny se porte candidat en Côte d’Ivoire devant le collège des non-citoyens. Il devance son adversaire de plus de mille voix et, au deuxième tour le , est élu député avec sur exprimés. À la seconde Assemblée nationale Constituante, il est réélu plus facilement au Parlement français avec sur exprimés. Plusieurs partis politiques (souvent soutenus par des syndicats) sont créés à partir de 1946. Ils sont de simples prolongements de la diversité des formations politiques de France ou la concrétisation de la liberté d'initiatives locales : Parti démocratique de Côte d'Ivoire (1946), Parti progressiste de Côte d’Ivoire (1947), Bloc démocratique éburnéen (1949), section ivoirienne de l’Internationale ouvrière (1946), section ivoirienne du Rassemblement du peuple français. La Constitution de la Quatrième République (France) et les lois anticoloniales (suppression du travail forcé, suppression du Code de l'indigénat ou extension de la citoyenneté française), sans changer véritablement le système colonial local, provoquent à la fois la colère des colons et la déception des populations colonisées qui durcissent leur lutte pour l’émancipation à travers des actions de plus en plus violentes conduites par les partis politiques. La loi-cadre ouvre de nouvelles perspectives en Côte d’Ivoire par l’introduction de la décentralisation, l’autonomie interne des colonies et l’extension des pouvoirs des Assemblées territoriales. Elle instaure également un collège unique d’électeurs et le suffrage universel. La voie s’ouvre ainsi pour l’instauration, de prime abord, de la Communauté franco-africaine après le référendum du puis, par la suite, pour l’accession de la Côte d’Ivoire à la souveraineté internationale le . L'indépendance et le régime de Houphouët-Boigny Miracle ivoirien Entre 1960 et 1980, le développement de l’économie ivoirienne est spectaculaire dans tous les domaines, notamment agriculture, industrie, commerce et finances. Il est le résultat d’une politique qui fait jouer un rôle éminent à l’État, à l’investissement privé et aux capitaux étrangers. La société ivoirienne connaît au cours de cette période une profonde mutation provoquée par la hausse du niveau de vie des habitants, les équipements sanitaires, éducatifs et sociaux, mais également du fait de l'augmentation de la population avec un taux de croissance annuel moyen de 3,8 %, la faisant passer de en 1960 à d’habitants en 1988. Cependant, depuis le milieu des années 1980, l’économie stagne, conséquence de la dégradation des termes de l'échange avec l’extérieur, de l’accroissement des dettes de l’État et d’erreurs de gestion. Fin de la Guerre froide et libéralisation politique Félix Houphouët-Boigny avait su avec prudence éviter tout conflit ethnique dans un cadre de parti unique et avait même permis l’accès aux postes de l’Administration publique à certains immigrants venus de pays voisins, réussissant à réaliser un melting-pot original et économiquement efficace. Cet équilibre reposait aussi sur une division écologique et sociale du travail : dans le nord, les Dioula dominent le transport et le commerce, les Burkinabè travaillent dans les plantations comme manœuvres, les propriétaires fonciers coutumiers sont les propriétaires rentiers des plantations. Grosso modo, les nordistes vivent ainsi de l’économie informelle tandis que les sudistes se retrouvent dans l’administration et la gestion du pouvoir. Les nordistes qui avaient acquis une qualification professionnelle suffisante sont envoyés dans les ambassades ou dans les institutions internationales pour représenter le pays ; certains accèdent à des ministères, mais politiquement marginaux. Toutefois, le passage au multipartisme en 1990 à la suite du sommet France-Afrique de la Baule permet aussi l’affirmation identitaire des communautés ethniques dans l’espace politique et l'ouverture de débats sur la construction nationale. Les tensions entre les gens du nord et du sud, jusque-là cantonnées au champ économique, se transfèrent dans le champ politique. L’arrivée inopinée d’Alassane Ouattara aux portes du pouvoir ne fait qu'aggraver la situation. Alors que ce nordiste avait été nommé Premier ministre pour résoudre la crise économique, celui-ci entend bien se positionner pour accéder au pouvoir, bouleversant les plans d'Henri Konan Bédié, le successeur désigné du président Houphouët-Boigny, ainsi que de Laurent Gbagbo, l'opposant historique, qui tous deux pensent leur tour venu. Le péril politique constitué par des gens du Nord suscite un sentiment d’autodéfense violent chez les gens du Sud et radicalise leur position contre les communautés du Nord. Difficile succession En 1993, le président Houphouët-Boigny décède. En octobre 1995, Henri Konan Bédié remporte à une écrasante majorité (96,16 % contre 3,84 % pour le candidat Francis Wodié) contre une opposition fragmentée et désorganisée qui avait appelé à boycotter cette première élection présidentielle organisée après le décès de Félix Houphouët-Boigny. Il resserre son emprise sur la vie politique, obtient assez rapidement une amélioration de la situations économique, avec une diminution de l’inflation et engage des mesures pour réduire la dette extérieure. Vers la crise Trois mesures consacrent l'orientation tribaliste de la libéralisation politique entre 1993 et 2003 : Le nouveau code foncier , qui oblige les exploitants étrangers (non Ivoiriens) de terres à les restituer à leur décès ou être louées par leurs descendants, et ce en dépit d’un titre foncier rural définitif (1998). Les propriétaires coutumiers du Sud étendent la qualification d'étranger à tous les allogènes (Baoulé, Dioula, Lobi). La fin du droit de vote des étrangers et la mise en place d'une carte de séjour stigmatisante. La Constitution de la Deuxième République, dont le point névralgique est la définition des critères d’éligibilité du président de la République (article 37) qui accentue davantage la rupture communautaire. Finalement, malgré leurs profondes inimitiés ethniques, tous les groupes du Sud, les Krou et les Akan notamment, s’accordent pour refuser aux migrants ivoiriens d'accéder au pouvoir politique local sur leur territoire (sur lequel se situent Yamoussoukro, Abidjan, San Pedro) et a fortiori briguer la présidence de la République. Des problèmes de gouvernance sont mis au jour lors de l’exécution de projets financés par l’Union européenne. En outre, différents faits, notamment l’exacerbation des tensions politiques et sociales par la presse, les actes de défiance à l’autorité de l’État posés par des opposants, l’incarcération de plusieurs leaders de l’opposition politique, instaurent un climat délétère qui conduit en décembre 1999 au renversement de Henri Konan Bédié par des soldats mécontents. Ceux-ci placent à la tête de leur groupe le général Robert Guéï qui devient, de ce fait, chef de l’État de Côte d’Ivoire. Henri Konan Bédié s’exile en France. Le régime issu du putsch est marqué durant son éphémère pouvoir par des troubles militaires et civils. Le pouvoir militaire réduit néanmoins la criminalité et la corruption en usant de méthodes parfois expéditives. Il fait procéder à la rédaction d’une nouvelle constitution par les partis politiques et la société civile et organise, en octobre 2000, l’élection présidentielle. De nombreuses candidatures à la présidence de la République dont celles de Henri Konan Bédié et de Alassane Dramane Ouattara sont éliminées par la Cour suprême. Le général Robert Guéï qui se proclame vainqueur du scrutin est chassé par des manifestations de rues. De violents affrontements opposent également durant quelques jours des militants du FPI à ceux du RDR. Ces troubles se soldent officiellement par plus de . La Cour suprême proclame les résultats et déclare vainqueur Laurent Gbagbo. Celui-ci initie un forum de réconciliation nationale puis nomme un gouvernement d'union nationale. Crise politico-militaire (2002-2007) Le , des soldats rebelles tentent de prendre le contrôle des villes d’Abidjan, Bouaké et Korhogo. Ils échouent dans leur tentative en ce qui concerne Abidjan mais sont victorieux dans les deux autres villes, situées respectivement dans le centre et le nord du pays. Robert Guéï est assassiné dans des circonstances non encore élucidées. La rébellion qui se présente sous le nom MPCI crée plus tard le MJP et le MPIGO et forme avec ces dernières composantes le mouvement des Forces nouvelles (FN). Il occupe progressivement plus de la moitié nord du pays (estimée à 60 % du territoire), scindant ainsi le territoire en deux zones : le sud tenu par les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) et le nord tenu par les Forces armées des forces nouvelles (FAFN). Les pourparlers entamés à Lomé permettent d’obtenir le , un accord de cessez-le-feu qui ouvre la voie à des négociations sur un accord politique entre le gouvernement et le MPCI sous l’égide du président du Togo, Gnassingbé Eyadema. Ces négociations échouent cependant sur les mesures politiques à prendre, en dépit de réunions entre les dirigeants de la CEDEAO à Kara (Togo), puis à Abidjan et à Dakar. casques bleus de l’ONUCI dont français de la Licorne sont placés en interposition entre les belligérants. Dans une nouvelle initiative, la France abrite à Linas-Marcoussis du 15 au 23 janvier 2003, sous la présidence de Pierre Mazeaud, président du Conseil constitutionnel français, secondé par le juge sénégalais Kéba Mbaye, une table ronde avec les forces politiques ivoiriennes et obtient la signature des accords de Linas-Marcoussis. Cet accord prévoit la création d’un gouvernement de réconciliation nationale dirigé par un premier ministre nommé par le Président de la République après consultation des autres partis politiques, l’établissement d’un calendrier pour des élections nationales crédibles et transparentes, la restructuration des forces de défense et de sécurité, l’organisation du regroupement et du désarmement de tous les groupes armés, le règlement des questions relatives à l’éligibilité à la présidence du pays et à la condition des étrangers vivant en Côte d’Ivoire. Un comité de suivi de l’application de l’accord, présidé par l’ONU, est institué. Appliqué avec beaucoup de difficultés, l’accord de Linas-Marcoussis est suivi par plusieurs autres, conclus en Afrique et mis en œuvre par les gouvernements successifs de Seydou Diarra, Charles Konan Banny. L’accord politique de Ouagadougou conclu en 2007 avec Laurent Gbagbo, sous l’égide du président burkinabé Blaise Compaoré, qui fait office de facilitateur, offre aux Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les Forces nouvelles désignent leur secrétaire général, Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour exercer cette fonction. Gouvernement Soro Guillaume Soro entre en fonction le 4 avril et son gouvernement est installé trois jours plus tard. Le gouvernement doit mettre en place notamment deux points clefs de l'accord politique de Ouagadougou : la préparation d'élections devant se tenir dans les dix mois à compter de mars 2007, puis l'unification des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) et des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) Dans le gouvernement Soro I composé de , la formation militaro-politique de celui-ci (les Forces nouvelles de Côte d'Ivoire) et le Front populaire ivoirien (FPI), formation politique dont est issu le président Laurent Gbagbo, disposent chacun de huit portefeuilles (le Premier ministre y compris). Les autres portefeuilles sont répartis entre divers autres partis politiques. Ainsi, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) en détient 5, le Rassemblement des républicains (RDR) 5, le Mouvement des forces d'Avenir (MFA) un, le Parti ivoirien des travailleurs (PIT) un, l’Union démocratique de Côte d'Ivoire (UDCI) un et l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) un ; deux autres ministres sont réputés proches du Président de la République et un ministre est issu de la société civile. Concrètement, outre la gestion des affaires relevant de ses compétences traditionnelles, le gouvernement coordonne la mise en œuvre du processus de sortie de crise au moyen de programmes spécifiques. Il s’agit d’un dispositif technique comprenant notamment le Centre de commandement intégré (désarmement des combattants), le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire, le Comité national de pilotage du redéploiement de l'Administration (restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et reprise du fonctionnement des services publics), l’Office national d'identification (identification des populations et des électeurs) et la Commission électorale indépendante (organisation des élections). Élection présidentielle en 2010 et crise À l'issue d'une élection présidentielle sous tension, les deux candidats arrivés au second tour, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, se déclarent vainqueurs et prêtent serment comme président du pays. Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur par Youssouf Bakayoko, le président de la Commission électorale indépendante, au siège du camp de Ouattara contrairement aux dispositions de ladite CEI, et a reçu le soutien du Premier ministre Guillaume Soro et d'une partie de la Communauté internationale. Laurent Gbagbo a été déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel et a reçu le soutien du général Philippe Mangou, commandant de l'armée. La Côte d'Ivoire se retrouve alors avec deux présidents tentant de s'imposer sur l'ensemble du pays. Mais Alassane Ouattara bénéficie du soutien de la plus grande partie de la communauté internationale, ainsi que celui d'instances économiques et financières tant régionales qu'internationales. L'économie ivoirienne est paralysée par les sanctions et les finances de l'État ivoirien asséchées, notamment les zones encore contrôlées par Laurent Gbagbo. Les combats éclatent à Abidjan à la fin du mois de février 2011 entre le « Commando invisible » hostile à Gbagbo et l'armée régulière. Puis, début mars, la tension gagne l'ouest du pays, où les Forces nouvelles prennent le contrôle de nouveaux territoires. L'ensemble du front finit par s'embraser à la fin mars, et les forces pro-Ouattara, rebaptisées Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), prennent Yamoussoukro, la capitale politique du pays, le 30 mars. À partir de ce moment-là, les événements s'accélèrent : le sud du pays est conquis en quelques heures et les troupes pro-Ouattara entrent dans Abidjan sans rencontrer de réelle résistance (mais non sans commettre de nombreuses exactions sur les populations civiles). Laurent Gbagbo et son épouse se retranchent à la Résidence présidentielle, protégés par un dernier carré de fidèles dont la Garde Républicaine dirigé par le colonel Dogbo Blé Bruno. La Résidence est assiégée par les forces pro-Ouattara qui ont du mal à accéder à la Résidence malgré plusieurs tentatives. Un assaut final est lancé contre le domicile le 11 avril avec l'appui des forces onusiennes et surtout de l'armée française (en application de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU). Laurent Gbagbo (accompagné de sa famille) est fait prisonnier, puis placé en état d'arrestation à l'hôtel du Golf. Il est ensuite transféré à Korhogo dans le nord du pays, où il est placé en résidence surveillée. Quelques jours plus tard, son épouse, qui n'a pas été autorisée à le suivre, sera placée quant à elle en résidence surveillée à Odienné, une autre localité du nord ivoirien. Depuis le 30 novembre 2011, Laurent Gbagbo est incarcéré à la Cour pénale internationale où il est inculpé pour quatre chefs d'accusation de crimes contre l'humanité. Les forces pro-Ouattara sont soupçonnées de s'être livrées à des exactions sur des populations supportant Laurent Gbagbo (massacre du camp de Nahibly et Duekoué). Dans le cas de Duekoué, l'ONU explique que les forces pro-Gbagbo seraient aussi impliquées. Situation politique depuis 2015 À la suite des dernières élections présidentielles du qui l’ont réélu pour cinq ans, le président Ouattara a procédé à un remaniement ministériel le . L’actuel chef d’État ivoirien souhaite consolider les efforts de réconciliation nationale et rédiger une nouvelle Constitution. Cette nouvelle Constitution, qui a entrainé la création d'un sénat et d'un poste de vice-président, est soumise à un référendum le . Le référendum donne une très large majorité au " Oui ". La troisième République Ivoirienne est proclamée le 8 novembre 2016. Institutions et vie politique Dès son accession à l’indépendance, la Côte d’Ivoire, État unitaire, opte pour un régime présidentiel. Reconduit par la deuxième république, le régime présidentiel est caractérisé par la séparation des pouvoirs au sein de l’État : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Le paysage institutionnel ivoirien se compose des organes exerçant ces trois pouvoirs et d’autres institutions comme le Conseil économique et social et le médiateur de la République. À l'indépendance, Félix Houphouët-Boigny avait su avec prudence éviter tout conflit ethnique dans le cadre d'un régime de parti unique. Cet équilibre reposait aussi sur une division écologique et sociale du travail avec, dans le nord, les Dioula qui dominent le transport et le commerce tandis que les sudistes se retrouvent dans l’administration et la gestion du pouvoir. Les nordistes qui avaient acquis une qualification professionnelle suffisante sont envoyés dans les ambassades ou dans les institutions internationales pour représenter le pays ; certains accèdent à des ministères, mais politiquement marginaux. Toutefois, le passage au multipartisme en 1990 permet aussi l’affirmation identitaire des communautés ethniques dans l’espace politique et l'ouverture de débats sur la construction nationale. Les tensions entre les populations du nord et du sud, jusque-là cantonnées au champ économique, se transfèrent dans le champ politique. Pouvoir exécutif L’organe chargé de l’exercice du pouvoir exécutif, originairement monocéphale, est depuis 1990 caractérisé par un bicéphalisme apparent : il a à sa tête le président de la République, chef de l’État, et un premier ministre, chef du gouvernement. Cette caractéristique, empruntée au régime parlementaire, n’entame en rien le caractère présidentiel du régime. En 2016, la nouvelle Constitution a prévu l'élection par le Parlement d'un vice-président, mais des amendements de mars 2020 sont revenus sur ce point, le vice-président étant désormais nommé par le Président « avec l'accord du Parlement ». Le président de la République est élu au suffrage universel direct, au scrutin majoritaire à deux tours pour un mandat de et est rééligible une fois. Il est le chef de l’exécutif et est détenteur exclusif du pouvoir exécutif. Il est garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, du respect des traités et accords internationaux. Il est chef suprême des armées, veille au respect de la Constitution, assure la continuité de l'État. En sa qualité de chef de l'Administration, il nomme aux emplois civils et militaires. Le président de la République détient également, en période de crise, des pouvoirs exceptionnels. En cas de décès, de démission ou d’empêchement absolu, l’intérim du président de la République est assuré par le vice-président, ou, en cas de vacance du poste de vice-président, par le Premier ministre, et ce jusqu'à la fin prévue du mandat. Le Premier ministre est nommé par le président de la République devant lequel il est responsable, et qui met fin à ses fonctions. Le Premier ministre ne détient, au regard de la Constitution, aucun pouvoir exécutif propre. Il supplée le président de la République lorsque celui-ci est absent du territoire. Contrairement à la pratique prévalant en régime parlementaire, le Premier ministre ivoirien n’est pas issu de la majorité parlementaire. Les membres du gouvernement, placés sous son autorité, sont nommés sur sa proposition par le président de la République. Il dirige et coordonne l'action du gouvernement et peut déléguer certaines de ses attributions aux ministres. L'élection présidentielle qui s'était tenue le 26 octobre 2000 fut remportée par Laurent Gbagbo, qui resta en fonction pendant sans qu'aucune autre consultation électorale n’ait eu lieu en vue de la désignation du président de la République. L’exercice du pouvoir exécutif était, dans ce contexte, influencé par les accords politiques conclus depuis le déclenchement de la crise politico-militaire en septembre 2002. Dans le cadre de l’exécution du programme de sortie de crise, des missions spéciales liées à la réunification du pays et de l’armée, à l’identification des populations et à l’organisation des élections furent assignées au premier ministre. Pouvoir législatif L'organe parlementaire investi du pouvoir législatif est bicaméral, avec l’Assemblée nationale (dirigée en 2019 par Amadou Soumahoro) et le Sénat (dirigé par Jeannot Ahoussou-Kouadio). L'Assemblée nationale compte aujourd’hui et comprend un bureau, des commissions techniques et des groupes parlementaires. Les députés qui la composent sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. L'Assemblée nationale vote la loi et consent l’impôt. Elle a également, de par la Constitution, un pouvoir de contrôle sur les actions de l’exécutif. Pour assurer l'indépendance de l'Assemblée nationale à l'égard des autres pouvoirs et renforcer la liberté du député, celui-ci bénéficie de certains privilèges juridiques que sont les immunités. Ces immunités protègent le député dans l'exercice de son mandat parlementaire en le mettant à l'abri des poursuites civiles ou pénales à l'occasion de votes ou opinions émises par lui dans l'exercice de ses fonctions. En dehors même de l'exercice de ses fonctions, les poursuites pénales engagées contre le député pour des faits qualifiés crimes ou délits doivent être autorisées par l'Assemblée nationale ou le bureau de celle-ci. Les dernières élections législatives se sont tenues le . L'Assemblée nationale est en 2019 dirigée par Amadou Soumahoro. Le Parlement ivoirien a joué un rôle actif dans la gestion de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire. En dépit de la désapprobation affichée par le Président Mamadou Koulibaly vis-à-vis des accords de Linas-Marcoussis, l'Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a examiné, durant ses sessions ordinaires et parfois lors de sessions extraordinaires convoquées à cet effet, une série de domaines visés par l’accord. Au total plus d’une douzaine de projets de lois ont été examinés et votés par le Parlement ivoirien dans ce cadre. Mais la poursuite de son mandat après l'expiration de celui-ci s'est avérée problématique car, selon la Constitution ivoirienne, « les pouvoirs de l'Assemblée nationale expirent à la fin de la deuxième session ordinaire de la dernière année de son mandat. Les élections ont lieu vingt jours au moins et cinquante jours au plus avant l'expiration des pouvoirs de l'Assemblée nationale ». Aussi bien la Constitution ivoirienne que le code électoral n’ayant pas prévu le cas où les élections des députés ne se tiendraient pas dans les délais prescrits, le pays a dû faire face à un vide juridique qui a suscité une polémique et des opinions controversées des acteurs locaux et non nationaux. Le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) dans sa résolution 1633 sur la Côte d’Ivoire note que le mandat de l’Assemblée nationale prend fin le et le Groupe de travail international tire la conclusion que ce mandat n’a pas à être prolongé. En se prononçant contre la prolongation des mandats parlementaires échus le , le Groupe de travail international (GTI) a « mis le feu aux poudres » et ouvert un « bras de fer international », selon certains observateurs. Le président de la République de Côte d’Ivoire, après avoir sollicité l’avis du Conseil constitutionnel sur le point de savoir si le défaut d’élections, dû à la situation de crise que connaît son pays, entraînait la dissolution et la fin des pouvoirs de l’Assemblée nationale, a obtenu l’avis de cette institution selon lequel l’Assemblée nationale demeurait en fonction et conservait ses pouvoirs. En définitive, l'Assemblée nationale a continué ses activités. Cette disposition est intégrée pour les deux chambres dans les amendement de mars 2020 visant à modifier la Constitution de 2016. Pouvoir judiciaire Avant l’indépendance de la Côte d’Ivoire, deux ordres de juridictions cohabitent : des juridictions françaises appliquant le droit français et une organisation judiciaire de droit coutumier ou local. Cette dualité est la résultante de la dualité de législation, qui elle-même repose sur une distinction des statuts régissant les différentes couches de la population. En effet, la France « offre » aux ressortissants ivoiriens la possibilité de conserver un statut personnel particulier, par opposition au statut de droit commun reconnu aux Français et assimilés. Au lendemain de l’indépendance, il est procédé à une refonte de l’appareil judiciaire hérité de l’époque coloniale. L’objectif est de mettre en place une organisation judiciaire moderne et adaptée aux besoins du pays. La réorganisation concerne le recrutement, la formation de magistrats et auxiliaires de justice (juges, greffiers, officiers ministériels, avocats, huissiers de justice, notaires, etc.), mais également les structures. Trois principes gouvernent cette opération de modernisation : la justice est rendue au nom du peuple ; les juges ne sont soumis dans l’exercice de leurs fonctions qu’à l’autorité de la loi, leur indépendance étant garantie par le président de la République ; l’autorité judiciaire est gardienne des libertés individuelles. Les juridictions, ainsi que l’administration pénitentiaire, connaissent alors plusieurs évolutions à partir de 1960. Toutefois, comme dans bien des domaines, l’organisation judiciaire ivoirienne reste encore influencée par le droit français. Le pouvoir judiciaire est exercé présentement par des juridictions de premier et de second degré, sous le contrôle de la Cour suprême. Le Conseil constitutionnel forme, avec la Haute cour de justice, des juridictions spéciales. Organes consultatif et de médiation Le conseil économique et social est un organe consultatif prévu par la Constitution ivoirienne. Il assure la représentation des principales activités économiques et sociales, favorise la collaboration des différentes catégories professionnelles entre elles et contribue à l’élaboration de la politique économique et sociale du Gouvernement. Les projets de loi de programmes à caractère économique et social lui sont soumis pour avis. Le président de la République peut consulter cette institution pour tout problème à caractère économique et social. Le droit de saisine du Conseil économique et social appartient au président de la République et au président de l’Assemblée nationale. Les membres de l’institution sont nommés pour cinq ans par décret parmi les personnalités qui, par leurs compétences ou leurs activités, concourent au développement économique et social de la République. Le Conseil économique et social comprend . Sa présidence est vacante depuis le décès de Charles Koffi Diby en décembre 2019. Le médiateur de la République est un organe de médiation créé en 2000 dans le cadre de Constitution de la . À l’image du médiateur français et des ombudsman le médiateur de la République de Côte d’Ivoire est une autorité administrative indépendante, chargée d’une mission de service public, plus précisément d’assurer la médiation entre l’administration et les administrés, mais également entre les administrés eux-mêmes, en vue d’harmoniser les rapports de ceux-ci. Il ne reçoit d’instruction d’aucune autorité. Le médiateur de la République est nommé par le président de la République, après avis du président de l’Assemblée nationale, pour un mandat de six ans non renouvelable. Il ne peut être mis fin à ses fonctions, avant l'expiration de ce délai, qu’en cas d'empêchement constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le président de la République. Le médiateur de la République ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou des actes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions. Les fonctions de médiateur de la République sont incompatibles avec l’exercice de toute fonction politique, de tout autre emploi public ou de toute activité professionnelle. Mais en pratique, depuis la création de cette institution, Mathieu Ekra est l’actuel médiateur de la République. Son intérim est actuellement assuré par Lamine Ouattara, médiateur de la région du Zanzan. Partis politiques Peu avant l'indépendance du pays, pour désigner l'Assemblée territoriale et des conseils municipaux en 1956-1957, des élections pluralistes sont organisées. Tous les sièges sont remportés par le Parti démocratique de Côte d'Ivoire, section du Rassemblement démocratique africain ou PDCI-RDA dans lequel peu de temps après, l'ensemble des autres formations politiques décide de se fonder sur la base d'un nouveau « consensus national ». Le PDCI-RDA devient l'unique parti du pays. Une assez éphémère tentative de création d'autres partis politiques est notée entre 1958-1959 et des crises politiques plus ou moins préoccupantes jalonnent la période de 1960 à 1990 (Affaire du Sanwi de 1959 à 1966, complot en 1963-1964, affaire du Guébié en 1970, putsch manqué en 1973), mais la vie politique ivoirienne reste manifestement dominée durant cette période par le seul PDCI-RDA. La rupture du « consensus national » est formellement constatée en 1990 après des manifestations populaires. Elle ouvre immédiatement la voie du retour au multipartisme avec en particulier, l'émergence du Front populaire ivoirien (FPI). Ainsi, bien que reconnu par la constitution ivoirienne de 1960, le multipartisme n’est effectif à nouveau en Côte d’Ivoire qu’en 1990, année au cours de laquelle plusieurs partis politiques sont créés. En 2008, plus d'une centaine de formations politiques sont déclarées dans le pays mais les partis qui participent à la vie politique sont, pour l'essentiel, le Front populaire ivoirien ou FPI, socialiste, dirigé par Pascal Affi N'Guessan ; le Parti démocratique de Côte d'Ivoire – Rassemblement démocratique africain ou PDCI-RDA, droite libérale, dirigé par Aimé Henri Konan Bédié ; le Rassemblement des républicains ou RDR, centre libéral, dirigé par Alassane Dramane Ouattara ; et, dans une moindre mesure, l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire ou UDPCI, dirigé par Albert Mabri Toikeusse ; le Parti ivoirien des travailleurs ou PIT, socialiste, dirigé par Francis Wodié, le Mouvement des forces d'avenir ou MFA, dirigé par Innocent Anaky Kobéna. Divers groupes de pression animent également la vie politique. Le mouvement des Forces nouvelles qui est une composante politique (et militaire) majeure du pays ne s'est pas constitué en parti politique. Organisation territoriale Centralisation forte à décentralisation poussée L'organisation administrative territoriale de la Côte d’Ivoire est tributaire de celle mise en place par le gouvernement français pendant la colonisation. Fortement centralisée et de simple gestion, elle s'articule, en fin de période coloniale, autour de primaires appelées « cercles » et administrées par un commandant de cercle, secondaires ou « subdivisions »dirigées par un chef de subdivision, auprès duquel est placé un conseil des notables, organe quelque peu représentatif des intérêts des populations locales. L'administration municipale reste également rudimentaire avec, en 1959, de plein ou moyen exercice. Pour se rapprocher davantage des populations et ainsi assurer un encadrement efficace de celles-ci, l'administration territoriale de la Côte d’Ivoire, qui repose sur les principes de la déconcentration et de la décentralisation , connaît, au niveau du découpage territorial, une évolution constante . Les départements, au nombre de quatre en 1959, passent progressivement à six, 24, 25, 26, 34, 49, 50 et 55 au cours des années 1963, 1969, 1974, 1975, 1979, 1985, 1987 et 1996, avec un total de 187 sous-préfectures. En , on dénombre , deux districts, , , plus de et environ . La Côte d'Ivoire étant organisée par régions, communes, départements, conseils généraux et districts avant la fin de la crise post-électorale, ces attributions donnaient lieu à des conflits de compétences. Selon les nouvelles autorités ivoiriennes, il était impératif de mettre fin à ces conflits de compétence entre entités administratives. Les raisons du nouveau découpage administratif : Par le décret du portant détermination des circonscriptions électorales pour la législature 2011-2016, la Côte d’Ivoire comptera trente régions, quatorze districts dont deux autonomes. Le nouveau type de région sera doté d’un conseil régional avec à sa tête un président élu. Administration territoriale déconcentrée L'administration territoriale déconcentrée se réalise autour des circonscriptions administratives que sont la région, le département, la sous-préfecture, le village et le quartier. Entité administrative de base, le village est composé de quartiers, constitués eux-mêmes par la réunion des membres d'une ou plusieurs familles et, éventuellement, de campements qui lui sont rattachés. Il est dirigé par un chef qui, pour être reconnu par l'État, doit être librement désigné par les populations villageoises selon des règles coutumières, par consensus ou par tout autre moyen. Le chef du village est l'auxiliaire de l'Administration préfectorale. Il est assisté dans sa mission par un conseil de village. La sous-préfecture, administrée par un sous-préfet, est la circonscription administrative intermédiaire entre le département et le village. Elle est constituée par plusieurs villages. Tout comme le préfet sous l'autorité duquel il est placé, le sous-préfet représente l'État dans sa circonscription, coordonne et contrôle les activités des agents des services administratifs et techniques placés sur son ressort territorial ; il supervise en outre l'action des chefs de village. Le département, échelon de relais entre la région et la sous-préfecture, comprend en général plusieurs sous-préfectures. Il est administré par un préfet chargé du suivi des actions de développement, de l'exécution des lois et règlements, du maintien de l'ordre, de la sécurité, de la tranquillité et de la salubrité publics dans sa circonscription. La région qui regroupe plusieurs départements, constitue l'échelon de conception, de programmation, d'harmonisation, de soutien, de coordination et de contrôle des actions et opérations de développement économique, social et culturel réalisées par l'ensemble des administrations civiles de l’État. Par délégation du ministre chargé de l'Intérieur, le préfet de région, comme le préfet de département, exercent un pouvoir de tutelle et de contrôle à l'égard des collectivités décentralisées. Abidjan et Yamoussoukro sont des Districts autonomes et regroupent un ensemble de communes et de sous-préfectures. De création relativement récente, ces deux districts autonomes sont dirigés par des gouverneurs nommés par le président de la République, nonobstant le principe de la libre administration des collectivités territoriales. Pour l'exécution de sa mission, le gouverneur du district est assisté par le conseil du district, le bureau du conseil du district et le comité consultatif du district. La commune est un regroupement de quartiers ou de villages. Ses organes sont constitués par le conseil municipal, le maire et la . Administration territoriale décentralisée Les collectivités territoriales, entités administratives dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière, sont constituées par la région et la commune. Elles ont pour missions, dans la limite des compétences qui leur sont expressément dévolues, d'organiser la vie collective et la participation des populations à la gestion des affaires locales, de promouvoir et réaliser le développement local, de moderniser le monde rural, d'améliorer le cadre de vie, de gérer les terroirs et l'environnement. Commune En Côte d'Ivoire, la commune est une division administrative correspondant généralement à un territoire constitué de quartiers ou de villages. Sa superficie et sa population peuvent varier considérablement. Elle a pour missions, dans la limite des compétences qui lui sont expressément dévolues, d'organiser la vie collective et la participation des populations à la gestion des affaires locales, de promouvoir et réaliser le développement local, de moderniser le monde rural, d'améliorer le cadre de vie, de gérer les terroirs et l'environnement. Le conseil municipal, le maire et la municipalité constituent les organes de la commune. La politique de communalisation, démarre en Côte d'Ivoire par la création, au terme de la loi du , des trois communes de plein exercice d'Abidjan, de Bouaké et de Grand-Bassam. Limitée au double plan spatial et fonctionnel, la capacité de telles structures et organes à imposer un rythme au développement local, s'avère très peu significative et conduit en 1978 à une réforme qui voit le jour en 1980. Celle-ci se poursuit en 1985 par un accroissement considérable du nombre de communes autant que de leurs champs de compétences. En 1995, les pouvoirs publics ivoiriens prennent l'option d'élargir un peu plus l'expérience de la communalisation par l'érection de tous les chefs lieux de sous-préfectures en communes. La création de communautés rurales est même envisagée mais elle sera abandonnée avec l'adoption d'une nouvelle constitution en 2000 qui préserve toutefois le principe de la libre administration des collectivités territoriales. En 2006, le territoire national est entièrement subdivisé en circonscriptions communales. Économie Une croissance remarquable depuis la fin de la crise Le taux de croissance de sa production intérieure brute est de 10,2 % entre 1960 et 1965 et de 7,2 % entre 1965 et 1975. Entre 1970 et 1975, alors que ceux de l'Afrique subsaharienne et des pays riches occidentaux sont respectivement de 4 % et 6 % en moyenne, le taux de croissance du PIB en Côte d’Ivoire est de 6,8 % par an. Cette performance particulière s'explique en partie par la stabilité politique qui la caractérise, contrairement à bon nombre d'États africains. L'économie présente toutefois des symptômes révélateurs d'une faiblesse structurelle : elle est en effet caractérisée par une forte dépendance extérieure et présente des inégalités de productivité dans ses différents secteurs. La chute des cours des produits agricoles de base constitués par le café et le cacao, principaux produits d'exportation qui dominent l'économie du pays, entraîne une récession économique à la fin des années 1970. La crise économique perdure encore au cours des années 1990, produisant des conséquences sociales néfastes. En , la dévaluation de 50 % du franc CFA ramène un taux de croissance positif de 6 % pendant deux années consécutives, grâce notamment aux mesures d'accompagnement adoptées par la communauté financière internationale. Les programmes d'ajustement structurels mis en place par les partenaires extérieurs que sont le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, conduisent à l'adoption de mesures drastiques de restriction budgétaire et de redressement économique par le gouvernement, sans grand succès. Les arriérés de paiement des dettes contractées auprès de ces institutions, ainsi que les problèmes de gouvernance liés à l'exécution des projets financés par l'Union européenne, conduisent, à la fin des années 1990, à une rupture du partenariat avec lesdites institutions. L'impact négatif de cette situation de gouvernance sur l'économie est aggravé par le coup de force militaire de décembre 1999 et l'instabilité politique qui en résulte. Le taux de croissance de l'année 2000 est négatif : -2,3 %. Le pays va connaître une décennie de guerre civile, puis des affrontements armés et sanglants après l'élection présidentielle de 2010. Depuis 2004, la Côte d’Ivoire enregistre des taux de croissance réelle positifs (+1,6 % en 2004, +1,8 % en 2005 et 1,2 % en 2006) qui restent toutefois en dessous du taux de croissance de la population, estimé à 3,3 %. Le taux d’inflation oscille entre 1,4 % à 4,4 %. Le service de la dette réglée qui représente 10,68 % des exportations en 2000, est réduit à 5 % des exportations en 2003, 3,3 % en 2004 et 1,45 % en 2005, traduisant ainsi les difficultés de l’État à tenir ses engagements extérieurs. Ces difficultés persistent malgré la hausse du niveau des exportations, passées à 37,9 % en 2000 et à 47,8 % du PIB en 2005. . Le pays, encouragé par une nouvelle stabilité politique, peut espérer retrouver d'abord la confiance en lui-même pour mener les nombreuses réformes nécessaires puis la confiance des grandes organisations internationales et des autres pays. Parmi les points les plus urgents, la compétitivité de ses activités principales, la création d'un environnement administratif et bancaire propice aux affaires, la réhabilitation et la modernisation des infrastructures (réseau téléphonique, routes et port, énergie). Avec le redémarrage des activités, la prévision de croissance du PIB est passée de 4,5 % à 8,6 % en 2012, après une baisse de 4,7 % en 2011. L'agriculture vivrière, l’élevage, l’extraction minière, l’exploitation pétrolière et la compétitivité des exportations connaissent certes une embellie, mais les performances du secteur productif sont contrariées par l’accroissement de la dette intérieure. Cependant en juin 2012, le FMI, la Banque mondiale et le Club de Paris ont approuvé une réduction de la dette extérieure de 64,2 % soit 8,18 milliard de dollars. Par la suite, et sur la période de huit années allant de 2012 à 2019, période suffisamment longue pour pouvoir établir des comparaisons internationales (hors micro-États), la Côte d’Ivoire a réalisé la plus forte croissance au monde dans la catégorie des pays ayant un PIB par habitant supérieur ou égal à , avec une croissance annuelle de 8,2 % en moyenne. Par ailleurs, elle se classe deuxième toutes catégories confondues, pays à très bas revenu inclus, faisant ainsi mieux que 30 des au monde qui avaient un PIB par habitant inférieur à début 2012. La Côte d’Ivoire n’est alors dépassée que par l’Éthiopie, qui a connu une croissance annuelle de 9,2 % en moyenne (une performance à relativiser car elle résulte essentiellement du très faible niveau de développement de ce pays d’Afrique de l’Est). Cette progression a permis à la Côte d'Ivoire de devenir le pays le plus riche de toute l'Afrique de l'Ouest, avec un PIB par habitant de fin 2019, devant deux pays particulièrement riches en richesses naturelles que sont le Nigeria (pétrole) et le Ghana (pétrole et or). Parallèlement, la Côte d’Ivoire est devenue le premier pays africain au sous-sol pauvre à devancer en richesse un pays d’Amérique hispanique (hors très petits pays de moins de 1,5 million d’habitants, majoritairement insulaires). Une économie dominée par l'agriculture L’économie ivoirienne reste dominée par l’agriculture. Café Après avoir été classée troisième producteur mondial de café pendant près de trente ans, la Côte d’Ivoire connaît une baisse de production, de en 1990 à en 1994, pour ensuite remonter à en 2003-2004. Elle n'était plus en 2016 que quatorzième producteur mondial de café, malgré une récolte caféicole en hausse d'environ 10 % entre 2011 et 2016, et elle se plaçait en 2016 derrière les cultivateurs de café d'Amérique centrale, pourtant nettement moins peuplés, comme le Honduras, le Nicaragua et le Costa Rica. Cacao La Côte d’Ivoire est en revanche toujours, et très largement, le premier producteur mondial de cacao, avec 40 % du total, devant le Ghana. La production nationale atteint 1,335 million de tonnes en 2003-2004, la part des exportations étant de 1,060 million de tonnes pour la même période. On surnomme la Côte d'Ivoire la « République du cacao ». Au cours des six premières années de la décennie des années 2010, le pays s'est toujours maintenu comme le premier producteur mondial de cacao, devant le Ghana, le deuxième d'Afrique et du monde, tous deux restant les deux premiers exportateurs dans le monde. Coton La Côte d’Ivoire est parmi les trois premiers producteurs de coton dans la sous-région avec de coton fibre exportées en 2004 principalement vers la Chine, l'Indonésie, la Thaïlande et Taïwan. Au cours de la décennie suivante, la filière coton, comme dans beaucoup de pays producteurs africains, a aligné d'excellentes récoltes, même si sur le marché mondial, le cours de la livre de la fibre était en 2015 autour de , relativement bas comparé au pic des la livre qu’il avait atteint en 2011. Le pays était à la troisième place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010. Le pays produit également de l'hévéa et a également la particularité d’être le premier producteur mondial de noix de cola avec une production totale de . Bois La principale ressource naturelle de la Côte d'Ivoire est le bois, d'ailleurs le pays en exporte plus que le Brésil. Le rythme de la déforestation, peut être le plus important du monde, risque de poser à court terme des problèmes importants, tant écologiques, qu'en perte de matière première indispensable, qu'en termes de perte de revenus d'exportation. En 2008, environ 10 % seulement des terres sont arables, mais ce chiffre est en constante augmentation depuis l'indépendance jusqu'au début des années 2000. Il l'est même d'une façon quasiment linéaire depuis le début des années 1970 où il n'était que de 5 % jusqu'en 2003 et stagne depuis cette date. Autre ressources Outre le cacao et le café, la canne à sucre, l’ananas, la banane, la noix de cajou et l'huile de palme jouent un rôle important dans les exportations en Côte d’Ivoire, malgré la remise en cause des quotas par l'Organisation mondiale du commerce. Ils sont exportés en grande partie vers l’Europe comme le sont les productions fruitières (mangue, papaye, avocat et agrumes de bouche). La pomme de cajou (anacarde), essentiellement localisée dans le nord du pays, s’étend depuis quelques années au centre et au centre-ouest du pays. En 2006, les productions de noix de cajou sont de et les exportations de . Les cultures vivrières restent un appoint économique important pour le pays qui produit notamment dans ce domaine du maïs ( sur ), du riz ( sur ), de l’igname ( sur ), du manioc ( sur ), de la banane plantain ( sur ). Les productions de citron, de bergamote et de bigarade sont également notées, mais en quantité plus faible. Le développement de l'élevage reste un objectif pour le gouvernement, mais des importations sont encore nécessaires à la satisfaction de la consommation nationale en produits animaliers. Malgré la fermeture de la chasse, décidée en 1974 pour permettre la reconstitution du potentiel faunique, le gibier occupe toujours une part importante de cette consommation. Pour combler le déficit en produits halieutiques, L'État encourage la création de piscines aquacoles, mais doit procéder à des importations de poissons, dont la quantité s'élève en 2000 à . Industrie En 2005 l'industrie ivoirienne constitue seulement 23,1 % de la production intérieure brute (contre 24,5 % en 2000). Elle affiche un déséquilibre structurel caractérisé par la domination numérique des petites et moyennes entreprises. Toutefois, en dépit des difficultés auxquelles elle se trouve confrontée, elle reste la plus diversifiée dans la sous-région ouest-africaine et représente 40 % du potentiel industriel de l’UEMOA. La Côte d'Ivoire encourage la transformation sur place des produits de l'agriculture (café, cacao). Industrie minière En 2011, les intérêts miniers canadiens en Côte d’Ivoire étaient évalués à de dollars et un accord a été signé le 27 septembre entre les deux pays pour fournir une protection accrue aux entreprises canadiennes menant des activités en Côte d’Ivoire. En 2020, le secteur minier constitue 5 % du produit intérieur brut (PIB) de la Côte d'Ivoire, atteignant 850 milliards de FCFA (1,3 milliard d'euros). La production d'or de la Côte d'Ivoire est ainsi passée de 7 tonnes en 2009 à 24,5 t en 2018, puis a atteint 32,5 tonnes en 2019. 30 % de la production actuelle vient de la seule mine de Tongon, propriété du groupe aurifère canadien Barrick Gold. Il existe en tout 9 mines possédées par deux compagnies canadiennes, Barrick Gold (Tongon) et Endeavour Mining (sites d’Agbaou dans le Centre et d’Ity dans l'Ouest - la plus ancienne mine d'or du pays), et deux compagnies australiennes, Africa Gold et Perseus Mining (site de Sissengué dans le Nord et Yaouré dans le Centre-Ouest). On trouve également en Côte d'Ivoire du diamant, du fer, du nickel, du manganèse, de la bauxite et du cuivre. Infrastructure Réseau ferroviaire Le réseau ferroviaire de la Côte d'Ivoire est constitué d'une seule ligne, la ligne Abidjan-Ouagadougou. La ligne est utilisée à 80% pour le transport de marchandises et est exploitée par Sitarail, une filiale du groupe français Bolloré. Le magazine GEO a qualifié cette ligne de « une des voies ferrées les plus vétustes d’Afrique de l’Ouest » Lors de la réunion sur le Traité d'amitié et de coopération (TAC) du 28 juillet 2021, les gouvernements de Côte d'Ivoire et du Burkina Faso ont menacé l'opérateur Bolloré de lui retirer sa concession s'il n'investissait pas 400 millions d'euros dans la réhabilitation et l'entretien de la ligne Abidjan-Ouagadougou, comme il s'y était engagé. Six mois plus tard, en janvier 2022, il a été annoncé que Bolloré vendait ses activités africaines à l'armateur MSC MSC a un chiffre d'affaires annuel d'environ 30 milliards d'euros, tandis que les recettes publiques de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso ensemble s'élèvent à environ 10 milliards d'euros.. Éducation Cycles primaire et secondaire Le système éducatif ivoirien fondé sur le modèle hérité de la France institue dès les lendemains des indépendances, une école gratuite et obligatoire, afin d’encourager la scolarisation des enfants en âge d'aller à l'école. Ce système intègre aux cycles habituels du primaire, du secondaire et du supérieur, un niveau préscolaire couvrant trois sections (petite section, moyenne section et grande section). En 2001-2002, avant la crise politico-militaire, 391 écoles maternelles, aussi bien privées que publiques, fonctionnent sur toute l’étendue du territoire. En 2005, sur la seule zone contrôlée par les forces républicaines, il est enregistré maternelles animées par qui encadrent . Le cycle primaire comprend six niveaux (cours préparatoires et année, Cours élémentaire 1re année, Cours élémentaire 2e année, cours moyen 1re année, cours moyen 2e année) ; il est sanctionné par le Certificat d’études primaires élémentaires et un concours d’entrée en classe de des lycées et collèges. En 2001, le ministère de l’Éducation nationale compte primaires publiques tenues par pour et privées qui emploient pour la formation de . En 2005, l'on dénombre écoles primaires dont 86,8 % sont publiques, avec et . 55 % de la population de et 61 % des filles de ce groupe d’âge sont en dehors de l’école. Le faible taux de scolarisation des filles conduit l’État à développer, dans les années 1990, une politique spécifique pour la scolarisation de la jeune fille. En mars 1993, en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, la Banque africaine de développement met en place un projet dit « Projet BAD éducation IV » pour améliorer la qualité de l’enseignement, accroître le taux de scolarisation en général et celui des filles en particulier. En ce qui concerne l’enseignement secondaire subdivisé en deux cycles, il comprend quatre classes pour le premier cycle et trois pour le second. Ce niveau d'enseignement est « caractérisé par une nette domination du privé ». En 2005 en effet, sur les secondaires que compte le pays, 370 appartiennent au secteur privé. Le ministère ivoirien de l’Éducation nationale enregistre au total un effectif de pour en 2005, secteurs privé et public confondus, contre pour en 2001-2002, avant le déclenchement de la guerre. Le taux de scolarisation au secondaire ivoirien est de 20 %. Les études secondaires sont sanctionnées pour le premier cycle par le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et pour le second par le baccalauréat. Enseignement supérieur, technique et professionnel Avant 1992, l’enseignement supérieur est presque entièrement l'affaire de l’État, avec 24 % de taux de scolarisation. Depuis quelques années, plusieurs universités et grandes écoles de formation technique privées ont vu le jour. En 1997-1998, l’enseignement supérieur compte trois universités publiques, quatre grandes écoles publiques, sept universités privées, privés, et supérieurs de formation post-baccalauréat rattachés à des ministères techniques autres que celui de l’enseignement supérieur. Au cours des années 1960, l’État ivoirien crée plusieurs établissements d'enseignement secondaire et supérieur technique, pour assurer la formation de cadres spécialisés. En 1970, l’ouverture de l’Institut national supérieur de l'enseignement technique (INSET) et plus tard de l’École nationale supérieure des travaux publics (ENSTP) à Yamoussoukro permet de former sur place des techniciens de niveau supérieur . Aujourd’hui, ces écoles sont regroupées et forment l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB). Un grand nombre d'établissements d’enseignement technique et professionnel privés sont implantés sur l'ensemble du territoire. La question de la compétence et du niveau de qualification des enseignants chargés de la formation et de l'encadrement des élèves fréquentant ces écoles privées s'est maintes fois posée. Il y a lieu toutefois de relever qu'elles apportent un soutien indispensable à l’État, les équipements publics en matière d'éducation étant à l'heure actuelle insuffisants et parfois inadaptés pour la couverture totale des besoins. Une loi votée en 1995 réglemente le secteur de l'enseignement supérieur privé et institue des mesures en vue de renforcer les établissements concernés. Les réformes touchent certaines structures existantes comme l’Institut pédagogique national de l’enseignement technique et professionnel (IPNETP), l’École normale supérieure (ENS), l’Agence nationale de la formation professionnelle (Agefop) et le Fonds de développement de la formation professionnelle (FDFP). En 2004-2005, le nombre d’établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique est de 149 avec , dont 35 % de filles. Ces établissements, dont les installations sont devenues vétustes, ont toutefois une capacité d'accueil limitée, eu égard au nombre d'étudiants. L’école ivoirienne connaît des remous récurrents depuis 1990. Les tentatives d'explication des crises qui affectent l'enseignement se réfèrent à la vétusté des infrastructures et équipements, à l'insuffisance de l'effectif des enseignants, mais également à la formation jugée inadaptée au marché de l’emploi. Le nombre de jeunes sans formation et sans emploi est évalué en 2008 à plus de . Pour résoudre ce problème crucial de l'emploi des jeunes, plusieurs pistes sont explorées par les pouvoirs publics : la création d'emplois, ou l'exhortation à la libre entreprise. Adapter le système éducatif aux contraintes du marché de l’emploi, mais également former des formateurs capables d’assurer la relève du corps enseignant, constituent des objectifs à court terme pour la politique de l'éducation en Côte d’Ivoire. Santé Personnel et infrastructures La Côte d’Ivoire dispose sur le plan des infrastructures d’une couverture sanitaire relativement importante en comparaison aux pays de la sous-région de l'Afrique de l'Ouest. Toutefois, seules deux régions administratives (sur les dix-neuf que compte le pays) possèdent des centres hospitaliers universitaires (CHU). Il s'agit des CHU de Cocody, Treichville et de Yopougon à Abidjan (Région des Lagunes) et du CHU de Bouaké (Région de la Vallée du Bandama). Les autres régions sont dotées de centres hospitaliers régionaux (CHR) tandis que, dans les autres agglomérations, sont installés des centres de santé soit urbains, soit ruraux dans les cas des communautés villageoises. À ceux-ci s'ajoutent des formations spécifiques dont les plus connues sont les hôpitaux militaires de Bouaké et d’Abidjan, l’hôpital des fonctionnaires au cœur du Plateau, les léproseries de Manikro (Bouaké), de Daloa et Man et l’hôpital psychiatrique de Bingerville. Ces formations sanitaires publiques, qui sont appuyées par un faisceau assez diversifié d'hôpitaux et de cliniques privées, sont cependant confrontées à de sérieux problèmes s'agissant du matériel médical, mais également des effectifs qui restent encore faibles : un médecin pour , un infirmier pour , une sage-femme pour en âge de procréation. Chaque année de nouveaux cadres supérieurs de la santé formés dans les universités de Bouaké et d’Abidjan et de nouveaux agents de santé issus des Instituts de formation des agents de la santé (INFAS) sont mis à la disposition des formations sanitaires du pays. Pourtant, la situation sanitaire du pays est jugée préoccupante et l’accès aux soins de santé difficile. Impact de la crise La pauvreté s’est aggravée depuis 1999 avec le début des crises politico-militaires. En Côte d'Ivoire l'indice de pauvreté humaine – la proportion de personnes en dessous du seuil de développement humain admis – atteint 40,3 % en 2004, classant ainsi le pays au rang sur en développement. Cette situation a un impact négatif sur la santé des populations : le nombre de malades s’est accru, passant de en 2001 à en 2005. La situation épidémiologique est caractérisée par une prépondérance des maladies infectieuses, à l'origine d’un taux de morbidité de plus de 50 à 60 % et d’un taux élevé de mortalité estimé à 14,2 pour ; ce sont essentiellement l’infection à VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. La première cause de consultation chez les adultes et de décès chez les enfants de moins de demeure le paludisme. Les efforts engagés par l’État depuis 1996 dans le cadre du programme national sanitaire, visant à améliorer la santé des populations pour l’adéquation entre l’offre et la demande des services de santé, ont été annulés par la guerre ; et, du fait de la guerre, les ressources de l’État ont diminué, limitant celles allouées à la santé à seulement 7 % du budget national. La couverture vaccinale reste cependant bonne et a permis l’éradication de plusieurs maladies endémiques. La situation reste par contre assez alarmante s'agissant des IST et MST pour lesquelles la frange de la population la plus touchée est féminine. Il a été observé que 7 % de la population ivoirienne était infectée en 2003, soit vivant avec le VIH, pour par an. Ces chiffres sont en hausse et demeurent une préoccupation pour le Ministère de la lutte contre le SIDA, spécialement créé pour faire face au fléau. Le coût des soins de santé et des médicaments, l'absence ou la vétusté du matériel médical et parfois le déficit en personnels soignants, conduisent les populations pauvres vers les thérapies naturelles et la médecine traditionnelle axée sur les plantes. Ces mêmes raisons expliquent le phénomène de plus en plus inquiétant des « pharmacies de rue », constituées par des vendeurs ambulants de médicaments souvent prohibés . Le taux de croissance de la population est estimé en 2008 à 1,96 %, celui des naissances à 34,26 pour , le taux de décès à 14,65 pour et l'espérance de vie à , dont pour les hommes et pour les femmes. Société La forte poussée démographique enregistrée dans les zones urbaines, l’exode des populations allogènes et étrangères vers des terres propices aux cultures de rente notamment, ainsi que la jeunesse de la population ivoirienne, contribuent à l’émergence ou à l’exacerbation des problèmes liés à l’emploi, aux conflits fonciers, à l’habitat et à l’environnement. Constituées en vue d’apporter un appui aux pouvoirs publics pour la conduite d’actions de développement en faveur des populations, les organisations non gouvernementales peinent à remplir leurs missions. Emploi En 2012, la population active en Côte d’Ivoire est globalement estimée à sur une population de . Le taux d'actif est alors de 65,1 %, soit . Au cours de cette même année, il est dénombré après les mesures de dégraissage de la fonction publique mises en œuvre une décennie plus tôt, en exécution de la politique d’ajustement structurel prescrite par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale et ce, pour réduire l’impact des salaires sur le budget de l’État. Cet effectif qui a très peu varié au cours des dernières années laisse une place plus importante au secteur privé qui emploie quant à lui en 2002, contre en 1998, la baisse enregistrée étant la conséquence des crises à répétition que connaît le pays depuis 1999. De nombreuses entreprises ont fermé ou délocalisé leurs activités, notamment dans le gros domaine de l’industrie touristique, du transit et de la grosse banque. Les structures publiques ou privées, pourvoyeuses d’emplois salariés, ne peuvent toutefois absorber qu’une proportion relativement faible de la population en âge de travailler. Or, celle-ci connaît une augmentation en rapport avec la croissance démographique et la structure de la population ivoirienne, constituée d’un fort pourcentage de jeunes. Le nombre de sans emplois (population en quête d’un premier emploi) et de chômeurs générés par la crise économique reste donc important et la question de l’emploi demeure en Côte d’Ivoire, un problème crucial de développement. L'une des solutions envisagées pour remédier au problème du chômage réside dans la diversification des emplois, par la création d’activités indépendantes génératrices de revenus, en complément des emplois salariés. Il est noté une multiplication des petits métiers et emplois précaires. Le secteur agricole, animé par avec 7,5 % de salariés, comprend 52 % de travailleurs indépendants, 40,2 % de travailleurs familiaux ; 0,3 % sont constitués par d’autres intervenants. La population agricole représente 2/3 de la population ivoirienne active, avec 45 % de femmes plus actives dans le domaine maraîcher, pour 55 % d’hommes plus présents dans l’agriculture d’exploitation. Le secteur informel présente également un certain dynamisme et concerne tant l’agriculture, les services que l'industrie. Il occupe en 2002, contre en 1995, soit une augmentation de 142 % en . Cette forte croissance est due à la politique d’auto-emploi prônée par le gouvernement ivoirien depuis le début de la crise économique, mais également à la saturation du marché du travail salarié. En dépit de ces évolutions jugées positives, le taux de chômage reste élevé. En 2002, il représente 6,2 % de la population active, soit sur une population active de . Conflits fonciers, habitat et environnement La forte poussée démographique dans les zones forestières, propices au développement des cultures d’exportation que constituent le café et le cacao, n’est pas sans conséquence sur l’évolution des zones d’accueil. Le couvert forestier et les terres arables connaissent une réduction rapide et importante, due à l’exploitation massive. La pression s’accroît inévitablement autour des terres disponibles, entraînant des conflits entre autochtones et allogènes issus d’autres régions du pays, mais également entre autochtones et étrangers. Plusieurs régions du pays sont concernées par ces conflits, qui mettent souvent à mal la cohésion sociale. Ils font, dans la quasi-totalité des cas, l’objet de résolution pacifique, grâce à l’implication des autorités administratives, politiques et coutumières. Dans certaines régions de la Côte d'Ivoire, la femme n'a pas accès à la propriété foncière selon la coutume. Dans ces mêmes zones, la forêt est l’une des principales victimes de la croissance démographique du pays. Elle subit des agressions multiples dues à la mutation du mode de production agricole évoluant d'une agriculture de subsistance vers des cultures commerciales ou pérennes, dévoreuses de terres et d’arbres, mais également défavorables à la biodiversité. Le surpeuplement des zones urbaines dû aux migrations de populations depuis les campagnes, affecte également l’environnement dans les villes. Les actions des autorités décentralisées se révèlent inefficaces face aux problèmes liés à l’hygiène et la salubrité publiques en zone urbaine. Abidjan, capitale économique du pays, croule sous le poids des ordures ménagères et doit faire face à une pollution de l'air et des eaux lagunaires. Un ministère chargé de la salubrité et de la ville a été spécialement créé en avril 2007, pour aider à la résolution de ce problème qui se pose dans un contexte de déficit de logements. Dans les grandes agglomérations urbaines, l’offre d’habitats à loyers modérés demeure nettement en deçà des besoins exprimés. La situation précaire de nombreux immigrés, la guerre et l’exode des populations fuyant les zones de conflits ont conduit à la prolifération des bidonvilles, caractérisés par des habitats insalubres notamment à Abidjan et dans sa banlieue. Problèmes sociaux et ONG Le mouvement associatif, marqué au début des années 1990 par un accroissement rapide du nombre des Organisations non gouvernementales (ONG) connaît à nouveau une recrudescence depuis le déclenchement de la crise armée en septembre 2002. L'action des ONG couvre des domaines variés de la vie sociale tels la sensibilisation et le soutien aux personnes vivant avec le VIH-SIDA, l’aide aux victimes de la guerre, l'encadrement des orphelins ou des enfants de la rue, l'aide aux femmes battues. Certaines associations mènent plutôt des actions à caractère politique, orientant leurs opérations vers le soutien aux formations politiques, la défense des droits de l'homme ou l'animation d'espaces de discussion de rue. Considérées par les citoyens comme des recours fiables contre les dysfonctionnements des programmes sociaux et politiques mis en œuvre par le gouvernement, ces organisations essaiment l'ensemble du territoire national et semblent traduire une certaine vitalité de la société civile ivoirienne. Toutefois, une observation de la vie des associations révèle, pour certaines d'entre elles, que la perspective de financements et d'appuis matériels intérieurs ou extérieurs, constitue la principale motivation. Des cas d’extorsion de fonds et d’escroquerie ont pu être enregistrés. Criminalité La Côte d'Ivoire, avec 56,9 meurtres pour , arrive troisième au niveau mondial juste derrière le Honduras et le Salvador et en tête de l'Afrique pour le taux de meurtres. Des données que n'expliquent pas uniquement la crise postélectorale des premiers mois de 2011. Ce nombre d'homicides aurait depuis grandement diminué avec un taux de 10,4 pour en 2012. Ce taux est remonté à 11,63 en 2015. Langues et vie sociale La Côte d'Ivoire est membre de l'Organisation internationale de la francophonie. De plus, les villes d'Abidjan, Bouaké, Grand Bassam, Yamoussoukro de même que l'Union des Villes et Communes de Côte d'Ivoire sont membres de l'Association internationale des maires francophones. De la littérature aux monuments La Côte d’Ivoire présente une littérature abondante, riche de sa diversité de style et de ses proverbes, soutenue par des infrastructures éditoriales relativement solides et des auteurs de différentes notoriétés. Les plus célèbres de ces auteurs sont Bernard Dadié, journaliste, conteur, dramaturge, romancier et poète qui domine la littérature ivoirienne dès les années trente, Aké Loba (L'Étudiant noir, 1960) et Ahmadou Kourouma (Les Soleils des indépendances, 1968) qui a obtenu le Prix du Livre Inter en 1998 pour son ouvrage devenu un grand classique du continent africain En attendant le vote des bêtes sauvages. À ceux-ci s'ajoute une deuxième génération d'auteurs de plus en plus lus dont Véronique Tadjo, Tanella Boni, Isaie Biton Koulibaly, Maurice Bandaman, Camara Nangala...Une troisième génération se signale déjà avec des auteurs tels que Sylvain Kean Zoh (La voie de ma rue, 2002) et (Le printemps de la fleur fanée, 2009) ou Josué Guébo (L'or n'a jamais été un métal, 2009) et (Mon pays, ce soir, 2011). L'art ivoirien se caractérise par de nombreux objets usuels ou culturels (ustensiles, statues, masques…) réalisés dans diverses matières et dans diverses parties du pays par chacun des groupes culturels qui témoigne de son art de vivre par ses réalisations. Ainsi, des matériaux tels le bois ou le bronze, le raphia ou le rotin ou encore le bambou permettent la réalisation de vanneries, sculptures, meubles d’art, statues et masques. Les masques Dan, Baoulés, Gouros, Guérés et Bétés sont les plus connus. L’art du tissage est également partagé par les Baoulés et les Sénoufos qui sont en outre reconnus pour leur peinture sur tissu. Des figurines de cuivre servant autrefois à peser l’or sont aujourd'hui utilisées comme ornementation, particulièrement dans l'aire culturelle Akan. Mais la danse, soutenue par une variété d'instruments de musique (tam-tams, balafons), reste une pratique largement partagée par tous les peuples ivoiriens traditionnels. Certaines danses ont acquis une célébrité nationale : le Temate de Facobly, la danse des échassiers de Gouessesso et Danané, le Boloye du pays sénoufo, le Zaouli du pays gouro. Il convient également de citer les poteries artistiques fabriquées notamment par des femmes, et entièrement réalisées à la main. Les poteries de Katiola sont les plus célèbres du pays. Ce patrimoine culturel est abondant et disponible. De nombreuses œuvres traditionnelles (surtout les sculptures) sont vendues aux touristes de passage dans les villes balnéaires comme Grand-Bassam ou Assinie. D'autres encore sont exposées dans des galeries d'art ou au musée des civilisations d'Abidjan. Des peintres tels que Gilbert G. Groud ou Michel Kodjo exposent assez fréquemment des œuvres de notoriété, alors que la bande dessinée est dominée par Zohoré Lassane, caricaturiste et fondateur du journal d'humour et de satire Gbich !. La Côte d’Ivoire possède une grande variété de monuments historiques. Grand-Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire, abrite le palais du Gouverneur, siège du premier gouvernement à la colonie des Français à la République de Côte d’Ivoire, pré-fabriqué en France, avant d'être reconstruit et amélioré en Côte d’Ivoire en 1893. La ville compte également au nombre de ses bâtiments pittoresques de style colonial, la maison Varlet et la maison Ganamet appartenant à l'époque à de riches commerçants et dont l'architecture intègre des matériaux locaux de construction. À Abidjan, la cathédrale Saint-Paul présente une architecture très particulière et contient deux pans entiers de vitraux représentant l'arrivée des missionnaires en Afrique. À Yamoussoukro, la basilique Notre-Dame-de-la-Paix de Yamoussoukro inaugurée et consacrée par le pape en 1990, est une réplique de la basilique Saint-Pierre de Rome et peut accueillir, dans sa partie centrale dont , debout sur son parvis et plus de debout dans l'espace compris entre les colonnes de son esplanade. Elle est d'autre part considérée comme l'un des édifices religieux les plus grands et les plus vastes au monde, respectivement en termes de hauteur et de superficie , et a nécessité environ de dollars pour sa construction. Mais le bâtiment de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix est également remarquable. Dans le nord du pays, des édifices religieux musulmans de style soudanais caractérisés par un type d'architecture introduit dans l'Empire du Mali au sont également remarquables. Les plus significatifs sont la mosquée de Kaouara (département de Ouangolodougou), la mosquée de Tengréla, la mosquée de Kouto, la mosquée de Nambira (sous-préfecture de M'Bengué), les deux mosquées de Kong ayant, selon les spécialistes, une triple valeur architecturale, historique et patrimoniale. Religion La Côte d'Ivoire est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique. D'après le recensement de 2014, les religions les plus pratiquées en Côte d’Ivoire sont l'islam avec 42,9 % et le christianisme avec 33,9 % (dont catholicisme 17,2 % et christianisme évangélique 11,8 % (une partie est regroupée dans la Fédération évangélique de Côte d'Ivoire)). L'animisme (religions traditionnelles), qui maintient une influence assez forte sur toutes les autres croyances, représente 3,6 % de la population. En marge de ces grands courants, 19,1 % des habitants n'ont pas de religion. Les missionnaires catholiques sont arrivés à la fin du grâce à la Société des missions africaines de Lyon. La préfecture apostolique de Côte d'Ivoire a été érigée en 1895. Aujourd'hui le pays est subdivisé en 4 archidiocèses (dont le plus important est l'archidiocèse d'Abidjan) et en 12 diocèses. Le christianisme et l'islam sont pratiqués dans une variété de formes dans tout le pays. Les missionnaires chrétiens sont arrivés sur le littoral ivoirien au , mais le catholicisme a commencé à s'implanter à la fin du . Les fêtes chrétiennes et les célébrations musulmanes sont librement organisées par les fidèles de ces religions et reconnues par tous. La tolérance est l'attitude générale envers la pratique de la religion et les communautés religieuses coexistent en général pacifiquement. Cette tolérance religieuse fait également partie de la pratique des pouvoirs publics. La Côte d’Ivoire est certes un État laïc, mais des fonctionnaires sont souvent désignés pour représenter l'État à des cérémonies religieuses et certaines écoles confessionnelles reçoivent des aides financières de l'État. Sports, médias, loisirs et arts du spectacle De nombreuses disciplines sportives sont pratiquées dans le pays. Des possibilités diverses de pratique de golf existent avec les terrains de golf d’Abidjan, de Yamoussoukro et de San-Pédro qui offrent quatre parcours de 9 à 18 trous. Chaque année un open international doté du prix Félix Houphouët-Boigny est organisé et enregistre des participants de notoriété. Les plans d’eau lagunaires et la mer offrent aussi de véritables possibilités sportives dont notamment la pêche sportive, la plongée et la chasse sous-marine, le surf, la voile, la planche à voile, le canoë-kayak ou encore le beach-volley. L’équitation ainsi que les sports mécaniques (rallye du Bandama, moto-cross) sont également pratiqués dans le pays. Le handball, le basket-ball, le volley-ball, le rugby, l'athlétisme et le tennis figurent parmi les disciplines sportives également pratiquées en Côte d’Ivoire. Cependant, le football reste le sport roi en Côte d’Ivoire. Néanmoins la plupart des clubs professionnels font face à des difficultés financières. Ce sport populaire jusque dans les contrées les plus profondes du pays est largement pratiqué. Chaque ville et même chaque quartier organise ses propres tournois de maracana (Il faut souligner au passage que la Côte d'Ivoire a une équipe nationale de Maracana qui a été championne à la Coupe d'Afrique des Nations de Maracana en 2012 et 2013). La Fédération ivoirienne de football organise et encadre la discipline dominée à l'échelon national par les équipes de l'Africa Sports National et l'ASEC Mimosas dans le temps. Mais depuis deux ans, le Séwé Sport de San Pédro règne sur le championnat national. De nombreux footballeurs évoluent hors du pays dans des formations sportives prestigieuses. Ils sont pour la plupart, sélectionnés dans l'équipe nationale – les Éléphants – lors des compétitions sportives internationales. Autrefois emmenés par des joueurs comme Ben Badi, Gadji Celi et Alain Gouaméné, les Éléphants connaissent également un franc succès avec la génération Didier Drogba qui a notamment été la première à avoir été qualifiée pour la Coupe du monde de football 2006. Le paysage médiatique est animé par les organes audiovisuels, la presse écrite, les organes de régulation de la profession, en l'occurrence la Commission nationale de la presse remplacée en 2004 par le conseil national de la presse (CNP) et le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) et un organe d'autorégulation : l'Observatoire de la liberté de la presse, l'éthique et de la déontologie (OLPED). Depuis 1991, les médias en Côte d’Ivoire sont régis par la loi. La Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) est l'organisme de diffusion radiophonique et audiovisuel de l'État ivoirien. Elle est financée par la redevance, la publicité et des subventions. Elle comporte deux chaînes de télévision et deux stations de radio : La Première, généraliste ; TV2, thématique dédiée au divertissement en majorité et émettant dans un rayon limité à autour d'Abidjan ; Radio Côte d'Ivoire, généraliste ; Fréquence 2, chaîne de divertissement ; Radio Jam, première radio privée du pays ; Africahit Music TV. Des journaux de diverses audiences paraissent également principalement à Abidjan. Hormis les journaux du Groupe Fraternité Matin (Presse d'État, , quotidien), la quinzaine d'autres titres est détenue par des entreprises privées. La musique ivoirienne comporte plusieurs courants qui peuvent se répartir entre les précurseurs (Ziglibithy, Gbégbé, Lékiné...), ceux de seconde génération (Zouglou, Meiway, Mapouka, Youssoumba...) et les courants modernes (Coupé-décalé). Elle intègre également de nombreuses danses. Les animateurs des courants précurseurs sont, pour les plus connus : Amédée Pierre, roi du Dopé (nom bété du rossignol), Allah Thérèse, Tima Gbahi, Guéi Jean, Zakry Noël, n-zi (r&b). Les moins traditionalistes sont Anouman Brou Félix, Mamadou Doumbia, François Lougah, Ernesto Djédjé et Justin Stanislas. Une vague d’artistes modernes peut être citée. Il s’agit pour le reggae, de Alpha Blondy, Tiken Jah, Ismaël Isaac, Serges Kassi, Fadal Dey ; pour le zouglou : Serges Bilé, Yodé et l’enfant siro, Magic System, Soum Bill, Espoir 2000, pour le Youssoumba, Aboutou Roots ; pour la musique mandingue, de Aïcha Koné, Mawa Traoré, Kandet Kantet, Affou Kéïta ; pour la musique des Disc-Jockeys, de Douk Saga, La Jet Set, DJ Arafat, Debordo Leekunfa, DJ Lewis, Don Mike le Gourou, DJ Jacob et bien d'autres ; pour les variétés, de Meiway, Les Reines-Mères avec Werewere Liking et N'serel Njock, Bailly Spinto, Johnny La Fleur, Luckson Padaud, Betika, Affo Love, Mathey, Tiane, Nigui Saff K-Dance, Sothéka, Alain de Marie, Joëlle-C ; pour le jazz, Luc Sigui, Paco Sery, et Isaac Kemo saxophoniste talentueux, pour la musique religieuse, de Schékina, O’Nel Mala, Pasteur Adjéi, Constance, les frères Coulibaly... et pour la musique sentimentale, de Daouda, Frost. RTI Music Awards récompense les meilleurs artistes ivoiriens et africains de l'année. Ce trophée est décerné par la RTI. Le genre théâtral est dominé par le groupe panafricain Ki-Yi Mbock de Werewere Liking et de nombreux humoristes dont Digbeu Cravate, Zoumana, Adjé Daniel, Gbi de Fer, Jimmy Danger, Doh Kanon, Adrienne Koutouan, Marie Louise Asseu, Adama Dahico, Bamba Bakary et le duo Zongo et Tao qui, tous, se produisent à la fois dans les salles de spectacles, à la télévision et dans des films. Le cinéma ivoirien, depuis l'avènement du numérique, a connu, dès 2004, de nouvelles sorties de films comme Coupé-décalé de Fadiga de Milano, Le Bijou du sergent Digbeu de Alex Kouassi, Signature de Alain Guikou ou Un homme pour deux sœurs de Marie-Louise Asseu. Actuellement on assiste à la sortie d'un film tous les trois mois en moyenne. Ces films connaissent souvent des défauts techniques (image ou son), mais leur rythme de production représente, grâce au numérique, un nouveau départ pour le cinéma ivoirien. Le Marché des arts du spectacle africain (MASA) créé en 1993 par l’Organisation internationale de la francophonie, est devenu depuis mars 1998 un programme international de développement des arts vivants africains. C'est un projet artistique panafricain comprenant un marché de spectacles, un forum de professionnels et un festival qui se déroule à Abidjan tous les deux ans. Faya Flow est le plus grand concours de hip hop de Côte d'Ivoire. Il est organisé depuis 2005 par l’association Jeunesse Active de la Culture Hip hop (JACH, lu « jack »). Consacrant l’usage de la parole, du corps, et de la scène ; notamment à travers les chants et textes poétiques, la danse et la chorégraphie, ce concours révèle le potentiel artistique des talents en herbe qui sont par la suite récompensés et encouragés. Le neuvième art ivoirien est caractérisé par plusieurs genres : réaliste, semi-réaliste, humoristique, science-fiction, etc. L'humour est le plus prisé par les Ivoiriens. Les thèmes abordés par les auteurs ont trait à leur vécu quotidien. Les faits comme le chômage, le banditisme, la pauvreté, le système D (débrouillardise), l’infidélité sont traités sur un ton léger. Les auteurs qui animent cet univers culturel ivoirien sont nombreux : Gilbert G. Groud, Marguerite Abouet(scénariste), Benjamin Kouadio, Lassane Zohoré, Lacombe, Bertin Amanvi, Hilary Simplice, Kan Souffle, Jess Sah Bi, Atsin Désiré... Les personnages ivoiriens de bande dessinée sont Cauphy Gombo, John Koutoukou, Tommy Lapoasse, Zézé, Dago, Sergent Deutogo, Jo Bleck, Les sorcières, Petit Papou... Le journal satirique Gbich est pour beaucoup dans la vulgarisation de ce médium qu'est la bande dessinée en Côte d'Ivoire. Relations internationales Dénomination du pays Le gouvernement ivoirien a décidé que le nom du pays serait Côte d'Ivoire (sans trait d'union) et s'oppose à toute autre graphie notamment à Côte-d'Ivoire (avec un trait d'union). Il s'oppose également aux traductions du nom en diverses langues en dépit de la persistance de l'usage (Ivory Coast en anglais, Costa d'Avorio en italien, Costa de Marfil en espagnol, « ساحل العاج » en arabe, Costa do Marfim en portugais, Elfenbeinküste en allemand). La graphie Côte d'Ivoire est la plus courante, cependant on trouve aussi Côte-d'Ivoire suivant une règle de la toponymie française qui veut que les noms français des collectivités locales administratives en France aient leurs composants liés par des traits d’union (cependant cette règle connaît des exceptions même en France pour des raisons historiques, par exemple pour les Pays de la Loire ou le Territoire de Belfort, et ne s’applique pas non plus à la toponymie officielle étrangère, puisque les dénominations officielles reconnues sont celles mentionnées par chaque pays à l’ONU ; cette règle ne s’impose pas non plus à l'usage non officiel, hors du contexte légal et administratif). Relations diplomatiques En Afrique, la diplomatie ivoirienne a privilégié l'option d'une coopération par paliers. Elle forme, en 1959, le Conseil de l'Entente avec le Dahomey (Bénin), la Haute-Volta (Burkina Faso) le Niger et le Togo ; en 1965, l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) ; en 1972, la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEAO) ; et en 1975 la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Membre fondateur de l’Organisation de l'unité africaine (OUA) en 1963, puis de l’Union africaine en 2000, la Côte d’Ivoire y défend le respect de la souveraineté des États ainsi que le renforcement de la coopération et de la paix entre les pays africains. Dans le monde, la diplomatie ivoirienne milite pour des relations économiques et commerciales équitables, notamment la juste rémunération des productions agricoles et la promotion de relations pacifiques avec tous les pays. La Côte d’Ivoire entretient de ce fait des relations diplomatiques avec de nombreux pays d'Afrique et du monde. Elle a notamment signé la Convention relative au statut des réfugiés, son protocole de 1967, et la Convention de 1969 gouvernant les aspects spécifiques des problèmes du réfugié en Afrique. Ses représentations diplomatiques à l'étranger sont installées sur tous les continents et ce pays, membre de l'ONU, entretient des rapports plus ou moins étroits avec plusieurs nations. Relations sino-ivoiriennes Selon Xavier Aurégan, doctorant à l'Institut français de géopolitique, de 1983 à 2013, 174 projets de coopération (aide publique au développement) et investissements chinois ont été réalisés en Côte d'Ivoire. Sur ces 174 projets, 112 représentent environ d'euros. Le projet le plus coûteux est le pôle urbain à Abidjan (8,9 milliard d'euros). En outre, les infrastructures constituent 86 % de l'aide publique chinoise. La majorité de cette dernière fut accordée durant la crise politique ivoirienne entre 2002 et 2010, soit, 69 % ( d'euros) sous la présidence de Laurent Gbagbo. À Abidjan, les ressortissants chinois sont environ . Ils exercent principalement dans le commerce, à Adjamé, ou la restauration, à Cocody. Ils ont créé environ . Ordres et décorations Ordres nationaux (2) : Ordre national (Côte d'Ivoire) Ordre du Mérite ivoirien Ordres ministériels/spécifiques (10) : Ordre de la Santé publique Ordre du Mérite culturel Ordre du Mérite de l'Éducation nationale Ordre des Travaux publics Ordre du Mérite agricole Ordre du Mérite sportif Ordre du Mérite des Postes et Télécommunications Ordre du Mérite des Mines Ordre du Mérite maritime Ordre du Mérite de la Fonction publique Codes internationaux utilisés Liste des présidents successifs Voir aussi Bibliographie Généralités . Jean Noël Loucou, Bibliographie de la Côte d'Ivoire (1960-1980), Université d'Abidjan, département d'histoire, Abidjan, 1982, 134 p Histoire Avant la colonisation Gilbert Gonnin et René Kouamé Allou, Côte d’Ivoire : les premiers habitants, Éditions CERAP, Abidjan, 2006, 122 p. Période coloniale Régime du président Houphouët-Boigny Marcel Amondji, Côte-d’Ivoire : Le PDCI et la vie politique de 1945 à 1985, Éditions L'Harmattan, Paris, 1986, 205 p. . . Guerre civile Jacques Baulin, La Succession d'Houphouët-Boigny, Karthala, Paris, 2000, 180 p. . Bailly Diégou, La Réinstauration du multipartisme en Côte d’Ivoire, ou la double mort d’Houphouët-Boigny, Éditions L'Harmattan, Paris, 2000, 283 p. Henri Konan Bédié, Les chemins de ma vie : entretiens avec Éric Laurent, Plon, Paris, 1999, 247 p. Henriette Diabaté et Léonard Kodjo, Notre Abidjan : "toujours plus haut", Ivoire Média, Abidjan, 1991, 256 p. . Institutions Sociétés Economie Jean Sauvy, Initiation à l'économie des pays en voie de développement, Institut international d'Administration publique, Paris, 1968, 281 p. . Articles connexes Droits LGBT en Côte d'Ivoire Liens externes Chronologie événementielle 1960-2006 sur conte.u-bordeaux4.fr. Notes et références Afrique de l'Ouest État fondé en 1960
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Croatie
Croatie
La Croatie, en forme longue la république de Croatie, et , est un pays d'Europe centrale et du Sud, indépendant depuis 1991 lors de la dislocation violente de la Yougoslavie. Il s'étend depuis les confins de l'extrémité orientale des Alpes au nord-ouest et depuis les plaines pannoniennes au nord-est, jusqu'au littoral de la mer Adriatique au sud-sud-ouest, en passant par le massif montagneux des Alpes dinariques au centre. Elle est entourée par la Slovénie, la Hongrie, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro. Sa capitale est Zagreb et elle est membre de l'Union européenne depuis le , de l'OMC depuis 2000 et de l'OTAN depuis 2009. Histoire La Croatie fut, tout au long de son histoire, au carrefour de quatre grands espaces culturels, ce qui confère une richesse à son patrimoine, tant architectural qu'artistique. Outre le caractère slave de ses habitants qui remonte à la fin du , la Croatie a subi les influences vénitiennes sur la côte dalmate d'une part, et les influences austro-hongroises dans les plaines du Nord de Slavonie et dans le bassin du Danube d'autre part. Cet héritage vient se superposer à celui préroman — romain et byzantin — plus diffus mais auquel elle doit sa tradition chrétienne. Le voisinage immédiat de l'Empire ottoman, du au , dont l'expansion s'est arrêtée en terre croate, a également eu son importance. Premier peuple slave christianisé, dès le début du , les Croates sont encore aujourd'hui très majoritairement catholiques. La Croatie contemporaine est également l'héritière du royaume croate médiéval, d'abord indépendant puis associé en 1102 à la couronne hongroise puis intégré, en 1527, aux terres des Habsbourg, devenues l'Autriche-Hongrie de 1867 à 1918. Au début du , la province côtière de Dalmatie devint vénitienne pour quatre siècles, puis française de 1809 à 1814, au sein des Provinces illyriennes qui mirent fin à la république de Raguse. Les Croates aspirèrent à la formation d'un royaume de Croatie-Slavonie-Dalmatie, dans le cadre de la monarchie austro-hongroise, mais l'accord austro-hongrois de 1867 laissa le royaume de Dalmatie à l'Autriche, tandis que le royaume de Croatie-Slavonie demeura en union personnelle avec la Hongrie, relation spécifique respectant les subjectivités politiques des deux royaumes, et comparable au lien unissant l'Écosse et l'Angleterre. La côte adriatique a longtemps été peuplée de colons italiens qui érigeront des villes en républiques indépendantes avant de se soumettre à Venise. Néanmoins ces Latins resteront principalement sur les côtes, s'aventurant peu à l'intérieur des terres peuplées de Slaves. Si les Croates ont toujours lutté, depuis la fin du , pour conserver leur autonomie, le sentiment panslave et yougoslave s'y développa à partir des années 1830. Le voit, pour la première fois, la Croatie unie à ses voisins slaves. De 1918 à 1941, c'est sous la forme d'un royaume centralisé sous le sceptre d'une dynastie serbe, au sein du royaume des Serbes, Croates et Slovènes, renommé royaume de Yougoslavie le . Dans les années qui suivent la Première guerre mondiale, de 1918 à 1921, la Croatie est au bord de la révolution sociale : les grèves ouvrières se multiplient, des comités de déserteurs tiennent des régions entières de Dalmatie et de Slavonie, et le Parti communiste triomphe aux élections municipales de 1920, ce qui lui vaut d’être aussitôt interdit. En 1941, après l'invasion de la Yougoslavie par les forces de l'Axe, l'État indépendant de Croatie est mis en place par les envahisseurs et confié au mouvement indépendantiste et fasciste des oustachis, dirigés par Ante Pavelić. Les collaborateurs mettent en place une politique de persécution des populations serbes et juives et des résistants antifascistes croates, qui causa des dizaines de milliers de morts. Par rapport à la Croatie actuelle, cet État était amputé d'une partie de la Dalmatie et de l'Istrie (annexées par l'Italie), mais englobait la quasi-totalité de la Bosnie-Herzégovine. Parallèlement, et à la suite de l'insurrection antifasciste du , a été mis en place un (ZAVNOH). Véritable gouvernement de la « Croatie libre » contrôlant de vastes portions de l'État indépendant de Croatie, il rassemble la résistance croate au sein des partisans de Josip Broz Tito. De ce fait, concomitamment à la retraite allemande, la Croatie est libérée en 1945 par les Serbes de Croatie et de Bosnie qui formaient 90 % de l'armée des partisans et seront pour la plupart amenés à soutenir ou à rejoindre les Partisans après avoir été chassés de leur maison par les Oustachis. Dès novembre 1943, les partisans annoncent leur projet de mettre en place une nouvelle Yougoslavie qui serait fédérale. La république socialiste de Croatie devient un État fédéré au sein de la république fédérative populaire de Yougoslavie (de 1945 à 1963), puis de la république fédérative socialiste de Yougoslavie (de 1963 à 1990), composées de six républiques. Dans la foulée de la chute du mur de Berlin et de l'effondrement du bloc communiste, les premières élections multipartites de Croatie sont organisées en avril-mai 1990. Elles voient la défaite de la Ligue des communistes de Croatie et la victoire du parti clandestin et nationaliste qu'est l'Union démocratique croate, emmenée par l'ancien-communiste, dissident et négationniste, Franjo Tuđman. À partir d'août 1990, une rébellion armée conduite par des citoyens yougoslaves majoritairement serbe éclate dans des régions yougoslaves majoritairement peuplé de Serbes : de vastes zones du territoire yougoslave sont soustraites au contrôle des séparatistes croates, avec l'appui de l'armée yougoslave qui s'interpose en protégeant les citoyens yougoslaves. Une République serbe de Krajina est proclamée le sur près d'un tiers du territoire yougoslave, et son maintien au sein de la Yougoslavie est proclamé le . Le , les premières rixes armées éclatent dans le Parc national des lacs de Plitvice avec leur annexion par la Région autonome serbe de Krajina : deux citoyens yougoslaves et un séparatiste croate sont tués. Puis, lors de la bataille de Borovo Selo, douze séparatistes croates et trois soldats yougoslaves sont tués.Ce sont les premiers morts de la guerre qui va suivre, le , le dernier président de la Youglosavie, Stjepan Mesić, quitte ce poste pour prendre part à la présidence fédérale de la RFS Yougoslavie, en tant que vice-président. Le plus de 94 % des Croates se prononcent par référendum en faveur de la transformation de la Yougoslavie en confédération d'États souverains (proposition slovéno-croate), ou, en cas de refus de Belgrade, de l'indépendance pure et simple de la Croatie. Belgrade ayant rapidement rejeté toute proposition visant à démocratiser la fédération yougoslave, le la Croatie est amenée, tout comme la Slovénie, à déclarer son indépendance. Le gouvernement fédéral yougoslave ne reconnut pas cette déclaration et, au nom de la préservation de l'État fédéral et de la minorité serbe de Croatie, mena une guerre avec l'armée yougoslave et des groupes paramilitaires serbes. La Croatie fut reconnue internationalement le . La nouvelle armée croate mena des opérations contre les forces de la République serbe de Krajina soutenues par l'Armée populaire yougoslave (JNA), notamment en 1995, les opérations Éclair (Operacija Bljesak) en Slavonie occidentale et l'opération Tempête (Operacija Oluja) pour reconquérir la République serbe de Krajina. Ces opérations militaires se sont accompagnées de l'exode de , principalement vers la Bosnie-Herzégovine et la Serbie, provoqué par l'évacuation forcée de la population civile ordonnée par les responsables séparatistes croates. La Slavonie orientale et la Syrmie occidentale furent rendues pacifiquement à la souveraineté croate, en 1998. L'élection du modéré Stjepan Mesić, en 2000, à la suite du décès de Franjo Tuđman qui avait dirigé le pays au cours des dix années précédentes, a constitué un tournant politique et économique majeur. Le pays s'est démocratisé et s'est ouvert sur l'Europe ; les auteurs d'exactions pendant les conflits militaires ont été poursuivis. Le pays a mené une politique de privatisations et s'est ouvert aux investisseurs étrangers. Cela s'est fait, toutefois, avec de fortes résistances internes du fait de la présence de nationalistes extrémistes dans certaines structures de l'appareil d'État (défense) et dans certaines régions (Split). La Croatie s'est officiellement déclarée candidate, le , à l'adhésion à l'Union européenne et le statut d'État candidat lui a été reconnu officiellement lors du Conseil européen des 17–. L'ouverture des négociations d'adhésion avait, toutefois, été retardée jusqu'au du fait de la coopération jugée insuffisante de la Croatie, avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), en ce qui concerne l'arrestation de l'ancien général Ante Gotovina finalement arrêté en , pour en fin de compte être acquitté en appel en 2012. Le pays a rejoint l'OTAN dès 2009, soit seulement onze ans après le départ du dernier casque bleu (de Slavonie orientale). Politique La Croatie est une république parlementaire, démocratique et multi-partite. Elle a déjà connu trois alternances depuis son indépendance, même si la décennie 1990–2000 a été dominée par l'Union démocratique croate (HDZ) et Franjo Tuđman. La déclaration d'indépendance a eu lieu en 1991. Le président de la république de Croatie (Predsjednik) est le chef de l'État ; il est également le chef des armées et il a le devoir de désigner le président du gouvernement (le « Premier ministre ») avec l'accord du Parlement. Il a également une certaine influence sur la politique étrangère. Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Le Parlement croate, la Diète (Sabor) est un Parlement monocaméral composé de ( dans dix circonscriptions, 10 par les minorités ethniques, 3 par la diaspora) élus pour une législature de quatre ans. Les sessions ordinaires se déroulent du 15 janvier au 15 juillet et du 15 septembre au 15 décembre. Le gouvernement croate (Vlada) est dirigé par le président du gouvernement (couramment qualifié de « Premier ministre » dans les médias croates et étrangers) et se compose de vice-présidents et de ministres en nombre variable. Le pouvoir exécutif a la charge de proposer des lois et un budget, de veiller à l'application des lois et de guider la politique intérieure et étrangère. En 2000, le social-démocrate Ivica Račan devient président du gouvernement, tandis que Stjepan Mesić est élu président de la République, ce qui marque la première véritable alternance. Bien que la HDZ revienne au pouvoir dès 2003, le virage proeuropéen pris par son président, Ivo Sanader, marque une nouvelle alternance. Lors de l'élection présidentielle du 16 janvier 2005, Stjepan Mesić a été réélu au second tour pour un second mandat présidentiel face à Jadranka Kosor avec plus de 60 % des suffrages. Celle-ci a succédé à Ivo Sanader à la tête du gouvernement en 2009. La Croatie a obtenu, le , le statut de candidat à l'Union européenne et le Conseil de l'Union européenne a reconnu, le , qu'elle remplissait l'ensemble des conditions pour lancer les négociations d'adhésion. Ceci n'a été possible qu'après que le gouvernement croate a accepté de mieux coopérer avec le TPIY. La Croatie est également membre de l'OTAN. Elle a par ailleurs obtenu au Sommet de Ouagadougou en novembre 2004 le statut d'observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie, malgré le faible nombre de personnes parlant le français. Le , la Croatie entreprend une élection présidentielle. Les résultats sont connus le , Ivo Josipović remporte le second tour avec 60,29 % des voix, contre le maire de Zagreb, Milan Bandić (39,71 %). Environ deux ans plus tard, aux élections législatives du 4 décembre 2011, une alliance de centre-gauche conduite par le Parti social-démocrate de Croatie (SDP) remporte la majorité absolue des sièges, permettant la nomination de Zoran Milanović comme président du gouvernement. L'élection présidentielle croate de 2014 – 2015 s'est déroulée les et . Au premier tour, le président sortant Ivo Josipović obtient 38,56 % des suffrages contre 37,08 % à Kolinda Grabar-Kitarović, ancienne ministre des Affaires étrangères. Au second tour, Kolinda Grabar-Kitarović est élue avec 50,4 % des voix contre 49,6 % à Ivo Josipović. L'élection présidentielle de 2019-2020 est remportée par Zoran Milanović le 5 janvier 2020 ; il prend ses fonctions le 18 février. La Croatie est réputée conservatrice et les personnes homosexuelles y sont exposées aux discriminations. Adhésion à l'Union européenne Après la clôture de ses négociations d'adhésion à l'UE, le , le référendum du a donné le feu vert à l'intégration dans l'Union européenne. Le traité d'adhésion, que la Croatie et l'UE ont signé en décembre 2011, fut approuvé par le Parlement européen et ratifié par chacun des vingt-sept États membres et par le Parlement de Croatie, entérinant son adhésion à l'Union européenne, qu'elle intègre officiellement le . Quant à son adoption de l'euro, si elle est prévue, aucune date n'a encore été fixée. Le processus d'adhésion, qui a duré dix ans, a abouti le , faisant de la Croatie le , marquant une étape importante pour ce pays dont le PIB par habitant représente 61 % de la moyenne du continent, lui ouvrant la voie au marché commun européen et la poussant à renforcer ses exportations et son attractivité. Géographie Géographie physique La Croatie a une forme particulière semblable à un croissant ou un fer à cheval, ce qui explique qu'elle ait des frontières avec de nombreux pays : la Slovénie au nord-ouest, la Hongrie au nord-est, la Serbie à l'est, la Bosnie-Herzégovine au sud-est, le Monténégro au sud-sud-est, et une frontière maritime avec l'Italie dans la mer Adriatique. Le bout de son territoire continental est divisé en deux parties non contiguës par le port de Neum en Bosnie-Herzégovine. Le relief est assez diversifié et comprend : des plaines, des lacs et des collines dans la partie nord-nord-est (Croatie centrale et Slavonie, une partie de la plaine pannonienne) ; des montagnes très boisées dans le Lika et la Gorski Kotar qui font partie des Alpes dinariques ; un littoral rocheux le long de la mer Adriatique (Istrie, littoral nordique et Dalmatie). Il y a plusieurs climats en Croatie. La partie nord-est du pays est de climat continental alors que le climat du littoral est de type méditerranéen, et que celui de la partie centrale et sud-est montagneux. Le pays contient huit parcs nationaux : trois en zone montagneuse (Paklenica, Plitvice, Risnjak) et cinq en zone côtière (Brijuni (Brioni), Mljet, Kornati, Krka, Parc national de Sjeverni Velebit) représentant une superficie de , soit 7,5 % du pays avec comme projet de doubler l'étendue des espaces protégés dans le cadre de parcs nationaux ou d'autres régimes de protection de l'environnement. La côte croate est très découpée si bien que la Croatie compte , et . sont habitées. Parmi les lacs de Croatie, Omladinsko jezero et les lacs de Plitvice sont remarquables. Le sommet le plus élevé en Croatie est le pic de Dinara, culminant à d'altitude. Préservation de l'environnement Réseau européen Natura 2000 Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, la Croatie comptait 779 sites dont : 38 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de , 741 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de . La superficie totale est de , ce qui représente 36,6 % de la surface terrestre et marine du territoire de la Croatie. Géographie administrative La Croatie est une république unitaire. L'organisation territoriale du pays comprend deux niveaux. Le premier niveau est constitué par (Županija) ; le second niveau est formé par les collectivités territoriales qui peuvent être des municipalités (en croate : općine, singulier općina) au nombre de 428 en 2017, ou bien des villes (en croate, Grad) au nombre de 128 en 2013 et en 2017. Décentralisation et autonomie locale Aux termes de l'article 4 de la Constitution, l'exercice des pouvoirs de l'État se trouve limité par l'autonomie accordée aux collectivités territoriales et régionales, définie au titre VI de la Constitution. En outre, à chaque niveau d'organisation territoriale (municipalité, villes, županije) correspond un transfert de compétences de l'État vers le type de collectivité considérée, régi par la Loi sur l'autonomie locale du . Membre du Conseil de l'Europe, la Croatie est aussi signataire depuis 1997 de la Charte européenne de l'autonomie locale laquelle vise à garantir l'autonomie des collectivités territoriales. Les collectivités territoriales ont la charge de fonctions très variées et d'une importance primordiale pour la vie collective : fonctions électorales ; entretien de la voirie et habitat ; urbanisme et aménagement territorial local ; action sociale ; action culturelle ; enseignement élémentaire ; aide médicale élémentaire ; protection civile ; protection du consommateur ; protection de l'environnement. Les comitats ou županije et les villes de plus de disposent, en outre, de compétences propres quant à : l'enseignement secondaire et universitaire ; la santé ; l'urbanisme et l'aménagement territorial régional ; l'animation économique ; les transports et leur infrastructure ; le développement des réseaux régionaux médicaux, sociaux et culturels. Les citoyens peuvent également prendre une part active dans les affaires de la collectivité locale par le biais de référendums locaux. Comitats (županije) Le comitat ou Županija est caractérisé par un territoire qui se veut le reflet d'une unité géographique, historique, économique, défini dans l'intention de favoriser le développement coordonné de la région dans son ensemble. La capitale, Zagreb, constitue à elle seule une županija. De manière analogue au rôle rempli par le conseil municipal à l'échelon inférieur, l'assemblée régionale (Županijska skupstina), élue pour quatre ans, constitue l'assemblée représentative de la županija et règle par ses délibérations les affaires de celle-ci. L'assemblée régionale, composée d'un nombre impair de membres, compte de 31 à . Son président, élu parmi les conseillers régionaux, est secondé par deux vice-présidents. Au moins une fois par trimestre, le président (predsjednik Županijske skupstine) convoque les sessions de l'Assemblée régionale, qu'il préside et représente. Ses autres prérogatives sont fixées par l'Assemblée régionale. L'assemblée régionale est compétente pour : approuver le statut de la županija ; voter les décisions et dresser les actes généraux relatifs à la vie régionale ; désigner et révoquer le župan, ses adjoints et les responsables des services régionaux ; instaurer les commissions régionales et désigner leurs membres ; déterminer la composition des services régionaux et fixer leurs compétences. Municipalités (communes) et villes Les municipalités ou communes, au nombre de 423, comprennent généralement plusieurs localités habitées, dont le nombre sur l'ensemble du territoire croate s'élève à quelque . Elles comptent au maximum . Le statut de ville est attribué aux chefs-lieux des županije, aux agglomérations de plus de et, à titre exceptionnel, aux cités qui peuvent y prétendre pour des raisons historiques, économiques, urbanistiques, etc. De statut comparable, les communes et les villes sont des municipalités. Les principales villes sont Zagreb, Split, Rijeka, Osijek, Zadar, Slavonski Brod, Pula, Karlovac, Varaždin, Šibenik, Sisak, Vinkovci, Velika Gorica, Dubrovnik. Conseils municipaux Le conseil municipal est, aussi bien dans le cadre de la commune (opcinsko vijece) que dans celui de la ville (gradsko vijece), l'assemblée représentative de la municipalité qui règle par ses délibérations les affaires de celle-ci. Élu pour quatre ans, il est composé d'un nombre impair de membres : 7 à pour les communes de moins de ; 9 à pour les communes de à ; 13 à pour les communes et les villes de à ; 19 à pour les villes de plus de ; pour la ville de Zagreb. Son président, élu parmi les conseillers municipaux, est secondé par deux vice-présidents. Au moins une fois par trimestre, le président (predsjednik opcinskog vijeca / predsjednik gradskog vijeca) convoque les sessions du conseil municipal, qu'il préside et représente. Les autres prérogatives du président sont fixées par le conseil municipal. Le conseil municipal est compétent pour : approuver le Statut municipal ; voter les décisions et dresser les actes généraux relatifs à la vie municipale ; désigner et révoquer le maire, ses adjoints et les responsables des services municipaux ; instaurer les commissions municipales et désigner leurs membres ; déterminer la composition des services municipaux et fixer leurs compétences. Dans les municipalités de moins de , les fonctions relevant de l'exécutif municipal sont remplies par le Conseil municipal tandis que le président du conseil municipal exerce la fonction de maire. Autrement dit, une même personne exerce alors les fonctions de président du conseil municipal et de maire. En revanche, les communes de plus de , ainsi que les villes, disposent généralement d'un exécutif municipal propre (Poglavarstvo) dont les membres, élus par le conseil municipal parmi ses membres, renoncent alors à leur mandat de conseillers municipaux (cette fonction étant incompatible avec l'appartenance à l'instance exécutive locale). Le maire, élu par le conseil municipal est, quant à lui, traditionnellement choisi parmi les têtes de liste des partis représentés. Il préside l'exécutif municipal, composé de membres également élus pour quatre ans. Toutefois, dans les communes de à , le conseil municipal a la possibilité de s'investir du droit d'exercer les fonctions d'exécutif municipal, en l'inscrivant dans le Statut municipal. L'exécutif, composé d'un nombre impair de membres, compte : 3 ou pour les communes de à ; 5 ou pour les communes et les villes de à ; 7 ou pour les villes de à ; 9 à pour la Ville de Zagreb. L'exécutif municipal est en premier lieu chargé de : l'exécution des décisions du conseil municipal ; de préparer les propositions soumises au conseil municipal ; diriger l'action des services de l'administration municipale ; gérer l'affectation des biens mobiliers et immobiliers de la municipalité. Transports Routes : (dont d'autoroutes) (en 2005). Voies ferrées : (en 2005). Voies navigables : . Nombre d'aéroports : 68 (dont 23 avec des pistes goudronnées) (en 2005). Économie Le processus de transition d'un système d'économie planifiée vers une économie de marché a commencé à la fin des années 1980, mais la désindustrialisation et les dommages dus à la guerre d'indépendance ont ralenti cette mutation. Les privatisations commencées pendant la guerre d'indépendance ont été entachées de scandales politico-financiers. Le pays s'est engagé dans un vaste programme de reconstruction mené par le gouvernement : depuis 1996, la moitié du parc immobilier détruit a été rebâtie quasiment sans aide internationale, tandis que la croissance du PIB a atteint une moyenne de 6 %, et l'inflation annuelle moyenne sur cinq ans demeure inférieure à 4 %. Depuis la fin de la guerre, le pays connaît une croissance économique assez rapide. La situation macroéconomique de la Croatie est plutôt bonne, avec une inflation contenue (estimation 2005 : 3,3 %) et une croissance assez soutenue (2005 : 4 %), mais depuis 2009 suivie de quatre années de récession (prévision 2013 croissance négative -1 %). Le déficit public est important (2004 : 4,2 %, 2005 : 3,7 %, 2012 : 4,3 %). Le niveau de la dette externe est élevé (85 % du PNB) soit de $ par habitant, même si l'endettement public est plus modéré (65 % du PNB). La Croatie a conclu en août 2004 un accord avec le FMI, lui accordant un prêt de d'euros, sous réserve d'une réduction sensible du déficit budgétaire consolidé et d'une stabilisation de l'endettement externe. Il devrait être prolongé. La monnaie est la kuna. Les échanges extérieurs sont fortement déséquilibrés, le taux de couverture des importations n'étant que de 43 %. Les revenus engendrés par l'industrie du tourisme (17 % du PIB) compensent en partie le déficit de la balance commerciale. La balance des paiements croate est caractéristique de celle d'un pays en transition. La balance commerciale est très déficitaire mais le déficit des paiements courants n'est que de 5 % grâce à l'importance des revenus touristiques (officiellement le tourisme représente 25 % du PIB). Le PIB par habitant (2009) est de l'ordre de par habitant et de (soit 59,3 % de la moyenne de l'Union européenne) en termes de parité de pouvoir d'achat par habitant. La Croatie a une économie principalement fondée sur les services et un peu sur l'industrie légère. Le problème économique principal est un chômage structurel important (19 % en 2012). La poursuite des réformes structurelles est programmée. La BERD, la BEI et la Banque mondiale jouent un rôle essentiel dans le financement des projets et des entreprises. Démographie La population de la Croatie est en lente diminution depuis la dernière décennie (de d'habitants en 2007 à en 2017). Le taux de natalité est faible (environ ) ; la transition démographique a été atteinte il y a environ cinquante ans. L'espérance de vie moyenne est d'environ (hommes : , femmes : , en 2005) et le taux d'alphabétisation est de 98,5 %, ce qui est assez élevé. En outre, le taux de fécondité était en 2006 de pour une mortalité infantile de . Au dernier recensement (2011), la Croatie était peuplée de . Depuis la fin des années 1990, ont émigré de Croatie. La population du pays a chuté de 9 % entre 2011 et 2021. Les inégalités, la corruption et le manque d’opportunités constituent les raisons principales expliquant ces départs. La Croatie est habitée principalement par les Croates (89,6 %). Il y a également une vingtaine de minorités, dont la plus grande sont les Serbes (4,5 % de nos jours, 12 % avant-guerre, selon le recensement de 1991), tandis que les autres ont moins de 0,5 % chacune. La religion principale est le catholicisme (87,8 %). Il y a aussi des minorités chrétiennes orthodoxes (4,4 %) et musulmanes sunnites (1,3 %). Toutes les autres religions ensemble couvrent moins de 1 % de la population. La langue officielle est le croate, une langue slave, qui utilise l'alphabet latin étendu par quelques signes diacritiques. Moins de 5 % de la population utilise une autre langue comme langue maternelle. L'italien est également langue officielle en Istrie, notamment dans les villes de Pola/Pula, Rovigno/Rovinj, Umago/Umag. Langues La langue officielle de la Croatie est le croate qui est une langue du groupe méridional des langues slaves, de la famille des langues indo-européennes. Même si les linguistes utilisent le terme de serbo-croate (peu à peu remplacé par BCMS) pour définir la langue parlée en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, en Serbie et au Monténégro, officiellement le serbo-croate n'existe plus, chaque pays nommant sa langue croate, bosniaque, serbe ou monténégrin. Il n'y a pas d'isoglosse entre ces langues (les locuteurs se comprennent, sans faire appel à un traducteur dans la plupart des cas), leur définition est historique et politique. En revanche, il y a des différences de lexique (certains mots (environ 10 % selon les langues), certaines conjugaisons ou déclinaisons varient) et une différence d'alphabet : il est latin en Croatie et dans la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, tandis qu'en Serbie, au Monténégro et dans la République serbe de Bosnie cohabitent les alphabets cyrillique et latin. L'anglais est beaucoup parlé par les plus jeunes, surtout dans les secteurs du tourisme et du commerce, et l'italien est tout aussi présent, surtout vers la côte dalmate où il est même la langue officielle de quelques municipalités à égalité avec le croate, mais aussi dans le reste du pays. Pour des raisons historiques, l'allemand est aussi parlé (la Croatie est une ancienne région de la monarchie austro-hongroise, et aussi l'allemand est une langue pratiquée par une partie de la diaspora croate qui travaille en Allemagne et en Autriche). Le hongrois, lui, est parlé dans les régions de l'Est de la Croatie en Baranya. Culture La Croatie s'est associée à la candidature de la diète méditerranéenne à la liste du patrimoine culturel immatériel en 2013. Les vertus de la cuisine croate pour la santé avaient été observées dans les années 1960 en Dalmatie dans le cadre de l'étude des sept pays. Religions Le catholicisme est la religion la plus répandue en Croatie avec 87,8 % de la population qui se déclare catholique. Cependant la plupart des autres religions sont présentes sur le sol croate dont certaines comme l'orthodoxie, le judaïsme ou l'islam. Sport La Croatie est vice-championne du monde de football en 2018. L'audience de la finale a cumulé 1,12 milliard de téléspectateurs. Le , l'équipe de tennis de Croatie remporte la finale de la Coupe Davis face à la France tenante du titre 3-1, c'est la seconde fois qu'elle remporte cette compétition de son histoire. Le combattant Mirko Filipović surnommé Mirko Cro cop (contraction de Croatian Cop, du fait de son passé de policier et de ses origines Croate) est une légende du K-1 et des arts martiaux mixtes, et a par ailleurs exercé la fonction de député durant un mandat Découvertes Plusieurs scientifiques et inventeurs proviennent de Croatie. Anthony Francis Lucas a été crédité de la découverte des premiers puits de pétrole ; Ivan Lupis-Vukić est l'inventeur de la torpille ; Slavoljub Eduard Penkala a inventé le premier stylo mécanique à réservoir intégré ; Nikola Tesla, d’origine serbe mais né dans une ville de l'actuelle Croatie, a en particulier permis le développement de réseaux électriques en courant alternatif ; son nom est devenu l'unité d’induction magnétique du Système international d'unités (le tesla) et est aussi utilisé par une firme automobile comme marque des véhicules électriques qu'elle produit ; Fausto Veranzio (en croate Faust Vrančić) a dessiné l'ancêtre du parachute. Tourisme Importance économique du tourisme Le tourisme est une source de revenus importante, grâce à la beauté du pays et des diverses activités culturelles et de loisirs. La Croatie, qui ne compte que d'habitants, a reçu de touristes en 2017. Le tourisme représente 18,4 % du PIB en 2018. Cependant, Le Courrier des Balkans indique que « le poids réel du secteur est encore bien plus élevé, si l’on prend en compte les revenus de l’économie grise, des jobs au noir, des chambres et des appartements loués sur la côte sans être déclarés, ce qui fait de la Croatie le pays européen le plus dépendant de la mono-activité touristique ». Sites remarquables Ile de Koločep (à de ferry de Dubrovnik) Amphithéâtre de Pula Parc national des lacs de Plitvice Basilique euphrasienne de Poreč Cathédrale Sainte-Euphémie de Rovinj Cathédrale Saint-Jacques de Šibenik Cathédrale Saint-Domnius de Split Chapelle Saint-Jean-Ursini de Trogir Église Saint-Donat (Zadar), église Sainte-Marie de Danče, église Sainte-Marie de Škrilinah, église Saint-Michel d'Igrane Palais de Dioclétien à Split, forteresse de Kaštel Gomilica, fortifications de Kotišna Temple d'Auguste (Pula) Théâtre de Hvar Arche romaine de Rijeka Parc national de Krka Parc national des Kornati Parc national de Mljet Parc naturel de Telašćica Localités et villes touristiques : Brela, Dubrovnik, Hvar, Korčula, Lovran, Makarska, Opatija, Poreč, Primošten, Rijeka, Rovinj, Split, Trogir, Crikvenica, Selce, Zadar, Rab, Zagreb. Codes La Croatie a pour codes : CRO, selon la liste des codes pays du CIO, HR, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, HR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2, HR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2, HRV, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3, HRV, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3, LD, selon la Liste des préfixes des codes OACI des aéroports, 9A, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs. Voir aussi Bibliographie Articles connexes Élection présidentielle croate de 2009-2010 Relations internationales de la Croatie Relations entre la Croatie et la Mongolie Liens externes Gouvernement croate Croatie - le pays et ses habitants Croatie : une adhésion si longtemps désirée à l'UE, par Joseph Krulic (ENA) Office national croate du tourisme Carte des sites Natura 2000 (SIC, ZSC + ZPS) de la Croatie, décembre 2017 (haute définition), Source Notes et références
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cli%C3%A9
Clié
Le Clié (acronyme de ) est un assistant personnel de marque Sony. Il utilise une version modifiée du système Palm OS permettant d'utiliser des fonctions multimédia (telles que jog-wheel, slot Memory-Stick, lecture MP3, vidéo, affichage haute résolution ...). À l'été 2004, Sony annonce son intention d'arrêter la production de sa gamme PDA pour le monde entier (hors Japon) et au printemps 2005, Sony annonce la fin définitive de la ligne Clié. Les derniers modèles sortis furent les TJ-27, TJ-37 et TH-55. Au Japon ce fut le VZ-90 Liste des Cliés série N (2001-2002) PEG-N770C série NR (2002) PEG-NR70V série NX (2002-2004) PEG-NX73V PEG-NX70V série NZ (2003-2004) PEG-NZ90 série S (2001) PEG-S300 série SL/SJ (2002-2004) PEG-SJ22 PEG-SJ30 PEG-SJ33 PEG-SL10 série T (2001-2004) PEG-T425 PEG-T675C série TG (2003-2004) PEG-TG50 série TH (2004) PEG-TH55 série TJ (2003-2004) PEG-TJ25 PEG-TJ27 PEG-TJ37 PEG-TJ35 UX série (2003-2004) VZ série (2004) Assistant personnel Matériel Sony
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Contre-culture
Contre-culture
Une contre-culture, aussi orthographié contreculture, est un mouvement culturel contestataire. Il peut en exister plusieurs simultanément au sein d'une même société. Étymologie et usages Ce néologisme est généralement attribué au sociologue Theodore Roszak, qui publia en 1969 . On trouve cependant le terme « contraculture » sous la plume de en 1960 dans la American Sociological Review éditée par l'association américaine de sociologie. Yinger publiera en 1982 Countercultures: The Promise and Peril of a World Turned Upside Down. Dans les Cultural Studies, une contre-culture se définit comme une sous-culture partagée par un groupe d'individus se distinguant par une opposition consciente et délibérée à la culture dominante. Pourtant, selon le sociologue britannique Dick Hebdige «aucune sous-culture n’échappe au cycle qui mène de l’opposition à la banalisation, de la résistance à la récupération ». On ne peut définir le terme de contre-culture, sans se référer à la polysémie du concept de culture, c'est-à-dire comme « l'ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des coutumes, propres à un groupe humain, à une civilisation. Elle se transmet socialement, de génération en génération et non par l'héritage génétique, et conditionne en grande partie les comportements individuels». Si la culture populaire se réfère à la tradition, à l’héritage, le terme contre-culture se définirait plus comme un phénomène émergeant d'une opposition à la culture dominante, formée d’éléments de la culture populaire. Pour Roszak, la contre-culture se base sur des principes rejetant la « culture typique » ou la « culture majoritaire » grâce à un ensemble de valeurs, de codes, de manifestations culturelles et artistiques. Le terme ‘‘contre-culture’’ désigne l’ensemble des cultures ‘‘alternatives’’ des jeunes de la classe moyenne – les hippies, les ‘‘flower children’’, les yippies – émergées au cours des années 1960 et ayant connu leur apogée pendant la période 1967-1970. Comme le soulignent Hall et al. (1976), la contre-culture peut être distinguée des sous-cultures [...] par la forme explicitement politique et idéologique de son opposition à la culture dominante (intervention politique, philosophie cohérente, rédaction de manifeste, etc.), par la création d’institutions ‘‘alternatives’’ (presse underground, communes, coopératives, boulots alternatifs, etc.). Critiques du concept Le concept a été soumis à un certain nombre de critiques. Ainsi, pour le chercheur en sciences sociales Peter Clecak le fait d'identifier l'idéologie contre-culturelle à un mouvement de jeunes hippies blancs et bourgeois est une manière étriquée de comprendre le phénomène. Un des présupposés de cette idéologie repose sur l'idée de former une communauté alternative (basée par exemple sur le partage de certains goûts musicaux), mais dénotent d'une «vision relativement idéaliste et romancée du changement social» voire d'une idée romantique de celui-ci qui a pu voir le jour dans les écrits de la fin des années 1960 et au début des années 1970. A contrario, peu de preuves empiriques vont dans le sens que des sous-cultures comme le punk ou le goth étaient uniquement constituées de membres de la classe ouvrière, leurs membres ne pouvant être assignés à une classe sociale unique. En effet, les personnes se revendiquant de cette idéologie appartenaient à une grande variété de groupes sociaux et culturels. Pour Clecak, le terme contre-culture relèverait plus d'un mot fourre-tout, car il se référe à un grand nombre d'activités et d'idéologies, qui a peut-être fédéré les aspirations d'une jeunesse en une voie commune, mais seulement pendant une brève période (la fin des années 1960). La contre-culture a vu naître un large éventail de groupes différents qui ont ainsi pu trouver le moyen d'exprimer leurs identités et de «trouver des formes symboliques pour leurs mécontentements et espoirs sociaux et spirituels ». De plus, Sheila Whiteley a pu monter que . Selon Andy Bennett, de telle sorte qu’ils font désormais partie d’une «mémoire reçue et négociée». Néanmoins, «la notion englobe l’utopique mais aussi le dystopique et, bien que des festivals comme ceux de Monterey (1967) et Woodstock (1969) y soient associés, le décès de personnalités aussi iconiques que Brian Jones, Jimi Hendrix, Jim Morrison ou Janis Joplin, le désordre nihiliste d’Altamont ou le spectre de Charles Manson jettent un voile sombre sur la question». Genèse Dans les années 1970, le terme est utilisé pour caractériser l'explosion des mouvements contestataires de la jeunesse du monde libre envers la domination culturelle de la bourgeoisie. L'extrême gauche idéaliste et le maoïsme vont récupérer ces mouvements et l’insurrection des jeunes sera canalisée pour aboutir, en France aux Accords de Grenelle de 1968. La conscience et la contestation du puritanisme sexuel, l'interdiction de l'avortement, entraînent des luttes pour la révolution sexuelle. Il s'agit de courants nés dans les années 1960 aux États-Unis (culture hippie notamment) et qui éclosent après Mai 68 en France. En France, la contre-culture fut représentée par des organes de presse comme le magazine Actuel (première et deuxième époque), le quotidien Libération (première époque) puis Catalogue des Ressources, la librairie Parallèles, le Novamag et les Éditions Alternatives, les premières radios libres, les labels de musique indépendants, les Éditions des femmes, etc. Selon l'époque, on peut aussi associer au terme contre-culture : La musique contestataire a eu un rôle majeur dans la diffusion de ces idées. On peut citer en exemple le bebop, le free jazz, le chant de révolte, chanson engagée, le rock indépendant, le heavy metal, le punk rock, le reggae, le hip-hop, la Techno avec le mouvement des free parties. On retrouve également la notion de contre-culture dans le cinéma underground et les arts de la rue. Elle est présente dans les comics underground. On peut voir dans l'activisme et le militantisme politique (le mouvement hippie, l’anarchisme, le féminisme) une forme de contre-culture Cette forme de culture à recours à des moyens de communication alternatifs utilisant comme support le sticker, le tract ou flyer, les fanzines et les webzines, l'affichage politique ou culturel et ou encore les arts graphiques (les graffitis, la peinture murale, l'art postal). Le terme contre-culture peut également évoqué des mouvements underground comme la Beat Generation, le do it yourself, le mouvement freak, le mouvement punk, le mouvement skinhead, etc. Histoire Si l'on peut dater le début de ce mouvement à partir de The True Believer en 1951, il se développera surtout quatre ans plus tard en 1955 avec Rosa Parks et le Boycott des bus de Montgomery. C'est en 1960 avec l'élection John Fitzgerald Kennedy que ce mouvement se lance réellement et culminera en 1968-1969 pour régresser suite à la fin de la guerre du Viêt Nam en 1972-1973 et l'arrivée de Jimmy Carter à la Maison-Blanche en 1977. L'assassinat de John Lennon par Mark Chapman le 8 décembre 1980, dernière personnalité connue incarnant ce mouvement : Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison et Phil Ochs étant décédés les années suivantes clôturant donc cette période de liberté enchantée quasi-absolue. Notes et références Annexes Bibliographie Andy Bennett (2012), "Pour une réévaluation du concept de contre-culture"| Volume ! la revue des musiques populaires, , Nantes, Éditions Mélanie Seteun Sheila Whiteley (2012), "Contre-cultures : musiques, théories et scènes", Volume ! la revue des musiques populaires, , Nantes, Éditions Mélanie Seteun. Compte rendu de Les Diggers. Révolution et contre-culture à San Francisco, d'Alice Gaillard (2009), sur « Monde(s) du » : http://sites.google.com/site/mondesduxxiesiecle/comptes-rendus/les-diggers-revolution-et-contre-culture-a-san-francisco-d-alice-gaillard Christophe Bourseiller et Olivier Penot-Lacassagne (2013), Contre-cultures!, CNRS éditions. Articles connexes Avant-garde -Bohème - Culture - Dada - Hippie - Internationale situationniste - Lettrisme - Punk - Skinhead - Surréalisme - Zazou Culture libre - Culture populaire - Déviance - Diversité culturelle - Mouvement alternatif - Mouvement autonome - Rock alternatif Culture de jeunesse - Cyberculture - Subculture - Subversion - Média alternatif - Underground Woke Liens externes Culture alternative Mouvement culturel Sous-culture
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Compromis
Compromis
Un compromis est un arrangement dans lequel deux (ou plusieurs) parties font des concessions mutuelles dans le but d'arriver à une collaboration, ou en vue d'obtenir une majorité dans un groupe. C'est le résultat d'une négociation entre les parties en présence où chacune aura fait des concessions pour arriver à une solution commune qu'elles devront conjointement exécuter. Il peut être total (les participants ont vidé toutes les questions qu'ils souhaitaient traiter) ou partiel. On peut le voir satisfaire tout le monde ou au contraire laisser des insatisfactions. Mais surtout, la qualité du compromis se mesurera à son caractère complet et non ambigu; si une des parties a cru comprendre une chose qu'une autre partie n'a pas incluse dans l'accord, le compromis, de solution qu'il devait être, devient source de problèmes. Par ailleurs, la façon dont les promesses seront tenues influera fortement sur la suite des événements. Le meilleur compromis ne vaut rien sans son exécution. Le terme compromis peut également désigner le résultat d'un choix entre plusieurs solutions dont aucune n'est totalement satisfaisante. En droit, le compromis et la clause compromissoire Le terme compromis désigne en son premier sens l'acte par lequel on donne pouvoir à des arbitres de juger des procès ou autres différents. Ainsi, en droit, le compromis est le contrat par lequel deux parties décident qu'un différend déjà établi sera tranché par des arbitres et non par les tribunaux. La clause compromissoire est la clause insérée dans un contrat qui prévoit que si un différend survient lors de l'exécution du contrat ce différend sera soumis à des arbitres et non pas aux tribunaux. La clause compromissoire doit prévoir comment seront nommés les arbitres. Autrement dit alors que le compromis est le contrat par lequel on soumet à des arbitres un différend déjà survenu, la clause compromissoire est la clause par laquelle on s'engage à soumettre à des arbitres un différend qui adviendra peut-être à l'avenir. Alors que le compromis peut être consenti par toute personne capable de s'engager dès lors que le différend est établi, la clause compromissoire est interdite en matière civile et permise en matière commerciale. Le contrat que la pratique connaît sous le nom de compromis de vente n'est donc pas véritablement un compromis. C'est en fait une promesse synallagmatique (c'est-à-dire bilatérale) de vente. Comme les deux parties (l'acheteur et le vendeur) s'engagent toutes les deux, la vente est parfaite dès la signature de la promesse. L'adage dit : « promesse de vente vaut vente ». Voir aussi Articles connexes Politique Philosophie Consensus Système de vote Trade-off Concept de philosophie politique Droit des contrats Mode alternatif de règlement des conflits
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20du%20Loiret
Liste des communes du Loiret
Cette page liste les du département français du Loiret au . Histoire Le , la commune de La Selle-sur-le-Bied absorbe la commune de Saint-Loup-de-Gonois et prend le statut de commune nouvelle, portant le nombre de communes du département de 326 à 325. Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. La valeur de superficie prise comme référence pour le tableau est la superficie cadastrale publiée par l'Insee qui est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre (Direction Générale des Impôts), corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend « toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires ». Cette superficie peut être différente de la superficie géodésique qui est relative à l'ensemble du territoire de la commune. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes du Loiret Liste des cantons du Loiret Liste des intercommunalités du Loiret Armorial des communes du Loiret Loiret Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cap-Vert
Cap-Vert
Le Cap-Vert, en forme longue la république du Cap-Vert (en portugais : et ) est un État insulaire d'Afrique de l'Ouest, composé d'un archipel de dix îles volcaniques. Situé dans l'océan Atlantique, au large des côtes du Sénégal, il couvre une superficie d'environ . Praia, la capitale, se trouve à de la presqu'île du Cap-Vert, au Sénégal. L'archipel se divise en deux séries d'îles : au sud, les îles de Sotavento (Brava, Fogo, Santiago et Maio) et au nord, les îles de Barlavento (Boa Vista, Sal, São Nicolau, Santa Luzia, São Vicente et Santo Antão). L'île de Santiago comprend à elle seule plus de la moitié de la population du pays, bien que Praia reste la plus grande ville du pays. Les îles étaient inhabitées avant l'arrivée des premiers explorateurs portugais en 1456. Première colonie européenne dans les tropiques, des esclaves venant du Sénégal, du Mali, de la Guinée, elle sert de tête de pont à la traite des esclaves et au commerce triangulaire. Le Cap-Vert attire alors de nombreux corsaires et pirates, parmi lesquels Francis Drake vers 1580. Le naturaliste Charles Darwin visite également l'archipel en 1832. La colonie continue de croître au en devenant une escale sur les routes maritimes menant aux Indes orientales et à l'Australie. Au cours du , plusieurs famines déciment la population. Le pays accède à l'indépendance en 1975 et devient membre de la CEDEAO l'année suivante. À cette époque, de nombreux Cap-Verdiens émigrent à l'étranger, constituant une diaspora supérieure en nombre à la population résidente du pays. La plupart des habitants se définissent aujourd'hui comme créoles. De nos jours, le Cap-Vert possède une économie centrée sur la production de services, notamment dans le tourisme. De langues portugaise et créole capverdien, sa culture se nourrit d'influences européennes et africaines. La musique capverdienne et ses différentes composantes (funaná, coladeira, morna, La kizomba ressemblant au zouk antillais mais en portugais), ont été popularisées dans le monde entier par la chanteuse Cesária Évora. Le catholicisme est la religion dominante (90 %) et le clergé a encore une forte influence sur la population, même si l'islam tend à se diffuser avec l'arrivée de migrants maliens et sénégalais. Toponymie Le nom du pays est inspiré de la presqu'île du Cap-Vert (Sénégal, à plus de 600 km). À la demande du gouvernement cap-verdien, le nom portugais Cabo Verde est désormais en usage officiel en français auprès de l'ONU. En revanche, aucune autorité francophone de toponymie ne le reconnaît et les noms Cap-Vert et République du Cap-Vert sont toujours ceux retenus par la Commission nationale de toponymie en France. Histoire Du à la fin du Les îles du Cap-Vert sont inhabitées jusqu'à l'arrivée des colons européens. L'archipel est découvert par des explorateurs génois et portugais vers 1456. Selon l'historiographie officielle du Portugal, la découverte est due au navigateur génois Antonio de Noli, que le roi Alphonse V nommera gouverneur du Cap-Vert. Des explorateurs ont également associé aux découvertes les noms de Diogo Gomes (lieutenant de Noli, qui prétend avoir été le premier à accoster et avoir nommé l'île de Santiago), Diogo Dias, Diogo Afonso et le vénitien Alvise Cadamosto. En 1462, les Portugais parviennent à Santiago et fondent une colonie, Ribeira Grande (aujourd'hui Cidade Velha), le premier établissement européen dans les tropiques. Au , l'archipel prospère grâce aux bénéfices tirés de la traite négrière transatlantique. Des pirates attaquent occasionnellement les bâtiments portugais. Francis Drake, un corsaire anglais mandaté par une lettre de marque de la couronne britannique, pille à deux reprises Ribeira Grande (alors capitale du Cap-Vert) en 1585. Après une attaque de la France en 1712, le déclin de la ville s'amorce au profit de Praia, qui devient la nouvelle capitale en 1770. et siècles : vers l'indépendance Le déclin du commerce des esclaves au provoque une crise économique qui rompt progressivement la prospérité de l'archipel. Cependant, en raison de sa position stratégique à la moitié de la traversée de l'Océan Atlantique depuis l'Europe, le Cap-Vert devient une escale privilégiée pour les lignes maritimes. Grâce à son port bien abrité, la ville de Mindelo (île de São Vicente) devient un important centre commercial de réapprovisionnement des navires. Le diplomate américain Edmund Roberts y effectue ainsi une halte en 1832. Les sécheresses chroniques dues à la déforestation entrainent toutefois des famines régulières, accentuées par l'absence d'aide alimentaire. Entre 1941 et 1948, on compte ainsi , soit plus du tiers de la population, dans l'indifférence des autorités portugaises. Le manque de ressources naturelles et d'investissements effectués par les Portugais provoquent le mécontentement de la population. Les colons refusent en outre toute velléité d'autonomie locale. Les revendications autonomistes croissent au cours du . Afin d'apaiser la situation politique et satisfaire le mouvement nationaliste émergent, le Portugal modifie le statut juridique du Cap-Vert en 1951 : de simple colonie, l'archipel devient une province ultramarine. À partir de 1956, les indépendantistes du Cap-Vert, menés par Amílcar Cabral, et de la Guinée , s'allient pour former le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Le PAIGC exige alors des améliorations sur les plans économique, social et politique au Cap-Vert et en Guinée portugaise, posant ainsi les bases des mouvements indépendantistes de ces deux nations. En 1960, le parti installe son siège social à Conakry, en Guinée. L'année suivante, débute la rébellion armée du PAIGC contre les troupes portugaises : les actes de sabotage se transforment peu à peu en véritable guerre entre les du PAIGC, soutenus par l'Union soviétique, et les des troupes gouvernementales alliées à d'autres pays africains. En 1972, les troupes du PAIGC contrôlent la plus grande partie du territoire de la Guinée portugaise, malgré la présence de soldats portugais, mais l'organisation ne parvient pas à s'emparer des îles du Cap-Vert. En 1972, les Nations unies finissent par considérer le PAIGC comme « véritable et légitime représentant des peuples de la Guinée et du Cap-Vert ». Amílcar Cabral est assassiné le à Conakry par des membres de la branche militaire du parti, en relation avec des agents des autorités portugaises La Guinée déclare son indépendance en 1973 et est reconnue indépendante de jure en septembre 1974 par le Portugal : elle devient la Guinée-Bissau et a pour premier dirigeant Luís Cabral, le demi-frère du leader indépendantiste capverdien. Déstabilisé par des problèmes politiques internes (la Révolution des œillets d'avril 1974), le Portugal ne peut s'opposer au retour en force du PAIGC au Cap-Vert, soutenu depuis la Guinée-Bissau par Cabral. En décembre 1974, le PAIGC et le Portugal signent un accord prévoyant la constitution d'un gouvernement de transition composé de Portugais et de Capverdiens. Le 30 juin 1975, les Capverdiens élisent une Assemblée nationale à laquelle le Portugal reconnaît la souveraineté le 5 juillet. Aristides Pereira, figure du mouvement anti-colonial et dirigeant du PAIGC, devient le premier président du pays. Depuis l'indépendance (1975) Dès 1975 est envisagée la réunion du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau. Le coup d'État en Guinée de novembre 1980 provoque un refroidissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Le projet d'union est ainsi enterré, et le PAIGC modifie son nom en PAICV (Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert). Il instaure un régime à parti unique d'inspiration marxiste (bien que non-aligné) qui perdure jusqu'en 1990, année où le Cap-Vert s'ouvre au multipartisme. Contraint par la pression populaire, qui réclame davantage de démocratie, le PAICV réunit un congrès extraordinaire en février 1990 pour effectuer des modifications de la Constitution. Plusieurs partis d'opposition s'unissent pour former le Mouvement pour la Démocratie (MPD) en avril 1990 à Praia, et contestent la légitimité de l'élection présidentielle prévue en décembre 1990. Le système à parti unique est officiellement aboli le , et les premières élections libres ont lieu en janvier 1991. Elles voient la large victoire (73,5 %) du candidat du Mouvement pour la Démocratie, António Mascarenhas Monteiro, qui défait Aristides Pereira, président en fonction depuis 1975. Les élections législatives de décembre 1995 accordent une large majorité à l'Assemblée nationale au MPD, avec sur 72. Monteiro est réélu en 1996 et ne se représente pas en 2001. Le candidat du PAICV, Pedro Pires, remporte l'élection de février 2001 et est lui aussi réélu pour un second mandat. Depuis 2011, le président est le dirigeant du MPD Jorge Carlos Fonseca. En raison de sa stabilité politique et de la régularité des élections, le Cap-Vert est considéré comme l'un des pays africains les plus démocratiques. Le 23 juillet 2008, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) accueille le Cap-Vert qui devient le membre. Le pays bénéficie d'une alternance pacifique des deux principaux partis, le Mouvement pour la démocratie (MPD), et le Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert (PAICV, l'ancien parti unique), qui se succèdent au pouvoir, et quelquefois y cohabitent (avec un président de l'un et un premier ministre de l'autre). L'archipel souffre par contre du réchauffement climatique et de sécheresses, d'autant plus que l'eau douce y est rare. Les gouvernements ont opté pour une politique de développement des énergies renouvelables, ainsi que de l'écotourisme. Géographie L'archipel du Cap-Vert se trouve dans l'océan Atlantique, au large des côtes du Sénégal, plus précisément de la presqu'île du Cap-Vert. Cette dernière se trouve à de Boa Vista, l'île la plus proche, et à de Santo Antão, la plus éloignée. Avec les Canaries, Madère et les Açores, ils forment la Macaronésie. Il se situe entre les 14 et nord (latitude), et entre les 22 et ouest (longitude). L'archipel a une forme de sabot de cheval et se compose de dix îles (dont une est inhabitée) et huit îlots, recouvrant une superficie totale de . Il se divise en deux séries d'îles : au nord, les îles de Barlavento (au vent) : Boa Vista, Sal, São Nicolau, Santa Luzia, São Vicente et Santo Antão. au sud, les îles de Sotavento (sous le vent) : Brava, Fogo, Santiago et Maio. L'île la plus grande et la plus peuplée est celle de Santiago, qui comprend la capitale et plus grande ville du Cap-Vert, Praia. Trois îles (Sal, Boa Vista et Maio) présentent des paysages plats, sableux et secs. Les autres sont plus montagneuses et comportent davantage de végétation. Le Cap-Vert bénéficie de quatre aéroports internationaux : l'aéroport Amílcar-Cabral sur l'île de Sal, l'aéroport Nelson-Mandela desservant Praia sur l'île de Santiago, l'aéroport Aristides-Pereira sur l'île de Boa Vista, et enfin l'aéroport Cesária-Évora sur l'île de São Vicente. Géographie physique La composition géologique des îles est en grande partie d'origine volcanique. Dominée par les roches magmatiques et plutoniques, elle présente des structures caractéristiques des reliefs volcaniques ainsi que des débris pyroclastiques. Sa succession pétrologique est comparable à celle des autres îles de la Macaronésie (Canaries, Madère et Açores). Des anomalies magnétiques identifiées à proximité de l'archipel montrent que sa structure géologique date d'il y a d'années. Les îles elles-mêmes sont apparues il y a huit (à l'ouest) à vingt (à l'est) millions d'années. Les roches les plus anciennes se trouvent à Maio et sur la péninsule du nord de Santiago : il s'agit de pillow lavas datant d'il y a d'années. La première phase du volcanisme capverdien a lieu au début du Miocène et atteint son paroxysme à la fin de cette époque, lorsque les îles atteignent leur taille maximale. Depuis l'apparition de l'humanité, les épisodes volcaniques se sont limités à la seule île de Fogo. L'activité volcanique de ces îles s'explique par la présence d'un point chaud associé à un phénomène de houle bathymétrique, qui aurait formé les îles. Le Pico do Fogo () est le plus grand volcan actif de la région : les dernières coulées de lave ne datent que de 1995 et 2014. Point culminant du Cap-Vert (), il possède une caldeira en arc de cercle d'environ huit kilomètres de diamètre et de ètres d'altitude. Formée après l'évacuation du magma lors d'une éruption, elle aurait subi un effondrement de près de il y a environ . Elle récupère les eaux pluviales lors de la saison des pluies : absorbées par le sol très poreux, elles forment de nombreuses sources au bas de la montagne. En raison de leur formation d'origine volcanique, la plupart des îles ont un relief escarpé. Sur l'île de Santiago, se trouve un autre sommet remarquable. Il s'agit du Pico da Antónia, un ancien volcan dont l'altitude atteint ètres. Il existe également de vastes déserts de sel sur les îles de Sal et de Maio. À Santiago, Santo Antão, et São Nicolau, des champs de canne à sucre ou des bananeraies se trouvent sur les pentes des volcans dominant l'île. Quelques falaises ont été formées par de violents glissements de terrains. D'après le président de Nauru, le Cap-Vert est le huitième pays le plus menacé par la montée du niveau de la mer engendrée par le réchauffement climatique ; il est à ce titre membre de l'AOSIS. Climat Le climat y est chaud et sec, avec une moyenne des températures située entre 20 et . Durant les mois de janvier et février, l'archipel subit l'influence des tempêtes de sable venues du Sahara. Bien qu'un bon nombre d'ouragans affectant l'Amérique du Nord et les Antilles, entre mai et novembre, provenant d'ondes tropicales sortant au large de la côte africaine, passent par les îles du Cap-Vert, le pays a généralement peu à souffrir de ces systèmes. Ils sont seulement associés avec des zones orageuses désorganisées, étant dans leur stade très préliminaire de formation. Ainsi, l'ouragan Fred de 2015 (catégorie 1) était le premier ouragan à toucher ce petit pays depuis 1892 selon le National Hurricane Center américain. Ses vents en rafales à ont arraché des arbres dans certaines îles, les fortes houles ont détruit des équipements de la Marine sur une île, la compagnie aérienne cap-verdienne a annulé ses vols intérieurs et internationaux, les réseaux de télécommunications étaient affectés dans certaines zones, mais aucun décès n'a été signalé, selon la Protection civile cap-verdienne et l'Institut national de la météorologie et géophysique (INMG, public). Divisions administratives Environnement Milieux L'archipel constitue une écorégion terrestre dans la classification du Fonds mondial pour la nature sous le nom de « forêts sèches des îles du Cap-Vert ». Elle appartient au biome des forêts de feuillus sèches tropicales et subtropicales de l'écozone afrotropicale. La végétation indigène est aujourd'hui gravement fragmentée et se limite essentiellement aux sommets des montagnes et autres zones inaccessibles. Ces vestiges sont cependant importants, car ils contiennent quelques-unes des rares zones de forêts sèches en Afrique et abritent un certain nombre d'espèces endémiques. Flore La flore du Cap-Vert est très diversifiée et caractérisée par un haut taux d'endémicité. Sur les d'Angiospermes indigènes, 85 sont endémiques. Parmi elles, on trouve notamment Aeonium gorgoneum, Campanula bravensis, Nauplius smithii, Artemisia gorgonum, Sideroxylon marginata, Lotus jacobaeus, Lavandula rotundifolia, Sarcostemma daltonii, Euphorbia tuckeyana et Erysimum caboverdeanum. Faune Le Cap-Vert ne possède aucune espèce de mammifère indigène, cependant de nombreuses espèces ont été introduites. Parmi elles, un primate, le grivet d'Éthiopie (Cercopithecus aethiops), plusieurs espèces de chauves-souris, l'oreillard gris (Plecotus austriacus), la vespère de Savi (Hypsugo savii), la pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii) et une espèce de mangouste, la mangouste rouge (Galerella sanguinea). On trouve des chèvres marronnes sur l'île de Fogo, importées par les Portugais. Ils ont également introduit des rongeurs par accident. Le territoire ne compte pas d'amphibien à l'état naturel, mais une espèce introduite Bufo regularis. Le Cap-Vert abrite de nombreuses espèces d'oiseaux. On peut y observer migratrices, dont 36 qui nichent sur le territoire. Il compte également des espèces non migratrices, dont quatre sont endémiques : le martinet du Cap-Vert (Apus alexandri), l'alouette de Razo (Alauda razae), la rousserolle du Cap-Vert (Acrocephalus brevipennis) et le moineau du Cap-Vert (Passer iagoensis). Bien que non endémiques, le flamant rose (Phoenicopterus roseus) et le vautour percnoptère (Neophron percnopterus) sont très communs. La faune du Cap-Vert est riche en arthropodes, elle compte d'araignées connues dont 41 % endémiques, de coléoptères dont 33 % endémiques, d'hyménoptères dont 33 % endémiques et de diptères dont 26 % endémiques. La faune marine est constituée de coraux, de crustacés, de mollusques, de requins et d'autres poissons et de cétacés (dauphins, baleines). On y trouve plusieurs espèces de langoustes, comme Panulirus regius, Palinurus charlestoni, Panulirus echinatus et Scyllarides latus. Ces espèces ont été très exploitées en raison de leur valeur économique et sont maintenant en danger. Les espèces de poissons les plus communes sont le thon jaune (Thunnus albacares), la bonite à ventre rayé (Katsuwonus pelamis), Decapterus macarellus, D. punctatus, Selar crumenophthalmus, Epinephelus guaza et Cephalopholis taeniops. Les requins présents appartiennent majoritairement au genre Centrophorus, on peut également observer le requin-tigre (Galeocerdo cuvier) et Mustelus mustelus. L'archipel abrite de tortues marines : la tortue luth (Dermochelys coriacea), la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), la tortue verte (Chelonia mydas) et la tortue caouanne (Caretta caretta). Ces tortues viennent tous les ans de mai à septembre pour déposer leurs œufs. Les plages de l'île de Boa Vista constituent le troisième site mondial de nidification des tortues caouannes. En hiver, on peut observer la baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) qui se reproduit probablement près de l'archipel durant cette période. Politique Système politique Le Cap-Vert est une démocratie représentative, ayant pour régime une république de type semi-présidentiel. La constitution, adoptée en 1980 et révisée en 1992, 1995 et 1999, définit les principes de base du gouvernement. Le président est le chef de l'État et est élu par les citoyens pour un mandat d'une durée de cinq ans. Le Premier ministre est à la tête du gouvernement et nomme les ministres et secrétaires d'État. Il est désigné par l'Assemblée nationale, avec approbation du président. Les membres de l'Assemblée nationale sont également élus pour un mandat de cinq ans. Deux partis dominent la vie politique capverdienne depuis l'indépendance : le PAICV (ex-PAIGC) : initialement d'obédience communiste, le PAICV est le parti unique du régime sous la présidence d'Aristides Pereira. Il évolue vers la social-démocratie et le socialisme démocratique à la fin du et demeure aujourd'hui la principale force politique du pays. le Mouvement pour la démocratie (MPD) : ce parti libéral de centre-droit constitue la principale opposition au PAICV. Deux présidents sont issus de ses rangs : António Mascarenhas Monteiro (1991-2001) et le président actuel, Jorge Carlos Fonseca. En raison de l'alternance régulière entre les partis depuis 1991 et de la liberté dont bénéficie la presse, le Cap-Vert est considéré comme l'un des pays les plus démocratiques au monde : il figure au de l'Indice de démocratie en 2018. Le système judiciaire se compose d'une cour suprême de justice, dont les membres sont nommés par le président, l'Assemblée nationale et le Comité judiciaire, ainsi que de tribunaux répartis sur le territoire. Il existe des chambres traitant les affaires civiles, pénales et administratives. L'appel est effectué auprès de la Cour suprême. Relations diplomatiques Sur le plan diplomatique, le Cap-Vert mène une politique de non-alignement tout en développant des relations de partenariat avec des États alliés. Le Cap-Vert montre un intérêt particulier pour les affaires étrangères, notamment sur le continent africain. Treize États disposent d'une ambassade dans la capitale Praia : l'Angola, le Brésil, la Chine, la Libye, Cuba, la France, l'Allemagne, le Portugal, l'Espagne, le Sénégal, la Russie, le Luxembourg et les États-Unis. En outre, le pays entretient des relations bilatérales avec plusieurs États lusophones et est membre de plusieurs organisations internationales, dont l'ONU et la CEDEAO. En 2011, il ratifie le Statut de Rome et reconnaît ainsi l'autorité de la Cour pénale internationale. Enfin, il envoie des représentants dans la plupart des conférences politiques et économiques internationales. Avec l'Union européenne Le gouvernement du Cap-Vert a conclu avec la Commission européenne des accords permettant le versement de fonds de développement à l'archipel. Ces fonds substantiels ont pour objectif la réduction de la pauvreté dans l'archipel et le développement des infrastructures. L'accord réserve également une aide d'urgence en cas de catastrophe humanitaire. Depuis 2007 et la signature de l'Accord de Cotonou, le Cap-Vert dispose d'un statut de partenaire spécial avec l'Union européenne, qui pourrait lui permettre de formuler une demande d'adhésion. L'agence Frontex, assurant la sécurité des frontières extérieures de l'Union, a conclu un accord bilatéral avec le Cap-Vert pour lutter contre l'immigration illégale en provenance du continent africain. Ce partenariat permet des opérations communes en mer et implique un alignement progressif des méthodes de gestion des frontières maritimes du Cap-Vert sur celles de l'Union Européenne. Avec les États-Unis Les États-Unis disposent d'une représentation diplomatique au Cap-Vert depuis 1818. Ils ont fourni de l'aide humanitaire d'urgence et un soutien financier au Cap-Vert durant les années qui ont suivi l'indépendance du pays, notamment après des catastrophes naturelles, dont l'ouragan qui ravagea l'île de Brava en 1982, ou l'éruption volcanique à Fogo en 1995. Le pays peut également bénéficier de tarifs douaniers spéciaux dans le cadre de lAfrican Growth and Opportunity Act (AGOA) et a signé un accord permettant la traversée de son espace aérien. Le 4 juillet 2005, le Cap-Vert devient le troisième pays à s'engager dans le programme bilatéral de développement financé par le gouvernement américain, le Millennium Challenge Account. de dollars sont investis en cinq ans pour favoriser le développement économique en milieu rural, la construction d'infrastructures et encourager la multiplication des prêts bancaires. Armée Les forces armées du Cap-Vert (, FACV) comptent . Économie Lorsqu'il accède à l'indépendance en 1975, l'archipel du Cap-Vert hérite d'une situation économique difficile, issue de plusieurs années de sécheresse et de plusieurs siècles de stagnation économique sous la domination coloniale portugaise. L'agriculture de ce territoire ne peut couvrir qu'une faible partie des besoins alimentaires, moins de 10 %. La balance commerciale est profondément déficitaire, de l'ordre de 93 %, et les caisses de l'État sont vides. Les premiers dirigeants du nouvel État indépendant sont issus du mouvement indépendantiste et créateurs d'un parti, le Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert (PAICV), qui est initialement promu comme parti unique, au pouvoir dans la deuxième moitié des années 1970 et dans les années 1980. Ces dirigeants cherchent à restaurer l'activité agricole, développer la pêche, l'exploitation du sel, le tourisme, et amorcer la création d'une industrie (conserveries, cimenteries, textiles). Un plan de reforestation est également initialisé. La santé et l'éducation sont aussi parmi les priorités mises en avant.. L'arrivée au pouvoir du Mouvement pour la démocratie (MPD, centre droit) en 1991 accélère le passage à l'économie de marché (commencé dès les années 1980). Le gouvernement lance alors un programme de privatisation et en appelle aux investisseurs étrangers (banques, centrales électriques, stations-service, etc.). Au , le pays connaît une certaine stabilité politique marquée par une alternance démocratique entre le MPD et l'ancien parti unique, le PAICV. Il bénéficie d'un développement économique. Si le secteur agricole ne représente encore, avec la pêche, que 10 % environ du PIB dans les années 2010, il emploie 50 % de la population active. Les activités de services et de tourisme se développent. L'économie est orientée vers les services avec le commerce, les transports, le tourisme et les services publics. Ce qui représente trois quarts du PIB. Le pays dépend aussi de l'aide au développement, des investissements étrangers et des transferts de fonds. Ses ressources naturelles principales sont essentiellement le sel, la pouzzolane (quelques milliers de tonnes extraites du sol chaque année, utilisée dans la fabrication du ciment), et la pêche. La croissance annuelle moyenne se situe autour de 5 % au début des années 2010, l'inflation est maîtrisée et le P.I.B. par habitant s'élève en 2010 à , une bonne performance comparée aux autres pays d'Afrique subsaharienne. L'escudo cap-verdien était arrimé à parité fixe depuis le 5 juillet 1998 à l'escudo portugais avant de l'être à l'euro depuis 1999, au taux de change de pour un euro. En 2020, la pandémie de Covid-19 contraint le gouvernement à prendre des mesures sanitaires visant à freiner la propagation du virus dans l'archipel, comme la suspension des transports aériens et maritimes vers les îles, entraînant ainsi un manque à gagner pour l'industrie du tourisme, qui représentait avant cette crise 20 % du PIB. Développement durable Énergies renouvelables Alors que l'électricité est produite à partir de fioul et diesel, le pays développe les énergies renouvelables (éolien et solaire) dans les années 2010, avec 25 % du mix énergétique (4 fermes éoliennes). Démographie et société Le Cap-Vert est resté inhabité jusqu'à l'arrivée des colons portugais en 1456 et sa population est issue d'un métissage entre ces derniers (en particulier des Portugais des Açores et de Madère) et les esclaves en provenance du continent africain, surtout de l'ouest africain. Un certain nombre d'autres Européens s'installèrent également sur l'archipel, ainsi qu'une communauté de juifs espagnols et portugais fuyant l'Inquisition. Ils se sont tous rapidement assimilés. La population, descendant des esclaves transportés par les Portugais pour travailler dans les plantations ou être vendus au Brésil, est composée d'un fonds très métissé. Les Blancs n'étaient que 3 % à l'indépendance et les métis constituent plus de deux tiers des citadins. Jeune (45 % de moins de ), cette population encore très rurale (70 %) croît au rythme de 1,9 % l'an [estimation 1997], et la pauvreté du pays contraint de nombreux Cap-Verdiens à s'expatrier. De plus, sous l'influence d'un exode rural, près de 30 % de la population réside désormais dans les villes de Praia et de Mindelo (). La diaspora – environ à l'étranger pour résidentes dans les pays suivants : États-Unis, Portugal, France, Luxembourg, Pays-Bas, Sénégal, Suisse, Angola, et Sao Tomé-et-Principe. Son rôle économique est capital pour les gains en devises, mais les migrations sont menacées en raison des contrôles renforcés aux frontières européennes. Le portugais est la langue officielle. Le créole crioulo est la langue nationale. Les Cap-Verdiens sont en majorité catholiques (93,2 %). À l'étroit sur une terre exiguë et peu fertile, la population capverdienne subit de très nombreuses famines jusqu'à l'indépendance du pays en 1975. Aujourd'hui, l'aide alimentaire a permis d'éradiquer les famines mais le Cap-Vert reste une terre d'émigration. Avec habitants en 2020, le Cap-Vert est l'un des pays les moins peuplés d'Afrique. Sa population en 2020 est composée à 27,95 % de personnes entre , à 66,57 % de personnes entre et de 5,48 % personnes de ou plus. Sa densité humaine est de . Les hommes ont une espérance de vie de , alors que pour les femmes, celle-ci est de . Le pays connait en 2020 un taux de croissance de la population de 1,28 %, avec un taux de natalité de , un taux de mortalité de , un taux de mortalité infantile de , un taux de fécondité de par femme et un taux de migration négatif de -0,6 %. Groupes ethniques Selon la CIA, les groupes ethniques du Cap-Vert sont, en 2019 : Créoles (mulâtres) 71 %, Africains 28 % et Européens 1 %. Émigration et immigration Religion Le christianisme (85-95 %), importé par les Portugais, est la première religion du pays. Le catholicisme (75-85 %) est très majoritaire. Le clergé a d’ailleurs une grande influence sur la vie sociale et politique du pays. Les églises sont présentes partout. À Cidade Velha, ancienne capitale sur l’île de Santiago, se trouvent les ruines de la première cathédrale africaine. Contrairement à Cuba ou au Brésil, par exemple, il n’y a a priori pas eu au Cap-Vert de fusion avec des rituels animistes. Les Cap-Verdiens pratiquent la même religion que les Portugais. La deuxième religion du pays est le protestantisme (4-5 %). Presque chaque ville possède son temple. Les principales dénominations protestantes au Cap-vert sont les Nazaréens et les Baptistes, puis viennent l’Église Adventiste du Septième Jour et les Pentecôtistes (Assemblées de Dieu). Le judaïsme s'est implanté dès les origines du peuplement des îles. Un hameau de la commune de Paul s'appelle d'ailleurs Sinagoga. L’islam (voir islam au Cap-Vert (<0,5 %)) commence à peine à faire son apparition avec l’arrivée des Sénégalais, Nigérians, entre autres immigrants de côte occidentale. De même, le bouddhisme et l'hindouisme sont la spiritualité de minorités récentes. Les agnostiques représenteraient 10 %, et les athées 1 %. Langues La langue officielle du Cap-Vert est le portugais mais les habitants parlent majoritairement le créole capverdien (crioulo en portugais, criolo ou criol en créole capverdien). L'anglais et le français sont enseignés à l’école. Le Cap-Vert fait partie de l'Organisation internationale de la francophonie et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. Il existe des variations régionales du créole, propres à chacune des neuf îles habitées, mais qui ne sont pas suffisamment importantes pour empêcher la compréhension entre les habitants. Les différents créoles du Cap-Vert peuvent être séparés en deux groupes : les créoles de Sotavento (Brava, Fogo, Santiago et Maio) et les créoles de Barlavento (Boa Vista, Sal, São Nicolau, São Vicente et Santo Antão). Les régions de Ribeira Grande, de Santiago et de Santa Catarina do Fogo sont membres de l'Association internationale des régions francophones. De plus, les municipalités de Praia et São Vicente sont membres de l'Association internationale des maires francophones. Santé Éducation Culture La culture du Cap-Vert est d’origine africaine et portugaise. Il existe différents genres de musique comme le funaná, la coladeira, la morna (rendue célèbre dans le monde entier grâce à Cesária Évora), la mazurca ou encore le batuque. La musique du Cap-vert se rapproche du zouk des Antilles françaises, soit sous sa forme originaire, soit sous des formes dérivées (le colá-zouk, mélange de zouk avec la coladeira et la kizomba, mélange de zouk avec du semba'') est populaire chez les jeunes. Quelques-uns de ses meilleurs représentants sont, entre autres, Gil Semedo Moreira et Suzanna Lubrano (qui a gagné un Kora Awards en 2003) qui vivent aux Pays-Bas. Si Césaria Évora reste encore l'étendard du Cap-Vert, la jeune génération de chanteuses, représentée par Mayra Andrade, Elida Almeida, Nancy Vieira, Lura ou Sara Tavares, se fait connaître en Europe et dans le monde lusophone. Le Festival de musique de Baía das Gatas a acquis une notoriété internationale. Codes Le Cap-Vert''' a pour codes : , selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; , selon la liste des codes pays du CIO ; , selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; , selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; , selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; , selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; , selon les noms de domaine national de premier niveau ; , selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ; , également utilisé comme préfixe pour les indicatifs radio-amateurs selon les conventions internationales définies par l'IARU ; , selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Tabanka Représentations diplomatiques du Cap-Vert Forces armées du Cap-Vert Petits États insulaires en développement (PEID) Liste des volcans du Cap-Vert Droits LGBT au Cap-Vert Communauté des pays de langue portugaise, Lusophonie Liens externes Afrique de l'Ouest Empire colonial portugais
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Archipel%20des%20Comores
Archipel des Comores
L'archipel des Comores est un ensemble d'îles de l'océan Indien, situées dans le nord du canal du Mozambique, au sud-est de l'Afrique, entre le littoral nord mozambicain et à la pointe nord de Madagascar. Il est constitué principalement de quatre îles : Grande Comore ; Anjouan ; Mohéli ; Mayotte. Les trois premières forment l'Union des Comores, pays indépendant, tandis que Mayotte (composé des îles Grande-Terre et Petite-Terre), île la plus au sud-est et les quelques îles environnantes sont un département français. Selon les sources, l'îlot du banc du Geyser et les îles Glorieuses peuvent ou non être rattachées à l'archipel. Cette présence de la France aux Comores, ancienne colonie française, est l'objet d'un contentieux entre la France et l'Union des Comores depuis l'indépendance de cette dernière en 1975, la population de Mayotte avait lors du référendum d'autodétermination décidé de rester française. Toutefois les deux pays restent très liés diplomatiquement et entretiennent des liens étroits. La diaspora comorienne en France est de très loin la première communauté comorienne à l'étranger. Étymologie L'archipel des Comores est appelé en arabe Jouzor al Kamar (), c'est-à-dire les . Cette étymologie populaire est cependant apocryphe, le nom venant plutôt de l'ancien nom de Madagascar, : il s'agirait donc plutôt étymologiquement des . Ce terme de serait apparenté à l'idée de et pourrait avoir désigné, à la base, le nuage de Magellan qui servait aux marins à s'orienter pour descendre dans l'hémisphère sud où l'étoile polaire n'est plus visible ; ainsi l'expression Jouzor al Kamar auraient pu désigner toutes les îles situées au-delà de l'équateur. En 1154, le géographe arabe Al Idrissi appelait ces îles (gazâ'ir al-Zâbag). Géographie Les Comores se trouvent dans la partie septentrionale du canal du Mozambique, à l'ouest du tanjona Bobaomby (nord de Madagascar), et à l'est du Mozambique septentrional. Ces quatre îles volcaniques, qui couvrent une superficie de , sont, du nord au sud : Grande Comore (ou N'gazidja en shikomori), Anjouan (ou Ndzouani) et Mohéli (ou Mwali), formant l'Union des Comores ; Mayotte, département d’outre-mer de la France. Mayotte est elle-même constituée de deux îles principales, Grande-Terre (ou Mahoré) et Petite-Terre (ou Pamanzi), et de petites îles inhabitées, îlot Mtsamboro, îlot Mbouzy, îlot Bandrélé et Îlot de Sable Blanc. Deux atolls coralliens formant des îlots sont, selon les sources et les époques, rattachés à l'archipel : le banc du Geyser, un récif de 8 sur de large, immergé à marée haute, situé à au Nord Nord est de Mayotte. Il est revendiqué par Madagascar et la France ; les îles Glorieuses étaient rattachées administrativement à l'archipel avant 1975 et, géologiquement parlant, font partie de l'archipel. En outre, entre Madagascar et Mayotte, il existe le banc du Leven, une ancienne île aujourd'hui submergée. Géologie L'archipel des Comores est constitué d'îles volcaniques. Ces îles volcaniques, ainsi que certains massifs du nord de Madagascar se sont formés au tertiaire et au quaternaire. L'île de Mayotte est la plus ancienne actuellement émergée et aurait subi trois phases de volcanisme entre 15 et 0,5 Ma. Les âges sont progressivement décroissants vers l'ouest. L'île la plus récente est l'île de la Grande Comore, et son volcan, le Karthala, y est toujours actif. Ce volcan possède l'un des plus grands cratères du monde. En mai 2019, la campagne géologique révèle l'existence d'un volcan de d'altitude situé à à l'est de Mayotte, à de profondeur, formé en moins d'un an à partir d'une base de 4 à de diamètre. Cependant, le fond de la mer étant déjà parsemé de cônes volcaniques récents (moins d'un million d'années), les chances de voir émerger une nouvelle île demeurent sans doute faibles. Types de volcanisme Chacune des îles témoigne d'un phénomène d'activité volcanique différent qui sont une activité de type hawaïen à longues coulées basaltiques fluides, puis une autre de type strombolien à cônes et projections de lapilli comme dans le massif de la Grille en Grande Comore et enfin, une activité explosive avec lacs de cratères, dite ultra vulcanienne ou phréato-magmatique. Origine du volcanisme Bien que contestée, l'hypothèse d'un point chaud au-dessus duquel aurait « défilé » selon une trajectoire sud-est, nord-ouest puis nord-est, sud-ouest, la plaque somalienne pourrait rendre compte des âges progressivement décroissants vers l'ouest de ces massifs volcaniques. Érosion Plus les îles sont anciennes, plus elles ont subi une érosion intense. L’agressivité du climat, la faible perméabilité des sols, l’aptitude des matériaux à être mobilisés par des ruissellements amplifiés par la déforestation, favorisent l'érosion. Elle se manifeste notamment par le décapage de l’horizon superficiel du sol, par des ravinements, des éboulis, des glissements de terrain et la formation de padzas (mauvaises terres). Histoire Les premières traces de peuplement datent du avec des Africains appelé Antalotes (abusivement dénommés bushmen par les Européens). Depuis lors, de très nombreuses ethnies se sont croisées et mélangées. Avant l'arrivée des Européens Ce sont d'abord les Indonésiens et Malgaches, surtout à Mayotte. Au , l'arrivée d'une population persane de Chiraz , apporte l'islam dans l'archipel. Ces derniers ont lentement transité le long des côtes de l'Afrique orientale, colonisant des îles situées sur les routes commerciales comme Unguja (archipel de Zanzibar), Pemba, l'archipel de Lamu et les villes de la côte kényane et tanzanienne. Ils y répandent une culture prospère et de renommée, de langue swahilie (dont les dialectes comoriens constituent des variantes locales), vivant du commerce d'esclaves, de l'ivoire et d'autres marchandises africaines destinées aux marchés orientaux. Durant cette époque, le pouvoir est aux mains des nombreux sultans batailleurs et de grandes familles de l'aristocratie locale, les Qabilas. Ces dernières s'établissent dans les villes côtières fortifiées (Mutsamudu et Domoni à Anjouan, Fomboni à Mohéli, Moroni, Itsandra et Iconi à la Grande Comore). Ces puissantes familles accaparent les terres des cultivateurs autochtones, les Walatsa, les obligeant à travailler pour eux ou les refoulant à l'intérieur des terres. Ces nouveaux arrivants introduisent des esclaves africains, les Makoas dont descendent les Wadzakiya. En explorant toute cette région sur la route de Zanzibar et des Indes, les Portugais trouvent et abordent les îles de l'archipel en 1505. Époque contemporaine Entre 1841 et 1912, les Français soumettent les îles par de rocambolesques histoires mêlant, comme à Madagascar, faits de guerre, trahisons et histoires d'amour. Ils réussissent à établir des protectorats puis une colonie dirigée par le gouverneur général de Madagascar. Alors que la main-d'œuvre devient de plus en plus chère à La Réunion, les Comores, oubliées par l'administration centrale, offrent aux colons et aux sociétés coloniales (comme la Bambao) des perspectives et une main-d'œuvre peu chère dans les plantations de plantes à parfums et de vanille, notamment des esclaves de traites récentes, les Mruma. En 1946, les îles ne sont plus rattachées administrativement à Madagascar et forment pour la première fois de leur histoire une entité administrative unie et reconnue (TOM). En 1974, la France organise un référendum d'autodétermination dans l'archipel : trois des quatre îles optent pour l'indépendance (Grande Comore, Anjouan et Mohéli) et forment en 1975 un État souverain appelé initialement État comorien. Mayotte devient une collectivité territoriale, en dépit de plusieurs résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies qui se sont prononcées en faveur de l'unité et de l'intégrité du territoire des Comores. Ces résolutions ne sont pas contraignantes. La France organisant un nouveau référendum sur la seule île de Mayotte le 8 février 1976, la Tanzanie dépose un projet de résolution auprès du Conseil de sécurité des Nations-Unies, appelant la France à ne pas organiser ce référendum et à respecter l'intégrité du territoire comorien. Le 6 février 1976, la France use alors de son droit du veto dont elle dispose en tant que membre du Conseil de sécurité des Nations unies. D'autres instances comme le ou l'Union africaine, jugent illégale la présence française à Mayotte. En 1994, l'assemblée générale a réitéré en demandant au gouvernement français de se plier à sa résolution. La RFIC a traversé une crise politique qui a débuté dans les années 1990 avec des demandes émanant de la population mohélienne pour le rattachement de l'île à la France. Cette crise ne peut être interprétée correctement qu'au vu de la situation de Mayotte. Mayotte est revendiquée depuis la création du pays qui la considère comme faisant partie de son territoire, comme en témoigne l'article de sa Constitution. La crise politique sur fond de crise économique, a connu son apogée avec la crise séparatiste anjouannaise de 1997. Les autorités politiques et la population de l'île s'étaient soulevées contre le gouvernement central en prônant initialement le rattachement à la France, puis par la suite, simplement une indépendance voire une large autonomie. La France, n'a manifesté dans cette crise aucune volonté d'abandonner son autorité sur Mayotte, et n'a pas souhaité engager des discussions avec les autorités des îles rebelles qui auraient pu être interprétées comme une volonté de sa part de « naturaliser » ou de recoloniser les îles. Or la population de Mayotte souhaitait depuis longtemps déjà que soit renforcé l'attachement de l'île à la France. Une fois la crise au sein de l'Union terminée, le conseil général de l'île a adopté à l'unanimité une résolution demandant au gouvernement français d'organiser le référendum local nécessaire pour la départementalisation. Il est organisé le et 95,2 % des votants acceptent le changement de statut, faisant de Mayotte le département d'outre-mer (DOM) et le département français en 2011. Mayotte fait partie des pays et territoires d'outre-mer de l'Union européenne. Elle devrait devenir une région ultrapériphérique de l'Union européenne au moment de sa départementalisation. Le pays souverain formé par les trois îles s'appelle aujourd'hui Union des Comores. Depuis les années 1980, de nombreux ressortissants du pays formé par les îles indépendantes, cherchent à gagner Mayotte, notamment depuis Anjouan, pour chercher des conditions de vie meilleures. Ils le font sur une mer difficile, au péril de leur vie, sur des embarcations à moteur hors-bord appelées localement kwassa kwassa. Ces personnes sont considérées comme des immigrés clandestins par les autorités de Mayotte et sont renvoyées de la manière la plus systématique possible sur le territoire de la RFIC, renommée plus tard en Union. L'Union, considérant que Mayotte fait partie du territoire proteste contre cette politique qui, selon elle, brime ses citoyens qui ne font que gagner une partie du territoire de l'Union. Climat L'archipel des Comores profite d’un climat tropical maritime. Il se caractérise par de faibles variations de températures annuelles journalières, autour de 26° au niveau de la mer et par des précipitations abondantes : par an. La température moyenne de l’eau de la mer est de . Il y a deux saisons aux Comores : la saison chaude et humide dans un flux de nord-ouest de novembre à avril et la saison sèche de mai à octobre. On notera cependant un climat sensiblement plus chaud et sec à Mayotte.Le climat se caractérise aussi par d’importantes variations locales de température et de précipitation en fonction de l’altitude, du relief et de l’exposition. Les précipitations annuelles varient ainsi par endroits de à et les minima absolus atteignent au sommet du Karthala. La saison chaude et humide est causée par une vaste zone dépressionnaire qui s’étend sur une grande partie de l’océan indien et de l’Afrique centrale. Cette dépression favorise les rafales et les cyclones tropicaux. Le dernier cyclone est "Gafilo" qui est passé près des Comores le faisant de gros dégâts matériels. Durant la saison chaude et humide, il peut pleuvoir jusqu’à en 24 h. La saison sèche est plus calme. La dépression se déplace vers le continent asiatique (c'est la mousson, le vent vient du sud-est) et un anticyclone se crée au-dessus des Comores. Cela n’empêche pas d’avoir quelques bourrasques mais leur intensité est bien moindre que lors de la saison chaude. Les deux vents liés à chacune des deux saisons s'appellent le Kashkasi (en novembre) et le Kusi. Environnement La faune et la flore comoriennes sont apparentées à celles de Madagascar, mais du fait de leur isolement relatif, elles présentent certaines spécificités. En outre, certaines espèces devenues rares ou très rares continuent à y vivre comme les dugong à Mayotte. De ce fait les autorités locales ont cherché à créer des zones de protection ; le Parc marin de Saziley a été créé en 1991 tandis que le parc marin de Mohéli a été créé en 1999 en partenariat avec les associations villageoises. Cette initiative exemplaire a été finaliste pour le prix de l'Initiative Équateur par les Nations unies en 2002. Le WWF classe les biomes de forêts tropicale et de mangrove de cet archipel dans une seule écorégion appelée forêts des Comores. Faune et flore Plusieurs mammifères sont endémiques des îles. Le Maki de Mayotte, un lémurien que l'on retrouve uniquement sur cette île, est protégé par la loi française et par la tradition locale. Une espèce de chauve-souris découverte par David Livingstone en 1863, autrefois abondante, a été ramenée à une population d'environ 120 spécimens, entièrement sur Mohély et sur Anjouan. Un groupe britannique de préservation a envoyé une expédition pour les Comores en 1992, avec pour objectif d'apporter des spécimens au Royaume-Uni pour établir une population reproductrice. 22 espèces d'oiseaux sont endémiques à l'archipel, et 17 d'entre elles sont présentes uniquement sur les territoires contrôlés par l'Union. Il s'agit notamment du Karthala Scops-hibou, Anjouan Scops-hibou et du Moucherolle de Humblot. En partie en réponse à des pressions internationales dans les années 1990, le gouvernement de l'Union s'est davantage préoccupé de l'environnement. Des mesures ont été prises non seulement pour préserver la faune rare, mais aussi pour enrayer la dégradation de l'environnement, notamment sur Anjouan densément peuplée. Plus précisément, afin de minimiser l'abattage des arbres pour le carburant, le kérosène est subventionné, et des efforts sont en cours pour remplacer la perte de la couverture forestière causée par la distillation de l'Ylang-ylang pour le parfum. Le Fonds de soutien au développement communautaire, parrainé par l'Association internationale de développement (IDA, une filiale de la Banque mondiale) et le gouvernement comorien, s'emploie à améliorer l'approvisionnement en eau dans les îles. Faune Ces îles possèdent, comme les autres îles de la région, de nombreuses espèces endémiques. Quelques-unes des espèces les plus remarquables. Roussette de Livingston : très grande chauve-souris endémique diurne et frugivore. Maki : petit lémurien (Kima en shikomori) Scolopendre : mille-pattes venimeux pouvant atteindre de long Cœlacanthe : poisson osseux dont on connaît des fossiles de plus de 300 millions d'années Gecko : petit lézard qui se nourrit d'insectes et que l'on trouve accroché au plafond des maisons. Dauphin à bec : une colonie est visible, presque tous les jours en matinée, de la plage d'Itsandra, à proximité de Moroni, mais il en existe beaucoup d'autres. Tortue verte : surtout sur Mohéli et Mayotte où elles viennent encore pondre. Tangue : ressemble à un hérisson mais de la famille des ratons laveurs (originaire de Madagascar) On ne trouvera aux Comores aucun grand animal d'Afrique, pourtant très proche : (éléphant, girafe, lion, crocodile, zèbre ou antilope). Flore Il existe aux Comores de nombreux écosystèmes tropicaux qui dépendent principalement de l'altitude. On y trouve de nombreuses plantes tropicales dont bon nombre sont endémiques. Comme la plupart des îles, la diversité de la flore locale subit deux pressions, d'une part sur la diminution des espaces disponibles par la réductions des biotopes dues à l'envahissement des humains sur des zones autrefois plus sauvages et d'autre part à l'intrusion de plantes exotiques envahissantes telles les goyaviers. La flore avait été peu étudiée dans le passé en raison du fort pouvoir attractif de la grande île de Madagascar sur les botanistes. Cependant depuis 1996, des inventaires systématiques ont été réalisés d'abord à Mayotte, puis à la Grande Comore, Mohély et Anjouan (programme en cours 2009 : Biodiversité cachée des îles de l'océan Indien). Les efforts pour la préservation sont cependant très insuffisants pour préserver les zones les plus riches, et des bouleversements des biotopes sont à prévoir pour les années à venir. Culture La culture des quatre îles, bien que semblable, reste cependant différente. Si déjà aux Comores, les Comoriens ont une tendance forte à se regrouper par communauté d'origine et même de village, ce comportement est encore plus marquant à l'étranger où elles n'ont pratiquement aucun contact entre elles. À la différence des autres îles, la culture malgache est très présente à Mayotte. Le Kibushi (langue sakalave) est la langue maternelle de près de 20 % de la population, plusieurs villages sont malgachophones, ainsi que de nombreux toponymes. De nombreuses traditions et pratiques culturelles sont partagées avec les régions de Majunga, Nosy-Bé et Diégo Suarez depuis plusieurs siècles comme en témoigne plusieurs découvertes archéologiques (civilisation de Dembeni, d'Accoua -s, le dernier Sultan de Mayotte était d'origine Sakalave (Boeni). Traditions et coutumes On retrouve dans les traditions et les coutumes comoriennes des influences arabes, africaines et indiennes dans le vêtement traditionnel (kichali, chiromanie (challe), kändou, kofia (bonnet pour les hommes). Mais aussi dans la gastronomie traditionnelle (samoussa, embrevade, carry) ainsi que dans quelques rites de la vie quotidienne (la prière, les repas...). La société est matriarcale. En Grande Comore, le grand mariage est une tradition incontournable. Nommée "anda", il représente les économies de plusieurs années de salaire et permet d'accéder au rang de grand notable. Cet évènement social est probablement une des origines de la grande précarité sociale de l'île. On peut retrouver dans les vêtements de la fille à marier un sahar et un soubaya (vêtements traditionnel pour le mariage). Gastronomie La gastronomie comorienne est très riche et variée. Les plats, généralement accompagnés de riz, sont composés par du poisson, de la viande, des légumes, du piment et de l'achard. Les plats sont généralement en sauce et épicés avec du safran, du cumin et d'autres épices. Les desserts sont souvent caractérisés par des gâteaux comme le Mkatre wa siniya, gâteau de farine de riz et de lait de coco, donace, dont l'aspect ressemble aux Donuts, ainsi que des fruits exotiques tels que la mangue, les bananes, les ananas, les papayes, les fruits de la passion, les litchis, les goyaves, les oranges, les caramboles, les corossols, les jacquiers, les pommes cannelle et de nombreux autres fruits. Les plats sont également souvent accompagnés de condiments supplémentaires comme le célèbre mataba constitué de feuilles de manioc écrasées. Ou encore Mkatche Wa foutcha et le Mkatre Wa sinia, galettes de farines et de riz avec du coco, particulièrement utilisées avec des plats en sauce. Parmi les plats les plus connus on trouve le pilaou (paella) La cuisine est influencée par les nombreuses influences historiques ce qui lui donne à la fois une touche créole, arabe et indienne. La cuisine comorienne est réputée pour être succulente et très appréciée à l'international. Littérature Les littératures francophones de l'archipel des Comores s'inscrivent dans un ensemble géographique qui intègre aussi le canal du Mozambique avec les écrivains lusophones et plus largement les Mascareignes avec les écrivains de Madagascar et ceux de La Réunion notamment. Cette dimension géographique est une manière de caractériser cette littérature. Et on peut aussi la lier à la question de la langue et donc à un ensemble plus large que l'ensemble francophone. La poésie loue la beauté et les paysages des Comores, elle se veut aussi colérique avec Saindoune Ben Ali dans son Testament de transhumance. Le collectif Nouvelles écritures comoriennes (2007) revendique une nouvelle écriture poétique plus oralisée. La poésie défie les règles de la grammaire chez Soeuf Elbadawi, Saindoune Ben Ali, Mohamed Anssoufouddine, Nassuf Djailani… Salim Hatubou dans Comores-Zanzibar (2007), Adjmaël Halidi dans Oraisons vespérales (2009), Aboubacar Saïd Salim dans Mutsa, mon amour (2014) ou encore Nassuf Djailani dans Le songe… d'une probable renaissance… (2010) interroge l’identité comorienne. Le poète de Mayotte Papana dans Céleste est la plume (2012), Sadani de Grande Comore réfléchisse au rapport à l'histoire comme Soeuf Elbadawi dans Un dhikri pour nos morts. La rage entre les dents (2013), Mohamed Anssoufouddine dans En jouant au concert des apocryphes (2012). D’autres auteurs affirment la singularité de leur île comme Manou Mansour dans Ravi que le temps ait juste un peu rouillé mes terres (2012) ou la souffrance comme Saindoune Ben Ali dans Testaments de transhumance (1996), Sambaouma Nassar dans Nouveaux poèmes jusqu'en terres palestiniennes (2014), Madi Abdou N’ Tro dans Tropiques. Quatrains et vers libres (2011) ou encore Manou Mansour dans Lettres mahoraises (2008), etc. La fiction littéraire reste très réaliste dans les littératures aux Comores comme chez  le premier romancier comorien Mohamed Toihiri et sa République des imberbes et Le Kafir du karthala. C'est le cas aussi de Saïd Ahmed Sast dans les Berceuses assassines (2007), Salim Hatubou et son roman les Démons de l'aube (2006), Ali Massilia dans L'enfer du silence (2004), Abdou Salam Baco dans Cinq femmes (2006), Fahoudine Ahamada-M’zé dans La Secte de la virginité (2007). La question identitaire est reprise chez des écrivains de Mayotte notamment Abdou Salam Baco avec Brûlante est ma terre (1991), Nassur Attoumani Nos ancêtres… les menteurs. Contes traditionnels de Mayotte (2003) et Mayotte: Identité bafouée (2003), Les Aventures d'un adolescent mahorais (2006), Alain Kamal Martial, Nassuf Djailani dans L'irrésistible nécessité de mordre dans une mangue (2014). Liste d'écrivains comoriens Parmi les jeunes écrivains francophones : Ali Zamir, depuis son premier roman "Anguille sous roche", fait partie des auteurs les plus importants. Il a été signalé unanimement par la presse depuis la rentrée littéraire 2016. Nassuf Djailani, Les dits du bout de l'île, Roucoulement, L'irrésistible nécessité de mordre dans une mangue Voir aussi Articles connexes Dates des indépendances dans l'empire colonial français Culture des Comores Sittou Raghadat Mohamed Indianocéanisme, Littérature de l'océan Indien Roman colonial Postcolonialisme Bibliographie . Liens externes comores-online.com le site de référence sur les Comores Littérature comorienne sur le site ile-en-ile.org Études des plantes ligneuses envahissantes de l'archipel de Comores, document de la FAO Revue Jana na léo (Mamoudzou, 1987-1996), sur le site sismo.inha.fr, Portail mondial des revues Notes et références Liste indicative du patrimoine mondial aux Comores
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles%20P%C3%A9guy
Charles Péguy
Charles Pierre Péguy, né le à Orléans (Loiret) et mort pour la France le à Villeroy (Seine-et-Marne), est un écrivain, poète, essayiste et officier de réserve français. Il est également connu sous les noms de plume de Pierre Deloire et Pierre Baudouin. Son œuvre, multiple, comprend des mystères d'inspiration médiévale en vers libres, comme Le Porche du Mystère de la deuxième vertu (1912), et des recueils de poèmes en vers réguliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame (1913), d'inspiration mystique, et évoquant notamment Jeanne d'Arc, un symbole de l'héroïsme des temps sombres, auquel il reste toute sa vie profondément attaché. C'est aussi un intellectuel engagé : après avoir été militant socialiste libertaire, anticlérical, puis dreyfusard au cours de ses études, il se rapproche à partir de 1908 du catholicisme et du nationalisme ; il reste connu pour sa poésie et ses essais, notamment Notre Jeunesse (1910) ou L'Argent (1913), où il exprime ses préoccupations sociales et son rejet de l'âge moderne, où toutes les antiques vertus se sont altérées. Le noyau central et incandescent de toute son œuvre réside dans une profonde foi chrétienne qui ne se satisfaisait pas des conventions sociales de son époque. Biographie Jeunesse Charles Pierre Péguy naît le au 50 rue du Faubourg-Bourgogne, à Orléans, dans une famille modeste. Sa mère, Cécile Quéré (1846-1933), est rempailleuse de chaises. Son père, Désiré Péguy (1846-1873), est menuisier : il meurt d'un cancer de l'estomac (maladie contractée par le pain du siège de Paris en 1870 comme son fils en sera persuadé) dix mois après la naissance de l'enfant. Durant son enfance, élevé par sa grand-mère et sa mère, Charles Péguy connaît non pas la misère, mais une austère et digne pauvreté dont il gardera le souvenir lumineux, parlant de , ou encore en disant : . De 1879 à 1885, il fréquente les classes de l'école primaire annexe de l'École normale d'instituteurs d'Orléans. C'est au sein de que le jeune Péguy est formé aux nobles valeurs de , l'honneur et la fierté du travail bien fait, la décence, le sens du respect étendu à tous les âges de la vie humaine, et que l'enfant trouvait chez tous les maîtres de l'enseignement primaire dans les années 1880. Le voisin de la famille, le vieux briscard Louis Boitier, lui récite Les Châtiments et le premier, lui donne le goût des vers de Victor Hugo qui vont chanter dans sa mémoire. L'ayant remarqué, le directeur de l'École normale, Théophile Naudy, le fait entrer en 1885 au lycée d'Orléans en lui faisant obtenir une bourse qui lui permet de continuer ses études. Pendant ces années passées à Orléans, Péguy suit des cours de catéchisme auprès de l'abbé Cornet, chanoine de la cathédrale. En classe de quatrième, son professeur de lettres, Jules Doret, lui fait apprendre par cœur les poèmes de Hugo, et Péguy témoignera plus tard de l'emprise que les vers célèbres de Napoléon II ont exercé sur lui. Au lycée Pothier, quoique bon élève, il se fait remarquer par son caractère : en avril 1889, le proviseur du lycée écrit sur son bulletin : . Il obtient finalement son baccalauréat le . Demi-boursier d'État, Péguy prépare ensuite le concours d'entrée à l'École normale supérieure au lycée Lakanal, à Sceaux, puis au collège Sainte-Barbe, où commence une amitié avec Léon Deshairs, futur directeur de l'École des arts décoratifs, qui dessine et lui offre son portrait à mi-jambe, et où il suit avec Raoul Blanchard les cours d'allemand d'Albert Lange au lycée Louis-le-Grand. Il fréquente encore la chapelle du lycée Lakanal en 1891-1892. D'après son condisciple Albert Mathiez, c'est peu à la fin de cette période qu'il devient . Il intègre l'École normale supérieure le , sixième sur vingt-quatre admis. Entre-temps, il est incorporé le 11 novembre 1892 comme soldat de première classe au d'infanterie d'Orléans et y fait son service militaire jusqu'au 27 septembre 1893. À l'École normale supérieure, il est l'élève de Romain Rolland et d’Henri Bergson, qui ont une influence considérable sur lui : . Il y affine également ses convictions socialistes, selon une vision personnelle faite de rêve de fraternité et de convictions tirées de sa culture chrétienne, qu'il affirme dès sa première année à l'École. Lorsqu'éclate l'affaire Dreyfus, il se range d'emblée du côté des dreyfusards. En février 1897, il écrit son premier article dans la Revue socialiste, et en juin 1897, achève d'écrire Jeanne d'Arc, un mystère lyrique en vue duquel il a effectué un important travail de documentation. Son socialisme libertaire n'est pas un programme politique, et ne relève pas d'une idéologie plus ou moins fondée sur le marxisme ; pour Péguy, le socialisme choisi et formulé dès sa jeunesse est essentiellement un idéal rêvé de société d'amour et d'égalité entre les hommes : . Sur la Commune de Paris, Charles Péguy a écrit dans Notre Jeunesse : . Affaire Dreyfus Charles Péguy, dès le début de ses études supérieures, est profondément révolté par l'antisémitisme — au point d'avoir réclamé une réparation par duel au pistolet après une plaisanterie faite sur son ami Albert Lévy. Il garde de l'année 1898 le souvenir d'un . En janvier de cette même année, il signe toutes les protestations publiées dans l'Aurore pour demander la révision du procès Dreyfus, alors même qu'il prépare l'agrégation. Il participe à de nombreux affrontements entre dreyfusards et antidreyfusards. Intellectuel et visionnaire Le , il épouse civilement Charlotte-Françoise Baudouin (1879-1963), sœur de Marcel Baudouin, un de ses proches amis décédé en juillet 1896, et s'installe avec elle au 7, rue de l'Estrapade (aujourd'hui 21, rue des Fossés-Saint-Jacques). Ils ont quatre enfants : Marcel (1898-1972), Germaine (1901-), Pierre (1903-1941) et Charles-Pierre (1915-2005). Le , il est promu sous-lieutenant de réserve. Un an plus tard, il fonde, près de la Sorbonne, la librairie Bellais, qui sert de quartier général au mouvement dreyfusiste ; son échec à l'agrégation de philosophie l'éloigne définitivement de l'université. À la même époque, il écrit dans la Revue blanche. Cependant, dès 1900, après la quasi-faillite de sa librairie, il se détache de ses associés Lucien Herr et Léon Blum et fonde dans la foulée les Cahiers de la Quinzaine, au 8, rue de la Sorbonne, revue destinée à publier ses propres œuvres et à faire découvrir de nouveaux écrivains. Romain Rolland, Julien Benda, Georges Sorel, Daniel Halévy et André Suarès y contribuent. Le premier numéro paraît le , tiré à mille trois cents exemplaires ; en quatorze années d'existence et deux cent vingt-neuf Cahiers à parution très irrégulière, la revue ne dépasse jamais les mille quatre cents abonnés, et sa survie reste toujours précaire. Il fut un farouche défenseur de la cause arménienne, lors des massacres qui préludèrent au génocide. En 1913, dans L'Argent, Charles Péguy est le premier à employer l'expression « hussards noirs » à propos des élèves-maîtres de l'École normale d'Orléans dont il fréquenta l'école primaire annexe de 1879 à 1885 : l'expression est employée depuis lors pour désigner les instituteurs de la République après le vote des lois Jules Ferry. En politique, après sa au socialisme, Péguy soutient longtemps Jean Jaurès, avant qu'il n'en vienne à considérer ce dernier, à cause de son pacifisme, comme un traître à la nation et à sa vision du socialisme : car pour Péguy, . Dans l'immédiate avant-guerre et le climat de fièvre d'une revanche longtemps espérée sur l'Allemagne, il écrit dans le Petit Journal daté du 22 juin 1913 : . Pour Péguy, la République se doit de poursuivre, par son organisation, ses exigences morales et donc son énergie, l'œuvre de progrès de la monarchie au service du peuple tout entier, et non pas au service de quelques-uns — comme la République le faisait selon lui, à cause de la faiblesse de son exécutif et de l'emprise abusive des partis. Son nationalisme est spontanément philo-judaïque par fidélité aux racines autant judéo-chrétiennes que gréco-romaines de la France. Pour lui, la est le fruit millénaire d'une correspondance entre un peuple et une terre irriguée par des siècles de christianisme ; le christianisme est d'abord païen, au sens du latin paganus (paysan). C'est à cette vision de la nation qu'adhèrent plus tard Bernanos et De Gaulle. Par conviction, il s'oppose fermement à cet qui commence, à ses yeux, à marquer la vie économique et culturelle : . Pour Péguy, tout ce qui relève de la confusion et du désordre nous enchaîne ; ce sont l'ordre, l'organisation, la rationalité qui libèrent. Profonde influence d'Henri Bergson Péguy, disciple de Bergson dès 1898, quand le philosophe fut nommé maître de conférence à l'École normale supérieure, exprima ensuite son enthousiasme d'auditeur des leçons de ce maître au Collège de France. C'est que très tôt, Péguy avait pressenti l'affinité de la philosophie bergsonienne avec la spiritualité chrétienne, que Bergson explicitera en 1932 dans Les Deux sources de la morale et de la religion. Il écrit à Bergson, dès le : . Bien que mise à l'Index en juin 1914 par l'Église catholique et sévèrement critiquée par Jacques Maritain, la philosophie bergsonienne du « mouvant » avait de quoi profondément séduire Péguy. Dans sa Note conjointe, il traduit en termes littéraires, notamment la notion de la durée : Le réalisme spirituel de Bergson a aussi été à la source de la poétique de Péguy : aux yeux du poète, c'est lui qui fonde l'harmonie entre ce qu'il appelle le charnel et le spirituel. Unissant Bergson et Descartes, Péguy accorde à la révolution bergsonienne une importance égale à la révolution cartésienne. Bergson lui-même appréciait Péguy et l'interprétation qu'il donnait de sa philosophie. Il le confia à Jacques Chevalier en 1919 parlant de Péguy comme . Écrivain et mystique Son retour au catholicisme, dont il avait été nourri durant son enfance, a eu lieu entre 1907 et 1908. Il confie en septembre 1908 à son ami Joseph Lotte : Cependant, son entourage remarquait depuis quelques années déjà ses inclinations mystiques ; ainsi, les frères Jean et Jérôme Tharaud se souviennent l'avoir fait pleurer en racontant les miracles de la Vierge, à la Noël 1902. Une confidence à demi-mot de Péguy laisse à penser que sa conversion intervint à la suite d'une lecture de l'Évangile de la Passion selon saint Matthieu. Le paraît Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, qui s'inscrit clairement dans la perspective d'une méditation catholique et manifeste publiquement sa conversion. Plutôt que par le mot conversion qui sous-entendrait un rejet de sa vie passée, c'est par que Péguy retrouve la foi. Approfondissement qu'il exprime ainsi : . La réaction du public catholique au Mystère de la charité de Jeanne d'Arc est plutôt méfiante, même si L'Amitié de France et La Croix font une critique élogieuse de l'ouvrage. Son intransigeance et son caractère passionné le rendent suspect à la fois aux yeux de l'Église, dont il attaque l'autoritarisme et l'orientation bourgeoise, et aux yeux des socialistes, dont il dénonce l'anticléricalisme ou, un peu plus tard, le pacifisme, pour lui inopérant et, qui plus est, à contre-sens, quand l'Allemagne redevient menaçante. À partir de 1911, Péguy qui est au tournant de la quarantaine, fait l'amère expérience des déceptions, des ratages et des critiques injustes des milieux académiques après les remous provoqués par l'essai polémique contre Fernand Laudet. Son pessimisme et sa détresse sont immenses, comme en témoigne son ami Daniel Halévy : Terrible aveu de désespoir dont il tâche de se sauver par une frénésie de travail : , écrit-il le à son ami Charles Lucas de Pesloüan. Rédigés entre l'automne 1911 et le printemps 1912, les Quatrains, envahis de visions sanglantes, sont à la fois une imploration et le poème de ce désespoir. Et au milieu de tant de difficultés, s'ajoute en 1912, l'inquiétude provoquée par la paratyphoïde de Pierre, son second fils ; Péguy fait alors le vœu de se rendre en pèlerinage solitaire à Chartres, du 14 au 17 juin, parcourant en trois jours. Alain-Fournier l'accompagne sur une partie du chemin. , avoue-t-il à son ami Joseph Lotte, ajoutant : . C’est ce pèlerinage qui, par la suite, inspira les pèlerinages de Chartres. Il fait à nouveau ce pèlerinage en 1913, du 25 au 28 juillet. Il écrit : «… J'ai tant souffert et tant prié… Mais j'ai des trésors de grâce, une surabondance de grâce inconcevable… ». Pourtant, Péguy n'a pas retrouvé la joie, mais seulement une sérénité précaire qui n'empêche ni regret ni mélancolie ; et il ne devient pas catholique pratiquant. Charles Péguy n'aurait jamais communié adulte et n'aurait reçu les sacrements qu'un mois avant sa mort, le 15 août 1914, à Loupmont, alors qu'il était sous l'uniforme. La bénédiction de son patriotisme par Dieu s'inscrit dans le courant de pensée majoritaire des années d'avant-guerre qui, après les années d'abattement dues à la défaite de 1870, attendait et espérait une revanche : Elle fait écho aux Béatitudes. L'œuvre de Péguy célèbre avec flamme des valeurs qui pour lui sont les seules respectueuses de la noblesse naturelle de l'homme, de sa dignité et de sa liberté : d'abord, son humble travail, exécuté avec patience, sa terre, cultivée avec respect, sa famille : , écrit-il. Ce sont là ses valeurs essentielles, liées à son patriotisme et à sa foi dans une République qui serait enfin forte, généreuse et ouverte. Et c'est précisément là, pour lui, que dans une action résolue, se rencontre Dieu. À ce titre Péguy peut apparaître comme un théologien, chantre des valeurs de la nature créée par un Dieu d'amour. C'est ce ton de respect et d'amour pour toutes les créatures vivantes que l'on trouve dans les quatrains d’Ève, au seuil de ce grand poème, où se développe un tableau du paradis terrestre. D'où aussi son attachement profond à Marie : il aurait passé la nuit précédant sa mort à fleurir la statue de la Vierge dans la chapelle de la butte de Montmélian près de Vémars, où stationnait son unité. Antimoderne La réforme scolaire de 1902, portant sur les humanités modernes et l'enseignement secondaire unique, est sans doute la première occasion à laquelle Péguy exprime aussi violemment son rejet du monde moderne : . Dans ses Cahiers de la quinzaine, il écrit : . Il se sépare ainsi peu à peu de la gauche parlementaire coupable, à ses yeux, de trahir ses idéaux de justice et de vérité, pour rejoindre les rangs des nationalistes qui jugent inévitable une nouvelle guerre, au moins pour recouvrer l'intégrité du territoire d'une France mythifiée par le culte de figures comme Richelieu, que nul ne surpasse, selon lui, , et surtout de Jeanne d'Arc. Deux ans plus tard, dans Zangwill, il allie ce rejet de la modernité à celui d'une certaine idée du progrès, . Péguy critique dans la modernité d'abord la vanité de l'homme qui prétend remplacer Dieu, et un avilissement moral largement inévitable, en raison surtout de la part donnée à l'argent et à l'âpreté mise dans sa recherche et son accumulation ; un monde qui tourne le dos aux humbles vertus du travail patient de l'artisan ou du paysan. Guerre et mort Son fils aîné devant rentrer à Sainte-Barbe en , Péguy loue une maison à Bourg-la-Reine, 7 rue André Theuriet. Il y demeure avec son épouse, Charlotte-Françoise Baudouin, et ses enfants, Marcel, Germaine et Pierre. À Bourg-la-Reine, il termine Ève, rédige la Note sur Bergson et la Philosophie bergsonienne, la Note conjointe sur Descartes et la philosophie cartésienne et continue la rédaction des Cahiers de la Quinzaine. Lieutenant de réserve, il part en campagne dès la mobilisation en , dans la du d'infanterie. Il meurt le , en Goële, près de Meaux, lieu essentiel des combats de la bataille de l'Ourcq à la veille de la première bataille de la Marne, tué d'une balle au front, alors qu'il exhortait sa compagnie à ne pas céder un pouce de terre française à l'ennemi. Il serait mort, selon Victor Boudon, l'un de ses camarades de combat présents à ses côtés, en disant : Selon le maréchal Juin, le du RI, dans lequel se trouvait Charles Péguy, est venu en soutien sur le flanc gauche de l'attaque de Penchard, menée par une brigade marocaine, pour une mission de sacrifice sur un terrain à découvert. L'attaque échoua faute d'une préparation d'artillerie. Un de ses proches, Joseph Le Taconnoux, que ses camarades mobilisés surnommaient Taco, a rapporté qu'avant son départ pour le front, Péguy lui avait affirmé : . Sa famille quitte alors la maison de Bourg-la-Reine et laisse la demeure au romancier et essayiste Léon Bloy, qui s'y installe avec sa femme et ses deux filles. Un quatrième enfant, posthume, Charles-Pierre Péguy (1915-2005), naît au mois de février 1915. Postérité . Se voulant un héritier intellectuel de Charles Péguy, le philosophe Alain Finkielkraut considère que . Il a contribué à réhabiliter son maître dans son essai Le Mécontemporain (1992), après une longue période où beaucoup associaient l'écrivain à la récupération qui en avait été faite par le régime de Vichy et le courant nationaliste catholique. Comme lui, il déplore la part prise dans nos sociétés par l'esprit de lucre, la spéculation, la publicité et les impératifs d'une société de spectacle, au détriment du souci de l'éducation de tous. Un autre philosophe, Damien Le Guay, considère lui aussi qu'il est urgent et plus nécessaire que jamais de lire Péguy (qu'il estime être ) pour et les nombreux qu'il fournit aux poisons qui rongeraient notre société. L'amitié mystiquement fraternelle unissant Charles Péguy à Jules Isaac est aujourd'hui encore célébrée comme un exemple du trait d'union nécessaire entre chrétiens et juifs. En , sa ville natale érige sur un square baptisé à son nom un monument portant son buste en bronze sculpté par Paul Niclausse. En France, de nombreuses rues portent aujourd'hui le nom de Charles Péguy ; son nom a également été attribué à plusieurs établissements scolaires : lycée d'Orléans, d'Eysines, de Marseille et de Gorges, collèges du 11 et du de Paris, du Chesnay, d'Arras, de Wittelsheim, Moulins, Morsang-sur-Orge, Chartres, Cattenom, Bobigny, Tourcoing, Melun, Metz, Moncoutant, Palaiseau, Bondoufle, Verneuil-l'Étang et Vauvillers. Une grande partie des archives concernant Péguy sont rassemblées au Centre Charles Péguy d'Orléans, fondé par Roger Secrétain en 1964. On y trouve notamment la quasi-totalité de ses manuscrits. Le centre d'accueil des jeunes Français à Londres, créé en 1954 par le gouvernement français, porte le nom de Centre Charles Péguy. Un Cercle Charles Péguy a été fondé en 1963 à Lyon par le biologiste Michel Delsol, père de la philosophe Chantal Delsol, au sein des milieux catholiques lyonnais. Sa vocation est la reconstruction d'une droite authentiquement libérale-conservatrice au sortir de la guerre d'Algérie. Jean Bastaire y voit un exemple de caractéristique de . Le cercle est relancé à Lyon en 2012 ; une antenne du cercle est ouverte à Paris l'année suivante, où est notamment invité Alain Finkielkraut. Le réalisateur Bruno Dumont adapte au cinéma le Jeanne d'Arc de Charles Peguy dans Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc en 2017 et dans Jeanne en 2019. Œuvres Écrits Charles Péguy, mort pour la France en 1914, grands écrivains français du début du . Revenu au catholicisme en 1909, il engendra une œuvre chrétienne d'une grande force. Commentaire selon saint Luc (Lc 2, 22-35) : Heureux Syméon ! Essais De la raison, 1901. De Jean Coste, 1902. Notre Patrie, 1905. Situations, 1907-1908. Notre Jeunesse, 1910. Victor-Marie, Comte Hugo, 1910 ; réédition Fario 2014. Un nouveau théologien, 1911. L'Argent suite, 1913 ; rééd. La Délégation des siècles, L'Argent & l'Argent suite (réunion des deux textes), 265 p., 2020. Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne, 1914. Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, 1914 (posth.). Clio. Dialogue de l'histoire et de l'âme païenne, 1931 (posth.). Par ce demi-clair matin, 1952 (posth.) (recueil de manuscrit inédits dont les deux suites de Notre Patrie) Véronique. Dialogue de l'histoire et de l'âme charnelle, Gallimard, 1972 (posth.). Recueil d'essais Charles Péguy, Mystique et politique, préface d'Antoine Compagnon, Édition établie et annotée par Alexandre de Vitry. Comprend : Zangwill ; Notre patrie ; Situations ; À nos amis, à nos abonnés ; Notre jeunesse ; Victor-Marie, Comte Hugo (Solvuntur objecta) ; Un nouveau théologien, M. Fernand Laudet ; L'argent ; L'argent suite. Éditeur : Robert Laffont, collection Bouquins. 2015. Poésie Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, 1912. La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc, 1913. La Tapisserie de Notre-Dame, 1913. Ève, 1913 ; dont : « Prière pour nous autres charnels », adapté par Max Deutsch et Jehan Alain. Mystères lyriques Jeanne d'Arc, film musical, adaptation des œuvres Jeanne d'Arc (1897) et Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc (1910). Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910. Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, 1911. Le Mystère des Saints Innocents, 1912. Divers Lettres et entretiens, 1927 (posth.). Correspondance Charles Péguy - Pierre Marcel, Paris, L'Amitié Charles Péguy, XXVII (posth.). Une éthique sans compromis, préface Dominique Saatdjian, 2011, Éditions Pocket (morceaux choisis de l'œuvre de Charles Péguy rangés selon cinq thèmes : héroïsme, travail, sciences, dieux et révolution). Œuvres complètes (20 vol.) ; (ancienne édition) ; (nouvelle édition) ;  ;  ; . Éditions bibliophiliques Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres, vingt lithographies originales d'André Jordan, N.R.F., 1946. Anthologies Ainsi parlait Charles Péguy, dits et maximes de vie choisis et traduits par Paul Decottignies, éditions Arfuyen, 2020 . Distinctions obtenu à titre posthume. . Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Biographies générales Daniel Halévy, Charles Péguy et les Cahiers de la Quinzaine (nouvelle rédaction), Bernard Grasset, 1941. Jean Delaporte, Connaissance de Péguy, Plon, 2 vol., 1942. Roger Secrétain, Péguy, soldat de la vérité, Paris, Émile-Paul, 1943. Jean Delaporte, Péguy dans son temps et dans le nôtre, Plon, 1944. Maurice David, Initiation à Charles Péguy, La Nouvelle Édition, Paris, 1945. Jean Roussel, Mesure de Péguy, éditions Corrêa, Paris, 1946. Bernard Guyon, Péguy : l'homme et l'œuvre, 1960. . Jean Bastaire (dir.), Cahier Péguy, coll. « Cahiers de L'Herne », Paris, L'Herne, 1977. Henri Guillemin, Charles Péguy, Le Seuil, 1981. . . . . . . . Jean-Pierre Rioux, La Mort du lieutenant Péguy, 5 septembre 1914, Paris, Tallandier, 2014, 270 p. . . Romain Rolland, Charles Péguy, Albin Michel, 1944 (rééd. La Découverte, 2014). . . . Sur les idées philosophiques et politiques de Charles Péguy Jean Bastaire, Péguy l'insurgé, Payot, Paris, 1975. Jean Bastaire, Péguy tel qu'on l'ignore, Gallimard - Idées, 1973. Jean-Michel Rey, Colère de Péguy, NRF, essais Gallimard. Elisbeth Gremminger, Charles Peguy, vom Sozialismus zur christlichen Weltschau, Olten, O. Walter, 1949. Bernard-Henri Lévy, L'Idéologie française, Grasset, 1981. Alain Finkielkraut, Le Mécontemporain : Péguy, lecteur du monde moderne, Gallimard, 1991. Philippe Bedouret, Barrès, Maurras et Péguy face au germanisme (1870-1914) (thèse de doctorat en Histoire des idées politiques de l'École Pratique des Hautes Études), ANRT, Lille, 2007, 2 vol, 748 p. . Géraldi Leroy, Les Idées politiques et sociales de Charles Péguy, thèse Lille-III, 1980. Géraldi Leroy, Péguy entre l'ordre et la révolution, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1981 . Emmanuel Mounier, Charles Péguy philosophe, 1930. André Robinet, Métaphysique et Politique selon Péguy : Péguy entre Jaurès, Bergson et l'Église, Les données immédiates de l'anarchie, L'Archipel, Seghers, 1968. Giaime Rodano, Il pensiero politico di Charles Péguy, Quaderni della Rivista Trimestrale, Roma, 1973-1975. Hans A. Schmitt, Charles Péguy : The Decline of an Idealist. . Jean-Noël Dumont, Péguy - L'axe de détresse, Le bien commun, Michalon, 2005, 124 p. . Jorge Molinas Lara, Crisis y compromiso : La ética política de Charles Péguy, Universidad de Valencia, 2014. Jacques Viard, Philosophie de l'art littéraire et socialisme selon Péguy, Klincksieck, 1969 et Pierre Leroux, Charles Péguy, Charles de Gaulle et l'Europe, L'Harmattan, 2004. Alexandre de Vitry, Conspirations d'un solitaire : l’individualisme civique de Charles Péguy, Les Belles Lettres, 2015. . Sur l'œuvre littéraire de Charles Péguy . Jean Onimus, L'Image dans l’Ève de Péguy : Essai sur la symbolique et l'art de Péguy, Cahiers de l’Amitié Charles Péguy, 1952 ; Introduction aux Quatrains de Péguy, Cahiers de l'Amitié Charles Péguy, 1954 ; Introduction aux « Trois Mystères » de Péguy, Cahiers de l'Amitié Charles Péguy, Librairie Minard, 1962. Pierre-Henri Simon, Histoire de la littérature française au , Paris, Armand Colin, I, 1959. . Robert Vigneault, L’univers féminin dans l'œuvre de Charles Péguy : essai sur l'imagination créatrice d'un poète, Paris, Desclée de Brouwer, 1967. Gino Collenea Isernia, Charles Péguy poeta e pensatore della speranza, Napoli, M. D'Auria, 1993. . Sur la religion de Charles Péguy Jean Bastaire, Péguy l'inchrétien, 1991. Pie Duployé, La Religion de Péguy, Slatkine, 1965. Paul Gregor, Charles Péguy und die christliche Revolution, Einsiedeln, Johannes Verlag, 1969. Yvonne Servais, Charles Péguy: The Pursuit of Salvation, Cork University Press, 1953. Recueils d'articles Jean Bastaire (dir.), Charles Péguy, L'Herne, 1977. Hommages Liste non exhaustive : Le Musée Charles Péguy, établissement municipal à caractère scientifique est entièrement consacré à l'écrivain, natif d'Orléans. Rue Péguy (Paris ). Square Charles-Péguy (Paris ). Centre Charles-Péguy (Londres). École Charles-Péguy (Villeroy (Seine-et-Marne)). NB : un livre parle des lieux nommés en l'honneur de Péguy : . Articles connexes Mythes de Jeanne d'Arc Acratie Liste des écrivains-soldats français de la Première Guerre mondiale Liens externes Site consacré à Charles Péguy par l'Amitié Charles Péguy. Le Musée Charles Péguy - Orléans. Sur les traces de Charles Péguy - . Écrivain catholique français Poète français du XXe siècle Dramaturge français du XXe siècle Essayiste français du XXe siècle Écrivain dont l'œuvre est dans le domaine public Nom de plume Dreyfusard Socialiste chrétien Poilu Titulaire de la croix de guerre 1914-1918 Chevalier de la Légion d'honneur La Revue blanche Élève du collège Sainte-Barbe Élève du lycée Lakanal Élève de l'École normale supérieure Enseignant à l'École supérieure de journalisme de Paris Lauréat du prix Broquette-Gonin (poésie) Lauréat du concours général Personnalité liée aux relations entre juifs et chrétiens Personnalité liée à l'Essonne Personnalité liée à Bourg-la-Reine Henri Bergson Naissance en janvier 1873 Naissance à Orléans Décès en septembre 1914 Décès en Seine-et-Marne Mort à la guerre lors de la Première Guerre mondiale Mort pour la France Décès à 41 ans Personnalité inhumée en Seine-et-Marne Officier de réserve
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Choisy-le-Roi
Choisy-le-Roi est une commune française située dans le département du Val-de-Marne, en région Île-de-France. Ses habitants sont appelés les Choisyens. Géographie Localisation À de Notre-Dame de Paris et à de la porte de Choisy, Choisy-le-Roi est, avec la capitale, la seule commune de la petite couronne à s'étendre de part et d'autre de la Seine. Communes limitrophes Communes limitrophes : Alfortville au nord-est, Créteil à l'est, Valenton et Villeneuve-Saint-Georges au sud-est, Orly au sud-ouest, Thiais à l'ouest, Vitry-sur-Seine au nord-ouest. Relief, géologie et hydrographie La Seine y passe. Climat Voies de communication et transports La commune de Choisy-le-Roi est un nœud de communication majeur. Elle est desservie par une gare : Choisy-le-Roi, gare historique (la d'Île-de-France en nombre de passagers), à 7 min de gare de la Bibliothèque François-Mitterrand, 10 min de la gare d'Austerlitz, 14 min de la gare Saint-Michel - Notre-Dame. Depuis le 10 avril 2021, la ville est desservie par la ligne 9 du tramway d'Île-de-France sur son l'axe nord-sud de la commune. Quatre stations sont situées sur le territoire de la commune : Verdun - Hoche, Rouget de Lisle, Carle - Darthé et Four - Peary. En plus de ces stations, deux autres sont situées tout près des limites communales : Trois Communes à Thiais et Christophe Colomb à Orly. Elle est également un carrefour routier important ; trois grands axes routiers desservent la commune : ; ; , axe autoroutier périphérique. Les transports en commun routiers y sont aussi bien représentés : ; : service municipal de transport urbain avec des départs toutes les heures ; Réseau de bus de Seine Grand Orly : ligne 483 de Choisy-le-Roi (RER C) vers Villeneuve-Saint-Georges (RER D) ; en 2024, elle sera un des terminus de la ligne 5 du T Zen. Enfin, une piste cyclable longeant la Seine relie Choisy-le-Roi à Paris. Urbanisme Typologie Choisy-le-Roi est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Paris, une agglomération inter-départementale regroupant et en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune du pôle principal. Cette aire regroupe . Morphologie urbaine Logement Trois immeubles de grande hauteur se trouvent sur la « dalle » de Choisy-le-Roi : la tour de l'Église, la tour de la Seine et la tour du Parc (respectivement 88, 81 et 68 mètres). La ville compte huit autres immeubles de plus de 50 mètres de hauteur, tous consacrés au logement à l'exception de la tour Orix, bâtiment d'inspiration brutaliste construit au cours des années 1960 qui accueille des bureaux. Projets d'aménagement Travaux en cours pour le tramway du Grand Paris qui reliera Paris à Orly en passant par Choisy-le-Roi. Une piste cyclable doit être aménagée le long de la voie du tramway. 2018 - 2020 : la ville s'engage vers le avec la création dans les quartiers de 15 œuvres, les plus symboliques étant les fresques représentant Nelson Mandela ou Louise Michel, ou encore les pylônes RTE du quartier des Hautes-Bornes. Choisy-le-Roi s'inscrit dans la démarche du sentier du reliant ainsi la ville à Paris en passant par Vitry-sur-Seine, Ivry-sur-Seine ou Gentilly. Toponymie Le nom Choisy vient de Sosiacum, terre ou villa de Sosius. Aux et , Choisy est appelée Cauciacum ou Causiacum. En 1739, Louis XV choisit ce domaine afin d'y pratiquer la chasse. C'est pour cela que l'on renomme la ville « Choisy-le-Roi », ou en ancien français « Choisy-le-Roy ». Histoire Choisy apparaîtrait pour la première fois dans l'histoire lorsque l'armée de César en 52 av. J.-C., conduite par le commandant Labienus, aurait livré bataille sur le territoire actuel de la commune. Son nom viendrait de Sociacum, « villa de Soisus » ou de « Socius ». Choisy n'est connu que depuis 1176, comme faisant partie de la seigneurie de Thiais, laquelle appartient à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. En 1207, Jean, abbé de Saint-Germain-des-Prés, donna aux habitants de Choisy avec l'accord de l’évêque de Paris un fonds de terre pour y bâtir une chapelle, dédiée à saint Nicolas, non sans contrepartie puisque les habitants durent tous les ans un minot (34,3 dm³ à Paris) de froment jusqu'à ce qu'il y ait assez pour monter un fond d'entretien. En 1224, l'édifice fut érigé en paroisse. L'existence d'un bac sur la Seine est attestée dès la fin du . Sous Louis XI en 1482, les seigneurs de Choisy, avaient droit de haute et basse justice. En 1678, Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, achète une maison et fait construire, en 1682, un château à Choisy dont l'architecture est de Jacques Gabriel et les sculptures d'extérieur d'Étienne Le Hongre. Choisy devient alors Choisy-Mademoiselle. Elle fait reconstruire le chœur de l'église et réparer la nef. Le bourg se situe alors uniquement en bord de Seine. À sa mort, en 1693, le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, hérita de cette terre, qu’il échangea avec Madame de Louvois contre la seigneurie et le château de Meudon. La population se développe tout au long du . En 1738, une liaison fluviale Paris-Moret, autorisée par Michel-Étienne Turgot, prévôt des marchands de Paris, dessert Choisy deux fois par semaine. Le château appartient alors à la princesse douairière de Conti, fille légitimée de Louis XIV et de la duchesse de La Vallière. Peut-être en hommage à la princesse son élève, François Couperin cite Choisy dans une page pour deux clavecins de son Troisième Livre (1722), une musette tendre et champêtre. En 1739, à la mort de la princesse, Louis XV fait l'acquisition du château pour disposer d'une résidence à proximité de la forêt de Sénart où il va chasser et décide que le village sera nommé désormais Choisy-le-Roi. La paroisse tire un gros avantage de la présence du roi, qui fait agrandir l'ancien château et le prolonge par des constructions neuves. Madame de Pompadour y est installée en 1746 : les fêtes s'y multiplient. Ainsi, le roi Louis XV, avec la participation de la marquise de Pompadour, y organise à partir de 1750 des soupers fins où seuls les intimes du roi, et quelques courtisans, sont invités à partager un repas respectant un service à la française : poissons de mer et de rivière, gibiers à plume et à poil, blanquette de veau, bœuf, légumes verts, fruits, glaces y sont servis avec profusion et délicatesse dans la porcelaine de Sèvres créée sous l'impulsion de la marquise de Pompadour. Une partie des menus de ces repas gastronomiques a été conservée par la Bibliothèque nationale de France, et étudiée par des historiens de l'alimentation. De 1775 à 1780, Marie-Antoinette y organise des amusements de toutes sortes. Pour remplacer le vieux village partiellement englobé dans ces transformations, et pour faire de Choisy une véritable résidence royale, un nouveau village est projeté dès 1746. Dessiné sur une trame orthogonale, il est situé entre le chemin de Paris (devenu depuis rue de Vitry) et l'avenue de Paris. Les terrains, de grandeur raisonnable, et les moellons de meulière sont donnés aux habitants par Louis XV, en priorité aux habitants du vieux bourg ainsi qu'à ceux liés au domaine royal par leur fonction. Les actuelles rues Louise-Michel, Georges-Clemenceau, Auguste-Franchot et Auguste-Blanqui datent de cette époque. Une nouvelle église paroissiale et royale, dédiée à saint Louis et saint Nicolas, est élevée de 1748 à 1760. Son clocher est moins élevé que le comble, à cause de l'aversion que Louis XV avait pour le son des cloches. La vieille église est démolie en 1759. De 1748 à 1757 est percée la route royale de Versailles qui permet en faisant des fouilles d'y trouver des tombeaux antiques. En 1750, la route de Choisy à Paris est pavée et le pont sur la Seine est construit. Le presbytère est construit de 1763 à 1766. Louis XV confirme sa présence à Choisy par l'acquisition en 1764 de la seigneurie de Thiais, Choisy et Grignon en partie, qu'il sépare en deux pour revendre celle de Thiais et Grignon. Peu à peu le champ des Étendoirs, situé au nord de l'avenue de Versailles, est également construit. Le port joue un rôle de relais entre le Sud du Bassin parisien et Versailles. Un marché hebdomadaire est instauré. Hormis les activités liées à la présence royale, l'agriculture est l'activité principale. La population s'accroît régulièrement depuis le début du . La Révolution a la même intensité à Choisy qu'à Paris, le maire de la ville entretenant des liens étroits avec Robespierre. Danton séjourne à Choisy tout comme Rouget de Lisle, l'auteur de La Marseillaise. Choisy-le-Roi porte le nom révolutionnaire de Choisy-sur-Seine et le domaine royal, dont il ne reste aujourd'hui que l'entrée, est vendu comme bien national et tombe doucement en ruine. De 1790 à 1795 Choisy était un canton du district de Bourg-de-l'Égalité (Bourg-la-Reine). À partir de 1809, le pont de Navier remplace enfin le bac. Au , Choisy-le-Roi connaît un essor industriel avec l'implantation de la faïencerie Boulenger, de la tuilerie et de la cristallerie. Un service d'omnibus en 1829 et une ligne de tramways en 1892 relient Choisy à Paris. 1840 voit l'arrivée du train à Choisy-le-Roi avec l'inauguration de la ligne Paris-Corbeil qui sera l'amorce de la ligne Paris-Orléans. La ville subit de gros dégâts lors des combats franco-prussiens dans une tentative de libération de Paris le 30 septembre 1870. La municipalité, en expansion, achète en 1903 la maison de M. Lagoutte construite sous Napoléon III dans l'ancienne grande avant-cour du château. Le reste du parc est loti avec construction des écoles en 1910. Le lotissement du Nid Rouge s'étend à l'ouest de l'avenue de la République. En 1912, Choisy-le-Roi revient sous les feux de l'actualité avec la fin tragique du chef de bande anarchiste Jules Bonnot. De 1968 à 1973, Choisy-le-Roi accueille la délégation vietnamienne pour les négociations de Paris, originellement prévues pour quatre mois, dans le bâtiment, avenue de Versailles, qui était à cette époque le siège de l'école centrale du Parti communiste français et l'ancienne résidence de Maurice Thorez et de Jeannette Vermeersch. Politique et administration Rattachements administratifs et électoraux Antérieurement à la loi du 10 juillet 1964, la commune faisait partie du département de la Seine. La réorganisation de la région parisienne en 1964 fit que la commune appartient désormais au département du Val-de-Marne et à son arrondissement de Créteil après un transfert administratif effectif au . Elle faisait partie de 1801 à 1893 du canton de Villejuif, année où elle intègre le canton d'Ivry-sur-Seine du département de la Seine. Lors de la mise en place du Val-de-Marne, elle devient en 1967 le chef-lieu du canton de Choisy-le-Roi. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, ce canton, dont la commune est désormais le bureau centralisateur, est modifié en intégrant une fraction de Villeneuve-Saint-Georges. Intercommunalité La ville faisait partie de l'association Seine-Amont développement depuis sa création en 2001 jusqu'à sa dissolution en 2014, aux côtés des communes d'Alfortville, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine et Orly. La ville intègre en 2013 la communauté d'agglomération Seine Amont (CASA) aux côtés des communes de Vitry-sur-Seine et d'Ivry-sur-Seine, cette intercommunalité regroupant ainsi plus de . Dans le cadre de la mise en œuvre de la volonté gouvernementale de favoriser le développement du centre de l'agglomération parisienne comme pôle mondial est créée, le , la métropole du Grand Paris (MGP), dont la commune est membre. La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015 prévoit également la création de nouvelles structures administratives regroupant les communes membres de la métropole, constituées d'ensembles de plus de habitants, et dotées de nombreuses compétences, les établissements publics territoriaux (EPT). La commune a donc également été intégrée le à l'établissement public territorial Grand-Orly Seine Bièvre, qui succède notamment à la communauté d'agglomération Seine Amont. Tendances politiques et résultats Lors du second tour des élections municipales de 2014, la liste PCF-PS-EELV menée par Didier Guillaume obtient la majorité des suffrages exprimés, avec , 47,79 %, 32 conseillers municipaux élus dont 9 conseillers communautaires) ; - Tonino Panetta (UMP-UDI, , 10 conseillers municipaux élus dont 3 communautaires) ; - Monique Baron (DVD, 714 voix, 6,62 %, 1 conseiller municipal élu) lors d'un scrutin où 44,37 % des électeurs se sont abstenus. Lors du second tour des élections municipales de 2020, la liste DVD-SL menée par Tonino Panetta (LR) remporte la majorité absolue des suffrages exprimés, avec (55,31 %, 34 conseillers municipaux élus, dont 1 métropolitain), devançant largement les listes menées respectivement par : - Didier Guillaume, maire sortant (PCF-PS, , 8 conseillers municipaux élus) ; - Nathalie Lemoine (LREM-MR, 587 voix, 1 conseiller municipal élu) ; lors d'un scrutin marqué par la pandémie de Covid-19 en France où 60 % des électeurs se sont abstenus, marquant la fin de la direction du PCF sur la ville depuis 75 ans. Liste des maires Politique de développement durable La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2010. Distinctions et labels En 2020, la commune de Choisy-le-Roi a été récompensée par le label « Ville Internet @@@@ ». Jumelages Population et société Démographie Enseignement École Paul-Langevin Collège Henri-Matisse École-collège-lycée Saint-André École Marcel-Cachin École Saint-Louis-Blaise-Pascal École Nelson-Mandela École Victor-Hugo Collège Jules-Vallès Collège Émile-Zola Lycée professionnel Jean-Macé Lycée professionnel Jacques-Brel École Jean-Macé École Auguste-Blanqui École du Parc Culture Théâtre-cinéma Paul-Éluard ; Conservatoire des Arts regroupant les écoles de musique, de danse et d'arts plastiques ; Ensemble polyphonique de Choisy-le-Roi ; Compagnie La Rumeur, Usine Hollander ; Festival de Marne ; Festival Sons d'hiver ; Festival de l'Oh! ; Médiathèques : Aragon, Gondoles, Maison pour tous. Manifestations et festivités Santé Sports La ville de Choisy-le-Roi est une ville historiquement tournée vers le sport, possédant de nombreuses infrastructures et disposant du parc interdépartemental des sports sur son territoire. Elle ne compte pas moins de 39 clubs et 28 disciplines sportives y sont pratiquées (football, tir, aviron…). Ces disciplines rassemblent près de soit un habitant sur six. Parmi ces clubs ou associations sportives se trouvent : Sporting club des nageurs de Choisy-le-Roi (water-polo et natation) ; AS Choisy-le-Roi ; Quartier libre ; Sporting club de Choisy-le-Roi (SCCR). Ce club dispose de plusieurs sections : handball, basket-ball, football (FSGT), badminton, tennis de table ; Déclic (association du quartier des navigateurs) ; Groupement amical des tireurs de Choisy-le-Roi, Thiais et environs (GAT) - Tir sportif 10, 25 et ; Football Américain. De plus, le siège de la Fédération française de volley-ball se trouve à Choisy-le-Roi. Cultes Catholique (diocèse de Créteil) : Ancienne cathédrale Saint-Louis-Saint-Nicolas, place de l'Église Église Saint-Martin, confiée aux oblats de Marie-Immaculée (la paroisse couvre aussi une partie d'Orly), 2, rue Vasco-de-Gama Église Saint-Esprit (dite chapelle des Gondoles), 5, rue de la Paix Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, 1, rue Adolphe-Sannier Protestant : Temple réformé, 22, rue Georges-Clemenceau Église évangélique, 5, rue de l'Est Musulman : Mosquée Tawhid, 6, voie des Roses ; Plusieurs salles de prière. Juif : Synagogue de Choisy, Orly et Thiais, 28, avenue de Newburn. Témoins de Jéhovah : Salle du royaume, 31 rue Lamarck. Économie Revenus de la population et fiscalité Emploi Entreprises et commerces Culture locale et patrimoine Lieux et monuments Cathédrale Saint-Louis-et-Saint-Nicolas : construite par Gabriel sur ordre de Louis XV pour remplacer l'ancienne église, trop petite et trop proche de la Seine. La nouvelle église devait être le centre du nouveau village projeté dès 1746. En 1748, Gabriel donne deux projets : le premier avec un ordre toscan à l'intérieur et à l'extérieur, le second, qui fut réalisé, sans cet ordre. L'absence d'ordre fait l'originalité de cette église, où la monumentalité sobre est atteinte par le travail des surfaces. La tour clocher est détachée à droite de la nef et ne comporte que deux niveaux (alors que le premier projet en avait prévu trois). De ce fait, les cloches, très basses, ne portent pas très loin, ce dont les villageois se plaignirent au . L'anecdote selon laquelle Louis XV aurait interdit l'usage des cloches est sans fondement (seul le glas était prohibé lors des séjours royaux). L'intérieur de l'église abrite deux statues de Jacques Rousseau représentant saint Louis et saint Maurice (1729). Le cul-de-four et les chapelles latérales sont décorées de peintures de Jacques Pauthe (1878). Elle fut l'église cathédrale du diocèse de Créteil de 1966 à 1987, date à laquelle Notre-Dame de Créteil devint la nouvelle cathédrale ; Du château de Choisy ne subsiste que l'entrée (saut-de-loup, fossé sec et deux pavillons de gardiens), qui a servi à la mise en scène de la mairie, dans un parc paysager de style Napoléon III, ainsi qu'une aile de communs (cité Anatole-France) ; Maison des Pages (13, boulevard des Alliés) : construite en 1792 pour François Courrejoles, remarquable par sa façade ornée d'un ordre colossal ; Pavillon des Gardes ; Maison et statue de Rouget de Lisle. Son monument a été inauguré le dimanche 6 juillet 1902 par Justin Germain Casimir de Selves ; Ancienne gare : un des rares exemples conservés des gares de la compagnie des Chemins de fer d'Orléans, décorée de céramiques de Choisy-le-Roi (1875) ; Bords de Seine ; Ferme pédagogique présentant de nombreux animaux et un parc de jeux pour enfants au quartier des Gondoles ; Cimetière de Choisy-le-Roi, ouvert en 1851. Patrimoine naturel Parc interdépartemental des sports ; Parc des Gondoles ; Parc de la Mairie ; Parc Maurice-Thorez. Personnalités liées à la commune Jacques Dutruy (1762-1836 à Choisy-le-Roi), général suisse, né à Genève, général des armées de la République et de l'Empire. Rouget de Lisle a vécu à Choisy-le-Roi et y est mort le . Hippolyte Boulenger, industriel de la céramique, y avait sa faïencerie. La bande à Bonnot prend fin avec le siège de Jules Bonnot, dans un garage situé avenue de la République à Choisy-le-Roi, et sa mort en 1912. Marcel Cachin a vécu à Choisy-le-Roi et y est mort en 1958. Ernest Chaplet, sculpteur et céramiste, avait son atelier à Choisy-le Roi, où il est mort en 1909. Maurice Thorez, politique, dirigeant du PCF, y vécu. Ipoustéguy (1920-2006), sculpteur dont l'atelier se situait quai des Gondoles. Antonio Ferrara, figure du grand banditisme français qui a passé son adolescence à Choisy-le-Roi. , footballeur français d'origine ivoirienne. Bénabar, chanteur, a vécu à Choisy-le-Roi. Émile Lenoble (1875-1940), céramiste, a vécu et exercé son activité à Choisy-le-Roi. Pierre Lescure, journaliste et ancien dirigeant de Canal+., a vécu son enfance à Choisy-le-Roi Alain Frontier, poète et grammairien, a vécu à Choisy-le-Roi de 1960 à 1978. Intouchable (groupe) groupe de hip-hop français originaire de Choisy-le-Roi et Orly, affilié à la Mafia K'1 Fry avec Demon One, Las Montana (1977-1999), ainsi que MS et Mokem (anciens membres). Pro176, rappeur et graffeur, a passé son enfance à Choisy-le-Roi. Choisy-le-Roi est le lieu de naissance de : Anatole Roujou (1841-1904), naturaliste, géologue, archéologue et anthropologue français. Emmanuel Chaptal (1861-1943), prélat catholique, évêque auxiliaire de Paris. Pierre Mille (-12 janvier 1941), écrivain et journaliste. Raphaël Drouart (1884-1972), graveur et peintre. Louise Bourgeois (-), artiste plasticienne. Olga Lecaye, née en 1916. Jean Baud (1919-2012), entrepreneur. Suzanne Chaisemartin (1921), organiste concertiste. Pierre Naudin (1923-2011), écrivain. Roger Vandooren (1923-1998), international de football français. Roland Blanche, acteur, né en 1943. Sylviane Alaux, née en 1945. Gérard Chambre, acteur et chanteur, né en 1947. Mehdi El Glaoui (-), acteur et réalisateur. Monique Loudières , danseuse étoile, née en 1956. Tonino Benacquista, auteur de romans policiers, né en 1961. Gérard Vives, acteur et animateur, né le 30 novembre 1962. Philippe Conticini, chef pâtissier, né en 1963. Philippe Di Folco, écrivain et scénariste, né le 20 juin 1964. Hammadoun Sidibé, fondateur de Quai 54 Pierre-Alain Raphan, homme politique, né en 1983. Lina El Arabi, actrice, née en 1995. Jean-Pierre Petit (-), chercheur scientifique, astrophysicien et vulgarisateur. Héraldique, logotype et devise {{Blason-ville-fr | img1=Blason Choisy-le-Roi 94.svg | l1=100px | legende1= Blason de Choisy-le-Roi | texte= Les armes de Choisy-le-Roi se blasonnent ainsi : De gueules au pont d'or, soutenu d'une rivière d'argent, accompagné en pointe de cinq annelets entrelacés d'or<ref>Ces anneaux olympiques s'expliquent par la présence du Parc interdépartemental des sports qui, lors de sa création vers 1930, avait fait naître l'idée d'un Choisy-le-Roi, ville olympique. Cité dans Choisy-le-Roi, images d'hier et d'aujourd'hui, Maury imprimeur, 1970.</ref> et surmonté d'un écu posé en abîme d'azur à trois fleurs de lys d'or, timbré de la couronne royale de France, la pointe de l'écu brochant sur le pont (création de Robert Louis) }} Pour approfondir Bibliographie État des communes à la fin du , Choisy-le-Roi, 1902. Histoire de Choisy-le-Roi, Auguste Franchot, 1926. Choisy-le-Roi d'une rive à l'autre, Ville de Choisy-le-Roi, 2006. Choisy-le-Roi, images d'hier et d'aujourd'hui'', Maury imprimeur, 1970. Article connexe Liste des communes du Val-de-Marne Liens externes Site de la mairie. Site de l'office de tourisme. . Site de l'EPA-ORSA. Notes et références Notes Références Commune dans le Val-de-Marne Commune ayant porté un nom révolutionnaire dans le Val-de-Marne Ville Internet Forum métropolitain du Grand Paris Unité urbaine de Paris Aire urbaine de Paris Commune de l'ancien département de la Seine
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9teil
Créteil
Créteil (prononcé : ) est une ville de la banlieue sud-est de Paris, préfecture du département du Val-de-Marne en région Île-de-France. La commune est le siège du diocèse de Créteil depuis 1966. En 2015, Créteil était la huitième commune de la région Île-de-France et la deuxième plus peuplée du département après Vitry-sur-Seine. Petite ville au caractère champêtre jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, Créteil connaît une forte urbanisation à partir de 1955 avec la construction du quartier du Mont-Mesly par l'architecte Charles-Gustave Stoskopf, prélude à l'édification de nombreux autres. Créteil devient le chef-lieu du nouveau département du Val-de-Marne par un décret d'application de 1965 et bénéficie alors d'un programme d'urbanisme particulier baptisé « Nouveau Créteil » incluant tous les bâtiments administratifs incombant à son nouveau statut : hôpital Henri-Mondor, préfecture, hôtel de ville, palais de justice. La ville présente un patrimoine environnemental de qualité, notamment grâce à son lac de , au bord de Marne et au niveau « » avec la mention « Grand Prix » obtenu au concours des villes et villages fleuris depuis 1984. Géographie Situation géographique Créteil est située au centre du département du Val-de-Marne, au cœur de l'agglomération parisienne. Elle se trouve à onze kilomètres au sud-est (cap de ) du centre de Paris (Point zéro sur le parvis Notre-Dame). Communes limitrophes Les communes limitrophes sont Maisons-Alfort et Alfortville à l'ouest, Saint-Maur-des-Fossés et Bonneuil-sur-Marne à l'est, Limeil-Brévannes, Valenton et Choisy-le-Roi au sud. Topographie Créteil est établie sur un terrain relativement plat compris entre les vallées de la Seine à l'ouest et de la Marne à l'est. La commune est d'ailleurs arrosée directement, sur sa limite orientale, par la Marne qui y achève sa dernière boucle avant son confluent avec la Seine à Alfortville. Des crues importantes de la Marne ont marqué l'histoire de la commune notamment en 1658, 1740, 1802, 1817, 1837, 1840, 1841, 1892, 1896, 1910, 1919, 1920, 1924, 1930, 1944, 1955, 1959 et 1970. Des crues de la Seine furent également importantes en 1830 et en 1910 notamment. Dans l'attente de la crue centennale qui pourrait causer d'importants dégâts, la ville s'est dotée d'un lac artificiel urbain d'environ situé au sud-ouest de la commune : le lac de Créteil. Il s'agit d'une ancienne carrière reconvertie en lac au milieu des années 1970. La zone de plaine alluviale est érodée par l'action de la Marne et de la Seine. Seul vestige de l'ère tertiaire : le Mont-Mesly, à l'est du territoire communal dont il est le point culminant à d'altitude. L'altitude minimale enregistrée sur les rives de la Marne est de . Climat Le climat de Créteil est de type océanique dégradé. La station de référence pour Créteil est celle de Saint-Maur-des-Fossés. La station d'observation la plus utilisée pour la météorologie sur Créteil est cependant celle de Paris-Montsouris. Le climat dans les départements de la petite couronne parisienne est caractérisé par un ensoleillement et des précipitations assez faibles. La moyenne des précipitations tourne autour de par an étalés sur 111 jours de pluie en moyenne, dont 16 jours de fortes précipitations (plus de ). Les températures y sont douces, le mois le plus froid étant janvier avec une moyenne de températures de et les mois les plus chauds juillet et août qui présentent une température moyenne de . Le tableau suivant permet de comparer le climat de la commune de Créteil en comparaison avec des stations emblématiques du pays : Le tableau suivant donne les moyennes mensuelles de température et de précipitations pour la station d'Orly, commune située à sept kilomètres au sud-ouest de Créteil et dont le climat est très semblable : Voies de communication et transports Infrastructures routières Créteil est desservie par l'A86, appelée aussi « super-périphérique parisien », qui la relie à l'A4 au nord et à l'A6 à l'ouest. Trois échangeurs desservent la commune : Créteil-Échat, Créteil-Centre et Créteil-Bordières. Réseau cyclable Depuis 2010, la ville de Créteil dispose d'un service de vélos en libre-service dénommé « Cristolib ». Sa gestion est confiée à JCDecaux, qui décline une version de son système Cyclocity. Transports urbains Le RER Deux lignes du réseau desservent indirectement Créteil / Le au niveau de la gare de Créteil-Pompadour, mise en service en 2013, au sud de la ville ; Le au niveau de la gare de Saint-Maur - Créteil (gare située sur le territoire de la ville de Saint-Maur-des-Fossés). Le Tvm est interconnecté avec les deux gares. Le métro Créteil est doté de quatre stations de la , qui traverse la ville en aérien : L'Échat (Centre hospitalier universitaire Henri-Mondor) ouverte en 1973 ; Université (Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, Conservatoire Marcel Dadi), ouverte en 1974 ; Préfecture (à proximité du centre commercial Créteil Soleil et de l'Hôtel de Ville), ouverte en 1974 ; Pointe du Lac (non loin du Stade Duvauchelle), ouverte en 2011. Les lignes de bus Diverses lignes de bus desservent la ville, reliant Créteil aux communes alentours : les neuf lignes de bus RATP desservent essentiellement les communes de l'ancien département de la Seine, donc de proche banlieue, tandis que les lignes de bus opérées par Transdev SETRA et Transdev STRAV relient Créteil à des communes plus éloignées de Paris, comme Brie-Comte-Robert ou Yerres. Il existe également deux lignes de bus en site propre exploitées par la RATP, parmi les plus fréquentées du réseau de bus francilien, dont l'efficacité se rapproche de celles de lignes de tramways : Le Tvm, reliant Saint-Maur-des-Fossés à Antony via le Marché International de Rungis ; Le 393, reliant la gare de Sucy-Bonneuil à Thiais. Les bus circulant en ville sont propulsés au diester depuis 1994, puis au GNV (Gaz naturel pour véhicules). En 2016, le centre-bus de la RATP qui se situe sur la commune exploite environ 130 véhicules de ce type. Projets d'extension du réseau à Créteil En 2025, la commune sera desservie par le Grand Paris Express sur la ligne sud, en 2025, à la station L'Échat sur le tronçon de Pont de Sèvres à la gare de Noisy - Champs, facilitant les déplacements de banlieue à banlieue. Deux autres stations, à la gare de Saint-Maur - Créteil et à la gare du Vert de Maisons, seront également accessibles aux cristolliens. Le téléphérique Câble 1 desservira la commune à l'horizon 2022. Il permettra de relier la station Pointe du Lac aux villes de Valenton, Limeil-Brévannes et Villeneuve-Saint-Georges, qui sont aujourd'hui des communes difficilement accessibles, via quatre stations. Urbanisme Typologie Créteil est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Paris, une agglomération inter-départementale regroupant et en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune du pôle principal. Cette aire regroupe . Morphologie urbaine La ville de Créteil est découpée en vingt quartiers selon la réforme des comités de quartier du 11 avril 2002 : Logement Projets d'aménagements Créteil compte depuis 2008 deux zones urbaines sensibles inscrites dans le Programme National pour la Rénovation Urbaine : Les Bleuets et Petit Pré - Sablières, et une zone inscrite depuis 2014 dans le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) : Haut du Mont-Mesly – Habette. Risques naturels et technologiques Toponymie Le nom gaulois de la ville, Cristoilum, avait pour origine le nom d’un gaulois Cristos et ogilum. Histoire Préhistoire Quelques rares silex du Paléolithique sont encore mis au jour au début du sur le territoire communal. Le Néolithique a laissé plus de traces tel le polissoir qui fait la fierté préhistorique de Créteil. Ce bloc de plus de deux tonnes servait à l'affûtage des pierres. Au moins deux haches néolithiques ont également été découvertes dans la zone du Mont-Mesly. L'une d'elles (hache de jadéite) est exposée au Musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye. En draguant la Seine au , plusieurs armes de l'âge de bronze furent découvertes. Elles sont exposées au British Museum de Londres. Antiquité Camille Jullian posa au début du l'hypothèse d'un domaine gallo-romain à Mesly. Les éléments archéologiques sont toutefois rares. La découverte de débris et de monnaies à la fin du appuient pourtant l'hypothèse de Jullian. Les premières traces écrites faisant référence à Créteil remontent aux Mérovingiens : Vicus Cristolium. Le martyrologe d'Usuard datant du indique que ce lieu marque le martyre d'un grand nombre de chrétiens en ces termes : . On trouve également Vico Cristolio. Ce toponyme est formé du préfixe crist et du radical Olium. Ces deux termes sont gaulois : . La « clairière » de la « crête » du Mont-Mesly se trouve dès avant la romanisation sur la route reliant Paris et Sens (route nationale 19 aujourd’hui). Une étymologie plus traditionnelle était que le mot crist serait rapporté à Jésus Christ, dû à la christianisation précoce de Créteil et à la vénération de saint Agoard et saint Aglibert, martyrs vers l'année 400 après Jésus Christ. Cette légende hagiographique est aujourd’hui contestée par les historiens qui la qualifient de « montage incohérent ». L'existence d'une église à Créteil apparaît toutefois possible dès le . Moyen Âge Des sarcophages mérovingiens et des monnaies sont découverts, à plusieurs reprises, depuis le . La présence d'un atelier monétaire est même attestée au port fluvial de Créteil. Un acte de 1150 nous apprend que le fief du Mèche appartient à la collégiale de Saint-Germain-l'Auxerrois tandis qu'un acte de 1178 précise que le fief de Mesly dépendait de l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés. Au niveau architectural, le clocher de l'église Saint-Christophe semble dater du tandis que le reste de l'église date du . Le colombier est construit au . Le village médiéval semble s'être développé à l'intérieur d'un solide rempart au croisement de cinq routes. L'urbanisation s'est faite le long de ces cinq axes donnant au village la forme d'une étoile à cinq branches. Créteil est avant tout alors un bourg routier, profitant au maximum de sa position géographique au croisement d'axes routiers et au bord d'une rivière. Vers 1390, le rempart percé de quatre portes est toujours en place et le village compte une soixantaine de maisons. Les conditions météorologiques sont très mauvaises entre et . Pluie et froid au printemps 1315 empêchent les moissons de mûrir suivi d'un hiver rigoureux et long de décembre à Pâques 1316. Les vignes du Mont-Mesly sont détruites. Une grande famine frappe Créteil comme le reste du royaume de France. En 1406, le toponyme de Créteil fait son apparition après déformations successives en Cristoill (1278), Cristeuil, Cresteul puis Creteuil. La guerre de Cent Ans est particulièrement néfaste pour Créteil. En 1418, le village sous occupation anglo-bourguignonne est mis à sac et laissé en ruines. Même la nef de l'église s'effondre. La fin du siècle connaît également des troubles avec le passage des troupes des princes de la Ligue du Bien public (1465). Mais Créteil panse ses plaies et un hôpital, l'Hôtel-Dieu de Créteil, ouvre ses portes en 1471. Époque moderne Créteil est toujours constitué de fiefs ecclésiastiques, et en 1548 l'évêque de Paris Jean du Bellay devient le nouveau seigneur de Créteil. En 1567, à l'occasion des guerres de religions, les huguenots pillent l'église et brûlent les chartes locales. Le village compte alors principalement des laboureurs et des vignerons, mais aussi des charpentiers, des maçons, un maréchal-ferrant, un boulanger et un hôtelier. On note également la présence de « Parisiens » propriétaires de maisons ou de terres à Créteil. Ce sont principalement des marchands et des officiers du Parlement. En 1602, le roi Henri IV fait une halte à Créteil et se restaure dans l'auberge du village. Le début du siècle est également marqué par la mise en place de la grosse cloche de l'église baptisée Henrye (1607). L'hiver 1614-1615 est long et rigoureux avec d'abondantes chutes de neige, plus hautes qu'un homme. Les vignes du Mont-Mesly sont détruites ainsi que certaines maisons qui s'effondrent sous le poids de la neige. Nouvelle catastrophe naturelle en 1658 avec une importante crue de la Marne. Afin de secourir les sinistrés, l'église met en place une structure d'aide. L'existence de la Compagnie de la Charité des pauvres de la paroisse est attestée en 1646. Nouveaux troubles en 1648 et 1652 avec la Fronde et l'évacuation des habitants de Créteil. Ces événements n'empêchent pas la mise en exploitation systématique des carrières de pierre dès 1646. À partir de 1652, ce sont les carrières de pierre à plâtre du Mont-Mesly qui sont mises en exploitation systématique. Autre symbole du dynamisme cristolien, un deuxième moulin à farine, le « moulin neuf », est inauguré en aval du vieux moulin en 1684. En 1674, Créteil compte parmi les terres et seigneuries réunies en un duché de Saint-Cloud. La fin du règne de Louis XIV est marquée par une grande disette touchant l'ensemble de la France en raison d'une période de grand froid (1709). On enregistre 69 décès à Créteil. En ce début du , on note la construction des premières maisons bourgeoises de « Parisiens », mais le village conserve son caractère agricole avec la présence de , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , et en 1745. Les cahiers de doléances rédigés à Créteil en 1789 comptent et le , Créteil devient une commune. Le premier maire est Louis Simon Piot (1746-1822), boucher de son état. Il assiste, avec toutes les autorités du département, au passage des cendres de Voltaire qui font halte à Créteil le . Époque contemporaine En 1805, la maréchal Serurier, familier de l'Empereur, achète une grande maison à l'est de la commune. Les Cristoliens surnomment alors cette maison le « Château de Créteil », mais l'aventure impériale tourne court et en mars 1814, Créteil est prise par les troupes russes. Nombreuses réquisitions dans la commune. Étienne de Joly, ancien ministre, est maire de Créteil, en 1815, mais au printemps de cette même année, il quitte ce poste à la nouvelle du retour de l'Empereur Napoléon. Étienne de Joly est à nouveau maire de Créteil de 1819 à 1831. Les aléas climatiques restent dans les mémoires comme cette tempête qui arrache le toit de l'église en 1806. Les crues de la Marne sont également nombreuses et importantes tout au long du siècle (1802, 1817, 1837, 1840, 1841, 1892, 1896). Pas encore domptée au niveau de son débit, la Marne est toutefois apprivoisée avec la construction d'un pont. Le pont de Créteil qui enjambe la Marne entre Créteil et Saint-Maur-des-Fossés est inauguré le . Il remplace l'ancestral système de bac. L'exploitation des carrières modifie la composition de la population cristolienne, désormais dominée par le nombre d'ouvriers travaillant dans ces carrières. Ils sont 163 à résider à Créteil en 1820. Autre évolution économique avec la transformation du vieux moulin à farine en filature de coton dès 1804. Une fabrique d'engrais s'installe à Créteil en 1851 tandis que des cultures maraîchères se multiplient dans la plaine. La révolution de 1848 provoque de nombreuses réjouissances à Créteil avec la plantation symbolique d'un arbre de la liberté. À la suite de cette révolution, l'Hôtel-Dieu de Créteil, fondé en 1471, passe sous le contrôle de l'Assistance publique (1849). La guerre franco-prussienne de 1870 est particulièrement cruelle pour Créteil. Après un bref combat le , le bourg est pillé et laissé en ruine par les Prussiens tandis que les combats du Mont-Mesly du font . La modernité touche Créteil en ce avec l'installation d'un dépôt de lettres en 1823 tandis qu'une ligne de tramway à traction animale relie Créteil à la Bastille (Paris) à la fin du siècle. C'est l'une des lignes de la Compagnie générale des omnibus. Lors des toutes dernières années du siècle, le conseil municipal renouvela souvent ses vœux de voir passer ces lignes de la traction animale à la traction mécanique, en vain. Une deuxième ligne de tramway traverse Créteil à partir de 1901 en reliant Bonneuil-sur-Marne au pont de la Concorde (Paris). Le télégraphe est rattaché au bureau de poste en 1874, puis est relié au réseau téléphonique en 1891. Créteil est aussi une ville qui compte, comme aujourd’hui, de nombreuses industries : sous le Second Empire, s'installent l'Orfèvrerie Boulanger, rue de Mesly ; puis plus tard, la Manufacture de Papiers et Cartons Bersant, en face de l'île Brise-Pain ; la fabrique de choucroute Benoist sur la ferme Pompadour près de Maisons-Alfort ; et enfin des fabriques d'engrais et de vaisselle en grès. En 1897, la mairie (l'ancienne mairie est devenue la Maison du Combattant) demande à l'un des maîtres de l'Art nouveau, Eugène Martial Simas, de décorer la salle des mariages de quatre grandes toiles. Créteil se dote d'armoiries en 1901. Il s'agit d'un blason d'azur orné d'une fasce ondée d'argent figurant la Marne, une croix potencée d'or en souvenir des seigneuries ecclésiastiques et une grappe de raisin, activité économique principale de la commune jusqu'au milieu du . Entre 1906 et 1908, un phalanstère littéraire et artistique s'installe dans la ville et prend le nom d'Abbaye de Créteil. La première projection cinématographique se tient en 1907. C'est l'une des activités préférées des nombreux soldats stationnés à Créteil durant la Première Guerre mondiale. Lors des tout derniers mois du conflit, la municipalité organise et cofinance des colonies de vacances pour 50 enfants de la commune. La paix revenue, les fêtes se multiplient. Certaines sont données au profit des sinistrés des nombreuses inondations de la Marne. Cirque, bals de nuit et concerts en tous genres sont alors au programme. Le cinéma reste un loisir prisé et la salle de Créteil porte le nom de « Cinéma Regina » au début des années 1930. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes entrent à Créteil le . stationnent dans la commune et un poste de guetteur de l'aviation est installé au Mont-Mesly à partir de 1941. Le château des Buttes devient la Kommandantur. Le , un bombardement américain est particulièrement violent. Il détruit notamment en partie l'école. Les bombardements se poursuivent jusqu'en août 1944, faisant plusieurs morts parmi la population civile. Le , la Résistance locale s'empare du dépôt de la police de Créteil. La ville se libère elle-même remplaçant le drapeau à croix gammée sur le château des Buttes par un drapeau tricolore dès le . Les Allemands se retranchent alors sur le Mont-Mesly et dans la plaine. Le 26 août, c'est l'aviation allemande qui bombarde violemment Créteil, provoquant et de gros dégâts sur . Le , les troupes américaines font leur entrée dans Créteil. Le mémorial des victimes civiles cristoliennes de la Seconde Guerre mondiale compte . Le monument aux morts rappelle les noms de cristoliens morts pour la France entre 1870 et 1962. Créteil abandonne son caractère champêtre après la Seconde Guerre mondiale. La population passe ainsi de en 1954 à en 1962. Le , la ville devient préfecture du nouveau département du Val-de-Marne. Le développement urbain de la commune constitue dès lors l'élément essentiel de l'histoire locale. L'urbanisation du Mont-Mesly débute en 1955. La première zone d'activité, celle des Petites-haies, est validée par le conseil municipal en 1964. Elle ouvre finalement ses portes le . Pierre Billotte, maire de 1965 à 1977, poursuit cette évolution, en s'appuyant sur les conseils de l'architecte Pierre Dufau, grand prix de Rome, urbaniste en chef du Nouveau Créteil. L'originalité du développement du Nouveau Créteil est qu'il s'appuie sur l'initiative privée, centrée autour de la Compagnie bancaire, alors que les autres villes nouvelles construites autour de Paris sont des opérations purement publiques. Pierre Billotte reçoit d'ailleurs la Grande médaille de l'urbanisme de l'Académie d'architecture en 1972. Cette urbanisation est toujours en cours avec la mise en chantier en 2006 d'un nouveau quartier entre le lac et Valenton : la Pointe du Lac. Parmi les bâtiments emblématiques de la ville, il convient de citer les fameux « Choux » (œuvre de l'architecte Grand Prix de Rome Gérard Grandval), sortis de terre entre 1969 et 1974 et l'hôtel de ville de Créteil aux formes architecturales symboliques de la modernité de la ville. Créteil compte d'au moins et une multitude de bâtiments plus modestes, de quatre à six étages principalement. Les quartiers anciens du nord-est de la commune sont toutefois préservés, conservant leur caractère pavillonnaire. Comme les autres villes nouvelles, Créteil va se voir dotée d'une base de plein air et de loisirs, contiguë au parc départemental, elle s'étend sur dont les deux tiers sont occupés par le lac de Créteil. Même évolution en matière de transports avec l'ouverture de trois stations de métro (ligne 8) entre 1973 et 1974 : Créteil - L'Échat, Créteil - Université et Créteil - Préfecture. Une quatrième station, Pointe du Lac, a été inaugurée le pour desservir le stade Dominique-Duvauchelle et ses alentours. La voie express « Créteil - Bonneuil » est ouverte à la circulation le . Dans la foulée de sa promotion au rang de préfecture, Créteil devient le siège d'un évêché catholique en 1966 puis d'une académie en 1972. L'Université ouvre ses portes en 1970. Un centre hospitalier universitaire (CHU) de près de mille lits vient compléter le parc hospitalier : le CHU Henri-Mondor. Ces éléments ainsi qui les tribunaux de Créteil sont très structurants pour la visibilité médiatique de la ville. Politique et administration Rattachements administratifs et électoraux Créteil est le siège de la préfecture du Val-de-Marne depuis le , date de création du département (décret d'application de la loi créant le Val-de-Marne). Il faudra toutefois attendre le pour voir la mise en place réelle du nouveau département. Le bâtiment abritant actuellement les services préfectoraux et le conseil départemental fut construit entre 1968 et 1971. La ville est le siège de l'académie de Créteil, créée en 1972 et qui couvre les départements du Val-de-Marne, de Seine-et-Marne et de la Seine-Saint-Denis. C'est la deuxième académie en France en matière d'effectifs avec , dont , pour et scolaires. On note également la présence d'un tribunal judiciaire, d'un tribunal de commerce et des archives départementales du Val-de-Marne. L'actuel palais de justice de Créteil fut construit entre 1976 et 1978. Il fut conçu par l'architecte Daniel Badani et symbolise par sa forme le livre de la loi et la balance de la justice. C'est depuis lors l'un des plus actifs de France. Citons ici le juge d'instruction Eric Halphen qui officia à Créteil de 1989 à 2002. Ce tribunal judiciaire dépend de la Cour d'appel de Paris. Parmi les principales affaires qui y furent traitées, citons l'affaire Sohane Benziane, l'affaire des HLM de Paris ou l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine. L'Ordre des avocats du barreau du Val-de-Marne compte plus de . Il a son siège au sein du Palais de justice de Créteil. Le tribunal de commerce est localisé dans l'immeuble « Le Pascal » (architectes: Philip Ridgway et Daviel), coincé entre la voie express (RD1), l'UGC Ciné Cité et le parking de Créteil Soleil. Compétent sur l'ensemble du département du Val-de-Marne qui comprend notamment le Marché international de Rungis et l'aéroport Paris-Orly, il eut à traiter quelques affaires importantes comme celle de la liquidation de la compagnie aérienne Air Lib le . Ce tribunal comprend six chambres : trois chambres de contentieux et trois chambres de procédures collectives. Créteil était historiquement le chef-lieu de 3 cantons : Créteil-Nord, Créteil-Ouest et Créteil-Sud. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est désormais divisée entre les deux cantons de Créteil-1 et Créteil-2. Intercommunalité La commune était, jusqu'en 2015, membre de la communauté d'agglomération Plaine centrale du Val-de-Marne. Dans le cadre de la mise en œuvre de la volonté gouvernementale de favoriser le développement du centre de l'agglomération parisienne comme pôle mondial est créée, le , la métropole du Grand Paris (MGP), dont la commune est membre. La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015 prévoit également la création de nouvelles structures administratives regroupant les communes membres de la métropole, constituées d'ensembles de plus de habitants, et dotées de nombreuses compétences, les établissements publics territoriaux (EPT). La commune a donc également été intégrée le à l'établissement public territorial Grand Paris Sud Est Avenir, qui succède notamment à la communauté d'agglomération Plaine centrale du Val-de-Marne. Tendances politiques et résultats Politiquement, François Mitterrand avait massivement eu l'appui des électeurs de Créteil en 1988 face au même Jacques Chirac (60,36 % contre 39,64 %). En 1981, François Mitterrand fut également préféré à Valéry Giscard d'Estaing (57,78 % contre 42,22 %). Déjà en 1974, François Mitterrand avait obtenu plus de suffrages que Valéry Giscard d'Estaing (54,1 % contre 45,9 %). Lors de l'élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal est créditée de 54,97 % des voix contre 45,03 % pour Nicolas Sarkozy. À la suite du second tour des élections municipales de 2014, le conseil municipal comprend de la liste LUG (La passion de la ville - Créteil, une passion partagée - PS-PC) conduite par le maire sortant créditée de 58,71 % des votes exprimés, de la liste LUMP (Agir Pour Vous - UMP) (29,60 %), et de la liste LFN (Créteil Bleu Marine - FN) (11,67 %). Les autres listes n'ont pas atteint la barre des 5 % pour avoir des conseillers. Au second tour des élections municipales de 2020, la liste menée par le maire sortant Laurent Cathala, obtient une large majorité des suffrages exprimés, avec 69,89 %, devançant celle de son opposant Thierry Hebbrecht (LR, 30,17%) lors d'un scrutin marqué par une abstention dépassant 77 % Lors du Liste des maires Politique environnementale Jumelages Population et société Démographie Enseignement Primaire et secondaire (dont 2 privées) et (dont 2 privées) dispensent l'enseignement primaire à Créteil. Lors de la rentrée scolaire en septembre 2005, sont scolarisés en école maternelle pour en primaire. Créteil accueille sur son territoire huit collèges et six lycées dont le plus ancien est le lycée professionnel Morin qui a ouvert ses portes le . Enseignement supérieur L'Université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne est inaugurée en 1970. C'est un centre multidisciplinaire. La médecine est enseignée au sein du CHU Henri-Mondor inauguré en 1969. Depuis 1972, l'institut d'urbanisme de Paris se trouve à Créteil au sein de l'Université. L'école internationale d'études politiques (EEP) a ouvert en septembre 2020 et accueille 700 étudiants. La zone universitaire a connu des travaux ces dernières années en raison de la fermeture de l'antenne de Saint-Maur-des-Fossés. Afin d'accueillir plusieurs milliers d'étudiants en économie et en droit, la mise en chantier de nouveaux bâtiments était obligatoire, car avec plus de et , le site universitaire cristolien manquait cruellement d'espace. À la suite de la construction de ces nouveaux bâtiments, les sites universitaires limités à l'origine au seul quartier du Palais s'étendent désormais également dans les quartiers de la Lévrière - Haye aux moines, avec le campus "Mail des mèches" pour l'économie et les langues, et de l'Échat avec le campus "André Boulle", ouvert en 2005 pour la faculté de droit. À Créteil, l'Université compte trois bibliothèques universitaires principales. La bibliothèque principale du centre multidisciplinaire, la bibliothèque de sciences économiques sur pour de lecteurs et celle de droit pour de lecteurs. À noter la faiblesse du fonds avec seulement un peu plus de . Manifestations culturelles et festivités Festivals Le festival international de films de femmes de Créteil est l'un des plus prestigieux festivals cinématographiques. Les trois cinémas de la ville sont mis à contribution à cette occasion sans oublier la maison des Arts et de la Culture de Créteil « André-Malraux ». Le complexe UGC Ciné Cité, qui offre désormais douze salles dernier cri, le cinéma du Palais et ses trois salles qui alternent films grand public avec cinéma d’auteur, souvent étranger, et le cinéma de la Lucarne, salle unique du Mont-Mesly. Le festival de création vidéo de l'académie de Créteil réunit chaque année des étudiants ayant fait une création audiovisuelle au cours de l'année scolaire. Un jury détermine des prix. Le festival international Exit est un festival d'art contemporain annuel au printemps créé en 1994 associant le théâtre, la danse, la musique, les arts numériques et des installations. Ce festival se tient à la maison des arts et de la culture de Créteil. Pour ses vingt ans, le Cristol’Carnaval s'est transformé en s’associant à la Maison des Arts et à la Compagnie Montalvo-Hervieu pour un grand « Jour de Fête » qui a eu lieu toute la journée du dimanche à Créteil avec au programme : parade costumée, pique-nique, spectacles, bals et feu d'artifice. Le Carnaval de Créteil Le Carnaval était jadis fêté de façon significative à Créteil. Vers 1920, à Créteil, alors un village de la région parisienne, le Mardi Gras et la Mi-Carême sont des fêtes importantes, comme à Paris à la même époque. André Dreux rapporte à ce propos dans Créteil, mon village ! : Puis venait le Mardi gras : c'était la fête des bouchers. La palme revenait au boucher qui pouvait montrer le plus beau bœuf, vivant, bien entendu. C'était le bœuf gras : celui-ci allait rarement sur ses pattes le long des rues de Créteil ; il était hissé sur un char, paré et joliment enrubanné, entouré de cavaliers et de gens déguisés ; les blanchisseuses étaient particulièrement de la fête et avaient congé en ce jour : il faut dire qu'elles étaient assez nombreuses puisqu'il y avait, entre autres blanchisseries plus modestes, une petite usine. Les blanchisseuses de Créteil, si elles savaient manier le battoir, comme leurs ancêtres du qui, dit-on, assommèrent les prédicateurs Agoard et Aglibert, maniaient au moins cet instrument professionnel avec bonne humeur et en s'accompagnant de chansons ; n'est-ce pas l'une de leurs ainées, qui, du bateau lavoir situé face à l'auberge « Au cochon de lait » où résidait Victor Hugo, charma celui-ci qui en fit un poème. Après le Mardi gras, le Carnaval se poursuivait par la Mi-Carême ; encore des déguisements et de joyeuses batailles de confettis. Nous vîmes vers 1920, régulièrement, des bals masqués organisés par les sociétés locales. Sports L'Union sportive de Créteil voit le jour en 1936 et l'Association sportive de Créteil est fondée en 1937. Le sport vedette à Créteil est le handball : l'équipe professionnelle de l'US Créteil Handball évolue en Division 1 (Championnat de France masculin de handball) et a notamment obtenu un titre de champion de France en 1989. Le football tient également une place importante avec l'équipe professionnelle de l'US Créteil-Lusitanos football qui évolue actuellement en National. La gymnastique est le point fort du sport cristolien en individuel. La médaille d'or aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004 d'Émilie Le Pennec, licenciée à l'US Créteil, en est une illustration. Citons également l'équipe de cyclisme sur route de l'US Créteil qui évolue au niveau national. Lors de sa victoire sur le Tour de France 1983, Laurent Fignon était licencié à l'USC. De même que les pistards Pierre Trentin et Daniel Morelon (champions olympiques en 1968 et 1972), puis des coureurs Greg LeMond, Pascal Lino et, à nouveau, des pistards, Fabrice Colas, Hervé Dagorne et, aujourd’hui, du multiple champion du monde, Grégory Baugé. Le Cristolien Slimane Sissoko est champion du monde de boxe française dans la catégorie des moins de , le joueur de squash cristolien Lucas Serme est champion de France en 2017 et sa sœur la joueuse de squash cristolienne Camille Serme est vainqueur du British Open 2015 et de l'US Open 2016. Le stade Dominique-Duvauchelle d'une capacité de , et le palais des sports Robert-Oubron ( à selon les configurations) sont les principaux équipements sportifs cristoliens. Le dimanche 24 juillet 2011, Créteil a accueilli le départ de la 21 et dernière étape du Tour de France 2011. La ville de Créteil a été élue ville la plus sportive de France en 1988 par un jury et le journal L'Équipe. Médias Outre les panneaux d'affichage municipaux, le mensuel gratuit d'informations municipales Vivre ensemble est aujourd’hui le seul média spécifiquement cristolien. Le quotidien Le Parisien consacre chaque jour dans son édition Val-de-Marne plusieurs articles à l'actualité de la ville. Durant l'Entre-deux-guerres, Créteil disposa de plusieurs titres de presse : Le Journal de Créteil, hebdomadaire républicain fondé en 1935. La Gazette de l'Est, journal républicain indépendant qui couvrait la banlieue Est de Paris est édité de 1914 à 1944. La Petite banlieue rebaptisée La Banlieue de Paris, était un journal républicain couvrant la banlieue Sud-est de Paris. Il paraît de 1884 à 1951. Après la Seconde Guerre mondiale, Le Républicain du Val-de-Marne est le titre local majeur jusqu’à son arrêt dans les années 1980. En matière de radio, Créteil FM débute ses émissions dès 1981. Top Tonic achète la fréquence de Créteil FM en 1984. Entre 1984 et 1987, Top Tonic avait ses studios à Créteil. Ce fut la première station française à adopter un format sport et musique. Aujourd'hui, Radio Alfa, station lusophone, émet depuis Créteil sur l'ensemble de l'Île-de-France. Ses cibles sont les communautés portugaises et brésiliennes de la région. Cette station créée en 1987 émet sur . Pour la télévision, Créteil est en 1973 une des sept villes pionnières en France à être câblées. Depuis 2007, le Câblo-opérateur est NC Numéricable. Santé Au , 27 pharmacies, une soixantaine de dentistes, une soixantaine de médecins généralistes, une dizaine de pédiatres, une demi douzaine d'ophtalmologistes et de dermatologues constituent notamment la médecine libérale de la ville. Inauguré le , le CHU Henri-Mondor est un hôpital de l'Assistance publique situé près de la cité des Bleuets. Conçu initialement pour recevoir , sa capacité d'accueil est en 2006 de . Il emploie plus de dont plus de soignants. Ses dépenses en 2004 étaient de . Inauguré le , l'hôpital intercommunal de Créteil a une capacité d'accueil de contre 264 en 1937. La construction de cet établissement fut décidée en 1932 en groupant les communes de Bonneuil-sur-Marne, Créteil et Joinville-le-Pont au sein d'un syndicat intercommunal. Saint-Maur-des-Fossés rejoint ensuite ce syndicat. À l'origine, une partie du personnel hospitalier était des religieuses. En 2004, ont été recensées pour et chirurgicales. Il compte environ pour soignants. Le Centre de transfusion sanguine de Créteil dépend de l'Hôpital intercommunal. Ce service traite de 600 à par jour. L'hôpital Albert-Chenevier est un hôpital de l'Assistance Publique d'une capacité d'accueil de dont pour le service de psychiatrie. Cultes Les Cristoliens disposent de lieux de culte catholique, israélite, musulman, protestant et bouddhique. Catholicisme Créteil est le siège du diocèse de Créteil. La cathédrale Notre-Dame de Créteil, se trouve juste à côté de l'Université. Le modeste bâtiment initial a été détruit pour permettre la construction d'un projet plus ambitieux, inauguré le 20 septembre 2015. Outre la cathédrale, on dénombre quatre églises et une chapelle : Église Saint-Christophe, place de l'Église. Église Saint-Pierre-du-Lac, avenue François-Mitterrand. Église Saint-Michel du Mont-Mesly, rue René-Arcos. Église Saint-Pascal-Baylon, rue Chéret. Chapelle du Carmel Sainte-Thérèse, avenue Ceinture. En 2007, Daniel Labille, alors évêque de Créteil, présente sa démission au Pape Benoît XVI pour raison d'âge. Michel Santier lui succède à la tête du diocèse de Créteil le 4 septembre 2007. Il y a plusieurs communautés religieuses : carmélites, dominicaines, filles du Saint-Esprit, oblates mariales, religieuses de l'Assomption, religieuses Xavières et franciscains. Judaïsme Avec environ , la communauté juive de Créteil est la plus importante d'Île-de-France. Elle est arrivée surtout à partir des années 1960. Créteil compte donc une synagogue (rue du 8 mai 1945) et dix oratoires dévolues au culte israélite. Le rabbin se nomme Alain Sénior. Islam La mosquée Sahaba de Créteil a été inaugurée le 18 décembre 2008. Une salle de prière dédié au culte musulman, louée à la mairie, est située rue Saussure dans le quartier des Coteaux du sud. Protestantisme Le culte protestant est représenté avec trois églises : Église chrétienne adventiste du , rue Tirard. Église évangélique du Parc, place Jean Giraudoux. Église protestante Martin Luther King, rue Tirard. Bouddhisme L'Association Bouddhique Khmère-Vatt Khemaramam se tient dans les locaux du temple Vatt Khemaramam (rue Saint-Simon), le premier temple cambodgien construit en Europe. Économie Revenus de la population et fiscalité En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 29 966 €, ce qui plaçait Créteil au 14 093 rang parmi les 31 525 communes de plus de 39 ménages en métropole. Emploi Entreprises Histoire économique Des ateliers monétaires sont signalés au port de Créteil dès l'époque mérovingienne. C'est toutefois l'agriculture qui domine avec une forte proportion de vignobles, notamment sur les coteaux du Mont-Mesly. On recense ainsi en 1745. Le vignoble est détruit lors de la guerre franco-prussienne de 1870 et partiellement replanté. La filature installe des usines à Créteil dès le début du tandis que les carrières, exploitées de longue date, donnent leur meilleur rendement à partir des années 1820. Deux types de carrières sont exploités : pierre et plâtre. L'albâtre est particulièrement exploité à partir de la fin des années 1850. La ville abrite désormais une délégation de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. Zones d'activités économiques La ville dispose de 4 zones d'activités principales : Les Petites haies, Les Bouvets, Europarc et L'Échat. Nombreux sièges sociaux d'entreprises générant de solides recettes fiscales locales. Le siège social de Pernod dont le bâtiment a la forme d'une pyramide inversée se trouve dans la zone des Petites haies. La nouvelle zone d'activités est celle d'Europarc, principalement dédiée aux secteurs technologiques. Plus de proposent à Créteil dont la moitié dans le secteur public. Le taux de chômage atteint 8,6 % en 2004 contre 6,5 % en 2001 soit plus d'un point de moins que la moyenne nationale, 9,9 % en 2004. Syndicats Inaugurée en 1987, la Maison départementale des syndicats Michel Germa accueille huit organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, FSU, CFTC, CFE-CGC, Union syndicale Solidaires et UNSA). Défini comme un lieu à la fois de réflexion et de travail, ce lieu unique permet aux syndicats de proposer des permanences juridiques et d'offrir des renseignements aux salariés du Val-de-Marne. Commerces Trois zones commerciales principales. Le centre commercial Créteil Soleil qui propose ² de boutiques pour de stationnement et plus de de visiteurs par an. Créteil Soleil a ouvert ses portes le . Le Carrefour Pompadour, fameux pour ses bouchons routiers, regroupe également des enseignes désormais si typiques du paysage banlieusard. Le vieux village avec son commerce traditionnel. N'oublions pas les marchés et les zones commerciales de quartier (la zone du port, l'Échat, le Palais (²) et le centre Kennedy et celui de l'Abbaye (²) au Mont-Mesly, notamment). La ville a procédé au rachat de certains de ces centres (Palais et l'Échat) et les a entièrement rénovés entre 2004 et 2006. Tourisme Créteil compte cinq hôtels : Le Novotel du lac de Créteil (), l'Euro-Hôtel d'Europarc (), l'hôtel Campanile du chemin de Mesly (), l'hôtel Ibis de la Basse Quinte () et l'hôtel Kyriad de la rue des Archives (). Le Novotel et l'Euro-Hôtel sont des établissements trois étoiles tandis que les trois autres sont des deux étoiles. Créteil abrite en outre plus de cinquante restaurants. Le principal équipement touristique de la ville est cependant l'île de loisirs de Créteil. Créteil affiche aujourd’hui sa volonté de mériter le label de station de tourisme. Nombre d'aménagements sont nécessaires, mais le conseil municipal qui a approuvé le le projet de demande de classement, apparaît prêt à y procéder. Culture locale et patrimoine Lieux et monuments Une sculpture de Marthe Baumel-Schwenck, La femme assise, se trouve à proximité de la MJC du Mont Mesly au croisement des rues Juliette-Savar et René-Arcos. Patrimoine architectural L'église Saint-Christophe présente une crypte du , style ogival des et . Son clocher fortifié, haut de , date du . Le reste de l'édifice est plus récent et associe d'ailleurs des éléments romans et gothiques. La nef du englobe la crypte du contenant les reliques de saint Agoard et saint Agilbert dans le coin nord. On trouve en fait trois nefs séparées par quatre colonnes en délit qui déterminent neuf travées identiques voûtées d'arêtes. Cette église est classée monument historique depuis 1928. De nombreuses fouilles archéologiques furent menées autour de l'église, mettant au jour notamment des sarcophages mérovingiens et des sépultures remontant peut-être au . Les vitraux néogothiques du chevet datent de 1854 : les trois verrières retracent la vie du Christ. Le vitrail de la chapelle septentrionale est consacré à la Vierge et celui de la chapelle du Sud à sainte Geneviève. Les autres ouvertures sont garnies de grisailles datant de la fin du . Les cloches sont au nombre de trois : Joséphine Élisabeth (plus de ) refondue en 1867, Marie (moins de ) offerte en 1552 à la chapelle Notre-Dame-des-Mèches et rapportée à l'église lors de la Révolution, et la cloche des Martyrs () installée en 1992. Le polissoir néolithique, découvert au début du , désigne un bloc de plus de deux tonnes de grès qui était destiné à l'affûtage des pierres. Il date d'environ 5000 Le colombier, classé monument historique depuis 1972, est le plus grand colombier d'Île-de-France. Il peut accueillir de pigeons. Ce bâtiment du fut déplacé de vers le sud en 1971 afin de permettre la création d'un quartier. Une peinture d’Émile Diffloth le représente (1925). Le château des Mèches est une grande villa de style italien construite vers 1863 au milieu du Parc Dupeyroux. C'est l'actuelle résidence du préfet. Le monument à la Résistance et à la Déportation a été érigé par le conseil général du Val-de-Marne le . Communément surnommé « l'œuf » en raison de sa forme d'œuf cassé symbolisant la Terre éclatée, il est situé aux abords de la préfecture. L'architecture contemporaine tient une place prédominante dans la ville, avec des réalisations emblématiques telles la préfecture, la mairie, le palais de justice, la maison des arts et de la culture, le siège social de Pernod Ricard, les fameux « choux » ou encore les archives départementales. Les principales zones de promenade sont les rives du lac de Créteil, les bords de Marne et la zone piétonnière du vieux village. Créteil dispose de d'espaces verts publics. Cimetière Le cimetière communal, ouvert en 1822, comprend quelques éléments remarquables dont la fameuse porte monumentale de l'ancienne prison du Cherche-Midi (Paris), reconstruite près de l'esplanade du Souvenir en 1982. Parmi les personnalités enterrées dans le cimetière, on notera : Georgina Charlotte Harriet Smythe (1812-1867), duchesse de La Force (qui acheta le domaine des Mèches) Le général François Gédéon Bailly de Monthion (1776-1850) Le général Pierre Billotte (1906-1992) Antoine Bord (1814-1888), facteur de pianos Tony d'Arpa (1941-2002), guitariste des Chaussettes noires, groupe fondé à Créteil Camille Legrand dit Dartois (1838-1917) qui créa avec Nadar et Jules Duruof la compagnie d'aérostiers pendant le siège de Paris de 1870 Raoul Diagne (1910-2002), joueur et entraîneur de football Gabriel Gobin (1903-1998), acteur belge Louis Guillaume (1907-1971), écrivain et poète Léon Weil (1896-2006), un des derniers poilus de la Première Guerre mondiale. Patrimoine naturel Les espaces verts de la ville couvrent , dont l'île de loisirs de Créteil, avec en son centre le lac, qui occupe une superficie de . L'on peut citer aussi le parc Dupeyroux, le parc de la Brèche, les bords de Marne et les îles fluviales. Créteil fut récompensé par un Grand prix national des villes fleuries saluant ainsi l'omniprésence végétale dans la ville. Patrimoine culturel et artistique Lieux culturels L'Abbaye de Créteil (1906-1908) La Maison des arts et de la culture de Créteil « André Malraux » qui propose un programme ouvert sur toutes formes de créations, inaugurée en 1976. Les théâtres Casalis et des Coteaux-du-Sud. Les cinémas UGC Ciné Cité Créteil, les Cinémas du Palais et La Lucarne. Les salles des fêtes Georges Duhamel et Jean Cocteau. Les MJC de quartier. Le Palais des sports Robert-Oubron. Le Centre chorégraphique national. L’École nationale de musique, de danse et d’art dramatique Marcel Dadi. Les médiathèques de l’Abbaye « Nelson Mandela » (inaugurée en 2014), de la Croix-des-Mèches, des Bleuets et du Relais Village. Créteil dans les arts Créteil dans la littérature Le Port de Créteil (1843) de Frédéric Soulié, lire sur Gallica « Choses écrites à Créteil » in Les chansons des rues et des bois de Victor Hugo (1866), Lire sur Gallica La Province de Paris. Amourette et Marie (1889) de Paul Féval, Lire sur Gallica Les instantanés, croquis et impressions de voyage d'un métromane (1902) de L. D. Bessières, Lire sur Gallica, page 70 Le Désert de Bièvres (1937) de Georges Duhamel Lac (1989) de Jean Echenoz My Love Supreme (2001) de Philippe Di Folco Terminus plage de Boisvinet (2005) de Jean-Luc Manet Le Tibet sans peine (2008) de Pierre Jourde Créteil dans la peinture Le Moulin neuf ou Moulin d'aval, dessin d'Ernest Breton (1812-1875), Cabinet des estampes (BNF) Les Lavandières de Créteil (1846), dessin de Charles Ransonnette, Cabinet des estampes (BNF) Le Pont sur la Marne à Créteil (1888) de Paul Cézanne, Musée Pouchkine (Moscou) La Rue de Paris et la Place de l’église ; La Plaine maraîchère ; Le Défrichage ; Baignade en bord de Marne (1898) par Eugène Martial Simas (Maison du Combattant) L’Église et la Place (1907) par Albert Gleizes L'Abbaye de Créteil (1907) dessin de Berthold Mahn Le Colombier de Créteil (1925), par Émile Diffloth Fresques de la maternelle Victor Hugo (c. 1936), par Henri Thiriet Créteil au cinéma et à la télévision Du mou dans la gâchette est un film (1967) de Louis Grospierre dont des scènes sont tournées au Mont-Mesly. La Ville bidon est un film (1973) de Jacques Baratier dont l'introduction est filmée aux Choux. France, société anonyme est un film (1974) d'Alain Corneau, tourné à Créteil. La Dernière Femme est un film (1976) de Marco Ferreri dont l'action se passe à Créteil. L'aile ou la Cuisse est un film (1976) de Claude Zidi dont certaines scènes de la fin ont été tournées à Créteil Buffet froid est un film (1979) de Bertrand Blier dont les scènes urbaines furent tournées à Créteil, dans les immeubles des Philippines. Série noire est un film (1979) d'Alain Corneau en partie tourné à Créteil. On peut toujours rêver est un film (1991) de Pierre Richard tourné à Créteil. La Sévillane est un film (1992) de Jean-Philippe Toussaint dont certaines scènes sont tournées à Créteil. Les Deux Papas et la Maman est un film (1996) de Jean-Marc Longval et Smaïn, tourné à Créteil. Go Fast est un film (2008) de Olivier Van Hoofstadt dont des scènes se situent au centre commercial Créteil Soleil. La Première Étoile est un film (2009) de Lucien Jean-Baptiste dont des scènes furent tournées a Créteil. Tellement proches est un film (2009) de Olivier Nakache et Éric Toledano, tourné en partie à Créteil. Mohamed Dubois est un film (2012) de Ernesto Oña , tourné en partie à Créteil. Les Héritiers est un film (2014) de Marie-Castille Mention-Schaar, racontant l'histoire d'une classe de seconde du Lycée Léon Blum, à Créteil. Une famille à louer est un film (2015) de Jean-Pierre Améris, tourné en partie à Créteil (scène du pique-nique aux abords du lac). Le ciel attendra est un film (2016) de Marie-Castille Mention-Schaar, dont l'une des protagonistes est scolarisée et vit à Créteil. Sales Gosses est un film (2017) de Frédéric Quiring, dans lequel l'un des protagonistes cite Créteil. Mauvaises herbes est un film (2018) de Kheiron dont certaines scènes se déroulent dans le parking du centre commercial Créteil Soleil. Dérapages est une mini-série TV Arte (2020) de Ziad Doueiri dont certaines scènes se déroulent dans le Quartier du Palais de justice et montrent les Choux (Créteil). Créteil dans la chanson Ma Môme (1960) de Jean Ferrat et Pierre Frachet « Les Petits Chanteurs de Créteil », chorale d'enfants fondée par Maurice Dhelin (1965-1973) L'Aventurier (1969) de Jacques Dutronc, paroles de Jacques Lanzmann On me recherche (1970) de Johnny Hallyday C'est mon dernier bal (1979) de Renaud Y'a cinquante gosses dans l'escalier (1981) de Pierre Perret Porte-parole (2008) de Pejmaxx Jean de France (2012) de Didier Barbelivien Beaulieue (2018) d'Eddy de Pretto rend hommage à la ville natale du chanteur. Creteil soleil (2021) d'Eddy de Pretto Créteil dans les clips musicaux Nirvana (1996) de Doc Gynéco, titre de l'album Première consultation est tourné à Créteil et donne une grande importance à son architecture (quartier du Palais, notamment). Can't Keep Checking My Phone (2015), de Unknown Mortal Orchestra, titre de l'album Multi-Love est tourné aux Choux (Créteil). Cheh Mouah (2016) de TRZ, est tourné en partie sur le parvis devant la Médiathèque de l'Abbaye - Nelson Mandela. All alone (2016) d'Exotic Toy, tourné sur le parking du centre commercial Créteil-Soleil. Vida Loca (2016) de S&B (feat Macro), tourné sur les bords du lac de Créteil. Personnalités liées à la commune Héraldique, logotype et devise Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie coll., Créteil, notice historique, collection État des communes, Montevrain, 1902 E. Dambrine, Créteil (premiers monuments de son histoire), Paris, Vic & Amat, 1908 Madeleine Jurgens, Le colombier de Créteil, Paris, Association des Amis de l'Assistance Publique, 1970 Jean Roblin, Les combats du siège de Paris en Val-de-Marne, Le Mée-sur-Seine, Éditions Amatteis, 1971 André Dreux, Créteil, mon village !, Société d'histoire et d'archéologie le vieux Saint-Maur, 1978 - lire sur Gallica Madeleine Jurgens, Images de Créteil. Aperçu historique, Alfortville, Les Amis de Créteil, 1982 Michel Riousset, Les environs de la Marne et leurs peintres. De Vincennes à Neuilly-sur-Marne., Le Mée-sur-Seine, Éditions Amatteis, 1986 Articles connexes Chronologie historique de Créteil Mont-Mesly (quartier) Croix des Mèches (quartier) Gare de Créteil-Pompadour Gare de Saint-Maur - Créteil Liste des communes du Val-de-Marne Liens externes Commune dans le Val-de-Marne Forum métropolitain du Grand Paris Commune desservie par le métro en Île-de-France Unité urbaine de Paris Aire urbaine de Paris Commune de l'ancien département de la Seine Ville-étape du Tour de France dans le Val-de-Marne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%88re%20commune
Ère commune
Ère commune (abrégée par son sigle EC ou parfois ) est une locution destinée à remplacer « après Jésus-Christ » (« »), de même qu’avant l'ère commune (AEC ou parfois ) remplace « avant Jésus-Christ » (« »). Elle est calquée sur l'anglais . Suivant ce nouveau système, par exemple, la création du principat par l'empereur Auguste est datée « 16 janvier 27 AEC » au lieu de « 16 janvier 27 » et la date du premier concile de Nicée ne s'écrit plus « 325 » mais « 325 EC ». Pour les dates EC, la précision peut ne pas être nécessaire. En anglais, (« Ère commune ») ou (« Ère actuelle ») tendent à remplacer (« Ère chrétienne »), toutes les trois partageant le même sigle « CE ». Il est synonyme de « A.D. » (). Le sigle « BCE » ( ou ) remplace « BC » (). La chronologie de l'ère commune ne change rien à la façon occidentale de numéroter les années, ni avant ni après Jésus-Christ. Les dénominations « EC » et « AEC » sont proposées comme des alternatives qui évitent de faire référence à une civilisation ou à une religion particulière. Elles sont considérées comme une norme neutre vis-à-vis des cultures et des croyances. Rappel sur les origines de la datation des années en Occident La datation des années en vigueur en Occident depuis la fin du Moyen Âge procède de l'Ère de l'Incarnation après que le pape Boniface , conseillé par le moine byzantin Denis le Petit eut, au , posé l'année 753 AUC (Ab Urbe Condita « depuis la fondation de la ville [de Rome] ») comme année de naissance du Christ. L'année 754 AUC devenait ainsi l'an 1 du calendrier. La chronologie des années selon l'Ère de l'Incarnation ne fut utilisée couramment qu'à partir du . Auparavant, les actes législatifs et ecclésiastiques étaient datés selon l'année de règne du souverain et selon l'indiction romaine. L'indiction est un cycle de quinze ans commençant le . On spécifiait l'année en cours dans l'indiction courante. Ainsi 2020 (à partir du septembre) est l'année dans l'indiction courante qui a commencé en 2007. Dans les sciences Dans les sciences historiques, l'origine de la datation au carbone 14 prend comme référence le présent fixé à l'année 1950. Les préhistoriens diront, par exemple, que tel foyer paléolithique est daté de 12000 « avant le présent » : 12000 BP (« before present »), c'est-à-dire d'environ 10000 AEC. En astronomie et en astronautique, on utilise la datation en jours juliens dont l'origine varie : les jours juliens astronomiques ont pour origine le janvier 4711 AEC. Pour la NASA, la date origine est le EC et le EC pour l'ESA. Parallèle entre les langues anglaise et française L'expression française « avant notre ère » est l'équivalent de celle « Before the Common Era (BCE) » de l'anglais américain. Pour les siècles qui ne sont pas « avant notre ère », on indique simplement le nombre de siècles ou la date sans mention particulière, ou « de notre ère » (ou encore « de l'ère présente »), ce qui est l'équivalent du « Common Era (CE) » en anglais américain. Objectifs de la chronologie en Ère commune La numérotation des années selon le mode occidental s'est, pour des raisons historiques et pratiques, imposée de façon mondiale dans les actes civils. Les datations traditionnelles demeurent toutefois souvent d'usage dans la vie religieuse. L'utilisation des références « EC » et « AEC » a pour objet d'universaliser cette manière de compter les années en lui ôtant toute référence religieuse ou culturelle. Usage Domaine francophone Dans les pays de tradition catholique, la notation « AEC / EC » est peu développée. On trouve quelquefois la notation « AEC » dans des articles traitant d'histoire ancienne. D'autres notations sont utilisées : « avant notre ère » et « de notre ère » (abrégées en « » et « »). L'École Pratique des Hautes Études utilise « ». « avant l'ère vulgaire » () et « de l'ère vulgaire » ( ou ). Ces locutions sont moins usitées. Dans le cercle restreint des pataphysiciens, l'abréviation « vulg. » est utilisée pour indiquer les dates hors de leur calendrier pataphysique mais les deux calendriers ne sont pas les mêmes. « avant l'ère chrétienne » et « de l'ère chrétienne ». Le musée du Louvre utilise plusieurs notations : « avant notre ère » (exemple). « -(nombre) » (exemple). « » / « » dans les notices destinées aux visiteurs. Domaine anglophone En anglais, les notations Common Era (« Ère commune ») ou Current Era (« Ère actuelle ») tendent à remplacer Christian Era (« Ère chrétienne »), toutes les trois partageant le même sigle « CE ». Ce dernier est le synonyme de « A.D. » (Anno Domini). Le sigle « BCE » (Before the Common Era ou Before the Current Era) remplace « BC » (Before Christ). La notation « ère commune » est usitée par les grands musées des États-Unis : La Smithsonian Institution préconise son usage. Cette appellation est également employée par la National Geographic Society et l’Observatoire naval des États-Unis. Elle est cependant peu utilisée dans la plupart des autres pays anglophones. Le British Museum utilise « BC » et « AD » (« Before Christ » et « Anno Domini »). Partisans Les partisans de la notation « AEC / EC » insistent sur le fait qu'elle est religieusement neutre et adaptée à un usage multiculturel et multi religieux : Le calendrier occidental est de facto une norme universelle. Il est présent dans tous les ordinateurs. Il devrait donc être religieusement et culturellement neutre. Les jours et les mois peuvent être désignés avec des noms propres à chaque culture mais les années devraient être numérotées à partir d'une référence qu'il convient de rendre neutre. Il est aisé de remplacer la notation « / » par la notation « AEC / EC ». La numérotation est la même dans les deux systèmes. Détracteurs Les principaux arguments des détracteurs de la notation « AEC / EC » sont les suivants : Puisqu'elle débute avec la venue au monde de Jésus-Christ, l'Ère commune serait un euphémisme de l’expression ; Les locutions « / » sont utilisées depuis longtemps et seraient donc des locutions génériques ayant perdu tout contenu religieux. À l'inverse, l'expression « AEC / EC » porterait une idéologie visant à se défaire d'un certain héritage religieux et ne serait donc pas neutre, ni même rigoureuse sur le plan historique quant à la date choisie pour le commencement des périodes ainsi renommées ; Les locutions « avant notre ère » et « de notre ère », couramment utilisées, auraient les mêmes avantages et sont généralement les formes proposées en français pour l’anglais « (before the) common era » ; Le système d'Ère commune ne résout pas non plus la difficulté posée pour les problèmes de calculs calendaires par le calendrier usuel : l’absence d’année zéro. Annexes Bibliographie Articles connexes Année zéro Anno Domini Ante Christum natum et post Christum natum Calendrier holocène Liens externes Dionysos le Maigre, mathématicien Notes et références Notes Références Calendrier Élaboration du calendrier chrétien Ère historique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chiapas
Chiapas
Le Chiapas (en forme longue l’État de Chiapas) fut officiellement territoire du premier Empire mexicain du 21 juillet 1822 au 19 mars 1823 puis de la République mexicaine jusqu'au juillet 1823. Rattaché en 1824, c'est l'un des derniers à devenir l'une des 32 entités fédératives mexicaines des États-Unis du Mexique. Sa capitale est Tuxtla Gutiérrez. Situé au sud de la péninsule du Yucatán, il est entouré par l'État de Oaxaca à l'ouest, celui de Tabasco au nord et par le Guatemala à l'est. Le Pacifique baigne son côté sud. L'État de Chiapas est composé de 122 communes (municipios), regroupées en neuf régions économiques. Sa surface est de soit 3,8 % du Mexique — ce qui le classe au rang des États les plus étendus de la fédération mexicaine. Sa population était en 2005 de dont répondant à la définition d'indigène, soit 22,2 % de la population totale de l'État. En 2006, on comptait environ émigrés aux États-Unis, ceux-ci envoyèrent cette année-là à leurs familles restées au Chiapas la somme de de dollars. Des statistiques de 2007 indiquent que plus de 8 % de la population du Chiapas travaille aux États-Unis. Riche en ressources naturelles, il fournissait notamment à lui seul, en 2001, 6,4 % de la production totale d'électricité du pays, 21 % du pétrole, 47 % du gaz naturel et 35 % du café du Mexique. En juin 1990, fut créée sur demande du gouvernement de l'État de Chiapas la compagnie aérienne AVIACSA (consorcio Aviacsa s.a. de c.v.) afin de satisfaire la demande croissante de transports aériens de cet État (La compagnie n'existe plus depuis 2010). L'arrivée de troupes gouvernementales à la suite du soulèvement zapatiste de 1994 a provoqué une très forte augmentation de la prostitution chez les femmes indigènes du Chiapas, le journal La Jornada en a fait part a plusieurs reprises. L'expérience zapatiste s'étend sur une région — en grande partie composée de forêts et de montagnes — de carrés (l'équivalent de la superficie de la Belgique) couvrant plus d’un tiers de l’État du Chiapas. On estime que forment les bases de soutien du zapatisme. Elle constitue la plus importante expérience d’autogouvernement collectif de l’histoire moderne. Histoire Le Chiapas tient son nom de l'époque de la colonisation espagnole. Il est inspiré par une peuplade indigène, les Soctones. Le centre politique de ce peuple d'origine et de langue Otomangue, était Nandalumi appelé Chiapan, du nahuatl Chia-apan (rivière du chia). Nommé évêque de San Cristobal dans les années 1960, Samuel Ruiz se détache de son approche conservatrice devant l'ampleur de la pauvreté et des inégalités de la région et adhère au courant de la théologie de la libération. Il parraine la création d'associations paysannes indépendantes afin de contester la division en classe de la société chiapanèque et rechercher une amélioration des conditions de vie des plus modestes. Dans les années 1970, ces associations paysannes sont renforcées par l'arrivée de militants d'extrême gauche réfugiés dans la région pour fuir les forces de sécurité (Massacre de Tlatelolco en 1968 et répression constante des groupes d'extrême gauche). Au cours des années 1980, les élites du Chiapas utilisent les appareils d'État locaux et nationaux pour intimider (et régulièrement assassiner) des militants paysans. La pratique des assassinats sélectifs par les forces de sécurité ou des groupes paramilitaires proches des propriétaires terriens entraîne des désaccords entre les militants catholiques et marxistes : ces derniers préconisent de réagir par l'emploi de la lutte armée, ce à quoi les premiers s'opposent. Pour autant, l'apparition de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) en 1994 n’entraîne pas une rupture complète, celle-ci bénéficiant d'une certaine sympathie des partisans de Samuel Ruiz. En décembre 1997, le massacre d'Acteal est perpétré par des paramilitaires, tuant 45 villageois dont une majorité de femmes et d'enfants. La région continue de subir, bien que plus occasionnellement, les attaques des paramilitaires, notamment à La Realidad en mai 2014 puis à La Garrucha à l’été 2015. Culture Architecture et patrimoine Palenque, le canyon du Sumidero, Montebello. Les sites de Yaxchilan et Bonampak. Événements culturels et festivals Religion Bartolomé de las Casas fut évêque de San Cristobal au , ville qui plus tard s'appellera San Cristóbal de Las Casas. Chiapas est l'État du Mexique qui compte le moins de personnes se déclarant catholique. Les personnes ne se déclarant pas de cette religion se considèrent athées ou appartenant à des églises protestantes ou évangéliques. Ce phénomène est en partie dû à la proximité du Chiapas avec le Guatemala qui compte 30 % de sa population appartenant à ces dernières églises . Beaucoup d'indigènes ont choisi la conversion à l'évangélisme en raison du nombre important et de l'activité de "missionnaires" venus des États-Unis et travaillant dans leurs communautés. La présence des Témoins de Jéhovah est forte, notamment dans la zone frontalière de l'État. Pour l'Église catholique, Chiapas est divisé en trois diocèses qui ont leur siège à Tuxtla Gutierrez, Tapachula et San Cristobal de las Casas. Dans les zones peuplées par les indigènes, on note un fort mélange entre les rites catholiques et les cultes préhispaniques. Éducation Économie Parts du PIB de l'état par secteur en 2008 : primaire 9,28 % secondaire 23,52 % tertiaire 67,2 % Le Chiapas a reçu en 2011 2,6 % du total des devises envoyées au pays par les expatriés mexicains soit un peu plus de de dollars. Plus de 70 % des habitants de l’État vivent dans la pauvreté (2021) ; les populations indigènes sont particulièrement exposées à celle-ci. L'économie du Chiapas est pour partie liée au tourisme national et international . Ses conditions bioclimatiques exceptionnelles lui permettent en outre le développement d'une agriculture riche et diversifiée qui occupe 19 % de la superficie de l'État. Les principaux produits agricoles du Chiapas sont le café, la banane, le cacao, le maïs et la mangue, mais aussi le miel, le sucre de canne ou les piments. Avec 7 centrales hydroélectriques, le Chiapas fournit 46,7 % de l'électricité d'origine hydroélectrique du pays soit 6,4 % de la production totale d'électricité du Mexique. La production de pétrole brut et de gaz naturel est importante et dans le nord de l'État, elle représente 6 % du pétrole brut et 23 % du gaz naturel produits au Mexique. Le Chiapas est un État pauvre et accumule des records en matière d'analphabétisme, de dénutrition, de mortalité infantile et de mortalité pour maladies infectieuses et respiratoires, de carence d'équipements domestiques (eau, électricité, etc). Il n'a bénéficié qu'avec retard et seulement partiellement des acquis agraires de la révolution mexicaine, en raison du contrôle politique et social exercé par une oligarchie conservatrice et parfois raciste, surnommée la « famille chipanèque ». Jusqu'aux années 1970, existaient dans les grandes propriétés des formes d'exploitation de la main d’œuvre indigène proches du féodalisme : les paysans étaient soumis à une quasi servitude car, payés en jetons valables uniquement dans la boutique du maitre, ils contractent des dettes transmises de génération en génération qui leur imposent de rester sur place. Après l'adoption de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) en 1994, les investisseurs américains demandent au gouvernement mexicain d’éliminer la rébellion zapatiste. Dans un mémo célèbre, la Chase Manhattan Bank précise : « Bien que le Chiapas, à notre avis, ne constitue pas une menace fondamentale pour la stabilité politique mexicaine, il doit être perçu comme tel et le gouvernement devra éliminer les zapatistes pour prouver son contrôle effectif du territoire national et de la politique de sécurité. » En 2017, près de 20 % de la superficie du Chiapas ont été cédés en concessions minières ou en projets touristiques. L’élevage provoque dans l’État du Chiapas une forte déforestation. Géographie L'État du Chiapas est situé dans le sud-est du Mexique. Son relief est fortement contrasté et peut être divisé en quatre zones : la côte, les vallées centrales, les montagnes et la forêt tropicale. Villes principales; Tuxtla Gutiérrez (), capitale politique, industrielle et économique de l'État. San Cristóbal de Las Casas, capitale culturelle de l'État à population en majorité indigène. Tapachula (), qui comporte une zone portuaire, une base militaire et un aéroport civil. Toutes les municipalités du Chiapas Groupes indigènes indigènes sont identifiés au Chiapas. Les Mayas sont les principaux: Tseltal (34,5 %), Tzotzil (36 %), Ch'ol (17,4 %), Tojol-ab'al (4,7 %). Les Zoques (5 %) occupent une importante fraction au nord ouest du territoire. Les groupes suivants : Chuj, Kanjobal, Mam, Jakalteco, Mocho, Calchiquel, Lacandons-maya caribe forment le 2,3 % restant. Ces groupes constituent 12 des 62 peuples indigènes reconnus au niveau fédéral. Il est à noter que la langue mam est encore beaucoup parlée au Guatemala mais est en voie de disparition au Chiapas. En effet, plus de 80 % de ses quelque chiapanèques auraient plus de . Hydrologie Le Grijalva et le Usumacinta sont les plus grands fleuves de la région. Paysages et végétation Climat Flore et faune Villes et urbanisme Notes et références Annexes Articles connexes Liste des gouverneurs du Chiapas Révolte au Chiapas Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cable%20News%20Network
Cable News Network
(CNN) est une chaîne de télévision d'information en continu américaine fondée en 1980 par Ted Turner. La société est rachetée en 1996 par WarnerMedia. La chaîne est connue pour sa couverture en direct dramatique (et parfois sensationnaliste) de breaking news, ou édition spéciale en français, qui peut durer des jours voire des semaines. Son audience est principalement progressiste. Description Elle appartient à une entité commerciale dénommée , qui se compose de plusieurs chaînes incluant CNN/U.S. et pour les États-Unis, CNN International, ainsi que CNN Türk et CNNj. CNN International est disponible dans le monde entier. La petite sœur de CNN/U.S. est le leader de l'information et une ressource indispensable pour toutes les rédactions de la planète. Historique Lancement et expansion CNN a été fondé en 1980 par Ted Turner. Les autres chaînes de télévision, proposant de l'information au format traditionnel, se moquaient alors d'elle. Ces railleries ont disparu au profit de tentatives d'imitation au fur et à mesure que s'accroissait l'audience de leur rivale. CNN est un gouffre financier à son lancement, la chaîne perdant jusqu'à 2 millions de dollars par mois. Ce n'est qu'en 1985 que CNN enregistre ses premiers bénéfices (14 millions de dollars) et commence à connaître un véritable essor au niveau national. Le lancement de CNN International en permet à CNN de devenir un réseau mondial alors que la couverture en direct de l'accident de la navette spatiale Challenger en lui donne une exposition sans précédent sur le marché américain. CNN a introduit le concept de l'information 24 heures sur 24. Déjà connue pour ce fait, elle devient célèbre dans le monde entier lors de la Guerre du Koweït de 1990-1991 en couvrant intégralement, souvent en direct, le déroulement du conflit depuis l'invasion du Koweït jusqu'au cessez-le-feu. Les images de tirs dans la nuit de Bagdad sont restées célèbres. Ces images de combats, parfois fournies par l'US Army, étaient alors reprises dans le monde entier par toutes les chaînes de télévision. Intégration dans le groupe Time Warner Depuis 1996, elle fait partie du groupe Time Warner. Les premières synergies entre les deux groupes se matérialisent le avec la création de qui rassemble des équipes de CNN et du magazine Sports Illustrated détenu par Time Warner. Cette chaîne d'information sportive en continu qui entre en concurrence directe avec ESPNews ne rencontrera jamais son public et sera finalement supprimée le . Tom Johnson, patron de CNN à l'époque, annonce en un plan de réduction des coûts tout en maintenant un plan de développement conséquent, avec notamment le lancement de CNN en Español le . Aujourd'hui CNN doit faire face à une concurrence sévère. Elle a face à elle des chaînes d'informations en continu concurrentes sur le marché américain (FOX News, MSNBC par exemple), mais aussi sur le marché international (BBC World, Russia Today, Euronews, Al Jazeera, France 24, Africa 24, etc.). Chaque pays veut désormais lancer sa chaîne d'informations en continu ayant vocation à être diffusée à travers le monde. Avoir une chaîne d'informations en continu, est perçu comme un moyen d'influencer le monde par la diffusion de la culture, des valeurs et finalement du point de vue du pays émetteur. Le siège de CNN et la plupart des studios sont situés à Atlanta, dans le CNN Center, qui peut aujourd'hui être visité. Cependant, le groupe dispose de studios supplémentaires dans les grandes villes des États-Unis : New York, Chicago, Washington, D.C.. Elle en a aussi dans plusieurs régions du monde comme Abu Dhabi, Londres, Hong Kong qui sont respectivement les maisons mères de leur studio au Moyen-Orient, en Europe et en Asie/Pacifique. Elle disposait aussi d'un bureau en Iran, mais fut contrainte de s'en aller après l'élection de 2009 et le maintien au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad. La chaîne s'est fait parfois remarquer en localisant maladroitement des villes sur son infographie, comme lors du G20 de 2011 à Cannes qui était localisé en Espagne du nord-ouest. La chaîne a également localisé Hong Kong en Amérique du sud, l'Irak en Europe, Auckland en Australie ou encore Londres dans le Norfolk. Fin 2014, la chaîne cesse sa diffusion en Russie à la suite de l'arrivée d'une réglementation qui interdisait la diffusion de publicité sur le câble<ref>CNN va suspendre sa diffusion en Russie - Les Échos, 12 novembre 2014.</ref>. Cependant, en février 2015, CNN a annoncé avoir demandé une licence de diffusion pour pouvoir à nouveau émettre dans le pays. En 2016-2017, la chaîne qui veut rivaliser avec le New York Times, le Washington Post et d'autres titres procède à la création d’une équipe d’enquête, composée de ses meilleurs journalistes d’investigation et renforcée de plusieurs recrues. En opposition avec Donald Trump, elle se voit taxée par celui-ci de « Clinton News Network » pendant la campagne présidentielle de 2016, Trump l'accusant de propager ce qu'il qualifie de fausses informations sur son compte. La démission en de trois journalistes vedettes de la chaîne, qui avaient dû se rétracter et s'excuser après qu'il est apparu qu'un article qui reliait Trump à un fonds d'investissement russe n'était basé que sur une seule source anonyme et qu'ils ne pouvaient pas garantir l'exactitude de leurs affirmations, semble renforcer les arguments du président américain contre CNN. Pour le journaliste politique américain Glenn Greenwald, cet épisode illustre l'imprudence journalistique dans le traitement médiatique des liens qui existeraient entre la Russie et Trump. Il note que ces fautes journalistiques . Le même mois, John Bonifield, un des producteurs de la chaîne américaine CNN, affirme à un membre du Projet Veritas qui le filme en caméra cachée que l'affaire de l'ingérence russe dans la campagne de Trump pourrait être principalement fallacieuse, mais que CNN continuerait à la relater pour améliorer son audience. Selon lui, le directeur général (il désigne sans doute par cela le président ) aurait demandé expressément aux journalistes de continuer à enquêter sur ce sujet après la couverture de l'accord de Paris sur le climat. Bonifield estime également que si le précédent président Barack Obama avait été soumis au même traitement, le public aurait cessé de regarder la chaîne. Donald Trump estime qu'il est donc désormais prouvé que CNN arrange des fake news. Paul Farhi, du Washington Post, note que Bonifield, producteur de reportages sur la santé et le médical, n'est pas interrogé sur sa connaissance réelle du traitement par CNN des problématiques politiques, et critique fortement la méthode utilisée. La chaîne précise que Bonifield ne fait qu'exprimer son opinion sur la question et qu'il ne fait pas partie des équipes chargées de cette enquête ; elle dit ne pas vouloir le sanctionner pour cette interview, car selon le communiqué, . Par ailleurs, le de l'université Harvard examinant dans une étude la manière dont les journalistes de dix grands médias avaient couvert Donald Trump durant les cent premiers jours de sa présidence montre que la tonalité de la couverture des nouvelles est négative à 93 % pour CNN. La chaîne de nouvelles est souvent critiquée par la droite américaine et l'Alt-right pour son prétendu biais anti-Trump et sa prétendue diffusion de fausses nouvelles contre l'administration Trump. Correspondants Les Senior international correspondant, ou grand reporter en français, sont tous basés dans une ville d'un pays abritant les locaux de CNN (souvent la même, comme celle de Londres) mais peuvent très bien couvrir des événements partout dans le monde. La base indiquée correspond en réalité à leur lieu de vie habituel. C'est exactement le même cas pour les reporters basés au quatre coins des États-Unis, qui peuvent être appelés à couvrir un événement dans leur zone géographique. Ces correspondants officient aussi bien pour CNN que pour CNN International. Programmes Anciennes carrefours de l'info American Morning (Matinale Américaine) présentée par Paula Zahn (2001/2003), Bill Hemmer (2002/2005), Soledad O'Brien (2003/2005), Miles O'Brien et Carol Costello (juin 2005-avril 2007), Kiran Chetry et John Roberts (avril 2007-2011), Christine Romans et Carol Costello (avril-décembre 2011). Early Edition, créé en 2000 de 7 h à 9 h par Leon Harris et Carol Lin (jusqu'à mars 2001). Morning News (Matinale Info), crée en 2000 de 9 h à 12 h par Daryn Kagan et Bill Hemmer (jusqu'à avril 2001). Newsday par Frank Sesno et Jeanne Meserve pour le 12 h-12 h 30 (2000/2001). CNN Today par Lou Waters et Natalie Allen pour le 13 h-15 h (2000/2001). CNN Live Today'' de 10 h à 12 h 20 par Daryn Kagan ou Rick Sanchez ou Leon Harris (2001/2006). Émissions actuellement à l'antenne Du lundi au vendredi Samedi Dimanche Budget CNN dispose d’un budget annuel d’environ 700 millions de dollars en 2001. Chaînes du groupe CNN Les actuelles depuis 2005 CNN/U.S. (États-Unis) CNN en Español (États-Unis) CNN Brasil (en partenariat avec Novus Mídia, Brésil) CNN International (monde, sauf les États-Unis) CNN+ (en partenariat avec Prisa TV, Espagne) CNN Türk (en Turquie) CNNj (au Japon) CNN Chile (au Chili) CNN Business CNNMoney Switzerland (en Suisse) (depuis 2021) Les anciennes CNN Airport, diffusée aux États-Unis, dans les aéroports, arrêtée en 2021. CNN Sports Illustrated (alias CNNSI), chaîne d'informations sportives qui a cessé ses activités en 2002. CNNfn, chaîne d'informations financières qui a cessé ses activités en 2004. Controverses En , une étude d'Harvard montre les différences de traitement entre les candidats démocrates et républicains dans les cinq premiers mois des primaires présidentielles. L'étude montre que CNN avait tendance à traiter les démocrates plus favorablement que les républicains et Barack Obama plus favorablement que ses adversaires démocrates. En , WikiLeaks publie des e-mails envoyés par la contributrice de CNN Donna Brazile à l'équipe de campagne d'Hillary Clinton, avant les débats entre Clinton et son adversaire dans la primaire démocrate Bernie Sanders. Dans ces e-mails, Donna Brazile indique à l'équipe de campagne de la candidate certaines questions qui lui seront posées lors de débats organisés par CNN. La collaboration entre la chaîne et Donna Brazile a pris fin après ces révélations. En , CNN accepte de trouver un règlement dans un procès intenté contre la chaîne par un lycéen du Kentucky qui a déclaré avoir été diffamé et intimidé par le réseau télévisé dans un reportage concernant sa rencontre avec un manifestant amérindien. L'avocat du plaignant accusait CNN d'avoir . Il exigeait de dollars de la chaîne. D'autres médias sont poursuivis. Pour Serge Halimi, l'aile droite du Parti démocrate et ses « relais médiatiques », dont notamment CNN, . Le journaliste Glenn Greenwald relève qu'. Notes et références Annexes Articles connexes Liste des chaînes de télévision d'information en continu Liens externes Chaîne de télévision aux États-Unis Chaîne de télévision d'information en continu Chaîne ou station de télévision fondée en 1980 Entreprise du secteur des médias ayant son siège aux États-Unis Entreprise ayant son siège à Atlanta Missouri School of Journalism Lauréat du prix Princesse des Asturies en communications et humanités
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cartouche%20%28hi%C3%A9roglyphe%20%C3%A9gyptien%29
Cartouche (hiéroglyphe égyptien)
Un cartouche, dit shenou en égyptien ancien, transcription française du mot égyptien šnw) est un symbole hiéroglyphique, de forme allongée et fermé par un nœud, qui contient le nom d'un pharaon. Il symbolise tout ce que le soleil entoure, c'est-à-dire l'univers et a pour fonction de protéger le nom de Pharaon. Les cartouches étaient le plus souvent peints de jaune ou d'or (couleur du soleil) et étaient utilisés pour deux des cinq noms d'un pharaon. L'avant-dernier nom (celui commençant par « Roi de Haute et de Basse-Égypte ») Le dernier nom (celui commençant par « fils de Rê ») Le cartouche, qui se dit Shen en égyptien, fut utilisé à partir du roi Khéphren (). Délimitant de façon visible le nom d'un pharaon dans une phrase, le cartouche fut un élément primordial dans le processus de déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion. Le mot vient vraisemblablement du verbe šni (verbe faible) qui signifie « encercler » et dont la graphie est la suivante : V7:N35 Z7:D40 Notes et références Sources . Voir aussi Serekh Titulature des pharaons Ren (le nom) Titulature des pharaons Hiéroglyphe égyptien Index égyptologique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Calypso%20%28homonymie%29
Calypso (homonymie)
Calypso, du grec , est originellement le nom d'une nymphe de la mythologie grecque. Le calypso est un genre musical des Antilles. Sciences et techniques Astronomie et planétologie Calypso est un satellite de Saturne. (53) Calypso est un astéroïde de la ceinture principale. Biologie Botanique Le Calypso (Asclepias curassavica) est une plante herbacée vivace de la famille des Asclépiadacées. Calypso est un genre d'orchidées qui ne comporte qu'une espèce, Calypso bulbosa. Le Calypso est un cultivar de pommier domestique d'origine suisse, distribué à partir des années 2010, et dont la pomme peu acidulée est à chair rouge. Zoologie Macrinus calypso est une espèce d'araignées aranéomorphes, de la famille des Sparassidae. Makora calypso est une espèce d'araignées aranéomorphes, de la famille des Desidae. Mitophis calypso est une espèce de serpents, de la famille des Leptotyphlopidae. Mysmena calypso est une espèce d'araignées aranéomorphes, de la famille des Mysmenidae. Oxypleura calypso est une espèce d'insectes hémiptères, de la famille des Cicadidae (cigales) et de la sous-famille des Cicadinae. Partula calypso est une espèce d'escargots terrestres, de la famille des Partulidae. Chimie et minéralogie L'algorithme et le programme CALYPSO (, « Analyse des structures cristallines par optimisation de l'essaim de particules ») permettent, en partant seulement de la composition chimique d'un composé (hypothétique ou non) et des conditions imposées (température et pression), de prédire la structure cristalline et diverses propriétés dont l'enthalpie libre molaire. Typographie Calypso est une police d'écriture créée par Roger Excoffon. Culture et société Cinéma L'Île de Calypso : Ulysse et le Géant Polyphème est un film muet de Georges Méliès sorti en 1905. Calypso@Dirty Jim’s est un film documentaire musical sur le thème du calypso réalisé par Pascale Obolo en 2005. Danse Télémaque dans l'île de Calypso est le titre de plusieurs ballets : Télémaque dans l'île de Calypso (1790) de Pierre Gardel, musique d'Ernest Miller ; Télémaque dans l'île de Calypso (1777) de Charles Le Picq ; Télémaque dans l'île de Calypso (1791) de Jean Dauberval ; Télémaque sur l'île de Calypso (1792) de Vincenzo Galeotti ; Télémaque sur l'île de Calypso (1813) de Louis Duport. Entreprises et produits Calypso est un logiciel de courrier électronique. Calypso est un logiciel destiné à la finance, commercialisé par la société éponyme basée en Californie. Calypso est un standard ISO de billetterie électronique, utilisé notamment pour les cartes Navigo. Le Calypso est un appareil photo étanche 24 x 36 sur film 135 conçu par Jean de Wouters, fabriqué par Atoms et distribué par la Spirotechnique. Puis il sera produit ultérieurement par Nikon sous le nom de Nikonos. Calypso Soft Drinks est une société britannique de boissons non alcoolisées. Calypso est une marque de montres appartenant au groupe Festina Lotus. Jeux vidéo Calypso est le personnage principal du jeu vidéo de combat motorisé Twisted Metal sur PlayStation. Planet Calypso est un univers virtuel de la plateforme de jeu en ligne massivement multijoueur Entropia Universe créée par la compagnie suédoise MindArk sortie en 2003. Littérature et bande dessinée Calypso est l'épisode IV du roman Ulysse de l'écrivain irlandais James Joyce, sorti en 1922. Calypso est un album de bande dessinée franco-belge de Cosey, édité le . Calypso est un personnage de la trilogie de romans de fantasy Légendes du monde émergé de Licia Troisi. Calypso est un personnage de la série de romans de fantasy Percy Jackson, écrits par Rick Riordan et basés sur la mythologie grecque. Calypso est un personnage de fiction appartenant à l'univers des Marvel Comics. Calypso est un personnage de la série de bandes dessinées humoristiques françaises Les Petits Mythos, illustrées par Philippe Larbier, scénarisées par Christophe Cazenove et parues en 2012. Marine Sept navires de la Royal Navy ont été nommés . Plusieurs navires de la Marine française ont porté le nom Calypso : la Calypso, une gabare portant , lancée en pour la Compagnie des Indes, la , une frégate portant , lancée en et transformée en chebec en , la , un corsaire acquis en 1758 et détruit dans la baie d‘Audierne par la Royal Navy le , la , une gabare portant , achetée en et démolie en , la , une frégate de quatrième rang portant et achetée en 1785, la , une frégate de 18 de classe Gloire, portant , lancée le et vendue en 1814, la , une canonnière capturée le par la Royal Navy, la Calypso, une frégate de , portant , lancée en 1808 sous le nom à Basse-Indre, rebaptisée Calypso en et démolie en 1841 ; La Calypso (Q126), un sous-marin de la classe Circé ; La Calypso est le navire utilisé par commandant Cousteau. La Calypso II est un projet de navire à turbovoile de l'équipe Cousteau, abandonné. Le Calypso est un yacht de 1911 classé monument historique naviguant sur le Lac Léman. La Calypso est une frégate de 1830 dont le premier nom était Cérès. Musique Le calypso est un genre musical des Antilles. Chanteurs et groupes Banda calypso est un duo musical brésilien de calypso. Calypso Rose est une chanteuse trinidadienne de calypso. Albums Calypso est un album de Harry Belafonte (1956). Calypso Man est un album du chanteur trinidadien Edmundo Ros (1958). University of Calypso est un album de Andy Narell & Relator (2009). Titres A Bailar Calypso est une chanson de Elli Medeiros (1987). Calypso est une chanson de Michel Berger, interprétée par France Gall (1984). Calypso est l'une des trois chansons de l'album En attendant Cousteau de Jean-Michel Jarre (1990). Ma Calypso est une chanson de Sébastien Tellier parue en 2014 sur l'album L'Aventura Twist Up Calypso est un morceau du chanteur américain Gary U.S. Bonds (1962). Concours Monarque du Calypso est un concours de chant à Trinité-et-Tobago, qui a lieu chaque année pendant les festivités du carnaval. Peinture Télémaque et les nymphes de Calypso est un tableau de la peintre néoclassique suisse Angelica Kauffmann. Sports et loisirs Calypso est un parc aquatique canadien. La salle Calypso est une salle de basket-ball à Calais, lieu de résidence du COB Calais. Le Swimming Club Calypso est un club de waterpolo évoluant en division 2 nationale (Belgique). Anthroponyme Prénom Calypso est un prénom féminin, notamment porté par : Calypso Botez (1880-1933), une écrivaine roumaine, suffragette et militante pour les droits des femmes ; Calypso Valois (1982-), une actrice et auteure-compositrice-interprète de musique pop, française. Pseudonyme Calypso Rose, de son vrai nom Linda McArtha Monica Sandy-Lewis (1940-), est une chanteuse trinidadienne de calypso ; Charlotte Di Calypso, de son vrai nom Charlotte Beillard (1990-), est un mannequin français. Toponyme États-Unis Calypso, une ville de Caroline du Nord ; France l'Île de Calypso, île fluviale de la Dordogne, située sur la commune de Carennac dans le département du Lot ; Calypso, lieudit de la commune de Cauterets dans le département des Hautes-Pyrénées, qui possédait un arrêt sur la ligne de Tramway Pierrefitte – Cauterets – Luz ; Calypso station de la ligne D du tramway de Bordeaux située sur la commune du Bouscat. Grèce l'abîme Calypso, un abîme marin situé dans la mer Ionienne au sud-ouest de Pylos, dans la partie la plus profonde de la mer Méditerranée ; Malte la grotte de Calypso, une grotte naturelle de l'île de Gozo que la légende associe à la grotte de Calypso à Ogygie où la nymphe retint Ulysse prisonnier pendant . Notes et références Homonymie de titre Homonymie de bateaux Homonymie de prénom
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Champollion
Champollion
Employé seul, le nom Champollion fait généralement référence à l'égyptologue français Jean-François Champollion, à l'origine du déchiffrement des hiéroglyphes. Sciences et techniques Astronomie et planétologie Champollion est un astéroïde de la ceinture principale. Champollion est un cratère d'impact situé sur la face cachée de la Lune. Astronautique est une sonde spatiale qui devait retourner des échantillons cométaires dans le cadre de la mission Rosetta, mais dont le projet a été abandonné faute de financement. Culture et société Enseignement et recherche Plusieurs établissements scolaires ou universitaires ont été nommés en l'honneur de Jean-François Champollion : l'institut national universitaire Jean-François Champollion, un établissement d'enseignement supérieur et de recherche en région Midi-Pyrénées (France) ; le lycée Champollion, à Figeac (département du Lot, France) ; le lycée Champollion à Grenoble (département de l'Isère, France). Littérature Champollion : Un scribe pour l’Égypte est une biographie illustrée de Michel Dewachter, parue dans la collection « Découvertes Gallimard », en 1990. Le Secret de Champollion est un roman d'inspiration historique de Jean-Michel Riou, paru en 2005. Marine Le SS Champollion est un paquebot des Messageries maritimes, lancé en 1924 et naufragé en 1952. Musées et cinémas Le musée Champollion de Vif (département de l'Isère, France) est dédié à la mémoire de Jacques-Joseph et Jean-François Champollion. Le musée Champollion de Figeac (département du Lot, France) est consacré à la mémoire de Jean-François Champollion. Le Champollion est un cinéma d'art et d'essai situé dans le de Paris, et inscrit aux monuments historiques. Patronyme Eugène-André Champollion (1848-1901), un graveur et illustrateur français ; Jacques-Joseph Champollion (1778-1867), frère aîné de Jean-François Champollion, un archéologue français ; Jean-François Champollion (1790-1832), l'égyptologue français à l'origine du déchiffrement des hiéroglyphes ; Aimé-Louis Champollion (1813-1894), fils de Jacques-Joseph, chartiste, bibliothécaire et homme politique français ; Yves Champollion, un consultant français en traduction/localisation, créateur de Wordfast, un ensemble de logiciels d'aide à la traduction. Odonyme La rue Champollion est une voie du de Paris, dans le quartier de la Sorbonne.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Carole%20Lombard
Carole Lombard
Carole Lombard, née Jane Alice Peters le à Fort Wayne, dans l'Indiana, aux États-Unis, et morte le dans le comté de Clark, aux États-Unis, est une actrice américaine de la première moitié du . Elle est surtout connue pour ses rôles dans des comédies des années 1930 devenues des classiques. Elle commence sa carrière à la fin des années 1920 dans la troupe des Bathing Beauties de Mack Sennett. Mariée à l'acteur Clark Gable, elle meurt dans un accident d'avion. Biographie Ascendance et enfance Carole Lombard est la troisième enfant de Frederick C. Peters et d'Elizabeth Knight Peters. Son grand-père paternel, John Claus Peters, était le fils d'immigrants allemands, Claus Peters et Caroline Catherine Eberlin. Une branche éloignée de sa famille maternelle venait d'Angleterre ; ses ancêtres John et Martha Cheney émigrèrent en Amérique du Nord en 1634. Plus jeune d'une fratrie de trois enfants, elle passa sa prime enfance dans une grande demeure au 704 Rockhill Street à Fort Wayne (Indiana). Ses parents divorcèrent et la mère emmena ses trois enfants à Los Angeles en 1914, où Carole Lombard étudiera plus tard à la . Elle fut élue « reine de Mai » en 1924. Elle quitta l'école pour devenir actrice à plein temps après avoir été diplômée de Fairfax en 1927. Carrière Lombard fit ses débuts à douze ans après avoir été remarquée dans la rue jouant au baseball par le réalisateur Allan Dwan ; il lui donne un rôle de garçon manqué dans A Perfect Crime (1921). Dans les années 1920, elle apparaît dans de petites productions sous le nom de Jane Peters, puis de Carole Lombard. En 1925, elle signe un contrat avec la Fox Film Corporation (qui fusionna avec la Twentieth Century Productions de Darryl F. Zanuck en 1935). Elle travailla également pour Mack Sennett pendant un an en 1927, elle a été une de ses Bathing Beauties, et tourne treize courts métrages pour Pathé. Elle devint célèbre et évolua sans heurt vers le cinéma parlant avec High Voltage (1929). En 1930, elle rejoint la Paramount Pictures. Lombard devient une des plus grandes actrices de comédies de Hollywood dans les années 1930. En 1932, elle tourne Un mauvais garçon qui marquera sa rencontre avec Clark Gable, son futur second époux, dans leur unique film ensemble. On lui proposa le rôle d'Ellie Andrews dans New York-Miami (It Happened One Night) (1934), mais les dates de tournage chevauchaient celles de Bolero ce qui la contraint à refuser. Malgré son charme, elle était une comédienne naturelle, et n'avait pas peur de paraître idiote pour faire rire. Sa vivacité et son humour vont s’affirmer pleinement dans des comédies comme Twentieth Century (1934) réalisé par Howard Hawks, Mon homme Godfrey (1936) réalisé par Gregory La Cava, et La Joyeuse Suicidée (Nothing Sacred) (1937) réalisé par William A. Wellman, elle reçoit les louanges des critiques et est décrite comme l'une des pièces maîtresses de la screwball comedy. Cependant, elle joue plusieurs rôles dramatiques notamment dans L'Autre avec Cary Grant ou dans Vigil in the Night, interprétant l'infirmière Anne Lee face à Brian Aherne. Produit par David O. Selznick, La Joyeuse Suicidée sera son seul film en Technicolor. Vie privée En octobre 1930, elle rencontre William Powell, qu'elle épouse le . Carole Lombard déclare aux magazines qu'elle ne voit pas leurs seize années de différence d'âge comme un problème, mais leurs amis les sentent mal assortis, du fait de la personnalité extravertie de Lombard qui contraste avec la réserve de Powell. Ils divorcent en 1933, mais restent en bons termes et travaillent ensemble sans amertume, notamment dans Mon homme Godfrey. Elle fréquenta alors le crooner jusqu'à sa mort accidentelle survenue en 1934. Carole Lombard commence une liaison avec Clark Gable au milieu des années 1930. Leur relation devait rester secrète car celui-ci était encore marié à sa deuxième femme, Ria. Finalement, après le divorce prononcé le , Gable et Lombard se marient le 29 mars. Ils s'offrent un ranch, ancienne propriété du réalisateur Raoul Walsh, dans la Vallée de San Fernando, Californie, où, se surnommant « Ma » et « Pa », ils vivent heureux. Pour tous ceux qui ont connu Gable, elle était la femme de sa vie. Hors-écran, elle est très appréciée pour sa personnalité humble et son sens de l'humour légendaire. Elle aime faire des facéties durant les tournages, et plaisante notamment à propos de Gable (surnommé le « King of Hollywood »), « If his pee-pee was one inch shorter, they'd be calling him the Queen of Hollywood ». Carole Lombard appartint à la seconde génération baha'ie qui la déclara formellement membre en 1938. Mort Au moment de l'entrée en guerre des États-Unis, fin 1941, Carole Lombard rejoint son Indiana natal pour un événement d'appel au soutien à l'effort de guerre. À quatre heures du matin (heure locale) du vendredi , elle et sa mère embarquent à bord d'un avion DC-3 de la Trans World Airlines pour leur retour en Californie. Après une escale de ravitaillement à Las Vegas, le vol reprend dans la nuit claire. Cependant, des balises sont éteintes à cause de la guerre, et l'avion dévie. Vingt-trois minutes plus tard, l'avion s'écrase sur le « Double Up Peak » près du sommet du Mount Potosi, au sud-ouest de Las Vegas. Les vingt-deux passagers trouvent la mort. La plaque commémorative qui marquait l'endroit de l'accident, a été volée en 2007. Juste avant de monter à bord, Carole s'adresse à ses admirateurs en ces termes : Le président Franklin D. Roosevelt, admiratif de son patriotisme, la déclare première femme tuée dans l'exercice de ses fonctions en temps de guerre et lui attribue à titre posthume la médaille présidentielle de la Liberté. Peu après la mort de l'actrice à trente-trois ans, Clark Gable, inconsolable et anéanti par sa perte, rejoint l'United States Army Air Forces et sert dans l'armée de l'air en Europe. Le navire Liberty ship SS Lombard est ainsi nommé en son hommage et Gable assiste à son inauguration le . Le dernier film de Carole Lombard, To Be or Not to Be, réalisé par Ernst Lubitsch en 1942, où elle joue aux côtés de Jack Benny, est une satire du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale. Alors que le film est en post-production au moment de sa mort, les producteurs décident de couper la séquence dans laquelle son personnage s'interroge « Que peut-il arriver dans un avion ? », de mauvais goût après les circonstances de sa mort. Un incident de montage similaire est survenu à la re-sortie du dessin animé de la Warner Bros A Wild Hare (1940) : le nom de Lombard est mentionné dans un jeu de Devine qui entre Bugs Bunny et Elmer Fudd, mais c'est le nom de Barbara Stanwyck qui sera cité dès lors. Le , Jack Benny ne fait pas son émission de radio habituelle, à la fois par respect pour l'actrice et chagrin pour sa mort. Il ne programme que de la musique. Lombard est enterrée au Forest Lawn Memorial Park Cemetery à Glendale. Le nom gravé sur la crypte est « Carole Lombard Gable ». Malgré son remariage, Clark Gable a été enterré à ses côtés à sa mort en 1960. Sa mère, Elizabeth Peters, qui périt aussi dans l'accident d'avion, repose non loin. Distinctions et récompenses 1999, l'American Film Institute classa Lombard sur sa liste des 50 plus grandes actrices du cinéma américain. 1937 : nomination à l'Oscar de la meilleure actrice pour Mon homme Godfrey. 1960 : cérémonie d'inscription de son étoile sur le Hollywood Walk of Fame, au 6930 Hollywood Blvd. La maison de son enfance à Fort Wayne a été classée d'importance historique. La ville attribua le nom de « Carole Lombard Memorial Bridge » au pont voisin surplombant le fleuve St. Mary. Filmographie Films muets 1921 : Le Crime parfait (A Perfect Crime) d'Allan Dwan : la sœur de Griggs 1924 : de W. S. Van Dyke : Bit 1925 : Dick Turpin de John G. Blystone : Crowd Extra 1925 : Marriage in Transit de Roy William Neill : Celia Hathaway 1925 : Gold and the Girl d'Edmund Mortimer 1925 : Le Hors-la-loi (Hearts and Spurs) de W. S. Van Dyke : Sybil Estabrook 1925 : Le Réprouvé () de Lynn Reynolds : Ellen Boyd 1925 : Quand on a vingt ans (The Plastic Age) de Wesley Ruggles : Co-ed 1926 : L'Ombre qui descend (The Road to Glory) d'Howard Hawks 1926 : La Chevauchée de la mort () d'Irving Cummings : une des quatre amies de Gloria 1927 : The Fighting Eagle de Donald Crisp 1927 : Smith's Pony d'Alfred J. Goulding et Raymond McKee (court-métrage) 1927 : Billy chercheur d'or (Gold Digger of Weepah) d'Harry Edwards : Extra (court-métrage) 1927 : My Best Girl de Sam Taylor : Flirty Blonde Salesgirl 1927 : The Girl from Everywhere d'Edward F. Cline (court-métrage) 1928 : Une fille dans la course (Run, Girl, Run) d'Alfred J. Goulding : Norma Nurmi (court-métrage) 1928 : The Beach Club d'Harry Edwards (court-métrage) 1928 : Smith's Army Life de Donald Crisp (court-métrage) 1928 : Le meilleur gagne (The Best Man) de Donald Crisp (court-métrage) 1928 : A l'eau princesse (The Swim Princess) d'Alfred J. Goulding : la star qui nage (court-métrage) 1928 : The Bicycle Flirt d'Harry Edwards (court-métrage) 1928 : The Divine Sinner de Scott Pembroke : Millie Claudert 1928 : The Girl from Nowhere d'Harry Edwards (court-métrage) 1928 : His Unlucky Night d'Harry Edwards (court-métrage) 1928 : Smith's Restaurant de Phil Whitman (court-métrage) 1928 : The Campus Carmen d'Alfred J. Goulding (court-métrage) 1928 : Power d'Howard Higgin : Une autre dame 1928 : Motorboat Mamas d'Harry Edwards (court-métrage) 1928 : Me, Gangster de Raoul Walsh : Blonde Rosie 1928 : Show Folks de Paul L. Stein : Cleo 1928 : Hubby's Weekend Trip d'Harry Edwards (court-métrage) 1928 : The Campus Vamp d'Harry Edwards : Carole (court-métrage) 1928 : La Cave sanglante (Ned McCobb's Daughter) de William J. Cowen : Jennie 1929 : Matchmaking Mamma d'Harry Edwards : Phyllis (court-métrage) 1929 : Don't Get Jealous de Phil Whitman (court-métrage) Films parlants 1929 : High Voltage d'Howard Higgin : Billie Davis 1929 : Big News de Gregory La Cava : Margaret Banks 1929 : The Racketeer d'Howard Higgin : Rhoda Philbrooke 1929 : Dynamite de Cecil B. DeMille 1930 : Le Tigre de l'Arizona (The Arizona Kid) d'Alfred Santell : Virginia Hoyt 1930 : Safety in Numbers de Victor Schertzinger : Pauline, avec Buddy Rogers 1930 : Fast and Loose de Fred C. Newmeyer : Alice O'Neill 1931 : It Pays to Advertise de Frank Tuttle : Mary Grayson, avec Norman Foster 1931 : Man of the World de Richard Wallace : Mary Kendall, avec William Powell 1931 : Ladies' Man de Lothar Mendes : Rachel Fendley, avec William Powell 1931 : Up Pops the Devil d'A. Edward Sutherland : Anne Merrick, avec Norman Foster 1931 : I Take This Woman de Marion Gering : Kay Dowling, avec Gary Cooper 1932 : No One Man de Lloyd Corrigan : Penelope Newbold, avec Paul Lukas 1932 : Sinners in the Sun d'Alexander Hall : Doris Blake, avec Chester Morris 1932 : (Virtue) d'Edward Buzzell : Mae, avec Pat O'Brien 1932 : Richesse perdue (No More Orchids) de Walter Lang : Annie Holt, avec Lyle Talbot 1932 : Un mauvais garçon (No Man of Her Own) de Wesley Ruggles : Connie Randall, avec Clark Gable 1933 : From Hell to Heaven d'Erle C. Kenton : Colly Tanner, avec David Manners 1933 : Supernatural de Victor Halperin : Roma Courtney, avec Randolph Scott 1933 : L'Aigle et le Vautour (The Eagle and the Hawk) de Stuart Walker : la belle Lady, avec Cary Grant 1933 : Brief Moment de David Burton : Abby Fane, avec Gene Raymond 1933 : Le Fou des îles (White Woman) de Stuart Walker : Judith Denning, avec Charles Laughton 1934 : Bolero de Wesley Ruggles : Helen Hathaway, avec George Raft 1934 : We're Not Dressing de Norman Taurog : Doris Worthington, avec Bing Crosby 1934 : Train de luxe (Twentieth Century) d'Howard Hawks : Lily Garland, avec John Barrymore 1934 : C'est pour toujours (Now and Forever) d'Henry Hathaway : Toni Carstairs Day, avec Gary Cooper 1934 : (Lady by Choice) de David Burton : Alabam Lee 1934 : La Joyeuse Fiancée (The Gay Bride) de Jack Conway : Mary Magiz, avec Chester Morris 1935 : La Dernière Rumba (Rumba) de Marion Gering : Diana Harrison, avec George Raft 1935 : Jeux de mains (Hands Across the Table) de Mitchell Leisen : Regi Allen, avec Fred MacMurray 1936 : Ce que femme veut (Love Before Breakfast) de Walter Lang : Kay Colby, avec Preston Foster 1936 : Une princesse à bord (The Princess Comes Across) de William K. Howard : Wanda Nash / Princesse Olga, avec Fred MacMurray 1936 : Mon homme Godfrey (My Man Godfrey) de Gregory La Cava : Irene Bullock, avec William Powell 1937 : Trompette Blues (Swing High, Swing Low) de Mitchell Leisen : Marguerite King, avec Fred MacMurray 1937 : La Joyeuse Suicidée (Nothing Sacred) de William A. Wellman : Hazel Flagg, avec Fredric March 1937 : La Folle Confession (True Confession) de Wesley Ruggles : Helen Bartlett, avec Fred MacMurray 1938 : La Peur du scandale (Fools for Scandal) de Mervyn LeRoy et Bobby Connolly : Kay Winters / Kay Summers, avec Fernand Gravey 1939 : Le Lien sacré (Made for Each Other) de John Cromwell : Jane Mason, avec James Stewart 1939 : L'Autre (In Name Only) de John Cromwell : Julie Eden, avec Cary Grant 1940 : L'Angoisse d'une nuit (Vigil in the Night), de George Stevens : Anne Lee 1940 : Drôle de mariage (They Knew What They Wanted) de Garson Kanin : Amy Peters, avec Charles Laughton 1941 : Joies matrimoniales (Mr. & Mrs. Smith) de Alfred Hitchcock : Ann, avec Robert Montgomery 1942 : To Be or Not to Be d'Ernst Lubitsch : Maria Tura, avec Robert Stack Bibliographie En anglais . En français Vincent Duluc, Carole & Clark, Paris, Stock, 2021, 236 p., coll. La bleue Références Voir aussi Articles connexes Liste des étoiles du Hollywood Walk of Fame Liste de personnalités mortes dans un accident de transport Liens externes Actrice américaine de cinéma Naissance à Fort Wayne (Indiana) Naissance en octobre 1908 Décès en janvier 1942 Mort dans un accident aérien Hollywood Walk of Fame Décès au Nevada Décès à 33 ans Récipiendaire de la médaille présidentielle de la Liberté Personnalité inhumée au Forest Lawn Memorial Park (Glendale)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chiropratique
Chiropratique
La chiropratique (du grec kheir « main », et práxis « exécution, action » ; prononcer kiro-pratique) aussi appelée chiropractie ou chiropraxie est une pratique pseudoscientifique de médecine non conventionnelle, aux fondements ésotériques, inventée par Daniel David Palmer en 1895. Les croyances sur lesquelles la chiropratique s'appuie, la subluxation et le vitalisme, n'ont jamais pu être démontrées scientifiquement. Elle est présentée par ses adeptes comme une médecine manuelle thérapeutique qui vise à la prévention, au diagnostic, au traitement des troubles de l’appareil locomoteur et de leurs effets néfastes sur la santé. La philosophie de cette profession est d'éliminer toute interférence limitant la communication du système nerveux afin d'exploiter le plein potentiel de santé du patient. La thérapie chiropractique est très diversifiée en France comme ailleurs, offrant des traitements différents en fonction de la nature du trouble qu'il soit neuro-musculo-squelettique, émotionnel... Malgré cela, les organismes favorables à cette pratique, telles que la fédération mondiale de la chiropraxie, dont fait notamment partie l’Association française de la chiropraxie, affirment que son enseignement est fondé sur des faits scientifiques. Une étude systématique développant le sujet de la relation entre la pratique chiropractique et l'apparition de dissection de l'artère vertébrale publiée en 2016 affirme qu'un risque considérable de biais et de confusion dans les études disponibles a été découvert. En particulier, l'association connue entre la dissection de l'artère vertébrale et la cervicalgie, elle même étant un motif de consultation chiropractique, peut expliquer ces confusions. Histoire La chiropratique a été fondée en 1895, à Davenport, Iowa par Daniel David Palmer, qui déclara l'avoir reçue de « l'autre monde ». Le premier ajustement chiropratique fut pratiqué sur le concierge de l'immeuble où Palmer travaillait, Harvey Lillard. Étant sourd, il aurait recouvré l'audition grâce à cet ajustement. D. D. Palmer présenta cette méthode sous un éclairage religieux. Il sera tout de même emprisonné pour exercice illégal de la médecine. La méthode fut déclarée officielle en 1897 avec la fondation de la . Il a écrit un livre sur la chiropraxie, The Chiropractor, publié de façon posthume en 1914. Son fils, Bartlett Joshua Palmer, colonel de réserve dans la Garde nationale, a poursuivi son travail en le développant techniquement et en l'adaptant aux connaissances scientifiques de l'époque, souvent en désaccord avec son père. Il fonda une école de chiropratique près de Chicago en 1902, école qui resta ouverte après les conclusions du Rapport Flexner de 1910, puisque conforme à la nouvelle norme des écoles de santé aux États-Unis. C'est de lui que vient la citation "The power that made the body heals the body", que l'on pourrait traduire en français par "La force qui a créé le corps guérit le corps". La Fédération mondiale de chiropratique (WFC) est membre de l'OMS depuis 1993. La chiropratique est reconnue comme profession de santé complémentaire par le Comité international olympique depuis 1992. La chiropratique est en 2009 la troisième profession de santé aux États-Unis après la médecine générale et la chirurgie dentaire. En France, la chiropraxie est reconnue depuis la loi du , cette pratique est rattachée au code de Santé Publique par l’ comme « profession de la santé ». En 2011, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) publie une étude qui indique que . Aujourd’hui, plus de 40 pays dans le monde attribuent un statut légal à cette profession. Étymologie Le terme chiropraxie est composé du préfixe chiro- venant du grec ancien χείρ, kheir (« main ») et de πρᾶξις, praxis (« action »). La chiropratique est un mot qui a été créé en 1987 lors d’une conversation entre le fondateur de la FICS (Fédération internationale de chiropratique du sport) et le président du (Canada) ; avant cette date, le nom n’existait qu’en anglais. Jacques Breton a dit : Avant 1987, tout le monde francophone utilisait le mot en anglais pour la profession : « ». Il était interdit au Canada d’employer le franglais dans le nom d’une organisation canadienne. Press a suggéré : Breton a refusé, et a dit : L’Américain a alors suggéré : Breton a dit : Et le monde francophone adoptait « chiropratique ». Aujourd'hui, deux termes se côtoient : « Chiropratique » et « Chiropraxie ». Principes généraux Selon l'association française de chiropratique (AFC) et la société franco-européenne de chiropratique (SOFEC), la chiropratique consiste en la prévention, le diagnostic, et le traitement des pathologies mécaniques, réelles ou supposées, de l’appareil neuro-musculo-squelettique, en particulier du rachis, et de leurs conséquences. Les thérapeutiques sont non invasives, principalement manuelles. La colonne vertébrale et le bassin sont au centre du diagnostic et de la thérapeutique. Le chiropraticien est un praticien de premier contact ; les patients consultent directement. Dans les pays où la chiropratique est reconnue, le diplôme de chiropratique (DC) lui confère la possibilité de procéder à l'évaluation et au traitement des troubles fonctionnels et des différentes atteintes qui relèvent de sa compétence. Liste des examens L’identification des perturbations de l'unité fonctionnelle vertébrale est obtenue par différents moyens entrecroisés (liste non exhaustive) : l’anamnèse ; l’imagerie médicale ; l’analyse de la posture et des déformations ; la palpation statique des téguments, des muscles et des articulations ; la palpation dynamique du mouvement ; les tests musculaires (cotations) des mécanorécepteurs ; les réflexes ostéotendineux ; l’examen neurologique et orthopédique ; l'examen fonctionnel écho assisté (échographie) ; les analyses biologiques complémentaires ; la thermographie infrarouge ; EMG de surface. Subluxation Les perturbations fonctionnelles du système locomoteur sont historiquement appelées « subluxations. » Elles sont localisées en particulier sur la colonne vertébrale et le bassin. Par ailleurs, il existe plusieurs techniques pour les soins des extrémités (membres supérieurs et inférieurs). Selon les principes chiropratiques, ces interférences nerveuses, conséquences neurologiques des perturbations neuro-musculo-squelettiques, entraîneraient des états douloureux ou des perturbations fonctionnelles, voire organiques, qui affecteraient l'état de santé général. Ce principe relève de la pseudoscience tout comme le concept de vitalisme sur lequel repose la technique. Après avoir identifié ces perturbations dynamiques par une méthode diagnostique spécifique et l'analyse chiropratique, le chiropracteur entreprend alors la correction (selon un protocole de soins) au moyen entre autres d'ajustements chiropratiques (appelées communément « manipulations vertébrales »). Méthode L'ajustement chiropratique consiste en l'application, avec la main, d'une pression ponctuelle qui peut être forcée ou non, c’est-à-dire une impulsion précise, non traumatisante et codifiée, sur un segment ostéoarticulaire. Les manipulations dites HVLA. La différence entre l'ajustement chiropratique et d'autres formes de manipulations vertébrales est la très grande spécificité de la technique, c'est-à-dire que l'impulsion est appliquée sur un seul segment selon un vecteur donné. On dit alors qu'il s'agit d'une manipulation vertébrale à court bras de levier. La précision est sa première caractéristique. La majorité des chiropracteurs a également recours à des instruments pour réaliser leurs ajustements ( la technique Activator, ou de la technique Petitbon) ou à des tables de manipulation multi-articulées (technique Thompson ou Chiropractic Biophysics). Les chiropraticiens pratiquant une technique dite de Flexion/Distraction segmentaire (COX) utilisent une table très spécialisée, afin de traiter particulièrement la pathologie discale. La réglementation octroie donc à cette profession un panel de techniques et technologie très spécifique afin d'apporter une qualité dans l'acte de prise en charge du patient. Le chiropracteur peut également utiliser des méthodes non invasives à vissées antalgiques comme les ultrasons, la cryothérapie, l'électrothérapie, etc.. Dans de nombreux cas, le chiropraticien recommandera des exercices qui aideraient à faciliter le retour du patient à ses activités de la vie quotidienne. La prise en charge du chiropraticien, ne se résume pas qu'à la pathologie vertébrale commune ou articulaire périphérique, mais également s'intéresse aux pathologies dites « de tissus mous » ( tendinopathie de l'épaule, épicondylite, myoaponévrosite plantaire). Aussi, plusieurs chiropraticiens utilisent également des formes de thérapies myofasciales telles qu'« Active release technique » (A.R.T), « Graston technique », points gâchettes ou d'autres formes de massage profond, associées à des exercices de réadaptation. Il est de la philosophie de la chiropratique d'éduquer son patient à une meilleure hygiène de vie, tant pour ce qui concerne son alimentation que son mode de vie, plus précisément ses habitudes de sommeil et son activité physique. Ainsi, le chiropraticien essaie d'avoir un effet global sur la santé de chacun de ses patients, et un effet bénéfique sur la santé publique. C'est donc par tous ces moyens que le chiropraticien prétend soigner ses patients et prévenir les troubles neuro-musculo-squelettiques. Certaines techniques sont spécialisées dans la chiropratique spécifique des cervicales supérieures. Craquement des articulations Lors de l'ajustement chiropratique de type HVLA (haute vélocité, faible amplitude) les facettes articulaires sont soudainement séparées en dépassant la barrière de mouvement élastique qui limite normalement le mouvement. Il se produit alors une cavitation audible sous la forme d'un son de craquement ou d'éclatement (« crac » ou « pop ») et l'apparition d'une cavité radio-transparente dans l'espace articulaire. Ce son est dû à l'expansion rapide de gaz dans le liquide synovial de la capsule articulaire et non à un craquement des os. Le gaz libéré est composé à 80 % de dioxyde de carbone. Le craquement indiquerait une séparation brève des facettes articulaires ; par contre, son intensité ne serait pas une mesure sur la grandeur de l'écart créé entre ces dernières. Selon plusieurs études, la présence d'une cavitation audible serait le gage d'avoir obtenu la force nécessaire dans le mouvement des tissus périarticulaires sans pour autant avoir causé de dommage musculaire. Il est aussi suggéré que le chiropraticien peut détecter de manière précise la cavitation. Il est toutefois impossible de se baser uniquement sur le son, ainsi le son d'un relâchement audible n'indique pas nécessairement que les bons réflexes ont été stimulés. Il n'y aurait donc pas preuve directe de bénéfice thérapeutique physiologique d'un relâchement audible lors d'un ajustement chiropratique. D'ailleurs, répéter l'ajustement brièvement après une cavitation non audible avec l'objectif d'entendre une cavitation pourrait même causer des dommages puisque l'articulation est potentiellement déjà étirée au-delà de sa limite anatomique de mouvement. Cette période est appelée la période réfractaire. Peut-être le plus grand bénéfice thérapeutique d'un craquement audible ne sera pas de nature physiologique, mais plutôt psychologique. Le craquement articulaire peut avoir un puissant effet placebo à la fois sur le patient et sur le praticien. Il est possible que le patient s'attende à entendre un craquement pendant le traitement et interprète ce son comme un ajustement réussi. Si les attentes du patient ne sont pas satisfaites, il pourrait y avoir un effet négatif sur le résultat clinique. Par contre, si un craquement audible est obtenu, en particulier avec le renforcement du praticien, un effet placebo puissant peut être attendu. Le craquement pourrait plutôt avoir un effet placebo sur le patient s'il juge qu'un ajustement réussi doit pouvoir être entendu. Formation Les études de chiropratique sont des études supérieures en écoles privées, ou dans quelques universités, principalement localisées aux États-Unis. Si les principales universités qui enseignent la chiropraxie se trouvent aux États-Unis, la plus célèbre étant celle de Davenport en Iowa, plusieurs autres universités délivrent cette formation comme l’université de Trois-Rivières et l'université de Toronto au Canada, ou le Royal Melbourne Institute of Technology en Australie notamment. En Europe, 9 unités de formations sont accréditées : l’AECC University College, le Barcelona College of Chiropractic, l’IFEC – Institut Franco-Européen de Chiropraxie, le McTimoney College of Chiropractic, le RCU Escorial Maria-Cristina, le Syddansk Universitet Odense, l’University of South Wales – Welsh Institute of Chiropractic et l’University of Zurich. Les études de chiropraxie durent cinq ans, les élèves sont soumis à des contrôles constants. Certaines formations octroient au chiropraticien un diplôme de radiologie (théorique et pratique), comme au Canada, aux États-Unis et en Suisse. En France, un chiropracteur ne peut réaliser une radiographie, cependant, il peut comme tout le monde, conseiller la consultation directe à un radiologue afin que ce dernier puisse faire l'examen si nécessaire. Il existe un réseau international d'agences d’accréditations des études de chiropraxie : . Dans certains pays, ces agences ont une reconnaissance légale. Aux États-Unis Il s'agit du reconnu depuis 1972 par , Au Canada c'est La Fédération chiropratique canadienne des organismes de réglementation professionnelle et d'agrément des programmes d'enseignement (la Fédération) qui est une association d’organismes provinciaux et territoriaux de réglementation professionnelle de la chiropratique et d’agrément des programmes d’enseignement constituée en vertu de la Loi sur les Corporations canadiennes. En Australie et Asie il s'agit du . Au Québec Les étudiants ont accès à un programme universitaire de doctorat de premier cycle en chiropratique délivré par l'UQTR. Voici une description tirée du site du programme : Depuis 1993, l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) offre le programme de Doctorat de premier cycle en chiropratique. Le programme est d'une durée de 5 ans et de 245 credits. C'est le premier programme de Doctorat en chiropratique offert en français dans une université dans le monde. En France La formation en chiropraxie et l'agrément des établissements de formation en chiropraxie sont réglementés par les décrets et 91 et par l'arrêté du 13 février 2018. Il existe un unique établissement de formation, l'Institut Franco Européen de Chiropraxie (IFEC), accrédité selon les normes internationales, ce qui signifie que ses diplômés peuvent légalement exercer dans plus d'une quarantaine de pays. Le diplôme français de chiropraticien est accrédité par l’ (ECU), qui regroupe 20 pays européens. Le diplôme délivré par l'IFEC est le seul diplôme permettant d'exercer la profession de chiropracteur en France. Il est agréé par le Ministère de la Santé et reconnu RNCP Niveau 1, soit le niveau Master Bac +5 (300 crédits ECTS). L'IFEC est constitué de deux campus, le premier à Ivry-sur-Seine, près de Paris, le second à Toulouse. La formation dure cinq années pour heures de cours. L’objectif affiché de la formation est de permettre la prise en charge (diagnostic, traitement, prévention) des troubles neuro-musculo-squelettiques (en particulier de la colonne vertébrale). Le programme des études est très proche de celui des deux premiers cycles des études médicales, plus l’enseignement particulier des techniques de la chiropraxie. L’effectif des enseignants des deux sites est de 65, dont dix médecins. Une collaboration entre le programme UFRSTAPS de l'Université de Paris-sud-Orsay et l'IFEC est mise en place. Les chiropracteurs peuvent, après leurs études, se spécialiser dans des techniques de soins chiropratiques ( COX Flexion/Distraction) ou acquérir des compétences particulières dans de véritables spécialités comme la Fédération internationale de chiropratique du sport (FICS), la radiologie, l'orthopédie chiropratique, la chiropraxie pédiatrique, la neurologie chiropratique. Pour les premiers, ils obtiendront des certifications post-diplômes dans les techniques ou compétences choisies, les seconds obtiendront des certificats de spécialisation post-diplômes dans les spécialités choisies. Techniques chiropratiques particulières Thompson La technique Thompson a été développé par J. Clay Thompson il y a plus de 50 ans. Cette technique chiropratique est enseignée dans plusieurs écoles accréditées dans le monde et via des séminaires de formation, enseignés par John Minardi, DC. La technique Thompson utilise des tables adaptées munies de pièces mobiles (drops), afin de prodiguer un ajustement précis et sans cavitation. L'outil d'analyse principal se fait par la vérification des jambes (legcheck). En fait, une compensation créée par une subluxation entraîne une traction des épineux engendrant une jambe fonctionnellement plus courte. Évidemment, pour être considérée comme pathologique, l’écart entre la longueur des jambes doit être de plus de 5 mm (1/4’’). Pour permettre une constance dans les mesures, la vérification des jambes doit être effectuée sur le dos, ce qui stabilise les joints SI et les jambes ne doivent être supportées qu’au ¾ du mollet. Le docteur prend chaque pied et applique une pression égale en penchant le corps vers le patient. La malléole médiale sert de repère. kinésiologie appliquée Les origines de la kinésiologie appliquée datent de 1964, lorsque Georges J. Goodheart Jr., chiropraticien, a fait l’observation qu’en l’absence d’anomalies congénitales ou pathologiques, un débalancement postural était souvent associé avec une incapacité de certains muscles à répondre efficacement à un test musculaire spécifique. Il a aussi observé que des nodules douloureux étaient souvent palpables au niveau de l’origine et de l’insertion du muscle « défectueux » testé. La manipulation manuelle de ces zones de dysfonction soupçonnées améliorait l’équilibre postural ainsi la capacité du muscle à répondre au test musculaire spécifique. Goodheart ainsi que d’autres ont par la suite observé que plusieurs techniques de traitement conservatrices amélioraient la fonction neuromusculaire évaluée par le test musculaire. Ces techniques de traitement sont devenues la base des thérapies utilisées en kinésiologie appliquée. Les techniques utilisées regroupent des manipulations et mobilisations articulaires spécifiques, des thérapies myofasciales variées, des techniques crâniennes, des traitements utilisant les méridiens d’acupuncture, la nutrition clinique, la modification de la diète de base et l’utilisation de réflexes divers. Avec la recherche continue, les procédures de traitement ont continué de se diversifier et de se modifier au fil des ans. Bien que plusieurs techniques de traitement utilisées en kinésiologie appliquée proviennent de techniques préexistantes (ex : Strain CounterStrain, Fascial Release, Trigger points), certaines ont été et continuent d'être développées de novo à l’intérieur de cette discipline en constante croissance. De nos jours, la kinésiologie appliquée (KA) est une approche interdisciplinaire des soins de santé qui rassemble les éléments centraux de diverses thérapies complémentaires afin de créer une approche plus complète du diagnostic et des traitements des diverses maladies fonctionnelles. La kinésiologie appliquée (KA) utilise des évaluations fonctionnelles du patient telles l’analyse de la posture et du patron de marche, l’évaluation de l’efficacité de contraction musculaire comme indicateur pour le système nerveux, l’amplitude de mouvement, la palpation statique et dynamique. Les informations soutirées de ces examens sont combinées aux résultats des évaluations traditionnelles (histoire clinique de la problématique, examen clinique, analyses de laboratoire, mesures instrumentales) afin d’en arriver à une impression diagnostique qui tient compte de la nature unique du patient et de sa condition physiologique particulière. Le cas échéant, cette impression clinique est utilisée comme trame de base pour établir un plan de traitement conservateur spécifique au patient. Contrairement à d’autres spécialités en chiropratique, la KA s’est inspirée en plus de plusieurs sources hors de la profession chiropratique. Du domaine chiropratique, les travaux de DeJarnette, Bennett, et autres ont été combinés avec les travaux de certains ostéopathes comme Sutherland et Jones et avec des travaux du domaine médical de la part de pionniers tels Travell, Wicke, Pert, Janda, Dvorak’s et plusieurs autres à venir qui enrichissent cette mer de connaissances qu’est la KA. Les professionnels de la santé pratiquant la kinésiologie appliquée sont regroupés dans le collège international de kinésiologie appliquée (ICAK). Activator La technique Activator utilise un instrument d’ajustement chiropratique capable de produire une force d’impulsion contrôlée dans un vecteur contrôlable, avec une grande vitesse. Tout comme la technique Thompson, cette technique va utiliser la vérification des jambes (legcheck) comme outil d'analyse. Atlas orthogonal La technique d'atlas orthogonal a été développée par le Roy Sweat fin 1960. Dans les années 1930, l’ajustement à l’aide d’instruments était à l’étude. Vers le milieu des années 1950, l’instrument à percussion (dérivé de la médecine dentaire) pouvait répéter infailliblement un ajustement vertébral. Sweat a combiné l’instrumentation et l’analyse orthogonale. Pour déterminer le plan de traitement adéquat, on procède à l'analyse radiographie en incluant les vues cervicales latérales, nasium, vertex et bouche-ouverte (APBO), on fait la vérification des jambes (avant/ après), une palpation de la sensibilité des 4 quadrants (grade 1 à 3) sera effectuée, on procède au positionnement du patient et calcul du vecteur d’ajustement. Selon les résultats d'analyses, la correction vertébrale s'effectuera sur le côté (side posture) en contactant le processus transverse de l'atlas (C1). L'ajustement se fait par l'onde du percuteur via le stylus. Gonstead Le principe de base de la technique Gonstead explique que toute structure se doit d’avoir une base, une fondation, solide afin d’assurer une certaine durabilité et une bonne longévité. Celle-ci a apporté une vision différente de la majorité des autres techniques ce qui explique sa popularité à long terme. En effet, la grande majorité des chiropraticiens connaissent de nom ou de manière plus approfondie le travail de Clarence Gonstead DC. Sacro-Occipital technique En 1945, un chiropracteur et ostéopathe, Bertrand DeJarnette, proche des courants craniopathiques issus de l'ostéopathie, travaille sue le rôle des méninges dans le fonctionnement de la neurologie du corps humain, et en outre l'intérêt d'agir sur l'organisme dans sa globalité. Il met en place sa fondation, la Sacro Occipital Research Society, à travers laquelle Statut de la profession Il existe en Angleterre, Suède, Japon, Australie, Afrique du Sud, Canada une vingtaine d'universités formant au titre de chiropracteur. Ces diplômes sont reconnus officiellement dans la majorité des grands pays industrialisés comme les États-Unis, le Canada, la Suisse, le Royaume-Uni, le Danemark, l'Australie, la Nouvelle-Zélande. La chiropraxie est aussi partenaire officiel de l'Organisation mondiale de la santé par le biais de la Fédération mondiale de chiropraxie. Par ailleurs, l'OMS a fait paraître ses « Directives pour l'enseignement et la sécurité en chiropratique ». Au Québec Pendant très longtemps, de nombreux chiropraticiens ont fait des démarches répétées pour obtenir une loi québécoise établissant les conditions requises pour exercer la chiropratique. En 1973, la Loi sur la chiropratique (L.Q. 1973, ch. 56) est adoptée par l’Assemblée nationale du Québec. La loi sur la chiropratique établit les règles concernant l’exercice de la chiropratique au Québec, en décrit l’exercice et en précise les conditions. Elle institue aussi la création de l’Ordre des chiropraticiens du Québec. Dans l’intérêt de la société, l’Ordre, régi par le Code des professions, édicte des normes de qualification et effectue le contrôle de l’acte professionnel. Tout chiropraticien exerçant légalement au Québec est obligatoirement membre de l’Ordre des chiropraticiens du Québec. En France En France, les actes accomplis par les chiropracteurs ne sont pas conventionnés par l’Assurance Maladie, et à ce titre, ne sont donc pas remboursés par la Sécurité Sociale. L’intégralité des frais de consultations et de soins sont à la charge du patient. Le 3 juillet 2018, la Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a d'ailleurs déclaré que les consultations de chiropraxie ne seraient jamais remboursées par la Sécurité sociale. Certaines mutuelles de santé complémentaires acceptent cependant une prise en charge partielle des traitements prodigués, selon leurs conditions contractuelles préalablement établies. On peut citer par exemple des complémentaires santé telles que Allianz ou AXA pour les plus connues. Les honoraires sont totalement libres et variables selon les praticiens : de 35 à 70 euros par séance en moyenne, très rarement à plus de selon les praticiens et la nature de l’acte accompli. L'activité de chiropracteur a été régulée par la loi Kouchner de mars 2002 (art. 75), en même temps que celle d'ostéopathe, le décret d'application a été signé le 7 janvier (décret 2011-32 du 7 janvier 2011 relatif aux actes et aux conditions d’exercice de la chiropraxie). Les chiropracteurs sont reconnus officiellement et leur pratique est encadrée par une loi depuis 2011. Ils ont obtenu en outre le droit d'ajuster les cervicales. La formation est aussi encadrée, par le décret de février 2018 qui impose universitaires, totalisant heures de cours théoriques, pratiques et stages en structure hospitalière publique ou privée. Ce cursus est crédité de 300 ECTS. Au Royaume-Uni Le titre est protégé depuis de 1994. La formation est universitaire. Il existe la possibilité de prescrire des examens d'imagerie médicale et de posséder le matériel radiographique pour la réalisation des clichés radiographiques standards. Les chiropracteurs sont en voie d'intégration dans le parcours de soins pour la prise en charge des pathologies ostéoarticulaires. En Suisse Le titre est protégé depuis 1974. La formation est universitaire de type médical. Les chiropracteurs sont désormais officiellement reconnus comme une profession de type médical universitaire équivalent français des professions visées à la quatrième partie du Code de la santé publique, au même titre que les médecins, dentistes et sages-femmes. Cette loi définit par la même occasion les collèges et universités reconnus susceptibles de former les chiropraticiens. Comme toute autre profession médicale, les chiropracteurs suisses sont habilités à poser un diagnostic, à recourir aux investigations de laboratoire, d’imagerie, voire à posséder leur propre installation radiologique. Les prises en charge sont remboursées par l’assurance maladie, y compris pour les prescriptions de certaines médications à visée antalgique et de contrôle de la douleur. Il existe la possibilité de prescrire et d'effectuer les examens d’imagerie. Les chiropraticiens bénéficient de l'ensemble de la panoplie des traitements conservateurs y compris les médicaments pour lutter contre la douleur. La prise en charge s'effectue par l'assurance-maladie. En Belgique le titre est reconnu ; la formation s'effectue à l'étranger dans les écoles reconnues sur le plan international ; il existe une possibilité de prescription ; les soins sont pris en charge par les organismes privés. En Italie La profession est reconnue depuis le 21 décembre 2007 comme profession de santé de premier contact. En Suède la profession de chiropraticien est reconnue et le titre est protégé depuis 1989 ; les soins sont pris en charge par l'assurance-maladie ; les praticiens travaillent en première intention et posent un diagnostic. En Finlande le titre est protégé et reconnu depuis 1994 ; la prise en charge est partielle par l'assurance-maladie et par les assurances privées ; la prescription d'imagerie est possible mais n'est pas remboursée. Aux Pays-Bas il existe une possibilité d'exercice mais il n'y a pas de protection du titre. l'intégration n'est pas faite dans le système de santé nationale. Seuls les chiropracteurs référés par un médecin sont éligibles pour le remboursement des consultations. En Norvège la profession chiropratique bénéficie d'un statut d’une profession de type médical et protégé ; les chiropracteurs sont des praticiens de premier contact et posent leur diagnostic ; ils ont un droit de prescription d'examens complémentaires, d'imagerie (radiographies, I.R.M., scanners, échographie et Doppler) ; les chiropracteurs ont la possibilité de prescrire des arrêts de travail de moins de huit semaines ; ils ont la possibilité de référer à un spécialiste dans le cadre du parcours de soins dont la prise en charge est assurée par l'assurance-maladie ; ils ont la possibilité de prescrire des actes de kinésithérapie. Au Danemark le statut est celui d'une profession médicale dont le titre est protégé depuis 1992 ; l'association des chiropracteurs a vocation ordinale et disciplinaire ; les soins chiropratiques sont partiellement pris en charge par l'assurance-maladie depuis 1978 ; les chiropracteurs sont intégrés dans le système de santé national ; les chiropracteurs sont habilités à faire des radiographies et à posséder leur propre matériel ; ils travaillent aussi bien à l'hôpital qu'à l'université ; ils ont la possibilité de référer vers un spécialiste dans le cadre du parcours des soins avec une prise en charge par l'assurance-maladie ; la formation est universitaire. Critiques et controverses à propos de la chiropratique Critiques des principes théoriques Les patients réguliers des chiropracteurs ne connaissent souvent pas ses bases historiques mystiques. Pour ses détracteurs, il s'agit donc d'une théorie peu étayée qui ne satisfait pas aux critères scientifiques. L'Académie de médecine française met en garde contre l'hétérogénéité des qualifications des chiropracteurs. Dans ce rapport, l’Académie souligne que « les méthodes manuelles à visée diagnostiques et thérapeutiques prônées par l’ostéopathie et la chiropraxie s’appuient, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, sur des a priori conceptuels dénués de tout fondement scientifique. L’Académie sait très bien que ces méthodes sont, depuis toujours, pratiquées. Mais elle ne saurait les cautionner. » Le président de la commission chargée de la rédaction de ce rapport déclare lors d'un entretien : « Attention ! Les chiropracteurs utilisent aussi des techniques de manipulation mais ils veulent garder leur autonomie professionnelle par rapport à la médecine de soins et surtout vis-à-vis de l’ostéopathie. Ils se limitent à l’appareil locomoteur, à la lombalgie commune et à la cervicalgie courante. Leur souci majeur est d’éviter les accidents de manipulation et avant tout d’identifier les contre-indications possibles. Est-ce possible sans connaissances médicales et sans contact avec les médecins traitants ? Encore peu nombreux en France (450) ils sont très organisés aux États-Unis et surtout en Europe du Nord. Ils acceptent cependant de collaborer dans la recherche clinique et technique avec des médecins de médecine physique, des rhumatologues et des chirurgiens orthopédistes. » Le rapport entraîna des protestations officielles tant du Doyen Ludes que des représentants de la chiropratique française et occasionna une réponse scientifique de la SOFEC (SOciété Franco-Européenne de Chiropratique). Selon le : Dans son rapport de 2013 sur les thérapies complémentaires, l'Académie nationale de Médecine fait la distinction entre chiropraxie et l'ostéopathie, mais recommande d'éviter l'usage de ces deux thérapies en l'absence d'un diagnostic médical ou lorsque la présentation clinique est inhabituelle ou persistante. Selon les détracteurs de la chiropratique, seule une minorité de praticiens est critique envers la théorie de la subluxation et travaille selon des méthodes s'éloignant d'une conception « mystique » de la chiropratique . Critiques de l'efficacité et de l'innocuité de la chiropratique Les études concernant l'efficacité de la chiropratique sont souvent accusées d'être biaisées et dans le monde de la médecine, la pratique chiropratique est critiquée. Les ajustements pour les douleurs cervicales et lombaires sont jugés efficaces pour traiter les douleurs au bas du cou et du dos. Une revue systématique publiée en avril 2017 par le Journal of American Medical Association supporte aussi ses recherches. Selon les observations des dernières recherches, les manipulations vertébrales peuvent réduire modérément la douleur au dos d'une personne. Les manipulations vertébrales seraient aussi recommandées par le prestigieux journal médical The Lancet lors de la parution de la Low Back Pain Serie, parue en mars 2018. Les soins chiropratique ont aussi été recommandé par le Harvard Medical School ainsi que dans les directives cliniques du American College of Physicians. Toujours en cas de douleur au dos, la chiropratique aiderait aussi à de meilleurs résultats cliniques pour le patient, surtout lorsque combiné avec un suivi médical standard et que les soins chiropratiques ont le meilleur rapport coût/efficacité et de meilleur rendement de satisfaction du patient. Selon le Ronald Glick, professeur adjoint de psychiatrie, de médecine physique et de réadaptation à l'University of Pittsburgh School of Medicine et coauteur de plusieurs, les bénéfices de la chiropratique pour les douleurs du bas du dos aiguës sont largement acceptés dans la communauté médicale. Un grand progrès selon lui sur les 30 dernières années. Toutefois, la chiropratique est controversée quant aux bénéfices pour des conditions pas en liens avec le système neuro-musculo-squelettique. Scott Haldeman, neurologiste et chiropraticien à UCLA et UC Irvine explique le problème par le manque d'un front unifié chez les chiropraticiens. Un chiropraticien pourrait baser sa pratique sur la recherche scientifique tandis qu'un autre pourrait se décrire comme solution miracle à tous les problèmes. La chiropratique a été accusée de causer des accidents vasculaires cérébraux autant dans les médias et que par des chercheurs. Il a été suggéré que lorsque le chiropraticien ajuste le cou, il pourrait causer une déchirure de l'artère vertébrale localisée dans les vertèbres cervicales. Par contre, la cause serait plutôt une coïncidence plutôt que la faute de l'ajustement chiropratique. La recherche indique que les patients visiteraient leur chiropraticien pour une douleur causée par un accident vasculaire cérébral en cours plutôt que le chiropraticien qui cause l'accident. Le patient irait donc consulter pour une douleur au cou ou un mal de tête, tous les deux des symptômes d'un AVC, alors qu'ils ont un accident vasculaire cérébral en cours. Une étude de 2001 indique même que les personnes de moins de victimes d'un AVC ont cinq fois plus de chance d'avoir consulté un chiropraticien durant la semaine précédant l'AVC. L'étude de Cassidy à ce sujet a été très exhaustive. Ils ont observé tous les cas admis aux hôpitaux ontariens pour des accidents vasculaires cérébraux dus à une rupture de l'artère vertébrale entre et . Ils ont comparé l'âge, le sexe et l'historique médical de consultation en chiropratique et en médecine de chaque patient. Après compilation, Il y a eu d'AVC de l'artère vertébrale hospitalisés sur une population de plus de de personne-année. Selon les statistiques recueillies, les risques d'engendrer un AVC à la suite de la visite d'un chiropraticien seraient les mêmes que pour une visite chez un médecin. En ce qui attrait d'une déchirure de l'artère vertébrale, une étude aurait trouvé seulement sur plus de de manipulations chiropratiques au Canada entre 1988 et 1997. Néanmoins, selon une étude publiée par le chercheur chiropraticien Alan Terrett, les accidents de manipulations seraient le plus souvent faussement attribués aux chiropraticiens lors d'étude sur les risques des manipulations vertébrales auprès d'auteur médicaux, de journaux médicaux respectés et d'organisation médicale. Alors qu'ils sont finalement, après enquête, déterminés comme étant le fait de divers manipulateurs (non-chiropraticiens). Une position aussi partagée par le chiropraticien Adrian Wenban en lors d'une autre étude en 2006. Quant à des blessures moins sérieuses, une augmentation de la douleur et de la rigidité de l'articulation sont communes et se soulagent rapidement après le traitement. Fatigue, étourdissements, nausées ou résonnements dans les oreilles ont aussi été observés, mais sont peu communs. Lorsque comparés aux conséquences potentielles des autres traitements comme la médication par opioïde (dépendance et mort dû à une overdose) et la chirurgie, les risques des soins chiropratiques sont minimes. Offensive de l'AMA (1962-1987) En novembre 1962, le docteur Robert Throckmorton, secrétaire de l'Iowa Medical Society présente son plan pour « contrôler et éliminer » les chiropraticiens de l'Iowa. Il est nommé conseiller spécial de l'AMA en septembre 1963. L'American Medical Association nomme Throckmorton conseiller spécial pour mettre son plan en action au niveau national et lui annonce que « la chambre des délégués » et la commission juridique de l'A.M.A ont décidé que Le 2 novembre 1963, le Comité sur la chiropratique est rebaptisé « comité sur le charlatanisme ». pour « éviter de donner une quelconque légitimité à la chiropratique ». Il effectuera des actions d'« information » jusqu'en 1968, mais le Congrès revient sur cette décision en 1972. En 1975, un chiropraticien, Chester Wilk DC, et quatre de ses confrères de Chicago, portent plainte devant la cour fédérale, pour violation de la loi anti-trust. Après un premier procès en 1981 la cour d’appel ordonne un second procès qui débute en juin 1987. En septembre 1987, le juge Getzendanner déclare l’AMA, l’, l’ et l’ coupables de conspiration illégale en vue de , jugement définitivement confirmé par la cour suprême des États-Unis en 1990. Le jugement de 1987 a considéré que l’AMA n’avait pas respecté les critères (b) ou (d) de la défense fondée sur les soins aux patients » Wilk V. American medical Association (1987) Judgement (Northern district of Illinois, Eastern division No.76 C3777). Dès le milieu du procès, l’American Hospital Association affirmait « L’American Hospital Association désavoue spécifiquement tout effort illégal d’un quelconque groupe privé, concurrent pour « contenir », « éliminer » ou bien saper la confiance du public dans la profession chiropratique ». Cette page de l'histoire semble être tournée dans d'autres pays avec le développement de la chiropratique universitaire. Dans le cadre de la Joint and Bone decade (2000-2010), les chiropraticiens ont participé en nombre, mais aussi dirigé la Neck Pain Task Force. Article dans The Guardian Le 19 avril 2008, le journaliste scientifique Simon Singh publie un article dans le quotidien britannique The Guardian critiquant la chiropratique. En réponse, l'association britannique de chiropratique () l'attaque en justice pour diffamation. À cette annonce, le Guardian a décidé de prendre à sa charge les frais de conseil juridique ainsi que de payer les frais légaux du BCA dans le cas où Singh choisirait de régler l'affaire à l'amiable avant de définitivement retirer l'article de son site web. L'enquête préliminaire a eu lieu le jeudi 7 mai 2009 devant le juge Sir David Eady. Ce dernier conclut que les propos tenus par le journaliste signifiaient que le BCA avait délibérément menti sur la nature de ses activités. Simon Singh a donc demandé le droit de faire appel à cette déclaration par le juge Eady. Le juge John Laws lui a accordé ce droit de faire appel le 14 octobre 2009. Le avril 2010, la cour d'appel a déclaré que le juge Eady a commis une erreur dans son jugement et que les expressions écrites par Singh dans son article tombaient sous la définition légale de « fair comment » (commentaire acceptable). Le 15 avril 2010, le BCA a retiré son procès contre Singh. Simon Singh s'était appuyé sur les travaux du Ernst qui a publié de nombreux articles s'attaquant aux médecines alternatives. Références Voir aussi Articles connexes Ostéopathie Manipulation vertébrale Lombalgie Corréactologie Bibliographie Jacques Blanchard, En santé avec la chiropratique, Éditions Whiteson, 2002 Roger Besançon-Matil, La Chiropractie, Éditions Équilibres Aujourd'hui Pierre-Louis Gaucher-Peslherbe et Sylvain Parny, La Chiropratique et vos vertèbres, Éditions Encre, 1985 Benoit Rouy, La Chiropratique Histoire d'un combat, Éditions Multifidus Jean-Philippe Monvoisin, Soignez-vous par la Chiropraxie, Éditions Marabout, 1992 Liens externes Rapport de l'INSERM Rapport de l'OMS sur la Chiropratique Rapport de l'Académie nationale de médecine, seconde partie, 2006. Rapport de mission : Ostéopathie, chiropraxie, professeur Ludes, Paris, France, 2007 . Décret du 7 janvier 2011 relatif aux actes et aux conditions d'exercice de la chiropraxie sur legifrance.gouv.fr Chiropratique Médecine non conventionnelle
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Carnivora
Carnivora
Les Carnivores (Carnivora) sont un ordre de mammifères placentaires du super-ordre des Laurasiathériens. Ils se distinguent par une mâchoire et une denture qui leur permet de chasser et de manger d'autres animaux. Une des synapomorphies qui caractérisent les Carnivores est la présence d'une carnassière. Les canines sont transformées en crocs. Leur cerveau est de type gyrencéphale. Cet ordre est composé majoritairement d'animaux rapides au régime alimentaire carnivore (chair crue), bien qu'il existe certains membres qui n'ont pas ce régime, tels le panda géant qui est herbivore et des omnivores opportunistes comme le Renard roux ou le Binturong qui est principalement frugivore. D'autre part, les mammifères carnassiers ne sont pas tous forcément membres de cet ordre. On peut ainsi citer, par exemple, le dasyure, le thylacine, ou le diable de Tasmanie, qui sont tous trois des marsupiaux, ou bien certains cétacés tels que l'orque ou le grand cachalot. Caractéristiques Les caractéristiques spécifiques des Carnivores concernent principalement la tête. Au niveau de la denture, la quatrième prémolaire supérieure et la première molaire inférieure sont spécialisées en carnassières. Par ailleurs, les mouvements latéraux de la mandibule sont très limités. Au niveau de la base du crâne, la bulle tympanique est constituée par trois éléments : ectotympanique, entotympanique rostral et entotympanique caudal. Par ailleurs, l'artère carotide interne est réduite, et la vascularisation du cerveau est essentiellement assurée par la carotide externe. D'autres caractéristiques sont présentes uniquement chez les espèces terrestres existantes : une boite crânienne de dimension élargie, la présence d'un os scapholunatum au niveau du carpe, ou l'absence de troisième trochanter pour le fémur. Systématique L'ancienne classification séparait les Carnivores en deux sous-ordres, les Fissipèdes et les Pinnipèdes. Cette classification est aujourd'hui obsolète, bien que les Pinnipèdes soient toujours un clade valide. Carnivora est aujourd'hui considéré comme le groupe-couronne de ses représentants actuels, divisé en deux sous-ordres. Les Caniformes regroupent les familles proches des Canidés, les Féliformes regroupent les familles proches des Félidés. Familles actuelles Liste des familles actuelles selon ITIS. Sous-ordre Caniformia Kretzoi, 1938 : Canidae Fisher, 1817 (les loups, renards…) ; Ursidae Fisher, 1817 (les ours) ; (Super-famille Musteloidea Fisher 1817) : Ailuridae Gray, 1843 (le Petit panda), Mephitidae Bonaparte, 1845 (les mouffettes), Mustelidae Fisher, 1817 (les loutres, martres…), Procyonidae Gray, 1825 (les ratons laveurs, coatis…) ; (Clade Pinnipedia Illiger, 1811) : Odobenidae Allen, 1880 (le Morse), Otariidae Gray, 1825 (les otaries), Phocidae Gray, 1821 (les phoques). Sous-ordre Feliformia Kretzoi, 1945 : Eupleridae Bonaparte, 1845 (le Fossa, les galidies…) ; Felidae Fisher, 1817 (les félins) ; Herpestidae Bonaparte, 1845 (les mangoustes) ; Hyenidae Gray, 1821 (les hyènes) ; Nandiniidae Pocock, 1929 (la Civette palmiste africaine) ; Viverridae Gray, 1821 (les civettes, genettes…). Note : les viverridés du genre Prionodon regroupant les linsangs asiatiques ont été classés à part dans la famille Prionodontidae Horsfield, 1822 à la suite d'analyse génétiques. Liste des familles éteintes Dans le sous-ordre Caniformia : famille †Amphicyonidae Haeckel, 1886 ; famille †Desmatophocidae Condon, 1906 ; famille †Enaliarctidae Tedford, 1976 ; famille †Hemicyonidae Frick, 1926. Dans le sous-ordre Feliformia : famille †Barbourofelidae Schultz et al., 1970 ; famille †Nimravidae Cope, 1880 ; famille †Percrocutidae Werdelin et Solounias, 1991 ; famille †Stenoplesictidae Schlosser, 1923. Phylogénie Place au sein des laurasiathériens Phylogénie de l'ordre Les différentes études génétiques estiment que l'ancêtre commun des carnivores actuels vivait il y a environ 60 millions d'années. Voir aussi Articles connexes Carnivora (classification phylogénétique) Liste détaillée des familles et genres de carnivores Liste alphabétique des genres de carnivores Liste alphabétique de noms vernaculaires de carnivores Liste des carnivores par population Eucaryotes, Chordés, Vertébrés, Mammifères Prédateur, superprédateur Références taxinomiques Liens externes Base de données consacrée à la biologie de la conservation des carnivores, avec Accès à de nombreuses thèses scientifiques de divers pays. Références Carnivore (nom scientifique)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Couche%20d%27ozone
Couche d'ozone
La couche d'ozone ou ozonosphère désigne la partie de la stratosphère de la Terre qui contient une quantité relativement importante d'ozone (concentration de l'ordre de un pour cent mille). À haute altitude la couche d'ozone est utile : elle absorbe la plus grande partie du rayonnement solaire ultraviolet dangereux pour les organismes. Elle a donc un rôle protecteur pour les êtres vivants et les écosystèmes. Découverte et historique L'existence de la couche d'ozone a été démontrée en 1913 par les physiciens français Henri Buisson et Charles Fabry grâce à leur interféromètre optique. Cet ozone est produit par l'action des UV, du rayonnement solaire, sur les molécules de dioxygène à haute altitude. Sydney Chapman propose le mécanisme de formation en 1930. Elle renvoie les rayons solaires et n'en laisse pénétrer que 50 % dans la troposphère. À la fin des années 1970, notamment grâce aux campagnes de mesures par ballon-sondes, les scientifiques ont mis en évidence une diminution périodique de l'ozone antarctique ; phénomène alors baptisé « trou de la couche d'ozone ». Ce trou grandit au printemps dans l'Antarctique (à la fin de la nuit polaire) durant plusieurs mois avant de se réduire, jusqu'au printemps suivant où il s'étend à nouveau. D'autres études à partir de ballons évoluant à haute altitude et d'observation satellitaire et météorologiques, ont révélé que la proportion d'ozone arctique était aussi en diminution. Cette découverte a été à l'origine de la création du GIEC et de la signature en 1989 du Protocole de Montréal visant à bannir la création par l'industrie de substances chimiques chlorées aboutissant à la destruction de la couche d'ozone. Ces substances sont principalement les CFC utilisés dans les systèmes de refroidissements (réfrigérateurs, climatiseurs…). Ozone (utile ou nocif selon son altitude) Selon son altitude, on considère l'ozone comme : « bon ozone », quand il est présent dans la stratosphère : bon, car il nous protège des rayons UV-C (ultraviolet) et de leurs effets ; le « mauvais ozone », quand il se forme dans la troposphère (couche basse de l'atmosphère) : mauvais, car c'est celui que toutes les espèces animales, dont l'homme, sont amenées à inhaler et qui présente, selon sa concentration, une certaine toxicité (voir Normes de qualité de l'air). Sans la couche d'ozone dans la haute atmosphère, la vie telle que la planète l'a connue depuis la fin de l'Archéen, n'aurait été possible que dans les océans, à une profondeur suffisante de la surface des eaux (les UV ne pénétrant qu'à quelques mètres sous la surface). Ce fut le cas au cours de l'éon Archéen, lorsque l'atmosphère de la Terre était dépourvue de dioxygène (et donc de couche d'ozone). Ozone stratosphérique Il se forme et persiste entre 20 et d'altitude. Il est cependant en réalité très dilué dans l'atmosphère locale : sa teneur est de l'ordre de quelques ppm à quelques dizaines de ppm dans la couche d'ozone elle-même qui est un mélange gazeux à faible pression. En fait si cet ozone était regroupé en une couche à l'état pur, il aurait dans les conditions normales de température et de pression (c'est-à-dire les conditions moyennes à la surface de la Terre) une épaisseur de seulement , soit (DU). Processus de formation L'ozone est produit à partir du dioxygène, composé de deux atomes d'oxygène(). Aux altitudes supérieures à 30 km, le rayonnement solaire possède encore une énergie suffisante pour casser une partie des molécules de dioxygène et libérer les atomes. Un atome d'oxygène tendant à ne pas rester seul pour des raisons de stabilité, doit se recombiner à un autre élément ; il interagit donc avec une autre molécule de dioxygène () présente pour former une nouvelle molécule, composée de trois atomes d'oxygène : l'ozone (). Cette réaction chimique est la seule qui, dans la stratosphère, produit de l'ozone. Mais puisque tout l'oxygène n'est pas transformé en ozone dans ce processus, il existe donc un facteur limitant sa concentration. Primitivement, une certaine quantité d'ozone est apparue, il y a plus de 2 milliards d'années, lorsque l'oxygène est devenu permanent avec une concentration de l'ordre du pour cent. La concentration observée aujourd'hui résulte d'un équilibre entre la production d'ozone par le rayonnement solaire, et certains processus de destruction : en temps normal, tout l'ozone produit en « trop plein du réservoir » est détruit. C'est ce que l'on appelle un équilibre dynamique. Équilibre dynamique Le jour, à haute altitude, le rayonnement solaire peut dissocier la molécule d'ozone en une molécule de dioxygène et un atome d'oxygène : Durant la nuit et en particulier la nuit polaire, cette réaction n'existe pas puisqu'il n'y a plus de rayonnement solaire. Une autre réaction devient alors prépondérante : la recombinaison d'un atome d'oxygène et d'une molécule d'ozone pour donner deux molécules de dioxygène : C'est ce que l'on appelle la décomposition spontanée de l'ozone. Mais l'ensemble de ces deux réactions ne peut rendre compte que de 20 % de la destruction naturelle de l'ozone, alors que pour parvenir à un équilibre il faut que la perte soit égale à la production. Ce problème met en évidence la fragilité de l'équilibre de l'ozone. En effet, si les deux réactions ci-dessus avaient pu suffire à compenser la surproduction d'ozone, l'équilibre de ce dernier ne dépendrait que de la quantité de dioxygène présent dans la haute atmosphère, et cet équilibre aurait été difficilement perturbable, mais les composés chlorés perturbent cet équilibre. Les composés bromés, et les oxydes d'azote (NOx) contribuent également à cette destruction. Action des composés chlorés Parvenues dans la stratosphère, les molécules de composés chlorés sont décomposées par le rayonnement solaire, les produits de cette décomposition détruisant les molécules d'ozone par le jeu de réactions catalytiques. Une source naturelle abondante de chlore organique est le chlorure de méthyle, principalement produit dans les océans par les micro-organismes et les algues. La concentration ne dépasse pas 0,6 milliardième, limite naturelle du taux de chlore organique dans l'atmosphère. Inventés dans les années 1930, les chlorofluorocarbures (C.F.C.) ont connu un développement important à partir des années 1950 à cause de leurs propriétés remarquables (ininflammables, facilement compressibles, non solubles) et, comme ils n'ont qu'une faible réactivité chimique, on les croyait peu toxiques pour l'environnement. Utilisés principalement dans l'industrie du froid, dans les bombes aérosols comme propulseur, en solvants pour l'industrie électronique, dans les mousses synthétiques et les agents extincteurs ; ils sont essentiellement dus à l'activité humaine. La production des CFC est très importante. Pour les deux principaux, le trichlorofluorométhane (CFC 11) et le dichlorofluorométhane (R 21), la production est passée de à au début des années 1960 jusqu'à en 1999. Cela représente une croissance de 5 à 6 % par an, soit pratiquement un doublement de la quantité tous les dix ans. Les vents brassent l'atmosphère en permanence : horizontalement, avec un temps moyen de transport d'un pôle à l'autre de l'ordre de 2 ou 3 ans ; verticalement, avec une homogénéisation de l'atmosphère jusqu'à d'altitude. En 2 à 3 ans, les CFC se retrouvent donc dans l'atmosphère sous toutes les latitudes, aussi bien à l'équateur qu'aux pôles. Puis, en 15 ans, ils montent dans la haute atmosphère. À cela s'ajoute un autre effet, les CFC présents dans la stratosphère en 1997 sont ceux qui ont été produits entre 1977 et 1982, ce qui ne représente que 40 % de ce qui a été produit jusqu'à ce jour. Les 60 % restants sont encore en train de se mélanger et de monter. Du fait de ce retard, les effets des CFC produits ces dernières années se feront encore sentir dans 60 ans. Bilan Ainsi, la quantité de chlore organique naturellement présente dans la stratosphère est d'environ 0,6 milliardième, alors qu'aujourd'hui la proportion totale de chlore organique atteint 3,5 milliardièmes. Elle a été multipliée par 5 en 20 ans, ce qui a entraîné une rupture de l'équilibre dynamique. En hiver, la destruction d'ozone est limitée à sa destruction spontanée. Au printemps, elle devient très importante car il y a déjà des UV, beaucoup de cristaux de glace dans la stratosphère et parce que la circulation atmosphérique, le vortex polaire autour de l'Antarctique, empêche le remplacement de l'ozone détruit par de l'ozone provenant du nord de l'Antarctique. Dès la fin du printemps, l'amincissement est moins important parce que la quantité de cristaux de glace diminue, et aussi parce que la circulation atmosphérique change : il y a alors un mélange entre l'air antarctique et l'air venu du nord qui apporte de l'ozone. Enfin, et surtout, la génération de l'ozone à partir de l'oxygène a repris avec l'allongement de l’ensoleillement diurne. Statistiques Perte continue d'ozone en Antarctique La couche d'ozone est aujourd'hui, observée par un réseau de stations au sol tel la station Halley, à 76°S, où des observations de l’ozone sont effectuées depuis 1956. Plus récemment, la précision des observations s'est améliorée grâce aux satellites artificiels construits, entre autres, par la NASA (USA). Les variations pluriannuelles depuis 1957 de l'épaisseur de la couche d'ozone peuvent aussi être mesurées par le taux de flavonoïdes contenus dans des mousses (notamment Bryum argenteum) conservées dans des herbiers. Cependant, les observations sérieuses de la couche d'ozone n'ont été réalisés que depuis une soixantaine d'années. C'est en 1985 que l'alerte a été donnée avec la découverte d'une diminution importante de la concentration d'ozone au cours des mois de septembre et d'octobre au-dessus du continent Antarctique. Une réduction de près de 50 % du contenu total d'ozone était observée, se produisant au cours du printemps austral et couvrant toute la surface de l'Antarctique. Depuis la fin des années 1970, l'épaisseur de l'ozone est passée, en certains endroits, de l'équivalent de à 2 et même aujourd'hui, en moyenne pour le mois d'octobre. C'est cette diminution relative de l'épaisseur de la couche d'ozone stratosphérique (par rapport à son épaisseur standard ou initiale de 300 DU), que l'on nomme « trou d'ozone » ou « trou dans la couche d'ozone ». Le protocole de Montréal en 1987, a permis à la communauté internationale de réaliser une prise de conscience , aboutissant à des mesures concrètes pour limiter la propagation humaine des gaz CFC. En 2000, 2001 et 2003, le trou dans la couche d'ozone a atteint une superficie jamais observée avant 2000, alors que celui de 2002 était le plus petit qui ait été observé depuis 1998. En effet, à la fin de l'été 2003, le trou a de nouveau atteint un record de superficie… pour diminuer rapidement durant le mois d'octobre. En 2006, un nouveau record a été enregistré au-dessus de l'Antarctique. En 2006, l'ONU et les experts alertent sur le fait que la couche d'ozone se reconstitue moins vite que prévu, en raison probablement de l'utilisation persistante de gaz interdits, de type CFC. L'utilisation d'un modèle a permis d'attribuer la pause observée en 2015 à l'éruption du volcan chilien Calbuco et de montrer que la baisse des concentrations de chlore et de brome était bien responsable de l'amélioration observée sur le long terme. Perte d'ozone en Arctique Dans l'océan Arctique, l'ampleur du phénomène n'atteint pas encore celle qui est observée dans l'hémisphère sud. Le fait que la perte d'ozone, si importante en Antarctique, soit moindre au-dessus de l'Arctique découle des différences climatiques entre ces deux régions. Le refroidissement de la stratosphère polaire est en effet moins intense au nord où, en moyenne, les températures sont de 15 à supérieures à celles observées au pôle Sud. Cette différence entre les deux pôles est d'origine géographique : le continent antarctique est isolé au milieu des océans dans l'hémisphère sud. Dans l'hémisphère nord, au contraire, une alternance de continents et d'océans, de zones de hautes et de basses pressions atmosphériques contribue à créer un mouvement continu des masses d'air tel que le pôle Nord ne reste jamais totalement isolé. L'air des latitudes moyennes, plus chaud, arrive donc toujours au pôle, y augmentant ainsi les températures moyennes. En exploitant des données fournies par un satellite de la NASA chargé de la recherche de la haute atmosphère, les chercheurs ont remarqué que les nuages stratosphériques de l'Antarctique ont une durée de vie deux fois plus longue que ceux situés au-dessus de l'Arctique. Le satellite MetOp-A a observé le trou d'ozone en 2007. En 2011, le trou dans la couche d'ozone a atteint des valeurs record dans l'Arctique, avec une perte de 80 % de l'ozone, entre 15 et d'altitude, dans la periode d'hiver 2010 - printemps 2011. Un début de résorption Toutefois, en 2014, un rapport de L’Union météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l’environnement faisait état d’une stabilisation et même d’un début de résorption sous les latitudes moyennes de l’hémisphère nord. En juin 2016 une étude dirigée par Susan Salomon et publiée dans la revue Science concluait à une réduction du trou dans la couche d'ozone en Antarctique de plus de depuis 2000, soit environ la moitié de la superficie des États-Unis. Selon les chercheurs, cette amélioration, qui restait à confirmer, s’expliquait pour partie par la diminution des émissions de gaz chlorés (les CFC notamment) et bromés ; mais aussi par l'effet de serre anthropique. En effet, le réchauffement induit par les gaz à effet de serre (, méthane, etc.) provoque paradoxalement un refroidissement de la stratosphère. Or comme l’explique Slimane Bekki, chercheur au CNRS : « ce refroidissement ralentit les réactions chimiques qui détruisent l’ozone ». En 2018, l'ONU indique que la couche d'ozone est en voie de guérison. Néanmoins, une étude publiée dans Science révèle que le rythme de réduction des émissions de CFC-11 s'est ralenti de 50 % depuis 2012, traduisant une nouvelle production de CFC-11 non déclarée à l'encontre du protocole de Montréal. Cette production est suspectée provenir d'industriels chinois. Effets des ultraviolets sur les organismes vivants Les ultraviolets sont des agents mutagènes : ils détériorent l'ADN des cellules, ce qui dérègle leurs activités biologiques ( cancer) ou les détruit (coup de soleil). . Le sud du Chili n'est pas la seule zone atteinte, d'autres régions de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ont également connu des épisodes semblables. De plus, les rayons ultraviolets perturbent les divisions cellulaires des micro-organismes aquatiques, ce qui a de graves conséquences sur la vie aux pôles. En plus des cancers de la peau, on observe aussi un affaiblissement général du système immunitaire. Sur Mars Sur la planète Mars, trois couches d'ozone distinctes ont été identifiées dans son atmosphère. Une couche est située en dessous de d'altitude, une autre est présente durant le printemps et l'été de l'hémisphère nord martien (entre 30 et ) et une autre au-dessus du pôle sud entre 40 et . La couche présente au-dessus du pôle sud n'a pas d'équivalent au pôle nord. Préservation planétaire Mesures prises Le protocole de Montréal, signé en septembre 1987 puis révisé à Londres, Copenhague, Montréal et Pékin jusqu'en 1999, a préconisé une diminution des émissions de 50 % en dix ans. Sa ratification universelle (196 pays) a été atteinte en 2009, ce qui constitue un évènement puisqu'il est le premier traité environnemental international à atteindre ce statut. L'Union européenne a proposé en 1989 une interdiction totale de l'utilisation des CFC (chlorofluorocarbure) durant les années 1990, qui fut approuvée par les États-Unis. L'Union Européenne s'est ensuite dotée d'outils juridiques, dont le récent règlement européen (1005/2009) visant à transposer le Protocole de Montréal en droit européen, tout en fixant des objectifs plus ambitieux de réduction ou d'interdiction de certains gaz détruisant la couche d'ozone. Avenir Les délégués de 190 pays réunis à Montréal le ont pu saluer, 20 ans après la signature du protocole, la réussite du projet qui se concrétise par un arrêt total de la production des chlorofluorocarbures prévu en 2010 et une estimation optimiste de la communauté scientifique : la couche d'ozone retrouvera normalement son état de 1980 entre 2055 et 2065. Il était prévu d'éliminer les hydrochlorofluorocarbures, les principaux substituts des chlorofluorocarbures, d'ici à 2020 pour les pays industrialisés et 2040 pour les pays en voie de développement. Des chercheurs ont établi récemment que l'élimination précoce (10 ans plus tôt, soit en 2030) des hydrochlorofluorocarbures réduirait l'effet de serre dans une proportion supérieure à ce que doit permettre le Protocole de Kyoto sur le changement climatique. Un accord a été conclu, lors de cette des parties qui permet une accélération de la sortie de l'utilisation des hydrochlorofluorocarbures. En vertu de cette entente, la production de ces substances sera gelée en 2013 à son niveau moyen de 2009-2010. Les pays industrialisés arrêteront la production et la consommation en 2020, réduisant celles-ci à 75 % en 2010 et 90 % en 2015. Les pays en développement réduiront de 10 % en 2015, 35 % en 2020, 67,5 % en 2025, gardant 2,5 % en moyenne sur les cinq dernières années pour la maintenance. Si le lien de causalité entre CFC et trou est démontré ou si ce dernier disparait sur une longue période on pourra établir que le Protocole de Montréal a été un succès de la communauté internationale, capable de résoudre des problèmes environnementaux. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Abdoulwahab M.T (2016) Étude de la variabilité et la tendance de l'ozone stratosphérique au-dessus des tropiques et subtropiques sud (Doctoral dissertation, Université de la Réunion). , un numéro spécial consacré à l'après-Montréal Articles connexes Liens externes L'effet de serre et la couche d'ozone Climatologie Atmosphère terrestre Destruction de la couche d'ozone Ozone
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Count%20Ossie
Count Ossie
Count Ossie (Oswald Williams, 1926-1976) est l'un des premiers musiciens rastas. Ce percussionniste du groupe « Mystic Revelation of Rastafari » représente un des symboles jamaïcains à travers le monde. Avec Prince Buster, il fait partie des artistes qui ont mené à l'émergence du ska, ce qui est illustré dans le livre Bass Culture. Biographie Né à Bito (près de Bull Bay, paroisse de Saint-Thomas) en mars 1926, il s'intéresse très vite à la musique et fait partie de la fanfare des scouts, dans laquelle il joue du tambour et du fifre. Au début des années 1940, sa mère décide de s'installer à Rockfort (quartier est de Kingston), où il passera son adolescence et entrera dans une autre fanfare de scouts, "The Saint Saviour Call Troop". Sa passion pour les tambours et les discussions rastas l'entraîne souvent à Salt Lane, à l'ouest de Kingston. Vers la fin des années 1940, dans le camp de Salt Lane , où se retrouve en plus de la communauté rasta, la communauté Burru, Count Ossie, initié par le maître tambour Brother Job, réfléchit à une musique qui pourrait être caractéristique du mouvement rastafari tout en s'inspirant de la musique des anciens Burrus qui frappaient sur des tambours au rythme de leur cœur et devient ainsi le fondateur de la véritable musique rasta : le Nyahbinghi. Il crée en 1947 le groupe Mystic Revelation of Rastafari afin de faire perdurer la tradition. En 1951, il ouvre un camp rasta à l'est de Kingston, la communauté de Rennock Lodge où viennent jouer des centaines de musiciens de la Jamaïque parmi lesquels Tommy McCook, Don Drummond, Johnny "Dizzy" Moore, Roland Alphonso, Rico Rodriguez. À partir de 1961, il participe, avec son groupe de cinq percussionnistes, The Warrickas, à de nombreuses sessions d'enregistrement de ska. Il est notamment crédité sur le célèbre (Oh) Carolina des Folkes Brothers (sous le nom de « Count Ossie Afro-Combo »). Il est récompensé au festival des arts de la Jamaïque en 1965 et 1966. En 1966, il joue avec son groupe sur la piste d'atterrissage de l'aéroport de Kingston pour accueillir Hailé Sélassié à son arrivée en Jamaïque. C'est en 1970 qu'il se rapproche des Mystics, le groupe de Cedric Brooks, pour quelques sessions. L'union des cuivres et de la basse jazz des Mystics alliés aux percussions aboutit à un résultat qui les satisfait et trouve un écho favorable qui leur permet ensuite de partir en tournée ensemble en Guyane, Amérique du Nord et Europe, avant d'enregistrer deux albums des Mystic Revelation of Rastafari. Après avoir collaboré à de nombreux albums de reggae, Count Ossie meurt dans un accident de voiture le . Discographie Grounation, 1973 (triple album vinyle, double CD) Tales Of Mozambic, 1975 Remembering Count Ossie : A Rasta Reggae Legend, 1996 Notes et références Voir aussi Bibliographie Lloyd Bradley, Bass Culture, Quand le reggae était roi, éd. Allia, 2000. Article de Bruno Blum dans le Dictionnaire du Rock, sous la direction de Michka Assayas, éd. Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 2001. Yannick Maréchal, L'Encyclopédie du Reggae 1960-1980, Éditions Alternatives, 2005, Paris. Liens internes Mystic Revelation of Rastafari Mouvement rastafari Nyabinghi Liens externes Le site officiel de Mystic Revelation of Rastafari Rastalogie Nom de scène Musicien jamaïcain de reggae Percussionniste jamaïcain Naissance en mars 1926 Décès en octobre 1976 Décès à 50 ans Mort dans un accident de la route en Jamaïque Musicien mort dans un accident de la route Artiste de Trojan Records
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle%20biog%C3%A9ochimique
Cycle biogéochimique
En écologie et plus généralement en sciences de la Terre, un cycle biogéochimique est le processus de transport et de transformation cyclique (recyclage) d'un élément ou composé chimique entre les grands réservoirs que sont la géosphère, l'atmosphère, l'hydrosphère, dans lesquels se retrouve la biosphère. Un tel cycle induit souvent des passages de l'état organique à l'état minéral au sein de la biosphère. Les divers cycles en interaction confèrent à la biosphère une capacité de régulation, appelée homéostasie. Celle-ci est à la base de la pérennité des écosystèmes, grâce à la grande stabilité qu'elle assure, tout du moins en dehors des interventions humaines et phénomènes géoclimatiques exceptionnels. Lorsque l'élément impliqué est un nutriment essentiel, ce processus correspond à un . Cycles Les cycles les plus importants sont : le cycle de l'azote ; le cycle du carbone ; le cycle de l'eau ; le cycle de l'hydrogène ; le cycle de l'oxygène ; le cycle du phosphore ; le cycle du sélénium ; le cycle du silicium ; le cycle du soufre ; les cycles des métaux. Les grands cycles biogéochimiques sont reliés à la tectonique des plaques et à l'océan. Les fonds marins jouent un rôle majeur dans ces cycles. Illustrations Cycles primitifs Voir aussi Bibliographie B. Bolin et R. B. Cook, The Major Biogeochemical Cycles and their Interactions, John Wiley and Sons, New York, 1983 . Articles connexes Biosphère Changement climatique Climat Géochimie Géologie Homéostasie Limites planétaires Réchauffement climatique Théories Gaïa Liens externes Biogeochemical Cycles (Enviroliteracy ; Bibliothèque virtuelle sur l'environnement) CarBBAS (Groupe de recherche en biogéochimie du carbone dans les écosystèmes aquatiques boréaux)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chris%20Blackwell
Chris Blackwell
Chris Blackwell, né le à Londres (Angleterre), est un producteur de musique anglais, fondateur du label Island Records. Il compte parmi les fondateurs de l'industrie musicale jamaïcaine et participe à l'expansion internationale du reggae, notamment grâce à Bob Marley, qu'il engage sur son label au début des années 1970 et qui connaît un succès planétaire. Biographie Enfance Chris Blackwell est né à Londres, dans le quartier de Westminster d’un négociant irlandais d'une certaine aisance, et de Blanche Lindo, juive sépharade native du Costa Rica, issue d'une famille d'exploitants de canne à sucre, la Cie Appleton. Les parents de Blackwell divorcèrent alors qu'il n'avait que douze ans. Il passa son enfance en Jamaïque, et poursuivit sa scolarité à Harrow. Renonçant à des études universitaires, il rentra à la Jamaïque pour y prendre le poste d’adjoint au Gouverneur, Sir Hugh Foot. Lorsque ce dernier fut muté à Chypre, Blackwell quitta King's House et exerça une multitude de métiers (promoteur immobilier, loueur de juke-boxes, etc.) un peu partout à travers l'île, ce qui lui fit connaître plusieurs groupes de musiciens folkloriques. En 1958, il s'échoua avec son voilier au large de Helshire Beach, et fut secouru par des pêcheurs, qui le soignèrent avec leur régime traditionnel appelé « Ital ». Ce fut la première expérience de Blackwell avec le Rastafarianisme, qui exerça désormais sur lui une influence dominante, à la fois éthique et musicale. Création de Island Records En 1958, avec un capital initial de avancé par ses parents, Blackwell, alors âgé de 22 ans, fonde la maison de production de disques Island Records. Le nom de cette maison d'édition était inspiré d'un roman d’Alec Waugh, Island in the Sun. L'animateur radio Graeme Goodall fut son premier associé. Blackwell reçoit de sa mère une pension de par an, ce qui lui permet d'avoir son propre appartement malgré le manque de rentrées financières. Le premier album édité par Island Records est celui du chanteur et pianiste Lance Hayward, originaire des Bermudes. Blackwell commence à enregistrer de la musique jamaïcaine en 1959, et obtient une première place au hit-parade avec Boogie in my Bones/Little Sheila de Laurel Aitken. En 1961, Blackwell est engagé comme assistant de production sur le tournage du film de James Bond Docteur No (1962). À la fin du tournage, le producteur Harry Saltzman lui offre un emploi à plein temps. Partagé entre son amour pour le cinéma et sa passion pour la musique, Blackwell opte finalement pour la musique. Dès 1962, ce prometteur producteur avait déjà édité 26 singles et deux albums. Cette année-là, il rentre en Angleterre pour promouvoir son label. La musique jamaïcaine est une niche commerciale : Blackwell commercialise les droits de reproduction d'enregistrements originaux. L'une de ces bandes originales est celle d’une chanteuse de 15 ans, Millie Small, que Blackwell a amenée avec lui de la Jamaïque. En 1964, Blackwell produit la reprise par Small d'une chanson de Barbie Gaye, My Boy Lollypop (1956) qui passe pour le prototype du rythme ska : c'est un hit vendu à plus de six millions d'exemplaires dans le monde. C'est ce succès qui lance vraiment Island Records comme une maison d'audience internationale dans la musique pop. Blackwell devait plus tard déclarer à ce propos : Les années rock Après la découverte de The Spencer Davis Group et de son chanteur Steve Winwood, Blackwell se concentra sur le rock n'roll. Island devint l'un des principaux labels indépendants des années 1960, 1970 et 1980 avec des artistes aussi célèbres et divers que Traffic (1967), Nick Drake (1968), Free (1968), King Crimson (1969), Fairport Convention (1969), Spooky Tooth (1969), Emerson, Lake and Palmer (1970), Jethro Tull (1970), Cat Stevens (1970), John Martyn, Sly and Robbie, Roxy Music (1972), The Sparks (1974), Robert Palmer (1974), Grace Jones (1977), U2 (1980), CharlÉlie Couture (1981), Melissa Etheridge (1988) et The Cranberries (1989). Cela dit, Blackwell reconnaît qu'il a raté quelques occasions : ainsi Elton John, jeune pianiste qu'il trouvait trop émotif pour pouvoir se produire en concert. Par une ironie du sort, c'est sous le label Island, que Blackwell avait depuis longtemps revendu à PolyGram Music, qu’Universal réédita les anciens albums d'Elton John. Island et Blackwell lui-même étaient connus pour leur style cool et proche des artistes. Blackwell fut un découvreur de talents et l'arbitre de la mode musicale. Son intuition du marketing se révèle dans les pochettes de disque d'Island, où le producteur s'est toujours énormément impliqué. Blackwell déclare à ce sujet : . Island Records assura aussi la distribution de Trojan Records, Chrysalis Records, Bronze Records, Stiff Records, de Virgin Records et du label américain Sue Records, qui produisait Jimmy McGriff, les Soul Sisters ou encore Ike and Tina Turner. Les années reggæ En 1975, Funky Kingston est le premier album distribué par Island Records, label de Chris Blackwell, du groupe Toots and the Maytals, groupe qui a introduit le terme « reggae » en chanson avec leur single de 1968 Do the Reggay. Le critique musical Lester Bangs décrivit l'album dans Stereo Review comme « la perfection, l'ensemble le plus passionnant et diversifié de chansons de reggae par un artiste… » Tandis que Blackwell dit à propos de leur son « The Maytals ne ressemblaient à personne…leur son était sensationnel, brut et dynamique ». Blackwell a entretenu un fort engagement envers Toots and the Maytals.  Il a dit que « Je connais Toots depuis plus longtemps que n’importe qui - bien plus longtemps que Bob (Bob Marley). Toots est un des êtres humains les plus purs que j’ai rencontré dans ma vie, pur presque à l’excès. » Blackwell est apparu dans le documentaire de 2011 Reggae Got Soul: The Story of Toots and the Maytals « Le reggae a de l’âme: l’histoire de Toots and the Maytals » qui a été diffusé sur la chaîne BBC et a été décrit comme . À l’origine The Maytals était uniquement un trio vocal, mais après avoir signé avec Island Records en 1975 Chris Blackwell fit en sorte que le groupe d’enregistrement devienne The Maytals avec comme leader le chanteur Toots Hibbert et forme ainsi Toots and the Maytals. Les premiers membres instrumentistes ajoutés au groupe comprenaient Jackie Jackson, Hux Brown, Rad Bryan et Paul Douglas. En novembre 2016, Jackie Jackson a décrit la formation du groupe dans une interview radio pour Kool 97 FM Jamaïque. Accompagné par Paul Douglas et Radcliffe “Dougie” Bryan en studio, À ce moment-là il avait déjà signé Bob (Marley). Alors dans son camp, Island Records, il y avait Toots and the Maytals / Bob Marley ; on parlait du reggae qui devenait international. On a continué de se voir et il (Blackwell) a décidé que le groupe d’accompagnement qui accompagne toutes les chansons, le groupe qui enregistre, devait devenir le groupe the Maytals. Alors on a tous été réuni sous Toots and the Maytals. Alors on est devenus Maytals aussi. Et puis on a pris la route en 1975… On a fait la partie de Eagles, Linda Ronstadt et Jackson Browne. On a fait la partie de The Who pendant environ deux semaines ». Finalement, Island se lança dans le cinéma avec Tout, tout de suite, avec Jimmy Cliff comme interprète. Produit et réalisé par le Jamaïcain Perry Henzell, ce film est l'un des premiers à aborder les problèmes des îles Caraïbes. En 1977, Blackwell crée Compass Point Studios à Nassau (Bahamas) pour faire les enregistrements localement. L'une des principales réussites de Blackwell aura été d’avoir rendu Bob Marley and The Wailers accessible au public international. Sans même leur avoir fait signer de contrat, Blackwell avança l'argent nécessaire à The Wailers pour qu'ils puissent enregistrer leur premier album chez Island, en reconnaissance des Rastas qui lui avaient sauvé la vie un jour de l'été 1958. Chris Blackwell dit : Ce geste financier marque le début de la marche triomphale de Bob Marley et de sa maison de disque vers le succès. De son parcours avec Bob Marley, Blackwell a dit que : . Chris Blackwell créa également Mango Records, qui se consacrait à la musique jamaïcaine et aux musiques du monde. Mango a fait connaître Burning Spear, Black Uhuru, Third World, Salif Keita, Baaba Maal, Angélique Kidjo, King Sunny Adé etc. Blackwell revendit ses participations dans Island Records en 1989, et démissionna définitivement de la société en 1997. Il a cependant été la vedette des cérémonies du de Island Records à Londres en 2009. Toutes les sociétés fondées par Blackwell ont été finalement revendues à PolyGram Music puis, en 1998, ont rejoint le groupe Universal Music Group. En 1995, Don Taylor (manager de Bob Marley 1974-1980) publie Bob Marley et Moi où il est possible de lire : En , le magazine britannique Music Week a consacré Blackwell comme la personnalité la plus influente des 50 années de l'industrie britannique du disque Goldeneye Ian Fleming achête un terrain, ancienne plantation de canne à sucre, en 1946 sur la côté jamaïquaine à côté d'Oracabessa. Il y fait construire une petite maison qu'il baptise Goldeneye. Ian Fleming rencontre Blanche Blackwell et passe du temps avec elle. Bien après la mort de l'auteur, en 1976, le domaine est mis en vente et Chris Blackwell le fait acquérir par Bob Marley, puis lui rachète quelques mois plus tard. Treize ans plus tard, alors que Chris Blackwell vient de vendre Island Records à Polygram, il décide d'acheter des terrains autour de Goldeneye. Notes et références Source Liens externes Interview de Chris Blackwell et Baabaa Maal, J. Vacheron, Vibrations n° 116 (juillet 2009) Biographie et liens Biographie et interview, D. Daley, MIX (décembre 1999) Chris Blackwell sur AllMusic Producteur anglais Producteur de reggae Naissance à Westminster Naissance en juin 1937 Producteur britannique de musique Membre du Rock and Roll Hall of Fame
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Child%C3%A9ric%20Ier
Childéric Ier
, né vers 436 et mort en 481, est roi des Francs saliens à partir de 457 ou 458. Son nom, constitué des éléments franciques hild- « combat » et -rīk « puissant », est attesté sous la forme latinisée Childericus. Il est le père de . est le premier roi de la dynastie des Mérovingiens dont la filiation soit clairement attestée. Les sources littéraires et les recherches archéologiques le définissent à la fois comme un roi des Francs et un gouverneur romain de la province de Belgique seconde. Il est l'exemple type d'une élite franque ayant opéré la fusion entre les cultures germano-romaines et païennes des tribus danubiennes. Païen, Childéric a cependant l'avantage d'être le seul des rois barbares à ne pas être arien, ce qui lui procure l'attention des élites locales et de l'épiscopat. Son tombeau, découvert en 1653, contenait des armes telles qu'une spatha (épée à lame large), une francisque ou encore un scramasaxe. On y a également retrouvé de nombreux bijoux en or, ainsi qu'un paludamentum, le manteau porté par les généraux romains. Contextes Les sources La première source importante qui informe sur Childéric est l'Histoire des Francs rédigée par l'évêque Grégoire de Tours. Cependant, l'auteur retranscrit et tente de comprendre lui-même les sources qu'il a à sa disposition, comme les Annales d'Angers ou certainement la Vie de saint Rémi écrite avant lui et aujourd'hui disparue. Trois sources fondamentales et antérieures à celle de Grégoire de Tours évoquent la situation politique du Nord de la Gaule. Il s'agit de la Chronique d'Hydace, évêque de Chaves en Gallæcia, d'une chronique gallo-romaine du dite Chronique de 511 et la Chronique de Marius, évêque d'Avenches. Deux autres sources complètent les informations : la Vie de sainte Geneviève, qui témoigne de l'expédition de Childéric sur Paris et une lettre écrite par l’évêque Remi de Reims à Clovis qui donne des informations sur son père. Si ces sources sont limitées, la découverte de son tombeau en 1653 et l'étude du mobilier associé constituent d'excellentes sources archéologiques complémentaires. L'évolution géopolitique en Gaule du nord au Avant l'avènement de Childéric, les Francs saliens sont installés depuis 342 comme fédérés à l'intérieur de l'Empire romain, dans le Nord de la Gaule, en Toxandrie, entre les marais mosans, au nord de l'actuelle Maastricht, et la forêt Charbonnière. Ils sont dirigés au début du par Clodion. Lors de l'affaiblissement de l'Empire romain, ils tentent d'étendre leur domination sur la plaine de Flandre et les bords de l'Escaut vers 430 – 435, puis vers la vallée de la Somme. Mais Aetius les arrête en 448 et compose avec eux. Il confirme leurs annexions à Tournai, Arras et Cambrai. Le roi à leur tête devient un officier romain à la tête des troupes fédérées du secteur qui constituent un pilier de la défense romaine. Des sources littéraires non attestées citent Clodion le Chevelu à la tête des Francs saliens, puis Mérovée et Childéric, mais les relations de filiation ne sont pas prouvées. Deux autres chefferies franques existent : un royaume à Cambrai et un autre à Tongres. Leur première action décisive dans la défense de l'Empire romain s'inscrit dans le soutien à Aetius dans la lutte contre Attila en 451. À la mort d'Aetius et lors du règne de Childéric, un général nommé Ægidius commande l'armée romaine dans le bassin parisien dans les années 456-464. Un autre militaire, le comte Paul, semble actif aux abords de la Loire, du côté d'Angers. Pendant ce temps, à partir de (453 – 466), le royaume wisigoth de Toulouse devient la première puissance d'Europe occidentale. Sous le règne de son frère Euric à compter de 466, il se transforme en véritable État souverain, le fœdus disparaît. La conquête s'avère nécessaire et Euric poursuit une politique d'expansion. Ses forces arrivent dans le Val de Loire, et s'efforcent de contrôler Tours. Dans ce contexte, Childéric joue alors un rôle majeur dans les derniers succès emportés sur les Saxons, les Wisigoths et les Alamans en soutenant les garnisons romaines qui résistent. Les Francs saliens parviennent ainsi à mettre un frein à l’expansionnisme goth dans la bataille en aidant Ægidius contre les Saxons et les Wisigoths sur la Loire en 463-464 et dans la Bataille d'Orléans en 463. Ils participent aussi aux combats contre les Wisigoths à Tours avec le comte Paul, qui serait mort ensuite en 469 au siège d'Angers en combattant cette fois les Saxons. Mais l'alliance avec Childéric est compromise. À la mort d'Ægidius en 464, son fils Syagrius, qui le remplace et s'installe à Soissons, avait commencé à se rapprocher des Wisigoths, ce qui avait provoqué le blocus de Paris par Childéric à partir de 465. Vers 469, le roi des Bretons Riothamus, menacé également par les Saxons et auquel l'empereur Anthémius fait appel, est battu par Euric à Bourges puis à la bataille de Déols sans que Childéric ait pu le rejoindre. Tours tombe quelque temps entre les mains d'Euric en 470, tout comme Loches et Amboise et l'armée de renfort romaine est battue par Euric à Arles en 471. En 475 Clermont-Ferrand est prise à son tour par les Wisigoths après un long siège, ce qui amène le nouvel empereur Julius Nepos à reconnaître l'indépendance de l'Aquitaine contre l'évacuation de la Provence et entraînera de la part d'Odoacre des revendications territoriales en Italie qui aboutiront à la déposition du dernier Empereur romain d'Occident l'année suivante. Syagrius refuse alors de reconnaître Odoacre et se tourne vers Euric, quand Childéric fait au contraire alliance avec lui. À la mort de Childéric vers 481, son fils Clovis le remplace et combat ouvertement Syagrius qu'il bat finalement à Soissons en 486. Biographie La « vie tumultueuse » de Childéric La première mention de Childéric se trouve en 457, dans l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours. Cette année-là, Childéric, qui déshonorait les femmes de ses sujets, attira à lui la colère de son peuple qui le détrôna et le remplaça par Ægidius, maître de la milice de Gaule. Il ne put que se réfugier en Thuringe pendant huit ans, probablement à partir de 451. Une fois auprès du roi Basin, il séduisit la femme de son hôte, Basine. Puis il retourna dans sa province une fois le calme revenu. Les Francs le réclamaient à nouveau sur le trône. Le roi épousa Basine qui, entre-temps, avait quitté son époux pour rejoindre le roi franc. De ce mariage naquit . Cette partie du récit de Grégoire de Tours semble s'apparenter cependant aux récits populaires et légendaires que celui-ci mêle à ses récits. L'interpréter de manière historique est délicat, cependant les noms de Basin et Basine sont courants dans la dynastie thuringienne et l'union de Childéric et de Basine est incontestable. Selon Georges Bordonove le fond historique de cette légende serait plus simple : Childéric eut maille à partir avec Aegidius, nouveau maître de la milice. En tant que représentant de l'Empereur, il a dû limiter les velléités des peuples Wisigoths, Burgondes et Francs en leur imposant, de gré ou de force, la suzeraineté théorique de l'Empire. Lorsque Grégoire de Tours dit que les Francs se choisirent un nouveau roi, il est possible qu'ils se sont tout simplement soumis aux Romains. L'administrateur de la province de Belgique seconde Comme de nombreux autres chefs barbares, si Childéric est Franc, il œuvre surtout pour la défense de l'Empire romain. La lettre de Remi de Reims à Clovis dit : Cette phrase démontre bien que Childéric occupe une place réellement importante dans la société romaine en tant que responsable militaire et civil d'au moins une province romaine, la Belgique seconde. Dans la lettre, rien n'est précisé sur la responsabilité potentielle sur d'autres provinces. Reims, Tournai et Soissons en font partie. Général romain, il est inhumé avec les insignes correspondant à sa fonction : la fibule cruciforme en or retrouvée dans sa tombe, distinction reçue certainement d'un Empereur, tout comme le paludamentum, le manteau des généraux romains, qu'on observe sur l'image de son anneau sigillaire. Michel Rouche émet l'hypothèse selon laquelle le poste de gouverneur de Belgique seconde de Childéric a été reconnu par Ægidius lui-même. Le roi fédéré et le chef des Francs saliens est un personnage d'envergure. Il est à la fois un roi fédéré et le chef des Francs saliens. Non seulement il prend la maîtrise d'une province romaine, mais il prend part à des combats impliquant d'autres forces romaines loin de ses bases. Il participe ainsi au jeu politique de Rome, à travers ses batailles en Gaule, voire en Italie. D'ailleurs, à son retour de Thuringe, il rejoint le « parti romain » en soutenant activement les opérations militaires du général Ægidius, l'autre autorité romaine du nord de la Gaule, et même sa révolte contre Ricimer. Childéric et Ægidius, accompagné par les Francs Saliens, secourent Majorien vers 458, ce qui contribue à renforcer les relations franco-romaines du nord de la Gaule. Childéric et ses Francs réussissent également à expulser les Burgondes de la ville de Lyon pour rejoindre Ægidius à Arles après que Majorien est reconnu empereur. La bataille d'Orléans La chronique d'Hydace, la Chronique de 511 et celle de Marius d'Avenches évoquent toutes les trois une bataille en 463. Marius d'Avenches affirme que la bataille a dû se dérouler près d'Orléans entre Ægidius et les Wisigoths : Frédéric, le frère du roi wisigoth Euric, fut tué. Selon la chronique de 511, les Wisigoths furent vaincus par des Francs. Un siècle plus tard, Grégoire de Tours indique que « Childéric livra des combats » à Orléans. À la lecture de ses sources, Grégoire de Tours a déduit que si des Francs étaient présents à cet endroit, Childéric devait forcément y être aussi, en tant que chef des Francs saliens. À la mort d'Ægidius vers 464, Childéric continue de défendre le nord de la Gaule à la tête des Francs Saliens au nom de Rome. Syagrius, fils d'Ægidius, hérite d'une partie des attributions de son père autour de Soissons, Senlis et Beauvais, et incarne la dernière autorité pleinement romaine. La lutte contre les Saxons : la bataille d'Angers (469) Avec l'appui romain et franc, le comte romain Paul déclare la guerre aux Wisigoths. En 469, Odovacrius (Eadwacer ou Adovacrius) menace Angers avec ses Saxons. Childéric arrive le jour suivant et le défait. Le comte Paul est tué pendant la bataille et Childéric prend possession de la ville. Certains commentateurs en ont déduit que Childéric combattait aux côtés du comte Paul et que Childéric était allié des Romains. Pourtant la Chronique de Frédégaire relate que le comte Paul avait été tué par Childéric. Les historiens modernes réfutent cette hypothèse, mais dans cette bataille plusieurs groupes de Romains se combattent, aussi cette alliance n'est-elle pas certaine. Puis les batailles entre Romains et alliés d'une part et Saxons d'autre part continuent. Childéric s'empare des îles de la basse-Loire . Rignomer, parent de Childéric et frère du roi de Cambrai Ragnacaire, a peut-être été installé pour défendre la Loire et son estuaire à partir du Mans. En 469, les Bretons du roi Riothame (Ambrosius Aurelianus selon Léon Fleuriot) débarquent sur la basse-Loire avec une troupe estimée à douze mille hommes, pour secourir l'empereur Anthémius. Mais Euric, qui les vainc à Déols au bout de deux jours de combat, les empêche de rejoindre l'armée impériale. Les survivants bretons se réfugient dans les royaumes burgondes et Euric s'empare de la ville de Tours. Le siège de Paris (476-486) ; ses relations avec Geneviève En 476, assiège Paris. Cet épisode de la vie du roi franc est particulièrement difficile à comprendre si nous n'abordons pas la personnalité de Geneviève de Paris. Cette dernière, magistrate municipale de Paris, profondément catholique, vient de créer le culte de saint Denis, et prône une politique antiarienne. Or Syagrius, qui domine une partie de la Gaule du Nord, commence à se rapprocher des Wisigoths ariens. À Paris menace la guerre civile entre partisans de Syagrius, authentiques représentants de Rome et partisans des Francs. Geneviève, elle-même d'origine franque, rencontre probablement Childéric à Laon pour lui demander d'intervenir pour « préserver la paix publique ». Ce dernier décide alors « d'asphyxier Syagrius sans se lancer dans une guerre ouverte contre Paris ». Childéric assiège donc la ville mais ne parvient à en venir à bout car Geneviève parvient à ravitailler plusieurs fois les assiégés. Ce n'est qu'en 486, quand Clovis, le fils de Childéric, bat Syagrius à la bataille de Soissons que le siège est définitivement levé. L'alliance avec Odoacre En 476, lors de la chute de l'Empire Romain et la prise du pouvoir par Odoacre, la domination « romano-franque » est particulièrement limitée et divisée entre la zone d'influence de Childéric et celle de Syagrius, fils d'Ægidius. Contrairement à Syagrius qui se rapproche toujours des Wisigoths, la puissance du moment, Childéric décide de reporter le sur Odoacre reconnu par l'Empereur romain d'Orient Zénon. Après cette alliance – fœdus – scellée, Odoacre est reconnu roi par Zenon. Childéric mène alors une expédition pour soumettre les Alamans qui ont envahi l'Italie du Nord, en passant par le Splügen et Bellinzone. Par ce geste, il montre qu'il reste fidèle à l'Empire quoi qu'il arrive. Après 476, il n'apparaît plus dans les différentes annales. L'étude des différentes pièces de monnaies trouvées dans sa tombe permettent de dater sa mort entre 477 et 484. Sa mort est classiquement datée de 481 ou de 482. Aucun document ne permet de donner une date plus précise. Le tombeau de Childéric Emplacement de la tombe de Childéric Sous le nom de Tornacum, Tournai était une ville importante du nord de la Gaule à la fin de l'époque romaine ; on ne peut prouver que Tournai fut sa capitale mais on peut penser qu'elle était sa résidence au moment de sa mort. Les fouilles de Raymond Brulet ont pu établir que la sépulture n'était pas isolée car elle fait partie d'une nécropole mérovingienne dont elle fut peut-être le noyau primitif. Si elle ne fut pas pillée, ce fut sans doute qu'elle bénéficia, outre de l'oubli de son emplacement, de sa situation privilégiée auprès de l'église Saint-Brice. La découverte du trésor de Childéric et son histoire Le , un ouvrier qui travaillait à la démolition d'une maison longeant le cimetière de l'église Saint-Brice de Tournai mit au jour un caveau contenant de nombreux objets précieux : une épée d'apparat, un bracelet torse, des bijoux d'or et d'émail cloisonné avec des grenats, des pièces d'or, une tête de taureau en or et un anneau portant l'inscription CHILDIRICI REGIS (« du roi Childéric »), qui permit d'identifier la tombe. On découvrit également d'or, que l'on prit d'abord pour des fleurs de lys puis pour des cigales. Selon Michel Rouche, il s'agit bien d'abeilles, car Childéric aurait emprunté lors de son séjour en Thuringe, une coutume adoptée par les Thuringiens soumis aux Huns. La cigale étant un insecte spécifiquement méditerranéen, elle n'est pas présente dans les steppes et les prairies. L'abeille symboliserait le matriarcat par l'image de la reine des abeilles . L’archiduc Léopold-Guillaume, gouverneur des Pays-Bas espagnols, fit publier un rapport en latin, et le trésor fut d'abord confié aux Habsbourgs de Vienne, puis offert en cadeau en 1665 à . Ce dernier le fit conserver à la Bibliothèque royale, en son Cabinet des médailles et antiques alors situé au Louvre. Plus tard, tandis que la Révolution protégeait ce patrimoine, Bonaparte s'intéressa beaucoup au trésor de Childéric et, devenu empereur, fit des abeilles un symbole héraldique remplaçant la fleur de lys des Capétiens. Le trésor de Childéric, qui comprenait d'objets en or, fut volé au Cabinet des médailles dans la nuit du 5 au 6 novembre 1831, et l'or fondu pour faire des lingots. On ne retrouva que quelques pièces (dont deux abeilles) dans la Seine, où on les avait jetées. Il subsiste aujourd'hui du trésor de belles gravures qui en ont été dressées lors de sa découverte, et quelques fac-similés que les Habsbourg avaient fait fabriquer. Les découvertes archéologiques dans la tombe L'inventaire de la tombe permet de distinguer trois sous-ensembles : l'armement et les accessoires vestimentaires de Childéric lui-même, des pièces de harnachement de cheval. La troisième partie est peut-être une tombe féminine adjacente, que certains attribuent à sa femme Basine. Parmi les accessoires vestimentaires, des restes d'une boucle de ceinture en or, d'une paire de bouclettes de chaussure, une fibule cruciforme en or qui fermait le paludamentum de Childéric sur l'épaule, son anneau sigillaire, un autre anneau en or, un bracelet en or massif et un fermoir d'aumônière ont été retrouvés. Les armes du roi ont aussi été identifiées : une lance, une francisque, une épée longue et un scramasaxe. Des découvertes récentes de deux sépultures collectives de chevaux situées aux environs immédiats de la tombe de Childéric laisseraient supposer que le cheval personnel de Childéric a été enterré avec lui ou dans une tombe voisine. Le crâne de l'animal et son harnais ont été découverts dans la tombe royale. Une trentaine des célèbres abeilles (et non 300) ont pu orner ce harnais, car elles étaient adaptées à un ornement sur cuir, mais il est parfois noté qu'elles ornaient le vêtement d'apparat du défunt. Enfin la découverte, près du squelette du roi, d'une calotte crânienne de petite taille et de quelques parures féminines pourrait donner à penser qu'il y avait à côté de la tombe de Childéric une tombe féminine (celle de son épouse Basine ?). Toutefois le faible nombre d'objets féminins retrouvés justifie les doutes suscités par cette hypothèse, même si le site n'a pas été à l'abri de pillages antérieurs ou s'il a fait l'objet d'une fouille insuffisante. L'interprétation du trésor L'analyse du trésor révèle des influences multiples. Childéric était Franc, et comme tout chef franc, sa tombe contenait un nombre important d'armes dont le scramasaxe et la spatha. La fibule qui fermait le paludamentum et son anneau sigillaire rappellent les usages des hauts dignitaires de l'administration romaine, même si, sur l'anneau de Childéric, figurent des détails d'inspiration franque tels que les cheveux longs. Plus de cent monnaies d'or ont été retrouvées, frappées en grande partie au nom de l'empereur byzantin Zénon. Cette somme venant de l'autorité impériale devait financer les Francs au titre du foedus et pour l'administration de la province de Belgique seconde. Certains éléments de décoration de ses armes sont d'inspiration byzantine. Les influences germaniques sont présentes dans la pompe funéraire et l'association du tombeau avec des fosses à chevaux situées à proximité, et la présence de nombreux bracelets en or. Enfin l'influence danubienne se manifeste dans le mobilier de la tombe. Elle est notable dans le grand nombre d'objets d'orfèvrerie cloisonnés de grenats, les parures à décor polychrome des plaques-boucles et les armes à décor cloisonné. Un usage similaire en a été fait dans les cours royales danubiennes, où se mêlent des traits culturels huniques, goths, alains et sarmates. Le contenu de la tombe révèle un roi qui a réussi la fusion . Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Sources primaires . . . Sources secondaires . / . . . . . . . . . . Articles connexes Liste des monarques de France Royaumes francs Généalogie des Mérovingiens Liste des rois des Francs saliens Souverains français enterrés hors de la basilique de Saint-Denis Liens externes Bon article Personnalité du Ve siècle Roi des Francs saliens Mérovingiens Histoire de Tournai Chef franc Décès en 481 Date de naissance incertaine (Ve siècle) Personnalité du haut Moyen Âge par nom Noblesse franque Date de naissance non renseignée (Ve siècle)
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Chanson
Une chanson, ou un chant, est une œuvre musicale composée d'un texte et d'une mélodie destinée à être interprétée par la voix humaine. Cette interprétation peut se faire sans accompagnement instrumental, c'est-à-dire a cappella, ou au contraire être accompagnée d'un ou plusieurs instruments (guitare, piano, groupe, voire un big band ou un grand orchestre symphonique). Elle peut être à une voix (monodie) ou à plusieurs (polyphonie) comme dans une chorale. Simple comptine enfantine de quelques mots ou longue chanson de geste (voir les vers de La Chanson de Roland du ), cette expression littéraire et musicale peut revêtir des formes et des structures diverses (couplet/refrain, strophe ou laisse, canon, mélodie accompagnée ou lied allemand…) et couvrir des genres bien différents comme la musique traditionnelle ou folklorique, la musique classique ou ethnique, le rock 'n' roll ou le jazz, le rap ou le slam. Les intervenants La création d'une chanson nécessite généralement la participation de deux artistes : l'auteur des paroles (parolier) et le compositeur de la musique. Leur travail se fait à leur gré, la mélodie naissant parfois du texte ou le texte de la mélodie, ou même les deux simultanément comme pour certains auteurs-compositeurs. L'interprète (le chanteur ou la chanteuse) donne vie à la création. Certains artistes comme Georges Brassens, Jacques Brel, Charles Aznavour ou Jean-Jacques Goldman, (parmi bien d'autres), réunissent les trois fonctions et sont alors nommés auteurs-compositeurs-interprètes ou chansonniers dans la tradition jusqu'au début du . Parfois, un quatrième musicien intervient : l'arrangeur musical, celui qui harmonise et donne la couleur particulière à la chanson par son orchestration (organisation des instruments d'accompagnement, notamment lors d'un enregistrement). Forme et genre Une chanson est composée le plus souvent d’une introduction, d’un couplet, d’un refrain, d'un pont et d’une fin. La longueur de ses éléments varie en fonction des choix opérés par les auteurs-compositeurs et aussi en lien avec les médias qui diffusent les chansons (notamment la radio, qui impose des critères plus ou moins stricts). Le couplet est l'une des deux structures mélodiques constitutives se déroulant en alternance avec le refrain et dont la principale caractéristique est de présenter des paroles différentes à chaque nouvelle exposition, ce qui permet de faire évoluer le contenu du récit. La musique, c’est-à-dire les accords du couplet souvent ne changent pas au cours de la chanson. Le refrain est la répétition régulière de paroles d’une même chanson. C’est la partie de la chanson dont les gens se souviennent le plus souvent. Généralement, les différents refrains d'une même chanson possèdent non seulement les mêmes paroles, mais aussi la même mélodie. Il peut y avoir un pré-refrain qui est une courte partie qui se trouve directement avant un refrain mais qui se distingue du couplet par les paroles et sa musique. Le pont désigne une partie dont les accords se différencient des accords principaux. C’est une partie distincte de la chanson qui n’est pas du tout pareil au couplet ou au refrain. Entre chaque section il est aussi possible d’avoir un ou plusieurs interludes qui ne contiennent pas de paroles. Dans l'espace et dans le temps Bibliographie Boris Vian, En avant la zizique… et par ici les gros sous, Le Livre de Poche, 1997, 192 pages . Notes et références Articles connexes Musique par genre
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Chamanisme
Le chamanisme est un ensemble de formes de médiation entre les humains et les esprits assurée par des chamans, incarnant cette fonction en interdépendance avec la communauté qui les reconnaît comme tels et pour laquelle ils sont censés intercéder auprès des esprits. Le mot chamanisme (chamane vient du toungouse) relie cette pratique aux sociétés traditionnelles sibériennes, mais le chamanisme, du fait des pratiques se retrouvant chez de nombreux peuples, présente un caractère d'universalité. Les traditions animistes et chamaniques ne sont pas des traditions religieuses distinctes, mais elles participent toutes deux à une compréhension du monde par des expériences spirituelles ou symboliques. Des travaux scientifiques considèrent qu'il s'agit d'une pratique qui implique qu'un pratiquant, usuellement le chaman, atteigne des états de conscience modifiés afin de percevoir et d'interagir avec ce qu'il considère être un monde spirituel et afin de canaliser des énergies transcendantes présentes dans ce monde, ceci dans le but de servir sa communauté. Depuis la fin des années soixante, se développe dans certains courants de la contre-culture occidentale un intérêt grandissant pour les cultures, les pratiques chamaniques et leur dimension spirituelle. Cet intérêt a donné naissance au . L'intérêt des scientifiques pour le chamanisme a d'abord été le fait d'anthropologues et de spécialistes des phénomènes religieux. Des chercheurs en sciences cognitives étudient, de ce point de vue, le chamanisme et le phénomène de transe. Nature Étymologie Le mot chamane ou chaman est connu dès le à travers des récits publiés par quelques explorateurs et marchands. Il entre officiellement dans la langue française en 1842. Il est emprunté au toungouse (Sibérie) et on le trouve mentionné dans les manuscrits de l’archiprêtre Avvakoum. Selon une première hypothèse, le mot proviendrait de sam, une racine altaïque signifiant « s'agiter en remuant les membres postérieurs ». Saman est en effet un mot de la langue evenki qui signifie « danser, bondir, remuer, s'agiter ». Dans les dialectes évènes, « chaman » se dit ou . Ojun, mot qui désigne le chamane chez les Yakoutes évoque aussi l'action de « sauter, bondir, jouer ». L'équivalent turc est kam d'où dérive en russe kamaljit, « chamaniser », et kamlanie, « séance chamanique ». Ces termes associent, selon Roberte Hamayon, le chamane à une imitation de comportements d'espèces animales, notamment celles qui sont chassées : les cervidés et les gallinacés. Une autre hypothèse étymologique le relie à šaman, un mot Manchu-Tungus signifiant « celui qui sait ». À noter qu'en sanskrit le terme shramana désigne un moine errant dans certaines traditions ascétiques de l'Inde antique, incluant le jaïnisme, le bouddhisme et la religion ājīvika aujourd'hui disparue. Suivant Roberte Hamayon, reprise par Bertrand Hell, le chamane serait soit « celui qui sait », soit celui qui « bondit, s'agite, danse » comme un animal. Évolution des grilles de lecture ethnologiques Dès le , avec la seconde vague d'expéditions scientifiques russes en Sibérie, des chercheurs se sont intéressés au chamanisme de cette partie du monde. Il est d’abord considéré avec dédain, les chamans étant vus comme d’« indignes et grossiers jongleurs » abusant d’une population crédule. Les choses changent avec la découverte à Pékin par les prêtres russes d’un manuscrit chinois datant de 1747 précisant les codes et rituels censés régir un chamanisme de cour pratiqué en Chine (NB : la cour à Pékin est alors d’origine mandchoue -Dynastie Qing). Le Père Hyacinthe en vient à considérer que le chamanisme sibérien serait une forme dégénérée d’un chamanisme chinois qui était régulé par un code et animé par un clergé relativement structuré, alors que les pratiques sibériennes sont vues par les prêtres russes comme déstructurées. Cette hypothèse ne correspond en rien à l’hypothèse des ethnologues modernes. On notera que les anthropologues ont étudié le chamanisme depuis les débuts de leur discipline. Selon Roger Walsh, du fait que les chamans adoptent fréquemment des comportements étranges, liés à des états de conscience modifiés peu familiers des chercheurs, qu'ils rapportent avoir eu des visions et avoir communiqué avec des esprits, les anthropologues les ont, dans un premier temps, fréquemment décrits comme des êtres perturbés, schizophrènes, hystériques ou épileptiques. Ces premières grilles de lecture ont d'abord éloigné les chercheurs des aspects plus intéressants de ces pratiques. Mircea Eliade se démarque toutefois en rattachant le chamanisme aux phénomènes religieux qui l’intéressent plus particulièrement. Par la suite, dès les années soixante, quelques chercheurs ont voulu compléter leur posture d’observation critique par une approche introspective abordant le chamanisme « de l'intérieur » en cherchant à comprendre les vécus subjectifs liés à ces pratiques. Ils se sont alors formés et ont commencé à pratiquer par eux-mêmes le chamanisme. C’est le cas de Barbara Tedlock, Michael Harner, Larry Peters, et de psychologues comme Bradford Keeney. Pour certains, c’est devenu une pratique personnelle assez intense qui les a ouverts aux potentialités associées aux états altérés de conscience. Dans le même temps, les doutes sur l'authenticité de la transe vécue par le chamane se sont atténués, notamment du fait d'études portant sur les corrélats neurophysiologiques des pratiques. Michael Harner en particulier a ouvert la voie à un néo-chamanisme à partir d'un long travail d'analyse et de pratique dans de nombreuses régions du monde. La psychologie transpersonnelle s’est appuyée sur ces travaux pour renforcer certaines de ses thèses, notamment celles relatives aux limites du moi. À partir de 1968, un jeune anthropologue, Carlos Castaneda, fut le premier à publier une série de livres devenus populaires, dans lesquels il rapporte sa formation au chamanisme auprès des Indiens Yaqui. Le travail de Castaneda a par la suite été mis en doute, et sa thèse de doctorat obtenue à l’UCLA a été qualifiée de « plus grosse bêtise » commise par cette université selon dans deux livres attaquant Castaneda. Il a également été critiqué pour avoir provoqué un afflux massif d'Occidentaux vers les territoires indiens où il disait avoir reçu son initiation. Intérêt pour la recherche anthropologique et cognitive Au tournant des années 2000, des chercheurs comme l'anthropologue Michaël Winkelman proposent une grille d'approche scientifique du chamanisme qu'ils qualifient de neurophénoménologique (Wilkelman page 27). L'intérêt de Winkelman pour le chamanisme n'abandonne pas les dimensions sociale et symbolique (courantes en anthropologie), mais porte aussi sur les implications des soubassements neurologiques de la pratique chamanique, à la fois pour les praticiens chamans et pour leurs clients. Selon Krippner et Combs, Winkelman va plus loin en posant l'hypothèse que "le chamanisme a joué un rôle fondamental dans l'évolution humaine sur les plans culturels et individuels, en particulier sur l'intégration cognitive, la pratique de guérison et les aptitudes à l'auto-transformation" . Krippner et Combs notent que cela tranche avec le premier regard porté par des orientaux sur les pratiques chamanique, lorsqu'elles étaient assimilées à de la folie. ces deux auteurs, pour leur part considèrent comme Winkelman que les chamans sont généralement parmi les membres "les plus sains et les mieux adaptés de leur société". Et ils prolongent ( ). Selon la lecture de ces deux auteurs, Winkelman considère que les états modifiés de conscience doivent être vus comme des modes d'appréhension de la réalité complémentaires les uns des autres, chacun étant potentiellement utile dans certaines circonstances. Comme le rêve est un état de conscience qui a une utilité, la transe chamanique est un autre de ces états, dont il importe de comprendre l'utilité individuelle et collective. Travaux purement cognitifs Par la suite, des chercheurs s’intéressant aux états modifiés de conscience (tels le trauma et les états méditatifs des pratiquants bouddhistes) se sont mis à étudier la transe chamanique avec les outils des sciences cognitives. En France, Corine Sombrun, qui a eu une première expérience du chamanisme en Amazonie puis acquis des compétences chamaniques approfondies en Mongolie, collabore activement à ces recherches axées vers la compréhension des corrélats physiologiques et psychologiques des états de transe chamanique. Des travaux scientifiques ont étudié les changements dans le fonctionnement du système nerveux central lors de la transe chamanique et Corinne Sombrun a servi de sujet et a pu informer les scientifiques sur son expérience subjective lors des expériences . Ces travaux ont été facilités par une réhabilitation récente des études dites à la première personne, c'est-à-dire accordant un réel crédit à l'expérience intime des sujets ; études longtemps considérées comme scientifiquement illégitimes. La distinction entre états modifiés de conscience et conscience ordinaire semble devoir être remise en cause au profit d'une représentation plus dynamique. Ainsi, les « modes de conscience chamaniques et altérés [devraient être considérés comme] une capacité volontaire acquise à se démarquer de la dynamique [de conscience] analytique (conscience de soi par défaut [typique de notre culture moderne occidentale]) et à accéder à d'autres manières de vivre la réalité interne et externe [selon un mode qu'on peut qualifier de] « non local-intuitif »». Ces chercheurs sont donc convaincus de l'intérêt scientifique d'approfondir l'étude des potentiels d'auto-transformation et de résilience de la transe cognitive, dérivée de la transe chamanique. L'actrice namuroise Cécile de France marraine « artistiquement » cette initiative. Le projet "The Human Consciousness" Roger Walsh considère que cet approfondissement des connaissances sur les états de conscience est le véritable enjeu de la réappropriation du chamanisme par la science. Un travail approfondi sur la conscience chamanique devrait selon lui permettre de mettre en perspective les limitations de nos états de conscience ordinaires, qui visiblement nous laissent inaptes à anticiper et à prendre en charge collectivement les grands enjeux environnementaux et sociaux actuels. Il prône la construction d'une cartographie des états de conscience, incluant la conscience chamanique, tout comme nous avons pu développer la carte du génome humain (partie conclusive). Une pratique universelle en voie de réappropriation par les occidentaux On rencontre des formes de chamanisme chez tous les peuples premiers, les Mongols, les Turcs et les Magyars (avant leur christianisation), mais aussi au Népal, en Chine, en Corée, au Japon, en Scandinavie, en Afrique, en Australie, chez les Premières Nations d'Amérique du Nord et chez celles d'Amérique latine. Si tous les continents connaissent ou ont connu des formes de chamanisme, on a assisté dans le monde occidental à une réappropriation populaire du chamanisme, dans un premier temps principalement par des mouvements associés au New Age, notamment en Amérique du Nord, et en Europe, avec l’émergence d’un néo-chamanisme, et plus récemment par certains milieux écologistes, notamment liée à l' écologie profonde. Ce néo-chamanisme peut être daté de 1968, lorsque Carlos Castaneda publie . Ce livre se présente comme une enquête ethnologique auprès d'un chamane indien yaqui, Don Juan. Pour , il s'agit largement d'une imposture : le travail de Castaneda n'est pas une œuvre ethnographique, mais relève plutôt du génie romancé. Castaneda affirme pour sa part avoir expérimenté la prise de plantes psychotropes telle que la datura qui lui ont permis d’atteindre l'état modifié de conscience qu'il décrit dans ses récits. Harner postule aussi l'existence d'un esprit tutélaire animal, spécifique à chacun, appelé « animal de pouvoir » que les stagiaires occidentaux qu'il accueille sont appelés à découvrir. Pour Laurent Huguelit, l'intérêt actuel des occidentaux pour le chamanisme s'explique par un besoin actuel d' "une spiritualité de nettoyage et une spiritualité qui nous reconnecte à la nature" . Claude Paul Degryse voit dans la redécouverte du chamanisme par les occidentaux un potentiel, subversif le chamanisme donnant la possibilité d'une mise en cause "des paradigmes fondamentaux de la civilisation". Esther Bulang considère qu'il faut regarder le chamanisme comme la forme primordiale de la guérison et de la spiritualité et que cette forme répond au besoin actuel de reconnexion à la nature et à notre nature. Il serait porteur d'une potentialité de recouvrir de nombreux équilibres que le monde moderne nous a fait perdre : . En France, le livre Le Chamane et le psy de Laurent Huguelit et Olivier Chambon traite de la complémentarité et de l'intégration des techniques chamaniques dans la psychothérapie moderne, ainsi que du chamanisme moderne tel qu'il se développe actuellement en Occident. Laurent Huguelit est un élève de Michael Harner, formé à la FSS, Olivier Chambon est psychiatre et psychothérapeute. Un Festival international de Chamanisme est organisé en France chaque année depuis douze ans. Il rassemble plusieurs milliers de personnes. Selon le sociologue Raphaël Liogier, . Corinne Sombrun note qu'alors que la Sibérie comptait il y a peu 30 chamanes pour trois millions d'habitants, elle en comptabilise maintenant 3 000, du fait de l'essor du tourisme chamanique. Chamanisme et religion Si la nature du chamanisme fait l'objet de débats, l'intérêt des ethnologues, psychologues et chercheurs en neurosciences pour le chamanisme, et plus récemment pour les mécanismes de la transe, est partagé. Lors des premières observations en Sibérie, dès les , puis à la fin du , le contact avec les esprits est appréhendé comme un phénomène religieux archaïque. Au , Mircea Eliade, influencé par le mysticisme du christianisme russe orthodoxe, rattache le complexe chamaniste (croyances, rites et mythes) à la religion. C'est surtout l'expérience extatique qui est définie comme l'expérience religieuse de base. Mais l'usage de la notion d'extase sera ensuite l'objet de controverses, certains la considérant comme sans fondement scientifique, d'autres lui préférant le terme de transe, terme actuellement privilégié dans les travaux de recherche. Åke Hultkrantz assimile le chamanisme à un complexe culturel entre la religion et la magie : « puisque le monde surnaturel est le monde de la religion, le chamanisme joue donc un rôle religieux » et « il n'est pas interdit de supposer que toutes les expériences extatiques à l'origine de renouveaux religieux remontent aux chamans des temps anciens ». Michel Perrin définit le chamanisme comme l'un des grands systèmes imaginé par l'esprit humain dans diverses régions du monde pour donner sens aux événements et pour agir sur eux. Selon lui, il implique une représentation bipolaire de la personne et du monde. L'être humain serait l'association d'un corps et d’une composante non matérielle, l’« âme », qui préexisterait à la naissance et survivrait à la mort. Le monde est également biface. Il y aurait un monde visible, connu de tous et un "monde-autre" peuplé d'esprits. Pour les religions, c'est le monde des dieux et de leurs émissaires, pour les chamanes, c'est celui des esprits de toutes sortes, des maîtres des animaux ou des végétaux, des ancêtres, voire des enfants à naître ou avortés… Perrin considère que c'est aussi le monde que décrivent les mythes. Le chamanisme suppose donc que certains humains savent mieux que d'autres entrer en communication avec ce "monde-autre". Ils peuvent le voir et le connaître, alors que les profanes ne peuvent que le subir ou le pressentir, en avoir l'intuition. Les chamanes seraient des êtres choisis par ce "monde-autre" pour communiquer avec les communautés humaines. Selon Perrin, le chamanisme est une sorte de religion, dès lors qu'on définit une religion comme une représentation du monde selon laquelle pour bien agir dans ce monde, il faut poser des actes découlant des croyances et représentations que cette religion met en place. À l'inverse des positions de Perrin, Wilhelm Schmidt considère le chamanisme comme de la magie, voire comme une forme religieuse en dégénérescence. À mi-chemin entre ces deux positions, Bertrand Hell souligne que le chamanisme, à l'instar de la possession, est placé sous le signe de l'efficacité pratique et pragmatique, rejoignant par là Marcel Mauss pour qui la magie est la manipulation des forces immanentes, alors que la religion s'attache plus à la métaphysique, la transcendance et à un au-delà meilleur. Le chaman tient son rang dans la collectivité de l'efficacité de son art pour maîtriser l'immaîtrisable : la mort, la souffrance et le deuil. L'observation, par des médecins et administrateurs coloniaux, de la visée thérapeutique du comportement du chaman conduit d'aucuns à douter de son caractère religieux, rejoignant le renoncement de théories sociologiques à le définir comme tel, par exemple du fait de l'absence de doctrine, de clergé et de liturgie. L'anthropologie de Roberte Hamayon ramène le chamanisme à un mode d'organisation des expériences des individus chamanes. Pour Hamayon, le chamanisme, qui s'enracine dans la vie de chasse, est, à ce titre, conditionné par le constat empirique Au centre des rituels chamaniques bouriates, un jeu rituel fait appel au hasard, ce qui rappelle et symbolise pour Hamayon les aléas de la vie de chasse, mais aussi « récuse la transcendance et impose l'altérité ». On peut noter que les Bouriates étudiés par Hamayon se définissaient eux-mêmes comme peuples à chamanes, se différenciant ainsi des peuples à dieux tels les Russes lors de la colonisation. On voit par ce débat que cette question de l'assimilation ou non du chamanisme à la religion a permis aux théoriciens de s'interroger quant à la nature du phénomène religieux, conduisant à une conceptualisation plus explicite. Ainsi, Hayamon en vient-elle à opposer religions universalistes, qui renvoient à un mode de vie organisé dans lequel « l'ordre humain prime sur l'ordre naturel », axées sur le salut de l'âme dans l'au-delà, au chamanisme, où l'ordre naturel prime par l'alliance de l'humain avec les esprits. Se rapporter à d'autres êtres comme s'ils étaient des parents est un thème omniprésent dans les études actuelles sur l'animisme, comme l'a montré Bird-David (en). Il n'est pas rare de constater que les termes de parenté sont étendus à d'autres êtres dans les sociétés animistes, qui peuvent partager un point d'origine commun avec les humains, mais en tant qu'êtres autres-que-humains. Comme le suggère Morten Pedersen pour les peuples d'Asie du Nord, de la Sibérie à la Mongolie, il importe de reconnaître que les sensibilités animistes ne se concentrent souvent que dans les bonnes circonstances, contextes et moments. Une personne peut avoir besoin de certaines facultés, comme une ouverture imaginative sur le monde, pour percevoir les sensibilités animistes d'autres êtres et choses. Les spécialistes religieux, tels que les chamans, se voient souvent attribuer des qualités « inspirées » qui leur permettent de percevoir des sensibilités animistes qui restent imperceptibles pour les personnes ordinaires. Tentatives de définition M. Eliade, reconnu comme un précurseur des études sur le chamanisme, souligne que le chaman est un personnage social (homme ou femme) qui joue le rôle de soignant dans sa communauté. Walsh considère que la définition la plus inclusive consiste à dire que le chaman est un spécialiste qui entre de manière contrôlée dans un état de conscience modifiée (ECM) pour le compte de sa communauté. Cependant, Eliade comme Walsh précisent que de tels spécialistes peuvent aussi être, par exemple, un yogi qui entre en samadhi, un médium qui bascule en état de transe et prétend parler en lieu et place d’un esprit, ou encore un sorcier .Cette définition large qui associe ces pratiques ECM au chamanisme doit être dépassée. Walsh suggère qu’il faut préciser la nature de l’état de conscience. Il suit en cela Mircea Eliade qui définissait le chamanisme comme une technique d’accès à l’extase. Pour ce spécialiste des phénomènes religieux, l’extase implique que l’individu sorte de son état ordinaire pour être transporté et s’élever « au-dessus de la nature humaine ». La capacité particulière du chaman soulignée par ce mot d’extase est celle qui le rend apte au voyage chamanique, c’est-à-dire capable de circuler dans les mondes parallèles du dessus ou du dessous . Dans les mots d’Eliade, « Le chaman est un spécialiste d'une transe, pendant laquelle son âme est censée quitter le corps pour entreprendre des ascensions célestes ou des descentes infernales(p.23) ». En état de transe, il communique avec le monde des esprits et obtient de ces derniers l'information nécessaire pour résoudre les difficultés personnelles ou collectives qu'on lui soumet. Les expériences spirituelles sur lesquelles insiste Eliade renvoient donc à la fois aux techniques utilisées pour les induire et à la cosmologie particulière à laquelle elles permettent d’accéder. Cette cosmologie consiste le plus souvent en trois niveaux : le monde ordinaire ou monde du milieu, le monde souterrain et le monde céleste. En circulant dans ces trois espaces, le chaman peut rencontrer des animaux ou esprits qui les habitent, il y trouve des explications sur les difficultés du monde, acquiert des pouvoirs ou des solutions pour répondre aux problèmes de ceux qui le consultent. Walsh résume dès lors en trois éléments le chamanisme : les chamanes ont la capacité d’entrer volontairement dans des états de conscience modifiée, dans ces états, ils voyagent dans d’autres univers que celui que nous connaissons habituellement, ils mettent à profit ces voyages pour acquérir des pouvoirs et pour aider des membres de leur communauté. Harner ajouterait à cette définition le contact avec une dimension de la réalité ordinairement non accessible. Il souligne que le chaman est habituellement lié à un ou plusieurs esprits souvent animaux qui l’assistent tout particulièrement dans son travail au service de la communauté. La réalité non ordinaire à laquelle le chamane accède inclut des esprits de la nature ou les âmes des animaux, mais aussi les ancêtres du clan, les âmes des enfants à naître, les âmes des malades à guérir ou de personnes avec lesquelles on est en conflit. Roberte Hamayon caractérise le chamanisme de Sibérie ainsi : il s’agit d’une « procédure de médiation » (Eliade parle de psychopompe), rudimentaire et bonne à tout faire supposant une « conception spécifique » de l'homme, du monde et de la société ainsi que de leurs relations. La notion d'échange est au cœur de la pensée chamaniste : Hamayon se démarque des auteurs précédents en considérant qu'il existe un lien fondamental entre la chasse, l’alliance et le chamanisme ; ainsi, propose-t-elle l'hypothèse selon laquelle le chamanisme serait typique des sociétés centrées sur la chasse. Ceci en raison d'un rapport de nécessité spécifique de ces sociétés qui, pour elle, caractérise le chamanisme à un niveau très général : la difficulté de ces communautés primitives à faire face à l’aléatoire, les angoisses que cette imprévisibilité provoque. La réduction et la mise sous contrôle de ces aléas seraient la fonction du chamane, qui officierait par un échange avec les esprits censés gouverner le monde, lors du voyage chamanique accompli lors de la transe. Le chamanisme est donc une conduite, une recherche d'efficacité, une technique, à restituer dans le tout de la société. Il remplirait une fonction de réassurance face à la nécessité de s'adapter à des situations difficiles, imprévues, problématiques. Le chamane jouerait un rôle pragmatique de maîtrise des aléas qui effraient la communauté. Le chamane doit en outre montrer sa disponibilité pour servir la communauté. Pour Hamayon, les traits essentiels du chamanisme, dans les sociétés de chasse, sont : l’alliance avec les esprits de la « sur-nature », le voyage de l'âme, la gestion de l’aléatoire par le rapport entre chamane et esprits. Les spécificités du chamanisme sont indissociables de celles de la communauté pour laquelle et dans laquelle le chamane officie. Ainsi, lorsque la société évolue, les formes prises par le chamanisme évoluent aussi. Cette interdépendance amène Hamayon à noter les transformations dans les spécificités du chamanisme lorsque les sociétés deviennent moins axées sur la chasse pour se structurer progressivement autour de l'élevage, évolutions qu'elle a pu noter en effectuant des comparaisons de différentes pratiques en Sibérie. La « reconstruction » du chamanisme La dissonance du point de vue originel conçu comme celui du participant à une société animiste avec la laïcité occidentale moderne a conduit certains anthropologues à s'interroger sur la santé mentale des chamans. Un moyen de légitimer le chamanisme aurait été trouvé par Eliade, Lévi-Strauss et d'autres en « construisant le chamanisme comme psychologie ou thérapie », conduisant à la vulgarisation du « néo-chamanisme » et à l'idée que « les chamans traditionnels entreprenaient des voyages dans l'esprit tandis que les néo-chamans entreprendraient des voyages spirituels » ou « le voyage traditionnel des chamans vers d'autres mondes, de nouveaux mondes entrent dans leurs propres mondes intérieurs qui sont souvent familiers des thérapies jungiennes et autres ». Graham Harvey soutient ainsi que la psychologisation du chamanisme est un processus de colonisation, et suggère que cela fait partie d'un biais plus large du dualisme moderne: « la célébration de l'expérience intérieure, opposé à la représentation et au rituel extérieurs ». Harvey aborde également les différentes approches des substances utilisées comme auxiliaires par les chamans et autres : Certains chamans utilisent des préparations ou des dérivés de plantes qui sont communément étiquetées « hallucinogènes » en Occident. L'implicite est que ce que les gens voient et éprouvent à l'aide de telles substances serait une hallucination : fausse vision, délire ou illusion. Accepter l'étiquette, c'est préjuger. Un peu mieux, peut-être, sont des mots qui privilégient l'intériorité des résultats de l'ingestion de ces puissants dérivés et extraits : psychotropes, psychédéliques, psycho-actifs et même enthéogènes. Même les mots qui permettent la possibilité d’expériences « visionnaires » sont problématisés par l’implication possible que ce qui est vu transcenderait le monde ordinaire, c’est-à-dire qu’il ne serait pas « réel ». Chamanisme dans l'histoire et la préhistoire Le culte des cervidés célestes au mésolithique C'est Spitsyne qui a révélé au public la découverte de plaques chamaniques coulées dans le bronze, nommées les plaques de Perm, sur les bords de la Kama et de l'Ob, dans l'Oural. Elles datent du Moyen Âge. , dont certains à masque humain sur la poitrine. Les créatures bipèdes à figures animales ont été appelées par Spitsyne « souldé ». Sur l'une d'entre elles, . Pour certaines de ces plaques, un parallèle a été fait avec la littérature orale lapone fixée en 1926-1927 et relatant la légende de l'homme-renne. Pour Boris Rybakov le culte des cervidés célestes, évoqué par ces plaques, est très répandu chez les peuples sibériens. Rybakov note un lien avec le chamanisme : "Les femmes-rennes : En entrant, la chamane aperçut deux femmes nues, semblables à des rennes : elles étaient couvertes de poils, portaient des bois sur la tête. Le chamane s'approcha du feu, mais ce qu'il avait pris pour du feu, c'était les rayons du soleil. Une des femmes était enceinte. Elle mit au monde deux faons… La deuxième femme mit aussi au monde deux faons… Ces faons doivent devenir les ancêtres des rennes sauvages et domestiques. La coiffure chamanique décorée d'un museau d'élan est attestée également par des données archéologiques. On la trouve sur une sculpture d'os provenant de la nécropole mésolithique de l'Île au Renne de l'Onéga ( millénaire avant notre ère) et coiffant un officiant s'élevant vers le monde céleste, entouré de deux femmes, la tête tournée vers le chamane. Spitsyne l'identifie au casque de souldé des plaques de Perm. On la trouve aussi sur l'Île au Renne de la Mer de Barents, dans la tourbière de Chiguir dans l'Oural, près de Palanga sur les bords de la Baltique. Pour Boris Rybakov, le culte des cervidés célestes, étroitement associé au chamanisme, est ainsi attesté au Mésolithique il y a cinq mille ans et dans les mythes cosmogoniques sibériens collectés au . Son étendue géographique est celle de l'ensemble ethnique toungouse, samoyède et ougrien, mais s'étend bien au-delà d'après ses conclusions (Europe et Asie). Chamanisme au paléolithique ? Dès 1952, Horst Kirchner a tenté d’expliquer l'art pariétal européen par un chamanisme paléolithique. Cette hypothèse, critiquée dès le début, a eu ses partisans à la fin du siècle dernier. Reprise par Andreas Lommel en 1960 et en 1964 par l'abbé André Glory, elle est ensuite combattue par André Leroi-Gourhan, pour être de nouveau formulée en 1988 par deux anthropologues d'Afrique du Sud, David Lewis-Williams et T. A. Dowson. Lewis-Williams l’a expliquée sur la base d'une comparaison entre le chamanisme des San (Bushmen) et des peintures pariétales de sites sud-africains. Cette thèse est aussi reprise plus tardivement pour l'art paléolithique eurasiatique par le préhistorien Jean Clottes. Son livre, Des Chamanes de la préhistoire, qui s'appuie sur une double approche, neurophysiologique et ethnologique, a cependant dès sa parution en 1996 suscité une vive controverse, notamment d'experts du chamanisme, de l'art préhistorique et de la neurologie, réunis dans un ouvrage collectif associant ces disciplines, Chamanismes et arts préhistoriques : Vision critique. Très récemment, Rossano a défendu l'hypothèse selon laquelle les peintures pariétales présenteraient un caractère tel qu'« elles renforcent l'idée selon laquelle ces grottes profondes étaient utilisées pour des rituels chamaniques impliquant des états de conscience modifiés et une union avec le monde des esprits ». Le chamanisme dans les mythologies des sociétés européennes La cosmologie indo-européenne ressemble au chamanisme néolithique : l'univers est constitué de trois mondes, le Ciel, la Terre et les Enfers, qui sont reliés par un arbre. La voyance, la divination ou la magie sont plus l'affaire des femmes que des hommes (d'où les croyances aux sorcières). Le chamanisme masculin se voit relégué dans la mythologie tandis que les fonctions sacerdotales sont exercées par une classe de prêtres. Grèce antique On qualifie d'« hyperboréens » un peuple mythique de l'Antiquité présocratique. Des spécialistes de cette période, notamment Eric Robertson Dodds, évoquent à leur propos des pratiques chamaniques. Un personnage notable, partiellement mythique, est Abaris le Scythe auquel sont attribués des voyages chamaniques. Dans la Grèce antique, on connaît le poète Aristée de Proconnèse. Il était transporté au loin lors de « délires apolliniens ». Il abandonnait son corps, qui gisait comme mort. Sur son île, une statue le représentait à côté d'Apollon (Hérodote, IV, 13-15). Pline l'Ancien rapporte qu'elle représentait son âme quittant son corps sous la forme d'un corbeau. Le chamanisme scandinave Il y a des exemples très nets de chamanisme dans le monde indo-européen, surtout dans sa mythologie. Ainsi, le dieu Odin des Scandinaves peut quitter son corps, qui gît alors comme endormi, sous une forme animale, et voyager là où il le désire. Il possède un cheval à huit pattes, très rapide (Sleipnir), qui est aussi identifié à un arbre cosmique (Yggdrasil) semblable à celui utilisé par les chamanes lors de leurs voyages. Par ailleurs, Odin est un grand magicien et il peut forcer les morts à livrer les secrets de l'au-delà, ce qui est une prérogative du chamane. Les Scandinaves considéraient leurs voisins Lapons (de langue finno-ougrienne) comme de grands magiciens. Ils appelaient aussi ce peuple les Samis ou les Sames (singulier Same ou Sami), comme les Lapons se nomment eux-mêmes. De toute évidence, le chamanisme était très développé chez eux. Les chamanes sami étaient appelés des noaide, nojid ou noi'jd. Leurs pratiques ont été décrites au dans lHistoria Norwegiæ. Ils officiaient grâce à des assistants qui chantaient et ils utilisaient un tambour (comme leurs homologues sibériens) et un marteau de corne. Ils pouvaient prendre une forme animale (renard, zibeline, loup, ours ou renne) pour aller se battre contre un confrère, découvrir un voleur ou même le mutiler à distance, attirer le gibier à portée des chasseurs ou le poisson dans le fjord, provoquer des états d'hypnose ou d'illusion des sens. Les Finno-Ougriens sont originaires des forêts du nord de la Russie. D'une manière ou l'autre, une analyse fine du chamanisme le fait toujours provenir du nord de l'Eurasie. Freyja, déesse mythique de l'amour physique et de la sensualité, semble posséder des compétences chamaniques. On lui attribue la capacité de se transformer en faucon ou en plume, donc de voyager. La métamorphose et la capacité de s'éloigner de son propre corps sont considérées comme des attributs chamaniques. Le voyage en esprit dans d'autres univers par la transe caractérise Freyja et parfois son époux, Od ou Odur. Le mot nordique pour désigner les pratiques chamaniques est Seid, elles sont presque exclusivement réalisées par des femmes, usuellement revêtues de peaux ou de plumes représentant les esprits animaux. Elles sont rapportées entrant en transe notamment dans la Saga d'Erik le Rouge. Les traditions nordiques rapportent de grands malheurs lorsque des hommes (et non plus des femmes) pratiquent le Seid. Chamanisme dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs, puis d'élevage D'après Roberte Hamayon, le chamanisme évolue en fonctions des activités nourricières principales des sociétés. Elle voit les sociétés basées sur la chasse comme structurées par une relation horizontale avec les animaux de la nature et s'inscrivant dans un temps cyclique, annuel. Les animaux sont animés par des esprits, tout comme les ancêtres et les forces naturelles. Le chaman les rejoint dans le monde non sensible de la « surnature ». La chasse induit un échange assez symétrique avec les esprits. Ainsi, le chamane peut-il être lui-même symboliquement dévoré, tout comme le chasseur veut dévorer le gibier. L'essentiel étant que l'échange se maintienne dans un certain équilibre. Hamayon observe que les formes prises par le chamanisme se transforment lorsque les sociétés deviennent tournées vers l'élevage. Sur le plan sociétal, l'égalité est rompue, le temps devient linéaire avec la question de la transmission du bétail (plus tard des terres) aux générations futures. Pour Hamayon, une logique de la filiation vient se substituer à la logique de l'alliance et cela se reflète dans les relations avec les esprits. L'animal d'élevage n'est plus un égal, ne serait-ce que parce que le troupeau devra être divisé (tout comme les terres plus tardivement) au moment de la succession. Aux côtés des esprits des animaux, apparaissent des esprits à caractère humain, notamment ceux des ancêtres du clan, soucieux de l'équité, du partage et de la prolongation de ce qu'ils ont construit. Le monde des esprits, auparavant confiné à la forêt, s'étire vers le haut et le bas, vers ce qui préfigure le Ciel et les Enfers. Le chamane devient celui qui a la capacité de monter et descendre le long de ces différents niveaux de réalité et de rencontrer des entités des mondes supérieurs et inférieurs. On trouve la structuration en trois niveaux du monde invisible, prisée par Harner qui la considère, lui, comme universelle là où Hamayon la lie aux activités et modes de subsistance dominants dans la communauté du chaman. D'autres anthropologues partagent ce point de vue, ainsi Winkelman note-t-il que si le chamanisme est lié aux sociétés de chasseurs-cueilleurs, "il a persisté dans les sociétés agricoles, mais leurs pratiques ont commencé à se transformer du fait de l'évolution des modes de subsistance, de l'accroissement de la complexité sociétale et de l'apparition de nouveaux acteurs religieux tels que les prêtres". Principes du chamanisme Le chamane Le chamane a été vu tour à tour comme un guérisseur, un prêtre, un magicien, un devin, un médium ou un possédé. Il exerce une pluralité de fonctions au service de sa communauté, comme soigner une maladie, guérir une souffrance, nommer un enfant, faire tomber la pluie, faire venir le gibier, accompagner l'âme des morts ou communiquer avec les esprits de la nature. L'efficacité prétendue des techniques tient au fait que, selon la cosmologie chamanique, tous les problèmes du monde "ordinaire" viennent d'une rupture d'équilibre dans nos relations avec le monde invisible. En intercédant avec les esprits, le chamane obtient des solutions pour rétablir l'équilibre. Pour communiquer avec les esprits, le chamane se met en transe grâce à des rituels qui intègrent ou non l'usage de substances psychoactives parfois dites "enthéogènes". Ces rituels induisent un état psychique particulier, dont les tremblements sont un élément évocateur. Le chamane peut aussi entrer en rapport avec le "monde-autre" par des rêves ou des techniques de quête de visions. Le rituel du chamane n'est pas figé, il existe une personnalisation de sa pratique. Chaque chamane l'accomplit différemment des autres. La « maladie initiatique » Selon Roberte Hamayon Elle révèle l'élection du futur chamane. Les symptômes sont conventionnels, attendus, plus ou moins provoqués. Elle est interprétée comme une absence de l'âme qui est partie dans l'au-delà. L'évanouissement est le symptôme caractéristique de la maladie. Dans le cas du chamanisme d'élevage, les esprits se sont humanisés, et l'électeur est l'esprit d'un ancêtre. L'évanouissement est le moment particulier où les ancêtres emmènent l'âme du futur chamane pour y être instruit. Elle donne l'apparence de la folie et exprime la présence d'un danger de mort. Le premier évanouissement indique une future carrière de chamane. L'élection du futur chamane est vécue, en général, comme un fléau, aussi bien par le candidat que par la famille de celui-ci. Il y a un danger de mort en cas de refus d'assumer la fonction de chamane. C'est l'esprit électeur qui s'en charge. Initiation chamanique Yanomani Grâce à l'initiation, un être humain est élevé à l'état d'être primordial en devenant un hekura, terme décrit par Zeljko Jokic comme désignant à la fois « maladie » et « esprit » chez les Yanomani du Vénézuela. Si la première naissance humaine était une naissance dans le monde des limites humaines, la renaissance initiatique représente une naissance dans l'immortalité. Ainsi, à la lumière de la description ci-dessus de l'initiation, la mort de l'ego peut être décrite comme un processus de modification radicale du moi égoïque et la reconstitution d'un nouveau moi cosmique, qui englobe le monde en tant que totalité du cosmos. La fusion de l'ego et du monde est réalisée par la rupture de la conscience. La mort de l'ego est, selon Grof, un point culminant de la souffrance et de l'agonie vécues pendant la mort, qui se traduit par une« expérience d'annihilation totale à tous les niveaux : physique, émotionnel, intellectuel, moral et transcendantal... elle [la mort de l'ego] semble impliquer la destruction instantanée de tous les points de référence antérieurs de l'individu. de l'individu » (Grof et Halifax 1977:51) La mort symbolique, dans le contexte de l'initiation chamanique Yanomami peut être découverte comme un moment final de l'initiation. Elle peut être comprise comme un moment final de transition d'un mode d'être humain à un mode d'être autre. Bien que l'expérience de la mort signifie la fin du soi humain, elle représente en même temps le début ou la naissance d'un nouveau sens du soi cosmique du néophyte. Comme le chaman sacrifie son âme et son humanité aux esprits pendant l'initiation, ces derniers deviennent ses alliés personnels et ses sources de pouvoir. Plus précisément, à travers les expériences de mort et de renaissance, le chaman surmonte la condition humaine, devenant simultanément un esprit hekura vivant et individuel et une collection d'autres hekura. Après son autodissolution et de reconstitution au moment de la mort, le néophyte continue à chanter aux esprits jusqu'à ce qu'il atteigne son premier état de conscience en transe au cours duquel, en fait, il revit sa propre mort. Ce moment est important car il marque officiellement la fin de l'initiation et le début de la reconnaissance de l'individu en tant que chamane au sein de la communauté. Le dépècement et la dévoration du corps Les informations de cette section sont empruntées à Hamayon et à Eliade. Le morcellement du corps, ou dépècement, ou dévoration est une mort rituelle qui est suivie d'une résurrection. Elle marque le passage du profane au sacré, l'initiation par les esprits, et s'inscrit dans le cadre de la « maladie initiatique ». « Ces souffrances physiques correspondent à la situation de celui qui est "mangé" par le démon-fauve, est dépecé dans la gueule du monstre initiatique, est digéré dans son ventre ». ➝ Dans le chamanisme de chasse, le morcellement du corps est le fait des esprits auxiliaires qui mangent la chair et boivent le sang du futur chamane. Il s'agit surtout d'une dévoration interne. À la fin du rituel, le chaman peut alors incorporer les esprits auxiliaires dans les accessoires que la communauté lui a confectionnés. Chaque séance chamanique sera par la suite l'occasion de nourrir les auxiliaires, ce qui est le prix à payer pour le service rendu : il s'agit donc d'un processus continu qui a lieu toute la vie du chamane, ce qui est à mettre en rapport avec son teint blême. « Les esprits lui coupent la tête qu'ils mettent de côté (car le candidat doit assister de ses propres yeux à sa mise en pièces) et le taillent en menus morceaux qui sont ensuite distribués aux esprits des diverses maladies. C'est à cette condition seulement que le futur chaman gagnera le pouvoir de guérir ». ➝ Dans le chamanisme d'élevage, le dépècement s'effectue généralement en une fois, lors de la « maladie initiatique ». C'est une dévoration externe, c’est-à-dire qui a lieu en général en dehors du corps du chamane. Il existe certaines particularités comme la cuisson de la chair et le comptage des os. Elle est l'œuvre des ancêtres. Cependant, dans le chamanisme d'élevage, coexistent des éléments du chamanisme de chasse, ce qui se traduit par l'existence parallèle d'esprits animaux et d'esprit des ancêtres : la dévoration interne continue persiste donc parallèlement. Toute autre est la dévoration de la chair humaine consécutive à la prédation des esprits, dont l'action entraîne la maladie par le biais du départ de l'âme, voire la mort en cas de départ définitif. Ce cadre est celui de tout un chacun qui peut devenir la proie d'un esprit : « Les hommes sont le butin de la chasse des esprits, comme les rennes sont le butin de la chasse des hommes… le monde des esprits est un monde d'affamés en quête perpétuelle de gibier humain ». L'esprit électeur et les esprits auxiliaires (alliés) Les variations concernant ce thème sont très importantes suivant les ethnies et les époques. La distinction entre l'esprit électeur (ou protecteur), et les esprits auxiliaires (ou familiers, ou gardiens) revient constamment. L'esprit électeur est unique. C'est lui qui choisit le chamane et le protège toute sa vie. Il accorde au chamane le service des esprits auxiliaires auprès desquels il intercède. Dans les sociétés de chasse, l'esprit protecteur choisit « par amour » son chamane et devient son conjoint surnaturel. Il est l'esprit de la fille ou du fils de la forêt, le donneur de gibier. Son exigence est de l'ordre de la jouissance. Dans les sociétés d'élevage, l'esprit protecteur est en général l'esprit d'un ancêtre, lui-même ayant été chamane. Et de ce fait l'enseignement du chamane provient souvent de cet esprit, le préparant à des révélations et à des contacts avec des êtres divins ou semi-divins (rôle de psychopompe). Les esprits auxiliaires sont en général soumis à l'esprit électeur : c'est ce dernier qui les transmet au chamane (chamanisme de Sibérie). Parfois, la transmission se fait par héritage. Parfois leur concours doit être un acte de volonté et de recherche personnelle de la part du chamane (chamanisme nord américain). Pour obtenir leurs services, le chamane doit les nourrir de son propre corps : leur exigence est alimentaire. Ils donnent au chamane les moyens de la chasse dans l'au-delà : ce sont les pouvoirs chamaniques. Chacun est spécialisé dans un service. Un chamane peut en avoir plusieurs ; c'est d'ailleurs au nombre d'esprits auxiliaires qu'un chamane est fort ou faible. La relation d'un auxiliaire au chamane est soit de l'ordre du bienfaiteur, soit de l'ordre du serviteur. Le transfert des esprits auxiliaires se voit et s'effectue dans les accessoires de son costume. La réunion des esprits auxiliaires peut parfois prendre plusieurs années, et fait intervenir une grande partie de la communauté. La plupart du temps ils ont la forme d'un animal : ours, loup, cerf, lièvre, oie, aigle, hibou, corneille… Ils peuvent également être des esprits de la nature : esprit des bois, de la terre, d'une plante, du foyer, des divinités, des fantômes… Le chamane prend possession de l'esprit auxiliaire au cours de la séance chamanique. Bien plus qu'une imitation de celui-ci, il est identifié à cet esprit et se métamorphose en lui : c'est lensauvagement du chamane, suivant Roberte Hamayon. L'auxiliaire a alors un rôle de psychopompe, c’est-à-dire qu'il accompagne le chamane dans l'au-delà : c'est l'expérience ou le voyage extatique du chamane, suivant Mircea Eliade. Le voyage chamanique Le chamanisme part du principe que l'âme a la faculté de quitter le corps, historiquement chez tous les humains, mais plus particulièrement chez les chamanes et les héros épiques. Chez les gens ordinaires, elle le quitte à certains moments particuliers : pendant le rêve, l'ivresse et la maladie. Ces voyages ne sont pas contrôlés. Chez le chamane, le départ de l'âme s'expérimente d'abord au cours de la maladie initiatique (absence d'âme), puis par la suite au cours des séances chamaniques (ensauvagement selon Roberte Hamayon), des voyages dans les mondes des esprits (l'''extase de Mircea Eliade). Il réalise ici-bas et autant de fois qu'il le désire la « sortie du corps ». Les voyages de « l'âme » sont des thèmes récurrents de la littérature, des mythes, des récitations d'épopées. Il existe une similitude entre les récits des extases chamaniques et certains thèmes épiques de la littérature orale : l'aventure héroïque s'apparente au voyage du chamane dans la "surnature". Souvent il s'effectue sous la forme et l'apparence d'animaux, notamment d'oiseaux. Ce peut être des cygnes, porteurs d'âmes par excellence : ils rapportent de l'âme pour les enfants et les animaux à naître, témoignant de l'animation et du renouvellement de la vie. De retour, le chamane raconte ce qu'il a vu ou ce qu'il a fait. Il peut le mimer également, le chanter, le danser, l'accompagner de cris et d'exclamations. Pour Mircea Eliade, la danse peut faire partie intégrante de l'extase, de même que l'imitation des gestes d'un animal. Lorsqu'il s'agit de répondre aux questions de l'assistance, c'est parfois l'esprit qui habite le chamane qui parle. Le vol magique du chamane est indissociable de la cosmologie chamanique. Il est divisé en trois parties : le ciel, la terre et les Enfers, monde des ancêtres. Harner n'a pas voulu adopter au chamanisme cette association chrétienne, lui comme la fondation pour l'étude du chamanisme parlent de monde du dessus, de monde du dessous et de monde du milieu. Le vol traduit la transcendance du chamane par rapport à la condition humaine et l'autonomie de son âme. Il renvoie également à l'intelligence et la compréhension des choses secrètes et des vérités métaphysiques. Parce qu'il est capable de monter et de descendre dans les sphères, les esprits peuvent s'incorporer dans le chamane ou dialoguer avec lui. Le vol s'effectue donc vers le haut et vers le bas : vers le haut, le chamane peut passer par l'orifice de l'étoile polaire, le clou du ciel, ou le nombril du ciel. vers le bas, c'est la descente sous terre, ou au fond de la mer. Graham Harvey, spécialiste en études religieuses à l'Open University, a remis en cause la vison de Mircéa Eliade qui est pour lui une reconstruction religieuse typique de la laïcité occidentale.Cela commence par l'idée que les chamans réussissent à voyager « au-delà des contraintes de l'incarnation physique et de l'emplacement » , et dans un royaume supérieur et non matériel : le voyage du chaman depuis le profane (lequel serait non seulement banal mais conçu négativement) vers un monde à la pureté immuable de l'éternité - dans le rituel et surtout dans l'ascension chamanique - est définitif de toute vraie religion pour Eliade. Plus explicitement, il est au cœur de la religion comme Eliade pensait qu'il devrait l'être. Le tambour et le costume Le costume du chamane est souvent fait de peau et de plumes. Il symbolise pour Eliade la transformation en l'animal, souvent un oiseau qui personnifie la possibilité de voler, d'incarner l'âme du chamane qui vole d'un espace à un autre. Le tambour est très fréquent chez les chamanes. D'autres instruments peuvent s'y substituer : des cannes chevalines, une cloche, une guimbarde... L'animation du tambour est cruciale pour l'entrée en transe. La peau du tambour porte souvent un dessin de cervidé à large ramure et le tambour est parfois considéré comme un support ou un lieu de rassemblement des esprits (auxiliaires notamment). Le chamanisme dans le monde Le chamanisme tibétain Selon Eliade, le Tibet connaît un rite tantrique, le Chöd (ou gchod, pouvant se traduire par « banquet macabre ») qui est clairement chamanique dans sa structure. Il a été décrit pour la première fois par Alexandra David-Néel en 1929 et est encore pratiqué aujourd’hui, selon le lama Khenpo Tseten. Il s’agit, essentiellement par de la musique et de la danse, de convier des esprits à un festin principalement composé de la chair des officiants. Le lama qualifie la pratique de véritable « offrande mentale de son corps aux démons et êtres effrayants qui rôdent ». Les démons étant, selon la lecture bouddhiste du lama, les constructions mentales de l’esprit du pratiquant. Ce thème du dépècement et de la dévoration rencontré au Tibet est très proche de ce qui a été décrit en Amérique du Nord. Eliade évoque également le Livre tibétain des morts (Bardo Thödol) comme une preuve de la vitalité du chamanisme tibétain antérieurement au développement du bouddhisme et son intégration par ce dernier. Le chamanisme chinois Le chamanisme existe depuis longtemps en Chine. Il a été repris par le taoïsme. Selon un ouvrage du , le Baopuzi, le prêtre connaît des voyages extatiques qui l'emmènent au ciel, où il peut rencontrer dieux, ancêtres, et trouver des remèdes médicaux. Il est aidé par des animaux (dragons, tigres, phœnix, cerfs, quilins, singes…). Sous la dynastie Qing mandchoue un chamanisme comportant des éléments bouddhistes, comme le chamanisme jaune, était codifié par des lois. Le chamanisme coréen Le chamanisme coréen comporte certaines proximités avec les chamanismes toungouses et mongols, étant proche de ces cultures. Il a également été grandement influencé par la Chine. Le chamanisme corse En Corse, peut être trouvé le Mazzeru (voir Mazzérisme). Le Mazzeru n'est pas toujours considéré comme faisant partie du "monde ordinaire" à part entière. N'étant ni du monde des vivants, ni du monde des morts, il se situe plutôt à la limite de ces deux mondes. Il est également désigné, selon les régions, sous les noms de Culpadore, d'Acciacatore et bien sûr de Mazzeru. Ces trois termes sont formés à partir des verbes acciacà, culpà, amazzà, qui signifient «tuer» en frappant. Cette fonction de tuer provient de la capacité du Mazzeru à « chasser en rêves ». Lors du sommeil du Mazzeru son double spirituel va dans le monde des rêves participer à une partie de chasse, le Mazzeru tuant le premier animal (sauvage ou domestique) qu'il croise (souvent un cerf, un mouton ou un mouflon). En retournant la bête sur le dos, la tête de celle-ci se transformera en visage humain. Cet humain, connu du Mazzeru, est condamné à mourir entre trois jours et un an plus tard. Chamanisme Hmong-Miao Chez les Hmong du Laos, comme dans la majorité des chamanismes d'Extrême-Orient, le corps comporte plusieurs âmes, certaines pouvant voyager dans des mondes différents de celui des humains, provoquant ainsi maladies et mort. Le chaman grâce à ses pouvoirs va aller se battre dans ces mondes pour récupérer ces âmes. Chamanisme mexicain Le psychologue Jacobo Grinberg a étudié et écrit 7 livres sur le chamanisme mexicain (Los chamanes de Mexico, Volume I à VII). Le chamanisme mongol Le chamanisme mongol revêt plusieurs formes : le chamanisme ancien, tel que pratiqué par les anciens peuples turcs et proto-mongols de la région. Il est aujourd'hui principalement pratiqué par les Bouriates au sein des peuples mongols. Le tengrisme est issu des anciennes religions turques et a particulièrement été mis en avant par Genghis Khan, fondateur de l'Empire mongol. Des chamanismes sont influencés par le bouddhisme tibétain, comme le chamanisme jaune, ou d'autres courants, comme le chamanisme noir. Le chamanisme turc On donne souvent ses origines dans l'Altaï, il est connu pour le khöömii, chant diphonique chamanique. Le tengrisme est la forme principale de chamanisme turc, ou le ciel (tenger) est le principal dieu. Certains mouvements pan-nationalistes turcs le récupèrent pour en faire la religion principale du touran (terme persan pour désigner les cultures sibériennes). Chamanisme et philosophie En 1951, Eric Robertson Dodds a publié une étude sur les Grecs de l'Antiquité, The Greeks and the lrrational, dans laquelle il affirmait, entre autres, qu'il y avait eu un afflux d'influences chamaniques dans le monde grec au cours des septième et sixième siècles avant Jésus-Christ. Ceci a conduit à une nouvelle conception de l'âme humaine et des capacités de l'âme chez les Grecs, qui a ensuite été reprise dans l'orphisme (la légende grecque associait Orphée à la Thrace) et le pythagorisme (la tradition ultérieure, souligne Dodds, a mis Pythagore en contact avec Abaris). Pour Dodds, Pythagore était un type de chamane grec, et ses pratiques et enseignements ont ensuite été formulés en termes philosophiques par Platon. Comme le dit Dodds : Platon a croisé la tradition du rationalisme grec avec des idées magico-religieuses dont les origines les plus lointaines appartiennent à la culture chamanique nordique. Dodds fait remarquer que dans la littérature du chamanisme, nous rencontrons une manière tout à fait différente de penser l'âme. La pratique du chamane repose sur une concentration intérieure des énergies psychiques, de telle sorte que les forces de l'âme, normalement réparties dans l'organisme psycho-physique, sont rassemblées en une unité. Il était alors possible de faire l'expérience de l'âme en tant qu'entité à part entière, indépendamment du corps. C'est la base du vol hors du corps ou projection astrale qui, comme nous l'avons vu, était pratiquée par Abaris, Aristeas et Hermotimos. Loin d'être une image vaporeuse ou un eidolon, l'âme était pour ces gens une réalité substantielle et c'était plutôt le corps qui était considéré comme éphémère et finalement insubstantiel. Selon Dodds, ce point de vue, fondé sur les pratiques spirituelles des chamanes nordiques, a ensuite été repris dans l'orphisme et le pythagorisme, où l'on retrouve la nouvelle formulation : le corps est la prison de l'âme, voire son tombeau. Chamanisme dans l'art et la culture Pratiques de revitalisation culturelle Depuis l'époque de l'ex-Union soviétique, le modes de vie des peuples du Nord avaient été changés par la force dans le cadre d'une politique communiste et qu'ils étaient condamnés à être russifiés. Après l'instauration de la République de Sakha, en 1990, le gouvernement a encouragé une politique de revitalisation culturelle. Le système éducatif en langue yakoute a étéréorganisée, et l'interdiction du chamanisme et de la pratique de la guérison traditionnelle a été levé. Ainsi, les intérêts ethnologiques et ethnographiques pour les cultures ethniques de la République ont rapidement augmenté, et les activités universitaires et éducatives pour la restauration et la revitalisation de la culture sakha ont été encouragées. Par exemple, lors de la conférence internationale sur le chamanisme en 1991, les représentations des chamanes ont été présentées sur scène comme un drame théâtral restauré d'après les archives ethnologiques et historiques. En 1999, les représentations dramatisées de chamans étaient toujours diffusées à la télévision. Sous le titre de culture traditionnelle, ces mesures politiques se sont axées sur le rétablissement des cérémonies rituelles ethniques, les pratiques de guérison, la vision du monde chamanique, les épopées et narrateurs, les chansons, les danses, les costumes et la cuisine. En outre, dans le processus de revitalisation, le chamanisme a été relancé de façon moderne en mentionnant les expériences surnaturelles et les interprétations des chamans à ce sujet, pour contribuer à reconstruire l'identité culturelle (en).' Listes d'œuvres représentant le chamanisme Cinéma : 2004 : Blueberry, l'expérience secrète de Jan Kounen, une représentation du chamanisme américain natif au cinéma. 2019 : Un Monde plus grand de Fabienne Berthaud, adaptation du livre Mon Initiation chez les chamanes de Corine Sombrun. Voir aussi Bibliographie Ouvrages scientifiques sur le chamanisme En français Denise Aigle et al., La Politique des esprits. Chamanismes et religions universalistes, Société d'ethnologie, 2000 Mircea Eliade, Le Chamanisme et les techniques archaïques de l'extase, Payot, 1951, rééd.1992 Mircea Eliade, Le Chamanisme et les techniques archaïques de l'extase. Revue Philosophique de la France Et de l'Etranger 142:568-570, 1952. Roberte Hamayon, Les Chamanismes, Eyrolles, 2015, cop. 2015 , Bertrand Hell et Edouard Collot, Soigner les âmes. L'invisible dans la psychothérapie et dans la cure chamanique, Dunod, 2011 Michel Lorblanchet et al., Chamanismes et arts préhistoriques : Vision critique, Errance, 2006 Mario Mercier, Chamanisme et chaman, Belfond, 1977 et Dangles, 1990 Alessandra Orlandini Carcreff, Chamanismes, Monaco, LiberFaber, 2019 Francois Blanc, Médecins et chamanes des Andes, L'Harmattan, 1994, Paris. . Danièle Vazeilles, Les chamanes, maîtres de l'univers : persistance et exportations du chamanisme, Éditions du Cerf, 1991. En anglais Francois Blanc, Trance and shamanic cure on the South American Continent, journal of consciousness, Vol.21, issue 1, pp. 83-105, 2010. Sergei Mikhailovich Shirokogoroff, The Psychomental complex of the Tungus, Londres, 1935 Gloria Flaherty, Shamanism and the eighteenth century, Princeton University Press, 1992 Ray Hess, Pictish Orthodox Druidism, CreateSpace Independent Publishing Platform, 2015 Ouvrages scientifiques sur les chamanismes locaux Sébastien Baud, Faire parler les montagnes. Initiation chamanique dans les Andes Péruviennes, Armand Colin, 2011 Jean-Pierre Chaumeil, Voir, Savoir, Pouvoir, Le chamanisme chez les Yagua de l’Amazonie péruvienne, Georg Éditeur, 2000 Pierre Déléage, Le Chant de l'anaconda. L'apprentissage du chamanisme chez les Sharanahua (Amazonie occidentale), Société d'ethnologie, 2010 Laurent Fontaine, La Nuit pour apprendre. Le chamanisme nocturne des Yucuna, Société d'ethnologie, 2014 Roberte Hamayon, La Chasse à l'âme. Esquisse d'une théorie du chamanisme sibérien, Société d'ethnologie, 1990 Bertrand Hell, Possession & Chamanisme. 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Néo-chamanisme européen et nord-américain Jean-Jacques Dubois, Anthropologie chamanique : qui veut faire l'ange fait la bête !, Louise Courteau, 2005 Stéphanie Chancel, Le grand livre du chamanisme, origines, rites et coutumes, Exclusif, 2005 Jean-Patrick Costa, Les Chamans. Hier et aujourd'hui, Alphée, 2007 Michael Harner, La Voie du chamane. Un manuel de pouvoir & de guérison, Mamaéditions, 2011 Mario Mercier, Le Maître du tambour. Origines et pratique du tambour chamanique, éditions Véga, 2007 Mario Mercier, Journal d'un chaman. L'ours de montagnes bleues, éditions Almora, 2007 Mario Mercier, Journal d'un chaman. 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Droit et Législation Chamanisme et néo-chamanisme, tradition et dérives - Rapport annuel de la MIVILUDES au Premier ministre publié le 7 avril 2010, à 93 Récits initiatiques contemporains Les livres de Carlos Castaneda Les livres de Mario Mercier Un Sorcier dans la forêt du Pérou, éd. du Rocher 1996, ISBN Les sept plumes de l'aigle, récit de vie de Luis Ansa, par Henri Gougaud. Éditions du Seuil, 1995 Journal d'une apprentie chamane, Corine Sombrun, éd. Pocket 2004, ISBN Le Tambour du chamane, Ailo Gaup, Ed. Le Reflet 1998 , Roman traduit du norvégien La Chamane du Âge Ed. Alphée, 2007 Explorations chamaniques de Philippe Lenaif, éd. Souffle d'Or, 2012 Le Secret de l'aigle de Luis Ansa et Henri Gougaud, Ed. Albin Michel, 2000 Philippe Lenaif : Naissance d'un chaman, éd. Souffle d'Or, 2004 Philippe Lenaif : J'ai dansé avec mon ombre, éd. Souffle d'Or, 2007 Corine Sombrun : Mon Initiation chez les chamanes : Une Parisienne en Mongolie, éd. Pocket, 2005 Kenneth Meadows : Médecine de la Terre, la voie chamanique éd. Guy Trédaniel, 2001 Kenneth Meadows : Voie médecine, la voie chamanique de la maîtrise de soi éd. Guy Trédaniel, 2000 Olga Kharitidi : La Chamane blanche, éd. J.Cl. Lattès, 1997 Aurore Laurent et Adrien Viel, Trois Chamans : Rencontres chamaniques au Népal, Éditions Naïve, 2014 Chamanisme et voyance Serge Dufoulon, Femmes de paroles. Une ethnologie de la voyance. Paris. A-M Métailié, 1997 Vidéographie Bells From the Deep, Werner Herzog, Allemagne, 1993 Les Maîtres fous, Jean Rouch, France, 1955 Au Pays des mages noirs, Jean Rouch, Pierre Ponty, Jean Sauvy, France, 1947 Quantum Men, Carlos Serrano Azcona, Espagne, 2011 D'autres mondes (Other Worlds), Jan Kounen, documentaire sur les passerelles entre le chamanisme amérindien lié à l'ayahuasca et le transpersonnel européen, incluant des thérapeutes comme Stanislav Grof, 2004 Chacun cherche son chaman, Roland Pellarin : documentaire sur le core chamanisme de Michael Harner pratiqué en Suisse, avec des commentaires de Jean-Patrick Costa, Roberte Hamayon, Bertrand Hell, Silvia Mancini, Jérémie Narby et d'autres, 2006 L'Ayahuasca, le serpent et moi, Armand Bernardi, documentaire de 52 min, productions Artline Films (Paris), 2003 Chamans, les Maîtres du Désordre, Jean-Michel Corillion, documentaire HD de 52 min tourné au Maroc, 2012 Un baptême de sel végétal chez Mario Matapi, Laurent Fontaine, corpus de films sur les Yucuna de Colombie, 2008 Corine Sombrun - La Transe chamanique, capacité du cerveau ?, Conférence à Tedx, Paris, 20123 Chamans (Népal), film de Aurore Laurent et Adrien Viel, Paris, 77 min, 2014 Articles connexes Guru (maître spirituel) Marabout (Afrique) Liens externes Le matin des Hommes-Dieux : Étude sur le chamanisme grec - Dossier Chamanisme Base de données iconographique et bibliographique sur le chamanisme et les peuples de Sibérie et Mongolie. Mariage mystique et pouvoir chamanique chez les Shipibo d'Amazonie péruvienne et les Inuit du Nunavut canadien : étude sur les rêves érotiques, les relations sexuelles avec les esprits, l'élection chamanique et le mariage mystique : site UCAQ (université du Québec à Chicoutimi) Possession et chamanisme, documentaire vidéo d'Alessandro Mercuri et Haijun Park (62 min), entretien avec Bertrand Hell, diffusé sur ParisLike'', 2013 (ISSN 2117-4725) Chamanisme paléolithique : fondements d'une hypothèse, sur futura sciences Notes et références Magie Animisme Paganisme Rêve Spiritualisme
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles%20Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire, né le à Paris et mort dans la même ville le , est un poète français. selon les mots de Barbey d'Aurevilly, , à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme, chantre de la « modernité », il occupe une place considérable parmi les poètes français pour un recueil, certes bref au regard de l'œuvre de son contemporain Victor Hugo (Baudelaire s'ouvrit à son éditeur de sa crainte que son volume ne ressemblât trop à ), mais qu'il aura façonné sa vie durant : Les Fleurs du mal. Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité. Comme le suggère le titre de son recueil, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l'idéal inaccessible (À une Passante), la violence et la volupté (Une martyre), mais aussi entre le poète et son lecteur () et même entre les artistes à travers les âges (Les Phares). Outre des poèmes graves (Semper Eadem) ou scandaleux (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie (Mœsta et errabunda), l'horreur (Une charogne) et l'envie d'ailleurs (L'Invitation au voyage) à travers l'exotisme. Biographie Jeunesse Charles Pierre Baudelaire naît le au 13 rue Hautefeuille à Paris : ses parrain et marraine sont les parents « adoptifs » de sa mère, Pierre Perignon et Louise Coudougnan. Celle-ci, Caroline Dufaÿs, a vingt-sept ans. Son père, Joseph-François Baudelaire, né en 1759 à La Neuville-au-Pont, en Champagne, est alors sexagénaire. Quand il meurt en 1827, Charles n'a que cinq ans. Cet homme lettré, épris des idéaux des Lumières et amateur de peinture, peintre lui-même, laisse à Charles un héritage dont il n'aura jamais le total usufruit. Il avait épousé en premières noces, le 7 mai 1797, Jeanne Justine Rosalie Janin, avec laquelle il avait eu un fils, Claude Alphonse Baudelaire, demi-frère de Charles. Un an plus tard, sa mère se remarie avec le chef de bataillon Jacques Aupick. C'est à l'adolescence que le futur poète s'opposera à ce beau-père interposé entre sa mère et lui. . Peu fait pour comprendre la vive sensibilité de l'enfant, l'officier Aupick – devenu plus tard ambassadeur – incarne à ses yeux les entraves à tout ce qu'il aime : sa mère, la poésie, le rêve et, plus généralement, la vie sans contingences. En 1831, le lieutenant-colonel Aupick ayant reçu une affectation à Lyon, le jeune Baudelaire est inscrit à la pension Delorme et suit les cours de sixième au collège royal de Lyon. En cinquième, il devient interne. En janvier 1836, la famille revient à Paris, où Aupick sera promu colonel en avril. Alors âgé de quatorze ans, Charles est inscrit comme pensionnaire au collège Louis-le-Grand, mais il doit redoubler sa troisième. En seconde, il obtient le deuxième prix de vers latins au concours général. Renvoyé du lycée Louis-le-Grand en pour ce qui a passé pour une vétille, mais que son condisciple au lycée, Charles Cousin (1822-1894) a expliqué comme un épisode d'amitié particulière, Baudelaire mène une vie en opposition aux valeurs bourgeoises incarnées par sa famille. Il passe son baccalauréat au lycée Saint-Louis en fin d'année et est reçu in extremis. Jugeant la vie de l'adolescent « scandaleuse » et désirant l'assagir, son beau-père le fait embarquer pour Calcutta. Le Paquebot des Mers du Sud quitte Bordeaux le 9 ou 10 juin 1841. Mais en septembre, un naufrage abrège le périple aux îles Mascareignes (Maurice et La Réunion). On ignore si Baudelaire poursuit son voyage jusqu'aux Indes, de même que la façon dont il est rapatrié. Vie dissolue De retour à Paris, Charles s'éprend de Jeanne Duval, une « jeune mulâtresse » avec laquelle il connaît les charmes et les amertumes de la passion. Une idylle au sujet de laquelle certains de ses contemporains, comme Nadar, se sont interrogés en s'appuyant sur les déclarations d'un amant de Jeanne Duval et de prostituées connues, qui témoignent au contraire de la chasteté surprenante de Baudelaire. Dandy endetté, Baudelaire est placé sous tutelle judiciaire et mène dès 1842 une vie dissolue. Il commence alors à composer plusieurs poèmes des Fleurs du mal. Critique d'art et journaliste, il défend Delacroix comme représentant du romantisme en peinture, mais aussi Balzac lorsque l'auteur de La Comédie humaine est attaqué et caricaturé pour sa passion des chiffres ou sa perversité présumée. En 1843, il découvre les dans le grenier de l'appartement familial de son ami Louis Ménard, où il goûte à la confiture verte. Même s'il contracte une colique à cette occasion, cette expérience semble décupler sa créativité (il dessine son autoportrait en pied, très démesuré) et renouvellera cette expérience occasionnellement sous contrôle médical, en participant aux réunions du « club des Haschischins ». En revanche, son usage de l'opium est plus long : il fait d'abord, dès 1847, un usage thérapeutique du laudanum, prescrit pour combattre des maux de tête et des douleurs intestinales consécutives à une syphilis, probablement contractée vers 1840 durant sa relation avec la prostituée Sarah la Louchette. Comme De Quincey avant lui, l'accoutumance lui dicte d'augmenter progressivement les doses. Croyant ainsi y trouver un adjuvant créatif, il en décrira les enchantements et les tortures. En dandy, Baudelaire a des goûts de luxe. Ayant hérité de son père à sa majorité, il dilapide la moitié de cet héritage en 18 mois. Ses dépenses d'apparat sont jugées outrancières par ses proches, qui convoquent un conseil judiciaire. Le , maître Narcisse Ancelle, notaire de la famille, est officiellement désigné comme conseil judiciaire qui lui alloue une pension mensuelle de . En outre, Baudelaire doit lui rendre compte de ses faits et gestes. Cette situation infantilisante inflige à Baudelaire une telle humiliation qu'il tente de se suicider d'un coup de couteau dans la poitrine le . Outre sa réputation de débauché, Baudelaire passait pour homosexuel auprès de certains de ses amis: , écrit-il … En 1848, il participe aux barricades. La révolution de février instituant la liberté de la presse, Baudelaire fonde l'éphémère gazette Le Salut public (d'obédience résolument républicaine), qui ne va pas au-delà du deuxième numéro. Le 15 juillet 1848 paraît, dans La Liberté de penser, un texte d'Edgar Allan Poe traduit par Baudelaire : Révélation magnétique. À partir de cette période, Baudelaire ne cessera de proclamer son admiration pour l'écrivain américain, dont il deviendra le traducteur attitré. La connaissance des œuvres de Poe et de Joseph de Maistre atténue définitivement sa . Plus tard, il partagera la haine de Gustave Flaubert et de Victor Hugo pour , mais sans s'engager outre mesure d'un point de vue littéraire (« L'Émeute, tempêtant vainement à ma vitre / Ne fera pas lever mon front de mon pupitre » — Paysage dans Tableaux parisiens du recueil Les Fleurs du mal). Baudelaire se voit reprocher son style d'écriture et le choix de ses sujets. Il n'est compris que par certains de ses pairs tels Armand Baschet, Édouard Thierry, Champfleury, Jules Barbey d'Aurevilly, Frédéric Dulamon ou André Thomas… Cet engouement confidentiel contraste avec l'accueil hostile que lui réserve la presse. Dès la parution des Fleurs du Mal en 1857, Gustave Bourdin réagit avec virulence dans les colonnes du Figaro du : Cette appréciation négative deviendra le jugement dominant de l'époque . Condamnation des Fleurs du mal Moins de deux mois après leur parution, Les Fleurs du mal sont poursuivies en justice pour « offense à la morale religieuse » et « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Seul ce dernier chef d'inculpation sera retenu. Baudelaire est condamné à une forte amende de trois cents francs, réduite à cinquante francs, par suite d'une intervention de l'impératrice Eugénie. L'éditeur Auguste Poulet-Malassis s'acquitte, pour sa part, d'une amende de cent francs et doit retrancher six poèmes dont le procureur général Ernest Pinard a demandé l'interdiction (Les Bijoux ; Le Léthé ; À celle qui est trop gaie ; Lesbos ; Femmes damnées [Delphine et Hippolyte] ; Les métamorphoses du Vampire). Le 30 août, Victor Hugo, à qui Baudelaire a envoyé son recueil, lui envoie de son exil à Guernesey une lettre d'encouragement : . Malgré la relative clémence des jurés eu égard au réquisitoire plus sévère qui vise onze poèmes, ce jugement touche profondément Baudelaire. Contraint et forcé, il fera publier une nouvelle édition en 1861, enrichie de trente-deux poèmes. En 1862, Baudelaire est candidat au fauteuil d'Eugène Scribe à l'Académie Française. Il est parrainé par Sainte-Beuve et Vigny. Mais le 6 février 1862, il n'obtient aucune voix et se désiste. Par la suite, il renoncera à se présenter au fauteuil d'Henri Lacordaire. En 1866, il réussit à faire publier à Bruxelles (c'est-à-dire hors de la juridiction française), sous le titre Les Épaves, les six pièces condamnées accompagnées de seize nouveaux poèmes. Dernières années Le 24 avril 1864, très endetté, il part pour la Belgique afin d'y entreprendre une tournée de conférences. Hélas, ses talents de critique d'art éclairé ne font plus venir grand monde… Il se fixe à Bruxelles, où il rend plusieurs visites à Victor Hugo, exilé politique volontaire. Il prépare un pamphlet contre son éphémère pays d'accueil qui représente, à ses yeux, une caricature de la France bourgeoise. Le féroce Pauvre Belgique restera inachevé. Souhaitant la mort d'un royaume qu'il juge artificiel, il en résume l'épitaphe en un mot : Enfin ! C'est en Belgique que Baudelaire rencontre Félicien Rops, qui illustre Les Fleurs du mal en 1866. Lors d'une visite à l'église Saint-Loup de Namur, Baudelaire perd connaissance. Cet effondrement est suivi de troubles cérébraux, en particulier d'aphasie. À partir de mars 1866, Baudelaire souffre d'hémiplégie. En juillet 1866, on le ramène à Paris. Il est aussitôt admis dans la maison de santé du docteur Guillaume Émile Duval (1825-1899), aliéniste réputé. L'établissement se trouve 1, rue du Dôme. Le poète y occupe, au rez-de-chaussée du pavillon situé au fond du jardin, une chambre bien éclairée ornée de deux toiles d'Édouard Manet, dont la Maîtresse de Baudelaire, peinte en 1862, aujourd'hui au musée des Beaux-Arts de Budapest. C'est là qu'il meurt, rongé par la syphilis, le , à onze heures du matin. Le lendemain, Narcisse Ancelle, son conseil judiciaire, et Charles Asselineau, son ami fidèle, déclarent le décès à la mairie du arrondissement et signent l'acte d'état civil. Le même jour, il est inhumé au cimetière du Montparnasse (), dans la tombe où repose son beau-père détesté, le général Aupick, et où sa mère le rejoint quatre ans plus tard. Son faire-part de décès indique : . Il n'a pu réaliser son souhait d'une édition définitive des Fleurs du Mal, travail de toute une vie. Le Spleen de Paris (autrement appelé Petits poèmes en prose) est édité à titre posthume en 1869, dans une nouvelle édition remaniée par Charles Asselineau et Théodore de Banville. À sa mort, son héritage littéraire est mis aux enchères. L'éditeur Michel Lévy l'acquiert pour francs. Une troisième édition des Fleurs du Mal, accompagnée des onze pièces intercalaires, a disparu avec lui. Révision de la condamnation de 1857 Une première demande en révision du jugement de 1857, introduite en 1929 par Louis Barthou, alors ministre de la Justice, ne put aboutir, faute de procédure adaptée. C'est par la loi du 25 septembre 1946 que fut créée une procédure de révision des condamnations pour outrage aux bonnes mœurs commis par la voie du livre, exerçable par le garde des Sceaux à la demande de la Société des gens de lettres. Celle-ci décida aussitôt, à l'unanimité moins une voix, de demander une révision pour Les Fleurs du Mal, accordée le par la Chambre criminelle de la Cour de cassation. Dans les attendus de son jugement, la Cour énonce que : . Domiciles du poète Baudelaire habita principalement à Paris où, constamment endetté et pressé de fuir ses créanciers, il occupa une quarantaine de domiciles : Baudelaire fréquentait beaucoup les cafés. Selon un ami de jeunesse, il . Dans sa jeunesse, il retrouvait ses amis Chez Duval, un marchand de vin installé place de l'Odéon. Il affectionnait aussi La Rotonde, un café du Quartier latin. Il prenait souvent ses repas à La Tour d'Argent sur le quai de la Tournelle, un restaurant qui existe toujours sous le même nom, mais dont l'intérieur n'a plus rien en commun avec son apparence à l'époque de Baudelaire. Plus tard, ce sera le café Momus de la rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, le Mabille, le Prado, la Chaumière et la Closerie des Lilas. Regards sur l'œuvre Horreur et extase (Mon cœur mis à nu). Toutes les grandes œuvres romantiques témoignent de ce passage de l'horreur à l'extase et de l'extase à l'horreur. Ces impressions naissent chez Baudelaire du sentiment profond de la malédiction qui pèse sur la créature depuis la chute originelle. En ce sens, les Fleurs du Mal appartiennent au Génie du christianisme. Analysant ce qu'il appelait dans la préface de 1805 à cet ouvrage, Chateaubriand écrivait : . Pour Baudelaire, il ne s'agit ni de littérature, ni de notions plus ou moins abstraites, mais . Comme la nature, l'homme est souillé par le péché originel et, à l'instar de René ou de Werther (Goethe), Baudelaire n'éprouve le plus souvent que le dégoût pour « la multitude vile » (Recueillement). Ce qui le frappe surtout, c'est l'égoïsme et la méchanceté des créatures humaines, leur paralysie spirituelle, et l'absence en elles du sens du beau comme du bien. Le poème en prose La Corde, s'inspirant d'un fait vrai, raconte comment une mère, indifférente à l'égard de son enfant qui vient de se pendre, s'empare de la corde fatale pour en faire un fructueux commerce. Baudelaire devait en souffrir plus que tout autre : L'Albatros dénonce le plaisir que prend le « vulgaire » à faire le mal, et, singulièrement, à torturer le poète. Dans L'Art romantique, Baudelaire remarque : Des poèmes, comme Le Mauvais Moine, L'Ennemi, Le Guignon montrent cette aspiration à transformer la douleur en beauté. Peu avant Baudelaire, Vigny et Musset avaient également chanté la douleur. Comment Baudelaire aurait-il pu croire à la perfectibilité des civilisations ? Il n'a éprouvé que mépris pour le socialisme d'une part, le réalisme et le naturalisme d'autre part. Avec une exception pour le réaliste Honoré de Balzac, chez qui il voyait bien davantage qu'un naturaliste (). Les sarcasmes à l'égard des théories socialistes (après 1848), réalistes ou naturalistes se multiplient dans son œuvre. Comme Poe dont il traduit les écrits, il considère . Pour en finir avec ce qu'il appelle « les hérésies » modernes, Baudelaire dénonce encore : . Bien que Victor Hugo et lui se rejoignent dans une même tradition française d' , il exerce aussi sa verve contre l'auteur des Misérables et caresse un moment le projet d'écrire un Anti-Misérables satirique. Le poète ne s'en révolte pas moins contre la condition humaine. Il dit son admiration pour les grandes créations sataniques du romantisme comme Melmoth (roman noir de Charles Robert Maturin). Négation de la misère humaine, la poésie ne peut être pour lui que révolte. Dans les Petits poèmes en prose, celle-ci prend une forme plus moderne et se fait même humour noir. Art poétique Rejetant le réalisme et le positivisme contemporains, Baudelaire sublime la sensibilité et cherche à atteindre la vérité essentielle, la vérité humaine de l'Univers, ce qui le rapproche du platonisme. Il écrit ainsi, en introduction à trois de ses poèmes dans le Salon de 1846 : et il ajoute, dans le Salon de 1859 : Baudelaire énonce ainsi les principes de la sensibilité moderne : C'est pourquoi l'imagination est pour lui « la reine des facultés ». En fait, elle substitue  ; à l'action, le rêve. Cette conception de la poésie annonce celle de presque tous les poètes qui vont suivre. Cependant, Baudelaire n'a pas vécu son œuvre. Pour lui, vie et poésie restent dans une certaine mesure séparées (ce qu'il exprime en disant : La poésie est ce qu'il y a de plus réel, ce qui n'est complètement vrai que dans un autre monde). Là où Baudelaire et Stéphane Mallarmé ne pensent qu'à créer une œuvre d'art, les surréalistes voudront, après Arthur Rimbaud, réaliser une œuvre de vie et essaieront de conjuguer action et écriture. Malgré cette divergence d'avec ses successeurs, Baudelaire fut l'objet de vibrants hommages, tel celui que lui rendit le jeune Rimbaud, pour qui il représente un modèle : Il suffit de comparer ces propos : à ce passage du Premier Manifeste du surréalisme : Ainsi, le surnaturalisme porte en germe certains aspects de l'œuvre de Lautréamont, de Rimbaud et du surréalisme même. C'est à propos de la peinture d'Eugène Delacroix et de l'œuvre de Théophile Gautier que Baudelaire a usé de cette formule célèbre qui caractérise si justement son art : Baudelaire utilise régulièrement la synesthésie pour créer une fusion des sens, notamment dans le poème Correspondances. Avant lui, seul Gérard de Nerval avait pratiqué une poésie qui ne fût pas littérature. Libérée du joug de la raison, la poésie peut désormais exprimer la sensation. Lors de l'inauguration du monument Baudelaire au cimetière du Montparnasse, Armand Dayot, inspecteur des Beaux-Arts, rappellera cette recherche de la sensation : . Déjà, dans ses meilleurs poèmes, Baudelaire, tout comme Mallarmé et Maurice Maeterlinck après lui, ne conserve du vers classique que la musique. Par les césures irrégulières, les rejets et les enjambements, il élude le caractère trop mécanique de l'alexandrin et pose les prémices du vers impair de Verlaine et des dissonances de Laforgue, voire du vers libre. Baudelaire jette ainsi les bases du symbolisme. Inspiré par la lecture de Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand, qui avait introduit en France le poème en prose, Baudelaire compose les Petits poèmes en prose et explique, dans sa préface : Jeanne Duval Jeanne Duval est la principale muse de Baudelaire, avant Apollonie Sabatier et Marie Daubrun. Il entretint une relation tumultueuse et résolument charnelle avec cette mystérieuse quarteronne, proche des gens de théâtre et même comédienne secondaire au théâtre de la Porte-Sainte-Antoine. Pour fuir les créanciers, elle avait pour habitude d'emprunter diverses identités (en 1864, elle se faisait appeler « Mademoiselle Prosper »). En réalité, elle se serait appelée « Jeanne Lemer ». Dans une lettre testamentaire adressée le 30 juin 1845 à son notaire, Narcisse Ancelle, où il annonce son intention de se tuer, Baudelaire affirme : . Plus tard, Baudelaire payera même la pension de Jeanne à l'hospice. Fait de ruptures et de réconciliations, leur ménage illustrait l'union de deux caractères forts. Jeanne Duval représente pour lui l'ignorance intacte, l'animalité pure. Poèmes rendant hommage à Jeanne Duval Ce dernier poème, détaillant le destin réservé à Jeanne après sa mort, est assez peu élogieux. Il tire le bilan amer et cruel d'une relation qui n'aura pu satisfaire Baudelaire et se sera avérée source de souffrances bien plus que de bonheur. Il se conclut ainsi : Idées politiques Fortement influencé par Joseph de Maistre, dont il adopte en 1851 la lecture analogique de l'histoire comme signe d'une écriture providentielle, adepte d'un catholicisme aristocratique et mystique, dandy de surcroît, Baudelaire rejette les Lumières, la Révolution, la démocratie et la tyrannie de l'opinion publique. Selon lui, car . Il évoque l'ivresse que lui a fait éprouver la révolution de 1848, mais précise : . Le coup d'État mené par Louis-Napoléon dans la nuit du 1 au 2 décembre 1851 ne lui laisse plus aucune illusion : écrit-il à Narcisse Ancelle le 5 mars 1852. Il écrit : . Pessimiste, il dénonce l'absurdité de l'idée de progrès et l'hérésie moderne de la suppression du péché originel. L'homme éternel n'est que . De là procède la violence polémique de ses textes (notamment les derniers), le sentiment de l'inéluctable décadence, la conviction de la victoire du satanisme ainsi que des affirmations comme : et il ajoute : . Dans Pauvre Belgique, il rapporte : . Dans Mon cœur mis à nu, il explique que la peine de mort et précise : . Dans « Entre Bainville et Baudelaire », Maurras saluait en Baudelaire l'admirateur de Maistre qui, . Baudelaire jugé par quelques contemporains Le 13 juillet 1857, Gustave Flaubert remercie Baudelaire en ces termes pour l'envoi d'un exemplaire des Fleurs du mal : . Barbey d'Aurevilly souligna dans les Fleurs du mal , mais surtout , concluant que Baudelaire n'avait que deux voies à suivre après l'écriture d'un tel recueil : Il lui écrivit une lettre dithyrambique et drolatique, où il le qualifiait d' . Victor Hugo lui écrit en octobre 1859 qu'il ne partage pas sa vision de l'art pour l'art, lui préférant , mais reconnaît qu'il donne à la poésie une force neuve : . Leconte de Lisle, le décembre 1861, s'émerveille de voir comment, dans la poésie des Fleurs du mal, . Comme d'autres, il est sensible à l'originalité de l'œuvre . Sainte-Beuve situe l'œuvre de Baudelaire et voit en l'auteur le représentant parfait de ces cercles littéraires . Théodore de Banville parle de la publication des Fleurs du mal et de leurs comme d'un . Paul Verlaine juge les poèmes des Fleurs du mal comme de ce qui fait . Théophile Gautier dit de lui, en 1868, que . D'autres, en revanche, jettent sur l'œuvre et l'homme des commentaires au vitriol. Ainsi, pour les Goncourt, Baudelaire appartient au cercle des , proférant en public d'énormes obscénités. Ils le croisent, deux mois après le procès d'août 1857, et en laissent le portrait suivant : . Ils ajoutent qu'il . Louis Edmond Duranty qualifie le poète de au talent surfait . Jules Vallès n'a vu en Baudelaire , créateur d'un monde où . Un certain Louis Goudall s'étonne, dans Le Figaro du 4 novembre 1855, que quand on voit comment, à la publication de ses poèmes, sa , ajoutant : . Comment pourrait-il en être autrement, explique-t-il, devant l', l', la et le goût partout affiché pour l'immonde et le scabreux. Non, décidément Baudelaire . Principaux ouvrages Salon de 1845 (1845)  ; Salon de 1846 (1846), illustré par Raymond Pelez  ; La Fanfarlo (1847), nouvelle  ; Du vin et du haschisch (1851)  ; Fusées (1851), journal intime  ; L'Art romantique (1852)  ; Morale du joujou (1853, réécrit en 1869)  ; Exposition universelle (1855)  ; Les Fleurs du mal (1857)  ; Le Poème du haschisch (1858) ; Salon de 1859 (1859)  ; Les Paradis artificiels (1860)  ; La Chevelure (1861)  ; Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains (1861)  ; Richard Wagner et Tannhäuser à Paris (1861)  ; Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris (1869), poème en prose (posthume)  ; Le Peintre de la vie moderne (1863)  ; L'œuvre et la vie d'Eugène Delacroix (1863)  ; Mon cœur mis à nu (1864), journal intime  ; Curiosités esthétiques (1868)  ; Lettres  ; L'Art romantique (1869)  ; Journaux intimes (1851-1862)  ; Pauvre Belgique (inachevé) Baudelaire fut également parmi les premiers traducteurs d'Edgar Allan Poe, qu'il contribua à faire connaître en France. Il réunit ses traductions dans plusieurs recueils, notamment les Histoires extraordinaires. Hommages Musique Henri Duparc, deux poèmes de Baudelaire, pour chant et piano : L'Invitation au voyage (1870), orchestration du compositeur La Vie antérieure (1884), orchestration du compositeur Claude Debussy, Cinq poèmes de Charles Baudelaire, pour chant et piano : Le Balcon (1888), orchestration John Adams (1994) Harmonie du soir (1889), orchestration John Adams (1994) Le jet d'eau (1889), orchestration John Adams (1994) Recueillement (non datée), orchestration John Adams (1994) La mort des amants (1887) Louis Vierne, Cinq poèmes de Baudelaire (1919) pour chant et piano : Recueillement, orchestration du compositeur Réversibilité, orchestration du compositeur Le Flambeau vivant, orchestration du compositeur La cloche fêlée, orchestration du compositeur Les Hiboux, orchestration du compositeur André Caplet, deux poèmes de Baudelaire (1922) pour chant et piano : La Cloche fêlée La Mort des pauvres Saint Preux, "Your hair" en hommage à "La chevelure". Cénotaphe Le cénotaphe de Baudelaire est situé entre les et du cimetière parisien du Montparnasse. Ce monument ne doit pas être confondu avec sa tombe située dans le même cimetière, dans la division. Odonymie Honfleur À Honfleur, où il séjourna chez sa mère Caroline en 1859 puis brièvement en 1860 et en 1865, une rue porte son nom. Le poète surnommait la demeure de celle-ci la . Acquise ensuite par le principal du collège de la ville, elle est louée par Alphonse Allais de 1898 à 1900 puis détruite, remplacée par un bâtiment hospitalier puis, en 1977, par un pavillon privé. La voie qui la borde est d'ailleurs la rue Alphonse-Allais, la rue Baudelaire, plus petite, inaugurée en 1923, étant située à l'une de ses intersections. Au croisement, une plaque commémorative présente une photo de la . Baudelaire y envoya Le Voyage à son éditeur, y commença son étude sur Théophile Gautier et acheva la deuxième édition des Fleurs du mal. Toujours à Honfleur, l'auditorium de la médiathèque porte son nom, tandis que sa phrase est gravée sur la paroi vitrée de la salle de lecture inaugurée en 2010. Enfin, son buste trône parmi d'autres dans le jardins des personnalités inauguré en 2004. Annexes Bibliographie Éditions de référence Œuvres complètes, édition de Claude Pichois, 2 tomes, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1975-1976. Œuvres complètes, préface de Claude Roy, notes et notices de Michel Jamet, Éd. Éditions Robert Laffont, 1980 (collection Bouquins, Robert Laffont, 2011). Correspondance, édition de Claude Pichois, 2 tomes, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1973. L'Atelier de Baudelaire : Les Fleurs du Mal, Édition diplomatique en 4 tomes, Claude Pichois et Jacques Dupont, Paris, Honoré Champion . Lettres à sa mère, correspondance établie, présentée et annotée par Catherine Delons, éditions Manucius, 2017. La Passion des images. Œuvres choisies, édition présentée et annotée par Henri Scepi, collection Quarto, Gallimard, 2021, 1824 p. Ouvrages consacrés à Charles Baudelaire Étienne Charavay, C. Baudelaire et A. de Vigny candidats à l'Académie, Paris, Charavay frères Éd., 1879. . Eugène Crépet, Charles Baudelaire, Étude biographique d'Eugène Crépet, revue et mise à jour par Jacques Crépet, suivi des Baudelairiana d'Asselineau, éditions Léon Vanier, Paris, 1906. . Augustin Cabanès, « Baudelaire », dans Grands névropathes, tome 1, Paris, Albin Michel, 1930 (texte en ligne sur Wikisource). Pierre Guillain de Bénouville, Baudelaire le trop chrétien, préface de Charles du Bos, Paris, Grasset, 1936. Georges Blin, Baudelaire, Paris, Gallimard, 1939. Pierre Jean Jouve, Tombeau de Baudelaire. Première version, Neuchâtel, La Baconnière, 1942 (réédition dans Défense et Illustration, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1943, puis Paris, Charlot, 1946). 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Charles Baudelaire dans la musique C.F.F. e il Nomade Venerabile, Un jour noir, chanson extraite de l'album Lucidinervi (2009) et disponible sur YouTube. Le groupe de Black Metal grec Rotting Christ a mis en musique Les Litanies de Satan sur l'album Rituals (2016), avec Michel Locher (alias Vorphalac, chanteur suisse francophone du groupe Samael) aux vocaux. Articles ou chapitres consacrés à Charles Baudelaire Jean-Pierre Richard, « Profondeur de Baudelaire », dans Poésie et profondeur, Le Seuil, coll. « Pierres vives », 1955 ; réédition, , 1976. Yves Bonnefoy, « Les Fleurs du mal », dans L'Improbable et autres essais, Mercure de France, 1959. Yves Bonnefoy, « Baudelaire contre Rubens », dans Le Nuage rouge et autres essais, Mercure de France, 1977. Yves Bonnefoy, « Baudelaire », dans Lieux et destins de l'image, Seuil, La librairie du , 1999. 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Vie et œuvre de Charles Baudelaire, le dossier multimédia de francetv éducation. Baudelaire ou la modernité mélancolique, une exposition virtuelle de la BnF Notes et références Poète français du XIXe siècle Poète romantique français Épistolier français Épistolier du XIXe siècle Candidat à l'Académie française Collaborateur du Figaro Critique d'art français Adepte de Swedenborg Écrivain ayant évoqué les chats dans son œuvre Dandy Traducteur français Traducteur depuis l'anglais vers le français Traducteur d'œuvres littéraires d'Edgar Allan Poe Élève du collège-lycée Ampère Élève du lycée Louis-le-Grand Lauréat du concours général Naissance en avril 1821 Naissance dans l'ancien 11e arrondissement de Paris Naissance dans le 6e arrondissement de Paris Décès en août 1867 Décès dans le 16e arrondissement de Paris Décès à 46 ans Mort de la syphilis Personnalité inhumée au cimetière du Montparnasse (division 6) Éponyme d'un objet céleste
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Croyance
Croyance
La croyance est le fait d'attribuer une valeur de vérité à une proposition ou un énoncé. Le mot peut désigner tantôt le contenu de ce qui est cru, comme dans l'exemple donné par Pascal Engel , tantôt l'attitude ou l'état psychologique de celui qui croit. Le terme de croyance peut indiquer selon le contexte, une adhésion faible, une incertitude quant à un fait ou un énoncé, ou bien une forte conviction, comme pour la foi. Une croyance peut être plus ou moins fondée, plus ou moins justifiée : un préjugé, une opinion, une hypothèse scientifique, une induction sont différentes croyances. Le CNRTL indique que la croyance est une . Le problème de la croyance est étudié tant par les philosophes et les épistémologues, par exemple Platon dans le Théétète, que par les historiens, les anthropologues ou les psychologues. Il s'agit de comprendre et d'évaluer les croyances, de retracer leur genèse et d'établir leur rôle dans le comportements des individus et des sociétés. Définitions, étymologie Le philosophe Pascal Engel souligne la redoutable ambiguïté de la notion ordinaire de croyance. La croyance peut selon lui désigner le contenu de ce qui est cru, ou l'attitude ou l'état psychologique de celui qui croit. La croyance est tantôt incertaine, tantôt exprime une certitude ou conviction. En tout cas, la croyance est l'attribution d'une valeur de vérité à un énoncé, une proposition ou un fait, qui s'exprime sous la forme « Je crois que p ». Selon les Topiques d'Aristote, l’opinion est la . Le terme vient de l'ancien français crient, venant du latin creens (« croyant »), du verbe credere (« croire »). La Croyance Croyance et réalité Dans son acception minimale la croyance est un phénomène universel qui concerne certains individus, et d'une certaine manière tous les êtres vivants : pour entreprendre une action, il faut « croire » à la possibilité de sa réalisation. Cette forme basique de croyance est l'objet d'étude de la stochastique et de la cybernétique. Le principe général mis en évidence par ces deux domaines est qu'un individu (ou aussi, pour les êtres sociaux, un groupe) ne conduit pas ses actions selon un processus causal linéaire mais fait des hypothèses sur leurs résultats, lesquelles seront infirmées ou confirmées ; en permanence il vérifie ces résultats par les informations en retour qu'il reçoit de son environnement (la rétroaction ou feedback) et ajuste son comportement en fonction de ces informations. Ce phénomène est largement inconscient dans les actions ordinaires, parce que celles-ci portent le plus souvent sur des comportements hautement prévisibles et que les corrections sur les feedbacks négatifs sont mineures. Ce n'est que lors de corrections significatives (trébuchement, heurt d'un obstacle) que l'on retrouve la conscience que ces hypothèses sur la réalité sont approximatives, que ce que l'on « croit » est une approximation de ce qui est effectivement réalisable - mais une approximation assez fiable. Cette forme ordinaire et immédiate de croyance induit bien sûr une interrogation sur ce qu'est vraiment le libre-arbitre, et pose la question de l'écart entre notre appréciation de ce qu'est une décision consciente ou inconsciente et la réalité du niveau d'action inconsciente dans nos activités habituelles. Si le plus souvent la croyance est associée au mysticisme et à la religion, elle fait constamment partie de la réalité quotidienne, dans chaque acte et geste de la vie, dans ce qui semble le plus banal ou anodin. Le doute est le mécanisme qui, en chaque individu, remet en cause l'image qu'il se fait de la réalité. Mais comme il est impossible de remettre perpétuellement toutes ses connaissances en cause pour agir, nous agissons selon une approche plus ou moins fine de la réalité selon nos buts, les situations et les contextes. Par exemple, croire que le relief d'une région est immuable est suffisant et nécessaire dans les contextes de la vie quotidienne, alors qu'un géologue considérera le relief sous un angle dynamique et à longue échéance. Pour le mathématicien et logicien Frank Ramsey, nos actions sont décidées selon une estimation de leur probabilités de réussite, elles-mêmes estimées selon un degré de croyance envers les informations qui conduisent à cette action. Ainsi, toute information est susceptible d'une confiance graduelle, plutôt que d'une adhésion ou d'un rejet catégorique par un individu donné. Ramsey caractérise ainsi cette notion : « le degré d'une croyance est une propriété causale de cette croyance, que nous pouvons exprimer de façon vague comme la mesure dans laquelle nous sommes prêts à agir sur le fondement de cette croyance ». Au-delà de la décision d'action, basée sur un ensemble de croyances aux degrés plus ou moins élevés, Ramsey pose un principe de vérité de chacune de ces croyances, dépendant du succès de ces actions. Le principe de Ramsey peut être énoncé ainsi : Les croyances vraies sont celles qui conduisent au succès de nos actions quel que soit le désir en jeu. Dans cette formulation, la notion de variation des possibilités d'application de la croyance, en tant qu’élément de décision d'action vis-à-vis d'un désir, est cruciale car elle impose d'appliquer le principe de Ramsey à un ensemble de situations, et non à une situation particulière, dans lesquelles une croyance déterminée sera impliquée dans des actions dont on pourra estimer le succès. Sociologie Au niveau de l'individu, la particularité d'une croyance est qu'elle est ajustée, par celui qui y adhère, à sa propre réalité. Elle est considérée comme vraie et projetée sur notre représentation conceptuelle de la réalité. Elle est investie d'un dynamisme par le biais d'un ensemble de schémas (protocoles élaborés en nous pour sentir, penser, agir). Si l'expérience (mise en œuvre de ces protocoles et constatation de leur opérabilité et efficacité pour résoudre une situation problématique) permet à chacun de valider ou d'invalider les croyances, celles qui s'avèrent erronées ne sont pas éliminées mais ajustées. De nouveaux liens entre les concepts seront testés. On pense que cela nécessite une répétition d'expériences aux résultats peu probants et donc invalidant la ou les croyances pour que celles-ci soient modifiées ou remplacées, consciemment ou non. Les thérapies psychologiques s'appuient entre autres sur ces mécanismes. La croyance répond à un besoin qui semble s'ancrer profondément dans l'individu, et ne peut être gérée aussi librement que la notion de libre arbitre le laisserait imaginer. La croyance étant consécutive au fonctionnement d'un ensemble de schèmes qui se sont ancrés à un niveau de fonctionnement automatisé dans l'esprit, la difficulté de les faire évoluer s'explique. La croyance peut donc être considérée comme un des constituants de lhabitus. Tendre vers l'objectivation du réel, dans le respect de la validité épistémologique, induit la prise en compte de la subjectivité. Cette prise en compte permet une mise en perspective (Max Weber), une relativisation des concepts obtenus et, justement, une prise de conscience de l'ensemble des croyances qui filtrent toute réalité. La foi est liée à un besoin et à la nécessité de le combler et va donc permettre l'activation des mécanismes - accrédités par cette foi - schèmes d'action, non seulement pour construire ces schèmes d'action mais aussi à leur mise en œuvre, au constat de leur validité ou non. La didactique est basée sur la foi dans le contrat didactique qui autorise la construction des savoirs par l'apprenti. Psychanalyse Selon Donald Winnicott, psychanalyste, le rapport de l'individu à ses croyances est primitivement déterminé par sa relation à sa mère. C'est elle qui donnera le ton, c'est-à-dire que la qualité de la relation de l'enfant avec sa mère déterminera un ensemble de croyances profondément ancrées en lui qui sera la base de la construction des croyances suivantes et donc de la qualité de la relation du futur adulte à son univers. Or, tout étant reconstitué dans notre esprit sous forme de concepts grâce aux informations livrées par nos sens, c'est là que prend toute l'importance des croyances qui valident ou non ces concepts et autorisent les actions en découlant. Croyances autoréalisatrices Lorsque les comportements des personnes sont modifiés par une croyance, il peut parfois s'ensuivre l'accomplissement de ce que prédisait la croyance : on parle alors de prophétie autoréalisatrice. Cela peut s'observer par exemple en période de tensions internationales, lorsque des informations concernant la pénurie à venir de tel ou tel bien de consommation circulent. Même s'il n'y a pas de réel risque de pénurie, par exemple en sucre, l'approvisionnement massif de la population crée une réelle pénurie de sucre. Cela peut s'observer aussi avec des individus superstitieux, dans le cas où un signe maléfique déstabilise suffisamment la personne et lui fait adopter un comportement à risques. Croyance et la philosophie arabe médiévale On trouve chez des penseurs arabes des interprétations très proches des interprétations actuelles. Selon Al-Ghazali, la croyance désigne ce que le cœur accepte et dont il est satisfait. Ainsi la croyance pourra être relative à ce qui est connu, par l'expérience (comme le goût d'un fruit ou la couleur du ciel qui sont connus par l'observation), par le raisonnement (comme le fait que la moitié d'une chose est plus petite que cette même chose entière) ou par la nouvelle sûre (c'est par cette voie que l'on a connu l'existence des terres lointaines et de certains événements du passé). Ainsi, même sans être allé en Chine ou sans avoir rencontré Jules César, la nouvelle de la constatation de leur existence qui nous aura été rapportée par un nombre de voies tel qu'il exclut pour nous la possibilité raisonnable de croire au mensonge permet de conclure à leur existence. Al-Ghazali qualifiera alors cette croyance de conforme à la science (la connaissance de la personne) et à la raison. Par ailleurs, la croyance pourra être relative à ce qui n'est pas réellement connu : il distingue alors l'ignorance, le doute et l'estimation personnelle ou la conviction personnelle. Ainsi Al-Ghazali préconise de ne croire que ce qui est su, même si l'on agit parfois selon ses propres estimations, sans pour autant avoir de preuve. Ainsi selon lui, la croyance musulmane est fondée sur ce qui est su à l'exclusion de toute autre source tandis qu'il est valable, dans les jugements, d'agir selon l'estimation des savants et des juges. Les croyances Croyances, religions et philosophies Les religions et philosophies sont bâties sur un ensemble de croyances, et fonctionnent grâce à des dogmes, ou à des doctrines auxquels le croyant adhère. Le croyant est alors celui qui a la foi, c’est-à-dire qu'il se situe dans un état d'adhésion réfléchie et active aux éléments fondamentaux de sa religion. Les croyances fondamentales varient selon les religions. Selon Tylor, la croyance en une âme immatérielle et subsistant après la mort est à l'origine de toutes les religions, et constitue donc l'élément primordial. De même, Paul Diel présente dans La Divinité un enchaînement logique, sous l'angle psychanalytique, reliant l'animisme au monothéisme, avec l'effroi métaphysique comme moteur principal. Pour lui, l'angoisse de la mort serait donc à la base de la croyance en une divinité. La paléoanthropologie situe l'apparition des rites funéraires dans les sociétés préhistoriques dès - par des marques de rituels autour des morts, puis avec plus de détails avec des sépultures dès -. Les concepts d’âme et d’au-delà seraient donc nés dans cet intervalle. Les croyances relatives aux mythes, légendes et divinités sont alors des croyances secondaires sur lesquelles sont bâties les doctrines spécifiques de chaque religion, dont l'observation par les individus conditionne leur sort dans l'au-delà. Selon D'Holbach, seule la peur suscitée par les puissances imaginaires est responsable de l'attitude religieuse. La part de chacune de ces croyances, âme, mythes, êtres divins, varie selon les religions. Par exemple, le taoïsme et le bouddhisme ne nécessitent pas une croyance en un ou plusieurs dieux, alors que dans les religions monothéistes, la croyance en Dieu est l'élément primordial. Dans tous les cas, cependant, la croyance que la conformation de l'individu à l'ordre des choses révélées par les mythes, ou aux révélations divines, conditionne ce qu'il advient de l'âme après la mort constitue la base du fonctionnement de la religion et de l'application de ses dogmes. De même, les philosophies sont bâties sur des croyances relatives à la nature de l'univers et au sens de l'existence. Ainsi, l'hédonisme postule que les plaisirs sont le sens de la vie. Pour le stoïcisme comme pour le bouddhisme, c'est au contraire la capacité à s'en détacher. Un postulat fréquent est que l'univers a un ordre préétabli, appelé logos, et que le but de la vie est de s'y conformer au mieux. Pour le pythagorisme, ceci peut se faire un chemin à travers la connaissance des nombres. Plus généralement, tout sens de l'existence ou de l'histoire est une croyance. Les idéologies comme le libéralisme et le socialisme sont ainsi des croyances. L'athéisme est l'absence de croyance ou le refus de croire en un dieu ou une divinité. L'agnosticisme affirme que ce qui dépasse l'expérience humaine (ce qui est métaphysique) est inconnaissable et ne se prononce pas sur l'existence d'un dieu ou une divinité. Croyances et superstitions La superstition est une attitude faisant intervenir la croyance que certaines pratiques ou faits observés sont en liaison avec un certain déroulement de l'avenir, sans qu'aucune explication de cause à effet ne soit donnée. L'individu superstitieux sortira d'une pièce si le nombre des individus qui s'y trouvent fait partie d'une liste de nombres qui, selon ses croyances, portent malheur. Cependant, certaines superstitions peuvent découler de réels dangers, et contribuer à les éviter. Ainsi, un aspect maléfique et mystérieux peut être attribué à des montagnes inhospitalières, ou à des rivières dangereuses, car des individus n'en sont pas revenus sans que l'on connaisse les circonstances exactes de leur disparition. Ce type de superstition tend à disparaître avec la diminution des espaces inexplorés, mais était encore fréquent en France au , par exemple vis-à-vis des canyons. Croyances et science La science est une production collective bâtie sur l'expérimentation, l'épistémologie et constitue une unité grâce à une liaison et à une confrontation permanentes avec la « réalité » empirique. La science se doit de remettre régulièrement en doute son contenu et entretient un réseau cohérent de connaissances, par la publication des travaux de recherche. L'adhésion aux théories scientifiques, par les scientifiques compétents, est basée sur la possession de moyens de vérification et de réfutation fournis par les publications. Il s'agit donc d'un mécanisme totalement différent de celui de l'adhésion aux croyances, dans la mesure où la position, certes idéale, du scientifique, n'est pas de croire en sa théorie mais au contraire de l'admettre en recherchant en permanence ses possibilités de fausseté. Karl Popper illustre ainsi cette attitude : . Ainsi, si les mécanismes cognitifs régissant l'adhésion aux théories scientifiques d'un utilisateur sont ceux qui sont applicables à toute croyance en tant que disposition à agir, l'application de la démarche scientifique rigoureuse pousse l'individu à abandonner toute tendance à écarter le doute. Bertrand Russell introduit à ce sujet la notion d'« émotion » de la croyance, qui selon lui doit être écartée de l'épistémologie : . On constate un paradoxe entre « la règle nécessaire d'objectivation » du réel (nécessité épistémologique, méthodologie scientifique), c'est-à-dire de production des savoirs empiriquement vérifiables et la nécessité d'une foi pour y arriver. , écrit ainsi Jacques Bouveresse. Mais ce paradoxe disparaît si l'on considère que l'utilisation d'un outil (la « règle ») nécessite la certitude qu'il produira ce qui est attendu, c'est-à-dire des savoirs universels et diachroniques. Autrement dit, . Jacques Bouveresse écrit les lignes suivantes à propos de William James : Ainsi, on constate, qu'au niveau des individus et de la société, théories scientifiques et croyances se chevauchent parfois et que la science elle-même est objet de croyance. Par exemple, la spiritualité New Age, quand elle interprète les principes de la physique quantique, est qualifiée de mysticisme quantique. Au niveau d'un « simple quidam » ne maîtrisant pas le paradigme des sciences, les données scientifiques sont difficilement vérifiables (le rayonnement cosmique, les éruptions solaires, la mécanique quantique, les atomes…). Elles doivent donc être d'emblée considérées comme vraies car validées par la communauté scientifique si cependant elles rentrent dans — ou n'entrent pas en conflit avec — le système de croyances individuel ou collectif. Au niveau d'une société, la validation des savoirs et donc l'autorisation d'adhérer à un concept (y accorder foi) est institutionnellement assurée par la science et par les groupes d'influence. Il existe cependant de nombreux dérapages dans la foi accordée aux avancées scientifiques. Les groupes d'influence peuvent détourner (de bonne foi ou à mauvais escient) des données pour créer des croyances afin de légitimer certaines pratiques. (Voir aussi le statut particulier des axiomes, postulats ou principe physique). Évolution des croyances Dans la lignée de sa formulation du darwinisme, basée sur le fonctionnement autonome de réplicateurs (les gènes en biologie), le biologiste Richard Dawkins a émis l'hypothèse, en 1976, que des idées ou des comportements pouvaient suivre les lois de l'évolution darwinienne. Dans cette conception, les réplicateurs, appelés mèmes, sont des unités d'information qui passent d'un individu à l'autre par la discussion et l'imitation. Les croyances seraient ainsi soumises aux principes de la sélection naturelle et évolueraient d'une façon plus ou moins autonome. La mémétique est l'étude de ces phénomènes. Croyances et dissonance cognitive Les croyances ont tenu une grande importance dans la psychologie expérimentale et notamment dans les travaux se situant dans la lignée de ceux du psychologue Festinger sur la dissonance cognitive. Dans cette conception, toute information faisant partie d'un ensemble de croyances reliées entre elles et partagées par une communauté, comme le sont par exemple les divers éléments de croyance d'une religion, est soumise aux principes de la dissonance cognitive, ainsi que tout élément cognitif nouveau soumis à un individu possédant ces croyances. Cela entraîne diverses conséquences : une situation d'inconfort de tout individu percevant la désapprobation des autres membres de sa communauté sur ses opinions ; de grandes possibilités de perception erronée ou de mauvaise interprétation des informations, lorsqu'elles entraînent une dissonance avec les croyances d'un individu et que celles-ci ne sont pas modifiées par ces informations ; une grande dépendance aux règles de la dissonance cognitive de tous les éléments cognitifs détachés de la réalité et non vérifiables, comme l'existence de l'âme ou d'esprits. Festinger défend la thèse soutenant le rôle du support social dans le maintien des croyances à partir d’un fait divers dans lequel les membres d’une secte, basée sur la croyance en un « contact avec des êtres supérieurs », font une prévision relative à la survenue d'un « cataclysme » à une date précise, et à la « venue d’une soucoupe volante », évènements qui n’ont pas eu lieu à cette date. L'adhésion au « contact avec les êtres supérieurs » s'est maintenue dans un petit groupe de membres de la secte, dans lesquels les liens se sont renforcés, alors que les membres isolés ont abandonné leur croyance. Par la suite, le petit groupe s'est mis à faire du prosélytisme, afin de trouver dans son environnement social un support nécessaire pour éviter une forte dissonance cognitive avec l'échec avéré des prévisions. Ces éléments ont été développés par le sociologue français Bourdieu sous le terme habitus, comme règle implicite d'un groupe. Selon le sociologue Gérald Bronner, la diffusion des croyances est d’abord la conséquence de l’histoire de la structuration du marché cognitif : libéralisation de l’offre et progrès vertigineux de la demande ont entraîné une nombreuse série d’effets (concurrence accrue des médias, diminution du temps d’incubation des produits cognitifs, effet Olson, effet Fort, avarice cognitive). Il résulte ensuite des revendications du triumvirat démocratique qui s’adosse techniquement à cette révolution du marché cognitif (transparence, mutualisation des savoirs). Enfin, ces deux processus aboutissent de façon émergente à ce qu'il nomme « la démocratie des crédules ». Notes et références Voir aussi Articles connexes Attitude propositionnelle Culte du cargo Évidentialité (linguistique) Pensée magique Syndrome du vrai croyant Réalité Religion Bibliographie Victor Brochard, De la croyance Gérald Bronner, L'empire des croyances, PUF, 2003 David Papineau , The roots of reason, Clarendon Press, Oxford, 2003 Frank Ramsey, Vérité et probabilité, 1926, in Logique, philosophie et probabilités, Vrin, 2003 Jérome Dokic, Pascal Engel, Ramsey: Vérité et Succès, PUF, 2001 Richard Dawkins, Le Gène égoïste, 1976. Paul Diel, La Divinité, étude psychanalytique, PUF, 1949 William James, La Volonté de croire (The Will to Believe, and Other Essays in Popular Philosophy), 1897. Emmanuel Anati, La Religion des Origines, Bayard Éditions, 1999 (Édition originale: La Religione delle Origini, 1995) Leon Festinger, A Theory of Cognitive Dissonance, Stanford University Press, 1957 Liens externes Sommes-nous responsables de nos croyances ? par Pascal Engel. Le Cercle Zététique. Pensée Philosophie de la connaissance Anthropologie des religions
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Numération romaine
La numération romaine est un système de numération additive utilisé par les anciens Romains. Les nombres sont représentés à l'aide de symboles combinés entre eux, notamment par les signes , , , , , et , appelés chiffres romains, qui représentent respectivement les nombres 1, 5, 10, 50, 100, 500 et . Ces ne permettaient pas à leurs utilisateurs de faire des calculs, qui étaient effectués au moyen d'abaques. Un nombre écrit en chiffres romains se lit de gauche à droite. En première approximation, sa valeur se détermine en faisant la somme des valeurs individuelles de chaque symbole, sauf quand l'un des symboles précède un symbole de valeur supérieure ; dans ce cas, on soustrait la valeur du premier symbole au deuxième. Origine Contrairement à une idée reçue, les chiffres romains ne sont pas des sigles mais, comme l'attestent les chiffres d’autres langues et écritures de peuples italiques, des symboles bien précis ensuite confondus avec des lettres. Ainsi, en numération étrusque, qui a constitué l'un des apports des Étrusques aux Romains avec l'alphabet, on trouve des signes ressemblant à I, Λ, X, ⋔, 8 et ⊕ pour , , , , et . La numération romaine serait la survivance d'une pratique antérieure à l'invention de l'écriture (et donc, à strictement parler, protohistorique) que l'on retrouve dans de nombreuses civilisations. Ces chiffres seraient liés à la nécessité de faire figurer des repères sur un support, par exemple un bâton : un berger qui veut compter ses bêtes sans savoir énumérer prend simplement un bâton de comptage sur lequel figurent des encoches. Il fait ensuite passer son troupeau devant lui et décale son ongle d'une encoche à chaque fois qu'une bête passe devant lui ; la dernière des marques de dénombrement correspond au nombre de bêtes. Avec ce système, les premiers chiffres sont toujours des encoches simples, ultérieurement transcrites par des « I ». Ils ne sont pas nécessairement placés verticalement les uns à la suite des autres ; ils sont parfois superposés horizontalement. Le repérage devient malaisé dès que le nombre d’encoches dépasse une poignée, parce que IIIIIIII est naturellement plus difficile à lire que VIII. Le berger peut naturellement être conduit à intercaler des encoches de formes différentes servant de repères visuels : le repère « cinq » peut être une encoche plus longue, une encoche en biais ou, pour mieux le différencier des encoches simples, un repère en forme d'encoche double (comme V ou Λ) ; certains font l'hypothèse que le symbole pour 5 aurait correspondu initialement au pictogramme représentant une main humaine ouverte le plus largement, avec les cinq doigts le plus écartés possible, afin de représenter justement la quantité cinq, mais dont on n'aurait gardé que les deux doigts tendus « extrêmes », d'où cette forme assez proche de notre actuelle lettre ; le repère « dix » est pratiquement toujours une encoche en croix (comme X ou +), et là encore le X aurait pu correspondre aux origines à deux V (5) placés l'un au-dessus de l'autre de manière inversée, voire à un signe légèrement « renversé » de côté, qui se seraient évidemment vite confondus avec la lettre ; les repères ultérieurs ont des formes plus élaborées, à trois encoches : 50 correspond à « V plus une encoche », ce qui produit des formes en N, Z ou E, et cent correspond à « X plus une encoche », donnant des formes en étoile, comme Ж ; ces formes évoluent ensuite vers des formes à deux traits, en L pour cinquante et en C pour cent. Avec un bâton marqué, le berger repère assez facilement l'encoche sur laquelle s'est arrêté son décompte : par exemple, s'il a treize bêtes, son ongle s'arrête sur la troisième encoche après la première dizaine, ce qui se retranscrit en XIII ; s'il en a vingt-neuf, son ongle est à une encoche avant la troisième dizaine, ce qui se note XXIX ; s'il en a cinquante-neuf, son doigt a passé la première cinquantaine et se trouve à une encoche avant la dizaine suivante, soit LIX. Ce repérage primitif peut mener à des écritures atypiques : par exemple, un cran avant la dizaine avant cinquante se noterait IXL (pour trente-neuf). Il est régularisé par la suite, pour former le système connu de nos jours. Notation romaine classique Symboles principaux La notation romaine simplifie des notations plus archaïques, voisines de la notation étrusque, en utilisant les lettres de l'alphabet latin les plus ressemblantes aux anciens systèmes unaires (c'est-à-dire à base d'un seul signe, comme l'encoche). Les signes les plus communs sont indiqués dans le tableau suivant : Modes de représentation Les nombres romains sont majoritairement représentés selon les principes suivants: Un nombre en chiffres romains se lit de gauche à droite. Un même symbole n'est pas employé quatre fois de suite (sauf ). Tout symbole qui suit un symbole de valeur supérieure ou égale s'ajoute à celui-ci (exemple : 6 s'écrit ). Tout symbole qui précède un symbole de valeur supérieure se soustrait à ce dernier : doit être retranché à ou à quand est devant ou (ex. : 4 s'écrit ), doit être retranché à ou à quand est devant ou (ex. : 40 s'écrit ), doit être retranché à ou à quand est devant ou (ex. : 900 s'écrit ), en revanche, ôter de ou de n'est pas pratiqué (49 s'écrit et non ; 99 s'écrit et pas ). Les symboles sont groupés par ordre décroissant, sauf pour les valeurs à retrancher selon la règle précédente (ex. : s'écrit et non qui est une des façons de représenter ). L'épigraphie prouve que plusieurs graphies ont coexisté librement et le mode opératoire décrit ci-dessus ne s'est fixé que tardivement. Certains nombres peuvent s'écrire sous différentes formes : Le 4 peut être écrit plutôt que . Cette écriture, le « 4 horloger », est toujours employée pour les cadrans utilisant les nombres romains. Sur les premiers cadrans « 24 heures » de ce type, les 9e, 14e, 19e et 24e heures étaient respectivement écrits : VIIII, XIIII, XVIIII et XXIIII. Le 8 peut être écrit plutôt que , 40 écrit XXXX plutôt que , 95 écrit plutôt que , ou 400 écrit plutôt que . La monnaie romaine privilégie d'ailleurs les formes additives, préférant à et à . Les mathématiciens de l'époque ne se servent pas de cette notation pour faire des additions ou des multiplications ; ils ont recours à des abaques, utilisant de ce fait une notation positionnelle sans avoir conscience qu'elle pourrait servir à écrire les nombres de façon permanente. Les calculateurs romains se servaient également d'un système complexe de comput digital. Il est également possible que les utilisateurs de ce système aient appris certains résultats par cœur (comme aujourd'hui nous apprenons des tables de multiplication). Exemples = + + + = + + + + 500 + 100 + 100 + 100 + 50 + 10 + 10 + 10 + 5 + 1 + 1 + 1 = = + + + = + 500 + 10 + 5 = = + = + + 1 + 1 = DCLXVI = D + C+ L + X +V + I = 500 + 100 + 50 + 10 + 5 + 1 = 666 = + = 500 + (10 - 1) = 509 = + = 10 + 5 = 15 = + = 10 + (5 - 1) = 14 = + = 10 + 1 + 1 +1 = 13 = + = 10 + 1 + 1 = 12 = + = 10 + 1 = 11 Extensions de la notation classique Par des traits horizontaux ou verticaux Une barre horizontale similaire à un macron suscrit, appelée ou en latin, indique un facteur multiplicatif de . Ces traits peuvent s'étendre sur plusieurs nombres et ainsi multiplier un ensemble de chiffres. Exemples : = , = , = , = , = , = , ou = , = , = = 41 () × + 156 () × + 605 (), etc. Cette notation peut être utilisée conjointement à deux traits verticaux à gauche et à droite du nombre, indiquant quant à eux un facteur multiplicatif de 100. L'épigraphie latine montre ainsi un comptage par centaines de milliers noté en encadrant le chiffre sur trois côtés ; ainsi, ce fragment des Fastes d'Ostie découvert en 1941 publie le chiffre du recensement d'Auguste et Tibère (de l'an 14) de la façon suivante : C S C R K DCCCC Ce qui se lit , traduit en soit . Cette représentation est d'ailleurs conforme à ce que Pline l'Ancien écrit dans son Histoire naturelle : , soit . L'usage d'un trait suscrit doit être considéré avec prudence ; parfois il sert simplement à mieux distinguer les chiffres des lettres, voire à signaler une multiplication par 100 si le chiffre surligné précède une abréviation indiquant déjà les milliers ( mill. = 13 × 100 mill. = ). Par enrichissement de la notation antique Dans l'ancienne notation romaine, le chiffre s'écrit de nombreuses façons : ⊗, ⊕, Φ, CIↃ, CꟾↃ, ↀ, ∞, ou ⋈ ; de même, le chiffre 500 peut se représenter avec des équivalents aux symboles divisés en deux, comme D, IↃ, ou ꟾↃ. De plus, les Romains encadrent de traits les nombres qu'ils désirent voir multipliés. S'inspirant de ces pratiques, les notations du Moyen Âge et de la Renaissance s'enrichissent de nouvelles notations en plus de la notation classique. Ces notations peuvent s'utiliser de façon additive ( ou = + + + = 1000 + 500 + 100 + 30 = 1630), mais pas de façon soustractive : s'écrit et non (5000 - 1000). Le tracé utilisant un C retourné en Ↄ et placé après la lettre I s'impose rapidement : en imprimerie, cela ne nécessite pas de fonte de caractères supplémentaire et améliore la lisibilité des nombres ; et cela est plus facile à tracer à la plume, mal adaptée au tracé de petits cercles. Les formes C ou Ↄ peuvent aussi prendre l'aspect de parenthèses. Enfin, l'une des hypothèses expliquant la forme du symbole ∞, représentant l'infini, serait l’évolution du signe en écriture manuscrite onciale (l'usage de milliers pour désigner de grandes quantités non dénombrées précisément peut se comparer aux expressions « des mille et des mille » ou « des mille et des cent », qui s'entendent aujourd'hui). Par des abréviations On trouve de manière sporadique la graphie •M (M précédé d'un point médian) indiquant un facteur multiplicatif de . Exemples : •M = , •M = , •M = . Au Moyen Âge, principalement dans les documents français, apparait souvent une écriture liée au système vicésimal dans lequel on compte par vingtaines, le chiffre vingt étant placé en exposant : soit pour 80. L'hôpital des Quinze-Vingts à Paris doit son nom à cette façon de compter dans le système de numération vicésimal : il pouvait accueillir 300 (15 × 20) patients. De même, les centaines peuvent être notées avec le nombre de centaines suivi du marqueur des centaines (c ou, au pluriel, ctz pour ) en exposant : donc 300 s’écrit ou . Par des minuscules et par l'introduction du j À partir du , l'écriture onciale, facile à tracer à la plume, réduit progressivement l'usage des écritures en capitales romaines ou en quadrata ; les chiffres s'écrivent en lettres minuscules comme le reste du texte, et les majuscules sont rares (pas même en début de phrase) et plutôt réservées aux lettrines décoratives. Dans le texte, les nombres sont donc encadrés de points médians afin de les distinguer plus facilement des mots ; par exemple, ·xxvıı· représente le nombre 27 (le i n'était pas encore surmonté d'un point, qui apparait bien plus tard en écriture gothique pour faciliter la distinction entre ı, m, n, et u). La position de ces points varie suivant les auteurs (l'usage de la ponctuation, et notamment la distinction du point et de la virgule qui n'a été régulé que bien plus tard). Elle est parfois impossible à distinguer de la ponctuation normale (c'est particulièrement vrai pour les manuscrits en catalan, en ancien occitan, en vieux français et pour les manuscrits médiévaux en Angleterre et du Saint-Empire). L'usage du point médian, qui prenait souvent l’allure de petits tirets, se retrouve sur les inscriptions monumentales en latin qui mêlent les nombres avec le texte. Plus tard, quand la lettre J se différencie de la lettre I, les documents officiels commencent à marquer la fin d'un nombre par un J au lieu d'un I (le nombre ne pouvait alors plus être allongé). Comme l'onciale ne distingue pas encore les minuscules des majuscules, on écrit vııȷ, voire ·vııȷ, au lieu de vııı (la lettre j s’écrivait également sans point suscrit ; celui-ci apparaîtra bien plus tard, par similitude avec le i). Cette modification du i final en j est également à l'origine du digramme ij utilisé en néerlandais pour noter initialement un i long (devenu une diphtongue) et éviter l'ambiguïté d'un digramme ii qui aurait été difficile à distinguer en écriture cursive du ü. Notation des fractions Les Romains utilisent un système duodécimal pour noter les fractions : en effet, 12 se divise facilement par les entiers 2, 3, 4, 6 et 12, ce qui facilite donc le partage en moitiés, en tiers, en quarts, en sixièmes, et en douzièmes (par rapport à un système décimal, où 10 ne se divise que par 2, 5 et 10). La valeur des monnaies est notamment indiquée en douzièmes du poids de la valeur de référence, l'as, grâce à des points (•) ou, lorsqu'il s'agissait d'abréger 6 points, grâce à un S (pour signifiant « moitié »). Ces points ne sont pas forcément alignés : Table de conversion des adjectifs et adverbes numéraux latins Utilisations contemporaines L'usage des chiffres romains a décliné au profit des chiffres indo-européens, dits « chiffres arabes », plus faciles à utiliser (10 signes seulement, notation positionnelle, présence du zéro). Les chiffres romains restent néanmoins régulièrement utilisés pour noter : les siècles (en petites capitales) et les millénaires (en grandes capitales) : le , le ; les années du calendrier républicain (ex. : 15 vendémiaire an II) ; le numéro d'ordre des noms de souverains (ex. : Louis ) ; le numéro d'ordre des régimes politiques (ex. : la République) ; le degré d'oxydation d'un élément chimique (ex : cuivre() ); Ils peuvent également être utilisés : pour marquer la date de construction d'un bâtiment ; pour spécifier la date de production d'un film, à la fin du générique ; pour numéroter les actes d'une pièce de théâtre , voire les chapitres d'un livre ou de tout autre document écrit ; sur les cadrans des horloges et des montres, où le chiffre 4 peut se trouver écrit au lieu de ; On parle alors d'un « quatre d'horloger ». en minuscules ou en petites capitales pour numéroter les pages liminaires d'un document (préface, introduction, sommaire, etc.) : i, ii, iii, iv, v, vi, vii, viii, ix, x, etc. , , , , , , , , , , etc. pour la numérotation des suites de films ou de jeux vidéo, ou édition d'un événement (ex. : Saw III, Star Wars, épisode IX , Super Bowl XXXII) ; en musique tonale, pour la numérotation des degrés. Parfois, les minuscules sont utilisées pour différencier les degrés mineurs des majeurs) ; pour diverses raisons esthétiques : les extensions de notation (barres, ligatures, C inversés, points médians, etc.) ne sont plus couramment utilisées. Représentation informatique Les chiffres romains classiques peuvent être représentés par les lettres de base de l'alphabet latin. Les symboles suivants: ↀ (mille), ↁ (cinq-mille), ↂ (dix-mille), Ↄ (C renversé), ↄ (C renversé minuscule) sont encodés en Unicode dans la plage U+2180 à U+2184. Des variantes pré-composées sont codées en Unicode dans la plage U+2160 à U+217F pour compatibilité avec des codages est-asiatiques. Si l’utilisation des lettres latines de base est habituellement recommandée pour la plupart des usages, les variantes pré-composées peuvent être utiles dans des textes verticaux conservant leur orientation ou lorsque leur largeur doit être uniforme. Pour les tables détaillées, voir : Table des caractères Unicode/U0000 Table des caractères Unicode/U2150 Annexes Bibliographie 1928 : 1975 : 1981 : 1994 : 2000 : 2006 : Non datés : Articles connexes Alphabet latin Chronogramme Écritures de Maizeret Nombres dans le monde Table des caractères Unicode/U2150 Unités de mesure romaines Liens externes Conversion en chiffres romains Convertisseur de chiffres romains : chiffresromains.fr Fonctions Matlab pour la conversion des chiffres romains (avec codes sources) (Matlab) Comprendre et retenir les chiffres romains (Méthode mnémotechnique) Notes et références Notes Références Système de numération
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie%20de%20l%27exploration%20spatiale
Chronologie de l'exploration spatiale
Cet article retrace les grandes dates et jalons de l'histoire de l'exploration spatiale. L'histoire de l'exploration spatiale débute grâce aux avancées allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale, notamment dans le domaine des fusées. Elle fut marquée, à ses débuts, par une forte concurrence entre les États-Unis et l'URSS, pour des motifs de prestige national liés à la guerre froide. On a appelé cette période la course à l'espace. Trois évènements majeurs de la course à l'espace sont à retenir : le premier vol spatial orbital de l'Histoire le par le satellite soviétique Spoutnik 1, le premier vol habité par un être humain le avec le vol orbital du Soviétique Youri Gagarine et enfin le premier pas sur la Lune le par l'astronaute Neil Armstrong. Les technologies spatiales se sont ensuite développée pour l'exploration scientifique des planètes, mais aussi pour l'usage commercial de l'espace grâce aux satellites de télécommunications par exemple. Il y eut de nombreuses sondes envoyées comme Galileo partie en 1989 à destination de Jupiter ou Cassini-Huygens lancée en 1997 pour Saturne. Le plus lointain corps céleste visité à ce jour est le cubewano , à proximité duquel est passée la sonde New Horizons le . Cependant, de nombreux objets transneptuniens et autres astéroïdes restent à explorer, et les sondes Voyager, les objets les plus lointains envoyés par l'humanité à ce jour, ont tout juste franchi l'héliopause au cours des années 2000. Aujourd'hui l'exploration spatiale est avant tout commerciale et scientifique, et le tourisme spatial intéresse également les entreprises à travers le partenariat avec des agences spatiales, mais également par le développement de leur propre flotte de véhicules spatiaux. Grandes dates et jalons Les programmes spatiaux par pays Programme spatial de la Chine Programme spatial des États-Unis Programme spatial de l'Inde Programme spatial du Japon Programme spatial de la Russie Programme spatial de l'Union européenne Programme spatial de la France Programme spatial de l'Australie Programme spatial Britannique Programme spatial Canadien Personnalités Pionniers de la conquête spatiale Robert Esnault-Pelterie, précurseur français des voyages interplanétaires. Valentin Glouchko, concepteur de moteur-fusée soviétique. Robert Goddard, concepteur des premières fusées. Sergueï Korolev, père du programme spatial soviétique. Hermann Oberth, un des pères de l'astronautique moderne. Eugen Sänger, travailla sur plusieurs programmes américains. Constantin Tsiolkovski, un des pères de l'astronautique moderne. Wernher von Braun, père du programme spatial américain. Astronautes célèbres Buzz Aldrin, deuxième homme à marcher sur la Lune. Claudie André-Deshays, première Française dans l'espace. Neil Armstrong, premier homme à marcher sur la Lune. Patrick Baudry, premier Français à voler à bord de la Navette spatiale. Jean-Loup Chrétien, premier Français dans l'espace. Michael Collins, pilote du module de commande d'Apollo 11. Youri Gagarine, premier homme dans l'espace. Mae Jemison, première femme noire à voyager dans l'espace à bord de la navette Endeavour STS-47. Sergueï Krikaliov, cosmonaute russe ayant effectué 6 missions spatiales. Guennadi Padalka, recordman du temps cumulé dans l'espace avec 878 jours en 5 missions. Peggy Whitson, plus de temps cumulé dans l'espace pour une femme et pour un américain. Anatoli Soloviev, plus de temps passé en sortie extravéhiculaire. Valeri Poliakov, plus long séjour en orbite en 1994-95 Alexei Leonov, premier homme à réaliser une sortie extravéhiculaire dans l'espace. Yang Liwei, premier chinois dans l'espace. Sally Ride, première astronaute américaine. Svetlana Savitskaya, deuxième femme cosmonaute en 1982. Alan Shepard, premier astronaute américain. Valentina Terechkova, première femme dans l'espace en 1963. John Young, astronaute américain ayant volé sur Gemini, Apollo et la navette spatiale. Les victimes Officiellement, la conquête de l'espace a fait 24 morts à ce jour (dont la chienne Laïka). Cependant, de nombreuses personnes ont été tuées en ex-URSS, en République populaire de Chine et au Brésil par l'explosion de fusées sur le pas de tir ou par des fusées retombant au sol. L'explosion d'une fusée Ariane 5 avait provoqué la retombée de débris potentiellement dangereux sur des zones heureusement non habitées en Guyane française. Spoutnik 2 () : la chienne Laïka mourut environ 7 heures après le lancement, du stress et de surchauffe, probablement due à une défaillance du système de régulation de température (aucune récupération n'était cependant prévue, certains affirmant que Laïka devait mourir d'asphyxie à la décharge des batteries ou devait mourir avec une portion de nourriture empoisonnée) Entraînement au sol, (), mort dans l'incendie d'un caisson pressurisé. Valentin Bondarenko Apollo 1 () : incendie lors d'un test sur le pas de tir tuant les 3 astronautes Virgil Grissom (il avait échappé de peu à la noyade sur Mercury 4) Edward White Roger Chaffee Soyouz 1 () : parachute en torche Vladimir Komarov Soyouz 11 () : dépressurisation lors de la rentrée Georgi Dobrovolski Viktor Patsayev Vladislav Volkov Challenger () : explosion lors du lancement Francis Scobee (commandant) Michael Smith (copilote) Grégory Jarvis (ingénieur) Judith Resnik Christa McAuliffe (enseignante civile) Ronald Mc Nair Ellison Onizuka Entraînement au sol (), mort noyé lors de l'entraînement à une opération de sauvetage Columbia ( 2003) : détruite lors de la rentrée Rick Husband (commandant) William Mc Cool (copilote) Michael Anderson Kalpana Chawla (Indienne naturalisée Américaine) David Brown Laurel Clark Ilan Ramon (Israélien) À ce jour, hormis la chienne Laïka, il n'y a jamais eu de mort dans l'espace. Les décès se sont produits soit lors de l'entraînement au sol, soit lors du décollage, soit lors de la rentrée dans l'atmosphère. La NASA rend hommage à ces victimes à travers un mémorial. Les noms de plusieurs de ces astronautes ont servi à baptiser des astéroïdes ou des formations géologiques sur d'autres corps célestes. Plusieurs plaques commémoratives ont été déposées sur la lune par les missions Apollo, dont notamment par David Scott, lors de l'atterrissage d'Apollo 15. Les grands programmes Les missions habitées Le programme Vostok Le programme Mercury Le programme Voskhod Le programme Soyouz Le programme Gemini Le programme Apollo Le Skylab La Navette spatiale La station spatiale Mir La Station spatiale internationale (ISS) Le programme Shenzhou Le programme Constellation (abandonné) Liste des missions spatiales habitées entre 1961 et 1986 Liste des missions spatiales habitées entre 1987 et 1999 Liste des missions spatiales habitées entre 2000 et 2010 Liste des missions spatiales habitées entre 2011 et 2020 Liste des missions spatiales habitées depuis 2021 Chiffres La Cité de l'espace informe qu'un chiffre tout à fait symbolique a été atteint le car un astronaute s'est élancé dans l'espace en tant que 1 000 membre d'équipage d'une mission spatiale. Il s'agit de Mark Polansky, 50 ans, pilote de la navette spatiale Atlantis pour la mission STS-98 en 2001, un vol spatial à destination de la Station spatiale internationale (ISS) qui dura 13 jours. Pour sa deuxième mission, STS-116, il commande la navette Discovery qui a rejoint également l'ISS. Pour ces d'une mission spatiale, voici quelques chiffres remarquables ou surprenants : sur ces d'équipage, 446 personnes différentes dont 99 Russes, 280 Américains, 3 Chinois, 64 d'autres nationalités dont 31 Européens dont 9 Français ; sur ces 446 personnes, 168 ont fait une seule mission ; 158 sont sortis dans le vide spatial durant leur mission (sortie extravéhiculaire) ; le plus âgé au moment de son vol avait 78 ans (John Glenn) ; sur ces 446 personnes, 44 femmes dont 1 Française (Claudie Haigneré, marraine de la Cité de l'espace) ; le plus jeune au moment de son vol avait 25 ans (Guerman Titov) ; 18 ont perdu la vie en mission ; le vol le plus long en une seule mission (14 mois - Valeri Poliakov) ; 12 astronautes ont marché sur la Lune parmi les 24 astronautes étant partis vers notre satellite naturel ; 2 astronautes ont fait 7 missions (Jerry Ross et Franklin Chang-Diaz) ; 7 citoyens se sont « offert » une place de « touriste spatial » ; Guennadi Padalka a vécu le plus longtemps dans l'espace, soit 879 jours en plusieurs missions de 1998 à 2015 ; 3 femmes ont été commandant de bord de leur mission (Valentina Terechkova, Eilleen Collins et Peggy Whitson) ; le vol orbital le plus court fut d'une seule orbite (Youri Gagarine, le ). Au total, l'Homme a passé — au 10 décembre 2006 — en mission spatiale 718 266 heures et 17 minutes, soit 29 927 jours, c'est-à-dire près de 82 ans. Articles connexes Exploration spatiale Histoire du vol spatial Accidents et incidents liés à la conquête spatiale Astronautique Astronomie Avancées technologiques liées à la conquête de l'espace Colonisation de l'espace Conquête de la Lune Liste chronologique des pays lanceurs Liste des agences spatiales Tourisme spatial Réseau soviétique de communication avec l'espace lointain Deep Space Network | ESTRACK Notes et références Exploration du système solaire
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https://fr.wikipedia.org/wiki/CGI
CGI
CGI est un sigle pouvant faire référence à : organismes Commissariat général à l'investissement, un organisme chargé de gérer les fonds du grand emprunt, remplacé par l'actuel secrétariat général pour l'investissement (SGPI), en France ; Coast Guard Intelligence, le service de renseignement des garde-côtes américains ; Confédération du Commerce de Gros et International, une organisation professionnelle française ; technologies de l'information Common Gateway Interface, une technologie utilisable par un serveur HTTP ; Computer-generated imagery (en français, effets spéciaux numériques) ; entreprises Compagnie générale immobilière, une entreprise d'immobilier marocaine, créée en 1960 ; CGI inc., un groupe canadien dans le domaine des services en technologies de l'information et en gestion des processus d'affaires ; Compagnie générale d'informatique, une ancienne société de services en ingénierie informatique (SSII) française ; autres . Code IATA des aéroports
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Clifford%20Geertz
Clifford Geertz
Clifford Geertz ( à San Francisco - à Philadelphie) est un anthropologue américain. Il est présenté comme un anthropologue postmoderne, mais il préférait se présenter comme un réformateur du culturalisme américain, qu'il souhaitait débarrasser de toute forme d'explication causale, qu'elle soit psychologique, structurale ou sociale. Biographie Clifford Geertz est élevé en milieu rural pendant la Grande Dépression. À dix-sept ans, alors qu'il est boursier au lycée, Geertz est engagé dans l'US Navy. Il est démobilisé en 1946 et bénéficie du G.I. Bill, qui donne accès à l'université. À ce moment, il ne pense pas à l'anthropologie mais rêve d'être un écrivain à succès. Après un diplôme en philosophie obtenu à l'Antioch College (Ohio), il entre au , un département innovant, mêlant sociologie, anthropologie, psychologie sociale et psychologie clinique, dirigé par Talcott Parsons . Le département mène notamment une enquête au Texas sur les peuples amérindiens (Navajo, Hopi, etc.) et lance bientôt une étude sur l'Indonésie. Celle-ci sera, à partir de 1952, le premier terrain de Geertz - et la matière de sa thèse -, qui part avec sa femme Hildred, également anthropologue. Là-bas, il étudie les sociétés balinaise et javanaise au cours de nombreux séjours, jusqu'à ce que la violence des troubles politiques l'empêchent définitivement de poursuivre ses travaux. De 1963 à 1969, il fait plusieurs séjours à Séfrou, dans le Moyen Atlas au Maroc, où il s'intéresse au microcosme du souk. En 1973, il publie , qui aura une influence durable. L'ouvrage contient, entre autres, l'essai , sur les combats de coq à Bali, qui propose, sous l'influence du philosophe Gilbert Ryle, le concept de . Cet essai est aussi, d'une certaine manière, une réflexion sur la rationalité et la théorie des jeux, dans la mesure où le terme « deep play », emprunté à Bentham, désigne un jeu «irrationnel» (c'est-à-dire où les enjeux sont trop importants pour qu'il soit raisonnable d'y jouer). De façon générale, Java et Bali lui ont fourni la matière de cinq livres importants : The Religion of Java (1960), Pedlars and Princes (1963), Agricultural Involution (1963), The Social History of an Indonesian Town (1965), et Negara (1980). À 38 ans, il devient professeur de plein titre à l'université de Chicago, l'une des plus prestigieuses dans le champ de l'anthropologie. Il enseigne à Berkeley (Californie), puis à Chicago. Il est jusqu'à sa mort professeur émérite de la School of Social Science qu'il a contribué à fonder en 1970 à l'Institute for Advanced Study à Princeton. Œuvre Geertz constate que l'anthropologie s'est développée autour d'un concept, celui de culture. Il considère que ce concept polysémique, trop large, doit être restreint pour conserver sa pertinence, et prend le parti d'une définition sémiotique de la culture. Se mettant dans le sillage de Max Weber, qui selon lui voit dans l'homme « un animal suspendu dans des toiles de signification qu'il a lui-même tissées », Geertz considère que ce sont ces « toiles » qui constituent la culture. Il souligne la nécessité d'une description dense des faits et du terrain observé, en prenant en compte le point de vue de différents acteurs. Pour Geertz, l'ethnologue est un observateur qui ne peut qu'essayer « de lire par-dessus l'épaule » de la population étudiée. Enfin, le relativisme de Geertz le pousse à relire les ouvrages de quelques auteurs classiques de l'anthropologie sous l'angle de leurs propres stratégies d'écriture. Articles connexes Sociologie historique Max Weber Ludwig Wittgenstein Herméneutique Bibliographie Le sens commun en tant que système culturel The religion of Java, 1960 La religion comme système culturel, 1972 The Interpretation of Cultures, Basic Books, New York, 1973 , 1980 Bali. Interprétation d'une culture, Gallimard, 1984 Savoir local, savoir global. Les lieux du savoir, PUF, 1986, 2012 Ici et là-bas. L'anthropologue comme auteur, Métailié, 1992 Observer l'islam. Changements religieux au Maroc et en Indonésie, La Découverte, 1992 Le souq de Sefrou. Sur l'économie de bazar, 2003 Culture, Esprit, Cerveau / Cerveau, Esprit, Culture, 2002 Liens externes HyperGeertz©WorldCatalogue Bibliographie et médiagraphie complète, avec contexte et renvois internes, de l'œuvre et des interventions publiques de Clifford Geertz dans toutes les langues Publications de Clifford Geertz en français Références Autorités Indonésianiste Ethnologue de l'Asie Anthropologue américain Naissance en août 1926 Naissance à San Francisco Lauréat du prix de la culture asiatique de Fukuoka Décès en octobre 2006 Décès à Philadelphie Étudiant de l'université Harvard Militaire américain de la Seconde Guerre mondiale Étudiant de l'université Antioch Décès à 80 ans
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie%20du%20Japon
Chronologie du Japon
Préhistoire et protohistoire Paléolithique du Japon indices d'activité humaine attestés vers -30 000 Période Kyuuseki ( 旧跡時代 ) de -20 000 à - 12000 environ. Période Jōmon (-13 000 à environ -300) poteries à motif de cordes -660, début du règne légendaire du premier empereur du Japon : Jimmu. Période Yayoi (environ -400 à 250) début du néolithique japonais (agriculture, métallurgie...) -57, les archives chinoises indiquent l'arrivée du premier émissaire japonais. Antiquité (Kodai) Période Yamato (250 à 710) période Kofun (250 à 538) 405 : adoption du système d'écriture chinois période Asuka (538 à 710) 538, 550 ou 552 : arrivée du bouddhisme 552 : première ambassade coréenne au Japon 562 : défaite du Japon en Corée - le Japon se retire de la péninsule 586 : le Japon est frappé par la peste. 587 : fondation du Hōryū-ji 600 : création de la première ambassade chinoise au Japon. 603 : Shotoku jette les bases de la hiérarchie de la société japonaise avec le kan i juni kai (les douze échelons de la hiérarchie des fonctionnaires) 604 : Shotoku Taichi rédige une Constitution en 17 points kempo jushichi jo 607 : première ambassade japonaise en Chine. 645 : mort du chef du clan Soga ; le clan Nakatomi prend le pouvoir; réforme de Taika. 667 : transfert de la capitale à Otsu, près du lac Biwa 694 : la capitale est transférée dans la ville de Fujiwara ; elle a été construite sur un plan chinois 701 : promulgation du code de l'ère Taihō 708 : une monnaie japonaise en cuivre est créée. 713 : les noms de lieux doivent être écrits en kanjis pour faire disparaître la topographie aïnoue et favoriser l'unification ethnique du pays. Époque de Nara (710 à 794) 710 : Heijō devient la capitale (future Nara) 712 : rédaction du Kojiki, livre fondamental de la religion Shinto 720 : rédaction du Nihon Shoki 733 : famine 735-737 : épidémie de variole 784 : la capitale est déplacée à Nagaoka Époque de Heian (794 à 1185) 794 : Kammu déplace la capitale à Heian (future Kyoto) 799 : introduction de la culture du coton au Japon. 805 : Saichō, de retour de Chine fonde la secte du Tendai sur le mont Hiei 806 : Kūkai, de retour de Chine, fonde l'école Shingon 815 : les Chinois introduisent le thé au Japon. 861 : le calendrier chinois est adopté. 894 : Sugawara no Michizane décide la fin des relations avec la Chine. , apparition du yamato-e et des kanas 939-940 : révolte de Taira no Masakado, c'est la première manifestation de l'existence d'une classe guerrière 1016-1027 : règne de Fujiwara no Michinaga ; apogée de la famille Fujiwara 1086 : début du régime des « empereurs retirés » (Insei) avec Shirakawa 1156 : troubles de Hōgen; affrontement au sein de la maison impériale, à la mort de l'empereur retiré Toba, entre deux de ses fils : Sutoku (l'aîné, mais évincé de la fonction impériale) et Goshirakawa (l'empereur régnant). Militairement, peu de combat mais socialement et symboliquement : rupture dans la maison impériale, opposition dans les familles des Taira et Minamoto, relation tendue entre Taira no Kiyomori, nouvel homme fort et son allié Minamoto no Yoshitomo à cause d'une différence de traitement par l'Empereur Goshirakawa. Sutoku est banni à Shikoku. 1159 : troubles de Heiji; tentative de coup d'État. Profitant de l'absence de Kiyomori, les mécontents de Hōgen (Minamoto no Yoshitomo et fujiwara no Nobuyori) séquestrent l'Empereur retiré Goshirakawa et l'empereur Nijō. Kiyomori revient en hâte et soumet ses adversaires. Yoshitomo est exécuté mais les plus jeunes enfants sont bannis (dont Yoritomo, futur seii taishogun, fondateur du Bakufu de Kamakura...) 1160 : commence le règne de Kiyomori; politique de mariage identique à celle des Fujiwara. 1167 : Kiyomori devient ministre des Affaires suprêmes (diajō daikan). C'est la première fois qu'un non-aristocrate arrive à cette fonction. 1175 : la secte bouddhiste Jōdo shū (la terre pure) est introduite au Japon par le moine Hōnen 1180 : début de la guerre de Gempei. Un Prince lance l'ordre d'abattre les Taira. Les régions de l'Est se révoltent conduites par Minamoto no Yoritomo venu d'Izu et Yoshinaka venu des Alpes japonaises (région de Kiso). 1181 : décès tragique de Kiyomori. Période féodale (Chūsei) Période Kamakura (1185 à 1333) 1185 : victoire du clan Minamoto sur le clan Taira à la bataille de Dan-no-ura et fin de la guerre de Genpei. Le jeune empereur Antoku sombre dans les eaux de Dan no Ura. 1191 : la secte Zen est introduite au Japon. 1192 : la capitale est transférée à Kamakura ; premier bakufu : séparation du pouvoir de l'empereur (dirigeant spirituel) et du shogun (dictateur militaire, dirigeant politique), Minamoto no Yoritomo. Ce dernier reçoit le titre de Grand général pour la pacification des barbares (Sei i taishōgun). 1198 : l'empereur Gotoba, qui a succédé à Goshirakawa, abdique et devient empereur retiré (gouvernement insei). Yoritomo projette de renverser ce nouveau pouvoir mais meurt avant. 1221 : les guerres de l'ère Jōkyū. Gotoba a un caractère bien trempé face aux Hōjō (famille régente du shogunat) qui souhaitent affaiblir le pouvoir des empereurs retirés en restaurant le pouvoir impérial. Gotoba lance l'ordre de renverser le Bakufu. Ama shōgun Masako (l'épouse de Yoritomo) réunit le ban et l'arrière-ban, et Yosutoki écrase la rébellion. Ces guerres marquent la fin du pouvoir politique des Empereurs Retirés. Domination politique des guerriers. 1253 : fondation de l'école du Sûtra du Lotus par Nichiren. 1274 : première tentative des Mongols d'envahir le Japon. 1275 : fondation de la secte Ji. 1281 : deuxième tentative des Mongols d'envahir le Japon. (suivie de la construction du genkobori) 1302 : un grand incendie se déclare dans la ville de Kamakura, faisant plus de 500 morts 1331 : rébellion de l'ère Genko Restauration de Kenmu (1333 à 1336) première restauration impériale, l'empereur Go-Daigo dirige le pays 1335 : rébellion de Nakasendai, sous l'impulsion de Hōjō Tokiyuki, pour tenter de restaurer le shogunat ; la rébellion est écrasée par Ashikaga Takauji qui prend le contrôle de Kamakura et s'autoproclame shogun Période Muromachi (1336 à 1573) 1336 : bataille de la rivière Minato, Ashikaga Takauji, prend Kyoto et installe l'empereur Kōmyō ; il y a donc deux cours impériales (période des Cours du Nord et du Sud, Nanboku-chō) 1338 : Ashikaga Takauji restaure le shogunat ; c'est le premier des shoguns Ashikaga 1378 : le shogunat Ashikaga s'établit dans le quartier Muromachi à Kyoto 1392 : le shogun Ashikaga Yoshimitsu réunit les cours du Nord et du Sud et supprime le pouvoir des daimyos régionaux 1428 : la mort du shogun Ashikaga Yoshimochi pose un problème de succession 1438 : rébellion de l'ère Eikyō, le shogun Ashikaga Yoshinori vainc Ashikaga Mochiuji 1441 : rébellion de Kakitsu, Ashikaga Yoshinori est assassiné par Akamatsu Mitsusuke 1467 à 1477 : guerre d'Ōnin ; début de la période Sengoku 1543 : premier contact avec les Européens : navire du Portugais Fernão Mendes Pinto 1549 : arrivée de François Xavier 1562 : les commerçants étrangers peuvent s'installer à Nagasaki 1565 : les Jésuites sont chassés de Kyoto. 1571 : le port de Nagasaki est ouvert pour commercer avec l'Europe. Période Azuchi Momoyama (1573 à 1600) 1573 : effondrement du shogunat des Ashikaga 1575 : Bataille de Nagashino, l'armée de Tokugawa Ieyasu et de Oda Nobunaga vainc l'armée de Takeda Katsuyori (le fils de Takeda Shingen) 1579 : soumission de la province d'Iga, abritant de nombreux clans ninja, par les troupes de Oda Nobunaga ; de nombreuses familles sont décimées, les survivants vont se réfugier chez d'autres daimyō voisins, dont Tokugawa Ieyasu 1582 : Oda Nobunaga, alors qu'il se rend en renfort de Toyotomi Hideyoshi, est assiégé au Honnō-ji, un temple de Kyoto, et se fait seppuku 1582-1598 :Toyotomi Hideyoshi régent du Japon 1587 : persécutions sur les chrétiens 1590 : Toyotomi Hideyoshi achève d'unifier le Japon 1592-1598 : occupation de la Corée 1600 : bataille de Sekigahara ; elle établit la domination du clan Tokugawa sur les autres clans et ouvre sur une ère de paix Époque début des modernes (Kinsei) : Époque d'Edo (1600 à 1868) 1603 : Tokugawa Ieyasu reçoit le titre de shogun 1609 : les Hollandais établissent un comptoir commercial sur l'île de Hirado. 1612 : le servage est officiellement aboli par décret, il subsistera cependant. 1613 : le premier comptoir commercial anglais au Japon est créé à Hirado. 1614 : premières persécutions antichrétiennes. 1622 : persécutions antichrétiennes 1624 : les Espagnols interdits dans l'archipel nippon. 1636 : un décret interdit aux Japonais d'émigrer. 1637 : révolte de catholiques japonais près de Nagasaki (révolte de Shimabara). 1639 : expulsion des Portugais. Seuls les Hollandais peuvent rester à Nagasaki. 1640 : une délégation portugaise qui venait demander au Japon des accords commerciaux est exécutée. 1641-1642 : famine 1657 : grand incendie d'Edo () 1716-1745 : le Shogun Tokugawa Yoshimune fait des réformes. 1720 : une autorisation d'importer des ouvrages occidentaux sans rapport avec le christianisme est décidée. 1755 : famine 1763 : famine 1782 : la grande famine 1787 : famine 1837 : révolte d'Osaka : arrivée des 4 vaisseaux noirs du Commodore Perry février 1854 : le Comodore Perry revient avec plus de bateaux. : convention de Kanagawa : traité de navigation avec les États-Unis 1855 : tremblement de terre à Tokyo 1856 : un consul américain s'installe à Shimoda. : traité avec le Portugal 1865 : naissance de Kiichiro Hiranuma 1862 : première ambassade japonaise en Europe Époque moderne (Kindai) : Empire du Japon (1868 à 1945) Ère Meiji septembre 1868 : Tokyo devient la capitale à la place de Kyoto 1869 : une ligne de télégraphe reliant Tokyo à Yokohama est installée par les Britanniques. 1871 : création du yen 14 juillet : établissement de préfectures remplaçant les domaines féodaux, date symbolique de l'apparition de l'Empire du Japon sur le plan politique 1872 : construction de la ligne de chemin de fer Tokyo-Yokohama 1872 : naissance de Kijūrō Shidehara 1873 : service militaire obligatoire ; le Japon adopte le calendrier occidental. 1877 : construction de la ligne de chemin de fer Kobe-Osaka-Tokyo 1877 : rébellion de Satsuma 1878 : la bourse de Tokyo est ouverte. 1879 : les îles Ryūkyū sont rattachées au Japon. 1882 : Kano Jigoro fonde le Kodokan pour y enseigner le judo ; cet événement marque la renaissance sous une forme moderne des budo (arts martiaux) qui avaient été délaissés par la modernisation de la société et la disparition de la caste des samouraïs 1884 : naissance de Hideki Tōjō 1889 : promulgation de la constitution Meiji 1891 : naissance de Fumimaro Konoe 1894 : début de la première guerre sino-japonaise : traité avec la Chine (fin de la guerre sino-japonaise) 1901 : naissance de Eisaku Satō 1902 : traité avec le Royaume-Uni 1904 : début de la guerre russo-japonaise 1905 : fin de la guerre russo-japonaise 1910 : annexion de la Corée Ère Taishō 1912 : décès de l'empereur Meiji, son fils Taishō Tennō lui succède. Fin de l'ère Meiji, début de l'ère Taishō. 1913 : naissance de Toyoda Eiji 1916 : premier film japonais. 1921 : naissance de Akio Morita : fondation du parti communiste japonais. 1923 : un tremblement de terre ravage le Kanto. Ère avant-guerre Shōwa 1926 : décès de l'empereur Taishō Tennō, son fils Shōwa devient empereur. 1927 : le métro de Tokyo ouvre ses portes. 1929 : un service aérien pour passagers est créé entre Tokyo et Osaka. 1931 : incident de Mandchourie 1932 : assassinat du premier ministre Tsuyoshi Inukai mars 1933 : le Japon se retire de la SDN 1936 : assassinat de plusieurs officiers de l'état lors de l'Incident du 26 février 1936 : incorporation de l'unité 731 à l'armée impériale japonaise par décret de l'empereur Shōwa : le prince Fumimaro Konoe devient Premier ministre : incident du pont Marco Polo (Chine, Pékin) 1937 : constitution de la Conférence de liaison du Quartier général impérial : massacre de Nankin 1938 : bataille de Wuhan : Kiichiro Hiranuma succède comme premier ministre au prince Konoe 1939 : bataille de Halhin Gol 1940 : pacte tripartite avec l'Allemagne et l'Italie : Hideki Tōjō devient Premier ministre : attaque de Pearl Harbor - : de Changsha : bataille de Midway avril 1944 : occupation d'Okinawa par les États-Unis : destitution de Hideki Tōjō, remplacé par Kuniaki Koiso Année 1945 : début de la conférence de Yalta : fin de la conférence de Yalta. L'URSS s'engage à déclarer la guerre dans les 3 mois qui suivent la défaite des Allemands en échange des Sakhalines et Kouriles. 6 août 1945: Première bombe atomique lancée sur Hiroshima par les États-Unis. 9 août 1945: Deuxième bombe atomique lancée sur Nagasaki par les États-Unis. 1945 : nomination de Kantaro Suzuki au poste de premier ministre Époque contemporaine (Gendai) : État du Japon (1945 à aujourd'hui) Années 1945 à 1949 : Kijūrō Shidehara devient Premier ministre. 1945 : suicide du prince Konoe : les femmes sont autorisées à voter : discours de Shōwa à la radio (Ningen-sengen) : début des procès au Tribunal de Tokyo : premières élections générales depuis la fin de la guerre. Shigeru Yoshida deviendra premier ministre. Trente-neuf femmes seront élues. : fin du mandat de Kijūrō Shidehara : loi sur la réforme agraire novembre 1946 : nouvelle constitution (voir aussi 3 mai 1947) : grève générale interdite par MacArthur : générale depuis la fin de la guerre : Hatoyama devient premier ministre : entrée en vigueur de la nouvelle Constitution (voir 1889) ; ceci entérine la disparition de l'Empire du Japon. 1948 : création du zengakuren 1948 : Hideki Tōjō, Kōki Hirota ainsi que cinq autres haut dirigeants Japonais, jugés par le Tribunal de Tokyo, sont condamnés à la pendaison juillet 1948 : les fonctionnaires ne peuvent plus faire grève 1949 : création du METI : élections générales Années 1950 : la Corée du Nord envahit la Corée du Sud. Conséquences : commandes de matériels militaires et renforcements des défenses du Japon : fin du mandat de MacArthur. Le général Ridgway prend la relève. : signature du Traité de San Francisco 1952 : décès de Kiichiro Hiranuma : fin de l'occupation, grâce à l'entrée en vigueur du traité de San Francisco 1953 : grève chez Nissan : les débuts de la télévision au Japon. : fin de la guerre de Corée (voir 1950) 1955 : le Japon offre du riz à la Corée du Nord 1955 : création du PLD : adhésion au FMI : adhésion à l'ONU Kishi devient premier ministre Années 1960 1960 : grève dans les mines de Miike : traité de sécurité conclu avec les États-Unis Nuit du 19 au : Kishi réussit à faire ratifier, par un vote surprise, le traité de sécurité : entrée en vigueur du traité de paix : élections générales janvier 1962 : visite de J. F. Kennedy : adhésion à l'OCDE 1964 : Jeux olympiques à Tokyo 1964 : la ligne Tokaido du shinkansen est inaugurée. : traité avec la Corée du Sud normalisant les relations entre les deux pays 1967 : le PIB du Japon dépasse celui de la France. 1968 : les îles Bonin retournent sous souveraineté japonaise Années 1970 1970 : Exposition universelle à Osaka 1972 : Okinawa retourne sous souveraineté japonaise 1974 : Affaire Lockheed 1974 : Eisaku Satō reçoit le prix Nobel de la paix 1975 : décès de Eisaku Satō : traité de paix conclu avec la République populaire de Chine Années 1980 1984 : visite du président coréen à Tokyo 1989 : décès de l'empereur Shōwa. Son fils Akihito lui succède. Début de l'Ère Heisei. Années 1990 1992 : les 7 et 8 janvier, le président des États-Unis, George H. W. Bush effectue une visite au Japon ; du 23 au 28 octobre c'est l'empereur Akihito qui se rend en visite en République populaire de Chine. juillet 1993 : élections générales 1995 : tremblement de terre à Kobe 1995 : attaque terroriste au gaz sarin dans le métro de Tokyo 1999 : décès de Akio Morita Années 2000 : visite de Jun'ichirō Koizumi à Washington 2002 : coupe du monde de football organisée au Japon et en Corée : un tribunal japonais reconnaît que l'unité 731 avait utilisé des armes bactériologiques en Chine septembre 2002 : le Premier ministre japonais Koizumi rencontre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il à Pyongyang. C'est la première visite d'un dirigeant japonais depuis la guerre de Corée. : le député japonais Koki Ishii est assassiné d'un coup de poignard. : visite officielle de Yoriko Kawaguchi, ministre des Affaires étrangères à Vladivostok. Années 2010 : Un Tsunami fait et disparus. Séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku : Naruhito devient le empereur du Japon. Voir aussi Histoire du Japon Ères du Japon Notes et références Histoire du Japon Japon
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Conférence de Potsdam
La conférence de Potsdam est une conférence organisée par trois des puissances alliées victorieuses de la Seconde Guerre mondiale pour fixer le sort des nations ennemies. Les États-Unis sont représentés par le président Harry Truman, l'URSS par le secrétaire général et dirigeant Joseph Staline et le Royaume-Uni par ses premiers ministres successifs Winston Churchill et Clement Attlee. Elle a débuté le et s'est terminée le au château de Cecilienhof, près de Potsdam, dans la banlieue sud-ouest de Berlin (Potsdam avait été précédée des conférences interalliées de Téhéran en et de Yalta en ). Le Japon continuant à combattre, cette conférence s'est déroulée avant même la fin de la guerre. Son but était de fixer le sort des puissances qui avaient été ou restaient ennemies des forces alliées. L'Allemagne avait capitulé depuis plus de deux mois, et la victoire était presque imminente sur le Japon qui venait de subir de lourdes pertes territoriales et militaires (le , un ultimatum est signifié à l'empire du Japon, au nom des États-Unis, du Royaume-Uni et de la république de Chine) et qui allait subir deux largages successifs d'une bombe nucléaire américaine (le sur Hiroshima et le sur Nagasaki) et aussi devoir faire face à l’entrée en guerre de l'URSS le 9 août 1945. Le 15 août, l'empereur du Japon, Hirohito, annonce à la population japonaise qu'il accepte les accords de Potsdam. Le , le Japon signe sa capitulation, et les États-Unis peuvent négocier en position de force. Il s'agit de la seule rencontre entre le président américain Harry S. Truman et Joseph Staline, dirigeant soviétique. L'accord de Potsdam a formellement été signé le . Troisième Reich Le Troisième Reich est démantelé, la séparation entre l'Allemagne et l'Autriche exigée et les deux territoires divisés en quatre zones d'occupation. L'Allemagne voit un déplacement vers l'ouest de sa frontière orientale, perdant environ 25 % de son territoire. La Prusse-Orientale est attribuée à la Pologne et à l'URSS. L'Allemagne perd également la Haute-Silésie, deuxième centre industriel du pays. Les Occidentaux acceptent la nouvelle frontière germano-polonaise, mais seulement de manière provisoire. L'expulsion d'Europe de l'Est des populations ethniquement allemandes s'effectue dans le vide juridique de l'immédiat de l'après-guerre dans les territoires de la diaspora allemande. Elle est largement entamée de manière spontanée, les Allemands eux-mêmes fuyant devant l'Armée rouge, et elle est habituellement initiée par la nouvelle administration polonaise dans les anciens territoires allemands occupés à l'est de l'Oder et de la Neisse ou initiée par les populations locales. La Tchécoslovaquie entérine légalement cette expulsion ethnique. Dès le 2 août 1945, jour de clôture de la conférence, les décrets Beneš retirent la citoyenneté tchécoslovaque aux ressortissants des minorités allemande et hongroise, entamant leur expulsion. Au total, plus de 11 millions d'Allemands ont été expulsés, 2 millions sont morts et 2,6 millions restaient dans les anciens territoires de peuplement allemand. Les « cinq D » sont mis en place par les pouvoirs d'occupation en coopération avec les nouvelles autorités allemandes : le désarmement ou la démilitarisation (mesures sur lesquelles on reviendra après l'échec de la Communauté européenne de défense lors des accords de Paris de 1954-55) ; la dénazification ou la destruction de tout ce qui se rapporte au nazisme (programme, propagande, lois nazies), mise en place d'opposants au pouvoir nazi ou de représentants de la république de Weimar aux postes importants ; la décartellisation des grands cartels fusionnés sous la tutelle nazie ; et la démocratisation et la décentralisation pour affaiblir le pouvoir allemand, très centralisé pendant le nazisme, en favorisant une régionalisation qui serait moins encline à permettre un État autoritaire. Dans le cadre de la dénazification, les occupants décident du jugement des criminels de guerre ; ce seront les procès de Nuremberg. La question des réparations se heurte aux exigences de Staline, jugées excessives par les Occidentaux. Pour sortir de l'impasse, le secrétaire d'État américain James Byrnes propose un compromis : la fixation du montant total serait confiée à la Conférence des Ministres des Affaires étrangères (CMAE), et dans l'intervalle, il était admis que les Soviétiques pouvaient prélever ce qu'ils voulaient dans leur propre zone. Italie L'Italie perd ses colonies africaines : l'Érythrée (administrée par les Britanniques, puis cédée à l'Éthiopie), la Somalie italienne (administrée par les Britanniques, puis de nouveau administrée par l'Italie sur mandat des Nations unies de 1950 à 1960), la Libye italienne (occupée par le Royaume-Uni et la France, puis indépendante en 1951) et l'Éthiopie (qui retrouve son indépendance). L'Albanie, occupée peu avant la guerre, retrouve son indépendance. Les cantons français annexés durant la guerre sont rétrocédés à la France. Japon Le 26 juillet 1945, un ultimatum, la Déclaration de Potsdam, est signifié à l'empire du Japon par le président américain Harry Truman, le premier ministre britannique Winston Churchill et le président chinois Tchang Kaï-chek (l'URSS n'en fait pas partie car le pays n'est pas encore en guerre contre le Japon) : «Nous appelons le gouvernement du Japon à prononcer aujourd'hui la capitulation sans conditions de toutes les forces armées japonaises. [...] Sinon, le Japon subira une destruction rapide et totale ». Le territoire du Japon est limité aux quatre îles principales et aux quelques petites îles limitrophes ; les gains territoriaux antérieurs à 1937 (la Corée, Taïwan et le Manchukuo) sont libérés de la tutelle nippone. La reddition complète des forces armées est exigée ainsi que l'abdication de l'empereur Hirohito. Les Alliés prônent l'instauration de la liberté d'expression, de pensée et de religion. Cet ultimatum ne mentionne pas l'arme nucléaire. Durant la conférence, Truman informe Staline de la nouvelle arme des États-Unis qui avait été testée à peine quelques heures avant le début de la conférence. Staline connait déjà l'existence de la bombe nucléaire par ses espions au sein du projet Manhattan. Ce message à Staline est souvent interprété par les historiens révisionnistes de la Nouvelle gauche comme le début de la « diplomatique atomique » en faisant des Américains les initiateurs de la Guerre froide avec Truman désormais en position de force dans les négociations face à Staline, qui possède la plus grande armée conventionnelle avec 6 millions de soldats, 300 divisions, et . Le 29 juillet, le premier ministre japonais Kantaro Suzuki prononce une déclaration indiquant qu'il entendait ignorer (mokusatsu 黙殺) cet avertissement au motif qu'il n'était qu'une redite de l'ultimatum du Caire. Cette déclaration ambiguë, reprise dans les médias nippons dont l'Asahi Shinbun, était peut-être émise pour apaiser la faction belliciste de l'armée et de la marine mais était comprise par les Alliés comme la volonté du gouvernement japonais de rejeter toute idée de reddition. La première bombe atomique militaire est alors larguée sur Hiroshima le 6 août, puis la seconde le 9 sur Nagasaki, après un second ultimatum de Truman, resté sans réponse. Entre-temps, le 8 août, conformément à un engagement pris en février 1945 à la conférence de Yalta, l'URSS déclare la guerre au Japon, le troisième mois qui suit la capitulation allemande. Le 2 septembre, la donne géopolitique avait changé avec les deux explosions atomiques, Douglas MacArthur refuse le principe d'une occupation conjointe du Japon avec les Soviétiques. L'abdication de l'empereur n'est alors plus exigée par les Alliés. Certains historiens, comme Jacques R. Pauwels, prétendent que cette clause n'avait été introduite que pour rendre l'ultimatum de Potsdam inacceptable alors que le Japon exsangue et dont la population civile avait été martyrisée par les bombes incendiaires (notamment celles lâchées sur Tokyo en mars 1945) était prêt à se rendre, ce qui permettrait aux Américains d'utiliser l'arme atomique et montrer leur puissance face aux Soviétiques. Indochine française Concernant l'Indochine française, intégralement contrôlée par les Japonais depuis le coup de force du 9 mars 1945, les Alliés décident, sans consulter la France, de confier le rétablissement de l'ordre au Royaume-Uni et à la république de Chine, les Britanniques devant administrer le sud et les Chinois le nord, les zones d'influence étant délimitées par le parallèle. Toutefois, après des négociations, la France réinvestit l'Indochine à la fin de l'année 1945. Le général de Gaulle nomme l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu haut commissaire et commandant en chef en Indochine. Pologne Le Gouvernement provisoire d'unité nationale était reconnu par les gouvernements britannique et américain le 5 juillet, avant même l'ouverture de la conférence. La frontière ouest est provisoirement déterminée par la ligne Oder-Neisse. La ville libre de Dantzig est placée sous administration polonaise. Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie . . . . Articles connexes Occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale Conseil de contrôle allié Déclarations alliées de Berlin (1945) Statut d'occupation de l'Allemagne (1949) Accord de Petersberg (1949) Accords de Bonn (1952) Accords de Paris (1954) Liens externes sur le site du Centre virtuel de la connaissance sur l'Europe Potsdam Occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale Histoire de l'Allemagne au XXe siècle Histoire contemporaine du Japon Histoire de l'Italie au XXe siècle Guerre froide 1945 en Allemagne Juillet 1945 Août 1945 Conference
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Conférence de Yalta
La conférence de Yalta est une réunion des principaux responsables de l'Union soviétique (Joseph Staline), du Royaume-Uni (Winston Churchill) et des États-Unis (Franklin D. Roosevelt). Elle s'est tenue du 4 au dans le palais de Livadia, situé dans les environs de la station balnéaire de Yalta en Crimée. Elle a été préparée par la conférence de Malte du 31 janvier au , où les États-Unis et le Royaume-Uni se sont concertés pour présenter un front uni à Staline sur la planification de la campagne finale contre les troupes allemandes et japonaises et sur la limitation de la progression de l'Armée rouge en Europe centrale. Les buts de la conférence de Yalta sont les suivants : adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la Seconde Guerre mondiale ; régler le sort de l’Europe après la défaite du Troisième Reich ; garantir la stabilité du nouvel ordre mondial après la victoire. L'objectif principal de Staline est de faire confirmer les résultats de la conférence interalliée de Moscou du esquissant un plan de partage de l'Europe du Sud-Est en « zones d'influence » pour l'après-guerre. Ce sont ces résultats qui, ajoutés à ceux de la seconde conférence de Québec, débouchent sur la « guerre froide ». La version officielle soviétique après la guerre est fondée sur le souci de « préserver l'Union soviétique de futures attaques, comme en 1914 et en 1941, en la protégeant par un glacis territorial et politique ». La diplomatie soviétique œuvre donc pour commencer à la création d’une Pologne dirigée par un gouvernement ami de l'URSS. Churchill et Roosevelt cherchent à obtenir de Staline la promesse que l'URSS entre en guerre contre le Japon dans les trois mois après la capitulation de l’Allemagne et les deux sont donc prêts à faire des concessions. Staline négocie d'autant plus en position de force que les troupes soviétiques ne sont plus qu’à une centaine de kilomètres de Berlin. Par ailleurs, Roosevelt, dont la santé se dégrade, affiche une totale méconnaissance des valeurs morales de son interlocuteur en affirmant : « Si je lui donne tout ce qu'il me sera possible de donner sans rien réclamer en échange, noblesse oblige, il ne tentera pas d'annexer quoi que ce soit et travaillera à bâtir un monde de démocratie et de paix. » Enfin, les médias et les manuels scolaires présentent souvent cette conférence comme un « partage du monde entre puissants », idée tenace déjà dénoncée dans un article de Raymond Aron, « Yalta ou le mythe du péché originel », dans Le Figaro du 28 août 1968. Cette . Rapport des forces En , le rapport des forces est nettement à l'avantage de Staline. Les forces soviétiques sont, de loin, les premières en nombre et en armement, atteignent Varsovie et Budapest, et menacent Berlin depuis les têtes de pont conquises sur l'Oder quelques jours plus tôt. Cependant, Staline est prudent. Sa priorité est la prise de Berlin, à la fois comme symbole de sa victoire et pour les avantages politiques et scientifiques qu'elle lui confèrera. Il tient à s'emparer du maximum de régions industrielles allemandes et de l'institut de physique nucléaire de Dahlem, où il espère trouver des éléments de fabrication de la bombe atomique. Il craint une capitulation allemande, voire un retournement des alliances, qui le frustrerait ainsi de sa victoire. Aussi, il fait croire à ses alliés que Berlin n'est pas prioritaire et que l'offensive principale de l'Armée rouge portera vers la Bohême et la vallée du Danube : il les invite à chercher la jonction en Allemagne du Sud. Pour Roosevelt, Eisenhower et les responsables américains en général, la priorité est de finir la guerre avec le minimum de pertes en vies américaines. Le président américain accepte de laisser l'URSS fournir l'effort de guerre le plus lourd, quitte à lui abandonner une plus vaste zone d'occupation. Peu méfiant, il annonce dès le début de la conférence que les troupes américaines quitteront l'Europe deux ans après la fin de la guerre. De son côté, Churchill souhaite rétablir un équilibre européen et éviter une hégémonie soviétique sur le continent, mais, ayant déjà beaucoup cédé lors de la conférence interalliée de Moscou le , il n'est plus en position de revenir sur ses concessions. Les accords Les accords conclus à l'issue des rencontres prévoient : des élections libres dans les États européens libérés, les trois alliés s'engageant à « constituer des autorités gouvernementales provisoires largement représentatives de tous les éléments démocratiques des populations et qui s'engageront à établir, dès que possible, par des élections libres, des gouvernements qui soient l'expression de la volonté des peuples » (cf. Communiqué final en annexe : Déclaration sur l'Europe libérée) ; l'organisation en avril 1945 de la conférence de San Francisco ; l’entrée en guerre de l'URSS contre le Japon dans les trois mois qui suivent la défaite de l'Allemagne, l'URSS recevant en échange le sud de l’île de Sakhaline et les îles Kouriles ; la destruction du militarisme allemand et du nazisme ; la division de l'Allemagne en trois zones occupées par les trois vainqueurs : États-Unis, URSS, Royaume-Uni (par la suite, Churchill soutient une division de l'Allemagne en quatre zones d'occupation, la quatrième revenant alors à la France. Cette proposition aboutit peu avant la conférence de Potsdam : cf. Déclaration de Berlin du 5 juin 1945) ; déplacement de la Pologne vers l'ouest : elle cède des territoires à l'URSS et reçoit en compensation des territoires enlevés à l'Allemagne ; l'établissement de la frontière soviéto-polonaise sur la ligne du pacte germano-soviétique de 1939 (correspondant en partie à la ligne Curzon) ; la réorganisation du « Comité de Lublin », gouvernement pro-soviétique établi en Pologne « suivant des bases démocratiques plus étendues, avec l'inclusion des chefs démocrates se trouvant à l'étranger », des membres du gouvernement polonais en exil à Londres (cf. Communiqué final en annexe : Pologne) ; quelques modalités concernent le fonctionnement de l'ONU dont la création a été décidée en 1944 à la conférence de Dumbarton Oaks : le droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité jouera pour tous les cas sauf pour les questions de procédure ; l’URSS demande autant de sièges qu'elle compte de républiques (soit 16), mais en obtient « seulement » trois (un pour l'Union Soviétique, plus deux pour l'Ukraine et la Biélorussie) ; les Nations unies auront un droit de regard sur l'organisation de l'Europe. Une conférence pour terminer la guerre L'Allemagne : défaite, occupation, réparations Lors de la première séance plénière, la question principale porte sur la défaite de l’Allemagne par une analyse de la situation militaire. Cela débouche sur le premier article du communiqué disponible au public. Selon la dernière phrase de cet article, « Il a été procédé à un échange complet et réciproque des renseignements ». Le général Marshall indique qu’une offensive massive est possible sur le front de l’ouest mais que les alliés ne peuvent franchir le Rhin avant le mois de mars. Staline prend alors la décision que l’Armée rouge libérera la Tchécoslovaquie et la Hongrie, repoussant la prise de Berlin. Ainsi, Staline évite toute tension avec les alliés occidentaux. Cependant, cette première séance plénière est importante en définissant correctement le cadre général des négociations qui vont suivre : les Occidentaux sont en position d’infériorité par rapport aux Soviétiques. Lors de la deuxième séance plénière du 5 février, Staline aborde la question de l’occupation de l’Allemagne, qu’il considère être la plus importante. Lors de la conférence de Téhéran, tous les Alliés étaient d’accord sur un démembrement complet de l’Allemagne, mais cette certitude devient moins évidente à l’approche de la victoire. Les Occidentaux pensent briser le Reich nazi, mais faut-il détruire l’Allemagne et sa population ? On peut lire dans le deuxième article du communiqué disponible au public : « Nous sommes inflexiblement résolus à anéantir le militarisme et le nazisme allemand », mais les alliés présentent le peuple allemand comme victime du nazisme et décident qu’« Il n’est pas dans notre intention d’anéantir le peuple allemand ». Churchill considère alors l’Allemagne comme une future alliée contre l’expansionnisme soviétique. Pourtant, un démembrement de l’Allemagne est conclu avec une « autorité suprême » des occupants, censé garantir la paix future en Europe. Chacun des alliés occupera une zone séparée, et la France est invitée à participer à ce projet. Cependant, les Soviétiques sont en position de force, et la zone française est donc prise aux dépens de la zone anglaise et américaine. La France est aussi invitée à siéger au Conseil de contrôle interallié pour l’Allemagne. De plus, il est conclu que l’Allemagne sera entièrement démilitarisée et désarmée. Cette mesure est encore plus sévère que ce qui est prévu par le traité de Versailles de 1919, qui fixe le nombre de militaires allemands à un maximum de cent mille. La question des réparations est elle aussi engagée par Staline, qui demande de l’Allemagne en gage de réparation, 20 milliards de dollars au total, dont la moitié ira à l’URSS. Sur ce point, c’est aussi Churchill qui s’oppose à cette somme démesurée et insiste pour que l’économie allemande ne soit pas anéantie. Il est d’ailleurs écrit dans le troisième article du communiqué disponible au public, que les dommages à verser par l’Allemagne seront à calculer « dans la plus grande mesure possible ». Cette question n’est pas résolue entièrement. Sont définis les différents moyens de réparation des dommages auxquels est contrainte l’Allemagne : des transferts de biens et d’argent, des livraisons de marchandises, et l’utilisation de la main-d’œuvre allemande. Les deux points sur lesquels la conférence ne s’est pas fixée sont la mise en œuvre de ce plan et surtout le montant des réparations. Pour cela, les Alliés décident la création d’une commission, qui siègera à Moscou, réunira les représentants des trois pays alliés et fixera le coût total des réparations sur la base de la proposition du gouvernement soviétique. Si la demande soviétique est ainsi à moitié acceptée, c’est parce que Roosevelt considère que les Soviétiques font déjà suffisamment de concessions et il ne prend donc pas le parti des Britanniques. Le Japon : une entrée en guerre de l’URSS ? La conférence porte sur la question de la défaite japonaise. Il est dit que : « Les chefs des gouvernements des trois grandes puissances […] ont décidé d’un commun accord […] que l’URSS entrera en guerre contre le Japon ». Si cette formule « commun accord » est employée dans ce cas précis c’est tout d’abord pour ne pas contrarier Churchill. En effet, la question de l’Extrême-Orient, concernant les modalités et les conditions de l’engagement soviétique, s’est réglée lors d’une conversation privée entre Roosevelt et Staline. L'URSS entrera en guerre trois mois après la capitulation allemande (ce sera donc, finalement, le 8 août 1945). Les conditions de l’engagement ayant fait débat sont celles de Port-Arthur et des chemins de fer mandchous. L’URSS obtient le en Mongolie et l'annexion des îles Kouriles et Sakhaline. Port-Arthur ne sera pas annexé mais internationalisé, et les chemins de fer mandchous ne seront pas propriété de l’URSS mais contrôlés par une commission soviéto-chinoise. Néanmoins, Staline et Roosevelt veulent un accord du président chinois sur ces points, et ne pas les lui imposer. Churchill n'est mis au courant de ces propositions que le lendemain de l’entrevue, et malgré son hostilité et sa volonté de négociation, il finit par céder, craignant d’être mis à l’écart sur les affaires japonaises. Une conférence pour poser les bases d'un monde nouveau Roosevelt : pour une organisation politique mondiale Pour Roosevelt, le principal dossier de Yalta est celui de la future Organisation des Nations unies. Il entendait réussir, là où Wilson avait échoué après la Première Guerre mondiale avec la Société des Nations, et devenir l’arbitre entre les Britanniques et les Soviétiques. Il ne se montre donc pas trop exigeant avec Staline, notamment sur la question de la Pologne. Tous les acteurs sont d’accord sur ce projet mais une question fait débat : qui sera membre du Conseil de sécurité, et quels pays composeront l’Assemblée ? Les Américains soutiennent l’adhésion de la Chine et les Britanniques celle de la France au sein du Conseil de sécurité. Bien que Staline objecte le fait qu’il serait en position défavorable, il finit par céder. Le réel problème se pose alors pour la composition de l’Assemblée. Les Soviétiques craignent une mainmise anglo-américaine (soutien des pays du Commonwealth et d’Amérique latine). L’URSS exige donc que chacune des seize républiques soviétiques fédérées dispose d’un siège. Dans l’extrait de la conférence non disponible au public, on constate que l’URSS obtient l’adhésion de deux républiques fédérées : la Russie blanche (Biélorussie) et l’Ukraine. Après réflexion et négociations, Staline ne demandait plus que l’adhésion de ces deux républiques et la Lituanie. Cette dernière est refusée, mais Roosevelt doit s’incliner face à Staline pour préserver la réussite de son projet (l'ONU). Une conférence future est programmée pour le à San Francisco. Cette conférence fut organisée parce que les trois grands n’ont su se mettre d’accord sur le système de vote de l’assemblée de la future ONU et sur l’obtention du droit de veto ou non. Ils ne se sont d’ailleurs pas mis d’accord sur les États qui pourront accéder à cette organisation. Il est donc déclaré dans un extrait non disponible au public : « Les nations associées qui auraient déclaré la guerre à l’ennemi commun avant le » seront invitées à la conférence de San Francisco et pourront faire partie de l’ONU. La question polonaise Les questions à propos de la Pologne font l’objet de vives tensions à Yalta. En effet, du côté de l’URSS, la Pologne est le pays dont elle a obtenu une partie du territoire dès 1939, à la suite du pacte germano-soviétique, et du côté occidental, la Pologne est une alliée qui avait eu la garantie d’une aide en cas d’agression allemande, ce qui a entraîné l’entrée en guerre des alliés. Lors de la conférence, les deux principales questions concernant la Pologne sont la nouvelle délimitation de ses frontières et la composition de son gouvernement, qui définira la nature de son futur régime politique. La frontière orientale de la Pologne ne pose pas de problème, comme on peut le voir dans l’article VI : « La frontière orientale de la Pologne à l’Est devra suivre la ligne Curzon, avec des déviations au profit de la Pologne sur une profondeur de 5 à 8 kilomètres par endroits ». Le vrai problème est celui de la frontière occidentale avec l’Allemagne, Staline proposant alors le fleuve de la Neisse. Ce déplacement de la frontière occidentale vers l’ouest est une compensation des pertes orientales, dans le but de ne pas réduire la taille du territoire polonais de manière trop importante. La question porte ensuite sur le choix de la Neisse : le fleuve se sépare en deux, la Neisse orientale et la Neisse occidentale. Les trois s’accordent sur une formule ambiguë : « La Pologne devra obtenir des accroissements sensibles de territoire au nord et à l’ouest ». Churchill est sceptique : l’annexion de cette partie du territoire allemand, jusqu’à l’Oder et la Neisse signifie la présence de six millions d’Allemands sous la souveraineté polonaise. Toutefois, Staline déclare que « le problème des nationalités est un problème de transport ». Dans l'année suivante, 11,5 millions d'Allemands seront alors « déplacés » hors de ces territoires, remplacés par 4,5 millions de Polonais eux-mêmes « déplacés » hors de la Pologne orientale devenue soviétique. La question de la composition du gouvernement polonais et de son régime politique est plus aiguë. Pour Churchill, elle a une forte signification symbolique puisque le Royaume-Uni a accueilli le gouvernement polonais en exil durant la guerre. Pour Roosevelt, elle touche à l’électorat américain puisqu'il venait d’être réélu après avoir fait des promesses à des millions d’Américains d’origine polonaise. Il y a deux gouvernements de Pologne : l'un en exil à Londres depuis 1939, de fait plutôt proche des Occidentaux, puisqu'il a dû fuir la Pologne à la suite de l'invasion soviétique. Staline a mis en place un second gouvernement, d'obédience communiste, l’a installé à Lublin après la libération de l’est de la Pologne, l’a officiellement reconnu en juillet 1944 et lui a confié l’administration du territoire polonais derrière les lignes militaires soviétiques, en ignorant le gouvernement en exil à Londres. Les Occidentaux refusent de reconnaître ce gouvernement puisqu'ils estiment qu’il y a un problème de représentativité. Pour pallier ce problème, on s’accorde à Yalta sur la mise en place « d’élections libres et sans contraintes ». Pourtant, Staline n’a pas la moindre intention de dissoudre le gouvernement de Lublin ou de se soumettre à de véritables élections libres. Il réaménagera seulement l’équipe gouvernementale de Lublin en y ajoutant quelques membres supplémentaires polonais. La déclaration sur l'Europe libérée Cette déclaration a été proposée par Roosevelt et Staline et montre généreusement les principes censés permettre l’établissement d’un « ordre mondial régi par le droit ». Il est dit dans cet article que dans chacun des pays libérés, des gouvernements provisoires seront constitués en ayant la forme et la politique que chacun de ces États souhaite. Il est aussi dit que des élections libres auront lieu dans chacun de ces pays. Cet article est une grande preuve de naïveté de la part de Roosevelt, qui se félicite d’avoir donné une tonalité morale aux accords de Yalta. D’ailleurs, par cynisme ou lassitude, Staline approuve tout sans protester. Cependant, cette déclaration sur l’Europe libérée mentionne une convention sur la libération des prisonniers, qui n'est pas anodine. Celle-ci n’apparaît ni dans le communiqué officiel ni dans le protocole des travaux. Elle prévoit que tous les prisonniers des Allemands seront regroupés par nationalité et dirigés vers leur pays d’origine. En réalité, de nombreux prisonniers russes ne souhaitent pas repartir en URSS, d'autant que le règlement de l'Armée rouge assimile la capture par l'ennemi à une trahison. On évalue à deux millions le nombre de Soviétiques rapatriés contre leur gré et déportés au goulag comme « traîtres ». Conclusion Dans le communiqué officiel du , il n'est pas fait état des trois sièges concédés à l’URSS à l’assemblée générale de l’ONU, de l’évaluation des réparations allemandes ou des avantages territoriaux reconnus à l’URSS en Asie. Ce communiqué produit donc une profonde impression sur la presse et dans les milieux parlementaires. Spontané ou organisé, l’enthousiasme est très manifeste aux États-Unis et en URSS. En Europe occidentale, la satisfaction est plus nuancée, les Britanniques évoquent le chaos allemand après Versailles comme un exemple à ne pas suivre. En France, bien que Charles de Gaulle souligne le manque de précision sur le cas polonais et perçoive la naïveté de la « Déclaration sur l’Europe libérée », la conférence et ses conclusions sont globalement saluées, d'autant qu'elle admet la France parmi les « Quatre Grands » et lui fait de substantielles concessions par rapport au statut que les Anglo-Américains sont un temps disposés à accorder à la France. Les résultats de Yalta sont approximatifs. Les Anglo-Américains obtiennent peu d'engagements concrets importants sur le futur européen en contrepartie de ce qu'ils offrent à Staline, qui est de plus décidé à exploiter au mieux sa position de force en Europe de l'Est. Les trois chefs de gouvernement ou d’État n’ont négocié aucun point sur la question des déportés, les Soviétiques ayant libéré Auschwitz le 27 janvier sans rien révéler avant le début de mai. Contrairement à la légende, ce n'est pas à Yalta que s'est décidé le « partage de l'Europe » en « taux d'influence » mais à Moscou, le , à travers un accord entre Churchill et Staline. Les États-Unis, présidés par le président Roosevelt, attaché au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, n'en sont pas informés dans un premier temps. Contresigné par Churchill et Staline, cet accord prévoit les « taux d'influence » suivants, respectivement pour les Alliés occidentaux et pour l'URSS : Hongrie et Yougoslavie : 50-50 %, Roumanie : 10 % - 90 %, Bulgarie : 25 % - 75 % et Grèce : 90 % - 10 %, nonobstant le poids respectif des non-communistes et des communistes dans les mouvements de résistance et les opinions (par exemple, les communistes étaient très minoritaires en Roumanie et Bulgarie mais majoritaires en Grèce à la tête du principal mouvement de résistance). Certains historiens ont estimé que l'influence de cet accord a été exagérée. Par exemple, la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Yougoslavie ont vu les communistes y monopoliser le pouvoir bien que les accords ne mentionnent pas la première et aient prévu une égalité d'influences dans les deux autres. Cet accord avait été préparé au printemps 1943 lorsque Churchill et Anthony Eden s'étaient rendus à Moscou pour conférer avec Staline et Viatcheslav Molotov. Selon Churchill, ces accords n'avaient qu'une portée provisoire, le temps de la guerre, mais il est peu probable qu'il n'en ait pas perçu le risque, même s'il a sous-estimé la violence qui allait s'exercer sur les pays laissés aux Soviétiques. Son objectif principal était d'obtenir de Staline un renoncement à la Grèce, où la guerre civile grecque allait découler du choc entre la résistance grecque à majorité communiste et la volonté anglaise de maintenir la Grèce dans la sphère d'influence occidentale. L'établissement de la tutelle soviétique en Europe orientale allait se traduire par plusieurs décennies de dictature au sein du bloc de l'Est, et en Grèce, les troubles et la dictature des colonels traduisaient la tutelle des Anglo-Américains. Presque immédiatement après Yalta, Staline viole les accords. En Roumanie, les communistes noyautent les institutions, répriment les protestations de manière sanglante et imposent au roi de nommer un gouvernement communiste par le coup d'État du alors que l'armée roumaine se bat contre la Wehrmacht en Hongrie et Tchécoslovaquie. Le cas de la Bulgarie obéit aux mêmes règles. En Pologne, les Soviétiques favorisent les hommes politiques qu'ils ont placés, temporisent les discussions avec les Alliés pour réprimer l'opposition et tendent des pièges aux membres de la résistance non communistes. Pendant tout ce temps, Roosevelt cherche à faire évoluer Staline en jouant la carte de l'apaisement. La conférence suivante réunissant les trois Alliés est celle de Potsdam d’août 1945, qui tente d’éclaircir certains points jugés trop flous à Yalta, mais l’URSS et les Alliés ont fait le lit de la guerre froide. L'accord stipulait aussi le renvoi en URSS de ceux qui avaient rejoint la Wehrmacht pour combattre le communisme et de tous les prisonniers soviétiques. Or, être fait prisonnier au front était assimilé par le code militaire soviétique à une trahison passible de la peine de mort (pour ceux qui s'étaient rendus) ou de la déportation au goulag (pour ceux qui avaient été capturés) Pourquoi Yalta ? En réalité, Roosevelt et Staline sont parvenus rapidement à un accord parce que les intérêts américains et soviétiques étaient convergents : tout d'abord, écraser l'Allemagne, ensuite se partager le monde en zones d'influences. Dans cet esprit, l'Europe Occidentale, celle de Charlemagne, avec laquelle les USA ont les relations commerciales et culturelles les plus étroites et d'où vient la plupart des émigrants, sera réservée à l'influence américaine, tandis que l'Europe de l'Est, constitués d'états faibles et existant depuis peu, utile pour constituer un glacis protecteur de l'URSS, sera réservée à l'influence soviétique. L'erreur de Roosevelt, fortement influencé par son éminence grise, Harry Hopkins, sera double : d'une part, croire en la pérennité de l'alliance soviéto-américaine, alors que de Gaulle et Churchill, plus lucides avaient anticipé la rupture future, pour des raisons géopolitiques classiques, à savoir la fin de l'ennemi commun, d'autre part, Hopkins et Roosevelt se tromperont complètement sur la nature du régime soviétique et la personnalité de Staline, qu'ils appelaient familièrement "Oncle Joe", contrairement à de Gaulle et Churchill, là aussi, plus lucides. Notes et références Voir aussi Bibliographie . La Seconde Guerre mondiale, 1942-1945 de Raymond Cartier, Éditions Presses de la Cité, Paris, 1965. Yalta, tragédie de Vladimir Volkoff, L'Âge d'Homme, Paris, 1983, . Yalta de Pierre de Senarclens, Éditions PUF, Collection Que sais-je ?, Paris, 1984. 1945 de Yalta à Potsdam d'Arthur Funk, Éditions Complexe, collection « La mémoire du siècle », 1987. De Yalta au rideau de fer. Les grandes puissances et les origines de la guerre froide, de Pierre de Senarclens, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, Paris, 1993. Histoire des relations internationales 1945-1962 de Charles Zorgbibe, Éditions Hachette, Paris, 1995. La Chute de Berlin d'Antony Beevor, De Fallois, 2002. Articles connexes Conférences inter-alliées Les conférences de Casablanca et de Téhéran (tenues avant Yalta) ainsi que celles de Potsdam et de San Francisco (tenues après Yalta). L'invasion soviétique de la Mandchourie, conséquence de l'entrée en guerre de l'URSS contre le Japon. Opération Keelhaul Liens externes La conférence de Yalta expliquée en images (2 min 38 s). Yalta Histoire des relations internationales Guerre froide Histoire de la Crimée Joseph Staline Winston Churchill 1945 en Union soviétique 1945 aux États-Unis 1945 au Royaume-Uni Février 1945 Yalta
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Concentration%20molaire
Concentration molaire
La concentration molaire ou molarité, ou parfois taux molaire, d'une espèce chimique est sa quantité rapportée au volume total du mélange qui contient cette espèce. Elle est exprimée en moles par unité de volume. Cette notion est essentiellement utilisée pour des espèces en solution. La concentration molaire d'un soluté est notée ou . Elle est définie par le rapport de la quantité de soluté au volume de solution : Unités Dans le Système international, la concentration molaire s'exprime en moles par mètre cube (mol/m ou mol⋅m), mais on utilise plus couramment les moles par litre (mol/l ou mol⋅l) : = En chimie des solutions aqueuses, l'unité est souvent abrégée en M ; par exemple, une solution d'acide chlorhydrique de concentration peut être étiquetée « HCl ». Grandeurs voisines Concentration moléculaire La concentration molaire ne s'exprime pas directement en nombre d'entités élémentaires (atomes pour les espèces chimiques monoatomiques et molécules pour les espèces polyatomiques), qui serait peu pratique car requérant des nombres très élevés, mais en moles. Le nombre d'entités élémentaires et le nombre de moles sont liés par le nombre d'Avogadro ( molécules) : . Par exemple, une mole d'eau liquide à occupe un volume de donc la concentration (molaire) de l'eau dans l'eau pure vaut . Dans la vapeur d'eau à sous , ce même volume vaut donc la concentration de l'eau y est , soit moins que dans l'eau liquide. La concentration (moléculaire) est respectivement de et par litre. Concentration massique Il ne faut pas confondre la concentration molaire, en moles par unité de volume ( mol/l) avec la concentration massique (notée ρ pour l'espèce X ou usuellement C (majuscule) ; en unité de masse par volume ( g/l), désignée en physique comme la masse volumique en vrac ou apparente). En effet, les deux sont souvent désignées sous le simple terme « concentration », ce qui se comprend de par le contexte ou l'unité indiquée, mais cela porte parfois ambiguïté. Concentration pondérale (molalité) La concentration molaire diffère aussi de la « concentration pondérale » (ou teneur, molalité), notée m, sans unité (masse par masse) ( de composé X par de solvant) et de la fraction molaire [notée x, ou x% ; sans unité (mole par mole), 0,15 % de composé X par mole totale]. La concentration est une grandeur dite intensive car elle ne dépend pas de la quantité de matière présente mais d'un nombre d'entités, tout comme la masse volumique. Applications La notion de concentration molaire s'applique typiquement en chimie et biologie, aux constituants en solution, mais elle est également valable à l'état pur et dans les mélanges gazeux. Dans les solutions ioniques, il existe souvent plusieurs espèces chimiques en équilibre. Par exemple, une solution d'un acide faible HA contient les espèces H, A et HA à cause de l'équilibre de dissociation . La concentration (molaire) de la matière acide est alors : c = [HA] + [A], c'est-à-dire la somme des concentrations de ses espèces chimiques dérivées. Ceci s'applique aux réactions d'ionisation, de complexation, d'oxydoréduction Les concentrations sont très utilisées en chimie, notamment en analyse quantitative par volumétrie, cinétique chimique, et théorie des ions (théorie de Debye-Hückel). En thermodynamique, on leur préfère les fractions molaires ou les molalités qui ont l'avantage d'être indépendantes de la température et de la pression. En biochimie et biologie, les concentrations molaires sont aussi très utilisées, pour déduire les concentrations des produits de réaction, ou à l'inverse des réactants d'origine quand on dose les produits. Ainsi, avec une réaction , on utilise la stœchiométrie des éléments chimiques (proportion molaire des éléments entre réactants et produits) et/ou un bilan de masse. Une mole de A donnera de AB, tandis que de sera issue de de B. Une mole de AB contient de A et de B. À volume(s) initial et final connu(s), on peut calculer les concentrations molaires apparues ou disparues. On parle de solutions équimolaires en composé X pour des solutions ayant la même concentration molaire en X, et de réaction équimolaire pour une réaction chimique qui fait réagir ses réactifs mole à mole (molécule à molécule ou espèce chimique à espèce chimique). La quantité ou concentration (massique) de certains éléments étant déterminée notamment par des pesées, on utilise beaucoup la relation entre concentration massique ρ du soluté i de masse molaire M à sa concentration molaire c . Certaines méthodes de mesure donnent un accès direct à la concentration molaire c d'une substance. Dans la loi de Beer-Lambert, c est lié à l'absorbance (A) à une longueur d'onde λ, à la longueur du trajet optique (ℓ) et à l'absorptivité molaire (ε) propre à la substance à la longueur d' selon Notes et références Notes Références Articles connexes Mole Ordres de grandeur de concentration Extensivité et intensivité (physique) Densité numérique Chimie générale Chimie analytique Grandeur volumique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20italienne
Cuisine italienne
La cuisine italienne se caractérise par la variété des produits utilisés en Italie, ainsi que par une grande diversité régionale. Elle repose essentiellement sur le régime méditerranéen fait de produits frais, mais est aussi renommée pour sa production d'huile d'olive, de fromages, de charcuterie, de vins, de fruits et de desserts qui font partie des plus de traditionnels régionaux. En 2018, la cuisine italienne représente un chiffre d'affaires de plus de d'euros dans le monde. Histoire Comme tous les pays de la Méditerranée, la cuisine italienne est héritière de la cuisine romaine antique (par exemple, son goût pour les poissons salés ou bien la , directement issue du garum romain), mais aussi de la cuisine arabe, qui y a apporté les pâtes, l'aubergine, la confiserie. Les produits originaires d'Amérique (tomate, poivron, piment, pomme de terre) ont révolutionné la cuisine italienne (comme les cuisines provençale ou la espagnole)<ref>{{Lien web |lang=fr-FR |auteur=Marie Josèphe Moncorgé |titre=La Méditerranée à table, une longue histoire commune, cf. bibliographie |url=http://www.tambao.fr/pages-mediterranee_table_1}}.</ref>. Antiquité Selon la culture populaire ce serait Marco Polo qui aurait rapporté au les pâtes de Chine. Ce qui est en réalité infondée. En réalité, les Grecs et les Romains connaissaient déjà des pâtes fraîches du type lasagnes (laganon en grec, en latin). On trouve, près de Rome, une tombe du , ornée d'un bas-relief représentant un rouleau à pâte et un coupe-pâtes. Par ailleurs, le terme romain () désignait une de ces variétés de pâtes. Moyen-Âge Les pâtes sèches de la famille des vermicelles sont importées de Palestine, entre le . Elles sont fabriquées dans le monde arabe, depuis au moins le , sous le nom d’itriyya. On trouve des recettes d’itriyya ou de fidaws dans les livres de cuisine de Bagdad, à partir du et dans les livres de cuisine d'Al-Andalus, au . En Sicile, au , le géographe arabe Al Idrissi signale, en 1154, une fabrique importante de pâtes sèches à Trabia (est de Palerme), qui contrôle toute la filière de la production et exporte des pâtes dans tout le bassin méditerranéen. Le premier livre de cuisine italienne, Liber de coquina, est écrit vers 1300 à la cour angevine du royaume de Naples, sans doute d'après un modèle de la période souabe, et voit le jour à Palerme à la cour de Frédéric II de Sicile. On y trouve déjà quelques plats essentiels de la cuisine italienne comme les lasagnes et d'autres variétés de pâtes. Vers 1450, Maestro Martino, le plus célèbre auteur cuisinier de l'Italie du Moyen-Âge, écrit De Arte Coquinaria, ouvrage largement diffusé en Europe grâce à l'appui de son ami humaniste Bartolomeo Sacchi dit « Platine ». Ce dernier publie vers 1475 De honesta voluptate et valitudine (« Du plaisir honnête et de la bonne santé ») qui s'inspire sur le plan gastronomique du livre de cuisine de Maesto Martino, son ami et collaborateur, mais dont les recettes sont présentées de façon plus littéraire, comme un récit axé sur la diététique. En 1477, le médecin piémontais Pantaleone da Confienza publie la Summa lacticiniorum, le traité sur les laitages le plus ancien d'Europe. Renaissance En 1548, l'humaniste milanais Ortension Lando publie le Commentario delle più nitabili e mustuose cose d'Italia (« Commentaires sur les choses les plus notables et les plus monstrueuses d'Italie »), un guide de voyage indiquant les principales spécialités culinaires régionales de l'Italie qui peut être considéré comme le premier guide gastronomique. On a souvent dit que la cuisine italienne avait modifié la cuisine française grâce aux apports de Catherine ou Marie de Médicis. En fait, au , les livres de recettes italiennes, comme (« Ouvrage sur l'Art de cuisiner ») de Bartolomeo Scappi, un monument de la cuisine renaissance italienne publié en 1570, présentent une cuisine encore très proche de la cuisine médiévale. En 1630, alors que Naples connait une période de famine, les pâtes deviennent pour la première fois un élément essentiel de l'alimentation du peuple. Les Napolitains sont traités de mangiamaccheroni ( « mangeurs de macaroni »), épithète qui sera ensuite appliqué à tous les Italiens. En 1690, il est fait pour la première fois mention de la sauce tomate dite « à l'espagnole », dans le livre de cuisine d'Antonio Latini, Lo scalco alla moderna, publié posthume (« Le Maître queue façon moderne »). En 1716, Cosme III de Médicis définit les territoires où l'appellation Chianti peut-être utilisée, premier exemple de protection des appelations d'origine. La pizza, autre plat symbolique de la cuisine italienne sous sa forme actuelle avec de la tomate, n'existe que depuis 1700. Avant la pizza napolitaine, la pizza était un gâteau sucré ou salé, dont le nom est connu depuis 997. Au , le cuisinier Bartolomeo Scappi en donne une recette. Elle est devenue un des plats mondiaux les plus connus, citée souvent comme plat national autochtone par beaucoup d'Américains. En 1775, parait le premier livre italien consacré à la fabrication des crèmes glacées, apparues dès le , De sorbetti de Filippo Baldini. Les spaghetti al pomodoro (« aux tomates ») sont mentionnées pour la première fois en 1839, dans la Cucina teorico-pratiqua (« Cuisine théorique et pratique ») d'Ippolito Cavalcanti, dont la seconde édition comporte un appendice sur la cuisine populaire napolitaine. Cet assaisonnement vient y compléter l'association plus traditionnelle des pâtes et du fromage. En 1891, Pellegrino Artusi publie la première édition de La scienza in cucina e l'arte di mangiar bene ( « La Science en cuisine et l'art de bien manger »), dans lequel il cherche à créer une culture commune dans un pays dont l'unité est toute récente (1861). Il fait connaitre les traditions culinaires d'un grand nombre de villes et de territoires. C'est le texte fondateur de la cuisine italienne moderne qui connaitra quinze rééditions enrichies par les apports des lecteurs jusqu'en 1911. La revue mensuelle La Cucina Italiana (« La cuisine Italienne ») , qui demeure une référence importante de la culture gastronomique du pays, voit le jour en 1929. Deux années plus tard (1931), parait la Guida gastronomica d'Italia du Touring Club Italiano, qui recueille pour la première fois de façon systématique les traditions gastronomiques des régions et provinces italiennes. En 1957, Mario Soldati tourne Viaggio nella valle del Po (« Voyage dans la vallée du Pô ») pour la télévision italienne où il y parle des réalités agricoles et alimentaires du pays, ainsi que de l'industrie agroalimentaire naissante. Ce reportage marque l'entrée officielle de la gastronomie à la télévision publique. Après des années de recherche dans le Mezzogiorno et notamment dans le Cilento en Campanie, le médecin américain Ancel Keys publie en 1959 Eat well ans stay well, qui ouvre la voie à la promotion internationale de ce qui sera appelé le « régime méditerranéen ». En 1977, Gualtiero Marchesi ouvre son premier restaurant à Milan où, alliant Nouvelle cuisine et traditions italiennes, il modernise la cuisine italienne. En 1986, Carlo Petrini fonde à Bra (Italie) dans le Piémont l'association Slow Food qui, en quelques décennies, s'affirme en Italie, puis partout dans le monde. Elle contribue à promouvoir les savoirs gastronomiques en faisant interagir la grande cuisine avec les traditions populaires Pour la première fois en 2016, le restaurant d'un chef italien, La Francescana de Massimo Botura, à Modène, est élu meilleur restaurant par The World's 50 Best Restaurants. Culture italienne On regroupe sous le nom de « cuisine italienne » toutes les cuisines régionales provenant de la péninsule italienne et de ses deux îles, cuisines qui ont été influencées par des cultures diverses : cuisines lombarde (riz, beurre), alpine (polenta, crème, fromages), autrichienne (viande séchée bresaola, speck, strudel, krapfen, sacher, zelten, presnitz, kaiserfleisch, canederli, bière, cannelle), slave (cevapcici, gubana, strucchi, putizza), ou berbère (couscous en Sicile). L'Italie est un pays de vins et de fromages variés, ainsi que de nombreuses autres productions agricoles usuelles (truffe blanche du Piémont, parmigiano Reggiano, grana Padano, jambon de Parme et de San Daniele, riz de Verceil, grappa…). L'huile d'olive est la base de la cuisine italienne : les Italiens font partie des trois plus importants consommateurs d'huile d'olive dans le monde, avec les Grecs et les Libyens. Le café préparé à l'italienne (cappuccino, expresso, ) et les (glaces) font partie de ce savoir-faire culinaire. Pour un non-Italien, la cuisine italienne a son épicentre quelque part entre la Toscane et l'Émilie-Romagne, et se résume à des plats classiques comme la , les pâtes accompagné de ragù bolonais ou le dessert réputé tiramisu, mais les nombreuses productions agricoles et transformations agroalimentaires des terroirs piémontais, de la vallée d'Aoste, de l'originalité de la cuisine vénitienne et frioulane, des cuisines populaires romaine, lombarde, calabraise, sicilienne, sarde, des Pouilles, ainsi que de nombreuses autres régions. Plats typiques Ci-dessous une liste des spécialités les plus célèbres de la cuisine italienne. Parmi les , on compte notamment : , ou crostini, , carpaccio, , salame, , , , , olive ascolane, , , tartine ou , ou , ou , , et . Soupes Parmi les soupes, on compte notamment : , , , , , et . Pizza Parmi les pizzas, on compte notamment : , , calzone, , , margherita, , , et . Pâtes Parmi les recettes et variantes de pâtes, on compte notamment : amatriciana, bucatini, cannelloni, carbonara, , fettuccine, gnocchi, lasagnes, maccheroni, , , pesto, , pappardelle, ravioli, rigatoni, , Tagliatelle, tortellini, tortelloni, et . Pain Les pains comprennent : , , , , , , et . Riz Risotto con Agoni, Risotto al Barolo, Sformato al Basilico, Risi e Bisi, Risotto al Cavolfiore Risotto ai Gamberoni, Risotto al Gorgonzola, Risotto indivia e fiori di zucca Risotto alla Milanese, Risotto con la luganega, Risotto mantecato con Grana Padano Risotto alla Marinara, Riso al nero di seppia, Riso con Piselli, Riso con i Porcini Risotto saltato, Risotto ai Quattro Sapori, Sformato di Riso Dolce Tiella di Riso, Risotto alla Sbirraglia, Risotto con scamorza e champagne, Risotto di Seppie alla Veneziana Riso Tonnato, Patate e Cozze, Riso alla Toscana, Riso Valdostano, Risotto allo zafferano con petto d’anatra, Risotto alla Zucca Œufs Les plats à base d'œufs comprennent : agliata, , , , , , , , , , , , , , , , et . Verdures La verdure comprend : , , , , , et . Poisson Acciughe fritte in pastella, Acciughe in carpione, Acquadella o latterino fritto, Agghiotta di pesce spada, Anguilla marinata Baccalà alla vicentina, Baccalà fritto, Branzino al sale, Brodetto di arselle, Burrida Cacciucco, Calamaretti fritti, Calamari in zimino, Calamari ripieni, Capesante alla veneziana, Cappon magro, Carpaccio di pesce, Cartoccio di pesce spada, Cozze alla tarantina, Cozze fritte alla viareggina, Cozze ripiene Filetti di Baccalà, Filetti di orata al cartoccio, fritto misto, Frittata di bianchetti, Frittura mista di pesce Grancevola alla Veneziana Impanata di pesce spada, Involtini di pesce Missultin e Polenta, Moscardini lessati alla genovese, Murena fritta Nasello al forno Orata arrosto, Orata al forno, Orata al finocchio Pepata di cozze, Pesce a scabecciu, Pesce al cartoccio, Pesce alla pizzaiola, Pesce spada alla siciliana, Pesce spada arrosto in salmoriglio, Polpettine di mare Sarde a beccafico, Sarde arraganate (Sarde con origano e pane), Sarde grigliate, Sarde ripiene, Sarde Sfiziose Panate, Sardele in saor, Sbroscia bolsenese, Scampi a zuppetta, Scampi gratinati, Seppie col nero alla veneziana, Seppie con i piselli, Seppie ripiene, Seppioline in umido, Sogliole alla mugnaia, Spiedini ai frutti di mare, Spiedini di alici, Spiedini di anguilla, Stoccafisso alla genovese, Stoccafisso alla ligure Tonno sott’olio, Tortiera di cozze, Triglie alla livornese Zuppa di pesce, Zuppa di cozze Viande Abbacchio Agnello al forno Arrosticini Arrosto di vitello Bistecca alla fiorentina Bollito misto Coda alla vaccinara Escalope à la milanaise Involtini di vitello Ossobuco Pajata Pollo alla cacciatora Saltimbocca Vitello tonnato Charcuterie Bresaola Coppa Cotechino Culatello di Zibello Guanciale Lardo di Colonnata Mortadelle Pancetta Jambon de Parme Jambon San Daniele Salami Speck dell' Alto Adige Zampone Fromage Asiago Burrata Caciocavallo Fontina Grana Padano Gorgonzola Mascarpone Montasio Mozzarella Parmigiano Reggiano Pecorino Romano Pecorino sardo Puzzone di Moena Ricotta Scamorza Stracchino Taleggio Liste complete des fromages Italiens. Desserts et pâtisseries Amaretti Cannoli Cassata Cornetto Crostata Gelato Granita Pandoro Panettone Panna cotta Pignolata Semifreddo Sfogliatella Tiramisù Torta della nonna Zabaglione Zuccotto Boissons Cafés Caffè corretto Caffélatte Caffè macchiato Cappuccino Espresso Marocchino Liqueurs Alchermes Amaretto Amaro Fernet Génépì Grappa Limoncello Mandarinetto Mirto Nocino Sambuca Strega Vespetrò Vov Grecale Marsala Vermouth Vin santo Zibibbo Vins Ils comprennent : Aglianico del Vulture, Aglianico del Taburno, Amarone della Valpolicella, Asti spumante, Barbaresco, Barbera, Bardolino, Barolo, Bonarda, Brunello di Montalcino, Cannonau, Castel del Monte, Cesanese del Piglio, Chianti, Cirò, Cortese, Custoza, Dolcetto, Falanghina, Franciacorta, Frascati DOC, Freisa, Gavi, Gewürztraminer, Ghemme, Greco di Tufo, Lagrein, Lambrusco, Lumassina, Malvasia, Marsala, Merlot, Montepulciano d'Abruzzo, Moscato, Negroamaro, Nebbiolo, Nero d'Avola, Nero de Troia, Nizza, Oltrepò pavese, Picolit, Pigato, Prosecco, Primitivo di Manduria, Recioto della Valpolicella, Recioto di Soave, Roero, Rossese, Sagrantino di Montefalco, Sangiovese, Sciacchetrà, Syrah, Soave, Taurasi, Teroldego, Tintilia, Trebbiano, Verdicchio, Vermentino, Vermentino di Gallura DOCG, et Vernaccia. Apéritifs : Barracuda, Boulevardier, Campari Soda, Galliano Mix, Garibaldi, Hugo, Martini Dirty, Martini dry, Martini Perfect, Martini Sweet, MiTo, Pirlo, Redhuvber, et Spritz. AAprès diner : Americano, Angelo azzurro, Bellini, Bencini, Casino, French Connection, Godfather, Godmother, Mimosa, Messicano, Negroni, Negroni rosato, Negroni sbagliato, Rossini, Tintoretto, Tiziano. Diversités régionales L'Italie est un pays d'une grande diversité. Son long littoral méditerranéen abrite un paysage de plaines fertiles, de montagnes couvertes de forêts et de rochers arides. Depuis la pointe sud jusqu'aux régions alpines du nord, le climat varie considérablement et, avec lui, les cultures locales : le riz, le maïs, le jambon, sont des produits septentrionaux, tandis qu'olives, blé et tomates abondent dans la partie méridionale. C'est en 1861 seulement que les nombreux royaumes, états et duchés (période appelée le Risorgimento), ont été unifiés en une seule nation. Chaque région a donc conservé ses propres caractéristiques culturelles que l'on retrouve dans les pratiques culinaires d'aujourd'hui. Les plats traditionnels sont au centre de l'identité de chaque région. Cela s'explique par la façon dont les recettes sont transmises : enseignées oralement, de génération en génération, rarement consignées dans les livres de cuisine, elles sont perpétuées au sein des familles durant des années, ne subissant pratiquement aucun changement au fil du temps. C'est une cuisine très variée, en grande partie grâce à ses influences régionales, allant de la polenta, originaire du nord de l'Italie, de la pizza à Naples, jusqu'au couscous de Trapani, en Sicile. Les vins italiens et les fromages italiens sont essentiels, soit à la préparation de plats, soit à leur consommation. Cela va du Chianti au Valpolicella, et du Parmigiano Reggiano au Pecorino. Abruzzes La cuisine abruzzaise s'appuie sur la cuisine pastorale, montagnarde et côtière des Abruzzes. Les aliments de base de la cuisine comprennent le pain, les pâtes, la viande, le fromage et le vin. L'isolement qui caractérise la région depuis des décennies a assuré l'indépendance de sa tradition culinaire par rapport à celles des régions voisines. La cuisine locale a été largement appréciée dans une enquête de 2013 auprès des touristes étrangers. Basilicate La cuisine de la Basilicate est humble et profondément ancrée dans les traditions rurales. La viande est largement utilisée, en particulier le porc, le sanglier et l'agneau. La région est connue pour sa saucisse de porc, appelée , dont le nom dérive de la Lucanie, une ancienne région qui comprenait presque toute la Basilicate. Le , une variété de poivre sec et croquant, est un ingrédient symbolique de la cuisine locale, connu comme « l'or rouge de la Basilicate ». C'est consommé comme snack ou comme ingrédient principal de plusieurs recettes régionales. Parmi les plats traditionnels, il y a la , plat de pâtes avec peperone crusco, mie frite et ; le tumacë me tulë, plat de pâtes avec tomate, anchois, noix concassées et mie ; la , une sorte d'omelette au four avec raifort et pommes de terre ; la , un ragoût fait d'artichauts, pommes de terre, fèves et pancetta ; et le , un des rares plats de poisson de la région. Les desserts comprennent le , glacé de sucre et parfumé à l'anis et les , pâtisseries frites remplies d'une crème de marrons et chocolat. La Basilicate est aussi connu pour le vin Aglianico del Vulture et pour les eaux minérales qui sont largement vendues en Italie. Campanie La cuisine napolitaine est réputée pour être l'une des meilleures d’Italie. De nature gourmande, les Napolitains ont su miser sur une cuisine savoureuse et généreuse, élaborée à partir de produits simples mais qui comble les palais les plus exigeants. Les bienfaits de la diète méditerranéenne, à la base de la gastronomie de la Campanie, ne sont plus à prouver. Pauvre en graisses animales au profit des graisses végétales, elle est riche en légumes et pauvre en viande, notamment les viandes rouges (cette diète consiste à ne manger de la viande rouge qu'une fois par mois et de la viande blanche qu'une fois par semaine). Les plats à base de poisson occupent une place importante : la population utilise toutes les espèces qui foisonnent dans le golfe. , « mange-feuilles », c'est ainsi qu'on désignait les Napolitains autrefois. On les surnommait ainsi pour l'habitude qu'ils avaient de consommer énormément de légumes, surtout des légumes verts, avec beaucoup de feuilles, notamment les brocolis. Au début du , pour des raisons encore inconnues, peut-être historiques, agricoles, sociologiques, ou encore économiques, les Napolitains se sont mis à consommer et à fabriquer des pâtes. À l'époque, les pâtes étaient considérées comme une spécialité sicilienne. En effet, les Siciliens fabriquaient des pâtes mais le peuple n'avait pas les moyens de se les offrir. Ainsi, au dans la région de Naples, à Amalfi, à Gragnano, à Torre Annunziata, à Torre del Greco, beaucoup de petites fabriques de pâtes (pastificio) virent le jour. La prolifération de ces fabriques a été favorisée par un microclimat spécifique, permettant le séchage rapide des pâtes, ainsi que par l'énorme quantité de blé dur produite dans cette région. Ainsi donc, les pâtes se démocratisent, mais les Napolitains ne mangent pas les pâtes comme les aristocrates : contrairement à eux, ils les consomment et ils les mélangent à des légumes, à un peu de viande et à un peu de poisson. Il faut attendre le , pour que le duc Ippolito Cavalcanti, un grand nom de la gastronomie napolitaine, explique dans ses livres, destinés à l'aristocratie et à la bourgeoisie montante, que les pâtes doivent se manger comme le font le peuple napolitain : , (c'est-à-dire ) car, écrit-il, . De plus, il préconise de les mélanger à des légumes, à de la viande, à du poisson, à l'instar du peuple napolitain. Il faudra attendre le début du pour que cette pratique culinaire se répande dans toute la péninsule italienne et parmi tous les Italiens ayant émigré dans le monde entier. On a coutume de penser que les couleurs du drapeau italien se retrouvent sur la pizza, la margherita en est l’incarnation parfaite : du vert pour le basilic, du blanc pour la mozzarella, du rouge pour la sauce tomate. Si la carte des pizzas à Naples n’est pas plus forcément plus longue que celle que l’on peut trouver dans les pizzerias en dehors de l’Italie, procédé et « savoir-faire » sont tout autres. La pizza du commerce est préparée sous les yeux des clients par un pizzaïolo et saisie quelques minutes seulement dans un four à bois. À Naples, également, s'élabore la pizza soufflée vesuvio, qui n’est pas forcément servie ailleurs dans le pays. La Campanie est connue, par ailleurs, pour sa (dont la saveur n’a rien à voir avec celle des mozzarellas de l'industrie agroalimentaire internationale) élaborée à partir de lait de bufflonne. À Sorrente, située dans la baie de Naples, on savoure la liqueur de citron, le et, éventuellement sa (crème de ). Naples est la capitale de l’expresso. Au titre des spécialités napolitaines, la , pâtisserie fourrée à la ricotta (recuite de petit-lait), aux raisins secs et aromatisée au zeste d’orange. L’un de ces feuilletés, la , est strié et croustillant, l’autre, le , fait de pâte sablée, est plus mou et s’effrite facilement. Un menu napolitain peut commencer par une belle (mozzarella fondante, parfumée à l'origan et panée), obligatoirement des anchois, et continuer avec une entrée à choisir entre (sauce à base d'anchois, câpres et olives), ou avec les clovisses (palourdes), ou bien des maccheroni au ragoût napolitain, dont la préparation requiert plusieurs heures et en fait ainsi un digne antagoniste du ragoût à la sauce bolognaise. Comme plat principal, l’impepata di cozze (moules à l'ail et au poivre), ou bien les rougets en papillote. Ensuite, un fromage affiné. À Naples, le choix se porte sur la (fromage du type mozzarella au goût légèrement fumé) et le (de forme rectangulaire). Émilie-Romagne L'Émilie-Romagne a un patrimoine considérable, avec des racines historiques profondes, qui se répartit de façon homogène sur tout le territoire. Les plats typiques sont, notamment, la charcuterie (mortadelle), le jambon de Parme, et le produit dans les fabriques artisanales de la région de Parme. Autre spécialité culinaire régionale : le vinaigre balsamique de Modène. Latium et Rome La cuisine romaine est simple, saine, nutritive et savoureuse. Elle est très variée : spécialités à base de pâtes, de viande, d’abats et de poissons et quantité de recettes à base de légumes. C’est une cuisine qui respecte les saisons, proche de la nature et du terroir. Les Romains respectent la tradition culinaire qui impose les gnocchis le jeudi, la morue le vendredi, et les tripes le samedi. La cuisine du Latium est représentée en grande partie par la cuisine romaine, dans laquelle sont réunies toutes les spécialités des traditions culinaires de la région, devenant ainsi un riche et savoureux résumé d’une gastronomie variée, dans laquelle apparaissent les apports des zones voisines et des autres communautés, la première étant la communauté juive qui a des racines historiques anciennes. La Ville Éternelle a toujours connu un mélange des aliments venant d'autres lieux, depuis que les légions romaines ont commencé à recueillir des recettes et ingrédients et, dans certains cas, les cuisiniers des contrées les plus lointaines de l'Empire romain. En tant que capitale de la nation, Rome a tiré son inspiration culinaire de toutes les régions du nord et du sud, avec une préférence pour les régions proches du Latium. Rome est connue pour ses (crèmes glacées), ses (brioches aux raisins secs), ses (choux à la crème), le gâteau de fruits et de noix au rhum, appelé , et un flan imbibé d'une liqueur sirupeuse et appelé ; ce n'est pas, comme son nom l'indique à tort, une soupe anglaise. Ligurie La cuisine de Ligurie est influencée par la proximité de la mer Méditerranée, les Alpes et les Apennins et la proximité de la France facilite l'échange de spécialités. La Ligurie est une des plus petites région d'Italie, mais possède une forte densité de population et la cuisine est considérée comme très « économique ». Par sa position en bord de mer, le climat est doux et humide de sorte que de nombreuses plantes communes comme bourrache, blettes, épinards servent de remplissages dans les tartes, les pâte feuilletée (). Les légumes sont mélangés entre-autres avec du fromage, des œufs, noix de pin, pistaches. Le basilic est le plus utilisé parmi les plantes aromatiques, la préparation la plus célèbre est le « . » Le port et la ville de Gênes ont une forte incidence pour la diffusion de la cuisine ligure à travers le monde. La cuisine ligure est à base de fruits de mer avec les poissons et fruits de mer prélevés dans la mer de Ligurie. Parmi les poissons figurent majoritairement les sardines, les anchois, le maquereau, les aiguillettes et parmi les crustacés, les crevettes et les homards. Lombardie La tradition culinaire privilégie les plats à base de riz, maïs, beurre, porc ou lard et bœuf, elle détonne du reste de l'Italie en délaissant souvent les pâtes. Dans la métropole de Milan, on peut trouver souvent du risotto à la milanaise (safrané et à la moelle de bœuf), de l'escalope à la milanaise, de l, du , panettone, michetta, Salame Milano, Cacciatore (un petit salami). Du côté de Crémone, la (un des condiments accompagnant le bollito misto) et le Torrone de Crémone. Tandis qu'à Bergame, les plats sont accompagnés non pas de pâtes mais de polenta en , on y trouvera le dessert , le (variante du Spritz vénitien). Piémont La cuisine piémontaise a bâti une bonne partie de sa renommée sur la qualité des produits locaux, dont elle est redevable à la configuration géographique multiforme de la région et de ses plaines, à ses lacs, à ses collines et à ses montagnes. Parmi ses spécialités, il y a les hors-d'œuvre, le beurre qui est largement utilisé, les légumes crus, le (veau du Piémont âgé de quelques mois, nourri uniquement de lait) et les truffes. Dans la tradition culinaire du Pièmont est aussi très important le chocolat puisqu'il fut introduit très tôt de l'Amerique avec le mariage , prince de Piémont avec Catherine d'Espagne en 1585. Au à Turin fut produit le premier chocolat sous forme de barre avec une machine hydraulique (le brevet fut acheté par Caffarel) et au début du se développe la premier industrie chocolatière italienne. Le mouvement international Slow Food, créé par Carlo Petrini, cherche à préserver la cuisine régionale de qualité, ainsi que les plantes, les semences, les animaux domestiques et les techniques agricoles qui lui sont associés. Pouilles La cuisine des Pouilles est surtout caractérisée par l'accent mis sur les produits frais, à la fois terrestres et maritimes, et le fait que tous les ingrédients sont précisément destinés à renforcer les saveurs et à ne pas modifier la base des produits utilisés. Elle fait partie du régime méditerranéen qui en a fait sa base. Par conséquent, vous trouverez tous les légumes de saison, chou vert, navet, poivrons, aubergines, artichauts, toutes les légumineuses, pois, fèves, lentilles, haricots, tous les produits de la mer, en particulier de l'Adriatique (ces derniers ont une ). En outre, les recettes varient d'une province à l'autre, et parfois de ville en ville, si bien que les recettes dans les provinces de Bari, Brindisi et Tarente, situées près de la mer Adriatique, ne sont pas les mêmes que dans la province de Foggia, plus accidentée, et de Lecce, la Florence du sud. Il existe de nombreuses recettes qui font que cette cuisine, qui a aussi une caractéristique qui la distingue des autres, propose des plats différents en fonction des saisons, de sorte que pendant le printemps et l'été, la préférence est donnée aux légumes et au poisson, ainsi qu'aux pâtes faites maison, servies avec différentes sauces, seules ou combinées avec des légumes ou du poisson. Les fêtes catholiques ont aussi une influence sur la cuisine des Pouilles : les au miel ou au pour Noël, les ou les pour les fêtes de fin d'année, le , à base de blé et de fruits d'automne pour la Toussaint, les pour Pâques. Le plat le plus typique sont les à la sauce de viande de cheval, la recette est maintenant largement répandue dans tous les livres de cuisine, mais ils sont moins connus que les avec des feuilles de navet, la chicorée avec la purée aux haricots, et ceux qui relient la zone de la Méditerranée, tels que les aux moules ou le riz au four. Sardaigne La cuisine de la Sardaigne est basée sur la diète méditerranéenne, donc les fruits de mer et les fromages sont très utilisés dans la préparation des plats. Le pecorino sarde est mondialement connu, fait avec du lait entier de brebis et conservant les arômes des herbes broutées non polluées. Il a une forme cylindrique et dépasse rarement les . C'est un excellent fromage de table, bien que sa polyvalence permette aussi de le déguster rôti ou râpé. Sans oublier la ricotta, au goût très doux, qui est souvent mélangée à d'autres aliments goûteux (sucre, épinards…). Elle fait partie des ingrédients de très nombreuses préparations sardes et italiennes. La cuisine a une forte influence du temps de la république de Gênes et est fortement basée sur la pêche, notamment le thon rouge, le cœur de thon, le (filet de poisson séché), sans parler du , un couscous de son avec des légumes, originaire du peuple tabarchin, (dialecte parlé en Sardaigne). Le golfe d'Orosei est la porte d'entrée de la Barbagia, dans le cœur de l'île, où la cuisine provient d'une tradition antique pastorale et rurale, notamment pour le stufato de mouton, le pain, le pain et ses variantes, le (chauffé au four avec de l'huile d'olive et du sel). Le pain est un pain unique, en forme de disque mince très croquant, obtenu par la double cuisson dans le four. D'autres types de pain existent, le (une grosse miche de pain débitée en tranches), ainsi que le , le pain et le pain d’. Tous préparés de différentes façons, ils accompagnent la table sarde, et font partie d'une tradition séculaire dans cette région. Sicile La cuisine sicilienne est étroitement liée à la fois aux événements historiques et culturels en Sicile, ainsi qu'à la vie religieuse et spirituelle de l'île. Au cours des siècles, différentes civilisations, qui se sont succédé dans cette île , ont laissé d'importantes traces de leur passage et la cuisine sicilienne en est ressortie colorée, épicée, fastueuse et étroitement liée aux vicissitudes historiques, culturelles et religieuses de tous ces peuples. De la civilisation grecque, il reste surtout la cuisson en grillade, l'utilisation de l'origan, des olives et l'utilisation diffuse de légumes comme l'aubergine, la reine de la cuisine sicilienne. Les Arabes, peuple d'agriculteurs, introduisirent en Sicile la culture de la canne à sucre, du riz et des agrumes. L'influence arabe se retrouve principalement dans la pâtisserie. La cassate, un dessert typique de Sicile, doit son nom au mot arabe quasar (), qui indique le moule rond que l'on utilise pour la préparer. Le terme dérive également de l'arabe martaban. La culture culinaire régionale est complexe et variée ; en effet, toutes les cultures qui se sont installées en Sicile dans les deux derniers millénaires ont contribué à cette diversité. Les habitudes alimentaires délicates de la Magna Grecia Monsù (Grande-Grèce), les chefs français des familles nobles, les influences arabes, les abats cuits dans la rue venant des origines juives, l'ensemble contribue à la cuisine variée et raffinée de la Sicile. Dans la cuisine sicilienne, on utilise uniquement l'huile d'olive extra vierge, à la fois pour la cuisson et l'assaisonnement. Le beurre est très peu utilisé, le suif est utilisé uniquement pour adoucir la pâte pour les confiseries. Les principaux ingrédients sont principalement les légumes, les produits de la pêche (poissons, mollusques et crustacés). La viande est rarement utilisée, et principalement sous forme d'abats. Le poisson est traditionnellement présent dans les restaurants siciliens, servi frais, parfumé à l'huile d'olive, ail, câpres, olives, chapelure et orange. Les plats sont complétés par les herbes qui poussent en abondance : basilic, persil, feuilles de menthe, laurier sauce, origan, romarin, sauge, oignons sauvages, graines de fenouil et fenouil, noix de pin, raisins secs, mie de pain , zeste d'orange, jus de citron… Les câpres, l'ail et les oignons sont aussi souvent présents dans les préparations culinaires. Les amandes, les noisettes et les pistaches sont très utilisées, tant dans la préparation de friandises et de boissons que pour le riz et les pâtes. Au milieu du repas se placent les pâtes, ou un plat de haricots (fèves fraîches, haricots secs, lentilles, orge, pois chiches). Dans la province de Trapani, San Vito lo Capo, se déguste le couscous au poisson, préparé avec de la semoule de blé dur. Le pain est principalement utilisé pour accompagner tous les repas, et consommé frais. Sur l'île, il existe de nombreuses variétés de pain, souvent parsemé de graines de sésame (connu sous le nom , ou giuggiulena). Le pain se trouve dans de nombreux rituels sacrés. L'île produit enfin différentes variétés de fromage (vache et brebis), elle a également une tradition viticole forte, avec vingt-huit variétés de raisin, vingt et un vins DOC et sept millions d'hectolitres de vin produits chaque année. Ainsi que des gâteaux (frits, cuits au four, puddings), souvent avec des fruits et des noix. Souvent liées à des rites religieux, les douceurs siciliennes sont très présentes. Sont principalement utilisés la ricotta, le miel, mais aussi le chocolat de Modica artisanal, pour la célèbre et exclusive torta setteveli. Les glaces sont des éléments importants de la vie quotidienne en Sicile, et sont déclinées de façons différentes : c'est en Sicile qu'a été inventée au la production moderne de la crème glacée. Toscane La cuisine toscane, expression du régime méditerranéen. C’est une cuisine essentiellement pauvre, basée sur des plats inventés avec les produits du jardin potager et des bois, et accompagnés de viandes provenant de l'élevage local, d'huile d'olive extra vierge uniquement. Les plats riches sont cependant présents, où l'on retrouve la truffe blanche dont la Toscane regorge, ou encore ceux qui prennent leurs origines dans les traditions nobles et dans lesquels on utilise moules, crevettes et poissons, que l’on trouve toujours très frais sur la côte. En Toscane, la cuisine représente toujours néanmoins une culture populaire, qui fait du Toscan un gourmet, toujours désireux d’unir au goût de la nourriture et de la boisson celui du bien-être à table. Vénétie Dans la tradition culinaire de Venise, la Sérénissime, et dans la variété des produits qui la composent, se lisent l'histoire des marchands qui y vinrent, ou en partirent, pour faire commerce, du nord de l'Europe jusqu'à l'Extrême-Orient. Parmi les plats emblématiques, il y a la (polenta et oiseaux), et des plats rustiques comme le (riz et petits pois) ou la (pâtes aux haricots). Outre les poissons de la lagune, le , préparation culinaire à base de morue, s'apprécie, ainsi que les , sortes de petits crabes, pêchés autour de l'Île de Burano. Les (les spécialistes des parmi les pêcheurs de Venise) les capturent à la période de leur mue et, après un tri selon leur sexe, les moèche sont conservés quelques jours dans des viviers afin de les débarrasser complètement de leur carapace. Rituel aussi de la culture gastronomique vénitienne : , ou , qui signifie prendre l'apéritif dans d'anciennes tavernes (bacari), où les Vénitiens, dans une atmosphère de convivialité, grignotent des , sorte de tapas locaux, à base de poisson servi sous forme de petit sandwich composé de pain ou de tranches de polenta. Le Caffè Florian, bien connu de Carlo Goldoni, des frères Carlo et Gasparo Gozzi, et même du goulu Giacomo Casanova, est un café vénitien connu pour ses chocolats et ses petits gâteaux comme les , surtout consommés pendant le carnaval. Patrimoine culturel immatériel La diète méditerranéenne (, qui concerne l'Espagne, la Grèce, l'Italie et le Maroc), a été inscrite le sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. Reconnaissance internationale Selon un sondage Zoover, conduit en 2010 sur 16 sites internationaux (Europe et États-Unis), avec , avec des suffrages la cuisine italienne est la plus appréciée en Europe. Les utilisateurs pouvaient voter entre les cuisines nationales suivantes : anglaise, allemande, suédoise, polonaise, française, grecque, néerlandaise, turque, portugaise, belge, autrichienne, espagnole et italienne. Des nouveaux sondages effectué par Zoover en 2012 avec des suffrages et par YouGov en 2017 avec le 84% des suffrages, confirme cette tendance où la cuisine italienne est la plus appréciée au monde<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20201111161426/https://www.cuisineaz.com/articles/pourquoi-la-cuisine-italienne-a-tant-de-succes-4141.aspx|titre=Pourquoi la cuisine italienne a tant de succès ?|consulté le=30 novembre 2021|lang=fr-FR}}</ref>. Menu typique Un menu italien traditionnel se compose généralement de : Aperitivo : composé d'une boisson, généralement un verre de vin, un cocktail ou un spritz, accompagné de ou de charcuteries. Les jeunes s'en servent comme motif de réunion dans un bar ou une enoteca avant le diner ; Antipasti : entrées ; Primo : premier plat, en général ce sont des pâtes : Pâtes (pasta) sous toutes leurs formes, longues (le standard est alors les spaghetti et les tagliatelles, avec des dérivés de grosseur variable, portant différents noms) ou courtes (le standard est alors les penne, les rigatoni ou les gnocchis), ou plates (les lasagnes, généralement cuites au four), ou même farcies (les raviolis, les cannelloni ou les tortellini) ; Riz, cuisiné en risotto ; Gnocchis, petites boulettes de pomme de terre ou de semoule de blé ; Potages, avec différents types de pâtes, farcies ou non, cuites dans un bouillon ; ou soupe minestrone avec pâtes très courtes, ou riz, ou bien sans aucun des deux ; Secondo, plat de résistance, de viande ou de poisson, servi avec un contorno (garniture de légumes, cuits ou en salade) ; Formaggio, fromages ; Dolce, dessert, soit un gâteau, soit des fruits (frutta) ou bien les deux ensemble (les fruits en dernier) ; Caffè espresso (expresso) et/ou liquore (liqueur), comme la grappa, l'''amaro, le limoncello. Fromages Le pays connait une riche industrie fromagère, dont la transformation laitière la plus symbolique est probablement la mozzarella. À base de laits de vache, de bufflonne, de chèvre ou de brebis, on en recense ainsi près de trois cents types, dont certaines sont commercialement préservées via le label de l'Union européenne Appellation d'origine protégée (AOP) (Denominazione di origine protetta (DOP) en italien). Vins L'Italie est le premier pays producteur de vin dans le monde en 2019 et le premier exportateur mondial de vin. Seulement environ un quart de ce vin est mis en bouteilles pour la vente individuelle. Les deux tiers du vin sont utilisés pour le mélange en France et en Allemagne. Il y a vingt régions viticoles distinctes. Les vignobles produisent des vins de très haute qualité. Pour promouvoir cette approche, le gouvernement italien a adopté la Denominazione di Origine Controllata (DOC), la loi de 1963, faite pour réglementer le lieu d'origine, la qualité, la méthode de production et le type de raisins. La désignation Indicazione Geografica Tipica (IGT) est une appellation moins restrictive pour un diplôme de fabrication de vin, au niveau DOC. En 1980, le gouvernement a créé la Denominazione di Origine e Controllata e Garantita (DOCG), réservée pour les meilleurs vins. Café Le café italien est réputé pour son goût particulier et pour les différentes textures qu’il peut prendre. Il est également connu sous le nom d'expresso (espresso en italien) ; il est fait à partir d'un mélange de graines de café, souvent en provenance du Brésil. L’ en grains a une couleur de moyenne à foncée dans le Nord, et devient plus sombre vers le Sud. Une idée fausse commune est que l'expresso a plus de caféine que le café, mais le contraire est aussi vrai. La torréfaction extrait plus de caféine. La machine à expresso est inventée à Turin, en 1884, par Angelo Moriondo. Le café italien étant plus apprécié servi fort, ils ont inventé un substitut au café filtre : la cafetière italienne. C’est durant l’année 1895 que l’on voit apparaître la première cafetière à pression de vapeur, appelée cafetière italienne (ou Moka). L’eau est ici portée à ébullition () au niveau du socle-récipient. La vapeur créée pousse l'eau en la remontant par le tube plongeur, au travers du café et du filtre de métal, puis se condense pour laisser infuser le café au niveau du récipient supérieur. Il existe une variante à ce système, avec la cafetière napolitaine, appelée la , que l’on retourne dès que l’eau est à la bonne température. Le procédé utilisé alors diffère de l’infusion, c’est la lixiviation. L'expresso est habituellement servi dans une demi-tasse. Le est surmonté d'un peu de lait cuit à la vapeur ou avec de la mousse, le est fait avec moins d'eau et est plus fort, le cappuccino est mélangé ou recouvert de vapeur, principalement de mousse de lait. Le cappuccino est généralement considéré comme une boisson du petit déjeuner, et le est agrémenté de quelques gouttes de liqueur, habituellement de la grappa ou de la sambuca. Le est également un café italien, de Turin. Il s'agit d'un mélange de cappucino et chocolat chaud traditionnel, avec un petit peu de lait. Il est assez épais, et souvent agrémenté de crème fouettée ou de mousse de chocolat en poudre, avec une pincée de sucre ajoutée sur le dessus. L'histoire de la glace, ou en italien, trouve son origine dans les desserts glacés servis dans la Rome antique et l'Égypte. Plus tard, le est apparu au cours de banquets à la cour des Médicis, à Florence. En fait, c'est l'architecte florentin, Bernardo Buontalenti, qui aurait inventé la crème glacée en 1565 ; il présenta sa recette et ses techniques novatrices de réfrigération à Catherine de Médicis. C'est en 1686 que le Sicilien, Francesco Procopio, perfectionna et modernisa la crème glacée. La popularité du s'étendit dans toutes les couches sociales dans les années 1920-1930, et c'est dans la ville italienne de Varèse que la charrette à glace mobile a été développée. Les (établissements spécialisés dans la fabrication et la vente de glace) sont une institution en Italie, ils sont présents dans toute la botte italienne. Établissements culinaires italiens En Italie, chaque type d'établissement culinaire a un rôle bien défini par la tradition et s'y tient (tableau basé sur l'ouvrage de Bruce Evans, intitulé ) : Notes et curiosités historiques Certaines des recettes proposées sont des interprétations à la française, et une adaptation de la cuisine italienne pour les étrangers, comme : les . Pour les , il faut différencier l’histoire de la sauce à la viande de celle de l’histoire de l'appellation . Dans les (restaurants routiers de village) du nord de l’Italie, le menu habituel d’un repas était constitué par des choix multiples de viandes de bœuf, de veau ou de cacciagione (gibier comme le faisan, le lièvre, etc.) rôties, et de viande braisée, en accompagnement d’une sauce maison (sauce avec persil, ail, mie de pain imbibée de vinaigre et anchois) et, pendant l’hiver, de la (garniture de fruits à l'essence de moutarde). Tout ce qui restait des viandes à la fin des repas était transformé, bien haché et préparé pour la sauce traditionnelle (l’usage de la viande hachée mécaniquement est une modernité et une facilité d’usage). Bologne a été longtemps la ville la plus riche du nord de l’Italie, par sa production agricole et tous les produits dérivés, ainsi que la bourgeoisie bolognaise, composée des propriétaires des produits du terroir. Le traditionnel repas du dimanche entre ces personnes était la , une préparation très riche en ingrédients : les pâtes en façon lasagne blanche ou verte (pâtes normales ou aux épinards), la sauce béchamel, le ragù , les champignons des bois (cèpes) et, pour finir, le parmesan (peu pour la cuisson, mais très abondant dans le plat présenté). Ces lasagnes s’appellent parce qu'il s’agissait, dans le passé, d’un plat pour riches. Toutefois, au-delà de la , il y a aussi la préparation des tagliatelles (rigoureusement aux œufs) avec ce . Il constitue la recette et le plat traditionnel de ce que le monde appelle faussement (spaghetti, macaroni, torsades, etc.), et que les Italiens nomment : . La même remarque est applicable pour la préparation à la carbonara qui, en France, est préparée de façon très riche, mais avec un lien plus proche d’une quiche lorraine que de la recette traditionnelle italienne (pas du tout de crème fraîche). Cette façon de faire les spaghettis (pas les tagliatelles) a été créée par les au début des années 1800. Notes et références Annexes Bibliographie Alberto Capatti et Massimo Montanari, La Cuisine italienne. Histoire d'une culture, trad. de l'italien par Anna Colao, avec la collab. de Mino Colao, Seuil, Paris, 2002, . . Anna Laura Lepschy et Arturo Tosi, L'Italiano a Tavola: Linguistic and Literary Traditions, Guerra, Perugia, 2010, . John F. Mariani, How Italian Food Conquered the World, Palgrave Macmillan, New York, 2011, . Marie Josèphe Moncorgé, La Méditerranée à table. Une longue histoire commune, TAMBAO, 2013, . Massimo Montanari, L'identità italiana in cucina, G. Laterza, Roma, 2010, . Fabio Parasecoli, Al Dente: a History of Food in Italy, Reaktion Books, London, 2014, . Ulrike Thoms, Von der Migranten- zur Lifestyleküche: Die Karriere der italienischen Küche in Europa, European History Online, =Institute of European History, 2011, consulté le 21 février 2013. Caterina Prato, La cucina della Mitteleuropa, Edizioni della Laguna, Articles connexes Liste des dénominations italiennes d'origine protégée Liste des indications géographiques protégées italiennes Liste des huiles d'olive italiennes Cuisine napolitaine Cuisine de la Rome antique Cuisine romagnole Cuisine valdôtaine Liens externes Cuisines de la Méditerranée
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20qu%C3%A9b%C3%A9coise
Cuisine québécoise
La cuisine québécoise présente les caractéristiques d'une cuisine nationale riche et diversifiée, forte de nombreuses spécialités régionales et d'un terroir immense parsemé de lacs et de rivières et bordé par le fleuve Saint-Laurent qui débouche sur l'estuaire du Saint-Laurent. Dès le début du , les colons français peuplant le nord de l'Amérique élaborent une nouvelle cuisine pour affronter le climat et les nécessités résultant du labeur de la colonisation en utilisant les produits disponibles localement. Les cuisines des colons français et acadiens possèdent de nombreux points communs du fait que ces deux peuples devaient vivre avec les mêmes besoins nutritionnels. Depuis les années 1970, la haute gastronomie, les produits fins et du terroir, se développent dans toutes les régions du Québec qui s'ajustent à l'heure du tourisme mondial. La cuisine traditionnelle québécoise est mise à l'honneur pendant le temps des sucres au printemps, dans les cabanes à sucre, ainsi que pendant le temps des fêtes en hiver, dans les réveillons. Certains détaillants en alimentation et restaurateurs offrent également les produits de leur terroir régional ainsi que les mets typiques québécois à longueur d'année, soit en conservant leur saveur traditionnelle ou en les adaptant au goût du jour. Histoire La cuisine mère du Québec est clairement issue de la cuisine paysanne de la moitié nord de la France. On remarque particulièrement une parenté avec la cuisine poitevine ; les cretons québécois ont ainsi encore aujourd’hui leur penchant poitevin, appelé pâté marmite ; la gourgane provient des marais poitevins, ainsi que les traditionnelles soupes à base de légumineuses ; les chaudrées charentaises trouvent leurs homologues dans les quiaudes gaspésiennes ; les tourtes salées y sont également appelées tourtières et toujours concoctées. D’autres spécialités québécoises tirent assurément leur origine de terroirs français, sans que l’on puisse nécessairement distinguer lesquels. Ainsi le bouilli est-il le pot-au-feu national ; des charcuteries traditionnelles comme le boudin, la tête fromagée ou les plorines ; divers plats en sauce comme les ragoûts de porc ou de lapin ; un grand nombre de pâtisseries tels les crêpes, les beignes, les croquignoles, le pain doré ou pain perdu ou les tartes. Comme en France, le porc a toujours eu une place de choix dans la gastronomie. À côté de ces habitudes conservées, la cuisine du Québec a connu dès ses débuts des influences liées à ses conditions historiques et géographiques. Premièrement, celle du nouveau terroir et de ses peuples autochtones. S’il semble que les colons aient rapidement préféré leur alimentation traditionnelle à celle des peuples algonquiens et iroquois, certaines connaissances de ces derniers ont été amalgamées aux pratiques déjà en place. Entrent dans cette catégorie des savoirs comme ceux de l’acériculture, de la pêche sur glace ou encore du boucanage du poisson. La question de la conservation des aliments a également joué un rôle, autant en raison des voyages maritimes que des fréquents séjours des hommes dans les bois ou de la longueur de l’hiver. Ainsi d'une part la salaison est toujours traditionnellement utilisée au Québec avec le beurre, le lard et les herbes, et d'autre part la conservation des viandes et des légumes dans le vinaigre. Le jambon est traditionnellement fumé, ainsi que divers poissons. Malgré tout, on considère qu’une fois l’installation d’une véritable population agricole dans la colonie – soit dans les environs de 1670 pour la région de Québec – les habitudes françaises ont dominé. Le repas était ainsi constitué de soupe, de pain, de viande et de vin. Le climat étant peu propice à la culture de la vigne, on compensait en important du vin de la métropole. La conquête anglaise a apporté son lot de changement. Un des premiers impacts fut de couper l’importation de vin. Il est dit que l’habitude bien française de renverser un verre de vin dans son repas fut remplacée au Québec par le vinaigre. Il arrive toujours aujourd’hui que le vinaigrier fasse partie intégrante de la table, particulièrement avec les plats en sauce. Un autre impact fut l’arrivée de la pommes de terre, qui devint en quelques décennies l’aliment de base du Québec, détrônant le pain. Ce dernier resta tout de même un aliment apprécié, et le savoir-faire des fours à pain s’est colporté jusqu’à nos jours, bien que le pain de ménage soustrait au levain des levures chimiques. La consommation de sucre commença également à augmenter et s’enracina dans les mœurs au début du . S’ils firent leur apparition sûrement beaucoup plus tardivement, les Britanniques apportèrent aussi des plats comme les patates pilées (purée de pommes de terre), les croustades (crumble), et peut-être les petits pâtés à la viande (Meat pie). Après l’apaisement des tensions entre les États-Unis et l’Empire britannique au , une intense activité interrégionale entre les Québécois et la Nouvelle-Angleterre apporta de nouvelles spécialités, comme les fèves au lard, le ketchup à l'ancienne ou les carrés . Au même moment, l’état socio-économique déplorable des canadiens-français a une influence sur la cuisine, particulièrement en ville. Les recettes se simplifient, les bouillons ne sont plus quelquefois que de l’eau chaude, les alcools sont plus rarement incorporés aux plats, le beurre est réservé à certains jours quand il n’est pas tout simplement absent, remplacé par le saindoux. C’est du que datent les formes canoniques de bien des plats québécois, mêlant seulement viande de porc et pommes de terre, bien qu’en fait les recettes aient toujours différé d’une région à l’autre et d’une classe sociale à l’autre, et que les méthodes préexistaient. Le début du a vu l’arrivée de nouvelles recettes économiques en réaction à la crise de 1930 ; le pâté chinois et le pouding chômeur, au nom éloquent. L’immigration en provenance d’autres régions que les Îles britanniques se fait également sentir. Des spécialités ashkénazes comme le smoked meat ou les bagels commencent à intégrer les mœurs de la population. L’arrivée des grandes surfaces américanise peu à peu les habitudes alimentaires québécoises. On interdit les productions laitières au lait cru, le pain de ménage est remplacé par le « pain à sandwich » anglo-saxon, des légumes et des fruits deviennent disponibles à l’année. On mange à l’américaine des spaghettis à la bolognaise, de la pizza, de la dinde, du bacon, des saucisses et des fromages industriels. Au tournant des années 1950, le fast-food fait son apparition. Des restaurants appelés cabanes à patate servent des hamburgers, des hot-dogs steamés, des frites, de la salade de chou, des guédilles, des hot chicken et la poutine et ses variantes. Des communautés ethniques comme les chinois ou les grecs ouvrent des restaurants dédiés à leurs traditions. Aujourd’hui, l’accroissement de l’immigration d’Europe continental autant qu’un changement de mentalité dans la population en général favorise le développement d’habitudes culinaires plus raffinées. On peut nommer à ce titre le fort développement des fromages fins et des alcools de qualité dans la province depuis une vingtaine d’années, et le retour en popularité de recettes du terroir. Ingrédients et caractéristiques La cuisson est au beurre. L'aliment de base est la pomme de terre. Les sauces et les ragoûts sont liés avec de la farine grillée. Le sel peut être remplacé par des herbes salées. Les céréales traditionnelles sont le blé et le sarrasin. Les épices traditionnellement courantes au Québec sont autant liées à une production locale qu'à un commerce historique : la sarriette, le clou de girofle, la cannelle, le persil, le thym, la sauge, le laurier, la muscade et le quatre-épices. Depuis quelques années des épices provenant de la forêt boréale ont fait leur apparition sur les tables québécoises. On peut nommer le poivre des dunes, la comptonie voyageuse, le carvi sauvage, le myrique baumier, les baies de genévriers sauvages et d'autres. L'engouement pour ces nouvelles saveurs est notamment moussé par l'entremise de chefs cuisiniers à travers la province. Les légumes les plus récurrents sont ceux qui se gardaient bien en hiver avant l'arrivée de la réfrigération, traditionnellement dans un caveau à légumes ou à la cave. On peut nommer, outre la pomme de terre, l'oignon, la carotte, le navet, les courges, les légumineuses, le chou, le céleri, la betterave et le blé d'Inde. À cela s'ajoutent aujourd'hui souvent la tomate, le poivron, le concombre, la laitue, l'asperge, le chou-fleur, le brocoli et bien d'autres légumes provenant de l'importation ou de la culture en serre. La rhubarbe, les têtes-de-violons et la ciboulette font l'objet d'une consommation saisonnière souvent à même l'arrière-cour. Les petits fruits populaires sont le bleuet, la fraise, la framboise, la cerise, la canneberge, la groseille et la chicoutai. Ils entrent dans la confection de confitures, de gelées, de desserts de toutes sortes, de jus et d'alcools. Dernièrement de nouvelles cultures ont fait leur apparition, comme le cassis ou la camerise. La pomme est le second fruit le plus cultivé au Québec après le bleuet . On en tire notamment du cidre. On cultive également la poire et la prune. Le maïs de Neuville est réputé pour être un des meilleurs de la province. La production de bleuets est concentrée dans les régions du Lac-Saint-Jean, du Saguenay, de la Côte-Nord et de Charlevoix. On retrouve souvent à travers la province la mention « bleuets du Lac-Saint-Jean ». Dans ces mêmes régions se retrouvent aussi la culture de la gourgane, qui est la fève de base des soupes de légumineuses. Dans le reste de la province elles sont à base de pois jaunes. La production d'atocas est quant à elle concentrée dans le Centre-du-Québec, où les premiers plans furent importés de Nouvelle-Angleterre par Edgar Larocque en 1939. La production de pommes est effectuée aux trois quarts dans la plaine de Montréal, en Montérégie et dans les Laurentides. L'île d'Orléans et les Cantons-de-l'Est sont toutefois des régions productrices reconnues. Le sud de la province concentre également la production de maïs. Les variétés de fruits et de légumes originaires de la province sont aujourd'hui rarement cultivées. Le Québec a pourtant connu son lot de cultivars uniques. Quelques passionnés ont réussi à sauvegarder des semences de nombreuses variétés qui sont parfois encore utilisées.. Voici quelques exemples de cultivars québécois : - le maïs blanc canadien - la pomme de terre crotte-d'ours de Louis-Marie - le haricot Thibodeau de Saint-Jules - la pomme Fameuse - le melon de Montréal - la tomate Mémé de Beauce - l'oignon patate Il en existe plusieurs autres, particulièrement de pommes de terre, de haricots et de tomates. Les champignons ont longtemps été absents de la cuisine au Québec. Depuis quelques années des adeptes ont permis la découverte par la population de nombreuses variétés indigènes comme les morilles ou la chanterelle qui gagne de plus en plus en popularité. Le porc est la viande la plus récurrente parmi les recettes québécoises. Le bœuf est très consommé mais est en perte de vitesse ces dernières années. Il est souvent cuisiné l'été, cuit au barbecue. La volaille fait l'objet d'une grande popularité. L'agneau, le canard et le veau sont aussi consommés. Si la consommation de viande chevaline reste marginale, elle fait toutefois l'objet d'une certaine popularité contrairement au reste du continent. Plus rare aujourd'hui est aussi la consommation de cuisses de grenouilles, notamment de ouaouarons et de grenouilles léopards. La production porcine est constituée majoritairement d'hybride duroc, yorkshire et landrace. Le bœuf est issu du croisement de plusieurs races comme l'angus, la charolaise et la limousin. Le Québec importe toutefois la majorité de sa consommation de viande bovine de l'Ouest canadien et d'autres pays. La production laitière est dominée par la holstein, avec la présence d'autres races comme la jersiaise ou la suisse brune. La canadienne, race patrimoniale, est toujours présente quoique très peu nombreuse. Elle produit du fromage en Charlevoix et aux îles de la Madeleine. L'Estrie produit du canard depuis le début du . Le Québec est d'ailleurs le seul producteur de foie gras du Canada, et le plus grand producteur en Amérique du Nord, bien qu'il ne s'agit pas d'une production traditionnelle. La volaille reste la viande la plus consommée. La race patrimoniale chanteclerc a été développée au début du XXe siècle à Oka. Elle est en voie d'être proposée aux consommateurs. La dinde est servie à Noël, traditionnellement farcie avec des croûtons et de la sauge. Historiquement, de nombreuses familles au Québec ont été dépendantes de la chasse afin de s'alimenter au moins jusqu'aux années 1950. Encore aujourd'hui, la consommation de viande sauvage est bien enracinée dans les mœurs. Sa commercialisation est toutefois interdite, ce qui en fait une consommation strictement domestique. On retrouve sur les tables québécoises de l'orignal, du cerf, du lièvre, de la perdrix et de la sauvagine. Lorsqu'elles sont disponibles ces viandes remplacent celles d'épicerie dans les recettes. Il est aussi courant d'en offrir en cadeau. Le homard et le crabe sont pêchés en Gaspésie, sur la Côte-Nord et aux îles de la Madeleine puis envoyés dans le reste de la province. Les crevettes sont souvent commercialisées sous le nom de « crevettes de Matane » en raison de la présence d'une usine de transformation dans cette ville. Les captures ont cependant lieu dans plusieurs villages de l'estuaire du Saint-Laurent. La province produit aussi des moules, des huîtres, des pétoncles et des bourgots. La truite et le saumon sont consommés à la grandeur de la province. On compte plus de 118 rivières à saumon au Québec. La truite la plus présente sur le territoire est l'omble de fontaine. Moins d'une centaine de lacs accueillent une sous-espèce d'omble chevalier, Salvelinus alpinus oquassa. Le touladi est également consommé. Au lac Saint-Jean est pêché un saumon d'eau douce, la ouananiche. Le village de Sainte-Anne-de-la-Pérade est reconnu pour sa pêche hivernale de petits poissons des chenaux. Dans le fjord du Saguenay on rencontre entre autres le sébaste. On consomme du capelan dans de nombreux villages côtiers. La perchaude et la barbotte sont consommés notamment dans les îles de Sorel. Sur le fleuve Saint-Laurent entre Trois-Rivières et Cap-Chat on pêche et consomme de l'anguille. La morue et le hareng sont consommés dans l'est du Québec. On compte bien d'autres espèces pêchées au Québec comme le doré, le maskinongé, le brochet, l'achigan, l'éperlan, le turbot, le maquereau, l'esturgeon et le grand corégone. Le Québec produit 72% de la production mondiale de sirop d'érable. Il s'agit d'une solution sucrée au goût variable. Le sirop est utilisé au déjeuner afin de napper les crêpes ou les pains dorés, pour caraméliser des viandes comme le jambon, pour équilibrer l'acidité des sauces et en accompagnement de desserts comme le pouding chômeur ou les grand-père au sirop d'érable. Il est traditionnellement mit à l'honneur dans les repas de cabanes à sucre, et entre dans la composition des fèves au lard. Au printemps il est aussi traditionnellement consommé sous forme de tire, que l'on obtient en réduisant davantage le sirop. La tire est versée sur la neige puis enroulée sur un bâton avant d'être mangée comme un bonbon. Si on le réduit davantage, on obtient une tartinade appelé beurre d'érable qui est populaire le matin sur les rôties. Le sucre d'érable existe, mais il est peu utilisé comparativement au sucre blanc et à la cassonade. Depuis peu, l'eau d'érable est également consommée pour ses vertus sur la santé. Ce n'est toutefois pas encore une habitude ancrée dans la population en général. Il existe des appellations protégés depuis peu au Québec. Le maïs de Neuville, l'agneau de Charlevoix, le vin du Québec, le cidre de glace du Québec et le vin de glace du Québec font ainsi l'objet d'une indication géographique protégée. Le fromage de vache de race canadienne fait quant à lui l'objet d'une appellation spécifique. Fromages Les vaches laitières importées en Nouvelle-France permettaient aux colons de fabriquer des fromages suivant les traditions de la mère-patrie. Ces fromages fermiers auraient été principalement des pâtes molles à croûte fleuries ou lavées, comme de nombreuses préparations du nord de la France. Il semble qu’un petit nombre de ces fromages ait été produit dans la province jusqu’au début du , survivance des vieilles techniques françaises, avant de réellement disparaître avec l’interdiction de produire du fromage de lait cru au tournant des années 1960. On ne connait plus aujourd’hui que le Saint-Pierre, préparé depuis la fin du sur l’île d’Orléans. Il s’agit d’une pâte molle à croûte lavée qui peut être dégustée sous trois différentes formes, soit la Faisselle, un fromage à pâte fraîche, le Paillasson, un fromage à pâte demi-ferme sans croûte, et le Raffiné, forme finale utilisée comme fromage de table. Les britanniques ont par la suite importé le goût des fromages à pâte ferme, notamment le cheddar qui connaîtra une expansion énorme durant le , puisque sa production était liée à un important commerce avec l’Angleterre. Le cheddar est particulièrement apprécié frais du jour, en bloc ou en grain, et est notamment utilisé dans la poutine. Aujourd’hui, les cheddars vieillis ont la cote, ou encore parfumés à la bière ou au porto. Ils dominent toujours la production québécoise en termes de volume. À la fin du , des moines trappistes français s’installent à l’abbaye d’Oka à la suite de leur expulsion de la République. L’un d’entre eux, originaire de l’abbaye Notre-Dame-du-Port-du-Salut, met au point une pâte semi-ferme en s’inspirant des techniques du fromage éponyme. L’Oka est le premier fromage autre que le cheddar à réellement intégrer les mœurs de l’entièreté de la province. Une autre congrégation met au point un fromage persillé en 1943 à Saint-Benoît-du-Lac, dénommé l’Ermite. D’autres fromages viendront s’ajouter au fil des ans dont de nombreux persillés. Il existe également un lait fermenté au Québec appelé cailles. S'il faisait anciennement partie des mœurs de l'entièreté de la province, il n'est plus connu aujourd'hui qu'en Charlevoix et au Saguenay-Lac-Saint-Jean. On l'utilise traditionnellement surtout l'été dans les salades de saison, mais l'on tente aujourd'hui d'étendre son utilisation à l'exemple des laits fermentés étrangers devenus populaires durant la seconde moitié du , particulièrement le yogourt. Aujourd’hui, plus de 700 variétés de fromages sont produits dans la province, dont de très nombreux fromages fins. Le Québec est le plus grand producteur de fromage du Canada. Charcuterie Boucanage Le fumage est appelé au Québec boucanage. Il semble que ce soit les peuples autochtones qui ont transmis cette habitude aux colons. Le boucanage a toujours été particulièrement populaire pour conserver les produits de la pêche sur la Côte-Nord, en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent. Le hareng est un des poissons le plus largement boucané dans ces régions, en raison de l’importance historique de son exportation. On utilise également ce procédé depuis longtemps pour les truites et les saumons pêchés loin à l’intérieur des terres. Si les amérindiens n’utilisaient aucun aromate, les colons procèdent à une salaison ou un saumurage. Le poisson est parfois séché puis boucané à froid en étant suspendu au-dessus de feux dont la vigueur est contrôlée. Ces établissements sont appelés boucanières ou boucaneries, dépendamment des régions. Il est à noter que l’engouement spécial pour le saumon fumé depuis quelques dizaines d’années suit celui de l’Europe et des États-Unis, et qu’il ne s’agissait traditionnellement pas du poisson le plus populaire auparavant. La viande de porc est également soumise au boucanage, rappelant en cela des pratiques normandes. Par le passé, les bajoues de porc ainsi préparées étaient appelées gourganes, mais il ne semble plus s’en faire aujourd’hui. Le jambon québécois est traditionnellement boucané. Voici un témoignage situé à Laterrière au début du : « Pour conserver la viande, on faisait du boucanage. Quand on avait besoin de viande de porc, ils en tuaient un puis, ils faisaient boucaner la viande dans la boucanerie. Ils chauffaient avec de la moulée de scie, qui faisait seulement de la boucane. Ils laissaient une ouverture dans le milieu là pour que la boucane sorte. Il y avait une barre où on accrochait les fesses de porc. C’était bon. Ça pouvait durer trois, quatre jours. » Ce jambon est aujourd’hui particulièrement consommé à pâques, bien qu’il soit disponible à l’année dans certaines salaisons. Il est souvent bouilli avec son os. L’immigration ashkénaze à Montréal implanta la tradition du smoked meat, qui dérive tout comme le pastrami américain des différentes viandes fumés d’Europe de l'Est. Il s’agit d’une poitrine de bœuf saumuré à l’aide d’un mélange d’épices génériquement appelé « épices à steak de Montréal », puis boucané. La poitrine est ensuite cuite à la vapeur et découpée en fine tranche. Le smoked meat est le plus souvent mangé en sandwich, avec de la moutarde et du pain de seigle. C’est sous cette forme qu’il a été popularisé par les restaurants de type deli au cours du . Si différentes essences d’arbre sont utilisées pour produire de la fumée, une préférence pour le bois d’érable est souvent remarquée dans la province. Charcuterie Les charcuteries à base de porc sont traditionnellement nommées cochonnailles. L’une des plus populaires d'entre elles est certainement le cretons. Il s’agit de porc haché, de lard, de lait et de céréales cuits ensemble et aromatisés afin d’obtenir après refroidissement une tartinade crémeuse. Les cretons sont mangés sur des rôties avec de la moutarde, au déjeuner ou en collation. Si une autre viande que le porc est utilisée, comme le veau ou la volaille, les bouchers parlent de cretonnade, quoique dans le langage courant creton reste la norme pour toute tartinade de viande. La tête fromagée ou fromage de tête trouve la même utilisation que le creton. Le boudin québécois contient souvent du lard, du lait et des oignons en plus du sang de porc. Il est servi poêlé avec un accompagnement sucré ou une sauce. Depuis 2018, une association québécoise décerne le prix du meilleur boudin à chaque année. Les plorines – ou pleurines, plârines – sont constituées de lard et de viande aromatisés enveloppés dans de la crépine de porc. D’autres ingrédients peuvent entrer dans sa composition, comme des œufs ou de la mie de pain. Le bœuf est parfois utilisé. Les oreilles de Christ sont des morceaux de lard frits dans la graisse jusqu’à ce qu’ils deviennent croustillants. Ils sont mangés en amuse-gueule ou avec du sirop d’érable, notamment dans les cabanes à sucre. Le lard est salé à des fins de conservation et entre dans la composition de nombreuses recettes québécoises. Son utilisation a cependant grandement diminué dans les dernières années en raison des torts associés aux graisses animales. Pâtisserie Les crêpes sont à base de farine de blé ou de sarrasin. Dans ce dernier cas elles sont dénommées "galette" comme lors du festival de Louiseville. Les crêpes québécoises sont plus épaisses que les crêpes françaises mais ne sont pas des pancakes anglo-saxons. Elles sont le plus populaire au déjeuner, avec du sirop d’érable, de la cassonade ou des petits fruits. Elles peuvent cependant être consommées salées à d’autres repas. Cuites avec des lardons elles sont par exemple appelées catalognes. Les beignes sont constitués d’une rondelle de pâte frite dans l’huile, ce qui leur donne leur forme ronde caractéristique. Le trou du milieu est constitué en retirant une petite boule de pâte qui est ensuite consommée sous le nom de trou de beigne. L’accompagnement par excellence des beignes est le sucre glace. Moins traditionnels, les beignes maisons peuvent parfois être cuits au four. Les croquignoles sont également frites mais la pâte prend d’autres formes, elle est notamment tressée, torsadée ou encore découpée en rectangle. Moins populaire que les beignes, on les retrouve surtout dans les régions rurales. Le pain doré désigne un pain préalablement trempé dans un mélange d’œuf et de lait avant d’être cuit. Il est servi au déjeuner notamment accompagné de sirop d’érable. Les tartes sont souvent constituées avec de la pâte brisée. Les garnitures les plus populaires sont à base de fruits comme le bleuet, la pomme, la fraise ou la framboise. La tarte au sucre est constituée d’un mélange de beurre ou de crème fraîche et de cassonade. La tarte à la farlouche remplace le beurre par de la mélasse et des raisins secs. La tarte au suif incorpore du gras de bœuf. Le sucre à la crème est par ailleurs une petite friandise constituée de crème, de cassonade et de beurre. Le pet de sœur est une pâte saupoudrée de cassonade et de beurre fondu puis enroulée comme une brioche. Le gâteau aux carottes est très populaire. À Noël se déguste traditionnellement une bûche de Noël. Le pouding chômeur est un gâteau blanc imprégné de sirop d’érable ou de cassonade. Les grands-pères sont un gâteau en forme de boule souvent dégusté simplement recouvert de sirop. Ils peuvent être farcis avec des fruits. Ils sont parfois incorporés dans des mets salés comme la sabane, un ragoût de lapin. Boissons Cidre glacé Vin glacé Bière d'épinette (boisson non alcoolisée malgré son nom) Caribou Recettes Les pains Le pain de ménage, aussi appelé pain de fesse en raison des deux gonflements qui le caractérisent parfois, est un pain de mie domestique. Il est né durant la première partie du à l'arrivée de moules métalliques rectangulaires et de farine blanche d'importation américaine dans les ménages québécois. Il peut être cuit au four à pain ou à même le four d'une cuisinière. Le bagel de Montréal a été importé par l'immigration ashkénaze au . Il s'agit d'un pain au levain naturel contenant du malt et des œufs et cuit au four à bois après une immersion dans de l'eau légèrement sucré. Il est aujourd'hui populaire dans toute la province, comptant sur un grand nombre de boulangeries spécialisées. Les soupes Traditionnellement, le repas québécois commençait par une entrée de soupe. Aujourd’hui, elle est encore très appréciée, notamment en hiver. La soupe de légumineuses est très fréquente, soit aux pois jaunes soit aux gourganes. On retrouve aussi de la soupe à l’orge et de la soupe à la poulette grasse. Le lard est souvent cuit dans le bouillon et parfois servi à part, comme dans une potée. On y retrouve souvent de l’oignon, de la carotte et du céleri. La gibelotte est une soupe-repas à base de bouillon tomaté et de poissons (perchaude ou barbotte). On y retrouve des légumes en grande quantité, dont des pommes de terre, du blé d’inde et des haricots. La quiaude est à base de morue, traditionnellement les parties inaptes à l’industrie, comme le foie, les nauves, la tête ou les bajoues. On y retrouve aussi des pommes de terre. Elle est à rapprocher de la tchaude acadienne. Il est parfois encore courant de consommé du bouillon de volaille avant un repas, par exemple celui de la dinde à Noël, ou encore de légumes ou de bœuf. Soupe à la poulette grasse Fondue au parmesan Soupe aux gourganes Soupe à l'orge perlé Soupe aux pois Les tourtes Les tourtes salée à la viande sont très populaires et diffèrent en taille et en ingrédients à travers la province. Elles ont cependant en commun d'être habituellement constitués de pâte brisée. Les plus fréquentes sont constituées de viande hachée et peuvent avoir de quelques centimètres de diamètre à une vingtaine environ, sur le modèle d'une tarte. Elles sont souvent appelées tourtière dans l'ouest de la province et pâté à la viande dans l'est. Ces tourtes ont une origine britannique. Sur ce modèle sont d'ailleurs couramment concoctés des pâtés dont la farce est constitué de poulet ou de saumon. Les plus grosses sont constituées de viande, de lard et de légumes coupés en cube et de bouillon, le tout cuisant plusieurs heures, formant une sorte de potée dans l'appareil. La viande varie d'une région à l'autre dépendamment des disponibilités alors que les accompagnements sont la plupart du temps limités à la pomme de terre et à l'oignon. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Haute-Côte-Nord et en Charlevoix cette tourte est appelé tourtière. Dans le reste de la province on parlera plutôt de cipâte ou de cipaille, alors que l'on retrouve l'appellation tourtière du Lac-Saint-Jean à Montréal. Le cipaille est parfois différent de la tourtière du nord, par exemple en incorporant une abaisse de pâte supplémentaire dans le milieu de l'appareil. Sur l'île-aux-coudres subsistent la tradition des pâtés croches, qui sont de petits pâtés tenant leur nom de leur forme caractéristique. Au Saguenay les recettes diffèrent et on parle plutôt de pâtés plissés. Ces derniers sont souvent dégustés froids, sans accompagnement. Plats principaux Desserts Accompagnements Betteraves marinées Cornichons marinés (pickles) Ketchup maison (rouge ou vert) Langue de veau ou de porc Navets et carottes en dés cuits (macédoine) Oreille de Christ Pain sandwich (miche coupée à l'horizontale) Purée de pommes de terre et carottes Salade de chou (coleslaw) Salade de macaroni Salade verte avec crème fraiche Sandwich aux œufs Spécialités régionales Restauration rapide La restauration rapide a fait son apparition au Québec pendant la Seconde Guerre mondiale en provenance des États-Unis. La popularité de cette nourriture économique a permis l'apparition d'une multitude de casse-croûtes équivalant souvent à des entreprises familiales avant l'importation de grandes chaînes. Il y est généralement servi des hamburgers, des hot-dogs, des frites et des club sandwichs. On comptait 1 433 de ces établissements en 2016. Le goût québécois a fait en sorte de populariser dans ces établissements certaines techniques que l'on ne retrouve pas ou plus rarement dans le reste de l'Amérique du Nord. Par exemple, les hot-dogs cuit à la vapeur appelé « steamés » sont très populaires et il est la norme de demander aux consommateurs leur préférence de cuisson. Ces hot-dogs sont généralement garnis de salade de chou, de moutarde jaune sucrée, d'oignon et de relish sucré. Le gravy industriel typiquement américain a donné la sauce brune, qui consiste en un mélange de fonds déshydratés de poulet et de bœuf avec des épices, de la graisse animale et du vinaigre. Un fond de poulet légèrement pimenté est appelé sauce barbecue. Ces deux variantes sont utilisées pour recouvrir des frites (on parle alors de frite-sauce) et certains plats comme le hot chicken (qui consiste à du poulet entre deux tranches de pain recouvert de petits pois) ou le hot hamburger (qui consiste à un hamburger sans garniture recouvert de sauce et de petits pois). C'est de là que provient également le met le plus emblématique de la restauration rapide québécoise, la poutine et ses variantes (galvaude, etc.). Cette dernière a même fait l'objet d'adaptations gourmettes par certains chefs, par exemple la poutine au foie gras. L'après guerre voit également la popularisation de pizzerias servant des pizzas américaines, de rôtisseries de poulet et de restaurant déjeuner servant des déjeuners anglais. Les delicatessen de Montréal capitalisèrent sur la popularité du smoked meat en se spécialisant dans le service de sandwich à la viande fumée constitué de moutarde et de pain de seigle et accompagné d'un cornichon. Aujourd'hui on retrouve ce genre de sandwich dans de nombreux casse-croûtes et dans des chaînes spécialisées. Plus récemment, l'immigration libanaise à populariser des établissements servant des chawarmas. Ils servent notamment une variante appelée shish taouk qui est très populaire. De nombreux restaurant-minutes québécois sont devenus des chaînes, tels que Lafleur, Valentine, La belle province, Chez Ashton, Chez Cora ou encore Saint-Hubert. Cuisine des fêtes Ce tableau comprend un mélange entre les jours fériés et fêtes culturelles du Québec. Il faut noter que le temps des fêtes est composé de plusieurs fêtes : la Veille de Noël, le Réveillon, la Messe de minuit, Noël, Après-Noël, la Veille du jour de l'an, le Jour de l'an et l'Épiphanie. La Mi-Carême n'est aussi que célébrée à L'Isle-aux-Coudres, aux Îles-de-la-Madeleine, à Saint-Antoine-de-l'Isle-aux-Grues et à Natashquan. Médias québécois et gastronomie Plusieurs émissions de télévision sont ou ont été consacrées à la gastronomie et à la cuisine au Québec (À la di Stasio, L'Effet Vézina, Le Cuisinier rebelle, Curieux Bégin, Les Chefs!, Et que ça saute, Ricardo, etc.) de même qu'une chaîne de télévision (Zeste). On retrouve également des chroniques régulières sur le sujet dans des quotidiens importants. Des maisons d'édition, comme Les Éditions Debeur, sont consacrées au sujet. Depuis le 22 février 2016, le guide Gault et Millau est officiellement présent au Canada avec l'annonce d'un premier guide consacré à la ville de Montréal pour le 30 mai 2016 et un deuxième pour l'ensemble de la province de Québec pour le mois de novembre de la même année. Nombre de carnetiers dits foodies bloguent également sur le sujet. Les plus populaires sont sans contredit Ricardo Cuisine, Trois fois par jour, Bon pour toi par Hubert Cormier, Recettes du Québec et bien d'autres. Galerie Notes Bibliographie Cécile Roland Bouchard, L'Art culinaire au pays des bleuets et de la ouananiche, La Fondation culinaire régionale Saguenay-Lac-St-Jean, 1967, 245 p. Cercle de fermières de Cowansville, 100 recettes d'antan, Cowansville, Le Cercle, 1976, 112 p. Couillard, Suzette et Normand, Best Quebec Recipes of Bygone Days , L'Islet: Éditions Suzette Couillard, 2002, 367 p. . Émilienne Walker-Gagné, La Cuisine de mes grand'mères. Recettes d'autrefois, Montréal, Grandes éditions du Québec, 1974, 186 p. Gertrude Larouche, 350 ans au coin du four, 1989, 177 p. . Hélène-Andrée Bizier, Cuisine traditionnelle des régions du Québec, Éditions de l'Homme, 1996 . Hélène-Andrée Bizier and Robert-Lionel Séguin, Le Menu quotidien en Nouvelle-France, Art global, 2004, 124 p. . Jacques Dorion, Le Québec en 101 saveurs. Historique des terroirs, produits des régions, recettes, meilleures adresses, Outremont, Trécarré, 2001, 144 p. . Jacques Dorion, Saveurs des campagnes du Québec. La route des délices du terroir, Montréal, Éditions de l'Homme, 1997, 214 p. . Jean-Marie Francœur, Encyclopédie de la cuisine de Nouvelle-France (1606-1763). Histoires, produits et recettes de notre patrimoine culinaire, Anjou (Québec), Fides, 2015, 590 p. , OCLC 914400153). Jean-Marie Francœur, Genèse de la cuisine québécoise. À travers ses grandes et ses petites histoires, Anjou, Québec, Fides, 2011 . Jean-Paul Grappe, La Cuisine traditionnelle du Québec. Découvrez la cuisine de nos régions, Montréal, ITHQ-Éditions de l'Homme, 2006, 396 p. . Julian Armstrong, Au goût du Québec, Saint-Laurent, Éditions du Trécarré, 1992, 218 p. . Ken Haedrich et Suzanne P. Leclerc, Le Temps des sucres. 130 recettes à l'érable, Montréal, Éditions de l'Homme, 2003, 142 p. . Lise Blouin, L'Alimentation traditionnelle à l'île d'Orléans, Québec, Éditions Garneau, 1977, 156 p. . Martin Fournier, Jardins et potagers en Nouvelle-France. 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Micheline Mongrain-Dontigny, La Cuisine traditionnelle des Cantons-de-l'Est, Saint-Jean-sur-Richelieu, Éditions La Bonne recette, 2002, 188 p. . Micheline Mongrain-Dontigny, La Cuisine traditionnelle de Charlevoix, La Tuque, Éditions La Bonne recette, 1996, 177 p. . Micheline Mongrain-Dontigny, La Cuisine traditionnelle de la Mauricie. Un patrimoine culinaire à découvrir, Montréal, Éditions La Bonne recette, 1998, 181 p. . Olwen Woodier et Suzanne P. Leclerc (traduction de Françoise Schetagne), Le Temps du maïs. 140 succulentes recettes, Montréal, Éditions de l'Homme, 2003, 186 p. . Olwen Woodier et Suzanne P. Leclerc (traduction de Françoise Schetagne), Le Temps des pommes. 150 délicieuses recettes, Montréal, Éditions de l'Homme, 2002, 206 p. . Paul-Louis Martin, Les Fruits du Québec. Histoire et traditions des douceurs de la table, Sillery, Septentrion, 2002, 224 p. . Richard Bizier et Roch Nadeau, Célébrer le Québec gourmand. 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Enquête sur la disparition du patrimoine culinaire du Poitou-Charentes, Paris (France), L'Harmattan, coll. « Questions alimentaires et gastronomiques », 2014, 250 p. . Annexes Article connexe Cuisine acadienne Cidre du Québec Vignoble du Québec Bière du Québec Lien externe « Savourer », www.quebecoriginal.com (consulté le 22 avril 2019). Culture québécoise
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20des%20%C3%89tats-Unis
Cuisine des États-Unis
La cuisine des États-Unis est extrêmement diversifiée et difficile à définir, le pays ayant attiré des immigrants du monde entier, apportant chacun leur culture et leurs goûts culinaires. D'une certaine façon la cuisine américaine est considérée comme une synthèse des cuisines du monde, les principaux apports étant allemands, hollandais et irlandais et leurs influences perdurant jusqu'à nos jours. La cuisine amérindienne compte également beaucoup : les recettes traditionnelles des Autochtones d'Alabama sont préservées et protégées comme un patrimoine culturel. Histoire Origines amérindiennes La cuisine américaine commence avec les Amérindiens qui cultivèrent la terre et y chassèrent pendant des millénaires avant l'arrivée des colons européens. Le régime alimentaire des différentes tribus dépendait en grande partie du climat, de la flore et de la faune du territoire qu'elles occupaient : la masse continentale des États-Unis actuels s'étend sur du nord au sud et sur d'est en ouest. On y trouve la taïga, les forêts tempérées, les déserts et les prairies, ainsi que plusieurs marais subtropicaux, des milliers de kilomètres de plages côtières et l'un des plus grands fleuves navigables du monde. L'Alaska, le plus grand état, fait plus de trois fois la taille de la France avec une grande partie de son territoire dans l'Arctique. Porto Rico, les îles Vierges américaines et certains territoires du Pacifique tels que les îles Mariannes et les îles Midway ont des climats tropicaux où abondent la flore forestière tropicale. Il y avait donc selon les lieux une grande variété de produits et de régimes alimentaires. Les autochtones des déserts du Sud-Ouest (les Havasupai, les Apaches, les Navajos et les Paiutes) cultivaient le piment et échangeaient avec les lointaines tribus du désert mexicain. Ils transhumaient selon les saisons entre désert et montagnes, et mangeaient des pignons de pin et les fruits des cactus. Dans les États du Pacifique, sur le territoire qui s'étend aujourd'hui de la baie de San Francisco à la frontière avec la Colombie-Britannique, les tribus du Pacifique pratiquaient le potlatch, cérémonie durant laquelle les échanges de cadeaux, les danses et les banquets resserraient les liens entre les tribus. Au potlatch régnaient les viandes rôties et les ragoûts de lapin, de même que des aliments plus exotiques comme les palourdes géantes, les huîtres, le saumon kéta fumé sur du bois de bouleau et la viande de baleine grise, d'une grande importance culturelle. Les tribus des prairies sont connues pour la chasse au bison et tout indique qu'ils suivirent la migration des troupeaux pendant des millénaires, avant l'arrivée des Européens. Antérieur à la réintroduction du cheval en Amérique du Nord, les tribus des prairies appliquaient le précipice à bisons, technique utilisant une falaise élevée vers laquelle les chasseurs conduisaient le troupeau et d'où ils le poussaient ensuite à sauter ; ils ramassaient ensuite les bêtes au pied de la falaise pour les dépecer. La datation au carbone 14 permet de faire remonter l'activité de plusieurs sites à Dans les marécages méridionaux, y compris en Floride et en Louisiane, les Amérindiens chassaient l'ours noir pour sa graisse, sa chair et son pelage si précieux pendant les rudes mois d'hiver. Ils chassaient aussi du petit gibier comme l'écureuil gris, le colin de Virginie et la sarigue. Ils bâtissaient de petits canots et des pirogues afin de pêcher les espèces abondantes comme le poisson-chat, les moules et les palourdes d'eau douce, les écrevisses, l'achigan, l'alligator et les tortues serpentines. À l'est, les tribus côtières profitaient à la fois de la cueillette terrestre et de la pêche ; comme fruits de mer se mangeaient le crabe bleu, l'anguille d'Amérique, l'alose savoureuse, le saumon atlantique, les huîtres de Virginie, les pétoncles de baie, la chair et les œufs de tortue et le homard américain ; sur terre, on cueillait la liane de Grenade, les noix du noyer noir, les noix piquées du noyer blanc, le sirop d'érable, les noisettes américaines et l'écorce des pins blancs. Tous ces aliments se retrouvaient autour du feu où ils étaient grillés ou bouillis à l'aide de pierres chaudes. Aux Caraïbes, et beaucoup plus tard à Hawaï, apparurent les premières méthodes de barbecue : le mot barbecue est entré en français américain par l'intermédiaire de l'espagnol des Caraïbes barbacoa, mot d'origine arawak signifiant « claie en bois ». Les habitudes alimentaires des différentes tribus autochtones se recoupent avec la chasse au gros gibier quadrupède et à la famille des faisans, ainsi qu'avec la culture des « trois sœurs » : les haricots, le maïs et la courge. La datation au carbone 14 fait supposer que cette triade légumineuse est originaire du sud-ouest avant de se propager lentement vers le nord et l'est, propagation pour qui il a fallu un millier d'années, mais la plupart des Amérindiens les cultivaient bien avant l'époque romaine. Dans presque toutes les régions des États-Unis continentaux, sauf la Californie et les zones désertiques les plus reculées, le dindon sauvage servait de viande fondamentale dont toutes les sous-espèces connues étaient chassées. Partout en Amérique du Nord les cervidés fournissaient de la viande et du cuir : le wapiti, le cerf de Virginie, le cerf mulet de même que l'orignal étaient chassés et consommés jusqu'à la dernière bribe de moelle. La viande était souvent séchée ou fumée et mélangée avec des baies séchées afin d'obtenir du pemmican. Colonisation européenne, 1609-1775 Plus que tout autre groupe, les Britanniques, venus d'Angleterre, du Pays de Galles, d'Irlande de l'Est, de Cornouailles, et d'Écosse ont joué un rôle clé dans le développement de la toute nouvelle cuisine américaine. Au début, les colons étaient plutôt attachés à leurs traditions d'origine et ne toléraient que ce qu'ils avaient connu dans leur pays natal ; pour eux, les « trois sœurs » étaient l'avoine, le blé, et l'orge, dont la culture s'est d'abord avérée difficile avec pour résultat la famine dans la majorité des établissements : Jamestown, la colonie de Plymouth, la Nouvelle-Suède ; dans une certaine mesure, tous les établissements hollandais agricoles connurent aussi des périodes de famine ou de difficultés dans leurs premières années. Les colons, partout où ils allaient, apportaient les graines et les bulbes à planter dont ils avaient eu l'expérience dans leur pays natal. Carottes, navets, petits pois, choux, oignons, panais, s, et aulx, ainsi que de jeunes pommiers soigneusement plantés dans des fûts, sont mentionnés dans les registres des provisions qu'ils importaient au Nouveau Monde mais ces cultures ont rencontré des succès divers, car la compréhension d'un climat différent et d'un modèle différent des saisons de croissance était limitée. Le feu bactérien et les chenilles ravagèrent les vergers de jeunes pommiers et menacèrent les cerisiers et les pruniers d'autant qu'à cette époque il n'y avait pas de pesticides. Depuis 2007, les fouilles archéologiques sont menées sur le site de Fort Jamestown. Elles indiquent que l'ignorance de l'environnement local a été encore plus désastreuse qu'on ne le croyait jusqu'à présent : les dossiers des colons de Jamestown montrent que ceux-ci provenaient pour la plupart de familles aristocratiques et que, de l'aveu même de la Virginia Company, leur intention était davantage de s'établir dans un endroit facile à défendre des pillards plutôt que de chercher un endroit approprié à la culture de la terre. L'histoire orale suggère que les autochtones Powhatans qui vivaient dans la région ne s'intéressaient pas à l'île où les colons construisirent leur fort en raison de son manque d'eau potable et de ses perspectives limitées pour la chasse. Les premiers éléments découverts lors des fouilles révèlent que non seulement beaucoup de colons périrent de dysenterie, due aux pratiques sanitaires rudimentaires, mais aussi qu'ils furent souvent contraints de sacrifier les animaux (ou tout au moins ce qui restait du cheptel encore vivant) qu'ils auraient dû garder comme reproducteurs. Le compte rendu d'un survivant indique que les habitants de Jamestown en furent réduits à se nourrir de crapauds, de rats, de chats et de serpents, et les fouilles effectuées parmi les tombes prouvent que le désespoir en conduisit certains au cannibalisme. Pour les Anglais, en cette période, la chasse et la pêche étaient perçues comme des activités auxquelles ils n'avaient recours qu'en cas d'extrême nécessité. Pour la plupart des colons européens, elles étaient strictement réservées aux riches tandis qu'elles étaient interdites aux classes pauvres. Ainsi, les membres de la Virginia Company, marchands ou encore issus de la petite noblesse, savaient chasser, au contraire des colons arrivés plus tard au Massachusetts, en Géorgie et dans les colonies du Centre. La méconnaissance de la chasse, ou (comme dans le cas des premiers colons de Virginie) la méconnaissance des techniques élémentaires de survie se révéla funeste. D'autre part, d'après les croyances du et du début du , les femmes ne devaient jamais travailler dans les champs, car cela « dépassait leur force physique » selon le patriarche des puritains John Winthrop ; les colons furent donc surpris quand ils virent les femmes amérindiennes planter le maïs. Plusieurs témoignages hollandais traitent les membres des tribus voisines de brutes dépourvues de toute décence et, chez les colons européens, les Hollandais ont fait partie des plus rétifs à changer leurs habitudes. Cet état d'esprit devait toutefois nécessairement changer pour que les colons puissent survivre ; ils comprirent rapidement que ceux qui ne travaillent pas n'ont rien à manger. À la fin du , les plantes et les animaux si prisés par les tribus indiennes de la côte est furent très bien intégrés dans le régime alimentaire des colons et les ingrédients du Nouveau Monde incorporés aux recettes de l'Ancien Monde. Contrairement à ce qui se passait en Europe, les colons du Nouveau Monde n'allaient pas au marché pour se procurer de quoi manger car ce mode d'échange commercial ne fut établi qu'à la fin du lorsque la guerre d'Indépendance américaine les contraignit à devenir totalement autonomes. Pendant environ cinq générations, ces hommes et ces femmes durent apprendre à vivre de la terre et seulement de la terre. Bien que le fermage se soit développé pendant le , il était beaucoup moins commun que dans l'Ancien Monde, et les Treize Colonies britanniques n'ont jamais connu un système seigneurial similaire à celui de la Nouvelle-France. Les colonies de la Nouvelle-Angleterre se concentrèrent sur l'élevage des moutons, l'élevage laitier et le commerce, en particulier celui des poissons et des crustacés. Les poissons allaient devenir un élément de base du régime alimentaire de la Nouvelle-Angleterre. D'innombrables témoignages de l'époque coloniale écrits dans les journaux et les lettres envoyés vers l'Ancien Monde attestent de rivières et de baies remplies de bars rayés, de harengs, d'aiglefins, d'anguilles d’Amérique, d'ombles de fontaine, de saumons et, ce qui est capital, de morues. Avec le temps, la morue va devenir un élément primordial du régime alimentaire des colonies du Nord et une denrée commerciale lucrative. Les morues étaient bien sûr salées et mises en tonneaux pour être vendues sur les marchés autour de la Méditerranée, habituellement échangées contre des agrumes. Elles étaient également expédiées en France, en Espagne, ou en Angleterre, où il y avait une demande tout aussi élevée. Les coquillages étaient abondants et représentaient une grande partie de l'alimentation en Nouvelle-Angleterre. Les colons découvrirent la méthode de cuisson wampanoag où les palourdes sont cuites à la vapeur d'eau de mer avec des algues, du maïs et du homard, en utilisant des pierres chaudes et du sable. Cette méthode est toujours utilisée de nos jours : on l'appelle clambake. Les huîtres et les palourdes étaient si abondantes qu'elles étaient vendues dans la rue, consommées crues sur une demi-coquille. Le nom narragansett de la palourde survit en anglais américain : quahog ) et les mots anglais du utilisés pour décrire leurs différentes tailles (countnecks, littlenecks, cherrystones, etc.) survivent aujourd'hui en Nouvelle-Angleterre, mais non dans les zones côtières d'Angleterre, où ce système de mesures a disparu depuis longtemps. Le commerce avec les Antilles passait par Boston qui, avec le temps, devint un port de première importance qui rivalisait avec des endroits comme Orléans ou Southampton en Europe. En retour, les marchands importaient des épices comme la cannelle, le gingembre, la noix de muscade, le poivre et le sucre, qui firent leur entrée dans l'alimentation de nombreux ménages des classes moyennes et supérieures. Le maïs, qui n'était pas au départ considéré comme une denrée de subsistance, devint un aliment de base parce que la récolte était beaucoup plus productive, même sur les plus petites parcelles de terre, que toutes les céréales d'origine européenne et, avantage supplémentaire, parce que le maïs pouvait être séché et consommé toute l'année sous forme de farine ou dans un produit nouveau connu sous le nom pop-corn. La mélasse devint à la fois un élément du commerce triangulaire avec l'Afrique et un ingrédient courant de la cuisine au . Le chocolat, bien que toujours très rare sauf pour les classes les plus fortunées à l'époque de la Révolution américaine, était connu des colons britanniques par le contact avec La Havane, Cuba et San Juan, Porto Rico (territoires de l'Amérique espagnole) ou par le commerce avec l'Espagne elle-même où les navires venant d'Amérique du Sud accostaient avec fèves et poudre de cacao. Les colonies centrales Dans les colonies du centre se forma rapidement un carrefour entre les traditions du Nord et du Sud après la fondation de la Pennsylvanie, au milieu du . Tout comme Boston, Philadelphie et Nieuw Amsterdam (rebaptisée plus tard New York) furent fondées sur des terres fertiles et fécondes. Dans le cas de New York, c'est un énorme estuaire qui s'étend sur un rayon de à partir de la pointe sud de l'île de Manhattan. Philadelphie, sa voisine, fut fondée sur le fleuve Delaware au milieu d'une grande vallée, juste au nord de l'estuaire d'un complexe fluvial très vaste où les fleuves se jettent dans la baie de Chesapeake. Les colons néerlandais et britanniques notèrent la présence d'énormes nuées d'oiseaux (en particulier d'oiseaux aquatiques et de pigeons migrateurs) dont la masse pouvait occulter le soleil pendant des heures. De nombreuses lettres envoyées en Europe vantaient la fécondité de la terre. Les traditions de l'heure du souper étaient plus égalitaires que les pratiques des anglicans des colonies du Sud ou des puritains de la Nouvelle-Angleterre. Le repas était partagé par la famille au grand complet, y compris les enfants et les domestiques. Certaines denrées alimentaires (comme le sucre, le beurre et plus rarement le thé) étaient évitées, par pénitence, en raison des tendances pacifistes des quakers et des shakers. Contrairement aux colons des autres parties du pays, les quakers des colonies du Centre s'abstenaient de rhum, produit du travail des esclaves. Les Hollandais, les Suédois et les Allemands, issus de dénominations protestantes différentes, n'avaient pas ces scrupules religieux : les Hollandais ont utilisé la future New York comme port de commerce des esclaves et se sont servis du rhum comme monnaie sur leurs navires. Quant aux Allemands, ils appréciaient l'alcool à base de céréales. Comme dans les colonies du Nord, la principale (et très britannique) méthode de cuisson était la cuisson par ébullition. Les recettes de puddings salés et celle du pop-robin abondaient dans les colonies du centre. Des villes telles que New York et Philadelphie étaient particulièrement adaptées au commerce avec l'Europe en raison de leur importante capacité portuaire. Elles bénéficiaient également d'une longue saison où hommes et femmes pouvaient exercer leur métier sur une eau libre des glaces, ce qui était d'une importance particulière lorsque on compare avec les colonies plus froides de Montréal et de l'Acadie. La composition ethnique était plus diversifiée que dans toute autre partie des treize colonies, et même après la prise de contrôle par l'Angleterre des territoires néerlandais et suédois en 1664 et 1682, les immigrants ont continué à émigrer des Pays-Bas du Nord et du Sud ainsi que du Värmland et de Göteborg. Ces nouveaux immigrants ont importé leurs traditions culinaires. Les Suédois ont apporté avec eux leur amour d'un type de navet jaune qu'ils ont planté en grande quantité, si bien que le mot anglais américain pour cette plante provient de la langue suédoise : le rutabaga. Les colons hollandais raffolaient de harengs marinés et d'anguilles. L'Hudson et les eaux autour de New York sont encore un énorme réservoir pour plusieurs espèces de harengs. Les archives de La Nouvelle-Amsterdam témoignent de l'existence d'entreprises florissantes dans l'estuaire de New York-New Jersey. Pieter Stuyvesant y est mentionné comme faisant paître ses moutons et ses bovins dans les marais salants qui bordaient sa ferme, et il existe des preuves qu'il avait projeté des vergers de pommiers et de poiriers. Un outil ménager indispensable fut importé par les colons néerlandais : un type de haut faitout en fonte appelé Dutch oven. Les ménagères hollandaises l'avaient utilisé pour cuire de tout, depuis les tartes jusqu'à la viande, la chaleur provenant de charbons ardents du foyer. Ce faitout rentre toujours dans la batterie de cuisine de base américaine d'aujourd'hui, en particulier dans la cuisine en plein air américaine. Les biscuits et petits gâteaux secs (cookies) trouvent leur origine dans les hollandais, petits biscuits de Noël à base de beurre et de cannelle. Les boules de pâte frite néerlandaises devinrent les doughnut, largement consommés par tous les New-Yorkais dès la fin du . Avec la prospérité et le développement rapide des colonies du centre et des villes portuaires de New York et Philadelphie arrivèrent de nouveaux types d'immigrants qui bénéficièrent de l'aide de la Couronne britannique ainsi que de celle des Pays-Bas. On peut ranger dans cette catégorie les premiers immigrants germanophones. Les régions qui constituent aujourd'hui le centre et le sud-ouest de l'Allemagne ainsi que certaines parties de la Suisse moderne ont fréquemment souffert des guerres avec la France et de conditions d'élevage épouvantables. Comme les habitants de ces régions étaient en grande majorité protestants, ils gagnèrent la sympathie de la Couronne britannique et également celle de la famille Penn, à l'origine de la fondation de la Pennsylvanie. La plupart de ces germanophones étaient extrêmement pauvres et ils cherchèrent leur survie dans le Nouveau Monde, loin des ravages de l'Ancien Monde ; à la fin du , beaucoup d'entre eux se rendirent à Londres ou à Rotterdam afin d'y embarquer pour chercher fortune, et cette tendance se poursuivit jusqu'au siècle suivant. En règle générale, quand ils avaient gagné assez d'argent pour racheter leur contrat de servitude, ils devenaient agriculteurs et fondaient des communautés séparées, comme celle de Germantown, en Pennsylvanie (aujourd'hui un quartier de Philadelphie). Ces immigrants et leurs familles avaient souvent subi les pires formes de pauvreté et leurs habitudes culinaires reflétaient le souci de ne pas gaspiller le moindre morceau de nourriture. Normalement, ils fumaient leur jambons plutôt que de les saler et les abats étaient consommés, soit tels quels, comme les tripes, soit sous forme de saucisses. Le chou était le légume le plus utilisé et les pains de seigle étaient préférés aux pains de froment. La bière blonde et le cidre étaient les boissons les plus appréciées à table. S'est également perpétuée la tradition médiévale de puddings bouillis qui mélangent saveurs aigre et sucrée. Le scrapple, un pudding fait à partir d'abats de porc et de céréales, est devenu un aliment de base dans la vallée du Delaware et se trouve fréquemment encore aujourd'hui au menu du petit déjeuner. Le vieux Sud La majorité des colons qui s'établirent dans le Sud embarquèrent vers le Nouveau Monde en tant que serviteurs sous contrat ou comme esclaves africains. Les autres étaient généralement des cadets de familles européennes fortunées, qui ne pouvaient hériter des terres ou du titre de leur père. Ainsi, Nicholas Spencer, un lointain parent de Diana, princesse de Galles, fut le fondateur d'une des premières familles de Virginie. Le Vieux Sud était un monde qui était stratifié socialement. Les habitudes alimentaires d'un Sudiste dépendaient de sa classe sociale. Au sommet de la pyramide étaient les riches propriétaires de plantations, comme Thomas Jefferson ou les membres de la famille Randolph, qui pouvaient se permettre d'acheter les denrées de luxe apportées par les navires en provenance des Antilles et d'Europe. La deuxième partie, la classe moyenne (les marchands, les apothicaires, les avocats, les commerçants, les boulangers, etc.) étaient des hommes et des femmes qui pouvaient se permettre un luxe occasionnel, mais qui étaient autosuffisants : leurs habitudes alimentaires dépendaient en grande partie des talents de la maîtresse de maison et le plus souvent les repas étaient simples mais savoureux. Dans la troisième partie se trouvaient les fermiers indépendants et les hommes qui devaient travailler à la force du poignet, et dont la majorité étaient les descendants de protestants venues des plantations d'Ulster, ou des victimes des Highland Clearances, ou encore réfugiés de la persécution, comme les Acadiens de la Louisiane. Au bas de la pyramide étaient les esclaves africains et (dans une moindre mesure) les Amérindiens. En termes de cuisine, c'est dans cette région des États-Unis modernes que l'influence du Royaume-Uni se fait le plus sentir, car elle y a moins subi les changements apportés par les immigrants du et du , avec des influences françaises lentement assimilées plus tard. Petite France sur le bayou La Louisiane et des portions de la Côte du Golfe (Mississippi et Alabama) conservent des habitudes culinaires d'origine française contrairement au reste de la région. Les Sudistes, tout comme leurs voisins de la Nouvelle-Angleterre et de New York, avaient en général des préjugés contre la cuisine française. Dans l'édition de 1774 de son livre de cuisine, Hannah Glasse écrivit : Bien qu'un petit nombre de huguenots aient émigré vers les colonies britanniques, l'attitude envers la cuisine française ne changerait que beaucoup plus tard et les aliments prisés par la ménagère moyenne francophone étaient inconnus de la ménagère anglophone du Maryland. La grande majorité des francophones de la Côte du Golfe venaient à l'origine du Poitou, de Normandie et du Maine, via la Nouvelle-Écosse et les Maritimes avant la colonisation britannique. La quasi-totalité d'entre eux étaient des paysans, et leurs habitudes alimentaires avaient un caractère rustique très éloigné de la haute cuisine, celle d'abord développée à l'époque Louis XIV par des chefs qui avaient peu de contacts avec les habitudes alimentaires des agriculteurs et des populations rurales. Après la déportation de beaucoup de Français d'Acadie par les Britanniques en 1710, ces malheureux se retrouvèrent dans une situation très difficile car les conditions en Louisiane et au Mississippi étaient très différentes de celles de la Nouvelle-France ou de la France de l'Ouest : le climat était extrêmement chaud et humide ( en juillet) et l'eau était infestée d'alligators et de tortues géantes. Les pommiers ne supportaient que difficilement la chaleur et quant à l'avoine, l'orge et les navets, ils pourrissaient rapidement. Naturellement, les Cadiens n'eurent d'autre choix que de demander aux Choctaw, aux Natchez et aux Chickasaw des conseils sur la façon de vivre de la terre, et c'est ainsi qu'ils apprirent à manger de la sarigue (opossum), de la caouane (tortue alligator), du bec-fin garpique longnez ainsi que de jeunes cocodris (alligators). Heureusement, il y avait quelques lieux qui leur rappelaient leurs origines : la Louisiane avait des prairies où l'élevage du bétail était possible, ce qui était très important pour ces descendants de Normands qui avaient besoin d'une source de protéines durant le Carême (le lait). Les huîtres et les palourdes étaient abondantes dans les marais, les crevettes et les écrevisses étaient nombreuses et, à ce jour, les Cadiens comme leurs ancêtres normands tirent une partie de leurs revenus de la pêche. La canne à sucre, un produit qui intéressait fortement l'Angleterre, mais qui ne pouvait pas être cultivé dans les colonies de l'Est, prospéra sous le soleil chaud de juillet et pour la première fois les pauvres purent à l'occasion se repaître de sucre si la récolte avait été abondante. L'influence espagnole s'est également avérée être très forte et le commerce avec l'Empire espagnol à proximité prospérait au début, à la fois avec les ports des Caraïbes comme Haïti et d'avant-postes dans ce qui est aujourd'hui le Texas : au , de nombreux colons en provenance d'Espagne et de la France urbaine installés dans les villes comme La Nouvelle-Orléans fondent la cuisine créole à base de piments, kumquats (appelés localement « petites oranges ») et mirliton, répandue dans les bayous, et fournissant de très bonnes sources de vitamine C. Le sanglier, un des gibiers préférés des Créoles et Cajuns, pouvaient nourrir plusieurs personnes à la fois. Le rôti de porc (mets de base espagnol) a été une bénédiction que même les pauvres occasionnellement mangeaient, contrairement à la France où tant de gens n'étaient pas propriétaires des terres et n'avaient pas le droit de posséder une arme. Les coutumes françaises s'y perpétuèrent après avoir disparu de France même : les Cadiens surent éviter la dépendance excessive du pain qui sévissait dans les régimes alimentaires de leurs cousins de l'Ancien Monde et, malgré leur situation sociale inférieure, ils n'eurent pas à subir les horreurs de la famine dont la population souffrit en France vers 1790. Le vieux dominion et ses sœurs : les colonies britanniques du Sud Les aristocrates qui vivaient à proximité des côtes du Maryland, de la Virginie, de la Caroline du Nord, de la Caroline du Sud, et de la Géorgie avaient fait fortune dans le commerce du tabac, plante héritée des Amérindiens de Virginie orientale : les cargaisons de tabac étaient fortement cotées à la bourse de Londres et cette culture bénéficiait d'une longue période de foliation. Plus tard, ces aristocrates cultivèrent aussi l'indigo et le coton qui pouvaient être vendus à un prix élevé, ce qui généra beaucoup d'argent pour la Couronne du Royaume-Uni. Ils essayèrent d'imiter les modes de vie anglais de l'époque géorgienne et de l'époque Stuart et par conséquent leur premier instinct fut d'importer des bovins et des moutons de Grande-Bretagne afin de pouvoir en consommer la viande. Cependant, cette entreprise se révéla difficile jusqu'en 1770, puisque les colonies britanniques du Nord disposaient déjà d'agneaux de races hollandaise et écossaise. Dans les plantations, la bière était souvent brassée sur place, mais les propriétaires de plantations devaient se procurer par troc le houblon et l'orge qui poussaient très mal dans ce climat subtropical. Dans les villes qui disposaient de ports naturels, comme Baltimore et Charleston, les planteurs échangeaient leurs récoltes contre les épices venues du nord des Antilles, par exemple le piment, le gingembre, la cardamome et la noix de muscade. Les fruits comme les pommes, les pêches et les poires avaient été introduits en Amérique par les premiers colons, et les vergers prospérèrent très tôt : la Berkeley Hundred Plantation, l'une des premières plantations de Virginie, dispose de registres sur la culture des pommes Catshead dès 1638. La première mention qui soit faite de la culture du pêcher dans les colonies britanniques se trouve dans le testament de George Minifie en 1645 : cette culture est encore aujourd'hui extrêmement importante pour l'économie du Sud. Tous ces fruits ont probablement été introduits dans le Nouveau Monde afin de pouvoir fabriquer du brandy, du cidre et du poiré, qui étaient des boissons de base à table (l'eau était rarement bue en raison de sa mauvaise qualité sanitaire). D'autres alcools arrivaient souvent dans le Vieux Sud en contrebande, le roi d'Angleterre n'ayant aucun intérêt à enrichir d'autres nations. Ainsi le xérès, le porto et le madère de la Péninsule Ibérique, le clairet de France et la canne à sucre des territoires néerlandais, espagnols et français des Caraïbes étaient très populaires : à l'époque moderne, le planter's punch et le syllabub qui sont servis à Noël dans le Sud sont en grande partie pour l'un, une réinterprétation du de l'ancienne recette médiévale du et pour l'autre une interprétation de la recette ancienne de l'époque Tudor, réinterprétations qui impliquent des quantités massives de rhum des Caraïbes. Le porc était un aliment de base de la table de toutes les classes. Les dossiers tenus dans les plantations indiquent que des dizaines de porcs étaient engraissés avec des arachides ou des noix, des châtaignes, des noix de caryer et des glands pendant huit mois, puis ils étaient abattus en novembre, avant les premières neiges. Les jambons étaient fumés et conservés au frais et au sec afin d'être consommés pendant le reste de l'année et même le plus pauvre paysan des montagnes faisait un voyage annuel dans les (plaines) pour y troquer ses meilleurs porcs, tout en en gardant quelques-uns pour lui-même. Les Amérindiens avaient fait connaître les noix et les fruits comme l'asimine, les noix de noyer noir, les plaquemines de Virginie, les bleuets, les fruits de la liane de grenade et les noix de pécan qui ont été intégrés dans des recettes en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles. Les Sudistes ont appris des Amérindiens à fabriquer un produit alimentaire essentiel à la cuisine du Sud : le hominy, où les grains de maïs sont traités avec une solution alcaline (lessi) pour créer un type de farine. De la mer venaient les crabes bleus, et un seul crabe bleu pouvait peser jusqu'à un kilogramme ; au printemps, les colons attendaient avec impatience le retour de l'alose savoureuse et du gaspareau, qui seraient fumés, un peu comme le faisaient les Écossais. L (ragoût d'huîtres), même si c'était à l'origine un aliment pour pauvres en Angleterre, est devenu un mets célèbre servi aux tables des classes moyennes et supérieures. Les eaux côtières du Sud ont encore aujourd'hui des bancs d'huîtres qui sont visibles à marée basse et, à l'époque coloniale, ils faisaient plusieurs fois la taille des bancs d'huîtres européens, promesse de festin. Une autre influence allait changer la cuisine américaine à jamais : celle des esclaves africains. La plupart d'entre eux venaient d'Afrique occidentale, de ce qui est maintenant la Sierra Leone, le Ghana, la Gambie, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Nigeria, le Mali, le Sénégal et l'Angola. Ils apportèrent avec eux les méthodes de cuisson et les ingrédients qu'ils connaissaient, en particulier les femmes, qui étaient responsables de la cuisine dans ces sociétés. D'Afrique, les esclaves étaient souvent menés dans des campements de la mer des Caraïbes, à Cuba, à la Jamaïque, à Haïti) afin d'y être dressés au travail des plantations ; c'est là que les esclaves apprirent à travailler avec de nouveaux produits, comme la canne à sucre, et de nouvelles méthodes, comme le dépeçage du bétail. En tant qu'esclaves, ils devaient souvent se contenter de ce que leur maître voulait bien leur accorder. L'objectif principal du propriétaire d'esclaves était la rentabilité. Il cherchait à nourrir et vêtir ses esclaves à moindre coût : les cornilles et les furent introduits en Amérique au dans ce but, car ces plantes produisaient en abondance à peu de frais et pouvaient contribuer à nourrir des centaines de personnes à la fois si nécessaire. Des sources archéologiques laissent à penser que les premiers propriétaires d'esclaves ne nourrissaient pas suffisamment leurs esclaves pour qu'ils restent en bonne santé, et la malnutrition était courante, surtout chez les enfants. Sur la plantation, les esclaves pouvaient élever leurs propres poulets, et une oie de temps en temps pour les plus chanceux (leurs maîtres ne pensaient pas que cela les détournait de leur travail), mais les morceaux de viande les plus nourrissants, en particulier ceux de bœuf et de porc, étaient réservés au maître et à sa famille : un esclave pouvait être sévèrement battu pour avoir volé ou vendu les jambons que lui et ses frères avaient contribué à fabriquer au mois de novembre, et le nombre de Noirs qui avaient accès à la cave était de toute manière restreint, parce que la plupart des esclaves travaillaient dans les champs de l'aube au crépuscule. Les esclaves avaient droit aux restes de l'abattage, le plus souvent les abats, la tête, les pieds, ou les morceaux de viande moins nobles comme le (la poitrine). Dans beaucoup de grandes plantations, les esclaves et leur famille pouvaient cultiver un petit jardin derrière leur cabane, mais tout ce qui y poussait devait avoir l'approbation du maître : les esclaves n'avaient pas le droit d'avoir de l'argent, et c'était le maître qui achetait les graines. Pour difficile et cruelle que fût la vie des esclaves, du point de vue culinaire, elle n'était pas totalement impossible : elle obligea les femmes à devenir très créatives, à utiliser des denrées négligées par les Blancs et à se rappeler les traditions orales, transmises de mère en fille de génération à génération. Le piment était totalement inconnu des Britanniques, mais il était présent en Afrique occidentale depuis son introduction par les Portugais dans les années 1500. Il était fréquemment cultivé dans les jardins d'esclaves et couramment utilisé dans leur cuisine. Le poisson-chat, qui vit dans la vase et qui était pour cette raison dédaigné par les Blancs, était servi pané et frit à la table des esclaves et y représentait une source importante de protéines. Les écureuils, les lapins et les tortues étaient chassés avec ardeur et entraient dans la composition de ragoûts et de soupes. Le mot anglais américain local pour la tortue cooter vient du mot bambara, kuta. Il a probablement obtenu son nom en anglais américain des esclaves africains qui ont remarqué la présence de tortues de la taille d'assiettes dans les rivières et les rizières du Sud (assez grand pour que leurs femmes en fassent un ragoût) Le gombo, les ignames, les patates douces et les aubergines étaient la base de l'alimentation de même que les melons de toutes sortes ; les arachides sont arrivées en Virginie avec des esclaves venus des Caraïbes au . L'apport le plus important fut cependant celui du riz : les analyses ADN montrent que le riz de Caroline est génétiquement issu de cultivars de riz connus seulement en Afrique occidentale, sur le Golfe de Guinée. Les Européens et leurs descendants ne savaient pas cultiver ni récolter le riz. Cependant, il y avait là moyen de gagner des fortunes, et les négriers étaient prêts à payer plus pour des esclaves qui connaissaient les techniques d'irrigation, de récolte et de soins à donner au riz. Au moment de la récolte, les femmes battaient le riz dans d'énormes mortiers avec des pilons en bois. Il était ensuite passé au crible dans de grands paniers ronds en herbes tressées, presque identiques à ceux en usage en Afrique, afin de séparer le grain de son enveloppe. Avec le temps, les îles au large des côtes marécageuses de Caroline du Nord et Caroline du Sud ont été transformées en d'immenses fermes pour la production du riz, ce qui rendit leurs propriétaires énormément riches, rivalisant avec la noblesse d'Europe. La dernière catégorie dont l'influence se fit sentir dans les colonies britanniques est celle des montagnards. La majorité d'entre eux venaient du nord de l'Angleterre, d'Irlande, et des Highlands d'Écosse ; certains étaient venus directement (les victimes des évictions des Highlands) ou indirectement (ceux qui venaient d'Ulster et les réfugiés jacobites). La plupart de ces colons arrivèrent en Amérique trop tard pour profiter des terres arables qui avaient déjà été distribuées à l'est et ils durent par conséquent aller s'implanter dans des terres inoccupées. Ils étaient méprisés en Europe et, parce qu'ils avaient souvent dû travailler sur des terres qui ne leur appartenaient pas avant de pouvoir devenir eux-mêmes propriétaires, un nouveau terme les a désignés, d'après la couleur de leur cou, acquise au travail au soleil : redneck. Une des plus grandes contributions culinaires de ce groupe peut se résumer par cette expression gaélique : uisce beatha. À cette époque, de nombreuses formes traditionnelles de distillation étaient interdites : la première interdiction du peatreek, du poitìn et du moonshine date du règne de Charles II d'Angleterre (beaucoup de ces méthodes sont toujours interdites dans l'Union européenne). Toutefois, la distance de entre Londres et l'Amérique rendait la loi pratiquement impossible à appliquer. Les hommes des montagnes eurent tôt fait de profiter des nombreux cours d'eau pure et claire de leur nouveau pays afin de s'y livrer à la distillation. Au fil du temps, ils apprirent des Amérindiens d'autres méthodes, principalement parce que l'orge et la tourbe n'étaient pas disponibles dans les Appalaches : ils commencèrent à utiliser des fûts fabriqués avec du chêne autochtone et à fumer leur malt sur le bois du noyer blanc et l'érable à sucre. Ils ont également abandonné les ingrédients traditionnels (flocons d'avoine, orge, pommes de terre) pour le maïs et le sucre. Le whisky américain était né et son seul inconvénient était le mépris dans lequel le tenaient les classes supérieures qui lui préféraient le vin de Madère, moins alcoolisé. Le régime alimentaire de ces colons reposait essentiellement sur les bouillies de céréales comme le gruau et sur les produits laitiers comme le lait caillé. La friture était le mode de cuisson préféré : il est probable que ce sont eux qui ont inventé le poulet frit par souci d'économie. De petits bosquets de pommiers étaient plantés non loin des lieux d'habitation car les pommes étaient pressées pour faire du cidre ou séchées et conservées avec soin dans des tonneaux : par temps de gel, lorsque la terre était stérile, elles représentaient une réserve de vitamines A, D et E, nécessaires à la survie. Les habitants des Appalaches faisaient cuire des sortes de crêpes avec de la pâte sans levain sur des bakestones, sortes de plaques à frire circulaires et ces gâteaux étaient connus sous le nom de clapbread, griddlecakes et pancakes, mais à cette époque la recette était plus susceptible de comporter de l'avoine, un peu comme en Écosse. Bien que la pomme de terre soit originaire d'Amérique du Sud, elle ne fut consommée en Amérique du Nord qu'à partir du , quand elle fut introduite dans le Sud par les colons du nord de l'Angleterre et sa culture devint alors aussi importante que celle du maïs. Les colons issus de cette classe sociale complétaient leur alimentation avec du gibier : le dindon sauvage, le wapiti, la bernache du Canada, la bécasse des bois et les pigeons furent vigoureusement chassés et fournissaient à ces descendants de Celtes un festin de roi si on compare leur alimentation avec celle de leurs cousins restés au pays. Il n'y avait pas à cette époque de commerce de boucherie dans la région, et la chasse était donc le seul moyen de se procurer de la viande. Lorsque Georges III interdit aux colons de posséder des fusils, il condamna à la famine, par ignorance et par bêtise, ceux-là mêmes qui avaient aidé son père à gagner la guerre de la Conquête. Chefs des À la télévision : Julia Child (de 1963 aux années 1990), puis, dans les années 1970 et 1980, James Beard et Jeff Smith. Ming Tsai dans les années 1990 et début des années 2000. Autres cuisiniers notables : Thomas Keller, Alton Brown, Charlie Trotter, Grant Achatz, Alfred Portale, Jasper White, Cat Cora, Jacques Pépin, Paul Prudhomme, Paul Bertolli, Paula Deen, Mario Batali, Alice Waters, Emeril Lagasse, Cat Cora, Bobby Flay, Ina Garten, Tom Colicchio et Todd English. Repas Petit déjeuner (breakfast) Le petit déjeuner nord-américain, ou , est pour l'essentiel une variante du petit déjeuner anglais : œufs au plat ou brouillés, lard ou saucisse, auxquels on ajoute parfois des galettes de pommes de terre sautées ou une poêlée de celles-ci. Aux œufs se substituent des mets sucrés comme les crêpes (pancakes), les gaufres ou le pain perdu, tous les trois au sirop d'érable. Le tout s'accompagne des muffins, des fruits, mais le plus souvent de toasts : deux ou trois tranches de pain de mie grillées, tartinées au beurre ou à la confiture. Dans les états du Sud-Est, on préfère au toast des petits pains épais faits de babeurre dits biscuits, tartinés au beurre et à la confiture, ou bien arrosés de gravy (biscuits and gravy) ; sinon, on prend des , c'est-à-dire le gruau de maïs soit au beurre soit trempé du jus de viande. Aujourd'hui, le petit déjeuner traditionnel est habituellement réservé au week-end et aux grandes occasions en raison du temps nécessaire à sa préparation de même que de la quantité de calories en cause. La version allégée d'un petit déjeuner américain, dit continental breakfast, se réduit au yaourt, aux flocons d'avoine ou aux céréales au lait, et s'accompagne de fruits, notamment des cantaloups, des bananes, des bleuets, des fraises et des mûres. Les pâtisseries tels que les beignes (donut) et les roulés à la cannelle sont fréquentes. Des boissons comme le jus d'orange, de pomme, d'ananas ou de canneberge accompagnent le repas. Contrairement aux mœurs retenues dans d'autres anciennes colonies britanniques, les Américains ne boivent plus de thé au petit déjeuner. Le café est la boisson de choix depuis 1773, date à laquelle le parlement britannique voulut forcer les colons américains à payer un lourd impôt sur le thé importé. C'est en signe de protestation que les Américains commencèrent à boire du café. Le café américain est généralement légèrement caféiné (moins que la plupart des marques françaises) et servi avec du sucre et de la crème. Il est rarement servi dans une tasse, mais le plus souvent dans un mug ou dans un gobelet en carton. Déjeuner (lunch) En Europe, le déjeuner est généralement le repas principal de la journée. L'Amérique, qui suivait un rythme plus agricole, négligeait le repas du midi au profit du petit déjeuner, jugé nécessaire pour se lancer au travail, ainsi que le dîner, repas pris relativement tôt. Le déjeuner n'a été pendant longtemps qu'une collation. Les entreprises restent généralement ouvertes en journée continue jusqu'au coucher du soleil. Les pauses pour ce repas sont brèves, habituellement un peu plus d'une heure. Les repas à ce moment de la journée sont généralement très simples et en particulier comprennent des soupes, des sandwichs ou des hotdogs et des salades, des aliments qui peuvent être préparés et consommés rapidement, de sorte que les gens puissent se remettre au travail rapidement. Généralement, les gens ne rentrent pas chez eux pour le repas du midi et très peu vont au restaurant, sauf pour des déjeuners d'affaires. Les adultes, qui doivent retourner au travail peu de temps après avoir terminé leur repas, restent près de leur bureau ; certains bâtiments ont des cafétérias où la nourriture préparée depuis le matin est prête vers midi. Les enfants ne quittent pas l'école avant 15 heures et généralement mangent aussi dans une cantine avec leurs amis plutôt qu'en famille. Dîner (dinner) Le dîner, ou (supper selon les régions), est le repas principal de la journée. Les raisons de cette habitude remontent à l'ère puritaine, où la paresse était considérée comme un péché et le plaisir devait être mérité, y compris celui du repas quotidien. Le mot anglais américain signifie en français littéralement « celui qui gagne son pain ». Plus tard, les agriculteurs et les ouvriers (dont les croyances religieuses n'avaient rien de commun avec celles des puritains) ne pouvaient que rarement faire une pause longue à midi. Dans les usines du , les syndicats n'existaient pas encore et si un travailleur partait au milieu de la journée, il risquait de perdre son poste ou son salaire pour la journée. À la ferme, des familles entières travaillaient, même les enfants, et s'arrêtaient brièvement à midi pour avoir un petit repas. Quant aux classes moyennes, leurs entreprises devaient être ouvertes en permanence pour servir les clients en continu. Par conséquent, pendant la plus grande partie de l'histoire américaine, le dîner a presque toujours été le repas principal en fin de journée quand il est enfin temps d'être ensemble. La cuisine est généralement de vastes dimensions, y compris dans les appartements. Elle sert de lieu de réunion et de discussion aux parents et amis et c'est là que les enfants apprennent à faire la cuisine avec leurs parents. La cuisine est littéralement au cœur de la maison, à côté du (salle de détente) ou bien directement reliée à la salle où se trouve la table familiale. La cuisine américaine est conçue pour pouvoir abriter, outre les classiques marmites et casseroles et leurs équivalents plus exotiques tels que woks et , divers gadgets électroniques comme les batteurs multifonctions, les sorbetières, les fours doubles, les micro-ondes, les robots de cuisine, les grille-pains et les mixeurs qui, pour certains, sont devenus populaires dès le début du aux États-Unis et au Canada et qui font partie intégrante de la manière de faire la cuisine à l'américaine. Dans l'Amérique du , le dîner en famille est toujours un évènement social ainsi qu'une fonction nécessaire : depuis près de cent ans, le cinéma américain et les médias reflètent fidèlement la pratique de la réunion de la famille autour de la table. Le dîner commence habituellement au coucher du soleil, lorsque la majorité des entreprises ferment et que les adultes sont en mesure de partir en voiture et d'aller chercher leurs enfants. À 17 h 30, les enfants et les adolescents ont terminé leurs activités extrascolaires, les plus jeunes sont sortis de la garderie et tous sont prêts à se réunir avec leur famille ainsi qu'à s'occuper de leurs devoirs ou des tâches ménagères. Une fois que chacun est à la maison, un des deux parents prépare le repas dans la cuisine puis, tous assis autour de la table, rendent grâce ; ils mangent, ils discutent, et surtout ils se rapprochent. Les différents plats ne sont jamais servis les uns après les autres, sauf lors de repas de cérémonie ou de dîners pris dans un restaurant de luxe. Les repas à la maison sont servis , à la mode familiale. Le plat de service, copieusement garni, est passé autour de la table, et chacun se sert, y compris le bébé dès qu'il est en âge de manger ce qui est proposé. Le service de table est très simple : une grande assiette, une cuillère, un couteau et une fourchette, un grand verre rempli de glace pour rafraîchir la boisson. La fourchette est tenue dans la main directrice, comme une cuillère, les dents tournées vers le haut. La salade, lorsqu'il y en a, est habituellement coupée en morceaux et servie en accompagnement. Plusieurs types de mets, comme le maïs en épi, le poulet frit, les tacos, les homards, et même quelques pâtisseries, comme les et les cookies, se mangent avec les doigts, ce qui explique la coutume de se laver les mains avant de s'asseoir pour manger. C'est un repas généralement plus élaboré que celui servi au déjeuner, et on peut y trouver de tout ou presque : un ragoût, un potage, une viande rôtie, un mets en cocotte, du poisson, des pâtes, ou même des sautés similaires à ceux d'Extrême-Orient. Le vin et l'alcool sont généralement absents, car il n'est pas habituel de boire devant les enfants en dehors des grandes occasions. L'attitude actuelle de l'Amérique envers la cuisine est comme sa culture, une mosaïque extrêmement éclectique où tout est permis, ce qui se manifeste à l'heure du dîner en particulier. Les enfants sont habitués à manger des mets d'origines très diverses dès le plus jeune âge. Échanger des recettes entre voisins de différents groupes ethniques n'est pas rare, ce qui a contribué et contribue encore à l'élaboration de nouvelles recettes typiques de la gastronomie américaine. Mets principaux Viandes et volailles Andouille de Louisiane : cette saucisse est très différente de la variété d'origine française du fait qu'elle ne comprend pas d'abats. Elle est généralement très épicée avec du poivre noir et de l'ail, et fumée au bois de pacanier pendant huit heures. Boudin de Louisiane : le boudin de Louisiane se décline en trois variétés : blanc, rouge et alligator. Le boudin blanc est presque identique à la recette originale française, mais les deux autres ne le sont pas : le boudin rouge ne contient pas de sang et est une invention épicée créole ; l'autre est une invention cajun à base de chair d'alligator américain. Bull roast : c'est une spécialité d'été du Maryland pour les fêtes avec un grand nombre de personnes. Cette tradition remonte à la fin du en Angleterre. Tout d'abord, une grande fosse est creusée dans le sol et remplie de bois de pommier. Quand il y a suffisamment de braises, on y fait rôtir lentement à la broche pendant douze heures un taureau entier dont on a ôté la tête et les pattes et dont la chair a été frottée d'une grande quantité d'épices. Il est servi avec de la salade de pommes de terre et de la bière froide. Caneton rôti de Long Island () : préparation très simple où le caneton est cuit et farci de riz sauvage et servi avec une sauce aux cerises. Cette recette date d'environ cent vingt-cinq ans. Cochon de lait rôti à la hawaïenne () : un mets traditionnel qui était autrefois réservé aux rois et reines. Pour rôtir le porc, une grande fosse est creusée dans le sol puis est tapissée de feuilles de bananier. Des pierres de lave sont chauffées à la flamme ; une fois très chaudes, elles sont placées dans la fosse et un porc assaisonné est placé à l'intérieur. Celui-ci est recouvert de feuilles de bananier qui servent d'isolant et préservent la saveur. Fajita Huevos rancheros, un classique du Sud-Ouest, à base d'œufs. La version américaine comprend généralement des œufs brouillés, une sauce à base de tomate et de piments, du jambon, du fromage Monterey Jack et des pommes de terre. Ce mets très épicé est servi pour le petit déjeuner. Œufs Bénédicte (eggs Benedict) : souvent consommé au petit déjeuner ou au brunch, ce mets se compose de deux muffins anglais grillés surmontés d'une tranche de lard et de deux œufs pochés, servis avec une sauce hollandaise. Pain de viande (meatloaf) : un mets très similaire à la version consommée au Québec, sauf qu'il est principalement composé de viande de bœuf et n'utilise pas de lait. Il est cuit dans un moule à pain, et non pas dans une marmite, pendant environ une heure. Les autres variantes utilisent la viande de dinde hachée. Ponce : c'est un mets cajun préparé seulement à la maison. C'est une sorte de saucisse faite avec du porc frais, des épices, du riz et des légumes cousus dans un estomac de porc et cuite au four pendant plusieurs heures. () : un plat modeste provenant des recettes du en Angleterre et au Pays de Galles, aujourd'hui disparu des régimes alimentaires britanniques. Les Américains ne consomment généralement pas de tourtes à quelques exceptions près (par exemple, les Québécois et les francophones qui vivent dans le nord de la Nouvelle-Angleterre, les Cajuns, à Noël, les immigrés jamaïcains, etc.). Ce mets contient du poulet cuit, du maïs, des carottes, des petits pois, des petits oignons et une sauce blanche à la crème. Il n'y a pas de fond de tarte, et le mets est simplement recouvert de pâte à tarte. Entre autres variantes, les Allemands de Pennsylvanie y mettent des nouilles et du bouillon. Poulet frit () : une spécialité qui trouve son origine chez les esclaves et les pauvres du Sud. La recette est simple, avec plusieurs variantes : les morceaux de poulet sont panés dans du babeurre, des œufs et une chapelure de farine et d'épices, puis frits dans l'huile de maïs. Ce mets est typiquement accompagné de pommes de terre en purée, de haricots verts et de maïs en épi. Poulet sur une canette de bière () : cette technique consiste à faire mariner un poulet entier puis à le cuire sur le gril debout, en insérant une canette de bière légère dans sa cavité abdominale ; non seulement la bière aromatise le poulet durant la cuisson mais la canette permet aussi de stabiliser le poulet debout sur le gril, permettant ainsi une cuisson presque entièrement indirecte. Le résultat a une saveur très distincte. Poulet royal (Chicken à la King) : un mets composé de poulet coupé en dés dans une sauce à la crème, et souvent avec du xérès, des champignons et légumes, servis sur du pain ou des pâtes. Poulet aux noix de cajou () : plat très simple dérivé de la cuisine chinoise. Le poulet est sauté dans une sauce d'huîtres avec des noix de cajou, des pois mange-tout et du poivron. Poulet et quenelles () : mets du Sud dont les origines sont inconnues. Vieille d'au moins cent cinquante ans, cette recette est courante et vite réalisée pour les enfants. Jambon de Virginie () : dans les années 1600, les colons britanniques avaient l'habitude d'abattre leurs porcs en novembre et le traitement du jambon permettait de conserver la viande pendant une année. Aujourd'hui, leurs descendants utilisent les mêmes méthodes tout en y ajoutant un bref fumage au bois. Il est toujours de tradition en Virginie de servir ce jambon à Noël et c'est l'un des seuls endroits du pays où la dinde n'est pas la pièce maîtresse de ce repas. Tasso : provenant de l'épaule du porc, la viande est salée dans un mélange de sel et de sucre pendant trois heures. Elle est ensuite rincée à l'eau et assaisonnée avec du poivre de Cayenne et de l'ail et enfin fumée sur une flamme nue. Il s'agit d'une spécialité de la Louisiane. Jambon Taylor () : un type de jambon habituellement servi pour le petit déjeuner et très populaire dans le New Jersey et en Pennsylvanie. Habituellement, il est mangé sur un petit pain avec des œufs et du fromage, un type de sandwich pour déjeuner. Jambon du Tennessee () : variété de jambon de la région des Appalaches, également produite dans l'État voisin du Kentucky. Les habitants de la région des Appalaches, tout comme ceux des plaines, aimaient fabriquer des jambons : dans l'ancien temps, ils faisaient même des jambons avec les porcs sauvages des montagnes qu'ils chassaient avec leurs chiens. Aujourd'hui, le jambon du Tennessee est salé selon la même méthode que celui de Virginie, mais il comprend souvent des ingrédients tels que les flocons de piment, le poivre noir, le miel et bénéficie d'une maturation plus longue, de deux ans. Dans certaines variantes du Kentucky, la viande est fumée au bois d'érable ou de noyer. Dinde rôtie : une dinde rôtie est la pièce de résistance de la fête pour l'Action de Grâce aux États-Unis. Comme en France, la dinde rôtie est parfois mangée à Noël, mais la dinde elle-même n'est pas un oiseau indigène : une seule fête nationale aux États-Unis a le surnom de Turkey Day. Typiquement, une dinde grosse est farcie et rôtie avec des épices comme la sauge, le piment, l'ail, le sel et le paprika. La farce peut être faite de pain de maïs (dans le Sud), de riz sauvage (dans la région des Grands Lacs) ou de pain blanc (dans le Nord-Est). D'autres ajouts incluraient saucisses, huîtres, châtaignes ou pommes. Travers de porc à l'américaine () : une spécialité de barbecue d'été, en particulier pour le jour de l'Indépendance des États-Unis. C'est la viande tirée des côtes d'un jeune porc, en haut de la cage thoracique entre la colonne vertébrale et les côtes levées. Les travers sont fumés à basse température sur du bois de noyer, ou bien cuits au barbecue sur une flamme nue, arrosés en permanence de sauce barbecue. Ils se mangent avec les doigts. Turducken : on admet souvent que ce mets a été inventé après la Seconde Guerre mondiale mais il est probablement plus ancien. Pendant l'époque coloniale française, les hommes de haut rang en Louisiane et à Haïti ont essayé d'imiter la cuisine de la noblesse. Il y a des recettes pour les volailles farcies avec d'autres volailles aux tables royales sous le règne de Louis XIV et même plus tôt. Des propriétaires de plantations ont ordonné à leurs domestiques et à leurs cuisiniers de reproduire les recettes de livres de cuisine importés de France, de Paris en particulier. Aujourd'hui, les descendants de ces cuisiniers font un mets très riche avec des ingrédients indigènes des États-Unis. () : c'est un type de barbecue spécifique du Vieux Sud. Il est généralement préparé pour des occasions spéciales durant l'été, comme le Jour de l'Indépendance. La recette varie d'un endroit à l'autre mais, dans toutes les recettes, un cochon entier est rôti pendant huit heures sur du charbon dans un gril spécial ou sur une fosse creusée dans un sol argileux. Le chef glace la viande avec une sauce qui peut inclure dans des proportions variables de la moutarde, de la sauce piquante, du vinaigre, des épices, du poivre de Cayenne, de la cassonade et de la purée de tomate. Le mets est prêt lorsque la viande est assez tendre pour se détacher de l'os. Souper bouilli de Nouvelle-Angleterre () : proche du des Provinces maritimes du Canada, la viande est habituellement une grande tranche de corned-beef, ou une pièce de porc prise dans le haut de l'épaule d'un cochon, qui est ensuite fumée. La viande est ensuite lentement bouillie dans une mijoteuse avec des feuilles de laurier, du poivre concassé et des légumes-racines comme des patates, carottes, oignons, navets, panais, et servie chaude. Une variante new-yorkaise de ce mets est le , et il est prisé par les Américains d'origine irlandaise. Souse : type de pâté de viande préparé à partir du pied ou de la langue de porc, épicé et mariné. Il trouve son origine au chez les Allemands de Pennsylvanie. Yankee pot roast : ce mets est sans aucun doute un descendant du pot-au-feu français et de certains mets anglais de l'époque géorgienne. Il s'agit d'un morceau de bœuf pris dans le collier de l'animal, lentement braisé dans un faitout genre dutch-oven ou une mijoteuse pour un maximum de cinq heures avec des oignons, des carottes et des pommes de terre. Il est généralement servi avec du pain pour absorber le jus du rôti. Fruits de mer Poissons Alose d'Amérique () : ce poisson est particulièrement apprécié en Virginie, mais il est pêché sur toute la côte atlantique ; il est anadrome, et il nage vers l'amont au printemps pour frayer. La tradition est de fumer le poisson sur une planche de caryer sur un feu ouvert au bord de la rivière. C'est une tradition de la politique locale de le servir lors des élections du printemps. Barbue de rivière : ce poisson est extrêmement populaire dans le sud des États-Unis où il est abondant dans les rivières et les lacs du Texas à la Floride et au nord, vers la Virginie. Il est généralement servi grillé ou frit mais est surtout connu pour la manière dont il est habituellement capturé : il est fréquent que les populations locales pataugent dans la rivière et les sortent de leurs cachettes à mains nues, atteignant la bouche du poisson et s'en par les branchies. Bar rayé grillé () : ce mets se trouve tout le long de la côte est des États-Unis. Le bar rayé est similaire au bar européen mais la préparation varie en fonction de l'endroit. C'est un mets très populaire lors des réunions de famille. Grand brochet () : c'est un poisson très populaire dans le Wisconsin et le Minnesota, où il est abondant dans les lacs et est apprécié dans la pêche sur glace. Normalement, il est frit dans une poêle et est assez grand pour être un élément du potluck. Mahi-mahi : ce poisson est apprécié le long du golfe du Mexique, au Texas et en Floride, dans les îles des Caraïbes (Porto Rico et les îles Vierges américaines) et à Hawaï. C'est un mets consommé durant l'été et sa chair est cuite en grillade. À Porto Rico, il est parfois garni de sauce à base de jus de mangue. Plie rouge () : poisson très populaire sur la côte Est, en particulier dans les eaux au large de New York et de la Nouvelle-Angleterre. Habituellement, il est désarêté, grillé au four et servi légèrement salé. Poisson noirci () : recette typique de La Nouvelle-Orléans, mais qui connaît des variations dans tous les États de la côte du Golfe du Mexique. Le poisson est trempé dans du beurre fondu puis saupoudré d'un mélange d'herbes et d'épices, habituellement une combinaison de thym, d'origan, de piment, de poivre et de sel. Il est ensuite cuit dans une poêle en fonte très chaude. Les poissons les plus couramment utilisés sont le poisson-chat bleu (Texas, Louisiane, Alabama) et le vivaneau rouge (Floride). La variante de la Floride utilise les citrons. Saumon royal () : le saumon royal est natif de l'Alaska et on le retrouve le long de la côte du Pacifique jusqu'en Californie du Nord. Il s'agit de la plus grande espèce de saumon du Pacifique, pesant jusqu'à . Il a formé une partie essentielle du régime alimentaire de nombreuses tribus amérindiennes, dont les Yupiks, les Klickitat, les Klamath et les Shasta pendant plus d'un millier d'années. Bien que menacé en Californie, il est encore suffisamment abondant dans d'autres parties de son habitat pour pouvoir être consommé régulièrement. Un saumon royal cuit au four est en mesure de nourrir trente personnes. Saumon fumé () : les Amérindiens avaient leurs propres méthodes pour fumer les viandes. Ils en avaient également pour fumer le saumon : c'était une partie de leur alimentation à la fois sur les côtes Est et Ouest des États-Unis. Leurs méthodes sont encore utilisées aujourd'hui et le saumon fumé est un mets typique souvent servi pour le brunch ou petit déjeuner ; à New York, où il est mieux connu sous son nom yiddish, lox, il est fréquemment consommé sur des bagels au petit déjeuner. Sushis américains : Les Japonais ont commencé à émigrer aux États-Unis à la toute fin du 19e siècle, principalement à Hawaï et en Californie. Ils étaient fortement impliqués dans le commerce de la pêche et ont apporté leur expertise sur la collecte d'ormeaux et de crabes. En partie à cause de l'inimitié à l'égard des camps d'internement et aussi à cause de la méfiance créée par la Seconde Guerre mondiale entre le Japon et les États-Unis, ce n'est que dans les années 1970 que les sushis sont soudainement devenus extrêmement populaires. En conséquence, il existe de nouveaux types de sushis inventés aux États-Unis, mais inspirés des méthodes japonaises. Le Philadelphia roll est fait avec du fromage à la crème Philadelphia, du saumon fumé et de l'avocat. Le California roll est fait avec de la chair de crabe, de l'avocat et du tobiko ; il est généralement fait à l'envers de sorte que la feuille de nori (algues) entoure la chair de crabe. Le Rainbow roll est un type de sushi fait avec plusieurs poissons différents (saumon, thon, corégone) et coupé. En outre, le saumon du Pacifique est utilisé pour faire des sashimis et des chirashi, ce qui n'est pas traditionnel au Japon. C'est également un poisson grandement apprécié cru dans les sushis. Tambour rouge () : c'est un gros poisson de la côte Est et dans le golfe du Mexique qui peut atteindre , mais en moyenne. Il est très populaire auprès des pêcheurs récréatifs et ce sont ces derniers qui lui ont donné son nom : ce poisson rouge vif fait un bruit comme un tambour basse quand il pense qu'il est en danger, d'où le « tambour rouge ». En Louisiane, il est souvent un ingrédient des courts-bouillons et, dans d'autres endroits, il est souvent préparé en filet et cuit au four pour le dîner familial. Tautogue noir () : poisson particulièrement fréquent sur les côtes du New Jersey, de New York et du Connecticut. Son nom est entré en anglais et en français grâce au livre de Roger Williams, , introduction au narragansett. Aujourd'hui, les New-Yorkais quittent les ports de plaisance au mois de juin et passent des heures au large dans leurs petits bateaux à la recherche du spécimen parfait. Il est généralement consommé en soupe de poisson, cuit au four ou grillé. Truite-arc-en-ciel () : ce poisson est extrêmement invasif en France, mais en Amérique, il est originaire de nombreuses régions de l'Ouest. Il est couramment servi dans les restaurants et également grillé sur un feu de camp. Il a naturellement un goût de noisette. spare doré(Scup or Porgy): C'est un poisson très populaire en Nouvelle-Angleterre, dans le New Jersey et dans l'État de New York ; il est aussi bien connu en Nouvelle-Écosse. La pêche à la scup est l'une des plus anciennes entreprises de pêche aux États-Unis; il a été une source régulière de subsistance depuis l'époque coloniale. Le poisson est de la bonne taille pour tenir dans une assiette et donc une portion parfaite pour un adulte. Il a une chair ferme et feuilletée qui est généralement légèrement assaisonnée de sel, de poivre et de jus de citron, et il est cuit ou frit. Crustacés et coquillages Couteau américain : considéré comme invasif en France, ce couteau est originaire de la côte Est des États-Unis. En Nouvelle-Angleterre, il est souvent mangé en clam strips (en français : « bandes de palourdes ») : la chair est découpée longitudinalement, passée à l'œuf, frite dans de la graisse végétale et servie dans un petit panier. Crabe dormeur du Pacifique : un crabe très apprécié et consommé sur la côte Ouest des États-Unis, en particulier en Californie ou à Seattle. Le crabe est souvent simplement cuit à la bière et légèrement épicé avant d'être fendu avec un maillet et mangé. D'autres recettes de crabe dormeur sont issues de traditions cantonaises, dans lesquelles le crabe est cuit à la vapeur dans un mélange de sauce soja, d'échalote et de gingembre. C'est le crabe qui fait traditionnellement partie de la recette du cioppino. Crabes farcis : un mets raffiné de Floride, très épicé et fortement influencé par les hispanophones de la mer des Caraïbes. Une recette typique comprend de l'origan séché, du paprika fumé, de la moutarde en poudre, du xérès, de la chair de crabe royal de Floride, des piments serrano ou piments scotch bonnet et de la chapelure. C'est un mets aux saveurs explosives. Crabe peekytoe : ce crabe proche parent du poupard est originaire du Maine et du Massachusetts et mesure environ de long. Il tire son nom américain de ses pattes courbées. Initialement, il a été capturé par accident dans les casiers à homard mais il est récemment devenu un mets local très populaire, servi entier avec du beurre, en salade ou en soupe. On le trouve parfois sur la carte des meilleurs restaurants de New York et de Washington DC. Crabe royal d'Alaska : le lieu de pêche de prédilection de ces crabes se situe près des îles Aléoutiennes dans la mer de Béring. En France, le crabe royal est très cher mais il est assez commun sur les côtes Ouest du Canada et des États-Unis. Il est généralement servi chaud avec une sauce au beurre citronné ou froid dans les salades d'avocat. Ces crabes sont énormes et, une fois préparés, ils peuvent nourrir une grande quantité de convives. Crabes à la vapeur du Maryland anglais : un mets estival originaire de l'État du Maryland, mais extrêmement populaire et disponible dans toute la baie de Chesapeake. Dans ce mets, les crabes bleus sont cuits à la vapeur dans un mélange de bière et de vinaigre de cidre de pomme et ensuite généreusement saupoudrés d'un mélange d'épices avant d'être servis entiers. Crevettes à la créole (shrimp creole) : un mets hybride d'origine française, africaine et espagnole. Les crevettes sont bouillies dans une sauce tomate épicée avec du céleri, des poivrons, de l'oignon et de la sauce piquante, accompagnées de riz. Très piquant. Crevettes du Golfe : la crevette blanche est originaire de tout le Sud-Est américain. En Louisiane, la pêche à la crevette a servi d'ascenseur social aux Cajuns, aux Noirs, aux Italiens et plus récemment aux immigrants vietnamiens. Chaque groupe a apporté ses propres recettes pour les crevettes et celles-ci se sont répandues partout dans le Golfe, où, en plus de la fameuse liste du film Forrest Gump , de nouvelles recettes et saveurs sont en train de naître avec des ingrédients venus d'Europe, d'Amérique et d'Asie. Croquettes de crabe du Maryland : l'origine de ce mets se trouve probablement en Angleterre mais ses ingrédients sont totalement américains. Les crabes bleus sont pêchés au large de la ville de Baltimore où ils sont très abondants. Chaque année en août se tient à Baltimore un festival pour célébrer la saison du crabe et cette croquette est le plat typique de la ville, assaisonné de poivre, de cardamome, de gingembre, de muscade et autres épices avant d'être servi avec une sauce tartare. Écrevisses au pot : au Sud, est le nom anglais pour les écrevisses. Les ne sont jamais servies froides en Amérique. C'est une préparation typique de la Louisiane. Les écrevisses sont jetées dans une casserole d'eau épicée en ébullition avec des pommes de terre rouges, des épis de maïs, des oignons et des gousses d'ail. On les sert avec de la saucisse fumée et parfois des crabes bleus sur une table recouverte de papier journal, où on les mange avec les doigts. Fausse-mactre : énorme palourde qui peut peser jusqu'à , originaire de l'État de Washington et de l'Oregon. La pêche de ces grosses palourdes est très populaire. Elle est en apparence très semblable à la geoduck mais la chair est moins croquante. On la prépare de nombreuses façons : en chaudrée, frite en beignet et trempée dans une sauce piquante ou à la vapeur dans le vin. Homard à la Newburg : plat très riche à base de homard, beurre, crème, cognac, sherry, œufs et poivre de Cayenne, inventé à New York à la fin du . Homard de la Nouvelle-Angleterre : en France par exemple, le homard européen est très cher mais en Nouvelle-Angleterre, et surtout à Boston, c'est un aliment traditionnel, la plupart des homards américains étant consommés du printemps à l'automne. Ce mets est normalement accompagné d'une pomme de terre au four ainsi que de beurre fondu dans lequel les gens trempent la chair du crustacé. En Nouvelle-Angleterre, il est souvent intégré au traditionnel clambake et il est alors cuit dans des algues avec des palourdes, des moules et des pétoncles. () : l'habitat indigène de cette huître se trouve entre Puget Sound, dans l'État de Washington, et la baie de San Francisco, en Californie. On ne la trouve nulle part ailleurs au monde. Les Amérindiens ont consommé d'énormes quantités de ces petites huîtres (seulement de longueur) qui sont aujourd'hui surtout appréciées avec une bière bien fraîche. Huître de Virginie ( ou ) : cette huître est en fait originaire de la côte Est et du Golfe du Mexique, et pas seulement de Virginie. Elle est consommée sur la demi-coquille dans presque tous les États de l'Est sauf en Floride. En raison de la gamme de températures disponibles, le goût varie d'un endroit à un autre. Les huîtres de la Nouvelle-Angleterre (Duxbury, Wellfleet, Cotuit) ont tendance à être très saumâtres et sont habituellement accompagnées de vinaigre. Dans le golfe du Mexique (Houma, Galveston, Padre), elles sont cuisinées à la mode cajun ou grillées et servies avec des piments très épicés. Les huîtres de la baie de Chesapeake (Rappahannock, Chincoteague, James River) ont une saveur douce et sucrée qui en ont fait un mets estimé depuis l'époque de Pocahontas. Langoustes blanches : la Floride a une espèce de langouste qui vit sur ses deux côtes. C'est un délice local là-bas et dans le petit archipel qui comprend Key West. La plupart des langoustes sont coupées en deux dans la largeur et grillées. Moules californiennes : ces moules natives des côtes californiennes étaient à l'origine consommées par les Amérindiens de la région. Elles font aujourd'hui partie intégrante des cuisines du nord de la Californie. Elles sont habituellement cuites à la vapeur avec une réduction de vin blanc, d'ail et des citrons ou, plus rarement, du piment chili. Opihi : spécialité hawaïenne, un type de patelle. Ils sont souvent ramassés à la main sur les rochers où viennent s'écraser les vagues. Ils sont traditionnellement consommés crus au baby luaus, le premier anniversaire d'un enfant. Les bébés et les bambins à Hawaï sont souvent appelés « mon petit opihi » par leurs mères, car ils s'accrochent à leur maman comme un opihi à la roche. Ormeau d'Ezo : ormeaux originaires du nord du Japon. Ils ont été introduits à Hawaï il y a plusieurs années. Aujourd'hui, ils sont souvent vendus sur les marchés de Maui et la préparation la plus populaire est de les faire griller et les servir avec la sauce de soja ou de sauce tabasco. Ormeau rouge : pendant des siècles, les Californiens ont consommé ces ormeaux de grande taille qui peuvent atteindre de longueur. L'intérieur de la coquille est naturellement irisé et les Amérindiens en ont souvent fait des bijoux. Pendant les premières , des pêcheurs immigrés asiatiques ont commencé à les vendre dans le commerce pour répondre à leurs plats japonais et cantonais et aujourd'hui, par conséquent, ils sont une composante de la cuisine californienne. Palourde jaune : cette palourde est originaire des côtes de l'ouest du Canada, de Washington, de l'Oregon et de la Californie où elle est très appréciée, et les Américains qui vivent ici souvent à des fins récréatives. Les Chumash, Amérindiens de Californie, consommaient des milliers de ces palourdes et plus tard les colons ont appris à les manger. On peut accommoder ce coquillage de diverses façons en fonction des goûts et des origines du cuisinier. Il y a des centaines de recettes locales, tout ceci à partir des variations californiennes de spaghetti alle vongole napolitains ou sautés cantonais en sauce aux haricots noirs, ou même mangées crues avec de la sauce chili. Palourde royale : à l'origine mets raffiné des tribus amérindiennes des États de Washington et de l'Oregon, cette palourde géante est maintenant très appréciée par les immigrants asiatiques et les habitants du nord-ouest du Pacifique. Le nom anglais vient de l'expression nisqually « Gwe-duc! » (en français : « Creusez profondément ! ») Pinces de crabe : un des rares exemples de fruits de mer servis froids en Amérique. C'est une préparation très simple où les pinces sont cuites à la vapeur, réfrigérées et servies sur de la glace pilée avec une sauce tartare rouge à base de raifort. Chaque région utilise un type différent de crabe : en Nouvelle-Angleterre, on utilise les crabes nordiques, en Alaska les pattes de crabe des neiges ou de crabe royal, en Floride le crabe royal de Floride. Mye : il s'agit d'une espèce de grand bivalve à coquille mince originaire de la côte Est, très populaire à New York et en Nouvelle-Angleterre. Les myes sont très simplement cuites à la vapeur dans une marmite remplie d'eau de mer, de persil, de jus de citron et d'ail. Elles sont ensuite servies avec leur coquille dans deux petits bols, l'un rempli d'eau tiède pour enlever tout le sable, et l'autre avec du beurre chaud pour tremper la mye. Ce plat se mange avec les doigts. Palourde pismo : palourde indigène de la Californie du Sud, particulièrement appréciée des habitants de la région de Santa Barbara. Il existe un festival de palourdes à Pismo Beach chaque année depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa taille peut atteindre celle d'une main d'enfant de 10 ans. Elle se consomme farcie avec de la chapelure et du beurre, cuite dans le sable, frite dans la farine de maïs, ou encore dans les soupes de style japonais Sandwichs Les sandwichs américains ne nécessitent généralement pas de couverts. : un sandwich du nord de l'État de New York et de la région voisine des chutes du Niagara. Il fut inventé par un boulanger allemand il y a un siècle. Le rosbif, cuit saignant à basse température, est coupé en tranches fines. La viande est ensuite mise dans un Kummelweck (petit pain allemand au carvi) avec le jus du rôti et du raifort. Le sandwich est servi chaud avec un gros cornichon. Club sandwich : le club sandwich est une préparation composée la plupart du temps de deux étages de garniture, séparés par des tranches de pain. Il est normalement coupé en quartiers, qui sont disposés à la verticale, la pointe vers le haut, et retenus par des cure-dents. Hamburger : plat connu dans le monde entier. Il en existe des centaines de variations aux États-Unis et dans le monde. Les burgers seraient originaires d'Hambourg dans le nord de l'Allemagne ou crées par des immigrants allemands en Amérique; Ils sont arrivés plus tard en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec des soldats américains fournissant la recette. Aujourd'hui, selon l'état, on peut en trouver à tous les goûts. Ces derniers ont été popularisés par les fast-food américains comme MacDonald's. Hot-dog : un descendant des saucisses de Vienne et de Francfort. Il en existe des centaines de variations dans tout le pays mais, à la base, c'est une saucisse grillée sur le feu et servie sur un pain avec de la moutarde douce et de la choucroute. : Ce sandwich est très populaire en Nouvelle-Angleterre et à l'est de Long Island. Il est habituellement consommé en été. La garniture contient de la chair de homard cuite et refroidie et peut contenir de l'échalote verte, du sel, du poivre, de la laitue, du céleri ou du jus de citron, avant d'être mélangé avec de la mayonnaise et servi sur un pain à hot-dog éventuellement grillé. Autres variantes de New York, de Long Island, et du Connecticut occidental ont un petit pain grillé avec une grande quantité de beurre clarifié. Monte Cristo sandwich : un classique de la cuisine des diners, restaurants typiques nord-américains qu'on retrouve par exemple sur la route 66. Il s'agit d'un croque-monsieur imbibé d'un mélange d'œuf, de parmesan râpé, de lait concentré, de noix de muscade et de poivre. Il sera ensuite grillé et servi généralement recouvert de sucre glace ou de sirop d'érable. Philly cheesesteak sandwich : sandwich composé d'une baguette molle fendue longitudinalement et rempli de rosbif tranché finement, d'oignons sautés et surmonté de provolone fondu. C'est une nourriture de rue, le mets emblématique de la ville de Philadelphie. Sandwich BLT : un sandwich très simple. Il comprend quelques tranches fines de bacon rissolé, de la laitue et de la tomate sur du pain grillé avec de la mayonnaise. Sandwich de Bologne : un sandwich traditionnellement fait de rondelles de saucisse de Bologne, parfois frites, dans du pain blanc, accompagné de plusieurs condiments. Sandwich aux boulettes de viande : un sandwich inventé par les Italo-Américains pour utiliser les restes du repas du dimanche. C'est un sandwich fait de boulettes de viande de bœuf, de sauce tomate et de mozzarella, servi chaud sur une baguette molle. Dans la culture populaire, ce sandwich est un sujet d'une chanson sur l'album des Ramones, The Family Tree et a été un des aliments préférés de Joey Tribbiani dans Friends, une sitcom. Sandwich French dip : sandwich inventé dans un restaurant du nord de Los Angeles en 1908, vraisemblablement par un nommé Philippe Matthieu. C'est un sandwich servi sur un pain kaiser avec de très minces tranches de rosbif trempées dans du bouillon. Il est servi chaud, avec le jus de cuisson de la viande, « au jus », selon l'expression américaine. Grilled cheese : il s'agit d'un sandwich très simple souvent consommé au déjeuner. Les écoles des États-Unis servent fréquemment ce sandwich aux enfants et aux adolescents, car c'est un bon petit plat facile à faire rapidement. Il consiste en deux tranches de pain grillé avec du fromage suisse fondu, du cheddar ou du fromage américain. Il est souvent servi avec une petite tasse de soupe à la tomate. Autres variantes incluent le jambon. Muffuletta : sandwich arrivé avec les immigrants siciliens. C'est un sandwich très épais fait sur un pain sésame avec une salade d'olives, de la viande et du fromage suisse. Sandwich polonais de Chicago : une spécialité de Chicago où il existe de langue polonaise. Il s'agit d'une saucisse kielbasa grillée surmontée d'oignon grillé et de piments, servie comme un hot-dog, dans un pain avec de la moutarde. Po' boy : ce sandwich est un classique de la Nouvelle-Orléans, on dit parfois qu'il a été inventé par un opérateur de tramway noir lors d'une grève en 1929. C'est un sandwich composé de porc ou de fruits de mers comme des crevettes frites ou des huîtres frites servies quelques fois avec une moutarde épicée créole, des cornichons ou de la laitue. Ce sandwich était à la base consommé par les plus pauvres. Sandwich Reuben : un sandwich fait de corned-beef, de fromage Fromage suisse, de moutarde et d'une vinaigrette crémeuse. Il est généralement servi chaud. Sandwich à la saucisse et au poivron : il s'agit d'un sandwich très populaire à manger dans la rue et pendant les matchs de baseball des Yankees de New York, des Phillies de Philadelphie, des Orioles de Baltimore, et des Red Sox de Boston. C'est une recette très simple dans laquelle des saucisses italiennes aromatisées au fenouil et à l'anis sont mélangées avec de l'origan, des tranches de poivrons rouge et vert, de l'huile d'olive, des oignons hachés et de l'ail émincé. Elles sont ensuite cuites au four ou sautées et servies sur une baguette de pain avec du sel et du poivre. Sloppy joe : plat constitué de viande hachée assaisonnée d'oignons, de sauce tomate ou de ketchup servie dans un pain à hamburger. Sandwich sous-marin : sandwich composé d'un pain long fendu longitudinalement et garni de différentes viandes, fromages, légumes, condiments et sauces. Il y a des centaines de variantes de ce sandwich à travers le pays et les ingrédients peuvent être combinés de multiples façons : bœuf, dinde, mozzarella, salami, mortadelle, avocat, laitue, tomate, piment, concombre, oignon, jambon, cheddar, etc. Initialement, c'était le déjeuner des immigrés de la classe ouvrière italienne, consommé sur le lieu de travail et confectionné par l'épouse qui surveillait son budget. Riz et céréales Baked ziti : mets inventé par les Italo-Américains, un parent du plat sicilien . Il est fait avec de la sauce tomate, de la ricotta, des saucisses, du bœuf haché, des oignons, des champignons et de la mozzarella. Il est cuit à la cocotte et servi très chaud, les nouilles étant généralement soit des penne, des ziti ou des rigatoni. Étouffée : un mets épicé de la Louisiane qui fait partie du patrimoine de la cuisine créole et de la cuisine cadienne. On fait d'abord un roux foncé à partir de beurre clarifié et on ajoute des poivrons, des oignons et du céleri, le tout coupé en dés. On ajoute ensuite du poivre blanc, du poivre noir, du paprika, de l'ail haché, du sel et de la sauce tabasco afin d'assaisonner et de relever le goût. Enfin on ajoute, au choix, des écrevisses, du crabe ou des crevettes, ainsi que des oignons ou des tomates pour la version créole. On sert ce mets avec du riz. Dinde tettrazini : un mets très riche dont le nom vient de la cantatrice italienne Luisa Tetrazzini. Des tranches de blanc de dinde sont couvertes d'une sauce à la crème parfumée au sherry, au parmesan et aux amandes, servies avec des penne ou des linguini. Hoppin' John : mets très ancien, précieux en particulier pour les Afro-Américains : il a été importé d'Afrique de l'Ouest par les esclaves. Jambalaya : ce mets est une véritable fusion de plusieurs cuisines différentes. Les Africains ont ajouté le riz, le gombo et les épices, les Français ont ajouté l'andouille, les oignons et les poivrons et les Espagnols ont ajouté leur méthode de cuisson, une variante de la paella. C'est le mets typique de La Nouvelle-Orléans depuis deux cents ans. Macaroni au fromage (macaroni and cheese) : ce mets très célèbre trouve son origine dans le sud des États-Unis, probablement chez les Afro-Américains. C'est un mets de base dans tout le pays. Pizza new-yorkaise (New York-style pizza) : la plus ancienne variété de pizza originaire des États-Unis. C'est la plus proche parente de la pizza napolitaine car la recette de la sauce et de la pâte ont peu changé. Cependant, contrairement aux recettes napolitaines, elle est beaucoup plus grande, n'est pas cuite dans un four à bois et ses garnitures sont incroyablement variées, certaines incluant des morceaux de poulet, des palourdes ou des brocolis. Pizza de Californie : (California-style pizza) : pizza célèbre pour ses associations bizarres d'ingrédients et l'importance accordée aux légumes frais. On peut y trouver des ingrédients aussi variés que des épinards, du fromage de chèvre, des œufs frits, de l'huile de chili asiatique, des crevettes, des courgettes, du curry, des piments, de la laitue romaine et de l'huile d'olive pressée à partir des oliviers Mission. Pizza de Chicago (Chicago-style pizza ou deep-dish pizza, « pizza à plat profond ») : ce type de pizza vient de Chicago. C'est un hybride entre la vieille tradition américaine pour les tartes et les méthodes traditionnelles de fabrication de pizza de Naples. C'est le seul type de pizza américaine qui n'est pas consommée avec les mains, parce qu'elle est servie dans un plat creux et contient trop de mozzarella pour être manipulée. Shrimp scampi : lorsque les Italiens sont arrivés aux États-Unis il y a un siècle, ils ont rapidement réalisé que certains ingrédients qui leur étaient familiers en Campanie, en Calabre, en Ombrie et en Sicile étaient impossibles à obtenir, en particulier les poissons et crustacés, y compris les langoustines (scampi en italien). Aujourd'hui, leurs descendants préparent un plat tiré d'une vieille recette italienne où les crevettes sont sautées et cuites dans une sauce au beurre d'ail avec du fromage mozzarella et du vin blanc, généralement un pinot gris californien ou un fiano italien, et toujours accompagnées de linguini. Riz et pois d'Angole (arroz con gandules) : ce plat est originaire de Porto Rico, mais il est aussi très commun à New York et en Floride. Il s'agit d'une combinaison de viande de porc, de pois d'Angole, de riz, de rocou, de sel, de sofregit, de poivre noir, de cumin et de feuilles de laurier, cuite dans du bouillon de poulet. C'est un parent de la Hoppin' John. Soupes et ragoûts Soupes Chaudrée de maïs : cette recette est censée avoir été inventée dans le Connecticut et à Rhode Island. Elle est un parent très proche de la chaudrée de palourdes. La recette comprend de la crème épaisse à 35 % de matière grasse, du bacon coupé en morceaux, des pommes de terre, du poivre concassé, du beurre, et bien sûr, du maïs. Chaudrée de palourdes Manhattan (Manhattan clam chowder) : cette chaudrée est bien moins connue que sa cousine à la crème de Nouvelle-Angleterre et, comme son nom l'indique, elle est originaire de New York. La différence entre ce type de chaudrée et celui de Nouvelle-Angleterre est que le bouillon est fait à base de tomates et les ingrédients sont plus susceptibles d'inclure des légumes. Chaudrée de palourdes néo-anglaise : une chaudrée très célèbre. Elle est faite de lait, de crème, de palourdes quahog, de pommes de terre, de céleri et parfois de graisse de bacon. Une pratique courante est de la servir dans un petit pain évidé qui sert ainsi de bol comestible. Chicken long rice : il s'agit d'une soupe d'Oahu, à Hawaï, basée sur une recette chinoise. Elle tire probablement son nom de . Généralement, elle est faite de vermicelles de riz translucides, de bok choy, d'oignon doux de Maui, de champignons shiitake, de fleur de sel, de bouillon de poulet, de cuisses de poulet et d'une grande quantité de gingembre frais. Elle est destinée à servir de nombreuses personnes à la fois. Gumbo : cette soupe est un hybride très intéressant. Ses ingrédients sont issus des cuisines africaine, espagnole, choctaw et française. Son nom est probablement dérivé du mot bantou pour le « gombo ». La plupart des variétés de gombo authentiques utilisent une poudre faite à partir de feuilles de sassafras. Potage à la citrouille : une soupe couramment servie pendant la fête de l'Action de grâce et pour Halloween. Elle est souvent servie dans la coque évidée de la citrouille, qui sert de soupière. Potage à la doubeurre : une soupe d'automne et d'hiver, crémeuse et épicée. Elle contient du poivre blanc, du miel, de la muscade et de la purée de doubeurre. Potage de pois cassés : il y a deux sortes de soupe de pois cassés consommées aux États-Unis. La première provient des anciennes recettes apportées en Nouvelle-Angleterre par des Canadiens francophones et contient toujours des oignons, des carottes et des feuilles de laurier, mais peu de viande. La seconde, plus courante, vient d'Irlande et contient toujours du jambon ou du bacon et elle est parfois servie avec du fromage Swiss cheese fondu. Saimin (soupe hawaïenne) : mélange à l'américaine des traditions culinaires d'Asie orientale, du Portugal et de Polynésie. Cette soupe comporte habituellement des nouilles de riz très longues et aussi, dans des proportions variables, des ciboules, du kamaboko japonais, des calmars, de la linguiça portugaise, du Spam, des œufs, du kimchi, des raviolis chinois et du chou chinois. Soupe à l'alphabet : sorte de soupe de poulet dans laquelle les nouilles sont en forme de lettres. Très populaire auprès des parents qui enseignent les bases de la lecture à leurs enfants. Soupe d'arachide : il en existe des recettes très anciennes, qui remontent à l'époque coloniale en Virginie. Ce mets est venu avec les esclaves africains, originaires du Bénin, du Mali et de Côte d'Ivoire. Soupe de crabes femelles (she-crab soup) : mets presque certainement influencé par des Écossais qui se sont installés dans les Carolines au cours des années 1700. Il tire son nom de la pratique d'ajouter des œufs de crabe à cette soupe crémeuse à la couleur légèrement rose rougeâtre. Les recettes modernes ont tendance à inclure du xérès, afin de donner de la couleur et de remplacer les œufs de crabe, les crabes femelles étant maintenant rejetés à la mer par les pêcheurs afin de favoriser la reproduction. Soupe de haricots blancs du Michigan (Michigan bean soup) : une soupe aussi appelée en anglais Senate bean soup (en français : « soupe de haricots du Sénat ») en raison de sa popularité dans la cafétéria du Congrès américain. Elle est composée de haricots blancs, de basilic, de jambon en dés, de céleri et de pommes de terre dans un bouillon de jambon. Soupe de haricots noirs : c'est une soupe à base de riz, de bouillon de poulet, de tomates, de haricots noirs, d'olives et de poivrons. C'est une soupe classique du Sud-Ouest, d'origine espagnole. Soupe de poulet (chicken soup) : tous les pays connaissent le bouillon de volaille et l'Amérique ne fait pas exception. Il en existe deux versions. La première est celle des ashkénazes et constitue un mets très populaire à New York, chez les Juifs comme chez les Gentils, que ce soit à la maison ou acheté chez le traiteur. Les mères new-yorkaises ont pour habitude de la donner à leurs enfants grippés. On l'appelle par plaisanterie la « pénicilline juive ». Cette version comporte des boulettes faites de chapelure de matza et de graisse de poulet et, chez les plus religieux, elle peut contenir certains abats spécifiques. Il est appelé (en français : « soupe de boulettes de matza ».) La seconde version, plus fréquente en dehors de New York, contient habituellement du poivre noir, du bouillon de poulet, des poireaux ou des petits oignons, des carottes, du céleri ainsi que des nouilles aux œufs très semblables aux Spätzle, des nouilles allemandes. Il est appelé (en français : « soupe de poulet avec nouilles »). Soupe de queue de bœuf créole (creole oxtail soup) : dans le Vieux Sud et la Louisiane coloniale, les esclaves et les pauvres ne mangeaient habituellement que les abats : les viandes de choix étaient réservées aux maîtres. Aujourd'hui, cette soupe est faite de tomates, de mirepoix, d'ail, de maïs, de haricots verts, de pommes de terre et d'épices. Soupe de tortue serpentine (snapper soup) : une soupe très ancienne de l'ère coloniale, mais très populaire aujourd'hui dans le Maryland, la Pennsylvanie, la Louisiane et le Delaware. Les variantes de cette soupe ont des origines diverses et proviennent soit de Louisiane (influence de la cuisine française du ), soit des États du Mid-Atlantic (influence des recettes britanniques de la fin du ). La viande de cette soupe vient presque toujours d'une grande tortue américaine appelée en anglais snapping turtle, (en français : « tortue serpentine ») indigène de l'est des États-Unis et du bassin du Mississippi. Aujourd'hui, les tortues sont protégées (l'espèce fut à un moment menacée de disparition, mais sa reproduction est aujourd'hui mieux comprise) et une licence doit être fournie pour des fins d'exploitation et de consommation. Ragoûts Booyah (nom dérivé du mot français « bouillir ») : il s'agit d'un ragoût populaire pour les grands rassemblements dans le Wisconsin et dans les États proches des Grands Lacs. Il nécessite deux jours de préparation. Chili con carne : ce ragoût, traditionnel chez les cow-boys, fait partie des grands classiques de la cuisine de l'Ouest. Chaque année, il y a un concours à Terlingua au Texas pour déterminer quel sera le chili le plus piquant et le plus savoureux. Il y a aussi une variante végétarienne appelée chili sin carne (en français : « chili sans viande ») qui se compose de trois sortes de haricots et de sauce tomate. Cioppino : ce mets est un parent très proche de la bouillabaisse et autres ragoûts de poissons méditerranéens. Il est probablement né à San Francisco parmi les pêcheurs immigrants qui consommaient ainsi leurs invendus. Il est à base de tomates, de crabe, de moules et de crustacés et habituellement servi avec du pain à tremper dans la sauce. Goulasch américain : les goulaschs et les ragoûts d'Europe de l'Est ont fait leur entrée aux États-Unis il y a un siècle, et y ont été réintroduits après l'effondrement de l'Union soviétique. Les immigrants d'Europe de l'Est se sont souvent installés à Chicago et dans le Midwest où l'influence slave sur la cuisine est très forte, la nourriture copieuse se mariant particulièrement bien avec les hivers froids et neigeux à . La version américaine du goulasch a une saveur prononcée de tomate et les morceaux de viande y sont remplacés par du bœuf haché ; on y ajoute souvent de l'orge, des macaronis coudés, des poivrons, des haricots et du maïs. C'est un mets très simple et très apprécié au dîner lors des froides soirées d'hiver. Huîtres à la casserole (oyster stew) : les recettes de ce ragoût descendent directement de recettes anglaises du . C'est un mets d'hiver apprécié sur la côte Est des États-Unis, en particulier au Massachusetts et en Virginie. Kentucky burgoo : ce ragoût au nom étrange est d'origine ancienne et fait partie des traditions culinaires des habitants des collines. Il s'agit d'un ragoût très copieux à base de légumes locaux et de gibier sauvage, en particulier de gros gibier et de dinde. Il réclame plusieurs journées de préparation et il est souvent servi lors des grands repas pris en commun où chacun apporte sa contribution, connus sous le nom de potluck en Amérique du Nord. Une variante de ce ragoût est souvent servi au Kentucky Derby pour le déjeuner. Ragoût de Brunswick (Brunswick stew) : il s'agit d'une spécialité du Vieux Sud, en particulier sur la côte. Il est normalement cuit dans une très grande marmite pour un grand nombre de personnes, lors de pique-niques et des potluck organisés par les églises. Les ingrédients sont essentiellement des haricots de Lima, du maïs, du gombo, des pois et du céleri cuits dans un bouillon épais de purée de tomate avec des morceaux de porc, de bœuf ou parfois la viande de lapin. Ragoût de Frogmore (Frogmore stew) : un mets délicieux et très riche, originaire des îles au large des côtes de la Caroline du Nord, de la Géorgie et de la Caroline du Sud. Les descendants des esclaves venus d'Afrique de l'Ouest au et au pour travailler dans les rizières conservent une partie de leur culture d'origine et préparent aujourd'hui ce mets épicé à base de chorizo, de citrons, de pommes de terre, d'épis de maïs, de crabe, de crevettes, de sauce piquante, de bière et d'épices. Ce mets est aujourd'hui apprécié tant des Blancs que des Noirs et c'est une spécialité de la ville de Charleston. Ragoût de Mulligan (Mulligan stew ou hobo stew) : une recette de pauvre, inventée dans les années 1930 par des vagabonds (hobo), des hommes et des femmes qui avaient perdu leur emploi durant la Grande Dépression. Les ingrédients reflètent généralement ce que les habitants des campements de fortune pouvaient se permettre. Ce ragoût est mentionné dans la chanson Big Rock Candy Mountain, de Harry McClintock, dont le thème est le rêve de paradis d'un vagabond. Ragoût épicé Philadelphie (Philadelphia pepper pot) : une autre fusion de trois cuisines différentes. Les Allemands ont apporté les quenelles, les Anglais les tripes et les Africains la méthode de cuisson et les épices. Ce ragoût est à peine plus vieux que les États-Unis et il est mentionné dès le . Ragoût de poulet du Sud (Southern chicken stew ou chicken mull) : type de ragoût originaire de Caroline du Nord et de Géorgie, traditionnellement servi en automne et en hiver. On fait d'abord bouillir un poulet. On conserve le bouillon qu'on fait épaissir avec de la farine, de la crème et du lait, auxquels on ajoute du poivre noir, du beurre et des légumes. On y ajoute le poulet désossé, servi avec du riz. C'est un mets fréquemment servi lors des collectes de fonds d'organisations religieuses et également à la table familiale. Mets d'accompagnement, hors-d'œuvre et salades Accompagnement Cornichon à l'aneth (dill pickle) : cette recette de cornichons a été apportée par les Polonais, les Juifs et les Allemands. Les cornichons sont mis à fermenter dans de la saumure avec de l'aneth, de l'ail, du raifort et du piment de la Jamaïque. Très souvent présents dans les sandwichs. Cornilles (black eyed peas) : introduites aux États-Unis du Sud au comme nourriture pour les esclaves. Elles sont aujourd'hui consommées toute l'année. Dans le mets texan appelé en anglais Texas caviar, les cornilles sont marinées dans une vinaigrette à l'ail haché et servies froides. Courgeron rôti (roasted acorn squash) : on le consomme le plus souvent à la récolte qui a normalement lieu en octobre. Dans cette recette très simple, on coupe le courgeron en deux, on ôte les graines et on remplit le centre d'un mélange de beurre, de sirop d'érable, de piment de la Jamaïque, de cannelle, et de deux sortes de poivre. On l'enveloppe de papier d'aluminium et on le fait griller au four ou à la braise dans une cheminée. Feuilles de chou vert (collard greens) : un mets d'accompagnement très prisé des Afro-Américains. Les Noirs le servaient autrefois le jour du Nouvel An, le vert des feuilles symbolisant l'espoir de faire fortune. Funeral potatoes : plat mormon servi dans l'Utah, au sein des familles membres de l'Église des Saints des Derniers Jours, à l'occasion de funérailles (d'où le nom du plat). Sorte de gratin de pommes de terre à base de cheddar saupoudré de beurre mixé avec des corn-flakes. Latke : ces galettes de pommes de terre, d'œufs et de farine sont servies au cours des célébrations de Hanoucca, l'huile de friture rappelant le miracle de la fiole d'huile. Depuis l'extermination de la majorité des Juifs d'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, c'est en Amérique que cette tradition se poursuit. Les latke y sont consommées par tous, Juifs et Gentils, principalement pendant les fêtes du mois de décembre. Maque choux : recette issue des traditions cadienne et choctaw. C'est un mélange de tomates, d'ail, de céleri, d'oignons, de maïs et de poivron, braisé dans une casserole avec du bouillon de poulet et de la crème. Poke (plat); prononcé « po-que » en hawaïen et en anglais. Ce mets est généralement servi comme accompagnement ou comme repas léger à Hawaï. Il s'agit d’une véritable fusion des cuisines japonaise, philippine, coréenne, polynésienne et américaine. Il se compose de tranches de thon albacore (appelé ’ahi en hawaïen) enrobées de fleur de sel. Le thon est ensuite mariné dans une sauce de soja, de noix kukui grillées, d’huile de sésame, d'algues et/ou de piments hachés. D'autres variantes incluent d'autres types de poisson cru, de poulpe séché, de la tomate, de l'ail, du chou rouge, des œufs de poisson, du sambal olek (une sauce piquante indonésienne et malaisienne), ou une espèce hawaïenne d'oignon, Maui sweet onions (en français : « l'oignon doux de Maui »). Ce plat est aujourd'hui très populaire dans toute la polynésie. Pommes McIntosh (McIntosh apples) : cette pomme est originaire du Canada, mais elle est extrêmement populaire aux États-Unis depuis deux siècles. En raison de sa petite taille, elle fait traditionnellement partie du déjeuner à emporter des écoliers. Les chefs cuisiniers de Nouvelle-Angleterre en utilisent la pelure avec de la cannelle pour élaborer une compote de pommes rose. Cette pomme est tellement populaire que l'entreprise Apple a choisi son nom pour désigner ses ordinateurs, bien que du propre aveu de Jef Raskin, ce soit avec une faute d'orthographe. Purée de pommes de terre (mashed potato) : les pommes de terre sont présentes aux États-Unis depuis l'époque coloniale, mais elles sont devenues très populaires quand des millions de personnes ont fui l'Irlande entre 1820 et 1890. Les immigrants irlandais ont transmis la recette de la purée à leurs descendants, qui représentent aujourd'hui un Américain sur cinq. La recette est très simple : les pommes de terre sont épluchées, cuites à l'eau salée et réduites en purée avec un peu de lait à l'aide d'un mixeur électrique. La purée est servie avec une sauce au jus de viande ou avec du beurre. Ail des bois sauté (sauteed ramps) : l'ail des bois ou oignon sauvage fait partie du régime alimentaire traditionnel des habitants des Appalaches qui le consommaient au printemps. Aujourd'hui, cet oignon a les faveurs des meilleurs chefs de New York et fait son apparition sur les marchés de fermiers de l'Est. Il est habituellement sauté avec des pommes de terre. Riz espagnol (Spanish rice) : un mets de base des États-Unis du Sud-Ouest. Il contient généralement des olives. Riz jaune : une préparation très simple où le riz est cuit dans un bouillon de poulet. Très populaire au Texas et dans les régions du Sud. Riz sale (dirty rice) : c'est un accompagnement cadien typique de La Nouvelle-Orléans. On l'appelle ainsi car la recette originale comporte des gésiers de poulet, considérés comme « sales ». La version créole (inventée par les Noirs) a tendance à intégrer des haricots noirs ; les deux variantes sont fortement épicées. Riz sauvage (wild rice) : type de riz d'origine amérindienne. Il ne pousse que sur les rives des Grands Lacs. La tribu Anishinabe l'appelle manoomin. Succotash : c'est un mets d'origine amérindienne, dont le nom vient du mot narragansett msíckquatash. Il est généralement constitué de maïs et de haricots de Lima. Hors-d'œuvre Agrumes : les États-Unis sont le deuxième producteur d'agrumes au monde, après le Brésil. Tous les ans, huit États et le territoire de Porto Rico produisent plusieurs millions de tonnes d'au moins douze types d'agrumes. En Californie, le citron, le citron Meyer et l'orange de Valence sont particulièrement appréciés des chefs californiens, comme Alice Waters. Le Texas, le Nouveau-Mexique et l'Arizona produisent des oranges sanguines, importantes pour les célébrations de Noël et, dans de nombreux quartiers, les orangers de Valence poussent sur les trottoirs où les passants peuvent les cueillir. Porto Rico et Hawaï cultivent des oranges issues de variétés chinoises et espagnoles, ainsi que le cédrat main de Bouddha, principalement utilisé pour son zeste. La Floride est bien connue pour ses pamplemousses et ses oranges juteuses qui poussent dans tous les comtés et qui sont la première source de jus d'orange. En Louisiane, le kumquat est appelé « le fruit » par les habitants francophones. Il est généralement consommé en marmelade. Ailes de poulet à la mode de Buffalo (Buffalo wings) : un mets populaire pour les grands rassemblements, surtout lors d'événements sportifs importants retransmis à la télévision. Il est habituellement très épicé et relevé à la sauce de piment fort. Beignets de farine de maïs (hushpuppy) : beignet probablement inventé par des chasseurs du sud des États-Unis, qui faisaient des beignets de maïs pour calmer leurs chiens (« Hush, puppy! », en français « Silence, chiot ! »). Beignets de tomates vertes (fried green tomatoes) : dans le Sud, la saison des tomates ne se termine pas avant la fin septembre. Par conséquent, la meilleure façon d'utiliser des tomates insuffisamment mûries avant le gel est de les faire frire dans l'huile après les avoir enrobées de semoule de maïs et de farine. Calamari : les Italiens ont été les premiers immigrants à manger des calmars, désignés par leur nom en italien. Le mets est tout simplement du calmar coupé, pané et frit et servi avec une sauce. Cuisses de grenouille (frog's legs) : au départ, les habitants du Midwest et des zones proches du Golfe du Mexique apprirent des Français à chasser de nuit les ouaouarons et les grenouilles léopards, en utilisant des lanternes pour voir le reflet de leurs rétines et des tridents pour les harponner. Aujourd'hui, les grenouilles sont habituellement tuées en cuisine, les cuisses sont panées et frites et elles sont ensuite vendues dans des camionnettes à des festivals de comté ou de rodéos. On les trouve aussi dans les restaurants créoles, cuisinées au vin blanc, avec du beurre et des champignons. Crevettes à décortiquer et à manger (peel-and-eat shrimp) : une spécialité originaire de l'est du Texas et de la côte du Golfe, mais extrêmement populaire dans toutes les zones côtières, y compris en Floride. Elle se compose de grosses crevettes bouillies dans une marmite avec du beurre, de la bière blonde, du jus de citron, de l'eau et des épices. Les crevettes sont servies entières, peel-and-eat, accompagnées d'une sauce à base de ketchup, de raifort et de poivre de Cayenne. Figues de Floride : ce fruit est moins connu que les célèbres oranges de Floride. Les Espagnols introduisirent le figuier commun en Floride en 1575, ignorant l'existence de deux autres espèces de figuiers autochtones dont le Ficus aurea. Les Indiens séminoles se servirent des figues comme une source de subsistance pour les colons et les esclaves fugitifs. Les deux variétés de figues sont aujourd'hui utilisées en cuisine, généralement en confiture. On les retrouve, farcies de gorgonzola ou de cream cheese, dans les restaurants chics de Miami. Huîtres Rockefeller (Rockefeller oysters) : la recette originale de ce classique américain a été créée à La Nouvelle-Orléans. Les huîtres sont farcies avec des herbes vertes, de la chapelure et une sauce au beurre puis cuites au four. Palourdes Casino (clams casino) : un hors-d'œuvre inventé dans le Rhode Island. Il se compose d'un type de palourde appelée quahog farcie avec de la chapelure, du beurre, de l'huile d'olive, du vin blanc, de l'ail, du persil et garnie de lard. Ce mets a été inventé par des immigrants italiens et est devenu très populaire après son apparition au menu des restaurants. Pastèque ivre (drunk watermelon) : elle est habituellement consommée lors des barbecues estivaux, surtout dans le Sud. Sa forte teneur en alcool la fait réserver aux adultes. Un litre et demi de vodka, de tequila ou de rhum est versé dans un trou percé dans une grande pastèque qui est laissée à macérer au réfrigérateur pendant vingt-quatre heures. Elle est ensuite coupée en tranches et servie, marquée d'un signe distinctif afin que les plus jeunes convives ne la confondent pas avec une pastèque normale. Piments farcis (stuffed peppers) : mets très épicé originaire du sud-ouest des États-Unis. La farce est à base de pain et de viande dans un piment habanero ou jalapeño. Rocky mountain oysters : ce mets typique de l'Ouest est servi la plupart du temps dans les bars ou lors des rodéos. Malgré son nom, « huîtres des montagnes Rocheuses », il ne comporte aucun fruit de mer. Les Espagnols qui furent les premiers colons dans l'ouest du pays y apportèrent leurs connaissances sur l'élevage et le commerce du bétail et la pratique de la castration des veaux. Afin de ne rien laisser se perdre, ils inventèrent un mets à base d'animelles qu'ils appelèrent huevos de toro, en français, « œufs de taureau », toujours servi dans le nord du Mexique. Les cowboys et les ranchers les font cuire à la friture, préalablement enrobées de semoule de maïs avec du poivre et du sel. Le nom de Rocky mountain oysters vient de l'apparence et du goût du résultat final. Salades Crab Louie : une salade de crabe originaire de San Francisco servie généralement froide sur de la laitue émincée avec ou sans œuf dur. La sauce est composée de mayonnaise, de crème épaisse, de sauce Worcestershire, de sauce chili, de poivre vert et d'oignons verts finement tranchés. Salade César (Caesar salad) : les anchois de la sauce sont parfois remplacés dans certaines versions modernes par du poulet grillé ou des crevettes décortiquées. Salade Cobb (Cobb salad) : c'est une salade copieuse inventée à Hollywood dans les années 1930, composée d'endives, de cresson, de laitue romaine, de tomates, de bacon, d'œufs durs, d'avocat, de ciboulette, de poulet bouilli et de roquefort, habituellement servie avec une vinaigrette au vin rouge. Salade de conques (conch salad) : populaire en Floride et à Porto Rico, préparée avec des conques fraîches marinées dans du citron vert avec des oignons hachés, du céleri, des piments et des poivrons. Les recettes du nord des États-Unis sont très nettement d'inspiration napolitaine et utilisent des bulots au lieu de strombes géants. Le nom de ces bulots en anglais américain est scungilli, dérivé directement du nom napolitain scuncigli. Salade du chef (Chef salad) : salade composée d'œufs durs, d'une ou de plusieurs viandes tels que le jambon, la dinde, le poulet ou le rôti de bœuf, de tomates, de concombre et de fromage, sur un lit de laitue verte ou d'autres légumes à feuilles. Salade de pommes de terre (potato salad) : un mets introduit en Amérique par des immigrants venus d'Allemagne du Nord. La version américaine contient souvent du céleri haché, de l'œuf dur, de la mayonnaise et du poivre noir. Cette salade est souvent servie en été, pendant les barbecues. Salade de poulet à la chinoise (Chinese chicken salad) : invention californienne. De la laitue, des tranches de poulet cuit, de l'huile de gingembre ou de sésame, des châtaignes d'eau, des pousses de bambou et des tranches de mandarines sont mélangés dans un bol et servis frais. Salade Waldorf (Waldorf salad) : salade inventée à l'hôtel Waldorf-Astoria à New York en 1893. C'est une salade composée de pomme et de céleri coupés en julienne, de noix, de laitue et d'une sauce mayonnaise. Des versions modernes y font entrer des canneberges séchées. Coleslaw : inventée par les colons hollandais de New York, c'est une salade qu'on consomme couramment en accompagnement de sandwichs et lors des barbecues. Elle contient du chou râpé, du chou rouge, des carottes râpées, du poivre noir et une petite quantité de mayonnaise. Sauces, condiments et pâtes à tartiner Beurre d'arachide (peanut butter) : une denrée de base dans toutes les cuisines américaines, très fréquente dans les sandwichs des enfants et dans les desserts. Beurre de pomme (apple butter) : avant l'avènement du transport maritime international, les gens de l'est des États-Unis conservaient une partie de leur récolte de fruits pour survivre aux hivers froids et enneigés. Le beurre de pomme est encore produit aujourd'hui. C'est une pâte à tartiner typiquement consommée au petit déjeuner ou comme garniture pour les gâteaux. Confiture de pomme de mai (mayhaw jelly) : la pomme(tte) de mai, espèce d'aubépine, pousse dans les marécages du sud-est et les Amérindiens qui vivaient dans le sud la firent connaître aux colons qui remarquèrent sa parenté avec l'aubépine à un style. La confiture fabriquée avec les baies de cet arbuste est de nos jours toujours appréciée dans le Vieux Sud. Confiture de mûre de Boysen : la mûre de Boysen est un croisement entre une framboise européenne et une mûre américaine, apparu non loin de Los Angeles. On en fait une confiture très populaire dans les États de la côte du Pacifique. Confiture de liane de grenade (maypop jelly) : les Cherokees consommaient un proche parent de la grenadille d'Amérique du Sud auquel ils avaient donné le nom docoee ; d'où son nom louisianais de « liane de grenade ». Les colons britanniques renommèrent ce fruit maypop car il surgit (en anglais pop) comme par miracle tous les ans au mois de mai. C'est une plante de jardin très commune dans le Sud, dont les fruits sont utilisés en confiture. Confiture de pommette (crabapple jelly) : une denrée de base dans les cuisines de Nouvelle-Angleterre et des États des Grands Lacs, généralement consommée sur du pain grillé. Confiture de prunes des grèves (beach plum jam) : la prune des grèves qui pousse sur les plages néo-anglaises est de la taille d'une balle de golf. C'est un fruit très recherché pour les confitures. Crème aigre (sour cream) : élément essentiel dans le réfrigérateur de chaque Américain. Il est utilisé dans les Grands Lacs comme un accompagnement pour les pierogis apportés par les Européens de l'Est et mangés encore aujourd'hui par leurs descendants. Il est utilisé dans le Sud-Ouest comme un accompagnement pour la cuisine tex-mex et, dans l'Est, il est utilisé pour la cuisson, pour créer un goût âpre dans les glaçages ou en pains, comme le coffee cake. Green Goddess dressing (« sauce déesse verte ») : sauce de salade à base de mayonnaise, de crème aigre, de cerfeuil, de ciboulette, d'anchois, d'estragon, de jus de citron, et de poivre. Gelée ou sauce aux canneberges (cranberry sauce) : la sauce typique de Thanksgiving, presque toujours servie avec la dinde rôtie. Dans le Massachusetts, c'est un des ingrédients du sandwich Myles Standish ou Pilgrim, qui tire son nom du célèbre puritain Myles Standish. La dinde, la sauce aux canneberges et les noix sont placées dans une tortilla et mangées avec de la mayonnaise et de la laitue, un peu comme dans un burrito géant. Moutarde de bière américaine (Midwestern beer mustard) : un condiment de base dans le centre des États-Unis dans lequel la bière lager remplace le vinaigre. Elle est plus âcre que la moutarde américaine traditionnelle et est toujours marron clair. Moutarde jaune (yellow mustard) : une moutarde très douce de couleur jaune électrique en raison de la présence de curcuma. On y trouve parfois du miel. Red eye gravy : une sauce faite avec du café et le jus du jambon de Noël, et servie avec celui-ci. Rémoulade louisianaise (Louisiana remoulade) : cette rémoulade est très différente de la sauce rémoulade originale. Elle est généralement de couleur rouge et contient du sel, de l'ail, du poivre de Cayenne, du vinaigre et de la sauce piquante. Elle est extrêmement épicée et habituellement servie sur des crevettes. Elle est d'origine française et ouest-africaine. Salsa verde : à ne pas confondre avec la sauce piquante verte, qui utilise du jus de piment, et non pas des piments entiers. Cette sauce verte est un condiment de base en Arizona, au Texas, en Californie du Sud, au Nevada et au Nouveau-Mexique. Elle est préparée avec des variétés très épicées de piments réduits en purée, comme les piments jalapeños, habañeros, poblanos ou mulatos. On y ajoute des tomatilles, du jus de citron vert, de l'oignon blanc et de la coriandre. Cette sauce est cuite à la poêle et souvent servie avec du porc ou du poisson. Sauce de biftek : sauce dérivée de la recette britannique pour la sauce brune. Il est constitué de proportions variables de tomates, des anchois, de vinaigre, plusieurs épices et des raisins secs. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un accompagnement très commune à un bifteck de porterhouse grillé. Sauce blanche petit-déjeuner (white country gravy) : cette sauce est très similaire à une béchamel française, mais elle est fortement assaisonnée de poivre noir. Elle est fréquemment servie dans le Sud avec des petits pains (biscuits) et des saucisses pour le petit déjeuner ou avec du poulet frit pour le déjeuner. Sauce au fromage bleu : un type de sauce inventée par le chef Bobby Flay et très populaire à la maison comme au restaurant. C'est une préparation très simple faite de yaourt et de fromage bleu et destinée à accompagner les biftecks. Sauce piquante (hot sauce) : il en existe différentes versions qui ont subi de multiples influences. Celles de Floride tirent leur inspiration des Caraïbes et comportent presque toutes des piments scotch bonnet et des agrumes. En Louisiane, la sauce est très épicée avec du poivre de Cayenne et du vinaigre. Le Nouveau-Mexique et certaines régions du Texas ont des sauces piquantes de couleur verte : les piments sont des variétés locales, mélangées avec des oignons avant d'être grillés. Toutes ces sauces sont extrêmement piquantes. Sauce au retour (Comeback sauce) : une spécialité de l'État du Mississippi. La recette de cette sauce est un mélange de vinaigrette Mille-Îles et d'une sauce rémoulade cajun. Elle est généralement servie en accompagnement d'huîtres ou de calmars frits. Sauce ranch (ranch salad dressing) : la vinaigrette la plus populaire d'Amérique, inventée en Californie vers 1954. Elle est faite de babeurre, de crème aigre, de yaourt, de mayonnaise, d'oignons verts hachés, d'ail en poudre et d'épices variées. Sirop d'érable (maple syrup) : contrairement à la croyance européenne, le Canada n'est pas le seul pays qui produit du sirop d'érable qu'on trouve également en Nouvelle-Angleterre, dans l'État de New York et en Pennsylvanie. C'est un ingrédient couramment utilisé dans les bonbons et occasionnellement comme parfum de crème glacée. Trempette à l'oignon (onion dip) : un type de sauce crémeuse à la saveur d'oignon. On y trempe des crudités, par exemple des fleurettes de chou-fleur et de brocoli ou des bâtonnets de carotte et de céleri. Vinaigrette Mille-Îles (Thousand Island salad dressing) : le nom anglais de cette sauce vient des îles du fleuve Saint-Laurent, à la frontière entre l'Ontario et l'État de New York en particulier. C'est une vinaigrette très populaire pour les salades et dont une proche parente, la sauce Big Mac de McDonald's, est très connue en dehors des États-Unis. Miels américains L'abeille n'est pas originaire d'Amérique du Nord. Elle y a été introduite par les Européens à différentes époques. Les Amérindiens qui virent les abeilles s'échapper pour former des ruches dans la nature furent souvent intrigués par l'apparition de miel et par sa signification pour leurs religions animistes. Aujourd'hui, les États-Unis produisent 300 variétés connues de miel, dont bon nombre n'existent nulle part ailleurs. Dans le Sud, le miel est encore souvent servi cru avec un rayon de miel dans le pot, une tradition provenant des Français et des Anglais. Dans le Nord, c'est souvent un miel crémeux. Énumérées ici sont quelques-unes des espèces les plus importantes. Miel de fleurs de bleuet (blueberry blossom honey) : un miel au parfum très délicat produit à partir des petites fleurs de bleuet nain. Originaire de Nouvelle-Angleterre et du nord de New York. Miel à la manzanita du Californie (California manzanita honey) : le mot espagnol manzanita signifie, en français, « petite pomme ». La manzanita est ainsi nommée parce que ses baies rouges ressemblent à des pommes minuscules. Native des montagnes proches de Los Angeles et de San Diego, cette plante est une source de nectar pour un miel savoureux très typé. On retrouve aussi ce miel dans la nature, produit par des abeilles africanisées et qui ne peut en conséquence être récolté que par des experts ou des inconscients. Miel de mesquite (mesquite honey) : le mesquite est un petit arbuste qui pousse uniquement dans les déserts du Texas, du Nouveau-Mexique et de l'Arizona, et dont les Amérindiens se servaient autrefois comme plante médicinale. Aujourd'hui, les Amérindiens et les apiculteurs en font un miel très doux souvent utilisé dans la cuisine du Sud-Ouest. Miel de fleurs ōhi'a lehua (lehua honey) : la fleur de Lehua est consacrée à Pélé, déesse hawaïenne du feu. Elle ne pousse que dans les forêts tropicales à proximité des volcans. Aujourd'hui, les Hawaïens l'utilisent pour faire un miel très parfumé, orange pâle et quelquefois parfumé au nectar d'hibiscus. Miel de fleur d'oranger (orange blossom honey) : le National Honey Board of America répertorie 80 fournisseurs connus de miel de fleur d'oranger aux États-Unis. La majorité de ces producteurs sont en Californie, en Floride, au Texas, au Nouveau-Mexique et en Arizona. En Floride, la fleur de l'oranger Hamlin produit un miel au goût d'agrumes très intense. En Californie, dans la vallée de San Joaquin, c'est la fleur d'oranger de Valence, un descendant de vieilles variétés d'oranger plantées par les Espagnols, qui fournit un miel de couleur ambre clair et de saveur douce. Dans les autres États, la fleur d'oranger provient d'orangers issus d'une variété d'orange sanguine sicilienne, la Moro dont le miel de couleur rosâtre a un léger arôme de framboise. Miel de tupelo (tupelo honey) : un miel produit à partir d'une espèce d'arbre, le « tupelo aquatique », indigène aux marais du Vieux Sud. Il a un goût acidulé très distinctif. Il est très fréquent de trouver ce type de miel à l'état sauvage aussi bien que dans des bocaux contenant un rayon de miel. Pains Bagels : ce petit pain, introduit à New York il y a un siècle par les Juifs ashkénazes, est très populaire dans tout le pays ; il était à l'origine consommé lors du chabbat. Il est courant à New York de prendre au petit déjeuner un bagel aux graines de pavot, grillé et garni de fromage à la crème, d'oignon et de saumon fumé, à déguster à la manière d'un sandwich. De nouvelles variétés sont apparues dans d'autres régions, comme les bagels à la cannelle et aux raisins secs ou les bagels à l'ail. Bialy : un pain introduit à Brooklyn par des Juifs polonais au début du . Ce petit pain mesure environ de diamètre, avec une petite dépression au milieu remplie d'ail, et est cuit au four pendant environ une heure. Il est parfois utilisé pour faire des sandwichs. Son nom est une contraction du mot yiddish bialystoker et il est relié à l'histoire tragique du ghetto juif de Bialystok, dont 90 % des habitants furent massacrés, à Białystok, puis à Treblinka. Ce pain est l'un des seuls témoignages qui nous restent de leur culture. Petit pain anglais (biscuit) : ce petit pain du Sud descend directement des scones d'Écosse et d'Angleterre. Il comporte du babeurre et du bicarbonate de soude comme agent levant et il est le plus souvent servi au petit déjeuner et au dîner. Bretzel (pretzel) : les bretzels sont arrivés au Nouveau Monde avec les Allemands, principalement les Bavarois. Il en existe de deux sortes. La première est de grande taille et de forme torsadée, à la mie tendre, la seconde est petite et craquante et généralement consommée en dehors des repas. Les bretzels sont souvent accompagnés de moutarde. Pain de maïs (cornbread) : il y a deux sortes de pain de maïs. Le premier, au babeurre, est cuit au four. Le second, cuit à la poêle et qui possède une croûte croustillante, accompagne fréquemment le chili con carne. Ils proviennent de mélanges de vieilles recettes européennes et amérindiennes, ces dernières en ce qui concerne l'utilisation du maïs. Bugnes (crullers) : les colons hollandais ont apporté ces tourtisseaux avec eux à La Nouvelle-Amsterdam. C'est de la pâte à choux torsadée et enrobée de sucre glace ou de chocolat. Hallah : un pain apporté par les Juifs immigrés de différents pays d'Europe et consommé dans les cinq villes principales, sauf à Houston, où peu de Juifs se sont installés. C'est un pain tressé et doré à l'œuf avant cuisson, dont il existe plusieurs variantes, à la farine de blé ou à la farine d'avoine, avec parfois du miel. Il est consommé par les Juifs tout comme par les Gentils. Les traiteurs l'utilisent comme pain pour sandwich et les New-Yorkais comme base pour le pain perdu. Honey bun : un petit délice originaire du Vieux Sud, très semblable aux roulés à la cannelle. C'est une pâte au levain parfumée à la cannelle et glacée au miel et aux noix de pécan. Johnny cake : c'est la variante nord-américaine des crêpes européennes élaborée à partir de lait et de farine de maïs. Connu sous différentes dénominations qui témoignent de l'évolution de la recette à travers les siècles et de ses usages comme à l'époque des pionniers, qui les appelaient journey cakes (« gâteaux de voyage »). La recette originelle est souvent attribuée à la tribu Shawnee ; les esclaves noirs de la côte au utilisaient aussi de la farine de maïs pour préparer le Jonakin. Aujourd'hui, il est servi accompagné de tranches de lard et/ou du sirop d'érable. Aliment de base en Nouvelle-Angleterre depuis près de trois cents ans, en particulier dans le Connecticut et à Rhode Island. Muffins : moins sucrés que les muffins consommés en France, ils sont le plus souvent dégustés au petit déjeuner avec du beurre. Les variétés les plus populaires sont aux bleuets, aux canneberges, aux mûres, à la carotte avec des raisins secs, à la farine de maïs avec de la banane et des noix. Le muffin au chocolat, populaire en France, est très rare aux États-Unis. Navajo fry bread : un pain traditionnel chez les Amérindiens du Sud-Ouest. Il est en forme de disque, fabriqué avec de la farine de maïs et frit à l'huile, très semblable au puri de l'Inde. De nombreuses variétés utilisent un type de maïs de couleur différente de ce qu'on trouve habituellement dans les supermarchés, de sorte que le pain peut paraître bleuté. Nœud à l'ail : pain à l'ail surtout servi dans les pizzerias de New York. Pain Anadama : il s'agit d'un pain de la Nouvelle-Angleterre. La recette date de plus de cent cinquante ans. À base de farine de blé, de semoule de maïs et de mélasse, elle produit un pain tendre et spongieux. Pain de banane (banana bread) : un type de pain sucré dans lequel l'agent levant est de la levure chimique, couramment consommé au petit déjeuner. De nombreuses variantes incluent des noix du noyer noir ou des pacanes. Pain de citrouille (pumpkin bread) : dérivé du pain des bananes, c'est une spécialité des États du Nord. Il est habituellement parfumé à la cannelle et contient des raisins secs. Pain complet de Nouvelle Angleterre (New England brown bread) : un pain fabriqué avec plusieurs sortes de farines, farine complète et farine de seigle, avec de la mélasse, ce qui lui donne une couleur brun foncé. Une spécialité de la Nouvelle-Angleterre qui est souvent servie avec des baked beans. Pain au levain de San Francisco : ce type de pain au levain est consommé depuis la ruée vers l'or en Californie en 1849. De nombreuses boulangeries de San Francisco (par exemple la Boudin Bakery) peuvent faire remonter leurs recettes et leurs cultures de levain à plus de cent cinquante ans. Le levain utilisé comprend des espèces de Lactobacillus spécifiques qui lui donnent un goût aigre particulier. La mascotte de l'équipe de football américain locale (les 49'ers de San Francisco) tire son nom de ce pain, « Sourdough Sam ». Pain marbré de seigle (marble rye bread) : un pain dont les origines sont anglo-saxonnes, allemandes et juives. La recette comporte de la farine blanche, de la farine de seigle clair et du levain de pain pumpernickel. La croûte est dorée à l'œuf et parfois saupoudrée de graines de sésame. Le résultat est un pain moelleux avec une épaisse croûte brune foncée et une mie marbrée. Ce pain au goût aigre sert de base aux sandwichs au corned-beef et au pastrami. Pancake : Cette crêpe est la descendante du Pfannkuchen allemand et des crêpes d'Angleterre et des Pays-Bas. L'utilisation de la levure chimique date du . Elle est habituellement servie au petit déjeuner avec du sirop d'érable et des fruits frais. Petit pain croissant (crescent roll) : la forme est semblable à celle du croissant français, mais il n'est pas fait à base de pâte feuilletée et n'est presque jamais sucré. Sa croûte est de couleur brun clair. Il est toujours mangé pour le dîner, celui de Noël en particulier. Petits pains Parker House (Parker House rolls) anglais : ces petits pains au lait sont façonnés à partir d'une boule de pâte étirée en forme d'ovale, puis pliée en deux. La mie est tendre, beurrée et assez sucrée, la croûte est croustillante. Popovers : type de petits pains faits avec une pâte aux œufs, très similaire à celle du Yorkshire pudding. Fromages Port wine cheese : fromage crémeux de couleur orangée ou rouge, contenant du porto. Brick cheese : fromage jaune pâle du Wisconsin dont le goût s'accentue fortement à maturité. Il est généralement consommé avec de la polenta de maïs et une sauce tomate. Colby : fromage à pâte pressée demi-cuite du Wisconsin. Il a une saveur douce qui est semblable à celle du cheddar, mais il n'est pas préparé comme le cheddar, le caillé étant généralement lavé avec du petit lait. Il ne vieillit pas et doit être consommé jeune. Cougar Gold : fromage de l'état de Washington. Il devient friable avec l'âge. Humboldt Fog : fromage à pâte pressée non cuite au lait de chèvre fabriqué par Cypress Grove Chevre, une entreprise d'Arcata, dans le comté de Humboldt (Californie). Maytag Blue : un fromage à pâte demi-dure de l'Iowa. Il a été inventé en 1941 par les petits-fils du fondateur d'une entreprise de machines à laver. Il a une texture friable. Monterey Jack : ce fromage à pâte demi-molle a été inventé par les moines hispanophones en Californie dans les années 1840. Il est fabriqué avec du lait pasteurisé et a un goût doux et crémeux. Il en existe une version connue sous le nom de pepperjack ; cette version comporte des jalapeños en dés et est extrêmement épicée. Liederkranz : un fromage de lait de vache, au goût très semblable à celui du limbourg renommé pour son odeur puissante, mais les bactéries et le processus de maturation diffèrent. Il a été créé à New York en 1891. Philadelphia cream cheese : marque commerciale de cream cheese (fromage à la crème), ingrédient essentiel dans certaines recettes américaines de gâteau au fromage. , mais sa croûte n'est jamais fleurie. Il est le plus souvent utilisé en cuisson. Pimento cheese : très appréciée dans le Vieux Sud, cette préparation à base de fromage est très populaire lors des grandes fêtes. Fromage de cheddar, sel, poivre, poivre de Cayenne, mayonnaise et piments ou olives farcies au piment sont mélangés dans un bol avec d'autres condiments. Le pimento cheese est servi avec des craquelins. Red Hawk : un fromage de Californie du Nord, très odorant, au goût très piquant, généralement consommé avec du vin rouge. Swiss cheese : fromage de type emmental d’origine américaine. Teleme Cheese Vins et boissons alcoolisées L'alcool est consommé en Amérique depuis l'époque coloniale, depuis le moment où la bière est arrivée au Nouveau Monde avec les premiers colons britanniques en 1607. Les premiers vins de Californie remontent vers 1779, après la plantation par un moine espagnol de la première vigne dans un monastère près de ce qui est aujourd'hui la ville de San Diego. Entre 1775 et 1830, les moines franciscains plantèrent des figuiers, des ceps de vigne du cépage Listán Prieto de Castilla et une variété ancienne d'olivier. Les oliviers et les vignes fournissaient à la fois pour la table et pour l'administration des sacrements (l'huile d'olive sert à la fabrication du Saint chrême). Sous l'égide de la mission principale de San Diego, les plantations se poursuivirent à Santa Barbara, à San Juan Capistrano et plus particulièrement à la très petite église d'où naîtrait un jour la ville de Los Angeles. Le nom complet de cette petite église, église-fille de celle de San Gabriel Arcangel, est Nuestra Señora Reina de Los Ángeles del Río Porciúncula, ou en français, « Notre-Dame, Reine des Anges de la rivière Porciúncula », nom très révélateur de son objectif initial et de son histoire agricole. Les Français et les Anglais tentèrent à plusieurs reprises de planter des vignes dans l'est des États-Unis ; même Thomas Jefferson s'y essaya à Monticello. Ils ignoraient malheureusement comment se défendre du phylloxéra et de plus les cépages choisis étaient souvent mal adaptés au climat. Par exemple, le cabernet franc est originaire d'Aquitaine où le temps est pluvieux et où les températures dépassent rarement en été et ne tombent que rarement sous en hiver. Il ne pouvait pas survivre dans un climat où les températures estivales dépassent et les températures hivernales tombent sous . Les premiers colons de Caroline du Nord avaient essayé de faire du vin avec le raisin Scuppernong, bon raisin de table qui s'était révélé décevant pour la vinification. Presque deux siècles s'écoulèrent avant que des immigrants allemands arrivés à New York ne découvrent comment greffer leurs rieslings qui résistaient au gel sur les plants de vignes autochtones, créant finalement des vignobles dans l'est du pays. Le rhum est connu aux États-Unis depuis le et y est encore aujourd'hui couramment consommé, à la maison comme dans les débits de boissons. Au et au , la mer des Caraïbes fut un centre majeur pour le commerce de fruits et d'épices qui ne pouvaient pas être cultivés en Europe, y compris la canne à sucre. Les treize colonies britanniques d'origine (en particulier la Nouvelle-Angleterre) en profitèrent pour développer l'industrie de la construction navale et le commerce : les navires revenaient de la Caraïbe avec la canne à sucre que les marchands transformaient en mélasse, l'ingrédient clé de la fabrication du rhum. Le gouvernement britannique poussa les colons à utiliser le rhum comme monnaie d'échange pour acheter des esclaves en Afrique, encourageant ainsi le commerce triangulaire, et quand les colons se mirent eux-mêmes à consommer du rhum, le roi interdit aux colons de commercer avec les territoires espagnols et français de la mer des Caraïbes, voulant ainsi les forcer à échanger exclusivement avec les colonies britanniques de cette zone. C'est là une des causes de la guerre révolutionnaire américaine : la contrebande avec les Caraïbes (y compris pour le rhum) était très répandue. Aujourd'hui, il existe deux types de rhum qui sont populaires aux États-Unis, l'un qui obéit au goût britannique et dans lequel la saveur de mélasse est prononcée, et l'autre plus léger, correspondant davantage au goût espagnol comme à Porto Rico et à Cuba. Dans le Sud-Ouest, les boissons alcoolisées préférées, tout comme la cuisine locale, ont subi l'influence extrêmement forte des hispanophones. Cette partie du pays n'a été pleinement intégrée aux États-Unis qu'en 1912. Aujourd'hui, les vagues d'immigrants venues d'Amérique centrale et du Mexique ne font que renforcer l'influence hispanique des origines. Les cowboys de l'époque de la conquête de l'Ouest buvaient de la tequila dont la recette était héritée des colons espagnols qui les avaient précédés de plus d'un siècle. La tequila était très populaire car elle était facile à distiller (les agaves se trouvant aussi bien dans le désert des États-Unis qu'au Mexique) et elle pouvait servir pour le troc dans les épiceries-bazars ou dans les postes de traite. Elle se conservait plus longuement que d'autres alcools au chaud dans une sacoche et comme les mineurs et les homesteaders (les bénéficiaires du Homestead Act) avaient pour elle un penchant égal, c'était une boisson de base dans les saloons. Sa distillation s'opérait souvent à l'échelle locale car le reste de la nation ne commença à s'y intéresser que dans les années 1920. Les États-Unis et le Mexique ont connu des conflits au sujet de la fabrication de la tequila qui ont été résolus en 1996 par l'ALENA (le gouvernement mexicain était mécontent de ce qu'il considérait comme un vol de propriété intellectuelle, en particulier après 1950). La tequila est aujourd'hui un élément essentiel utilisé dans les bars et dans la cuisine (on l'ajoute dans les sautés, comme on le ferait d'un vin ; on l'utilise aussi pour les grillades). Des produits similaires venus d'Amérique hispanophone, comme la chicha, le mezcal et le pulque, qui avaient été longtemps absents de la région, y ont fait leur retour sous l'influence des nouveaux immigrants. Il est très fréquent de mélanger différents types d'alcool avec toutes sortes de liquides pour créer des cocktails, dont les recettes se comptent par milliers. On trouve de tout, du classique whisky-coca jusqu'au poinsettia, dans lequel un vin mousseux de qualité comme un champagne français ou, plus rarement, un spumante italien, est mélangé avec du jus de canneberge (la couleur en est rouge sang, un peu comme les fleurs de la plante mexicaine qui lui a donné son nom, et qui est une décoration de Noël courante dans les foyers nord-américains). Les cocktails portent parfois des noms humoristiques. Par exemple, le duck fart, le fuzzy navel, et la car bomb (en français : le « pet de canard », le « nombril velu », et la « voiture piégée ») sont tous d'authentiques cocktails américains. La plupart des noms sont inspirés par la composition du cocktail (ou dans le cas du duck fart, sa couleur jaune). Cependant, le nom peut être trompeur. Il y a ainsi un cocktail appelé Long Island Iced Tea qui ne contient pas de thé, mais qui a une très forte concentration de plusieurs alcools différents. Le Coca-Cola est son ingrédient principal. Le cidre de pomme est disponible aux États-Unis en deux variétés : l'une, appelée cidre, a un taux d'alcool d'environ 12 %, et l'autre, appelée cidre doux, totalement dépourvue d'alcool, est consommée par tous, enfants et adultes. La première variété est commune dans le nord-est du pays (notamment au New Jersey). La seconde, de couleur ambrée, est une sorte de jus de pomme. Ce second genre de cidre est celui qui est généralement consommé en famille à Noël ou pour l'Action de Grâce et il est alors consommé chaud avec des épices infusées, comme du vin chaud. Vins Barboursvile Vineyards : un producteur de Virginie fondé en 1976 sur une ancienne plantation conçue en 1814 par Thomas Jefferson pour son ami Thomas Barbour. Actuellement détenu par une famille italo-américaine, le vignoble est situé dans le centre de la région viticole américaine de Shenandoah Valley, à au nord de Monticello. Il donne des vins de bonne qualité tels que rieslings, nebbiolos, cabernet sauvignon et malvaxias qui ont séduit les palais les plus exigeants à Washington, DC. : un producteur qui est très célèbre pour ses chardonnays et rieslings. L'un des vignobles les plus célèbres pour ses vins blancs en Amérique. Clinton Vineyards : un nouveau producteur de la côte Est. Un créateur de vins mousseux dans le nord de la vallée de l'Hudson (nord de New York.) Un favori des nantis influents de New York, dont l'ancien président Bill Clinton (ce vin a été servi lors du mariage de sa fille). : un producteur qui est renommé comme le maître de Grignolino en Amérique. Classé troisième dans la revanche de 2006 du Jugement de Paris. Gypsy Canyon : un producteur situé dans les montagnes près de Santa Barbara, en Californie, sur un vignoble fondé à l'origine vers 1887. Aujourd'hui, Gypsy Canyon a l'honneur de cultiver une variété très rare de raisin appelé en anglais le , mieux connu des Européens comme . Ce cultivar de raisin est presque éteint en Europe en raison de l'épidémie de phylloxéra qui a détruit la vigne originale castillane vers 1885. Cependant, les graines emportées en Californie par les moines franciscains deux siècles plus tôt ont survécu et prospéré. Aujourd'hui, le producteur actuel utilise les raisins pour faire un vin de dessert issu de la recette originale inventée par les moines, Angelica, et une seule bouteille peut coûter . Kendall-Jackson : un producteur qui se spécialise dans les vins du marché intermédiaire pour la table mais aussi l'une des plus riches entreprises de Californie. : un producteur dans les Santa Cruz Mountains et le comté de Sonoma connu pour ses cabernets sauvignons, des chardonnays et zinfandels. Robert Mondavi Winery : la cave du vigneron pionnier dans le Nouveau Monde, Robert Mondavi. Stag's Leap Wine Cellars : un autre vignoble de Napa Valley, célèbre pour ses merlots. Il a remporté de nombreux prix en compétition avec des labels français, y compris le Jugement de Paris de 1976. Rhums Bacardí : ce rhum est originaire de Santiago de Cuba. La famille qui possédait la distillerie s'enfuit à Porto Rico après l'accession au pouvoir de Fidel Castro. Aujourd'hui, la distillerie est toujours à Porto Rico. Captain Morgan : nommé d'après le pirate et gouverneur de la Jamaïque, Henry Morgan. Il a une couleur très sombre et les variétés premium ont une saveur jamaïcaine typique. Cruzan Rum : rhum fabriqué uniquement à Sainte-Croix dans les Îles Vierges, d'influence danoise. Don Q : le rhum le plus vendu et le plus cher de Porto Rico. Il est indispensable pour une piña colada authentique. Thomas Tew : rhum de Rhode Island. Au et au début du , Newport, Rhode Island était un port important pour le commerce triangulaire, à la fois dans la vente et la production de rhum. Une distillerie locale s'est servie du nom du pirate Thomas Tew pour commercialiser son rhum qui a une saveur marquée de mélasse et a été présenté à l'émission de télévision Dirty Jobs en 2011. Old New Orleans : ce rhum d'influence française est incroyablement rare en Amérique. Traditionnellement, le rhum produit à La Nouvelle-Orléans était le plus étroitement lié à celui d'Haïti : pirates et corsaires comme Jean Lafitte utilisaient La Nouvelle-Orléans comme port d'escale et y buvaient les mêmes rhums. Aujourd'hui, ce distillateur local utilise de la canne à sucre cultivée en Louisiane. Whisky et bourbon Beam Yellow Label : rye whisky. Collier and McKeel : whisky du Tennessee. Dad's Hat: À une certaine époque, le rye whisky était très populaire en Amérique et fabriqué principalement en Pennsylvanie. Ce n'est que depuis quelques années que le rye whisky est revenu en Pennsylvanie, et cette marque est très populaire. Jack Daniel's : whisky filtré à travers du charbon de bois d'érable à sucre avant d'être placé dans des barils pour vieillir. Ingrédient courant des sauces barbecue du Tennessee et du Missouri. Moonshine : un whisky de maïs extrêmement puissant qui est de tradition dans la région des Appalaches, mentionné dans la chanson de John Denver Take Me Home, Country Roads. Sa production est très dangereuse du fait de la haute inflammabilité du produit et il est facile de commettre des erreurs dans sa distillation. C'est pourquoi ce whisky a longtemps été illégal. Il est à l'origine de la NASCAR : pendant la Prohibition, les moonshiners des Appalaches faisaient confiance à des conducteurs de voitures rapides pour livrer leur whisky dans la vallée et échapper à la police. Mountain Moonshine : moonshine produit légalement, populaire auprès des étudiants du Sud. Old Crow : le whisky préféré du général Ulysses S. Grant, des États-Unis. Old Overholt : rye whiskey très ancien, brassé depuis 1810. Il est commercialisé lorsqu'il a quatre ans d'âge. Whistlepig Rye whisky très cher. Wild Turkey : bourbon puissant qui peut contenir jusqu'à 55 % alcool pur. Surnommé The Dirty Bird (« l'oiseau immonde »). C'est la boisson préférée du journaliste Hunter S. Thompson. Woodford Reserve : bourbon du Kentucky. Concepteurs de la méthode sour mash, et l'une des rares distilleries qui n'ont pas été détruites par la Prohibition. Cidres et Autres Boissons Alcoolisées Le cidre a une très longue histoire aux États-Unis, et en fait c'était l'un des tout premiers alcools produits dans le colonies britanniques au XVIe siècle. Nicholas Spencer, un parent éloigné de Diana, princesse de Galles, était autrefois le secrétaire de la Virginia House of Burgesses. En 1676, il se lamenta un jour sur la cause des émeutes de ces deux dernières années : All plantations flowing with syder, soe unripe drank by our licentious inhabitants, that they allow no tyme for its fermentation but in their braines. (traduction aproximative en français:Tout les plantations ont beacoup de cidre, et nos inhabitantes licencieux n'attendront même pas qu'il fermente complètement pour le boire et s'enivrer.) Cent ans plus tard, John Adams a déploré la qualité de l'alcool à Philadelphie et a écrit une lettre à sa femme, Abigail, lui disant combien il souhaitait pouvoir goûter sa recette. Malheureusement, le temps n'était pas clément pour cette boisson. Au cours du XIXe siècle, sa popularité a décliné, en partie à cause des immigrants d'Europe centrale et orientale et aussi de l'explosion d'immigrants d'Irlande : tous préféraient la bière, en particulier les lagers et les pilsners, et dans le cas des Irlandais, le whisky et le poítín, beaucoup plus forts esprits. Au moment de la Prohibition, la boisson a à peine survécu en Nouvelle-Angleterre. Cela n'a pas empêché les fanatiques de la ligues de Temperance de brûler ou d'abattre des pommiers contenant des pommes à cidre pour s'assurer qu'aucun alcool ne serait brassé à partir de la récolte … et plus tard, des agents fédéraux ont suivi les fanatiques, avec le Volstead Act comme excuse. Le livre The Cider House Rules montre à juste titre que la plupart des pomiculteurs de la Nouvelle-Angleterre sont passés à la production de cidre sans alcool dans les années 1940, lorsque les événements du roman se déroulent. C'est resté ainsi jusque dans les années 1980. À cette époque, certains des anciens équipements de cidre de la Nouvelle-Angleterre étaient réparables et l'interdiction avait été abrogée depuis de nombreuses années. Des lois plus récentes ont permis dans certaines juridictions de créer de l'alcool à la maison pour un usage personnel. La Californie avait remporté le Jugement de Paris au cours de la décennie précédente,et la demande de vin californien est montée en flèche. Certains des équipements utilisés par ces vignerons particuliers pouvaient également être utilisés pour la fabrication du cidre : les vignerons californiens pouvaient également être invités à fournir tout équipement excédentaire dont ils disposaient. Des catalogues existaient également. À Boston, il y avait aussi une importante communauté d'expatriés irlandais qui maintenait la préférence pour le cidre, comme en témoigne l'exportation du cidre Bulmer vers la Nouvelle-Angleterre vers la fin du 20e siècle. Aujourd'hui, après une très longue absence, le cidre est de retour. De nombreux États des deux côtes distillent au moins une marque de cidre, généralement d'un type très similaire aux styles anglais, mais plus léger et sucré. Il existe une multitude de brasseurs locaux et aussi de marques nationales, comme Woodchuck Cider. Les anciennes variétés de pommes plantées dans les années 1920, les survivantes, sont redécouvertes sur des terres abandonnées et sont soigneusement cataloguées et expérimentées. Par exemple, la Napa Valley en Californie est très célèbre pour ses vins, mais peu de gens en dehors des États-Unis savent qu'avant de faire pousser des raisins de cuve, ils faisaient pousser des pommes. Aujourd'hui, un petit nombre de ces arbres survivent encore, généralement du cultivar Gravenstein. , à l'origine un cultivar de pomme danois. Auparavant, cela ne valait presque rien en tant que récolte, perdant la bataille contre les vignobles, mais aujourd'hui, il est à nouveau rentable de vendre la récolte aux cidreries.La ville de New York se trouve juste à l'extérieur de la vallée de l'Hudson, qui cultive des pommes depuis des siècles. Il est devenu courant d'avoir du cidre à la pression dans les tavernes. Cidres et leurs proches Ace Cider : Un cidre de Californie, en Sonoma. Angry Orchard: Une marque nationale de cidre brassé en Nouvelle-Angleterre. Bellwether cider : cidre mousseux artisanal de la région de Lake Placid, New York. Bold Rock:Une variété artisanale brassée uniquement en Caroline du Nord. Ciderjack : type d'alcool très rare qui provient probablement des recettes de liqueur de calvados. Il est fabriqué par un procédé semblable au cidre de glace québécois, mais la teneur en alcool est dangereusement élevée. Au début de la Grande Dépression, quand l'alcool était encore illégal, beaucoup d'hommes sont devenus aveugles à cause d'erreurs dans le brassage. Pour cette raison, il est également connu en anglais américain comme White Lightning (en français : « la foudre blanche ») Farnum Hill Cider : un cidre léger du New Hampshire contenant 7,5 % d'alcool.C'est l'un des premiers cidres produits en Nouvelle-Angleterre depuis la Prohibition, avec les premières bouteilles créées dans les années 1980. Laird's: C'est l'une des plus anciennes entreprises/distilleries d'alcool du pays ; leur recette de applejack remonte à 1792. Avant cela, un Écossais, Alexander Laird, a ouvert la distillerie dans le New Jersey en 1698 où il a inventé un type puissant de applejack et a transmis la recette à travers de nombreuses générations. Miraculeusement, cette liqueur a survécu à la Prohibition lorsque de nombreuses autres ont fait faillite et est aujourd'hui un incontournable des cocktails comme le rose jack ou l'appletini. Woodchuck cider : type de cidre infusé dans le centre du Vermont. Il est brassé en utilisant un type de levure utilisée normalement dans le champagne en France, mais qui produit un équilibre de douceur et d'amertume dans le cidre. L'animal sur l'étiquette est une marmotte, ironiquement appelée « mangeur de pommes tombées ». Virtue Cider:Une marque de cidre du Michigan, mais disponible partout dans les Grands Lacs. Cette cidrerie produit un cidre haut de gamme appelé Lapinette, selon des méthodes similaires aux cidres normands. Autres Boissons Alcoolisées Everclear : un des alcools les plus puissants du monde, il peut contenir jusqu'à 95 % d'alcool pur. Son seul rival en Europe est la Poteen irlandaise qui est illégale dans la plupart des pays de l'Union européenne. Maui Blanc : vin issus de l'ananas. La recette est probablement un descendant de la recette à d'origine d'Okinawa, au Japon. Ce vin est un ajout populaire dans les cocktails locaux. Mike's Hard Lemonade : alcopops très populaire auprès des étudiants universitaires à l'échelle nationale. SKYY vodka : la société qui brasse cette vodka à San Francisco fait don de certains de ses déchets pour la recherche sur les biocarburants. Il est également la vodka préférée pour faire le cocktail Cosmopolitan. Southern Comfort : une liqueur fabriquée dans le Sud depuis 1874. La première liqueur fut servie en Louisiane par un barman immigré d'Irlande. Une boisson favorite de Janis Joplin. Bières La production de bière est très diversifiée aux États-Unis et les marques les plus célèbres dépendent de la région. À part des bières les plus connues, comme le Budweiser, chaque région est dotée d'une variété de microbrasseries, le nord-ouest et la Nouvelle-Angleterre ayant le plus grand nombre per capita : Anchor Steam, populaire en Californie ; Brooklyn Lager, une bière de New York, nommée d'après le quartier de Brooklyn où se situe la principale brasserie ; Fat Tire, populaire en Arizona et au Nevada ; Harpoon Brewery, une bière de Boston, Boston étant jadis un siège pour les baleiniers, d'où le mot harpoon (en français : « harpon ») dans le nom ; Long Trail Ale, une bière du Vermont ; Magic Hat, une autre bière du Vermont ; National Bohemian Beer, une bière du Maryland brassée depuis 1885. Familièrement, elle est connue comme Natty Bo et est une des boissons préférées lors des jeux de baseball des Orioles de Baltimore ; Old Dominion, une bière de Virginie. Les Américains appellent la Virginie le Old Dominion (français : « Vieux Domaine ») parce qu'elle est la plus ancienne colonie d'origine britannique et a été habitée pendant . Cette bière est très populaire à Washington, D.C., se trouve aussi jusqu'en Caroline du Nord et est une bière typique du Sud avec une saveur légère ; Red Brick, une bière de Géorgie ; Samuel Adams (bière), une bière de Boston très populaire en Nouvelle-Angleterre et nationalement ; Schlafly, une bière de Missouri ; Sierra Nevada ; Smuttynose, une bière du New Hampshire ; Yuengling, une bière très ancienne de Pennsylvanie. Lorsque les Américains ont perdu le match de finale de hockey aux Jeux olympiques d'hiver 2010, le président américain Barack Obama a envoyé au premier ministre canadien Stephen Harper une caisse de Yuengling avec une caisse de Molson Iced Beer dans le cadre de leur pari. Desserts Pâtisseries Carré chocolat aux noix (brownie with walnuts). Carré au citron (lemon square) : pâtisserie très populaire, cuite au four. La base est un biscuit sablé au beurre. Le dessus est fait de crème de citron et contient du zeste de citron; certaines variantes utilisent du citron Meyer pour un goût plus sucré. Toute la pâte est recouverte de sucre en poudre. La recette est tirée d'un livre de cuisine publié en 1963 ; d'autres variantes modernes utilisent des citrons verts et des oranges au lieu de citrons. Carré Rice Krispies : il s'agit d'une recette très simple où les céréales de riz sont mélangées à du beurre et de la guimauve fondus, et moulées en carrés. La recette a été inventée en 1939 ; c'est une pâtisserie classique servie en particulier aux enfants. S'more : le nom de ce dessert vient de l'expression anglaise some more, impliquant que la personne en voudrait un peu plus. Il est composé d'une guimauve cuite sur une flamme et prise en sandwich entre un carré de chocolat et deux biscuits Graham. Whoopie pie : bien que contenant le mot anglais de « tarte », il ne s'agit pas d'une tarte. C'est en fait une spécialité de la Nouvelle-Angleterre où la crème à la vanille est prise en sandwich entre deux morceaux de gâteau au chocolat en forme de disque. Il est habituellement mangé avec les mains. Tartes Tarte aux cerises : au et au siècles, les colons britanniques des West Midlands ont souvent fait des compotes et les confitures de merisier. Leurs recettes s'étaient avérées très précieuse dans le Nouveau Monde et, aujourd'hui, les recettes ont évolué dans une tarte généralement servie au moment du 4 juillet. La recette demande des cerises aigres fraîchement dénoyautées ou issues du cerisier noir (Prunus serotina). Tarte au vinaigre (vinegar pie) : sur les routes de l'Ouest, les pionniers qui se déplaçaient pour acquérir un lopin de terre préparaient une tarte rudimentaire à l'aide de farine, d'œufs, de sucre et de vinaigre. La version contemporaine incorpore d'autres ingrédients tels que des clous de girofle ou de la cannelle. Tarte au citron (lemon pie) : il existe deux sortes de tartes au citron populaires aux États-Unis. La première est une tarte garnie d'une crème au citron et surmontée d'une meringue, dont la recette est très similaire aux recettes britanniques datant des années 1760. La seconde est une invention du appelée lemon ice-box pie créée un peu avant 1950, au goût acidulé, à base de lait condensé, de citrons, d'un fond de tarte au beurre et d'une garniture de crème fouettée. Elle ne nécessite pas de cuisson. Mississippi mud pie : ce dessert doit son nom à la présence massive de chocolat noir qui rappelle les eaux boueuses du cours inférieur du fleuve Mississippi. Tarte à la citrouille (pumpkin pie) : cette tarte est fondamentalement un flan à base de purée de citrouille sucrée et contient souvent un mélange de cannelle, de piment de la Jamaïque, de muscade et de clous de girofle. C'est un élément essentiel des fêtes de l'Action de Grâce et de Noël. Tarte au citron vert des Keys (Key lime pie) : il y a un type de citron vert spécifique de l'archipel à l'extrémité de la Floride qui est très acidulé et très petit, de la taille d'une boule de flipper. Ces citrons verts sont nécessaires pour faire une vraie tarte au citron vert des Keys avec un fond de tarte aux biscuits Graham. Tarte de Montgomery (Montgomery pie, shoofly pie) : cette tarte trouve son origine chez les Allemands de Pennsylvanie, mais a un goût semblable à une tarte à la mélasse britannique. Elle emprunte son nom au comté dans lequel elle est née. Tarte aux patates douces (sweet potato pie) : tarte du Vieux Sud, inventée par les Afro-Américains. La patate douce est épluchée, écrasée et cuite dans une crème à la cannelle et aux clous de girofle et servie chaude avec de la crème glacée à la vanille, le plus souvent à Noël ou à Thanksgiving. Tarte aux pommes (apple pie) : les Hollandais et les Anglais avaient beaucoup de recettes de tarte aux pommes datant d'avant la Renaissance et les ont apportées avec eux au Nouveau Monde. Ces recettes ont fusionné pour n'en former qu'une, très précieuse culturellement parlant. Ainsi, quand on demandait aux soldats américains de la Seconde Guerre mondiale pourquoi ils se battaient, la réponse standard était, For Mom and apple pie (en français : « pour ma maman et la tarte aux pommes »). Les variétés de pommes nécessaires pour cette tarte sont des pommes américaines acides (Newtown Pippin, Sonoma Gravenstein, Northern Spy). La recette est simple. Les pommes sont épluchées, épépinées et coupées en tranches, puis enrobées d'un mélange de beurre, de cannelle, de muscade, de sucre roux, de jus de citron et d'extrait de vanille ; elles sont ensuite cuites dans une pâte brisée. Le moule à tarte est généralement cannelé comme dans la recette britannique d'origine. La croûte supérieure consiste parfois en lanières de pâte qui forment un treillis. Tarte aux pacanes (pecan pie) : le pacanier est natif uniquement du Centre et du Sud des États-Unis, et ceci est l'utilisation la plus célèbre de sa noix en cuisine. D'autres recettes requièrent plutôt la noix piquée du noyer blanc (hickory), espèce similaire, qui donne une saveur plus fumée au dessert. Grasshopper pie : une tarte dont on trouve la première mention au début des années 1960 dans le New York Times. Elle tire son nom de sa couleur vert intense semblable à celle d'une sauterelle et elle a un très fort goût de menthe. Le fond de tarte est fait de chapelure de gaufrettes au chocolat concassées et la garniture est un mélange de crème de menthe, crème de cacao, gélatine, crème et blancs d'œuf. Elle est ensuite garnie de sirop de chocolat et de crème chantilly et servie fraîche. Tourte à la rhubarbe et aux fraises (strawberry-rhubarb pie) : ce type de tarte est uniquement disponible en juin ou mai, car il combine rhubarbe tardive et fraise précoce. C'est un aliment de base des États proches des Grands Lacs. Biscuits Biscuits aux épices de Moravie (Moravian spice cookies) : ce biscuit est un descendant direct de desserts inventés par les germanophones émigrés en Caroline du Nord il y a deux cent cinquante ans. La recette est très étroitement liée au Lebkuchen allemand et est aujourd'hui un élément traditionnel de Noël dans de nombreuses régions du Sud. Des variations modernes incluent des zestes de citron confits, du chocolat et des noix du noyer noir. Biscuits aux flocons d'avoine et raisins secs (oatmeal raisin cookies) : ce dessert américain est le descendant du bannock écossais, qui, au fil du temps, a été modifié pour devenir un dessert sucré et moelleux plutôt qu'un aliment du petit déjeuner. La première recette de ce biscuit a été publiée en 1884, mais entre 1884 et 1947, les ménagères ont augmenté la quantité de sucre et les raisins secs ont fait leur apparition dans la recette. Bizcochito : un classique du Sud-Ouest, en particulier au Nouveau-Mexique où la recette originale a été inventée par les colons espagnols. C'est un biscuit au beurre croquant, parfumé à l'anis ou à la cannelle, et généralement consommé pour de grandes occasions comme Noël ou les baptêmes. Il est fréquemment accompagné de café. Cookie (chocolate chip cookie) : le mot américain cookie est dérivé d'une expression hollandaise qui signifie « une petite galette », mais il a un sens plus précis en anglais américain : pour un locuteur natif de l'anglais américain, un cookie est juste un biscuit sucré sec. La recette de ce célèbre dessert a été publiée en 1930 dans le Massachusetts et le cookie est rapidement devenu un classique national, servi avec du lait très froid. Cookie noir et blanc (black and white cookie) : il s'agit d'un biscuit rond et moelleux, nappé sur une moitié de fondant à la vanille et sur l'autre moitié de chocolat noir fondu. Il a été inventé dans les pâtisseries de New York. Corne d'amande (almond horn) : une spécialité des épiceries fines et des pâtisseries juives de New York qui descend de recettes de biscuits de Noël autrichiens et hongrois. Il s'agit d'un grand biscuit en forme de fer à cheval remplie de pâte d'amande et de poivre noir et recouvert d'amandes effilées. Les deux extrémités sont trempées dans du chocolat noir. Fortune cookie : type de biscuit aux amandes qui contient un message caché à l'intérieur. C'est un biscuit introduit vers 1895 à San Francisco par des immigrants japonais. On pense que les boulangers japonais ont modifié une recette de leur pays natal. À l'époque de la Seconde Guerre mondiale, la pratique s'étendit au Chinatown de San Francisco, puis dans les restaurants chinois partout aux États-Unis. Joe Frogger : ils ont été inventés à la fin du au Massachusetts par un fermier noir libre nommé Joseph qui vivait près d'un étang rempli de grenouilles, d'où le nom. C'est un biscuit fabriqué à partir de mélasse noire, de clous de girofle, de gingembre ; il a un goût poivré. Hermits : un type de biscuit de la Nouvelle-Angleterre. Les biscuits sont très moelleux et tendres et regorgent d'épices ainsi que de dattes, de noix et de raisins secs. Bonbons Buckeye Nommé pour les noix d'un arbre indigène appelé Buckeye, un parent du marronnier d'Inde. Ce bonbon a un centre crémeux parfumé au beurre de cacahuète et il est trempé dans du chocolat. Nougatine aux arachides (peanut brittle) : une friandise originaire du Sud, fabriquée selon une recette similaire à celle du toffee anglais, avec une saveur très prononcée d'arachide. Pomme au caramel (caramel apple) : un parent de la pomme d'amour, populaire aux États-Unis à la période de Halloween. Il s'agit d'une pomme acide embrochée sur un bâtonnet et trempée dans du caramel chaud ; certaines variétés incluent des arachides hachées. En particulier, ce bonbon est très populaire à l'Halloween pour un "trick-or-treat" ou comme dessert lors de fêtes de Halloween. Salt Water Taffy : un type de caramel fait d'eau salée, de sirop de maïs et de beurre inventé dans le New Jersey dans les années 1800. C'est une petite douceur extrêmement populaire sur la Côte Atlantique pendant l'été. Il existe différents arômes. Tortues du chocolat (chocolate turtles) : confiserie qui est probablement d'origine familiale, mais qui a d'abord été popularisée à Los Angeles dans les années 1930. C'est un bonbon où les arachides ou les pacanes sont couvertes de caramel et de chocolat au lait de sorte que, par le haut, il ressemble à une tortue qui sort furtivement la tête. Gâteaux et génoises Cheesecake : la recette traditionnelle de ce gâteau au fromage réclame du cream cheese ou, plus rarement, de la crème aigre. Cependant, il existe au moins quatre variétés de cheesecake servies aux États-Unis, dont trois ont été apportées par les immigrants européens. La première variété est servie parmi les descendants d'immigrants allemands dans les États de la région des Grands Lacs. Il est à base de fromage Quark. La deuxième variété de New York est basée sur des recettes juives (le fromage contient de la présure qui n'est pas casher) et la recette de New York utilise donc de grandes quantités de crème et d'œufs. La troisième variété est dérivée de recettes napolitaines pour pastiera, une tarte servie à Pâques à base de ricotta. Elle est servie uniquement dans le Nord-Est. Gâteau des anges (angel food cake) : une génoise légère avec un glaçage à la vanille. Gâteau du diable (devil's food cake) : gâteau au chocolat très riche. Gâteau de Dame Baltimore (Lady Baltimore cake) : spécialité du nom de l'épouse de George Calvert, Baltimore, dans le Maryland, et servie dans le Sud pendant l'été. Gâteau drapeau (flag cake) : tradition récente pour le Jour de l'Indépendance. Il s'agit d'un simple gâteau à la vanille cuit sous la forme d'un grand rectangle. Le dessus et les côtés sont décorés d'abord avec un glaçage au beurre ou un glaçage de fromage à la crème Philadelphia. Il est ensuite décoré avec des fruits frais de juillet, de tranches de fraises pour les bandes et de bleuets frais pour le canton. Le résultat ressemble au drapeau américain. Gâteau du marié (groom's cake) : une ancienne tradition de mariage originaire du sud des États-Unis, mais maintenant très populaire à l'échelle nationale. Sa diffusion dans l'ensemble du pays remonte à la sortie du film Steel Magnolias en 1989. L'habitude de servir des gâteaux en forme de tatou lors de fêtes est devenue une plaisanterie entre les épouses et les maris. Il s'agit d'un deuxième gâteau servi lors des mariages en plus de la pièce montée. Normalement, il a une saveur plus riche et est beaucoup plus susceptible de contenir de l'alcool ou des fruits. Il est généralement présenté comme une allusion plaisante à la personnalité de l'époux. Pour un marié archéologue, il ressemblera au fouet d'Indiana Jones et à son chapeau, alors que pour un fan de Star Wars, il aura la forme de Yoda en smoking, et ainsi de suite. Gâteau à la noix de coco (coconut cake) : simple gâteau à la vanille avec un glaçage à la crème au beurre fait avec du lait de coco et de l'essence de vanille. Il est ensuite saupoudré de noix de coco râpée. Gâteau au chocolat German (German chocolate cake) : malgré le mot anglais German, ce gâteau n'est pas originaire d'Allemagne ni d'aucun autre pays européen. Il tire son nom de Sam German qui a inventé un type spécifique de chocolat noir en Amérique dans les années 1850. Le gâteau est un gâteau fourré très riche. Le gâteau est fait de chocolat noir et le glaçage est fait de chocolat au lait. Le milieu est fourré d'un mélange de caramel, de noix de pécan et de noix de coco râpée et le dessus du gâteau est également recouvert de ce mélange. Il est ensuite garni de rosettes de chocolat et de cerises au marasquin. Gâteau renversé à l'ananas (pineapple upside-down cake) : gâteau préparé d'une façon très similaire à une tarte Tatin. Habituellement, il est surmonté de rondelles d'ananas et peut contenir du rhum. Hummingbird cake : gâteau du sud des États-Unis d'origine jamaïcaine. Gâteau Blackout (Blackout Cake): Le mot "blackout" signifie en anglais "panne de courant" ou "pas de lumiere". Il a été inventé pendant la Seconde Guerre mondiale à New York; A l'époque, il était interdit d'allumer les lumières la nuit à cause du danger des sous-marins allemands. (L'arrondissement de Brooklyn, où l'inventeur de ce gâteau avait sa boulangerie, était aussi l'emplacement du Chantier Naval de Brooklyn, qui était l'un des plus grands fabricants de cuirassés pour les Alliés. Le secret était essentiel.) En fait, c'est gâteau au chocolat très riche. La recette nécessite de la poudre de cacao hollandaise et du chocolat noir non sucré pour le gâteau, du pudding au chocolat pour la garniture et des miettes de chocolat pour garnir l'ensemble du gâteau. Gâteau à la chantilly: une favorite hawaiien. Autres Bananes Foster : dessert originaire de La Nouvelle-Orléans, créé dans un restaurant local au cours du . La recette demande de la cannelle, des bananes, du beurre, de la cassonade, du rhum et de la liqueur de banane qui seront tous mis dans une casserole et mis incendiées pour caraméliser les ingrédients. Il est souvent servi avec de la glace à la vanille.. Beignet : spécialité de La Nouvelle-Orléans, habituellement enrobée de sucre glace. Churros : un casse-croûte favori originaire du Sud-Ouest, mais populaire dans les parcs d'attractions et les cirques. Hérité à l'origine des recettes de la Nouvelle-Espagne, la version américaine est beaucoup plus simple que la version mexicaine, car ils ne sont jamais remplis de chocolat et se mangent avec les doigts dans une serviette en papier. Cobbler aux pêches (peach cobbler) : les pêches ont été énormément cultivées dans le sud des États-Unis depuis l'époque coloniale. Dans le Vieux Sud, les premiers cobblers cuisaient, pense-t-on, dans une marmite en fonte posée dans l'âtre. Les recettes modernes exigent des pêches fraîches mélangées à de la cannelle, du sucre et de la noix de muscade cuites au four avec une pâte jusqu'à caramélisation du sucre des pêches. D'autres variations du nord des États-Unis utilisent des cerises et des pommes. Gâteau du chevalier éméché (tipsy squire cake) : datant du , ce descendant du trifle britannique est exclusivement servi dans le Vieux Sud lors des fêtes et festivals. Il est composé de restes de quatre-quarts rassis, de crème aux œufs, de confiture de fruits comme le beurre de pomme ou la confiture de fraises et de grandes quantités d'eau-de-vie ou de sherry. Il est garni de crème fouettée. Glace pilée (shaved ice) : beaucoup de desserts classiques américains ont été réalisés en n’utilisant rien de plus que de la glace pilée et des sirops sucrés, chacun introduit en Amérique par les différents groupes. Un premier exemple est le snow cone, très populaire lors des matchs de baseball durant l'été. Il est fait de glace pilée et servi dans un cornet de papier, avec des sirops de couleurs vives, pour être mangé comme une crème glacée. Il est devenu très populaire pendant la Seconde Guerre mondiale lorsque le lait était rationné aux États-Unis afin de financer le programme Prêt-Bail et d'aider l'armée américaine, et que la crème glacée est devenue difficile à produire. Un second exemple est le piragua, vendu à Porto Rico, en Floride, et à New York pendant l'été dans des petits stands, lorsque la température dépasse . La glace, finement broyée, est en forme de pyramide et accommodée avec des sirops d'orange, de grenadille, de la canne à sucre, du tamarin, de la noix de coco et de l'ananas. Un troisième exemple est le Hawaiian Shave Ice et est un descendant direct du kakigōri japonais introduit à Hawaï par des immigrants japonais. Les sirops sont souvent à base de litchis, de goyaves, de prunes salées séchés (umeboshi), de la crème de noix de coco et de mangues. Cette glace est servie avec une paille et garnie de lait condensé sucré. Hasty pudding : pouding originaire de Nouvelle-Angleterre, mentionné dans la célèbre chanson de la guerre révolutionnaire, Yankee Doodle. La recette de ce dessert a très peu changé en deux cents ans. C'est un pudding de boulangerie fait de farine de maïs, de mélasse, d'épices, de noix et de raisins secs. Kulolo : un pouding fait de taro, de sucre brun et de lait de coco. Un classique de la Polynésie et de Hawaï en particulier. Noodle kugel : pouding sucré aux raisins secs, fromage blanc et nouilles, cuit dans une cocotte. Ce mets a été inventé par les Juifs américains et est un dessert courant pour les occasions spéciales. Il apparaît souvent au potluck dans les écoles et est consommé par les juifs et les chrétiens de la même manière. Crème glacée aux cerises noires (black cherry ice cream) : dans l'est des États-Unis, il existe une espèce très particulière de cerisier sauvage appelée black cherry en anglais parce que le fruit est gros et de couleur presque noire. Normalement, il a une saveur très acidulée, mais lorsqu'il se retrouve dans de la crème glacée il atteint un goût plus relevé que la cerise européenne qui est très populaire. Pouding aux bananes (banana pudding) : un dessert très riche des États-Unis du Sud, qui comprend de la crème à la vanille, des tranches de banane, des biscuits à la vanille et est surmonté d'une meringue. Un des desserts préférés d'Elvis Presley dans ses dernières années. Pouding au kaki américain (persimmon pudding) : un des plus anciens desserts indigènes connus aux États-Unis. Les Amérindiens ont essayé de faire croître les kakis dans le cadre de leur régime alimentaire, et les colons ont adapté de vieilles recettes de desserts cuits à la vapeur. Sopaipilla : beignets à la cannelle inspirés des beignets de la cuisine traditionnelle juive espagnole. Servis partout en Amérique latine, on les trouve aussi au menu des familles et restaurants-bars du Sud-Ouest nord-américain. Sundae : ce dessert très riche se décline en milliers de variations dans tout le pays, mais il comprend toujours au moins deux boules de crème glacée, une sorte de sauce dessert sucrée, des nappages (noix, bonbons, petits vermicelles sucrés, etc.) et de la crème fouettée avec une cerise. Il a été inventé dans les années 1890. Spécialités régionales Cuisine amérindienne Cuisine californienne Cuisine texane Cuisine cadienne Cuisine amish Cuisine de la Nouvelle-Angleterre Cuisine du Sud des États-Unis Cuisine virginienne Publications principales Bon Appétit Food & Wine Associations principales American Culinary Federation James Beard Foundation Notes et références Annexes Bibliographie Ken Albala, « United States », in Food Cultures of the World Encyclopedia, vol. 2, Americas, ABC-CLIO, 2011 , . Constance Borde et Sheila Malauvany-Chevalier, 300 recettes de cuisine américaine, Éditions Jacques Grancher, 1993 . . Jan McBride Carlton, The Old-Fashioned Cookbook, édition 1975 . Irma Rombauer The Joy of Cooking, édition 2006 . . Articles connexes American Cookery, premier véritable livre de cuisine américain Cuisine britannique Cuisine canadienne Cuisine mexicaine Johnny Appleseed, botaniste et pépiniériste américain Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Danemark
Danemark
Le Danemark, en forme longue le royaume de Danemark ou le royaume du Danemark (en et ), est un pays d’Europe du Nord et de Scandinavie. Son territoire métropolitain est situé au sud de la Norvège, de laquelle il est séparé par le Skagerrak ; au sud-sud-ouest de la Suède, le Cattégat faisant office de frontière naturelle avec cette dernière ; et au nord de l'Allemagne, seul pays avec lequel il partage une frontière terrestre. Sa capitale et sa plus grande ville est Copenhague. Le royaume de Danemark est aussi composé de trois pays constitutifs réunis sous l'entité politique de l'Unité du Royaume du Danemark : d'une part, le Danemark propre (ou métropolitain), constitué de la péninsule continentale du Jutland, ainsi que îles, les plus grandes étant Seeland, sur laquelle est située Copenhague, Vendsyssel-Thy et la Fionie, et d'autre part, les Îles Féroé et le Groenland, respectivement dans l'océan Atlantique nord et l'océan Arctique. Le Danemark couvre une superficie de , ce qui en fait le plus petit État de Scandinavie, mais une superficie totale de en incluant les îles Féroé et le Groenland. II était peuplé, en 2020, de d'habitants. Pays essentiellement plat, son territoire est composé de surfaces agricoles et de côtes sablonneuses. Monarchie constitutionnelle depuis 1849, le Danemark est une démocratie parlementaire et le monarque, actuellement la reine , n'exerce qu'un rôle symbolique dans le fonctionnement de ses institutions. Le Danemark existe en tant que tel depuis le , lorsque Harald, premier roi du Danemark, a réalisé l'unité de la région. Son histoire est intrinsèquement liée à celle du reste du continent européen. Participant des invasions vikings jusqu'au , le Danemark a connu des luttes d'influence incessantes et de contrôle des territoires avoisinants, en premier lieu avec la Suède et la Norvège, avec qui il a formé une union personnelle, le royaume de Danemark-Norvège jusqu'en 1814. Cette même union lui a permis d'acquérir les îles Féroé, le Groenland et un temps l'Islande. Des mouvements nationalistes à partir du agitent le pouvoir absolu de la monarchie, instaurant une Constitution en 1849, parallèlement à un « âge d'or » des arts, des sciences et une industrialisation poussée. Le pays s'oppose durant deux guerres à la Confédération germanique et est défait à l'issue de la seconde guerre du Schleswig de 1864, au terme duquel il est contraint de céder son territoire méridional, le duché du Schleswig, qu'il ne recouvrera qu'en partie après la Première guerre mondiale bien que le pays y soit demeuré neutre. Envahi par le Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale, le Danemark a connu un développement au cours du de son État-providence basé sur un haut système de protection sociale, aujourd'hui l'un des plus avantageux au monde. Son économie est de nos jours l'une des plus développées au monde, le PIB nominal par habitant en 2013 étant au sixième rang. Avec son haut niveau de vie, le Danemark est régulièrement dans le peloton de tête des classements des indicateurs de performance sociale (ex : IDH), et la population danoise est souvent citée comme la plus heureuse du monde. Membre fondateur de l'OTAN, du Conseil nordique, et des Nations Unies, le Danemark est membre de l'Union européenne depuis 1973 et de l'espace Schengen, mais il n'est néanmoins pas membre de la zone euro et continue d'utiliser sa propre monnaie, à savoir la couronne danoise. Toponymie signifierait littéralement « le champ des Danes », soit une région peuplée par les Danes, un peuple scandinave installé sur l'actuelle péninsule du Jutland. Ce champ correspondrait à sa position entre la Germanie et les pays nordiques. Cette étymologie est encore sujette à débats par les linguistes. Il est devenu Danemark en français. Histoire Le Danemark a toujours tenu un rôle majeur en Europe du Nord. Son histoire est intrinsèquement liée à celle-ci, aux termes de luttes d'influence et de contrôle de territoires sur toute la région de la Scandinavie. Préhistoire et Antiquité Les premières traces humaines au Danemark remontent à l'Âge de pierre. Le Jutland et les îles danoises sont peuplés depuis plusieurs milliers d’années, la Culture de Bromme, des tribus utilisant des outils en pierre, à la fin du Paléolithique supérieur (à partir de 11300 ) ayant été découverte à l'ouest du Seeland. L'âge du bronze danois se situe entre - 1400 et - 450. Les spécialistes pensent que les chars solaires illustrent un important fondement mythologique de l'âge du bronze. C'est à cette période que se forment des communautés rurales notoires. Pendant l'âge du fer (500 - 1 ), le climat du Danemark et de la Scandinavie méridionale devient plus frais et plus humide, limitant l'agriculture et forçant les groupes indigènes à émigrer vers le sud, en Germanie. La culture nordique subit fortement l'influence de la civilisation romaine, notamment apportée par les provinces romaines de Germanie, proches du Danemark avec lesquelles il entretient des relations commerciales. C'est à la même époque qu'émerge le monde germanique, caractérisé notamment des langues communes. La région connait une grande période de migration à partir du à la suite de la chute de l'Empire romain et la montée en puissance des « royaumes barbares ». Une tribu, appelée Daner, vraisemblablement originaire de la Scanie, s'installe au Jutland et dans les îles alentour, ainsi que d'autres tribus germaniques. Leur instabilité chronique et leurs divisions incessantes au cours du et des suivants s'expliquent par les luttes d'influence entre les peuples de la Baltique. Époque viking, christianisation, naissance du Danemark La population danoise se sédentarise tôt en comparaison des autres populations d'Europe du Nord, à partir du et apparaissent les premières villes. Plusieurs tentatives d'union du Danemark ont été réalisées avec plus ou moins de succès. La première en 705, avec une succession de rois danois plus ou moins légendaires, comme Harald Hildetand. Jusqu’au , les Danois participèrent aux expéditions vikings, colonisant, commerçant et pillant partout en Europe : Grande-Bretagne, empire carolingien, mais aussi Espagne. Cette activité essentiellement privée, qui n'est pas uniquement destructrice, opère une colonisation et une installation au long des rivages de l'Atlantique. La christianisation du Danemark se recoupe en partie avec l'époque Viking. En 725, l'archevêque d'Utrecht se rend au Danemark, tentant en vain de convertir le roi. Les évangélisations sont interrompues sous Charlemagne qui interdit que les missionnaires se rendent dans des territoires non soumis à son autorité. Sous le règne de Louis le Pieux elles reprennent à partir de 823, notamment sous l'impulsion de l'archevêché de Hambourg. L'archevêque Anschaire de Brême reçoit en 847 l'autorisation d'ériger une église au Schleswig. Le roi Harald fonde, dès son entrée au pouvoir avec son père Gorm l'Ancien aux environs de 940, trois évêchés au Danemark : Schleswig, Ribe et Aarhus. L’unité du Danemark fut réalisée par Harald « à la dent bleue » () vers 980 qui règne sur un territoire s'étendant du Jutland à la Scanie. Il se fait baptiser en 962 ; cette nouvelle religion, qui permet au pouvoir royal de recevoir un certain soutien de la part du Saint-Empire, lui permet aussi d'asseoir son pouvoir en organisant la purge d'opposants adorant les divinités païennes. Peu à peu, la religion chrétienne, d'abord le fait de missionnaires venus du reste de l'Europe, s'implante localement et l'Église danoise commence elle-même à se livrer à l'action missionnaire. Moyen Âge, luttes d'influences en Scandinavie L'Église ne cesse d'étendre son influence séculaire. La société agricole de est à la fin du une société aux normes apparemment féodales : un clergé puissant, une noblesse séculière de grands propriétaires terriens qui constitue le noyau de la défense du royaume, une bourgeoisie qui grandit en même temps que les villes et une paysannerie très nombreuse. Sous le règne de le Saint (1080-1086), la monarchie s'enrichit considérablement et contribue au rayonnement du Royaume, mais son pouvoir est contesté par son frère, , qui appuie des révoltes paysannes voyant d'un mauvais œil cet essor. est assassiné en 1086. Un moment fief du Saint-Empire entre 1153 et 1162, le royaume du Danemark redevient indépendant sous Valdemar le Grand, qui déplace la capitale de Roskilde à Copenhague, ville portuaire et marchande et qui impose une monarchie héréditaire. Sous son égide, le royaume entreprend au début du des conquêtes militaires vers la Baltique, comme l'Estonie, et l'Allemagne du Nord, devenant une puissance incontournable. À un moment ou à un autre, le royaume contrôla l’Angleterre, la Suède, la Norvège, la mer Baltique et des territoires en Allemagne. La peste noire décime une grande partie de la population danoise à partir de 1350, entraînant par là-même une crise économique et des bouleversements sociaux : la dynastie régnante, les Esthrithides, éteinte, entame une lutte de succession résolue sous l'impulsion de , qui, à partir de 1387, devient Reine du Danemark, de Norvège et de Suède avant de céder sa place à son petit-neveu, Éric de Poméranie, couronné le . Naît alors l'Union de Kalmar, où les trois royaumes qui conservent leur autonomie juridique et leur administration, s'accordent pour avoir le même roi et posséder des organes administratifs communs. Cette union, interrompue plusieurs fois, marquera un rapprochement culturel indéniable entre ces trois pays de la Scandinavie. Le Danemark prend la tête économique et politique de cet ensemble, qui profite pour asseoir sa domination économique, malgré la prépondérance économique de la Hanse. La Suède cherche à recouvrer son indépendance grâce à Gustave Vasa en 1523, notamment en mettant à profit le conflit entre la noblesse danoise et le roi et force les Danois à quitter le territoire suédois, mettant définitivement fin à l'Union. La couronne de Norvège, en revanche, demeure unie à celle du Danemark pour former le Royaume de Danemark-Norvège. Période moderne, une puissance européenne majeure La Réforme luthérienne, imposée aux Danois en 1530, bute sur des résistances débouchant sur une guerre civile terminée en 1536 : un conseil de régence composé d'évêques catholiques prend le contrôle du pays et refuse de reconnaître l'élection de , converti au luthéranisme. Le Danemark s'enrichit durant le , en grande partie grâce à l'accroissement du trafic maritime dans l'Øresund. Le pays contrôlant les deux côtes du détroit du Sund, il profite de la manne que représentait la taxation des commerçants empruntant ce détroit. Sous les règnes de et de , le pouvoir royal s'attèle à la modernisation de l'économie du pays, notamment de l'agriculture, de la flotte marchande et du commerce maritime (la marine de guerre, pour sa part, connaît elle aussi une modernisation). Les nouvelles conditions favorisent l'apparition d'une noblesse aisée qui réduit les paysans au servage. Mais ce développement, encore accéléré par l'immigration massive de réfugiés hollandais après la guerre de Quatre-Vingts Ans aux Pays-Bas, se fait parallèlement à une rivalité persistante avec la Suède contre laquelle le Danemark entre en guerre à six reprises entre 1563 et 1720 : la partie sud de la Suède moderne, appelée Scanie (), sera cédée par le Danemark à la suite du traité de Roskilde en 1658. Mais ces guerres incessantes causent des dommages et des destructions que critiquent la bourgeoisie et la noblesse danoises à partir de 1660, provoquant une insurrection populaire contre les nobles lors de la révolution de 1665, ce qui permet à d'instaurer une monarchie absolue, inspirée du modèle français que les dirigeants danois francophiles admirent. Le Danemark entame un nouveau mouvement d'expansion à partir du : il commerce avec le reste de l'Europe grâce à sa flotte marchande qui échange toutes sortes de produits avec des contrées de plus en plus lointaines : Chine, comptoirs aux Indes, Antilles. Le Royaume conserve le Groenland et l'Islande (dans l'Atlantique nord), colonies dont la couronne avait hérité des Norvégiens, mais il s'engage aussi dans la course aux terres à coloniser dans le reste du monde : il s'établit notamment à Tranquebar, sur la côte sud de l'Inde, en 1620, ou à Saint-Thomas dans les actuelles Îles Vierges américaines en 1671. Les compagnies coloniales danoises prospèrent particulièrement aux Indes et dans l'Afrique de l'Ouest notamment grâce aux comptoirs établis le long des côtes africaines pour le commerce des esclaves. à 1945, déclin relatif, nationalisme et démocratie Le voit un déclin relatif de la puissance danoise. Allié forcé de pendant les guerres napoléoniennes, le Danemark est bombardé par l'Angleterre en 1807 et encerclé par un blocus portuaire par la flotte britannique. William Turner se rendit à Portsmouth en 1807, pour voir l'arrivée de deux navires danois capturés et faire des croquis sur lesquels cette peinture était basée. Le titre original de l'œuvre était Spithead : deux navires danois capturés, entrant dans le port de Portsmouth. Au moment où le tableau a été exposé à la Royal Academy en 1809, le tollé politique contre l'opération était tel qu'il jugea opportun de changer le titre en «L'équipage du bateau récupérant l'ancre». Cette huile sur toile est conservée à la Tate Britain à Londres. L'économie danoise souffre énormément du blocus, jusqu'à ce que l'État danois entre en faillite en 1814. La Suède de Charles-Jean en profite pour attaquer le Danemark, forçant à signer le traité de Kiel le transférant le royaume de Norvège à la Suède, à l'exception du Groenland, de l'Islande et des îles Féroé, qui sont laissées au Danemark. Exsangue de ces revers militaires et économiques, en 1831, le pays dirigé par instaure des assemblées d'État provinciaux. Mais le mouvement nationaliste au Danemark devient de plus en plus puissant tout au long du . Dans le sillage des révolutions européennes de 1848, le Danemark devient une monarchie constitutionnelle avec la signature d'une première Constitution parlementaire le : la diète se compose de deux assemblées, le (Chambre du peuple) et le (Chambre des grands propriétaires). Le règlement de la future succession au trône donne lieu en 1848 à des troubles entre nationalistes danois et activistes allemands, le Schleswig, le Holstein et le Lauenbourg ayant tenté à cette occasion de se séparer du Danemark, avec l'appui de la Prusse. À la mort de (1863), l'Allemagne réunie à Francfort réclame l'indépendance du Holstein et du Schleswig, ce qui donne lieu à deux guerres des Duchés dont la seconde en 1864 est désastreuse pour le Danemark : il est contraint de céder ces trois duchés. De 1815 à 1914, plus de trois cent mille Danois émigrent définitivement, la plupart vers les États-Unis. En 1901, le régime parlementaire est instauré . Durant les premières décennies du , le nouveau Parti radical et le plus ancien Parti libéral se partagent le pouvoir. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1915 et quelques-unes des colonies danoises sont vendues aux États-Unis. Durant cette période, le Danemark inaugure d'importantes réformes sociales et du marché du travail, jetant les bases de l'état-providence actuel. Resté neutre pendant la Première Guerre mondiale, le pays est néanmoins considérablement affecté par le conflit mondial : le commerce a été largement interrompu, suivi par l'instabilité financière en Europe. Néanmoins, le Danemark a repris en 1920 une partie du Schleswig-Holstein, le Nord-Schleswig à l'issue de deux plébiscites organisés par le Traité de Versailles. Bien que le Danemark se soit déclaré neutre au début de la Seconde Guerre mondiale, le , la Wehrmacht envahit son territoire, sans rencontrer de résistance, le roi étant conscient de la supériorité militaire du Troisième Reich. Le roi propose en vain à Adolf Hitler le régime du protectorat. Le pays fut occupé pendant toute la Seconde Guerre mondiale, dans des conditions toutefois beaucoup moins drastiques que dans les autres pays d'Europe : le Parlement put initialement maintenir ses sessions et la police resta sous contrôle danois. Malgré cela la population devint de plus en plus hostile aux Allemands ; les actes violents de résistance et l'organisation du sauvetage des Juifs, qui permit de faire évacuer et de protéger quelque 99 % de la population juive, conduisirent l'Allemagne nazie à considérer le Danemark comme territoire ennemi dès 1942 et à dissoudre le gouvernement danois en 1943. Le pays fut libéré en . En 1944, l'Islande rompt l'union personnelle avec le Danemark, qui reconnait la séparation à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1945, le Danemark contemporain En 1948, les Îles Féroé obtiennent un statut autonome. En 1953, d'autres réformes politiques sont effectuées avec l'adoption d'une nouvelle constitution : le , la chambre haute du parlement, est supprimé, le statut de colonie du Groenland est aboli et les femmes obtiennent le droit de monter sur le trône. Après la guerre, le Danemark renonce à sa neutralité sous la menace grandissante de l'URSS. Il s'installe résolument dans le bloc de l'Ouest : il devient membre fondateur de l'Organisation des Nations Unies et de l'OTAN, même s'il a tout d'abord essayé de former une union de défense scandinave avec la Norvège et la Suède. Le , une nouvelle constitution, à régime unicaméral, à possibilité de succession féminine au trône, à régime parlementaire , est signée par le roi . Le pays participe activement à la construction de l'Europe politique et économique. En 1960, le Danemark devient membre de l'Association européenne de libre-échange (AELE). En 1972, les Danois acceptent par référendum de rejoindre la Communauté européenne et le Danemark en devient membre le . Depuis lors, le Danemark est un membre hésitant de l'Europe, rejetant de nombreuses propositions et refusant notamment par référendum le traité de Maastricht le (50,7 % de votes négatifs) et l'euro le (53,2 % de votes négatifs). Le Danemark refuse aussi de participer à la Politique de sécurité et de défense commune mais demeure membre de l'espace Schengen. Le pont de l'Øresund, pont ferroviaire et routier à la fois, relie depuis 2000, Copenhague à la ville de Malmö en Suède, symbole de cet ancrage du pays au sein de l'Europe. En 2011, le Danemark élit sa première femme Premier ministre, Helle-Thorning Schmidt. Le pays n'est pas épargné par la menace terroriste présente en Europe occidentale depuis la : les et , deux fusillades éclatent, la première lors d'une conférence nommée « Art, blasphème et liberté d'expression » (danois : ), la seconde le lendemain devant la Grande Synagogue de Copenhague, faisant au total plus l'assaillant et . Géographie Bordé par la mer Baltique, le Kattegat, le Skagerrak et la mer du Nord, le Danemark est situé au nord de l’Allemagne, au sud de la Norvège et au sud-sud-ouest de la Suède. Le Danemark est constitué d’une péninsule, le Jutland () et de , dont 72 sont habitées, formant un ensemble appelé l'archipel danois. Les plus importantes sont l’île de Fionie () et le Seeland (). L’île de Bornholm est située à l’est-sud-est du reste du pays dans la mer Baltique. L'ensemble des côtes danoises représentent de littoral. Le point le plus éloigné du littoral dans le pays est situé à de la côte. Les îles principales sont reliées par des ponts et le pont de l'Øresund relie le Seeland avec la région de Scanie en Suède. Si le Danemark est peu doté en ressources naturelles, il dispose néanmoins, en plus de sa position stratégique de carrefour maritime, de pétrole, de gaz naturel et de ressources halieutiques. Hydrographie et reliefs Le Danemark est l'un des pays les plus plats du monde. L'altitude moyenne ne dépasse pas les 30 mètres au-dessus de la mer. Les cours d'eau (fleuves) les plus longs sont : le Gudenå avec ; la Storå avec . Climat Le Danemark dispose d'un climat tempéré compte tenu de sa situation méridionale comparé au reste de la Scandinavie. Les hivers sont généralement humides, venteux, mais doux et les étés, assez frais, peuvent connaître des passages pluvieux fréquents. Selon la classification de Köppen, son territoire est partagé entre : un climat continental humide (Dfb), plutôt au nord ; et un climat océanique humide tempéré au sud (Cfb), pour les parties méridionales de la péninsule continentale du Jutland et le sud des îles de Seeland et de Falster. Il tombe environ de précipitations sur toute l'année de manière assez stable sur l'année. Les mois les plus pluvieux sont entre les mois de novembre () et de mai (). La variation moyenne de température sur l'année enregistrée est de . Le mois de juillet est le plus chaud de l'année avec une température moyenne de et janvier le plus froid avec . La température moyenne annuelle, elle, est fixée à . Subdivisions Le Danemark étant un État unitaire, les collectivités territoriales ne sont pas souveraines et ne disposent pas d'autonomie législative. Elles disposent en revanche d'un principe de libre administration garanti par l' de la Constitution dans sa version de 1953. Depuis le , et à la suite d'une décision gouvernementale de , les ont été remplacés par , principalement compétente en matière de sécurité sociale, de culture et d'éducation : la région du Jutland du Nord (Nordjylland) abritant ; la région du Jutland central (Midtjylland) abritant ; la région du Danemark du Sud (Syddanmark) abritant ; la région de Sjælland (Sjælland) abritant ; et la région de la Capitale (Hovedstaden) abritant . Le territoire est ensuite subdivisé entre regroupées en de avec des responsabilités proches de celles des anciens amter. L'archipel Ertholmene, (), et peuplé de (2014), situé au nord-est de l'île de Bornholm, ne fait partie d'aucune région. Le Groenland et les îles Féroé sont deux régions autonomes rattachées au Danemark. Le Royaume de Danemark, qui inclut ces deux territoires insulaires, couvre . Le Groenland, en danois (« terre verte »), en groenlandais est une île située dans l’océan Atlantique. Bien que faisant géographiquement partie de l’Amérique du Nord, le territoire est juridiquement rattaché à l’Europe en tant que territoire autonome du Danemark. Le Groenland bénéficie d’une autonomie politique depuis 1994, fortement étendue à la suite du vote du . Ses ont choisi, au cours d’un référendum en 1982 (entré en vigueur le ), de ne plus faire partie de la Communauté européenne et de la CECA auxquelles leur territoire appartenait depuis le . À la suite du référendum du , le Groenland a accédé le à une autonomie renforcée. Le Danemark lui cède de compétences, dont ceux de la police et de la justice. Le groenlandais en est la langue officielle. La capitale du Groenland est Nuuk (ou en danois). La ville compte et sa population est essentiellement composée de Groenlandais (80 %) et de Danois (14,5 %). Villes Les plus grandes villes sont Copenhague (sur l’île de Seeland), Aarhus (dans le Jutland) et Odense sur l’île de Fionie. Paysages et environnement Le pays est plat. Il est surtout composé de côtes sablonneuses et de terres agricoles. Il ne comporte que très peu de reliefs, les points les plus élevés sont Himmelbjerget, Møllehøj, Yding Skovhøj et Ejer Bavnehøj, qui sont à 170,86 ; 170,77 ; et d’altitude. Les deux pylônes de de haut du pont de l’Est de la liaison du Grand Belt s’élèvent plus haut que le point culminant naturel du pays. Le territoire est composé à 55,99 % de terres arables, pourcentage le plus élevé du monde. Les terres irriguées représentent au total . Environnement Le pays est devenu l’un des leaders mondiaux en matière d’énergie éolienne et a développé de nombreuses expériences d’écologie urbaine (écoquartiers, architecture de haute qualité environnementale) dans le domaine du développement durable. Malgré ces efforts, les émissions de par habitant au Danemark restent élevées (plus de de par habitant en 2010). Ce mauvais résultat s'explique par un usage massif des énergies fossiles (70% du mix énergétique total). L’agriculture biologique s’est fortement développée et une taxe significative sur les pesticides a considérablement réduit l’usage de ces produits par les agriculteurs conventionnels. Le pays est cependant encore grevé par une relative artificialisation du territoire et par la forte dégradation écologique de la mer Baltique (métaux lourds, radioactivité, surpêche, eutrophisation et « zones mortes » dans le Skagerrak). Cette mer abrite aussi plusieurs décharges de dizaines de milliers de tonnes de munitions immergées (issues de guerre) dont un grand nombre de munitions chimiques qui ont récemment commencé à se corroder et à libérer leur contenu toxique dans l’environnement. Le Danemark est membre de la commission Helcom qui se penche au chevet de la Baltique avec les autres pays Baltes et le soutien de l’Union européenne. Politique Gouvernance Depuis la ratification d'une première Constitution du , le Danemark est une monarchie constitutionnelle doté d'un système parlementaire de gouvernance de type monocaméral qui porte le nom de Communauté du Royaume. C'est une démocratie parlementaire stable. Le monarque est formellement le chef d’État et le détenteur du pouvoir exécutif. Dans les faits, il s'astreint à une position essentiellement symbolique limitée à la représentation officielle, notamment à l'étranger et au pouvoir de nomination, en premier lieu celui du Premier ministre et des ministres du cabinet gouvernemental. Le monarque n'est pas politiquement responsable de ses actes. Depuis le , la reine de Danemark est de Danemark. Le pouvoir exécutif est dévolu par le monarque au Cabinet, qui exerce le réel pouvoir exécutif, composé de ministres. Il est dirigé par un Premier ministre, nommé par le souverain, qui doit avoir le soutien d'une majorité au , et qui est le « premier d’entre ses pairs » (). Le pouvoir législatif est exercé par le parlement, le , qui comprend membres, dont 175 représentent le Danemark métropolitain, deux le Groenland et deux les îles Féroé. Les parlementaires sont élus au suffrage universel direct par scrutin majoritaire avec une importance dose de proportionnelle. Il est renouvelé intégralement tous les quatre ans. La majorité électorale est fixée à et les Danoises disposent du droit de vote depuis 1915. Le Premier ministre est habilité par la Constitution à convoquer des élections parlementaires anticipées lorsqu'il le juge politiquement profitable. Il a l'obligation de l'organiser si le a voté une motion de censure. Dans les faits, aucun parti n'a jamais eu la majorité des voix depuis 1909, les gouvernements successifs depuis ayant toujours été minoritaires. De fait, à chaque élection, négociations et alliances se font et défont entre les différents partis politiques selon un système pluripartite. Un parti politique est représenté au dès lors qu'il a obtenu 2 % des suffrages exprimés du scrutin. Il existe une multitude de partis minoritaires non représentés au (dont les Démocrates du centre, ). Le mouvement populaire contre l'Union européenne et le Mouvement de juin (une scission du précédent) sont représentés au Parlement européen et ne se présentent que lors des élections européennes. Des partis locaux du Groenland et des îles Féroé sont représentés au . Un tiers des membres du peut demander la soumission à un référendum populaire d'une loi ordinaire qu'il a adoptée. Un seul référendum a été organisé selon ce principe, en 1963, au sujet d'une réforme des lois agraires. Les révisions constitutionnelles ainsi que les modifications de la majorité électorale font obligatoirement l'objet d'un référendum, de même que les transferts de souveraineté nationale. Entre 2001 et 2009, le pays a été gouverné par Anders Fogh Rasmussen du parti Venstre (libéral) en coalition avec le parti conservateur et avec l’appui du parti populaire danois. Sa politique étrangère reposait sur une position atlantiste, l’arrêt de la hausse des impôts, une réduction de l’immigration et le maintien des acquis sociaux de l’État-providence. Il avait été reconduit en 2005 malgré une légère diminution du nombre de voix en sa faveur. Gouvernement actuel Le gouvernement actuel, dirigé par Mette Frederiksen, est uniquement composé de membres du parti social-démocrate. Formé à la suite des élections de 2019, c'est un gouvernement minoritaire qui dépend du soutien du Parti populaire socialiste, de la Liste de l’unité et du Parti social-libéral danois. Il a succédé le à un autre gouvernement minoritaire, celui de Lars Løkke Rasmussen, composé de 2015 à 2019 de membres du parti libéral Venstre, de l'Alliance libérale et du Parti populaire conservateur. Politique extérieure Autrefois synonyme de puissance majeure en Europe du Nord, la politique extérieure du Danemark a, depuis la fin du , essentiellement consisté en l’affirmation de sa neutralité politique. Ceci a permis aux Danois d’échapper à la Première Guerre mondiale. Mais l’invasion du pays par l’Allemagne nazie en 1940 a montré les limites de cette neutralité et le pays a, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, adopté pour sa politique extérieure une orientation très atlantiste. Le Danemark a notamment soutenu l'intervention américaine en Irak de 2003, en déployant danois sur le sol irakien. Le pays est membre de l'OTAN depuis 1949 et cette appartenance à l'alliance atlantique continue de jouir d'un fort soutien populaire. Le gouvernement et le Parlement sont, en parallèle, en dialogue permanent avec les autres pays scandinaves dans le cadre du Conseil nordique, forum de coopération économique et politique. Le Royaume participe également au Conseil de l'arctique en tant que pays riverain du cercle polaire via le Groenland. Le Danemark est reconnu comme un acteur diplomatique majeur sur la scène européenne et internationale avec la stature d'une moyenne puissance. Il participe régulièrement aux dialogues diplomatiques internationaux, le plus récemment à travers l'organisation de la Conférence de Copenhague de 2009 pour une action mondiale sur le climat. Cette conférence fut cependant considérée par certains comme un échec. Union européenne Le Danemark est membre de l'Union européenne depuis le , date à laquelle il avait adhéré à l'ex-Communauté économique européenne à la faveur de son premier élargissement, au même moment que l'Irlande et le Royaume-Uni. Il avait très tôt demandé à adhérer, dès le , mais le processus d'adhésion avait été bloqué par la France eurosceptique de Charles de Gaulle qui refusait dans le même temps l'adhésion britannique, le Danemark ayant décidé d'y joindre la sienne. Fondamentalement ancré dans les échanges commerciaux au sein de l'Europe, les Danois se sont progressivement ralliés aux développements successifs de l'Union, ayant notamment largement soutenu l'Acte unique européen de 1986 qui a approfondi les libertés de circulation économique au sein du marché commun. Les échanges commerciaux au sein de l'Union représentent 62 % du commerce extérieur du Danemark et comptent pour 71 % de ses importations. Le pays est membre de l'Espace Schengen depuis 2001, puisqu'il n'a signé les accords qu'en 1996, soit onze ans après la création de l'espace de libre circulation des personnes. Membre depuis l'origine du système monétaire européen, il n'est cependant pas membre de la zone euro et continue d'utiliser sa propre monnaie, la couronne danoise, grâce à une option de retrait ; les accords d’Édimbourg de 1992 lui permettant d'être exempt de l'obligation d'adopter la monnaie unique. Il est cependant membre du qui arrime sa monnaie nationale à l'euro. Il bénéficie par ailleurs d'autres options de retrait l'exemptant notamment de la participation à la PESC, en matière de justice et affaires intérieures, y compris d'Europol, et jusqu'au Traité d'Amsterdam de la citoyenneté européenne, bien que ces options de retrait fassent l'objet de débats politiques en faveur de leur abandon, un référendum pour plus d'intégration judiciaire et politique ayant été rejeté en 2015. Le pays est cependant vu comme traditionnellement eurosceptique. Le Danemark a présidé sept fois l'Union, la dernière fois entre et . Il est représenté par au Parlement européen. Défense Membre actif de l'OTAN depuis sa création en 1945, le pays a, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, abandonné sa politique de neutralité et d'isolationnisme qui n'avait pas évité au pays l’invasion allemande du . Prenant conscience de sa place de petit État au sein du continent européen, le Danemark a donc privilégié une politique d'influence, au nom de la sécurité et le bien-être sur le plan international, basés sur les règles et les actions des organisations internationales, rejetant l'unilatéralisme autoritaire. Par exemple, le pays fut le deuxième pays à reconnaître l'indépendance des pays baltes après l'Islande et joua un rôle important dans l'édification de leur défense. L'ouverture et la coopération militaire avec les pays riverains de la Mer Baltique anciennement membres du bloc soviétique, constitue pour le pays une sphère d'influence nécessaire ainsi qu'un moyen de légitimer la présence de l'OTAN dans la région et de maintenir les intérêts américains dans la région (notamment en coopérant secrètement à des opérations renseignement , ce qui est révélé depuis le ). Cette approche a été réitérée en resserrant les liens avec la Pologne dès 1993 aux côtés de l'Allemagne, avec notamment la création d'une coopération militaire trilatérale appelé Corps multinational du Nord-Est. Le Danemark privilégiant une politique étrangère atlantiste, est volontairement resté à la marge de la construction européenne d'une politique commune de sécurité et de défense sous l'égide de l'Union européenne, dont il dispose d'une exclusion dérogatoire, choix eurosceptique régulièrement critiqué compte tenu de son analogie en matière d'orientation de défense commune et d'activisme international. Il suit néanmoins la doctrine de la défense totale, c'est-à-dire en assurant le maximum d'autonomie en ce qui concerne la mobilisation de moyens humains et matériels nécessaires à sa propre sécurité. Le pays jouant par ailleurs un rôle actif dans la diplomatie et les opérations de maintien de la paix dirigées par l'ONU, l'OTAN ou la Coalition militaire en Irak, moyen pour lui de promouvoir ses valeurs libérales démocratiques. Au , l'armée danoise déploie au total militaires dans les pays suivants : : dans le cadre de la Mission Resolute support ; : déployés au sein de la Force pour le Kosovo, assurant la sécurité de la base militaire française Maréchal de Lattre de Tassigny ; : déployées à Djouba ; : au sein de l'UNTSO ; : deux personnes au sein de l'UNCMAC ; : déployées pour l'entraînement des forces militaires locales et huit personnes affectés aux mission de radar au titre de l'Opération ; : déployées au sein de l'Opération ; : un nombre inconnu de membres des forces spéciales danoises pour l'entraînement des forces spéciales. En 2017, le Danemark consacrait de couronnes danoises (DKK) - près de de dollars américains (USD) - à son budget militaire, soit environ 1,17 % de son PNB. La défense est assurée par les Forces armées danoises () composée de (militaires professionnels) ainsi que , et au sein de la Garde nationale. Elle dispose à ce jour d'un équipement et de matériel militaire contemporain de pointe, des chars de combat aux aéronefs avec notamment , huit Eurocopter AS550 Fennec ou encore quatre frégates et trois corvettes au sein de sa Marine royale. Système juridique Le système juridique danois est de tradition civiliste de type scandinave. Développé au Moyen Âge sur la base de coutumes régionales, il a pour source principale la jurisprudence et les édits royaux, c'est-à-dire les lois votées par le Parlement et contresignées par le monarque, en particulier le Code danois () de 1683 qui a compilé le droit positif applicable. Le système juridictionnel est organisé en deux niveaux d'instance : une voie de premier ressort (dont les Tribunaux de district () et des cours spécialisées) et une voie d'appel, entendue par trois hautes-cours (), et un niveau de juridiction suprême représenté par la Cour suprême (). Les tribunaux du Danemark sont indépendants des pouvoirs législatif et exécutif (séparation des pouvoirs suivant les principes de Montesquieu). Ils sont compétents pour connaître des litiges selon leur nature pénale ou civile. Le système juridictionnel actuel est issu d'une dernière réforme importante du qui a considérablement réorganisé l'organisation des tribunaux ainsi que les recours aux jurys. Économie Structure de l'économie Le Danemark est une économie mixte classée comme un pays développé à hauts revenus participant activement dans la mondialisation. Il était classé au mondial pour ce qui est du par habitant en parité de pouvoir d'achat et au mondial pour le PIB nominal par habitant en 2015. Le pays se classe comme huitième économie européenne la plus compétitive selon le Forum économique mondial dans son Rapport sur la compétitivité globale de 2014-2015. Plusieurs entreprises danoises sont connues mondialement, telles que Carlsberg, Maersk, Danfoss, Vestas, , Velux, Stimorol, Bang & Olufsen. Malgré son faible poids démographique, le pays a une économie solide, jouissant de faibles taux d'intérêt et d'un faible taux d'inflation. Tout comme le reste de la zone euro, le sien s'élevait à 1,4 % en 2017 après être resté sous la barre des 1 % d'augmentation annuelle entre 2013 et 2016. Cette économie a, comme le reste de l'Union européenne, largement souffert de la crise économico-financière de 2008, connaissant une longue période de récession et de repli de la consommation intérieure considérée comme le pire ralentissement depuis quarante ans, bien qu'en des proportions légèrement moindres. Une situation financière saine a permis aux pouvoirs publics de prendre des mesures de stimulation budgétaire vigoureuses pour pallier des difficultés comme la hausse du chômage et la flambée des prix du logement entamée au début de la . Les mesures furent entre autres la flexibilisation du marché du travail ainsi que la hausse des investissements publics. Les prévisions de croissance de son produit intérieur brut (PIB) pour 2016 sont de 1,7 % pour 2018 et de 1,9 % pour 2019, plus faible que pour l'ensemble de la zone euro à laquelle elle n'appartient pas, évaluée à 2,2 % en 2018 par la Commission européenne. Croissance timide mais consolidée par la bonne forme du marché du travail, elle est poussée surtout par la consommation intérieure, l'investissement des entreprises et les exportations demeurant à la traîne. Plus généralement, la croissance danoise a nettement diminué depuis le début des par rapport aux décennies précédentes. En 2018, le PIB par habitant n'avait toujours pas retrouvé son niveau d'avant-crise. Les inégalités de revenus, relativement faibles par rapport aux autres pays de l’OCDE, se sont accrues de 9 % entre 1987 et 2012. Le Danemark est aussi confronté au phénomène récent des travailleurs pauvres. Le Danemark présente l'un des taux d'emploi dans les administrations publiques (nombre de fonctionnaires par habitants) les plus élevés des pays de l'OCDE, celui-ci s’élevant en 2018 à 143,5 ‰ (88,5 ‰ en France) Agriculture et industrie agroalimentaire Si les secteurs d'activités sont des plus diversifiés, le Danemark est l'une des économies les plus tertiarisées du monde. L'agriculture ne compte que pour 2 % du PIB en 2006, bien que plus de 60 % de sa surface au sol soit arable et utilisée pour l'agriculture, faisant du pays l'un des plus agricoles au monde. Elle participe indirectement à 10 % des emplois. Elle est basée principalement sur un modèle de hauts-rendements, fortement spécialisé et industrialisé, avec par exemple un rendement de de céréales par hectare en 2016, la moyenne mondiale étant de par hectare. Fortement équipé en hautes technologies, ce secteur se voit doté par les pouvoirs publics d'un pôle d'innovation agricole en 2014 pour regrouper les PME de recherche et développement en solutions informatiques spécialisées pour les produits agricoles, de sorte qu'il soit capable de nourrir de personnes chaque année soit presque trois fois la population nationale. Il perd sa tradition d'agriculture familiale, la tendance actuelle étant une réduction du nombre de producteurs et de fermes et à l'augmentation de la taille des exploitations, à la suite d'un taux d'endettement élevé dans le secteur agricole depuis la crise. Le Danemark produit une grande variété de produits agricoles : des volailles, de la viande bovine et porcine, du poisson, tout comme des céréales comme le blé, de l'herbe pour l'alimentation des animaux ou encore des graines horticoles. En revanche, la forêt ne représentant que 4 % de la surface du pays, dont 70 % composée de surfaces forestières privées, la production de bois danoise ne couvre que 25 % des besoins nationaux, le reste étant couvert par l'importation depuis les pays voisins. Ses principales exportations sont les produits agroalimentaires, d'euros en 2011, puis la pêche et la viande porcine, le Danemark étant d'ailleurs le quatrième producteur européen de porc, derrière la France, pour de tec par an. Ces exportations comptaient en 2011 pour 20 % du total des exportations, le gouvernement cherchant à développer encore le secteur devant l'explosion de la demande mondiale. Ses principaux clients sont le reste de l'Union européenne, en premier lieu l'Allemagne. Le Danemark fait partie des pionniers en matière d'agriculture biologique comptant pour 6 à 7 % du nombre total d'exploitations agricoles certifiées. Son agriculture a d'ailleurs largement baissé sa consommation traditionnellement forte en insecticides et en pesticides, leur taxation étant bien plus élevée que dans le reste de l'Union. L'agriculture peut compter en outre sur un secteur agroalimentaire solide et puissant avec plusieurs entreprises multinationales comme , spécialisé dans la production et la transformation de viandes ou , spécialisé dans les produits laitiers, qui figurent parmi les plus grandes sociétés alimentaires d'Europe. Le secteur est structuré en coopératives où sont intégrées à la fois la production primaire et l'industrie agroalimentaire propre. Industries et services Comme le reste de l'Europe, le Danemark est une économie post-industrielle, le secteur industriel ne participe directement plus qu'à 19,43 % du total des emplois en 2016 contre 34,24 % en 1972. Du fait de la taille réduite de son marché intérieur, l’économie danoise dépend fortement du commerce extérieur. Sa production est axée sur l'écotechnologie (éolienne, panneaux photovoltaïques), le design (architecture, mobilier, matériaux), l'industrie électronique (son, image, matériel médical), l'exploitation des ressources naturelles (pétrole et gaz), la production de nourriture et de boissons (poissons, porcs, bière), la production de machineries industrielles, les équipements militaires, ainsi que les soins de santé et la production pharmaceutique. Les médicaments sont le premier poste des exportations totales du pays pour 12 %, soit d'euros en 2015. Le Danemark exporte abondamment ses produits grâce à une industrie spécialisée dynamique et à ses transports maritimes et fluviaux qui sont parmi les plus importants du monde. Plusieurs entreprises danoises ont ainsi acquis une notoriété mondiale sur des niches spécialisées en forte croissance. Nouvelles technologies Selon le rapport 2014 de l'Union internationale des télécommunications, le Danemark était le pays le plus connecté du monde en 2014. Ce classement réalisé sur la base d'un « indice de développement » des technologies de l'information et de la communication (TIC) s'appuie le niveau d'accès aux TIC, l'utilisation qui en est faite et les compétences développées dans ce domaine. Énergie Production Le secteur de l'énergie repose à la fois sur des ressources naturelles fossiles importantes mais finies, représentant 75 % de ses ressources totale d'énergie en 2014, et de ressources renouvelables, la biomasse mais surtout l'éolien, représentant ensemble 25 % des ressources. Membre de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le Danemark dispose de ressources importantes de pétrole et de gaz naturel grâce à sa ZEE dans le Mer du Nord, le pays étant classé comme le de pétrole brut en 2016 avec une production de de barils par jour. La production est néanmoins vouée à décliner dans les années à venir compte tenu de l'épuisement des ressources, le pétrole qui continuait à fournir 46,3 % de la production d'énergie primaire en 2016, était tombé de en 2005 à 293 en 2016, et le gaz naturel 26,3 %. La production d'électricité reposait en 2015 pour 32 % sur des centrales thermiques à combustibles fossiles (surtout charbon : 24,5 % et gaz naturel : 6,3 %), et pour 65,5 % sur les énergies renouvelables, en particulier les éoliennes (48,8 %) et la biomasse (14,5 %) ; la part du solaire augmentant rapidement : 2,1 %. En revanche, le Danemark apparaît comme l'un des États les plus avancés en matière d'énergie renouvelable, 29,4 % de sa production primaire et 57,4 % de sa production nette d'électricité étant issue de ressources renouvelables en 2014, cette part ayant doublé en dix ans. Signataire du Protocole de Kyoto, les pouvoirs publics considèrent la transition énergétique vers les énergies renouvelables comme une priorité, ainsi qu'en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'objectif fixé étant que 50 % du total de la production primaire d'énergie soit couverte par les énergies renouvelables. L'AIE a d'ailleurs qualifié le pays de « mondial de la décarbonisation ». La production éolienne est de loin la première source d'énergie renouvelable du pays, dont la production a plus que doublé pour passer de en 2006 à en 2016, pour assurer en 2017 43,7 % du total des besoins en électricité du pays, situant le pays à la première place mondiale de très loin pour cette proportion, ayant profité d'une politique de subvention généreuse. L'intermittence de la production est couverte par les capacités de régulation apportées par les barrages hydroélectriques de la Norvège et de la Suède, et aux nombreux câbles sous-marins d'interconnexion qui relient le Danemark à ces deux pays. Le fort potentiel éolien du pays est dû à son front littoral balayé par les vents maritimes, notamment de la Mer du Nord. Les Danois ont d'ailleurs été pionniers dans le développement de fermes éoliennes , et ont établi un record de production de d'énergie par éolienne seule. Une telle spécialisation fait émerger des géants nationaux de l'éolien, tels que l'entreprise Vestas, mondial jusqu'en 2011. Le pays ne produit pas d'énergie nucléaire. Consommation La consommation danoise d'énergie primaire par habitant était en 2015 de 2,83 tep, nettement inférieure à celles de la France : et de l'Allemagne : . La part des énergies renouvelables dans cette consommation atteignait 29 % en 2016 contre 37 % de pétrole, 17 % de gaz naturel et 15 % de charbon. La consommation finale d'énergie du Danemark se caractérise avant tout par sa stabilité exceptionnelle ; en fait, elle avait légèrement augmenté jusqu'en 2007 (+4 %), puis est retombée de 7 % sous l'effet de la crise. Le pétrole reste prédominant, mais décline progressivement en faveur du gaz, des énergies renouvelables thermiques (bois, biogaz) et du chauffage urbain ; l'électricité a progressé de 115,5 % entre 1972 et 2006, puis a régressé de 7,8 % en ; le gaz naturel est monté en flèche de ses débuts en 1982 jusqu'à son apogée en 1996 (à 11,4 %) puis s'est stabilisé autour de 11 %. Monnaie La couronne danoise () est relativement stable. Elle fait partie du Mécanisme de taux de change européen dit car liée à l’euro. vaut avec une marge de fluctuation de 2,25 %. Le Danemark ne participe pas à l’euro car les Danois ont rejeté cette proposition par un référendum en . Il est l'un des États de l’Union européenne à avoir signé avec les autres États membres une clause dite d' négociée dans l’accord d’Édimbourg en 1992, qui lui permet de rester hors de la zone euro. Un nouveau référendum sur l’adhésion du Danemark à la zone euro aurait pu se tenir au deuxième semestre 2008, mais l’idée a été repoussée depuis la crise des dettes souveraines en Europe à partir des . Majoritairement favorable à l'introduction de l'euro jusqu'en , une grande majorité (65 %) de la population danoise s'y est ensuite opposée, un dernier sondage en ce sens date de . Prestations sociales et marché du travail Le modèle social danois est régulièrement vanté comme l'un des meilleurs à travers le monde, y compris en France. Il est caractérisé par une politique volontariste en matière d'assistance sociale faisant du pays un modèle d'État-providence, les pouvoirs publics consacrant 54,5 % du PIB en 2015 pour les dépenses des administrations publiques, soit le troisième pays de l'OCDE en pourcentage du PIB, juste derrière la Finlande et la France. La population bénéficie de hauts niveaux de prestations sociales ; la protection sociale danoise couvre les salariés contre un très grand nombre de risques (maladie, maternité, accidents du travail et maladies professionnelles, invalidité, vieillesse, survivants et chômage). En 2014, il était estimé que seule 6 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté ajusté des taxes et impositions, soit le second plus faible taux de pauvreté de l'OCDE dont la moyenne était fixée à 11,3 % la même année. Le fonctionnement du marché du travail se caractérise par un système de flexisécurité qui conjugue la facilité de licenciement avec d’importantes indemnités de chômage. La Banque mondiale a ainsi classé le Danemark comme ayant le marché du travail le plus libéral d'Europe. L'emploi temporaire n'y est pas synonyme de précarité. Selon Carole Tuchszirer, économiste au Cairn, ce système repose à la fois sur un marché du travail fluide et peu réglementé, un régime d'assurance-chômage qui joue pleinement son rôle de revenu de remplacement, et un ensemble de droits et obligations imposés aux chômeurs, pourtant de plus en plus décrié, les chômeurs devant envoyer deux lettres de candidature par semaine, être toujours disponibles pour l'agence pour l'emploi, toute absence temporaire y compris pour vacances étant soumise à autorisation préalable. De plus, le faible taux de chômage, en dessous du niveau structurel, établi à 4,2 % au mois de , masque une pénurie récurrente de main-d'œuvre, expliquant au moins en partie le recours à l'immigration pour pallier ce manque. Si le pays était globalement présenté comme hospitalier et doux à vivre, à la suite de la crise migratoire à partir de 2015, le royaume n'a accordé aux migrants que des droits d'asile temporaires, n'a pas facilité pas les regroupements familiaux, autorisés au bout de trois ans et a réduit de 10 % les allocations aux nouveaux arrivants, allant jusqu'à réserver la possibilité pour la police de confisquer les biens des demandeurs d’asile pour financer leurs aides, proposition vivement critiquée par les ONG et organismes de défense des droits de l'homme. Transports De par sa situation de passage terrestre obligé entre la péninsule scandinave et l'Europe continentale depuis l'inauguration du pont de l'Øresund, mais aussi par le détroit éponyme point de passage maritime pour entrer dans la mer Baltique et les ports russes, le Danemark a toujours historiquement représenté un carrefour pour les échanges commerciaux et les cultures. Des investissements significatifs ont néanmoins été nécessaires depuis une vingtaine d'années afin de resserrer le maillage des réseaux de transports danois. Routes Le réseau routier, bien développé et entretenu, représente un total de dont d'autoroutes. Plusieurs ponts monumentaux permettent de relier par voie routière les différentes îles danoises, notamment la liaison du Grand Belt reliant les deux plus grands îles, Seeland où se trouve Copenhague à la Fionie. Depuis le , le pont de l'Øresund, à deux niveaux, autoroutier et ferroviaire, relie le Danemark et Malmö sur la rive suédoise voisine, ce qui permet de relier le reste de la Scandinavie à l'Allemagne sans ferry. Un nouveau projet de tunnel sous-marin de , le Lien fixe du Fehmarn Belt, traversant le détroit du même nom, est actuellement en construction. Il reliera l'île allemande de Fehmarn à l'île danoise de Lolland, permettant aux véhicules et les trains reliant la Suède et la Norvège d'éviter un détour par la péninsule du Jutland. Il pourrait ainsi réduire le temps de trajet ferroviaire entre Hambourg et Copenhague de cinq à deux heures. Il est prévu entre 2024 et 2029. Réseau ferroviaire Le réseau ferré du Danemark comprend de lignes dont 640 électrifiées, à écartement normal, et dessert la plupart des plus grandes villes du pays. Il est exploité commercialement par l'opérateur national DSB pour le trafic passagers et DB Cargo pour le trafic fret. Le trafic passagers comprend des lignes Intercity, le réseau régional de Copenhague appelé S-Tog, ainsi que le trafic international desservant des villes étrangères comme Hambourg, Berlin, Malmö ou Helsingborg. Le Danemark ne dispose pas à ce jour de ligne à grande vitesse. La capitale, Copenhague, dispose d'un système de métro léger automatique à courant continu fourni par troisième rail composé de deux lignes, dont l'une dessert l'aéroport de la ville. Il était emprunté par de passagers en 2017. Deux lignes nouvelles sont en construction, dont une circulaire programmée pour . La ville d'Aarhus, elle, dispose de son propre système de métro léger depuis fin 2017, composé de deux lignes. Odense construit actuellement son réseau de tramway moderne après avoir démantelé l'ancien en 1952, attendu pour 2020. Transport aérien Le principal aéroport du pays est l'aéroport de Copenhague appelé aussi Kastrup du nom de la municipalité qu'il occupe, qui occupe le sud-est de l'île d'Amager à du centre-ville et à de Malmö (code AITA : CPH). Il est desservi par les trains Intercity vers la Suède ainsi que par le métro. Kastrup est le hub principal de la compagnie Scandinavian Airlines (SAS), ainsi que de la Cimber Air. Il était emprunté par environ de passagers en 2017, faisant de lui le troisième aéroport le plus fréquenté d'Europe du Nord. 83,5 % du trafic passager transitant par l'aéroport se fait depuis et vers le reste de l'Europe. Le Danemark dispose aussi de trois autres aéroports : Aéroport de Billund (BLL), dans le centre du Jutland ; Aéroport d'Aalborg (AAL), à d'Aalborg ; Aéroport d'Aarhus (AAR), à d'Aarhus. Transport maritime Pays en grande partie insulaire, le Danemark a toujours été un pays maritime, déjà à l'époque Viking. La compagnie nationale Maersk est ainsi l'un des plus grands armateurs mondiaux, et la plus grande entreprise du pays. Plusieurs ports de passagers permettent de desservir le pays ainsi que les pays voisins comme la Norvège de lignes de ferry régulières, dont certaines sont électrifiées. Le port d'Elseneur, le plus fréquenté, était emprunté par de passagers en 2007. Les ports danois étaient empruntés au total par de passagers et voyaient passer de tonnes de fret par an en 2009. Vélo Le vélo représente à la fois une activité de loisirs et un moyen de transport majeur. Un réseau national de pistes cyclables de plus de (en 2012) couvre l'ensemble du pays, y compris onze classées routes nationales cyclistes. Le vélo représente 19 % du total des déplacements, jusqu'à 31 % à Copenhague et de vélos sont comptabilisés pour d'habitants, faisant du pays un modèle pour les cyclistes à l'instar des Pays-Bas. Les transports en commun danois (métro, trams et autobus) sont conçus pour pouvoir transporter en même temps les vélos des passagers qui les utilisent. Population et société De nos jours, le mode de vie danois empreint de modération et de respect mutuel est particulièrement apprécié pour la ponctualité, la modestie mais surtout sa constante recherche de l'égalité. Les Danois sont particulièrement connus pour être flegmatiques et tolérants. Son économie forte et moderne, l'efficacité de son système judiciaire vis-à-vis de la protection des droits fondamentaux inspire le respect du reste du monde. Démographie Statistiques La population danoise était estimée par , organisation gouvernementale, à au . L'âge médian se situe à et le ratio hommes/femmes à pour . Le taux de fécondité est resté stable depuis le début des pour afficher un taux de 1,85 en 2006, soit légèrement en dessous du seuil naturel de renouvellement des générations fixé à 2,05. Le taux de natalité est régulièrement en baisse, tombé de en 1995 à 10,2 en 2015, poussant d'ailleurs le gouvernement danois, inquiet, à lancer une campagne de publicité sur le ton humoristique encourant les couples à partir en vacances romantiques à l'étranger pour augmenter la natalité du pays. Le taux d'accroissement naturel est de 0,22 % en 2012 selon la CIA. Ethnicité et immigration Le Danemark est historiquement une nation homogène. La majorité de la population est d’origine scandinave, avec des individus d'origine inuite et féroïenne issus des territoires autonomes du Groenland et des îles Féroé. Près de la frontière allemande, dans l’ancien amt du Jutland-du-Sud se trouve la seule minorité officielle du Danemark : la minorité allemande, dénommée Groupe ethnique allemand, qui comprend environ, soit près de 10 % de la population de l’ancien amt. Les immigrés ( et générations confondues) sont 807 169 au avril 2020, ce qui représente environ 13,9% de la population. La communauté la plus importante est formée par les Turcs. En 2002, le gouvernement conservateur, nationaliste, imposait la règle dite des : les Danois ne sont autorisés à se marier avec des étrangers que si les deux fiancés ont plus de et remplissent un ensemble de conditions drastiques. En 2015, le pays adoptait une loi controversée de confiscation, qui permet de saisir aux migrants leur argent liquide et leurs objets valant plus de . En 2018, le Parlement autorisait la transformation de la petite île de Lindholm en un centre de rétention à ciel ouvert pour les étrangers condamnés à une peine de prison, mais que les conventions internationales empêchent de renvoyer dans leur pays d’origine. En 2019, les demandes d’asile sont à leur plus bas niveau depuis 2008. Langues La langue officielle du Danemark est le danois. Elle est la langue maternelle de 92 % de la population. Elle comprend plusieurs variétés régionales. L'allemand est elle aussi très présente comme étant la seconde langue et elle est maîtrisé par environ 47 % de la population en 2012 toujours selon Eurostat. Elle bénéficie par ailleurs du statut de langue régionale dans le Nord-Schleswig. La grande majorité de la population, soit 86 % parle ou comprend l'anglais selon Eurostat. L'anglais est souvent utilisée dans l'administration par une grande partie des 8,9 % d'immigrants étrangers (Nigérians, Pakistanais, Indiens, Ghanéens, Somaliens). Elle est étudié par la totalité des élèves dans l'enseignement secondaire inférieur. Le Danemark figure régulièrement à la tête des classements des pays du monde maîtrisant le mieux l'anglais. Il est ainsi souvent cité parmi les trois pays européens présentant les meilleurs indices de compétence en anglais, juste derrière les Pays-Bas et la Suède. Le suédois, qui est issu de la même racine linguistique que le danois et est compréhensible pour un locuteur danois natif, n'est annoncé comme "courant" que par 13 % de la population. Éducation et enseignement supérieur Le Danemark investit énormément dans le système éducatif, consacrant jusqu'à 15,4 % de son PIB pour l'éducation en 2012. Son système éducatif privilégie autant l'égalité des chances en matière d'acquisition des compétences académiques s'adaptant au cas par cas en fonction des avancées des élèves, que la transmission de valeurs comme la capacité à vivre en collectivité, le dialogue ou la générosité. L'éducation est une compétence des collectivités territoriales, le conseil municipal décidant en matière de recrutement des personnels, de budget et de mise en œuvre des programmes dans l'enseignement primaire. Le système éducatif danois est obligatoire à partir de . Il est gratuit, non-laïque, les familles pouvant choisir de suivre des enseignements religieux ou non, et les élèves reçoivent une aide financière mensuelle s’élevant à (DKK) par mois, soit (EUR). Les écoles de petite enfance () accueillent les jeunes enfants de . L'éducation de base obligatoire relève de la compétence des communes et est assurée par l'école primaire () pendant , de , où les enfants gardent quasiment le même groupe-classe et le même enseignant chargé à la fois de créer un esprit de groupe et de maintenir des relations proches avec les familles. Les élèves suivent des cours classiques, ainsi que (depuis les ) des cours obligatoires spécifiques où ils sont invités à partager leurs émotions, notamment à travers la couture, le théâtre la musique ou le sport. Les enfants ne sont pas notés jusqu'à l'âge de . À l'issue de ces neuf années, les élèves peuvent choisir de poursuivre une dixième année de remise à niveau, ce que font 50 % des élèves, ou de passer directement l'examen de fin d’études primaires (). Le passage dans l'enseignement secondaire () se fait de manière concertée avec les parents, les élèves et les enseignants, qui décident ensemble le choix d'une orientation professionnelle ou la poursuite d'études au lycée (), durant jusqu'à l'âge de . Ce cursus préparé alors à l'équivalent du baccalauréat () qui donne accès à l'enseignement supérieur. L'usage d'Internet est autorisé pendant les épreuves du baccalauréat. Membre de l'Espace européen de l'enseignement supérieur, l'enseignement supérieur danois suit l'organisation européenne issue du système LMD : les jeunes diplômés peuvent choisir de suivre une licence de trois ans à l'université publique (), et peuvent poursuivre ensuite en master puis en doctorat. Ils peuvent aussi choisir une licence professionnelle (), tandis que les élèves de l'orientation professionnelle peuvent suivre la même licence professionnelle ou un diplôme supérieur professionnel (, ou AK). Le pays participe activement aux échanges Erasmus au sein de l'Union européenne, son confort de vie, la qualité de ses enseignements universitaires attirant beaucoup d'étudiants étrangers, les étudiants danois bénéficiant de plusieurs aides y compris financières. De nombreux enseignements au sein des douze universités danoises, et treize institutions spécialisées de niveau universitaire, voire des programmes entiers, sont dispensés en anglais. Les universités offrent un large éventail de programmes d'enseignement, des arts à la chimie en passant par la littérature, souvent reconnus de haut niveau. L'enseignement universitaire de qualité faisait qu'en 2012, 34,2 % de la population danoise était diplômée du supérieur, contre 25,9 % pour la moyenne de l'Union européenne. La formation professionnelle des adultes (, ou GVU) permet à 32,8 % des de suivre une formation tout au long de leur vie. S'adressant aux plus de , environ sont destinés à approfondir des connaissances dans un domaine spécifique ou à élargir son savoir. Ce dispositif généralisé de formation continue poursuit un objectif de flexibilité et d'adaptation du marché du travail, tant en ce qui concerne les changements technologiques que les besoins en main-d'œuvre. Ces formations sont dispensées en cours du soir ou à temps partiel. Trois niveaux existent dans la formation pour les adultes : la formation « préparatoire », pour renforcer les compétences de base ; la formation « de base » qui propose des enseignements similaires à ceux du cycle secondaire ; la formation « supérieure » équivalente au supérieur. Ces formations sont le plus souvent gratuites et financées par l’État. Religion 4,3 millions de Danois (au premier trimestre 2020), soit 74% de la population, appartenait à l’Église populaire danoise, de confession luthérienne, à laquelle appartient le monarque. Le reste de la population appartient en majorité aux autres Églises chrétiennes ou à la religion musulmane. L’Église catholique romaine, dont le culte n'a été légalement reconnu qu'en 1849, regroupe 0,7 % environ des Danois, soit environ . Le christianisme a été introduit au Danemark il y a plus de . Avant l’an 1536, l’Église danoise était catholique et romaine. Au début du , des protestations (notamment celles de Luther) s’élevèrent contre les pratiques catholiques. En 1536, l’Église protestante fut introduite au Danemark et le luthéranisme est maintenant la religion dominante au Danemark. L'Église du Danemark est divisée en (Copenhague, Elseneur, Roskilde, Lolland-Falster, Fionie, Aalborg, Viborg, Aarhus, Ribe, Haderslev et celui du Groenland), dotés d'une cathédrale et d'un évêque. Ces évêchés sont divisés en paroisses dirigées par des pasteurs. Dans la Constitution, il est écrit que et qu’elle est soutenue par l’État. Avec le baptême, on devient automatiquement membre de l’Église danoise. Chacun est libre de s’en retirer par la suite mais 90 % des Danois baptisés en restent membres. L'enfant baptisé reçoit un certificat de naissance et de baptême où sont inscrits ses lieu et sa date de naissance, un numéro personnel national ainsi que l’identité de ses parents. L’Église danoise joue le rôle d'état civil puisque, dans le cas où les parents ne souhaitent pas baptiser leur enfant dans cette Église, il est cependant obligatoire de s'adresser à elle pour obtenir l’attestation de naissance et d’identité. Cette attestation, similaire à celle des enfants baptisés dans l'Église danoise, comprend éventuellement la mention du baptême dans une autre Église. Dans le sud du Jutland, les règles sont différentes. On doit s’adresser au « registre du peuple » (). Les adolescents danois, à l'âge de ont la possibilité de confirmer leur foi en Dieu. Cette confirmation a lieu après un an d'étude religieuse durant laquelle ils doivent se rendre huit fois à l'église. Cette cérémonie est un temps fort à travers le pays et a lieu chaque année au printemps. À cette occasion, les villes revêtent les couleurs du drapeau danois. Le lundi suivant la confirmation, les confirmands bénéficient d'un jour chômé le « Lundi bleu ».Le ministre de l’Église est responsable des églises et des pasteurs. Mais chaque église dispose d’une gestion autonome. Tous les quatre ans, les membres de l’Église choisissent un « conseil de congrégation » () pour leurs églises locales. Ces conseils désignent les pasteurs, mais ces derniers reçoivent leur salaire de l’État. Les membres de l’Église danoise acquittent l’impôt de l’Église qui couvre une partie des dépenses de l'institution. Cet impôt est levé en même temps que l’impôt d’État. Les Danois qui ne sont pas membres de cette Église doivent payer l'équivalent de cet impôt à l'État. Depuis 1947, les Danoises peuvent accéder au pastorat. La plus haute dignité dans la hiérarchie de l’Église est l’épiscopat ; plusieurs femmes y ont accédé ces dernières années. La mission des pasteurs est avant tout d'organiser l'office, les sacrements et autres rituels comme le baptême, la confirmation, le mariage, l’enterrement. L'office se tient tous les dimanches matin. On y chante des psaumes et écoute le prêche du pasteur concernant le texte de la Bible choisi. Il y a aussi des messes particulières à Noël, à Pâques ou à la Pentecôte. Les pasteurs ont en outre souvent un rôle social. Ils parlent avec les gens qui ont des problèmes, rendent visite aux personnes âgées ou malades de leur paroisse. Criminalité et détention Régulièrement cité comme l'un des pays les plus sûrs du monde, le pays connaît un très faible taux de criminalité, affichant un faible taux d'homicide de 0,8 pour en 2012 et de pour , ce chiffre étant néanmoins en baisse de 10,5 % entre 2008 et 2013. 17 % des jeunes déclaraient ayant déjà pratiqué le vol à l'étalage en 2016 contre 46 % des jeunes en 1989. Les forces de police ont pour priorité la lutte contre les cambriolages et la criminalité organisée, et la lutte contre l'insécurité demeure un objectif permanent des pouvoirs publics, qui pénalisent la mendicité depuis une loi votée par le Parlement en . Le Danemark a définitivement aboli la peine de mort en 1978, après ne plus l'avoir appliquée dès 1950 et l'avoir abolie pour les crimes de droit commun dès 1933. Son régime pénitentiaire repose sur un principe de normalisation du condamné, c'est-à-dire rapprocher au maximum les conditions carcérales des détenues à celles de l'extérieur. Ainsi, 60 % des prisons sont « ouvertes », sans murs ni miradors. Les détenus préparent eux-mêmes leurs repas, travaillent, étudient ou suivent un programme de prise en charge et perçoivent à ce titre un salaire et une allocation hebdomadaire, certains établissements proposant des appartements où les familles des détenus et les détenus peuvent passer jusqu'à ensemble. Égalité des sexes Progressiste, le Danemark apparaît souvent comme un modèle de progrès social, ayant octroyé le droit de vote aux femmes dès 1915. Les femmes sont 35,4 % à avoir un niveau d'études équivalent à l'enseignement supérieur, contre 27,4 % des hommes, selon Eurostat en 2014, chiffre supérieur à la moyenne de l'Union Européenne fixée respectivement à 29,1 % et 25,4 %. Les femmes danoises sont parmi les moins pauvres de l'Union européenne, avec un taux de pauvreté féminin de 6,5 % contre 10,8 % dans l'ensemble de l'Union. La société danoise favorise l'activité professionnelle des femmes, car les soins de maternité sont gratuits, les droits à congés de maternité sont fixés à un total de que les deux parents peuvent se partager. Les allocations familiales étaient fixées ainsi à par trimestre, par enfant de . Dès le plus jeune âge, les Danois peuvent suivre des cours de bricolage, couture, cuisine, musique, ou sport, qui ne sont pas considérés comme des tâches attribués à un genre ou un autre ; toutes les compétences et tous les talents sont valorisés. Cependant, si l’égalité entre hommes et femmes est prise en compte sur le plan juridique, le sexisme reste très présent sur le plan économique et culturel. Ainsi, en août 2020, 1615 femmes des médias ont signé un appel de soutien à l’animatrice Sofie Linde pour « en finir avec le sexisme », qui a occasionné des prises de paroles dans d'autres nombreux milieux professionnels comme le syndicalisme, l'édition, la musique, la politique, et l'université. Homosexualité, bisexualité, transidentité Pays dit , et tout particulièrement sa capitale Copenhague, le Danemark a dépénalisé l'homosexualité dès 1933. Il est le premier pays du monde à avoir accordé un partenariat enregistré aux couples de même sexe, le . Le mariage homosexuel y est légal depuis le . Cette loi s’appliquait seulement sur le territoire métropolitain du Danemark et, dans un premier temps, ni au Groenland, jusqu'en 2017 ni dans les îles Féroé. Elle permet également le mariage homosexuel religieux à l’Église luthérienne d’État, permettant aux couples de même sexe de bénéficier d'une véritable cérémonie religieuse. Le changement de sexe peut être demandé à l'état-civil à toute personne majeure capable sans procédure judiciaire ou médicale requise. La PMA est ouverte aux couples mariés de femmes depuis 2014. Culture Le Danemark est connu comme une des terres d'origine des Vikings. Petit pays peuplé de d'habitants en 2006, sa culture repose néanmoins sur un héritage historique multi-millénaire issu de sa position de carrefour géographique et ses rêves d'impérialisme passé, et façonné par ses grands monarques tout au long de son histoire. La culture danoise est une des expressions de la culture scandinave. Elle a apporté un riche héritage intellectuel et artistique, des découvertes astronomiques de Tycho Brahé (1546–1601) à la physique atomique avec Niels Bohr (1885–1962), en passant par des cinéastes comme Carl Theodor Dreyer, Lars Von Trier, Thomas Vinterberg et des designers légendaires comme Arne Jacobsen, Poul Henningsen, Nanna Ditzel, Verner Panton. Tourisme Les paysages, sa population accueillante ainsi que sa riche histoire font du Danemark une destination prisée du tourisme, avec de nuitées enregistrées en 2015. Le pays est visité tout autant par les Danois eux-mêmes que par les touristes étrangers, accueillant de touristes internationaux en 2014, ce qui fait de ce pays la touristique mondiale et la première de Scandinavie, les Allemands étant le premier groupe de touristes étrangers. Le tourisme participe pour de couronnes danoises (DKK) de revenus par an en 2015, soit d'euros. Il participe directement à la création de et contribue à 3,7 % de PIB pour les exportations de l'économie. Le pays est particulièrement attractif et apprécié pour ses plages et son littoral, les activités urbaines et sa population jugée accueillante et amicale. C'est Copenhague, la capitale, qui est la ville la plus visitée du pays, avec de nuitées enregistrées en 2014, dont pour les étrangers. Gastronomie La cuisine danoise, issue des produits locaux de la population paysanne, a été enrichie par les techniques de cuisson mises au point à la fin du et par la plus grande disponibilité des produits après la révolution industrielle. Les sandwiches ouverts, connus sous le nom de smørrebrød, qui, dans leur forme de base, sont le repas habituel pour le déjeuner, sont une spécialité nationale. Ils sont préparés et décorés avec une variété d'ingrédients fins. Les plats chauds consommés pour le repas du soir sont traditionnellement préparés à partir de viande hachée, comme les (boulettes de viande) et le (épaisse saucisse épicée), ou à partir de plats de viande et de poisson plus substantiels comme le (rôti de porc avec des craquelins) ou le (morue). Le Danemark est connu pour ses bières Carlsberg et Tuborg et pour ses (eau de vie de pomme de terre) et bitters (liqueur danoise). Cependant, le vin importé a gagné en popularité auprès des Danois depuis les . La cuisine au Danemark a toujours été inspirée par les pratiques étrangères et continentales et l'utilisation d'épices tropicales importées comme la cannelle, la cardamome, la muscade et le poivre noir étaient déjà utilisées dans la cuisine danoise du Moyen Âge et même à l'époque des Vikings. Au cours des dernières années, certains chefs danois ont développé la nouvelle cuisine danoise, une façon innovante de cuisiner à base de produits locaux de haute qualité. Cette nouvelle philosophie a été célébrée par la communauté gastronomique internationale et a contribué au nombre considérable de restaurants très réputés à Copenhague, certains d'entre eux ayant reçu des étoiles au guide Michelin. Sciences et technologies Littérature Hans Christian Andersen (1805–1875) est un écrivain célèbre pour ses contes comme La Petite Sirène, La Reine des Neiges et Le Vilain Petit Canard. D’autres Danois très célèbres sont le philosophe existentialiste Søren Kierkegaard ou les écrivains Karen Blixen et Hans Scherfig. Beaux-arts Dans le domaine des Beaux-arts, le Danemark occupe une place prépondérante en Scandinavie, grâce, à la richesse de certains de ses musées (musées d’art moderne Louisiana près de Copenhague, et d’Aalborg) et à plusieurs écoles qui permirent à la peinture danoise de rayonner à l’étranger (école de Skagen, mouvement CoBrA). Peinture La peinture danoise a souvent suivi les courants européens tout au long de son histoire et reste peu connue. Ce sont d'abord les églises qui ont été les plus représentées compte tenu de la tradition chrétienne du pays. Puis les paysages ont fait l'objet de l'intérêt des peintres à partir du , avec l'âge d'or danois, mouvement artistique sous l'influence de Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783–1853), qui a eu notamment comme disciples célèbres Constantin Hansen (1804–1880) ou Christen Købke (1810–1848), ainsi que Vilhelm Hammershøi (1864–1916). Émerge alors l'École de Copenhague au sein de l'Académie des beaux-arts de Copenhague, où foisonne une diversité de courants et de productions artistiques : dont les œuvres d'Eckersberg qualifiées ainsi : . Les destructions puis la perte du Schleswig à la suite de la Guerre des Duchés perdue contre la Prusse en 1864 entament cet âge d'or danois, la peinture danoise délaissant alors les exemples étrangers pour se focaliser sur un art national et sur son propre paysage. C'est une lumière particulière, une apparente simplicité dans les portraits et un goût du paysage porté à son comble reflétant le climat et le relief désormais tourné vers le besoin de décrire ce paysage danois, qui acquiert son autonomie. Les peintres danois sont plusieurs à se retirer dans le petit village de pêcheurs de Skagen, où ils recherchent une style plus personnel et national, assimilant notamment l’impressionnisme dans le respect des traditions scandinaves. Le , qui rouvre progressivement le pays aux influences artistiques européennes comme l'impressionnisme avec Paul Gustav Fischer (1860–1934) puis le symbolisme avec Jens Ferdinand Willumsen (1863–1958), elle se tourne plus vers les natures mortes ainsi que les portraits. La peinture danoise s'exprime aussi dans le surréalisme avec Richard Mortensen (1903–1998), s'inspirant notamment de Vassily Kandinsky : développant un style abstrait, il fonde ainsi l'école de la (en français : ligne) école de peintres abstraits, se qualifiant elle-même d'association de l’abstraction et du surréalisme. Ses œuvres reflètent surtout la violence qu'a connue l'Europe pendant la Seconde guerre mondiale et le vide qui en a suivi. Ses œuvres expressionnistes ultérieures présentent de grandes surfaces aux couleurs vives. C'est dans ce contexte artistique qu'émerge à son tour Richard Winther (1926–2007), considéré comme l'un des plus grands peintres danois du : inspiré de l'école de la Linien et de l'art abstrait, il s'inscrit plus tard dans l'art concret. Architecture et urbanisme Riche d'une Histoire millénaire, le pays regorge de maisons uniques, trace des différentes époques et cultures qui ont traversé le Danemark, des maisons longues des Vikings aux moulins. L'architecture danoise, éminemment européenne dans son influence, a d'abord suivi le courant néoclassique dans les qui a supplanté le style rococo. La monarchie danoise a favorisé l'émergence et le développement de l'architecture dès le par une politique de mécénat et une politique de grands commandes publiques : Gustav Friedrich Hetsch (1788–1864) ou encore Jørgen Hansen Koch (1787–1860) en sont les représentants les plus éminents. Elle crée ainsi l'Académie des Beaux-Arts de Copenhague. Le musée Thorvaldsen à Copenhague, construit entre 1838 et 1848, consacré au sculpteur Bertel Thorvaldsen (1770–1844), s'inspire largement de l'architecture antique, expression du néoclassicisme en vogue dans l'Europe du . Le pays semble s'être cependant restée plus longtemps imprégnée de classicisme dans son architecture comme son design par le classicisme que ses pays voisins comme la Suède. Plus tard, les architectes modernes du comme Jørn Utzon (1918–2008) et Arne Jacobsen (1902–1971), qui ont notamment construit l'Opéra de Sydney, affirmaient une architecture danoise moderne portée sur la rationalité et le fonctionnalisme, à l'instar du Corbusier en France ou de Walter Gropius en Allemagne : l'architecture organique à la scandinave, selon Jacobsen, doit retravailler la relation d'harmonie entre l'être humain et le monde naturel, matérialisée par le bâtiment et le mobilier érigés en composition unifiée et intriquée avec leur environnement. Elle s'est par la suite affirmée de nos jours par une préoccupation plus grande vis-à-vis du respect de l’environnement, soutenue par les subventions gouvernementales volontaristes pour trouver les solutions écologiques et réaliser la transition énergétique. La construction de maisons écologiques dans le pays et exportées à l'étranger se caractérisent notamment par un standard de faible empreinte écologique, avec des matériaux naturels tels que le bois, mais aussi l'herbe, la paille, ou les algues marines et le développement de procédés économisant l'énergie comme les puits de lumière naturelle et la qualité de l'air intérieur. Le Danemark se situe à la pointe du développement des écoquartiers. Design Le design danois est intiment lié à l'architecture avec laquelle il s'est construit réciproquement. S'il est aujourd'hui réputé pour ses lignes épurées et son élégance, mais aussi pour son côté fonctionnel et jouit d'une forte renommée à l'échelle mondiale a d'abord émegé dans cette inspiration néoclassique : Nicolai Abildgaard dessine des chaises, la plus connue étant la Chaise Klismos conçue en 1790. Il a subi l'influence du Bauhaus, mais s'en est écarté pour obtenir une identité propre, en se basant à la fois sur un artisanat de haute qualité et une industrie performante. Le design danois se manifeste d'abord des objets quotidiens comme le mobilier ou les objets ménagers tout au long de la seconde moitié du , poussé par l'essor économique et l'émergence de la société de consommation post-Seconde Guerre mondiale : chaises, bouteilles isothermes, ustensiles de cuisine, vases, bijoux ou encore luminaires suivent des lignes épurées et courbes. C'est le designer et professeur , considéré comme le père du design danois moderne, qui amorce dans les une véritable transition des arts décoratifs vers le design moderne : il a jeté les principes du design à la danoise, recentrant l'Homme dans la conception des objets du quotidien et une optimisation de l'espace de rangement par ces derniers. Selon lui, la tradition danoise correspond à un mélange de classicisme, de romantisme national et surtout à une tradition d’ébénisterie de grande qualité. Le design continue de rayonner à travers le monde, n'ayant pas omis de suivre la révolution numérique et le design des appareils électroniques comme ou encore plus récemment les casques électroniques ou les écouteurs. La maison Bang & Olufsen, aujourd'hui célèbre pour son matériel high-tech de manière sonorisation, a été fondée en 1925 à Quistruip dans le Jutland central. Cinéma et télévision Le Danemark possède une longue tradition de séries télévisées. Dès 1978, les Danois se sont passionnés pour une série érigée en chronique sociale de seulement, Matador. Moyen culturel d'exporter et de dépeindre la société danoise et sa manière de vivre, c'est surtout l'impulsion dans les de la chaîne de télévision publique DR, qui fait émerger des séries à succès exportées internationalement comme les séries policières (en danois : ) puis la série dano-suédoise (en danois : ) qui marquent véritablement l'esprit danois et plus généralement scandinave de conter une série. Elle se caractérisent généralement par une atmosphère noire et brute à la fois, évoluant dans un environnement urbain tendu et froid à la fois. La série Borgen, une femme au pouvoir, série télévisée diffusée en 2010 en trois saisons, connaît un grand succès international, diffusée en France sur Arte début 2012. Elle raconte l'accession au pouvoir d'une femme partagée entre sa vie familiale et les intrigues politiques, mais aussi compris comme un hommage à la démocratie des mots de son créateur, Adam Price. Un rythme trépidant, une sobriété des décors et une limpidité de la forme, sont notés par une critique internationale très positive. Le succès indéniable de ces séries a pu conduire à des réadaptations souvent américaines. En 2018, enfin, la plateforme de vidéo à la demande Netflix, souhaitant produire une série s'inscrivant dans cette spécificité de noir nordique, produit la série , suivant la quête et la survie d'un groupe de jeunes survivants dans une Scandinavie post-apocalyptique après qu'une pluie infectée et meurtrière a décimé quasiment toute la population. Les acteurs Sidse Babett Knudsen, Nikolaj Coster-Waldau, Lars Mikkelsen et Mads Mikkelsen ainsi que les cinéastes Carl Dreyer, Nicolas Winding Refn et Lars von Trier sont danois. Musique Agnes Obel, chanteuse folk, est née à Copenhague. Le batteur du groupe Metallica, Lars Ulrich, est originaire du Danemark. Tout comme King Diamond, ancien chanteur de Mercyful Fate. Viggo Mortensen, né aux États-Unis, est un acteur américano-danois parlant couramment le danois. Lukas Graham, un groupe de musique danois. La chanteuse Emmelie de Forest a gagné le de l'Eurovision 2013 à Malmö en Suède avec sa chanson . Karen Marie Aagaard Ørsted Andersen, dite MØ, auteure compositrice et musicienne danoise. Sport Le sport est populaire au Danemark. Ses habitants participent et pratiquent une grande variété de sports qui leur est offerte grâce à une politique volontariste du gouvernement et les écoles incitant les enfants à en pratiquer en plus. Le football, sport le plus pratiqué avec inscrits dans , ainsi que le handball sont considérés comme les deux sports nationaux. Ce dernier est d'ailleurs considéré comme un sport d'origine danoise. L'équipe olympique nationale de handball féminin est la première et la seule équipe à avoir remporté les Jeux olympiques trois fois d'affilée en 1996, 2000 et 2004. L'équitation ainsi que la chasse, respectivement septième et neuvième sports les plus pratiqués en 2013 tiennent une place prépondérante de la culture danoise. Ses nombreuses côtes littorales, ses plages ont permis le développement d'activités nautiques et aquatiques, où la pêche comme le canoë-kayak sont notamment populaires. Grâce à son réseau de pistes cyclables et sa population utilisant le vélo pour 36 % de leurs déplacements, le cyclisme tient naturellement une place prépondérante au sein des sports populaires au Danemark. Thorvald Ellegaard a ainsi gagné six titres mondiaux professionnels de cyclisme, trois européens et vingt-quatre nationaux, Bjarne Riis a gagné le Tour de France de 1996. La joueuse de tennis danoise Caroline Wozniacki est souvent citée comme la meilleure du pays. Elle a terminé les saisons 2010 et 2011 de la WTA à la première place mondiale. Le Danemark fait partie des à avoir été sélectionné pour la coupe du monde de football de 2018. Fêtes et jours fériés Codes Le Danemark a pour codes : DA, selon la liste des codes pays utilisés par l’OTAN, code alpha-2 ; DEN, selon la liste des codes pays du CIO ; DK, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2c ; DK, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; DNK, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; DNK, selon la liste des codes pays utilisés par l’OTAN, code alpha-3 ; EK, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ; OY, selon la liste des préfixes OACI d’immatriculation des aéronefs. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Histoire du Danemark Vikings Géographie du Danemark Transport au Danemark Administration territoriale du Danemark Forces armées danoises Système éducatif du Danemark Liste des universités au Danemark Relations entre le Danemark et l'Union européenne Culture du Danemark Cuisine danoise Liens externes du gouvernement danois Royaume du haut Moyen Âge
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Recherche%20dichotomique
Recherche dichotomique
La recherche dichotomique, ou recherche par dichotomie (), est un algorithme de recherche pour trouver la position d'un élément dans un tableau trié. Le principe est le suivant : comparer l'élément avec la valeur de la case au milieu du tableau ; si les valeurs sont égales, la tâche est accomplie, sinon on recommence dans la moitié du tableau pertinente. Le nombre d'itérations de la procédure, c'est-à-dire le nombre de comparaisons, est logarithmique en la taille du tableau. Il y a de nombreuses structures spécialisées (comme les tables de hachage) qui peuvent être recherchées plus rapidement, mais la recherche dichotomique s'applique à plus de problèmes. Exemple introductif On peut illustrer l'intérêt de la recherche dichotomique par l'exemple du jeu suivant. A et B jouent au jeu suivant : A choisit un nombre entre 1 et 20, et ne le communique pas à B, B doit trouver ce nombre en posant des questions à A dont les réponses ne peuvent être que « Non, plus grand », « Non, plus petit » ou « Oui, trouvé ». B doit essayer de poser le moins de questions possible. Une stratégie pour B est d'essayer tous les nombres, mais il peut aller plus rapidement comme le montre le scénario suivant : A choisit 14 et attend les questions de B : B sait que le nombre est entre 1 et 20 ; au milieu se trouve 10 (ou 11), B demande donc : « Est-ce que le nombre est 10 ? ». A répond « Non, plus grand ». B sait maintenant que le nombre est entre 11 et 20 ; au milieu se trouve 15 (ou 16), il demande donc : « Est-ce que le nombre est 15 ? » A répond « Non, plus petit » Et ainsi de suite : « Est-ce 12 ? » (12 < (11+14)÷2 < 13), « Non, plus grand », « Est-ce 13? » (13 < (13+14)÷2 < 14), « Non, plus grand », « Est-ce bien 14 ? », « Oui, trouvé » B a trouvé le nombre choisi par A en seulement 5 questions. Description de l'algorithme Principe L'algorithme est le suivant : Trouver la position la plus centrale du tableau (si le tableau est vide, sortir). Comparer la valeur de cette case à l'élément recherché. Si la valeur est égale à l'élément, alors retourner la position, sinon reprendre la procédure dans la moitié de tableau pertinente. On peut toujours se ramener à une moitié de tableau sur un tableau trié en ordre croissant. Si la valeur de la case est plus petite que l'élément, on continuera sur la moitié droite, c'est-à-dire sur la partie du tableau qui contient des nombres plus grands que la valeur de la case. Sinon, on continuera sur la moitié gauche. Pseudo-code Écriture récursive On peut utiliser le pseudo-code suivant : recherche_dichotomique_récursive(élément, liste_triée): len = longueur de liste_triée ; m = len / 2 ; si liste_triée[m] = élément : renvoyer m ; si liste_triée[m] > élément : renvoyer recherche_dichotomique_récursive(élément, liste_triée[1:m-1]) ; sinon : renvoyer m+recherche_dichotomique_récursive(élément, liste_triée[m+1:len]) ; Écriture itérative L'algorithme de dichotomie permettant de trouver une valeur val dans un tableau t de N+1 entiers trié par ordre croissant est le suivant : //déclarations début, fin, val, mil, N : Entiers t : Tableau [0..N] d'entiers classé trouvé : Booléen //initialisation début ← 0 fin ← N trouvé ← faux Saisir val //Boucle de recherche // La condition début inférieur ou égal à fin permet d'éviter de faire // une boucle infinie si 'val' n'existe pas dans le tableau. Tant que trouvé != vrai et début <= fin: mil ← partie_entière((début + fin)/2) si t[mil] == val: trouvé ← vrai sinon: si val > t[mil]: début ← mil+1 sinon: fin ← mil-1 //Affichage du résultat Si trouvé == vrai: Afficher "La valeur ", val , " est au rang ", mil Sinon: Afficher "La valeur ", val , " n'est pas dans le tableau" Variante pour recherche approchée On peut modifier l'algorithme pour faire des requêtes approchées, par exemple, quelle est la plus petite valeur strictement plus grande que a dans le tableau. Complexité et performances La dichotomie possède une complexité algorithmique logarithmique en le nombre d'éléments composant le tableau dans lequel s'effectue la recherche. On considère dans un premier temps le nombre de comparaisons comme étant la mesure de complexité. On appelle T(n) le nombre de comparaisons effectuées pour une instance de taille n. Alors le nombre de comparaisons T satisfait la récurrence suivante : T(n)=1+T(n/2). D'après le master theorem, cette récurrence a une solution de la forme T(n)=O(log(n)), avec la notation de Landau. Enfin le nombre de comparaisons est linéaire en le nombre d'opérations effectuées; l'algorithme a donc une complexité logarithmique. D'autre part, pour déterminer la complexité de l'algorithme, on peut chercher à exprimer le nombre total d'opérations effectuées k (un entier naturel non nul) en fonction de la taille n de l'instance. De par le fonctionnement de la dichotomie, n est divisé par 2 à chaque itération de la boucle de recherche, la taille finale de l'instance est donc (en partie entière). Puisque la plus petite taille possible d'une instance est de 1, on a ; en multipliant par (positif) on obtient ; puis par composition avec le logarithme décimal (qui est croissant) ; enfin en divisant par non nul : . On obtient ainsi une complexité logarithmique. Comparaison avec d'autres méthodes Recherche séquentielle La méthode de recherche la plus simple est la recherche séquentielle qui s'effectue en temps linéaire : étudier les éléments les uns après les autres. Elle ne nécessite pas d'avoir une structure de données triée. De plus elle peut être pratiquée non seulement sur un tableau, mais aussi sur une liste chaînée, qui est parfois une structure plus adaptée. Sur des tableaux ordonnés, la recherche dichotomique est plus rapide asymptotiquement, mais pas forcément sur des tableaux de petite taille. Hachage Le hachage est souvent plus rapide que la recherche dichotomique, avec une complexité amortie constante. La recherche dichotomique est cependant plus robuste en ce qu'elle peut être utilisée pour d'autres tâches qu'une simple recherche, comme trouver les éléments les plus proches d'un certain élément. Arbre binaire de recherche Les arbres binaires de recherche utilisent une stratégie de dichotomie similaire à celle de la recherche dichotomique. La structure est plus efficace que les tableaux triés en ce qui concerne le temps d'insertion et de suppression (logarithmique et non linéaire), mais ils prennent plus d'espace. De plus, si un tel arbre n'est pas parfaitement équilibré, alors la recherche dichotomique sur tableau sera plus rapide. Recherche par interpolation Pour les tableaux triés dont les données sont régulièrement espacées, la recherche par interpolation est plus efficace. Autre D'autres structures de recherches sont : les , les filtres de Bloom, les arbres de Van Emde Boas, , les tries et les tableaux de bits. Champs d'application En dehors des considérations mathématiques, la méthode de détection de problème par dichotomie peut être appliquée à de nombreux processus. Test dans l'industrie Par exemple, en industrie, si un produit passant par x phases de transformation présente une anomalie, il est très pratique d'utiliser la dichotomie pour analyser les transformations (ou processus) par groupe plutôt qu'un par un. Cela permet aussi d'effectuer des réglages précis par étape. La méthode de dichotomie peut, par exemple, être utilisée si l'on rencontre un problème lorsque l'on groupe plusieurs appareils : on peut essayer de trouver le bon appareil en les triant et en faisant une dichotomie (en faisant des plus petits groupes). Recherche de zéros La recherche par dichotomie peut être appliquée à la recherche des zéros approchés d'une fonction continue : il s'agit de la méthode de dichotomie. Notes et références Voir aussi Pages connexes Diviser pour régner (informatique) Méthode de dichotomie Lien externe Algorithme de recherche
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dagobert%20Ier
Dagobert Ier
, né vers 602/605 et mort le ou 639, est un roi des Francs de la dynastie mérovingienne. Fils de (584-629), arrière-arrière-petit-fils de Clovis, il règne sur l'Austrasie de 623 à 632 et est roi des Francs de 629 à 639. Durant cette période, il a sa résidence le plus souvent autour de Paris, notamment à Clichy (actuel département des Hauts-de-Seine). Déjà affaibli sous Dagobert, le pouvoir monarchique passe entre les mains des maires du palais à partir de sa mort. Contexte historique Le règne de Dagobert se déroule environ après celui de Clovis et avant l'avènement du carolingien Pépin le Bref. Dagobert prend la succession de son père ; ce dernier a unifié les terres franques alors réparties entre les petits-fils de Clovis. Dagobert règne donc sur un royaume unifié. Cependant, il doit compter avec la noblesse austrasienne, qui avait su monnayer son aide auprès de contre Brunehaut. La dynastie mérovingienne de Clovis à Dagobert Le règne de Clovis (481-511) a établi la domination des Francs sur la plus grande partie de la Gaule ex-romaine. À la mort de Clovis, le royaume est partagé entre ses quatre fils, puis réunifié vers 555, augmenté de la Bourgogne, par . Un nouveau partage entre fils a lieu à la mort de celui-ci, entre (de nouveau) quatre fils : l'un, Caribert meurt en 567 ; Gontran, roi de Bourgogne, reste dans une certaine mesure à l'écart du conflit, commencé vers 570, entre les couples Sigebert-Brunehilde/Brunehaut (royaume de Metz) et Chilpéric-Frédégonde (royaume de Paris, Neustrie) ; Sigebert est assassiné en 575, Chilpéric en 584 ; il laisse un fils de quelques mois, Clotaire, qui triomphe en 613 avec l'exécution de Brunehilde et de ses arrière-petits-enfants. Il réunifie alors le royaume franc. Cependant, sous la pression des nobles austrasiens, il doit dès 623 confier le royaume d'Austrasie à son fils Dagobert, qui lui succède comme roi des Francs en 629. Le monde à l'époque de Dagobert Sous le règne de Dagobert, le royaume franc couvre l'ancienne Gaule ainsi que des dépendances en Germanie, notamment la Bavière. Il est ici au contact de peuples encore païens : les Frisons, les Saxons et les Alamans en Germanie, les Avars en Pannonie (actuelle Hongrie). Au nord, l'actuelle Angleterre est divisée entre différents royaumes anglo-saxons (Kent, Mercie, etc.), dont certains sont encore païens. Au sud-est, l'Italie est aux mains des Lombards (royaume des Lombards, duchés de Spolète et de Bénévent), dont beaucoup sont encore ariens ou païens, et de l'Empire byzantin (Exarchat de Ravenne, dont dépend Rome, siège de la papauté ; Sicile et Italie du Sud). Au sud-ouest, l'Espagne est aux mains des Wisigoths (royaume de Tolède, dont est originaire la reine Brunehilde). La grande puissance de l'époque est l'Empire byzantin (capitale : Constantinople) qui contrôle, en plus des provinces italiennes, le Sud des Balkans, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. La date de 630 est importante pour l'avenir de ces régions : c'est l'année de la prise de La Mecque par les musulmans de Médine, donc le début des conquêtes musulmanes ; le prophète de l'Islam, Mahomet meurt en 632. Pépinides et Arnulfiens à l'époque de Dagobert Les Pépinides et Arnulfides, ancêtres des Carolingiens, constituent dès cette époque deux familles importantes en Austrasie. Parmi eux, on doit citer le maire du palais Pépin de Landen et saint Arnoul. De leur alliance et du mariage de leurs enfants naîtra la famille carolingienne. Ils possèdent de très nombreux domaines, en particulier dans la vallée de la Meuse (Herstal, Jupille, etc.). Après Dagobert, les maires du palais d'Austrasie, de Neustrie ou de Bourgogne jouent un rôle croissant, au détriment des rois de la famille mérovingienne. Sources Les sources concernant le règne de Dagobert sont d'abord des chroniques : la chronique de Frédégaire, qui date du ; le Liber Historiae Francorum () ; les Gesta Dagoberti, ouvrage rédigé au aux environs de 835 par Hilduin de Saint-Denis et Hincmar de Reims. La chronique de Frédégaire est rédigée peu après le règne de Dagobert. Mais elle est tout de même biaisée par le point de vue de son auteur, qui juge les rois en fonction de leur attitude vis-à-vis de l'Église. Les deux chroniques ultérieures sont encore plus biaisées, parce que le règne de Dagobert est, dans les milieux carolingiens, l'objet d'une reconstruction qui en fait le roi mérovingien le plus remarquable après Clovis. Il existe aussi quelques chartes (le plus souvent des chartes de donation). Certaines datent du règne de Dagobert, mais un assez grand nombre de fausses chartes attribuées à Dagobert ont été rédigées après sa mort, du , en particulier à l'abbaye de Saint-Denis, lieu de la sépulture de Dagobert, et plus tard de Charles Martel et Pépin le Bref, puis des Capétiens. On a au total dont 33 sont faux ( concernent Saint-Denis, dont ). Ce phénomène des fausses chartes de Dagobert est lié à la valorisation de son rôle à l'époque carolingienne, puis sous les Ottoniens et les Capétiens. Dans cette perspective, ont aussi été élaborées de fausses généalogies établissant le rattachement des Carolingiens, puis d'autres familles, aux Mérovingiens grâce à une sœur (inventée) de Dagobert ; cette pratique a encore lieu au au sein de la famille des ducs de Lorraine en lutte contre la famille royale française des Valois. Biographie Formation Dagobert est le fils de (fils de et arrière-petit-fils de Clovis). Sa mère s'appelle Bertrude. À l'âge de neuf ans, il est atteint d'une entérite colique. Bertrude l'envoie, avec son demi-frère Caribert, dans la villa royale de Reuilly, à l'est de Paris. Il est instruit par des clercs qui lui enseignent le latin et l'histoire. À dix ans, il apprend à monter à cheval, pratique du sport et le maniement des armes. Il pratique également comme passe-temps certaines activités manuelles comme l'ébénisterie et la menuiserie. En 615, il rejoint la cour du roi son père, avec qui il entretient des relations dictées par la raison d'État, pour y suivre l'instruction de lÉcole du palais où il enrichit ses connaissances politiques et administratives. En 618, quelques mois après le décès de Bertrude, l'épouse de Clotaire, ce dernier, père de Dagobert se remarie avec Sichilde, alors gouvernante de Caribert. Dagobert la voit comme une intrigante cherchant à favoriser Caribert tout en la soupçonnant d'avoir été la maîtresse de son père. Avec son frère Brodulf (ou Brunulf), elle tente de faire obtenir un héritage égal entre les deux fils de Clotaire, alors que Caribert est mis à l'écart de la succession royale pour cause d'incapacité à régner. En 621, aux quinze ans de Caribert, Sichilde obtient de Clotaire un don de petits domaines disparates et éloignés les uns des autres, formant des comtés gérés par des intendants royaux, à chacun de ses deux fils. L'âge de la majorité est donné aux deux princes, supprimant leur gouvernance. En guise de remplacement, un maire du palais est désigné pour chacun d'eux, bien que ne régnant sur aucun royaume. Harmaire échoit à Caribert, quant à Dagobert, il lui est permis de choisir : il propose le duc Ega, qui, en plus d'avoir bonne réputation, participe à sa formation à l'école du palais ; ce dernier accepte et la proposition est approuvée par le roi. Brodulf et Sichilde font en sorte d'éloigner le plus possible Dagobert de la cour, afin que le roi porte plus d'attention à Caribert, en incitant Clotaire à envoyer Dagobert un peu partout à travers la Gaule : en Austrasie, Burgondie et Neustrie. Ceci permet à Dagobert de connaître les régions du royaume avec leurs particularités, de rencontrer des gens de toutes conditions et de visiter toutes sortes de lieux, de lier des relations et d'être perçu comme délégué de la couronne. En 622, il siège au conseil du royaume, où il participe aux décisions gouvernementales en étant consulté par son père et ses ministres. Il recommande la prolifération des immunistes, octroyant un diplôme royal d'''immunité aux propriétaires de domaine, refusant l'accès au domaine à toute personne extérieure autre que le roi afin de limiter le pouvoir des Grands du royaume qui usurpent le pouvoir du roi pour exercer une juridiction à ses dépens et accaparer des pouvoirs judiciaires ainsi que des biens, taxes, capitations, récoltes... Il promeut également des recommandations pour assurer une meilleure hiérarchisation seigneuriale : un seigneur reçoit l'hommage d'un guerrier ou d'un chef qui prête serment de fidélité et offre ses services en échange d'avantages et de la protection du seigneur. Une protection spéciale et des devoirs particuliers sont attribués à ceux qui se recommandent au roi. Les leudes sont des recommandés qui placent leurs terres sous la protection du roi et en échange de quoi, le roi leur en offre d'autres. Dans le but d'augmenter la production agricole des paysans libres, le concept d'origine romaine des précaires est répandu : un propriétaire terrien accorde l'exploitation d'un terrain à un paysan libre pour un certain nombre d'années qui peut faire ce que bon lui semble de la récolte, en échange le paysan doit aménager et entretenir la terre. À l'expiration du délai d'exploitation, le propriétaire bénéficie des aménagements et constructions réalisées. Pour fidéliser les vassaux à la monarchie, des bénéfices peuvent être accordés : l'usufruit d'un domaine, pour une durée déterminée d'au moins cinq ans et à vie la plupart du temps, est attribué à un favori du roi en échange de services rendus. Roi d'Austrasie En 623, l'évêque de Metz, Arnoul, demande à ce que le roi lui rende visite, mais celui-ci préfère envoyer Dagobert. Arnoul rend compte que les Austrasiens sont jaloux des Neustriens qui bénéficient de la présence du monarque et s'estiment lésés. Aussi, ils souhaitent la présence du roi en leur contrée ce que Clotaire refuse. Mais cédant aux revendications autonomistes des nobles d'Austrasie, il nomme Dagobert vice-roi de ce territoire (amputé néanmoins des régions à l'ouest des Ardennes et des Vosges ; les vallées de la Haute-Meuse, de la Haute-Marne, de l'Aisne, de la Champagne. Les villes de Verdun, Toul, Châlons et Reims, également exclues, sont déclarées « cités royales » et ne dépendent que du roi) en tant qu'associé à la couronne avec délégation d'autorité. Cette décision est approuvée par Brodulf qui voit là une occasion d'éloigner Dagobert ainsi que Harmaire, dont Brodulf suggère qu'il commande des troupes afin d'apaiser les troubles causés outre-Rhin par le duc saxon Aighina. C'est alternativement à Metz et à Trèves qu'il réside alors. Ses tuteurs seront le maire du palais Pépin de Landen, saint Arnoul et Cunibert (ou Chunibert), évêque de Cologne, qui sont déjà les dirigeants effectifs de la contrée. Son éducation s'oriente de manière à répondre aux besoins de l'Église, et il ne peut se passer de la compagnie d'Arnoul au point de menacer ses fils de mort si ce dernier ose mener une vie érémitique. Il se consacre à l'amélioration du système judiciaire afin d'étendre les compétences du roi par la mise en place de réformes. Le wergeld (« prix de l’homme ») pour une même catégorie sociale est pratiquement équilibré, quelle que soit la naissance des hommes, les conditions de l'état civil, de la famille, des successions s'uniformisent. En conformité avec l'édit de 614, il impose que durant les jugements, un évêque ou un clerc intervienne pendant les débats ou délibérations pour réduire les injustices. Le comte du palais ou le clerc peuvent demander la reconsidération des sentences et interjeter appel. Il pousse à la périodicisation régulière des sessions, au maintien des jurys populaires, à la désignation de conseillers-auditeurs compétents au mandat de longue durée. Le référendaire spécialise les juristes auxquels le roi fait appel. Il laisse le chancelier-référendaire promouvoir à la chancellerie des magistrats pour des missions juridiques ou d'inspections. Les accusés, défendeurs et demandeurs peuvent s'appuyer sur des témoins, des garants ou cautions. Les problèmes concernant les veuves, orphelins et déshérités sont soumis aux clercs, qui ont mission de représentant et conseiller. Les conseillers-auditeurs non convoqués à une session peuvent assister ou représenter en justice des plaideurs. Les pagus (unité administrative principale des états du royaume), où les comtes exercent la juridiction du roi, sont de taille variable, empêchant ainsi le comte d'y assurer la représentation du roi à chacune des audiences des différents centres judiciaires. Les comtés sont donc partagés en vicairies où à leurs têtes sont nommés des vicaires, qui président les tribunaux locaux, sous autorité du comte. Les affaires importantes sont directement présidées par les comtes. Les comtes et les vicaires doivent désigner juristes et clercs de leur entourage pour assistance. Les comtes eux-mêmes font appel à des vicaires pour les affaires courantes et pour les remplacer lors de leurs déplacements. Chrodoald, un aristocrate bavarois de la famille des Agilolfing propriétaire d'un domaine à l'ouest de Trèves, exerce un trafic de marchandises avec les duchés alliés de l'Est et étend son influence au détriment de celle du roi, pour constituer un État indépendant. Il refuse également de payer l'impôt à Pépin de Landen, dont il a acheté certains de ses officiers, et ne se soumet guère au ban. Arnoul souhaite sa mise à l'arrêt et un jugement par le tribunal royal. Chrodoald se réfugie à Paris auprès de Clotaire qui demande à Dagobert d'abandonner toute poursuite, et de promettre de le laisser regagner ses terres. Clotaire aurait reçu serment de Chrodoald qu'aucun trouble n'interviendrait de sa part. Après consultation de Pepin, Arnoul, Harmaire, Anségisèle et l'évêque Clodulf de Metz, également conseiller royal, Dagobert accorde son pardon. À son retour au palais de Metz, Chrodoald est assassiné par des hommes du patrice Harmaire sur ordre de Dagobert. Clotaire se rend compte qu'il y a eu accord entre son fils et l'entourage de celui-ci. Il menace de le destituer s'il ne vient pas de lui-même pour repentance et soumission. Dagobert en profite pour étendre son autorité sur Metz et Trèves. Il envoye Cunibert à Clichy demander au roi l'Austrasie avec la Champagne, Brie et les cités royales. Un comité de douze Grands a lieu pour en délibérer. En septembre 626, il rencontre son père et s'installe dans la villa royale de Saint-Denis. C'est peut-être à cette date ou en 625 qu'il fait embellir son monastère. L'assemblée accorde l'intégralité de l'Austrasie à Dagobert excepté l'Aquitaine et la Provence, habituellement rattachées aux rois austrasiens. Il est convoqué par son père à Clichy en présence d'Amand et de Caribert, pour reconnaissance officielle du royaume d'Austrasie et prêter serment d'allégeance. Mais Clotaire impose la condition qu'il épouse la sœur de la reine Sichilde, Gomatrude et que Caribert épouse Fulberte, belle-sœur de Brodulf (l'existence de Fulberte serait contestée, voir article Faux Mérovingiens). Ces mariages permettent à Sichilde et Brodulf que des membres de leur famille soient reines. Le mariage a lieu en décembre 626 à Clichy, Amand célèbre l'union. Il unit également Caribert et Fulberte quelques jours après. Le duc Aighina doit s'expliquer devant Dagobert des troubles causés, à l'extérieur de son duché, par ses soldats. Il remet en cause la gestion de ses troupes par le patrice Harmaire et un différend éclate entre eux. Aighina doit faire serment de fidélité et est convié à une assemblée de Grands présidée par Clotaire, qui se situe entre décembre 626 et 627. Harmaire est assassiné en sortant de la grande salle de la villa royale. Les assassins s'enfuient mais des témoins reconnaissent des hommes de la garde personnelle d'Aighina qui s'est réfugié à Montmartre. Les fidèles de Harmaire veulent le venger et assiègent le duc. Brodulf demande l'intervention du roi qui convoque Ega pour imposer la « paix du roi » entre les rivaux. Aighina est destitué de son duché, remis à Berthoald, exilé à Montmartre avec une petite garde en compagnie et avec l'octroi d'un petit domaine comme résidence forcée. En avril 627, profitant de la mort d'Harmaire, qui n'est pas encore remplacé dans ses fonctions, les Saxons commandés par Berthoald attaquent l'Austrasie. Dagobert lève le ban et commande les troupes à Spa. Durant la bataille, les cavaleries ennemies s'affrontent laissant les deux chefs face-à-face : Berthoald agrippe la chevelure de Dagobert et la lui coupe. Dagobert demande de l'aide à Clotaire qui, avec Ega et l'armée Neustrienne, arrive près d'Aix-la-Chapelle. Le duc fond avec sa cavalerie sur les troupes de l'armée neustrienne tentant de la prendre à revers mais Ega et ses hommes, grâce à leurs piques et lances, font Berthoald prisonnier et mettent ses troupes en déroute. Ega convoque le roi et son fils et demande l'application des lois de la guerre concernant les traîtres : Clotaire ordonne l'exécution de Berthoald qui est décapité. À la suite des affrontements, Dagobert doit reconstituer les royaumes de Saxe et de Thuringe. En matière fiscale, il ordonne la restauration du cadastre, le versement annuel d'une redevance par les Grands. Les levées exceptionnelles sont supprimées et le droit de gîte et d'hospitalité, qui permet au roi et son escorte de bénéficier d'un hébergement et de subsistance, n'est plus accablant et des dédommagements sont accordés aux cités d'accueil. Les zones de stationnement et les relais des armées doivent être dédommagées par les provinces ou le pays dans son ensemble. Il encourage les comtes à rendre une justice moins intéressée en accroissant les inspections, les modifications de sentences. Il accorde des faveurs aux magistrats intègres. Il dote les comtes de bénéfices personnels qu'ils tentent de rendre héréditaires. Face à l'augmentation des biens ecclésiastiques, Cunibert et Clodulf en informent le roi qui promeut de nouvelles lois : en cas de fraude électorale pour la nomination d'un évêque, ainsi que pour les désignations abusives de diacres et de prêtres, un appel peut être fait au roi. Il en est de même en cas de manquement d'un évêque pour l'assistance aux déshérités. L'enseignement leur revenant de fait, il leur est imparti d'ouvrir des écoles et de veiller à la bonne formation des clercs instructeurs, sous peine de voir leurs privilèges remis en cause. Les biens de l'Église ont pour objectifs l'amélioration des conditions des paysans et l'augmentation de leurs rendements. Les affranchis, esclaves, veuves et orphelins passent sous la juridiction des évêques tout comme les contrats de mariages et testaments. Roi des Francs Dès le décès de (18 octobre 629), un messager lui transmet une invitation aux funérailles de son père à Paris. Le roi est enterré à l'église saint-Vincent. Alors que Sichilde s'est rendue dans sa villa de Bonneuil, Brodulf explique qu'avant sa mort, Clotaire aurait légué le royaume à Caribert, secondé par le maire du palais neustrien Landri. Dagobert exigea des témoignages et Brodulf dit que Landri et Amand sont témoins de la scène. Tous les deux sont convoqués et le contredisent : Landri dit qu'il n'a pas reçu de consignes particulières et Amand n'a entendu qu'un bredouillage de confession sans rapport. Dagobert ordonne à Brodulf de partir le plus loin et le plus vite possible, ce qui est fait. Face à toute la cour, il déclare son titre royal en se faisant nommer roi de Bourgogne, puis chasse Caribert de la Neustrie, lui faisant jurer de renoncer définitivement à la Gaule, Caribert devant lui succéder en l'absence de descendance. Quelques jours plus tard, Landri meurt et est remplacé par Ega. Il visite la Neustrie et la Burgondie pour y établir les réformes mises en place en Austrasie, puis s'installe dans l'abbaye de Saint-Denis. Ega et le trésorier royal Didier, viennent le voir pour lui annoncer que l'Aquitaine se révolte du fait de l'absence de visite du roi dans cette province. Le comte de Cahors se fait assiéger par un groupement de bandits et de population locale, entrainant la lapidation de l'évêque Rubique, frère de Didier, qui tente de s'interposer. Didier est désigné comme successeur de Rubique. Afin d'apaiser les tensions, le roi doit se faire représenter en Aquitaine. Poussé par son oncle Brodulf, Caribert réclame son dû. Dagobert ne lui laisse pour territoire que le royaume d'Aquitaine, créé pour l'occasion. Ce royaume a Toulouse pour capitale et englobe l'Aquitaine méridionale (duché de Vasconie) jusqu'au Pyrénées avec comme principales villes Agen, Cahors, Périgueux et Saintes. Aidé par les ducs Vascons et Aighinan ainsi que par d'autres ducs et comtes, il envoie des troupes sur les principaux lieux de rébellion. Il repousse les Vascons ibériques ainsi que leurs alliés Aquitains (Proto-basques), soumettant à l'autorité royale toute l'Aquitaine. Le duc Aighinan s'installe avec ses troupes aux bords des Pyrénées. Lorsque Caribert rejoignit Toulouse, il reçoit un légat de Dagobert pour le complimenter de sa victoire. Voulant répudier Gomatrude qui lui a été imposée par son père, il convoque le référendaire Dadon, l'évêque Amand et un officier de sa garde. L'officier est chargé d'avertir la reine qu'elle ne doit plus que se contenter de vivre dans une aile de sa villa de Romilly et d'y rester. Puis le roi accompagné de Dadon, Amand et de hauts dignitaires, signe l'acte de répudiation, ne laissant à la reine que la liberté de choisir son lieu de résidence, l'accompagnement de serviteurs et la possibilité de percevoir une pension de la part du comté de son lieu de résidence. Amand s'oppose à cette décision et est destitué de ses fonctions à la cour pour être envoyé auprès de Caribert, qui accepte de l'héberger. Mais devant son refus, Dagobert nomme Amand évêque sans siège fixe, en lui donnant pour mission l'évangélisation des païens du Pays basque. Avec l'aide de clercs qui l'accompagnent et des seigneurs chrétiens locaux, il fonde des paroisses, crée des séminaires d'enseignement de langue romane et de formation des diacres. Sa mission achevée, Caribert fait d'Amand son aumônier. Gomatrude est finalement répudiée et se réfugie dans le domaine de sa belle-sœur Bruère. En 630, afin de rendre justice et secourir les pauvres, Dagobert voyage en Burgondie, se rendant dans plusieurs villes dont Saint-Jean-de-Losne, où il fait assassiner Brodulf. Il répudie Gomatrude à Reuilly et épouse Nanthilde. Il prend ensuite comme concubine Ragnetrude qui enfante Sigebert. En décembre 630 ou en janvier 631, Dagobert parraine Chilpéric, le nouveau-né de et de Fulberte. Caribert est malade de dysenterie ou de tuberculose, ce qui engendre des troubles causés par les seigneurs aquitains ainsi qu'une crainte de rébellion vasconne ou d'offensive wisigothe. En 631, accompagné à Orléans par Pépin de Landen, son fils Sigebert est baptisé par l'évêque Amand et . Il signe un traité de « Paix Perpétuelle » avec l'empereur byzantin Héraclius. Sur les conseils de ce dernier, il fait baptiser tous les juifs de son royaume. Les Wendes ou Vénèdes, ethnie slave, supposés avoir agressé une caravane de négociants francs, provoquent un conflit diplomatique entre Dagobert et Samo, roi des Wendes. Les Francs d’Austrasie s’unissent avec les Lombards et les Alamans pour battre les Wendes. Dans la bataille, qui a lieu à Wogastisburc (peut-être Kaaden-sur-l'Oder, et plutôt Kadaň sur l'Eger), les Austrasiens sont vaincus. On attribue cette défaite à un manque de motivation, dû à une politique pro-neustrienne et au fait « qu'ils se voyaient haïs de Dagobert et continuellement dépouillés par lui ». En mars 631, Sisenand, aristocrate wisigoth, demande l'appui de Dagobert pour détrôner son rival, Svinthila. Dagobert lève des troupes en Bourgogne et envoie les ducs Abondance et Vénérande qui marchent jusqu'à Saragosse. Sisenand monte alors sur le trône et offre aux envoyés de Dagobert d'or, qui bénéficient à l'abbaye de Saint-Denis. En janvier 632, meurt. La volonté d'autonomie en Aquitaine est ébranlée par la mort du roi. Il est décidé que le duc Egina et l'évêque de Toulouse assurent la gouvernance de l'Aquitaine accompagnés par l'évêque Didier de Cahors, qui dispense des conseils en cas de problème, pendant la minorité de Chilpéric. Cependant, celui-ci meurt quelque temps après, peut-être assassiné sur ordre de Dagobert. Le 8 avril 632, il récupère l'Aquitaine, reconstituant ainsi le royaume franc tel qu'il était sous le règne de son père. Dès lors, il choisit de quitter l'Austrasie, et de prendre Paris pour capitale, de par sa position géographique au centre du royaume. Il se sépare ensuite de Pépin de Landen, tentant de recouvrer un peu du pouvoir que son père avait laissé aller aux maires du palais. Il choisit alors d'excellents conseillers tels que le chancelier Didier, le référendaire (gardien du sceau royal) Dadon (canonisé sous le nom de saint Ouen) et l'orfèvre Eligius (futur saint Éloi). Avec leur aide, il s'occupe en priorité des affaires intérieures du grand royaume des Francs et son règne constitue une trêve heureuse dans l'anarchie mérovingienne et apporte une paix relative, grâce à sa volonté d'unifier le gouvernement du pays. Il est en fait le dernier roi mérovingien à diriger personnellement le regnum francorum. Il entreprend un certain nombre de réformes essentielles : Il lutte contre les revendications autonomistes de certaines parties de la noblesse, et continuant l'œuvre entreprise par , il parvient à supprimer la pratique successorale dite de la « patrimonialité » qui fut, à cause des mésententes de partage, génératrice de nombreux conflits. Il parvient aussi à réorganiser l'administration et la justice du royaume, et prend l'initiative, sur les conseils de l'ancien orfèvre Éloi, d'éliminer toute la fraude monétaire, en centralisant au palais la frappe de la monnaie. Il développe également l'éducation et les arts, et fait de nombreux dons importants au clergé (il renforce, entre autres, l'abbaye de Saint-Denis qui accueille son tombeau quelques années plus tard) : il lui accorde un droit de foire où tous les ans à partir du 9 octobre, jour de la saint Denis, le clergé peut organiser une foire pour effectuer du commerce et prélever des taxes à la place du pouvoir royal. Il aide Éloi à la fondation du monastère de Solignac, près de Limoges, et celui de saint Martial, dans l'île de la cité à Paris. Il accorde des privilèges d'immunité à Dadon, favorise le monastère de Rebais et choisit Didier au siège épiscopal de Cahors. Au niveau politique, Dagobert développe les relations diplomatiques avec les pays voisins : un accord en 633 avec les Saxons pour qu'ils l'aident à protéger ses frontières des Slaves de Samo. Les Saxons proposent à Dagobert de protéger le royaume en échange de rémission de leur tribut de cinq cents vaches. Il mène également des campagnes militaires, notamment contre les Vascons (638), les Bretons, et surtout les Slaves qui lui résisteront en 632. Mais en 634, la noblesse d'Austrasie se révolte. Pour apaiser les esprits, Dagobert est contraint d'abandonner le royaume d'Austrasie à son fils qui n'a alors que deux ans (il réussit néanmoins à écarter cette fois Pépin de Landen du poste de maire du palais). Il lui donne comme tuteurs l'évêque de Cologne et le duc Andalgésil. En 635, il a de Nanthilde un fils nommé Clovis. Ce sont ensuite les nobles de Neustrie qui revendiquent leur rattachement à la Burgondie ; ils exigent et obtiennent que Dagobert rassemble les deux régions et qu'il place son fils à la tête de ce nouveau royaume. Un traité fut conclu avec Sigebert, afin qu’à la mort de Dagobert la Neustrie et la Bourgogne reviennent à Clovis, l’Austrasie restant à Sigebert et à sa descendance. En 637, une révolte de Vascons éclate. Une armée est envoyée de Bourgogne, avec à sa tête Chadoinde et dix ducs, qui ravagent leurs vallées. Lors du retour, un duc est piégé dans la vallée de la Soule et sa troupe est vaincue. À la mort, en 612, du duc de Domnonée , qui détient également le titre de roi des Bretons, ses deux fils Judicaël et Gazlun sont désignés pour gouverner conjointement. Néanmoins, Gazlun refuse de partager le pouvoir et tente d'obtenir le titre de roi. Après une bataille partisane, Gazlun avec l'appui du duc-roi du Bro-Waroch, prend le dessus sur Judicaël et ses partisans cornouaillais. Celui-ci se consacre alors à la vie monastique du monastère de Saint-Méen-de-Ghé. Par l'intermédiaire d'intrusions, Gazlun dépossède alors des leudes partisans de son frère, en enferme certains en prison, en assigne à résidence et fait saccager des domaines et chantiers de construction. Il tente même d'imposer en culte des saints de son choix. Par crainte de voir cette pagaille déborder sur le royaume des Francs, les villes de Nantes et Rennes qui constituent ses défenses et ont été ravagées, sont renforcées. Afin de savoir ce qui se passe, un notable est envoyé auprès de l’entourage de Gazlun qui décède en fin d’année 632. Une délégation bretonne se rend au monastère de Saint-Méen-de-Ghé pour inciter Judicaël à devenir roi. Celui-ci a pris goût à la vie monastique et préfère que son fils de douze ans, Alaüs, prenne sa place. La délégation lui demande d’au moins régner jusqu’à la majorité de son fils. Finalement, Judicaël accepte de devenir duc de Domnonée. Les nouvelles de Bretagne parviennent difficilement à la cour de Dagobert, qui décide de voyager en Poitou, dans l’Orléanais, la Touraine et le Maine pour enrichir ses informations. Il rencontre sans doute Berthilde dans un grand domaine des environs d’Orléans. Il apprend la mort de Gazlun et la prise de pouvoir de Bretagne par Judicaël. Éloi a pour mission d’obtenir la soumission de Judicaël et la réparation de tous les préjudices subis par ses leudes. Durant l’absence d’Éloi, le duc Ega assure sa fonction au gouvernement. Éloi s’installe alors dans le palais du gouverneur de Vannes. Avec l’aide de clercs qui l’accompagnent et qui se déplacent dans le Bro-Waroch, la Cornouaille et la Domnonée, il apprend que Judicaël n’a pas demandé audience à Dagobert pour se consacrer au redressement de la Bretagne, après les troubles causés par Gazlun. Des officiers laïcs de la délégation d’Éloi apprennent que les leudes ont été libérés et dédommagés. Éloi rencontre l’abbé du monastère de Saint-Méen-de-Ghé pour établir un accord en vue de faire se rencontrer Judicaël et Dagobert. Une ambassade est alors accueillie au palais de l’évêque à Vannes, où Éloi accueille des laïcs et ecclésiastiques. Il leur demande s’ils peuvent exprimer « les intentions du roi Judicaël » et celui-ci qui fait partie du groupe répond « Je suis Judicaël et je ne suis pas roi ». Après cette délégation, plusieurs négociations ont lieu tantôt à Vannes tantôt à Saint-Méen-de-Ghé. Judicaël y explique qu’il a accepté le titre de duc de Domnonée, que son père lui a attribué à lui et son frère, mais qu’il refuse tout titre royal. Il ajoute que tous les seigneurs bretons reconnaissent la suzeraineté de Dagobert, qu’il n’a jamais failli à sa parole, et refuse de se soumettre, ce qui serait reconnaître une faute qu’il n’a pas faite. Judicaël reproche aux Francs leur indifférence et de n’être pas intervenus contre Gazlun, ce à quoi Éloi répond que la situation bretonne est mal connue de la cour franque et que l’envoi d’un légat auprès de Gazlun signifie la reconnaissance de son pouvoir. L’insistance d’Éloi pour que Judicaël rencontre le roi des Francs est vouée à l’échec, Judicaël affirmant que « Je ne suis qu’un duc, non un roi. Je n’ai nulle raison de solliciter une faveur particulière, et nulle raison non plus de réitérer un acte d’allégeance auquel mon pays est fidèle ». Il accepte néanmoins d’être reçu par un haut représentant du roi comme le serait n’importe quel duc plutôt que de dîner avec Dagobert. Éloi accepte de le faire recevoir par le référendaire Dadon. Judicaël accorde une audience aux représentants de Cornouaille et du Bro-Waroch, qui le saluent comme roi, pour exprimer aux représentants du roi des Francs la fidélité de la Bretagne. Judicaël rencontre alors Dadon à Creil pendant deux jours, en tant que duc des Bretons. Celui-ci enregistre les déclarations et renouvelle l’amitié et l’appui du roi. Le jour du départ de Judicaël, alors qu’il vient prévenir son hôte, Dagobert apparaît derrière une tenture qui se soulève, et donne l’accolade au duc pris de court, puis se retire. À la fin de l’année 634, Judicaël cède sa place à son fils Alaüs (), qui sera traité en souverain de toute la Bretagne, pour se retirer au couvent de Saint-Méen-de-Ghé. Cette relation entre la Bretagne et le royaume des Francs permet d’accroître les liens entre seigneurs bretons pouvant devenir leudes du roi des Francs, et les autres leudes. De plus, de riches Francs peuvent s’installer en Bretagne et contribuer à faire vivre la région. Des liens commerciaux s’installent notamment avec le développement des manufactures de toiles de Vitré et de Locronan, des salines de Guérande et de Bourgneuf-en-Retz. Par l’intermédiaire des transports rapides dits de cache-marée, la Bretagne approvisionne de grandes villes telles que Paris en poisson frais. Les grandes villes bretonnes se développent : Brest devient un centre de construction navale et port de commerce. Le Mans devient un centre d’échange entre la Bretagne et la Neustrie et des populations bretonnes s’installent dans l’Alençonnais et dans l’ouest sarthois. De même, l’aristocratie vasconne se soumet à Clichy. En 638 ou 639, Dagobert tombe malade d’un flux au ventre à Épinay-sur-Seine. Il recommande alors la reine Nanthilde et son fils Clovis au maire du palais de Neustrie Aega. Il meurt quelques jours après à Braine, le 19 janvier à l'âge de . Héritage À sa mort, ses deux héritiers sont encore très jeunes : Sigebert a huit ans et Clovis quatre ; l'unité de commandement disparaît et les luttes et l'anarchie reprennent. Le pouvoir des maires du palais va s'accroître au détriment des rois, car ils en profitent pour manipuler les jeunes souverains et s'emparer définitivement du pouvoir : c'est le début de l'époque dite des Rois fainéants qui marquera la fin de la dynastie mérovingienne. Tombeau Avant de mourir, le roi Dagobert a choisi d'être enterré, non à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, comme ses prédécesseurs depuis en 558, mais à la nouvelle basilique Saint-Denis dont il a fait construire l'enceinte, sur le lieu où reposait déjà depuis 570 Arégonde, son arrière-grand-mère et quatrième épouse de . De Dagobert, dernier roi unique du regnum Francorum, il subsiste le tombeau que fait installer au le roi . Au , les moines de Saint-Denis voulurent imposer leur basilique comme nécropole royale et rendre hommage au roi Dagobert en réalisant, pour sa dépouille, un tombeau exceptionnel adoptant la forme d'un enfeu à haut pignon dont le fond est traité comme un tympan. Mais la sulfureuse réputation du bon roi les fit trembler. Ils imaginèrent donc une sculpture un peu ambigüe et qui se lit dans la pierre comme une bande dessinée. Le roi est représenté en gisant couché de flanc, les mains jointes, le regard tourné vers le tombeau des trois martyrs, ses patrons, sur un lit entouré de deux statues (Nanthilde, son épouse et , son fils, tenant le plan relief de la basilique). Ces statues et le gisant sont des restitutions de Viollet-le-Duc. Les registres du tympan retracent le voyage d'outre-tombe du royal trépassé : sur le premier registre, à l'heure même où Dagobert expire, un pieux ermite représenté couché a une vision dans son sommeil et voit une armée d'esprits maléfiques qui emportent Dagobert, enchaîné et battu, dans une barque à travers la mer vers les régions infernales. L'âme du roi, figurée en enfant nu et couronné, est emportée en Enfer par les griffes des démons. Au deuxième registre, saint Denis, saint Martin (qui tape avec son gourdin sur les démons) et saint Maurice délivrent cette âme, la présentent au Ciel et lui permettent d'accéder au Paradis. Le message est clair : Dagobert aurait mérité l'Enfer, mais l'intercession des saints lui a miraculeusement ouvert les portes de la bienheureuse éternité représentée sur le registre supérieur. Étymologie du nom « Dagobert » Le nom de Dagobert est généralement considéré comme d'origine germanique : il pourrait signifier « Jour brillant » ou « Bonheur du jour », obert ou oberth (bonheur) et dag (jour), en vieux-francique. Une autre hypothèse est celle de l'étymologie celtique : dago signifierait « bon » et ber, « grand ». Mémoire de Dagobert Récits de la vie de Dagobert Alors qu'il était adolescent, Dagobert partit à la chasse au cerf. Ses chiens en poursuivirent un qui se réfugia dans une chapelle édifiée, à Catulliacum, sur le tombeau des saints Denis, Rustique et Eleuthère, évêques de Paris. Un miracle empêcha les chiens d'entrer, impressionnant Dagobert qui conçut pour les saints une grande vénération. Chassant un cerf avec saint Ouen dans la forêt de Cuise, il aperçoit dans l'air une croix d'une blancheur lumineuse. Saint Ouen décida de bâtir une église à cet endroit, qui devint le prieuré de Lacroix. Peu de jours après son entrée à Metz pour y exercer la délégation d'autorité de la couronne de son père, Dagobert aurait reçu la visite d'un prince d'Arabie attiré en Francie et en Alémanie par des perspectives d'échanges commerciaux. Ce prince l'aurait averti de la fuite de Mahomet, lhégire, et de son retrait à Médine. Notburge, fille de Dagobert, se vit proposer en mariage par son père, qui séjournait dans la vallée du Neckar près du royaume Wende, au roi Samo. Horrifiée par un mariage païen, Notburge se réfugia dans une grotte de l'autre côté de la rivière. Irrité, le roi la retrouva et la saisit par le bras qui lui resta dans la main. Reprenant ses esprits, Notburge . Pieuse, Notburge obtint la conversion des habitants du lieu. La grotte devint un lieu de pèlerinage, et on éleva une église sur sa tombe à Hochhausen. Elle fut sanctifiée sainte Notburge. Dagobert tomba malade d'une fièvre que les médecins ne savaient guérir. Au bout de six mois, son père envoya en Sarthe à saint Longis, fondateur du monastère du même nom . Dagobert fut atteint de lèpre. Il confia son royaume à son fils et partit en pèlerinage avec son épouse. En Alsace, ils s'établirent à Atenborg. Au cours d'une chasse, le roi s'étendit sur un pré fleuri pour y dormir. Au réveil, le contact de sa peau avec la rosée rendit saine une partie de son corps. Sur conseil de sa femme, il s'immergea complètement et guérit de même. (Heiligenstadt). Les saints étaient les martyrs Aureus et Justin, une église fut construite en leur honneur. La sœur de Dagobert, Énimie, se vit offerte en mariage. Or, elle était vouée au Christ. Elle demanda au seigneur d'empêcher cela, et fut atteinte de lèpre. Une vision lui intima de partir guérir à la fontaine de Burle, en Gévaudan. Ainsi, elle put guérir. De retour dans le royaume franc, la lèpre frappa à nouveau. Elle retourna à Burle et compris qu'elle devait rester en Gévaudan. Elle y accomplit de grands miracles, où tel saint Romain, elle anéantit le Drac, accompagnée partout de sa filleule également nommée Énimie. Elles moururent quasiment en même temps et furent ensevelies l'une au-dessus de l'autre, en sorte que seul le tombeau de la filleule, placé en haut, portait mention d'Énimie. Mais trompé par la disposition des tombeaux, il s'empara d'Énimie la jeune. Ainsi, les reliques de la sainte restèrent en son abbaye. fit Sadragésile duc d’Aquitaine. Celui-ci n’appréciait pas Dagobert et, lorsque ce dernier l’invita à sa table, en l’absence de , Sadragésile refusa de boire à trois reprises avec Dagobert en plus de se montrer impoli. Dagobert le ridiculisa en lui faisant couper la barbe et en le faisant battre avec des verges. Au retour de , son ministre raconta les faits. Le roi menaça son fils qui se réfugia en la chapelle de Saint-Denis où les hommes de son père ne purent entrer. Durant cette captivité, Dagobert fit un songe où les saints lui seraient apparus. Dagobert s’engagea à les honorer en échange de leur protection. s’inclina devant le pouvoir des saints et se réconcilia avec son fils. Il offrit, en plus, des dons au tombeau des saints. Dagobert, Durant la bataille, Dagobert fut blessé à la tête et son père vint à son secours. Ils combattirent Ce serait après la mort de son père que Dagobert aurait fait reconstruire l'église de Saint-Denis en remerciement de la protection des saints. La chanson Le Bon Roi Dagobert Dans la culture populaire française, Dagobert est surtout connu au travers de la chanson du Bon Roi Dagobert. Celle-ci semble dater de la Révolution française. Selon la légende, Dagobert était tellement distrait qu'il avait l'habitude de mettre ses culottes (ses braies, pantalons) à l'envers. Bon vivant et populaire, il riait bien souvent de sa propre personne. Le respect dû au roi a fait passer sa distraction pour une simple légende. Il est aussi probable que cette chanson s'inspire des rois éphémères dont et Cette chanson, écrite sur un air de chasse dit Fanfare du Cerf, n'a pas pour but de transcrire une vérité historique mais plutôt de se moquer, à travers ce roi ancien et mal connu, du roi , connu entre autres pour sa personnalité distraite, et de la reine Marie-Antoinette. Notes et références Annexes Bibliographie Sources d'époque Chroniques du temps du Roi Dagobert (592-639) (traduites par François Guizot et Romain Fougère), Paleo, « Sources de l'histoire de France », Clermont-Ferrand, 2004 (), 169, . Frédégaire (traduites par O. Devilliers et J. Meyers), Chronique des Temps Mérovingiens'', Brepols, 2001 Études contemporaines . . . Articles connexes Généalogie des Mérovingiens Faux Mérovingiens Monarques de France Liens externes Personnalité du VIIe siècle Roi des Francs Mérovingiens Date de naissance non renseignée (VIIe siècle) Date de décès non renseignée (VIIe siècle) Personnalité inhumée dans la basilique Saint-Denis Roi de Bourgogne Mort de la dysenterie Personnalité du haut Moyen Âge par nom Noblesse franque
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration%20Temp%C3%AAte%20du%20d%C3%A9sert
Opération Tempête du désert
L (Desert Storm en anglais) est le nom donné aux opérations militaires réalisées contre l'Irak du au par une coalition internationale sous commandement des États-Unis et missionnée par les Nations unies. Cette opération a mis fin à l'occupation du Koweït par l'Irak. Elle constitue la phase la plus violente de la guerre du Golfe. Elle peut se distinguer en une phase aérienne (campagne de bombardements) et en une phase terrestre (Desert Sabre, qui a duré symboliquement cent heures). La résolution 687 du Conseil de sécurité des Nations unies en met un terme définitif à la guerre du Golfe. Déroulement de l'opération Elle débute par des bombardements le contre l'armée irakienne, la coalition bénéficiant d'une suprématie aérienne et navale, les navires de guerre américains lançant des BGM-109 Tomahawk depuis le golfe Persique. Plus de aériennes sont effectuées et de bombes larguées, détruisant en grande partie les infrastructures militaires et civiles irakiennes. Le réacteur nucléaire Osirak, situé au sud-est de Bagdad, construit par les Français sur le modèle d'Osiris, est bombardé lors de raids massifs de bombardiers F-117 et F-111 de l'aviation des États-Unis. Il avait déjà été bombardé par les Israéliens le , causant une destruction partielle. La campagne aérienne a été menée sous les ordres de , commandant en chef de l'United States Central Command. L'objectif de cette campagne, qui a mobilisé alliés (dont ) était de détruire l'armée de l'air irakienne qui entretenait une force de 500 MiG-29, MiG-25, MiG-23 et Mirage F1 ainsi que détruire les Scuds et les centres de commandement et de communication de l'armée irakienne, dans le but d'affaiblir les troupes irakiennes au sol. Les défenses anti-aériennes irakiennes s'avèrent inefficaces, de la coalition sont perdus dont aux tirs ennemis. Alors que le l'Irak accepte un cessez-le-feu sous la pression de l'URSS, la coalition rejette la proposition mais déclare que les forces irakiennes battant en retraite ne seront pas attaquées, leur donnant 24 heures pour évacuer le Koweït. L'opération terrestre débute dans la nuit du 23 au (le à du matin pour les français). Nommée Desert Sabre (« Sabre du désert »), elle a duré (symboliquement) cent heures. Les blindés de la coalition traversent la frontière koweïtienne et se dirigent vers Koweït. Le M1 Abrams américain, le Challenger 1 britannique et le M-84 s'avèrent bien supérieurs aux chars irakiens (Type 69 et T-72). L'utilisation du GPS et de la reconnaissance aérienne permet de savoir la localisation exacte de l'ennemi. L'événement le plus tragique de l'opération (pour la coalition) a lieu le lorsqu'un Scud irakien est lancé contre une caserne militaire de Dhahran en Arabie saoudite, tuant vingt-huit soldats américains. La neutralisation de la garde républicaine irakienne, composée des unités de blindés les plus dangereuses pour la coalition internationale, fut un objectif stratégique. Cette formation se tenait à l'intérieur du territoire irakien. La bataille de 73 Easting livrée les et dans le Sud-Est de l'Irak, mettant hors de combat une centaine de blindés irakiens contre seulement un M2 Bradley américain perdu pendant l'opération, a été le tournant de cette opération militaire. Le , les Irakiens commencent à se retirer du Koweït en appliquant une politique de la terre brûlée : les troupes irakiennes mettent le feu aux puits de pétrole koweïtiens. Un long convoi irakien se forme le long de l'autoroute Koweït-Irak (autoroute 80) : presque entièrement détruit par les avions de la coalition, cette autoroute deviendra connue sous le nom de « » (signifiant « Autoroute de la mort »). Le , le président américain George H. W. Bush déclare un cessez-le-feu, mettant fin à l'opération. Le , l'émir du Koweït, Jaber al-Ahmad al-Sabah, rentre au pays après avoir passé plus de huit mois en exil. Notes et références Articles connexes Joint Forces Command-North, un corps d'armée pan-arabe Chronologie de la guerre du Golfe - Jarhead, film de guerre américain réalisé par Sam Mendes Bataille de l'aérodrome de Jalibah | Bataille de Medina Ridge | Bataille de Norfolk Bombardement de l'abri d'Amiriya Highway of death Dans la culture populaire Conflict: Desert Storm et Conflict: Desert Storm II, jeux vidéo s'inspirant de l'opération. Liens externes Guerre du Golfe Relations entre les États-Unis et l'Irak Opération impliquant des forces spéciales Opération militaire des États-Unis Nom de code
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https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9partement%20fran%C3%A7ais
Département français
En France, le département est à la fois : une circonscription administrative, territoire de compétence de services de l'État ; le territoire de compétence d'un département en tant que collectivité territoriale ; une collectivité territoriale proprement dite, à savoir une personne morale de droit public différente de l'État, investie d'une mission d'intérêt général concernant le département, compris en tant que territoire. La circonscription administrative départementale est administrée par un préfet à la tête de différents services de l'État. La collectivité départementale dispose quant à elle, pour l'exercice des compétences qui lui sont dévolues, d'un organe délibérant, le conseil départemental, et d'un organe exécutif, le président du conseil départemental, qui prépare et exécute les délibérations du conseil départemental. Il est assisté à cette fin de vice-présidents et d'un bureau sur le plan politique et de services départementaux pour la mise en œuvre des décisions. La circonscription administrative et le territoire de la collectivité départementale ne coïncident pas nécessairement : depuis 2015, la circonscription départementale du Rhône regroupe le territoire de la métropole de Lyon et celui du département du Rhône ; depuis 2018, la Haute-Corse et la Corse-du-Sud ne sont plus des collectivités et ont fusionné avec la Collectivité territoriale de Corse pour former la Collectivité de Corse ; depuis 2019, la ville de Paris n'est plus un département mais une collectivité à statut particulier ; depuis le , le Bas-Rhin et le Haut-Rhin ne sont plus des collectivités territoriales et sont remplacés par la collectivité européenne d'Alsace. Le territoire départemental est également utilisé comme circonscription électorale pour l'élection des sénateurs. La création des départements français remonte au décret du 22 décembre 1789 pris par l'Assemblée constituante de 1789, effectif à partir du . Leurs limites sont fortement inspirées de projets de redécoupages du territoire plus anciens élaborés sous la royauté par Marc-René d'Argenson dès 1665 et inscrit dans un édit en 1787, ou encore par Condorcet en 1788. Dans les départements et les collectivités territoriales uniques, les lois et règlements sont applicables de plein droit. En France métropolitaine, il existe néanmoins un droit local alsacien-mosellan applicable dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. Étymologie Le substantif masculin département est attesté au début du : sa plus ancienne occurrence connue () figure dans le Psautier d'Oxford. Dérivé du verbe transitif départir, département est composé de départ-, radical de départir, et de -ment, suffixe nominal d'action. Il a tenu lieu de nom d'action au sens d'action de partager. Il s'est appliqué, par métonymie, aux choses partagées, en particulier aux terres. Au , il prend le sens de . Au , il prend le sens de , emploi attesté dans les Considérations sur le gouvernement ancien et présent de la France du marquis d'Argenson. Histoire L'histoire des départements français, depuis la création des départements en 1790, résulte principalement des ajustements successifs du territoire de la France. Si de nombreux départements ont été créés à l'occasion des guerres de la Révolution et de l'Empire puis lors de la colonisation, la chute de l'Empire en 1814 a généralement conduit à leur suppression. La carte actuelle des départements n'est donc guère différente de celle de 1790, à l'exception notable des départements d'outre-mer, de la région parisienne et des zones frontalières avec l'Allemagne et l'Italie. En revanche les numéros de départements attribués ont été modifiés. De 1790 à 1871 Il existait déjà une administration locale sous l'Ancien-Régime, mais c'est l'assemblée constituante qui a procédé au découpage de la France en circonscriptions et notamment en circonscriptions départementales. Pendant la Révolution française, le , l'abbé Sieyès propose ainsi à l'Assemblée nationale l'élaboration d'un plan de réorganisation administrative du royaume. La création de est décidée le , et leur existence prend effet le . En août 1793, il y a quelques remaniements, notamment la scission du Rhône-et-Loire en Loire et Rhône. Sous le Consulat, la loi du () crée les préfets, les conseils généraux et les conseils de préfecture. La Restauration conserve les départements et leur administration. Le nombre de départements atteint 130 en 1810 au gré des conquêtes révolutionnaires puis napoléoniennes puis, à la suite du traité de Paris du , il est réduit , notamment avec la perte du département « résiduel » du Mont-Blanc. Sous la Seconde Restauration, le Conseil d'État dénie la personnalité civile aux départements par deux avis de sa section des finances en date des et . La monarchie de Juillet amorce une prudente évolution institutionnelle avec la loi du . Les conseillers généraux qui étaient nommés jusqu'à présent par le gouvernement sont désormais élus au suffrage censitaire. Ils ont la possibilité de mener des actions publiques et peuvent aussi éclairer le préfet et le gouvernement sur les besoins et les ressources du département. Mais leur pouvoir de décision est très encadré et le vrai décisionnaire reste le préfet. Le , le territoire civil de chacune des trois provinces d'Algérie est érigé en département. En 1860, la France compte en métropole et trois autres en Algérie. De 1871 à 1982 La loi du marque un vrai tournant institutionnel puisqu'elle permet au conseil général d'accéder à l'autonomie, grâce à la délimitation de ses pouvoirs et de ceux du préfet. Cette loi réaffirme le principe de l’élection des conseillers généraux au suffrage universel, pour six ans, avec renouvellement par moitié tous les trois ans, institue la publicité des séances, reconnaît au conseil général le droit de tenir des sessions de sa propre autorité, de désigner son bureau et d’établir son règlement intérieur et crée la commission départementale qui, élue chaque année par le conseil, est l'une des pièces maîtresses du système, en assurant la continuité de son action. Pour autant, ce texte ne dote pas les départements d'un exécutif élu, le préfet demeurant à leur tête, une situation qui va perdurer jusqu'en 1982. La perte de l'Alsace-Lorraine entraîne la création d'un nouveau département, celui de Meurthe-et-Moselle (constituée des parties des départements de Meurthe et de Moselle restées françaises) ; ce département subsiste après le retour à la France de l'Alsace-Lorraine en 1918. . Sous la , la loi Césaire du érige en départements les quatre colonies de la Guadeloupe, la Guyane française, la Martinique et La Réunion. La Constitution du crée la catégorie des départements d'outre-mer (DOM). De et , les trois départements d'Alger, Oran et Constantine sont subdivisés, voyant la création de 12 autres départements. En 1957, le Sud-Est est départementalisé avec la création de deux départements du Sahara. Tous ces départements disparaissent avec l'indépendance de l'Algérie en 1962. La réorganisation de la région parisienne en 1964, effective en 1968, transforme les deux départements de la Seine et de Seine-et-Oise en sept départements : Paris, Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d'Oise. En , la réorganisation de la Corse scinde son département en deux : la Corse-du-Sud et la Haute-Corse. En , le territoire d'outre-mer de Saint-Pierre-et-Miquelon devient le cinquième département d'outre-mer, statut qu'il abandonne en 1985 pour devenir une collectivité d'outre-mer. De 1982 à 2015 Avant 1982, le département était déjà une collectivité territoriale, puisqu'il disposait d'un organe délibérant élu au suffrage universel direct (le conseil général) et d’un président, au titre uniquement honorifique. En effet, c’était le préfet, aidé par les administrations d’État, qui assurait l’exécution des décisions du conseil général. Avec la loi du 2 mars 1982, le département devient une collectivité de plein exercice. Désormais, c’est le président du conseil général, élu parmi ses pairs, qui préside l’assemblée, prépare et exécute les budgets et les délibérations. Il devient également le chef de l’administration départementale. Ainsi à partir de 1982, le territoire départemental est le support d'exercice de l'État, en tant que circonscription administrative départementale, mais aussi du département, en tant que collectivité territoriale départementale. De 1982 à 2015, ces deux territoires se superposent. En 2015 l'entrée en vigueur de différentes lois induit des modifications de périmètres entre certaines circonscriptions départementales et collectivités départementales. Années 2000 : suppression des départements envisagée puis abandonnée La suppression d'un ou de plusieurs échelons de collectivités locales fait débat en France et en particulier l'option de supprimer l'échelon départemental. En janvier 2008, la Commission pour la libération de la croissance française, dite Commission Attali, recommandait de . Cependant, le Comité pour la réforme des collectivités locales, dit Comité Balladur, n'a pas retenu cette proposition et ne prône pas la disparition des , mais simplement de « favoriser les regroupements volontaires de départements », ce qu'il propose aussi pour les régions. Ce Comité prône en revanche la suppression des cantons. La réforme des collectivités territoriales consécutive a retenu la première de ces propositions. Comme un écho au débat sur la réforme des collectivités locales, après qu'il eut été question de supprimer le numéro de département des plaques d'immatriculation des véhicules français, depuis le ce numéro est toujours affiché sur les nouvelles plaques mais son insertion est désormais librement choisie par le propriétaire, sans contrainte de domicile. Par ailleurs, le numéro du département est automatiquement accompagné du logo de la région dont il fait partie. Selon l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée, dirigé par Jean-Louis Sanchez, le projet de réforme territoriale affiche un souci légitime de performance de l'action publique et tout particulièrement de l'action sociale et médicosociale. En 2014, le Premier ministre Manuel Valls au mois d'avril, puis le président de la République François Hollande le 3 juin, annoncent vouloir supprimer les conseils généraux pour 2020. De 2015 à nos jours Depuis le , la circonscription départementale du Rhône possède une architecture particulière. Les services de l'État demeurent uniques (préfet à Lyon et sous-préfet à Villefranche-sur-Saône) et la circonscription départementale possède en son sein deux collectivités territoriales : le département du Rhône, avec le conseil départemental du Rhône, et la métropole de Lyon, avec son propre conseil, qui exercent les mêmes prérogatives mais sur leurs territoires respectifs. C'est un cas unique en France. Depuis le , en vertu des dispositions de l’article 30 de la Loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (loi Notre), la collectivité territoriale de Corse et les deux départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud sont fusionnés en une collectivité de Corse unique, tandis que les services de l’État sont maintenus à Bastia et à Ajaccio dans deux circonscriptions administratives séparées. Le , le département de Paris et la commune de Paris, qui étaient auparavant des collectivités distinctes, sont fusionnés en une collectivité à statut particulier nommée Ville de Paris. Le , le Bas-Rhin et le Haut-Rhin fusionnent et deviennent la collectivité européenne d'Alsace. Les deux circonscriptions administratives de l'État sont maintenues. Division géographique Dénomination des départements Choix des noms en 1790 Une semaine avant la création des départements, une assemblée est chargée du choix définitif des noms des départements (nom et orthographe), ce tableau résume les choix effectués. Origine des noms Les départements furent principalement nommés à leur création non pas d'après des critères historiques, pour ne pas rappeler le découpage en provinces de l'Ancien Régime, mais surtout d'après des critères géographiques. À la suite des différents changements de noms intervenus au cours des siècles, il est possible d'établir le tableau suivant sur l'origine de leur nom : Un seul département porte le nom d’un cours d'eau qui ne le parcourt pas : le Var. La raison en est historique : le département comprenait anciennement l'arrondissement de Grasse, qui s'étend jusqu'à la rive droite du Var. Mais avec l'annexion du comté de Nice en 1860, cet arrondissement fut rattaché au comté pour former le département des Alpes-Maritimes ; le Var (fleuve) ne coule donc plus dans le Var (département). Créés en 1860, les départements de Savoie et de Haute-Savoie sont les seuls à déroger à la règle révolutionnaire de ne pas réutiliser les noms des provinces de l'Ancien Régime en utilisant dans la nouvelle appellation la géographie des lieux, Napoléon III ayant accédé à la requête dans ce sens d'une délégation de ces futurs départements. Changements de noms Il est arrivé au cours de l'histoire que certains départements changent leur nom. Parmi ces changements, on peut citer ceux de la période révolutionnaire, au cours de laquelle la géographie départementale s'est peu à peu fixée. Le département de Paris devient en 1795 celui de la Seine avant de retrouver son nom d'origine à la suppression de ce dernier, en 1968, jusqu'à sa fusion avec la ville de Paris le janvier 2019. Les noms Mayenne-et-Loire et Maine-et-Loire ont été utilisés pour désigner le même département jusqu’en 1794. La Gironde, dont le nom avait été changé en Bec-d'Ambès par décret du , recouvre son nom d'origine par décret du . La Vendée dont le nom fut changé en Vengé par décret du . Un certain nombre de modifications sont intervenues au pour faire disparaître les expressions jugées dépréciatives, tels les adjectifs « bas » ou « inférieur » ou encore la référence à l'orientation septentrionale. La Charente-Maritime qui, jusqu'à la loi du , s'appelait la Charente-Inférieure. La Seine-Maritime qui, jusqu'au décret du , s'appelait la Seine-Inférieure. La Loire-Atlantique qui, jusqu'au décret du , s'appelait la Loire-Inférieure. Les Pyrénées-Atlantiques qui, jusqu'au décret du , s'appelaient les Basses-Pyrénées. Les Alpes-de-Haute-Provence qui, jusqu'au décret du , s'appelaient les Basses-Alpes. Les Côtes-d'Armor qui, jusqu'au décret du , s'appelaient les Côtes-du-Nord. De ce fait, parmi tous les départements, il n'en reste que deux dont le nom, bien qu'il entre dans l'une des catégories précédemment énoncées, n'a pas été modifié : le Bas-Rhin, qui a conservé l'adjectif « bas » dans son nom (c'était également le cas de la Basse-Normandie parmi les régions) et le département du Nord, qui a un nom uniquement composé d'une référence à son orientation septentrionale. Changements de noms non aboutis à ce jour Les propositions de changements n'aboutirent pas toutes, généralement parce que les propositions faisaient référence au précédent historique d'une province d'Ancien Régime. Le conseil général de l'Ariège a demandé en 2005 le changement du nom du département en « Ariège-Pyrénées ». « Marche-de-Bretagne » et « Haute-Bretagne » furent proposés en 1989 et 2005 pour renommer l'Ille-et-Vilaine. « Landes-de-Gascogne » était le nom proposé en 2006 pour renommer les Landes. « Bourgogne-du-Sud » était le nom proposé en 2003 pour renommer la Saône-et-Loire. Renommer « Dordogne-Périgord » le département Dordogne est une proposition relancée en 2015 par le député périgordin (jusqu’en ) Germinal Peiro, président du conseil départemental de la Dordogne depuis . Le mouvement politique « Oui au Pays Catalan », né en 2016, œuvre au changement de nom de Pyrénées-Orientales en « Pays Catalan ». Chefs-lieux des départements Fin de l'alternat Par la loi des – , la Constituante met fin à l'alternat, sauf pour le Cantal où elle maintient l'alternat entre Saint-Flour et Aurillac. Par la loi du , la Convention montagnarde y met fin en fixant le chef-lieu du Cantal à Aurillac. Changements de chefs-lieux Sous le Directoire, la loi du transfère les chefs-lieux de quatre départements : Montbrison remplace Feurs comme chef-lieu de la Loire ; Oloron remplace Pau comme chef-lieu des Basses-Pyrénées ( les Pyrénées-Atlantiques) ; Brignoles remplace Grasse comme chef-lieu du Var ; et Saint-Lô remplace Coutances comme chef-lieu de la Manche. Sous le Consulat, un arrêté du transfère les chefs-lieux de deux départements : Marseille remplace Aix-en-Provence comme chef-lieu des Bouches-du-Rhône ; et Albi, Castres comme chef-lieu du Tarn. Depuis l', seuls les chefs-lieux de cinq départements ont été transférés : Le Nord dont la préfecture a été transférée de Douai à Lille par arrêté du ; La Vendée dont la préfecture a été transférée de Fontenay-le-Comte à La Roche-sur-Yon par décret du ; La Charente-Inférieure ( la Charente-Maritime) dont la préfecture a été transférée de Saintes à La Rochelle par décret du ; La Loire dont la préfecture a été transférée de Montbrison à Saint-Étienne par décret du ; Le Var dont la préfecture a été transférée de Draguignan à Toulon par décret du . Territoire des départements Enclaves Les communes de Gardères et Luquet, d'une part, et d'Escaunets, Séron et Villenave-près-Béarn, d'autre part, sont deux enclaves des Hautes-Pyrénées dans les Pyrénées-Atlantiques. Les communes de Valréas, Visan, Grillon et Richerenches sont une enclave de Vaucluse dans la Drôme. Les communes de Boursies, Doignies et Mœuvres sont une enclave du Nord dans le Pas-de-Calais. La commune d'Othe est une enclave de la Meurthe-et-Moselle dans la Meuse. La commune de Ménessaire est une enclave de la Côte-d'Or entre la Nièvre et la Saône-et-Loire. Deux parties de la commune de Chêne-Sec sont une enclave du Jura en Saône-et-Loire. Des parties des communes d'Ivors et de Vauciennes sont des enclaves de l'Oise dans l'Aisne. Codification Principes de codification Le code du département, attribué par l'Insee fait partie de la vie quotidienne des Français. On retrouve ce code dans les codes postaux ou dans les numéros de sécurité sociale. Il figure également sur les plaques d'immatriculation des véhicules, de manière obligatoire : numéro correspondant à la préfecture du département où la carte a été délivrée (de 1950 à 2009), puis département au choix depuis le nouveau système d'immatriculation (). En 1790, les départements français étaient numérotés (de 01 à 83) pour les besoins des services postaux. La Poste faisait figurer sur chaque lettre un cachet au numéro du département de départ. La numérotation évoluant en fonction des modifications de la carte administrative. En 1793, le département de Rhône-et-Loire est divisé en deux départements, le Rhône et la Loire. À la chute de l'Empire, en 1815, les sont reclassés dans l'ordre alphabétique. Une renumérotation fut effectuée en 1860 lors de la création des trois départements des Alpes-Maritimes, de la Savoie et de la Haute-Savoie. En 1922, le territoire de Belfort fut constitué comme département et fut ajouté en fin de liste avec le numéro 90. À partir de 1946, ce fut l’Insee qui devint responsable de la codification officielle des départements. En effet, l'Insee, créé cette année-là, gère depuis lors le Code officiel géographique qui rassemble les codes et les libellés des communes, des cantons, des arrondissements, des départements, des régions, des pays et territoires étrangers. Les départements et régions d'outre-mer reçurent le comme préfixe (971 à 974) après qu'ils furent devenus des départements en 1946 (les à 96 étant alors utilisés par l'Insee pour les territoires français du Maghreb). Le redécoupage de l'Île-de-France, en 1964, prit effet en 1968. Il conduisit à la création des départements de Paris (qui prit le numéro 75 attribué jusqu'alors à la Seine), des Yvelines (qui fut numéroté 78 en lieu et place de la Seine-et-Oise) ainsi que de l'Essonne, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et du Val-d'Oise, ajoutés en fin de liste avec les numéros 91 à 95. Quatre de ces cinq départements récupéraient en effet les numéros qu’avaient portés entre 1943 et 1962 les quatre premiers départements français d'Algérie : respectivement Alger (91), Oran (92), Constantine (93) et les Territoires du Sud (94). Le cinquième département, le Val-d'Oise, récupérait le numéro (95) qui avait été utilisé comme préfixe des codes du protectorat français au Maroc de 1943 à son indépendance en 1956. Le préfixe 96, qui avait été attribué au protectorat français de Tunisie, n'est quant à lui plus utilisé depuis 1956. En 1976, la Corse (numéro 20) fut partagée entre la Corse-du-Sud (2A) et la Haute-Corse (2B). Le est donc depuis un . Néanmoins, le code postal des communes de ces deux départements, commence toujours par . La composition des numéros de sécurité sociale a été modifiée pour les personnes nées à compter du , le ayant été remplacé par ou . Les territoires français qui ne sont pas des départements possèdent également des numéros analogues : 975 pour Saint-Pierre-et-Miquelon (collectivité d'outre-mer), 977 et 978 pour Saint-Barthélémy et Saint-Martin (deux collectivités d'outre-mer détachées de la Guadeloupe en 2007), 986, 987 et 988 pour les anciens territoires d'outre-mer Wallis-et-Futuna, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie. En 2015, la métropole de Lyon est une collectivité territoriale à statut particulier détachée du département du Rhône. L'INSEE attribue le numéro 69M à la métropole et le numéro 69D au département en tant que collectivité territoriale administrée par le conseil départemental. Bien qu'extérieur à la France, Monaco utilise « 980 » pour ses codes postaux. Mais Andorre a, pour sa part, refusé d'utiliser le code que les postes françaises lui avaient attribué (09999 - Andorre-la-Vieille). Différence entre code géographique et code postal Il existe plusieurs communes dont le préfixe du code postal n’est pas le code du département. Ainsi : Saint-Pierre-Laval, commune de l’Allier dont le code de département est , a pour code postal ( est le code postal de la Loire) ; Claret, commune des Alpes-de-Haute-Provence dont le code de département est , a pour code postal ( est le code postal des Hautes-Alpes) ; Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt, commune de Dordogne dont le code de département est , a pour code postal ( est le code postal de la Gironde) ; Éloise, commune de Haute-Savoie dont le code de département est , a pour code postal ( est le code postal de l'Ain). La raison en est le plus souvent un problème d’accessibilité : lorsque la ville ou le village est encaissé dans une vallée, il est plus facile de distribuer le courrier par celle-ci, plutôt que par le col, quitte à le faire depuis le bureau distributeur d'un département voisin, lequel constitue alors la référence de la commune en matière d'identification postale. Par ailleurs, le préfixe du code postal est distinct du code INSEE pour les départements et collectivités assimilées auxquels l'INSEE a attribué un code alphanumérique : Corse-du-Sud (2A), Haute-Corse (2B), collectivité européenne d’Alsace (6AE), Rhône (69D), métropole de Lyon (69M). Dans ces collectivités, issues d'une scission ou d’une fusion, les codes postaux conservent le préfixe numérique antérieur (respectivement 20, 67, 68 et 69). Dénombrement Évolution du nombre de 1789 à 2015 Le nombre de départements, initialement de 83, atteint 130 en 1810 (voir Liste des départements français de 1811) avec les annexions territoriales de la République et de l'Empire, en Allemagne, dans les Pays-Bas, en Italie, en Espagne, puis fut réduit à 86 après la chute de l'Empire en 1815 (Rhône-et-Loire divisé en Rhône et Loire, création des départements de Vaucluse en 1793, et de Tarn-et-Garonne en 1808). Le rattachement de Nice (Alpes-Maritimes) et de la Savoie (Duché de Savoie) partagée entre les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie en 1860 conduisit à un total de 89. À la suite de la défaite de 1871, le Bas-Rhin, la majeure partie du Haut-Rhin et de la Moselle, ainsi qu'une partie de la Meurthe et des Vosges furent cédés à l'Allemagne. Les parties non cédées de la Meurthe et de la Moselle furent fusionnées dans le nouveau département de Meurthe-et-Moselle, portant le total à 86. Ces trois départements furent rétrocédés à la France en 1919, ramenant le nombre total à 89 (les parties des anciens départements de la Meurthe et de la Moselle furent fusionnées dans le nouveau département de la Moselle). La partie du Haut-Rhin qui resta française en 1871, située autour de Belfort, ne fut pas réintégrée dans son département d'origine en 1919 et ne constitua le département du Territoire de Belfort qu'en 1922, amenant le total à 90. Avec cela, il fallait compter sur les départements en Algérie, de trois départements en 1848, quatre en 1902, cinq en 1955, jusqu'à 17 en 1958, puis 15 départements de 1959 à leur suppression définitive en 1962. La réorganisation de la région parisienne en 1964, effective en 1968, transforma les deux départements de la Seine et de Seine-et-Oise en sept départements : Paris, les Yvelines, l'Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et le Val-d'Oise. Le département de Corse fut divisé en 1976 en Corse-du-Sud et en Haute-Corse. Avec les quatre départements d'outre-mer créés en 1946, le total fut porté à 100. Saint-Pierre-et-Miquelon eut le statut de département d'outre-mer de 1976 à 1985 avant de devenir une collectivité d'outre-mer. Le , date de la première réunion du Conseil général suivant les élections cantonales, Mayotte, une collectivité d'outre-mer, devient le français. Évolution du nombre après 2015 En , l'Assemblée des départements de France (ADF) recense et autres . L'ADF définit celles-ci comme des sur leur territoire respectif. L'ADF classe notamment, parmi les , la métropole de Lyon, la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon et la collectivité de Corse. Le code officiel géographique de l'Institut national de la statistique et des études économiques reconnaît 101 départements en France, dont 96 dans les de la France métropolitaine et 5 en outre-mer. L'INSEE décompte sous le nom de département les circonscriptions administratives de l'État. Certaines collectivités, faisant autrefois partie des départements au sens de l'article 72 de la Constitution, ont évolué vers d'autres statuts : la « départementalisation » de Mayotte ne s'est pas accompagnée de la création d'une région « monodépartementale » d'outre-mer, distincte du département : en effet, depuis le , date d'entrée en vigueur de la loi du , Mayotte, bien que dénommée « Département de Mayotte », est une collectivité territoriale unique qui exerce, sur son territoire, les compétences dévolues aux départements d'outre-mer et aux régions d'outre-mer ; depuis de , date d'entrée en vigueur de la loi du , la Guyane et la Martinique sont deux collectivités territoriales uniques qui exercent, sur leur territoire respectif, les compétences attribuées à un département d'outre-mer et à une région d'outre-mer ; depuis le , date d'entrée en vigueur du de l' de la loi NOTRe du , l'évolution du statut de la Corse a fait formellement disparaître, en tant que collectivités territoriales, les deux départements corses (Corse-du-Sud et Haute-Corse) ainsi que la Collectivité territoriale de Corse, l'ensemble de ces entités étant fusionnées en une collectivité territoriale unique baptisée Collectivité de Corse ; le , le département de Paris a fusionné avec la commune de Paris pour former une collectivité à statut particulier nommée Ville de Paris ; le , les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont fusionné pour former la collectivité européenne d'Alsace qui reste intégrée à la région Grand Est. L'administration de l'État ayant conservé des préfectures dans l'ensemble de ces territoires, ils demeurent comptés comme des départements dans le code officiel géographique. Caractéristiques générales Superficie Le département est une subdivision territoriale située entre la région et l'arrondissement, doté de structures représentant l'État et chargées d'appliquer la politique du Gouvernement. De façon générale, une région contient plusieurs départements et un département est subdivisé en plusieurs arrondissements. En France métropolitaine, la superficie médiane d'un département est de . À titre de comparaison, les comtés cérémoniels d'Angleterre sont en moyenne plus petits et le comté des États-Unis médian plus petit. Population Selon l'Insee, la population moyenne d'un département de France métropolitaine s'élevait en 2009 à , la population moyenne , et environ cinq fois la population moyenne d'un comté des États-Unis (), mais moins des deux tiers d'un comté cérémoniel d'Angleterre. Chaque département possède une préfecture qui représente l'administration de l'État, souvent identique au chef-lieu qui représente la collectivité territoriale. Ce chef-lieu est généralement la plus grande ville du département, mais de nombreuses exceptions existent. Circonscription administrative de l'État Administration territoriale de l'État Une circonscription administrative est un cadre territorial dans lequel se trouvent des services extérieurs de l’État. Le département est une circonscription administrative de droit commun depuis l'an VIII (1799–1800) et l'est restée. Il est dirigé par un préfet de département, nommé par le gouvernement, assisté par des sous-préfets pour chaque sous-préfecture. À la suite de la révision générale des politiques publiques (RGPP) engagée sur la période 2007-2011, plusieurs des services de l'État ont été appelés à se regrouper ou à transférer leurs activités à l'échelon régional. Depuis le , il y a dans tous les départements soit deux soit trois directions départementales interministérielles, sauf en Île-de-France où la réforme est différée. Ainsi, la Direction de l'équipement, celle de l'agriculture et de la forêt, et la cellule environnement de la préfecture ont fusionné en deux temps pour former une nouvelle Direction départementale des territoires, le regroupement équipement - agriculture est effectif au pour la moitié des départements. Une partie de la DDASS (le restant étant transformé en délégation territoriale des Agences régionales de santé) et la Direction des services vétérinaires, ainsi que d'autres services ont fusionné en une nouvelle Direction de la protection des populations, à l'horizon 2010. Dans certains départements à besoins spécifiques a été créée une Direction de la cohésion sociale, dans les autres départements les services correspondants ont été intégrés à la Direction de la protection des populations. Avant cette réforme, de nombreux services déconcentrés de l'État étaient organisés dans le cadre du département, comme la direction départementale de l'Équipement (DDE) ou la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (DDASS) sous l'autorité du préfet. La est une des trois de droit commun dans le cadre desquelles les services déconcentrés des administrations civiles de l'État sont organisées ; et la circonscription territoriale de droit commun . Le terme « circonscription départementale » peut désigner le département en tant que circonscription administrative, notamment dans le cas où elle ne coïncide pas avec un département en tant que collectivité territoriale. C'est le cas de la circonscription départementale du Rhône qui, sous l'autorité d'un seul préfet de département, regroupe depuis le janvier 2015 deux collectivités de niveau départemental : la métropole de Lyon et le département du Rhône. Liste des 101 circonscriptions administratives La France est divisée en 101 circonscriptions administratives départementales. Division en arrondissements La division en arrondissements, territoires d'exercice des sous-préfets, subit des évolutions périodiques. Au , la répartition par département des est la suivante. Collectivité territoriale Administration départementale Le département est aussi une collectivité territoriale dirigée par le conseil départemental, élu au suffrage universel direct pour six ans. Les élections départementales ont lieu tous les six ans et renouvellent l'intégralité de l'assemblée départementale. Avant 2015, celle-ci portait le nom de « conseil général » et était renouvelée par moitié tous les trois ans. La France comptait 100 collectivités départementales avant 2011. Ce nombre est maintenu en 2011 malgré la création du département de Mayotte cette année-là, car celle-ci bénéficie, malgré son nom, d'un statut particulier différent de celui des collectivités départementales de droit commun, puis ce nombre est ramené à 98 en 2015 avec la transformation du statut de la Guyane et de la Martinique. La création de la métropole de Lyon en 2015 n'a pas d'incidence sur le nombre de départements car en parallèle à sa création est créé le conseil départemental du Rhône sur un territoire de compétences plus restreint que celui de l'ancienne collectivité départementale. Le nombre est ramené à 96 en 2018 avec la transformation des collectivités départementales de Corse-du-Sud et de Haute-Corse en une collectivité à statut particulier, la Corse, puis à 95 en 2019 avec la transformation du statut de Paris, qui instaure la fusion de la commune et du département de Paris, en application de la loi du . Ses élus, appelés « conseillers départementaux » (« conseillers généraux » avant mars 2015), ont pour mission d'élaborer et de voter les délibérations du conseil départemental qui engageront l'avenir du département dans de nombreux domaines. Liste des 94 collectivités à compétences départementales Les conseils généraux de la Martinique et de la Guyane étaient de 1825 à 2015 la collectivité qui gérait la Martinique, d'abord comme colonie, puis comme département français à partir de 1946. Au , l'Assemblée de Martinique et l'Assemblée de Guyane se substituent aux conseils généraux et au conseils régionaux de la Martinique et de la Guyane. Le , le Bas-Rhin et le Haut-Rhin fusionnent pour former la collectivité européenne d'Alsace, qui exerce les compétences d'un département ainsi que certaines compétences additionnelles. Le nombre de collectivités départementales est ainsi ramené de 95 à 93. Le codage Insee des collectivités territoriales à compétence départementale reprend le numéro de la circonscription administrative de l’État correspondante, suivi de la lettre D. La collectivité européenne d'Alsace est quant à elle codée 6AE. Division en cantons Depuis le redécoupage cantonal de 2014 en France entré en vigueur en 2015 à la suite de la loi du , les conseillers départementaux sont élus par binômes dans un canton, circonscription électorale subdivision du département, alors qu'antérieurement un conseiller général était élu par canton. Ce nouveau redécoupage réduit de près de moitié le nombre de cantons qui est ramené de 4035 en 2054 cantons. Le , à la suite de la disparition des cantons de Corse-du-Sud et de Haute-Corse parallèlement à la création de la collectivité de Corse, ce nombre est ramené à . La répartition des cantons par département est la suivante. Compétences Le principe de libre administration des collectivités territoriales, énoncé à l'article 72 de la Constitution, suppose que celles-ci s'administrent par des conseils élus dotés d'attributions effectives et disposant d'un pouvoir de décision dans le cadre de compétences qui leur sont confiées. Deux types de compétences peuvent être distinguées : les compétences facultatives issues de la clause générale de compétence et les compétences d'attribution issues des lois de décentralisation et de toutes les lois de transfert associées. Compétences facultatives, issues de la clause de compétence générale La loi du 2 mars 1982 a doté le département d’une clause générale de compétence : . En vertu de cette clause, les départements peuvent intervenir dans tous les domaines présentant un intérêt public à l'échelon du département même si cette intervention n'est pas expressément prévue par un texte, sous réserve, néanmoins, de ne pas empiéter sur les compétences réservées exclusivement à d'autres personnes publiques. Les compétences exercées dans ce cadre sont dites facultatives. Compétences d'attribution, issues de la décentralisation Les compétences d'attribution regroupent les domaines du social, de la santé, de l'aménagement, de l'éducation, de la culture et du patrimoine, de l'économie. Circonscription électorale Une circonscription électorale est une division du territoire servant de cadre à l'élection des membres d'une assemblée. Élections sénatoriales Le département est la circonscription d'élection des sénateurs. Les sont élus au suffrage universel indirect par environ électeurs. Dans chaque département, les sénateurs sont élus par un collège électoral de grands électeurs formé d'élus de cette circonscription : députés et sénateurs, conseillers régionaux, conseillers départementaux, conseillers municipaux, élus à leur poste au suffrage universel. Les se répartissent en 328 dans les départements et 20 dans les circonscriptions d'outre-mer ou de l'étranger. La répartition par département administratif est la suivante. Élections législatives Sous le Directoire, le département sert de circonscription pour l'élection du Conseil des Cinq-Cents. Sous la , le département est la circonscription dans laquelle sont élus les membres de l'Assemblée nationale législative. Pour l'élection de la Chambre des députés, la recourt au scrutin d'arrondissement, sauf pour les élections de puis, après la Première Guerre mondiale, pour celles de et de . Sous la , le département sert de circonscription pour les élections du . Aujourd'hui, le département n'est plus une circonscription électorale permettant l'élection des députés qui sont élus au sein de circonscriptions législatives, des subdivisions des départements. Les se répartissent en 558 dans les départements et 19 dans les circonscriptions d'outre-mer ou de l'étranger. La répartition par département est la suivante. Attention : Plusieurs erreurs dans le nombre de circonscriptions législatives par département Élections régionales Les départements ont été des circonscriptions d'élection des conseillers régionaux de 1986 à 1999, puis en 2003 sont devenues des subdivisions des circonscriptions régionales. De 1986 à 1999, les conseillers régionaux étaient en effet élus à la proportionnelle, dans le cadre de circonscriptions départementales, mais devant les difficultés engendrées par ce mode de scrutin, le gouvernement Jospin a modifié le mode de scrutin avec la loi du qui institue les listes régionales. Les circonscriptions d'élection des conseillers régionaux, antérieurement départementales, sont désormais régionales. Les listes régionales ont pour effet de permettre quasiment l’élection du président du conseil régional par les électeurs eux-mêmes. Ceux-ci savent en effet que le candidat, placé en tête de la liste victorieuse, sera élu par la majorité du conseil régional comme c’est le cas pour les maires des villes de plus de . C’est pourquoi la réforme de 1999 a pu être considérée comme un progrès. Toutefois, avec de telles listes, les conseillers régionaux perdent leur attache territoriale. Afin de remédier à cet inconvénient, la loi du a créé des listes régionales comportant des sections départementales, chaque liste comportant autant de sections qu'il y a de départements dans la région. Notes et références Notes Références Voir aussi Textes officiels Création de départements , dans . , dans , , du , partie officielle, , . , dans du , . , dans du , -6209. , dans du , -4949. , dans du , , . Changement de nom de départements , dans du , , . , dans du , , . , dans du , , . , dans du , , . , dans du , , . (Côtes-du-Nord), dans du , . Création de collectivités territoriales à compétence départementale relative au Département de Mayotte, dans du , texte , et s. relative aux collectivités territoriales de Guyane et de Martinique (CTG et CTM), dans du , texte , et s. de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles (MAPTAM), dans du , texte , et s. portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), dans du , texte , et s. relative au statut de Paris et à l'aménagement métropolitain, dans du , texte . Circonscriptions départementales relative à l'administration territoriale de la République. portant charte de la déconcentration. Autres . Articles connexes Administration territoriale Bidépartementalisation Conseil général (France) Autres subdivisions territoriales françaises : région, district (sous la Révolution), arrondissement, canton, commune Code officiel géographique Département français d'Amérique Histoire des départements français Liste des départements français de 1790 Liste des départements français de 1811 Départements français d'Espagne Liste des anciens départements d'Italie Département français d'Algérie Départements français du Sahara Départements français de Grèce Départements français d'outre-mer Territoires français d'outre-mer Liste des anciens départements français Listes des départements classés : par population, superficie et densité de population par PIB/habitant par dépenses et endettement par altitude par superficie forestière Autres listes : Préfectures Sous-préfectures Noms des habitants des départements Armorial des départements Communes dont le code postal ne correspond pas au département Liste des départements français dont la préfecture n'est pas la ville la plus peuplée Bibliographie . . . . . . . Marie-Ange Grégory, Les départements, une controverse française, Berger-Levrault, 2017, 384 p. . Liens externes , sur le site officiel de l'association. Droit des collectivités territoriales D
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dordogne
Dordogne
Hydronyme la Dordogne, fleuve du Sud-Ouest en France ; la Dordogne, cours d'eau français du Pas-de-Calais ; la Dordogne, ruisseau belge du Hainaut. Toponyme la Dordogne, département français. Navire Dordogne peut aussi désigner : Dordogne (1914-1940), pétrolier de la marine nationale française.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Doubs%20%28d%C3%A9partement%29
Doubs (département)
Le Doubs () est un département français de la région Bourgogne-Franche-Comté qui tient son nom de la rivière Doubs. Il fait partie de la région historique et culturelle de Franche-Comté. Son chef-lieu (préfecture) est la ville de Besançon et il compte deux sous-préfectures situées dans les villes de Montbéliard et de Pontarlier. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 25. Sa population était de habitants, appelés Doubiens et Doubiennes, en . Deuxième département le plus peuplé de la région Bourgogne-Franche-Comté après la Saône-et-Loire, il est également le deuxième le plus densément peuplé après le Territoire-de-Belfort. Situé à l'est de la France et de la région Bourgogne-Franche-Comté, il partage près de de frontière avec la Suisse et la majeure partie de son territoire est incluse dans le Massif du Jura. Son point culminant est le mont d'Or () et les trois principaux cours d'eau qui l'irriguent sont le Doubs, l'Ognon et la Loue. Économiquement, le département du Doubs est un des plus industrialisés de France, spécialisé notamment dans la construction automobile avec l'implantation historique de l'usine PSA Peugeot-Citroën (groupe Stellantis) à Sochaux, dans la métallurgie et l'agroalimentaire. Berceau historique de l'horlogerie française, le Doubs accueille également de nombreuses entreprises dans le secteur des microtechniques. Son agriculture, principalement orientée vers l'élevage et la production de lait, est symbolisée par ses fromages (comté, mont d'or, morbier, cancoillotte) et charcuteries (saucisse de Morteau, saucisse de Montbéliard, jambon fumé). Les principaux monuments touristiques du département sont la citadelle de Besançon et la saline royale d'Arc-et-Senans, toutes deux inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO ainsi que le château de Joux. Le Doubs est renommé pour ses nombreux sites naturels remarquables, tels que le lac de Saint-Point, le saut du Doubs, les sources du Doubs, de la Loue et du Lison, le cirque de Consolation, la grotte d'Osselle et le gouffre de Poudrey. Géographie Situation Le Doubs fait partie de la région Bourgogne-Franche-Comté, dont il occupe la partie Est : il est bordé au sud et à l'ouest par le département du Jura, au nord par les départements de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort et à l'est par les cantons suisses de Vaud, de Neuchâtel et du Jura. Il a une superficie de . Géologie et relief Le Doubs s'étend en grande partie sur le massif du Jura, massif calcaire d'altitude moyenne qui présente tous les éléments caractéristiques du relief jurassien: monts, vaux, cluses, combes, bordées de crêts. Son point culminant est le mont d'Or qui culmine à d'altitude ; l'autre point majeur est le Morond à . On peut distinguer trois régions. Au nord-ouest, la plaine de la Haute-Saône et son relief accidenté façonné par les eaux. Le Centre est, lui, principalement une région de hauts plateaux calcaires ; quant à l'Est, la montagne domine le département ; elle est composée de hauts plateaux mais ses sommets restent assez modestes. Hydrographie Du point de vue hydrographique, le Doubs cumule de cours d'eau dont les principaux sont le Doubs, l'Ognon, la Loue, l'Allan, le Dessoubre et le Lison, et 718 hectares de plans d'eau dont le lac de Saint-Point, le lac de Remoray, lac de Chaillexon et le lac de Biaufond. Climat Voies de communication et transport Voies routières Au 31 décembre 2017, le Doubs totalise de voies routières dont d'autoroutes, de routes nationales, de routes départementales et de routes communales. Une seule autoroute, l'autoroute A36, traverse le département sur d'est en ouest : cet axe qui relie Beaune à Mulhouse dessert les deux principales agglomération du département, Besançon et Montbéliard, ainsi que les petites villes de Saint-Vit et Baume-les-Dames. Le deuxième axe majeure est la route nationale 57 qui traverse le département du nord au sud sur en passant par Besançon et Pontarlier jusqu'au principal point de passage de la frontière entre le département du Doubs et la Suisse situé sur la commune de Jougne. Une autre route nationale, la RN83, relie l'agglomération de Besançon au département du Jura sur . La plus longue voie routière à traverser le territoire doubien est la route départementale 437 qui parcourt du nord au sud à travers le Massif du Jura, desservant notamment Mouthe, Malbuisson, Pontarlier, Morteau, Le Russey, Maîche, Pont-de-Roide et l'agglomération de Montbéliard. Transport ferroviaire la ligne à grande vitesse LGV Rhin-Rhône traverse le département du Doubs en desservant les gares de Besançon Franche-Comté TGV et Belfort - Montbéliard TGV la ligne de Besançon-Viotte à Dijon-Ville dessert l'ouest de la communauté urbaine Grand Besançon Métropole (Franois, Dannemarie-Velesmes, Saint-Vit) la ligne de Besançon-Viotte à Belfort serpente dans la moyenne vallée du Doubs et passe notamment par Baume-les-Dames et Montbéliard la ligne de Besançon-Viotte à Bourg-en-Bresse la ligne de Dole à Pontarlier la ligne de Besançon-Viotte à La Chaux-de-Fonds, appelée « ligne des Horlogers » la ligne de Paris-Gare-de-Lyon à Lausanne, desservie par des TGV Lyria, s'arrête en gare de Frasne Toponymie Le département tient son nom de la rivière Doubs, mentionnée anciennement sous la forme Dubis, qui vient du celtique (gaulois) dub qui signifie « noir ». La première mention écrite apparaît dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César : « […] propterea quod flumen [alduas] Dubis ut circino circumductum paene totum oppidum cingit […] ». C'est un nom féminin à l'origine *dubui > dubi(s), comme la plupart des noms de rivière antiques. On retrouve plusieurs noms de rivière analogues en Grande-Bretagne du type Dove, d'une forme en -ā (dubuā) et des noms dérivés en France (la Dhuine, la Dheune ou la Deûle). La racine celtique ancienne dubu- est prolongée par le vieux gallois dub-, gallois, breton du et l'irlandais dub, signifiants « noir », de même dans des termes dialectaux régionaux, par exemple dans sapin double, compris comme « double », mais à l'origine doube, c'est-à-dire noir. De même, le Suisse alémanique a conservé le mot, figé dans les toponymes du type Tobwald, Toppwald, mais encore vivant au Moyen Âge comme le montre la mention latine de 1299 : « Silvas nigras que theotonice vulgo topwelde appellantur. ». Histoire Jadis peuplé par les Séquanes, peuple celtique de l'Est de la Gaule, le territoire du Doubs fut sous domination romaine jusqu'au avec pour métropole Vesontio. Le christianisme a très tôt été introduit dans la région par le premier évangélisateur de Franche-Comté : saint Ferréol et son frère le prêtre saint Ferjeux, fondateurs de l'Église de Besançon. Ils furent martyrisés en 212. Envahie ensuite par les Burgondes, la région fut rattachée au royaume d'Arles lors de l'établissement de la féodalité. C'est au qu'est fondé le comté palatine de Bourgogne, à la fois convoité par le roi de France et l'Empereur. Puis le comté fut rattaché à la France au lors du mariage de Philippe V avec la comtesse de Bourgogne Jeanne II. C'est ainsi qu'elle partagera alors son histoire avec le duché de Bourgogne, gardant néanmoins une autonomie certaine. En 1477, le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien Ier du Saint-Empire fait basculer la région aux mains des rois d'Espagne de la maison de Habsbourg, et ce malgré l'intervention militaire du roi Louis XI. Le protestantisme s'y implante aux malgré le très fort ancrage local du catholicisme. Les conflits qui s'ensuivent n'épargnent pas la région : les troupes suédoises du général Bernard de Saxe-Weimar y commettent des exactions au cours de la guerre de Dix Ans, épisode franc-comtois de la guerre de Trente Ans. Le comté est définitivement cédé à la France par le royaume d'Espagne en 1678 à la suite de la signature du traité de Nimègue. Il connaît alors une prospérité économique et une relative autonomie politique. Le département du Doubs a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d'une partie de la province de Franche-Comté. La république de Mandeure lui fut rattachée en 1793, ainsi que la principauté de Montbéliard en 1816 (après avoir été rattachée à la Haute-Saône en 1793, puis au Mont-Terrible et au Haut-Rhin). Le Consulat installe le conseil général et le préfet en 1800 puis plus tard, en instaurant le suffrage universel, la Seconde République permet à chaque canton d'élire son conseiller. La commune du Cerneux-Péquignot est annexée par le canton de Neuchâtel en application du traité de Paris en 1814. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes et suisses de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire). Durant la Seconde Guerre mondiale, les maquis du Lomont jouèrent un rôle important dans la Résistance. Au , la région Franche-Comté, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Bourgogne pour devenir la nouvelle région administrative Bourgogne-Franche-Comté. Politique et administration Politique Tendances politiques Le département du Doubs, terre de tradition catholique, a longtemps été marqué à droite de l'échiquier politique français, avant que la gauche n'exerce une influence de plus en plus grande à partir de la deuxième moitié du dans les espaces urbanisés de Besançon et Montbéliard, tandis que les régions montagneuses du Haut-Doubs restent fortement ancrées à droite. Ainsi, le conseil général dirigé par la droite sans discontinuer de 1913 à 2004. De cette année à 2015 la gauche est majoritaire. La droite reprend le Doubs lors des élections départementales du . Lors des élections présidentielles, qui ont lieu en France au suffrage universel depuis 1965, le département du Doubs a toujours soutenu le vainqueur du scrutin lors du deuxième tour, sauf lors de l'élection présidentielle de 2012 lors de laquelle Nicolas Sarkozy y a battu François Hollande. Résultats du deuxième tour des élections présidentielles Personnalités politiques Le Doubs a donné plusieurs personnalités politiques de premier rang à la France, parmi celles qui sont nées dans le département on peut citer Yves Jégo (1961- ), secrétaire d'État à l'Outre-Mer de 2008 à 2009, Dominique Voynet (1958- ), ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement de 1997 à 2001, Paulette Guinchard-Kunstler (1949-2021), secrétaire d'État aux personnes âgées de 2001 à 2002, Jules Jeanneney (1864-1957), président du Sénat de 1932 à 1940, Jules Viette (1843-1894), ministre de l’Agriculture de 1887 à 1889 et des Travaux publics de 1892 à 1893. Parmi les personnalités ayant été élues ou nommées dans le Doubs, on peut citer André Boulloche, Anne Vignot, Pierre Moscovici, Claude Guéant, Huguette Bouchardeau, Edgar Faure, Jean Minjoz ou Roland de Moustier. Le conseil départemental La gestion du département du Doubs est assurée par le conseil départemental (ex-conseil général), placé sous l'autorité de son président élu par les trente-huit conseillers départementaux, eux-mêmes élus dans chaque canton. Administration Administration territoriale La préfecture est Besançon et les deux sous-préfectures sont Montbéliard et Pontarlier. L'État est représenté dans le Doubs par le préfet du département, département divisé depuis 1800 en trois arrondissements, respectivement de Besançon, de Montbéliard et de Pontarlier, dans chacun desquels se trouve un sous-préfet, chargé d'assister le préfet de département. Les arrondissements sont respectivement divisés en 15, 12 et . En zone urbaine, une commune recouvre parfois plusieurs cantons, alors qu'en zone rurale, un canton comprend plusieurs communes et au chef-lieu duquel se trouvent localisés un certain nombre de services administratifs (gendarmerie, trésorerie, etc.). Le département comportait 571 communes au . Enfin, de nombreuses communes se réunissent dans 30 intercommunalités dont la communauté urbaine Grand Besançon Métropole et la communauté d'agglomération du Pays de Montbéliard, afin de coopérer dans un ou plusieurs domaines comme l'eau, les déchets, les infrastructures, les transports, le développement économique, l'aménagement du territoire ou l'urbanisme, sous l'autorité d'un conseil communautaire, élu par les conseils municipaux parmi les conseillers municipaux concernés, lequel élit ensuite son président. Les trois sénateurs du Doubs sont élus par les représentants des conseils municipaux, par les conseillers généraux, conseillers régionaux et députés, élus dans les cinq circonscriptions législatives du département. Enfin, à l'échelon local, chaque maire et son conseil municipal gèrent la commune correspondante, et les intercommunalités sont gérées par les conseils communautaires et leur président. Instances judiciaires et administratives Population et société Démographie Les habitants du Doubs sont les Doubiens. Évolutions démographiques De 1990 à 1999, la population du département a cru à un rythme annuel de (3 % au total). Pendant la même période, le nombre de logements s’est accru au total de 12 % et la population active de 3,7 %. Ces évolutions ne sont pourtant pas uniformes ; le dynamisme touche notamment les bassins d'emploi et la zone frontalière à la Suisse. Au travers de quelques difficultés économiques entre 1990 et 1999, le Doubs a vu ses emplois offerts en zones urbaines et en Suisse-même devenir déterminants. L'accroissement démographique du Doubs est l'un des plus forts de tous les départements français. On y trouve près de 3 % d’habitants supplémentaires et a dépassé les . La longévité et l'affaiblissement de la natalité tendent cependant à changer la structure de la population puisque la proportion des moins de a fortement chuté ces dix dernières années. À l'inverse, les personnes âgées ont fortement augmenté en nombre et représentent une personne sur cinq de la population doubienne alors qu'ils ne représentaient qu’une personne sur sept en 1975. La population la plus jeune se concentre autour des villes, en particulier Pontarlier et Besançon, qui accueille de nombreux étudiants. Le statut de ville universitaire de Besançon joue très fortement sur la migration intra comme extra-régionale et accueille des jeunes d'autres départements de la région. Cependant, les jeunes diplômés quittent souvent leur lieu d'études, ce qui explique le déficit des 18/. Sur la période 1999-2006, la croissance est encore plus rapide, avec un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8 ‰. Selon l'Insee, le Doubs devrait compter en 2050, soit de plus qu'en 2015, et devenir le département le plus peuplé de la région. Communes les plus peuplées Éducation et société Éducation nationale Enseignement supérieur Le principal pôle d'enseignement supérieur du Doubs est à Besançon où se trouve le siège et les trois campus principaux de l'Université de Franche-Comté. Un troisième campus se trouve à Montbéliard. Santé Sports Le département du Doubs possède l'Académie de Football des Orchamps Besançon, destinée aux jeunes joueurs de , et labellisée par la Fédération française de football. Par ailleurs le football a joué un rôle social très important dans les villes du Doubs. Le groupe Peugeot, moteur de l'activité de la région, a très fortement contribué à la création du FCSM, club emblématique de la Franche comté. Et à l'instar des usines, le football se trouve, dès les années 60,au cœur de la vie des villes doubiennes. Randonnées le (de la mer du Nord à la mer Méditerranée) traversant le Pays de Montbéliard, les Gorges du Doubs, le mont d'Or, le val de Mouthe; le (de Calais aux Fourgs), denommé Via Francigena, passant par Besançon, la vallée de la Loue, Pontarlier ; le (du ballon d'Alsace à Culoz) traversant la moyenne vallée du Doubs, Besançon et Arc-et-Senans ; le GR 509 ; le GRP des 7 Rivières ; le GRP de la Ceinture de Besançon ; le GRP entre Loue et Lison au Pays de Courbet Médias Religion Environnement Faune et flore La faune du Doubs est relativement riche et jouit notamment du retour du lynx, objet d'un programme de réintroduction. Les autres espèces emblématiques sont le grand tétras, le chamois, le faucon pèlerin. Ce dernier niche dans les nombreuses falaises du massif jurassien. La gentiane jaune est également une espèce remarquable dans le département, où elle est traditionnellement distillée. Sites et espèces protégées Deux parcs naturels régionaux couvrent une partie du territoire du département : le parc naturel régional du Doubs Horloger et le parc naturel régional du Haut-Jura. Économie Fort de son industrie, le Doubs est le premier département de Franche-Comté pour le commerce en cumulant à lui seul plus de la moitié des exportations ainsi que des importations franc-comtoises. Le taux de chômage, inférieur à la moyenne nationale, est de 8 % au trimestre 2018, et on dénombrait en 2005 pas moins de et établissements. Le Doubs est aussi le français (sur 100) à l'échelle nationale pour son PIB de . En 2010, la médiane du revenu fiscal des ménages par unité de consommation du département s'élevait à , cachant des disparités importantes des Terres-de-Chaux () aux Hopitaux-Neufs (). Agriculture L'agriculture du département est essentiellement tournée vers l'élevage, pour une grande partie destiné à la production de fromage (comté, morbier, mont d'Or). La Franche-Comté et le Doubs en particulier sont le berceau de deux races, la vache montbéliarde, le cheval comtois. Emploi Entreprises Le poids du pôle urbain Montbéliard-Belfort, essentiellement voué à l'automobile et au TGV, est fondamental dans l'économie du département. Le site industriel Peugeot-Citroën de Sochaux est le premier (toutes industries confondues) de France avec en septembre 2006. Besançon est un véritable centre pour les secteurs de la mécanique. Elle est un pôle d'excellence historique des microtechniques, du temps fréquence et du génie biomédical, ainsi que le premier centre européen du découpage de haute précision. En juin 2005, un pôle de compétitivité national y a pris son siège, le Pôle des microtechniques. Activité La population active a connu une hausse plus importante que celle de la population. Le taux d’activité s’établit désormais à 45 % de la population totale contre 44 % en 1990. Il est le résultat d'une croissance élevée du taux d'activité des femmes entre mais aussi d'une baisse pour les hommes et les femmes de . Le fait que les femmes ont conservé leur activité a contribué à réduire l’écart avec le taux d’activité des hommes, toujours supérieur. Le taux de salariat s'est vu renforcé pour atteindre 90 % des actifs occupés, soit de plus que les autres départements de la région. Cette population active est essentiellement concentrée autour des pôles urbains (Besançon, Montbéliard...) mais beaucoup trouvent aussi en Suisse un débouché intéressant et la bande frontalière jouit d'un taux d’activité très élevé. Le nombre d’actifs avec un emploi et résidant dans les communes péri-urbaines a augmenté de plus de 15 % alors qu'il baisse de plus de 3 % pour les habitants des villes de plus de . Commerce Le Doubs est le premier département commercial extérieur de Franche-Comté. À lui seul il représente 55 % des exportations de la région contre 21 % par la Haute-Saône, 13 % par le Territoire de Belfort et 11 % par le Jura. Il en va de même des importations puisque 52 % d'entre elles sont du Doubs, 19 % de la Haute-Saône, 15 % du Territoire de Belfort et enfin 14 % du Jura. Afin de promouvoir le commerce local, la Chambre de commerce et d'industrie du Doubs a mis en place un dispositif appelé « Achats Doubs », permettant de présenter tous les commerçants du Doubs, leurs produits et leurs services. Tourisme Le tourisme dans le Doubs est essentiellement familial. On y trouve quelques pôles sportifs, comme la station de Malbuisson au bord du lac Saint-Point, voués notamment au VTT, au ski de fond, à l'équitation, au kayak, à la pêche... De plus, le relief karstique du département offre des opportunités à la spéléologie. Le seul point de ski alpin notable se situe à Métabief, même si beaucoup de communes rurales ont leurs propres infrastructures constituées de petites remontées mécaniques à vocation familiale. L'activité touristique du Doubs représente près de 40 % de celle de la région et 1 % à l'échelle nationale. Avec plus de liés à cette activité et d'euros de chiffre d'affaires, le tourisme et les loisirs ne constituent pour autant que 5 % du produit brut départemental. Conscient de l'enjeu du développement de l'économie touristique, le conseil départemental a engagé une réflexion avec le Comité départemental du tourisme du Doubs afin de construire une stratégie de développement pour la période 2003-2006, notamment à travers : la constitution d'un pôle touristique pour structurer la vallée du Haut-Doubs autour du lac Saint-Point et Malbuisson, et de la station de ski de Métabief ; un soutien spécifique à chaque projet qui apporterait une retombée économique locale directe ; un renforcement concernant l'hébergement avec une montée en gamme ; une dynamique de développement concernant les produits sports et loisirs. Le département offre aussi de nombreux sites et monuments d'exception dont les plus remarquables sont la citadelle de Besançon, la saline royale d'Arc-et-Senans, le château de Joux, le village de Lods, le château de Montbéliard, etc. Dans un cadre plus naturel, le département n'est pas en reste et propose aux visiteurs de nombreux détours : lacs et rivières ; grottes. On y trouve de nombreuses grottes dont certaines aménagées spécialement pour les visiteurs, les plus notables étant le gouffre de Poudrey, la grotte de la Glacière et la grotte d'Osselle. Espaces naturels il y a aussi de nombreux espaces naturels puisque le Doubs reste un département très vert : il existe la réserve naturelle du Lac de Remoray, le val de Consolation, le saut du Doubs qui reste le premier site naturel mais aussi les Échelles de la Mort. Le Haut-Doubs assure lui aussi de très belles échappées naturelles comme son point culminant, le Mont d'Or ou la source de la Loue. D'un point de vue plus global et sommaire, le Doubs possède : de pistes de ski nordique de ski alpin de sentiers de petite randonnée de sentiers de grande randonnée de sentiers VTT balisés cinquante musées et expositions permanentes et monuments trois grottes remarquables Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du , 4,7 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes du Doubs dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Source Insee, chiffres au . Culture Langue En 1835, d'après Abel Hugo, on parlait français dans les villes, avec un accent lourd, une prononciation lente et traînante ; la plupart des habitants y mêlaient des locutions vicieuses et des tournures de phrases étrangères, qui provenaient sans doute de l'usage du franc-comtois. Le franc-comtois était en 1835 encore employé par tous les habitants des campagnes. La façon de le parler, dans les divers cantons, présentait à cette époque quelques nuances remarquables : dans la haute montagne, la prononciation est plus légère, plus accentuée, le langage a plus de grâce. Dans la plaine, la prononciation est traînante, il y a quelques variantes dans la terminaison des mots. Et autour de Besançon, pays de vignerons, le franc-comtois a un accent brusque. La moitié sud du Doubs quant à elle est de langue arpitane dans sa variante locale, le burgondan. Arts Patrimoine Au , le Doubs compte 475 édifices comportant au moins une protection au titre des monuments historiques, dont 94 sont classés et 402 sont inscrits. Les communes en comptant le plus sont Besançon (191 édifices protégés soit 40% du total départemental), Montbéliard (33 édifices soit 7%), Ornans (13 édifices soit 3%), Pontarlier (9 édifices) et Baume-les-Dames (6 édifices). Deux sites sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, la citadelle et les fortifications Vauban de Besançon d'une part et la saline royale d'Arc-et-Senans d'autre part. Le département du Doubs compte également 46 sites naturels classés. Par ailleurs, la commune de Lods adhère à l'association Les Plus Beaux Villages de France et 15 communes du Doubs adhèrent à l'association Cités de caractère de Bourgogne-Franche-Comté : Arc-et-Senans, Baume-les-Dames, Belvoir, Grand'Combe-Châteleu, Jougne, Le Bizot, Lods, Mouthier-Haute-Pierre, Morteau, Ornans, Quingey, Rougemont, Saint-Hippolyte, Vandoncourt et Vuillafans. Manifestations culturelles et festivités Héraldique Personnalités liées au département En relation avec le département Antoine-Pierre II de Grammont (archevêque de Besançon) Claude François Jouffroy d'Abbans (pour la navigation des premiers bateaux à vapeur sur le Doubs) Claude-Nicolas Ledoux (pour la construction du théâtre Ledoux à Besançon) Edgar Faure (homme politique, conseiller général du canton de Pontarlier, maire de Pontarlier, député et sénateur du Doubs) Frédéric Japy (industriel franc-comtois qui participe à l'essor du pays de Montbéliard) Guillaume Aldebert (chanteur qui a habité à Besançon) Heinrich Schickhardt (pour ses constructions à Montbéliard) Henri Sainte-Claire Deville (pour ses analyses de l'eau du Doubs) Jean Minjoz (homme politique, député du Doubs et ancien maire de Besançon) Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Hoffmann, Michael, Die französischen Konservativen in der katholischen Provinz. Parteigenese und politische Kultur im Doubs (1900-1930) (Frankfurt am Main u.a., Peter Lang, 2008) (Moderne Geschichte und Politik, 22). Fumey, Gilles, Le Doubs est pour moi une idée plus qu'un paysage, in Libération, 16 août 2013. Carte géologique harmonisée du département du Doubs, Infoterre BRGM-RP rapport 55929, janvier 2008. Vincent Bichet et Michel Campy (préface de Jean Dercourt), Montagnes du Jura : Géologie et paysages, Besançon, Néo Éditions, 2009. Patrick Rolin, Maître de Conférences à l'Université de Franche-Comté, Géologie de la région de Thise, 2011. Denis Maraux et Véronique Vuillemin-Filippi, Le Département du Doubs, (éd. La Taillanderie 2005). Louis Glangeaud et Maurice Mattauer, A propos des chevauchements du faisceau bisontin, Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957. Pierre Chauve, Le Jura, Guide géologique, 1974. Pierre Chauve, L’Atlas des circulations souterraines en Franche-Comté, 1987. Pierre Chauve, Des grottes et des sources, Éditions Belin, Pour la science, 2005. André Caire, « Comparaison entre les Faisceaux salinois et bisontin », Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957. Maurice Dreyfuss, Viscissitudes de quelques noms d'étage peu connus du Jurassique, Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957. Solange François, « Découverte d'un conglomérat crétacé dans la région du lac de Saint-Point », Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957. Maurice Mattauer, « Sur le non renversement du Jurassique supérieur du chevauchement de Mouthiers-Hautepierre », Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957. Articles connexes Conseil départemental du Doubs Communes du Doubs Anciennes communes du Doubs Liste des sénateurs du Doubs Liste des députés du Doubs Département français Liste de ponts du Doubs Station de Malbuisson Émetteur du Lomont Volontaires nationaux du Doubs pendant la Révolution Liens externes Préfecture du Doubs Conseil départemental du Doubs
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Deux-Sèvres
Les Deux-Sèvres (; lés Deùs Saevres en poitevin-saintongeais) sont un département du Centre-Ouest de la France, situé en région Nouvelle-Aquitaine. Il doit son nom à la Sèvre Nantaise, dernier grand affluent de la Loire, et à la Sèvre Niortaise, fleuve côtier qui se jette dans l'océan Atlantique au niveau de l'anse de l'Aiguillon. Les habitants des Deux-Sèvres sont appelés les Deux-Sévriens. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Histoire Le département a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d'une partie de la province du Poitou, de quelques communes de l'Angoumois (Pioussay, Hanc et Bouin, issues du marquisat de Ruffec), de quelques communes de l'Anjou : Bouillé-Loretz (dépendante de la sénéchaussée de Saumur), Loublande, Saint-Maurice-la-Fougereuse et Saint-Pierre-des-Échaubrognes (anciennes paroisses des Mauges angevines) et de communes des marches d'Anjou : Saint-Pierre-à-Champ, Cersay et Bouillé-Saint-Paul. Sous l'ancien régime, la partie du territoire situé au nord de l'Autize et du Thouet relevaient de la circonscription du Bas-Poitou tandis les paroisses situées au sud de ces cours d'eau étaient rattachées au Haut-Poitou. Quelques paroisses relevaient à la fois des marches d'Anjou et du Poitou : Argenton-l'Église, Bagneux, Brion-près-Thouet, Genneton, Louzy, Massais, Saint-Léger-de-Montbrun, Saint-Martin-de-Mâcon, Saint-Martin-de-Sanzay, Saint-Cyr-la-Lande, Tourtenay. Au cours de la période révolutionnaire, le département fut marqué par les Guerres de Vendée. La partie nord du département, région bocagère se rattachant au massif armoricain se souleva avec le bocage vendéen voisin, tandis qu'au sud, le Niortais et le Mellois plus urbanisés, restèrent fidèles à la Convention. En 1973, les habitants du Puy-Saint-Bonnet décident de quitter les Deux-Sèvres et de rejoindre le département de Maine-et-Loire afin d'associer leur commune à la communauté urbaine de Cholet. L'industrie trouve au et à se développer dans le département (traitement des peaux et laines, chamoiserie et ganterie niortaises, production de chaux, de houille à Saint-Laurs, de matériel agricole, produits laitiers, farines de minoteries industrielles et alcool de betterave, allumettes, lubrifiants, colles ou pâtes alimentaires, et au contreplaqué / filière bois / bois exotiques (Groupe Rougier, premier employeur industriel du département) et secteur automobile (avec encore active la société Heuliez à Cerizay, et de la chimie industrielle, avec trois grandes usines chimiques, dont le site Solvay anciennement Rhodia de Melle et de Saint-Léger-de-la-Martinière (rachetée en 1972 par le groupe Rhône-Poulenc, avec ses , devenue la seconde entreprise du département). Rien que pour les sites de fabrication construits avant 1950, , ce sont 288 usines encore actives ou non, qui figurent dans le patrimoine industriel régional, abritant quelques architectures et machines remarquables, mais aussi parfois de lourdes séquelles de pollution. En moyenne, ont été créées tous les dix ans dans le département, . Au la région Poitou-Charentes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Limousin pour devenir la nouvelle région Nouvelle-Aquitaine. Administration Le préfet des Deux-Sèvres est Emmanuel Aubry depuis le 3 février 2020. Il a succédé à Isabelle David, partie au secrétariat général du ministère de l'intérieur. Elle avait succédé à Jérôme Gutton, nommé en Saône-et-Loire, qui avait lui-même succédé à Pierre Lambert. Politique Comme le département voisin: la Vendée, les Deux-Sèvres ont été traditionnellement marquées par un clivage politique entre le Nord et le Sud, hérité en grande partie de la Guerre de Vendée. Tandis que le Nord, région bocagère de grands propriétaires catholiques, est historiquement plutôt ancré à droite, le Sud, qui connaît une importante présence protestante et une forte implantation du mouvement coopératif (notamment « via » les mutuelles, voir Niort), vote traditionnellement à gauche (Melle est ainsi le fief de la candidate du Parti socialiste, Ségolène Royal, à l'élection présidentielle française de 2007). Les Deux-Sèvres ont longtemps été considérées comme un bastion de la droite, mais les élections cantonales de 2008 donnent une majorité de gauche au Conseil Général. Au cours des élections municipales de 2008, la ville de Thouars est également passée à gauche. Les Deux-Sèvres offrent des scores relativement bas au Front national par rapport au niveau national. Il faut noter enfin le basculement lors des législatives de 2007 de la (Bressuire-Thouars) à gauche, ce qui porte à trois députés de gauche et un député de droite la représentation des Deux-Sèvres. Le redécoupage des circonscriptions, qui ne sont désormais plus que trois, se fait à l'avantage de la gauche : lors des élections législatives de 2012, la droite ne remporte aucun siège. Les élections municipales de 2014 mettent fin à la progression de la Gauche dans le département. La perte de Niort dès le premier tour sonne comme un coup de tonnerre dans la vie politique locale. Ce tableau donne les résultats pour les principales communes des Deux-Sèvres. Huit ans plus tard, à la veille de l'Élection présidentielle française de 2022, c'est l'écologie qui domine parmi les affinités politiques des élus locaux des Deux-Sèvres, le candidat Yannick Jadot étant en tête des parrainages comptabilisés à la mi-février. Géographie Les données géographiques du département Géographiquement, les Deux-Sèvres font partie de l'Ouest de la France et une grande partie de son territoire se rattache au Massif Armoricain. Le département des Deux-Sèvres appartient à la région Nouvelle-Aquitaine où il est limitrophe des départements de la Vienne à l'est, de la Charente au sud-est et de la Charente-Maritime au sud-ouest. Par ailleurs, ce département est bordé par la région des Pays de la Loire où, à l'ouest, il jouxte la Vendée et, au nord, celui de Maine-et-Loire. Géographie physique Le bocage bressuirais Le Thouarsais La Gâtine A l'ouest de La Gâtine, le bassin houiller de Vendée s'est principalement formé au Stéphanien (daté entre - et - millions d'années), il déborde sur les communes de Saint-Laurs et Ardin. Le point culminant du département, le Terrier de Saint-Martin (), se situe sur la commune de Saint-Martin-du-Fouilloux. Le Niortais Le Mellois Géographie administrative des Deux-Sèvres Arrondissements des Deux-Sèvres Cantons des Deux-Sèvres Intercommunalités des Deux-Sèvres Communes des Deux-Sèvres Anciennes communes des Deux-Sèvres L'intercommunalité devient de plus en plus active dans les Deux-Sèvres, composé de plusieurs Syndicats de Pays dont : le Pays Thouarsais qui comprend trois communautés de communes : la communauté de communes du Thouarsais ; la communauté de communes de l'Argentonnais ; la communauté de communes du Saint-Varentais ; le Pays du Bocage Bressuirais qui comprend deux communautés de communes : la Communauté de communes Delta-Sèvre-Argent ; la Communauté de communes Cœur du Bocage ; le Pays de Gatine avec ses onze communautés de communes ; le Pays Mellois composé de cinq communautés de communes ; le Pays du Haut Val de Sèvre avec trois communautés de communes. Par ailleurs, le département possède une seule communauté d'agglomération, qui s'est constituée autour de Niort, préfecture et principale ville des Deux-Sèvres : Communauté d'agglomération de Niort. Le pôle métropolitain Centre-Atlantique Climat Les Deux-Sèvres possèdent un climat océanique, de par la proximité du département avec l'océan (environ ). Voici les données mensuelles pour quelques paramètres pour la station de Niort. Démographie Un département moyennement peuplé La densité de population des Deux-Sèvres est de en , ce qui le classe au cinquième rang en Nouvelle-Aquitaine devant la Vienne () et derrière la Haute-Vienne () ; cependant, sa densité demeure inférieure à celle de la région qui s'établit à . Comparé à la densité de la France métropolitaine qui est de , le département des Deux-Sèvres apparaît comme un département moyennement peuplé. Cependant, le département se caractérise à la fois par une démographie assez dynamique (solde naturel et solde migratoire positifs) et une urbanisation qui se renforce, notamment avec Niort dont l'unité urbaine compte en 2010. Le département compte onze unités urbaines de plus de en 2010 et un taux urbain proche de la moitié de la population départementale. Plus de la moitié de la population est urbaine Le département recense dix villes de plus de au recensement de 2010, alors qu'il n'en comptait que six en 1999 et il cumule de plus de dont une vingtaine sont classées urbaines . Par ailleurs, le département recense onze unités urbaines dépassant les en 2010 contre sept au recensement de 1999. Économie L'économie des Deux-Sèvres reste essentiellement rurale. Le département étant particulièrement présent sur la chaîne de la production laitière (20 % des fromages de chèvre produits en France le sont dans le département, beurre d'Échiré…) et de la viande. Sur les vingt-cinq dernières années, la population active agricole a connu une forte diminution, mais reste encore importante en comparaison de la moyenne nationale. D'après la chambre d'agriculture des Deux-Sèvres dans sa revue Chamb@gri79, les Deux-Sèvres étaient en France les premiers producteurs de melon et de lait de chèvre en 2010. Plusieurs secteurs de l'industrie est représentée. l'agroalimentaire (abattage, préparation de plats cuisinés, nutrition animale) le bois (scieries, panneaux de bois, charpenterie, parqueterie…) transformation (fabrication de meubles, mobilier de bureau, équipements de magasins) et négoce international. l'automobile (assemblage avec Heuliez, centre de développement, équipementiers, spécialistes comme Sovam ou Libner, transports urbains comme Irisbus). l'équipement et matériels électriques et électroniques (matériel agricole, manutention, levage, matériel aéroportuaire (TLD Europe, Sovam), matériel aéronautique (Zodiac Aerospace, Leach International). les produits minéraux (carrières en particulier, le département étant l'un des dix principaux producteurs en France) et cimenterie des Ciments Calcia (Ciments français). la confection, en cours de restructuration ce secteur d'activité historique, surtout présent dans le nord-ouest du département, se tourne aujourd'hui vers les produits à forte valeur ajoutée. l'emballage et le conditionnement. la chimie (gommes, peintures, vernis, résines synthétiques). Le département compte peu de grosses unités industrielles, et le secteur repose sur un tissu de PME. Ces PME sont essentiellement localisées à Niort et dans le Nord-Ouest du département. Le secteur des services est très important dans le département et plus particulièrement à Niort et dans son agglomération, qui abrite les sièges sociaux de nombreuses mutuelles d'assurances nationales (MAAF, MAIF, Macif). Ces mutuelles ont fait évoluer leur activité en se diversifiant dans l'assurance des particuliers, l'assurance santé, l'assurance vie, la prévoyance, la gestion d'actifs, l'assistance (IMA). Niort abrite également le siège régional de certaines compagnies d'assurances (Groupama), de banques (Banque populaire, Crédit agricole) ou leur centres de gestion. Aux côtés de cette activité « assurances » et « banque », des sociétés de services locales ou antennes de groupes internationaux, liées à ces activités sont implantées : courtage d'assurances (François Bernard Assurances, etc.) ; audit et expertise comptable (Groupe Y, KPMG, Fiducial, etc.) ; services informatiques (Proservia, Thales, Darva, GFI Informatique, Sopra Steria, T-Systems, Logica, IG3M (Groupama), etc.). Niort est aussi un centre logistique et commercial important dans le Centre-Ouest de la France. Les exportations des Deux-Sèvres se sont élevées à d'euros en 2005, principalement vers l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Le premier poste à l'exportation étant les « Produits de la construction automobile ». Selon l'Insee la même année, le PIB par habitant des Deux-Sèvres s'élevait à , chiffre le plus élevé de la région Poitou-Charentes et le en France. Ce chiffre ayant connu une forte progression entre 2000 et 2005 (+ 24,77 %). Sur la période, en valeur absolue, les Deux-Sèvres connaissent la cinquième plus forte croissance de cet indicateur après les Hauts-de-Seine, Paris, la Savoie et les Hautes-Alpes. À titre de comparaison, le PIB par habitant de la Charente s'élève à (), de la Vienne à ( position) et de la Charente-Maritime à (). Recherche En matière de recherche, le département abrite quatre centres de recherche : CNRS-CEB à Chizé (Sciences du vivant et sciences du globe) ; LASA à Champdeniers (Sécurité alimentaire) ; IRIAF (Institut des risques industriels, assurantiels et financiers - Université de Poitiers) à Niort ; Calyxis, anciennement CEPR (Centre Européen de Prévention des Risques) (Risques alimentaires, domestiques, entreprises, prévention routière) à Niort. Voies de communication et logistique Transports routiers Le département est aujourd'hui traversé dans sa partie sud par deux autoroutes : A10 vers Paris, Orléans, Tours et Bordeaux ; A83 vers Nantes (section de l'Autoroute des Estuaires reliant Calais à Bayonne via Rennes et Rouen). Le département est au cœur de deux autres projets de dessertes autoroutières : la future liaison Niort-La Rochelle ; une liaison autoroutière vers l'Est, avec une jonction entre l'A10 et l'A20, a également été actée le 6 décembre 2005 par l'État. La voie rapide Nantes-Poitiers (E62) désenclave la partie nord-ouest du département depuis 2008, année d'ouverture du tronçon Cholet-Bressuire. Cette deux fois deux voies doit maintenant se prolonger vers Parthenay puis Poitiers. Transports en commun Le département est traversé par les voies ferrées (voyageurs) suivantes : la ligne de Niort à La Rochelle (desservant les gares de Niort et Saint-Maixent-l'École). Ces gares sont desservies par les TGV Paris - La Rochelle ; la ligne de Niort à Saintes puis Royan ; la ligne de Tours à La Roche-sur-Yon desservant les gares de Bressuire et Thouars (ancienne ligne de l'État de Paris aux Sables-d'Olonne). Deux lignes à vocation régionale devraient rouvrir aux voyageurs dans les années à venir : la ligne de Niort à Fontenay-le-Comte ; la ligne de Thouars à Niort via Parthenay. Le département a également mis en place un réseau de cars desservant les principales communes du département (délégation de service public auprès d'entreprises de transports privées locales) : le Réseau des Deux-Sèvres (RDS). Tourisme Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du , 5,1 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes des Deux-Sèvres dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Abbaye Royale et abbatiale Notre Dame De Celles à Celles-sur-Belle À l’origine, une « celle » (ce qui signifie « petit prieuré »), dépendant de l'abbaye de Lester (diocèse de Limoges) dont le sanctuaire, placé sous le vocable de la Vierge, voit «fleurir» dès 1095 de nombreux miracles. Il devient le lieu d’un pèlerinage fréquenté et proche d’un chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Une abbaye indépendante de l’ordre de Saint-Augustin entre 1137 et 1140, mais aussi une seigneurie ecclésiastique dont les biens vont s’accroître au gré des offrandes et des donations. Aujourd'hui ces jardins à la française, jardins de curé, jardins à insectes, sa roue du moulin, son musée moto et ses hologrammes présentant l'abbaye comme au temps jadis, l'abbatiale avec son orgue unique en France, rendent cette abbaye incontournable dans le sud des Deux-Sèvres. Église romane de Verrines-sous-Celles L'église romane de Verrines est classée Monument historique et son cimetière classé Site historique. De l'église ne subsistent aujourd'hui plus que le chœur et le transept. La nef, à l'exception d'une travée, a été détruite à la Révolution française. Culture Les festivals Le dispositif « Terre de festivals » favorise la promotion de vingt-cinq festivals deux-sévriens auprès de la population locale et des touristes depuis 2004. Festival Terri’Thouars Blues Nouvelle(s) Scène(s)n à Niort Festival Bach à Pâquesn à Saint-Maixent-l'École Festival Ah ?n en Gatine Le Jazz bat la campagnen sur Parthenay Festival de Melle Le Très Grand Conseil Mondial des Clowns, à Niort Les Festiv'été Musicales Festival des jeux à Parthenay Festival au village, à Brioux-sur-Boutonne Bouillez !, à Bouillé-Saint-Paul Atout Arts, à Thouars Musiques et danses du monde à Airvault Terre de danses, en Pays Bocage bressuirrais Festival des enfants du monde à Saint-Maixent-l’École Boulevard du jazz en Pays mellois Festival Contes en Chemins en Pays Haut val de Sèvre De Bouche à Oreille à Parthenay Les Estivales d'ArtenetrA Lumières du baroque en Pays mellois Le Nombril du monde à Pougne-Hérisson Les Coréades d'automne, Niort et Sud Deux-Sèvres Festival des vendanges à Pamproux Éclats de voix Festival International du Film Ornithologique (FIFO), de Ménigoute Festival du cinéma et de l'image On s'Fait des Films à Bressuire Festival de l'aventure individuelle à Mauzé-sur-le-Mignon Notes et références Notes Sources et références Voir aussi Bibliographie Étienne Dupin, Statistique du département des Deux-Sèvres, Imprimerie des Sourds-Muets, Paris, an IX (lire en ligne) Étienne Dupin, Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres adressé au ministre de l'intérieur, d'après ses instructions, Imprimerie de la République, Paris, an XII (lire en ligne) Étienne Dupin, Second mémoire sur la statistique du département des Deux-Sèvres, chez P. Plisson, Niort, an X Étienne Dupin, Dictionnaire géographique, agronomique et industriel du département des Deux-Sèvres, chez P. Plisson, Niort, an XI (lire en ligne) Henri Gelin, « La destruction des loups dans les Deux-Sèvres », dans Mémoires. Société historique et scientifique des Deux-Sèvres 1905, année, 1906, (lire en ligne) Louis Merle, La formation territoriale du département des Deux-Sèvres. Étude de géographie historique, Mémoire de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 1938 Philippe Contamine, « Les Deux-Sèvres monumentales : introduction géographique et historique », dans Congrès archéologique de France. session. Monuments des Deux-Sèvres. 2001, Société française d'archéologie, Paris, 2004, Articles connexes Liste des communes des Deux-Sèvres Liste de films tournés dans les Deux-Sèvres Volontaires nationaux des Deux-Sèvres pendant la Révolution Liens externes Préfecture Conseil départemental des Deux-Sèvres
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Debian
Debian
Debian (/ˈde.bi.ən/) (également connu sous le nom Debian GNU/Linux) est un système d’exploitation Linux composée exclusivement de logiciels libres, développé par le Debian Project, organisation communautaire qui fut fondée par Ian Murdock le . La première version de Debian sort le et la première version stable le . Debian réunit autour d'un noyau de système d'exploitation de nombreux éléments développés indépendamment les uns des autres, pour plusieurs architectures matérielles. Ces éléments, programmes de base complétant le noyau et logiciels applicatifs, se présentent sous forme de « paquets » qui peuvent être installés en fonction des besoins. Des versions de Debian sont proposées avec d’autres noyaux : Debian GNU/Hurd et Debian GNU/kFreeBSD. Debian est utilisée comme base de nombreuses autres distributions, telles que Linux Mint et Ubuntu ou encore Q4OS. Caractéristiques de la philosophie Debian Debian se distingue de la plupart des distributions fondées sur elle par son caractère non commercial et par le mode de gouvernance coopératif de l'association qui gère la distribution. Une distribution commerciale est une distribution éditée par une société commerciale. Par « constituer une distribution » on entend « choisir et assembler les logiciels qui composent la distribution » : le noyau du système d'exploitation, le programme d'installation de la distribution, un logiciel et des pilotes pour les connexions telles que le Wi-Fi ou pour une imprimante, des logiciels tels qu'un lecteur vidéo, un navigateur web, etc. Les distributions commerciales proposent généralement des versions gratuites, mais cela n'en fait pas des distributions non commerciales puisque l'objectif est de réaliser du profit par la vente de services liés à l'utilisation de la distribution (support, développement…) ou par la vente d'un code permettant d'activer une partie bridée de celle-ci (voir : modèle Freemium). Ainsi, Ubuntu est une distribution commerciale car elle est fabriquée par la société commerciale Canonical. Debian est en revanche une distribution non commerciale car elle est développée par une organisation à but non lucratif : . La distinction entre distributions non commerciales et commerciales est importante car les choix en matière de technologie ou de marketing ne sont pas fondés sur les mêmes critères selon qu'ils sont faits par des bénévoles organisés en démocratie directe, ou par le (ou les) propriétaire(s) d'une société commerciale. Organisation du projet Debian est une distribution GNU/Linux non commerciale, lancée en 1993 par Ian Murdock avec le soutien de la ; elle a pour principal but de fournir un système d'exploitation composé uniquement de logiciels libres. Debian se prononce « Débiane ». Ce nom trouve son origine dans la contraction de deux prénoms : Debra, la femme du créateur du projet, et Ian, le créateur lui-même. Le projet Debian s'organise autour de trois piliers : un contrat social passé avec la communauté du logiciel libre définit de grands principes auxquels les développeurs adhèrent ; les principes du logiciel libre selon Debian (ou DFSG) définissent précisément le sens du mot « libre » pour les développeurs de Debian ; une constitution décrit le fonctionnement interne du projet, les méthodes de prise de décisions et les rôles des différents acteurs : le chef du projet, le secrétaire, les développeurs, etc. La démocratie Internet utilise une méthode de vote par pondération par classement : la méthode Schulze (une méthode Condorcet). Juridiquement, Debian est le projet d'une association à but non lucratif nommée SPI (). Debian est en fait le nom de l'organisation, mais est souvent utilisé pour désigner la distribution, fruit de l'organisation. La fondation regroupe plusieurs centaines de programmeurs, mais tous ne sont pas actifs. Les programmeurs actifs sont normalement chargés de la gestion d'un ou plusieurs modules. La coordination est assurée par des échanges sur liste de diffusion ou par chat IRC, ainsi que par les organes de la fondation. Le projet est dirigé par un (« chef du projet Debian ») élu (ou réélu) par les membres chaque année, dans le respect de la constitution de la fondation. Ses pouvoirs sont limités, et les décisions d'une certaine importance sont prises par la communauté. Il est assisté depuis 2006 par un (2IC). Un autre poste important est celui de , lui-même assisté de . Son rôle est de définir (avec la communauté des développeurs) les objectifs de la prochaine version, de superviser le processus et de définir les dates de sorties. Le projet est composé de bénévoles, essentiellement des développeurs. De ce fait, la fondation a des besoins financiers réduits, satisfaits par des dons en nature (des ordinateurs, par exemple) ou en argent. Chefs du projet Debian () Le projet a eu les chefs de projet suivants : Un poste de Debian 2IC avait été créé par Anthony Towns. Le poste a été occupé par Steve McIntyre ( – ). Responsables de la distribution () Installation Debian offre la possibilité de télécharger des images disque CD, DVD et BD via BitTorrent ou Jigdo. Il est également possible de les acheter via des revendeurs. Les ensembles complets sont constitués de nombreux disques. La version AMD64 de Debian 11 consiste par exemple en 18 DVD ou 4 BD. Seul le premier disque est requis pour l'installation, l'installateur pouvant récupérer les logiciels absents via les dépôts en ligne. Les images sont hybrides, il est donc possible de les utiliser pour créer une clé USB bootable. Les environnements de bureau pouvant être installés à partir du DVD sont GNOME, KDE, LXDE, LXQt, MATE, Cinnamon et Xfce. Si l'installation s'effectue à partir des DVD, seul le premier est nécessaire pour installer GNOME. Debian permet d'installer le système via le réseau de trois manières distinctes : très petits CD ou clés live USB personnalisées ; petits CD ou clés live USB, avec des fichiers images qui occupent jusqu'à ; amorçage par le réseau, il faut au préalable paramétrer des serveurs TFTP et DHCP (ou BOOTP ou RARP) qui permettent aux machines du réseau local de récupérer l'image via le réseau. Une fois la machine cliente démarrée en PXE ou TFTP, l'installation du système Debian s'effectuera. Distribution des logiciels La distribution GNU/Linux Debian contient environ paquets logiciels ( au moment de la sortie de la version Bullseye) élaborés et entretenus par un millier de développeurs. Debian est réputée pour sa fiabilité et son gestionnaire de paquets original (APT), au format de fichier , permettant les mises à jour et garantissant un système homogène. Debian est officiellement disponible pour neuf plates-formes de matériel informatique : x86 (i686), x64 (AMD64 ou Intel 64), ARM (EABI, v7 et 64 bits), MIPS petit-boutiste (32 bits et 64 bits), Power Systems (PowerPC 64 bits petit-boutiste) et System z. Les architectures IA-64 et SPARC étaient supportées par la version Wheezy, PowerPC par Jessie. D'autres architectures sont reconnues, mais de manière non officielle. Sections de paquets logiciels Pour chaque branche, trois sections sont disponibles : la section main est la section principale de Debian. Elle contient la plupart des paquets ; la section non-free regroupe tous les paquets qui ne respectent pas les DFSG. Ils ne font plus partie officiellement de la distribution et ne sont pas entretenus par les développeurs Debian. Le paquet vrms indique s'il y a des paquets non-free sur le système ; la section contrib est destinée aux paquets qui respectent les DFSG, mais qui dépendent d'un paquet de la section non-free. D'autres dépôts logiciels existent dans Debian, comme les dépôts backports qui proposent un service de rétroportage à destination des utilisateurs de la version stable. En effet, une fois que la version stable est publiée, elle n’est plus mise à jour que pour des bogues sérieux trouvés dans ses paquets ou des mises à jour de sécurité. Les dépôts backports fournissent des versions plus récentes mais potentiellement moins stables de certains logiciels, qui proviennent de la prochaine version dite testing et sont adaptées pour s’intégrer à la version stable. Aujourd'hui les dépôts backports sont officiellement supportés par Debian. Gestion des paquets Dpkg est le programme principal pour manipuler les fichiers de paquets ( - APT - y fait d'ailleurs appel pour l'installation desdits programmes). (soit « utilitaire avancé de gestion de paquets » en français) est une interface avancée pour le système de gestion des paquets Debian, qui consiste en plusieurs programmes dont les noms commencent par « apt- » (apt-get, apt-cache, apt-cdrom…). Outre sa facilité d'emploi et sa polyvalence, son intérêt réside dans sa gestion automatique des dépendances entre les différents paquets. Il existe également une interface graphique pour ce programme : Synaptic. Dselect est l'interface utilisateur historique, permettant une gestion plus aisée des paquets. Cet utilitaire tend à céder la place à Aptitude. Versions de Debian GNU/Linux Debian est toujours disponible en trois versions (trois branches) qui sont : stable : version figée où les seules mises à jour sont des correctifs de sécurité ; testing : future version stable où seuls les paquets suffisamment murs peuvent rentrer ; unstable : surnommée Sid, il s'agit d'une version en constante évolution, alimentée sans fin par de nouveaux paquets ou de mises à jour de paquets déjà existants (on parle de rolling release). Outre le dépôt de paquets nommé backports, il existe un dépôt nommé experimental, qui contient des paquets expérimentaux de logiciels dont l'utilisation pourrait dégrader le système. Cependant, le dépôt experimental ne contient pas tous les paquets disponibles dans les branches stable, testing et unstable. Voilà pourquoi il n'est pas considéré comme une branche à part entière. Enfin, une déclinaison Live CD (ou CD autonome) existe, permettant de tester la distribution depuis un support amovible, sans avoir à l'installer. Si l'utilisateur le souhaite, il pourra installer le système par la suite à l'aide de ce même CD. Seules les architectures i386 et AMD64 sont disponibles. L'utilisateur a le choix entre sept environnements de bureau, à savoir : GNOME, KDE, LXDE, LXQt, MATE, Cinnamon et Xfce. Historique des versions Les différentes versions de la distribution empruntent leur nom aux personnages du film d'animation Toy Story des studios Pixar : Chronologie de Debian GNU/Linux Versions 0.x Debian est née en grâce à Debra Lynn et Ian Murdock, alors étudiants à l'université Purdue. Debian est soutenue par le projet GNU de la de à . Les versions 0.01 jusqu'à 0.90 de Debian sont produites entre août et . Ian Murdock écrit alors : La version 0.91 de Debian sortit en . Elle avait un système de gestion de paquets primitif qui permettait aux utilisateurs de manipuler les paquets mais n'autorisait pas grand-chose d'autre (il ne possédait certainement pas de dépendances ou d'options analogues). À partir de ce moment-là, quelques douzaines de personnes travaillaient sur Debian, alors que je devais toujours assembler les versions moi-même. La version 0.91 fut la dernière version faite de cette manière. […] Une grande partie de l'année 1994 fut consacrée à organiser le projet Debian de façon que les autres puissent plus directement contribuer, comme pour la réalisation de Dpkg (Ian Jackson fut très largement responsable de cette dernière). Si je me souviens bien, il n'y eut pas de version officielle en 1994, bien que nous en eûmes un certain nombre en interne, à chaque fois que nous progressions dans l'avancement de la distribution. […] La Debian 0.93, en version 5, sortie en mars 1995, fut la première version « moderne » de Debian : il n'y avait jamais eu autant de développeurs (bien que je ne puisse me rappeler combien), chacun avait maintenant ses propres paquets et Dpkg fut utilisé pour installer et entretenir tous ces paquets après l'installation du système de base. […] La Debian 0.93, en version 6, sortie en novembre 1995, fut la dernière version au format a.out. Il y avait environ 60 développeurs pour entretenir les paquets de la version 0.93R6. Si je me souviens bien, dselect fit son apparition dans cette version qui fut ma version favorite de Debian. […] Murdock cesse de travailler activement sur le projet en mars 1996 durant la préproduction de la Debian 1.0. Cette dernière est renommée 1.1 pour éviter toute confusion avec un fabricant de disque compact qui nomma faussement 1.0 une version précédente. Cet incident mena au concept d'images ISO « officielles », de façon à éviter aux vendeurs ce genre de bévue. Durant le mois d' (entre la version 0.93R5 et 0.93R6 de Debian), Hartmnut Koptein commence le premier portage de Debian pour la famille des Motorola m68k. Il raconte : Depuis lors, le projet Debian s'est développé en incluant de nombreux portages vers d'autres architectures, ainsi qu'un portage vers un nouveau noyau, Hurd, et donc vers le système à micro-noyau GNU/Hurd. Un des tout premiers membres du projet, Bill Mitchell, se rappelle au sujet du noyau Linux : On devait être entre la version 0.99r8 et 0.99r15 lorsque l'on a débuté. Pendant très longtemps, je fus capable de compiler un noyau en moins de sur une machine dotée d'un 386 à , et j'étais ainsi capable d'installer une Debian dans le même temps avec moins de d'espace disque. […] Je me souviens que l'équipe initiale comprenait Ian Murdock, moi-même, Ian Jackson, un autre Ian dont je ne me souviens pas le nom de famille, Dan Quinlan, et quelques autres personnes dont je ne me souviens pas des noms. Matt Welsh faisait aussi partie du groupe initial, ou l'a rejoint à ses tout débuts (il a depuis quitté le projet...). Quelqu'un créa une liste de discussions et nous nous mîmes au travail. […] Si je me souviens bien, nous ne partîmes pas d'un plan défini, et nous ne partîmes pas sur le fait de créer ensemble un plan avec une approche très organisée. Dès le début, si je ne me trompe pas, nous rassemblâmes aléatoirement les sources d'un certain nombre de paquets. Avec le temps, nous finîmes par finaliser une collection d'articles qui seraient nécessaires au cœur de la distribution : le noyau, un shell, update, getty, de nombreux autres programmes et de fichiers de configuration requis pour initialiser le système ainsi que tout un jeu d'utilitaires. Versions 2.x Ian Jackson devient le responsable du projet Debian au début de l'année 1998 et devient tout de suite après vice-président de la . Après la démission du trésorier (Tim Sailer), du président (Bruce Perens) et du secrétaire (Ian Murdock), il devient président et trois nouveaux membres sont choisis : Martin Schulze (vice-président), Dale Scheetz (secrétaire) et Nils Lohner (trésorier). La version 2.0 de Debian (Hamm) sort en pour les architectures de processeurs Intel x86 et Motorola m68k. Cette version se caractérise par l'introduction d'une nouvelle version des bibliothèques C (libc6 reposant sur la glibc2). Au moment de sa sortie, il y a plus de paquets entretenus par plus de 400 développeurs Debian. Wichert Akkerman succéde à Ian Jackson comme chef de projet Debian en janvier 1999. La version 2.1 de Debian (Slink) sort le , après avoir été retardée pendant une semaine par des demandes de corrections de dernière minute. Cette version supporte officiellement deux nouvelles architectures : l'Alpha et le Sparc. Les paquets contenant le système X Window sont profondément réorganisés par rapport aux précédentes versions. Elle inclut aussi APT, l'interface de gestion de paquets de la génération suivante. Ainsi, cette version de Debian est la première à requérir deux cédéroms pour le jeu de cédéroms officiels ; elle contient environ paquets. Le , Corel Corporation et le projet KDE forment effectivement une alliance avec Debian lorsque Corel affirme son intention de fabriquer une distribution GNU/Linux basée sur Debian et l'environnement de bureau du projet KDE. Durant le printemps et l'été suivants, une autre distribution basée sur Debian fait son apparition, Storm Linux. Le projet Debian choisit alors un nouveau logo, en créant à la fois une version officielle à utiliser sur le matériel utilisant Debian, comme les cédéroms ou les sites webs officiels du projet, et une version non officielle pour une utilisation dérivée de Debian ou mentionnant son nom. Un nouveau portage, unique en son genre, débute à ce moment avec le Hurd. C'est la première tentative d'utiliser un noyau non-linux, avec le GNU/Hurd, qui est lui-même basé sur le micronoyau GNU Mach. La Debian 2.2 (Potato) sort le . Cette version ajoute le support des architectures PowerPC et ARM, avec Wichert Akkerman en tant que chef de projet. Elle compte paquets entretenus par près de 450 développeurs. Versions 3.x La version 3.0, Woody, sortie le , supporte toujours plus d'architectures, avec l'ajout de IA-64, HP PA-RISC, MIPS et S/390. Le projet compte alors 900 développeurs et paquets, dont pour la première fois KDE, après que le conflit de licence de la bibliothèque Qt a été résolu. Debian Sarge, soit la version 3.1, est finalisée le et ne compte pas moins de paquets et 11 architectures. Versions 4.x La version 4.0, Etch, sortie le , inclut les éléments suivants : noyau Linux 2.6.18 ; support officiel de l’architecture AMD64, soit un total de 11 architectures différentes ; remplacement de XFree86 par X.Org (version 7.1) ; nouvel installateur (incluant une version graphique) ; présence de Secure APT pour des téléchargements sécurisés avec cryptographie et signatures améliorées. La quatrième révision d'Etch est sortie le . Outre les mises à jour de sécurité habituelles, cette version inclut aussi etch-and-a-half. Ce dernier propose un nouveau noyau (2.6.24), des pilotes plus récents pour X.Org, ainsi que divers autres changements permettant de faire fonctionner Debian avec un matériel plus récent. Le , Debian peut s'installer sur le téléphone Neo FreeRunner. Versions 5.x La version 5.0, Lenny, sortie le , inclut les éléments suivants : noyau Linux 2.6.26 ; X.Org 7.3, incluant la configuration automatique du matériel ; OpenOffice.org 2.4.1 ; PostgreSQL ; MySQL 5.0.51a ; Apache 2.2.9 ; Samba 3.2.5 ; PHP 5.2.6 ; apt 0.7.20 ; prise en charge complète du système de fichiers NTFS. Versions 6.x La version 6.0, Squeeze, sortie le , inclut les éléments suivants : noyau Linux 2.6.32 (nouveauté majeure : un noyau Linux entièrement libre) ; X.Org 7.5 ; GNOME 2.30 ; KDE 4.4.5 ; Xfce 4.6 ; GNU Compiler Collection (gcc) 4.4.5 ; apt 0.8.10 ; prise en charge de l'ext4 de manière native. Versions 7.x La version 7.0, Wheezy, sortie le 4 mai 2013, inclut les éléments suivants : Pour la première fois, Debian offre les fonctionnalités suivantes : support du multi-architecture matérielle ; support du UEFI pour l'installation ; installation via la synthèse vocale (plus d'une douzaine de langues supportées, l'installateur normal peut être affiché dans 73 langues). Versions 8.x La version 8.0, Jessie, sortie le , inclut les éléments suivants : Note : un fork de Debian, Devuan, voit le jour fin 2014, en raison de l'intégration par défaut de systemd dans Debian Jessie. Versions 9.x La version 9.0, Stretch, sortie le , est la version oldstable. Elle inclut les éléments suivants : Et plus de autres paquets de logiciels prêts à l'utilisation. Version 10.x La version 10.0, Buster, sortie le , inclut les éléments suivants : Version 11.x La version 11.0, Bullseye, sortie le est l'actuelle version stable de Debian. Elle inclut, entre autres, les éléments suivants: Version 12.x Debian Bookworm sera le nom de la version 12 de Debian. Version 13.x Debian Trixie sera le nom de la version 13 de Debian. Caractéristiques et critiques Orientation et utilisations La distribution Debian s'étant à l'origine principalement développée autour de son utilisation sur des serveurs, elle est donc particulièrement adaptée à ce rôle ; par exemple elle distingue toujours l'administrateur système de l'« utilisateur », si un mot de passe root est rentré lors de l'installation. Cependant, le but a toujours été d'obtenir un système universel, c'est-à-dire utilisable aussi bien sur un serveur que sur un ordinateur de bureau, un ordinateur portable, voire un smartphone (ordiphone). Sortie des versions Cette utilisation originellement orientée serveurs a également influencé son cycle de sortie de nouvelles versions. Une fiabilité irréprochable était nécessaire, ce qui a entraîné des délais très longs entre les versions stables (surtout à l'époque des versions 3). Cela avait pour conséquence de fournir des applicatifs stables mais parfois désuets ou dépassés au moment de la sortie d'une nouvelle version. En 2008, pour résoudre ce problème, la version Etch et demi (etch-and-a-half) propose une mise à jour des paquets au sein d'une version stable, ce qui est une première dans l'histoire de Debian. En 2009, il est décidé de commencer à geler les paquets à la fin de chaque année impaire (c'est-à-dire de stopper les mises à jour des éléments constituants pour se concentrer sur leurs bonnes interactions). Cette nouvelle stratégie laisse apparaître un cycle de développement de deux ans, et avec une nouvelle version stable au début de chaque année paire (comme les versions LTS d'Ubuntu, mais sans fixer la date de sortie). Toutefois, la sortie de la version 6.0 (alias Squeeze) de Debian le devrait constituer une exception unique à cette règle afin de pouvoir adapter le rythme au nouveau calendrier. La version 7.0 (alias Wheezy) de Debian est sortie le 4 mai 2013. Sécurité D'une manière générale la sécurité est réputée être un point fort de Debian. La politique de sécurité (commune aux systèmes libres) est de toujours afficher les failles découvertes. Une équipe spécialisée dans la sécurité de l'ensemble des logiciels proposés sur Debian est d'ailleurs une référence dans ce domaine et participe activement au comité « ». En , Luciano Bello, développeur Debian et chercheur en sécurité informatique découvre que des changements effectués dans la version d'OpenSSL distribuée par Debian avaient provoqué une faiblesse dans le générateur de nombres aléatoires. Ainsi les clés de sécurité générées par une machine utilisant la version Etch étaient prévisibles. Cette faille a concerné aussi les distributions dérivées de Debian telles que Ubuntu et Knoppix. Communication Logos Le logo actuel (la volute) est l'œuvre de Raul M. Silva, c'est le résultat d'un concours organisé en 1999. Il existe en deux versions : une version dont l'usage est libre (volute seule, avec ou sans la mention « Debian ») et une version officielle (volute au-dessus d'une carafe à décanter le vin, avec ou sans mention « Debian ») qui ne peut être utilisée qu'avec l'autorisation explicite de Debian. Aucune déclaration officielle n'a été faite quant à la signification ou la source d'inspiration du logo. Différentes hypothèses ont toutefois été avancées. Utilisation dans des administrations publiques Fin 2005, la distribution Debian a été retenue par la ville de Munich pour équiper les quelque ordinateurs de type PC qui formaient alors son parc informatique. En 2014, un bilan établi par la nouvelle équipe municipale annonce d'euros (M€) comme coût de la migration, compensés partiellement par en économies de licences et de matériel. Le coût du retour à Windows est estimé par la même étude à de matériel, plus le coût des licences, inconnu puisque négociable. En 2020, ZdNet rapporte que la ville de Munich en Allemagne dispose de 80 % de son parc informatique sous MiNux (Debian) depuis 2013, et que 2017 a été le tournant vers un retour à Windows 10, principalement pour des raisons d'interopérabilité, à l'aube de la nouvelle décennie. Distributions fondées sur Debian DebConf : la conférence des développeurs de Debian La DebConf est la conférence annuelle qui réunit les développeurs du projet Debian pour discuter du futur du développement du système. Bibliographie Raphaël Hertzog et Roland Mas. (2016). Debian 8 Jessie - GNU/Linux. Eyrolles. 538 pages. Livre diffusé selon les termes des licences GNU GPL 2.0 ou ultérieure et CC-BY-SA 3.0. Raphaël Hertzog et Roland Mas. (2014). Debian Wheezy - GNU/Linux. Eyrolles. 516 pages. Livre diffusé selon les termes des licences GNU GPL 2.0 ou ultérieure et CC-BY-SA 3.0. Raphaël Hertzog et Roland Mas. (2011). Debian Squeeze - GNU/Linux. Eyrolles. 476 pages (avec un DVD-Rom Debian GNU/Linux 6.0 Squeeze i386/amd64). Livre libéré en 2013 et diffusé selon les termes de la licence publique générale GNU (GNU GPL) 2.0 ou ultérieure et de la licence Creative Commons Attribution-ShareAlike (CC-BY-SA) 3.0. Raphaël Hertzog et Roland Mas. (2009). Debian Lenny - GNU/Linux. Eyrolles. 442 pages (avec un DVD-Rom Debian GNU/Linux 5.0 Lenny i386/amd64). Franck Huet. (2008). Debian GNU/Linux : sécurité du système, sécurité des données, pare-feu, chiffrement, authentification. ENI. 278 pages. Michel Dutreix. (2008). Debian GNU/Linux : services réseaux. ENI. 296 pages. Raphaël Hertzog et Roland Mas. (2007). Debian Etch - GNU/Linux. 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Notes et références Voir aussi Articles connexes Renommage des applications de Mozilla par Debian Liens externes Les cahiers du débutant Distribution Linux Live CD Logiciel libre