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80 o Tupangu /tu-pangu/ (PN13-BN) : parcelles o Tuvi /tu-vi/ (PN13-BN) : excréments o Tubu /tu-bu/ (PN13-BN) : moustiques La classe 14 a trois variantes : /wu-/, /bu-/ et /Ø-/ : o Wuvwa /wu-vua/ (PN14-BN) : champignons o Wiki /wu-iki/ (PN14-BN) : miel o Bumolo /bu-molo/ (PN14-BN) : paresse o Bumputu /bu-mputu/ (PN14-BN): pauvreté Dans la classe 15, nous retrouvons le PN /ku-/ et quelquefois le PN /Ø-/ : L e PN /ku-/ est caractéristique pour les verbes à l'infinitif. Rappelons que dans les langues bantoues, le verbe à l'infinitif est toujours considéré comme substantif, il ne le devient que lors de sa flexion : o Kwenda /ku-enda/ (PN15-BN) : aller o Kwiza /ku-iza/ (PN15-BN) : venir o Dya /Ø-dia/ (PN15-BN) : réfection, repas La classe 16 est locative et a comme PN /va-/ : o Vantoto /va-Ø-ntoto/ (PN16-PN9-BN) : sur la terre o Vanzo /va-n-zo/ (PN16-PN9-BN) : à la maison L a classe 17 a comme PN /ku-/ : o Kuzando /ku-Ø-zandu/ (PN17-PN5-BN) : vers marché o Kuzyami /ku-Ø-ziami/ (PN17-PN7-BN) : vers le cimétiè re Da ns la classe 18 nous avons le PN /mu-/ : o Mumfinda /mu-n-finda/ (PN18-PN9-BN) : dans la forêt o Munzadi /mu-n-zadi/ (PN18-PN9-BN) : dans la rivière L a classe 19 a un seul PN /fi-/ et ce dernier est un diminutif : o Finti /fi-n-ti/ (PN19-PN3-BN) : petit arb re o Fikima /fi-ki-ima/ (PN19-PN7-BN) : petite chose o Fimuntu /fi-mu-ntu/ (PN19-PN1-BN) : bout d'homme | lni1de1.pdf |
81 Observons que de la classe 16 à 19, les PN peuvent aussi être considérés comme des pré-préfixes car ces PN se rattachent également à d'autres PN pour former un seul nom. Les classes nominales se comportent comme des équivalents du genre (masculin, féminin, neutre) et nombre (singulier, pluriel) des langues indo-européennes. L'accord des noms L'accord dans les langues européennes se fait par suffixes, par des flexions de désinences souvent assez variées. Dans les langues bantoues au contraire l'accord se fait par préfixes. De plus c'est un accord de répétition, très uniforme (R. BUTAYE 1910 : 16). Les accords sont une forme de renvoi entre différents éléments d'une phrase. Les accords en kìkôngò se fait par le biais de préfixes, ce qui revient à dire que les préfixes des classes constituent la clef essentielle du mécanisme du kìkôngò, car c'est une langue préfixative. Ces préfixes sont des lettres ou monosyllabes dont la fonction est permettre la concordance des mots entre eux (R. Del Fabbro-F. P etterlini, 1977 : 27). Ces derniers distinguent trois catégories de préfixes : o Le préfixe nominal (PN) est le préfixe original de chaque substantif dans diverses classes nominales. Signalons que certains substantifs ont perdu leurs PN pour diverses raisons. Toutefois, cette perte du PN n'est attestée qu'au singulier, mais jamais au pluriel. o Le préfixe de concordance (PC) est la marque du singulier ou du pluriel du substantif. Ce préfixe a pour fonction le maintien de la concordance des mots entre eux ainsi que de la liaison syntaxique de la phrase. Si la concordance est respectée, cela crée la beauté du kìkôngò. Les auteurs commentent que la plupart des erreurs grammaticales sont dues au non respect de la concordance préfixale. o La relation génitivale (RG) est l'équivalent du génitif latin. Elle sert à unir deux substantifs ou un substantif avec un adjectif. | lni1de1.pdf |
82 En voici quelques exemples : o Kinkutu kyandi kimbote kivididi /ki-nkutu/ki-andi/ki-mbote/ki-vididi/ /PN7-habit/PP7-de/PP-bon/IS-ftpa-perdre/ Son beau veston est perdu o Minse mitatu mibwidi /mi-nse/mi-tatu/mi-bu-idi/ /PN4-cannes/PP4-trois/PV4-rad-ftpas-tomber/ Trois cannes sont tombées o lubu lwa nzadi /lu-bu/lu-a/Ø-nzadi /PN11-moustique/PP11-de/PN9-fleuve/ Moustique du fleuve o dinkondo dya mfumu /di-nkondo/di-a/mfumu/ /PN5-banane/PP5-de/PN9-chef/ Banane du chef o kizyami kya mintinu /Ø-ziami/ki-a/mi-ntinu/ /PN7-cimétière/PP7-de/PN4-rois/ Cimétière royal | lni1de1.pdf |
83 2. 2. 4. Détermination nominale On appelle détermination la fonction assurée par la classe des déterminants et consistant à actualiser le nom, c'est-à-dire à lui donner la propriété de nom défini ou indéfini (Dubois et al. 2007 : 140). La détermination implique la présence d'u n syntagme nominal. Les déterminants sont les constituants du syntagme nominal dépendant du nom en tant qu'élément principal dudit syntagme nominal. Dans la classe des déterminants, nous pouvons citer : les articles, les possessifs, les démonstratifs, les adjectifs interrogatifs, relatifs et indéfinis, les numéraux. Pour le cas du kìkôngò, les déterminants articles (définis ou indéfinis) n'existent pas : o Dinu /di-inu/ (PN5-dent) : dent o Maza /ma-za/ (PN6-eau) : eau o Kyuvu /ki-yuvu/ (PN7-question) : question À propos de l'article, R. Butaye (1910 : 20) dit ceci : nous avouons que, malgré toutes nos recherches, nous n'avons pas réussi à constater l'existence d'un article proprement dit. Toutefois, dans la structure phrastique, les noms sont précédés par des augments38. Ces derniers précèdent le nom ou l'indice pronominal. En kìkôngò, les augments jouent plus ou moins le rôle d'article. o Évata dya ntinu /e-Ø-vata/di-a/n-tinu/ /Augm-Nt5-village/PP5-con/Nt3-roi/ L e village du roi o *Vata dya ntinu /Ø-vata/di-a/n-tinu/ /Nt5-village/PP5-con /PN3-roi/ Le village du roi 38 L'augment, autrement dit voyelle euphonique, article, prépréfixe ou défini, est un affixe pr éposé au nom. Il joue, dans une certaine mesure, le rôle de déterminant. Pour M. Ndonga (1995 : 170), l'augment est un morphème pouvant s'attacher à certains nominaux et exprimant la valeur de “définitude” ou de “substantivité”. | lni1de1.pdf |
84 Quant à son emploi, l'augment peut apparaitre avec tous les types de nominaux (Ndonga 2005 : 173): 1) Les noms39 o o Nsimba wizidi /o-Nsimba/u-iz-idi/ /aug-Nsimba/IS-Rad-ftpa-venir/ Nsimba est venu Voyons un autre exemple : o Onti ibwidi /o-n-ti/i-bw-idi/ /aug-PN3-roi/IS-rad-ftpas-tomber/ L 'arbre est tombé 2) Les pronoms o Omono ngizidi /o-mono/ng-iz-idi/ /aug-PP/IS-rad-ftpas-venir/ Moi, je suis venu Un autre exemple : o Onani owanda ? /o-nani/o-uand-a / /aug-Rel/IS-BV-dé-frapper/ Qui vas-tu frapper? 3) Les numéraux (ordinaux et cardinaux) o Omosi osidi o /o-mosi/o-sa-idi/ o /aug-Num/aug-IS-rad-ftpas-rester/ o Un (individu) est resté 39 Devant les noms, l'augmen t peut, en syntaxe, indiquer une topicalisation. | lni1de1.pdf |
85 Voyons encore ça : o Edyanzole dibalukidi /e-di-a-nzole/di-baluk-idi/ /aug-PP5-de/PV5-rad-ftpas-accidenter/ Le deuxième s'est accidenté Retenons que les augments les plus visibles sont : ' e-' et ' o-'. Signalons aussi que quelquefois les augments peuvent se construir avec des adverbes de temps ou de lieu : o O mbazi okwiza /o-mbazi/o-kwiz-a/ /aug-adv de temps-demain/IS-rad-ftf-venir/ Demain, il viendra o Owunu otekelekyo /o-wunu/o-tek-ele-ki-o/ /aug-aujourd'hui/IS-rad-ftpas-vendre-IOp/ Aujourd'hui, il l'a vendu o Katuka ovava /Ø-katuk-a/o-vava/ /IS-BV-dés-dégager/aug-adv-ici/ S ors d'ici ! L 'augment 'o-' se combine avec les noms appartenant aux classes nominales 1, 2, 3, 6, 9, 11, 13, 14, 15, 16, 17 e t 18 y compris les noms propres : Omuntu /o-mun-ntu/ (aug-PN1-homme): l'homme Omfumu /o-Ø-mfumu/: le chef Oluvila /o-lu-vila/: le clan Owonga /o-u-onga/: la peur | lni1de1.pdf |
86 L'augment 'e-' va avec les classes nominales 4, 5, 7, 8, 9, 10 et 19 : Edimpa /e-di-mpa/ : le pain Engo /e-Ø-ngo/: le léopard Eng ombo /e-Ø-ngombo/ : la divination e-ziku /e-Ø-ziku/: la certitude Signalons que quelques fois les augments 'o-' et 'e-' ne sont que des variantes libres, c'est-à-dire qu'ils peuvent commuter. L'utilisation ou non d'augment est partiellement déterminée par des obligations morphosyntaxiques (ILN, 1989 : 10). C'est ainsi que dans beaucoup de phrasèmes, les augments sont fréquents : o Vana e nsambu /Ø-vana/e-n-sambu/: donner la bénédiction o Dya e ndefi /Ø-dia/e-Ø-ndefi/: prêter serment o Sa e vuvu / Ø-as/e-Ø-vuvu/: compter sur, espérer o Nwika o mazi /Ø-nuika/o-ma-zi/ : oindre o Vakula o nkalu/Ø-vakula/o-n-kalu/ : faire opposition, contredire o Vwa o mfunu/Ø-vua/o-m-fumu/: avoir besoin de Nous venons de voir les caractéristiques du nom, ce qui nous a permis de comprendre, grosso modo, leur structure et leur fonctionnement. Le point suivant abordera les caractéristiques du verbe. L'idée générale est de décrire le verbe afin de comprendre sa constitution et son fonctionnement. 2. 3. Caractéristiques du verbe D'une manière générale, un verbe est un mot doté d'une large flexion, c'est-à-dire d'une conjugaison et d'une grande variété de formes, servant à désigner une action, un état, une sensation, un processus et un procès. En grammaire traditionnelle, le verbe est un mot qui exprime le procès, c'est-à-dire l'action que le sujet fait (comme dans L'enfant écrit ) ou subit (comme dans Cet homme sera battu ), ou bien l'existence du sujet (comme dans Les méchants existent), ou son état ou son passage (comme dans Les feuilles jaunissent ), ou | lni1de1.pdf |
87 encore la relation entre l'attribut et le sujet (comme dans L'homme est mortel ). Sur le plan sémantique, on différencie en français les verbes d'état ( rester, être, devenir), les verbes d'action ( marcher), les verbes perfectifs ou résultatifs qui évoquent un procès à son terme ( blesser, heurter ), les verbes imperfectifs qui évoquent un procès n'impliquant pas un terme ( danser), les verbes factitifs ( faire), les verbes performatifs, où le verbe lui-même implique une assertion du sujet en forme d'acte ( juger, promettre ). On subdivise les verbes en transitifs, qui appellent en principe un complément d'objet désignant ce qui est visé par l'action, et en intransitifs, qui en principe, excluent l'existence d'un complément d'objet. Les transitifs ont été divisés eux-mêmes en transitifs directs ( désirer, voir ), quand le complément d'objet n'est pas précédé d'une préposition, et transitifs indirects, quand le complément d'objet est introduit par une préposition ( nuire à) (J. Dubois et al., 2007 : 505). En kìkôngò, le verbe constitue, d'une manière générale, le noyau d'une phrase comme dans beaucoup de langues. 2. 4. Constitution du verbe En kìkôngò, la constitution verbale implique une étude détaillée des morphèmes qui composent le verbe. En effet, la description verbale en kìkôngò peut se faire sous deux aspects : o Description verbale infinitive, o Description verbale conjuguée. 2. 4. 1. Description de la forme verbale infinitive En kìkôngò, le verbe à l'infinitif se compose de trois éléments : a) Préfixe verbal (PV) b) Thème verbal (TV), autrement dit base verbale (BV) ou radical, c) Désinence (dés), autrement dit voyelle finale (vf). | lni1de1.pdf |
88 Le préfixe verbal est un morphème qui précède le thème verbal. Ainsi, le verbe à l'infinitif est désigné par le PV / ku-/. Le thème verbal représente le radical du verbe, c'est-à-dire la racine d'un mot. On appelle désinence, l'affixe qui se présente à la fin d'un nom, d'un pronom ou d' un adjectif (désinences casuelles) ou à la fin d'un verbe (désinences personnelles) pour constituer avec la racine, éventuellement pourvue d'un élément thématique, une forme fléchie (J. Dubois et al., 2007 : 139). En langues bantoues, la désinence est un morphème final (d'un verbe) servant à indiquer le mode, le temps et la voix. En ce qui concerne le mode, tous les verbes à l'infinitif ont une unique désinence /-a/40. o Kwenda /ku-end-a/ /P V-BV-dés/ Aller o Kwiza /ku-iz-a/ /PV-BV-dés/ Venir Remarquons qu'en kìkôngò (dans la variante kisikongo), les verbes à l'infinitif ont perdu leurs préfixes verbaux. Les verbes kwenda (aller) et kwiza (venir) sont les seuls à conserver ce préfixe. Les autres verbes en sont dépourvus : o Tyangumuna /Ø-tiangumun-a/ /PV-BV-dés/ Séduire 40 Contrairement aux langues romanes, les verbes (à l'infinitif) se regroupent selon leur terminaison. En français, nous avons trois groupes verbaux (hormis les cas des verbes irréguliers): o Verbes en-er (aimer, casser, moucher), sauf les exceptions telles que : aller, envoyer; o Verbes en-ir (finir, abolir, vomir), sauf exceptions comme haïr; o Verbes en oir (voir, savoir, pouvoir), en ir (courir, cueillir, mourir, ouvrir, offrir), ou en re (attendre, prendre, mettre, rendre, tordre) De même, nous retrouvons aussi trois groupes de verbes en castillan:-ar (amar, negociar),-er (aborrecer, temer, comer),-ir (salir, partir, contribuir). Le portugais également en a trois:-ar (roubar, abortar),-er (torcer, bater),-ir (partir, exigir). | lni1de1.pdf |
89 o Nata /Ø-nat-a/ /PV-BV-dés/ Apporter o Vova /Ø-vov-a/ /PV-BV-dés/ Parler Quant au temps, nous avons la désinence du présent et celle du passé. Au présent, la désinence est /-a/ : Ntonda /n-tond-a/ : je remercie Uvánga /u-vang-a/ : tu fais Tulomba /tu-lomb-a/ : nous demandons Bafwa /ba-fu-a/ : ils meurent Au passé, il ya deux désinences : /-idi/ et /-ele/. (Ces dernières sont considérées c omme post-finales). Ntondele /n-tond-ele/: j'ai remercié Uvangidi /u-vang-idi/: tu as fait Tulombele /tu-lo mb-ele/: nous avons demandé Bafwidi /ba-fu-idi/: ils sont morts 2. 4. 2. Description de la forme verbale conjuguée Lors de la flexion verbale, le thème verbal reçoit différents affixes. Ces derniers sont des morphèmes en position préfixale, infixale ou suffixale et, de ce fait, modifiant le sens du thème radical. | lni1de1.pdf |
90 En effet, dans sa structure verbale, le kìkôngò compte 9 morphèmes comme constituants verbaux. L'ordre des morphèmes verbaux est le suivant : 1) Pré-Initial, 2) I nitial, 3) Formatif, 4) Marqueur de voix, 5) I ndice d'objet, 6) Thème verbal, 7) Extensions verbales, 8) Dé sinence, 9) Post-final. C es neuf morphèmes se répartissent en deux groupes : o Morphèmes flexionnels, o Morphèmes non flexionnels. Les morphèmes flexionnels sont ceux qui peuvent subir des modifications. Ils comprennent : l'initial, le formatif, l'indice d'objet, la désinence et le post-final. P ar contre, les morphèmes non flexionnels ne peuvent subir aucune altération et englobent : le pré-initial, le marqueur de voix, le thème verbal et les extensions ve rbales. Le point suivant passe en revue les morphèmes verbaux. Les morphèmes verbaux Disons que chacun de ces morphèmes a un aspect grammatical ou joue une fonction syntaxique distincte. Analysons-les l'un après l'autre. | lni1de1.pdf |
91 a) Pré-initial (Pré-préfixe) Tel que son nom l'indique, le pré-initial (autrement dit pré-préfixe) est un morphème qui précède le morphème verbal initial. Dans ce sens, il est le premier morphème de la structure verbale. Son rôle est de marquer la négation, c'est-à-dire que ce morphème ne fonctionne qu'avec des phrases négatives. C'est un morphème discontinu. Le pré-initial est représenté par le morphème /ka-/41, mais en fonction de l'indice du sujet, ce morphème peut prendre les formes suivantes: /ki-/, /ku-/ et /ke-/. Cependant, le pré-initial est toujours accompagné d'un autre morphème négateur /-ko/ à la fin d'une structure verbale : À la première personne du singulier, le pré-initial est-ki (ka + i = ki): o Kina ko /ki-Ø-Ø-na-a-ko/ /Pi-IS-ftpr-TV-dés-nég/ Je ne suis pas À la deuxième personne du singulier, le pré-initial devient-ki (ka + u = ku): o Kusumbidiko /ku-Ø-sumb-idi-ko/ /Pi-IS-Tv-ftpas-nég/ Tu n'as pas acheté À la troisième personne du singulier, le pré-initial redevient-ka : o Kayimbidiko /ka-Ø-sumb-idi-ko/ /Pi-IS-Tv-ftpas-nég/ Il n'a pas acheté 41 Le morphème /ka-/ peut prendre des formes telles que /ki-/, /ke-/ ou /ka-/ aux trois permières personnes grammaticales du singulier (je, tu, il/elle) dues aux contractions. Au pluriel (nous, vous, ils/elles), la forme se maintient toujours par /ka-/. | lni1de1.pdf |
92 Toutes les personnes du pluriel prennent la forme-ka : o Katusingasala ko /ka-tu-singa-sal-a-ko/ /Pi-IS-ftfut-Tv-dés-nég/ Nous ne travaillerons pas o Kaluvovele ko /ka-lu-vov-ele-ko/ /Pi-IS-Tv-ftpas-nég/ Vous n'avez pas parlé o Kabanwini ko /ka-ba-nu-ini-ko / /Pi-IS-Tv-ftfut-nég/ Vous n'avez pas bu b) Initial (indice de sujet, préfixe verbal, désinences personnelles) L'initial, dit préfixe verbal ou indice du sujet, est l'équivalent des désinences personnelles en langues romanes. C'est un morphème spécifiant le sujet grammatical. En kìkôngò, les pronoms personnels étant facultatifs, c'est l'indice du sujet qui permet d'identifier le sujet grammatical. En effet, l'indice du sujet marque les accords du verbe avec son sujet. L'indice du sujet42, en tant que classificateur, varie selon les personnes grammaticales. Voyons la variation de l'indice du sujet avec le verbe tonda (remercier) : 1) Ntonda /n-tond-a/ /IS-Tv-dés/ Je remercie 42 En kìkôngò, l'indice du sujet ne se confond pas avec les pronoms personnels bien que les deux jouent le même rôle. Le pronom personnel est facultatif en kìkôngò, c'est pour cela que son rôle est joué par l'indice du sujet qui est dire ctement rattaché au verbe. | lni1de1.pdf |
93 2) Utonda /u-tond-a/ /IS-Tv-dés/ Tu remercies 3) Katonda /ka-tond-a/ /IS-Tv-dés/ Il/elle remercie 4) Tutonda /tu-tond-a/ /IS-Tv-dés/ Nous remercions 5) Lutonda /lu-tond-a/ /IS-Tv-dés/ Vous remerciez 6) Batonda /ba-tond-a/ /IS-Tv-dés/ Ils/elles remercient Tableau n° 23 : Indices sujets des personnes grammaticales Présent Passé (récent) Passé (lointain) Future Français 1ère singulier /n-/, /m-/ /ya-/ /ya-/ /i-/ Je 2ème singulier /u-/ /wa-/ /wa-/ /u-/ Tu 3ème singulier /u-/ /wa-/, /i-/ /wa-/, /ka-/ /u-/ Il/elle 1ère pluriel /tu-/ /tu/ /twa-/ /tu-/ Nous 2ème pluriel /lu-/ /lu-/ /lwa-/ /lu-/ Vous | lni1de1.pdf |
94 3ème pluriel /ba-/ /ba-/ /ba-/ /ba-/ Ils/elles Tableau n° 24 : Pronoms personnels Pronoms personnels Français 1ère singulier Mono Je 2ème singulier Ngeye Tu 3ème singulier Yani/yandi Il/elle 1ère pluriel Yeto/beto Nous 2ème pluriel Yeno/beno Vous 3ème pluriel Yawu/bawu Ils/elles c) Formatif (marque de temps) Le formatif est un morphème qui sert à marquer le temps. Ce dernier peut se résumer en trois aspects : passé, présent et futur. 1) L e temps présent (/-Ø-/) Pour le temps présent, le morphème est /-Ø-/, c'est-à-dire que ce morphème a disparu au cours des années. o Luvanga /lu-Ø-vang-a/ /IS-ftpr-Tv-dés/ Vous travaillez Un autre exemple : o Nzola /n-Ø-zol-a/ /IS-ftpr-Tv-dés/ J'aime | lni1de1.pdf |
95 2) Le temps passé (/-a-/) Pour le passé, le morphème formatif temporel est /-a-/ : o Twasumba /tu-a-sumb-a/ /IS-ftpas-Tv-dés/ Nous avons acheté De même : o Lwakwika /lu-a-kwik-a/ /IS-ftpas-Tv-dés/ Vous avez cru Et aussi : o Balunda /ba-a-lund-a/ /IS-ftpas-Tv-dés/ Ils ont gardé 3) Le temps futur /-se-/ Le morphème du futur est /-se-/. Constatons a ussi que ce morphème précède l'indice du sujet : o Setufwa /se-tu-fu-a/ /ftfut-IS-Tv-dés/ Nous mourrons o Selumona /se-lu-mon-a/ /ftfut-IS-Tv-dés/ Vous verrez o Sebavwata /se-ba-vuat-a/ /ftfut-IS-Tv-dés/ Ils s'habilleront | lni1de1.pdf |
96 d) Indice d'objet (Infixe) L'indice d'objet, autrement dit infixe, désigne un pronom servant à remplacer un mot (ou groupe de mots) déjà utilisé dans le discours. C'est la fonction anaphorique des pronoms. Pour J. Dubois et al. (2007 : 382), selon les contextes, le mot remplacé peut être n' importe quel nom (d'où «pronom»), mais aussi un adjectif comme dans Es-tu courageux ? -Oui, je le suis, ou même une phrase dans Vas-tu écrire à ta mère ? -Je suis en train de le faire. C'est pourquoi on a appelé parfois des pronoms substituts. Dans d'autres cas, les pronoms anticipent sur un énoncé à venir, comme dans les interrogations (exemple : Qui va venir ? où qui, pronom interrogatif, implique comme réponse un nom de personne). L'indice objet permet la pronominalisation43 dans la structure verbale. En effet, l'IO peut être un pronom substitut ou un pronom réfléchi. o L'indice d'objet jouant le rôle de pronom substitut Les pronoms substituts sont ceux qui remplacent un mot ou un groupe de mots : o Petelo zubibi mwana /Petelo/Ø-zub-idi/mu-ana/ /Petelo/IS-BV-frapper-dés/Nt1-enfant/ Petelo a frappé l'enfant Cette phrase devient : o Petelo unzubidi /Petelo/u-n'-zub-idi/ /Petelo/IS-IO-BV-frapper-dés/ Petelo l'a frappé Passons à un exemple : o Petelo yibidi malala /Petelo/Ø-yib-idi/ma-lala/ /Petelo/IS-BV-voler-dés/Nt6-orranges/ Petelo a volé des oranges 43 Cf. La pronominalisation | lni1de1.pdf |
97 Voyons comment la pronominalisation se fait : o Petelo yibidimo /Petelo/Ø-yib-idi-ma-o/ /Petelo/IS-BV-voler-dés-Ip6-Iop/ Petelo les a volées Remarquons que l'IO est introduit entre l'IS et la BV alors que l'Iop occupe la dernière position de la chaîne verbale. o L'indice d'objet jouant le rôle de pronom réfléchi Le morphème /-di-/est utilisé comme unique pronom réfléchi : Ta bleau n° 25 : Pronoms réfléchis Pronom réfléchi Traduction /-di-/, /-ki-/ me /-di-/ te /-di-/ se /-di-/ nous /-di-/ vous /-di-/ se Nous sommes d'avis avec R. Del Fabbro et F. Petterlini (1977 : 160) qu'en kìkông ò, les pronoms réflexes se traduisent par un unique pronom réfléchi /-di-/ ou /-ki-/. Ce dernier se place avant le thème verbal. Ainsi, par exemple, fimpa (examiner) devient kudifimpa (s'examiner) puis zola (aimer) devient kudizola ou kukizola (s'aimer). | lni1de1.pdf |
98 Tableau n° 26 : Conjugaison réflexive avec l'infixe /-di-/ Verbe Kudifimpa : s'examiner conjugaison Traduction Ndifimpa Je m'examine Udifimpa Tu t'examines Udifimpa Il/elle s'examine Tudifimpa Nous nous examinons Ludifimpa Vous vous examinez Badifimpa Ils/elles s'examinent Tableau n° 27 : Conjugaison réflexive avec l'infixe /-ki-/ Verbe Kukizola : s'aimer conjugaison Traduction ikizolele/i kizolanga Je m'aime ukizolele/u kizolanga Tu t'aimes ukizolele/u kizolanga Il/elle s'aime tukizolele/tu kizolanga Nous nous aimons lukizolele/lu kizolanga Vous vous aimez bakizolele/ba kizolanga Ils/elles s'aiment | lni1de1.pdf |
99 e) Thème verbal (radical) Le thème verbal désigne le noyau d'un verbe, c'est-à-dire la partie immobile. Le radical est normalement porteur d'informations. En effet, le radical peut être simple ou complexe. Le radical est dit simple lorsque sa structure morphologique ne peut être divisée. Ce radical peut avoir les structures suivantes : a)-Consonne- Sá /Ø-s-a/ (faire, dire) = S + désinence «a» Tá /Ø-t-a/ (faire, dire) = T + désinence «a» Wá /Ø-u-a/ (entendre, comprendre) = U + désinence «a» Yá /Ø-i-a/ (flamber, consumer) = I + désinence «a» b)- Consonne + voyelle Bwa /Ø-bu-a/ (tomber) = B + u + désinence «a» D ya /Ø-di-a/ (manger) = D + i + désinence «a» Fwa /Ø-fu-a/ (mourir) = F + u + désinence «a» Nwa /Ø-nu-a/ (boire) = N + u + désinence «a» c)-Consonne-voyelle-consonne Baka /Ø-bak-a/ (prendre) = B + a + k + désinence «a » Ta la /Ø-tal-a/ (regarder) = T + a + l + désinence «a » Ke la /Ø-kel-a/ (filtrer) = K + e + l + désinence «a » P ar contre, un radical composé est celui qui permet une subdivision syllabique dans sa structure morphologique : | lni1de1.pdf |
100 Bundakesa /Ø-bu-nda-kes-a/ (réunir) Futumuka /Ø-fu-tu-muk-a/ (ressuciter) Sikama /Ø-si-kam-a/ (se réveiller) Vilakana /Ø-vi-la-kan-a/ (se tromper, oublier) Kulumuka /Ø-ku-lu-muk-a/ (descendre) f) Extensions verbales (suffixes) En kìkôngò, un verbe primitif peut donner lieu à plusieurs autres verbes dérivés44. Ce phénomène s'accomplit par le biais d'affixes dits extensions verbales. Celles-ci, lorsqu'introduites dans un verbe, modifient le sens de ce dernier. Ainsi, les extensions verbales peuvent jouer le rôle de : o actifs, o applicatifs, o causatifs, Elles peuvent aussi indiquer la : o réciprocité, o passivité, o inversivité, o impositivité, o intensivité. 44 Les déverbatifs sont des verbes issus d'un autre verbe. En français, trembloter est un déverbatif de trembler. On peut citer aussi les couples suivants : sauter vs sau tiller, froisser vs défroisser, passer vs repasser, acheter vs racheter, donner vs redonner, etc. Ce processus dérivatif est très fréquent en kìkôngò où il suffit seulement d'ajouter un affixe à un verbe afin de lui donner un autre sens. | lni1de1.pdf |
101 Extension a (actif, activité) L'extension a exprime la voix active d'un verbe. Dans cette extension, le sujet fait l'action. En voici quelques exemples : Leka /Ø-lek-a/ : dormir Landa /Ø-land-a/ : suivre Vova /Ø-vov-a/ : parler S onga /Ø-song-a/ : montrer Soneka /Ø-sonek-a/ : écrire Lunda /Ø-lund-a/ : garder, conserver Dyata /Ø-diat-a/ : marcher, voyager Extension wa (pa ssif, passivité) Contrairement à l'extension précédente, le suffixe /-wa/ désigne une extension passive. Dans cette extension, le sujet subit l'action exprimée par le verbe. Le passif se forme en préposant la voyelle u à la désinence ' a', ce qui forme le diphtongue 'wa ' : Kuna /Ø-kun-a/ : planter => Kunwa /Ø-kun-u-a/ : être planté D ya /Ø-di-a/ : manger => Diwa /Ø-di-u-a/ : être mangé Nwa /Ø-nu-a/ : boire => Nuwa /Ø-nu-u-a/ : être bu L anda /Ø-land-a/ : suivre => Landwa /Ø-land-u-a/ : être suivi Sumba /Ø-sumb-a/ : acheter => Sumbwa /Ø-sumb-u-a/ : être acheté Te ka /Ø-tek-a/ : vendre => Tekwa /Ø-tek-u-a/ : être acheté Vonda /Ø-vond-a/ : tuer => Vondwa /Ø-vond-u-a/ : être tué S iisa /Ø-siis-a/ : laisser => Siiswa /Ø-siis-u-a/ : être laissé F ila /Ø-fil-a/ : conduire, acompagner => Filwa /Ø-fil-u-a/ : être conduit | lni1de1.pdf |
102 Yimbila /Ø-yimbil-a/ : chanter => Yimbilwa /Ø-yimbil-u-a/ : être chanté Vova /Ø-vov-a/ : parler => vovwa /Ø-vov-u-a/ : être parlé Vá nga /Ø-vang-a/ : faire => Vangwa /Ø-vang-u-a/ : être fait Tung a /Ø-tung-a/ : construire => Tungwa /Ø-tung-u-a/ : être construit Tout verbe en kìkôngò peut devenir passif en changeant la désinence /-a/ par /-wa/. Extension il (applicatif, applicativité) L'infixe /-il-/ (ou aussi /-el-/, /-in-/ et /-en-/) est une extension applicative. Il indique que l'action se fait en faveur de quelqu'un d'autre : Vova /Ø-vov-a/ : parler => Vovila /Ø-vov-il-a/ : parler pour quelqu'un, parler en faveur d'un tiers Baka /Ø-bak-a/ : prendre => Bakila /Ø-bak-il-a/ : prendre pour quelqu'un Vánga /Ø-vang-a/ : faire => Vangila /Ø-vang-il-a/ : faire pour quelqu'un d'autre Tanga /Ø-tang-a/ : étudier => Tangila /Ø-tang-il-a/ : étudier pour quelqu'un Dans l'extension applicative, le sujet du verbe n'est pas actif au vrai sens du terme car le sujet n'est qu'un simple exécutant, mais pas le bénéficiaire. C'est-à-dire que dans l'applicatif, il existe un commanditaire qui en est le responsable, mais il apparait comme un héros dans l'ombre. | lni1de1.pdf |
103 Extension is (causatif, causalité, forme factitive45) L'infixe /-is-/ (ou /-es-/) est une extension causative. Il signifie faire faire une action. Cet infixe introduit la notion de causalité entre un agent et une action déterminée, cela veut dire qu'il occasionne une action. Le causatif indique que le sujet du verbe fait faire l'action mais ne la fait pas lui-même. Voici comment les verbes actifs se transforment en causatifs : Kina /Ø-kin-a/ : danser => Kinisa /Ø-kin-is-a/ : faire danser Vova /Ø-vov-a/ : parler => vovisa /Ø-vov-is-a/ : faire parler Tanga /Ø-tang-a/ : lire => Tangisa /Ø-tang-is-a/ : faire lire Kanga /Ø-kang-a/ : lier => Kangisa /Ø-kang-is-a/ : faire lier Dya /Ø-di-a/ : manger => Disa /Ø-di-is-a/ : faire manger Tànda /Ø-tand-a/ : maigrir => Tàndisa /Ø-tand-is-a/ : faire maigrir Teka /Ø-tek-a/ : vendre => Tekisa /Ø-tek-is-a/ : faire vendre Leka /Ø-lek-a/ : dormir => lekisa /Ø-lek-is-a/ : faire dormir Pour rendre un verbe causatif, il suffit seulement d'infixer le morphème /-is-/ entre le thème verbal et la désinence. Extension an (réciprocité) Cet infixe est une extension réciproque. Il permet une action mutuelle impliquant toutes les parties engagées dans une activité. Le morphème /-an-/ est infixé entre le thème verbal et la désinence pour rendre un ve rbe réciproque : 45 Le principal verbe factitif en français est faire comme dans “faire faire, faire danser, faire travailler, faire dire. ”. Pourtant, en castillan, le factitif n'est pas hacer mais plutôt mandar comme dans “ mandar hacer, mandar cortar, mandar escribir ”. Enfin, le portugais en a deux: fazer et mandar : “fazer falar, fazer vestir, fazer dormir, mandar calar a boca, mandar construir, mandar comprar” En kìkôngò, tout verbe peut devenir factitif à l'aide d'un infixe applicatif. Dans ce sens, le factitif n'emploie pas deux verbes comme c'est le cas des langues romanes : nwanisa: faire bagarer, vovisa: faire parler, vwatisa: faire habiller. | lni1de1.pdf |
104 Seva /Ø-sev-a/ : rire => Sevana : se rire Z ola /Ø-zol-a/ : aimer => Zolana /Ø-zol-ana-a/ : s'aimer Vova /Ø-vov-a/ : parler => Vovana /Ø-vov-an-a/ : se parler Mona /Ø-mon-a/ : voir => Monana /Ø-mon-an-a/ : se voir Kw ela /Ø-kuel-a/ : marier => Kwelana /Ø-kuel-an-a/ : se marier Finga /Ø-fing-a/ : injurier => Fingana /Ø-fing-an-a/ : s'injurier Sadisa /Ø-sadis-a/ : aider => Sadisana /Ø-sadis-an-a/ : s'entraider Extension uk, am (neutre) L'extension neutre désigne une voix qui n'est ni active ni passive des verbes. Il exprime l'état dans lequel se trouve un sujet après avoir souffert l'action du verbe dans la voix primitive. R. Del Fabbro-F. Petterlini (1977 : 158) la subdivisent en deux groupes : a) Ne utre passif Le neutre passif se refère à une action. Il comprend les extensions suivantes : uka, ika, eka et oka. Wuta /Ø-ut-a/ : enfanter => wutuka /Ø-ut-uk-a/ : être né Ya lumuna /Ø-ialumun-a/ : déplier, étaler => yalumuka /Ø-ialum-uk-a/ : ê ouve rt Vilula /Ø-vilul-a/ : tourner => viluka /Ø-vil-uk-a/ : être tourné en sens opposé Mona /Ø-mon-a/ : voir => monika /Ø-mon-ik-a/ : se montrer, apparaitre Búla /Ø-bul-a/ : frapper => Budika /Ø-bud-ik-a/ : se casser Tèemuna /Ø-tèemun-a/ : éclairer, veiller => Temoka /Ø-tem-ok-a/ : se civiliser Lónga /Ø-long-a/ : instruire => Lónguka /Ø-long-uk-a/ : être instruit, s'instruire, apprendre | lni1de1.pdf |
105 b) Semi-passif Le semi-passif se réfère à une condition provoquée par l'action. Il comprend l'extension ama : Kubika /Ø-kubik-a/ : apprêter => kubama /Ø-kub-am-a/ : être prêt Baka /Ø-bak-a/ : prendre => bakama /Ø-bak-am-a/ : être pri s Vánga /Ø-vang-a/ : faire => vangama /Ø-vang-am-a/ : être fait Ténsika /Ø-tensik-a/ : placer => ténsama /Ø-tens-am-a/ : être par-dessus quelque chose, monter sur Koma /Ø-kom-a/ : clouer => komama /Ø-kom-am-a/ : être cloué Zola /Ø-zol-a/ : aimer => Zolama /Ø-zol-am-a/ : être aimé Extensions ul (réversible, reversibilité) L'infixe ul est une extension réversible. Il exprime exactement l'opposé de ce qui est exprimé par le radical du verbe. Cet infixe se place entre le thème verbe et la désinence : Kanga /Ø-kang-a/ : fermer, assujettir => kangula /Ø-kang-ul-a/ : ouvrir, affranchir Lòola /Ø-lòol-a/ : punir => loolula /Ø-lool-ul-a/: pardonner Tèdika /Ø-tèdik-a/ : plier => tèlula /Ø-tèl-ul-a/: déplier Na ma /Ø-nam-a/: coller => namula /Ø-nam-ul-a/: décoller Kutika /Ø-kutik-a/: serrer => kutula /Ø-kut-ul-a/: desserrer S angika /Ø-sangik-a/: accrocher => sangula /Ø-sang-ul-a/: décrocher Tambika /Ø-tambik-a/: offrir, tendre => tambula /Ø-tamb-ul-a/: recevoir L àmika /Ø-làmik-a/ : attacher, fixer => lamula /Ø-lam-ul-a/: détacher, dé crocher Vánga /Ø-vang-a/: faire => vangula /Ø-vang-ul-a/: défaire Kaka /Ø-kak-a/: barrer, obstruer => kakula /Ø-kak-ul-a/: désobstruer, dégager | lni1de1.pdf |
106 Comme on peut le constater, l'extension /-ul-/ permet la création des verbes antonymes. Pour former un verbe antonyme, il suffit d'infixer ce morphème au verbe primitif pour obtenir un nouveau verbe mais avec un sens opposé au premier. Lors de sa formation, la désinence /-a/ est substituée par l'extension /-ula/. Les verbes qui se terminent par /-ika/ pren nent /-ula/. Extension ik (impositive, imposition) L'infixe /-ik-/est une extension impositive. Il indique une certaine imposition sur la personne ou la chose par l'action exprimée par le verbe. Botama /Ø-botam-a/: recevoir le baptême, être baptisé => bot ika /Ø-bot-ik-a/: immerger, imposer le baptême Soneka /Ø-son-a/: écrire => Sonika /Ø-son-ik-a/ : dessiner, crayonner, calquer Yángalala /Ø-yangalal-a/: exulter =>Yàngidika /Ø-yangid-ik-a/: se réjouir Vèkama /Ø-vèkam-a/: attendre, tarder => Vékika /Ø-vék-ik-a/: retarder, empêcher Yóngama /Ø-yongam-a/: être grand => Yòngika /Ø-yong-ik-a/: hausser, élever Extension um (intensif, intensivité) L'infixe um indique une extension intensive. Cette extension indique l'intensité d'une action et correspond à un verbe accompagné d'un adverbe de quantité, comme : complètement, abondamment, entièrement, énergiquement, etc. (R. Del Fabbro-F. Petterlini, 1977 : 169). L'infixe um suit toujours les extensions ul ou uk. Cette extension se forme en substituant la désinenc e a de l'infinitif par : --umuna (pour la voix active), -- umuka (pour la voix moyenne). | lni1de1.pdf |
107 Sukula /Ø-sukul-a/: nettoyer, laver => sukumuna /Ø-suk-umun-a/: nettoyer parfaitement Balula /Ø-balul-a/: tourner => balumuna /Ø-bal-umun-a/: tourner complètement Landa /Ø-land-a/: suivre => Landumuna /Ø-land-umun-a/: suivre exactement, imiter Tanga /Ø-tang-a/: lire => tangumuna /Ø-tang-umun-a/: lire continuellement Tendula /Ø-tendul-a/: expliquer => tendumuka /Ø-tend-umuk-a/: expliquer c lairement Extension ulula, olola, ununa, onona (répétitif, répétition) Les extensions ulula, olola, ununa, onona expriment la reprise d'une même action. La répétition se forme à partir du participe passé du verbe. C'est-à-dire, les verbes qui forment leur participe passé en /-idi/ prennent l'extension /-ulula/, ceux en /-ele/ prennent /-olola/, ceux en /-ini/ prennent /ununa/ et enfin ceux en /-ene/ prennent l'extension /-onona/. En voici un schéma succinct : | lni1de1.pdf |
108 Tableau n° 28 : Formation de l'extension répétitive Participe passé Extension Exemple -idi-ulula Vánga /Ø-vang-a/: faire => (vangidi : fait) => vangulula /Ø-tung-ulul-a/: refaire Tunga /Ø-tung-a/: construire => tungulula /Ø-tung-ulul-a/: reconstruire -ele-olola Boka /Ø-bok-a/: appeler => (bokele : appelé) => bokolol a /Ø-bok-olol-a/: rappeler -ini-ununa Tuma /Ø-tum-a/: commander => (tumini : commandé) => tumununa /Ø-tum-unun-a/: commander de nouveau -ene-onona Sóna /Ø-son-a/: écrire => (sonene : écrit) => sononona /Ø-son-onon-a/: réécrire Extension uzula, uzuna, ozona, ozola (fréquentatif, fréquence) L'extension fréquentative indique une action répétée à maintes reprises avec une certaine intensité. Tableau n° 29 : Formation de l'extension fréquentative Extension Exemple -uzula Tenda /Ø-tend-a/: couper => tendu zula /Ø-tend-uzul-a/: dépiécer Kàmba /Ø-kamb-a/: raconter, dire => kambuzula /Ø-kamb-uzul-a/: répéter quelque chose -ozona sona /Ø-son-a/: écrire => s onozona /Ø-son-ozon-a/: écrire à maintes reprises -uzuna Bukuna /Ø-bukun-a/: casser => bukuzuna /Ø-buk-uzun-a/: écraser | lni1de1.pdf |
109 Extension di (réflexe, réflexibilité) L'extension di comme réflexive, indique que l'action s'exerce sur le sujet qui la pratique. Cette extension permet de rendre un verbe réflexif. L'extension réfléchie se forme de deux manières : o en préposant le ki au radical verbal, o en plaçant le di entre le préfixe ku et le radical verbal. Tableau n° 30 : Formation de l'extension réflexive Verbes réfléchis Extension ki Vonda : tuer => kivonda : se suicider Zola : aimer => kizola : s'aimer Vova : parler => kivova : monologuer Tala : regarder => kitala : se regarder Extension di vonda : tuer => ku+di+vonda => kudivonda : se suicider zola : aimer => ku dizola : s'aimer vova : parler => ku divova : monologuer Tala : regarder => ku ditala : se reg arder | lni1de1.pdf |
110 Rappelons qu'en kìkôngò, tous les pronoms personnels réflexes se traduisent par les pronoms ki ou di : Tableau n° 31 : Formation de la forme réflexive Conjugaison simple conjugaison pronominale réfléchie Zola : aimer Ku-di-zola : s'aimer soi m ême ki-zola : s'aimer soi même N-zola : j'aime N-di-zola : je m'aime Ikizola : je m'aime U-zola : tu aimes U-di-zola : tu t'aimes Ukizola : tu t'aimes Ka-zola : il/elle aime Ka-di-zola : il/elle s'aime Ukizola : il/elle s'aime Tu-zola : nous aimons Tu-di-zola : nous nous aimons Tukizola : nous nous aimons Lu-zola : vous aimez Lu-di-zola : vous vous aimez Lukizola : vous vous aimez Ba-zola : ils/elles aiment Ba-di-zola : ils/elles s'aiment Bakizola : ils/elles s'aiment Tableau n° 32 : Conjugaison réfléchie Zola muntu/d yambu : aimer quelqu'un/quelque chose Ikun-tonda : je le remercie Ukun-tonda : tu le remercies Kan-tonda : il le remercie Tun-tonda : nous le remercions Tuba-tondele : nous les remercions Lun-tonda : vous le remerciez Ban-tonda : ils/elles le remercient Batu-tondele : ils nous remerciaient | lni1de1.pdf |
111 Extension alala, idika (attitude) Tel que le nom l'indique, l'extension d'attitude exprime la manière de procéder, manière d'être, l'état mental, le sentiment, etc. Cette extension, comme toujours, se place entre le thème verbal et la désinence : dìng a /Ø-ding-a/: être tranquille => dìngalala /Ø-ding-alal-a/: se taire làmba /Ø-lamb-a/: s'étendre, s'allonger => lambidika /Ø-telamb-idik-a/: ê tre bien allongé, s'étendre complètement Lémba /Ø-lemb-a/: calmer, apaiser, détourner la colère => lémbalala /Ø-lemb-alal-a/: s'adoucir, être tranquille B àlala /Ø-balal-a/: être plat, s'écrier => bàbalala /Ø-bab-alal-a/: se tenir a plati contre Extension akana, alakana (potentiel, potentialité) Cette extension exprime la possibilité qu'a une chose de pouvoir se réaliser. On forme le potentiel en substituant la désinence finale par les extensions akana ou alakana : Zonza /Ø-zonz-a/: trancher, juger => zonzakana /Ø-zonz-akan-a/: être jug eable Wa /Ø-u-a/: compr endre => wakana /Ø-u-akan-a/: être compréhensible L ènda /Ø-lend-a/: pouvoir => Lendakana /Ø-lend-akan-a/: être possible S anga /Ø-sang-a/: mélanger => sangalakana /Ø-sang-alakan-a/: être méla ngeable Extension anga (habituel) L'extension /-anga/ exprime une continuité de l'action, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une succession de phénomènes systématiquement reproduite en périodes régulières. | lni1de1.pdf |
112 Tableau n° 33 : Formation de l'extension habituelle Forme normale Forme habituelle Futa /Ø-fut-a/: payer Futanga /Ø-fut-ang-a/: payer habituellement Sála /Ø-sal-a/: travailler Sálanga /Ø-sal-ang-a/: travailler sans interruption Sambila /Ø-sambil-a/: prier Sambilanga /Ø-sambil-ang-a/: prier sans cesse Yìndula /Ø-yindul-a/: penser Yìndulanga /Ø-yindul-ang-a/: penser incessamment Dìla /Ø-dil-a/: pleurer Dìlanga /Ø-dil-ang-a/: pleurer sans relâche Teka /Ø-tek-a/: vendre Tekanga /Ø-tek-ang-a/: vendre continuellement Tous les verbes n'admettent pas ces extensions. Certains verbes les admettent et d'autres en reçoivent d'autres encore. g) Désinence (finale) La désinence est unique pour tous les verbes en kìkôngò. C'est-à-dire que les verbes ont pour unique terminaison le suffixe /-a/. h) Post-final Le post-final est un morphème qui apparaît après la voyelle finale tout en substituant cette dernière. En kìkôngò, la marque du post-final est /-i/ pouvant avoir des variantes telles que : /-ele/, /-idi/, /-ili/, /-ini/ : o Petelo vovele mambu mambote /Petelo/Ø-vov-ele/ma-ambu/ma-a-Ø-mbote/ /P etelo/IS-BV-dire-post-fin/Nt6-affaires/Ip6-con-Nt9-bonté/ Petelo a dit de bonnes choses | lni1de1.pdf |
113 o Ludyi oyeno /lu-Ø-u-di-i/o-ieno/ /IS-ftp-IO-BV-post-fin/augm/PP/ Mangez-le vous autres o Nzambi vangidi zulu ye ntoto /N-zambi/Ø-Ø-vang-idi/Ø-zulu/ie/n-toto/ /PN1-BN/IS-ftp-BV-postfin/PN5-BN/con/PN3-BN/ Dieu a créé le ciel et la terre 2. 5. Conclusion partielle Le chapitre sur les questions de morphosyntaxe s'est axé sur la structure et le fonctionnement du substantif et du verbe. Le substantif est un mot variable et peut désigner plusieurs entités. Dans les langues bantoues, le substantif connait la notion du nombre mais ignore celle du genre. Tout substantif en bantou porte les marques grammaticales dites PN. Ces derniers permettent de classifier le substantif et faciliter les accords grammaticaux dans un énoncé. Tout substantif renferme une structure comprenant un PN et une BN. La BN peut être simple ou complexe. La BN simple peut être monosyllabique, dissyllabique ou polysyllabique. A son tour, la BN complexe peut être dérivée ou composée. La BN complexe dérivée est de deux types: base à lexème nominal et base à lexème verbal. Enfin, la BN complexe composée est le résultat de la juxtaposition ou l'agglutination de deux ou plusieurs mots. Concernant le verbe, ce dernier a une flexion complexe plus riche que celle du substantif. Le verbe à la forme infinitive comprend à peine trois morphèmes: PN-BV-dés. À la forme infinitive, le verbe peut aussi être considéré comme un substantif. Lors de la flexion verbale (dans la forme conjuguée), le verbe présente une structure complexe comprenant autour de neuf morphèmes dont : le pré-initial, l'IS, le formatif, le marqueur de voix, l'IO, la BV, les extensions verbales, la désinence et le post-final. Chacun de ces morphèmes verbaux joue un rôle spécifique. Tous ces morphèmes ne sont pas obligatoirement présents. Remarquons que dans un énoncé en kìkôngò, les règles morphosyntaxiques dépendent principalement du substantif. C'est à travers du PN que tous les | lni1de1.pdf |
114 accords s'effectuent. De là, la nécessité de connaitre et comprendre la structure ainsi que le fonctionnement du substantif. Après les questions de morphosyntaxe viennent les nominalisations en kìkôngò. Le but de cette partie est de voir si les nominalisations existent en kìkôngò et comment elles fonctionnent. Nous verrons également les différents types de nominalisations. | lni1de1.pdf |
115 IIIème PARTIE : NOMINALISATIONS EN KÌKÔNGÒ 3. 1. Introduction partielle La nominalisation étant un fait linguistique complexe, ce chapitre prétend la décrire en détails en vue de mieux appréhender son fonctionnement en kìkôngò. Seront décrits dans ce chapitre, les principaux types de nominalisation. Selon qu'on considère la nominalisation comme procédé de dérivation de nom ou d'enchâssement d'une phrase matrice, on aura la nominalisation lexicale et la nominalisation syntaxique. Dans la nominalisation lexicale, nous parlerons de la formation du nom à partir des autres classes grammaticales. Cette nominalisation recourt à la dérivation et à la composition. S'agissant de la nominalisation syntaxique, il s'agira principalement de la transformation des phrases en syntagmes nominaux. 3. 2. Définition Le terme nominalisation peut se définir de différentes manières. Grosso modo, la nominalisation peut être vue sous deux principaux points de vue : linguistique et grammatical. En linguistique, la nominalisation désigne la transformation d'une phrase verbale (ou adjectivale) en un syntagme nominal. C'est ainsi que pour Jean Dubois (1969 : 53), les nominalisations se définissent comme l'enchâssement dans une phrase matrice d'une proposition nominalisée, c'est-à-dire transformée en un syntagme nominal. Elles ont donc les propriétés générales reconnues aux transformations généralisées, celles qui aboutissent à la constitution d'un énoncé unique (une phrase dans la terminologie traditionnelle) en intégrant une séquence de deux propositions minimales. Par contre, en grammaire, la nominalisation se réfère à un processus permettant de transformer en substantif d'autres types de mots (verbes, adjectifs, etc. ). | lni1de1.pdf |
116 3. 3. Principaux types de nominalisation Partant de sa définition, nous subdivisons la nominalisation en : Nominalisation lexicale, Nominalisation syntaxique. La grande différence entre ces deux types de nominalisations est d'ordre opératoire. La nominalisation lexicale recourt aux processus de formation du substantif à partir des trois classes grammaticales telles que : verbe, adjectif voire un autre nom. Il s'agit principalement de la dérivation et de la composition. Tandis que la nominalisation syntaxique opère sur les transformations entre phrases. C'est-à-dire qu'on enchâsse une autre phrase à partir d'une première. Les phrases issues de cette transformation seront équivalentes du point de vue sémantique. C'est dans cette nominalisation qu'on évoque la notion de paraphrase. 3. 3. 1. Nominalisation lexicale La nominalisation lexicale désigne un processus de formation de noms à l'aide de l'adjonction des affixes nominaux aux verbes, adjectifs ou autres noms. Ceci dit, la nominalisation permet le passage du verbe, de l'adjectif (voire un substantif) à un substantif. Dans la nominalisation lexicale, nous retrouvons : La dérivation, La composition. 3. 3. 1. 1. La dérivation La dérivation est un processus de création de lexèmes par l'adjonction d'affixes au radical des lexèmes existants. Nous distinguons la dérivation propre, la conversion et la régression. Le nom et le verbe étant les principales catégories à partir desquelles s'engendrent d'autres mots, nous scindons cette partie en : | lni1de1.pdf |
117 Dérivation nominale Dérivation verbale a) Dérivation nominale La dérivation nominale est le processus de création des noms à partir des noms existants. Pour ce qui est de la dérivation nominale, M. Ndonga (2011: 171) affirme qu'elle recourt aux procédés suivants: o transfert de classe, o re-préfixation, o redoublement, o re-préfixation + redoublement. 1) Le transfert de classe Le premier procédé, ou transfert de classe, consiste en la substitution du PN existant au profit d'un autre, comme nous le voyons ci-dessous: 3) N'kento /n'-kento/ (PN1) fille => Lukento /lu-kento/ (PN11) gauche 4) N'kento /n'-kento/ (PN1) fille => Kikento /ki-kento/ (PN7) féminité 5) Ngudi /Ø-ngudi/ (PN9) mère => Kingudi /ki-ngudi/ (PN7) maternité 6) Se /Ø-se/ (PN5-père) père => Kise /ki-Ø-se/ (PN7) paternité 7) Kesa /Ø-kesa/ (PN5) militaire => Kikesa /ki-kesa/ (PN7) armée 8) Mpangi /Ø-mpangi/ (PN9) ami => Kimpangi /ki-mpangi/ (PN7) amitié 9) Bakala /Ø-bakala/ (PN5) mâle => Lubakala /lu-bakala/ (PN11) droite Comme on peut le constater, un simple changement de PN implique aussi un changement de sens. Par ailleurs, dans le transfert de classe, les PN les plus usités sont /ki-/ (PN7) et /lu-/ (PN11) car les deux permettent la création de noms abstraits (qualité, défaut, sentiment) et concrets. | lni1de1.pdf |
118 2) La re-préfixation Contrairement au premier procédé, la re-préfixation place un nouveau PN devant un autre PN déjà existant. Le nom ainsi formé possède deux PN antéposés, mais il s'identifie grâce au premier PN, par exemple: 10) Menga /ma-enga/ (PN6) sang => Kimenga /ki-m-enga/ (PN7-PN6) sacrifice 11) Mfumu /n-fumu/ (PN9) chef => Kimfumu /ki-n-fumu/ (PN7-PN9) pouvoir 12) Muntu /mu-ntu/ (PN1) individu => Kimuntu /ki-mu-ntu/ (PN7-PN1) personnalité 13) Nzambi /n-zambi/ (PN1) Dieu => Kinzambi /ki-n-zambi/ (PN7-PN1) divi nité 14) Mputu /m-putu/ (PN1) pauvre => Bumputu /bu-m-putu/ (PN14-PN1) pauvreté Le préfixe /ki-/ est le plus usuel dans la re-préfixation et permet la création de noms abstraits. A côté, le préfixe /bu-/ joue également le même rôle. 3) Le redoublement (réduplication)46 Le troisième procédé dédouble la base nominale d'un lexème en vue de former une seconde entité lexicale. Il est aussi fréquent que le substantif redoublé ait un PN propre pouvant être / ki-/, /di-/ voire un autre : 15) Mbul u (PN9) chacal => mbulu-mbulu (PN1) soldat 16) Mpuku (PN9) rat => mpuku-mpuku (PN9) cobaye 17) Básà /Ø-básà/ (PN5) natte, tapis => básà-básà /Ø-básà-Ø-básà/ (PN5) maladie de la gale 18) ditaba /di-taba/ (PN5) pagne usé => ntaba-ntaba /n-taba-n-taba/ (PN9) pagne en lambeaux 46 Nous utilisons indistinctement les termes redoublement et réduplication, malgré les différences que ces termes recouvrent. | lni1de1.pdf |
119 19) Mfùndu /Ø-mfundu/ (PN9) mystère,secret => Mfùndu-mfùndu /Ø-mfundu-mfùndu/ grand secret 20) Zóko /Ø-zoko/ (PN5) place marécageuse où reste le poisson => Kizokozoko /ki-zoko-zoko/(PN7) foie des poissons 21) Matíngu /ma-tingu/ (PN6) insolence, répugnance => Matíngu-Matíngu /ma-tingu-ma-tingu/ (PN6) mauvaise humeur 22) Mbazi /Ø-mbazi/ (PN5) demain => kimbazi-mbazi /ki-mbazi-mbazi/ (PN7) ajournement, renvoi 23) Mbazu /Ø-mbazi/ (PN9) chaleur => mbazu-mbazu /Ø-mbazi-mbazi/ (PN7) fièvre 24) Mpèse /Ø-mpese/ (PN9) cancrelat => mumpèse-mpèse /mu-mpese-mpese/ (PN3) plante, peuplier africain 4) La re-préfixation + redoublement Le dernier procédé combine la re-préfixation et le redoublement dans la formation du nouveau nom : 25) Malu /ma-lu/ (PN15) pieds => kimalu-malu /ki-ma-lu-ma-lu/ (PN15-PN7) camionnette 26) Nzílà /n-zílà/ (PN9) chemin => lunzílà-nzílà /lu-n-zílà-n-zílà/ (PN11) plante grimpante 27) Nzambi /n-zambi/ (PN1) Dieu => Binzambi-nzambi (PN8) Secte (religieuse) 28) Zoba /Ø-zoba/ (PN5) idiot => kizoba-zoba /ki-Ø-zoba-Ø-zoba/ (PN5-PN7) : pagne fait de plusieurs tissus 29) Kiyendi /ki-yendi/ (PN5) voyageur => kiyendi-kiyendi /ki-yendi-ki-yendi/ (PN5-PN5) : Vagabond 30) Ngòlo /Ø-ngòlo/ (PN9) force => dingòlo-ngòlo /di-/Ø-ngolo-ngolo/ (PN5) plante | lni1de1.pdf |
120 31) Nyoka /Ø-nyoka/ (PN9) Serpent => Dinyoka-nyoka /di-Ø-nioka-nioka/ plante médicinale (en forme de zigue-zague). Constatons qu'il n'y a toujours pas de rapport sémantique direct entre un lexème de base et le lexème créé. b) Dérivation verbale Dans la dérivation verbale, les nouveaux noms sont engendrés sur une base verbale. En ce qui concerne cette dérivation, nous retrouvons quatre grands procédés, à savoir : la parasynthèse, la conversion, la régression, le redoublement. 1) La parasynthèse La parasynthèse, ou dérivation propre, est un procédé dans lequel la formation se fait simultanément par la préfixation et par la suffixation. En kìkôngò, la parasynthèse se fait par l'addition d'un dérivatif au lexème verbal (y compris, bien entendu, l'adjonction d'un PN). Nous énumérons les cinq dérivatifs suivants /-è/, /-ì/, /-à/, /-ù/ et /-ò/. Le dérivatif /-è/ Ce dérivatif permet la création de substantifs désignant l'agent ou l'action. Les exemples suivants illustrent ce procédé : 32) Nwa /Ø-nw-à/ boire => N'nwè /n'-nw-è/ buveur 33) Vwa /Ø-vu-à/ posséder => N'vuè /N'-vu-è/ propriétaire 34) D yà /Ø-di-à/ manger => N'dyè /n'-di-è/ gourmand | lni1de1.pdf |
121 35) Ta / Ø-t-à/ faire => N'tè /n't-è/ faiseur 36) Fwa /Ø-fu-a/ mourir => M'fwè /n'-fu-è/ victime Les noms d'agent sont formés en postposant le PN / n'-/ devant l'infinitif verbal suivi du dérivatif. Le nom ainsi créé appartient dès lors à la classe 3. Cette règle ne vaut que pour les verbes monosyllabiques. De même, ce dérivatif peut engendrer les noms d'action, comme dans : 37) Vèeva /Ø-vèev-a/ souffler => Mpèeve /n-vèeve/ vent Le dérivatif /-ì/ Il exprime diverses valeurs sémantiques telles que : agent, patient, résultat, etc. Le nom d'agent s'obtient toujours en postposant le PN /n'-/ devant la base verbale comme l'illustrent les exemples ci-dessous: 38) Longa /Ø-long-à/ enseigner => N'longì /n'-long-ì/ professeur 39) Vonda /Ø-vond-à/ tuer => Mvondi /n'-vond-ì/ bourreau 40) B anga /Ø-bang-à/ témoigner => mbangi /n-bang-ì/ témoin 41) Lòka /Ø-lòk-à/ ensorceller => ndòki /n-lòk-i/ sorcier 42) Mona /Ø-mon-à/ voir => moni /Ø-mon-ì/ témoin 43) Túma /Ø-túm-à/ envoyer => Ntúmi /n-túm-ì/ messager 44) Vùna /Ø-vùn-à/ mentir => mvùni /n-vùn-ì/ m enteur 45) Zola /Ø-zol-à/ aimer => Nzodi /n-zod-ì/ amoureux, passionné 46) Vánga /Ø-vang-à/ faire, créer => Mvangi /n-vang-ì/ créateur A côté des noms d'agent, ce dérivatif peut créer aussi des noms de patients. La procédure en est la même : 47) Longa /Ø-long-à/ enseigner => N'longokì /n-long-ok-i/ élève, apprenant 48) B akama /Ø-bak-am-a/ être pris => Mbakami /n-bak-am-i/ captif | lni1de1.pdf |
122 De même, nous pouvons retrouver des noms de résultat : 49) Longa /Ø-long-à/ enseigner => malongi /ma-long-ì/ leçon 50) Vása /Ø-vas-à/ partager => vasi /vas-i/ partie, portion 51) Fwana / Ø-fwan-a/ ressembler => fwani /Ø-fwan-i/ (PN7) ressemblance 52) Sweka /Ø-suek-à/ dissimuler => Kinsweki /ki-n-suek-i/ (PN7) secret Ce dérivatif peut aussi créer des noms d'instruments : 53) Ké la / Ø-kéla/ filtrer, tamiser => Munkédi (PN3-BN) : passoire, filtre En ce qui concerne les dérivatifs / è-/ et / ì-/, ils sont les seuls à former des noms d'agents47 à l'aide de verbes. Par ailleurs, le contact entre l'affixe (dérivatif) et la base verbale entraîne quelques changements morpho-phonologiques. Comme on peut le constater ci-dessus, les verbes monosyllabiques changent leur terminaison de /-à/ à /-è/, puis les polysyllabiques de /-à/ à /-ì/ (voir L. Dereau, 1955: 155). Le dérivatif /-à/ Il crée des noms pouvant exprimer plusieurs sens : action, produit, résultat, lieu d'activité, instrument, etc. Les déverbaux désignant l'action sont formés en postposant le préfixe /n-/ à la base verbale suivi du dérivatif /-à/. Signalons que le préfixe / n-/ peut être une nasale dure ou douce. Cette nasale est toujours suivie d'une consonne48. Cette procédure est la règle générale pour la formation des déverbaux : 54) Tombuka /Ø-tombuk-a/ monter => ntombukà /n-tombukà/ ascension 55) Káma /Ø-kam-a /presser => nkamà /n-kamà/ pression 56) Sàasa /Ø-sàas-a/ expliquer => nsâsà /n-sâsà/ éclaircissement 47 Exception faite à « m'vwama : riche» de vwa /Ø-vu-a/ : posséder. En ce qui concerne les < noms de professions >, ces derniers sont formés exclusivement par le dérivatif /-ì/ : n'kini : danseur ; m'bikudi : prophète ; m'fimpi : analiste, m'futi : payeur ; m'pasudi : chirurgien ; m'vangi/ : inventeur; n'kiti : comerçant ; n'kuni : cultivateur ; n'lambi : cuisinier ; n'lowi : pêcheur ; n'sobi : sélectionneur ; n'soneki : écrivain ; n'zyodi : massagiste ; nati : transporteur, etc. 48 En kìkôngò, le verbe commence toujours par une consonne (ou semi-voyelle w et y) e t se termine par la voyelle a. De même, aucun lexème ne se termine par une consonne. | lni1de1.pdf |
123 R. Butaye (1910: 11) souligne certaines transformations euphoniques dues à des règles morpho-phonologiques. Ainsi, la nasale / n-/ se change en / m-/ devant les labiales b et p, puis devant les labiodentales f et v : 57) Bwa /Ø-bu-a/ chuter => mbwa /m-bwa/ chute 58) P amuka /Ø-pamuk-a/ bondir => Mpamuka /n-pamuka/ bond, saut 59) Fita /Ø-fit-a/ acquitter => mfita /n-fita/ acquittement 60) Vova /Ø-vov-a/ parler => mpova /n-vova/ parole, discours 61) Vúba /Ø-vúb-a/ tremper, baptiser => mavúba /ma-vúba/ baptême, im mersion De même, nous pouvons observer les caractéristiques suivantes : Devant les semi-voyelles y et w, la nasale /n-/devient /ng-/; 62) Yekula /Ø-yekul-a/ abdiquer => ngyekula /n-gyekula/ abdication 63) Wola /Ø-uol-a/ pourrir => ngwola /n-guola/ pourriture Devant les consonnes alvéolaires l, ou n, la nasale /n-/ devient /nd-/ : 64) Lodila /Ø-lodil-a/ aboyer => ndodila /n-dodila/ aboiement 65) Nata /Ø-nat-a/ transporter => ndata /n-nata/ transportation devant la consonne bilabiale m, la nasale /n-/ devient /mb-/ : 66) Monika/Ø-monik-a/ apparaitre => mbonika/n-monika/ apparition Le dérivatif /-a/ créé aussi des noms désignant des produits comme dans : 67) Suba /Ø-sub-à/ uriner => masuba /ma-sub-à/ urines Nous retrouvons également des noms signifiant le lieu d'activité : 68) Dya /Ø-di-a/ manger => n'dya /n'-di-à/ intestin 69) Suba /Ø-sub-à/ uriner => suba-subà /Ø-suba-Ø-sub-à/ vessie Certains noms désignent le résultat (ou l'aboutissement) : 70) Fwa /Ø-fu-à/ mourir => lufwa /lu-fu-à/ mort | lni1de1.pdf |
124 D'autres encore désignent l'instrument : 71) Nata/Ø-nat-à/ porter => kinatakana /ki-natakan-à/ portable 72) Tala /Ø-tal-à/ voir => kitala-tala /ki-tala-tal-à/ miroir 73) S ukula /Ø-sukul-a/ laver => Kinsukula /ki-n-sukul-a/ lave-vaisselle, machine à laver Le dérivatif /-ù/ Ce dérivatif permet aussi la formation des noms exprimant divers sens : action, instrument et noms de lieu. Le dérivatif /-ù/ engendre des noms d'action (voire résultat). Ces derniers peuvent revêtir divers PN : 74) Kinà /Ø-kin-à/ danser => makinù /ma-kin-ù/ danse 75) Dila /Ø-dil-à/ pleurer => kidilu /ki-dil-ù/ pleur 76) Fútà /Ø-fút-à/ payer => M'futu /n'-fút-ù/ récompense 77) Zita /Ø-zit-à/ respecter => luzitu /lu-zit-ù/ respect 78) Zinga /Ø-zing-à/ vivre => luzingu /lu-zing-ù/ vie 79) Vuluza /Ø-vuluz-a/ sauver => luvuluzu /lu-vuluz-ù/ salut 80) Vímba /Ø-vímb-a/ s'enfler => mvímbu /m-vímb-ù/ enflure 81) Sukula /Ø-sukul-à/ laver => nsukulu /n-sukul-ù/ lavage, nettoyage 82) Tuma /Ø-tum-à/ commander => ntumunù /n-tumun-ù/ commandement 83) Vùza /Ø-vùz-à/ déraciner, arracher => Luvuzu /lu-vùz-ù/ déracinement, arrachement 84) Vìla /Ø-vìl-à/ s'égarer, oublier => luvilu /lu-vìl-ù/ égarement, perte, oubli 85) Kala /Ø-kal-a/ être => kadilu /Ø-kadilu/ caractère, comportement A c ôté des noms d'action, nous avons aussi des noms d'<instrument> : 86) Sanuna /Ø-sanun-a/ peigner => kisanu /ki-san-ù/ peigne 87) F wana /Ø-fwan-à/ ressembler => kifwanisu /ki-fwanis-ù/ portrait | lni1de1.pdf |
125 88) Vwata /Ø-vuat-a/ s'habiller =>Mvwatu /n-vuat-ù/ habit, vêtement 89) Zakala /Ø-zakal-a/ s'asseoir, être assis => Kizakululu /ki-zak-ulul-ù/: siège 90) Lunda /Ø-lund-a/ garder => lundilu /Ø-lundil-u/ armoire 91) Kaka /Ø-kak-a/ barrer, empêcher => Kakilu /Ø-kakil-ù/ barrière Finalement, ce dérivatif peut aussi créer des <noms de lieu> : 92) Vunda /Ø-vund-a/ se reposer => vundilu /Ø-vundil-ù/ lieu de repos 93) F unda /Ø-fund-a/ accuser, traduire en justice => fundu /Ø-fund-ù/ tribunal, cour 94) Luta /Ø-lut-a/ passer => lutilu /Ø-lutil-ù/ gué, passage Le dérivatif /-ò/ Citons finalement le tout dernier dérivatif /-ò/. Comme les précédents, ce dérivatif peut aussi créer des noms signifiant des actions, des actes, des résultats ou des instruments. Le dérivatif /-ò/ forme les noms d'action en adjoignant quelquefois le suffixe /n-/ au lexème verbal : 95) Vóla /Ø-vola/ être froid => mpólo /n-volo/ rafraîchissement 96) Dodokela /Ø-dodokel-a/ supplier => dodokolo /Ø-dodokol-o/ pardon 97) Yéela /Ø-yéel-a/ essayer => ngyelolo /n-gyelol-o/ essai, tentative 98) Yòkà /Ø-yok-a/ bruler => ngyòkolo /n-gyòkol-o/ brûlure, blessure 99) S èvikisa /Ø-sèvik-is-a/ faire rire => nsèvokoso /n-sèvokos-o/ plaisanterie 100) Lòka /Ø-lòk-a/ ensorceller => nlòko /n-lòk-ò/ ensorcellement 101) Sòla /Ø-sòl-a/ élire => nsòlolò /n-sòl-ol-ò/ élection 102) Songa /Ø-song-a/ pointer, montrer => songololo /Ø-song-olol-ò/ pointage 103) Zyeta /Ø-ziet-a/ voyager, marcher => nzyetolo /n-ziet-ol-ò/ voyage 104) Kovola /Ø-kovol-a/ tousser => nkovolo /n-kovol-ò/ toux | lni1de1.pdf |
126 Ce dérivatif permet aussi la création de noms abstraits comme conséquence : 105) Zola /Ø-zol-a/ aimer => Luzolo /lu-zol-ò/ désir 106) Vwèza /Ø-vwèz-a/ mépriser, insulter => Luvwèzo /lu-vwèz-ò/ mépris, insulte 107) Vèza /Ø-vèz-a/ mépriser => Luvèzo /lu-vèz-ò/ mépris 108) Mòka /Ø-mók-a/ converser => Lumòkò /lu-mòk-ò/ conversation 109) Zenga /Ø-zeng-a/ trancher, couper => nzèngo /n-zèng-ò/ verdict, décision. 110) Tonda /Ø-tond-à/ remercier => Matondo /ma-tond-o/ remerciement Des noms de lieu peuvent être créés par ce dérivatif : 111) Leka /Ø-lek-a/ dormir => lekelo /Ø-lekelo/ dortoir Enfin, nous retrouvons des noms d'<instrument> : 1) komba /Ø-komb-à/ balayer => kikombolo /ki-kombol-ò/ balai 2) zenga /Ø-zeng-a/ couper => kizengolo /ki-zengol-ò/ coupe-coupe 3) teza /Ø-tez-à/ mesurer, peser => kitêzolo /ki-têzol-ò/ mesure, balance 4) seka /Ø-sek-à/ poncer => luseko /lu-sek-ò/ papier de verre 5) vova /Ø-vov-à/ parler => vovelo /Ø-vov-el-ò/ téléphone 6) kéla /Ø-kél-à/ filtrer => nkélo /n-kél-ò/ entonnoir 2) La conversion Quant à la conversion, elle désigne le procédé par lequel on obtient une lexie, à partir d'une autre déjà existante, sans que l'on observe l'adjonction d'un affixe et, par conséquent, sans que l'on observe des altérations sur le plan formel mais en changeant sa catégorie grammaticale. | lni1de1.pdf |
127 En effet, il est fréquent de trouver des cas de conversion : 7) Dyà /Ø-di-a/ manger => Dyà /Ø-di-a/ repas 8) Sìsya /Ø-sisy-a/ effrayer => Sìsya /Ø-sisia/ effroi 9) Kuba /Ø-kub-à/ heurter => Kuba /Ø-kuba/ heurt 10) Yà ala /Ø-yàala/ gouverner => Yàala /Ø-yàala/ gouvernement 11) Zònza /Ø-zonz-a/ se quereller, disputer => Zònza /Ø-zonza/ querelle, différend 3) La régression La régression procède par un recul ou une réduction du verbe afin d'obtenir son déverbal. La procédure de la régression peut fonctionner en supprimant une syllabe, comme c'est souvent le cas, par exemple : 12) Lémvoka /Ø-lemvok-a/ obéir => Lémvo /Ø-lemvo/ obéissan ce 13) S akana /Ø-sakan-a/ jouer => nsaka /n-saka/ amusement, jeu 14) Vékika /Ø-vékik-a/ négliger => vèki /Ø-veki/ négligeance 15) Sàmuna/Ø-sàmun-a/ raconter => nsamu /n-samu/ nouvelle, message 16) Yúvula /Ø-yúvul-a/ demander => yúvu /Ø-yúvu/ demande Ou en supprimant deux syllabes, comme dans : 17) Yàngidila /Ø-yangidil-a/ réjouir => Yángi /Ø-yangi/ réjouissance Mais aussi par suppression de plus de deux syllabes : 18) dodokela /Ø-dodokel-a/ supplier => Dò /Ø-dò/ supplication 4) Le redoublement Finalement, nous retrouvons également le redoublement verbal. Ce procédé n'est pas abondant, mais il est fréquent. Les noms issus du redoublement verbal peuvent exprimer diverses valeurs et peuvent revêtir un PN ou non. | lni1de1.pdf |
128 Le redoublement verbal recourt également à des dérivatifs /-à/, /-ù/, /-ò/ et /-ì/. Le dérivatif /-à/ Ce dérivatif crée des noms concrets, abstraits ou d'action : 19) Lemba /Ø-lemb-à/ adoucir => malemba-lemba /ma-lemba-lemb-à/ plante médic inale adoucissante 20) Zulàma /Ø-zulam-à/ entasser => Mazùla-mazùla /ma-zula-ma-zul-à/ entassement 21) Tá /Ø-tá/ dire => mata mata /ma-ta-mata/ versatilité 22) Nwà /Ø-nu-à/ tottiner => nwà-nwà /Ø-nua-nu-à/ trottinement 23) S ála /Ø-sal-à/ travailler => Kisála-sála /ki-sála-sal-à/ amour du travail 24) S èva /Ø-sèv-à/ rire => kinsèva-nsèva /ki-n-seva-sev-à/ envie de rire, sourir e 25) Tala /Ø-tal-à/ regarder, se mirer => tala-tala /Ø-tala-tal-à/ miroir Le dérivatif /-ù/ Il engendre des noms d'action ou abstrait : 26) Sìkumuka /Ø-sikumuk-à/ sangloter => kinsiku-nsiku /ki-nsiku-nsik-ù/ sanglot 27) Dànga /Ø-dàang-à/ trébucher => Dàn gu-dàngu / Ø-dàngu-dàng-ù/ trébuchement 28) Bànzuzuka /Ø-bànzuzuk-à/ hésiter => Kibànzu-banzu /ki-bànzu-bànz-ù/ hésitation Le dérivatif /-ò/ Ce dérivatif forme des noms abstraits voire d'autres : 29) Lòkuka /Ø-lokuk-a/ avoir envie => Lòko-loko /Ø-loko-lok-ò/ envie | lni1de1.pdf |
129 Le dérivatif /-ì/ Le dérivatif /-ì/ peut engendrer divers types de noms (abstraits, concrets, action) : 30) F wana /Ø-fuan-à/ ressembler => Kifwani-fwani /ki-fuani-fuan-ì/ ressemblance 31) Lèba /Ø-lèb-à/ affaiblir, rendre faible => Bulèbi-lébi /bu-lebi-leb-ì/ cha mpignon 32) Dìnga /Ø-ding-à/ être tranquile => dìngi-dìngi /Ø-dingi-ding-ì/ minuit, tranquilité Le tableau ci-dessous nous présente un condensé des PN qui permettent la création des nouveaux noms. Tableau n° 34 : L'inventaire des PN de la nominalisation lexicale a) Déverbaux Préfixes nominaux signification Exemple Mu-Agent, patient Kita : faire le commerce => Munkiti : marchand, commerçant Kwikila : croire => Munkwikisi : croyant, fidèle Seva : rire => Musevi : rieur, moqueur Tala : regarder => Muntala : spec tateur, observateur, auditeur, témoin oculaire Tá : faire, dire => Munta : acteur, exécuteur, faiseur Sá : faire => Munsa : qui agit, acteur, exécuteur, faiseur Tala : regarder => Mutadi : spectateur, | lni1de1.pdf |
130 espion Sambila : prier, intercéder => Musambi : intercesseur Sambila : prier => Munsambi : religieux, aumônier Sula (-mbi) : conspirer => Munsula : malfaiteur Saula : mépriser, médire, haïr => Musaudi : malveillant, ennemi Sambila : prier, se plaindre => Munsambila : plaintif n-(m-) Patient Longa : enseigne r => N'longuki : élève Bakama : être pris => Mbakami : captif Ki-Agent Nwa : boire => Kinwe : buveur Vonda : tuer => Kigondi : assassin Sála : travailler => Kisadi : travailleur Yàala : régner, gouverner => Kiyàadi : souverrain, gouverneur, régent Tala : regarder => Kitadi : surveillant Sòsa : déterrer les vieux procès => Kinsòsa : querelleur, qui déterre les vieux procès Vonda : tuer => Kigondo/kigondwa : victime langue Fwalansa (France) => Kifwalansa : langue française Mputu (Portugal) => Kimputu : langue portuguaise | lni1de1.pdf |
131 Kongo (Congo) => Kìkôngò : langue kìkôngò b) Substantifs provenant d'autres classes grammaticales Préfixes nominaux signification Exemple Ki Abstrait Kimosi (de mosi : un) : unité, union, ensemble u-/bu-Abstrait Butatu (de tatu: trois) : trinité 3. 3. 1. 2. La composition La composition consiste à unir deux ou plusieurs lexèmes (quelques fois de catégories différentes) en vue de créer une seule unité lexicale. La composition en Kìkôngò peut présenter la structure suivante : PN + Base + (connecteur) + PN + Base = Phrasème La composition se fait par deux procédés : Juxtaposition, agglutination. a) La juxtaposition La juxtaposition est la mise en position côte à côte de deux ou plusieurs éléments en vue de former une seule unité lexicale. Dans ce sens, les constituants d'un phrasème sont séparés soit par un blanc soit par un trait d'union. Rappelons que sémantiquement, un phrasème est une nouvelle unité lexicale dont le sens ne dérive pas nécessairement de la somme de ses composants. Dans la juxtaposition, les deux bases sont reliées à l'aide d'un connecteur : PN + Base + connecteur + PN + Base. | lni1de1.pdf |
132 Le connecteur s'accorde avec le PN du nom auquel il se rapporte. Dans ce cas, le connecteur exprime la notion de génitif : 1) Mala vu ma nsa (boisson d'acide) : vinaigre 2) Nz o a Nzambi (= maison de Dieu) : église 3) Nzimbu za longo (= l'argent du mariage) : dot 4) Nzo a bambêfo (= maison des maladifs) : hôpital 5) Nzo a ndêka (= maison d'action de dormir) : dortoir 6) Nsweki a mbundu (= camouflage du coeur) : hypocrisie 7) Nsuka a ntima (= fim du coeur) : impatience 8) Dilala dya nza /di-lala/di-a/Ø-nza/ (orange de la terre) : plante médicinale 9) Kimbut a a makesa /ki-m-buta/a/ma-kesa/ (chef d'armée) : commandant en chef 10) Ndungu za Kongo /Ø-ndungu/zi-a/Ø-Kongo/ (piments du Congo) : plante 11) Te ka kya bùndu /Ø-teka/ki-a/Ø-bundu/ (vendre de grappe) : commerce en g ros 12) Kimvumina kya nkombo /Ki-mvumina /ki-a/n-kombo/ (lait maternel de chèvre) : plante médicinale L a juxtaposition peut aussi présenter la structure dépourvue d'un connecteur : PN + Base + PN + Base : 13) Tata nzíitu /Ø-tata/n-zítu/ (père + respect) : beau-père 14) F wa matu /Ø-fua/ma-tu/ (mourir + oreilles) : sourd 15) F wa malu /Ø-fua/ma-lu/ (mourir + pieds) : paralytique 16) F wa meso (= mourir yeux) : aveugle 17) Fwa nima /Ø-fua/Ø-nima/ (mourir + dos) : stérile 18) Mwana-zumba /mu-ana/ a/Ø-zumba/ (enfant + adultère) : bastard | lni1de1.pdf |
133 b) L'agglutination A son tour, l'agglutination permet la formation de mots par réunion de deux ou plusieurs mots distincts. Dans l'agglutination, les bases s'unissent sans laisser de trace dans la formation du nouveau lexème. Sa structure est : Nom 1 + Nom 2 = Lexème. 19) Nkweno /nkua/eno/ (compagnon + notre) : autrui, prochain 20) Ng udyankama /Ø-ngudi/a/nkama/ (femme + de + cent) : supérieur 21) Kimoname su /ki-mona/ma-esu/ (voyant + œil) : témoin 22) Nengwa /ne/Ø-ngua/ (titre honorifique + femme) : madame 23) Nkukun yungu /n-kúku/n-yùngu/ (vieux + expert) : son excellence 24) Nkuluntu / n-kulu-Øntu/ (ancien + personne) : supérieur, aîné Un autre type d'agglutination est celui formé par les PN /fi-/ de la classe 19. Ce PN est un préfixe diminutif : 25) F insusu /fi-n-susu/ (PN19-PN9) (petit + poulet) : poussin 26) F imuntu /fi-mu-ntu/ (PN19-PN1) (petit + homme) : misérable 27) F ikima /fi-ki-ma/ (PN19-PN7) (petit + chose) : chose sans valeur Quelques cas de dimunutifs sont aussi formés par les PN /ki-/ ou /bi-/ : 28) Kimvul amvula /ki-Ø-mvula-mvula/ (de mvula : pluie) : ondée 29) Kintut intuti /ki-n-Ø-túti-n-Ø-túti/ (de túti: nuée) : nuage 30) Kimpata mpata /ki-n-vata-n-vata/ (de váta: village) : petit village 31) kim ongomongo /ki-m-òngo-m-ò/ (de mòngo: montagne) : monticule 32) Bimpangampanga /bi-n-vanga-n-vanga/ (de vánga: faire) : petites oeuvres C omme on peut l'observer, la création de noms peut se faire par dérivation ou par composition. La dérivation est la plus abondante et peut être nominale ou verbale. Dans la composition, c'est la juxtaposition qui engendre le plus de nouveaux noms. L'agglutination est peu usuelle. | lni1de1.pdf |
134 3. 3. 2. La nominalisation syntaxique Nous entendons par nominalisation syntaxique, le processus permettant de transformer une phrase minimale en un syntagme nominal. C'est dans ce cadre que J. Lyons (1970 : 205) affirme qu'une nominalisation est le résultat d'une opération syntaxique qui dérive un syntagme nominal (SN) à partir d'une phrase. Une proposition (P) verbale est transformée en SN et enchâssée à titre d'argument dans une P matrice. C'est ainsi que Karolak (1989) représente les substantifs prédicatifs (et autres noms) de la même manière que les prédicats verbaux. Par exemple : o Petelo fwidi kumputu /Petelo/Ø-fu-idi/ku-m-putu/ /Petelo/IS-BV-post-fin-mourir/Nt17-loc-à-Nt1-Portugal/ Petelo est mort au Portugal Cette phrase permet, comme toute autre, d'enchâsser un SN : o Lufwa lwa Petelo kumputu /lu-fua/lu-a/Petelo/ku-m-putu/ /Nt11-mort/Ip11-con/Petelo/Nt17-loc-à-Nt1-Portugal/ L a mort de Petelo au Portugal A partir du verbe fwa 'mourir', on obtient le déverbal lufwa 'mort'. Ceci permet de former un SN. J. Dubois (1969 : 50) affirme que la nominalisation implique un ensemble d'opérations définies par l'effacement du verbe, l'introduction de l'opérateur de et le déplacement des syntagmes nominaux de la phrase de base. En effet, dans la nominalisation syntaxique, nous retrouvons principalement les quatre types suivants : o Nominalisation affixale o Nominalisation infinitive o Nominalisation simp le o Nominalisation complétive | lni1de1.pdf |
135 3. 3. 2. 1. Nominalisations affixales D'après J. Dubois (1969 : 53), les nominalisations qui utilisent les affixes, c'est-à-dire l'addition de morphèmes spécifiques et que, pour cela, on dénommera les nominalisations affixales : si P1 est : Paul a la qualité fière (= Paul est fier), alors P1 nominalisé est : La fierté de Paul ou si P1 est : La route a la qualité refaite (la route est refaite) alors P1 nominalisé est : La réfection de la route. Dans la même optique, A. Meunier (1981 : 6) présente une étude sur les nomi nalisations d'adjectifs qui met en évidence une construction adjectivale correspondant à deux constructions nominales. Elle a pris pour point de départ la classification des constructions adjectivales : N0 être Adj = N0 être Adj Ω = N0 avoir Dét N Ω o Pierre est indiscutablement ambitieux o = Pierre a des ambitions indiscutables o = Pierre est d'une ambition indiscutable De même : o Pierre est indubitablement sincère o = Pierre a une sincérité indubitable o = Pierre est d'une sincérité indubitable L'on peut constater que la nominalisation affixale, tel que son nom l'indique, adjoint certains affixes au lexème de départ en vue d'obtenir un nouveau lexème. | lni1de1.pdf |
136 Ceci est aussi faisable en kìkôngò : o Petelo mvwama kena /Petelo/m-vuama/ka-ina/ /P etelo/Nt9-riche/IS-BV-être/ Petelo est riche En kìkôngò, entre un attribut et un sujet, le verbe ' kala : être' est souvent sous-entendu. Ainsi, la phrase susmentionnée peut se dire autrement : o Petelo mvwama /Petelo/m-vuama/ /P etelo/Nt1-riche/ Petelo (est un) riche De même, le verbe 'kala : être', peut être nominalisée avec le verbe 'kala ye : a voir', tel que l'illustre la phrase ci-dessous : o Petelo kimvwama kena kyawu /Petelo/ki-mvuama/ka-ina/ki-au/ /Petelo/Nt7-richesse/IS-BV-être/Ip7-BP-avec lui/ Petelo a de la richesse Remarquons que nous passons de ' mvwama: riche' à ' kimvwama : richesse' à travers l'addition d'affixes. Dans le cas d'espèce, c'est le PN /ki-/ qui permet cette nominalisation. En kìkôngò, les affixes sont simplement des PN ajoutés au lexème pr imitif pour former une nouvelle entité lexicale. De même, en kìkôngò, le verbe 'kala ye : avoir' peut, dans certains cas, être subst itué par le verbe 'vwa : posséder' : o = Petelo vwidi kimvwama /Petelo/Ø-vu-idi/ki-mvuama/ /P etelo/IS-BV-ftpass-posséder/Nt7-richesse/ Petelo possède de la richesse | lni1de1.pdf |
137 À partir des phrases susmentionnées, nous pourrons ressortir un SN : o = kimvwama kya Petelo /ki-mvuama/ki-a/Petelo/ /Nt7-richesse/Ip7-de/Petelo/ La richesse de Petelo Voyons encore un autre cas : o Petelo dinda kena /Petelo/di-nda/ka-en-a/ /P etelo/Nt5-idiot/IS-BV-dés-être/ Petelo est idiot Cette phrase peut connaitre une autre paraphrase à l'aide d'un autre verbe : o = Petelo kidinda kena kyau49 /Petelo/ki-dinda/ka-en-a/ki-au/ /Petelo/Nt7-idiotie/IS-BV-dés-être/Ip7-BP-avec lui/ Petelo a de l'idiotie Le SN de cette phrase est le suivant : o = kidinda kya Petelo /Nt7-idiotie/Ip7-de/Petelo/ L'idiotie de Petelo Également dans cet exemple, 'dinda : idiot' passe par 'kidinda : idiotie' et permet de construire des phrases équivalentes. 49 Contrairement à l'exemple précédent, le verbe 'kala ye : avoir' ne peut pas, dans ce cas précis, être substitué par le verbe 'vwa : posséder' étant donné que le substantif 'kidinda : idiotie' est un substantif négatif : *Petelo vwidi kidindi /Petelo/Ø-vu-idi/ki-dinda/ /Petelo/IS-BV-post-fin-posséder/Nt7-idiotie/ *Petelo possède de l'idiotie Donc, le verbe 'vwa : posséder' ne va qu'avec des substantifs positifs, mais pas négatifs. | lni1de1.pdf |
138 C'est pareil dans : o Petelo mòolo50 kena /Petelo/mu-òolo/ke-en-a/ /Petelo/Nt1-paresseux/IS-BV-dés-être/ Petelo est (un) paresseux Le verbe 'kala: être' peut s'effacer, mais le sens se maintient toujours. Il s'agit de la focalisation : o = Pételo, imoolo /Petelo/i-mu-òolo/ /Petelo/marqueur de focalisation-Nt1-paresseux/ P etelo, c'est un paresseux De même, cette phrase peut subir aussi une nominalisation avec le verbe 'kala ye : avoir' : o = Petelo kimolo kena kyau /Petelo/ki-mòolo/ke-en-a/ki-au/ /Petelo/Nt7-paresse/IS-BV-dés-être/Ip7-BP-avec lui/ Petelo a de la paresse De là, nous avons : o = kimòolo kya Petelo /ki-mòolo/ki-a/Petelo/ /Nt7-paresse/Ip7-con/Petelo/ L a paresse de Petelo Par ailleurs, nous retrouvons également un type de nominalisation affixale dans lequel l'on ne note pas la présence des affixes dans les lexèmes en question : 50 Pour des raisons euphoniques, mwòolo se lit mòolo. | lni1de1.pdf |
139 o Petelo ngangu kena /Petelo/Ø-ngangu/ka-en-a/ /Petelo/Nt9-intelligent/IS-BV-dés-être/ Petelo est intelligent Comme toujours, le verbe 'kala : être' peut s'effacer : o Pételo, nkwa ngangu /Petelo/Ø-nkwa/Ø-ngangu/ /P etelo/Nt1-possesseur/Nt9-intelligent/ (Petelo, cest le propriétaire de l'intelligence). Petelo est intelligent L e verbe 'kala : être' peut connaître une substitution par les verbes 'kala ye : a voir' ou 'vwa : posséder' : o = Petelo ngangu kena zawu /Petelo/Ø-ngangu/ ka-en-a/zi-au/ /Petelo/Nt10-intelligence/IS-BV-dés-être/Ip10-BP-avec lui/ Petelo a de l'intelligence Nous constatons que le terme 'ngangu : intelligent, intelligence' ne subit pas de modi fication affixale. Certes, dans la langue, la différence est notoire. Ngangu comme intelligent appartient à la classe nominale 9 alors que ngangu comme intelligence se regroupe dans la classe nominale 10. Beaucoup de mots à préfixe zéro présentent cette particularité. Ngangu comme mot positif peut se combiner avec le verbe 'vwa : posséder' : o = Petelo vwidi ngangu /Petelo/Ø-vu-idi/Ø-ngangu/ /P etelo/IS-BV-post-fin-posséder/Nt10-intelligence/ Petelo possède de l'intelligence | lni1de1.pdf |
140 De là, le SN : o = Ngangu za Petelo /Ø-ngangu/zi-a/Petelo/ /Nt10-intelligence/Ip10-con/Petelo/ L'intelligence de Petelo Bien qu'il soit difficile de constater une quelconque altération, la description permet de noter le changement de classe nominale. Un autre exemple similaire est celui de 'ngolo : force' : o Petelo ngolo kena /Petelo/Ø-ngolo/ka-en-a/ /Petelo/Nt9-fort/IS-BV-dés/ Petelo est fort L'effacement du verbe 'kala : être' est admis : o Pételo nkwa ngolo /Petelo/Ø-nkwa/Ø-ngolo/ /P etelo/Nt1-possesseur/Nt9-fort/ Petelo est fort Les verbes 'kala ye : avoir' ou 'vwa : posséder' permettent aussi la nomi nalisation : o = Petelo ngolo kena zawu /Petelo/Ø-ngolo/ ka-en-a/zi-au/ /Petelo/Nt10-force/IS-BV-dés-être/Ip10-BP-avec lui/ Petelo a de la force Ngolo a deux classes nominales, en tant que fort, il appartient à l a classe nominale 9 puis comme force, en tant que force, il appartientà la classe nominale 10. C'est un substantif à préfixe zéro dont la description seule permet de détecter ce changement de classe. | lni1de1.pdf |
141 Ce substantif peut aller avec le verbe 'vwa : posséder' : o = Petelo vwidi ngolo /Petelo/Ø-vu-idi/Ø-ngolo/ /P etelo/IS-BV-post-fin-posséder/Nt10-force/ Petelo possède/a de la force Le SN se forme aisément : o = Ngolo za Petelo /Ø-ngolo/zi-a/Petelo/ /Nt10-force/Ip10-con/Petelo/ L a force de Petelo Toutefois, certains noms, tels que les noms de sentiments, ne connaissent pas la nominalisation affixale. De ce fait, ces noms ne se combinent qu'avec le verbe 'kala ye : avoir' : o Petelo kyese kena kyau51 /Petelo/ki-ese/ka-en-a/ki-au/ /Petelo/Nt7-joie/IS-BV-dés-être/Ip7-BP-avec lui/ Petelo a de la joie Nous pouvons enchâsser un SN : o = Kyese kya Petelo /ki-ese/ki-a/Petelo/ /Nt7-joie/Ip7-de/Petelo/ La joie de Petelo 51 En français, on aurait : Jean a/ressent de la joie = Jean est joyeux De même : Jean est amoureux de Marie = Jean a/éprouve de l'amour pour Marie Jean est orgueilleux = Jean a de l'orgueil | lni1de1.pdf |
142 Le verbe 'kala : être' est exclu pour ce genre de substantif : o *Petelo kyese kena /Petelo/ki-ese/ka-en-a/ /Petelo/Nt7-joie/IS-BV-dés-être/ *Petelo est joie Cette phrase est inadmissible. Kyese signifie la joie, mais il n'existe pas d'adjectif correspondant à joyeux. Pareillement, 'nzola: amour' présentera la même facette : o Petelo kena ye nzola kwa Madiya /Petelo/ka-en-a/ye/n-zola/kua/Madiya/ /Petelo/IS-BV-dés-être/Prép-avec/Nt9-amour/Prép-envers/Madiya/ Petelo a de l'amour pour Madiya En kìkôngò, il sera impossible de dire 'Petelo est amoureux de Marie'. Toutes les tournures se centreront autour de 'amour' et non d''amoureux'. Le SN est celui-ci : o = Nzola a Petelo kwa Madiya /n-zola/a/Petelo/kua/Madiya/ /Nt9-amour/con-de/Petelo/Prép-à/Madiya/ L 'amour de Petelo à/pour Madiya Voyons un autre cas de nom de sentiment : o Petelo lulendo kena lwau /Petelo/lu-lendo/ka-en-a/lu-au/ /Petelo/Nt11-orgueil/IS-BV-dés-être/Ip11-BP-avec lui/ Petelo a de l'orgueil | lni1de1.pdf |
143 Avec l'effacement du verbe, nous pouvons encore dire : o = Pételo nkwa lulendu /Petelo/n-kua/lu-lendu/ /P etelo/Nt1-possesseur/Nt11-orgueil/ Petelo est (un) orgueilleux En voici le SN : o = lulendo lwa Petelo /lu-lendo/lu-a/Petelo/ /Nt11-orgueil/Ip11-de/Petelo/ L'orgueil de Petelo Le tableau ci-dessous nous présente les PN qui contribuent à la formation de la nominalisation syntaxique. | lni1de1.pdf |
144 Tableau n° 35 : L'inventaire des PN52 de la nominalisation syntaxique a) Dénominaux Préfixes nominaux signification Exemple Ki-Caractère, nature Ki-muntu (de muntu : personne) : personnalité Kin'kento (N'kento : femme) : féminité Ki-mbizi (de mbizi : animal) : animalité Ki-nkosi (Nkosi : lion, tigre) => : tigritude ki-ngudi (Ngudi : maman) => : maternité Concepts abstraits Ki-nzambi (de Nzambi : Dieu) : divinité, déité 52 Ces PN peuvent être appelés des nominalisateurs. En français, les nominalisateurs sont des affixes qui permettent la transformation d'un verbe, d'un adjectif en un nom : o-age : nettoyer => nettoyage, balayer => balayage, essuyer => essuyage, bavarder => bavardage, etc. ; o-ce : innocent => innocence, prudent => prudence, influent => influence, etc. ; o-erie : gauche => gaucherie, gaulois => gauloiserie, poltron => poltronnerie, etc. ; o-esse : hardi => hardiesse, juste => justesse, bas => bassesse, petit => petitesse, alègre => alégresse, sec => secheresse, riche => richesse, etc. ; o-eur : froid => froideur, laid => laideur, haut => hauteur, grand => grandeur, pâle => paleur, large => largeur, puant => puanteur, lourd => lourdeur, blond => blondeur, etc. ; o-ie : jaloux => jalousie, fou => folie, courtois => courtoisie, diplomate => diplomatie, etc. ; o-ise : gourmand => gourmandise, sot => sottise, franc => franchise, etc. ) ; o-isme : (social => socialisme, communiste, communisme, pédant => pédantisme, absolu => absolutisme, etc. ; o-(i)té : bon => bonté, célèbre => célébrité, fier =>fierté, beau => beauté, grossier => grossierté, familier => familiarité, nerveux => nervosité, etc. ; o-ion : indécis => indécision, précis => précision, etc. ; o-itude : ingrat => ingratitude, seul => solitude, quiet => quiétude, apte => aptitude, etc. ; o-ure : blesser => blessure, couper => coupure, souder => soudure, rompre => rupture, coiffer => coiffure, clôturer => clôture, lire => lecture, sculpter => sculpture, murmurer => murmure, coudre => couture, cultiver => culture, procéder => procédure, souiller => souillure, mordre => morsure, user => usure, etc. | lni1de1.pdf |
145 Ki-mfumu (de mfumu : chef) : pouvoir Ki-muklistu (de muklistu : Chrétien) : chrétienneté Kinkulu (de nkulu : ancien) :tradition, coutume Ki-nzonzi (Nzonzi : avocat, juge) =>: charge d'avocat Ki-nza (Nza : monde, univers) =>: mondanité Action, résultat Ki-ngangu (de ngangu : intelligent) : intelligence Nzenza (étranger) => Ki-nzenza : qualité d'hôte d'étranger Dinda : idiot => K idinda : idiotie Mbuta : ancien, vieux => Kimbuta : anciennété, viellesse Mpala : jalou => Kimpala : jalousie nkokoto : avare => Kinkokoto ou Bukokoto : avarice ngánda : polygame => kingánda : polygamie Mooyo : vivant => kimooyo : vie Ngunda : impatient => Kingunda : impatience nkéte : habile=> kinkéte : habilité Ndombe : nègre => Kindombe : négritude | lni1de1.pdf |
146 Makângu : copain/copine, concubin => Kimakângu : concubinage Nlòngo : sacré => kinlòngo : sainteté, sacralité U/bu Caractère, nature Uzowa (de zowa : idiot) : idiotie Umpumbulu (de mpumbulu: méchant): méchanceté Bumputu (de mputu: pauvre): pauvreté Bunganga (de nganga : sacerdote) : sacerdocie, prêtrise Bumwana (de mwana : enfant) : enfance Action, résultat Bu-mòolo (de mòolo : paresseux) : paresse Bunene (d e nene : grand) : grandeur Mfu : zelé, appliqué => bumfu : zèle, application bumpêmbe (de Mpêmbe : blanc) : Blancheur, blanquitude état, action Unsyona (de nsyona : orphelin) : solitude Collection Bu-tatu (de tatu : trois) : trinité b) Déverbaux Préfixes nominaux Signification Exemple | lni1de1.pdf |
147 -b-Action, résultat du verbe m-b-onika (de monika : apparaitre) : apparition m-b-ona (de mona : voir) : vision mbina (de mina : avaler) : avalement m-b-wanga (de mwanga : asperger, arroser): aspersion, arrosage 53ki- Action, résultat du verbe ki-nkita (de kita : trafiquer) : trafic Kisalu (de sála : travailler) : travail, service, ouvrage Vaine répétitive Sukula : laver => Ki + n + sukula + n + sukula => Kinsukula nsukula : habitude se laver souvent Vova : parler => Ki-m-vova mvova => Kimvova mvova (kimpova mpova) : loquacité, bavardage Simultanéité Zônza : trancher => Ki + n + zônzila => Kinzonzila : jugement simultané Vova : parler => Ki + n +vovila => Kimpovila : discours simultané Vaine action Ta : dire => Kite-kite : discours vain Sála : faire => Kisadi-kisadi : peine perdue Lu- Simultanéité Fwa : mourrir => Lu + fwilu => Lufwilu : mort simultanée Zônza : mettre de l'ordre, juger => Lu 53 Cas d'exception. L'on note uniquement ces deux exemples. | lni1de1.pdf |
148 + zônzila => Luzônzila : jugement Luyîzila basîdi = ils sont venus ensemble Sentiment, termes abstraits Zola : aimer => zolwa (être aimé) = zolo + a=> luzolo : amour, désir Zita : respecter => zitwa (être respecté) = zitu + a => luzitu : respect m- Action, résultat du verbe m-bwa (de bwa : chuter) : chute m-fita (de fita : acqui tter) : acquittement m-pamuka (de pamuka : bondir) : bond, saut M-pova (de vova : parler) : parole, discours M-vingila (de víngila : attendre) : attente Ma- Vaine action Sála : travailler => Ma-sála-sála : peine perdue, travail en vain Ta : dire => Mata-mata : discours sans impact, propos incohérent, versatile n-54 Action, résultat du verbe n-tombuka (de tombuka : monter) : montée, ascension Nzenga (de zenga : couper, amputer) : 54 Généralement, les substantifs qui désignent l'action du verbe sont formés en préposant le préfixe n à gauche de l'infinitif. Pourtant, l'adjonction du préfixe N entraîne parfois quelques transformations euphoniques, expliquées plus loin. Par exemple, Les verbes commençant par b, f, p et v sont précédés du préfixe nominal m, alors que ceux commençant par n et l deviennent nd puis les verbes ayant l'initiale m forment leurs substantifs en infixant le b dans le radical verbal et enfin les verbes débutant par les semi-consonnes y et w forment leurs substantifs en plaçant le préfixe nominal ng devant le verbe. | lni1de1.pdf |
149 amputation, coupure Ntombuka (de tombuka : monter) : montée, ascension Nzola (de zola : vouloir, aimer) : volonté, amour Ntala (de tala : regarder, observer) : regard, observation Ndyata (de dyata : marcher) : marche Nkwika (de kwika : allumer) : allumage Nsadisa (de sadisa : aider) : aide Nkomba (de komba : balayer) : balayage Ntonda (de tonda : remercier) : merci, remerciement manière dont l'action est faite Tûnga : construir => Tûngulu : être construit => ntûngulu : manière de construire Vwata : vêtir => vwatulu : être vêti => mvwatulu : manière de se vêtir Sála : travailler => Salulu : être fait => nsalulu : manière de travailler Soneka : écrire => Sonokono : être écrit => nsonokono : manière d'écrire nd- Action, résultat du verbe Nd-wa (de nwa : boire) : action de boire Nd-odila (de lodila : aboyer) : aboiement | lni1de1.pdf |
150 ng- Action, ré sultat du verbe Ng-wizani (de wizana : s'entendre) : entente Ng-indu (de yindula : penser) : pensée Ng-yuvula (de Yuvula : questionner) : question ng-yekula (de yekula : abdiquer) : abdication ngwidikila (de widikila : faire attention) : attention ngyeka ( de Yeka : abstenir) : abstention, abstinence ngyundula (de Yundula : approvisionner) : approvisionnement ngyekula (de Yekula : abdiquer, renoncer) : abdication, renoncement ngwana (de wana : rencontrer) : rencontre ngituka (de Yituka : étonner) : étonnemen t ngikakasa (de Yikakasa : appliquer) : application ngidikila (de Yidikila : adapter) : adaptation ngilanga (de Yilanga : croiser) : croisement ngikila (de Yikila : ajouter) : ajout ma-Action Ma-kinu (de kina : danser) : danse Ma-longi (de longa : enseigner) : | lni1de1.pdf |
151 enseignement, leçon vaine action, peine perdue Ma-ta-mata (de tá : dire) : discours sans impact ki-vaine action Ki-sadi-kisadi (de sála : faire) : peine perdue n-manière dont l'action est faite N-tûngulu (de tunga : construire) : manière de construire bu--Etat Bu-bêlo (de bêla : être malade) : maladie Bu-fwa (de fwa : mourrir) : paralysie Qualité Bu-kèsa (de kèsama : être audacieux) : bravoure Lêmfoka : obéir => Bu-lêmfo : obéissance, douceur Bu-kùluki (de kùluka : humilier) : humilité Défaut, vice Bìiva : être mauvais => Bu-bi/Mbí : mal, méchanceté Bu-lau (de láuka : etre fou) : démence Bu-mpovila (de vova : parler) : loquacité Bu-mpondi (de vonda : tuer) : instinct homicide wa-Le fait de faire quelque chose, Acte, fait Wa-kotolo (de kota : entrer ) : le fait d'être entré yena-Yena-tewolo (de ta : dire) : le fait | lni1de1.pdf |
152 d'être dit 3. 3. 2. 2. Nominalisations infinitives J. Dubois (1969 : 54) explique que les nominalisations qui, utilisant l'affixe de l'infinit if, comportent des règles syntaxiques différentes des précédentes et que l'on dénommera nominalisations infinitives : si P1 est : On conclut un traité alors P1 nominalisé est : Conclure un traité En kìkôngò, la nominalisation infinitive est aussi possible. C'est-à-dire qu'à partir d' une phrase simple, on utilise l'affixe de l'infinitif pour passer à la forme infinitive. En kìkôngò, toute phrase simple peut faire l'objet de la nominalisation infinitive. Pour ce faire, le verbe conjugué à la troisième personne du pluriel, peut être mis à la forme infinitive pour traduire l'idée de la nominalisation infinitive simple. Analysons les exemples suivants : o Bavangidi ngwizani /ba-vang-idi/n-gwizani/ /IS-BV-post-fin-faire/Nt9-traité/ On conclut un traité De cette phrase, nous obtenons : o Vánga ngwizani /Ø-vánga /n-gwizani/ /Nt15-faire/Nt9-traité/ Conclure un traité Nous avons aussi ceci : o Bavaikisi nsiku /ba-vaik-is-i/n-siku/ /IS-BV-appl-post-fin-promulguer/Nt9-loi/ On promulgue une loi | lni1de1.pdf |
153 Cela revient à : o Vaikisa nsiku /Ø-vaik-is-a/n-siku/ /N15-BV-appl-dés-promulguer/Nt9-loi/ Promulguer une loi Constatons qu'en kìkôngò, le pronom indéfini 'on' est traduit par la troisième personne du pluriel55. De là, il est encore aisé de passer le verbe à la forme infinitive. Voyons encore d'autres exemples de la nominalisation infinitive. o Bavangidi nsaka /ba-vang-idi/n-saka/ /IS-BV-post-fin-faire/Nt9-jeu/ On pr atique du sport De là, nous avons : o Vánga nsaka /Ø-vang-a/n-saka/ /PN15-BV-dés-faire/Nt9-jeu/ P ratiquer du sport Aussi pour : o Badidi mfuka /ba-di-di/m-fuka/ /IS-BV-post-fin-contracter/Nt9-dette/ On contracte une dette Nous aurons : o Dya mfuka /Ø-di-a/m-fuka/ /PN15-BV-dés/Nt9-dette/ Contracter une dette 55 Le pronom indéfini 'on' n'a quasiment pas d'équivalent dans beaucoup delangues, raison pour laquelle il est traduit par la 3ème personne du pluriel. Le portugais, par exemple, emploie ce pronom de deux manières : o Oferecem-se esmolas : les dons s'offrent => on offre des dons o Bateram à porta : ils ont frappé à la porte => on a frappé à la porte o Vende-se água: il se vend de l'eau => on vend de l'eau | lni1de1.pdf |
154 Même chose pour ceci : o Babakidi kimbevo /ba-bak-idi/ki-mbevo/ / IS-BV-post-fin-contracter/Nt7-maladie/ On contracte une maladie Cela nous permet de nominaliser comme suit : o Baka kimbevo /Ø-bak-a/ki-mbevo/ /Nt15-BV-dés/Nt7-maladie/ Contracter une maladie Enfin, nous avons : o Bavangidi kimvuka /ba-vang-idi/ki-mvuka/ /IS-BV-post-fin-faire/Nt7-allaince/ On contracte/fait une alliance Ceci donne : o Vánga kimvuka /Ø-vang-a/ki-mvuka/ /Nt15-BV-dés-faire/Nt7-alliance/ Contracter une alliance | lni1de1.pdf |
155 3. 3. 2. 3. Nominalisations simples L'auteur poursuit (J. Dubois, 1969 : 54) que les nominalisations qui opèrent avec les seuls syntagmes nominaux de la phrase de base et que l'on dénommera les nominalisations simples : si P1 est : Pierre a un chapeau alors P1 nominalisé est : Le chapeau de Pierre Ces nominalisations posent en outre tous les problèmes intéressant le syntagme nominal. Il est facile en kìkôngò de former des SN à partir des phrases simples. En effet, la nominalisation simple ne se forme qu'avec des verbes exprimant l'idée de possession : o Petelo milele kena myau /Petelo/mi-lele/ka-en-a/mi-au/ /Petelo/Nt4-habits/IS-BV-dés-être/Ip4-BP-avec lui/ Petelo a des habits A partir de cette phrase, on obtient le SN suivant : o = Milele mya Petelo /mi-lele/mi-a/Petelo/ /Nt4-habits/Ip4-con-de/Petelo/ L es habits de Petelo Ce SN est sémantiquement admissible car il exprime une idée de possession. Donc, nous sommes en face d'une propriété et d'un propriétaire. Ce SN peut, à son tour, se combiner avec un autre verbe en vue de former une autre phrase : o Milele mya Petelo mibwidi /mi-lele/mi-a/Petelo/mi-bu-idi/ /Nt4-habits/Ip4-de/Petelo/IS-BV-post-fin-tomber/ Les habits de Petelo sont tombés | lni1de1.pdf |
156 Pourtant, d'autres verbes ne permettent pas le dégagement des SN. Il s'agit de verbes qui ne traduisent pas la notion de la jouissance (d'un bien) de la part du sujet en tant que propriétaire. Voic i quelques exemples sur ce cas : o Petelo ndidi dyoko /Petelo/n-di-di/di-oko/ /Petelo/IS-BV-post-fin-manger/Nt5-manioc/ Petelo a mangé le manioc o ?Dyoko dya Petelo /di-oko/di-a/Petelo/ /Nt5-manioc/Ip5-con/Petelo/ ? Le manioc de Petelo Ce SN pris isolément n'a pas de sens. Pour que ce SN fonctionne, il faut le placer dans une phrase. Ainsi, par exemple, on pourra former une phrase de cette manière : o Dyoko dya Petelo dyawola dyena /di-oko/di-a/Petelo/di-a/uola/di-en-a/ /Nt5-manioc/Ip5-con/Petelo/Ip-de/Nt14-pourri/IS-BV-dés/ Le manioc de Petelo est pourri Il en sera de même pour les phrases suivantes : o Petelo nwini malavu /Petelo/Ø-nw-ini/ma-lavu/ /Petelo/IS-BV-post-fin-boire/Nt6-bière/ Petelo a bu de la bière o ?Malavu ma Petelo /ma-lavu/ma-a/Petelo/ /Nt6-bière/Ip6-con /Petelo/ ?La bière de Petelo | lni1de1.pdf |
157 Nous constatons aussi que ce SN est insignifiant, il lui faut un verbe pour compléter son sens : o Malavu ma Petelo ngolo mena /ma-lavu/ma-a/Petelo/Ø-ngolo/ma-en-a/ /Nt6-bière/Ip6-con/Petelo/Nt9-fort/IS-BV-dés/ La bière de Petelo est forte 3. 3. 2. 4. Nominalisation complétive La nominalisation complétive est une construction dans laquelle la subordonnée joue la fonction de complément du verbe et est introduite par le pronom relatif 'que'. Examinons la phrase ci-dessous : o Petelo zolele vo mwana andi kalunga /Petelo/Ø-zol-ele/vo/mu-ana/andi/ka-lung-a/ /Petelo/IS-BV-post-fin-vouloir/PRel-que/Nt1-enfant/Poss-son/IS-BV-dés/ Petelo veut que son fils réussisse Dans une construction complétive comme celle-ci, la question serait : Nki zolele Petelo? (Que veut Petelo?). Et la réponse serait : Vo mwana andi kalunga (Que son fils réussisse). Donc, nous sommes en présence de deux phrases dont une principale et une subordonnée. Dans ce sens, la complétive est cette subordonnée qui a la fonction de complément du verbe. Cette complétive est toujours précédée par le pronom relatif 'vo : que'. En effet, une construction complétive découle d'une construction simple dans laquelle nous retrouvons la présence d'un déverbal. | lni1de1.pdf |
158 Revenons à l'exemple précédent : o Petelo zolele ndungunu a mwana andi /Petelo/Ø-zol-ele/n-dungunu/a/mu-ana/andi/ /P etelo/IS-BV-post-fin-vouloir/Nt9-réussite/con-de/Nt1-enfant/Poss-son/ Petelo veut la réussite de son fils C'est le déverbal ndungunu (réussite) qui a été repris comme verbe lunga (réussir) pour former la nominalisation complétive. Cela veut dire qu'un déverbal permet la transformation de la phrase en complétive. La phrase suivante nous traduit aussi la même réalité : o Muvingila ngina vo Petelo keza /mu-Ø-vingil-a/ng-in-a/vo/Petelo/ka-ez-a/ /Nt18-Nt15-BV-dés/IS-BV-dés/Rel-que/Petelo/IS-BV-dés/ J'attends que Petelo vienne La nominalisation de la complétive donnerait : o Ngizilu a petelo ngita vingila /n-gizilu/a/Petelo/ng-ita/Ø-vingila/ /Nt9-venue/con-de/Petelo/ IS-BV/Nt15-attendre J'attends la venue/arrivée de Petelo Voyons encore ceci : o Petelo zolele vo Madia kabakiko /Petelo/Ø-zol-ele/vo/Madiya/ka-bak-i-ko/ /P etelo/IS-BV-post-fin-vouloir/Relque/Madiya/Pi-BV-nég-ne pas réussir/ Petelo souhaite que Marie ne réussisse pas (= échoue) Cette phrase équivaut à : o Petelo zolele nkondwa kwa baka kwa Madia /Petelo/Ø-zol-ele/Ø-nkondwa/ku-a/Ø-bak-a/ku-a/Madiya/ /P etelo/IS-BV-post-fin-vouloir/Nt9-manque/Ip15-de/Nt15-réussir/Ip15-de/Madiya/ Petelo veut l'échec de Marie | lni1de1.pdf |
159 Ensuite : o Minkwikizi mizolele vo Yisu kavutuka /mi-nkuikizi/mi-zol-ele/vo/Yisu/ka-vutuk-a/ /Nt4-croyants/IS-BV-post-fin-vouloir/rel-que/Yisu/IS-BV-dés/ Les croyants espèrent que Jésus revienne De cette phrase découle : o Minkwikizi mivingilanga ngizilu a Yisu /mi-nkuikizi/mi-vingil-anga/n-gizilu/a/Yisu/ /Nt4-croyants/IS-BV-dés/Nt9-venue/con-de/Yisu/ Les croyants espèrent la venue de Jésus De même dans : o Minsadi mizolele vo mfutu awu miakudikwa /mi-nsadi/mi-zol-ele/vo/Ø-mfutu/au/mia-kudiku-a/ /Nt4-travailleurs/IS-BV-post-fin-vouloir/rel-que/Nt9-salaire/BP-leur/IS-BV-dés/ Les employés veulent que leur salaire augmente On aura aussi : o Minsadi mizolele nkudukulu a mfutu miau /mi-nsadi/mi-zol-ele/n-kudukulu/a/Ø-mfutu/mi-au/ /Nt4-travailleurs/IS-BV-post-fin-vouloir/Nt9-augmentation/con-de/Nt9-sa laire/Ip4-BP/ Les employés veulent l'augmentation du salaire Encore : o Bantu badyanga mpasi vo bazinga /ba-ntu/ba-di-anga/mpasi vo/ba-zing-a/ /Nt2-hommes/IS-BV-dés/locution conjonctive/IS-BV-dés/ Les hommes mangent pour vivre Ceci nous amène à : o Bantu badyanga mukuma kya luzingu lwau /ba-ntu/ba-di-anga/mu-kuma/ki-a/lu-zingu/lu-au/ /Nt2-hommes/IS-BV-dés/Nt18-à cause/Ip7-de/Nt11-vie/Ip11-BP-d'eux/ Les hommes mangent pour leur survie | lni1de1.pdf |
160 De même dans : o Balongoki batanganga mpasi vo balunga /ba-longoki/ba-tang-anga/mpasi vo/ba-lung-a/ /Nt2-élèves/IS-BV-dés/locution conjonctive/IS-BV-dés-réussir/ Les élèves étudient pour réussir Nous aurons : o balongoki balongokanga mukuma kya ndungunu /ba-longoki/ba-longok-anga/mu-kuma/ki-a/n-dungunu/ /Nt2-élèves/IS-BV-dés/Nt18-à cause/Ip7-de/Nt9-réussite/ Les élèves étudient pour la réussite Prenons un dernier exemple : o Dokotolo zolele vo bazenga kulu /Ø-dokotolo/Ø-zol-ele/vo/ba-zeng-a/Ø-kulu/ /Nt1-médecin/IS-BV-post-fin-vouloir/rel-que/IS-BV-dés/Nt5-jambe/ Le médecin souhaite qu'on ampute la jambe De là, nous aurons : o dokotolo zolele nzengolo a kulu /Ø-dokotolo/Ø-zol-ele/n-zengolo/a/Ø-kulu/ /Nt1-medecin/IS-BV-post-fin-vouloir/Nt9-amputation/con-de/Nt5-jambe/ L e médecin souhaite l'amputation de la jambe Retenons que la nominalisation complétive comprend deux propositions dont une principale et une subordonnée. C'est la subordonnée qui est dite complétive car elle joue le rôle de complément du verbe et est précédée par un pronom relatif 'vo : que'. C'est ce pronom qui relie les deux propositions. En réalité, la complétive résulte d'une construction dans laquelle nous retrouvons un déverbal. | lni1de1.pdf |
161 3. 4. Nominalisations et transformations Les nominalisations désignent également des opérations de transformations qui, à leur tour, convertissent des phrases en SN puis en diverses structures syntaxiques. Dans le cadre de la syntaxe transformationnelle, la phrase comporte deux composantes : o Composante syntagmatique, o Composante transformationnelle. En premier lieu, la composante syntagmatique comprend un ensemble de règles de réécriture formant les structures profondes. Soit par exemple la règle : P SN + SV, comme dans : o Nkento yayi tubidi nzimbu zandi kumafuku /n-kento/iayi/Ø-tub-idi/n-zimbu/zi-andi/ku/ma-fuku/ /Nt1-femme/PDém-ce/IS-BV-post-fin-jeter/Nt10-argent/Ip10-BP-son/Nt17-loc-à/Nt6-poubelle/ Cette femme a jetté son argent à la poubelle Pour cette phrase, les règles de réécriture se présentent de la manière suivante : P S N SV N Dét V SN SP N Dét Prép N Nke nto yayi tubidi nzimbu zandi ku mazamba | lni1de1.pdf |
162 C'est-à-dire qu'une phrase se réécrit en SN et SV. À son tour, le SN comprend un nom (puis facultativement un déterminant). Le SV comprend un verbe y compris un SN facultatif. Le SV peut aussi renfermer un syntagme adjectival ou un syntagme prépositionnel. En deuxième lieu, la seconde composante, ou mieux la transformation, comprend un ensemble de règles permettant de convertir les structures profondes en structures de surface. Pour F. Neveu (2009 : 114), les transformations sont donc de s opérations strictement formelles de permutation, de substitution et d'addition. Elles régissent également la répartition des morphèmes flexionnels, en assurant le respect des règles d'accord, et elles impriment à la phrase sa structure modale. Une fois ces transformations réalisées, l'analyse aboutit à une structure de surface qui doit encore être soumise aux règles morpho-phonologiques. L'auteur poursuit que certaines transformations sont obligatoires, comme celles qui portent sur les morphèmes flexionnels pour régler les accords. D'autres sont facultatives, comme les transformations négative, interrogative et passive, dans la mesure où on peut faire le choix de ne pas les appliquer à la phrase. De même, J. Dubois (J. Dubois et al., 2007 : 215) dit que les transformations sont de s opérations qui convertissent les structures profondes en structures de surface sans affecter l'interprétation sémantique faite au niveau des structures profondes. 3. 4. 1. Les types de transformations En syntaxe transformationnelle, les transformations sont des opérations (ou règles) qui permettent de transiter d'une structure profonde à une structure de surface d'une phrase. Autrement dit, c'est une opération qui, conserve le contenu informatif d'une phrase, modifie la structure syntaxique de la phrase tout en créant une équivalence sémantique entre les structures ou phrases. En effet, les transformations s'opèrent de deux manières : o Au sein d'une phrase, o Entre plusieurs phrases. | lni1de1.pdf |
163 D'après G. Gross (1996 : 12), la relation entre un verbe transitif direct et son complément peut faire l'objet de certains changements de structures appelées aussi 'transformations'. Il en énumère cinq types, à savoir : o la passivation, o la pronominalisation, o le détachement, o l'extraction, o la relativisation. Avant de décrire ces cinq types, nous commencerons d'abord par l'enchâssement du SN comme première opération de transformation. a) Enchâssement du SN L a première opération de transformation au sein d'une phrase est l'enchâssement d'un SN. Il est aisé de former un SN à partir d'une construction verbale (ou adjectivale), comme dans les exemples suivants : Ta bleau n° 3 6 : Transformation d'une phrase simple en SN construction verbale Enchâssement du syntagme nominal Exemples en kìkôngò a) Verbes (sans complément) Ndoki usumukanga /n-doki/u-sumuk-anga/ /Nt1-sorcier/IS-BV-dés-pèche/ Le sorcier pèche Masumu ma ndoki /ma-sumu/ma-a/n-doki/ /Nt6-péchés/Ip6-con/Nt1-sorcier/ Les péchés du sorcier Bantu basambilanga /ba-ntu/ba-sambil-anga/ /Nt2-hommes/IS-BV-dés-prier/ Les hommes prient Sámbu kya bantu /Ø-sambu/ki-a/ba-ntu/ /Nt7-prière/Ip7-con/Nt2-hommes/ La prière des hommes | lni1de1.pdf |
164 Mfumu usalanga /Ø-mfumu/u-sal-anga/ /Nt1-chef/IS-BV-dés-travailler/ Le chef travaille kisálu kya mfumu /ki-salu/ki-a/Ø-mfumu/ /Nt7-travail/Ip7-con/Nt1-chef/ Le travail du chef Mfumu ubanzanga /Ø-mfumu/u-banz-ang-a/ /Nt1-chef/IS-BV-dés-penser/ Le chef pense Mabanza ma mfumu /ma-banza/ma-a/Ø-mfumu/ /Nt6-pensées/Ip6-con/Nt1-chef/ Les pensées du chef a) Verbes (avec complément) Nzambi uvovanga kwa bantu /Ø-Nzambi/u-vov-ang-a/kua/ba-ntu/ /Nt1-Dieu/IS-BV-dés-parler/Prép-à/Nt2-hommes/ Dieu parle aux hommes Mpova a Nzambi kwa bantu /Ø-mpova/a/Ø-nzambi/kua/ba-ntu/ /Nt7-discours/con-de/Nt1-Dieu/Prép-à/Nt2-hommes/ Le discours de Dieu aux hommes Petelo uzolanga Madiya /Petelo/u-zol-anga/Madiya/ /Petelo/IS-BV-dés-aimer/Madiya/ Petelo aime Madiya Nzola ya Petelo kwa Madiya /n-zola/i-a/Petelo/kua/Madiya/ /Nt9-amour/con-de/Petelo/Prép-à/Madiya/ L'amour de Petelo pour Madiya Mfumu uzyetanga ku mputu /Ø-mfumu/u-ziet-anga/ku/m-putu/ /Nt1-chef/IS-BV-dés/Nt17-loc-à/PN9-Portugal/ Le chef voyage au Portugal Nzyetolo ya mfumu ku mputu /n-zietolo/i-a/ku/m-putu/ /Nt9-voyage/Ip9-con/Nt17-loc-à/Nt9-Portugal/ Le voyage du chef au Portugal Mfumu ubanzanga mu dyambu dya luzingu /Ø-mfumu/u-banz-anga/mu/di-ambu/di-a/lu-zingu/ /Nt1-chef/IS-BV-dés/Nt18-loc/Nt5-affaire/Ip5-de/Nt11-vie/ Le chef pense à propos de la vie Mabanza ma mfumu mu dyambu dya luzingu /ma-banza/ma-a/Ø-mfumu/mu/di-ambu/di-a/lu-zingu/ /Nt6-pensées/Ip6-con/Nt1-chef/Nt18-loc/Nt5-affaire/Ip5-con/Nt11-vie/ Les pensées du chef à propos de la vie Petelo uyibanga bima bya bantu /Petelo/u-yib-anga/bi-ima/bi-a/ba-ntu/ /Petelo/IS-BV-dés-voler/Nt8-choses/Ip8-de/Nt2-gens/ Petelo vole les affaires des gens Bwifi bwa bima bya bantu kwa Petelo /bu-ifi/bu-a/bi-ima/bi-a/ba-ntu/kua/Petelo/ /Nt14-vol/Ip14-con/Nt8-choses/Ip8-con/Nt2-gens/Prép-par/Petelo/ Le vol des affaires des gens par Petelo | lni1de1.pdf |
165 Nous venons de voir comment s'enchâsse un SN à partir d'une phrase simple. Le verbe est transformé en déverbal56. Ce dernier s'associe avec d'autres éléments pour former un SN. Ce dernier est globalement constitué d'un déverbal suivi d'un connecteur et d'un substantif. Dans un SN, c'est le PN du déverbal qui dicte la règle de concordance avec le reste des éléments. Par ailleurs, bien que les transformations évoquées par G. Gross ne soient pas fondamentales pour notre thèse, nous considérons utile de les présenter brièvement. b) La passivation La passivation désigne le passage d'un verbe (transitif) de la forme active à la forme passive. Elle implique une permutation dans l'ordre syntaxique des constituants. C'est-à-dire, le sujet du verbe devient son complément indirect précédé par la préposition 'par' et le complément en devient le sujet. Par exemple, une phrase telle que : o Mwana nwini maza /mu-ana/Ø-nu-ini/ma-aza/ /Nt1-enfant/IS-BV-post-fin-boire/Nt6-eau/ L'enfant a bu de l'eau Dans la passivation, cette phrase devient : o Maza manwinu kwa mwana /ma-aza/ma-nu-inu/kua/mu-ana/ /Nt6-eau/PP6-BV-post-fin-être bu/prép-par/Nt1-enfant/ L'eau est bue par l'enfant De même : o Nzambi wavanga zulu /n-zambi/ua-vang-a/Ø-zulu/ /Nt1-Dieu/IS-BV-dés-faire/Nt5-cie l/ Dieu a fait le ciel 56 Dans le sous-point Dérivation verbale, nous avons montré largement commen t on dérive un déverbal à l'aide d'un verbe. | lni1de1.pdf |
166 La phrase devient : o zulu wavangwa kwa Nzambi /Ø-zulu/ua-vang-u-a/kua/n-zambi/ /Nt5-ciel/IS-BV-dés-être fait/Prép-par/Nt1-Dieu/ Le ciel est fait par Dieu Les phrases susmentionnées nous permettent de noter trois changements : o le changement des constituants phrastiques, o la passivation du verbe, o l'introduction de la préposition kwa 'par'. Dans une phrase passive, il y a inversion dans l'ordre des constituants. C'est-à-dire, le sujet de la phrase active devient le complément de la phrase passive précédé par la préposition 'kwa : par'. Il y a également le suffixe passif /-u-/. Pareillement, le complément de la phrase active devient le sujet de la phrase passive. Contrairement à la passivation en français qui implique la présence de deux verbes, en kìkôngò, le suffixe /-wa/57 permet de rendre un verbe à la voix passive. Voici comment s'opère le passage d'un verbe transitif à la forme passive : Tuba /Ø-tub-a/ : jeter => Tubwa /Ø-tub-u58-a/ : être jeté Zenga /Ø-zeng-a/ : couper => zengwa /Ø-zeng-u-a/ : être coupé Kula /Ø-kul-a/ : chasser => kulwa /Ø-kul-u-a/ : être chassé Zola /Ø-zol-a/ : aimer => zolwa /Ø-zol-u-a/ : être aimé c) La pronominalisation La pronominalisation est la transformation d'un mot (voire d'un groupe de mots) en un pronom. Autrement dit, c'est la substitution d'un nom ou d'un SN par un pronom. En kìkôngò, les compléments d'un verbe peuvent faire l'objet d'une pronominalisation. 57 Cf. 4. 3. 1. 2. Description de la forme verbale conjuguée, Extensions verbales, Extension /-wa/ (passif, passivation). 58 Le suffixe /-u-/ est un morphème de passivité. | lni1de1.pdf |
167 A partir d'une phrase comme celle-ci : o Mwana nwini maza /mu-ana/Ø-nu-ini/ma-za/ /Nt1-enfant/IS-BV-post-fin-boire/Nt6-eau/ L'enfant a bu de l'eau On obtient : o Mwana nwinimo /mu-ana/Ø-un-ini-ma-o/ /Nt1-enfant/IS-BV-dés-boire-Pi6-Iop/ L'enfant l'a bue C'est pareil pour : o Nzambi wavanga zulu /n-zambi/wa-vang-a/Ø-zulu/ /Nt1-Dieu/IS-BV-dés-faire/Nt5-ciel/ Dieu a fait le ciel L a phrase est pronominalisée de cette manière : o Nzambi wavangadio /n-zambi/wa-vang-a-di-o/ /Nt1-Dieu/IS-BV-dés-faire-Pi5-Iop/ Dieu l'a fait En kìkôngò, la pronominalisation dépend du type de complément. Les compléments à trait humain ou animal sont pronominalisés différemment de ceux à trait non humain. o Complément à trait humain (ou animal) Les compléments à trait humain ou animal peuvent être remplacés par des pronoms personnels dits indice d'objet (IO). L'IO est un pronom anaphorique qui représente une personne ou un animal. L'IO varie uniquement en nombre (singulier ou pluriel, le genre étant absent). | lni1de1.pdf |
168 Ces pronoms se présentent de la manière suivante : Ta bleau n° 37 : Pronoms substituts (complément à trait humain/animal) Pronom substitut Traduction Exemples 1ère Sg /-n-/, /-m-/ me Bansumbidi maki : ils m'ont acheté des œufs Umbakidi : il m'a attrapé 2ème Sg /-ku-/ te Ikulundidi : je t'ai gardé 3ème Sg /-n'-/, /-m'-/ le, la, lui In'zeye59 : je le connais Im'vene mbote : je l'ai salué Un'sisila nsabi : il lui a laissé la clé Ukun'tela nsangu : tu lui a raconté le message 1ère Pl /-tu-/ nous Utuzubidi : il nous a frappés 2ème Pl /-lu-/ vous Kalusisidimo ko :il ne vous les a pas laissé 3ème Pl /-ba-/ les, leur Ibamwene : je les ai vus Le tableau ci-dessus nous présente les pronoms personnels substituts. La première personne du singulier et la troisième ont les mêmes indices d'objet : /-n-/, /-m-/ et /-n'-/, /-m'-/. Certes, la présence de l'IS (voire du pronom personnel) permet de les distinguer nettement. Par ailleurs, les infixes /-n-/ et /-m-/ sont des allomorphes. L'infixe /-m-/ se combine avec les consonnes b, f, p, et v. L'infixe /-n-/ marche avec le reste des consonnes. 59 Lorsque l'indice du sujet ' n-' de la premi ère personne du singulier est suivi d'un indice d'objet, l'IS se transforme en 'i-' suite à l'euphonie : o Ntondele Petelo : j'ai remercié Petelo => Nntondele => Intondele : je l'ai remercié ; o Mbokele Petelo : j'ai appelé Petelo => mnbokele =>Imbokele: je l'ai appelé o Nzubidi bana : j'ai frappé les enfants => nbazubidi => Ibazubidi : je les ai frappés | lni1de1.pdf |
169 Examinons les exemples ci-dessous de manière à comprendre le fonctionnement de ces pronoms substituts dans la chaine verbale. Commençons par les compléments à trait humain : o Nzolele se dyame /n-zol-ele/Ø-se/di-ame/ /IS-BV-post-fin-aimer/Nt5-père/Ip5-BP-mon/ J'aime mon père En pronominalisant la phrase, elle devient : I nzolele /i-n-zol-ele/ / IS-IO-BV-post-fin-aimer/ Je l'aime De même pour: Nzeye muntu ndyoyo /n-ze-ie/mu-ntu/ndioyu/ /IS-BV-post-fin-connaitre/Nt1-homme/Pdém-ce/ Je connais cet homme La phrase devient : I nzeye /i-n-ze-ie/ /IS-IO-BV-post-fin-connaitre/ Je le connais L a même chose pour : o Nkento mvondele mwana /Ø-nkento/m-vond-ele/mu-ana/ /Nt1-femme/IS-BV-post-fin-tuer/Nt1-enfant/ La femme a tué l'enfant | lni1de1.pdf |
170 Sa pronominalisation est la suivante : o => Nkento umvondele /n-kento/u-n-vond-ele/ /Nt1-femme/IS-IO-BV-post-fin-tuer/ La femme l'a tué Au pluriel également, la pronominalisation suivra la même logique : o Nsadisi zimpangi zame /n-sad-isi/zi-mpangi/zi-ame/ / IS-BV-post-fin-aider/Nt10-frères/Ip10-BP-mon/ J'aide mes frères La phrase est pronominalisée de cette manière : o Ibasadisi /i-ba-sad-isi/ / IS-IO-BV-post-fin-aider/ Je les aide Pour d'autres personnes grammaticales : o iluzubidi /i-lu-zub-idi/ /IS-IO-BV-post-fin-frapper/ Je vous ai frappés La procédure reste la même : o Ikuvene /i-ku-ven-e/ / IS-IO-BV-post-fin-donner/ Je te donne | lni1de1.pdf |
171 Voyons aussi des exemples avec les compléments à trait animal : o Petelo kangidi mbwa Tukangidi mbwa /tu-kang-idi/Ø-nbua/ /IS-BV-post-fin-fermer/Nt10-chiens/ Nous avons enchaîné les chiens La phrase devient : o Tubakangidi /tu-ba-kang-idi/ /IS-IO-BV-post-fin-fermer/ Nous les avons enchaînés Un autre exemple : o Lusansidi nkewa /lu-sans-idi/Ø-nkewa/ IS-BV-post-fin-élever/Nt10-singes/ Nous élevons des singes Le complément nkewa 'singes' peut être pronominalisé de la manière suivante : o Lubasansidi /lu-ba-sans-idi/ /IS-IO-BV-post-fin-élever/ Vous les élevez Nous venons de voir comment fonctionne la pronominalisation en kìkôngò. Il s'agissait ici de la pronominalisation du complément à trait humain ou animal. Nous avons vu qu'il existe des infixes correspondant à chacune des personnes grammaticales. Ces infixes sont appelés indice d'objet. Les IO désignent des pronoms substituts. Lors de la pronominalisation, les compléments sont substitués par les IO. Pour que la pronominalisation s'opère, les IO sont introduits entre l'IS | lni1de1.pdf |
172 et la BV. Pourtant, l'introduction de ces infixes peut entraîner quelques changements morpho-phonologiques et syntaxiques. A présent, nous verrons également la pronominalisation du complément à trait non humain. o Complément à trait non humain (concret, abstrait) Le complément à trait non humain concerne les traits tels que concret, abstrait, végétal, animal, etc. Ce complément est substitué par le morphème /-ò/. Sur ce, ce morphè me s'agglutine avec le PN du complément en question. Tableau n° 38 : Pronoms substituts (complément à trait non humain) Pronom substitut PN Contraction Traduction /-ò/ Mù-, N'-, m'--wò le, la /-ò/ Mì-, N'--myò les, las /-ò/ Dì-, Ø--dyò le, la /-ò/ Mà--mò les, las /-ò/ Kì-, Ø--kyò le, la /-ò/ Bì-, yì-, ø--yò les, las /-ò/ N-, m-, Ø--yò le, la /-ò/ Zì-, n-, Ø--zò les, las /-ò/ Lù-, lw--lò le, la /-ò/ Tù-, tw--tò les, las | lni1de1.pdf |
173 /-ò/ Wù-, Bù-, bw-, Ø--wò le, la /-ò/ Kù-, Ø--kò le, la /-ò/ Fì--fyò le, la Contrairement aux pronoms personnels (compléments à trait humain) qui se placent au milieu de la chaîne verbale, le pronom anaphorique (complément à trait non humain) se place en dernière position de la structure verbale. C'est la raison pour laquelle ce morphème /-ò/ est aussi appelé indice d'objet postposé (Iop) parce qu'il occupe la position finale. Les exemples ci-après aideront à comprendre le fonctionnement de ce morphème dans la substitution du complément. En voici quelques exemples : o Nsumbidi kalu /n-sumb-idi/Ø-kalu/ /IS-BV-post-fin-acheter/N t5-voiture/ J'ai acheté une voiture La pronominalisation du complément ' kalu : voiture' donne ceci : o Nsumbidi dyo /n-sumb-idi/di-o/ /IS-BV-post-fin-acheter/Ip5-Iop/ Je l'ai achetée Le complément kalu (voiture) est substitué par le morphème /-dyò/. Cela est dû à l'agglutination du PN / di-/ avec le morphème /-ò/. | lni1de1.pdf |
174 La réalité sera la même pour le reste des exemples : o Ndidi mampa /n-di-idi/ma-mpa/ / IS-BV-post-fin-manger/Nt6-pains/ J'ai mangé des pains La phrase devient : o ndidi mo /n-di-idi/ma-o/ /IS-BV-post-fin-manger/Ip6-Iop/ Je les ai mangés Dans cette phrase, le pronom /-mo/ est une contraction du PN / ma-/ de ' mampa : pa ins' et du morphème /-o/. Un autre exemple : o Ntungidi zinzo /n-tung-idi/zi-nzo/ /IS-BV-post-fin-construire/Nt10-maisons/ J'ai construit des maisons Le complément pronominalisé devient : o ntungidi zo /n-tung-idi/zi-o/ /IS-BV-post-fin-construire/Ip10-Iop/ Je les ai construites Le pronom /-zo/ est une contraction du PN /zi-/ de ' zinzo : maisons' et du morphème /-o/. | lni1de1.pdf |
175 De même pour : o Ulukidi mbizi /u-luk-idi/Ø-nbizi/ /IS-BV-post-fin-vomir/Nt9-viande/ Tu as vomi la viande Nous procédons de la même façon pour pronominaliser le complément : o Ulukidiyo /u-luk-idi-yi-o/ /IS-BV-dés-vomir-Pi9-Iop/ Tu l'as vomie Un dernier exemple : o Nzengele minti /n-zeng-ele/mi-nti/ /IS-BV-post-fin-couper/Nt4-arbres/ J'ai coupé les arbres La phrase se transforme en : o nzengele myò /n-zeng-ele/mi-ò/ /IS-BV-post-fin-couper/Ip4-Iop/ Je les ai coupés Pareil pour le pronom /-myo/, il provient du PN /mi-/ de ' minti : arbres' et du morphème /-o/. Donc, les phrases ci-dessus nous permettent de constater que, dans la substitution du complément, l'indice d'objet /-ò/ est toujours précédé par un PN du c omplément substitué. C'est-à-dire qu'il y a agglutination du PN avec l'indice d'objet. Cette agglutination permet de comprendre le nombre (singulier ou pluriel) du complément en substitution. | lni1de1.pdf |
176 Par conséquent, à partir de ces deux types de pronominalisation, on obtient un troisième type qui est la double pronominalisation. Cette dernière pronominalise les deux compléments, c'est-à-dire le complément direct et indirect. La double pronominalisation La double pronominalisation est celle qui inclut tous les compléments d'une phrase. Il s'agit du complément d'objet direct et du complément d'objet indirect. En voici quelques exemples : o Ntele makedika kwa Petelo /n-t-ele/ma-kedika/kua/Petelo/ /IS-BV-post-fin-dire/Nt6-vérité/Petelo/ J'ai dit la vérité à Petelo La pronominalisation de deux compléments donne : o Intele mo /i-n-t-ele-ma-o/ /IS-IO-BV-post-fin-dire-Ip6-Iop/ Je la lui ai dite Comme on peut constater, les deux compléments y sont inclus. Le premier complément se retrouve entre l'IS et la BV, tandis que le second occupe la dernière place de la chaîne verbale. Un autre exemple encore : o Mvene dimpa kwa mbwa /n-v-ene/di-mpa/kua/Ø-mbua/ / IS-BV-post-fin-donner/Nt5-pain/Prép-à/Nt9-chien/ J'ai donné du pain au chien | lni1de1.pdf |
177 En pronominalisant les deux compléments, nous obtenons : o Imvenedio /i-m-v-ene-di-o/ / IS-IO-BV-post-fin-donner-Ip5-Iop/ Je le lui ai donné Donnons un dernier exemple toujours avec le trait animal : o Nsumbidi nguba mu dyambu dya nsusu /n-sumb-idi/Ø-nguba/mu/di-ambu/di-a/Ø-nsusu/ / IS-BV-post-fin-acheter/Nt10-arachides/Prép-à/Nt5-affaire/Ip5-de/Nt10-poules/ J'ai acheté des arrachides pour les poules Nous pronominalisons le complément direct 'nguba : arachides' et le complément indi rect 'nsusu : poules'. La phrase devient comme ceci : o Ibasumbidizo /i-ba-sumb-idi-zi-o/ /IS-IO-BV-post-fin-acheter-Ip10-Iop/ Je les leur ai achetées La double pronominalisation permet de pronominaliser les deux compléments dans la chaîne verbale. Le premier complément est infixé après l'indice du sujet alors que le second se trouve en position post-finale. Le premier complément est dit indice d'objet et le second l'indice d'objet postposé. L'IO substitue les compléments qui se réfèrent à des humains ou des animaux. Aussi, l'IO varie en fonction de personnes grammaticales. Notons que le contact de l'IS avec l'IO peut occasionner certains changements morpho-phonologiques. Par contre, l'IOp substitue les compléments qui se réfèrent au concret, végétal, abstrait et autres. En réalité, l'IOp s'agglutine avec le PN du complément substitué. | lni1de1.pdf |
178 d) Le détachement Le détachement est une mise en apposition. Autrement dit, c'est un procéd é consistant à placer à côté en séparant par une virgule ou une pause deux (groupes de) mots dont l'un complète l'autre. En grammaire générative, le détachement est vu comme une emphase (transformation emphatique). Il s'agit d'une mise en relief d'un constituant (ou d'un mot) de la phrase. D'après G. Gross (1996 : 85), le détachement est un type particulier de mise en évidence qui est assez proche de la focalisation. Une phrase comme : o Nzambi wavanga zulu /n-zambi/wa-vang-a/Ø-zulu/ /Nt1-Dieu/IS-BV-dés/Nt5-ciel/ Dieu a fait le ciel La transformation emphatique appliquée à une telle phrase donnerait : o Nzambi, yandi wavanga zulu /n-zambi/iandi/wa-vang-a/Ø-zulu/ /Nt1-Dieu/PP-il/IS-BV-dés/Nt5-ciel/ Dieu, il a fait le ciel L'emphase peut aussi donner une pronominalisation : o Zulu ndyou, Nzambi wavangadio /Ø-zulu/ndiou/n-zambi/wa-vang-a-di-o/ /Nt5-ciel/Adj Dém-ce/Nt1-Dieu/IS-BV-dés-Ip5-Iop/ Ce ciel, Dieu l'a fait On peut inverser l'élément emphatique : o Nzambi wavangadio, zulu ndyou /n-zambi/wa-vang-a-di-o /Ø-zulu/ndiou/ /Nt-Dieu/IS-BV-dés-Pi5-IOp/Nt5-ciel/Adj Dém-ce/ Dieu l'a fait, ce ciel. | lni1de1.pdf |
179 Nous pouvons également appliquer la transformation emphatique dans une phrase telle que : o Bamfumu banwini maza /ba-mfumu/ba-nu-ini/ma-za/ /Nt2-chefs/IS-BV-post-fin-boire/Nt6-eau/ Les chefs ont bu de l'eau De cette phrase, on obtient : o Bamfumu, bawu banuini maza /ba-mfumu/bau/ba-nu-ini/ma-za/ /Nt2-chefs/PP-ils/IS-BV-post-fin-boire/Nt6-eau/ Les chefs, ils ont bu de l'eau On obtient finalement une pronominalisation : o Maza ndyoyu, bamfumu banwinimo /ma-za/ndiou/ba-mfumu/ba-nu-ini-ma-o/ /Nt6-eau/Adj Dém-ce/Nt2-chefs/IS-BV-post-fin-boire/Ip6-Iop/ cette eau, les chefs l'ont bue e) L'extraction En grammaire moderne, on appelle extraction une opération qui consiste à extraire d'une phrase enchâssée un syntagme nominal (sujet) pour en faire le sujet ou l'objet de la phrase matrice (J. Dubois, 2007 : 193). Pour G. Gross (1996 : 85), l'extraction est un changement de structure qui s'applique à un argument (sujet ou objet) quand il s'agit, dans un pradigme donné, d'opposer deux éléments. Par exemple : o Zulu dyodyo Nzambi kavanga (kima ki nkaka ko) /Ø-zulu/diodio/n-zambi/ka-vang-a/(/ki-ima/ki-a/Ø-nkaka ko/) /Nt5-ciel/Adj Dém-ce/Nt1-Dieu/IS-BV-dés-faire/(/Nt7-chose/Ip7-con/Pron-autre/nég/) C'est ce ciel que Dieu a fait (pas autre chose) | lni1de1.pdf |
Subsets and Splits
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