vedette
stringlengths
1
76
entreeid
stringlengths
6
11
texte
stringlengths
20
147k
qid
sequencelengths
1
48
WOLFFENBUTTEL
v17-1441-0
WOLFFENBUTTEL, (Géog. mod.)​ ville d’Allemagne dans le cercle de la basse Saxe, au duché de Brunswick sur l’Ocker, dans la principauté de même nom, à 10 lieues au levant de Hildesheim. Il y a un château où réside le prince de Brunsvick-Wolssenbuttel ; mais ce qui vaut mieux que le château, c’est la belle bibliotheque qui s’y trouve. Long. suivant Harris, 28. 31. 15″. latit. 52. 11. (D. J.)​
[ "Q4122" ]
Volffenbuttel, principauté de
v17-1441-1
Volffenbuttel, principauté de, (Géog. mod.)​ cette principauté confine avec les duchés de Lunebourg & de Magdebourg, les principautés de Halberstadt, de Grubenhagen & de Calenberg, & l’évêché de Hildesheim. Les principales villes de la principauté de Wolffenbuttel, sont Brunsvick, Wolffenbuttel, Hemstadt, &c.​
[ "Q830084" ]
WOLFSBERG
v17-1443-0
WOLFSBERG, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne dans la basse-Carinthie, sur la riviere de Lavand : elle appartient à l’évêque de Bamberg, & elle a pris son nom de la montagne remplie de loups, au pié de laquelle elle est située. (D. J.)​
[ "Q487527" ]
WOLGA, le
v17-1444-0
WOLGA, le, (Géog. mod.)​ riviere de l’empire Russien, & l’une des plus grandes rivieres de l’univers. Elle est appellée Attel par les Tartares, & elle tire sa source du lac de Wronow, à une petite distance de la ville de Rzeva-Vslodimerskoi en Russie, vers les frontieres de la Lithuanie, à 56 d. 15′. de latitude. Après un cours de deux lieues, elle passe par le lac de Wolgo, & en sortant de là, elle commence à prendre le nom de Wolga. Aupres de la ville de Twer, qui est environ à 20 lieues de sa source, elle porte déja de grands bateaux de charge. Cette riviere traverse presque toute la Russie, depuis Twer jusqu’à la ville de Niesna, où la riviere d’Occa, qui est une autre riviere considérable, vient s’y jetter du sud-ouest. Son cours est à-peu-près de l’ouest à l’est, depuis Niesna jusqu’à soixante werstes au-delà de la ville de Casan, où la riviere de Kama vient s’y jetter du nord ; son cours est ici sud-est ; de là elle tourne tout-à fait au sud, & va se dégorger après un cours de plus de quatre cens lieues d’Allemagne, dans la mer Caspienne, à douze lieues de l’autre côté de la ville d’Altracan, à 45 d. 40′. de latitude. Cette riviere fourmille de toutes sortes de poissons, & surtout de saumons, d’esturgeons & de brochets d’une grandeur extraordinaire & d’un goût exquis ; ses bords sont partout également fertiles, ce qui est quelque chose d’étonnant, vu la longueur de son cours, & la rigueur du climat des provinces qu’elle parcourt en deçà de la ville de Casan, & quoiqu’au sud de cette ville, les bords du Wolga ne soient pas trop cultivés à cause des fréquentes courses des Tartares Koubans ; ils ne laissent pas d’être d’une fertilité si extraordinaire, que les asperges y croissent d’elles-mêmes, & d’une grosseur toute particuliere ; sans parler de quantité d’autres herbes potageres que la nature seule y produit abondamment. (D. J.)​
[ "Q626" ]
WOLGAST
v17-1445-0
WOLGAST, (Géog. mod.)​ ville d’Allemagne dans les états de Suede, au duché de Poméranie, à 5 milles de la mer Baltique sur le bord occidental de la troisieme branche de l’Oder, qui prend le nom de Pfin, à 12 lieues au sud-est de Stralsund, & à 20 au nord-ouest de Stetin. Elle a un des meilleurs ports de la mer Baltique, avec un château pour défense. L’électeur de Brandebourg prit cette ville en 1675, mais elle revint aux Suédois en 1679. Long. 31. 43. latit. 54. 6. (D. J.)​
[ "Q492543" ]
WOLGDA
v17-1446-0
WOLGDA, (Géog. mod.)​ riviere de l’empire Russien. Elle prend sa source auprès du grand Novogorod, dans le lac d’Ilmen, & se rend dans celui de Ladoga. Cette riviere est de la largeur de l’Elbe, mais son cours est un peu plus lent.
[ "Q15243" ]
WOLKACK
v17-1447-0
WOLKACK. (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne dans la Franconie, sur la gauche du Mein, dans l’évêché de Bamberg, au nord-est de Wurtzbourg.
[ "Q504787" ]
WOLKOWA, la ou WOLCHOWA
v17-1448-0
WOLKOWA, la ou WOLCHOWA, (Géog. mod.)​ riviere de l’empire Russien, dans le duché de Novogorod : elle sort du lac Ilmen, & va se rendre dans le lac de Ladoga.
[ "Q15243" ]
WOLLIN
v17-1449-0
WOLLIN, (Géog. mod.)​ ville des états de Suede en Allemagne, au duché de Poméranie, dans la seigneurie de Wolgast. Elle est située à 4 lieues au fudouest de Casmin, dans une île formée par deux embouchures de l’Oder ; savoir, la plus orientale appellée le Diwenow, & celle du milieu appellée la Swine. La commodité de son port y attiroit autrefois​un bon commerce, qui a été depuis transféré à Lubeck Long. 32. 30. latit. 53. 56. Bugenhagen (Jean), fameux théologien luthérien, naquit à Wollin en 1485, & mourut en 1558, à 73 ans. On a de lui des commentaires sur les pseaumes, & des annotations sur Job, Jérémie, Jonas, Samuel & le Deutéronome, & sur toutes les épîtres de S. Paul. Il aida à Luther à traduire la bible en allemand, & il traitoit ses amis tous les ans à pareil jour que l’ouvrage avoit été achevé, appellant cet anniversaire la fête de la version de la bible. (D. J.)​
[ "Q148505", "Q77260" ]
WOLMAR
v17-1450-0
WOLMAR, (Géog. mod.)​ petite ville de l’empire Russien dans la Livonie, au pays de Lettie, sur le Tréiden. Elle a été bâtie toute en bois après avoir été ruinée par les Moscovites & les Polonois. Fructus belli ! Long. 42. 28. latit. 50. 30. (D. J.)​
[ "Q108037" ]
WOLODIMER
v17-1451-0
WOLODIMER, (Géog. mod.)​ province de l’empire Russien, avec titre de duché ; elle est bornée au nord par le Wolga, au midi par le duché de Moscou, au levant par la seigneurie de la basse Novogorod, & au couchant par le duché de Susdal. C’est une contrée dépeuplée, couverte de forêts, & baignée de marais. La riviere de Clesma la traverse. Wolodimer est sa capitale, & pour mieux dire, la seule ville de cette province.
[ "Q2702" ]
Wolodimer
v17-1451-1
Wolodimer, (Géog. mod.)​ ville de l’empire Russien, capitale du duché de même nom, proche la riviere de Clesma-Reca, sur une montagne, à cent cinquante werstes au nord de Moscou. Elle fut fondée dans le commencement du dixieme siecle, & a été la résidence des ducs de Moscovie. Long. 60. 38. latit. 55. 44. (D. J.)​
[ "Q2684" ]
WOLOGDA
v17-1452-0
WOLOGDA, (Géog. mod.)​ province de l’empire Russien. Elle est bornée au nord par celle de Kargapol, au midi par celle de Susdale, au levant par celle d’Ostioug, & au couchant par celle de Bielozéro. Toute la province n’offre qu’une seule ville de même nom, des eaux croupissantes, & des forêts impénétrables. Tout y est désert. (D. J.)​
[ "Q4123726" ]
Wologda
v17-1452-1
Wologda, (Géog. mod.)​ ville de l’empire Russien, capitale de la province de même nom, sur la riviere de Wologda, à cent lieues de Moscou. On y compte trois ou quatre églises bâties en pierres, ornées de dômes couverts de fer blanc. Son archevêque est des plus anciens de la Moscovie. Long. 59. 22. lat. 59. 10. (D. J.)​
[ "Q1957" ]
WOLSTROPE
v17-1454-0
WOLSTROPE, (Géog. mod.)​ bourg d’Angleterre, dans le comté de Lincoln, où naquit Isaac Newton, le jour de noël, v. s. de l’an 1642. C’est dans cet homme merveilleux, que l’Angleterre peut se glorifier, d’avoir produit le plus grand & le plus rare génie, qui ait jamais existé pour l’ornement & l’instruction de l’espece humaine. Attentif à n’admettre aucun principe qui n’eût l’expérience pour fondement, mais résolu d’admettre tous ceux qui porteroient ce caractere, tout nouveaux, tout extraordinaires qu’ils fussent ; si modeste qu’ignorant​ sa supériorité sur le reste des hommes, il en étoit moins soigneux de proportionner ses raisonnemens à la portée commune ; cherchant plus à mériter un grand nom qu’à l’acquérir ; toutes ces raisons le firent demeurer long-tems inconnu ; mais sa réputation à la fin se répandit avec un éclat, qu’aucun ecrivain pendant le cours de sa propre vie, n’avoit encore obtenu. Il leva le voile qui cachoit les plus grands mysteres de la nature. Il découvrit la force qui retient les planetes dans leurs orbites. Il enseigna tout ensemble à distinguer les causes de leurs mouvemens, & à les calculer avec un exactitude qu’on n’auroit pu exiger que du travail de plusieurs siecles. Créateur d’une optique toute nouvelle & toute vraie, il fit connoitre la lumiere aux hommes, en la décomposant. Enfin il apprit aux physiciens, que leur science devoit être uniquement soumise aux expériences & à la géométrie. Il fut reçu en 1660 dans l’université de Cambrldge à l’âge de 18 ans. Etant dans sa vingt & unieme année, il achepta (comme il paroît par les comptes de sa dépense) les Miscellanea de Schooten, & la géométrie de Descartes qu’il avoit lue il y avoit déja plus de 6 mois, conjointement avec la clavis d’Ougthred. Il acquit dans le même tems les œuvres du docteur Wallis. En lisant ces derniers ouvrages, il y faisoit ses remarques, & poussoit ses découvertes sur les matieres qui y étoient traitées ; car c’étoit sa maniere d’étudier. C’est par le moyen des remarques que fit ainsi ce beau génie, & de quelques autres papiers originaux, dont quelques-uns sont datés, qu’il est aisé de désigner en quelque façon, par quels degrés il inventa la méthode des suites ou fluxions ; c’est ce qui paroitra par les observations suivantes du savant M. Guillaume Jones, membre de la société royale, qui a eu ces papiers de M. Newton entre les mains. En 1655, Wallis publia son arithemica infinitorum, dans laquelle il quarra une suite de courbes, dont les ordonnées étoient $\scriptstyle 1 . \overline {1-x^2}\vert^1 .\overline {1-x^2}\vert^2 .\overline {1-x^2}\vert^3 .\overline {1-x^2}\vert ^4$, &c. & il démonttra que si l’on pouvoit interpoler au milieu les suites de leurs aires, l’interpolation donneroit la quadrature du cercle. En lisant cet ouvrage pendant l’hiver des années 1664 & 1665, M. Newton examina comment on pourroit interpoler les suites des aires ; & il trouva que l’aire du secteur circulaire, élevé sur l’arc dont le sinus est x & le rayon l’unité, peut être exprimée par cette suite $\scriptstyle x- \frac {1}{6} X3- \frac {1}{40} X.5- \frac {1}{152} X9$, &c. & de-là il déduisit bien-tôt la suite $\scriptstyle X+ \frac {1}{6} X3. + \frac {5}{112} X^7.+ \frac {35}{1152} X9$, &c. pour la longueur de l’arc, dont le sinus est X, par cette seule raison, que cet arc est en même proportion avec son secteur, que tout le quart avec un arc de 90 degrés. Dans le même tems, & par la même méthode, il découvrit que la suite $\scriptstyle X- \frac {1}{2} X^2+ \frac {1}{3} X^3- \frac {1}{4} X^4+ \frac {1}{5} X^5- \frac {1}{6} X^6$, &c. est l’aire hyperbolique, dans l’hyperbole rectangulaire, interceptée entre la courbe, son asymptote & deux ordonnées, dont le diamettre est X, & que cet aire est parallele à l’autre asymptote. Durant l’été de l’année 1665, la peste l’ayant obligé de quitter Cambridge, il se retira à Boothby, dans la province de Lincoln, où il calcula l’aire de l’hyperbole par cette suite, jusqu’à cinquante-deux figures. Dans le même tems, il trouva moyen d’énoncer tout différemment, & d’une maniere plus générale la cinquante-neuvieme proposition que Wallis n’avoit démontrée que par degrés, en réduisant tous les cas en un, par une puissance dont l’exposant est indéfini. Voici de quelle maniere. Si l’abscisse d’une figure courbe quelconque, est appellée X, que m & n représentent des nombres ;​que l’ordonnée élevée à angles droits, soit $\scriptstyle X \frac {m}{n}$, l’aire de la figure, sera $\scriptstyle \frac {n}{m+x} \times \frac {m+n}{x}$ ; & si l’ordonnée est composée de deux, ou de plusieurs ordonnées semblables, jointes par les figures + ou -+, l’aire sera composée aussi de deux ou de plusieurs autres aires semblables, jointes par les signes + ou-. Au commencement de l’année 1665, il trouva une méthode de tangentes, semblable à celle de MM. Hudde, Gregory ou Slusius ; & une méthode de déterminer la courbure d’une courbe, à un point donné quelconque. En continuant à pousser la méthode de l’interpolation, il découvrit la quadrature de toutes les courbes, dont les ordonnées sont les puissances de binomes avec des exposans entiers, ou rompus ou sourds, positifs ou négatifs : il trouva aussi le moyen de réduire une puissance quelconque de tout binome, en suite convergente ; car en interpolant la suite des puissances d’un binome $\scriptstyle a + x, a^2 + 2ax + x^2 ; x^3 + 3ax + 3a^2x + 3ax^2 + x^2$, &c. il découvrit que $\scriptstyle a + x^{t n} = a^{n} + n a^{n - 1}x + \frac {n}{1} \times \frac {n-1}{a} a^{n-2} + \frac {n}{t} \times \frac {n-3}{3} a^{n-3}x^3 +$, &c. où l’exposant ($\scriptstyle n$) de la puissance, pouvoit être aussi un nombre quelconque, entier ou rompu, ou sourd, ou positif, ou négatif ; a & x des quantités quelconques. Au printems de cette même année, il trouva le moyen de faire la même chose par la division & l’extraction continuelle des racines. Peu de tems après, il étendit cette méthode à l’extraction des racines des équations. Il introduisit le premier dans l’analyse, des fractions & des quantités négatives & indéfinies, pour être les exposans des puissances ; & par ce moyen il réduisit les opérations de la multiplication, de la division & de l’extraction des racines, à une seule maniere commune de les envisager. Par-là, il recula les bornes de l’analyse, & posa les fondemens nécessaires pour la rendre universelle. Environ trois ans après, le vicomte Brouncker publia la quadrature de l’hyperbole, par cette suite $\scriptstyle \frac {1}{1\times2} + \frac {1}{3\times4} + \frac {1}{5\times6} + \frac {1}{7\times8} + \frac {1}{9\times10}$, &c. qui n’est autre chose que la suite que M. Newton avoit déja trouvée, $\scriptstyle 1 - \frac {1}{2} + \frac {1}{3} + \frac {1}{4} + \frac {1}{5} + \frac {1}{6} + \frac {1}{7} + \frac {1}{8} + \frac {1}{9} + \frac {1}{10}$, &c. Peu de tems après, Nicolas Mercator publia une démonstration de cette quadrature, par le moyen de la division, que le docteur Wallis avoit employé le premier dans son opus arithmeticum, publié en 1657, où il avoit réduit la fraction $\scriptstyle \frac {A}{1-R}$ par une division perpétuelle à la suite $\scriptstyle A + AR + AR^2 + A R^3 + AR^4 +$, &c. On voit donc que Mercator n’avoit aucun droit de prétendre à l’honneur de la découverte de la quadrature de l’hyperbole, puisque le docteur Wallis avoit découvert la division long-tems auparavant, de même que la quadrature de chaque partie du produit ; ce que Mercator auroit dû reconnoître, quand il joignit ces deux découvertes ensemble. C’étoit une grande richesse pour un géometre, de posséder une théorie si féconde & si générale ; c’étoit une gloire encore plus grande, d’avoir inventé une théorie si surprenante, & si ingénieuse ; il étoit naturel de s’en assurer la propriété qui consiste dans la découverte ; mais M. Newton se contenta de la richesse, & ne se picqua point de la gloire. Son manuscrit sur les suites infinies, fut simplement communiqué à M. Collins, & au lord Brouncker, & encore ne le fut-il que par le docteur Barrow, qui ne permit pas à l’auteur d’être tout-à-fait aussi modeste qu’il​ l’eût voulu. Ce manuscrit tiré en 1669 du cabinet de M. Newton, porte pour titre, méthode que j’avois trouvée autrefois, &c. & quand cet autrefois ne seroit que trois ans, il auroit donc trouvé avant l’âge de vingt-quatre ans, toute la belle théorie des suites ; mais il y a plus, ce même manuscrit contenoit, & l’invention & le calcul des fluxions ou infiniment petits, qui ont causé une si grande contestation entre M. Leibnitz & M. Newton, ou plutôt entre l’Allemagne & l’Angleterre. En 1669, Newton fut nommé professeur en mathématique à Cambridge, & y donna bientôt des leçons d’optique. Il avoit déja fait des découvertes sur la lumiere & sur les couleurs en 1666. Il en avoit même communiqué un abregé à la société royale, en 1671 ; & cet abregé fut inséré dans les Trans. philos. du 19 Février 1672, n° 80. l’ouvrage auroit paru peu de tems après, sans quelques disputes qui s’éleverent à cette occasion, & dans lesquelles M. Newton refusa de s’engager. Il publia dans les Transactions du 28 Mars 1672, n°. 81. la description d’un nouveau télescope catadioptrique de son invention. On trouve encore dans les mêmes Transactions, ann. 1673, 1674, 1675, & 1676, plusieurs autres pieces de sa main, relatives à son télescope, & à sa théorie de la lumiere & des couleurs. En 1672, il fit imprimer à Cambridge la géographie de Varenius, avec des notes. Dans l’hiver de 1676 & 1677, il trouva que par une force centripete en raison réciproque du quarré de la distance, une planete doit se mouvoir dans une ellipse autour du centre de force, placé dans le foyer inférieur de l’ellipse, & décrire par une ligne tirée à ce centre, des aires proportionnelles aux tems. Il reprit en 1683, l’examen de cette proposition, & y en ajouta quelques autres sur les mouvemens des corps célestes. En 1684, il informa M. Halley, qu’il avoit démontré la fameuse regle de Kepler, « que les planetes se meuvent dans les ellipses, & qu’elles décrivent des aires proportionnelles aux tems, par des lignes tirées au soleil, placé dans le foyer intérieur de l’ellipse ». Au mois de Novembre suivant, il envoya la démonstration au même Halley, pour la communiquer à la societé royale, qui la fit insérer dans ses registres. Ce fut à la sollicitation de cette illustre société, que Newton travailla à ses principes, dont les deux premiers livres furent montrés à la même société en manuscrit. Le docteur Pemberton nous apprend que les premieres idées qui donnerent naissance à cet ouvrage, vinrent à M. Newton, lorsqu’il quitta Cambridge en 1666, à l’occasion de la peste. Etant seul dans un jardin, il se mit à méditer sur la force de la pesanteur ; & il lui parut que, puisqu’on trouve que cette force ne diminue point d’une maniere sensible à la plus grande distance du centre de la terre où nous puissions monter, ni au haut des édifices les plus élevés, ni même au sommet des plus hautes montagnes, il étoit raisonnable de conclure, que cette force s’étend beaucoup au-delà de ce qu’on le croit communément ; pourquoi pas aussi loin que la lune, se dit-il à lui-même ? Et si cela est, cette force doit influer sur son mouvement : peut-être est-ce-là ce qui la retient dans son orbite ? Cependant, quoique l’action de la pesanteur ne souffre aucune diminution sensible à une distance quelconque du centre de la terre, où nous pouvons nous placer, il est très-possible que son action differe en force à une distance, telle qu’est celle de la lune. Pour faire une estimation du degré de cette diminution, M. Newton considéra que si la lune est retenue dans son orbite par l’action de la pesanteur,​on ne peut douter que les planetes du premier ordre ne se meuvent autour du soleil par la même cause. En comparant ensuite les périodes des diverses planetes avec leur distance du soleil, il trouva, que si une force telle que la pesanteur les retient dans leurs cours, cette action doit diminuer dans la raison inverse des quarrés des distances. Il supposa dans ce cas, qu’elles se meuvent dans des cercles parfaits, concentriques au soleil, & les orbites de la plûpart ne different pas effectivement beaucoup du cercle. Supposant donc que l’action de la pesanteur, étendue jusqu’à la lune, décroît dans la même proportion, il calcula si cette action seroit suffisante pour retenir la lune dans son orbite. Comme il n’avoit point de livres avec lui, il adopta dans son calcul celui qui étoit en usage parmi les Géographes & parmi nos mariniers, avant que Norwood eût mesuré la terre ; c’est que soixante milles anglois font un degré de latitude sur la surface du globe. Mais comme cette supposition est fausse, chaque degré contenant environ 69 demi-milles, son calcul ne répondit pas à son attente ; d’où il conclut qu’il falloit du-moins qu’il y eût quelque autre cause, outre l’action de la pesanteur sur la lune ; ce qui le fit résoudre à ne pousser pas plus loin dans ce tems-là, ses réflexions sur cette matiere. Mais quelques années après, une lettre du docteur Hooke l’engagea à rechercher, selon quelle ligne un corps qui tombe d’un lieu élevé, descend, en faisant attention au mouvement de la terre autour de son axe. Comme un tel corps a le même mouvement que le lieu d’où il tombe par une révolution de la terre, il est considéré comme projetté en-avant, & en même tems attiré vers le centre de la terre. Ceci donna occasion à M. Newton, de revenir à ses anciennes méditations sur la lune. Picart venoit de mesurer en France la terre, & en adoptant ses mesures, il parut à M. Newton que la lune n’étoit retenue dans son orbite, que par la force de la pesanteur ; & par conséquent, que cette force en s’éloignant du centre de la terre, décroît dans la proportion qu’il avoit auparavant conjecturée. Sur ce principe, il trouva que la ligne que décrit un corps qui tombe, est une ellipse, dont le centre de la terre est un des foyers. Et comme les planetes du premier ordre tournent autour du soleil dans des orbites elliptiques, il eut la satisfaction de voir qu’une recherche qu’il n’avoit entreprise que par pure curiosité, pouvoit être d’usage pour les plus grands desseins. C’est ce qui l’engagea à établir une douzaine de propositions relatives au mouvement des planetes du premier ordre autour du soleil. Enfin, en 1687, M. Newton révéla ce qu’il étoit ; & ses principes de philosophie virent le jour à Londres, in-4°. sous le titre de philosophiæ naturalis principia mathematica. Il en parut une seconde édition à Cambridge en 1713, in-4°. avec des additions & des corrections de l’auteur, & M. Cotes eut soin de cette édition. On en donna une troisieme édition à Amsterdam, en 1714, in 4°. La derniere beaucoup meilleure que les précédentes, a été faite à Londres en 1726, in 4°. sous la direction du docteur Pemberton. Cet ouvrage, dit M. de Fontenelle, où la plus profonde géométrie sert de base à une physique toute nouvelle, n’eut pas d’abord tout l’éclat qu’il méritoit, & qu’il devoit avoir un jour. Comme il est écrit très-savamment, que les paroles y sont fort épargnées, qu’assez souvent les conséquences y naissent rapidement des principes, & qu’on est obligé à suppléer de soi-même tout l’entre deux ; il falloit que le public eût le loisir de l’entendre. Les grands géometres n’y parvinrent qu’en l’étudiant avec soin ;​ les médiocres ne s’y embarquerent qu’excités par le témoignage des grands ; mais enfin, quand le livre fut suffisamment connu, tous ces suffrages qu’il avoit gagnés si lentement, éclaterent de toutes parts, & ne formerent qu’un cri d’admiration. Tout le monde fut frappé de l’esprit original qui brille dans l’ouvrage de cet esprit créateur, qui dans tout l’espace du siecle le plus heureux, ne tombe guere en partage qu’à trois ou quatre hommes pris dans toute l’étendue des pays savans. Aussi M. le marquis de l’Hôpital disoit que c’étoit la production d’une intelligence céleste, plutôt que celle d’un homme. Deux théories principales dominent dans les principes mathématiques, celle des forces centrales, & celle de la résistance des milieux au mouvement ; toutes deux presque entierement neuves, & traitées selon la sublime géometrie de l’auteur. Kepler avoit trouvé par les observations célestes de Ticho Brahé 1. que les mêmes planetes décrivent autour du soleil, des aires égales en des tems égaux ; 2. que leurs orbites sont des ellipses, le soleil étant dans le foyer commun ; 3. qu’en differentes planetes les quarrés des tems périodiques, sont en raison des cubes des axes transverses de leurs orbites. Par le premier de ces phénomenes, M. Newton démontra que les planetes sont attirées vers le soleil au centre ; il déduisit du second, que la force de l’attraction est en raison inverse des quarrés des distances des planetes de leur centre ; & du troisieme, que la même force centripete agit sur toutes les planetes. En 1696, M. Newton fut créé garde des monnoies, à la sollicitation du comte d’Hallifax, protecteur des savans, & savant lui-même, comme le sont ordinairement la plûpart des seigneurs anglois Dans cette charge, Newton rendit des services importans à l’occasion de la grande refonte, qui se fit en ce tems là. Trois années après, il fut nommé maître de la monnoie, emploi d’un revenu très-considérable, & qu’il a possédé jusqu’à sa mort. On pourroit croire que sa charge de la monnoie ne lui convenoit que parce qu’il étoit excellent physicien ; en effet, cette matiere demande souvent des calculs difficiles, outre quantité d’expériences chimiques, & il a donné des preuves de ce qu’il pouvoit en ce genre, par sa table des essais des monnoies étrangeres, imprimée à la fin du livre du docteur Arbuthnot. Mais il falloit encore que son génie s’étendît jusqu’aux affaires purement politiques, & où il n’entroit nul mêlange des sciences spéculatives. En 1699, il fut nommé de l’académie royale des Sciences de Paris. En 1701, il fut pour la seconde fois choisi membre du parlement pour l’université de Cambridge. En 1703, il fut élu président de la société royale, & l’a été sans interruption jusqu’à sa mort pendant vingt-trois ans. Il a eu le bonheur, comme le dit M. de Fontenelle, de jouir pendant sa vie de tout ce qu’il méritoit. Les Anglois n’en honorent pas moins les grands talens, pour être nés chez eux ; loin de chercher à les rabaisser par des critiques injurieuses ; loin d’applaudir à l’envie qui les attaque, ils sont tous de concert à les élever ; & cette grande liberté qui les divise sur des objets du gouvernement civil, ne les empêche point de se réunir sur celui-là. Ils sentent tous, combien la gloire de l’esprit doit être précieuse à un état, & celui qui peut la procurer à leur patrie, leur devient infiniment cher. « Tous les savans d’un pays qui en produit tant, mirent M. Newton à leur tête par une espece d’acclamation unanime, & le reconnurent pour leur chef. Sa philosophie domine dans tous les excellens ouvrages qui sont sortis d’Angleterre, comme​si elle étoit dejà consacrée par le respect d’une longue suite de siecles. Enfin, il a été révéré au point que la mort ne pouvoit plus lui produire de nouveaux honneurs ; il a vu son apothéose. Tacite qui a reproché aux Romains leur extrème indifférence pour les grands hommes de leur nation, eût donné aux Anglois la louange toute opposée. En vain, les Romains se seroient-ils excusés sur ce que le grand mérite leur étoit devenu familier ; Tacite leur eût répondu, que le grand mérite n’étoit jamais commun ; ou que même il faudroit, s’il étoit possible, le rendre commun par la gloire qui y seroit attachée ». En même tems que M. Newton travailloit à son grand ouvrage des principes, il en avoit un autre entre les mains, aussi original, aussi neuf, moins général par son titre, mais aussi étendu par la maniere dont il devoit traiter un sujet particulier. C’est son Optique, ou Traité des réflexions, réfractions, inflexions, & couleurs de la lumiere. Cet ouvrage pour lequel il avoit fait pendant le cours de 30 années, les expériences qui lui étoient nécessaires, parut à Londres pour la premiere fois en 1704, in-4°. La seconde édition augmentée, est celle de 1718, in-8°. & la troisieme de 1721, aussi in-8°. Le docteur Samuel Clarke en donna une traduction latine sur la premiere édition, en 1706, in-4°. & sur la seconde édition en 1719 aussi in-4°. La traduction françoise de M. Coste, faite sur la seconde édition, a été imprimée à Amsterdam en 1720, en 2 vol. in-12. L’objet perpétuel de l’optique de M. Newton, est l’anatomie de la lumiere, comme le dit M. de Fontenelle. L’expression n’est point trop hardie, ce n’est que la chose même : un très-petit rayon de lumiere qu’on laisse entrer dans une chambre parfaitement obscure, mais qui ne peut être si petit, qu’il ne soit encore un faisceau d’une infinité de rayons, est divisé, disséqué, de façon que l’on a les rayons élémentaires qui le composoient séparés les uns des autres, & teints chacun d’une couleur particuliere, qui après cette séparation ne peut plus être altérée. Le blanc dont étoit le rayon total avant sa dissection, résultoit du mêlange de toutes les couleurs particulieres des rayons primitifs. « On ne sépareroit jamais ces rayons primitifs & colorés, s’ils n’étoient de leur nature tels qu’en passant par le même milieu, par le même prisme de verre, ils se rompent sous différens angles, & par-là se démêlent quand ils sont reçus à des distances convenables. Cette différente réfrangibilité des rayons rouges, jaunes, verts, bleus, violets, & de toutes les couleurs intermédiaires en nombre infini (propriété qu’on n’avoit jamais soupçonnée, & à laquelle on ne pouvoit guere être conduit par aucune conjecture), est la découverte fondamentale du traité de M. Newton. La différente réfrangibilité amene la différente réflexibilité. Il y a plus, les rayons qui tombent sous le même angle sur une surface, s’y rompent, & refléchissent alternativement ; espece de jeu qui n’a pu être apperçu qu’avec des yeux extrèmement fins, & bien aidés par l’esprit. Enfin, & sur ce point seul, la premiere idée n’appartient pas à M. Newton ; les rayons qui passent près des extrémités d’un corps, sans le toucher, ne laissent pas de s’y détourner de la ligne droite, ce qu’on appelle inflexion. Tout cela ensemble forme un corps d’optique si neuf, qu’on peut désormais regarder cette science comme entierement dûe à l’auteur ». M. Newton mit d’abord à la fin de son optique, deux traités de pure géométrie ; l’un de la quadrature des courbes, l’autre un dénombrement des lignes, qu’il appelle du troisieme ordre. Il les en a retranchés​ depuis, parce que le sujet en étoit trop différent de celui de l’optique, & on les a imprimés à-part quelques années après. Ce ne seroit plus rien dire, que d’ajouter ici, qu’il brille dans tous ses ouvrages une haute & fine géométrie qui appartenoit entierement à M. Newton. En 1705, la reine Anne le fit chevalier. Il publia en 1707 à Cambridge, in-8°. son Arithmetica universalis, sive de compositione & resolutione arithmetica, liber. En 1711 son Analysis per quantitatum series, fluxiones & differentias, cum enumeratione linearum tertii ordinis, parut à Londres, in-4°. par les soins de M. Guillaume Jones, membre de la société royale, qui avoit trouvé le premier de ces ouvrages parmi les papiers de M. Jean Collins, qui l’avoit eu du docteur Barrow en 1669. En 1712 on imprima plusieurs lettres de M. Newton dans le Commercium epistolicum D. Joannis Collins, & aliorum de analysi promotâ, jussu societatis regiæ editum. Londres, in-4°. Il fut plus connu que jamais à la cour, sous le roi Georges I. La princesse de Galles, depuis reine d’Angleterre, a dit souvent en public qu’elle se tenoit heureuse de vivre de son tems, & de le connoître. Il avoit composé un ouvrage de chronologie ancienne, qu’il ne songeoit point à publier ; mais cette princesse à qui il en confia les vues principales, les trouva si neuves & si ingénieuses, qu’elle voulut avoir un précis de tout l’ouvrage, qui ne sortiroit jamais de ses mains, & qu’elle posséderoit seule. Il s’en échappa cependant une copie, qui fut apportée en France par l’abbé Conti, noble vénitien ; elle y fut traduite, & imprimée à Paris, sous le titre d’Abrégé de chronologie de M. le chevalier Newton, fait par lui-même, & traduit sur le manuscrit anglois, avec quelques observations. Cette chronologie abrégée n’avoit jamais été destinée à voir le jour ; mais en 1728 l’ouvrage entier parut à Londres, in-4°. sous ce titre, la chronologie des anciens royaumes, corrigée par le chevalier Isaac Newton, & dédié à la reine par M. Conduit. Le point principal de ce système chronologique, est de rechercher (en suivant avec beaucoup de subtilité, quelques traces assez foibles de la plus ancienne astronomie grecque), quelle étoit au tems de Chiron le centaure, la position du colure des équinoxes, par rapport aux étoiles fixes. Comme on sait aujourd’hui que ces étoiles ont un mouvement en longitude, d’un degré en soixante-douze ans ; si on sait une fois qu’aux tems de Chiron, le colure passoit par certaines étoiles fixes, on saura, en prenant leur distance à celles par où il passe aujourd’hui, combien de tems s’est écoulé depuis Chiron jusqu’à nous. Chiron étoit du fameux voyage des Argonautes, ce qui en fixera l’époque, & nécessairement ensuite celle de la guerre de Troie, deux grands événemens, d’où dépend toute l’ancienne chronologie. M. Newton les met de 500 ans plus proche de l’ere chrétienne, que ne le font ordinairement les autres chronologistes. Ce système fut attaqué peu de tems après en France par le P. Souciet, & en Angleterre par M. Shuckford. M. Newton trouva en France même un illustre défenseur, M. la Nauze, qui répondit au P. Souciet dans la continuation des mémoires de littérature & d’histoire. Halley, premier astronome du roi de la grande-Bretagne, répondit à M. Shuckford, dans les Transact. philosoph. n°. 397. & soutint tout l’astronomique du système ; son amitié pour l’illustre mort, & ses grandes connoissances dans la matiere dont il s’agit, tournerent de son côté les regards attentifs des gens de lettres les plus habiles, qui n’ont point encore osé prononcer ; & quand il arriveroit que les plus fortes raisons fussent d’un côté, & de l’autre le nom seul de Newton, peut-être le public resteroit-il encore quelque tems en suspens.​ La santé de ce grand homme fut toujours ferme & égale jusqu’à l’âge de 80 ans ; alors il commença à être incommodé d’une incontinence d’urine, qui l’attaqua par intervalles ; mais il y remédioit par le régime, & ne souffrit beaucoup que dans les derniers 20 jours de sa vie. On jugea surement qu’il avoit la pierre ; cependant, dans des accès de douleurs si violens que les gouttes de sueur lui en couloient sur le visage, il conserva toujours sa patience, son courage & sa gaieté ordinaire. Il lut encore les gazettes le 18 Mars, & s’entretint long-tems avec le docteur Mead ; mais le soir il perdit absolument la connoissance, & ne la reprit plus, comme si les facultés de son ame n’avoient été sujettes qu’à s’éteindre totalement, & non pas à s’affoiblir. Il mourut le lundi suivant 20 Mars, âgé de 85 ans. Son corps fut exposé sur un lit de parade, dans la chambre de Jérusalem, endroit d’où l’on porte au lieu de leur sépulture, les personnes du plus haut rang, & quelquefois les têtes couronnées. On le porta dans l’abbaye de Westminster, le poêle étant soutenu par le lord grand chancelier, par les ducs de Montrose & Roxburgh, & par les comtes de Pembrocke, de Sussex, & de Maclesfield. Ces six pairs d’Angleterre qui firent cette fonction solemnelle, font assez juger quel nombre de personnes de distinction grossirent la pompe funebre. L’évêque de Rochester fit le service, accompagné de tout le clergé de l’église. Le corps fut enterré près de l’entrée du chœur. Il faudroit remonter chez les anciens grecs, si l’on vouloit trouver des exemples d’une aussi grande vénération pour le savoir. La famille de M. Newton a encore imité la Grece de plus près, par un monument qu’elle lui a fait élever en 1731, & sur lequel on a gravé cette épitaphe : H. S. E. Isaacus Newton, eques auratus : qui animi vi prope divinâ planetarum motus, figuras, cometarum semitas, Oceanique æstus, suâ mathesi facem præferente, primus demonstravit. Radiorum lucis dissimilitudines, colorumque indè nascentium proprietates, quas nemo suspicatus erat, pervestigavit. Naturæ, antiquitatis, S. scripturæ, sedulus, sagax, interpres. Dei O. M. majestatem philosophiâ aperuit. Evangelii simplicitatem moribus expressit. Sibi gratulentur mortales tale tantumque extitisse humani generis decus. Natus xxv. Dec. A. D. M. DC. XLII. Obiit Mart. xx. M. DCC. XXVI. M. Newton avoit la taille médiocre, avec un peu d’embonpoint dans ses dernieres années. On n’appercevoit dans tout l’air & dans tous les traits de son visage, aucune trace de cette sagacité & de cette pénétration qui regnent dans ses ouvrages. Il avoit plutôt quelque chose de languissant dans son regard & dans ses manieres, qui ne donnoit pas une fort grande idée de lui à ceux qui ne le connoissoient point. Il étoit plein de douceur, & d’amour pour la tranquillité. Sa modestie s’est toujours conservée sans altération, quoique tout le monde fût conjuré contre elle. Il ne regnoit en lui nulle singularité, ni naturelle, ni affectée. Il étoit simple, affable, & ne se croyoit dispensé ni par son mérite, ni par sa réputation, d’aucun des devoirs du commerce ordinaire de la vie. Quoiqu’il fût attaché à l’église anglicane, il jugeoit des hommes par les mœurs, & les non-conformistes étoient pour lui, les vicieux & les méchans. L’abondance où il se trouvoit, par un grand patrimoine & par son emploi, augmentée encore par sa sage économie, lui offroit les moyens de faire du bien, & ses actes de libéralité envers ses parens, comme envers ceux qu’il savoit dans le besoin, n’ont été ni rares, ni peu considérables. Quand la bienséance exigeoit de lui en certaines occasions, de la dépense​ & de l’appareil, il étoit magnifique, & de bonne grace. Hors delà tout faste étoit retranché dans sa maison, & les fonds reservés à des usages plus solides. Il ne s’est point marié, & a laissé en biens meubles, environ 32 mille livres sterling, c’est-à-dire 700 mille livres de notre monnoie. Le docteur Pemberton nous apprend que le chevalier Newton avoit lu beaucoup moins de mathématiciens modernes qu’on ne le croiroit. Il condamnoit la méthode de traiter les matieres géométriques par des calculs algébraïques ; & il donna à son traité d’algebre, le titre d’Arithmétique universelle, par opposition au titre peu judicieux de Géométrie, que Descartes a donné au traité dans lequel il enseigne comment le géometre peut s’aider de cette sorte de calculs, pour pousser ses découvertes. Il louoit Slusius, Barrow & Huyghens, de ne se laisser point aller au faux goût qui commençoit alors à prévaloir, Il donnoit aussi des éloges au dessein qu’avoit formé Hugues d’Omérique, de remettre l’ancienne analyse en vigueur ; & il estimoit beaucoup le livre d’Apollonius, De sectione rationis, parce qu’il y donne une idée plus claire de cette analyse qu’on ne l’avoit auparavant. M. Newton faisoit un cas particulier du génie de Barrow pour les découvertes, & du style d’Huyghens, qu’il regardoit comme le plus élégant écrivain parmi les mathématiciens modernes. Il fut toujours grand admirateur de leur goût, & de leur maniere de démontrer. Il témoigna souvent son regret d’avoir commencé ses études mathématiques par les ouvrages de Descartes & d’autres algébristes, avant que d’avoir lu les écrits d’Euclide avec toute l’attention que cet auteur méritoit. M. Leibnitz ayant proposé aux Anglois comme un défi, la solution du fameux problème des trajectoires, cette solution ne fut presque qu’un jeu pour M. Newton. Il reçut ce problème à quatre heures du soir, & le résolut dans la même journée. Au retour de la paix stipulée par le traité d’Utrecht, le parlement se proposa d’encourager la navigation par des récompenses, & M. Newton ayant été consulté sur la détermination des longitudes, il remit à ce sujet, à un commité de la chambre des communes, le mercredi 2 Juin 1714, le petit mémoire dont voici la traduction. « On fait divers projets pour déterminer la longitude sur mer, qui sont vrais dans la théorie, mais très-difficiles dans la pratique. « Un de ces projets a été d’observer le tems exactement, par le moyen d’une horloge ; mais jusqu’à présent on n’a pu faire encore d’horloge qui ne se dérangeât point par l’agitation du vaisseau, la variation du froid & du chaud, de l’humidité & de la sécheresse, & par la différence de la pesanteur en différentes latitudes. « D’autres ont essayé de trouver la longitude, par l’observation des éclipses des satellites de Jupiter ; mais jusqu’à présent on n’a pu réussir à les observer sur mer, tant à cause de la longueur des télescopes dont on a besoin, qu’à cause du mouvement du vaisseau. « Une troisieme méthode a été de découvrir la longitude par le lieu de la lune ; mais on ne connoît pas encore assez la théorie de cette planete pour cela. On peut bien s’en servir pour déterminer la longitude à deux ou trois degrés près, mais non à un degré. La quatrieme méthode est le projet de M. Ditton ; cette méthode est plutôt bonne pour tenir registre de la longitude sur mer, que pour la trouver lorsqu’on l’auroit une fois perdue, ce qui peut arriver aisément dans un tems couvert. Ceux qui entendent la marine, sont le mieux en état de ju-​ger jusqu’où ce projet est praticable, & ce qu’il couteroit à l’exécuter. En faisant voile, selon cette méthode, il faudroit, quand on auroit à traverser une grande étendue de mer, naviger droit à l’orient ou à l’occident, & d’abord prendre dans la latitude du lieu le plus voisin de celui où on doit aller au-delà, & ensuite faire cours à l’est ou à l’ouest jusqu’à ce qu’on y arrive. « Dans les trois premieres méthodes, il faut avoir une horloge réglée par un ressort & rectifiée chaque fois au lever & au coucher du soleil, pour marquer l’heure, le jour & la nuit. Dans la quatrieme méthode on n’a pas besoin d’horloge. Dans la premiere, il en faut avoir deux, celle-ci, & l’autre mentionnée ci dessus. « Dans quelqu’une des trois premieres méthodes il peut être de quelque usage de trouver la longitude à un degré près, & d’une plus grande utilité encore, de la trouver à 40 min. ou à un demi-degré près, s’il est possible, & à proportion du succès on mérite récompense. « Par la quatrieme méthode il est plus aisé de mettre le marinier en état de connoître à 40, 60 ou 80 milles, l’éloignement où il se trouve des côtes, que de traverser les mers. On pourroit bien accorder une partie de la récompense à l’inventeur, quand la chose se seroit exécutée sur les côtes de la grande-Bretagne pour le salut des vaisseaux qui reviennent, & le reste lorsqu’on auroit trouvé moyen par-là d’aller à un port éloigné, sans perdre sa longitude, si cela se peut ». Après la mort de M. Newton on trouva dans ses papiers quantité d’écrits sur l’antiquité, sur l’histoire, sur la chimie, sur les mathématiques, & même sur la théologie. En 1727, il parut à Londres in-8°. une traduction angloise de son traité du système de l’univers. En 1733, on imprima dans la même ville in-4°. ses remarques sur les prophéties de Daniel & sur l’apocalypse de S. Jean. Cet ouvrage a été traduit en latin par M. Suderman, & publié à Amsterdam en 1737 in-4°. avec de savantes notes. Le docteur Gray attaqua sans ménagement, & d’une maniere qui n’étoit pas honorable, les observations de Newton sur les prophéties de Daniel. Quoiqu’on puisse entendre d’une autre maniere les écrits du prophete, il n’y a rien néanmoins que de sensé dans l’hypothèse de Newton, & ses raisonnemens à cet égard sont bien éloignés d’être d’une nature à faire pitié, comme le docteur Gray a osé l’avancer. En 1736, M. Colson mit au jour à Londres in-4°. la méthode des fluxions & des suites infinies, avec l’application de cette méthode à la géométrie des lignes courbes. C’est une traduction du latin du chevalier Newton, dont l’original n’a jamais été imprimé. M. Birch ayant fait imprimer à Londres en 1737 in-8°. les œuvres mêlées de Jean Greaves, y a inséré la traduction angloise d’une dissertation latine de M. Newton sur la coudée sacrée des Juifs, qui étoit à la suite d’un ouvrage intitulé Lexicon propheticum, mais que M. Newton n’avoit pas fini. Enfin ceux qui voudront ne rien négliger sur la connoissance des œuvres philosophiques de ce grand homme, doivent lire l’ouvrage profond de M. Colin Mac-Laurin, intitulé, histoire des découvertes philosophiques du chevalier Is. Newton, en quatre livres, Londres 1748, in-4°. (Le Chevalier de Jaucourt.)​
[ "Q936641", "Q935" ]
WOLVERHAMPTON ou WOLVERTON
v17-1455-0
WOLVERHAMPTON ou WOLVERTON, (Géog. mod.)​ bourg à marché d’Angleterre, dans la province de Stafford, à l’occident de la Tame. Ce bourg se nommoit anciennement Wolfrunesham du nom de Wolfrune, femme dévote, qui y bâtit un monastere. (D. J.)​​
[ "Q126269" ]
WOMIE
v17-1456-0
WOMIE, (Géog. anc.)​ c’est la même place que Midnick, ville de la Samogitie, sur le Wirvits, siege & résidence de l’évêque de Samogitie. Voyez Midnick.
[ "Q621181" ]
WONSEISCH
v17-1457-0
WONSEISCH, (Géog. mod.)​ bourg de Franconie, dans le marggraviat de Cullembach, à environ dix milles de la ville de ce nom. C’est dans ce bourg que naquit en 1565, Taubmann (Frédéric), mort en 1613, âgé de 48 ans. Son pere étoit un simple artisan, & le fils ayant la passion des lettres, fut envoyé à Cullembach où il mendia son pain pour étudier. Il se distingua par ses talens, & fut nommé professeur dans la même académie. On a de lui plusieurs ouvrages, & entr’autres, d’excellens commentaires sur Plaute, commentarius in Plautum, Francofurti 1605, in-fol. Le pere Nicéron a donné sa vie dans ses mém. des hommes illustres, Tome XVI. (D. J.)​
[ "Q503602", "Q1462474" ]
WONSIDEL
v17-1458-0
WONSIDEL, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans la Saxe, au Voigtland, sur l’Egra, au midi d’Hoff. On la regarde comme étant de la Franconie, à cause de son souverain. Il y a aux environs quelques mines de cuivre & de fer.
[ "Q495778" ]
WOODBRIDGE
v17-1459-0
WOODBRIDGE, (Geog. mod.)​ bourg à marché d’Angleterre, dans la province de Suffolck, sur la riviere de Deben, à cinq ou six milles au nord d’Ipswich ; c’est un grand & beau bourg, où il y a une très-belle église & deux ou trois chantiers pour la construction des vaisseaux.
[ "Q1021350" ]
WOODCOTE
v17-1460-0
WOODCOTE, (Géog. mod.)​ lieu d’Angleterre, dans le comté de Surrey. Tout prouve que ce lieu est la Neomagus de Ptolomée, l. II. ch. iij. ou la Noviomagus d’Antonin ; c’étoit une des principales cités des Règnes.
[ "Q8032531" ]
WOODLAND
v17-1461-0
WOODLAND, (Géog. mod.)​ on appelle Woodland, en Angleterre, la partie occidentale du comté de Warwich, à cause des bois dont elle est couverte. Anciennement on la nommoit Arden, qui en langue gauloise signifioit la même chose.
[ "Q4787912" ]
WOODSTOK
v17-1462-0
WOODSTOK, (Géog. mod.)​ ville d’Angleterre, dans Oxfordshire à soixante milles au nord ouest de Londres. Elle a droit de tenir marché, & d’envoyer des députés au parlement. Henri I. fit bâtir à Woodstok une maison royale, qui fut aggrandie dans la suite par Henri II. & détruite dans les guerres civiles du tems de Charles I. Il y avoit un labyrinthe où la belle Rosemonde, maîtresse d’Henri II. fut, dit-on sans aucun fondement, empoisonnée, par la vengeance d’une reine jalouse (la reine Eléonor). Elle fut enterrée à Godstow, dans le couvent des religieuses, avec cette épitaphe latine, qui montre le goût des pointes de ce tems-là : Hâc jacet in tumbâ Rosa mundi, non Rosamunda ; Non redolet, sed olet, quæ redolere solet. Le tombeau avoit été placé au milieu du chœur de l’église, couvert d’un drap de soie. Un évêque de Lincoln nommé Hugues, trouva contre la décence, que le tombeau d’une femme telle qu’avoit été Rosemonde, fût exposé aux yeux des filles qui avoient fait vœu de chasteté ; il le fit ôter du chœur & transporter dans le cimetiere. Mais les religieuses affectionnées à la mémoire de Rosemonde, tirerent ses os du cimetiere, & les remirent honorablement dans le chœur de leur église. Woodstok qui étoit un domaine de la couronne, fut aliéné par acte du parlement en faveur du duc de Marlborough, comme une marque publique de reconnoissance pour les services signalés qu’il avoit rendus à l’état, particulierement à la bataille de Bleinheim ; & c’est pour en perpétuer la mémoire, qu’on y bâtit le palais nommé Bleinheim-house. Près du confluent de la Tamise & de la riviere Evenlode, on voit un monument tout-à-fait singu-​lier; c’est un rang de grosses pierres de grandeur & de forme inégales, élevées sur leur base & disposées en rond ; comme les habitans appellent ce monument de pierres Rolleric-stones, cette dénomination a donné lieu de croire que c’étoit en effet un monument de Rollo, chef des Normands, qui passa en Angleterre en 876, & qui livra deux batailles aux Anglois dans le comté d’Oxford. Long. de Woodstok 16. 18. latit. 51. 47. C’est dans la maison royale de Woodstok bâtie par le roi Henri I. que naquit le vaillant Edouard, surnommé le prince noir, à cause de sa cuirasse brune & de l’aigrette noire de son casque. Ce jeune prince, fils d’Edouard III. eut presque tout l’honneur de la bataille de Creci, que perdit Philippe de Valois contre les Anglois le 26 Août 1346. Dix ans après le même prince noir entra en France, soumit l’Auvergne, le Limousin & le Poitou. Le roi Jean ayant rassemblé ses troupes, l’atteignit à Maupertuis, à deux lieues de Poitiers, dans des vignes d’où il ne pouvoit se sauver. Le prince de Galles demande la paix au roi ; il offre de rendre tout ce qu’il avoit pris en France, & une treve de sept ans. Jean refuse toutes ces conditions, attaque huit mille hommes avec quatre-vingt mille, & est défait à la bataille qu’on nomme de Poitiers, le lundi 19 de Septembre 1356. Le prince de Galles le mene à Bourdeaux, d’où il fut conduit l’année suivante en Angleterre. En 1366, dom Pedre, roi de Castille, étant attaqué par les François, eut recours au prince noir leur vainqueur. Ce prince souverain de la Guyenne, qui devoit voir d’un œil jaloux le succès des armes françoises, prit par intérêt & par honneur le parti le plus juste. Il marche en Espagne avec ses Gascons & ses Anglois. Bientôt sur les bords de l’Ebre, & près du village de Navarette, Dom Pedre & le prince noir d’un côté, de l’autre, Henri de Transtamare & du Guesclin, donnerent la sanglante bataille qu’on nomme de Navarette. Elle fut plus glorieuse au prince noir que celles de Crécy & de Poitiers, parce qu’elle fut plus disputée. Sa victoire fut complette ; il prit du Guesclin & le maréchal d’Andrehen, qui ne se rendirent qu’à lui. Henri de Transtamare fut obligé de fuir en Aragon, & le prince noir rétablit don Pedre sur le thrône. Ce roi traita plusieurs rebelles d’une maniere barbare, mais que les lois des états autorisent du nom de justice. Don Pedre usa dans toute son étendue du malheureux droit de se venger. Le prince noir qui avoit eu la gloire de le rétablir, eut encore celle d’arrêter le cours de ses cruautés. Il est, après Alfred, celui de tous les héros que l’Angleterre a le plus en vénération. Toujours respectueux envers son pere. Brave sans férocité, fier dans les combats, humain au fort de la victoire, affable envers tout le monde, généreux & plein d’équité. Il avoit épousé la plus belle femme du royaume ; on l’appelloit la belle Jeanne, & il eut toujours pour elle l’attachement le plus tendre. Il possédoit toutes les vertus dans un degré éminent, & sa modestie en particulier ne sauroit trop s’admirer. Il se tint debout auprès du roi Jean son prisonnier, tandis qu’il soupoit, & cherchant pendant tout le repas à le consoler de son malheur, il lui dit qu’il ne négligeroit rien pour l’adoucir, & qu’il trouveroit toujours en lui le plus respectueux parent, s’il vouloit bien lui permettre de se glorifier de ce titre. Il mourut en 1376, âgé de 46 ans, du vivant du roi son pere. On reçut la nouvelle de sa mort avec un deuil inconcevable, & le parlement d’Angleterre assista en corps à ses funérailles. Le roi de France lui fit faire un service à Notre-Dame. Le roi Edouard décéda un an après son fils, & Richard, fils de cet illustre prince de Galles, succéda à la couronne à l’âge de onze ans.​ Chaucer (Geoffroi) le pere de la poésie angloise ; & le maître de Spencer, de plus comtemporain du prince noir, naquit comme lui à Woodstok, selon Pitséus, & à Londres selon d’autres ; mais sans croire la premiere opinion la mieux fondée, je l’embrasse volontiers, parce qu’elle me donne sujet de parler ici de cet aimable poëte, dont les vers naturels brillent à-travers le nuage gothique du tems & du langage, qui voudroient offusquer son beau génie. Il vit le jour la seconde année du regne d’Edouard III. l’an 1328. Né d’une bonne famille, il fit ses premieres études à Cambridge ; & dès l’âge de dix-huit ans qu’il composa sa cour d’amour, il passoit déjà pour bon poëte par d’autres pieces qu’il avoit faites. Après qu’il eut quitté l’université, il voyagea ; & au retour de ses voyages, il entra dans le temple intérieur (Inn-temple) pour y étudier les lois municipales d’Angleterre. Ses talens & sa bonne mine l’introduisirent à la cour en qualité de page d’Edouard III. poste d’honneur & de confiance qui ne fut que le premier pas de son avancement. Bientôt le roi en le qualifiant par ses lettres-patentes de dilectus Valetus noster, lui donna vingt marcs d’argent annuellement payables sur l’échiquier, jusqu’à ce qu’il pût le pourvoir mieux. Il fut nommé peu de tems après gentilhomme privé du roi, avec vingt nouveaux marcs d’argent de revenu. Au bout d’un an il fut fait porte-écu du roi, scutifer regis, emploi qui étoit alors très honorable. Se trouvant par cette charge toujours près de la personne du roi, il se fit aimer & estimer des personnes du premier rang, principalement de la reine Philippe, de la princesse Marguerite, fille du roi, & de Jean de Gand, duc de Lancastre. On sait qu’il eut l’honneur de devenir dans la suite beau-frere de ce prince qui épousa la sœur de la femme de Chaucer ; & c’est aussi par cette raison, que le poëte partagea toutes les vicissitudes de la bonne & de la mauvaise fortune du duc. Il séjournoit souvent à Woodstok où il demeuroit dans une maison de pierres de taille, proche de Pasck-Gate, qu’on appelle encore à-présent la maison de Chaucer. Sa fortune croissant par la protection du duc de Lancastre, il fut employé dans les affaires publiques qui lui procurerent un bien de mille livres sterling de rente, revenu très-considérable dans ce tems-là, & presque égal à celui de dix fois la même somme dans le siecle où nous vivons. Le bonheur de Chaucer ne fut pas toujours durable. La ruine du duc de Lancastre entraîna la sienne pour quelque tems. Il se retira dans cette conjoncture à Woodstok, pour jouir des tranquilles plaisirs d’une vie studieuse ; & ce fut là qu’il composa en 1391 son excellent traité de l’Astrolabe. Cependant au milieu de ses études la fortune se plut à lui sourire de nouveau, & à lui rendre ses bonnes graces ; mais ayant alors près de soixante-dix ans, il prit le parti de se retirer dans un château où il passa les deux dernieres années de sa vie. Il quitta le monde en homme qui le méprise, comme cela paroît par une ode qui commence Flie for the prèse, &c. qu’il composa dans ses dernieres heures. Il mourut le 25 Octobre 1400, & fut enterré dans l’abbaye de Westminster. Son humeur étoit un mêlange de gaieté, de modestie & de gravité. Sa gaieté paroissoit plus dans ses écrits que dans ses manieres ; & c’est là-dessus que Marguerite, comtesse de Pembroke, disoit que l’absence de Chaucer lui plaisoit plus que sa conversation. Il étoit trop libre dans sa jeunesse ; mais vers la fin de sa vie, le poëte badin fit place au philosophe grave.​ Il fut lié avec les hommes les plus célebres de son tems. Il avoit eu des relations avec Petrarque, & quelque liaison avec Bocace, duquel il a emprunté quantité de choses, & qui dans ce tems-là travailloit à perfectionner la langue italienne, comme Chaucer le faisoit de son côté par rapport à la langue angloise. Ses ouvrages sont nombreux ; mais l’on ne doit point douter qu’il n’y en ait une grande partie de perdue. Le poëme intitulé Troilus & Chriséide, est de ses premieres années. Il en faut dire autant de son Conte du laboureur, qui scandalisa tant de monde, & qui se trouve dans si peu de manuscrits. C’est de sa demeure de la Renommée, que M. Pope a emprunté en partie l’idée de son temple de la Renommée. Il fit le testament d’amour (qui est un de ses meilleurs ouvrages) vers la fin de sa vie. Dryden, dans ses fables imprimées en 1700, a mis en langage moderne la légende de la femme dévote, le conte du chevalier, celui de la femme de Bath, & le poëme de la fleur & de la feuille. Il a fait aussi avec quelques additions, le caractere du bon curé, à l’imitation de la description du curé, par Chaucer dans son prologue. M. Pope a aussi habillé à la moderne le conte du marchand, & le prologue de la femme de Bath ; c’est ce que plusieurs personnes d’esprit ont fait à l’égard de quelques autres ouvrages de notre auteur. Sa vie publiée par M. Jean Urry, est à la tête de ses œuvres imprimées en 1721 à Londres, in-folio, édition supérieure à celle de 1602. Tous les gens de goût en Angleterre donnent de grandes louanges à Chaucer. Le chevalier Philippe Sidney dit qu’il ignore ce qu’on doit le plus admirer, ou que dans un siecle si ténébreux Chaucer ait vu si clair ; ou que nous, dans un siecle si éclairé, marchions si fort en tâtonnant sur ses traces. Son style est en général familier, simple & semblable à celui des comédies, mais ses caracteres sont parlans. Son pélérinage de Cantorbery est entiérement à lui. Son but est de dépeindre toutes les conditions, & de dévoiler les vices de son siecle ; ce qu’il fait d’une maniere également juste & vive. Milton, dans le poëme intitulé il penseroso, met Chaucer au rang des maîtres de l’art. Pour enrichir utilement & agréablement sa langue, il adopta tous les mots provençaux, françois & latins qu’il trouva convenables, leur donna une nouvelle forme, & les méla spirituellement avec ceux de la langue angloise ; il en bannit aussi tous les termes rudes ou surannés pour leur en substituer d’étrangers plus doux & plus propres à la poésie. Du tems de la reine Elisabeth, la langue commença à s’épurer davantage, & elle prit sous Waller de nouvelles beautés. Il faut cependant convenir que les vers de Chaucer ne sont point harmonieux ; mais ses contemporains les trouvoient tels : ils ressemblent à l’éloquence de cet homme dont parle Tacite, auribus sui temporis accommodata. Du reste, Chaucer a prouvé dans ses contes de Cantorbery, qu’il savoit peindre les différens caracteres ; & toutes les humeurs (comme on les nomme aujourd’hui) de la nation angloise de son siecle. Il n’y a pas jusqu’aux caracteres graves & sérieux où il n’ait mis de la variété ; car ils ne sont pas tous graves de la même maniere. Leurs discours sont tels que le demande leur âge, leur vocation, & leur éducation ; tels qu’il leur convient d’en tenir, & ils ne conviennent qu’à eux seuls. Quelques-uns de ses personnages sont vicieux & d’autres sont honnêtes-gens ; les uns sont ignorans & les autres sont bien instruits. Le libertinage même des caracteres bas a ses nuances, qui y mettent de la variété. Le bailli, le meûnier, le cuisinier, sont autant d’hommes différens, & qui different autant l’un de​ l’autre, que la dame prieure affectée & la femme de Bath, brechedent. (Le chevalier de Jaucourt.)​
[ "Q752111", "Q184854", "Q5683" ]
WORCESTER
v17-1464-0
WORCESTER, (Géog. mod.)​ ville d’Angleterre, capitale du Worcestershire, sur la pente d’une colline, au bord de la Saverne, qu’on y passe sur un pont, à 80 milles au nord-ouest de Londres. Cette ville fut bâtie par les Romains, qui en firent une place forte contre les Bretons ou Gallois ; c’est le Branonium d’Antonin, & le Bronogenium de Ptolomée. Les Saxons la nommerent Woger-Cester, Weogorna-Cester & Wire-Cester, peut-être de la forêt de Wire, qui en est voisine. Les Gallois l’appellent Car Wrangon ; & les latins modernes l’ont nommée Vigornia. Cette ville a beaucoup souffert de la part des Danois, qui la pillerent, & la réduisirent en cendres, en 1041. Elle souffrit encore la même désolation en 1113, par un incendie fortuit qui consuma, entr’autres édifices, le château & l’église cathédrale. Worcester s’est néanmoins relevée de ses pertes ; c’est aujourd’hui une grande & belle ville, partagée en dix paroisses, bien bâtie, fermée de murailles, excepté dans la partie qui est bordée de la Saverne, & qui n’a pas besoin de murs. On y entre par sept portes, & l’on y compte douze églises, entr’autres la cathédrale, où est le tombeau du roi Jean, & celui du prince Arthur, fils aîné du roi Henri VII. Les habitans ont trois marchés par semaine, & font un grand négoce de draperies. Le siege épiscopal de Vorcester a été établi en 680, par Sexwulphe, évêque des Merciens. Le diocese comprend toute la province, & une partie de Warwickshire. Long. 15. 24. latit. 52. 25. Somers (Jean), grand-chancelier d’Angleterre, a fait honneur à Worcester, lieu de sa naissance, en l’année 1652. Peu après l’avénement du roi Guillaume & de la reine Marie à la couronne, il fut nommé solliciteur-général, ensuite procureur-général, bien-tôt après garde du grand sceau, enfin grand-chancelier, & l’un des régens du royaume pendant l’absence du roi ; mais au commencement de l’année 1700, il fut dépouillé de sa dignité de grand-chancelier, par le crédit du parti des torys. N’ayant plus d’emplois publics, il consacra son tems aux muses, & fut élu président de la société royale. Il mourut en 1716, à 64 ans. Il joignit à l’étude de la jurisprudence & de la politique, celle des belles-lettres, qu’il possédoit parfaitement, comme il paroît par sa traduction de la vie d’Alcibiade de Plutarque ; mais M. Addisson loue fortement son mérite à bien d’autres égards ; écoutons-le. Il arrive ordinairement, dit-il, qu’en voulant étouffer l’amour de la gloire, qui a jetté de profondes racines dans les ames nobles, on détruit en même tems plusieurs vertus ; & qu’il n’y a rien de plus propre à plonger l’homme dans l’indolence, que d’arracher de son cœur le desir de la réputation. Mais lorsque sans aucun aiguillon de vanité, un homme est zélé pour le bien du genre-humain, & qu’il n’est pas moins soigneux à cacher qu’à faire de belles actions ; nous pouvons être assurés que c’est un cœur plein de bonté & de magnanimité. L’histoire, continue Addisson, nous offre un grand exemple de ce beau caractere dans mylord Somers, dont la devise étoit, prodesse quam conspici. Il s’est usé par son application aux études propres à le rendre utile au public, en formant des desseins pour le bien de sa patrie, & en appuyant les mesures qui pouvoient les faire réussir. Mais ce​qu’il a fait, n’a été que dans la vue du bien public ; tous ses généreux efforts n’ont eu d’autre but ; le desir d’acquérir de la réputation n’y est entré pour rien. Toute sa vie a été décorée d’une aimable modestie, qui a relevé d’autant plus ses vertus, qu’elles étoient comme cachées sous cette ombre estimable. Son application à ce qu’il y a d’épineux dans l’étude du droit, ne l’avoit point rendu décisif. Il ne savoit ce que c’étoit que de disputer sur des choses indifférentes, pour faire parade de la supériorité de ses lumieres. A une grande politesse, qu’il tenoit de l’éducation, il joignoit une grande force de raison. Ses principes étoient soutenus par la vertu, & par cela même, ils ne varioient point au gré de l’ambition, de l’avarice ou de la haine. Ses idées n’étoient pas moins fermes que droites. Il a fini sa carriere dans une parfaite union avec les amis choisis auxquels il s’étoit lié en la commençant. Le grand homme ne paroissoit pas davantage en lui, comme patriote & ministre d’état, que comme savant universel. En partageant son tems entre les affaires publiques & la retraite, il se perfectionna non-seulement dans la connoissance des hommes & des affaires, mais encore dans celle des arts & des sciences. Quoiqu’il passât par les divers degrés des honneurs de la robe, on le regarda toujours comme un homme qui méritoit un poste plus élevé que celui qu’il occupoit, jusqu’à ce qu’il fut parvenu à la plus haute dignité, à laquelle cette sorte d’étude puisse conduire. Il possédoit deux talens, qui se trouvent rarement réunis dans une même personne, un fond de bon sens, & un goût exquis. Sans le premier, la science n’est qu’un fardeau, & sans le dernier, elle est désagréable. Son éloquence étoit mâle & persuasive. Son style étoit pur, vif & poli. On a ose comparer pour la capacité, cet illustre seigneur avec le lord Vérulam, qui a été, comme lui, grand-chancelier d’Angleterre. Mais la conduite de ces deux grands hommes dans les mêmes circonstances, a été fort différente. Tous deux ont été accusés par la chambre des communes ; l’un qui avoit donné prise sur lui, succomba, & fut réduit à une humiliation, qui ternit beaucoup l’éclat d’un caractere si élevé : mais mylord Somers avoit un trop sûr garant dans son intégrité, pour craindre une impuissante attaque contre sa réputation ; & quoique ses accusateurs eussent été bien aises de laisser tomber leurs griefs, il les pressa de les soutenir, & voulut que l’affaire fût décidée : car la même grandeur d’ame, qui lui faisoit mépriser la gloire, l’empêchoit de souffrir patiemment un injuste blâme. Il n’y a pas de doute que cet homme rare ne figure dans l’histoire de notre nation ; mais nous ne devons pas nous attendre à y voir briller son mérite dans tout son jour, parce qu’il a écrit plusieurs choses, sans se faire connoître ; qu’il a eu la principale part à d’excellens conseils, sans qu’il y parût ; qu’il a rendu des services à plusieurs personnes, sans qu’elles aient su d’où ils partoient ; & qu’il en a rendu de très grands à sa patrie, dont d’autres ont eu l’honneur ; en un mot, parce qu’il a tâché de faire de belles actions, plutôt que de s’acquérir un grand nom. Je sai qu’on pourroit attribuer ce magnifique éloge du lord Somers à l’amitié d’Addisson ; mais il faut du-moins accorder, que les grandes qualités de ce seigneur ont été bien frappantes, puisque ses ennemis même les reconnoissent, & que madame Manley n’a pu s’empêcher de mêler des louanges parmi les traits satyriques dont elle le noircit. « Il avoit, dit-elle, du feu & de la modération, de l’esprit & de la complaisance, des lumieres étendues, réu-​nies à un jugement solide. Le dieu de l’éloquence, continue-t-elle, étoit maître de sa langue. Minerve elle-même avoit son domicile dans son cerveau pour l’inspirer, aussi bien que dans son cœur pour lui donner du feu. Sa sagesse & la sérénité de son tempérament, entretenoient l’union dans la cabale. Enfin, il n’y avoit que lui qui pût retenir le furieux Cethégus (mylord Sunderland), aussi bien que l’inconsidéré Catilina (le marquis de Warton)». (Le chevalier de Jaucourt.)​
[ "Q1646181", "Q2855776" ]
WORCESTERSHIRE
v17-1465-0
WORCESTERSHIRE, (Géog. mod.)​ province méditerranée d’Angleterre, au diocèse de Worcester. Elle a 130 milles de tour, & contient environ 544 arpens. La Saverne la traverse toute entiere, & presque par le milieu du nord au sud, & reçoit en passant les eaux de trois ou quatre rivieres. Elle est encore arrosée de la Stoure, & de la Salvarpe à l’orient, & de la Thame à l’occident, un peu au-dessous de la ville de Worcester : l’Avon venant du côté de Warwick, lave aussi un coin de cette province au sud-est. Worcestershire est séparé au sud-est de Herefordshire par les montagnes nommées Malvernes, qui s’élevent à la hauteur de sept milles. Cette province est une des meilleures de l’Angleterre. En été on y voit de belles & grandes campagnes couvertes de blé, d’excellens pâturages, & de forêts ; il s’y trouve aussi quelques puits d’eau salée. & quelques fontaines medicinales. Les haies sont bordées de poiriers, dont on presse le fruit pour en faire un excellent poiré. Les rivieres qui l’arrosent lui fournissent beaucoup de poisson. En particulier la Saverne y nourrit quantité de lamproies, qui se plaisent dans les eaux limonneuses, telles que sont celles de cette riviere. L’air répond au terroir : il est sain & temperé. Outre Worcester la capitale, il y a onze autres bourgs ou villes à marché. Enfin les muses ont fleuri de bonne heure dans cette province. Dès le xv. siecle, Littleton (Thomas) se fit une grande réputation par son livre des tenures, ouvrage dont le chevalier Edouard Coke fait le plus bel éloge. L’archidiacre Nicholson, dans son english historical library, part. III. p. 169, London, 1699, observe que ce livre est entre les mains de tous ceux qui se destinent à l’étude, ou à la profession du droit municipal d’Angleterre, & qu’il a été imprimé plus souvent qu’aucun autre livre de droit. Quantité de ses éditions sont très-fautives ; & il faut s’en servir avec précaution, parce que les ridicules notes marginales de quelques possesseurs ignorans des copies manuscrites, se sont glissées dans le texte, & qu’on y cite sans rime ni raison, des cas auxquels l’auteur n’a jamais pensé… Un grand nombre d’articles de son droit commun, sont à présent changés par des actes parlementaires, & d’autres ne sont plus en usage. Par exemple, tout ce qui regarde les dons en frankemariage, &c. ne sert qu’aux disputes, à fournir quelques questions subtiles pour exercer les jeunes gens dans les colleges, ou inns de cour. A l’égard de quelques endroits qui paroissent obscurs à-cause de la briéveté à laquelle la méthode de l’auteur l’obligeoit, on peut les trouver plus amplement expliqués dans le journal the year-book d’Edouard IV. où l’on verra souvent le sentiment de Littleton sur divers cas épineux, avec les raisons sur lesquelles il étoit appuyé ; d’autres sujets ont été traités plus amplement par Bracton & par Breton, que notre auteur a abrégés en ce qu’il y a de principal. Habington (Guillaume), naquit dans le comté de Worcester, en 1605, & mourut en 1654. Ses ouvrages sont des poéfies, sous le titre de castara, Londres, 1635, in-8. & en prose, l’histoire d’Edouard IV. roi d’Angleterre, Londres, 1640, en un petit in-fol.​Nicholson trouve que l’auteur a donné une assez belle ébauche du regne d’Edouard IV. & qu’il a fait le portrait de ce prince dans un style fleuri, d’une maniere aussi ressemblante qu’on pouvoit l’attendre d’un homme si fort éloigné par le tems, de l’original. Hooper (Georges), évéque de Bath & de Wells, naquit dans le comté de Worcester, en 1640, & mourut en 1727, a 87 ans. Ses ouvrages sont remplis d’érudition en tout genre ; mais je n’en citerai que deux, peu connus des étrangers, dont je donnerai, par cette raison, un courte analyse ; je veux parler de son traité du carême, & de ses recherches sur les anciennes mesures. Son traité du carême parut à Londre en 1694, in-8. L’auteur y prouve que dans le iv. siecle, lorsque la religion chrétienne commença d’avoir un plus grand nombre d’écrivains, la quadragésime, ainsi qu’on parloit dans ce tems-là, s’observoit assez généralement par les chrétiens, pendant 40 jours. Si nous remontons vers le milieu du iij. siecle, nous y trouverons déjà quelque détail de l’austérité avec laquelle les chrétiens observoient la semaine de la passion ; détail qui nous vient d’un des plus grands hommes de l’Eglise, qu’on avoit consultes sur l’heure qu’on pouvoit finir le jeûne. Cette grande austérité de la semaine-sainte, qui ne le cédoit en rien à celle dont on a usé dans la suite, donne tout lieu de penser que les chrétiens de ce tems-là, n’ont pas laissé à la génération suivante, le soin d’y ajouter la dévotion de semaines précedentes ; sur-tout, puisque nous trouvons qu’Origene, maître de Denys, parie en termes exprès de la quadragésime, comme consacrée au jeûne. Il est vrai que nous n’avons ce passage d’Origene que de la version de Russin, qui n’étoit pas le traducteur le plus exact ; mais il n’étoit pas le plus mauvais ; ainsi il y a plus d’apparence qu’il a traduit ici fidellement, que le contraire, n’y ayant aucune raison particuliere de soupçonner de la falsification dans ce terme, plutôt que dans un autre de la période, ni de s’étonner qu’il soit parlé d’une chose si connue assez peu de tems après. Il paroît par le témoignage de Tertullien (qu’on peut mettre dans le second siecle, ausi-bien que dans le troisieme), qu’au sentiment de l’Eglise de son tems, les jours de la mort de Jesus-Christ, le vendredi & le samedi-saint devoient être consacrés au jeûne, en vertu de l’autorité des apôtres ; qu’on n’étoit point obligé de jeûner d’autres jours, & comme en vertu d’un précepte divin ; mais que cela étoit laissé à la discrétion des fideles, selon qu’ils le jugeoient à-propos. Cette espece d’incertitude ne lui permettoit pas naturellement d’en dire davantage, vu le sujet qu’il traitoit, ni de nous instruire des différentes coutumes des églises sur cette partie arbitraire du carême, quoique l’on puisse receuillir d’ailleurs, même de Tertullien, qu’on observoit dès ce tems-là un espace plus considérable, Mais pour remonter plus haut, & nous approcher davantage du siecle des apôtres vers l’an 190, après la mort de S. Jean Irénée, évêque vénérable, qui avoit conversé particulierement avec Polycarpe, comme-celui-ci avec S. Jean & d’autres apôtres ; Irénée, dis-je, nous a instruit, quoique par occasion seulement, des pratiques différentes de son tems ; il nous apprend que les uns croyoient devoir jeûner un jour, les autres deux jours, ceux-ci plusieurs jours, ceux-là quarante jours. Les recherches du savant Hooper sur les anciennes mesures des Athéniens, des Romains, & particulierement des Juifs ont été imprimées à Londres en 1721, in-8°. L’auteur déclare dans sa préface qu’ayant lu avec soin sur cette matiere deux traités curieux, qui pa-​rurent presque en même-tems en l’année 1684, l’un du docteur Cumberland, mort évêque de Peterborough, & l’autre du docteur Edouard Bernard, imprimé d’abord avec le commentaire du docteur Pocock sur Osée, qu’ayant aussi examiné les dissertations de M. Greaves sur le pié & sur le denier romain louées avec raison par les deux auteurs dont on vient de parler, il s’étoit attache à rechercher plus exactement les mesures des hébreux ; & qu’ayant bâti sur les principes surs de M. Greaves, ayant suivi la méthode de l’évêque Cumberland & profité des riches matériaux rassemblés par le docteur Bernard, il s’étoit fait le système suivant. Premierement qu’ayant examiné en général les différentes mesures pour la longueur, la capacité, le poids & le rapport qu’elles ont les unes aux autres, il a fixé les mesures angloises auxquelles il vouloit réduire celles des juifs, afin de s’en faire de plus justes idées. Ensuite, comme il falloit chercher la connoissance des mesures des juifs dans ce que nous en ont dit des écrivains de divers tems & de divers pays, & qu’il falloit réduire leurs différentes mesures à celles d’Angleterre, il a été obligé d’examiner quelques-unes des mesures modernes, mais sur-tout les anciennes mesures des Athéniens & des Romains ; & que muni de ces secours, il a rapporté & comparé ensemble ce que l’on a dit de plus vraissemblable touchant les mesures des juifs, & s’est mis en état d’en donner une connoissance aussi claire & aussi certaine qu’il est possible. Ses recherches sont donc divisées en quatre parties. Dans la premiere, il examine les mesures en géral, & particulierement celles d’Angleterre, & quelques autres dont on se sert de nos jours à Rome, en Espagne, en Hollande & en Egypte. Dans la seconde, il recherche les mesures d’Athènes à cause des auteurs grecs qu’il faut consulter. Dans la troisieme, il examine les mesures anciennes des Romains qui supposent la connoissance de celles d’Athènes, & dont l’intelligence est nécessaire pour se servir avec fruit des auteurs latins. Dans la quatrieme, il s’agit des mesures des juifs. Vient ensuite un appendix touchant les noms & la valeur des monnoies angloises & des mesures en vaisseaux. Dans cet appendix, il dit que toutes les anciennes mesures angloises de cette espece que nous avons reçues des Saxons, venoient, selon toutes apparences, à ceux ci des Sarrasins, aussi-bien que la monnoie angloise. Il remarque que pour ce qui est des noms des vaisseaux connus en Espagne & en Italie, comme ceux de pipe, de botte, de barril, &c. il en chercheroit l’origine dans la Méditerranée, & de-là chez les peuples orientaux, de qui venoient les choses contenues dans ces vaisseaux : car puisqu’il paroît clairement que tous les poids sont phéniciens d’origine, & que les mesures en vaisseaux, même de l’eau, étoient absolument nécessaires aux Phéniciens pour leur provision dans leurs voyages par terre, aussi-bien que par mer ; qu’entre les liquides, le vin & l’huile étoient des produits de leurs côtes, (le mot vin non-seulement, mais les noms fabuleux de Bacchus, de Sémélé, de Silene avec son âne dénotant cette origine), il est assez naturel de penser que les noms phéniciens des vaisseaux passerent avec ce qu’ils contenoient dans les îles de la Grece ; & que dans la suite lorsque les Sarrasins se furent rendus maîtres de cette mer, ils adopterent d’abord les noms orientaux qu’ils trouverent, & en donnerent encore d’autres du même ordre ; c’est ce qu’on peut conjecturer par rapport à plusieurs vaisseaux du levant, non-seulement de ceux qui contiennent de l’eau, mais de ceux qui servent à naviger, car ils prennent souvent leurs noms les uns des autres. Ainsi il n’est point du tout hors de​propos de les rechercher dans le sud-est, quoique les Saxons, les Danois & les Normands ayent été grands navigateurs en leur tems, & qu’on puisse assez naturellement présumer qu’ils ont rapporté leurs noms germaniques en Angleterre. Le docteur Jean Arbuthnot dans la préface de ses tables des anciennes monnoies, poids & mesures, &c. expliqués en plusieurs dissertations, donne une haute idée des recherches du docteur Hooper, & nous dit que si l’on examine l’unité de vue qui regne dans tout l’ouvrage, l’exactitude des calculs, la sagacité des conjectures, l’habileté à corriger, & à comparer ensemble les passages des anciens auteurs, & l’érudition qui brille dans ses recherches, on est obligé d’avouer qu’elles surpassent tout ce qu’on avoit encore publié sur cette matiere. Mais l’écrivain le plus fameux du comté de Worcester est Butler (Samuel), auteur d’Hudibras. Il naquit en 1612, selon les uns, ou plutôt vers l’année 1600, selon M. Charles Longueville, qui a pu en être mieux instruit que personne. Butler étoit fils d’un honnête fermier, qui le fit étudier à Worcester, & à l’université. Au goût de la Poésie, il joignit celui de la Peinture ; & l’on ne doit pas s’en étonner, car presque toutes les parties de la Poésie se trouvent dans la Peinture. Le peintre doit animer ses figures, & le poëte prête un corps aux sentimens & aux expressions ; l’un donne de la vie à une belle image, & l’autre de la force & du corps à des pensées sublimes. Après le rétablissement de Charles II. ceux qui étoient au timon des affaires faisant plus de cas de l’argent que du mérite, notre poëte éprouva la vérité d’une sentence de Juvenal. Haud facilè emergunt, quorum virtutibus obstat Res angusta dom Jamais espérances ne furent plus belles que les siennes lorsqu’il vint à Londres. Devancé par sa réputation, il se vit accueilli de tout le monde, lu avec admiration & nourri de promesses de se voir honoré de la faveur du prince. Mais quelle fût sa récompense ? Il ne gagna par son génie, par l’agrément de sa conversation, par la régularité de ses mœurs, que la pauvreté & des louanges. Il ne retira pas du produit de ses vers de quoi se faire ensevelir ; mais il conserva sa santé jusqu’à la derniere vieillesse, & mourut en 1680 sans plaintes & sans regrets à l’âge d’environ 80 ans. Il demeura sans tombe jusqu’à ce que l’Alderman Barber, depuis maire de la ville de Londres, eut la générosité d’honorer la mémoire de cet homme illustre, en lui érigeant un tombeau dans l’abbaye de Westminster. C’est le poëme d’Hudibras qui lui acquit sa grande réputation ; & quoiqu’il s’en soit fait plusieurs éditions, il n’y en a aucune qui égale le mérite de l’ouvrage. M. Hogarth, dont le génie semble avoir beaucoup de rapport avec celui de Butler, a gravé à l’eau-forte une suite de tailles-douces, contenant les aventures d’Hudibras & de Rodolphe son écuyer, qui ont tout le grotesque qui convient au sujet. On a fait quantité d’imitations de cet agréable poëme, parce qu’un ouvrage original n’a pas plutôt paru, que les barbouilleurs en font de mauvaises copies. Dès que Guilliver eut publié ses voyages, il se vit d’abord une multitude de parens qui naissoient comme autant de champignons, & qui fatiguerent le public de leurs fades aventures. Le Beggar’s opera a été accompagné d’une longue suite d’opéras insipides. Le bon Robinson Crusoé lui-même n’a pu se sauver des mains de la gent imitatrice. Je regarde de semblables productions comme autant d’avortons disgraciés, destinés par Apollon​ à servir de mouche aux beautés virginales. On peut donner plusieurs raisons pourquoi des imitations on des suites des pieces originales en approchent si rarement pour la beauté. En premier lieu, les écrivains d’un génie supérieur dédaignent d’être copistes ; comme ils trouvent en eux un riche fonds d’invention, ils ne cherchent point à emprunter des autres. Secondement, un auteur qui travaille dans un goût nouveau est si plein de son idée, il la combine sans cesse de tant de manieres, qu’il l’envisage-sous toutes les faces où elle peut paroître avec avantage. Les essais qu’on a fait pour traduire Hudibras en latin, on en d’autres langues, n’ont point eu de succès ; & l’on ne doit pas le flatter que ce poëme réussisse dans une traduction, parce que le sujet & les diverses parties qui y entrent sont burlesques, ne regardent que l’Angleterre dans un petit point de son histoire, & n’ont du rapport qu’à ses coutumes. On raconte dans ce poëme (qui tourne en ridicule la guerre civile) une suite de petites aventures pour se moquer des têtes rondes qui faisoient cette guerre. Or tout cela n’a point de grace dans une langue étrangere. Il manque un commentaire complet sur ce poëme, dont quantité d’endroits perdent de leur beauté, de leur force & de leur feu faute d’être bien entendus aujourd’hui par les Anglois mêmes. On pourroit joindre à ce commentaire des observations sur l’économie, la conduite, les comparaisons & le style de ce poëme, ce commentaire donneroit au plus grand nombre de lecteurs une connoissance plus juste des beautés qui s’y trouvent. Je voudrois aussi qu’on en remarquât les défauts, car l’auteur d’Hudibras a trop souvent affecté d’employer des images basses, & les expressions les plus triviales pour relever le ridicule des objets qu’il dépeint. Il ressemble souvent à nos bateleurs, qui croient donner de l’esprit à leurs bouffons par les haillons dont ils les couvrent. La bonne plaisanterie consiste dans la pensée, & naît de la représentation des images dans des circonstances grotesques. Butler a pris l’idée de son Hudibras de l’admirable don Quixote de Cervantes ; mais à tous les autres égards, il est parfaitement original par le but, les sentimens & le tour. Voici quel a été son but. Comme le tems où l’auteur vivoit étoit fameux par le zele affecté qui regnoit pour la religion & la liberté, zele qui avoit bouleversé les lois & la religion d’Angleterre en introduisant l’anarchie & la confusion, il n’y avoit rien de plus avantageux dans cette conjoncture aux yeux de tous les royalistes, que d’arracher le masque à ceux qui s’en étoient servi pour se déguiser, & de les peindre des couleurs les plus ridicules ; c’est ce qui fait qu’il ne les censure pas d’un ton sérieux, mais toujours en plaisantant pour mieux frapper au but qu’il se propose. Dans cette vue, le poëte suppose que les maximes presque impraticables des puritains sur la rigide administration de la justice ont tourné la cervelle à son chevalier, de la même maniere que la lecture des livres de chevalerie avoit dérangé l’esprit de don Quixote. Le chevalier d’Hudibras se met donc en campagne pour rétablir chacun dans ses droits ; & il étend même sa protection à des ours qu’on mene à la foire, non pour leur profit, mais pour celui de leurs conducteurs, supposant que ces animaux ont été privés arbitrairement de leur liberté naturelle, sans qu’on leur ait fait leur procès dans les formes & par-devant leurs pairs. Comme tout le poëme est sur le ton plaisant, les différentes aventures du pieux chevalier & de son ridicule écuyer sont dans le même goût, & finissent toujours plaisamment. L’économie & le tour du poëme dans son tout ont​quelque chose de si neuf, qu’on y a donné le nom de gout hudibraslique. Les uns l’appellent poeme burlesque, les autres heroi-comique, & d’autres épi-comique ; mais ce dernier nom ne lui convient ni pour la mesure du vers, ni pour la maniere brulque de finir par les deux lettres du chevalier & de la veuve. Quoi qu’il en soit, le poëme Hudibras a été souvent cité & loué par les plus illustres écrivains de son siecle & du nôtre, par le comte de Rochester, Prior, Dryden, Addisson, &c. Le héros de ce poeme est un saint don Quixotte de la secte des Puritains, & le redresseur de tous les torts imaginaires qu’on fait à sa Dulcinée ; il ne lui manque ni rossinante, ni aventures burlesques, ni même un Sancho ; mais l’écuyer anglois est tailleur de métier, tartuffe de naissance, & si grand théologien dogmatique, que, dit le poëte, Mysteres savoit déméler Tout comme aiguilles enfiler. On a sur-tout loué dans Hudibras les parodies du merveilleux (Machinery) poétique ; telle est entr’autres la description de la renommée, dont on sentira encore mieux le plaisant, si l’on veut la comparer avec la description serieuse de la renommée par Virgile. Il ne se peut rien de plus bisarre que la figure & l’habillement de la renommée dans Hudibras : ses deux trompettes & les avis qu’elle vient donner sont d’un excellent comique. Il est vrai que la versification du poëte n’est pas harmonieuse, & qu’elle doit déplaire à ceux qui n’aiment que des vers nombreux & coulans ; ceux au contraire qui ne s’arrêtent qu’aux choses & aux idées, prendront un grand plaisir à la lecture d’Hudibras. Ce plaisir, dit un anglois, peut être comparé à celui que sait une jolie chanson, accompagnée d’un excellent violon ; au-lieu que le plaisir qu’on éprouve à la lecture d’un poeme épique sérieux est semblable à celui que produit le Te Deum de M. Handel lorsqu’il touche lui-même l’orgue, & qu’il est accompagne des plus belles voix & des plus beaux instrumens. Hudibras est l’idole du parti de la haute-église, dont il est, pour ainsi dire, le breviaire, tandis que le gros des non-conformistes regardent ce poëme comme une piece fort odieuse. M. Fenton, dans sa belle épître à M. Southerne, faisant allusion au tems qui fait le sujet d’Hudibras, suppose plaisamment que lorsque les théatres furent fermés, la comédie prit un autre habit & parut ailleurs, les conventicules lui servant de théatres. La réforme qui suivit la mort du roi Charles I. ayant été aussi rigide qu’elle le fut, il étoit naturel à un poëte d’un esprit aussi enjoué que M. Fenton, d’en railler ; mais c’est ce qu’il fait avec noblesse. Ce tems, dit-il dans le langage des dieux, fut suivi d’un autre plus abominable encore, souillé du sang d’un grand monarque : la tragédie n’eût pas plutôt vu sa chûte, qu’elle s’enfuit, & céda sa place aux ministres de la justice. La comédie, sa sœur, continua toujours ses fonctions, & ne fit que changer d’habillement. Elle commença par composer son visage, & apprit à faire passer des grimaces pour des signes de régénération. Elle se coupa les cheveux, & prit un ton tel que celui d’un tambour de basque ou d’un bourdon. Elle instruisit ses yeux à ne s’ouvrir qu’à demi, ou à s’enfuir en-haut. Bannie du théatre, elle prit gravement une robe, & se mit à babiller sur un texte …… Mais lorsque par un miracle de la bonté divine l’infortuné Charles remonta sur le trône de son pere, lorsque la paix & l’abondance revinrent dans nos contrées, elle arracha d’abord son bonnet de satin & son collet, & pria Wycherley​ de soutenir ses intérêts, & de faire paroître hardiment de l’esprit & du bon sens ; Etheridge & Sidley se joignirent à lui pour prendre sa defense, ils mériterent tous, & reçurent des applaudissemens. (Le chevalier de Jaucourt.)​
[ "Q23135" ]
WORDT
v17-1466-0
WORDT, (Géog. mod.)​ petite ville, ou plutôt bourg de France, dans la basse-Alsace, & qui appartient au comte de Hanau Liectenberg. Cette ville passoit autrefois pour la capitale du pays de Wasgaw, aux confins duquel elle est située, sur la riviere Saur. L’empereur Louis IV. accorda à cette ville l’an 1330 quelques privileges & immunités. (D. J.)​
[ "Q22762" ]
WORINGEN
v17-1467-0
WORINGEN, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans l’électorat de Cologne, sur la rive gauche du Rhein, à trois lieues de Cologne. Il s’y livra en 1297 une grande bataille, entre les troupes de l’électeur & celles de la ville de Cologne, pour savoir à qui des deux partis resteroient les clés de Woringen, qu’on y avoit portées sur un chariot ; la victoire décida pour la ville de Cologne. Long. 24. 46. lat. 50. 48.
[ "Q153406" ]
WORKSOP
v17-1468-0
WORKSOP, (Géog. mod.)​ bourg à marché d’Angleterre, dans la province de Nottingham, sur le bord de l’Idle. Le terroir de ce bourg est fertile en réglisse, qui est la meilleure du royaume de la grande-Bretagne.
[ "Q2281091" ]
WORKUM ou WORCUM
v17-1469-0
WORKUM ou WORCUM, (Géog. mod.)​ anciennement Voudriken, petite ville des Pays Bas, dans la Hollande méridionale, sur la rive gauche de la Meuche, au confluent du Vahal, à 5 lieues au dessus de Dort. Elle est entourée de bonnes murailles, & défendue par quatre bastions. L’air qu’on y respire est meilleur que dans le reste de la Hollande, & les eaux y sont plus saines. Philippe de Montmorency, comte de Horn, à qui cette ville appartenoit, ayant été décapité à Bruxelles en 1568, sans laisser de postérité, sa veuve vendit Workum aux états généraux pour 90 mille florins. Long. 22. 57. lat. 52. 48. (D. J.)​
[ "Q73405", "Q700105" ]
Workum ou Worcum
v17-1469-1
Workum ou Worcum, (Géog. mod.)​ ville des Pays-Bas, dans la Frise, au comté de Westergo, sur le Zuyderzée, à 4 lieues de Harlingen, avec un petit port, dont les habitans se servent pour faire quelque commerce. Le territoire de cette ville est assez fertile, parce qu’il est arrosé du Vliet, & coupé de plusieurs canaux. Long. 23. 7. lat. 53. Tiara (Petréius) philologue du seizeme siecle, naquit à Workum, en Frise, l’an 1516, & mourut en 1588. Il a traduit du grec en latin divers morceaux, comme Platonis Sophista, Euripidis Medea, Pythagoræ, Phocylidis, & Theognidis sententia, &c. Bos (Lambert) littérateur célebre, est aussi né à Worcum, en Frise, en 1670, & mourut professeur à Francker en 1717, après avoir donné plusieurs ouvrages qui lui ont fait beaucoup d’honneur ; voici les principaux : I. exercitationes philologicæ, in quibus novi fæderis nonnulla loca è profanis maximè auctoribus gracis, illustrantur, Francker 1713, in 8°. c’est un excellent livre en son genre. Il Mysterii Ellipsios græcè specimen, Francker 1702, in 12. Il s’est fait plusieurs éditions de ce livre, qui est d’un grand usage pour l’étude de la langue grecque. III. Antiquitatum græcarum, præcipuè atticarum brevis descriptio, Francker 1713, in-12. IV. Animadversiones ad scriptores quosdoin græcos & latinos. Francker 1715, in 8°. Cet ouvrage concerne principalement la partie de la critique qui regarde la correction des auteurs anciens. M. Bos s’y est conduit avec beaucoup de retenue, & ne décide que sur des choses bien claires. Il explique, il corrige, & il défend divers passages de César & d’Horace, avec la modération convenable. V. Il donna en 1709 une nouvelle édition de la version des septantes, in-4°. & cette édition accompagnée de prolégomenes, est fort belle, tant pour le papier, que pour les caracteres ; mais il seroit à desirer que l’au-​teur eût consulté quelques exemplaires manuscrits, & qu’il eût donné le texte conforme à celui de l’édition faite à Rome, sur l’exemplaire du vatican. C’est en ces deux points, que l’édition des septante mise au jour par M. Breitenger, en 1730, 1731 & 1732, en IV. tom. in 4°. est préférable à celle de Bos, car elle lui est bien inférieure en beauté d’impression. (D. J.)​
[ "Q73405", "Q1686957", "Q3216628" ]
WORLITZ
v17-1470-0
WORLITZ, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans la haute-Save, dans la principauté d’Anhalt, sur la gauche de l’Elbe, au-dessus de Dessau. Long. 30. 28. lat. 51. 54.
[ "Q518275" ]
WORMS
v17-1471-0
WORMS, (Géog. mod.)​ c’est l’ancien Borbetomagum ou Borbetomagus Vangionum ; ville libre & impériale d’Allemagne, dans le palatinat du Rhein, à 7 milles de Mayence, à 6 de Spire, à 4 d’Oppenheim, à 3 de Manheim, & à 2 de Franckendal, avec un évêché suffragant de Mayence. Attila ayant ruiné cette ville, Clovis la fit rebâtir, & la reine Brunehaud prit soin de l’embellir. Elle est dans un excellent pays, & dans une situation agréable, mais sans fortifications, & sans garnison ; elle est pauvre, triste, & dépeuplée, les François l’ayant ruinée presque entierement en 1689. Les luthériens y sont en grand nombre, proportionnellement aux Catholiques. Enfin, tout ce que Worms a de remarquable, consiste dans les diettes qui s’y sont tenues autrefois, & dans la quantité de vin qu’on recueille aujourd’hui dans son voisinage. On prétend que les vignes y produisent tous les ans environ mille foudres de vin ; le foudre est un tonneau qui tient 250 gallons d’Angleterre. Long. 26. 4. lat. 40. 31. C’est dans une assemblée tenue à Worms, par l’empereur Henri Ill, que Brunon son cousin, ancien évêque de Toul, fut élû pape en 1048 sous le nom de Léon IX. En 1053, il excommunia les trois fils de Tancréde de Hauteville, nouveaux conquérans de la Pouille, du comté d’Aversa, & d’une partie du Beneventin ; ce pape se mit en tête de les aller combattre avec des troupes italiennes & allemandes que Henri III. lui fournit ; mais les Tancredes taillerent en pieces l’armée allemande, & firent disparoître l’italienne. Le pape s’ensuit dans la Capitanate ; les princes Normands le suivirent, le prirent, & l’emmenerent prisonnier dans la ville de Bénévent. Léon IX. mourut à Rome l’année suivante ; on a canonisé ce pape. « Apparemment qu’il fit pénitence d’avoir fait inutilement répandre bien du sang, & d’avoir mené tant d’ecclésiastiques à la guerre. Il est sûr qu’il s’en repentit, sur-tout quand il vit avec quel respect le traiterent ses vainqueurs, & avec quelle infléxibilité ils le garderent prisonnier une année entiere. Ils rendirent Bénévent aux princes Lombards, & ce ne fut qu’après l’extinction de cette maison, que les papes eurent enfin la capitale. » Schmidt (Jean-André) professeur en théologie, à Helmstadt, naquit à Worms en 1652, & mourut en 1726 dans sa soixante-quatorzieme année. Le pere Niceron l’a mis dans ses Mémoires, tom. IX. au rang des hommes illustres, & a donné le catalogue de ses ouvrages, qui consistent pour la plûpart en thèses ou en dissertations fort médiocres. (Le chevalier de Jaucourt​.
[ "Q3852", "Q58559", "Q1692371" ]
Worms, évêché de
v17-1471-1
Worms, évêché de, (Géog. mod.)​ évêché d’Allemagne, enclavé dans le Palatinat, entre les bailliages d’Oppenheim & de Neustat. L’église de Worms est une des plus anciennes d’Allemagne ; elle jouissoit de la dignité de métropole, avant que le pape​ Zacharie eut conféré l’an 745 la dignité archiépiscopale de Worms à l’église de Mayence. Warnen fut le premier qui prit simplement le titre d’évêque de Worms. Cet évêché est aujourd’hui réduit à des bornes fort étroites, à cause du voisinage des états protestans, & des usurpations de l’électeur palatin, au point que le domaine de l’évêque ne consiste qu’en quelques villages presque tous ruinés. (D. J.)​
[ "Q314994" ]
WORSKLO, le, ou VORSKLO
v17-1472-0
WORSKLO, le, ou VORSKLO, (Géog. mod.)​ riviere de l’empire Russien. Elle prend sa source dans le pays des Cosaques, & se rend dans le Dnieper ou Borysthene, au-dessous de Krzemientuk.
[ "Q844041" ]
WORSTED, ou WORSTEAD
v17-1473-0
WORSTED, ou WORSTEAD, (Géog. mod.)​ bourg à marché d’Angleterre, dans la province de Nortolk. Wharton (Henri), savant théologien, naquit dans ce bourg en 1654, & mourut en 1695, dans la trente-unieme année de son âge. Il détruisit son tempérament vigoureux par une application infatigable à l’étude, sans que rien au monde pût le détourner de cette passion. Son principal ouvrage est un traité du célibat du clergé, imprimé à Londres en 1688 in-4°. Comme il n’a jamais été traduit en françois, & qu’il roule sur un objet très-intéressant, j’en vais donner un grand & bon extrait. Il remarque d’abord que le célibat imposé dans l’Eglise romaine aux ecclésiastiques, doit son origine au respect & au zele immodéré pour la virginité qui regnoit dans l’ancienne église, & que l’exemple de plusieurs églises particulieres avoit autorisé. La loi du célibat des prêtres est facile à soutenir par des raisons très-spécieuses : elle peut s’appuyer non-seulement de sa conformité avec les premiers tems, mais alléguer encore l’exemple & l’autorité des papes, des conciles & des docteurs qui ont imposé le célibat au clergé, & lui en ont recommandé l’observation. C’est pourquoi il se trouve peu de théologiens qui aient osé entreprendre de montrer que ces autorités ne sont pas concluantes, & que cette antiquité est un appui bien foible. On s’est généralement contenté de toucher cette matiere en passant, & de citer seulement quelques auteurs anciens en faveur de l’usage opposé. Le clergé d’Angleterre, qui se fait un honneur particulier de ne pas s’occuper de ses intérêts, même dans des choses permises, a évité cette dispute, de peur qu’en plaidant pour la légitimité du mariage, les gens qui aiment à jetter partout du ridicule, ne les accusassent de défendre la cause de leurs goûts, de leurs penchans & peut-être de leur pratique. Il importe cependant de développer l’origine, l’occasion, les progrès & l’établissement de la loi du célibat des prêtres dans les divers siecles de l’église. Le but de l’ouvrage de M. Wharton est de discuter cette matiere à fonds, & de prouver que l’estime qu’on eut autrefois pour le célibat, n’étoit ni raisonnable, ni universelle ; que la loi ancienne & moderne qui l’a prescrit, est injuste, & que l’ancien usage à cet égard n’est point une autorité censée, ni un exemple qui justifie la pratique moderne sur ce sujet. En conséquence, il dévoile les motifs qui ont donné lieu à la grande estime du célibat, à l’origine de la loi qui l’impose, & suit ainsi l’histoire du célibat & du mariage des ecclésiastiques de siecle en siecle. Il déclare en même-tems n’avoir été porté à ce travail par aucun prejugé, ni par des vues d’intérêt particulier, n’ayant jamais fait l’essai des plaisirs du mariage, & n’ayant point l’honneur d’être prêtre de l’église anglicane. Il entreprend de prouver dans son traité les quatre propositions suivantes. 1°. Le célibat du clergé n’a été institué ni par J. C. ni par ses apôtres. 2°. Il n’a rien d’excellent en soi, & ne procure aucun avan-​tage réel à l’église, & à la religion chrétienne. 3°. L’imposition du célibat à quelqu’ordre de personnes que ce soit, est injuste & contraire à la loi de Dieu. 4°. Il n’a jamais été prescrit ni pratiqué universellement dans l’ancienne église. Une des principales raisons alléguées par les partisans du célibat des prêtres, est qu’il y a une sorte d’indécence & d’impureté dans l’acte du mariage, qui fait qu’il est peu convenable à un prêtre de passer des bras de sa femme à l’administration des choses saintes ; desorte que comme le clergé de l’église chrétienne en administre journellement les sacremens, & offre à Dieu les sacrifices de louanges & d’actions de graces au nom de tout le peuple, ou du moins qu’il doit être toujours prêt & en état de le faire, ceux qui le composent doivent par pureté s’abstenir toujours des devoirs du mariage. Tel a été le grand argument en faveur du célibat, & celui que les papes & les conciles ont employé depuis le tems d’Origene jusqu’à nos jours ; mais le bon sens dissipera bientôt les lueurs trompeuses d’un raisonnement qui n’est fondé que sur les écarts de l’imagination échauffée. En effet, si par cette indécence & cette impureté qu’on trouve dans l’usage du mariage, l’on entend une indécence & une impureté morale, l’on s’abuse certainement, & l’on adopte alors l’opinion ridicule des Marcionites & des Encratites condamnée par les conciles même. Que si l’on veut parler d’une impureté physique, celle là ne rend pas un homme moins propre au service de Dieu, ni ne doit l’exclure davantage de l’exercice des fonctions sacrées, qu’aucune autre de la nature humaine. Enfin, quand l’on supposeroit contre la raison qu’une impureté physique de cette espece auroit quelque chose d’indécent pour un ecclésiastique ; elle seroit infiniment moins à craindre qu’une turpitude morale à laquelle les prêtres sont nécessairement exposés par un célibat forcé, que la nature désavoue. M. Wharton établit dans la partie historique de son traité, que l’on regarda le célibat des prêtres comme une chose indifférente dans les deux premiers siecles, qu’on le proposa dans le troisieme, qu’or le releva dans le quatrieme, qu’on l’ordonna en quelques endroits dans le cinquieme, d’une maniere néanmoins infiniment différente de la doctrine & de la discipline présente de l’Eglise romaine ; que quoiqu’il fut prescrit dans quelques provinces de l’occident, on ne l’observoit pas généralement partout. Qu’au bout de quelques siecles, cet usage s’abolit, ce joug parut insupportable, & que le mariage prévalut universellement, jusqu’à ce qu’il fut condamne & défendu par les papes du onzieme siecle ; que leurs décrets & leurs canons demeurerent néanmoins sans effet par l’opposition générale de toute l’église, & que dans la suite plusieurs papes & un concile universel de l’église Romaine permirent le mariage aux ecclésiastiques ; que durant tout ce tems là, le célibat n’a jamais été ordonné ni pratiqué dans l’église orientale depuis le siecle des apôtres ; qu’au contraire, la loi à cet égard a été rejettée par un concile de l’église universelle, condamnée par un autre, & n’a même eu lieu dans l’occident, que lorsque l’ambition des papes & leurs usurpations les ayant rendus maîtres de la disposition de tous les grands bénéfices, la pauvreté devint l’apanage des ecclésiastiques mariés, ce qui les engagea à renoncer volontairement à l’union conjugale, environ deux cens ans avant la réformation. Voici maintenant les faits qui composent la partie historique de l’ouvrage de M. Wharton ; il les déduit avec beaucoup d’ordre & de recherches. On voit d’abord, dit-il, en remontant aux apôtres, que plusieurs d’entr’eux ont été mariés. Le fait​ n’est pas contesté par rapport à S. Pierre ; & Clément d’Alexandrie, Strom. l. III. p. 448. assure que Philippe & S. Paul l’ont été pareillement. « Condamneront-ils aussi les apôtres, dit-il ? car Pierre & Philippe ont eu des enfans, & ce dernier a marié ses filles. Paul, dans une de ses épîtres, ne fait point difficulté de parler de sa femme, qu’il ne menoit pas avec lui, parce qu’il n’avoit pas besoin de beaucoup de service ». Divers martyrologes du ixe siecle nomment une sainte Pétronille vierge, fille de S. Pierre. L’histoire ecclésiastique des trois premiers siecles, parle souvent d’évêques & d’autres prélats mariés. Denys d’Alexandrie, cité par Eusebe, hist. eccles. l. VI. c. xlij. parle d’un évêque d’Egypte nommé Cheremont, qui pendant la persécution de Decius, fut obligé de s’enfuir en Arabie avec sa femme. Eusebe, l. VIII. c. ix. fait encore mention d’un évêque nommé Philée, qui souffrit le martyre sous Dioclétien, & que le juge exhortoit à avoir pitié de sa femme & de ses enfans. S. Cyprien devoit être marié, puisque Pontius, qui a écrit sa vie, dit que sa femme ne put jamais le détourner d’embrasser le Christianisme. Il est vrai qu’en même tems on vit des évêques & des docteurs donner au célibat les eloges les plus outrés : éloges qui firent une vive impression sur un grand nombre d’ecclésiastiques ; de-là vient que le concile d’Elvire en Espagne, tenu vers l’an 305, ordonne généralement aux évêques, aux prêtres & aux diacres qui sont dans le service, de s’abstenir de leurs femmes. Le concile de Nicée, assemblé en 325, justifie la nouveauté du célibat des ecclésiastiques. Socrate rapporte que les évêques ayant résolu de faire une nouvelle loi, νόμον νεαρον, par laquelle il seroit ordonné que les évêques, les prêtres & les diacres se sépareroient des femmes qu’ils avoient épousées lorsqu’ils n’étoient que laïcs ; comme l’on prenoit les opinions, Paphnuce, évêque d’une ville de la haute-Thébaïde, se leva au milieu des autres évêques, & élevant sa voix, dit qu’il ne falloit point imposer un si pesant joug aux clercs & aux prêtres, que le mariage est honorable, & que le lit nuptial est sans tache ; qu’une trop grande sévérité pourroit être nuisible à l’église ; que tout le monde n’est pas capable d’une continence si parfaite, & que les femmes ne garderoient peut-être pas la chasteté (il appelloit chasteté, dit l’historien, l’usage du mariage contracté selon les lois) ; qu’il suffisoit que ceux qui avoient été admis dans le clergé ne se mariassent plus, sans que l’on obligeât ceux qui s’étoient mariés étant laïcs à quitter leurs femmes. Paphnuce soutint cet avis sans aucune partialité ; car non-seulement il n’avoit jamais été marié, & même il n’avoit jamais eu connoissance d’aucune femme, ayant été élevé dès son enfance dans un monastere, & s’y étant fait admirer par sa singuliere chasteté. Tous les évêques se rendirent à son sentiment, & sans délibérer davantage, laisserent l’affaire en la liberté de ceux qui étoient mariés. Il est encore certain que dans le même concile de Nicée, se trouvoit Spiridion, évêque de Trimite en Chypre, qui avoit femme & enfans. Sozomene, l. I. c. xj. & Socrate, l. I. c. xij. le disent. Un concile arien tenu à Arles en 353, défendit d’admettre aux ordres sacrés un homme marié, à moins qu’il ne promît la conversion de sa femme : ce qui fait voir qn’il s’agit d’une femme païenne. Le concile de Gangres en Paphlagonie, assemblé vers l’an 370, condamna Eustatbe, évêque, lequel soutenoit qu’on ne devoit pas communier de la main des prêtres mariés. On trouve encore vers la fin du quatrieme siecle, d’illustres évêques mariés, entr’autres Grégoire, évêque​de Nazianze, & pere de l’autre Grégoire & de Césaire. Comme il fut élevé à l’épiscopat vers l’an 329, il résulte que ses deux fils, du moins le cadet, étoient nés depuis l’épiscopat de leur pere. Grégoire de Nisse étoit marié, & c’est un fait qui n’est pas douteux. S. Chrysostome sur la fin du même siecle s’est expliqué d’une maniere bien positive sur le sujet en question, il dit « que quand S. Paul ordonne à Tite, qu’il faut que l’évêque soit mari d’une seule femme ; il vouloit fermer la bouche aux hérétiques qui condamnoient le mariage, & justifier que cet état est si précieux, que quoiqu’on y fut engagé, on pouvoit pourtant être élevé au trône pontifical ». Homil. 2. ad tit. p. 1701. On trouve un exemple mémorable dans le cinquieme siecle d’un évêque marié, c’est celui de Synésius, élu évêque de Ptolémaïde en Cyrene, par Théophile, patriarche d’Alexandrie. Synésius tâcha de se dispenser d’accepter l’épiscopat ; il déduisit ses raisons dans une lettre à Eutrope son frere, & le pria de rendre publique la protestation suivante : « j’ai une femme que j’ai reçue de Dieu, & de la main sacrée de Théophile ; or je déclare que je ne veux ni me séparer d’elle, ni m’en approcher en cachette comme un adultere : l’abandonner seroit une action contraire à la piété, vivre avec elle en secret, seroit contre la loi ; au contraire, je prierai Dieu qu’il me donne beaucoup d’enfans & vertueux ». Cette protestation n’empêcha pas qu’il ne fût évêque, & qu’il ne fit de grands fruits : il falloit donc que la loi qui impose le célibat ne fût pas établie. A cet exemple du cinquieme siecle, on peut ajouter celui de S. Hilaire, évêque de Poitiers, qui étoit marié, & qui eut au-moins une fille de son mariage. Jean Gillot, qui a donné une édition de ce pere de l’église en 1572, non-seulement ne disconvient pas du fait, mais il cite même un passage de S. Jérôme, par lequel il paroît qu’il étoit plus ordinaire alors d’élire des évêques mariés que des Evêques dans le célibat, parce que les premiers étoient jugés plus propres à la vie pastorale. La premiere loi qui imposa le célibat aux ecclésiastiques, fut celle du pape Sirice, élu en 385, & qui siégea jusqu’à l’an 398. Antonin, archevêque de Florence, convient lui-même de cette époque ; mais l’église d’Orient ne reçut point l’ordonnance de l’Occident. Pacien, évèque de Barcelone, qu’on doit aussi mettre entre les évêques mariés, ne faisoit en son particulier aucun cas de cette loi, comme il s’en exprime lui-même. « Siricius, direz-vous, a enseigné cela, mais depuis quand, mon frere ? sous l’empire de Théodose ? C’est-à-dire près de quatre cens après la naissance de J. C. Il s’ensuit de-là que depuis l’avenue de J. C. jusqu’à l’empire de Théodose, personne n’a eu d’intelligence ». La nouvelle loi de Sirice ne fut d’abord reçue que de peu d’églises. S. Paulin, évêque de Nole, ne se crut point obligé de s’y soumettre, & il appelle l’ordonnance de Sirice une superbe discrétion. Il garda toujours sa femme après avoir été ordonné prétre, & il l’appelloit sa Lucrece ; c’est ce qui paroît par la réponse qu’il fit à Ausone. Ce dernier l’ayant nommé Tanaquille par illusion à l’empire qu’elle avoit sur son mari, dans ces vers. Si prodi Pauline times, nostroeque vereris Crimen amicitiæ, Tanaquil tua nesciat istud. Paulin lui répondit : . . . Nec Tanaquil mihi, sed Lucretia conjux. Paulin parle d’un autre prêtre nommé Aper, qui garda sa femme après son ordination. Le pape Innocent I. renouvella la loi de Sirice en 404, mais elle​ fut encore mal-observée ; car dans tout le cours de ce siecle, on trouve des ecclésiastiques mariés ; tel est Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont en Auvergne, & tel est Prosper, évêque de Rhége, qui parle ainsi à sa femme. Age jam, precor, mearum Comes irremota rerum, Trepidam brevemque vitam Domino meo dicamus. En Orient on s’en tint aux conciles de Nicée & de Gangres, quoiqu’il y eût quelque diversité de coutumes en quelques endroits. « En Thessalie, dit Socrate (hist. ecclés. l. V. c. xxij.), quand un clerc demeure depuis son ordination auprès de la femme avec laquelle il avoit contracté auparavant un légitime mariage, il est déposé ; aulieu qu’en Orient les clercs & les évêques mêmes s’abstiennent de leurs femmes, selon qu’il leur plait, sans y être obligés par aucune loi ni par aucune nécessité ; car il y a eu parmi eux plusieurs évêques, qui depuis qu’ils ont été élevés à cette dignité, ont eu des enfans légitimes de leur mariage ». Dans le vj. siecle, les lois sur le célibat des prêtres furent plus régulierement observées, du-moins confirmées. Aussi peut-on citer plus de quinze conciles tant de France que d’Espagne, tenus dans ce siecle-là, qui renouvellerent les défenses de tout commerce des ecclésiastiques, tant avec leurs propres femmes qu’avec des femmes étrangeres. Cette rigueur fut séverement interdite en Orient, non-seulement dans ce siecle, mais dans le suivant, comme il paroit par le xiij. canon du concile de Constantinople, appellé in Trullo. Ce canon porte : « nous savons que dans l’église romaine on tient pour regle que ceux qui doivent être ordonnés diacres ou prêtres, promettent de ne plus avoir de commerce avec leurs femmes ; mais pour nous, suivant la perfection de l’ancien canon apostolique, nous voulons que les mariages des hommes qui sont dans les ordres sacrés, subsistent, sans les priver de la compagnie de leurs femmes dans les tems convenables. Ensorte que si quelqu’un est jugé digne d’être ordonné soudiacre, diacre ou prêtre, il n’en sera point exclu pour être engagé dans un mariage légitime, & dans le tems de son ordination on ne lui fera point promettre de s’abstenir de la compagnie de sa femme, pour ne pas deshonorer le mariage que Dieu a institué & béni par sa présence ». Ce concile étoit composé de quatre patriarches d’Orient & de cent huit évêques de leurs patriarchats ; aussi les Grecs l’ont-ils reconnu pour œcuménique, & ils en suivent encore aujourd’hui les décisions. Pour ce qui regarde l’Eglise romaine, elle ne relâcha rien de sa sévérité, malgré les oppositions qu’on lui fit de toutes parts ; tantôt ce fut Udalric, évêque d’Ausbourg, dans le ix. siecle, & Pierre Damien sous Nicolas II. & Alexandre II. qui firent sur cette rigueur des remontrances humbles & raisonnées ; ils ne gagnerent rien. Grégoire VII. au contraire étendit cette rigueur sous la peine d’anathême perpétuel ; mais sa constitution fut mal reçue en Allemagne, en France, en Flandres, en Angleterre & en Lombardie. L’opposition fut portée si loin à Cambrai, qu’on y fit brûler un homme qui avoit avancé que les prêtres mariés ne devoient point célébrer la messe ni l’office divin, & qu’on ne devoit pas y assister. De savans hommes considérant les abus du célibat des prêtres, ont fait dès le xv. siecle plusieurs ouvrages, pour prouver la nécessité de rendre le mariage aux pasteurs. L’archevêque de Palerme, connu sous le nom de Panormitanus, se propose cette question dans son commentaire sur les décrétales, « si l’Egli-​se ne pourroit pas ordonner aujourd’hui que les prêtres se mariassent, comme chez les Grecs » ; répond nettement qu’il croit qu’oui. « Non-seulement, dit-il, je crois que l’Eglise a ce pouvoir, mais j’estime que pour le bien & le salut des ames elle feroit bien de l’établir ainsi. Ceux qui voudroient se contenir pour mériter davantage, en seroient les maîtres. Ceux qui ne voudroient pas vivre dans la continence, pourroient se marier. » Polydore Virgile pense de même. « Je puis dire (ce sont ses termes) que loin que cette chasteté forcée l’emporte sur la chasteté conjugale, au contraire l’ordre sacerdotal a été extremement deshonoré, la religion prophanée, les bonnes ames affligées ; & l’Eglise flétrie d’opprobre, par les débauches où entraine l’obligation au célibat ; de sorte qu’il seroit de la république chrétienne, & de l’ordre ecclésiastique, qu’enfin on restituât aux prêtres le droit du mariage public, dans lequel on pourroit vivre saintement ». M. Wharton a publié plusieurs autres ouvrages outre son traité du célibat. Il en préparoit encore de nouveaux qu’on a trouvés parmi ses papiers, entre lesquels on a fait imprimer deux volumes de ses sermons. (Le Chevalier de Jaucourt.)​
[ "Q2227805", "Q1243170" ]
WOTTAVE la
v17-1474-0
WOTTAVE la, (Géog. mod.)​ riviere d’Allemagne, en Bohème. Elle prend sa source dans le comté de Pilsen, vers les confins de la Baviere, coule de l’occident en orient, traverse le cercle de Pragh, & va se jetter dans le Muldaw. (D. J.)​
[ "Q1507602" ]
WOTTON-BASSET
v17-1475-0
WOTTON-BASSET, (Géog. mod.)​ ville d’Angleterre, dans le comté de Wilt. Elle a droit de marché, & envoie deux députés au parlement.
[ "Q665001" ]
WOUW
v17-1476-0
WOUW, (Géog. mod.)​ village des Pays-bas, dans la seigneurie de Berg-op-zoom, & à quatre milles de la ville de Berg-op-zoom. La police de ce village est composée d’un drossard, d’un bourguemestre, de sept-échevins & de douze geemensmannen ou jurés. Le bourguemestre est le receveur des deniers publics & économiques, dont les recettes portent chaque année près de vingt mille florins pour le seul village de Wouw. Il y a une église dans ce village pour les Protestans, & une chapelle pour les Catholiques. (D. J.)​
[ "Q955118" ]
WREAK
v17-1477-0
WREAK, (Géog. mod.)​ riviere d’Angleterre, dans la province de Leicester, qu’elle arrose de l’est à l’ouest, & vient ensuite se jetter dans la Stoure.
[ "Q7337970" ]
WREXHAM
v17-1478-0
WREXHAM, (Géog. mod.)​ petite ville d’Angleterre, au pays de Galles, dans le comté de Denbigh. Son église a un chœur d’orgues, ce qui est rare dans ce pays-là.
[ "Q496368" ]
WROXETER ou WROKCESTER
v17-1480-0
WROXETER ou WROKCESTER, (Géog. mod.)​ bourgade d’Angleterre, dans Shropshire, sur la Saverne, un peu au-dessus de la ville de Shrewsbury. Plusieurs savans anglois prétendent que cette bourgade ou village s’est élevé sur les ruines de la Viroconium de Ptolomée ou de la Vriconium de l’itinéraire d’Antonin. (D. J.)​
[ "Q1848222" ]
WUIST
v17-1481-0
WUIST, (Géog. mod.)​ petite île de la mer d’Ecosse, & l’une de celles qu’on connoît sous le nom d’îles de Sketland ; c’est une île unie, fertile & assez bien peuplée.
[ "Q754867" ]
WURTEMBERG, WURTENBERG ou WIRTENBERG
v17-1483-0
WURTEMBERG, WURTENBERG ou WIRTENBERG, (Géog. mod.)​ duché souverain d’Allemagne, dans la Suabe. Il est borné au nord par la Franconie, l’archevêché de Mayence & le palatinat du Rhin : au midi, par la principauté de Hohenzollern & de Furstemberg : au levant, par le comté d’Oetingen, le marquisat de Burgaw, le territoire d’Ulm, &c. au couchant, par une partie du palatinat du Rhin, du marquisat de Bade & de la forêt-noire. Il a 22 lieues de long & presque autant de large. L’empereur Maximilien I. l’érigea en duché à la diete de Worms en 1495, en faveur d’Evérard le barbu. La maison de Wurtemberg qu’on dit descendre d’Evérard, grand-maître de la maison de Charlemagne, est réduite à deux branches, savoir la ducale & celle de Wurtemberg-Oëls, établie dans la basse Silésie. La ducale est aujourd’hui catholique. Ce duché est un pays des plus fertiles & des plus peuplés d’Allemagne. Les grains, les fruits & les pâturages y sont en abondance. Le Danube qui passe dans son voisinage, & le Necker qui les traverse, contribuent beaucoup à enrichir les habitans par la facilité qu’ils ont de transporter leurs denrées chez l’étranger. Le duc de Wurtemberg est grand veneur de l’empire, & il a droit de porter la cornette impériale, lorsque l’empereur commande les armées en personne. Contart, surnommé de Léonbergh, on latin Leontorius, moine de l’ordre de Cîteaux, naquit en 1460 dans le duché de Wurumberg, & publia divers écrits que vous indiqueront les bibliographes ; c’est assez d’en citer ici deux ou trois, dont ils ne font aucune mention. Le premier est une révision, correction & augmentation de la glose ordinaire de Walasridus Strabo, moine de l’abbaye de Fulde, sur toute l’Ecriture Ste. Cette glose ordinaire est une chaine d’interpretes​de l’Ecriture composée dans des tems de barbarie, & qui à la honte des sciences, a eu plus de trente éditions. La premiere est de Nuremberg en 1496, six vol. in-fol. & la derniere est d’Anvers en 1634, en six volumes in-fol. Le second des ouvrages de Leonbergh est une édition des Postillæ Hugonis de sancto Charo, in universà biblià, à Bâle en 1504, en six vol. in-fol. C’est un commentaire sur la bible, encore plus barbare que le précédent. Un troisieme ouvrage de Leontorius est une édition des opera sancti Ambrosii, Basiliæ 1506, en deux vol. in-4°. L’auteur vivoit encore en 1520. André (Jacques), théologien luthérien du xvj. siecle, naquit aussi dans le duché de Wurtemberg en 1528. Il fit grand bruit par ses sermons & par ses livres de controverse que personne ne lit aujourd’hui. Il mourut en 1590, âgé d’environ 62 ans, après avoir été marié deux fois. Il eut de son premier mariage neuf garçons & neuf filles, & il étoit si pauvre en se mariant, que ses parens l’avoient destiné à être charpentier. Frischlin (Nicodème) naquit dans le duché de Wurtemberg en 1547. Il a donné des ouvrages de littérature & de poésie, dont vous trouverez l’ennuyeux catalogue dans le p. Niceron. Il mourut en 1590, age de 43 ans. Hunnius (Ægidius), autre théologien de la confession d’Ausbourg, naquit dans un village du pays de Wurtemberg l’an 1550. Il fut également fécond & en livres pleins d’invectives & en enfans. On a fait une édition de ses œuvres en cinq volumes in-folio. Dans ce recueil est son Calvinus judaïsans. Il y accuse Calvin de tant d’hérésies, & avec tant de violence, que ce réformateur auroit pu craindre le sort de Servet, si Hunnius eût pu le faire arrêter. Il mourut l’an 1603, au lit d’honneur, c’est-à-dire en combattant contre les Calvinistes, les Catholiques & les demi-Luthériens. (Le chevalier de Jaucourt.)​
[ "Q2227570", "Q5162643", "Q62754", "Q72975", "Q90848" ]
WURTZBOURG
v17-1484-0
WURTZBOURG, (Géog. mod.)​ ville d’Allemagne, capitale de l’évêché de même nom, sur le Mein, qu’on passe sur un pont, à 18 lieues au sud-ouest de Bamberg, & à 120 au nord-ouest de Vienne. Elle a été autrefois impériale, mais elle est aujourd’hui sujette à son évêque qui y réside. Il y a dans cette ville une petite université, érigée en 1034. Long. 27. 38. latit. 49. 2. (D. J.)​
[ "Q2999" ]
Wurtzbourg, évéché de
v17-1484-1
Wurtzbourg, évéché de, (Géog. mod.)​ l’évêché de Wurtzbourg est borné par le comté de Henneberg, le duché de Coboarg, l’abbaye de Fulde, l’archevêché de Mayence, le marquisat d’Anspach, & l’évêché de Bamberg. Il fut fondé en 741, par S. Boniface ; il est d’une grande étendue, & celui qui en est revêtu est duc de Franconie. Le chapitre est composé de 24 chanoines & de cinq dignitaires. On ne peut parvenir à cet évêché sans avoir été chanoine. (D. J.)​ W Y
[ "Q13427044" ]
WYCK-TE-DUERSTEDE
v17-1485-0
WYCK-TE-DUERSTEDE, (Géog. mod.)​ en latin du moyen âge Durostadium, petite ville des Pays-bas, dans la province d’Utrecht, sur le Rhin, au commencement de la riviere de Leck, à environ quatre lieues d’Utrecht, & à deux au-dessous de Rheven. Charlemagne fit donation de cette ville & de son territoire à Harmacarus, sixieme évêque d’Utrecht. Jean Erithème raconte qu’elle avoit autrefois trois lieues de circonférence, & cinquante-cinq églises paroissiales ; mais que les Normands & les Danois la ruinerent jusqu’à trois fois.​ Cette petite ville fut bâtie sur le bord du Rhin, par Gisbert d’Abconde, évêque d’Utrecht, en 1300. On lui donna le nom de Dursted, parce qu’elle étoit voisine des ruines de l’ancienne ville de Durestat, autrefois la capitale du comté de Teysterband. Durestat étoit une place importante, & qui ayant été plusieurs fois saccagée par les Normands & par d’autres barbares, fut entierement abandonnée, il y a près de neuf cens ans. Longit. 32. 2. latit. 51. 50.
[ "Q10053" ]
WYE, la, ou WIE
v17-1486-0
WYE, la, ou WIE, (Géog. mod.)​ riviere d’Angleterre, dans la province de Derby ; un peu au-dessous de sa source, neuf fontaines méridionales sortent d’un rocher, dans l’espace de vingt-quatre piés ; il y a huit de ces fontaines dont les eaux sont chaudes, & l’eau de la neuvieme est très-froide. On a élevé dans cet endroit un bâtiment de pierre de taille, pour les faire passer par dessous. Il est assez vraisemblable que ces eaux ont été connues des Romains, & qu’ils en ont fait usage pour des bains : car on voit dans cet endroit un chemin pavé, nommé Bathgate, qui part de Buxton, & conduit à huit milles de-là, au village de Bargh. La Wye coule de Buxton à Bakewell, & se jette un peu au-dessous dans le Darwen. (D. J.)​
[ "Q7337975" ]
Wye, la
v17-1486-1
Wye, la, (Géog. mod.)​ en latin moderne Vaga, riviere d’Angleterre au pays de Galles. Elle prend sa source au comté de Montgommery, arrose ceux de Radnor & de Hereford (D. J.)​
[ "Q19695" ]
WYL, ou WYLEN, ou WEIL
v17-1487-0
WYL, ou WYLEN, ou WEIL, (Géog. mod.)​ petite ville de Suisse, entre le Thourgaw & le Toggenbourg, & la capitale des terres anciennes de l’abbé de Saint-Gall, qui y a sa cour & son palais ; mais les quatre cantons, Zurich, Lucerne, Schwitz, & Glaris, ont droit, comme protecteur de l’abbaye de Saint-Gall, de tenir tour-à-tour à Wil, un homme qui a le titre & l’autorité de capitaine du pays ; on change cet homme tous les deux ans ; & ni son autorité, ni celle de l’abbé de Saint-Gall, n’empêchent point que la petite ville de Wyl ne jouisse de grands privileges. (D. J.)​
[ "Q64077" ]
WYLACH, ou WILACK, ou ILLOK
v17-1488-0
WYLACH, ou WILACK, ou ILLOK, (Géog. mod.)​ bourgade de la basse-Hongrie, dans l’Esclavonie, sur la droite du Danube, à dix lieues au sud est d’Essex. Lazius croit que c’est l’ancienne Ivollum. (D. J.)​
[ "Q5882" ]
WYREHALL, Wirehal, Wirhal, Werall, & par les Gallois Kill-Gury
v17-1490-0
WYREHALL, Wirehal, Wirhal, Werall, & par les Gallois Kill-Gury, (Géogr. mod.)​ presqu’île d’Angleterre, en Cheshire. Elle s’étend du nord-ouest au sud-est, de la longueur de seize milles, sur huit de largeur. Autrefois elle étoit inculte & toute afforestée, pour me servir du terme de la Jurisprudence du pays ; mais Edouard III. la fit déforester, c’est-à-dire qu’il permit à tout le monde d’en extirper le bois, d’y chasser, & d’y bâtir. Aussi elle est aujourd’hui passablement peuplée, & parsemée de jolis bourgs qui composent ensemble treize paroisses. Il est vrai que son terroir est sec, mais la pêche y est abondante. (D. J.)​
[ "Q1191558" ]
WYSOGROD
v17-1491-0
WYSOGROD, (Géog. mod.)​ petite ville de la grande Pologne, au duché de Masovie, sur la Vistule, entre Warsovie & Plocczko, à six lieues de cette derniere ville. Long. 46. 22. latit. 57. 40. (D. J.)​
[ "Q569804" ]
WYSSERA, la
v17-1492-0
WYSSERA, la, (Géog. mod.)​ riviere de l’empire russien, en Sibérie. Elle tombe des rochers, des montagnes de Joégoria, & se jette dans la riviere de Cam, laquelle se décharge dans le Wolga.
[ "Q476721" ]
XABEA, EXABIA
v17-1494-0
XABEA, EXABIA, (Géog. mod.)​ dans le Portulan de Michelot ; petite ville d’Espagne, au royaume de Valence, avec une rade, dont le cap S. Martin fait l’entrée. (D. J.)​
[ "Q851020" ]
Xagua
v17-1496-1
Xagua, (Géog. mod.)​ port de l’Amérique, dans l’île de Cuba, sur sa côte méridionale, entre l’île de Pinos & la ville de Spiritu-Sancto, environ à 15 lieues du port de la Trinité. C’est un des plus beaux ports de l’Amérique ; il a 6 lieues de circuit, & une petite île dans le milieu, où l’on trouve de l’eau douce. (D. J.)​
[ "Q190005" ]
XAINTES
v17-1498-0
XAINTES, (Géog. mod.)​ ville de France, capitale de la Saintonge. Voyez Saintes.
[ "Q191126" ]
XALAPPA
v17-1499-0
XALAPPA, (Géog. mod.)​ ville de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, province de Tlascala, dans les terres, à 16 lieues de la Vera-Cruz. Ses habitans sont un mélange d’indiens & d’espagnols. (D. J.)​
[ "Q221051" ]
XALISCO, les iles de
v17-1501-0
XALISCO, les iles de, (Géog. mod.)​ îles de la mer du Sud, sur la côte de la nouvelle Espagne, à l’occident de Guadalajara, & tout auprès du cap Corriente, au midi de l’embouchure de la mer Vermeille. Elles sont au nombre de quatre. (D. J.)​
[ "Q643715" ]
XALON, le
v17-1502-0
XALON, le, (Géog. mod.)​ riviere d’Espagne. Elle a sa source dans la vieille-Castille, auprès de Médina-Céli, & se perd dans l’Ebre, au-dessus de Saragosse. C’est le Salo des anciens. (D. J.)​
[ "Q20380" ]
Xanthe, Xantus
v17-1509-1
Xanthe, Xantus, (Géog. anc.)​ fameuse riviere de la Troade, dans l’Asie mineure. Elle a sa source au mont Ida, & se perd dans l’Hellespont. Pline, l. V. c. xxx. dit qu’elle se joint avec le Simoïs, autre riviere célebre dans les poëmes d’Homere & de Virgile ; ces deux rivieres vont ensemble au port des Achéens. Bien des auteurs croyent que le Xanthe & le Scamandre ne sont qu’une seule riviere, fondés sur ces vers d’Homere, Iliad. v. 74. Les dieux l’appellent Xanthe, & les hommes Scamandre. Elien dans son histoire des animaux, l. VIII. c. xxj. donne une origine assez naturelle de ce double nom. Il dit que le Scamandre a la vertu, que les brebis qui boivent de-son eau, deviennent rousses, ξανθας : de-là, ajoute-il, cette riviere a pris le nom de Xanthe, tiré de la couleur qu’elle donne aux brebis. 2°. Xanthe, riviere de l’Asie mineure, dans la Lycie ; elle a sa source dans le mont Taurus, arrose les villes de Xanthe & de Patare, & se jette ensuite dans la mer Méditerranée. Ptolomée, l. V. c. iij. en met l’embouchure après Telmesse, auprès de Patare. Strabon assure, l. XIV. p. 665. qu’on l’appelloit anciennement Sirbes. Il dit qu’en le remontant dix stades, on trouvoit le temple de Latone, & que soixante stades plus haut que ce temple, étoit la ville qu’il nomme Xanthe. Ovide, métamorph. l. IX. v. 645. dit cette riviere : Jam Cragon, & Lymiren Xanthique reliquerat undas. 3°. Xanthe ou Xanthopolis, ancienne ville de l’Asie mineure, dans la Lycie. Strabon, l. XIV. p. 666. dit que c’étoit la plus grande ville de cette province. On a vu dans l’article précédent qu’elle étoit à 70 stades de son embouchure, selon cet auteur. Pline, l. V. c. xxvij. l’en met à 15 mille pas ; c’est 6 mille pas de plus que le calcul de Strabon. Ptolomée, l. V.​ c. iij. la nomme dans sa liste de villes méditerranées. Appien raconte comment les habitans de Xanthe, amoureux de leur liberté, voyant leur ville prise par Brutus, l’un des meurtriers de César, se donnerent eux-mêmes la mort, & brûlerent leur ville, plutôt que de se soumettre au vainqueur. Il remarque que c’étoit pour la troisieme fois que cette ville éprouvoit un pareil destin ; que la même chose étoit arrivée lorsque Harpale, général du grand Cyrus, avoit assiégé la ville de Xanthe, & lorsqu’Alexandre, fils de Philippe avoit cru s’en rendre maître. Cette ville se releva dans la suite ; car outre que Strabon & Pline, postérieurs au tems de Brutus, en parlent comme d’une ville subsistante, je la trouve au rang des villes épiscopales de la Lycie, sous le nom de Xanthi, qui est le génitif de son nom, dans la notice de Léon le sage. Mais elle est nommée Ξανθος, Xanthus dans celle d’Hiéroclès ; elle est du Mentasili, dans la Natolie, sur la côte méridionale. 4°. Xante, riviere d’Epire. Helenus, qui s’étoit établi dans ce pays là, après le sac de Troie, avoit donné le nom de Xanthe à un petit ruisseau. C’est ce que Virgile, Æneid. l. III. v. 350. exprime par ce vers : Arentem Xanthi cognomine rivum Agnosco. 5°. Xanthe, ville ancienne de l’île de Lesbos, selon Etienne le géographe. C’est de Xanthe, ville de Lycie, qu’étoit Olen, poëte grec, plus ancien qu’Orphée. Il composa plusieurs hymnes, que l’on chantoit dans l’île de Délos aux grandes solemnités de la religion, nommément en l’honneur de la déesse Lucine, qu’il disoit être la mere de Cupidon. Quelques auteurs prétendent qu’il fut l’un des hyperboréens qui fonderent l’oracle de Delphes, & qu’il y exerça le premier la fonction de prêtre d’Apollon, je veux dire, celle de rendre réponse aux consultans en vers hexametres. Ménécrate étoit de la même ville. Il avoit fait l’histoire de la Lycie, celle de Nicée, & celle d’Hercule. Il ne faut pas le confondre avec Ménécrate d’Elée, qui avoit décrit l’Hellespont, & les pays qui le bordent. C’est une perte considérable que celle de cet ouvrage, au-lieu que les œuvres de Ménécrate de Lycie, n’étoient pas de la premiere réputation. (D. J.)​
[ "Q1134694", "Q18690050", "Q464936", "Q0", "Q0", "Q978308", "Q20817295", "Q1175901" ]
XARAGUA
v17-1519-0
XARAGUA, (Géog. mod.)​ ville capitale du royaume de même nom, dans l’île de Saint-Domingue ; c’est une ville toute délabrée.
[ "Q583445" ]
XARAMA, le
v17-1520-0
XARAMA, le, (Géog. mod.)​ petite riviere d’Espagne, dans la nouvelle Castille. Elle a sa source aux confins de la vieille Castille, & se rend dans le Tage, à 8 lieues au-dessus de Tolede, & proche d’Aranjuez. (D. J.)​
[ "Q16508" ]
XATIVA
v17-1521-0
XATIVA, (Géog. mod.)​ ville d’Espagne au royaume de Valence, sur le penchant d’une colline, au pié de laquelle coule le Xucar, à neuf lieues au midi de Valence, & à vingt au nord-ouest d’Alicante. Philippe V. traita inhumainement cette ville dans le cours de la guerre du commencement de ce siecle, parce qu’elle s’étoit déclarée par la force en faveur de Charle, archiduc d’Autriche. Il la fit assiéger, en 1706, & raser de fond-en-comble après l’avoir prise. Ensuite considérant la beauté de sa situation, il éleva sur ses ruines une autre ville qu’on nomme à-présent San-Philipe. Long. 16. 50. latit. 58. 55. Le pape Calixte III. étoit natif de Xativa. Il canonisa l’homme qui lui avoit prédit son élévation au pontificat, qu’il n’obtint cependant qu’à l’âge de 76 ans. Il excita toute l’Europe à prendre les armes contre le turc, & ce projet ne fut pas heureux pour les chrétiens. Il donna les meilleurs bénéfices à ses parens qui ne les méritoient guere. Il mourut en 1458, au bout de trois ans & quelques mois de regue. André (Jean) mahométan, naquit à Xativa dans le xv siecle, & succéda à son pere dans la charge d’alfaqui de cette ville ; mais il abandonna sa religion, & se fit chrétien. Il est auteur d’un livre intitulé confusion de la secte de Mahumed. Ce livre a été publié premierement en espagnol, & traduit sur l’italien en françois par M. le Févre de la Boderie, Paris 1574, in-8°. Tous ceux qui écrivent contre le mahométisme, citent beaucoup cet ouvrage. Malvenda (Thomas) religieux dominicain, né à Xatixa en 1566, mourut à Valence en Espagne en 1628 à 63 ans. Les ouvrages qui subsistent encore de lui, sont : 1°. un traité de Anti-Christo, dont la meilleure édition est celle de 1621. 2°. Une nouvelle version du texte hébreu de la bible, avec des notes, imprimée à Lyon en 1650, en 5 vol. in-fol. Espagnolet (Joseph-Robert Ribera, dit l’) peintre dont je n’ai point parlé en traitant des écoles de peinture, naquit en 1589 à Xativa, & mourut à Naples en 1656. Il étudia la maniere de Michel-Ange Caravage, & se plut comme lui à représenter des sujets terribles & pleins d’horreurs. Né dans la pauvreté, un cardinal fut frappé de ses talens, & touché de son indigence, il l’emmena dans son palais & le combla de faveurs ; mais l’Espagnolet voyant que son changemeent de fortune le rendoit paresseux, quitta le cardinal pour reprendre le goût du travail. Il se rendit à Naples, s’y fixa, en devint le premier pein-​tre, & s’y enrichit. Ses principaux ouvrages sont dans cette ville, & à l’Escurial. Il y a beaucoup d’expression dans ses têtes, mais son goût n’est pas noble, & son pinceau n’a rien de gracieux. (D. J.)​
[ "Q738013", "Q160369", "Q6298833", "Q3992575", "Q297838" ]
XAVIER
v17-1522-0
XAVIER, (Géog. mod.)​ château d’Espagne, dans la Navarre, au pié des Pyrénées, à sept ou huit lieues de Pampelune. Je parle de ce château, parce que François & Jerôme Xavier, oncle & neveu, y prirent naissance. Le premier surnommé l’apôtre des Indes y naquit en 1506, & se lia d’amitié à Paris avec Ignace de Loyola. Il se destina pour missionnaire dans les Indes orientales, & arriva à Goa en 1542, sous la protection de Jean III, roi de Portugal. Il mourut dans l’isle de Sancian, à vingt-trois lieues des côtes de la Chine, en 1552, agé de 46 ans. Grégoire XV. le canonisa en 1622, & soixante ans après le P. Bouhours écrivit sa vie sur les mémoires qu’on lui communiqua, & qu’il embellit à sa guise. Il est certain que François Xavier n’étoit pas un homme du commun, ni un apôtre évangélique, car il prétendoit « qu’on n’établiroit jamais aucun christianisme de durée parmi les payens, à moins que les auditeurs ne fussent à la portée d’un mousquet ». C’est le P. Navarette, traité 6. p. 436. col. 6, qui nous apprend cette façon de penser de son confrere, sur les moyens d’opérer la conversion des payens. Dezia el santo que mientras no estuvieran debaxo del mosquete, no avia de aver christiano de provecho. Le P. Tellez dans son histoire d’Ethiopie, l. IV. c. iij. ne fait point de difficulté d’avouer la même chose : « ç’a toujours été dit-il, le sentiment que nos religieux ont formé concernant la religion catholique, qu’elle ne pourroit être d’aucune durée en Ethiopie, à moins qu’elle ne fût appuyée par les armes ». Este foy sempre o parecer que os nossos religiosos formaram d’aquellas cousas tocantes à la religiam catholica, a qual nam podia ser de dura em Ethiepia, sem ter authoritade di armas. Jerôme Xavier servit son oncle dans les missions des Indes orientales où il passa en 1581, après être entré chez les jésuites en 1568. Il fut successivement recteur à Bazin & à Cochin, maître des novices, & supérieur de la maison professe de Goa. Il est mort dans cette ville en 1617, après avoir été nommé à l’archevêché d’Angamale, transporté alors à Cranganor. Ses confreres disent des merveilles de sa mission auprès du grand mogol Akébar ; cependant malgré les distinctions que ce prince accorda à Jerôme Xavier, il continua de célébrer avec ses fils sa fête ordinaire en l’honneur du Soleil ; & quand il fut au lit de mort, il déclara au P. Xavier que loin d’être converti, il étoit comme engagé d’honneur à maintenir la secte qu’il avoit jusqu’alors favorisée ; c’est le P. Catrou qui dans son histoire du Mogol, nous apprend cette particularité ; mais il y en a une autre qui a fait connoître le P. Jérôme Xavier en Europe, plus que ses conversions aux Indes ; ce sont deux ouvrages qu’il a composés, & que Louis de Dieu a fait imprimer à Leyde, en 1639, in-4°. L’un est l’histoire de Jesus-Christ, & l’autre celle de S. Pierre, en Persan. Louis de Dieu les traduisit en latin, & les mit au jour avec des remarques. « L’ouvrage, en lui-même, dit M. la Croze, hist. du Christ. des Indes, p. 333, est un amas monstrueux de fictions & de fables grossieres, ajoutées & souvent substituées aux paroles des saints évangélistes. Au reste, Jérôme Xavier n’est auteur de cette espece d’alcoran, que pour ce qu’il y a de profane & de superstitieux. Il l’avoit composé en portugais, & la version persane dont Alégambe & les autres jésuites lui font honneur, n’est nullement de lui. Elle a pour auteur un maho-​métan de Lahor dans les indes, nommé Abdel Senarim-Kasem, comme Xavier lui-même l’avoue à la fin de son premier ouvrage, page 586 ». M. Simon est du même sentiment, que cette histoire a d’abord été composée en portugais, & il en dit assez sur le fond du livre, pour faire voir ce qu’il en pense. « Il (Xavier) composa cette histoire, dit M. Simon, Hist. crit. des vers. du N. T. ch. xvij. p. 206. à Agra où il étoit alors, à la sollicitation du grand-mogol. Il paroît de plusieurs mots qui sont dans le persan, qu’il a été d’abord composé en langage portugais, d’où il a été ensuite mis en persan. Louis de Dieu s’est fort emporté contre cet ouvrage, à-cause des additions prises des livres apocryphes qu’on y a insérées. Et en effet, quoique ce protestant n’ait pas gardé assez de modération dans sa préface & dans ses notes, on ne peut nier qu’il n’eût été plus à-propos de traduire en persan le texte pur des évangiles, que de donner un mélange de ces évangiles & de pieces apocryphes, sous le titre de l’histoire de Jesus-Christ. Le p. Jérôme Xavier a aussi composé un ouvrage semblable, intitulé l’histoire de S. Pierre, qui n’est pas écrit avec plus d’exactitude que le premier ». Pietro-Della Valle, de retour de ses voyages de Perse, examina la version latine de Louis de Dieu, & la trouva à peu de choses près fidelle, suivant le récit de Nicolas Antonio. Il est vrai que le p. Pétau prétend que les deux pieces dont il s’agit ne sont point de Jérôme Xavier ; mais il a contre lui l’aveu d’Alégambe, de Nicolas Antonio & de M. Simon. On trouvera les deux pieces du p. Jérôme Xavier dans J. A. Fabricius, cod. apoc. N. T. t. l. p. 301. edit. 1719. On voit dans l’histoire de Jesus-Christ, composée par ce jésuite, entr’autres pieces supposées, deux lettres, l’une de Lentulus & l’autre de Pilate, toutes deux écrites à Tibere. Dans la premiere, l’auteur fait le portrait de Jesus-Christ, comme les peintres le représentent depuis long-tems dans leurs images, & racontent quelques-uns de ses miracles ; dans la seconde, il parle aussi des miracles de Jésus-Christ & de son ascension dans le ciel ; mais il n’y est fait aucune mention de sa mort, & moins encore de sa résurrection. (D. J.)​
[ "Q112738", "Q163900", "Q3191088" ]
XAUXA
v17-1523-0
XAUXA, (Géog. mod.)​ ou la riviere de Maragnan, riviere de l’Amérique méridionale, & une des plus considérables. Sa principale source est dans le lac Cincha-Cocha, vers les 304, 20 de longitude, & les 10 d. de latitude méridionale. Elle prend ensuite le nom d’Ucayalé, & va se rendre dans l’Amazone à S. Joachim d’Omaguas. La vallée de Xauxa où court cette riviere, a 24 lieues de long, & 5 ou 6 de large. Elle étoit peuplée de plus de vingt mille habitans quand les Espagnols y arriverent. On n’y trouve aujourd’hui çà & là que quelques chetives bourgades d’Indiens. (D. J.)​
[ "Q200174" ]
XELVA
v17-1525-0
XELVA, (Géog. mod.)​ petite ville d’Espagne, au royaume de Valence, près du Guadalaviar, à sept lieues de Ségorbe, & à dix lieues au-dessus de Valence. Long. 17. 16. latit. 39. 42. (D. J.)​
[ "Q1771138" ]
XÉNIL, le
v17-1529-0
XÉNIL, le, (Géog. mod.)​ riviere d’Espagne.​ Elle prend sa source au royaume de Grenade, passe près de la ville de Grenade, & va se rendre dans le Guadalquivir. C’est la Singules des anciens.
[ "Q17760" ]
XENSI
v17-1534-0
XENSI, (Géog. mod.)​ province de la Chine, la troisieme de cet empire ; elle est bornée par la grande muraille, par le fleuve Jaune & par des montagnes. Elle contient huit métropoles & cent sept cités, quelques mines & beaucoup de rhubarbe ; le terroir y est fertile, à cause des rivieres & des torrens qui l’arrosent : Sigan est la capitale de cette province. (D. J.)​
[ "Q47974" ]
XERES, de badajos, ou Xérès de los cavalleros
v17-1537-0
XERES, de badajos, ou Xérès de los cavalleros, (Géog. mod.)​ ville d’Espagne dans l’Estramadure, au royaume de Léon, sur le torrent d’Ardilla, à 4 lieues au midi de Badajos. Charles V. lui accorda le titre de cité. Son terroir est rempli d’excellens pâturages, où l’on nourrit quantité de bêtes à cornes. Long. 10. 40. latit. 38. 8. (D. J.)​
[ "Q1153945" ]
Xérès de la Frontera
v17-1537-1
Xérès de la Frontera, (Géog. mod.)​ ville​d’Espagne, dans l’Andalousie, sur le bord du Guadalquivir, à deux lieues du port de Sainte-Marie, à trois d’Arcos, à quatre de Saint-Lucar, à cinq de Cadix, à quinze de Séville, à vingt-huit de Cordoue, & à cent de Madrid. Elle est grande & peuplée de beaucoup de noblesse. Elle a été bâtie sur les ruines de l’ancienne Asta regia. Son terroir est des plus fertiles, couvert d’orangers, de citronniers, d’oliviers & d’autres arbres fruitiers. Les vignes y produisent les meilleurs vins d’Espagne. C’est aux environs de cette ville que Roderic, dernier roi des Goths, perdit en 712 une bataille décisive. Long. 11. 30. latit. 36. 37. (D. J.)​
[ "Q12303" ]
Xerès de la Frontera
v17-1537-2
Xerès de la Frontera, (Géog. mod.)​ nom de deux bourgades de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne ; l’une est dans l’audience de Guatimala, l’autre dans la province de la nouvelle Galice, à 30 lieues de Guadalajara.
[ "Q12303" ]
XERICA
v17-1538-0
XERICA, (Géog. mod.)​ petite ville d’Espagne, au royaume de Valence, sur le Morvédro, au-dessus de Ségorbe, & à deux lieues de cette ville. Long. 16. 52. latit. 39. 56.
[ "Q1645723" ]
XERIMENHA
v17-1539-0
XERIMENHA, (Géog. mod.)​ petite ville de Portugal, dans la province d’Alentéjo, au sud-ouest d’Elvas, près de la Guadiana.
[ "Q2088814" ]
XERTE, la
v17-1545-0
XERTE, la, (Géog. mod.)​ ou la Xerete, riviere​ d’Espagne, au royaume de Léon, dans l’Estramadure. Elle a sa source au mont de Tornavacas, & après un cours de treize lieues elle se rend dans l’Aragon. (D. J.)​
[ "Q3322231" ]
XICONA
v17-1547-0
XICONA, (Géog. mod.)​ & par l’auteur de la Poblacion général de las Espagnas, Sexona ; petite ville d’Espagne, au royaume de Valence, entre des montagnes, au nord d’Alicante, avec un château bâti sur une hauteur. Il croît dans ses environs du vin aussi estimé que celui d’Alicante. Long. 17. 22. latit. 38. (D. J.)​
[ "Q747527" ]
XILOCASTRO
v17-1549-0
XILOCASTRO, (Géog. mod.)​ bourg de la Morée, au duché de Clarence, à deux lieues au sud du golphe de Lépante, & à treize au levant de la ville de Patras. Niger suivi par M. de Lisle, croit que ce bourg a été fondé sur les ruines de l’ancienne Ægyra, ville du Péloponnèse, dans l’Achaïe propre.
[ "Q2248347" ]
XIMENA
v17-1551-0
XIMENA, (Géog. mod.)​ ville d’Espagne, dans l’Andalousie, à cinq lieues au nord de Gibraltar, sur une montagne pleine de rochers, au pié de laquelle est du côté de l’orient, un pays très-fertile, arrosé par une petite branche du Guadiaro. L’ancienne Ximena est sur le sommet de la montagne, & l’on juge par les arcades & par les voûtes, qu’elle a été bâtie par les Maures. M. Conduitt y a trouvé l’inscription suivante sur une pierre d’une des portes de cette ville ruinée : L. Herennio Herenniano, L. Cornelius Herennius Rusticus Nepos ex testamento posuit nonis Martiis. Sex. Quintilio Condiano. Sex. Quintilio Maximo Coss. Le pere Mariana, liv. III. ch. ij. dit que la caverne où Crassus vint se cacher, étoit proche de Ximena. M. Conduitt fit sans succès trois lieues à la ronde pour la découvrir ; cependant il est vrai qu’il y a plusieurs cavernes dans cette partie de l’Espagne. Long. 12. 30. latit. 36. 15. (D. J.)​
[ "Q916664" ]
XINGU, le
v17-1553-0
XINGU, le, (Géog. mod.)​ riviere de l’Amérique méridionale, qui prend sa source dans les mines du Brésil, & se rend dans l’Amazone, entre les forts de Paru & de Curupa, par plusieurs bouches. Le Xingu peut avoir une lieue de large à son embouchure. C’est la même riviere que le p. d’Acunha nomme Paranaiba, & le p. Fritz dans sa carte, Aoripana ; elle descend, ainsi que celle de Topayos, des mines du Brésil ; elle a un saut à sept à huit journées au-dessus de son embouchure, ce qui n’empêche pas qu’on ne puisse la remonter en canot, au-moins deux cens lieues, s’il est vrai que cette navigation demande plus de deux mois. Ses bords abondent en deux sortes d’arbres aromatiques, l’un appellé cuchiri, & l’autre puchirt Leurs fruits sont à-peu-près de la grosseur d’une olive ; on les rape comme la noix muscade, & on s’en​sert aux mêmes usages. L’écorce du premier a la saveur & l’odeur du clou de girofle, que les Portugais nomment cravo : ce qui a fait appeller par corruption l’arbre qui produit cette écorce, bois de crabe par les François de Cayenne. Si les épiceries qui nous viennent de l’Orient, laissoient quelque chose à desirer en ce genre, celles-ci seroient plus connues en Europe. On ne laisse pas d’en porter à Lisbonne une assez grande quantité. Elles passent en Italie & en Angleterre, où elles entrent dans la composition de diverses liqueurs. (D. J.)​
[ "Q49544" ]
XOA, ou XAOA, ou SEWA
v17-1562-0
XOA, ou XAOA, ou SEWA, (Géog. mod.)​ royaume de l’Ethiopie, dans l’Abissinie ; c’est un grand royaume arrosé du fleuve Jéma, qui le coupe de l’est à l’ouest. (D. J.)​
[ "Q971375" ]
XOIS
v17-1568-0
XOIS, (Geog. anc.)​ ville d’Egypte, dans le nôme qui prenoit d’elle le nom de Xoite ; Ptolomée, l. IV. c. v. parle du nôme & de la ville. (D. J.)​
[ "Q1068140" ]
XOLO
v17-1569-0
XOLO, (Géog. mod.)​ grande île d’Asie, dans l’Archipel des Moluques, à trente lieues de Mindanac, vers le sud-est, & qui est gouvernée par son roi particulier. J’ai déjà parlé de cette île sous le nom de Gilolo : j’ajouterai seulement que c’est dans cette île qu’arrivent tous les navires de Borneo ; & on peut l’appeller la foire de tous les royaumes maures. La chaleur de l’air y est tempérée par des pluies fréquentes qui rendent le terroir abondant en ris. On assure que cette île est la seule des Philippines où il y ait des éléphans ; & parce que les Indiens ne les apprivoisent pas, comme l’on fait à Siam & à Camboye, ils s’y sont extrèmement multipliés ; on y trouve des chevres, dont la peau est mouchetée comme celle des tigres. On estime beaucoup un oiseau nommé salangan, qui fait son nid comme les moineaux ; ces nids étant bouillis, passent pour fortifians. Parmi les fruits, cette île a le durion, & beaucoup de poivre que les habitans recueillent verd, & un fruit particulier qu’ils appellent du paradis, & les Espagnols fruit du roi ; parce qu’il ne se trouve que dans son jardin. Il est gros comme une pomme ordinaire, de couleur de pourpre ; il a de petits pepins blancs, gros comme des gousses d’ail, couverts d’une écorce épaisse comme la semelle d’un soulier, qui sont d’un goût très-agréable. (D. J.)​
[ "Q201398" ]
XUCAR, le
v17-1576-0
XUCAR, le, (Géog. mod.)​ riviere d’Espagne, au royaume de Valence. Le Xucar est le Sucro fluvius des anciens, fleuve de l’Espagne tarragonoise. Il prend sa source dans la nouvelle-Castille, traverse la petite province de la Sierra, où il reçoit deux petites rivieres, le Cabriel & l’Oriara ; après cela il vient arroser le royaume de Valence en largeur, de l’occident à l’orient, & va perdre son nom & ses eaux dans la mer, près d’une petite place nommée Cullera, qui donne son nom à un cap voisin. (D. J.)​
[ "Q14311" ]
XUXUY
v17-1581-0
XUXUY, (Géog. mod.)​ autrement & plus communément San-Salvador ; ville de l’Amérique méridionale au Paraguay, dans la partie septentrionale du Tucuman, sur une riviere qui se jette dans Rio-Vermejo.
[ "Q44217" ]
Y, l’
v17-1595-2
Y, l’, (Géog. mod.)​ l’Y ou l’Yé, est un golphe du Zuyderzée, qui sépare presque entierement la Hollande méridionale de la septentrionale ; c’étoit autrefois une riviere. Elle en conserve encore le nom, quoique par l’inondation du Zuyderzée, elle soit devenue une espece de bras de mer, sur lequel est située la ville d’Amsterdam, en forme de croissant. Antonides Van-der-Goès, ainsi nommé du lieu de sa naissance, & l’un des célebres poëtes hollandois du dernier siecle, a immortalisé l’Y, par le poëme qu’il intitula de Y-Stroom, la riviere d’Y ; le plan de ce poëme, au défaut de l’ouvrage même, mérite d’être connu des étrangers. Il est divisé en quatre livres. Dans le premier,​ l’auteur décrit ce qu’il y a de plus remarquable sur le bord de l’Y du côté d’Amsterdam ; il ne néglige aucun ornement pour embellir, & pour varier sa matiere. Il y a quelque chose d’heureux dans le tableau qu’il trace d’un quartier d’Amsterdam appellé l’île-neuve. Il compare la rapidité dont les bâtimens de cette île ont été construits, à la maniere dont les murailles de Thebes s’éleverent d’elles-mêmes, dociles au son de la lyre d’Amphion ; cependant, dit-il, cette île avec ses palais magnifiques qui seront un jour leur propres sépultures, ne se fera connoître à la postérité la plus reculée, que par la gloire d’avoir été le séjour de l’amiral Ruyter. Il prend de-là occasion de chanter les louanges de ce grand homme de mer ; ensuite il expose aux yeux du lecteur les bâtimens qui couvrent les bords de l’Y ; mais ce n’est pas d’une maniere seche qu’il les peint, tout y brille d’ornemens, & des couleurs les plus vives. En parlant de la compagnie des Indes occidentales, il rapporte les guerres que cette société a eues avec les Portugais. Il décrit avec étendue le magasin de l’amirauté, & le palais de la compagnie des Indes orientales : Dans la description du premier, il fait une peinture aussi grande que terrible, de tous les instrumens de guerre qu’on y trouve entassés. C’étoit autrefois, dit l’auteur, l’ouvrage des plus grands monarques, d’élever un capitole ; mais ici des marchands osent élever jusqu’au ciel, un bâtiment qui surpasse les palais des rois. La puissance de la compagnie est assez connue, par l’orient soumis à ses lois ; & le château prodigieux qu’elle a fait construire reçoit le jour de plus de trois mille & trois cens fenêtres. Dans le second livre, le poëte parcourt une carriere très-vaste, & qui renferme en quelque sorte une partie de l’univers. Après avoir fait l’éloge de la navigation, il passe en revûe les flottes nombreuses qui couvrent l’Y, & qui vont prendre dans le monde entier tout ce qui peut servir à la nécessité & à l’orgueil des hommes. A cette occasion, il parle des expéditions hardies de l’amiral Heemskerk, destinées à chercher une route abrégée vers les Indes par la mer Glaciale. Il s’étend sur les malheurs où l’Amérique est tombée par ses propres richesses. Il introduit l’ombre d’Attabalipa, qui, charmée de voir dans les Hollandois les ennemis de ses bourreaux, leur fait l’histoire des cruautés des Espagnols. L’auteur suit dans sa description la flotte des Indes : sa muse parcourt les différens pays de cette vaste contrée, & décrit avec pompe les différentes richesses dont chacune de ces provinces charge les vaisseaux hollandois. Non contente de donner une idée de l’étendue du négoce de la Hollande dans ces climats, elle dépeint la puissance de ses armes & de ses trophées, & nous trace pour exemple le tableau d’une bataille où ses soldats remporterent une victoire signalée sur les habitans de Macassar. L’auteur retourne ensuite vers l’Y, en décrivant les pays qu’il découvre sur son passage, Etant de retour, il détaille les principales marchandises que les autres parties de l’univers fournissent à la Hollande, comme une espece de tribut qu’elles payent à l’industrie de ses habitans. En parlant des vins & d’autres objets de luxe qui viennent de France, il déclame avec autant de force que de bon sens contre les vices que ce même pays tâche de communiquer aux Hollandois. Le livre troisieme est une fiction d’un bout à l’autre : le poëte est entraîné tout-d’un-coup au fond de​l’Y : il voit le fleuve avec ses demi-dieux & ses nymphes, allant à une fête qui devoit se donner à la cour de Neptune pour célébrer l’anniversaire du mariage de Thétis & de Pelée. L’auteur ne suit ici ni Ovide, ni les autres mythologistes : il feint que Thétis autrefois mariée au vieux Triton, & lasse de la froideur de cet époux suranné, s’étoit retirée de la cour de Neptune pour pleurer ses malheurs dans la retraite. Neptune & les autres divinités de la mer touchées de sa douleur, la rappellent, cassent son mariage, & se résolvent à l’unir au courageux Pelée, à qui ils destinent en même tems l’immortalité avec une éternelle jeunesse. Thétis accepte joyeusement ce parti, & Triton plus charmé des plaisirs de la bonne chere que de ceux de l’amour, n’y fait aucune opposition. Le mariage s’acheve, & les dieux des eaux en solemnisent tous les ans la mémoire. C’est à une de ces fêtes que le fleuve alloit alors avec toute sa cour : le poëte y fut mené aussi par une des divinités aquatiques, qui le cacha dans un endroit du palais de Neptune, où sans être vu il pouvoit tout voir. Les autres fleuves entrent dans la salle du festin, & à mesure qu’ils arrivent, le poëte est instruit de leurs noms, de leur origine & de leur puissance. Les descriptions qu’il en fait sont poëtiques & savantes, c’est l’endroit le plus beau du poëme. Le dieu présomptueux de la Seine, éclate contre l’Y en paroles injurieuses : l’Y lui répond avec autant d’éloquence que de phlegme. Le dieu de la Seipiqué, finit sa déclamation en s’adressant à l’Ebre, & lui reprochant d’être insensible à la fierté d’un sujet rebelle. L’Ebre réplique que la haine qui l’avoit animé autrefois contre l’Y, avoit été purifiée par le feu de la guerre, qu’il l’avoit reconnu pour libre. On voit assez que cette fiction est une allégorie de l’invasion de la France dans les pays-bas espagnols, & de la triple alliance. Dans le quatrieme livre, l’auteur s’attache à dépeindre l’autre bord de l’Y, qui est embelli par plusieurs villes de la nord-Hollande : elles fourniroient cependant une matiere assez seche, si l’imagination fertile du poëte ne savoit tirer des moindres sujets, des ressources propres à enrichir son ouvrage. En décrivant la ville d’Edam, autrefois nommée Ydam, c’est-à-dire, digue de l’Y, il rappelle l’ancienne fable d’une syrene prise auprès de cette ville par des pêcheurs : il en fait une espece de sibylle, en lui prêtant la prédiction de toutes les catastrophes que les Bataves devoient surmonter avant que de parvenir à cette puissance, dont l’auteur a donné de si grandes idées. Cette prophétie est un abregé de l’histoire de Hollande, & ce n’est pas l’endroit de l’ouvrage sur lequel les fleurs de la poésie sont répandues avec le moins de profusion. La syrene finit par tracer un affreux tableau de ces batailles navales qui se devoient donner un jour sur les côtes de Hollande, entre cette république & l’Angleterre ; enfin, l’ouvrage est terminé par un discours aux magistrats d’Amsterdam, à la sagesse desquels l’auteur rapporte avec raison la richesse de cette puissante ville. Si ce poëme ne mérite pas le nom d’épique, il ne paroit pourtant point indigne de ce titre par l’heureuse fiction qui y regne, par la noblesse des pensées, par la variété des images, & par la grandeur de l’expression. A l’égard des defauts qu’on y remarque, si l’on réfléchit à la précocité des talens de l’auteur qui n’avoit que vingt-quatre ans quand il le mit au jour, l’on croira sans peine que s’il ne fut pas mort à la fleur de son âge, il auroit conduit son ouvrage plus près de la perfection. Quoi qu’il en soit, il y a peu de poëmes hollandois où l’on trouve plus de beautés que dans celui-ci. (Le Chevalier de Jaucourt.)​​
[ "Q338137", "Q1813467" ]
YABAQUE
v17-1597-0
YABAQUE, (Géog. mod.)​ petite île de l’Amérique, une des Lucayes, au nord-ouest de celle de Maguana, & au nord de celle de S. Domingue. Latit. selon de Laet, 22. 30. (D. J.)​.
[ "Q341919" ]
YAMBO
v17-1603-0
YAMBO, (Géog. mod.)​ petite ville d’Asie dans l’Arabie, sur la côte orientale de la mer Rouge, route de Médine, avec un petit port qui en est éloigné de 10 lieues. Long. 53. 42. latit. 21. 38.
[ "Q466027" ]
YAMÉOS, les
v17-1604-0
YAMÉOS, les, (Géogr. mod.)​ peuple sauvage​de l’Amérique méridionale ; leur langue est d’une difficulté inexprimable, & leur maniere de prononcer est encore plus extraordinaire que leur langue : ils parlent en retirant leur respiration, & ne font sonner presqu’aucune voyelle. Ils ont des mots que nous ne pourrions écrire, même imparfaitement, sans employer moins de neuf ou dix syllabes, & ces mots prononcés par eux, semblent n’en avoir que trois ou quatre. Pætarrarorincouroac signifie en leur langue le nombre trois ; heureusement pour ceux qui ont affaire à eux, leur arithmétique ne va pas plus loin. Les Yaméos sont fort adroits à faire de longues sarbacanes, qui sont l’arme de chasse la plus ordinaire des Indiens. Ils y ajustent de petites fleches de bois de palmier, qu’ils garnissent, au-lieu de plume, d’un petit bourlet de coton plat & mince, qu’ils font fort adroitement, & qui remplit exactement le vuide du tuyau. Ils lancent la fleche avec le souffle à trente pas, & ne manquent presque jamais leur coup. Un instrument aussi simple que ces sarbacanes, supplée chez eux au défaut des armes à feu. Ils trempent la pointe de leurs fleches dans un poison si actif, que quand il est reçu, il tue en moins d’une minute l’animal, pour peu qu’il soit atteint jusqu’au sang. Mém. de l’acad. des scienc. ann. 1745. (D. J.)​
[ "Q3121032" ]
YANOW ou JANOW
v17-1610-0
YANOW ou JANOW, (Géog. mod.)​ nom de deux petites villes de Pologne ; l’une dans la Podolie, au couchant de Kaminiek, sur la petite riviere de Feret ; l’autre aux confins de la Poldaquie & de la Lithuanie, sur le Boug. (D. J.)​
[ "Q991840", "Q2199195" ]
YAPOCO
v17-1611-0
YAPOCO, (Géog. mod.)​ riviere de l’Amérique méridionale dans la Guianne ; elle a plus d’une lieue de longueur à son embouchure. (D. J.)​
[ "Q1541246" ]
YAQUÉ
v17-1612-0
YAQUÉ, (Géog. mod.)​ grande riviere de l’île de S. Domingue ; elle a sa source dans les montagnes de Cibat, & après s’être grossie de plusieurs autres rivieres ; elle se jette enfin dans la mer, au couchant de Monte-Cristo, longue chaîne de montagnes ; les François nomment cette riviere la riviere de Monte-Christo, mais c’est un nom ridicule. (D. J.)​
[ "Q776071" ]
YARE, la
v17-1614-0
YARE, la, (Géog. mod.)​ riviere d’Angleterre dans le comté de Norfolck ; elle prend sa source vers le nord-ouest, d’où coulant vers le sud-est, elle arrose la ville de Norwich qui en est la capitale ; ensuite après s’être grossie d’autres rivieres, elle se rend dans la mer, & forme à son embouchure un bon port appellé de son nom, Yarmouth. (D. J.)​
[ "Q221807" ]
YARMOUTH
v17-1615-0
YARMOUTH, (Géog. mod.)​ ville d’Angleterre dans la province de Norfolck, à l’embouchure de l’Yare, d’où lui vient son nom, à 36 lieues au nord-est de Londres ; elle est grande, bien bâtie, & a quelques fortifications : son port est fort bon. La principale richesse de ses habitans consiste dans la pêche des harengs, qui est très-abondante sur la côte. Cette ville s’est accrue des ruines de l’ancienne Gariam nonum dont il est parlé dans la notice de l’empire ; car la riviere d’Yare, qui donnoit son nom à la ville, se nommoit en latin Gariam. Sa long. 18. 55. latit. 52. 3. Long. suivant Stréet, 19. 61. 30″. latit. 52. 55. (D. J.)​
[ "Q237253" ]
YASSI
v17-1617-0
YASSI, (Géog. mod.)​ Les françois écrivent mal Iassi, & peut-être ai-je moi-même commis cette faute. C’est une grande ville de la Moldavie, sur la​ petite riviere de Scisa, qui se rend peu-à-près dans le Pruth, au nord-est de Soczowa. Long. 44. 56. latit. 47. Yassi riche par son commerce avec l’Asie, est toute ouverte, sans portes & sans murailles ; mais on y voit une douzaine de vastes châteaux flanqués de tours terrassées. Tous ont du canon & des magasins d’armes pour se défendre. Ce sont autant de monasteres où des moines grecs font leur salut sous la protection du turc. Le christianisme n’a point de moines aussi anciens. S. Basile fut leur patriarche au quatrieme siecle ; mais il y avoit longtems que les perses & les indiens au sein de l’idolâtrie, avoient des moines. L’occident s’est livré plus tard à l’inaction de la vie contemplative. C’est dans ces forteresses basiliennes que le peuple cherche un asyle, lorsque les Tartares viennent à passer. On ne voit peut-être nulle part autant de moines rassemblés ; car le même spectacle se montre sur un côteau en face de la ville. Cette grande quantité d’hommes qui consomment & ne produisent rien, diminue les richesses de Yassi, & les revenus de l’hospodar. L’ignorance où ils vivent doit moins s’attribuer à leur paresse, ou aux bornes de leur esprit, qu’à l’esclavage, & on s’apperçoit en général, qu’on tireroit un grand parti des Moldaves du côté des armes, des arts & des sciences, si on les mettoit en liberté. Comme le prince qui les gouverne achete cette souveraineté, c’est ensuite au peuple à rembourser l’acquéreur. Jean Sobieski s’approchant de cette place en 1586, n’eut pas la douleur de donner bataille pour s’en rendre maître ; l’évêque, le clergé, les premiers de la ville & le peuple, lui en apporterent les clés. Il y entra en ami, & ménagea Yassi comme son bien propre. Les boutiques resterent ouvertes, les marchés libres ; & tout fut payé par le vainqueur comme par le bourgeois. Les soldats dispersés dans les monasteres, n’en troublerent point l’ordre ; & les femmes moldaves aussi piquantes par l’ajustement que par les graces, furent respectées. L’abbé Coyer. (D. J.)​
[ "Q46852" ]
YAVAROW
v17-1618-0
YAVAROW, (Géog. mod.)​ ville de la petite Pologne, dans le palatinat du Russie, à sept lieues au couchant de Léopol, & à deux de Nimirow. (D. J.)​
[ "Q997392" ]
YBAGUE
v17-1622-0
YBAGUE, (Géog. mod.)​ petite ville de l’Amérique méridionale, au nouveau royaume de Grenade, près de la province de Papayan, & à 30 lieues de Santa-Fé ; vers l’ouest. (D. J.)​
[ "Q222755" ]
YE
v17-1626-0
YE, (Géog. mod.)​ les Hollandois lui ajoutent en leur langue l’article het, qui marque le neutre. Quelques françois, trompés par cette prononciation, disent le Tey, parce que l’y, chez les Hollandois, se prononce comme notre ei ; & ces françois ajoutent notre article à l’article hollandois, ce qui fait un plaisant effet. Il seroit difficile à présent de déterminer ce que c’est que l’Ye, ruisseau qui donne son nom à cet amas d’eau. On appelle aujourd’hui Ye, une étendue d’eau qui est entre Beverwick & le Pampus, & dont le port d’Amsterdam fait partie. C’est une continuation de la Zuiderzée, & qui lui sert de décharge dans les vents du nord. Cette étendue d’eau reçoit les eaux de plusieurs lacs de la Nord-Hollande, & celle de la mer de Harlem, à laquelle elle communique par de belles écluses. Les barques chargées passent de l’Ye dans la mer de Haerlem, par Sparendam. Voyez y l’. (D. J.)​
[ "Q338137" ]
YEMEN
v17-1630-0
YEMEN, (Géog. mod.)​ ce mot yemen ou yamen, signifie la main droite en arabe, & avec l’article alyaman, il signifie l’Arabie heureuse, que les Cartes appellent ordinairement ayaman ou hyaman, par corruption. La raison de ce nom-là vient de ce que cette partie de l’Arabie est au midi des autres ; car en hébreu jamin signifie la main droite, & ensuite le midi : il en est de même en Arabe. C’est de ce lieu-là que la reine de Saba vint à Jérusalem pour voir Salomon ; c’est pourquoi elle est appellée la reine du midi, ce qui exprime fort bien la signification du mot al-yemen, qui veut dire la même chose. L’un des plus considérables royaumes de l’Arabie, est celui d’Yemen ; il comprend la plus grande partie du pays qui a été nommé l’Arabie heureuse. Ce pays s’étend du côté de l’orient, le long de la côte de la mer Océane, depuis Aden jusqu’au cap de Rasalgate, c’est à-dire d’un golfe à l’autre. Une partie de la mer Rouge le borne du côté du couchant & du midi ; & le royaume, ou pays de Hidgias, qui appartient au chérif de la Mecque, en fait les limites du côté du septentrion. Sanaa, située dans les montagnes, passe pour la capitale de tout le pays ; ce sont les montagnes qui font l’agrément & les richesses naturelles du royaume d’Yemen : car elles produisent des fruits, plusieurs especes d’arbres, & en particulier celui du caffé : on y trouve de la bonne eau & de la fraîcheur, au-lieu que toute la côte qui s’étend le long de la mer Rouge, & qui en quelques endroits a jusqu’à dix lieues de largeur, n’est qu’une plaine seche & stérile. (D. J.)​
[ "Q805", "Q544230" ]
YENNE
v17-1632-0
YENNE, (Géog. mod.)​ village de Savoie, sur le Rhône, à deux lieues de la ville de Belley ; l’abbé de Longuerue dit que c’est l’ancienne Epaona, qui a été une ville considérable, où Sigismond, roi des Bourguignons assembla un concile d’évêques de son royaume, l’an 517. Thomas, comte de Savoie, lui donna ses franchises & ses privileges, l’an 1215.
[ "Q681482" ]
YERE, l’
v17-1634-0
YERE, l’, (Géog. mod.)​ riviere de France en Normandie. Elle a sa source au pays de Caux, & tombe dans la mer à une grande lieue de la ville d’Eu. (D. J.)​
[ "Q599741" ]
YERONDA
v17-1635-0
YERONDA, (Géog. mod.)​ M. de Lisle écrit ainsi, & le Portulan de la Méditerranée écrit Gironda, port de Turquie sur la côte méridionale de l’Anatolie, dans la Caramanie, au couchant du cap Chelidoni. (D. J.)​
[ "Q958144" ]