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WIBORG ou WIBURG | v17-1333-0 | WIBORG ou WIBURG, (Géog. mod.) ville de Danemarck, capitale du nord Jutland, & du diocèse de même nom, sur le lac Water ; c’est le siége du conseil supérieur de la province. Cette ville étoit anciennement la capitale des Cimbres, & se nommoit à ce qu’on croit, dans le moyen âge Cimbrisberga. Long. 27. 48. lat. 56. 29.
Aagard (Nicolas & Chrétien) deux freres, nés à Wibourg, au commencement du dernier siecle, se sont faits l’un & l’autre de la réputation dans la littérature.
Aagard (Nicolas) donna plusieurs ouvrages dont voici les principaux : Animadversiones in Ammianum Marcellinum, Sorae 1654, in-4°. In Cornelium Tacitum Prolusiones, Sorae, in-4°. On a aussi de lui les traités suivans : De optimo genere oratorum. De ignibus subterraneis. De stylo novi Testamenti. De nido Phœnicis, &c. il mourut l’an 1657 à 45 ans.
Aagard (Chrétien) est mis au rang des poëtes latins, les plus purs & les plus coulans de son pays ; on trouvera toutes ses poésies rassemblées dans le recueil de poëtes danois, delicia poetarum danorum. Lugd. Batav. 1693, en 2 vol. in-12. Il mourut à Rypen en 1664, âgé de 48 ans. (D. J.) | [
"Q21176",
"Q925443",
"Q924836"
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Wiborg ou Wiburg, ou Wibourg | v17-1333-1 | Wiborg ou Wiburg, ou Wibourg, (Géog. mod.) ville de l’empire Russien, capitale de la Karélie-Finoise au fond d’un golfe, que forme celui de Finland, à 15 lieues au couchant de Kexholm, avec évêché, suffragant de Riga ; c’est une place commerçante & forte, munie d’une bonne citadelle, qui a long-tems résisté aux armes des Russes ; enfin, le czar Pierre l’assiégea & la prit en 1710. Elle étoit défendue par une garnison d’environ 4000 Suédois, qui fut faite prisonniere de guerre, malgré la capitulation. Wiborg fut cédée à la Russie en 1721, par le traité de Nieustadt. Longit. 47. 23. latit. 60. 52. (D. J.) | [
"Q14657"
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WICK ou WYCK | v17-1335-0 | WICK ou WYCK, (Géog. mod.) ville des Pays-Bas, dans le Limbourg Hollandois, à la droite de la Meuse, vis-à-vis la ville de Maëstricht, avec laquelle elle est jointe par un pont de pierre, & dont elle est une dépendance. Ces deux villes, l’une du Brabant, l’autre du pays de Liége, étoient autrefois gouvernées également quant à la justice, par le roi d’Espagne, comme duc de Brabant ; & par l’évêque de Liége, comme prince temporel ; mais la garde de la ville appartenoit au roi d’Espagne. (D. J.) | [
"Q2558552"
] |
Wick | v17-1335-1 | Wick, (Géogr. mod.) bourg d’Ecosse, dans la province de Catnen, à l’embouchure d’une riviere, sur la côte orientale, à 2 ou 3 milles au-dessus de S. Clair. C’est le second bourg de la province, & le plus célebre dans le pays, à cause du trafic qui s’y fait. Son port est passablement bon ; & cet avantage joint à ceux de sa situation, est cause que les habitans sont aisés. (D. J.) | [
"Q1012502"
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WICKLOW | v17-1336-0 | WICKLOW, (Géog. mod.) comté d’Irlande, dans la province de Léinster ; il est borné au nord, par Dublin ; au midi, par Wexford ; au levant, par le canal de S. George ; & au couchant, par Kildare & Catherlagh. Il a 36 milles de long, & 28 de large. On le divise en six baronnies. Il contient quatre villes qui députent au parlement de Dublin ; & deux de ces villes ont encore le droit de tenir des marchés publics. (D. J.) | [
"Q182591"
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Wicklow | v17-1336-1 | Wicklow, (Géog. mod.) ville d’Irlande, dans la province de Léinster, capitale du comté de même nom, à l’embouchure de la riviere de Létrim, dans la mer, à 24 milles au sud de Dublin, avec un petit port. (D. J.) | [
"Q652101"
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WICOMB ou HIDWICKHAM | v17-1338-0 | WICOMB ou HIDWICKHAM, (Géog. mod.) grand & beau bourg d’Angleterre, dans Buckinghamshire, sur la route de Londres à Backingham. Il députe au parlement, & a droit de marché. (D. J.) | [
"Q64116"
] |
WIED, le comté de | v17-1339-0 | WIED, le comté de, (Géog. mod.) petit comté d’Allemagne, dans la Vettéravie, entre celui du bas-Isenbourg & le Rhein. Il ne renferme pour tout lieu qu’un gros bourg qui lui donne son non. (D. J.) | [
"Q699731"
] |
WIEL | v17-1340-0 | WIEL, (Géog. mod.) bourg du duché de Wurtemberg, où naquit en 1571 Kepler (Jean) l’un des plus grands astronomes de son siecle. Il fut nommé mathématicien des empereurs Rodolphe II. Matthias, & Ferdinand II. Il mit en 1627 la derniere main aux tables de Ticho-Brahé, dont l’empereur Rodolphe l’avoit chargé, & qui furent nommées tables rodolphines.
Il mourut en 1630 à Ratisbonne, où il étoit allé pour solliciter le payement des arrérages de sa pension, que les trésoriers de l’épargne ne lui fournissoient point. Malheur aux savans qui dépendent des intendans de finances, gens qui pour bien servir le prince, fatiguent par mille difficultés les hommes de lettres à qui il fait des pensions, & lui laissent par ce moyen la gloire d’une libéralité infructueuse. Kepler éprouva sans cesse leurs rebuts ; mais il ne discontinua point ses travaux, par lesquels il s’est acquis une très-haute réputation.
C’est lui qui a trouvé le premier la vraie cause de la pesanteur des corps, & cette loi de la nature dont elle dépend, que les corps mus en rond, s’efforcent de s’éloigner du centre par la tangente : ce qu’il a expliqué par la comparaison des brins de paille mis dans un sceau d’eau, lesquels si l’on tourne en rond le sceau d’eau, se rassemblent au centre du vase.
Kepler est encore le premier qui ait appliqué les spéculations de mathématiques à l’usage de la Physique. Il a trouvé le premier cette regle admirable appellée de son nom la regle de Kepler, selon laquelle les planetes se meuvent. Enfin, il a fait sur l’optique des découvertes importantes, & Descartes reconnoît que cet habile homme a été son premier maître dans cette science.
Kepler avoit aussi des opinions assez singulieres : on diroit qu’il a donné à la terre une ame douée de sentiment, & qu’il a cru que le soleil & les étoiles étoient animées.
Il nous reste plusieurs ouvrages de cet habile homme, dont vous trouverez la liste dans le pere Niceron. Les principaux sont, 1. Prodromus dissertationum, ou mysterium cosmographicum : c’est celui de tous ses ouvrages qu’il estimoit le plus ; il en fut tellement charmé pendant quelque tems, qu’il avoue, qu’il ne renonceroit pas pour l’électorat de Saxe, à la gloire d’avoir invente ce qu’il débitoit dans ce livre. 2. Harmonia mundi, avec une défense de ce traité. 3. De cometis, libri tres. 4. Epitome astronomiæ copernicanæ. 5. Astronomia nova. 6. Chilias Logarihmorum, &c. 7. Nova stereometria dolinrum vinariorum, &c. 8. Dioptrice. 9. De vero natali anno Christi. 10. Ad Vitellionem paralipomena, quibus Astronomia pars optica traditur, &c.
Louis Kepler son fils avoit rassemblé tous les ouvrages manuscrits de son pere, dans le dessein de les faire imprimer ; mais ce dessein n’a point été exécuté. Michel Gottheb Hanschius a publié à Leipsick, 1718 in-fol. les lettres latines de ce fameux astronome, accompagnées d’une longue histoire de sa vie. (D. J.) | [
"Q505147",
"Q8963"
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WIELUN | v17-1342-0 | WIELUN, (Géog. mod.) ville de la grande Pologne, dans le palatinat de Siradie, aux confins de la Silene, sur une riviere qui se rend dans la Warta, à 10 sieues de Siradie ; elle a un château pour la défendre. Long. 36. 15. latit. 51. 8. (D. J.) | [
"Q101530"
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WIEN, la | v17-1343-0 | WIEN, la, (Géogr. mod.) les François écrivent Vienne ; petite riviere d’Allemagne, dans la basse-Autriche. Elle donne son nom à la ville de Vienne, parce qu’elle entre dans un de ses fauxbourgs, & serpente par sa plaine, jusqu’à son embouchure dans le Danube. (D. J.) | [
"Q702289"
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WIENNER-WALD, ou la forêt de Vienne | v17-1344-0 | WIENNER-WALD, ou la forêt de Vienne, (Géog. mod.) on donne ce nom à la partie méridionale de la basse-Autriche, que le Danube sépare du Manharts-berg, qui est la partie septentrionale. Le Wlenner-Wald comprend ainsi tous le pays qui se trouve entre le Danube au nord, la Hongrie, à l’orient, le duché de Stirie au midi, & la haute Autriche au couchant. | [
"Q251246"
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WIEPERZ ou WIEPEZ | v17-1345-0 | WIEPERZ ou WIEPEZ, (Géog. mod.) riviere de Pologne. Elle prend sa source dans le Palatinat de Belz, court au nord, traverse le Palatinat de Russie, & finit par se jetter vers le couchant dans la Vistule. (D. J.) | [
"Q1130403"
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WIER ou WYER | v17-1346-0 | WIER ou WYER, (Géog. mod.) petite île de l’Océan calédonien, & l’une des Orcades. Elle est située entre l’île d’Egli au nord oriental, l’île de Grès à l’orient méridional, celle de Mainland au midi, & celle de Rous au couchant. Cette petite île est fertile en blés. Les îles voisines lui fournissent les motes de terre dont elle manque, & dont on se sert au-lieu de bois dans les Arcades. | [
"Q537285"
] |
Wier, le, ou Wyer | v17-1346-1 | Wier, le, ou Wyer, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre, dans la province de Lancastre. Elle sort des rochers de Wiersdale, & se jette dans l’Océan. (D. J.) | [
"Q2544353"
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WIERINGEN | v17-1347-0 | WIERINGEN, (Géographie moderne.) île des Pays-bas, en Nord-Hollande, dans le Zuyderzée, entre le Texel & la ville de Medenblick. On y nourrit force poulains, & une quantité prodigieuse de moutons, dont on pourvoit les villes voisines. Les habitans tirent encore du profit des oiessauvages (rotgausen) qui y abordent en grand nombre pendant l’hiver. | [
"Q669547"
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WIESENBOURG | v17-1348-0 | WIESENBOURG, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la partie septentrionale du duché de Saxe, aux confins de la basse-Saxe, de la principauté d’Anhalt, & du margraviat de Brandebourg. | [
"Q623510"
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WIETLISPACH | v17-1350-0 | WIETLISPACH, (Géog. mod.) petite ville de Suisse, dans le canton de Berne, au bailliage de Ryp, & au pié d’une montagne qui lui donne de l’eau, & des fontaines en quantité. | [
"Q67133"
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WIGAN | v17-1351-0 | WIGAN, (Géog. mod.) ville d’Angleterre, dans la province de Lancastre, sur la route de Londres à Lancastre, entre Wirwick & Preston. Elle est jolie, bien bâtie, assez peuplée, & située au bord de la riviere de Dugless ou de Dowles. L’évêque de Chester, de qui elle dépend, y a son palais. Long. 14. 45. lat. 53. 32.
Il y a à Wigan une fameuse source, qu’on nomme le puits brûlant. Le petit peuple assure que l’eau de cette source s’enflamme comme de l’huile ; c’est une erreur. Il est vrai seulement, qu’il sort de la terre dans cet endroit une vapeur qui donne à l’eau un frémissement semblable à celui qu’elle éprouve quand elle est sur le feu ; mais cette eau n’en acquiert point de chaleur ; la vapeur seule qui se fait jour avec violence est inflammable, prend feu à l’approche d’une chandele allumée, & brûle pendant quelque tems. L’eau au-contraire ne brûle ; ni ne s’échauffe point ; & si l’on tarit cette eau, la vapeur ignée sort tout de même ; la flamme de cette vapeur n’est point décolorée comme celle des corps sulphureux, & n’a point de mauvaise odeur ; enfin ces fumées vaporeuses, ne produisent aucune chaleur sur la main qui y est exposée. L’origine de ces vapeurs ignées, vient apparemment de mines de charbon qui sont dans le voisinage, & qui produisent une vapeur de la même nature. On en procure de semblables artificiellement, par des préparations de fer dissous dans un menstrue convenable. (D. J.) | [
"Q208143"
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WIGHT l’île de | v17-1353-0 | WIGHT l’île de, (Géog. mod.) île sur la côte méridionale de l’Angleterre comprise dans le Hampshire, au sud-ouest de Porsmouth. Elle a environ soixante milles de tour, & renferme trente-six paroisses & trois bourgs à marché ; sçavoir, Newport, Yarmouth & Cows, dont les deux premiers députent au parlement.
Cette île est remarquable par l’honneur qu’elle a eu autrefois de porter le titre de royaume. Ce fut Henri VI. qui l’érigea en royaume en faveur d’Henri Beauchamp, comte de Warwick, son favori, qui fut couronné roi de Wight & des îles de Jersey & Guernsey, en 1445. Il mourut deux ans après, & par sa mort l’île de Wight perdit le titre de royaume. Edouard IV. qui succéda à Henri VI. donna cette îleà son beaupere Richard Woodville, comte de Rivers, avec le titre de seigneur de Wight.
Les anciens l’ont appellé Vecta & Vectis ; les Bretons du Gallois lui ont donné le nom de Guith, & les Saxons l’ont nommée Withland & Wicthea. Elle est de forme ovale, étendue en long de l’orient à l’occident, & séparée de la Terre-ferme par un petit détroit nommé autrefois Solent & aujourd’hui Solwent. Comme ce détroit n’est pas fort large, n’ayant que deux milles de trajet en quelques endroits, on pourroit croire que l’île de Wight étoit autrefois une presqu’île jointe au continent par quelque isthme, qui avec le tems a été emporté par la violence des flots. Cette opinion semble confirmée par le témoignage de Diodore de Sicile, qui dit que la côte de la Grande-Bretagne étoit bordée d’une île nommée Ida, qui paroissoit une île entiere, & qui étoit entourée d’eau lorsque la marée montoit ; mais que le reflux laissoit à découvert le terrein qui étoit entre-deux, & que les Bretons prenoient ce tems favorable pour passer en chariot de la terre ferme dans l’île, où ils alloient vendre leur étaim, qui delà étoit transporté dans la Gaule.
Cette île est extrèmement fertile ; elle abonde en prés & en pâturages ; la laine de ses brebis est presque aussi fine que celle de Lempster dans la province de Hereford. Le blé n’y manque pas, non plus que la pêche & la chasse ; mais il faut tirer le bois dont on a besoin de l’Hampshire. Les habitans dependent pour le temporel de cette derniere province, & pour le spirituel de l’évêque de Winchester.
Deux hommes celebres nés dans l’île de Wight, se présentent à ma mémoire ; James (Thomas) savant théologien, & Hooke (Robert) grand physicien du dernier siecle.
James nâquit vers l’an 1571, & mourut à Oxford en 1629, âge de cinquante-huit ans. Divers ouvrages ont été le fruit de ses études ; je n’en citerai que trois. 1. Catalogus scriptorum oxoniensium & cantabrigiensium librorum, Londres 1600 in-4°. c’est un des plus exacts d’entre les catalogues de cette nature. 2. Traité de la corruption de l’écriture, des conciles & des peres, par les prélats de l’église de Rome, Londres, 1611 & 1688, in-8°. Il y a, dit-il, dans la bibliotheque du vatican des écrivains entretenus pour transcrire les actes des conciles & pour copier les ouvrages des peres, en imitant le caractere des anciens livres aussi parfaitement qu’il est possible : c’est un moyen, continue-t-il, de donner dans la suite ces copies modernes sur le pié d’anciens manuscrits. 3. Catalogus indulgentiarum urbis Romæ, ex veteri manuscripto descriputs, Lond. 1617, in-4°.
Hooke naquit en 1635, & montra dès son enfance une grande dextérité à imiter les ouvrages de méchanique ; car il fit une horloge de bois sur le modele d’une vieille horloge de cuivre qu’il avoit sous les yeux. Le pere cultiva les heureuses dispositions que son fils avoit pour les arts, & qui perfectionnerent le génie inventif qui brille dans les ouvrages de M. Hooke. L’illustre Boyle l’employa à ses expériences, & bientôt après la société royale lui donna une pension pour travailler sous ses ordres. En 1666, la ville de Londres ayant été ruinée par le feu, il fut nommé pour marquer le terrein aux propriétaires ; & ce fut dans cet emploi qu’il gagna la plus grande partie de son bien. Il mourut en 1703, âgé de soixante-sept ans.
Il étoit très-mal fait de sa personne, bossu, pâle & maigre, mais actif, laborieux, & d’une admirable sagacité à pénétrer dans les mysteres cachés de la nature. Il n’en faut pas d’autre preuve que le grand nombre d’expériences qu’il a faites & les machines pour les faire qui montent à quelques centaines ; les nouveaux instrumens, & les utiles inventions dont on lui est redevable ; l’heureux talent qu’il avoit d’inventer des expériences aisées & simples, & de passer des expériences aux théories ; ce qu’il disoit être la meilleure méthode pour réussir dans l’explication de la nature. C’est lui qui a donné le plan du nouveau Béthléhem à Londres, de Montague-house, du collége des Médecins, du théatre qui y est joint, & de beaucoup d’autres édifices.
C’est lui qui perfectionna en 1659 la pompe pneumatique de M. Boyle. Il inventa l’année suivante & fit l’essai de différentes manieres de voler en l’air, & de se remuer rapidement sur terre & sur l’eau. Il imagina d’employer des aîles assez semblables à celles des chauve-souris pour les bras & les jambes, & fit une machine pour s’élever en l’air par le moyen de girouettes horisontales placées un peu de travers au vent, lesquelles, en faisant le tour, font tourner une vis continue au centre, qui aide à faire mouvoir les ailes, & que la personne dirige pour s’élever par ce moyen.
Il a toujours soutenu, & même peu de semaines avant sa mort, il dit à M. Richard Waller & à d’autres personnes, qu’il connoissoit une méthode sûre pour découvrir le véritable lieu d’un vaisseau en mer par rapport à sa distance est & ouest du port d’où il étoit parti. Si c’étoit par des horloges, par quelques autres machines pour mesurer le tems, ou par d’autres voies, c’est ce qu’on ignore, quoiqu’il y ait lieu de penser que c’étoit par le moyen des horloges qu’il travailla à perfectionner, ayant fait diverses expériences & lu plusieurs discours sur ce sujet. Cependant sa prétention a produit la découverte de cette utile maniere de régler les montres par la spirale appliquée à l’arbre du balancier, comme l’on fait encore, sans que l’on ait rien ajoûté de considérable depuis.
Vers l’an 1660, il inventa le pendule cycloïde, & la maniere de le faire servir à continuer le mouvement d’un autre pendule, invention qu’il communiqua ensuite à la société royale en 1663 ; & on inséra sous son nom alors & après, dans les journaux de la société, diverses choses touchant les pendules cycloïdes.
En 1664, il produisit une expérience pour montrer quel nombre de vibrations une corde tendue doit faire dans un tems déterminé, pour donner un certain son ; & il parut qu’un fil de métal faisant deux cens soixante-douze vibrations dans l’espace d’une seconde, sonne G, sol, ré, ut ; il fit encore d’autres expériences sur la division d’un monocorde.
En 1666, il produisit à la société royale un très petit quart de cercle, pour observer exactement les minutes & les secondes ; cet instrument étoit avec une aire mobile, par le moyen d’une vis qui étoit attachée au bord ; c’étoit peut-être le premier de cette façon qu’on eût vû, quoiqu’il soit à-présent assez connu & en usage. M. Hooke a publié en 1674 la description d’un grand instrument de cette espece, de toutes ses parties, de tout le reste qui y est nécessaire, & de la maniere de s’en servir, dans ses Remarques sur la machina cælestis d’Hevelius, p. 54.
Le 23 Mai 1666, il lut un mémoire où il explique (comme le portent les registres de la société royale) l’inflexion du mouvement direct en courbe, par l’intervention d’un principe attractif ; on ordonna que ce mémoire seroit enregistré. Cette piece sert d’introduction à une expérience, pour montrer que le mouvement circulaire est composé de l’effort du mouvement direct par la tangente & d’un autre effort vers le centre. On attacha au plancher de la chambre un pendule avec une grosse boule du bois appellé lignum vitæ au bout, & l’on trouva que si l’effort par la tangente étoit d’abord plus fort que l’effort vers le centre,il résultoit un mouvement elliptique, dont le plus grand diametre étoit parallele à l’effort direct du corps à la premiere impulsion. Mais que si cet effort étoit plus foible que l’effort vers le centre, il en résultoit un mouvement elliptique, dont le plus petit diametre étoit parallele à l’effort du corps dans le premier point de l’impulsion. Que si les deux efforts étoient égaux, il en résultoit un mouvement parfaitement circulaire.
On fit une seconde expérience, qui consistoit à attacher un autre pendule avec une corde courte à la partie inférieure du fil auquel le principal poids étoit suspendu, de maniere que ce pendule pût librement faire un mouvement circulaire ou elliptique autour du poids, tandis que celui-ci se mouvoit circulairement ou elliptiquement autour du centre. Le but de cette expérience étoit d’expliquer le mouvement de la lune autour de la terre ; elle montroit évidemment que ni la plus grosse boule représentant la terre, ni la plus petite qui représente la lune, ne se mouvoient pas d’une maniere parfaitement circulaire ou elliptique, comme elles auroient fait si elles avoient été suspendues ou mues chacune à part, mais qu’un certain point qui paroît être le centre de gravité des deux corps (situés de quelque façon que ce soit & considérés comme n’en faisant qu’un), semble se mouvoir régulierement en cercle ou en ellipse, les deux boules ayant d’autres mouvemens particuliers dans de petits épicycles autour du point susdit.
M. Hooke s’étant apperçu que le télescope par réflexion de M. Newton étoit de plus en plus estimé, proposa peu de tems après par écrit à la société royale de perfectionner les télescopes, les microscopes, les scotoscopes, & les verres ardens, par des figures aussi aisées à faire que celles qui sont unies ou sphériques, de maniere qu’ils augmentent extraordinairement la lumiere & grossissent prodigieusement les objets ; qu’ils exécutent parfaitement tout ce que l’on a jusqu’à présent tenté ou desiré de plus dans la Dioptrique, avec un chiffre qui renferme le secret ; il le découvrit à mylord Brounker & au docteur Wren, qui en firent un rapport favorable ; le tout se fait par des réfractions des verres. M. Hooke assura aussi en présence d’un grand nombre de personnes, qu’en l’année 1664, il avoit fait un petit tube d’un pouce de long, & qui produit plus d’effet qu’un télescope commun de cinquante piés ; mais la peste étant survenue à Londres, & le grand incendie lui ayant procuré des occupations utiles, il négligea cette invention, ne voulant pas que les tailleurs de verres eussent aucune connoissance de son secret.
En 1669, il établit devant la société royale, qu’une des méthodes les plus exactes pour mesurer un degré de la terre, étoit de faire des observations précises dans le ciel, à une seconde près, par le moyen d’un tube perpendiculaire, & de prendre ensuite des distances exactes par le moyen des angles, aussi à une seconde près.
En 1674, il communiqua à la société une maniere de déterminer quel est le plus petit angle qu’on peut distinguer à l’œil nud ; & il se trouva qu’aucun de ceux qui y étoient, ne put observer d’angle beaucoup plus petit que d’une minute.
Il proposa quelque tems après une théorie pour expliquer la variation de l’aiguille aimantée ; cette théorie revenoit à ceci : que l’aimant a ses poles particuliers éloignés de ceux de la terre de dix degrés, autour desquels ils se meuvent ; ensorte qu’ils font leur révolution dans l’espace de trois cens soixante-dix ans. C’est ce qui fait que la variation a changé de dix ou onze minutes par an, & continuera vraisemblablement à changer pendant quelque tems, jusqu’à ce qu’elle diminue peu-à-peu, & enfin elle s’ar-rêtera, rétrogradera, & probablement recommencera.
Il proposa en même tems la construction d’un instrument curieux, pour observer la variation des variations de l’aiguille dans les différentes parties du monde. Il est difficile de déterminer ce que c’étoit que cet instrument, mais on peut voir dans ses Œuvres posthumes, p. 486. la figure d’un instrument qui y a quelque rapport.
En 1678, il publia son traité des ressorts, où l’on explique la puissance des corps élastiques, Londres, 1678, in-4°. La substance de son hypothèse est comprise dans un chiffre à la fin de sa Description des hélioscopes ; c’est la troisieme d’une décade d’inventions, dont il parle là, & dont il assure qu’il avoit seul le secret. M. Richard Waller en a découvert quelques-uns ; il transcrit d’abord ce que le docteur Hooke en dit, & il ajoute ensuite l’explication ou la clé.
La seconde invention, qui est le premier chiffre, est énoncée en ces termes : the true mathematical, and mechanical form, of all manner of arches for building, with the true butment, necessary to each of them ; problème qu’aucun écrivain d’Architecture n’a jamais touché, bien loin d’en avoir donné la solution : ab, ccc, dd, eeeeee, f, gg, iiiiiiii, ll, mmmm, nnnnn, oo, p, rr, sss, tttttt, uuuuuuuu, x ; ce qu’on explique par ces mots, ut pendet continuum flexile, sic stabit, continuum, rigidum, inversum, which is the linea catenaria.
La troisieme est la théorie de l’élasticité, exprimée par ces lettres ee, iii, no, sss, tt, uu ; ce qui signifie ut tensio, sic vis : c’est-là la théorie des ressorts. La neuvieme, qui est le second chiffre, regarde une nouvelle espece de balance philosophique d’un grand usage dans la philosophie expérimentale, cde, ii, nn, oo, p, sss, tt, uu, ut pondus, sic tensio.
On annonce la derniere comme une invention extraordinaire dans la méchanique, supérieure pour divers usages aux inventions chimériques du mouvement perpétuel ; aa, a, b, cc, dd, eeeeee, g, iii, l, mmm, nn, oo, pp, q, rrr, s, ttt, uuuuu : pondere premit aer vacuum, quod ab igne relictum est. Cette invention paroît être la même chose que la méthode du marquis de Worcester d’élever l’eau par le moyen du feu, qui est la soixante-huitieme invention de la centurie qu’il a publiée en 1663. C’est aussi le principe sur lequel est fondée la machine de M. Savery pour élever les eaux.
Au mois de Décembre 1679, on proposa de faire une expérience pour déterminer si la terre a un mouvement diurne ou non, en faisant tomber un corps d’une hauteur considérable ; & l’on soutint qu’il tomberoit à l’est de la véritable perpendiculaire. M. Hooke lut un discours sur ce sujet, où il expliquoit quelle ligne le corps tombant devoit décrire, en supposant qu’il se meut circulairement par le mouvement diurne de la terre, & perpendiculairement par la force de la pesanteur ; & il fit voir que ce ne seroit pas une spirale, mais une ligne excentrique elliptoïde, en supposant nulle résistance dans le milieu ; mais en y supposant de la résistance, elle seroit excentrique-ellipti-spirale, & qu’après plusieurs révolutions elle resteroit enfin dans le centre, & que la chûte du corps ne seroit pas directement à l’est, mais au sud-est, & plus au sud qu’à l’est. On en fit l’essai, & l’on trouva que la boule tomba au sud-est.
En 1681, il montra publiquement une maniere de produire des sons de musique & autres, en abattant les dents de plusieurs roues d’airain coupées d’une maniere proportionnée à leurs nombres, & tournées avec force ; ce qu’il y avoit de remarquable, c’est que les coups égaux ou proportionnés des dents, c’est-à-dire 2 à 1, 4 à 3, &c. formoient les notes de musi-que; mais les coups inégaux avoient plus de rapport au son de la voix en parlant.
En 1682, il montra un instrument pour décrire toutes sortes d’hélixes sur un cone, assûrant qu’il pouvoit avec cet instrument diviser toute longueur donnée, quelque courte qu’elle fût, en autant de parties presque qu’on voudroit assigner, par exemple, un pouce de 100000 parties égales. Il prétendoit que cette invention pouvoit être d’un grand usage pour perfectionner les instrumens astronomiques & géographiques.
Dans l’assemblée suivante de la société royale, il produisit un autre instrument avec lequel il découvroit une courbe qu’on pouvoit nommer une parabole inventée, ou une hyperbole parabolique, ayant les propriétés d’être infinie des deux côtés, d’avoir deux asymptotes, comme il y en a dans l’hyperbole, &c. Il montra un troisieme instrument pour décrire exactement la spirale d’Archimede, par une nouvelle propriété de cet instrument, & cela aussi aisément & aussi sûrement qu’un cercle, ensorte qu’on pouvoit diviser non-seulement tout arc donné en un nombre égal de parties demandées, mais aussi une ligne droite donnée, égale à la circonférence d’un cercle.
On trouvera dans les Transact. philos. quantité d’autres observations du docteur Hooke ; sa Micrographie a paru en 1665 in-fol. Sa vie est à la tête de ses Œuvres posthumes, imprimées à Londres en 1705 in-fol. Enfin l’on a publié dans la même ville en 1726, in-8°. un livre sons le titre d’Expériences & observations philosophiques du docteur Hooke, par G. Derham, avec figures. (Le chevalier de Jaucourt.) | [
"Q9679",
"Q7791198",
"Q46830"
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WIGHTON | v17-1354-0 | WIGHTON, (Géog. mod.) bourg à marché d’Angleterre, dans le quartier oriental d’Yorckshire, à environ huit milles de Beverley, sur une petite riviere nommé Foulnesse. Ce bourg a succédé à une ville appellée Delgovitia, auprès de laquelle étoit un temple d’idoles, qu’on appelloit Godmundinghan. (D. J.) | [
"Q1931523"
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WIGHTOWN | v17-1355-0 | WIGHTOWN, (Géog. mod.) petite ville d’Ecosse, dans la province de Galloway, avec un assez bon port. Long. 13. 4. latit. 54. 57. (D. J.) | [
"Q1017196"
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WIKIE ou WIKESLAND | v17-1356-0 | WIKIE ou WIKESLAND, (Géog. mod.) petite province de l’empire Russien, dans l’Esthonie. Elle est bornée au nord par l’Harrie, au midi par la Livonie, au levant par la Jerwie, & au couchant par le Moousund. Pernau en est la principale ville. (D. J.) | [
"Q189968"
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WILBAD ou WILDBAD | v17-1357-0 | WILBAD ou WILDBAD, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la Suabe, au Schwartzwald, ou dans la Forêt-noire, sur la droite de l’Entz. Elle est remarquable par ses bains d’eau chaude. (D. J.) | [
"Q502755"
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WILDENHAUS | v17-1358-0 | WILDENHAUS, (Géog. mod.) paroisse de Suisse, dans le Tockenbourg, au Thoure-Thall, où elle a le rang de sixieme communauté. Wildenhaus est un lieu connu dans l’histoire, pour avoir été la patrie d’Huldric Zwingle qui y naquit en 1484, d’Huldric Zwingle amman du lieu, qui est la premiere dignité du pays.
Il fit ses études à Bâle, à Berne & à Vienne en Autriche. Il apprit bien les langues grecque & hébraïque, & prit ensuite le degré de docteur en théologie. Il fut nommé curé à Glaris en 1506, où il commença comme il s’exprime, à précher l’Evangile. Il en agit de même quand il fut appellé à Zurich en 1518 par le prévôt & les chanoines de cette ville, & attaqua non-seulement le trafic des indulgences, en quoi il étoit protégé par l’évêque ; mais il prêcha contre l’invocation des saints, le sacrifice de la messe, le célibat des prêtres.
En 1520, il renonça à une pension que sa sainteté lui faisoit, & en 1522 il se maria. En 1523 le pape lui écrivit un bref très flatteur, qui prouvoit que la cour de Rome auroit été bien aise de le gagner. Là même année, le magistrat de Zurich prescrivit une assemblée pour discuter par l’Ecriture-sainte, les matieres de religion ; tous les écclésiastiques du canton, ainsi que l’évêque de Constance, y furent appellés. Après ce colloque, on fit à Zurich de nouveaux pas vers la réformation ; & cependant le canton convoqua une seconde assemblée, où les Zurichois inviterent les évêques de Constance, de Coire & de Bâle, avec l’université de cette ville. Ils inviterent aussi tous les autres cantons à y envoyer les plus savans de leurs pasteurs. Le synode fut composé de neuf cent personnes, au nombre desquelles se trouverent trois cent cinquante prêtres. L’issue apprit au public, que les partisans de Zuingle avoient triomphé, car sa doctrine fut reçue à la pluralité des suffrages dans tout le canton. M. Dupin dit, que la plûpart des écclésiaques qui assisterent à cette conférence, abandonnerent la cause de l’église, par ignorance ou par malice. Enfin en 1725 le conseil de Zurich abolit la messe.
Zwingle assista à la dispute de Berne tenue en 1528, & à la conférence de Marpourg. En 1531, la guerre se déclara entre les cantons protestans & les cantons catholiques, & les Zurichois furent défaits à la bataille de Cappel. Comme la coutume de Zurich est, que lorsqu’on envoye une armée contre l’ennemi, le premier pasteur de l’église doit l’accompagner, Zwingle s’y trouva, & par son devoir, & par un ordre particulier du magistrat ; il fut enveloppé dans le malheur de cette journée, blessé d’un coup de pierre, renversé à terre, & tué par un officier catholique à 47 ans.
Né avec un génie heureux, il le cultiva soigneusement, & prêcha la réformation, avant même que le nom de Luther fût connu en Suisse. Il étoit d’une application infatigable au travail, & étudioit toujours de bout. Après le souper il faisoit une promenade, & s’occupoit ensuite à écrire des lettres, souvent jusqu’à minuit. Si l’on considere le tems que lui prenoit encore la conduite de l’église de Zurich dont il étoit le premier pasteur, l’instruction de la jeunesse comme professeur, & la direction de la plûpart des églises protestantes du pays, on sera surpris du grand nombre d’ouvrages qui sont sortis de sa plume.
Ils ont été recueillis en quatre volumes in-folio, imprimés à Zurich en 1544 & 1545. Les deux premiers tomes contiennent ses traités de religion & de controverse ; les deux derniers, renferment ses explications de divers livres de l’ancien & du nouveau Testament. Zwingle, selon M. Simon, est assez simple dans son commentaire sur la bible, mais peu exercé dans l’étude de la critique. Sa modestie paroît en ce qu’il ne semble pas avoir abandonné entierement l’ancien interprete latin, qui étoit autorisé depuis longtems dans toute l’église d’occident. Le même historien critique trouve que les notes de Zwingle sur quelques épitres de S. Paul, sont plus exactes & plus littérales, que celles qu’il a données sur les évangiles ; mais il ne faut point douter que les commentaires de ce théologien ne fussent meilleurs, s’il les eût publiés lui-même, & qu’il y eût mis la derniere main. Une circonstance qui mérite d’être observée, & qui n’a pas échappé à M. Simon, c’est que sur la premiere épître de S. Jean, Zwingle n’explique point le vers. 7. du chap. v. ce qui semble indiquer que ce passage ne se trouvoit pas dans son exemplaire grec.
Léon de Juda, en parlant de Zwingle, dit, Huldrychus Zuinglius, non solum concionibus sacris, sed & lectionibus publicis, mirâ arte, claritate, brevitate ac simplicitate, parique diligentiâ, dexteritate, ac fide tractavit, ut nec prioris soeculi, nec nostri ævi scriptoribus judicio doctissimorum hominum, cedere videatur. Je souscrirois volontiers à une partie de cet éloge, ajoute M. Simon, si l’auteur suisse avoit été moins agité de l’esprit de réformation, qui ne lui permit pas de faire un bon usage de sa raison.
Zwiugle entendoit les langues & la théologie. Il étoit agréable en conversation, possédoit la musique, & la recommandoit même aux gens de lettres, comme une récréation très-propre à les délasser. Il paroît par une circonstance de la dispute de Berne, qu’il avoit une opinion particuliere sur l’apocalypse. Gilles Mourer lui en ayant cité un passage, en faveur de l’invocation des saints, Zwingle lui répondit séchement, qu’il ne reconnoissoit point l’autorité du livre de l’apocalypse, & ne le regardoit ni comme canonique, ni de la main de S. Jean l’évangéliste.
On mit au jour à Bâle en 1536, une courte exposition de la foi, que Zwingle avoit composée peu de tems avant sa mort, & qu’il avoit adressée à François I. C’est dans cette piece, que se trouve le passage du salut des payens, contre lequel on s’est si fort récrié.
Zwingle a pensé que les sages du paganisme devoient avoir été sauvés, parce qu’il a cru que Dieu par les effets de sa grace, avoit produit en eux la foi nécessaire au salut. Voici comme il s’en explique lui-même : « J. C. n’a pas dit, celui qui ne sera point baptisé, ne sera point sauvé ; par conséquent les enfans morts sans baptême, & tous les payens ne sont pas damnés ; ce seroit donc une témérité que de condamner aux enfers tous ceux qui n’ont pas été consacrés par la circoncision ou par le baptême. Il ne faut pas qu’on imagine que cette idée tende à anéantir J. C. car elle ne sert qu’a augmenter sa gloire. Que savons-nous ce que chacun a de foi écrite en son cœur par la main de Dieu ? Il nous faut bien vivre, dit Seneque, puisque rien n’est caché à l’être suprême ; il est présent à nos esprits, & pénétre toutes nos pensées ».
Zwingle n’a jamais douté que l’état du paganisme ne fût condamnable ; mais il a cru par un jugement d’humanité, que Dieu auroit pitié de Seneque & de quelques autres payens, qui avoient une foi confuse en lui, & qui n’avoient pas eu de part à la corruption de leur siecle.
Erasme contemporain de Zwingle, pensoit comme lui sur cette matiere. Si les juifs, dit-il, avant la publication de l’évangile, pouvoient se sauver avec une foi grossiere, pourquoi cette foi ne suffiroit-elle pas pour sauver un payen, dont la vie a été remplie de vertus ; un payen qui en même tems, a cru que Dieu étoit une puissance, une sagesse, une bonté sans bornes, & que par les moyens qu’il jugera les plus convenables, il saura protéger les bons & punir les méchans.
Jacques Payva Andradius, théologien portugais, qui assista au concile de Trente, soutient aussi que Platon, Socrate, Aristote, & les autres anciens philosophes, qui ont été d’excellens maîtres pour ce qui regarde la pratique des vertus, ont pu se sauver, aussi bien que les juifs qui ont reçu la loi. Dieu les à assistés de sa grace pour leur salut, ensorte qu’on ne peut pas dire, qu’ils aient entierement ignoré Jésus crucifié, quoiqu’ils n’ayent point su la maniere dont Dieu sauveroit le genre humain.
Cette conoissance vague d’un rédempteur suffisante pour prouver le salut, a été adoptée par une confession de foi des évêques de Pologne assemblés en 1551 dans un synode de toute leur nation, & ils n’ont point été taxés d’hérétiques. Cette confession de foi imprimée à Anvers en 1559 in-8°. dit qu’il n’a pas été nécessaire que tous les hommes sussent en particulier qui seroit le médiateur de leur salut, si ce seroit le fils de Dieu, ou un ange du Seigneur ou quelqu’autre ; qu’il suffisoit de croire en général, que Dieu par sa sagesse, trouveroit quelque voie de sauver les hommes.
Il est certain que plusieurs peres de l’église ont aussi conçu une espece d’illumination universelle, en con-séquence de laquelle il s’est trouvé dans toutes les nations, des hommes vertueux agréables à Dieu. Justin martyr, dit en termes exprès, que J. C. est la raison divine, à laquelle Socrate & les autres philosophes ont participé. C’est encore le sentiment de Clément d’Alexandrie. Stromat, VI. p. 636. de saint Chrysostome, Homel. 37. sur Math. & de saint Augustin, de civitat. Dei, liv. VIII. ch. iij. & l. XVIII. c. xlvij. Il ne faut donc pas faire à Zwingle un crime d’avoir soutenu, par un jugement de charité, une opinion judicieuse, & qui a eu dans la primitive église, plusieurs défenseurs respectables. (Le Chevalier de Jaucourt.) | [
"Q597413",
"Q123034"
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WILDSHUSEN | v17-1360-0 | WILDSHUSEN, (Géog. mod.) petite ville d’Alleau cercle de Westphalie, sur la riviere de Hunde, aux confins du comté d’Oldenbourg, & la capitale d’un petit pays auquel elle donne son nom. (D. J.) | [
"Q501626"
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WILDSTATT ou WILDSTETT | v17-1361-0 | WILDSTATT ou WILDSTETT, (Géog. mod.) bourg d’Allemagne, dans l’Ortenau sur le Kintzig, à un mille de Strasbourg. C’étoit autrefois une ville qui fut réduite en cendres en 1632 par les soldats du colonel Ossa. D. J.) | [
"Q550656"
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WILER ou WEYLER | v17-1362-0 | WILER ou WEYLER, (Géog. mod.) petite ville de France dans l’Alsace, près de Schlestat, sur les confins de la Lorraine. (D. J.) | [
"Q21606"
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WILIA la | v17-1363-0 | WILIA la, (Géog. mod.) riviere du grand duché de Lithuanie. Elle se forme de diverses petites rivieres qui ont leurs sources dans le palatinat de Minski, traverse celui de Wilna d’orient en occident, & finit par se jetter dans le Niémen au-dessus de Kowno. (D. J.) | [
"Q207903"
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WILKOMIR | v17-1364-0 | WILKOMIR, (Géog. mod.) ville du grand duché de Lithuanie, dans le palatinat de Wilna, sur la Swieta, à 14 lieues de la ville de Wilna. (D. J.) | [
"Q213127"
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WILLEMSTAT | v17-1365-0 | WILLEMSTAT, (Géog. mod.) petite ville des Pays-bas, dans le Brabant hollandois, à 8 lieues au nord-est de Berg-op-zoom, fondée en 1583 par Guillaume I. prince d’Orange, & elle en a pris le nom. Elle est très-bien fortifiée. Les Etats généraux y entretiennent une garnison, avec un gouverneur & un major de la place. Toutes les rues sont tirées au cordeau, & les maisons bien bâties. La régence est composée d’un bailli, de deux bourgmestres, de six échevins, & d’un secrétaire. Le port peut contenir un grand nombre de bateaux. Long. 21. 55. Lat. 51. 40. (D. J.) | [
"Q76937"
] |
WILLISAW | v17-1367-0 | WILLISAW, (Géog. mod.) petite ville de Suisse, dans le canton de Lucerne, sur la riviere de Wiger, entre de hautes montagnes. Long. 25. 42. Latit. 47. 7. (D. J.) | [
"Q14627"
] |
WILLOUGHBY | v17-1368-0 | WILLOUGHBY, (Géog. mod.) bourg d’Angleterre, en Nottinghamshire, aux confins de Leicester-Shire, & situé auprès d’une hauteur, dunum. On tire entre ce bourg & Barrow en Leicester-Shire, une grande quantité de marne, marga, dont on se sert pour fertiliser la terre. Il est tout-à-fait vraissemblable que Willoughby est le Margidunum de Ptolomée, d’autant plus qu’on ne peut douter que ce lieu n’ait été habité par les Romains ; c’est ce qui se prouve par quantité de monnoies romaines qu’on y a déterrées, outre qu’il y a encore tout-auprès un chemin romain. (D. J.) | [
"Q964232"
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WILLY, le, ou le WILLYBORN | v17-1369-0 | WILLY, le, ou le WILLYBORN, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre. Elle prend sa source aux frontieres du duché de Sommerset, & va porter ses eaux dans le Nadder, près de Salisbury. (D. J.) | [
"Q3570214"
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WILNA | v17-1370-0 | WILNA, Géog. mod.) par les Lithuaniens Wiletzky, & par les Allemands, Wilde ; ville capitale du duché de Lithuanie, au palatinat du même nom, sur la Wilia, à cent lieues au nord-est de Gnesne. Elle est grande & mal-bâtie ; ses maisons sont de bois & mal-disposées ; c’est encore pire dans les fauxbourgs, car les maisons n’ont qu’une seule chambre qui est commune à tout le monde, aux chevaux & aux autres animaux domestiques. Cette ville est toujours ouverte en tems de paix ; elle a pour sa défense un arsenal & deux châteaux. Son évêché est suffragant de Gnesne. Son université a été établie en 1579. Wilna est habitée par différentes nations, polonois, russiens, allemands, tartares, &c. Long. suivant Streel, 34. 56. 15. lat. 54. 30. (D. J.) | [
"Q216"
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WILS | v17-1372-0 | WILS, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne, au duché de Baviere. Elle a sa source au voisinage de l’lser & se perd dans le Danube, entre les embouchures de l’lssel & de l’Inn. (D. J.) | [
"Q833841"
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WILSHOVEN | v17-1373-0 | WILSHOVEN, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la Baviere, près l’embouchure de Wils dans le Danube. Long. 30. 36. latit. 40. 35. (D. J.) | [
"Q278312"
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WILSNACH | v17-1374-0 | WILSNACH, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans le margraviat de Brandebourg, sur un ruisseau qui se rend dans l’Elbe. Quelques-uns croient que c’est la Susudata de Ptolomée. l. II. c. xj. (D. J.) | [
"Q570108"
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WILTEN | v17-1375-0 | WILTEN, (Géog. mod.) bourgade d’Allemagne, dans le Tyrol, sur la droite à une lieue au dessus d’Inspruck, avec une abbaye de l’ordre de Prémontré. On convient que c’est l’ancienne Veldidena. | [
"Q1722296"
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WILTON | v17-1376-0 | WILTON, (Géog. mod.) en latin Ellandunum, ville d’Angleterre, dans le Wiltshire, dont elle a été la capitale ; elle a eu même un évêché qui a été transféré à Salisbury, & ce changement a fait tomber Wilton en décadence ; cependant elle a toujours le droit de tenir marché public, & d’envoyer ses députés au parlement. Long. 15. 48. latit. 51. 5.
Elle est la partie du célebre Addisson (Joseph) homme de goût, grand poëte, judicieux critique, & l’un des meilleurs écrivains de son siecle. Son style est pur, noble, élégant. Ses sentimens sont délicats, vertueux ; & par-tout on trouve dans l’auteur un ami du genre-humain.
Il naquit le premier de Mai 1672, & comme il ne promettoit pas de vivre, il fut baptisé le même jour de sa naissance. Il eut l’honneur pendant le cours de ses études, de connoître à Oxford, mylord Halifax, le grand protecteur des gens de lettres, qui n’a pas laissé d’être dépeint d’une maniere très-satyrique (chose ordinaire) par un autre homme de qualité. Nous donnerons quelques traits de cette satyre, à cause de l’esprit qui y regne, de la finesse du tour, & de la beauté du style.
Elle est intitulée, la faction démasquée, & a été imprimée dans un des volumes de State-Poems, Lon. don 1703. in-8°. Mylord Halifax (Charles Montague, comte d’Halifax, chevalier de l’ordre de la Jarretiere, & régent du royaume après la mort de la reine Anne.) mylord Halifax, dis je, y est dépeint sous le nom de Bathille, conjointement avec les poëtes auxquels il donnoit pension. « Enfin, Bathille se leve paré des plumes d’autrui, & noblement illustre par les projets des autres. Plein de bonne opinion, & ridiculement fou, demi-politique, babillard, bruyant ; ardent sans courage, orgueilleux sans mérite, & propre à conduire des têtes sans cervelle. Avec des gestes fiers & un air assuré, il tient à ses compagnons de débauche le discours qui suit : ayez soin de ce qui regarde la politique, j’aurai soin moi que les muses nous secondent. Tous les poëtes sont à ma dévotion ; dès que je parle, ils écrivent ; je les inspire. C’est pour moi que Congreve a déploré en vers lugubres la mort de Pastora. Rowe qui a chanté l’immortel Tamerlan, quoi qu’il soit réduit à-présent à prendre un ton plus bas ; Rowe est à moi & au parti des Whigs. J’aide à Garth à polir ses pieces un peu grossieres ; & je lui apprends à chanter en beaux vers les louanges de notre parti. Walsh qui sans avoir jamais rien donné, passe pour un homme d’esprit, Walsh vote pour nous. Les comédies obscenes & sans intrigues de Vane, célebrent nos talens… Nous pouvons sûrement compter sur Addisson : à la faveur d’une pension l’on gagne toujours un ami. Il fera retentir les Alpes de mon nom, & fera connoître son protecteur dans le pays des Classiques. Tous ceux dont je viens de parler, m’appellent leur Mécene. Les princes ne sont point fermes sur leur trône, qu’ils n’y soient soutenus par les enfans d’Apollon Auguste eut Virgile, & Nassau plus heureux encore eut ses Montagues, pour chanter ses victoires ; mais Anne, cette malheureuse reine Tory, sentira les traits de la vengeance des poëtes. »
Addisson donna de bonne heure des preuves de ses talens par sa traduction du quatrieme livre des Géorgiques de Virgile. Il avoit dessein d’entrer dans les ordres ; mais le monde se réconcilia chez lui avec la sagesse & la vertu, lorsqu’il prit soin de les recommander avec autant d’esprit & de graces, qu’on les avoit tournés en ridicule depuis plus d’un demi-siecle. Il fit aussi des poésies latines qui ont été publiées dans les musæ anglicanæ.
On estime beaucoup son petit poëme sur l’Italie. Il y peint la satisfaction qu’il goûtoit dans ce beau pays, à la vue des rivieres, des forêts, des montagnes, &c. célébrées par tant de génies. De quelque côté, dit-il, que je tourne mes yeux, je découvre des objets qui me charment & des vues qui m’enchantent. Des campagnes poëtiques m’environnent de toutes parts. C’est ici que les muses firent si souvent entendre leurs voix, qu’il ne se trouve aucune montagne qu’elles n’aient chantée, aucun bosquet qu’elles n’aient loué, aucun ruisseau qui ne coule harmonieusement. Il fait ensuite la description des monumens des Romains, de leurs amphithéatres, de leurs arcs de triomphe, de leurs statues, des palais modernes & des temples.
Mais il prend de-là occasion de déplorer l’état malheureux où l’oppression réduit les habitans de ce pays, malgré tant d’avantages que l’art & la nature leur offrent à-l’envi ; il conclut en s’adressant à la liberté, qu’il représente comme la source principale du bonheur dont jouit l’Angleterre, d’ailleurs à tant d’autres égards si fort inférieure à l’Italie. « Nous n’envions point un ciel plus doux : nous ne murmurons point d’habiter des lieux peu favorisés de l’astre du jour, & de voir les froides pléïades dominer sur nos têtes. La liberté couronnenotre île ; elle seule embellit nos rochers & nos sombres montagnes ».
Il recueillit les matériaux de ses dialogues sur les médailles, dans le pays même des médailles. Cette piece a été publiée par M. Tickell, qui a traduit la plus grande partie des citations latines en anglois, pour l’usage de ceux qui n’entendent point les langues savantes. On y trouve quantité de choses curieuses sur les médailles, écrites avec tout l’agrément que permet la forme de dialogue ; & on a mis à la tête un poëme de M. Pope.
Il le commence par cette réflexion : que les plus beaux monumens, les arcs de triomphe, les temples, les tombeaux, ont été détruits ou par l’injure des tems, ou par les irruptions des barbares, ou par le zele des chrétiens ; & que les médailles seules conservent la mémoire des plus grands hommes de l’antiquité. Mais delà il prend occasion de railler finement les excès dans lesquels quelques curieux sont tombés sur ce sujet. « Le pâle antiquaire, dit-il, fixe ses regards attentifs, & regarde de près ; il examine la légende & vénere la rouille ; c’est un vernis bleu qui la rend sacrée. L’un travaille à acquérir un Pescennius ; l’autre dans ses rêveries croit tenir un Cécrops ; le pauvre Vadius depuis long-tems savammant hypochondre, ne peut goûter de plaisir, tant qu’un bouclier qu’il voudroit considérer n’est pas net ; & Curion inquiet à la vue d’un beau revers, soupire après un Othon, tandis qu’il oublie sa mariée. » Pope s’adresse ensuite à M. Addisson, de la maniere suivante : « la vanité est leur partage, & le savoir le tien. Retouchée de ta main, la gloire de Rome brille d’un nouvel éclat ; ses dieux & ses héros reparoissent avec honneur ; ses guirlandes flétries refleurissent. Etude attrayante, elle plaît à ceux que la poésie charme : les vers & la sculpture se donnent la main ; un art prête des images à l’autre ».
Addisson mit au jour en 1704 son poëme, intitulé la Campagne, sur les succès du duc de Marlborough, où se trouve la comparaison si fort applaudie de l’ange.
En ce jour, le plus grand de sa noble carriere,
L’ame de Marlborough se montre toute entiere,
Ferme, & sans s’émouvoir dans le choc furieux,
Qui porte la terreur & la mort en tous lieux ;
Il voit tout, pense à tout, & sa haute prudence
Ne laisse en nul endroit desirer sa présence.
Il soutient au besoin tous les corps ébranlés ;
Les fuyards au combat par lui sont rappellés ;
Et tranquille toujours dans le sein de l’orage
Qu’excitent sous ses loix, le dépit, & la rage,
Il en regle à son gré les divers mouvemens.
« Tel l’ange du seigneur, lorsque les élemens
Par lui sont déchainés contre un peuple coupable,
Et que des ouragans le tonnerre effroyable
Gronde ; comme n’aguére Albion l’entendit :
Pendant que dans les airs d’éclats tout retentit,
Le ministre du ciel, calme, & serein lui-même,
Sous les ordres vengeurs du monarque supréme,
Des bruyans tourbillons anime le courroux,
Et des vents qu’il conduit, dirige tous les coups. »
On ne peut opposer à la beauté de cette peinture, que le morceau encore plus beau du paradis perdu de Milton, l. b. où il représente le fils de Dieu chassant du ciel les anges rebelles, vers VI. 825-855.
On sait qu’Addisson a eu beaucoup de part au Tatler ou Babillard ; au Spectateur, & au Guardian ou Mentor moderne, qui parurent dans les années 1711, 1712, 1713, & 1714. Les feuilles de sa main dans le Spectateur, sont marquées à la fin par quelques unes des lettres du mot de Clio. Le cheva-lier Steele dit spirituellement à la tête du Babillard. « Le plus grand secours que j’ai eu, est celui d’un bel-esprit, qui ne veut pas me permettre de le nommer. Il ne sauroit pourtant trouver mauvais que je le remercie des services qu’il m’a rendus ; mais peu s’en faut que sa générosité ne m’ait été nuisible. Il regne dans tout ce qu’il écrit, tant d’invention, d’enjoument & de savoir, qu’il m’en a pris comme aux princes, que le malheur de leurs affaires oblige à implorer la protection d’un puissant voisin : j’ai été presque détruit par mon allié ; & après l’avoir appellé à mon secours, il n’y a plus eû moyen de me soutenir sans lui. C’est de sa main que viennent ces portraits si finis d’hommes & de femmes, sous les différents titres des instrumens de Musique, de l’embarras des nouvellistes, de l’inventaire du théatre, de la description du thermometre, qui sont, les principales beautés de cet ouvrage ».
En 1713, M. Addison donna sa tragédie de Caton, dont j’ai déja parlé ailleurs, Pope en fit le prologue, & le docteur Garth l’épilogue. Elle a été traduite en italien par l’abbé Salvini, & c’est la meilleure de toutes les traductions qu’on en ait faites.
Le roi nomma Addisson secrétaire d’état en 1717, mais sa mauvaise santé l’obligea bien-tôt de résigner cet emploi. Il mourut en 1719 à 47 ans, & fut enterré dans l’abbaye de Westminster. Mylord Halifax l’avoit recommandé au roi, pour le secrétariat, & madame Manley n’a pas manqué de témoigner sa douleur, de ce que ce beau génie avoit quitté les lettres pour la politique. « Quand je considere, dit-elle, dans la galerie de Sergius, (mylord Halifax,) je ne puis lui refuser quelque chose qui approche d’une priére, comme une offrande que lui doivent tous ceux qui lisent ses écrits. Qu’il est triste que de misérables intérêts l’ayent détourné des routes de l’Hélieon, l’ayent arraché des bras des muses, pour le jetter dans ceux d’un vieux politique artificieux ! pourquoi faut-il qu’il air préféré le gain à la gloire, & le parti d’être un spectateur inutile, à celui de célébrer ces actions, qu’il sait si dignement caractériser, & embellir ! comment a-t-il pu détourner ses yeux de dessus les jardins du parnasse dont il étoit en possession, pour entrer dans le triste labyrinthe des affaires. Adieu donc, Maron (nom qu’elle donnoit à M. Addisson), tant que vous n’abandonnerez pas votre artificieux protecteur, il faut que la renommée vous abandonne ».
Un grand poëte de notre tems a été accusé d’amis au jour après la mort de M. Addisson, une critique amere & pleine d’esprit contre lui. Voici ce qui le regarde dans cette piece, où l’on attaque aussi d’autres écrivains.
Laissons de pareils gens en paix ! mais s’il se trouvoit un homme inspiré par Apollon lui-même, & par la gloire, enrichi de toutes sortes de talens, & de tout ce qu’il faut pour plaire ; né pour écrire avec agrément, & pour faire trouver des charmes dans son commerce ; porteroit-il l’ambition jusqu’à ne pouvoir souffrir, à l’exemple des Ottomans, un frere près du trône ? Le regarderoit-il avec mépris, ou même avec frayeur ? Le hairoit-il, parce qu’il appercevroit en lui les mêmes qualités qui ont servi à sa propre élévation ? Le blameroit-il, en feignant de le louer ? Lui applaudiroit-il en le regardant de mauvais-œil ? & apprendroit-il aux autres à rire, sans sourire lui-même ? Souhaiteroit-il de blesser, tandis qu’il craindroit de porter le coup ? Habile à démêler les fautes, seroit-il timide à les désapprouver ? Seroit-il également réservé à distribuer le blâme & la louange, ennemi craintif,& ami soupçonneux ? Redouteroit-il les sots, & seroit-il assiégé de flatteurs ? Obligeroit-il de mauvaise grace ? Et lorsque deux rivaux se disputent le prix, leur donneroit-il raison à tous deux, en préférant toutefois le moins digne ? Tel que Caton, ne seroit-il occupé qu’à donner la loi dans son petit sénat, & à relever son propre mérite ; tandis que ceux qui l’environnent, admirent tout ce qu’il dit, & s’épuisent en louanges extravagantes ? Ciel, quel malheur s’il se trouvoit un tel homme ! & qu’il seroit affligeant que ce fut A. n.
On a accusé fortement, à l’occasion de ces vers, Pope d’ingratitude vis-à-vis de M. Addisson ; cependant l’auteur de la Dunciade, a défendu M. Pope de cette grave accusation, en attestant toutes les personnes de probité, qui, dit-il, plusieurs années avant la mort de M. Addisson, ont vû & approuvé les vers dont il s’agit ici, non à titre de satyre, mais de reproche d’ami, envoyés de la main même du poëte à M. Addisson, & d’ailleurs ce sont des vers que l’auteur n’a jamais publiés. (Le chevalier de Jaucourt.) | [
"Q1018668",
"Q206384"
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WILTSHIRE | v17-1377-0 | WILTSHIRE, (Géog. mod.) ou le comté de Wilt, province méridionale d’Angleterre. Elle est bornée au nord par le duché de Glocester, au midi par la province de Dorset, au levant par le Berckshire & Hampshire, & au couchant par la province de Sommerset. On lui donne 40 milles de longueur, & 30 de largeur. Il renferme outre Salisbury capitale, vingt villes ou bourgs à marché, & trois cent quatre églises paroissiales.
Entre ces villes & bourgs à marché, il y en a douze qui ont droit de députer au parlement, & quatre autres qui ont le même privilege, mais qui n’ont pas celui de marché. Il y a outre cela neuf bourgs qui ne députent point au parlement, & qui ont néanmoins droit de marché. Chaque place qui a droit de députation au parlement, envoyant deux députés, & le corps de la province ayant aussi droit d’en envoyer deux, il se trouve que le comté de Wilt nomme trente quatre députés, ce qui est plus qu’aucune autre province d’Angleterre, & même de toute la grande-Bretagne, à la réserve de la province de Cornouailles, qui en envoye quarante-quatre.
Cette province est arrosée de diverses rivieres, dont les principales sont l’Isis, le Kennet, l’Avon, le Willy & le Nadder. On la divise en septentrionale & méridionale. La septentrionale est entrecoupée de montagnes & de collines, & couverte de quelques forêts ; la méridionale est une grande & vaste pleine, à perte de vue, couverte en partie de bruyeres, & en partie de pâturages qu’on nomme campagne de Salisbury.
Le Wiltshire est une des plus agréables provinces de la grande-Bretagne. L’air y est doux & sain ; le terroir y est parsemé de forêts, de parcs & de champs fertiles : ajoutez-y ses vastes campagnes, où l’on nourrit une infinité de troupeaux, dont la laine fait la plus grande richesse des habitans.
Pour ce qui est des hommes illustres nés dans ce beau comté, c’est mon affaire de rappeller à la mémoire du lecteur leurs noms & leurs ouvrages.
Hyde (Edouard) comte de Clarendon, & grand-chancelier d’Angleterre, mérite d’être nommé le premier. Il naquit en 1608, & en 1622 il entra dans le college de la Madelaine à Oxford. En 1625, il vint à Londres au Middle-Temple, où il étudia le droit pendant plusieurs années. En 1633, il fut un des principaux directeurs de la mascarade que les membres des quatre college de jurisconsultes de la cour représenterent à Whitehall, en présence du roi & de la reine, le jour de la Chandeleur. Cette mascarade prouva qu’on étoit à la cour dans des idées fort différentes des principes de M. Pryne, puisque ; c’étoit une pure critique de son Histriomastix contre les Farces. Hyde fut ensuite aggregé dans plusieurs comités de la chambre-basse ; mais étant enfin mécomtent des procédures du parlement contre plusieurs seigneurs, il se retira auprès du roi, qui le fit chancelier de l’échiquier, conseiller privé & chevalier.
Lorsque les affaires du monarque commencerent à tourner mal, M. Hyde se rendit en France ; en 1657 il fut nommé grand-chancelier d’Angleterre. Quelque tems après, le duc d’Yorck étant devenu amoureux de mademoiselle Anne Hyde, fille aînée du chancelier, l’épousa avec tant de secret, que le roi & le chancelier n’en surent rien. Quoiqu’attaché au roi, il fut sort attentif à ne donner aucune atteinte aux libertés du peuple, & l’on attribue cette sage conduite à une aventure domestique, dont nous devons la connoissance à M. Burnet.
Cet historien rapporte que dans le tems que le jeune Hyde commençoit à se distinguer au barreau, il alla rendre visite à son pere dans la province de Wilts. Un jour qu’ils se promenoient ensemble à la campagne, ce bon vieillard dit à son fils, que les gens de sa profession donnoient quelquefois trop d’étendue aux privileges des rois, & nuisoient à la liberté publique, & qu’il lui recommandoit, s’il parvenoit un jour à quelque élévation dans cette profession, de ne sacrifier jamais les lois & les privileges de sa patrie, à son propre intérêt, ou à la volonté du monarque. Il lui répéta deux fois ce discours, & tomba presque aussitôt dans une attaque d’apopléxie, qui l’emporta en peu d’heures. Cet avis fit une impression si profonde sur le fils, qu’il le suivit toujours depuis.
En 1664, il s’opposa à la guerre de Hollande, & en 1667, il fut dépouillé de la charge de grand-chancelier par la suggestion de ses envieux & de ses ennemis, appuyée des sollicitations des maîtresses, qui firent de jour en jour tant d’impression sur l’esprit du roi, qu’enfin il consentit, même avec plaisir, de se désaire d’un ancien ministre, qui s’avisoit quelquefois de le contrequarrer, & dont les manieres graves n’alloient point à son caractere.
Mylord Clarendon se trompa en s’imaginant que l’intégrité d’un homme suffit pour le soutenir dans tous les tems & dans toutes les circonstances ; il éprouva que cette intégrité est un foible appui dans une cour remplie de personnes livrées au libertinage, & au talent de ridiculiser la vertu. Il négligea le crédit qu’il avoit dans la chambre des communes, & se perdit par-là totalement ; car cette chambre l’ayant accusé de haute-trahison, il se vit contraint de sortir du royaume, & de se retirer en France. Il alla s’établir à Rouen, où il demeura sept ans ; jusqu’à sa mort. Il y finit ses jours en 1674, âgé de 66 ans. On transporta son corps en Angleterre, & il fut inhumé dans l’abbaye de Westminster.
Ses principaux ouvrages sont, 1°. différentes pieces qui ont été recueillies à Londres en 1727 in 8°. & l’on trouvera sa vie à la tête de cette collection. On peut aussi la lire parmi celles des vies des chanceliers, Londres 1708. in 8°. vol. I.
2°. L’histoire de la rébellion & des guerres civiles d’Irlande, a paru à Londres en 1728, in fol.
Mais son histoire des guerres civiles d’Angleterre, est son principal ouvrage. Le premier volume parut à Oxford en 1702 in-fol. le second en 1703, & le troisieme en 1704. Elle a été réimprimée plusieurs fois en 6 volumes in-8°. & traduite en françois.
C’est un des plus illustres historiens que l’Angleterre ait produit. La noble liberté de ses réflexions ; le glorieux tribut qu’il paye à l’amitié, & la maniere dont il voile le blâme de sa patrie ; sont dépeintsavec des couleurs si vives, qu’on sent, en le lisant, que c’est le cœur qui parle chez lui. On trouve peu d’auteurs qui lui soient comparables pour la gravité & l’élévation du style, la force & la clarté de la diction, la beauté & la majesté de l’expression, & pour cette noble négligence des périodes, qui sait que les termes conviennent toujours au sujet, avec une propriété que l’art & l’étude ne peuvent donner. Il plait dans le tems même qu’on le désapprouve.
Cet illustre écrivain est plus partial en apparence qu’en réalité, & sa partialité a moins lieu dans l’exposition des faits, que dans la peinture des caracteres. Il étoit trop honnête homme pour altérer les premiers, & sans qu’il s’en apperçût lui-même, ses affections pouvoient aisément lui déguiser les seconds. Un air de bonté & de probité regne dans le cours de l’ouvrage ; & ces deux qualités embellirent effectivement la vie de ce seigneur.
Rawlegh, ou Ralegh (Walter), neveu de l’immortel Walter Rawlegh, dignes l’un & l’autre d’une meilleure fortune que celle qu’ils ont éprouvée. Walter Rawlegh le neveu, naquit en 1586 à Downton en Wiltshire, & se destina à la théologie. Il devint chapelain ordinaire du roi Charles I. docteur en théologie en 1636, & doyen de Wells en 1641. Au commencement des guerres civiles, son attachement au roi le fit arrêter dans sa propre maison, dont on fit une prison, & il y fut si mortellement blessé par son geolier, qu’il mourut bientôt après de sa blessure, en 1646. Ceux de ses papiers qu’on put sauver, ont demeuré plus de trente ans ensevelis dans l’oubli, jusqu’à ce qu’étant tombés entre les mains du docteur Simon Patrick, dans la suite évêque d’Eli, il les publia à Londres en 1679 in-4°. sous le titre de Reliquiæ Raleighianæ, ou discours & sermons sur différens sujets, par le docteur Ralegh, avec un court détail de la vie de l’auteur.
Potter (François), théologien, naquit en 1594, & mourut aveugle en 1678, âgé de 84 ans. Il publia à Oxford en 1642 in-4°. un traité plein de folles & savantes recherches, intitulé explication du nombre 666. où l’on démontre que ce nombre est un parfait portrait des traits du gouvernement de Rome, & de tout le corps du royaume de l’Antechrist, avec une réponse solide à toutes les objections imaginables. Ce traité bizarre a été traduit en françois, en flamand & en latin.
Il établit dans cet ouvrage, 1°. que le mystere du nombre 666, doit consister dans sa racine quarrée qui est 25, comme le mystere du nombre de 144, qui est le nombre opposé à celui de 666, consiste dans la racine quarrée qui est 12. 2°. Que le premier nombre des cardinaux & des prêtres de paroisses à Rome, a été fixé à 25, & que le premier nombre d’églises paroissiales a été de même de 25. que le symbole romain consiste en 25 articles, comme celui des apôtres en 12. 3°. Il donne ensuite un court exposé de quelques autres circonstances, où le nombre 25 s’applique, dit-il, d’une maniere frappante à la ville & à l’église de Rome, & même à l’église de S. Pierre à Rome. 4°. Que le nombre de 25 est une devise symbolique affectée aux papistes, comme il paroît par la messe des cinq playes de J. C. répétée cinq fois, par leurs jubilés fixés à 25 ans, & au 25 de chaque mois, &c. Un ministre anglois fit une grande difficulté à l’auteur ; il lui soutint que 25 n’est point la véritable, mais la prochaine racine de 666.
M. Potter auroit pu mieux employer son tems, car il avoit beaucoup de génie pour les méchaniques, & il inventa diverses machines hydrauliques, qui furent très-approuvées par la société royale. Sa mémoire se conserve encore au college de la Tri-nité d’Oxford, par un cadran solaire de sa façon, qui est au côté septentrional du vieux quarré.
Ludlow (Edmond) fort connu par ses Mémoires, se déclara de bonne heure contre le roi Charles I. & fut un des juges de ce monarque. Après la mort de ce prince, le parlement l’envoya en Irlande, en qualité de lieutenant général de la cavalerie. Dès que Cromwel eut fini ses jours, Ludlow fit tous ses efforts pour rétablir la république ; mais Charles II. ayant été rappellé, il prit le parti de se retirer a Vevay, où il mourut ; c’est dans sa retraite qu’il écrivit ses mémoires imprimés à Vevay en 1698 & 1699, en trois tomes in-8°. Ils ont été traduits en françois, & ils ont paru à Amsterdam dans la même année.
Willis (Thomas) célebre médecin, naquit en 1621, fut un des premiers membres de la société royale, & rendit son nom illustre par ses écrits. Il s’acquit une grande réputation par sa pratique, dont il consacroit une partie du profit à des usages de charité ; il y employoit tout ce qu’il gagnoit le dimanche, & c’étoit le jour de la semaine qui lui procuroit le plus d’argent. Il mourut en 1675, âgé de 54 ans.
Tous les ouvrages latins du docteur Willis, ont été mal imprimés à Geneve en 1676 in-4°. & très bien à Amsterdam en 1682 in-4°. Le meilleur des écrits de ce médecin, est son anatomie du cerveau, cerebri anatome, Londres 1664 in-8°. Willis a décrit dans cet ouvrage, la substance médullaire dans toutes ses insertions, ainsi que l’origine des nerfs, dont il a suivi curieusement les ramifications dans toutes les parties du corps. Par-là il est prouvé, non-seulement que le cerveau est la source & le principe de toutes les sensations & de tout mouvement ; mais on voit par le cours des nerfs, de quelle maniere chaque partie du corps conspire avec telle ou telle autre, à produire tel ou tel mouvement ; il paroît encore que là où plusieurs parties se joignent pour opérer le même mouvement, ce mouvement est causé par les nerfs qui entrent dans ces différentes parties, & qui agissent de concert. Enfin quoique Vieussens & du Verney aient, à divers égards, corrigé l’anatomie des nerfs de Willis, ils ont néanmoins confirmé son hypothèse, en la rectifiant.
Scott (Jean) théologien, naquit vers l’an 1638, & fut nommé chanoine de Windsor en 1691 ; après la révolution, il refusa l’évêché de Chester, parce qu’il ne croyoit pas pouvoir prêter les sermens requis. Il mourut en 1695. Ses sermons & discours de morale ont été imprimés en cinq volumes in-8°. dont il s’est fait plusieurs éditions. On a réuni ces cinq volumes en un seul in-fol. imprimé à Londres en 1729. Son traité de la vie chrétienne a été traduit en françois, Amsterdam 1699.
Norris (Jean), savant & laborieux écrivain, naquit en 1657, & entra dans les ordres sacrés en 1684. Nous ignorons le tems précis de sa mort. Il a beaucoup écrit sur des matieres de religion & de métaphysique. On lit dans les œuvres posthumes de Lock, que M. Norris embrassa l’opinion du P. Mallebranche, que nous voyons tout en Dieu, & il défendit ce sentiment avec toute l’éloquence possible. Ses mélanges ou recueil de poésies, d’essais, de discours & de lettres, fut imprimé à Oxford 1687 in-8°. La cinquieme édition augmentée par l’auteur, a paru à Londres en 1710 in-8°.
Hughes (Jean) écrivain spirituel de notre siecle, naquit en 1677. Dès sa premiere jeunesse, il mêla la poësie, le dessein & la musique à l’étude des belles-lettres, ayant besoin de s’amuser agréablement, parce qu’il étoit fort valétudinaire. En 1717, Mylord Cowper, grand-chancelier, le nomma secrétaire pour les commissions de paix, place qu’il occupa jusqu’à sa mort, arrivée à 42 ans, le 17 Fév. 1719, & le mêmesoir que sa tragédie intitulée le Siege de Damas, fut représentée pour la premiere fois sur le théatre de Drury-Lane, avec un grand succès.
Il est surprenant que l’auteur ait été en état de composer une piece aussi remplie d’esprit, dans un tems où la mort le talonnoit de près, & où il étoit trop foible pour copier lui-même son ouvrage. On convient généralement que cette tragédie brille par ses descriptions, que la diction en est pure, que la morale en est belle, que les sentimens y sont convenables aux caracteres, & que l’intrigue y est conduite avec simplicité. On trouve néanmoins que l’angoisse de Phocyas dans les IVe & Ve actes, n’est pas suffisamment fondée ; car quel est son crime ? Damas est vivement attaquée par les Sarrazins. Il n’y a point d’espérance de secours. Elle doit donc en très-peu de tems tomber entre leurs mains, être saccagée, & les habitans ne peuvent échapper à l’esclavage. Dans une si dangereuse conjoncture, Phocyas aide à l’ennemi de se rendre maître de cette place, quelques jours plutôt. Mais sous quelles conditions ? Que tous ceux qui mettront les armes bas seront épargnés, & que chaque habitant aura la liberté de se retirer, & d’emmener avec lui une mule chargée de ses effets ; que les chefs pourront charger six mules, & qu’on leur permettra d’avoir des armes pour se défendre contre les montagnards, ensorte que Duran dit, acte V. scene I. « on ne voit point ici l’image de la guerre, mais celle du commerce, & il semble que les marchands envoient leurs caravanes dans les pays voisins ».
Il n’y a rien en tout cela qu’un homme de bien n’ait pu faire pour sa patrie. Si Phocyas, dit-on, est coupable, son crime consiste uniquement en ce qu’il a fait par le sentiment de ses propres maux, & pour garantir l’objet de son amour de la violence ou de la mort, ce qu’il auroit pu faire par de plus louables motifs. Mais il ne paroît pas que cela soit suffisant pour autoriser les cruels reproches qu’il se fait à lui-même, & la dureté qu’Eudocie lui témoigne. Il auroit été beaucoup plus raisonnable, vû la fragilité humaine & la grandeur des tentations auxquelles il étoit exposé, qu’il se fût enfin laissé gagner à embrasser le mahométisme ; alors ses remords auroient été naturels, son châtiment juste, & le caractere d’Eudocie exposé dans un plus beau jour.
Cette observation des connoisseurs paroît d’autant plus vraie, que M. Hughes avoit suivi d’abord le plan qu’on vient de voir. Mais quand on offrit sa piece aux directeurs du théâtre de Drury-lene en 1718, ils refuserent de la représenter, à-moins que le poëte ne changeât le caractere de Phocyas, prétendant qu’il ne pouvoit être un héros, s’il changeoit de religion, & que les spectateurs ne pourroient souffrir sa vue après son apostasie, quels que fussent ses remords, & quelque vive qu’on peignit sa repentance. Il semble pourtant qu’il paroîtroit plus digne de pitié que d’exécration, lorsque dans l’angoisse de son ame, il se laisseroit enfin persuader, quoiqu’avec répugnance & avec horreur, à baiser l’alcoran. Mais l’auteur qui étoit dans un état de langueur, craignit que ses parens ne perdissent le profit que cette piece pourroit leur rapporter, & consentit à changer le caractere de Phocyas.
Il y a dans cette tragédie plusieurs beautés de détail, des situations intéressantes, des peintures vives & des morceaux touchans. Les réflexions que Phocyas fait sur la mort, lorsque Khaled l’en a menacé, sont fortes. « Qu’es-tu, (dit Phocyas en parlant de la mort), objet redouté & mystérieux de la plus grande terreur ? Les routes pour te trouver sont connues ; les maladies, la faim, l’épée, le feu, tout, en un mot, tient nuit & jour les portes ouvertes pour aller à toi. Arrive-t-on au terme, dans ce moment même on n’est plus en état d’y songer. L’instant est passé ! O si ce sont les détresses, les agitations, les angoisses qu’il faut appréhender quand l’ame se sépare du corps, je connois tout cela, j’en ai déja fait l’épreuve, & je n’ai plus rien à craindre ». Ensuite au moment qu’il tire la fleche qui lui avoit percé la poitrine, & qu’il meurt, « tout est fait, s’écrie-t-il à Eudocie.... c’étoit la derniere angoisse.... enfin j’ai renoncé à toi, & le monde ne m’est plus rien ».
Tous les écrits de M. Hughes sont fort goûtés ; ils consistent en poésies ; pieces de théatre, traductions & ouvrages en prose. Il avoit traduit une partie de Lucain, lorsque M. Rowe publia tout l’ouvrage. Son ode au créateur de l’univers passe pour une des plus belles qu’il y ait en anglois. Toutes les poésies de cet auteur ont été publiées à Londres en 1739, en deux volumes in 12. Il y a de sa main quantité de morceaux dans le spectateur, ainsi que dans le tatler, entr’autres, les caracteres de Léonard de Vinci, de Bâcon, de Boyle & du chevalier Newton. On lui attribue l’ouvrage intitulé The lay-monastery, suite du spectateur, dont la seconde édition parut à Londres en 1714, in-12. Enfin on doit à M. Hughes l’édition la plus exacte qu’on ait des œuvres d’Egmond Spencer, Londres 1715, en six vol. in-12. On a mis un abrégé de sa vie & de ses écrits à la tête du premier volume de ses Poems on several occasions, London 1735, in-12.
Ajoutons qu’un des grands amis de M. Hughes, & l’un des meilleurs écrivains d’Angleterre, M. Addisson, étoit compatriote de ce bel esprit. Il naquit à Wilton, autrefois capitale du Wiltshire, & c’est-là que nous avons donné son article.
Mais l’Angleterre n’a pas eu dans le xvij. siecle, d’auteur plus célebre que Hobbes, dont on a parlé à l’article Hobbisme. On sait qu’il naquit à Malmesbury en Wiltshire, & qu’il mourut en 1679, à 91 ans. Cet écrivain fameux est aujourd’hui fort négligé, « parce qu’un système physique ou métaphysique, dit M. Humes, doit ordinairement son succès à la nouveauté, & n’est pas plutôt approfondi, qu’on découvre sa foiblesse. La politique de Hobbes n’est propre qu’à favoriser la tyrannie, & sa morale qu’à nourrir la licence. Quoiqu’ennemi de toute religion, il n’a rien de l’esprit du scepticisme ; il est aussi décisif que si la raison humaine, & la sienne en particulier, pouvoient atteindre à la parfaite conviction. La propriété des termes & la clarté du style font le principal mérite de ses écrits. Dans son caractere personnel, on le représente comme un homme vertueux : ce qui n’a rien d’étonnant, malgré le libertinage de ses principes moraux. Le plus grand défaut qu’on lui reproche, est une excessive timidité ; il parvint à la derniere vieillesse sans avoir jamais pu se réconcilier avec l’idée de la mort. La hardiesse de ses opinions & de ses maximes forme un contraste très-remarquable avec cette partie de son caractere ». (Le chevalier de Jaucourt.) | [
"Q23183",
"Q335173",
"Q7965907",
"Q5482228",
"Q5339650",
"Q452335",
"Q15433200",
"Q3182195",
"Q6240316",
"Q37621"
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WIMBURMINSTER ou WINBURMINSTER | v17-1378-0 | WIMBURMINSTER ou WINBURMINSTER, (Géog. mod.) gros bourg d’Angleterre, dans Dorsetshire, sur le bord de la Stoure. Ce bourg s’est élevé sur les ruines d’une place ancienne nommée Vindugladia ou Vindogladia : ce qui en langue galloise, signifie entre deux rivieres, parce qu’elle étoit entre les rivieres de la Stoure & de l’Alen, qui vient du nord y apporter ses eaux. Les Saxons l’appellerent Winburnham ou Wimburminster, à cause d’un ancien monastere qui y fut fondé en 713, par la princesse Cuthburgue. On y voit un college pour l’instruction de la jeunesse, fondé par la princesse Marguerite, comtesse de Richmond, mere du roi Henri VII. On y voit aussi une assez belle église, avec un clocherchargé d’une aiguille extrèmement haute. Le chœur est occupé par les tombeaux de divers princes & princesses, entre lesquels on remarque celui du roi Etheldred, dont l’épitaphe dit : in hoc loco quiescit corpus sancti Etheldredi regis West-Saxonum, martyris, qui anno Domini 867. 23°. Aprilis per manus Danorum paganorum occubuit. (D. J.) | [
"Q535233"
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WIMPFEN ou WIMPFFEM | v17-1379-0 | WIMPFEN ou WIMPFFEM, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la Suabe, au Creighgow, sur la gauche du Necker, à l’embouchure du Jagst, à deux lieues au nord d’Hailbron. Elle est impériale, petite, mais peuplée. Elle fut prise en 1645, par le duc d’Enghien. Quelques-uns croyent sans aucune preuve, que c’est l’ancienne Cornelia. Long. 26. 45. latit. 49. 18. (D. J.) | [
"Q491535"
] |
WIMSBERG | v17-1380-0 | WIMSBERG, (Géog. mod.) bourg de Franconie, illustré par la naissance de Œcolampade (Jean) en 1482. Ses parens qui étoient à leur aise, eurent grand soin de son éducation. Ils le destinoient à la jurisprudence ; mais il se consacra tout entier à l’étude de la théologie, apprit la langue greque de Reuchlin & l’hébreu d’un espagnol. Il méprisa les subtilités de Scot, & les ergoteries des scholastiques, curieux d’une science qui fût utile. Il aida Erasme dans l’édition de ses notes sur le nouveau Testament, & c’est Erasme lui-même qui nous apprend cette particularité.
En 1522, il fut nommé professeur en théologie à Basle. Peu de tems après, la réformation s’établit dans cette ville, & Œcolampade y eut beaucoup de part. Il mourut de la peste en 1531, âgé de 49 ans.
C’étoit un théologien savant, irréprochable dans ses mœurs, & qui ne cherchoit qu’à faire régner la paix dans l’Eglise, comme il paroît dans toutes les conférences de religion qu’il eut avec Luther. Il publia des commentaires latins sur plusieurs livres du vieux & du nouveau Testament. Il donna en 1525, son petit ouvrage intitulé de vero intellectu verborum Domini : hoc est corpus meum. Erasme ayant lu cet ouvrage, écrivit à Bede qu’Œcolampade avoit fait sur l’Eucharistie un livre si savant, si bien raisonné, & appuyé de tant d’autorités des peres, qu’il pourroit séduire les élus mêmes. (D. J.) | [
"Q1584",
"Q123450"
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WINANDER-MEER | v17-1381-0 | WINANDER-MEER, (Géog. mod.) lac d’Angleterre, dans Lancashire ; c’est le plus grand qu’il y ait dans ce royaume : Il a dix milles de long & quatre de large. Son fond est un rocher presque continuel ; son eau est belle & limpide. Il nourrit beaucoup de poissons, & sur-tout un poisson très-délicat qu’on appelle charr. A la tête de ce lac on trouve les débris d’une ancienne ville qu’on croit être l’Amboglana du tems des Romains, & tout appuie cette conjecture. | [
"Q390370"
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WINCHELCOMB ou WINCHCOMB | v17-1382-0 | WINCHELCOMB ou WINCHCOMB, (Géogr. mod.) bourg à marché d’Angleterre, en Glocestershire. | [
"Q1234937"
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WINCHELSEY | v17-1383-0 | WINCHELSEY, (Géog. mod.) petite ville d’Angleterre, dans le comté de Sussex, sur le bord de la mer, à l’embouchure de la Rye. Cette ville a titre de comté, & c’est un des cinq ports du royaume. Long. 18. 23. latit. 50. 52. (D. J.) | [
"Q1026871"
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WINCHESTER | v17-1384-0 | WINCHESTER, (Géog. mod.) ou plutôt Wintchester, ville d’Angleterre, capitale du Hampshire, sur le bord de l’Itching, à dix-huit milles au sud-est de Salisbury, & à soixante sud-ouest de Londres. Long. 16. 20. latit. 51. 3.
Cette ville, nommée en latin Vintonia, est aussi remarquable par son ancienneté, que par le siege épiscopal dont elle est honorée depuis long-tems. Les Romains l’ont connue sous le nom de Venta belgarum ; après eux les Bretons l’appellerent Cuer-gwent, & les Saxons Wintan-cester, d’où l’on a fait Wintchester.
C’est dans cette ville que l’an de Jésus-Christ 407, le tyran Constantin fut proclamé empereur par ses soldats, contre l’obéissance qu’ils devoient à Honorius ; & il tira son fils Constant d’un monastere de cette même ville, pour le faire revêtir de la pourpre ; mais ils périrent bientôt tous deux, après avoir eu quelques heureux succès.
Les Saxons à leur arrivée dans le pays, trouverent Winchester si considérable, que les rois de West-Sex la choisirent pour le lieu de leur résidence, y établirent un siege épiscopal, une monnoie, & y bâtirent un grand nombre d’églises.
Après la conquête des Normands, les archives de la province furent mises à Winchester. Le roi Edouard III. y établit une étape pour le commerce des laines & des draperies, ce qui la rendit encore plus florissante.
Elle n’a point perdu de son lustre, c’est une grande ville fermée de murailles, contenant huit paroisses, un palais épiscopal, un château, une église cathédrale superbe, & un hôtel de ville où l’on montre une grande table ronde, qu’on dit être la table ronde du fameux Arthur, tant chantée par les vieux romanciers.
Il se tint à Winchester un concile, l’an 957, en présence de trois rois des différentes provinces.
L’évêché de Winchester est un des plus riches bénéfices du royaume, car il vaut huit mille livres sterling de rente. L’évêque a sous sa jurisdiction spirituelle, les deux provinces de Hampshire & de Surrey, avec les îles de Jersey & de Guernesey. Un évêque de Winchester, nommé Guillaume Wickham, a fondé dans cette ville un beau & illustre college, où l’on entretient un principal, dix fellows ou associés, deux scholarques & soixante & dix écoliers, qu’on tire de-là quand ils sont avancés pour les envoyer à Oxford, au college neuf qui a été fondé par le même prélat.
Deux rois, pere & fils, Henri III. & Edouard I. sont nés à Winchester. Le premier étoit un prince d’un petit génie, d’un naturel inconstant, capricieux, & rempli des maximes du pouvoir arbitraire ; foible quand il auroit fallu être ferme, plein d’hauteur déplacée quand il auroit fallu plier ; avide d’argent jusqu’à l’excès, pour le prodiguer tout de suite en dépenses folles & ridicules.
Saint Louis le battit deux fois, & sur tout à la journée de Taillebourg en Poitou. Les barons gagnerent sur lui la fameuse bataille de Lewes en 1264. Il fut ensuite redevable de sa délivrance à son fils Edouard, qui lui succéda. Enfin il mourut paisiblement à Londres, en 1272, à 65 ans, après en avoir regné 56.
Edouard I. avoit de très-belles qualités, beaucoup de bravoure, de prudence, d’honneur, & de justice. L’Angleterre reprit sa force sous son regne ; il conserva la Guyenne, il s’empara du pays de Galles, il fit fleurir le commerce de ses sujets autant qu’on le pouvoit alors.
La maison d’Ecosse étant éteinte en 1291, il eut la gloire d’être choisi pour arbitre entre les prétendans ; il obligea d’abord le parlement d’Ecosse à reconnoître que la couronne de ce pays relevoit de celle d’Angleterre ; ensuite il nomma pour roi Bayol, qu’il fit son vassal ; enfin il prit pour lui même ce royaume d’Ecosse, & c’est une grande tache à sa gloire.
Sous ce prince, on vint déja à s’appercevoir que les Anglois ne seroient pas long-tems tributaires de Rome ; on se servoit de prétexte pour mal payer, & on éludoit une autorité qu’on n’osoit attaquer de front.
Le parlement d’Angleterre prit vers l’an 1300, une nouvelle forme, telle qu’elle est à-peu-près de nos jours. Le titre de barons & de pairs ne fut affecté qu’à ceux qui entroient dans la chambre haute ;la chambre basse commença à regler les subsides ; Edouard I. donna du poids à la chambre des communes, pour pouvoir balancer le pouvoir des barons ; ce prince assez ferme & assez habile pour les ménager & ne les point craindre, forma cette espece de gouvernement qui rassemble tous les avantages de la royauté, de l’aristocratie, & de la démocratie, & qui sous un roi sage, ne peut que fleurir avec gloire.
Edouard I. mourut l’an 1307, à 68 ans, lorsqu’il se proposoit d’aller reconquerir l’Ecosse, trois fois subjuguée, & trois fois soulevée.
Bilson (Thomas) savant théologien & évêque, naquit à Winchester, vers l’an 1542, & mourut en 1616. Il se fit une grande réputation par ses ouvrages. Le premier qu’il mit au jour à Oxford en 1585, a pour titre : Traité de la différence entre l’obéissance chrétienne, & la rébellion anti-chrétienne. Cet ouvrage fut appuyé par l’autorité souveraine, & dédié par l’auteur à la reine Elisabeth.
Le docteur Bilson, pour établir la suprématie royale, s’attache à justifier que les empereurs convoquoient autrefois des conciles, dont ils fixoient le tems & le lieu, réglant même qui seroient ceux qui y assisteroient & qui y auroient voix : qu’ils déterminoient quelles matieres on y traiteroit ; qu’ils présidoient aux débats, & empêchoient qu’on ne portât atteinte à la foi établie par les conciles précédens ; qu’ils jugeoient de leurs procédures, même par rapport aux matieres de foi, par la regle commune à tous les chrétiens, savoir, la parole de Dieu ; qu’ils confirmoient les décrets des conciles, en marquant ceux qu’ils approuvoient, & auxquels ils donnoient force de loi ; qu’à l’égard des sentences, ils recevoient les appels qu’on interjettoit, suspendoient l’exécution, & moderoient la rigueur des décisions des conciles, quand ils les trouvoient trop séveres. Il prouve tous ces articles par l’exemple des princes juifs & des empereurs chrétiens.
Il observe ensuite que l’empereur Justinien, dans ses novell. constitut. a réglé ce qui regarde la doctrine & la discipline de l’Eglise, la conduite des évêques & des patriarches sur la célébration des sacremens, la convocation des synodes, l’ordination des ecclésiastiques, les mariages, les divorces. & autres choses de cette nature, qui étoient en ce tems-là du ressort de la puissance civile, & que le pape prétend aujourd’hui appartenir à la puissance ecclésiastique.
En 1593, il publia un traité du gouvernement de l’église de Christ, & de l’autorité qu’avoient les anciens patriarches. Ce livre fut traduit en latin en 1611.
Enfin, il mit au jour à Londres, en 1604, un savant ouvrage, sous le titre de Description des souffrances de Jésus-Christ, & de sa descente aux enfers. Il prouve dans cet ouvrage par l’Ecriture & par les peres, que notre Seigneur est allé de la terre dans le séjour du parfait bonheur, & qu’il n’y a rien dans l’Ecriture qui nous autorise à croire que son ame est allée en enfer après sa mort, & de-là au ciel ; qu’ainsi tout concourt à nous persuader que les fideles vont d’ici-bas dans le ciel ; & qu’enfin le hadès du symbole est le paradis. (Le chevalier de Jaucourt.) | [
"Q172157",
"Q160311",
"Q57798",
"Q7787637"
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WINDA, ou WINDAW | v17-1385-0 | WINDA, ou WINDAW, (Géog. mod.) ville du duché de Courlande, sur la mer Baltique, à l’embouchure de la Weta, où elle a un petit port, à quinze milles de Memmel, & à trente de Riga. Long. 39. 24. latit. 57. 10. (D. J.) | [
"Q104036"
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WINDELINGEN, ou WINDLING | v17-1386-0 | WINDELINGEN, ou WINDLING, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne dans la Suabe, au duché de Wirtemberg, sur le Necker, près de l’embouchure de la Lauter. (D. J.) | [
"Q81860"
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WINDISCH | v17-1387-0 | WINDISCH, (Géod. mod.) ville de Suisse, au canton de Berne, dans l’Argaw, à un quart de lieue de Kunigsfeld. Je parle de ce village, parce que c’est ici qu’il faut chercher les restes infortunés de l’ancienne Vindonissa.
Cette ville, dont j’ai déja fait mention, étoit forte par sa situation sur une hauteur, au confluent de deux rivieres rapides, larges & profondes ; je veux dire l’Aare & la Reuss : on est surpris que personne ne se soit avisé dans les derniers siecles, de rebâtir Vindonissa. Les Romains en avoient fait une place d’armes, pour arrêter l’irruption des Germains, comme Tacite le raconte, liv. IV. de son histoire : & c’est ce que nous apprennent encore divers monumens qu’on y a déterrés, comme des inscriptions, des cachets, & des médailles.
Il y a long-tems qu’on y voyoit cette inscription qui parle d’un ouvrage de Vespasien : Imp. T. Vespasianus. Cæs. Aug. VII. Cos. Marti Apollini Minervæ, Arcum Vican. Vindonissenssis Curia, &c.
On y a trouvé des médailles de plusieurs empereurs, depuis Néron jusqu’à Valentinien. Vindonisse fut ensuite une ville épiscopale sous les premiers rois des Francs ; mais Childebert II. en transporta le siege à Constance, vers la fin du sixieme siecle, parce que la premiere de ces deux villes avoit été ruinée par les guerres, dans les tems de la décadence de l’empire romain.
Vindonisse a été un siege épiscopal, mais on ne sait point les noms de ceux qui ont tenu ce siege sous les empereurs romains. Il paroît seulement que cette ville ne fut ruinée qu’avec celles du plat-pays, par les armées de Théodebert, roi d’Austrasie, l’an 611. Depuis ce tems-là Vindonisse n’a jamais été rétablie, & son évêché est demeuré supprimé. Il étoit dans la province nommée Maxima sequanorum, sous la métropole de Besançon. (D. J.) | [
"Q69208",
"Q667811"
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WINDISCHGRATZ | v17-1388-0 | WINDISCHGRATZ, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la basse-Stirie, près de la rive droite de la Drave. On croit que c’est la Vendum de Strabon. (D. J.) | [
"Q15918"
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WINDISCHMARCK | v17-1389-0 | WINDISCHMARCK, (Géog. mod.) contrée d’Allemagne, dans le cercle d’Autriche ; elle est bornée au nord, en partie par le comté de Cilley, en partie par la haute Carniole ; & au midi par la Morlaquie ; au levant par la Croatie ; & au couchant par la haute & basse Carniole. Ce pays est presque tout montueux ; ses habitans parlent esclavon, reconnoissent les archiducs d’Autriche pour seigneurs, & sont catholiques. Il a pour chef-lieu Medling, ou Metling. Les deux principales rivieres de cette contrée sont le Gurck & le Kulp. (D. J.) | [
"Q735192"
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WINDRUSH, la | v17-1390-0 | WINDRUSH, la, (Geogr. mod.) riviere d’Angleterre. Elle a sa source au duché de Glocester, entre dans Oxfordshire, & se jette dans l’Isis, ou la Thamise, à l’occident d’Oxford. (D. J.) | [
"Q2104255"
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WINDSOR | v17-1391-0 | WINDSOR, (Géog. mod.) bourg d’Angleterre ; dans Berkshire, sur la Thamise, à vingt-cinq milles de Londres. Ce bourg nommé anciennement Windleshore, a droit de marché, députe au parlement, & est remarquable par la maison de plaisance des rois de la grande-Bretagne, dont nous parlerons dans l’article suivant. (D. J.) | [
"Q464955"
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Windsor | v17-1391-1 | Windsor, (Géog. mod.) maison de plaisance des rois de la grande-Bretagne, en Berkshire, sur la Thamise. Elle prend son nom du bourg de Windsor, où elle est située, & où les rois d’Angleterre ont toujours eu leur château depuis Guillaume le conquerant.
Edouard III. voulant ériger un superbe monument de ses victoires sur Jean, roi de France, &David, roi d’Ecosse, fit démolir l’ancien palais de Windsor, pour en élever un nouveau plus superbe. Wickam (Guillaume) profondément versé dans l’architecture, ayant été chargé de ce soin, s’en acquitta glorieusement, & n’y employa que trois années ; il mit sur ce palais l’inscription suivante : this made Wickam ; comme les paroles de cette inscription sont équivoques, & qu’elles signifient également Wickam a fait ceci, ou ceci a fait Wickam, ses ennemis donnerent un tour malin à l’inscription, & firent entendre à Edouard, que l’intendant de cet édifice s’en attribuoit insolemment toute la gloire. Le roi irrité reprocha cette audace à Wickam, qui lui répondit d’un air gai, que ses délateurs étoient bien odieux, ou bien ignorans dans la langue angloise, puisque le vrai sens de l’inscription qu’il avoit mise exprès à la gloire de son roi, vouloit dire ceci, ce palais m’a procuré les bontés de mon prince, & m’a fait ce que je suis. Edouard se mit à rire, & la délation des envieux de Wickam ne servit qu’à l’augmentation de son crédit. Edouard le fit son premier secrétaire, garde du sceau privé, évêque de Winchester, & grand chancelier du royaume.
La reine Elisabeth & Charles II. ont embelli le château de Windsor, qui passe aujourd’hui pour la plus belle maison royale qu’il y ait en Angleterre ; cependant ce château n’a ni jardins, ni fontaines, ni avenues, & son unique ornement extérieur se réduit à un grand parc rempli de bêtes fauves ; mais on jouit dans ce château d’une vue ravissante, qui s’étend de tous côtés sur une belle campagne, où l’œil découvre à perte de vue le cours de la Thamise, des champs couverts d’épics, des prairies émaillées de fleurs, & des collines ombragées de forêts ; de sorte que ce palais est un des plus beaux séjours qu’on puisse trouver. Pavillon dit qu’il a été bâti & embelli par les Fées, pour la demeure ordinaire des Graces, & la retraite des plus tendres Amours ; plus beau sans comparaison que la gloire de Niquée ; que quant aux dehors ils sont faits, comme il plait à Dieu, qui en fait bien plus que M. le Nostre ; il ajoute :
La nature, en ce lieu, de mille attraits pourvue,
Pour se faire admirer,
Semble tout exprès se parer
En s’exposant à notre vue.
Incessamment le ciel y rit,
Et la terre qu’il embellie
D’un verd qui peint ses prés, ses coteaux, ses bocages,
Tout vous enchante ; & l’art humain,
Respectant de si beaux ouvrages,
N’ose pas y mettre la main.
Edouard III. naquit dans ce beau château, en 1312. Sa vie & ses exploits sont connus de tout le monde ; on sait que c’est l’un des plus grands & des plus célebres rois d’Angleterre. Il fut modeste dans ses victoires, & ferme dans ses traverses. Etroitement uni avec son parlement, il donna d’excellens statuts pour le bonheur de sa nation ; enfin la gloire du prince de Galles son fils concourut à jetter un nouveau lustre sur la sienne ; c’est dommage qu’il ait terni ce lustre en rompant par pure ambition la glorieuse paix qu’il avoit faite avec le roi d’Ecosse. Je ne lui reproche point la passion qu’il prit sur ses vieux jours pour la belle Alix Pierce ; n’ayant pas connu l’amour dans sa jeunesse, il n’eut pas assez de force pour s’en défendre dans un âge avancé. Il mourut en 1377, à 65 ans, après avoir joui d’un si grand bonheur jusqu’à l’an 1369, qu’à peine dans l’histoire trouveroit-on des exemples d’un regne si fortuné. Mais depuis ce tems-là, le sort se lassa de le favoriser, & le dépouilla de ses illustres conquêtes ; cependant l’Angleterre se dédommagea sous son regne, avec usure, des trésors que lui couterent les entreprises de son monarque : elle vendit ses laines, étendit son commerce, & forma des manufactures qu’elle ne connoissoit point auparavant.
Un autre roi d’Angleterre né à Windsor, est Henri VI. appellé communément Henri de Windsor. Il ne ressembla point à son illustre pere Henri V. auquel il succéda, en 1422. On trouve dans sa vie une inaction naturelle au bien comme au mal ; aussi fut-il le jouet perpétuel de la fortune. Au-bout d’un regne de 38 ans, Edouard IV. le déposséda du trône, & neuf ans après, le comte de Warvick, que l’on appelloit le faiseur de rois, en débusqua celui-ci pour y rétablir Henri VI. Enfin sept mois étoient à peine écoulés, qu’Edouard rentra triomphant dans Londres, remonta sur le trône, & renferma Henri dans là tour, où il fut égorgé par le duc de Glocester, en 1471, à 52 ans.
Il y a deux chapelles à Windsor, l’une neuve, au bout de la galerie du château, & l’autre vieille, beaucoup plus belle, où les rois tiennent le chapitre de l’ordre de la jarretiere. Cette vieille chapelle est encore mémorable, pour avoir servi de sépulture à Edouard IV. à Henri VIII. & à Charles I.
Edouard IV. fils de Richard duc d’Yorck, disputa la couronne au malheureux Henri VI. qui étoit de la maison de Lancastre, remonta sur le trône, & le garda jusqu’à la mort. Ce qu’il y a de plus étonnant dans la vie de ce prince, c’est son bonheur, qui semble tenir du prodige ; il fut élevé sur le trône après deux batailles perdues, l’une par le duc d’Yorck son pere, l’autre par le comte de Warwick. La tête du pere étoit encore sanglante sur la muraille d’Yorck, lorsqu’on proclamoit le fils à Londres. Il échappa, comme par miracle, de la prison de Médelham. Il fut reçu dans la capitale à bras ouverts à son retour de Hollande, avant que d’avoir vaincu, & pendant que son sort dépendoit de celui d’un combat que le comte de Warwick alloit lui livrer. Enfin après avoir été victorieux dans toutes les batailles où il se trouva, il mourut en 1483, âgé de 42 ans.
Lorsque ce prince gagna la couronne, c’étoit un des hommes des mieux faits de l’Europe. Philippe de Comines assure, qu’il fut redevable du trône à l’inclination que les principales dames de Londres avoient pour lui ; mais ç’auroit été peu de chose s’il n’eût pas eu en même tems l’affection de leurs maris, & en général celle de la plûpart des Anglois ; cependant on a raison de lui reprocher son libertinage, & ce qui est bien pis, sa cruauté & ses parjures. Il fit périr sur l’échafaut plusieurs grands seigneurs qu’il avoit pris dans des batailles. Il est coupable de la mort du duc de Clarence son propre frere, de celle d’Henri VI. & du prince de Galles ; enfin la mauvaise foi de ce roi parut dans l’injuste supplice du comte de Wells qu’il tira de son asile par un sauf-conduit, & dans celui du bâtard de Falconbridge, après lui avoir pardonné son crime.
Henri VIII. fils & successeur d’Henri VII. en 1509, âgé de 18 ans, avoit pris du goût pour l’étude dans sa premiere jeunesse. Il étoit libéral, adroit, ouvert, & brave. Il défit les François à la bataille des Eperons, en 1513, & prit Térouane & Tournay. De retour en Angleterre, il marcha contre les Ecossois, & les vainquit à la bataille de Floden, où Jacques IV. leur roi fut tué.
Voluptueux, fougueux, capricieux, cruel, & sur-tout opiniâtre dans ses desirs, il ne laisse pas que d’avoir sa place entre les rois célebres, & par la révolution qu’il fit dans les esprits de ses peuples, & par la balance que l’Angleterre apprit sous lui à tenir entre les souverains. Il prit pour devise un guerrier tendant son arc, avec ces mots, qui je défends est maître, devise que sa nation a rendu quelquefoisvéritable, sur-tout depuis son regne.
Amoureux d’Anne de Boulen, il se proposa de l’épouser, & de faire un divorce avec sa femme Catherine. Il sollicita par son argent les universités de l’Europe d’être favorables à son amour. Muni des approbations théologiques qu’il avoit achetées, pressé par sa maîtresse, lassé des subterfuges du pape, soutenu de son clergé, maître de son parlement, & de plus encouragé par François I. il fit casser son mariage, en 1533, par une sentence de Cranmer, archevèque de Cantorbery.
Le pape Clément VII. enorgueilli des prérogatives du saint siege, & fortement animé par Charle-Quint, s’avisa de fulminer contre Henri VIII. une bulle, par laquelle il perdit le royaume d’Angleterre. Henri se fit déclarer par son clergé chef suprême de l’église angloise. Le parlement lui confirma ce titre, & abolit toute l’autorité du pape, ses annates, son denier de saint Pierre, & les provisions des bénéfices. La volonté d’Henri VIII. fit toutes les lois, & Londres fut tranquille, tant ce prince terrible trouva l’art de se rendre absolu. Tyran dans le gouvernement, dans la religion, & dans sa famille, il mourut tranquillement dans son lit, en 1547, à 57 ans, après en avoir regné 37.
On vit dans sa derniere maladie, dit M. de Voltaire, un effet singulier du pouvoir qu’ont les lois en Angleterre, jusqu’à ce qu’elles soient abrogées ; & combien on s’est tenu dans tous les tems à la lettre plutôt qu’à l’esprit de ces lois. Personne n’osoit avertir Henri de sa fin prochaine, parce qu’il avoit fait statuer, quelques années auparavant par le parlement, que c’étoit un crime de haute-trahison de prédire la mort du souverain. Cette loi, aussi cruelle qu’inepte, ne pouvoit être fondée sur les troubles que la succession entraîneroit, puisque cette succession étoit réglée en faveur du prince Edouard : elle n’étoit que le fruit de la tyrannie de Henri VIII. de sa crainte de la mort, & de l’opinion où les peuples étoient encore, qu’il y a un art de connoître l’avenir.
La grosseur des doigts de ce prince étoit devenue si considérable, quelque tems avant son decès, qu’il ne put signer l’arrêt de mort contre le duc de Norfolck ; par bonheur pour ce duc, le roi mourut la nuit qui précéda le jour qu’il devoit avoir la tête tranchée ; & le conseil ne jugea pas à-propos de procéder à l’exécution d’un des plus grands seigneurs du royaume.
Henri VIII. avoit eu six femmes ; Catherine d’Aragon, répudiée ; Anne de Boulen, décapitée ; Jeanne Seymour, morte en couches ; Anne de Clèves, répudiée ; Catherine Howard, décapitée ; & Catherine Pare, qui épousa Thomas Seymour, grand-amiral. François I. lui fit faire un service à Notre Dame, suivant l’usage, dit M. de Thou, établi par les rois, quoi qu’il fut mort sépare de l’église.
Je trouve qu’il s’est passé sous le regne d’Henri VIII. plusieurs événemens qui méritoient d’entrer dans l’histoire de M. de Rapin : j’en citerai quelques-uns pour exemples.
En 1527, le roi etant à la chasse de l’oiseau, & voulant sauter un fossé avec une perche, tomba sur la tête, & si un de ses valets-de-pié, nommé Edmond Moody, n’étoit accouru, & ne lui avoit pas levé la tête qui tenoit ferme dans l’argile, il y auroit étouffé.
La 24e année du regne de ce prince, on bâtit son palais de Saint-James. Dans la 25e, on institua la présidence pour le gouvernement du nord d’Angleterre. Dans la 28e, le pays de Galles, qui avoit été province de la nation angloise, devint un membre de la monarchie, & fut soumis aux mêmes lois fondamentales.
L’an 30 de ce regne, l’invention de jetter en fonte des tuyaux de plomb pour la conduite des eaux, fut trouvée par Robert Brook, un des aumôniers du roi ; Robert Cooper, orfevre, en fit les instrumens, & mit cette invention en pratique. L’an 25 du même regne, les premieres pieces de fer fondu qu’on ait jamais fait en Angleterre, furent faites à Backstead, dans le comté de Sussex, par Rodolphe Paye, & Pierre Baude.
Sur la fin de ce regne, on supprima les lieux publics de débauches, qui avoient été permis par l’état. C’étoit un rang entier de maisons tout le long de la Thamise, au fauxbourg de Southwarck, au nombre de seize, distinguées par des enseignes. Sous le regne de Henri II. on avoit fait au sujet de ces maisons divers réglemens de police, qu’on peut voir dans la description de Londres par Stow. Cambden croit qu’on nommoit ces maisons stews, à cause des viviers qui en étoient proche, où l’on nourrissoit des brochets & des tanches.
Le corps de Henri VIII. est enseveli à Windsor, sous un tombeau magnifique de cuivre doré, mais qui n’est pas encore fini.
Charles I. (dit M. Hume, dont je vais emprunter le pinceau), étoit de belle figure, d’une physionomie douce, mais mélancolique. Il avoit le teint beau, le corps sain, bien proportionné, & la taille de grandeur moyenne. Il étoit capable de supporter la fatigue, excelloit à monter à cheval, & dans tous les autres exercices. On convient qu’il étoit mari tendre, pere indulgent, maître facile, en un mot, digne d’amour & de respect. A ces qualités domestiques, il en joignoit d’autres qui auroient fait honneur à tout particulier. Il avoit reçu de la nature du goût pour les beaux arts, & celui de la peinture faisoit sa passion favorite.
Son caractere, comme celui de la plûpart des hommes, étoit mêlé ; mais ses vertus l’emportoient sur ses vices, ou pour mieux dire sur ses imperfections ; car parmi ses fautes, on en trouveroit peu qui méritassent justement le nom de vice.
Ceux qui l’envisagent en qualité de monarque, & sous le point de vue le plus favorable, assurent que sa dignité étoit sans orgueil, sa douceur sans foiblesse, sa bravoure sans témérité, sa tempérance sans austérité, son économie sans avarice. Ceux qui veulent lui rendre une justice plus sévere, prétendent que plusieurs de ses bonnes qualités étoient accompagnées de quelque défaut, qui leur faisoit perdre toute la force naturelle de leur influence. Son inclination bienfaisante étoit obscurcie par des manieres peu gracieuses ; sa piété avoit une bonne teinture de superstition. Il deféroit trop aux personnes de médiocre capacité, & sa modération le garantissoit rarement des résolutions brusques & précipitées. Il ne savoit ni céder aux emportemens d’une assemblée populaire, ni les réprimer à-propos ; la souplesse & l’habileté lui manquoient pour l’un, & la vigueur pour l’autre.
Malheureusement son sort le mit sur le trône dans un tems où les exemples de plusieurs regnes favorisoient le pouvoir arbitraire, & où le cours du génie de la nation tendoit violemment à la liberté. Dans un autre siecle, ce monarque auroit été sûr d’un regne tranquille ; mais les hautes idées de son pouvoir dans lesquelles il avoit été nourri, le rendirent incapable d’une soumission prudente à cet esprit de liberté qui prévaloit si fortement parmi ses sujets. Sa politique ne fut pas soutenue de la vigueur & de la prévoyance nécessaires pour maintenir sa prérogative au point où il l’avoit élevée. Enfin, exposé sans cesse aux assauts d’une multitude de factions furieuses, implacables, fanatiques, ses méprises & ses fautes eurent les plus fatales conséquences. Trop ri-goureuse situation, même pour le plus haut degré de la capacité humaine !
Les partis qui divisoient le royaume étoient des convulsions générales de tous les esprits, une ardeur violente & réfléchie de changer la constitution de l’état, un dessein mal conçu dans les royalistes d’établir le pouvoir despotique, fureur de la liberté dans la chambre des communes, le desir dans les évêques d’écarter le parti calviniste des Puritains, le projet formé chez les Puritains d’humilier les évêques, & enfin le plan suivi & caché des indépendans, qui consistoit à se servir des défauts de tous les autres, pour devenir leurs maîtres.
Au milieu de cette anarchie, les catholiques d’Irlande massacrent quarante mille protestans de leur île, & Charles I. écouta le fatal conseil de soutenir sa puissance par un coup d’autorité. Il quitte Londres, se rend à Yorck, rassemble ses forces, & s’arrêtant près de Nottingham, il y éleve l’étendart royal, signe ouvert de la guerre civile dans toute la nation.
On donne batailles sur batailles, d’abord favorables au prince, enfin malheureuses & désastrueuses. Après avoir reçu dans son armée ces odieux irlandois teints du sang de leurs compatriotes, & taillés en pieces par le lord Fairfax à la bataille de Naseby qui suivit la victoire de Marston, il ne resta plus au monarque que la douleur d’avoir donné à ses sujets le prétexte de l’accuser d’être complice de l’horrible massacre commis par les mêmes irlandois le 22 Octobre 1641.
Charles marcha d’infortunes en infortunes ; il crut trouver sa sûreté dans l’armée écossoise, & se jetta entre ses mains ; mais les Ecossois le vendirent, & le livrerent aux commissaires anglois ; il s’échappa de leur garde, & se sauva dans l’île de Wight, où il fut enlevé & transféré au château de Hulst. Sa mort étant résolue, Cromwell, Ireton & Harrison établirent une cour de justice, dont ils furent les principaux acteurs, avec quelques membres de la chambre-basse & quelques bourgeois de Londres. On traduisit trois fois le monarque devant cette cour illégale, & il refusa autant de fois d’en reconnoitre la jurisdiction. Enfin le 10 Février 1649, sa tête fut tranchée d’un seul coup dans la place de Wittehall. Un homme masqué fit l’office d’exécuteur, & le corps fut déposé dans la chapelle de Windsor.
La mort tragique de ce monarque a fait mettre en question, s’il se trouve des cas où le peuple ait droit de punir son souverain. Il est du-moins certain que ceux qui donnent le plus de carriere à leurs idées, pourroient douter, si dans un monarque la nature humaine est capable d’un assez haut degré de dépravation, pour justifier dans des sujets révoltés, ce dernier acte de jurisdiction. L’illusion, si c’en est une, qui nous inspire un respect sacré pour la personne des princes, est si salutaire, que la détruire par le procès d’un souverain, ce seroit causer plus de mal au peuple qu’on ne peut espérer d’effet sur les princes, d’un exemple de justice qu’on croiroit capable de les arrêter dans la carriere de la tyrannie.
Je sai qu’on cite dans l’histoire de l’ancienne Rome l’exemple de Néron, que les Romains condamnerent comme l’ennemi public, sans aucune forme de procès, au châtiment le plus sévere & le plus ignominieux. Mais les crimes de cet odieux tyran étoient portés à un degré d’énormité, qui renverse toutes sortes de regles. Quand on passe ensuite de l’exemple de Néron à celui de Charles I. & que l’on considere la contrariété qui se trouve dans leurs caracteres, l’on ne plaint point l’un, & l’on est confondu que l’autre pût éprouver une si fatale catasttrophe.
L’histoire, cotte grande source de sagesse, fournit des exemples de tous les genres ; & tous les préceptes de la prudence, comme ceux de la morale, peuvent être autorisés par cette variété d’événemens, que son vaste miroir est capable de nous présenter.
De ces mémorables révolutions qui se sont passées dans un siecle si voisin du notre les Anglois peuvent tirer naturellement la même leçon que Charles, dans ses dernieres années, en tira lui-même ; qu’il est très-dangereux pour leurs princes de s’attribuer plus d’autorité qu’il ne leur en est accordé par les lois. Mais les mêmes scenes fournissent à l’Angleterre une autre instruction, qui n’est pas moins naturelle, ni moins utile, sur la folie du peuple, les fureurs du fanatisme, & le danger des armées mercénaires. Je dis les fureurs du fanatisme, car il n’est pas impossible que le meurtre de Charles I. la plus atroce des actions de Cromwell, n’ait été déguisée à ses yeux sous une épaisse nuée d’illusions fanatiques, & qu’il n’ait regardé son crime sous l’aspect d’une action méritoire. (Le chevalier de Jaucourt.) | [
"Q464955",
"Q129247",
"Q160337",
"Q160341",
"Q38370",
"Q81506"
] |
WINEDEN | v17-1392-0 | WINEDEN, (Géog. mod) petite ville d’Allemagne, dans la Suabe, au duché de Wirtemberg, sur une petite riviere, avec un château fortifié, qui appartient au grand maître de l’ordre teutonique.
Lyserus (Polycarpe), théologien de la confession d’Augsbourg, naquit à Wineden en 1552. Il fut un des principaux directeurs du livre de la concorde, & il exerça vigoureusement la charge de missionnaire, non-seulement pour le donner à signer à ceux qui étoient dans les emplois, mais pour opérer la réunion des calvinistes & des luthériens que négocioient les agens du roi de Navarre. Il devint ministre de cour à Dresde l’an 1594, & y mourut en 1601 pere de treize enfans. Il composa plusieurs livres latins de théologie qui n’existent plus aujourd’hui, non plus que ceux qu’on fit contre lui de toutes parts, à l’occasion des signatures de son formulaire. (D. J.) | [
"Q82741",
"Q124113"
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WINFRIED’S-WELL | v17-1393-0 | WINFRIED’S-WELL, (Géogr. mod.) c’est-à-dire fontaine de Winfride ; c’est une fontaine d’Angleterre, au pays de Galles, dans le comté de Flint, à l’occident de la ville de ce nom, & dans un petit bourg nommé Holy-Well, c’est-à-dire fontaine sacrée, ainsi dite en conséquence de la fontaine de Winfride. On raconte qu’anciennement un tyran du pays ayant viole & ensuite égorgé une sainte fille, appellée Winfride, la terre poussa dans le même endroit la fontaine dont nous parlons ; comme il se trouve au fond de cette fontaine de petites pierres semées de taches rouges, la tradition superstitieuse du pays fait passer ces taches pour des gouttes du sang de sainte Winfride qui ne s’effaceront jamais. On a bâti une petite église sur cette fontaine, & l’on a peint dans les fenêtres de cette église la mort tragique de la sainte ; mais le savant évêque d’Ely, Guillaume Fleetwood, etant encore éveque de S. Asaph, a détrompé le public sur l’histoire de sainte Winfride, en publiant en 1713 la légende de cette sainte, avec des observations qui démontrent la fausseté de cette légende. La reine Marie d’Est, femme du roi Jacques II. est la derniere personne de haut rang qui ait été en pélerinage à Winfried’s-Well. (D. J.) | [
"Q7595658",
"Q8009143"
] |
WINGURLA | v17-1394-0 | WINGURLA, (Géog. mod.) ville des Indes orientales, au royaume de Visapour, sur le bord de la mer, près & au nord de Goa. Les Hollandois y ont une loge. | [
"Q2445434"
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WINNICZA | v17-1395-0 | WINNICZA, (Géogr. mod.) ville de Pologne, dans la Podolie, capitale du Palatinat de Braclaw, sur la rive du Bog, à 12 lieues de Braclaw. C’est le siege d’un tribunal de justice, & le lieu de l’assemblée de la noblesse. Long. 46. latit. 49. 27. | [
"Q157144"
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WINSCHOTE | v17-1396-0 | WINSCHOTE, (Géogr. mod.) petite ville des Pays-bas, dans la seigneurie de Groningue, à cinq lieues de la ville de Groningue, & à une lieue dubras de mer, nommé Dollert Le combat de Winschote
en 1548 fut le premier qui se donna pour la liberté des Provinces-Unies, & ce combat fut heureux. | [
"Q73817"
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WINSHEIM | v17-1397-0 | WINSHEIM, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, au cercle de Franconie, dans le marquisat d’Anspach, sur la riviere d’Aisch, à dix lieues au nord-ouest de Nuremberg. Elle est impériale. Long. 27. 56. latit. 49. 28. | [
"Q132278"
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WINTERTHOUR | v17-1398-0 | WINTERTHOUR, (Géogr. mod.) en latin Vintoduium ou Vitudorum, ville de Suisse, au canton de Zurich, sur la petite riviere d’Eulach, dans une plaine, à huit lieues au nord-est de Zurich. Elle est remarquable par son antiquité, par ses grands privileges & par un bain d’eaux minérales. On a trouvé dans les environs de Winterthour des monumens d’antiquités romaines, & entr’autres des médailles des empereurs Domitien, Constance & Constantin. Long. 20. 31. latit. 47. 42. (D. J.) | [
"Q9125"
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WINWICK | v17-1399-0 | WINWICK, (Géog. mod.) lieu d’Angleterre, dans la province de Lancastre, sur la route de Londres à Lancastre, entre Warington & Wigan. Ce lieu est remarquable par son presbytere, l’un des plus riches du royaume. On lit dans l’église cette inscription en lettres gothiques à l’honneur du roi Oswald :
Hie locus. Ofwalde, quondam placuit tibi valdè,
Northam Humbrorum fueras rex, nunc quoque polorum
Regna tenes, loco passus Marcelde vocato.
(D. J.) | [
"Q821720"
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WIPPER | v17-1400-0 | WIPPER, (Géog. mod.) nom commun à deux rivieres d’Allemagne ; l’une du landgraviat de Thuringe, prend sa source dans le comté de Mansfeld, & tombe dans la Sala ; l’autre a son origine dans le comté de la Marck, & se jette dans le Rhein par deux embouchures. | [
"Q664347",
"Q639374"
] |
WIPPERFURD | v17-1401-0 | WIPPERFURD, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans le comté de Berg, sur le bord du Wipper qui lui a donné son nom. | [
"Q11045"
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WIRLAND ou WIRIE | v17-1403-0 | WIRLAND ou WIRIE, (Géog. mod.) quartier de l’empire russien, dans l’Esthonie. Il est baigné au nord par le golfe de Finlande. L’Alentakie le borne à l’orient ; il a la Jerwie au midi, & l’Harrie au couchant. La forêt de Viriskwald occupe une grande partie du pays, sur la côte duquel on voit les îles de Wrango & de Ekolm. (D. J.) | [
"Q1503237"
] |
WIRM | v17-1404-0 | WIRM, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne, dans l’électorat de Baviere. Elle sort du lac de Wirmsée, auquel elle sert d’émissaire pour porter ses eaux dans la riviere d’Amber. | [
"Q258243"
] |
WIROWITZA | v17-1405-0 | WIROWITZA, (Géog. mod.) petite ville de Hongrie, dans l’Esclavonie, sur une petite riviere qui se rend dans la Drave : elle est chef-lieu du comté de Verocz. Les Turcs la prirent en 1684, mais ils la restituerent à l’empereur en 1699 par le traité de Carlowitz. (D. J.) | [
"Q266168"
] |
WISBADEN | v17-1408-0 | WISBADEN, (Géog. mod.) bourg d’Allemagne, dans la Wetteravie, à deux lieues de Mayence, près du monastere d’Erbach, & à six ou sept lieues de Francfort. Ce lieu a des eaux minérales connues des anciens sous le nom d’aquæ mattiacæ. (D. J.) | [
"Q1721"
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WISBICH | v17-1409-0 | WISBICH, (Géog. mod.) petite ville d’Angleterre, dans la province de Cambridge, au milieu des marais, non loin de la mer, avec un château. Elle appartient aux évêques d’Eli. En 1236 l’Océan enflé prodigieusement par un vent orageux, inonda pendant deux jours tout le pays, y fit un ravage incroyable, & renversa la ville de Wisbich ; ce ne fut que sur la fin du quinzieme siecle que Jean Morton, évéque d’Eli, releva le château, & le bâtit de briques. (D. J.) | [
"Q1012031"
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WISBY | v17-1410-0 | WISBY, (Géog. mod.) en latin du moyen âge Vislia, Visburgum ; ville de Suéde, dans l’ile de Gothland, sur sa côte occidentale. Cette ville autrefois grande & riche, n’est presque plus qu’une bourgade murée, bastionnée, & défendue par un château bâti près du port, où réside le gouverneur. On prétend que les habitans de Wisbi ont dressé dans le nord les premieres cartes marines, & qu’ils ont établi les premiers, d’aprés Oleron, des réglemens pour le commerce & pour la navigation. Long. 36. 52. latit. 57. 38. (D. J.) | [
"Q54757"
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WISCHAW | v17-1411-0 | WISCHAW, (Géog. mod.) petite ville, & maintenant chétive bourgade d’Allemagne, dans la Moravie, au cercle de Briun. (D. J.) | [
"Q954569"
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WISKOW | v17-1414-0 | WISKOW, (Géog. mod.) petite ville de Pologne, dans la Mazovie, sur la gauche du Bog, à 10 lieues vers le nord de Warsovie. | [
"Q910997"
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WISLOK ou WISLOC | v17-1415-0 | WISLOK ou WISLOC, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans le palatinat du Rhein, au Craihgow, à 2 lieues au midi d’Heidelberg, entre cette ville & Sintzen. Les Francois la réduisirent en cendres en 1689, & elle ne s’est pas rétablie depuis. Long. 27. 24. lat. 49. 14. | [
"Q22874"
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WISLOKE, la | v17-1416-0 | WISLOKE, la, (Géog. mod.) riviere de la petite Pologne. Elle est aux confins du palatinat de Cracovie, vers les frontieres de la Hongrie, & se jette dans la Vistule, un peu au-dessus de Mielecz. | [
"Q1476324"
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WISMAR | v17-1417-0 | WISMAR, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans le cercle de la basse-Saxe, au duché de Meckelbourg, dont elle est capitale. Wismar étoit déja un grand village dans le dixieme siecle ; ce village devint ville, & une ville considérable, qui dans le treizieme siecle fut mise au rang des villes anséatiques. Les flottes de ces villes s’assembloient dans le port de Wismar. Le duc Adolphe Fréderic s’empara de Wismar en 1632, avec le secours des Suédois qui y tinrent garnison, & on leur en fit la cession par le traité de Westphalie. Elle fut bombardée en 1711 par le roi de Danemarck ; en 1715 les alliés du nord l’assiégerent, la prirent, & en démolirent les fortifications. Enfin, elle a été rendue à la Suéde en 1721 par la paix du nord, mais toute ouverte, & à condition qu’on n’en releveroit pas les fortifications. Cette ville est située au fond d’un golfe que forme la mer Baltique, à 7 milles de Lubeck, 23 nord-est de Lunebourg, 28 ouest par sud de Stralsund, & 4 de Schwerin. Long. 29. 32. lat. 53. 56.
Morhof (Daniel George) savant littérateur, nâquit à Wismar l’an 1639, & mourut à Lubeck en 1691, à cinquante-trois ans. Vous trouverez son article dans les mémoires du pere Niceron, tom. II. Je dirai seulement que Morhof a mis au jour un ouvrage fort estimé, & avec raison. Il est intitulé : Polyhistor, sive de notitiâ auctorum, & rerum ; Lubeck 1708, in-4°. La meilleure édition de cet ouvrage, est celle de la même ville en 1732, en 2 vol. in-4°. (D. J.) | [
"Q7030",
"Q99609"
] |
WIST, l’île | v17-1418-0 | WIST, l’île, (Géog. mod.) île de la mer d’Ecosse, & l’une des hébrides. Elle a 36 milles de longueur, & 5 ou 6 de largeur ; elle est toute entrecoupée de lacs & de golfes, & cependant elle est assez peuplée pour avoir cinq paroisses. | [
"Q354289"
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WISTOCK | v17-1419-0 | WISTOCK, (Géog. mod.) bourgade d’Allemagne, dans l’électorat de Brandebourg, au comté de Prug, sur la riviere Dorsa. Ce lieu est connu dans l’histoire par la victoire que Bannier, général des Suédois, y remporta sur les Danois en 1636.
Acidalius (Valens) y naquit en 1666, & mourut en 1595, à l’âge de vingt-huit ans, ayant déja donné des preuves de son érudition par un savant commentaire sur Quint-Curce ; par des notes sur Tacite, sur Velleius Paterculus ; par ses divinations sur Plaute, & par des poésies. On lui a faussement attribué un petit livre qui fut imprimé l’an 1595, & dont le sujet étoit que les femmes ne sont pas des animaux raisonnables, mulieres non esse homines. Baillet a mis Acidalius parmi ses enfans célebres, & il a eu raison. Lipse en faisoit grand cas, & écrivoit à Monavius : Ipse Valens (non te fallam augur) gemmula erit germaniæ vestræ, vivat modo. Acidalius prit le doctorat en Médecine ad honores, car il n’eut jamais envie de pratiquer. Il n’y avoit que les maladies des manuscrits qu’il se proposoit de guérir. (D. J.) | [
"Q159572",
"Q66909"
] |
WITEPSK | v17-1420-0 | WITEPSK, (Géog. mod.) palatinat du grand duché de Lithuanie ; il est borné au nord & au levant, par la Russie ; au midi, par les palatinats de Minski & de Mscislaw ; au couchant, par ceux de Poloczk & de Wilna. C’est un pays stérile, & dont les habitans sont misérables. Witepsk est la capitale. | [
"Q550403"
] |
Witepsk | v17-1420-1 | Witepsk, (Géog. mod.) ville du grand duché de Lithuanie, capitale du palatinat du même nom, sur la Dwina, au milieu des marais, à 18 lieues au nord-est de Poloczk, avec un fort château. Long. 48. 55. latit. 55. 57. | [
"Q102217"
] |
WITHAM | v17-1421-0 | WITHAM, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre, dans Lincolnshire. Elle prend sa source au nord-ouest de Stanford, vers les frontieres de Leicester, & se perd dans l’Océan, près de Boston, en roulant ses eaux à travers des marais. | [
"Q917000"
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WITLEY ou WITLEY-CASTLE | v17-1422-0 | WITLEY ou WITLEY-CASTLE, (Géog. mod.) bourgade d’Angleterre, dans le comte de Northumberland, aux confins du comté de Durham, près de la source de l’Alow. Halley prend ce lieu pour l’ancienne Alauna ou Alone, & Camden dit qu’Alauna est Allaway. | [
"Q7996561"
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WITLICH | v17-1423-0 | WITLICH, (Géog. mod.) en latin du moyen âge Vitelliacum, petite ville d’Allemagne, au cercle du bas-Rhein, dans le diocèse de Treves, sur le Léser. | [
"Q559514"
] |
WITNEY | v17-1424-0 | WITNEY, (Geog. mod.) bourg à marché d’Angleterre, dans Oxfordshire, sur la riviere de Windruch. Ce bourg est fameux par ses manufactures de couvertures de lit, par son école & par sa bibliothéque. | [
"Q990166"
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WITTENBERG | v17-1426-0 | WITTENBERG, (Géog. mod.) ville d’Allemagne dans le cercle de la haute Saxe, capitale du duché de Saxe, sur la droite de l’Elbe qu’on passe sur un pont à 16 lieues au midi de Brandebourg, & à 20 au nord-ouest de Dresde. L’électeur Prédéric III. y fit bâtir un château, & y fonda une université en 1502. Le luthérianisme y prit naissance en 1517. Quelques-uns croyent que Wittenberg est la Leucorea ou Caldesia des anciens, mais d’autres prétendent que Witchind en a été le fondateur. Long. suivant Cassin & Sickardus, 30. 31′. 30″. latit. 51. 48′. 30″.
Je connois encore deux médecins nés à Wittemberg, Nymannus (Grégoire), & Vater (Abraham).
Nymannus est auteur d’un bon traité latin sur l’apoplexie, imprimé Wittebergæ 1629 & 1670 in-4°. & d’une curieuse dissertation sur la vie du fœtus, dans laquelle il prouve qu’un enfant vit dans le sein de sa mere par sa propre vie, & que la mere venant à mourir, on peut le tirer souvent de son sein encore vivant & sans l’offenser. Cette dissertation a paru Wittebergæ 1628, Lugd. Batav. 1644, & 1664 in-12. Nymannus est mort en 1638, à 45 ans.
Vater (Abraham), médecin curieux, voyagea pour acquérir des lumieres dans son art, & profita beaucoup de celles du fameux Ruysch. Après avoir été son éleve, il devint son émule dans l’art des injections & des préparations anatomiques, dont il composa un cabinet splendide : il en a publié lui même le catalogue sous ce titre : Abrahami Vateri, musæum anatomicum proprium, cum præfatione Laurentii Heisteri Helmstad, in-4°. avec fig.
Il a découvert de nouveaux conduits salivaires, & a publié quelques autres observations dans les transact. philos. Il mourut en 1751, âgé de près de 67 ans. Voyez la nouv. bibl. germ. tom. XII. (D. J.) | [
"Q6837",
"Q1505499",
"Q73396"
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Wittemberg | v17-1426-1 | Wittemberg, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne dans l’électorat de Brandebourg sur la droite de l’Elbe, au comté de Prégnitz. | [
"Q6837"
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WITTENSÉE | v17-1427-0 | WITTENSÉE, (Géogr. mod.) lac de Danemarck dans le Sud-Jutland, ou duché de Sleswick, dans la prefecture de Gottorp, assez près de l’Eyder, dans lequel il se décharge par le moyen d’un émissaire. Ce lac peut avoir un mille de longueur, & trois ou quatre milles de largeur, avec une bourgade de son nom bâtie sur ses bords. (D. J.) | [
"Q897089"
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WITTOW | v17-1428-0 | WITTOW, (Géog. mod.) presqu’île d’Allemagne, dans la partie septentrionale de l’ile de Rugen. Le bourg de Wick est le seul lieu qu’on y trouve. | [
"Q543662"
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WITZEHAUSEN | v17-1429-0 | WITZEHAUSEN, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne dans le landgraviat de Hesse-Cassel, capitale d’un quartier de même nom, sur la riviere gauche du Weser, entre Munden & Allendord. Long. 27. 8. latit. 51. 16. | [
"Q564827"
] |
WIZAGNE | v17-1430-0 | WIZAGNE, (Géog. mod.) par les Allemands Soltzenburg, petite ville de Transilvanie au comté & au nord de la ville de Ceben, entre cette ville & Medgies : il y a des mines de sel. | [
"Q186719"
] |
WIZNA | v17-1431-0 | WIZNA, (Géog. mod.) petite ville de Pologne dans la partie orientale du palatinat de Mazovie, sur la droite de Narew, entre Tykoczin & Lomza. | [
"Q2237742"
] |
WLADISLAW, ou WROICZLAWEK, ou INOWLADISLOW | v17-1432-0 | WLADISLAW, ou WROICZLAWEK, ou INOWLADISLOW, (Géog. mod.) ville de la grande Pologne, sur la Vistule, entre Dobzin & Thorn. C’est la résidence de l’Evêque de Cujavie, & la capitale de la Cujavie, avec une forteresse. Long. 37. 16. latit. 52. 36. | [
"Q106681"
] |
WLODZIMIERS | v17-1433-0 | WLODZIMIERS, (Géog. mod.) ville de la petite Pologne dans la Wolhinie, sur le ruisseau de Lug, près de son confluent avec le bourg, à 25 lieues au nord-est de Limbourg, avec un château : dès le commencement du onzieme siecle, cette ville étoit déja fortifiée ; cependant elle fut prise l’an 1073 par Boleslas, onzieme roi de Pologne. Long. 42. 55. latit. 50. 46. (D. J.) | [
"Q33544"
] |
WOBURN | v17-1434-0 | WOBURN, (Géog. mod.) bourg à marché d’Angleterre, dans Bedford-Shire. Ce bourg est renommé dans le pays pour sa terre à foulon. | [
"Q1881422"
] |
WOCHSTAD, ou WAGSTAD | v17-1435-0 | WOCHSTAD, ou WAGSTAD, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne au duché de Silésie, dans la principauté de Troppaw, avec un château. | [
"Q1015409"
] |
WOLAW | v17-1438-0 | WOLAW, (Géog. mod.) ville d’Allemagne dans la Silésie, capitale de la principauté de même nom. Elle a été bâtie dans des marais, à quelque distance de l’Oder, à 12 lieues au sud-est de Glogaw. Long. 34. 23. latit. 51. 25. | [
"Q983726"
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Wolaw, principauté de | v17-1438-1 | Wolaw, principauté de, (Géog. mod.) la principauté de Wolaw est bornée au nerd par celle de Glogaw, au midi par celle de Breslaw, au levant par celle d’Olisse, & au couchant par celle de Lignitz. Elle est traversée par l’Oder du midi au nord : sa capitale lui donne le nom. (D. J.) | [
"Q983726"
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WOLBECK | v17-1439-0 | WOLBECK, (Géog. mod.) contrée d’Allemagne dans la Westphalie, au diocèse de Munster. La capitale de ce pays est Munster. | [
"Q628609"
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WOLCOWAR | v17-1440-0 | WOLCOWAR, (Géog. mod.) ville du royaume de Hongrie dans l’Esclavonie, sur le Walpo, près du lieu où cette riviere se jette dans le Danube, entre la ville d’Essek & celle du peut-Varadin. Quelques-uns prennent cette ville pour l’ancienne Valcum : c’est la même que Walpo, & il n’en faut pas faire deux articles différens. Voyez Walpo. (D. J.) | [
"Q5867"
] |
Subsets and Splits