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WEIDEN
v17-1230-0
WEIDEN, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne dans la Baviere, au palatinat de Neubourg, sur la riviere de Nab. Elle est le chef-lieu d’un bailliage, & passe pour être l’ancienne Idunum. Long. 29. 52. latit. 49. 41. (D. J.)​
[ "Q14803" ]
WEIGATS, détroit de, ou VEGATZ, ou VAIGATS, ou détroit de Nassau
v17-1231-0
WEIGATS, détroit de, ou VEGATZ, ou VAIGATS, ou détroit de Nassau : (Géog. mod.)​ détroit entre les Samoyedes & la nouvelle Zemble. Il fait la communication entre les mers de Moscovie & de Tartarie. On a cherché long-tems par ce détroit un passage à la Chine & au Japon, & ce projet n’est pas encore abandonné. Le premier qui fit cette tentative, fut Hughes Willoughby, en 1553 ; après lui, Etienne Burrough entreprit la même recherche en 1556. Les capitaines Arthur Peety & Charles Jackman poursuivirent la même entreprise en 1580, par ordre de la reine Elisabeth : ils passerent le détroit de Weigatz, & entrerent dans la mer qui est à l’est. Ils y trouverent une si grande quantité de glaces, qu’après avoir essuyé de grands dangers & des fatigues extraordinaires, ils furent contraints de revenir sur leurs pas : le mauvais tems les écarta, & l’on n’a jamais eu de nouvelles de Peety ni de son équipage. Guillaume Barentz renouvella cette tentative par ordre du Prince Maurice en 1595 ; mais trouvant les mêmes difficultés que ses prédécesseurs à découvrir un passage à la Chine par le détroit de Weigatz, il se flatta de réussir par le nord de la nouvelle Zemble, fit deux voyages inutiles de ce côté-là, & mourut en route. Le capitaine Wood, navigateur anglois, mit à la voile en 1675, porta droit au nord-est du nord-cap, & découvrit en 1676 comme un continent de glaces à 76 degrés de latitude, & environ à 60 lieues à l’est de Groenland, où il s’imagina qu’en allant plus à l’est, il pourroit trouver une mer libre ; mais découvrant toujours de nouvelles glaces, il perdit toute espérance. Il reste encore une grande incertitude sur la possibilité du passage, soit par le nord de la nouvelle Zemble, soit par le midi, c’est-à-dire, par le détroit de Weigatz. Les uns prennent pour un golfe la mer qui est à l’est de ce détroit, & les autres veulent que ce soit une mer libre qui communique à celle de la Chine. Ce dernier sentiment paroît aujourd’hui le plus vraissemblable, car le nouvelle carte de l’empire de Russie, dressée sur de nouvelles observations, nous apprend que le Weigatz communique avec la mer de Tartarie, & que les glaces de ce détroit ne se fondent point pendant l’été, à moins que quelque tempête du nord-est ne vienne les briser. Quoi qu’il en soit, c’est ici que l’Océan gelé jusqu’au fond de ses abîmes, est enchaîné lui-même, & n’a plus le pouvoir de rugir. Toute cette mer n’est qu’une étendue glacée : triste plage dépourvue d’habitans. Oh ! dit le peintre des saisons, combien sont malheureux ceux qui, embarrassés dans les amas de glaces, reçoivent en ces lieux le dernier regard du soleil couchant, tandis que la très-longue nuit, nuit de mort, & d’une gelée fiere & dix fois redoublée, est suspendue sur leurs têtes, & tombe avec​horreur. Tel fut le destin de ce digne anglois, le chevalier Hugh Willoughby, qui osa (car que n’ont pas osé les Anglois ?) chercher avec le premier vaisseau ce passage tant de fois tenté en vain, & qui paroît fermé de la main même de la nature jalouse, par des barrieres éternelles. Dans ces cruelles régions, son vaisseau pris dans les glaces, resta tout entier immobile & attaché à l’Océan glacé ; lui & sa troupe demeurerent gelés comme des statues, chacun à son poste, à son emploi, le matelot au cordage, & le pilote au gouvernail. Malgré ce désastre affreux, il sera toujours beau de chercher ce passage si désiré : jamais le désespoir ne doit être admis dans des projets si nobles, avant que l’impossibilité du succès soit démontrée. (Le chevalier de Jaucourt.)​
[ "Q194398" ]
WEIK
v17-1232-0
WEIK, (Géog. mod.)​ petite ville d’Ecosse dans la province de Caithness, dont elle est capitale, sur la côte orientale de la province, où elle a un bon Havre pour faire le commerce. Long. 40. 50. latit. 58. 25.
[ "Q1012502" ]
WEIL
v17-1233-0
WEIL, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne dans le duché de Wirtemberg, à 4 lieues au sud-ouest de Stutgard, sur la riviere de Wurm. Elle est libre & impériale, ses fortifications sont à l’antique. Long. 26. 40. latit. 48. 43. Brentius ou Brentzen, (Jean) fameux ministre luthérien, & l’un des plus fideles disciples de Luther, naquit à Weil en 1499 ; il devint professeur de théologie à Tubingen, se maria & fut conseiller ordinaire du duc de Wirtemberg, qui le combla de biens. Sa femme étant morte vers l’an 1550, il en épousa une autre jeune & belle, dont il eut douze enfans. Il mourut en 1570, à 72 ans : ses ouvrages ont été imprimés en 8 volumes. Il a renchéri sur les sentimens de Luther, dans la doctrine du baptême & de l’eucharistie. D’un côté, il enseigna que le baptême n’effaçoit point toutes sortes de péchés ; de l’autre, il soutint que J. C. depuis son ascension, est par-tout ; c’est ce qui a fait donner le nom d’Ubiquitaires ou d’Ubiquistes à ceux qui suivent cette opinion. Brentius étois en même tems d’un caractere modéré : de-là vient que Luther se comparoit au vent qui brisoit les montagnes ; mais il avoit coutume de comparer Brentius, à cause de sa douceur, à ce vent paisible dont il est parlé dans le I. ou III. livre des rois, c. xix. v. 12.
[ "Q505147", "Q64128" ]
WEILBOURG
v17-1234-0
WEILBOURG, (Géog. mod.)​ comté d’Allemagne au cercle du haut-Rhin. Il est borné au nord par le comté de Solms, au midi par celui d’Idstein, au levant par celui d’Isenbourg, & au couchant par celui de Nassau. Weilbourg est la capitale. (D. J.)​
[ "Q697685" ]
Weilbourg
v17-1234-1
Weilbourg, (Géog. mod.)​ ville d’Allemagne dans le cercle du haut-Rhin, capitale du comté de même nom, sur la rive gauche de la Lohn, à 8 lieues au nord-est de Nassau, & à 10 au nord de Mayence. Long. 26. 3. latit. 50. 24.
[ "Q573599" ]
WEILE
v17-1235-0
WEILE, (Géog. mod.)​ petite ville de Danemarck dans le Nort-Jutland, au diocèse de Rypen, sur le bord d’une grande baie, à 4 lieues au nord de Kolding. Long. 26. 54. latit. 55. 42.
[ "Q27116" ]
WEILHEIM
v17-1236-0
WEILHEIM, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne dans la Baviere, sur la droite de l’Amber, au sud-ouest de Munich. C’est la demeure des anciens Benlauni. Long. 28. 47. latit. 47. 45.
[ "Q535674" ]
WEILHEM
v17-1237-0
WEILHEM, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans le duché de Wirtemberg, sur la droite de la Lauter. (D. J.)​
[ "Q80678" ]
WEIMAR
v17-1238-0
WEIMAR, (Géog. mod.)​ ville d’Allemagne dans la haute Saxe, capitale du duché de même nom, sur la riviere d’Ilm, à 7 lieues au nord-est d’Erfurd, & à 5 au nord-ouest de Jena, avec un château ou réside le duc de Saxe-Weimar. Long. 29. 25. latit. 51. 6. (D. J.)​​
[ "Q3955" ]
Weimar, duché de
v17-1238-1
Weimar, duché de, (Géog. mod.)​ duché d’Allemagne dans la haute-Saxe. Il est borné par le territoire d’Erfurd, la riviere de Sala, le comté de Schwartzbourg & le bailliage d’Eckarsberg. Il a 7 à 8 lieues de longueur sur 4 de largeur : il contient en outre la capitale quelques bourgs, & divers bailliages.
[ "Q315667" ]
WEINFELDEN
v17-1239-0
WEINFELDEN, (Géog. mod.)​ bailliage de Suisse au canton de Zurich, dans le Tourgaw. Ce bailliage prend son nom de son chef-lieu, qui est un gros bourg où réside le bailli. En 1614, le canton de Zurich acheta Weinselden des seigneurs de Gimmingen, & l’an 1529, les habitans de ce bailliage embrasserent la religion protestante.
[ "Q68258" ]
WEINGARTEN
v17-1240-0
WEINGARTEN, (Géog. mod.)​ abbaye d’hommes de l’ordre de S. Benoît, en Allemagne, dans la Suabe, à une lieue au nord-est de Ravensbourg, à quatre au nord du lac de Constance, & à demi-lieue au couchant d’Altdorf. Son abbé a le second rang parmi les prélats du banc de Suabe. Plusieurs princes de la maison de Baviere ont leur sépulture dans cette abbaye, qu’on dit avoir été fondée par Pepin.
[ "Q334353" ]
WEINHEIM
v17-1241-0
WEINHEIM, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne dans le palatinat du Rhin, aux confins de l’électorat de Mayence, dans le Bergstraat, à 2 lieues à l’orient de Worms, & à trois au nord de Heidelberg. C’est cette ville que M. Corneille appelle Vainen. On ne peut guere commettre une plus grande faute dans un dictionnaire géographique, qu d’estropier les noms. Long. de Weinheim, 26. 2. latit. 49. 33. (D. J.)​
[ "Q7050" ]
WEISSEMBERG
v17-1242-0
WEISSEMBERG, (Géog. mod.)​ ville de l’empire Russien, dans l’Esthonie, au quartier appellé Wirie, assez près du golfe de Finlande, au midi de Tolsbourg, entre Revel & Narva.
[ "Q191889" ]
WEISSEMBOURG ou WEISSEMBOURG en Wargaw
v17-1243-0
WEISSEMBOURG ou WEISSEMBOURG en Wargaw, (Géog. mod.)​ en latin Sebusium, ville de France dans l’Alsace, au pays de Wasgaw, vers les frontieres du palatinat, sur la riviere de Lauter, à 6 heues au sud-ouest de Landau, à 10 au sud-ouest de Philisbourg, & à 108 de Paris. Elle est chef-lieu d’un baillage, & a été libre & impériale. Elle s’appelle Weissembourg en Wasgaw, pour la distinguer d’une autre ville aussi nommée Weissembourg, qui est du cercle de Franconie, & qui est connue sous le nom de Weissembourg en Nordgaw. Beatus Rhenanus prétend que Weissembourg en Wasgaw a été la demeure des anciens Sebusiens, & qu’elle en a retenu le nom. Ce qui est constant, c’est que cette ville est ancienne ; elle étoit connue au septieme siecle, lorsque Dagobert, roi de France, y fonda un monastere où sa fille Irmine est enterrée, & auquel il donna de très-grands biens, entr’autres la seigneurie de Weissemberg & d’autres villes du voisinage, qui sont venus au pouvoir des comtes Palatins du Rhin, & de quelqu’autres princes. Le même roi Dagobert fit présent à l’église de Weissembourg d’une couronne d’argent doré, dont la circonférence étoit de 24 piés. On en a fait depuis une semblable en cuivre, & elle est suspendue dans la grande église. En 1626, la ville fut enfermée de murailles par l’abbé Frédéric. Son successeur Edelin la fit entourer d’un fossé, & la fortifia de quelques boulevards. Dans la suite, les habitans ayant obtenu divers privileges, se rendirent indépendans des abbés, & furent reçus au nombre des villes libres & franches de l’empire avant le quinzieme siecle. Louis XIV. prit Weissemboarg en 1673, & la fit démanteler. Elle fut réunie à la France avec les autres villes de la préfecture en 1680, & le traité de Ryswick a confirmé cette réunion. Long. 25. 38. latit. 40. 3. (D. J.)​
[ "Q22636" ]
Weissembourg
v17-1243-1
Weissembourg, (Géog. mod.)​ ou Weissembourg en Nordgaw, petite & chetive ville imperiale​d’Allemagne, dans le cercle de Franconie, sur le Rednitz, à six lieues au nord de Donnawert. Long. 28. 23. latit. 48. 37. Merklinus (George-Abraham), médecin, naquit à Weissembourg en Franconie, l’an 1644, & mourut en 1702, âgé de 58 ans. Ses principaux ouvrages sont 1°. tractatus de ventositatis spine sævissimo morbo. 2°. Lindenius renovatus, Nuremburgæ 1686, in-4°. 3°. Tractatus physico-medicus de incantamentis. Il a encore parsemé de quantité d’observations médicinales fort mauvaises, les éphémérides des curieux de la nature. Le p. Nicéron l’a pris pour un homme illustre, & a donné son article dans ses mémoires, tom. XIII. p. 179 & suiv. (D. J.)​
[ "Q44500", "Q28937058" ]
Weissembourg
v17-1243-2
Weissembourg, (Géog. mod.)​ ou Albe-Julie, petite ville de Transilvanie, capitale d’un comté, près de la riviere d’Ompay, qui se joint au-dessous à la Marisch. Elle a été la résidence des princes de Transilvanie, & est épiscopale. Son évêché fut érigé en 1696, par le pape Innocent XII. Long. 42. latit. 46. 30.
[ "Q174665" ]
WEISSENFELS
v17-1244-0
WEISSENFELS, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, en Misnie, au cercle de Leipsick, sur la Saala. Long. 30. 25. latit. 51. 23.
[ "Q14815" ]
WEISSENZÉE
v17-1245-0
WEISSENZÉE, (Géog. mod.)​ bourg ou petite ville d’Allemagne, dans la Thuringe, à six lieues d’Erfurt. Elle est chef lieu d’un bailliage.
[ "Q529798" ]
WEITZEN ou VEITZEN ou VATZEN
v17-1246-0
WEITZEN ou VEITZEN ou VATZEN, (Géog. mod.)​ ville de la haute Hongrie, sur la gauche du Danube, à cinq milles au nord de Bude ; c’est une ville épiscopale dépendante de l’archevêché de Strigonie. Le prince de Lorraine enleva cette place aux Turcs l’an 1684 ; mais le séraskier bacha la reprit sur les Impériaux, & en fit sauter les fortifications. Long. 36. 50. latit. 47. 15.
[ "Q207408" ]
WELLS ou WELLES
v17-1249-0
WELLS ou WELLES, (Géog. mod.)​ en latin Theonodunum ; ville d’Angleterre, dans Sommersetshire, à 90 milles au couchant de Londres. Elle est agréable, bien bâtie, très-peuplée, & forme avec Bath un siege épiscopal. Le palais de l’évêque n’est pas loin de la cathédrale, qui est renommée par la sculpture de sa façade & par le nombre de ses statues. Elle députe au parlement, & a droit de marché. Elle tire son nom du grand nombre de ses puits & de ses sources d’eau vive. Dans le voisinage de cette ville, on voit sur la montagne de Mendip une grotte profonde & spacieuse, qui donne plusieurs sources d’eaux, & qu’on appelle Ochie-Hole, mot dérivé du gallois og, qui veut dire une grotte. Sous le regne de Henri VIII. on trouva près de cette grotte l’inscription suivante faite pour un trophée de l’empereur Claude, l’an 50 de Jesus-Christ : Ti. Claudius Cæsar. Aug. P. M. Trib. Pot. VIII. Imp. XVI. De Brit. Long. 15. 4. latit. 51. 15. Bull (Georges) en latin Bullus, grand théologien, naquit à Wells en 1634, & mourut en 1710, évêque de Saint-David. Il s’est rendu célebre par plusieurs ouvrages, ayant employé la plus grande partie de la nuit à étudier, dormant peu, & se levant de bonne heure. Ses écrits latins ont été recueillis & publiés à Londres par Grabe en 1703, en un volume in-folio ;​ & M. Nelson fit imprimer en 1713, en trois vol. in-8°. les sermons de cet illustre évêque, précédés de sa vie, dont on trouvera l’extrait dans la bib. angl. tem. I. part. I. Le plus fameux des ouvrages de Bull est sa défense de la foi du concile de Nicée, defensio fidei nicænæ, Oxonii, 1686, in-4°. & à Amsterdam 1688. L’auteur s’y propose de prouver que les peres des trois premiers siecles ont cru la divinité de Jesus-Christ & sa consubstantialité avec le pere, & par conséquent que le concile de Nicée n’a fait qu’établir la doctrine constante de l’Eglise depuis la naissance du christianisme. Non-seulement les Sociniens pensent bien différemment, mais Episcopius qui n’étoit point socinien, prétend que c’étoit parmi les disputes & le trouble, que les peres de Nicée avoient dressé le symbole qui porte leur nom. Zuicker a démontré dans son livre intitulé Irenicum irenicorum, que les peres de Nicée étoient les auteurs d’une nouvelle doctrine ; & Courcelles a trouvé ses raisons sans réplique. Enfin le pere Petau accorde aux Ariens que les docteurs chrétiens qui précéderent le concile de Nicée, n’étoient pas éloignés de leurs opinions. D’autres savans ont répondu au docteur Bull, que tout son ouvrage rouloit sur une sorte de réticence, en supposant que le concile de Nicée étoit dans le même sentiment que nous sur la Trinité ; au lieu que ce concile reconnoissoit, à proprement parler, trois dieux égaux, contre l’opinion des Ariens, qui les croyoient inégaux, ou plutôt qui croyoient que le pere seul étoit Dieu dans le sens propre. Aussi le savant Cudworth, loin de défendre le concile de Nicée, a déclaré qu’on ne pouvoit pas regarder sa doctrine comme étant plus orthodoxe que celle des Ariens. Toutes ces réflexions ne détruisent point le dogme de la divinité du fils de Dieu ; elles tendent seulement à justifier que quelque vénération qu’on doive avoir pour les premiers peres de l’Eglise, ils ont été sujets à l’erreur, parce qu’ils étoient hommes comme nous, & conséquemment ils ont pu se tromper sur cet article, comme sur bien d’autres. (D. J.)​
[ "Q212283", "Q683784" ]
WELS
v17-1250-0
WELS, (Géog. mod.)​ ville d’Allemagne, dans la haute Autriche, au quartier de Traua, sur l’Agger. On la prend pour l’Ovilabis d’Antonin. Long. 31. 30. latit. 48. 10.
[ "Q178582" ]
WELSH-POOLE
v17-1251-0
WELSH-POOLE, (Géog. mod.)​ bourg d’Angleterre, dans le pays de Galles, au comté de Montgommery, sur la Saverne. Le mot Welsh-Poole est anglois, & signifie étang gallois. Les Gallois l’appellent en leur langue Trellin, au lieu de Tres-Llin : ce qui veut dire une habitation sur un lac. On voit à Welsh-Poole deux vieux châteaux renfermés dans une enceinte de murailles.
[ "Q1024911" ]
WELTENBURG
v17-1252-0
WELTENBURG, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans la Baviere, sur la droite du Danube, entre Ingolstat & Ratisbonne, à-peu-près à égale distance de ces deux villes. Il y a une riche abbaye de bénédictins.
[ "Q260108" ]
WEMBDINGEN
v17-1253-0
WEMBDINGEN, (Géog. mod.)​ ville d’Allemagne, au cercle de Franconie. Elle est enclavée dans le duché de Neubourg, à six lieues de la ville de Neubourg. Long. 28. 43. latit. 48. 34. Fuchsius ou plutôt Fuchs (Léonard), l’un des célebres médecins & botanistes du xvj. siecle, naquit à Wembdingen en 1501, & mourut à Tubingen en 1566, à 65 ans. Il enseigna & pratiqua la médecine avec la plus grande réputation. Il a mis au jour plusieurs ouvrages, dont l’un des principaux est de historiâ stirpium commentarii. On fit de son vivant six éditions de ses institutions de Médecine ; cependant cet auteur a perdu depuis long tems son crédit, & en botanique & dans l’art d’Esculape, parce qu’il n’a fait que compiler les ouvrages d’autrui sans choix & sans goût.
[ "Q502758", "Q60756" ]
WENDEN
v17-1254-0
WENDEN, (Géog. mod.)​ ville de l’empire russien, en Livonie, sur le bord de la riviere de Treiden. Cette ville autrefois considérable, & qui a donné son nom à un petit pays, est maintenant une ville ruinée.
[ "Q107582" ]
WENERBURG ou WANESBORG
v17-1255-0
WENERBURG ou WANESBORG, (Géog. mod.)​ petite ville de Suede, en Westrogothie, dans l’endroit où le fleuve Gothelba sort du lac Wener.
[ "Q54759" ]
WENICZA
v17-1256-0
WENICZA, (Géog. mod.)​ petite ville de la basse Hongrie, sur la Drave. Lazius croit que c’est l’ancienne Vincentia de la Valerie Ripense.
[ "Q376950" ]
WENLOCK
v17-1257-0
WENLOCK, (Géog. mod.)​ petite ville ou plutôt bourg à marché d’Angleterre, dans la province de Shrewsbury, entre Londres & Shrewsbury, à douze milles de cette derniere ville. Longit. 14. 43. latit. 42. 50.
[ "Q201114" ]
WENSBEEK, le
v17-1258-0
WENSBEEK, le, (Géog. mod.)​ en latin Venta, petite riviere d’Angleterre. Elle prend sa source dans la province de Nortumberland, & se perd dans la mer, à environ quatre milles du bourg de Morpeth.
[ "Q24636606" ]
WENSYSSEL ou VENDSUSSEL
v17-1259-0
WENSYSSEL ou VENDSUSSEL, (Géog. mod.)​ en latin Vendela, Vandalia, ville de Danemarck, dans le Jutland méridional. Elle a eu autrefois un évêché, qui fut transféré à Alborg l’an 1540. Cette ville est encore le chef-lieu d’une préfecture de son nom. Long. 27. 52. latit. 57. 3.
[ "Q1968873" ]
Wensyssel Préfecture de
v17-1259-1
Wensyssel Préfecture de, (Géog. mod.)​ préfecture du diocese d’Alborg, dans le Jutland méridional. On ne compte dans cette préfecture qu’une ville de son nom & trois bourgs.
[ "Q1968873" ]
WEPE, la
v17-1260-0
WEPE, la, (Géog. mod.)​ petit pays de France, dans le comté de Flandres, le long de la Lys. Il comprend Armentieres & la Bassée.
[ "Q1977743" ]
WERBEN
v17-1261-0
WERBEN, (Géog. mod.)​ en latin Varinum, ville d’Allemagne, au cercle de la basse-Saxe, dans la vieille marche de Brandebourg, à l’embouchure du Havel dans l’Elbe. Cette ville a été autrefois considérable & forte ; elle a souffert plusieurs sieges ; mais ses fortifications ont été rasées en 1641, de convention entre le roi de Suede & l’électeur de Brandebourg. L’empereur Henri II. tint dans cette ville l’an 1002, une assemblée générale, par laquelle il engagea la nation esclavonne à professer de nouveau le christianisme, & à lui payer la dixme qu’elle lui avoit refusée jusqu’alors.
[ "Q504889" ]
Werben ou Warben
v17-1261-1
Werben ou Warben, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans le cercle de basse-Saxe, au duché de Poméranie, sur le bord d’un lac. Long. 30. 5. latit. 53. 5.
[ "Q1410348" ]
WERCKERZÉE, le, ou WORTZI
v17-1262-0
WERCKERZÉE, le, ou WORTZI, (Géog. mod.)​ lac de l’empire russien, dans la Livonie, au couchant de celui de Peipus, avec lequel il communique, ainsi qu’avec la mer Baltique.
[ "Q211516" ]
WERD
v17-1263-0
WERD, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans la basse Carinthie, sur le bord méridional d’un lac de même nom, à trois lieues au couchant de Clagenfurt. Long. 31. 47. latit. 46. 44.
[ "Q664432" ]
WERDE ou WERDA
v17-1264-0
WERDE ou WERDA, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans la haute Saxe, au marquisat de Misnie, sur le bord de la Pleiss, entre Neumarck au midi, & Crimmitz au nord.
[ "Q20077" ]
WERDEBERG
v17-1265-0
WERDEBERG, (Géog. mod.)​ petite ville de Suisse, dans la dépendance du canton de Glaris, & le chef-lieu du bailliage auquel elle donne son nom. Elle a un château pour sa défense. (D. J.)​
[ "Q1541835" ]
WERDEN
v17-1266-0
WERDEN, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans la Westphalie au comté de la Marck, sur le Roër, vers les confins du duché de Berg, avec une abbaye.
[ "Q486551" ]
WERE, la
v17-1267-0
WERE, la, (Géog. mod.)​ en latin, Vedra ou Virus, riviere d’Angleterre, dans la province de Durham ; après l’avoir arrosée du couchant à l’orient, elle fait une presqu’île, dans laquelle est située la ville de Durham, & ensuite tournant au nord, elle se jette dans l’Océan. (D. J.)​​
[ "Q1433715" ]
WERING ou WOERING, ou WURINGEN
v17-1273-0
WERING ou WOERING, ou WURINGEN, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans l’élec-​torat de Cologne, sur la gauche du Rhein, entre Cologne & Nuits. Les habitans de Cologne y gagnerent une bataille en 1297, sur le duc de Brabant. (D. J.)​
[ "Q153406" ]
WERME, le, ou le WORM
v17-1274-0
WERME, le, ou le WORM, (Géog. mod.)​ riviere d’Allemagne, au duché de Juliers. Elle prend sa source sur les confins du duché de Limbourg, traverse le duché de Juliers, arrose Aix-la-Chapelle, & va tomber dans le Roër, au voisinage de Wassenberg. (D. J.)​
[ "Q153310" ]
WERN ou WERNE
v17-1275-0
WERN ou WERNE, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, en Westphalie, dans le haut évêché de Munster, sur les confins du comté de la Marck, proche la rive droite de la Lippe, à 4 lieues au midi de Munster. Long. 25. 18. lat. 51. 40. (D. J.)​
[ "Q10936" ]
WERNITZ
v17-1276-0
WERNITZ, (Géog. mod.)​ riviere d’Allemagne, en Franconie. Elle prend sa source au comté de Holac, & se jette près de Donavert dans le Danube. (D. J.)​
[ "Q833846" ]
WERTACH
v17-1278-0
WERTACH, (Géog. mod.)​ riviere d’Allemagne, dans la partie méridionale de la Suabe. Elle prend sa source dans l’évêché d’Augsbourg, aux confins du Tyrol, & va tomber dans le Lech, un peu au-dessous d’Augsbourg. (D. J.)​
[ "Q701650" ]
WERTHEIM
v17-1279-0
WERTHEIM, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, en Franconie, sur le Mein. Elle est le chef-lieu d’un comté auquel elle donne son nom. Ce comté est borné au nord, par celui de Reineck ; à l’orient, par l’évêché de Wurstbourg ; au midi & à l’occident, par les terres de l’archevêché de Mayence. Le Mein le coupe en deux parties. (D. J.)​
[ "Q61912" ]
WERTHES
v17-1280-0
WERTHES, (Géog. mod.)​ en latin, verthusius mons, montagne de la basse-Hongrie, connues davantage sous le nom de schiltberg. Voyez Schiltberg. (D. J.)​
[ "Q919994" ]
WERWICK ou WARWICK
v17-1281-0
WERWICK ou WARWICK, (Géog. mod.)​ petite ville ou bourgade des Pays-bas, dans la Flandre au quartier d’Ipres, sur la lys, entre Armentieres & Menin. Cette bourgade qui appartient à la maison d’Autriche, étoit dans le xjv. siecle une ville marchande & florissante. Elle est ancienne, & a même conservé quelque chose de son nom latin Vicoviacum, qui est marqué dans l’itinéraire d’Antonin. Long. 20. 43. Latit. 50. 47. Chatelain (Martin) né aveugle à Werwick dans le dernier siecle, faisoit au tour des ouvrages finis en leur genre, comme des violes, des violons, &c. On lui demandoit un jour ce qu’il desireroit le plus de voir : les couleurs, répondit-il, parce que je connois presque tout le reste au toucher. Mais, lui répliqua-ton, n’aimeriez-vous pas mieux voir le ciel ? non, dit-il, j’aimerois mieux le toucher.
[ "Q318532", "Q117089676" ]
WESE la
v17-1282-0
WESE la, (Géog. mod.)​ petite riviere des Pays-bas, au duché de Limbourg. Elle prend sa source dans des marais, & tombe dans la riviere d’Ourt. (D. J.)​
[ "Q707598" ]
WESEL
v17-1283-0
WESEL, (Géog. mod.)​ ville d’Allemagne, au cercle de Westphalie, dans le duché de Clèves, sur la droite du Rhin, à l’embouchure de la Lippe, à 12 lieues au sud-ouest de Clèves, à 6 au nord de Gueldres. Cette ville qui a été impériale se gouverne selon les lois, quoiqu’elle reconnoisse le roi de Prusse pour son souverain. Elle est munie d’une bonne citadelle & d’ouvrages extérieurs. Long. 24. 15. Latit. 51. 36. Heshusius (Tilemannus) théologien de la confession d’Augsbourg, né à Wesel l’an 1526, fit beaucoup​ parler de lui par son humeur impétueuse. Il se brouilla à Hidelberg, à Jene, à Konisberg, & ailleurs, avec tout le monde. Chassé de lieu en lieu, il se retira à Helmestad, où il fut fait professeur en théologie, & y mourut en 1588. Il est auteur d’un commentaire sur les pseaumes, sur Isaïe, & sur toutes les épîtres de S. Paul, mais tous ses ouvrages sont tombés dans l’oubli. (D. J.)​
[ "Q4011", "Q75954" ]
WESEN
v17-1284-0
WESEN, (Géog. mod.)​ gros bourg de Suisse, au pays de Gaster, sur le lac de Wahlestalt. Il est fort fréquenté, parce qu’il est sur la route de Suisse en Allemagne. C’étoit autrefois une bonne ville. (D. J.)​
[ "Q69644" ]
WESENBERG ou WESEMBERG
v17-1285-0
WESENBERG ou WESEMBERG, (Géog. mod.)​ petite ville de l’empire russien, dans l’Esthonie, au quartier de Wirland, sur la riviere Weiss, entre Revel & Nerva. Charles XII. roi de Suede, y avoit établi ses magasins en 1706, pour son expédition de la Livonie. Long. 44. 22. Latit. 59. 16. (D. J.)​
[ "Q191889" ]
WESER le
v17-1286-0
WESER le, (Géog. mod.)​ riviere d’Allemagne. Elle a sa source dans la Franconie, au duché de Cobourg où elle prend le nom de Werra ; & après avoir reçu plusieurs rivieres & parcouru plusieurs pays, elle se rend dans la mer d’Allemagne à l’orient, assez près de l’embouchure du fleuve Jade. Le Weser est le Visurgis, si fameux dans l’histoire. On remaque que Drusus fut le premier des Romains qui approcha du Weser pour combattre les Chérusques ; & qu’au retour il fut en danger d’être défait par les Sicambres proche de la ville de Horn, à l’entrée de la forêt de Dethmold, où est le château d’Exterstein sur la montagne des Pics. Ce fut encore aux environs de cette riviere que Germanicus fils de Drusus, se signala dans la bataille contre Arminius, général des Chérusques. Enfin le Weser a été rendu célebre par les victoires des François contre les Saxons en 555, & principalement par celles de Charlemagne l’an 783. (D. J.)​
[ "Q1650" ]
WESOP
v17-1287-0
WESOP, (Géog. mod.)​ petite ville des Pays-bas, dans la Hollande, au Goyland, à deux lieues d’Amsterdam, sur la riviere de Vecht. Long. 22. 40. lat. 51. 21. Til (Salomon van) professeur de théologie à Leyde, naquit à Wesop en 1644 & mourut en 1713. Il embrassa la doctrine & les principes de Cocceïus, qu’il défendit dans un grand nombre d’ouvrages sur l’Ecriture, dont les uns sont en flamand & les autres en latin ; mais on ne les lit plus aujourd’hui. (D. J.)​
[ "Q9974", "Q2799264" ]
WESSEN
v17-1288-0
WESSEN, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans l’évêché de Liege, au comté de Horn, sur la gauche Meuse, entre Maseik & Ruremonde. (D. J.)​
[ "Q3120897" ]
WEST-FRISE
v17-1289-0
WEST-FRISE, (Géog. mod.)​ c’est-à-dire, Frise occidentale, pays qui joint avec la Hollande, fait une des sept Provinces-unies. La plûpart des auteurs donnent le nom de West-Frise à la nord-Hollande, mais c’est improprement ; car toute la presqu’île qui est nommée la Hollande septentrionale sur les cartes, n’est pas de la West-Frise. Il est pourtant vrai qu’après que les comtes de Hollande eurent conquis ce pays, il fit partie du comté de Hollande, & pour lors on s’accoutuma à le nommer nord-Hollande ou Hollande septentrionale ; quoique dans les actes publics le nom de West-Frise se soit toujours conservé jusqu’à ce jour. (D. J.)​
[ "Q489961" ]
WEST-HAM
v17-1290-0
WEST-HAM, (Géog. mod.)​ paroisse d’Angleterre dans le comté de Kent. Le Darent traverse cette paroisse, où il arriva dans le seizieme siecle un bouleversement étrange. A un mille & demi de West-Ham, du côté du sud, une piece de terre de douze toises de longueur, s’enfonça de six piés & demi le 18 de Décembre 1596. Le lendemain elle s’enfonça de quinze piés, & le troisieme jour de plus de quatre-vingt. Par cet enfoncement, une portion de terre de quatre-vingt perches de longueur & de trente de​largeur, qui comprenoit deux grands clos séparés l’un de l’autre par une rangée de frênes, commença à se détacher du reste de la terre qui l’environnoit & changea de place, se poussant au midi pendant onze fois vingt-quatre heures avec les arbres & les haies qui étoient dessus. Cette portion de terre emporta avec elle deux creux pleins d’eau ; l’un profond de six piés, l’autre de douze, & larges de quatre perches, avec plusieurs aulnes & frênes qui étoient sur le bord, & un grand rocher. Tout cela fut non-seulement arraché de sa place & transplanté à quatre perches de-là, mais encore poussé en haut ; de-sorte qu’il s’en forma une petite butte élevée de neuf piés au-dessus de l’eau, sur laquelle le tout avoit glissé. Il vint une autre terre à la place que toutes ces choses avoient occupée, & qui étoient néanmoins plus hautes auparavant. On a vu dans ce même quartier plusieurs autres exemples de pareils bouleversemens ; & c’est pourquoi on trouve quantité de creux pleins d’eau qui occupent la place des terres abymées : de-là vient encore qu’il y a des vallées profondes dans les endroits où il y avoit autrefois des montagnes, & au contraire des hauteurs où l’on ne voyoit anciennement que des campagnes. Délices de la grande-Bretagne. p. 834. (D. J.)​
[ "Q2321393" ]
WEST-HITH
v17-1291-0
WEST-HITH, (Géog. mod.)​ ancien port d’Angleterre, dans le comté de Kent, & des débris duquel s’est formé celui de Hieth ou Hith. L’océan s’est tellement éloigné du port de West-Hith, qu’il en est présentement à la distance d’un bon mille. West-Hith s’étoit aussi élevé sur les ruines d’un port plus ancien nommé aujourd’hui Limne, & autrefois portus lemanis. Il se trouve à-présent à deux milles de la mer. (D. J.)​
[ "Q2056118" ]
WEST-HOFFEN
v17-1292-0
WEST-HOFFEN, (Géog. mod.)​ petite ville de France, dans la basse-Alsace, & le chef-lieu d’un bailliage. Elle est située au pié d’une montagne, & séparée du faubourg par un fossé revêtu de maçonnerie qui a sept ou huit toises de large, sur environ douze piés de profondeur. (D. J.)​
[ "Q21562" ]
WEST-MEATH
v17-1293-0
WEST-MEATH, (Géog. mod.)​ comté d’Irlande, dans la province de Leinster, au couchant du comté d’Est-Meath, au midi de celui de Cavan, & au nord de Kings-County. Il y a quatre milles de longueur & vingt de largeur. On le divise en onze baronnies ; la capitale s’appelle Molingal, & a droit de députer au parlement du Dublin, & de tenir marché public. Les deux comtés de West-Meath & d’Est-Meath, n’étoient autrefois réputés que pour un, & ce ne fut que vers le milieu du xvi. siecle, sous le regne de Henri VIII. qu’ils furent divisés en deux. (D. J.)​
[ "Q2040462" ]
WEST-MORLAND, ou WESTMORLAND
v17-1294-0
WEST-MORLAND, ou WESTMORLAND, (Géog. mod.)​ province d’Angleterre. Elle est bornée au sud & au sud-est par le duché de Lancastre ; à l’ouest & au nord par le Cumberland ; à l’orient par le duché d’Yorck. Son nom lui vient de ses terres incultes, que les habitans des provinces septentrionales de l’Angleterre, appellent en leur langue Mores ; de sorte que West-Morland, signifie un pays de terres en friche à l’ouest. En effet, ce comté est presque tout couvert de hautes montagnes, & par conséquent sec & peu habité : car quoiqu’il ait trente milles de longueur du nord au sud, vingt-quatre de largeur de l’est à l’ouest, & cent douze de circuit : on n’y compte qu’une ville, Appleby capitale, huit bourgs & 26 paroisses. Robinson (Thomas) a donné l’histoire naturelle de cette province. London 1709. in-8°. L’air qu’on y respire est pur, subtil, un peu froid. L’Eden, le Kent, le Lon, & l’Eamon, sont les principales rivieres du West-Morland : on y voit deux lacs, savoir Ulle’s-Water, & Winander-Meer. Les biographes d’Angleterre n’ont pas recueilli en​ un corps les gens de lettres nés dans cette province ; cependant elle en a produit plusieurs, sur-tout en théologie ; j’en vais donner la preuve, & je suivrai l’ordre des tems à cet égard. Potter (Christophe) naquit vers l’an 1591, & étudia à Oxford. Il devint chapelain du roi Charles I. auquel il fut toujours fort attaché. En 1635, il fut nommé doyen de Worcester ; en 1640, vice-chancelier d’Oxford ; & en 1646, doyen de Durham ; mais il mourut environ deux mois après, avant que d’avoir pris possession de ce doyenné. Il est connu par divers ouvrages théologiques, qui montrent beaucoup de modération & d’attachement aux seules doctrines fondamentales du salut. Barlow (Thomas) naquit en 1607, devint professeur en métaphysique à Oxford, fut nommé évêque de Lincoln en 1675, & mourut en 1691, âgé de 85 ans. Il donna tous ses livres à la biblothèque bodléienne, & au college de la reine ; il étoit zélé calviniste, & savant dans l’histoire ecclésiastique. Son traité sur la tolérance en matiere de religion, est fort inférieur à ceux qui ont paru depuis ; mais il a rompu la glace, & a fait voir combien il est difficile d’établir jusqu’à quel point des hérésies peuvent être criminelles, ensorte qu’il est prudent de les tolérer ; il a écrit une brochure sur la question, « s’il est permis au roi d’accorder la grace à un homme convaincu de meurtre, & légitimement condamné » ; son avis est pour l’affirmative. Laugbaine (Gérard) naquit en 1608, devint garde des archives de l’université d’Oxford ; il se procura l’estime de l’archevêque Usser, de Selden, & d’autres savans hommes de son tems ; il fonda une école dans le lieu de sa naissance, & mourut en 1657, âgé de 49 ans. Ses écrits prouvent qu’il avoit une grande érudition ; il a donné 1°. Longin, avec des notes, Oxford 1636. in-8°. 2°. un livre imprimé à Londres en 1644, in-4°. sur le covenant qu’il trouva illicite, & qu’il condamne ; 3°. il a mis au jour la fondation des universités d’Oxford & de Cambridge. On a plusieurs de ses lettres à Usserius, dans le recueil publié à Londres en 1686, in-fol. Dans une de ses lettres à Selden, en date du 17. Novembre 1651, on lit le passage suivant : « En conséquence de vos ordres (car c’est ce que sont pour moi tout ce que vous appellés prieres) contenus dans votre derniere du six de ce mois, j’ai consulté les manuscrits grecs de notre bibliotheque publique, où se trouve la premiere épitre de S. Jean ; nous n’en avons que trois, & il y en a un d’imparfait, où il manque quelques-unes des épitres catholiques. Dans les deux autres, on lit au chap. v. ὅτι τρεῖς εἰσιν οἱ μαρτυροῦντες ἐν τῇ γῇ τὸ πρεῦμα, καὶ τὸ αἷμα καὶ οὗτοι οἱ τρεῖς ἕν εἰσι, sans qu’il y ait la moindre trace de ce qui passe ordinairement pour le verset 7. Vous savez ce que Beze en a dit ; à quoi j’ajouterai que dans le nouveau Testament interlinéaire de Raphélingius, de 1612, ces mots εἰς τὸ ἕν εἰσι finissent le verset 7, & manquent entierement dans le huitieme ; l’édition de Genève de 1620, in-4°. lit de la même maniere. Je suppose que votre but n’est pas de rechercher toutes les variantes des éditions, mais des manuscrits ; je ne sai aussi s’il s’agit dans vos ordres, des manuscrits latins comme des grecs ; c’est ce qui m’empêche de vous fatiguer des diverses leçons de nos manuscrits latins ; les uns n’ont absolument rien du verset 7 ; d’autres l’ont en marge ; d’autres le placent après ce que nous comptons ordinairement pour le verset 8 ; & ceux qui les ont tous deux, varient encore de diverses manieres. Quoi qu’il en soit, en cas que cela vous puisse être de quelque utilité, au premier avis que vous m’en donnerez, je vous​envoierai un détail plus exact sur ce sujet. » Barwick (Jean) naquit en 1612, & se dévoua aux intérêts de Charles I. & de Charles II. Il fut nommé doyen de Durham en 1660, & mourut en 1664, dans le tems qu’il pouvoit s’attendre à des dignités plus élevées. Il a publié quelques sermons que le tems a fait disparoître. Son frere Barwick (Pierre) se fit médecin, & défenseur zélé de la découverte de la circulation du sang par Harvée. Il falloit être alors bien hardi, pour oser embrasser ce système ; car quoique Harvée eût atteint sa 80e année en 1657, il eut bien de la peine à voir sa doctrine établie avant sa mort. Mill (Jean) naquit vers l’an 1645, & fut nommé un des chapelains de Charles II. en 1681. Il mourut en 1707, à 62 ans. Il publia en 1676, un sermon sur la fête de l’annonciation de la bienheureuse Vierge. J’en vais donner le précis, parce que ce discours n’a jamais été traduit. Il parla d’abord du grand respect & de la profonde vénération que toute l’antiquité a eue pour la Vierge Marie, fondée sur cette opinion qu’après qu’elle eut répondu à l’ange, qu’il me soit fait selon ta parole, elle fut, par un privilege singulier, préservée de tout peché actuel pendant sa vie ; mais cette tradition n’a pas le moindre fondement dans l’Ecriture, & l’on peut avec raison la mettre au rang de tant d’autres qui ont produit mille éloges outrés, donnés à une sainte dont la vertu & la piété sont représentées d’une maniere trop honorable & trop avantageuse dans l’Evangile, pour avoir besoin qu’on lui prodigue d’autres louanges destituées de fondement. Si l’on regarde le zèle de quelques anciens peres de l’église sur ce sujet, comme très-louable dans leur intention, on ne pourra s’empêcher de blâmer ceux qui, pour honorer la Vierge Marie, lui ont attribué les perfections divines, & ont prétendu qu’on devoit lui rendre le culte religieux qui n’est dû qu’à Dieu seul. Elle étoit, dit l’ange, remplie de grace ; mais il ne dit pas que sa plénitude de grace étoit telle qu’elle pouvoit la communiquer à tous ceux qui en avoient besoin, de la même maniere que notre Sauveur dit que « comme le pere a la vie en soi-même, il a donné aussi au fils d’avoir la vie en soi-même ». Le jésuite Suarez a exercé toute la subtilité de son esprit, pour déterminer le degré de cette plénitude. « La grace de la Vierge Marie, dit-il, (III. Part. disp. 18. sect. 4.) étoit plus grande dès le premier instant de sa conception, que ne l’est celle du plus parfait des anges, & par conséquent méritoit plus que mille hommes ne peuvent mériter pendant toute leur vie. Cette grace augmenta continuellement en elle, tant qu’elle vêcut, d’une telle maniere que dans le premier instant de sa conception, sa grace, ou sa sainteté, surpassoit celle du plus parfait des anges, qui parvient à la perfection par un ou deux actes. Dans le second instant sa grace fut doublée, & devint aussi deux fois aussi excellente & aussi méritoire qu’elle l’étoit au premier. Dans le troisieme instant, elle devint quatre fois aussi excellente. Dans le quatrieme huit fois aussi grande qu’au premier ; & ainsi de suite en progression géométrique ; ainsi sa sainteté ayant doublé à chaque instant, depuis le moment de sa conception jusqu’à celui de sa naissance, & ensuite chaque acte de vertu ayant de la même maniere été deux fois aussi excellent que celui qui l’avoit précédé ; & cela ayant continué jusqu’à la soixante & douzieme année de son âge qu’elle mourut, elle étoit parvenue à un tel degré de sainteté & de mérite, qu’elle en avoit plus elle-seule, que tous les hommes & tous les anges n’en ont ensemble ; elle est plus chere à Dieu que toutes les créatures intelligentes ; il l’aime davantage que l’Eglise univer-​selle ». Ces bisarres notions sont le fruit de la théologie scholastique, entée sur une imagination toute portée au fanatisme. Si le culte de la bienheureuse Vierge avoit été en usage dès le commencement du christianisme, (dit M. Mill), pourroit-on imaginer que notre Sauveur & ses apòtres auroient gardé le silence sur ce rite religieux, & que les auteurs chrétiens des trois premiers siecles, se seroient tûs sur cette dévotion ? Elle commença cependant vers le milieu du quatrieme siecle, & S. Epiphane, qui vivoit alors, l’appelloit l’hérésie des femmes. Il y avoit de son tems certaines dévotes d’Arabie, qui pour témoigner leur respect pour la bienheureuse Vierge, offroient à cette reine des cieux (ainsi qu’elles la nommoient), certains gâteaux, appellés collyrides, d’où on donna à ces hérétiques le nom de collyridiennes. S. Epiphane ayant appris cette dévotion mal entendue, déclame avec une grande véhémence contre cette pratique. Marie, dit-il, étoit sans doute une illustre, sainte, & respectable vierge, mais elle ne nous a point été proposée comme un objet d’adoration. Qu’on la vénere, ajoute-t-il, & qu’on adore Dieu seul. καὶ εἰ καλλίστη ἡ Μαρία καὶ ἁγία καὶ τετιμημένη, ἀλλ’ οὐκ εἰς τὸ προσκυνεῖσθαι, ἡ Μαρία ἐν τιμὴ, ὀ κύριος προσκυνείτω. Le savant théologien anglois établit ensuite les différens périodes des progrès du culte rendu a la bienheureuse Vierge. Le concile d’Ephèse, qui fut tenu vers le quatrieme siecle, nomma pour la premiere fois la Vierge, mere de Dieu, & ce fut par un zèle indiscret qu’il se conduisit ainsi, pour s’opposer à l’hérésie de Nestorius ; cependant, ce titre fit que dans les siecles suivans, on se donna carriere par des harangues peu sensées à la louange de la Vierge ; mais ce ne fut qu’environ sept-cens ans après qu’on établit un office réglé à son honneur. Les chanoines de Lyon sont les premiers qu’on sache, qui insérerent la doctrine de la conception immaculée dans leurs offices ecclésiastiques, ce qui leur attira une forte censure de la part de S. Bernard. Il y a environ trois cens cinquante ans, que Duns Scot, fameux docteur scholastique, renouvella cette opinion, & la proposa comme une chose simplement probable. Le pape Sixte IV. promulgua dans la suite une bulle pour appuyer cette doctrine, que le concile de Trente a confirmée. Un cardinal de l’église, S. Bonaventure, né en 1221, & mort en 1274, introduisit le premier l’usage d’adresser une priere à la sainte Vierge, après complie. Il recueillit exprès les pseaumes de David, & appliqua directement à la sainte Vierge, tous les sublimes cantiques que le roi prophete adressoit à Dieu. Tout cela prouve qu’il importe à l’Eglise de ne point se livrer à un culte qui doit immanquablement dégénérer en superstition. Le grand ouvrage de Mill, je veux dire son édition du nouveau Testament grec, parut en 1707, environ quinze jours avant sa mort ; mais le savant Kuster en a publié une seconde édition beaucoup meilleure, Roterdami 1710, in-fol. L’illustre Whitby fut allarmé du nombre de variantes recueillies dans cet ouvrage, & il l’attaqua comme étant d’une dangereuse conséquence ; mais le docteur Bentley, en savant critique, a dissipé cette vaine terreur. Après avoir remarqué que Whitby reproche à Mill de rendre précaire tout le texte du nouveau Testament, & d’abandonner tout-à-la-fois la réformation aux catholiques romains, & la réligion elle-même aux déïstes, il ajoute : « A Dieu ne plaise ! & nous espérons toujours de meilleures choses : car il est sûr que ces diverses leçons existoient dans les différens exemplaires, avant qu’on les ait recueillies : il est sûr que M. Mill ne les a ni faites ni inventées, & qu’il les a seulement exposées aux​yeux du public. La religion ne perdoit rien de sa vérité, pendant que ces variantes étoient seulement existantes çà & là ; en sera-t-elle moins vraie & moins sûre, depuis que le recueil en a été mis au grand jour ? cela ne se peut ; il n’y a ni faits ni vérités bien exposées, que la vraie religion ait à craindre ». Passons, continue-t-il, le nombre des variantes ; qu’il y en ait trente mille ou non, il est toujours certain que ce nombre augmentera, si l’on collationne encore un plus grand nombre de manuscrits ; mais s’ensuivra-t-il de-là, qu’il n’y a point d’auteur profane qui ait tant souffert des injures du tems, que le nouveau Testament ? ce fait seroit faux ; car le texte de l’Ecriture n’a pas subi un plus grand nombre de variation, que ce qu’il en a dû nécessairement résulter de la nature des choses, & que celles qui lui sont communes, proportion gardée, avec tous les classiques de quelque ordre qu’ils soient. Il y a environ trois siecles que le savoir refleurit dans notre occident. S’il n’eût resté alors qu’un seul manuscrit grec du nouveau Testament, nous n’aurions certainement aucune variante ; mais dans ce cas-là, le texte seroit-il en meilleur état qu’il ne l’est aujourd’hui, à cause des trente mille diverses leçons que l’on a recueillies d’une grande quantité de différens manuscrits ? tant s’en faut, puisque quand même le seul exemplaire qui nous seroit resté auroit été des meilleurs, il ne pourroit qu’y avoir eu des centaines de fautes, & quelques omissions auxquelles il n’y auroit point de remede. Ajoutez à cela, que les soupçons de fraude & de tromperie, se seroient fortifies à un degré incroyable ; la pluralité des manuscrits étoit donc nécessaire ; un second, joint au premier, en augmentoit l’autorité, de même que la sureté ; mais de quelque endroit que vous tiriez ce second, il différera en mille choses du premier, & cela n’empêchera pourtant point qu’il n’y ait encore dans les deux, la moitié des fautes qu’il y avoit dans un seul, & peut-être même davantage : cela conduit à en faire souhaiter un troisieme, & puis un quatrieme, & puis encore tout autant qu’il s’en peut trouver, afin qu’à l’aide des uns & des autres, on puisse venir a bout de corriger toutes les fautes ; un exemplaire ayant conservé la véritable leçon dans un endroit, & quelqu’autre l’ayant conservé ailleurs : or à mesure que l’on consulte un plus grand nombre de manuscrits différens, il faut de toute nécessité que le nombre des diverses leçons se multiplie ; chaque exemplaire ayant ses fautes, quoiqu’il n’y en ait guere aucun qui ne soit d’un grand secours en quelques endroits. La chose est de fait, non-seulement par rapport au nouveau Testament, mais encore eu égard à tous les ouvrages de l’antiquité, sans exception quelconque. Parmi les auteurs que l’on appelle profanes, il y en a quelques uns, dont il ne nous reste qu’un seul manuscrit. Tels sont Velleius Paterculus, de la classe des latins, & Hesychius, de celle des grecs. Qu’en est-il arrivé ? Les fautes des copistes y sont en si grand nombre, & les lacunes si fort irrémédiables, que malgré l’attention des plus savans & des plus subtils commentateurs, qui y ont travaillé depuis deux siecles, ces deux auteurs sont encore dans l’état le plus triste, & selon les apparences, y seront toujours. Il en est tout autrement des écrits de l’antiquité, dont il s’est conservé plusieurs exemplaires. On y voit à la vérité les diverses leçons qui s’y sont multipliées, à proportion des différens manuscrits. Mais on y voit aussi qu’à l’aide de ces différens manuscrits collationnés par des critiques habiles & judicieux ; le texte en est plus correct, & se rapproche davantage de ce qu’il étoit à sa premiere origine. Si​ nous avions les originaux des anciens, il faudroit s’y tenir, & mettre à l’écart toutes les simples copies. Mais dans la nature des choses, il nous est impossible d’avoir ces originaux : le cours des siecles, & mille accidens les ont nécessairement tous consumés & détruits. A leur défaut on doit recourir aux copies, & lorsqu’il y en a plusieurs, l’examen & la collation tiennent lieu de ressource. M. Bentley remarque ensuite que Térence est un des auteurs classiques que nous avons à présent dans le meilleur état ; que le manuscrit le plus ancien & le plus considérable que nous en ayons, est dans la bibliotheque du Vatican ; qu’il approche extrémement de la propre main du poëte : qu’il y a pourtant dans ce manuscrit là même quelques centaines de fautes, dont la plûpart peuvent être corrigées sur d’autres exemplaires, qui sont d’ailleurs d’une date plus récente, & beaucoup moins estimables. Le docteur ajoute, qu’il en a lui-même collationné plusieurs ; & il assure que dans cet auteur, dont les ouvrages ne font pas un volume aussi gros que le nouveau Testament, il a trouvé vingt mille diverses leçons, & qu’il est moralement certain que si l’on collationnoit la moitié des exemplaires de Térence avec la même précision, & le même scrupule que l’on à fait du nouveau Testament, les variantes de ce poëte monteroient à plus de cinquante mille : car il importe d’observer, dit-il, que dans le manuscrit du nouveau Testament, on a porté l’exactitude sur les diverses leçons, jusqu’à la derniere minutie. La plus petite différence dans l’orthographe, dans les moindres particules, dans les articles, dans l’ordre & dans l’arrangement des mots, mis devant ou après, sans rien changer au sens, a été soigneusement observée. Faut-il donc s’étonner de ce qu’après avoir ainsi fureté toutes les especes de variantes, on en ait trouvé trente mille ? Tout le monde convient que les vers ne sont pas si sujets au changement que la prose. Otez l’ignorance grossiere dans une langue connue, le copiste est conduit par la mesure ; cependant dans les anciens poëtes mêmes, le nombre des variantes qu’on y trouve, est étonnant. Dans l’édition de Tibulle donnée par Broekhuisen, on voit à la fin du livre un recueil de diverses leçons, où l’on en découvre tout autant qu’il y a de vers dans le poëte. Il en est de même du Plaute de Paréus, &c. Ajoutez à toutes ces considérations, que les manuscrits qui nous restent des auteurs profânes, ne sont qu’en petit nombre en comparaison de ceux du nouveau Testament. M. Whiston observe aussi, que tant s’en faut que les diverses leçons de ce dernier livre, fassent tort au texte, ou en affoiblissent l’autorité en général, qu’au contraire elles y donnent un grand jour, nous faisant connoitre quelquefois l’expression originale des apôtres en des choses incontestables. Elles sont encore des preuves de l’authenticité de nos exemplaires ordinaires quant à l’essentiel, puisque de ces trente mille variantes, il y en a à peine cinquante qui changent considérablement le sens sur quelque point important Voyez aussi les judicieuses remarques de Kuster à ce sujet. Smith (Jean) naquit en 1659 ; il cultiva l’histoire & la théologie dans sa cure de Durham. L’histoire ecclésiastique de Bede, à laquelle il a fait un beau supplément, a paru eh 1722, sept ans après sa mort. Addison (Lancelot) fut nommé doyen de Lichfield en 1683, & auroit été vraissemblablement élevé à l’épiscopat peu de tems après la révolution, si le ministere ne l’eût regardé comme trop attaché au parti contraire. Il mourut en 1703, après avoir donné plusieurs ouvrages en Anglois. Voici les titres de quelques-uns.​ 1°. La barbarie occidentale, ou récit abrége des révolutions de Fez & de Maroc, avec un détail des coutumes sacrées, civiles & domestiques de ces deux royaumes. A Oxfort 1671 in-8°. Il pouvoit parler savament de ce pays-là, car il avoir résidé plusieurs années à Tanger, en qualité de chapelain de sa nation. 2°. L’état présent des Juifs dans la Barbarie, contenant un détail de leurs coutumes, tant sacrées que profânes. Londres 1675 in-8°. Si M. Basnage eut vû ce traité, il y auroit puisé bien des lumieres pour compléter son histoire des Juifs. 3°. Défense modeste du clergé, où l’on examine briévement son origine, son antiquité & sa nécessité. Londres 1677, in.8°. par L. A. D. D. Le docteur Hickes a fait réimprimer ce petit ouvrage en 1709, sans en connoitre l’auteur, mais parce qu’il a trouvé ce livre écrit avec beaucoup de force, de précision, de noblesse & d’érudition. 4°. L’état de Tanger sous le gouvernement du comte de Tiviot. Londres 1671 in-4°. Le docteur Addison a aussi donné l’état du mahométisme, avec un abregé de la vie & de la mort de Mahomet. Londres 1679 in-8°. En parlant des moyens qui ont contribué à la propagation du mahométisme, le docteur Addison marque entr’autres la tolérance, clairement prescrite dans l’alcoran, c. xvij. p. 102 & 103. L’auteur fait aussi mention du traité d’alliance conclu, à ce que l’on prétend, entre Mahomet & les chrétiens. Gabriel Sionite publia cette piece en France, d’après l’original qu’on disoit avoir été trouvé dans un monastere de Mont-Carmel. Elle fut réimprimée en Allemagne par les soins de Jean Fabricius en 1638. Grotius croyoit cette piece supposée, & il avoit raison ; car outre que le style ne ressemble point du tout à celui de l’alcoran, on a découvert depuis que cette piece avoit été portée d’Orien en Europe par un capucin nommé Pacifique Scaliger, & toutes les apparences sont qu’elle a été forgée par ce missionnaire. Enfin le docteur Lancelot Addison tire une grande gloire d’avoir été le pere du célebre Addison né en 1672 à Wilton, & c’est-là que nous n’oublirons pas de donner son article. (Le chev. de Jaucourt.)​
[ "Q23326", "Q5113084", "Q7787391", "Q5550053", "Q6220984", "Q935084", "Q16466614", "Q6483601", "Q206384" ]
WEST-RIDING
v17-1295-0
WEST-RIDING, (Géog. mod.)​ nom du quartier occidental du duché d’Yorck. On compte dans le West-Riding, cent quatre églises paroissiales, sans les chapelles, & vingt & une villes & bourgs à marché : mais ce qui en fait le plus bel ornement est la ville d’Yorck, capitale de la province. Ce quartier est pour la plus grande partie couvert de montagnes, entrecoupé de rochers, & revêtu de forêts en quelques endroits. Les montagnes & les rochers sont entierement stériles ; mais les collines & les vallées fournissent du blé & des pâturages autant qu’on en peut consumer dans le pays. Dans les endroits où le terroir ne rapporte rien, on y trouve des mines de plomb ou de cuivre, & des carrieres de charbon de pierre ou de terre. (D. J.)​
[ "Q1934075" ]
WESTERAS
v17-1296-0
WESTERAS, (Géog. mod.)​ autrement Arosen, ville de Suede, capitale de la Westmanie, sur le bord septentrional du lac Maler, à 6 lieues au nord-est de Koping, & à 20 lieues au nord-ouest de Stockholm, avec un château pour sa défense. C’est à Westéras que se fit en 1544 l’acte d’union héréditaire, qui assura la couronne aux descendans de Gustave-Vasa. Long. 34. 42. latit. 56. 39. Rudbeck (Olaüs) étoit de Westéras. Il est fort connu des anatomistes par sa découverte des vaisseaux lymphatiques, & des littérateurs par son grand ouvrage intitulé Atlantica, dans lequel il prétend que les Allemands, les Anglois, les Danois, les François, & divers autres peuples, doivent leur premiere origine à la Suede ; il a semé beaucoup d’érudition pour soutenir sa chimere. (D. J.)​​
[ "Q25412", "Q350198" ]
WESTERBOURG le comté de
v17-1297-0
WESTERBOURG le comté de, (Géog. mod.)​ petit comté d’Allemagne, dans la partie orientale de la Wettéravie, nommé le Wester-Wald ; ce comté a pour chef-lieu un gros bourg qui lui donne son nom, & qui est défendu par un château. (D. J.)​
[ "Q1614458" ]
WESTERGOE
v17-1298-0
WESTERGOE, (Géog. mod.)​ comté des Pays-bas, dans la Frise, dont il compose un des trois quartiers. Ce comté est proprement la partie de la Frise qui est au couchant vers la côte du Zuyderzée, ce qui a occasionné son nom. Le Westergoé comprend huit cantons appellés Gritanies. Ses villes sont Franeker, Harlingen, Staveren, Hindeloping, Worcum sur le Zuyderzée, & Sneck sur est situé au-milieu du pays. (D. J.)​
[ "Q2613828" ]
WESTERNES, isles
v17-1299-0
WESTERNES, isles, (Géog. mod.)​ isles nombreuses & de différente grandeur ; elles sont ainsi nommées à cause de leur situation, par rapport à l’Ecosse à qui elles appartiennent. Ce sont les Hébrides ou Æbudæ des anciens. On les distingue en trois classes relativement à leur grandeur, & on en compte en total quarante-quatre. Long. 10. 12. latit. 55. 58. 30. Le sol des îles Westernes est fort dissemblable, quoique l’air y soit en général pur & salutaire. Les habitans parlent la langue irlandoise, mais un peu différemment de la maniere dont on la parle en Irlande. Ils ressemblent beaucoup aux montagnards du continent d’Ecosse dans leurs habits, dans leurs coutumes & dans leur façon de vivre. Les plus remarquables de toutes ces îles, sont celles de Jona & de S. Kilda. La premiere, qu’on appelle à présent Colamb Hill, proche de l’ile de Mull, est remarquable en ce qu’elle étoit anciennement le lieu de la sepulture des rois d’Ecosse. L’autre est appellée par les Insulaires Hirt, par Buchanam Hirta, & ensuite Kilda. C’est la plus éloignée de toutes les îles Westernes, & elle est fameuse, tant par quelques singularités qu’on y rencontre, que par les coutumes qui sont particulieres à ceux qui l’habitent. (D. J.)​
[ "Q80967" ]
WESTER-QUARTIER
v17-1300-0
WESTER-QUARTIER, (Géog. mod.)​ contrée des pays-bas dans la province de Groningue, & la plus occidentale de celle qu’on nomme les Ommelandes. Elle est aux confins de la Frise, entre la Hunse & le Lawers. Cette petite contrée n’est peuplée que de villages.
[ "Q1783654" ]
WESTERVICK
v17-1301-0
WESTERVICK, (Géog. mod.)​ petite ville de Suede dans le Smaland, aux frontieres de l’Ostrogothie, sur la côte au midi de Lindkoping, avec un port. Long. 35. 18. latit. 57. 55.
[ "Q54764" ]
WESTERWALD
v17-1302-0
WESTERWALD, (Géog. mod.)​ contrée d’Allemagne dans la Wettéravie, dont elle fait partie. Elle est bornée au nord par la Westphalie, au midi par le Lohn, au levant par la haute Hée, & au couchant par le Bhin. Elle comprend une petite portion des états de Cologne & de Treves, les comtés d’Isembourg, de Sigen, de Dillenbourg, & la principauté d’Hadamar. (D. J.)​
[ "Q640966" ]
WESTERWOLD
v17-1303-0
WESTERWOLD, (Géog. mod.)​ contrée des Pays-bas dans la province de Groningue, & l’une des Ommelandes qui ne contiennent que des villages. Son territoire est rempli de marais, de bruyeres & de prairies. (D. J.)​
[ "Q27768267" ]
WESTGRAAFDYK
v17-1304-0
WESTGRAAFDYK, (Géog. mod.)​ village de nord-Hollande, où naquit en 1554 Nieuwentit, (Bernard) habile physicien & mathématicien. Il devint bourguemestre de la petite ville de Purmerende, & s’y fit estimer de tout le monde par son savoir, par son mérite, & par son intégrité : il mourut en 1618, à 63 ans. On a de lui un excellent traité en hollandois, publié à Amsterdam en 1715, in-4°. & intitulé véritable usage de la contemplation de l’univers, pour la conviction des athées & des incrédules. Cet ouvrage a été traduit en anglois, & réimprimé trois ou quatre fois à Londres dans l’espace de quatre ans.​M. Noguez, médecin, l’a traduit en françois sous le titre de l’existence de Dieu démontrée par les merveilles de la nature, à Paris 1725, in 4°. avec des fig. au nombre de 29 planches. Le p. Niceron a fait l’article de Nieuwentit dans ses mém. des homm, illustres, 2. III. On peut le consulter. (D. J.)​
[ "Q1987766", "Q585635" ]
WESMANLAND
v17-1305-0
WESMANLAND, (Géog. mod.)​ & plus communément Westmanie, province de Suede. Voyez Westmanie.
[ "Q321430" ]
WESTMANIE
v17-1306-0
WESTMANIE, (Géog. mod.)​ province de Suede, bornée au nord par la Dalécarlie, au midi par la Sudermanie & la Néricie, au levant par l’Uplande, & au couchant par le Wermeland. On lui donne 30 lieues de long, sur 17 de large ; mais c’est une contrée stérile, & qui n’a que quelques mines d’argent. Westéras est la capitale. (D. J.)​
[ "Q321430" ]
WESTMINSTER
v17-1307-0
WESTMINSTER, (Geog. mod.)​ ville d’Angleterre dans le comté de Middlesex, au bord de la Tamise, & à l’occident de Londres, avec laquelle elle ne fait plus qu’une même ville. Mais quoique Westminster soit jointe à Londres par une suite de maisons & d’hôtels sans interruption, & qu’on la comprenne ordinairement sous le nom de Londres, cependant elle fait un corps de ville qui a ses privileges & ses droits séparés, aussi-bien que sa jurisdiction. Dans le commencent du dix-septieme siecle, il y avoit encore un mille de distance entre l’une & l’autre de ces villes, & cet espace étoit rempli par des champs & par des prairies ; mais les habitans de Londres s’étant multipliés d’année en année depuis le regne de Charles I. cet espace de terrein a été rempli peu-à-peu par de belles & de magnifiques rues qu’on y a bâties, desorte que les deux villes sont jointes aujourd’hui comme le fauxbourg S. Germain & Paris, & sans la difference de jurisdiction, elles seroient parfaitament confondues. Anciennement Westminster s’appelloit Thorney du dieu Thor qu’on y adoroit avant la conversion des Saxons. Elle prit ensuite le nom de West-Minster, à cause d’un monastere bâti dans cet endroit, à l’ouest de la ville de Londres. Les trois principales choses qu’on y remarque, sont l’église, l’abbaye & les restes d’un vieux palais royal. Le gouvernement de Westminster s’étend non-seulement sur la cité de ce nom, mais encore sur les fauxbourgs qui avancent du côté de Londres, jusqu’à Temple-Bar. Quoique la cité n’ait qu’une paroisse appellée Sainte-Marguerite, cette paroisse est d’une grande étendue, & ses dépendances consistent en cinq autres paroisses. Il n’y a pour le gouvernement de Westminster, ni maire, ni échevins, ni shérifs ; c’est le chapitre qui est revêtu de toute la jurisdiction civile & ecclésiastique. Il est vrai que le gouvernement civil a été mis entre les mains des laïcs choisis ou confirmés par le chapitre. Le chef de tous les magistrats s’appelle high-steward, qui est d’ordinaire un noble du premier rang, nommé par le chapitre. Il possede cette charge pendant sa vie, & en fait exercer les fonctions par un homme bien versé dans les lois. Cet homme, choisi par le high-steward, doit être confirmé par le chapitre, & pour lors il tient avec les autres magistrats la cour qu’on appelle leet. Après lui est le bailli ou le shériff, car il convoque les jurés. Tous les sergens de Westminster lui sont soumis ; il regle les formalités au sujet de l’élection des membres du parlement pour la cité de Westminster, qui a droit de nommer deux députés. Toutes les amendes & les confiscations appartiennent au bailli, ce qui rend sa charge très-lucrative : il y a de plus un grand connétable, choisi par la cour de leet, & ce magistrat a sous ses ordres tous les autres connétables. Il est ordinairement deux années en charge.​ Enfin, cette jurisdiction est composée de quatorze des principaux bourgeois qu’on appelle Burgesses, & dont sept sont pour la cité, & sept pour ses dépendances : leur office a beaucoup de rapport à celui des échevins de Londres, car ils ont chacun un ward ou quartier particulier sous leur jurisdiction. De ces quatorze burgesses, il y en a deux qui sont élus sous le nom de Head-Burgesses, ou chefs des bourgeois ; l’un d’eux est pour la cité, & l’autre pour ses dependances, auxquelles dépendances on donne les noms de libertés & de franchises. C’est à Westminster qu’est né vers l’an 1575, Benjamin Johnson, ou Jonson, illustre poéte dramatique, & c’est dans l’abbaye de ce lieu, qu’il fut enterré en 1637 ; comme j’ai déja donné le caractere de ce poëte au mot tragédie, j’y renvoie le lecteur. j’ajouterai seulement qu’il possédoit tout le savoir qui manquoit à Shakespeare, & manquoit de tout le génie dont l’autre étoit partagé : tous deux étoient presque également dépourvus d’élégance, d’harmonie & de correction : Johnson, servile copiste des anciens, traduisit en mauvais anglois leurs plus beaux passages : mais Shakespear créa & prévalut par son génie sur l’art grossier de ses contemporains. Johnson étant né fort pauvre, & n’ayant pas de quoi poursuivre ses études, travailloit au bâtiment de Lincolns-Inn avec la truelle à la main, & un livre en poche : Shakespeare ayant vu une de ses pieces, la recommanda, & cette recommandation introduisit Johnson dans le monde. Il donna la premiere édition de ses œuvres en 1616, in-fol. elles ont été réimprimées plus commodément à Londres en 1716, en 6 vol. in-8°. Dans cette collection, se trouve une piece intitulée, humble requête du pauvre Ben au meilleur de tous les rois, de tous les maîtres, de tous les hommes, le roi Charles. Il y expose, à ce prince, que le roi son pere lui a donné une pension annuelle de cent marcs, & le supplie d’en faire des livres sterlings. On sait sa réponse au sujet du présent modique qu’il reçut de Charles I. « Je suis logé à l’étroit (dit ce bel esprit lorsqu’on lui remit la somme), mais je vois par l’étendue de cette faveur, que l’ame de sa majesté n’est pas logée plus au large ». J am lodg’d in an Alley ; but j see from the extent of this bounty, that hers majesty’s soul is too lodg’d in an Alley. Il parle dans ses découvertes (discoveries) avec une vérité charmante, de toutes sortes de traverses auxquelles il avoit été exposé de la part de ses ennemis. Ils me reprochoient, dit-il, de ce que je m’occupois à faire des vers, comme si je commettois un crime dans cette occupation : ils produisirent contre moi mes écrits par lambeaux ; odieuse méchanceté ! puisque les écrits de l’auteur le plus sage paroîtront toujours dangereux, lorsqu’on en citera quelques périodes hors de leur liaison avec le reste. Ils m’ont aussi reproché ma pauvreté : j’avoue qu’elle est à mon service, sobre dans ses alimens, simple dans ses habits, frugale, laborieuse & me donnant de bons conseils qui m’empêchent de tomber dans les vices des enfans chéris de Plutus. Qu’on jette les yeux, continute-t-il, sur les plus monstrueux excès, on ne les trouvera guere dans les maisons de l’indigence. Ce sont les fruits des riches géants, & des puissans chasseurs ; tandis que tout ce qu’il y a de noble, de digne de louange & de mémoire, doit son origine à de chétives cabanes. C’est l’ancienne pauvreté qui a fondé les états, bâti les villes, inventé les arts, donné des lois utiles, armé les hommes contre les crimes ; c’est-elle qui a fait trouver aux mortels une récompense dans leur propre vertu, & qui a conservé la gloire & le bonheur des peuples jusqu’à ce qu’ils se soient vendus aux tyrans ambitieux. Betterton (Thomas), estimé généralement le meil-​leur acteur qui ait paru sur le théatre anglois, avant celui qui en fait aujourd’hui la gloire, le fameux Garik, qui est sans contredit le premier de l’Europe ; homme unique en son genre, & qui sous le siecle d’Auguste, eût partagé les suffrages des Romains entre Pylade & lui : je viens à Betterton. Il naquit dans le Tutle-Street à Westminster en 1635 ; son pere, qui étoit sous-cuisinier de Charles I. voulut en faire un libraire ; mais la plûpart de ceux qui ont excellé dans les arts, y ont été conduits par leur génie, malgré les vues & les oppositions de leurs parens. Comme la nature avoit formé Betterton pour le théatre, il s’y distingua bientôt avec éclat, & enleva tous les suffrages dès l’âge de 22 ans. Il est le premier qui ait joué à Londres des rôles de femmes, & il s’en acquitta avec beaucoup d’applaudissement. Il entra d’abord dans la troupe du roi ; mais comme la plûpart des comédiens avoient été chassés de leurs trônes imaginaires, lorsque Charles I. en perdit un réel, plusieurs d’entr’eux prirent les armes pour le service de leur souverain, & firent paroître beaucoup de valeur pour sa défense. Entr’autres exemples, le fameux acteur Mohun se conduisit avec tant d’intrépidité, qu’on l’honora d’une commission de major, qu’il remit à la révolution, pour retourner au théatre. Le chevalier Davenant avoit marqué beaucoup de zele pour Charles II. qui en récompense de ses services, lui accorda une patente pour former une troupe de comédiens, sous le titre de comédiens du duc d’Yorck ; & c’est dans cette troupe que se mit Betterton, & dont il fut le héros. Quelques-uns croient qu’il introduisit le premier en Angleterre le changement de décorations. Quoi qu’il en soit, il est certain qu’il contribua beaucoup à les embellir & à les perfectionner. Il épousa mademoiselle Sanderson, qui joignoit aux talens naturels requis pour faire une excellente actrice, la beauté, les graces & la vertu. Le théatre anglois subit diverses vicissitudes par les changemens de troupes, de lieux & de directeurs. Un directeur de théatre, par le commerce constant qu’il est obligé d’avoir, soit avec sa troupe d’acteurs & d’actrices, soit avec tout ce qu’il y a de gens frivoles, tant naturels qu’étrangers, est proprement dans son poste le Machiavel de l’empire de l’amour. Le théatre est en lui-même l’image de la vie humaine ; les hommes qui font la plus grande figure dans le monde, ne sont pas plus ce qu’ils paroissent être, que cet acteur à qui vous voyez quitter ses habits de parade, n’est le héros qu’il vient de représenter. Au milieu des révolutions du théatre anglois, Betterton en éprouva dans sa fortune : il perdit par un prêt inconsidéré, la plus grande partie de ce qu’il avoit gagné, 8 mille livres sterling. Un bon acteur n’est point à Londres dans la misere : Betterton réunissoit en lui tous les talens, la figure, la beauté du geste & de la voix, la netteté de la prononciation & la sûreté de la mémoire ; son action étoit juste, touchante, admirable. Je ne puis trop le louer, dit l’auteur du Tatler ; car c’étoit un homme étonnant, qui par son action, m’a fait sentir ce qu’il y a de grand dans la nature humaine, bien plus vivement que ne l’ont jamais fait les raisonnemens des philosophes les plus profonds & les descriptions plus charmantes des poëtes ; l’angoisse dans laquelle il paroissoit, en examinant la circonstance du mouchoir dans Othello ; les mouvemens d’amour que l’innocence des réponses de Desdémone excitoit en lui, exprimoient dans ses gestes une si grande variété de passions qui se succédoient les unes aux autres, qu’il n’y avoit personne qui n’apprît à redouter son propre cœur, & qui ne dût être convaincu que c’est y mettre le poignard que de se livrer aux noirs accès de la jalousie.​ Le comédien Booth, qu’on ne peut soupçonner de partialité dans le jugement qu’il portoit de Betterton, disoit souvent que la premiere fois qu’il lui avoit vu représenter le Spectre à la répétition de Hamlet, l’air, le ton & l’action qu’il y mit l’avoient saisi d’une telle horreur, qu’il s’étoit trouvé hors d’état pendant quelques momens de pouvoir jouer son propre rôle. Lorsque nos connoisseurs, dit le chevalier Steele, ont vu cet auteur sur le théatre, ils ont eû pitié de Marc-Antoine, de Hamlet, de Mithridate, de Théodore & de Henri VIII. On sait comme il revêtissoit l’état de chacun de ces illustres personnages, & comme dans tous les changemens de la scene, il se conduisoit avec une dignité qui répondoit à l’élévation de son rang. Il réussissoit également dans le comique & dans le tragique, & ce qu’il y a de plus singulier, faisoit le libertin en perfection : caractere fort opposé au sien. On trouve assez de gens qui savent emprunter les manieres d’un honnête homme, mais il y a peu d’honnêtes gens qui sachent contrefaire le faquin. Le dernier rôle qu’il fit, fut le personnage d’un jeune homme dans la piece intitulée The Maid’s tragedy ; & quoi qu’il eût déja près de 70 ans, il joua son rôle avec tout le feu, l’audace & la vivacité d’un homme de 25 ans. On représenta pour son compte, quelques années après qu’il eût quitté le théatre, la piece intitulée, l’Amour payé d’amour. Cette représentation lui valut cinq cens livres sterling : l’affluence du monde qui y vint justifia la reconnoissance qu’on lui portoit, & ce grand acteur eut lieu d’être content des comédiens & de l’assemblée. L’épilogue composé par M. Row, finit d’une maniere pathétique. « C’est, dit-il, le souvenir des plaisirs qu’il vous a procurés, qui vous engage à consacrer avec gloire le cothurne de ce grand maître, & vous ne voulez pas permettre qu’un homme qui vous a tant de fois touché par de feintes douleurs, vous soit enlevé par des souffrances réelles ». Il mourut en 1710 d’une goutte remontée à l’âge de 75 ans, & fut enterré dans le cloître de l’abbaye de Westminster. Il a composé, traduit ou changé quelques pieces de théatre, entr’autres dom Sébastien, tragédie de Dryden. Il supprima avec tant d’art, dit le poëte, un millier de vers de ma piece, qu’elle y a tout gagné, & que c’est à ses soins & à la beauté de son jeu que je suis redevable du succès qu’elle a eu. Le chevalier Steele honora sa mémoire par un beau tatler. Rien, dit-il, ne touche plus les gens de goût, que de voir les obseques de ceux qui ont excellé dans quelque art ou quelque science. M. Betterton exprimoit avec tant de grace & de force l’endroit d’Othello, où il parle de la maniere de gagner le cœur de sa maîtresse, qu’en me promenant dans le cloître je pensois à lui avec la même sensibilité que j’aurois eue pour une personne qui auroit fait pendant sa vie ce que je lui ai vu représenter. L’obscurité du lieu & les flambeaux qui marchent devant le convoi, contribuerent à me rendre rêveur & mélancolique : je me sentis vivement affligé, qu’il y eût quelque différence entre Brutus & Cassius, & que ses talens n’ayent pû le garantir du cercueil. Considérant ensuite le néant des grandeurs humaines, je n’ai pu m’empêcher de voir avec douleur que tant d’hommes illustres, qui sont dans le voisinage du petit coin de terre où l’on a mis mon ancien ami, sont retournés en poudre, & qu’il n’y a dans la tombe aucune différence entre le monarque réel & le monarque imaginaire. Madame Betterton survécut à son mari, & peut-être n’a-t-il jamais représenté de scènes aussi touchantes que celle qu’offroit l’état où il laissa ses af-​faires & son épouse : elle languit long-tems séchant du chagrin de voir le délabrement de sa santé & de sa petite fortune. La mort de son mari jointe à son âge & à ses infirmités, rendoit son état pitoyable ; mais l’excès de son malheur devint, en quelque façon, sa ressource, parce qu’il la priva de son bon sens & de sa raison. Je me suis étendu sur cet homme célebre en son genre, parce que tous ceux qui excellent dans quelqu’un des beaux-arts, méritent l’estime & les éloges des gens de lettres. Lee (Nathanael), célebre poëte, naquit à Westminster vers le milieu du dernier siecle, & fit onze pieces de théatre, qui ont été jouées avec beaucoup d’applaudissement. Sa derniere tragédie, intitulée le massacre de Paris, fut représentée sur le théatre royal en 1690. Les pensées de cet auteur sont admirables pour le tragique, mais si noyées dans une multitude de paroles, qu’elles perdent la plus grande partie de leur beauté. Il réussit merveilleusement dans le pathétique, lorsqu’il ne s’abandonne point à la violence de son imagination. Le comte de Rochester dit plaisamment que ce poëte ne chantoit pas mal, mais qu’il forçoit sa voix, de maniere qu’il s’enrouoit. Il perdit l’esprit à l’âge de cinquante ans, & fut confiné quelques années à l’hôpital de Bethlem. Il en sortit sans s’être parfaitement rétabli, & mourut pendant la nuit dans une des rues de Londres. Beveridge (Guillaume), en latin Beverigius, né à Westminster en 1638, fut nommé évêque de S. Asaph en 1705, & s’attira la vénération de toute l’Angleterre par ses vertus & par son savoir. Il mourut en 1708, à 71 ans. Ses ouvrages de piété sont en grand nombre. On a publié ses sermons en 1709, & ce recueil forme dix volumes in-8°. Ses pensées secretes sur la religion ont souffert plusieurs éditions. La traduction françoise de cet ouvrage parut à Amsterdam en 1731 en deux volumes in-12. En 1662, il publia à Londres ses institutionum chronologicarum libri duo, qui ont été réimprimés pour la troisieme fois en 1721 ; c’est un traité simple & méthodique d’un grand usage classique, parce qu’il fournit un système abrégé de toute la chronologie. Dans le premier livre, l’auteur traite de la nature & des parties de la chronologie ; du tems, des heures, des minutes & des secondes ; des jours, des semaines, des mois, de l’année céleste, de l’année julienne, grégorienne, égyptienne, éthiopienne, persane, syrienne & greque ; de l’année astronomique, civile & solaire des juifs ; de l’année des Arabes. Dans le second livre, il traite des syzygies ou mois lunaires, & des éclipses, des équinoxes & des solstices ; du cycle du soleil & de la lettre dominicale, du cycle de la lune & du nombre d’or ; de l’indiction ; de l’épacte ; du cycle de Méton & de Callippe ; de la période dionysienne & julienne ; de l’ere chrétienne & de Dioclétien ; des années du monde ou du comput des Grecs ; de l’ére judaïque ; de l’époque de la prise de Troie, de la fondation de Rome & de celle d’Antioche ; des olympiades & des jeux capitolins ; des années juliennes, de l’ére d’Espagne & de la victoire d’Actium ; des éres de Nabonassar, de Philippe, & de Yezdegird le dernier roi de Perse, de l’Hégire ou ére mahométane. Dans l’appendix, il donne les noms des mois hébreux, syriens, persans, éthiopiens & arabes, dans les caracteres mêmes de ces langues, & autres choses pareilles. En 1678, il fit imprimer son codex canonum ecclesiæ primitivæ vindicatus, recueil des canons de la primitive église justifiée. M. Daillé étoit dans une opinion différente ; car, dans son traité de pseudepigraphis, imprimé en 1652, il tâche de prouver que le​ recueil des canons n’a point été fait par des personnes qui ayent vécu près du tems des apôtres, & qu’il n’a été publié que vers la fin du v. siecle. Le thesaurus theologicus, ou système de théologie du docteur Beveridge n’a paru qu’en 1710, in-8°. c’est-à-dire trois ans après la mort de l’auteur. Un illustre savant a mis au jour en 1711 une courte revue des écrits du docteur Beveridge ; & l’on doit convenir qu’il y a trouvé un grand nombre d’erreurs en fait de systèmes & de raisonnemens. Mais il faut oublier les erreurs spéculatives du vertueux évêque de S. Asaph, & considérer seulement les preuves éclatantes qu’il a donné de sa piété pendant sa vie & à sa mort, ayant légué la plus grande partie de son bien pour l’avancement de la religion chrétienne, tant au-dedans qu’au-dehors du royaume britannique. Folkes (Martin) naquit à Westminster en 1690, & fut nommé de la société royale en 1714, à l’âge de 24 ans. Au retour de ses voyages, il lut à la société des antiquaires de Londres une savante dissertation sur le poids & la valeur des anciennes monnoies romaines, à laquelle étoit jointe une table des monnoies d’or d’Angleterre depuis le regne d’Edouard III. sous lequel on a commencé à en fabriquer de cette espece, avec leurs poids & leurs valeurs intrinseques. On trouvera dans les transactions philosophiques les observations de M. Folkes sur les polypes d’eau douce découverts par M. Tremblay ; sur les bouteilles de Florence, qui résistent au choc d’une balle de plomb, & ne peuvent soutenir celui d’un petit gravier sans se rompre ; comme aussi sur des os humains revêtus d’une couche pierreuse, & qu’il avoit vu près de Rome à Villa-Ludovisia. Il succéda à M. Sloane à la place de président de la société royale ; & en 1742, il fut nommé associé étranger à l’académie des Sciences de Paris. En 1745, il publia son traité des monnoies d’argent d’Angleterre, depuis la conquête de cette île par les Normands, jusqu’au tems où il écrivoit. Cet ouvrage, avec la seconde édition de celui qu’il avoit déja donné sur les monnoies d’or, étoit certainement le morceau de ce genre le plus parfait & le plus intéressant qu’on eût encore vu ; il est même plus intéressant qu’il ne le paroît au premier coup-d’œil. Les monnoies sont les signes des valeurs de tout ce qui peut faire l’objet du commerce & des besoins de la société ; ces signes doivent donc eux-mêmes changer de valeur, suivant que la quantité du métal qui sert de signe, ou celle des choses représentées vient à changer, & encore, suivant la facilité qu’une nation trouve à se les procurer par son commerce ; d’où il suit qu’un tableau fidele de la variation des monnoies d’une nation présente à ceux qui sont en état de connoître cette espece d’hiéroglyphe, non les événemens qui appartiennent aux histoires ordinaires, mais l’effet de ces mêmes événemens sur le corps politique, & les avantages ou les maux intérieurs qu’ils y ont pu causer. En 1750, M. Folkes fut nommé président de la société des antiquaires de Londres, & ce fut le dernier honneur qui lui fut déféré, étant mort en 1754. (Le chevalier de Jaucourt.)​
[ "Q189960", "Q193857", "Q1511187", "Q595602", "Q12900163", "Q325849" ]
WESTPHALIE
v17-1308-0
WESTPHALIE, (Géog. mod.)​ cercle d’Allemagne, qu’on divise en province & en duché. Les états du cercle de Westphalie sont les évêques de Paterborn, de Liege, de Munster, d’Osnabrug, les abbés de Munster, de Stablo & de Corvey : les abbesses d’Herforden & d’Effen : les ducs de Juliers, de Cleves & de Berg : les principautés de Ferden, de Minden, d’Ostfrise, de Nassau-Dillenbourg & plusieurs comtes. Les villes de Cologne, d’Aix-la-Chapelle, de Dormund & de Hesford, entrent dans ce cercle. L’évêque de Munster & les ducs de Juliers & de Cleves sont directeurs du cercle de Westphalie, dont le contingent est de 304 cavaliers & 1282 fantassins, ou de 8164 florins par mois. La province de Westphalie comprend le duché de Westphalie, l’évêché de Munster, l’évêché d’Osnabruck, l’évêché de Paderborn, l’abbaye de Corvey, la principauté de Minden & plusieurs comtés. Le duché de Westphalie confine avec les évêchés de Munster & de Paterborn, le comté de la Mark, le landgraviat de Hesse & le comté de Waldeck. Ce duché qu’on nomme aussi le Saurland, & qui appartient à l’électeur de Cologne, renferme seulement plusieurs bailliages. Le commerce de ses habitans consiste en biere & en jambons, qu’on nomme mal-à-propos jambons de Mayence, parce que le plus​grand débit s’en faisoit aux foires de Mayence & de Francfort. Les bornes de la Westphalie prise dans toute son étendue, étoient autrefois plus reculées qu’elles ne le sont aujourd’hui. Le Rhin la bornoit du côté de l’occident ; depuis ce fleuve jusqu’à la ville de Brême, sa partie septentrionale étoit bornée par la Frise ; le Weser lui servoit de bornes du côté de l’occident, depuis la ville de Brême jusqu’aux montagnes appellées montes Meliboci par Ptolomée ; & du côte du midi, elle étoit bornée par le pays de Hesse. Toute cette étendue de pays fut habitée anciennement par les Bructeres, par les Sicambres, par les Chamaves, qui succéderent aux Bructeres du tems de Trajan, par les Angrivariens, par les Lombards ou Longobards, par les Angles ou Angili, qui passerent ensuite en Angleterre, par les Chérusques, par les Cattes, par les Chauci ou Cayci, & par les Francs ou Franci, qui prirent la place des Sicambres & des Teucteres. Les Francs étant enfin passés dans la Gaule, les Saxons qui s’étoient déja avancés depuis l’Elbe jusqu’à l’Ems, occuperent le reste de la Westphalie ; cette portion de pays devint ainsi une partie de la Saxe, & donna son nom aux Saxons, qui habiterent depuis le Weser jusqu’au Rhin. Les plus anciens princes de la Westphalie & de la Saxe, dont il soit fait mention dans l’histoire, sont Dieteric, fils de Sighard, qui eut la guerre avec Charles Martel ; Wernechind, fils de Dieteric, duc des Angrivariens ; & Wittikind, fils de Wernechind. La Westphalie moderne a pour bornes au nord la mer d’Allemagne, au midi le cercle du haut-Rhin, au levant la basse-Saxe, & au couchant les Pays-Bas. Cette province d’Allemagne est généralement fertile. L’Ems, le Wéser, la Lippe & la Roër l’arrosent. Il y a de gras pâturages ; on y éleve dans les forêts de bons chevaux & quantité de cochons. (D. J.)​
[ "Q8614" ]
WESTRA ou WASTRA
v17-1309-0
WESTRA ou WASTRA, (Géog. mod.)​ île au nord de l’Ecosse, & celle de toutes les Orcades qui est la plus avancée à l’ouest d’où lui vient son nom. Elle a cinq ou six milles de longueur sur trois ou quatre dans sa plus grande largeur.
[ "Q1506018" ]
WESTROGOTHIE ou WESTRO-GOTHLAND
v17-1310-0
WESTROGOTHIE ou WESTRO-GOTHLAND, (Géogr. mod.)​ province de Suede, dans la partie occidentale de la Gothie. Elle est bornée au nord par le lac Waner, au midi par le Smaland, au couchant par la Néricie. Cette province est entrecoupée par un grand nombre de lacs & de rivieres. Skara est sa capitale.
[ "Q213551" ]
WESTSEX ou WESSEX
v17-1311-0
WESTSEX ou WESSEX, (Géogr. mod.)​ ancien royaume d’Angleterre à l’occident de Sussex, & au midi de la Tamise. Cerdick ayant gagné en 519, une bataille qui fit perdre aux Bretons l’espérance de chasser les Saxons de chez eux, Arthur s’accommoda avec lui. Le roi breton céda au saxon un pays qui comprenoit les provinces de Hant & de Sommerset. Le saxon âgé & las d’une longue guerre, fut content de ce partage. Il érigea ce pays en royaume, sous le nom de Westsex, & s’en fit couronner roi 24 ans après son arrivée en Bretagne. Il se trouva alors dans l’Heptarchie, trois royaumes plus grands & plus puissans que les autres, savoir deux anglois & un saxon. Les anglois étoient le Northumberland & la Mercie. Le saxon habité par des Jutes, étoit le Vestsex, & avoit pour principales villes, Winchester, Salisburi, Southampton, Dorchester, Portsmouth, Shereburn, Excester. Il y avoit dans ces villes plusieurs bretons mêlés avec les Saxons, & l’île de Wight habitée par les Jutes, dépendoit aussi du Westsex. Chacun des royaumes de l’Heptarchie avoit pris son nom des peuples qui l’habitoient, & de sa position. Celui de Westsex fut nommé le royaume des West-saxons ou des saxons occidentaux, parce qu’il​ étoit situé à l’occident des saxons de Sussex, de Kent & d’Essex. Il étoit outre cela considérable par sa situation, étant gardé au nord par la Tamise, au midi par la mer, à l’orient par le petit royaume de Sussex, & à l’occident par les bretons de Cornouaille, tellement séparés du reste des Bretons du pays de Galles par l’embouchure de la Saverne, qu’il ne leur étoit pas possible de se secourir les uns les autres. Ce fut vers l’an 634, que les saxons occidentaux reçurent l’évangile par le ministere de Birinus, à qui le pape avoit donné cette mission, après l’avoir sacré évêque ; il aborda dans le Westsex, baptisa Sinigisil qui en étoit le roi, convertit aussi son frere Quicelin, & à leur exemple se vit un troupeau considérable, qui forma deux diocèses, savoir celui de Winchester, & celui de Dorchester. (D. J.)​
[ "Q105313" ]
WETER lac
v17-1312-0
WETER lac, (Géog. mod.)​ lac de Suede, dans la Gothie. Il sépare la Westrogothie de l’Ostrogothie, s’étend du nord au sud depuis la Néricie jusqu’a la Smalande, & mouille une partie de chacune de ces deux provinces. Le fleuve de Motala par lequel il se décharge dans la mer, traverse toute l’Ostrogothie d’occident en orient. Il y a quelques îles dans le lac Weter, & cinq villes ou bourgs sur ses bords.
[ "Q188195" ]
WETHERBY
v17-1313-0
WETHERBY, (Géog. mod.)​ bourg à marché d’Angleterre, dans Yorckshire, sur la riviere de Warte.
[ "Q817481" ]
WETTER ou STAD-WETTER
v17-1314-0
WETTER ou STAD-WETTER, (Géogr. mod.)​ petite ville d’Allemagne, dans la Hesse, sur la rive gauche de la Lohn, à deux lieues au nord de Marpurg. Long 26. 28. latit. 50. 42. Kuchlin (Jean), théologien, naquit dans cette petite ville en 1546, & mourut à Leyde en 1606. On a recueilli à Genève l’an 1613, en un vol. in-4°. toutes ses theses de théologie ; elles ne sont pas cependant bien merveilleuses, & Gui Patin a follement loué l’auteur, en le nommant un des plus savans hommes de son siecle. Pincier (Jean), compatriote & contemporain de Kuchlin, a aussi publié quelques écrits de théologie inconnus aujourd’hui, dans lesquels il fait la guerre aux Luthériens, sur l’ubiquité & la réalité. Il mourut en 1591. Wulteius (Herman), né à Wetter en 1555, donna divers ouvrages sur le droit, qui n’ont pas été reimprimés depuis sa mort arrivée en 1634. (D. J.)​
[ "Q598058", "Q110034656", "Q59287146", "Q1612984" ]
WETTERAVIE
v17-1315-0
WETTERAVIE, (Géog. mod.)​ contrée d’Allemagne, dans le cercle du haut Rhin, entre la Hesse & le Mein. Son nom lui vient de la petite riviere de Wéter. Elle renferme plusieurs petits états. On la divise en méridionale & septentrionale ; cette derniere porte le nom de Westerwald. (D. J.)​
[ "Q702755" ]
WETTINGEN
v17-1316-0
WETTINGEN, (Géog. mod.)​ bourg de Suisse, au comté de Bade, à demi-lieue de Bade, & près de l’abbaye de Wettingen à laquelle il a donné le nom. Ce bourg est ancien, comme il paroît par quelques monumens d’antiquité qu’on y a trouvés. On cite l’inscription suivante qui se voit sur une pierre de l’église, & qui nous apprend qu’un temple de ce lieu avoit été bâti à l’honneur de la déesse Isis : deæ Isidi templum A solo L. Annius Magianus de suo posuit vir aquensis ad cujus templi ornamenta Alpina Alpinula conjux & peregrina fil. XC. dederunt L. D. D. vicanorum. En 1633, on trouva près de ce bourg un pot de terre, plein de médailles d’argent de Gordien, de Maximin, de Maxence, de Maximinien & de Constantin le jeune. (D. J.)​
[ "Q27576" ]
WETZLAR
v17-1317-0
WETZLAR, (Géog. mod.)​ ville libre & impériale d’Allemagne, dans la Wettéravie, au con-​fluent de la Lohn & de la Disle, à 9 lieues au nord de Francfort, & à 6 au sud-ouest de Marpourg. La chambre impériale qui étoit à Spire, y a été transférée, & lui donne tout le lustre qu’elle peut avoir. La prevôté de cette ville appartient au landgrave de Hesse-Darmstad, qui nomme le prévôt pour présider à la justice en son nom. Long. 24. 15. latit. 50. 29. (D. J.)​
[ "Q4178" ]
WEXFORD
v17-1319-0
WEXFORD (Géog. mod.)​ ou WEESFORD, en irlandois loghhagarm ; comté d’Irlande, dans la province de Leinster. Il est borné au nord par le comté de Waterford, au levant par l’Océan, & au couchant par les comtés de Catherlagh, de Kilkenny. On donne à ce comté 47 milles de longueur, & 27 de largeur. Il est fertile en grain, & en pâturage. On le divise en huit baronies. Wexford est la capitale. Il contient huit villes qui députent au parlement d’Irlande, deux desquelles ont en outre, le droit de tenir marché public. (D. J.)​
[ "Q184599" ]
Wexford
v17-1319-1
Wexford, (Géog. mod.)​ ville d’Irlande, dans la province de Leinster, capitale du comté de même nom, à 60 milles au midi de Dublin. Elle est grande, belle, bien bâtie, avec un bon port, à l’embouchure du Slany. On remarque que le flux & le reflux s’y font trois heures plutôt que dans l’Océan. Long. 11. 10. latit. 52. 18. (D. J.)​
[ "Q209126" ]
WEXIO
v17-1320-0
WEXIO, (Géog. mod.)​ ville de Suéde, dans la Gothie méridionale, sur le bord du lac Salen, à 10 lieues au nord de Calmar, avec un évêché suffragant d’Upsal. Long. 32. 40. latit. 56. 2. Wexionius, (Michel), étoit né à Wéxio, & mourut à Stockholm en 1671. Il a publié quelques ouvrages sur le droit suédois, & une description latine de la Suede, descriptio Sueciæ, Aboæ 1672. in-12 ; ce petit livre est rare, ayant été défendu, parce que l’auteur y découvroit des secrets sur le gouvernement de l’état. (D. J.)​
[ "Q26152", "Q1389332" ]
WEY, le
v17-1321-0
WEY, le, (Géog. mod.)​ riviere d’Angleterre, en Dorset-Shire. Elle donne son nom à la ville de Weymouth, qui est bâtie à son embouchure. (D. J.)​
[ "Q1473994" ]
WEYMOUTH
v17-1322-0
WEYMOUTH, (Géog. mod.)​ ville d’Angleterre, dans la province de Dorset, entre Dorchester au nord, & l’île de Portland au sud. C’est un bon port, situé à l’embouchure de la riviere de Wey, d’où lui vient le nom de Weimouth. Cette ville est à 108 milles au sud-ouest de Londres. Elle a titre de vicomté, droit de députer au parlement, & celui de tenir marché public. Long. 13. 47. lat. 50. 44. (D. J.)​
[ "Q661619" ]
WHARFE, la
v17-1323-0
WHARFE, la, (Géog. mod.)​ riviere d’Angleterre, dans Yorckshire. Elle descend des montagnes de Craven, & s’abouche avec l’Ouse, après un cours de 50 milles d’étendue, & qui dans certains endroits est extrèmement rapide. (D. J.)​
[ "Q1538073" ]
WHEALLEP-CASTLE
v17-1324-0
WHEALLEP-CASTLE, (Géog. mod.)​ lieu d’Angleterre, dans la province de Westmorland, au quartier du nord, près de Kir-by-Thore. On voit dans ce lieu de beaux restes d’une ancienne ville, & l’on y a déterré plusieurs médailles, avec l’inscription suivante : Deo Belatuend Ro. Lib. Votu M. Fecit Jolus. Il y a apparence que c’est la ville dont les anciens ont parlé sous le nom de Gallagum ou Gallatum : &​ il faut que cette place ait été considérable, puisque les Romains tirerent delà jusqu’à la muraille, un chemin pavé au-travers des montagnes marécageuses, de la longueur de 20 milles ou environ. On appelle aujourd’hui ce chemin Maidenway, c’est-à-dire, le chemin des filles ; peut-être a-t-on dit Maidenway par corruption, au-lieu de Headen-way, le chemin des payens. Tout près delà, dans un lieu nommé Crawedun-dale-Waith, on trouve des remparts, des fossés, & d’autres pareils ouvrages militaires, d’où l’on peut juger qu’il y a eu autrefois dans cet endroit un campement. (D. J.)​
[ "Q1311659", "Q19581111" ]
WHIDAH
v17-1325-0
WHIDAH, (Géog. mod.)​ petit royaume d’Afrique. Son terrein est extrèmement fertile, couvert de verdure & de prairies. Tout le long de la côte le sol est plat ; mais il s’éleve insensiblement. Une vaste chaîne de montagnes lui sert de rideau, & le défend au nord-est contre les courses des voisins. Les arbres y sont grands, & forment de longues avenues. Tout le terrein y est cultivé. A peine la moisson est faite, que les semailles recommencent. Ce petit état est si prodigieusement peuplé, qu’un seul de ses villages contient plus de monde que des royaumes entiers de la côte de Guinée. Les habitans de ce climat, surpassent les autres negres en bonnes & en mauvaises qualités. Leur grande divinité est le serpent, qui a des prêtres & des prêtresses. Les femmes qui jouissent de cette dignité, sont beaucoup plus respectées que les prêtres. Elles commandent à leurs maris en reines absolues, & exercent un empire despotique dans leurs maisons. Chaque année on choisit un certain nombre de jeunes filles, que l’on met à-part pour être consacrées au serpent ; & ce sont les vieilles prêtresses qui sont chargées de faire ce choix. (D. J.)​
[ "Q1716449" ]
WHITBY
v17-1327-0
WHITBY, (Géog. mod.)​ bourg d’Angleterre, dans Yorckshire, sur le bord de la mer, à l’endroit où elle fait un petit golfe, que les anciens ont appellé dunus sinus. Whitby signifie un habitation blanche : il se fait dans ce bourg un grand commerce d’alun & de beurre. On trouve dans ses environs quantité de jayet, gagates, pierre fossile, légere, noire, qui sent le bitume, reçoit un beau poliment, & s’allume près du feu. (D. J.)​
[ "Q852778" ]
WHITE-HAVEN
v17-1328-0
WHITE-HAVEN, (Géog. mod.)​ bourg à marché d’Angleterre, dans la province de Cumberland, avec un bon port de mer, dont les habitans usent pour un grand trafic de sel & de charbon de terre, avec les Ecossois & les Irlandois. (D. J.)​
[ "Q1012481" ]
WHITHERN ou WHITE-HERNE
v17-1329-0
WHITHERN ou WHITE-HERNE, (Géog. mod.)​ ville d’Ecosse, dans la province de Galloway, à environ 100 milles au midi d’Edimbourg, & à 3 de Vightown. Elle a été autrefois épiscopale, & plus considérable qu’elle n’est à présent. On croit que Withern, est l’ancienne Leucopidia de Ptolomée. Long. 12. 43. lat. 55. 14. (D. J.)​
[ "Q1788927" ]
WIA, la
v17-1330-0
WIA, la, (Géog. mod.)​ riviere d’Amérique, dans la Terre-Ferme. C’est une des plus considérable de​la France équinoxiale. Elle coule du sud au nord, & va se décharger dans la mer, à la côte orientale de l’ile de Cayenne, à 40. 41. de la ligne vers le nord. (D. J.)​
[ "Q1541246" ]
WIAPOCO
v17-1331-0
WIAPOCO, (Géog. mod.)​ riviere de l’Amérique, dans la Terre-Ferme, à 4. 40. au nord de la ligne ; cette riviere se jette dans une baie, large environ de 3 lieues ; & son embouchure qui est d’une lieue de large, a environ 14 piés de profondeur. Le cap qui barre la baie vers l’orient, est appellé par les Anglois, Cabo-Cecil, & par les Hollandois, cap d’Orange. (D. J.)​
[ "Q1541246" ]
WIAST ou OYEST
v17-1332-0
WIAST ou OYEST, (Géog. mod.)​ petite ville d’Allemagne, en Silésie, dans la principauté d’Oppelen, sur la riviere de Kladinitz ; cette petite ville dépend de l’évêché de Breslaw. (D. J.)​
[ "Q1005394" ]